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Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

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L'Humanité

Souvenirs et anecdotes d’une figure de proue du cinéma britannique

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Télévision À tout juste 90 ans, Michael Caine, l’un des meilleurs acteurs « british », revient sur les grands moments de sa carrière.

Laurent Etre

Fils d’une femme de ménage et d’un porteur du marché au poisson de Londres, Michael Caine – Joseph Maurice Micklewhite de son vrai nom – a gravi les marches de la reconnaissance avec détermination, sans jamais oublier ses origines populaires.

Dès l’amorce de ce documentaire, le décor est campé. Le comédien évoque son enfance dans une Angleterre frappée de plein fouet par la crise des années 1930. Au domicile familial, les créanciers se pressent pour réclamer leur dû. Et, la plupart du temps, trouvent face à eux, dans l’embrasure de la porte, un gamin qui leur répète simplement ces mots : « Maman est sortie. » « À l’âge de 3 ans, je jouais régulièrement ce petit sketch », raconte, avec une pointe d’humour, le futur acteur multirécompensé.

Les premières années artistiques seront rudes pour le jeune « cockney », comme on appelle les habitants des quartiers prolétaires de l’Est londonien, à l’accent caractéristique. Cet argot n’est pas vraiment un sésame pour les rôles les plus prisés d’un cinéma britannique alors corseté par de pesantes logiques de classe. Pour joindre les deux bouts, Caine doit enchaîner les petits boulots : plongeur, gardien de nuit dans un hôtel, ouvrier dans le BTP ou la sidérurgie… Et c’est finalement Hollywood, indifférent aux subtilités des intonations londoniennes, qui le propulse vers les sommets du septième art, avec Alfie le dragueur, de Lewis Gilbert, en 1966. Une prestation qui lui vaut une première nomination aux Oscars. La même année, le Britannique Guy Hamilton lui confie le rôle principal dans un film d’espionnage, Mes funérailles à Berlin. Michael Caine remporte un franc succès et s’impose en concurrent sérieux du héros James Bond, incarné à l’époque par Sean Connery.

Un documentaire en forme d’hommage à un passionné, jamais avare de conseils bienveillants aux jeunes générations d’acteurs. L. E.

cinéma
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Généreuse, La Régalade

Une vaste salle à manger de 40 couverts, positionnés de chaque côté de la salle. Du bois pour le cadre bistrot. Mais aussi une table d’hôtes de 16 couverts installée juste devant les cuisines du chef Bruno Doucet, ce qui permet d’observer leur ballet magnifique et calme tout au long du repas.

​Dans l’assiette on craque littéralement pour la belle terrine gourmande à partager dès l’arrivée, et ça, on adore. Le reste des plats suit les saisons et varie entre un carpaccio de tête de veau et dés de betterave rouge, sauce ravigote et petits croûtons, une chair de tourteau et épeautre dans une bisque d’étrilles, et le joli risotto crémeux à l’encre de seiche, poêlée de gambas rôties, ail et persil ; entre un agneau en deux cuissons avec le quasi bien rôti, l’épaule en parmentier au jus perlé, et la poularde onctueuse aux morilles.

Les desserts bien sûr sont régressifs comme ce superbe saint-honoré à l’allure déstructuré avec ses petits choux caramélisés d’un côté, sa crème fouettée de l’autre. Le service est rapide et sympathique.

​Un menu à 49 euros servi le midi et le soir nous intéresse bien.

​La Régalade, 106, rue Saint-Honoré, Paris Ier. Tél. : 01.42.21.92.40.

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L'Humanité

Environnement. Purifier l’air des villes avec différentes essences d’arbres

Actu

Une étude montre que plus la diversité des arbres en ville est grande, plus les polluants de nature différente sont absorbés. Conifères ou feuillus, les arbres n’ont pas les mêmes spécificités pour capter les particules fines…  Explications.

Jérémie Bazart

Depuis plusieurs mois, ces pages se font l’écho de découvertes récentes à propos de l’impact des espaces arborés en ville sur la santé.

Cette fois-ci, c’est vers la Suède qu’il faut se tourner. « On sait depuis plus de quinze ans, grâce à de la modélisation et des observations empiriques, que la végétation urbaine a le potentiel pour améliorer la qualité de l’air. En 2011, des chercheurs ont démontré l’importance du rôle des arbres urbains dans l’élimination de la pollution atmosphérique mais sans quantifier l’importance de cet effet », expliquent les chercheurs de l’université de Göteborg dans un article (1) paru fin 2022.

Deux familles de polluants atmosphériques

L’équipe s’est intéressée à deux familles de polluants atmosphériques qui appartiennent aux composés aromatiques polycycliques : celle des dibenzothiophènes (DTP), et celle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, voir encadré ci-dessous).

Il existe en effet un lien, maintes fois prouvé, entre l’exposition aux polluants atmosphériques et un risque accru de maladies cardio-vasculaires et respiratoires.

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)

Ces composés chimiques forment une famille de plus de 100 molécules émises dans l’atmosphère par des sources diverses. Les HAP sont liés à des processus de combustion incomplète de matières fossiles (charbon, gaz, pétrole) issues de processus industriels ou domestiques (fumée de la cuisine, feux de cheminée, tabagisme…).

Leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique, car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles. Cependant, sur la durée, ils forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.

Plusieurs HAP sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer comme des substances cancérogènes, mutagènes et cytotoxiques. C’est pourquoi leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementées.

Source : Airparif

« Dans les villes, le trafic est la principale source de ces polluants, qui sont rejetés en raison d’une combustion incomplète dans les moteurs. Nous avons étudié les concentrations de ces polluants dans les feuilles des arbres du jardin botanique de Göteborg. Cette collection offre une occasion unique de tester de nombreuses espèces différentes avec des conditions environnementales contrôlées et une exposition aux polluants atmosphériques identique autorisant les comparaisons », poursuivent les auteurs dans leur article.

Feuillus et conifères sont complémentaires

Ils ont ainsi pu observer des changements dans le contenu, en polluants atmosphériques, des feuilles au fil du temps et détecter des variations entre les espèces. Leurs analyses ont porté sur 11 espèces d’arbres : 7 feuillus (comme le bouleau, le châtaignier ou le peuplier), 3 conifères à feuilles persistantes (de la famille des pins par exemple) et une à feuilles caduques (c’est le cas du mélèze).

« Les résultats de notre étude montrent que les conifères absorbent généralement plus de HAP gazeux que les feuillus. Ce qui peut être considéré comme un avantage », affirment les botanistes. La publication explique que ces mêmes espèces agissent d’ailleurs comme une sorte de purificateur d’air en hiver, lorsque la pollution de l’air est généralement la plus élevée.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Par ailleurs, il semblerait également que leurs aiguilles absorbent les polluants atmosphériques durant de nombreuses années. Mais les feuillus ne sont pas en reste, puisqu’ils auraient un rôle important dans le nettoyage de l’air. En effet, la plus grande surface de contact de leurs feuilles aiderait les particules à se déposer…

Vers une planification urbaine raisonnée

« Les disparités d’absorption entre les espèces sont très importantes. Le mélèze, qui perd ses aiguilles chaque automne, a été le meilleur aux tests d’absorption des polluants », poursuivent les chercheurs. Cependant, les feuilles et les aiguilles ne décomposent pas les polluants, qui se retrouvent finalement dans le sol lorsqu’elles tombent et se décomposent.

Toute l’actualité scientifiquedécryptée par nos journalistes spécialisésAnna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.

Néanmoins, suffit-il de remplir les rues d’arbres pour améliorer la qualité de l’air ? Non, car, selon les botanistes, « une allée d’arbres dans un dédale de rues étroites peut réduire le débit d’air, ce qui a pour effet de concentrer localement les polluants. C’est pourquoi, lorsqu’il n’y a pas de vent, il est préférable de mettre en place une végétation plus basse, comme des haies par exemple ».

La conclusion de l’article des chercheurs porte en fait sur l’intérêt d’une planification urbaine minutieuse. Ainsi, multiplier les espèces d’arbres ainsi que leurs tailles apporterait un élément supplémentaire dans la purification de l’air pour aménager des villes durables… tout en diminuant, bien sûr, les émissions de polluants.

(1) « Differences in accumulation of polycyclic aromatic compounds (PACs) among eleven broadleaved and conifer tree species », dans « Ecological Indicators », décembre 2022

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La vie plus belle en cachemire

Avec le cachemire, tout commence par un fil tissé à partir du sous-poil d’une variété particulière de chèvre qui s’épanouit en Mongolie. Si sa démocratisation ne date pas d’hier, une nouvelle génération de griffes l’inscrit dans l’air du temps, tandis que les maisons historiques comme Hermès, Loro Piana, Éric Bompard ou Brunello Cucinelli rivalisent de créativité pour lui garder sa désirabilité. Et désormais, cette matière se porte aussi bien l’hiver que l’été.

​Le cachemire embellit-il la vie ? Oui, selon Alexandra Golovanoff. Ancienne journaliste de mode devenue créatrice, la jeune femme imagine des pulls avec un concept : « Le tricot qui rend beau. » Elle attache une importance primordiale aux couleurs, choisies pour embellir et s’harmoniser avec la peau, les cheveux, les yeux. Ce sont des « pulls cosmétiques ». Lancée en 2016, sa petite famille s’agrandit : aux mailles du quotidien s’ajoutent pantalons, robes, jupes, cardigans à boutons gansés et accessoires. Et pour l’été, elle mêle le coton au cachemire. Chaque pièce est fabriquée à la main à l’île Maurice où les artisans spécialisés dans la maille sont renommés dans le monde entier.

​Autre histoire de femmes autour du cachemire, celle de Kujten. La marque, fondée par Carole Benaroya et Stéphanie Eriksson en 2012, doit son nom au mont éponyme dominant l’Altaï en Mongolie, parce que toutes leurs collections de cachemire y sont produites. Les deux amies décident de faire du pull doux et confortable une alternative moderne et accessible à la blouse en soie. La capsule organique, unisexe et garantie sans teinture, à la palette naturelle de teintes, est largement plébiscitée. Dans son magasin étendard parisien situé avenue Victor-Hugo dans le XVIe arrondissement, la griffe a inauguré un spa du cachemire pour apprendre aux clients à laver et prendre soin de leurs achats destinés à durer toute une vie.

​Notshy, lancée en 1998 par Olivier Cricq et Jean-Pascal Candau, doit son succès au pull poncho en cachemire oversize (surdimensionné) avec au choix un col V, rond, chemise, à capuche. Spécialiste de la fibre naturelle depuis plus de vingt ans, la marque, engagée dans une démarche responsable, sensible à une mode éthique et à une production raisonnée, propose un cachemire 100 % durable et traçable. Pour aller encore plus loin, elle explore des procédures innovantes de fabrication pour réduire son incidence écologique, comme avec sa ligne sans teinture en 2019 ou celle en cachemire et polyester recyclé à partir de bouteilles plastiques. Et les collections capsules complètent la grammaire stylistique avec des collaborations inspirées, à l’instar de celles avec Ines de la Fressange et Mélanie Huynh, styliste et fondatrice de la marque de beauté Holidermie, qui explore l’univers des vêtements destinés au yoga.

​Quand le pull en cachemire rime avec modernité

​Dans un registre plus urbain, il faut regarder du côté de From Future. Pauline et Thomas de Hesdin font le pari, en 2018, de donner le goût de ce matériau noble, plutôt bourgeois, aux jeunes générations. Comment faire ? Commencer par le débarrasser de son image trop lisse et sage. Formes asymétriques, modèles à capuche, logos, messages positifs, couleurs qui claquent et images à l’avenant : ici, cachemire rime avec sportswear. Les quarante modèles ultradoux sont déclinés dans plus de trois cents coloris !

​Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer

​Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer. C’est le cas de Linnea Lund, fondée par Charlotte Björklund. En parallèle de ses indémodables disponibles toute l’année, la maison propose pour sa collection printemps-été des cachemires seconde peau au tomber léger et à la douceur satinée. Tricotés avec deux fils d’une extrême finesse, les vêtements, inspirés du vestiaire suédois, se parent de coloris printaniers ou des classiques marine, noirs, beiges ou ficelle.

​En lançant, il y a six ans, Extreme Cashmere, Saskia Dijkstra a donné un nouveau souffle à cette matière d’excellence, dont l’usage a été galvaudé par la fast fashion. Loin de ces ersatz à petit prix, l’experte s’est appuyée sur ses connaissances techniques en misant sur une qualité d’exception (de 450 g à 1 kg par pull !), grâce aux plus belles fibres prélevées sur des chèvres de Mongolie. Avec un positionnement haut de gamme – entre 275 euros et 875 euros le pull -, la griffe s’est construit son propre univers à contre-courant du style traditionnel des marques patrimoniales. Outre sa durabilité, ce qui la distingue, c’est la création d’un vestiaire unisexe et… en taille unique. Depuis sa fondation, Extreme Cashmere a conçu pas moins de 285 modèles, tous déclinés dans une palette de neuf couleurs.

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France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink

Issued on: 13/03/2023 - 07:36

Benjamin DODMAN Follow

French lawmakers start examining a new bill on Monday aimed at speeding up the construction of new nuclear reactors, which President Emmanuel Macron says are crucial to bolstering France’s energy independence. Critics of the bill, however, say it ignores pressing concerns over the safety of the country’s ageing reactors as well as the industry’s dependence on uranium imported from Russia. 

The proposed legislation comes a year after Macron pledged to modernise and expand the country’s nuclear industry in a dramatic policy U-turn, reversing his predecessor’s commitment to cap the share of nuclear power fuelling France at 50 percent – down from the current 70 percent, the highest in the world. 

Macron has proposed the construction of six new French-designed EPR2 reactors, designed to enter service starting in 2035, with an option for a further eight reactors to follow. The bill is intended to streamline the administrative and bureaucratic processes needed to approve and build new plants. It also does away with the 50 percent cap introduced only eight years ago by former president François Hollande. 

The bill’s chief sponsor Maud Bregeon, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, said the legislation would “allow France to reach carbon neutrality” by increasing the share of low-carbon energy derived from nuclear sources. Crucially, she added, it would also bolster the country’s energy independence as European countries scramble to wean themselves off Russian gas and oil amid the war in Ukraine.  

As with the controversial pension reform plan that has roiled the country in recent months, Macron’s minority government is relying on support from the conservative Les Républicains party to ensure passage of the bill, which has already sailed through the right-wing-dominated Senate.  

However, concerns over the safety of France’s ageing nuclear plants threaten to throw a spanner in the works, just days after the country’s main nuclear watchdog, the Agence de sûreté nucléaire (ASN), reported the latest case of corrosion cracks at a nuclear facility.  

Last November, a record 26 of France’s 56 nuclear reactors were shut for repairs or maintenance, forcing the country to import electricity from Germany – just when it was hoping to showcase the benefits of its much-vaunted nuclear industry amid a continental energy crunch. 

>> How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need

News of the latest cracks at the Penly plant in Normandy has cast a spotlight on a controversial amendment merging the ASN with another nuclear inspectorate, the IRSN, which critics of the bill have flagged as evidence of the government taking nuclear safety lightly. Green lawmakers, in particular, have blasted what they say is an attempt to “dismantle” the IRSN, vowing to battle the draft legislation in the National Assembly. 

Public opinion swing 

On top of security concerns, opponents of the government’s planned nuclear revamp cite the enormous cost of building new reactors while also maintaining an ageing fleet that requires frequent repairs. They point to the first-generation EPR (European Pressurised Reactor) being built in Flamanville, in northwest France, which is now more than a decade behind schedule and whose cost has ballooned from an initial €3.3 billion to four times as much. 

However, polls suggest opponents of nuclear power are fighting a losing battle, with public opinion steadily warming to the industry as surging energy prices weigh on French consumers and memories of Japan’s 2011 Fukushima disaster fade. 

“The Greens’ mistake since Fukushima has been to think that we’d won the battle (against nuclear power),” the party’s 2022 presidential candidate, Yannick Jadot, told a meeting in Paris on Friday, calling for an urgent change of strategy. 

According to an Odoxa poll conducted earlier this year, 60 percent of the French now have a positive opinion of nuclear power, up from 34 percent in 2019. An even higher percentage – 71 percent – said they backed the proposal to speed up the construction of new reactors. Remarkably, support has also risen among the Greens’ own voters, with one in two backing nuclear power, according to an Elabe poll

The shift in public opinion signals an astonishing reversal of fortunes for the industry, just five years after Macron initially confirmed his predecessor’s plans to close 14 reactors by 2035 and cap the share of nuclear-powered electricity at 50 percent before abruptly changing course last year. 

 

Since Macron’s U-turn, France has embarked on an aggressive push to advocate nuclear power in EU energy policies, teaming up with like-minded member states to promote nuclear power as a low-carbon energy source and the bloc’s best chance of achieving energy security. The move has put Paris on a collision course with traditional EU partner Germany, which argues that nuclear power should not be put on a level footing with renewable energy. 

A new dependence? 

Critics of France’s nuclear push also dispute the government’s claims regarding energy sovereignty, arguing that the nuclear industry’s continuing ties with Russia are simply another form of dependence. 

In a report timed to coincide with the start of debates in the National Assembly, Greenpeace claimed on Saturday that France’s nuclear industry was “under Russian influence” due to its reliance on imports of uranium from countries in the former Soviet bloc whose exports transit Russia. 

In 2022, “almost half of all French imports of natural uranium came from Kazakhstan and Uzbekistan”, the environmental advocacy group argued, with most of them arriving at the port of St Petersburg via the Russian nuclear firm Rosatom, “which controls the transport of all nuclear-related materials transiting on Russian soil”.  

Rosatom, which runs Russia’s civilian nuclear programme, currently operates the flashpoint Zaporizhzhia nuclear power plant in occupied Ukraine. It is also in charge of the maintenance of Russia's nuclear weapons arsenal. 

Greenpeace accused France and other EU countries last December of continuing to import nuclear fuel from Russia, describing their reluctance to sanction Moscow’s nuclear industry as “scandalous”. 

“Contrary to what nuclear advocates claim, the French nuclear industry is hugely dependent on Russian authorities, which might explain why France continues to oppose sanctions against Rosatom at the European level,” the environmental group said on Saturday. 

Responding to Greenpeace’s allegations, a French government source told AFP that sanctions targeting Russia’s nuclear sector would have “only a modest impact” on the country’s economy, without elaborating. The source also claimed that penalties resulting from a unilateral cessation of existing uranium re-enrichment contracts would be “more profitable to Russia” than simply allowing the contracts to expire. 

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has repeatedly urged the EU to sanction the Russian nuclear industry and most recently the heads of Rosatom. The European Commission has so far ruled this out amid resistance from several EU countries with domestic nuclear industries, including France.

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Announcing new reactors, Macron bets on nuclear power in carbon-neutral push

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France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China

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Pour les États-Unis, récupérer l’épave du drone Reaper tombé dans la mer Noire sera compliqué

par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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Que s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?

Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.

Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.

Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.

En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.

N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.

Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.

À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].

Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».

Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.

En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.

Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.

Pour les États-Unis, récupérer l’épave du drone Reaper tombé dans la mer Noire sera compliqué

par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Que s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?

Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.

Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.

Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.

En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.

N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.

Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.

À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].

Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».

Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.

En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.

Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.

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Que s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?

Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.

Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.

Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.

En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.

N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.

Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.

À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].

Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».

Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.

En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.

Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.

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Que s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?

Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.

Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.

Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.

En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.

N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.

Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.

À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].

Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».

Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.

En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.

Towed Pinger Locator 25

Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.

Valeurs Actuelles

De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Opex 360

L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat

par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat

par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

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Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

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Lors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.

« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.

We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A

— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023

February 24, 2023

Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..

« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.

avait expliqué

Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.

Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.

En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.

Valeurs Actuelles

Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris

Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…

À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !

Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée

Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.

Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »

Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Un mystérieux couloir dans la pyramide de Kheops

Actu

ÉGYPTOLOGIE Un passage souterrain, caché à l’intérieur de la face nord de la grande pyramide de Gizeh, en Égypte, a été identifié par des scientifiques de la mission ScanPyramids.

Anna Musso

Un tunnel secret vieux de 4 500 ans, de 9 mètres de long et de 2 mètres de large, pourrait mener à « la véritable chambre funéraire du roi Kheops » qui renfermerait le trésor du pharaon, annoncent des scientifiques de la mission internationale ScanPyramids. Il s’agit d’un « couloir à pignon », avec un plafond triangulaire, caché à l’intérieur de « la face nord de la grande pyramide du roi Kheops », sur le plateau de Gizeh en Égypte, dans la banlieue du Caire, a précisé le ministre du Tourisme et des Antiquités du pays.

des technologies de pointe non invasives

La mission scientifique, fruit d’une collaboration entre des universités françaises, allemandes, canadiennes et japonaises et d’experts égyptiens, a employé des technologies de pointe non invasives pour percer les secrets de la pyramide de Kheops. Grâce à un télescope à muons – des particules élémentaires proches de l’électron –, les chercheurs sont capables de sonder, à distance et sans l’abîmer, l’intérieur d’une structure avec une précision inégalée, explique le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies ­alternatives, qui participe au projet.

Identifié en 2016, le mystérieux corridor dissimulé depuis la construction de la pyramide a pu être inspecté, fin février, par une ouverture détectée au radar dans laquelle les chercheurs ont inséré une minuscule caméra, un endoscope d’un diamètre de 5 millimètres, passé dans un tuyau en cuivre. A. M.

SciencesÉgyptepyramide de kheops
France24 - World

Mice born from two fathers could take human reproduction into new territory

Issued on: 11/03/2023 - 16:47

Sébastian SEIBT

Scientists in Japan say they have succeeded in breeding mice with two fathers, using eggs originating from male cells. While the scientific breakthrough could pave the way for new fertility treatments, experts say it is still a long way from being used in humans.

Katsuhiko Hayashi, a renowned biologist at the University of Osaka, said his team had used chromosomal engineering to breed seven “healthy” mice pups, hailing a “first case of making robust mammal oocytes (eggs) from male cells”. 

Hayashi made the announcement at the Third International Summit on Human Genome Editing at the Francis Crick Institute in London on March 8, prompting a flurry of excitement and speculation about the discovery’s implications for the future of human reproduction. 

The study’s results have been submitted for publication in the scientific journal “Nature.” If confirmed, they would mark a “small revolution”, said Dr. Nitzan Gonen, head of the Sex Determination Lab at Israel’s Bar-Ilan University in Tel Aviv. 

Biologists and geneticists have been working towards this feat for more than a decade, hoping to develop new treatments for severe forms of infertility or even allow for single-parent embryos. 

The discovery in Japan also raises the prospect of same-sex couples being able to have a biological child together in the future, though experts caution that a number of hurdles remain before a leap from the lab to the clinic. 

A father’s egg 

Hayashi’s approach to chromosome engineering involves a subtle mix of natural selection and human manipulation. 

His team succeeded in reprogramming cells from male mice so that they lose their Y chromosome – a male marker – and develop a second X chromosome to provide the XX female contribution. 

“Some stem cells spontaneously lose their Y chromosome, while others may acquire a second X chromosome due to malformations or errors that scientists seek to stimulate by adding a particular molecule,” Gonen explained.  

The resulting eggs were then fertilised using mouse sperm and transferred into the uterus of surrogate female mice. 

While the technique still relies on surrogate female mice, “this is only because scientists are yet to develop an artificial uterus that can ensure the proper development of embryos in the lab”, said Robin Lovell-Badge, a biologist and geneticist at the Francis Crick Institute.  

Unlike the two fathers, the surrogate mother has no genetic link with the mice embryos. 

Low success rate 

Though “promising and highly interesting”, the Japanese team’s approach is still subject to a number of limitations, Lovell-Badge cautioned. 

By Hayashi’s own admission, the technique has a low success rate, with only seven mice born out of the 630 embryos implanted into a female mouse – though all seven baby mice developed into healthy and fertile offspring. 

“Producing gametes (male or female reproductive cells) is a very long and complex process. We don’t know how to replicate it perfectly in vitro,” said Gonen.  

Moreover, according to Lovell-Badge, “eggs produced in the laboratory using this method are of lower quality than those formed naturally”, leading to a low number of viable embryos.  

 

Both experts agreed that the technique was still a long way from being used by humans, citing a number of hurdles. 

“The technology used in this case to transform a male mouse stem cell into an oocyte has not yet been mastered for humans,” said Lovell-Badge, adding that the process would also take much longer. 

“The integrity of the samples would have to be preserved in laboratories for a much longer period of time, thereby increasing the risk of accidents,” he added, pointing to a “technical challenge of a whole different magnitude”. 

Ethical hurdles 

The ethical ramifications of Hayashi’s discovery are also certain to stir debate. 

When asked whether his technique would one day allow two men to have a baby, he said, “This is not just a question for the scientific programme, but also for [society]”.  

“We will need time to reflect on the arguments put forward to justify this technology,” said Lovell-Badge, who has played a prominent role in debates on the responsible and ethical application of stem cell research. 

Women’s role in the process is also bound to stir controversy, with surrogacy already a divisive issue in countries around the world. The fact that Hayashi’s technique has yet to work using cells from two mothers is another sticking point. 

“We know, more or less, how to create eggs from a male stem cell, but nobody has succeeded in producing sperm from a female stem cell,” said Gonen, whose laboratory has been carrying out research in this field. 

She believes it will be “another decade or two” before the new technique is applied to humans. Even then, it is more likely to be used in cases that are considered less sensitive, such as treating infertility. 

Future patients could include cancer survivors, said Lovell-Badge. “For instance, children who defeated leukaemia but whose fertility rate has been affected by chemotherapy or radiotherapy.” 

Gonen said chromosomal engineering could also become a game-changer for couples who choose to have children at a later age, when “the quality of their reproductive cells has deteriorated”. 

This article was translated from the original in French.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TECH 24

Infertility and building babies from skin cells

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BBC

Manchester City 6-0 Burnley: Erling Haaland scores hat-trick in thumping win over Vincent Kompany's side

Last updated on 18 March 202318 March 2023.From the section FA Cupcomments1132

Erling Haaland scored his second hat-trick in five days as Manchester City cruised into the FA Cup semi-finals by hammering Championship leaders Burnley at Etihad Stadium.

Haaland followed his five-goal haul against RB Leipzig in the Champions League by claiming another three to take his tally for the season to 42.

He is just two short of the record held by Ruud van Nistelrooy and Mohamed Salah for most goals in a season for an English top-flight club during the Premier League era.

Julian Alvarez added two goals and substitute Cole Palmer also scored on a sobering night for former City skipper Vincent Kompany, whose Burnley side have surged 13 points clear at the top of the Championship.

The Clarets did well in the first half but could not match Haaland's staggering efficiency in front of goal.

City opened up in the second period though, underlining the chasm in class between England's top two divisions.

"He is at the right place for his development because he is still very young," said Burnley boss Kompany of Haaland. "He will get better - he has the right coach and the right mindset.

"I have played against the greats. They are part of a special elite. The very best find it difficult to stop these guys. They keep finding a way. He looks like a superstar who is willing to improve and that is exciting to see. The goalscoring record puts you in a certain bracket - it is the hardest part of the game."

It will be City's sixth semi-final appearance in seven seasons under Pep Guardiola, and on this form few will argue against them lifting the trophy for only the second time in that period as they retain hopes of completing the Treble of the Premier League, FA Cup and Champions League.

The draw for the FA Cup semi-finals takes place on Sunday following Brighton's tie against Grimsby Town (14:15 GMT), live on BBC One.

Haaland now has an incredible six hat-tricks in his debut season in English football - already half as many as brilliant Argentine Sergio Aguero scored in his ten-year City career.

Considering City would play another 18 games if they reach both the FA Cup and Champions League finals, it is not beyond the realms of possibility the Norwegian will finish the campaign with about 60 goals, which has never come close to being achieved in modern times.

The problem for defences is he has so many attributes.

"Haaland is a beast," said Premier League record goalscorer Alan Shearer on Match of the Day. "He is a goalscoring machine. He lives and breathes goals.

"If he doesn't score he doesn't sleep at night. He wants another one, then another one, then another one.

"He's fantastic, and this team must be a dream with the chances they create. He might get 50 goals, maybe even 60. It's bonkers."

His first goal owed much to his strength as goalkeeper Stefan Ortega lofted a long ball downfield. Haaland had the strength to hold off Ameen Al-Dakhil, then steered the ball back to Julian Alvarez who delivered a superb pass through the Burnley defence. Clarets keeper Bailey Peacock-Farrell left his line believing he could get to the ball first.

He soon discovered Haaland is also exceptionally quick. The Norwegian beat him to it and prodded a first-time effort under the keeper.

Three minutes later Haaland had his second.

This time, Phil Foden delivered a low cross, which the Norwegian had the intelligence to lift over Peacock-Farrell into the net.

His hat-trick goal was about being in the right place at the right time as Foden's shot bounced back off the post as Haaland lengthened his stride to apply a first-time finish.

If there is a complaint, it is that Haaland is scoring too quickly. For the second game running Guardiola took him off with just over an hour played.

"This guy will have a problem in the future - every game he will be expected to score three or four goals and this is not going to happen," said Guardiola.

"He doesn't care because he is so positive, so optimistic, never complains. The target numbers, I don't know. But if we play good, Erling will score goals."

Losing at Manchester City is not a new experience for Burnley - they have never won at Etihad Stadium and their last victory at Maine Road came in 1963.

For Kompany it must have been a strange experience, given he enjoyed so many memorable moments here and even has a statue outside the ground.

He received a standing ovation when his name was read out before kick-off, with even Guardiola joining the applause.

Once the whistle went, Kompany, in his distinctive cap ordered, cajoled and encouraged his team.

He showed flashes of irritation when attacking moves were not carried out to his satisfaction, but he also offered praise when Burnley threatened, which they did sporadically, especially in the period before Haaland scored the opener.

At the end Kompany shook hands with all the City players who were his team-mates not that long ago.

He stood with fellow Belgian Kevin de Bruyne for a quiet word, possibly congratulating him for the superb pass that released Alvarez for his second, having already laid his first on a plate with a precise cross.

Kompany knows his side come up against nothing like that quality in the Championship, but it does seem likely he will be back next season - when he hopes some harsh lessons from today will have been learned.

Player of the match

HaalandErling Haaland

Manchester City

Avg

8.68

8.22

8.09

7.97

7.65

7.55

7.33

7.22

7.10

7.08

7.03

7.02

7.02

6.99

6.80

6.59

Burnley

Avg

6.21

6.02

5.98

5.97

5.95

5.94

5.88

5.84

5.79

5.62

5.60

5.56

5.50

5.33

5.28

5.28

Line-ups

Formation 3-2-4-1

Formation 4-2-3-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Manchester City 6, Burnley 0.

Second Half ends, Manchester City 6, Burnley 0.

Ashley Barnes (Burnley) is shown the yellow card for a bad foul.

Aymeric Laporte (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Ashley Barnes (Burnley).

Substitution, Manchester City. Jack Grealish replaces Kevin De Bruyne.

Kevin De Bruyne (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Josh Cullen (Burnley).

Attempt missed. Ashley Barnes (Burnley) right footed shot from the right side of the six yard box is close, but misses to the right. Assisted by Samuel Bastien with a cross.

Foul by Aymeric Laporte (Manchester City).

Ashley Barnes (Burnley) wins a free kick in the defensive half.

Substitution, Burnley. Charlie Taylor replaces Ian Maatsen.

Substitution, Burnley. Samuel Bastien replaces Vitinho.

Foul by Kevin De Bruyne (Manchester City).

Josh Cullen (Burnley) wins a free kick in the defensive half.

Goal! Manchester City 6, Burnley 0. Julián Álvarez (Manchester City) left footed shot from the centre of the box to the top right corner. Assisted by Kevin De Bruyne with a through ball.

Attempt missed. Kalvin Phillips (Manchester City) right footed shot from the right side of the box is just a bit too high. Assisted by Riyad Mahrez.

Attempt blocked. Julián Álvarez (Manchester City) left footed shot from the centre of the box is blocked.

Attempt saved. Riyad Mahrez (Manchester City) right footed shot from the right side of the box is saved in the bottom right corner. Assisted by Kevin De Bruyne.

Goal! Manchester City 5, Burnley 0. Cole Palmer (Manchester City) right footed shot from the left side of the six yard box to the centre of the goal.

France24 - Monde

Pakistan : l'ex-Premier ministre Imran Khan ressort libre de sa convocation judiciaire

Publié le : 18/03/2023 - 12:31Modifié le : 18/03/2023 - 16:43

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Accusé de corruption, Imran Khan, attendu samedi au tribunal d'Islamabad, est ressorti libre de sa convocation judiciaire, ont annoncé ses avocats. L'ancien Premier ministre assure être au centre d'un complot politique visant à l'empêcher de se présenter aux élections prévues en octobre.

Fin d'une nouvelle journée sous haute tension pour le Pakistan. L'ancien Premier ministre Imran Khan est ressorti libre de sa convocation, samedi 18 mars, devant le tribunal d'Islamabad qui a levé le mandat d'arrêt émis à son encontre, ont annoncé ses avocats.

Empêtré dans une série d'affaires judiciaires, un risque fréquent pour les figures de l'opposition, l'ancien chef de gouvernement, âgé de 70 ans, était convoqué au tribunal de la capitale pakistanaise pour répondre à des accusations de corruption. Il s'attendait à être arrêté, après des jours de querelles juridiques et heurts entre ses partisans et la police

"Je me rends en ce moment même au tribunal d'Islamabad. Je veux dire à tout le monde qu'ils ont élaboré un plan pour m'arrêter", avait déclaré Imran Khan dans un message vidéo envoyé depuis l'autoroute.

Finalement, "le tribunal a annulé le mandat d'arrêt après avoir noté la présence d'Imran Khan. L'audience a été ajournée au 30 mars", a déclaré à l'AFP l'un des avocats de l'ex-Premier ministre, Gohar Khan.

Évincé du pouvoir en avril 2022 à la suite d'une motion de défiance, Imran Khan affirme être au centre d'un complot visant à l'empêcher de se présenter aux élections prévues en octobre.

Islamabad en état d'alerte

Imran Khan était convoqué dans le cadre d'une procédure engagée par la commission électorale du Pakistan qui l'accuse de ne pas avoir déclaré les cadeaux reçus pendant son mandat de Premier ministre, ni les bénéfices réalisés en les vendant. Des accusations qu'il nie.

Samedi, quelque 4 000 agents de sécurité, dont des commandos d'élite de la police et des escadrons antiterroristes, avaient été déployés autour d'Islamabad et les hôpitaux avaient été placés en état d'alerte.

La police a également perquisitionné la maison de Imran Khan, située dans un quartier cossu de Lahore (est), après avoir bloqué les routes avoisinantes et suspendu les services de téléphonie mobile dans la région. 

>> À voir : Pour l'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan, "il existe toujours une menace" sur sa vie

"L'attaque de ma maison n'avait pas pour but de me présenter devant le tribunal d'Islamabad. Le but était de me mettre en prison", a poursuivi Imran Khan.

En début de semaine, des heurts avaient éclaté entre ses partisans rassemblés devant son domicile et la police envoyée pour l'arrêter

Un tribunal avait finalement ordonné aux forces de l'ordre de se retirer et Imran Khan avait promis de se rendre au tribunal samedi, après avoir plusieurs fois refusé pour des questions de sécurité. 

Avec AFP

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Au Pakistan, nouvelle tentative de la police pour arrêter l'ex-Premier ministre Imran Khan

L'Entretien de France 24

Pour l'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan, "il existe toujours une menace" sur sa vie

Pakistan : la police renonce à arrêter l'ex-Premier ministre Imran Khan après des heurts

BBC

Boris Johnson: Ex-PM to reveal evidence in his defence over Partygate

Boris Johnson will publish evidence in his defence ahead of MPs grilling him over whether he misled Parliament about Covid rule-breaking parties.

The former prime minister faces a crucial televised evidence session in front of the Commons Privileges Committee on Wednesday.

The committee is yet to publish its final verdict - but its initial update earlier this month said Mr Johnson may have misled Parliament multiple times.

Mr Johnson denies misleading MPs.

Wednesday's session, which could last up to five hours, will be a key chance for Mr Johnson to persuade the seven cross-party MPs who make up the committee that he did not mislead MPs in December 2021.

That would include when he told the Commons that he had "been repeatedly assured since these allegations emerged that there was no party and that no Covid rules were broken".

Sources close to Mr Johnson claim he will publish a "compelling dossier" that will provide evidence and arguments that he did not knowingly mislead parliament.

In May last year, an inquiry by senior civil servant Sue Gray found widespread rule-breaking had taken place, and Mr Johnson was among 83 people fined by police for attending law-breaking events.

If he fails to convince the committee and is found guilty, he could be suspended from the Commons, and even faces a recall petition, which would trigger a by-election, if that suspension is for more than 10 days.

Crucially, though, MPs would have to approve any sanction on Mr Johnson.

The Sunday Times, Observer and Sunday Telegraph report that Mr Johnson's "dossier" will include advice he claims he was given at the time by No 10 aides, advising him that Covid rules were not broken.

The Sunday Times quotes one source saying the messages show "in black and white" that what Mr Johnson told Parliament was what he had been advised to say by officials and his No 10 team, claiming he was forced to rely on advice because he was not at some of the events.

The newspapers also report that his defence may repeat allegations of bias levelled at the former top civil servant Sue Gray, whose inquiry found widespread rule-breaking had taken place in Whitehall during Covid.

Sue Gray has since resigned and has been offered a job as Sir Keir Starmer's chief of staff, which caused anger among allies of Boris Johnson including his former cabinet colleagues Jacob Rees-Mogg MP and Nadine Dorries MP.

The Labour Party has said it will give all the information related to its approach to her to the Advisory Committee on Business Appointments (ACOBA) - the government's appointments watchdog.

But minister Jeremy Quin has said her proposed move may have breached Whitehall's rules, as approval must be obtained prior to a job offer being announced.

Downing Street sources say any sanctions against Mr Johnson would be a matter for the House of Commons and MPs will therefore be given a free vote - meaning they will not be "whipped" to vote a certain way.

That means Tory MPs would not be asked to vote one way or another, as they were over the proposed suspension of Owen Paterson in November 2021, when Mr Johnson was still prime minister.

The government tried to block Mr Paterson's suspension from the Commons but, after a backlash, was later forced to U-turn. He then resigned as an MP.

At the time, Mr Johnson came in for criticism from many of his own MPs about being told to back Mr Paterson, amid Labour accusations of "sleaze". The first Partygate stories broke only a few weeks later.

The Paterson row was the beginning of the end for Mr Johnson's time as prime minister, and Mr Johnson later admitted he "crashed the car" in his handling of the case.

A spokesman for Mr Johnson said: "The Privileges Committee will vindicate Boris Johnson's position.

"The evidence will show that Boris Johnson did not knowingly mislead parliament."

The seven cross-party MPs on the Privileges Committee are investigating whether Mr Johnson misled Parliament over gatherings at Downing Street during Covid lockdowns.

In interim findings earlier this month, the committee suggested Mr Johnson may have misled Parliament multiple times over, saying it had seen evidence that "strongly suggests" Covid rule breaches would have been "obvious" to Mr Johnson.

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L'Humanité

Pour les criminels de guerre, l’impunité ou la justice

Actu

La Cour de cassation se penche, ce vendredi 17 mars, sur le cas de deux Syriens suspectés de crimes de guerre et de crime contre l’humanité. L’occasion d’élargir la « compétence universelle » de la France, aujourd’hui limitée, voire inopérante.

Élisabeth Fleury

Élargir ou pas la compétence universelle de la France pour juger les crimes de guerre et contre l’humanité : c’est sur cette question cruciale que se penche l’assemblée plénière de la Cour de cassation. L’arrêt, attendu le 12 mai, pourrait modifier un pan crucial de notre droit.

À l’origine de cette procédure, deux Syriens de 35 ans. Le premier, Abdulhamid Chaban, ancien réserviste de l’armée, était affecté aux renseignements syriens de 2011 à 2013. Arrêté à Asnières-sur-Seine en février 2019, soupçonné d’avoir activement participé à la féroce répression des manifestations pro-révolution à Damas, il est poursuivi pour actes de torture et complicité de crime contre l’humanité.

Mazen Darwish : « La France doit appliquer enfin ses grands principes »

Le second, Majdi Nema, avait rejoint les rangs du Jaych al-Islam, groupe salafiste combattant l’armée régulière syrienne, dont il deviendra le porte-parole sous le nom de guerre d’Islam Alloush. Il est notamment soupçonné de l’enlèvement et de l’assassinat de quatre défenseurs des droits humains dont les corps n’ont jamais été retrouvés – parmi eux, Razan Zaitouneh, icône de la révolution syrienne. Interpellé à Marseille en janvier 2020, Nema est poursuivi pour actes de torture, ainsi que pour complicité de crimes de guerre. Chaban et Nema, adversaires en Syrie, sont aujourd’hui unis dans l’espoir que les juges français se déclarent incompétents.

Le parquet général est favorable à ce que le verrou de la « double incrimination » saute

Régie par la loi de 2010, la « compétence universelle » de la France permet en principe de juger des étrangers poursuivis pour génocide, crimes de guerre ou crime contre l’humanité. Concernant ces deux derniers crimes, cette compétence est cependant cadenassée par quatre puissants verrous.

Premier verrou : le suspect doit avoir sa résidence habituelle sur le territoire hexagonal. « La plupart ne font que passer par la France, explique Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme et partie civile au procès. Résultat, 80 % d’entre eux échappent aux poursuites. »

Deuxième verrou : contrairement aux autres contentieux, l’initiative des poursuites appartient exclusivement au parquet, les associations et les victimes ne peuvent les déclencher en se constituant partie civile. Troisième verrou : avant de se déclarer compétente, la France doit s’assurer que la Cour pénale internationale (CPI) n’est pas saisie et qu’aucune demande d’extradition n’est en cours devant d’autres juridictions. Quatrième et dernier verrou : le crime dont est accusé le suspect doit pouvoir être poursuivi, sous la même qualification, dans le pays où il a été commis.

Il y a deux ans, au nom de ce fameux principe de la « double incrimination », la chambre criminelle de la Cour de cassation avait déclaré la France incompétente pour juger Chaban. Le droit syrien ignorant la notion de crime contre l’humanité, la France ne pouvait condamner sur ce fondement un ressortissant syrien, disait en substance son arrêt du 24 novembre 2021.

« Comment voulez-vous qu’un dictateur intègre de tels crimes dans son Code pénal ?

Cette approche restrictive avait suscité un tollé parmi les associations de défense des droits humains. « Comment voulez-vous qu’un dictateur intègre de tels crimes dans son Code pénal ? s’indigne Clémence Bectarte, avocate de la Fédération internationale pour les droits humains (Fidh). Il sait qu’il prendrait le risque d’être un jour poursuivi. »

Après plusieurs péripéties procédurales, cette question de la double incrimination revient, aujourd’hui, devant la justice française. Dans l’avis envoyé aux parties, le parquet général s’est déclaré favorable à ce que le verrou de la « double incrimination » saute. Les parties civiles, de leur côté, ont peaufiné leurs arguments.

Certes, expliquent-elles, le crime contre l’humanité ne figure pas, en tant que tel, dans la législation syrienne. Mais les viols, les assassinats, les déportations, les enlèvements, les actes de torture… tout ce qui compose ce crime existe en droit syrien. Le parallélisme des formes, exigé jusqu’à l’absurde, doit évoluer, estiment-elles. La double incrimination, qui revient à épargner les dictateurs et leurs sbires en fuite, n’a pas de raison d’être.

D’autres pays ont une interprétation beaucoup plus libérale de la compétence universelle, soulignent-ils. Ainsi en Belgique. Les juridictions s’y estiment compétentes, sans considération du lieu où le suspect a été retrouvé. Une simple constitution de partie civile suffit à enclencher les poursuites. Le suspect ne peut, en aucun cas, s’abriter derrière une éventuelle immunité.

La Cour de cassation arrivera-t-elle finalement à faire sauter le verrou de cette double incrimination ? « Si c’est le cas, c’est une avancée. Mais le combat n’est pas fini, annonce déjà Me Baudouin. Les autres verrous, à leur tour, devront sauter. » 

Justicecrime contre l'humanitéCompétence universellejustice internationale
Opex 360

Les trente CAESAr cédés par l’armée de Terre à l’Ukraine seront remplacés d’ici un an

par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

Le 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.

Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.

Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.

« On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.

« On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».

En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.

Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

⚡️⚡️The first video of the 🇺🇦Ukrainian military on light 🇫🇷French tanks AMX-10RC pic.twitter.com/wI4oZMRLKP

— 🇺🇦Ukrainian Front (@front_ukrainian) March 14, 2023

Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.

En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.

Valeurs Actuelles

Le match ChatGPT / Valeurs Actuelles : Vaccins contre le Covid : vous avez dit sûrs et efficaces ?

ChatGPT

​Depuis l’apparition de la Covid-19, le monde entier a connu une crise sanitaire sans précédent. Les gouvernements, les scientifiques et les chercheurs ont travaillé ensemble pour développer des vaccins sûrs et efficaces afin de protéger la santé publique et réduire la propagation du virus. Les vaccins ont été développés rapidement, mais leur efficacité a été largement documentée et confirmée par des données scientifiques.

​Les vaccins contre la Covid-19 ont montré une forte efficacité pour prévenir la maladie et les formes graves de la maladie. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna ont une efficacité de 95 % pour prévenir les infections symptomatiques de Covid-19, tandis que le vaccin AstraZeneca a une efficacité de 76 % contre les infections symptomatiques. De plus, une étude menée au Royaume-Uni a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 96 % pour prévenir les hospitalisations liées à la Covid-19.

​Les vaccins ont également montré une efficacité contre les variantes du virus qui ont émergé depuis l’apparition de la maladie. Une étude menée en Israël a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 94 % pour prévenir les infections liées à la variante Delta, tandis que le vaccin AstraZeneca était efficace à 67 % pour prévenir les infections liées à cette même variante.

​Les avantages des vaccins l’emportent sur les risques potentiels

​Les vaccins ont été soumis à des essais cliniques rigoureux avant leur approbation par les autorités réglementaires dans le monde entier. Ces essais ont suivi des protocoles stricts pour évaluer l’efficacité et la sécurité des vaccins. Par exemple, le vaccin Pfizer-BioNTech a été testé sur plus de 43 000 personnes lors de son essai clinique de phase III, tandis que le vaccin Moderna a été testé sur plus de 30 000 personnes.

​Les autorités sanitaires dans le monde entier recommandent fortement la vaccination pour aider à protéger la santé publique et à réduire la propagation du virus. Selon les données de l’OMS, plus de 11 milliards de doses de vaccins ont été administrées dans le monde entier à ce jour.

​Il est important de noter que tous les vaccins ont des effets secondaires possibles, mais ces effets sont généralement mineurs et temporaires, tels que des douleurs au site d’injection, de la fièvre, de la fatigue ou des maux de tête. Les avantages des vaccins contre la Covid-19 l’emportent largement sur les risques potentiels.

​Il est également important de souligner que la vaccination est un moyen crucial pour protéger les personnes vulnérables et les populations à risque. Les données montrent que les personnes non vaccinées sont plus susceptibles de contracter la maladie et de nécessiter une hospitalisation, ce qui peut mettre une pression considérable sur les systèmes de santé.

​En fin de compte, les vaccins contre la Covid-19 sont un outil essentiel pour lutter contre la pandémie et leur efficacité est documentée scientifiquement

Valeurs Actuelles

« La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni un vaccin ni aucun autre médicament. […] J’ai été surpris quand ils [les scientifiques, NDLR] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre », a confessé Albert Bourla, le patron de Pfizer, dans les colonnes du Washington Post, le 10 mars 2022. Et pour cause, au regard de l’avancée de la recherche sur cette technologie avant l’apparition du Covid, on comprend sa surprise : cela faisait plus de vingt ans que les chercheurs tentaient de mettre au point des vaccins à ARNm pour traiter des pathologies allant du cancer au VIH en passant par Zika, la grippe aviaire ou la rage. Tous les essais cliniques se sont soldés par des échecs et aucun d’entre eux n’a dépassé la phase II. Pourtant, dans le cas de la Covid, seulement neuf mois auront suffi aux laboratoires pour concevoir ces vaccins à ARNm et obtenir dans la foulée, en moins de trois mois, une autorisation de mise sur le marché conditionnelle. Une validation obtenue en accéléré, avant même que les essais cliniques n’aient été achevés : d’après le site ClinicalTrials.gov, qui recense l’ensemble des essais cliniques enregistrés, Pfizer n’achèvera la phase trois de ses essais qu’en février 2024.

​Soixante-dix mille décès recensés par la base de pharmacovigilance de l’OMS

​Alors que l’humanité se presse pour recevoir l’antidote, la pharmacovigilance de tous les pays remonte un nombre d’événements indésirables et de décès suspectés d’être en lien avec ces vaccins plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès recensés par VigiAccess, la base de pharmacovigilance de l’OMS.

​Au-delà de la “sûreté” de cette technologie assénée par les autorités tout au long de la campagne vaccinale, ces injections sont-elles efficaces ? Au micro d’Apolline de Malherbe, en juillet 2021, Olivier Véran l’assure : « En vous vaccinant, vous réduisez par douze le risque de contamination des autres. » Pourtant, comme le reconnaîtra, en octobre dernier, une dirigeante de Pfizer, devant le Parlement européen, aucun des essais du laboratoire n’a étudié son efficacité sur la transmission. Une bombe lâchée à Bruxelles portant un coup de grâce au mythe seriné du “tous vaccinés, tous protégés”.

« Ces vaccins ne protègent pas totalement contre la transmission, c’est un concept différent du vaccin que vous connaissez […] Est-ce qu’il y a des effets secondaires des vaccins ? Laréponse est oui ! […] Est-ce qu’on a une vision de long terme des vaccins ARN ? Non ! » , résume, en une phrase, nos doutes à leur endroit Jean-François Delfraissy, l’ancien président du Conseil scientifique, devant le Sénat, en juillet 2021.

Patricia de Sagazan

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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BBC

Chelsea 2-2 Everton: Ellis Simms secures last-minute draw at Stamford Bridge

Last updated on 18 March 202318 March 2023.From the section Premier Leaguecomments808

Ellis Simms scored his first Everton goal to earn Sean Dyche's side a precious point as they came from behind twice to draw against Chelsea at Stamford Bridge.

Everton's improved resilience under Dyche was on show again and 22-year-old local product Simms was the hero with a superb late equaliser to wreck Chelsea's hopes of a fourth consecutive win.

Chelsea broke down Everton's resistance seven minutes after the break when the excellent Joao Felix drilled home a low drive, but they were pegged back when Abdoulaye Doucoure scrambled home an equaliser from a corner after 69 minutes.

Everton were only on level terms for seven minutes until Kai Havertz scored from the spot after Reece James was fouled by James Tarkowski - but there was to be a late twist in the tale.

Dyche had put Simms on to rescue a point and he delivered in style with a powerful run and finish a minute from time.

"A young player coming on and earning his spurs. We know he's got power and pace, then a fine finish under the keeper," Dyche, speaking to BBC Sport, said of Simms.

"I'm really pleased for him. He spoke to me last week, I told him to tell me where he needs to get better. He told me four things and I said 'you're right' - one of them was playing stronger and he did that today."

Simms, who has had loan spells at Blackpool, Hearts and most recently Sunderland, was recalled to Goodison Park in January as then-manager Frank Lampard sought to bolster his attacking options.

He made just one Everton appearance prior to this season but has featured in six games since returning to his boyhood club - including four under Dyche.

Simms told Sky Sports: "It's about patience - I just had to wait for my chance. We've got top players so I'm not going to walk straight into the team. I have to work hard and take my chance when I get it."

Everton's fans celebrated this point like a victory and their elation was justified as they had witnessed the character and fighting spirit Dyche has been injecting into his side.

They kept Chelsea at arm's length until the second half then reacted superbly to going behind twice, especially when they gathered themselves again when all looked lost after Havertz's penalty.

Everton were strong in defence throughout, prepared to throw bodies on the line, and showed their threat from set pieces once again when Doucoure headed in at the far post from a corner.

The high point, however, was the manner in which youngster Simms - back at Everton after a loan spell at Sunderland - outmuscled Kalidou Koulibaly and raced on to beat Chelsea keeper Kepa with a cool finish.

Everton survived a couple of late scares but deserved to do so after a performance that will give them real hope of winning their fight to avoid the drop out of the Premier League.

Chelsea will be hugely frustrated at the manner in which they allowed Everton to come back twice and take a point away from Stamford Bridge.

Graham Potter's side had control of the game by leading twice but on each occasion Everton fought their way back into contention.

Felix brought class to proceedings and fully merited his goal, but he was substituted late on as Potter adopted a more conservative approach which ultimately failed to secure the desired result.

Chelsea have shown improvement in recent weeks but this was an opportunity missed and stopped their revival in its tracks.

Potter is still navigating his way around adapting to the vast influx of players after Chelsea's transfer spending spree, but this was a bitter disappointment after that recent upturn.

Player of the match

SimmsEllis Simms

Chelsea

Avg

6.79

6.35

6.12

6.02

6.02

6.01

5.91

5.52

5.49

5.14

5.11

4.72

4.41

4.35

4.11

Everton

Avg

8.14

7.17

7.16

6.85

6.76

6.74

6.68

6.66

6.66

6.62

6.52

6.51

6.49

Line-ups

Formation 3-4-3

Formation 4-5-1

Match Stats

Live Text

Match ends, Chelsea 2, Everton 2.

Second Half ends, Chelsea 2, Everton 2.

Corner, Chelsea. Conceded by James Tarkowski.

Attempt blocked. Benoît Badiashile (Chelsea) header from very close range is blocked. Assisted by Ben Chilwell with a cross.

Corner, Chelsea. Conceded by Ben Godfrey.

Attempt blocked. Kai Havertz (Chelsea) with an attempt from very close range is blocked. Assisted by Reece James with a cross.

Reece James (Chelsea) wins a free kick on the right wing.

Foul by Dwight McNeil (Everton).

Corner, Chelsea. Conceded by Dwight McNeil.

Goal! Chelsea 2, Everton 2. Ellis Simms (Everton) right footed shot from the left side of the box to the bottom right corner. Assisted by Abdoulaye Doucouré.

Ben Chilwell (Chelsea) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Demarai Gray (Everton).

Substitution, Chelsea. Trevoh Chalobah replaces Wesley Fofana.

Substitution, Chelsea. Carney Chukwuemeka replaces João Félix.

Attempt blocked. Ellis Simms (Everton) right footed shot from outside the box is blocked.

Substitution, Everton. Vitalii Mykolenko replaces Séamus Coleman.

Attempt missed. Dwight McNeil (Everton) left footed shot from the left side of the box is close, but misses to the right. Assisted by Abdoulaye Doucouré.

Substitution, Chelsea. Ruben Loftus-Cheek replaces Mateo Kovacic.

Reece James (Chelsea) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Amadou Onana (Everton).

BBC

Southern Ecuador earthquake kills at least 12

At least 12 people have died after a powerful earthquake struck the southern coast of Ecuador.

Buildings have been damaged in several cities following the 6.7 magnitude quake, which hit at around midday local time (17:00 GMT).

The southern province of El Oro was the worst affected, where emergency services have reported people remain trapped inside collapsed houses.

Eleven deaths were in El Oro and one in Azuay province, authorities said.

Machala and Cuenca were among the cities that suffered damage to buildings and vehicles, as emergency services rushed to help people.

The epicentre was near Balao, about 50 miles (80km) from Ecuador's second-largest city, Guayaquil, where about three million people live.

"I went out into the street because I saw people starting to run in panic, getting out of their cars," Magaly Escandon, a businessowner in Cuenca, told the AFP news agency.

President Guillermo Lasso asked Ecuadoreans to remain calm as officials assess the damage.

"Emergency teams are mobilising to offer all their support to those who have been affected," he said.

Mr Lasso's office also confirmed that injured people were being treated in hospital, but did not offer any further details.

Several roads have been blocked by landslides, while several homes, educational buildings and health centres have been damaged, authorities said.

One person was reported killed in the city of Cuenca after a wall collapsed onto their car, while three people died when a security camera tower came down on Jambelí Island.

There have also been reports of the earthquake being felt in several other cities, including Manabi, Manta and the capital Quito.

This is the strongest quake to hit Ecuador since 2016, when nearly 700 people died and thousands were injured.

Officials in Peru say the quake was felt in northern regions of the country, but there were no immediate reports of casualties or damage.

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Opex 360

Boeing a obtenu un contrat pour livrer 184 hélicoptères AH-64E Guardian à l’US Army et à des « pays partenaires »

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.

En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.

Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.

A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.

En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].

Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.

« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.

Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.

L'Humanité

Heure d'été le 26 mars 2023 : on avance ou on recule ?

En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme de nombreux autres pays, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 25 au 26 mars 2023... Pour la dernière fois ? Et, au fait, on avance ou on recule ? On remet les pendules à l'heure.

Daniel Roucous

Ça fait 47 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1976, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 25 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.

Deux heures de plus que le temps universel

Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars 2023, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... mais nous gagnons d'un coup une heure de luminosité naturelle en fin de journée.

Ce changement d'heure nous ramène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver.

Bien entendu, les smartphones ou tout autre appareil connecté passent à l'heure d'été automatiquement, sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.

Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel. Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.

Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure

1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.

Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.

2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.

Rebelote l'année suivante :  la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.

Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.

En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité

Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."

Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.

En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.

Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021. 

Aux États-Unis, un projet de loi pour rendre l'heure d'été permanente

Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.

Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.

Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.

La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.

La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.

Aux États-Unis, le Sénat américain a approuvé à l’unanimité le 15 mars 2022 un projet de loi appelé Sunshine Protection Act qui rendrait l'heure d'été permanente à partir de l'année 2023. Mais la mesure n’a pas encore été adoptée par la Chambre des représentants, ni promulguée par le président Joe Biden.

A quand enfin une décision similaire en Europe ?

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changement d'heuretransition énergétique
Valeurs Actuelles

[Sagazan] Covid : le livre de Pierre Chaillot, une bombe lâchée sur le récit officiel

« On peut discuter de tout, sauf des chiffres », a martelé Olivier Véran tout au long de la crise sanitaire. Tout esprit cartésien, dont le doute méthodique nourrit par essence la quête de la vérité, aurait dû être profondément choqué par cette phrase, balayant d’un revers de main toute possibilité de débat contradictoire. Le doute n’est-il pas, au contraire, le signe d’une tournure saine de l’esprit ? Acquiescer sans se questionner, tel les chats en plastique placés à l’entrée des restaurants japonais, celui d’une forme de paresse intellectuelle ?

Ces trois dernières années, aux prêcheurs d’apocalypse et autres “alarmistes”, l’accès aux plateaux télé. Aux “rassuristes” et aux “sceptiques”, le qualificatif d’abominables “anti-vax complotistes”. Un bâillon usité jusqu’à la nausée, poussant ceux qui s’interrogent, privés de facto de débat contradictoire, à piocher çà et là dans les méandres du net, des informations la plupart du temps non vérifiées sur des sites alternatifs qu’ils se partagent compulsivement sur des boucles Telegram, alimentant leur défiance à l’égard d’un récit officiel de plus en plus bancal.

« Nous devons discuter de tout, et surtout des chiffres », démontre sur près de 500 pages, le statisticien Pierre Chaillot dans son essai paru chez L’Artilleur : Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels. Nous l’avons rencontré il y a quelques jours à Nantes pour une discussion aussi bouillonnante que critique sur ses conclusions. Ses démonstrations sont autant de bombes lâchées sur chacune des digues protégeant le récit officiel. Autant de cailloux, faisant dérailler les rouages d’un argumentaire hygiéniste implacable présenté comme incontestable. Nettoyées des multiples biais méthodologiques, les données officielles sur la mortalité, les tests, l’efficacité vaccinale, la saturation des hôpitaux, etc., révèlent une tout autre vérité que celle assénée ces trois dernières années.

Selon les calculs du statisticien, « la » Covid est loin d’être la grande faucheuse responsable d’une hécatombe en 2020. En prenant en considération le vieillissement inexorable de la population et en comparant la mortalité de 2020 avec les données standardisées de la mortalité lissée sur les trois dernières années, les décès 2020 sont quasi identiques à ceux de 2015, année parmi les moins mortelles qu’a connues la France…Sans rentrer dans les détails de calculs, Pierre Chaillot prend en considération, entre autres, dans sa démonstration, ce qu’il appelle l’« effet moisson » : la grippe de 2016 ayant été virulente et fatale à un grand nombre de personnes âgées, il est normal que les années suivantes soient marquées par une plus faible mortalité. Par conséquent, pour calculer une surmortalité sur une année, jamais un institut sérieux ne compare les décès bruts d’une année par rapport à ceux de l’année précédente, mais bien en lissant, au préalable, les données de référence.

Le scandale du “décret Rivotril”

Autre bombe lâchée dans son essai : les signes d’une mortalité post-vaccinale. « En un an et demi de vaccination Covid-19, nous approchons les 40 000 décès officiellement annoncés sur l’ensemble Europe et Etats-Unis. Jusqu’alors, quelques dizaines de décès suffisaient à stopper une campagne de vaccination », écrit Pierre Chaillot. En compilant les données du site Euromomo (European mortality monitoring), il constate que depuis l’été 2021, le nombre de décès des 15-44 ans européens est sorti de la « moyenne normale ». « Mais de quoi peuvent bien mourir nos jeunes depuis l’été 2021 ? » interroge-t-il. Pour démontrer une possible mortalité liée au vaccin anti-covid, il lui faudrait accéder aux statistiques de décès selon l’âge, le statut vaccinal et la date de vaccination. Les données existent, affirme-t-il, mais le ministère de la Santé se refuse à les donner aux chercheurs indépendants. Avec Laurent Toubiana, épidémiologiste de l’Inserm, ils se battent pour les obtenir : leur pétition déposée au Sénat a jusqu’ici été étonnamment censurée par la chambre…

Si Pierre Chaillot reconnaît une surmortalité les premières semaines du confinement, il ne l’attribue pas pour autant à la virulence du Covid. Pour lui, ce sont les choix en matière de soins qui auraient été fatals à nos aînés : les restrictions de prescription imposées à la médecine de ville auraient eu comme conséquence l’arrivée souvent trop tardive de patients en soins critiques à l’hôpital. Quant à la peur panique instillée par le gouvernement dès sa déclaration de « guerre » contre le virus, celle-ci aurait dissuadé les personnes ayant fait une crise cardiaque, un AVC… de se rendre à l’hôpital, précipitant leur mort faute de soins.

Enfin, et là réside un véritable scandale qui devra tôt ou tard éclater, le « décret Rivotril » a précipité, selon les calculs de l’auteur, la mort de plus de 24 000 de nos aînés de mars 2020 à mars 2021. Pour arriver à ce chiffre, Pierre Chaillot a récupéré les données de ventes en pharmacie dudit calmant. En avril 2020, ses ventes bondissent de 227%. Pour se procurer du Rivotril, il faut bénéficier d’une ordonnance sécurisée. Mais grâce ou plutôt à cause de ce décret, les conditions de son autorisation de mise sur le marché ont été allégées. Pourtant, comme l’indique le Vidal, le Rivotril  est un médicament à ne surtout pas utiliser en cas d’insuffisance respiratoire… Il a pourtant été injecté par des Brigades d’Intervention Rapide (mises en place par l’APHP), aux cas suspectés de Covid au sein des Ehpad, accélérant de facto la mort. Une euthanasie pratiquée sans même consulter la famille des pensionnaires, tenue scandaleusement à distance de leurs parents pendant de longs mois, poussant certains pensionnaires survivants à « glisser » d’abandon vers le sommeil éternel, prouvant s’il le fallait que l’on pouvait mourir de « chagrin ».

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BBC

Six Nations 2023: Ireland 29-16 England - Irish seal Grand Slam in Dublin

Last updated on 18 March 202318 March 2023.From the section Rugby Unioncomments3406

Ireland won their fourth Grand Slam as they wore down 14-man England in a tense Six Nations finale in Dublin.

Two early Owen Farrell penalties put England ahead before Ireland hit back with a well-worked Dan Sheehan try.

England's hopes of an upset were dashed when Freddie Steward was sent off just before half-time.

Robbie Henshaw and Rob Herring tries either side of Sheehan's second of the game ensured Ireland's first Grand Slam in five years, and first won in Dublin.

England, much improved from their humiliating defeat by France at Twickenham last week, scored a deserved second-half try through Jamie George, but were unable to pull off a major upset and ruin Ireland's big day.

Despite being tested by a resilient English side, Ireland - as they have so often done under Andy Farrell - found a way to win as they gave talismanic captain Johnny Sexton the perfect send-off in his final Six Nations match, even though his day ended early because of injury.

The full-time whistle was greeted with Irish celebrations at a jubilant Aviva Stadium as the home side delivered on their immense promise, having entered the competition as the world's number one side.

With the prospect of being confirmed as champions before kick-off ended by France's 41-28 win over Wales, the tension inside the Aviva Stadium was palpable from the start as Ireland plotted the dream finale to a memorable campaign.

But while few gave England much chance of spoiling the Irish party following their record-breaking hammering by France last week, it was the visitors who settled quicker.

Their reward was two penalties, both scored by Farrell, the second coming after Alex Dombrandt stopped Johnny Sexton from scoring with a crucial tackle at the other end.

Clearly nervous, Ireland were made to wait until the 18th minute for their first score. But it was a big one as Sexton thumped a penalty between the sticks to surpass Ronan O'Gara as the competition's record scorer.

While Sexton's record-breaking penalty settled a few nerves, Sheehan's score produced a massive roar from the Aviva crowd, the hooker crossing after a well-worked set-piece that saw Josh van der Flier breaking from a line-out maul.

With Sheehan having given Ireland a much-needed shot in the arm, things went from bad to worse for England on the cusp of half-time when Steward was sent off after colliding with Hugo Keenan.

After an Irish pass went forwards, Keenan stooped to pick up the loose ball. The on-rushing Steward turned sideways at the last moment and Keenan's head collided with the England full-back's arm, with referee Jaco Peyper ruling that the contact merited a red card.

Despite their numerical disadvantage, England refused to lie down in the second half, and moved to within a point when Farrell booted his third penalty between the posts.

But Ireland managed to regain control and exerted enough pressure to prise open holes in the English defence, with Henshaw able to slip through before Sheehan's second score seemingly put the hosts out of England's reach.

To their credit, England continued to plug away and scored their only try when George crashed over, but after the visitors' Jack Willis was sin-binned, replacement Irish hooker Herring stretched to score his first Six Nations try and complete a famous triumph for Ireland.

While England head coach Steve Borthwick can take heart that his side delivered on their promise to show more fight than they did against France, a fourth-place finish is a stark reminder of the task facing Eddie Jones' successor.

In contrast, Ireland will now approach the World Cup later this year with relish as they look to progress past the quarter-finals of rugby's quadrennial showpiece for the first time.

That is all to come. For now, Ireland can celebrate retaking their place at the top of the Six Nations.

Former England captain Matt Dawson on BBC Radio 5 Live: "I'm proud of the way England fronted up but they gave away far too many penalties.

"Their ill-discipline kept giving easy ball to Ireland. A good performance by England but the focus should be on this tremendous Irish side.

"I just cannot see anyone beating the Irish. They are head and shoulders ahead.

"This Ireland team have what it takes, not just to win the Six Nations, but the World Cup as well."

Former Ireland number eight Jamie Heaslip on Radio 5 Live: "It's a great day for the Irish. They are a special group with a different mindset to the past. They are comfortable with being the number one side in the world."

Ireland: Keenan; Hansen, Henshaw, Aki, Lowe; Sexton (capt), Gibson-Park; Porter, Sheehan, Furlong; Baird, Ryan; O'Mahony, van der Flier, Doris.

Replacements: Herring, Healy, O'Toole, Treadwell, Conan, Murray, R Byrne, O'Brien.

England: Steward; Watson, Slade, Tuilagi, Arundell; Farrell (c), Van Poortvliet; Genge, George, Sinckler, Itoje, Ribbans, Ludlam, Willis, Dombrandt.

Replacements: Walker, M Vunipola, Cole, Isiekwe, B Curry, Mitchell, Smith, Marchant.

Referee: Jaco Peyper (SA)

Touch judges: Ben O'Keeffe (NZ) and Pierre Brousset (FRA)

TMO: Marius Jonker (SA)

L'Humanité

Un avocat qui cache bien des vertus

Actu

Dans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.

Noé Blouin

Au même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.

La France, le plus gros consommateur en Europe

À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.

Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.

La question de la maturation

Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.

Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.

Avocat rôti, œuf et truite fumée

 

 

Difficulté : facile

Temps de préparation : 20 minutes

Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.

Préchauffer le four à 180 °C.

  1. Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
  2. Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
  3. Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
  4. Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
  5. Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
  6. Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain
Valeurs Actuelles

« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

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L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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Valeurs Actuelles

Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

Plusieurs villes ciblées

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Opex 360

Les six derniers élèves pilotes de chasse formés sur Alphajet ont reçu leur macaron à Cazaux

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].

En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.

Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.

Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.

Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.

« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.

Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW

— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 16, 2023

Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».

Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.

« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».

Opex 360

Le Pentagone note une posture de plus en plus agressive des forces aériennes russes à l’égard de ses troupes en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mars 2023

En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.

Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.

Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.

Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.

« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».

Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.

Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».

Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».

« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.

L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.

L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

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Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

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Spectre(s)

Chronique

L’époque fait du « marxisme » sans le savoir.

Jean-Emmanuel Ducoin

Horizon « L’histoire ne fait rien, c’est l’homme, réel et vivant, qui fait tout », disait Karl Marx. Cent quarante ans après sa disparition, le 14 mars 1883, l’auteur du  Capital et du Manifeste du Parti communiste continue de nous inciter à penser que la pertinence d’un choix politique est fonction des échelles d’observation. D’autant qu’il ajoutait : « Les hommes font l’histoire, mais ils ne connaissent pas l’histoire qu’ils font. » Dans cette formule rebattue et souvent disputée, la seconde proposition valide la première. Le « mais » doit en effet se lire comme un « parce que », dans la mesure où aucun homme ne se mêlerait de « faire l’histoire » s’il savait à l’avance laquelle. Tout combat s’écrit pas à pas, dans la multitude et la complexité collective. Car si nul ne progresse innocemment, le regard toujours plus ou moins braqué sur l’horizon, toute prescience nous dégoûterait du moindre engagement, sachant que Marx lui-même assurait que « l’humanité ne se pose que les problèmes qu’elle peut résoudre ».

Philosophe Vaste question, non ? Qui renvoie directement à une autre phrase en forme d’injonction qui bouscula le xixe siècle : « Jusqu’à présent, les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières ; ce qui importe, c’est de le transformer. » Beaucoup oublient par ailleurs que Marx, philosophe jusqu’au bout de l’âme, élabora aussi un travail d’historien politique moins déterministe qu’on ne le dit parfois. Puisons dans ses grands textes historiques, portant par exemple sur le déroulement de la révolution de 1848, Les Luttes de classes en France, le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Tous montrent que l’événement révolutionnaire ou prérévolutionnaire relève plus de la contingence que de la nécessité historique. L’actualité de notre « ici et maintenant » en témoigne parfois cruellement : chaque évolution possède son propre rythme, sa propre logique. Certains épisodes peuvent déclencher ou accélérer les confrontations sociales (et politiques). Quelquefois, des incidents, en apparence absolument mineurs, provoquent des événements considérables. Même si, la plupart du temps, l’historien constate que les conditions étaient réunies, rien, jamais, n’oblige à penser qu’un basculement de l’Histoire se produise nécessairement.

Retour Un spectre hante encore l’Europe, donc l’humanité tout entière : le spectre de Marx ! Le temps est désormais loin où une presse tapageuse annonçait triomphalement sa mort. Maladroitement, les dominants exprimaient ainsi à la fois le soulagement de sa disparition et la crainte qu’il ne revienne. Depuis plus de vingt ans, ce retour redouté n’est plus à démontrer. Le magazine Time le célébra par ces mots : « Cette tour immense dominant les autres dans le brouillard ». « Marx avait-il raison ? » titrait récemment Der Spiegel, comme en écho à des manifestants de Wall Street qui, répondant à l’interrogation, crièrent : « Marx avait raison ! » Pour la génération du bloc-noteur, le come-back survint assez tardivement, bien après l’un des plus fabuleux livres de Jacques Derrida, Spectres de Marx, publié en 1993, qui constitua à l’époque une onde de choc, une évidence, pour ne pas dire une espèce de révélation en tant que rappel à l’ordre, afin de nous sortir d’un début de sommeil – qui aurait manqué de nous endormir collectivement. « Qu’ils le veuillent ou non, le sachent ou non, tous les hommes sur la Terre entière sont dans une certaine mesure les héritiers de Marx », écrivait Derrida. Et Fernand Braudel rappelait à quel point l’esprit du temps et son vocabulaire étaient imprégnés de ses idées. Aussi nombreux que tardifs, les hommages restent néanmoins – dans leur masse – réductibles à une banalisation médiatique, rendant inoffensif ou domesticable celui qui voulut « semer des dragons ». Beaucoup s’y sont essayés, avant d’échouer lamentablement dans leur tentative de neutraliser l’injonction révolutionnaire. Car, dans les chaos du xxie siècle, l’époque ferait du « marxisme » sans le savoir. Résumons : le Capital fut jadis écrit pour détruire le capitalisme. Cet instrument de lutte (des classes) est plus vivant que jamais.

Karl MarxLe bloc-notes de Jean-Emmanuel DucoinMarxismePhilosophie
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La campagne de Darmanin contre Salah Hamouri a du plomb (légal) dans l’aile

Actu

La préfecture de Meurthe-et-Moselle a tenté d’empêcher la tenue d’un débat organisé par l’AFPS en présence de l’avocat franco-palestinien. Une mesure qui s’inscrivait dans la volonté du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de faire taire Salah Hamouri partout en France. Le tribunal administratif de Nancy a cassé l’arrêté préfectoral et condamné l’Etat à verser 1000€ aux requérants.

Pierre Barbancey

Pour Gérald Darmanin, c’est une claque politique. Le ministre de l’Intérieur n’a de cesse, depuis plusieurs mois , de mobiliser les préfets de la république à des fins anti-républicaines: empêcher l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, expulsé par la force de sa ville natale, Jérusalem, de s’exprimer en France. A chaque fois, le même prétexte est invoqué, un possible trouble à l’ordre public. Le tribunal administratif de Nancy a suspendu, le 16 mars, l’arrêté d’interdiction pris la veille par le préfet de Meurthe et Moselle, qui visait une conférence-débat organisée par l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) Lorraine Sud avec, comme invité, Salah Hamouri.

Une décision que Alain Desmarest, président de l’AFPS 54 a qualifié de « victoire et d’abord pour Salah Hamouri lui-même car ce qui était en cours avec les pressions de Darmanin, c’était le bâillonnement intégral. Mais c’est aussi une victoire pour la liberté d’expression qui dépasse la seule question de la Palestine. » C’est également un camouflet pour le maire de la ville de Villers-les-Nancy, François Werner, qui s’était associé à quelques organisations juives ultra-minoritaires et défenseuses de politique du gouvernement israélien d’extrême-droite, pour demander l’interdiction de la réunion.

L’arrêté préfectoral a été rendu public le mercredi 15 mars dans l’après-midi pour un débat devant se tenir le lendemain et dans des termes politiquement inconcevable et, surtout, faux. Dans les considérants relatifs aux possibles troubles à l’ordre public, le préfet écrit ainsi que Salah Hamouri « a été expulsé vers la France par les autorités israéliennes à l’issue d’une période de détention et pour un motif tiré de ses liens avec une organisation terroriste. » Ce même préfet parle d’un « fort émoi » de la part « d’organisations représentantes de la communauté juive » et d'interventions diplomatique et consulaires (toutes israéliennes en réalité). Il évoque également des manifestants prêts à venir en car de Dijon, Strasbourg et Metz pour empêcher le « terroriste Salah Hamouri » de s’exprimer.

Malgré les obstacles, l’AFPS, avec Amnesty International, la Ligue des droits, le Syndicat des avocats de France (SAF) et Salah Hamouri lui-même ont donc porté l’affaire devant le tribunal administratif de Nancy, demandant la suspension de l’arrêté préfectoral, qui s’est réuni le 16 mars. A noter qu’aucun représentant des opposants à la tenue de la conférence n’était présent. Ce tribunal, remarquant que le préfet ne signale pas des propos qu’auraient tenus Salah Hamouri lors de conférences précédentes, propres à troubler l’ordre public ni pénalement sanctionnables, a estimé que le risque à l’ordre public émanait plutôt des organisations voulant l’empêcher de parler. Les requérants sont donc fondés à soutenir que l’interdiction de la conférence de Salah Hamouri « constitue une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion et, par suite, à demander la suspension de l’exécution de cette décision. » A cela s’ajoute la décision de mettre à la charge de l’Etat le versement d’une somme de 1000€ à chacun des requérants!

Pour Maître Christophe Sgro, qui plaidait au nom de l’AFPS et Amnesty, « cela va relâcher la pression constante exercée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. C’est une jurisprudence. C’est d’autant plus important que visiblement le but était de l’empêcher de parler partout en France, les arrêtés préfectoraux n’étant que des feuilles de vigne légales avec, toujours, ce risque de trouble à l’ordre public. » L’avocat remarque par ailleurs que ce qu’on reproche à Salah Hamouri c’est une condamnation par Israël, « en réalité rendue par une juridiction militaire dans un territoire occupé dont la raison d’être est le maintien de l’ordre colonial. »

Le fait que l’État doive verser une somme à Salah Hamouri montre le préjudicie que celui a reçu. Cette décision va-t-elle enfin mettre un terme au harcèlement dont l’avocat franco-palestinien est victime dans l’Hexagone de la part du ministre de l’Intérieur ou celui-ci continuera-t-il à utiliser l’administration publique à des fins politiques, en l’occurrence tuer la liberté d’expression et accuser d’antisémitisme tous ceux qui contestent la politique d’un pays, Israël, aujourd’hui dirigé par l’extrême et des ministres dont l’un au moins, Bezalel Smotrich, se qualifie de « fasciste et homophobe ».

Comme le souligne l'AFPS, "de Versailles, à Poitiers en passant par Lyon et maintenant Nancy, les pressions pour faire taire le mouvement de solidarité avec la Palestine se sont multipliées, orchestrées au plus haut niveau de l’État par le ministre de l’Intérieur jusque dans les débats de l’Assemblée nationale sans qu’il ne soit contredit ni par la ministre des Affaires étrangères ni par le président de la République."

Jeudi soir, devant la MJC où devait se tenir le débat, Salah Hamouri a pris la parole en toute légalité. Il a expliqué le calvaire des prisonniers palestiniens, l'horreur de la détention préventive. Il a dénoncé son expulsion de Jérusalem et de la Palestine. Il a dit sa volonté de poursuivre son combat et de multiplier les conférences en France.

Salah HamouriGérald DarmaninAFPS
L'Humanité

La démocratie « cause toujours »

Éditorial

Maud Vergnol

Cette bataille des retraites ne sera pas une case de plus cochée dans l’agenda des conflits sociaux hexagonaux. Le mouvement social en cours, loin d’être terminé, pourrait représenter un tournant. Dans le meilleur scénario, il arrache une victoire hautement symbolique avec le retrait du projet de loi, comme ce fut le cas en 2006 avec le Contrat première embauche (CPE) remisé par le gouvernement de Villepin, malgré son adoption par le Parlement. Non seulement les Français ne trimeraient pas deux ans de plus, mais les syndicats et partis de gauche en ressortiraient renforcés, légitimés, la démocratie revigorée, le projet politique macroniste entravé. L’autre issue, plus pessimiste, d’un passage en force définitif, ouvrirait une page autrement plus noire, dont notre démocratie, déjà agonisante, aurait du mal à se relever.

La « crise de la démocratie », on en glose depuis des années, largement débattue, analysée : abstention, défiance à l’égard des partis politiques et de la représentation nationale, perte d’influence des syndicats, contre-pouvoirs fragilisés, succession des alternances sans alternative… la liste des symptômes n’est pas exhaustive.

Mais les racines du mal sont là, sous nos yeux, avec l’entêtement autoritaire d’un seul homme, à qui les institutions de la Ve République donnent les pleins pouvoirs. Une bataille de l’opinion perdue par le gouvernement, 90 % des actifs opposés à cette prétendue « réforme », un soutien massif (65 % selon notre sondage Ifop publié dans « l’Humanité » du 6 mars) aux grévistes, une intersyndicale unie, une opposition de gauche combative, une absence de majorité absolue du pouvoir macroniste à l’Assemblée, qui a usé de toutes les ficelles constitutionnelles, des millions de personnes dans les rues à des niveaux inédits depuis les années 1990… et le pouvoir reste sourd !

Quel effet sur les millions de manifestants qui ont eu le courage de faire grève, malgré la crise du pouvoir d’achat, de manifester pacifiquement durant des semaines si le pouvoir ne retirait pas son projet ? De la colère, bien sûr, mais aussi pour beaucoup du ressentiment et le risque d’accréditer l’idée que l’action collective, même à ce niveau, ne paie pas. Un tapis rouge pour l’extrême droite, dont la patronne attend patiemment de récolter les fruits que les quinquennats Macron auront fait mûrir. La démocratie ne se réduit pas à une délégation de pouvoir tous les cinq ans. C’est un écosystème bien plus complexe, où le peuple souverain, dans l’entreprise, dans sa ville, partout où il le juge utile, doit pouvoir exprimer ses revendications.

Alors le locataire de l’Élysée, chantre d’un « gouvernement des experts », a beau jeu de se présenter sur la scène internationale comme le héros de la « démocratie occidentale ». Rarement un président de la République aura autant joué avec le feu. En toute conscience du danger. « En 2027, a-t-il expliqué en décembre 2022, je ne serai pas candidat, je ne serai donc pas comptable de ce qui arrivera. » Autrement dit, « après moi le déluge ».

Le soir du second tour de la présidentielle, après avoir été élu grâce aux voix de gauche qui se sont mobilisées pour ne pas laisser entrer le RN à l’Élysée, il concédait ceci, dans un éclair de lucidité : « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir. » Oui, ce vote l’oblige. Maintenant. Avant qu’il ne soit trop tard.

Réforme des retraitesIntersyndicaleEmmanuel Macrondémocratie
L'Humanité

Pourquoi la critique de Marx fait-elle son retour ?

Agoras

Cent quarante ans après sa disparition, le 14 mars 1883, l’auteur du Capital et du Manifeste du parti communiste ne cesse d’inspirer la pensée et l’action.

Jérôme SkalskiPierre Chaillan

Dans le discours qu’il fit à l’occasion de l’enterrement, dans le quartier londonien de Highgate, le 17 mars 1883, de son ami, Friedrich Engels pronostique : « Son nom vivra à travers les siècles et son œuvre aussi. » À cent quarante années de distance, l’hommage à l’homme de science et au militant révolutionnaire a résisté au temps.

Mais c’est aussi un Marx débarrassé de certaines réductions de sa pensée qui a survécu à la disparition des régimes, qui, s’ils se réclamaient du marxisme, ont souvent trahi l’inspiration qui l’animait. Celle-ci avait pour but la création d’une société débarrassée de l’exploitation sociale et, ­regroupant les travailleurs associés, la sortie de ce qu’il appelait la « préhistoire de l’humanité ».

Après avoir constaté son retour dans les universités, dans les librairies et dans les confrontations d’idées, puis redécouvert la jeunesse de Marx, ce sont aujourd’hui les médias, y compris de la pensée dominante, qui mesurent la grande actualité de sa critique du capital et reconnaissent la validité de celle-ci

Crises : pourquoi la critique de Marx fait-elle retour ? (1/5)

L’hebdomadaire allemand Der Spiegel s’interrogeait ainsi en début de cette année 2023 : « Marx avait-il raison ? », en mettant à la une l’image, modernisée, du penseur et fondateur du communisme moderne. En point d’orgue de cet anniversaire qui ne passe ­décidément pas inaperçu, nous proposons à nos lecteurs cette édition spéciale de ­l’Humanité des débats. Elle s’ouvre sur un débat ouvert entre trois intellectuels et acteurs sociaux et politiques :

  •  Janine Guespin-Michel
  •  Jean-Chistophe Le Duigou 
  • Jean-Paul Scot.

Avec Marx, ils analysent les évolutions récentes de la lutte des classes. Dans un entretien exclusif, l’anthropologue Maurice Godelier souligne, lui, l’apport commun de Karl Marx et de Friedrich Engels pour penser l’émancipation humaine dans un temps long. Jean-Emmanuel Ducoin, ­rédacteur en chef de l’Humanité, consacre son bloc-notes à cette pensée en actes.

Ce numéro invite enfin à se plonger dans l’histoire du rapport bien particulier de Marx et des marxismes à la France. Cette page d’histoire va se traduire par l’exposition « Marx en France » au musée de l’Histoire vivante de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Pilotée par l’historien Jean-Numa Ducange, elle sera inaugurée le 25 mars et se tiendra durant toute l’année 2023 afin de mesurer à quel point Marx continue de faire vivre la pensée et l’action.

Marx fut l’un des promoteurs de l’action et du développement du mouvement syndical, ainsi que de la stratégie de constitution du salariat en classe consciente de soi. Le mouvement social actuel ne témoigne-t-il pas d’un retour en actes de telles idées ?

 

Dès la fondation de l’Association internationale des travailleurs, en 1864, Marx affirme en effet deux idées complémentaires (1). Premièrement, que les syndicats peuvent réduire efficacement l’exploitation de la force de travail ; deuxièmement, qu’ils « manquent leur but (c’est la formule qu’il emploie) s’ils ne travaillent pas simultanément à l’abolition du capitalisme ». Sept ans plus tard, après l’écrasement de la Commune – je le cite parce que la formule a fait problème –, il affirme : « Le prolétariat ne peut agir comme classe qu’en se constituant lui-même en parti politique distinct. » Cette affirmation a été interprétée de façon contradictoire, d’autant plus que, en France, les syndicats et les partis politiques ouvriers étaient extrêmement faibles et divisés jusqu’à la fondation de la CGT, en 1895, et l’unification du parti socialiste, en 1905. Les dirigeants du parti ouvrier, ces « marxistes » dans lesquels Marx ne se reconnaissait pas pleinement, prétendaient imposer la primauté du parti sur les syndicats. À l’inverse, les syndicats révolutionnaires rejetaient la tutelle des « sectes » politiques. Mais les uns comme les autres n’avaient qu’une conception très étroite de la lutte « classe contre classe ». Ils partageaient l’espérance mythique de la crise finale du capitalisme et du « grand soir ». Aujourd’hui encore, il est utile de rappeler la position de Jaurès au lendemain de l’adoption par la CGT de la charte d’Amiens proclamant l’indépendance du syndicalisme, en 1906. Il préconise l’autonomie ­réciproque du syndicalisme et du parti socialiste, dans le respect de la spécificité de chaque organisation. Je ­résume : « Concordance spontanée » et « actions parallèles », convergence des fins mais pas forcément des moyens. Si les partis ont à assumer la « souveraineté nationale » face à l’État, les syndicats doivent prendre en charge les revendications de tous les travailleurs, mais aussi, et c’est très original, conquérir ce qu’il appelle la « souveraineté du travail » dans les entreprises publiques et privées, en obtenant autant de droits que les actionnaires.

Marx caractérise la démarche des syndicats comme « légitime et nécessaire », et il précise qu’ils ne doivent pas se contenter de contrer les effets immédiats du régime économique et social existant, mais le mettre en cause (2). C’est la promotion, avant la lettre, de la notion de « double besogne », qui est consacrée dans la charte d’Amiens. Marx va relativement loin en précisant la notion d’ « autonomie du processus syndical », même s’il le conçoit comme étant intégré à l’organisation de la Première Internationale. Le mouvement que nous vivons à l’heure actuelle repose, dans les conditions d’aujourd’hui, la question de cette articulation du syndicalisme et du politique. On voit bien les différences d’attitude de forces politiques de gauche par rapport au développement de ce mouvement. C’est une occasion importante pour clarifier la démarche que l’on doit avoir. Le mouvement actuel porte de nombreuses questions. D’abord, comment, avec l’idée du front syndical unitaire dans l’action, mettre en œuvre sur la durée une volonté unitaire exceptionnelle qui dépasse un certain nombre de contradictions de la démarche syndicale de ces dernières années. Après, il y a incontestablement, dans le mouvement tel qu’il se développe, la réarticulation de différentes dimensions de l’action contre le système. C’est le cas des femmes. Nous l’avons vécu concrètement avec le prolongement du 7 par le 8 mars. C’est aussi le cas des jeunes qui se sentent concernés par les évolutions à très long terme. Il est question aussi de la dignité des métiers avec le débat sur la pénibilité et encore de la dimension des enjeux revendicatifs et politiques locaux, illustrés par des mobilisations exceptionnelles dans une série de villes où les mouvements sur les retraites s’articulent à des exigences d’accès aux services publics et aux conditions de vie dans les territoires. S’il y a un retour dans l’action à certaines idées antérieures, ce n’est pas simplement un retour. Il y a émergence d’éléments nouveaux dans la problématique de convergence que manifeste ce grand mouvement.

N’assiste-t-on pas, à travers ce mouvement, à ce qui, dans la perspective de Marx, s’articule comme passage de la classe « en soi » à la classe « pour soi » ? À la renaissance d’une conscience de classe collective du salariat face à un projet social identifié comme antagoniste collectivement ?

Jean-Paul Scot Pour ma part, je ne me lancerai pas dans ce type d’analyse à chaud. Nous avons réussi, par les multiples actions syndicales et politiques, à faire que l’analyse de classe de l’exploitation capitaliste soit plus largement partagée en France qu’ailleurs en Europe. Mais la conscience « en soi » de l’unité d’intérêt de tous les travailleurs salariés n’est pas encore acquise. Quant à la conscience « pour soi », qui suppose l’adhésion partagée à l’objectif de transformation de la société capitaliste pour une autre permettant la libre émancipation de tous les êtres humains, elle a très fortement reculé. Tout d’abord, nous sommes toujours victimes de l’affirmation péremptoire que le marxisme est dépassé et que le communisme a été définitivement compromis par l’expérience de l’Union soviétique. De plus, nous avons encore à dissiper les illusions entretenues par la ­social-démocratie, toujours prisonnière de ses contradictions en dépit des reniements du social-libéralisme. Pour qu’il y ait aspiration à la renaissance d’un idéal communiste, il faudrait que nous puissions expliquer en marxistes l’échec du « socialisme réel » et faire partager largement l’idée qu’il a été une caricature du communisme.

Jean-Christophe Le Duigou Il n’est pas question d’aller trop vite ou trop loin dans l’appréciation. Il y a beaucoup de choses qui vont se jouer, mais ce qui me frappe, dans les interventions des participants au mouvement, c’est de voir comment les manifestants investissent une gamme complète de critiques du système, des conséquences qu’ils vivent et comment ils investissent le champ des retraites avec toute une série d’éléments revendicatifs et politiques. On avait raison de penser que les luttes n’avaient pas disparu, même si elles présentaient des formes nouvelles. Mais l’épisode que nous sommes en train de vivre traduit une opposition de classe qui était moins visible dans la période antérieure, du fait de la pression des réformes libérales.

Ce qui est intéressant, c’est que l’on a affaire à un processus (3). Il me paraît évident que les prises de conscience évoluent d’une mobilisation à l’autre, ne serait-ce qu’en réponse à la surdité du gouvernement qui entraîne, en boucle de rétroaction, de nouvelles prises de conscience. Il est important d’être très vigilant à ce qui se crée pendant ce mouvement et d’y participer.

L’annonce de la « fin de l’histoire » laissant place au triomphe néolibéral dans les années 1990 et 2000 résiste-t-elle au caractère « révolutionnaire » de la dialectique historique de Marx, qui ne voit en toute forme faite qu’une transition vers une autre ?

Janine Guespin-Michel L’idée de la fin de l’histoire et plus encore peut-être l’idée qu’il n’y a pas d’alternative, le Tina de Margaret Thatcher, représentent à l’heure actuelle une tentative – pour le moment réussie – d’instaurer le fatalisme dans l’imaginaire collectif. Il s’agit d’une prophétie autoréalisatrice. Il est important de voir à quel point cela se base sur une forme de pensée que l’on prend pour du « bon sens ». Ce « bon sens », c’était déjà ce que Marx avait magistralement mis en cause en « remettant sur ses pieds » la logique dialectique hégélienne sous forme de logique matérialiste qu’il a appliquée. Le matérialisme historique, c’est la méthode dialectique appliquée à l’étude de l’histoire, comme Engels a appliqué la méthode dialectique à l’étude de la nature. Cette dialectique matérialiste est l’antidote indispensable à ce soi-disant « bon sens » qui se prétend un mode de pensée naturel et universel, alors qu’il est l’aboutissement appauvri de toute une tradition de pensée occidentale depuis l’antiquité grecque. Il conduit au binarisme (ou bien, ou bien), au manichéisme et à l’idée que tout est immuable. Ce « bon sens » est un allié méconnu mais extrêmement puissant et dangereux de l’idéologie dominante. Face à cela, l’arme dont on dispose, c’est la dialectique matérialiste, mais cette dialectique, on l’a oubliée. Partant, on se prive d’un outil absolument indispensable pour faire pièce à l’idée de la fin de l’histoire, à l’idée de Tina, pour réussir à faire comprendre les choses en termes de processus, de transformations, de contradictions. C’est d’autant plus dommage que les sciences, avec la révolution du complexe, peut apporter à la dialectique une dimension supplémentaire, avec des notions comme l’émergence, la bifurcation, les boucles de rétroaction, et qu’elles explicitent la catégorie dialectique de saut qualitatif. On dispose à l’heure actuelle, avec l’avancée des sciences, d’outils nouveaux pour faire comprendre la dialectique et contribuer à lutter contre ce fatalisme qui est l’atout principal de l’hégémonie idéologique du capitalisme.

Jean-Paul Scot La fin de l’histoire assimilée à l’implosion de l’URSS n’invalide pas la conception marxiste du passage d’un mode de production à un autre, d’une société à une autre, mais seulement les schémas dogmatiques qui justifiaient les pseudo-théories de la « table rase » et du « bond en avant ». Par une caricature de la dialectique marxiste, le volontarisme politique et la violence dans l’histoire ont été légitimés. Mais Marx comme Jaurès – qui qualifiait le marxisme de « socialisme dialectique » – ont analysé très concrètement les mouvements contradictoires par lesquels les premières formes capitalistes avaient pénétré le féodalisme finissant. Le développement des contradictions internes des sociétés capitalistes devait permettre aux forces révolutionnaires d’ébaucher une société nouvelle. Jaurès comme Marx répétaient cependant que les révolutions ne peuvent pas être l’œuvre d’une minorité, aussi énergique et intelligente soit-elle. Lénine lui-même expliquait en 1915-1916 qu’il était impossible de construire le socialisme sans démocratie politique, économique et sociale.

Dès 1901, Jaurès préconise pour la France l’abandon de la dictature du prolétariat et la formule de l’« évolution ­révolutionnaire », qu’il emprunte à Marx en l’adaptant. Il affirme la possibilité d’introduire « des formes nouvelles de propriété » qui soient « des germes de communisme semés en terre capitaliste ». Pas seulement des réformes améliorant la condition des travailleurs, mais des conquêtes qui « fassent peu à peu éclater les cadres du capitalisme ». Lors du Front populaire et plus encore à la Libération, des « réformes révolutionnaires » ont été introduites de fait dans la société française. La Sécurité sociale gérée par les travailleurs, les comités d’entreprise et les nationalisations démocratiques étaient en puissance du communisme « déjà là ». Mais ces réformes démocratiques furent bien vite dénaturées en raison du rapport des forces nationales et internationales et de la division des travailleurs conscients.

Janine Guespin-Michel L’opposition à l’idée de réforme révolutionnaire est un exemple typique de la nocivité du soi-disant « bon sens ». Pour le « bon sens », une réforme amoindrit les méfaits du capitalisme, alors qu’une révolution détruit le capitalisme. Donc, l’idée même de réforme révolutionnaire pour la pensée simpliste et analytique est un oxymore ou une contradiction absurde. Et c’est bien une notion dialectique, qui implique un processus pour son émergence comme pour son maintien, et le dépassement de la contradiction entre réforme et révolution. La Sécurité sociale créée en 1946 est l’exemple typique, comme le souligne Jean-Paul Scot, d’une réforme révolutionnaire qui, lorsqu’elle a été mise en place, a réellement affaibli le capital en le privant d’une importante part de pouvoir. Mais elle n’a pas été explicitée en tant que telle, dans sa complexité dialectique, si bien qu’elle a été rapidement édulcorée, privée de son aspect révolutionnaire par le capital. Pour pouvoir maîtriser, maintenir et développer le caractère révolutionnaire de ces réformes, on a impérativement besoin d’expliciter pour nous-mêmes et pour les autres leurs caractéristiques dialectiques, contraires au « bon sens » dominant. Faute de quoi, il sera toujours difficile de faire partager politiquement cette dimension pour la rendre pérenne face aux attaques du capital.

Jean-Christophe Le Duigou Il est symptomatique de voir, d’un côté, une telle approbation de la lutte engagée ; de l’autre, une majorité de salariés qui considèrent que cette lutte ne va pas déboucher et que la réforme sera appliquée. Cela nous renvoie à l’idée que l’argument d’une « absence d’alternative » n’empêche pas un engagement dans l’action. Cela nous amène aussi à considérer que la rupture est un processus qui charrie des éléments contradictoires. Cela nous confirme dans le fait qu’on ne peut pas attendre que le vécu conduise de lui-même à bouleverser l’ordre social sans une intervention politique.

À quels chantiers théoriques et pratiques la pensée critique de Marx, libérée d’un certain nombre d’inhibitions mais aussi de mutilations, peut-elle participer aujourd’hui ?

Jean-Paul Scot Au-delà de l’actualisation possible de ­réformes révolutionnaires, nous devons repenser avec Marx de façon dialectique les rapports entre écologie et communisme. Marx n’a pas été le productiviste que l’on croit. Il a fait des analyses pionnières sur le ravage des sols par l’agriculture capitaliste intensive et sur le rapport dialectique impliquant l’homme et son environnement. Il a dénoncé la façon dont le capitalisme a traité la nature comme objet de consommation et moyen de production pour les hommes et démontré que le capitalisme détruisait aussi bien les hommes que la terre. Le mouvement de l’histoire s’explique par la double contradiction entre les forces productives naturelles et humaines et les rapports sociaux. Mais nous avons surtout analysé les contradictions entre le capital et le travail, les contradictions au sein des rapports sociaux. Nous avons négligé trop souvent l’étude de la destruction des forces productives naturelles parce que nous avons séparé les rapports sociaux des forces productives, alors que ces rapports sociaux ne sont, pour moi, que les exposants des forces productives naturelles et humaines. On ne peut les séparer. Aujourd’hui, le productivisme et la financiarisation détruisent plus que jamais les ressources naturelles. Il est urgent de développer l’idée que la sortie du capitalisme suppose le rassemblement de tous nos efforts : travailleurs, intellectuels et manuels, jeunes et moins jeunes, car il s’agit d’agir pour que le capitalisme ne détruise pas l’humanité en même temps que la planète.

Jean-Christophe Le Duigou Je souhaiterais que l’on développe trois chantiers qui constitueraient une sorte de programme de travail à caractère marxiste à l’échelon de la société. Premier chantier, reprendre la critique du libéralisme que Marx a développée. Je la trouve particulièrement stimulante dans la mesure où elle vise à faire comprendre les illusions du capitalisme et qu’elle est un appel à la créativité révolutionnaire. Autrement dit : déterminer des réponses nouvelles aux problèmes qui se posent. Je pense à une phrase de Marx : « Les économistes nous expliquent comment on produit dans des rapports de production donnés mais pas comment ces rapports se reproduisent. » On a à travailler sur la reproduction de ces rapports pour déboucher sur une autre réalité sociale. Deuxième chantier, c’est celui de la place du travail. Marx disait qu’il ne peut pas être pris comme valeur économique. C’est l’idée qui pourtant inspire Macron et ceux qu’il représente dans sa réforme des retraites comme dans ses propositions dans le domaine du travail et de l’emploi. Il y a la nécessité de prendre le travail dans toute sa réalité : le travail qui est à la fois un producteur de lien social et le travail qui est un élément de construction d’identité, c’est-à-dire un travail qui peut devenir positif et qui existe dans la conscience de la lutte pour défendre la retraite. Ce n’est pas le non-travail contre le travail, mais c’est l’ambition de transformer le travail lui-même. Enfin, le troisième chantier, qu’on n’a pas encore évoqué mais qui me paraît essentiel, c’est la question des nouveaux pouvoirs. Peut-être qu’en tant qu’ancien responsable syndical, j’y suis particulièrement sensible. Il y a besoin de définir des nouveaux pouvoirs sur l’économie pour se libérer des contraintes et ne pas attendre d’un retour de l’État, en soi, la solution au problème, d’autant que ce retour de l’État peut conduire à des solutions autocratiques. L’ouverture de ces trois chantiers est à la fois une opportunité et une exigence pour faire avancer des idées nouvelles, en s’appuyant sur les éléments et des concepts acquis dans la démarche marxiste.

Janine Guespin-Michel Personnellement, vous l’avez compris, le chantier, le sillon que j’essaie de labourer, c’est celui de la nécessité d’une pensée dialectique. Pour revenir sur ce que disait Jean-Paul Scot, le fait que l’on ne sache pas articuler travail et écologie, par exemple, relève de ce mode de pensée dominant qui disjoint et sectorise toutes les questions. Il y a la nécessité d’une vision globale dynamique, d’une pensée dialectique incluant la complexité. C’est un chantier à prendre explicitement à bras-le-corps car la prégnance du mode de pensée pragmatique, statique, du « bon sens » dominant, fait partie des obstacles qu’il est nécessaire de lever pour affiner et même rendre crédibles nos interventions politiques ­visant à transformer le monde.

Jaurès et le réformisme révolutionnaire, Jaurès et Marx : le dialogue sur l’évolution révolutionnaire, Marx et la France,Petit Livre des retraites, à l’usage de ceux qui veulent les défendre, Pourquoi nous travaillons,Complexité, dialectique et émancipation, Pratiques écomunistes et dynamiques émancipatrices,Karl Marxjean-paul scotjean-christophe le duigoujanine guespin
L'Humanité

Plates-bandes

Billet

Maurice Ulrich

Les poubelles, ça fait sale et ça choque l’écrivain Alexandre Jardin, qui n’en veut pas dans ses plates-bandes, enfin dans son Paris à lui et aux gens qui, comme lui, se soucient de l’image de la capitale. Et il l’est, soucieux. « Disons-le tout net, écrit-il dans une tribune publiée jeudi, Paris capitale n’est pas une ville, c’est notre miroir tricolore, quelque chose de notre âme commune avant même d’être l’image publicitaire de rêve que nous vendons au monde et dont nous vivons pour partie. Étrange sabotage. » Car visiblement les éboueurs en grève ne participent pas de cette âme commune aux gens sensibles comme lui, et pas davantage la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui est, juge-t-il, « une chic fille honnête » mais « qui finit sur un tas d’ordures sur lequel pisse un rat ». Voilà de l’élégance toute parisienne ! Pour ce qui est des raisons de la grève des éboueurs, du report de l’âge du départ à la retraite, Alexandre Jardin s’en fiche comme de l’an quarante. Déjà, il serait bien inspiré de s’occuper de ses propres poubelles. 

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Direct Retraites. Lancement du référendum d'initiative partagée, 71 % des Français pour la motion de censure

  • Après le 49.3 utilisé hier par la Macronie pour imposer sa réforme des retraites, une demande de référendum d’initiative partagée (RIP) a été déposée ce vendredi 17 mars par 252 parlementaires de gauche.
  • Le groupe centriste Liot a déposé, ce vendredi, une motion de censure transpartisane, susceptible de réunir les voix des opposants à la réforme.

        Quelles sont ses chances de passer ?

  • Ce matin, plusieurs réseaux routiers ont été bloqués. À midi, des milliers de personnes manifestaient à Rennes. Des rassemblements sont attendus dans plusieurs villes à 18 heures.
  • L’intersyndicale appelle à des « rassemblements syndicaux de proximité » ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestation le jeudi 23 mars. La CGT appelle à des « actions visibles » lundi, mardi et mercredi.

         Lire notre analyse : la bataille des retraites ne fait que commencer.

L'Humanité

Motion de censure transpartisane : a-t-elle des chances de passer ?

Actu

Le groupe Liot a déposé, vendredi 17 mars, une motion transpartisane susceptible de réunir les voix de l’ensemble des opposants au projet. Pour renverser le gouvernement, il faudrait toutefois une trentaine de voix venant du parti de droite, déjà en crise.

Florent LE DU

287 voix. C’est le seuil qu’il faudra atteindre pour qu’une motion de censure soit adoptée. Ce qui aurait pour effet de renverser le gouvernement et d’invalider la réforme des retraites malgré l’usage du 49.3.

Afin de s’en donner le plus de chances, la Nupes devrait soutenir et signer une motion transpartisane, portée par le groupe centriste Liot (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires). 

Le « retrait immédiat »  de la réforme des retraites et « la démission du gouvernement »

Leur président Bertrand Pancher a demandé jeudi 16 mars au gouvernement le « retrait immédiat » de la réforme des retraites et « la démission du gouvernement ».

« Sans réponse rapide, notre groupe déposera dans les prochaines heures une motion de censure transpartisane », a-t-il ajouté. 

Cette motion de censure pourrait réunir des membres des quatre partis de gauche, quelques LR, mais pas le RN, qui devrait toutefois la voter (le parti lepéniste a en outre déjà déposé son propre texte).

PCF, FI, PS et EELV soutiendront la motion du groupe Liot

« Nous souhaitons que notre motion soit déposée par le groupe Liot afin qu’elle puisse recevoir le plus de soutiens. Et pour notre part nous la soutiendrons », a annoncé le secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel, peu de temps après la déclaration d’Elisabeth Borne. FI, PS et EELV adoptent le même positionnement. 

Reste à savoir si des députés LR vont s’y joindre. Pierre-Henri Dumont, Francis Dubois, Fabien Di Filippo, Pierre Cordier et Ian Boucard ont déjà indiqué qu’ils la voteront, et pourraient même cosigner le texte. « Si ça doit passer par une motion de censure, ça passera par une motion de censure », tonne le premier.

Charles de Courson : « La démocratie, c’est tenir compte d’un pays et éviter de le fracturer »

« Je regrette que mon parti LR n’envisage pas de porter de motion de censure », a indiqué le second, député de Corrèze. S’il se refuse à voter un texte venant de l’extrême droite ou de la gauche, l’option d’une motion Liot le convainc : « En cohérence, de la même manière que je voterai contre en cas de vote, je signerai une motion portée par Charles de Courson (Liot, NDLR) en cas de 49.3 », a-t-il assuré, mardi.

Pour atteindre 287 députés, les 149 Nupes, les 88 RN et les 15 Liot (les 5 élus UDI du groupe ne devraient pas la voter) ne suffiront pas.

D’autres LR qui s’apprêtaient à voter contre la réforme se donnent le temps de la réflexion, comme Maxime Minot, Jean-Yves Bony ou Aurélien Pradié.

Le député du Lot, fer de lance de ces frondeurs de droite, va « se poser la question dans le week-end ». « Ce pays a besoin de rassemblement et d’unité et c’est sur ce chemin qu’avec plusieurs députés nous allons travailler les jours prochains (…) toutes les options sont envisageables », a-t-il ajouté au micro de BFM TV. 

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ces décisions pourraient peser lourd. Pour atteindre 287 députés, les 149 Nupes, les 88 RN et les 15 Liot (les 5 élus UDI du groupe ne devraient pas la voter) ne suffiront pas. Il restera 35 voix à trouver parmi les 5 non-inscrits et les 61 LR (à moins d’une surprise dans les groupes de la majorité).

La violence anti-démocratique du 49.3 unanimement dénoncée à droite

Les chances de voir l’entreprise aboutir sont donc réduites. Néanmoins, Aurélien Pradié réfléchirait lui aussi à déposer sa propre motion de censure, pour réunir, également, ceux qui dénoncent le coup de force gouvernemental.

D’autant que la violence anti-démocratique du 49.3 a unanimement été dénoncée à droite. « J’appelle le groupe LR à voter pour ou contre le respect de nos institutions et de la cohésion du pays », a ainsi rebondi l’écologiste Julien Bayou.

Le président du parti, Eric Ciotti, a lui fermé la porte à cette option : « Nous ne voulons pas ajouter du chaos au chaos. C’est pour cela que nous ne nous associerons à aucune motion de censure et que nous ne voterons aucune motion de censure. » Olivier Marleix, chef de file des députés LR, a pour sa part sous-entendu que ceux qui voteraient la motion Liot seraient amenés à quitter son groupe.

Pradié destitué, les retraites fracturent « Les Républicains »

Le mouvement est déjà en crise politique et cette séquence retraites aura des conséquences. Preuve d’une tension qui monte à droite, la réponse sèche de Pierre-Henri Dumont, lorsque des journalistes de BFM TV se sont étonnés qu’il ne suive pas l’avis de Bruno Retailleau : « J’ai bien entendu les propos du nouveau porte-parole du gouvernement », a-t-il rétorqué, au sujet du président des sénateurs LR. 

Et si vous regardiez la politique autrement ?

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Michael Zemmour, économiste : « Le gouvernement nous a raconté une histoire »

Entretien

Alors que le parcours parlementaire du projet de réforme des retraites touche à sa fin, sur fond de refus populaire, l’économiste Michael Zemmour analyse les mensonges macronistes. Entretien.

Cyprien Boganda

En quelques mois, il s’est imposé comme l’un des visages de l’opposition à la réforme des retraites. Maître de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chercheur au Liepp (Sciences-Po), ce spécialiste du financement des politiques sociales a passé au crible le projet macroniste, pour en dévoiler les chausse-trappes et les non-dits. Aujourd’hui, il dresse le bilan de ces derniers mois et revient sur le rôle qu’il a joué dans ce débat.

L’exécutif nous promettait une réforme « nécessaire » sur le plan économique, et « juste » sur le plan social, avec une série de contreparties (pension à 1 200 euros, aménagement des carrières longues, etc.). Pourtant, on a l’impression que, plus l’exécutif défend ces mesures, moins elles sont audibles. Pourquoi ?

La réforme contient, en réalité, extrêmement peu d’améliorations. Seule avancée significative, quoique d’une portée limitée, la revalorisation des petites pensions à hauteur de quelques dizaines d’euros.

Pour le reste des personnes concernées par le projet gouvernemental, la réforme implique un durcissement plus ou moins important des conditions de la retraite, à peine atténué par les aménagements proposés par l’exécutif (élargissement minime du compte pénibilité, aménagement des carrières longues – NDLR). Mais, même pour les salariés exposés à de la pénibilité, par exemple, on ne trouve quasiment aucun cas où la réforme apporte une amélioration.

Pénibilité. Le gouvernement refait une fleur au patronat

Le flou entourant le nombre de bénéficiaires réels des fameux 1 200 euros de pension (10 000 à 20 000 personnes par an, selon le dernier pointage) représente sûrement le plus gros fiasco de ce projet, en termes de communication politique : cynisme ou incompétence ?

J’ai été frappé du fait que, dès les élections législatives, des tracts distribués par les députés macronistes garantissaient cette pension minimale à 1 200 euros. Pourtant, dès cette époque, il suffisait d’analyser les données disponibles pour savoir que ce ne serait pas le cas.

Je pense que, au fond, cette réforme a été décidée pour des raisons de stratégie politique et budgétaire, et non à partir d’un bilan raisonné de notre système de retraite. En atténuant, par sa communication, la dureté de sa réforme, le gouvernement a cherché dès le départ à nous raconter une histoire très éloignée de la réalité.

Il a tenté de faire passer une petite mesure (les revalorisations de petites pensions) pour une grande avancée. Ce qui est terrible, c’est que, parmi les 5 millions de retraités vivant avec moins de 1 200 euros de pension, des centaines de milliers ont pu croire que leur situation financière allait substantiellement s’améliorer.

L’exécutif défendait, lors de sa présentation, une réforme d’équilibre budgétaire. Cependant, si on fait aujourd’hui le compte des contreparties lâchées à la droite pour obtenir son soutien, on navigue très loin des 13 milliards d’économies visées. Selon le Sénat, le trou avoisinerait les 600 millions d’euros en 2030. Qu’en pensez-vous ?

Je resterai prudent en ce qui concerne les chiffres, pour la simple raison que cette réforme n’est pas très bien documentée. Le chiffre de 6 milliards d’euros de dépenses supplémentaires engendrées par les aménagements (en matière de carrières longues, notamment), qui circule en ce moment, me semble un peu surévalué.

La réalité, c’est que le cœur de cette réforme – recul de l’âge légal et accélération de la réforme Touraine – dégage d’importantes économies, et c’est bien pour cela qu’elle produit autant d’effets sur les individus. Les premiers concernés sont les personnes partant à la retraite d’ici à 2030.

Pour le dire autrement, on va demander à environ 5 millions de personnes, sans doute moins, de supporter les 13 milliards d’euros d’économies réalisées par le projet de loi.

Vous dites que la réforme n’est pas suffisamment « documentée », et vous avez été l’un des premiers à pointer les silences et approximations de l’étude d’impact accompagnant le texte. Ce manque de transparence ne constitue-t-il pas un problème démocratique ?

Bien sûr, mais ce problème démocratique dépasse la seule étude d’impact. Cela commence dès le choix du véhicule législatif, qui n’est d’ailleurs pas sans lien avec la faiblesse de l’étude d’impact : pour un projet de loi ordinaire, l’exécutif aurait été obligé de produire des informations plus complètes.

Pour une réforme d’une telle ampleur, il faudrait au minimum que le gouvernement nous explique précisément les retombées attendues en termes d’emploi, de croissance du PIB, de pouvoir d’achat, les effets du recul de l’âge légal sur les individus, etc.

Mais, de toute façon, mon sentiment est que le jeu n’en vaut pas la chandelle. La plupart des modèles macroéconomiques analysant le recul de l’âge légal mettent en avant des effets extrêmement faibles, de l’ordre de 0,3 point de PIB supplémentaire au bout de dix ans. Le gouvernement anticipe un impact plus élevé, mais à partir d’une approche purement comptable, sans s’appuyer sur le moindre modèle macroéconomique.

Le pouvoir a perdu la bataille de l’opinion et, d’une certaine façon, vous y avez contribué. Comment réagissez-vous quand certains médias vous qualifient d’« économiste qui fait trembler Macron » ?

Je ne suis pas le seul économiste critique à avoir pris la parole sur le sujet ! De nombreux chercheurs – je pense aux Économistes atterrés, notamment – sont intervenus dans les débats publics, pour décortiquer le texte et discuter de ses effets. Par ailleurs, je rappelle que ce qui fait trembler le gouvernement, ce ne sont pas les économistes, mais le mouvement social.

Le fait marquant de la période me paraît être la force et la détermination de l’intersyndicale, ainsi que l’écho qu’elle rencontre parmi la population. Au passage, si les économistes critiques finissent par être entendus, c’est bien parce que le mouvement social modifie l’espace et le temps du débat public : depuis janvier et les premières mobilisations, on ne parle que de la réforme.

Réforme des retraitesMichael ZemmourFinancement des retraites
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Mumia Abu-Jamal, « la voix des sans-voix », en prison depuis 42 ans

Reportage

Au centre pénitentiaire SCI Mahanoy à Frackville, en Pennsylvanie, Mumia Abu-Jamal espère la révision de son procès. Usé par ses années de détention, le journaliste afro-américain attend la décision de la juge Lucretia Clemons.

Patrick Kamenka

Frackville (Pennsylvanie, États-Unis), correspondance particulière.

Le centre de détention se situe à trois heures de route de New York, dans une zone forestière inhospitalière de cette partie de l’État de Pennsylvanie (Nord) où est incarcéré le journaliste afro-américain Mumia Abu-Jamal. Accusé et condamné pour le meurtre d’un policier blanc – ce qu’il a toujours farouchement nié –, il purge une peine à perpétuité.

Une fois franchis les contrôles sévères de l’administration pénitentiaire, au bout d’un long couloir, s’ouvre la porte de la salle des visites où Mumia nous attend debout, revêtu de sa combinaison orange de détenu, coiffé de ses éternelles dreadlocks.

En avril, Mumia aura 69 ans et va entamer sa 42e année de détention

Sa haute stature impressionne, tout comme l’acuité de son regard qui illumine son visage agrémenté d’une barbe grisonnante, sourire aux lèvres, riant même malgré les 41 années de détention. Ses graves problèmes de santé de l’an dernier semblent derrière lui. Si son régime alimentaire est totalement inadapté à son état, il s’astreint désormais à pratiquer des exercices physiques de façon intense, réussissant à perdre du poids et à reconstituer du muscle.

En ce mois de mars, le journaliste afro-américain a pu rencontrer durant trois heures une délégation du collectif français Libérons Mumia et lui expliquer « la dégradation de ses conditions de détention depuis la période pandémique du Covid ». Il apprécie précieusement cette rencontre car les visites ont été totalement réduites.

Les inscriptions se font uniquement par Internet et sont refusées sans explication, privant ainsi les familles de leur droit. Malgré cette situation, Mumia explique préparer « un nouveau livre  (thèse de doctorat) contre la politique de déshumanisation » qui conduit à la récidive de nombreux détenus dans un système d’incarcération de masse (2,3 millions de prisonniers aux États-Unis).

En avril, Mumia aura 69 ans. Il va entamer sa 42e année de détention. Après trois décennies passées dans le couloir de la mort, il échappera à deux ordonnances d’exécution grâce à la mobilisation internationale et sa peine sera commuée en prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle (1). Pour saisir l’horreur de sa situation, il est impératif de revenir à l’année 2022. L’an dernier, lors de la pandémie mondiale, Mumia, né Wesley Cook, a été infecté par le Covid. Pour lui, l’administration pénitentiaire est responsable de la diffusion de la maladie parmi les prisonniers, la majorité des gardiens ayant refusé la vaccination pour coller aux thèses complotistes du président Trump.

La révision du procès d’origine pourrait ouvrir la voie à sa libération

De plus, celui que ses confrères de Philadelphie ont surnommé « la voix des sans-voix » a été victime de graves complications cardiaques nécessitant une opération à cœur ouvert. Le sort s’acharnant, il apprendra quelques jours avant la fin de l’année le décès de son épouse Wadiya et n’obtiendra le droit de suivre ses obsèques que par vidéo.

En ce début 2023, Mumia est confronté à un moment clé de sa bataille judiciaire qu’il mène inlassablement depuis quatre décennies pour prouver son innocence. Rappelons que son procès expéditif en 1982, qui le condamna à la peine capitale, reste marqué par l’emploi de méthodes racistes des magistrats qui n’hésitèrent pas à fouler aux pieds la Constitution des États-Unis, parlant de « faire griller le nègre ».

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Ces entraves au droit fondamental seront dénoncées par la Commission des droits de l’homme de l’ONU, l’Union européenne et Amnesty International. Aujourd’hui, il s’agit pour Mumia d’obtenir, après 41 années de combat et de mobilisation internationale, la révision de son procès afin qu’il soit innocenté et libéré. Ses avocats ont récemment eu accès à des éléments de preuve cachés contenus dans des documents d’archives du procureur de Philadelphie et prouvant les multiples atteintes au droit de l’accusé.

La juge Lucretia Clemons, en charge du procès d’appel, doit décider prochainement de la suite à donner à la demande de révision du procès d’origine, laquelle pourrait ouvrir la voie à sa libération. Dans ce contexte, la montée de la solidarité aux États-Unis et dans le monde reste essentielle. C’est dans cet objectif que la délégation Libérons Mumia l’a rencontré au centre pénitentiaire SCI Mahanoy, à Frackville.

Cette mission, composée de Jacky Hortaut, coanimateur, Patrick Kamenka, représentant du Syndicat national des journalistes CGT, et Larry Goldbetter, président du syndicat américain NWU (National Writers Union) et membre de la direction de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), lui a remis une carte syndicale de presse internationale. À son congrès, la FIJ avait signé en juin 2022 une lettre ouverte à l’attention du gouverneur de Pennsylvanie pour exiger la révision de son procès et sa libération immédiate pour raison de santé.

Comme à son habitude, Mumia a nourri la discussion en évoquant les guerres et la souffrance des peuples, la misère économique et sociale, les bouleversements climatiques, les manifestations contre la réforme des retraites en France, autant de conséquences du système capitaliste. Il a tenu à remercier tous ceux en France qui le soutiennent sans relâche, dont la ville de Paris, dont Mumia est citoyen d’honneur.

www.mumiabujamal.comMumia Abu-JamalÉtats-Unisliberté de la presse
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VIDÉO. Réforme des retraites. Cheminots et paysans reprennent Versailles

ReportageRéforme des retraites

Samuel Eyene

Des agriculteurs du Modef et de la Coordination paysanne, en lien avec la CGT cheminots, ont effectué une distribution de denrées alimentaires en soutien aux salariés en grève.

Matthieu Bolle-Reddat en a la gorge nouée. « C’est émouvant de voir tous ces dons et la fraternité des gens », confie le secrétaire général de la CGT des cheminots de Versailles. Il est vrai que la scène qui se joue sur la place de la gare de Versailles-Chantiers sort de l’ordinaire. En partenariat avec la CGT-cheminots de Versailles, les paysans du MODEF et de la Confédération Paysanne viennent distribuer des denrées alimentaires à une soixantaine de salariés en grève reconductible.

Énergéticiens, ouvriers, cheminots… reçoivent les victuailles les uns après les autres. Ce geste de solidarité marquant en cette huitième journée nationale de mobilisations contre la réforme des retraites est née d’une rencontre. « Quand le syndicat CGT des cheminots de Versailles nous a contactés pour nous proposer d’organiser une opération solidaire entre les salariés en grève et les paysans du MODEF, nous n’avons pas hésité, amorce Raymond Girardi, vice-président du Mouvement de défense des exploitants familiaux. C’est par la convergence des luttes que nous pouvons porter un coup à la réforme des retraites ». Accompagnés d’autres cultivateurs, l’agriculteur du Lot et Garonne a parcouru 700 kilomètres dans la nuit de mardi à mercredi pour concrétiser ce rapprochement.

Devant la gare de Versailles Chantier, les drapeaux flottent dans l’air. Rouges de la CGT, jaunes de la Confédération paysanne. Le lieu est symbolique. « Nous sommes ici à Versailles où les derniers Communards ont été suppliciés, rappelle Matthieu Bolle-Reddat.  »C’est aussi ici que les paysans sont venus en 1789 brûler les demeures aristocrates« , ajoute-t-il. L’humeur est festive. Le soleil s’ajoute à la bonhommie des gens présents. Pour autant, l’ambiance demeure combattive.  »Aujourd’hui, il y a un projet de contre-réforme et de recul social qui veut nous imposer de travailler plus longtemps« , cingle Sébastien Pigache, membre du bureau de la Confédération paysanne du Gers.

Témoins de cette convergence, Fabien Roussel, député PCF, résume:  »C’est la plus belle union qui se produit ici, celle des paysans et des salariés, celle de l’union de la terre et du travail des industries. C’est la faucille et le marteau.«  Venu aussi en soutien, Éric Coquerel, député LFI et président de la Commission des finances, souligne que tous les mouvements de lutte qui se sont déroulés jusqu’à maintenant sont positifs car ils ont montré que le syndicalisme dans ce pays est capable d’organiser une résistance majoritaire. »

Après la distribution des denrées, les manifestants et grévistes se dirigent dans les rues de Versailles. Des chants résonnent. « Paysans, unité, salariés », lancent Matthieu Roll-Beddat depuis le cortège de tête. « On reprend notre outil de travail », se réjouit l’un de ses collègues cheminots. L’étonnant cortège surgit devant le château de Versailles sous les paroles de l’Internationale:« Ouvriers, paysans, nous sommes le grand parti des travailleurs. »

Réforme des retraites
L'Humanité

Retraites : après le 49.3, des milliers de manifestants se mobilisent face à l'Assemblée nationale

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 16 mars, place de la Concorde à Paris, pour protester contre le vote de la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3.

Depuis le milieu de l'après-midi, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale alors qu' Elisabeth Borne avait recours à l'article 49.3.

Ils ont été rejoints peu après 16h30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 2.000 jeunes partis de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "À bas le 49.3".

Sur des pancartes, on pouvait lire: "Qui sème la misère récolte la colère" ou encore "le printemps arrive... Et le mois de mai".

Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes communistes, Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs : cheminots, raffineurs et enseignants notamment.

"Ce 49.3 est une insulte à la démocratie", a souligné Sonia, étudiante en archéologie tandis que son amie Emma nous a expliqué : "C'est maintenant ou jamais qu'il faut se mobiliser et lorsqu'on ne respecte pas la démocratie, celle-ci arrive place de la Concorde".

"On est en train de dire non à cette atteinte à la démocratie après toutes ces luttes qui ont eu lieu et on ne se fait pas encore entendre", a martelé Amélie, enseignante à Argenteuil.

D'autres rassemblements étaient organisés en France, comme à Grenoble, où 200 à 300 personnes étaient rassemblées depuis le milieu de l'après-midi devant la préfecture. "Je m'étais dit qu'ils respecteraient un peu la démocratie. A priori je suis très naïve donc j'ai été surprise, je croyais qu'ils n'allaient pas oser user du 49.3", explique Karen Mantovani, agente d'accueil à la CPAM de Grenoble et déléguée syndicale CGT. "Tout le monde grogne mais ça manque d'action", regrette-t-elle, se disant "révoltée".

Présent à Toulouse, Olivier Saint-Jours, enseignant de 53 ans, pense que le recours au 49.3 "va tendre le mouvement, c'est certain, ça ne va pas s'arrêter là, les gens vont se radicaliser".

Avec Afp

Réforme des retraites
L'Humanité

Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue. 

Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent  “tout aussi injuste et injustifié”.

Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier. 

Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.

journée internationale des droits des femmes
L'Humanité

Des salariés en grève s’emparent de la porte de Clignancourt

Actu

Au lendemain du recours controversé à l’article 49.3 par le gouvernement, des militants en grève ont bloqué le périphérique au nord de Paris.

Samuel Eyene

À la porte de Clignancourt, juste en dessous du périphérique, l’excitation monte. Il est 7 h 30, un homme sort de son sac une chasuble rouge de la CGT. Un autre se pare du vêtement rose de Solidaires. Puis, une centaine de personnes copient le même mouvement. Une fumée rouge enveloppe l’air, signe du craquement d’un fumigène. Les manifestants affichent des sourires, et pour cause. Ils s’apprêtent à réaliser une action de mobilisation inédite ce vendredi 17 mars. « La CGT, l’Union Départementale Paris, l’interprofessionnel et des syndicats autonomes ont décidé de bloquer le périphérique à trois endroits différents, dont la porte de Clignancourt », dévoile Cédric Liechti, secrétaire générale CGT-Énergie Paris. C’est notre réaction au coup de force réalisé hier par le gouvernement« .

Klaxons, banderoles et rares agacements

Il n’aura fallu que cinq minutes aux militants et grévistes pour débouler sur la voie intérieure à pied. Même Bison Futé n’aurait pu le prévoir. Banderoles dépliées, chants entonnés, les personnes mobilisées s’emparent de la route. Malgré l’agacement des quelques conducteurs immobilisés, l’opération s’effectue sans violence et dans la joie. Des automobilistes qui roulent dans le sens contraire n’hésitent pas à klaxonner en guise de soutien aux personnes mobilisées.

 » Je suis contente d’être mobilisée aux côtés de tout ce monde présent, se réjouit Florine. Cette professeure en collège à Paris appelle à « multiplier les actions sauvages » . Les revendications sont nombreuses après l’usage du 49.3 par Élisabeth Borne. Des agents d’EDF-CGT exhibent une banderole « 100 % Public » . Pour Malek Bouakkaz, secrétaire général adjoint CGT Énergie 93, le camouflet infligé à la majorité hier est une « victoire » . « ​​​​​​​ Le gouvernement n’a pas eu de majorité, il a été obligé d’utiliser le 49.3. C’est un fiasco pour lui » . «   C’était la suite logique des choses. Le gouvernement n’a jamais été honnête. Il a placé ce projet de réforme dans le cadre de la loi de finance rectificative de la sécurité sociale et bloqué les débats à plusieurs reprises. Certes il utilise les outils à sa disposition, mais il n’en demeure pas moins contestable » , commente un professeur d’école.

Après une vingtaine de minutes sur place, le cortège s’élance progressivement en direction de la porte de la Chapelle sous les chants. « ​​​​​​​ Le périphérique il est à qui ? Il est à nous. Et les retraites elles sont à qui ? Elles sont à nous » , scande la foule. Plusieurs grévistes portent des drapeaux de la CGT. «   L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique de mobilisation et d’actions. Celles-ci, de formes diverses, sont maintenant ancrées dans le paysage et se poursuivront jusqu’au retrait de la réforme des retraites » , a d’ailleurs annoncé le syndicat.

« ​​​​​​​ La rue va reprendre ses droits »

Rapidement exécutée, l’opération ne dure que moins d’une heure au total. Une fois arrivés à destination, les personnes mobilisées se dispersent alors que la police assiste à la scène. Similaires à ce blocage, des actions inopinées éclatent partout en France ce vendredi : Rennes, Amiens, Lyon, Grenoble… Et elles ne risquent pas de s’arrêter. « ​​​​​​​ La rue va reprendre ses droits. Ce qui s’est passé hier a provoqué la colère. Les semaines qui vont venir vont permettre d’élargir la grève générale » , promet Cédric Liechti. Et Adèle Tellez, délégué CGT UL 19, de promettre : « ​​​​​​​ L’intersyndicale appelle à une grande journée de lutte et de manifestation jeudi 23 mars. Nous y serons et nous ferons augmenter le niveau de mobilisation par la grève reconductible et par toutes les actions nécessaires. »

Mobilisations retraitesCGTRéforme des retraites
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À Orléans, la mobilisation carbure au blocage de dépôt pétrolier

Reportage

Très tôt ce jeudi matin, une centaine d’adhérents CGT, CFDT et Solidaires ont mené une action coup d’éclat contre le projet de réforme des retraites. Le durcissement du conflit était déjà dans les esprits des militants bien avant l’examen au Parlement du texte gouvernemental.

Naïm Sakhi

Orléans (Loiret), envoyé spécial.

Cinq heures du matin à la Bourse du travail d’Orléans. Dans la salle de repos, les militants cégétistes prennent un premier café. Ce jeudi, jour du vote de la réforme des retraites au Parlement, l’union départementale (UD) CGT du Loiret, rejointe par l’intersyndicale, est à l’initiative d’une action « coup de poing » interprofessionnelle. Jusqu’à la dernière seconde, le lieu est tenu secret. Treize minutes plus tard, Pascal Sudre, le secrétaire général de l’UD, interpelle ses troupes : « Nous allons nous diriger vers le lieu de l’action. » La soixantaine de personnes monte dans les voitures, direction le dépôt pétrolier de l’agglomération.

Sur place, une dizaine de syndiqués déjà présents ont empêché un camion-citerne de sortir du site. Après un trajet de dix minutes, le camion de la CGT se gare devant une entrée afin de décharger le matériel du jour. Outre le café pour réchauffer les troupes jusqu’à la fin de l’action aux alentours de 10 heures du matin, des pneus sont déchargés. Les cégétistes sont alors rejoints par des militants de Solidaires et de la CFDT, dont Caroline. Cette hôtesse de caisse, chasuble orange de la centrale sur le dos, n’entend pas se retirer du mouvement en cas de vote de l’Assemblée nationale ce jeudi. « Cette mobilisation a ­rehaussé l’image des syndicats, mais ce n’est pas assez. Nous devons obtenir le retrait de la réforme, quitte à durcir les actions, mesure la cédétiste. Ce soir, nous allons attendre les consignes de la confédération. Mais quoi qu’ils disent, nous devons continuer, car la population est opposée à cette réforme. » À ses côtés, un responsable CFDT (souhaitant rester anonyme) partage l’avis de Caroline sur les suites à donner au mouvement. Il ajoute : « Macron avait promis de tenir compte des corps intermédiaires après sa réélection. Mais c’est pire qu’avant. La colère est profonde et les syndicats doivent aller dans le sens de la population. »

Au bout d’une heure trente de blocage, de nombreux camions-citernes patientent sur le côté de la route. Des automobilistes qui passent klaxonnent en guise de soutien. Puis, des éboueurs font un arrêt afin de partager un café. Le 7 mars, 90 % d’entre eux étaient en grève, mais celle-ci n’a pas été reconduite. « Chez nous, ça ne suit pas et les ­syndicats sont peu implantés », déplore Brahim, opposé à la réforme. Après vingt-cinq ans de métier, cet agent de 43 ans a le dos abîmé par son travail. « Je cherche à ­changer de poste, j’ai un certificat du médecin qui atteste mes problèmes, raconte l’éboueur, mais pour le moment, la ­direction me dit qu’il n’y a pas de place, alors j’attends. »

Non loin de lui, Cyril, veste CGT sur le dos, enrage. « L’inflation n’est pas une excuse pour ne pas faire grève, tout le monde la subit. » « Si on ne tape pas plus nombreux et plus fort, aucune victoire n’est possible face à un gouvernement qui se fiche de la démocratie », poursuit l’ouvrier à l’usine John Deere de Saran. Inquiet, son collègue David complète : « Si la réforme passe, les gens n’oublieront pas le mépris. Les députés ne seront pas réélus. Et ­l’extrême droite va en profiter. »

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Le mouvement social galvanisé par le mépris gouvernemental

Actu

Réunies devant l’Assemblée nationale, les organisations syndicales ont appelé à poursuivre les manifestations et les grèves pour faire tomber le projet de réforme adopté.

Marie Toulgoat

Les leaders des huit syndicats unis contre la réforme des retraites se souviendront longtemps de cet étonnant jeudi 16 mars. Arrivés dès midi devant l’Assemblée nationale pour exercer un dernier coup de pression sur un gouvernement qui disposait alors encore de toutes les cartes afin de faire voter sa réforme des retraites, ils se sont retrouvés en début de soirée au siège de la CGT à la tête d’un mouvement social galvanisé par le passage en force d’un exécutif soudainement affaibli.

L’adoption du texte porté par Élisabeth Borne est à ce point tronquée qu’elle n’a pas mis fin à la contestation. Loin de là, estime même Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT : « En recourant au 49.3, le gouvernement fait la démonstration qu’il n’a pas de majorité pour approuver le report de deux ans de l’âge légal de départ en retraite. Le compromis politique a échoué. Ce sont les travailleurs qu’il faut écouter quand on prétend agir sur leur travail. »

49.3. Le bras d'honneur au peuple

En écho, la CGT soulignait dès le coup de force parlementaire que « c’est bien la lutte déterminée des travailleuses et travailleurs, de la jeunesse, dans le cadre d’une intersyndicale complète, qui conduit à cette impossibilité pour Élisabeth Borne d’obtenir une majorité pour sa contre-réforme des retraites ».

Rassemblements spontanés

Pour les organisations syndicales, le projet de réforme des retraites est désormais politiquement illégitime, en plus d’être largement contesté par la population. « Le 49.3 est un vice démocratique. Mais le gouvernement avait déjà déclenché auparavant le 47.1 (qui sert à limiter les débats parlementaires – NDLR) et utilisé un projet de loi rectificatif du financement de la Sécurité sociale, qui n’est pas le bon cavalier pour un projet de société majeur », rappelle Frédéric Souillot, de Force ouvrière.

Les heures qui viennent devraient donc voir une intensification des assemblées générales intersyndicales un peu partout en France en vue d’une relance des manifestations et des grèves, prévoit Philippe Martinez : « Le passage en force avec l’utilisation du 49.3 doit trouver une réponse à la hauteur de ce mépris du peuple. La mobilisation et les grèves doivent s’amplifier. »

Beaucoup n’ont d’ailleurs pas attendu leur signal pour continuer à s’opposer au recul de l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans. À Montauban, dans le Tarn-et-Garonne, une cinquantaine de personnes ont par exemple investi matinalement les locaux de l’assurance-maladie. « La Sécurité sociale appartenait et était gérée par les travailleurs en 1945. Aujourd’hui, l’État a mis la main dessus et est en train de la démolir. Nous voulons reprendre la main sur ce qui est à nous », revendique sur place Christophe Couderc, de la CGT.

Les dockers et travailleurs portuaires de Saint-Nazaire, Brest, Le Havre et Calais ont poursuivi leur grève et le blocage des quais au cours d’un jeudi 16 mars qui avait été décrété « port mort » par la fédération CGT des ports et docks.

Direct. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars

Loin de calmer les ardeurs, le déclenchement du 49.3 a généré une vague de rassemblements spontanés, comme à Orléans, au Havre, à Lyon ou Toulouse. À Paris, un rendez-vous organisé par Solidaires, un temps interdit par la préfecture de police de Paris, s’est amplifié tout au long de l’après-midi sur la place de la Concorde, séparé de l’Assemblée nationale simplement par la Seine et un épais cordon policier. Réunissant plusieurs milliers de personnes, celui-ci s’est peu à peu mué en déambulation revendicative dans les rues de la capitale.

Répression antisyndicale

Face à une détermination des Français intacte, les organisations syndicales redoutent désormais que le pouvoir use de la violence pour faire taire le mouvement social et tourne la page du large désaveu de son texte. « Le gouvernement, de plus en plus, remet en cause le droit de grève. Au lieu d’écouter le peuple, ils utilisent la force », confirme Philippe Martinez.

« Nous avons le sentiment qu’il y a eu beaucoup de violence, beaucoup de répression ces derniers jours. On sent que le gouvernement veut sonner la fin du mouvement social », confie Murielle Guilbert, cosecrétaire générale de Solidaires.

Ce gant de fer n’a pas eu raison des nombreux piquets de grève tenus par les éboueurs comme les énergéticiens ou les raffineurs. « Le gouvernement espère peut-être une fin de partie, mais ce n’est pas ce qu’il va se passer », confirme Frédéric Souillot. Devant l’Assemblée nationale, puis dans la rue, tous ont en tête l’exemple de la mobilisation du contrat première embauche, en 2006. Le texte, pourtant adopté, avait été retiré devant l’ampleur des mobilisations populaires.

Réforme des retraitesAssemblée nationaleMobilisations retraitesarticle 49-3
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Des Américains qui luttent pour les retraites des Français

Un jour avec

Ils habitent en région parisienne et ont fait campagne pour Bernie Sanders en 2020, au sein du parti des Socialistes démocrates américains. En manifestation, ils alertent sur les dangers de la retraite par capitalisation.

Gaël De Santis

Son blouson vert a l’allure de celui d’un joueur de base-ball états-unien. En réalité, Joey est un supporter du Red Star, club de football de Saint-Ouen, près de Paris. Ce professeur d’anglais en est, mercredi 15 mars, à sa cinquième manifestation contre la réforme des retraites.

Sa particularité : il est américain, comme une demi-douzaine de personnes autour venues dire « non à l’américanisation du système de retraite ». Tous sont membres parisiens des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), le parti de la représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez.

« Le langage de Macron n’est pas très loin de celui de Reagan »

« Je suis venu montrer ma solidarité avec mes amis, mes collègues, indique Joey, 38 ans . Cette lutte est importante pour la France, mais aussi pour les syndicats et la gauche en Europe. » Lui et ses camarades ont un message. Lors de la Grande Dépression, après 1929, le New Deal de Franklin Delano Roosevelt a accouché de la Sécurité sociale.

« C’était très bien. Cela a été fait dès avant la guerre », rappelle Joey. Sauf que… « dans les années 1980, le président républicain Ronald Reagan a commencé à baisser les pensions, augmenter l’âge de départ en retraite ». En somme, il y a un air de déjà-vu : « Le langage d’Emmanuel Macron n’est pas très loin de celui de Reagan. »

Le groupe d’Américains se veut une passerelle entre la France et les États-Unis. Ils ont lancé un cri d’alarme sous forme de vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

« La retraite par capitalisation, basée sur la Bourse » : Des fois, on y gagne. Souvent on y perd

Lee, 36 ans, en est l’auteur. Il boit un verre de vin chaud servi dans une camionnette sur le parcours de la manifestation : tous les ans, il attend l’hiver pour déguster le breuvage. « Nous voulions expliquer le système américain. Il est moitié public, moitié privé, basé sur la Bourse », avance Lee.

D’un côté, il y a la retraite Sécu, très petite. De l’autre, « une retraite par capitalisation, basée sur la Bourse ». Des fois, on y gagne. Souvent on y perd.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

« Quand il y a une chute comme lors des crises de 2008 et 2020, on peut perdre beaucoup d’économies », selon Lee, qui dénonce réforme après réforme une machine infernale. « Dans les années 1980, il y a eu des petits mouvements pour rajouter deux ans, puis deux ans, puis plus, puis plus… À la fin, on a un système plus privé que public », s’emballe-t-il. Joey tranche : « Le plus important à retenir, c’est que cela commence et ne s’arrête jamais. »

Tous ont peu ou prou fait la campagne de Bernie Sanders en 2020

Dans la joyeuse bande, il y a aussi Wilson, 30 ans. Lui aussi est vêtu d’un blouson aux couleurs du Red Star. Joey lui a transmis la passion pour ce club aux supporters marqués à gauche. Il porte un tee-shirt « la France avec Bernie Sanders ».

Tous ont peu ou prou fait sa campagne en 2020. Depuis un café parisien, ils appelaient des listes de noms en Arizona ou dans l’Iowa pour convaincre de voter aux primaires pour le champion de la gauche. Le groupe DSA est né de cette expérience en 2020.

Wilson a commencé à s’engager lors de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en 2016. Il est arrivé en France en 2015 comme assistant de langue. « Je voulais poursuivre mes études. Ce n’était pas possible aux États-Unis. La sélection est très dure, et se présente la question du financement. J’avais déjà 40 000 dollars (38 000 euros) de dettes. C’était inconcevable pour moi de doubler ma dette pour avoir un master. »

Il reste donc en France. Dans son entourage, tous n’ont pas de retraite, certains vivent dans la pauvreté. « Ça m’interpelle lors des réunions familiales », confie-t-il. Ses parents, qui « ont réussi à prendre leur retraite », se sont installés à Paris pour se rapprocher de leur fils. « Ils ont fait leur première manifestation samedi 11 mars, sourit-il. Ils étaient contents de cette bonne ambiance. »

Engagée pour un retour de l’État social aux États-Unis

Le groupe ne serait pas complet sans Sarah, 24 ans. Elle habite en France depuis l’âge de 5 ans. Elle a étudié aux États-Unis : « Je ne suis pas endettée : j’ai réussi à avoir une bourse. Tout le monde n’a pas cette chance », concède-t-elle. Franco-Américaine, elle vote des deux côtés de l’Atlantique.

À Boston, elle s’est ouverte à la vie militante américaine. « Là-bas, il y avait peu de manifestations », déplore-t-elle. Elle milite alors en ligne, notamment pour aider des femmes de certains États où l’avortement est quasi prohibé à aller dans un autre État.

Elle s’est engagée pour avoir une politique plus radicale que celle du Parti démocrate, pour un retour de l’État social. « Les États-Unis n’ont pas toujours fonctionné comme aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est dur. Mes amis disent toujours que “les Français se plaignent pour pas grand-chose”, raconte-t-elle. Mais si on ne se plaint pas, les choses vont changer, on risque d’avoir la même chose qu’aux États-Unis, voire pire. » La leçon de vie est entendue.

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Direct. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars

  • Elisabeth Borne a déclenché le 49.3 pour faire adopter sans vote la réforme des retraites, suscitant le tollé à gauche. Des motions de censure vont être déposées.
  • Une manifestation s’est organisée place de la Concorde, aux abords de l’Assemblée, après l’annonce du recours au 49.3, prenant peu à peu de l’ampleur. D'autres rassemblements s'organisent dans plusieurs villes de France.
  • L’intersyndicale, qui s’est réunie en urgence suite à l’utilisation du 49-3, appelle à des “rassemblements syndicaux de proximité ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestation le jeudi 23 mars”. Elle estime que le passage en force de l’exécutif est “un véritable déni de démocratie” et exige le retrait de la réforme.  
  • La gauche devrait lancer une procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) après l’examen de la réforme à l’Assemblée.

Pour suivre en direct la journée du 17 mars :  le jour d'après le coup de force.

L'Humanité

La rue appelle le gouvernement à un sursaut démocratique

Actu

La réforme des retraites a été adoptée en commission mixte paritaire alors que des centaines de milliers de manifestants ont défilé contre, mercredi 15 mars. Elle doit désormais être examinée au Sénat, puis à l’Assemblée, ce jeudi. Avec un 49.3 au bout ?

Cyprien Caddeo

Impossible d’ignorer un tel contraste. D’un côté, des centaines de milliers de personnes, à Paris et en province, à nouveau mobilisées pour dire leur refus catégorique et inchangé de la réforme des retraites. De l’autre, quatorze parlementaires, dont dix de droite déjà d’accord entre eux, fignolant le texte envers et contre tout le monde dans le huis clos feutré de l’Assemblée nationale.

Plongée dans le bocal de la CMP

D’un côté, la rue qui conjure de respecter la démocratie et l’opinion majoritaire. De l’autre, une minorité pro-réforme persuadée d’avoir la Constitution de son côté.

La commission mixte paritaire (CMP) réunissant sénateurs et députés, mercredi 15 mars, a donc été conclusive. Macronistes et LR se sont mis d’accord sur une version commune du texte qui comprend, entre autres, le recul de l’âge de la retraite à 64 ans.

Hasard des tempos, le fameux article a été adopté à 14 h 30, quelques minutes après que le cortège parisien s’est élancé de la place des Invalides, située à quelques pas de l’Assemblée nationale. Difficile d’échapper, depuis le Palais Bourbon, aux ­clameurs de la rue.

« C’est grave que la réforme la plus importante du quinquennat, selon le président de la République, soit négociée en cachette »

La CMP, certes prévue dans les textes de loi pour éviter une interminable navette entre Assemblée et Sénat, passe mal auprès des syndicats, qui y voient le signe d’un « déni démocratique » de plus et ont appelé à battre le pavé le même jour.

15 mars. Les syndicats font monter la pression populaire

« J’ai cru comprendre qu’il y a eu beaucoup de discussions secrètes avant la CMP, rumine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. C’est grave que la réforme la plus importante du quinquennat, selon le président de la République, soit négociée en cachette. » Ce, alors que les négociations syndicales, elles, ont été abandonnées par le gouvernement, Emmanuel Macron ayant même refusé de rencontrer l’intersyndicale.

 Il faut que les députés comprennent que ça va laisser des traces. On se souviendra du vote de chaque député, de ceux qui devaient nous représenter et nous ont trahis.» Nadège, ex-institutrice, dans le cortège

Dans les cortèges, le sentiment d’une atteinte profonde à la démocratie revient souvent. Nadège, ex-institutrice, exprime sa colère : « Il faut que les députés comprennent que ça va laisser des traces. On se souviendra du vote de chaque député, de ceux qui devaient nous représenter et nous ont trahis. Ceux-là ne seront même plus députés à mes yeux ! »

« C’est un vol de temps de vie, à huis clos, dans le dos des Français »

Yannick, badge CGT épinglé au blouson, dit ne rien attendre des macronistes : « Ce sont des Playmobil, ils ne comprennent rien à la démocratie, que le rapport de force. Alors on ne lâchera rien jusqu’au retrait de la loi, qu’elle soit votée ou non, demain. »

Minoritaire en CMP, la gauche a cherché à redonner de la voix dans les manifestations. Le député insoumis Ugo Bernalicis dénonce une négociation « derrière les murs » : « L’Assemblée a été pensée pour que le peuple gouverne par le peuple et pour le peuple. On en est loin, il y a un mépris incroyable vis-à-vis des Français. » « Dans quel état vont-ils laisser le pays ? » s’inquiète son collègue de la Nupes, le ­député Génération.s Sébastien Peytavie .

« Dix parlementaires se sont arrangés entre eux. C’est un vol de temps de vie, à huis clos, dans le dos des Français », a également fustigé le communiste Fabien Roussel, estimant que « la brutalité est du côté du président », tandis que « le peuple qui manifeste est légitime ».

Dix parlementaires se sont arrangés entre eux sur la réforme des retraites.

C’est un vol, un vol de temps de vie, à huis clos, dans dos des Français.

La brutalite est du coté du Président.

La bienveillance est du notre.

Le peuple qui manifeste est legitime. pic.twitter.com/OvBLwOqCds

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 15, 2023

Le 49.3, scénario du « pire »

La suite de l’histoire s’écrit donc ce jeudi 16 mars. La loi doit être votée en termes identiques dans les deux chambres. D’abord au Sénat, où les explications de vote commenceront à 9 heures, puis à l’Assemblée nationale, à partir de 15 heures. C’est vers le Palais Bourbon que tous les regards sont déjà tournés.

Vote ou 49.3 : semaine à risques au Parlement

Pour l’heure, le gouvernement n’est pas encore certain d’y avoir la majorité pour voter le projet de loi, même avec une CMP conclusive. « Les députés qui sont les représentants des citoyens ne peuvent pas rester sourds aux millions de voix qui s’expriment depuis deux mois. Par leur vote, ils peuvent montrer qu’ils sont à l’écoute », appelle le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.

« Chacun peut mettre son député face à ses responsabilités, abonde Laurent Escure, numéro un de l’Unsa. Vous êtes contre ou avec les salariés et les citoyens de ce pays ? » À Matignon, depuis plusieurs jours, on compte et recompte les députés acquis à la cause, heure par heure. Certains élus LR sont toujours opposés à la réforme, auxquels il faut ajouter deux ou trois éventuels frondeurs macronistes.

Suffisamment pour faire tomber le projet de loi ? Difficile à dire, mais la marge est assez étroite pour que l’hypothèse d’un 49.3 soit évoquée, côté exécutif, pour s’éviter l’humiliation d’une défaite lors d’un scrutin public.

Une sorte de cerise antidémocratique sur un gâteau déjà bien épais

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a certes juré que la question n’avait pas été abordée en Conseil des ministres, le 15 mars, mais le même avait rappelé deux jours plus tôt, au cas où, que le 49.3 est un « outil constitutionnel » tout à fait légal.

L’emploi de l’article controversé de la Constitution serait une sorte de cerise antidémocratique sur un gâteau déjà bien épais : détournement de procédure avec l’article 47.1, débats réduits dans le temps avec le PLFRSS, vote bloqué au Sénat (article 44.3), limitation des prises de parole (article 38 du règlement sénatorial)…

« Même un vote emporté de justesse ne résoudrait pas la crise démocratique, le décrochage démocratique des institutions éclate d’évidence », tacle Bernard Thibault, ex-numéro un de la CGT. Dans ce contexte, le 49.3 serait le scénario du « pire », selon Philippe Martinez. « Cela provoquerait une immense colère », avertit Laurent Berger.

Dans tous les cas, l’exécutif s’exposerait à une motion de censure possiblement transpartisane. Ce sera cette fois à l’opposition de tenir une feuille de calcul pour voir si elle a la capacité à faire tomber le gouvernement, sachant qu’il y a peu de chance que LR (62 députés) la vote. Le président du groupe, Olivier Marleix, a menacé d’exclusion quiconque signerait une motion de censure issue d’un autre groupe.

Le gouvernement pourrait donc faire l’affront inique d’un nouveau 49.3. Ce serait rester sourd au front majoritaire d’opposition, prendre le risque de disloquer davantage le pays et ignorer le message d’alerte lancé dans les cortèges : « Ressaisissez-vous et renoncez. »

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Saint-Laurent Des drapeaux rouges au pied de la centrale

Reportage

En débrayage depuis le 7 mars, les énergéticiens du site nucléaire ont animé leur piquet de grève très tôt ce mercredi matin, avant d’aller manifester à Blois.

