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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Valeurs Actuelles

Le Conseil d’Etat suspend la dissolution d’un groupuscule d’extrême gauche lyonnais

Antifas 1 – 0 Gouvernement. Lundi 16 avril, le Conseil d’Etat a annoncé la suspension de la dissolution du Groupe antifasciste Lyon et environs (Gale), un groupuscule d’extrême gauche lyonnais, rapporte 20 Minutes. L’annonce de la dissolution de la Gale avait été faite par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres du 30 mars dernier. Mais le groupe d’ultra-gauche avait déposé un référé pour contester cette décision. Et a donc obtenu gain de cause devant le Conseil d’Etat.

« Une atteinte aux libertés d’association, de réunion, d’expression et d’opinion »

Ce recours devant le Conseil d’Etat dénonçait « une atteinte aux libertés d’association, de réunion, d’expression et d’opinion », selon les avocats du groupuscule. La dissolution décidée par le gouvernement était motivée par des incitations à la violence qu’aurait commise la Gale et des troubles à l’ordre public. Faux, ont donc répondu les juges aux référés du Conseil d’Etat, la Gale n’a fait que relayer des appels à la violence, elle n’en est pas à l’origine. « Si la Gale a relayé sur ses réseaux sociaux des appels à participer à des manifestations, dont certaines non déclarées et qui ont pu générer des troubles graves à l’ordre public, dans le cadre du mouvement dit des « gilets jaunes » ou contre le pass sanitaire, le groupement n’a pas été à l’origine de ces appels. Il n’est d’ailleurs pas démontré que les actions violentes qui y ont été commises soient liées aux activités de la Gale », précise le Conseil d’Etat. La Gale a salué cette décision sur Twitter : « La Gale ressurgit. Le conseil d’État vient de suspendre la dissolution du Groupe Antifasciste Lyon et Environs suites aux recours intentés par nos avocat.e.s. C’est grâce au rapport de force collectif imposé par la lutte qu’une telle décision a pu être arrachée. »

Lyon : les dernières actualités

Le leader d’un groupe antifa accusé de violences, Raphaël Arnault, candidat aux élections législatives à Lyon

Un homme de 23 ans tué dans une nouvelle fusillade près de Lyon

Une fusillade dans le 7e arrondissement de Lyon fait un mort et trois blessés

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Senegalese PSG player under fire after missing game supporting LGBT rights

Issued on: 18/05/2022 - 23:02

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: There's been a spike in homophobic rhetoric online from Senegalese supporters of PSG Senegalese footballer Idrissa Gueye. He refused to play a match after being asked to wear kit in support of LGBT rights. And a Senegalese musician is raising his voice to maintain his native vanishing language of Menik through music. And we speak  about the Nigerian film industry with executive Ijeoma Onah, who's working on collaborations with the French ministry of culture.     

Valeurs Actuelles

Les policiers accusés de torture par Mahedine Tazamoucht contestent formellement sa version des faits

Les faits sont graves, et ternissent l’image de la police. Un jeune homme de 19 ans, Mahedine Tazamoucht, qui travaillerait comme électricien à Athis-Mons, dans l’Essonne, affirme avoir été arbitrairement arrêté dans la nuit du 9 au 10 mai, et avoir subi de multiples violences gratuites de la part des policiers cette nuit-là, à la fois lors de son interpellation, puis au sein du commissariat de Juvisy, où il a passé plusieurs heures de garde à vue. Par l’intermédiaire de son avocat, Me Arié Alimi, une plainte a été déposée à l’IGPN, déclenchant l’ouverture d’une enquête pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique». Une autre plainte, pour « torture », a aussi été déposée par son avocat contre les policiers.

L’accusation, d’une extrême gravité, a rapidement pris une tournure médiatique. De nombreux confrères de Franceinfo, Libération ou RMC ont donné la parole à Mahedine Tazamoucht pour recueillir son témoignage. A Franceinfo, le jeune homme explique qu’il passait une soirée tranquille et banale, à boire du whisky-coca dans une voiture, garée sur un parking, avec des amis, vers 3-4h heures du matin, lorsque des policiers ont fait irruption. « Un des trois fonctionnaires m’a attrapé par le col, mis au sol, menotté et m’a enlevé mes chaussures. Alors, il m’a pulvérisé du gaz lacrymogène directement dans le visage, sans qu’aucun des trois ne m’ait signifié le moindre contrôle » explique-t-il à Franceinfo. Il ajoute : « J’avais tellement de difficulté à respirer qu’ils m’ont emmené à l’hôpital de Juvisy mais arrivé là-bas, j’ai dénoncé sans attendre aux personnes qui étaient là la violence de mon interpellation sans raison ». Au commissariat, le calvaire continue selon ses dires. « Les agents se déchaînaient, livre-t-il, cette fois-ci à Libération, ils me mettaient des coups de poing au visage, des coups de pied avec la pointe de leurs chaussures dans mes tibias, ils me marchaient sur les pieds. Ils en rigolaient, il y avait à peu près six policiers à ce moment, dont trois qui me frappaient. Ils s’amusaient aussi à me mettre des coups de Taser dans l’épaule et un dans le cou. Puis, ils m’ont menacé de me taser les parties intimes ».