Naïm Sakhi

Saint-Laurent (Loir-et-Cher), envoyé spécial.

Il est à peine cinq heures du matin. Pourtant, près de 500 personnes sont déjà à pied d’œuvre, à quelques mètres des deux tours de la centrale de Saint-Laurent. Pour ces salariés énergéticiens en grève, l’heure est à un barrage filtrant aux portes du site nucléaire. À raison d’une entrée par minute, sauf pour les activités d’astreinte ou de sûreté et de sécurité nucléaires. « L’objectif est bien de ralentir les accès au site des agents EDF mais aussi des sous-traitants et donc de désorganiser le travail », explique Anthony Lavrador, secrétaire général du syndicat CGT.

Au neuvième jour de débrayage, les agents sont fidèles au piquet de grève. Ensuite, la fin de matinée venant, ils se rendront à Blois pour grossir les rangs du cortège interprofessionnel et intersyndical en cette huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pour l’heure, dans la foule filtrée à l’entrée de la centrale, Gérald attend son tour. Ce manager à EDF, qui ne s’est pas mis en grève car il n’est pas sûr « qu’on ait d’autre choix que de travailler deux ans de plus », explique « comprendre la contestation et respecter le mouvement social ».

Une arme pour casser la grève

Près de la sono, Pascal Rat est plus affirmatif : « Si on nous retire notre statut, ce sera à terme la fin des activités sociales. » Le militant cégétiste, venu prêter main-forte depuis la centrale de Dampierre-en-Burly, complète : « Faute de cotisations suffisantes, notre régime de retraite des industries électriques et gazières va s’écrouler et entraînera avec lui celui de la complémentaire santé et des œuvres sociales. » Pour ce technicien d’exploitation, « avec la suppression des régimes spéciaux, le patronat cherche à abattre un symbole : celui de la gestion pérenne et paritaire des retraites par les organisations syndicales. »

Présent ce mercredi à Saint-Laurent, Sébastien Menesplier, le secrétaire général de la CGT mines et énergies, encourage les troupes : « Le gouvernement est inquiet car il n’a pour l’heure pas de majorité. Nous avons quelques heures devant nous pour faire plier l’exécutif, en faisant pression sur l’économie du pays et des entreprises. » Le risque d’une réquisition des personnels par la direction du site ou par le gouvernement plane pourtant. « C’est une possibilité, dans le cas où le réseau deviendrait trop tendu. Cela a toujours été une arme pour casser la grève. On s’y attend, malheureusement », reconnaît le responsable de la CGT énergie. Qui envisage deux scénarios : «   Si réquisition il y a, il faudra trouver les agents prêts à travailler. Alors oui, ceux-ci se rendront sur les sites. Pas pour travailler d’arrache-pied. Mais réquisition il n’y aura pas si nous gagnons le retrait du projet de réforme ! »

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Marie-Hélène Bourlard

Femme du jour

Pierre Chaillan

Est-ce une mesure visant à faire un exemple ? La militante communiste, figure de la CGT du textile dans le Nord, engagée contre la réforme des retraites, a été placée en garde à vue pendant trois heures avant d’être libérée en début de soirée, ce mardi 14 mars. Un appel avait été lancé sur les réseaux, par les syndicats et le PCF, à un rassemblement devant le commissariat de Valenciennes pour exiger sa libération. L’ancienne ouvrière, désormais retraitée, intervenante dans le film Merci patron !, était candidate sur la liste du PCF aux élections européennes en 2019. Il lui serait reproché des « outrages » lors de l’évacuation, lundi, des salariés qui bloquaient le dépôt pétrolier d’Haulchin. « Merci de votre présence, les camarades ! » a-t-elle lancé à sa sortie de garde à vue, appelant à poursuivre de plus belle le mouvement.

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Jusqu’au dernier souffle

Chronique

Maryam Madjidi

Un masque à gaz lui couvre tout le visage, sur l’épaule un sac à dos, à la main une pancarte sur laquelle on peut lire : « Jusqu’au dernier souffle. Femme. Vie. Liberté ». C’est une adolescente déterminée à poursuivre sa scolarité. Elle se battra jusqu’à son dernier souffle.

À l’heure où j’écris cette chronique, 681 attaques au gaz ont été menées dans 230 établissements scolaires dans 25 provinces du pays qui en compte 31. Toutes ont été recensées par l’association We Are Iranian Students avec la date, le lieu et le nombre de victimes. Ce travail est essentiel et je tenais à l’en remercier.

Plus de 5 000 jeunes filles ont été victimes de ce gaz inhalé qui provoque des symptômes tels que vertiges, vomissements, nausées, maux de tête, problèmes respiratoires, difficultés à marcher. Certaines ont été hospitalisées. Pour d’autres, les symptômes persistent encore deux à trois semaines plus tard. C’est le cas d’une jeune fille dans la ville de Qom qui se déplace toujours avec un déambulateur deux semaines après avoir été empoisonnée.

Depuis la première, le 30 novembre 2022, les attaques se sont intensifiées, en particulier à partir de février.

Le guide suprême a fait deux déclarations parfaitement contradictoires. L’une, début octobre, affirme qu’il suffirait d’une punition pour régler le problème de ces jeunes qui se révoltent. C’était l’époque des lycéennes déployant leurs cheveux en adressant un doigt d’honneur aux portraits de Khomeyni et de Khamenei.

La deuxième déclaration date du 6 mars et la punition a changé de camp : « Il ne s’agit pas d’un petit crime, il vise la partie la plus innocente de notre société, c’est-à-dire les enfants. Ce ne sont pas de petites affaires, elles doivent être sérieusement poursuivies. »

Celles qui méritaient des coups de fouet, le viol, l’arrestation et la mort, sont devenues des enfants innocents ?

Expert dans l’art du mensonge, Khamenei ne dupe personne.

Dans les faits, aucune enquête, aucun suspect, pourtant il ne manque pas de caméras dans les rues. Souvenez-vous avec quelle rapidité les jeunes manifestants étaient identifiés et emprisonnés. Mais là, aucun nom, aucun visage. Ceux qui sont désormais poursuivis sont les parents des victimes. Une mère crie son indignation devant l’école où sa fille a été intoxiquée et on la moleste : un officier des pasdarans lui tire les cheveux avec une violence inouïe.

Nul doute que ces attaques soient orchestrées par le régime. Le gaz proviendrait d’un laboratoire. Minutieusement dosé, il évite de provoquer la mort des victimes pour simplement les rendre malades ou entraîner leur hospitalisation. Le nombre élevé des attaques dans presque toutes les provinces du pays ne peut être le fait de quelques individus. Leur impunité apporte une preuve supplémentaire de l’implication du régime.

On peut se demander ce qu’il manigance. Une punition ? Une volonté de faire de l’Iran un nouvel Afghanistan ? Le signe d’une division au sein même du pouvoir ? Les voies de Dieu sont impénétrables, celles de ce régime encore plus.

Maryam Madjidi
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La « concurrence des mémoires », vraiment ?

Chronique

Nicolas Offenstadt

Les tenants de la grandeur de la « mémoire nationale », c’est-à-dire de commémorations et d’enseignements centrés sur les hauts faits de l’histoire de France, sur ce qu’ils considèrent être la grande histoire, celle des rois bâtisseurs, de la gloire militaire, de l’unité, ne cessent aujourd’hui de dénoncer la « concurrence des mémoires ». Qu’est-ce à dire ?

Ils entendent par là les revendications « mémorielles » de différentes communautés qui se définissent par leurs origines, un destin tragique ou encore une orientation sexuelle. En leur sein, des activistes, des porte-parole, des entrepreneurs de mémoire entendent en effet que les histoires de l’esclavage, des soldats coloniaux, des régions, ou encore des homosexualités – pour s’en tenir à ces exemples – trouvent une place plus grande dans l’enseignement, les politiques de mémoire ou les débats publics. Et cela fait frémir les fanas du « roman national ». La bonne vieille histoire à la grand-papa serait menacée de toutes parts, la « mémoire nationale » risquerait l’éclatement.

Ces conservateurs du passé figé trouveraient intérêt à lire un peu plus sur la « mémoire », sur la manière dont elle se constitue. Deux spécialistes viennent de rassembler un bel ensemble de contributions pour faire le point sur cette « mémoire collective ». La perspective est ici fondamentale : il ne s’agit pas de disserter sur la mémoire en général, mais de l’étudier comme un fait social, des pratiques, bref faire une sociologie de la mémoire. Tous les auteurs du volume ne se plient pas entièrement à cette exigence – nécessaire pour sortir des propos convenus et des déplorations réactionnaires –, mais on y trouvera cependant un riche matériau cumulé (1). Patrick Le Galès montre ainsi comment la mise en scène du passé des villes participe à une « dénationalisation de la mémoire » : « Partout, en Europe, la mémoire des villes européennes avant le cycle de l’État-nation est redécouverte mobilisée, inventée si besoin », parfois pour des luttes politiques d’importance. Sylvain Antichan démonte, lui, remarquablement ce discours contemporain sur la « concurrence des mémoires » en expliquant que cela n’a rien de si nouveau et que c’est finalement mal poser la question : « Cette notion empêche souvent de comprendre les processus qu’elle vise à décrire. »

Il étudie avec finesse la constitution du « musée d’Histoire de France » de Versailles, ouvert par Louis-Philippe en 1837. Il apparaît alors que de nombreux groupes, professionnels, sociaux, locaux entendent que leur gloire soit aussi exposée dans le musée. Une véritable « pression sociale » pour faire partie de l’histoire de France, déjà : « S’enclenche alors ce qu’on désigne communément comme une “concurrence des mémoires” : des hommes de lettres s’opposent aux militaires pour être intégrés à l’histoire de France, des militaires ou des facultés s’opposent entre eux et entre elles pour y avoir une place. » Mais c’est l’action de l’État qui suscite en fait cet intéressement à la mémoire. « Le commun », conclut Antichan, « n’est pas nécessairement la négation de l’hétérogénéité et de la conflictualité mais peut en être le produit ».

Nicolas Offenstadt
L'Humanité

Les origines

Chronique

Cynthia Fleury

Freud rappelle que, dans l’appareil psychique, rien ne se détruit jamais, tout est conservé d’une façon quelconque.

La question de l’origine passionne toutes les disciplines scientifiques, de l’astrophysique à la génétique, en passant par les sciences sociales et humaines, sans oublier la psychanalyse et la géopolitique. Le Congrès américain vient ainsi de voter la déclassification des renseignements sur l’origine de la pandémie de Covid, en vue d’étudier les liens potentiels entre l’Institut de virologie de Wuhan et l’origine du coronavirus.

Mais revenons à la définition plus symbolique et psychologique de l’origine : François Ansermet, pédopsychiatre, lui consacre une étude dans l’Origine à venir (Odile Jacob, 2023). « L’origine, plutôt que de la mettre au commencement, il faut la situer au présent, en ce point d’intervalle entre ce qui était et ce qui sera, dans l’entre-deux du temps. » En somme, impossible de penser l’origine comme une notion fixe, elle s’élabore en s’entrelaçant avec la notion de « devenir ». Dans Malaise dans la civilisation, Freud rappelle que, dans l’appareil psychique, rien ne se détruit jamais, tout est conservé d’une façon quelconque, ce qui fait de l’analyste et de l’analysant deux sortes d’archéologues. Tout est à disposition, mais inaccessible. « L’inscrit inaccessible : serait-ce là notre origine ? » demande Ansermet. Car, bien sûr, ceux qui pensent que l’origine se réduit au biologique ne sont pas près de connaître le repos. Les biotechnologies introduisent l’illusion de pouvoir maîtriser l’origine : séquençage du génome, conception médicalement assistée, diagnostic préimplantatoire, diagnostic préconceptionnel, utilisation des ciseaux génétiques Crispr-CAS9… mais rien ne changera la loi de la vie et du réel : l’enfant sera toujours autre que sa version programmée.

Dès lors, l’origine n’est pas seulement derrière soi, assimilable à la naissance, elle « tourbillonne », « autour de ce qui est en train de naître en soi », comme ­l’enseigne Rilke : « Nous naissons, pour ainsi dire, provisoirement quelque part ; c’est peu à peu que nous composons, en nous, le lieu de notre origine pour y naître après coup et chaque jour plus définitivement. » Telle est la découverte de la clinique psychanalytique : ne pas enfermer le sujet dans les pièges de la causalité et du déterminisme, réinventer l’alliance de ­l’origine et du devenir.

D’où viendront les enfants qu’on fera demain ? D’un homme et d’une femme ? D’un couple de femmes ou d’une femme seule avec don de sperme ? D’un couple d’hommes avec don d’ovocytes et une gestation pour autrui ? D’un couple transgenre ? Cinq personnes peuvent être ­engagées dans la conception d’un enfant. De quoi ­raconter de merveilleux récits des origines… et poursuivre la grande histoire des névroses familiales. 

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Une famille palestinienne dans la peur

Un jour avec

À Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est occupé, envoyé spécial.

Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans

Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »

Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienne

Elle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.

Sous prétexte de fouilles archéologiques

Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »

France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-Est

Le processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.

« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »

En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »

Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »

Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.

Palestinejérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

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L'Humanité

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

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L'Humanité

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Actu

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.

Gaël De Santis

La place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.

Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialiste

Une association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.

« Un impact fatal sur la démocratie »

Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Les participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».

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En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
L'Humanité

Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

jeu vidéoÉconomie numériqueubisoftSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat
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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national

Actu

Avant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen. 

Florent LE DU

Le masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue politique sociale.

Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.

Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale

Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.

Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».

Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».

SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !

Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.

« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.

L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac

Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.

En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.

50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas Lebourg

En 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.

« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »  Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique

Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».

Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.

Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »

Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence

Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…

Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.

La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».

Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.

Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.

Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec

« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »

Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »

Un parti profondément anti-social

Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.

Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.

En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?

La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »

Et le masque social pourrait commencer à tomber.

Rassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
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La parole est à Jean-Jacques Rousseau

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec l’adaptation de Xavier Marcheschi Marjorie Nakache a mis en scène un portrait drôle et passionnant du philosophe du XVIIIe siècle, marionnettes à l’appui.

Gérald Rossi

Jean-Jacques Rousseau a lui aussi été un gamin. Ce philosophe des Lumières, mort en 1778, repose depuis 1794 au Panthéon. Présidant la cérémonie du transfert de sa dépouille, Cambacérès, au nom de la  de la Convention, évoqua alors devant la foule un « moraliste profond, apôtre de la liberté et de l’égalité, le précurseur qui a appelé la nation dans les routes de la gloire et du bonheur… ». Il repose désormais à proximité de Voltaire. Ce n’est pas cependant cette période qu’a retenue Marjorie Nakache, pour mettre en scène  « Rousseau et Jean-Jacques » mais les vingt premières années de l’auteur du « Contrat social » pour citer une de ses œuvres, sans doute la plus célèbre.

Le comédien Xavier Marcheschi signe le texte établi à partir des Confessions, publiées à titre posthume.   Dans cette pièce, créée en 2020, vue au Studio Théâtre de Stains (Seine-Saint-Denis) et qui entame une nouvelle tournée, il est entouré sur la scène par Sandrine Furrer, Martine Palmer, et Sonja Mazouz. La scénographie et les marionnettes sont de Einat Landais. Le parti pris de Marjorie Nacache n’a pas été de créer un spectacle de figurines, mais  de les inclure pour réaliser une pièce en miroir. Ce qui permet, autrement dit, de découvrir sur scène un Rousseau adulte, donnant la réplique à son double en jeune homme.

« Il s’agit de déterminer à partir de quel moment l’enfant casse sa marionnette et devient un adulte possédant son libre arbitre, un contrat social, qui lui permettra de s’épanouir dans une société épanouie ».

Des trucages, réussis, il faut le dire, font apparaitre les marionnettes là où on ne les attend pas, et c’est souvent très drôle. Ce parti pris fait que ce « Rousseau et Jean-Jacques » est destinée aussi bien au jeune public qu’aux adultes, sans limite d’âge. La metteure en scène s’explique : « Il s’agit de déterminer à partir de quel moment l’enfant casse sa marionnette et devient un adulte possédant son libre arbitre, un contrat social, qui lui permettra de s’épanouir dans une société épanouie ».

Dans sa jeunesse, Rousseau, qui fut souffre douleur d’un graveur censé lui apprendre le métier, laquais, ou encore humble secrétaire, a découvert puis  analysé les mécanisme des l’exploitation et de la domination. Ce qui fait que la bourgeoisie n’a jamais raté une occasion pour le dénigrer. A contrario, il a été récemment associé aux combats menés par des Gilets Jaunes. Selon l’historien Henri Guillemin, « Rousseau, au XVIIIe siècle, c’est l’homme qui dit ouvertement, sur la société telle qu’elle est, tout ce qu’on ne doit pas dire lorsqu’on est bien élevé et qu’on veut faire carrière ». La parole de Rousseau est toujours vive.

Théâtrejean-jacques rousseaustains
L'Humanité

The Blaze sort de sa « house »

Nos recommandations culturelles

Musique Après un premier album à succès, les deux cousins du duo électro français resurgissent avec Jungle et l’envie de prouver qu’il ne s’agissait pas d’un coup de chance.

Pablo Patarin

Un premier EP exceptionnel, et un premier album très convaincant ont suffi à The Blaze pour créer la sensation électro des dernières années. Primé à Cannes pour le clip remarquable de Territory et aux Victoires de la musique en 2019 dans la catégorie meilleur album de musiques électroniques pour Dancehall, le duo de musiciens-chanteurs-réalisateurs traverse rapidement la frontière pour se produire au célébrissime festival Coachella (Californie), en Amérique du Sud ou aux îles Fidji sur plusieurs années de tournée. Leur scéno­graphie originale, induite par leur amour de l’image, s’y mêle à leur house dansante et mélancolique : « On est passés par des déserts, des forêts, on a mangé des choses improbables : c’est ce que la ­musique nous a offert ! » exprime avec émotion Guillaume Alric, moitié de la bande.

Avec le confinement, les deux cousins ont eu l’occasion de se poser. Le temps passé en tournée nourrit leur imaginaire, déjà fourmillant, pour donner naissance à Jungle, un deuxième album qui compile dix des cinquante titres créés pour l’occasion. Selon Jonathan Alric, l’autre moitié du duo, « le temps de pause a permis d’expérimenter, de tenter des choses ». Une coupure qui a également influencé leur conception scénique : « La plupart des gens qui ont vécu le confinement étaient heureux de retourner en festival. On a donc pensé l’album autour du live. » Pour ce faire, The Blaze accompagnera ses voix planantes et ses mélodies entêtantes de cinq panneaux mouvants projetant images et lumières. De quoi embarquer à nouveau le public dans leur univers, du Mexique aux États-Unis en passant par le Festival de Dour ou la Seine musicale de Bobigny le 5 avril.

nourrir des espoirs d’ailleurs

Si la surprise procurée par les voix teintées d’échos et de réverbes n’existe plus, les synthés bien sentis aux sonorités originales prennent le relais dan s Jungle. On aurait parfois souhaité­ plus de folie, mais c’est aussi la simplicité qui fait le style de The Blaze, permettant aux auditeurs de se projeter eux-mêmes dans leurs mondes intérieurs. Cette sobriété s’applique aussi aux paroles du duo, qui cherche à rendre son propos universel : « On fait en sorte que l’auditeur puisse se replonger lui-même dans ses propres souvenirs », décrit Guillaume Alric. Parmi les récits teintés d’introspection proposés par le groupe, Dreamer, premier single clippé de l’album, met en scène un jeune homme à Dakar. Interprété par Birane Ba de la Comédie-Française, il semble peu à peu nourrir des espoirs d’ailleurs malgré son quotidien agréable. Tout en laissant l’interprétation ouverte dans la vidéo, Jonathan Alric avoue s’être inspiré de l’actua­lité : « Dreamer est venu d’un ras-­le-bol, d’une las­situde de voir sans cesse les mêmes images, toujours négatives, des réfugiés. Une fois de plus, on est passés par le portrait, pour en parler avec poésie. » Un propos qui sous-tend l’ensemble du projet The Blaze : « On souhaite toujours atteindre une image et un son humains. On s’intéresse à ­l’intimité et aux marginalités pour casser les clichés. »

www.humanite.frMusique
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Roman graphique D’une douleur onirique faire œuvre poétique

Nos recommandations culturelles

Kareen Janselme

Il fait chaud, la piscine est vide et Mary l’indolente peine à sortir de la maison, là-bas, au sud de ­l’Espagne. Pourquoi être rentrée au pays quand on a voulu fuir le poids des regards, le corset des conventions, la douleur de la perte et du mal-être ? Parce que la crise économique appauvrit tout. Mais elle assèche aussi les cœurs et ­n’efface pas les rancœurs familiales. Sous les mantilles en dentelles, elle entend encore le murmure des ­ragots qui l’accusent de la mort de sa mère. En noir et blanc, sous un trait « charnel », comme le décrit Paul B. Preciado, onirique et ­débordant, Lola Lorente raconte les marges, les délaissés qui ne trichent pas avec la souffrance. Mary nous entraîne dans sa peine, son impuissance, qui se meut ­progressivement en une création poétique salvatrice.

Bande dessinéeRoman graphique
L'Humanité

Bande dessinée Témoignage sans complexe sur un des derniers tabous  : la contraception masculine

Nos recommandations culturelles

La contraception est un sujet dont la plupart des gens font semblant d’être parfaitement instruits. Beaucoup, qui l’associent souvent à un lointain souvenir des cours de sciences de 3e, ignorent que le champ des possibles ne se limite pas au préservatif, à la pilule ou au stérilet. Ils n’ont pas non plus conscience que ce n’est pas seulement une affaire réservée aux femmes. La contraception des hommes existe mais reste un tabou bien ancré dans une société où la masculinité est constamment mise à rude épreuve.

Il y en a pour tous les goûts

Avec le Cœur des zobs, Thomas Rixens alias Bobika, dessinateur dans les pages de ­ l’Humanité, livre son témoignage d’homme « contracepté ». En caricature de lui-même, il embarque le lecteur dans son parcours personnel. L’album débute avec une remise à niveau sur les moyens possibles grâce au « musée de la Contraception ». S’ensuit la découverte de la contraception thermique. Son usage sous différentes formes permet de stopper la fabrication des spermatozoïdes. Du slip chauffant au Jockstrap, en passant par l’anneau en latex, il y en a pour tous les goûts.

Bobika informe sur un sujet que les hommes ont souvent du mal à aborder et à prendre au sérieux. La légèreté des caricatures décomplexe. Le choix des couleurs est modeste, mais évite un surplus d’informations. Une bande dessinée pédagogique qui souligne la nécessité du soutien à la cause féministe : «  Prendre conscience de ses privilèges et essayer de les combattre au quotidien. » Les enjeux sont clairs : questionner la responsabilité de la procréation, lutter contre le patriarcat pour une égalité contraceptive juste.

Bande dessinéecontraception masculine
L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

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Essai Le nouveau logiciel réactionnaire passé au crible

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Julia Hamlaoui

« Islamo-gauchistes », « wokistes » et autres accusations en « séparatisme » n’ont cessé de pleuvoir ces dernières années tant sur le mouvement antiraciste que sur le milieu universitaire, sans qu’il soit toujours aisé d’y voir clair. Dans  la Haine de l’antiracisme, le politiste Alain Policar prend le temps d’une analyse riche de nombreuses références. Interrogé par l’anthropologue Régis Meyran, auteur d’ Obsessions identitaires, le chercheur associé au Cevipof retrace l’évolution de l’antiracisme et les « paniques morales » qui l’ont accompagné. Spécialiste de ces questions, il met en lumière le rôle de différents acteurs – d’Élisabeth Lévy à Pierre-André Taguieff en passant par Laurent Bouvet – dans la constitution d’un courant, pas forcément homogène, mais cohérent, de néoconservateurs, baptisés « nationaux républicains », qui ont pris pour cible l’antiracisme au prétexte de la défense des « valeurs » de la République.

Le fait que certains d’entre eux soient issus des rangs de la gauche « a contribué à brouiller les frontières idéologiques », rappelle l’auteur, qui montre comment l’extrême droite en a fait son beurre. Des concepts au cœur du nouvel antiracisme comme ceux de racisé, de racisme systémique ou d’inter­sectionnalité sont éclairés et les procès en « essentialisation » déminés. Le propos n’en est pas pour autant manichéen. L’auteur pointe la tentation du « relativisme radical », qui en fait perdre leur boussole universelle à certains. Il n’évacue pas la question de l’antisémitisme, abordant notamment le cas d’Houria Bouteldja. Mais il met aussi en garde contre une « attitude paresseuse de condamnation globale » qui consiste à faire passer « la partie pour le tout ».

Quant à ceux qui s’interrogent sur la possibilité d’articuler nouvel anti­racisme et universalisme, peut-être partageront-ils la voie proposée ici. Ni « universalisme de surplomb » des néoconservateurs, ni « différen­tialisme » qui empêchent de penser le commun, mais un « cosmopolitisme » qui « remet en cause les rôles subis dans la distribution des richesses, rôles dictés par le fonctionnement du capitalisme mondialisé ».

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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

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L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

FootballExtrême droiteMaroc
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Taille des rosiers : le pourquoi du comment

Actu

Voici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.

Marcel Guedj

Faut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.

Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.

Respect de la charpentière

Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.

Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…

 

    Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant

    • Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
    • Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
    • Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
    • Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
    Jardinage
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    Télétravail, ne négligez pas les pauses !

    Actu

    Si le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.

    Mélanie Mermoz

    « Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !

    Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.

    Marcher, s’aérer, s’étirer

    Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !

    Télétravail
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    Montceau-les-Mines, ou l’histoire d’un chef-d’œuvre en terril

    Actu

    Fondée en 1856, la plus jeune commune de Saône-et-Loire est née par et pour le charbon. Bâtiments et monuments racontent la destinée de cette ville nouvelle avant l’heure où s’est écrit tout un pan de l’histoire sociale du pays.

    Lea Desportes

    Randonnée

    Difficulté : facileDurée : 1h30Distance : 4,4 km

    Le voyage en pays noir commence devant une élégante bâtisse rose (1). C’est dans ces murs que s’établit, au début des années 1820, l’administration qui exploite les houillères de Blanzy, un peu plus au nord.

    Perdu en plein bocage, le lieu-dit le Monceau présente pourtant un avantage. À ses pieds coule le canal du Centre, 114 petits kilomètres qui assurent depuis 1793 la jonction entre la Saône et la Loire, permettant de livrer le charbon bien au-delà de la région.

    Juste à côté, un grand édifice en forme de H (2) est ajouté au milieu du siècle pour abriter les bureaux et les ateliers centraux de la Compagnie des mines de Blanzy, constituée en 1833. Le médaillon qui surplombe le portail en fer forgé dessine les initiales de son fondateur, Jules Chagot.

    Chaque jour, des centaines d’ouvriers et d’employés traversaient la cour pavée et passaient sous le porche pour se rendre dans un quartier alors entièrement dédié à la fabrication et la réparation des outils et des machines utilisés par les mineurs.

    Une partie seulement des bâtiments, qui abritaient une forge, une fonderie, un moulin ou des écuries – les chevaux travaillaient en surface mais aussi dans les galeries –, a été conservée. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie (3) se distingue par son architecture industrielle XIXe : façade en briques, hautes fenêtres et toiture en sheds.

    À la mine ou au balcon

    Pour se rendre sur la zone d’extraction du charbon, il faut s’éloigner encore un peu. Au visiteur de faire fonctionner ses jambes mais aussi son imagination. Le paysage minier a en effet totalement disparu, remplacé par les parcs Maugrand et Saint-Louis (4). Ici, pas de terrils à dévaler mais de vastes pelouses agrémentées de lacs, vestiges des puits et d’anciennes carrières qui se sont naturellement remplis d’eau. De fins poteaux indiquent l’emplacement de la quinzaine de puits d’extraction.

    Naturelles et artificielles, deux voies d’eau n’étaient sans doute pas de trop pour laver la fatigue des gueules noires après une journée dans le fond. Pour rejoindre le centre-ville, il leur fallait enjamber la rivière Bourbince et passer sur l’autre rive du canal. Créée par décret en 1856, Montceau-les-Mines, avec son plan orthogonal, a tous les attributs d’une ville nouvelle. Premier « cadeau » à la cité, tout entière à son service, la Compagnie lança, dès 1858, l’édification de l’église Notre-Dame (5).

    Elle mit aussi à disposition le terrain et finança pour moitié la construction de l’actuelle mairie (6) ! Sa façade principale donnerait sur la place, côté canal, pour que, disait-on, Léonce Chagot, neveu de Jules et premier édile, puisse contempler depuis le balcon ses possessions.

    Fonds du lavoir

    Sans doute n’aurait-il pas apprécié que la place serve de point de rassemblement, comme ce fut le cas lors des grèves qui se sont succédé au tournant du XXe siècle, exceptionnelles par leur ampleur. En juin 1899, sur un total de 11 500 salariés, près de 10 000 se sont mobilisés. Entre janvier et mai 1901, les mines connurent un arrêt de travail de 105 jours. Si les avantages obtenus furent modestes au regard de sa durée, une des grèves les plus longues du mouvement ouvrier français, cette « grande grève » accompagna la naissance du mouvement syndical. En 1908, le tout jeune syndicat choisit de construire son siège au 42 de la rue de l’Est, devenue Jean-Jaurès, autrefois très commerçante (7).

    PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Nos découvertes près de chez vous pour un tourisme de proximité

    Le long de la voie ferrée, le bâtiment de trois étages se dresse dans l’alignement de la direction des houillères. Son style Beaux-Arts, tout en briques et pierres de taille, le pose également en contre-pouvoir. Au numéro 37, l’école communale des garçons (8), achevée en 1882 à la suite des lois Jules Ferry par le premier maire républicain de Montceau, se voit elle aussi de loin. Sa hauteur et sa superbe façade inspirée du néogothique imposent le respect dû au savoir et la différencient des établissements scolaires patronaux, confiés à des congrégations religieuses.

    La ville à angles droits n’y a pas été par quatre chemins pour tourner la page du charbon. Le 14 septembre 1993, le double chevalement du puits Darcy, le principal et le dernier en activité du bassin, est détruit en catimini. L’exploitation à ciel ouvert obtiendra un bref sursis, jusqu’en 2000.

    La bataille patrimoniale se joue à présent autour du lavoir des Chavannes. Vieille carcasse rouillée pour certains, cathédrale d’acier pour d’autres, tous s’accordent sur un point : les 800 000 euros promis par l’État, qui l’a cédé en 2021 pour un euro symbolique à la ville, ne suffiront pas à le sauver. En attendant de trouver les fonds, le gigantesque site de triage reste sur le carreau (9). Née du charbon, l’histoire de Montceau-les-Mines s’écrit désormais sans lui. Mais pour « changer de base », du passé faut-il toujours faire table rase ?

    Sur les deux rives de Chagot-ville

    1. La Maison d’administration, 52, quai Jules-Chagot. Construite dans les années 1820, agrandie en 1879.

    2.Les Ateliers du Jour, 52, quai Jules-Chagot. Bureaux et ateliers centraux, désaffectés après la fin de l’exploitation.

    3. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie est devenue l’Atelier du coin, un atelier chantier d’insertion par l’art.

    4. Entièrement réhabilités et redessinés, les terrains des anciens puits d’extraction ont donné naissance à deux grands parcs paysagers.

    5. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, 53, rue de la République.

    6. Mairie de Montceau-les-Mines, 18, rue Carnot.

    7. Au 42 de la rue Jean-Jaurès, la maison syndicale est inaugurée en 1909.

    8. L’ancienne école communale, au 37, rue Jean-Jaurès, est devenue le musée de l’École.

    9. Le lavoir des Chavannes, 40, quai du Nouveau-Port, fut l’un des plus grands lavoirs à charbon d’Europe.

    Découverte
    L'Humanité

    Le réconfort du bœuf bourguignon

    Actu

    Figure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.

    Noé Blouin

    Terroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.

    Une viande choisie avec précaution

    Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.

    Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.

    Se laisser aller à quelques fantaisies

    Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.

    Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines

    Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.

    La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.

    Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto

     Bœuf bourguignon allégé

    Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.

    1. Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
    2. Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
    3. Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
    4. Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
    5. Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
    6. Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
    7. Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
    8. Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
    Bon et sain
    France24 - Monde

    Retraites : des rassemblements partout en France, barricades et charges à Paris

    Publié le : 18/03/2023 - 11:01Modifié le : 18/03/2023 - 22:58

    FRANCE 24 Suivre

    Dans la foulée de l'utilisation par la Première ministre Élisabeth Borne de l'article 49.3 pour faire passer l'impopulaire réforme des retraites, l'intersyndicale a appelé à plusieurs rassemblements à travers la France ce week-end. Samedi, certains cortèges, à Bordeaux, Nantes ou encore Brest, ont compté plusieurs milliers de personnes. À Paris, des heurts ont éclaté en marge d'une manifestation improvisée dans le quartier de la place d'Italie. Retrouvez ici les développements de la journée.

    Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la réforme des retraites

    Les opposants à la réforme des retraites mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère. Plusieurs rassemblements en région et à Paris ont eu lieu. Des heurts ont parfois éclaté entre manifestants et forces de l'ordre.

    Certains cortèges ont compté plusieurs milliers de personnes, comme à Nantes (6 000 selon la police, 15 000 selon les syndicats) ou Brest (entre 5 000 et 8 000), avec quelques tensions. À Bordeaux, un cortège improvisé a réuni 1 900 personnes selon la préfecture, et des face-à-face avec les forces de l'ordre ont eu lieu rue Sainte-Catherine, plus longue rue piétonne d'Europe et très fréquentée en ce samedi après-midi. 

    À Paris, la place de la Concorde a été placée sous très haute surveillance de centaines de policiers et des canons à eau prépositionnés. À 19 h, la place s'est vidée des centaines de personnes présentes une heure auparavant qui déambulaient sans pancarte ni banderole, rendant impossible de dire s'ils s'agissait de passants ou de manifestants potentiels.

    Une manifestation s'est alors improvisée dans le sud de Paris, au départ de la Place d'Italie. Barricades, feux de poubelles et d'abribus, jets de projectiles... Le quartier a été le théâtre de heurts avec la police et de dizaines d'arrestations, en marge de la manifestation. Selon une source policière, 76 personnes ont été arrêtées.

    Jeudi 16 mars, devant les députés de l'Assemblée nationale, la Première ministre Élisabeth Borne a choisi de dégainer - pour la onzième fois depuis son arrivée à Matignon - l'article 49.3 de la constitution, engageant ainsi la responsabilité de son gouvernement pour faire passer la réforme controversée des retraites.

    Dans la foulée, l'intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de mobilisation, la neuvième depuis le début du mouvement de contestation, le jeudi 23 mars.

    Deux motions de censure ont été déposées, une "transpartisane" par le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) et une par le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN). Elles seront examinées puis soumises au vote lundi.

    Si le liveblog ne s'affiche pas, rafraîchir la page.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    COLèRE À L'ASSEMBLÉE

    Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement

    CLIMAT SOCIAL

    Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3

    France24 - Monde

    Donald Trump assure qu'il va être "arrêté" le 21 mars et appelle à manifester

    Publié le : 18/03/2023 - 15:01Modifié le : 18/03/2023 - 21:38

    FRANCE 24 Suivre

    Dans le cadre d'une possible inculpation dans une affaire de paiement visant à acheter le silence d'une actrice de films X avec laquelle il aurait eu une liaison, l'ex-président des États-Unis Donald Trump a assuré, samedi, sur son réseau social Truth Social, qu'il allait être "arrêté" mardi. Ce dernier a également appelé à des manifestations pour "reprendre [notre] nation".

    Donald Trump sous les verrous ? L'ancien président américain a assuré, samedi 18 mars, sur son réseau social Truth Social, qu'il allait être "arrêté" mardi et a appelé à des manifestations, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement en 2016 visant à acheter le silence d'une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison.

    Évoquant une "fuite" du parquet des procureurs de l'État de New York, pour le district de Manhattan, l'ancien président américain a écrit en lettres majuscules : "Le candidat du parti républicain très loin devant (ses rivaux à la primaire, NDLR) et ancien président des États-Unis d'Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. Manifestez, reprenez notre nation !"

    Les signes et rumeurs se multiplient depuis quelques jours sur une possible inculpation au pénal de Donald Trump par un grand jury - un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen - dans cette phase d'enquête menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, un magistrat élu démocrate.

    Ce serait une première pour un ancien président américain.

    Vendredi, l'un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait indiqué à des médias que son client se "rendrait" à la justice new-yorkaise s'il devait être inculpé.                  

    Un paiement de 130 000 dollars

    Visé dans plusieurs affaires judiciaires, mais jamais encore inculpé, l'ancien président républicain (2017-2021) et candidat à la présidentielle de 2024 pourrait donc voir cette menace concrétisée devant la justice à New York, à cause d'un paiement en 2016 à une star du porno, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford.

    La semaine dernière, Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump et devenu l'un de ses pires ennemis, a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury dans cette enquête liée à un accord de non-divulgation concernant Stephanie Clifford.

    Les investigations des procureurs new-yorkais portent sur le versement en 2016 de 130 000 dollars par Michael Cohen à l'actrice pornographique pour acheter son silence sur une présumée relation qu'elle aurait eue avec Donald Trump.

    Ancien fidèle du milliardaire républicain, Michael Cohen a déjà été condamné dans cette affaire.

    Convaincu que l'élection de 2020 lui avait été "volée" par Joe Biden, Donald Trump avait déjà appelé ses partisans à se mobiliser en amont du 6 janvier 2021, attisant la crise politique qui a culminé avec l'assaut de ses soutiens contre le Capitole, où siège le Congrès.

    Le 19 décembre 2020, l'ex-homme d'affaires avait appelé dans un tweet la foule à se rassembler dans la capitale américaine lors de la certification de la victoire de Joe Biden. "Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou", avait-il écrit sur Twitter, son mégaphone favori, avant d'en être banni.

    Le jour-même, il avait ensuite appelé ses partisans, lors d'un discours, à se "battre comme des diables".

    Procureur démocrate "corrompu"

    "L'annonce de l'ancien président ce matin est dangereuse", a taclé la démocrate Nancy Pelosi, qui présidait la Chambre des représentants au moment de l'attaque contre le Capitole. Elle l'a accusé de vouloir "continuer à faire les gros titres et provoquer ses partisans".

    Donald Trump, qui tiendra un meeting samedi prochain à Waco, au Texas, a qualifié sur Truth Social les services du procureur de Manhattan, le démocrate Alvin Bragg, de "corrompus et très politiques".

    Et le président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a dénoncé sur Twitter un "abus de pouvoir scandaleux par un procureur de district extrémiste qui laisse courir des criminels violents tout en voulant assouvir une vengeance politique contre le président Trump".

    Visé dans plusieurs affaires judiciaires, l'ancien président républicain (2017-2021) n'a encore jamais été inculpé.

    C'est son ancien avocat personnel Michael Cohen, devenu l'un de ses pires ennemis, qui s'était chargé d'effectuer le versement des 130.000 dollars à Mme Clifford pour qu'elle taise cette supposée relation de 2006 avec Donald Trump. Déjà condamné dans cette affaire, Michael Cohen a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury la semaine dernière.

    Le milliardaire Elon Musk, qui a permis la réintégration de l'ancien président sur Twitter, a quant à lui estimé samedi qu'en cas d'arrestation, "Trump sera(it) réélu dans une victoire écrasante" en novembre 2024.

    Avec AFP

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    États-Unis : un procureur spécial nommé pour enquêter sur Donald Trump

    La Trump Organization condamnée à 1,6 million de dollars d'amende pour fraudes fiscales

    États-Unis : la Trump Organization reconnue coupable de fraude fiscale

    France24 - Monde

    En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé

    Publié le : 18/03/2023 - 20:09

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    De nouvelles manifestations ont eu lieu, samedi, dans plusieurs villes d'Israël contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et le projet de loi controversé qu'il soutient, visant à réformer le système judiciaire.

    Des milliers de manifestants à travers Israël sont de nouveau sortis, samedi 18 mars, pour protester contre un projet de loi du système judiciaire controversé, soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il s'agit de la 11e semaine consécutive de protestation.

    Sur la place Dizengoff, à Tel-Aviv, des milliers de personnes ont agité des drapeaux bleu et blanc, aux couleurs d'Israël, ainsi que celui arc-en-ciel de la communauté LGBT+, selon un journaliste de l'AFP sur place.

    La foule a ensuite défilé en coupant la circulation automobile dans le centre-ville, scandant des slogans comme "Sauvez la démocratie !"

    "Inquiets que (le pays) devienne une dictature"

    "Je suis inquiète, non pas pour moi-même mais pour mes filles et mes petits-enfants (...) nous voulons qu'Israël reste démocratique et libéral, juif bien sûr, mais libéral, et nous sommes très inquiets que (le pays) devienne une dictature", a confié à l'AFP Naama Mazor, 64 ans, retraitée venue depuis la ville d'Herzliya, au nord de Tel-Aviv.

    "Nous sommes ici pour manifester jusqu'au bout, et nous espérons que cela se finira bien", a-t-elle ajouté.

    Pour Sagiv Galan, 46 ans, le gouvernement "essaie de détruire les droits civils, les droits des femmes, les droits des LGBT+ et tout ce pour quoi la démocratie se bat".

    Selon les médias locaux, des manifestations ont eu lieu dans plus de 100 autres villes et villages, dont Haïfa (nord), Jérusalem et Beersheva (sud).

    Il s'agit de la 11e semaine consécutive de manifestations contre ce projet de réforme, annoncé début janvier, et qui comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême. 

    Cette réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'Etat d'Israël et pourrait aider à casser une éventuelle condamnation de Benjamin Netanyahu, jugé pour corruption dans plusieurs affaires.

    Benjamin Netanyahu et ses alliés estiment la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée. Plusieurs dispositions ont déjà été adoptées en première lecture au Parlement.

    Avec AFP

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    France24 - Monde

    WRC: après l'abandon de Lappi, Ogier en route pour un succès historique au Mexique

    Publié le : 19/03/2023 - 07:42Modifié le : 19/03/2023 - 07:41

    Guanajuato (Mexique) (AFP) – Le Français Sébastien Ogier (Toyota) était en passe de remporter pour la septième fois le Rallye du Mexique, troisième épreuve de la saison du Championnat du monde des rallyes (WRC), après l'abandon du Finlandais Esapekka Lappi (Hyundai), samedi.

    Les routes de terre de la Sierra de Guanajuato ont été le théâtre de sept des neuf spéciales de la troisième journée.

    Ogier a pris la tête de la course en remportant la onzième spéciale lors de laquelle Lappi a été contraint à l'abandon après avoir percuté un poteau sur le bord de la route.

    Le violent incident du Finlandais, heureusement indemne tout comme son copilote Janne Ferm, a également entraîné l'annulation de la 15e spéciale sur ce même tronçon, faute de temps pour dégager et préparer la route.

    En conséquence, Lappi a perdu les espoirs de victoires entrevus vendredi.

    "Il faisait du bon travail, il était super rapide hier, il avait une vitesse incroyable. C'est dommage, la bataille était magnifique", a souligné l'octuple champion du monde des rallyes, qui a ensuite adopté une conduite plus prudente. "Contrôler la vitesse ici n'est pas facile, l'adhérence change tout le temps", a expliqué Ogier.

    Son attitude a facilité la tâche du Belge Thierry Neuville (Hyundai) qui a remporté quatre spéciales.

    Leader du championnat, l'Estonien Ott Tänak (M-Sport Ford), largement distancé pour la victoire finale depuis un problème mécanique vendredi, a décroché les deux dernières spéciales du jour.

    Au classement général, Ogier compte 35 secondes d'avance sur le Britannique Elfyn Evans (Toyota) et 40 secondes sur Neuville.

    Champion en titre, le Finlandais Kalle Rovanperä pointe en 4e position à une minute 34 secondes.

    S'il conserve son avance jusqu'à la fin dimanche, Ogier remporterait le Rallye du Mexique pour la septième fois et deviendrait ainsi le plus grand vainqueur de l'histoire de l'épreuve, devant son compatriote Sébastien Loeb, qui y a triomphé à six reprises.

    Le Rallye du Mexique est composé de 23 spéciales pour un total de 320,23 kilomètres chronométrés. Dimanche, 61,37 kilomètres seront parcourus dans les quatre dernières spéciales, dont la Power Stage.

    . Classement du rallye du Mexique, troisième épreuve du championnat du monde WRC à l'issue de la troisième journée samedi:

    1. Sébastien Ogier/Vincent Landais (FRA/FRA) Toyota 2h35:37.6

    2. Elfyn Evans/Scott Martin (GBR/GBR) Toyota à 35.8 secondes

    3. Thierry Neuville/Martijn Wydaeghe (BEL/BEL) Hyundai 40.1

    4. Kalle Rovanperä - Jonne Halttunen (FIN/FIN) Toyota 1:34.0

    5. Dani Sordo/Candido Carrera (ESP/ESP) Hyundai 2:21.2

    Vainqueurs des épreuves spéciales:

    Esapekka Lappi (ES3, ES5, ES6, ES8, ES9), Sébastien Ogier (ES4, ES7, ES11, ES16), Dani Sordo (ES10), Ott Tanak (ES1, ES2, ES18, ES19), Thierry Neuville (ES12, ES13, ES14, ES17)

    NB: ES15 annulée

    Principaux abandons:

    Esapekka Lappi (FIN/Hyundai), Pierre-Louis Loubet(FRA/Ford)

    © 2023 AFP

    France24 - Monde

    La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon

    Publié le : 19/03/2023 - 07:34

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    La Corée du Nord a tiré un missile balistique dimanche, le dernier lancement en date au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.  

    La Corée du Nord montre une nouvelle fois les muscles. Pyongyang a tiré un missile balistique de courte portée dimanche 18 mars, selon l'armée sud-coréenne, sa quatrième démonstration de force en une semaine au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.

    "Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord (nord-ouest), à 11 H 05 (2 H 05 GMT) vers la mer de l'Est", a indiqué l'état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon.

    Les renseignements américains et sud-coréens analysent le projectile, qui a volé sur 800 kilomètres, a déclaré le JCS dans un communiqué, qualifiant ce lancement de "provocation sérieuse" en violation des sanctions de l'ONU. 

    Le JCS a ajouté que l'armée se tient prête à répliquer de manière "écrasante", tout en poursuivant des "manœuvres et exercices militaires intensifs et minutieux".

    Séoul et Washington mènent depuis lundi leurs plus importantes manœuvres militaires en cinq ans, censées renforcer leur coopération face à la menace croissante du Nord. Baptisées "Freedom Shield", elles doivent durer jusqu'au 23 mars.

    Le Commandement Indo-Pacifique de l'armée américaine a aussi condamné ce tir, qui souligne "l'impact déstabilisant" des programmes d'armement nord-coréens pourtant interdits. 

    Tokyo a également confirmé le tir tout en le condamnant "avec véhémence" par l'intermédiaire de son ambassade à Pékin, a expliqué à la presse le vice-ministre de la Défense, Toshiro Ino.

    Selon des médias nippons citant des sources gouvernementales anonymes, le projectile semble être tombé hors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon après avoir suivi une trajectoire irrégulière.  

    Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante". 

    Ils se "rapprochent d'une impardonnable ligne rouge", avait dit l'agence officielle nord-coréenne KCNA à leur sujet samedi. 

    Exercices militaires "frénétiques" 

    Le lancement de dimanche intervient au lendemain d'une annonce de KCNA selon laquelle "plus de 800 000" jeunes volontaires déterminés à "anéantir de façon impitoyable les obsédés de la guerre" ont rejoint l'armée pour combattre "les impérialistes américains". 

    Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

    En froid pendant des années en raison d'un contentieux historique, les deux voisins ont repris langue au plus haut niveau et décidé de présenter un front uni face à la Corée du Nord.

    Yoon Suk Yeol a également annoncé la réactivation de l'Accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA). Ce pacte, signé en 2016 mais remis en cause en 2019 par Séoul en raison de tensions diplomatiques, permet l'échange d'informations militaires. 

    Il s'agissait jeudi du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires "frénétiques" de la Corée du Sud et des États-Unis.

    Ce tir survenait lui-même après le lancement mardi de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.

    Des experts avaient averti que Pyongyang prendrait probablement prétexte de ces manœuvres pour tirer plus de missiles et peut-être même procéder à un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017. 

    L'an dernier, la Corée du Nord a déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire et Kim Jong Un a appelé à augmenter de manière "exponentielle" l'arsenal militaire du pays, y compris en armes nucléaires tactiques.

    Plus tôt ce mois-ci, le leader a ordonné à l'armée d'intensifier ses propres manœuvres en vue d'une "guerre réelle". 

    Avec AFP

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    La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental

    La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul

    Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington

    L'Humanité

    Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts

    Actu

    Depuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.

    Vadim Kamenka

    Dans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.

    Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?

    La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.

    Tactique ou épuisement humain et matériel ?

    Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stra­tégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «

     L’opération défensive dans cette direction est d’une ­importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.

    Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes

    Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stra­tégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.

    « Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas ­lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.

    Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.

    « La contre-offensive majeure au printemps »

    « Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.

    Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.

    C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.

    Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.

    La stratégie d’une guerre longue en question

    Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.

    Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.

    Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"

    Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.

    Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolés

    Pour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-­le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».

    Pour ­garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.

    Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass
    Valeurs Actuelles

    [Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants

    A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.

    En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.

    Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.

    Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.

    Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.

    « Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt

    — Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023

    Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - Monde

    🔴 En direct : après la Crimée, Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol

    Publié le : 19/03/2023 - 06:57Modifié le : 19/03/2023 - 07:41

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    Le président russe Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol, ont rapporté dimanche les médias officiels russes, ce qui en ferait la première visite du chef du Kremlin dans les territoires occupés du Donbass depuis le débutde la guerre en Ukraine. Retrouvez en direct les derniers développements du conflit.

    • 6 h : Poutine s'est rendu à Marioupol, après la Crimée

    Le président russe Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, a indiqué le service de presse du Kremlin, cité par les agences de presse russes.

    Il s'agit du premier déplacement du dirigeant russe dans cette cité portuaire d'Ukraine assiégée des mois et prise par l'armée russe en mai 2022. Vladimir Poutine a déjà effectué samedi une visite surprise en Crimée, la péninsule annexée par la Russie en 2014, à l'occasion du 9e anniversaire de l'annexion.

    Selon le Kremlin, Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol en hélicoptère et a fait un tour de la ville, lui-même au volant d'une voiture.

    Il a parlé avec des habitants locaux, visité des lieux d'intérêt et s'est fait présenter un rapport sur les travaux de reconstruction de cette ville dévastée, selon la même source.

    Cette visite-surprise à Marioupol constitue surtout le premier voyage du maître du Kremlin dans le Donbass, en zone conquise, depuis le déclenchement de l'offensive russe le 24 février 2022, qui a valu à Moscou une série de sévères sanctions internationales.

    Selon le Kremlin, avant d'aller à Marioupol, Poutine a également tenu une réunion à Rostov, en Russie, avec des responsables de l'armée russe, notamment le chef de l'état-major Valeri Guerassimov. 

    Il s'était auparavant rendu en Crimée samedi pour le 9ème anniversaire de l'annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie, également visée par des sanctions internationales pour cette raison. Il s'agissait de sa première visite en Crimée depuis 2021.

     

    • 0 h 32 : le mandat d'arrêt de la CPI contre Poutine, une décision "extrêmement importante" pour Paris

    La délivrance vendredi par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre en Ukraine est une décision "extrêmement importante", estime la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna dans une interview à paraître dimanche.

    "Cette décision est extrêmement importante car elle signifie que tout responsable de crime de guerre ou de crime contre l'humanité devra rendre des comptes, quel que soit son statut ou son rang", affirme la cheffe de la diplomatie française dans une interview au Journal du Dimanche, un hebdomadaire.

    "Désormais, aucun maillon de la chaîne ne peut penser qu'il échappera à la justice et cela devrait en conduire beaucoup à réfléchir", poursuit-elle, "c'est donc une décision qui peut changer le cours des événements".

    La décision de la CPI, qui siège à La Haye, concerne la "déportation" de milliers d'enfants ukrainiens vers la Russie depuis le début du conflit avec l'Ukraine il y a un an, ce qui constitue un crime de guerre.

    Avec AFP et Reuters

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 11 MARS

    Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

    LE FIL DU 10 MARS

    Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

    LE FIL DU 9 MARS

    Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

    France24 - Monde

    Pour la Russie, un mariage économique "déséquilibré" avec la Chine

    Publié le : 19/03/2023 - 06:44Modifié le : 19/03/2023 - 06:43

    Moscou (AFP) – Largement coupée de l'Europe depuis son offensive contre l'Ukraine, la Russie a réorienté massivement son économie vers la Chine, au risque de se retrouver avec Pékin dans une relation "déséquilibrée" et en position de faiblesse.

    Trois semaines avant le début de l'intervention du Kremlin en Ukraine, Vladimir Poutine et Xi Jinping brandissaient un partenariat "sans limites" entre Russie et Chine. Le message: s'afficher en contrepoids de l'Occident.

    Depuis, les échanges commerciaux ont explosé, malgré les sanctions internationales et le départ de nombreuses entreprises étrangères de Russie. Le commerce bilatéral a atteint l'an passé 190 milliards de dollars, selon les douanes chinoises, un record.

    La part du yuan dans les devises utilisées pour le commerce extérieur russe s'est également envolée, passant en un an de 0,5% à 16%, et entraînant au passage la réduction spectaculaire de l'euro et du dollar dans les exportations russes (48% désormais).

    Sur le plan énergétique, leur principale source d'échanges, Moscou et Pékin ont aussi accéléré leur rapprochement.

    "La Chine et l'Inde ont remplacé l'UE en tant que marchés principaux d'exportations" pour le pétrole russe, représentant "au quatrième trimestre (2022), avec la Turquie, les deux-tiers des exportations totales de brut russe", expliquent des économistes de l'Association des grandes banques et institutions financières mondiales (IIF).

    "Il est absolument critique pour la Russie d'être proche de la Chine, car elle n'a plus beaucoup de partenaires économiques" de taille, observe Elina Rybakova, l'une d'entre eux, interrogée par l'AFP.

    "Pas d'autre choix"

    Selon Sergueï Tsyplakov, expert des relations économiques russo-chinoises à la Haute Ecole d'économie de Moscou, en un an, "les Chinois ont pris sur le marché russe les créneaux libérés par les entreprises occidentales", notamment dans l'automobile.

    "Il était nécessaire pour la Russie de trouver des sources d'importations alternatives, notamment pour les composants électroniques", explique Anna Kireïeva, de la prestigieuse école moscovite de relations internationales MGIMO.

    Mais, dit-elle à l'AFP, "dans les faits, les grandes entreprises chinoises bien intégrées dans les marchés occidentaux et dans le système financier mondial, comme Huawei ou ZTE, ont préféré mettre sur pause leurs activités en Russie pour éviter d'éventuelles sanctions américaines".

    Alors, mariage de circonstance ou alliance économique durable ?

    "Poutine veut avec la Chine une relation équilibrée, +comme des jumeaux+, mais ce n'est pas le cas", tranche Timothy Ash, analyste au cabinet BlueBay.

    "La Russie n'a pas d'autre choix" que de se tourner vers la Chine, affirme-t-il auprès de l'AFP.

    "La stabilité de l'économie russe dépend désormais de la Chine, ce qui donne à Pékin un nouvel instrument pour influencer la Russie directement", analyse pour sa part Temour Oumarov, spécialiste des relations sino-russes à la Fondation Carnegie pour la paix internationale.

    Une observation toutefois contestée par le Kremlin. "Dans ces relations, il n'y a pas de leader, pas de suiveur", a assuré vendredi le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, évoquant "deux partenaires qui se font confiance et partagent largement les mêmes objectifs".

    - "Concurrents" -

    Reste que de nombreux problèmes logistiques subsistent pour développer davantage ce partenariat.

    Les lignes ferroviaires dans l'Extrême-Orient russe "sont déjà saturées", explique à l'AFP Mme Kireïeva. "Et leur modernisation prendra du temps".

    Idem pour les infrastructures de la région destinées aux hydrocarbures, comme le port pétrolier russe de Kozmino, sur la côte de la mer du Japon.

    Sans compter que Moscou doit consentir actuellement d'importants rabais sur son pétrole, visé depuis décembre dernier par un embargo et le plafonnement de son prix de vente par les Occidentaux.

    Les conséquences se font déjà sentir sur le budget russe: les revenus pétroliers de Moscou ont plongé de 42% sur un an en février, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), alors que la Russie commercialise plus ou moins toujours le même volume.

    De quoi affaiblir davantage la position russe vis-à-vis de Pékin ?

    "Les deux puissances sont des concurrents au-delà d'être des alliés supposés", rappelle Timothy Ash. "Pékin aime voir une Russie affaiblie pour pouvoir l'exploiter".

    "Nous ne sommes qu'au début du processus de dépendance économique de Moscou vis-à-vis de la Chine", reprend de son côté Temour Oumarov. "Mais dans plusieurs années ou décennies, ce levier économique pourrait se transformer en un levier politique encore plus puissant".

    © 2023 AFP

    L'Humanité

    Accord céréalier : le chantage de Moscou

    Actu

    En pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.

    Vadim Kamenka

    À Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.

    Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.

    Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix

    Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.

    Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».

    La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».

    « Préserver l’intégrité de l’accord »

    Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».

    À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.

    Guerre en UkrainecéréalesRussieUkraine
    L'Humanité

    Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

    Entretien

    Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

    Gaël De Santis

    Moscou (Russie), envoyé spécial.

    Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

    Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

    L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

    En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

    À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

    La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

    Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

    La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

    Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

    Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

    La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

    Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix
    France24 - Monde

    La Pologne va livrer des avions à Kiev, Washington réitère son refus d'en fournir

    Publié le : 16/03/2023 - 10:38Modifié le : 16/03/2023 - 19:29

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    La Maison Blanche a déclaré, jeudi, que la décision de la Pologne de fournir quatre chasseurs-bombardiers MiG-29 à l'Ukraine "ne change rien" au refus américain d'en faire autant. Par ailleurs, l'armée américaine a diffusé des images de l'interception de son drone par l'armée russe, la veille, au-dessus de la mer Noire. Voici le fil du 16 mars 2023.

    Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la guerre en Ukraine.

    • 18 h 14 : une conversation entre Zelensky et Xi serait "une très bonne chose", selon la Maison Blanche 

    Une conversation entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président chinois Xi Jinping "serait une très bonne chose", a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. 

    Assurant que les États-Unis "encourageaient" depuis longtemps un tel contact, il a déclaré : "Nous pensons qu'il est très important que les Chinois entendent le point de vue des Ukrainiens et pas seulement celui de (Vladimir) Poutine." 

    • 17 h 43 : la livraison d'avions de la Pologne à l'Ukraine "ne change rien" au refus américain de faire de même, dit Washington

    La livraison prochaine par la Pologne d'avions de combat à l'Ukraine "ne change rien" au refus américain d'en faire autant, a dit John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche. 

    "Cela ne change rien à notre analyse. (...) Ce n'est pas sur la table", a-t-il dit lors d'un entretien avec la presse, rappelant que le président Joe Biden s'était opposé publiquement à la livraison d'avions de combat à l'Ukraine. 

    • 16 h 17 : le patriarche de Moscou dénonce la reprise en main d'un monastère "berceau" de l'orthodoxie russe 

    Le patriarche orthodoxe russe Kirill a jugé "monstrueuse" l'expulsion annoncée de la branche de l'Église orthodoxe ukrainienne rattachée jusqu'à récemment au patriarcat de Moscou, d'un emblématique monastère de Kiev qualifié de "berceau" de l'orthodoxie russe. 

    Les autorités ukrainiennes ont exigé la semaine dernière que ces moines occupant la célèbre Laure des Grottes de Kiev quittent les lieux avant le 29 mars. 

    "Ce monastère est à l'origine de la tradition spirituelle et monastique commune des peuples russe, ukrainien et biélorusse. C'est le berceau de notre civilisation et de notre culture nationale", a affirmé le patriarche Kirill.

    >> À lire aussi : Le patriarche Kirill, un chef de l’Église orthodoxe russe très politique

    • 16 h 02 : la Chine exhorte l'Ukraine et la Russie à relancer "au plus vite" leurs pourparlers de paix

    Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang a exhorté Kiev et Moscou à reprendre "au plus vite" des pourparlers de paix, selon Pékin.

    "La Chine craint que la crise ne s'aggrave et ne devienne incontrôlable", a indiqué le ministre chinois lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, selon un communiqué publié par son ministère. Fin février, la Chine avait rendu public un document en 12 points qui, déjà, encourageait Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.

    • 15 h 49 : l'opposant russe Evguéni Roïzman condamné à 14 jours de prison

    L'opposant Evguéni Roïzman, détracteur de l'offensive en Ukraine, a été condamné jeudi à 14 jours de prison, ont indiqué plusieurs médias russes, en pleine répression des dernières voix critiques en Russie. 

    Selon l'agence Ria-Novosti, il a été condamné car il est soupçonné, en mai 2022, d'avoir partagé sur le réseau social VKontakte – équivalent russe de Facebook – une vidéo portant le logo de la Fondation anti-corruption de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny. Cette organisation a été désignée "extrémiste" et dissoute en 2021.

    • 14 h 43 : l'Europe "plus unie que jamais" dans son soutien à l'Ukraine, selon l'ECFR 

    De plus en plus d'Européens estiment que l'Ukraine doit regagner tout son territoire, même si cela signifie une guerre plus longue, selon un sondage du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), rendu public jeudi et mettant en avant une Europe "plus unie que jamais".

    En janvier 2023, 38 % des personnes interrogées dans 10 pays européens pensent que l'Ukraine doit regagner tout son territoire, même si cela signifie "une guerre plus longue et plus d'Ukrainiens morts ou déplacés". À l'inverse, en mai 2022, 35 % des sondés par le think tank paneuropéen étaient pour "un arrêt de la guerre le plus vite possible, même si l'Ukraine doit faire des concessions territoriales à la Russie".

    • 14 h 38 : les enquêteurs de l'ONU n'ont pas observé de génocide en Ukraine 

    Les enquêteurs de l'ONU n'ont pas observé de génocide en Ukraine depuis l'invasion russe dans ce pays, ont-ils indiqué jeudi, mais recommandent toutefois de poursuivre les études à ce sujet. 

    "Nous n'avons pas constaté qu'il y ait eu un génocide en Ukraine", a déclaré aux journalistes Erik Mose, un des trois commissaires en charge de l'enquête, soulignant toutefois "que certains aspects peuvent soulever des questions concernant ce crime". 

    • 14 h 04 : la politique russe de transfert d'enfants ukrainiens, un crime de guerre, selon l’ONU

    Le transfert par la Russie d'enfants ukrainiens dans les zones sous son contrôle en Ukraine, ainsi que sur son propre territoire, constitue un "crime de guerre", a affirmé un groupe d'enquêteurs de l'ONU, qui pointe aussi de possibles crimes contre l'humanité.

    Dans son premier rapport rédigé depuis que la Russie a lancé son offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, la Commission d'enquête de l'ONU conclut que "les situations qu'elle a examinées concernant le transfert et la déportation d'enfants, à l'intérieur de l'Ukraine et vers la Fédération de Russie respectivement, violent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre".

    Selon Kiev, 16 221 enfants ont été déportés en Russie jusqu'à fin février, des chiffres que la Commission n'a pas pu vérifier. Mais celle-ci pointe du doigt les mesures juridiques et politiques prises par des responsables russes concernant le transfert d'enfants ukrainiens, et le décret présidentiel en mai 2022 facilitant l'octroi de la citoyenneté russe à certains enfants.

    • 13 h 31 : Varsovie transférera à l'Ukraine 4 chasseurs Mig-29 dans les prochains jours

    Varsovie transférera à l'Ukraine quatre avions de chasse de conception soviétique Mig-29 dans les prochains jours, a déclaré le président polonais. "Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours (...) quatre appareils pleinement opérationnels à l'Ukraine", a déclaré à la presse Andrzej Duda. 

    • 13 h 24 : Washington publie les images de l'interception de son drone par les Russes

    L'armée américaine a diffusé des images de l'interception de son drone par l'armée russe, la veille, au-dessus de la mer Noire, montrant un chasseur aspergeant de carburant l'aéronef dans une démarche clairement agressive.

    Les images déclassifiées et diffusées sur le site du commandement des forces armées américaines en Europe durent une quarantaine de secondes et montrent un Sukhoi 27 russe passant à deux reprises juste au-dessus du drone, après l'avoir approché par l'arrière.

    >> À lire aussi : Qu'est-ce que le Reaper MQ-9, le drone "tueur de terroristes" qui rend Moscou nerveux ?

    Sur le premier passage, aucun choc n'est visible entre les deux appareils, ni rien qui ne semble justifier la chute du drone. La manœuvre "perturbe la transmission vidéo", commente le site de l'armée américaine en Europe, qui relève que l'hélice du drone "peut être vue et reste intacte". Lors d'un second passage, sans qu'il soit établi s'il s'agit du même chasseur ou d'un second, la manœuvre est semblable mais l'appareil passe encore plus près du drone. La transmission des images est alors interrompue. Lorsqu'elle reprend, "l'hélice peut être vue de nouveau et on peut constater qu'une des pales est endommagée", commente l'US Air Force. 

    Official footage released by the U.S. Air Force of the collision between a Russian Su-27 and US MQ-9 over the Black Sea. pic.twitter.com/kZaYUyXzVm

    March 16, 2023

     

    • 11 h 22 : l'Ukraine "ne manifeste aucune intention de se retirer de Bakhmout"

    L'Ukraine ne semble pas prête à ordonner le retrait de ses troupes de la ville ukrainienne de Bakhmout, a déclaré jeudi Denis Pouchiline, le chef de la république populaire de Donetsk, installé dans la région ukrainienne par les Russes.

    Les forces russes, menées par la milice privée Wagner, tentent depuis des mois d'encercler et de capturer la ville de l'est de l'Ukraine, que la Russie désigne par son nom de l'époque soviétique, Artiomovsk. "La situation à Artiomovsk reste complexe et difficile", a déclaré Denis Pouchiline lors d'une interview à la télévision publique.

    • 11 h 21 : la Russie assure "ne pas être une menace" pour la Finlande et la Suède, qui veulent rejoindre l'Otan

    La Russie a assuré ne pas représenter une "menace" pour la Finlande et la Suède, deux pays qui doivent rejoindre l'Otan, mais dont l'adhésion a jusqu'à présent été bloquée par la Turquie.

    Helsinki a indiqué mercredi que le président turc Recep Tayyip Erdogan avait pris sa décision concernant l'adhésion de la Finlande après près d'un an de blocage, même si aucune date n'a été donnée pour cette décision.

    "Nous avons déploré à plusieurs reprises cette orientation vers l'adhésion de la Finlande et de la Suède, nous avons dit à plusieurs reprises que la Russie n'est en aucun cas une menace pour ces pays", a déclaré jeudi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Selon lui, les deux pays n'ont "aucun différend" avec la Russie.

    • 10 h 15 : l'opposant russe Roïzman de nouveau interpellé

    L'opposant russe Evguéni Roïzman, ancien maire très populaire d'Ekaterinbourg, dans l'Oural, a été interpellé sur la base d'une publication l'an dernier sur les réseaux sociaux dont il nie être l'auteur, a indiqué son avocat.

    Evguéni Roïzman avait déjà été arrêté en août avant d'être remis en liberté conditionnelle, dans l'attente d'un procès où il est accusé d'avoir "discrédité l'armée" en critiquant l'offensive de Moscou contre Ukraine.

    Dirigeant d'une fondation caritative à son nom et l'une des dernières figures de l'opposition encore en liberté, Evguéni Roïzman, 60 ans, "va être emmené au commissariat" et les autorités vont décider s'il sera placé ou non en détention administrative, a indiqué l'avocat Vladislav Idamjapov, cité par les agences de presse Tass et Ria Novosti.

    Selon des médias, il a été interpellé car il est soupçonné d'avoir, en mai 2022, partagé sur le réseau social russe VK une publication de la Fondation anti-corruption de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, désignée organisation "extrémiste" et dissoute en 2021 par les autorités.

    • 10 h 08 : il est "important" de fournir "rapidement" des munitions à l'Ukraine, estime Olaf Scholz

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé jeudi "particulièrement important" de fournir "rapidement" à l'Ukraine les munitions dont elle a besoin pour repousser l'invasion russe.

    "Avec nos partenaires européens, nous allons ensemble décider de nouvelles mesures pour assurer un approvisionnement meilleur et continu" en munitions, lors du sommet européen de la semaine prochaine, a-t-il déclaré lors d'un discours devant les députés du Bundestag. Et l'Allemagne "est prête à ouvrir (ses) projets d'approvisionnement à d'autres États membres" de l'UE, a-t-il ajouté.

    • 9 h 43 : la Pologne affirme avoir démantelé un réseau d'espionnage russe

    La Pologne a affirmé jeudi 15 mars avoir entièrement démantelé un réseau d'espionnage russe œuvrant en soutien à l'offensive lancée par Moscou en Ukraine.

    "Tout le réseau a été démantelé", a déclaré le ministre polonais de la Défense Mariusz Blaszczak à la radio publique polonaise PR1. "C'était un groupe d'espionnage, un groupe de personnes qui collectaient des informations pour ceux qui ont attaqué l'Ukraine", a-t-il ajouté. "La menace était réelle", a insisté le ministre, sans donner d'autres précisions.

    • 4 h 41 :  la Russie veut récupérer le drone américain en Mer Noire, Washington enquête

    La Russie a dit vouloir repêcher le drone américain qu'elle est accusée d'avoir fait s'abîmer en mer Noire et qui prouve selon elle l'implication des États-Unis dans les opérations en Ukraine. Washington a annoncé de son côté enquêter sur les motivations de Moscou dans cet incident.

    Mercredi soir, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a estimé que l'une des causes de l'incident était le "renforcement" des opérations d'espionnage américaines. "Les causes de l'incident sont la non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l'opération militaire spéciale (en Ukraine), ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie", a indiqué le ministre, cité dans un communiqué de son ministère. "La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation", ajoute le texte. 

    Avec AFP et Reuters

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 11 MARS

    Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

    LE FIL DU 10 MARS

    Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

    LE FIL DU 9 MARS

    Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

    L'Humanité

    Walter Baier, solidaire des Français

    Un jour avec

    Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

    Gaël De Santis

    Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

    En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

    Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

    Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

    Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

    autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine
    France24 - Monde

    Catastrophe ferroviaire en Grèce : après les manifestations, le chef de la police limogé

    Publié le : 18/03/2023 - 15:21Modifié le : 18/03/2023 - 15:22

    FRANCE 24 Suivre

    Le gouvernement a annoncé, samedi, le limogeage du chef de la police après les affrontements qui se sont multipliés entre forces de l'ordre et protestataires depuis l'accident de train qui a coûté la vie à 57 personnes. Lors de la dernière manifestation, la police antiémeute avait notamment été filmée chargeant et frappant des manifestants pacifiques sur la place Syntagma, à Athènes.

    Il n'aura pas résisté à la crise. Le chef de la police grecque a été limogé, a annoncé, samedi 18 mars, le gouvernement, après les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants qui se sont multipliés depuis l'accident ferroviaire du 28 février, le plus meurtrier de l'histoire du pays.

    Constantinos Skoumas a été demis de ses fonctions, selon le bureau du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, moins de deux mois après avoir été confirmé à son poste.

    Ce limogeage intervient alors que la police a été critiquée pour sa gestion des manifestations qui ont éclaté après la collision entre deux trains près de Larissa (centre-est), qui a fait 57 morts.

    "Nous apprendrons de nos erreurs", a déclaré Kyriakos Mitsotakis samedi, en déplacement de campagne à Athènes. "Une erreur ne devient une faute que si elle se répète".

    "La nomination d'un nouveau chef de la police a pour objectif une mise en œuvre plus efficace des plans opérationnels d'une police moderne concernant la sécurité des citoyens", a précisé le bureau du Premier ministre.

    Lors de la dernière manifestation jeudi, une équipe de la police antiémeute a été filmée chargeant et frappant des manifestants pacifiques sur la place Syntagma, dans le centre d'Athènes.

    Quelques heures plus tard, une dépanneuse de la police a percuté un groupe de manifestants qui tentait de bloquer une rue de la capitale avec des poubelles, en projetant un au sol.

    La catastrophe ferroviaire a déclenché des semaines de protestations, parfois violentes, qui ont mis la pression sur le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis avant les élections prévues en mai.

    Le ministre des Transports avait démissionné après la catastrophe. Le chef de gare en service lors de l'accident et trois autres responsables des chemins de fer ont eux été inculpés et risquent la prison à perpétuité.

    Les syndicats avaient depuis longtemps mis en garde contre les défaillances des chemins de fer grecs, décrivant un réseau sous-financé, en sous-effectif et sujet aux accidents après une décennie de réductions des dépenses.

    Le ministre des Transports par intérim, Georgios Gerapetritis, a déclaré que les services ferroviaires, suspendus après l'accident, reprendraient progressivement à partir du 22 mars, pour être entièrement rétablis d'ici au 16 avril. Des systèmes de sécurité automatisés vont être installés d'ici fin septembre, a-t-il ajouté.

    Avec AFP

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    Des dizaines de milliers de Grecs crient de nouveau leur colère, des heurts à Athènes

    Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement

    Catastrophe ferroviaire en Grèce : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues

    France24 - Monde

    Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

    Publié le : 17/03/2023 - 16:50Modifié le : 17/03/2023 - 16:57

    Romain HOUEIX Suivre

    Après le 49.3 utilisé par le gouvernement Borne pour faire adopter la réforme des retraites, quelles sont les suites à attendre ? Motions de censure, manifestations, hypothèse de dissolution, référendum d'initiative partagée… France 24 fait le point sur les prochaines étapes pour Emmanuel Macron et ses oppositions.

    Après une réforme des retraites adoptée au forceps via la 100e procédure de 49.3 de la Ve République, les oppositions au projet de loi ne désarment pas. Elles espèrent toujours faire reculer le gouvernement avant la promulgation de sa loi.

    À l'image de la coalition de gauche Nupes, elles espèrent utiliser "tous les moyens à sa disposition" pour faire échouer la réforme contestée des retraites, du soutien au mouvement social à un référendum d'initiative partagée en passant par les motions de censure et le Conseil constitutionnel.

    • Examen des motions de censure

    Dans la foulée du 49.3, deux motions de censure ont été déposées. L'une émane du groupe du Rassemblement national ; l'autre, du groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), est surveillée comme le lait sur le feu par le gouvernement.

    En effet, soutenue par la Nupes, cette motion de censure, parce qu'elle apparaît comme transpartisane, est la plus à même d'être adoptée. Le petit groupe fourre-tout se retrouve ainsi en position de pivot des oppositions du fait de son positionnement centriste et modéré, avec une motion qui peut recueillir les suffrages de la gauche, de l'extrême droite voire de certains Républicains qui voudraient franchir le pas de l'opposition au gouvernement, en plus de celle à la réforme des retraites.

    Les motions de censure devaient être déposées dans un délai de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3. Il faudra ensuite attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues – c'est la conférence des Présidents qui fixera l'heure d'examen.

    Pour être adoptée, l’une ou l’autre des motions de censure devra réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit 289 suffrages en temps normal, mais 287 actuellement car quatre sièges restent non pourvus. Une condition qui évite qu'une majorité simple, liée à des abstentions, ne suffise à renverser un gouvernement. En clair : toute abstention vaut soutien implicite au gouvernement, selon la Constitution.

    Pour cette condition aussi, il est peu probable de voir une motion de censure l'emporter. Avec l'ensemble des députés Nupes (149), RN (88), et de tous les Liot (20), il manque encore 32 voix pour l'adopter. Plus de la moitié du groupe Les Républicains devrait donc franchir le Rubicon alors que le président de LR Ciotti assure qu'aucun de ses membres ne soutiendra de motions de censure. À moins d'une défection improbable des rangs de LREM, ou de ses alliés du Modem et d'Horizons.

    Rappel. Si la motion de censure est votée, 2 conséquences juridiques : - le texte n’est pas adopté (donc pas de réforme des retraites)- le Gouvernement doit démissionner (et donc le PR doit nommer un PM)La dissolution n’est pas automatique. C’est un choix politique du PR https://t.co/avUmPHaB2c

    March 17, 2023

     

    Mais si une des motions de censure venait à être votée, la loi sur laquelle le gouvernement d'Élisabeth Borne avait engagé sa responsabilité serait alors rejetée. Emmanuel Macron aurait alors le choix de désigner un autre Premier ministre ou bien conserver sa confiance à Élisabeth Borne – et, dans ce cas, dissoudre l'Assemblée nationale. Une solution qui avait été adoptée par Charles de Gaulle en 1962 lors de la seule motion de censure adoptée de la Ve République.

    • "Une seule solution, la dissolution" ?

    Le slogan fait florès dans les cortèges. La dissolution est agitée par Emmanuel Macron comme une menace récurrente depuis que les élections législatives de juin 2022 ne lui ont laissé qu'une majorité relative pour gouverner. Elle l'était encore à la veille du 49.3 pour espérer faire rentrer dans le rang les Républicains réticents à voter la réforme.

    S'inscrire dans les pas du général de Gaulle en répondant à une motion de censure par une dissolution, voilà qui, sans doute, ne déplairait à Emmanuel Macron. Même dans les rangs des soutiens de l'exécutif, les nouvelles législatives apparaissent comme une solution. Un responsable du groupe majoritaire affirme ainsi, sous couvert d'anonymat, que la séquence des retraites et le 49-3 est "un crash. Il faut une dissolution". Et repartir du bon pied en gagnant les élections qui reboosteraient le capital politique de la macronie.

    Reste que la manœuvre est hasardeuse. En 1997, Jacques Chirac avait tenté la manœuvre qui lui avait coûté sa majorité. Une éventuelle dissolution de 2023 pourrait aboutir aux mêmes conséquences…

    Sans boule de cristal, difficile de prédire qui pourrait sortir gagnant de ces hypothétiques législatives : la Nupes, à condition de s'entendre sur les investitures, pourrait faire un bond en capitalisant sur le mouvement social réussi. Mais les observateurs alertent sur le fait que le gagnant le plus probable risque d'être le RN, prospérant sur le mécontentement grandissant de la société française.

    L'Assemblée nationale risquerait alors d'être plus morcelée que jamais, rendant improbable l'existence d'une majorité.

    • La rue ne désarme pas

    La suite pour la réforme des retraites se jouera aussi dans la rue. Après la décision du gouvernement de recourir au 49.3 pour faire adopter son projet de loi, l'intersyndicale s'est réunie et a dénoncé "un déni de démocratie" et un passage "en force".

    "Aujourd'hui, c'est ce mouvement social exemplaire qui démontre que le président de la République et son gouvernement sont en échec devant l'Assemblée nationale", ont écrit les huit principaux syndicats français dans leur communiqué.

    L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" durant le week-end du 18 mars et à une neuvième journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars.

    Reste qu'après des semaines de mobilisation dans le calme, le mouvement pourrait durcir et échapper à l'encadrement des syndicats. Un scénario que l'intersyndicale agite depuis des semaines face à l'inflexibilité de Macron. L'usage du 49.3 a donné raison aux syndicalistes. Plusieurs manifestations spontanées ont eu lieu dans la foulée de l'utilisation de l'article de la Constitution, donnant lieu à de multiples incidents et interpellations.

    • Vers un référendum d'initiative partagée ?

    La Nupes préfère garder plusieurs cartes dans sa main pour lutter contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Si la motion de censure venait à échouer, le référendum d'initiative partagée (RIP) pourrait être une autre option.

    Arme constitutionnelle à la disposition des parlementaires, le RIP prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi "à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement", soit au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs). Elle doit aussi être "soutenue par un dixième des électeurs", soit 4,87 millions de personnes, dont les signatures doivent être recueillies dans un délai de neuf mois.

    Pour Valérie Rabault, vice-présidente socialiste de l'Assemblée nationale, la procédure permettrait de "bloquer pendant neuf mois la mise en œuvre de cette réforme". Mais "si un RIP est déclenché sur les retraites, il faut qu'il le soit avant la promulgation de la loi".

    Pour son collègue de la Nupes, le député PCF Stéphane Peu a assuré que l'inter groupe disposait depuis mardi 14 mars des 185 parlementaires nécessaires à la procédure. Sa proposition de loi proposera que "l'âge de départ à la retraite ne puisse pas excéder 62 ans", a-t-il précisé.

    • Le Conseil constitutionnel, un autre recours

    Le RIP n'est pas la seule carte qui reste à abattre aux opposants de la réforme si les motions de censure ne trouvent pas de majorité : "Il y aura plusieurs recours au Conseil constitutionnel contre ce texte s’il était voté", assurait ainsi mardi 14 mars, Charles de Courson, député centriste du groupe Liot.

    Les députés de gauche comptent s’appuyer sur l’avis du Conseil d’État, qui avait alerté le gouvernement d’un risque d’inconstitutionnalité de certaines mesures de son projet de réforme et notamment son manque de chiffrage clair, celui présenté initialement par le gouvernement ayant été battu en brèche au fur et à mesure des débats.

    Il est…éclairant sur les fragilités juridiques de la réforme

    March 17, 2023

    La chef de fil des Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a promis que la gauche saisirait le Conseil constitutionnel. La coalition va faire valoir que la réforme, insérée dans un projet rectificatif du budget de la Sécurité sociale, tient du cavalier législatif, puisque les finances ne sont pas le seul aspect abordé dans le texte.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    passage en force

    Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée

    Opex 360

    L’Agence de l’innovation de Défense a (enfin) un nouveau directeur

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

    Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.

    Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.

    En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.

    Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?

    « L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.

    Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».

    Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.

    L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏

    Meilleurs vœux de succès pour les nombreux défis d’#innovation à relever !Lien vers la biographie : https://t.co/meedWIEA6d pic.twitter.com/8Q7oA8toYK

    — Agence Innovation Défense (@Agence_ID) March 16, 2023

    Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.

    En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.

    Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.

    L'Humanité

    Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

    Entretien

    GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

    Youness Machichi

    Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

    Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

    Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

    Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

    Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

    Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

    Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

    L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

    Guerre en UkraineChine
    France24 - Monde

    Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement

    Publié le : 17/03/2023 - 18:25

    Pauline ROUQUETTE Suivre

    Composé d'une vingtaine d'élus, ce groupe parlementaire entend faire tomber Élisabeth Borne avec sa motion de censure "transpartisane", qui espère rallier des élus de droite et du parti présidentiel. Figure désormais emblématique du groupe Liot, le député centriste Charles de Courson veut unir les oppositions pour rejeter la réforme des retraites, et renverser le gouvernement.

    Il est le plus petit groupe de l'hémicycle et fait trembler le gouvernement. La petite bête qui voudrait manger la grosse. Premier signataire d'une motion de censure "transpartisane" – cosignée par des élus de la Nupes et déposée vendredi contre le gouvernement en riposte au 49.3 –, le groupe, composé de vingt députés réunis sous la bannière Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoire (Liot), est aujourd'hui celui qui a le plus de chances de faire sombrer l'exécutif.

    "C'est le retour à la IVe République : c'est le plus petit groupe qui se met à avoir le plus d'influence dans un Parlement morcelé", déplore le député macroniste Jean-René Cazeneuve.

    À la tête de la contestation, Charles de Courson, député centriste de la Marne. Élu depuis 1993, il est devenu l'une des mascottes de l'Assemblée pour son opposition marquée au gouvernement. C'est lui qui porte la motion de censure "transpartisane" du groupe Liot qui se retrouve ainsi en position de pivot.

    🔵 Le groupe LIOT a déposé une #MotionDeCensureTransPartisane sur la #ReformeDesRetraites.Voici la déclaration du Président @BertrandPancher ⤵️ pic.twitter.com/5Yodd51kUG

    March 17, 2023

    >> À lire aussi - Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

    Rôle pivot

    Né en juin dernier, Liot n'était pas hostile, au départ, à l'idée de collaborer avec le camp présidentiel, qui ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée. Emmanuel Macron l'avait d'ailleurs cité, au même titre que Les Républicains (LR), comme groupe avec lequel il souhaitait pouvoir nouer une "alliance" pour permettre à certains textes d'être adoptés.

    Mais les méthodes de l'exécutif pour mener sa réforme ont provoqué une cassure, et Liot se retrouve désormais propulsé meneur de la fronde contre le gouvernement après le déclenchement, jeudi, du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne.

    "Nous avons une capacité à rassembler le plus grand nombre", plaide Bertrand Pancher, chef de file du groupe. Effectivement, le groupe est aujourd'hui considéré par la Nupes et le Rassemblement national – qui a aussi déposé sa propre motion de censure – comme le plus susceptible de rassembler les voix de l'extrême droite à l'extrême gauche.

    Son absence de couleur politique marquée doit en effet permettre à tous les autres opposants de se rallier à la motion de censure "transpartisane", contrairement à celle déposée par le groupe Rassemblement national, disposé toutefois à voter les motions des autres.

    Quant à la Nupes, Liot ne disposant pas d'un nombre de députés suffisants pour déposer seul une motion de censure, les quatre groupes de l'alliance de gauche ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'apporter leur soutien, afin d'atteindre la soixantaine de signatures requises.

    Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a pour sa part annoncé que LFI retirait sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a, selon lui, davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites.

    Si mes amis ont chanté la Marseillaise, c'est pour refuser de banaliser le 49.3.Ils ont eu raison.Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de soutenir la motion de censure du groupe LIOT.#le7930Inter #MotionDeCensureTransPartisane pic.twitter.com/0beXpfZDj1

    March 17, 2023

    Tout semble désormais reposer sur la droite. Mais si Bertrand Pancher a expliqué vendredi qu'il cherchait encore à convaincre des députés LR d'apposer leur signature, ses ultimes efforts sont restés vains. Au total, la motion a recueilli 91 signataires de cinq groupes politiques, a-t-il fait savoir à Reuters. Mais aucun député Les Républicains (LR) n'a signé la motion de censure.

    "Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a-t-il déclaré devant la presse, regrettant que "les collègues de LR ne soient pas signataires".

    Plus tôt, sur BFM TV, Charles de Courson expliquait : "Si vous additionnez l'ensemble des oppositions, nous sommes à 256 ou 258 votes". Rappelant qu'il faut un total de 287 voix pour voter la censure, et qu'une trentaine de votes Républicains sont donc nécessaires pour cela, le député de la Marne poursuit : "Dans le groupe LR, ils sont 61. Il y en avait 30 qui voulaient voter contre ou s'abstenir, et les votes contre étaient estimés à 25 ou 26. Si tout le monde vote, cela pourrait nous sortir de cette crise politique".

     

    Charles de Courson, meneur de contestation

    "Le recours au 49.3 signe l'échec de ce gouvernement, et je sais par les indiscrétions de membres de la majorité présidentielle que beaucoup étaient opposés au recours au 49.3, car cela signe la faiblesse du gouvernement", déclarait encore Charles de Courson, vendredi matin.

    S'il n'a d'ordinaire pas le profil du frondeur, Charles Amédée du Buisson de Courson – qui détient le record de longévité à l'Assemblée, et dont la famille y a toujours siégé depuis la Révolution – s'est malgré tout toujours montré prêt à se battre quand il le jugeait nécessaire. Comme en 2019, lorsqu'il s'était opposé farouchement au projet de loi anticasseurs.

    "Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte, transpartisane, pour sauver la démocratie politique et sociale", a-t-il encore lancé, vendredi, fustigeant l'énième recours de l'exécutif au 49.3. "Cet acharnement du président de la République à vouloir absolument faire adopter un texte qui est minoritaire à l'Assemblée nationale et ultraminoritaire dans le pays est une pure folie".

    Ce n'est pas la première fois que le député prend le taureau par les cornes. Début février, il s'était déjà illustré dans l'hémicycle en condamnant le refus de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, d'examiner une motion référendaire déposée par Liot au nom de 58 députés d'opposition. "En faisant cela, vous participez au déni de démocratie", avait-il lancé à la présidente, sous les applaudissements du groupe Nupes.

    "Comment avez-vous pu refuser la motion référendaire que nous avons déposée [...] pour éviter qu'il y ait un vote ?", lance @C_deCourson (Liot) à @YaelBRAUNPIVET. "Vous participez au déni de démocratie."#Retraites #RéformeDesRetraites #DirectAN pic.twitter.com/X2fGSriaCK

    February 6, 2023

    La motion de censure du groupe Liot a-t-elle une chance de remporter suffisamment de voix pour faire tomber le gouvernement ? Charles de Courson se montre prudent. "On le verra lundi, mais on ne peut pas continuer comme cela", répond-il par exemple à France Info.

    Quoi qu'il en soit, le député marnais a prévenu que la motion de censure n'était que la première étape de la bataille. Déplorant une situation qui "ruine le système démocratique", Charles de Courson a annoncé la couleur : si le texte était adopté sans vote, il ira au Conseil constitutionnel.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3

    REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?

    Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    Le Pentagone évalue le rapport « bénéfice/risque » de ses vols de drones au-dessus de la mer Noire

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

    La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.

    Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».

    En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.

    Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».

    Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].

    Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.

    Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.

    D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.

    En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».

    FORTE10's mission has been much shorter than usual. pic.twitter.com/VuYwp2TIXQ

    — Manu Gómez (@GDarkconrad) March 17, 2023

    France24 - Monde

    Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales

    Publié le : 18/03/2023 - 07:18

    Sébastian SEIBT Suivre

    La Suisse a été contrainte mercredi de débloquer 50 milliards de dollars pour venir en aide à Credit Suisse, première banque en Europe à trembler sous le choc des faillites bancaires aux États-Unis. Et ce n’est pas un hasard si c’est cette institution helvète qui se fissure : avec une histoire chargée de scandales en tout genre, elle semble la plus fragile en Europe.

    Cocaïne, yakuza, corruption en Afrique, espionnage, fraude fiscale, ou encore un Premier ministre plumé. Autant de sujets qui ne sont, traditionnellement, pas associés à une banque. Pourtant, chacun d’eux correspond à l’un des scandales qui a accompagné la lente descente aux enfers de Credit Suisse au cours des dernières années.

    Ce sont aussi autant d’affaires rocambolesques qui permettent de comprendre pourquoi la banque centrale suisse a dû débloquer en urgence, mercredi 15 mars, une ligne de crédit de 50 milliards de dollars pour Credit Suisse. Et surtout, comment les problèmes d’abord rencontrés par des banques régionales américaines ultra-spécialisées dans la tech comme la Silicon Valley Bank (SVB) se sont propagés à l’une des institutions majeures du système bancaire mondiale. 

    Crise de liquidités

    Car la SVB et la banque Silvergate ne jouent pas dans la même cour que Credit Suisse. Les deux banques américaines ont succombé car leurs activités étaient trop concentrées sur un seul domaine : les start-up de la Silicon Valley pour la première et les cryptomonnaies pour la deuxième. Elles n’avaient pas de plan B quand ces deux secteurs ont commencé à pâtir économiquement. "Credit Suisse est une banque bien plus diversifiée avec des clients venus d’horizon très différents", souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.

    Mais, ces trois institutions ont toutes été prises au même piège. "Il y a une crise de liquidité qui affecte toutes les banques. C’est-à-dire qu’elles doivent faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et peinent à toutes les satisfaire", explique Alexandre Baradez. Elles ont certes les fonds nécessaires, mais ils sont placés dans des actifs à long terme. Pour avoir l’argent tout de suite, elles devraient les vendre, "ce qu’elles se refusent à faire car cela risquerait d’être interprété comme un signe de mauvaise santé financière par les investisseurs", précise Alexandre Baradez.

    D’où l’intérêt des 50 milliards de dollars débloqués pour Credit Suisse. "Pour n’importe quelle banque cela aurait largement suffi à lui permettre de faire face aux retraits. Mais dans le cas de Credit Suisse, cela reste à voir", assure Alexandre Baradez.

    Car si c’est ce pilier de la finance helvète est le premier touché en Europe, "c’est parce que la crise de confiance semble y être particulièrement aiguë", estime ce spécialiste. La faute à des années d’erreurs et de scandales que les responsables de cette banque mettent pudiquement sur le compte d’une "culture du risque mal gérée". 

    Des dictateurs et des mafieux

    L’histoire des affaires louches dans lesquelles cette "vénérable" institution fondée en 1856 a joué les premiers rôles remontent à loin. À la fin des années 1980 déjà, Credit Suisse a été accusée d’être la banque ayant aidé le dictateur philippin Ferdinand Marcos à dissimuler sa fortune. En 1995, une cour à Zurich a condamné Credit Suisse à rendre 500 millions aux Philippins ainsi spoliés, rappelle le Guardian.

    La banque a aussi hébergé l’argent détourné au Nigeria par le dictateur Sani Abacha durant son règne dans les années 1990. Et quand elle n’aidait pas des autocrates, Credit Suisse s’est acoquinée avec d’autres "mauvais garçons", comme les yakuzas. L’un de ses banquiers a aidé la mafia japonaise à blanchir environ cinq milliards de yens de l’époque (38 millions d’euros au taux de change de 2004), mais il a été acquitté au Japon en arguant qu’il n’était pas au courant de l’origine des fonds. 

    Du début du XXIe siècle à la seconde moitié des années 2010, Credit Suisse est passée d’un scandale d’évasion fiscale à l’autre, que ce soit en Italie, en Allemagne ou aux États-Unis. La justice américaine a même condamné la banque à une amende record de 2,6 milliards de dollars en 2014 pour avoir incité des milliers de riches contribuables à dissimuler leur fortune en Suisse. 

    Certains de ses clients les plus en vue se sont aussi plaints du traitement qui leur a été réservé. C’est le cas de l’ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili qui a accusé la banque d’avoir dilapidé son argent en 2018. Credit Suisse a affirmé que tout était de la faute d’un de ses banquiers, accusé d’avoir falsifié la signature de l’homme d’État pour faire des paris boursiers avec ses fonds. Le banquier s’est suicidé en 2020, et un tribunal des Bermudes a condamné la banque deux ans plus tard à verser plus de 500 millions de dollars à Bidzina Ivanichvili.

    Mais le pire était encore à venir : entre 2019 et 2022, Credit Suisse a connu "les pires années de son histoire", assure le Financial Times. Elle a perdu deux PDG, emportés par d’extravagantes affaires. Le premier, Tidjiane Thiam, a dû démissionner en 2020 après un scandale d’espionnage de plusieurs employés de la banque. Ensuite, c’est António Horta-Osório, un célèbre banquier portugais, appelé à la rescousse pour redresser Credit Suisse et qui a dû jeter l’éponge en 2022 pour avoir… violé à plusieurs reprises les règles sanitaires relatifs au confinement durant la pandémie de Covid-19.

    Entre-temps, la banque a été accusée en 2020 d’avoir manqué à ses obligations de vérifications et, de ce fait, financé un cartel de drogue bulgare. Deux ans plus tard, Credit Suisse est devenue la première banque à être poursuivie au pénal en Suisse dans le cadre de cette affaire.

    Des sommes folles perdues en un an

    Mais surtout, elle a perdu des sommes folles en 2021. Elle a misé près de 10 milliards de dollars dans Greensill Capital, un fonds d’investissement britannique, qui a fait faillite en 2021 et a perdu 5,5 milliards de dollars lors de l’effondrement très médiatique, la même année d’Archegos, un obscur fond spéculatif.

    À lire aussi sur France 24 : Archegos : comment un obscur fonds spéculatif a fait trembler Wall Street

    Une succession de faux pas et de scandales "qui a ébranlé la réputation de la banque et poussé certains clients fortunés à partir", assure le Financial Times. Depuis plusieurs mois, le Conseil d’administration a entamé une vaste campagne de mea culpa assurant que la priorité était de "changer la culture" de la banque. Les responsables n’ont demandé qu’une chose : qu’on leur laisse le temps, car transformer le vilain petit canard du secteur bancaire en cygne ne peut se faire en une nuit. 

    Et c’est justement ce dont Credit Suisse ne dispose plus depuis que la chute de SVB a tout accéléré… à commencer par l’exode de clients. Les autorités européennes ont beau répéter que le système bancaire européen est plus solide qu’aux États-Unis, "ce qui est vrai, notamment grâce à la réglementation mise en place après la crise de 2008, mais si Credit Suisse venait à tomber, il y aurait forcément d’autres victimes", reconnaît Alexandre Baradez. Et les marchés financiers semblent décidés à vouloir sanctionner Credit Suisse malgré le sauvetage helvète : vendredi, son action en Bourse clôturait en baisse de 8,01 %.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La chronique de l’éco

    Les autorités volent au secours du Credit Suisse

    La chronique de l’éco

    Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

    Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse

    Opex 360

    L’Australie va passer une grosse commande de missiles de croisière américains Tomahawk

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

    En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].

    Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.

    Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].

    Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.

    À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.

    Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».

    À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]

    « Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.

    France24 - Monde

    Pas d'accord entre la Serbie et le Kosovo après des pourparlers marathon

    Publié le : 18/03/2023 - 14:10Modifié le : 19/03/2023 - 08:12

    FRANCE 24 Suivre

    Les dirigeants du Kosovo et de la Serbie se retrouvaient, samedi, en Macédoine du Nord, pour tenter d'apaiser leurs relations diplomatiques plus de deux décennies après une guerre meurtrière entre rebelles indépendantistes kosovars et forces serbes. Mais ces discussions, sous l'égide de l'UE, n'ont pas abouti à un accord de normalisation.

    Les dirigeants du Kosovo et de la Serbie n'ont pas réussi samedi 17 mars à signer un accord sur la normalisation de leurs relations compliquées lors de pourparlers marathon menés sous l'égide de l'UE qui a cependant salué des progrès entre les anciens ennemis.

    Le Premier ministre kosovar Albin Kurti et le président serbe Aleksandar Vucic se sont retrouvés pour 12 heures de négociations sur les rivages du lac Ohrid, en Macédoine du Nord, sous la houlette du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

    Les Occidentaux multiplient ces derniers mois les pressions sur Belgrade et Pristina afin de prévenir une éventuelle flambée de tensions dans la région fragile des Balkans alors que la guerre fait rage en Ukraine envahie par la Russie il y a plus d'un an.

    La rencontre d'Ohrid a eu lieu après l'échec le mois dernier de pourparlers à Bruxelles, où un plan de paix européen en 11 articles a été dévoilé plus de deux décennies après une guerre meurtrière entre rebelles indépendantistes kosovars et forces serbes.

    Bruxelles souhaitait l'accord des deux parties sur une annexe de mise en application de cette proposition européenne visant à normaliser les relations entre la Serbie et son ancienne province.

    Josep Borrell s'est félicité devant la presse que les deux camps aient accepté l'annexe en question mais a reconnu que Belgrade et Pristina étaient allés moins loin qu'espéré.

    "Les parties n'ont pas pu trouver une solution mutuellement acceptable aussi ambitieuse que celle que nous proposions", a-t-il dit à la presse sans prendre de questions.

    "Atmosphère constructive"

    La Serbie refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province, dont la population de 1,8 million d'habitants, très majoritairement d'origine albanaise, compte une communauté serbe d'environ 120 000 personnes. 

    Depuis la guerre, qui prit fin en 1999 avec des bombardements de l'Otan, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise.

    Ohrid, les deux dirigeants ont reconnu que des progrès avaient été réalisés mais ne se sont pas privés d'envoyer des piques l'un à l'autre.

    Le Premier ministre kosovar a déclaré qu'il était prêt à parapher le texte mais a imputé à la partie serbe la responsabilité de l'absence de signature.

    "L'autre camp, exactement comme lors de la dernière réunion à Bruxelles le 27 février, évite de signer l'accord, et maintenant l'annexe", a déclaré Albin Kurti aux journalistes. 

    "C'est maintenant à l'Union européenne de trouver un mécanisme pour que cet accord soit légalement et internationalement contraignant", a ajouté le Kosovar.

    Le président serbe a également fait la moue sur les résultats de la rencontre.

    "Je crois que nous avons fait un pas important dans une atmosphère constructive et nous allons commencer à travailler sur des choses. Bien sûr, ce n'était pas une sorte de jour J, c'était un jour OK".

    Reconnaissance des "symboles nationaux"

    La proposition européenne stipule que les deux camps ne feront pas usage de violence pour résoudre leurs différends.

    Le projet déboucherait sur une reconnaissance de facto entre Belgrade et Pristina car il prévoit que les deux parties "reconnaîtront mutuellement leurs documents et symboles nationaux respectifs".

    Le texte déclare également que "la Serbie ne s'opposera pas à l'adhésion du Kosovo à une organisation internationale", une demande clé de Pristina. Il propose parallèlement d'accorder "un niveau approprié d'autogestion" pour la minorité serbe du Kosovo.

    La question du Kosovo reste obsessionnelle pour une partie des 6,7 millions de Serbes, qui considèrent le territoire comme leur berceau national et religieux, là où des batailles cruciales ont été livrées au cours des siècles. 

     À Belgrade, des milliers de personnes ont manifesté vendredi à l'appel de partis nationalistes pour refuser un accord qui reviendrait selon elles à une "capitulation".

    Au Kosovo, beaucoup de membres de la minorité serbe refusent toute loyauté à Pristina, avec les encouragements de Belgrade. Surtout dans le nord du territoire, près de la frontière avec la Serbie, théâtre de heurts fréquents, de manifestations et parfois de violences.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Tensions avec la Serbie : le Kosovo ferme son plus grand poste-frontière

    L'UE s'efforce de rassurer les pays des Balkans sans avancée concrète sur leur intégration

    Opex 360

    À son tour, la Slovaquie annonce le don d’avions MiG-29 Fulcrum à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 17 mars 2023

    Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.

    Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.

    À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…

    Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

    Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    — Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023

    « Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.

    Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?

    Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui fut réalité entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.

    Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.

    Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.

    Valeurs Actuelles

    Le bras de fer entre Moscou et Washington menace d’embraser à nouveau la Géorgie

    Brexit : un accord “historique” entre Londres et Bruxelles

    L’islam de Russie sur le pied de guerre

    Moscou – Pékin : le nouvel axe diplomatique qui inquiète l’Occident

    Les révolutionnaires iraniens face à la répression

    De Conflans-Sainte-Honorine à Nice : ce mal français qu’on ne saurait nommer

    Après des années de déni, la réalité s’impose à nous : une guerre civilisationnelle avec l’islam radical est en cours. Réticente ou impuissante à reconnaître cette réalité, la classe politique française a laissé s'enraciner une conflictualité qu'elle n'a plus les moyens de contenir.

    Grève nationale en Biélorussie : le ras-le-bol de la population

    Si Alexandre Loukachenko a longtemps incarné la stabilité dans son pays, il est aujourd’hui confronté à une contestation sans précédent. Aux origines de ce mécontentement populaire, une obsession de l’autocrate biélorusse : garder le pouvoir… à tout prix.

    Prix Sakharov : l’UE récompense l’opposition biélorusse

    Jeudi 22 octobre, le Parlement Européen a choisi de décerner le prestigieux prix pour la « liberté de l’esprit » aux membres de l’opposition biélorusse. Un choix hautement politique, à l’heure où les tensions montent entre l’UE et Alexandre Loukachenko.

    Monseigneur Najeeb, l’espoir des chrétiens d’Orient

    Après l’horreur de l’occupation islamiste entre 2014 et 2017, Mossoul se relève péniblement. Témoin direct de cet épisode, Monseigneur Najeeb avait alors sauvé des centaines de manuscrits de la destruction. Engagé, depuis, pour la défense des chrétiens d’Orient, il revient sur son combat dans une interview donnée à Valeurs actuelles.

    Le Haut-Karabagh à feu et à sang

    La lutte pour le contrôle de l'enclave montagneuse cristallise une histoire ancienne et tourmentée entre Arméniens et Azéris. Depuis fin septembre, cette guerre à haute intensité est un nouvel épisode du “grand jeu” entre les principales puissances de la région.

    Opex 360

    L’armée britannique va recevoir 14 obusiers suédois « Archer »

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

    Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.

    Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].

    Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.

    « J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».

    Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].

    The @BritishArmy will receive 14 modern heavy artillery guns to replace those gifted to Ukraine. Procured at pace and produced by 🇸🇪, the Archer moves faster and fires further that the Army’s current artillery gun 👇https://t.co/tOzOtaYTc1 pic.twitter.com/1HrReZ3htr

    — Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 16, 2023

    « Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.

    « L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.

    Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.

    Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».

    France24 - Monde

    Kemal Kiliçdaroglu, la "force tranquille" qui défie Recep Tayyip Erdogan

    Publié le : 14/03/2023 - 14:24

    Assiya HAMZA Suivre

    Pour la première fois en 20 ans, Recep Tayyip Erdogan sera confronté à une candidature unique de l'opposition à l'élection présidentielle du 14 mai. À 74 ans, Kemal Kiliçdaroglu, présenté comme "l'anti-Erdogan", a su révolutionner le Parti républicain du peuple (CHP) pour tenter d'attirer de nouvelles franges de la population, parfois minoritaires. Portrait. 

    Kemal Kiliçdaroglu est un homme discret. La "force tranquille" turque. Le chef du principal parti d’opposition, Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a été choisi par la Table des Six, regroupant les six partis d’opposition pour affronter Recep Tayyip Erdogan à l’élection présidentielle du 14 mai en Turquie

    Peu connu sur la scène internationale, Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, fait pourtant partie des visages familiers de la politique turque depuis de nombreuses années. Sa carrière politique débute en 2002. Cet économiste de formation, ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances, est élu député d’Istanbul du CHP, fondé en 1923 par le père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.   

    A regarder >>> Le débat de France 24 : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan

    "C’est l’antithèse absolue d’Erdogan. Pas seulement politiquement, mais aussi personnellement, souligne sur le plateau de France 24, Marc Semo, ancien correspondant en Turquie et journaliste au Monde. Face à un Erdogan flamboyant, "bling bling", dont la famille et les proches se sont beaucoup enrichis, lui est un homme assez austère, doux, calme, cultivé et toujours très discret". 

    Son image d’intellectuel réservé tranche avec celle du président sortant qui s'est imposé comme l’homme fort du pays depuis 20 ans. Recep Tayyip Erdogan l’a d’ailleurs ironiquement surnommé "Bay Kemal" ("Monsieur Kemal"), bay étant traditionnellement réservé aux étrangers. 

    "On lui reproche souvent son manque de charisme, poursuit Didier Billion, directeur adjoint de l’Iris et spécialiste de la Turquie. Probablement, n’a-t-il pas le même qu’Erdogan, pour autant ce n’est pas un défaut pour cette campagne électorale pour une raison très simple : la société turque a été polarisée à escient par Erdogan depuis de nombreuses années. Une très grande partie de la population, de l’électorat, a besoin de calmer les choses". 

    "L’anti-charisme peut être un charisme, insiste Marc Semo. Dans une situation comme celle de la Turquie aujourd’hui – le fait qu’il parle comme tout le monde, comme dit sa femme, "il est difficile de s’engueuler avec lui" –, ça peut être une carte maîtresse". 

    La métamorphose progressive du CHP

    En quelques années, le discret Kemal Kiliçdaroglu a réussi à s’imposer dans le débat public. En 2007, déjà vice-président du CHP, il commence à faire parler de lui en dénonçant des faits de corruption au sein de l’AKP, le Parti de la justice et du développement. Le Premier ministre n’est autre Recep Tayyip Erdogan. 

    En 2009, il échoue dans la conquête de la mairie d’Istanbul face au candidat de l’AKP Kadir Topbaş mais réalise le meilleur score de son parti jusqu'alors dans cette ville. Sa silhouette frêle et sa ressemblance physique avec le chantre indien de la non-violence lui valent alors le surnom de "Gandhi turc". Un an plus tard, il démissionne de la vice-présidence du CHP à la grande assemblée nationale de Turquie pour se présenter à la tête du parti dont le président, Deniz Baykal, est contraint de démissionner pour une affaire de mœurs. Le soutien est massif : il obtient 1 189 des 1 250 des suffrages exprimés. Lors de son premier discours, il promet que le premier combat de son parti “sera d’abolir la pauvreté en Turquie". 

    Petit à petit, le social-démocrate opère une transformation de la ligne du CHP. "Son parti, le Parti républicain du peuple, est très dogmatique, très attaché à l’orthodoxie kémaliste, rappelle Didier Billion. Depuis qu’il en a pris la tête, il l’a fait évoluer doucement, graduellement mais avec de fortes convictions. C’est une preuve que sous son air très calme, il est capable de les faire valoir auprès de ses camarades de combat, de son électorat, et d’une partie de ceux qui, jusqu’alors, votaient pour Erdogan”. 

    Pour séduire davantage, le nouveau président n'hésite pas à mettre de côté la défense de la laïcité, pierre angulaire du parti d’Atatürk ainsi que l'héritage nationaliste. Kemal Kiliçdaroglu attire ainsi les Kurdes, longtemps mis à l'écart, mais aussi les conservateurs. Pour la première fois, des femmes voilées entrent au CHP. De quoi faire grincer les dents dans ses propres rangs, mais surtout une façon de séduire un électorat traditionnellement acquis à l'AKP.     

    En 2017, c’est le tournant. Il entame une marche de 450 km entre Ankara et Istanbul pour dénoncer l'incarcération d'un député CHP, Enis Berberoglu, condamné à 25 ans de prison pour avoir fourni au journal d'opposition Cumhurriyet des informations confidentielles. Son seul mot d’ordre ? Justice. "Nous avons marché pour la justice, nous avons marché pour le droit des opprimés, nous avons marché pour les députés emprisonnés, nous avons marché pour les journalistes incarcérés, nous avons marché pour les universitaires limogés", clame Kemal Kiliçdaroglu qui dénonce "le pouvoir d’un seul homme". "La marche pour la justice, il l’a faite à pied. Il a donné de sa personne. Il a discuté avec les gens, il a écouté", insiste Marc Semo. Le climat n’est alors pourtant pas à la confrontation, la Turquie s’étant enfoncée dans une répression féroce après la tentative de coup d'État de 2016. 

    En 2019, le CHP rafle les mairies de plusieurs grandes villes, dont Istanbul et Ankara. C’est la fin de 25 ans de règne de l’AKP et du président Erdogan. Fort de ces victoires, Kemal Kiliçdaroglu a durci le ton. En avril 2022, pour protester contre la hausse des tarifs de l’électricité, il cesse de s’acquitter des factures. Dans son appartement plongé dans le noir, le futur candidat se range du côté des plus modestes. "Ceci est mon combat pour vos droits. Les riches sont devenus plus riches et les pauvres, plus pauvres !", lance-t-il.   

    Il veut s’imposer comme le Monsieur Propre, l’homme de la probité. Il accuse l’Institut de statistique turc de sous-estimer les chiffres de l’inflation, officiellement estimée à 85 % en octobre 2022. Les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), eux, ont établi la hausse des prix à 137,5% sur douze mois en décembre, 170,7 % en novembre. 

    Un candidat alévi, une première    

    Rassembleur, Kemal Kiliçdaroglu pourrait aussi séduire les minorités. Il est né dans la région historiquement rebelle de Dersim (aujourd’hui Tunceli, dans l'Est), à majorité kurde et alévie dont 20 % de la population est issue. "Ce fief des alevis a été profondément réprimé dans les années 30 par Mustafa Kemal. Ce courant de l’islam chiite, profondément marqué par une influence animiste, a longtemps été persécuté par l’Empire ottoman dont le sultan était le commandeur des croyants", détaille Marc Semo.  

    "S'il était élu, il serait le premier alévi à accéder à la présidence turque", rappelle Ludovic de Foucaud, correspondant de France 24 à Istanbul. Tout un symbole dans un pays où les minorités se sentent discriminées. "Toutes les minorités se retrouvent en lui, insiste Marc Semo. Il appelle très souvent à un travail de mémoire collectif sur tout ce qui s’est passé depuis le début de la République. Elle a peut-être été, selon lui, un peu dure avec ses minorités, notamment les Kurdes". "C’est typiquement le dossier d’une importance considérable sur lequel, calmement, depuis des années, il a fait évoluer son parti, poursuit Didier Billion. Il est en prise avec la société turque".  

    Mais ses origines pourraient aussi devenir un handicap, les Alevis étant encore parfois considérés comme des hérétiques par les musulmans sunnites les plus rigoristes. Un angle d’attaque que Recep Tayipp Erdogan pourrait utiliser dans la campagne pour l’affaiblir. 

    Présidentielle en Turquie 🇹🇷 : "L'atout maitre de l'AKP, c'est #Erdogan lui-même", selon notre correspondant @ludovicdf, invité du #DebatF24 ce mercredi soir. Le #DebatF24 en replay ici ➡️ https://t.co/m8OrCG1mRi pic.twitter.com/I4a3B8zrQ8

    March 8, 2023

    Reste que si beaucoup auraient préféré voir les populaires maires d'Istanbul ou d'Ankara, Ekrem Imamoglu et Mansur Yavas, adoubés face au président sortant, tous lui accordent d'être un des rares à pouvoir rassembler l'opposition. "La force de Kemal Kiliçdaroglu n’est pas sa personnalité, mais celle de son adversaire, estime Ludovic de Foucaud. L’opposition veut insister sur ce qu’il propose : ce n’est pas un homme, mais un projet. Ils veulent en finir avec le "one man rule" (la loi d'un seul homme), cette espèce de système ultra vertical, présidentialiste, césariste comme diraient certains, qu’Erdogan a construit autour de lui". 

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Campagne électorale

    Présidentielle en Turquie : l'opposition unie face à un Erdogan "plus fragilisé que jamais"

    Le Débat de France 24

    Turquie : Kemal Kiliçdaroglu candidat unique de l'opposition, un défi pour Recep Tayyip Erdogan

    Présidentielle en Turquie : l'opposition parvient à désigner un candidat commun face à Erdogan

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    La Pologne annonce un premier don de quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

    L’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.

    « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

    Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].

    Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.

    En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».

    À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.

    Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.

    Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.

    « Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.

    Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.

    La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].

    Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : le naufrage des Républicains

    « Si Ciotti et Marleix tenaient les députés aussi bien que Larcher et Retailleau tiennent les sénateurs, on en serait pas là. » Chez les cadres des Républicains, l’heure n’est pas à la fête. Depuis le mois de janvier, au moment de l’accord entre Eric Ciotti et Elisabeth Borne, les ténors du parti plaident pour que leurs élus votent la réforme des retraites du gouvernement. Il suffisait d’une quarantaine de voix pour permettre de faire passer le texte de la majorité présidentielle. Problème, depuis plusieurs semaines, des voix dissidentes se font de plus en plus entendre. Dans la dernière ligne droite de la réforme, le compte n’y est plus et l’exécutif décide de passer en force avec l’article 49.3, permettant de faire adopter la réforme des retraites sans vote et scellant par la même occasion l’alliance avec Les Républicains.

    Ces derniers jours, le nombre de députés LR prêts à voter le texte du gouvernement se réduisait comme peau de chagrin. Les abstentions se multipliaient, à l’image de Marc Le Fur (Côtes-d’Armor). Au petit matin du vote, ils ne sont plus qu’une trentaine à envisager d’appuyer sur le bouton “pour”. Alors, Elisabeth Borne engage la responsabilité du gouvernement pour éviter « un vote perdu d’avance », confie un député Renaissance. Eric Ciotti sent le vent tourner. Chouchouté depuis trois mois par la majorité, le président des Républicains va désormais être accusé de faire capoter la réforme des retraites. Il devient le coupable parfait. Coupable de n’avoir pas rassemblée suffisamment ses troupes pour faire passer la réforme. Coupable de n’avoir pas su rappeler l’ADN des Républicains, qui défend de longue date un allongement du départ de l’âge légal. Le symbole est grand : il n’y a plus de ligne dans ce parti fracturé. Aux divisions sur les questions migratoires ou sociétales viennent s’ajouter les différents points de vue sur les retraites.

    Des macronistes qui ne s’assument pas et des lepénistes qui s’ignorent

    A l’Assemblée nationale — au Sénat, il faut reconnaître à Bruno Retailleau une remarquable cohérence sur la réforme des retraites — les Républicains sont désormais divisés en deux : des macronistes qui ne s’assument pas et des lepénistes qui s’ignorent. Ces derniers — les députés élus dans des territoires populaires où la gauche et le RN réalisent d’excellents scores — n’ont que peu goûté aux menaces d’Olivier Marleix et d’Eric Ciotti. Mardi, le patron des députés LR affirmait que les signataires de la motion de censure transpartisane du groupe Liberté, Indépendants, Outre-Mer et Territoires (LIOT) seraient exclus du groupe. Interrogé quelques minutes après l’utilisation du 49.3, le chef de la fronde, Aurélien Pradié, démis de ses fonctions de numéro deux des Républicains il y a quelques semaines, annonçait se laisser le week-end pour réfléchir à son choix de voter ou non la motion LIOT. Quoi qu’il arrive, il ne votera pas une motion du Rassemblement national ou de la France insoumise. Plus courageux que son collègue, le député Maxime Minot (Oise) affirme dans la salle des Quatre colonnes qu’il n’aura « aucun scrupule à voter une motion de censure, d’où qu’elle vienne ». « Il faut prendre ses responsabilités, balance Pierre Cordier (Ardennes). Je n’imagine pas retourner dans mon département sans avoir voté quelque chose. S’il y a trois motions, je voterai peut-être les trois. »

    La clarification de la ligne du parti n’est pas pour tout de suite. Eric Ciotti aura beau tenter de structurer le parti, nommer soixante cadres dans son organigramme, lancer des états généraux, il ne pourra rien faire sans vrai leader. Le député des Alpes-Maritimes a fait campagne lors du Congrès sur la désignation de Laurent Wauquiez comme candidat de la droite en 2027. Mais que faire quand ce dernier garde le silence lors de la réforme la plus impopulaire du quinquennat ? « Quand il y a une telle bataille, on ne peut pas rester en silence dans la tranchée », raille le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret sur LCI. Mercredi dernier, Wauquiez déjeunait avec des députés de sa région pour les convaincre de passer d’un vote contre à l’abstention. Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes travaille en sous-marin. Au risque de ne jamais revoir la surface.

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    France24 - Monde

    Coupe du monde de rugby : les guerriers du Pacifique livrent un combat déséquilibré

    Publié le : 15/03/2023 - 12:55

    Olivier BRAS

    Les îles Fidji, Samoa et Tonga, qui ne totalisent que 1,3 million d’habitants, représentent un incroyable vivier du rugby mondial. Mais ces petites nations, dotées de faibles moyens financiers, peinent à retenir leurs joueurs de talent et à préparer la Coupe du monde dans de bonnes conditions.

    Lors de l’édition 2019 de la Coupe du monde, "42 joueurs du Pacifique ont joué pour d’autres nations que les leurs". Le chiffre est donné par Daniel Leo, ancien capitaine de la sélection samoane, dans le documentaire "Oceans Apart" qu'il a lui-même réalisé. Un joueur peut en effet opter pour une autre équipe que celle de son pays de naissance, à condition de respecter différentes règles imposées par World Rugby, la fédération mondiale. Et les nations majeures de ce sport, dont la France, ont pratiquement toutes intégré, ces dernières années, des joueurs originaires de ces trois archipels.

    OUT NOW! Oceans Apart: Greed, Betrayal & Pacific Rugby🌴PRPW CEO @danleo82 has spent the last 3 years working on a documentary to change the game of rugby. Watch now on Amazon Prime & Vimeo 🎬#OceansApartFilm @vimeo: https://t.co/4gjD4e3ZR1@Amazon: https://t.co/exMd9pNoQQ pic.twitter.com/lnIskg74NT

    November 16, 2020

    Disséminés sur plusieurs centaines d’îles, ces pays connaissent de graves difficultés économiques et sociales. Les Tonga, dont la population est estimée à 105 000 habitants, possèdent – selon le Fonds monétaire international – un des PIB les plus faibles de la planète. Et dans ces trois nations du Pacifique, le rugby représente un moyen de s'en sortir. Leurs rugbymen robustes et talentueux aspirent notamment à jouer en Europe où les salaires versés leur permettent de faire vivre leurs familles. Et ils savent aussi que les conditions offertes par les sélections nationales des pays riches s'avèrent beaucoup plus avantageuses. Une raison qui les encourage à renoncer à porter le maillot de leur pays d’origine.

    Depuis plusieurs décennies, l’Australie et la Nouvelle-Zélande profitent de ce vivier de grande qualité. L’immigration samoane ou tongienne est par exemple très forte en Nouvelle-Zélande et de nombreux joueurs issus de ces communautés portent le maillot des All Blacks, à l’image de la défunte légende du rugby Jonah Lomu. D'autres pays ont pris le relais plus récemment, à commencer par le Japon, qui a pu compter sur l’arrivée d’une demi-douzaine de joueurs du Pacifique qui ont grandement contribué à sa forte progression sportive.

    Des nations qui pèsent peu

    Dan Leo est devenu la figure de proue de la défense de ces rugbymen de l’hémisphère sud. Il a fondé l’association Pacific Rugby Players Welfare (PRPW) qui vient en aide aux joueurs de ces trois nations. Celle-ci avance le chiffre de 600 membres, essentiellement des joueurs professionnels évoluant en Europe. Tous ne sont pas des recrues choyées évoluant dans des clubs huppés, et certains joueurs peinent à faire valoir leurs droits face à des dirigeants négligents ou malhonnêtes.

    L’ancien troisième ligne samoan, qui a notamment joué en France pour Bordeaux et Perpignan, mène également un combat contre les instances internationales qui gèrent le rugby. Il demande plus de moyens pour les nations du Pacifique et dénonce leur sous-représentation dans le Conseil de World Rugby, instance suprême de ce sport : seules les Fidji et les Samoa y sont représentées, et n'y totalisent que deux votes, alors que les membres les plus influents en possèdent trois chacun. Un système de gouvernance qui, selon PRPW, permet aux nations les plus riches de privilégier leurs intérêts aux dépens des petites nations.

    First Person: James Nokise | Like most Samoans growing up in Aotearoa New Zealand, I was in awe of Michael Jones, cheered on Inga Tuigamala, didn't realise Frank Bunce was Niuean, and tried to convince people Jonah was my cousin, despite him being Tongan.https://t.co/8shLS6XknT

    February 11, 2023

    "Dan s’est attaqué à tous ces sujets alors que beaucoup d’autres ne voulaient pas ou ne pouvaient pas le faire. Il s’est fait entendre et s’est montré courageux", explique James Nokise. Ce Néo-Zélandais d’origine samoane et galloise est à la fois comédien, écrivain et podcaster. Et il vient de réaliser le podcast "Fair Game : le rugby du Pacifique contre le monde", en collaboration avec l’ancien joueur néo-zélandais John Daniell, devenu journaliste après sa carrière professionnelle. "Le but est d’expliquer la situation de ces joueurs", souligne James Nokise, en aidant les supporters de l'hémisphère nord "à mieux connaître ces joueurs qu’ils encouragent" chaque week-end.

    Une préparation insuffisante

    Au fil des épisodes de ce podcast très riche, James Nokise et John Daniell donnent la parole à différents acteurs du rugby des îles du Pacifique et exposent les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Au cours de sa carrière en Nouvelle-Zélande et des neuf saisons passées dans trois clubs français, John Daniell a côtoyé beaucoup de joueurs samoans, tongiens ou fidjiens. Il a découvert leurs cultures exceptionnelles et la difficulté pour eux de pouvoir concilier leurs carrières en club et en sélection nationale.

    "Ces nations du Pacifique connaissent une situation exceptionnelle pour plusieurs raisons, à commencer par leur éloignement géographique. Mais la plus grande injustice qui les frappe est cette histoire de votes au sein du Conseil", explique John Daniell dans un français parfait. Pour lui, les nations puissantes défendent leurs propres intérêts et ne leur permettent pas d’intégrer complètement le monde du rugby professionnel. Il met notamment en avant les calendriers internationaux : alors que la France a affronté de nombreuses fois les meilleures équipes mondiales entre la Coupe du monde 2019 et la prochaine, les Samoa, actuellement 11e nation du classement mondial, ne se sont confrontées pendant ces quatre ans qu'à une seule équipe du top 10, l’Italie. Les Tonga, au 15e rang, ont vécu un scénario similaire, tandis que les Fidji (13es) ont connu un meilleur sort puisqu’elles ont affronté l'Irlande et l’Écosse l’automne dernier.

    "Je pense qu’il est devenu clair que ce qui sépare les grandes nations des nations du Pacifique, mis à part l’argent et les moyens, c’est le temps qu’elles peuvent passer ensemble en tant qu'équipe", assure James Nokise, qui insiste sur la difficulté à réunir des joueurs répartis dans le monde entier. Moins préparées, ces équipes manquent de cohésion et ne parviennent pas à exprimer tout leur potentiel lors des Coupes du monde, même si les Fidji et les Samoa ont toutes deux déjà réussi à disputer deux quarts de finale depuis la première édition de cette compétition en 1987.

    Les stars des Flying Fijians

    Pour les aider à s’améliorer, World Rugby a notamment favorisé la création de deux franchises engagées dans le Super Rugby, la compétition professionnelle de l’hémisphère qui voit s’affronter des franchises australiennes, sud-africaines et néo-zélandaises. Moana Pasifika regroupe des joueurs tongiens, samoans et néo-zélandais tandis que les Fijian Drua n’alignent que des Fidjiens qui passent toute la saison ensemble. Mais cette dernière ne compte pas sur les stars des Flying Fijians comme Semi Radradra ou Josua Tuisova, qui jouent respectivement en Angleterre et en France.

    World Rugby a justifié le financement de ce projet par la volonté "d'élever le niveau de compétitivité du rugby dans le monde entier et plus particulièrement en vue des Coupes du monde de rugby". Face à ses détracteurs, l'instance dirigeante du rugby assure agir en faveur de ces équipes du Pacifique, tout en soulignant la difficulté d’avancer en raison du manque de structures efficaces dans ces pays. Des cas de malversations au sein des fédérations locales ont été relayés par les joueurs eux-mêmes qui ont maintes fois dénoncé la dilapidation des budgets alloués. Une mauvaise gestion qui, selon John Daniell, ne peut pas justifier de limiter le soutien financier apporté à ces îles. "C’est beaucoup trop facile de dire qu’ils n’ont pas bien géré ces financements et que l’on ne peut plus leur faire confiance. Ça me rend dingue vu ce que l’on a pu voir récemment ailleurs, en France par exemple", lâche-t-il en faisant allusion à la récente condamnation pour corruption de l'ancien président de la Fédération française de rugby.

    Le débat sur le fonctionnement de ces fédérations du Pacifique ne manquera pas de refaire surface à l’approche de la Coupe du monde de rugby 2023. Sur le terrain, les Tonga, les Samoa et les Fidji, qui se trouvent dans trois poules différentes, espèrent atteindre les phases finales de cette compétition, ce qu’elles n’ont plus fait depuis l’édition 2007. Les Fidjiens avaient alors réussi à écarter le pays de Galles et s’étaient inclinés en quarts contre les Springboks, futurs vainqueurs de cette édition déjà organisée en France. Une performance que ces joueurs brillants, champions olympiques de rugby à sept à Rio et à Tokyo, entendent bien réitérer dans l'Hexagone.

    La Coupe du monde 2023, qui se déroulera du 8 septembre au 28 octobre dans dix villes françaises, verra 20 sélections réparties en quatre groupes se disputer le titre mondial. France 24 vous propose, d’ici le coup d’envoi de cet événement sportif majeur, une série d’articles sur les équipes en lice. Avec une publication le "XV" de chaque mois.

    Les Bleus concentrés sur leur quête d'un premier sacre

    "Les Springboks sont un moyen d’apporter de l’espoir" à l’Afrique du Sud

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Compte-rendu

    Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique

    Reportage

    Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial

    Joueur star

    Rugby : l'emblématique capitaine sud-africain Siya Kolisi signe en France au Racing 92

    France24 - Monde

    Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?

    Publié le : 15/03/2023 - 07:16

    Marc DAOU Suivre

    Selon les experts du Moyen-Orient, si le rapprochement entre Riyad et Téhéran venait à se concrétiser dans les prochaines semaines, ses effets devraient se faire attendre au Yémen, où les deux puissances régionales pèsent sur la guerre en cours dans le pays depuis huit ans. Échange de prisonniers et une certaine modération sont peut-être à l’ordre du jour. Analyse.

    L’accord sur le rétablissement des liens entre l'Arabie saoudite et l'Iran était à peine conclu, le 10 mars à Pékin, que tous les regards se sont tournés vers le Yémen, où les deux puissances régionales rivales s’affrontent indirectement depuis 2015.

    Si l’accord doit avoir des répercussions concrètes au Moyen-Orient, c’est bien dans ce pays, ravagé par une guerre entre le gouvernement appuyé par une coalition militaire dirigée par Riyad et les rebelles houthis soutenus par Téhéran

    Signe de l’impact attendu, les deux camps ont rapidement salué l’annonce du dégel entre la République islamique et la pétromonarchie wahhabite.

    Le pouvoir yéménite a ainsi dit espérer que le dégel permettra "l’ouverture d’une nouvelle ère dans les relations régionales, et mettra fin à l'ingérence de l'Iran dans les affaires yéménites". De son côté, Mohamed Abdel Salam, le porte-parole des rebelles chiites qui ont pris le contrôle de la capitale yéménite Sanaa début 2015, a déclaré que "la région avait besoin d'un retour à une normalisation des relations".

    Des retombées positives pour le Yémen ?

    Hasard du calendrier, ou premier effet de la détente, des pourparlers entre le gouvernement yéménite et les Houthis ont débuté, samedi à Genève, au lendemain de l’accord de dégel signé à Pékin, au sujet d’un éventuel échange de prisonniers. Cette réunion parrainée par les Nations unies, la septième visant à mettre en œuvre un accord sur les échanges de prisonniers conclu à Stockholm il y a cinq ans, doit durer 11 jours.

    Même si on ignore quels compromis ont été consentis par le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane et le guide suprême iranien, Ali Khamenei, pour parvenir à ce réchauffement, et que les bonnes intentions des deux rivaux restent à prouver, l’espoir de voir la situation évoluer au Yémen grâce au dialogue irano-saoudien existe bien.

    Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques et sociales, basé à Genève, estime qu’on peut légitimement s’attendre à des conséquences positives sur le dossier yéménite après l’échange d’ambassadeurs entre Iraniens et Saoudiens, "qui serait  synonyme d’ouverture de canaux directs entre les deux puissances".

    "Nous pouvons même dire, pour la première fois, qu’il existe un espoir réel de voir une percée majeure, précisément sur la question de l’échange de prisonniers, notamment parce que les parties se sont fixés 11 jours de discussions, ce qui va permettre d’étudier de nombreux dossiers, explique-t-il. Cet optimisme découle de la détente, dans le sens où on s’attend à ce que les Saoudiens fassent pression sur le gouvernement yéménite et les Iraniens sur les Houthis, afin d’obtenir une première percée. Ensuite, en cas de succès sur la question des prisonniers, il faudra pousser le curseur plus loin, jusqu’à arriver à un accord de paix".

    Un "test de crédibilité pour l’Iran" ?

    Du côté saoudien, on préfère attendre des gestes de bonne volonté de Téhéran avant de verser dans l’optimisme.

    "Nous sommes dans une période intermédiaire qui va servir de test de crédibilité pour l’Iran, indique le politologue saoudien Saad Abdullah al-Hamid, basé à Riyad. Il s’agit de voir si ce pays a sérieusement l’intention de tenir les engagements qui ont permis l’accord de Pékin et si les relations vont pouvoir aller dans le bon sens".

    Et sans surprise, c’est le Yémen qui va servir de test pour les deux parties et où l'Iran et ses alliés au Yémen semblent attendus au tournant.

    "Plusieurs dossiers sont sur la table, les discussions vont se poursuivre sur plusieurs sujets dont celui-ci et tout ce qui en découle, ajoute Saad Abdullah al-Hamid. C’est-à-dire l’ingérence iranienne dans ce pays, le poids des milices et la menace que font peser les Houthis sur le royaume saoudien et le transport des hydrocarbures".

    Les installations pétrolières en Arabie saoudite ont subi ces dernières années plusieurs attaques de drones et de tirs de missiles revendiqués par les rebelles chiites.

    Pour Simon Mabon, professeur en relations internationales et spécialiste du Moyen-Orient à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni, l'apaisement des tensions au Yémen était une condition préalable de Riyad au rapprochement avec son rival régional.

    "Le principal point d'achoppement des tentatives diplomatiques qui ont eu lieu ces dernières années, rappelle-t-il, est l’absence d'une solution concrète à la crise du Yémen qui aurait apaisé les craintes des Saoudiens concernant les attaques des Houthis contre le royaume. Il me semble que si Riyad est parvenu à un accord avec Téhéran, cela signifie que les Saoudiens ont trouvé un moyen de s'extraire du Yémen ou un moyen de garantir leur sécurité".

    Toutefois les Iraniens ne semblent pas pressés de brûler les étapes, et attendent eux aussi des garanties, comme le laisse entendre l’ancien diplomate iranien Hadi Afkahi.

    "L’Arabie saoudite, qui pensait conquérir le Yémen en six mois, est embourbée dans une guerre qui dure depuis plusieurs années. C’est pour cela que Mohammed ben Salman veut maintenant en finir avec ce conflit et monter sur le trône pour s’occuper des projets pharamineux de son plan ‘Vision 2030’", ironise-t-il.

    "Il faut d’abord, dans un premier temps, rétablir officiellement les relations diplomatiques entre les deux pays, et la première étape est l’ouverture des ambassades et l’échange d’ambassadeurs, précise-t-il. Puis, lorsque les dossiers qui concernent directement les deux pays seront traités, il sera ensuite question des dossiers régionaux, et le premier qui avait été évoqué lors des pourparlers est celui de la guerre du Yémen".

    Un conflit qui "ne concerne pas seulement Riyad et Téhéran"

    Même si le rapprochement entre ces deux puissances régionales, qui influent directement sur un conflit ayant fait, selon l'ONU, 377 000 morts en huit ans et provoqué une grave crise humanitaire, finit par se confirmer dans les faits, il est trop tôt pour penser que le Yémen est sorti d’affaire. Même si l’accord conclu à Pékin sera réellement bénéfique à la population, en partie soulagée par un cessez-le-feu de six mois, qui a expiré en octobre mais qui a permis de réduire sensiblement la violence.

    "Ce que je crains le plus, confie Simon Mabon, c'est que cet accord néglige, ignore et marginalise les Yéménites eux-mêmes, alors qu’ils ont subi d'énormes difficultés et d'énormes pressions au cours de la dernière décennie, avec des conflits, des défis environnementaux et d'énormes pénuries alimentaires".

    "Il ne faudrait pas qu’il s'agisse d'un accord qui relève du domaine de la haute politique, que les Saoudiens et les Iraniens concluraient avec des élites locales, poursuit-il. C’est-à-dire avec des acteurs régionaux qui n'écoutent pas nécessairement la voix et les préoccupations des Yéménites ordinaires qui luttent pour se nourrir, pour survivre, et pour faire soigner leurs enfants ou leur permettre d'aller à l'école".

    Sans oublier, au-delà du dégel régional, les difficultés posées par la nature même et la complexité du conflit, auquel s’ajoute la menace jihadiste et les velléités séparatistes dans le Sud, autrefois indépendant.

    "Bien sûr, nous sommes dans un moment d'optimisme, et s'il s'agit d'un type d'accord positif que les Saoudiens ont réussi à obtenir avec les Iraniens et qui peut mettre fin à la guerre civile au Yémen, j'en serai incroyablement heureux et reconnaissant, conclut Simon Mabon. Mais le conflit au Yémen ne concerne pas seulement l'Arabie saoudite et l'Iran, il s'agit également de griefs locaux, de luttes pour le contrôle du territoire, de l'accès à la politique, de la vision de l'État. Or ces questions ne peuvent pas être négociées par des élites à Riyad et à Téhéran. C’est pour cela que je suis donc un peu inquiet pour la suite".

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    L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques

    Au Yémen, plus de 11 000 enfants tués ou blessés depuis 2015, selon l'ONU

    La trêve n'est pas renouvelée au Yémen, faute d'accord entre les Houthis et le gouvernement

    Opex 360

    Le Pentagone diffuse les images de l’incident entre le drone MQ-9 Reaper et les deux Su-27 russes

    par Laurent Lagneau · 16 mars 2023

    Le 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.

    Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.

    Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.

    Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».

    Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].

    Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.

    Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.

    « Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.

    Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.

    « Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.

    D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.

    France24 - Monde

    Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux

    Publié le : 13/03/2023 - 16:59

    Sébastian SEIBT Suivre

    La chute ultra-rapide de la Silicon Valley Bank, vendredi, et la réaction tout aussi rapide des autorités pour limiter la casse ce week-end montre à quel point la vitesse d'échange et de transmission des informations a modifié le monde bancaire, notamment dans la Tech. Éclairage sur une crise virale, aux racines plus profondes que quelques tweets, mais qui s’est propagée à la vitesse du clic. 

    "Pour les start-up, tous les chemins mènent à la Silicon Valley Bank", assurait un entrepreneur américain au Wall Street Journal. Depuis vendredi 10 mars et le retentissant effondrement de cette banque californienne, les chemins semblent dorénavant mener droit dans le mur. De quoi jeter une ombre des plus menaçantes sur le poumon américain de la nouvelle économie.

    Mais les autorités de régulation - la Réserve fédérale, le département du Trésor et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC) - ont décidé de voler au secours des déposants. Ils ont annoncé, dimanche 12 mars, une garantie fédérale pour les quelque 175 milliards de dollars gardés dans les coffres de la Silicon Valley Bank pour le compte de milliers de start-up et d’investisseurs.

    Un tweet et ça repart

    À peine cette annonce faite, pour le plus grand soulagement du petit monde de la high-tech américaine, qu’une autre banque de la Silicon Valley, la Signature Bank, mettait à son tour la clef sous la porte. Nouvelle angoisse parmi les investisseurs et les chefs d’entreprise et… nouvelle réaction des autorités qui, le même jour, ont étendu leur garantie aux comptes bancaires de la Signature Bank.

    En 48 heures, la finance américaine a connu une succession de retournements de situation sans précédent. Un TGV émotionnel pour banquiers et boursicoteurs qui rappellent les heures les plus sombres du début de la crise de 2008.

    Mais à un rythme encore plus effréné. La réaction éclair des régulateurs semblent pour l’instant avoir réussi à limiter l’onde de choc économique, mais toute la séquence entrera dans les annales comme “le premier bank run [panique boursière] de l’ère des réseaux sociaux”, ont affirmé plusieurs médias à l’instar du site Fortune

    Pour certains observateurs, cette débâcle bancaire aurait été en partie déclenchée par un tweet mis en ligne le 23 février. “C’est fou de se dire que toute cette histoire est potentiellement due au tweet de Byrne Hobart au sujet de sa newsletter”, a affirmé Evan Amstrong, un rédacteur pour le site économique Napkin Math.

    Byrne Hobart, un blogueur très influent dans la Silicon Valley et dont la newsletter est suivie par la plupart des investisseurs de la Tech, avait affirmé, fin février, que la Silicon Valley Bank avait été “techniquement insolvable au dernier trimestre”.

    Ce qui se serait produit, d’après les tenants de la théorie du tweet fatidique d’un oiseau de malheur, est qu’à partir de ce message “tout le microcosme de la Silicon Valley a commencé à regarder de très très près les actualités autour de cette banque”, souligne Fortune.

    Lorsque la SVB a dévoilé, mercredi 8 mars, avoir perdu deux milliards de dollars et qu’elle cherchait à lever des fonds pour renforcer sa santé financière, des investisseurs à l’affût ont commencé à voir rouge. “Des grands noms du secteur comme Sam Altman [président de Y Combinator, le plus important incubateur de start-up aux États-Unis, NDLR] et Peter Thiel ont tiré la sonnette d’alarme”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.

    Tout n’est pas de la faute des réseaux sociaux

    Viralité des réseaux sociaux oblige, cette mise en garde s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre sur Twitter et d’autres services similaires. En entreprise, les appels à retirer les fonds de la SVB “se sont multipliés sur Slack [service de messagerie interne] rapporte le Wall Street Journal. J’ai toujours dit que Slack était dangereux et incontrôlable, et maintenant ont voit le résultat : cette messagerie a contribué à l’effondrement d’une grande banque !”, affirme Kevin Drum, un journaliste réputé pour son blog à l’intersection entre politique et économie

    “Il ne fait nul doute que les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont été un formidable accélérateur de la crise à la SVB”, reconnaît Alexandre Baradez. Pas seulement pour nourrir la panique à la vitesse du tweet. 

    La technologie a aussi rendu la course aux retraits bancaires beaucoup plus rapide. La décision de fermer son compte peut se faire depuis une application ou grâce à un mail en quelques heures. C’est d’autant plus vrai avec une banque comme la SVB, dont la plupart des clients sont ultra-connectés, rappelle le New York Times. 

    Rien à voir avec l’époque de “la crise des subprimes en 2008, quand les bank runs étaient d’une autre nature : les gens se déplaçaient aux guichets et le tout pouvait prendre plusieurs jours, laissant aux autorités un peu de temps pour réagir”, rappelle Alexandre Baradez. 

    Mais pour lui, il ne faut pas non plus tout mettre sur le dos des réseaux sociaux. “Le sort de SVB était scellé de toute façon. La valeur de cette banque avait déjà beaucoup baissé l’an dernier. Les réseaux sociaux ont simplement permis de planter le dernier clou dans le cercueil”, soutient Alexandre Baradez. 

    Les problèmes de la Silicon Valley Bank tiennent moins à la panique des clients qu’à “une mauvaise gestion du risque, avec trop d’argent placé dans des actifs dont la valeur a baissé ces derniers mois”, souligne-t-il. 

    Risque de contagion maîtrisé ?

    La déroute de la SVB illustre la face obscure de la force des réseaux sociaux pour les marchés financiers. Depuis 2020, “ils avaient contribué à l’exubérance des Bourses et notamment de certains modes", rappelle Alexandre Baradez. Ces réseaux avaient notamment amplifié le soutien à des sociétés cotées de seconde ou troisième zone, telle que GameStop. Maintenant que la situation boursière se tend, ils jouent le même rôle amplificateur.

    Reste à savoir si l’action des autorités va réussir à tuer dans l’œuf ce début de crise bancaire. Le président américain, Joe Biden, s’est voulu optimiste, lundi, en assurant que le système bancaire américain dans son ensemble “était solide” et que le risque de contagion était contrôlé. 

    En effet, la débâcle express de la Silicon Valley Bank a démontré la nécessité pour les autorités de réagir bien plus vite aux débuts de paniques boursières à l’ère des réseaux sociaux. “Et on peut dire que, cette fois-ci, les régulateurs ont au moins démontré qu’ils avaient conscience de cette vitesse de propagation”, note l’analyste financier. 

    Mais l’ouverture de la Bourse américaine, lundi, suggère que cette réponse rapide n’aura pas suffi pour tout le monde. Plusieurs autres banques régionales américaines ont connu un début de séance catastrophique avec des chutes en Bourse qui ont dépassé plus de 70 % pour certaines d’entre elles

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    Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden

    La chronique de l’éco

    Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB

    DESCENTE AUX ENFERS

    Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

    Valeurs Actuelles

    Ça chauffe entre Renaissance et Horizons

    Omniprésente sur l’Ukraine mais muette sur l’Arménie… les inconséquences d’Ursula von der Leyen

    Une de L’Incorrect : la photo qui secoue la droite

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    Palmarès des villes : les municipalités écolos dégringolent

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    Pradié l’insoumis

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    Européennes 2024 : les chantiers de LR commencent déjà

    L'Humanité

    À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

    Reportage

    Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

    Vadim Kamenka

    Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

    Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

    des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

    Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

    Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

    Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

    Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

    RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
    France24 - Monde

    Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion

    Publié le : 18/03/2023 - 08:12Modifié le : 18/03/2023 - 23:04

    FRANCE 24 Suivre

    Le président russe est arrivé en Crimée, le jour du 9e anniversaire de l'annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie. Le mandat d'arrêt émis par la CPI contre Vladimir Poutine pour crime de guerre est "justifié", a de son côté assuré, Joe Biden, alors que Moscou l'a qualifié de "nul et non avenu". Retrouvez les derniers développements du conflit en Ukraine.

    • 17 h 58 : deux tués, huit blessés dans des frappes à Kramatorsk (est)

    Deux personnes ont été tuées et huit blessées par des frappes russes avec "des armes à sous-munitions" à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le maire de la ville.

    "La Russie continue de faire régner la terreur. Conséquences du bombardement de Kramatorsk avec des armes à sous-munitions : deux personnes ont été tuées et huit blessées, dont trois grièvement", a indiqué le maire Alexander Gontcharenko, sur sa page Facebook.

    Une douzaine de bâtiments résidentiels et 14 équipements municipaux ont été endommagés, a-t-il précisé.

    • 15 h 07 : Erdogan annonce l'extension de l'accord sur les céréales ukrainiennes

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé la prolongation de l'accord international sur l'exportation des céréales ukrainiennes, lors d'un discours télévisé, sans en préciser la durée.

    "À la suite des entretiens avec les deux parties, nous avons assuré l'extension de l'accord qui devait prendre fin le 19 mars", a affirmé le chef de l'État turc. Ankara avait précédemment affirmé espérer une extension de 120 jours alors que la Russie insistait pour un accord de 60 jours.

    • 14 h 17 : Poutine en visite en Crimée au jour de l'anniversaire de l'annexion

    Le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé en Crimée, le jour du neuvième anniversaire de l'annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie en 2014, a annoncé la télévision publique russe.

    En déplacement surprise à Sébastopol, port d'attache de la Flotte russe de la mer Noire en Crimée, il a notamment visité une école des arts en compagnie du gouverneur local, Mikhaïl Razvojaïev, selon les images diffusées par la chaîne de télévision Rossia-1.

    • 13 h 48 : manifestations en Russie devant les ambassades des pays "inamicaux" à Moscou

    Des militants pro-Kremlin ont protesté à Moscou devant les ambassades de 20 pays considérés par la Russie comme "inamicaux", à l'occasion du neuvième anniversaire de l'annexion de la Crimée, a indiqué un mouvement de jeunesse.

    Ces pays, parmi lesquels les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, "soutiennent l'Ukraine (...) et livrent de manière active des armes létales au régime ukrainien", a expliqué le mouvement "Molodaïa gvardia" ("La Jeune Garde") dans un communiqué.

    "À l'aide de ces armes létales, il est prévu par le plan de (président ukrainien Volodymyr) Zelensky et de (président américain Joe) Biden de reprendre la Crimée" aux Russes, a assuré à l'AFP le président du mouvement, Anton Demidov, lors d'une manifestation devant l'ambassade des États-Unis.

    Le rassemblement devant l'ambassade américaine a réuni environ 400 militants qui brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Les États-Unis, tu sèmes la mort", "La Crimée avec la Russie pour toujours", a constaté un correspondant de l'AFP.

    • 12 h 48 : l'Ukraine visée par de nouvelles attaques de drones, selon son armée

    L'Ukraine, notamment la région de Lviv, dans l'ouest, a été la cible d'une attaque nocturne de drones de fabrication iranienne, a affirmé l'armée de l'air ukrainienne.

    La Russie, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a un peu plus d'un an, pilonne régulièrement les infrastructures du pays, privant la population d'électricité et d'eau.

    "Vers 21 h le 17 mars 2023, les envahisseurs russes ont attaqué l'Ukraine avec des drones d'attaque kamikaze de fabrication iranienne de type Shahed-136/131", selon un communiqué diffusé sur Telegram. Onze drones sur 16 ont été "détruits", a assuré l'armée.

    Les attaques ont été lancées depuis la mer d'Azov et la région russe de Bryansk, qui borde l'Ukraine au nord, a-t-elle ajouté. 

    • 1 h 26 : Le mandat d'arrêt de la CPI contre Poutine "est justifié", estime Biden

    Le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine pour crime de guerre est "justifié", a déclaré, vendredi, Joe Biden.

    Le président américain, s'exprimant devant des journalistes à la Maison Blanche, a rappelé que l'institution n'était pas reconnue par les États-Unis, mais a estimé que sa décision envoyait néanmoins "un signal très fort".

     

    • 0 h 30 : Volodymyr Zelensky salue une décision "historique" de la CPI

    Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué la décision "historique" de la Cour pénale internationale d'émettre un mandat d'arrêt à l'encontre de Vladimir Poutine pour crime de guerre.

    "Une décision historique, qui marque le début d'une responsabilité historique", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur Telegram.

     

    • 0 h : la Russie juge "nul et non avenu" le mandat d'arrêt de la CPI contre Poutine

    Les autorités russes ont rejeté le mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale à l'encontre du président Vladimir Poutine, estimant qu'elle n'avait aucune valeur juridique pour la Russie.

    "La Russie, comme un certain nombre d'États, ne reconnaît pas la compétence de ce tribunal, par conséquent, du point de vue de la loi, les décisions de ce tribunal sont nulles et non avenues", a dit aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

    Ce dernier a estimé que l'idée même d'une arrestation de Vladimir Poutine était "scandaleuse et inacceptable".

    La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a elle évoqué une décision de la CPI "dénuée de sens", "y compris d'un point de vue juridique".

     

    Avec AFP et Reuters

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 11 MARS

    Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

    LE FIL DU 10 MARS

    Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

    LE FIL DU 9 MARS

    Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : Elisabeth Borne seule face à la fronde

    Elle a fini par craquer, écrasée par la pression du moment. Quelques minutes plus tôt, jeudi, depuis la tribune du Palais Bourbon, elle faisait face à une Assemblée des plus hostiles alors qu’elle tentait tant bien que mal d’aller au bout de son discours. La voici désormais en terrain plus conquis, face aux députés de sa majorité relative réunis dans la salle Colbert : « Je peux vous assurer que jamais la question de mon devenir personnel n’a compté dans la décision qui vient d’être prise », lâche-t-elle, émue aux larmes, devant ses collègues. Elisabeth Borne se sait menacée.

    Bien sûr, elle est loin d’être la seule coupable de ce cuisant échec, mais c’est vers elle que tous les regards sont désormais tournés. « J’assume d’être un fusible », confiait-elle à Emmanuel Macron jeudi en fin de matinée. Le fusible n’a jamais été aussi proche de lâcher. Élisabeth Borne se voyait Première ministre du compromis, elle restera comme celle du passage en force. Hier, devant un parterre insoumis en fusion, elle a engagé la responsabilité de son gouvernement pour la 11ème fois depuis sa prise de fonction. Hier, Élisabeth Borne a prononcé le 100e 49-3 de la Ve République.

    Tout un symbole pour un terrible aveu de faiblesse. Élisabeth Borne n’aura jamais réussi son pari, qui ne semblait pourtant pas insubmersible : sécuriser une majorité assurée des voix des 61 députés LR. Les tête-à-tête positifs organisés ces dernières semaines avec Olivier Marleix, patron du groupe, et Éric Ciotti, président du parti, n’auront pas suffi à éteindre les réticences qui parcourent le groupe parlementaire.

    Emmanuel Macron l’a envoyée au bûcher, mais je ne suis pas sûr qu’elle laissera le même héritage que Jeanne d’Arc.

    Pire encore, la Première ministre, pas franchement aidée par l’étonnant mutisme du président de la République, n’a pas non plus réussi à fédérer son propre camp. Ensemble, cet étrange assemblage hétéroclite, où chaque membre constituant cherche avant tout à grappiller des parts du gâteau centriste à ses voisins, a montré les limites de son projet.

    « Nous aurions dû aller au vote, j’oscille entre déception et colère, souffle le député LREM des Côtes-d’Armor Éric Bothorel. Nous devions cela à nos oppositions. » À la sortie d’un conseil des ministres organisé manu militari en début d’après-midi, plusieurs ministres font part de leur inquiétude sur les conséquences d’une telle décision sur le mouvement de contestation sociale. Difficile également de ne pas mentionner cette poignée de députés MoDem qui ont préféré quitter l’hémicycle une fois le discours de leur Première ministre terminé.

    La voici plus esseulée que jamais face à une opposition bien décidée à écourter son mandat le plus rapidement possible. « Madame, il faut partir », martèle Marine Le Pen à la sortie d’une chaotique séance. « Emmanuel Macron l’a envoyée au bûcher, mais je ne suis pas sûr qu’elle laissera le même héritage que Jeanne d’Arc », s’amuse un député RN.

    Depuis sa tour d’ivoire, le Président jupitérien observe mais ne daigne intervenir. Cette réforme, massivement rejetée dans l’opinion publique, c’est pourtant la sienne. Il en a fait le point d’orgue de son second quinquennat, la mesure phare de son règne, celle qui doit lui permettre de laisser sa trace dans l’Histoire. Mais pas question de descendre dans l’arène pour la défendre. En tous cas, pas maintenant, pas tout de suite. Le fer brandi par ses opposants est encore trop chaud.

    « Elle appartient au passé »

    C’est donc à Elisabeth Borne de se présenter, seule, sur le plateau du 20 heures de TF1 pour tenter de désamorcer une situation potentiellement explosive. A Elisabeth Borne encore de retrouver le chemin du dialogue avec une force syndicale revigorée. A Elisabeth Borne toujours de jouer sa survie la semaine prochaine face à une opposition unie derrière la motion de censure transpartisane déposée par les députés indépendants de LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires)

    D’avis d’opposants, cette motion de la dernière chance a très peu de chances d’aboutir à un renversement du gouvernement : il faudrait, selon les estimations, entre 25 et 30 voix en provenance du camp Les Républicains. Une petite dizaine tout au plus serait actuellement prête à se joindre à la bataille, malgré les avertissements de la direction du parti.

    Cependant, pour l’opposition, la guerre est déjà en passe d’être gagnée. « Ça ne peut pas durer jusqu’aux élections européennes », murmure un député du Rassemblement national, convaincu que la menace de dissolution brandie par Emmanuel Macron n’est pas crédible. Alors que la rue est enflammée ce jeudi, François Ruffin, les yeux dans le vague, croit en la force de l’Histoire : « En 1789, les premiers révolutionnaires ne savaient pas comment tout cela allait se terminer. Mais une chose est sûre : Élisabeth Borne ne peut pas rester. Elle appartient déjà au passé. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    Les institutions européennes, nouveaux “porteurs de valises” des islamistes

    Le ticket gagnant de Jordan Bardella

    D’idiot utile à favori désigné, le nouveau statut piège du Rassemblement national

    Deux jours de visite, syndicats et élections européennes : les enjeux de la tournée de Jordan Bardella au Salon de l’agriculture

    Face aux propos de Rima Abdul-Malak, des personnalités prennent la défense de CNews

    Menaces, motions et “bordélisation”: les débats sur la réforme des retraites s’ouvrent dans une ambiance éléctrique

    Au Parti socialiste, l’emmerdant c’est la rose

    Faure contre Mayer-Rossignol, le fiasco socialiste

    Le RN de nouveau au complet à l’Assemblée ?

    Sectarisme des syndicats et absence de culture de manif’ : le Rassemblement national face au défi de la rue

    L'Humanité

    Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

    Reportage

    Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

    Emmanuelle Chaze

    Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

    Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

    Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

    les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

    La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

    Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

    Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

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    Enquête du Vatican: le diocèse de Toulon en sursis

    Près d’un an après une décision exceptionnelle dans l’histoire de l’Église en France, la suspension des ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon, celui-ci vit encore dans l’incertitude. Entre colère et interrogations, les fidèles attendent de connaître l’avenir de leur évêque, dans le viseur du Vatican. Les visites apostoliques s’enchaînent, dont la dernière en date vient à peine de s’achever. Dans ce diocèse réputé conservateur, Rome souhaiterait tourner la “page Mgr Rey”.

    La hiérarchie ecclésiastique doit désormais rendre son verdict sur l’avenir du diocèse et principalement de son évêque de 70 ans. Ce n’est pas la première fois que Rome se penche sur le sujet. En 2021, l’un des recteurs du séminaire de la Castille écrivait au Vatican afin de rendre compte d’une organisation trop “traditionaliste”. En avril de la même année, Mgr Jean-Marc Aveline, évêque de Marseille, menait une visite de contrôle du séminaire. Un mois plus tard, Mgr Dominique Rey convie son homologue stéphanois, Mgr Sylvain Bataille, et le père Gilbert Narcisse, engagé dans la surveillance des dérives communautaires. Les comptes rendus de ces deux visites sont plutôt positifs. Pas suffisant pour rassurer le Vatican qui soupçonne une pratique expéditive des ordinations et un trop large accueil du diocèse à toutes sortes de communautés traditionalistes ou charismatiques.

    Pour certains, le limogeage de l’évêque n’est qu’une question de temps

    Le Vatican lance une visite apostolique le 13 février 2023, huit mois après la suspension des ordinations décidée par le pape. Seule et unique visite des autorités religieuses depuis cette annonce, elle est menée par l’évêque de Dijon, Mgr Antoine Hérouard, et l’ancien secrétaire de la Congrégation pour le clergé, Mgr Joël Mercier. Décrite comme « l’occasion d’approfondir et de poursuivre le travail accompli par le cardinal Aveline lors de sa visite “fraternelle” », la visite de l’envoyé pontifical doit éclaircir les zones d’ombre dans la gestion du diocèse, notamment en matière de décisions prises par son évêque. Concrètement, plus d’une centaine de “témoins” sont auditionnés individuellement, religieux comme laïcs. Cette visite doit enfin aboutir à un rapport qui sera présenté au pape François. « Depuis le temps que l’on attend », soupire un fidèle, qui ne se fait guère d’illusions sur les conclusions.

    Qu’adviendra-t-il de Mgr Dominique Rey ? « Son sort est scellé », confie un religieux, pour qui « les conclusions sont déjà écrites ». « Ils vont faire sortir l’évêque ou du moins le rendre inopérant », table une source proche du dossier. Une seconde option qui permettrait de calmer les élans enthousiastes et parfois dangereux du prélat. Si ce scénario est confirmé par le Vatican, Mgr Rey se verrait imposer un évêque coadjuteur. « Rey serait alors un évêque fantoche, tandis que le coadjuteur aurait les pleins pouvoirs », explique un connaisseur du droit canonique.

    « Tout le monde s’attend à un départ de Mgr Rey », témoigne un paroissien de Toulon. « Le limogeage de l’évêque est sur la table », prévient un autre, qui abonde : « La décision est actée, il ne manque plus qu’à l’officialiser. » Dans le diocèse, elle est fortement espérée avant les prochaines ordinations, prévues autour du 29 juin, jour de la fête de saint Pierre et saint Paul, traditionnellement dédiée aux prêtres. Mais si la sentence venait à tarder, les ordinations pourraient une fois de plus être reportées de quelques mois, voire d’une année supplémentaire. « Ceux qui paient cher, ce sont les prêtres, les séminaristes qui se préparent à donner leur âme à Dieu », peste un religieux. D’autres pensent encore que les choses peuvent revenir à la normale. « Tous les scenarii sont possibles », assure un responsable de l’Église, qui continue de croire que le maintien de Mgr Rey est envisageable, « si on a réussi à expliquer la situation ».

    La suspension des ordinations est vécue comme une profonde injustice par les fidèles varois. « C’est une sévérité disproportionnée, on nous fait payer d’avoir laissé la porte ouverte aux tradis, s’insurge un fidèle. À l’heure où il n’y a plus que 1,5 % de pratiquants en France, que l’Église est au bord d’un schisme en Allemagne, l’urgence est ailleurs. » Sur le papier, pourtant, aucune mention n’est explicitement faite de la question de la tradition. Mais alors que le motu proprio Traditionis custodes encadre strictement la messe en forme extraordinaire, les tradis voient en cette décision du souverain pontife un premier bras de fer avec la frange “progressiste” de Rome.

    Opportunisme pour certains, simplement de la foi pour d’autres

    Mgr Rey est un personnage atypique dans le monde ecclésiastique. Ordonné prêtre en 1984 après des études et une carrière d’inspecteur des impôts, et bien qu’il n’ait pas suivi toutes les années de séminaire, il se rapproche de la communauté charismatique de l’Emmanuel. Il doit à ce parcours et à sa proximité avec le monde protestant, bien loin de la tradition, une ouverture d’esprit qui le pousse avec enthousiasme vers chaque nouveau projet. Certains parlent d’opportunisme, d’autres rétorquent qu’il accepte simplement les projets “avec foi”.

    À plusieurs reprises, le prélat s’est vu reprocher des choix internes, parfois en contradiction avec sa hiérarchie. À vouloir devenir « une Église servante, fervente et missionnaire », l’homme de Dieu se heurte parfois à la réalité. En cause, « un manque de suivi de ses dossiers », note une source interne. De là à commettre des erreurs regrettables ? « L’Esprit saint s’exprime à travers de multiples initiatives », se défend-on du côté du diocèse.

    L’ouverture assumée aux projets et vocations solitaires aura finalement porté préjudice à son initiateur. Thierry de Roucy s’installe avec son ONG Points-Coeur en 2008. En 2011, il est condamné pour “abus de pouvoir, abus sexuel et absolution du complice”. Quelques années plus tard, la fraternité Eucharistein entre dans le diocèse, sous les encouragements de la hiérarchie romaine. Elle est, depuis, visée par une enquête canonique.

    Conséquence, l’évêque subit une seconde sanction en septembre 2022, avec la suspension de l’accueil des communautés et celui des prêtres, désormais soumis à l’approbation du conseil presbytéral. « Des erreurs de gouvernance, il en a fait, c’est un homme d’intuition qui a un côté feu d’artifice », glisse un de ses fidèles. La probabilité d’incidents est plus élevée dans ce diocèse où les prêtres et les communautés sont plus nombreux, d’autant que parfois, certains abuseraient du cadre offert par l’évêque. Mgr Rey a d’ailleurs reconnu « des erreurs d’appréciation et de discernement dans l’accueil et le suivi de certaines communautés », tout en soulignant avoir « mis en valeur les fruits missionnaires et la fécondité des différents charismes et initiatives pastorales du diocèse ». L’évêque s’est toujours attaché à suivre la ligne de l’Église, « on ne peut pas nier que la politique romaine a changé sur ces questions, le diocèse n’a, lui, jamais changé de ligne », note un fidèle.

    Plus de 200 prêtres incardinés

    « Des prêtres ordonnés à la va-vite, il y en a des super, d’autres moins. Mais il y en a dans tous les diocèses de France », assure un prêtre, selon qui la stratégie du Vatican « n’est pas du tout efficace ». « L’ambiance n’est pas à la détente, certains paient pour les autres », gronde un fidèle du diocèse. Le Var est pourtant l’un des principaux poumons du catholicisme en France. Plus de 200 prêtres, selon le diocèse, ont été incardinés, ainsi qu’une dizaine d’aumôniers militaires, là où « 60 % des diocèses français n’ont pas d’ordination dans l’année », relevait le Figaro en juin 2022. « L’Église veut-elle sanctionner le modèle original de notre diocèse ? », s’interroge un paroissien. Cette terre nourricière de vocations n’attend plus qu’une chose : l’ordination des quatre prêtres et des six diacres.

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    L'Humanité

    Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre

    Reportage

    La ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.

    Vadim Kamenka

    Samara, Moscou (Russie), envoyé spécial.

    À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).

    Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.

    Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.

    Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.

    Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.

    « Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.

    Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022

    Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »

    De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.

    La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.

    « Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »

    Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.

    Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.

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    La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

    La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

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    En juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].

    Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.

    « Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.

    De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.

    Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.

    En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.

    En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.

    « Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.

    Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…

    « Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.

    France24 - Monde

    Aux États-Unis, le Wyoming devient le premier État à interdire la pilule abortive

    Publié le : 18/03/2023 - 10:13

    FRANCE 24 Suivre

    Le Wyoming est devenu, vendredi, le premier État américain à interdire la pilule abortive. Un nouveau recul de l'accès à l'avortement aux États-Unis rendu possible par la décision de la Cour suprême d'annuler l'arrêt Roe vs Wade qui consacrait ce droit au niveau fédéral. Depuis, une quinzaine d'États conservateurs ont décidé d'interdire toutes les interruptions de grossesse sur leur sol.

    Le Wyoming vient de donner un nouveau tour de vis. Cet État est devenu, vendredi 17 mars, le premier sur le territoire américain à interdire la pilule abortive, ce qui constitue une nouvelle victoire pour les conservateurs qui entendent faire reculer l'accès à l'avortement aux États-Unis. 

    Le gouverneur du Wyoming (ouest), Mark Gordon, a appelé les législateurs à aller plus loin et inscrire une interdiction totale de l'avortement dans la constitution de cet État et de la soumettre au vote des électeurs.

    Cette décision intervient au moment où de nombreux opposants à l'avortement cherchent à faire interdire la pilule abortive sur l'ensemble du territoire américain, après la décision l'an dernier de la Cour suprême d'enterrer le droit à l'avortement au niveau fédéral. Depuis, une quinzaine d'États ont décidé de bannir toutes les interruptions de grossesse sur leur sol.

    Une décision à ce sujet est également attendue prochainement au tribunal d'Amarillo, au Texas, où un juge fédéral ultraconservateur doit rendre une décision autour d'une éventuelle interdiction au niveau fédéral de la mifépristone (RU 486).  Cette pilule, la plus largement utilisée pour les interruptions médicamenteuses de grossesse, a été autorisée en 2000 par l'Agence américaine du médicament (FDA). Le juge fédéral du Texas, Matthew Kacsmaryk, pourrait ordonner qu'elle soit retirée du marché dans tout le pays.

    Accès restreint à la mifépristone dans plusieurs États

    Les législateurs texans examinent également une proposition qui, non seulement interdirait les pilules abortives, mais exigerait également des fournisseurs d'Internet de l'État qu'ils bloquent l'accès aux sites où ces pilules sont vendues par correspondance. 

    Le gouverneur du Wyoming a déclaré qu'il n'entendait pas reculer dans sa lutte contre l'avortement. 

    "Je crois que toute vie est sacrée et que chaque individu, y compris les enfants à naître, doit être traité avec dignité et compassion", a déclaré Mark Gordon vendredi soir. 

    Depuis que la Cour suprême des États-Unis a rendu, en juin l'an passé, sa liberté de légiférer à chaque État, une quinzaine d'entre eux ont limité l'accès à la mifépristone en exigeant qu'un médecin la fournisse, selon le centre de recherches Guttmacher Institute qui défend le droit des femmes à avorter.

    Si le juge fédéral du Texas se prononce pour une interdiction nationale de la pilule abortive, des groupes de défense du droit à l'avortement affirment que cela aura un retentissement aussi important que l'arrêt de la Cour suprême de l'année dernière.

    Avec AFP

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    États-Unis : manifestations pour le droit à l'avortement à un mois des élections de mi-mandat

    ANALYSE

    Avortement : juridiquement, la Cour suprême fait revenir les États-Unis "au début du XXe siècle"

    LIVEBLOG

    États-Unis : le jour où la Cour suprême a révoqué le droit à l'avortement

    Valeurs Actuelles

    Nice, morne plaine pour la “droite nationale”

    Sur le papier, le Rassemblement national a tout ce qu’il faut pour se refaire une santé, dans la ville de Jacques Peyrat et Jacques Médecin, ses anciens maires, un temps compagnons de route du Front national. En juin dernier, lors des législatives, le parti a envoyé trois députés au Palais-Bourbon, dans un département où il n’était plus représenté. Parmi eux, Alexandra Masson, tête de liste dans les Alpes-Maritimes aux élections régionales de 2021, où elle avait devancé de peu Christian Estrosi.

    Pourtant, le RN est à la peine. Depuis que Philippe Vardon a rejoint Reconquête!, sur fond de rivalité avec la nouvelle équipe locale et de rapprochement avec le parti d’Éric Zemmour, la fédération niçoise patine. Impossible d’en connaître le nombre d’adhérents, qui était encore de l’ordre du millier en 2020, quand Reconquête! en revendique aujourd’hui 1 500. « Le départ de Philippe Vardon a laissé un vide », concède Alexandra Masson qui, malgré du respect pour l’élu, se dit soulagée d’une séparation qui s’avérait inéluctable, depuis une campagne régionale menée dans la douleur derrière Thierry Mariani : « Beaucoup de gens ne venaient pas vers nous à cause de lui. Il a malheureusement atteint son plafond de verre. »

    Les héritiers du RN niçois ont tiré un trait sur l’identitaire du mouvement Nissa Rebela, qui, malgré sa notoriété, assurent-ils, était devenu un repoussoir, dans leur quête de respectabilité. « Même seul dans une cabine téléphonique, il arriverait à se flinguer », raille l’un d’eux, dépeignant un personnage impulsif ne laissant que ruines dans son entourage personnel et politique. L’intéressé, qui a pris du champ, s’en moque : « Tout cela n’est que la continuation d’un méthodique travail de sape qui a contribué, au local comme au national, à ce que je m’éloigne du parti », persifle ce proche de Marion Maréchal et Nicolas Bay.

    Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, l’opposition à Estrosi, ici, c’est Reconquête !. Exit donc le RN qui, malgré sa percée électorale, peine à se réorganiser.

    L’investiture refusée aux dernières législatives, le premier opposant à Christian Estrosi — il compte sept élus au conseil municipal et neuf au conseil métropolitain — a embarqué ses troupes avec lui. Son groupe Retrouver Nice, hier affilié au Rassemblement national, aujourd’hui indépendant, sera demain plus proche de Reconquête!. Le 9 mars, Philippe Vardon s’affichait avec Stanislas Rigault, jeune porte-parole du parti d’Éric Zemmour, venu donner une conférence à la faculté de droit de Nice, jusqu’à ce que celle-ci la déprogramme, sous la pression de l’extrême gauche. Jean Moucheboeuf, Geneviève Pozzo di Borgo… le chef de file de Retrouver Nice pousse devant lui les visages jusqu’ici discrets qui composent son entourage. Au conseil régional, où il siège également, c’est souvent lui qui se fait le plus sonore face à Renaud Muselier, l’alter ego du maire de Nice. Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, l’opposition à Estrosi, ici, c’est Reconquête!. Exit donc le RN qui, malgré sa percée électorale, peine à se réorganiser.

    Le conseiller régional Laurent Merengone, plus en odeur de sainteté à la direction du parti, a récemment été désavoué après avoir annoncé, un peu trop pressé, des changements à la tête de la fédération maralpine. En place depuis huit ans, l’élu de Vallauris et nouveau député Lionel Tivoli devrait rempiler. À Nice, l’ancien premier adjoint de Christian Estrosi, Benoît Kandel, devrait prendre le leadership. « Ici, c’est lui qui incarne le mieux le Rassemblement national et qui connaît le mieux la ville », confirme un cadre. L’ex-colonel de gendarmerie, depuis longtemps détaché de “l’Estrosie”, et après un passage éclair chez Reconquête!, avait recueilli 17,17 % des voix lors des dernières législatives. Quasiment 28 % pour la “droite nationale”, si l’on additionne les suffrages de Philippe Vardon, un score non négligeable dans une ville rongée petit à petit par le centre droit macronien. Pas question pour autant d’envisager un rapprochement pour l’identitaire, qui entend bien rester maître de son camp : « Kandel ? Celui qui s’est compromis avec les islamistes en votant une subvention à l’UOIF quand il était adjoint ? Soyons sérieux… » Benoît Kandel n’a pas répondu à nos sollicitations.

    La mairie dans le viseur

    En surplomb quasi aérien, Franck Allisio, le chef du Rassemblement national en Paca, balaie d’un revers : « Tout cela m’inquiète peu. La fédération des Alpes-Maritimes a souvent été en mutation dans son histoire. On a deux ans et demi pour trouver un bon candidat à Nice. Le défi, c’est de faire comprendre à l’électorat de droite qui vote Estrosi ou Ciotti en quoi il se trompe. » L’affaire n’est pas mince. Récemment, un sondage commandé par l’association Les amis du maire de Nice confi rmait le duel installé pour la bataille des municipales, en 2026 : 35 % pour l’actuel maire, contre 26 % pour son challenger. Le RN ne capitalisait que 6 % des intentions de vote, quand Philippe Vardon plafonnait à 5 %. Ce dernier fait la moue : « On me donnait des chances similaires, ce qui ne m’a pas empêché de faire 21 % aux dernières municipales, juste derrière Estrosi. »

    Reste qu’au prochain round, son camp partira divisé. Quid de celui du maire, lui aussi cerné par les ambitions, à mesure qu’il se rapproche d’une majorité présidentielle de moins en moins crédible à droite ? C’est une constante souvent vérifiée sur cette portion de la Côte : quand ses adversaires patinent, la droite classique prospère. Et si, finalement, tout cela bénéficiait à Éric Ciotti ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    France24 - Monde

    Enquête : que fait cette voiture de police chinoise dans les rues de Douala, au Cameroun ?

    Publié le : 16/03/2023 - 17:36Modifié le : 16/03/2023 - 17:41

    Chloé Lauvergnier Suivre

    Plusieurs photos d’un véhicule de police avec des inscriptions en mandarin ont été prises à Douala, au Cameroun, en janvier. Des habitants de la ville assurent l’avoir déjà vu à plusieurs reprises depuis fin 2022, avec des policiers camerounais à bord, dans un quartier où se trouvent de nombreux commerces chinois. Notre rédaction a enquêté sur ce véhicule.

    Le 12 janvier, une photo d’un véhicule a été publiée sur la page Facebook "Nzui Manto Yi sep sep", avec la légende suivante : "Le régime de Paul Biya a vendu le Cameroun à la Chine. [...] la police chinoise patrouille à Akwa, quartier chinois des affaires [situé à Douala, au Cameroun, NDLR]."

    Sur cette photo, on peut lire le mot "police" en français et en mandarin, sur la portière arrière du véhicule. Sur la portière avant, un logo est également visible, comportant les drapeaux du Cameroun et de la Chine, l’inscription "CCPCCCC", et quelques mots en mandarin signifiant "Centre de coopération de la communauté chinoise et de la police de la Chambre de commerce chinoise au Cameroun".

    Plusieurs habitants de Douala ont affirmé à notre rédaction avoir déjà vu ce véhicule à plusieurs reprises depuis fin 2022, dans le quartier Akwa, où se trouvent de nombreux commerces chinois. Selon eux, ce sont toujours des policiers camerounais qui se trouvent à bord. 

    Le 30 janvier, un habitant a envoyé quatre autres photos à notre rédaction montrant un véhicule similaire : on retrouve le même logo sur la portière avant, ainsi que le mot "police" en français. Seule différence : le mot "police" en mandarin a disparu.

    Cependant, il s’agit très probablement du même véhicule que celui de la publication Facebook du 12 janvier, car la portière arrière est abîmée exactement au même endroit.

    "Deux Camerounais habillés en policiers étaient dans le véhicule"

    Franck (pseudonyme) est l’auteur des quatre photos envoyées à notre rédaction. Il a souhaité conserver l’anonymat, par crainte de représailles de la part des autorités camerounaises. 

    J’ai pris ces photos le 30 janvier, vers 8h. Deux Camerounais habillés en policiers étaient dans le véhicule. Ils se sont arrêtés et l’un d’eux - que je connais - est allé acheter une pochette de téléphone dans une boutique. Puis ils sont repartis. Cela s’est passé à Douala, rue Galliéni, au niveau de l’Ancien Troisième [un marché, NDLR], dans la zone du marché des téléphones.

    Depuis décembre, j’ai déjà vu ce véhicule plusieurs fois dans la zone, avec des policiers camerounais à bord - jamais des Chinois. Concernant ceux que j’ai vus le 30 janvier, je les vois parfois dans cette voiture, et parfois dans un véhicule "classique" de la police camerounaise.

    Cela ne me plaît pas de voir un véhicule avec des écritures chinoises circuler au Cameroun. Je ne pense pas qu’un véhicule de police camerounais pourrait circuler en Chine…

    Je suppose que ce véhicule est là pour dissuader ceux qui attaquent les Chinois. En janvier, l’un d’eux a été agressé, et le lendemain, j’ai vu cette voiture circuler au marché de l’Ancien Troisième, pour scruter les lieux et vérifier les caméras de surveillance.

    Un véhicule pour protéger la communauté chinoise à Douala ? 

    À l’instar de Franck, plusieurs personnes interrogées par notre rédaction estiment que ce véhicule est donc là pour protéger les ressortissants chinois à Douala. "Peut-être que la Chine donne de l’argent à la police camerounaise pour qu’elle assure leur sécurité. Pour moi, ce n’est pas un problème, surtout que cela peut aussi renforcer la sécurité des Camerounais", indique Julio, qui a déjà vu cette voiture une fois. 

    Le sujet de l’insécurité ressentie par les Chinois au Cameroun n’est pas nouveau. Dans une note de l’Institut français des relations internationales publiée en juin 2022, on peut lire : "Le gouvernement chinois se préoccupe de plus en plus de la sécurité de ses ressortissants au Cameroun, et notamment [des] commerçants. Lors de la visite du président chinois en 2007, ses compatriotes ont sollicité une audience pour se plaindre des agressions [...]."

    Une police camerounaise peu encline à s’exprimer sur le sujet

    Contactée par notre rédaction au sujet du véhicule aperçu à Douala, Joyce Mandeng, chargée de communication de la police camerounaise, n'a pas souhaité s’exprimer, tout en précisant que la police n’avait reçu aucune plainte à ce sujet et que le véhicule ne ressemblait pas à ceux de la police camerounaise (généralement bleus foncés). Le chargé de la communication à la délégation régionale de la sûreté du Littoral - où se trouve Douala - n’a pas non plus répondu à nos questions.

    Les journalistes du média camerounais Data Cameroon ont néanmoins réussi à obtenir quelques éléments de réponse dans un poste de police à Akwa, où une policière leur a confié : "C’est une seule voiture. Elle sillonne la Douche [endroit à Akwa, NDLR] de jour comme de nuit. Ce véhicule escorte les commerçants chinois quand ils doivent aller faire des versements dans les banques." D’après elle, la Chine a mis ce véhicule à disposition des autorités camerounaises pour assurer la sécurité de ses ressortissants, et ce sont les policiers du commissariat central n°1 qui le conduisent. Mais personne n’a voulu répondre à Data Cameroon dans ce commissariat.

    L’ambassade de Chine au Cameroun assure "ne pas être au courant [de ce] dossier"

    Notre rédaction a contacté l’Ambassade de Chine au Cameroun, qui a déclaré qu’elle n’était "pas au courant [de ce] dossier" : "La Chine a toujours adhéré au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, observé strictement le droit international et respecté la souveraineté judiciaire de tous les pays. La police chinoise n’a mené aucune action ni mis en place aucun dispositif au Cameroun."

    "On dirait que la Chine essaie de développer quelque chose de similaire à ce qu’elle a fait en Afrique du Sud"

    Jing-Jie Chen est chercheur au sein de l’ONG internationale "Safeguard Defenders", qui a publié un rapport en 2022 sur les bureaux de police établis par la Chine à l’étranger, de façon illégale, pour contrôler ses ressortissants. Son ONG n’a rien publié sur l’Afrique, mais il a réalisé quelques recherches à titre personnel : 

    En Afrique du Sud, des centres de coopération entre la police locale et la communauté chinoise ont été mis en place, dans des zones où se trouvent des Chinois, en raison de l’insécurité du pays. Certains de ces centres remontent à 2016-2017, comme dans la province du KwaZulu-Natal. J’ai pu en comptabiliser une dizaine.

    Cérémonie d’ouverture du centre de coopération entre la police et la communauté chinoise à Pretoria, en Afrique du Sud, en 2022. © 52hrtt.com

    Ces centres sont gérés par les chambres de commerce chinoises ou des syndicats d’entreprises chinoises, avec le soutien de l’ambassade et des consulats chinois. Visiblement, la police locale travaille avec la communauté chinoise à travers ces centres. Ils sont donc assez différents de ceux analysés dans notre rapport de 2022, qui ne sont pas reconnus par les pays où ils sont mis en place. 

    Concernant le Cameroun, je n’ai pas trouvé d’informations, mais on dirait que la Chine essaie de développer quelque chose de similaire à ce qu’elle a fait en Afrique du Sud. L’inscription "CCPCCCC" visible sur le véhicule à Douala pourrait correspondre à "China-Cameroon Police Chinese Chamber of Commerce in Cameroon".

    Contacté, le président de la Chambre de commerce chinoise au Cameroun, mentionnée sur le logo du véhicule aperçu à Douala, n’a pas donné suite à nos questions. 

    Le président de la Chambre de commerce chinoise au Cameroun, Weng Mingfa, en 2017. Le logo à gauche ressemble à celui du véhicule aperçu à Douala. © Sohu.com

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    La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

    Photo : Nouveau logo de la DGA

    La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique

    par Laurent Lagneau · 15 mars 2023

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

    Photo : Nouveau logo de la DGA

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

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    Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.

    « Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.

    Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».

    Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].

    Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».

    Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.

    D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».

    Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].

    « La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.

    Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».

    Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.

    « La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.

    En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».

    La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».

    Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.

    Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».

    Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.

    Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».

    Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».

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    France24 - Monde

    Cinéma : l'Arabie saoudite tisse sa toile

    Publié le : 17/03/2023 - 15:08Modifié le : 17/03/2023 - 15:13

    Thomas PAGA Mathieu BEAUDOUIN

    Tournages, festivals avec pléiade de stars, studios modernes : la très rigoriste Arabie Saoudite ne lésine pas sur les moyens pour devenir une terre de cinéma. Montrer les beautés du pays permet aussi d'attirer des touristes et de s'offrir une image moderne, à l’opposé des graves atteintes aux libertés coutumières dans le royaume. La jeunesse se rue vers les cinémas créés dans tout le pays, accueillant aussi des spectatrices, une situation impensable voilà cinq ans. Un reportage de Thomas Paga et Mathieu Beaudouin.

    En Arabie saoudite, 70 % de la population a moins de 30 ans. Ces jeunes s’emparent d'un nouvel espace de liberté. Ils voient s’ouvrir de nouveaux secteurs du divertissement, à l’instar du festival de musique MDLBeast Soundstorm. Cet événement contribue, lui aussi, à forger une autre image de ce pays dirigé par le Premier ministre Mohammed ben Salmane.

    Mais cet agenda culturel ne suffit pas à faire oublier la nature liberticide du régime saoudien, régulièrement épinglé pour le non-respect des droits de l’homme. Selon un rapport récemment publié, les exécutions en Arabie saoudite ont ainsi presque doublé, avec plus de 1 000 condamnations à mort appliquées depuis l'accession au pouvoir du roi Salmane en 2015.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ARABIE SAOUDITE

    Affaire Khashoggi : la lune de miel entre Hollywood et l'Arabie saoudite est-elle finie ?

    ARABIE SAOUDITE

    L'Arabie saoudite mise sur le secteur du divertissement et du cinéma en particulier

    ARABIE SAOUDITE

    Arabie saoudite : première projection cinéma depuis trente-cinq ans à Riyad

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Defiant Putin Visits Mariupol, Second Stop in Tour of Occupied Ukraine

    The surprise trip signals the Kremlin is trying to keep up business as usual, two days after an international court issued an arrest warrant for the Russian president.

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    By Andrés R. Martínez and Ivan Nechepurenko

    President Vladimir V. Putin of Russia traveled to Mariupol, his second surprise visit to Russian-occupied territory in Ukraine this weekend, and a defiant gesture soon after an international court had issued a warrant for his arrest.

    Mr. Putin flew to Mariupol, a major Ukrainian industrial hub on the Azov Sea, by helicopter, the Kremlin said in a statement on Sunday. In the city, Mr. Putin drove from the airport through several neighborhoods, the Kremlin said, inspecting reconstruction works with a top Russian official responsible for infrastructure. The Kremlin also said that Mr. Putin spoke with some local residents.

    Before the Russian invasion turned Mariupol into one of the fiercest urban battles of recent times, the city was home to more than 400,000 people and the site of Europe’s largest steel plant.

    The State of the War

    It was Mr. Putin’s second unannounced trip of the weekend to Russian-occupied areas of Ukraine, and the closest the Russian leader has been to the front lines since the invasion last February. His trip on Saturday to Crimea was timed to coincide with the ninth anniversary of Russia’s illegal annexation of the peninsula.

    The two high-profile visits were also defiant gestures from the Kremlin less than 48 hours after an international court issued a warrant for his arrest. The warrant claims that Mr. Putin bore individual criminal responsibility for the abduction and deportation of Ukrainian children that has taken place since Russia’s invasion last year.

    Apart from Mariupol, Mr. Putin on Sunday also visited the Russian city of Rostov-on-Don, where he met with top military commanders involved in the war in Ukraine, the Kremlin said.

    Since the start of winter, both sides have been locked in a grinding battle for land in the east where the front line has barely moved, each army running short of ammunition and experiencing mounting casualties. Mr. Putin has shown no signs of easing up or heading to the negotiating table, and President Volodymyr Zelensky of Ukraine has vowed to recapture all the territory that Russia grabbed, including Crimea.

    So far, Ukraine has regained about half of that territory. And it has persuaded several of its allies in NATO to provide their most valuable weapons, including tanks, missiles, antimissile systems and — just last week — fighter jets. As the war enters its second year, Mr. Putin has found himself further isolated, with a growing list of sanctions threatening to diminish Russia’s income from the sale of its oil and gas.

    On Monday, he will host Moscow’s most important ally, China’s leader, Xi Jinping, giving Mr. Putin an opportunity to reiterate a theme the Kremlin has emphasized since the war’s start: that international support for Ukraine is limited to Western countries.

    China has said the three-day visit by Mr. Xi offers Beijing an opportunity to push Mr. Putin into peace talks and has hinted that a call with Mr. Zelensky could follow. But the United States has argued that China is not an honest broker and is providing Russia with much-needed supplies for the war, accusations that China has denied and that have helped drive relations between the two powers to the lowest in decades.

    For months last year, Russia poured thousands of troops into Mariupol, one of the most prosperous Ukrainian cities before the war, and indiscriminately bombarded its apartment buildings. Outnumbered and outgunned, Ukraine’s military hung on for weeks, eventually taking shelter in the city’s steel factory. Finally in May, Ukrainian forces retreated, leaving the devastated city in Russian control.

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    Quand les mobilisés russes demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir"

    Publié le : 17/03/2023 - 19:27

    Elena VOLOCHINE

    Sur la messagerie cryptée Telegram, des vidéos prétendument filmées par des mobilisés russes se multiplient. Ils demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir". En cause : l’absence de moyens, de formation et un commandement qui, selon leurs dires, les considère comme de la "chair à canon". Des messages directs au président russe qui rappellent l’émission "Ligne directe avec Vladimir Poutine" où, chaque année avant la guerre, il promettait de résoudre les problèmes des Russes en pilotage manuel. Elena Volochine analyse ces plaintes de forme, sur fond d’une absence constante de remise en question de la guerre elle-même par ces Russes.

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    [Ferrand] La feuille de route

    Contre la réforme des retraites se lèvent les boucliers : des millions de Français sont maintenant dans la rue avec, derrière eux, les trois quarts de l’opinion publique – et plus des quatre cinquièmes des actifs ! Un observateur rompu au dialogue social pourrait en conclure que le gouvernement va devoir faire machine arrière – or, ce n’est pas le cas.

    ​Qu’est-ce donc qui pousse l’exécutif à se montrer intraitable ? Je pose la question d’autant plus librement qu’ici même, j’ai approuvé l’esprit de la réforme – comme tout ce qui peut aller dans le sens d’une augmentation des heures ouvrées. Mais, dans le même article, j’estimais aussi que, par comparaison avec les grands problèmes de l’économie française – dont l’immense dette publique, jointe au déficit commercial -, c’était un sujet peu prioritaire. Je le maintiens.

    ​Même les experts les plus favorables à la réforme ne chiffrent le déficit envisageable du système, à l’horizon 2030, qu’aux environs de 18 milliards. Niveau somme toute modeste et qu’il convient de rapprocher, par exemple – pour relativiser l’importance de ce dont nous parlons -, des dizaines de milliards annuels de la fraude sociale, ou des 45 milliards du bouclier énergétique, destinés à seulement compenser la hausse des prix de l’électricité, organisée par l’Union européenne… Une question secondaire, donc, mais sur laquelle, pourtant, s’arc-boutent ceux qui nous gouvernent. Pour quelle raison ?

    pourquoi ce jusqu’au-boutisme aveugle et sourd ?

    ​L’article 2 de la Constitution disposant que le principe de la République française est le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », n’est-il pas surprenant – pour rester modéré – qu’un président et un gouvernement s’acharnent à faire passer, à toute force, une loi dont le peuple souverain, dans son écrasante majorité, ne veut pas entendre parler ?

    ​Si encore il y allait de la santé du pays, peut-être pourrait- on essayer de comprendre une telle crispation, d’essence finalement despotique. Mais il est évident que s’il s’agissait de lutter, mettons, contre la dette, il y aurait tout de même plus urgent à décider, et plus efficace, qu’une réforme du système des retraites ! Ajoutons que ceux qui défendent aujourd’hui de telles mesures sont ceux-là mêmes qui, hier encore, sous le prétexte de la crise sanitaire, avaient abandonné toute rigueur budgétaire au profit d’un “quoi qu’il en coûte” hautement dommageable aux comptes publics…

    ​Cela posé, comment expliquer ce refus obstiné, presque autiste, de prendre en compte l’opinion très majoritaire du peuple français ? Surtout de la part d’un président fraîchement réélu, connu pour ses libéralités et dont on pouvait imaginer qu’il serait soucieux de ne pas entraver, d’entrée de jeu, son second mandat… Reposons la question, dès lors : pourquoi ce jusqu’au-boutisme aveugle et sourd ?

    certains créanciers de la France ont décidé d’imposer leur agenda de réformes

    ​Ne vient-il à l’idée de personne que si nos chers dirigeants se montrent à ce point inflexibles, c’est qu’ils n’ont pas le choix ? Qu’on ne leur a même pas demandé leur avis ? Qu’au-dessus de leurs têtes, certains créanciers de la France ont décidé d’imposer leur agenda de réformes ? Que, pour récupérer les fonds alloués dans le cadre, entre autres, du plan de relance européen – part chèrement payée, d’ailleurs -, il convient de montrer patte blanche et d’opérer docilement un certain nombre de réorientations ? Que, autrement dit, les réformes conduites par le gouvernement français se trouvent, en vérité, décidées ailleurs – en vertu de considérations non démocratiques ?

    ​La France, lourdement endettée, dont l’avenir immédiat dépend étroitement des nouveaux crédits qui lui seront consentis, se doit d’appliquer la “feuille de route” de Bruxelles – elle-même dictée par des intérêts privés faciles à déceler… C’est là tout le champ d’action de ceux qui, actuellement, prétendent œuvrer en son nom. Et nous les accablons quand il y aurait, sans doute, plus de justice à les plaindre.

    ​Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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    L'Humanité

    Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

    Il était une fois

    Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

    L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

    Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

    Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

    Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

    Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

    Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

    Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

    Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

    Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

    Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

    Métamorphoser les réfractaires en combattants

    Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

    Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

    La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

    Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

    Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

    L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

    Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

    À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

    Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

    L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

    Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

    Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

    Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

    Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

    Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

    En savoir plus

    • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
    • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
    • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
    • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
    Résistance
    L'Humanité

    Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme

    Reportage

    L’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.

    Vadim Kamenka

    Volgograd (Russie), envoyé spécial.

    Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazi­fication », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »

    Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.

    À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la ­répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.

    L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, ­reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».

    « Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »

    La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la ­région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »

    Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.

    UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky
    L'Humanité

    Habib Benglia, un comédien haut en couleur

    Il était une fois

    Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

    Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

    Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

    De Tombouctou à Paris

    Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

    Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

    Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

    Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

    La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

    Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

    Un « racisme ordinaire »

    Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

    Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

    Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

    La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

    La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

    Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

    Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

    Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

    À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

    « La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

    La polyvalence des artistes de l’époque

    Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

    Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

    Histoire
    France24 - Monde

    Mandat d'arrêt contre Poutine : "Nous avons suivi les preuves", déclare le procureur de la CPI

    Publié le : 17/03/2023 - 22:13

    Marc PERELMAN

    Après l'émission vendredi d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de Vladimir Poutine, le procureur général de la CPI, Karim Khan, déclare sur France 24 qu'il s'agissait d'un jour important pour la justice internationale. Ce mandat d'arrêt marque "la première fois qu'un chef d'État d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU est poursuivi" par la CPI, souligne Karim Khan.

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    Mer Noire : Un Su-27 russe est entré en collision avec un drone MQ-9 Reaper américain

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.

    Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.

    Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.

    Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.

    JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ

    — W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023

    Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».

    « Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.

    Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.

    Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».

    « Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.

    Mer Noire : Un Su-27 russe est entré en collision avec un drone MQ-9 Reaper américain

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.

    Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.

    Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.

    Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.

    JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ

    — W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023

    Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».

    « Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.

    Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.

    Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».

    « Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.

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    Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.

    Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.

    Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.

    Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.

    JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ

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    Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».

    « Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.

    Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.

    Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».

    « Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.

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    Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.

    Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.

    Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.

    Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.

    JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ

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    March 14, 2023

    Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».

    « Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.

    Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.

    Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».

    « Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.

    Opex 360

    L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.

    Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.

    Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.

    Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.

    Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].

    Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».

    Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».

    L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.

    Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.

    Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.

    Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.

    Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].

    Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».

    Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».

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    En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.

    Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.

    Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.

    Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.

    Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].

    Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».

    Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».

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    En 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.

    Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.

    Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.

    Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.

    Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].

    Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».

    Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».

    envisagerait de réduire
    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : 76 personnes interpellées lors de la manifestation parisienne

    Samedi 18 mars, des heurts ont éclaté lors de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites. Les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser “des perturbateurs qui tentent de créer des barricades et incendient des poubelles”. Au moins 76 personnes ont été interpellées.

    Pour le troisième jour consécutif, plusieurs milliers de Parisiens se sont regroupés samedi 18 mars dans les rues de la capitale contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3. De nombreux incidents sont à dénombrer avec de nombreuses interpellations à la clé, indique BFMTV le même jour.

    Plusieurs milliers de personnes se sont élancées aux alentours de 18h, place d’Italie à Paris (13e), à l’appel de l’Union Régionale Île-de-France CGT. De nombreux incidents sont survenus. Les forces de l’ordre ont dû charger à plusieurs reprises contre des manifestants, faisant usage à de gaz lacrymogènes. Au niveau du Boulevard Masséna, des manifestants ont incendié des poubelles devant le centre commercial La Galerie.

    En raison des casseurs, la CGT appelle à la dispersion de la manifestation

    Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser « des perturbateurs qui tentent de créer des barricades et incendient des poubelles », a commenté une source policière auprès du Figaro. Selon un dernier décompte effectué par BFMTV, au moins 76 personnes ont été interpellées en marge de la manifestation dans le 13e arrondissement de Paris. Pour rappel, les rassemblements avaient été interdits place de la Concorde et sur les Champs-Élysées.

    La police a confirmé samedi soir à BFMTV que la CGT avait appelé à la dispersion de la manifestation à Paris, notamment « en raison de la présence de nombreux casseurs ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    Iraq War: 20 Years On

    20 Years After U.S. Invasion, Iraq Is a Freer Place, but Not a Hopeful One

    Conversations with dozens of Iraqis offer a portrait of a nation that is rich in oil, hobbled by corruption and unable to guarantee its citizens’ safety.

    Kamil Jassim Mohammed, the custodian of the martyrs’ cemetery in Falluja, Iraq. It is hard to find anyone in Iraq who has not lost someone.Credit...Joao Silva/The New York Times

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    By Alissa J. Rubin

    Alissa J. Rubin, who has covered Iraq for much of the past two decades and twice served as The Times’ Baghdad bureau chief, spent several weeks in central and northern Iraq talking with Iraqis from all walks of life for this article.

    A couple of streets away from the new buildings and noisy main road of the desert city of Falluja, there was once a sports stadium. The goal posts are long gone, the stands rotted years ago.

    Now, every inch is covered with gravestones.

    “This is the martyrs’ graveyard,” said Kamil Jassim Mohammed, 70, the cemetery’s custodian, who has looked after it since 2004, when graves were first dug for those killed as U.S. troops battled Iraqi militias. “I stopped counting how many people are buried here, but there are hundreds, thousands of martyrs.”

    As Iraq marks the 20th anniversary on Monday of the American-led invasion that toppled the dictator Saddam Hussein, an army of ghosts haunts the living. The dead and the maimed shadow everyone in this country — even those who want to leave the past behind.

    The United States invaded Iraq as part of its “war on terror” announced by President George W. Bush after the Al Qaeda attacks on Sept. 11, 2001. Mr. Bush and members of his administration claimed that Mr. Hussein was manufacturing and concealing weapons of mass destruction, though no evidence to back up those accusations was ever found. Some U.S. officials also said Mr. Hussein had links to Al Qaeda, a charge that intelligence agencies later rejected.

    Today, Iraq is a very different place, and there are many lenses through which to see it. It is a far freer society than it was under Mr. Hussein and one of the more open countries in the Middle East, with multiple political parties and a largely free press.

    Still, conversations with more than 50 Iraqis about the war’s anniversary offered an often troubling portrait of an oil-rich nation that should be doing well but where most people neither feel secure nor see their government as anything but a corruption machine.

    Many Iraqis see a bleak economic future, because despite a wealth of natural resources, the country’s energy revenues have been spent primarily on the vast public sector, lost to corruption or wasted on grand projects left unfinished. Relatively little has gone into transforming public infrastructure or providing services, as many Iraqis had hoped.

    “The living conditions are not good. The electricity is still bad,” said Mohammed Hassan, a 37-year-old communications engineer and father of three who supervises the laying of internet lines in a middle-class neighborhood in the capital, Baghdad. He is paid $620 a month. “I have hardly enough to get to the end of the month, so I cannot see much of a future,” he added.

    “It’s a pity. We always wanted to get rid of Saddam,” he said. “We know Iraq is rich, and we hoped it would get better. But we did not get what we were hoping for.”

    Iraq remains indelibly scarred by a civil war, an insurgency and the almost constant upheaval that the invasion unleashed, which continued even after U.S. troops pulled out in 2011. Wave after wave of fighting gave way to political strife, and the country never fully stabilized. Two major cities — Mosul and Falluja — have been largely destroyed, and damage is visible in almost every major town throughout central and northern Iraq.

    It is hard to find anyone in this country who has not lost someone.

    About 200,000 civilians died at the hands of American forces, Al Qaeda militants, Iraqi insurgents or the Islamic State terrorist group, according to Brown University’s Cost of War project. At least 45,000 members of the Iraqi military and police forces and at least 35,000 Iraqi insurgents also lost their lives, and tens of thousands more were left with life-altering injuries.

    On the U.S. side, about 4,600 troops and 3,650 American contractors were killed in Iraq, and countless others survived, but bear physical and mental scars.

    The Iraqi state’s weakness after the U.S. invasion made it fertile ground for powers in the region and beyond to cultivate their geopolitical ambitions. Among them were neighboring Iran and Turkey, along with the United States itself.

    But Iran proved most adept at exploiting the power vacuum left by the removal of Mr. Hussein and at exerting influence inside Iraq. Iran spurred the creation of a parallel military force that was long outside the control of the Iraqi government. These mostly Shiite militias have tens of thousands of fighters, including some who are loyal to Tehran.

    Abetting and expanding Iran’s influence in Iraq was hardly the intention of American policymakers in 2003. Ryan Crocker, a former American ambassador to Iraq who was involved in the planning of the war, said he suggested to U.S. diplomats and military leaders that they might want to reach out to the Iranians.

    “I said: ‘Shouldn’t we be figuring out how to talk to the Iranians about this and how to have them minimize their hostile involvement?’” he recalled.

    He said his plea fell on deaf ears.

    “I saw no evidence whatsoever at any point that anyone was really thinking about the depth and breadth of the Iranian factor,” he added.

    New Freedoms, but Few Jobs

    Today, Iraq is a far different place from the one the Americans found in 2003.

    Roughly half the population of nearly 45 million was born after 2000 and did not experience the strictures and frequent brutality of life under Mr. Hussein, who was captured by U.S. forces in late 2003 and, after an Iraqi trial, executed.

    Young Iraqis’ perceptions are shaped by the violence that followed the U.S.-led invasion and, at the same time, by disappointment that their country still falls far short of the hopes raised by a more open society.

    “Saddam Hussein was the Hitler of our times. He was the most brutal dictator, tyrant, that we have experienced,” said Barham Salih, Iraq’s president from 2018 to 2022 and a longtime member of the Iraqi opposition who, like many others, saw up close the torture and executions that Mr. Hussein used to keep political opponents in check.

    “Once he was gone, suddenly we had elections,” Mr. Salih said. “We had an open polity, a multitude of press. Those things had not been seen in a long, long time in a place like Iraq.”

    Such things are certainly rare in the Middle East, where dictators and autocrats rule in most countries and there is widespread repression of media freedoms and individual rights. More recently both have started to come under threat in Iraq as well, largely from Shiite Muslim parties linked to Iran.

    “If you put things in context, there have been a lot of positive developments,” Mr. Salih said.

    Among those developments is a better relationship with the U.S. military. Its troops returned in 2014, this time at the request of the Iraqi government, and played a vital role in the fight to defeat the Islamic State. About 2,500 U.S. troops remain in the country.

    For many Iraqis, it is hard to appreciate the positive developments when unemployment is rampant, with more than one in three young people jobless, according to the World Bank and the International Labor Organization. There are few private-sector jobs, which means that most people seek government positions. But there are not enough of those to go around for Iraq’s fast-growing population.

    About a quarter of Iraqis live at or below the poverty line, according to Iraq’s Planning Ministry.

    Most troubling for young and old alike, however, is the increasingly entrenched government corruption, which is rooted in a system of sectarian and ethnic distribution of power that the United States pressed Iraq to put into place after Mr. Hussein fell. Transparency International ranks Iraq 157th among 180 countries in its corruption index.

    The U.S. invasion and subsequent occupation upended the social order that had existed under the dictatorship by marginalizing the Sunni Muslim sect, which had formed the core of Mr. Hussein’s power base, his military and his intelligence services. That benefited the country’s Shiite Muslim majority and the Kurdish minority.

    This backfired, however, by fueling a tenacious Sunni insurgency against the U.S. occupation that began soon after the 2003 invasion. It was led initially by former officers in Mr. Hussein’s military and intelligence services, who were quickly joined by Islamist extremists connected to Al Qaeda.

    The conflict soon morphed into a sectarian war, targeting Shiites who, in turn, formed fighting groups of their own. Those groups, rather than dissolving once the fighting stopped — as the Sunni groups did — evolved and expanded over time into the numerous Shiite militias that hold sway today.

    The most powerful among these militias have links to Iran.

    Many Iraqis accuse the militias and Iran of undermining Iraq’s sovereignty and democracy because a number of them function outside Iraq’s military command and because many militias are also linked to political parties, lending a violent edge to politics.

    Today, the power-sharing system among Shiites, Sunnis and Kurds that was put in place by the Americans is regarded by many as having undermined from the start any hope of good governance. But Mr. Crocker and others said that at the time it seemed the only way to ensure that all sects and ethnicities would have a role in governing.

    That U.S.-imposed framework became the basis for the current system of government with competing factions gaining access to power, money and patronage, which they now divide up among the different sects and ethnic groups in Parliament.

    “The government now is a coalition of rivals” for government spoils, said Sajad Jiyad, an Iraqi political analyst and nonresident fellow at the Century Foundation, an American research institute.

    He and other experts say that every party has tried to grab as much of the spoils of Iraq’s wealth and power as possible, and that over the years, corruption has become institutionalized to such an extent that it is not just the positions of ministers that are allocated by party; parties also control many lower-level jobs and contracts associated with a ministry and use them to reward supporters or curry political favor.

    “It makes it very difficult to run a state,” Mr. Jiyad said, because no one is accountable. “The people who investigate corruption are political appointees,” he added. “The people who put you on trial are politically connected, and so are the people who arrest you. So, everything is quid pro quo: ‘You leave alone my misdemeanors, and I’ll ignore yours.’”

    Only sometimes, the transgressions are far more than misdemeanors.

    Last fall, it emerged that $2.5 billion had been stolen from the office of tax revenue and that much of it had been spirited out of the country. While one person was initially named, there are now arrest warrants for 10 people, two of them senior figures in the office of the prime minister at the time, Mustafa al-Kadhimi, said Judge Dhiaa Jaafar, Iraq’s chief anticorruption judge.

    Mr. Kadhimi, who is now living outside Iraq, as are several of those named in the arrest warrants, adamantly denies any wrongdoing by anyone in his administration.

    The news media dubbed the case the “steal of the century.” But Judge Jaafar said he believed it was just one of several thefts on this scale. The difference is that some of the others lack the paper trail that he has found in the $2.5 billion one.

    As Mr. Jiyad put it: “We have stolen people’s futures.”

    Most humiliating for many Iraqis is that to get a government job, they either have to know someone in a senior position in a ministry or political party, or they have to pay someone in a party or in the department where they want to work, or both. This system, which in the last few years has become pervasive, has put a price tag on many jobs, according to anticorruption officials and Parliament members.

    Zainab Jassim Zayre, a 30-year-old radiology technician who works in a hospital in the sprawling, mostly poor Sadr City neighborhood of Baghdad, got her job several years ago, before such payments became routine. But she said students are now being asked to shell out as much as $30,000 for a position like hers, which pays at most $800 a month.

    “People suffer from this system — not all people,” she said. “If they are middle class or rich, maybe their families can afford it. But the poor people cannot. This is injustice, and if they borrow, it takes them so long to pay back.”

    Injustice is a word that comes up in almost every interview with ordinary Iraqis.

    They use it to describe not only the system of paying for jobs, but the difficulty of getting any official document without paying something extra to the person giving it to you; they use it when they describe how some neighborhoods have polluted water — or no water at all. It expresses their sense of outrage at the privilege of a very few Iraqis and the desperation of the many.

    Two Constants: Insecurity and Instability

    Even the most basic demand that people make of government — that it guarantee their day-to -day safety — is not a given everywhere in Iraq. It depends where you live.

    In Diyala, a sprawling, largely rural province northeast of Baghdad, sectarian fighting still goes on. Just a week ago, eight people were killed and since January, more than 40 people have died in sectarian killings.

    The security threat from the Islamic State may be quiescent now, but is hardly gone, according to senior Iraqi security officials. An analysis by U.S. military commanders in December found that there were “more than 20,000 ISIS leaders and fighters in detention facilities in Iraq,” calling this “an ISIS army in detention.”

    In one corner of Falluja’s cemetery lie the 27 members of the Dhahi family who were killed when a U.S. aircraft bombed their house on April 6, 2004, during heavy fighting. One of the smallest graves bears three names, those of three infants who died in the bombing and were buried together.

    One family member who survived, Waleed Dhahi, now 23, was found alive in the rubble. His immediate family — both parents, three brothers and a sister — were not so lucky. He lost an eye and has shrapnel deep in his leg.

    For him, the United States invasion was a crucible of loss.

    “My opinion of the Americans is negative, because if someone comes and kills my family and I don’t have any power to fight them, it leaves a hatred,” he said. “Of course life continues and we must start again. But I lost my family and that has affected me, and sometimes I wish I had died with them.”

    Falih Hassan in Baghdad contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Émission spéciale : Maroc, la voix des femmes

    Publié le : 17/03/2023 - 12:15

    Monika GRASSL Renaud LEFORT Marion CHAVAL Brice AGIER-GRÉGOIRE Magali FAURE Louise DUPONT Suivre

    Mode, cinéma, musique, les femmes marocaines sont à l’honneur cette semaine dans "À l’Affiche !". Louise Dupont s’est rendue à Casablanca pour vous faire découvrir trois artistes qui font entendre leur voix dans une société encore largement dominée par les hommes. Car si les lois évoluent depuis plusieurs années au Maroc, les inégalités entre les sexes demeurent. Seulement 22 % des femmes travaillent et elles ne représentent qu’un quart des élus au Parlement.

    Au programme de cette émission spéciale : des rencontres avec celles qui portent une voix singulière au Maroc et bien au-delà.

    Fadila El Gadi : elle a choisi la mode comme vecteur d’émancipation. Ses modèles mélangeant broderie traditionnelle et découpes modernes se vendent aujourd’hui partout dans le monde. Elle fait partie des 16 % de femmes marocaines cheffes d’entreprise. En plus de perpétuer un savoir-faire ancestrale, la broderie, Fadila El Gadi a crée en 2016 sa propre école de mode à Sale, sa ville natale.

    Maryam Touzani : l’une des femmes les plus talentueuse du cinéma marocain. Depuis son premier court-métrage "Quand ils dorment" en 2012, la réalisatrice interroge la place des femmes marocaines dans une société très patriarcale. Pour son deuxième film de fiction "Le bleu du caftan", elle s'intéresse à un sujet tabou dans son pays : l’homosexualité. 

    Houda Abouz alias Khtek : à 25 ans, elle porte haut et fort les couleurs du rap marocain au féminin. Bien loin des clichés associés au hip-hop, des tenues légères et des paroles machistes, elle est décidée à se faire une place dans un monde largement dominé par les hommes et met ses textes au service de revendications féministes.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    L'Humanité

    Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

    Il était une fois

    Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

    Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

    « Une épreuve prolétarienne de masse »

    Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

    Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

    Une foule admirative des sportifs

    Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

    Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

    Un rendez-vous de l’athlétisme français

    Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

    Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

    Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

    « Le sport est un moyen et non un but »

    La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

    Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

    Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

    L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

    La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

    La base de départ pour de futurs champions

    La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

    La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

    Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

    Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

    Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

    Pour en savoir plus

    • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
    • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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    La capacité opérationnelle du Mirage 2000D Rénové est sur le point d’être prononcée

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    Prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].

    « C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.

    Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».

    Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.

    Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].

    « Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.

    Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois apparels à Djibouti, en janvier.

    « Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».

    Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].

    Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.

    La capacité opérationnelle du Mirage 2000D Rénové est sur le point d’être prononcée

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    Prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].

    « C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.

    Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».

    Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.

    Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].

    « Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.

    Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois apparels à Djibouti, en janvier.

    « Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».

    Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].

    Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.

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    Prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].

    « C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.

    Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».

    Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.

    Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].

    « Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.

    Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois apparels à Djibouti, en janvier.

    « Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».

    Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].

    Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.

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    Prévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].

    « C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.

    Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».

    Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.

    Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].

    « Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.

    Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois apparels à Djibouti, en janvier.

    « Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».

    Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].

    Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.

    France24 - Monde

    Falloujah : l'héritage d'une guerre aveugle en Irak

    Publié le : 17/03/2023 - 12:14

    Lucile WASSERMANN

    Falloujah est l’une des villes qui a payé le plus lourd tribut à l'invasion de l'Irak il y a 20 ans. Largement acquise à l’ex-dictateur Saddam Hussein, elle est vite devenue le bastion d’une guérilla sunnite opposée aux Américains. L'instabilité vécue pendant ces années de guerre aura des conséquences bien au-delà du conflit. Elle cultivera un terreau fertile au jihadisme : Al-Qaïda en Irak se fera connaître avant de devenir le groupe État islamique (Daech). Un reportage de Lucile Wassermann.

    Le 20 mars 2003, le président des États-Unis George W. Bush lançait le début de l’opération "Iraqi Freedom" pour faire tomber le régime de Saddam Hussein. Une invasion jugée illégale par les Nations unies, et qui, on le sait aujourd’hui, reposait sur un mensonge d’État : la soi-disant possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Ces armes n’ont jamais été retrouvées depuis. Cette guerre, qui ne devait durer que quelques mois, se prolongera finalement jusqu’en 2011, provoquant la mort de centaines de milliers de personnes.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EXPRESS ORIENT

    Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine

    L’invité du jour

    Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"

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    Irak : vingt ans après la chute de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein

    New York Times - World

    France’s Pension Plan

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    Macron Faces an Angry France Alone

    President Emmanuel Macron saw his decision to push through a change in the retirement age as necessary, but the price may be high.

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    By Roger Cohen

    PARIS — “We have a president who makes use of a permanent coup d’état.” That was the verdict of Olivier Faure, the leader of the French Socialist Party, after President Emmanuel Macron rammed through a bill raising the retirement age in France to 64 from 62 without a full parliamentary vote this past week.

    In fact, Mr. Macron’s use of the “nuclear option,” as the France 24 TV network described it, was entirely legal under the French Constitution, crafted in 1958 for Charles de Gaulle and reflecting the general’s strong view that power should be centered in the president’s office, not among feuding lawmakers.

    But legality is one thing and legitimacy another. Mr. Macron may see his decision as necessary to cement his legacy as the leader who left France prepared to face the rest of the 21st century. But to many French people it looked like presidential diktat, a blot on his reputation and a blow to French democracy.

    Parliament has responded with two motions of no confidence in Mr. Macron’s government. They are unlikely to be upheld when the lawmakers vote on them next week because of political divisions in the opposition, but are the expression of a deep anger.

    Six years into his presidency, surrounded by brilliant technocrats, Mr. Macron cuts a lonely figure, his lofty silence conspicuous at this moment of turmoil.

    “He has managed to antagonize everyone by occupying the whole of the center,” said Jacques Rupnik, a political scientist. “Macron’s attitude seems to be: After me, the deluge.”

    This isolation was evident as two months of protests and strikes that left Paris strewn with garbage culminated on Thursday in the sudden panic of a government that had believed the pension vote was a slam dunk. Suddenly, the emperor’s doubts were exposed.

    Mr. Macron thought he could count on the center-right Republicans to vote for his plan in the National Assembly, Parliament’s lower house. Two of the most powerful members of his government — Finance Minister Bruno Le Maire and Interior Minister Gérald Darmanin — came from that party. The Republicans had advocated retirement even later, at 65.

    Yet out of some mixture of political calculation in light of the waves of protest and spite toward the man who had undermined their party by building a new movement of the center, they began to desert Mr. Macron.

    Having his retirement overhaul fail was one risk that even Macron the risk taker could not take. He opted for a measure, known as the 49.3 after the relevant article of the Constitution, that allows certain bills to be passed without a vote. France’s retirement age will rise to 64, more in line with its European partners, unless the no-confidence motion passes.

    But what would have looked like a defining victory for Mr. Macron, even if the parliamentary vote in favor had been narrow, now looks like a Pyrrhic victory.

    Four more years in power stretch ahead of Mr. Macron, with “Mr. 49.3” stamped on his forehead. He made the French dream when he was elected at age 39 in 2017; how he can do so again is unclear.

    “The idea that we are not in a democracy has grown. It’s out there all the time on social media, part conspiracy theory, part expression of a deep anxiety,” said Nicolas Tenzer, an author who teaches political science at Sciences Po university. “And, of course, what Macron just did feeds that.”

    The government’s spokesman is Olivier Véran, who is also minister delegate for democratic renewal. There is a reason for that august title: a widespread belief that over the six years of the Macron presidency, French democracy has eroded.

    After the Yellow Vest protest movement erupted in 2018 over an increase in gas prices but also an elitism that Mr. Macron seemed to personify, the president went on a “listening tour.” It was an attempt to get closer to working people of whom he had seemed dismissive.

    Now, almost one year into his second term, that outreach seems distant. Mr. Macron scarcely laid the groundwork for his pension measure even though he knew well that it would touch a deep French nerve at a time of economic hardship. His push for later retirement was top-down, expedited at every turn and, in the end, ruthless.

    The case for the overhaul was strong. It was not only to Mr. Macron that retirement at 62 looked untenable as lives grew longer. The math, over the longer term at least, simply does not add up in a system where the ratio of active workers to the retirees they are supporting through their payroll taxes keeps dropping.

    But in an anxious France, with many people struggling to pay their bills and unsure of their futures, Mr. Macron could not make the argument. In fact, he hardly seemed to try.

    Of course, the French attitude to a mighty presidency is notoriously ambiguous. On the one hand, the near-monarchical office seems to satisfy some French yearning for an all-powerful state — it was a French king, Louis XIV, who is said to have declared that the state was none other than himself. On the other, the presidency is resented for the extent of its authority.

    Mr. Macron seemed to capture this when he told his cabinet on Thursday, “Among you, I am not the one who risks his place or his seat.” If the government does fall in a vote of censure, Élisabeth Borne will no longer be prime minister, but Mr. Macron will still be president until 2027.

    “A permanent coup d’état,” Mr. Faure’s phrase, was also the title of a book that François Mitterrand wrote to describe the presidency of de Gaulle. That was before Mr. Mitterrand became president himself and in time came to enjoy all the pomp and power of his office. Mr. Macron has proved no more impervious to the temptations of the presidency than his predecessors.

    But times change, social hierarchies fall, and Mr. Macron’s exercise of his authority has stirred a strong resentment in a flatter French society at a moment of war-induced tension in Europe.

    “There is a rejection of the person,” Mr. Tenzer said. The daily newspaper Le Monde noted in an editorial that Mr. Macron ran the risk of “fostering a persistent bitterness, or even igniting sparks of violence.”

    In a way, Mr. Macron is the victim of his own remarkable success. Such are his political gifts that he has been elected to two terms in office — no French president had done this in two decades — and effectively destroyed the two political pillars of postwar France: the Socialist Party and the Gaullists.

    So he is resented by the center left and center right, even as he is loathed by the far left and the far right.

    Now in his final term, he must walk a lonely road. He has no obvious successor, and his Renaissance party is little more than a vehicle for his talents. This is the “deluge” of which Mr. Rupnik spoke: a vast political void looming in 2027.

    If Marine Le Pen of the far right is not to fill it, Mr. Macron the reformist must deliver the resilient, vibrant France for which he believes his much-contested reform was an essential foundation.

    Aurelien Breeden and Tom Nouvian contributed reporting.

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    L'Humanité

    Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

    Il était une fois

    Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

    Jean-Yves Mollier

    On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

    Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

    Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

    De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

    Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

    Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

    Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

    « Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

    Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

    Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

    C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

    Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

    Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

    En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

    EN SAVOIR PLUS

    « Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

    « Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

    « Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

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    France24 - Monde

    Recep Tayyip Erdogan donne son feu vert pour l'adhésion de la Finlande à l'Otan

    Publié le : 17/03/2023 - 19:45

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    "Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à l'Otan dans notre parlement", a dit Recep Tayyip Erdogan à l'issue d'une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö. Mais le dirigeant turc ne lève que partiellement son veto contre l’élargissement de l'Alliance atlantique : la Suède devra continuer à attendre.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à l'entrée dans l'Otan de la Finlande, soumettant au parlement turc la ratification de la demande d'adhésion finlandaise. Une décision aussitôt saluée par l'Alliance atlantique.

    "Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à l'Otan dans notre parlement", a-t-il dit à l'issue d'une rencontre à Ankara avec son homologue finlandais Sauli Niinistö.

    L'annonce du président turc ouvre un peu plus la voie à l'entrée du pays nordique dans l'Alliance, vingt-huit de ses trente États membres ayant déjà approuvé sa candidature. Dans le contexte de guerre en Ukraine, l'annonce est stratégique : la Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou à l'issue de sa conflit armé avec l'Union soviétique – lors de la Seconde Guerre mondiale –, partage la plus longue frontière européenne avec la Russie, derrière l'Ukraine (1 340 km).

    La Hongrie doit elle aussi ratifier les demandes d'adhésion finlandaise et suédoise, présentées conjointement l'an dernier à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Ces candidatures nécessitent d'être approuvées à l'unanimité. Après le feu vert turc, le porte-parole du gouvernement hongrois a annoncé vendredi que le Parlement de Hongrie se prononcera sur l'adhésion finlandaise le 27 mars.

    "Très important pour la Finlande" 

    "Nous espérons que le Parlement (turc) aura le temps", a déclaré de son côté le président finlandais, jugeant le processus d'entrée dans l'Otan "très important pour la Finlande".

    "J'espère que (la ratification) aura lieu avant les élections", lui a répondu le président turc Erdogan. Les élections présidentielle et législatives turques sont prévues le 14 mai, mais le Parlement turc devrait interrompre ses travaux environ un mois avant le double scrutin.

    Le président finlandais a toutefois estimé que "la candidature de la Finlande n'est pas complète sans celle de la Suède".

    Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a de son côté "salué" l'annonce faite par Recep Tayyip Erdogan. Il a jugé que "la chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'Otan, et non pas qu'elles adhèrent exactement en même temps".

    Le cas suédois

    Recep Tayyip Erdogan bloquait depuis mai 2022 l'entrée dans l'Alliance atlantique du pays nordique et, plus encore, de son voisin suédois. La situation est donc plus délicate pour la Suède, qui fait toujours face aux objections d'Ankara.

    La Turquie accuse notamment Stockholm de passivité face à des "terroristes" kurdes réfugiés en Suède, réclamant des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.

    Le chef de l'État turc, qui continue de bloquer la candidature suédoise, a reconnu les "mesures concrètes" prises par la Finlande ces derniers mois, mais "aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes", a-t-il déploré vendredi, évoquant plus de 120 demandes d'extraditions formulées par Ankara.

    >> À lire : Otan : qui sont les "terroristes" réclamés par la Turquie à la Finlande et à la Suède ?

    Le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström a peu après regretté que son pays attende toujours le feu vert de la Turquie, affirmant toutefois que la Suède était "préparée" à ce que la Finlande l'obtienne avant elle.

    L'autodafé d'un coran par un extrémiste dans la capitale suédoise, en janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers entre Ankara, Helsinki et Stockholm. Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était prête à ratifier séparément l'adhésion de la Finlande, alors que les deux pays souhaitaient à l'origine avancer "main dans la main". 

    >> À voir aussi : Adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan : les deux pays resteront soudés

    Mardi, le Premier ministre suédois Ulf Kristersson avait ainsi reconnu que la probabilité que son voisin rejoigne l'Otan avant la Suède avait "augmenté" dernièrement. Le Premier ministre suédois garde toutefois l'espoir de boucler l'entrée de son pays dans l'Alliance avant le prochain sommet de l'Otan prévu en juillet à Vilnius, en Lituanie.

    Avec AFP

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    Adhésion à l’Otan : Suède et Finlande doivent prendre les “mesures nécessaires”, selon Erdogan

    Les pays membres de l'Otan signent les protocoles d'adhésion de la Suède et de la Finlande

    ÉCLAIRAGE

    Otan : qui sont les "terroristes" réclamés par la Turquie à la Finlande et à la Suède ?

    L'Humanité

    Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

    Il était une fois

    Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

    Thomas Grillot

    C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

    Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

    Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

    Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

    L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

    Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

    Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

    Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

    Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

    Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

    Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

    Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

    C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

    Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

    C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

    Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

    Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

    Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

    C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

    Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

    1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

    Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

    Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

    Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

    Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

    Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

    Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

    Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

    Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

    Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

    Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

    Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

    Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

    Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

    Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

    La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

    En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

    D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

    Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

    (1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

    Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    amérindiensWounded Knee
    BBC

    Credit Suisse bank: UBS said to be in takeover talks with troubled rival

    Switzerland's biggest bank, UBS, is reported to be in advanced talks to buy all or part of its troubled rival Credit Suisse.

    Shares in Credit Suisse have fallen sharply in recent days after it said it had found "material weakness" in its financial reporting.

    An emergency $54bn (£44.5bn) lifeline from the Swiss National Bank has not resolved the issue.

    Regulators are trying to facilitate a deal before markets reopen on Monday.

    There are concerns that Credit Suisse shares could continue to plummet, after they fell 24% on Wednesday.

    This prompted a general sell-off on European markets, and fears of a wider financial crisis.

    The Swiss government held an emergency meeting on Saturday night, but so far there has been no official statement on the progress of the negotiations.

    UBS is said to have asked the Swiss government to cover about $6bn (£4.9bn) in costs if it were to buy Credit Suisse, according to sources quoted by Reuters.

    Any deal may also result in significant job losses.

    The problems have coincided with the failure of two lenders in the US - Silicon Valley Bank and Signature Bank - raising fears over the health of the banking system

    Credit Suisse, which was founded in 1856, has faced a string of scandals in recent years, including money laundering charges.

    It reported a loss of 7.3bn Swiss francs ($7.9bn; £6.5bn) in 2022 - its worst year since the financial crisis of 2008 - and has warned it does not expect to be profitable until 2024.

    UBS, however, made a profit of $7.6bn in 2022.

    As well as being a domestic bank with 95 branches, Credit Suisse has a global investment banking operation and manages the assets of rich clients.

    It is one of 30 banks worldwide deemed too big to fail because they are of such importance to the international banking system.

    At the end of last year Credit Suisse had a global staff of 50,480, including 16,700 in Switzerland, though 9,000 jobs were to be axed, the Swiss broadcaster SRF reports.

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    France24 - Monde

    L'acteur Lance Reddick, star de la série culte "The Wire", est décédé

    Publié le : 18/03/2023 - 07:13

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    Célèbre pour ses rôles dans les films d'action "John Wick" et de policier ambitieux dans la série "The Wire", l'acteur Lance Reddick, 60 ans, a été retrouvé mort vendredi à son domicile de Los Angeles. 

    L'acteur américain Lance Reddick, connu pour son rôle de policier zélé dans la série "The Wire", est mort, vendredi 17 mars, à l'âge de 60 ans, a fait savoir son agente.

    Le comédien, également célèbre pour son rôle dans les films d'action "John Wick" avec Keanu Reeves, a été retrouvé mort à son domicile de Los Angeles, dans le quartier de Studio City, selon le site spécialisé TMZ.

    Lance Reddick est mort "ce matin" et la cause de son décès est "naturelle", a expliqué à l'AFP son agente, Mia Hansen. "Lance nous manquera beaucoup", a-t-elle ajouté.

    L'acteur s'est fait un nom à Hollywood en 2000, grâce à la série "Oz" de la chaîne HBO. Il y jouait un détective infiltré en prison pour lutter contre le trafic de drogue, qui sombre rapidement dans l'addiction.

    Mais c'est avec "The Wire" (Sur écoute) qu'il a véritablement percé. Souvent décrite comme l'une des meilleures séries télévisées de tous les temps, elle suivait la lutte d'une brigade de la police anti-stupéfiants contre les gangs de la ville de Baltimore.

    Lance Reddick y incarnait le lieutenant Cedric Daniels, un officier consciencieux et un brin idéaliste.

    "The Wire" a rendu célèbre plusieurs de ses stars, dont Idris Elba et Michael Kenneth Williams, mort en 2021 et largement apprécié pour son personnage d'Omar Little, malfrat homosexuel qui s'applique un strict code de conduite.

    "Un professionnel accompli"

    Lance Reddick était marié à Stephanie Reddick et avait deux enfants, selon son agente.

    Plusieurs célébrités lui ont rendu hommage vendredi.

    Wendell Pierce, autre star de "The Wire", l'a décrit sur Twitter comme "un homme d'une grande force et d'une grande grâce. L'incarnation de la classe".

    Sa mort est un "chagrin soudain, inattendu et douloureux pour notre famille artistique", a-t-il ajouté. 

    "Merveilleux acteur, merveilleux homme. C'est une triste nouvelle", a réagi l'écrivain Stephen King, précisant qu'il était en train de revoir la série "The Wire".

    Halfway through re-watching THE WIRE comes the news that Lance Reddick has died at the horribly unfair age of 60. Wonderful actor; wonderful man. This is sad news.

    March 17, 2023

    La chaîne HBO a elle salué un acteur "tenu en haute estime par tous ceux qui l'ont connu et travaillé avec lui".

    "Nous sommes fiers de faire partie de son héritage. Il nous manquera énormément", a-t-elle ajouté.

    Ses partenaires des films "John Wick", Keanu Reeves et Chad Stahelski, ont également fait part de leur chagrin.

    "Nous sommes profondément attristés et avons le cœur brisé par la perte de notre ami et collègue bien-aimé", ont-ils expliqué dans un communiqué. "Il était un professionnel accompli et c'était un plaisir de travailler avec lui."

    Avec AFP

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    Les forces armées allemandes n’ont pas encore vu la couleur du fonds spécial de 100 milliards d’euros

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    En septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…

    D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.

    En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?

    Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

    À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].

    Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.

    Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.

    « La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.

    En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.

    « Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.

    En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.

    Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.

    Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.

    En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.

    Les forces armées allemandes n’ont pas encore vu la couleur du fonds spécial de 100 milliards d’euros

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    En septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…

    D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.

    En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?

    Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

    À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].

    Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.

    Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.

    « La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.

    En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.

    « Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.

    En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.

    Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.

    Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.

    En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.

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    En septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…

    D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.

    En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?

    Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

    À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].

    Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.

    Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.

    « La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.

    En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.

    « Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.

    En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.

    Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.

    Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.

    En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.

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    En septembre dernier, pour avoir appelé à la prudence au sujet de la contre-offensive ukrainienne, qu’il avait jugée « insuffisante » pour faire « reculer la Russie sur un large front », le général Eberhard Zorn, alors chef d’état-major de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes] s’était attiré quelques critiques…

    D’autant plus qu’il fit part de ses réticences à livrer certains types d’armes à Kiev [« tout ce que nous cédons, nous en avons besoin en retour, avait-il dit], avant de mettre en garde contre l’ouverture d’un second front par Moscou. « Kaliningrad, la mer Baltique, la frontière finlandaise, la Géorgie, la Moldavie… il y a beaucoup de possibilités. Poutine en aurait les capacités », avait-t-il estimé.

    En outre, il lui était aussi reproché le mauvais état des forces armées allemandes. Or, sur ce point, le général Zorn ne pouvait faire qu’avec les moyens alloués à la Bundeswehr. Pouvait-on en attendre davantage alors que le budget de la défense allemand a constamment été soumis à des vents contraires au cours de ces dernières années?

    Quoi qu’il en soit, après cinq années passées à la tête de la Bundeswehr, le général Zorn devrait quitter bientôt ses fonctions pour être remplacé par le général Carsten Breuer, l’actuel « patron » du « commandement territorial » [TerrFüKdoBw], créé en septembre dernier. Telle est la proposition faite par Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

    À vrai dire, les difficultés budgétaires de la Bundeswehr font partie du passé. En théorie, du moins. L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, le chancelier allemand, Olaf Scholz, pour réticent à augmenter les dépenses militaires quand il était le ministre des Finances du dernier gouvernement dirigé par Angela Merkel, a annoncé la création d’un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à pallier les carences des forces armées d’outre-Rhin. Ce qu’il théorisera, plus tard, dans une tribune publiée par la revue américaine Foreign Affairs, en parlant de « changement d’époque » [« Zeitenwende »].

    Auparavant, M. Scholz avait justifié la création de « fonds spécial » en expliquant que l’Allemagne devait se doter de la « plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’Otan en Europe ». Et d’assurer que Berlin investirait, en moyenne, « environ 70 à 80 millards d’euros par an » pour développer ses capacités militaires « au cours des prochaines années ». Soit l’équivalent d’environ 2% du PIB.

    Seulement, et c’est là que les reproches adressés au général Zorn peuvent se justifier, la situation de la Bundeswehr ne s’est pas améliorée depuis les annonces de M. Scholz. Annonces qui, par ailleurs, et aux dires d’experts militaires, sont insuffisantes pour « réparer » la Bundeswehr et revenir sur des années de sous-investissements.

    « La Bundeswehr manque de tout. Et elle en a encore moins depuis le 24 février [premier jour de la guerre en Ukraine, ndlr] », a en effet déploré Eva Högl, la commissaire parlementaire auprès des forces armées fédérales allemandes, ce 14 mars. « Cela concerne la formation, les exercices et aussi l’équipement en opération », a-t-elle ajouté.

    En février, dans les pages du journal Bild am Sonntag, le colonel Andre Wüstner, président de l’Association indépendante des forces armées [DBwV], a fait un constat identique. « Il n’y a eu aucune amélioration notable » depuis les annonces faites l’année dernière, a-t-il dit. « Il faut plus de rapidité, que ce soit en termes de matériel, de personnel ou d’infrastructures, il faut un vrai revirement qui se ressente dans les troupes en cette période parlementaire… sinon le ‘tournant’ est passé », a-t-il fait valoir, avant de souligner que la préparation opérationnelle de certaines unités, notamment celle relevant de l’artillerie, continuait à décliner, les matériels fournis à l’Ukraine n’ayant pas été remplacés.

    « Nous n’avons pas assez de chars pour pouvoir former, pour pouvoir nous entraîner et pour avoir ensuite les moyens nécessaires lors d’un engagement, il manque des bateaux et des navires, il manque des avions », a aussi détaillé Mme Högl. Même chose pour les équipements individuels, comme les jumelles de vision nocturne, les radios, etc. Et pour cause.

    En effet, selon la commissaire parlementaire, la Bundeswehr n’a pas encore vu la couleur des 100 milliards d’euros qui lui ont promis. « Pas un euro ni un centime de ce fonds spécial n’a encore été dépensé », a-t-elle affirmé. « C’est pourquoi je demande que cet argent important pour la Bundeswehr parvienne rapidement aux troupes et que cette année, certaines choses soient acquises de manière tangible », a-t-elle dit.

    Outre les équipements, les infrastructures sont dans un état déplorable. « Il manque des logements, des toilettes qui fonctionnent, des douches propres, des casiers, des installations sportives couvertes, des cuisines pour les troupes, des installations d’encadrement, des dépôts de munitions et des armureries, sans oublier le wifi », a énuméré Mme Högl, qui estime à 50 milliards d’euros l’investissement nécessaire pour y remédier.

    Reste que les 100 milliards du fonds spécial sont très insuffisants pour « combler toutes les carences ». Citant des « experts militaires », Mme Högl a avancé le montant de 300 milliards d’euros, dont 20 milliards pour les seules munitions.

    En tout cas, pour M. Pistorius, les dépenses militaires allemandes doivent « augmenter continuellement » car « nous sommes dans une situation sécuritaire où nous devons plus que jamais équiper la Bundeswehr ». Mais pour le moment, celle-ci doit s’armer de… patience.

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    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    Comme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.

    Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.

    Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.

    Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…

    Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.

    Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.

    « La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

    Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.

    En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…

    En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».

    Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.

    En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.

    Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.

    Le Royaume-Uni a accentué son soutien à la construction de sous-marins taïwanais

    par Laurent Lagneau · 14 mars 2023

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    Comme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.

    Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.

    Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.

    Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…

    Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.

    Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.

    « La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

    Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.

    En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…

    En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».

    Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.

    En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.

    Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.

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    Comme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.

    Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.

    Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.

    Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…

    Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.

    Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.

    « La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

    Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.

    En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…

    En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».

    Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.

    En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.

    Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.

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    Comme annoncé la semaine passée, la Royal Australian Navy [RAN] se dotera de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre du pacte AUKUS [qui associe les États-Unis et le Royaume-Uni] à l’issue de trois phases, détaillées à San Diego [Californie], à l’occasion d’un rencontre, le 13 mars, entre le président américain, Joe Biden, et les Premiers ministres britannique et australien, savoir Rishi Sunak et Anthony Albanese.

    Étant donné que l’Australie part d’une feuille blanche en la matière, il s’agira d’abord de familiariser marins, ingénieurs, techniciens et ouvriers spécialisés australiens aux technologies relatives à la propulsion nucléaire, que ce soit à bord des SNA de la Royal Navy [Astute] et de l’US Navy [Virginia] ou dans les écoles spécialisées et les chantiers navals britanniques et américains. Puis, les États-Unis et le Royaume-Uni enverront, par rotation, des sous-marins à Perth [sud-ouest de l’Australie] à partir de 2027.

    Durant la seconde phase, qui débutera dans les années 2030, et afin d’amorcer le remplacement de ses six sous-marins Collins, la RAN fera l’acquisition d’au moins trois SNA de type Virginia auprès des États-Unis, avec une option pour deux unités supplémentaires. Probablement s’agira-t-il de navires d’occasion… Cela étant, leur transfert vers l’Australie nécessitera un feu vert du Congrès américain.

    Enfin, la troisième phase entrera dans le vif du sujet puisqu’il sera question de développer un nouvelle classe de SNA qui, appelée SSN AUKUS, devrait être opérationnelle dans les années 2040. A priori, celle-ci sera issue du programme SSNR, lancé par le Royaume-Uni en 2021. En outre, elle intégrera des technologies américaines. Cela impliquera, pour l’Australie, de se doter d’un chantier naval adapté [et qui sera implanté à Adélaïde]. D’après la chaîne australienne 9News, Canberra aura à débourser 368 milliards de dollars [australiens] d’ici 2055 pour sa flotte de sous-marins nucléaires…

    Cela étant, certaines questions ont été éludées… comme celles ayant trait à la prolifération nucléaire… car contrairement à leurs homologues français, les SNA américains et britaniques utilisent de l’uranium fortement enrichi [suffisamment pour produire une arme nucléaire]… À moins qu’il en aille autrement pour le futur SSN AUKUS.

    Quoi qu’il en soit, la Chine n’a pas manqué de relever ce point. « Le partenariat AUKUS implique le transfert illégal de matériaux d’armes nucléaires, ce qui en fait essentiellement un acte de prolifération nucléaire », a-t-elle d’ailleurs fait valoir auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, en septembre 2022. Cependant, ce n’est pas ce détail que le ministère chinois des Affaires étrangères a mis en avant dans sa réaction aux annonces faites le 13 mars.

    « La dernière déclaration commune des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie montre que ces trois pays s’engagent de plus en plus sur une voie erronée et dangereuse, au profit de leurs seuls intérêts géopolitiques et au mépris total des préoccupations de la communauté internationale », a en effet fustigé devant Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

    Cela étant, un autre dossier a de quoi susciter l’ire de Pékin : celui de l’aide fournie par les États-Unis et le Royaume-Uni au programme taïwanais de sous-marins à propulsion diesel-électrique [projet « Hai Lung II », ndlr], lequel connaît un développement rapide étant donné que la première unité doit être lancée en septembre prochain… alors que Taïwan ne maîtrise pas les technologies nécessaires [capteurs, matérieux, acoustique, etc] pour le mener à bien.

    En 2018, l’aide américaine, décidée par le président Trump, fut confirmée par Taipei, qui avait d’ailleurs remercié Washington pour avoir « approuvé les licences d’exportation concernant des équipements sensibles ». Mais les États-Unis ne sont pas les seuls à donner un coup de pouce à l’industrie navale taïwanaise…

    En effet, réagissant à un article publié par un journal local spéculant sur une implication sud-coréenne dans ce programme, le ministère taïwanais de la Défense avait évoqué une « aide fournie par d’importants pays d’Europe et les États-Unis ». Et, une enquête de l’agence Reuters, sortie en novembre 2021, avança que la participation du Royaume-Uni dans le projet « Hai Lung II » était « significative », si ce n’est « cruciale ».

    Ainsi, entre 2018 et 2021, avait affirmé Reuters, le ministère britannique du Commerce international aurait accordé au moins 28 licences d’exportation pour du matériel sensible [composants, logiciels, etc] destiné aux futurs sous-marins taïwanais, pour plus de 158 millions de livres sterling. L’entreprise QinetiQ était alors particulièrement concernée. Et ce soutien du Royaume-Uni s’est significativement accentué depuis.

    En effet, dans une autre enquête publié le 13 mars, l’agence de presse affirme que la valeur totale des 25 licences accordées par Londre pour l’exportation de composants et de technologies liés aux sous-marins taïwanais avait atteint le « chiffre record » de 167 millions de livres sterling sur les neuf premiers mois de l’année 2022. Ces données, qui proviennent de l’Export Control Organisation, sont accessibles au public, mais les chiffres les plus récents concernant Taïwan n’ont pas encore été publiés », a précisé Reuters.

    Ces licences accordées par les autorités britannique entrent dans les catégories « composants pour sous-marin » et « technologies pour sous-marin ». Aucun détail sur les entreprises concernées n’a été donné. Cités par Reuters, deux parlementaires et deux fonctionnaires ayant une connaissance du dossier ont expliqué que ces autorisations « reflétaient la volonté accrue de la Grande-Bretagne de soutenir Taïwan », alors que celle-ci n’a pas de relations diplomatiques officielles avec l’île, considérée comme « rebelle » à Pékin. Mais cela ne l’empêche pas d’entretenir des liens économiques et commerciaux.

    Opex 360

    La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur

    par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer1

    Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.

    En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.

    Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.

    L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.

    Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.

    Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].

    « Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».

    « Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…

    Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.

    La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur

    par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

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    Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.

    En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.

    Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.

    L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.

    Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.

    Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].

    « Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».

    « Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…

    Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.

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    Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.

    En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.

    Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.

    L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.

    Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.

    Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].

    « Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».

    « Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…

    Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.

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    Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.

    En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.

    Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.

    L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.

    Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.

    Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].

    « Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».

    « Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…

    Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.

    BBC

    French pension reforms: Is Macron's government doomed by crisis?

    "What this crisis goes to show," veteran political commentator Alain Duhamel said recently, "is that there are two Frances out there. They live in completely separate mental worlds, and find it impossible even to communicate."

    As the country teeters on the edge of civil unrest, his verdict echoes like a gloomy premonition. France's demons are back, and stalking the land.

    The anger and mutual incomprehension over President Emmanuel Macron's proposed reform of the pension age show how dangerously polarised the two factions have become.

    The government says pushing back the pension age from 62 to 64 is vital in order to preserve France's much-prized "share-out" system - based on a single fund that workers pay into and pensioners draw out of.

    With people living longer, the only alternatives would be to cut the value of pensions, or increase contributions from those in work.

    And both those options would be even more unpopular.

    What's more, says the president, France is merely aligning itself with every other European democracy - most of which have pension ages even higher than the proposed 64.

    But none of this seems to have gained traction with the public, who continue to reject the reform by a margin of about 70% to 30%.

    Instead, people seem more inclined to believe the arguments of the left and far-right: first that there is no urgency because pension finances are not as bad as they're portrayed - but also that it's unjust.

    On one side, many protesters are calling not just for an end to the reform, but actually for a lowering of the retirement age, back to where it was before 2010, when it was just 60.

    On the other, voices from the right say that the Macron plan is already so riddled with concessions and exemptions, wrung under pressure during the long parliamentary process, that the savings it will make are now virtually meaningless.

    In a functioning democracy the opposing arguments would surely find some form of compromise. After all, a majority of the population, while rejecting the Macron plan, also agrees that some reform of pensions is needed.

    But is French democracy functioning?

    Faith in conventional politics and the parliamentary system is in fact at rock-bottom. How else to explain the collapse of Gaullists and Socialists, who ran France for half a century, and the rise of the far-right and far-left?

    President Macron encouraged the death of the ancien régime, that old order which he exploited to pose as the lone moderate, picking sensible bits from programmes of left and right.

    Hyper-intelligent and hyper-keen he may have been, but France never liked him and he was elected, twice, by default. Because the alternative, Marine Le Pen, was unacceptable to most.

    By eliminating the moderate opposition, he made the opposition extreme.

    At last year's parliamentary election, he failed to secure a majority - making inevitable the use last Thursday of constitutional force majeure known as 49:3 to push the law through.

    Meanwhile, the tenor of public debate was steadily debased.

    The left tabled literally thousands of amendments to the pensions bill, making its conventional passage impossible. Opponents described as "brutal" and "inhuman" a reform which in other countries would have seemed perfectly anodyne.

    One left-wing MP posed outside the Assembly with his foot on a ball painted with the head of the labour minister; fearing mob violence, a leading pro-Macron MP called on Friday for police protection for her colleagues.

    With scenes of looting and urban violence, hills of rotting rubbish on the streets of Paris and other French cities, and the promise of more crippling strikes to come, this is the unedifying atmosphere as the country enters the next crucial phase in the crisis.

    Following the president's invocation of the 49:3 procedure, opposition parties have tabled two censure motions against the government which will be debated this week. In theory, if one of them passes that would lead to the fall of the government, and possible early elections.

    In practice, even the so-called "transpartisan" motion tabled by a centrist group in parliament - supposedly more liable to create a consensus between the mutually hostile far-left and far-right - would be unlikely to get the numbers.

    If the motions fail, then the opposition can continue to battle the reform by other means: for example by appealing to the Constitutional Council, which rules on the constitutionality of new laws, or by trying to organise a referendum.

    The government hopes that reality will at some point set in, and that most people will dejectedly accept the inevitable.

    Quite possibly a sacrificial victim will eventually have to made - no doubt in the form of Prime Minister Élisabeth Borne.

    But for now, the mood is too ugly for that.

    In the immediate term, to every petrol depot blockaded, to every bin uncollected, and to every window smashed will be joined the accompanying refrain: "Blame 49:3. Blame Macron."

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    Protests as Macron orders pension reform without vote

    French plan to raise pension age by two years to 64

    France24 - World

    After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?

    Issued on: 18/03/2023 - 18:48Modified: 18/03/2023 - 18:53

    Romain HOUEIX

    Several consequences could follow the French government’s use of Article 49.3 of the constitution to pass President Emmanuel Macron’s pension reform without a vote in the National Assembly on Thursday. They include no-confidence motion against the government, the dissolution of the Assembly, and ongoing street protests. FRANCE 24 breaks down the options for the opposition and the president.

    After Prime Minister Élisabeth Borne on Thursday invoked the power inscribed in Article 49.3 of the constitution allowing the government to pass bills without a vote in the lower-house Assembly, opponents of pension reform still have cards to play. They hope to force the government to back down before the enactment of the controversial law, which includes a hike in the retirement age from 62 to 64.

    In the words of a Paris-region deputy and member of the left-wing NUPES (New Ecological and Social People’s Union) coalition, opposition lawmakers hope to use “all the means at their disposal” to sink pension reform. These include supporting organised protests, tabling a no-confidence vote in the government, launching a referendum to potentially kill the reform, and appealing to France’s Constitutional Council.

    A vote of no confidence in the government

    In the wake of Borne’s citation of 49.3 as opposition deputies sang La Marseillaise, France’s national anthem, and held placards saying “no!” to a retirement age of 64, deputies from two parliamentary groups tabled votes of no confidence in the cabinet she leads. The first came from the LIOT group (for Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) composed of centrists and moderates, and the second came from Marine Le Pen’s far-right National Rally (Rassemblement National or RN).

    Cosigned by the leftist NUPES group, the LIOT group’s multiparty motion is giving the government more cause for concern. It could receive support from other members of the left, the far right and even those members of the center-right Les Républicains (LR), who want to bring down the government and its pension reform. The small LIOT group thus finds itself at a pivot point amid opposition to Macron from both right and the left.

    Votes of no confidence must be tabled within 24 hours of the government’s triggering of Article 49.3, and debate may then begin after 48 hours, at a time set by an Assembly body that consists of deputies in various leadership positions. Debates on the two tabled no-confidence votes will begin in the Assembly on Monday, March 20 at 4pm, Paris time. A successful vote of no confidence must gain support from an absolute majority of deputies – 287, at present – which prevents a simple majority aided by abstentions from toppling a government.

    With this requirement, it is unlikely that a vote will pass. Even with the support of all 149 deputies in the NUPES, 88 in the RN and 20 in LIOT, the motion would fall short by 32 votes. To overcome this deficit, more than half the Les Républicains deputies would also need to support it, despite party president Éric Ciotti's opposition to such a course of action. That means a successful vote would need the support of unlikely defectors from Macron’s own Renaissance party or his parliamentary allies in Modem and Horizons. 

    If either of the no-confidence votes were to succeed, the pension reform law the government passed would be rejected. Macron could then opt to appoint a new prime minister, or retain his confidence in Borne – and, in that case, dissolve the National Assembly, a move that French president Charles de Gaulle made in 1962 during the only such vote that passed since the founding of France’s Fifth Republic.

    >> The Debate: French government overrides parliament over pensions, at what cost?

    Dissolving the National Assembly

    Macron has mentioned dissolving the Assembly as a recurring threat since last June’s legislative elections left his party with only a relative majority. It remained a threat on the eve of the forced passage of pension reform, in the hope of getting Les Républicains lawmakers who were reluctant to vote for the bill to fall in line.

    The idea of following in the footsteps of de Gaulle by dissolving parliament after a no-confidence vote would no doubt please Macron. Even some of his supporters see new legislative elections as a solution to the post-49.3 situation. An anonymous Renaissance deputy said that the build-up to the use of 49.3 amounts to “a crash. We need a dissolution” – which, with an ensuing elections victory, would boost Macron’s political capital.

    But the manoeuvre is risky. In 1997, then-president Jacques Chirac tried it and lost his majority in the Assembly. The same thing could happen to Macron in 2023 should he hazard the move.

    It is difficult to predict which party would prevail in fresh legislative elections. The NUPES leftists could capture many more seats by capitalising on the popular movement against pension reform. But observers warn that the hard-right RN, thriving on the growing discontent in French society, would be the most likely winner. The Assembly could then be more fragmented than ever, making the existence of a majority unlikely.

    More protests and strikes

    The next stage in the pension reform saga will also play out in the streets. After the government's decision to use 49.3, France’s group of trade unions met and denounced “a denial of democracy” and the passage of the bill “by force”.

    “Today, it is this exemplary social movement that demonstrates that the president of the Republic and his government have failed before the National Assembly," the eight main French unions wrote in their statement.

    The inter-union group called for “local rallies” over the weekend of March 18 and a ninth day of strikes and protests across France on Thursday, March 23.

    After weeks of peaceful mobilisations, the street protests could intensify in a way that escapes the control of the unions. Several spontaneous demonstrations took place in French cities after Borne used 49.3, leading to multiple incidents and arrests.

    >> French unions see threat of Yellow Vest rerun over Macron's retirement push

    Towards a popular referendum?

    The NUPES leftists prefer to reserve several options in their fight against Macron's pension reform. If a vote of no confidence fails, launching a type of referendum called a référendum d'initiative partagée (a shared-initiative referendum, or RIP) could be another option.

    A constitutional tool available to parliamentarians, the RIP allows for a popular referendum to be held on a bill if 185 French lawmakers (one-fifth of the combined 577 lower-house deputies and 348 upper-house senators) supports it. An RIP must also be supported by 4.87 million French voters, or a tenth of the electorate, whose signatures must be collected within nine months.

    The procedure would allow the pension plan’s opponents “to block the implementation of reform for nine months”, according to Socialist Deputy Valérie Rabault, a vice president of the Assembly. But “if an RIP is triggered” on [the question of] pensions, “it must be before the enactment of the law”, she said.

    However, according to French Communist Party Deputy Stéphane Peu, who along with Rabault is a member of NUPES, the left-wing coalition has had the support of the necessary 185 lawmakers since March 14, two days before Borne invoked 49.3. Peu’s bill will propose that “the retirement age cannot exceed 62”, he said.

    The Constitutional Council

    The RIP is not the last option for opponents if the no-confidence votes fail to pass. “There would have been several appeals to the Constitutional Council against this text had it passed by vote," said Charles de Courson, a LIOT deputy, on March 14.

    Mathilde Panot, the leader of the far-left La France Insoumise (France Unbowed, LFI) party in the Assembly, has promised that the left will appeal to the council. The NUPES will argue that the reform, which was inserted into the social security budget, is a legislative rider, since the text addresses more than just finances.

    Left-wing deputies intend to rely on the opinion of France’s Conseil d’État (Council of State), which had warned the government of a risk that certain measures in its pension reform plan, as well as the plan’s lack of clear calculations, were unconstitutional.

    This article is a translation of the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

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    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

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    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    Известия (RUS)

    Хуснуллин доложил Путину об активном возвращении жителей Мариуполя в город

    Жители Мариуполя начали активно возвращаться в город после благоустройства. Об этом 19 марта доложил вице-премьер Марат Хуснуллин в ходе беседы с президентом России Владимиром Путиным.

    «Когда увидели, что идет на сегодняшний день восстановление, народ стал активно возвращаться, идет рост населения», — рассказал он.

    Как отметил Хуснуллин, первая трамвайная линия в городе, согласно планам, будет запущена летом этого года.

    «Запустили движение общественного транспорта, 110 автобусов работают. И, Владимир Владимирович, если получится, к лету хотим запустить первые трамвайные маршруты», — пояснил вице-премьер.

    Кроме того, он вместе с Путиным осмотрели здание филармонии. По словам Хуснуллина, на его восстановление ушло три месяца.

    Хуснуллин также добавил, что бизнесмены в Мариуполе смогут получить беспроцентные кредиты для устройства бизнеса на первых этажах жилых домов.

    «Сейчас приняли решение <...> предпринимателям, кто заявится, мы им тоже будем оказывать помощь. <...> Если предприниматель — владелец магазина на первом этаже заявляет о своих правах и подтверждает, что запускает рабочие места, мы даем ему кредит беспроцентный. Этот механизм тоже утвердили. Считаем, что таким образом первые этажи сможем более активно ввести в оборот», — пояснил политик.

    «Цивилизация к нам возвращается» Спецкорреспондент «Известий» побывал в Мариуполе и увидел, как переживает зиму самый пострадавший город Донбасса

    Ранее в этот день в Кремле сообщили о том, что Путин совершил рабочую поездку в Мариуполь. Российский лидер прилетел в Мариуполь на вертолете. За рулем автомобиля он объехал несколько районов города, совершая остановки. Во время поездки Путина сопровождал Хуснуллин. Он доложил президенту о ходе строительных и восстановительных работ в городе и окрестностях.

    Накануне Владимир Путин приехал в Крым в День воссоединения Крыма с РФ. Президент побывал в Севастополе на открытии школы искусств и центра «Корсунь». Кроме того, Путин встретился с губернатором города Михаилом Развожаевым.

    В свою очередь Развожаев отметил, что глава государства должен был участвовать в открытии детской школы искусств по видеосвязи. Однако вместо этого российский лидер решил прибыть в город с визитом.

    Известия (RUS)

    Правительство Чукотки в полном составе ушло в отставку

    Правительство Чукотского автономного округа в полном составе сложило полномочия. Соответствующее решение принял врио главы региона Владислав Кузнецов, сообщили 18 марта в региональном правительстве.

    «Правительство Чукотского автономного округа в полном составе ушло в отставку в соответствии с уставом региона. Сотрудники правительства и заместители губернатора будут исполнять свои обязанности до формирования нового состава», — сказано в сообщении.

    Командир Чукотки: под Анадырем возродят военную авиабазу Какие угрозы она призвана отражать и почему именно сейчас

    Врио губернатора назвал людей главным достоянием региона и заявил, что его основная задача заключается в том, чтобы каждый житель округа чувствовал себя защищенным и видел свое будущее в родном крае. Также он добавил, что рассчитывает на совместную работу с жителями и всегда открыт к новым идеям.

    Кузнецов был назначен временно исполняющим обязанности главы региона указом президента России Владимира Путина, подписанного 15 марта. Тогда же глава государства в режиме видеоконференции провел встречу с Кузнецовым, подчеркнув, что тот имеет большой опыт работы в бизнесе, административных структурах, а также в представительных органах власти.

    Ранее Кузнецов занимал должность первого заместителя председателя правительства Луганской Народной Республики (ЛНР).

    С 2008 года Чукотский автономный округ возглавлял Роман Копин, который был освобожден с поста в связи с заявлением о досрочном прекращении полномочий. По продолжительности пребывания в должности (14 лет и 7 месяцев) он занимает второе место среди руководителей субъектов РФ после главы Чеченской Республики Рамзана Кадырова.

    BBC

    Ex-US President Donald Trump expects to be arrested on Tuesday

    Donald Trump says he expects to be arrested on Tuesday and has urged his supporters to launch mass protests.

    However his lawyer said there had been no communication from law enforcement and the former president's post was based on media reports.

    Prosecutors have been looking at a possible indictment of Mr Trump. Reports say it could come next week.

    If he is indicted, it would be the first criminal case ever brought against a former US president.

    This case focuses on alleged hush money paid on Mr Trump's behalf by his lawyer to porn star Stormy Daniels prior to the 2016 presidential election.

    It is one of several cases in which the 76-year-old is currently being investigated, although he has not yet been charged in any and denies wrongdoing in each.

    Mr Trump has pledged to continue his campaign to become the Republican nominee in the 2024 presidential election, even if he is indicted.

    Past efforts to investigate him, including two impeachment trials, the Russia investigation and the Mar-a-Lago raid, have tended to make him more popular with his base, so an indictment could have a similar effect.

    It is not yet known if he is going to be criminally charged this week or even, beyond broad strokes, what those charges might be.

    But with the former president predicting an arrest, and calling for mass protests, this is a journey into unknown territory.

    Mr Trump has a loyal base of followers, and the 6 January 2021 attack on the US Capitol by his supporters following his repeated calls to protest has proven that a fraught situation can quickly escalate into violence.

    On Saturday Mr Trump wrote on his social networking site Truth Social that "illegal leaks" from the Manhattan district attorney's office "indicate" he would be arrested on Tuesday.

    The district attorney's office has not yet commented. Mr Trump's lawyer, Susan Necheles, said her team had not heard anything from law enforcement officials.

    "Since this is a political prosecution, the district attorney's office has engaged in a practice of leaking everything to the press, rather than communicating with President Trump's attorneys as would be done in a normal case," she said.

    The Republican Speaker of the US House of Representatives, Kevin McCarthy, has hit out at the investigation, calling it "an outrageous abuse of power by a radical DA [district attorney]".

    In a tweet, he also promised to investigate whether federal money was being used to interfere in elections "with politically motivated prosecutions".

    Any indictment would create a complicated calculation for Mr Trump's rivals within the Republican Party, as they decide whether to up their attacks on the former president while he is potentially distracted or keep their heads down and hope for the best.

    If history is any guide, it will be the latter.

    What happens next?

    • Grand jury finishes its investigation 

    Trump's former personal lawyer, Michael Cohen, and ex-aides Kellyanne Conway and Hope Hicks, are among those understood to have given evidence so far. The Trump team has said the former president declined an invitation to appear, a sign the case is almost over, according to experts. Reports suggest one final witness could give evidence, possibly on Monday.

    • Prosecutors decide whether to indict 

    Once the investigation is complete, the grand jury votes on whether to recommend criminal charges. However, their verdict is not binding. Ultimately, it is up to Manhattan District Attorney Alvin Bragg to determine what, if any, charges to bring. There is no deadline for this. It is a legal decision - what does he believe can he prove beyond a reasonable doubt to win a conviction - but also a deeply political one.

    • A possible Trump court appearance in New York 

    A former US president has never been indicted before but Mr Trump's lawyer said he would follow normal procedure. Typically, a defendant is either arrested or surrenders to the authorities - if they are facing a more serious felony charge they would be handcuffed. They then have their photo and fingerprints taken. After an initial hearing - called an arraignment - a defendant in a white-collar crime case like this is usually released until the next court date.

    The Stormy Daniels case is about how Mr Trump reimbursed his lawyer Michael Cohen after Cohen paid Ms Daniels $130,000. The record for the payment reimbursing Cohen says the payment was for "legal fees". Prosecutors may say this amounts to Mr Trump falsifying business records, a misdemeanour in New York.

    US media organisations say law enforcement agencies in New York are preparing for the possibility of Mr Trump being indicted and appearing in a Manhattan courtroom as early as next week.

    According to the Associated Press, they are considering the practicalities of taking a former president into court, including questions around security.

    Donald Trump faces a separate criminal investigation over efforts to overturn his narrow loss in the state of Georgia in the 2020 presidential election - though it is not known if the former president is being directly investigated.

    The Department of Justice is also looking at whether classified government documents were handled incorrectly after Mr Trump left office, as well as broader efforts to undermine the results of the presidential election three years ago - including the 6 January attack.

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    The Secret Behind Japan’s Delicious Strawberries: Kerosene

    The growing season has become completely reversed thanks to kerosene-burning greenhouses and the big prices paid for the earliest, best berries.

    A wintertime strawberry in Tokyo, swaddled in protective padding.Credit...Noriko Hayashi for The New York Times

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    By Hiroko Tabuchi

    MINOH, Japan — Strawberry shortcake. Strawberry mochi. Strawberries à la mode.

    These may sound like summertime delights. But in Japan, the strawberry crop peaks in wintertime — a chilly season of picture-perfect berries, the most immaculate ones selling for hundreds of dollars apiece to be given as special gifts.

    Japan’s strawberries come with an environmental toll. To recreate an artificial spring in the winter months, farmers grow their out-of-season delicacies in huge greenhouses heated with giant, gas-guzzling heaters.

    “We’ve come to a point where many people think it’s natural to have strawberries in winter,” said Satoko Yoshimura, a strawberry farmer in Minoh, Japan, just outside Osaka, who until last season burned kerosene to heat her greenhouse all winter long, when temperatures can dip well bellow freezing.

    But as she kept filling up her heater’s tank with fuel, she said, she started to think: “What are we doing?”

    Fruits and veggies are grown in greenhouses all over the world, of course. The Japan strawberry industry has carried it to such an extreme, however, that most farmers have stopped growing strawberries during the far less lucrative warmer months, the actual growing season. Instead, in summertime Japan imports much of its strawberry supply.

    It’s an example of how modern expectations of fresh produce year round can require surprising amounts of energy, contributing to a warming climate in return for having strawberries (or tomatoes or cucumbers) even when temperatures are plunging.

    Up until several decades ago, Japan’s strawberry season started in the spring and ran into early summer. But the Japanese market has traditionally placed a high value on first-of-the-season or “hatsumono” produce, from tuna to rice and tea. A crop claiming the hatsumono mantle can bring many times normal prices, and even snags fevered media coverage.

    As the country’s consumer economy took off, the hatsumono race spilled over into strawberries. Farms started to compete to bring their strawberries to market earlier and earlier in the year. “Peak strawberry season went from April to March to February to January, and finally hit Christmas,” said Daisuke Miyazaki, chief executive at Ichigo Tech, a Tokyo-based strawberry consulting firm.

    Now, strawberries are a major Christmas staple in Japan, adorning Christmas cakes sold across the country all December. Some farmers have started to ship first-of-the-season strawberries in November, Mr. Miyazaki said. (Recently, one picture perfect Japanese-branded strawberry, Oishii (which means “delicious”), has become TikTok-famous, but it is grown by a U.S. company in New Jersey.)

    Japan’s swing toward cultivating strawberries in freezing weather has made strawberry farming significantly more energy intensive. According to analyses of greenhouse gas emissions associated with various produce in Japan, the emissions footprint of strawberries is roughly eight times that of grapes, and more than 10 times that of mandarin oranges.

    “It all comes down to heating,” said Naoki Yoshikawa, a researcher in environmental sciences at the University of Shiga Prefecture in western Japan, who led the produce emissions study. “And we looked at all aspects, including transport, or what it takes to produce fertilizer — even then, heating had the biggest footprint.”

    Examples like these complicate the idea of eating local, namely the idea embraced by some environmentally conscious shoppers of buying food that was produced relatively close by, in part to cut down on the fuel and pollution associated with shipping.

    Transportation of food often has less of a climate impact than the way in which it is produced, said Shelie Miller, a professor at the University of Michigan who focuses on climate, food and sustainability. One study found, for example, that tomatoes grown locally in heated greenhouses in the Britain had a higher carbon footprint compared to tomatoes grown in Spain (outdoors, and in-season), and shipped to British supermarkets.

    Climate-controlled greenhouses can have benefits: They can require less land and less pesticide use, and they can produce higher yields. But the bottom line, Professor Miller said, is that “it’s ideal if you can eat both in-season, and locally, so your food is produced without having to add major energy expenditures.”

    In Japan, the energy required to grow strawberries in winter hasn’t proven to be just a climate burden. It has also made strawberry cultivation expensive, particularly as fuel costs have risen, hurting farmers’ bottom lines.

    Research and development of berry varieties, as well as elaborate branding, has helped alleviate some of those pressures by helping farmers fetch higher prices. Strawberry varieties in Japan are sold with whimsical names like Beni Hoppe (“red cheeks”), Koinoka (“scent of love”), Bijin Hime (“beautiful princess”). Along with other pricey fruit like watermelons, they are often given as gifts.

    Tochigi, a prefecture north of Tokyo that produces more strawberries than any other in Japan, has been working to tackle both climate and cost challenges with a new variety of strawberry it is calling Tochiaika, a shortened version of the phrase, “Tochigi’s beloved fruit.”

    Seven years in the making by agricultural researchers at Tochigi’s Strawberry Research Institute, the new variety is larger, more resistant to disease, and produces a higher yield from the same inputs, making growing them more energy efficient.

    Tochiaika strawberries also have firmer skin, cutting down on the number of strawberries that get damaged during transit, thereby reducing food waste, which also has climate consequences. In the United States, where strawberries are grown mostly in warmer climates in California and Florida, strawberry buyers discard an estimated one-third of the crop, partly because of how fragile they are.

    And instead of heaters, some farmers in Tochigi use something called a “water curtain,” a trickle of water that envelopes the outside of greenhouses, keeping temperatures inside constant, though that requires access to ample groundwater. “Farmers can save on fuel costs, and help fight global warming,” said Takayuki Matsumoto, a member of the team that helped develop the Tochiaika strawberry. “That’s the ideal.”

    There are other efforts afoot. Researchers in the northeastern city of Sendai have been exploring ways to harness solar power to keep the temperature inside strawberry greenhouses warm.

    Ms. Yoshimura, the strawberry farmer in Minoh, worked in farming a decade before deciding she wanted to do away with her giant industrial heater in the winter of 2021.

    A young mother of one, with another on the way, she had spent much of the lockdown days of the pandemic reading up on climate change. A series of devastating floods in 2018 that wrecked the tomato patch at the farm she runs with her husband also awakened her to the dangers of a warming planet. “I realized I needed to change the way I farmed, for the sake of my kids,” she said.

    But in mountainous Minoh, temperatures can dip to below 20 degrees Fahrenheit, or about minus 7 Celsius, levels at which strawberry plants would normally go dormant. So she delved into agricultural studies to try to find another way to ship her strawberries out during the lucrative winter months, while not using fossil fuel heating.

    She read that strawberries sense temperatures via a part of the plant known as the crown, or the short thickened stem at the plant’s base. If she could use groundwater, which generally stays at a constant temperature, to protect the crown from freezing temperatures, she wouldn’t have to rely on industrial heating, she surmised.

    Ms. Yoshimura fitted her strawberry beds with a simple irrigation system. For extra insulation at night, she covered her strawberries with plastic.

    She stresses that her cultivation methods are a work in progress. But after her berries survived a cold snap in December, she took her industrial heater, which had remained on standby at one corner of her greenhouse, and sold it.

    Now, she’s working to gain local recognition for her “unheated” strawberries.  “It would be nice,” she said, “if we could just make strawberries when it’s natural to.”

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    France24 - World

    Trump says he expects to be arrested Tuesday, calls for protest from supporters

    Issued on: 18/03/2023 - 14:56

    NEWS WIRES

    Former US President Donald Trump said he expects to be "arrested" on Tuesday over hush money allegedly paid to a porn star before the 2016 election, calling on his supporters to protest.

    "Leading Republican candidate & former President of the United States of America will be arrested on Tuesday of next week," the 76-year-old billionaire said Saturday on his Truth Social platform, adding: "Protest, take our nation back!"

    An indictment would make Trump the first former US president to be charged with a crime, marking an explosive and unpredictable development in the 2024 White House race -- as Trump seeks again to clinch the Republican nomination.

    Not even a conviction in the hush money case would prevent Trump from running, but an indictment could have major consequences, galvanizing his critics but also electrifying his supporters.

    Republican House Speaker Kevin McCarthy reacted with fury, accusing New York prosecutors of pursuing "political vengeance" against Trump. McCarthy vowed on Twitter to launch a congressional probe of the matter.

    But his Democratic predecessor, Nancy Pelosi, denounced Trump's announcement as "reckless," saying it would "foment unrest among his supporters."

    "He cannot hide from his violations of the law, disrespect for our elections and incitements to violence," added Pelosi, who was still speaker when Trump was impeached for inciting the January 6, 2021 rioting in the US Capitol. 

    The current investigation, led by Manhattan district attorney Alvin Bragg, an elected Democrat, centers on $130,000 paid weeks before the 2016 polls to stop porn star Stormy Daniels from going public about an affair she says she had with Trump years earlier.

    Trump's lawyer told CNBC on Friday that his client, if indicted, would surrender to face criminal charges. 

    Trump has denied having had an affair with Daniels, whose real name is Stephanie Clifford, and has dismissed the investigation as politically motivated.

    'Illegal leaks' 

    In his Truth Social post, written in capital letters, Trump referred to "illegal leaks from a corrupt & highly political Manhattan district attorneys office" and said the investigation was "based on an old & fully debunked (by numerous other prosecutors!) fairytale."

    He doubled down in another post, assailing his successor, President Joe Biden, as "crooked" and urging his followers to "Protest, Protest, Protest!!!"

    Reports said authorities were planning to increase security around the Manhattan courthouse in coming days.

    Trump's lawyer Susan Necheles indicated that his posts Saturday were based on media reports and not on any fresh action taken by prosecutors.

    "Since this is a political prosecution, the District Attorney's office has engaged in a practice of leaking everything to the press, rather than communicating with President Trump's attorneys," Necheles said in a statement to AFP.

    A grand jury is a citizen panel which examines evidence presented by prosecutors to decide if a charge is warranted. 

    The jury in New York heard on Monday from Trump's former lawyer Michael Cohen, who made the payment to Daniels. Cohen was sentenced to three years in prison in 2018 on related federal charges. He pleaded guilty but said he had been carrying out Trump's orders. 

    Daniels herself met with prosecutors on Wednesday and "agreed to make herself available as a witness, or for further inquiry if needed," according to her lawyer Charles Brewster.

    Trump has been invited to testify, which legal experts say suggests an indictment is near.

    The payment to Daniels, if not properly accounted for, could result in a misdemeanor charge for falsifying business records. That might be raised to a felony if the false accounting was intended to cover up a second crime, such as a campaign finance violation, The New York Times has reported.

    2024 prospects 

    Trump is facing several criminal probes at state and federal level over possible wrongdoing that threaten his new run at the White House.

    In Georgia, a prosecutor is investigating Trump and his allies' efforts to overturn his 2020 election loss in the southern state. The grand jury in that case has recommended multiple indictments, the forewoman revealed last month.

    The former president is also the subject of a federal probe into his handling of classified documents as well as his possible involvement in the January 6 rioting.

    Some observers believe an indictment bodes ill for Trump's 2024 chances, while others say it could provide a huge boost.

    Just to calibrate expectations:1. The arrest secures the nomination for Donald Trump.2. The base will rally politically, and possibly physically. (Let me know how that goes.)3. The gentry GOP will double down now on DeSantis, to no avail.

    March 18, 2023

    "The arrest secures the nomination for Donald Trump," tweeted Rick Wilson, a political strategist who quit the Republican Party in protest over Trump. "The base will rally politically, and possibly physically."

    Tech billionaire Elon Musk, a self-described libertarian who has increasingly aligned with Republican positions and who overturned the Twitter ban on Trump, went even further.

    "If this happens, Trump will be re-elected in a landslide victory," Musk said in a tweet.

    (AFP)

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    L'Humanité

    Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

    Il était une fois

    Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

    Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

    Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

    Trop fluet pour le football américain

    Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

    Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

    Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

    Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

    Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

    A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

    Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

    Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

    Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

    Martin Luther King lui écrit personnellement

    Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

    Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

    La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

    Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

    Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

    Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

    Un dernier défi : remporter Wimbledon

    En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

    Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

    Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

    « Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

    Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

    S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

    Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

    EN SAVOIR PLUS

    « Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

    « Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

    TennisségrégationnismeÉtats-Unis
    France24 - Monde

    En France, un racisme anti-Asiatiques banalisé et rarement dénoncé

    Publié le : 17/03/2023 - 12:55

    Pauline ROUQUETTE Suivre

    Une étude publiée mercredi révèle que les personnes d'origine asiatique font face à un racisme multiforme, "banalisé" et rarement dénoncé en France. Érigées en "minorités modèles", les populations asiatiques font montre d'un faible taux de recours face aux discriminations dont elles sont victimes, ce qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs, parmi lesquels l'insécurité linguistique mais aussi le passé colonial.

    Minimisé, banalisé, souvent inaperçu car automatiquement justifié par "l'humour". Le racisme subi par les personnes originaires d'Asie, en France, est pourtant bien réel, a révélé mercredi 15 mars l'étude REACTAsie publiée par des sociologues et soutenue par la Défenseure des droits, Claire Hédon.

    Rarement dénoncée, la discrimination à l'encontre des Asiatiques n'avait jusqu'ici jamais fait l'objet d'un rapport officiel financé par cette autorité constitutionnelle indépendante. Mais la pandémie de Covid-19 a contribué à une accélération de la "prise de conscience" de ces discriminations, poussant la recherche scientifique à se mobiliser pour les documenter.

    "Depuis le Covid-19, on a témoigné d’un phénomène mondial de surgissement de toutes ces hostilités envers cette population asiatique, d'ailleurs souvent confondue avec la population chinoise", confirme Ya-Han Chuang, docteure en sociologie et chercheuse au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris, qui précise qu'une première prise de conscience avait eu lieu en 2016 après la mort de Chaolin Zhang, couturier chinois de 49 ans, décédé des suites d'une violente agression à Aubervilliers.

    En France, tel que le relate le rapport REACTAsie, les discriminations, qui se manifestent le plus fréquemment sous couvert d'"humour", sont largement banalisées. Des plaisanteries douteuses qui interviennent surtout "au sein des relations sociales de proximité". Collègues, amis, camarades de classe... "Ces liens de proximité (...) souvent situés aux frontières de la vie publique et de la vie privée rendent la dénonciation de ces phénomènes d’autant plus difficile", démontre l’étude, qui précise qu'elles sont alors rarement punies.

    Pour réaliser cette enquête, des entretiens biographiques approfondis ont été menés, entre 2020 et 2022, auprès de 32 jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, âgés de 20 à 40 ans et originaires de neuf pays (primo-arrivants ou descendants de migrants) : Chine continentale, Japon, Corée, Vietnam, Laos, Cambodge, Philippines, Hong Kong, Taïwan.

    Des données recensées par les chercheurs découlent plusieurs constats. Tout d'abord, il existe des "spécificités propres" aux expériences de racisme anti-asiatique, parmi lesquelles la "banalisation" et "le caractère ordinaire" de leurs manifestations – souvent exprimées "sous la forme de l'humour", résume Simeng Wang, sociologue qui a coécrit l'étude, chargée de recherche au CNRS et membre du Cermes3, les deux entités à l'origine de l’enquête.

    Au travail, ou dès l'école, certains des enquêtés témoignent avoir subi "du mépris social, avec des moqueries de leurs camarades" qui ont nourri un "sentiment de honte", et ont pu contribuer à forger une attitude de "surcompensation et d'envie de réussir".

    Par ailleurs, précise-t-elle, le racisme ne se manifeste pas de la même façon selon le genre. Effectivement, "les hommes asiatiques subissent des stéréotypes liés à leur masculinité souvent dévalorisée", tandis que les femmes, dont "la féminité est fantasmée", doivent faire face à "l'imbrication du racisme et du sexisme", aussi bien dans le monde du travail (harcèlement sexuel) que dans l'espace public.

    Fière de la sortie de l’étude REACTAsie soutenue par le @Defenseurdroits, présentation des résultats par @MAF_reseau, introduite par la Défenseure @clairehedon, à côté de @ajcf_fr lire le rapport https://t.co/agj9EMTcgc pic.twitter.com/fzVI4QEicu

    March 15, 2023

    Faible taux de recours d'une "minorité modèle"

    Pourtant, bien souvent le racisme subi par les personnes d'origine asiatique est passé sous silence par les victimes de discriminations elles-mêmes. Un faible taux de réaction et de recours que l'étude REACTAsie explique par l'étiquette de "minorité modèle" qui enferme les personnes asiatiques dans des stéréotypes positifs ("travailleurs", "discrets", "forts en maths") et les empêche de signaler les situations de racisme auxquelles elles peuvent être confrontées.

    La faible maîtrise de la langue française, la "logique de survie" et l'héritage du confucianisme – qui cultive les relations non conflictuelles – chez les primo-arrivants peuvent aussi, selon Simeng Wang, expliquer que les populations asiatiques recourent moins au droit et à une hiérarchie autoritaire.

    Sur le dernier aspect, Ya-Han Chuang, autrice de "Une minorité modèle ? Chinois de France et racisme anti-Asiatiques" (éd. La Découverte), se veut "moins essentialiste", dit-elle. Au-delà des valeurs de confucianisme, elle préfère "parler de la vision de la population asiatique qui se situe entre le dominant et le dominé", précise celle qui est également membre du projet PolAsie. Analysé par Djamel Sellah, doctorant à Sciences Po Bordeaux, ce projet vise à analyser la spécificité de la participation politique en France des Asiatiques et Français d’origine asiatique.

    "Il y a la société française avec, d’un côté, la population majoritaire ; de l’autre, des populations issues d’anciennes colonies africaines, souvent stigmatisées ; et au milieu, on retrouve les Asiatiques, qualifiés de bons immigrés, d'immigrés modèles qui travaillent bien et sont silencieux, mais que l'on continue tout de même à regarder à travers le prisme du 'péril jaune' (risque supposé que les peuples d'Asie surpassent l'Occident et gouvernent le monde, NDLR)."

    D'autres facteurs sociaux permettent, selon la sociologue, d'expliquer cette relative inertie face à des discriminations qui, le plus souvent d'ailleurs, ne sont même pas perçues comme telles par les victimes : "Il maîtrisent moins bien le français et ont, pour certains (notamment les réfugiés indochinois), une telle gratitude en tant que réfugiés que cela empêche une prise de conscience du racisme quotidien subi." Ainsi, poursuit Ya-Han Chuang, "ils reconnaissent un traitement défavorable, mais n’ont pas forcément les ressources intellectuelles pour que cela se traduise comme une manifestation de racisme dans leur conscience. Et encore moins pour que cela se transforme en une action collective."

    Pourtant, les enquêtés de l'étude REACTAsie ont, à 80 %, un niveau bac+5, et les deux tiers sont nés sur le sol français. Un choix que Simeng Wang justifie par la volonté de dégager les particularités du racisme subi par les personnes d'origine asiatique occupant une position sociale élevée. La question à laquelle l'équipe de chercheurs souhaitait répondre était alors la suivante, explique la sociologue : "Est-ce que la facilité de s'exprimer augmente la chance de pouvoir rapporter des vécus de l'injustice sociale ?" En réalité, poursuit-elle, "nous avons remarqué qu'ils ne sont pas forcément épargnés par ce phénomène, mais qu'il prend des formes différentes."

    Pas épargnés, car il existe aussi une insécurité linguistique subie par des primo-arrivants, bien que diplômés. Les personnes venues en France pour suivre des études supérieures ont beau être diplômées et être entrées sur le marché du travail français, elles ne maîtrisent pas pour autant la langue française, ni les démarches administratives pour aller porter plainte, poursuit Simeng Wang, évoquant des entraves linguistiques et administratives qui empêchent de recourir au droit.

    Un phénomène à conjuguer également avec une diversité des postures à l'intérieur même des populations d'origine asiatique, révèle l'étude REACTAsie.

    Passé colonial et rapports de force ethno-raciaux

    "Cela renvoie au passé colonial", explique la chercheuse, autrice d'"Illusions et souffrances. Les migrants chinois à Paris" (éd. Rue d'Ulm).

    En effet, développe-t-elle, les personnes d'origines vietnamienne, cambodgienne ou laotienne (ex-Indochine française) ont souvent pour parents des "boat people" (réfugiés ayant fui par la mer le régime communiste vietnamien entre 1978 et 1981) ou des individus ayant été accueillis en France après les guerres avec les Khmers rouges. "Ils ont grandi dans un environnement familial traversé par ce passé colonial", explique Simeng Wang, les opposant, par exemple, aux personnes d'origine japonaise, qui n'ont jamais été colonisées par la France ou par un autre pays asiatique.

    "Il y a une prédisposition différente à ces questions en lien avec la colonisation et la notion des rapports de forces ethno-raciaux, même au sein de l'Asie elle-même", poursuit la sociologue, évoquant entre autres la colonisation de Taïwan par le Japon ou encore la guerre sino-vietnamienne. "Ces événements ont participé à donner aux différents enquêtés un héritage sur la question de la conscientisation du racisme anti-asiatique."

    Concrètement, cela s'exprime par une tendance de mise à distance du racisme de la part des individus d'origine japonaise, qui se sentent bien moins concernés que des personnes d'origine asiatique issues des anciennes colonies de la France.

    Quoi qu'il en soit, sur ce sujet aussi, la parole – bien que timide – se libère. La pandémie de Covid-19, qui a été "un moment d'expression paroxystique" de ce racisme, a joué un rôle de "catalyseur dans la prise de conscience", individuelle ou collective, des discriminations, chez les jeunes enquêtés, répète Simeng Wang.

    Les réseaux sociaux ont un temps permis l'émergence d'un débat sur la question, rappelle de son côté Ya-Han Chuang, évoquant le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus, utilisé sur Twitter au début de la pandémie de Covid-19 pour dénoncer des faits de discrimination... et une épidémie d'amalgames racistes.

    S'en est suivie une médiatisation accrue de ces phénomènes, et la prise en considération d'un problème auquel les pouvoirs publics s'intéressent davantage.

    Ainsi, la collaboration avec la Défenseure des droits va continuer, précise Simeng Wang, qui ajoute qu'une minisérie vidéo sera bientôt largement diffusée. "Pour le volet 'action', il s'agira notamment de collaborer avec des acteurs associatifs pour promouvoir la minisérie, et organiser des projections-débats, notamment en milieu scolaire, pour sensibiliser la population, et notamment la population majoritaire."

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine Dispatch

    In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry

    Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.

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    By Jeffrey Gettleman

    KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”

    With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.

    But then his face suddenly softened, saddened.

    “All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.

    Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.

    But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.

    “People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.

    She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.

    “There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.

    The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.

    “We’re like coconuts,” she said.

    Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.

    The State of the War

    Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.

    “During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”

    Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”

    In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.

    I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.

    Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”

    “You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”

    On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.

    One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.

    But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.

    As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.

    Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.

    It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.

    At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.

    As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.

    “What is it?” I asked.

    We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.

    Why was she crying now?

    “Because these people are good,” she said.

    If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?

    We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.

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    L'Humanité

    1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge

    Il était une fois

    Le 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.

    Bernard Frederick

    Le 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.

    L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.

    Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.

    Un groupe terroriste de médecins

    L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.

    Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»

    Un diagnostic erroné

    L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…

    Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.

    Lutte interne au sein de la direction du PCUS

    Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.

    Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.

    Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»

    « Sans moi, le pays périra »

    Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.

    L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.

    En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»

    «À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)

    Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens

    Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)

    Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.

    URSS
    France24 - Monde

    Grève des éboueurs : Paris croule sous 10 000 tonnes de déchets

    Publié le : 17/03/2023 - 17:59

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    La barre des 10 000 tonnes de déchets non ramassés dans les rues de Paris a été atteinte à la mi-journée, selon l'estimation de la mairie, au douzième jour de la grève de ses éboueurs contre la réforme des retraites. Aucune benne de ramassage n'est sortie vendredi dans les arrondissements où la collecte est gérée par la Ville de Paris, contrairement aux propos du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a affirmé vendredi matin que la réquisition des agents avait bien commencé.

    La situation de la collecte des déchets à Paris était confuse, vendredi 17 mars, au douzième jour de la grève des éboueurs contre la réforme des retraites, avec 10 000 tonnes de déchets non ramassés mais un gouvernement qui affirme que la réquisition des agents "fonctionne".

    La barre symbolique des 10 000 tonnes a été franchie vendredi midi, selon l'estimation de la mairie, qui soustrait les déchets qui ont pu être ramassés par rapport à la moyenne en temps normal.

    La maire de Paris, Anne Hidalgo, soutien du mouvement social, avait refusé mercredi de demander la réquisition d'agents au préfet de police. 

    Mais selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin vendredi matin, le préfet a "requis" jeudi soir "le service de la propreté de la ville" pour évacuer les ordures. "Dès aujourd'hui, dès ce matin, cette réquisition fonctionne et permet de ramasser ces poubelles", a dit le ministre de l'Intérieur sur RTL.

    "Aucune benne n'est sortie côté public", a pourtant indiqué vendredi après-midi l'entourage de la maire de Paris. Pas de ramassage donc.

    La capitale possède un système de collecte particulier, instauré par son premier maire, Jacques Chirac : les agents de la mairie assurent la collecte des déchets dans la moitié des arrondissements (2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 11e, 14e, 16e, 17e et 20e), tandis que l'autre moitié est desservie par des prestataires privés.

    "Nous n'avons pas eu de benne dans les arrondissements en public", confirme Delphine Bürkli, la maire Horizons du 9e arrondissement, géré par le public et donc très touché par l'absence de ramassage. Mais des "réquisitions de garages [de camions-poubelles] pour prestataires privés" ont eu lieu, affirme l'élue de droite, qui en appelle à "la solidarité de la Ville" pour égaliser le traitement des déchets entre arrondissements.

    Appel à l'armée pour le ramassage

    Justement, les choses vont un peu mieux dans le 15e arrondissement dont le prestataire privé a vu, après un recours en justice, son garage débloqué jeudi par les forces de l'ordre. Avec ce déblocage, le 15e "a récupéré cinq bennes" par rapport au début de la grève, soit 10 au total "qui travaillent toute la journée", indique le maire LR Philippe Goujon. 

    "Le problème, depuis qu'on a recommencé la collecte, c'est que les bennes sont obligées d'aller à Romainville", commune située en Seine-Saint-Denis, à l'est de la capitale, soit à l'opposé du 15e. Dans ce centre de transfert des déchets, elles doivent ensuite patienter "une à deux heures pour décharger" en raison de l'engorgement général, explique l'élu de droite. Le maire du 15e appelle donc au déblocage des incinérateurs du syndicat métropolitain (Syctom), présidé par le socialiste Corentin Duprey et qui ne veut pas à ce stade demander l'intervention des forces de l'ordre.

    "Il n'y a que 5 ou 6 % des éboueurs en grève", affirme Delphine Bürkli, qui demande à faire "appel à l'armée pour déblayer les rues". La mairie reconnaît que le taux de grévistes parmi ses agents de la propreté est "en-dessous de 10 %".

    Le 49.3 "a remobilisé les troupes"

    Pour la maire (Horizons) du 5e arrondissement, Florence Berthout : "Ces 5 % (de grévistes) ont le pouvoir de bloquer tout le ramassage, ou presque, en portant deux types d'actions : bloquer les garages en régie municipale et les centres d'incinération".

    À Ivry-sur-Seine, le plus gros des trois sites d'incinération du Syctom, la police est venue vendredi déloger les grévistes sur un des deux garages attenants, avant de se retirer.

    L'accès à l'usine comme aux deux garages de camions-poubelles est toujours bloqué, a constaté l'AFP. Selon la CGT, 95 % des salariés du site de traitement d'Ivry et tous les chauffeurs des deux garages étaient en grève vendredi.

    Le recours au 49.3 décidé jeudi par le gouvernement "a remobilisé les troupes, en fait (...). On n'avait jamais eu ce 100 % de grévistes sur ces deux garages-là" d'Ivry, "on l'a", a dit sur place Régis Vieceli, secrétaire général CGT de la filière déchets et assainissement à Paris.

    "Nous avons douze ans d'espérance de vie en moins pour les éboueurs, et sept ans en moins pour les égoutiers", a fait valoir Fréderic Aubisse, égoutier de 54 ans. Avec deux années de travail supplémentaires, "on va crever au boulot comme on le dit, ce n'est pas possible", dit-il.

    Les éboueurs interrogés sont déterminés à poursuivre par roulement leur grève reconductible jusqu'à lundi, jour de l'assemblée générale qui doit décider de la poursuite du mouvement.

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Cinq scénarios

    Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?

    REVUE DE PRESSE

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

    Publié le : 17/03/2023 - 09:32Modifié le : 17/03/2023 - 16:26

    FRANCE 24 Suivre

    La Cour pénale internationale (CPI) a émis vendredi un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine. La Slovaquie livrera treize chasseurs MiG-29 à l'Ukraine. De son côté, Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la Moldavie face aux "tentatives de déstabilisation russes". Quant au président turc Erdogan, il  a donné vendredi son feu vert à l'entrée de la Finlande dans l'Otan. 

    Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la guerre en Ukraine.

    • 16 h 08 : la CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

    La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi avoir émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, l'accusant d'être responsable de crimes de guerre commis en Ukraine. Des accusations que Moscou a niées à plusieurs reprises. 

    "Aujourd'hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alexeïevna Lvova-Belova", commissaire présidentielle aux droits de l'enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué. Vladimir Poutine "est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (enfants) et de transfert illégal de population (enfants) des zones occupées d'Ukraine vers la Fédération de Russie", a ajouté la cour.

    Le président ukrainien a salué vendredi la décision "historique" de la Cour pénale internationale. "Une décision historique, qui marque le début d'une responsabilité historique", a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée sur Telegram.

    La Russie ne reconnaît pas la compétence de la Cour pénale internationale, dont toutes les décisions sont "nulles et non avenues", a déclaré vendredi le Kremlin.

    • 15 h 33 : Erdogan demande au parlement turc de ratifier l'adhésion de la Finlande à l'Otan

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné vendredi son feu vert à l'entrée de la Finlande dans l'Otan, soumettant au parlement turc la ratification de la demande d'adhésion finlandaise.

    "Nous avons décidé d'entamer le processus d'adhésion de la Finlande à l'Otan dans notre parlement", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre à Ankara avec le président finlandais Sauli Niinistö. Le protocole d'entrée de la Finlande sera, selon le président turc, "soumis à un vote de l’assemblée nationale turque". 

    Vingt-huit des trente États membres de l'Alliance ont déjà approuvé la candidature finlandaise. Le président turc, qui bloquait l'entrée de la Finlande et de la Suède depuis mai 2022, avait laissé entendre mercredi qu'il répondrait favorablement à la "promesse" donnée à Helsinki d'intégrer l'Alliance. 

    Le gouvernement de Hongrie, le deuxième pays qui n'a pas encore ratifié l'adhésion de la Finlande, a fait savoir dans la foulée que son Parlement votera sur le sujet le 27 mars.

    Pour parvenir à un revirement turc, un compromis de "dissociation des dossiers finlandais et suédois" a été trouvé pour permettre "l’avancée aujourd’hui sur le dossier Finlandais", selon l’analyse de Bruno Daroux, chroniqueur de Politique Internationale à France 24.

    • 13 h 50 : Stoltenberg et von der Leyen en mer du Nord pour discuter de la sécurité du gaz

    Le secrétaire général de l'Otan et la présidente de la Commission européenne se sont rendus en mer du Nord pour discuter de la sécurité des approvisionnements en gaz et des infrastructures.

    Jens Stoltenberg et Ursula von der Leyen sont allés sur la plateforme Troll A, qui opère sur le plus grand champ gazier de Norvège. Après une baisse des flux russes, le pays nordique est devenu l'année dernière le plus grand fournisseur de gaz de l'Union européenne.

    #NATO Secretary General @jensstoltenberg will meet with PM @jonasgahrstore, @EU_Commission President @vonderleyen & @Equinor CEO @andop68 in #Norway 🇳🇴. Tune in for their joint press point at ± 11.45 CETℹ️: https://t.co/JQygNyGzr6 pic.twitter.com/SJczwJCw5n

    March 17, 2023

    Les deux responsables ont discuté de la protection des infrastructures et de l'approvisionnement en gaz de l'Europe avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre et le PDG d'Equinor, Anders Opedal.

    La sécurité des installations pétrolières norvégiennes a été renforcée après le sabotage des gazoducs Nord Stream, le 26 septembre 2022 en mer Baltique.

    • 13 h 15 : Macron exprime son soutien à la présidente moldave face aux "tentatives de déstabilisation russes"

    Le président français Emmanuel Macron a exprimé son soutien à son homologue moldave Maia Sandu face aux "tentatives de déstabilisation russes" dans son pays et aux "tensions qu'elles provoquent", a annoncé l'Élysée.

    Lors d'un entretien téléphonique, il a aussi salué les "efforts" de réforme de la Moldavie, candidate à l'entrée dans l'Union européenne, notamment celle de "la justice pour améliorer la lutte contre la corruption", a ajouté la présidence française.

    La Moldavie, voisine de l'Ukraine, se dit confrontée à "une guerre hybride" menée par Moscou pour "renverser" l'exécutif pro-européen au pouvoir à Chisinau.

    "Rappelant l'importance de continuer à réformer le pays", Emmanuel Macron a proposé de mettre à disposition de Chisinau "des experts, notamment en matière de cyber et d'économie".

    Il s'est aussi dit prêt à "apporter toute l'aide nécessaire à la Moldavie pour l'organisation et la mise en oeuvre du sommet" de la Communauté politique européenne programmé le 1er juin dans ce pays. 

    Cette communauté, créée dans la foulée de la guerre en Ukraine, réunit 44 pays du continent européen, dont 17 non membres de l'Union européenne.

    • 12 h 52 : l'ONU mobilisée au plus haut niveau pour que l'accord sur les céréales ukrainiennes continue

    Les discussions sur l'accord international sur l'exportation de céréales d'Ukraine, dont le maintien au-delà de samedi semble incertain en raison d'un désaccord entre Moscou et Kiev sur sa durée, se poursuivent, a indiqué l'ONU.

    "Les discussions sont en cours", a déclaré la porte-parole des Nations unies à Genève, Alessandra Vellucci, lors d'un point de presse régulier à Genève.

    "Il y a un accord, il est public (...). L'accord prévoit un renouvellement pour 120 jours. Des discussions sont en cours et nous n'allons pas spéculer sur ce qui va se passer", a-t-elle ajouté.

    Plus tôt dans la semaine, les Nations unies avaient indiqué que cette Initiative céréalière de la mer Noire, qui a permis d'atténuer la crise alimentaire mondiale, devrait être prolongé en l'état au-delà du 18 mars, même si la Russie en a divisé la durée par deux à 60 jours.

    • 11 h 40 : Poutine et Xi auront un déjeuner en tête-à-tête lundi, avant des négociations mardi

    Le président russe Vladimir Poutine recevra lundi son homologue chinois pour un déjeuner en tête-à-tête avant des discussions plus formelles le lendemain, a indiqué le Kremlin.

    Lundi, "ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, interrogé sur le programme de la rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, qui sera en Russie du 20 au 22 mars.

    • 11 h 20 : le président finlandais à Ankara en quête du feu vert turc pour son entrée dans l'Otan

    Le président finlandais Sauli Niinistö, dont le pays frappe à la porte de l'Otan depuis dix mois, doit rencontrer à Ankara son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, dans l'espoir d'obtenir un feu vert à son entrée dans l'Alliance atlantique.

    Sauli Niinistö avait assuré mercredi que la Turquie, membre de l'Otan depuis un demi-siècle, annoncerait vendredi sa décision concernant la demande d'adhésion finlandaise.

    "J'irai [à Ankara] recevoir l'expression de leurs intentions", avait-il indiqué dans un communiqué.

    Le président turc, qui bloque l'entrée de la Finlande et de la Suède depuis mai 2022, avait laissé entendre plus tôt mercredi qu'il répondrait favorablement à la "promesse" donnée à Helsinki d'intégrer l'Alliance. 

    • 11 h 18 :  les avions que la Pologne et la Slovaquie fourniront à l'Ukraine seront "détruits", selon le Kremlin

    Les avions de chasse Mig-29 que la Pologne et la Slovaquie vont prochainement livrer à l'Ukraine seront "détruits", a affirmé le Kremlin, dénonçant une "implication de plus en plus grande" des pays de l'Otan dans le conflit avec Kiev.

    "La livraison de ces équipements militaires, comme nous l'avons répété maintes fois, ne peut pas affecter l'issue" du conflit, a dit à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Bien entendu, ces équipements seront détruits", a-t-il ajouté.

    • 10 h 50 : la Slovaquie livrera 13 chasseurs MiG-29 à l'Ukraine

    Bratislava va livrer treize chasseurs MiG-29 de conception soviétique à l'Ukraine, a déclaré le Premier ministre, la Slovaquie devenant ainsi le deuxième pays de l'Otan après la Pologne à prendre une telle décision.

    "Nous remettrons 13 de nos MiG-29 à l'Ukraine", a déclaré à la presse Eduard Heger, ajoutant que son pays allait également livrer à Kiev le système de défense antiaérienne Koub.

    • 8 h 30 : Xi Jinping se rendra en Russie la semaine prochaine

    Le président chinois Xi Jinping se rendra en Russie la semaine prochaine, a annoncé le ministère chinois des Affaires étrangères.

    "À l'invitation du président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, le président Xi Jinping effectuera une visite d'État en Russie du 20 au 22 mars", indique le ministère dans un communiqué, sans autre précision.

    Les deux dirigeants s'étaient rencontrés en septembre en marge d'un sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) en Ouzbékistan.

    Pour leur première rencontre depuis l'invasion russe en Ukraine en février 2022, ils avaient affiché leur volonté de se soutenir et de renforcer leurs liens en pleine crise avec les Occidentaux.

    Quelques mois plus tôt, le président russe s'était rendu aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin. Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient alors proclamé leur amitié "sans limite".

    La Chine se présente pour l'essentiel comme partie neutre dans la guerre en Ukraine mais renforce ces derniers mois ses liens avec Moscou.

    Pékin a publié le mois dernier un document en 12 points exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix. Le texte s'oppose également à tout recours à l'arme nucléaire et appelle à respecter l'intégrité territoriale de tous les pays – sous-entendu également celle de l'Ukraine, dont une partie du territoire est sous contrôle russe.

    • 8 h 15 : Vladimir Poutine et Xi Jinping discuteront à Moscou de l'approfondissement de leur "coopération stratégique", dit le Kremlin

    Vladimir Poutine et Xi Jinping discuteront de l'"approfondissement" de leur "coopération stratégique" lors d'une visite la semaine prochaine du président chinois en Russie, a indiqué le Kremlin.

    Lors de cette visite qui aura lieu du 20 au 22 mars, les deux dirigeants "discuteront de l'approfondissement du partenariat exhaustif et de la coopération stratégique entre la Russie et la Chine", notamment "sur la scène internationale", a déclaré le Kremlin dans un communiqué, ajoutant que des "documents bilatéraux importants seraient signés".

    • 6 h : la Pologne va fournir à Kiev des chasseurs MiG-29, une première pour l'Otan

    La Pologne va livrer un premier lot de quatre chasseurs-bombardiers MiG-29 à l'Ukraine, a annoncé jeudi le président polonais Andrzej Duda, ce qui constituera la première livraison de ce type par un membre de l'Otan.

    "Dans les jours à venir, nous allons d'abord transférer (...) quatre avions entièrement opérationnels à l'Ukraine", a déclaré Andrzej Duda à la presse.

     

    Kiev a demandé à plusieurs reprises à ses alliés occidentaux de lui envoyer des chasseur-bombardiers modernes, en espérant obtenir des F-16 américains. 

    La décision polonaise "ne change rien" toutefois au refus américain d'en faire autant, a assuré peu après John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche.

    Avec AFP et Reuters

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 11 MARS

    Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

    LE FIL DU 10 MARS

    Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

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    Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

    BBC

    Cyclone Gabrielle: The New Zealand flood victims too scared to go home

    Last month, Cyclone Gabrielle smashed into New Zealand's North Island - killing 11 people and displacing at least 10,000 more. It's triggered a national debate about climate change and whether vulnerable homes should be rebuilt or written off.

    "I don't want to go back there," said Amy Bowkett.

    The mother of two lived in the Hawkes Bay area, one of the regions worst hit by Cyclone Gabrielle. When the Category 3 storm hit with wind speeds of up to 159km/h (99mph), her home was completely destroyed.

    Along with 50 of her neighbours she spent a terrifying 48 hours trapped without power, water or phone signal.  

    Eventually she was able to make a call and a friend organised a helicopter rescue from a neighbour's backyard.    

    "I feel like if we get flooded a third time, it would be our fault," she told the BBC from her mother's home in the nearby city of Napier. "Unless we put our house on stilts, I'd be terrified every time it rained."

    She's not alone in fearing to return. Many of the victims of New Zealand's recent floods lost all of their possessions in the disaster and believe the area their homes are built on has become too dangerous for them to go back.  

    The damage caused by the cyclone is forecast to cost NZD$13.5bn ($8.4bn; £6.9bn), similar to the financial impact of the Christchurch earthquake in 2011 - the costliest natural disaster in New Zealand's history.  Last month's event prompted a nationwide state of emergency that only ended on Tuesday.

    Cyclone Gabrielle also struck within weeks of unprecedented flooding in New Zealand's biggest city, Auckland, when an entire summer's worth of rain fell in a single day.

    New Zealand's climate change minister, James Shaw, attributed the scale of the disaster to climate change, exacerbated by global temperature increases.

    "There will be people who say it's too soon to talk about these things… but we are standing in it right now. This is a climate change-related event," he said in a speech to parliament last month.

    Speaking to the BBC, Mr Shaw said that while many homeowners have taken out a "total replacement" insurance policy, which compensates them if their house is destroyed or made uninhabitable, it only covers the cost of the property - not the value of the land it's built on.

    This means people feel "they have to rebuild on the current land and of course, they're really frightened", he added.

    The country is likely to experience more extreme rainfall events and regional cyclones are likely to become more frequent by 2100, according to New Zealand's National Institute of Water and Atmospheric Research. During warm months days are already hotter, drier and windier, increasing the risk of bushfires.

    Some 55,000 homes in Auckland are prone to flooding, according to government data. Another 76,000 homes across the country are in coastal areas, vulnerable to erosion and sea level rise.

    "[When] people are sleeping with lifejackets by the door, you know it's bad," said displaced West Auckland resident Morgan Allen. "The anxiety has reached peak levels."

    Alongside a group of dozens of Auckland flood victims, Morgan has launched a campaign calling on the government to buy out their homes and turn the high-risk areas into parks or nature reserves. The audio engineer says some of his neighbours spent a year rebuilding their homes only to lose everything again in January.  

    Morgan blames climate change for recent events, but also tightly packed housing developments - where rows of homes have been built on concrete, replacing single homes on grass areas.

    "Our city has lost a huge amount of capacity to sponge up all of this water." He said this had increased the flood risk for homes built near valleys and wetlands.

    Consequently, in the days after the cyclone and the Auckland floods, the government announced a NZD$300m ($185m) package for affected regions.

    It also introduced new Severe Weather Emergency legislation, designed to help rural landowners fix their properties and rebuild, without the usual red tape.

    The impact for the food-growing regions of New Zealand has also been significant. In just one sector, half of the Kumara crop, a type of sweet potato found in New Zealand, was wiped out.

    Just down the road from Amy Bowkett in the small rural community of Puketapu were two orchards owned by Brydon Nisbet, blooming with apple trees ready to harvest.

    When the cyclone hit, the infrastructure designed to stop the main rivers from flooding collapsed, completely burying his orchard in mud and potentially toxic silt.

    "It was just a disaster zone and pretty shocking really," said Brydon, who couldn't reach his property until three days after the disaster. "Everything was ruined. The water went up around three to four metres in the house."

    Brydon, who represents fruit growers in Hawkes Bay, estimates up to half of the region's fruit orchards have been hit, some of them totally wiped out. Farmers are desperate to salvage what they can.

    "We're all pretty resilient. I've still had plenty of cries and hugs with my wife and different people. But we need to remain positive and have hope.

    "When we made the decision to try and save this orchard, that actually brought hope," he said.

    "We thought, we want these trees to bloom again, we don't want them to die."

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    Известия (RUS)

    В Херсонской области предложили увеличить часы обучения русскому языку

    Уделять изучению русского языка и истории России в новых регионах страны больше часов предложила ректор Херсонского государственного университета (ХГУ) Татьяна Томилина. В беседе с ТАСС 19 марта она заявила о необходимости рассмотреть данный вопрос на федеральном уровне.

    «Мы предлагаем на федеральном уровне принять решение о том, чтобы в новых регионах, особенно в Херсонской и Запорожской областях, было увеличено количество учебных часов по русскому языку и истории России», — сказала Томилина.

    По ее словам, количество часов, выделяемых под эти предметы сегодня, недостаточно. Таким образом студенты, окончив обучение в ХГУ по специальности «Государственное и муниципальное управление», где только на первом курсе есть предмет «Деловой русский язык», испытывают недостаток знаний языка после, в процессе работы. При этом многие выпускники занимают, отметила Томилина, различные должности в Херсонской области.

    Она подчеркнула, что нужно писать диктанты, учить стихотворения, нужно формировать у людей правильную русскую речь, грамотную. То же, добавила ректор, касается изучения русской истории.

    «Мы используем в работе планы Московского педагогического государственного университета. <...> Но они рассчитаны на студентов, которые в школе изучали русский язык, литературу и историю России. Наши студенты этого не учили. Поэтому для нас нужно увеличить количество учебных часов по этим предметам», — сказала Томилина.