«  On torture dans les commissariats de la République et se le permet sur les Arabes parce que pour eux, les Arabes sont des sous-hommes »

Interrogé sur RMC, mardi matin, Mahedine Tazamoucht a de nouveau présenté sa glaçante version des faits. « Au commissariat, au lieu de me mettre sur le banc des gardes à vue, ce qu’ils font normalement, ils m’ont laissé dans le couloir. Du coup, j’étais assis par terre. Ensuite, ils m’ont ramené une chaise. J’étais menotté jusqu’au sang, je ne sentais plus du tout mes mains. Pendant 25 minutes, ce n’était que des coups, des moqueries. (…) Il y avait cinq hommes et une femme, six policiers en tout, explique Mahedine. Il y avait surtout trois policiers qui me mettaient des coups, sans arrêt. Je saignais de la bouche, je crachais beaucoup de sang. Si j’avais le malheur de cracher par terre et de toucher leurs bottes, c’était encore des coups. C’était sans arrêt, c’était humiliant. Je hurlais de douleur. Les coups au visage, c’était sans cesse. J’ai dû recevoir une bonne quarantaine de coups au visage. J’ai des ouvertures dans la bouche, je n’entends plus de l’oreille gauche, j’ai un hématome au tympan. C’était des coups de taser dans le bras et un dans le coup. Son collègue lui a même dit, en parlant de moi : ‘Vas-y, tase-lui les parties intimes’, sans utiliser leur langage… Ils ne l’ont pas fait, parce que je me suis protégé. J’étais collé au mur, j’ai mis mes jambes l’une sur l’autre ».

Et le jeune homme d’achever cet entretien sur RMC en déclarant qu’il « ne compte pas lâcher. C’est quelque chose de traumatisant pour une personne. Je n’en dors plus, ma mère non plus. Je n’ai plus d’appétit. C’est compliqué pour tout le monde dans ma famille. Je n’oublierai jamais. J’avais déjà eu affaire à la police pour des contrôles, mais rien de plus ». Son avocat, Me Arié Alimi, spécialisé dans les procédures visant la police, n’a quant à lui pas hésité à politiser l’affaire, en faisant allusion à la mort de Malik Oussekine. « De 1986 à 2022, rien n’a changé (…). On torture dans les commissariats de la République et se le permet sur les Arabes parce que pour eux, les Arabes sont des sous-hommes » a-t-il déclaré à l’AFP.

Connu pour des antécédents judiciaires

Présumés innocents, mais tenus au devoir de réserve, les policiers incriminés n’ont quant à eux pas pu divulguer aux médias leur version des faits, ce qui donne une impression de grande partialité dans le traitement médiatique de cette affaire. Selon les informations recueillies par Valeurs actuelles, leur version des faits diverge totalement de celle du jeune homme, par ailleurs connu pour différents antécédents judiciaires, contrairement à ce qui a pu être indiqué dans certains médias. Son dossier au traitement des antécédents judiciaires (TAJ), indique qu’il a déjà eu des démêlés avec la police en juillet 2017 pour des « violences aggravées par trois circonstances suivies d’une incapacité supérieure à 8 jours ». En novembre 2018 il est mentionné pour « vol par effraction d’un local d’habitation » et « détérioration ou dégradation d’un bien commis en réunion », puis en mars 2019 pour « détention de stupéfiants ». Ce qui nuance le portrait du jeune homme, sans bien-sûr donner raison aux policiers, dont voici la version des faits :

L’affaire commence le 10 mai, un peu après 4h du matin, lorsque les effectifs de la brigade de nuit d’Athis-Mons sont appelés pour une bagarre, potentiellement à l’arme blanche, sur un parking d’Athis-Mons. Sur place, les policiers constatent la présence de plusieurs voitures et de deux individus de « type nord-africain »,  très alcoolisés, qui refusent de communiquer leurs identités et disent vouloir prendre le volant. A proximité, de nombreux déchets jonchent le sol (cartes de jeu, éclats de bouteilles de verre). Un troisième individu, Mahedine Tazamoucht, également très alcoolisé, aurait alors rejoint les lieux du contrôle, et chercher à porter des coups à l’un des individus contrôlés. Les policiers tentent alors de le maitriser, ce qu’ils parviennent à faire difficilement. Mahedine Tazamoucht, emmené au sol pour être interpellé, se débat vigoureusement et insulte les policiers. La situation est d’autant plus délicate pour les policiers que l’un des individus contrôlés (celui qui était visé par le coup de poing) tente de s’interposer, contraignant les agents à faire de gaz lacrymogène et à appeler du renfort.

« Wallah, fils de pute, vous êtes des salopes, je vous nique tous »

Finalement maitrisé, Mahedine Tazamoucht est placé dans le véhicule de police, tandis que les deux autres individus sont interpellés par d’autres équipages de police, dont la BAC. Tous sont emmenés au commissariat de Juvisy, mais Mahedine Tazamoucht, qui se plaint de douleur aux yeux à cause des gaz lacrymogènes, est pour sa part conduit à l’hôpital de Juvisy par le même équipage incriminé. Selon les policiers, lors du transfert vers l’hôpital, le jeune homme aurait à plusieurs reprises crachés sur les fonctionnaires, tout en se disant atteint du sida, et tout en les insultant. « Wallah, fils de pute, vous êtes des salopes, je vous nique tous » leur aurait-il déclaré notamment, le tout ponctué de phrases en arabe.  Il aurait même tenté de porter des coups de pieds au chauffeur du véhicule de police.

Une fois à l’hôpital, le gardé à vue insulte le personnel hospitalier ainsi que les policiers. A cause de son état d’agitation, Mahedine Tazamoucht ne peut être examiné et est ramené au commissariat de Juvisy. Faute de place sur le banc des gardés à vue, où se trouve déjà ses deux co-interpellés, Mahedin Tazamoucht est placé sur une chaise dans le couloir, comme il est d’usage, dans ce service, pour ne pas surcharger l’espace. Là encore, le jeune homme continue d’insulter les fonctionnaires, de cracher du sang dans le couloir et d’être très virulent. Pour éviter qu’il ne leur crache dessus et se cogne la tête contre le mur, les policiers sont contraints de lui mettre un casque. Le jeune homme est ensuite placé dans une cellule du commissariat, d’où il aurait insulté l’ensemble des personnes présentes, et ce durant toute la journée qui suit son interpellation. Du fait de son état d’excitation, le médecin demande à effectuer sa visite médicale dans sa cellule, tout en maintenant l’individu menotté. Mais ses précautions ne suffisent pas à pouvoir réaliser sereinement l’examen, et le médecin, par ailleurs traité de sale juif par Mahedine Tazamoucht, doit renoncer.