    Иностранных легион: русский язык полностью вытеснят из латвийских школ В Риге мечтают о немецкой речи, но не могут найти учителей

    По данным на 1 марта, более 70 тыс. российских паспортов уже выдано в Херсонской области. Как сообщал врио губернатора региона Владимир Сальдо, в ближайшие планируется выдать уже до 150 тыс. паспортов.

    Жители освобожденных территорий с 23 по 27 сентября 2022 года участвовали в референдумах по вопросу присоединения к России. В Херсонской области изменения поддержали 87,05%, а в Запорожской области — 93,11%. 30 сентября 2022 года Луганская и Донецкая народные республики (ЛНР, ДНР), Запорожская и Херсонская области официально вошли в состав Российской Федерации.

    24 февраля 2022 года Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострившейся ситуации в регионе из-за участившихся обстрелов со стороны украинских войск.

    France24 - Monde

    AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine

    Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54

    Fadile BHAYAT Suivre

    En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.

    Известия (RUS)

    Компания из США заинтересовалась покупкой обанкротившегося Silicon Valley Bank

    Американская компания First Citizens BancShares заинтересовалась покупкой обанкротившегося банка Silicon Valley Bank (SVB). Об этом в воскресенье, 19 марта, сообщает агентство Bloomberg со ссылкой на источники.

    «First Citizens BancShares Inc. рассматривает предложение о покупке Silicon Valley Bank», — говорится в сообщении агентства.

    Отмечается, что окончательное решение еще не принято.

    О банкротстве в США банка Silicon Valley стало известно 11 марта. Организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов. Банкротство столь крупной кредитной организации стало первым после финансового кризиса 2008 года.

    Страхи накаляются: что ждет мировые рынки из-за проблем у банков США И какие шаги регуляторов могут смягчить последствия, чтобы предотвратить глобальный кризис

    Между тем, как сообщило 15 марта агентство Reuters, подача заявления о банкротстве — лишь один из вариантов, который рассматривает SVB. Компания также изучает другие альтернативные решения в виде реструктуризации и рекапитализации.

    Кроме того, в этом же месяце после SVB было объявлено о закрытии крипто ориентированного банка Silvergate и аналогичного нью-йоркского Signature Bank.

    На фоне банковского кризиса президент США Джо Байден попытался убедить американских граждан в том, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны. Он пообещал запросить конгресс и «регуляторов банковского сектора на предмет ужесточения правил для банков и сокращения угрозы того, что подобного рода крах банка произойдет вновь».

    В Кремле, в свою очередь, заявили, что банкротство американских кредитных организаций не окажет влияния на банковскую систему РФ.

    France24 - Monde

    Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales

    Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21

    Laura MOUSSET Suivre

    Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.

    France24 - Monde

    Attention à ces vidéos qui circulent après l’utilisation du 49.3 par le gouvernement français

    Publié le : 17/03/2023 - 18:26Modifié le : 17/03/2023 - 18:31

    Lise Kiennemann Suivre

    Après que le gouvernement français a utilisé l'article 49.3 pour faire passer sa contestée réforme des retraites, de nombreuses vidéos prétendant montrer les réactions de la population et de la classe politique ont circulé sur les réseaux sociaux. Mais certaines n’ont rien à voir avec la situation actuelle.

    La vérification en bref

    • Certaines publications soutiennent, vidéo à l’appui, que des citoyens auraient volé un bus après l’annonce du gouvernement. Mais la séquence reprise date en réalité de mars 2022.
    • Une autre vidéo montre un homme appelant à "prendre la Bastille" et à "faire la révolution". Tournée à Marseille, en août 2020, elle rapporte en fait la défaite du PSG en Ligue des champions.
    • Sur une dernière séquence, on peut entendre le président Emmanuel Macron se présentant comme "responsable de cette affaire". Le discours avait été tenu en juillet 2018, au moment de l’affaire Benalla. 

     

    Le détail de la vérification

    Jeudi 16 mars 2023, le gouvernement a choisi de recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa très contestée réforme des retraites. Un article qui permet de suspendre la discussion d’un texte de loi qui se trouve alors adopté sans vote, sauf si une motion de censure est déposée dans les 24 heures qui suivent.

    Ce choix, vu comme un moyen de contourner le Parlement, a déclenché de nombreuses manifestations spontanées dans plusieurs villes françaises. Il a également suscité la diffusion de plusieurs vidéos trompeuses sur les réseaux sociaux.

     

    Un bus volé ?

    Un compte Twitter a par exemple assuré que "la loi du 49-3 a[vait] rendu les gens fous" et qu’elle aurait mené certains à "voler un bus". Dans une vidéo comptabilisant 800 partages et plus de 220 000 vues, on voit un bus circuler, alors que des poubelles en feu sont visibles au bord de la chaussée. Le présence d’un bandeau où sont écrits les mots "Wlh il on volé le bus" (sic) semble indiquer qu’elle vient du réseau social Snapchat.

    En entrant les mots-clés “ils ont volé le bus” dans un moteur de recherche comme Google, on retrouve cette même vidéo partagée sur YouTube le 28 mars 2022. "Aulnay-sous-Bois après la mort d'un chauffard tué par un flic", indique le titre de la vidéo.

    Plusieurs médias, comme Actu.fr, via cet article du 28 mars 2022, se sont fait le relais de cet incident survenu dans la soirée du 27 mars 2022 à Aulnay-sous-Bois, à l’est de Paris. On y apprend que ces violences sont survenues après qu’un tir de policier a mortellement blessé un homme, le 26 mars 2022.

    La rédaction des Observateurs de France 24 a d’ailleurs pu géolocaliser cette vidéo et confirme qu'elle a bien été prise dans cette ville.

    Un manifestant appelant "à la révolution" ?

    Après l’annonce de la Première ministre de recourir au 49.3, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans les rues de plusieurs villes françaises. Des manifestations spontanées qui ont parfois été accompagnées d’incidents et de dégradations. 

    De nombreuses publications relaient une vidéo qui montrerait l’un de ces manifestants criant "Allez à l’opéra, on prend la Bastille, on fait la révolution". Sur Twitter, la séquence a été vue près de 500 000 fois, et partagée plus de 5 000 fois.

    "Macron, t’es foutu, les Français sont dans la rue", avance ainsi un compte Twitter.

    Mais cette vidéo n’a en fait rien à voir avec les récentes manifestations.

    En entrant les mots-clés "on fait la révolution" sur Twitter, on retrouve cette vidéo dans différentes publications partagées à différentes dates. Parmi elles, cette publication Twitter du 7 août 2022, qui repartage elle-même une vidéo du 24 août 2020. Il s’agit de l'occurrence la plus ancienne trouvée par la rédaction des Observateurs de France 24.

    Plusieurs éléments présents dans la vidéo peuvent ensuite nous aider à deviner où celle-ci a été prise. On distingue en effet une enseigne de l’agence immobilière Foncia indiquant "Vieux Port", un nom associé au port de la ville de Marseille. Il est ainsi possible de géolocaliser la vidéo. 

    Le drapeau porté par le manifestant arbore par ailleurs les couleurs du club de football de l’Olympique de Marseille, et les lettres qu’on y déchiffre correspondent également à celles du nom de cette équipe.

    En entrant le mot-clé "Marseille" dans un moteur de recherche, et en restreignant la recherche entre le 23 août 2020 et le 25 août 2020, on retrouve alors un article du média Le Parisien publié le 23 août 2020, documentant des "scènes de liesse" sur le Vieux-Port. 

    Celles-ci étaient survenues après la défaite du club du Paris Saint-Germain face à l’équipe allemande du Bayern Munich en Ligue des champions. Une défaite qui permettait au club phocéen de rester le seul en France à avoir remporté cette coupe européenne.

    Emmanuel Macron invitant "à venir [l]e chercher" ?

    Dans la soirée qui a suivi l’annonce du recours au 49.3, une autre vidéo, montrant cette fois le président Emmanuel Macron, a également circulé, notamment via cette publication Twitter partagée plus de 1 000 fois.

    On le voit tenir un discours et prononcer les mots suivants : "S’ils cherchent un responsable, dites-leur chaque jour : 'Vous l’avez devant vous’. Le seul responsable de cette affaire, c’est moi. S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent me chercher". 

    Mais ce discours a en fait été tenu dans un tout autre contexte. 

    Grâce à l’outil InVid WeVerify (voir icicomment procéder), on peut retrouver l’origine de cette vidéo. 

    Elle apparaît notamment dans cet article du 25 juillet 2018 publié par Le Parisien. On y apprend que le président avait tenu ce discours dans le contexte de l’affaire Benalla. Un scandale déclenché par la diffusion d’une vidéo montrant Alexandre Benalla, alors chargé de mission à l’Élysée et coordinateur des déplacements officiels et privés du président de la République, interpeller et maltraiter des manifestants lors des manifestations du 1er mai 2018 à Paris.

    Certaines personnalités politiques apparaissant sur la vidéo ne sont d’ailleurs plus en poste à ce jour – c'est le cas de Christophe Castaner, alors secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, ou Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur.

    Si vous souhaitez transmettre pour vérification une vidéo en rapport avec les récents événements en France autour de la réforme des retraites, n’hésitez pas à contacter nos équipes sur le compte Twitter @InfoIntoxF24.

    Télécharger l'application

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    Valeurs Actuelles

    La patronne d’EELV fustige la “foi irrationnelle dans le nucléaire” qui prévaut en France

    Dans un entretien, la patronne d'EELV dénonce la “foi irrationnelle” dans le nucléaire, qui, selon elle, “a fait prendre un retard dangereux et climaticide” à la France.

    Si la réforme des retraites fracture la classe politique française, la relance du nucléaire, quant à elle, fait l’unanimité du Parti communiste au Rassemblement national. Malgré cet état de fait, Europe-Ecologie – Les Verts (EELV), avec à sa tête Marine Tondelier qui a répondu aux questions de 20 minutes le samedi 18 mars, souhaite toujours poursuivre le combat contre le développement de l’atome en France.

    Alors que l’Assemblée examinait cette semaine le projet de loi sur l’accélération de la relance de l’énergie nucléaire en France, la chef de file d’EELV fustige une énergie qui « nous coûte si cher que ça nous empêche de développer les renouvelables ». Prenant l’exemple de l’EPR de Flamanville qui devait ouvrir en 2012, Marine Tondelier parie sur le fait que les six nouvelles centrales EPR voulues par le Gouvernement « ne seront pas en fonction ni en 2035 ni en 2040 ». « Malheureusement, notre foi absolue, irrationnelle, dans le nucléaire nous a fait prendre un retard dangereux et climaticide », déplore-t-elle.

    Faire émerger « une écologie de masse »

    En place du plan de relance de l’énergie atomique, les écologistes proposent une Convention citoyenne, seule capable, d’après eux, de permettre l’avènement d’un débat juste sur la question. « Je suis stupéfaite de voir à quel point on a du mal à avoir un débat public sérieux et rationnel sur le sujet », déplore ainsi Marine Tondelier. Et d’enchaîner en dénonçant un « lobby nucléaire qui dépense un “pognon de dingue” et qui a des relais très agressifs sur les réseaux sociaux ».

    La chef de file d’EELV dénonce notamment le retard pris par la France dans le développement des énergies renouvelables, qui ne représentent que 19 % de l’énergie produite dans l’Hexagone, plaçant le pays à la dernière place du classement européen. « C’est la honte », fulmine Marie Tondelier. Malgré cela, elle se dit optimiste quant au futur de l’écologie en France. « De plus en plus de gens sont écologistes dans un coin de leur tête, des électeurs d’un jour ou de toujours, des personnes inquiètes pour leurs enfants et leurs petits-enfants », affirme-t-elle. C’est d’ailleurs dans cette optique que son parti a lancé les Etats généraux de l’écologie, une initiative qui vise à « transformer l’écologie politique en un mouvement de masse », avec comme objectif d’atteindre « un million de sympathisants » écologistes à court terme.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    New York Times - World

    Tracking North Korea’s Missile Launches

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    Kim Jong-un’s government launched more missiles in 2022 than in any other year. It has tested several more this year, including ICBMs.

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    By Choe Sang-Hun

    Reporting from Seoul

    North Korea launched a short-range ballistic missile off its east coast on Sunday, South Korean defense officials said. It was the latest in a series of missile tests the country has conducted in response to a large joint military drill by the United States and South Korea that is currently underway.

    The launch on Sunday was the North’s first missile test since Thursday, when it fired an intercontinental ballistic missile. The country has staged nine rounds of missile tests so far this year, sometimes involving one projectile per test, other times multiples.

    Hours after the North Korean missile launch, the South Korean military said that an American B-1B strategic bomber flew over the Korean Peninsula in a show of force against the North. U.S. F-16 fighter jets and South Korean F-35A stealth jets also joined the drill.

    The missile was launched from Tongchang-ri in the northwest of North Korea, and flew 497 miles to the east before falling in waters between North Korea and Japan, the South Korean military said. The United States and its allies closely watch activities at the Tongchang-ri facilities, which North Korea said were built to launch satellites. But the allies said the North also have used the site to test new engines for its ballistic missiles.

    The North launched two medium-range ballistic missile from Tongchang-ri in December, according to South Korean officials. But back then, North Korea said that it was just testing a rocket as part of its preparations to deploy a military reconnaissance satellite by April.

    The United States and South Korea are in the middle of an 11-day joint military exercise code-named Freedom Shield. The drill, which began Monday, is part of their efforts to test and strengthen their combined capabilities to deal with the rising missile and nuclear threat from North Korea.

    When the leaders of South Korea and Japan met on Thursday, they agreed to work together more closely with the United States to guard against North Korea.

    North Korea calls all joint military exercises by the United States and South Korea a rehearsal for invasion, and it has vowed to take strong countermeasures.

    In 2022, North Korea launched at least 95 ballistic and other missiles, more than in any previous year, continuing its campaign of brinkmanship in the face of international sanctions. Below is a summary of the launches the North has carried out since January 2022, according to data from state news media and from the South Korean military.

    March 2023

    North Korea Steps Up Missile Tests as Seoul and Washington Start Joint Military Drills

    A short-range ballistic missile fired on March 19 | An ICBM launched on March 16 | Two short-range ballistic missiles fired on March 14 | Two strategic cruise missiles launched from a submarine on March 12 | Six short-range ballistic missiles launched on March 9

    North Korea launched six short-range ballistic missiles off its west coast on March 9, testing what it called its ability to attack military airfields in the South. North Korea’s leader, Kim Jong-un, watched the test with his young daughter, according to North Korean state media. Three days later, the North launched cruise missiles from a submarine for the first time.

    On March 13, the United States and South Korea started Freedom Shield, one of their biggest combined military exercises in years, to check their combined capabilities to deal with the North’s military threat. Three days later, North Korea launched an ICBM. North Korea has vowed to take “persistent and strong” countermeasures against “frantic war preparation” by its enemies.

    FEBRUARY 2023

    North Korea Conducts First Missile Test in a Month and a Half

    Four strategic cruise missiles fired on Feb. 23 | Two short-range ballistic missiles tested on Feb. 20 | An ICBM launched on Feb. 18

    North Korea launched an intercontinental ballistic missile on Feb. 18, its first ICBM test in three months. The test, which the North said involved its Hwasong-15 ICBM, came a day after its Foreign Ministry had warned of taking “unprecedentedly persistent and strong counteractions” against the annual joint military drills planned by the United States and South Korea.

    The United States and South Korea staged a joint air drill involving B-1B bombers on Feb. 19 in response to the North’s ICBM test. In turn, North Korea fired two short-range ballistic missiles the next day. Ms. Kim, Kim Jong-un’s sister, also threatened to use “the Pacific as our firing range.” On Feb. 23, North Korea launched four cruise missiles off its east coast to demonstrate what it called its “deadly nuclear counterattack capability.”

    JANUARY 2023

    North Korea Greets New Year With Missile Test

    A short-range ballistic missile launched on Jan. 1

    North Korea started the new year by launching a short-range ballistic missile, indicating that it would persist in weapons development in 2023. The missile was fired from Pyongyang, the capital and flew 248 miles before falling into the waters off the country’s east coast, the South Korean military said.

    December 2022

    New ICBM Appears to Be in Development

    Three short-range ballistic missiles launched on Dec. 31 | Two short-range ballistic missiles fired on Dec. 23 | Two medium-range ones on Dec. 18

    On Dec. 16, North Korea tested what it called a new, high-thrust rocket engine that used solid fuel as it looks to expand its capabilities. Two days later, it launched what the South Korean military called two medium-range ballistic missiles from the same site where the new rocket engine was tested. North Korea claimed that it was testing technologies to place a military spy satellite into the Earth’s orbit.

    South Korean officials are analyzing data to determine if the tests had anything to do with the North’s efforts to build a solid-fuel intercontinental ballistic missile. Such a missile would be easier to transport and hide, and faster to launch — and thus harder to intercept — than the North’s existing ICBMs, all of which depend on liquid fuel.

    Kim Yo-jong, the sister and spokeswoman for the North’s leader, Kim Jong-un, warned on Dec. 20 that the country may launch a missile on a full ICBM range for the first time in the country’s history. Experts have questioned whether North Korea possesses the technology to do so on full trajectory — entering space and blasting back through the Earth’s atmosphere to hit its intended target. Ms. Kim threatened to put those doubts to rest.

    NOVEMBER 2022

    A Next-Generation ICBM Is Tested

    A Hwasong-17 ICBM fired on Nov. 18 | Six ballistic missiles, including an ICBM, on Nov. 3 | At least 29 short-range ballistic and other missiles on four different days

    November was the busiest month in North Korean missile tests in 2022, with at least 46 ballistic and other missiles launched, half of them on Nov. 2 alone. One of the missiles fired that day flew over the inter-Korean maritime border and fell into waters off the east coast of South Korea, triggering an aerial-attack warning alarm on a populated island. In response, the South fired three air-to-surface missiles across the border into waters near North Korea.

    The North capped its brisk weapons activities in November by test-firing the Hwasong-17, its newest and most powerful ICBM, on Nov. 18. The missile was launched at a deliberately steep angle, high into space. The flight data indicated that if launched at a normal angle, the missile theoretically could reach anywhere in the continental United States.

    October 2022

    A Missile Flies Over Japan

    An intermediate-range ballistic missile launched on Oct. 4 | Two “long-range strategic cruise missiles” on Oct. 12 | Nine short-range ballistic missiles on five different days

    In the fall, South Korea, the United States and Japan stepped up joint military exercises to strengthen their deterrence against North Korea’s growing missile and nuclear threat. At the same time, North Korea’s missile tests became increasingly provocative. On Oct. 4, North Korea fired an intermediate-range ballistic missile that flew over northern Japan, triggering alarms and prompting residents to seek cover. On Oct. 12, it launched what it called two “long-range strategic cruise missiles” that it said were deployed at units operating “tactical nukes.” It also claimed that it rehearsed the launching of “nuclear warheads” at “the enemies’ main military command facilities” during tests conducted on Oct. 6.

    September 2022

    First Test From an Underwater Silo

    Five short-range ballistic missiles launched on three different days

    As the American aircraft carrier USS Ronald Reagan sailed to waters off the Korean Peninsula for joint military drills with South Korea and Japan in September and October, North Korea began testing short-range ballistic missiles. It said that one test simulated the launch of a nuclear missile from an underwater silo; another rehearsed the launch of “nuclear warheads” at airports in South Korea.

    August 2022

    North Rebuffs Overtures From South Korea

    Two cruise missiles fired on Aug. 17

    North Korea fired two cruise missiles off its west coast, two days after President Yoon Suk Yeol of South Korea made what he called an “audacious” proposal to the North. Mr. Yoon said South Korea would start providing economic incentives immediately if the North began serious negotiations to denuclearize. North Korea called him “simple” and “childish.”

    June 2022

    U.S. and Allies Respond to Provocations

    Eight short-range missiles fired on June 5

    Eight short-range ballistic missiles were fired from four different locations in North Korea. The missiles flew between 68 and 416 miles to the east. Over the next two days, South Korea and the United States conducted live-fire missile and joint air force drills to counter the North’s escalation.

    May 2022

    Biden Trip Prompts a Volley of Missiles

    A submarine-launched ballistic missile fired on May 7 | Seven other ballistic missiles on three different days

    North Korea launched three ballistic missiles on May 25 while President Biden was flying home after a visit to South Korea and Japan. The first missile was believed to be an ICBM fired on a reduced range, covering a distance of only 224 miles. In response, the United States and South Korea each fired a ballistic missile in a counter military drill.

    April 2022

    North Korea Tests a New Weapon

    Two short-range ballistic missiles fired on April 16

    North Korea fired two short-range ballistic missiles off its east coast in April. It later indicated that the “new-type tactical guided weapon” was developed as a means of delivering “tactical nukes.”

    March 2022

    One of the Most Powerful ICBM Launches

    An ICBM launched on March 24 | A failed ICBM test on March 16 | A ballistic missile on March 5

    North Korea said on March 5 that it launched a rocket as part of its efforts to send a reconnaissance satellite into space. But South Korean and American officials said that the North was testing a Hwasong-17 ICBM. Not all of the Hwasong-17 tests were successful, with one rocket exploding shortly after takeoff. On March 24, a missile soared 3,850 miles into space in one of the North’s most powerful ICBM launches.

    February 2022

    North Korea Tests ICBM Technology

    A ballistic missile fired on Feb. 27

    A projectile soared from the Sunan district of Pyongyang and flew 186 miles to the east in February. North Korea said the launch was part of its preparations to place a reconnaissance satellite in the Earth’s orbit. But South Korean and American officials said the North was testing a Hwasong-17, its latest-generation ICBM.

    January 2022

    A New Year Begins With Provocations

    An intermediate-range ballistic missile fired on Jan. 30 | Eight cruise or short-range ballistic missiles on four different days | Two “hypersonic” missiles on two days

    North Korea began the year with a series of short-range ballistic missile tests, including “hypersonic” missiles and some launched from train cars. On Jan. 27, it launched its Hwasong-12 intermediate-range ballistic missile. The missile was first tested in 2017. This time, the North said it randomly selected one for testing from multiple Hwasong-12s “being produced and deployed” by the North Korean military.

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    France24 - Monde

    Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école

    Publié le : 08/03/2023 - 22:25

    Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.

    Valeurs Actuelles

    Greenpeace accuse la filière nucléaire française d’être « sous influence russe »

    La ministre de la Transition énergétique a dû monter au créneau. Dans un rapport rendu public samedi 11 mars, l’ONG écologiste Greenpeace accuse la filière nucléaire française de dépendre de la Russie, rapporte Sud-Ouest. Selon l’ONG, « la quasi-totalité de l’uranium naturel en provenance du Kazakhstan, et une partie considérable de celui venant d’Ouzbékistan, passent entre les mains (du monopole russe du nucléaire civil) Rosatom qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe ». Cela représenterait près de 40 % de l’approvisionnement français en uranium.

    Le gouvernement français dément

    Pour l’ONG écologiste, cette dépendance expliquerait le refus par la France de sanctionner la Russie sur le volet nucléaire. Une accusation démentie par le gouvernement. « Notre pays ne dépend en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire » et « a su diversifier ses sources d’approvisionnement » a expliqué ce dernier. Le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a expliqué que la « position française sur ce sujet est constante : les sanctions doivent avoir un impact sur l’économie du pays visé. Des sanctions sur la filière nucléaire généreraient un impact modeste sur la Russie. […] À l’inverse, la résiliation des derniers contrats subsistants qui portent sur le retraitement de combustibles générerait des indemnités plus avantageuses pour la Russie que leur poursuite a minima », a plaidé le cabinet. De son côté, EDF a dit « maximiser la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs » en combustible nucléaire : « Nous ne sommes dépendants d’aucun site, d’aucune société et d’aucun pays » a affirmé l’entreprise énergétique.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    France resoundingly beat Wales, but lose Six Nations title to Ireland

    Issued on: 18/03/2023 - 18:15

    NEWS WIRES

    Defending champion France completed its Six Nations campaign by scoring five tries in an entertaining 41-28 win against Wales, but it wasn't enough to retain the title as Ireland beat England 29-16 later Saturday to clinch a Grand Slam.

    France got the attacking bonus point it needed to move one point ahead of Ireland before its game against England in Dublin. But Fabien Galthié's side needed No. 1-ranked Ireland to lose without collecting a defensive bonus point. 

    Ireland beat France 32-19 last month — a result that ended France's 14-game winning streak and also shifted the momentum Ireland's way.

    So there was no Grand Slam repeat for France, but a party atmosphere still prevailed on Saturday afternoon at Stade de France. 

    Fireworks went off after the game to celebrate another Six Nations where Galthié's side showed an abundance of attacking flair and thrilled rugby fans with some spectacular tries.

    Prolific right winger Damian Penaud grabbed two against the Welsh and fullback Tomas Ramos was perfect with his kicking as Les Tricolores took their tournament try tally to an eye-watering 21 — compared to 20 for Ireland.

    “We can be proud of ourselves after this tournament, although we can have a lot of regrets about the match in Ireland,” star scrumhalf Antoine Dupont said. “We feel that our attacking potential is still growing.”

    England was reeling from last weekend’s 53-10 win loss to No. 2-ranked France for its third heaviest defeat ever, but clearly wounded from that humiliation it played with great determination even with a player sent off late in the first half.

    Wales started strongly and took three attacking lineouts over penalties, scoring off the third when scrumhalf Rhys Webb pinged a quick pass to center George North, who went over for a converted try. 

    It was North's 23rd in the tournament's history, taking him one ahead of former Wales winger Shane Williams and three behind all-time record holder Brian O’Driscoll of Ireland.

    France's response took just two minutes.

    Flyhalf Romain Ntamack carved a hole in midfield with elusive running and offloaded to halves partner Dupont, who looped a clinical pass to Penaud on the right wing.

    The Welsh came to play and it took France until the 26th minute to lead through Ramos' penalty.

    But with the recalled Uini Atonio dominant in the scrum, another penalty soon followed before France stretched the Welsh line with quick passes to allow Penaud to send center Jonathan Danty over on the right wing for a converted try and a 20-7 interval lead.

    Atonio's first try on his 50th test came four minutes after the restart, when he barged over the line after being set up by the quick-thinking Dupont and Ramos. Just five minutes later, France opened up Wales again and Danty freed Ntamack to feed center Gaël Fickou for France's fourth try.

    Wales' bench finally ended France's 34-point run when replacement hooker Bradley Roberts burrowed over from close range after flanker Justin Tipuric stole possession, and replacement scrumhalf Tomos Williams got Wales's third try with Tipuric involved again.

    Ramos set up Penaud's second try in the right corner late on but both players went missing when Wales got a bonus point with a last-gasp fourth try from replacement winger Rio Dyer, converted by veteran Leigh Halfpenny.

    “We knew Wales would be strong, people had a tendency to write them off a bit in this tournament,” Ntamack said. “But with the players they have and their experience we knew it wouldn’t be easy, and you saw that in the first few minutes.”

    No. 8 Taulupe Faletau played his 100th Welsh test.

    Wales won the tournament two years ago, but won only once this year — 29-17 in Rome last weekend. The Italians finished 0-5 for the wooden spoon after losing 26-14 in Scotland earlier Saturday.

    France’s next objective is to win the World Cup for the first time. The three-time runner-up has a mouth-watering opener against three-time champion New Zealand at Stade de France on Sept. 8 — and the host could meet Ireland in a mouth-watering quarterfinal.

    Wales coach Warren Gatland said before the game that up to eight of his players — including Faletau and lock Alun Wyn Jones — may have made their last Six Nations appearances as he builds for this World Cup and the next.

    (AP)

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    France thrashes England in record 53-10 win in Six Nations

    France Six Nations victory ends Scotland's Grand Slam hopes

    Ireland beat title-holders France 32-19 in Six Nations classic

    L'Humanité

    L’Extrême droite mène sa guerre culturelle sur de petits fronts

    Actu

    Contre l’installation de centres pour migrants, des projets scolaires, des lectures par des drag-queens, une frange de l’extrême droite se mobilise et invective. Objectif : diffuser par des combats locaux ses idées réactionnaires et xénophobes. Analyse

    Florent LE DU

    Une défaite pour la solidarité, une « victoire décisive » pour l’extrême droite. À Callac (Côtes-d’Armor), le 11 janvier, le projet Horizon d’accueil et d’insertion de personnes migrantes est abandonné par la municipalité à force de rassemblements mais aussi d’intimidations de la part de ses opposants. L’extrême droite en sort galvanisée. « Il y aura d’autres Callac. Nous serons partout pour faire obstacle aux politiques migratoires », prévient Régis Le Gall, candidat Reconquête aux dernières législatives.

    En Bretagne, les « tsunamis de violences » de l'extrême droite

    Opérations de tractage, réunions publiques, rassemblements

    Le parti d’Éric Zemmour, largement relayé par les médias de la fachosphère (Riposte laïque, Fdesouche, « Valeurs actuelles »…), est déterminé à souffler sa haine xénophobe partout où des centres pour réfugiés seront en projet. À Saint-Brévin (Loire-Atlantique), Saint-Lys (Haute-Garonne), Beyssenac (Corrèze), Antibes (Alpes-Maritimes), les drapeaux de Reconquête ont ainsi flotté en février.

    Dans chaque cas, des leaders locaux de l’extrême droite commencent par des opérations de tractage, des réunions publiques, avant de lancer les rassemblements et mettre la pression sur les élus. « Leur objectif est de semer le chahut, l’inquiétude sur une population facile à inquiéter », relate Chloé Freoa, de l’association Fonds de dotation Merci, à l’origine du projet Horizon.

    Exister en dehors des élections

    Ces combats locaux s’intègrent dans une stratégie globale dite d’« agit-prop ». C’est-à-dire multiplier les actions (rassemblements, pétitions…) pour exister en dehors des élections et diffuser un message. « Ils veulent être le Greenpeace de l’extrême droite, en enchaînant des initiatives que le RN ne porte pas », observe Nicolas Lebourg, bien que des élus lepénistes se joignent régulièrement à ces rassemblements, comme à Callac. L’historien poursuit : « À travers ces combats, ils ont un double objectif. Mobiliser localement pour garnir les rangs, et mener la bataille culturelle, faire infuser leurs idées dans la société. »

    L’extrême droite au plus haut : comment en est-on arrivé là ?

    Grâce à une base militante importante depuis la campagne présidentielle, Reconquête dispose d’une force de frappe susceptible de peser sur certains projets, et ainsi d’être plus visible, avec un effet boule de neige. Bien que l’importance de ces multiples actions soit pour l’instant à relativiser. À Saint-Brévin, le 25 février, l’appel à manifester contre le futur centre d’accueil de demandeurs d’asile, relayé par toute la fachosphère, n’a été suivi que par 380 personnes. Dans le même temps, les soutiens au projet étaient plus de 900.

    « Ils cherchent à terroriser pour que des initiatives soient abandonnées »

    Mais cette frange de l’extrême droite s’organise et tend à se développer, grâce à des initiatives comme Parents vigilants, un « réseau » de parents d’élèves qui « alertent et remontent des faits qui se passent près de chez eux ». Son objectif : « protéger les enfants » face à « l’idéologie “woke” et l’islamisme (qui) s’infiltrent partout dans les établissements scolaires », revendique-t-il sur son site.

    Extrême droite. À Lyon, « nous faisons face à de vrais fous furieux »

    En six mois d’existence, Parents vigilants se targue de réunir 4 000 personnes. Ce qui lui permet de repérer des projets auxquels il peut s’opposer, puis de les attaquer. À Castelnaudary (Aude), le réseau a ainsi tenté de faire interdire la tenue d’une réunion d’information « sur les questions liées aux spécificités LGBTI+ » dans un lycée, en interpellant les élus et les habitants sur Internet, jusqu’à intimider par mails les professeurs qui l’organisaient. Mêmes méthodes à Valenciennes (Nord), où des menaces ont poussé le rectorat à annuler un projet de visite à Calais sur la notion de frontières et d’exil. « Ils cherchent à terroriser pour que des initiatives soient abandonnées, puis revendiquer des victoires », déplore un professeur visé par Parents vigilants et qui souhaite rester anonyme.

    L’école est le principal espace exploité dans cette bataille culturelle de l’extrême droite

    Avec l’identité et la religion (mobilisations pour maintenir ou restaurer des statues catholiques, par exemple), l’école est le principal espace exploité dans cette bataille culturelle de l’extrême droite. « La question de la transmission est absolument fondamentale dans leur vision politique, explique Marion Jacquet-Vaillant, chercheuse au Centre d’études constitutionnelles et politiques. De leur point de vue, c’est ce qui permet de maintenir l’identité, qui serait attaquée à la fois par une mauvaise éducation et par l’immigration. S’attaquer à ces projets, tout en les montant en épingle, permet donc de diffuser cette vision. » Sur son tract, Parents vigilants dénonce la « détestation de la France » et l’« idéologie LGBT » qui seraient enseignées à l’école.

    Dans la même idée, les lectures pour enfants données par des drag-queens sont devenues un des chevaux de bataille de l’extrême droite. Des événements qui ont pour but « d’aborder des histoires qui prônent la bienveillance, le respect d’autrui et des différences », explique l’artiste Shanna Banana. Mais Reconquête, le RN, et des mouvements comme la Manif pour tous jouent sur la faible connaissance de la population quant aux objectifs de ces lectures pour dénoncer une « propagande sexuelle », au nom du « bon sens ».

    La principale menace de violence politique selon Europol

    Mi-février, des pétitions et des pressions ont fait plier le maire macroniste de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (ex-LR), qui a fait annuler un événement de ce type. Depuis, des sites comme Fdesouche se sont donné pour mission de recenser tous ces ateliers animés par des drag-queens en France. Pour mieux livrer à la vindicte des artistes déjà habitués aux violences anti-LGBT. Ceux-ci témoignent d’insultes sur les réseaux sociaux et de menaces.

    Idem pour l’hebdomadaire breton « Le Poher », pour avoir couvert des débats autour de l’accueil des réfugiés à Callac. Alors que l’extrême droite constitue la principale menace de violence politique selon Europol, le climat engendré par cette « agit-prop » est propice au passage à l’acte. « La violence symbolique contre les groupes dépréciés favorise le surgissement de la violence physique », écrit le sociologue Philippe Braud.

    En outre, la multiplication des actions de l’extrême droite et leur écho médiatique pourraient favoriser son principal représentant. « Cela permet au RN de voir ses thèmes portés dans l’espace public, analyse Marion Jacquet-Vaillant. L’avantage pour le parti est de maintenir sa stratégie d’institutionnalisation en restant à distance, tout en profitant de la bataille culturelle qui est menée. » Comme un bruit de fond constant dont Marine Le Pen, sans se mouiller, profite dans sa tentative de conquête du pouvoir.

    Extrême droiteÉric ZemmourRassemblement national
    Valeurs Actuelles

    [Entretien] “Je ne veux pas que les morts de Dien Bien Phû finissent dans des fosses communes“

    Valeurs actuelles. Il y a bientôt 70 ans, le 13 mars 1954, la bataille de Dien Bien Phû débutait. Durant deux mois, les militaires français vont résister avec héroïsme à l’armée vietminh. 2293 de ces hommes y perdront la vie. 7800 autres seront portés disparus au combat. En début de semaine prochaine, vous déposerez une question écrite au gouvernement relative au sort des corps restés sur place. Pourquoi lancez-vous l’alerte sur ce sujet ? Frank Giletti. Les travaux pour l’extension de l’aéroport de Dien Bien Phû vont prochainement débuter sur le site même de la bataille. Des personnes travaillant sur place et au fait de ce sujet m’ont mis au courant. Ces travaux vont menacer les dépouilles de nos soldats. Je ne veux pas que ces soldats soient oubliés une seconde fois. Nous leur devons une dernière demeure. J’interpelle le gouvernement, car je veux que tout soit mis en œuvre pour donner une sépulture à nos morts.

    En quoi ce futur chantier est-il menaçant pour les dépouilles des soldats français disparus ? Ce chantier va créer une piste d’atterrissage sur le site des combats où nos soldats sont tombés. Ce lieu est chargé d’émotion et de symboles. C’est une page de notre histoire moderne qui s’est déroulée là-bas. Ce qui m’intéresse, c’est de faire en sorte que les dépouilles de ces soldats français soient ramenées. Elles courent le risque de finir dans des fosses communes.

    On se doit de perpétuer leur mémoire et de leur construire une sépulture digne de leur sacrifice.

    Vous craignez donc que ces corps finissent dans des fosses communes… Qu’entraînerait une telle décision pour notre mémoire combattante ? C’est un gros risque. Il y a eu tellement de soldats qui ont combattu au corps-à-corps, à de courtes distances. Le risque, face à ces corps nombreux, est de ne pas trier les dépouilles et de les mettre dans des fosses communes. Je trouve qu’il serait indigne de laisser nos morts finir ainsi. Un soldat français, c’est sacré. Lors de cette bataille, ils ont combattu dans des conditions héroïques. On se doit de perpétuer leur mémoire et de leur construire une sépulture digne de leur sacrifice. La France s’honorerait en protégeant la mémoire de ses Anciens.

    Qu’attendez-vous comme réaction de la part des autorités françaises ? Je vais alerter le ministère des Armées et le Quai d’Orsay. Je compte faire remonter ce problème au plus haut sommet de l’État, à l’Élysée. Je pense que le président de la République pourrait être sensible à cette thématique. J’attends de leur part un grand message politique et diplomatique. La France pourrait prendre la décision commune avec le gouvernement vietnamien de trouver une solution pour rapatrier ces dépouilles. Ça ne demande pas des moyens colossaux, juste une action politique qui serait tout à l’honneur de notre pays. 70 ans après, cela serait une bonne occasion de renforcer notre amitié.

    Que préconisez-vous comme solution ? Un contact diplomatique entre nos pays pour organiser une mission archéologique et des fouilles préventives. Si on arrive à mener cette coopération conjointe, nos archéologues et nos experts, avec leurs homologues vietnamiens, pourront récupérer les dépouilles mortelles de ces soldats. Il y aura aussi un gros travail de recherche, d’identification et de récupération des corps à faire pour les remettre par la suite à leurs familles. Cette mission doit véritablement se faire en collaboration avec les autorités vietnamiennes pour qu’elles puissent aussi récupérer les corps de leurs morts. Pour ce qui est du rapatriement en France, je pense que les dépouilles de nos défunts soldats pourraient être accueillies à Fréjus (Var), au mémorial des guerres d’Indochine. C’est un bel endroit de mémoire où repose leur chef, le général Bigeard. C’est un lieu symbolique où ils pourront retrouver leurs frères d’armes.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Israelis protest for 11th consecutive week against Netanyahu's judicial reform plans

    Issued on: 18/03/2023 - 20:04

    NEWS WIRES

    Israelis gathered in towns and cities nationwide on Saturday for an 11th straight week of protests against the judicial reform plans of the hard-right government of Prime Minister Benjamin Netanyahu. 

    The protesters fear that the proposed reforms, which are already moving through parliament and would increase the power of politicians over the courts, are a threat to Israeli democracy

    In Tel Aviv's Dizengoff square, thousands of demonstrators waved the blue and white Israeli flag of Israel, as well as the rainbow flag of the LGBTQ community.

    The demonstrators blocked roads as they set off on a march through the heart of the city. "Saving Democracy!" said one placard held aloft by the crowd.

    "I'm worried not about myself, but for my daughters and grandchildren," said Naama Mazor, 64, a retiree from the city of Herzliya.

    "We want to keep Israel democratic and liberal, Jewish of course, but liberal. We are very concerned it is going to become a dictatorship," she told AFP.

    "There isn't a half-democracy. We're either a democracy or a dictatorship. There is nothing in between."

    Sagiv Golan, 46, from Tel Aviv, said the government was "trying to destroy civil rights, women's rights, LGBTQ rights and every thing that democracy stands for... We want to show the voice of democracy."

    Israeli media reported demonstrations in more than 100 towns and cities, including Haifa, Jerusalem and Beersheba.

    Compromise plan nixed 

    Since Netanyahu's government announced the reforms in January, days after taking office, massive demonstrations have regularly taken place across Israel.

    Opponents of the package have accused Netanyahu, who is on trial on corruption charge he denies, of trying to use the reforms to quash possible judgements against him. The prime minister has rejected the accusation.

    Expressing concern over the deepening rift in Israeli society, President Isaac Herzog presented a proposed compromise on Wednesday, but the government immediately rejected it.

    "Anyone who thinks that a genuine civil war, with human lives, is a line that we could never reach, has no idea what he is talking about," Herzog said.

    Leaders of opposition parties said in a joint news conference on Thursday they supported Herzog's outline.

    "The offer is not perfect," said former premier Yair Lapid. "It is not what we wanted, but it is a fair compromise that allows us to live together."

    The ruling coalition, which includes ultra-Orthodox Jewish and extreme-right parties, argues the proposed reforms are necessary to correct a power imbalance between elected representatives and Israel's top court.

    Immediately after Herzog's announcement, Netanyahu called it a "unilateral compromise", the "key points" of which "only perpetuate the existing situation and do not bring the required balance between the powers".

    The reforms would, among other things, allow lawmakers to scrap supreme court rulings with a simple majority vote.

    Other proposals would give more weight to the government in the committee that selects judges and would deny the supreme court the right to strike down any amendments to so-called Basic Laws, Israel's quasi-constitution.

    (AFP)

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    Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

    Israelis step up protests after Netanyahu rejects judicial compromise proposal

    Tens of thousands of Israelis protest against judicial overhaul

    L'Humanité

    Un 49.3 sous les huées... En vidéo, les réponses au coup de force du gouvernement

    ReportageRéforme des retraites

    Franck Cartelet

    Après le déclenchement du 49.3 annoncé par Elisabeth Borne afin d'imposer la réforme des retraites, le gouvernement doit composer avec une crise politique : les oppositions vont déposer vendredi des motions de censure alors que des manifestations de colère éclatent dans le pays.

    Jeudi après-midi, l'exécutif a opté pour l'article 49.3 de la Constitution. Cette procédure, déclenchée pour la 11e fois par Élisabeth Borne, permet l'adoption d'un texte sans vote à l'Assemblée nationale, sauf si une motion de censure venait à renverser le gouvernement.

    Le groupe des députés indépendants Liot projette de déposer une motion de censure "transpartisane", particulièrement surveillée par l'exécutif, et à laquelle devrait adhérer toutes les composantes de la Nupes.

    "La mobilisation doit se poursuivre et nous allons déposer et défendre un RIP (référendum d’initiative partagée) afin que cette réforme ne soit jamais mise en application" a annoncé Fabien Roussel, députée communiste du Nord.

    Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a annoncé vendredi que LFI allait "retirer" sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a davantage de chances d'être votée par des députés de droite, défavorables à la réforme des retraites.

    Le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve désormais en position de pivot dans les tentatives de faire tomber le gouvernement.

    Les motions de censure doivent être déposées moins de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3, soit avant vendredi en milieu d'après-midi. Puis il faudra attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues.

    La mobilisation continue

    Mais dans la rue, les opposants à la réforme sont bien décidés à ne pas abandonner le combat.

    Depuis le milieu de l'après-midi, jeudi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.

    Ils ont été rejoints peu après 16H30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3"

    L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations, le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".

    Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont mis en garde contre de possibles "débordements" ou "actions individuelles" de salariés de la base.

    Ce vendredi 17 mars, pendant environ une demi-heure, la circulation sur le périphérique parisien a été perturbée par des militants CGT à hauteur de la porte de Clignancourt.

    Borne menacée

    "Nous avons vocation à continuer de gouverner", a affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, renouvelant sa "confiance" à la Première ministre Elisabeth Borne dont la position à Matignon semble menacée.

    De son côté, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui porte ce texte prévoyant notamment un recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, a refusé de présenter le recours au 49.3 comme "un échec". "Il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en oeuvre", a-t-il estimé.

    "C'était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l'état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", a réagi le député MoDem Erwan Balanant.

    Pour un responsable du groupe majoritaire, sous couvert d'anonymat, "c'est un crash. Il faut une dissolution".

    Avec Afp.

    Réforme des retraites
    Valeurs Actuelles

    Le directeur de cabinet de Borne devrait bientôt quitter Matignon

    Sur le départ. Vendredi 17 mars, Le Point révèle que le directeur de cabinet de la Première ministre, Aurélien Rousseau, serait sur le point de démissionner. En poste auprès du chef du gouvernement depuis sa nomination à Matignon en mai dernier, Aurélien Rousseau, 46 ans, serait sur le départ. « Son départ est acté », assure-t-on du côté du gouvernement. « Pour des raisons personnelles, en aucun cas en lien avec la situation politique actuelle », précise la source du Point. Officiellement, Matignon précise cependant que le bras droit d’Elisabeth Borne « reste pleinement engagé à son poste ».

    Un énarque de gauche

    Aurélien Rousseau vient de la gauche. Militant communiste dans sa jeunesse, il avait rejoint le cabinet du maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë après avoir réussi l’ENA. Il a été directeur de cabinet adjoint et conseiller social des Premiers ministres socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Il avait pris la direction de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France durant la pandémie de Covid-19, avant de rejoindre le cabinet d’Elisabeth Borne.

    « Directeur de cabinet de Matignon, c’est le pire job. Il en avait marre et la relation n’était pas parfaitement huilée avec Alexis Kohler », a expliqué un proche d’Emmanuel Macron, à propos du puissant secrétaire général de l’Élysée. En outre, d’après Le Point, Aurélien Rousseau souhaiterait se consacrer davantage à sa famille, et craindrait la précarité de la situation politique liée à la majorité relative, redoutant le vote d’une motion de censure qui renverserait le gouvernement.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    North Korea fires missile into sea amid US-South Korea drills

    Issued on: 19/03/2023 - 07:44

    NEWS WIRES

    North Korea fired a short-range ballistic missile on Sunday, Seoul's military said, the fourth show of force in a week as South Korea and the United States stage major military drills.

    Seoul and Washington have ramped up defence cooperation in the face of growing military and nuclear threats from the North, which has conducted a series of increasingly provocative banned weapons tests in recent months.

    South Korea and the United States are currently in the middle of 11 days of joint drills known as Freedom Shield, their largest in five years.

    North Korea views all such exercises as rehearsals for invasion and has repeatedly warned it would take "overwhelming" action in response.

    "Our military detected one short-range ballistic missile fired from around the Tongchang-ri area in North Pyongan province at 11:05 am (0205 GMT) towards the East Sea," South Korea's Joint Chiefs of Staff (JCS) said, referring to the body of water also known as the Sea of Japan.

    The missile flew 800 kilometres (497 miles) and was under analysis by US and South Korean intelligence, the JCS said in a statement, calling the launch "a serious provocation" that violated UN sanctions.

    "Our military will maintain a solid readiness posture based on its ability to overwhelmingly respond to any provocation by North Korea, while carrying out intensive and thorough combined exercises and drills," it added.

    The US military's Indo-Pacific Command also condemned the launch, saying it highlighted "the destabilising impact" of North Korea's banned weapons programmes.

    Tokyo confirmed the launch, with its deputy defence minister Toshiro Ino telling reporters that it had "lodged a vehement protest to and strongly condemned (North Korea) through our embassy in Beijing".

    The missile may have flown on an irregular trajectory, and appeared to have fallen outside Japan's exclusive economic zone, Kyodo News reported, citing unnamed government sources.

    '800,000 volunteers'

    The latest launch comes a day after North Korean state media reported that more than 800,000 young North Koreans had volunteered to join the army to fight "US imperialists".

    The young volunteers were determined to "mercilessly wipe out the war maniacs" and joined the army to "defend the country", the Korean Central News Agency (KCNA) said.

    On Thursday, Pyongyang test-fired its largest and most powerful intercontinental ballistic missile, the Hwasong-17 -- its second ICBM test this year.

    State media described the ICBM launch as a response to the ongoing, "frantic" US-South Korea drills.

    Analysts previously said North Korea would likely use the drills as an excuse to carry out more missile launches and perhaps even a nuclear test.

    On Saturday, KCNA said the joint drills by the allies were "inching close to the unpardonable red-line".

    The ICBM launch followed two short-range ballistic missiles on Tuesday, and two strategic cruise missiles fired from a submarine last Sunday.

    The recent flurry of aggression by Pyongyang has pushed Seoul and Tokyo to mend fences over historical disputes and try to boost security cooperation.

    Just hours after the ICBM was fired Thursday, South Korean President Yoon Suk Yeol arrived in Japan for the first full-scale leaders' summit between the countries in 12 years.

    Following their summit, Japanese Prime Minister Fumio Kishida said both countries wanted stronger deterrence capacities, and that suspended security and ministerial talks would now resume. Yoon said the nations would also revive a military intelligence agreement that Seoul paused when relations nosedived.

    Last year, North Korea declared itself an "irreversible" nuclear power, and leader Kim Jong Un recently called for an "exponential" increase in weapons production, including tactical nukes. 

    Kim earlier this month also ordered the North Korean military to intensify drills to prepare for a "real war".

    (AFP)

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    N. Korea accuses US of ramping up tensions with joint S. Korea air drills

    North Korea fires ICBM-class missile ahead of South Korean president's trip to Japan

    North Korea fires two missiles in second test in three days

    L'Humanité

    André Chassaigne : « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte » 

    Entretien

    Face à un 49.3 qui « signe l’échec patent du gouvernement », les députés de gauche loin de désarmer envisagent de multiples suites que détaille le chef de file des députés communistes. Entretien. 

    Julia Hamlaoui

    L’exécutif a finalement eu recours au 49.3 sur la réforme des retraites, quelle est votre réaction ?

    La brutalité de l’annonce du 49.3 signe l’échec patent du gouvernement. Il a dû prendre cette décision à la dernière minute parce qu’il était tout simplement persuadé de pouvoir faire voter le texte, d’avoir réuni une majorité.

    Direct. Nouvelle journée de mobilisation le jeudi 23 mars

    C’est un échec terrible pour l’exécutif qui montre l’ampleur du désastre. C’est aussi la première victoire des mobilisations. Ce sont elles qui ont décidé certains députés, initialement prêts à soutenir le texte, à faire savoir qu’ils ne le voteraient pas.  

    Le gouvernement a déjà eu recours à dix 49.3 lors de l’examen du budget à l’automne dernier. Y a-t-il avec celui-ci un palier supplémentaire de franchi ?

    On pourrait presque dire qu’on passe en autocratie. Le président de la République et le gouvernement auraient pu se saisir du résultat des élections législatives pour être à l’écoute du Parlement. 

    Or, au lieu d’utiliser démocratiquement cette bouffée d’oxygène d’un parlement qui représente enfin la diversité de la nation, ils font totalement l’inverse. Le gouvernement se comporte en rouleau compresseur et refuse de tenir compte de la voix du peuple.

    Il utilise tous les artifices que lui permet la Constitution de la Ve République pour écraser le parlement. C’est gravissime parce que cela peut ouvrir la voie à un rejet de la République et de la démocratie parlementaire. Il joue avec le feu. 

    Comment entendez-vous poursuivre votre action contre cette réforme?

    Pour continuer la lutte et faire en sorte qu’elle puisse s’amplifier encore dans la population en lien avec les organisations syndicales, nous disposons d’une fusée à plusieurs étages. Le premier, c’est que le Référendum d’initiative partagé (Rip).

    La gauche devrait lancer le RIP après l’examen de la réforme à l’Assemblée

    Les quatre groupes de la Nupes, avec une dizaine de députés du groupe Liot, vont déposer, au plus tard vendredi matin, une proposition de loi référendaire que la présidente de l’Assemblée devra transmettre au Conseil constitutionnel. 

    Son contenu porte sur le rejet de la réforme gouvernementale. Nous voulons que cette question soit soumise au peuple. Dès que les sages seront saisis, ils disposeront d’un mois pour déclarer recevable notre demande de RIP -, cela suspendra alors l’application de la loi et sa promulgation ne sera pas possible tant que le Conseil constitutionnel n’aura pas pris sa décision.

    En dernier ressort, avec le RIP, c’est le président de la République qui décide de l’organisation du référendum, mais si nous réunissons les plus de 4 millions de signatures nécessaires, il parait inconcevable qu’il s’y refuse.

    Pour nous, le RIP est un prolongement formidable de la lutte. Imaginons que les organisations syndicales, que les mouvements politiques, que des citoyens s’adressent à l’ensemble des Français, aillent pour collecter les signatures dans les maisons, sur les marchés, dans les ateliers, chez les commerçants...

    Imaginons le bouillonnement démocratique que cela représenterait. Ce serait un mouvement extraordinaire, une mobilisation exceptionnelle qui tiendrait sur le feu le rejet de cette réforme.  

    Au-delà du RIP, vous comptez également engager une motion de censure... 

    C’est le 2e étage de notre fusée. On déposera vendredi une motion de censure avant la fin du délai de 24 heures. Pourquoi vendredi ? Parce que nous souhaitons qu’elle soit discutée la semaine prochaine.

    Tant qu’elle ne l’a pas été, la réforme ne peut pas être considérée comme adoptée et le gouvernement ne peut donc pas la promulguer.

    Notre objectif est de faire tomber le texte et nous voulons pour cela le rassemblement le plus large possible. Et – dans la mesure où cette motion sera portée par le groupe Liot – il pourrait également y avoir des signataires Républicains.

    Qu’envisagez-vous d’autre si cette motion n’obtient pas de majorité ?

    Si telle était le cas et que la loi est adoptée, nous préparons aussi un recours au Conseil Constitutionnel. Il portera tout d’abord sur le véhicule législatif, le 47-1, soit le choix d’un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale.

    Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »

    Des dispositions comme l’index senior ou sur l’usure professionnelle n’ont rien à faire dans un texte budgétaire. Mais nous disposons d’autres éléments comme les manipulations mises en œuvre pour faire en sorte que ce soit le Rassemblement national qui porte la motion référendaire.

    Ensuite, nous mettons en cause la sincérité des débats, avec des informations ou des documents qui n’ont pas été transmis. Sur l’article 7, par exemple, ils n’ont pas communiqué de données suffisamment précises sur le recul de l’âge à 64 ans.

    André Chassaignemotion de censureconseil constitutionnelPCF
    Valeurs Actuelles

    Le match ChatGPT/ Valeurs actuelles : Immigration et délinquance, l’impossible lien, vraiment ?

    ChatGPT

    Il est courant d’entendre des discours qui font un lien entre l’immigration et la délinquance. Cependant, de nombreuses études ont montré que ce lien n’est pas justifié. En effet, l’immigration n’est pas un facteur de criminalité en soi et la plupart des immigrants sont des personnes honnêtes et travailleuses qui cherchent à améliorer leur vie et celle de leur famille.

    Dans ce sens, plusieurs études ont montré que les immigrants ont tendance à avoir un taux de criminalité inférieur à celui des personnes nées dans le pays hôte. Par exemple, une étude menée en 2018 par le CEPD (Centre d’études sur la population et le développement) a montré que le taux de criminalité des immigrés en France est inférieur de 30 % à celui des personnes nées en France.

    De plus, des études ont également montré que l’immigration ne contribue pas à la hausse de la criminalité. Par exemple, une étude menée en 2015 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en France a révélé que l’immigration n’a pas eu d’impact significatif sur le taux de criminalité en France.

    Cela ne veut pas dire que tous les immigrants sont exempts de comportements criminels. Cependant, il est important de considérer que la criminalité est un phénomène complexe et multifactoriel, qui dépend de nombreux facteurs tels que le niveau d’éducation, la pauvreté, les conditions économiques et sociales, le contexte culturel, la prévalence de la criminalité dans une zone géographique donnée, etc.

    En effet, les immigrants peuvent être plus susceptibles de se retrouver dans des situations précaires, de pauvreté ou de discrimination, qui peuvent augmenter leur risque de se livrer à des activités criminelles. Cependant, cela ne signifie pas que tous les immigrants sont plus enclins à la délinquance que les non-immigrants. En France, par exemple, une étude menée en 2018 par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a montré que les jeunes issus de l’immigration ont un taux de délinquance similaire à celui des jeunes non issus de l’immigration, une fois que les facteurs socio-économiques et culturels sont pris en compte.

    Valeurs actuelles

    À Paris, la moitié des faits de délinquance sont causés par des étrangers. L’implacable statistique, mise en lumière par l’ancien préfet de la capitale Didier Lallement, est arrivée jusqu’aux oreilles du président de la République. En octobre dernier, sur le plateau de France 2, Emmanuel Macron n’a pas hésité à ressortir les chiffres en question, tout en prenant bien le soin, “en même temps” oblige, de réfuter un « lien existentiel » entre immigration et délinquance.

    Au regard des faits, ce lien est pourtant de plus en plus difficile à nier. Les statistiques évoqués par Didier Lallement proviennent du ministère de l’Intérieur. Dans la capitale, 48 % des interpellations pour des faits délictuels ou criminels concernent bien des étrangers, peu importe leur statut administratif. Quant aux mineurs présentés devant un juge du parquet de Paris, 75 % sont d’origine étrangère.

    Le constat est encore plus saisissant dans les transports en commun franciliens : en 2019, 93 % des vols sur le réseau RATP-SNCF étaient commis par des étrangers. Une surreprésentation massive pour une ville qui compte, selon les chiffres 2016 de l’Insee, 15,4 % d’étrangers (sans compter les binationaux).

    Le même bilan peut être établi au niveau carcéral. Si les étrangers représentent officiellement 7,7 % de la population française (Insee, 2021), la population des centres pénitentiaires est composée à 24,5 % de détenus nés en dehors du territoire national.

    L’ensemble des chiffres évoqués ici doit d’ailleurs être replacé dans un contexte sémantique. On ne parle ici que d’étranger au sens juridique du terme. Comprenez : une personne qui réside sur le territoire français sans avoir la nationalité française. Les pouvoirs publics et les plus importants instituts de recherche ne se penchent pas sur les éventuels liens entre délinquance, criminalité et les populations “issues de l’immigration”.

    En 2000 pourtant, le criminologue Sebastian Roché avait fait sensation avec son enquête sur la délinquance des jeunes d’origine étrangère. Ses chiffres, repris en partie par le Sénat lors d’une commission d’enquête sur la délinquance des mineurs en 2001, laissaient entrevoir une cruelle réalité : 48 % des “actes graves” étaient alors commis par des jeunes dont les deux parents étaient nés hors de France.​

    Si un lien de corrélation entre délinquance et immigration se dégage à la lecture de ces nombreuses statistiques, celui de causalité entre délinquance et pauvreté (avancé par ChatGPT) peut être remis en question, ou du moins fragilisé, par des contre-exemples maintes fois exposés. Ainsi de la Creuse, l’un des dix départements les plus pauvres de France métropolitaine, dont le taux de coups et blessures volontaires se situe pourtant dans la moyenne nationale (4,6 pour 1 000 habitants en 2022).

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    France24 - Monde

    Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation

    Publié le : 08/03/2023 - 15:40

    Laura MOUSSET Suivre

    Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.

    L'Humanité

    L’Afrique à nouveau dans les griffes de la finance

    Actu

    Une vingtaine de pays d’Afrique subsaharienne reviennent à des niveaux alarmants d’endettement. Et le poids croissant des créanciers privés vient encore alourdir le fardeau. Plus que jamais, une annulation est nécessaire.

    Benjamin König

    Près de vingt ans après les annulations de la dette souveraine intervenues au début des années 2000, dans le cadre de l’initiative « pays pauvres très endettés », et près de quarante ans après celle de 1982, nommée « crise de la dette des pays en voie de développement », l’Afrique subsaharienne est à nouveau confrontée à l’écueil d’une crise financière. Et, encore une fois, de nombreuses voix s’élèvent pour obtenir l’annulation de tout ou partie de ces dettes, souvent illégitimes. Mais, à la différence des autres périodes, la structure de la dette publique des pays d’Afrique subsaharienne a profondément changé. Avec un fait notable : l’émergence du secteur privé, qui a progressé de 14 points de pourcentage dans la part des créanciers entre 2009 et 2019.

    Afrique. L’annulation de la dette, un combat permanent

    19 des 35 pays à faibles revenus de la zone subsaharienne sont surendettés

    En décembre dernier, le Ghana s’est déclaré en défaut sur une partie de sa dette extérieure, définie par les autorités comme une « mesure d’urgence provisoire dans l’attente d’accords futurs avec tous les créanciers concernés ». Le pays, pourtant porté durant plusieurs années par une croissance forte et qui était présenté comme un « bon élève », selon le terme employé par les institutions financières internationales, s’est retrouvé confronté à une inflation de 40 % sur la seule année 2022. Il s’agissait alors du deuxième pays africain concerné en deux ans, depuis la crise du Covid : à la fin de l’année 2020, la Zambie avait fait défaut sur sa dette estimée à 17,3 milliards de dollars (15,6 milliards d’euros de l’époque), dont la moitié est détenue par des banques chinoises. Ce qui donne lieu à des jeux géopolitiques (voir encadré) : le 23 janvier dernier, en visite dans la capitale Lusaka, la secrétaire d’État états-unienne au Trésor, Janet Yellen, avait souligné que « de nombreux pays africains sont désormais en proie à une dette insoutenable. C’est un problème indéniable ». Selon le directeur Afrique du FMI, Abebe Aemro Sélassié, 19 des 35 pays à faibles revenus de la zone subsaharienne sont surendettés. Et des poids lourds du continent comme le Nigeria, le Kenya ou l’Éthiopie, s’ils ne sont pas menacés par un défaut, ont néanmoins vu leur notation financière être dégradée par les agences de notation.

    La « place grandissante des créanciers privés »

    Le 18 février, lors du sommet de l’Union africaine (UA), à l’occasion de son discours d’investiture, le nouveau président tournant et chef d’État des Comores, Azali Assoumani, a plaidé pour une « annulation totale de la dette africaine, pour permettre une relance de l’économie post-Covid et faire face aux impacts négatifs de la guerre en Ukraine ». Et de rappeler que, selon la Banque mondiale, 22 pays du continent sont « en situation de détresse au regard de leur dette ».

    Dette africaine: moratoire ou annulation ?

    Le problème, c’est que la structure de la dette a considérablement évolué. Selon une note de la Direction générale du Trésor (DGT) français, publiée en janvier 2022, le fait majeur réside dans la « place grandissante des créanciers privés ». Les dettes publiques peuvent être de trois sortes : bilatérales (envers un pays), multilatérales (auprès d’organisations telles que le FMI, la Banque mondiale ou l’UE), enfin celles dites « commerciales », auprès du secteur privé. Selon l’analyse de la DGT, la part de ces dernières est passée de 29 % en 2009 à 43 % en 2019. Dans le même temps, les dettes bilatérales ont chuté de 34 % à 26 %, et les multilatérales de 37 % à 31 %. Or, les créanciers privés, outre qu’ils appliquent des taux d’intérêt près de deux fois supérieurs, n’obéissent pas aux règles de la politique et ne négocient jamais une restructuration. La note signale notamment le danger des fonds vautours : selon la Banque africaine de développement, « au moins 20 pays pauvres très endettés ont été menacés ou ont fait l’objet d’actions en justice entre 1999 et 2016 ». Selon la DGT, qui tire la sonnette d’alarme, ces « fonds d’investissement activistes rachètent les dettes de différentes structures, avec une forte décote, avant de se faire rembourser au prix fort ». Avec, comme objectif, une « plus-value ou un dédommagement par voie judiciaire ». De grandes entreprises détiennent ainsi des pans entiers de la dette de pays africains : c’est le cas du géant minier Glencore, avec un tiers de celle du Tchad, ou du fonds BlackRock en Zambie.

    En marge de la guerre en Ukraine, la Chine rebondit en Afrique

    Le 27 février, des militants de trois ONG – Attac, Extinction Rebellion et Youth for Climate – ont interpellé sur le sujet devant le ministère de l’Économie, à Bercy. « L’endettement de ces pays permet de maintenir cette exploitation et les place sous la coupe des grands bailleurs de fonds », pointait Jean-François Guillon, membre du bureau d’Attac. Ils réclamaient, comme nombre d’ONG et d’États africains, une annulation de cette dette. Comme celle de l’Allemagne en 1953.

    Quelques repères

     45%C’est la part de la dette des pays d’Afrique subsaharienne détenue par des créanciers privés.

     57,3 %C’est le ratio d’endettement moyen des pays d’Afrique subsaharienne. Il était de 50,4 % en 2019 et 33,5 % en 2015. 

     62%C’est la part de la dette bilatérale des pays africains détenue par la Chine. Ramené à l’ensemble de la dette continentale, ce chiffre est de 12 %.

     1071C’est, en milliards de dollars, le total de la dette extérieure des pays africains.

    La diplomatie de la dette de la Chine

    La dette publique des pays africains – et plus généralement des pays du Sud – fait l’objet d’une âpre lutte géopolitique et se prête aux jeux d’influence. Sous Donald Trump, le vice-président états-unien Mike Pence s’en prenait avec virulence à la Chine, qui « utilise la soi-disant diplomatie de la dette pour étendre son influence et forcer les États à voter comme elle aux Nations unies et soutenir ses positions ». En réalité, comme le pointe l’ONG Debt Justice, les « créanciers privés occidentaux sont responsables de la plus grande partie de la dette de l’Afrique », à hauteur de 35 % contre 12 %. Les pays occidentaux ont beau jeu de désigner la Chine – qui détient 62 % des dettes bilatérales de la zone subsaharienne. En août dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait annoncé une annulation partielle de la dette contractée auprès de banques chinoises de 17 pays africains, pour un montant de 41,5 millions d’euros. Un geste qui revêt, au-delà d’un impact financier limité, une portée politique.

    dettedette publiqueAfriqueUnion africaine
    France24 - Monde

    Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3

    Publié le : 17/03/2023 - 10:04Modifié le : 17/03/2023 - 21:56

    FRANCE 24 Suivre

    Au lendemain de l'utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites, les groupes Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) et Rassemblement national ont déposé chacun une motion de censure "transpartisane" à l'Assemblée. Dans la soirée, des manifestations ont eu lieu à Paris et dans d'autres grandes villes. 

    Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la réforme des retraites

    • 19 h 41 : nouveau rassemblement place de la Concorde à Paris

    Pour la deuxième soirée consécutive, une foule importante s'est rassemblée sur la place de la Concorde, à quelques centaines de mètres de l'Assemblée nationale, bouclée par un imposant dispositif policier. Des manifestants ont allumé un feu sur l'esplanade, aux cris de "Macron démission" ou "On est là", à proximité des cordons de CRS. 

    L'ambiance s'est tendue à la tombée de la nuit, selon des journalistes de l'AFP.  Plusieurs centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de bouteille et feux d'artifice, tandis que les forces de l'ordre répliquaient à coup de gaz lacrymogène, en tentant d'évacuer la place, sous la pluie. 

    Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes comme Rennes, Toulouse ou Bordeaux.

    Rassemblement srtt des jeunes a concorde devant l´#an contre le #49.3 Premiere charge de crs prmeiere grenade de desencerclement.poivre et arrestation #f24 #France24 pic.twitter.com/wgbv7Hkm7X

    March 17, 2023
    • 15 h 07 : l'extrême-droite dépose à son tour une motion de censure à l'Assemblée

    Le groupe Rassemblement national, qui compte 88 députés présidés par Marine le Pen, a déposé sa propre motion de censure. "Alors que les Français manifestent massivement leur opposition à cette réforme, la représentation nationale n'a, à aucun moment, pu voter ce texte – ce qui est, malgré la légalité du processus, une atteinte grave aux principes démocratiques", estime le RN dans un communiqué.

    • 14 h 08 : la motion de censure du groupe Liot déposée à l'Assemblée

    Le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) a déposé à l'Assemblée une motion de censure "transpartisane" cosignée par des élus de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), contre le gouvernement, après le recours par celui-ci à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

    "Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a déclaré devant la presse le chef de file du groupe, Bertrand Pancher, regrettant que "les collègues de LR ne soient pas signataires". Aucun député Les Républicains (LR) ne s'est joint à cette motion "transpartisane".

    • 13 h 50 : plusieurs milliers de personnes manifestent à Rennes

    Environ 5 000 manifestants selon les syndicats, 2 600 selon la préfecture, défilent dans le calme à Rennes pour protester contre le projet de réforme des retraites et le recours au 49.3 par le gouvernement, a constaté l'AFP.

    La préfecture d'Ille-et-Vilaine a précisé que la manifestation réunissait à la mi-journée "2 600 personnes dont 750 jeunes (étudiants et lycéens)" et "pas d'ultragauche détecté quant à présent". Les jeunes ont pris la tête du cortège, déclaré en préfecture, qui s'est élancé vers 11 h 30 dans les rues de la capitale bretonne au son de "Bella ciao". "Tu nous mets 64, on te mai 68", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par une jeune femme.

    Gérald Darmanin avait décidé dans la matinée d'envoyer des renforts de police à Rennes, où des violences ont été commises la veille par des manifestants furieux du recours au 49.3 par le gouvernement pour l'adoption de la réforme des retraites, a annoncé l'entourage du ministre de l'Intérieur.

    C'est la CR8, la compagnie de CRS spécialisée dans le maintien de l'ordre et la lutte contre les violences urbaines, qui va être envoyée, a-t-on ajouté de même source.

    • 13 h 36 : l'OCDE appelle le gouvernement français à "rester sur sa ligne"

    L'OCDE a défendu le projet controversé de réforme des retraites en France, et a appelé le gouvernement à le mettre en œuvre.

    "Nous vivons plus vieux et vivons plus vieux en meilleure santé", c'est pourquoi "il nous faut accepter de travailler un peu plus longtemps", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE Mathias Cormann lors d'une conférence de presse sur les perspectives économiques mondiales. Les systèmes de retraites actuels ont été mis en place "à une époque où l'espérance de vie était moindre", a-t-il souligné, ajoutant qu'ils étaient "basés sur des hypothèses de coûts qui ne sont plus valables".

    "Après tout le chemin parcouru, je suis certain que le gouvernement français va et doit rester sur sa ligne et aller jusqu'au bout", a encore dit Mathias Cormann.

    • 11 h 27 : "N'ayez pas peur", l'appel du groupe Liot aux députés LR

    Le président du groupe Liot à l'Assemblée nationale, Bertrand Pancher, appelle les députés Les Républicains opposés à la réforme des retraites à ne pas avoir peur de voter la motion de censure que son groupe doit déposer à l'Assemblée nationale.

    "N'ayez pas peur" : @BertrandPancher exhorte les députés @Republicains_An hostiles à la #RéformeDesRetraites à voter la #MotionDeCensure que le @GroupeLIOT_An s'apprête à déposer. #DirectAN pic.twitter.com/YHFhK2dlkV

    March 17, 2023
    • 11 h 15 : "Avoir une motion de censure très ouverte pour sauver la démocratie", affirme Charles de Courson

    Le député Charles de Courson (Liot) a expliqué sur BFMTV vouloir déposer une motion de censure qui pourrait parvenir à renverser le gouvernement. Pour cela, une trentaine de voix issues du parti Les Républicains seront nécessaires, explique-t-il.

    Charles de Courson (@C_deCourson): "Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte" pic.twitter.com/W6zwMxFxnJ

    March 17, 2023
    • 9 h 47 : le Rassemblement national soupçonne Macron de "prendre un plaisir malsain à organiser le chaos"

    Le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a soupçonné Emmanuel Macron de prendre "un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", dénonçant "un coup de force" après le recours au 49.3 sur la réforme des retraites.

    "On a un peu le sentiment qu'il prend un plaisir malsain à organiser le chaos dans le pays", a affirmé Jordan Bardella sur franceinfo, après les protestations violentes qui se sont produites jeudi contre le recours au 49.3 pour l'adoption de la réforme controversée des retraites. "Je ne comprends pas son obsession", a-t-il ajouté, assurant avoir "le sentiment d'une fin de règne où le gouvernement, les gens qui sont au pouvoir dirigent, gouvernent contre le peuple français".

    Le président du RN a décrit le recours à l'arme constitutionnelle par Élisabeth Borne comme "un bras d'honneur irrespectueux aux Français et à la représentation nationale", assurant que la cheffe du gouvernement "doit maintenant partir".

    >> À lire aussi : "Retraites : le 49.3, un 'coup dur au leadership' d'Emmanuel Macron"

    • 9 h 06 : "Nous avons vocation à continuer de gouverner", dit Olivier Véran

    Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a estimé que ce dernier avait "vocation à continuer de gouverner", après le recours jeudi au 49.3 pour faire passer la réforme contestée des retraites.

    "Il va y avoir un vote", a assuré le ministre sur France Inter, en référence aux motions de censure qui vont être déposées vendredi par les oppositions. "Le 49.3, c'est un moment aussi de perte de contrôle par le gouvernement", a-t-il analysé, "c'est un moment où l'Assemblée nationale est totalement souveraine pour décider de vous accorder la confiance ou de vous la retirer donc il n'y a pas d'alternative au vote des députés".

    Sur l'avenir d'Élisabeth Borne à Matignon, il a affirmé avoir "confiance" en elle, "mais mon avis ne compte pas". "Le choix de la méthode de la Première ministre, qui est celui de la concertation et la recherche de compromis, etc., c'est quand même un choix qui a porté ses fruits dans d'autres textes", a-t-il estimé.

    "Nous avons vocation à continuer à gouverner dans ce pays", estime @olivierveran"L'Assemblée est souveraine pour nous accorder sa confiance ou nous la retirer", rappelle le porte-parole, mais la réforme des retraites est juste, selon lui, "un moment de tension".#le7930inter pic.twitter.com/YDIRbswrzs

    March 17, 2023
    • 8 h 54 : 310 interpellations jeudi en France

    Au total, 310 personnes ont été interpellées jeudi en France, dont 258 à Paris lors de manifestations contre le recours du gouvernement au 49.3 pour l'adoption de la réforme des retraites, a annoncé Gérald Darmanin.

    "L'opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation, non", a poursuivi sur RTL le ministre de l'Intérieur, évoquant des "manifestations très difficiles" et dénonçant "des effigies brûlées" à Dijon et des préfectures prises pour cibles en fin de journée. "Les places des églises et des villages, c'est pas des ZAD !", a-t-il dit, ajoutant que le gouvernement "ne laissera pas faire (...) des manifestations spontanées et le n'importe-quoi à tout moment".

    À Paris, "au plus fort" de la soirée, 10 000 personnes étaient rassemblées place de la Concorde, selon Gérald Darmanin. Dans 24 autres villes, 52 000 personnes ont participé à des manifestations, selon un bilan de la police.

    • 8 h 51 : le recours au 49.3 "n'est pas un échec", affirme Olivier Dussopt

    Le ministre du Travail Olivier Dussopt a nié le fait que le recours jeudi à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites soit "un échec".

    "Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte, or il y a un texte", a affirmé le ministre sur RMC/BFMTV. Il a ajouté qu'il aurait préféré qu'il y ait un vote, recherché par l'exécutif "jusqu'à la dernière minute".

    "Effectivement, il n'y a pas eu de majorité à l'Assemblée nationale parce qu'un certain nombre de membres du groupe LR n'ont pas répondu présent et n'ont pas suivi la position qui avait été arrêtée par leur parti. Mais ça n'est pas un échec, puisqu'il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en œuvre", a-t-il poursuivi.

    Olivier Dussopt (@olivierdussopt) sur la réforme des retraites: "Cela n'est pas un échec" pic.twitter.com/anGROdoeVP

    March 17, 2023
    • 8 h 39 : la raffinerie TotalEnergies de Normandie "sera arrêtée" dès ce week-end, selon la CGT

    La raffinerie TotalEnergies de Normandie, où les salariés sont en grève mais où les expéditions se poursuivent, "sera arrêtée" à partir de ce week-end, a indiqué à l'AFP Éric Sellini, coordonnateur CGT au sein du groupe pétrolier.

    "Les salariés ont haussé le ton" et "les principales unités commenceront à s'arrêter à partir de demain" de manière à ce que "normalement, la raffinerie sera arrêtée ce week-end ou lundi au plus tard", a-t-il détaillé, au lendemain du recours à l'article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites.

    • 8 h 27 : action de la CGT sur le périphérique parisien, la circulation momentanément perturbée

    Environ 200 manifestants, réunis à l'appel de l'union régionale d'Île-de-France de la CGT, ont perturbé pendant environ une demi-heure la circulation sur le périphérique parisien dans la matinée, lors d'une action pour protester contre la réforme des retraites et le 49.3.

    Les manifestants sont descendus en courant sur les voies vers 7 h 30 à hauteur de la porte de Clignancourt, avec des fumigènes, et ont bloqué la circulation sur le périphérique intérieur, avant de se diriger en cortège vers la porte de la Chapelle, obligeant les automobilistes à rouler au pas.

    Parmi eux se trouvaient de nombreux agents EDF, qui ont déployé une banderole à l'effigie de l'entreprise. Beaucoup portaient des chasubles ou des gilets fluorescents et chantaient "On est là, on est là", "Le 49.3, on n'en veut pas", "Grève, blocage, Macron dégage" ou encore "La retraite à 60 ans, on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder".

    • 8 h 08 : La France insoumise va soutenir la motion de censure du groupe des indépendants à l'Assemblée

    Jean-Luc Mélenchon a annoncé que le groupe La France insoumise (LFI) allait soutenir la motion de censure du groupe des indépendants (Liot) à l'Assemblée nationale afin de "donner les plus grandes chances possibles à la censure" du gouvernement d'Élisabeth Borne après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution.

    La coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), incluant LFI, envisageait de déposer une motion de censure mais ses dirigeants expliquaient ces derniers jours qu'une motion de Liot aurait davantage de chances d'être votée par ceux des députés de droite qui sont défavorables à la réforme des retraites.

    "Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de retirer notre motion de censure au profit de celle de Liot", a expliqué Jean-Luc Mélenchon sur France Inter. Voter la motion de censure "ne signifie rien d'autre que le refus de la réforme des retraites", "ceux qui ne votent pas la motion de censure sont pour la réforme", a-t-il prévenu.

    L'ancien candidat à la présidentielle a par ailleurs "encouragé" les "mobilisations spontanées dans tout le pays" car "c'est là que ça se passe", tout en appelant à manifester aussi à l'appel de l'intersyndicale pendant le week-end et jeudi prochain.

    À l'Assemblée, le groupe parlementaire Nupes ne présentera pas de motion de censure et votera celle du groupe Liot, annonce @JLMelenchon "Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure", explique le leader de la @FranceInsoumise #le7930inter pic.twitter.com/iE1UmIjJtT

    March 17, 2023

    Avec AFP et Reuters

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    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

    passage en force

    Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée

    L'Humanité

    Vingt ans après, l’amer souvenir de la guerre d’Irak

    Chronique

    Francis Wurtz

    Quiconque s’interroge encore sur les raisons du profond scepticisme, sinon de la défiance, qui traverse nombre de sociétés à travers le monde à l’égard des États-Unis et de leurs alliés, gagnerait à se rappeler les traits essentiels de l’une des aventures les plus désastreuses dans lesquelles ceux-ci se soient lancés : la guerre d’Irak, il y a tout juste vingt ans. Pour aller vite, on peut en retenir cinq caractéristiques majeures : les contrevérités ; l’illégalité ; les complicités ; l’irresponsabilité et finalement l’impunité.

    Les contrevérités au sujet des buts de guerre de Washington restent dans toutes les mémoires. Des instituts indépendants ont recensé 935 mensonges de toute l’équipe dirigeante des États-Unis !

    L’illégalité de cette guerre au regard de la charte des Nations unies fut officiellement confirmée par le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. Aucune résolution ne fut soumise au Conseil de sécurité, la France ayant menacé d’user de son droit de veto.

    Les complicités avec les agresseurs furent, néanmoins, nombreuses. Le 30 janvier 2003, les dirigeants de huit pays européens – Grande-Bretagne, Danemark, Pologne, Hongrie, République tchèque, Italie, Espagne et Portugal – appellent à l’unité derrière les États-Unis, au nom de nos « valeurs communes ». Le 5 février, c’est au tour de l’Albanie, de la Bulgarie, de la Croatie, des 3 pays Baltes, de la Macédoine, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie (dits « groupe de Vilnius ») de faire allégeance aux États-Unis.  Le 16 mars, un sommet réunit aux Açores, autour de George. W. Bush, l’Anglais Tony Blair, l’Espagnol Aznar et le Portugais Barroso pour annoncer leur engagement dans la guerre contre l’Irak.

    L’irresponsabilité de cette invasion se mesure d’abord au nombre de victimes qu’elle aura provoquées : 655 000 morts, selon la revue médicale « The Lancet » (2006), et même plus d’un million, selon l’Institut britannique IIACSS (2007), en sachant que le conflit fit encore de nombreuses victimes les années suivantes. On se rappelle les exactions tant de l’armée américaine (comme à Abou Ghraib) que des 160 000 mercenaires de Blackwater. S’y ajoutent l’exil de 2,5 millions d’Irakiens (chiffre de 2006), l’enlèvement de 10 000 femmes victimes de la traite, selon le Minority Rights Group et, pour toute la population, l’enfer généré par l’implantation progressive d’al-Qaida puis de Daech, les violences endémiques, les luttes d’influence, l’instabilité, la corruption, la pauvreté.

    Enfin, l’impunité est, en l’occurrence, un mot faible. Non seulement aucun des fauteurs de guerre ne fut inquiété, mais beaucoup d’entre eux furent récompensés : le très dévoué premier ministre danois, Fogh Rasmussen, qui se qualifia lui-même de « faucon », devint secrétaire général de l’Otan ; le premier ministre portugais, Barroso, initiateur du sommet des Açores, fut nommé président de la Commission européenne ; le fidèle entre les fidèles Tony Blair obtint le titre d’envoyé spécial au Moyen-Orient où il fit de juteuses affaires. Quant à Joe Biden, alors président de la commission des Affaires étrangères du Sénat et « fervent partisan de l’invasion américaine de l’Irak » (Jean-Pierre Filiu), il poursuivit une brillante carrière…

    guerre d'irakjoe bidenjosé maria aznarJose Manuel Barroso
    France24 - Monde

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 mars

    Publié le : 17/03/2023 - 12:26

    FRANCE 24 Suivre
    • Selon un dernier bilan publié jeudi soir, le cyclone Freddy a tué 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, pays le plus meurtri qui compte également plus de 180 000 déplacés.

    • Les forces contrôlant l'est de la Libye ont déclaré jeudi avoir retrouvé les deux tonnes et demie d'uranium dont l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait signalé la disparition, indiquant que l'uranium se trouvait à cinq kilomètres à peine de l'entrepôt du sud du pays dans lequel il était stocké.

    • Le ministre gabonais des Transports, Brice Paillat, a démissionné jeudi, une semaine après le naufrage d'un petit ferry qui a fait au moins 21 morts et 16 disparus selon un bilan encore provisoire, a annoncé la présidence.

    • Au Burkina Faso, dix-huit civils dont deux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l'armée) ont été tués lundi dans trois attaques terroristes dans le centre-est et le nord du Burkina Faso.

    • En Tunisie, un nouveau Parlement aux prérogatives très limitées et issu d'élections boudées a été inauguré lundi, 20 mois après le démantèlement de l'ancienne assemblée par le président Kaïs Saïed pour instaurer un système hyperprésidentialiste.

    En Éthiopie, Antony Blinken va devoir déployer une "diplomatie schizophrénique" 

    Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est rendu cette semaine en Afrique, notamment en Éthiopie, où il devait souffler le chaud et le froid auprès du gouvernement dont il attend des actes concrets concernant le conflit au Tigré. Il s'est ensuite envolé pour le Niger pour discuter de la sécurité au Sahel. Deux visites aux enjeux très différents qui avaient néanmoins un point commun : concurrencer la présence accrue de la Chine et de la Russie sur le continent.

     

     

    En République démocratique du Congo, les élections présidentielle et législative doivent se tenir le 20 décembre 2023, pourtant sur place ils sont nombreux à ne pas y croire. Alors que les congolais de l'étranger participent pour la première fois au scrutin, dans Nord-Kivu en partie sous le contrôle des rebelles du M23, les habitants restent exclus des opérations d’enregistrement. Pour en parler, Denis Kadima, Président de la CENI était l'invité du Journal de l'Afrique.

     

    Au Sénégal, le procès intenté à l'opposant Ousmane Sonko par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel, a été émaillé jeudi de heurts et d'incidents entre jeunes et forces de sécurité dans plusieurs quartiers de la capitale. Le récit de Sarah Sakho, la correspondante de France 24 à Dakar.

     

     

    Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation

    Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.

     

    Apprendre l’histoire et la culture du continent africain de manière ludique avec Wari Wari, acquérir des connaissances de gestion financière grâce à Wetchi ou, encore mieux, connaître ses collègues de travail avec Ligeeye. Ce sont les jeux créés par Cissé Diambissy, entrepreneure "en série" et conceptrice de jeux de société. Sa dernière création, Nyo Far, qui signifie "aller plus loin" en wolof, encourage les joueurs à se muscler les neurones tout en pratiquant du sport.

     

    Au Nigeria, le terme "japa" signifie "courir" ou "fuir" en yoruba. Depuis quelques années, il est à la mode car un nombre croissant de Nigérians, souvent jeunes et diplômés, cherchent à partir s’installer à l’étranger. Le seul moyen, selon eux, d’échapper au chômage, à l’inflation et aux bas salaires dans le pays. Mais face à cette "fuite des cerveaux", certains, qui ont déjà tenté l’aventure, mettent en garde : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.

     

     

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    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 20 février

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 27 février

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 6 mars

    Известия (RUS)

    В музеях США начали переименовывать «русские» экспонаты в «украинские»

    В США сотрудники музеев заменяют слово «русский» в описании экспонатов на «украинский». Об этом сообщило издание The New York Times.

    Отмечается, что инициаторами подобных переименований зачастую выступают активисты и историки искусства. Они призывают к более точному отображению национальности авторов из бывшей Российской империи и бывшего Советского Союза. Как отмечают сторонники изменений, это должно повысить видимость украинцев в истории искусств.

    Так, Метрополитен-музей пересмотрел классификацию нескольких художников XIX века, которых раньше называли русскими. На сайте были отредактированы биографические страницы Ильи Репина, Архипа Куинджи и Ивана Константиновича Айвазовского.

    Данный шаг в отношении Айвазовского вызвал поток критических замечаний, поскольку маринист родился в армянской семье. Впоследствии музей исправил оплошность.

    Эксперты отмечают, что отразить подлинное происхождение творцов бывает крайне тяжело, особенно когда речь идет о деятелях прошлого.

    «Мы проводим тщательное исследование и составляем описания с учетом зарегистрированной национальности художника на момент смерти и рождения, динамики эмиграции и иммиграции и изменения геополитических границ», — поделился директор Музея современного искусства в Нью-Йорке Гленн Лоури.

    Новые украинцы: почему Репину и Куинджи сменили национальность Как переименовывают картины и меняют гражданство российским художникам и писателям

    Ранее, 12 февраля, ректор Санкт-Петербургской академии художеств имени Репина Семен Михайловский отметил, что Репин, Куинджи и Айвазовский, которых Метрополитен-музей стал обозначать как украинских, сами считали себя русскими.

    10 февраля стало известно, что Метрополитен-музей изменил название работы французского художника Эдгара Дега «Русская танцовщица» на «Танцовщица в украинском наряде» после требований украинских активистов. Некоторые ученые уверены, что костюмы на картине на самом деле являются традиционной украинской народной одеждой. Однако подтверждений тому, что танцовщицы были с Украины, нет.

    2 февраля президент России Владимир Путин прокомментировал попытки западных стран «отменить» русскую культуру. Глава государства указал, что подобные действия являются просто глупостью.

    BBC

    Imran Khan's chaotic court summons in 60 seconds

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    The former Prime Minister of Pakistan, Imran Khan, is answering charges of corruption, which he dismisses as politically motivated, at a court in Islamabad

    A warrant for his arrest was suspended on Friday on the condition that he appear at court.

    He was accompanied by armed security as he left his home in Lahore, which was raided by police after he left.

    The BBC's Caroline Davies travelled with Mr Khan.

    BBC

    'Antonio Conte blames Tottenham players but is part of club's problems'

    Last updated on 18 March 202318 March 2023.From the section Tottenham

    The credits may be rolling on Antonio Conte's time as Tottenham Hotspur manager but it is clear the Italian will be going down swinging and taking a few others with him.

    Conte's incendiary post-match inquest after Spurs cast aside a 3-1 lead to draw at struggling Southampton saw all the frustrations and discontent that have been simmering beneath the surface explode in public.

    He delivered a scathing assessment of his players and the culture inside the club - warning that even if he is sacked, unless that changes the years without success will continue for Spurs.

    In what looks increasingly like a loveless marriage between club and manager, Conte branded his players "selfish" and even referenced the Spurs owners as he threw verbal blows in all directions.

    Conte delivered his theory on why Spurs fall short when he said: "Because they are used to it here. They are used to it. They don't play for something important. They don't want to play under pressure. They don't want to play under stress. It is easy in this way. Tottenham's story is this. Twenty years the owner is here and they never won something, but why?"

    For the purposes of accuracy, Spurs did win the League Cup in 2008 but the wider context of Conte's point is clear.

    Quite how chairman Daniel Levy felt about Conte's verbal laceration of his squad and the club may only be revealed in time, but the more immediate question is how a group of players respond to being lambasted in such a fashion by their manager with fourth place still very much to play for.

    Does Levy address the issue immediately, with all that will entail with the season at such a crucial stage, or will he just sit it out until Conte's contract finishes at the end of the campaign to offer up a natural separation point?

    Conte dropped responsibility for Spurs' indifferent season at the feet of his players, but must also accept his share and there is a growing feeling that he is acting like he is doing Spurs a favour by managing them.

    In an increasingly animated 10-minute speech, he said: "The problem is that for another time we showed we are not a team. We are 11 players that go on to the pitch. I see selfish players, I see players that don't want to help each other and don't put their heart."

    Conte may be right, but it is also his job to address this situation and he cannot escape his portion of the blame for performances as insipid as the goalless draw that saw Spurs crash out of the Champions League at home to AC Milan, or the concession of a comfortable position at St Mary's.

    It is not as though he is powerless to control events or his players. Spurs have problems and he is part of them.

    He accused those attempting to factor in his own contract situation, or lack of, into the equation as searching for an "alibi" for the Spurs players. If this was an attempt to cajole a response out of those same players with ten games go and Spurs still in fourth place, it is a strategy laced with risk.

    It can go one of two ways.

    The Spurs players can go out of their way to prove Conte wrong, or could revolt against a manager who has made such a public spectacle of them.

    The apparent absence of any desire on Conte's part to extend his relationship with Spurs - and vice versa - is hardly helping.

    Conte's deal is up at the end of the season and the question lingering in the air after his blistering words at Southampton was whether he will actually make it through to the conclusion of his contract, not whether he will extend it.

    And to add to the intrigue, Spurs chairman Daniel Levy has an upcoming international break to think about it.

    L'Humanité

    En Colombie, en attendant la paix sur un champ de mines

    Histoire de la semaine

    Dans le bassin des fleuves Atrato et San Juan, les communautés embera et wounaan vivent isolées, prises entre la guérilla, l’armée, les paramilitaires et les narcotrafiquants. L’« HM » est allé à la rencontre de ces populations qui veulent croire en la « paix totale » prônée par le premier président de gauche du pays élu l’été dernier.

    Pierre Barbancey

    Rio Atrato, rio Bojaya, Rio San Juan (Colombie), envoyé spécial

    Parti de Medellin, le petit avion file tout droit vers l’ouest, franchit les montagnes pour finalement survoler les méandres du fleuve Atrato. Un tracé boueux qui dessine des lignes sur un aplat vert. C’est, en réalité, un axe de vie pour les communautés qui habitent son cours.

    L’appareil se pose finalement sur une piste d’atterrissage qu’on pourrait croire clandestine tant elle est invisible et, surtout, courte. Une embarcation nous attend, direction Vigia del Fuerte, petite ville du département d’Antioquia, que baigne le fleuve. C’est une halte quasi obligatoire pour pénétrer plus profondément dans cette région, via la rivière Bojaya. Un réseau fluvial particulièrement contrôlé par les différents groupes armés qui y ont établi leurs bases.

    La rivière Bojaya est Un réseau fluvial particulièrement contrôlé par les différents groupes armés qui y ont établi leurs bases.

    On trouve là la guérilla de l’Ejército de Liberación Nacional (ELN, Armée de libération nationale, d’inspiration guévariste), des unités dissidentes des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ayant refusé l’accord de paix de 2016, le redoutable Clan del Golfo, principal gang de narcotrafiquants du pays, ou encore l’armée régulière. Celle-ci n’a pas encore perdu ses vieilles habitudes répressives, malgré l’arrivée au pouvoir d’un président de gauche, Gustavo Petro, à l’été dernier.

    Colombie. La réforme de l’armée, un enjeu démocratique

    Ce contrôle n’est pas que théorique. Les équipes de Médecins du monde (MdM), qui y ont engagé des actions sanitaires, doivent ainsi attendre l’accord de ces groupes – obtenu via le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) – pour se rendre dans les villages.

    « Nous mettons en place un projet sur la durée, précise Chiara Santoro, adjointe à la coordination générale de MdM en Colombie. Nous ne voulons plus juste venir et repartir, mais consolider des actions dans le temps avec une action médicale de base, une intervention psychosociale et la prévention autour de l’eau et de l’assainissement. »

    Un parcours envoûtant au milieu d’une végétation luxuriante

    C’est ainsi qu’un matin, nous pouvons quitter Vigia del Fuerte à bord de petites vedettes à moteur pour rejoindre la rivière Bojaya. Première étape, Pogue, peuplé d’Afro-Colombiens.

    Nous prenons place dans des pirogues à fond plat, aptes à affronter les courants souvent bouillonnants et à éviter les obstacles qui affleurent tout le long. Il faut parfois descendre et passer par une sorte de chemin de halage pour pouvoir continuer et éviter que les embarcations trop chargées ne se fracassent sur les rochers.

    Un parcours étrange, envoûtant même, au milieu d’une végétation luxuriante, de lianes qui se déroulent, d’arbres plus touffus les uns que les autres aux racines profondément enfoncées dans un sol pratiquement vertical.

    Au détour d’un large coude, la rivière s’élargit, son cours se ralentit. On distingue quelques petites têtes qui batifolent dans l’eau. Des enfants qui se redressent, à mi-corps, surpris par l’arrivée d’une telle armada, eux qui, d’habitude, ne voient guère de visiteurs. Des femmes plongent le linge dans la rivière avant de l’essorer, de le battre puis de repartir, une bassine dans un bras, un enfant dans l’autre.

    Sur le tee-shirt de Basilio Olea Doirama, on peut lire, en anglais : « Never forget the world is yours » (N’oubliez jamais, ce monde est le vôtre). Un monde qui leur a été volé, il y a des siècles de cela.

    Chano est un village lacustre où vivent 151 familles de 779 habitants, des Indiens embera. Des maisons sur pilotis qui surplombent un sol de boue pour le plus grand bonheur des cochons en liberté. Ici, l’eau et la terre ne font qu’une, composant l’espace de l’existence pour chacun.

    Mais, derrière ce paysage serein et rude, bien des difficultés se cachent. Le zarra (le gouverneur de la localité) qui nous accueille, Basilio Olea Doirama, porte un tee-shirt en forme de clin d’œil. On peut y lire, en anglais : « Never forget the world is yours » (N’oubliez jamais, ce monde est le vôtre). Un monde qui leur a été volé, il y a des siècles de cela, et que, même réduit comme aujourd’hui, ils peinent à parcourir.

    La « garde indigène », une centaine de volontaires femmes et hommes

    « Nous avons beaucoup de difficultés avec les groupes armés, dénonce-t-il. On ne peut pas vraiment bouger du village. Il y a des mines antipersonnel un peu partout. » Conséquence, se nourrir devient problématique puisque les paysans n’ont plus accès à leurs champs de maïs, de bananes plantains ou aux rizières. La parole est aussi confisquée. Le zarra ne parle pas des champs de coca dispersés autour du village et que nous ne verrons pas. Mais c’est bien l’objet de la présence des groupes paramilitaires.

    Se nourrir devient problématique puisque les paysans n’ont plus accès à leurs champs de maïs, de bananes plantains ou aux rizières.

    Le « blocus » mis en place vise à forcer la main aux villageois pour étendre cette culture de base en vue de la production de drogue. « Nous vivons dans la peur », certifie le zarra. « Des gens ont sauté sur des mines. Sur le fleuve, il y a régulièrement des check-points. Si on apporte du riz ou de la nourriture, on nous les saisit. »

    Parmi les anciens, Antero est de ceux qui ne craignent pas de témoigner. « Les groupes armés demandent beaucoup de victuailles mais on résiste. On a vu d’autres communautés accepter de les nourrir puis ils se sont installés. »

    Une centaine de volontaires, à parité hommes-femmes, font partie de ce qui s’appelle ici la « garde indigène », comme il est inscrit sur leur chasuble. Équipés de sarbacanes et de fléchettes empoisonnées, ainsi que d’un long bâton, ils patrouillent tous les jours. « Ils empêchent souvent que des jeunes ne soient recrutés de force dans un groupe armé », se félicite Basilio Olea Doirama.

    Le « bâton de pouvoir », une symbolique de défense de la terre

    Luis est l’un de ces gardes. Il connaît tous les passages qui mènent à la montagne, au-dessus. Il les arpente chaque jour. Il sait où poser les pieds pour ne pas s’enfoncer dans la boue, distinguer un sifflet humain de celui d’un animal, et perçoit très vite un mouvement derrière des feuillages.

    « Notre rôle est de défendre la terre de la communauté, précise-t-il non sans fierté. Sans la terre, nous ne sommes rien. » Comment empêcher des hommes lourdement armés de pénétrer sur les terres du village ? « Nous avons avec nous le bâton de pouvoir, c’est une symbolique de défense de la terre », s’enorgueillit-il.

    Souvent, les hommes ne savent pas trouver de solution. Nous sommes plus écoutées par les groupes car les femmes, c’est la vie, nous avons une connexion avec la Pachamama (Mère nature – NDLR) ». Yala, garde indigène

    Son collègue, Walter, explique aussi que les gardes vont voir le jabaina (médecin traditionnel). « Il nous donne des pommades avec lesquelles nous nous enduisons la peau. C’est comme un rituel qui va nous protéger et amener le respect de l’autre. » Les deux hommes avouent que « le plus compliqué, c’est avec les paramilitaires, pas avec l’Armée de libération nationale (ELN), car ils bougent tout le temps et on a plus de mal à les rencontrer pour dialoguer ».

    En Colombie, Oscar Gomez concilie médecine européenne et traditionnelle

    Yala, 28 ans et deux enfants, elle aussi garde indigène, insiste sur l’importance de la présence des femmes « car, souvent, les hommes ne savent pas trouver de solution. Nous sommes plus écoutées par les groupes car les femmes, c’est la vie, nous avons une connexion avec la Pachamama (Mère nature – NDLR) ».

    Elle en veut pour preuve leur capacité à récupérer des jeunes qui ont été « recrutés » par les troupes factieuses. Mais, tout a ses limites. Les femmes qui sortent du village ne parlent pas espagnol et ne peuvent répondre si elles tombent sur des combattants.

    « Elles ont très peur, beaucoup d’enfants ne mangent pas bien et développent des maladies. » Cette situation de confinement que connaissent les Embera provoque également des violences familiales et une augmentation des cas de suicide que les équipes de MdM tentent de gérer avec psychologie.

    La transformation de la coca se fait avec des produits chimiques qui sont reversés dans le fleuve

    Au sud-ouest, sur le fleuve San Juan, les communautés wounaan subissent les mêmes pressions sanitaires. « Tous les problèmes de peau, de parasites et autres viennent de l’eau du fleuve que les populations boivent ! » s’énerve Jasir Banguero, ethno-éducateur. Il n’y a pas de réseau d’assainissement, tout est rejeté dans le fleuve.

    S’affrontent régulièrement les combattants de l’ELN et ceux du Clan del Golfo. Avec un enjeu, mettre la main sur les villages situés tout le long des rivières Calima et San Juan, une route de sortie de la cocaïne vers le Pacifique.

    Et, en amont, bien plus haut, « l’extraction de l’or se fait avec des métaux lourds, notamment le mercure », dénonce encore l’homme. « Le rio San Juan est également stratégique car il relie le Choco et la vallée du Cauca. La transformation de la coca se fait avec des produits chimiques qui sont aussi reversés dans le fleuve. »

    Ici, au milieu de la jungle et des mangroves, s’affrontent régulièrement les combattants de l’ELN et ceux du Clan del Golfo. Avec un enjeu, mettre la main sur les villages situés tout le long des rivières Calima et San Juan, une route de sortie de la cocaïne vers le Pacifique.

    Près de 300 000 déplacés, victimes du conflit armé, ont trouvé refuge dans les quartiers pauvres du port de Buenaventura, voie majeure d’exportation de la drogue vers les États-Unis, où toute l’économie locale est aussi étouffée par l’extorsion.

     Avant le scrutin, nous nous sommes réunis et avons décidé que tout le village voterait Petro parce qu’il a dit qu’il allait aider les populations indigènes. » Basilio Olea Doirama, le zarra de Chano

    Dans la périphérie rurale de Buenaventura, la guerre pour le contrôle des routes de la cocaïne fait rage et vide depuis des années les villages du Pacifique colombien. Le 30 janvier, neuf membres de la guérilla de l’ELN ont été tués par l’armée colombienne, non loin du grand port du Pacifique, et 21 capturés.L’ELN négocie non sans mal depuis fin 2022 avec le nouveau gouvernement de gauche. Un nouveau cycle de négociations pourrait s’ouvrir, avec une trêve bilatérale à l’ordre du jour. Le projet de « paix totale » du nouveau président concerne également les narcotrafiquants qui accepteront de se livrer à la justice en échange d’avantages juridiques.

    Il leur aura fallu deux jours pour aller jusqu’au bureau de vote glisser leur bulletin

    L’élection de Gustavo Petro, l’an dernier, a soulevé un espoir en Colombie, particulièrement parmi ces populations du fleuve. Le zarra de Chano, Basilio Olea Doirama, raconte ainsi : « Avant le scrutin, nous nous sommes réunis et avons décidé que tout le village voterait Petro parce qu’il a dit qu’il allait aider les populations indigènes. »

    Colombie. Gustavo Petro, le candidat qui veut extirper le pays de sa « solitude »

    Alors que, lors du référendum sur la paix en 2016, les autorités de Quibdo, capitale du département de Choco, leur avaient certifié qu’elles ne pouvaient pas y participer, cette fois, elles ont obtenu « l’autorisation des commandants des groupes armés ».

    Les 325 votants de Chano sont alors descendus au fil de l’eau, en pirogue, jusqu’à Bellavista. « Seuls quelques gardes sont restés avec les enfants. » Il leur aura fallu deux jours pour aller jusqu’au bureau de vote glisser leur bulletin et deux jours pour en revenir. Quatre jours pour faire en sorte que leur espoir vive. « La paix totale prônée par Petro, ce serait bien, on serait plus libres », veut croire Basilio Olea Doirama.

    Colombiepeuples indigènesgustavo petroELN
    France24 - World

    🔴 Live: Putin visits war-ravaged Mariupol after Crimea trip, Kremlin says

    Issued on: 19/03/2023 - 07:03

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    Russian President Vladimir Putin made a surprise trip to Mariupol after visiting Crimea to mark the ninth anniversary of the peninsula's annexation from Ukraine, the Kremlin has said, in what would mark his first trip to the Russian-occupied territories of Ukraine's Donbas region since the start of the war. Follow our live blog for the latest developments in the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1). 

    5:15am: Putin visits Mariupol after Crimea trip, Kremlin says

    President Vladimir Putin made a surprise visit to Mariupol, Russian state media report, in what would be the Kremlin leader's first trip to the Russian-occupied territories of Ukraine's Donbas region since the start of the war.

    The visit came after Putin travelled to Crimea on Saturday in an unannounced visit to mark the ninth anniversary of Russia's annexation of the peninsula from Ukraine, and just two days after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for the Russian leader.

    Mariupol, which fell to Russia in May after one of the war's longest and bloodiest battles, was Russia's first major victory after it failed to seize Kyiv and focused instead on southeastern Ukraine.

    Putin flew by helicopter to Mariupol, Russian new agencies reported citing the Kremlin. It is the closest to the front lines Putin has been since in the year-long war. Driving a car, Putin travelled around several districts of the city, making stops and talking to residents.

    Mariupol, on the Sea of Azov, was reduced to a smouldering shell after weeks of fighting. The Organization for Security and Cooperation and Europe (OSCE) said Russia's early bombing of a maternity hospital in Mariupol was a war crime.

    01:20am: Black Sea grain deal extended for at least 60 days

    A deal allowing the safe Black Sea export of Ukrainian grain was renewed late on Saturday for at least 60 days – half the intended period – after Russia warned any further extension beyond mid-May would depend on the removal of some Western sanctions.

    The pact was brokered with Russia and Ukraine by the United Nations and Turkey in July and renewed for a further 120 days in November. The aim was to combat a global food crisis triggered by Russia's invasion of Ukraine and Black Sea blockade.

    The deal had been set to expire on Saturday.

    The United Nations and Turkey said the deal had been extended, but did not specify for how long. Ukraine said it had been extended for 120 days. But Russia's cooperation is needed and Moscow only agreed to renew the pact for 60 days.

    The IRC is deeply disappointed the Black Sea Grain Deal was only renewed for 60 days. A short deal is far from helpful in fixing supply chain issues or rising food prices.

    March 18, 2023

     

    "The Black Sea Grain Initiative, alongside the Memorandum of Understanding on promoting Russian food products and fertilizers to the world markets, are critical for global food security, especially for developing countries," UN spokesman Stephane Dujarric said in a statement.

    10:07am: Ukraine still able to resupply troops in battered Bakhmut, army says

    Ukrainian forces outside the battered eastern city of Bakhmut are managing to keep Russian units at bay so ammunition, food, equipment and medicines can be delivered to defenders, the army said on Saturday.

    And in the latest claim to have inflicted heavy casualties, Kyiv said its troops had killed 193 Russians and injured 199 others during the course of fighting on Friday.

    Russia has made the capture of Bakhmut a priority in its strategy to take control of Ukraine's eastern Donbas industrial region. The city has been largely destroyed in months of fighting, with Russia launching repeated assaults.

    © France Médias Monde graphic studio

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} As it happened

    Putin visits Crimea to mark anniversary of Russian annexation from Ukraine

    AS IT HAPPENED

    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

    Russian infighting

    Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

    New York Times - World

    Chaos Breaks Out as Imran Khan Makes Court Appearance

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    Supporters of the former prime minister of Pakistan have repeatedly clashed this week with the security forces, keeping the country on edge. “Show you can fight,” he told supporters.

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    By Christina Goldbaum and Salman Masood

    Former Prime Minister Imran Khan of Pakistan appeared at court on corruption charges on Saturday in Islamabad, the capital, in the latest turn of a standoff between his supporters and the authorities that had led to chaotic scenes of tear gas and clashing security lines outside his home earlier in the week.

    That showdown continued on Saturday morning, as Mr. Khan arrived at the court surrounded by throngs of his supporters, who clashed with the police outside the judicial complex. The court allowed Mr. Khan, who claimed he could not enter the judicial building because of the chaos outside, to register his appearance from inside his vehicle.

    Mr. Khan, who was removed from office in a parliamentary no-confidence vote in April, is facing dozens of court cases on charges that include terrorism and corruption. Several arrest warrants have been issued against him after he repeatedly refused to appear in court in Islamabad. The court hearing he attempted to join on Saturday involved accusations of illegally profiting from accepting state gifts, and of concealing his assets.

    The clashes this week, as the police tried to arrest Mr. Khan at his Lahore residence, were the latest show of political brinkmanship to play out on the streets in Pakistan, as clouds of tear gas mixed with angry crowds of Mr. Khan’s supporters that have camped out outside his home and effectively taken on the role of his personal body guards.

    The violent scenes offered a grim reminder of the state of politics in Pakistan, which has struggled with instability and military coups since its founding 75 years ago. The political scene has become a game of clashing dynasties that take turns falling in and out of favor with the country’s powerful military establishment, with the victors wielding the country’s justice system against their rivals.

    Since being ousted from power last year, Mr. Khan has led a powerful political campaign drawing tens of thousands to rallies across the country, demanding fresh elections.

    At the same time, the state has brought dozens of court cases against Mr. Khan. He and his supporters have characterized the accusations as a misuse of the justice system by the government of Prime Minister Shahbaz Sharif and by the military in order to sideline Mr. Khan from politics. Pakistani political and military leaders have repeatedly denied those claims.

    The political tensions surrounding Mr. Khan came to a head in November, when the former prime minister was wounded during a political rally after an unidentified man opened fire on his convoy, in what aides have called an assassination attempt. Since then, Mr. Khan has been mostly ensconced at his residence in Lahore, Pakistan’s second-largest city, and has refused to appear in court in Islamabad.

    Fawad Chaudhry, a senior leader of Mr. Khan’s political party, Pakistan Tehreek-e-Insaf or P.T.I., said that the threat to Mr. Khan’s life makes court appearances much riskier, adding: “It is not humanly possible to make court appearances in such a vast number of cases.”

    Mr. Khan claims that the state has brought more than 86 court cases against him. Government officials say he is facing around 30 cases.

    The drama surrounding Mr. Khan seems to only have buoyed his popularity, analysts say, underscoring his unique ability to outmaneuver Pakistan’s typical playbook for sidelining political leaders who have fallen out of favor with the country’s powerful military.

    On Tuesday, police officers, wearing white helmets and holding shields, lined up outside Mr. Khan’s residence in Lahore to execute an arrest warrant for the former prime minister for failing to appear in court. The police used baton charges and tear gas canisters to scatter the members and supporters of Khan’s political party during the lengthy fight, which lasted for hours and into the evening.

    Leaders of Mr. Khan’s political party took to social media to share footage of tear gas canisters landing on the lawn outside his drawing room. The video clips showed party workers throwing a canister back at police from across a nearby wall. In another video, party workers, holding sticks, were seen running for cover as tear gas clouds engulfed the driveway of Mr. Khan’s residence.

    As battles consumed the outskirts of his home, Mr. Khan made an impassioned plea to his supporters through a recorded video message, urging them to fight for their freedom and rights in the face of impending arrest by the police. Mr. Khan vowed to continue fighting as he exhorted his followers to show that they could stand up for their rights even in his absence.

    “If they send me to jail, or if I am killed, you have to show you can fight without me as well,” Mr. Khan said in the video.

    Mr. Khan has been criticized by his opponents for attempting to avoid arrest and refusing to appear in court. But the violent showdown outside his home drew widespread criticism.

    “I am deeply saddened by today’s events. Unhealthy revenge politics,” Arif Alvi, Pakistan’s president and a member of Mr. Khan’s political party, tweeted on Tuesday, adding that it showed “poor priorities” of a government “that should focus on economic misery of the people.”

    After those clashes, Mr. Khan agreed to appear in court on Saturday, traveling early that morning from his home in Lahore to Islamabad in a convoy flanked by large crowds.

    As he made the hourslong trip, the police returned to his Lahore residence and dismantled the barriers and sandbag bunkers erected outside his home. Then another clash broke out: The police say that they were shot at and that petrol bombs were thrown at them. Sixty-one people were arrested, said Amir Mir, the interim information minister of Punjab Province.

    Some had hoped that Mr. Khan’s appearance in court on Saturday would defuse the tension that had built up over the past week. But the clashes in Lahore and outside the courtroom in Islamabad only added to the sense of chaos that has seized Pakistan in recent months.

    As the standoff drags on, Mr. Khan’s ability to parlay attempts to sideline him into political popularity has upended the Pakistani political sphere, analysts say, and shaken the wide-held belief that the military establishment — long seen as the invisible hand guiding politics — has a firm grasp on the wheel.

    “If Pakistan still had a functional establishment like what we have always imagined, Imran Khan would either already be prime minister or firmly in jail and sidelined from politics,” said Adil Najam, a professor at Boston University’s Frederick S. Pardee School of Global Studies and an expert on Pakistani politics, referring to the military as the establishment, as it is popularly known in Pakistan. “The establishment has imploded — its assumed authority has gone away.”

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    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Retraites : le RN ne présentera pas de candidats face aux députés LR ayant voté la motion de censure, en cas de dissolution

    L’union des droites sans le dire ? Vendredi 17 mars, le président du RN, Jordan Bardella, a annoncé que son parti ne présenterait pas de candidats à des élections législatives anticipées face aux députés LR qui voteraient la motion de censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne, rapporte Le Figaro. Le chef de file du Rassemblement national a fait cette annonce lors de son passage dans l’émission Touche Pas à Mon Poste. « En cas de dissolution de l’Assemblée nationale, le Rassemblement national ne présentera pas de candidat dans les circonscriptions où les députés LR voteraient avec nous la motion de censure », a ainsi annoncé le député européen frontiste.

    🔴 Je lance un appel aux députés LR : en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, le Rassemblement National ne présentera pas de candidats dans les circonscriptions où les députés LR voteront, avec nous, la censure contre le gouvernement. #TPMP pic.twitter.com/GG7rnVtNBt

    — Jordan Bardella (@J_Bardella) March 17, 2023

    « L’intérêt de la France avant celui des partis politique »

    « Je n’achète pas les voix, je dis “arrêtons le sectarisme”. 80 % des Français ne veulent pas de cette réforme. Est-ce qu’une fois on peut mettre de côté les étiquettes politiques ? Est-ce qu’une fois on peut mettre de côté l’intérêt de nos partis, l’intérêt de notre boutique ? » a poursuivi Jordan Bardella.

    Les Républicains sont en partie divisés sur la réforme des retraites, certains députés LR comme Maxime Minot ou Ian Boucard sont tentés de voter la motion de censure, malgré le refus du patron du groupe, Olivier Marleix, et du président du parti, Eric Ciotti, de s’opposer au gouvernement. Ce dernier a prévenu ses troupes : quiconque votera la motion de censure sera immédiatement exclu de LR.

    Une situation tendue qui n’a pas échappé au Rassemblement national. Aussi Jordan Bardella prend-il de la hauteur : « L’ensemble des mouvements d’opposition doivent faire passer l’intérêt des Français, l’intérêt de la France, l’intérêt du modèle social des Français avant l’intérêt des partis politiques », a-t-il déclaré.

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    France24 - World

    North Korea fires short-range ballistic missile

    Issued on: 19/03/2023 - 06:44Modified: 19/03/2023 - 06:42

    Seoul (AFP) – North Korea fired a short-range ballistic missile on Sunday, Seoul's military said, the fourth show of force in a week as South Korea and the United States stage major military drills.

    Seoul and Washington have ramped up defence cooperation in the face of growing military and nuclear threats from the North, which has conducted a series of increasingly provocative banned weapons tests in recent months.

    South Korea and the United States are currently in the middle of 11 days of joint drills known as Freedom Shield, their largest in five years.

    North Korea views all such exercises as rehearsals for invasion and has repeatedly warned it would take "overwhelming" action in response.

    "Our military detected one short-range ballistic missile fired from around the Tongchang-ri area in North Pyongan province at 11:05 am (0205 GMT) towards the East Sea," South Korea's Joint Chiefs of Staff (JCS) said, referring to the body of water also known as the Sea of Japan.

    The missile flew 800 kilometres (497 miles) and was under analysis by US and South Korean intelligence, the JCS said in a statement, calling the launch "a serious provocation" that violated UN sanctions.

    "Our military will maintain a solid readiness posture based on its ability to overwhelmingly respond to any provocation by North Korea, while carrying out intensive and thorough combined exercises and drills," it added.

    The US military's Indo-Pacific Command also condemned the launch, saying it highlighted "the destabilising impact" of North Korea's banned weapons programmes.

    Tokyo confirmed the launch, with its deputy defence minister Toshiro Ino telling reporters that it had "lodged a vehement protest to and strongly condemned (North Korea) through our embassy in Beijing".

    The missile may have flown on an irregular trajectory, and appeared to have fallen outside Japan's exclusive economic zone, Kyodo News reported, citing unnamed government sources.

    '800,000 volunteers'

    The latest launch comes a day after North Korean state media reported that more than 800,000 young North Koreans had volunteered to join the army to fight "US imperialists".

    The young volunteers were determined to "mercilessly wipe out the war maniacs" and joined the army to "defend the country", the Korean Central News Agency (KCNA) said.

    On Thursday, Pyongyang test-fired its largest and most powerful intercontinental ballistic missile, the Hwasong-17 -- its second ICBM test this year.

    State media described the ICBM launch as a response to the ongoing, "frantic" US-South Korea drills.

    Analysts previously said North Korea would likely use the drills as an excuse to carry out more missile launches and perhaps even a nuclear test.

    On Saturday, KCNA said the joint drills by the allies were "inching close to the unpardonable red-line".

    The ICBM launch followed two short-range ballistic missiles on Tuesday, and two strategic cruise missiles fired from a submarine last Sunday.

    The recent flurry of aggression by Pyongyang has pushed Seoul and Tokyo to mend fences over historical disputes and try to boost security cooperation.

    Just hours after the ICBM was fired Thursday, South Korean President Yoon Suk Yeol arrived in Japan for the first full-scale leaders' summit between the countries in 12 years.

    Following their summit, Japanese Prime Minister Fumio Kishida said both countries wanted stronger deterrence capacities, and that suspended security and ministerial talks would now resume. Yoon said the nations would also revive a military intelligence agreement that Seoul paused when relations nosedived.

    Last year, North Korea declared itself an "irreversible" nuclear power, and leader Kim Jong Un recently called for an "exponential" increase in weapons production, including tactical nukes.

    Kim earlier this month also ordered the North Korean military to intensify drills to prepare for a "real war".

    © 2023 AFP

    Известия (RUS)

    Появились кадры поездки Путина в Мариуполь

    Президент России Владимир Путин посетил Мариуполь в рамках рабочей поездки в Донбасс. Кадры поездки есть в распоряжении «Известий».

    В новый регион РФ президент прилетел на вертолете, после чего пересел за руль автомобиля и объехал несколько районов, чтобы посмотреть, как идет восстановление города.

    Путин несколько раз останавливался и общался с жителями, а по приглашению одной из семей ненадолго зашел в гости. Кроме того, президент посетил театр и памятные места города, побывал на берегу Азовского моря, где осмотрел береговую линию Мариуполя в районе яхт-клуба.

    «Цивилизация к нам возвращается» Спецкорреспондент «Известий» побывал в Мариуполе и увидел, как переживает зиму самый пострадавший город Донбасса

    Также глава государства осмотрел восстановленное здание филармонии. Он, в частности, увидел реконструированный центральный вход, помещения для хранения инструментов для занятий, актовый зал.

    Его сопровождал вице-премьер Марат Хуснуллин, который подробно доложил о ходе строительных и восстановительных работ в городе и окрестностях. Он рассказал, что в городе полностью восстановлено освещение, а уже к лету должны запустить первую трамвайную линию. И, конечно, активно решается вопрос с рабочими местами.

    По словам вице-премьера, в город возвращаются люди, идет прирост населения.

    Мариуполь находится в Донецкой Народной Республике (ДНР). Российские войска к концу апреля 2022 года освободили практически весь город в ходе специальной военной операции. О полном освобождении Мариуполя Минобороны сообщило 20 мая. После этого в нем начались восстановительные работы.

    Ранее в пресс-службе Кремля сообщали, что президент впервые посетит Донбасс после начала спецоперации. До этого он побывал в Крыму по случаю воссоединения полуострова с Россией.

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : la Cour pénale internationale émet un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine

    C’est une décision qui a été considérée comme « insignifiante » par Moscou, mais comme « historique » par Kiev. Plus d’un an après le début de la guerre en Ukraine, un mandat d’arrêt a été émis contre le président russe Vladimir Poutine, en raison de son implication dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine. Cette annonce a été faite ce vendredi 17 mars par la Cour pénale internationale (CPI), comme l’ont rapporté le même jour plusieurs médias, dont Le Figaro.  

    Des transferts d’enfants 

    Dans un communiqué cité par nos confrères, la CPI a indiqué que Maria Alekseyevna Lvova-Belova, commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, faisait également l’objet d’un mandat d’arrêt. Dans ledit document, il est aussi précisé que le dirigeant russe « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale [d’enfants] et de transfert illégal [d’enfants] des zones occupées d’Ukraine [en direction de] la Fédération de Russie ». La CPI a ajouté que lesdits « crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien », mais aussi qu’il y avait « des motifs raisonnables de croire que [Vladimir] Poutine [était] personnellement responsable des crimes susmentionnés »

    En début de semaine, le New York Times avait publié un article dans lequel était indiqué que la CPI comptait lancer des poursuites en raison du transfert d’enfants vers la Russie, mais également pour des frappes dites délibérées envers des infrastructures civiles en Ukraine. Aussi, comme le souligne Le Figaro, Karim Khan – le procureur de la CPI – avait annoncé que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire », il y a quelques jours.

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    France24 - World

    China's Xi plays peacemaker on Russia visit

    Issued on: 19/03/2023 - 05:04

    Beijing (AFP) – President Xi Jinping heads to Russia on Monday hoping to deliver a breakthrough on Ukraine as China seeks to position itself as a peacemaker.

    Freshly reappointed for a third term in power, Xi is pushing a greater role for China on the global stage, and was crucial in mediating a surprise rapprochement between Middle Eastern rivals Iran and Saudi Arabia this month.

    Rumours that he may soon hold his first call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky since the outbreak of war have raised hopes in Western capitals that Xi may lean on his "old friend" Putin to stop his bloody invasion during the three-day state visit.

    Announcing the trip Friday, foreign ministry spokesman Wang Wenbin said China would "play a constructive role in promoting peace talks".

    "Stopping the war is everyone's wish, given Europe stands to lose such a lot and the United States may not be able to support Ukraine for as long as it thinks it can," said Wang Yiwei, director of the Institute of International Affairs at Beijing's Renmin University of China.

    "China can put forth its views on both sides -- it can say it is a trusted friend of both Ukraine and Russia. I think this is very significant."

    Beijing, a major Russian ally, has long sought to depict itself as a neutral party to the conflict.

    But it has refused to condemn Russia's invasion and has sharply criticised Washington's support for Kyiv -- leading Western leaders to accuse Beijing of providing diplomatic cover for Russia to bludgeon its European neighbour.

    "Beijing has done remarkably little so far to encourage peace in Ukraine, since any credible effort would require pressuring Russia or at least calling Russia out directly," said Elizabeth Wishnick, a professor and Chinese foreign policy expert at Montclair State University in the United States.

    Xi's trip -- which comes after the International Criminal Court on Friday announced an arrest warrant for Putin on war crimes accusations -- aims "to show whatever support for his strategic partner he can provide, short of aid that would result in sanctions", she told AFP.

    Much talk, little substance

    Seeking to play the peacemaker, China last month published a 12-point position paper on the war in Ukraine, calling for dialogue and respect for all countries' territorial sovereignty.

    Beijing has also touted its Global Security Initiative (GSI), a hallmark Xi policy that aims to "promote durable peace and development".

    Both documents have drawn ire in the West for dwelling on broad principles instead of practical solutions to the crisis.

    China's recent diplomacy around the war appeared to be "an attempt to highlight" the GSI and "build momentum for its foreign policy and re-engagement with the world", said Ja Ian Chong, an associate professor at the National University of Singapore.

    "Whether (China) is actually stepping up its efforts to play peacemaker in a meaningful way will depend on the substance of what it proposes during meetings with leaders from Ukraine and Russia," said Chong, who specialises in Beijing's international relations.

    "Their previous peace plan was more about general principles than actionable proposals."

    'Not impartial'

    Beijing's efforts to show itself to be an international mediator were front and centre this month when it oversaw a deal that restored diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran.

    It later emerged that Xi himself offered for China to serve as a "bridge" between the rivals, challenging Washington's long-standing role as the main external power broker in the Middle East.

    "Brokering the (Saudi-Iran) deal feeds into the Chinese government's narrative of being a positive-sum global player promoting peace and cooperation that contrasts with Washington's purportedly destabilising actions," said University of Southern California assistant professor Audrye Wong.

    But stilling the gunfire in Ukraine would be "somewhat harder" than the Saudi-Iran deal, said Wang of Renmin University, citing China's "limited" influence over Moscow and US backing for Kyiv.

    Beijing, he suggested, could help usher in "an armistice similar to the one formed from the Korean War" that stops the fighting but kicks questions of territorial sovereignty further down the road.

    But Wishnick, of Montclair State, said Ukraine was "unlikely to accept China as a mediator since it is not viewed as neutral or impartial".

    "Xi may be eager for diplomatic successes, but I just don't see one on the horizon in Ukraine," she said.

    "Neither side is willing to give up hope yet for territorial gains on the battlefield."

    © 2023 AFP

    Известия (RUS)

    Льдина с рыбаками оторвалась от берегов Сахалина

    Льдина, на которой находились рыбаки-любители, оторвалась от берегов Сахалина. Об этом 19 марта сообщила пресс-служба регионального управления МЧС России в Telegram-канале.

    «На побережье Охотского моря в районе реки Мануй (Долинский район) в результате отлива и отжимного ветра произошел отрыв ледового поля с удалением от берега более 500 м. По предварительной информации, на поле находятся 10–15 рыбаков-любителей», — указано в сообщении.

    Отмечается, что на место из Южно-Сахалинска уже выдвинулись экстренные службы. Поисково-спасательный отряд регионального управления из трех человек отправился к месту событий на автомобиле с моторной лодкой. Кроме того, в готовности к вылету из аэропорта Южно-Сахалинска находится вертолет Ми-8 МЧС России со спасателями.

    Как сообщили в ведомстве, на 16:55 по местному времени (8:55) со льда на берег были перевезены 12 человек. Пострадавших нет, за медицинской помощью никто не обращался.

    Подледный лов: кто спасет рыбаков-экстремалов Охотничий азарт не могут перебить ни штрафы, ни предупреждения, ни рейды инспекторов

    Ранее, 6 марта, в МЧС сообщали о том, что в Сахалинской области на берег было эвакуировано 40 рыбаков, оказавшихся на отколовшейся льдине. Льдину с рыбаками оторвало в районе села Лесное в Сахалинской области. Сообщение о бедствии поступило в ГУ МЧС по Сахалинской области. Позже рыбаки были спасены.

    France24 - World

    Russia's Asia pivot spurs boom in Chinese classes

    Issued on: 19/03/2023 - 04:58

    Moscow (AFP) – Every Sunday, Chinese tutor Kirill Burobin begins work in the early morning and is kept busy until midnight.

    As Russia seeks to tighten ties with China amid Moscow's military campaign in Ukraine, the number of Burobin's students has tripled over the past year.

    "Sunday is the busiest," 20-year-old Burobin, who makes a good living with his online lessons, told AFP.

    "I have 16 hours of classes virtually without a break."

    The boom in demand for Chinese lessons in Russia illustrates the country's pivot towards Asia as tensions build between Moscow and the West.

    Chinese President Xi Jinping's three-day visit to Russia beginning Monday aims to deepen what the two countries have called a "no-limits" relationship, which is increasingly important for Russia as its international isolation deepens.

    Pummelled by multiple rounds of Western sanctions, Russia's economic and technological development is becoming more dependent on China.

    Natalia Danina, a manager at HeadHunter, the country's top online recruitment company, said that last year there were nearly 11,000 vacancies requiring knowledge of the Chinese language, a 44 percent increase compared to 2021.

    Over the same period, the number of jobs for Chinese speakers in Russia has doubled in sales, transport and logistics, said Danina, pointing to an "accelerated transition" to Chinese-made equipment and spare parts.

    Demand for Chinese speakers in energy jobs has tripled, she added.

    - 'Just the start' -

    Burobin, who also studies Eastern civilisations at a top Moscow university, said that he was happy to help his students learn more about "a whole new world".

    "Russians are taking up Chinese because Beijing has become our main partner for decades to come," he said.

    "And this is just the beginning."

    In August, Avito, Russia's leading online classified ads platform, reported a 138 percent increase in requests for Chinese lessons in Moscow in one year.

    The same figure stood at 350 percent for the far eastern city of Vladivostok.

    The popularity of Chinese classes might be starting to catch up with demand for English lessons in the country.

    Alina Khamlova, 26, who teaches both languages, said she had only three English language students this year, compared to 12 who are learning Chinese.

    One of her students is Maria, a 22-year-old designer who dreams of travelling to China to make her clothes there because it is "cheaper than in Russia".

    Another student is a 25-year-old gym coach, Ivan, who wants to work in China because Europeans "are paid very well" there.

    Khamlova also said that many young people in Russia hope to study in Chinese universities now that many European establishments had become "inaccessible to them".

    While English still retains a dominant position, the number of high school students who chose Chinese as a foreign language during their final school exams has doubled in one year to 17,000, according to the state education watchdog Rosobrnadzor.

    - 'No one will defeat us' -

    Russia's growing isolation from the West has prompted many language schools to revise their curricula and invite teachers of the Chinese language.

    Founded in 2017, the ChineseFirst language centre has seen twice as many registrations this year, said its co-founders, Wang Yinyu, 38, and his Russian wife Natalia, a 33-year-old Chinese speaker.

    Wang's family business is booming, and he is planning to open two new branches and a kindergarten in Moscow.

    In Russia, "many companies have rushed to Chinese factories to order goods that have become unavailable in Russia due to sanctions," he told AFP in Russian.

    And Chinese entrepreneurs, who are interested in exporting to Russia, are looking for bilingual employees.

    Wang is glad that China and Russia are becoming closer.

    "China has powerful industry and Russia is rich in resources, which means that our two countries can build their own internal economy," he said.

    "If we stand back-to-back, no one will defeat us."

    © 2023 AFP

    Valeurs Actuelles

    Insécurité : les enlèvements liés au trafic de drogue se multiplient en France

    Les violences liées au trafic de stupéfiants sont en augmentation. Au cours de l’année 2022, 128 enlèvements et séquestrations commis par des organisations criminelles ont été enregistrés par les forces de l’ordre, relève franceinfo le jeudi 16 mars. Soit une fois tous les trois jours. 

    « Les enlèvements entre groupes criminels sont apparus il y a une vingtaine d’années et se sont développés depuis », expliquait à RTL, le 3 mars, Yann Sourisseau, chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Un phénomène qui se pérennise depuis l’année 2020, où 129 enlèvements avaient été décomptés. 

    Une forme de règlement de compte

    Ce type d’agissements vise généralement à régler des conflits entre trafiquants ou récupérer des dettes auprès de leurs débiteurs. Les victimes sont kidnappées pendant quelques heures, voire quelques jours, le temps pour les ravisseurs d’obtenir ce qu’ils réclament, ou de trouver un terrain d’entente avec leur victime avant de la relâcher. 

    Malheureusement, 2023 semble suivre le même chemin que les années précédentes. Dans les Pyrénées-Orientales, six personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’enlèvement, la séquestration et la torture d’un homme sur fond de trafic de stupéfiants ont été mises en examen début février et placées en détention provisoire. Dans la même veine, trois hommes ont été interpellés à Montpellier fin janvier 2023, suspectés d’avoir enlevé, battu et séquestré un homme pendant plusieurs heures sur fond de trafic de drogue. Début janvier, c’est un homme de 27 ans qui a été enlevé en pleine rue à Villeparisis, en Seine-et-Marne, par plusieurs individus cagoulés qui l’ont fait monter de force dans le coffre d’un véhicule. 

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    L'Humanité

    Grèce : le grand ras-le-bol après le drame ferroviaire qui a fait 57 morts

    Voix d'Europe

    Jean-Jacques Régibier

    Après l'accident de chemin de fer qui a fait 57 morts près de Larissa, provoquant la colère et l'exaspération dans tout le pays, les manifestations massives se succèdent pour dénoncer la situation économique et politique catastrophique dans laquelle se trouve la Grèce, sans pour autant qu'émerge une alternative.

    Le point sur ce moment crucial qu'affrontent les Grecs - à l'instar de ce qui se profile dans d'autres pays européens - avec le député européen Stélios Kouloglou (La Gauche).Un entretien réalisé par Jean-Jacques Régibier

    Grèce
    France24 - Monde

    Pour éviter la contagion, des banques de Wall Street viennent en aide à First Republic

    Publié le : 17/03/2023 - 10:49

    FRANCE 24 Suivre

    Onze grandes banques américaines ont choisi jeudi d'injecter 30 milliards de dollars dans l'établissement First Republic. Quatorzième banque américaine par la taille des actifs, First Republic était sur la sellette depuis plusieurs jours après les défaillances rapprochées de Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate.

    Le système bancaire continue de vaciller aux États-Unis. Victime d'une crise de confiance des investisseurs et de ses clients, First Republic Bank va recevoir 30 milliards de dollars de plusieurs grandes banques américaines qui tentent d'éviter un effet domino après la faillite de plusieurs établissements bancaires la semaine dernière.

    Dans le cadre d'un sauvetage inhabituel qui, selon plusieurs sources, a été orchestré en début de semaine par le président-directeur général de JPMorgan Jamie Dimon, la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, 11 banques de Wall Street ont annoncé jeudi qu'elles déposaient 30 milliards de dollars dans First Republic.

    Parmi celles-ci figurent JPMorgan, Citigroup, Bank of America Corp, Wells Fargo, Goldman Sachs et Morgan Stanley.

    L'annonce a permis à First Republic de clôturer en hausse de 10 % jeudi à la Bourse de New York. Mais l'action rechutait de 14,8 % vendredi dans les échanges hors séance à Wall Street, la banque ayant déclaré une suspension de dividende.

    La banque a également indiqué qu'elle disposait d'une position de trésorerie d'environ 34 milliards de dollars, sans compter les 30 milliards de dollars injectés, et qu'elle avait emprunté jusqu'à 109 milliards de dollars auprès de la Fed entre le 10 et le 15 mars et 10 milliards supplémentaires auprès de la Federal Home Loan Bank le 9 mars.

    Nervosité des investisseurs

    Les investisseurs ont été surpris par ces révélations tardives et par le fait que First Republic et d'autres banques se soient appuyées sur la Fed ce mois-ci pour obtenir un soutien.

    D'après des données publiées jeudi par la Fed, les banques américaines lui ont emprunté le montant record de 152,85 milliards de dollars ces derniers jours, augmentant ainsi la taille du bilan de la banque centrale après des mois de contraction.

    Le baisse du titre First Republic en avant-Bourse souligne l'ampleur de la nervosité des investisseurs, malgré les tentatives des autorités américaines et européennes pour rétablir durablement la confiance.

    >> À lire aussi : Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

    Jason Ware, directeur des investissements chez Albion Financial Group, a déclaré que l'intervention en faveur de First Republic était une "bouffée d'oxygène pour le système", mais qu'il en fallait probablement plus. "Ce n'est pas assez important", a-t-il dit.

    Fondée en 1985 et basée à San Francisco, First Republic détenait pour 212 milliards de dollars d'actifs et 176,4 milliards de dollars de dépôts fin 2022, selon son rapport annuel.

    Son action a dégringolé d'environ 70 % à la suite de l'effondrement de la Silicon Valley Bank.

    Avec Reuters et AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La chronique de l’éco

    Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB

    La chronique de l’éco

    Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

    DESCENTE AUX ENFERS

    Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

    Известия (RUS)

    Путин осмотрел восстановленное здание филармонии в Мариуполе

    Президент России Владимир Путин осмотрел филармонию в ходе поездки в Мариуполь. Об этом в воскресенье, 19 марта, сообщает пресс-служба Кремля.

    Главу государства сопровождал вице-премьер РФ Марат Хуснуллин. Он рассказал, что филармонию восстановили буквально за три месяца. По его словам, президент внимательно осмотрел здание как снаружи, так и внутри.

    «Он, в частности, увидел реконструированный центральный вход, помещения для хранения инструментов для занятий, актовый зал», — сказал вице-премьер.

    Также в воскресенье президент побывал на берегу Азовского моря и осмотрел береговую линию Мариуполя в районе яхт-клуба. В микрорайоне Невский глава государства поговорил с жителями города и по приглашению одной из семей зашел к ним домой.

    Путин прилетел в город на вертолете и проехал по нему за рулем автомобиля. Президент ознакомился, как идет строительство новых жилых микрорайонов и социальных объектов, в том числе школ и больниц. О ходе строительных и восстановительных работ в городе и окрестностях во время посещения города ему доложил Хуснуллин.

    Это первая поездка российского лидера в Донбасс.

    Valeurs Actuelles

    Insécurité : la France fait fuir les Français

    « Le sentiment d’insécurité. » C’est par cette périphrase euphémisante qu’Éric Dupont-Moretti mentionne la question sécuritaire en France. Pourtant, les 2,5 millions de Français résidant à l’étranger, d’après les estimations du ministère des Affaires étrangères de janvier 2023, ne sont pas si réservés sur la question. Selon l’Observatoire de l’expatriation, publié par la Banque transatlantique en février 2023, 28% d’entre eux estiment que la sécurité est un des sujets les plus préoccupants en France, contre 20% des Français de métropole. Il faut croire qu’ils sont à fleur de peau.

    Si la recherche de sécurité ne peut être le seul facteur motivant une expatriation (la carrière et la réunion avec les proches sont souvent citées) elle penche tout de même dans la balance. C’est en tout cas le propos de Xavier, 39 ans, entrepreneur en Lituanie depuis 18 ans : « Les raisons de mon départ sont multiples, et complexes. Mais ma confiance dans l’avenir en fait partie. » S’il craignait éprouver des difficultés à monter une entreprise en France, il admet que son expérience a également entretenu sa défiance : « J’étais au lycée dans les Yvelines, fin des années 90 début 2000. J’ai été confronté à l’insécurité : racket, agressions dans les transports en communs, crachats et insultes lors de rencontres sportives scolaires, etc. »

    La Lituanie : un choix qui peut paraître curieux, mais qui pour lui a tout son sens. « Le hasard a fait que j’ai découvert un pays qui me donnait bien plus envie de m’investir. Ici, le risque de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment est moindre. »

    Quand je vois ce qu’est devenue la France, c’est terrible

    Ce constat est encore plus vif pour les seniors. « Paris [n’est] plus le Paris de mes études », estime François, 74 ans, retraité et expatrié au Portugal. Un sentiment que partage Céline, qui déplore le sort du pays : « Quand je vois ce qu’était la France avant, et ce qu’elle est devenue, c’est terrible. »  Elle s’est installée au Luxembourg il y a 27 ans, pour suivre son mari, pilote de ligne. Quand ils ont dû quitter le Grand-duché, ils ont préféré la péninsule ibérique à la France : « Le choix du Portugal s’est fait assez naturellement. On avait trouvé la sécurité au Luxembourg, on voulait la garder. »

    Un phénomène en expansion ?

    Le phénomène de l’expatriation a le vent en poupe. En janvier 2023, on compte presque 70 000 nouveaux inscrits sur le registre des Français établis hors de France, selon le ministère des Affaires étrangères, par rapport à début 2022. A ce titre, des chaînes YouTube se créent pour parler de ce sujet, à l’instar de celle de Simon Vesperini, qui cristallise une communauté d’environ 11 000 abonnés.

    Né en Corse, il s’installe à Lille à ses 18 ans, afin de poursuivre ses études. Le choc fut complet : « Pour moi, la France était celle de mes grands-parents, mais j’ai trouvé un lieu hostile, où la vie n’était pas belle. » Sa décision était prise, direction l’Europe du Nord. « En Finlande, il y avait une société qui était très civilisée. Il n’y avait pas d’insécurité, et la société était homogène. Mais ça a beaucoup changé. Je n’ai pas trouvé d’avenir pérenne, simplement un pays qui n’était pas encore comme l’Allemagne ou la France », explique-t-il. Aujourd’hui en Biélorussie, il est satisfait de sa vie dans une société qu’il considère « normale ».

    L’objectif de sa chaine est clair : l’entraide et l’interaction. « Mon objectif était de regrouper une petite communauté de personnes qui ont eu le même ressenti que moi, pour leur permettre d’avoir la vie qu’ils veulent, et trouver une société qui leur convient. » Selon lui, la volonté de partir se fait croissante, même si elle ne se réalise pas forcément.

    Le plus frappant est l’éclectisme des profils : jeunes partant de rien, retraités soucieux de leurs derniers jours, ou encore familles parisiennes bien installées, tous partagent la même lassitude et crainte quant à l’avenir de la France. Le vidéaste corse semble parier sur une augmentation prochaine des départs : « J’ai l’impression que de plus en plus de gens veulent partir. Plus ils auront du mal avec le pouvoir d’achat et l’insécurité, plus y aura de départ. »

    Le laxisme judiciaire en cause ?

    Selon les chiffres d’Interstats, le service statistique du ministère de l’Intérieur, l’insécurité ne cesse d’augmenter : « En France, la quasi-totalité des indicateurs de la délinquance enregistrée sont en hausse en 2022 par rapport à l’année précédente. » A ce titre, les coups et blessures volontaires ont explosés en deux ans : +15 % en 2022, après +12 % en 2021. Le tableau est aussi sombre pour les violences sexuelles, avec une augmentation de 11 % du nombre de victimes enregistrées en 2022, précédées par une hausse de 33 % en 2021.

    Ici, il n’y a pas de négation de l’autorité de l’Etat par l’Etat lui-même

    Comment expliquer qu’une telle situation dure ? Pour Xavier, l’un des points forts de la Lituanie est sa réactivité par rapport aux crimes et délits : « Ici, il n’y a pas de négation de l’autorité de l’Etat par l’Etat lui-même. C’est un pays dans lequel les voleurs et les agresseurs finissent en prison. Je ne demandais rien de plus à la France. »

    Pour ne rien arranger, le laxisme judiciaire exaspère les Français. Déjà en 2020, 73 % des sondés d’un sondage IFOP sur la sécurité et l’action du gouvernement estimaient que les juges n’étaient pas assez sévères. En l’absence de réponses claires à ces inquiétudes, les valises pourraient se remplir.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    L'Humanité

    Des Bleus victorieux entre regrets et espoirs

    Actu

    Tournoi des VI Nations. Malgré un dernier succès au stade de France face au pays de Galles (41-28), l’équipe de France ne réalisera pas le doublé après que les Irlandais aient défaits l’Angleterre (29-16). Maintenant, cap sur le Mondial pour le XV tricolore.

    Éric Serres

    Les Français, bien que triomphant au bout des 80 minutes (41-28), ont connu ce samedi quelques flottements, sans conséquences certes, mais qui démontrent que, même après un succès historique face aux Anglais il y a une semaine, rien n’est écrit dans le marbre à quelques mois du Mondial en septembre. Ce n’est pas Bernard Laporte qui dira le contraire. Vous le virez par la porte, il revient par le hublot du vestiaire ! Ainsi, le patron démissionnaire du rugby français a eu l’honneur de remettre les maillots au XV tricolore avant l’entrée en piste des tricolores face au XV du Poireaux. Bernie le dingue ne lâche décidément jamais l’affaire, même quand il n’est plus aux affaires mais dans celles de la justice... 

    Revenons pourtant à nos moutons, et à cette ultime rencontre du Tournoi des VI Nations 2023 qui voit le XV de France terminer à la deuxième place derrière l’Irlande victorieuse de l’Angleterre (29-16), à Dublin. Bien que présentés comme des proies faciles, les Gallois ont décidé en ce début de match de ne pas servir de victimes expiatoires aux loups « made in France ». A peine dix minutes de match et moult phases de pilonnages, que les joueurs de Warren Gatland ouvrent les hostilités avec un essai de George North transformé par Dan Biggar (0-7). Début difficile des Bleus. Mais passager comme les averses traversant l’Ile de France, puisqu’à la 10 e minute, sur une inspiration plein centre de Ntamack relayé par Dupont qui, d’une passe de plus de 20 mètres, trouve Penaud, bien collé à sa ligne de touche. Le Clermontois s’envole pour le premier essai tricolore. Sept partout ! Petite frayeur tout de même quand Fickou, le plus capé des Français avec 78 caps retourne, de manière très limite, A-W. Jones qui, lui, en a 158e au compteur. Un gap sans effet, malgré une pénalité offerte aux Gallois, qui ont décidé de prendre le match à leur compte dans cette première partie de mi-temps. Mais sur un deuxième grattage tricolore, Thomas Ramos se voit offrir la possibilité de passer une pénalité (10-7) puis une autre quelques minutes plus tard sur une mêlée écroulée par les Gallois (13-7). 

    Après un début de rencontre un peu timoré, les Bleus semblent avoir enfin trouvé la bonne carburation dans un dernier quart d’heure totalement à leur avantage. Alors que Dupont fait l’effort dans un premier temps de faire jouer ses trois-quarts, le Toulousain trouve un trou de souris, se faufile et porte le ballon à un mètre de la ligne galloise. Le jeu est renversé dans la foulée sur la droite du terrain pour Damien Penaud, qui trouve Jonathan Danty, ce dernier aplatissant en coin (20-7). 

    La seconde période confirme la fin de premier acte. Les Bleus, les deux pieds au plancher, occupent le camp Gallois. Une nouvelle mêlée pour la France face aux poteaux voit encore une fois Antoine Dupond dynamiter la ligne arrière du XV du poireau et Atonio en bout de processus marqué son premier essai sous la tunique bleu (27-7). Le beau est pourtant à venir. Sur une mêlée fermée face aux poteaux du XV du Poireaux, le ballon sort vite pour Danty qui passe immédiatement à Ntamack, celui-ci passe les bras pour Fickou arrivé lancé (34-7 après transformation de Ramos). Le plus dur semble derrière les hommes de Fabien Galthié, mais sur une mauvaise relance dans leur en-but, Ramos tente de partir seul à l’assaut de la ligne rouge et se fait coffrer. Les Gallois retrouvent quelques couleurs, récupèrent le ballon et finissent par aplatir par l’entremise du rouquin talonneur Bradley Roberts (34-14, après transformation de Dan Biggar). Coup de semonce qui réveille le pays de Galles. Suite à une occupation de plusieurs minutes, Tipuric file sur l’aile gauche. Il surprend la défense française, et sur un ruck avec sortie rapide du ballon voit T. Williams percer et marquer (34-21, après transformation). 

    Il faut pourtant croire qu’en cette fin de tournoi, l’équipe de France en veut toujours un petit peu plus. Après plusieurs rucks devant la ligne galloise, Lucu, entré à la place de Dupont, renverse le jeu vers Ramos, ce dernier effectue un gros travail pour décaler Penaud qui n’a plus qu’à aplatir en coin (41-21, après transformation de Ramos). Les dernières minutes sont un peu folles et ce sont les Rouges qui trouvent une dernière fois le chemin de la ligne d’en-but grâce aux cannes du jeune ailier Dyer qui, à la suite de deux plaquages manqués de Ramos et Penaud sur l’aile gauche, trouve la voie royale (41-28, après transformation). 

    Rugby
    France24 - Monde

    Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron

    Publié le : 17/03/2023 - 08:39Modifié le : 17/03/2023 - 09:02

    FRANCE 24 Suivre

    Le recours au 49.3 par Emmanuel Macron et Élisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites est vertement critiqué par la presse internationale et française, qui qualifie notamment cet article de la Constitution française de "bouton nucléaire parlementaire".

    "Bouton nucléaire parlementaire", "déclaration d’impuissance", "coup dur au leadership" d’Emmanuel Macron : la presse internationale et française fustige unanimement, vendredi 17 mars, le recours à l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, et pointe du doigt Emmanuel Macron pour la crise politique et sociale qui menace.

    Aux États-Unis, Politico juge que cette décision "porte un coup dur au leadership" du président français, tandis que le New York Times souligne que "le conflit sur les retraites révèle un Macron affaibli et plus isolé", rappelant que c’est sur la place de la Concorde, où se sont réunis les opposants à la réforme après l’annonce de l’utilisation du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne, que furent décapités Louis XVI et Marie-Antoinette durant la Révolution française.

    Le quotidien suisse Le Temps explique que le "bouton nucléaire parlementaire" que constitue le 49.3 "est perçu comme une violence démocratique" et qu’il "mettra probablement de l’huile sur le feu du mouvement social".

    >> À lire : En direct : le périphérique parisien momentanément perturbé par une action de la CGT

    "La République bloquée", titre pour sa part Die Zeit, selon qui "il y a des réformes dont un gouvernement ne se relève jamais". "La confiance dans le président et le Parlement, déjà en berne, a subi un coup supplémentaire ce jeudi. Emmanuel Macron en est le premier responsable", juge l'hebdomadaire allemand.

    L'utilisation du 49.3 symbolise "l'échec de la politique et une crise institutionnelle profonde", écrit pour sa part El Pais, qui estime que le chef de l’État français a fait jeudi une "déclaration d’impuissance". "Emmanuel Macron, dont la popularité est au plus bas, toujours remis en question pour son caractère hautain et déconnecté de la rue, est entré dans la même phase que ses prédécesseurs Alain Juppé, en 1995, et Nicolas Sarkozy, en 2010, lorsqu'ils ont eux aussi réformé les retraites", poursuit le quotidien espagnol.

    "Le quinquennat d'Emmanuel Macron est-il déjà fini ?"

    La presse française est également très critique. "Quel aveu de faiblesse !", s'exclame Jean-Marcel Bouguereau dans La République des Pyrénées. "Le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue pour faire passer la réforme phare du quinquennat", poursuit-il, estimant que "c'est une énorme crise politique qui s'annonce".

    "Gain politique zéro, coût social majeur. L'échec d'une tactique signe, qui plus est, la solitude criante du président", écrit Florence Chédotal dans La Montagne. "À présent, comment reprendre la main quand la mère des réformes se solde de la sorte ?", se demande-t-elle, évoquant une "séquence désastreuse où s'épaissit le brouillard".

    >> À lire : Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

    "Emmanuel Macron s'est lui-même coincé dans une impasse politique", constate Patrick Jankielewicz dans La Voix du Nord. "S'il fallait sauver la réforme des retraites, il n'y avait qu'une façon de le faire : il fallait aller jusqu'au vote. C'était bien sûr courir le risque d'être battu, mais en politique, il vaut parfois mieux tomber avec les honneurs que passer en force et sans gloire au risque de jeter de l'essence sur le brasier social", poursuit-il.

    "Une question domine déjà toutes les autres après cette journée historique : onze mois après son commencement, le quinquennat d'Emmanuel Macron est-il déjà fini ?", s'interroge Maurice Bontinck dans La Charente libre, pour qui l'usage du 49.3 "résonne comme un aveu de faiblesse de ce qu'il convient d'appeler aujourd'hui 'la minorité présidentielle'".

    "Le goût de l'échec", titre pour sa part Yves Thréard dans Le Figaro, qui estime également que "l'exécutif est plus que jamais affaibli".

    "Crise de régime"

    Même constat pour Christophe Lucet, dans Sud-Ouest, pour qui "c'est un tandem affaibli qui va devoir gérer l'après". "La colère syndicale et populaire qui s'est intensifiée hier, après la séance avortée au Palais Bourbon, est grosse de menaces. Avec, dans le pire des cas, un blocage prolongé du pays. Et sinon, une rancœur qui trouvera d'autres motifs pour s'exprimer, bridant la volonté réformatrice du gouvernement", met en garde l'éditorialiste.

    Même inquiétude pour Libération, dont l'éditorial de Dov Alfon estime que "c'est dans l'instabilité que (la) réforme des retraites mal acquise pousse la France, sa démocratie et ses travailleurs". "Le président pourrait sauver les meubles en annonçant que la loi sera abrogée après ce passage antidémocratique. Mais ce n'est pas son genre d'écouter les Français", regrette-t-il.

    "Y a-t-il encore un pilote dans l'avion élyséen, responsable et les pieds sur terre, pleinement conscient du chaos qu'il est en train d'installer dans son propre pays ?", s'interroge Olivier Biscaye de Midi libre. "Emmanuel Macron voulait marquer l'Histoire, il vient de décrocher le pompon de la pantalonnade", fustige-t-il.

    "Crise de régime", titre pour sa part Maud Vergnol dans L'Humanité. "Avec ce nouveau recours au 49.3, le divorce entre nos institutions et le peuple est consommé, acmé d'une crise rampante de délégitimation du pouvoir politique, ouvrant une voie royale aux tentations autoritaires. L'incendiaire de l'Élysée est l'unique responsable de cette situation", estime-t-elle.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le Débat de France 24

    Le gouvernement passe en force avec le 49.3 sur la réforme des retraites : et après ?

    passage en force

    Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée

    Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3

    L'Humanité

    Digérer l’exploit et manger les poireaux

    Actu

    Rugby Après le succès historique à Twickenham, le xv de France saura-t-il se sublimer encore face aux Gallois, difficiles à manœuvrer ?

    Éric Serres

    Cet Angleterre-France (10-53) de samedi dernier a fait le tour du monde. « Le meilleur match de l’équipe de France ! » dixit Pierre Villepreux, qui n’a pas toujours été tendre avec les Bleus. Cette rencontre « historique ! » a fait chavirer les têtes, exploser les superlatifs et même les chambrages venus du bout du monde. Lors d’un exercice commun des membres de la marine nationale française avec leurs homologues de la Royal Navy dans l’océan Indien, les militaires français présents à bord du porte-hélicoptères amphibie Dixmude avaient ainsi affiché, au lendemain de l’humiliante défaite anglaise, un « Sorry, good game ! » sur une banderole en croisant la route du HMS Tamar. Spéciale dédicace à l’ancien capitaine du xv de la Rose que Will Carling appréciera, lui qui avait pris l’habitude de prononcer cette phrase à chaque victoire des Anglais face aux Bleus !

    Mais attention, malgré tout, au retour sur terre samedi en retrouvant le pays de Galles au Stade de France (France 2, 15 h 45) pour le dernier round dans ce tournoi des Six-Nations 2023.

    Après ce que l’on a vu il y a maintenant une petite semaine, il y aurait de quoi s’enthousiasmer. Certes, avec un tel rugby, comme cette dernière action en première main menant au septième essai, cela incite à voir la vie en bleu, mais les Gallois, sans être les foudres de guerre d’antan et d’il y a peu, n’en sont pas moins des adversaires difficiles à manœuvrear. Hormis le match d’octobre 2020, il n’y a jamais eu plus de cinq points d’écart en faveur de la France. La plus mémorable rouste infligée au XV du Poireau date même un peu. Le 51 à 0 infligé au pays de Galles par la France, c’était en 1998 à Wembley !

    Des Bleus en mission

    Les Gallois – détenteurs de 28 titres dans le tournoi depuis sa création, dont le dernier en 2021, et de douze grands chelems – termineront quoi qu’il arrive à l’avant-dernière place, comme en 2022, mais il ne faudra pas jeter le poireau au court-bouillon avant de l’avoir effeuillé et taillé en morceaux. Tombés à la neuvième place au classement mondial, défaits de peu au printemps par l’Italie puis à l’automne par la Géorgie et laminés par les All Blacks (55-23), les hommes dirigés par Warren Gatland, de retour aux affaires, auront à cœur de montrer autre chose en Seine-Saint-Denis. Avec l’ouvreur Dan Biggar (33 ans, 106 sélections), l’arrière Leigh Halfpenny, le demi de mêlée Rhys Webb, excellent face à l’Italie, ces anciens, associés à quelques étoiles montantes comme l’ailier Louis Rees-Zammit, le deuxième ligne Dafydd Jenkins, pourraient profiter d’une supposée euphorie ayant gagné les rangs tricolores. Pourraient, car ces Bleus-là sont en mission. Grâce à sa très large victoire sur l’Angleterre, l’équipe de France reste en effet en course pour remporter le tournoi, et ce même si elle n’a pas entièrement son destin entre les mains. Le résultat du match entre l’Irlande et le xv de la Rose sera déterminant.

    Avec 16 essais depuis le début de la compétition, le xv de France possède la meilleure attaque à égalité avec l’Irlande, mais n’a pas tout à fait rassuré sur ses facultés à déboussoler collectivement ses adversaires. Avant la victoire nette et sans bavure face aux Anglais, et malgré deux autres succès, les Bleus ont souvent dû compter sur des exploits individuels pour s’imposer. Que ce soit contre l’Italie en ouverture du tournoi ou contre les Écossais, il s’en est à chaque fois fallu de peu. Contre la meilleure équipe du monde, l’Irlande, lors d’une rencontre d’une intensité physique hors norme, ils sont même apparus complètement rincés à l’issue des quatre-vingts minutes. Alors, qu’est ce qui aurait pu changer depuis une semaine ? Plusieurs choses. Une meilleure assimilation des nouvelles règles sur les phases de ruck, des sorties sur les mauls plus rapides et un jeu au pied de bien meilleure facture dans l’occupation du camp adverse, face aux Anglais notamment. Si vous ajoutez à cela un Antoine Dupont impérial et mieux protégé par sa garde rapprochée, un Ramos au sommet de son art, un Alldritt redevenu passe-muraille, un Flament plaqueur-perceur et un Danty de retour en gratteur devant l’éternel, l’équilibre est de nouveau presque parfait. Un nouvel exploit n’est donc pas impossible et surtout placerait le xv de France dans les meilleures dispositions avant, dans quelques mois, d’aborder sa Coupe du monde dans la peau d’un, du favori.

    Rugbytournoi des 6 nations
    Valeurs Actuelles

    En pleine grève des éboueurs, une manifestation pour défendre les rats à Paris

    Est-il à propos d’organiser une manifestation pour défendre les rats en pleine grève des éboueurs parisiens ? C’est pourtant bien ce qu’a jugé opportun de faire Paris Animaux Zoopolis samedi 18 mars, rapporte Le Figaro. En effet, la cofondatrice de l’association, Amandine Sanvisens, a expliqué que son mouvement organisait un happening à 13 heures 30 ce samedi place Saint-Sulpice (6e arrondissement) pour défendre les rats. « On a fait notre demande auprès de la préfecture de police bien avant la grève des éboueurs, ça n’a aucun rapport », a-t-elle déclaré au Parisien.

    Des « animaux étonnants, intelligents, sociaux et même rieurs, dotés de surprenantes capacités d’empathie »

    La militante a expliqué que son association entendait « mettre le sujet rat sur la table » et interpeller la mairie de Paris dans l’espoir d’obtenir la création d’un groupe de travail, pour défendre les intérêts de « ces animaux étonnants, intelligents, sociaux et même rieurs, dotés de surprenantes capacités d’empathie ». La manifestation doit se dérouler sous la forme d’un happening ou les participants vont « brandir des silhouettes de rats pour faire changer le regard que l’on porte sur eux », et prononceront des discours tout en déroulant une affiche géante.

    Pourtant, les scientifiques ne sont pas aussi enthousiastes au sujet de ces rongeurs. L’Académie de médecine avait notamment averti dans un avis rendu en juillet 2022 que « le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures ».

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    France24 - Monde

    Ukraine : malgré le danger, les agriculteurs travaillent leurs champs minés

    Publié le : 17/03/2023 - 09:24

    Ludovic DE FOUCAUD Gulliver CRAGG Suivre

    Environ 25 % des terres agricoles en Ukraine sont infestées de mines et des munitions non explosées. Une situation qui concerne les zones libérées après l’occupation et celles restées sous contrôle ukrainien, à portée de l'artillerie. Le déminage se concentre sur les zones résidentielles et non sur les champs. Pourtant, certains agriculteurs disent ne pas pouvoir manquer les semis du printemps, au risque de mettre en péril la production de 2023. Et malgré le danger, ils retournent dans les champs. Plusieurs ont déjà trouvé la mort.

    Des négociations se déroulent actuellement pour le renouvellement de l'accord négocié par l'ONU pour permettre à l'Ukraine d'exporter ses céréales via la mer Noire. L'année dernière, il a aidé le pays à exporter près de trois-quarts de la production qu'il vend en moyenne annuellement – bien qu'à un coût plus élevé – et a soulagé les marchés alimentaires mondiaux fortement dépendants des grains ukrainiens. Mais il existe un doute cette année sur la quantité que les agriculteurs ukrainiens seront capables de produire.

    >> À lire aussi : En Ukraine, les mines "prolongeront le conflit pendant des décennies"

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Bombes à retardement

    En Ukraine, les mines "prolongeront le conflit pendant des décennies"

    Focus

    Libération de Kherson : les agriculteurs ukrainiens se réapproprient leurs fermes

    Focus

    Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre

    BBC

    SANS TITRE

    Spend a moment looking at the things around you – from the phone you're holding to the clothes you're wearing – the odds are that roughly 90% of everything you own came to you over the ocean.

    International shipping is at the heart of many of the world's supply chains – something that becomes only too apparent when problems occur. It's also the source of around 3% of the world's greenhouse gas emissions.

    To get on track to reach net zero emissions by 2050, international shipping will have to reduce its emissions by 15% by 2030. So far, emissions from the industry have been going more or less consistently in the other direction.

    One way to reduce emissions from shipping is to introduce a very old technology: sails. Wind is a clean source of propulsion that is often in abundance at sea. Some shipbuilders are taking this inspiration from the past extremely seriously, and even making the structure of the ship out of wood.

    Others, such as Oceanbird, based in Sweden, are taking a thoroughly modern approach, building a prototype ship with four rigid sails that can not only help power the ship forward, but aid its agility and manoeuvrability too.

    Sails won't be the whole answer for decarbonising shipping – clean fuels are also going to be a big part of the equation. But wind power is one promising way to reduce shipping's reliance on fossil fuels.

    Watch above the second episode of Future Planet's video series, New Directions, where we explore how this ancient technology is inspiring the next generation of shipping.

    --

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    BBC

    Painting is a way for Aboriginal people to show the world that they have this culture that is very deep and meaningful

    In every direction, fire-red sand fanned out across the land. Everything that wasn't red seemed covered in it: the boab trees, the spinifex, the termite mounds stretching like tiny Towers of Babel towards the sky. The road itself shimmered like a sea of rubies. We were just hours from Alice Springs, Australia's de facto inland capital, and already alone on the Tanami Track.

    As it happens, that's part of the appeal.

    The Tanami, as locals call it, is one of Australia's greatest Outback adventure tracks. The 1,077km road bisects the namesake Tanami Desert – one of the most isolated and arid regions in the world – connecting the Red Centre and Kimberley region, the country's rugged north-west frontier.

    Although the route is mostly traversed by ranchers and lorries running to the remote Granites goldmine, plus the odd feral camel, the Tanami also attracts intrepid travellers who come for the raw scenery, the bush camping and the notoriety for driving across one of Australia's longest and most challenging roads.

    Once we passed Tilmouth Well, a lonely roadhouse 180km north of Alice Springs and one of the last fuel stops for hundreds of kilometres, I quickly realised how daunting this drive could be.

    The Tanami Desert is one of the most isolated and arid regions in the world (Credit: Theo Allofs/Getty Images)

    Here, the road devolved into a battered corrugated dirt track and settlements became scarce, making a four-wheel drive vehicle, water jugs and jerry cans of fuel almost mandatory. Such conditions used to send shivers down travellers' spines. While marginally better infrastructure has reduced some risks, the Tanami's remoteness, unpaved surface and folklore still demand respect.

    By the time we'd left the bitumen behind, I understood the primitive desire to conquer this terrain. But once we reached the town of Yuendumu, the Tanami became more than a simple act of completion.

    Founded in 1946 by the Australian government's Native Affairs Branch to provide welfare for Aboriginal communities displaced by gold mines and cattle ranches, Yuendumu is home to about 1,000 people today. Most are Warlpiri, the Aboriginal Australians who are the traditional owners of the area and manage the land as part of a trust.

    The Warlpiri have lived in the region for thousands of years. Researchers are still discovering traces of their history, from sacred rain-making sites to ancient carvings in boab bark. But 20th-Century gold rushes and pastoral expansion left the land's ancient stewards in limbo. It wasn't until 1978, two years after Australia passed the Aboriginal Land Rights Act, that the Warlpiri regained control of the land.

    While several Aboriginal communities dot the Tanami, Yuendumu is one of the few that openly welcomes outsiders. Much of the credit for that, I learned, belongs to the Warlukurlangu Arts Centre.

    Visitors are welcome at the Warlukurlangu Art Centre to learn more about Warlpiri art (Credit: Warlukurlangu Art Centre)

    Founded in 1985, Warlukurlangu is one of the longest-running Aboriginal-owned art cooperatives in Australia. Some 800 artists work here, producing 11,000 pieces in 2022 alone.

    Today, manager Cecilia Alfonso oversees day-to-day operations, as she has for more than two decades. Early in her tenure, Alfonso and assistant manager Gloria Morales noticed tourists blitzed past Yuendumu, unaware they could enter without a permit. To change that, they hung "visitors welcome" signs on the road.

    "It reflected our ethos," she explained. "Many people told us, 'This is the first welcoming sign we've come across [on the Tanami]'."

    Since then, Warlukurlangu has become one of the Tanami's top tourist sites.

    Inside, we found a warehouse filled with colourful, Pointillist-like paintings representing Dreaming stories, the Aboriginal legends that explain the origins of the world and pass on knowledge, cultural values and traditions to future generations. After an hour perusing shelves teeming with remarkable paintings, I settled on a red-hued piece bisected with curving dotted lines by artist Christine Nangala Brown. On my way out the door, I noticed nods of approval from a group of women dabbing paint onto canvases.

    "Art forms a bridge between cultures," Alfonso explained. "Painting is a way for Aboriginal people to show the world that they have this culture that is very deep and meaningful."

    The centre is one of the longest-running Aboriginal-owned art cooperatives in Australia (Credit: Warlukurlangu Art Centre)

    Such interactions could become increasingly important. In 2022, Constable Zachary Rolfe was acquitted of murdering Warlpiri teenager Kumanjayi Walker three years earlier in Yuendumu. The incident amplified the friction between the community and contemporary, predominantly white Australia.

    But development along the Tanami could provide an off-ramp for the tension, allowing more people interact with Warlpiri art and get to know their culture.

    Otto Jungarrayi Sims, a Warlpiri elder and pioneering artist from Yuendumu, told me more tourism would be a boon. Beyond adding new income streams for the community, tourism activities could help share and preserve traditional rites. Sims said the community was already developing desert trips that will teach guests how to hunt, cook and live as the land's first people have for millennia.

    "I think there is a hunger out there to engage with Indigenous culture and experience the landscape," Alfonso added.

    As we drove another 450k north-west from Yuendumu to our camping spot for the night, I understood that hunger.

    Travellers can camp almost anywhere along the Tanami, apart from private land. We settled on a clearing beside the Western Australia border. As the day ended, the earth glowed even more intensely. Once the sun dipped past my sightline, a high-definition night sky appeared.

    Wolfe Creek Crater was formed by a massive meteorite smashing into Earth around 300,000 years ago (Credit: Craig Sauers)

    I had rarely seen stars shine so bright. I imagined the legends they may have inspired in those seated here thousands of years ago. I also felt a deep respect for the seemingly infinite landscape they illuminated – a sensation heightened by the fact that no vehicles drove by all night.

    The next morning, we set off on the final stretch. Before midday, we reached Wolfe Creek Crater, a bulge formed by a meteorite 300,000 years ago and focal point of Aboriginal origin stories. According to a legend held by the local Djaru people, it was created when a giant snake poked its head through the ground. (The Djaru call the crater Kandimalal.)

    Many Australians today associate it with a more modern mythology: the horror film Wolf Creek. From a bookseller in Alice Springs to a Tilmouth Well attendant, we had been repeatedly, jokingly warned to "watch out for Mick Taylor", the sadist who preys on tourists in the film.

    After navigating a winding dirt access road, we found ourselves alone at the crater. I felt a pucker of Mick Taylor-induced anxiety. The site is so remote that it wasn't discovered by geologists until 1947 (Aboriginal Australians, however, had long known about it). But the sense of solitude quickly disappeared once we clambered to the rim of the crater and got a clear view of what it contained.

    Acacia and eucalyptus trees filled the basin, a peculiar pocket of vegetation contrasting the tawny earth with splashes of white, olive and green. I hadn't seen such colours in days, and we had it all to ourselves. But I left the crater feeling conflicted.

    That's because the Tanami is going to be modernised.

    Plans to seal the Tanami Track will bring more tourists to the region and to its remote communities (Credit: Craig Sauers)

    The Northern Territory has already begun paving 150km of road past Tilmouth Well. Meanwhile, Western Australia recently earmarked A$500 million to seal its stretch of the Tanami to boost cattle farming and mining. By 2030, the whole road might be sealed.

    Improving visitor access not only changes the experience – it also raises questions about sustainability and development in Aboriginal communities.

    In its 2030 roadmap, the Northern Territory government identified Aboriginal cultural tourism as a key priority. A traversable Tanami on top of this official push could bring an influx of tourists to isolated communities that aren't equipped to handle it.

    But Sims told me he views the development positively. "This will create opportunities for the tribe," he explained. "Now is the time to look ahead."

    We must remember to protect our country, our culture, the environment, the biodiversity

    The Warlpiri, after all, have always been here. They've witnessed change before. But like our 4X4 rumbling down the Tanami, they hope it doesn't move too quickly.

    "We must remember to protect our country, our culture, the environment, the biodiversity," Sims said. Then he paused, collected his thoughts and added: "As the first people, the stewards of the land, we must always embrace humanity, too. This is the most important thing."

    The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

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    L'Humanité

    Jeux de Paris 2024. 500 jours pour finir le chantier

    Actu

    À seize mois de l’échéance, l’organisation parisienne doit gérer la pression sur quelques dossiers brûlants, des finances aux infrastructures, en passant par les transports.

    Etienne Bonamy

    Mardi 14 mars, les diverses entités du sport français, en soutien au comité d’organisation des jeux Olympiques et Paralympiques (Cojop), ont célébré le J - 500 de la quinzaine olympique à Paris, le 26 juillet 2024. Il n’a manqué ni les discours ni l’optimisme pour souligner le travail accompli et celui qui reste à achever. Explications.

    Le budget

    L’inflation a fait grimper les coûts. Le budget révisé du seul Cojop est désormais de 4,38 milliards d’euros (600 millions d’euros de plus qu’en 2018), composé « à 97 % de recettes privées », insiste Tony Estanguet. Le budget total des Jeux, lui, s’élève à 8,7 milliards d’euros avec la livraison des installations olympiques pour lesquelles l’État et les collectivités cotisent. Là également, l’inflation a modifié la donne.

    Début 2023, il manque encore des partenaires, même si « l’objectif de 80 % de sponsors a déjà été atteint fin 2022 », selon le Cojop. L’été dernier, le président de la République Emmanuel Macron avait « réaffirmé un principe simple : il n’y aura pas d’impôt JO. Les Jeux doivent financer les Jeux ». C’était, presque mot pour mot, la déclaration des organisateurs des Jeux d’Albertville en 1992. On connaît la suite : un déficit estimé à plusieurs centaines de millions de francs, épongé finalement par l’État. Le même État, aujourd’hui, selon plusieurs sources, se fait très pressant auprès d’éventuels sponsors domestiques pour qu’ils s’engagent. Le temps presse.

    Dans la ligne des recettes, celle de la billetterie, lancée dès la mi-février, a été revue à la hausse (1,4 milliard d’euros). Le Cojop a choisi, après un audit, de vendre plus cher les places les plus demandées. Critiquée pour sa complexité et ses tarifs élevés, la billetterie, bouclée dans quelques mois, sera vraisemblablement un succès comme c’est le cas à chaque édition des Jeux en Europe, même si le caractère populaire annoncé en prend un coup.

    Les sites

    Le Cojop est à l’abri de mauvaises surprises. Dès sa création, il avait mis en avant le fait que 85 % des sites étaient déjà construits. C’est une réalité mais, pragmatique, il s’est affranchi de son projet initial de compacité des sites pour respecter son engagement, quitte à fâcher certaines fédérations et agacer le CIO. Handball et basket-ball s’exileront ainsi, pour la moitié de leur compétition, à Villeneuve-d’Ascq (Nord). La Seine-Saint-Denis, « cœur des Jeux » avec l’inamovible Stade de France et le village des athlètes, a vu son programme de manifestations amaigri. Le tir s’est délocalisé au centre national de Châteauroux-Déols (Indre) ; le grand bassin olympique de natation à Saint-Denis a été remplacé par un bassin provisoire dans la Défense Arena de Nanterre, et le site d’escalade a migré vers la place de la Concorde. Seule la boxe arrive à Villepinte. Si près des Jeux, rien ne bougera plus. La nouvelle Arena de la porte de la Chapelle (badminton et gymnastique rythmique) et le centre aquatique de Saint-Denis (plongeon, water-polo et natation artistique), même avec un peu de retard, seront livrés au début de l’année 2024. Avant la fin de l’année, les premiers tests pré-olympiques plongeront toutes les installations dans le grand bain.

    Les transports

    Point noir ou point d’interrogation, c’est une question de point de vue. Le schéma des transports des spectateurs comme des athlètes et tous les accrédités était pointé dès le début. L’affaire s’est corsée avec les retards pris dans la mise en disponibilité de certaines lignes de métro et/ou RER et, plus récemment, avec les difficultés du Cojop à trouver les transporteurs des 200 000 accrédités pour les Jeux (trajets entre sites et hébergements). Le réseau francilien pourra-t-il gérer l’afflux de supporters en août et surtout début septembre pendant le rendez-vous paralympique ? Personne n’est en mesure de le dire aujourd’hui.

    L’obligation faite par le CIO de réserver des voies routières dédiées à la « famille olympique » pour se déplacer dans la capitale et autour réclame urgemment des solutions. Dans cet embouteillage, seule l’annonce de la mise en service de 60 km de pistes cyclables pour permettre au public de se rendre d’un site parisien à un autre pendant les Jeux est une timide réponse.

    Le futur sportif

    Outre la présence ou non des délégations russe et biélorusse, reste les interrogations sportives sur la France, pays hôte. Laura Flessel, ministre des Sports en 2017, avait imprudemment parlé de « doubler le nombre de médailles » à Paris en faisant référence aux 43 breloques gagnées en 2016 à Rio. Depuis, la fièvre est retombée avec les 33 médailles de Tokyo, il y a deux ans. À Londres, en 2012, le Royaume-Uni a atteint le chiffre record de 63, contre 47 à Pékin en 2008. L’effet « Jeux à domicile » jouera-t-il ? L’année 2023 et ses divers championnats du monde apporteront un début de réponse.

    SportsJeux olympiques Paris 2024
    France24 - World

    'No other option': Russia's unequal economic marriage with China

    Issued on: 19/03/2023 - 04:38Modified: 19/03/2023 - 04:36

    Moscow (AFP) – Russia has found itself in an unequal relationship with China since intensifying its pivot toward Beijing after the assault on Ukraine.

    Since Western countries imposed sanctions on Moscow, bilateral trade between the two neighbours has reached a record $190 billion and the proportion of Russian foreign trade carried out in yuan has gone from 0.5 percent to 16 percent.

    "It's absolutely critical for Russia to be close to China, because Russia doesn't have many trade friends," Elina Ribakova, deputy chief economist at the Institute of International Finance, told AFP.

    Russian President Vladimir Putin is now preparing to host Chinese leader Xi Jinping next week.

    The two last met when Putin visited Beijing three weeks before launching his campaign in Ukraine.

    Ties between the two countries are particularly strong in the energy sector, which has been heavily targeted by Western sanctions.

    "China and India have replaced the European Union as Russia's most important export market" for oil, said a group of economists from the Institute of International Finance.

    'Another tool'

    Along with Turkey, China and India accounted for two-thirds of Russia's crude oil exports in the fourth quarter last year.

    "Chinese companies took over the niches that were freed by Western companies that exited Russia," said Sergey Tsyplakov, an expert at the Moscow Higher School of Economics.

    That was a view shared by Anna Kireeva, a research fellow at the prestigious MGIMO University in Russia.

    "It was necessary to find alternative sources of import as well, especially in machinery, electronics, various parts and components, automobiles and other vehicles," Kireeva told AFP.

    She said however most big Chinese companies that are well-integrated into Western markets opted to pause their activities in Russia for fear of potential sanctions.

    Time will tell if the alliance of convenience will turn into a long-term sustainable partnership.

    "Putin wants an even relationship with China, like with a twin brother, but it's not the case," analyst Timothy Ash told AFP.

    "Russia has no other option" than to turn to China, he said.

    Temur Umarov, a fellow at the Carnegie Endowment for International Peace, said Russia's economic stability "depends on China".

    "It gives Beijing another tool, another instrument to influence Russia from domestically," he said.

    The Kremlin however denies any disparity.

    "There is neither a leader nor a follower in relations between Russia and China, because both parties trust each other equally," Russian presidential aide Yuri Ushakov told journalists.

    Competitors

    Some logistical problems hinder trade development between Beijing and Moscow.

    Railway routes in Russia's Far East are saturated, Kireeva said, and their upgrade will take some time.

    Infrastructure in Far Eastern regions, including the main oil port of Kozmino in the Sea of Japan, are also congested.

    Besides, Russia has had to sell its oil at cheaper prices than usual to China or India to maintain sales volumes.

    Its budget is already feeling the consequences of the forced discounts.

    Oil export revenue sank by 42 percent year-on-year in February, the International Energy Agency said.

    Having fewer partners leaves Russia in a vulnerable position compared to China, which remains a competitor, Ash said.

    "Beijing has an interest in keeping Russia as an ally that is independent to the West, while it also likes Russia to be weakened so it can exploit it."

    Russia's economic dependency on China is still in its early stages, Umarov said.

    "But in years or decades this economic leverage could turn into some bigger political leverage," he added.

    © 2023 AFP

    Известия (RUS)

    Банк UBS запросил госгарантии на $6 млрд для приобретения Credit Suisse

    Крупнейший швейцарский банк UBS обратился к властям страны с просьбой предоставить госгарантии на $6 млрд для приобретения второго по размеру банка — Credit Suisse. Об этом 19 марта пишет агентство Reuters со ссылкой на собственный источник.

    Как отмечает агентство, условия и сумма сделки могут измениться, так как стороны рассматривают в том числе и другие варианты развития событий. Отмечается, что государственные гарантии должны помочь UBS покрыть расходы на возможное закрытие тех сфер деятельности Credit Suisse, в которых банк более не нуждается, а также оплатить судебные издержки. Предполагается, что в результате слияния работу могут потерять около 10 тыс. сотрудников.

    Как указано в материале агентства, компании постараются прийти к соглашению в течение выходных, дабы успеть до открытия биржевых торгов в понедельник. Кроме того, сделка осложняется размерами обоих банков, так как суммарный объем их активов приближается к $1,7 трлн. На фоне этого UBS рассматривает возможность приобрести лишь ряд подразделений конкурирующей организации.

    Страхи накаляются: что ждет мировые рынки из-за проблем у банков США И какие шаги регуляторов могут смягчить последствия, чтобы предотвратить глобальный кризис

    Накануне, 18 марта, федеральный совет Швейцарии провел заседание по ситуации с одним из крупнейших банков страны Credit Suisse. До этого, 16 марта, официальный представитель Белого дома Карин Жан-Пьер заявила, что проблемы швейцарского банка Credit Suisse носят изолированный характер и не отражают ситуации в мировой экономике.

    В свою очередь Credit Suisse заявил, что займет у Центробанка страны 50 млрд швейцарских франков (около $53,7 млрд). Эта мера поможет банку избежать краха, поскольку кредитная организация столкнулась с обвалом акций на 24,2%.

    15 марта биржевая стоимость Credit Suisse и стоимость его долговых ценных бумаг снизились ввиду реакции рынка на банкротство американского Silicon Valley Bank. По данным швейцарской биржи SIX Swiss Exchange, в нижней точке стоимость ценных бумаг составила 1,7 швейцарского франка за штуку. В связи с этим произошло снижение ведущего индекса европейских банков Euro Stoxx Banks на 7%.

    До этого, 12 марта, американский аналитик и инвестор Роберт Кийосаки, предсказавший в 2008 году крах Lehman Brothers, заявил, что ожидает банкротства Credit Suisse.

    L'Humanité

    Marie-George Buffet au comité d’éthique

    Éric Serres

    Nomination Cette fois-ci, la liste des membres du Comité national d’éthique dans le sport est connue. Annoncé le 2 mars par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, après la démission de Noël Le Graët, jusque-là président de la Fédération française de football, ce comité comprendra 12 membres et sera présidé par Marie-George Buffet, ministre des Sports entre 1997 et 2002, et par Stéphane Diagana, champion du monde du 400 mètres haies en 1997. Ces 12 membres, dont la navigatrice Isabelle Autissier, l’arbitre de football Stéphanie Frappart ou l’ancienne handballeuse et sociologue du sport Béatrice Barbusse, devraient se réunir rapidement afin de définir des propositions concrètes d’ici à l’automne. Trois axes de travail ont été ciblés : une gouvernance du sport plus éthique, plus démocratique et plus protectrice des pratiquants, hommes et femmes confondus. Ces travaux ne devraient pas rester lettre morte et devraient déboucher sur des propositions de loi, de changement de règlements et d’encadrement des statuts..

    Marie-George BuffetComité national d’éthique dans le sportpratique du sport
    BBC

    SANS TITRE

    The arrival of spring often heralds a welcome change after the long, hard winter months. The Sun stays up for longer, the days grow warmer, the first flowers begin to bloom, and in many countries the clocks tick forward into daylight savings time to lengthen our evenings.

    But there is one change that is likely to be less appreciated as we move steadily towards the summer – you start to get less sleep.

    Many of us are familiar with the struggle to muster the energy to leave bed in the morning during the winter, choosing instead to hit the snooze button. And scientists say this isn't surprising.

    New research suggests that humans may need more sleep during the dark winter months than they do during the summer. This need seems to even occur in people living in cities, where artificial lights would be expected to interfere with the natural influence of daylight on our sleeping patterns.

    "Our study shows that even while living in an urban environment, with just artificial light, humans [experience] seasonal sleep," says Dieter Kunz, one of the study's lead authors and head of the clinic of sleep and chronomedicine at St Hedwig Hospital in Berlin, Germany. "I would expect the seasonal variations to be much higher, [if the patients had been] living outside and were only exposed to natural light," he adds.

    Previous studies have found that exposure to artificial light before bedtime can suppress the secretion of melatonin, the hormone produced by the pineal gland that regulates our circadian clock, the natural sleep-wake cycle that repeats every 24 hours, and makes us feel sleepy.

    But the German study, which used detailed sleep recordings of 188 patients who lived in urban settings and suffered from disturbed sleeping patterns, found that even when exposed primarily to artificial lights, the participants experienced seasonal variations in REM sleep, which is directly linked to our circadian rhythm. In fact, the participants slept an hour longer in December than in June. Their rapid eye movement (REM) sleep, which is the most active stage of sleep when we dream and our heart rate increases, was 30 minutes longer in the winter than during the summer.

    REM sleep is regulated by the circadian clock, "so the fact that it goes in parallel with seasonality makes sense", says Kunz.

    The German scientists say children may benefit from an earlier bed time in the winter (Credit: Getty Images)

    But Kunz's team was surprised to find that there were also seasonal changes when it came to slow wave sleep (SWS), also known as deep sleep. "We found specific changes in REM sleep and deep sleep, the two major stages in sleep, over the year. This was completely new," says Kunz.

    Slow wave sleep occurs during the final stage of non-rapid eye movement (NREM) sleep. It is when the body repairs and regrows tissues, builds muscle and strengthens the immune system and is important for the consolidation of long-term memory and processing newly acquired information. The slow wave sleep of the study participants was 30 minutes shorter in September than in February.

    The seasonality of deep sleep "was something we did not expect," says Kunz. "[Because] deep sleep is not driven by the circadian timing system; it is a homeostatic process. [This means] the longer you are awake, the more deep sleep you need to restore your energy."

    Kunz says more research is needed to understand why we need less deep sleep in autumn than in winter. "We still have no idea what it means functionally."

    It is also worth noting that the study was performed on patients suffering from sleep-disturbances such as insomnia, so it will need to be repeated in a healthy population to confirm these effects are seen more widely.

    You might also like:

    Neil Stanley, a sleep expert at Sleep Station, an online provider of cognitive behavioural therapy for insomnia, says it is "puzzling" that we wouldn't need more deep sleep during the winter.

    "Slow wave sleep is thought to be the most important [sleep phase] because it's involved in memory, learning and optimising the immune system," says Stanley. "The perception is that we would prioritise [deep sleep] over everything else. If you were to go without an entire night's sleep, the next night you would make up all of your missing deep sleep, and only half your missing REM sleep," he says.

    Exactly why our sleep changes with the seasons could be hidden in our evolutionary past, says Stanley. "We have evolved to dark-light cycles, so when we wake up on a winter's morning and it's dark, our brain is going 'I can't do anything…there's no point leaping out of bed'." 

    Besides going to bed earlier in the winter, what other steps can we take to improve our sleep?

    "Get as much natural light as you can in the morning hours, so that your circadian system at least knows that the day has started," says Kunz. "It's important that before they go to school, kids spend at least 10-15 minutes outside, [seeing] the sky," he adds.

    People can tolerate different levels of light at night, says Stanley, but recommends avoiding bright lights in the two hours before bedtime and phone screens right before going to sleep.

    But a good night's sleep is also dependent upon temperature. Our bodies require a skin temperature of between 31-35C (87.8-95F), something we can control relatively easily with central heating in the modern world. In the summer, when higher temperatures are more common, this can be harder to control, particularly during heatwaves. (Tips for staying cool and sleeping in a heatwave.)

    If the results of Kunz's study turn out to be correct though, should we consider changing our sleep habits throughout the year?

    Most people maintain a similar sleep pattern throughout the year, says Kunz. They go to bed after watching TV at around 10.30-11pm and then wake around 7am to go to work. Children are particularly encouraged to stick to a consistent bed time, Kunz and his colleagues note in their study. As school times and work times determine when we need to get up in the morning, it might instead be worth going to bed a little earlier during the winter to account for the "increased sleep need", they say. (Read more about the science of healthy baby sleep.)

    "When we know we need more sleep in the winter, it doesn't make sense to stick to the schedule that we create when we feel our best, during the summer," says Kunz. If people stick to the same sleep patterns the whole year round, "our study shows they will be missing out on one to two hours of sleep each night during the winter," says Kunz. "I doubt that this will improve our health."

    A lack of sleep is associated with an increased risk of developing type 2 diabetes, heart disease, obesity and depression, according to the US Centers for Disease Control and Prevention.

    Experts recommend people avoid bright lights and phone screens right before going to sleep (Credit: Getty Images)

    According to a recent Norwegian study, patients who visited their GP and reported sleeping fewer than six hours each night had a higher risk of infection than those who slept seven to eight hours. Patients who suffered from chronic sleep problems were more likely to report needing antibiotics. People who slept more than nine hours each night also had a higher risk of infection, the study found.

    "A likely explanation for these findings could be that having an infection leads to disturbed sleep or increased sleepiness, or that both sleep and infection risk is associated with having an underlying disease," says lead author Ingeborg Forthun, a researcher at the University of Bergen in Norway.

    "Considering that infections are more common in the winter, it can be important to sleep more [then] to help ward off infection," says Forthun.

    If nothing else, it could perhaps help you feel less sluggish when your alarm goes off on a cold winter morning.

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    France24 - World

    Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

    Issued on: 16/03/2023 - 16:24

    Sébastian SEIBT

    The founder and leader of Russia’s Wagner mercenary group, Yevgeny Prigozhin, has been touted as someone who could pose a political challenge to Russian President Vladimir Putin. Once a key battlefield ally, in recent days Prigozhin has publicly lamented losing his direct line to the Kremlin. Wagner fighters are not being supplied with enough ammunition to win the battle for Bakhmut despite his numerous appeals, in what may be a sign of a struggle for influence in Moscow – and, notably, at Russia’s ministry of defence.

    Wagner chief Yevgeny Prigozhin had hoped seizing the Ukrainian city of Bakhmut would bring him a moment of glory but the Ukrainian city has been holding out against his Wagner Group mercenaries. Despite steady advances the city remains under Ukrainian control, according to a March 13 report from the Institute for the Study of War, a US think tank. 

    But that did not stop Prigozhin from declaring last week that he intends to run for president of Ukraine in 2024. And yet Prigozhin also seems all too aware that his political destiny is increasingly linked to the outcome of the battle.

    "[Prigozhin] has been talking about the ‘liberation’ of Bakhmut since last July, and it's still under Ukrainian control. I imagine some in Moscow must not be pleased with that," says Stephen Hall, a specialist in Russian politics at the University of Bath.   

    It is not just Ukrainian soldiers who are thwarting Prigozhin’s political and military amibitions. In Moscow, an anti-Prigozhin camp has formed within the defence ministry, emboldened by Wagner’s difficulties on the battlefield, to disparage the man known as “Putin’s chef” –  because he owns restaurants that cater to the Kremlin – who went on to become the king of Russian mercenaries.   

    Not one to obscure his motives, Prigozhin has previously flirted with the ideas of becoming defence minister or even creating his own political party.   

    Wagner vs the ministry of defence   

    Prigozhin has publicly complained of his treatment at the hands of the Russian ministry of defence (MoD). He has accused the ministry of blocking the ammunition deliveries his fighters need to take Bakhmut – and even called for the public to pressure the military to increase its supplies. In a March 9 post on his Telegram channel, he claimed that the government phone lines in Wagner units had been disabled after his public pleas for more ammunition. 

    The Wagner Group was viewed favourably after its success in helping Russia illegally annex Crimea in 2014 and for its actions in Syria and further afield, when the ministry of defence “provided ammunition and equipment to Wagner, and were rather pleased with the work done", says Joseph Moses, a specialist in military strategy and the Ukraine war with the International Team for the Study of Security Verona.    

    Putin’s full-scale Ukraine invasion quickly changed the game. Putin sent the Wagner Group into combat once the regular army seemed to be struggling. 

    “Ukraine was fully mobilised, but Vladimir Putin was unwilling for political reasons to follow suit, only launching a partial mobilisation in September. His generals simply lacked the soldiers they needed,” writes Mark Galeotti, a specialist in Russian military affairs, in The Spectator, a British weekly.  The mercenaries allowed the Kremlin to reinforce the front without launching a full-scale mobilisation.  

    These early successes may have gone to Prigozhin’s head. "He is very self-confident and has always been a bluffer. So he thought he could seize the opportunity [to gain political influence with Putin],” says Hall. It seems he intended to build upon the political wreckage left behind by Defence Minister Sergei Shoigu and his right-hand man, Valery Gerasimov, the army chief of staff.

    >>Read more: Shoigu and Gerasimov: Masters of Putin's wars

    "The whole Prigozhin versus MoD situation dates from around May, 2022,” just months after the February 2022 invasion, says Moses. “Prigozhin was then rumoured to be fueling the criticism ultranationalist bloggers were posting on Telegram and [other social media channels].”

    "The competition for ammunition in Ukraine is the perfect theatre for infighting between Prigozhin and the MoD," continues Moses. Ammunition is an increasingly rare commodity in what has now become a war of attrition, each side attempting to wear down its adversary’s resources over time.   

    For Prigozhin, it all hinges on Bakhmut  

    Bakhmut was supposed to validate Prigozhin’s military strategy, with him gambling on the idea that Ukraine would not marshal too many resources to defend a city with questionable strategic importance. “He expected Bakhmut to fall quickly," Hall says.   

    The fighting has now been raging for more than nine months, and Prigozhin’s position is weakening. 

    "A coalition has formed against the threat posed by Prigozhin, and with the Bakhmut situation, they now have ammunition to try to weaken his role and influence Putin," says Hall, who believes Wagner’s chief committed a strategic error by seeking to increase his influence.

    "He may say that he had a direct line to the Kremlin, but in reality he never really had one,” Hall says. “He never was a close friend of Putin and some of his enemies, like Shoigu, have known Putin for much longer – and he tends to trust them more."

    The Russian defence ministry seems to have decided to make Bakhmut a tomb for Wagner mercenaries. Prigozhin cannot give up on Bakhmut, so the regular army is using it to bleed Wagner dry, sending them into the worst fighting in the ruined AZOM metal works, while ready to swoop in and claim the victory as and when it falls,” writes Galeotti.   

    If Bakhmut remains under Ukrainian control, Wagner would have to shift the front to somewhere else very quickly if Prigozhin wants to return to the good graces of the Kremlin and keep his political ambitions alive, says Hall.

    Prigozhin will also have to cede territory to other private military companies (PMCs), many more of which have emerged in recent months. "This would surely lead to a redistribution of roles between the different PMCs, with some, like Shoigu’s ‘Patriots’, gaining more influence,” says Moses.   

    The influence of private militias in Russia was underscored by the Duma’s adoption of a law this week making criticism of private paramilitary groups fighting in Ukraine punishable by lengthy jail terms.  

    But although Prigozhin’s image as a conquering hero has taken a hit, “he definitely still holds more credibility than the ministry of defence” with Putin, according to Moses. Most of the blame for the Russian army's failures has been put on the ministry, Moses says.

    What’s more, the Wagner Group is still very useful to the Kremlin. Wagner’s strategy in Bakhmut – to send in wave after wave of prisoners, recruited as fighters by Wagner in exchange for pardons – doesn’t affect the Kremlin as much as the death of Russia’s own soldiers, he points out.

    If, in the end, Wagner mercenaries finally succeed in taking the city, “Prigozhin will be able to say that he achieved victory not only against Ukrainian [forces] but also despite the ministry of defence," Moses says.

    Viewed in this light, the battle for Bakhmut has become as much about Russia’s political future as the outcome of the war.    

    This article was translated from the original in French.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

    Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

    MERCENARY WAR

    Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

    Wagner vs the Army

    Putin’s army chief handed ‘poisoned chalice’ amid Russian power tussle

    Известия (RUS)

    Эксперт рассказал о подорожании подключения к электричеству частных домов

    С 1 июля 2023 года стоимость подключения частных домов к сетям энергоснабжающей компании поднимется с 3 тыс. рублей за 1 кВт до 4 тыс. рублей, сказал «Известиям» руководитель центра загородной недвижимости федеральной компании «Этажи» Антон Сауков.

    «До 1 июля 2022 года стоимость при подключении физическим лицом мощности до 15 кВт для последующего использования электроэнергии для коммунально-бытовых нужд составляла 550 рублей, затем она выросла до 3000 рублей, с 1 июля 2023 года предполагается ее рост до 4000 рублей, а в 2024 году — до 5000 рублей за каждый киловатт выделенной мощности. В итоге в 2024 году за 15 кВт при подключении дома нужно будет заплатить 75 тыс. рублей», — сказал Сауков.

    Место в карьер: с начала года спрос на жилье в России упал на треть Какие способы привлечения клиентов придумывают застройщики и банки

    Поэтапное повышение льготной ставки за 1 кВт для физических лиц при технологическом присоединении проводится согласно постановлению правительства РФ от 29.12.2011 №1178 «О ценообразовании в области регулируемых цен (тарифов) в электроэнергетике».

    По словам эксперта, такой рост ставок приведет и к повышению себестоимости строительства частных домов, а собственники земельных участков, не подключенных к сетям электроснабжения, будут вынуждены делать дисконт при продаже своих объектов.

    Также Сауков рекомендовал дачникам поспешить с подключением электричества.

    «Самый бюджетный вариант — это произвести подключение к сетям электроснабжения через свое дачное общество до тех пор, пока сети не переданы энергоснабжающей компании. В части дачных сообществ при подключении необходимо заплатить лишь минимальную сумму за работу электрика», — сказал он.

    Сейчас в России идет постепенная передача сетей дачных обществ энергоснабжающим организациям, а вместе с этим и уход от льготных ставок за подключение к сетям электроснабжения для новых абонентов, добавил Сауков.

    Ранее, 4 марта, аналитики «Авито Недвижимости» сообщили «Известиям», что за год средняя стоимость вторичных загородных домов в Московской области увеличилась на 36,4%. В январе-феврале 2023 года относительно того же периода 2022-го объем предложений на рынке дач, домов, таунхаусов вырос на 1,4%, сказали эксперты.

    BBC

    Have we crossed a tipping point? That's the million-dollar question – Jan Lieser

    Jan Lieser had just started going through the dozens of satellite images he looks at every day when he realised something was missing. As a glaciologist at the University of Tasmania's Institute for Marine and Antarctic Studies, he knew the shape of every ice shelf sticking out from the coast of East Antarctica. And on 17 March 2022, there was a gap where most of the Conger glacier's ice shelf had broken off into an iceberg the size of Vienna and drifted away.

    Lieser was stunned. He had been keeping an eye on Conger since the last few pieces of the neighbouring Glenzer ice shelf had broken up 10 days before, but he had not expected to see it disintegrate so quickly. "All of a sudden the rest of the land-fast ice collapsed, and the ice shelf moved northward and turned 90 degrees sideways. Two features we had been monitoring for years weren't there anymore," he says. "In my 15 years of looking at it, I have not expected to see that in East Antarctica."

    Glaciers flow toward the ocean, and an ice shelf is the part that floats on the water, rubbing up against islands, underwater ridges or other glaciers. Ice shelves are often called Antarctica's "safety band". When they break up, the glaciers behind them can start flowing faster into the sea, contributing to sea level rise. The Conger glacier is relatively small and slow, but the swift demise of its safety band nonetheless had scientists worried. This was the first ice shelf on record to collapse in East Antarctica, the vast frozen dome separated from the more travelled West Antarctica by the tortuous sandstone ridges of the Transantarctic Mountains. While the melting West Antarctic ice sheet may have already reached a tipping point, scientists had long thought that its eastern counterpart, the coldest place on Earth, was resistant to global warming. In 2012 the East Antarctic ice sheet had even been found to be gaining mass overall.

    But new research is revealing chinks in East Antarctica's icy armour. Some glaciers in what one explorer called the "home of the blizzard" are melting and might be at risk of sudden collapse. Even small changes to the East Antarctic ice sheet, which contains four-fifths of the world's ice, could have a colossal impact. It holds an estimated 52m (170ft) of potential sea level rise, as compared with 3-4m (10-13ft) in the West Antarctic sheet. Experts fear it could start raising sea levels already this century. "It's a big bear you don't want to poke," says University of Minnesota glaciologist Peter Neff, who's leading a project to drill an ice core that's 1.5 million years old in East Antarctica. "When you see things that give you a sense that you might be underestimating what's going on in East Antarctica, that gives you pause and certainly motivates further research."

    Antarctic heat wave

    Usually, glaciers move at a glacial pace. The speedy collapse of the Conger's ice shelf came after some of the most dramatically warm weather ever observed in Antarctica. For the first time since satellite monitoring began in 1979, the sea ice extent around Antarctica dropped below 2 million sq km (770,000 sq miles). Less sea ice means more waves battering the ice shelves in front of the glaciers. Massive fields of sea ice off of Adelie Land, Wilkes Land and Princess Elizabeth Land in East Antarctica completely disappeared.

    When the Conger glacier ice shelf disintegrated, it did so spectacularly (Credit: Jan Lieser)

    The lack of ice startled scientists. Unlike in the Arctic, Antarctic sea ice had been slightly increasing over the period that satellites had been able to monitor it,  and some suggested that circumpolar winds and ocean currents were isolating it from global warming. A study later blamed the 2022 sea ice low on ocean heating, as well as intense winds driven by La Niña and other weather patterns.

    Then in March, when the brief austral summer had already waned, a heat wave brought mind-boggling temperatures to East Antarctica. An extreme atmospheric river of water vapour stabbed into the heart of the continent, followed by a high-pressure "heat dome" that kept this warmth from dispersing. In the middle of the ice sheet, Russia's Vostok station, which once recorded the lowest temperature ever seen on Earth (-89.2C/-128.6F) in midwinter, enjoyed a comparatively balmy autumnal -17.7C (-0.1F).

    At Dome C, the easterly apex of the sloping ice sheet, European researchers from the Concordia base staged a photo in swimwear under blow-up palm trees. The -10.1C (13.8F) temperature on March 18 was 38.5C (69.3F) higher than average, the biggest rise above normal observed by any weather station in history. Antarctica experts described the heat wave as "impossible", even "inconceivable".

    While the heat may have contributed to the Conger ice shelf's collapse, Lieser thinks significant swell from two nearby storms probably struck the fatal blow. But concern that Antarctica may be entering an uncertain new era has only grown. This year, sea ice around the continent fell to a new record low. On 13 February 2023, the sea ice shrank to just 1.91 million square km (737,000 sq miles). "Will it turn around? Have we crossed a tipping point? That's the million-dollar question," Lieser says.

    'Accursed place'

    For centuries, the remoteness and cold of East Antarctica preserved its solitude. Although this was the first part of the continent to be discovered, by a Russian expedition in 1820, attempts to reach the South Pole used the far shorter route through West Antarctica.

    In 1911-14, the Australasian Antarctic expedition finally explored 4,000km (2,480 miles) of the East Antarctic mainland, giving us not only scientific findings like Antarctica's first meteorite but also one of the greatest polar survival stories. A member of one of the exploratory parties disappeared into a deep crevasse with most of their food and equipment, leaving his two companions to eat their sled dogs one by one as they tried to reach the expedition's hut 500km (310 miles) away. Only one of the two, Douglas Mawson, survived. "We had discovered an accursed country," wrote Mawson. "We had found the home of the blizzard."

    The ice locked into East Antarctica's ice sheets holds enough water to cause catastrophic sea level rise, should it all melt (Credit: Shuai Yan)

    During the Cold War research bases like the Amundsen-Scott South Pole station and a short-lived Soviet station at the pole of inaccessibility were established. But otherwise East Antarctica has received less scrutiny than West Antarctica because it didn't seem to be changing as much and was even more challenging for research. At the start of the 21st Century, much of the bedrock under the ice sheet still hadn't even been surveyed.

    To fill in that last blank spot on the map of the Earth's land surface, glaciologist Martin Siegert and colleagues organised the Icecap and Icecap 2 projects starting in 2008 to fly over more than 150,000 sq km (58,000 square miles) of East Antarctic territory in modified WWII-era DC-3 ski planes. As computer models became more precise, scientists needed to know the contours of the bedrock to predict the flow of glaciers – and thus sea level rise – in different warming scenarios.

    "If you're going to apply a really sophisticated model over a topography that's just flat because you've got no data, it's pointless," Siegert says. Antarctica's ice is melting not from above but from below. As relatively warm ocean water eats away at the sloping underside of an ice shelf, the grounding line where it meets the seafloor recedes. That process should stop at the coast – unless the bottom of the glacier there is below sea level. The Icecap planes' ice-penetrating radars helped discover a "weak underbelly" below East Antarctica's largest glacier Totten, which holds about as much potential sea level rise as all of West Antarctica.

    Most of the uncertainty about how much and how fast future sea levels will rise comes from how the East Antarctic ice sheet is going to behave – Laura Herraiz Borreguero

    The Aurora Basin, a giant bowl of ice feeding the Totten glacier, was much deeper and wider than expected, and it was connected to the coast via channels lying below sea level. If Totten's grounding line were to retreat through these channels, ocean water could eventually start flowing down into the basin and kickstart runaway melting. That's happened several times there in the distant past, research has suggested. Sure enough, Totten's grounding line is now retreating as its ice shelf melts.

    In summer 2015, an opening in the sea ice allowed scientists on the Australian icebreaker Aurora Australis to reach the towering white face of the Totten ice shelf for the first time. Lowering an assembly of sampling bottles into the ocean there, they found 220,000 cubic metres (7.8 million cubic ft) per second of relatively warm water were flowing toward the base of the ice shelf through a kilometre-deep trough, melting up to 80 billion tonnes of ice each year. Increasing precipitation inland, where snow turns to ice could compensate for that loss – but not forever. If another 4.2% of the Totten ice shelf melts, it could collapse and allow the glacier behind it to surge into the ocean, one study found.  "We don't discount at all that East Antarctica can start realising mass into the ocean within this century," Siegert says.

    Big surprise

    To measure how much warm water was getting to Totten year-round, Australian scientists began parking 360 yellow, torpedo-shaped robots called Argo floats in the ocean there to overwinter under the sea ice. But when the sea ice broke up in 2020 and the floats surfaced to start transmitting temperature and salinity data, it turned out one had drifted 700km (430 miles) along the coast to the Denman ice tongue. This is where the Denman glacier crashes through the Shackleton ice shelf to reach the sea in what one member of the Australasian Antarctic Expedition described as "cascades of shattered ice, so broken that it stood out [as] a great white scar on the ice cap".

    The float's location was a stroke of luck, as scientists had almost no information about the ocean near Denman, besides a few readings from a sensor strapped to a wide-ranging elephant seal in 2011."It was a big surprise," says Laura Herraiz Borreguero, an oceanographer at the Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation in Tasmania. "I got very excited. I went and downloaded all the data from the float."

    Published late last year, the data revealed even more concerning heat transport here than at Totten. Over four months, the float found that an immense amount of warm water was flowing into a deep trough beneath the Denman ice tongue, enough to melt 70.8 billion tonnes of ice per year. This offered a possible explanation why the grounding line where the ice meets the seafloor had receded more than 5km (3.1 miles) in the previous two decades. The retreat is likely to continue, as changing wind patterns around Antarctica have been bringing warm water from the deep ocean closer to the continent.

    Ship-based sensors can study the seafloor to find out how currents carry warm water to the base of the ice (Credit: CSIRO)

    Most worrying is the shape of the land underneath the Denman glacier. A more detailed map of Antarctic bedrock in 2019 discovered that it flows over a canyon that drops 3.5km (2.1 miles) below sea level, the deepest point on continental Earth. Furthermore, this canyon reaches all the way to the coast, and unlike Totten, Denman has already begun retreating into it. As the glacier withdraws backward down the slope, more and more of its ice will be exposed to seawater. That could accelerate into a rapid and irreversible retreat, researchers fear.

    If all of Denman melted, it would raise global sea levels 1.5m (4.9ft). That would leave low-lying countries like Bangladesh mostly underwater and displace hundreds of millions of people. How soon could it happen? It's hard to say without knowing, for instance, how much of the warm water flowing under the ice tongue is making it all the way to the grounding line."Most of the uncertainty about how much and how fast future sea levels will rise comes from how the East Antarctic ice sheet is going to behave under a warming climate," Borreguero says.

    'Sleeping giant'

    Further research is needed to answer this, especially at sea. Ocean troughs are key, as they can allow the warm, dense deep water surrounding Antarctica to flow onto the continental shelf and melt ice shelves. But only around 23% of the ocean floor in East Antarctica has been mapped. A Geoscience Australia voyage to Cape Darnley is currently charting swathes of the bottom with a multibeam echo sounder.

    The expedition is also taking water and sediment samples to look at changes in the production of Antarctic Bottom Water, the cold, salty water that sinks and drives the "great ocean conveyor belt", which carries crucial warmth to places like Europe. Freshwater from melting glaciers may be putting a brake on that conveyor belt. "We want to understand, in the past, has that deep water production slowed when it's been slightly warmer," marine geoscientist Alix Post says via satellite phone from aboard the Geoscience Australia voyage.

    To measure the properties of East Antarctica's glaciers and the land beneath them, planes carrying sensitive measuring equipment monitor the ice from above (Credit: Shuai Yan)

    In 2023-24, the German icebreaker Polarstern will take water and sediment samples near the Amery and Shackleton ice shelves and the Denman ice tongue, and in 2025, the Australian icebreaker Nuyina will also go to Denman. The Australian Antarctic Division has also started a camp of huts and tents in the windswept Bunger Hills so scientists can drill ice cores, collect sediments and set up autonomous monitoring stations at the Denman glacier.

    Research efforts like these reflect a growing realisation that East Antarctica could start affecting sea levels and the climate system within decades rather than centuries, says University of Texas at Austin researcher Shuai Yan, who last year discovered a lake 3.2km (2 miles) under the ice that may hold a sedimentary record of the ice sheet’'s formation.

    “It's a sleeping giant,” he says, “and if we keep going down the way we're going now, I'm afraid it can wake up someday.”

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    Известия (RUS)

    Покупатели жилья бизнес-класса стали экономить

    В первые месяцы 2023-го покупатели жилья бизнес-класса стали более экономными по сравнению с аналогичным периодом прошлого года. Об этом «Известиям» рассказали аналитики VSN Realty.

    В частности, средний бюджет покупок в сегменте бизнес-класса составил 21,6 млн рублей, что меньше показателей февраля 2022 года на 2,7 млн рублей, сказали эксперты.

    По информации специалистов, средняя цена сделки по проектам комфорт-класса в феврале была 11,2 млн рублей, что тоже меньше уровня аналогичного периода 2022 года — на 800 тыс. рублей.

    Также аналитики сообщили, что продажи в новых проектах комфорт- и бизнес-класса в феврале 2023 года составили 3 тыс. лотов, с общей выручкой порядка 43,4 млрд рублей.

    Средневзвешенная цена сделок осталась практически без изменений, показав минимальный рост в 1–2% в разных ценовых нишах. Для проектов комфорт-класса она составила 255,6 тыс. рублей за 1 кв. м, в сегменте бизнес- 1 кв. м первичной недвижимости стоил 384 тыс. рублей, сообщили эксперты.

    «Покупка нового жилья комфорт- и бизнес-класса в районах «старой Москвы — вполне посильная задача даже для семей с небольшим бюджетом. В феврале минимальные суммы сделок были 4,1 и 5,3 млн рублей. Рекордные покупки в этих сегментах составили 30,2 млн рублей и 91,5 млн рублей, соответственно», — отметила генеральный директор VSN Realty Яна Глазунова.

    Место в карьер: с начала года спрос на жилье в России упал на треть Какие способы привлечения клиентов придумывают застройщики и банки

    Ранее, 15 марта, аналитики «НДВ Супермаркет Недвижимости» сообщили «Известиям», что в феврале этого года основной объем продаж в новостройках столицы пришелся на 10 районов, доля которых составляет 55,3%. Самый большой процент в реализации такой недвижимости наблюдается в Очаково-Матвеевском — 11,9%, Люблино — 7,9% и Нижегородском районе — 5,8%.

    14 марта сообщалось, что, по информации компании «Метриум», в столичных новостройках лишь 0,3% предложения относится к многокомнатным квартирам — четыре и более комнат. Превалирует объем однокомнатных лотов (36,7%) На студии приходится 28,7%, двухкомнатные квартиры на рынке недвижимости занимают 25,7% предложения, трехкомнатные — 8,5%.

    France24 - World

    ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine

    Issued on: 17/03/2023 - 10:19

    FRANCE 24 Follow

    The International Criminal Court (ICC) on Friday issued an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin for war crimes, including his alleged involvement in the abductions of children from Ukraine. Russia is not party to the Rome Statute of the ICC and immediately dismissed the warrant as legally baseless. Ukraine, on the other hand, hailed a “historic” step to secure justice. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times Paris time (GMT+1).

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    9:53pm: Zelensky hails ICC move, blames Putin for child deportations

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that the International Criminal Court's decision to issue an arrest warrant against President Vladimir Putin was historic and blamed the Russian leader for the deportation of thousands of Ukrainian children.

    "This is an historic decision which will lead to historic accountability," he said in his nightly video address. The real number of deported children could be "far more" than 16,000, he said, adding that their deportations constituted a policy of "state evil which starts precisely with the top official of this state."

    8:44pm: ‘First time’ leader of a UN Security Council permanent member is charged: ICC prosecutor

    In an interview with FRANCE 24 after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin, the court’s chief prosecutor Karim Khan said it was an important day for international justice. The warrant marked “the first time ever that a head of state from a P5 has been charged” by the international court, said Khan referring to the UN Security Council’s permanent five members.

     

     

    7:14pm: No one should escape justice, says France

    Welcoming the ICC arrest warrant for Putin, the French government has said "no one should escape justice".

    In a statement released on the FranceDiplomatie Twitter account, the foreign ministry said, "No one responsible for crimes committed by Russia in Ukraine, regardless of their status, should escape justice."

    La décision de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova fera date. Aucun responsable de crimes commis par la Russie en Ukraine, quel que soit son statut, ne doit échapper à la justice. Communiqué → https://t.co/T6VxPApeDe@MinColonna https://t.co/Wjv23RQFbQ pic.twitter.com/tEsmzUToqc

    March 17, 2023

    7:08pm: Putin should be ‘careful how he routes his plane’ after ICC warrant

    Reporting from Amsterdam, FRANCE 24’s Fernande van Tets says reports had been swirling for a few days that the first ICC arrest warrants over the Ukraine war were ready to be issued. But the high-level target of the warrant was “a bit of a surprise” she said, referring to Russian President Vladimir Putin.

    Enforcement of the warrant however could be a challenge, said van Tets. “Russia is not even a member of the court, it’s up to the member countries to enforce them,” she noted. “Putin wasn’t exactly jetting around to member states who would enforce this, but it could limit his movement, his travel. He’ll have to stick to allies more, and he’ll have to be careful how he routes his plan in the future.”

     

     

     

    6:45pm: Sweden disappointed Turkey not acting on its NATO bid

    Sweden's Foreign Minister Tobias Billstrom has said he regretted Turkey's decision to hold off moving forward on his country's NATO bid, while pushing ahead with that of Finland.

    "This is a development that we did not want, but that we were prepared for," Billstrom told journalists, adding that the country's priority was now securing ratifications from the two holdouts – Turkey and Hungary.

    Following months of delays, Turkey's President Recep Tayyip Erdogan announced Friday that he was asking parliament to vote on Finland's bid to join the NATO defence bloc.

    However, he said he was still not ready to move forward on Sweden, which submitted its bid together with Finland in May of last year.

    5:25pm: Ukraine hails 'historic' ICC warrant for Putin

    Ukrainian officials have hailed the decision by the ICC to issue an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin over the "unlawful deportation" of Ukrainian children.

    "The world received a signal that the Russian regime is criminal and its leadership and henchmen will be held accountable," Ukraine's Prosecutor General Andriy Kostin said on social media. 

    "This is a historic decision for Ukraine and the entire system of international law," Kostin added.

    5:12pm:Russia ex-leader compares Putin warrant to toilet paper

    Former Russian President Dmitry Medvedev has compared the ICC's arrest warrant for President Vladimir Putin to toilet paper.

    "The International Criminal Court has issued an arrest warrant against Vladimir Putin. No need to explain WHERE this paper should be used," Medvedev said on Twitter, adding a toilet paper emoji.

    5:03pm: Russia says ICC warrant for Putin is meaningless

    Moscow has dismissed the arrest warrant issued by the International Criminal Court (ICC) in The Hague for  Russian President Vladimir Putin.

    "The decisions of the International Criminal Court have no meaning for our country, including from a legal point of view," Russian foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova said on social media.

    "Possible 'recipes' for arrest coming from the international court will be legally void as far as we are concerned," she added without referring to Putin by name.

    4:15pm: ICC judges issue arrest warrant against Putin over alleged war crimes

    The International Criminal Court (ICC) has issued an arrest warrant against Russian President Vladimir Putin, accusing him of being responsible for war crimes committed in Ukraine.

    The court said in a statement that Putin “is allegedly responsible for the war crime of unlawful deportation of population (children) and that of unlawful transfer of population (children) from occupied areas of Ukraine to the Russian Federation.”

    It also issued a warrant Friday for the arrest for Maria Alekseyevna Lvova-Belova, the Commissioner for Children’s Rights in the Office of the President of the Russian Federation on similar allegations.

    Moscow has repeatedly denied accusations of atrocities during its one-year invasion of its neighbour.

    4:10pm: Finland welcomes Turkey’s plans for NATO ratification

    Responding to Erdogan’s announcement, Finnish President Sauli Niinisto welcomed Turkey's plan to start the NATO ratification process.

    "We understood earlier on that you have done your decision and signing it today confirms that the Turkish parliament starts to work with ratification of Finnish membership," Niinisto told a joint news conference with Erdogan.

    "It is surely, for whole Finland, very important," Niinisto said.

    3:41pm: Erdogan gives green light to start process to ratify Finland’s NATO

    Turkish President Recep Tayyip Erdogan has said Finland’s NATO accession protocol will be submitted to the Turkish parliament.

    “This will be good news. With the accession of Finland, NATO will become even stronger,” said Erdogan, speaking at a joint press conference in Ankara with Finland's visiting President Sauli Niinisto.

    Erdogan said Turkey will continue discussions with Sweden on "terrorism-related" issues and that Sweden's NATO membership bid would depend on "tangible steps" taken by Sweden to address Turkey's security concerns.

    3:15pm: Hungarian parliament set to vote on Nordic NATO bids on March 27

    Hungary's parliament is expected to vote on the ratification of Finland and Sweden's NATO membership on March 27, the ruling Fidesz party's parliamentary group press office has told Reuters.

    The announcement came as Finland's President Sauli Niinisto arrived in Ankara for talks with Turkish President Recep Tayyip Erdogan 

    Finland and Sweden sought membership after Russia's invasion of Ukraine last year. While most member states have given the applications the green light, Turkey and Hungary have yet to ratify them.

    3:08pm: Kremlin praises China's 'restrained' position on Ukraine

    The Kremlin has praised China's "restrained" position on Ukraine ahead of next week's summit between Russian President Vladimir Putin and China's leader Xi Jinping.

    "Of course, the Ukraine conflict will be discussed. We highly value the restrained, considered position of the Chinese leadership on this issue," the Kremlin's foreign policy advisor Yuri Ushakov said in remarks carried by Russian news agencies. 

    China’s refusal to condemn Russia while denouncing Western sanctions and accusing NATO and the US of provoking Putin's military action has irked Washington as it competes with Beijing for influence. 

    2:48pm: Finland's president holds talks with Erdogan on NATO bid

    Turkish President Recep Tayyip Erdogan is meeting his Finnish counterpart in Ankara, raising hopes that the talks will lead to Turkey's approval of Finland’s NATO membership bid.

    Despite the rain, Finland's President Sauli Niinisto and Erdogan reviewed military honor guard at the presidential palace in the Turkish capital’s Bestepe district.

    The talks in Ankara will focus on Helsinki’s application to join the military alliance.

    Finland and Sweden applied for NATO membership in May last year following Russia’s invasion of Ukraine, abandoning decades of nonalignment.

    The expansion of the 30-nation bloc has been held up by Turkey and Hungary, the only two countries not to have yet ratified the Nordic states’ bids, which the parliaments of each NATO member must approve

    1:51pm: Xi Jinping and Putin to discuss Ukraine conflict, Russia says

    Kremlin foreign policy adviser Yury Ushakov said on Friday that President Vladimir Putin will discuss the Ukraine conflict with his Chinese counterpart Xi Jinping during Xi's state visit to Moscow next week, the Russian state-owned news agency RIA reported.

    Ushakov said Russian Defence Minister Sergei Shoigu would take part in talks with Xi, and that "military-technical cooperation" would be discussed during the visit, according to RIA.

    FRANCE 24's correspondent Yena Lee reporting from Beijing, China has more on this upcoming meeting.

     

    13:40pm: UK calls on China to encourage Russia to withdraw troops

    Chinese President Xi Jinping should use a trip to Moscow to encourage President Vladimir Putin to withdraw Russian troops from Ukraine, a spokesperson for British Prime Minister Rishi Sunak said on Friday.

    "If China wants to play a genuine role in restoring sovereignty to Ukraine, then we would obviously welcome that," the spokesperson told reporters.

    "We're clear that any peace deal which is not predicated on Ukraine's sovereignty and self determination is not a peace deal at all. So we will continue to call on China, as we have done before, to join other countries across the world in calling on Putin to withdraw his troops."

    1:15pm: EU draft plan shows backing for 1 million artillery shells for Ukraine, says media report

    The European Council will welcome a plan to provide 1 million artillery shells to help Ukraine fight Russia's invasion at an EU summit next week, according to a draft of the conclusions seen by the German daily Handelsblatt on Friday.

    The wording of the passage, which calls for facilitating the immediate provision of ammunition to Ukraine, including through joint procurement, could still change before the summit begins on Thursday, reported Handelsblatt.

    12:01am: Russia threatens to destroy fighter jets given to Ukraine by NATO members

    Russia said on Friday that all fighter jets supplied to Ukraine by Western nations would be destroyed after NATO members Poland and Slovakia pledged to send MiG-29 jets to Kyiv.

    Since Russia's invasion last year NATO countries have sent billions of dollars of military aid to Ukraine, as Kyiv asks for weapons it says are vital to fend off Russian advances.

    Moscow has accused the West of directly participating in the conflict through supplying weapons to Ukraine, and has warned before that NATO weapons were legitimate targets for its forces.

    "In the course of the special military operation all this equipment will be subject to destruction," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. "It feels like all of these countries are thus engaged in the disposal of old unnecessary equipment."

    11:48am: Black Sea grain deal ongoing, UN says

    The United Nations Office in Geneva said on Friday that discussions on the renewal of a deal allowing the safe export of grain from Ukraine's Black Sea ports were ongoing.

    The Black Sea grain initiative, brokered between Russia and Ukraine by the United Nations and Turkey last July, aimed to prevent a global food crisis by allowing Ukrainian grain blockaded by Russia's invasion to be safely exported from three Ukrainian ports.

    The pact expires on Saturday.

    11:25am: Russia accuses Ukraine of attacking the Orthodox Church

    The Kremlin said on Friday that Ukraine was "illegally attacking" the Ukrainian Orthodox Church (UOC) – which until recently accepted the authority of the patriarch of Moscow – adding that this confirmed the need for its "special military operation".

    Ukrainian officials last week ordered the UOC to leave the monastery complex in Kyiv where it is based, drawing fierce condemnatation from Moscow.

    11:13am: Russia says fighter jets would make no difference to war

    The Kremlin said on Friday, in response to eastern European countries transferring fighter planes to Ukraine, that the planes would be destroyed and would not make a difference to the course of the conflict.

    10:28am: Slovakia to deliver fighter jets to Ukraine

    Slovakia’s government on Friday approved a plan to give Ukraine its fleet of 13 Soviet-era MiG-29 fighter jets, becoming the second NATO member country to heed the Ukrainian government's pleas for warplanes to help defend against Russia's invasion.

    Announcing the decision, Prime Minister Eduard Heger told a news conference that his government is “on the right side of history.” Earlier, Heger tweeted that military aid was key to ensuring Ukraine can defend itself and all of Europe against Russia. 

    Defense Minister Jaroslav Nad said Slovakia will receive 200 million euros ($213 million) from the European Union as compensation and unspecified arms from the United States worth 700 million euros ($745 million).

    #Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia

    March 17, 2023

    In light of the absence of its own aircraft, Slovakia’s fellow NATO members Poland and the Czech Republic have stepped up to monitor Slovak air space, with Hungary set to join later this year.

    Bratislava has signed a deal to buy 14 U.S. F-16 Block 70/72 fighter jets, but delivery has been pushed back two years to early 2024.

    10:00am: Russian defence ministry decorates pilots for downing US drone 

    Russian Defence Minister Sergei Shoigu presented pilots with awards for preventing a US drone from entering the area of Russia's military campaign in Ukraine, Russian state-owned news agency RIA reported on Friday.

    The drone crashed into the Black Sea on Tuesday after being intercepted by Russian jets.

     

    9:15am: Xi Jinping to visit Russia early next week

    Chinese President Xi Jinping will visit Russia next week, Beijing's foreign ministry said Friday, his first trip to Moscow in nearly four years.

    "At the invitation of President Vladimir Putin of the Russian Federation, President Xi Jinping will pay a state visit to Russia from March 20 to 22," the ministry said in a statement.

    Xi last visited Russia in 2019, though Putin attended the opening ceremony of the Winter Olympics in Beijing last year and the two leaders also met at a regional security gathering in Uzbekistan in September.

    The pair will talk about "strategic cooperation", according to a near-simultaneous statement from the Kremlin.

    The two leaders "will discuss deepening the exhaustive partnership and strategic cooperation between Russia and China", including on the international stage, the Kremlin said, adding, "important bilateral documents will be signed".

    6:00am: Poland to be first NATO member to give Ukraine fighter jets

    Poland said Thursday it plans to give Ukraine about a dozen MiG-29 fighter jets, which would make it the first NATO member to fulfill Kyiv's increasingly urgent requests for warplanes to defend itself against the Russian invasion.

    Warsaw will hand over four of the Soviet-made warplanes “within the next few days,” President Andrzej Duda said, and the rest needed servicing but would be supplied later. The Polish word he used to describe the total number can mean between 11 and 19.

    “They are in the last years of their functioning, but they are in good working condition,” Duda said.

    He did not say whether other countries would follow suit, although Slovakia has said it would send its own disused MiGs to Ukraine. Poland also was the first NATO nation to provide Ukraine with German-made Leopard 2 tanks.

     

    © France Médias Monde graphic studio

    (FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Russian infighting

    Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin

    AS IT HAPPENED

    Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine

    Assad meets Putin in Moscow as Syrians mark 12 years since anti-regime uprising

    BBC

    The trope annoys me to the brink of rage, firstly because it's dreadfully boring, and secondly because it cannot be divorced from the greater context in which violence against women is endemic – Kristin Devine

    Some things never change. When Shrinking, Ted Lasso creator Bill Lawrence's new comedy drama starring Jason Segel, launched on Apple TV+ in January, it was immediately apparent that the show was guilty of one of the most quietly toxic tropes in entertainment: from the off, Segel's therapist character Jimmy was defined by the loss of his wife, beautiful in death and only ever available in flashback form. Tia is deprived of any agency: we know that her narrative purpose is solely to die, and her existence is only important insofar as it affects our brave male protagonist.

    Warning: this article contains plot spoilers for 65 and No Time to Die

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    The temptation to give male characters female relatives or love interests who are either already dead or dying as a plot driver is seemingly irresistible for countless writers, the vast majority of whom are male. Once you are aware of this phenomenon, you realise how pervasive it is. I am currently reading a novel narrated by a man grieving over a woman we never meet before her death; while researching this feature, I saw the new Adam Driver film 65, in which Driver's character crash-lands on Earth 65 million years ago. The reason he is in his spaceship in the first place is, lo and behold, because he has a terminally ill daughter who – spoiler alert – dies during the film.

    New Adam Driver film 65 is another example of a work in which the death of a female character (in this case his daughter) is used as an empty plot device (Credit: Alamy)

    Why do male writers in TV, film and literature continue to engage in this trope? What does it tell us about the gender dynamics in fiction? And is there any hope on the horizon that it may be consigned to the creative dustbin?

    Izzie Austin is a film writer doing a PhD that examines revenge in teen movies at Swinburne University, Australia. Before refining their subject, for a while they were looking into  revenge films more generally and have therefore had to sit through a great many works that are guilty of indulging this sexist phenomenon, commonly known as "fridging". "There are so many films where they just introduce a wife in one scene and then kill her immediately," they say, citing the infamous Death Wish franchise, in which Charles Bronson becomes a vigilante after his wife is murdered, as particularly egregious. "It's insulting to the female characters because their only function is how they make other characters feel and then it's insulting to the male characters because they don't actually get to feel anything new."

    The origins of "fridging"

    It was in 1999 that comic-book writer Gail Simone first gave a name to the trope, coining the term "Women in Refrigerators syndrome" to refer to a trend she noticed in superhero stories for female characters being killed off to provide motivation for the male protagonists. The turn of phrase was inspired by a 1994 Green Lantern story, in which the Green Lantern discovers that his girlfriend has been killed and stuffed into a fridge and, as Austin puts it, "Dead wife make man sad; man process sad by doing violence".

    If this trope has only been given a name in the last few decades, it has been conspicuous through the whole history of storytelling. "These are narratives that extend way way back," says Dr Miriam Kent, lecturer in film and media at the University of Leeds and author of Women in Marvel Films. A fairy tale like Sleeping Beauty, which dates back to the 16th Century, involves a comatose princess who must be rescued by a prince. These notions of female sublimation and male agency have always pervaded Western literature, and, in recent centuries, TV and film. In the 1970s, literature professor Joseph Campbell's seminal book The Hero's Journey set out the structure for a classic "quest narrative" which "generally involved a masculine hero and a princess", says Kent, and his storytelling theory went on to inform films like Star Wars. "The idea is that these are structures that are so ingrained within Western cultures and Western societies that they're almost unconscious," she says.

    So unconscious are they, in fact, that many Hollywood writers are unaware of deploying them. After 2018's Deadpool 2 attracted criticism for having Deadpool's girlfriend Vanessa murdered at the beginning of the film – an example of "fridging" made worse by the fact that Deadpool's appeal is that he is aware of the comic-book world in which he exists – one of the writers, Rhett Reese, said that he didn't know the word existed. Reese and writing partner Paul Wernick declined the invitation to be interviewed for this piece. (Fans were so incensed by Vanessa's death during test screenings, incidentally, that an alternate ending was shot, and added post-credits, in which Deadpool travels back in time and saves her.)

    Deadpool 2 was heavily criticised for "fridging" the character of Deadpool's girlfriend Vanessa (played by Morena Baccarin) (Credit: Alamy)

    Scott Beck and Bryan Woods, who wrote and directed 65, were similarly oblivious to the trope. "The attempt was to do a modern-day silent film with hardly any dialogue so we're not reliant on exposition and back story," Woods tells BBC Culture, by way of explaining their narrative choice with the death of the protagonist's daughter. "The exercise was one of minimalism and attempting to tell a story where you could push the mute button and it plays the same in any part of the world and it can be digestible. So we're painting in pretty broad strokes with this film."

    "Broad strokes" is right. "I’m not sure if it's lazy necessarily but I do think there is something to be said about the way in which screenwriters are trained," says Kent. "A lot of the time they will be trained by industry professionals, who will also be men working within that particular culture." Kristin Devine is a writer and fertility coach who finds fridging so frustrating that she wrote a short story subverting it, in which a woman actually gains superpowers from being stuck in a fridge. The idea derived from her anger at encountering the unreconstructed trope so often: "It annoys me at times to the brink of rage, firstly because it's dreadfully boring and I hate being bored, and secondly because it cannot be divorced from the greater context in which violence against women is endemic. Being fed a steady fictional diet of women-as-disposable-victim, in a world already full of it, inures all of us to the reality of sex-based violence."

    What critics of the practice are not saying is that male characters shouldn't be widowers. "The death of a loved one is a strong motivating factor for people," says Devine. "Uncle Ben's death in Spiderman. Obi Wan's death in Star Wars. But these characters weren't created only to die – they had important lessons to impart and tasks to fulfil before they did. They needed to exist as fundamental to the story, and their lives mattered far beyond their demise."

    Subverting the cliché  

    She and Austin both cite the original John Wick film as an example of how featuring a deceased female partner or family member may be done in a way that doesn't feel exploitative. Though the 2014 Keanu Reeves action vehicle falls into the trap of soft-focus beach flashbacks, John Wick's late wife Helen is a more richly drawn character than most equivalents; and while it may be a revenge thriller, the inciting incident in the film is that Wick's dog, a gift from Helen before her death from a terminal illness, is killed, "So you don’t meet the wife [in the present tense]," says Austin, "but you feel her character through her understanding that her husband is going to need somewhere to put his energy." Similarly, we never meet the dead wife of Robin Williams's psychologist Sean Maguire in Good Will Hunting but her and Maguire's relationship comes alive on-screen through Maguire's words. "[That film offers] a much more honest acknowledgment of: people have partners; their partners were special to them and now they're gone; how do you continue after this point?" says Austin.

    Shrinking's success proves that audiences can overlook "fridging". But at the same time the groundswell of opinion against it is rising

    Austin also cites the 2015 video game Fallout 4 as an example of a work undercutting the trope: the game allows the player to choose to be either a female or a male character whose spouse is killed and whose son is kidnapped. The gameplay isn't perfect – Austin points out that the creators may not have realised that a woman and a man might not respond to the situation in the same way – but it signals that creators might be getting savvy to avoiding this misogynistic cliché.

    In a twist on the formula, No Time to Die killed off Bond himself, not his female companion Madeleine Swann (Credit: Alamy)

    Other rays of hope have appeared in the gradually shifting gender dynamics of superhero adaptations – a form so commercially enormous that it may be capable of changing the narrative. Vast corporations like Marvel and Disney "know that there are female audiences watching their content," says Kent, and are beginning to change their behaviour, whether cynically or otherwise, by creating more female heroes, like Wonder Woman and Captain Marvel, and less female victims. In the 2022 Disney+ series She-Hulk, the main character addresses the viewer and wonders whether the twist in the episode is that she might be fridged – though of course, she isn't. And, thinking of another blockbuster franchise, in the last Bond film No Time to Die, we see the death of 007, but not his love interest Madeleine Swann. "I think there's definitely been a shift in terms of popular discussions of these issues," says Kent.

    No one is pretending that fridging is a thing of the past. "The fact that it's still happening in a fairly straightforward way suggests that there's not been much movement," says Kent. Shrinking's success proves that audiences can easily overlook it. But at the same time the groundswell of opinion against it is rising: as Devine says, "fiction should inspire us to higher things," she says, "or help us explore realities that are uncomfortable. Fridging accomplishes neither purpose."

    Shrinking season one continues to air weekly on Apple TV+

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    New York Times - World

    Iraq War: 20 Years On

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    20 Years On, a Question Lingers About Iraq: Why Did the U.S. Invade?

    Two decades after the Bush administration said it wanted to disarm weapons of mass destruction and free Iraqis, the debates rages on about who knew what when, and which motive mattered most.

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    By Max Fisher

    There is a question about the American-led invasion of Iraq that, 20 years later, remains a matter of deep uncertainty and debate among historians, political scientists and even officials who helped set the war in motion.

    It’s not the war’s toll in American military deaths (about 4,600) or Iraqi lives (estimates generally fall around 300,000 or more killed directly by fighting). Nor the financial cost to the United States ($815 billion, not counting indirect costs like lost productivity).

    It’s not even the war’s consequences, which are broadly understood to include, at a minimum, plunging Iraq into civil war, giving rise to a new generation of jihadism and, for a time, chastening American interventionism.

    Rather, it’s question that would seem to be far simpler: Why did the United States invade at all?

    Was it really, as the George W. Bush administration claimed in the war’s run-up, to neutralize an active Iraqi arsenal of weapons of mass destruction that turned out to not exist?

    Was it over, as the administration heavily implied, suspicions that Saddam Hussein, Iraq’s leader, had been involved in the attacks of Sept. 11, 2001, which also proved false?

    Was it to liberate Iraqis from Mr. Hussein’s rule and bring democracy to the Middle East, as the administration would later claim?

    Oil? Faulty intelligence? Geopolitical gain? Simple overconfidence? Popular desire for a war, any war, to reclaim national pride? Or, as in conflicts like World War I, mutual miscommunication that sent distrustful states bumbling into conflict?

    “I will go to my grave not knowing that. I can’t answer it,” Richard Haass, a senior State Department official at the time of the invasion, said in 2004 when asked why it had happened.

    It’s not that there’s some still-missing puzzle piece or state secret. Quite the opposite: As time has passed, journalistic investigations and insider testimonies have explored nearly every facet of the invasion.

    Rather, the challenge is determining which motives, stated or unstated, most mattered. What strategic, ideological or even bureaucratic interests brought the war’s architects together? And did the march to war — or was it a drift? — begin with Sept. 11 or, as some historians now argue, several years earlier?

    The world may never get a definitive answer. The causes of World War I remain debated over a century later, as do those of the American interventions in Vietnam and Korea.

    This speaks to an uncomfortable truth: History-changing decisions are often made through processes and rationales so convoluted that even the people involved might not know exactly how they happened. Hundreds of thousands might die, an entire country plunged into violence, without anyone able to quite say why.

    Still, the last 20 years have brought us closer to, if not a simple answer, then a set of overlapping theories. And that inquiry has often taken place with an eye on the future as much as the past.

    “If you want to prevent this from happening again,” said Elizabeth Saunders, a Georgetown University scholar, “you need to get the diagnosis right.”

    Searching for Motive

    One question has drawn particular scrutiny: Did the administration sincerely believe its rationale for war, or engineer it as a pretense?

    Insider accounts consistently portray the administration as playing down or rejecting mountains of intelligence contradicting its claims, instead cherry-picking circumstantial evidence for its case.

    That began in the hours after the Sept. 11 attacks, with Paul Wolfowitz, the deputy defense secretary, pressing subordinates for proof of his suspicion that Mr. Hussein had been involved. Four days later, at a Camp David meeting, Mr. Wolfowitz and others argued that Mr. Hussein was probably responsible, urging Mr. Bush to consider military action.

    “I believe Iraq was involved,” Mr. Bush told his national security team two days later, adding that he did not yet have the evidence to act, according to interviews conducted by the journalist Bob Woodward.

    Soon after, officials began making this case publicly.

    Tellingly, when evidence proved elusive, the administration did not slow its drive, but rather changed its rationale.Officials claimed that Mr. Hussein possessed, or would soon possess, nuclear, chemical and biological weapons that he might intend to use against the United States. Those claims were carried, and amplified, by America’s major media outlets.

    We now know officials often misrepresented what they had. But meeting notes and other accounts do not show them as plotting to sell a weapons threat that they knew was fictitious, nor as having been misled by faulty intelligence.

    Rather, the record suggests something more banal: A critical mass of senior officials all came to the table wanting to topple Mr. Hussein for their own reasons, and then talked one another into believing the most readily available justification.

    “The truth,” Mr. Wolfowitz told Vanity Fair in 2003, “is that for reasons that have a lot to do with the U.S. government bureaucracy, we settled on the one issue that everyone could agree on, which was weapons of mass destruction, as the core reason.”

    Dr. Saunders, the Georgetown scholar, called the result “a log roll.”

    “Each individual had their reasons and their biases,” she said. “And the absence of experience at the presidential level enabled those biases.”

    The weapons claims, in this view, reflected something arguably more pernicious than a miscalculation or a lie: an assumption that went effectively untested because too many senior officials wanted it to be true.

    In that context, the move to invade seems to have been an accumulation of individual biases and institutional breakdowns that created a momentum all its own.

    “It was an accretion, a tipping point,” Mr. Haass, the former official, later told the journalist George Packer. “A decision was not made. A decision happened, and you can’t say when or how.”

    Searching for a Cause

    Yet this does not explain why those officials all suddenly converged on toppling Mr. Hussein.

    One school of thought focuses on the impersonal forces of international relations, which may have sent the two countries careening toward a war that served neither’s interests.

    One such reading cites the cold logic of game theory, with distrustful adversaries locked in escalating threats and bluffs that began in the conflicts of the 1990s.

    Mr. Hussein, in this view, overstated his willingness to fight and concealed the paltry state of his weapons programs to appear strong at home and deter the Americans, who had attacked in 1998. But Washington believed him. Meanwhile, Mr. Bush’s threats were perhaps misread in Baghdad as a bluff. Several rounds later, they were at war.

    Still, miscommunication cannot explain the final run-up, when Baghdad allowed weapons inspectors total access and Washington established the sincerity of its invasion threats.

    Others suggest that after Sept. 11, “the United States felt the need to regain status and establish itself as an aggressive global power,” the scholar Ahsan Butt has written. This was rooted in a calculation that America’s greatest source of strength was global perceptions of the country as unchallengeable.

    “If there was a hidden reason, the one I heard most was that we needed to change the geopolitical momentum after Sept. 11,” Mr. Haass has said of internal deliberations. “People wanted to show that we can dish it out as well as take it. We’re not a pitiful helpless giant.”

    Scholars now largely doubt another, once-prevalent theory: that Washington invaded to control Iraq’s vast oil resources. One book-length study concluded that while Iraq’s oil heightened its importance to Washington, the invasion was “not a classic resource war, in the sense that the United States did not seize oil reserves for profit and control.”

    Searching for a Reason

    There is growing focus on the second school of thought for why American policymakers moved to war.

    “Scholars of the Iraq War should shift their attention from the thoroughly examined 18 months between 9/11 and the March 2003 invasion to the pivotal decade of the 1990s, when Iraq became a major political and foreign policy issue in the United States,” Joseph Stieb, a U.S. Naval War College historian, wrote for the website War on the Rocks.

    It is in the 1990s, Dr. Stieb argued, where historians would find “the intellectual, political and cultural scaffolding of the beliefs that motivated the 2003 Iraq War.”

    After the Cold War’s end, a small circle of policymakers and academics calling themselves neoconservatives argued that the United States, rather than drawing down, should wield its now mostly unchallenged power to enforce an era of “global benevolent hegemony.”

    The United States’ military dominance, rooted in American ideals, would smash the last vestiges of despotism from the world, allowing democracy and peace to flourish. Any resistance, they warned, however small or remote, was a threat to the entire American-led order.

    After years as intellectual insurgents within the Republican Party, the neoconservatives were suddenly elevated to an influential policy board in 1998. Newt Gingrich, who was then speaker of the House, had turned to them after the party’s 1996 election losses, believing that new ideas would attract voters.

    Members included Mr. Wolfowitz as well as Dick Cheney, Donald Rumsfeld and Condoleezza Rice, who would become Mr. Bush’s vice president, defense secretary and secretary of state.

    Neoconservatives also formed Project for the New American Century, a think tank, to act as the voice for the movement, which now spoke for the Republican Party. As one of its first acts, the group issued an open letter to the Clinton administration warning, “We may soon face a threat in the Middle East more serious than any we have known since the end of the Cold War.”

    It urged President Bill Clinton to “aim, above all, at the removal of Saddam Hussein’s regime from power.”

    Small and relatively poor, Iraq would seem an unusual choice as a new national rival, but neoconservatives’ view required an adversary to explain why the world had not yet rallied behind American leadership. In the late 1990s, a time of nearly unrivaled American dominance, there were simply few candidates.

    Iraq also appealed for another reason. Mr. Hussein had ejected international weapons inspectors, which was seen in Washington as a humiliating policy failure for Mr. Clinton.

    When the American leader was weakened by scandal later that year, congressional Republicans pounced, passing the Iraq Liberation Act, which declared toppling Mr. Hussein an official U.S. policy. Mr. Clinton signed the bill, and although he resisted its call for removing Mr. Hussein, he later used it as legal justification for airstrikes on Iraq.

    With war no longer entirely a hypothetical, neoconservatives portrayed Iraq as a proving ground for their larger mission. A pro-American democracy would, they argued, naturally arise in Mr. Hussein’s place, and other countries in the Middle East would quickly follow, transforming the region.

    When Mr. Bush became president two years later, he filled out his administration with neoconservative luminaries who had led that charge.

    “The longer I’ve studied this,” Madison Schramm, a University of Toronto scholar, said of the Iraq invasion, “the more I see it as a continuity in policy” dating to the 1990s.

    Few scholars argue that Mr. Bush’s team came into office plotting to invade Iraq and then seized on Sept. 11 as an excuse. Rather, one growing view is that in the shock of the attack, many officials, grasping for an explanation, saw confirmation of the neoconservative view that seemed to provide one.

    Mr. Hussein was the heart of the Middle East’s political and social rot, they said, and only purifying American power could solve the region’s ills.

    Still, the competing theories tend to share a common baseline: that a mix of ideological convictions, psychological biases, process breakdowns and misaligned diplomatic signals led to an invasion that did little to serve the goals that its architects believed they were advancing.

    And that may not be so unusual. A year into Russia’s invasion of Ukraine, analysts are still trying to peer into the mind of President Vladimir V. Putin of Russia to understand why he did it so that they might craft a way to turn him back.

    No matter how much we know about the facts of the 2003 invasion, Dr. Saunders said, “some of it will remain fundamentally unknowable.”

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    Известия (RUS)

    Президент Эквадора Лассо посетил пострадавшие от землетрясения районы

    Президент Эквадора Гильермо Лассо посетил пострадавшие от землетрясения районы. Об этом глава республики сообщил в воскресенье, 19 марта, на своей странице вTwitter.

    «Я посетил все территории, пострадавшие от землетрясения. Мы вместе со всем кабинетом министров будем незамедлительно предпринимать меры в связи с этой чрезвычайной ситуацией», — написал Лассо.

    Сдвиг на фазе: в каких странах могут произойти следующие землетрясения Медленно стихающая сейсмическая активность в Турции и Сирии угрожает соседним регионам

    Землетрясение магнитудой 6,7 произошло в южноамериканской республике 18 марта. По данным сейсмологов, эпицентр стихии располагался в 17 км к юго-западу от города Наранхаль с населением 32 тыс. человек. Сейчас там ведется разбор завалов. Подземные толчки также ощущались в нескольких провинциях страны.

    В настоящий момент известно о 14 погибших и 381 пострадавшем.

    Повреждения получили около 50 жилых домов, разрушено еще семь. Пострадали здания 17 школ и университетов, а также 31 медицинский центр. В нескольких городах частично отсутствует электроснабжение.

    В Сети появилось видео с площади города Гуаякиле, где ощущались подземные толчки. На кадрах жители отбегают в безопасные места подальше от зданий, опасаясь обрушения.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Russia Signals It Will Take More Ukrainian Children, a Crime in Progress

    The International Criminal Court’s arrest warrant for President Vladimir V. Putin highlights a practice that the Kremlin has not concealed and says will continue.

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    By Marc Santora and Emma Bubola

    Marc Santora has been covering the war from Ukraine since it began. Emma Bubola has been investigating the deportation of Ukrainian children since early last year.

    KYIV, Ukraine — Russia’s abduction and deportation of Ukraine’s children since its invasion of the country was so well-documented and terrifying that when Russian forces prepared to withdraw from the southern city of Kherson last fall, doctors at a hospital there hurriedly hid babies and falsified their records.

    When Russian soldiers arrived, the staff at Kherson Regional Hospital said the infants were too critically ill to move, Olha Pilyarska, the head of its neonatal anesthesiology department, recalled in an interview on Saturday.

    “They put lung ventilation devices near all the children,” she said.

    The efforts saved 14 babies from being swept up in a campaign that has systematically transferred thousands of Ukrainian children to Russia to be resettled in foster families and put on track to become Russian citizens. When the International Criminal Court issued an arrest warrant for President Vladimir V. Putin of Russia on Friday over the forcible deportation of children, it was a powerful recognition of actions that have not only been carried out in full public view, but continue today.

    The arrest warrant adds Mr. Putin’s name to a notorious list of despots and dictators accused of humanity’s worst atrocities. But this case is unusual in that the charges were announced not years after the abuses began, but effectively in real time. The judges at The Hague cited the need for urgent action because the deportations are “allegedly ongoing.”

    Although the court has issued arrest warrants quickly before — against Col. Muammar el-Qaddafi of Libya, for example — war crimes investigations often take years, meaning that charges are not announced until long after atrocities occur. President Omar Hassan al-Bashir of Sudan was charged in 2009 with war crimes that began in 2003.

    But the Russian authorities, far from disguising the deportations, have put the children on display in Red Square photo-ops and at lavish concerts celebrating the war. They have also signaled that more deportations are on the way.

    Across southern Ukraine, local Russian proxy leaders are issuing new “evacuation orders” before an expected Ukrainian military offensive this spring. Such orders have often been a prelude to stepped-up deportations. And about a month ago, Russian forces closed all roads leading from occupied areas into the rest of Ukraine, making it much harder for people to escape. Now, the only open roads head deeper into occupied territory or into Russia.

    “Russians are deporting more and more people from the temporarily occupied districts of Zaporizhzhia and Kherson,” the Ukrainian National Resistance Center, the government agency that monitors events in occupied Ukraine, said on Friday, noting public statements by the local Russian authorities.

    More than a year into a war that has turned into a bloody endurance contest, Ukrainian and allied leaders are contending with wavering — though still strong — support for continuing to supply Ukraine with military equipment. Ukrainian officials said the arrest warrant highlighted the moral imperative of the conflict.

    “World leaders will think twice before shaking his hand or sitting with Putin at the negotiating table,” Andriy Kostin, Ukraine’s chief prosecutor, said of the arrest warrant. “It’s another clear signal to the world that the Russian regime is criminal.”

    The State of the War

    Russia, which like the United States is not a party to the international court, dismissed the warrant as meaningless. Its leaders have made clear that they intend to continue deporting children to Russia in what they have billed as an act of humanitarian compassion.

    The court in The Hague also issued an arrest warrant for Maria Lvova-Belova, the Kremlin’s commissioner for children’s rights, who is the public face of the deportation program. She has spoken proudly about organizing a large-scale system for shuttling children out of Ukraine. After the arrest warrant, she vowed “to continue to work.”

    Mr. Putin, in a televised meeting with Ms. Lvova-Belova last month, noted the work approvingly. “The number of applications from our citizens regarding the adoption of children from the Donetsk and Luhansk republics, from the Kherson and Zaporizhia regions is also growing,” he said.

    The scale of the deportations in Ukraine over the past year is something not witnessed in Europe in generations.

    The United Nations estimates that 2.9 million Ukrainians have moved to Russia since Moscow launched its full-scale invasion, but it is impossible to quantify how many might have gone willingly and how many were forced. That number includes about 700,000 children, according to both Russians and Ukrainians, and most are believed to be with their families.

    The exact number of children separated from their parents or orphaned is not known. Russia has acknowledged transferring 2,000 children without guardians; Ukrainian officials say they have confirmed 16,000 cases, although some of them might be with a relative.

    “The real, full number of deportees may be much higher,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a statement on Friday after the announcement by The Hague.

    The court has identified “at least hundreds of children taken from orphanages and children’s care homes,” said Karim Khan, the court’s chief prosecutor. He said these deportations, done with the intention to permanently remove the children from their own country, were a violation of the Geneva Convention and amounted to war crimes.

    The court in The Hague acted unusually fast in the case. It has been under intense scrutiny since Russia’s invasion of Ukraine, when 43 countries — a third of the court’s members — almost immediately demanded that it intervene. Key donors, including the European Union, sent money and dozens of prosecutors to speed up what is often seen as a plodding bureaucracy. And the court’s investigators, who often are thwarted by hostile governments, received total cooperation from the Ukrainian authorities.

    Forcibly transferring children from one national group to another with the intention to destroy the group can also amount to genocide, a charge that Kateryna Rashevska, a lawyer at the Regional Center for Human Rights, a Ukrainian organization that investigates the abduction of children, said she hoped would be the next step.

    Russia has carried out the deportations under the guise of rescues, medical rehabilitation initiatives and adoption programs. But the facts have been brought to light by witness accounts, reports by The New York Times and other Western outlets, the Ukrainian news media, independent investigators, the United Nations, and a host of government and rights organizations.

    “They committed the crime in plain sight and expressed pride in doing it,” Stephen Rapp, a former ambassador at large who headed the Office of Global Criminal Justice in the State Department, said in an email.

    The Kremlin has repeatedly used Ukrainian children as part of its campaign to bolster support for the war. When children from a group home fled the Russian bombing of Mariupol early in the war, for example, they were stopped at a Russian checkpoint. Pro-Russian news media crews rushed to the scene, witnesses said, and cameras followed the children as they were whisked deeper into Russia-held territory.

    It was portrayed as a rescue operation.

    “All the Russian channels showed that Ukrainians are bad,” said Oleksandr Yaroshenko, a volunteer who witnessed the incident at the checkpoint.

    In Kherson, local officials and witnesses described an orchestrated nature to the Russian abductions. Soon after Russian forces seized the city, they worked with local collaborators to compile lists of children in hospitals, orphanages and schools, according to Ukrainian prosecutors and witnesses.

    Security camera footage showed armed Russian soldiers entering an orphanage in October, and local officials said that 50 children were taken from the facility. Some of them, according to residents of Kherson, were later paraded before the cameras on Russia’s state news media.

    The deportations have echoes of one of the more sinister chapters of Russian history, when Stalin used deportations to solidify the Kremlin’s control. From 1936 to 1952, at least three million people were rounded up from their homes along the Soviet Union’s western borders and other regions, and dumped thousands of miles away in Siberia and Central Asia, according to estimates by the United Nations refugee agency.

    The Kremlin referred to these people euphemistically as “special settlers.”

    At the neonatal hospital in Kherson, the staff managed to save most of the children, but two were taken, the hospital’s director, Inna Kholodnyak, said.

    “Some of children from Kherson are still in Crimea. We can sometimes see them in Russian media,” she said by telephone from the hospital, which had come under shelling in recent days. “The others just disappeared, and we don’t know anything about them.”

    Anna Lukinova, Marlise Simons and Alina Lobzina contributed reporting.

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    Valeurs Actuelles

    Quand l’écologie assume l’action directe

    « Chacun trouve ses moyens d’action », lance, décontenancé, Yannick Jadot à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 29 octobre dernier. L’entretien de l’ancien candidat d’Europe Écologie-Les Verts à l’élection présidentielle est alors interrompu par d’obscurs militants cagoulés, qui se revendiquent « du collectif d’ultragauche », venus manifester contre les bassines de rétention d’eau. Lorsque le député européen s’adresse à une militante avec un « mademoiselle », le ton monte. Lui aussi a pourtant fait ses gammes dans l’activisme, jusqu’à être condamné pour avoir pénétré dans une base de sous-marins, avec Greenpeace. Désormais, l’élu comme l’ONG sont débordés par leurs ultras.

    « La maison brûle et nous regardons ailleurs », avait déclaré Jacques Chirac, en 2002, au 4e sommet de la Terre. Un avertissement pris au sérieux par les militants écologistes de la nouvelle génération face à l’urgence climatique. Vingt ans plus tard, déçus par l’inaction des politiques, certains ont décidé d’agir coûte que coûte en s’attaquant aux grandes entreprises, à l’État, à la démocratie. Des actions de plus en plus violentes qui relèveraient de la « désobéissance civique », relativisent des responsables de gauche et d’extrême gauche avec complaisance.

    « On a besoin de retrouver une écologie de combat », exhorte la députée Sandrine Rousseau sur les réseaux sociaux. « Je milite pour une écologie radicale », renchérit son collègue Aymeric Caron. Une stratégie partagée par la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, qui appelle à en finir carrément avec les milliardaires. « Même Corinne Lepage ou François Hollande ont reconnu que ce front radical est en train de se dessiner », expliquent Anthony Cortes et Sébastien Leurquin, auteurs du livre l’Affrontement qui vient, de l’éco-résistance à l’éco-terrorisme ? (Éditions du Rocher).

    Cette colère monte notamment parmi la jeune génération biberonnée à l’urgence climatique, ces millennials “éco-anxieux” qui voient dans l’engagement un remède à ce nouveau mal-être. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, en 2017, « il y a un sentiment de colère, d’impatience et d’urgence », constatent les deux journalistes d’investigation. Pour en finir avec les organisations obsolètes, les jeunes militants préfèrent des moyens plus rapides et efficaces, quitte à sortir du cadre légal.

    Plutôt que de s’engager sur le long terme en politique, à la recherche d’une majorité électorale, des militants écologistes se constituent aujourd’hui en minorité agissante. Terminés les discussions autour des partis politiques, le lobbying de Greenpeace, les manifestations sans fin pour le climat : la stratégie est désormais assumée d’aller vers des actions plus directes. « Le temps d’être gentil est révolu », revendiquent certains activistes. De fait, de plus en plus de limites sont franchies.

    L’apparition d’Extinction Rebellion en France, en 2018, a lancé la course à la radicalité. L’action coup de poing a pris le pas sur les campagnes de sensibilisation, les sabotages sur l’action médiatique. Les cagoules ont remplacé les pancartes et les allumettes craquent davantage que les fumigènes. Les pouvoirs publics peinent à estimer précisément le nombre d’actes de sabotage perpétrés en France ces dernières années. Toutefois, une nouvelle mode est apparue en 2022, à Toulouse.

    Les bornes de recharge de véhicules électriques deviennent des cibles privilégiées des pyromanes. Une vingtaine sont déjà parties en fumée en un an, selon les services de police. Des actions clandestines revendiquées sur des sites d’ultragauche, où un manuel de sabotage est disponible pour les visiteurs, au nom de la défense des « pauvres » ne pouvant rouler à l’électrique, contre la zone à faibles émissions (ZFE), instaurée en janvier 2023 et l’énergie nucléaire.

    Un combat tout feu tout flamme

    Des revendications qui se traduisent par une diversité de cibles. En novembre dernier, une concession automobile de la Ville rose est prise pour cible par un commando. Trois SUV électriques partent en fumée pour un préjudice estimé à plus de 120 000 euros. À quelques mètres du garage, un tag “GJ vs ZFE” signe le méfait, au nom des “gilets jaunes”. « On peut penser à un acte sous faux drapeau, ou à une récupération », estime un enquêteur, qui souligne que d’autres actions ont été menées par des groupuscules ultras, sous l’égide des “gilets jaunes”, dans la région et ailleurs en France.

    À quelques kilomètres du Capitole, le projet autoroutier de l’A69, devant relier Toulouse à Castres, est un nouveau point de crispation. Les activistes d’Extinction Rebellion se retrouvent en première ligne pour s’enchaîner aux arbres promis à l’abattage, saccager les locaux du concessionnaire NGE ou incendier des engins de chantier. Le groupe Pierre Fabre, implanté dans le Tarn et premier soutien du projet, est aussi harcelé. Son site de Lavaur a été envahi par des dizaines de militants en février.

    Les différents lieux portant le nom du laboratoire pharmaceutique sont désormais systématiquement surveillés par les policiers castrais. Les mairies de Soual et Puylaurens ont été vandalisées par des tags visant leurs édiles : “Hormière [le nom du maire de Puylaurens, NDLR], commune sacrifiée, fini la tranquillité”, sonne comme un avertissement, presque une menace. Un quadragénaire a été interpellé par la gendarmerie. Les autorités craignent de nouvelles actions visant à freiner le chantier, dont l’installation d’une zone à défendre (Zad).

    Depuis le blocus, en 2012, par des “zadistes” du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, les environnementalistes rivalisent de violence avec l’ultragauche. Si, historiquement, la mouvance écologiste s’est toujours contrainte au pacifisme, « la philosophie de l’ultragauche s’impose de plus en plus en son sein », note Anthony Cortes. Au-delà de la porosité naturelle avec l’écologie radicale, sur fond de lutte anticapitaliste, l’ultra gauche s’est aussi investie de manière opportuniste dans le combat climatique. « L’écologie, c’est la grande cause du moment, le social est moins à la mode », note un spécialiste de la surveillance des mouvements extrémistes.

    Cette mouvance en voie de radicalisation noue des contacts avec ses voisins occidentaux, déjà rompus aux actions violentes. Après une tournée européenne, le mouvement lié à la lutte contre les bassines Les Soulèvements de la Terre s’est rapproché de l’ultragauche italienne, spécialisée dans l’utilisation d’engins incendiaires, et allemande, qui a incendié des câbles électriques alimentant le chantier de construction d’une usine Tesla, près de Berlin, en 2021. Un acte qualifié d’ « attentat » par l’agence européenne Europol.

    Ce rapprochement entre activistes des deux côtés du Rhin inquiète les services de renseignements français. Dans son rapport de 2022 sur la situation terroriste dans l’Union, Europol rappelle les cibles privilégiées « des attentats terroristes de gauche et anarchistes et des incidents extrémistes », dont les actions environnementalistes sont décomptées : les infrastructures critiques, telles que les antennes 5G et les tours de téléphonie mobile, les chantiers et entreprises impliquées dans la technologie, le logement et l’immobilier, l’énergie, la construction, l’automobile et la logistique.

    La sphère « environnementaliste », comme la qualifie le ministère de l’Intérieur français, est sous étroite surveillance, même si l’identification des meneurs radicaux reste difficile. « Avec les “gilets jaunes”, de toutes petites cellules apparaissent et les collectifs se font et se défont au fil des actions », analyse un policier. Les enquêtes patinent. « C’est du travail de pro », relève un investigateur. Aucune trace, aucune image, aucun indice n’est laissé autour des bornes de recharge des véhicules électriques incendiées. Aucune interpellation pour l’heure n’a eu lieu dans ces dossiers toulousains. Seuls quelques éléments orientent les enquêteurs sur la piste des environnementalistes.

    Les réseaux sont pourtant structurés, loin de l’horizontalité revendiquée par l’ultragauche. Il n’y a pas de dirigeants officiels, mais « les plus charismatiques décident des grandes orientations », souligne Sébastien Leurquin. « À l’image des manifestations à Sainte-Soline où tout était organisé », écrivent les auteurs de l’Effondrement qui vient. Des passerelles existent ainsi entre Les Soulèvements de la Terre, impliqué dans la lutte contre les bassines et menacé de dissolution par le gouvernement, et des collectifs radicaux non violents, comme Youth for Climate, ANV-Cop21 ou Dernière Rénovation, particulièrement à titre individuel. Les militants se retrouvent alors ensemble dans des actions locales, jugées plus concrètes que les grandes manifestations nationales.

    Vers un nouveau terrorisme ?

    Lorsque Gérald Darmanin évoque « l’écoterrorisme » au lendemain des manifestations de Sainte-Soline, où 61 gendarmes ont été blessés, les Verts dénoncent une « disqualification » des militants écologistes. « Le terrorisme, ce n’est pas que des attentats », répond Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, ancien secrétaire d’État auprès du ministère de l’Intérieur et ancien coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Qu’en est-il vraiment ? « L’écoterrorisme n’est actuellement pas une réalité en France », tranche Anthony Cortes, même si 2 000 personnes sont fichées S pour leur implication dans la mouvance écologiste, avance-t-il dans son livre.

    Le Parquet national antiterroriste ne s’est encore jamais saisi d’aucun dossier environnementaliste. « Dans les faits, nous n’avons pas de groupe armé, il s’agit simplement d’individualités », commente un policier spécialisé. Des activistes de plus en plus séduits par la pensée du Suédois Andreas Malm, maître de conférences en écologie humaine et militant pour le climat, qui théorise la nécessité de créer « un flanc radical » pour pousser le pouvoir à céder aux revendications des plus modérés.

    Aujourd’hui, la menace plane autour de l’événement majeur du second quinquennat d’Emmanuel Macron : les jeux Olympiques. Du 26 juillet au 11 août 2024, les projecteurs du monde entier seront braqués sur Paris. « Tous les ingrédients sont réunis pour qu’une action d’envergure ait lieu », prévient un ancien haut responsable de la DGSI. Les services de renseignements jugent la menace « très probable » et ce, dès la Coupe du monde de rugby, du 8 septembre au 28 octobre prochain. Le sport est devenu une vitrine du combat écologique. Des militants ont déjà perturbé le Tour de France, un match de rugby du Stade toulousain, le “classico” PSG-OM, le tournoi de Roland- Garros…

    Plusieurs scénarios sont évoqués en haut lieu. « Ils n’ont pas d’autre choix que de s’y préparer pour les anticiper », commente l’ancien policier du Raid Bruno Pomart. Toute action viendrait entacher l’image de la capitale et de la France. La cérémonie d’ouverture sur les quais de Seine présente de gros risques. Un simple colorant rouge déversé en amont du fleuve viendrait gâcher la fête. Plus sérieux, le sabotage du réseau de fibre optique autour de Paris empêcherait la retransmission en direct. « On se retrouve en grande vulnérabilité », analyse un expert du renseignement, pour qui le milieu environnementaliste « se rapproche de plus en plus d’Action directe », le groupuscule terroriste armé d’extrême gauche, réputé pour ses attentats meurtriers dans les années 1970. Le ciel sera aussi sous étroite surveillance afin d’éviter toute intrusion d’ULM, de parachutiste ou de drone militant, « voire terroriste ».

    En attendant l’événement planétaire, les écologistes français ont d’autres projets en tête. La question de l’eau sera majeure en 2023, après l’appel du président de la République à « un plan de sobriété » au Salon de l’agriculture. Deux manifestations sont annoncées sur les bassines des Deux-Sèvres, le 25 mars, avec la crainte du franchissement d’une nouvelle étape. « L’État doit désamorcer en amont, il ne peut pas se permettre de jouer la dureté, au risque de pousser certains à flirter avec l’ultraviolence », avertit Sébastien Leurquin. Si le respect de la vie humaine reste pour le moment une ligne rouge du combat écologiste, la préoccupation est de voir de petits groupes écologistes se radicaliser davantage. « La France n’est pas à l’abri d’un terrorisme d’un nouveau genre », alerte un cadre du renseignement. Le pire scénario redouté : un noyau non détecté qui décide de s’en prendre directement à des élus ou à des dirigeants d’entreprises « écocidaires ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    France24 - World

    Documenting the horror of mass rape in Ukraine

    Issued on: 10/03/2023 - 12:27

    In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.

    Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.

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    Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine

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    Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls

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    Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

    France24 - Monde

    Le cyclone Freddy a fait plus de 400 morts en Afrique australe

    Publié le : 17/03/2023 - 04:49Modifié le : 17/03/2023 - 05:16

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    Selon un dernier bilan publié jeudi soir, le cyclone Freddy a tué 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, pays le plus meurtri qui compte également plus de 180 000 déplacés. Son président a réitéré son appel à l'aide.

    Le cyclone Freddy, à la longévité exceptionnelle, a fait plus de 400 morts en Afrique australe dont la grande majorité au Malawi, où le bilan s'est encore aggravé jeudi 16 mars au soir, l'espoir de retrouver des survivants devenant de plus en plus mince.

    Freddy a frappé deux fois en quelques semaines dans la région, tuant sur son passage 73 personnes au Mozambique, 17 à Madagascar et désormais 326 au Malawi, selon un dernier bilan annoncé dans la soirée par le président de ce pays pauvre.

    "Le bilan de cette catastrophe est passé de 225 à 326 morts, le nombre de déplacés a plus que doublé", dépassant les 183 000 au Malawi, a déclaré Lazarus Chakwera, en déplacement à Blantyre (Sud), capitale économique et épicentre des intempéries. Plus de 300 hébergements d'urgence ont été ouverts.

    >> À lire aussi : "Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire"

    Formé début février au large de l'Australie, le cyclone en passe d'être classé le plus long jamais enregistré a fait une traversée inédite de plus de 8 000 kilomètres d'est en ouest dans l'océan Indien. Il a touché terre pour la première fois le 21 février sur la côte est de Madagascar, faisant sept morts. Le phénomène, qui sévit depuis plus de 35 jours, a ensuite frappé le Mozambique, tuant dix personnes. Puis il a rebroussé chemin et touché Madagascar une seconde fois début mars, y faisant dix nouveaux morts. Il est également reparti vers le Mozambique, où il a encore provoqué 63 morts.

    "Tragédie nationale" au Malawi

    Mais c'est au Malawi, pays enclavé qui n'avait ressenti qu'une augmentation des précipitations au premier passage du cyclone, que Freddy a fait le plus de ravages à son retour. Les pluies diluviennes ont entraîné inondations et glissements de terrain.

    L'état de catastrophe et deux semaines de deuil national ont été décrétés, la police et l'armée déployées.

    "Le cyclone a détruit des biens, des maisons, des récoltes et des infrastructures, y compris des ponts, isolant des communautés désespérément en besoin d'aide", a déploré le président Chakwera, qui a réitéré son appel à l'aide. Le chef d'État en avait appelé la veille à l'aide internationale face à une "tragédie nationale".

    Au Mozambique voisin, le président Filipe Nyusi, qui s'est rendu mercredi dans la province la plus touchée de Zambézia (centre), limitrophe du Malawi, avait également appelé à une mobilisation "d'urgence" pour "réparer les infrastructures détruites".

    Freddy a commencé à se dissiper

    Jeudi, dans le township de Manje près de Blantyre, voisins et secouristes ont continué à fouiller la terre dans l'espoir de retrouver des survivants. Mais les sauvetages se soldent de plus en plus souvent par un macabre ramassage de corps en décomposition. Des centaines de morts sont enfouis là, dans la boue, ont assuré à l'AFP des habitants. L'odeur putride et les bulles d'air remontant à la surface du sol gorgé d'eau ne laissent guère de doute.

    Au milieu de la désolation, des miracles s'opèrent parfois : la veille, les secours ont sauvé Promise, 13 ans. Elle était prisonnière d'une maison effondrée depuis trois jours.

    Freddy a commencé à se dissiper, selon Randall Cerveny, rapporteur à l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui a décrit à l'AFP un phénomène "incroyablement long".

    D'après les spécialistes, le réchauffement des océans contribue à l'intensification des cyclones. Et "Freddy s'est intensifié rapidement à sept reprises au cours de son existence", a relevé Roxy Mathew Koll, climatologue à l'Institut indien de météorologie tropicale.

    Des tempêtes tropicales et des cyclones apparaissent plusieurs fois par an dans le sud-ouest de l'océan Indien. Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) prévoit une augmentation de la fréquence des cyclones tropicaux puissants.

    Avec AFP

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    Cyclone Freddy : le bilan humain s'alourdit au Malawi, MSF craint une résurgence du choléra

    Cyclone Freddy : le bilan humain continue de s'alourdir au Malawi et au Mozambique

    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : face-à-face tendu entre les manifestants et la police, place de la Concorde à Paris

    Vers 15h jeudi 16 mars, la Première ministre Élisabeth Borne a ordonné l’utilisation de l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites sans vote à l’Assemblée nationale. Cette décision a provoqué la colère des parlementaires et de nombreux Français opposés au texte du gouvernement. Des manifestations, émaillées de heurts et de dégradations, ont eu lieu dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, Marseille, Rennes ou Nantes, où les forces de l’ordre ont connu une nuit particulièrement tendue. Au lendemain de ces incidents, plusieurs actions se sont déroulées sur le territoire. Dès la fin d’après-midi, plusieurs milliers de manifestants se sont par exemple rassemblés au niveau de la place de la Concorde, dans la capitale, comme l’ont rapporté plusieurs médias, dont BFM TV et CNews. Sur place, le face-à-face est tendu entre les manifestants et la police. Aux alentours de 19h30, un incendie a été déclenché sur cette place qui se trouve en face de l’Assemblée nationale, précise BFM TV. La veille, ce sont des incidents de ce type qui avaient engendré l’évacuation de cette même place par les forces de l’ordre.

    Des éléments radicaux, place de la Concorde

    Vendredi soir, au niveau de la place de la Concorde, la situation s’est tendue aux alentours de 20 heures, d’après CNews. Après un premier incendie, des policiers ont reçu des jets de mortier, indique de son côté BFM TV. Dans le détail, les policiers ont chargé des éléments radicaux, qui étaient au nombre de 1 600, parmi les 4 000 personnes présentes. Selon BFM TV, la police a procédé a six interpellations. Peu avant 20h30, les policiers ont commencé à évacuer les lieux.

    Des centaines d’arrestations, ordre de protéger les élus

    Gérald Darmanin avait indiqué à RTL ce vendredi 17 mars qu’au moins 310 interpellations avaient été effectuées dans tout le pays, dont 258 à Paris. Le ministre de l’Intérieur avait fait savoir que « les symboles de l’État » avaient été visés dans plusieurs villes de province, comme « des effigies brûlées, des préfectures très contestées, pour ne pas dire attaquées ». Jeudi, Gérald Darmanin avait d’ailleurs ordonné aux préfets de police une « entière mobilisation » de leur part en vue de « garantir la sécurité de l’ensemble des élus de notre République ». Il avait ainsi réclamé un maintien « ferme » du dispositif de sécurité déjà en place, sans pour autant annoncer de nouvelles mesures. 

    Vers une radicalisation de la contestation ?

    Le mouvement de contestation semble en effet s’intensifier. C’est ce qu’a noté le renseignement qui a estimé que le recours à l’article 49-3 est « susceptible de revivifier le sentiment anti-démocratique, la contestation et potentiellement sa radicalisation », relaie Europe 1. Le renseignement redoute de nouveaux modes d’action de la part des organisations syndicales, comme des manifestations surprises ou des blocages. Ce type d’opérations « nécessite peu de participants tout étant très perturbant », a glissé une source policière à Europe 1.

    Blocages du périphérique parisien, d’autres actions prévues en France

    À l’appel de la CGT Paris, une action de cette envergure a d’ailleurs été organisée ce vendredi matin. Dès le début de la matinée, des blocages ont eu lieu sur le périphérique au niveau des portes d’Italie, de Clignancourt et de Montreuil, à Paris. Plusieurs points d’accès au périphérique nord ont été inaccessibles aux automobilistes. D’autres actions coup de poing ont aussi été organisées dans le reste du pays pour contester l’utilisation du 49-3 par le gouvernement. Des rassemblements avaient été annoncés devant des préfectures comme à Rouen (Normandie), à Toulon (Var), dans les Landes à Dax et Mont-de-Marsan ou encore à Laval (Mayenne), Foix (Ariège) et à Thouars (Deux-Sèvres), relate BFMTV. La SNCF n’avait pas levé son préavis de grève et dit prévoir une circulation similaire à la veille avec 2 TGV sur 3, mais quelques améliorations en Île-de-France. 

    Des motions de censure déposées

    Ce vendredi 17 mars, les députés Liot ont déposé une motion de censure « transpartisane ». Et cela, avec 91 signatures de cinq groupes politiques d’opposition, comme l’ont rapporté le même jour plusieurs médias, parmi lesquels Libération et Le Parisien. Cette annonce a été faite par le groupe en début d’après-midi. Un peu plus tard, les députés RN ont fait savoir qu’ils déposaient eux aussi une motion de censure, relate BFM TV. Cette dernière est présentée par Marine Le Pen et « 87 de ses collègues ». Ce vendredi également, une manifestation d’étudiants spontanée – que les policiers se sont efforcés de disperser – s’est déroulée dans la capitale. Ce rassemblement a été organisé en guise de soutien aux éboueurs en grève.

    Baccalauréat : les surveillants appelés à la grève

    Ce vendredi 17 mars, plusieurs syndicats de l’Education nationale ont fait part de leur volonté de « poursuivre » la mobilisation face à la réforme des retraites. Et cela, « y compris par la grève des surveillants lors des épreuves de spécialité du baccalauréat », comme l’a appris le même jour France Info, auprès d’une source syndicale. Comme le rappellent nos confrères, ces épreuves se dérouleront du lundi 20 au mercredi 22 mars. L’intersyndicale continue d’« exiger le retrait de cette réforme » et appelle à des rassemblements syndicaux, au cours du week-end à venir, avant la « nouvelle grande journée de manifestations » prévue le 23 mars, souligne le même média. Jeudi 16 mars, après le recours à l’article 49-3 de la Constitution par le gouvernement – afin de faire passer la réforme sans vote –, l’intersyndicale avait fustigé un « véritable déni de démocratie ».

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    New York Times - World

    Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal

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    Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.

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    By Aida Alami

    Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.

    Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.

    He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.

    He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.

    “This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.

    Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.

    His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.

    Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.

    They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.

    But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.

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    Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.

    They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”

    After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.

    His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.

    The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.

    While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.

    “Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.

    His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.

    Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.

    His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.

    While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.

    As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.

    His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.

    “I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”

    Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.

    His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”

    In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:

    “We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”

    With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.

    Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.

    He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.

    Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.

    In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.

    “I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”

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    France24 - Monde

    Le Centrafricain Touadéra succède au Camerounais Biya à la tête de la CEMAC

    Publié le : 17/03/2023 - 23:13Modifié le : 17/03/2023 - 23:16

    Fatimata WANE Suivre Sara ABOUBAKRI Clément DI ROMA Stéphane BALLONG

    Au Cameroun, les dirigeants des six états membres de la Communauté économique et monétaire des États de l'Afrique centrale (CEMAC) ont participé à la 15e conférence des chefs d'États membres de l'organisation, à l'issue d'un sommet qui s'est conclu sans avancées majeures. Le président camerounais Paul Biya a conclu la cérémonie en transmettant son mandat à son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra pour un an. Les précisions de Stéphane Ballong, rédacteur en chef Afrique à France 24.

    Le cyclone Freddy, qui a fait plus de 400 morts en Afrique australe, a touché plus d'un demi-million de personnes au Malawi, pays parmi les plus pauvres. Il est désormais confronté à un risque de crise humanitaire, selon les Nations unies.

    La ministre de l'intérieur britannique passera le week-end au Rwanda. Suella Braverman doit rencontrer les membres du gouvernement pour accélérer la mise en place du très controversé "Migrant Deal" qui vise à déporter des réfugiés du Royaume-Uni vers le Rwanda. Les précisions de notre correspondant Clément di Roma.

    Au Ghana, des funérailles d'État ont été organisées à Accra en hommage au joueur de football Christian Atsu, décédé dans le séisme qui a endeuillé la Turquie. Présidée par le chef de l'État Nana Akufo-Addo, la cérémonie s'est déroulée en présence de la famille du défunt mais aussi d'anciens coéquipiers, qui portaient un T-shirt à son effigie, et de nombreux fans, qui ont défilé devant le cercueil drapé aux couleurs du Ghana et installé sous une tente blanche.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    La justice britannique donne son feu vert à l'expulsion de migrants au Rwanda

    Récap

    Ce qu'il faut retenir de l'actualité africaine de la semaine du 13 mars

    L'Humanité

    Incroyable

    Chronique

    Sophie Binet

    L’irruption de syndicalistes sur les plateaux de télévision permet parfois de faire tomber les masques. Ce 8 mars, c’est sidérée que j’ai entendu Élie Cohen m’interpeller sur le fait que faire l’égalité salariale reviendrait « à vivre au-dessus de nos moyens » et à « creuser la dette de l’économie française ». Un 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, il fallait oser. Ce d’autant qu’il s’est permis, pour ce faire, de m’interrompre avec un interrogatoire en règle sur les chiffres de l’économie française. Quand on a son rond de serviette dans toutes les émissions de télévision et que l’on peut se targuer d’être directeur de recherche au CNRS, pourquoi se priver de faire la leçon à une femme, syndicaliste CGT qui plus est ?

    Patriarcat, mandarinat et mépris de classe, le combo gagnant. Et comme pour monsieur Cohen, les affaires sont au-dessus des lois, il ignore délibérément ces dernières. L’égalité salariale n’est pas une option. C’est une obligation depuis cinquante ans, non appliquée faute de sanction. L’égalité salariale est surtout indispensable pour garantir l’indépendance économique des femmes, pour leur permettre de faire leurs choix de vie sans dépendre de leur père, de leurs frères ou de leur conjoint. Alors oui, l’égalité salariale doit évidemment être financée par le patronat, car tout travail mérite salaire, même celui des femmes ! Incroyable mais vrai ! Et comme il ne s’agit évidemment pas de baisser les salaires des hommes, ce financement doit être assuré en prenant sur le coût du capital, qui nuit à l’investissement et au dynamisme de notre économie.

    Monsieur Cohen est bien placé pour connaître le poids des dividendes dans l’économie française, puisqu’il a longtemps été administrateur d’EDF, de Sopra Steria et de Pages jaunes, notamment avec de généreux jetons de présence. Il sait qu’à Sopra Steria, par exemple, les dividendes ont augmenté de 34 % en 2022, après avoir augmenté de 60 % en 2021. Il sait aussi que les dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 ne cessent de battre des records pour atteindre 80 milliards en 2022 et représentent plus du quart de la masse salariale de ces entreprises. Soit exactement ce qu’il faudrait pour mettre fin au « quart en moins » (1) qui pénalise les femmes.

    De nombreuses études ont démontré que, en outre, contrairement à l’augmentation astronomique des 500 plus grandes fortunes françaises (passées de 200 milliards à 1 000 milliards en dix ans !), l’augmentation des salaires des femmes aurait un bénéfice immédiat pour l’économie française. L’égalité salariale augmenterait les cotisations versées à la Sécurité sociale et résoudrait l’intégralité du déficit invoqué par le gouvernement pour justifier sa réforme des retraites. Elle générerait davantage de consommation, moteur de l’économie française. Et elle permettrait à la collectivité de limiter l’enveloppe des aides sociales (aides au logement, prime pour l’emploi…) qui viennent compenser les salaires trop faibles de nombreuses femmes.

    L’égalité salariale se heurte aujourd’hui à un violent blocage patronal, qui a besoin de continuer à surexploiter les femmes pour préserver les profits. Et à la démission des dirigeants politiques, qui cèdent à tous les chantages patronaux et n’ont jamais le courage de leur imposer aucune obligation, en matière d’égalité femmes-hommes comme sur d’autres sujets, d’ailleurs. Loin d’être anecdotique, cette sortie confirme que, contrairement à ce que l’on entend parfois, l’égalité entre les femmes et les hommes est tout sauf une question « tarte à la crème ». C’est un sujet central dans l’opposition avec le capital.

    Journée du 8 marségalité salarialeÉgalité hommes femmes
    Valeurs Actuelles

    Le “baroud d’honneur” de la PJ avant la réforme de la police

    « 30 décembre 1907-1er juillet 2023 ». Ces dates, brandies sur les pancartes des manifestants, annoncent la mort de leur institution créée par Gorges Clémenceau, la police judiciaire. « C’est terminé, c’est la der des der », confie l’un des initiateurs du rassemblement, dépité. Devant le palais de justice de Toulouse, une centaine de policiers, avocats et magistrats restent vent debout contre la réforme de la police menée par Gérald Darmanin. Mais les actions coup de poing de l’élite de la police d’investigation n’y changeront rien, « les jeux sont faits », lâche un enquêteur.

    La grogne guette depuis août 2022. « Mais les longs discours n’ont servi à rien », explique l’un des meneurs de la fronde, qui souhaite désormais garder l’anonymat. L’heure est à rentrer dans le rang. « On doit faire attention à ce qu’on dit, nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête, on joue notre carrière », a-t-on avertit du côté de la hiérarchie. Le glas sonnera le 1er juillet 2023, date à laquelle l’ensemble des services seront placés sous l’autorité d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

    Concertation et missions d’information

    Beauvau a confirmé sa volonté d’aller au bout du processus, après le vote de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI). Pas besoin de passer par le parlement, puisqu’il ne s’agit que d’une modification règlementaire. Dans un courrier envoyé à l’ensemble des agents de la police nationale, le 3 mars dernier, Gérald Darmanin vante « une réforme historique de la police nationale » qui doit « simplifier » le fonctionnement de la police. « L’inquiétude est normale », conçoit-on du côté du ministère, mais l’heure est venue de clore la phase de concertation et la vague de contestation de l’automne dernier, à la suite de l’éviction d’Éric Arella, le patron de la PJ de Marseille.

    Conforté par le rendu d’une mission d’évaluation menée conjointement avec le ministère de la Justice, Gérald Darmanin promet de retenir « dans leur totalité » les recommandations et « d’enrichir » sa réforme des retours des missions d’informations du Sénat et de l’Assemblée nationale. « Aucune des objections et inquiétudes soulevées par les enquêteurs, les magistrats, les avocats et de nombreux élus n’ont été entendues », s’insurge l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ) dans un communiqué publié le lendemain de la réception de la lettre, qui pointe « une copie-conforme de ce qui avait été proposé en juin dernier ».

    Une nouvelle hiérarchie

    « La filière judiciaire est garantie », promet le ministre de l’Intérieur aux 5.600 PJistes redoutant une dislocation de leur direction centrale et une destruction du maillage territorial. La fronde se cristallise autour de la nouvelle organisation s’appuyant sur l’échelon départemental. Deux risques s’offrent aux enquêteurs : le risque de porosité avec le pouvoir politique et la difficile coordination entre les départements.

    En réponse, Gérald Darmanin a annoncé la mise en place d’un échelon interdépartemental, censée coordonner le bon fonctionnement de la police aux frontières (PAF) et la PJ. Toutes les enquêtes judiciaires nécessitant des compétences au-delà du département seront placées sous la compétence des directeurs interdépartementaux (DIPN) qui vont interagir avec les DDPN. Une modification « plus cosmétique que réelle », estime l’ANPJ qui dénonce « une destruction de son maillage territorial » et une rupture du « lien opérationnel fort et indispensable avec leurs sièges zonaux ». Les pôles zonaux devraient quant à eux garder des compétences « sur le budget et les ressources humaines », selon un policier.

    Une réforme au détriment de la justice ?

    Les enquêteurs s’inquiètent de voir leur service être plus perméable aux pressions politiques. Par l’intermédiaire du préfet, la police judiciaire pourrait se voir réquisitionnée « sous la pression » de certains acteurs locaux, pour mettre fin à une série de délits sur leur commune, aux détriments des grosses procédures, craint un policier. Le préfet et le directeur départemental auront à charge d’apprécier les investigations. « Ils pourraient nous priver de moyens ou d’effectifs sur certaines enquêtes », poursuit le fonctionnaire. L’ANPJ soupçonne « un objectif inavouable » d’affaiblir les services susceptibles d’engager des enquêtes sur certaines personnalités.

    « Les magistrats veulent avoir le choix du service d’enquête », déclare Christine Khaznadar, porte-parole de l’USM, le syndicat des magistrats à Toulouse. Cette réforme se fera-t-elle au détriment de la justice ? « On risque d’aller vers des enquêtes moins longues, moins poussées et donc avec un résultat moins probant devant les tribunaux », alerte un enquêteur avec quinze ans d’expérience dans la PJ.

    Les syndicats en soutien de la réforme

    5.600 PJistes sur 150 000 policiers, cela ne pèse pas lourd. « Si les agents de la sécurité publique approuvent la réforme, les syndicats vont les suivre », se désole un investigateur. Les syndicats représentatifs ont été reçus individuellement par le ministre de l’Intérieur après les élections professionnelles de décembre dernier. « Ils seront consultés tous les mois », promet le ministère. Si Unité SGP reste opposé à la réforme, du côté d’Alliance, certains responsables estiment qu’elle permettrait de soulager les policiers de la sécurité publique, surchargés d’investigations.

    « Un crime ce n’est pas une enquête pour vol de voiture », rappelle Gérard, membre de l’office anti-stupéfiants (Ofast), qui reconnait le manque de poids numérique des enquêteurs au sein de la police nationale. Restent les syndicats de magistrats. « Nous sommes solidaires et conscients des enjeux », affirme Marie L’Eclair, membre du syndicat de la magistrature. L’USM et les avocats soutiennent « le bras armé dans la lutte contre le crime organisé ».

    Un corps de métier méprisé ?

    Avec des semaines de travail de « 60 à 70 heures », des longues heures de planque, des sorties nocturnes pour installer des mouchards ou des interpellations tôt le matin, la police judiciaire crie au manque de reconnaissance. « J’ai le cœur gros en repensant aux sacrifices faits depuis toutes ces années », confie l’homme qui a 25 ans de police derrière lui.

    Malgré les demandes des missions d’informations parlementaires de repousser la mise en place de la réforme après 2024 et les jeux olympiques de Paris, le ministère reste sur son calendrier initial. « Gilets jaunes, Covid, JO, tous les ans, il y aura un prétexte pour la repousser », glisse-t-on du côté de Beauvau. La PJ sera-t-elle mobilisée durant cet événement sportif qui mobilisera plusieurs dizaines de milliers d’agents au quotidien ? « Et pourquoi pas le Raid pour faire la circulation », répond ironiquement un PJiste. Dans l’ombre de la réforme des retraites, Gérald Darmanin entend, lui, marquer l’histoire de la police de son empreinte.

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    New York Times - World

    The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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    Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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    By Patrick Kingsley

    Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

    As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

    Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

    “Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

    Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

    He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

    His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

    Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

    Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

    To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

    But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

    To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

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    By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

    “It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

    A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

    Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

    20 miles

    Mediterranean

    Sea

    Jordan R.

    West

    Bank

    Tel Aviv

    JORDAN

    DESTINATION

    Jerusalem

    ISRAEl

    Dead

    Sea

    Deir al-Asal al-Fauqa

    GAZA

    STRIP

    ORIGIN

    Meitar

    Beersheba

    By The New York Times

    Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

    Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

    Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

    He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

    Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

    More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

    Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

    “Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

    An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

    Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

    Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

    Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

    But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

    One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

    “I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

    Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

    It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

    His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

    Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

    For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

    But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

    “My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

    His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

    After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

    “It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

    Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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    L'Humanité

    Philippe Martinez : « Le syndicalisme doit représenter la diversité des travailleurs »

    La rencontre

    Avant de passer la main à la tête de la CGT, Philippe Martinez mène la bataille contre la réforme des retraites. Défis et utilité du syndicalisme à l’heure des mutations du travail, danger de l’extrême droite et retour sur son parcours... le secrétaire général se livre à « l’Humanité magazine ». Entretien.

    Naïm Sakhi

    A l’issue du congrès confédéral qui se tiendra à Clermont-Ferrand du 27 au 31 mars, Philippe Martinez ne sera plus à la tête de la CGT. En visite dans nos locaux, le jeudi 9 mars, le secrétaire général nous a accordé un entretien, alors que l’accélération du calendrier parlementaire et le durcissement de la contestation laissaient planer des interrogations sur la suite du mouvement contre la réforme des retraites. Une séquence qui clôt huit années à la tête de la CGT, pour ce militant engagé depuis plusieurs décennies dans la transformation sociale.

    Après près de deux mois de mobilisation contre la réforme des retraites, la course contre la montre est engagée. Les semaines à venir seront décisives. Quelle que soit l’issue parlementaire du projet de loi, comment imposer le retrait de la réforme ?

    Par la mobilisation. Toutes les journées de mobilisation ont été importantes, avec notamment 3,5 millions de personnes dans les rues, le 7 mars. Cette pression doit être maintenue pour la suite. La colère s’accumule depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Que ce soit sur le pouvoir d’achat, les services publics, l’emploi, elle s’est exprimée de façon différente. Mais cette réforme est une goutte d’eau qui fait déborder le vase, parce qu’elle traverse l’ensemble de la société. Agrégeant autour d’elle l’ensemble des colères.

    Retraites. Philippe Martinez, CGT : « L’unité syndicale, meilleur indicateur de la nocivité de la réforme »

    Vous avez mis sur la table de nombreuses propositions alternatives, en insistant notamment sur le rôle des cotisations sociales. En quoi ce mouvement interroge-t-il plus largement la question du travail ?

    Dès 2019 et 2020, lors de la réforme systémique, nous avions dû expliquer non seulement ce qu’est une cotisation, mais aussi qu’elle était liée au salaire, donc au travail, contrairement à l’impôt. La question des retraites pose celle du travail. Ce sujet n’est jamais abordé, a contrario du chômage ou de l’emploi. Le travail, c’est autre chose que des statistiques. Les salariés veulent savoir à quoi sert leur boulot et avoir un regard sur leurs conditions de travail. Sinon, on se retrouve avec des seniors, qui, arrivés à 58 ans, sont non seulement usés, mais veulent partir. Le travail est essentiel à la vie. Bien sûr, les salariés ont pris goût au télétravail. Mais, aujourd’hui, ils souhaitent être aussi présents en semaine, parce que le collectif a du sens. L’organisation et le management imposent aux travailleurs, qu’importe leur catégorie, une seule façon de travailler, en décalage avec la conception que portent les salariés. Il n’y a rien de pire que d’avoir conscience de mal faire son travail. Cette réforme fera travailler tout le monde deux années de plus, les Français l’ont bien compris. Pour un déménageur qui a porté des charges lourdes toute sa vie, ce n’est pas un petit effort. Les aides-soignantes, les pompiers… plein de corps de métiers ne tiendront pas à cause de la pénibilité. Les entreprises jouent là-dessus pour virer les plus âgés qui coûtent plus cher en fin de carrière. Elles appellent cela non pas des plans de licenciement, mais des plans de départs volontaires.

    Tenir le congrès de la CGT dans un tel contexte social, est-ce un atout pour vos travaux ?

    On ne fait pas de théorie sans pratique. L’unité syndicale est-elle utile pour le mouvement social ? Le débat sur la notion de syndicalisme rassemblé traverse la CGT. Je constate que, quand les syndicats sont unis, on bat des records de mobilisation. Pareil pour l’ouverture aux autres de la CGT. Sans les discussions avec les ONG, je suis convaincu qu’il n’y aurait pas eu, lors de ce mouvement, l’articulation entre les urgences sociale et climatique. Pour l’anecdote, sur la porte de mon bureau, j’ai affiché une citation de Pierre Desproges : « Un jour, j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie, tout se passe bien. »

     Les salariés veulent savoir à quoi sert leur boulot et avoir un regard sur leurs conditions de travail. Sinon, on se retrouve avec des seniors, qui, arrivés à 58 ans, sont non seulement usés, mais veulent partir. Le travail est essentiel à la vie.

    En quoi cette expérience peut-elle alimenter vos débats autour du rassemblement syndical ?

    J’en suis convaincu : quand les syndicats sont d’accord, les salariés ont confiance. En 2019 et 2020, les organisations n’avaient pas toutes le même point de vue sur la réforme systémique. Les salariés se questionnaient. Aujourd’hui, l’unité syndicale a convaincu l’opinion sur les méfaits de cette réforme. Bien sûr, tout le monde sait que la CFDT et la CGT ne sont pas d’accord sur tout, par exemple sur la reconduction de la grève. Mais la franchise permet de faire confiance. Sur le rassemblement du syndicalisme, la CGT et la FSU avaient, dès 2009, édité une brochure à l’issue d’un colloque. Elle avait vocation à débuter un travail commun. Je pense qu’il y a trop de syndicats en France. La réduction du nombre de confédérations est à discuter, en ce qui nous concerne, avec la FSU et Solidaires.

    15 mars. Les syndicats font monter la pression populaire

    La CGT s’est-elle suffisamment adaptée aux mutations du salariat ?

    Le monde du travail a changé. Cela peut donner des maux de tête, mais notre responsabilité est de s’occuper de ceux qui subissent cette évolution. La CGT est contre le travail du dimanche. Pour autant, nous défendons les travailleurs du dimanche. Les livreurs à vélo sont aux antipodes de notre conception du travail. Doit-on les laisser tomber ? Le syndicalisme de transformation sociale est la base de la construction de la CGT. Il s’accompagne d’un syndicalisme dit du carreau cassé, au quotidien. Si on considère ceux qui subissent les transformations du salariat comme des suppôts du capital, on finira peu nombreux.

    La CGT a débattu sur les enjeux sociaux et environnementaux dans l’Énergie

    Quid des nouvelles attentes sur l’écologie et le féminisme ?

    Le tournant a été pris par la CGT bien avant que je sois son secrétaire général. Dès 1999, avant tout le monde, sa direction a été paritaire. Il reste des efforts à faire, mais sur le féminisme la CGT est à l’avant-garde. Nous sommes par ailleurs la première organisation à s’être dotée d’une cellule de veille contre les violences sexistes, en 2016, avant MeToo. Mais cela ne signifie pas que tout le monde est convaincu y compris dans nos rangs. Emmanuel Macron et le Medef considèrent pour, leur part, le féminisme et l’environnement comme des sujets sociétaux. Mais ils sont hautement sociaux et politiques. La CGT doit prendre ces sujets à bras-le-corps. Nos adversaires veulent restreindre nos activités en nous cantonnant à aider le patronat et le pouvoir à mettre en œuvre les mesures qu’ils décident. Notre syndicalisme vise la transformation et non la gestion des mauvais coups et doit donc couvrir l’ensemble des questions sociales.

    Le rôle d’un parti ou d’une formation n’est pas d’être à la tête du mouvement social. Ces deux rôles sont distincts, tout en ayant besoin de passerelles. Je suis convaincu de l’importance de la politique.

    Vous proposez Marie Buisson pour vous succéder. En quoi a-t-elle le profil, selon vous, pour relever les défis auxquels est confrontée la CGT ?

    Il n’y a pas de profil pour être secrétaire général, sinon je ne l’aurais jamais été ! Marie Buisson partage la conception d’ouverture de la CGT votée au précédent congrès… Sa fédération, l’éducation, est loin d’être la plus petite. La Ferc est l’une des rares à progresser, chaque année, en nombre d’adhérents. C’est un signe. Ils ont fait adhérer 600 moniteurs d’escalade, pourtant autoentrepreneurs, regroupés dans une association. C’est dans ce sens que la CGT doit agir pour représenter au mieux la diversité du monde du travail. Marie est une grande dirigeante. La CGT se réclame du féminisme mais n’a jamais eu de femme à sa tête en cent vingt-sept ans.

    Le débat ne se résume pas aux personnes. Ça n’intéresse d’ailleurs pas beaucoup les militants. En revanche, les questions liées au syndicalisme rassemblé, à l’ouverture de la CGT ou à la structuration des travailleurs qui sont aujourd’hui hors du champ de nos structures ou encore la façon de mener les luttes, si. Ce sont des débats d’orientation. Quand j’ai proposé la candidature de Marie Buisson, la direction a validé ce choix. Mais le fait qu’elle soit une femme posait question. Je constate que cela n’est plus le cas. Quand on discute, les choses évoluent.

    Ce mouvement signe-t-il un retour en force des syndicats ? Ont-ils marqué des points sur l’utilité de la syndicalisation ?

    Emmanuel Macron pense que le syndicalisme n’est pas utile. Il nous a toujours exclus. Ce que l’on appelle les réformistes estiment aussi que les syndicats ne sont pas respectés. Le patronat et le pouvoir ont contribué à nous dénigrer. En 2010, sur les retraites, ou durant la loi travail, les ministères avaient toujours un lien avec nous. Les conseillers sociaux savaient ce qu’était la vraie vie. Aujourd’hui, ils sont totalement hors sol. Dans ce conflit, je n’ai eu qu’un appel de cinq minutes de la première ministre, un dimanche soir à 21 heures. J’ai eu plus de coups de téléphone avec Élisabeth Borne lors du conflit dans les raffineries en octobre 2022, alors que ce sont des entreprises privées, que maintenant. Mais le syndicalisme doit évoluer car il ne représente plus la diversité du monde du travail. Les syndicats sont présents dans moins d’une entreprise sur deux. Avec ce mouvement, le syndicalisme fait preuve de son utilité en démontrant qu’il peut se mobiliser ensemble, tout en étant responsable et doté de propositions. Au début de l’année, en six semaines, la CGT a réalisé 13 000 adhésions, c’est bien plus que sur la même période, les années précédentes.

     Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles, sur lesquelles nous ne pouvons transiger.

    Les débats sur l’articulation entre actions syndicales et politiques ont resurgi dans ce mouvement. Quelle est, selon vous, la bonne façon de travailler ensemble ?

    Tout comme avec les ONG et associations, nous devons préciser les liens entre le mouvement social et les partis, sans se marcher sur les pieds. Le rôle d’un parti ou d’une formation n’est pas d’être à la tête du mouvement social. Cette tentation est de retour, mais je ne veux montrer personne du doigt. Ces deux rôles sont distincts, tout en ayant besoin de passerelles. Je suis convaincu de l’importance de la politique. Celle-ci peut transformer les revendications en lois ou projets pour la société. De plus, les partis doivent trouver les formes d’une implantation dans l’entreprise.

    Cédric Bottero : « Le RN est discret à l’Assemblée, mais sa présence médiatique est énorme »

    Durant votre mandat, vous avez beaucoup alerté sur le danger de l’extrême droite. Les luttes sociales comptent-elles parmi les dernières armes pour la faire reculer ?

    Je le pense. Et je note que, sur ce sujet, nous partageons les mêmes valeurs avec la CFDT. Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN. Tout comme nous refusons d’aller chez CNews. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles du syndicalisme, sur lesquelles nous ne pouvons transiger. Le RN a 88 députés à l’Assemblée. Nous sommes plus qu’inquiets quand nous entendons un ministre expliquer que l’extrême droite a eu un comportement républicain lors des débats parlementaires. Idem quand ils obtiennent des vice-présidences à l’Assemblée. En n’écoutant pas le mouvement social, Macron déploie le tapis noir à l’extrême droite pour l’Élysée. Nous devons également être vigilants dans nos rangs. Malgré nos campagnes, 20 % de nos sympathisants ont voté RN aux dernières élections.

    Syndicalisme. Combattre l’extrême droite dès le piquet de grève

    Quelle expérience tirez-vous de vos huit années à la tête de la Confédération ?

    L’exigence d’être en phase avec ceux que vous ambitionnez de représenter. J’ai agi comme secrétaire général, comme je l’ai fait en tant que délégué du personnel : être au contact des salariés, des syndiqués. Je dis toujours aux militants qu’ils ont deux oreilles et une bouche. Les unes doivent servir deux fois plus que l’autre. Mon expérience de secrétaire général est très riche. Je suis un métallo. Aller dans un hôpital, par exemple, était une découverte. Quand une infirmière me dit passer plus de temps sur son ordinateur qu’à produire des soins, cela interpelle. Quand on passe une demi-journée avec les égoutiers de Paris, on comprend mieux pourquoi ils se doivent de partir à la retraite avant tout le monde.

    Quels ont été les fondements de votre engagement ?

    Les trois quarts des adhérents qui ont rejoint la CGT l’ont fait après avoir subi une injustice. C’est bien, car le syndicalisme doit être utile et efficace. J’ai franchi le pas après une non-application d’un accord dans ma boîte. Très vite je me suis rendu compte qu’avec le collectif, on résout les problèmes. Dans ma famille, j’entendais plutôt parler de la CGT. Mon père était secrétaire du CE dans sa boîte. Il lisait « l’Humanité » tous les jours. Il a adhéré au PCF le jour de sa retraite. Ma mère a rejoint la CGT peu de temps après son arrivée en France. Elle était la meilleure vendeuse de la vignette de la Fête de l’Huma à Rueil-Malmaison.

     Aujourd’hui, les jeunes ont aussi le sens de l’engagement. Ils préfèrent sans doute TikTok et Twitter à la poignée de main, mais, comme les autres, ils ont ce besoin d’échanger. On l’a vu avec les marches pour le climat.

    Ces motivations se retrouvent-elles de nos jours, notamment auprès des jeunes ?

    Cette démarche n’a pas changé. Aujourd’hui, les jeunes ont aussi le sens de l’engagement. Ils préfèrent sans doute TikTok et Twitter à la poignée de main, mais, comme les autres, ils ont ce besoin d’échanger. On l’a vu avec les marches pour le climat : ils peuvent se mobiliser collectivement pour une cause, sans doute de manière plus consumériste. Mais dans les ONG, la moyenne d’âge est un peu plus basse qu’à la CGT… Et des opérations coups de poing, comme ils font pour le climat, j’en ai fait quand j’étais jeune adhérent. Avant que la Bourse ne soit virtuelle, je me suis rendu plus d’une fois à Paris pour bloquer des transactions financières. J’ai aussi arrêté des trains, déployé des banderoles en haut des Champs-Élysées. Un jour, nous avions couvert d’affiches la rue où habitait François Mitterrand, pour soutenir les « dix de Billancourt », licenciés arbitrairement de Renault.

    D’un point de vue personnel, quelle suite professionnelle à la fin de votre mandat ? Et militante ?

    Comme je suis salarié de Renault depuis près de quarante et un ans, lundi 3 avril, je serai dans ma boîte. Je suis un citoyen comme les autres. J’ai atteint l’âge légal, mais il me reste trois trimestres pour avoir toutes mes cotisations. Je me rendrai dans les manifestations. Non plus derrière une banderole et devant les photographes, mais avec l’ensemble des salariés.

    Philippe MartinezCGTcongrès de la CGTsyndicalisme
    France24 - Monde

    Tunisie : démission du ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, proche de Kaïs Saïed

    Publié le : 17/03/2023 - 21:51

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    C'est un très proche du président Kaïs Saïed qui vient d'annoncer sa démission. Le ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine, un des hommes de confiance du président tunisien, a annoncé vendredi avoir demandé à Kaïs Saïed de mettre fin à ses fonctions. Il dit vouloir se consacrer à ses enfants après le décès de son épouse l'année dernière.

    En Tunisie, l'influent ministre de l'Intérieur Taoufik Charfeddine a annoncé, vendredi 23 mars, sa démission. En poste depuis octobre 2021, il a indiqué à la presse avoir demandé au président de mettre fin à ses fonctions.

    L'homme de 54 ans dit vouloir se consacrer à ses enfants après le décès de son épouse. "Le temps est venu pour que je me consacre à cette responsabilité qu'elle m'a laissée", a ajouté Taoufik Charfeddine. Son épouse, mère de leurs trois enfants, a perdu la vie à la suite d'un incendie causé par une fuite de gaz dans leur résidence.

    Pilier de campagne

    Cet ancien avocat fut l'un des piliers de la campagne électorale ayant conduit Kaïs Saïed à la présidence en 2019. Taoufik Charfeddine avait ensuite brièvement occupé le portefeuille de l'Intérieur entre septembre 2020 et janvier 2021, avant d'être écarté sous pression du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, alors principale force au Parlement, que le chef d'État a finalement suspendu lors de son coup de force de juillet 2021.