Aucun tazer utilisés cette nuit là, selon les vérifications faites par la hiérarchie

Selon notre source, les policiers affirment par ailleurs qu’à aucun moment il n’a été fait usage du tazer, aucun agent n’en étant équipé ce soir-là. D’après les vérifications effectuées auprès d’un logiciel spécifique par la hiérarchie policière, aucun tazer n’a d’ailleurs été sorti cette nuit-là. Les vidéos de garde à vue du commissariat, feraient par ailleurs très nettement ressortir le comportement violent de Mahedine Tazamoucht. Sorti de garde à vue le 10 mai à 19h, le jeune homme serait revenu à 22h au commissariat, avec ses parents, en filmant et déclarant qu’il allait porter plainte. Lors de cet incident, le jeune homme aurait insulté l’un des policiers, tandis que son père aurait insulté à son tour un autre policier, qui a déposé une main courante en conséquence. Le but de cette intrusion étant, selon les policiers, de les pousser à la faute. Les agents ayant eu affaire à Mahedine Tazamoucht ont par ailleurs déposé plainte.

Examiné par les unité medico-judiciaire, les blessures du jeune homme ont été évaluées à quatre jours d’incapacité de travail.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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Valeurs Actuelles

Burkini : Gérald Darmanin dénonce une « inacceptable provocation communautaire » après la décision de Grenoble

Face à Eric Piolle et au burkini, Gérald Darmanin hausse le ton. Après avoir ordonné à la préfecture d’enclencher une procédure judiciaire sitôt l’autorisation du port du burkini dans les piscines municipales de Grenoble votée, le ministre de l’Intérieur – démissionnaire, depuis le départ de Jean Castex – a interpellé Eric Piolle, « soutien de M. Mélenchon, [de jouer] l’inacceptable provocation communautaire, contraire à nos valeurs », dans un tweet publié mardi 17 mai. Il a confirmé avoir « donné instruction au préfet de déférer en ‘déféré laïcité’ la délibération permettant le port du ‘burkini’ et, le cas échéant, d’en demander le retrait », rapporte 20 minutes.

« Relisez la loi de 1905, plutôt que de la tordre »

La réponse d’Eric Piolle ne s’est pas fait attendre. « Darmanin, le ministre qui a pour bilan la loi séparatisme, qui trouve Marine Le Pen trop molle, s’insurge des rayons halal et casher des magasins, se permet de donner des leçons ? Relisez la loi de 1905, plutôt que de la tordre », a répondu le maire de Grenoble. Pour tenter de justifier sa décision, l’élu écologiste a invoqué un combat « féministe », de « santé » et de « laïcité »

Dans la foulée du vote du Conseil municipal isérois, Laurent Wauquiez avait annoncé vouloir suspendre les subventions de la région Auvergne-Rhône-Alpes à la mairie de Grenoble. L’Association des maires de France (AMF), présidée par le maire LR de Cannes depuis l’automne dernier, avait également réclamé une « clarification nationale », mardi 17 mai, dans un communiqué de presse.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

No survivors found in flooded Burkina Faso mine's rescue chamber

Issued on: 17/05/2022 - 23:25Modified: 17/05/2022 - 23:27

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Hope is all but lost that eight miners trapped in a flooded mine in Burkina Faso for a month may have survived. Also, suspects are arrested in Mali after authorities say they foiled a coup attempt earlier this month. And advocates calling for tax reform on the continent say that lawmakers should be on the sharp end of pushing for changes that will tackle an unequal system.  

Le Figaro

Mickaël Braure éliminé de «Top Chef»: «Je suis tombé de haut quand Jean Imbert n’a pas choisi mon assiette»

ENTRETIEN - Le chef de 33 ans a quitté le concours de M6 aux portes des quarts de finale. Auprès de TV Magazine, il revient sur sa défaite.

Son départ a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans «Top Chef». Ce mercredi 18 mai, Mickaël Braure a quitté les cuisines du concours culinaire de M6 à la stupéfaction générale. Le chef du bistrot Witloof près de Lille était, en effet, l’un des favoris de cette saison 13. Formé dans de nombreux restaurants étoilés, il a surpris et régalé les jurés et les chefs invités tout au long des épisodes avec une cuisine à la fois technique, originale et goûteuse et n’avait, avant ce soir, participé qu’à une seule dernière chance. Après avoir manqué de peu une qualification pour les quarts de finale lors de la première épreuve et un second défi moyennement réussi, le protégé de Philippe Etchebest, fervent défenseur de son Nord Pas-de-Calais natal, s’est finalement incliné lors d’une dernière chance sur l’agneau face à son ancien coéquipier Sébastien. Il se confie sur son expérience.

TV MAGAZINE. - Quelle a été votre réaction lorsque vous avez été éliminé?Mickaël BRAURE. - J’étais forcément déçu. C’est dommage de quitter le concours aux portes des quarts de finale mais terminer à la cinquième place, c’est pas mal quand même. Je suis satisfait du résultat et de ce que j’ai fait.