    Nommé de nouveau à l'Intérieur par Kaïs Saïed en octobre 2021, il a depuis joué à ce poste un rôle de premier plan aux côtés du chef de l'État dans la mise en place d'un nouveau système hyper-présidentialiste, décrié par ses détracteurs comme une dérive autoritaire.

    >> À voir : Parlement en Tunisie : une assemblée aux pouvoirs limités sous l'ombre de Saïed

    Discours "violent et dangereux"

    Des ONG tunisiennes avaient ainsi appelé, le 8 mars, le ministre de l'Intérieur à s'excuser après un discours "violent et dangereux". Dans une déclaration au vitriol la veille lors d'un déplacement à Ben Guerdane, près de la frontière avec la Libye, le ministre s'en était pris aux "mercenaires des médias, hommes d'affaires, syndicalistes et partis qui ont vendu la patrie". 

    "Ce sont des traîtres", avait-t-il ajouté, appelant les Tunisiens à soutenir le président Saïed, "un homme honnête et patriote", selon une vidéo de la visite diffusée par son ministère.

    Dans un communiqué conjoint, plus de 30 organisations, dont la centrale syndicale UGTT et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, ont dénoncé un "discours minable", "sectaire" et qui "crée la division".

    Fustigeant "le langage de menace et d'intimidation" employé, elles ont estimé qu'il s'agissait d'un "discours populiste dangereux qui présage un État policier" rappelant le système en place sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011.

    La présidence tunisienne diffusait régulièrement des vidéos des fréquentes réunions entre Taoufik Charfeddine et Kaïs Saïed au palais de Carthage. Lors d'une récente rencontre, le 23 février, Kaïs Saïed avait appelé les autorités à "veiller" sur les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, deux jours après avoir suscité un tollé avec un discours jugé "raciste et haineux" en dénonçant l'arrivée en Tunisie de "hordes de migrants" et un complot "pour changer la composition démographique" du pays.

    >> À lire aussi : Propos anti-migrants : "Un discours identitaire nouveau au sommet de l'État tunisien"

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Les arrestations d'opposants au président Kaïs Saïed continuent en Tunisie

    Nouvelles mesures d'exception en Tunisie : Kaïs Saïed renforce les pouvoirs de la présidence

    Le président tunisien annonce la dissolution prochaine des conseils municipaux

    Valeurs Actuelles

    André Santini visé par une nouvelle plainte pour “prise illégale d’intérêts” et “détournement de biens”

    André Santini est dans la tourmente. Jeudi 16 mars, l’association Anticor a déposé plainte pour « prise illégale d’intérêts » et « détournement de biens » contre le maire UDI d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), comme l’ont rapporté le même jour plusieurs médias, dont Le Figaro. Cette annonce – qui vient confirmer des précisions au préalable apportées par Le Monde – a été faite par le parquet de Nanterre dans la presse. Selon Le Monde, ladite plainte vise la protection fonctionnelle accordée à l’édile de 82 ans, au cours de l’automne dernier, par le Conseil municipal de la ville.

    Deux plaintes

    Comme le rappelle Le Figaro, le parquet de Nanterre avait ouvert, au cours de l’été dernier, une enquête pour agression sexuelle et harcèlement sexuel et moral. Et cela, à la suite de deux plaintes, déposées par un ex-chef de cabinet d’André Santini et un ex-huissier. Tous les deux, respectivement âgés de 24 et de 31 ans, accusent l’édile de faits qui se seraient déroulés pendant plusieurs années et jusqu’en mai dernier.

    Plus récemment, en novembre dernier, ces deux personnes avaient déposé plainte pour prise illégale d’intérêts. Autrement dit, à la suite du vote du Conseil municipal, qui avait accordé à André Santini cette assistance juridique, note Le Figaro. Les deux hommes – qui se trouvent actuellement en arrêt de travail –, en tant que fonctionnaires, avaient également demandé à bénéficier d’une telle assistance. Toutefois, elle leur avait été refusée par André Santini.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    RD Congo : la crise dans le Nord-Kivu complique l'enrôlement des électeurs

    Publié le : 17/03/2023 - 15:46

    Ange NOMENYO Sara ABOUBAKRI Meriem AMELLAL Sarah Sakho Clément DI ROMA Stéphane BALLONG

    En République démocratique du Congo, les élections présidentielle et législatives sont prévues le 20 décembre 2023. Les Congolais de l'étranger vont participer pour la première fois au scrutin. Pourtant, sur place, ils sont nombreux à ne pas y croire. Dans le Nord-Kivu, un territoire en partie sous le contrôle des rebelles du M23, des habitants restent exclus des opérations d’enregistrement sur les listes électorales. Denis Kadima, président de la CENI, est l'invité de ce Journal de l'Afrique..

    Au Sénégal, plusieurs quartiers de Dakar ont été, jeudi 16 mars, le théâtre de scènes de violence entre jeunes et forces de l'ordre au moment où l'opposant Ousmane Sonko comparaissait devant le tribunal pour diffamation. Une nouvelle audience a été fixée pour le 30 mars. Reportage de Aminatou Lamarana Diallo, Sarah Sakho et Elimane Ndao

    Gianni Infantino a été réélu à la tête de la Fifa lors d'un Congrès organisé au Rwanda. Le président a décidé de porter à 9 le nombre d’équipes africaines qualifiées pour le Mondial-2026 et d’augmenter le nombre d’équipes féminines lors de la Coupe du monde 2023. Plus de détails avec Clément Di Roma, correspondant de France 24.

    Le PPA-CI, parti de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et formation de l’opposition, a tenu une conférence de presse, jeudi 16 mars, à Abidjan. Son porte-parole Justin Katinan dénonce plusieurs attaques du parti au pouvoir. Parmi les éléments cités : la convocation par la justice du secrétaire-Général du parti pour des faits qui datent d’il y a plus d’un an. La déclaration du porte-parole du PPA-CI au micro d’Ange Nomenyo et Sadia Mandjo.

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    L'Humanité

    Et pendant ce temps, le CAC 40 plane « superprofite »

    Actu

    Stéphane Guérard

    À l’heure où le gouvernement s’échine à imposer sa réforme des retraites pour réaliser 13 milliards d’euros d’économies d’argent public par an sur le dos des travailleurs, les directions de nos 40 premières entreprises promettent encore un ruissellement torrentiel sur leurs actionnaires. Après communication de ses bilans pour 2022, le CAC 40 totalise  1 729 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 19 % sur un an, permettant de générer 142 milliards d’euros de bénéfices cumulés. C’est, certes, 14 milliards de moins que l’an dernier. Qu’à cela ne tienne : aucun groupe du CAC 40  n’annonce verser moins de dividendes qu’en 2022. De quoi battre le record de 56,5 milliards d’euros ? Il faut bien faire profiter les actionnaires de la montagne de superprofits encaissés. Car le succès du CAC 40 se nourrit des 23,2 milliards d’euros de bénéfices engrangés par le secteur de l’énergie, TotalEnergies en tête (19,5 milliards), des maxi-marges de Stellantis sur ses ventes de voitures (16,8 milliards), du boom du numérique (+ 118 % pour STMicroelectronics, + 820 % pour Orange) et, surtout, du luxe. Les profits des LVMH, Kering, Hermès et L’Oréal ont gonflé de 23 % sur un an, de 80 % par rapport à la période précédant le Covid.

    Charivari
    Valeurs Actuelles

    Lyon : des habitants dénoncent l’allègement par la mairie écologiste d’un dispositif anti-rodéo

    Il se dit « inquiet ». Dans un courrier daté du 13 mars et adressé au ministre de l’Intérieur, Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon, dénonce la volonté de la Mairie écologiste d’assouplir une partie du dispositif anti-rodéo urbain, mis en place en 2019 dans la Presqu’île afin de limiter les nuisances que subissaient les riverains excédés, relate CNews le vendredi 17 mars.

    Dans son courrier, Pierre Oliver dénonce « la suppression annoncée de la présence policière la nuit dans cette zone (rue Edouard-Herriot) », appelant Gérald Darmanin à « inciter la Ville de Lyon à maintenir et pérenniser ce dispositif ». « Je suis très inquiet […], tant pour la sécurité et la tranquillité des riverains, que par rapport au message envoyé aux délinquants », écrit l’élu et d’estimer que la suppression des agents de sécurité « pourrait faire revenir ces pratiques dangereuses pour tout le monde ».

    Des élus et commerçants inquiets

    Cette inquiétude est partagée par de nombreux habitants et commerçants de la Presqu’île. De son côté, la Mairie de Lyon indique que cette décision ne concerne pas les patrouilles de police, mais uniquement le déploiement d’agents de sécurité, mobilisés pour faire respecter les interdictions en vigueur, une fois la nuit tombée.

    Ces interdictions de circuler avaient été prises pour éviter toute intrusion dans le centre-ville de Lyon. Des agents de sécurité avaient été embauchés pour faire respecter cette interdiction. Selon CNews, cette mesure coûte 250 000 euros chaque année à la Ville.

    Lyon : les dernières actualités

    Retraites : opposé à la réforme, le maire écologiste de Lyon furieux après des dégradations sur la mairie du 4e arrondissement

    Lyon : attaque au couteau dans un bus, trois personnes sont blessées

    Lyon : une propriétaire condamnée à dédommager ses squatteurs en colère après leur expulsion

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    It’s so embedded in our lives, we’re setting ourselves up for failure if we say we’re going to go phone-free for a week – Emily Cherkin

    In February, news broke that Salesforce CEO Marc Benioff had taken a ‘digital detox’: 10 tech-free days at a French Polynesian resort. For a small group of people, taking a step back from devices is an achievable dream – but for most, it’s an impossibility, especially now.

    A digital detox requires shelving technology almost entirely: taking a break from screens, social media and video conferences for multiple days. The goals – reducing stress or anxiety, and reconnecting with the physical world – are well-intentioned. And although there aren’t scientifically proven benefits from periods of tech abstinence, that hasn’t stopped the digital detox from becoming a coveted challenge.

    But that challenge has become far harder to accomplish since 2012, when researchers first used the term. Screens were already important then, even with nascent versions of apps and social media. Yet attempting a digital detox in 2012 would have been a cake walk compared to now, when more than ever, our lives are impossible to detangle from technology. We pay with our phones at stores, work on our computers and tablets and maintain relationships through apps. And since the pandemic, our life-tech connection has intensified even further.

    A digital detox in 2023: where would you even start?

    Short of running to the remote wilderness for a few phone-free days, experts say a digital detox isn’t feasible anymore for most people.

    “Technology is very much a part of us now. We bank with an app, read restaurant menus on phones and even sweat with exercise instructors through a screen,” says Seattle-based consultant Emily Cherkin, who specialises in screen-time management. “It’s so embedded in our lives, we’re setting ourselves up for failure if we say we’re going to go phone-free for a week.”

    As people become increasingly interdependent on technology, doing a digital detox no longer seems like a reasonable goal. But there may be a more realistic solution that will lessen our tech obsession, without forcing us to totally disconnect.

    Screens, screens, screens

    As much time as people already spent on their devices, the pandemic intensified screen time. People stared at screens more during lockdown, especially in lieu of other ways to connect. But those habits haven’t ended, even as people are free to leave their homes and socialise.

    A 2022 University of Leeds study showed that 54% of British adults use screens more often now than they did before the pandemic – half of those surveyed look at screens for 11 hours or more each day. Fifty-one percent are on screens more for leisure than they were pre-pandemic, while 27% have increased screen use at work.

    This increase in screen time has also changed how we connect with each other. Critical relationships have become more digitised, as we’ve built communities in WhatsApp groups, substituted bi-monthly family meals for weekly FaceTime calls and more. Covid-19 forced many of our connections into the digital realm, and many of those continue to exist in these tech environments, like group chats and video calls. That means a digital detox isn’t only about getting a breather from mundane Slack chats with your boss – it would also mean cutting ties with your nearest and dearest for a period of time.  

    As online dating has grown more prevalent – and indeed grew during the pandemic – technology has also become central to making friends. According to Bumble data, seen by BBC Worklife, the dating app’s friendship matchmaking spinoff Bumble BFF has seen a substantial increase in traffic since 2020. By the end of 2021, almost 15% of Bumble’s 42 million users were also searching for friends on BFF, up from less than 10% a year earlier. And, by the end of 2022, male pursuers were up another 26%.

    “A lot of technology right now, for better or worse, is a form of accessibility,” says writer Chris Dancy, who monitors his own connected existence with more than 700 sensors, devices and apps. “For many children, for many parents, for many partners, for many friends – I hate to say it, but they’ve forgotten how to navigate relationships without it.”

    A full digital detox might be unrealistic, but there are ways to lessen our tech obsession without fully disconnecting (Credit: Getty Images)

    A shift in perspective

    The combined shift to hybrid work and hybrid relationships makes the traditional idea of digital detox not just outdated, but nearly impossible. Digital detoxes are touted as an anxiety-relieving panacea that will pull people away from distracting screens, and reconnect them with the present moment. But as people’s lives and screens are more inextricable than ever, the idealisation of disconnection may end up causing more anxiety when you can’t achieve it. 

    “I can’t shut down technology. We are on screens for so many different reasons,” says Sina Joneidy, a senior lecturer in digital enterprise at Teesside University, UK. He takes a different approach. “For me, it’s more about detoxing from the 'desirous attachment’ to technology.” Joneidy explains that ‘desirous attachment’ is a Buddhist concept that describes when a person wants something because they believe it will bring then happiness – when actually, in this case, it’s just a blue light dopamine hit.

    Rather than cutting out technology altogether, Joneidy practices digital mindfulness. “I make sure my use of technology is purposeful,” he says. Digital mindfulness may be more practical for some people, in lieu of a full detox: less worry about cutting tech out entirely, and more focus on being intentional with its use. Instead of being seduced by the addictive, mindless scroll, Joneidy believes digitally mindful users can enhance their lives with tech, rather than feeling like they’re tethered to a device. 

    Digital mindfulness may be more practical for some people, in lieu of a full detox: less worry about cutting tech out entirely, and more focus on being intentional with its use

    Even if people can’t walk away from screens entirely, paying attention to specific tech-use patterns, say experts, may help them use technology more intentionally. “I started using lots of different tracking tools on my phone,” says Oregon-based anthropologist Amber Case. She realised she was clicking on Instagram 80 times a day, so she downloaded One Sec, a plugin that makes users take a deep breath before they can open and access the apps on their phone. It forces the user to take a moment before they log on and helps pull them out of autopilot mode.   

    Case also recommends getting out of the habit of scrolling through your phone as a break, and suggests that it can be helpful to leave your phone elsewhere when you don’t need it. “People will dip into their phone like they’d dip into a cigarette,” says Case. “They’re occupying what could be empty time and filling it with other people’s ideas.” Instead, she says, rest by staring into space, allow yourself to be bored for a minute.

    Ultimately, say experts, the goal shouldn’t be to cut off technology, full stop – or internalise the pressure to do so. People still need to send an email or dash off a text, but can do so without getting distracted by the various wormholes of online content.

    Dancy calls this approach “grey detoxing” – you’re not totally immersed or totally cut off from technology. And there isn’t just one way to about the practice: his techniques including installing an app or plug-in to remove all metrics from social media, or even trading phones with loved ones, so you can use your screens as a way to intentionally connect with each other. “Every weekend I use my husband’s phone and he uses mine,” says Dancy. They reply to each other’s messages, listen to music through each other’s accounts. “It’s a way of actually becoming immersed in their life,” says Dancy. That is to say, their digital, often private, life.

    The digital detox of 2012 may be outdated if you’re not a billionaire, but that doesn’t mean we are doomed to mindlessly scroll through the rest of our lives. Instead of causing ourselves more anxiety by attempting to live without our phones for a week, we can approach unavoidable screen time in a way that feels right for our individual lives – no Polynesian retreat necessary.

    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle

    Publié le : 17/03/2023 - 19:57

    Guillaume GRALLET Suivre

    De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle.  Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?

    Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.

    De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.

    >> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

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    L'Humanité

    Le Havre pris par la fièvre anti-réforme

    Reportage

    Alors que les parlementaires poursuivaient leur examen du projet de recul de l’âge de départ à la retraite, ces deux dernières semaines, les Havrais ont uni leurs forces pour crier leur rejet du texte. Dans les manifestations, sur les points de blocage et les piquets de grève, plongée dans le combat des travailleurs de la cité océane pour faire plier le gouvernement. Reportage.

    Marie Toulgoat

    Au premier étage du Cercle Franklin, l’imposante bâtisse du XIXe siècle qui abrite les syndicats du Havre, la sonnerie du téléphone retentit. « Ça n’arrête pas », s’amuse Sandrine Gérard, secrétaire de l’union locale (UL) de la CGT. Nous sommes le lundi 6 mars et la journée du lendemain s’annonce historique.

    7 mars. La France à l’arrêt, acte I

    À l’appel de l’intersyndicale, les travailleurs de la porte océane s’apprêtent à prendre la rue et à cesser le travail. Certains ont d’ores et déjà décidé d’entamer des grèves reconductibles contre la réforme des retraites. « Le mouvement prend bien. La journée de demain sera une réussite, c’est sûr », prophétise l’aide-soignante en Ehpad public.

    Vingt mille tracts ont été distribués la semaine précédente et des actions ont été multipliées dans les quartiers populaires de la ville, à destination de ceux que l’on voit le moins se mobiliser. « Ils sont demandeurs, pourtant, il ne faut pas les oublier », souligne Rémi Caniel, membre du bureau de l’UL.

    Ceux-là, comme beaucoup d’autres travailleurs peu habitués aux grèves et manifestations, ont pris la rue ces dernières semaines pour clamer leur opposition au projet de réforme. 

    Une grève, et nous pouvons avoir Le Havre entre les mains ». Sandrine Gérard, Secrétaire de l'Union locale CGT

    À l’heure des derniers préparatifs, l’exaltation monte dans la salle de l’union locale. « Ici, nous avons un grand port, une grande zone industrielle. Une grève, et nous pouvons avoir Le Havre entre les mains », jubile Sandrine Gérard.

    La zone industrielle du Havre, à cheval sur les communes voisines de Harfleur et de Gonfreville-l’Orcher, voit rapidement cette stratégie militante se mettre en place. Là, une usine Safran, des entrepôts logistiques Bolloré, les ateliers Renault, mais aussi la plus grande raffinerie de France, celle de Normandie, exploitée par TotalEnergies. À l’automne dernier, les raffineurs de Gonfreville-l’Orcher ont été le fer de lance de la lutte pour les augmentations de salaire. Leur expérience compte.

    « Plus rien ne rentre, plus rien ne sort de la zone  »

    Réunis place d’Armes à Harfleur, à 5 heures du matin, ce mardi 7 mars, les travailleurs ont été parmi les premiers à lancer les hostilités contre la réforme des retraites dans la métropole. L’aube n’a pas encore point que toutes les entrées de la zone industrielle sont bloquées par des palettes et des braseros.

    « Plus rien ne rentre, plus rien ne sort de la zone », sourit Alexis Antonioli, secrétaire CGT de la raffinerie, alors que 72 heures de grève reconductible viennent d’être votées. Avec 75 % de grévistes parmi les salariés de Total et bon nombre chez les sous-traitants, le mot d’ordre est passé.

    Sur les axes routiers qui convergent, des files de camions patientent sur le bas-côté. Face à l’ampleur de la mobilisation, l’usine Renault est même contrainte de cesser complètement l’activité. Les grévistes espèrent aller plus loin. « La retraite à 60 ans, ce n’est pas négociable », confirme l’un d’eux, à l’entrée du périmètre.

    « Nous, on vit quatorze ans de moins que la moyenne ! »

    Partout dans la ville, piquets de grève et blocages se multiplient. Au nord du Havre, à deux pas de l’hôpital, les camions-bennes sont cloués au centre technique de la métropole, le 7 mars au petit matin. Bien avant le lever du soleil, plusieurs dizaines de fonctionnaires territoriaux, employés des villes ou de la communauté urbaine, se sont donné rendez-vous devant le site.

    Deux gros véhicules blancs, floqués du logo de la Ville du Havre, bloquent les sorties et un feu de palettes est allumé comme pour réchauffer les grévistes cueillis par le froid de ce début mars. « Ils veulent supprimer les régimes spéciaux, mais pas ceux des sénateurs ou des ministres ! » s’enflamme Mathieu.

    Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvée

    L’égoutier à la carrure imposante peine à retenir son agacement face au projet du gouvernement de repousser de deux ans l’âge légal de départ à la retraite, y compris pour son métier pénible. Chaque jour, le salarié travaille pourtant à l’entretien du réseau d’assainissement de la métropole, dans des cavités d’un diamètre à peine supérieur à un mètre, et est exposé à des quantités de gaz toxiques.

    « On nous dit qu’il faut travailler plus longtemps car l’espérance de vie des Français augmente. Mais nous, on vit quatorze ans de moins que la moyenne ! Autour de moi, les gens sont fatigués, ils ont des cancers », constate-t-il. Pour conserver son droit de partir à la retraite à 52 ans, l’égoutier est prêt à mettre les moyens et à convaincre ses collègues.

    Avec les égoutiers de Paris, ces travailleurs en « zone hostile »

    « Perdre une, deux ou trois semaines de salaire, ce n’est pas un problème. Le vrai problème, c’est de perdre deux ans de notre vie ! » insiste-t-il, soucieux d’inscrire ses revendications liées à son métier au mouvement collectif en cours. Le blocage du centre technique et la grève sont reconduits pour au moins trois jours.

    45 000 personnes convergent, un record au Havre depuis le début du mouvement social

    Pendant que certains agents territoriaux tiennent le piquet, d’autres prennent le chemin, dans la matinée, de la maison des syndicats. C’est là que 45 000 personnes convergent pour manifester. Un record au Havre depuis le début du mouvement social. « C’est très fort, mais il va falloir apprendre à la préfecture à compter », plaisante la secrétaire générale de l’union locale de la CGT, moquant l’annonce des quelque 10 000 manifestants totalisés par les représentants de l’État.

    Difficile pourtant de s’y méprendre : les rues jouxtant le bassin du commerce, celles frôlant le théâtre Le Volcan – emblématique structure de l’architecte Oscar Niemeyer –, sont noires d’un défilé dense et inédit dans la cité seinomarine. Dans le cortège, animé de joyeuses batucadas et fanfares, les manifestants, désormais habitués, témoignent toujours de la même ténacité.

    Vêtues de leur blouse blanche, Sylvie, Marie-Laure et Carole, trois employées de la crèche hospitalière du Havre, se demandent : « Comment fera-t-on, à 64 ans, pour s’occuper de 60-90 bébés ? Comment fera-t-on pour changer 300 couches dans la journée ? » « On adore notre métier mais on risque de devenir maltraitantes », redoute Carole, qui dorlote les enfants du personnel soignant.

    À quelques pas de là, Farès, opérateur chez Renault depuis huit ans, a pris l’habitude de se joindre à la foule à chaque journée de manifestation depuis l’annonce du projet de réforme. Un gilet CFDT sur le dos, il fera « toutes les grèves qu’il faudra faire », assure-t-il. « Aujourd’hui, on nous dit que ce sera 64 ans. Ce sera quoi après, 67 ans ? Mes collègues ont mal au dos, mal aux jambes », confie l’ouvrier.

    Montrer qu’il existe des alternatives possibles au projet du gouvernement

    Face à la déferlante de ce 7 mars, Baptiste Bauza, secrétaire de la section havraise du PCF, reconnaît que « la mobilisation est extrêmement forte ». « Ce qui est frappant depuis le début du mouvement, c’est qu’il y a beaucoup de primo-manifestants, beaucoup de jeunes travailleurs, beaucoup de personnes non syndiquées », constate le militant qui est aussi cheminot.

    Alors que de nombreux travailleurs du bassin d’emploi intensifient la lutte, lui et le parti ont aussi un rôle à jouer, estime-t-il : « Soutenir les grévistes et montrer qu’il existe des alternatives possibles au projet du gouvernement, comme la retraite à 60 ans en prenant en compte les années d’études et de maternité », assure-t-il.

    Ces 3 solutions pour financer nos retraites que le gouvernement refuse

    Depuis le début de ce round offensif contre le recul de l’âge de départ à la retraite, Le Havre vit au rythme des assemblées générales : à chaque quart chez les raffineurs, chaque matin chez les territoriaux, un mardi soir à l’université où le responsable de l’Unef tente de mobiliser les quelques étudiants présents.

    L’intersyndicale locale se plie aussi à l’exercice, invitant les travailleurs de tous horizons à décider des contours de la mobilisation. Dans une grande salle du Cercle Franklin qui revêt des allures de gymnase, les participants ont sommairement installé quelques chaises.

    « On ne peut pas se borner à faire des journées de grève saute-mouton. La grève reconductible doit être faite partout où c’est possible ! » martèle Alexis Antonioli, de la raffinerie Total, devant l’assemblée interprofessionnelle. Tous opinent.

    Beaucoup partagent le constat que de nombreuses entreprises ne s’engagent pas encore dans la lutte, faute de soutien. « Il faut que tout le monde entre dans le mouvement, chaque pierre à l’édifice compte », acquiesce un salarié de la CIM, le terminal pétrolier du port du Havre. Chacun quitte la maison des syndicats convaincu de la nécessité d’apporter du soutien partout où c’est possible.

    3 000 dockers du Havre, 100% en grève

    Une consigne que les dockers ne tardent pas à appliquer. Mercredi 8 mars, dans la « cabane », le foyer syndical des salariés des docks havrais, Jérémy Julien, secrétaire adjoint CGT, peaufine le programme de la journée. Les près de 3 000 dockers du Havre – 100 % en grève – ont fort à faire en ce jour décrété « port mort » par la fédération CGT des ports & docks.

    Une journée de conteneurs non déchargés, ce sont des millions d’euros qui échappent à l’économie. » Jérémy Julien, secrétaire adjoint CGT

    « La différence avec un simple jour de grève, c’est qu’on occupe les lieux et qu’on empêche toute activité », détaille le cégétiste, qui rappelle : « Une journée de conteneurs non déchargés, ce sont des millions d’euros qui échappent à l’économie. »

    Dès 5 heures, tous les accès aux quais sont bloqués, des piquets de grève mis sur pied et des abris de fortune imaginés dans des conteneurs. Le travail a cessé, mais les missions ne manquent pas : il faut se relayer sur les points de blocage, raviver sans cesse les feux de pneus qui enfument le centre-ville, porter à manger aux grévistes qui tiennent les piquets, mais aussi apporter son soutien aux autres luttes.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Jérémy Julien revêt, au téléphone, le rôle de chef d’orchestre, s’assurant que les dockers prêtent main-forte partout où ils le peuvent. Devant Siemens Gamesa, toute nouvelle usine d’éoliennes où se joue une bataille pour l’emploi, en plus de celle contre la réforme des retraites. Mais aussi devant la caisse d’assurance-maladie, où se tient un rassemblement de soutien à un salarié menacé de licenciement.

    Lui se rend à Radicatel, terminal de déchargement à mi-chemin entre Le Havre et Rouen qui emploie une trentaine de personnes. Le syndicat CGT y date de quelques années seulement, mais les travailleurs se sont relevé les manches. Un brasier a été allumé et l’accès est complètement bloqué. Une ribambelle de camions patientent le long de la route, attendant que les travailleurs déchargent à nouveau les cargaisons. « Certains ont fait demi-tour ! » plaisantent les salariés, leur tenue orange vif sur le dos.

    En attendant la 8e journée de mobilisation

    « On fait un métier pénible, on doit monter sur les conteneurs, accrocher, décrocher, se mettre à genoux, on fait beaucoup d’heures sup’ », explique Alex, docker au terminal depuis trois ans. « À 45 ans, nos collègues ont déjà mal partout. J’ai 30 ans et je sens déjà que je fatigue, alors, travailler plus ? » expose-t-il.

    Du fait de la nature pénible de leurs tâches et de l’exposition à l’amiante jusqu’en 2004, certains travailleurs des docks peuvent aujourd’hui partir à la retraite à 55 ans. Un âge de départ que ferait reculer la réforme. Les plus jeunes recrues, dont l’exposition aux fibres toxiques n’est pas reconnue, pourraient partir à la retraite à 60 ans au lieu de 58 ans. Inenvisageable pour beaucoup.

    Après ces 48 premières heures de grève puis de blocage réussies, la fédération des ports donne rendez-vous pour trois jours consécutifs de lutte à partir de mardi 14, culminant jeudi 16 sur une nouvelle journée « port mort ». Elle n’est pas la seule. Le jeudi précédent, des étudiants ont effectué des blocages à l’université, répondant à l’appel des syndicats et organisations de jeunesse.

    Vendredi, l’opération « S’unir pour ne pas subir », lancée par la CGT d’Harfleur, a bloqué la zone industrielle avec ses 1 200 entreprises et 30 000 emplois. Samedi, 8 000 personnes ont répondu à l’appel au rassemblement lancé par l’intersyndicale sous l’emblématique arche de conteneurs colorés, à l’entrée du port.

    Un nouveau tour de chauffe familial avant la huitième journée de mobilisation de mercredi 15. Le gouvernement est alors en plein marchandage avec les parlementaires de droite pour faire passer sa réforme. Les Havrais, eux, continuent de se battre pour « son retrait ».

    Réforme des retraitesgrèvesmanifestationsle havre
    France24 - Monde

    Un pirate informatique de légende à la tête du bras cyber du renseignement militaire russe ?

    Publié le : 16/03/2023 - 18:37

    Sébastian SEIBT Suivre

    Evgueni Serebriakov, un célèbre pirate informatique russe, aurait été nommé à la tête de Sandworm, groupe de cybercriminels lié aux services de renseignement militaire russe, et réputé pour son agressivité en Ukraine, d’après le magazine américain Wired. 

    C’est un nom qui semble sorti d’un roman de science-fiction de Frank Herbert, auteur de la saga Dune. Mais Sandworm – "ver de sable" – n’a rien d’un monstre fictif : il s’agit de l’un des groupes de pirates informatiques russes les plus redoutés, qui représente le principal bras cyber du GRU, le service russe de renseignement militaire, d’après Washington

    Ce groupe de cybercriminels aux ordres de Moscou dispose d’un visage depuis mercredi 15 mars : Evgueni Serebriakov, en serait le nouveau patron, d’après le site Wired, qui affirme en avoir eu la confirmation par des responsables américains du renseignement. 

    Sandworm, présent en Ukraine depuis 2013

    Une promotion que Wired qualifie de rencontre entre l’un des cybercriminels russes "les plus téméraires et l’organisation de cyberpirates la plus agressive en Russie". Un cocktail qui, sur fond de guerre d’invasion en Ukraine, pourrait être de nature à  inquiéter Kiev.

    Les Ukrainiens connaissaient bien Sandworm avant l'arrivée supposée d’Evgueni Serebriakov à sa tête. "Cette région apparaît comme le terrain de jeu favori de ce groupe, même si on ne connaît pas avec certitude l’ensemble des opérations qu’il a menées dans le monde", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour la société slovaque Eset, très présente en Ukraine où elle collabore avec les autorités pour parer aux cyberattaques depuis le début de la guerre. 

    À lire aussi sur France 24 : Guerre en Ukraine : "Il n'y a jamais eu une telle variété de cyberopérations dans un conflit"

    Ce groupe est "apparu sur nos radars dans cette région à partir de 2013, et y a maintenu une présence constante à travers de multiples attaques depuis lors", résume ce spécialiste. À l’époque, le lien entre Sandworm et le GRU n’avait pas encore été établi. 

    Mais il était clair que ces pirates informatiques n’appartenaient pas au commun des cybercriminels qui agissent avant tout par intérêt financier. "Les cibles choisies avaient généralement un intérêt stratégique pour les États", souligne Benoît Grunemwald. 

    Leurs principaux faits d’armes en Ukraine, avant l’offensive russe lancée en 2022, ont été de couper le courant dans une partie de Kiev en 2016, grâce au virus Industroyer, après avoir paralysé une partie des centrales électriques du pays – un an plus tôt, à l’aide d’un autre logiciel malveillant de leur confection.

    "C’est clairement un groupe spécialisé dans le cyber-sabotage, qui excelle dans la destruction de données ou d’installations", précise John Fokker, chef des renseignements sur la menace du centre de recherches de Trellix, une entreprise américaine de cybersécurité.

    Attaque contre la campagne de Macron en 2017

    Même si Sandworm a un tropisme avéré pour l’Ukraine, le groupe a su aussi exporter son savoir-faire sur d’autres territoires. Il est aussi responsable de la propagation, en 2017, de NotPetya, l’un des rançongiciels les plus destructeurs de l’histoire. Ce dernier a coûté plus d’un milliard de dollars aux centaines de victimes à travers le monde, selon les autorités américaines. 

    Ces cybercriminels se sont aussi illustrés sur la scène politique. Ils ont participé à la vaste opération russe de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016 en subtilisant des documents sur les serveurs du parti démocrate. Un an plus tard, ces mêmes Russes ont été accusés d’avoir tenté de reproduire la manœuvre lors de l’élection française en visant les serveurs de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. 

    À lire aussi sur France 24 : Le GRU, l'arme pas si secrète de Poutine

    Autrement dit, "Sandworm a comme spécialité les attaques contre les infrastructures électriques, mais le groupe sait s’adapter aux circonstances", résume Benoît Grunemwald. Du moment que les opérations font du bruit. C’est un détail qui a rapidement mené des experts en cybersécurité à soupçonner des liens entre Sandworm et le GRU, "un service de renseignement connu pour ses coups d’éclat", comme le souligne John Fokker. Mais il faudra attendre 2020 pour que Washington associe Sandworm à l’unité 74455, qui est la dénomination officielle du principal bras cyber du GRU.

    Un cybercriminel arrêté puis relâché aux Pays-Bas

    L’arrivée d’Evgueni Serebriakov à la tête d’un groupe très agressif comme Sandworm peut paraître logique. Ce Russe est, en effet, réputé pour être "techniquement très doué" et pour "aimer prendre des risques", souligne Wired. Son principal fait d’armes est, paradoxalement, l’opération au cours de laquelle il s’est fait arrêter. Et qui a échoué.

    En 2018, Evgueni Serebriakov a été interpellé par la police néerlandaise sur un parking situé devant le bâtiment de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. Il portrait sur lui l’attirail du parfait cyber-espion venu écouter d’aussi près que possible les discussions relatives à la tentative d’empoisonnement par le GRU de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, qui se déroulaient à ce moment dans l’enceinte de cette institution. 

    Arrêté en compagnie d'autres Russes, Evgueni Serebriakov a été remis aux autorités russes peu après. "Ce n’est pas étonnant, ils avaient tous des passeports diplomatiques, ce qui fait que les Pays-Bas ne pouvaient pas, par exemple, les extrader vers les États-Unis, comme cela avait été suggéré à l’époque. La seule chose qui a pu être faite est de les qualifier de persona non-grata dans le pays et de demander aux Russes de les récupérer", souligne John Fokker, qui a été membre des forces spéciales de la marine néerlandaise avant d’être spécialiste en cybersécurité chez Trellix. 

    En 2018, Evgueni Serebriakov travaillait déjà pour le GRU, mais au sein d’un autre groupe, spécialisé dans le cyberespionnage et à un échelon plus bas. Il avait déjà un CV bien rempli : il avait participé à des opérations en marge des Jeux olympiques de Rio et contre l’Agence mondiale antidopage en 2016, en plein scandale éclaboussant les athlètes russes.

    "C’est donc un agent très expérimenté qui, si c’est confirmé, a pris la tête de Sandworm", reconnaît John Fokker. Wired n’est d’ailleurs pas seul à avoir constaté qu’Evgueni Serebriakov est monté en grade. Christo Grozev, spécialiste de la Russie pour le site d’investigation Bellingcat, a fait la même déduction… après avoir obtenu des relevés téléphoniques de ce pirate. Il recevait des appels de généraux du GRU qui n’appellent pas directement le menu fretin des cyberespions, ce qui "m’a fait réaliser qu’il devait lui-même avoir été nommé à une position de commandant", a expliqué Christo Grozev à Wired.

    Reste à savoir quel impact une telle nomination pourrait avoir sur la cyberguerre en Ukraine. Les pirates informatiques russes ont été très actifs au début de l’invasion, mais sans faire d’importants dégâts. L’arrivée Evgueni Serebriakov pourrait être le signe que Moscou veut taper plus fort. Si cette nomination venait à être confirmée, "[cela] pourrait indiquer que quelque chose se prépare", note John Fokker. Trellix avait constaté que Sandworm s’était fait discret en Ukraine depuis quelques mois. Le calme avant la tempête ?

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TECH 24

    Cyberattaques : au-dessus de nos têtes... du nouveau

    TECH 24

    Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine

    CYBERARMÉE

    Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

    BBC

    SANS TITRE

    Cookbook author Niloufer Mavalvala is on a mission: to revive her ancient cuisine one recipe at a time.

    "Our cuisine doesn't have a flag, an anthem or a country," said the 2020 Gourmand International Best in the World winner. She was referring to India's Parsi community, part of the Zoroastrians, who left ancient Persia (now Iran) for the subcontinent between the 8th and 10th Centuries.

    "When partition took place, the Parsis were also divided by history," she added. "Our tiny little community spread its wings and migrated to every corner of the world [but had limited] access to authentic recipes or the joint family system that generally passes down the skills. They were at a loss."

    Traditionally, Parsi cuisine would often feature complicated recipes with elaborate prep work, such as finely chopping herbs, grinding pastes by hand, and making many sauces, chutneys and preserves to accompany meals – something that is particularly difficult for members of the diaspora who are either short on time or can't find all the ingredients where they are living.

    Through her blog Niloufer's Kitchenand cookbooks like The World of Parsi Cooking: Food Across Borders, Mavalvala aims to simplify recipes without sacrificing flavour or authenticity, suggesting alternative ingredients while illustrating how the dishes were customarily served. She also cuts down on extensive steps – and tedious clean-up.

    One of her most visually striking special-occasion recipes is shirini zereshk palau (sweet barberry pilaf), where ruby berries stud a bed of glossy, saffron-tinged rice that cradles juicy cuts of chicken. Zereshk is the Persian name for the widely cultivated oblong-shaped berry found particularly in South Khorasan, Iran; and palau (pulao or pilaf) simply refers to seasoned rice cooked in stock. But the word shirini in Mavalvala's signature recipe serves three purposes.

    [jump to recipe]

    Set up to welcome the arrival of spring, the Haftseen arrangement embodies gratitude towards the universe – and a hopeful prayer for continuity and prosperity in the upcoming year.

    First, it means "sweets" in Persian, which is fitting, as Mavalvala soaks the tart berries in orange and lemon syrup to plump them up and infuse them with an ambrosial taste. It was also the name of Mavalvala's mother, with whom she concocted the recipe. And third, it fits with the theme of Haftseen, a table set up during Navroz (also spelled Nowruz), or Persian New Year, with seven symbolic items beginning with the letter "s" to pay tribute to the seven creations of the universe: fire, water, air, earth, metal, and the plant and animal kingdoms, she explained. (The holiday falls between 19 March and 22 March, during Spring Equinox in the northern hemisphere. This year will be 1402 in the Persian calendar.)

    Mavalvala frequently serves the show-stopping rice dish, piling it regally on a massive silver tray, for Navroz, as well as other family gatherings and special occasions. She associates it with the sort of mindful and gracious hospitality she saw her parents extending towards their sprawling social circle during her childhood in Karachi, Pakistan, before she moved to Canada.

    "In the eastern world, people tend to put many things on the [dining] table – it's never just one – but they have to complement each other," she said. "When I'm organising a buffet, I imagine the guest's plate. You want to make sure it doesn't all meld into one. The gravies need to be thicker [so they don't run into each other]. Colour should be there."

    Of her aromatic zereshk palau, she said, "If you cooked it, it would definitely be the star."

    Despite now being a dwindling community, Parsis have left indelible imprints on South Asia, from being famed for shaping India's taste for soft drinks to establishing the institution-like Irani cafes that once dominated the subcontinent. At the same time, the cuisine reflects a coalescence of Indian and Iranian influences.

    The now iconic Mumbai-style zereshk palau is believed to have originated at Mumbai-based Irani cafe Brittania & Company in August 1982. Legend has it that Bachan, the wife of owner Rashid Kohinoor, integrated leftover mutton and Indian pantry staples such as garam masala into Irani berry pollo (a variation of the spelling), essentially marrying a uniquely Persian dish with Indian flavours.

    Niloufer Mavalvala is the author of The World of Parsi Cooking: Food Across Borders (Credit: Niloufer Mavalvala)

    "[The Brittania & Co story] makes perfect sense because it speaks to our no-waste philosophy," Mavalvala said, positing that Bachan may have simply been utilising leftover meat from another Parsi favourite prepared at the famed restaurant called salli boti (meat curry with potato sticks).

    Many Parsi recipes follow a zero-waste mindset out of deep reverence for the land and sea, such as steaming an entire fish in banana leaves, pickling whole lemons or using bottle gourd peels for preserves, explained Mavalvala. "Parsis are brought up like that," she said matter-of-factly. [It's] not a question of whether you can afford it or not. It's just how your kitchen works."

    The use of unexpected ingredients in conventional dishes also attests to a collective make-do spirit. "People had very large families to feed, and when you have 20-30 people aged one to 95 living [together], you have to improvise," Mavalvala said.

    Mavalvala's zereshk palau is milder than Mumbai-style zereshk palau, leaving out ingredients like garam masala and allowing the saffron and barberry notes to sing. She also cooks the rice fully in chicken stock, forgoing the parboiling step in water that some recipes call for, to allow the long, fluffy grains to fully absorb the delicate flavours.

    Niloufer Mavalvala's palau is made with ruby berries and juicy cuts of chicken (Credit: Niloufer Mavalvala)

    Shirini zereshk palau recipeBy Niloufer Mavalvala

    (serves 6)

    2 tbsp neutral oil 2 medium onions2 tbsp tomato paste1 tsp salt1 tsp peppercorns1 cinnamon stick8 whole green cardamom pods, bruised1kg (2.2lb) chicken, cut in 8 pieces½ cup sugar4 tbsp zereshk (barberries), or substitute goji berries, dry tart cherries or cranberries2 tbsp orange peel, thinly juliennedjuice of 1 lemon1 tsp saffron, crushed2 cups rice

     

    Method

    Step 1In a large pot, heat the oil over medium to low heat and cook the onions until soft and translucent, about 7 minutes, stirring occasionally. Add in the tomato paste, salt, peppercorns, cinnamon stick, cardamom pods and 4 cups water. Once it comes to a boil, reduce heat to a simmer and add the chicken pieces to poach for 20 minutes. Drain the poaching liquid and set aside to use as stock. Remove the chicken and keep separately.

    Note: If using chicken breasts (opposed to just brown meat pieces like the thighs), remove them from the poaching liquid halfway through cooking so that they don't dry out.

    Step 2In a small pan, make a simple syrup with the sugar and 1 cup of water, allowing it to boil only after all the sugar is melted on low heat. Once it is sticky to the spoon or the touch, add the barberries, orange peel, lemon juice and saffron. Simmer together for a minute to infuse. Set aside.

    Step 3In a large skillet or pot with snug-fitting lid, cook the rice in the chicken stock on medium heat. When the liquid comes to a boil and you can see the top of the rice, place the poached chicken all over, pressing it down gently with the back of a spoon. Then pour the prepared syrup all over it. Cover, ensuring it is airtight, and allow it to cook on very low heat for 30 to 40 minutes until the rice is completely cooked. 

    Step 4Allow it to rest for 10 minutes. Then, serve immediately on a platter.

    Tips and tricks

    The Persian version (Irani Berry Pollo) is traditionally made as a rice cake, which is overturned on to a plate. It's prepared by allowing the rice at the bottom of a buttered pot to caramelise and become crisp.

    When the pot is flipped over, the tahdig (Persian for "bottom of the pot", referring to the crispy layer of rice) is then shared by the elders who offer it to the youngest at the family table.

    Additionally, almonds, pistachios and sultanas can be scattered over the cooked palau before serving.

    BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

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    Известия (RUS)

    Правительство Чукотки в полном составе ушло в отставку

    Правительство Чукотского автономного округа в полном составе сложило полномочия. Соответствующее решение принял врио главы региона Владислав Кузнецов, сообщили 18 марта в региональном правительстве.

    «Правительство Чукотского автономного округа в полном составе ушло в отставку в соответствии с уставом региона. Сотрудники правительства и заместители губернатора будут исполнять свои обязанности до формирования нового состава», — сказано в сообщении.

    Командир Чукотки: под Анадырем возродят военную авиабазу Какие угрозы она призвана отражать и почему именно сейчас

    Врио губернатора назвал людей главным достоянием региона и заявил, что его основная задача заключается в том, чтобы каждый житель округа чувствовал себя защищенным и видел свое будущее в родном крае. Также он добавил, что рассчитывает на совместную работу с жителями и всегда открыт к новым идеям.

    Кузнецов был назначен временно исполняющим обязанности главы региона указом президента России Владимира Путина, подписанного 15 марта. Тогда же глава государства в режиме видеоконференции провел встречу с Кузнецовым, подчеркнув, что тот имеет большой опыт работы в бизнесе, административных структурах, а также в представительных органах власти.

    Ранее Кузнецов занимал должность первого заместителя председателя правительства Луганской Народной Республики (ЛНР).

    С 2008 года Чукотский автономный округ возглавлял Роман Копин, который был освобожден с поста в связи с заявлением о досрочном прекращении полномочий. По продолжительности пребывания в должности (14 лет и 7 месяцев) он занимает второе место среди руководителей субъектов РФ после главы Чеченской Республики Рамзана Кадырова.

    Известия (RUS)

    Хуснуллин доложил Путину об активном возвращении жителей Мариуполя в город

    Жители Мариуполя начали активно возвращаться в город после благоустройства. Об этом 19 марта доложил вице-премьер Марат Хуснуллин в ходе беседы с президентом России Владимиром Путиным.

    «Когда увидели, что идет на сегодняшний день восстановление, народ стал активно возвращаться, идет рост населения», — рассказал он.

    Как отметил Хуснуллин, первая трамвайная линия в городе, согласно планам, будет запущена летом этого года.

    «Запустили движение общественного транспорта, 110 автобусов работают. И, Владимир Владимирович, если получится, к лету хотим запустить первые трамвайные маршруты», — пояснил вице-премьер.

    Кроме того, он вместе с Путиным осмотрели здание филармонии. По словам Хуснуллина, на его восстановление ушло три месяца.

    Хуснуллин также добавил, что бизнесмены в Мариуполе смогут получить беспроцентные кредиты для устройства бизнеса на первых этажах жилых домов.

    «Сейчас приняли решение <...> предпринимателям, кто заявится, мы им тоже будем оказывать помощь. <...> Если предприниматель — владелец магазина на первом этаже заявляет о своих правах и подтверждает, что запускает рабочие места, мы даем ему кредит беспроцентный. Этот механизм тоже утвердили. Считаем, что таким образом первые этажи сможем более активно ввести в оборот», — пояснил политик.

    «Цивилизация к нам возвращается» Спецкорреспондент «Известий» побывал в Мариуполе и увидел, как переживает зиму самый пострадавший город Донбасса

    Ранее в этот день в Кремле сообщили о том, что Путин совершил рабочую поездку в Мариуполь. Российский лидер прилетел в Мариуполь на вертолете. За рулем автомобиля он объехал несколько районов города, совершая остановки. Во время поездки Путина сопровождал Хуснуллин. Он доложил президенту о ходе строительных и восстановительных работ в городе и окрестностях.

    Накануне Владимир Путин приехал в Крым в День воссоединения Крыма с РФ. Президент побывал в Севастополе на открытии школы искусств и центра «Корсунь». Кроме того, Путин встретился с губернатором города Михаилом Развожаевым.

    В свою очередь Развожаев отметил, что глава государства должен был участвовать в открытии детской школы искусств по видеосвязи. Однако вместо этого российский лидер решил прибыть в город с визитом.

    BBC

    Italy leaves children of same-sex parents in limbo

    In 2018, Maria Silvia Fiengo and Francesca Pardi were among Italy's first same-sex couples to be registered as parents.

    The mayor of Milan, Giuseppe Sala, took a progressive stance and allowed children born to parents of the same gender to be acknowledged in the absence of clear national legislation.

    For Maria Silvia and Francesca - and their four children Margherita, twins Giorgio and Raffaele, and Antonio - being finally recognised as a household after years of legal challenges and discrimination was "truly incredible".

    This week, however, what was then seen as a major victory for equality and acceptance by the LGBT community was reversed.

    Italy's right-wing government instructed Milan's city council to stop registering the children of same-sex parents, reigniting a debate around Prime Minister Giorgia Meloni's conservative agenda.

    Hundreds of people protested against the government ban in Milan on Saturday.

    The newly elected leader of the centre-left Democratic Party, Elly Schlein, was among them. She said her message to the prime minister was "not to discriminate against the daughters and sons of these wonderful families".

    "We are talking about boys and girls already growing up in our communities and going to our schools," Ms Schlein said. "It is no longer tolerable, and these families are tired of being discriminated against.''

    Ms Meloni, who leads the far-right Brothers of Italy party, made anti-LGBT rhetoric a cornerstone of her electoral campaign, promising to protect traditional values.

    "We were always a family, but being officially recognised as such by our own mayor made us feel welcome," said Maria Silvia Fiengo. "Today, looking at what the government is doing, and knowing that other families won't be able to have the same opportunity, we feel discouraged."

    Italy legalised same-sex civil unions in 2016 under a centre-left government.

    However, stiff resistance from Catholic and conservative groups meant that the law stopped short of granting adoption rights to same-sex couples as well. Opponents said it would encourage surrogate pregnancies, which are still illegal in Italy.

    That left a regulatory vacuum surrounding several aspects of LGBT family life, including adoption. Solutions aimed at getting around bureaucratic hurdles were reached on a case-by-case basis, as cases went to court.

    Some local administrators, including the centre-left mayor of Milan, decided that children of same-sex couples would be registered independently.

    Mr Sala has now announced he has been forced to halt the practice after he was sent a letter by the interior ministry. It cited a ruling by Italy's highest court requiring court approval for legal recognition of parental status.

    "It is a clear step backwards, politically and socially, and I put myself in the shoes of those parents who thought they could count on this possibility in Milan," said the mayor in his daily podcast Buongiorno Milano, adding that he was left with no other choice.

    Children who are denied the right to have both parents recognised on their birth certificate are left in a legal limbo.

    Their families face a range of challenges. In the most extreme scenario, if the legally recognised parent were to pass away, the children could become wards of the state and face the prospect of being orphaned.

    In Italy's LGBT community, this has led to a growing sense of frustration and anxiety, while the Meloni government's hostile approach to LGBT rights has further exacerbated the issue.

    "Children end up having limited access to key services and benefits, such as healthcare, inheritance and child support," said Angelo Schillaci, law professor at Sapienza University in Rome.

    "At present, only one parent is recognised by law, the other one is a ghost. In real life, parents and children play together, cook together, play sports and go on holiday together. But on paper, they are apart, the state does not see them. It's a paradoxical situation."

    The prime minister, elected last September, has been a vocal supporter of traditional family and Christian values, campaigning against what she calls "gender ideology" and the "LGBT lobby". Months before she came to power, she proposed a law that would make surrogacy by an Italian citizen a universal crime, and it is still on her party's agenda.

    "Boys and girls with two mothers and two fathers already exist in Italy, Prime Minister Meloni should get over it," said Alessia Crocini, president of the Rainbow Families association. "We must guarantee our children the same rights as their peers."

    "We feel under attack," said Angela Diomede, who was planning to take part in the Milan rally with her wife and their six-year-old girl. "I don't understand this obsession of the government with targeting children, it doesn't lead anywhere."

    Italy's Senate this week also rejected a proposal for a standardised European parenthood certificate that would be recognised across all 27 member states of the EU.

    For children, it would mean proof of parenthood and for parents it would be a guaranteed right to be recognised across the EU, protecting rights such as inheritance and citizenship.

    But for Italy's far-right infrastructure minister, Matteo Salvini, it was a step too far. "A person can be heterosexual, homosexual or bisexual: love is free, beautiful and sacred for all," he tweeted.

    Riccardo Magi, an opposition MP in favour of the Europe-wide certificate, complained: "The world goes one way, the [Italian] government goes the other."

    The debate is being followed closely from the north-eastern city of Udine by Stefano Zucchini and his husband Alberto.

    They have two six-year-old twins, who were born in California through surrogacy, and hope to be legally recognised as a family one day. In the US, they are both recognised as parents. But in Italy, Stefano is listed as a single father, and that legal status makes life complicated.

    "Even things that are normal for most people, such as driving the kids to the kindergarten or to a doctor appointment, can become a challenge," he told the BBC.

    "They don't see us, but our love is as strong as ever. That, for sure, exists."

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    France24 - Monde

    Faillite de la Silicon Valley Bank : "on est peut-être allés trop loin dans la Tech"

    Publié le : 15/03/2023 - 11:23Modifié le : 15/03/2023 - 11:26

    Elisabeth ALLAIN

    Faillite de la Silicon Valley Bank. Comment interpréter cette faillite ? Pour Pascal de Lima, chef économiste à la CGI Business Consulting, invité de France 24, "il y a une remise en cause des fondements économiques des start-up, de la Tech, quelque part, de toute la Silicon Valley, quelque part aussi, de tous les paris qu’on a pu faire sur ces entreprises de la nouvelle économie". Explications.

    Известия (RUS)

    Компания из США заинтересовалась покупкой обанкротившегося Silicon Valley Bank

    Американская компания First Citizens BancShares заинтересовалась покупкой обанкротившегося банка Silicon Valley Bank (SVB). Об этом в воскресенье, 19 марта, сообщает агентство Bloomberg со ссылкой на источники.

    «First Citizens BancShares Inc. рассматривает предложение о покупке Silicon Valley Bank», — говорится в сообщении агентства.

    Отмечается, что окончательное решение еще не принято.

    О банкротстве в США банка Silicon Valley стало известно 11 марта. Организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов. Банкротство столь крупной кредитной организации стало первым после финансового кризиса 2008 года.

    Страхи накаляются: что ждет мировые рынки из-за проблем у банков США И какие шаги регуляторов могут смягчить последствия, чтобы предотвратить глобальный кризис

    Между тем, как сообщило 15 марта агентство Reuters, подача заявления о банкротстве — лишь один из вариантов, который рассматривает SVB. Компания также изучает другие альтернативные решения в виде реструктуризации и рекапитализации.

    Кроме того, в этом же месяце после SVB было объявлено о закрытии крипто ориентированного банка Silvergate и аналогичного нью-йоркского Signature Bank.

    На фоне банковского кризиса президент США Джо Байден попытался убедить американских граждан в том, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны. Он пообещал запросить конгресс и «регуляторов банковского сектора на предмет ужесточения правил для банков и сокращения угрозы того, что подобного рода крах банка произойдет вновь».

    В Кремле, в свою очередь, заявили, что банкротство американских кредитных организаций не окажет влияния на банковскую систему РФ.

    France24 - World

    Wyoming outlaws abortion pills as Texas judge mulls nationwide ban of key drug

    Issued on: 18/03/2023 - 10:31

    NEWS WIRES

    Wyoming Governor Mark Gordon on Friday signed into law a bill outlawing the use or prescription of medication abortion pills that was passed by the state's Republican-controlled legislature earlier this month.

    Gordon, a Republican, signed the law as a federal judge in Texas considers ordering a nationwide ban on the abortion pill mifepristone in response to a lawsuit by anti-abortion groups.

    The crux of the two-page Wyoming bill is a provision making it illegal to "prescribe, dispense, distribute, sell or use any drug for the purpose of procuring or performing an abortion."

    So-called "morning-after" pills, prescription contraceptive medication used after sex but before a pregnancy can be confirmed, are exempted from the ban.

    The measure also includes an exemption for any treatment necessary to protect a woman "from an imminent peril that substantially endangers her life or health," as well as any treatment of a "natural miscarriage according to currently accepted medical guidelines."

    Violation of the ban is to be treated as a criminal misdemeanor, punishable by up to six months in jail and a fine of up to $9,000.

    The measure stipulates that a woman "upon whom a chemical abortion is performed or attempted shall not be criminally prosecuted."

     

    The governor said he was also allowing enactment, without his signature, of a separate bill passed by state lawmakers to prohibit conventional abortion procedures except when necessary to protect the health and life of the mother, or in case of rape or incest.

    Exception is also permitted to end a pregnancy if doctors determine there to be a lethal abnormality of the fetus.

    Legal fights over abortion rights have ramped up in the United States following a Supreme Court ruling last year that overturned the landmark 1973 Roe v. Wade decision legalizing the procedure.

    Gordon acknowledged that abortion rights proponents who have already challenged Wyoming's "trigger" abortion ban that went into effect after the Roe v. Wade decision have filed suit to block the newly passed Wyoming ban preemptively.

    The governor expressed concern that enactment of the new abortion ban could muddy the legal waters, creating a new obstacle to swift resolution of the matter by the courts.

    (Reuters)

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    Fight for abortion rights 'isn't over', Biden says, 50 years after Roe v. Wade

    Polish court convicts activist for providing abortion pills to pregnant women

    Political manoeuvring?

    The challenge of enshrining abortion rights in the French constitution

    Известия (RUS)

    В музеях США начали переименовывать «русские» экспонаты в «украинские»

    В США сотрудники музеев заменяют слово «русский» в описании экспонатов на «украинский». Об этом сообщило издание The New York Times.

    Отмечается, что инициаторами подобных переименований зачастую выступают активисты и историки искусства. Они призывают к более точному отображению национальности авторов из бывшей Российской империи и бывшего Советского Союза. Как отмечают сторонники изменений, это должно повысить видимость украинцев в истории искусств.

    Так, Метрополитен-музей пересмотрел классификацию нескольких художников XIX века, которых раньше называли русскими. На сайте были отредактированы биографические страницы Ильи Репина, Архипа Куинджи и Ивана Константиновича Айвазовского.

    Данный шаг в отношении Айвазовского вызвал поток критических замечаний, поскольку маринист родился в армянской семье. Впоследствии музей исправил оплошность.

    Эксперты отмечают, что отразить подлинное происхождение творцов бывает крайне тяжело, особенно когда речь идет о деятелях прошлого.

    «Мы проводим тщательное исследование и составляем описания с учетом зарегистрированной национальности художника на момент смерти и рождения, динамики эмиграции и иммиграции и изменения геополитических границ», — поделился директор Музея современного искусства в Нью-Йорке Гленн Лоури.

    Новые украинцы: почему Репину и Куинджи сменили национальность Как переименовывают картины и меняют гражданство российским художникам и писателям

    Ранее, 12 февраля, ректор Санкт-Петербургской академии художеств имени Репина Семен Михайловский отметил, что Репин, Куинджи и Айвазовский, которых Метрополитен-музей стал обозначать как украинских, сами считали себя русскими.

    10 февраля стало известно, что Метрополитен-музей изменил название работы французского художника Эдгара Дега «Русская танцовщица» на «Танцовщица в украинском наряде» после требований украинских активистов. Некоторые ученые уверены, что костюмы на картине на самом деле являются традиционной украинской народной одеждой. Однако подтверждений тому, что танцовщицы были с Украины, нет.

    2 февраля президент России Владимир Путин прокомментировал попытки западных стран «отменить» русскую культуру. Глава государства указал, что подобные действия являются просто глупостью.

    France24 - World

    Greece sacks police chief after clashes over deadly train disaster

    Issued on: 18/03/2023 - 14:28

    NEWS WIRES

    Greece said Saturday it had sacked its national police chief, days after clashes between security forces and demonstrators broke out in the wake of the country's deadliest train tragedy.

    The Prime Minister's office said police chief Constantinos Skoumas had been discharged less than two months after being confirmed at the post.

    No specific cause was given for prompting the change, which comes as police face widespread public criticism for their handling of protests over the February 28 tragedy in which 57 people were killed when two trains collided. 

    "The appointment of a new police chief aims (to introduce) a more positive and efficient implementation of modern police operational plans on citizen safety," the PM's office said.

    In the latest protest on Thursday, a riot police squad was filmed charging and striking peaceful demonstrators at the central Syntagma Square in Athens.

    A police tow truck was also filmed ramming a group of demonstrators trying to block an Athens street with garbage bins, sending one demonstrator flying to the ground.

    The train disaster has sparked weeks of angry and occasionally violent protests, and has piled major pressure on the conservative government of Prime Minister Kyriakos Mitsotakis ahead of elections expected in May.

    EU assistance

    Most of the victims were students returning from a long holiday weekend.

    "We will learn from our mistakes," Mitsotakis said during a campaign stop in Athens on Saturday. 

    "A mistake becomes a fault only if it is repeated."

    Greece's transport minister resigned after the disaster, and the stationmaster on duty during the accident and three other railway officials have been charged and face a possible life sentence.

    But railway unions had long been warning about problems, claiming the network was underfunded, understaffed and accident-prone after a decade of spending cuts.

    Acting Transport Minister Georgios Gerapetritis has said rail services – which were suspended after the accident – would gradually resume from March 22.

    But safety concerns remain high.

    Gerapetritis and former transport ministers will appear before a parliamentary committee on March 20 to answer lawmakers' questions on the tragedy.

    The minister on Saturday said he would then travel to Brussels during the week for talks with EU officials on "technical assistance" to improve safety.

    Train services will be fully restored before April 16, and the government aims to introduce automated safety systems by the end of September, he said.

    (AFP)

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    Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster

    Clashes break out in Greece as thousands protest against train tragedy

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    BBC

    Menindee: Millions of dead fish wash up near Australian town

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    Watch: The river filled with dead fish

    Residents in a regional Australian town have woken to find millions of dead fish in their river.

    The large-scale fish deaths were first reported on Friday morning in the New South Wales' (NSW) town of Menindee.

    The state's river authority said it was a result of an ongoing heatwave affecting the Darling-Baaka river.

    Locals say it is the largest fish death event to hit the town, that experienced another significant mass death of fish just three years ago.

    In a Facebook post, the NSW Department of Primary Industries (DPI) said the heatwave put "further stress on a system that has experienced extreme conditions from wide-scale flooding".

    Heatwaves have become more frequent, more intense, and last longer because of human-induced climate change. The world has already warmed by about 1.1C since the industrial era began and temperatures will keep rising unless governments around the world make steep cuts to emissions.

    Speaking to the BBC, Menindee resident Graeme McCrabb described the deaths as "surreal".

    "It'll probably be a bit more confronting today," he said, as he warned that locals were anticipating that even more fish would die as the already decomposing fish sucked more oxygen from the water.

    Around 500 people live in the town in far-west New South Wales. The Darling-Baaka river is a part of the Murray Darling Basin, Australia's largest river system.

    The NSW DPI also said that the fish deaths were "distressing to the local community", a sentiment echoed by Mr McCrabb.

    "You can just imagine leaving a fish in your kitchen to rot with all the doors shut and no air conditioner, and we've got millions of them."

    The temperature in Menindee was expected to reach 41C on Saturday.

    He added that locals in the regional town rely on the Darling-Baaka for water supplies, "we use the river water for washing and showering in so people won't be able to use that water for those basic needs again," he said.

    "Over time those people won't be able to access that water for domestic use which is just shameful".

    This week's fish deaths throws a light on the troubles facing the Murray Darling Basin. Drought and increased human use has impacted the health of the Murray Darling ecosystem.

    The Murray Darling Basin authority said agriculture, industries and communities have used water from the river system which has resulted in less water flowing through the river.

    It also said the Basin is prone to extreme weather events and has a highly variable climate that makes it vulnerable to both fires and droughts.

    In 2012, a plan worth A$13bn (£8.45bn at the time) was implemented to try and stop the river from drying up and returning it to a healthier level.

    The NSW DPI said it will work with federal agencies to respond to the latest incident, and to find the underlying causes of the deaths.

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    Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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    By Jason Horowitz

    ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

    “I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

    Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

    It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

    A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

    With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

    “It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

    The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

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    Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

    She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

    Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

    Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

    But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

    She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

    She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

    “Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

    One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

    “Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

    But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

    Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

    Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

    But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

    That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

    Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

    Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

    The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

    Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

    She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

    Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

    “Well,” she said. “We’ll see.”

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    Valeurs Actuelles

    Retraites : opposé à la réforme, le maire écologiste de Lyon furieux après des dégradations sur la mairie du 4e arrondissement

    Il est furieux. Samedi 18 mars, le maire Europe Ecologie-Les Verts de Lyon Grégory Doucet s’est indigné du saccage, la veille, de la mairie du 4e arrondissement de sa ville par des militants d’extrême gauche opposés à la réforme des retraites, rapporte Le Figaro. L’édile écologiste lyonnais a réagi à ces dégradations sur l’antenne de RMC. « L’attaque qui a eu lieu sur la mairie du 4e est intolérable. Une mairie d’arrondissement est un lieu de service public du quotidien », a-t-il déclaré, ajoutant être « particulièrement en colère ».

    « La justice doit faire son travail, comme sur tous les actes de vandalisme » a-t-il poursuivi. « La violence n’a pas sa place dans l’expression du mécontentement. On a le droit de manifester contre cette réforme qui est injuste […] mais ça ne justifie en rien la violence » a affirmé Grégory Doucet.

    Une « mairie vandalisée »

    Vendredi 17 mars au soir, alors que des manifestions contre l’usage du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites par le gouvernement d’Elisabeth Borne dégénéraient un peu partout en France, et notamment à Paris, à Lyon, la situation n’a pas été différente.

    En effet, la manifestation qui avait lieu dans le centre-ville a viré à l’émeute lorsque des groupes de militants d’extrême gauche se sont dispersés en petits groupes, brûlant des poubelles, renversant des trottinettes, brisant des panneaux publicitaires et taguant des vitrines de commerces, en scandant : « C’est à qui ? C’est à qui ? C’est à nous ! ». Ils ont lancé des pétards, pendant que les CRS répliquaient par l’usage de gaz lacrymogène.

    En définitive, ces groupes s’en sont pris à la mairie du 4e arrondissement, fracturant la porte de l’édifice public, avant de saccager l’intérieur du bâtiment. La police est intervenue alors que les militants tentaient de mettre le feu à la mairie, d’après la préfecture, qui évoque une « mairie vandalisée ». « Les policiers sont intervenus rapidement et ont réussi » à éteindre le départ de feu, explique encore la préfecture.

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    Известия (RUS)

    В Херсонской области предложили увеличить часы обучения русскому языку

    Уделять изучению русского языка и истории России в новых регионах страны больше часов предложила ректор Херсонского государственного университета (ХГУ) Татьяна Томилина. В беседе с ТАСС 19 марта она заявила о необходимости рассмотреть данный вопрос на федеральном уровне.

    «Мы предлагаем на федеральном уровне принять решение о том, чтобы в новых регионах, особенно в Херсонской и Запорожской областях, было увеличено количество учебных часов по русскому языку и истории России», — сказала Томилина.

    По ее словам, количество часов, выделяемых под эти предметы сегодня, недостаточно. Таким образом студенты, окончив обучение в ХГУ по специальности «Государственное и муниципальное управление», где только на первом курсе есть предмет «Деловой русский язык», испытывают недостаток знаний языка после, в процессе работы. При этом многие выпускники занимают, отметила Томилина, различные должности в Херсонской области.

    Она подчеркнула, что нужно писать диктанты, учить стихотворения, нужно формировать у людей правильную русскую речь, грамотную. То же, добавила ректор, касается изучения русской истории.

    «Мы используем в работе планы Московского педагогического государственного университета. <...> Но они рассчитаны на студентов, которые в школе изучали русский язык, литературу и историю России. Наши студенты этого не учили. Поэтому для нас нужно увеличить количество учебных часов по этим предметам», — сказала Томилина.

    Иностранных легион: русский язык полностью вытеснят из латвийских школ В Риге мечтают о немецкой речи, но не могут найти учителей

    По данным на 1 марта, более 70 тыс. российских паспортов уже выдано в Херсонской области. Как сообщал врио губернатора региона Владимир Сальдо, в ближайшие планируется выдать уже до 150 тыс. паспортов.

    Жители освобожденных территорий с 23 по 27 сентября 2022 года участвовали в референдумах по вопросу присоединения к России. В Херсонской области изменения поддержали 87,05%, а в Запорожской области — 93,11%. 30 сентября 2022 года Луганская и Донецкая народные республики (ЛНР, ДНР), Запорожская и Херсонская области официально вошли в состав Российской Федерации.

    24 февраля 2022 года Россия начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострившейся ситуации в регионе из-за участившихся обстрелов со стороны украинских войск.

    France24 - World

    Ireland beat England to win their fourth Six Nations Grand Slam

    Issued on: 18/03/2023 - 20:51

    NEWS WIRES

    Hooker Dan Sheehan scored two tries to help steer Ireland to a 29-16 victory over England on Saturday for their fourth Five/Six Nations Grand Slam.

    Ireland skipper Johnny Sexton became the Six Nations all-time record points scorer after landing a penalty, also going on to convert Sheehan's double and another try by Robbie Henshaw.

    It was a dream final Six Nations Test for the talismanic Irish fly-half.

    "Bloody hell, what a team!" said Sexton. "We did exactly the opposite of what the coaches told us!

    "But we did it in the end.

    "It's like a dream I don't want to wake up from. This is what you dream of as a kid. I'm pinching myself."

    Ireland head coach Andy Farrell -- who was Joe Schmidt's assistant when they won the Grand Slam in 2018 -- said it had been at one point "squeaky bum time" but he was delighted it had ended in their favour. 

    "It means so much to everyone here -- to be able to do a St Patrick's weekend and win a Grand Slam is always going to be special," said the 47-year-old Englishman, father of England fly-half ande skipper Owen.

    Mission complete! 🫡#TeamOfUs | #GuinnessSixNations pic.twitter.com/oeuJaRhFtR

    March 18, 2023

    Ireland went into the game knowing a victory or draw would be enough to seal the title, but were made to work by England, who had full-back Freddie Steward sent off on the stroke of half-time.

    England started brightly and put the first points on the board with Owen Farrell slotting over a penalty in the eighth minute, and a second three-pointer shortly after.

    The Irish were turning the pressure on but were let down by unforced errors with James Lowe throwing away possession with a loose blind pass.

    Sexton set his own personal landmark for Six Nations points scoring and got the hosts on the board with a penalty from distance in the 19th minute.

    His watchword being always for the team not himself the personal landmark mattered less than Sheehan's try in the 33rd minute.

    The Irish hooker, beautifully fed by Josh van der Flier, stormed through a gaping space in the English defence to touch down.

    Sexton converted for 10-6 to put Ireland's noses in front for the first time and rouse a previously subdued crowd.

    The Irish ended the half not only up on points but also a man to the good.

    England fullback Steward was sent off after prolonged debate when he turned sideways and connected with Hugo Keenan's head, a collision that saw the Irish player replaced by Jimmy O'Brien.

    'Fields of Athenry' 

    The English, aided by Irish handling errors, took the game to the home side, Owen Farrell reducing the lead to just a point in the 51st minute with his third penalty.

    Ireland were rattled, epitomised by a nervy clearance kick by Sexton -- the captain holding his hand up to apologise to his team-mates and then waving his hands in the air to gee them up.

    Tempers were fraying with Ireland prop Andrew Porter having a go at Owen Farrell but following that Ryan Baird calmed them down with a brilliant turnover.

    A few minutes later the Irish eased the pressure considerably as Henshaw, who missed the Grand Slam-clinching match in 2018 due to injury, crashed over.

    Sexton, whose sublime crossfield kick led eventually to the try, converted for 17-9 with just over 15 minutes remaining.

    Ireland finally put it to bed as a brilliant offload by Jack Conan to Sheehan saw the hooker go over in the corner, Sexton converting brilliantly from the touchline.

    The English, however, did not bow their heads with Jamie George going over for a try Farrell converted.

    Seconds later Sexton limped off the pitch for a final time in a Six Nations match -- shrugging off a medical staff member who wanted to help him -- and receiving a standing ovation.

    England lost another man with the clock ticking down as Jack Willis was sin-binned for a dangerous tackle.

    Appropriately just as Sheehan was being named man of the match his replacement as hooker, Rob Herring, went over -- Ross Byrne's conversion went wide.

    However, that mattered not a jot as the seconds ticked down, the crowd burst into a rendition of 'Fields of Athenry', and the perfect Six Nations farewell for Sexton in his hometown.

    (AFP)

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    France resoundingly beat Wales, but lose Six Nations title to Ireland

    England beat Ireland 24-12 to revive Six Nations hopes

    RUGBY

    France beat defending champion England to hand Ireland Six Nations title

    BBC

    The revolution underway in India's diamond industry

    Chintan Suhagiya is only 26, but already has seven years experience working in India's diamond industry.

    Starting out, he ferried diamonds around his company, based in the world's diamond polishing capital, Surat in western India.

    But over the years he learnt how to inspect diamonds and now he grades their quality, using specialist equipment.

    His career has been transformed by a seismic shift in the diamond industry. Until two years ago, all the diamonds he inspected were natural - pulled from the ground at diamond mines.

    Now he works with diamonds grown in special machines, part of the industry that barely existed 10 years ago but, thanks to improved technology, has seen explosive growth.

    Lab-grown diamonds (LGDs) so closely resemble natural diamonds that even experts have to look closely.

    "No naked eye can tell the difference between natural and lab-grown diamonds," says Mr Suhagiya.

    "The natural diamonds and lab-grown diamonds are so similar that once, even after a lab test there was a confusion about the origin of a diamond. The diamond had to be tested twice to make sure that it was a lab-grown," he says.

    Natural diamonds are formed at great heat and pressure deep underground and, since the 1950s, scientists have been trying to recreate that process above ground - resulting in two techniques.

    The High Pressure High Temperature (HPHT) system is where a diamond seed is surrounded by pure graphite (a type of carbon) and exposed to temperatures of about 1,500C and pressurised to approximately 1.5 million pounds per square inch in a chamber.

    The second process is called Chemical Vapour Deposition (CVD) and involves putting the seed in a sealed chamber filled with carbon-rich gas and heating to around 800C. The gas sticks to the seed, building up a diamond atom by atom.

    While those techniques emerged in the late 20th Century, it's only in the last 10 years that the process has been refined so that lab-grown diamonds can be made at the right price and quality to be sold as jewellery.

    "In the beginning, it was harder, because there were very few machines and very few scientists able to do it... over the last seven years, as more expertise became available in the market, we've seen really big growth," says Olya Linde, a Zurich-based partner with Bain and Company's Natural Resources practice.

    Ms Linde says that since the early 2000s the cost of producing lab-grown diamonds has halved every four years.

    These days, a one carat diamond - a popular size and common in engagement rings - made in a lab would be around 20% cheaper than its naturally-formed equivalent.

    Those falling costs have attracted entrepreneurs.

    Snehal Dungarni is the chief executive of Bhanderi Lab Grown Diamonds, which he started in 2013. It uses the CVD process to make diamonds.

    "We are able to monitor the growth of the diamond, atom by atom, at the highest degree of purity.

    "Comparatively they are cost and time-effective and save mining and extraction costs - making them human and environmentally kind," he says.

    India has long played a key role in the diamond industry - it's estimated that nine out of 10 of the world's diamonds are polished in Surat.

    Now the government wants India to become a key player in the lab-grown diamond business.

    The nation already produces around three million lab-grown diamonds a year, accounting for 15% of global production, according to the Ministry of Commerce and Industry. China is the other big producer, with a similar market share.

    In January, in an effort to boost the sector further, the Indian government abolished a 5% tax on imported diamond seeds and announced funding to help India develop its own diamond seed production.

    "As global prosperity increases, the demand for diamonds will increase," says Vipul Bansal, joint secretary at the Ministry of Commerce.

    More technology of business:

    With 30 years in the traditional diamond industry, Hari Krishna Exports is India's leading producer of cut and polished diamonds.

    But this year director Ghanshyambhai Dholakia founded a lab-grown diamond business.

    "In the next three to four years, we will see a massive demand and growth in lab-made diamonds," he predicts.

    But will the new business take market share from his traditional diamond business?

    "Both natural and lab-made diamonds cater to different consumer segments. And demand exists in both segments," says Mr Dholakia.

    "LGD has opened a new consumer market - middle class in India - who have money and will be able to afford a lab-grown diamond," he says.

    It might take some time for that market to take off in India, though. Most LGDs made in India are exported to the US.

    "The Indian market is still not ready, so we as council are promoting exhibitions and events to create a place for LGDs. In three to four years India will be ready," says Shashikant Dalichand Shah, chairman of the Lab Grown Diamond and Jewellery Promotion Council.

    Mr Shah is chairman of Nine Diam, a diamond trading company founded by his great grandfather.

    He agrees that manufactured diamonds will have a very different place in the market from those that have been mined.

    "A diamond made in a laboratory or a factory is an artificial diamond. So a buyer who knows and loves diamonds will always go for a real diamond," he says.

    He adds that the relative scarcity of natural diamonds means they will hold their value better.

    "Lab-grown diamonds lose their value after buying, whereas in a natural diamond 50% of the value is retained after buying," he says.

    While that may be the case, lab-grown diamonds offer jewellery designers greater flexibility.

    "Natural diamonds are so expensive you always want to maximise the diamond from the natural stone. Lab-grown diamonds you can design as you want," says Ms Linde.

    "We've seen jewellery where they have cut holes in the diamonds so they dangle and sparkle more."

    The world's biggest jeweller, Denmark's Pandora, is switching to lab-grown diamonds. Explaining the move in 2021, the company's chief executive said it would broaden the market for diamonds and make his business more environmentally friendly.

    Back in Surat, Chintan Suhagiya is happy with his move into the LGD industry, and thinks many others will find work in the sector.

    "The lab-diamond industry is going to provide jobs to millions. This will be an unstoppable industry," he says.

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    Insécurité : des femmes initiées à des techniques de défense par des policiers municipaux dans le Val-de-Marne

    Elles espèrent toutes n’en avoir jamais besoin. Jeudi 16 mars, la police municipale de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) proposait un atelier de self-défense pour les femmes afin de lutter contre l’insécurité, rapporte Le Parisien. La séance a été organisée à l’initiative des forces de l’ordre de la commune val-de-marnaise, en présence de 13 femmes, toutes volontaires. « J’ai toujours peur quand je suis seule dans la rue la nuit. Et même le jour, ça m’arrive de me faire siffler », témoigne auprès du Parisien Marie, une participante de 18 ans, étudiante. Accompagnée par sa mère, elle a vu la proposition d’atelier dans le journal de la ville, et s’est tout de suite dit « pourquoi pas ».

    Un fort sentiment d’insécurité

    Toutes les participantes affirment ressentir un fort sentiment d’insécurité dans l’espace public. Une policière formatrice explique la démarche : « On a décidé de faire cette formation surtout pour qu’elles reprennent confiance en elles. On sait, par notre métier, que les agressions peuvent arriver à n’importe qui n’importe quand. C’était important de faire quelque chose pour leur donner quelques outils. »

    Aussi, pendant deux heures, les participantes à l’atelier ont appris les bases des bons gestes à avoir lors d’une agression, via des mises en situation. À l’issue de la séance, si certaines, comme Marie, ont apprécié apprendre des techniques et se sentent plus confiantes, d’autres sont encore dubitatives. Anne-Marie, présidente d’une association de quartier de la Vallée aux Renards, l’Avara, l’avoue : « C’est mon 8e atelier de self-défense, j’apprends toujours des choses, mais je ne me sens pas beaucoup plus en sécurité. »

    Val-de-Marne : les dernières actualités

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    L’ancien directeur pénitentiaire de la prison de Fresnes condamné à quatre ans de prison pour corruption

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    The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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    Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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    By Constant Méheut

    Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

    A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

    And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

    He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

    Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

    “This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

    These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

    His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

    He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

    The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

    With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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    Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

    “We wanted to repeat May 1968!” he said.

    Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

    His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

    In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

    “I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

    Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

    Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

    Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

    Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

    Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

    “We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

    In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

    Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

    His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

    Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

    But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

    At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

    “Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

    Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

    “We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

    Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

    “His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

    Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

    “He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

    Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

    Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

    “Protesting rejuvenates,” he said.

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    Известия (RUS)

    Москвичи стали чаще продавать жилье из-за плохого финансового положения

    Число сделок по продаже квартир в Москве в связи с ухудшением финансового положения продавца выросло до 5%. Об этом «Известиям» сообщили аналитики «НДВ Супермаркет Недвижимости».

    Около 5% всех сделок на вторичном рынке совершаются для получения средств, часть из которых направляется на погашение кредиторской задолженности и на иные потребности продавца или его родственников, сказали эксперты.

    При этом 72% от всего объема таких продаж приходятся на сделки с жильем, которое было куплено в ипотеку, уточнили в компании.

    «К причинам продажи относятся: снижение уровня доходов, потеря работы (долговременное отсутствие заработка), закрытие бизнеса. Так, невозможность оплаты ипотеки заставляет собственника идти на ухудшение жилищных условий», — пояснили специалисты.

    На сделки, где жилье продается в связи с необходимостью решения финансовых проблем близких родственников, приходится доля в 21%. Продажа квартир по причине нехватки денежных средств на оплату лечения встречается реже — всего 7%, добавили аналитики.

    Также эксперты рассказали, что взамен люди покупают квартиры меньшей площади, в менее престижной локации или ниже классом. Самый популярный вариант — продажа трехкомнатной квартиры и покупка двухкомнатной. На их долю приходится 83% сделок от всех, связанных с ухудшением жилищных условий. Процент договоров по приобретению однокомнатных квартир взамен двухкомнатных составляет 14%. Лишь 3% сделок приходится на размен многокомнатных лотов на жилье меньшей площади, сказали эксперты.

    «Количество сделок по реализации жилья в связи с ухудшением финансового положения собственника либо его близких родственников стало увеличиваться. По сравнению с прошлым годом рост составил 1,5%. В 2022 году доля сделок по таким причинам составляла около 3,5%», — сказала руководитель департамента городской недвижимости «НДВ Супермаркет Недвижимости» Елена Мищенко.

    Она отметила, что большая часть таких продавцов — это люди, воспользовавшиеся ипотекой.

    «Слишком высокая финансовая нагрузка и невозможность исполнения обязательств перед банками заставляет новых собственников идти на отказ от приобретенного жилья и искать более экономичные варианты с меньшими ежемесячными платежами по ипотеке», — добавила Мищенко.

    Старый новый ход: вторичку можно будет купить с сохранением ипотечной ставки продавца Насколько выгодна такая схема участникам сделок с недвижимостью и кто сможет ею воспользоваться

    Ранее, 12 марта, сообщалось, что эксперты федеральной компании «Этажи» составили рейтинг городов-миллионников с низкой динамикой роста средней стоимости 1 кв. м вторичного жилья. Санкт-Петербург и Москва оказались на последнем месте. Так, в Санкт-Петербурге рост цен на рынке вторичного жилья составил всего 1,1%, а в столице стоимость снизилась на 0,5%.

    France24 - World

    Serbia and Kosovo fail to sign landmark deal even as EU sees progress in talks

    Issued on: 18/03/2023 - 14:22Modified: 19/03/2023 - 08:08

    NEWS WIRES

    Kosovo and Serbia stopped short of signing a potentially landmark deal late Saturday night after holding a marathon round of talks, even as the EU hailed progress toward reaching a long-sought agreement between the arch-foes.

    The latest round of high-stakes negotiations followed months of EU-mediated shuttle diplomacy, nearly 25 years after the war between ethnic Albanian insurgents and Serb forces sparked a NATO bombing campaign that ended the conflict and saw Serbian government personnel and security forces pull out from the breakaway territory. 

    Kosovo's Prime Minister Albin Kurti and Serbian President Aleksandar Vucic engaged in negotiations for nearly 12 hours during a summit in North Macedonia's Ohrid, picking over an 11-point plan unveiled by the EU last month during a Brussels summit. 

    But in the end, they failed to iron out a final agreement that could be signed by both.

    Following the talks, EU foreign policy chief Josep Borrell sent mixed signals about the negotiations, saying a framework to implement the plan had been reached but a path toward normalisation of ties remained elusive.    

    "The parties were not able to find a mutually acceptable solution as ambitious as we were providing or proposing," said Borrell, even as he hailed reaching a deal that went unsigned in the end. 

    Serbia has long refused to recognise Kosovo's unilateral declaration of independence made in 2008, with perennial bouts of unrest erupting between Belgrade and its former breakaway province. 

    Following Saturday's talks, the two leaders both admitted that progress had been made but were quick to unleash barbs at the other over the failure to put pen to paper. 

    Kosovo's Kurti said he was ready to sign the document, but blamed Serbia's leader for failing to sign off on the plan for a second time. 

    "The other side, just as in the last meeting in Brussels on February 27, is avoiding signing the agreement, now also with the annex," Kurti told reporters. 

    "It is now up to the European Union to find a mechanism to make the status of this agreement legally and internationally binding."  

    Serbia's Vucic was lukewarm about the day's results.  

    "I think we have made one important step in a constructive atmosphere and we will start to work on something. Of course, it was not some D-day but it was an okay day," said Vucic. 

    EU pressure

    The 11-point document backed by the EU has laid out a framework stating that neither side would resort to violence to resolve a dispute, nor seek to prevent the other from joining the European Union or other international bodies – a key demand from Kosovo.

    It would also result in de-facto recognition between the two sides, with Kosovo and Serbia accepting the other's travel documents, diplomas, licence plates and customs stamps.

    Kurti's administration hopes that an agreement would allow for Kosovo's entry into international institutions, especially the United Nations, a long-sought goal for the government in Pristina.

     

    Serbia and Kosovo's leaders have both admitted to being increasingly squeezed by Western governments to come to an agreement after more than two decades of acrimony.

    The mounting pressure comes as the EU and Washington have reserved much of their diplomatic muscle for addressing the conflict in Ukraine, spurring fears that the Kremlin may use the Kosovo issue as a wedge to further divide Europe.  

    Kosovo remains an obsession among large swaths of the Serbian population, who regard the territory as their rightful homeland that has come under attack by outsiders for centuries.

    In the Serbian capital Belgrade on Friday, thousands rallied against striking an agreement.

    "This ultimatum ... it's not an agreement, it's a betrayal," Milica Djurdjevic Stamenkovski, head of the ultranationalist group the Oath Keepers, told the crowd.

    Kosovo is home to approximately 120,000 Serbs, many of whom remain loyal to Belgrade – especially in northern areas near the border with Serbia where there are frequent bouts of turmoil, protests and occasional violence.

    (AFP)

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    'One family': EU chief seeks to reassure Balkan states amid stalled membership bid

    The France 24 Interview

    Kosovo's PM 'very optimistic' that agreement with Serbia could happen this year

    EU-mediated talks fail to quell Kosovo-Serbia standoff

    L'Humanité

    Grégory Montel : « Nougaro m’a donné le courage de dire je t’aime »

    Actu

    Le comédien monte sur scène dans un duo épatant avec l’accordéoniste Lionel Suarez pour emmener les spectateurs dans l’univers poétique et sensoriel de Claude Nougaro.

    Marie-José Sirach

    Parlons de la genèse de ce spectacle, de ce désir de convoquer Claude Nougaro sur un plateau…

    C’est la faute à mon père ! Il écoutait tout le temps Nougaro et laissait traîner ses 33 tours que j’écoutais en boucle. J’ai appris à aimer Nougaro, son côté baroudeur de la musique. Du Brésil à Harlem, de Toulouse à New York en passant par Bamako, il avait une capacité phénoménale à chercher, à se réinventer, tout le temps. Et puis, il y a l’accent de Nougaro, cette façon qu’il avait de faire rouler les « r », qui donnait quelque chose de chaleureux à son phrasé. Dans les chansons de Claude, on entend le Midi. Et je me retrouvais dans le caractère imagé de ses chansons, à la fois simples, populaires, poétiques.

    Hommages à Nougaro, génie pétillant

    Qu’est-ce qui vous a séduit dans la poésie de Nougaro ?

    Je viens d’un milieu de petits commerçants, qui n’avaient rien à voir avec la poésie. Même si mon grand-père passait son temps à chanter toute la journée Maurice Chevalier et Charles Trenet, je pensais que la poésie, ce n’était pas pour moi. Or Nougaro, l’air de rien, en jouant avec les rimes, vous attire vers le beau, vers la poésie. Il m’a permis de passer de rien à René Char. Et puis Nougaro ne se prenait pas trop au sérieux, sa poésie était truffée d’humour et ça m’a aidé à dépasser ce complexe du petit provincial que j’avais, surtout quand tu fais ton éducation artistique tout seul. J’ai eu la chance de le voir à Marseille, à Bollène, à Nice, à Juan-les-Pins… Sur scène, j’ai découvert un Nougaro petit, trapu mais qui dégageait tellement de charisme. Je me suis reconnu dans son côté « petit toro », fonceur, boxeur. Dans sa relation aux femmes, aussi. « Une petite fille en pleurs » me parle énormément : cette histoire d’amour pleine de pudeur, c’est très provincial aussi. Les provinciaux sont des gens très pudiques, alors ils écrivent des choses très belles. À Paris, on dit plus facilement je t’aime. En province, c’est plus compliqué. Et Nougaro m’a donné le courage de m’exprimer et de dire je t’aime.

     Nougaro ne se prenait pas trop au sérieux, sa poésie était truffée d’humour et ça m’a aidé à dépasser ce complexe du petit provincial que j’avais, surtout quand tu fais ton éducation artistique tout seul.

    Comment avez-vous rencontré Lionel Suarez, qui fut un des accordéonistes de Nougaro ?

    C’est par l’entremise de ma femme Marine qui le connaissait, ayant fréquenté les poètes de Belleville et de Ménilmontant. Lorsque nous nous sommes vus pour la première fois avec Lionel, on s’est tout de suite entendus. J’ai participé à son festival, qu’il a créé dans son Aveyron natal, le Bretelles Festival, avec les frangins de Zebda, Jehan. Quand je lui ai parlé du spectacle, il a dit oui, sans hésiter, à condition que ce ne soit pas un tour de chant. Charif a considéré que Lionel devait être un personnage à part entière dans le spectacle, pas juste un accompagnateur. Lionel représente un peu Jacques Audiberti (ami indéfectible de Nougaro - NDLR), une sorte de figure tutélaire, morale et artistique, l’étoile du berger de ce double de Nougaro que je suis sur scène. Si Lionel n’avait pas accepté d’être de cette aventure, il n’y aurait pas eu de spectacle. Ce duo que nous formons, je l’aime. Lionel sait faire sur un plateau ce que beaucoup ne savent pas faire : rien. Lionel est très beau, très expressif et il suffit qu’on se regarde pour que le spectateur ressente cette complicité. Charif Ghattas a très bien compris les enjeux : pas de tour de chant, pas de biopic. D’où cette idée géniale d’inventer un sosie de Nougaro, un sosie perdu dans toutes les strates de son être, perdu socialement, amoureusement, professionnellement.

    Parlons de votre itinéraire : qu’est-ce qui vous a donné le goût du théâtre ?

    C’est la faute à l’éducation nationale ! Ça remonte à mes années de collège où j’ai remplacé au pied levé un copain dans le rôle de Chérubin dans « le Mariage de Figaro ». Je suis rentré sur le plateau et ça m’a fasciné ! Après mon bac, je fais des études de droit. J’ai 25 ans, trop tard pour présenter les concours des écoles nationales alors je m’inscris au cours Florent. Le seul que je connaissais. Je me lance là-dedans en même temps que je prépare l’école du barreau. Évidemment, je me suis fait happer par le théâtre. En 2003, on joue « Du vice à la racine » de et mis en scène par Charif, 150 représentations partout en France. J’élargis ma famille artistique. C’est comme ça que je croise Dominique Besnehard, qui m’engage dans son agence…

    Et puis la popularité vous rattrape avec la série « Dix pour cent »…

    Avant de tourner dans « Dix pour cent », j’ai tourné en 2012 dans « l’Air de rien » (un film de Grégory Magne et Stéphane Viard) et je suis nommé aux révélations des Césars. Le film est apprécié de la critique et du métier. Je pense que je n’aurais jamais été pris dans « Dix pour cent » si je n’avais pas tourné dans « l’Air de rien ». Ce film m’ouvre des portes et « Dix pour cent » me fait rencontrer le succès. Et quand tu connais un succès aussi populaire, ça change tout.

     Les provinciaux sont des gens très pudiques, alors ils écrivent des choses très belles. À Paris, on dit plus facilement je t’aime. En province, c’est plus compliqué.

    Comment gère-t-on le succès ? Peut-il se révéler dangereux ?

    Je n’y vois aucun danger sauf à s’enfermer dans un genre, dans un certain type de personnage, celui du mec sympa, le bon pote que je joue dans « Dix pour cent »… Quand tu commences à avoir une image dans ce métier, c’est déjà un bon début. Il y a tellement d’acteurs, bien plus doués que moi, qui sont invisibles. Je me suis posé cent fois la question de casser mon image. Finalement, je laisse faire. À moi de prouver que je peux sortir de ma zone de confort. À moi de prouver que je suis un artiste. Il y a deux ans, je ne vous aurais jamais dit les choses comme ça. Depuis la pièce de Nougaro, j’ai un peu plus de considération pour l’artiste que je suis. Parce que je prouve que je peux chanter, m’essayer à d’autres registres que la comédie, que je suis capable de tenir la scène.

    Avez-vous d’autres projets, d’autres histoires que vous aimeriez raconter ?

    J’ai plein de choses que j’aimerais raconter. Mon rêve, c’est de retourner au théâtre avec une troupe. Y a du boulot pour aller chercher un public un peu abandonné, l’amener voir Pommerat ou Ostermeier. C’est ce que je tente de faire à Digne-les-Bains. J’ai racheté le cinéma de la ville, le Top, qui était fermé depuis vingt ans, pour 28 000 euros. J’ai monté une association, une coopérative d’intérêt collectif, avec le soutien de SOS culture. Matthieu Poitevin, l’architecte de la Friche de la Belle de Mai, a dessiné notre projet. L’idée est de créer une sorte de tiers-lieu culturel, ouvert toute la journée, qui accueille des spectacles, des concerts, des films, des artistes en résidence ; un lieu de rencontre, de formation et d’insertion. Je me suis battu auprès des institutions pour que l’on se dote de moyens afin de faire rayonner la culture sur un territoire qui souffre de ses équipements obsolètes. On est sur un bassin de 40 000 personnes, éloignées de la culture. Il faut leur en redonner le goût. On a prévu d’organiser un festival en été, le Festival au Top… Qui sera forcément au top !

    Ici Nougaro, jusqu’au 23 avril, du mardi au dimanche, au Théâtre de l’Atelier, 1, place Charles-Dullin, 75018 Paris. Réservations : 01 46 06 49 24 ou billetterie@theatre-atelier.com

    claude nougaroThéâtre
    BBC

    Why sleeper trains are being revived across Europe

    There's no doubt that Julia Senninger is a train aficionado.

    Living in the Swedish capital Stockholm, the 33-year-old regularly travels by rail, not only to visit her family in Luxembourg, but also to her holiday destinations.

    She favours train travel over flying mainly for environmental reasons. Yet she adds that trains are simply more enjoyable, especially sleeper services.

    "It's so much more fun," says Ms Senninger. "You meet more people, and you more have interesting conversations."

    She is in luck, as sleeper trains are continuing to make a comeback in mainland Europe, with a number of new services being launched since last summer, or due to start later this year, or in 2024.

    Back in October, Ms Senninger and her husband travelled on the then newly-launched sleeper service from Stockholm to Hamburg, Germany's second-largest city. This is run by Swedish railway company SJ.

    The service departs Stockholm every day at 5.30pm and arrives into Hamburg at 6.30am.

    "We booked the train as soon as it launched," says Ms Senninger, who works for firm of architects.

    "It still sounds like a long time, but you go to sleep, and it's such a nice atmosphere on the train."

    The carbon footprint is just a fraction of a flight. Flying from Stockholm to Hamburg results in around 250kg of carbon dioxide emissions per passenger, according to calculation website EcoPassenger. By contrast, the C02 released by travelling via electric-powered train is just 26kg.

    Global Trade

    More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

    The SJ night train has nine coaches, and capacity to carry 400 passengers. Dan Olofsson, head of tendered services at SJ, says the new service was proposed by the Swedish government, "as they wanted to move more people towards climate-friendly travelling, and one of the solutions was the night train between Sweden and Germany".

    The service is powered by renewable energy, and Mr Olofsson says it is typically being used by Swedes to connect them to other rail services from Hamburg.

    "Hamburg isn't the main destination for most travellers, but is an important hub for people to reach more destinations in Germany and France and so on," he says.

    "We have people wanting to travel on it to reach ski resorts, but then also to have meetings in Brussels. That's why we arrive early in Hamburg."

    The company plans to extend the route to Berlin from April. It will compete with an existing provider of night trains between Stockholm and Hamburg and Berlin - Snälltåget.

    There was much buzz among train fans earlier this year when news emerged that Belgian-Dutch train firm European Sleeper was to begin transporting people overnight from Brussels and Amsterdam to Berlin.

    "I'm a big train night fan," says European Sleeper co-founder Chris Engelsman. "It's adventurous, romantic and efficient."

    He rolls off lists of his favourite journeys, including Vienna to Kyiv, and Milan to Sicily, which also includes a boat ride. "The holiday starts when you board the train."

    Starting services from the end of May, European Sleeper will initially run trains three times a week, with each departure able to hold about 500 people.

    But why between Brussels and Berlin? "There's no other night train on this route," says Mr Engelsman. "About six years ago German railways ended the night train service. I was frustrated about it as it always seemed pretty well booked."

    European Sleeper intends to extend its route to Prague, the Czech capital, from next next year.

    French night train business Midnight Trains says it wants to "reawaken the enchanting experience of the night train" when it launches its first luxurious services from Paris in 2024. Aiming to ultimately serve more than 10 destinations include Rome, Porto and Edinburgh, it claims its trains will be like "hotels on rails" that have old-fashioned "glorious roaring 20s charm".

    Meanwhile, existing sleeper train service Nightjet, which is owned by Austrian Railways, will later this year start operating its Brussels-Vienna and Paris-Vienna lines on a daily basis, up from three times a week.

    Cat Jones is the founder and chief executive of flight-free travel agency Byway Travel. She says that the returning popularity of sleeper trains are "putting the joy back into travel".

    "The point of travel is the experience rather than just the arrival," she says. "People are connecting that the holiday starts when the door opens on the train."

    However, depending on the location, and especially if starting from the UK, travelling by train can often be more expensive than flying. Trains fares in the UK can in fact be 50% more costly than flights, according to a 2021 study by consumer choice magazine Which?.

    "Like flying, you do need to book ahead to find a cheaper price," says Mark Smith, founder of train guide website Seat61. "But you need to remember airlines pay no duty on fuel.

    "Some countries charge VAT on train journeys, but no-one does on air tickets. But then sleeping on a train overnight saves a hotel bill."

    He adds that even if long-distance rail travel can be more expensive, "we're seeing lots more people choose the train".

    "It used to be that people had a flying phobia or just liked trains, but now everyone is trying to cut their carbon footprint and wants a more enjoyable journey," says Mr Smith.

    "People want to get away from the stress of the airport, and once they travel by train and see more scenery from the window, and saunter to the hotel easily when they arrive in the city, they want to do it again."

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    Valeurs Actuelles

    L’appel à l’aide de Niçois menacés par la racaille

    Depuis notre première rencontre, il y a presque deux ans, Patrick* ne dort pas plus sereinement. Alerté par ce représentant d’un collectif d’habitants, Valeurs actuelles consacrait un article au HLM de la route de Turin, dans l’est de Nice, en mai 2021. Depuis les premières mentions dans la presse locale, en 2016, de ces immeubles contrôlés par les trafiquants de drogue, rien n’a changé. La situation a même empiré. « Les petits dealers d’il y a des années ont laissé la place à des gangs violents, irrespectueux et armés. Ils ne se cachent même plus, installent des chaises à l’entrée et sont assis du matin au soir. La femme de ménage ne leur dit rien et passe le balai entre leurs chaises », s’alarme le trentenaire précaire, toujours en attente d’un autre logement social.

    Tags antisémites, croix gammées, “allah akbar” peints dans les parties communes, où sont affichés les tarifs de la drogue, les plaques d’ immatriculation des véhicules de police et des messages adressés aux « balances »… L’atmosphère est invivable dans la tour 21 Le Mercantour. À l’extérieur, les guetteurs zonent en permanence, entre des voitures désossées. Interrogent les personnes étrangères à la résidence et suivent ses habitants, qui rentrent chez eux les yeux baissés. Il y a quelques jours, Patrick a même été fouillé. Les trafiquants se savent épiés, depuis que le compte Twitter du collectif diffuse des photos de leurs exactions. La gangrène est si avancée que les rats et les cafards ont même investi l’immeuble depuis quelques mois. Les sociétés qui interviennent ne restent jamais longtemps, et facturent aux habitants les frais de désinfection qui ne résolvent rien.

    Anthony Borré se vante, les habitants déchantent

    À chaque fois qu’il est interpellé, le bailleur social Côte d’Azur Habitat se contente de mentionner les travaux effectués : 7 millions d’euros investis, de 2012 à 2015, avec çà et là, depuis, quelques réparations auxquelles succèdent de nouvelles dégradations. Contacté, son président, Anthony Borré, se contente de dénoncer l’anonymat des membres du collectif, trop craintifs des représailles. Celui qui est également le premier adjoint de Christian Estrosi, chargé de la sécurité, ne manque pourtant pas de plastronner sur le sujet fétiche du maire de Nice. La ville est régulièrement prise en exemple pour l’efficacité de sa police municipale et le nombre de ses caméras de vidéosurveillance. Au 151 bis, route de Turin, pourtant, « des patrouilles passent de temps en temps, mais il n’y a jamais d’interpellation », se désole Patrick.

    Pour plaider la cause de son immeuble, qui compte 316 logements, le collectif a écrit à toutes les autorités qu’il jugeait compétentes : l’Ancols (Agence nationale de contrôle du logement social), l’association de défense des locataires HLM de Nice, Côte d’Azur Habitat… Même l’Élysée, sollicité, renvoie invariablement au ministère de l’Intérieur, qui renvoie à la préfecture, qui, elle, reste muette. Les 500 habitants de la “tour infernale” attendent encore de voir les résultats de l’esbroufe sécuritaire de la Mairie. Jusqu’à quand ?

    * Le prénom a été changé.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Formidable « Tempête » dans une baignoire

    Nos recommandations culturelles

    THEÂTRE La célèbre pièce de William Shakespeare est mise en scène par Emmanuel Besnault dans un des plus petits théâtres parisiens, avec trois comédiens survoltés.

    Gérald Rossi

    Prospero, duc de Milan et sa fille, la jeune Miranda, sont envoyés en exil sur une ile déserte. Grace à la magie de ses livres le duc s’y fait maître du peu recommandable Caliban et apprivoise dans la douceur Ariel, l’esprit positif de l’air et du souffle de vie. Ainsi démarre cette pièce parmi les plus connues de William Shakespeare, publiée à Londres en 1623, comptant cinq longs actes,  et jouée depuis sans discontinuité sur les scènes du monde entier.

    Emmanuel Besnault a fait le pari d’en proposer une adaptation d’une heure et quart seulement, avec trois comédiens, qui se répartissent six rôles, sur les 18 personnages de la version habituelle. Pari gagné. Non seulement l’essentiel de l’intrigue est maintenu, mais l’enjeu était aussi de porter la pièce sur une des plus petites scènes de Paris, dans le théâtre de la Huchette, animé depuis 2016 par  le comédien et metteur en scène Franck Desmedt. Et là encore « ça fonctionne » comme l’on dit, oubliant que cette « Tempête », tient ici toute entière dans une baignoire.

    Avec en prime la création sonore de Jean Galmiche qui permet aux comédiens de pousser la chanson. Sur la scène des parois de bois clair peuvent symboliser la coque d’un navire ou l’étendue de la nature, quelques draps blancs devenant sable ou voiles. Très vite, Prospéro provoque une tempête, et ses ennemis, dont le roi de Naples et ses proches sont à leur tour isolés sur cette île, à la merci de celui qu’ils avaient exilé. Mais Prospéro préfère l’indulgence à la haine de la vengeance. Et son bonheur est de marier sa fille…

    Jérome Pradon est un Prospéro malicieux qui donne au personnage une épaisseur bienveillante, usant, du fond de sa grotte, de ses pouvoirs avec sagesse. Marion Préïté est successivement Miranda, Arien et Stephano. Masques et costumes passés en coulisses à la vitesse du vent lui permettent un sans faute. Même chose pour Ethan Oliel, qui bondissant comme un bon petit diable endosse les guenilles du méchant Caliban et la parure du beau prince Ferdinand, passant d’un monstre repoussant au garçon sage victime d’un coup de foudre. Tous les trois sont  supervitaminés, drôles et épatants.

    www.theatre-huchette.comThéâtrewilliam shakespeare
    France24 - World

    How fake media accounts in Afghanistan are used to push Taliban propaganda

    Issued on: 17/03/2023 - 18:02

    Pariesa Brody Follow

    Since the Taliban took over control of Afghanistan in August 2021, numerous accounts mimicking or trying to present themselves as media outlets have popped up online. These fake accounts share content that appears to be authentic, often using the same graphic signature and style as the real media outlet. But on closer inspection, researchers from the NGO Afghan Witness found that their posts have no basis in reality and serve to undermine opposition groups in Afghanistan and clamp down on independent media.

    Since December 2022, researchers at Afghan Witness – a human rights project dedicated to documenting and verifying events in Afghanistan – have identified several of these fake accounts and the messages they are trying to share. Their analysis centred on one fake Twitter account, @AF_Inter5, which presents itself as the news media Afghanistan International.

    ‘It will erode trust in the opposition movement’

    Tom Stubbs, Senior Analyst for Information Operations at Afghan Witness, told the FRANCE 24 Observers more. 

    The content revolves around denigrating both Afghan International and opposition within Afghanistan. And a lot of the stories they were sharing weren't backed up in any other media. Normally, when you have a news story from Afghanistan International or other news agencies, we can actually follow that up and we can understand the nature of what they're saying is true. But what this fake account was doing was just made up. 

    The @AF_Inter5 account’s posts often extol the Taliban’s impact on Afghanistan, after the group reclaimed control of the country in August 2021. 

    One post, published on March 1 and viewed more than 57,000 times, claims that the former top-ranking army commander of the Republic of Afghanistan and former Deputy Interior Minister for Security, Khoshal Sadat, said that the arrival of the Taliban ended the Republic, as well as “espionage, nationalism and insurgency”. 

    However, there is no other record of this statement in English, Persian or Pashto-language media. And the image shared in this post dates back to 2020, before the Taliban took control of the country. 

    Posts also undermine the rival National Resistance Front (NRF), which constitutes the main organised resistance to Taliban control.

    Another tweet, published on March 11 and viewed more than 20,000 times, claims that the leader of the NRF, Ahmad Massoud, told the New York Times that his organisation has close relations with the Islamic State of Khorasan Province (ISKP), a part of the Islamic State organisation active in Afghanistan. 

    However, Massoud has never been interviewed by the New York Times nor said that the NRF has a good relationship with ISKP. This claim serves to link Afghanistan’s self-proclaimed only legitimate resistance movement fighting for democracy with ISKP, a UN-designated terrorist organisation.

    Another tweet claimed that an NRF commander had visited Israel to discuss bilateral goals, despite no other evidence in the media that this visit occurred.

    Stubbs explained how this content reflects common Taliban talking points.

    It will erode trust in the opposition movement because if people are believing what this fake account is saying about the opposition movement, they’ll believe that [the NRF] is dealing with Afghanistan’s enemies and people who want to destroy Afghanistan, that they’re dealing with the Islamic State. It really degrades people’s opinion of the NRF. 

    The narratives shared in this content also vary drastically from that which is shared by the real Afghanistan International, a media outlet which claims to “provide balanced, and impartial news, about all for all Afghans, including all voices from across the political, social and business sectors inside Afghanistan and around the world”, according to its website.

    Afghanistan International is a UK-based broadcaster and media outlet that emerged from the parent company of Iran International when the Taliban took over Afghanistan. Iran International has been criticised for alleged ties to the Saudi state through its parent company funding, though the media outlet denies this.

    Although the fake account had only 6,500 followers at the time of writing, its posts sometimes receive over 50,000 views and numerous comments and shares. 

    A poorly copied fake account

    After noticing the traction that @AF_Inter5 had online, the Afghan Witness team began analysing its content and posting behaviours. It was immediately evident that the account was fake, thanks to several clear indicators on its page. 

    First, the account is not verified on Twitter, unlike the official Afghan International account, which is verified through Twitter Blue. The fake account has a different bio and email address – notably a Gmail address, and not a “@Afintl.com” address. And the account was created in November 2021, several months after the Taliban took over the country.

    The fake account also has posted far fewer times than the real Afghanistan International account: 236 tweets versus 34,230 tweets on the real account.

    Finally, the fake account’s cover photo shows a CNN newsroom, while the real account has an Afghanistan International graphic with text. 

    That being said, the account’s tweets look very convincing. They follow the same graphic formatting as the legitimate Afghanistan International’s breaking news tweets, with a logo and edited text on a photo.

    >> Read more on The Observers: How to investigate a Twitter account or suspicious tweets

    According to the Account Analysis tool, which allows you to see statistics about a Twitter account’s posting patterns, @AF_Inter5 tends to post between 6:30am and 8:30pm Afghanistan time – certainly not a 24/7 outlet as it claims.

    All of @AF_Inter5’s posts were posted on Twitter for Android, which could point to it being run by an individual or group of individuals who are supportive of the Taliban. In contrast, the real Afghan International account posts from Twitter’s web client, Tweetdeck, and several social media clients – more typical of a newsroom social media outlet managed by several staff members. 

    Contacted by the FRANCE 24 Observers team, the media outlet Afghanistan International confirmed that they are not at all affiliated with the @AF_Inter5 account and “have been trying to take it down for some time without much luck”.

    ‘The Taliban are trying to change the media environment in Afghanistan into a Taliban promotion machine'

    Stubbs says the Afghan Witness has no indication that those posting on @AF_Inter5 are part of the Taliban. Nonetheless, the account typifies several important aspects of the Taliban’s online propaganda campaign.

    We’re seeing that the Taliban are labelling Afghanistan International as fake news when they publish stories that criticise the Taliban. And they are incredibly quick to jump on news stories that they feel are unfair. And so having these fake accounts really chimes into the wider information operation that the Taliban is trying to create – they’re trying to erode trust away from independent news sources.

    The information environment within the country is being eroded at such a massive rate. The official news sources that people can trust are diminishing. So it just means that there’s going to be one less source that people can look for. The Taliban are trying to change the media environment in Afghanistan into a Taliban promotion machine rather than a free and independent media, as was prior to August 2021. What we're seeing is effectively a revolutionary movement trying to rapidly erode a free media environment in a way that's never really done in the world before. Quite often restrictions on the press are gradual, but what the Taliban are doing is incredibly rapid.

    Online propaganda operations are nothing new for the Taliban, and many believe they were key to helping the group regain control of the Afghan territory. 

    Download the app

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    Taliban enforces burqa for female journalists: ‘We are the last ones resisting’

    Debunked

    One year on: Misinformation about the Taliban’s rise to power in Afghanistan

    Afghan women rip down banners when Taliban refuse to talk about education

    Известия (RUS)

    Bloomberg узнало о мешках с камнями вместо никеля на складе LME

    Лондонская биржа металлов (LME) нашла на складе в Роттердаме в Нидерландах мешки с камнями вместо никеля. Об этом 17 марта сообщило агентство Bloomberg со ссылкой на источники.

    Отмечается, что складом управляет компания Access World. В прошлом компания принадлежала трейдеру Glencore, а в январе 2023 года была продана компании Global Capital Merchants.

    Access World провела расследование, в результате которого выяснилось, что мешки с «никелем» не содержали никеля.

    LME признала недействительными девять варрантов (документ о праве собственности на металл) на 54 т никеля стоимостью $1,3 млн. Владелец уже уведомлен. По информации источников агентства, груз был зарегистрирован на хранение под видом никеля с начала 2022 года.

    Неизвестно, содержался ли в мешках когда-либо никель и является ли проблема результатом ошибки, кражи или мошенничества. Представители Access World и Glencore отказались от комментариев.

    Как сообщает агентство, LME попросила лицензированных операторов перепроверить гарантированный никель. При этом другие металлы, которые не допускают доставку в мешках, «не подвержены такого рода нарушениям», заявили на бирже.

    По данным Bloomberg, инцидент не окажет серьезного влияния на рынок металла, поскольку выявленная партия соответствует лишь 0,14% запасов никеля LME. Однако существует риск подрыва доверия к LME.

    Золотой фрод: в РФ предупредили об отмывании денег через драгметаллы Как работает новая схема и почему финразведка и ЦБ требуют повышенного контроля над такими операциями

    Ранее, 27 февраля, статс-секретарь Росфинмониторинга Герман Негляд рассказал «Известиям», что финразведка направила в банки рекомендацию обеспечить повышенный контроль за операциями по покупке драгметаллов, поскольку такой инвестиционный инструмент стал нести риски отмывания денег.

    Отмечается, что недобросовестные фирмы через цепочку технических компаний покупают золото или серебро. Затем слитки либо вывозят за рубеж, либо перепродают их между аффилированными посредниками, а в конечном итоге — банку. Полученные средства обналичиваются.

    France24 - World

    Pakistan court cancels arrest warrant against ex-PM Khan as supporters clash with police

    Issued on: 18/03/2023 - 11:47

    NEWS WIRES

    A Pakistan judge dropped an arrest warrant against former prime minister Imran Khan on Saturday, his lawyers said, after the ex-cricketing star, who had skipped several hearings, travelled to court.

    The 70-year-old has been tangled in a slew of court cases since he was ousted in a no-confidence motion last year and has been pressuring the fragile coalition government which replaced him to hold early elections.

    Earlier this week Khan's supporters fought pitched battles with police sent to arrest him in the eastern city of Lahore after he failed to appear in court over graft charges, citing security concerns.

    "The court has cancelled the arrest warrant after marking Imran Khan's attendance. The hearing has been adjourned till March 30," one of Khan’s lawyers, Gohar Khan, told AFP.

     

    After days of legal wrangling, Khan travelled more than 300 kilometres from Lahore to the Islamabad court complex, but was unable to get out of the car.

    Around 4,000 supporters mobbed the complex, pelting stones and throwing bricks at police officers who fired back with tear gas. 

    The court however accepted Khan's attendance, his lawyers said.

    The case has been brought by the Election Commission of Pakistan which has accused Khan of not declaring gifts received during his time as premier, or the profit made from selling them.

    Pakistan's courts are often used to tie up lawmakers in lengthy proceedings that rights monitors criticise for stifling political opposition.

    Khan claims authorities want to throw him in jail so he is unable to campaign for upcoming elections.

    Some 4,000 security officials including elite police commandos, anti-terrorism squads and paramilitary rangers have been deployed around Islamabad with hospitals put on high alert.

    Police meanwhile raided his house in a plush Lahore neighbourhood after blocking nearby roads and suspending mobile services in the area.

    As the political drama unfolds, Pakistan is in the grip of a stark economic downturn, risking default if help cannot be secured from the International Monetary Fund.

    The security situation is also deteriorating with a spate of deadly attacks on police, linked to the Pakistan Taliban.

    Last year Khan was shot in the leg during a political rally, an assassination bid he blamed on Prime Minister Shehbaz Sharif.

    (AFP)

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    Pakistan court suspends arrest warrant for ex-PM Imran Khan

    Pakistan police clash with ex-PM Khan supporters over arrest attempt

    The France 24 Interview

    Ex-Pakistan PM Imran Khan says arrest bid aimed to jail him before elections

    France24 - World

    Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch

    Issued on: 13/03/2023 - 20:44

    Benjamin DODMAN Follow

    A protracted strike by rubbish collectors has added a new twist to France’s festering dispute over pension reform as the battle over President Emmanuel Macron’s deeply unpopular reform enters a make-or-break week with tonnes of uncollected garbage piling higher by the day.

    “When the rubbish collectors go on strike, the trashers are indignant.” Jacques Prévert’s iconic play on words has long been a favourite slogan of the French left – and indeed of all advocates of workers’ right to lay down their tools in protest.

    Two months into a bitter tussle over pension reform, and with garbage piling up in the streets of Paris and other cities, the French poet’s words resonate with a festering labour dispute that opponents of Macron’s reform have successfully reframed as a battle for social justice.

    The fight over Macron’s flagship – and deeply unpopular – pension overhaul has now entered the final stretch, moving through tricky political territory in parliament even as unions and protesters continue to challenge it in the street.

    At its heart is a plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics. Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers.

    >> ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age

    A week of strike action by dustbin collectors has resulted in some 5,600 tonnes of garbage piling up across the French capital, including in front of the right-wing-dominated Senate, which gave the pension reform its preliminary backing in a late-night vote on Saturday.

     

     

    But the plan to raise France’s minimum retirement age faces further hurdles in parliament later this week – with rubbish piles growing by the day, the smell of decaying food wafting in the wind, and only late-winter temperatures sparing Parisians a greater stench.

    Betraying France’s essential workers

    The government, trade unions, and Paris city officials have been trading the blame for allowing the streets of the world’s most visited city to be fouled, with tourist hotspots among the areas affected by the strike.

    In a flurry of tweets on Sunday, Sylvain Gaillard, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, urged Mayor Anne Hidalgo’s left-leaning administration to “requisition” garbage trucks and incinerators blocked by the strikers, while Olivia Grégoire and Clément Beaune, the junior ministers for tourism and European affairs respectively, both slammed the municipality’s “contempt for Parisians”. The next day, Gabriel Attal, the junior budget minister, accused Hidalgo of encouraging the city’s employees to go on strike.

    Paris officials were quick to fire back, laying the blame squarely on the government’s shoulders.

    “Rubbish collectors worked throughout the pandemic; it took this infamous pension reform for them to lay down their tools,” Ian Brossat, a deputy mayor of Paris, hit back in a tweet. “And how does the government thank them? With two more years of work!”

    At the Ivry incinerator on the eastern edge of Paris, one of three blocked facilities that process most of the capital’s waste, sewage worker Julien Devaux said he was not surprised to see the government “turn its back” on the essential workers it championed at the height of the Covid-19 pandemic.

    “I think the public was truly grateful, but we also knew those in power would not live up to their word,” said the 46-year-old representative of the CGT trade union, manning the picket line along with a few dozen colleagues.

     

    Rubbish collectors can currently retire from the age of 57 owing to the particularly tough nature of their jobs, while sewage workers can leave at 52. According to the CGT, both categories will have to work two more years under the government’s planned reform, a prospect Devaux says is untenable.

    “I can assure you that spending three to four hours down in the sewers, as we do on an average day, is like working 48 hours round-the-clock,” he explained. “I know plenty of colleagues who are physically crushed by the time they reach their mid-40s. Some die even before retirement while many more fall critically ill soon after.”

    According to studies by the IRNS health watchdog, sewage workers are twice as likely to die before the age of 65 as the rest of the population. The huge discrepancy reflects broader inequalities affecting blue-collar workers, who stand to lose most from the planned pension overhaul.

    Should the reform pass, Devaux added, “there will be more and more of us who never get to enjoy the pension they deserve”.

    Public support

    The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left.

    The notion of pénibilité (arduousness) in particular has been a recurrent theme, with protesters lamented the government’s refusal to acknowledge the hardship endured by low-income workers who perform physically-draining tasks. Macron has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.

    In January, more than a hundred public figures, including last year’s Nobel literature laureate Annie Ernaux, signed a petition denouncing a reform that “runs contrary to the history of social progress, (…) hitting hardest those who work in the most difficult, physically and psychologically demanding jobs, and who are less likely to enjoy a peaceful retirement and imagine a future after the age of 64”.

    Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the government’s plans – including a staggering three in four women, according to a recent Elabe poll. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and fuel deliveries.

    >> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform

    At the picket line in Ivry, Devaux said the public had been broadly supportive of their struggle, “directing their wrath at the government that caused this situation in the first place”.

    “Our job is to keep Paris clean – none of us are happy to see rubbish pile up,” he said. “But the public understand that this is the only tool we have to defend our rights.”

    Over in central Paris, pastry chef Romain Gaia offered support for the rubbish collectors even as he complained of rats and mice gathering around smelly piles of trash. “They are quite right to strike,” he told AFP. “Normally they have no power, but when they lay down their tools, that’s when they have power.”

    Russian roulette

    Despite promises to “grind the economy to a halt”, France’s united front of trade unions has so far proved powerless to stop the pension reform in its tracks, while the ebbing number of protesters who turned out at rallies on Saturday led some analysts to suggest their momentum may be fading.

    Still, the scale of opposition to the reform has piled the pressure on ministers and lawmakers alike, adding to the uncertainty surrounding the outcome of looming votes.

     

    Unions are planning more strikes and an eighth round of nationwide protests on Wednesday, the day the pension reform heads to a committee of seven senators and seven lower-house lawmakers. They will aim to find a compromise between the two chambers’ versions of the legislation.

    If the committee reaches a deal, the approved text will be put to a vote the following day in both the Senate and the National Assembly. However, the outcome in the latter chamber, where Macron’s centrist alliance lost its majority last year, is hard to predict, with the government dependent on support from conservative lawmakers in the opposition.

    At the weekend, Prime Minister Elisabeth Borne tweeted her optimism that the measure would be “definitively adopted in the coming days”. She is hoping the government won’t have to resort to a special constitutional option, known as the “article 49.3”, that would force the pension reform through without a vote.

    Borne has used that mechanism 10 times before, but invoking it for such a sensitive issue would be seen as an explosive move, almost certainly triggering a no-confidence motion that many opposition parties would be tempted to support.

    That prospect means the government effectively faces a choice between two gambles, the conservatives’ top senator Bruno Retailleau quipped on Sunday: “Either playing Russian roulette (with a vote on the bill) or firing the Big Bertha gun (and facing a no-confidence vote)”.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FIRST-HAND ACCOUNTS

    ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age

    ON THE GROUND

    ‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests

    FRANCE'S PENSION BATTLE

    Worried about the future, France's young people are fighting pension reform

    L'Humanité

    VOD de la semaine – “Autour de Jeanne Dielman” de Sami Frey

    Nos recommandations culturelles

    Le tournage à la bonne franquette, dans les années 1970, d’un chef d’œuvre de rigueur et de concentration dirigé par la juvénile Chantal Akerman face à son intransigeante interprète principale, la splendide Delphine Seyrig

    Vincent Ostria

    On annonce la réédition en avril du chef-d’œuvre de Chantal Akerman, « Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles ». Curieux titre pour un film hors-norme de 3h20, où l’on voit une femme vaquer par le détail à la tenue de son petit appartement. Processus d’une monotonie et d’une méticulosité qui peut hérisser certains spectateurs peu aguerris. C’est normal. Ce qu’on ignorait, c’est que l’acteur Sami Frey, qui ne jouait pas dans le film, mais était le compagnon de Delphine Seyrig, l’extraordinaire interprète du rôle de Jeanne Dielman, en avait tourné un making of. Contraste immense avec le film lui-même, ce document a un style et une teneur brute et bavarde qui déroutent, mais il éclaire le processus de création d’Akerman et Seyrig. Dans l’ensemble, on assiste aux répétitions des gestes et mouvements complexes de l’actrice (car tout est filmé en plan séquence), amplement discutés par celle-ci et expliqué par la cinéaste, qui, alors âgée de 25 ans, a l’air d’une petite ado face à une grande dame. Contraste saisissant pour une œuvre d’une maîtrise absolue, dont on n’aurait jamais imaginé qu’elle ait résulté d’âpres négociations entre créatrice et interprète. Dans les remarques et les propositions de Seyrig, on sent une constante pointe d’agacement, un insatiable besoin de motivations. Mais au bout du compte, ces bémols et ergotages vont nourrir le personnage et sa fébrilité sous-jacente, qui la fera dérailler. La manière de Delphine Seyrig de discuter la moindre indication de Chantal Ackerman permet de définir le personnage. « Jeanne Dielman » sera une création commune, traduisant autant la personnalité de l’actrice que celle de la réalisatrice. Par ailleurs, on remarque que le making of brouillon, en vidéo noir et blanc primitive, coïncide avec le fouillis du plateau de tournage, du désordre ambiant, de la fumée et du bruit. Contraste absolu et saisissant avec le film, où chaque élément est précis, chaque cadre maniaque, chaque geste chorégraphié.

    L’autre grande affaire de « Jeanne Dielman », c’est son affiliation avec la cause féministe, dont Delphine Seyrig surtout, mais aussi Chantal Ackerman étaient des militantes actives. Voir le discours de Delphine Seyrig sur son besoin d’afficher une féminité sophistiquée pour mieux pouvoir contrer la suprématie masculine de l’intérieur du système. Voir également son altercation avec une technicienne du film qui ne pense pas que le contexte du tournage de ce film, dont l’équipe était presque à 100 % féminine, constitue un progrès et une forme de liberté. Un documentaire passionnant pour les amateurs de cette œuvre unique, sur laquelle nous reviendrons lors de sa resortie.

    A voir sur on-tenk.com/fr jusqu’au 15 avril

    La VOD de la semaine
    BBC

    Israel protests: Thousands march against Netanyahu court reform

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    Tens of thousands of Israelis have marched again in nationwide protests against the government's plan to curb Supreme Court powers.

    This is the 11th week of mass demonstrations, as opponents of the reforms accuse right-wing Prime Minister Benjamin Netanyahu of undermining judicial independence.

    Mr Netanyahu, who is on trial on corruption charges, says his aim is to restore a balance of power between the government and Israel's top court.

    The escalating protests have impacted on the economy and prompted a threat by some military reservists to defy call-up orders.

    France24 - Monde

    Rugby : les Bleus terminent leur Tournoi avec une victoire contre le pays de Galles

    Publié le : 18/03/2023 - 17:34Modifié le : 18/03/2023 - 17:47

    Olivier BRAS

    Les Bleus ont battu samedi les Gallois (41-28) avec le bonus offensif, se montrant parfois brouillons dans cette rencontre ponctuée de 9 essais. La France attend désormais le résultat du match Irlande - Angleterre pour connaître son classement final dans cette édition du Tournoi des Six Nations. 

    Le contrat est rempli pour le XV de France qui a battu avec le bonus offensif (41-28), samedi 18 mars, au Stade de France, l'équipe du pays de Galles, empochant ainsi 5 points précieux qui peuvent encore permettre aux joueurs français de gagner cette édition du Tournoi des Six Nations, si jamais l'Irlande s'incline lourdement face à l'Angleterre lors du dernier match de cette compétition.

    Ce scénario semble très peu probable tant l'Irlande, en course pour un Grand Chelem, rayonne dans cette édition du Tournoi et ne devrait pas laisser passer l'occasion de pouvoir célébrer un Grand chelem à domicile, en battant des Anglais laminés le week-end dernier par les Français

    Les Français, auteurs d'un Grand chelem lors de la précédente édition, devront donc probablement se contenter d'une deuxième place cette année. Le programme s'annonçait plus difficile dans cette édition 2023 puisqu'ils avaient trois déplacements à effectuer, dont un à Dublin face à la redoutable Irlande, première nation mondiale actuellement. Ils y ont subi une défaite logique (32-19) qui leur a rappelé à quel point cette équipe irlandaise sera redoutable lors de la Coupe du monde.  

    Face aux Gallois, les Français auront dû attendre 10 minutes pour entrer enfin dans les 50 mètres adverses. Après un début de match à l'avantage de leurs adversaires, récompensés par un essai de George North à la 8e minute, les Français ont réagi très rapidement. Deux minutes plus tard, l'ouvreur Romain Ntamack mettait le feu dans la défense galloise et offrait son ballon à Antoine Dupont qui, d'une longue passe, servait Damian Penaud. Seul sur son aile, il pouvait tranquillement marquer le premier essai des Bleus, transformé par Thomas Ramos (7-7).

    Rayonnants la semaine dernière contre l'Angleterre, les Bleus ont eu plus du mal à contrôler ce match. Ils ont eu du mal à contenir les velléités offensives des Gallois, désireux de terminer leur Tournoi décevant, ponctué d'une seule victoire en Italie, avec un exploit face aux Bleus. 

    Warren Gatland, le sélectionneur des Gallois, avait misé pour cette rencontre sur l'expérience de ses vieux grognards, en alignant notamment le deuxième ligne Alun Wyn Jones qui disputait sa 159e sélection sous le maillot du XV du Poireau.

    Un doublé de Damian Penaud

    Les Bleus ont pris l'avantage au score à la 27e minute grâce à une pénalité inscrite par Thomas Ramos (10-7). Deux minutes plus tard, la domination des Français en mêlée, sanctionnée par l'arbitre Nic Berry, lui a permis d'inscrire 3 points de plus. 

    La domination des Bleus s'est accentuée au fil de la rencontre, les trois-quarts français manifestant leur désir d'enflammer cette rencontre. Leurs efforts sont récompensés à la 34e minute avec un essai de Jonathan Danty en bout de ligne, transformé par Thomas Ramos (20-7). Une action saluée par le public du Stade de France qui a gratifié l'équipe de France d'une Marseillaise. 

    Après la mi-temps, les Français ont repris la rencontre sur le même rythme, leur sélectionneur Fabien Galthié souhaitant les voir réaliser une meilleure deuxième période. Et ses hommes, qui s'étaient vu remettre vendredi leurs maillots par Bernard Laporte - contraint de démissionner de la présidence de la Fédération de rugby après sa condamnation pour corruption - l'ont écouté.

    Les Français ont assommé les Gallois en cinq minutes : le pilier Uini Atonio a inscrit à la 44e minute un essai - son premier en 50 sélections - et Gaël Fickou a lui aussi aplati le ballon dans l'en but adverse à la 49e. Avec deux transformations de Ramos, les Bleus menaient 34-7.  

    🇫🇷💥 L'essai du bonus pour @FickouG !#NeFaisonsXV #FRAPDG #XVdeFrance🔴 Suivez le match en direct sur @francetvsport ! https://t.co/GD9u69NV3u pic.twitter.com/sdaUT0ezWQ

    March 18, 2023

    Leur large avance s'est cependant réduite à la 55e minute après un essai du Gallois Bradley Robberts, transformé par l'ouvreur Dan Biggar, un joueur qui évolue dans le championnat français sous les couleurs du RC Toulon. Des Gallois revigorés qui ont de nouveau marqué à la 65e minute, l'essai de Tomos Williams, transformé par Biggar, leur permettant de n'avoir plus que 13 points de retard (34-21).

    Plus frais lors du dernier quart d'heure, les Français ont mieux fini cette rencontre, en s'offrant un dernier essai à la 78e minute inscrit par Damian Penaud. Thomas Ramos réussissait la transformation et signait ainsi un 100 % au pied. Les Gallois se chargeaient cependant de clore le score de cette rencontre, avec un dernier essai de Rio Dyer transformé par Leigh Halfpenny (41-28).    

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Compte-rendu

    Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique

    Reportage

    Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial

    Tournoi des Six Nations : le XV de France s'incline en Irlande

    Известия (RUS)

    Аналитик рассказал о возможном отказе США от доллара

    Ведущий аналитик отдела глобальных исследований «Открытие Инвестиции» Олег Сыроваткин заявил, что США могут отказаться от доллара в единственном случае — если увидят в этом отчетливые преимущества. Об этом в воскресенье, 19 марта, он рассказал в беседе с агентством «Прайм».

    Аналитик считает, что на сегодня есть риски, связанные с владением долларами и номинированными в них активами. Власти США способны в любой момент их заморозить. Кроме того, в американской банковской системе происходит кризис, вынуждающий Федеральную резервную систему (ФРС) прервать цикл повышения процентной ставки. В этой ситуации доллар может обесцениться.

    «Со временем заменить доллар могла бы какая-то новая региональная валюта, например, общая для США и Канады. Это соответствовало бы глобальным трендам», — сообщил Сыроваткин.

    Однако он заявил, что глобальный коллапс американской валюты не гарантирует отказ государства от нее. Эксперт привел в пример Зимбабве, которая отказалась от зимбабвийского доллара и перешла на валюты других стран. Этот отказ от нацвалюты был следствием катастрофического провала денежно-кредитной политики африканского государства.Аналитик отметил, что сейчас в США ничего подобного не происходит. Если американские власти решатся перейти с доллара на иную валюту, то это будет добровольным отказом, а не вынужденным. Поэтому для перехода на наднациональную валюту Вашингтону нужно разглядеть очевидные плюсы такого действия.

    В Госдуме посоветовали странам проводить дедолларизацию во избежание кризиса

    Ранее, 11 марта, стало известно о банкротстве в США банка Silicon Valley. Организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов.

    После продажи британского отделения обанкротившегося Silicon Valley Bank акции американских банков стали терять позиции на торгах. Так, более чем на 44% подешевели ценные бумаги Western Alliance, почти на 59% — First Republic Bank. Акции банков PacWest, Zions и UMB Financial падали в цене на 20,7–27,5%.

    На следующий день издание Axios сообщило, что администрации президента США Джо Байдена в скором времени грозит кризис банковской системы. В публикации отмечается, что, если американское правительство не организует сделку по спасению вкладчиков Silicon Valley Bank до того, как 13 марта откроются отделения, кабмин столкнется с катастрофическим кризисом.

    Тогда же появилась информация о том, что американские власти не рассматривают возможность выкупа обанкротившегося SVB. По словам министра финансов Джанет Йеллен, нынешняя ситуация отличается от финансового кризиса 2008 года, когда правительство спасало многие банки, чтобы защитить экономику страны.

    В свою очередь Байден попытался убедить американских граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны. Он пообещал запросить конгресс и «регуляторов банковского сектора на предмет ужесточения правил для банков и сокращения угрозы того, что подобного рода крах банка произойдет вновь», а также для защиты рабочих мест и малого бизнеса в стране. По словам американского лидера, ситуация вокруг обанкротившихся банков не отразится на налогоплательщиках.

    Известия (RUS)

    Американский ветеран возмутился отношением ВСУ к погибшим боевикам

    Вместо того чтобы хоронить своих военных, Вооруженные силы Украины (ВСУ) предпочитают причислять их к пропавшим без вести. Об этом 18 марта заявил американский ветеран Ноктис Дрейвен.

    Он отметил, что в таком случае семьям погибших боевиков не приходится выдавать выплаты. Кроме того, киевский режим не позволяет украинцам, таким образом, достойно похоронить членов своих семей, которые участвовали в боевых действиях на стороне Украины.

    «Мало отдать свою жизнь за Зеленского и западных политиков.... Мне трудно осознать, почему ВСУ вообще еще существуют, почему к ним продолжают так относиться», — написал он в Twitter.

    Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших

    Ранее, 15 марта, газета Politico сообщила, что США оценивают потери ВСУ в 100 тыс. человек убитыми с начала конфликта. Отмечалось, что значительная часть потерь произошла в Артемовске (украинское название — Бахмут).

    В тот же день политолог, преподаватель МГИМО Алексей Зудин сообщил «Известиям», что, по его мнению, чем дальше будут продвигаться российские части, тем слабее будут позиции президента Украины Владимира Зеленского.

    13 марта газета The Wall Street Journal отметила факт того, что ВСУ несут большие потери под Артемовском из-за отсутствия дорог для эвакуации раненых. По информации издания, потери ВСУ усилились из-за того, что мощеные дороги оказались недоступны для эвакуации раненых и подвоза боеприпасов. При этом альтернативные грунтовые дороги непроходимы для большинства колесных транспортных средств.

    Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    France24 - Monde

    Tournoi des Six Nations : l'Irlande remporte son quatrième Grand Chelem, les Français deuxièmes

    Publié le : 18/03/2023 - 20:22Modifié le : 18/03/2023 - 21:05

    FRANCE 24 Suivre

    Le XV du Trèfle a dominé l'Angleterre à Dublin, samedi, remportant son quatrième Grand Chelem dans le tournoi des Six Nations. Vainqueurs du Pays de Galles quelques heures plus tôt, les Bleus terminent deuxièmes du tournoi.

    L'Irlande a réussi, samedi 18 mars, le quatrième Grand Chelem de son histoire dans le Tournoi des Six Nations en venant à bout de l'Angleterre (29-16), confirmant qu'elle serait une des favorites du Mondial en France, cet automne.

    Emmené par Johnny Sexton, devenu le meilleur réalisateur de l'histoire du Tournoi avec 566 points, le XV du Trèfle s'est remis d'une entame nerveuse pour prendre l'ascendant sur l''Angleterre, qui a joué toute la seconde période à 14.

    Mission complete! 🫡#TeamOfUs | #GuinnessSixNations pic.twitter.com/oeuJaRhFtR

    March 18, 2023

    Grâce à une maîtrise de son système de jeu impressionnante, des joueurs en pleine plénitude de leur talent - comment ne pas citer Josh van der Flier, Jonathan Sexton, Caelan Doris ? - et un sélectionneur respecté et sûr de lui, l'Irlande ne peut que voir sereinement son avenir.

    Avec ce cinquième succès consécutif dans le tournoi, l'Irlande termine en tête du classement avec 27 points et réalise le quatrième Grand Chelem de son histoire après ceux de 1948, 2009 et 2018. Battue à Dublin le 11 février dernier (32-10), l'équipe de France termine à la deuxième place (20 points) à six mois de la Coupe du monde. 

    Suivent l'Écosse (15 points), l'Angleterre (10 points), le Pays de Galles (6 points) et l'Italie (1 point).

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Compte-rendu

    Rugby : les Bleus terminent leur Tournoi avec une victoire contre le pays de Galles

    Compte-rendu

    Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique

    Reportage

    Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial

    Известия (RUS)

    Врач посоветовала больше гулять весной для укрепления здоровья

    Укрепить здоровье после долгой зимы помогут регулярные прогулки, разнообразное питание и соблюдение режима сна. Об этом в воскресенье, 19 марта, рассказала агентству «Прайм» заместитель главного врача по терапии, врач-терапевт клиник «Атлас» Ольга Александрова.

    Несмотря на то что весной многие сталкиваются с недостатком витаминов и полезных веществ, не стоит налегать на БАДы. Гораздо эффективнее будет включить в рацион больше овощей и фруктов, а таблетки принимать по назначению специалиста, объяснила Александрова.

    Для того чтобы стимулировать выработку витамина D и гормона счастья серотонина, рекомендуется чаще проводить время на свежем воздухе. Кроме того, умеренная физическая активность улучшает кровообращение и способствует насыщению организма кислородом. Из-за переменчивой погоды в весеннее время на прогулку следует одеваться тепло и многослойно, чтобы при необходимости снять лишнюю одежду, а также не забывать про солнцезащитный крем.

    Мартовский код: когда россиянам ждать наступления весны Резкие перепады температуры могут негативно сказаться на здоровье, предупреждают медики

    Наконец, для закрепления полезных эффектов необходимо соблюдать режим дня.

    «Ложитесь и вставайте примерно в одно время, подстраиваясь под свой график. Главное — регулярность. В выходные этот график можно сдвигать, но на один–два часа», — посоветовала врач.

    Помимо этого, не стоит пренебрегать так называемой гигиеной сна: для полноценного отдыха рекомендуется спать в темноте. Яркий свет препятствует выработке мелатонина — гормона, отвечающего за регуляцию циркадных ритмов, из-за этого страдает качество сна.

    Ранее, 17 марта, сомнолог Михаил Полуэктов в беседе с «Известиями» предупредил о пагубном влиянии недосыпа на иммунитет. По его словам, исследования показывают, что сокращение сна даже на один час снижает сопротивляемость организма инфекциям.

    6 марта нутрициолог, диетолог Ирина Писарева перечислила витамины, необходимые для поддержки иммунитета весной. Она отметила, что весна — это период межсезонья, когда чаще всего обостряются многие хронические заболевания. В силу того что не хватает тех или иных витаминов, снижается иммунитет. В первую очередь речь идет о витаминах D и C, нехватка которых обычно ощущается зимой.

    France24 - Monde

    Ligue des champions : le tirage au sort offre un choc Real Madrid - Chelsea et un choc italien

    Publié le : 17/03/2023 - 14:25

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    Une moitié de tableau avec les chocs Manchester City - Bayern Munich et Real Madrid - Chelsea, et une autre aux couleurs italiennes (Benfica - Inter Milan et AC Milan - Naples). Le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions a rendu son verdict vendredi.

    À l'instar d'Hollywood, la Ligue des champions aime recycler ses plus beaux succès. Comme en 2022, le Real Madrid sera opposé à Chelsea en quart de finale, tandis que Manchester City affrontera le Bayern Munich dans la même partie du tableau, là encore comme l'an passé. Le tirage au sort du vendredi 17 mars a également placé les trois clubs italiens dans la même seconde partie de tableau : Benfica - Inter Milan et AC Milan - Naples, avec la perspective d'un éventuel derby milanais en demi-finale.

    Le sprint final de la C1 est lancé, avec une ligne d'arrivée située au stade Atatürk d'Istanbul, le 10 juin pour la grande finale. La Turquie pourrait voir le 15e sacre du Real Madrid, le premier succès de Manchester City ou la renaissance des clubs italiens, privés de trophée depuis 2010 mais présents en nombre cette saison dans le top 8.

    Et voici les affiches des quarts de finale 😍🙌#UCL | #UCLdraw | #TirageLdC pic.twitter.com/GFXGfp2Yoz

    March 17, 2023

     

    Avant cette dernière marche, il y en a deux autres à gravir en quarts et en demies, et les mains innocentes de Hamit Altintop et Patrick Kluivert ont éclairci le programme du printemps lors du tirage au sort à Nyon.

    Les deux anciennes gloires du football européens ont offert aux fans deux affiches très alléchantes dès les quarts de finale, prévu les 11-12 et 18-19 avril : Real-Chelsea et City-Bayern ont des allures de retrouvailles à bien des égards. 

    Un Chelsea qui a bien changé

    Pour les Madrilènes, tenants du titre, il s'agit tout simplement d'un remake du quart de l'année 2022, une opposition mémorable pour l'équipe de Karim Benzema, qui était virtuellement éliminée jusqu'à la 79e minute du match retour au stade Bernabeu. Il avait fallu un but de Rodrygo pour arracher une prolongation, puis une réalisation de l'inévitable Benzema pour décrocher la qualification à la 96e minute.

    Mais un an plus tard, l'équipe londonienne a bien changé, dopée par les dépenses sans compter impulsées par le nouveau propriétaire Todd Boehly (Mudryk, Enzo Fernandez...).

    Pour le Ballon d'Or français, il s'agira même d'un troisième duel contre les Blues en trois saisons. Le Chelsea de Thomas Tuchel avait en effet éliminé le Real sur la route de son titre en 2021. Le vainqueur de cette affiche de prestige affrontera un autre cador européen en demi-finale, les 9-10 et 16-17 mai : Manchester City ou le Bayern Munich, opposés dans la même partie de tableau.

    "Encore une petite finale" pour le Bayern

    Et là encore, l'histoire pourrait se répéter. Le Real avait en effet croisé la route des Citizens lors de son épopée de 2022, déjà en demi-finale. Mais les Mancuniens et leur ovni Erling Haaland sont encore loin du top 4 européen car il faudra d'abord passer l'obstacle Bayern Munich, impressionnant de solidité face au Paris SG en huitièmes de finale. 

    "C'est encore une petite finale. Après Paris, c'est à nouveau une équipe qui a beaucoup de qualités, pour moi la plus forte équipe", a réagi Hasan Salihamidzic, directeur sportif du club bavarois.

    Pour Pep Guardiola, l'entraîneur de City, c'est également des souvenirs qui remontent, lui qui a dirigé l'effectif bavarois de 2013 à 2016, sans jamais soulever la coupe aux grandes oreilles. 

    Le Catalan ne l'a toujours pas fait non plus avec City, mais l'arrivée de Haaland, auteur d'un quintuplé historique mardi contre Leipzig (7-0), doit lui permettre de franchir un palier dans la quête du premier sacre en C1 de Manchester City.

    Cette partie de tableau royale est forcément contrebalancée par deux autres quarts moins clinquants sur le papier, Benfica-Inter Milan et AC Milan-Naples. 

    Trois clubs italiens – une première depuis 2006 – et une écurie portugaise pour une place en finale, c'est une rareté ces dernières saisons : pour l'Italie, il faut remonter à 2017 et la Juventus Turin pour retrouver un finaliste. Quant aux équipes lusitaniennes, elles rêvent de finale depuis le titre du FC Porto en 2004.

    Avant de penser à une finale, les Italiens visent déjà une demie. Et le Napoli, étincelant leader de Serie A qualifié pour le premier quart de son histoire, devra maîtriser le champion national en titre milanais et son attaquant français Olivier Giroud. Clin d'œil du calendrier, les deux formations se croiseront déjà une dizaine de jours plus tôt en Championnat.

    Les Rossoneri seront d'autant plus survoltés qu'un derby milanais pourrait les attendre en demi-finale, si l'Inter de Romelu Lukaku vient à bout des Lisboètes de Benfica, très fringants cette saison (groupe remporté devant le PSG, une seule défaite en 24 matches en championnat).

    Avec AFP

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} COMPTE-RENDU

    Ligue des champions : Naples assure contre Francfort, carton plein pour l'Italie en 8e de finale

    COMPTE-RENDU

    Ligue des champions : Benzema guide le Real Madrid contre Liverpool pour rejoindre les quarts

    COMPTE-RENDU

    Ligue des champions : l'Inter Milan tient le nul contre Porto et file en quarts

    France24 - Monde

    Fin des voitures thermiques en 2035 : l’Allemagne refuse de voter le texte

    Publié le : 16/03/2023 - 13:38Modifié le : 16/03/2023 - 14:27

    Le gouvernement allemand a refusé de voter la fin des voitures thermiques en 2035, mettant en avant les carburants synthétiques ou "e-fuels" comme solution après 2035. Selon Rémi Bourgeot, économiste principal au conférence Board, chercheur associé à l’IRIS, invité de France 24, "l’Allemagne est très dépendante du secteur automobile, donc des moteurs thermiques". Explications.

    Известия (RUS)

    В Иркутске мужчину осудили на пять лет за издевательства над ребенком

    Кировский районный суд города Иркутска приговорил 32-летнего местного жителя к пяти годам заключения в колонии строгого режима за издевательства над ребенком. Об этом в воскресенье, 19 марта, сообщает пресс-служба областной прокуратуры.

    Согласно имеющейся информации, в июне 2022 года подсудимый систематически избивал четырехлетнюю дочь своей сожительницы, помимо этого, он заставлял ребенка стоять на сушеном горохе и совершал иные действия, причиняющие физический и моральный вред.

    Одно окно: кто решит семейные проблемы Правительство начинает формирование единого ведомства, которое займется помощью семье и детям

    «Девочка обратилась в продуктовый магазин возле дома, где продавец сняла на видео разговор с ребенком и явные следы побоев, выложив его в сети «Интернет». После этого <...> следователи СК возбудили уголовное дело», — говорится в публикации на сайте прокуратуры.

    В ходе разбирательства злоумышленник, ранее неоднократно судимый, отказался признать вину в содеянном. Тем не менее предоставленные доказательства были достаточно убедительными, чтобы вынести обвинительный приговор.

    Между тем мать ребенка была ограничена в родительских правах по иску органов опеки и попечительства. В этой связи пострадавшую девочку изъяли из семьи и поместили в социальное учреждение.

    Ранее, 6 марта, в Куйтунском районе Иркутской области суд приговорил мужчину к шести годам в колонии общего режима за истязание малолетней падчерицы и нанесение тяжкого вреда здоровью. Также к ответственности были привлечены мать девочки и 13 работников органов профилактики правонарушений в отношении детей.

    France24 - Monde

    États-Unis : feu vert pour le controversé projet de forage pétrolier Willow en Alaska

    Publié le : 16/03/2023 - 10:35

    Elisabeth ALLAIN Zilan COKYIGIT Claire HOPES

    Le président américain Joe Biden a approuvé un nouveau mégaprojet pétrolier et gazier en Alaska. Il a un nom digne d'un film d'espionnage : Willow Project. L'objectif est de produire 576 millions de barils sur 30 ans. Pour les écologistes, ce projet risque d'avoir des conséquences irréversibles sur le climat et l'environnement. Six associations ont porté plainte contre le ministère de l'Intérieur, en charge des terres fédérales aux États-Unis, ainsi que plusieurs agences gouvernementales.

    SVB, ou trois lettres qui ont fait frémir l'économie américaine. Joe Biden a dû faire des efforts ces derniers jours pour rassurer les marchés financiers. Les clients de la Sillicon Valley Bank, tombée en faillite, se sont précipités, lundi 13 mars dans leurs agences pour retirer leurs liquidités. Cette banque, qui était l'une des plus prisées du secteur de la tech, a disparu du paysage financier en 48 heures seulement. Les autorités américaines ont refusé de voler à son secours, intervenant uniquement pour préserver les épargnants.

    Les quelque 20 millions d’habitants de la ville de Mexico souffrent chaque jour des effets de la pollution aux particules fines, les seuils limites étant dépassés 175 jours par an. Face à cela, le gouvernement local tente favoriser la production de biodiesel, destiné notamment aux bus de transports publics. Il a également choisi d'utiliser une source d'énergie renouvelable qui ne manque pas dans la capitale du Mexique : le soleil. Dans cette ville qui compte 3 000 heures d'ensoleillement annuel, le marché de gros est notamment en train d'être équipé de panneaux solaires. Le reportage de Quentin Duval et Laurence Cuvillier.

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    .cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} extraction controversée

    Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden

    La chronique de l’éco

    Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux

    Journée mondiale de la Terre

    Climat : les États-Unis comptent réduire de moitié leur taux de pollution d'ici à 2030

    New York Times - World

    After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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    Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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    By Norimitsu Onishi

    TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

    “Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

    The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

    “People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

    A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

    Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

    Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

    “It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

    CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

    In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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    They are shaping the world around them. These are their stories.

    During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

    “The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

    Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

    She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

    Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

    “My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

    Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

    After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

    She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

    “Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

    In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

    Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

    “I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

    Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

    The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

    A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

    At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

    “There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

    She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

    The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

    But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

    As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

    “It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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    France24 - World

    Thai activists facing royal defamation charges end 50-day hunger strike

    Issued on: 11/03/2023 - 12:54

    Joanna YORK

    Two young Thai protesters facing royal defamation charges announced Saturday they were ending their marathon hunger strike following doctors' fears they could suffer organ failure.

    Tantawan "Tawan" Tuatulanon, 21, and Orawan "Bam" Phupong, 23, began their hunger strike on January 18 to urge political parties to support the abolition of the kingdom's royal insult laws – among the harshest in the world.

    Wednesday marked the 50th day of the young women's protest. They were freed from custody last month as their health declined.

    "Tawan and Bam would like to inform the public that we have stopped the hunger strike to save our lives to continue fighting," Tawan said in a Facebook post on Saturday. "The medical staff are concerned our kidneys and other organs are affected by the long period without food and water."

    The pair were rushed to Thammasat Hospital near Bangkok on March 3 amid fears they would not survive the night.

    Days later they were still alive and determined to continue their strike from hospital. “I talked to them: they are a little bit better. Still very tired,” said their lawyer, Kunthika Nutcharut, on Tuesday. 

    Throughout the strike the activists reiterated three demands: justice system reform, the abolition of strict laws that make it illegal for people in Thailand to criticise the monarchy and government, and the release of three activists (who go by the names Kathatorn, Thiranai and Chaiporn) who were refused bail while awaiting trial for taking part in anti-government protests. 

    They faced stiff opposition. Thailand has a recent history of pro-democracy protests that gain traction before being put down. Prime Minister Gen Prayuth Chan-ocha has served in his role since seizing power in a military coup in 2014, after which he expanded the use of lèse majesté laws, and successfully thwarted anti-government protests in 2020. 

    The ruling Pheu Thai party, together with its previous incarnations, has won every Thai election since 2001. 

    “People have said the activists are doing this knowing that they might not even win, but it’s a way to show the public the ugliness of the courts, the monarchy and all the key institutions,” said Pavin Chachavalpongpun, associate professor of politics and international relations at Kyoto University and a political exile from Thailand. 

    Hunger strikes 

    Tawan and Bam currently face charges for conducting a poll at Siam Paragon shopping mall on February 8, 2022, that asked whether royal motorcades were an inconvenience to Bangkok residents.  

    While awaiting trial, Tawan, a university student, and Bam, a supermarket worker, were released on bail in March 2022 on the condition that they ceased participation in protests and activities that insult the royal family.  

    On January 16 their bail was revoked at their request, to call attention to the practice of pretrial detention for political activists in Thailand. On January 18, the pair began their hunger strike while housed in Bangkok’s Central Women’s Correctional Institution. 

    Within days their condition had deteriorated. “They did dry fasting on the first three days,” Kunthika said, meaning the women refused food and water. “It was so extreme that their bodies became sick to the point that doctors are not usually faced with cases like theirs.”  

    Pro-democracy activists on hunger strike Tawan and Bam continued their protest for political prisoners’ right to bail in front of the Supreme Court today.#Thailand #ตะวันแบม #ม112 #ยกเลิก112 #ปล่อยเพื่อนเรา pic.twitter.com/VgKVdaiE9v

    February 24, 2023

    The pair were eventually transferred to Thammasat University Hospital near Bangkok, where they received small amounts of water and vitamins on doctors’ orders. On March 3, the 44th day of the strike, they discharged themselves to join dozens of protesters supporting their cause outside Thailand’s Supreme Court. 

    A special tent had been set up outside the court to house the women, but by evening doctors feared they were at risk of kidney failure and may not survive the night without medical intervention. Tawan was so weak that she became unresponsive, Kunthika said. “She's already doing her second hunger strike since last year, and her body has not fully recovered since then.”  

    The lawyer says the pair agreed to return to hospital on the basis that while they remain alive, other activists may see charges against them dropped. 

    Of the 16 people detained without bail pending trial since anti-government protests in 2020, only three now remain in jail. Many activists were granted bail in February, during the hunger strike. “And some people argue that [their protest] is why the court was willing to set free a number of people charged under these laws,” said Pavin. 

    Kunthika said in the same period, dozens of political prisoners have had their obligation to wear electronic tagging devices removed. Some have also had restrictions lifted limiting the hours during which they can leave the house.  

    Criticising the monarchy 

    Breaking lèse majesté laws, which forbids defamatory, insulting or threatening comments about senior members of the royal family, comes with a penalty of a minimum of three and a maximum of 15 years in prison under article 112 of Thailand’s Criminal Code.  

    Although the law officially forbids criticism of senior members of the royal family, activist groups say it is widely misinterpreted by authorities to cover negative comments on any aspect of the monarchy whatsoever. Sedition laws also prohibit criticism of the government. 

    Since anti-government protests flared in Thailand in 2020, more than 200 people have been charged with lèse majesté crimes. The law has been used by all political factions to silence opposition, activist groups say. 

    Lifting charges for Tawan and Bam’s fellow activists means the Thai court is at risk of undermining its own authority. On one hand, the number of lèse majesté cases in Thailand has “increased significantly” in the past year, Human Rights Watch reports. On the other, if activism can force through legal reversals it shows, “the king could also force the courts to do something. It raises very, very important questions about Thai jurisprudence”, Kunthika said. 

    In parliament, two opposition parties, Pheu Thai and Move Forward, have called for two of Tawan and Bam’s three demands to be met – the release of political prisoners and judicial reform. Only Move Forward has broached the third demand, calling for reform – but not removal – of the lèse majesté law. 

    As Tawan and Bam’s health has deteriorated, human rights groups have urgently called for the government to engage with the activists, to no avail. “To date, the Thai government has shown little political will to address the situation of the activists on hunger strike,” said Chanatip Tatiyakaroonwong, researcher for Amnesty International's regional office in Thailand. “In general, they are not giving due weight to the voices of young people involved in protests.” 

    Last month the prime minister, through his office’s spokesman, said he hopes the two activists are safe but urged parents to “monitor their children’s behavior and build the correct understandings to ensure that [the children] do not believe and fall victim to political manipulation”.  

    ‘Imploring and pleading’ 

    Anti-government protesters in Thailand are typically young, often children, who rely heavily on social media to spread their message. Tawan and Bam’s case has received more mainstream media coverage within Thailand than expected, their lawyer says, with major newspapers and television channels all reporting on their hunger strike.  

    Throughout the protests the pair have tried to strike a non-confrontational tone. Their legal team has said that rather than trying to “force and coerce” authorities the activists are “imploring and pleading … with their own suffering”. 

    The sight of two young adults willing to edge so close to death for the release of their fellow activists and the integrity of their country’s institutions is rare. “This is the first time [in Thailand] that people are doing a hunger strike for other people,” Kunthika said. 

    There is also international support. Thousands have signed an open letter from Amnesty International appealing to the prime minister to withdraw charges against activists like Tawan and Bam, and to release others. 

    “It is still not enough to push the Thai government to take the appropriate actions,” said Chanatip. “It is clear that more support is needed both domestically and internationally to ensure that Thailand stops its crackdown on freedom of expression and peaceful assembly, which prompted the hunger strike.” 

    The timing of their hunger strike brings also complexities on the ground. General elections are scheduled for May, bringing hope for some that opposition parties will succeed at the ballot box.  

    Until then, there is low appetite for anti-government protest – which the hunger strike may have otherwise inspired. “Even among the pro-democracy groups it seems like election is something that they think will be the light at the end of the tunnel,” Pavin said. “[They think] maybe we can hold for the next few months because the election will come. Then if the result doesn’t fulfil us, we can think about protest.” 

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    Val-d’Oise : Leroy Merlin dépose des gravats sur son parking pour éviter l’installation de gens du voyage

    Aux grands maux les grands remèdes. Afin de dissuader les gens du voyage de s’installer sur son parking, un magasin Leroy Merlin d’Osny (Val-d’Oise) a déposé des dizaines et des dizaines de sacs de gravats sur son parking, relate Le Parisien le vendredi 17 mars.

    Sollicitée par Le Parisien, la direction de l’enseigne n’a pas fait de commentaires. Néanmoins, une source interne au magasin a expliqué à nos confrères que la direction avait opté pour cette solution radicale après avoir essayé « beaucoup de choses avant les sacs ». « On avait ce stock dont on ne savait pas quoi faire », indique la même source qui avoue néanmoins qu’« au bout d’un moment, cela va poser un problème pour le stationnement des clients ».

    Un nombre insuffisant d’aires aménagées

    Le quotidien francilien précise que les occupations sauvages de parking sont fréquentes dans la zone où est situé le magasin, notamment en raison d’un nombre d’aires aménagées limité. Adopté en février 2022, le nouveau schéma départemental d’accueil et d’habitat des gens du voyage du Val-d’Oise, que Le Parisien a pu consulter, préconise un développement des « terrains familiaux locatifs », mais prévoit également la fermeture de certaines aires d’accueil. « Ce schéma ne répond pas aux besoins », déplore Valérie Vasseur de l’Association départementale voyageurs – Gadjé et Tsiganes en France (Advog), interrogée par nos confrères.

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    France24 - World

    'An important day to see a head of state have an arrest warrant against him,' says ICC prosecutor

    Issued on: 17/03/2023 - 20:41

    Marc Perelman Follow

    In an interview with FRANCE 24 after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin, the court’s chief prosecutor Karim Khan said it was an important day for international justice. The warrant marked “the first time ever that a head of state from a P5 has been charged” by the international court, said Khan referring to the UN Security Council’s permanent five members.

    New York Times - World

    Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

    Angola Dispatch

    A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

    Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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    By John Eligon

    Photographs by Gulshan Khan

    Reporting from Luanda, Angola

    The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

    “United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

    The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

    The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

    Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

    Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

    Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

    And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

    By The New York Times

    Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

    “When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

    So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

    So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

    Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

    “There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

    The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

    The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

    “When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

    Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

    “It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

    In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

    Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

    Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

    “We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

    Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

    When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

    “They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

    A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

    But Mr. do Fumo was already moving on.

    Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

    “Let’s go now, let’s work,” he said.

    Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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    BBC

    Gary Lineker says 'it's great to be here' on BBC football return

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    Gary Lineker has said "it's great to be here" as he returned to fronting BBC football coverage following his suspension last week.

    Co-presenter Alan Shearer welcomed Lineker back and said last week "was a really difficult situation for everyone concerned".

    "It's good to get back to some sort of normality," he added.

    Lineker was pulled from air following an impartiality row over comments he made criticising the government's new asylum policy.

    The move sparked a backlash, with pundits and commentators, including Shearer, walking out in support of the Match of the Day host.

    Lineker won't be hosting Match of the Day on Saturday evening as he was already scheduled to present the BBC's live coverage of Manchester City v Burnley in the FA Cup.

    Read more on this story here.

    Valeurs Actuelles

    Lyon : un groupe antifasciste dénonce « l’occupation coloniale » de la Guillotière par la police

    Tout le monde n’est pas du même avis lorsqu’il s’agit d’évoquer la Guillotière. Bien sûr, riverains, forces de l’ordre et élus locaux ne cessent d’alerter sur l’insécurité grandissante au sein du quartier lyonnais, au point que certains commerçants sont contraints de fermer leurs magasins très tôt pour permettre à leurs employés de rentrer en sécurité. La lecture que fait des événements le Gale, pour Groupe antifasciste Lyon et environs, est cependant bien différente. Dans un billet de blog diffusé sur son site internet, le mouvement antifasciste prend même la défense d’un « archipel populaire dans le centre de Lyon ».

    Surtout, il estime que la mairie et l’Etat y pratiquent « une gestion policière coloniale ». « Depuis quelques années, le quartier connait une occupation policière de plus en plus intense », écrivent les antifascistes lyonnais, estimant que « toute personne étant identifiée comme arabe, noire ou étrangère est contrôlée, humiliée et violentée par la police de manière systématique ». Le Gale évoque également la prétendue répression des « formes de solidarité et d’organisation populaires comme le marché sauvage de la place du Pont ».

    Contre « la police, l’Etat et les bourgeois »

    « C’est la misère, le racisme et la gestion policière qui détruit nos vies », poursuit le Gale, qui justifie ensuite le vol et le trafic de drogue : la Guillotière « n’échappe pas à la violence de rue ou à la drogue pour oublier ou survivre à une vie difficile ». Détail cocasse : le groupe antifasciste semble même reconnaître un lien entre immigration et délinquance, en évoquant un « quartier [qui] a toujours été le point de chute des personnes migrantes à travers les derniers siècles » et qui « était déjà surnommé « le triangle du crime » au début du XXe siècle ».

    Enfin, le groupe antifasciste dénonce la politique de gentrification menée par les pouvoirs publics, désireux d’investir dans un quartier « situé entre le centre bourgeois de la presqu’île et le centre financier du quartier de la gare de la Part-Dieu ». « Peu à peu, cet archipel populaire tend à être remplacé par une population plus riche », constate le Gale, qui évoque l’expulsion progressive, « entreprise de manière non dissimulée par la mairie », de magasins caractéristiques comme « les magasins de téléphonie (Taxi phone), Kebabs, bars à chicha » auxquels on préférait « des magasins bio, galeries d’art et bars branchouilles ».

    Un (grand) remplacement commercial contre lequel le Gale est décidé à lutter en soutenant le camp « des oubliés, des débrouillards et des énervés » face à « la police, l’Etat et les bourgeois ». « La surmédiatisation de façon dramatique des faits divers à la Guillotière ne fait qu’exciter l’extrême droite et donne aux policiers un sentiment d’impunité », poursuit le billet, justifiant l’agression dont été victimes trois policiers la semaine passée lors d’une interpellation. « Nous souhaitons participer à une Guillotière révolutionnaire qui se défend, s’organise et se soulève face à l’Etat oppresseur », conclut le groupe antifasciste. Tout un programme.

    RETOUR DE BÂTON ET AUTODÉFENSE POPULAIRE CONTRE LE HARCÈLEMENT POLICIER ! Face à l’occupation policière quotidienne à la Guillotière, le quartier se défend. pic.twitter.com/8Luly4ttkq

    — Groupe Antifa Lyon (@antifa_lyon) July 21, 2022

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    France24 - World

    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    Issued on: 17/03/2023 - 20:20

    Benjamin DODMAN Follow Catherine CLIFFORD

    Widespread rejection of French President Emmanuel Macron’s planned pension overhaul was a key factor in his failure to win a parliamentary majority following his re-election last year. His decision to ram through his deeply unpopular reform without a vote turns an already festering dispute into a political and institutional crisis.

    At the height of Thursday’s extraordinary political drama, shortly after the government announced it would force through its contentious pension reform amid a huge fracas in parliament, protesters began to converge on the sprawling Place de la Concorde in central Paris, a mere bridge away from the heavily guarded National Assembly. 

    For a moment, the old cradle of revolutions looked to be rolling back the years, convulsed by a spontaneous rush of outrage and anger – though protesters only numbered a few thousand.  

    There were the usual suspects, such as leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, thundering against a reform he said had “no legitimacy – neither in parliament, nor in the street”. Unionists were also out in strength, hailing a moral victory even as they denounced Macron’s “violation of democracy”.  

    Many more were ordinary protesters who had flocked to the Concorde after class or work. One brandished a giant fork made of cardboard as the crowd chanted “Macron démission” (Macron resign). Another spray-painted an ominous message on a metal barrier – “The shadow of the guillotine is nearing” – in the exact spot where Louis XVI was executed 230 years ago. 

    “It’s a powerful image, the people taking over this symbol of Paris, at the heart of French institutions,” said 65-year-old George, a retired librarian who rushed to the square after briefly blockading the National Library earlier in the day. 

    “When you have millions of people out in the streets protesting for weeks, it’s unfathomable that a government should feel entitled to use the 49.3,” he said, referring to the special measure used by the government to bypass parliament, named after Article 49.3 of the French Constitution. 

    “It’s a constitutional putsch,” George added. “It cannot pass, it must not pass!” 

    >> A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    As night fell, police charged the demonstrators and used tear gas to clear the square, located a few steps away from the Élysée presidential palace. Small groups of protesters moved through nearby streets setting fires, in scenes that were repeated in other cities across France. More than 250 were arrested in the French capital alone. 

    ‘Democratic rupture’ 

    The government’s brazen move was the straw that broke the camel’s back, said Anna Neiva Cardante, a 23-year-old student who skipped the recent street protests against Macron’s reform but felt compelled to express her outrage at this “denial of democracy”. 

    “A vote in the National Assembly was the government’s only chance of securing a measure of legitimacy for its reform,” she said as police began clearing Place de la Concorde. “Now it has a full-blown crisis on its hands.” 

    Prime Minister Élisabeth Borne’s minority government is hardly the first to use Article 49.3, which has been triggered 100 times since 1962. Seldom, however, has it been used to ram through a reform of such scope and so vehemently rejected by the public. 

    At the heart of the pension overhaul is a contentious plan to raise the country’s minimum retirement age from 62 to 64 and stiffen requirements for a full pension, which the government says is required to balance the books amid shifting demographics.  

    Unions, however, say the proposed measures are profoundly unfair, primarily affecting low-skilled workers who start their careers early and have physically draining jobs, as well as women with discontinuous careers. They have called for a ninth day of mass strikes and protests next Thursday, invigorated by the widespread shock and anger that followed the government’s move to bypass parliament. 

    “This reform is outrageous, punishing women and the working class, and denying the hardship of those who have the toughest jobs,” said Neiva Cardante, whose parents – a bricklayer and a cleaner – “are among those who stand to lose most”. 

    The perceived inequity of Macron’s pension reform has touched a raw nerve in a country that has the word “égalité” (equality) enshrined in its motto. Talk of its unfairness has been a key driver of the mass protests that brought millions to the streets in cities, towns and villages across the country, drawing from well beyond the ranks of the left. 

    >> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform

    Polls have consistently shown that more than two thirds of the country oppose the government’s plans. A broad majority of the French has also expressed support for strikes that have disrupted schools, public transport and rubbish collection, burying the streets of Paris – the world’s most visited city – under stinking piles of trash

    The use of Article 49.3 on Thursday amounted to an admission that the contentious reform also lacked a majority in the National Assembly, amid reluctance by many right-wing opposition MPs to bail out Macron’s minority government and brave the wrath of their constituents. 

    It was greeted with a deafening chorus of boos and jeers in the lower house of parliament, where left-wing lawmakers belted out the Marseillaise, France’s national anthem, as Prime Minister Borne struggled to raise her voice above the din. 

    Conservative MPs, whom Macron had been counting on to back his reform, were also quick to rebuke the government, warning that its move would radicalise opponents and undercut the law’s democratic legitimacy.  

    “We have a problem of democracy,” right-wing lawmaker Aurélien Pradié told BFM TV. “This law – which will change the lives of the French – has been adopted without the slightest vote at the National Assembly,” he added, pointing to the failure to hold even a preliminary vote in the lower chamber amid obstructionism from the left. He flagged the risk of a “democratic rupture” in the country following the government’s move.

    A crisis of legitimacy 

    The lack of a mandate to “change the lives of the French” has been a recurrent theme during the recent mass rallies against pension reform, with protesters stressing that they backed Macron in a presidential runoff last year to keep far-right leader Marine Le Pen out of power –  not because they endorsed his political platform.  

    While Macron trounced Le Pen in the April 24 vote, he later failed to secure a majority in legislative elections – becoming the first president to fall short since presidential and parliamentary polls were aligned more than two decades ago. As his own candidates acknowledged at the time, public rejection of his planned pension overhaul was a key factor in the party’s poor showing at the polls. 

    Political analyst Chloé Morin pointed to a lingering “misunderstanding” between Macron and many voters over the nature of his mandate. She cited his victory speech in April last year, when the freshly re-elected president acknowledged voters who backed him “not out of support for [his] ideas but to block those of the far right”. 

    “At the time, Macron said he had ‘a duty towards’ those voters,” Morin told French daily Ouest France. “Now they feel betrayed and despised.” 

    Antoine Bristielle, a public opinion expert at the Fondation Jean-Jaures think tank, said enacting such an important law without a parliamentary vote would further antagonise the country and deepen anti-Macron sentiment, with memories of the Yellow Vest insurgency still vivid. He pointed to an Ifop poll this week showing that roughly eight out of 10 people opposed legislating in this way, including a majority of voters who backed Macron in the first round of last year’s presidential election.  

    “The 49.3 is perceived as a symbol of brutality, with the potential to erode support both for the government and democratic institutions,” he said, adding that surveys had revealed increasing resentment of governments perceived as ignoring the public.  

    “People cannot understand why a bill that is so overwhelmingly rejected by voters would be forced through anyway,” Bristielle explained. “This disconnect between legislators and the popular will is no longer acceptable. Voters are no longer content with delegating power for five years.” 

     

    Anger at the use of Article 49.3 is also set to further poison debates and result in more gridlock at the already turbulent National Assembly, where opposition parties tabled a motion of no-confidence in Borne’s government on Friday, to be voted on next week. 

    Having failed to secure enough support for his contentious bill, Macron is now banking on the opposition also failing to gather enough votes to topple his government. The tactic could offer him a victory by default but also jeopardise chances of building parliamentary consensus going forward.

    “The risk for Macron now is that he ends up being powerless to get anything significant done over the next four years,” said Bristielle, for whom the president’s top-down approach to government is “ill-suited” to the context of a hung parliament where compromise and coalition-building are of the essence. 

    His ruling Renaissance party had so far enjoyed a measure of success in navigating the challenges of minority rule, relying on support from opposition lawmakers – sometimes from the left, more often from the right – to pass legislation in a deeply divided National Assembly counting large delegations of MPs from the far right and the hard left. But such co-operation is surely off the cards, at least in the coming weeks or months. 

    French editorialists were unsparing in their assessment of Macron’s gamble, which conservative daily Le Figaro branded a “defeat” for the president and Le Monde likened to “playing with fire”.  

    “A climate of political crisis hangs over the country,” read Le Monde’s daily editorial column on Friday, warning that Macron risked “durably alienating swathes of the country, fostering tenacious resentment and even kindling sparks of violence". 

    Regional daily La Voix du Nord scolded the president for shying away from a vote, arguing that “the risk of an honourable defeat” was preferable to “fanning the flames of social unrest”. 

    “On this day, March 16, ‘Macronism’ ordered its own death,” added left-leaning Libération, sanctioning the “personal failure” of a president “who came to power on a pledge to rejuvenate French democracy” but only “increased the flaws he had promised to fix”.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    CITY OF LITTER

    Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch

    ON THE GROUND

    ‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests

    Valeurs Actuelles

    Saint-Etienne : après un refus d’obtempérer, il percute un policier à 60 km/h avec sa trottinette et écope d’une amende

    Il s’en tire à très bon compte. Bien qu’ayant percuté un policier à vive allure avec sa trottinette électrique, un jeune Stéphanois n’a écopé que d’une amende de 900 euros, relate Le Progrès ce samedi 18 mars.

    Les faits se sont déroulés le 20 septembre 2022 à Saint-Etienne. Apercevant un jeune homme qui roule à vive allure sur sa trottinette électrique boulevard Thiers, des policiers décident de le contrôler. L’individu refuse de s’arrêter et accélère en faisant des pointes à 60 km/h. Un autre équipage de police tente alors d’intercepter le fuyard qui finit par percuter un policier. Le jeune homme a finalement été interpellé par la police.

    En possession de résine de cannabis

    Interrogé par la juge, le prévenu a expliqué avoir pris la fuite car il a eu « de mauvaises expériences avec la police dans le passé ». « Ce n’est pas parce que vous aviez du cannabis sur vous ? » demande la magistrate. « Oui, aussi… » répond le jeune homme.

    Malheureusement pour les policiers, la procédure bâclée va inciter les juges à se montrer cléments. Alors que le parquet avait requis entre six et huit mois de prison avec sursis, le jeune homme a finalement écopé de 90 jours-amende à 10 euros.

    Saint-Etienne : les dernières actualités

    “Mort à Israël”, “Ramenez les bleus à l’hôpital” : des étudiants d’extrême gauche ont vandalisé l’université Jean Monnet de Saint-Étienne

    Saint-Étienne : interpellation d’un restaurateur, il était en fait un mafieux italien recherché depuis 2014

    Saint-Etienne : un prisonnier tue son co-détenu à mains nues dans la prison de La Talaudière

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    US actor Lance Reddick, 'The Wire' and 'John Wick' star, dies at 60

    Issued on: 18/03/2023 - 07:42

    NEWS WIRES

    Actor Lance Reddick who played steely Baltimore police lieutenant Cedric Daniels in hit TV show "The Wire" has died, his publicist said Friday. He was 60.

    Reddick, who also appeared in the "John Wick" series of films opposite Keanu Reeves, was found dead at his home in the Studio City area of Los Angeles, trade title TMZ reported.

    "Acclaimed actor Lance Reddick passed away suddenly this morning from natural causes," publicist Mia Hansen told AFP.

    "Lance will be greatly missed."

    Reddick rose to prominence in 2000 on the HBO prison drama "Oz" in which he played an undercover detective battling the drugs trade, but who soon gets drawn into addiction.

    But it was for his role on "The Wire" that he became best known.

    The HBO show, which ran for five seasons, followed a narcotics division pitting their wits against the city's powerful drug gangs.

    Lance Reddick is the kind of actor that improved every single project just by being there. This loss is immeasurable. May he rest in peace. pic.twitter.com/dw3aJU3sQw

    March 17, 2023

    With its complex writing and gritty casting, "The Wire" is often cited as one of the best ever TV shows.

    It made household names of several of its stars, including Dominic West, Idris Elba, Wendell Pierce, Michael B. Jordan and the late Michael Kenneth Williams, who delivered one of the most singular performances in recent screen history as Omar Little.

    After "The Wire," Reddick was cast in "John Wick" as Charon, a concierge at a New York hotel who worked alongside Reeves' hitman.

    Reeves and "John Wick" director Chad Stahelski told Variety they were mourning the loss of the cast member.

    "We are deeply saddened and heartbroken at the loss of our beloved friend and colleague," a statement said.

    "He was the consummate professional and a joy to work with."

    A kindhearted soul, a wonderful human, and a true friend. Be seeing you, Lance Reddick. pic.twitter.com/btBpdjLY5d

    March 17, 2023

    Fellow "The Wire" star Pierce paid tribute on Twitter to "a man of great strength and grace. The epitome of class." 

    Reddick's death was a "sudden unexpected sharp painful grief for our artistic family. An unimaginable suffering for his personal family and loved ones. Godspeed my friend. You made your mark here. RIP."

    Horror writer Stephen King tweeted that he had been halfway through re-watching "The Wire."

    "Wonderful actor; wonderful man. This is sad news," he wrote.

    Performer Ben Stiller praised a "beautiful and compelling actor," recalling how Reddick had worked with his mother, Anne Meara, in a play.

    "He was exquisite in that and all he did," he tweeted.

    HBO's corporate account wrote Reddick was "held in the highest regard by all who knew and worked with him and we are proud to be part of his legacy. He will be missed dearly."

    Reddick is survived by his wife Stephanie Reddick, and children Yvonne Nicole Reddick and Christopher Reddick, his publicist said.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ENCORE!

    'The Wire' and 'Treme' star Wendell Pierce on the healing power of art

    Actor Michael K. Williams, star of hit show ‘The Wire’, dies at 54

    ENCORE!

    TV series pick of the month: French special forces show 'Cœurs Noirs'

    L'Humanité

    « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

    Florent LE DU

    Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

    Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

    Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

    « Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

    robespierredantonRévolution française
    BBC

    France pension protests: Clashes with police in Paris as demonstrations continue

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    Thousands of people protested for a second night in central Paris after President Emmanuel Macron decided to force through changes to the retirement age without a vote in parliament.

    Some demonstrators clashed with riot police, who made several arrests.

    The reform raises France's state pension age by two years to 64, which Mr Macron argues is necessary to keep the French pension system viable. The change is bitterly opposed by unions.

    L'Humanité

    Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe

    Chronique

    Nicolas Offenstadt

    Voici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?

    Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.

    Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !

    À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. »  En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.

    Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.

    Nicolas Offenstadt
    France24 - Monde

    Alaska : le projet pétrolier Willow fait polémique

    Publié le : 15/03/2023 - 13:15Modifié le : 15/03/2023 - 14:09

    Audrey RACINE

    En contradiction avec sa promesse de campagne, Joe Biden a donné son feu vert pour la mise en oeuvre du projet pétrolier Willow en Alaska, du géant texan ConocoPhillips. Un gigantesque projet de forage qui est loin de faire l’unanimité. Pour Anna Creti, directrice de la chaire Economie du Climat à l’Université Paris-Dauphine, invitée de France 24, "il faut vraiment arrêter les nouvelles prospections, comme Joe Biden l’a promis, mais aussi les nouveaux forages. C’est la préconisation du GIEC et de l’Agence internationale de l’énergie". Décryptage.

    Valeurs Actuelles

    Val-de-Marne : saisie de plus de deux tonnes de tabac de contrebande, deux hommes interpellés

    OrlySacré coup de filet ! Plus de deux tonnes de cigarettes de contrebande ont été saisies par les gendarmes jeudi 16 mars à Orly (Val-de-Marne) et deux hommes de nationalité polonaise ont été interpellés, a indiqué la gendarmerie dans un communiqué repris par BFMTV ce samedi 18 mars.

    Les cigarettes provenant de Pologne étaient stockées dans un parking souterrain à Orly, avant d’être livrées en go fast, avec un véhicule ouvreur et un véhicule porteur. Plus de 6 700 cartouches de cigarettes, soit une valeur marchande estimée à 750 000 euros, et plus de 45 000 euros en liquide ont été saisis lors des perquisitions jeudi, ainsi que quatre véhicules dont trois haut de gamme d’une valeur de 180 000 euros, a ajouté la gendarmerie.

    Nouveau record pour les saisies de tabac de contrebande

    L’organisateur du trafic et son chauffeur « s’apprêtaient à livrer une partie de la marchandise réceptionnée » lorsqu’ils ont été interpellés, a détaillé la gendarmerie dans un communiqué. Les deux hommes, déférés ce samedi, doivent être jugés lundi en comparution immédiate, a indiqué le parquet de Créteil, qui a requis leur placement en détention provisoire dans l’intervalle. L’enquête, menée par la Section de recherches de Paris et lancée en février 2023, a permis de « matérialiser plus d’une vingtaine de livraisons, sur la grande couronne parisienne, mais aussi en région Centre et dans le Grand Ouest », précise la même source.

    Selon le bilan annuel des douanes publié fin février, les saisies de tabac de contrebande ont atteint un nouveau record en 2022 avec 640,1 tonnes de tabac et de cigarettes interceptées, contre 402 tonnes en 2021 (+ 59,2 %).

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    « Ce quartier est miné par la violence » : un mort et un blessé grave après deux rixes dans le 19e arrondissement de Paris

    Pas de liens, à priori, entre ces deux violentes agressions. Deux violentes agressions, à priori sans rapport l’une avec l’autre, ont fait un mort et un blessé grave à un jour d’intervalle, mercredi 15 et jeudi 16 mars, dans le XIXe arrondissement de la capitale, rapporte Le Parisien. La première agression a eu lieu vers 21 heures mercredi à proximité du bar, La Piscine. D’après des témoins, il s’agirait d’une rixe entre chauffeurs de taxi qui aurait dégénéré. La victime, âgée de 30 ans, souffre d’un hématome crânien à l’arrière de la tête et se trouvait dans le coma à l’arrivée des secours. Elle a été transportée en urgence absolue à l’hôpital Sainte-Anne, son pronostic vital engagé. L’auteur des faits n’a pas été identifié.

    « Ce quartier est miné par la violence »

    Le lendemain, une autre affaire est venue endeuiller l’arrondissement. Aux alentours de la mi-journée, un homme a été poignardé place Stalingrad. D’après la vidéosurveillance, un individu armé d’un couteau a attaqué un Algérien. Celui-ci était quelques instants plus tôt assis à côté d’un autre homme allongé sur des cartons. Il a ensuite traversé la rue, avant de s’écrouler sur le sol. Il est mort sur les lieux de l’agression mortelle. Le suspect a été vu en train de s’engouffrer dans le métro, et n’a pas encore été retrouvé. L’enquête a été confiée au 2e district de la police judiciaire parisienne.

    D’après un témoin de la première agression, vivant dans le XIXe arrondissement, « ce quartier est miné par la violence ». « Deux agressions comme ça, en pleine rue, coup sur coup, cela reste quand même rare », commente un policier en poste sur ce secteur.

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    L'Humanité

    Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »

    La rencontre

    En s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.

    Kareen Janselme

    C’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.

    Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?

    Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…

    Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.

    Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.

    J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»

    Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.

    Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».

    Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoir

    Dans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?

    Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.

    Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

    Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

    La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.

    Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.

    En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…

    Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.

    Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.

    La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.

    Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »

    Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.

    Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.

    Quand vous êtes-vous sentie féministe ?

    Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.

    Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »

    Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.

    Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?

    Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.

    On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…

    Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »

    Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale. 

    Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.

    Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.

    Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.

    L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?

    Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.

    Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.

    Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »

    Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité. 

    Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.

    michelle perrotdroit des femmesFéminisme
    France24 - Monde

    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    Proposé par

    Publié le : 16/03/2023 - 17:31

    The green paths

    L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.

    Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.

    Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».

    L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.

    Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.

    Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».

    L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.

    Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023

    #Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre

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    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    L'Humanité

    Enquête : une chercheuse sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel au travail

    Actu

    D’après une étude publiée par la Fondation l’Oréal le 16 mars, une chercheuse sur deux a déjà été victime de harcèlement sexuel au travail. L’enquête, menée auprès de 5 200 chercheuses de 117 pays différents, dont la France, révèle le milieu encore très masculinisée et sexiste de la science.

    Comportements condescendants, préjugés sur le genre lors des décisions d’embauche, blagues sexistes, humiliations, surnoms irrespectueux...  En France, dans le milieu scientifique, neuf femmes sur dix déclarent avoir vécu personnellement une situation de sexisme. Et pour la majorité d’entre elles, cela s’est passé dès le début de leur carrière. 

    Dans cette étude, près de la moitié des femmes qui ont été victimes de harcèlement sexuel l’ont subi il y a moins de cinq ans. Pour un quart des victimes, cela a eu lieu ces deux dernières années. Le rapport de la fondation l’Oréal rejoint celui publié en janvier 2023 par le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Malgré une sensibilité grandissante aux inégalités depuis le mouvement #MeToo, le constat reste décevant : les clichés et stéréotypes perdurent autant que les violences. 

    La moitié des victimes de sexisme finissent par éviter certains membres du personnel

    Pour Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal, un vrai travail d’écoute reste à faire : « #MeToo a contribué à libérer la parole. Maintenant, il faut aussi que l’écoute se libère et que des actions soient mises en place. » Parmi ces actions, cette dernière prône « Une politique zéro tolérance et une transparence sur les conséquences et les sanctions afin de créer un climat de confiance, des formations qui permettent de lutter contre le sexisme, un engagement budgétaire et un service qui puisse prendre en charge les personnes victimes ».

    Au-delà des conséquences morales et physiques, le harcèlement sexuel constitue un obstacle à l’avancée des chercheuses dans leur carrière. Parmi les victimes, deux tiers d’entre elles affirment ainsi que leur parcours professionnel s’en est retrouvé affecté de manière négative. Parfois, les conséquences sont irrémédiables.  

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Dans la moitié des cas, les victimes de sexisme finissent par éviter certains membres du personnel. Un quart des femmes se sont aussi senties moins impliquées dans leur carrière, ou ont raté des opportunités d’avancement professionnel. Pour les scientifiques qui ont subi du harcèlement sexuel, un quart d’entre elles déclarent s’être sentie en danger sur leur lieu de travail. 

    Un silence assourdissant

    Seulement une victime de harcèlement sexuel sur deux a osé dénoncer ce qu’elle a subi, et la majorité s’est tournée non pas vers leur institution, mais vers un membre de leur entourage personnel. En réalité, seulement deux personnes sur dix en ont parlé à leur institution. Et 3 % des victimes estiment avoir été satisfaites de la réaction de leur institution face à la situation. 

    Il est considéré aussi bien par les hommes que par les femmes que de manière générale, on ne parle pas assez du sexisme et du harcèlement sexuel dans la recherche. Et bien que neuf scientifiques sur dix avouent avoir été témoins d’au moins une situation de sexisme dans leur carrière, à peine plus de la moitié ont décidé en parler à quelqu’un d’autre, et le plus souvent, là encore, ce n’est pas auprès de l’institution mais d’un proche que les langues se délient.  

    Le harcèlement sexuel et le sexisme dévoilés dans cette étude s’étendent au-delà du territoire Français. Sur les autres continents, les chiffres sont tout aussi alarmants. Par exemple, en Amérique du Nord et en Afrique, plus de 60 % des chercheuses déclarent avoir été harcelées sexuellement. On l’aura compris, dans le milieu de la recherche scientifique, il semblerait que le sexisme a davantage sa place que les femmes. Selon Alexandra Palt , si la science a encore du mal à donner sa juste place aux chercheuses, c’est parce que « le milieu scientifique est un milieu compétitif, avec une culture très hiérarchique. Créer une culture plus inclusive serait davantage bénéfique, autant pour les femmes que pour les hommes ».

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    harcèlement sexuelrecherchescience
    Valeurs Actuelles

    Isère : un chien tenu en laisse fauché par un individu qui s’adonnait à un rodéo sauvage

    Un comportement dangereux, dont les conséquences sont dramatiques. Mercredi 15 mars, des policiers de Grenoble (Isère) ont été alertés par des riverains, au sujet de rodéos sauvages se déroulant dans la banlieue de Grenoble, à Echirolles. Sur place, les forces de l’ordre se sont mises à la poursuite d’un individu qui circulait sans casque et à bord d’un scooter volé, comme l’a détaillé 20Minutes, ce vendredi 17 mars, s’appuyant notamment sur des informations transmises par Le Dauphiné Libéré. Le conducteur du deux-roues a fauché un chien que sa maîtresse promenait en laisse sur une piste cyclable. Un vétérinaire a pris en charge l’animal, qui a été grièvement blessé. 

    Des faits qui ne sont pas rares

    Les affaires concernant des rodéos urbains ne sont pas rares. Le 18 février dernier, les forces de l’ordre de Vannes (Morbihan) avaient, par exemple, arrêté un adolescent de 17 ans qui s’adonnait dangereusement à un rodéo sauvage à bord d’un scooter, en plein centre-ville, selon les informations de Ouest-France. Comme l’avait détaillé le quotidien régional, le comportement du mineur était d’autant plus problématique qu’un certain nombre de personnes sont amenées à s’y déplacer en voiture ou à pied, puisque la zone est prisée par les touristes. Plus récemment, La Voix du Nord avait publié un article dans lequel nous avions appris qu’un policier avait été volontairement renversé par un motard qui s’adonnait à un rodéo urbain dans les rues de Denain (Nord), le 1er mars dernier.

    Grenoble : les dernières actualités

    Trams fouillés par les antifas, conférence annulée : à Grenoble, l’extrême gauche réhabilite les persécutions politiques

    Grenoble : après l’agression d’un enfant par le père d’un élève, des parents fustigent un climat d’insécurité

    Grenoble : un parent d’élève armé d’un couteau sème la panique dans une école primaire

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - Monde

    Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

    Proposé par

    Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

    The green paths

    Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

    Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

    Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

    "Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

    Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

    “Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

    En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

    En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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    Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe

    France24 - Monde

    Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

    Proposé par

    Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

    Unicef

    Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

    “La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

    Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

    Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

    C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

    Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

    Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

    Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

    L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

    Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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    Известия (RUS)

    Прокурор округа Нью-Йорк проведет полноценное расследование по делу Трампа

    Прокурор округа Нью-Йорк Алвин Брэгг, аппарат которого проводит разбирательство в отношении бывшего президента США Дональда Трампа, не потерпит попыток запугивания и проведет полноценное расследование. Об этом 18 марта сообщила газета Politico.

    «Мы не терпим попыток запугать наш аппарат или угрозы верховенству закона в Нью-Йорке. <…> Наши партнеры в правоохранительной сфере обеспечат проведение полноценного расследования в связи с любыми конкретными или достоверными угрозами в отношении аппарата (прокурора. — Ред.), а также принятие надлежащих мер безопасности с тем, чтобы все 1,6 тыс. наших сотрудников могли спокойно работать», — написал Брэгг в электронном письме подчиненным.

    Как отметил прокурор, подчиненные продолжат добиваться соблюдения закона. В своем письме он не упомянул Трампа по имени, но указал на прозвучавшие «публичные заявления, касающиеся расследования», которым занимается его аппарат.

    Пишите письма: Дональд Трамп обнародует переписки с лидерами стран Бывший президент упрекнул знаменитостей в том, что многие отвернулись от него после избрания на пост

    Накануне Трамп рассказал о сообщении прокуратуры округа Манхэттен о том, что он будет задержан 21 марта. Экс-глава США утверждает, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена». При этом он заявил, что не совершал никаких преступлений, и призвал своих последователей в случае его ареста опротестовать будущие обвинения.

    Речь идет о старом уголовном деле о даче взятки за замалчивание скандала с участием порнозвезды Сторми Дэниэлс. В 2016 году адвокат Трампа Майкл Коэн отправил Дэниэлс €130 тыс. за то, чтобы она не рассказывала о своем романе с миллиардером в 2006 году. Женщина намеревалась пойти на телевидение незадолго до открытия избирательных участков.

    В свою очередь телеканал CNN со ссылкой на представителя политика сообщил, что Трамп не получал официального уведомления от прокуратуры Южного округа Нью-Йорка о предъявлении ему обвинений на грядущей неделе.

    Между тем 19 марта лидер французской партии «Патриоты» Флориан Филиппо заявил, что Трампа могут арестовать из-за его высказываний против разжигания глобальной войны.

    Известия (RUS)

    Аналитик посоветовал дарить старым гаджетам вторую жизнь

    Ведущий аналитик агентства Mobile Research Group Эльдар Муртазин рассказал, что делать со старыми гаджетами.

    Эксперт отметил, что старое устройство можно отдать детям, родственникам либо продать на вторичном рынке, если оно находится в рабочем состоянии.

    «Очень часто мы неправильно оцениваем ценность этих устройств в глазах других людей. Даже если вы продадите их за небольшую сумму, они будут использоваться. Это уже неплохо, вы дадите им вторую жизнь», — приводит его слова RT.

    Также Муртазин напомнил о программах обмена старого устройства на скидку при покупке нового. В качестве самого простого варианта он предложил утилизировать гаджет в магазине. В крупных городах производятся сборы электроники и крупной бытовой техники, сообщил эксперт.

    Помимо этого, Муртазин подчеркнул, что не стоит использовать старый смартфон в качестве камеры видеонаблюдения или роутера, поскольку аккумуляторы телефонов имеют маленькую емкость и перегреваются, что может быть опасным.

    Долгие провода: сроки ремонта техники Apple увеличатся до двух месяцев Компания не намерена продлевать договоры с авторизованными сервисными центрами в России

    Ранее, 11 марта, руководитель центра по исследованию и тестированию абонентского оборудования «Мегафона» Александр Джакония дал советы для ускорения работы смартфона. По его словам, гаджеты со временем начинают медленнее работать из-за забитой памяти, поэтому рекомендуется ежемесячно очищать кэш в настройках.

    France24 - Monde

    L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

    Proposé par

    Publié le : 05/09/2022 - 11:10

    Banque mondiale

    Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

    Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

    Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

    La flambée des prix

    L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

    « Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

    Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

    Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

    S'attaquer aux causes profondes

    La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

    Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

    Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

    La Grande muraille verte

    Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

    La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

    Des résultats tangibles

    « Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

    En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

    « Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

    Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

    Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

    Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

    Un avenir vert

    À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

    « Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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    New York Times - World

    The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

    Toronto Dispatch

    Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

    Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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    By Norimitsu Onishi

    SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

    Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

    Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

    “Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

    Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

    But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

    Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

    A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

    “Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

    Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

    For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

    “Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

    The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

    Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

    To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

    An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

    “Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

    “Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

    Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

    Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

    “It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

    When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

    Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

    “We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

    Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

    “Eight years the same,” he said.

    The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

    “This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

    At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

    Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

    “My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

    Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

    “If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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    Известия (RUS)

    Япония выразила протест КНДР в связи с запуском баллистической ракеты

    Заместитель министра обороны Японии Тосиро Ино заявил протест руководству КНДР после проведения ракетных испытаний, представляющим угрозу безопасности стране. Об этом в воскресенье, 19 марта, он рассказал на брифинге.

    «Ракетные испытания Северной Кореи несут угрозу безопасности не только для Японии, но и для всего международного сообщества, они абсолютно неприемлемы. Мы заявили протест Северной Корее по дипломатическим каналам через посольство в Пекине», — сообщил замминистра.Это уже девятые по счету ракетные испытания КНДР с начала этого года.

    Взорви, но не сейчас: когда Северная Корея проведет ядерное испытание И как на это могут отреагировать остальные страны

    О ракетном запуске КНДР в сторону Японского моря стало известно ранее в этот день. Предположительно, она была баллистической. По данным объединенного комитета начальников штабов Южной Кореи, запуск ракеты был осуществлен из района ракетного полигона Тончханни около 11:05 по местному времени (5:05 мск). Отмечается, что ракета пролетела около 800 км.

    16 марта КНДР также осуществила запуск баллистической ракеты в сторону Японского моря.

    Агентство Yonhap 14 марта сообщало о запуске КНДР одной баллистической ракеты. Позднее появилась информация, что ракет было две. Они были запущены из района Чанен провинции Хванхэ-Намдо в сторону Японского моря.

    Позднее, 17 марта, стало известно, что КНДР организовала испытания межконтинентальной баллистической ракеты «Хвасон-17» в ответ на совместные учения США и Южной Кореи.

    В Минобороны Японии сообщили, что ракета КНДР упала в 550 км к востоку от Корейского полуострова, за пределами исключительной экономической зоны страны. При канцелярии премьер-министра Японии Фумио Кисиды создали экстренный штаб по сбору информации о пуске. Япония также заявила КНДР решительный протест после запуска межконтинентальной баллистической ракеты.

    Valeurs Actuelles

    Ardennes : trois policiers blessés après le refus d’obtempérer d’un conducteur sans permis

    Une nouvelle affaire impliquant un refus d’obtempérer est portée à notre connaissance. Mercredi 15 mars, vers une heure du matin, un jeune homme de 19 ans qui conduisait un scooter dans les Ardennes – sous l’emprise de stupéfiants et sans disposer de permis de conduire – a refusé de se soumettre à un contrôle routier, comme l’a rapporté Le Figaro, ce vendredi 17 mars. Après son refus d’obtempérer, ledit individu a percuté un véhicule de fonction appartenant aux forces de l’ordre et blessé légèrement trois policiers, selon les informations du quotidien, qui s’appuie sur une source proche du dossier.

    Des faits qui ne sont pas isolés

    Le jeune conducteur a finalement été arrêté au niveau de la commune de Charleville-Mézières, puis placé en garde à vue. Le parquet de Charleville-Mézières, contacté par Le Figaro, a précisé que le jeune homme – qui a été placé en détention provisoire en attendant son procès – devrait comparaître au mois d’avril devant le tribunal correctionnel.

    Ces faits ne sont pas rares. L’été dernier, nous nous étions fait l’écho d’un autre article du Figaro, dans lequel nos confrères rapportaient qu’en France, un refus d’obtempérer avait, en moyenne, lieu toutes les trente minutes. Plus récemment, il y a quelques jours, nos confrères de La Dépêche avaient relaté un incident similaire, survenu le 8 mars à Toulouse (Haute-Garonne). Ce jour-là, plusieurs policiers avaient été blessés après un refus d’obtempérer.

    Charleville-Mézières : les dernières actualités

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    France24 - Monde

    Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

    Proposé par

    Publié le : 25/07/2022 - 13:17

    JICA

    Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

    Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

    Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

    « Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

    En prélude à la TICAD8

    Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

    La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

    La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

    « En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

    Une nouvelle approche du développement

    Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

    Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

    Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

    La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

    La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

    Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

    « Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

    La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

    Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

    L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

    Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

    Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

    Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

    Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

    Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

    Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

    TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

    Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

    « Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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    New York Times - World

    Earthquake in Turkey and Syria

    Turkey Dispatch

    ‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

    More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

    People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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    By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

    Photographs by Sergey Ponomarev

    Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

    The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

    On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

    “We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

    “I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

    The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

    The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

    The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

    In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

    Deadly Quake in Turkey and Syria

    A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

    Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

    “We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

    Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

    “I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

    On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

    At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

    “The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

    Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

    “I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

    “We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

    The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

    On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

    “I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

    He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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    BBC

    Drug giant Sanofi becomes latest to cap US insulin prices

    Pharmaceutical giant Sanofi has capped the price of its insulin, becoming the last of three major manufacturers of the drug to curb soaring costs of the lifesaving medication in the US.

    The French firm announced a $35 (£28) per month price cap on Lantus for those with private insurance. 

    Sanofi's changes follow in the footsteps of other drugmakers, Eli Lilly and Novo Nordisk.

    The move saves patients money, but it also may help the firm's bottom line.

    The three companies make up 90% of the US insulin market and have faced public backlash and political pressure to reduce costs of the drug.

    More than eight million Americans use insulin to control their diabetes, the American Diabetes Association says.

    Sanofi is also reducing the price of its insulin drug, Apidra, by 70%. 

    Eli Lilly announced earlier this month it would be lowering insulin prices by 70%. 

    Novo Nordisk followed suit earlier this week, announcing it would cut prices up to 75% for some insulin drugs. 

    Insulin costs in the US have often been five to 10 times higher than in other countries, a Rand study found.

    The Inflation Reduction Act, which went into effect this year, capped insulin costs for some older patients at $35 a month. 

    US President Joe Biden, who has led calls for costs of the drug to be cut, said in a statement on Thursday: "As of this afternoon, all three of the leading insulin producers in America have agreed to substantially reduce their prices, following my calls to expand my $35 cap for seniors to all Americans." 

    The companies' new pricing will go into effect on 1 January 2024, the same day that a US pricing rule comes into effect.

    The measure will impose a financially cost on pharmaceutical companies that hike the price of their medication faster than the rate of inflation.

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    Paris : un homme mortellement poignardé près de la place Stalingrad

    Une agression mortelle a été perpétrée dans le nord-est de Paris en pleine journée. Un homme a été tué jeudi 16 mars près de la place Stalingrad située entre les 10e et 19e arrondissements de la capitale, relaie Le Parisien. La victime a été attaquée à coup de couteau vers 13 h, avant de décéder sur place malgré l’intervention des secours. Elle présentait une « perforation au niveau du thorax et du dos », a fait savoir une source policière comme le relaie le quotidien.

    L’auteur présumé en fuite, une enquête ouverte

    Le déroulé de cette agression mortelle est encore flou. Mais, selon un témoin, cet homme a été aperçu en train de traverser la route pour s’asseoir à côté d’un autre individu allongé sur des cartons sous le métro parisien. La victime a ensuite traversé à nouveau la rue et s’est effondrée au milieu de la chaussée. L’homme décédé n’avait pas encore été identifié jeudi soir par les forces de l’ordre. L’agresseur présumé est en fuite, après avoir quitté les lieux par le métro, relaie Le Parisien. Une enquête a été ouverte et confiée au 2e district de la police judiciaire de Paris.

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    France24 - World

    French MPs file no-confidence motion, clashes erupt over pension reform

    Issued on: 17/03/2023 - 11:21Modified: 17/03/2023 - 12:00

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    Protesters on Friday clashed with police in Paris and other cities for a second night in a row after French President Emmanuel Macron rammed a pension reform through parliament without a vote. Opposition lawmakers earlier Friday tabled a no-confidence motion against the government amid mounting public anger.

    Riot police clashed with protesters on Friday evening in Paris and other cities as a new demonstration erupted against the French government's moves to raise the country's retirement age.

    At the Place de la Concorde in the heart of the French capital, a festive protest attended by several thousand people, with chants, dancing and a huge bonfire, degenerated into a scene echoing the night before.

    Riot police charged and threw tear gas to empty the huge square across from the National Assembly after troublemakers climbed scaffolding on a renovation site, arming themselves with wood. They lobbed fireworks and paving stones at police in a standoff.

    Police said they made 61 arrests.

     

    The clashes came hours after the centrist group Liot tabled a multiparty no-confidence motion in the National Assembly, France’s lower house of parliament, which was co-signed by the far-left NUPES (New Ecological and Social Popular Union) alliance.

    "The vote on this motion will allow us to get out on top of a deep political crisis," said Bertrand Pancher, head of the Liot group.

    Hours later, France's far-right National Rally party, which has 88 members in the National Assembly, also filed a no-confidence motion.

    "We will vote on all the no-confidence motions presented," said National Rally lawmaker Laure Lavalette. "What matters is that this evil reform project falls," she added.

    Under French law, parliamentarians can vote on more than one no-confidence motions in the chamber. A no-confidence vote requires a majority, which means a minimum of 287 votes in the National Assembly.

    The filing of the no-confidence motion came as protesters blocked a key highway around Paris and escalated strikes at refineries in a new show of anger after Macron pushed through the contentious pension reform by invoking Article 49.3 of the constitution.

    Article 49.3 grants the government executive privilege to pass a bill without a parliamentary vote. Invoking Article 49.3 also permits the opposition to respond with a no-confidence motion. 

    'Macron doesn't give a fig about the people'

    Macron has made hiking the country's minimum retirement age a key priority of his second term, arguing that his deeply unpopular reform is needed to make the French economy more competitive and to keep the pension system from diving into deficit.

    His move to bypass parliament sparked protests across the country on Thursday night, with hundreds arrested nationwide, according to the interior minister.

    Soumaya Gentet, 51, a CGT union member from supermarket chain Monoprix, said she was incensed and would continue to protest until the bill was revoked.

    "They're not taking into account what the people want," she said.

    Her colleague Lamia Kerrouzi agreed. "Macron doesn't give a fig about the people," she said.

    "He doesn't understand the language of the people. It needs to be repealed."

    In the energy sector, strikers were to halt production at a large refinery by this weekend or Monday at the latest, CGT union representative Eric Sellini said.

    Workers had already been on a rolling strike at the northern site TotalEnergies de Normandie, but halting production would escalate the industrial action.

    Strikers continued to deliver less fuel than normal from several other sites, he added.

    >> To read more: A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    'Playing with fire'

    Shortly after French Prime Minister Élisabeth Borne announced the triggering of Article 49.3 on Thursday afternoon, thousands of protesters gathered on Place de la Concorde, across the River Seine from parliament.

    Police fired tear gas as angry demonstrators hurled cobblestones at security officers. In several other French cities, including Marseille, there were also spontaneous protests against the reform.

    The ensuing unrest saw 310 people arrested around France, including 258 in Paris, Interior Minister Gérald Darmanin told RTL radio.

    "The opposition is legitimate, the protests are legitimate, but wreaking havoc is not," he said.

    Macron put the pensions reform – which also seeks to increase the number of years people have to work to receive a full pension – at the centre of his re-election campaign last year.

    But the 45-year-old former banker lost his parliamentary majority in June after elections for the lower-house National Assembly.

    Opposition lawmakers jeered and booed as Borne invoked the controversial article 49.3 to ram through the pensions law on Thursday, having failed to ensure a majority.

    Borne, whose own position is now on the line, has used the contested loophole to bypass a parliament vote 11 times since becoming prime minister last year.

    The influential Le Monde newspaper warned that Macron was "playing with fire".

    "If the country slides into a new bout of anger or locks itself into vengeful paralysis, the executive will only have itself to blame," it said in an editorial.

    (FRANCE 24 with AFP , AP and REUTERS)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} In the press

    Macron 'weakened and isolated' after French government pushes through pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    BBC

    Credit Suisse: Lessons learned from the last banking crisis?

    Shares in Swiss banking giant Credit Suisse have been on a rollercoaster ride in recent days, hitting an all-time low on Wednesday, and leaving financial markets all over the world feeling distinctly queasy.

    But the Swiss National Bank threw Credit Suisse a £45bn lifeline and on Thursday its shares climbed back up, allowing everyone to catch their breath.

    The move from the Swiss central bank comes just days after regulators in Washington had to take control of two US banks, and HSBC swooped in to pick up the UK arm of one of them for £1.

    It does feel eerily like the days leading up to the great financial crisis: cracks appearing in the financial pipes, prompting questions about whether they will burst, as they did nearly 15 years ago.

    The economist Nouriel Roubini, nicknamed "Dr Doom" for his usually pessimistic and sometimes correct predictions, argues Credit Suisse could be a Lehmans moment - too big to fail, too big to save, he told Bloomberg.

    Larry Fink, the founder of the world's biggest asset manager, Blackrock, said we may be in for "slow rolling crisis" which could see hundreds of small banks go bust, like the savings and loans crisis of the 1980s, when more than 1,000 smaller US lenders went under.

    But Noel Quinn, chief executive of HSBC, which is the new owner of Silicon Valley Bank UK, disagreed. He said the authorities - in this case the UK Treasury and the Bank of England - had acted swiftly to find a solution as did their US counterparts in taking over the US parent bank.

    It's clear that international regulators have learned from the last crisis that speed is of the essence, which is just as well.

    Technology bosses in the US admitted they had debated in online chats whether to take deposits out of Silicon Valley Bank. When some did, they all did within a matter of minutes, thanks to the social media grapevine, effectively breaking the bank.

    If nothing else, these outbreaks of instability make it clear that when you reverse nearly 15 years of close-to-zero interest rates suddenly things can and do break. The weakest organisations are the most at risk, and both depositors and investors are perfectly rational in being extremely jittery.

    More questions remain around the other big teaching points from the last crisis: whether it's ok to assume the central bank ambulance will always arrive in time, and whether that assumption has made people too relaxed in the face of lurking financial danger.

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    Mazen Darwish : « La France doit appliquer enfin ses grands principes »

    Entretien

    Réfugié en France, le fondateur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, Mazen Darwish, réclame à la justice plus d’ambition dans la poursuite des criminels de guerre.

    Alexandre Fache

    Quel est l’enjeu de cette audience à la Cour de cassation ?

    C’est un événement très important, et la décision qui en découlera le sera encore plus. Cela montrera si la France a réellement la volonté de poursuivre les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis hors de ses frontières… ou pas. Cette décision ne concerne pas seulement les deux affaires qui sont soumises à la Cour de cassation ce jour-là, ni même l’ensemble des dossiers syriens entre les mains de la justice française, mais va déterminer l’engagement de la France à poursuivre tous les crimes de cette nature, qu’elle a exprimé à de nombreuses reprises.

    Jusqu’ici, la France a-t-elle fait assez dans ce domaine selon vous ?

    Non. Il y a eu beaucoup de déclarations d’intention, de bonne volonté affichée, mais peu d’actions concrètes. Pire, depuis la décision du 24 novembre 2021 de la chambre criminelle de la Cour de cassation, il existe une menace que toutes les portes se ferment pour ce type de procédures, et que même les simples déclarations d’intention soient proscrites. Pourtant, il s’agit de se battre contre l’impunité d’auteurs de crimes de guerre, en Syrie, en Libye, en Ukraine, partout ! On va voir avec cette décision si la France se contente de grands principes sur les droits de l’homme ou si elle les met en pratique.

    Il y aurait 80 dossiers de personnalités syriennes instruits. Combien pourraient aboutir à un procès selon vous ?

    Beaucoup le devraient. Comme Majdi Nema (l’ancien porte-parole du groupe islamiste Jaych al-Islam, qui avait obtenu un visa d’étudiant en 2019 – NDLR), des militants très dangereux suspectés de crimes de guerre sont arrivés en France ou plus largement en Europe. Pour les poursuivre, il faudrait modifier la loi d’août 2010 qui a adapté la compétence universelle au droit français. Car ce texte, en multipliant les conditions (résidence habituelle en France du mis en cause, double incrimination…), a imposé une application très restrictive de ce dispositif, qui du coup ne fonctionne pas. C’est grave, car il n’en va pas seulement des victimes syriennes, mais aussi de la sécurité de la population française.

    Avez-vous bon espoir que cette audience de vendredi lève ces freins à l’application de la compétence universelle en France ?

    Je serai à la Cour de cassation ce vendredi et nous attendrons avec impatience sa décision, prévue dans plusieurs semaines. Je suis optimiste sur la volonté de cette juridiction de changer les choses. Car l’interprétation actuelle du droit français offre une forme d’impunité à ces criminels de guerre. Cela ne peut plus durer.

    Vous avez été arrêté arbitrairement en Syrie, torturé, détenu entre 2012 et 2015, avant d’être libéré, sous la pression internationale. Est-ce ce qui explique votre combat d’aujourd’hui ?

    En partie seulement. Je me bats aussi pour la sécurité de mes enfants, qui vivent en France avec moi. Vous imaginez le cauchemar que cela serait de croiser dans la rue un de mes tortionnaires   Ce combat, je le mène aussi pour ces milliers de victimes syriennes qui ont fui les exactions commises par le régime d’Assad. La France doit leur montrer qu’elle les prend en considération et qu’elles sont légitimes à dénoncer des auteurs de tortures ou de crimes de guerre si certains se trouvent sur le territoire français.  

    Justicecrimes de guerrecrime contre l'humanitéconflit syrien
    France24 - World

    Cocaine production hits record high as post-Covid demand picks up in Europe

    Issued on: 17/03/2023 - 18:25

    Joanna YORK

    Global production of cocaine has jumped dramatically over the past two years following an initial slowdown caused by the Covid-19 pandemic, according to the first report dedicated to the global cocaine market from the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC). 

    Cultivation of coca, the leaves of which are used to make the drug, reached a record high by soaring 35% from 2020 to 2021, the report released on Wednesday said. 

    Bolivia, Colombia and Peru – which have historically dominated the production of coca leaves – altogether cultivated an area of more than 300,000 hectares in 2021, UNODC said.

    Once harvested, a paste obtained by mixing chopped leaves with lime, cement, gasoline, and ammonium sulfate, is usually taken elsewhere to be turned into cocaine. 

    "The surge in the global cocaine supply should put all of us on high alert," says UNODC Executive Director Ghada Waly.  

    New trafficking routes 

    The steep growth in supply has been matched by increase in global demand for the drug over the past decade. 

    The world’s largest cocaine markets are traditionally concentrated among the wealthy populations of the Americas and parts of Europe. Cocaine is the second most commonly used illicit drug in Europe, behind cannabis, with an estimated 3.5 million adults in Europe using the drug in 2021.  

    During the Covid pandemic, wastewater analysis suggested that there was a slight reduction in cocaine use that correlated with restrictions that closed nightlife and entertainment settings.  

    However, an annual report from the UNODC in 2022 found that use has largely returned to pre-pandemic levels, and is expected to increase. “There are currently no signs that the upward trend in the availability of this drug, observed over the last few years, has changed,” it says. 

    Increasing cocaine shipments to Europe to meet surging demand has created new trafficking routes around the world.  

    Traffickers are becoming less reliant on Columbia as a point of departure and are increasingly transiting product through Central America and other countries in South America. Meanwhile, Africa and southeastern Europe are emerging as new trafficking hubs for supplies in transit to Western Europe, the UNODC report found. 

    Africa as a transit zone for cocaine on its way to European markets has substantially picked up in the last five years.#GlobalCocaineReport#CND66 #GIFP🇪🇺 pic.twitter.com/E3fFYMhh73

    March 16, 2023

    And cocaine is increasingly arriving directly from trafficking hubs to northern European ports. Cities such as Rotterdam and Hamburg "have eclipsed traditional entry points in Spain and Portugal for cocaine" arriving in Western Europe, it says. 

    >> Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands 

    Seizures, ‘narco-tourism’ 

    Interceptions of cocaine shipments by law enforcement agencies around the world have also risen sharply, with seizures reaching a record high of nearly 2,000 tons in 2021.  

    In France, the government said in March that it had seized 27 tonnes of cocaine last year, a five-fold increase over the past 10 years. 

    In 2022, seizures went up 5% compared with 2021, according to Interior Ministry figures, with more than half of the narcotic coming from the West Indies and French Guiana in South America. 

    In a large-scale seizure on November 20, the French navy intercepted a Brazilian vessel carrying more than 4.6 tonnes of cocaine in international waters off the coast of Sierra Leone.  

    In early March, sealed bags containing 2.3 tonnes of cocaine, worth an estimated 150 million euros, washed up on the northern French coast. 

    Police were uncertain whether traffickers threw the drugs overboard deliberately to avoid arrest, or whether it came loose from their boats in heavy weather. 

    As residents of villages along the Normandy coast described an influx of unfamiliar people in luxury cars and 4x4s scouring the sand, local authorities issued a public warning about the risks of taking part in what they described as “narco-tourism”. 

    “The act of taking possession of one of these bundles and transporting it is a crime that carries a punishment of up to 10 years in prison,” local prosecutor Philippe Astruc told reporters. 

    Crime networks 

    Global cocaine manufacture reached an estimated 2,000 tons in 2020, continuing a "dramatic uptick" in production that began in 2014, when the total was less than half of today's levels, the report said. 

    Growth of the global amount of cocaine available for consumption has been contained as interceptions by law enforcement have increased. 

    Yet increasing purity levels of the drug remain a concern, as the availability of stronger and more dangerous product was found to be a driving factor in an increase in deaths and hospitalisations in Europe pre-pandemic. 

    The purity of cocaine available on the European market has increased sharply in the past decade, and in 2020 reached a level 40% higher than the index year of 2010.  

    Although global law enforcement efforts are mitigating consumption overall, they are still failing to cut off a complex, global network of criminality stretching from international groups to individual actors. 

    In Columbia, improved efficiency of production is thought to be due to the growing presence of Mexican and Balkan criminal groups since the demobilisation of the guerrilla group FARC.  

    Willing groups of port workers, transport companies and customs officials in Central and South America are as essential as Nigerian networks made up of interconnected cells that dominate smuggling activities in northwest Africa. 

    In Belgium, motorcycle gangs are hired as transport providers, and in France, more than a sixth of the cocaine consumed is smuggled inside the bodies of drug mules, often lured into the trade through poverty. 

    >> Cocaine routes: French Guiana’s drug mules  

    There is still room for this complex criminal network to grow. While the cocaine market remains quite concentrated in the Americas and parts of Europe, the report warns that there is a strong potential for a large expansion in Africa and Asia.  

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FEATURE

    Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands

    Police bust cocaine 'super-cartel' in Europe and Dubai

    The France 24 Interview

    Colombian President Gustavo Petro: ‘The war on drugs was a failure’

    Valeurs Actuelles

    Donald Trump craint d’être « arrêté » mardi 21 mars et appelle ses soutiens à manifester

    « Le candidat du parti républicain très loin devant et ancien président des États-Unis d’Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. » C’est par ce message publié sur le réseau social Truth Social que l’ancien président américain Donald Trump a annoncé samedi 18 mars son « arrestation » imminente, plus précisément le 21 mars, rapporte Le Figaro. Candidat déclaré à la primaire du camp républicain pour représenter le mouvement conservateur aux élections de 2024 et prendre sa revanche sur son adversaire, l’actuel président démocrate Joe Biden, Donald Trump serait, selon lui, menacé par une arrestation. Et ce, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement, en 2016, visant à acheter le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison juste avant son mariage avec Ivana Trump.

    « Manifestez, reprenez notre nation ! »

    Dans la suite de son message, où il qualifie notamment les accusations portées contre lui par le magistrat démocrate de Manhattan en charge du dossier de « contes de fée », Donald Trump appelle ses partisans à se mobiliser en sa faveur : « Manifestez, reprenez notre nation ! ». Une exhortation qui n’est pas sans rappeler l’appel à la mobilisation qu’avait fait l’ancien président républicain le jour de la passation de pouvoir avec son successeur démocrate à la Maison-Blanche, le 6 janvier 2021.

    Cet appel avait eu pour effet de voir des centaines de partisans de l’ancien président prendre d’assaut le Capitole, lieu où siège le Congrès des Etats-Unis. Cette affaire a valu à Donald Trump d’être mis en examen, mais également d’être banni de certains réseaux sociaux, notamment son préféré, Twitter. Un bannissement levé pour Twitter par Elon Musk depuis novembre 2022 et pour les plateformes Facebook et YouTube, depuis le vendredi 17 mars.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    BBC

    'A village's goodwill saved me from life on the streets'

    Mo would be the first to admit he has led a deeply troubled life.

    Caught up in a county lines drug-dealing gang, in and out of prison and battling his own drink and drug addictions, he spent years homeless.

    At first, that was in London. But then, after the break-up of a relationship, he found himself sleeping rough across the rural boroughs, market towns and coastal resorts of southeast England.

    A new report has found that not only has rough sleeping and homelessness increased across the English countryside in the past year but also that rural support services are facing a lack of vital funding, compared to those in urban areas.

    The year-long study, called "Homelessness in the Countryside: A Hidden Crisis", found there had been a 24% increase in rough sleeping in rural areas in 2022 compared to the year before.

    That is similar to the 25% increase in urban areas, found by the government's snapshot survey of the number of rough sleepers in England carried out on one night last autumn.

    The report says, of more than 3,000 people found sleeping rough that night, 473 were in rural areas but many are often hidden away in more remote areas of farmland or woods and go uncounted.

    The researchers from the universities of Kent and Southampton also found that funding for homelessness prevention in rural areas was "significantly lower" than in urban areas.

    They estimate that allocations under the government's Homelessness Prevention Grant last year saw rural areas receive 65% less per person than urban areas.

    'When I first came here, I cried'

    For Mo, 53 and originally from London's East End, it's in a small village in the heart of the Kent countryside where he says he has finally found some salvation. He is in supported accommodation provided by the local council.

    To say his life has been transformed is an understatement - and he says it is down to the support he has received from the villagers themselves.

    "When I first came here, I cried. Because I wasn't sure where I was going and how it was going to be," Mo told the BBC.

    "I was going through a difficult patch in my life where I was taking from the community, where I would be a menace.

    "Now, thank God, through the grace of this village, I'm able to give back - and I enjoy giving back because it gives me a sense of belonging. It gives me a sense of self worth. And it also helped me mentally."

    After more than a year here, Mo is now a well-recognised face, an active member of the local church and a volunteer for a nearby "memory café", which provides support for people with Alzheimer's and dementia.

    'Hidden' homelessness

    Researchers say local voluntary groups, charities and church groups have been left bearing the cost of providing vital support in villages, market towns and the countryside.

    Dr Carin Tunåker, co-author of the report, told the BBC: "We found that some of the reason for why rural homelessness is hidden is because people in rural areas rely on an enormous amount of goodwill.

    "Churches, community groups, farmers and members of the public are doing their part to provide warm spaces, cups of tea, safety, help filling out forms and a shoulder to cry on.

    "It is fantastic to see people coming together to do this, but it also shields the real scale of the problem from view, and it is not a long-term solution. That is why the government needs to act to address the crisis."

    The report's authors say there needs to be more innovative, flexible and proactive homelessness prevention and support schemes in rural areas and mental health services need to be made a priority.

    One charity making a difference is Turning Tides, based in West Sussex.

    Its outreach services include a converted double-decker bus that travels around the countryside, acting as a mobile hub.

    The charity is also creating high-support accommodation for 50 people at a former bible college near Horsham, called Roffey Place.

    Franc is one of those the charity has helped back into housing.

    A former restaurant manager, Franc was jobless, in debt and had become homeless in 2017. He ended up sleeping under a tarpaulin in woods for almost two years, relying on drinking water from the radiator top-up pumps at petrol stations.

    "It became my life and I just became this almost kind of feral human being. I was living at the most base level," said Franc.

    "Every day was about how am I going to get food? How am I going to stay warm in the winter?"

    Turning Tides helped bring him into temporary housing before helping to set him up in a new flat.

    "They completely rebuilt me and put my life back together," he says.

    But running the charity, which has 300 volunteers and 140 staff, is always a struggle.

    Ruth Poyner, the charity's head of fundraising, said: "We never have enough money. We have 35 different projects across West Sussex at the moment and in a 12-month period will be supporting about 900 people so I am tasked with my colleagues to raise £650,000 in a year to support the charity. We are always run at a deficit."

    A spokesperson for the government's Department for Levelling Up, Housing and Communities said £366m was being given to local councils to help them "ensure families are not left without a roof over their heads".

    She added that more than half a million households had been supported to secure accommodation since the introduction of the Homelessness Reduction Act and the distribution of its Homelessness Prevention Grant for 2023/24 across England would reflect where the need was greatest.

    Meanwhile, after years without a permanent home, Mo feels settled for the first time.

    But his thoughts are with those hidden rough sleepers across the countryside who have yet to come in out of the cold.

    "I just hope, and I pray, for people who are out there, that are going through struggles - don't lose faith, if you have one. Don't lose belief. And most of all, don't lose trust.

    "Because to get a stranger to come and help you takes a massive trust."

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    Diplomatie de la paix : Pékin marque un point dans le Golfe

    Le 10 mars, depuis Pékin, à l’issue de quatre jours de négociations gardées secrètes, les Saoudiens et les Iraniens ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques et la réouverture de leurs ambassades respectives. Sous les auspices de Wang Li, le patron de la diplomatie chinoise, les envoyés spéciaux des deux frères ennemis ont enterré la hache de guerre après sept années de brouille et de soutien à des factions armées adverses au Yémen, au Liban et en Syrie. Véritable déflagration diplomatique, cet accord promet de faire avancer plusieurs dossiers sensibles, à commencer par celui du programme nucléaire iranien. Le rôle joué par la Chine a été décisif.

    Pékin, nouveau faiseur de paix au Moyen-Orient ?

    En ayant réussi à amorcer le règlement d’un différend géopolitique majeur dans le Golfe Persique, Pékin envoie un signal clair à Washington. Puissance militaire encore prépondérante au Moyen-Orient, l’Amérique n’est plus l’unique faiseuse de paix. Cette victoire est à mettre au crédit de Xi Jinping, le président chinois qui vient d’être réélu, pilote de la nouvelle stratégie de « puissance pacifique et responsable » de l’empire du Milieu sur la scène internationale. Selon Jeffrey Feltman, membre de la Brookings Institution, un influent think tank américain, cet accord souligne l’échec de l’administration Biden à négocier avec les Mollahs sur le nucléaire et constitue une « gifle pour l’administration Biden ».

    Ce succès diplomatique vient couronner plusieurs années d’efforts diplomatiques et commerciaux de la Chine dans le Golfe, où elle s’est imposée comme le principal partenaire économique de Riyad et Téhéran.

    Nouvelle grande puissance régionale

    Sous sanctions occidentales depuis 2006, l’Iran profite avec la Chine d’un débouché indispensable pour son pétrole et d’un fournisseur précieux de technologies. Téhéran, qui s’est rapproché de la Russie, soutient la vision d’un “monde multipolaire” portée par Vladimir Poutine et Xi Jinping, lequel dénonçait encore le 13 mars la « répression » américaine contre les pays qui n’appliquent pas les sanctions décrétées par Washington. Après avoir signé en 2021 un vaste accord stratégique sur vingt-cinq ans avec Pékin dans des domaines aussi variés que l’énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications, le président iranien Raïssi s’est rendu à Pékin, il y a un mois, pour une première visite d’Etat depuis plus de 20 ans.

    La Chine s’est également imposée comme le premier partenaire commercial de l’Arabie Saoudite, dont elle est le principal client énergétique. La volonté du prince Mohammed ben Salmane de s’affranchir de la tutelle américaine s’est récemment accélérée. En octobre dernier, Riyad a refusé d’augmenter ses quotas pétroliers pour soulager les ménages américains confrontés à la flambée des cours, suite aux sanctions contre le pétrole russe. Coïncidence ou pas, quelques semaines plus tard Xi Jinping était reçu en majesté à Riyad, marquant un rapprochement bilatéral sans précédent.

    Inquiétudes à la Maison Blanche

    Les Etats-Unis sont sceptiques sur la portée et la mise en œuvre de l’accord. « Il reste à voir si lIran remplira ses obligations », a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. Avec cet accord, Washington craint de perdre un peu plus la main sur les évolutions stratégiques de la région, que ce soit dans le règlement du conflit au Yémen ou dans l’avenir du programme nucléaire iranien. « Nous continuons à surveiller la Chine, qui tente de gagner de linfluence et de simplanter ailleurs dans le monde, dans son propre intérêt égoïste », a toutefois averti le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Le prochain déplacement de Xi Jinping est très attendu. Ce sera cette fois à Moscou.

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    L'Humanité

    Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

    Actu

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

    Marion d'Allard

    Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

    Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

    L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

    Entre les mains du géant russe Rosatom

    Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

    De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

    Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

    NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie
    France24 - World

    Saudi Arabia wields cinema as tool of soft power

    Issued on: 17/03/2023 - 16:24

    Thomas PAGA Mathieu BEAUDOUIN

    With film shoots, star-studded festivals and modern studios, the conservative kingdom of Saudi Arabia is sparing no expense to become a land of cinema. Showcasing the wonders of Saudi Arabia on the big screen also helps attract tourists and project a modern image of the country, which is usually better known for its serious attacks on personal freedoms. Young people are now rushing to multiplex cinemas created throughout the kingdom, which also welcome women – a situation that was unthinkable five years ago. Thomas Paga and Mathieu Beaudouin report.

    In Saudi Arabia, 70 percent of the population is under 30. Young people are benefiting from new entertainment sectors opening up, like the MDLBeast Soundstorm music festival. Such events also help forge a positive image of the country led by Prime Minister and Crown Prince Mohammed bin Salman.

    But this cultural agenda cannot obscure the repressive nature of the Saudi regime, which is regularly cited for its human rights violations. According to a recent report, executions in Saudi Arabia have almost doubled, with more than 1,000 death sentences carried out since King Salman ascended the throne in 2015.

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    Haifaa al-Mansour: The director breaking boundaries for women in Saudi Arabia

    SAUDI ARABIA

    Saudi Arabia to diversify economy with ambitious plan for entertainment industry

    Saudi Arabia

    First Saudi cinema opens with popcorn and 'Black Panther'

    BBC

    Iraq War: Ali Abbas lost both arms in the war

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    Ali Abbas was 12 when the invasion of Iraq started 20 years ago. Days later a US missile hit his home and changed his life forever as he lost both his arms along with most of his family.

    Ali was taken from Baghdad to Kuwait, and finally to the UK, where he received treatment.

    He now lives in London, where Caroline Hawley, who was the BBC’s Baghdad correspondent, went to meet him.

    Valeurs Actuelles

    Donald Trump fait son grand retour sur Facebook après deux années d’absence

    Un retour en fanfare. Vendredi 17 mars, Donald Trump a partagé une vidéo avec sa communauté, sur ses comptes Facebook et YouTube, comme l’ont relaté plusieurs médias, dont BFM TV. Une première, depuis 2021, date à laquelle son profil avait été suspendu. L’ancien président des Etats-Unis a diffusé un spot de sa campagne, en vue de l’élection présidentielle de 2024. Dedans, figure un fragment d’une vidéo datant de son élection en 2016, dans laquelle il prononçait ces quelques mots : « Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Des affaires compliquées. » Cette publication s’accompagne d’une légende dans laquelle on peut lire : « Je suis de retour. »

    L’assaut du Capitole à Washington en 2021 

    Ce vendredi également, mais plus tôt dans la journée, la plateforme de vidéos en ligne YouTube avait fait savoir sur Twitter qu’elle mettait fin à la suspension de l’ex-chef de l’Etat. Comme pour Facebook, Donald Trump en avait été exclu le 7 janvier 2021 – période à laquelle il était encore le chef l’Etat –, à la suite de l’assaut du Capitole survenu la veille à Washington. Il lui était reproché d’avoir encouragé ses partisans à prendre part à cette attaque perpétrée contre le Congrès. 

    1/ Starting today, the Donald J. Trump channel is no longer restricted and can upload new content. We carefully evaluated the continued risk of real-world violence, while balancing the chance for voters to hear equally from major national candidates in the run up to an election.

    — YouTubeInsider (@YouTubeInsider) March 17, 2023

    Ce vendredi, sur son compte Twitter, YouTube a précisé qu’« à partir d’aujourd’hui, la chaîne de Donald J. Trump [n’était] plus restreinte et [pouvait] mettre en ligne de nouveaux contenus ». Le géant américain a ajouté avoir « évalué le risque de violences dans le monde réel » tout en ayant à cœur de permettre aux « électeurs d’entendre de manière égale les candidats nationaux majeurs à l’approche d’une élection »

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war

    Issued on: 17/03/2023 - 12:56

    Lucile WASSERMANN

    Fallujah is one of the cities that has paid the highest price for the US-led invasion of Iraq two decades ago. A stronghold of support for former dictator Saddam Hussein, it quickly became the scene of brutal guerrilla warfare. The instability created by the conflict produced long-lasting effects. In particular, it laid the foundations for jihadism, giving birth to al Qaeda in Iraq, which later evolved into the Islamic State group. FRANCE 24's Lucile Wassermann reports.

    On March 20, 2003, then-US president George W. Bush launched Operation Iraqi Freedom, aimed at bringing down the regime of Saddam Hussein. The invasion was deemed illegal by the United Nations, and as we know today, was based on a lie: Iraq's alleged possession of weapons of mass destruction. No such weapons were never found. Intended to last just a few months, the war ultimately dragged on until 2011, leaving hundreds of thousands of Iraqis dead. 

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MIDDLE EAST MATTERS

    Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large

    REVISITED

    Tikrit: 20 years since the US invasion of Iraq, what has become of Saddam Hussein’s birthplace?

    Iraqi man living in Ohio plotted assassination of George W. Bush, FBI says

    BBC

    Watch the harrowing rescue of a man stuck in a flooded river

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    A man has been saved from gushing flood waters in the swollen Los Angeles River in a dramatic rescue.

    The man was trapped in the river and held on to a concrete barrier wall as a rescuer from Los Angeles Fire Department was lowered down from a helicopter.

    The rescue worker then secured the man to a cable before the pair were hoisted back up to the helicopter.

    The man, 51, was taken to hospital to be treated for hypothermia.

    France24 - World

    Morocco: Women's voices

    Issued on: 17/03/2023 - 12:18

    Brice AGIER-GRÉGOIRE Marion CHAVAL Magali FAURE Eve JACKSON Follow

    Morocco is often hailed for its stability, its position as a regional leader in women's rights and for having a rich cultural history. But it's still a largely male-dominated society. So what does that mean for women in the arts? Eve Jackson meets three female creatives in and around Morocco's frenetic commercial hub Casablanca, who are making space for themselves in their craft by using their art to protect and celebrate their heritage, while at the same time creating constructive conversations about subjects sometimes considered sensitive in the kingdom.

    We start with Moroccan rapper Khtek aka Houda Abouz. In a rap scene dominated by men, she sings about gender equality and LGBT rights – her plan is to do a PhD in gender studies. Mental illness is also a big topic for her. She began writing in 2016 but rose to fame in 2020 when she collaborated with three Moroccan rap stars: ElGrandeToto, Don Bigg and Draganov. That video has been viewed 34 million times on YouTube.

    Morocco's hip-hop scene was showcased back in 2021 with Nabil Ayouch's "Casablanca Beats". It was co-written by his wife, Maryam Touzani, who is also one of Morocco's leading directors. They regularly work together on projects that talk about taboos in Moroccan society, such as prostitution in "Much Loved" and homosexuality in Maryam's latest film, "The Blue Caftan". She takes us to the centre of Casablanca's medina, where some of it was filmed.  

    Last but not last, we meet fashion designer Fadila El Gadi, a little up the coast from Casablanca in the ancient port city of Salé. With a clientele of Saudi and Moroccan princesses, she's also dressed notable women such as Paloma Picasso, Barbara Streisand, Beyoncé and Hillary Clinton. Fadila's lasting legacy may also be the free school she opened in 2016 to teach underprivileged children the "dying art" of embroidery. 

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ENCORE!

    'I want to see strong women on screen': Nabil Ayouch puts feminism first in 'Razzia'

    ENCORE!

    Inside the new Yves Saint Laurent museum in Morocco

    INTERVIEW

    Nabil Ayouch's controversial film on Moroccan prostitution

    BBC

    Samara Joy brought back old-school jazz. It won her two Grammys

    When Samara Joy sings, the world stands still. Tension vanishes, shoulders relax, serenity seems within reach.

    The 23-year-old has a sound that's both timeless and fresh, blending old-school jazz crooning with the R&B vocalists she grew up on.

    She's not a household name yet, but those who know, know.

    And last month, the Grammys gave her the ultimate seal of approval - awarding her best jazz vocal album and, more significantly, best new artist.

    Recent winners of the latter prize include household names like Billie Eilish and Olivia Rodrigo. To win, Joy had to beat chart regulars like Latto, Måneskin and Wet Leg.

    Speaking in London a month after the ceremony, she recalls the moment Rodrigo opened the envelope and read her name.

    "My eyes were closed and I was holding my little brother's hand; and when she said my name it was like, 'Oh shoot, oh shoot, oh shoot!'

    "All these people stood up for me, Adele, Lizzo, Taylor Swift... so I was completely flushed, completely humbled."

    But when she got to the stage, a chilling realisation set in.

    "I'd left my phone behind," she laughs, "so my whole speech was just sitting at the table!"

    After bashfully improvising her thank-yous, the night improved immeasurably.

    "Beyoncé told me congratulations after the show, which was ridiculous. Me in the same room as Beyonce? And her knowing of my existence? It's just crazy."

    By this stage, however, Joy should be accustomed to receiving honours.

    Although she only took up jazz five years ago, she's already won the Sarah Vaughan International Jazz Vocal Competition, and been awarded the Ella Fitzgerald Memorial Scholarship.

    Her voice is warm and mellifluous, lingering over notes like she's savouring wine, and simmering with emotional intensity.

    She credits some of that to her producer/manager, Matt Pierson, who told her to "pretend as though a microphone is the person's ear that's listening to you".

    But she also possesses an innate ability to take an old standard and make it seem like the lyrics were torn from her diary.

    It's an approach that causes confusion for fans who aren't well versed in the jazz repertoire.

    "People are like, 'I love your song, Guess Who I Saw Today?' And I'm like, 'I wish it was mine!" she says of her most recent single, originally made famous by Nancy Wilson.

    "Others are like, 'Wow, I didn't know about that song before and it's a really great story'. I find it amazing that people connect with it."

    Born Samara Joy McLendon, the singer grew up in the Bronx, New York, in a sheltered, church-centric household.

    "My parents were very protective. My dad picked us up and dropped us at school, we went to church together, we didn't go to the mall, I didn't really hang out or anything like that."

    A studious child, she devoured teen fiction ("the less popular, cheaper ones") and competed in codeathons with her school's computer science club.

    But music was always around. Her paternal grandparents are Elder Goldwire and Ruth McLendon, who formed one of Philadelphia's most prominent gospel outfits, The Savettes; and her father was a bass player who toured with gospel icon Andraé Crouch.

    Joy tried the bass, too, but it was singing that truly fascinated her.

    "I used to have an iPod Nano and my dad would upload music for me. I can remember listening to Lalah Hathaway, Jill Scott, Stevie Wonder... and I also loved the Disney Channel songs. High School Musical? That's me."

    As she listened, she would pick apart details like phrasing, timbre and vibrato, exploring what made one singer different to another.

    "I would try to copy every little thing and make sure that I really paid attention."

    By the time she was 16, she'd been chosen to lead worship at her local church, at three services every week, for two years. The experience changed her forever.

    "It basically taught me how to overcome being nervous, but it also helped me realise that the performance wasn't all about me.

    "In church, it's like, 'We came to connect to something greater than ourselves'. So if I'm the vessel for that, then I have to be completely free of any sort of ego or nerves. That's what I still keep with me now."

    Hooked on jazz

    Her first exposure to jazz came at high school, where she performed "contemporary, fusion-y stuff" with a jazz band, but gospel was her focus until she enrolled in college.

    Even then, she chose SUNY Purchase's acclaimed jazz programme, more for its proximity to home than the chance to study with jazz masters like Pasquale Grasso and drummer Kenny Washington (both of whom appeared on her debut album).

    "I remember the first day, being so confused and feeling left behind," she says, "but it turned out to be the best thing for me."

    When friends introduced her to Billie Holliday and Sarah Vaughan, she was "hooked", applying the same analytical approach to jazz that she'd practised on Disney soundtracks as a child.

    "I was like, I'd never heard these women before. It was really an eye opener."

    Encouraged by her professors, she won the prestigious Sarah Vaughan jazz competition in 2019, but her subsequent debut at the Newport Jazz Festival was abruptly dropped when the pandemic hit.

    Instead, her big break came on Facebook.

    Asked to record a "thank you" video for the benefactors who funded her scholarship, she filmed herself singing Ella Fitzgerald's Take Love Easy, accompanied by one of her professors.

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    The following morning, the video had 4,000 views. Four days later, that had grown to a million, with Tony-Award-winner Audra McDonald among those praising her performance.

    Seizing the opportunity, Joy set up a GoFundMe page, raising $8,000 (£6,500) to bankroll her debut album.

    Recorded in two days and released by UK label Whirlwind Recordings, the self-titled LP won rave reviews for its smartly-chosen collection of jazz standards, which harked back to the golden era of interpretive vocalists of the 1930s-60s.

    "I was really keen on focusing on songs that nobody else did, or that were really rare and that I could make my own," says the singer, who borrowed her approach from Cécile McLorin Salvant. ("She's got an incredible repertoire. The songs are so random but when she sings them, it all makes sense.")

    But touring the album made Joy realise she'd leaned too heavily on one aspect of her musical personality.

    "Most of the songs [in my set] were kind of sad, so I wanted one that was about love, that wasn't too corny."

    She settled on Can't Get Out Of This Mood, previously recorded by Frank Sinatra and Nina Simone, "about the jittery feeling you get when you're falling in love".

    "It's very positive and uplifting. I was like, 'We can bring this into the set to break up all the misery!'"

    That became the centrepiece of her Grammy-winning second album, Linger A While; alongside Guess Who I Saw Today - the story of an unfaithful partner, delivered with nail-biting narrative tension.

    Like her debut, Joy funded the recording herself before licensing it to historic jazz label Verve Recordings - evidence that her scholarship of the jazz greats extends beyond their music.

    "I watched a lot of documentaries with my mom about how people in music get exploited, the background to artists' lives and navigating these business relationships," she confesses.

    The resulting independence is shrewd: after the Grammys, the bidding war for her third album will be intense. But having experienced the glamour of "music's biggest night", she's cautious about fame.

    "I saw a lot of celebrities that I've only ever seen online and I was like, 'Wow, you're real'. But at the same time, I don't want to be in their shoes.

    "To be looked at and put on a pedestal? It looks hard.

    "So I'm like, 'I'm cool, I'm cool. I'll go back home, I'll ride the subway, I'll walk the streets and just be normal."

    Related Topics

    France24 - World

    Ukraine's deadly fields: Farmers risk their lives to grow crops

    Issued on: 17/03/2023 - 12:34

    Gulliver CRAGG

    Around a quarter of farmland in Ukraine is contaminated by mines and unexploded ordnance. The problem concerns not only areas that were occupied by Russian forces, but also Ukrainian-controlled areas that came within artillery range. Demining programmes are focusing on residential areas, not fields. Yet some farmers say they simply can’t afford to miss the spring planting season and are risking their lives by going out to work anyway. Several have already been killed. Our correspondent Gulliver Cragg reports.

     

    Negotiations are currently under way to renew the UN-brokered agreement allowing Ukraine to export its cereals via the Black Sea. Last year, the deal helped the country to export nearly three quarters of what it would in an average year – albeit at a much higher cost – and brought relief to global food markets that are highly dependent on Ukrainian grain. But this year, there's a question mark over how much Ukraine's farmers will be able to produce. 

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

    Ukrainian farmers in Kherson region grapple with aftermath of Russian occupation

    War in Ukraine

    Ukraine war passes half-year mark, leaving a ‘toxic environmental legacy’

    Focus

    War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket

    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

    Decimos adiós a un frío invierno y damos la bienvenida a la primavera ahora que se va acabando el mes de marzo. Esta fecha tan señalada de saludos y despedidas también supone terminar de aprovechar algunos productos de temporada antes de que dejen de estar en su mejor momento. Con ellos podrás llevar a la práctica las recetas de nuestro nuevo menú semanal, con platos como alcachofas asadas sin horno, pollo en adobo filipino, crema de acelgas con lacón, espinacas esparragadas o limones helados.

    Lunes 20 de marzo

    PRIMERO: ALCACHOFAS ASADAS SIN HORNO

    Para preparar esta receta no necesitas más que una cazuela, pocos minutos de trabajo y un ratito al fuego. Alíñalas como quieras y rechupetea hojas como si no hubiera un mañana.

    SEGUNDO: POLLO EN ADOBO FILIPINO

    Uno de los platos más representativos de la cocina filipina se marina en leche de coco, vinagre de arroz, ajo y especias mientras se asa con doble cocción para conseguir una carne tierna y una salsa cremosa.

    POSTRE: HELADO DE SÉSAMO Y MIEL

    A partir de cinco ingredientes, pero ampliable hasta el infinito y más allá, puedes preparar este cremoso helado: te llevará apenas 15 minutos si tienes un buen juego de muñeca.

    Martes 21 de marzo

    PRIMERO: ESPINACAS ESPARRAGADAS

    Damos un giro contemporáneo a un plato tradicional de Semana Santa, acortando la cocción de unas espinacas y cocinando el huevo con el calor residual para que quede cremoso. ¿Resultado? Mismo sabor, mejor textura.

    SEGUNDO: FETUCCINE ALFREDO

    Esta receta solo necesitó mantequilla y queso parmesano para triunfar en América desde su Roma original. Una embarazada desganada fue la inspiración, y un joven cocinero, el responsable.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

    Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

    Miércoles 22 de marzo

    PRIMERO: ENSALADA DE REMOLACHA CON ALIÑO CREMOSO DE HIERBAS

    Si no sueles comer remolacha, esta ensalada te reconciliará con ella. El cremoso aliño de yogur y hierbas, combinado con el huevo duro, consigue que el sabor de esta hortaliza se suavice considerablemente.

    SEGUNDO: GARBANZOS, GUISANTES, MENTA Y HUEVO

    Una receta rapidísima que une dos legumbres diferentes, perfectamente complementarias. Un toque de menta fresca, algo de ajo, aceite y vinagre suave y un huevo como colofón redondean la propuesta.

    POSTRE: TARTA DE SANTIAGO

    La tarta de Santiago es un símbolo de Galicia, y también uno de los postres más sencillos de hacer que existen. Pasa de versiones industriales y aprende a prepararla en casa.

    Jueves 23 de marzo

    PRIMERO: CREMA DE ACELGAS CON LACÓN

    Un puré vistoso y sabroso, lejos del color verde-muerto que tenía el que nos daban en el comedor escolar. Si aún tienes trauma, prueba a meter en cada cucharada un poco de lacón.

    SEGUNDO: BACALAO ENCEBOLLADO AL ESTILO CANARIO

    Aunque se suele cocinar en Semana Santa, vale la pena sacar este plato típico canario de su estacionalidad y prepararlo en cualquier momento del año. La única dificultad de esta receta está en acertar con el punto del pescado.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: KIWI

    El kiwi está de temporada y es una de las frutas con mayor concentración de vitamina C. Ideal para hacerle frente al frío.

    Viernes 24 de marzo

    PRIMERO: TIGRES (MEJILLONES RELLENOS REBOZADOS)

    A medio camino entre la croqueta y el mejillón en salsa, los tigres son una tapa tan rica como laboriosa en su preparación. Algo que la ha convertido en una especie en peligro de extinción en bares y tascas.

    SEGUNDO: FILETES DE COLIFLOR CON SALSA ITALIANA

    Hacer la coliflor en la sartén es sencillísimo, y el tostado que se consigue con este método eleva su sabor a la estratosfera. Una salsa fresca a base de tomate y aderezos italianos le pone la guinda al plato.

    POSTRE: LIMONES HELADOS

    Poseídos por Karina sacamos del baúl de los recuerdos los limones rellenos, un postre injustamente relegado a los lineales de congelados más inmundos. Es fácil, rico y resultón a su manera.

    Sábado 25 de marzo

    PLATO PRINCIPAL: POZOLE ROJO MEXICANO

    Preparamos la versión roja de la sopa mexicana por excelencia, un cocido muy sustancioso que se enriquece con carne magra y se aliña con cilantro y una salsa de chiles moderadamente picante.

    POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: MANDARINA

    Vale: el olor de las mandarinas no se quita fácil de los dedos, pero es un mal menor comparado con su jugosidad.

    Domingo 26 de marzo

    PLATO PRINCIPAL: ARROZ AL HORNO

    Una receta tradicional valenciana con tantas variantes posibles como casas en las que se prepara, donde no puede faltar la morcilla de Ontinyent ni la cocción al horno que le da nombre.

    POSTRE: COULANT DE CHOCOLATE

    Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

    La bebida del finde

    EL SUAU, LA COCA-COLA DE NUESTROS ABUELOS

    Una bebida a base de café y gaseosa ayudaba a refrescar las tardes del siglo pasado, y se convirtió en referente en zonas de Cataluña y Aragón. Una marca todavía lo embotella, y hoy buceamos en su historia.

    Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

    L'Humanité

    « Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »

    Entretien

    La marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.

    Marion d'Allard

    Ce vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?

    On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.

    C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.

    Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?

    Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.

    Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?

    Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire. 

    Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat » 

    C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables. 

    Известия (RUS)

    Во Франции назвали причину угрозы ареста Трампа

    Лидер французской партии «Патриоты» Флориан Филиппо заявил, что бывшего президента США Дональда Трампа могут арестовать из-за его высказываний против разжигания глобальной войны. Об этом он написал 19 марта в своем Twitter-аккаунте.

    «Трамп объявил, что его могут арестовать. Настоящая причина — он тот, кто может уничтожить глобализм, он противостоит развязыванию третьей мировой войны. Американцы должны противостоять этому аресту и поднять восстание, если это произойдет», — заявил политик.

    Развод по-американски: сторонники Трампа призывают к реконструкции федерализма США Правоконсервативные республиканцы говорят о политическом разделе страны

    Накануне Трамп рассказал о сообщении прокуратуры округа Манхэттен о том, что он будет задержан 21 марта. Экс-глава США утверждает, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена». При этом он заявил, что не совершал никаких преступлений, и призвал своих последователей в случае его ареста опротестовать будущие обвинения.

    В свою очередь, телеканал CNN со ссылкой на представителя политика сообщил, что Трамп не получал официального уведомления от прокуратуры Южного округа Нью-Йорка о предъявлении ему обвинений на грядущей неделе.

    14 марта Трамп назвал себя единственным кандидатом в американские лидеры, способным не допустить третьей мировой войны. По его словам, угроза конфликта реальна.

    Бывший американский лидер 4 марта пообещал решить конфликт на Украине за сутки в случае своего переизбрания. Однако он отказался сообщить, в чем именно состоит его план. Трамп отметил, что раскрытие данной информации не позволит ему реализовать задуманное и положить конец конфликту.

    20 февраля Трамп огласил на митинге своих сторонников во Флориде очередное предвыборное обещание — в случае переизбрания на пост главы государства позвонить российскому лидеру Владимиру Путину и украинскому президенту Владимиру Зеленскому «в ту же ночь».До этого, 29 января, Трамп заявил, что человечество оказалось на грани третьей мировой войны, и завел его туда американский президент Джо Байден. Он уверен, что, будь он переизбран в 2020 году, конфликта на Украине не было бы.

    New York Times - World

    Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

    Nepal Dispatch

    In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

    Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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    By Sameer Yasir

    Photographs and Video by Saumya Khandelwal

    For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

    As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

    “Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

    Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

    Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

    Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

    “Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

    For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

    Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

    In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

    Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

    “We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

    Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

    Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

    Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

    The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

    Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

    The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

    The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

    But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

    During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

    The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

    “When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

    Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

    “When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

    Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

    “But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

    “Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

    On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

    Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

    After the prayers, the nuns gathered outside.

    Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

    She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

    One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

    And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

    “Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

    Bhadra Sharma contributing reporting.

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    La mayoría de los españoles comíamos hace años el mismo tipo de fresas. A principios del siglo XXI, todas compartían sabor, textura, tamaño y forma. Los lineales de los supermercados tenían una oferta monovarietal -extranjera, además-, mientras había manzanas y peras con una gama de colores más amplia que la del Desigual. Este aburrido panorama frutal cambió cuando comenzaron programas de mejoras como el de Fresas Nuevos Materiales (FNM), una empresa onubense fundada en 1999 por el propio sector, que ha creado variedades como rociera, en la actualidad una de las más producidas en España y, por tanto, en Europa.

    “A principios de los sesenta se introducen en Huelva las primeras variedades de origen californiano, desde entonces el cultivo en esta provincia se ha caracterizado por ser monovarietal”, describió Pedro Domínguez en su tesis doctoral. “Venimos de una cultura en la que durante años sabías que todas eran camarosa, pero eso ha cambiado poco a poco”, cuenta Juan Manuel Arenas, director de Fresas Nuevos Materiales. En el 2001 esta fresa representaba el 97% del total de la producción, según datos de Agrodiario. Era lo único que había: o te gustaba su sabor y textura o a comer piña.

    Entonces nadie en el campo onubense se planteaba otra cosa que comprar la planta madre en Estados Unidos, ponerla en un vivero y producir la fruta. Existía una clara dependencia de la Universidad de California, y esto tenía algunos inconvenientes: “Muchas de las variedades que llegaban no estaban tan adaptadas a nuestra zona, ya que las condiciones climáticas difieren. Además, las regalías que pagábamos para poder sembrarlas terminaban en el extranjero, como es obvio”, comenta Arenas.

    De aquí y para aquí

    Ya en los años noventa la provincia de Huelva era una potencia en este fruto rojo, así que ¿por qué no desarrollar nuevas variedades ideadas para este terreno? Con esta premisa un grupo de cooperativas y compañías privadas productoras y viveristas decidieron poner un capital inicial para crear FNM, la primera empresa española dedicada a la obtención vegetal en berries que nace del propio sector. “De esta forma la riqueza que generamos se queda aquí”, apunta su actual director.

    Los inversores fueron muy pacientes -o incautos, depende-, porque la primera fresa onubense salió al mercado siete años después de la puesta en marcha del programa: “Al principio solo estaba Antonio Refoyo haciendo cruzamientos de variedades comerciales de la época, y la primera venta no llegó hasta 2006 con una que llamó coral”, relata Juan Manuel Arenas. Según este directivo, coral era una fruta de tamaño mediano, rojo intenso y con unos niveles de azúcares altísimos que la hacían muy dulce, aunque tenía un inconveniente: era más sensible a plagas. “Solo llegamos a los 10 millones de plantas, pero tenía una calidad excepcional y nos dio un cierto nombre en el mercado”.

    Pero ¿cómo se crea una fresa?

    Eso de desarrollar un nuevo tipo de fresa lleva su tiempo (más incluso que secar la ropa en invierno, que ya es decir). Todo comienza con una polinización cruzada y dirigida -en lugar de abejas al tuntún, lo hace un ser humano con estudios- de la que se obtienen unos frutos a los que se les extrae las semillas. Se siembran y al año siguiente se analizan unas 13.000 plantas diferentes entre sí, “de las que se seleccionan a final de campaña las 200 o 250 con mejores cualidades (fecha de floración, forma y color de la fruta...)”, tal y como explica Fernando Pistón, actual mejorador vegetal de FNM.

    Esos dos centenares de individuos se replican varias veces para que así la información sea más detallada. De nuevo Fernando y su equipo se encargan de estudiarlos para volver a hacer otra selección, y de los 200, al final del cultivo deberían quedar entre 20 y 24. Al año siguiente, se vuelven a multiplicar y sembrar en diferentes localizaciones para que el mejorador -que trabaja más que el sherpa de Jesús Calleja- realice un exhaustivo seguimiento durante otra campaña. Cuando acaba este proceso solo hay dos, tres o cuatro, de los que pueden llegar a registrarse algunos o ninguno.

    En total, un periodo mínimo de ocho años en los que se siguen dos líneas fundamentales: “Una con variedades que destacan a nivel organoléptico, de aspecto y vida media superior a la habitual; y otra con las que presentan cualidades de tipo agronómico, como producción o precocidad, y tienen un mínimo de calidad”, declara Pistón. La empresa vive de los derechos que pagan los agricultores por sembrar sus fresas, así que ofrecerles diferentes modelos según sus intereses es fundamental.

    Las primeras fresas de Huelva

    Como este proceso no es cuestión de dos días, hubo que esperar hasta 2010 para probar la siguiente variedad: primoris, una fruta mediana, de un rojo muy intenso y que mantiene un buen sabor durante toda la campaña. “Mejoraba en casi todo a la anterior: era de mayor tamaño y la fruta estaba más expuesta y ventilada, por lo que había menos pudriciones y el coste de recolección era más barato”, dice Arenas, que asegura que con primoris “se asentaron las bases del crecimiento de FNM”. De hecho, en la campaña de 2015, el 16% del total de fresas producidas en Huelva eran de este tipo.

    Después de primoris llegó antilla, una variedad un poco tardía que no duró mucho en el mercado. Luego entró rábida -más temprana y con menos niveles de azúcares que algunas creaciones posteriores-, de la que se han llegado a sembrar 10 millones de plantas. “El nuestro es un proceso continuo de mejora, siempre van saliendo variedades mejores que las anteriores, porque esas buenas sirven como parentales para crear otras más eficientes”, afirma Juan Manuel Arenas. El ejemplo perfecto de ello es el éxito que cosechó -nunca mejor dicho- la siguiente variedad que sacaron al mercado: rociera.

    Rociera, un éxito frutal

    “Es completísima: temprana, bastante productiva, con una fruta simétrica y de muy buena calidad. Aúna todo lo que buscan tanto comercializadoras como productores”, comenta el director de FNM sobre esta fresa de tacto firme, color claro, buen tamaño y un sabor algo ácido que se equilibra con un dulzor muy acentuado (lo que la hace perfecta para añadir a las ensaladas o en tartas). Tantas son sus virtudes, que según datos del IFAPA ya en 2017 se situó como la segunda variedad más producida de la zona, con el 19,3%, por detrás de florida fortuna, desarrollada por la universidad de esta ciudad estadounidense. En la campaña de 2023, seis años después, el podio aún lo ocupan estas dos fresas.

    Tras rociera han llegado otras como rikas o marisma -muy temprana, con un bocado supercrujiente y de un sabor dulce y color bastante intensos, perfecta para tomar con yogur o cualquier otra textura cremosa- pero fue con la primera con la que consiguieron entrar en el mercado internacional: “Ha viajado mucho: la han comprado en Inglaterra, Países Bajos o Alemania, por ejemplo”, afirma María Bayo, directora comercial de FNM. “Tiene un rojo muy claro, que es algo que gusta mucho en el exterior; en España y Portugal prefieren un color más intenso”, dice Juan Manuel.

    La importancia de la variedad

    “En España no le damos el nombre que debemos a las variedades, que es algo que sí hacen en Francia, por ejemplo, donde casi todos conocen la gariguette y demás”, declara María Bayo, que continúa: “Una de nuestras luchas es difundirlas para que el cliente sepa cuáles son sus preferidas y pueda comprarlas, como ocurre con las manzanas”.

    La encargada del departamento comercial de FNM asegura que las etiquetas donde se remarca solo la zona de producción no ayudan a esa puesta en valor de la variedad: “Si ponemos ‘fresa de Huelva’ lo aglutinamos todo, y ahí entran incluso algunas fresas tempranas que no tienen sabor. Tenemos que hacer una diferenciación”.

    Más de dos décadas después de la fundación de FNM, esta empresa es hoy el programa de mejora con más presencia en Huelva, la principal zona de producción de fresa de toda Europa. Atrás quedan ya esos años donde toda la fruta era igual, donde no había distinciones entre niveles de azúcares, acidez, firmeza o color. Juan Manuel Arenas resume bien el éxito de una compañía creada en y para su zona: “Hemos conseguido darle la vuelta a la tortilla: antes recibíamos variedades de la Universidad de California, y ahora somos nosotros quienes las llevamos allí y a otras tantas partes del mundo”.

    France24 - World

    UK funding France detention site is 'wrong way to go': EU Commission VP Schinas

    Issued on: 17/03/2023 - 19:00

    Armen GEORGIAN Follow

    Talking Europe speaks to European Commission Vice-President Margaritis Schinas, whose wide-ranging portfolio covers migration and asylum, security issues, education and what the EU calls "promoting the European Way of Life", among other things. We focus on migration and the EU's efforts to rectify what Schinas calls a historic failure to build a cohesive asylum and migration policy.

    '"The EU has not produced a cohesive asylum and migration policy, and this is one of the historic failures of the EU," Schinas tells Armen Georgian. "We've had to work as firefighters, running from one crisis to another. Now the time has come to produce this big agreement. We need to build a house with three floors. The first is relations with countries of origin and transit countries. We'll never be able to manage internally unless we manage externally. The second floor is border management. That means a more collective system for protecting our external border, and uniform border procedures for all member states. And the third floor is the solidarity floor; burden-sharing, across all 27 member states."

    Schinas admits that EU members don’t see eye-to-eye, though. "The real problem is that member states at the moment want to go straight to the floor that interests them," he says. "So, solidarity-givers mainly want to stay on the first and second floors. And solidarity-takers believe we can have the third floor without the other two. I'm very clear that the three floors have to be constructed at the same time."

    As for improving ties with countries of origin and transit countries, Schinas says: "We need to build win-win partnerships. We have to help them to create the conditions for better lives for their people, so that they can stay there, instead of those lives being put in the hands of the smugglers. And this is not only linked to money and investment. This can also be Erasmus scholarships. It could be visas. It could be trade preferences. We need to mobilise everything we have to make that win-win partnership."

    On the UK-France migrant deal that will see the UK fund a detention centre in France, Schinas states: "This is the wrong way to go. It’s not compatible with the European way of life. In the past there were attempts to exploit these extra-territoriality options, and they all failed. Europe cannot and should not sub-contract its obligations, in producing a holistic migration policy. We have to do this ourselves."

    So what is the "European Way of Life"? Is it a vague concept that ordinary people don't relate to? Schinas rejects that notion. "People do want to live the European way of life; they want to live in democracy and freedom," he says. "You saw that on the Maidan; you saw that in Georgia; you saw that in the Arab Spring. Of course we have an obligation to defend and project what makes us relevant to all parts of the world, but we cannot impose this on others."

    Schinas was recently criticised for tweets and speeches that were seen as sidestepping Qatar’s human rights record. Pressed on this, he said: "In the case of the Gulf states, we've adopted a comprehensive new strategy that covers energy, security and people-to-people contacts. But that does not lead automatically to 'Europeanisation'. Nobody in this [EU Commission] building is under any illusions that this region will become 'Europeanised' because of our strategy."

    Produced by Isabelle Romero, Sophie Samaille and Perrine Desplats

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    Известия (RUS)

    The Hill назвала визит Си Цзиньпина в Москву вызовом Западу

    Визит лидера Китая Си Цзиньпина в Москву и встреча с президентом России Владимиром Путиным бросают вызов США и их союзникам. Об этом в пятницу, 17 марта, написала обозреватель американского издания The Hill Эллен Митчелл.

    «Визит Си Цзиньпина в Москву и его поддержка со стороны Китая — означает бросить вызов Соединенным Штатам и их союзникам, которые стремились оказать давление на российскую экономику при помощи сокрушительных санкций», — заявила журналист.

    В чем Си: в КНР переизбрали председателя и обновили правительство Как назначение нового министра обороны может повлиять на отношения Пекина с Москвой и Вашингтоном

    Митчелл считает, что одним из наиболее вероятных итогов встречи лидеров КНР и России станет публичное подтверждение партнерства двух стран против вмешательства Запада в их дела.Обозреватель отметила, что новость о предстоящих переговорах между Си Цзиньпином и Владимиром Путиным обеспокоила западных политиков. По ее мнению, вне зависимости от итогов встречи, она укрепит российско-китайские отношения.

    Ранее в этот день помощник президента РФ Юрий Ушаков сообщил, что Путин и Си Цзиньпин при встрече тет-а-тет в Москве обсудят чувствительные вопросы, касающиеся международной обстановки. Особое внимание стороны уделят международной и региональной проблематике, будет затронута ситуация вокруг Украины. Визит китайского лидера в Россию будет проходить с 20 по 22 марта.

    По словам официального представителя МИД КНР Ван Вэньбиня, поездка председателя КНР в РФ будет визитом мира. В вопросе украинского кризиса Китай будет занимать объективную позицию и играть конструктивную роль, добавил он.

    13 марта помощник президента США по национальной безопасности Джейк Салливан сообщил, что США призывают Си Цзиньпина к прямому контакту с Зеленским. Салливан считает, что это помогло бы сбалансировать взгляды Пекина на украинский кризис.

    В тот же день газета The Wall Street Journal написала о намерении Си Цзиньпина провести встречу в онлайн-формате с президентом Украины. Предполагается, что она пройдет после визита китайского лидера в Москву.

    BBC

    Hemsby: How many other communities are at risk of erosion?

    Coastal erosion claimed three homes in Hemsby last weekend and a further two properties in the village are deemed at serious risk. Are there other Hemsbys along the coast and what can be done to protect the communities which live there?

    The East Anglian coastline is no stranger to coastal erosion.

    During the 13th and 14th centuries the sea reclaimed much of Dunwich in Suffolk, once the 10th largest town in England.

    The story of Dunwich is far from unique.

    There are more than 300 settlements in the North Sea basin that have been lost in the past 900 years due to coastal erosion or flooding.

    It is a threat which continues to loom over many coastal communities to this day.

    Managing coastal erosion can be "eye wateringly expensive", said Dr John Barlow, senior lecturer in applied geomorphology at the University of Sussex.

    "You can't just build a concrete wall around the entire country," he said. "The truth is, there is a limited amount of money and it is spent using cost-benefit analysis.

    "If you are looking to protect something that costs less than the cost of defending it, it won't happen."

    It means while some areas, usually towns and larger settlements, will be protected many others will not.

    Each short stretch of the East Anglian coast has its own shoreline management plan.

    Together, these plans reveal the potential scale of home, business and land losses on the cards for those who live there.

    Hemsby comes under the Kelling to Lowestoft Ness plan, a document which maps out how coastal erosion might be managed along this 48 mile (77km) arc of coastline.

    The plan warns how up to 90 properties could be lost between 2012 and 2025 and a further 440 by 2055.

    It advises that by 2025, up to 15 properties could be lost at Happisburgh, 35 at Ostend and up to 10 between Overstrand and Mundesley.

    The shoreline management plan suggests by 2105 that:

    Asked why East Anglia was particularly susceptible to coastal erosion, Dr Barlow said: "It's a combination of the poorly consolidated clay, silt and sand material that form the cliffs and the exposure to storm waves coming down the North Sea."

    The National Coastal Erosion Risk Map, published in 2012, showed about 700 properties in England are vulnerable to coastal erosion by 2030 and about 2,000 could be at risk by 2060.

    "It is tricky," said Dr Barlow, "If your house is threatened by coastal erosion then it loses all value, becomes impossible to insure and you lose everything. It is a terribly difficult situation."

    The climate models predict a sea level rise of about 1m (3ft) during the coming century.

    "That's a big problem," said Dr Barlow, "because it means the past rates of erosion are no longer going to be a good indicator for the future."

    A spokesperson for the Environment Agency said parts of England's coast were" amongst the fastest eroding coastline in Europe".

    "Climate change, sea level rise and increased storminess will increase the rate of change which will threaten the resilience of coastal communities if no action is taken," the spokesperson said.

    "The Government is investing £5.2 billion over six years on flood and coastal erosion schemes to better protect communities across England.

    "Approximately 17% (340) of the projects in the £5.2bn 2021-27 programme will help better protect coastal communities."

    What can be done to prevent or slow down the impact of coastal erosion?

    There are a limited range of options.

    At Hemsby, about 2,000 tonnes of rock has been brought from a stockpile at Hopton, to be placed along a 50m section of the cliff below the most vulnerable section of the access road.

    "That is a priority for us," said Karen Thomas, head of Coastal Partnerships East. "About 60 properties use that road."

    Other measures include timber revetments or seawalls to slow erosion. Such measures, however, cost millions of pounds per kilometre to install.

    Elsewhere, at Happisburgh for example, there has been a process of what was once called managed retreat but local authorities now term "adaptation".

    During the last 20 years, 34 homes have crumbled into the water in Happisburgh because of coastal erosion.

    North Norfolk District Council used £3.2m to purchase the most at-risk homes for a reduced price under the Pathfinder Project in 2011, helping some people move further inland.

    Twelve homeowners were made an offer by the council and nine accepted.

    Giving people affected time to consider their options is becoming an increasingly important aspect of how coastal erosion is managed.

    Describing the situation in Hemsby, Ms Thomas said: "We feel there has definitely been an acceleration in erosion since 2018.

    "The need for doing work to buy people time is where we are at.

    "We are trying to do things that will allow us to work with this community so they can look at the options they have available to them."

    Hemsby resident Lance Martin moved his home 2m (6.6ft) inland, away from edge of the cliff to safety.

    His property had to be raised up and laid on two connected telegraph poles. It was then rolled backwards towards safety.

    "It is a race against time here but we have all gelled together. We will get through this together, " he said.

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    France24 - Monde

    Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

    Proposé par

    Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

    Banque Africaine de Développement

    L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

    La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

    Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

    L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

    • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
    • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
    • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
    • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
    • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

    L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

    • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
    • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
    • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
    • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
    • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

    Justice climatique

    Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

    BAD, un rôle pionner

    La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

    Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

    Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

    Le Ghana s’enflamme pour le solaire

    En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

    Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

    Rien que de l’eau

    D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

    Les chaussures qui jamais ne s’usent

    La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

    Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

     

    Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

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    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”

    Valeurs actuelles. Dans leur déclaration commune, Joe Biden et Ursula von der Leyen répètent à de multiples reprises que les sanctions contre la Russie ont été efficaces et ont affaibli le régime de Poutine. N’est-ce pas l’inverse qui s’est produit ?

    Edouard Husson. Ursula von der Leyen travaillait aux sanctions contre la Russie avant même le déclenchement de la guerre, c’est pour cela qu’il est vital pour elle de déclarer que ces sanctions sont efficientes. Même chose pour les Etats-Unis. En réalité, les sanctions sont un échec. Malgré toutes les sanctions prises, l’économie russe est toujours debout. Hier, Poutine a déclaré qu’ils pourraient avoir des difficultés à long terme à cause de ces sanctions, mais qu’à court-terme, elles n’avaient pas fonctionné comme les Occidentaux l’espéraient.

    Il faut regarder plusieurs choses : l’inflation a baissé en Russie, la récession n’a été que de 2,5 % quand on s’entendait à ce qu’elle atteignent les 8-10 % pour l’année 2022, et surtout, les sanctions ont accentué l’augmentation des prix de l’énergie, ce qui a, de facto, fait rentrer plus d’argent dans les caisses de la Russie. D’autant plus que les sanctions n’ont été mises en place que progressivement. Et surtout, les marchés de substitution, ont permis à la Russie d’écouler une partie de sa production vers l’Inde ou la Chine. On sait aussi que l’Inde a fait des bénéfices considérables. Il y a aussi, dans les eaux internationales, des pétroliers qui transfèrent du pétrole russe vers d’autres pétroliers, sans qu’on puisse connaître la provenance de ce pétrole. 

    Vous dites que ces sanctions contre la Russie avaient commencé avant même le début de la guerre ?

    Il y avait des sanctions depuis l’invasion de la Crimée en 2014, mais je ne faisais pas référence à cela. Je parlais de la visite de madame von der Leyen à Washington en janvier 2022 et de la préparation de sanctions envers la Russie alors qu’on ne savait pas encore qu’il y aurait une invasion. C’est documenté. 

    Ces sanctions étaient déjà coordonnées avec les Etats-Unis ?

    Oui absolument. Je me suis même demandé, à l’époque, comment on pouvait ainsi court-circuiter le Conseil européen. Le texte a été présenté au Conseil européen tel quel, déjà rédigé. J’imagine que la France et l’Allemagne avaient été mises au courant, mais madame von der Leyen a agi en tant que présidente de la commission en outrepassant largement les pouvoirs que lui donnent les traités européens.

    Une action donc coordonnée alors que les impacts de ces sanctions ne sont pas les mêmes pour les États de l’Union européenne et pour les Etats-Unis. L’Europe n’a-t-elle pas, ce faisant, joué contre ses intérêts ?

    Il y a une doctrine américaine qui remonte à une vingtaine d’années, qui a été formulée brillamment par un géopoliticien américain, George Friedman, qui a créé le think tank Stratfor, et qui disait qu’un des objectifs essentiels de la politique étrangère américaine devait être de couper les liens économiques entre l’Allemagne et la Russie. Et ce qu’on remarque aujourd’hui c’est que madame von der Leyen est rentrée dans cette logique, au risque de jouer, en effet, contre les intérêts de son propre pays.

    Cet accord du 10 mars entre Biden et von der Leyen mentionne également le projet d’une coopération approfondie entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant l’extraction de minerai, « pour réduire les dépendances stratégiques non-voulues ». Il s’agit bien pour les Etats-Unis de s’affranchir de leur dépendance envers la Chine ?

    Oui, l’idée c’est de trouver d’autres fournisseurs que la Chine concernant les terres rares. Mais l’objectif pour les Etats-Unis est aussi de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux. Par des livraisons directes avec le gaz naturel liquéfié. Je ne juge pas la volonté euro-américaine de se confronter avec la Russie et la Chine, cependant, ce qui me frappe c’est que c’est extrêmement improvisé. On réalise cette substitution d’approvisionnement dans les pires conditions possibles.

    « Les pires conditions possibles », vous faites référence à la guerre en Ukraine ?

    Oui. Ça peut être un choix de l’Union européenne et des Etats-Unis d’affronter la Chine et la Russie. C’est ce qui est en train de se passer. Après un an de guerre, on voit clairement apparaître une confrontation entre deux blocs. Pourquoi pas, si les Occidentaux pensent que c’est leur intérêt, mais je pense que ça a été extrêmement mal préparé. On voit que la Russie a pu mettre en place de nouveaux services commerciaux.

    L’Arabie saoudite n’avait pas été mise au courant pas les Etats-Unis du bouleversement géopolitique qui se préparait, puisque aujourd’hui l’Arabie saoudite se réconcilie avec l’Iran sous l’impulsion de la Chine et commence à parler de transactions pétrolières en yuan, ce qui représente un camouflet énorme pour les Etats-Unis. L’état d’Israël reste très prudent pour ménager la Russie, donc le moins qu’on puisse dire c’est que tout ça est très improvisé, aussi bien du point de vue américain qu’européen.

    Vous avez parlé de “blocs”, sommes-nous en train de vivre une deuxième Guerre Froide ?

    Pour le moment, il est difficile de qualifier ce conflit, mais c’est ce qui semble se dessiner. On espère que ce conflit va rester froid. Mon hypothèse c’est que les Américains vont devoir négocier avec la Russie sur l’avenir de l’Ukraine et c’est pour cela qu’on assiste à une gesticulation autour de Taïwan pour donner l’impression qu’on ne cède pas face aux adversaires de l’Occident. La Chine a à la fois proposé une médiation et en même temps dit que si la médiation n’était pas acceptée, elle serait du côté de la Russie.

    Les Américains essayent de sauver la face, car le jour où il faudra discuter avec la Russie à propos de l’Ukraine, ce sera une énorme perte de prestige pour eux. Les Occidentaux étaient persuadés, il y a quelques mois seulement, que la Russie allait s’effondrer à la suite des sanctions.

    En lisant ce rapport et en vous écoutant, on a l’impression que ce sont les Etats-Unis qui imposent une ligne géopolitique et que l’Europe se contente de suivre…

    Oui, c’est le cas. Je regrette qu’il n’y ait aucune autonomie stratégique de l’Europe dans la gestion de ce conflit. Personnellement, je suis étonné que l’UE soit aussi va-t-en guerre alors que sa mission d’origine c’est justement le maintien de la paix. Pour moi qui suis le conflit depuis des années, je vous renvoie à mon livre Paris-Berlin : la survie de l’Europe (Editions Gallimard, 2019), je considère que la France et l’Allemagne n’ont pas joué leur rôle en ne faisant pas appliquer les accords de Minsk et je pense que cette guerre était tout à fait évitable.

    Quel pouvoir a réellement la Commission européenne si les états, la France par exemple, décidaient d’arrêter de livrer des armes à l’Ukraine ?

    On est confrontés à la question de l’application des traités européens et d’une éventuelle dérive dans l’application de ces traités européens. Car même s’il existe un porte-parole pour la politique étrangère de l’UE, monsieur Josep Borrell, je ne vois pas ce qui dans les traités justifie que la Commission prenne autant d’initiatives.

    Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne. 

    Je pense que c’est parce que les états la laissent faire, voire sont d’accord. Mais personnellement je suis très opposé à la dérive que j’observe dans les institutions européennes. On l’a déjà observée pendant la crise du covid, lorsque la santé, normalement compétence des états nationaux, a été prise en charge par la commission européenne. Et là je trouve qu’on est dans un cas similaire. Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne. 

    Est-ce qu’on peut encore parler d’une politique de “défense” de l’Ukraine quand l’Occident cherche ouvertement à isoler la Russie de ses alliés commerciaux et militaires ?

    Autant la majorité des pays à l’ONU a condamné l’attaque russe, autant la majorité des pays du monde n’a pas voté les sanctions. A part l’Amérique du nord et l’Europe, personne n’a accepté de voter les sanctions. Il y a eu une dizaine de délégations américaines en Inde pour essayer de la sortir de sa neutralité, mais celle-ci refuse toujours. Il faut avoir conscience du vrai rapport de force qui s’est installé.

    Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions.

    Aujourd’hui, c’est le monde occidental qui est isolé sur la question des sanctions russes et c’est un bouleversement géopolitique. On ne s’y attendait pas. Les grands pays d’Amérique latine sont neutres, l’Afrique n’a pas voulu, les pays du Golfe, l’Inde et la Chine non plus. Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions. C’est un changement gigantesque du point de vue du rapport de force mondial. 

    Ce bouleversement géopolitique dont vous parlez ne justifie-t-il pas la politique atlantiste d’Ursula von der Leyen ?

    Même si tout devrait plaider pour plus d’autonomie européenne, on a une atlantisation de la défense et de la politique européenne qui n’a jamais été aussi poussée. Objectivement, je pense que la vieille idée gaullienne d’une Europe européenne est morte. Peut-être reviendra-t-elle sous une autre forme un jour, mais en attendant on a un bloc atlantique de plus en plus soudé avec la possibilité de l’élargissement de l’OTAN à la Suède et la Finlande. Et il fait face au bloc de la Chine, de la Russie et de l’Iran. Car la Chine a besoin de la Russie, ne serait-ce que par rapport à Taïwan.

    Et puis il y a le reste du monde qui souhaite la fin de la guerre mais ne désavoue pas la Russie sur le fond. Même si formellement, les pays membres de l’ONU n’ont d’autre choix que de condamner l’invasion. L’ONU est fondé sur la souveraineté des Etats et l’intangibilité des frontières, il est donc difficile de ne pas condamner l’invasion russe. En revanche, on a un basculement sur les sanctions, vous le voyez sur l’impact très négatif qu’a eu le gel des actifs russes par l’UE et les Etats-Unis et qui accélère la substitution d’un système monétaire multipolaire dominé par le dollar.

    Sachant que d’autres sanctions sont annoncées, on imagine que la situation économique de l’Europe va continuer à s’aggraver dans les mois à venir…

    Oui, malheureusement les sanctions ont eu un effet boomerang. Et ce qui est le plus difficile à comprendre dans cette situation c’est que l’Allemagne accepte absolument la politique américaine alors que le gaz russe, peu coûteux, était un des secrets de la compétitivité industrielle allemande. On voit que le chancelier Scholz est depuis le début, mal à l’aise et contraint, mais il ne s’est pas opposé aux Etats-Unis. 

    Quelles mesures aimeriez-vous voir l’Union européenne prendre dans le contexte géopolitique actuel ?

    Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix.

    Je pense que l’UE, si elle veut survivre en tant que telle, n’a pas d’autre choix que de se joindre à une médiation pour mettre fin au conflit en Ukraine. Et ce, avec la Chine. Parce que notre intérêt n’est pas d’entrer en confrontation avec la Chine. Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix. Car la réalité sur le terrain c’est que la Russie grignote tous les jours le territoire ukrainien et a des capacités de frappe très destructrices. J’ai toujours pensé que plus tôt on mettrait fin à cette guerre, mieux l’Europe se porterait. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Le chantier des canalisations

    Actu

    Les enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier. 

    le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie
    New York Times - World

    Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future

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    Albania Dispatch

    An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”

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    By Andrew Higgins

    TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.

    The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.

    “The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”

    Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.

    For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.

    “Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.

    Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.

    “Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.

    Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.

    Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”

    He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.

    Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.

    But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.

    Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.

    Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.

    “The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.

    One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.

    The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.

    “It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.

    Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.

    With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.

    Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.

    Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.

    By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.

    The current renovation finally broke the streak of failure.

    Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.

    The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”

    Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.

    In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.

    Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.

    But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.

    “We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”

    Fatjona Mejdini contributed reporting.

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    France24 - World

    AI race gathers pace, with unveilings from Google, Microsoft, OpenAI and Baidu

    Issued on: 17/03/2023 - 16:00

    Peter O'Brien Follow

    This week was possibly the biggest yet for artificial intelligence, with rival announcements from American and Chinese tech giants, as well as the release of OpenAI's new large language model, GPT-4. Our Technology Editor Peter O'Brien talks us through some of what AI can now do, like looking into your fridge and telling you what to cook, and where some fear it might end up, like having humanity sacrificed to make paperclips.

    Open-AI releases GPT-4, an even more advanced AI model than ChatGPT

    ENCORE!

    Japan's first AI-made manga: How will technology impact the comic book industry?

    Perspective

    Predictive algorithms: Reshaping relationships, dating in the modern era

    New York Times - World

    Pandemia de la COVID-19

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    Nuevos datos vinculan los orígenes de la pandemia con perros mapache en el mercado de Wuhan

    En unas muestras que dieron positivo para coronavirus, un equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache.

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    Por Benjamin Mueller

    Ben Mueller ha estado cubriendo el coronavirus, incluido sus consecuencias, tratamiento y orígenes, desde su aparición a principios de 2020.

    Un equipo internacional de expertos en virus declaró el jueves que encontraron datos genéticos de un mercado en Wuhan, China, que vincula el coronavirus con los perros mapache que se venden allí, lo que añade evidencia al argumento de que la peor pandemia en un siglo podría haber sido provocada por un animal infectado que estaba siendo vendido a través del comercio ilegal de vida silvestre.

    Los datos genéticos se extrajeron de muestras tomadas dentro y en los alrededores del Mercado Mayorista de Mariscos de Huanan desde enero de 2020, poco después de que las autoridades chinas clausuraran esas instalaciones debido a las sospechas de que estaban relacionadas con el brote de un nuevo virus. Para ese entonces, los animales ya no estaban allí, pero los investigadores tomaron muestras en paredes, pisos, jaulas de metal y carritos que a menudo se usan para transportar jaulas de animales.

    En las muestras que dieron positivo para coronavirus, el equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache, afirmaron tres científicos involucrados en el análisis.

    La mezcla del material genético del virus y el animal no prueba que un perro mapache estuviera infectado. Incluso si un perro mapache hubiese sido infectado, no estaría claro que el animal haya propagado el virus a las personas. Otro animal podría haberle transmitido el virus a las personas, o alguien infectado con el virus podría habérselo transmitido a un perro mapache.

    Sin embargo, el análisis estableció que los perros mapache —animales peludos que están relacionados con los zorros y que se sabe que son capaces de transmitir el coronavirus— depositaron firmas genéticas en el mismo lugar donde se recolectó material genético del virus, afirmaron los tres científicos. Esa evidencia es consistente con un posible escenario en el que el virus haya “saltado” a los humanos desde un animal salvaje, explican los investigadores.

    Aún no se ha publicado el informe con todos los detalles de los hallazgos del equipo de investigación internacional. Su análisis fue divulgado por primera vez por The Atlantic.

    Con seguridad, los nuevos datos atizarán el debate sobre los orígenes de la pandemia, aunque no resuelva la interrogante de cómo se inició.

    En las últimas semanas, la llamada teoría de la fuga de laboratorio, que plantea que el coronavirus surgió de un laboratorio de investigación en Wuhan, ganó impulso gracias a una nueva evaluación de inteligencia del Departamento de Energía de Estados Unidos y audiencias dirigidas por el nuevo liderazgo republicano de la Cámara de Representantes.

    Pero los datos genéticos del mercado ofrecen algunas de las pruebas más tangibles sobre cómo el virus podría haberse propagado de animales salvajes, fuera de un laboratorio, a las personas. También sugiere que los científicos chinos no han proporcionado un recuento completo de la evidencia que podría completar los detalles sobre cómo se propagó el virus en el mercado de Huanan.

    Jeremy Kamil, virólogo del Centro Shreveport de Ciencias de la Salud de la Universidad Estatal de Luisiana, quien no participó en el estudio, afirmó que los hallazgos demuestran que “las muestras del mercado que tenían los primeros linajes de covid en ellos estaban contaminadas con lecturas de ADN de animales salvajes”.

    Kamil dijo que eso no llegaba a ser una evidencia concluyente de que un animal infectado había desencadenado la pandemia. Sin embargo, dijo que “eso realmente centra la atención, de manera profunda, en el comercio ilegal de animales”.

    Los científicos chinos ya habían publicado un estudio que analizó las mismas muestras del mercado en febrero de 2022. Esa investigación reportó que las muestras habían dado positivo para el coronavirus, pero sugirió que el virus provenía de personas infectadas que estaban comprando o trabajando en el mercado, en vez de los animales que se vendían allí.

    En algún momento, esos mismos investigadores, incluidos algunos afiliados al Centro Chino de Control y Prevención de Enfermedades, publicaron los datos sin procesar de las muestras tomadas en el mercado en GISAID, un archivo internacional de secuencias genéticas de virus (los intentos de contactar a los científicos chinos por teléfono el jueves 16 de marzo no tuvieron éxito).

    Florence Débarre, bióloga evolutiva del Centro Nacional de Investigación Científica de Francia, explicó en una entrevista que el 4 de marzo estaba buscando en esa base de datos información relacionada con el mercado de Huanan cuando, por casualidad, notó que aparecían más secuencias de lo habitual. Confundida sobre si contenían nuevos datos, Débarre los apartó. Al volver a iniciar sesión la semana pasada, descubrió que contenían una gran cantidad de datos sin procesar.

    Los expertos en virus habían estado esperando esos datos de secuencias sin procesar del mercado desde que se enteraron de su existencia en el informe chino de febrero de 2022. Débarre dijo que alertó a otros científicos, entre ellos los líderes de un equipo que el año pasado publicó un conjunto de estudios que señalaba al mercado como el lugar de origen.

    La semana pasada, un equipo internacional —que incluía a Michael Worobey, biólogo evolutivo de la Universidad de Arizona; Kristian Andersen, virólogo del Instituto de Investigación Scripps en California; y Edward Holmes, biólogo de la Universidad de Sídney— comenzó a extraer los nuevos datos genéticos.

    Una muestra en particular llamó su atención. Había sido tomada de un carrito vinculado a un puesto específico en el mercado de Huanan que Holmes visitó en 2014, dijeron los científicos involucrados en el análisis. Holmes descubrió que ese puesto contenía perros mapache enjaulados encima de otra jaula que contenía aves, es decir, exactamente el tipo de entorno propicio para la transmisión de nuevos virus.

    El equipo de investigación descubrió que la muestra tomada de un carrito en ese lugar a principios de 2020 contenía material genético del virus y de un perro mapache.

    “De manera relativamente rápida pudimos darnos cuenta de que al menos en una de estas muestras había mucho ácido nucleico de perro mapache, junto con ácido nucleico del virus”, afirmó Stephen Goldstein, virólogo de la Universidad de Utah que trabajó en el nuevo análisis (los ácidos nucleicos son los componentes químicos básicos que transportan la información genética).

    Después de que el equipo internacional tuvo acceso a los nuevos datos, algunos científicos involucrados en el análisis dijeron que se comunicaron con los investigadores chinos que subieron los archivos con una oferta para colaborar, siguiendo las reglas del archivo en línea. Acto seguido, las secuencias desaparecieron de GISAID.

    No se sabe con certeza quién los eliminó o por qué fueron eliminados.

    Débarre afirmó que el equipo de investigación estaba buscando más datos, incluidos algunos de muestras del mercado que nunca se divulgaron. “Lo importante es que todavía hay más datos”, dijo.

    Los científicos involucrados en el análisis afirmaron que algunas de las muestras también contenían material genético de otros animales y de humanos. Angela Rasmussen, viróloga de la Organización de Vacunas y Enfermedades Infecciosas de la Universidad de Saskatchewan en Canadá, trabajó en el análisis y afirmó que la presencia del material genético humano era de esperarse porque las personas compraban y trabajaban allí y los casos humanos de covid fueron vinculados al mercado.

    Sin embargo, Goldstein advirtió: “No tenemos un animal infectado, y no podemos probar definitivamente que había un animal infectado en ese puesto”. El material genético del virus es lo suficientemente estable, dijo, como para no tener claro cuándo con exactitud se depositó en el mercado. Goldstein afirmó que el equipo seguía analizando los datos y que no tenía la intención de que su análisis se hiciera público antes de publicar un informe.

    “Pero, como a los animales que estaban en el mercado no se les tomaron muestras en ese momento, esto es lo mejor que podemos obtener”, dijo.

    Benjamin Mueller es reportero de salud y ciencia. Anteriormente, cubrió la pandemia de coronavirus como corresponsal en Londres y la policía en Nueva York. @benjmueller

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    BBC

    YouTube reinstates Donald Trump's channel

    YouTube has reinstated Donald Trump's account following a two-year suspension from the video-sharing platform.

    The move follows similar decisions taken by Meta, which owns Facebook and Instagram, and Elon Musk-owned Twitter.

    The former US president was banned from posting YouTube videos in January 2021, with YouTube saying at the time that his channel had broken its rules over the incitement of violence.

    But his account is now back online, according to YouTube's press account.

    "Starting today, the Donald J. Trump channel is no longer restricted and can upload new content," Google-owned YouTube wrote on Twitter.

    "We carefully evaluated the continued risk of real-world violence, while balancing the chance for voters to hear equally from major national candidates in the run-up to an election.

    "This channel will continue to be subject to our policies, just like any other channel on YouTube."

    Tech bans

    YouTube previously banned Mr Trump from posting videos on its platform days after his supporters stormed the US Capitol in Washington DC, on 6 January 2021.

    Hundreds of rioters entered the complex as the US Congress attempted to certify Joe Biden's victory in the presidential election.

    After the riots, Mr Trump's Facebook, Instagram and Twitter accounts were also suspended.

    Several months later, he launched his own social media platform, Truth Social.

    But in 2022, Mr Trump announced he would run for the US presidency in 2024, and since then his accounts on all of these platforms have returned.

    He has more than 2.6 million subscribers on YouTube, to go along with his 87 million followers on Twitter, 34 million on Facebook and 23 million on Instagram.

    But despite his following, there is no guarantee that Mr Trump will return to posting videos on YouTube.

    On Friday, however, he posted on Facebook for the first time in more than two years, with a short video clip of his 2016 victory speech and a message simply saying: "I'M BACK!"

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    Reza Pahlavi : “Les Iraniens veulent un changement de régime”

    En quelques mois, Reza Pahlavi, 62 ans, fils aîné du dernier chah d’Iran renversé par la révolution islamiste de 1979, est devenu l’une des voix incontournables de l’opposition iranienne. Celui qu’on décrivait discret, presque en retrait, apparaît soudain tel un animal politique, multipliant les rencontres avec la diaspora iranienne, les dirigeants internationaux et les journalistes. Bien sûr, pour certains, il incarnerait une continuité avec le régime autoritaire de son père. Vouloir le réduire au rôle de “fils de” serait une erreur. D’abord, parce qu’il se défend de vouloir restaurer la monarchie en Iran. Ensuite, parce qu’il s’est forgé une solide culture politique et qu’il est parfaitement en phase avec les attentes de la jeunesse iranienne. « Le peuple décidera. Ma seule condition, c’est le principe démocratique, ainsi que la séparation de l’Église et de l’État, sinon on ne s’en sortira jamais », dit-il.

    Après une réunion au Sénat, puis un rendez-vous avec un ancien ministre des Affaires étrangères, il nous reçoit à la table d’un restaurant parisien, sous protection discrète de ses gardes du corps. Affable et souriant, il s’exprime avec assurance, sans langue de bois. On le sent déterminé, habité par sa mission. Il se sait légitime : de Téhéran à Ispahan en passant par Machhad, son nom est fréquemment scandé par la jeunesse de son pays. Une étude du groupe d’analyses et de mesures des attitudes en Iran (Fondation Gamaan, installée aux Pays-Bas), effectuée via Internet auprès de 200 000 Iraniens et publiée mi-janvier, rapporte que si « 80 % des personnes à l’intérieur du pays soutiennent les manifestations », 85 % se prononcent en faveur de la formation d’une coalition d’opposition composée des diverses tendances politiques. Son nom figure aux côtés de la journaliste activiste Mahsi Alinejad et de l’avocate dissidente Nasrin Sotoudeh, qui vit en résidence surveillée en Iran.

    ​Certain que la chute du régime islamiste est inéluctable, Reza Pahlavi a conscience que l’avenir de l’Iran sera déterminé à la fois par la concertation et le soutien des démocraties occidentales.

    Sortir du statu quo sur le nucléaire

    Sur les raisons de sa tournée européenne, qui l’a conduit à la conférence sur la sécurité de Munich – à laquelle aucun représentant du régime des mollahs n’était convié -, puis en France, au Royaume-Uni et en Belgique, il indique : « Il faut expliquer commentfaire opposition à la République islamique, quels sont les éléments clés qui faciliteraient sa chute, quel sera le scénario de transition pour parvenir à la démocratie […]. D es pays occidentaux, telles la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, peuvent nous faciliter la tâche et nous permettre d’agir concrètement. On ne peut plus rester dans le statu quo des négociations sur le nucléaire sans anticiper un changement de régime et sans être préparé à une alternative. C’est la raison pour laquelle le message que nous adressons aux dirigeants occidentaux est : vous avez donné suffisamment de temps à la République islamique pour changer et elle n’a jamais rien fait en ce sens. Vous ne pouvez plus lui faire confiance. Aujourd’hui, la société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider, sinon rien ne bougera. Il faut donc changer de paradigme […]. Il y a deux éléments importants pour aider les Iraniens : leur assurer l’accès à Internet, qui permet de coordonner la communication entre l’intérieur et l’extérieur du pays, et aider au financement d’une caisse de soutien aux ouvriers en grève pour pouvoir maintenir la pression sur le régime. »

    La société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider.

    Confiant, Reza Pahlavi déclare : « Nous assistons au début d’une nouvelle phase. Les instances européennescommencent à considérer que l’opposition iranienne incarne l’alternative. »

    Le 28 février dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçait avoir détecté en Iran des particules d’uranium enrichi à 83,7 %. À peine moins que les 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique. Le ton grave, Reza Pahlavi l’assure : « La chute du régime aura un effet immédiat sur la menace nucléaire, mais aussi sur le financement des groupes terroristes. Elle permettra également une inflexion de la problématique migratoire, notamment en Syrie, qui concerne directement l’Europe. »

    L’Iran peut être un grand partenaire pour la France

    S’agissant du soutien de la France réclamé par les opposants iraniens, il considère qu’elle y trouvera son intérêt une fois l’Iran débarrassé des mollahs : « Vous le savez, l’Iran peut être un partenaire important pour le gaz et le pétrole face au chantage de Poutine […]. Notre pays doit toutefois avoir une stratégie économique de l’après-pétrole à travers des investissements extérieurs provenant de grandes entreprises. Il faut notamment miser sur les énergies renouvelables et le tourisme, avec les infrastructures qui vont avec sur le plan du transport portuaire, des terminaux aéroportuaires et des chemins de fer. Il y a tant de choses à envisager pour ce pays de presque 90 millions d’habitants, particulièrement attirant pour les investisseurs étrangers, à condition que les normes internationales et la transparence soient respectées. Selon moi, ce type d’investissement serait immédiatement générateur d’emplois dans plusieurs secteurs. »

    Sur le rôle des Américains et l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ( Joint Comprehensive Plan of Action ou JCPoA), véritable casse-tête pour les Occidentaux, le prince, qui vit en exil aux États-Unis, est sévère : « Je pense que l’action de l’opposition iranienne est mieux comprise en Europe qu’aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle je porte d’abord mon regard vers elle. Concernant les États-Unis, je pense que leur obsession de vouloir réanimer le cadavredu JCPoA fait figure de rêve inatteignable d’une administration américaine qui veut juste assurer le suivi de celle d’Obama, comme si celle-ci ne s’était pas trompée depuis le début. Cet accord n’était pas bon. Les enquêteurs de l’AIEA ont dit à maintes reprises qu’ils avaient pris le régime iranien en flagrant délit de mensonge. »

    Concernant la nécessité de voir l’Europe inscrire le corps des gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes, il prévient : « Ils sont le bras armé de Khamenei, qui les utilise pour se maintenir au pouvoir. C’est une véritable mafia qui contrôle le pays. Or, ce n’est pas avec une mafia que l’on peut négocier quoi que ce soit. Les affaiblir, c’est affaiblir le régime et réduire la menace régionale. Les placer sur la liste des organisations terroristes, c’est aussi leur faire savoir que leurs jours sont comptés et que s’ils veulent faire défection, ils ont intérêt à le faire vite, parce qu’ils ne survivront pas. »

    Il insiste également sur la menace d’un Iran allié avec la Russie, « qui représente un danger pour l’Europe », les Iraniens fournissant depuis plusieurs mois des drones kamikazes Shahed aux Russes. « L’Iran et la Russiesont partenaires dans les crimes commis à l’encontre du peuple ukrainien. La République islamique dépend du soutien russe au niveau militaire, mais aussi en ce qui concerne ses infrastructures. Les mollahs sont en fait pris dans un jeu sinistre avec la Russie, peut-être parce qu’ils pensent que cette stratégie représente leur ultime chance de survie. »

    Alors que, ces dernières semaines, Israël a bombardé des sites militaires en Iran, il met en garde : « Si on veut éviter un conflit, il faut aider le peuple iranien. Si l’Occident, par erreur d’analyse, persiste à faire en sorte que le régime iranien continue d’exister, Israël pourrait vouloir se défendre et procéder, sans attendre un feu vert américain, à une attaque préventive militaire. Je pense qu’Israël ne souhaite pas de confrontation, mais celle-ci peut se produire. » Une analyse en forme d’avertissement que l’on entend de plus en plus chez les Iraniens de l’intérieur.

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    L'Humanité

    Le mystère des six galaxies précoces révélées par James-Webb

    Actu

    • Tandis que le puissant télescope spatial James-Webb livre de nouvelles images des confins de l’Univers, l'étude de celles livrées en juillet 2022 vient de révéler d’étranges amas d'étoiles et de gaz.
    • S'il s'agit bien de galaxies, elles seraient alors si massives et apparues si « tôt » après le big bang qu'elles pourraient remettre en cause la théorie cosmologique actuelle.
    Anna Musso

    Lancé en décembre 2021 et positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le télescope spatial James-Webb (JWST), des agences américaine, canadienne et européenne, poursuit sa moisson d’images exceptionnelles. Et multiplie, en parallèle, les études de ses premiers clichés.

    Si la Nasa a investi plus de 10 milliards de dollars dans cet outil d’observation inédit, cent fois plus puissant que Hubble et capable de détecter la moindre lumière infrarouge, c’est bien pour débusquer les galaxies les plus lointaines et rembobiner ainsi jusqu’à ses débuts le film de notre Univers.

    Comparable à notre Voie lactée... en 30 fois plus compacte

    Et justement : une équipe internationale d’astrophysiciens vient de publier dans la revue Nature les résultats d’une recherche sur des images fournies en juillet 2022. Rien de spectaculaire a priori pour le néophyte.

    Or, ces petits points rouges et flous (voir photo ci-dessus) sont une vraie découverte : treize galaxies et notamment six très lointaines, dont le gigantisme, aussi tôt dans l’histoire de l’Univers, ne cadre pas avec les théories cosmologiques actuelles.

    Leurs masses sont comprises entre quelques dizaines de milliards et une centaine de milliards de fois celle du Soleil. Et l’une d’elles serait comparable à notre Voie lactée, tout en étant 30 fois plus compacte.

    Astronomie. Le télescope James-Webb dévoile notre jeune Univers

    Ces galaxies géantes pourraient avoir existé il y a plus de 13 milliards d’années, soit 500 à 750 millions d’années après le big bang, à peine 5 % de l’âge actuel de l’Univers. Comment des galaxies aussi massives ont-elles pu se former en si peu de temps ? Et s’agit-il vraiment de « galaxies » ?

    « On s’attendait à une formation plus tardive »

    Dans leur article, les chercheurs restent prudents, emploient le conditionnel et parlent de « six galaxies massives candidates » dans l’attente d’une vérification précise de leur masse stellaire. « Il s’agit d’une découverte très intéressante, voire surprenante, si elle est confirmée », explique François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’évolution des galaxies et auteur du livre Voyage de la Terre aux confins de l’Univers (éd. Odile Jacob). « A priori, on s’attendait à une formation plus tardive, c’est-à-dire au moins un milliard d’années après le big bang, sachant qu’une galaxie comme la nôtre a mis plus de 10 milliards d’années pour se former. »

    « Les images du JWST dévoilent les régions les plus internes des galaxies » 

    Pierre-Alain Duc, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Observatoire astronomique de Strasbourg, estime que ce sont très probablement des galaxies, des objets formés d’étoiles, de gaz et de matière noire. « Et on ne peut exclure que des trous noirs supermassifs soient présents en leur centre, ajoute-t-il. S’ils existent, ils contribueraient peu à la masse totale, mais la lumière que générerait leur activité dans le noyau des galaxies pourrait fausser les mesures. »

    Peut-être simplement d’énormes quasars

    En effet, les astronomes n’excluent pas que certains de ces objets célestes puissent être simplement d’énormes quasars, ces trous noirs supermassifs qui produisent à leur périphérie une très forte luminosité.

    En revanche, si ne serait-ce qu’une seule de ces galaxies est bien réelle, alors cette découverte remettrait en question notre compréhension de leur processus de formation. « Les modèles standards, rappelle Pierre-Alain Duc, prévoient une formation graduelle des galaxies, relativement lente, par fusions successives. Dans quelles conditions pourrait-elle s’accélérer ? Les modèles sont-ils à revoir totalement ou à mettre à jour pour rendre compte de ces nouvelles contraintes ? »

    Vérifier si ces galaxies contiennent beaucoup de poussières

    Pour répondre à ces questions, relève le chercheur, il faudra disposer de statistiques plus conséquentes sur la fréquence de ces galaxies massives, formées très tôt après le big bang. Et s’assurer qu’il n’y a pas eu de mauvaise estimation des masses. « A priori, ce sont des techniques éprouvées qui ont servi aux mesures, toutefois un suivi spectroscopique est nécessaire pour confirmer à la fois la distance et la masse de ces galaxies. »

    Les hypothèses pourront être validées par le spectrographe NIRSpec de James-Webb. « Cet outil nous permet de décomposer la lumière en différentes longueurs d’onde, confirme François Hammer. Cela permettra de vérifier aussi si ces galaxies, qui ont une couleur rouge, contiennent beaucoup de poussières. Dans ce cas, leurs masses pourraient être bien plus petites, ce qui reviendrait à les rendre plutôt ordinaires du point de vue des modèles cosmologiques. »

    Une nouvelle année d’observations détaillées sera nécessaire pour mesurer précisément la distance par rapport à la Terre, donc l’âge, et connaître leur composition chimique. D’ici là, JWST poursuivra sa fantastique collecte d’images dans les profondeurs de l’Univers.

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    France24 - World

    Paris stinks as uncollected trash mounts to 10,000 tonnes due to strikes

    Issued on: 17/03/2023 - 17:22

    NEWS WIRES

    The amount of trash uncollected on Paris streets due to a waste workers strike has surged to 10,000 tonnes, despite efforts to force them back to duty, authorities said Friday. 

    The new estimate – up from 7,600 tonnes earlier in the week – comes after Interior Minister Gerald Darmanin said that strikers were being forced back under emergency powers designed to safeguard essential services.

    "From today, from this morning, requisitioning is working and bins are being emptied," he told RTL radio.

    An aide to Paris's Socialist mayor Anne Hidalgo, an opponent of Darmanin and President Emmanuel Macron, denied the change, saying that "no lorries have been out on the public side." 

    The city's municipal waste collectors began a strike and blockade of the city's incinerators 12 days ago over Macron's pensions reforms which will see them have to work until age 59, compared with 57 now.

    They guarantee collections in around half of the capital's 20 districts, with the others handled by private companies.

    Private companies were still working, with some of them taking contracts to clean up the increasingly smelly and crowded streets in the worst-affected areas.

    Delphine Burkli, the mayor of the hard-hit 9th district, suggested Friday "calling in the army to clear the streets."

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

    FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    French MPs file no-confidence motion, clashes erupt over pension reform

    BBC

    Has social media killed the famous advert?

    New ways of advertising on digital platforms like social media sites struggle to create campaigns that capture the national imagination and make brands famous anymore, says industry veteran Sir John Hegarty.

    "There's been a loss of faith in broadcast advertising [on TV and radio] in recent years," according to Sir John. Much of this is down to the rise of digital advertising, which is where brands spend the majority of their money these days.

    Speaking to me at his offices in Soho, central London, he says that the likes of Facebook, Instagram and Google have persuaded brands that advertising is a science.

    "They say to clients, 'Why are you doing all this advertising to people who are never going to buy your product, why don't you be more efficient?'"

    It sounds logical to target advertising at people who are more likely to buy your product, but there is a catch, Hegarty reckons.

    "One of the most profound and fundamental things you can say about the value of a brand is that it is made by people who will never buy it."