Que vous ont dit les chefs après votre élimination?Ils étaient déçus et surpris que je parte aussi vite parce qu’ils me voyaient aller en finale. J’ai fait la connerie de proposer du cru en dernière chance! Je n’aurai jamais dû faire ça mais plutôt apporter une technique en plus. Dans le Nord, on prépare de l’agneau des prés-salés à cru avec des algues. Je me suis enflammé mais j’aurais dû réfléchir avant…

» LIRE AUSSI - Un ancien candidat de «Top Chef» blessé au couteau à Paris

Lors de la première épreuve, vous êtes passé à rien de la qualification, comment l’avez-vous vécu?Pour moi, j’avais gagné, j’étais serein. Je suis donc tombé de haut quand Jean Imbert n’a pas choisi mon assiette, ça m’a vraiment surpris. Il a aimé mon ris de veau mais ce n’est pas passé à cause d’une très légère surcuisson... Après, j’étais un peu découragé et déçu.

Lors de la seconde épreuve, vous étiez coaché par Alexandre Gauthier (La Grenouillère). Est-ce que cela vous a rajouté une pression supplémentaire?C’est l’un des meilleurs chefs de ma région et je le respecte beaucoup donc c’était effectivement une grosse pression de travailler à côté de lui. Ce n’était pas évident non plus d’essayer de partager une recette en si peu de temps alors que nos univers culinaires sont complètement différents… J’avais l’impression que l’on ne parlait pas le même langage. Il est beaucoup plus technique que moi, j’étais donc à la fois impressionné et un peu perdu. J’ai passé un bon moment avec le chef mais ce n’était pas évident en cuisine.

«J’adore Philippe Etchebest et j’ai l’impression que lui aussi. Je pense que je n’aurais jamais été aussi loin dans l’aventure sans lui»

Mickaël Braure

En parlant de chef, quel lien avez-vous tissé avec Philippe Etchebest?Je l’adore et j’ai l’impression que lui aussi. Je pense que je n’aurais jamais été aussi loin dans l’aventure sans lui parce qu’il a su m’encadrer. On est toujours en contact. Il m’appelle très souvent pour prendre des nouvelles. Il n’est pas encore venu dans mon restaurant mais il a bientôt un concert dans le Nord et il fera normalement un petit crochet pour me voir.

Et avec les autres candidats, comment était l’ambiance?On a tous vécu des moments très forts ensemble. Forcément, ça crée des liens, on s’adore. Moi, je les aime tous.

Vous sembliez particulièrement bien vous entendre avec Pascal, le benjamin de la compétition...C’était mon petit protégé, j’avais envie que tout se passe bien pour lui. Je l’ai beaucoup materné pendant l’aventure.

Vous avez fait un très beau parcours en ne participant qu’à une seule dernière chance avant ce soir. Est-ce que vous vous voyiez aller au bout?Je me voyais aller en finale bien sûr, en tous les cas, j’étais lancé pour. Quand on arrive aux portes des quarts, on commence à se tenir prêt pour y être. Ça paraissait évident mais, souvent, les choses ne se passent pas comme dans les films.

» LIRE AUSSI - «C’était un gamin surdoué»: l’hommage à Antoine Alléno des anciens de «Top Chef» Mohamed Cheikh et Thierry Marx

Avez-vous des regrets?Non je n’ai pas de regrets parce que j’étais moi-même très surpris d’aller aussi loin. Même si j’ai fait un beau parcours, je n’étais pas aussi confiant en moi que cela pouvait paraître.

Pourquoi avez-vous participé à «Top Chef»?Je venais chercher un dépassement de moi-même. J’avais envie de me prouver que, même si aujourd’hui je réalise des plats bistronomiques dans mon restaurant, je pouvais faire une cuisine plus haut de gamme, très travaillée et minutieuse. Je voulais aussi promouvoir mon terroir et montrer qu’il se passe des choses dans le Nord.

Avez-vous appris des choses sur vous et que vous a apporté cette aventure?À chaque assiette que j’ai sorti, je me suis dit: «je sais faire ça en fait!» (rires). J’ai été de surprise en surprise du début jusqu’à la fin. «Top Chef» m’a permis de rencontrer beaucoup de monde et de me faire plein de potes. Cela m’a apporté un peu plus de confiance en moi culinairement parlant. J’ai aussi découvert énormément de choses.

«Mon but n’est pas d’avoir des étoiles. Je préfère réaliser une cuisine paysanne»

Mickaël Braure

Un mot sur Philo-saucisse, l’établissement imaginé pendant la guerre des restos qui a vu le jour à Paris…L’épreuve de la guerre des restos a été incontestablement mon meilleur moment dans l’aventure. J’ai adoré!

Le restaurant est éphémère, n’avez-vous pas envie qu’il devienne pérenne?C’est un projet que j’ai envie de développer dans ma région. Je vais ouvrir un nouvel établissement près de mon restaurant début 2023. Nous rénovons un corps de ferme où il y aura un bar à tapas autour de la saucisse, une micro-brasserie où on fabriquera notre bière et un restaurant bistronomique de 80 couverts.

Projetez-vous d’ouvrir un établissement gastronomique?Non, ce n’est pas ce que je sais faire et mon but n’est pas d’avoir des étoiles. Je préfère réaliser une cuisine paysanne.

» LIRE AUSSI - Lilian Douchet éliminé de «Top Chef»: «J’avais largement le niveau pour aller jusqu’au bout»

Comment vivez-vous notre notoriété?Ça fait plaisir, on se la pète un peu (rires). Mis à part que l’on nous demande des photos du jour au lendemain, il n’y a pas grand-chose qui change, les gens sont respectueux.

Et dans votre restaurant?Là par contre les choses ont changé! Avant je faisais des réservations semaine par semaine, maintenant c’est au mois et on affiche complet jusqu’en septembre. C’est génial même si ce n’est pas toujours évident à gérer.

Avez-vous d’autres projets?Je vais revenir dans mon restaurant pour passer du temps avec mon équipe. Parallèlement, je participerai à quelques salons, festivals ou repas à plusieurs mains avec d’autres chefs. Le 5 juin prochain, je cuisinierai avec Damien Laforce, candidat de la saison 10 de «Top Chef» à Bermicourt chez le chef Sébastien de la Borde pour un dîner à six mains.