    A brand's real power lies in people simply knowing about it, in other words, the fame of the company.

    Hegarty is a revered figure in advertising because of the famous brands he helped to build.

    His career spans seven decades. He took his first advertising job in the mid-1960s and went on to build some of the UK's most successful agencies. He was a founding partner of Saatchi & Saatchi and co-founder of Bartle Bogle Hegarty (BBH). These days he is creative director of The Garage Soho, which invests in start-ups and helps to build brands.

    With BBH he created some of the most memorable adverts of the 1980s and 90s.

    In the 1980s he masterminded the "Vorsprung durch Technik" (which translates as "Getting ahead through technology") campaigns for carmaker Audi.

    For Levi's jeans in 1985 he made the ad where model Nick Kamen stripped in a launderette to the tune of Marvin Gaye's I Heard it Through the Grapevine.

    He also made a national star of a fluffy puppet in the Flat Eric campaigns for the same company the following decade.

    All these famous adverts were broadcast on primetime TV and were characterised by simple, visual storytelling told with a wry sense of humour.

    They helped to establish the companies in question as household names and the adverts themselves, including their slogans, were often referenced in popular culture.

    Another good example of an ad that achieved that kind of impact, points out Hegarty, was the "If you see Sid, tell him" ads for the privatisation of British Gas.

    These hits were scored in the pre-internet age when our media consumption was more focused. Companies with deep pockets crafted national campaigns through video adverts on the small number of national, analogue channels that existed.

    Can brands still make famous adverts on this scale, which capture the nation's imagination, in an age when we are fixated on our phones, our attention fragmented into millions of personalised social media feeds?

    Globally, businesses have spent more money on digital advertising than traditional formats since 2019, according to eMarketer, which publishes industry reports. Those in the US and UK reached this tipping point several years earlier.

    "Look, there's a logic to digital advertising," says Hegarty, with all its clever algorithms. "But you are constantly wanting to expand your brand, make it more famous and add value to it - and only broadcast does that.

    "Brand fame is important because it affects customer decisions, it allows brands to resist competitor pressure and it allows premium pricing.

    "You and I are never going to buy a Rolls-Royce, but we know about it, we know it's the world's most luxurious car and that adds value to the brand."

    There's also tremendous value when advertising campaigns enter the public consciousness.

    "When people talk about your ads, that's free advertising," explains Hegarty. "But on social media you're talking to a small group of people, you never grow bigger than that. That's the failure of modern marketing which we notice, because you don't get those great big campaigns. When we did 'Vorsprung durch Technik' for Audi, it became a famous line."

    Hegarty is also chairman of Whalar, a company that works with online influencers, so he is conscious of the power of social media marketing too. He believes it has its place.

    "Influencers are a good way for brands to speak to a select group of people. It's just another piece of equipment in your armament. When TV came along, it didn't kill radio, radio didn't kill the theatre, flatscreen TVs didn't kill cinema - the brilliant thing today is you've got options. But you have to understand the principles by which brands grow. Principles remain, practices change."

    Brands need to set less store by social media algorithms and put more faith in the creative spark that humans can offer, says Hegarty.

    It takes a flash of human brilliance to create an ad that captures the national mood, or sparks a national conversation.

    One of the rare times these days when you will experience this kind of big, set-piece advertising campaign - the kind he made his name with - is in the run-up to Christmas. Big retailers still have a crack at the fabled Christmas advert, though recent ones haven't been that good, says Hegarty.

    Creating an advert that everybody in the country knows is a dying art form.

    "Brand fame is fundamentally important," says Hegarty, "and marketing today seems to have forgotten that."

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    Valeurs Actuelles

    Nigeria : le calvaire des chrétiens

    Âmes sensibles s’abstenir. Les témoignages des chrétiens nigérians persécutés par Boko Haram sont glaçants. Au-delà de l’imaginable. Comme celui de la jeune Maryamu Joseph, enlevée à l’âge de 7 ans et restée prisonnière neuf ans de Boko Haram, avant de réussir à s’enfuir. La jeune fille parle d’esclavage, de torture et d’agonie, pour résumer sa terrible épreuve. Elle ne compte pas le nombre de chrétiens assassinés sous ses yeux. Elle a vu couler tellement de sang… De ses tortionnaires, elle dit qu’ils n’accordent aucune valeur à la vie. Ils l’ont convertie de force à l’islam et quand elle a eu 10 ans, les terroristes ont voulu la marier à l’un des leurs. Son refus lui a valu d’être enfermée dans une cage sans en sortir une seule fois pendant une année entière ! La pauvre enfant a encore vu l’un de ses frères être décapité sous ses yeux, ses mains, ses jambes coupées… Après s’être échappée du camp dans lequel elle était détenue, en juillet de l’année dernière, elle a été prise en charge dans un centre de traumatologie où elle se remet lentement de ces longues années de calvaire. Elle aimerait, à terme, étudier le droit pour défendre les sans-défense.

    Le Nigeria est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens dans le monde.

    L’histoire de Janada Marcus, âgée aujourd’hui de 22 ans, est tout aussi abominable. Alors que sa famille avait déjà été attaquée deux fois par Boko Haram, lors d’une troisième persécution, en octobre 2018, les terroristes, menaçant le père de famille d’une machette pointée sur son front ont voulu l’obliger à avoir un rapport sexuel avec sa propre fille. L’homme a déclaré préférer mourir plutôt que de commettre cette abomination. Il a été décapité sur-le-champ, sous les yeux de sa femme et de sa fille. La pauvre enfant a encore été capturée en novembre 2020 par Boko Haram, puis torturée pendant six jours. Libérée, elle a dû passer les six mois suivants dans un centre de traumatologie construit par l’association Aide à l’Église en détresse.

    Malheureusement, les histoires aussi atroces que celles de ces deux jeunes filles sont légion. Le Nigeria est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens dans le monde. Il était classé en sixième position, en 2022, dans l’indice mondial du terrorisme de l’Institute for Economics & Peace. Le pays compte plus de 46 % de chrétiens, et les religieux évoquent une véritable guerre de religion, pour islamiser le pays. Un évêque dénonce même une conspiration du silence sur la persécution des chrétiens. Plus de 5 000 d’entre eux auraient été exécutés par les terroristes de Boko Haram entre 2011 et 2022. En 2022, où 28 prêtres ont également été kidnappés, quatre d’entre eux assassinés.

    Aide à l’Église en détresse œuvre sans relâche auprès de chrétiens nigérians pour les soutenir dans l’épreuve. Entre 2018 et 2022, l’association a réussi à investir plus de 8 millions d’euros dans des projets aussi variés que la construction ou la reconstruction d’infra structures, ainsi que la formation et l’aide humanitaire jusqu’à la prise en charge des blessés. Mais le travail à réaliser reste immense : le pays compte des centaines de veuves, d’orphelins, de personnes âgées persécutées…

    www.aed-france.org

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    Issued on: 16/03/2023 - 22:23

    Leela JACINTO Follow

    France entered a period of political uncertainty on Thursday as French President Emmanuel Macron rammed a controversial pension reform through parliament without a vote by invoking a special executive measure. With the opposition braced for a no-confidence vote and the unions threatening more strikes, France witnessed a dramatic afternoon in politics.

    The scenes in the National Assembly, France’s lower house of parliament, on Thursday appeared to have been lifted from historical dramas dating back to the country’s revolutionary past.

    Aux armes citoyens, formez vos bataillons,” sang opposition lawmakers as the chamber echoed with the rousing cry of La Marseillaise, the French national anthem, rallying citizens to take up arms and form battalions. “S’il vous plait, s’il vous plait,” pleaded Yaël Braun-Pivet, the speaker of the National Assembly, ineffectually trying to get order in the house.

     

     

    The session was suspended for two minutes before Prime Minister Élisabeth Borne could announce the triggering of Article 49.3 of the French constitution, which grants the government executive privilege to pass a bill without a vote. Invoking Article 49.3 also permits the opposition to respond with a no-confidence motion. 

    “Today, we are faced with uncertainty that hinges on a few votes. We cannot take the risk of 175 hours of parliamentary debates collapsing,” said the 61-year-old French prime minister, raising her voice above the din. “On the basis of Article 49.3 of the constitution, I engage the responsibility of my government on the pension reform bill.”

    With that, the unlikely likely happened in French politics on Thursday afternoon. President Emmanuel Macron was reelected last year after running on a campaign pledge to raise the retirement age. His reputation as an economic reformer hinged on his ability to make the French work longer by raising the official retirement age from 62, the lowest of any country in the EU.

    The French president initially proposed a retirement age of 65, but that was brought down to 64 in January, when he floated the pension reform plan following months of talks with trade unions, employers and political parties.

    For Macron, it was the mother of all reforms. For the opposition, particularly the far-left NUPES (New Ecological and Social Popular Union) alliance, it was the mother of all political battles. France’s powerful unions were also on the opposition’s side, and they made it clear with eight nationwide strikes over the past three months, drawing over a million people on the streets almost every week.

    While both sides played dare, the threat of Article 49.3 – or simply 49.3 as it's popularly known – hung in the air. It was a nuclear option that neither side wanted and few imagined would come to pass. But now that it has, it leaves Macron weakened, Borne particularly vulnerable, and France in a state of shock as the politicians plot their next moves, keeping the country on edge.

    An anxious weekend

    Under the French constitution, once the prime minister invokes Article 49.3, the opposition has 24 hours to table a motion of censure.

    Shortly after Borne’s address in the National Assembly on Thursday, Marine Le Pen said her far-right National Rally party would file a no-confidence motion. Communist lawmaker Fabien Roussel said such a motion is “ready” on the left.

    For a no-confidence vote to be put to the chamber, the motion must be signed by at least one-tenth of the National Assembly’s 577 deputies.

    Once the no-confidence motion is tabled, the National Assembly has to wait 48 hours before it is discussed in the chamber.

    French law provides the 48-hour period to enable the government to convince undecided parties, and to allow lawmakers to make their decision after careful deliberations.

    A no-confidence vote requires a majority, which means a minimum of 287 votes.

    With a no-confidence motion set to be tabled on Friday, a vote is likely early next week, leaving the French in a state of heightened political anxiety over the weekend. What’s more, by opting for 49.3, Macron may have taken a safe option, but there’s no guarantee it will bring him any peace.

    ‘Reaping the harvest’ of the 2022 legislative elections

    From the onset of the mass mobilisation against the pension reform, Article 49.3 was viewed as a risky option. But with the government unsure of getting the minimum 287 votes in the National Assembly needed to approve the pension bill, Macron chose to play it safe by opting for the nuclear option.

    The conservative-dominated Senate approved the reform earlier Thursday in a move that was widely predicted. The political drama was always going to be in the lower house, where the president’s centrist La République en Marche (Renaissance) party does not have a majority.

    With just hours to go before the National Assembly vote, Macron held a Cabinet meeting at the Elysée presidential palace to strategise the next move as the country waited with baited breath.

    The decision to opt for 49.3 came just a few minutes before the scheduled vote in the National Assembly. The roots of the controversial decision, though, date back to the June 2022 legislative elections, when Macron’s alliance lost its parliamentary majority.

    “The president was already weakened when his centrist grouping, Renaissance, failed to gain an absolute majority in the legislative elections back in June,” explained FRANCE 24’s International Affairs commentator Douglas Herbert. “We’re basically reaping the harvest of the last legislative elections. What we’re seeing right now are the vulnerabilities of a presidential movement or party when it doesn’t have a parliamentary majority.”

    Thursday saw the article used for the 100th time under France's modern constitution, which created an all-powerful president in 1958, overturning the previous one and its parliamentary system.

    Under the modern fifth republic, 16 prime ministers have used the article and have managed to stay in power.

    Macron's government is expected to survive a no-confidence vote after the head of the conservative Republicans party in the opposition said it would vote with the president's allies, which are 39 seats short of a majority in the 577-seat assembly.

    But the anger on the streets is likely to undermine the very purpose of his pension reform. Raising the retirement age, Macron argued, was necessary to make the French economy more competitive and in tune with the rest of the developed world, where people are living longer and healthier lives with security benefits threatening to put budgets into deficits.

    However the social fallout of Macron’s latest political gamble is unlikely to increase France’s economic competitiveness while highlighting its exceptionalism as a country deeply committed to maintaining the existing official retirement age.

    By Thursday night, thousands of protesters had gathered on Place de la Concorde, across the River Seine from parliament. Police fired tear gas as angry demonstrators hurled cobblestones at security officers. In several other French cities, including Marseille, there were also spontaneous protests against the reform.

    French unions called for another day of strikes and action against the reform on Thursday, March 23.

    It was just one sign of things to come, according to Herbert. “If you thought things were already tense in France over the past couple of weeks, couple of months, stand by, because passions are about to be even more inflamed,” he warned.

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    French Senate adopts contested pension reform, final vote set for lower house

    FRANCE IN TURMOIL

    Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform

    As it happened

    Nationwide protests ahead of final votes on French pension reform

    L'Humanité

    Jouer collectif

    Chronique

    Sylvestre Huet

    La science, une affaire de collectifs ou d’individus ? Le collectif l’emporte, de plus en plus et dans des dimensions inédites. En 1964, une particule porteuse de l’interaction expliquant la masse de toutes les autres fut proposée par trois physiciens. Peter Higgs d’un côté, Robert Brout et François Englert de l’autre. En 2012, l’article annonçant la détection de ce qui fut appelé par contraction paresseuse « le boson de Higgs » était signé de 2 932 auteurs. Le premier ? Georges Aad. Un physicien d’origine libanaise, formé à l’université d’Aix-Marseille, aujourd’hui chercheur au CNRS. L’article de 2012 est cité près de 20 000 fois dans la littérature scientifique. Mais Georges Aad n’aurait garde de faire dire à l’alphabet – la raison de sa position – que son rôle dans l’affaire fut autre que sa contribution de jeune postdoctorant.

    « Sans le boson de Higgs, il n’y aurait pas d’atomes et de galaxies »

    La physique n’est pas seule à réclamer le collectif pour percer les mystères du réel. Le record de signataires d’un article scientifique se trouve en médecine. Une coopération de plus de 15 000 médecins a démontré, en 2021, que vacciner contre la Covid avant une opération diminuait fortement le risque de décès causé par le virus. Au-delà du record, le nombre d’articles de recherche signés par plus de cent, voire plus de 1 000 auteurs, s’est multiplié. Un effet de l’intensification des coopérations internationales, avec des articles signés de scientifiques de plus de 30 pays. Un effet, surtout, de l’attaque de sujets de plus en plus complexes dans tous les domaines – de l’astrophysique à la médecine en passant par l’environnement – qui requièrent de vastes collaborations pour réunir les nombreuses observations et expériences nécessaires à leur compréhension.

    Dans ce mouvement, la résolution des énigmes posées par la nature ou la société exige toujours des personnes qui proposeront des idées nouvelles. Mais c’est au sein de collectifs, de laboratoires ou à l’échelle planétaire qu’elles seront testées, validées ou infirmées. Pourtant nos gouvernants, notamment depuis 2004, ne cessent de vouloir glorifier et financer les individus par des systèmes ultra-compétitifs où le conformisme domine et où s’épuisent nos chercheurs. Les « meilleurs », comme le proclame souvent l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit. Au détriment des collectifs, des laboratoires, des organismes de recherche. Disons-le tout net, cette vision idéologique, contraire au réel et ­directement inspirée de la concurrence capitaliste entre entreprises, est une ânerie.

    Sciencesla chronique scientifique de sylvestre huet
    Известия (RUS)

    Физиотерапевт рассказал о последствиях долгого ношения тесной одежды

    Врач-физиотерапевт, руководитель направления физиотерапии центра реабилитации сети клиник «Медскан» Сергей Казимов заявил, что долгое ношение тесной и обтягивающей одежды может привести к нарушению циркуляции крови в сдавливаемых частях тела. Об этом в воскресенье, 19 марта, он сообщил в беседе с «Газетой.Ru».

    Врач объяснил, что в верхних слоях мышц располагается сеть капилляров, а также кровеносных и лимфатических сосудов. Они нужны, чтобы питать клетки и выводить из тканей отработанные продукты метаболизма.

    «В расслабленном состоянии эти сосуды вмещают в себя часть крови и лимфы — это внутрисосудистая жидкость. Если передавить большие поверхности тела за счет костюма, то кровь и лимфа устремятся из пережатых периферических вен в более центральные отделы кровеносной системы, увеличив тем самым нагрузку давлением жидкости на сердце, что приведет к повышению артериального давления. Поэтому людям, например, с гипертонией нужно с осторожностью носить тугие вещи», — рассказал специалист.

    Кроме того, физиотерапевт предостерег от ношения тесной одежды в холодное время года. Свободные брюки создают между телом и тканью одежды небольшую воздушную прослойку. Это дает дополнительную теплозащиту. Отсутствие между одеждой и кожей этой прослойки еще больше охлаждает тело. Такая одежда может стать косвенной причиной охлаждения ног, а также органов малого таза. Вырастает риск развития цистита у женщин и простатита у мужчин.

    Вред здоровью может причинить и долгое ношение мужчинами давящего нижнего белья. Это особенно опасно для молодых людей в период полового созревания, добавил специалист.

    Также врач рекомендовал не надевать тесные головные уборы для комфортной работы головного мозга, зрения и сна.

    Гемоглобинный слой: развитие гипертонии определят по капле крови Как новый вид диагностики позволит обнаружить сердечно-сосудистую патологию раньше, чем позволяют классические методы

    Ранее, 13 марта, остеопат назвала опасные для здоровья позвоночника профессии. Чаще всего от проблем с опорно-двигательным аппаратом страдают представители профессий, связанных с вибрацией тела, постоянной ходьбой и удержанием тяжелых предметов вручную.11 марта врач-ортопед Тимофей Скипенко рассказал «Известиям», что одной из основных причин возникновения подошвенного фасциита является неправильно подобранная обувь. По его словам, это воспаление, которое часто ощущается как боль в пятке, может стать хроническим.

    New York Times - World

    La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes

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    Investigaciones visuales

    Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.

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    Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler

    Graphics by James Surdam

    En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.

    Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.

    Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.

    Cuarenta y ocho civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.

    El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.

    “El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.

    Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos hasta finales de febrero, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.

    La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.

    “Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.

    Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.

    La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.

    Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.

    Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.

    Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto

    El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.

    Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.

    En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.

    Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.

    A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.

    Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.

    Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.

    A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.

    La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.

    Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.

    Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.

    Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.

    Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.

    Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.

    El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.

    Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.

    Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.

    Juliaca: el día más mortífero de las protestas

    El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.

    Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.

    El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.

    Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.

    Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.

    Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.

    Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.

    Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.

    Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.

    Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.

    Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.

    A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.

    A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.

    Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.

    Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.

    Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.

    Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.

    En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.

    Macusani: disparos a distancia

    El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.

    Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.

    En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.

    Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.

    Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.

    El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.

    El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.

    Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.

    Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.

    Responsabilidad del gobierno

    En total, las 48 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.

    Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.

    “Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.

    El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.

    Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.

    John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.

    Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent

    Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler

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    Valeurs Actuelles

    Le nouveau livre de Donald Trump dévoilera ses échanges épistolaires avec Elizabeth II, la princesse Diana et Barack Obama

    Donald Trump prépare son retour. Alors que la popularité de l’ancien locataire de la Maison-Blanche s’améliore au sein des républicains depuis le mois de février, ce dernier a annoncé la prochaine publication de son livre Letters to Trump, soit « Lettres à Trump » en français.

    Ce livre sera publié le 25 avril prochain et relatera les conversations épistolaires échangées avec plusieurs personnalités de divers milieux tels que la politique, le divertissement, le cinéma ou encore les affaires. Ce n’est pas moins de 150 lettres que les lecteurs pourront découvrir, venant entre autres de la reine Elizabeth II, Barack Obama, Oprah Winfrey, ou encore Kim Jong Un, relaie le Huffington Post.

    « Chacun d’entre eux m’a léché les bottes »

    Donald Trump a d’ores et déjà commencé la promotion de son livre prochainement publié. Dans le média Breitbart News, l’ancien président des États-Unis n’a pas hésité à étriller ses correspondants. « Je les ai tous connus – et chacun d’entre eux m’a léché les bottes, et maintenant, je n’ai plus que la moitié d’entre eux qui me lèchent les bottes », a-t-il ainsi déclaré au média conservateur.

    Parmi ces 150 lettres, une bonne partie d’entre-elles ont été envoyées avant que Donald Trump ne se lance dans l’aventure présidentielle. Invité également à Breitbart News, son fils Donald Trump Jr. s’est amusé de la vitesse à laquelle toutes ces personnalités ont retourné leur veste à l’annonce de la course pour l’élection présidentielle de son père. Ce livre « montre exactement ce qu’ils ressentaient pour lui, et à quel point a été simulé leur dédain à son encontre », a ainsi expliqué le fils aîné de Donald Trump.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Could waste plastic become a useful fuel source?

    Plastic waste dumps, says Prof Erwin Reisner, could be the oil fields of the future.

    "Effectively, plastic is another form of fossil fuel," says Prof Reisner, who is professor of energy and sustainability at the University of Cambridge. "It's rich in energy and in chemical composition, which we want to unlock."

    But the chemical bonds that make up plastics are made to last and, of the seven billion tonnes ever created, less than 10% has been recycled.

    Dilyana Mihaylova, plastics programme manager for the Ellen MacArthur Foundation, says: "Our extractive, take-make-waste economy [means] billions of dollars' worth of valuable materials are lost."

    Worldwide, more than 400 million tonnes of plastic is produced every year - roughly the same weight as all of humanity. Today, around 85% ends up in landfill or is lost to the environment where it will stay for hundreds, perhaps thousands, of years.

    Now the race is on to find the best way to break those chemical bonds and reclaim the Earth's precious resources locked into plastic.

    Mechanical recycling, where waste plastic is washed, shredded, melted and reformed, degrades plastic over time and can result in inconsistent quality products.

    The plastics industry is keen on chemical recycling, where additives are used to alter the chemical structure of waste plastic, turning it back into substances that can be used as raw materials, perhaps for making fuel like petrol and diesel.

    But that approach is currently costly and inefficient and has been criticised by environmental groups.

    "So," says Ms Mihaylova, "just as we can't recycle our way out of the plastics pollution crisis, we can't rely on plastics-to-fuel processes to solve the problem either."

    Could a new solar-powered system show the way forward?

    Prof Reisner and his team have developed a process that can convert not one, but two waste streams - plastic and CO2 - into two chemical products at the same time - all powered by sunlight.

    The technology transforms CO2 and plastic into syngas - the key component of sustainable fuels such as hydrogen. It also produces glycolic acid, which is widely used in the cosmetics industry.

    The system works by integrating catalysts, chemical compounds which accelerate a chemical reaction, into a light absorber.

    "Our process works at room temperature and room pressure," he says.

    "Reactions run automatically when you expose it to sunlight. You don't need anything else."

    And, assures Prof Reisner, the process produces no harmful waste.

    "The chemistry is clean," he says.

    Other solar-powered technologies hold promise for tackling plastic pollution and CO2 conversion, but this is the first time they have been combined in a single process.

    "Combining the two means we add value to the process," says Prof Reisner. "We now have four value streams - the mitigation of plastic waste, the mitigation of CO2, and the production of two valuable chemicals. We hope this will bring us close to commercialisation."

    In addition, Prof Reiner says his system can handle otherwise unrecyclable plastic waste.

    "Usually, plastic contaminated with food waste goes to incineration, but this plastic is really good for us. In fact, food is a good substrate - so it makes our process work better."

    Researchers around the world are looking for ways to turn unwanted plastic into something useful.

    When broken down, the elements of plastic can be re-made into a myriad of new products including detergents, lubricants, paints and solvents, and biodegradable compounds for use in biomedical applications.

    Nature has found ways of breaking down polymers - substances made up of very large molecules - and plastic is a synthetic polymer.

    "There are already bacteria out there that have enzymes designed to break [polymers] down," says Dr Victoria Bemmer, senior research fellow at the University of Portsmouth.

    "We can tweak these enzymes by changing the structure of them very slightly - to make them go faster, make them more firm or stable."

    Using machine learning, Dr Bemmer and her team have developed variants of enzymes adapted to deconstruct all varieties of polyethylene terephthalate (PET), a type of polyester.

    The enzymes break the plastic down in a similar way to chemical recycling, says Dr Bemmer but, because they are akin to enzymes found in nature, the process can be done in much more "benign conditions".

    Where chemical recycling uses chemicals, the Portsmouth University team are able to use water. And the highest temperature they need is 70C, meaning energy consumption can be kept low compared to other processes.

    Dr Bemmer and her team are developing their enzymes further and hope that their work will help them create a sustainable circular economy for plastic-based clothing too.

    Polyester made from PET is the most widely used clothing fibre in the world.

    However, recycling synthetic fabrics using enzymes is not easy. The addition of dyes and other chemical treatments make it difficult for them to be degraded in a natural process.

    "Polyester is an absolute pain," says Dr Bemmer. "Plus, it's very rarely just pure polyester. You find mixed fibres as well."

    More technology of business:

    The team hope their enzymes will reduce the PET in waste textiles to a soup of simple building blocks, ready to be made back into new polyesters.

    "We're at a very early stage," says Dr Bemmer. "We don't know yet if the dyes and additives to these fabrics will inhibit the action of the enzymes on the polyester chain. Hopefully they won't have an impact and we can just carry on but if they do, we can develop our enzymes further."

    Worldwide production of plastic continues to increase, and is expected to triple by 2060. For many, recycling remains the focus in addressing the issue, but some argue this will never be enough.

    Back in Cambridge, Prof Reisner's team are taking "baby steps in the direction" of commercialisation. They plan to develop the system over the next five years to produce more complex products and hope that one day the technique could be used to develop an entirely solar-powered recycling plant.

    Around 600 million tonnes of syngas is already produced every year, says Prof Reisner, but it's largely from fossil fuels.

    "If we can make syngas, we can access almost all of the petrochemical industry and make it sustainable."

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    France24 - World

    Madrid face Chelsea, City to play Bayern in Champions League draw

    Issued on: 17/03/2023 - 18:27

    NEWS WIRES

    Holders Real Madrid will play Chelsea in the quarter-finals of the Champions League for the second season running, while Manchester City were paired with Pep Guardiola's former side Bayern Munich in Friday's draw. 

    Serie A leaders Napoli take on AC Milan in an all-Italian showdown and Inter Milan face Portuguese league leaders Benfica.

    The winners of Real's tie against Chelsea will go on to face either City or Bayern in the semi-finals, throwing open the possibility of an all-English last-four tie.

    That also increases the chances of seeing an Italian team reach the final for the first time since Juventus in 2017, as Inter will play either Milan or Napoli in the last four should the Nerazzurri beat Benfica.

    Real's path to what would be a 15th European Cup is starting to look remarkably like last season, when they beat Chelsea and City before defeating Liverpool in the final.

    Carlo Ancelotti's team are fresh from beating Liverpool in the last 16, and will now hope for a repeat of a year ago when they eliminated Chelsea 5-4 on aggregate in the quarter-finals, with Karim Benzema scoring a hat-trick in the first leg in London.

    The teams also met in the semi-finals in 2021, when the Stamford Bridge side won on their way to lifting the trophy for the second time.

    City's ongoing bid to win the Champions League for the first time faces a major obstacle in a Bayern side who knocked out Paris Saint-Germain in the last round.

    It will be the first encounter between the clubs since the 2014/15 group stage, when Guardiola was in charge of the German giants.

    Guardiola left Bayern to join City in 2016, but is still chasing a first Champions League title as a coach since winning it with Barcelona for the second time in 2011.

    "It will be a reunion with Pep Guardiola and Erling Haaland, old acquaintances from the Bundesliga," said Bayern CEO Oliver Kahn.

    "To win the Champions League you need to beat the best teams. That is the challenge and we accept it."

    Italian accent

    The draw appears somewhat lopsided, with the four richest clubs left in the competition all on the same side, while Italian clubs find themselves in the other half.

     A year ago no Serie A side made it beyond the last 16, but now the runaway Italian league leaders Napoli will face the team who won the domestic title last season.

    Napoli won 2-1 away to Milan in the league earlier this season and are due to host the seven-time European champions in Serie A on April 2, just a week and a half before the first leg of their Champions League tie.

    Napoli are the only other club left in the competition other than City who have never won the trophy, while Inter's meeting with Benfica brings together two teams who have won it five times between them.

    Benfica lost to Liverpool in the last eight a year ago and have never reached the semi-finals in the Champions League era.

    Inter, currently second in Serie A, 18 points behind Napoli, have not reached the semi-finals since last winning the trophy under Jose Mourinho in 2010, the last victory for an Italian club in the Champions League.

    If both Milan clubs progress, they would meet in the semi-finals of the Champions League just like in 2003, when AC Milan beat Inter on the now-defunct away goals rule.

    The quarter-final first legs will be played next month, with City at home to Bayern on April 11 and Benfica hosting Inter in Lisbon the same day.

    Real will entertain Chelsea at the Santiago Bernabeu the following day, when Milan will welcome Napoli to San Siro.

    The semi-finals will take place in May with the final in Istanbul scheduled for Saturday, June 10.

    (AFP)

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    Champions League: RB Leipzig snatch draw against Manchester City

    UEFA to refund Liverpool fans who attended chaotic Paris Champions League final

    Real Madrid beats Liverpool to reach Champions League quarterfinals

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Yevgeny Prigozhin, el líder de un ejército privado ruso que también quiere librar batallas políticas

    En sus intervenciones públicas mezcla declaraciones grandilocuentes y críticas dirigidas al ejército ruso, mientras trata con cuidado a la jerarquía política y con respeto al presidente Vladimir Putin.

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    Por Anatoly Kurmanaev

    Durante meses, Yevgeny Prigozhin ha sido el líder militar ruso más público y desafiante en Ucrania. Cuando no está elogiando el heroísmo de su fuerza de combate privada desde el frente, critica a los generales rusos por privarlo de los suministros que necesita para terminar el trabajo que ellos no pudieron hacer.

    Sin embargo, mientras sus mercenarios luchan por tomar el control de la ciudad oriental de Bajmut, Prigozhin se enfoca cada vez más en el frente interno de Rusia, en lo que muchos analistas ven como una estrategia para asegurar una salida política de la debilitante lucha en el campo de batalla.

    Prigozhin ha dicho que su fuerza de combate, Wagner, pasará a un segundo plano después de que termine la lucha por Bajmut “para recargar gradualmente, para reducirse”. También agregó, en un mensaje de video publicado el 11 de marzo, que Wagner se “transformaría en un ejército con ideología, y esta ideología será la lucha por la justicia”.

    Esas declaraciones coincidieron con otros anuncios recientes que sugieren que Prigozhin quiere dejar su posición como líder militar y desempeñar un papel más importante en la sociedad rusa.

    La semana pasada, Wagner, que operaba en secreto desde el año pasado, anunció que abrirá centros de reclutamiento en 42 ciudades rusas, a pesar de la reducción del grupo de veteranos que conformaron la columna vertebral de sus fuerzas. Hace poco, Wagner también abrió un club juvenil patriótico, llamado Little Wagnerite, y organizó una exposición de arte a favor de la guerra.

    El cambio coincide con una ola de especulaciones sobre las ambiciones políticas de Prigozhin, ya que mezcla declaraciones grandilocuentes y críticas dirigidas al ejército de Rusia, mientras trata con cuidado a la jerarquía política y con respeto al presidente Vladimir Putin.

    “Él ve que su futuro está en riesgo y está luchando por encontrar su lugar en el panorama general de la guerra, después de Bajmut”, dijo Jack Margolin, un experto en las empresas militares privadas de Rusia con sede en Washington.

    Prigozhin ha redoblado sus esfuerzos para demostrar el amplio apoyo que Wagner tiene entre los empresarios, políticos y militares rusos.

    La semana pasada, agradeció públicamente al ministro de Industria de Rusia y a un ejecutivo del conglomerado militar-industrial Rostec por proporcionar municiones.

    En los últimos meses, también ha mostrado sus vínculos con funcionarios regionales y políticos nacionalistas al margen del sistema político de Putin, así como con otros líderes paramilitares prorrusos. Wagner cuenta con el respaldo del gobernador de la región rusa de Kursk, Roman Starovoyt, quien en enero realizó un curso de capacitación en la base del grupo. Con frecuencia, su región ha sido un objetivo de los ataques con misiles y drones ucranianos.

    Los analistas dicen que este tipo de alianzas podrían servir de preludio a la transformación de Wagner en un movimiento político que, a través de campañas de reclutamiento y propaganda, ayudará al objetivo de Putin de movilizar a la sociedad rusa para una guerra prolongada. Eso permitiría que Prigozhin le demuestre su valía al Kremlin, aunque Wagner sufra derrotas en el campo de batalla, dijo Margolin.

    Al mismo tiempo, Prigozhin sigue criticando a los altos oficiales militares por negar a sus fuerzas suministros críticos. El domingo, llegó a afirmar que los militares rusos estaban pasando por alto la burocracia militar para donar algunas de sus escasas municiones a Wagner.

    “Militares como esos son la mayoría”, dijo en una nueva declaración el lunes. “Es solo que nos perdimos el momento en que sinvergüenzas e intrigantes no calificados aplastaron a estos tipos humildes”, dijo, usando sus insultos habituales para el Estado Mayor ruso.

    Los ministerios de Defensa e Industria de Rusia y Rostec no respondieron a las solicitudes de comentarios.

    Para algunos analistas, la ráfaga de alardes y proyecciones grandiosas de Prigozhin revela una lucha perdida contra los principales generales de Rusia.

    “Veo cierta desesperación aquí”, dijo Kirill Rogov, fundador de Re: Russia, un grupo de análisis. “La influencia de Prigozhin se ha debilitado notablemente porque no ha tomado Bajmut, además está sufriendo grandes pérdidas y no está claro cómo las repondrá”.

    El politólogo ruso Dmitri Oreshkin dijo que Putin había tolerado la franqueza y la autonomía militar de Prigozhin porque su gran avance sobre Bajmut había presionado al ejército ruso regular a mostrar un éxito similar en otras partes de Ucrania.

    El mismo Prigozhin ha enmarcado su papel en el campo de batalla en términos similares. Como Wagner avanza, “otros deben tratar de seguirnos para evitar la humillación”, dijo en un video publicado el 4 de marzo.

    Putin apostó por Prigozhin el verano pasado, después de los sucesivos desastres militares de las fuerzas rusas durante los primeros meses de la guerra.

    A Wagner se le permitió aumentar sus filas con decenas de miles de hombres reclutados directamente de las prisiones rusas. Putin emitió indultos masivos para los convictos que se alistaron, una desviación del precedente legal que en ese momento reveló la magnitud de la relación del Kremlin con el proyecto de Prigozhin.

    Lanzados a la batalla con poco entrenamiento, los exconvictos han agotado gradualmente a las defensas ucranianas alrededor de Bajmut después de repetidos asaltos ofensivos, lo que permitió que el grupo tomara el control de la mitad oriental de la ciudad la semana pasada. Las fuerzas rusas no han logrado avances significativos en otros lugares.

    A lo largo de los meses de batalla en Bajmut, Prigozhin parece disfrutar de su papel como provocador militar de Rusia, publicando acusaciones de incompetencia cargadas de obscenidades contra altos comandantes e insultando a los familiares del ministro de Defensa, Sergei K. Shoigú.

    Prigozhin se ha burlado del yerno de Shoigú por vacacionar en Dubái y coquetear con una actitud antibélica, y la semana pasada dijo que Wagner había reclutado a un hombre que se llama igual que el yerno del ministro. Luego los canales de redes sociales afiliados a Wagner publicaron un video del combatiente maldiciendo al yerno.

    Pero si bien el progreso de Wagner en Bajmut ha puesto a Rusia en la cúspide de su primera victoria significativa desde el verano pasado, también ha expuesto los límites de la estrategia militar de Prigozhin y el costo de sus ataques contra los jefes de defensa rusos.

    El mes pasado, Prigozhin dijo que Wagner había perdido el acceso a las cárceles rusas para reclutar combatientes; la semana pasada agregó que él y sus representantes han sido vetados de las instalaciones militares rusas. Esas decisiones han interrumpido el acceso de Wagner a reclutas y suministros, dijo. También suele quejarse por la falta de municiones.

    Funcionarios ucranianos dijeron este mes que Wagner había comenzado a quedarse sin combatientes exconvictos, lo que lo obligó a utilizar unidades profesionales más eficientes pero escasas. Eso amplifica el costo de las bajas.

    El domingo, Prigozhin reconoció el lento ritmo del avance en Bajmut, calificó la lucha como “difícil” y dijo que los defensores ucranianos continuan “aferrándose a cada metro”.

    En los últimos días, Prigozhin también ha advertido sobre una contraofensiva ucraniana que busca liberar a la ciudad, y dijo que eso podría colapsar todo el frente de Rusia si el ejército regular no acude en ayuda de Wagner.

    “Está recurriendo a la opinión pública y a los medios de comunicación porque ya no puede resolver los problemas tras bastidores”, afirmó Margolin, el analista.

    Prigozhin accedió a responder algunas preguntas por escrito y dijo que sus planes para convertir a Wagner en un ejército ideológico se referían al entrenamiento político de sus combatientes, más que a un proyecto político más amplio.

    “La preparación ideológica, en mi opinión, aumentará en gran medida la eficacia de nuestras unidades”, dijo.

    Analistas rusos y occidentales afirmaron que la volatilidad de la política y la sociedad rusas en tiempos de guerra difículta poder predecir el éxito de Prigozhin en su transformación de líder paramilitar en figura política nacional. Ya ha modificado su imagen pública en otras ocasiones, pasando de ser un estafador convicto a un magnate del cáterin que llegó a ser conocido como “el chef de Putin”.

    Una encuesta nacional realizada a principios de febrero por la encuestadora moscovita Russian Field reveló que el 41 por ciento de las personas consultadas aprobaba el papel de Prigozhin en la guerra. Según Artemiy Vvedenskiy, fundador de Russian Field, esto lo convierte en uno de los líderes bélicos más populares del país.

    Sin embargo, a pesar de la hiperactividad de Prigozhin en las redes sociales, la misma encuesta reveló que casi un tercio de los rusos no sabía nada de su esfuerzo bélico, lo que demuestra los límites de la creación de imagen en internet en un país donde la mayoría de la gente se sigue enterando de las noticias por la televisión.

    Sergei Markov, exasesor del Kremlin e invitado habitual en los programas de la televisión estatal rusa, declaró el mes pasado que el Kremlin les ordenó a las cadenas televisivas que limitaran la cobertura de Prigozhin con el fin de limitar sus ambiciones.

    Pero entre los rusos más jóvenes y conocedores de la tecnología que son partidarios de la guerra, Prigozhin ha avivado el sentimiento patriótico construyendo una poderosa narrativa antiélite. Según Rogov, sus mensajes culpan a los mandos militares incompetentes y corruptos de los reveses militares de Rusia y de sus enormes pérdidas.

    Hasta ahora, esta narrativa le ha servido a Putin para movilizar a los partidarios de la guerra y presionar a sus generales con el fin de que actúen. Pero podría ser contraproducente si la suerte de Rusia en el campo de batalla se vuelve catastrófica, dijo Rogov, porque fue Putin quien nombró a los comandantes.

    El analista sostiene que, en un sistema que hace hincapié en la unidad pública, “Prigozhin podría convertirse en una poderosa fuerza desestabilizadora”.

    Alina Lobzina colaboró en la investigación y Anton Troianovski en el reporteo.

    Anatoly Kurmanaev es corresponsal en el extranjero y cubre la transformación de Rusia tras la invasión de Ucrania. @akurmanaev

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    Valeurs Actuelles

    Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages

    Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.

    Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.

    Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.

    ​Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.

    ​Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon

    ​Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».

    ​Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».

    ​Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »

    ​Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »

    ​Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie

    ​Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.

    « Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».

    ​Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?

    ​ Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible

    ​On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !

    Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »

    ​À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.

    ​Benjamin Amar, le provocateur

    ​Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.

    ​Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !

    ​L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.

    ​Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique

    ​Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.

    Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    Martin Luther King, son combat oublié pour l’égalité sociale

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Le héros de la lutte pour les droits civiques poursuivait également un autre objectif : l’éradication de la pauvreté. Un documentaire remet au jour cette dimension essentielle.

    Laurent Etre

    La mémoire collective se souvient bien sûr du King des droits civiques, qui obtint l’abolition de la ségrégation raciale dans les États du Sud, aux États-Unis. La loi fut signée en juillet 1964, à la Maison-Blanche, en couronnement d’une dizaine d’années de mobilisations. Mais, ainsi que le rappelle ce passionnant documentaire de Barbara Necek, Martin Luther King avait aussi à cœur de prolonger cette lutte première dans un combat plus global en faveur de l’égalité sociale, et donc pour la fin de la pauvreté. Car il avait identifié que ce fléau constituait « l’autre visage du racisme », rendant quasiment inefficients les droits arrachés par les Noirs sur le plan politique. C’est à l’occasion de la réception du prix Nobel de la paix, en décembre 1964, que le révérend prononce un discours sur ce thème, en écho à son célèbre I have a dream (« Je fais un rêve »), de 1963. « Tout comme la non-violence a permis de dénoncer la laideur de l’injustice raciale, la pauvreté, cette maladie rampante, doit l’être à son tour, afin d’être éradiquée ! » lance-t-il à son auditoire.

    les déchaînements de haine de l’Amérique blanche

    Cette aspiration du célèbre leader noir américain, que l’on redécouvre ici lecteur critique de Marx et tenant d’un socialisme volontiers révolutionnaire dans ses visées, a culminé avec la « campagne des pauvres », au printemps 1968. Las, s’il a marqué un indéniable progrès dans la convergence des déshérités par-delà leurs origines, cet ultime projet (King meurt assassiné cette même année, par un suprémaciste blanc) n’a pas obtenu autant d’audience que les manifestations du début des années 1960. Sur fond de sale guerre impérialiste au Vietnam, le président d’alors, Lyndon B. Johnson, autrefois en dialogue avec le pasteur militant, a finalement donné carte blanche au FBI dirigé par l’anticommuniste virulent Edgar Hoover pour surveiller, harceler et tenter de bâillonner Martin Luther King. Celui-ci deviendra dès lors la cible d’une hargne provenant également, pour partie, de ses fidèles d’autrefois. Jusqu’à ce que l’irréparable se produise.

    Appuyé sur de nombreuses archives – dont certaines, absolument glaçantes, donnent à voir les déchaînements de haine de l’Amérique blanche –, ce film raconte à la fois la détermination impressionnante d’un dissident dans l’âme et les doutes qui ont assailli un homme, disciple revendiqué de Gandhi, confronté à la marginalisation progressive de sa stratégie pacifiste. Aujourd’hui, aux États-Unis, plus d’un demi-siècle après la mort de Martin Luther King, les inégalités de revenu entre Noirs et Blancs demeurent patentes.

    racismeÉtats-Unismartin luther kinginégalités
    BBC

    St Patrick's Day: The Paddys and Pats tackling Irish stereotypes

    A photography exhibition capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick and Padraig is being showcased in New York.

    The portraits of 50 Irish men are being displayed outside Grand Central Station as part of the city's St Patrick's Day celebrations.

    Dublin-based film-maker Ross O'Callaghan is behind the project that has been years in the making.

    One of his main aims is to counter common Irish stereotypes.

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    A photography project by a Dublin based filmmaker is capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick or Padraig

    Last week the longstanding US Comedy show Saturday Night Live attracted some criticism ahead of the Oscars for a sketch featuring impressions of Colin Farrell and Brendan Gleeson.

    It included jokes about Irish people's consumption of alcohol and portrayed the Irish accent as incomprehensible.

    Speaking about his exhibition, Mr O'Callaghan said: "I wanted to tell the true story of the Irish male experience in contemporary Ireland.

    "Through personal stories and lived history across several generations of Paddies, looking at how much has changed and the values have stayed the same."

    'I'm humbled by it'

    The search for participants began in March 2021 but the ambition had always been to bring the exhibition to New York when it was completed.

    A large-scale immersive experience of the portraits was launched on Broadway this week ahead of the exhibit opening.

    Examples of the audio-visual installation are also displayed on a giant digital billboard in Times Square.

    The 50 portraits are now open to the public outside Grand Central Station, at Pershing Square.

    Slaughtneil-based architect Paddy Bradley is among those who feature and he was the inspiration for the project.

    He said when the artist first told him about the idea "he talked about the idea of different Paddies who have all done interesting things".

    "I'm humbled that the idea came from my story," he continued.

    "For me to say, 'I'm a Paddy from Ireland', I think it's one of the greatest things you can say," he added.

    "We are a friendly people but we all strive to better ourselves."

    'I'm peak Paddy'

    The completed series of portraits feature several people from Northern Ireland, including Olympic boxer Paddy Barnes.

    Comedian and TV presenter Patrick Kielty, from County Down, said it was a natural fit for him.

    "When I think about it I probably could say I'm peak Paddy," he said.

    "I was called Patrick, went to school in St Patrick's Grammar in Downpatrick and it was another Paddy - Pat O'Hare, my teacher - who got me into performing."

    Paddy Smyth is an Irish activist with cerebral palsy.

    Commenting on his involvement, he said: "When you hear the word Paddy abroad you don't think of an Irish disability activist who's gay so I love Ross's vision for this project.

    "I'm Paddy many things, and modern Ireland is diverse."

    The exhibition will also be showcased in the New York Irish Centre in Queens from 12 to 19 April to coincide with the centre's events commemorating the 25th anniversary of the Good Friday Agreement.

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    France24 - World

    Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul

    Issued on: 17/03/2023 - 10:53

    NEWS WIRES

    It's become an ominous fixture of the mass anti-government protests roiling Israel: a coil of women in crimson robes and white caps, walking heads bowed and hands clasped. They are dressed as characters from Margaret Atwood's dystopian novel, “The Handmaid's Tale,” and the eponymous TV series.

    The women, growing in numbers as the demonstrations against Prime Minister Benjamin Netanyahu’s policies intensify, say they are protesting to ward off what they believe will be a dark future if the government follows through on its plan to overhaul the judiciary.

    “This display is a representation of the things that we fear," said Moran Zer Katzenstein, founder of the women's rights advocacy group Bonot Alternativa, or “building an alternative,” which is behind the 'Handmaid's' protest.

    "Women are going to be the first to be harmed” under the overhaul, she added.

    אלפי נשים בכל הארץ הביעו סולידריות ב #יום_אדוםמחאת הנשים התרחבה ומיצג סיפורה של שפחה הגיע לשיאו בהשתתפות מאות נשים. בין המשתתפות הייתה אפרת גוש, ששרה את התקווה בסוף הצעדה. כולנו לובשות אדום וממשיכות להלחם על הזכויות שלנו!📸 יאיר פלטי pic.twitter.com/pTOWtO39zi

    March 16, 2023

    In a move that has sparked widespread opposition, Netanyahu's government is pushing to weaken the Supreme Court and limit the independence of the judiciary, steps they say will restore power to elected legislators and make the courts less interventionist. Critics say the move upends Israel’s system of checks and balances and pushes it toward autocracy.

    The overhaul has sent tens of thousands of people into the streets in protest each week.

    Unmissable in the crowd are the women in red robes, turning otherwise usual protest scenes into an otherworldly sight.

    Ahead of one demonstration, a group of women rode the train from Tel Aviv to Jerusalem in costume, transforming the cars and the platform into what could have been a scene from the Hulu series. Another time, they encircled a central fountain in the seaside metropolis of Tel Aviv, a site that's typically home to kids in strollers and dogs on leashes. They have also blocked intersections, staying in character during the protests, keeping quiet as they walk in formation.

    Their jarring appearance is meant to drive home the notion that Israel, which portrays itself as the Middle East’s lone democracy, could morph into a chilling dystopia where women are stripped of their rights.

    Atwood’s 1985 novel about a futuristic patriarchal society where the robed handmaids are forced to bear children for leaders, has reemerged in recent years as a cultural touchstone thanks to the popular TV series. Its themes of female subjugation and male domination have resonated with women today who see threats in limits on abortion rights, or in Israel’s case, in the rise of its conservative, religious government.

    They will try to take our rights, but they will fail. Today is another rage day in #Israel. Hit the streets & protest. It ends here! We are going to stop this train! ✊🏼❤️🇮🇱 Made by @BonotAlt @Snowdrum_AV #democracy #womenssrights #freepeopleinourland #handmaids #מציבות_קו_אדום pic.twitter.com/cQ5tToL54B

    March 16, 2023

    The government, Israel's most right-wing ever, is overwhelmingly male. Only nine out of 64 members of Netanyahu’s coalition are women. Ultra-Orthodox parties, which are key components of the coalition, deny inclusion to women members entirely.

    Finance Minister Bezalel Smotrich has said men and women should not be permitted to serve together in military combat units, while his governing partners have voiced support for discrimination against LGBTQ people and Palestinian citizens of Israel.

    The costume, which has come to embody globally the threat to women under the patriarchy, has been used in protests elsewhere. American women opposing former President Donald Trump’s conservative Supreme Court nominees have donned the garb, as have Iranian women demonstrating in Britain in support of the protests in Iran, and Polish women calling to preserve abortion rights.

    But with the crisis in Israel showing no sign of abating, the women in red have become a mainstay at protests around the country and their numbers are growing. About 1,000 women wore the robes at a recent Tel Aviv rally.

    They're also getting noticed. Atwood herself has retweeted several posts about the women. And Simcha Rothman, the lawmaker and parliamentary committee head spearheading the overhaul, has criticized them, while claiming the legal changes will only strengthen women's rights in Israel.

    Astonishing! https://t.co/EJkDO9Txiu

    March 16, 2023

    “I am attentive to the protests and demonstrations and happy to give a response to any concern regarding the legal plan. What do I not accept? A scare campaign that incites falsely that Israel will become ‘The Handmaid’s Tale,'” he tweeted earlier this month. “The reform will not harm the protection of women.”

    Zer Katzenstein, who left a career in marketing for international brands to steer the protest, said that she wouldn't count on Rothman, a religious Jew and conservative ideologue, to protect her rights.

    The protest is not an exaggeration of where Israel might be headed as some have charged, but rather a warning light, she said.

    “We don’t think that we (will) wake up and realize that we live in Gilead," she said, referring to the name of the fictional republic in Atwood's book.

    "But we fear that it’s going to be something evolving. First here and then there and another one and another one," she added. "Our message is that we are drawing a red line and we will not let this happen, not even a bit.”

    (AP)

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    Israelis step up protests after Netanyahu rejects judicial compromise proposal

    Israelis march against judicial reform plan as president warns of 'legal collapse'

    Setback for Israel's Netanyahu as Supreme Court orders him to fire minister

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina

    Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.

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    Por Natalie Alcoba

    BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.

    Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.

    Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.

    “Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.

    Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.

    Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.

    “Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.

    Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.

    Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.

    “Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.

    Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.

    “Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.

    Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.

    Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.

    Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.

    Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.

    “Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.

    La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.

    Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.

    Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.

    “Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.

    Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.

    “Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.

    El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.

    En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.

    The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.

    Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.

    “Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.

    “Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.

    El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.

    Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.

    Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.

    Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.

    “Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.

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    Valeurs Actuelles

    Réforme des retraites : la grève des éboueurs à Paris reconduite jusqu’au 20 mars

    La colère gronde et les déchets vont continuer à s’amonceler dans les rues de la capitale où plusieurs milliers de tonnes de déchets traînent. En marge du mouvement de contestation né du projet de loi concernant la réforme des retraites, les éboueurs parisiens sont en grève depuis plus d’une semaine maintenant. Ce mardi 14 mars, nos confrères de BFM TV ont appris que ce mouvement de grève devrait se poursuivre jusqu’au lundi 20 mars. Au moins. Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, la reconduction de cette mobilisation a été votée ce jour, au cours de la matinée, à l’occasion d’une assemblée générale organisée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au niveau du site d’incinération de cette commune.

    Contre la mairie d’Anne Hidalgo, la colère monte

    Depuis plusieurs jours, maintenant, les éboueurs et les agents bloquent cet incinérateur que possède l’agence métropolitaine des déchets ménagers (Syctom). Dans le détail, ce mardi, Julien Lejeune, agent de maîtrise assainissement à la mairie de Paris et délégué CGT, a confié dans la presse ces propos cités par BFM TV : « Nous avons voté la reconduction de la grève au moins jusqu’au 20 mars. » Deux autres incinérateurs, qui se situent à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont aussi à l’arrêt depuis lundi, à l’initiative de syndicalistes de la CGT Energie, notent nos confrères. Quant à l’incinérateur qui se trouve à Romainville (Seine-Saint-Denis), il est saturé.

    Cette situation a été vivement commentée dans l’espace médiatique. Plusieurs membres du gouvernement ont pointé du doigt la gestion de la situation par Anne Hidalgo. C’est notamment le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a écrit ces propos sur Twitter, le 12 mars : « Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Énième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. » Quant à la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, elle a jugé sur le même réseau social que la mairie de Paris « ne répond[ait] pas à l’appel et s’entêt[ait] dans une opposition idéologique au mépris des Parisiens et de sa mission de service public ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Pakistan court suspends arrest warrant for ex-PM Imran Khan

    Issued on: 17/03/2023 - 14:07

    NEWS WIRES

    An arrest warrant for former Pakistan prime minister Imran Khan was suspended Friday, his lawyers said, clearing the way for him to end a holdout at his residence that led to bloody clashes between supporters and police earlier this week.

    Khan was ousted by a no-confidence vote last year and has been snarled in dozens of legal cases as he campaigns for early elections and a return to office.

    The warrant relates to his non-appearance in an Islamabad court to answer a case brought by the Election Commission of Pakistan accusing him of not declaring gifts received during his time as premier, or the profit made from selling them.

    Attempts by police this week to arrest the 70-year-old former international cricket star in the eastern city of Lahore led to pitched battles with supporters outside his home.

     

    After a day of legal wrangling in courts in both cities Friday, the arrest warrant was suspended.

    "The Islamabad High Court has suspended non-bailable arrest warrant," said Faisal Chaudhry, a senior member of Khan's legal team.

    "Now Imran will appear in the court tomorrow," he told AFP.

    After the warrant was lifted, Khan left his home for the first time in days to appear in court in Lahore in a case related to this week's clashes.

    Dozens of supporters mobbed his convoy as it slowly exited the compound, cheering and waving flags of Khan's Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) party.

    Overnight Tuesday police and paramilitary rangers clashed repeatedly with PTI supporters in the plush Zaman Park neighbourhood, firing fusillades of teargas and dodging rocks thrown by angry crowds.

    Since then, PTI supporters have kept a vigil outside his home, wary of police returning to arrest him.

    Khan says he fears for his life if detained, and that authorities want him jailed to prevent him from contesting an election that must be held by October this year.

    "We have serious reservations about his security," Shibli Faraz, Khan's chief of staff, said Friday.

    As the political drama unfolds, Pakistan is in the grip of a stark economic downturn, risking default if help cannot be secured from the International Monetary Fund.

    The security situation is also deteriorating with a spate of deadly attacks on police, linked to the Pakistan Taliban.

    Khan has been pressuring the coalition government that replaced him, led by Prime Minister Shehbaz Sharif, with popular rallies and daily addresses broadcast on social media.

    Last year Khan was shot in the leg during a political rally, an assassination bid he blamed on Sharif.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The France 24 Interview

    Ex-Pakistan PM Imran Khan says arrest bid aimed to jail him before elections

    Pakistan's Khan barred from office for five years over 'corrupt practices’

    Pakistani court orders police to suspend bid to arrest ex-PM Khan

    L'Humanité

    Avec Prométhée, l’épouvante devient si humaine…

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Amnésique après un accident de la circulation, une jeune fille a des visions qui laissent perplexes les adultes qui l’entourent. Six épisodes entre polar, science-fiction et horreur.

    Caroline ConstantProméthée

    Caroline et Charles ont perdu leur fille dans un accident de scooter. Ils naviguent entre leur chagrin, insurmontable, et une crise de couple. Un soir, sur une route de campagne balayée par la pluie, ils ont un accident : une jeune fille, « entre 15 et 17 ans », heurte de plein fouet leur pare-brise. Elle se retrouve là, nue, sous la pluie, en lisière de forêt. Ils la prennent en charge, l’emmènent à l’hôpital. Avec stupeur, ils découvrent que, physiquement, la gamine n’a strictement rien, pas même un hématome. Ce qui est déjà surprenant, compte tenu de la violence du choc. Psychologiquement, c’est une autre affaire : elle souffre d’amnésie et semble ne se souvenir que de son prénom, Prométhée. Personne ne la recherche, aucun avis de disparition n’a été lancé. Prométhée va chercher à comprendre qui elle est. Et embarque avec elle, pour six épisodes, le téléspectateur, dans une quête effrénée de son identité. Et l’entraîne vers les coins les plus noirs de la conscience humaine.

    sous son apparente « normalité », un personnage hors du commun

    Car, pendant son hospitalisation, la jeune fille, jouée par Fantine Harduin, a de drôles de flashs, qui la paniquent et évoquent la scène d’un crime commis deux mois plus tôt, celui d’une autre adolescente, Léa. A-t-elle assisté à ce meurtre ? En est-elle partie prenante ? Joue-t-elle la comédie de la perte de mémoire ? Très vite, avant même la fin du premier épisode, on devine que, sous son apparente « normalité », Prométhée est un personnage hors du commun. Élise, la policière (Camille Lou), Caroline (Marie-Josée Croze) et Charles (Thomas Jouannet), tout comme la psychologue Marie (Odile Vuillemin) vont tenter, chacun à son échelle, avec bienveillance, de comprendre d’où vient cette si étrange jeune femme. Les adolescents qui l’entourent, Hugo, Félix, Mathis et Vanessa, oscillent entre l’empathie et la franche hostilité. Mais c’est le chemin de l’héroïne, une lycéenne, que suit le spectateur. Car comment grandir, ou même vieillir, quand on ne sait pas qui l’on est ? Et que l’on se trouve doté d’un drôle de corps, capable de prouesses hors du commun ?

    Quelle étrange série, en six épisodes, que ce Prométhée ! À la limite de la science-fiction, voire du film d’horreur, la série explore avec brio des genres très souvent dédaignés par la fiction française. Pour autant, elle ne laisse pas sur le côté de la route ceux qui craignent les œuvres de genre : en se référant au départ aux codes du polar, que chacun connaît, elle mise avec bonheur et habileté sur le sentiment d’être en terrain connu… alors que chaque épisode finit par déconstruire complètement cette impression. Son rythme soutenu ne laisse guère le temps au spectateur de se poser mille questions, et sa mise en scène très travaillée, signée Nicolas Jean et Claire Kanny, en fait un objet assez ambitieux. Au-delà, l’histoire s’ancre dans un univers et des codes que chacun retrouve aisément : le spectateur adhère sans réserve aux rebondissements. Une parfaite réussite, qui explore avec délicatesse la quête d’identité de l’adolescence. 

    tf1TéléfilmCinéma fantastiqueCamille Lou
    France24 - World

    'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

    Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

    Sam BALL

    The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

    Valeurs Actuelles

    Grève du 7 mars : la CGT veut “mettre à genoux l’économie française”

    La CGT prévoit de frapper fort mardi 7 mars. En vue de cette journée de mobilisation contre la très critiquée réforme des retraites, le syndicat a réuni ses troupes jeudi 2 mars à son siège à Montreuil. Les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT (Ports et Docks, Cheminots, Industries chimiques, Verre et Céramique et Mines-Energie) étaient présents et se sont montrés prêts à durcir le mouvement. Auprès de ses équipes, la CGT a donc présenté son plan d’action pour le 7 mars. Le mot d’ordre : « Mettre à genoux l’économie française » à partir de mardi prochain, rapporte Libération.

    Vers une grève reconductible

    Un accord a été conclu pour mettre en place « une grève reconductible par période de 24 heures », a d’ailleurs annoncé Laurent Brun de la CGT-Cheminot. La grève débutera dès le 6 mars au soir et a déjà été rejointe par d’autres organisations syndicales du secteur ferroviaire. « Malgré le nombre de gens dans les manifestations, malgré les sondages, le gouvernement déroule son projet. Le débat, ils s’en contrefoutent », s’est agacé Laurent Brun, comme le rapporte Libération. Le syndicaliste a encore fait savoir que la CGT était désormais « dans le rapport de force ».

    Le secrétaire de la fédération de la chimie, Emmanuel Lépine, a aussi laissé éclater sa colère, appelant à « désorganiser partout et au maximum la production » en France. « La grève reconductible sera effective dans l’ensemble des raffineries françaises », a-t-il ainsi annoncé comme le relate Libération. Si les dockers mènent déjà quelques opérations à travers des « arrêts d’heures supplémentaires et des shifts exceptionnels », ils prévoient une grève de 48 heures les 7 et 8 mars, et même des « ports morts » pour la seconde journée, indique Le Figaro.

    D’autres secteurs touchés

    Dans le secteur de l’énergie, le secrétaire de la fédération Sébastien Menesplier a promis « une semaine noire », parlant de « coupures ciblées » ou de « blocages de sites stratégiques ». Selon les informations du Figaro, d’autres fédérations devraient se joindre au mouvement. C’est le cas des secteurs du commerce, de la construction, du bois et de l’ameublement.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    L'Humanité

    David Ownby : « Les Chinois pensent que la démocratie à l’occidentale ne fonctionne pas »

    Actu

    Le chercheur à l’université de Montréal analyse les évolutions du débat intellectuel au cœur de la seconde puissance mondiale depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir. Il donne à entendre la Chine qui pense en marge des discours officiels.

    Lina Sankari

    La Chine est souvent présentée comme un bloc monolithique. Sa montée en puissance fait l’objet de commentaires inquiets en Europe et aux États-Unis. En Chine, une large part du débat public est également consacrée au « shi », c’est-à-dire à « la configuration des forces dans le monde, la dynamique du système international et la conjoncture du moment », selon les mots de l’historienne Marianne Bastid-Bruguière. En clair, les intellectuels continuent de nourrir la réflexion autour de la possibilité de renverser l’hégémonie états-unienne et le rôle que devrait tenir la puissance chinoise dans un monde réellement multipolaire.

    Chercheur à l’université de Montréal, David Ownby consacre également ses travaux au débat intellectuel en Chine. Bouillonnants jusqu’à l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, les échanges académiques respectent aujourd’hui les limites fixées par le pouvoir sans toutefois s’en faire les zélateurs. En attestent les débats autour de la nouvelle route de la soie, de la « prospérité commune », du « rêve chinois » formulé par Xi Jinping ou de la stratégie zéro Covid et de ses répercussions économiques.

    Chine. Les Routes de la soie se cherchent un avenir

    Sur son blog, Reading the China Dream, David Ownby met régulièrement en ligne des contributions intellectuelles traduites en anglais, afin de faire connaître la richesse de ces réflexions hors des frontières chinoises. Une manière également de sonder la population chinoise à l’heure où les frontières commencent à se rouvrir. Il publiait récemment un texte du neurobiologiste Luo Minmin sur le stress imposé par trois années de politique sanitaire restrictive. Sous-diagnostiquée jusqu’alors, la dépression pourrait être prise en charge différemment à l’aune des travaux actuels. Le chercheur canadien offre une contribution précieuse pour renouer le lien avec un pays souvent désigné comme l’ennemi numéro un.

    Chine. La tumultueuse arrivée au pouvoir de Xi Jinping

    Comment observez-vous l’évolution du débat intellectuel en Chine depuis l’arrivée de Xi Jinping ?

    Sous son prédécesseur, Hu Jintao, le monde intellectuel chinois était d’une diversité incroyable. Il se permettait de dire des choses impensables de nos jours. Il y avait des débats partout et sur tout. Ce pluralisme a fait craindre une perte de contrôle et constituait, aux yeux de Xi Jinping, une menace qui aurait inévitablement débouché sur un pluralisme politique. S’il est beaucoup plus difficile de dire certaines choses aujourd’hui qu’il y a dix ans, la partie n’est pas encore jouée et le débat continue de vivre au travers de quelques astuces. Techniquement, la police ne débarque pas dans les bureaux des chercheurs. Ce sont les maisons d’édition ou les revues en ligne qui, craignant de se faire taper sur les doigts, restreignent certaines publications. Cela dit, le débat autour de grandes questions comme celle du modèle se poursuit en Chine.

    Chine. Une seule tête derrière Xi Jinping pour son troisième mandat

    Note-t-on une crispation nationaliste ?

    Tout le monde est nationaliste en Chine, et ce n’est pas un fait nouveau. Depuis le premier mandat de Xi Jinping, il y a dix ans, l’idée de sécurité nationale s’est renforcée, pas seulement autour de l’armée et de la défense des frontières, mais aussi de l’intelligence artificielle. C’est une grosse affaire, mais elle n’est pas discutée par les intellectuels. Il y a des lignes rouges à ne pas franchir. La nouvelle gauche, qui était constituée de socialistes attachés à l’internationalisme mais pas seulement à Mao Zedong ou à la Chine, avait développé l’idée que la Chine, depuis les années 1980, était devenue trop néolibérale. Selon eux, il fallait s’inspirer des expériences internationales pour revigorer le socialisme afin qu’il redevienne un espoir pour la Chine et pour l’humanité. Beaucoup avaient étudié à l’étranger et sont revenus au pays avec ce bagage. Ils ont, pour une part, influencé les débats académiques. Depuis Xi Jinping, la Chine est moins néolibérale. Cela a donné l’impression d’une forme de victoire à la nouvelle gauche, qui embrasse désormais l’État. Pour moi, c’est le rapport à l’État plus qu’à la nation qui a été modifié.

    La plupart des intellectuels chinois, plutôt libéraux, pensent que la puissance et la richesse actuelles de la Chine s’expliquent par l’ouverture et l’insertion du pays dans la mondialisation.

    Il existe une critique de la définition unidimensionnelle de la démocratie à l’occidentale, restreinte aux yeux de la Chine à l’élection. Comment fonctionne le système chinois ?

    En Chine, l’idée que la démocratie à l’occidentale ne fonctionne pas est communément partagée. La Chine essaye à cet égard de développer son propre système démocratique. Le politologue Wang Shaoguang, désormais à la retraite, a passé vingt ans aux États-Unis et a irrigué le débat. Ce n’est pas n’importe qui. Son expérience lui a permis de déceler les failles dans la pratique démocratique en Occident. Il a consacré une dizaine d’années à faire des recherches, à comparer la démocratie représentative à la démocratie originelle grecque. Cela a ouvert un espace pour élaborer d’autres visions de la démocratie avec des arguments parfois convaincants. Le propos de Wang Shaoguang n’est pas de condamner le modèle occidental, ni de porter aux nues la démocratie chinoise. Il ouvre simplement un espace pour signifier qu’il existe toujours une voie pour parvenir au même but, quelle que soit la manière dont on nomme ce système. Nous sommes à cet égard loin de la propagande pure et dure.

    Les premiers maoïstes rejetaient Confucius et les « vieilles idées » à l’origine, à leurs yeux, de tous les maux de la Chine d’avant la révolution. Aujourd’hui, le philosophe est remis au goût du jour par le Parti communiste chinois. Comment analyser ce tournant ?

    Le Parti communiste chinois a perdu une part de sa légitimité révolutionnaire au moment de la mort de Mao Zedong. Avec Deng Xiaoping, la révolution, telle que pensée auparavant, s’est presque envolée du jour au lendemain. Les communistes étaient à la recherche d’une légitimité plus fondamentale, alors que l’essor du niveau de vie et du pays s’est joué en même temps que l’insertion de la Chine dans la mondialisation capitaliste. Il a fallu trouver une autre source de légitimité. Reparler de Confucius était une façon, pour les dirigeants, de dire que, s’ils sont communistes, ils sont chinois avant tout. Car, la Chine et le confucianisme sont souvent perçus comme un seul et même ensemble. C’est également une manière de se replacer dans l’histoire longue de la Chine dynastique, pourtant dénoncée comme dictatoriale auparavant.

     Les Chinois voient massivement l’hégémonie américaine d’un mauvais œil. Ils sont persuadés que, si les Américains peuvent s’adonner à des démonstrations de puissance, pourquoi pas eux ?

    De nombreuses voix assurent que la Chine entend exporter son modèle. Est-ce le cas à vos yeux ?

    Sans doute, Xi Jinping y pense de temps à autre. Ce qui n’est pas forcément le cas de la majorité des Chinois ou des intellectuels, ne serait-ce que parce que les conditions ne sont pas réunies dans d’autres pays. La Chine est en quelque sorte unique de par sa taille, sa centralisation… Cela n’empêche pas qu’il y ait des tentatives pour influencer les opinions publiques hors des frontières chinoises. Un grand nombre de pays, à l’instar des États-Unis, mettent leur nez partout, mais la Chine s’y emploie systématiquement. Aux États-Unis, en Australie, où d’importantes populations chinoises sont installées, la Chine intervient par le biais de ses médias ou de bureaux en charge de s’immiscer dans la vie de la diaspora dans l’optique d’influencer les élections. C’est l’un des griefs de l’Australie vis-à-vis de Pékin. Il faut toutefois différencier ces agissements d’une exportation de modèle. Il s’agit plus de défendre ses intérêts par des moyens discutables car, à moins que l’emballage de ce modèle ne soit changé de fond en comble, je vois mal quel pays pourrait y trouver son compte.

    La Chine est de plus en plus présentée comme passée d’une diplomatie discrète et pragmatique à une affirmation de sa puissance sur la scène extérieure. Comment envisage-t-elle son rôle à l’international ?

    C’est un des débats majeurs qui secouent la Chine actuellement. Plusieurs intellectuels sont extrêmement mal à l’aise avec la posture de la Chine sur la scène internationale depuis l’accession au pouvoir du président Xi Jinping. La plupart des intellectuels chinois, plutôt libéraux, pensent que la puissance et la richesse actuelles de la Chine s’expliquent par l’ouverture et l’insertion du pays dans la mondialisation. A contrario, Xi Jinping était convaincu que la Chine était devenue faible à l’issue des mandats de Hu Jintao, qu’elle apparaissait faible aux yeux du monde faute d’une direction forte. Derrière, se jouait la rivalité avec les États-Unis. On pourrait les comparer à un couple qui voudrait divorcer mais ne le pourrait pas du fait de leur forte relation de dépendance. Tout en ne voulant pas sacrifier l’histoire récente qui a rendu sa puissance à la Chine, les Chinois voient massivement l’hégémonie américaine d’un mauvais œil. Ils sont persuadés que, si les Américains peuvent s’adonner à des démonstrations de puissance, pourquoi pas eux ? Il y a une quinzaine d’années, la Chine était perçue comme le « deuxième joueur », et certains intellectuels considèrent aujourd’hui encore que ce rôle convenait mieux à la Chine. Aux yeux du pouvoir, pourtant, et pour diverses raisons, cette posture ne pouvait plus durer, et la Chine a décidé d’affirmer sa puissance. Il sera désormais difficile de faire marche arrière.

    David Ownby enseigne notamment l’histoire de la religion en Chine moderne et contemporaine, et a également dispensé une série de cours au Collège de France. Il anime le blog readingthechinadream

    Chine
    France24 - World

    'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

    Issued on: 09/03/2023 - 17:46

    Sam BALL

    The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

    BBC

    Brian May knighted by King at Buckingham Palace

    Less than a year after the late Queen appeared on screen tapping out the beat of We Will Rock You over tea with Paddington Bear, the man who wrote the song - and whose band shared her moniker - has attended Buckingham Palace to receive a knighthood.

    Guitarist Brian May was given the honour on Tuesday for services to music and charity, with pictures showing him chatting with King Charles and posing with his medallion after the ceremony.

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    From June 2022: The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace

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    Valeurs Actuelles

    Notre-Dame vogue vers 2024

    Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.

    Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »

    Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.

    Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.

    Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée ​

    Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.

    Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.​

    Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.​

    « On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.

    La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion ​

    La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »

    ​Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.

    www.rebatirnotredamedeparis.fr

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    New York Times - World

    ‘No nos valoran’: un sindicato legendario busca recuperar su fuerza

    Décadas después de que César Chávez convirtió al United Farm Workers en una potencia en California, el UFW perdió gran parte de su influencia y miles de afiliados. El sindicato espera que una nueva ley cambie la situación.

    Verónica Mota, quien lleva dos décadas trabajando como trabajadora estacional, dice que en las granjas sin contratos sindicales, los jefes a veces se niegan a dejar que los trabajadores tomen descansos bajo un calor de 100 grados.Credit...Mark Abramson para The New York Times

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    Por Kurtis Lee y Liliana Michelena

    Este artículo fue reporteado desde varias ciudades del Valle Central de California.

    MADERA, California — Verónica Mota marchó bajo un sol abrasador, ondeando un estandarte de tela de Nuestra Señora de Guadalupe sobre su cabeza a lo largo de varios kilómetros.

    “Sí, se puede”, coreaba al unísono con decenas más de trabajadores agrícolas, que blandían banderas estadounidenses y mexicanas mientras caminaban por carreteras de dos carriles bordeadas por densos naranjales en el Valle Central de California.

    La pancarta, las banderas y el grito de guerra —“Sí se puede”— recordaban a más de medio siglo atrás, cuando César Chávez, cofundador del sindicato United Farm Workers (UFW), encabezó una procesión de trabajadores agrícolas por una ruta similar para reunirse con legisladores en Sacramento.

    “Somos legado de César Chávez”, dijo Mota, de 47 años, quien, cuando comenzaron a formársele ampollas en los pies durante la caminata de 24 días en agosto, reunió fuerzas pensando en cómo la marcha de la década de 1960 condujo a reformas pioneras de los trabajadores agrícolas e impulsó al UFW a la proyección a nivel nacional en Estados Unidos.

    “Podemos lograr lo que queremos”, dijo Mota.

    Lo que los trabajadores agrícolas querían el verano pasado era que el gobernador Gavin Newsom promulgara una ley que, según ellos, haría más fácil y menos intimidatorio para los trabajadores votar en las elecciones sindicales, un paso clave, creían, para reconstruir el tamaño y la influencia de un UFW ahora mucho menos prolífico. Pero cambiar una regla no es lo mismo que cambiar el juego. La cuestión ahora es si el UFW puede demostrar que no ha perdido su poder de organización de manera irremediable y si puede recuperar la capacidad de movilizar a la opinión pública en su favor, como sucedió con Chávez.

    El sindicato es una sombra de lo que fue hace décadas. El número de afiliados ronda los 5500 trabajadores agrícolas, menos del dos por ciento de la mano de obra agrícola del estado, frente a los 60.000 de los años setenta. En el mismo periodo, el número de productores con contratos del UFW disminuyó de 150 a 22. La marcha del verano pasado supuso una especie de ajuste de cuentas para un sindicato desesperado por recuperar su relevancia.

    En años recientes, la organización sindical ha repuntado en todo Estados Unidos y los sindicatos ganaron elecciones en un almacén de Amazon en Staten Island y en al menos 275 tiendas de Starbucks, así como entre los trabajadores de cuello blanco de los sectores de la tecnología y los medios de comunicación. Pero en los campos de California, que suministran cerca de la mitad de los productos cultivados en Estados Unidos para el mercado nacional, estos esfuerzos han encontrado poco impulso.

    Han pasado más de cinco años desde que el UFW organizó una campaña de sindicalización y una petición de elecciones en el estado, en Premiere Raspberries de Watsonville. El voto de sindicalización del UFW tuvo éxito, pero la empresa se negó a negociar un contrato y en 2020 anunció planes para cerrar y despedir a más de 300 trabajadores.

    Mota, quien ha tenido empleos estacionales en todo el estado desde hace 20 años, ha visto cómo su salario disminuía alrededor de 6000 dólares en los últimos años. Ahora gana unos 15.000 dólares al año. (El UFW considera a Mota como “integrante en posición de liderazgo” y en el pasado ha estado en la nómina del sindicato, en compensación por el tiempo que ha dejado de trabajar en el campo a fin de dedicarlo a las labores del sindicato). Ella comenta que en las granjas sin contratos sindicales a veces los patrones hacen amenazas veladas de recortar las horas de trabajo, se niegan a dar descansos a los trabajadores en condiciones climáticas de más de 38 grados Celsius y se hacen de la vista gorda ante condiciones peligrosas.

    “Donde no tenemos contrato de unión, no hay respeto”, dijo una mañana reciente desde su casa estilo rancho en la ciudad agrícola de Madera.

    Pero el proyecto de ley respaldado por Mota, que Newsom convirtió en ley después de que los manifestantes llegaron a Sacramento, ha alimentado un cauto optimismo. Sus partidarios afirman que la posibilidad de organizarse con mayor libertad les ayudará a tener más influencia.

    “Hay una nueva energía, una nueva legislación y atención de la gente en lo que respecta a los derechos de los trabajadores”, dijo Christian Paiz, profesor de Estudios étnicos de la Universidad de California, en Berkeley, quien ha investigado el trabajo agrícola en el estado. “Podríamos estar al frente de un renacimiento”, enfatizó.

    La sombra de César Chávez

    Desde hace generaciones y por regla general, los trabajadores agrícolas han estado al margen de la mano de obra estadounidense.

    La Ley Nacional de Relaciones Laborales de 1935 excluyó a los trabajadores agrícolas y domésticos de la protección federal: una decisión, arraigada en el racismo, que impedía que personas negras, latinas y asiáticas, cuyas oportunidades laborales se limitaban en gran medida a esos dos sectores, estuvieran protegidas.

    Sin embargo, en la década de 1960, el cambio estaba cobrando impulso.

    Chávez, quien trabajó en el campo recogiendo aguacates y chícharos antes de convertirse en organizador popular, se asoció con Dolores Huerta, una joven activista de los derechos de los trabajadores del Valle Central, y en 1962 fundaron la Asociación Nacional de Trabajadores Agrícolas, que después se convirtió en el UFW.

    Tres años más tarde, fue una fuerza clave detrás de la huelga de los trabajadores de la uva de Delano, en la que miles de trabajadores agrícolas mexicanos y filipinos abandonaron sus puestos de trabajo, exigiendo aumentos de 1,25 a 1,40 dólares la hora, así como elecciones que podrían allanar el camino para la sindicalización.

    A medida que los trabajadores agrícolas en huelga recorrían los 540 kilómetros del trayecto en 1966, que comenzó en Delano, el grupo crecía constantemente y otros sindicatos empezaron a comprometerse a apoyarlos.

    En la zona de la bahía de San Francisco, los estibadores se habían negado a cargar cargamentos de uva que no hubieran sido recogidos por trabajadores sindicalizados y, en poco tiempo, una campaña de presión a nivel estatal se había convertido en una campaña nacional.

    Semanas después del inicio de la marcha, un abogado de Schenley Industries, una gran empresa productora de uva del Valle Central que era objeto del boicot, se puso en contacto con Chávez, y la empresa pronto accedió a negociar un contrato. Reconoció oficialmente al UFW, convirtiéndose en la primera gran empresa en reconocer a un sindicato agrícola.

    La huelga de los trabajadores de la uva se prolongó hasta el verano de 1970, cuando el boicot generalizado de los consumidores obligó a los principales productores a firmar convenios colectivos entre el sindicato y varios miles de trabajadores.

    En los años siguientes, Chávez forjó una relación con el gobernador Jerry Brown, demócrata, y ayudó a defender la Ley de Relaciones Laborales Agrícolas de California de 1975, que establecía el derecho a la negociación colectiva para los trabajadores agrícolas y creaba una junta para hacer cumplir la ley y arbitrar las disputas laborales entre trabajadores y productores. Fue la primera ley del país en garantizar la protección de los trabajadores agrícolas.

    Pero los logros del sindicato pronto empezaron a erosionarse. El sucesor republicano de Brown, George Deukmejian, y las personas que él designó hicieron cambios en la junta de trabajo agrícola en la década de 1980 y recortaron el financiamiento, con el argumento de que los ajustes eran necesarios para corregir un “sesgo fácilmente percibido” a favor de los trabajadores agrícolas y el UFW y en contra de los productores. E incluso cuando el sindicato ha ganado las elecciones, a menudo se ha enfrentado a desafíos legales de los productores que pueden prolongarse durante años.

    La ley que Newsom promulgó el año pasado, el proyecto de ley 2183 de la Asamblea, fue la mayor victoria legislativa del sindicato en años. Preparó el terreno para que los trabajadores agrícolas pudieran votar en las elecciones sindicales sin necesidad de acudir a los centros electorales. Durante años, los funcionarios del UFW argumentaron que la disminución del número de miembros se debía a los temores de votar en persona en los sitios que a menudo se celebran en lugares que pertenecen a los productores.

    Los productores se opusieron a esta ley por considerar que permitiría a los organizadores sindicales influir en el proceso de forma injusta. Al principio, Newsom se mostró reticente, pero promulgó la ley después de que Nancy Pelosi, entonces presidenta de la Cámara de Representantes, y el presidente Joe Biden lo instaron a hacerlo públicamente.

    “En el estado con mayor población de trabajadores agrícolas, lo menos que les debemos es una vía más fácil para tomar una decisión libre y justa de organización sindical”, dijo entonces Biden.

    Los partidarios de la medida destacan cómo ha cambiado la demografía de los trabajadores agrícolas a lo largo de los años. En la década de 1970, en tiempos de Chávez, muchos trabajadores agrícolas eran ciudadanos estadounidenses, pero la migración procedente de México y Centroamérica en las décadas siguientes generó una mano de obra compuesta en su mayoría por trabajadores sin estatus legal. Como no tienen papeles de inmigración, son muy vulnerables (los trabajadores indocumentados pueden estar cubiertos por convenios laborales).

    Con la promulgación de la ley, Newsom y el UFW acordaron apoyar legislaciones que hicieran concesiones para dar seguimiento a la medida y que protegieran la confidencialidad de los trabajadores agrícolas durante las elecciones e impusieran límites a las votaciones con tarjeta, un método en el que los empleados firman tarjetas a favor de la sindicalización.

    ‘Somos ignorados’

    El verano pasado, mientras marchaba entre viñedos y campos de mandarinas, Mota pensó en el ciclo de la cosecha que ha definido buena parte de su vida.

    Reflexionó sobre la temporada de inactividad, en diciembre y enero, cuando poda pistacheros y almendros, y los meses de lluvia, cuando a veces es difícil encontrar trabajo. Pero luego vienen las prósperas cosechas de cítricos y uvas, en primavera y otoño, que siempre la hacen pensar en las familias que en algún momento brindarán con vino hecho de la fruta que ella arrancó de la vid.

    “Me siento contenta que mis manos pisquen una fruta, y ver en un restaurante esa fruta, esa verdura”, dijo Mota.

    También pensó en la invisibilidad y los peligros de su trabajo: las marcas diminutas de colmillos grabadas en su bota de cuero por la mordedura de una serpiente, la madriguera de un topo donde sufrió un grave esguince de tobillo, la compañera de trabajo trasladada en helicóptero a San Francisco con heridas.

    “Somos ignorados”, dijo.

    Sin embargo, no se sintió así durante la marcha, en la que en muchos pueblos la gente les recibió con tentempiés, Gatorade y comidas completas. Mientras el grupo estaba en Stockton, una ciudad portuaria del interior, Huerta, quien ahora tiene 92 años, se puso delante de la multitud con una gorra de béisbol que decía: “Sí se puede”.

    “Todos ustedes me han hecho sentir muy orgullosa”, les dijo.

    Huerta, quien ayudó a negociar el primer contrato de los trabajadores agrícolas con Schenley, dejó la dirección del UFW hace más de dos décadas para dedicarse a otras causas. Pero en una entrevista, afirmó que la necesidad de sindicalización seguía siendo tan grande como cuando ella ayudó a fundar el sindicato.

    “Los trabajadores agrícolas querían el apoyo y siguen queriéndolo”, dijo Huerta, quien atribuyó la escasez de contratos a la renuencia de los productores a negociar de buena fe.

    A pesar de los reveses sufridos en las últimas décadas, los funcionarios del UFW afirman que han seguido obteniendo contratos centrados en las prestaciones médicas, los aumentos salariales y el cultivo de una cultura respetuosa entre los trabajadores agrícolas y los empleados. En Monterey Mushrooms, que lleva trabajando bajo contrato desde la década de 1980, los responsables del UFW afirman que el salario promedio anual de un recolector de champiñones es de 45.000 dólares e incluye vacaciones y pensión (el promedio estatal de los trabajadores agrícolas oscila entre los 20.000 y los 25.000 dólares al año, según el Departamento de Trabajo de Estados Unidos).

    “Con un contrato sindical, los trabajadores conocen sus derechos y pueden defenderlos”, dijo Teresa Romero, presidenta del sindicato.

    Los problemas varían en cada lugar, explicó Romero. “En un lugar de trabajo puede tratarse de los salarios bajos; en otro, las condiciones inseguras y en otro más la cultura laboral, como tener que pagar sobornos o soportar acoso sexual para tener trabajo, o tener un supervisor que sea racista o cruel”, dijo. “Entendemos los inmensos riesgos que corren los trabajadores al alzar la voz en el trabajo; hace falta valor para que los trabajadores se sindicalicen”.

    Romero dijo que confía en que la nueva ley estatal —junto con un proceso federal agilizado para proteger a los trabajadores implicados en conflictos laborales relacionados con amenazas de inmigración de los empleadores— se traduzca en más poder de negociación y más contratos.

    Cuestión de estrategia

    Algunos observadores laborales se muestran escépticos sobre la capacidad del sindicato para revitalizarse.

    Miriam Pawel, una autora que ha escrito extensamente sobre el sindicato y Chávez, dijo que el declive del UFW refleja un déficit en los esfuerzos de organización en las comunidades donde viven los trabajadores agrícolas.

    “Ha evolucionado más hacia una organización de activismo y se ha alejado del trabajo más difícil de organizar”, dijo Pawel. Refiriéndose a la ley de relaciones laborales de 1975, añadió: “Tienen la ley laboral más favorable del país y apenas la han aprovechado”.

    Pawel citó una ley estatal de 2016 que obliga a los empleadores agrícolas a pagar horas extras si se trabaja más de ocho horas en un día. El sindicato presionó a favor de la medida, pero los productores advirtieron que no podían pagar horas extra y que ajustarían los horarios para evitar hacerlo. La nueva norma sobre horas extraordinarias se ha ido introduciendo progresivamente a lo largo de los años, y algunos trabajadores agrícolas han expresado su enfado por la pérdida de horas.

    “Si el sindicato hubiera sido más fuerte en los campos y en la organización, podría haber ganado las elecciones y exigido mejores disposiciones sobre las horas extraordinarias en los contratos”, dijo Pawel.

    Romero se opuso a tales críticas, argumentando que, hasta que Newsom firmó la ley 2183 en septiembre, muchos trabajadores agrícolas tenían temores justificados de que, si buscaban la sindicalización, sus jefes los despedirían o incluso tratarían de deportarlos.

    De hecho, un informe del Centro Comunitario y Laboral de la Universidad de California, en Merced, reveló que el 36 por ciento de los trabajadores agrícolas dijeron que no presentarían una denuncia contra su empleador por incumplimiento de las normas de seguridad en el lugar de trabajo y que el 64 por ciento citaron el miedo a las represalias del empleador o a la pérdida del empleo.

    Y desde la aprobación de la ley, el Farm Employers Labor Service, un grupo comercial que se opuso firmemente a la ley, ha colocado anuncios en emisoras de radio en español, advirtiendo sobre lo que significa estar en un sindicato. En un anuncio, un hombre dice que firmar una “petición sindical puede llevar a que un sindicato le robe el tres por ciento de su salario. ¡No los dejes!”.

    Esos mensajes preocupan profundamente a Romero.

    “Presentarse a unas elecciones cuando los trabajadores no están protegidos frente al riesgo real de represalias solo llevará a la gente, ya de por sí pobre, a más penurias”, afirma. “Esta es la amenaza implícita de la que depende el poder de los productores”.

    ‘Solo quieren trabajar’

    Muchos productores de California dicen que pueden ser mejores jefes sin sindicatos.

    Una tarde reciente, junto a la interestatal 5, en la pequeña ciudad de Firebaugh, Joe Del Bosque contemplaba los campos desnudos de la granja de melones de la que es propietario desde 1985. Una espesa niebla se cernía sobre la zona y el suelo estaba encharcado por el agua de lluvia. Era la temporada tranquila en la granja, donde emplea a más de 100 trabajadores al año.

    Del Bosque cuenta que, cuando era niño, sus padres, residentes legales en Estados Unidos, viajaban todos los veranos desde un pueblo cercano a la frontera entre California y México hasta el Valle Central para recoger melones. Como propietario de una granja, nunca ha tenido un contrato sindical, y pretende que siga siendo así.

    Ofrece a sus empleados buenas condiciones y salarios justos, dice, sin que tengan que pagar cuotas sindicales. “Por mi experiencia, los trabajadores que pasan de una temporada a otra no quieren otras partes involucradas”, dice del sindicato. “Solo quieren trabajar”.

    Afirmó que no tuvo muchos problemas para encontrar peones de campo, incluidos los emigrantes que se trasladan de una granja a otra en cada temporada. Y señaló que en el valle del Salinas —más cerca de la costa, donde la vivienda es más cara— muchos productores dependen de las visas H-2A, que les permiten traer trabajadores, a menudo de México, solo durante unos meses al año.

    Esa cuestión transitoria, dijo, va en contra del UFW. “Si los trabajadores están aquí solo unos meses al año y luego abandonan el estado, ¿cómo van a organizarse?”, dijo.

    Del Bosque dijo que respetaba la historia del UFW y el trabajo de base de Chávez y Huerta, pero que se oponía a la A.B. 2183. La ley, afirma, permitirá al UFW influir injustamente en los trabajadores agrícolas en sus mesas de cocina y a puerta cerrada.

    Ese es el factor de intimidación”, dijo Del Bosque.

    Un nuevo espíritu de activismo

    Aunque aún no se sabe cuál será el impacto de la ley, le ha levantado el ánimo de algunos trabajadores agrícolas.

    Asunción Ponce comenzó a cosechar uvas en las colinas verdes del Valle Central a finales de la década de 1980. A lo largo de las décadas, Ponce ha trabajado en varias granjas con contratos del UFW. Recuerda que los patrones de esas granjas parecían conscientes de que si acosaban o maltrataban a los trabajadores, el sindicato intervendría.

    “No se meten mucho con uno en el trabajo, te tratan mejor”. Cuando saben que alguien pertenece a un sindicato, no lo molestan, porque “puede haber problemas”.

    Aun así, ha visto disminuir su seguridad económica. En las décadas de 1990 y 2000 ganaba una media de 20.000 dólares al año, pero en la actualidad ingresa unos 10.000 recogiendo uvas y podando pistacheros. Sus turnos de ocho horas ya no se complementan con horas extraordinarias, ya que los productores han recortado horas, en parte como resultado del proyecto de ley sobre horas extra que apoyaron los dirigentes del UFW.

    Ocasionalmente, dijo Ponce, dependía de contratistas externos, que los productores a veces emplean, para encontrarle trabajo disponible. Pero se mostró optimista de que con la nueva legislación conseguiría un trabajo a tiempo completo en una granja sindicalizada.

    Una tarde reciente, este hombre de 66 años tomó de su café y se relajó después de trabajar en una granja a las afueras de Fresno. Le dolían los pies y su camisa de franela estaba manchada de fertilizante, pero estaba contento de que su trabajo le permitía pasar todo el día al aire libre, una pasión nacida en su ciudad natal del estado mexicano de Puebla, donde cosechaba maíz y anís.

    Esbozó una sonrisa discreta bajo su bigote blanco mientras hablaba del legado de Chávez, que lo inspiró a participar en varias etapas de la marcha el verano pasado.

    “Marché por muchas razones”, dijo. “Para que nosotros no seamos así tan hostigados, tan maltratados en el campo, que ya tengamos mejores beneficios, mejores tratos”.

    En el caso de Mota, participar en la marcha le ayudó a despertar en sí misma un nuevo espíritu de activismo.

    Relata que a lo largo de los años, sintió miedo de hablar de sindicalizarse en el trabajo, pero ahora le cuenta a cualquier compañero que quiera escucharla de las ventajas que ve: la capacidad de negociar un mejor salario, prestaciones y un respeto por la antigüedad.

    Su punto de vista se forjó en sus primeros años como trabajadora agrícola. “Nosotros como campesinos somos marginados por muchas personas”, dijo. “No nos valoran”.

    Una vez, dijo, vio cómo un productor tomó un cuchillo utilizado para cosechar melones y se lo puso en la mejilla a otro trabajador. Este miró fijamente a los ojos del trabajador, contó, y dijo que los trabajadores eran sus esclavos.

    “Uno se siente humillado”, dijo, haciendo un esfuerzo por no llorar.

    Está convencida de que la única solución es un sindicato fuerte. “Nosotros merecemos una vida digna en este país”, concluyó.

    Kurtis Lee es corresponsal de economía y reside en Los Ángeles. Antes de incorporarse al Times en 2022, fue corresponsal nacional de The Los Angeles Times, donde escribió sobre la violencia armada, la desigualdad de ingresos y la raza en Estados Unidos. @kurtisalee

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    L'Humanité

    Neutralité carbone : les tromperies de la Commission européenne 

    Actu

    D’un côté, la Commission présidée  par Ursula Von der Leyen prétend agir pour réduire le bilan carbone de l’économie des pays membres de l’Union européenne en promouvant la voiture électrique. De l’autre, elle continue de signer des accords de libre-échange qui favorisent la croissance continue des exportations agricoles de pays tiers en Europe. Cela favorise la déforestation,  l’une des causes du réchauffement climatique en cours.

    Gérard Le Puill

     En page 8 ce matin, l’Humanité nous informe que « l’océan Arctique se réchauffe bien plus vite que prévu par les modèles climatiques retenus par les experts des Nations Unies, accélérant la fonte de la banquise ». En France, on va manquer d’eau cette année en raison des pluies insuffisantes durant l’automne et l’hiver qui se termine. Enfin, hier matin, à 2H50 et 2 secondes, l’Agence France Presse  (AFP) a diffusé  une dépêche donnant les grandes lignes du projet de « soutien aux industries vertes » que la Commission européenne devait publier en cours de journée. La dépêche indiquait  que la Commission présidée par Ursula Von der Leyen veut privilégier la mise en place de « panneaux solaires,  éoliennes, batteries, pompes à chaleur ». Car l’Union européenne « a fait le choix de ces technologies pour atteindre la neutralité carbone en 2050, bâtir une souveraineté énergétique et s’affranchir de la Russie ». 

    Tandis qu’à Paris et dans toute la France on ne parlait que de l’utilisation du 49-3 pour faire passer la loi sur la réforme des retraites, à  Bruxelles un second projet devait être dévoilé dans la journée d’hier par la Commission  pour donner la « priorité aux matières premières stratégiques ». L’AFP citait Thierry Breton, le commissaire en charge  du marché intérieur européen selon lequel  l’Europe entend « répondre  à l’inquiétude de ses industriels quant à leurs besoins croissants en matières premières. Une dépendance qui les rend vulnérables, comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie.  La Chine dispose d’un »outil géopolitique« avec »son quasi-monopole sur les terres rares« a souligné Thierry Breton, qui souhaite que l’UE accroisse ses propres capacités. Il propose des objectifs chiffrés: que l’UE puisse d’ici 2030  extraire sur son territoire 10% de sa consommation de matières premières stratégiques  et qu’elle ne dépende pas d’un pays tiers unique pour plus de 70%  de ces importations pour chacune de ses matières premières stratégiques », précisait encore cette dépêche de l’AFP.

    Les raisons secrètes de l’accord signé avec le Chili

    Les propos  de Thierry Breton semblent donc confirmer ce qui s’est dit au  mois de décembre 2022 concernant la signature d’un accord de libre-échange  entre la Commission européenne et le Chili. C’est pour pouvoir importer plus de cuivre et de lithium en provenance de ce pays que cet accord doit permettre au Chili d’exporter en Europe des volumes importants de  viande bovine,  de viande volaille, et d’autres produits agricoles sans tarifs douaniers .

    Voilà qui nous ramène à un autre communiqué. Il a été publié le 14 mars à Paris par la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), l’Institut  Veblen pour les réformes économiques et INTERBEV, l’interprofession du bétail à viande. La rédaction de ce  texte commun débute ainsi : « Alors que les députés de tous les groupes (EELV, GDR, Horizons, Les républicains, LFI, Liot, Modem, PS, Renaissance) déposent une proposition  de résolution demandant  au gouvernement de bloquer l’accord entre l’UE et le Mercosur, la FNH, l’Institut Veblen  et INTERBEV  publient un rapport conjoint »UE-Mercosur: les dangers  d’une ratification  de l’accord en l’état. Dans un contexte de très fortes dégradations environnementales,  notamment au Brésil, et alors que le besoin de réciprocité des normes  de production  européennes  s’exprime, ce rapport détaille  les impacts sanitaires, environnementaux et sociaux  qui menacent tant les consommateurs, agriculteurs et éleveurs européens, que les populations des pays du  Mercosur« , précisent les trois organisations. 

    Que deviendra l’accord pas encore ratifié avec le Mercosur ? 

      Dans leur analyse des conséquences qu’a déjà cet accord, appliqué sans être ratifié  pour le moment, les trois organisations notent qu’au Brésil »la déforestation a augmenté de +59,5%  après quatre années de mandat de Jair Bolsonaro par rapport à son entrée en fonction (…) Le Mercosur représente plus de 70%  des importations européennes de viande bovine et 50% des importations de viande de volaille. L’abaissement ou la suppression des droits de douane sur une majorité de ces produits les rendront encore plus compétitifs à l’heure où l’UE a besoin de recouvrer son autonomie protéique et que les éleveurs européens ont du mal à vivre de leur production. D’un point de vue sanitaire, l’accord facilitera l’entrée de denrées produites selon des pratiques interdites dans l’UE (…) Au Brésil, les bovins ne sont identifié et suivis que 40 jours avant leur abattage, alors que la règlementation européenne impose, pour des raisons sanitaires, la traçabilité des bovins tout au long de leur vie« 

    Que devient la lutte contre la déforestation importée ?

    Evoquant la position qu’elles attendent de notre pays, la FNH, Veblen et INTERBEV affirment dans leur texte commun que »la France doit plaider pour que les préférences tarifaires soient conditionnées au respect effectif de la durabilité  pour tous les produits sensibles d’un point de vue climatique (…) Si le règlement européen sur la déforestation importée constitue une étape historique,  il présente encore des lacunes et sa robustesse reste à éprouver. En l’état, il ne peut donc pas garantir une absence totale de produits issus de la déforestation dans les échanges commerciaux de l’UE. Pour combler ces lacunes, la France doit traduire cette ligne rouge en un conditionnement des préférences tarifaires au respect effectif d’un règlement européen et ajouter des dispositions spécifiques incluant : le maïs et le biodiesel, actuellement exclus du règlement; la déforestation des autres biomes, notamment les savanes comme le Cerrado, sur lesquelles est cultivé le soja, qui représente près de 60%  des importations européennes à risques de déforestation …« .

    Après avoir déclaré que cet accord était »bon en l’état« au moment de sa conclusion en juin 2019, le président Macron a déclaré depuis que la France ne l’approuverait pas en l’Etat. Il l’a même redit le 25 février dernier lors de sa visite sur le Salon de l’Agriculture. Mais, depuis près de quatre ans, notre pays n’a effectué  aucune démarche auprès de la Commission européenne pour proposer le rejet de cet accord par les pays membres de l’Union européenne. De même, la France s’abstient de prendre position sur les deux accords signés en 2022 entre la Commission et la Nouvelle-Zélande, puis entre la Commission et le Chili. 

    Dans le cas du Chili, les propos du commissaire européen Thierry Breton permettent d’en comprendre la raison cachée aux Français.

    France24 - World

    Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

    Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

    Sam BALL

    Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

    Valeurs Actuelles

    Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

    Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

    Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

    Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

    Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

    Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

    La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures

    The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.

    Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.

    Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.

    Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.

    Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.

    Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.

    British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.

    Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.

    Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."

    She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.

    Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.

    Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.

    Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.

    Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.

    Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.

    Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.

    Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.

    Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.

    Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.

    The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.

    Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.

    Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.

    M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.

    Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.

    Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.

    The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".

    In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."

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    WATCH: The must-see moments from this year's Oscars

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    France24 - World

    Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion

    Issued on: 23/02/2023 - 15:43

    A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.

    L'Humanité

    Maurice Godelier : « Comprendre le monde mais aussi le changer »

    Entretien

    Avec sa nouvelle présentation de Sur les sociétés précapitalistes en version augmentée, l’anthropologue nous convie à relire Marx, Engels et Lénine sous une lumière réactualisée, à l’aune de cinquante années de recherches.

    Jérôme Skalski

    Depuis son étude de terrain chez les Baruyas de Papouasie-Nouvelle-Guinée et son analyse sur la Production des grands hommes : pouvoir et domination masculine (Fayard, 1982) jusqu’à ses Fondamentaux de la vie sociale (CNRS Éditions, 2019), en passant par Sur les sociétés précapitalistes (Éditions sociales, 1970 et 2022), Maurice Godelier n’a cessé d’enrichir la pratique et la théorie des sciences sociales, ainsi que d’un marxisme sortant des sentiers battus. Une œuvre qui éclaire le passé, le présent, mais aussi l’avenir de l’humanité, les enjeux de sa pensée et de son action.

    Qu’est-ce qui a motivé votre souhait de faire rééditer votre texte sur les sociétés précapitalistes dans une version augmentée ?

    Avant le livre sur les sociétés précapitalistes, j’avais été ­chargé d’analyser et d’expliquer un concept de Marx rejeté et tombé dans l’oubli : celui de mode de production asiatique (MPA). Dans quel contexte ? À l’époque, en 1964, le Parti communiste chinois, avec Mao, critiquait l’Union ­soviétique et se séparait d’elle comme déviationniste parce que partisane d’une coexistence pacifique avec l’Occident capitaliste. Dans un premier article, j’avais résumé le concept et montré son caractère stimulant pour la recherche. Dans un second article, j’avais montré ses limites, son caractère trop général pour un historien. Dans un troisième, écrit avant la chute du mur de Berlin, j’avais analysé les trois lettres de Marx à Véra Zassoulitch, datées de 1881, qui lui demandait si une révolution était possible en Russie sans passer par le développement du capitalisme. J’avais montré alors qu’aucune des conditions imaginées par Marx pour que cela se fasse n’avait jamais été remplie. La première d’entre elles étant qu’une révolution prolétarienne devait au préalable éclater en Europe pour permettre le transfert à la Russie des acquêts du capitalisme. J’ai demandé aux Éditions sociales d’ajouter ces textes au livre et je me réjouis pour le public d’aujourd’hui que ce soit accepté.

    En quoi le concept de mode de production asiatique que vous examinez a-t-il un intérêt critique particulier ?

    L’intérêt est qu’il voulait mettre en relief les différences existant entre la nature des systèmes économiques et ­politiques de nombreux pays d’Orient, mais aussi de l’Amérique précolombienne, avec ceux qui se sont suc­cédé en Occident depuis l’Antiquité. Le MPA, c’est l’idée de systèmes économiques et politiques reposant sur l’existence et l’exploitation de communautés villageoises combinant l’agriculture et l’élevage, et se reproduisant sans grand changement au cours des siècles, quelles que soient les dynasties officiant à la tête de l’État. Car, dans tous les cas, l’État exerce sur la population un pouvoir despotique et diverses formes d’assujettissement et d’exploitation. En fait, après l’échec du mouvement révolutionnaire en Chine en 1925, le concept de MPA fut rejeté lors de deux réunions internationales à Tiflis en 1930 et Leningrad en 1931. À la place, fut adoptée plus tard la conception de Staline, qui voulait que ­partout se soient substitués au communisme primitif, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de pr­o­duction capitaliste et, plus tard, allait se généraliser le mode de production socialiste. En 1957, Wittfogel, dans son livre le Despotisme oriental, reprit le concept de MPA pour montrer que le socialisme soviétique n’était qu’une forme de despotisme sur les masses, analogue au mode de production asiatique. En fait, en France, l’analyse du concept de MPA nous permit de ­rejeter la vision stalinienne de la succession de l’histoire en cinq stades et de chercher les différences entre l’évolution de l’Occident et celle d’autres parties du monde.

    Pourquoi en êtes-vous arrivé à cette idée que ce concept était trop large ?

    La connaissance de l’Orient par Marx, c’est surtout celle de l’Inde, faite à partir des rapports des gouverneurs ­anglais, qu’il va lire au British Museum et résumer en anglais pour le New York Daily Tribune dans les articles qu’il écrit dans les années 1850. Il ne connaît rien à la Chine parce qu’on ne la connaît pas encore à son époque, celle des guerres de l’opium qui vont transformer le pays en ­semi-colonie des Européens. En tant qu’économiste, Marx prend conscience très vite, avec Engels, que l’histoire économique comparée de l’humanité n’existe pas. Ce qui existe concerne le monde antique grec et romain, le Moyen Âge, les systèmes dits seigneuriaux ou féodaux et l’époque moderne européenne capitaliste. S’il prend conscience de la diversité des systèmes économiques, il reste victime des jugements de l’époque qui le précède. Au XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, existaient en Occident deux courants qui considéraient l’Orient de façon opposée. D’un côté, des gens comme Hegel qui ­déclaraient que l’Orient, c’était le règne du despotisme sans loi, soumis au caprice d’un homme ; de l’autre côté, des gens comme Voltaire, pour qui la Chine, c’est le règne d’un despotisme éclairé, un despotisme capable de porter les Lumières et les ­réformes politiques. Dans les deux cas, le mot despotisme est associé de façon différente mais toujours à l’Asie. Marx, au début, reprend ce terme à la manière de Hegel. En matière de despotisme sans loi, on a découvert, après lui évidemment, beaucoup des codes de lois qui avaient été inventés en Asie : le Code d’Hammourabi, de 1800 ans av. J.-C., ou même de plus anciens encore, où des rois définissaient les règles de la vie sociale que devaient suivre leurs sujets, gravées sur des stèles souvent écrites en ­plusieurs langues. La notion de ­despotisme, d’un pouvoir arbitraire sortant de la tête d’un despote, est une caricature de l’Orient par l’Occident.

    Cela ne vient-il pas aussi des Grecs de l’Antiquité ?

    Tout à fait. N’oublions pas que les Grecs ont longtemps été menacés par les Perses et les ont combattus avec succès. Aristote écrit que les Barbares sont serviles par nature et les Asiatiques sont les plus serviles des Barbares. Ce jugement négatif de l’Occident par rapport à l’Orient ne date donc pas d’aujourd’hui. Mais n’oublions pas que Platon, au contraire, avait une admiration profonde pour le ­régime politico-religieux de l’Égypte. Aujourd’hui, certains intellectuels hindous continuent à lire seulement les premiers textes de Marx et l’accablent, à raison, pour avoir reproduit la doctrine coloniale sur l’inertie de l’Inde et de l’Asie, sur le fait que l’Asie n’aurait pas d’histoire parce qu’elle était inerte dans sa soumission à l’État. En fait, Marx se trouve à la fois dans le trajet permanent d’expliquer le fonctionnement du capitalisme, les formes d’exploitation de l’homme propres au capitalisme et, simultanément, il veut avoir une vision comparée de l’histoire humaine. Mais il connaît à fond, avec Engels, les anciennes formations germaniques. Il apprend le russe à 50 ans pour comprendre le fonctionnement des ­communautés paysannes russes. Aucun historien de l’économie à cette époque ne faisait un tel effort universaliste. Et, comme on l’a vu, il a ­évolué sur ce point au cours de sa vie. Mais il avait fait une remarque très importante, qui n’a pas été tellement vue par ses ­critiques ou par ses commentateurs, c’est que, pour lui, les grandes civilisations reposaient toutes, avec leurs temples, leurs sculptures magnifiques qui glorifient les dieux et les rois, sur des formes différentes de sujétion et d’exploitation des hommes.

    C’est un point sur lequel vous insistez dans votre préface, dans laquelle vous associez Marx à l’effort de la science mais aussi à la critique.

    Oui. Car pour Marx, l’envers de la puissance et de la ­richesse de toutes les grandes civilisations est une forme d’assujettissement des populations. Soit ce sont des liens de dépendance personnelle par rapport à des seigneurs, soit c’est l’attachement de force à la terre par l’État, soit c’est le travail salarié qui est aussi une forme d’assujettissement quand on est obligé de vendre ses forces intellectuelles et ­manuelles à ceux qui possèdent les moyens de les mettre en œuvre pour eux-mêmes. Pour moi, c’est là une très grande découverte critique. La pensée de Marx était en effet à la fois en train d’analyser des faits et de prendre une distance ­critique par rapport à ces faits. C’est pour cette raison que Marx ne voulait pas seulement comprendre et expliquer le monde mais aussi le changer.

    Qu’est-ce que l’État pour Marx et qu’est-ce que peut nous en dire aujourd’hui l’anthropologie sociale ?

    L’État, pour Marx, est une communauté supérieure, à la fois imaginaire et réelle, qui s’établit au-dessus des tribus ou au-dessus des communautés villageoises, quand elles existent. Cette communauté se présente comme l’instrument de la défense des intérêts communs des tribus ou des communautés. La naissance de l’État, c’est le produit d’une transformation des fonctions sociales qui existent tout d’abord pour la défense des intérêts communs des tribus et des confédérations de tribus. Ces fonctions ­sociales vont se spécialiser dans les mains d’une minorité qui est choisie pour se mettre au service des intérêts de tous. Ces fonctions sont doubles : d’une part, arbitrer les différends qui opposent les tribus et les communautés entre elles et régler les problèmes des humains avec les dieux. En fait, à partir du moment où la survie de l’humanité a d’abord reposé sur la combinaison de l’agriculture et de l’élevage, l’humanité est entrée dans une économie nouvelle, à risques. Sans pluie, pas de moissons. Avec une épi­zootie, plus de troupeaux. Avec la ­sédentarisation des populations, menace permanente des invasions. L’humanité est alors entrée dans un nouveau rapport avec la nature et avec elle-même. On constate la multiplication, sur le plan religieux, des dieux organisés en panthéon : il y a un dieu du feu, un dieu du vent, un dieu de la pluie, etc. Et un dieu plus grand que les autres – Zeus ou Jupiter, par exemple. C’est pourquoi la tâche du politique, c’est aussi de régler le rapport des hommes avec les dieux, source ­invisible de la prospérité ou de la mort. Marx, dans ses remarques, propose l’idée que, dans un deuxième temps, l’État, qui est né pour ­administrer les intérêts communs, se transforme également en moyen d’exploiter les populations qu’il administre. Au travail en plus pour répondre aux intérêts communs (célébration des rites, offrandes aux dieux, construction des temples, etc.), s’ajoute du sur-travail pour créer les conditions d’exercice et d’existence de ceux qui assument les fonctions­ ­politico-religieuses associées à l’État.

    Comment, à votre avis, l’humanité a-t-elle plusieurs fois fait naître l’État ?

    Si on remonte à l’apparition de l’Homo sapiens sapiens que nous sommes, il ne faut jamais oublier qu’il est notre semblable, avec le même cerveau, les mêmes capacités co­gnitives d’invention et de transformation. C’est à la fin du néolithique que l’État va naître dans quelques ­endroits : d’abord en Mésopotamie, ensuite en Égypte, plus tard en Chine et encore plus tard en Amérique précolombienne (Olmèques). Mais à chaque fois, semble-t-il, il naît par la transformation du régime politique d’une confé­dération tribale en État. Une confédération tribale, c’est l’union d’un certain nombre de tribus pour la défense de leurs ­intérêts communs et l’arbitrage pour leurs intérêts particuliers. Dans ce cas, parmi les tribus, le chef de l’une d’entre elles est choisi pour être en même temps chef de la confédération. Ses fonctions sont doubles : continuer à gérer les intérêts de sa tribu mais aussi arbitrer les conflits d’intérêts des tribus appartenant à sa confédération et ­ra­ssembler les forces de la confédération pour attaquer ou se défendre contre toute agression. De sorte que le chef d’une confédération est à la fois semblable aux autres chefs, mais en même temps au-dessus d’eux et exerçant un autre ­pouvoir que le leur. Mais, pour que l’État ap­paraisse, il a fallu, à mes yeux, que ce chef unisse à ses pouvoirs politiques des pouvoirs religieux, qui prétendent posséder la capacité d’intervenir auprès des dieux pour assurer avec eux la prospérité des humains et la puissance de son groupe. L’État est né quand le monopole des fonctions politiques et ­religieuses au service des intérêts réels et imaginaires des tribus et des communautés s’est concentré dans les mains d’un clan et de ses descendants, inaugurant ainsi des ­dynasties royales. Et jusqu’au XIXe siècle, la plupart des États existant dans le monde étaient des royaumes sous le gouvernement d’une dynastie royale.

    Maurice GodelierKarl MarxMarxismefriedrich engels
    Valeurs Actuelles

    Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire

    Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.

    Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

    Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire

    Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    French government faces no-confidence votes over pension reform bill

    Issued on: 18/03/2023 - 12:36Modified: 18/03/2023 - 12:50

    Catherine CLIFFORD

    With the French government's use of 49.3, the constitutional article used to push a bill through parliament without a vote, comes the right to a parliamentary rebuttal in the form of a no-confidence vote. Two of these were filed on Friday, with the votes scheduled for Monday. 

    Valeurs Actuelles

    Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

    Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.

    Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »

    Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques

    Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.

    Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »

    La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.

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    L'Humanité

    Les grands chantiers du marxisme français

    Actu

    Exposition De l’exil du philosophe allemand dans notre pays entre 1843 et 1845 à la réception de son œuvre au début du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, c’est une histoire plurielle, faite de déclin et de renouveau, que l’on verra retracée au musée de l’Histoire vivante de Montreuil.

    Jean-Numa Ducange

    Il y a cent quarante ans, mourait Marx à Londres, le 14 mars 1883. Durant toute son existence, la France aura été pour lui une contrée pleine de promesses. Paris, où il a vécu de 1843 à 1845, fut tout au long de son siècle la capitale des révolutions. La première révolution « européenne », de 1830, lui doit beaucoup, tout comme le « printemps des peuples » de 1848, tandis que la Commune de 1871 semble annoncer une ère nouvelle. N’est-ce pas ici qu’aura lieu la prochaine révolution sociale ? N’est-ce pas en toute logique le pays où ses idées devaient recevoir l’accueil le plus favorable ? Pourtant, c’est bien à propos de militants « marxistes » français que Marx aurait prononcé sa fameuse sentence : « Ce que je sais, c’est que je ne suis pas marxiste. »

    jean jaurès émet des critiques, mais estime son œuvre comme essentielle

    Ses disciples « marxistes », à l’image de Jules Guesde, n’ont pas l’envergure du maître, et ses écrits demeurent relativement peu connus. Malgré tout, la réception de Marx est réelle et fait son chemin. Difficile d’éviter le Capital et le Manifeste du parti communiste, quand bien même on ne partage pas leurs conclusions. Jean Jaurès formule, par exemple, des critiques, mais considère ces œuvres comme essentielles. Puis, après la révolution russe de 1917, et la création en 1920 d’un parti communiste qui se revendique fièrement et hautement de l’œuvre de Marx, la donne change. Désormais, on se dit largement « marxiste » à gauche et même au Parti socialiste, qui, en concurrence avec le PCF, ne souhaite pas laisser ce précieux héritage à son frère ennemi. On lit de plus en plus Marx, qui pénètre la sphère intellectuelle comme l’imaginaire des militants.

    L’histoire du marxisme est pétrie de contradictions. La France sera à la fois le bastion d’un « marxisme-léninisme » sans nuance, comme le lieu de « retours à Marx » novateurs. Difficile, dans tous les cas, d’échapper à Marx. Un des plus célèbres écrivains français de l’après-guerre, Jean-Paul Sartre, affirme que « le marxisme est l’horizon indépassable de notre temps ».

    On assiste régulièrement à des batailles sans fin entre courants pour savoir qui est véritablement « marxiste » et ce, dès les années 1930. L’ancien chef de l’Armée rouge, Léon Trotski (qui a, lui aussi, séjourné en France à plusieurs reprises), fournit d’abondantes analyses sur la situation politique au moment du Front populaire, en espérant que les ouvriers en grève débordent le gouvernement de Léon Blum. Mais nulle insurrection ne se produit. N’était-ce pas là la preuve qu’il n’avait finalement jamais véritablement existé de véritable parti marxiste en France ? La question revient périodiquement.

    Près d’un siècle après la Commune, Louis Althusser dresse, en 1965, dans Pour Marx, un constat sévère du marxisme français, jugé pauvre et indigent. Dans les années 1970, l’accusation de « révisionnisme » est de saison dans les multiples courants se réclamant de Marx qui prospèrent dans le sillage de mai-juin 1968.

    Une certaine idée de lutte des classes semble encore vivace

    Depuis les années 1990, il n’a échappé à personne que se dire « marxiste » est largement passé de mode. L’effondrement du « socialisme réel » et l’annonce de la « fin de l’histoire » sont passés par là. La référence devient alors d’autant plus difficile à maintenir et à défendre dans un pays où elle avait été très politique et influente. Elle ne disparaît pourtant pas. On assiste même à des mouvements contraires, liés à la situation sociale du pays. En 1998, les cent cinquante ans du Manifeste du parti communiste sont célébrés avec un certain relief. Dans un contexte où le pays est gouverné par une gauche portée au pouvoir par la dynamique des mouvements de grève de novembre-décembre 1995, une certaine idée de la lutte des classes semble encore vivace. Qui sait ce qu’il adviendra, en mars 2023, dans un contexte d’intenses luttes sociales ?

    Et cette année, pour les cent quarante ans de sa mort, le musée de l’Histoire vivante de Montreuil propose une exposition « Marx en France. Histoire, usages et représentations » (1). Un ouvrage abondamment illustré l’accompagne avec de nombreuses contributions : d’abord sur Marx en France et la manière dont il aborde et interprète les réalités françaises, puis sur les différentes étapes de sa réception (des premières traductions de ses textes à l’apogée du marxisme), jusqu’aux derniers développements contemporains, sans oublier caricatures, sculptures et représentations diverses qui accompagnent cette histoire. Il est également question des collections relatives à Marx au musée montreuillois et dans les archives du PCF, aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis. L’ensemble offre un panorama unique, permettant de penser Marx sur la longue durée et au présent. 

    Karl MarxMarxismePhilosophie
    BBC

    I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer

    A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.

    Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.

    "I didn't see that reflected," he said.

    "I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."

    As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.

    "I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.

    The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.

    Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.

    "In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.

    He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.

    The incident prompted him to share other black people's experience in the city.

    "Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".

    Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".

    "We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.

    "His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."

    The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.

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    French unions see threat of Yellow Vest rerun over Macron's retirement push

    Issued on: 18/03/2023 - 12:08Modified: 18/03/2023 - 12:52

    Camille KNIGHT

    French President Emmanuel Macron's move to force through his deeply unpopular pension reform, without a vote in parliament, could rekindle social unrest reminiscent of the Yellow Vest movement, union leaders and analysts have warned as protests continue to sweep the country.

    Valeurs Actuelles

    Montmartre, ses touristes et sa délinquance

    Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

    Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

    La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

    Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

    Un marché noir à ciel ouvert

    En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

    Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

    « Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

    Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

    Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

    Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

    Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

    Un mécanisme bien huilé

    C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

    Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

    Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

    Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

    « On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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    France24 - World

    Protests resume across France after Macron forced through contested pension reform

    Issued on: 18/03/2023 - 09:35Modified: 18/03/2023 - 16:43

    NEWS WIRES Camille KNIGHT

    People took to the streets across France on Saturday after President Emmanuel Macron imposed an unpopular pension overhaul without a parliament vote.

    Macron's government on Thursday invoked a controversial executive power to force through the bill by decree, which is legal according to the constitution.

    The move has caused outrage among the political class as well as angry protests in the street, presenting the 45-year-old leader with one of his biggest challenges less than a year into his second and final mandate.

    The president has since Thursday not made any public comments on the bill to raise the retirement age from 62 to 64 or the ensuing popular discontent.

    A source within his circle however told AFP on Saturday evening that he was "following developments".

     

    Police on Saturday banned gatherings on a key Paris square opposite parliament after two nights of unrest at the site, but protesters still rallied for a march in another part of the capital.

    Among them, a 55-year-old woman, who only gave her surname as Allemand, said she was there because she couldn't wait until she was 64 to retire.

    "I'm already exhausted," said the public health sector employee.

    "I sit in front of a computer screen all day. My eyes hurt, my head hurts and I've already had two blood clots."

    'Fed up' 

    Many also demonstrated in other towns and cities around the country on Saturday after regional unions called for a weekend of protests.

    Ariane Laget, 36, was among some 200 people demonstrating in the small southern town of Lodeve.

    "We're fed up. We feel like we're being trampled on and no one is listening," she said.

    Thousands took to the streets in the western city of Nantes.

    "Death to the king," read one placard, in an apparent reference to the president.

    Tensions escalated slightly in the afternoon in Nantes as some protesters lobbed bottles at member of the security forces who retaliated with tear gas, an AFP photographer said.

    In the southwestern city of Bordeaux, an AFP photographer saw trash containers ablaze.

    Unions have called for another day of nationwide strikes and rallies on Thursday.

    Opinion polls have shown around two-thirds of French people oppose the reform, which will also require people to work longer for a full pension.

    The government has said it is necessary to avoid the system from slipping into deficit, and bring France in line with its European neighbours where the legal retirement age is typically higher.

    But critics say the changes are unfair for people who start working at a young age in physically challenging jobs, and women who interrupt their careers to raise children.

    No-confidence vote 

    In parliament, opposition lawmakers have filed two motions of no confidence in the government, which are to be debated on Monday afternoon according to parliamentary sources.

    They hope to garner enough support to topple the cabinet and repeal the law.

    But Prime Minister Elisabeth Borne's government is largely expected to survive any no-confidence vote.

    The motion would need backing from around half the group of opposition right-wing Republicans, a scenario seen as highly improbable.

    Saturday's protests follow two previous nights of unrest.

     

    Thousands of people rallied in Place de la Concorde opposite parliament on Friday evening to vent their frustration.

    Groups of people threw bottles and fireworks at the security forces, who responded by firing tear gas to try to clear the square. Police said they made 61 arrests.

    In the eastern city of Lyon, demonstrators tried to break into a town hall and set fire to the building, said police, who reported 36 arrests.

    Trash strike 

    Protests since mid-January have garnered some of the largest crowds in decades, but the popular movement seemed to be starting to wane in the days before the government imposed the bill. 

    The capital's municipal rubbish collectors have however kept up a rolling strike, leaving an estimated 10,000 tonnes of trash festering in the streets by Friday.

    A union representative on Saturday said strikers at three incinerators outside Paris would let some garbage trucks through "to limit the risk of an epidemic".

    Police said trucks from five depots had resumed work.

    In the energy sector, the CGT union has said strikers were halting production at two refineries over the weekend. 

    Unions from national train operator SNCF on Friday urged workers to continue another continuous strike.

    Macron put the pension reform at the centre of his re-election campaign last year.

    But the former banker lost his parliamentary majority in June after elections for the National Assembly.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRANCE IN TURMOIL

    Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament

    FRANCE IN TURMOIL

    A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age

    CITY OF LITTER

    Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch

    Valeurs Actuelles

    La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

    J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

    L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

    Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

    Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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    France24 - World

    Cyclone Freddy claims at least 326 lives in Malawi after lashing southern Africa a second time

    Issued on: 17/03/2023 - 08:55Modified: 17/03/2023 - 09:03

    NEWS WIRES

    The death toll in Malawi from Cyclone Freddy has risen to 326, the country's president said Thursday, bringing the total number of victims across southern Africa to more than 400 since February.

     

    Rescuers were unearthing more bodies as the chances of finding survivors faded after the cyclone followed a highly unusual course by returning to lash southern Africa's mainland a second time.

    "As of yesterday, the death toll from this disaster has risen from 225 to 326," Malawi's President Lazarus Chakwera said in the devastated southern region near the commercial hub Blantyre.

    "The number of people displaced has more than doubled to 183,159, as has the number of households displaced, which now stands at 40,702," he added.

    Chakwera renewed his appeal for global aid as rescuers continued to seek survivors on Thursday from the flooding and mudslides caused by torrential rains this week.

    More than 300 emergency shelters have been set up for survivors, while the army and police have been deployed to deal with the crisis.

    Two weeks of national mourning and a state of emergency have been decreed in the country.

    "The cyclone has destroyed property, homes, crops, and infrastructure, including bridges that have cut off communities that desperately need help," Chakwera said.

    The cyclone first struck southern Africa in late February, striking Madagascar and Mozambique but causing only limited damage in landlocked Malawi.

    The storm then moved back out over the Indian Ocean, where it drew more power from the warm waters before making a rare course reversal to slam into the mainland a second time.

     

    The rains have eased since Wednesday but Freddy is still on track to become one of the world's longest tropical storms.

    In Mozambique, the storm has caused at least 73 deaths and displaced tens of thousands of people over the past weeks and killed a further 17 people in Madagascar.

    Mozambican President Filipe Nyusi has also appealed for emergency aid to rebuild destroyed infrastructure after visiting the stricken province of Zambezia, which borders Malawi.

    'Overwhelming stench'

    Lacking sniffer dogs and armed just with shovels, rescuers in Malawi made a grim hunt for buried and decomposing bodies lying amid the debris from destroyed homes.

    In Manje, a township around 15 kilometres (nine miles) south of Blantyre, five bodies were recovered after locals said they had spotted bubbles forming under the muddy rubble.

    "The overwhelming stench in the air is a clear sign that the corpses are rotting underneath," said an elderly resident, Rose Phiri, as she watched the machine spade through the rubble.

    Meteorologists say the cyclone is exceptional in its duration and has characteristics consistent with warnings about climate change.

    "It's been an incredibly long lasting storm. We can see from today's satellite imagery and from the last couple of days it has dissipated," Randall Cerveny of the World Meteorological Organization told AFP.

    Roxy Mathew Koll, a climate scientist at the Indian Institute of Tropical Meteorology, said the warm ocean "is a key aspect contributing to rapid intensification of cyclones".

    "Cyclone Freddy underwent rapid intensification seven times during its lifetime," he said.

    (AFP)

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EYE ON AFRICA

    Fourteen days of mourning declared in Malawi after deadly Cyclone Freddy

    Cyclone Freddy leaves hundreds dead in Malawi, Mozambique

    Death toll from Cyclone Freddy tops 200 in Malawi and Mozambique

    Valeurs Actuelles

    Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !

    Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.

    ​Valeurs actuelles. ​Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?

    Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.

    ​C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.

    ​Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?

    ​Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.

    ​En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.

    ​Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !

    ​Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…

    Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort​

    Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.

    ​Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?

    ​Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.

    la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test

    ​Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !

    ​Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?

    ​Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.

    ​Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?

    ​L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.

    ​Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.

    ​Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…

    ​On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.

    ​Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.

    ​Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».

    ​Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?

    ​S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?

    ​Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.

    ​Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    BBC

    Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer

    Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.

    Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.

    His "ability to connect with people through the camera" won him praise.

    His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.

    Woodhorn Museum in Ashington - which held an exhibition of Critchlow's work - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".

    We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2

    The exhibition, called Coal Town, chronicled the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.

    Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.

    "'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."

    Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.

    He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.

    "I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.

    "I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."

    The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.

    Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.

    A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.

    In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".

    As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.

    Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.

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    Mik Critchlow - Documentary Photographer

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    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire

    Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.

    ​Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?

    Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.

    C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.

    À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.

    Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?

    Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.

    Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.

    D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.

    Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.

    Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.

    Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.

    Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?

    Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?

    Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.

    Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?

    Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.

    Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.

    Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.

    Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.

    Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?

    Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.

    On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.

    On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.

    Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?

    Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.

    Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.

    Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.

    Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.

    Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.

    Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?

    L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.

    L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.

    Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.

    Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?

    Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.

    Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.

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    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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    France24 - World

    Eastern Libya forces say they have found uranium reported missing by IAEA

    Issued on: 17/03/2023 - 01:15

    NEWS WIRES

    Eastern Libyan forces said on Thursday that 10 drums of uranium declared missing by the UN nuclear watchdog had been found near the warehouse they were taken from in southern Libya.

    Khaled Mahjoub, head of a media unit for the Libyan National Army, the main eastern military force, said in a statement that the 10 missing barrels had been recovered, though a separate video he sent showed workers counting 18.

    The IAEA said in a confidential statement to member states seen by Reuters that it detected the missing uranium during a check at an unnamed site in Libya on Tuesday which it had postponed last year because of the security situation.

    Mahjoub said the site was a warehouse towards the border with Chad that the IAEA visited in 2020 and sealed with red wax. The barrels were found about 5 km (3 miles) from the warehouse, he added.

    He speculated that a group from Chad had raided the warehouse and taken the barrels hoping they might contain weapons or ammunition, but had abandoned them.

    The IAEA said it was aware of media reports that the material has been found and was working to verify them.

    It told member states that the uranium ore concentrate had been at a site not under government control requiring complex logistics to reach. It said the missing uranium could represent a radiological and nuclear security concern.

    The LNA, commanded by Khalifa Haftar, was at war with western forces from 2014-20 and launched an assault on Tripoli in 2019 to try to take control of government there.

    Since that bout of conflict ended with a ceasefire, the political process aimed at reuniting Libya has stalled and eastern factions reject the legitimacy of the internationally recognised administration in Tripoli.

    The LNA was backed in the conflict by the Russian Wagner Group, which a U.N. panel of experts said in 2020 had deployed up to 1,200 fighters in Libya. The LNA at times also fought alongside fighters from Chad.

    (Reuters)

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    US pressures allies to expel Russia's Wagner mercenaries from Libya, Sudan

    UN nuclear watchdog says 2.5 tons of uranium missing from Libyan site

    Italy says 30 migrants missing after boat capsizes off Libya's coast

    France24 - World

    'Not enough' places for African countries at World Cup, says Senegal's federation

    Issued on: 16/03/2023 - 22:35

    Georja Calvin-Smith Follow

    In tonight's edition: Protests break out in Dakar as Senegal's main opposition leader faces trial. Also, the Congolese city of Goma struggles economically as roads are closed due to continued fighting between the army and M23 rebels. Finally, racism in sport, workers' rights and slots for countries at the World Cup are discussed at the FIFA Congress in Kigali as Gianni Infantino is re-elected for a third term. 

    Valeurs Actuelles

    La censure woke passe à l’offensive

    Un fantasme d’extrême droite ! C’est ainsi qu’une partie de la gauche a pris l’habitude de parler du “wokisme”. Celui-ci n’existerait pas, hors le cerveau sclérosé des conservateurs, et ne serait qu’un chiffon rouge masquant (mal) la haine de l’émancipation et le mépris de classe de la bourgeoisie blanche face aux minorités opprimées. « Woke est le nom d’un fétiche politique, d’un fantasme réactionnaire […] . Il est la marque d’un chantage moral à visée politique, d’un côté, et de l’autre, le symptôme qu’à certains, décidément, l’émancipation des autres est insupportable, plus encore aujourd’hui qu’hier », tranchait début février, sur France Culture, l’historien des idées François Cusset.

    Les progressistes sont les champions du déni. Ils savent que sans un mot pour définir une idéologie, il est impossible de la combattre efficacement. « La théorie du genre, ça n’existe pas ! », clamait Najat Vallaud-Belkacem il y a dix ans. L’islamo-gauchisme est un mot-valise qui ne correspond à rien, jurait Edwy Plenel il y a quelques années. Circulez, il n’y a rien à voir ! Et surtout, laissez-nous modeler à notre goût la société de demain sans y mettre votre grain de sel…

    Deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit.

    Fantasme, donc, l’idée que l’on voyait poindre depuis quelques années, qu’il faudrait bien se résoudre un jour à débarrasser les œuvres du passé de leurs passages “offensants” et “stigmatisants”. Mais patatras ! Après quelques signes avant-coureurs, le metteur en scène italien Leo Muscato jugeant « inconcevable qu’à notre époque de violences faites aux femmes, on applaudisse au meurtre de l’une d’elles » et réécrivant ainsi la fin de Carmen de Bizet, la Manchester Art Gallery retirant de la vue des visiteurs le tableau Hylas et les nymphes peint par John William Waterhouse en 1896, les femmes y étant représentées « sous forme décorative », les Dix Petits Nègres d’Agatha Christie et le Nègre du Narcisse de Joseph Conrad respectivement rebaptisés Ils étaient dix et les Enfants de la mer, après toutes ces petites secousses donc, voici le vrai premier séisme woke : deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit. Telle la créature de Frankenstein, le fantasme ouvre un œil et se redresse…

    Le “nain ventru” devient “ventru”

    Ces deux monuments, ce sont l’œuvre pour enfants de Roald Dahl (1916-1990) et la série des James Bond de Ian Fleming (1908-1964) ; 200 millions de livres écoulés pour le premier, 100 millions pour le second. Les deux œuvres ont été relues par des “lecteurs en sensibilité” (lire l’encadré) qui y ont traqué tout « propos discriminatoire » à l’endroit des minorités. Les mots ou expressions « en lien avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race » ont ainsi été supprimés des livres de Roald Dahl, comme le révélait The Telegraph dans son édition du 17 février.

    Augustus Gloop, le glouton de Charlie et la chocolaterie, n’est plus « gros », comme l’avait souhaité l’auteur, mais « énorme » ; Tante Éponge ( James et la grosse pêche ) qui, elle aussi, était « terriblement grosse et flasque » est désormais « une vieille brute méchante » ; Commère Gredin, dans les Deux Gredins, n’est plus « laide » ni « hideuse » et le « nain ventru » de Fantastique maître Renard devient simplement « ventru ». Quant aux « père » et « mère », ils sont maintenant le plus souvent « les parents », pour ne pas froisser les couples homosexuels, et quand on les a conservés, les tâches ménagères ont été soigneusement rééquilibrées : « Maman lave soigneusement les feuilles de chou » dans la Potion magique de Georges Bouillon est devenu « Maman et Papa lavent soigneusement les feuilles de chou »

    En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.

    Au total, ce sont des centaines de modifications de ce type qui ont été effectuées dans l’œuvre, sans compter les paragraphes ajoutés. Loin d’être la simple « révision de langage » dont parle l’éditeur britannique Puffin, les changements touchent au sens même des histoires en abolissant toute négativité et en présentant aux enfants-lecteurs un monde aseptisé. Or comme le remarque Hubert Heckmann, auteur de Cancel! De la culture de la censure à l’effacement de la culture (Intervalles), les lecteurs de Roald Dahl, contrairement aux censeurs, font parfaitement la différence entre le réel et la fiction ! « Les héros de Roald Dahl sont des enfants, révoltés contre la bêtise, qui échappent, notamment par la lecture, à leur sort et à la médiocrité », expliquait-il au Figaro début mars. En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.

    James Bond à la moulinette “woke”

    Les nouveaux censeurs ont eu la main encore plus lourde avec James Bond, lui aussi passé à la moulinette woke. Qui s’en étonnera ? Cela fait plusieurs années que ce mâle viril, dominateur et farouchement hétérosexuel, a été érigé en symbole toxique, ses frasques étant soigneusement listées par des blogueuses féministes en transe.

    James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle.

    James Bond claque les fesses de sa masseuse dans Goldfinger ? Agression sexuelle ! Il embrasse dans Opération Tonnerre une infirmière qui commence par se débattre avant de céder ? Viol ! Il couche avec une Japonaise à qui il trouve un « autre goût » que les Occidentales dans On ne vit que deux fois ? Fétichisation des femmes racisées ! James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle ; d’autres ajoutent à cette tare un indécrottable racisme. Il était temps que ça change, étant entendu que le lecteur, cet attardé, est incapable de faire la part des choses lorsqu’il lit un livre du passé…

    Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster.

    À l’occasion de la réédition du premier roman de la série, Casino Royale, la Ian Fleming Publications Ltd, qui détient les droits de l’auteur, a ainsi fait appel à ces mêmes “lecteurs de sensibilité” chargés de retirer dans l’œuvre de Fleming tout ce qui pourrait « blesser » le lecteur de 2023, selon le mot de l’arrière-petit-fils de l’écrivain. Sans surprise, le mot “nègre” a été systématiquement biffé et les caractéristiques raciales des personnages modifiées. Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster. Seuls les stéréotypes concernant les Asiatiques ont curieusement été laissés en l’état… Des considérations sur les femmes incapables de faire un « travail d’homme » ou sur l’homosexualité comparée à un « handicap tenace » ont pareillement été biffées.

    Certains passages ont été complètement édulcorés. Dans Vivre ou mourir (1954), le célèbre espion de Sa Majesté se trouve dans un club de strip-tease : « Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs devant l’abreuvoir. Il sentait ses propres mains empoigner la nappe. Sa bouche était sèche », le décrivait Fleming. « Bond pouvait sentir la tension électrique de la pièce », ont réécrit les censeurs ! Quand l’espion, enfin, croise des Africains sur un marché de diamants et qu’il estime que « ce sont des gars plutôt respectueux des lois, sauf quand ils ont trop bu », la deuxième partie de la phrase a été passée à la trappe…

    Une révolution culturelle

    Il ne faut pas s’y tromper : la réécriture de ces deux œuvres à laquelle on assiste aujourd’hui est de l’ordre d’une révolution culturelle. Certains l’ont sentie venir, à l’instar du romancier Patrice Jean qui, dans l’Homme sur numéraire (2017), mettait en scène un éditeur en vue qui se proposait, dans une nouvelle collection intitulée “littérature humaniste”, de faciliter l’accès à la littérature de ceux qui en étaient éloignés, sans les polluer par des passages douteux du point de vue moral, autrement dit, de rééditer les grands auteurs en les expurgeant… Le succès de son entreprise entraînait bientôt la création de nouvelles collections expurgées, à tel point que lire un roman dans une collection non caviardée devint très vite suspect… Un roman prémonitoire !

    La France résiste plutôt bien pour le moment.

    Mais comment pouvait-il en être autrement lorsque dans les universités américaines, où est née l’idéologie woke, l’étude des œuvres du passé a depuis quelques décennies cédé la place à la “déconstruction des stéréotypes” ? Les nouvelles générations ainsi formées se sentent désormais légitimes à corriger ce passé condamné en bloc et jugé à l’aune des valeurs du présent, et à imposer à l’écrivain de devenir un militant. Au moment même où éclatait le scandale Roald Dahl, toujours en Grande-Bretagne, l’organisme gouvernemental Prevent, chargé de prévenir le terrorisme, établissait une liste d’auteurs à déconseiller, car susceptibles de nourrir le « suprémacisme blanc ». Parmi eux figuraient, excusez du peu : Aldous Huxley, Joseph Conrad, George Orwell, William Shakespeare et Rudyard Kipling !

    Bien sûr, la France résiste plutôt bien pour le moment, la « nouvelle gauche religieuse américaine » (Mathieu Bock-Côté) rappelant régulièrement à notre pays son “retard” en la matière. Les écrivains anglo-saxons anti- woke (il en reste quelques-uns… ), Bret Easton Ellis en chef de file, gardent ainsi un œil sur notre pays en espérant qu’il tiendra bon. C’est le cas de Lionel Shriver qui publie ces jours-ci À prendre ou à laisser (Belfond). Cette Américaine vivant à Londres (Margaret Ann Shriver à l’état civil) estime que « dans le monde anglo-saxon, c’est fichu pour le moment » et espère que la France « va continuer à résister à cette épuration de l’édition sur fond de “wokisme” ».

    Le “regard masculin” de Godard

    Cette résistance est aujourd’hui incarnée par Hedwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse, où sont éditées les traductions des livres de Roald Dahl, qui ne compte pas s’aligner sur les positions de son homologue anglais. « Nous n’avons pas modifié nos versions dans les Folio Junior et nous n’avons pas l’intention de changer les textes », a-t-elle fait savoir au lendemain du scandale révélé par The Telegraph.

    Pour autant le “wokisme” progresse chaque jour à petits pas dans notre pays et y creuse progressivement son nid. Comme l’a montré un article récent du Monde, de nombreux étudiants des écoles d’art, de cinéma et de théâtre, contestent désormais leurs professeurs et refusent d’étudier certains artistes ou certains réalisateurs qu’ils accusent de sexisme ou de postcolonialisme. Dès 2019, aux Beaux-Arts de Marseille, une projection du film de Jean-Luc Godard le Mépris était interrompue par des étudiantes accusant le réalisateur de porter un “regard masculin” sur les femmes…

    L’idéologie woke et son arme principale, la culture de l’effacement, sont un refus de l’histoire, donc de toute transmission. Elle renverse les statues, truque le passé, supprime les témoins gênants, brûle les livres au Canada ou les réécrit au Royaume-Uni. Elle est une menace mortelle pour notre civilisation que l’on aurait tort, surtout maintenant qu’on est entré dans le dur, de continuer à prendre à la légère.

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    France24 - World

    Farmer protest party wins 'monster' Dutch vote victory

    Issued on: 16/03/2023 - 14:43Modified: 16/03/2023 - 14:59

    Leo McGUINN

    The Netherlands woke up to a political earthquake Thursday after a farmers' protest party won key elections, throwing the government's environmental policies into doubt. The populist Farmer-Citizen Movement (BoerBurgerBeweging) or BBB, which was only set up four years ago, is set to be the biggest party in the Dutch senate with 15 seats.

    Valeurs Actuelles

    La dernière personne à avoir vu ce couloir vivait il y a 4.500 ans !

    En 2016, vous aviez démontré l’existence d’un couloir de 5 mètres, situé derrière les chevrons, sur une des faces de la pyramide… Vous venez de l’explorer …

    Cette année-là, une première campagne infra-rouge avait constaté la présence d’anomalies sur les cheverons situés sur la face nord. A la suite de cela, des chercheurs de l’université de Nagoya ont placé trois plaques à émulsion muographiques dans le couloir descendant et ont détecté un vide que nous avons alors représenté par une constellation de points, sans en savoir plus. D’autres plaques ont été ensuite placées tout au long du couloir descendant, positionnées sous la zone des chevrons, puis dans la percée d’Al-Mamoun, encore appelée couloir des voleurs, pour connaître le positionnement exact de ce vide. En 2017, nous avons annoncé que ce vide était, en fait, un couloir et qu’il se situait entre 17 et 23 mètres de hauteur et qu’il n’était pas incliné vers le bas. Nous avions une incertitude sur son orientation : était-il horizontal ou incliné vers le haut ? On pensait qu’il mesurait 4 à 5 mètres. Le CEA a perfectionné ses télescopes qu’il a placés dans couloirs descendants, au niveau des bloc bouchons et a conclu que le couloir mesurait 9 mètres de long, que sa hauteur était de 2,2 mètres et sa largeur était de 2 mètres. L’université technique de Munich est intervenue, en 2019, pour mener des recherches avec des radars pénétrants et des ultrasons. Ils ont confirmé l’existence de ce couloir et ont apporté une précision supplémentaire : son plafond était en forme de chevron. Cette même année, nous avons trouvé des points d’entrée pour y faire passer un endoscope. Puis le 23 février dernier, nous en avons introduit un à travers les joints et la preuve visuelle de ce couloir a été annoncée par Zahi Hawass, ministre des Antiquité égyptiennes. La dernière personne à avoir vu ce couloir ouvert vivait il y a 4.500 ans !

    ScanPyramids SP-NFC 2023 Report from HIP Institute on Vimeo.

    Qu’y a-t-il au bout ?

    L’endoscope n’est resté qu’à 50 centimètres du bord de la paroi mais au fond du couloir, nous avons aperçu deux pierres jointes au milieu. Après qu’y a-t-il derrière ? Les muons ne voient pas de continuité mais nous nous posons aussi une question sur la longueur du couloir que nous avons aperçu. Fait-il réellement 9 mètres ? Si sa longueur est inférieure, cela veut dire que les mètres restants sont derrière la paroi. Maintenant, pour nous en assurer, nous devons prendre d’autres mesures endoscopiques et travailler sur la reconstitution tridimensionnelle de l’espace.

    Le mystère s’épaissit donc encore un peu plus ?

    A chaque fois que nous découvrons quelque chose, le mystère s’épaissit. Nous avons à faire à une architecture pensée par des architecte de l’époque qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, ont utilisé la technique des chevrons pour protéger un vide. Avant, on ne les voyait qu’à l’extérieur et personne ne se doutait qu’à l’intérieur, il y avait aussi des couloirs en chevrons. Certains égyptologues ont pensé que là où se trouvent ces chevrons était un lieu d’entrainement pour les architectes avant qu’ils n’en posent ailleurs, dans la Chambre du roi et de la reine. Je me dis juste qu’ils pouvaient le faire ailleurs.

    En janvier 2018, vous avez découvert une cavité, aussi vaste qu’un avion de 200 places, au-dessus de la grande galerie. Avez-vous avancé dans vos recherches ?

    Depuis nous avons affiné nos calculs. Nous pensions qu’elle mesurait 30 mètres de long. En réalité, ce grand vide, que l’on appelle Big Void, mesure est 40 mètres minimum. Je rappelle l’hypothèse de Jean-Pierre Houdin. Il pensait que la Grande galerie était un élément technique du chantier et que sa pente, grâce à un système de contrepoids, permettait de déplacer des pierres en granit de 60 tonnes, les mêmes que l’on retrouve à 40 mètres de hauteur dans la Chambre du roi. Quand il a appris l’existence de ce grand vide, il a pensé qu’il faisait partie d’un ensemble plus simple pour déplacer les pierres. Pour alimenter sa réflexion théorique, il faudrait qu’il y ait consensus sur l’inclinaison du Big Void. D’un côté il y a les hypothèses, de l’autre la vérité du terrain. Les découvertes sur ce terrain contribuent indéniablement à renouveler les débats et théories sur le mystère de la construction de ce monument multi millénaires.

    Finalement, vous avancez de frustrations en frustrations…

    Le mystère s’épaissit à chaque découverte. Cela dit, nous avons apporté une contribution sur l’intérieur de la pyramide. Sa coupe, telle qu’elle est étudiée depuis le Moyen-âge, n’avait pas évolué. Elle a légèrement évolué au 19ème siècle avec la découverte des chambres de décharges et des chevrons au-dessus de la chambre du roi. Mais depuis rien.

    Quel est votre rêve ?

    J’aimerai savoir ce qu’est ce grand vide et ce qu’il y a dedans. Certains ont pensé un moment que c’était une chambre de décharge qui permettait d’alléger la Grande galerie. Nous avons démontré, avec nos outils de simulation, que c’était faux : il faudrait que ce vide soit positionné plus près de la Grande galerie. Finalement, tout cela démontre que l’Indiana Jones, seul en archéologie, n’existe plus. Il faut des roboticiens, des physiciens, des informaticiens, croiser des techniques, des manières de penser et des nationalités. Pour aboutir à quoi ? A un épaississement du mystère !

    Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

    Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

    Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

    Valeurs Actuelles

    Jeep Avenger, coqueluche de 2023

    PHILOSOPHIE

    Elle arrive en avril. La plus petite Jeep produite, depuis la célèbre Willys du Débarquement, est 100 % électrique. Cet Avenger vient d’être intronisé en Europe “Car of the Year” ou “Coty”, bref, “voiture européenne de l’année”. Un prix couru, distribué depuis soixante ans par un jury de journalistes spécialisés. Ce cénacle courtisé représentait 22 pays européens en 2023. Il a donc craqué pour l’esthétique très réussie de ce micro-SUV bien dans le style maison : haute ceinture de caisse, capot plat, calandre ajourée à sept fentes, épaulements marqués, soubassements protégés. En guise de clin d’œil, les designers ont logé dans une alvéole du bouclier avant une petite plaque reproduisant la face avant de la Jeep du D-Day. La marque se livrait déjà à ce genre de facéties sur le Grand Cherookee ou le Renegade, par exemple, en disséminant de petits rappels visuels sur la carrosserie, dans l’habitacle ou apposés sur les vitrages.

    TECHNIQUE

    L’intérêt est ailleurs. L’Avenger profite du Meccano de Stellantis depuis que Jeep a intégré ce groupe tentaculaire. La plate-forme électrique e-CMP est celle des Peugeot 2008, DS3 Crossback et Opel Mokka. La machinerie développe ici 156 chevaux et fonctionne en 400 volts. Batterie de 54 kilowattheures produite en Chine. En charge maximale, vous récupérez 30 kilomètres d’autonomie en trois minutes et 80 % du plein d’énergie en vingt-quatre minutes. Quand les superchargeurs sont disponibles et opérationnels… En courant alternatif classique, avec la prise fournie de série sur borne à 11 kilowatts, vous attendrez cinq heures trente pour un plein. Rayon d’action : 400 kilomètres, et même 550 si vous ne faites que de la ville. Pompe à chaleur de série pour échapper à la voracité d’un chauffage à résistance traditionnel. L’auto, saine à conduire, offre divers modes de gestion de l’énergie, selon le style de pilotage (Eco, Normal, Sport).

    AMBIANCE

    On s’assied. Design intérieur flatteur, biton, rectiligne, limpide. Planche de bord rehaussée d’un écran large et surtout beaucoup de rangements, jusqu’à 34 litres, au-dessus, en dessous. L’un des bacs, au pied de la console centrale, peut accueillir un sac à main. Équipements de confort et de sécurité dernier cri dès la version de base, attendue autour de 36 500 euros, hors bonus. La finition haut de gamme Summit débutera à 42 500 euros. À noter sur cet Avenger : la garde au sol de 200 millimètres et de bons angles d’attaque et de sortie qui autorisent quelques écarts dans la “verte” ; un antidérapage modulable également (boue, neige, sable). Une version 4×4 pourrait suivre.

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    France24 - World

    Controversy over Willow Project as US approves oil drilling in Alaska

    Issued on: 16/03/2023 - 11:30

    Zilan COKYIGIT Genie GODULA Follow

    The Biden administration has made tackling climate change a key plank of its platform. But a new decision from the White House has left environmental activists fuming. This week, it approved a massive oil drilling project in Alaska known as the Willow Project. We take a closer look and get analysis from FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe.

    Also this week, the banking world was rocked by the collapse of two regional banks in the US. Both the SEC and the Justice Department are now said to have opened investigations into what happened. As markets struggle through the fallout of the collapse, the instability has stirred up bad memories of the financial crisis of 2008.

    Finally, Mexico City is one of the most polluted cities in the world. Its 20 million inhabitants suffer every day from high levels of particle pollution, with cars and other vehicles the main source of contamination. But with more than 3,000 hours of sunshine per year, the local government has now decided to make its energy sources greener. Our correspondents report.

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    .cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Science

    Joe Biden greenlights not-so-green Alaska drilling project

    Biden administration greenlights controversial Willow oil project in Alaska

    France24 - World

    Willow oil drilling in Alaska: What costs for the environment?

    Issued on: 14/03/2023 - 15:14Modified: 14/03/2023 - 15:19

    Shirli SITBON

    The Biden administration is approving a major oil project on Alaska's petroleum-rich North Slope that supporters say represents an economic lifeline for Indigenous communities in the region but environmentalists say is counter to President Joe Biden's climate goals. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon is joined by Richard Johnson, lecturer at Queen Mary University, to discuss the environmental impact of the project.

    France24 - World

    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    Presented by

    Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46

    The green paths

    Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.

    Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.

    Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”

    The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.

     Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.

    “Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.

     For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.

     On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.

     #Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre

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    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    France24 - World

    Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

    Presented by

    Issued on: 31/01/2023 - 15:00

    The green paths

    From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

    Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

    Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

    “Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

    Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

    “UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

    All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

    In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    France24 - World

    Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

    Presented by

    Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

    The green paths

    The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

    Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

    Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

    Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

    Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

    With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

    In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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    The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe

    France24 - World

    West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

    Presented by

    Issued on: 05/09/2022 - 11:22

    World bank

    As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

    In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

    These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

    Soaring prices

    The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

    « Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

    Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

    The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

    Tackling root causes

    The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

    The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

    The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

    The Great Green Wall

    As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

    The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

    Tangible results

    “Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

    By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

    “Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

    His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

    About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

    In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

    Green future

    As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

    “When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

    Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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    France24 - World

    Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

    Presented by

    Issued on: 29/06/2022 - 19:54

    JICA

    The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

    "Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

    The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

    Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

    For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

    Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

    The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

    “In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

    The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

    Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

    Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

    Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

    At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

    Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

    “The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

    TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

    During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

    TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

    “When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

    Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

    Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

    “TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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    Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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