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Valeurs Actuelles

Ultradroite : le leader présumé des Zouaves condamné à un an de prison ferme

 

Après la dissolution vient le temps de la condamnation. Marc de Cacqueray-Valmenier, présenté comme le chef du groupuscule d’ultradroite dissout les Zouaves Paris, a été condamné, vendredi 21 janvier, à un an de prison ferme pour l’attaque d’un bar parisien emblématique de la mouvance antifasciste. Il avait été incarcéré la veille pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire, rapporte BFMTV.

« Concept de supériorité des Blancs »

Le militant de 23 ans a été interpellé jeudi à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) puis incarcéré après avoir été vu samedi dernier à Paris à une manifestation contre le passe vaccinal alors qu’il avait interdiction de participer à un rassemblement. « Son contrôle judiciaire a été révoqué et il a été incarcéré tard dans la soirée », a précisé, vendredi 21 janvier, le parquet. Son groupuscule, les Zouaves, avait été dissous le 5 janvier en Conseil des ministres, relate BFMTV. Il était notamment soupçonné d’être impliqué dans les violences commises lors d’un meeting du candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour à Villepinte en décembre.

Le militant avait été mis en examen pour violences volontaires aggravées et violences volontaires en réunion puis placé sous contrôle judiciaire, une mesure lui interdisant de participer à ces rassemblements. « À l’intérieur de ces gentils manifestants, il y avait (des membres) des Zouaves, et notamment la personne qui est le responsable des Zouaves qui avait fait le coup de poing lors du meeting d’Eric Zemmour », a déclaré, jeudi 20 janvier, Gérald Darmanin. « On le voit avec un mégaphone pour évoquer les slogans », a ajouté le ministre sur franceinfo. Les Zouaves, adeptes d’actions-éclair à l’image des « hooligans », défendent « le concept de supériorité des “Blancs” », rappelle BFMTV. Le groupe est né du rassemblement d’anciens du Groupe union défense (GUD), du Bastion social et de Génération identitaire, tous deux dissous.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Ukraine: Fighters evacuated from Mariupol steelworks arrive in Russian-held town

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Fighters evacuated from the Azovstal steelworks in Mariupol arrived in the nearby town of Novoazovsk.

Ukraine's defence ministry said 53 heavily injured fighters were taken there and another 211 were sent to Olenivka. Both areas were captured by Russian-backed separatists in 2014.

Ukraine said some fighters remain trapped at the steelworks, and efforts to rescue them are ongoing.

France24 - World

Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

Issued on: 17/05/2022 - 10:24

NEWS WIRES Wassim Cornet

Lebanon's Iran-backed Hezbollah group and its allies lost their parliamentary majority, according to full legislative results announced by the interior ministry on Tuesday.

The Shi'ite Muslim movement and factions that support its possession of arms won around 62 of parliament's 128 seats in Sunday's election, a reversal of the 2018 result when they secured a majority of 71.

In the first election since Lebanon's devastating economic collapse and the Beirut port explosion of 2020, reform-minded political newcomers won 12 seats, an unexpectedly strong breakthrough into a system long dominated by the same groups.

Hezbollah opponents including the Saudi-aligned Lebanese Forces - a Christian faction - gained ground, claiming to have overtaken the Hezbollah-allied Free Patriotic Movement (FPM) as Lebanon's biggest single Christian party.

The results leave parliament split into several camps, none of which have a majority, raising the prospect of political paralysis and tensions that could delay badly needed reforms to steer Lebanon out of its economic collapse.

In one of many startling results, a political newcomer dislodged the Hezbollah-allied Druze politician Talal Arslan, heir to one of Lebanon's oldest political dynasties.

Other prominent Hezbollah allies to lose seats included Sunni Muslim politician Faisal Karami, scion of another Lebanese political dynasty, the final results showed.

While the 2018 election pulled Lebanon closer into the orbit of Shi'ite Muslim-led Iran, this result could open the way for Saudi Arabia to reassert influence in a country that has long been an arena of its regional rivalry with Tehran.

(REUTERS)

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Hezbollah allies suffer losses in Lebanon's parliamentary election, according to early results

Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis

LEBANON VOTES

Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

BBC

China's silenced feminist: How Sophia Huang Xueqin went missing

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BBC Eye investigates the disappearance of Sophia Huang Xueqin, a high-profile feminist journalist who kick-started China’s #MeToo movement.

In the summer of 2021, Sophia was awarded a prestigious Chevening scholarship funded by the British government to pursue gender studies at the University of Sussex. But in September, on the way to the airport to catch her flight to the United Kingdom, Sophia and fellow activist Wang Jianbing “vanished.”

Sophia and Jianbing are among tens of thousands in China being rounded up and detained in a wider state crackdown on activists in recent years.

Now, as the two are expected to face trial for “inciting subversion of state power,” BBC Eye investigates how Sophia’s story is being erased, how China’s censors are carrying out a disinformation campaign against her and why in the UK, there’s been silence surrounding her case.

Reporter: Jessie Lau

Producers: Riddhi Jha, Jessie Lau, and Manisha Ganguly

Executive producers: Daisy Ayliffe and Mustafa Khalili

Valeurs Actuelles

Nicolas Bay mis en examen après une plainte du rappeur Médine

Médine, un rappeur « proche de la mouvance islamiste » ? Nicolas Bay devra répondre de ses accusations devant la Justice.  L’ex-cadre du Rassemblement national – devenu vice-président de Reconquête !  – a été mis en examen pour diffamation, a appris Libération, mardi 17 mai, à la suite d’une plainte déposée par le rappeur Médine. Une information partagée par l’artiste du Havre sur ses réseaux sociaux, et confirmé par Nicolas Bay auprès du quotidien.

Au départ de l’affaire, un tract de campagne pour les élections régionales 2021 de Nicolas Bay – alors candidat – diffusé en juin 2021. Un document dans lequel Nicolas Bay reproche à Hervé Morin, président de la Région Normandie, d’avoir accordé des subventions au documentaire « Médine Normandie ». « Un biopic pour encenser la carrière “artistique” du rappeur havrais Médine. Ce proche de la mouvance islamiste des Frères musulmans (…) », accusait alors le candidat aux régionales, selon Libération. En réponse, Médine avait alors porté plainte pour diffamation, en juin 2021.

Une autre plainte contre Aurore Bergé

Interrogé par Libération, le rappeur – qui vient de sortir son nouvel album « Médine France » – se réjouit de la mise en examen du cadre de Reconquête ! . « Ce sont des procédures longues mais je suis patient. Je souhaite surtout faire jurisprudence avec ces affaires afin que les artistes, les chercheurs, les associatifs, les sportifs, les journalistes qui sont insultés d’islamistes ou d’islamo-gauchistes puissent à travers mon cas poursuivre en justice tous ceux qui tentent de discréditer et de salir leur travail », a-t-il déclaré.

Ce dernier a également porté plainte pour diffamation contre la députée LREM Aurore Bergé en février 2021, laquelle avait déclaré que Médine « appelait au meurtre », le décrivant également comme un « rappeur islamiste ». Le Havrais a indiqué à Libération ne pas « avoir de nouvelles » de cette procédure, tout en disant espérer qu’elle suive « la même voie » que la plainte de Nicolas Bay. De son côté, le vice-président de Reconquête ! campe sur ses positions. « Je m’attacherai à démontrer sans difficulté lors du procès la réalité de ce que j’ai dit, à savoir que Médine s’est caractérisé par des liens bien réels, publics et qu’il a lui-même reconnus avec des associations ou personnalités de la mouvance des Frères musulmans », a-t-il déclaré relate Libération.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

France24 - World

Shireen Abu Akleh killing: International calls grow for independent probe

Issued on: 18/05/2022 - 12:30

Sonia BARITELLO Follow Delano D'SOUZA Follow

A renounced Al Jazeera journalist was killed last week during an Israeli raid in the West Bank. Shireen Abu Akhleh was wearing a flak jacket with the word "press" clearly marked. Israelis and Palestinians have traded blame over who fired the fatal shot, while Israel has opened an investigation into heavy-handed police tactics used during Abu Akleh's funeral procession, which almost caused her coffin to fall to the ground. We get analysis with Sherif Mansour, Middle East and North Africa Program Coordinator at the Committee to Protect Journalists. 

Meanwhile in Lebanon, the militant group Hezbollah has lost its majority in parliament. According to official results, 12 new pro-reform MPs have won seats. The newcomers come from different religious backgrounds and have broken the hold of traditional parties in parliament. The elections held this past Sunday were the first since the devastating explosion at Beirut's port in 2020.

Finally, intense sandstorms in Iraq have pushed local authorities to advise people to remain indoors. Visibility dropped so much that it forced the country to close its airspace. At least eight sandstorms have hit Iraq since April, and thousands of people have ended up in hospital due to respiratory complications. Our correspondents Lucile Wassermann and Yasmine Mosimann report.

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Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral

Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

Valeurs Actuelles

[Vidéo] La syndicaliste Linda Kebbab estime que “la protection de la police est quasiment inexistante”

Linda Kebbab toujours au combat. La déléguée nationale Unité SGP était l’invitée de « La Matinale » de Cnews, ce mercredi 18 mai. Au micro de Laurence Ferrari, la syndicaliste s’est exprimée au sujet des violences dont sont victimes les forces de l’ordre. « L’employeur-Etat doit à ses agents une protection dès lors qu’ils sont victimes d’une agression quelle qu’elle soit », a affirmé la policière. Et de dénoncer : « Aujourd’hui, on a une situation perpétuelle et permanente où les policiers sont engagés dans des négociations de marchands de tapis avec leur administration ». Résultat des courses, pour Linda Kebbab, « la protection de la police est quasiment inexistante ».

Linda Kebbab : «Aujourd’hui on a une situation perpétuelle et permanente où les policiers sont engagés dans des négociations de marchands de tapis avec leur administration […] La protection de la police est quasiment inexistante» dans #LaMatinale pic.twitter.com/ouWIN0PZ9W

— CNEWS (@CNEWS) May 18, 2022

 

Agression à la matraque

Mercredi 11 mai, à Draveil (Essonne), des jeunes avaient agressés des policiers de la BAC après avoir volé leur matraque. L’agression des policiers avait été dénoncée par le syndicat de police Unité-SGP 91. « Ces violences sont intolérables, j’apporte mon total soutien au collègue blessé », avait déclaré Guillaume Roux, secrétaire départemental du syndicat. « Ces délinquants sont prêts à tout pour libérer l’un des leurs. Il faut des sanctions exemplaires afin de faire cesser ce sentiment d’impunité », avait-t-il ajouté.

Selon Cnews, 2 288 faits de violences à l’encontre des policiers ont été recensés par le ministère de l’Intérieur au mois de janvier dernier, sur la base d’une remontée d’informations en provenance de procès-verbaux. En 2020, Paris (75), la Seine-Saint-Denis (93) et le Nord (59) étaient les trois départements où les violences commises contre les forces de l’ordre étaient les plus importantes, selon les statistiques du gouvernement.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

« On ne spécule pas dans le commerce équitable »

Entretien

Alternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.

Stéphane Guérard

Julie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France

Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.

Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?

Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.

Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?

Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.

L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?

Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.

À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…

On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.

Que réserve l’année 2022 ?

Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.

Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?

Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.

économie sociale et solidairecommerce équitableinflationSalaires et pouvoir d'achat
France24 - World

Pentagon probe rejects claims US covered up civilian deaths in Syria airstrike

Issued on: 18/05/2022 - 03:40

NEWS WIRES

A US military investigation found that American troops did not violate the law of war or deliberately cause civilian casualties in a 2019 airstrike in Syria that killed dozens of people, including women and children. It did find that the military committed procedural mistakes in the aftermath of the attack.

The Pentagon said Tuesday that no one, including the ground force commander, was disciplined as a result of the strike, which was launched in support of Syrian partner forces who were under hearvy fire from the Islamic State group near the town of Baghuz, in eastern Syria.

Defence Secretary Lloyd Austin, who ordered a new review of the airstrike last November, said he was “disappointed” with deficiencies in the handling of the initial review of the operation, which missed deadlines and led to delays in reporting to Congress and the public about civilian casualties.

“The process contributed to a perception that the Department was not committed to transparency and was not taking the incident seriously - a perception that could have been prevented by a timely review and a clear explication of the circumstances surrounding the strike,” Austin said in a memo released Tuesday.

The investigation comes amid new scrutiny on the US military for strikes that cause innocent deaths. And it has all prompted Austin to order the department to create a new “Civilian Harm Mitigation and Response Action Plan” to better prevent civilian deaths in military operations. He also ordered Army Gen. Michael Garrett, currently the head of US Army Forces Command, to do an independent review of the Baghuz strike.

Late last year, another independent review concluded that a U.S. drone strike that killed innocent Kabul civilians and children in the final days of the Afghanistan war was not caused by misconduct or negligence.

It found breakdowns in communication and in the process of identifying and confirming the target of the bombing.

The strike killed a longtime employee of an American humanitarian organization and nine of his family members, including seven children.

The US has promised to pay financial reparations to the family, and potentially get them out of Afghanistan, but none of that has happened yet.

In the Tuesday memo, Austin directed department leaders to meet deadlines in reporting civilian casualties, conduct thorough reviews, and reinforce the importance of the procedures to commanders across the force.

The initial investigation into the attack concluded that the strike constituted legitimate self-defense in support of Syrian partner forces under fire from the Islamic State group. Garrett, in his investigation, agreed with that conclusion.

According to Garrett's investigation, 52 enemy combatants were killed and two were injured, and four civilians were killed and 15 were injured.

Of the civilians, one female and three children were killed, and 11 women and four children were wounded. One of the enemies killed was a child.

Asked why no one was being held personally accountable for the civilian deaths, Pentagon press secretary John Kirby said Tuesday that Austin was holding the department accountable, and that's why he ordered changes in the process.

“I understand the questions about accountability, I get it,” Kirby told Pentagon reporters. “In this case, Gen. Garrett found that the ground force commander made the best decisions that he could, given the information he had at the time, given a very lethal, very aggressive (Islamic State) threat, in a very confined space. It is deeply regrettable ... we apologise for the loss of innocent life.”

Garrett, in an unclassified summary of his report, said that the ground force commander “did not deliberately or with wanton disregard cause civilian casualties.” He said the decision to strike was necessary to defend the Syrian Democratic Forces and that “multiple efforts to distinguish civilians” from Islamic State insurgents were made.

Garrett added, however, that information not available to the commander at the time, showed that he relied on data “that was not fully accurate.” But he said the commander's actions can't be judged on information available only in hindsight.

Garrett, in his review, also said that while he found problems with policy compliance, “I found no evidence to support the allegation that these deficiencies were malicious or made to conceal decisions or actions.”

(AP)

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US claims 2019 Syria airstrike investigated by NY Times ‘legitimate’

USA

IS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff

US-led raid in Syria targets jihadist, locals report civilian casualties

Le Figaro

Les retraités touchent en moyenne 1400 euros net par mois

Marie-Cécile Renault

Avec 332 milliards d’euros en 2020, les pensions demeurent le premier poste de dépenses publiques en France.

Alors que la réforme des retraites s’annonce comme un des chantiers prioritaires du prochain gouvernement, le service des statistiques du ministère de la Santé et des Solidarités (Drees) a publié ce mercredi son étude annuelle sur les retraités.

À lire aussiPour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

Tout le débat s’est polarisé sur le relèvement de l’âge de départ à 65 ans, mesure rejetée par les syndicats qui, si elle peut paraître nécessaire, reste impopulaire. Car la marche à gravir est haute: l’étude de la Drees révèle que l’âge effectif de départ à la retraite s’élevait, en moyenne en 2020, à 62 ans chez les hommes et 62 ans et 7 mois chez les femmes. Donc encore très loin des 65 ans, objectif visé vers 2032, même si l’âge de départ est en progression continue depuis 2010 (en hausse de 1 an et 9 mois), principalement suite à la réforme Woerth qui avait fait un premier pas décisif en relevant la borne d’âge de 60 à 62 ans.

Sans compter que, derrière cette moyenne, se cachent des situations très hétérogènes: de nombreuses dérogations (catégories actives de la fonction publique, carrières longues, invalidité, etc.) permettent de partir de façon anticipée. Ainsi, 29 % des personnes de 61 ans étaient déjà fin 2021 en retraite tandis que 14 % de celles de 65 ans ne l’étaient pas encore. Bref, les Français sont loin d’être égaux face à l’âge de départ.

Niveau de vie en baisse

Autre grand sujet, celui du pouvoir d’achat des retraités alors qu’Emmanuel Macron a promis de revaloriser (sans doute de 4 %) en juillet les pensions de base pour tenir compte de l’envolée de l’inflation. D’après les données de la Drees, la pension moyenne versée, tous régimes confondus, s’établissait fin 2020 à 1509 euros bruts mensuels, soit 1400 euros nets de prélèvements sociaux. Fonctionnaires d’État, régimes spéciaux et professions libérales touchent les retraites les plus élevées tandis que les agriculteurs ont les pensions les plus basses.

Ce faisant, le niveau de vie médian des retraités demeure toujours légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population, mais inférieur désormais à celui des actifs. Il ne cesse en effet de s’éroder, en raison de l’indexation des pensions sur les prix qui évoluent moins vite que les salaires. Et encore, cette règle n’a pas toujours été respectée, le gouvernement ayant décidé en 2020 d’appliquer une revalorisation différenciée: seules les pensions inférieures à 2000 euros brut par mois ont augmenté de 1 % (comme l’inflation passée), les autres devant se contenter de 0,3 %!

À lire aussiL’inflation pénalise le pouvoir d’achat des retraités

En s’accumulant, les mesures de sous-indexation, auxquelles se sont ajoutées des hausses de prélèvements sociaux (Casa en 2013, CSG en 2018), finissent par peser lourd. Un salarié du privé parti à la retraite en 1996 a ainsi vu sa pension nette baisser de 7,5 %. Et c’est encore pire s’il est cadre: sa pension nette a chuté de… 12,5 %. Une différence qui tient au poids chez les cadres des retraites complémentaires Agirc-Arrco qui ont été moins revalorisées que les pensions de base.

Au final, avec 332 milliards d’euros de prestations versées en 2020 à 16,9 millions de retraités, les retraites absorbent 14,4 % du PIB et restent le premier poste de dépenses de la protection sociale. La question de fond, qui sous-tend toute réforme des retraites, est de savoir s’il faut ou non réduire la part de richesse nationale allouée aux retraites afin de financer d’autres dépenses. Une décision politique et un choix de société, qu’il va bientôt falloir trancher.

À VOIR AUSSI - Économie: les mesures qui s?imposent

Grève à la RATP : Paris et l'Île-de-France échappent à la paralysie, pas aux bouchons

La circulation était interrompue toute la journée sur six lignes de métro, et la plupart n'ont fonctionné qu'aux heures de pointe. La région a enregistré un niveau «exceptionnel» d'embouteillages ce vendredi matin.

Salaires, retraite : huit syndicats d'agents publics interpellent Élisabeth Borne

Ils appellent la nouvelle première ministre à augmenter les salaires et à renoncer au recul de l'âge légal de départ à la retraite.

Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien

La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Mais quel crétin” : la sénatrice Laurence Rossignol tacle Éric Piolle au sujet du burkini

Le burkini n’en finit pas de diviser la gauche. Laurence Rossignol était invitée sur le plateau des « Quatre vérités » de France 2, ce mercredi 18 mai. A cette occasion, la sénatrice socialiste est revenue sur la décision du Conseil municipal de Grenoble d’autoriser le port du burkini dans les piscines municipales. « Quel crétin à tous points de vue ! », s’est indignée Laurence Rossignol, à propos du maire de Grenoble (EELV) Éric Piolle, instigateur de la mesure controversée. « D’habitude, on dit que l’extrême droite apporte dans les campagnes électorales, le burkini, la burqa, le voile, et on pense que ça pollue le débat politique, cette fois-ci, ça ne vient pas de l’extrême droite, ça vient d’un maire écolo de Grenoble, sur le timing, je suis sidérée, ça pollue la campagne, et puis sur le fond, il a tort », a expliqué l’élue.

« Victoire des intégristes »

La parlementaire, membre de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) – tout comme Eric Piolle – a estimé que l’édile est « tombé dans un piège » en cédant « aux revendications religieuses, politiques qui émanent d’associations ou de groupes assez minoritaires dans la religion ». Et de juger que ce dispositif n’est « pas une décision féministe » mais plutôt « une victoire des intégristes ».

🗣️ #Burkini – « Eric Piolle est un crétin ! Sur le fond, il a tort ! Cette décision pollue la campagne de la gauche »@laurossignol, vice-présidente socialiste du Sénat

#Les4V avec @Caroline_Roux pic.twitter.com/oORBYIHp9y

— Info France 2 (@infofrance2) May 18, 2022

Lundi 16 mai, la validation de l’autorisation du burkini par le Conseil municipal de Grenoble avait fait un tôlé. Le lendemain, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait qualifié d’« inacceptable provocation communautaire » l’autorisation du port de ce maillot de bain dans les piscines municipales de Grenoble. « J’ai donné instruction au préfet de déférer en « déféré laïcité » la délibération permettant le port du « burkini » et, le cas échéant, d’en demander le retrait », a-t-il annoncé. De son côté, Eric Piolle, avait répliqué en invoquant un combat « féministe », de « santé » et de « laïcité », se déclarant « ravi que le gouvernement nous attaque ».

A gauche, la décision de l’édile est loin de faire l’unanimité. Fabien Roussel, chef de file des communistes, a indiqué ce mercredi être « contre le fait qu’une piscine, un service public, favorise une revendication religieuse » et regretter qu’Éric Piolle « instrumentalise cette affaire pour des raisons politiques internes ».

 

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L'Humanité

Russie 85 diplomates expulsés par les autorités

Actu

Alexandra Fleisch Viard

34 diplomates français, 27 espagnols et 24 italiens vont devoir quitter la Russie, déclarés, mercredi, persona non grata par les autorités russes. Ces expulsions ont suscité de vives réactions dans les pays concernés. En France, le Quai d’Orsay a « condamné fermement la décision prise par la Fédération de Russie de procéder à l’expulsion de diplomates et personnels français affectés à l’ambassade de France en Russie », avant de rajouter que cette décision ne reposait sur « aucun fondement légitime ». Mario Draghi, président du Conseil italien, a quant à lui décrit la décision des autorités russes comme un « acte hostile » mais a rappelé l’importance de ne pas rompre les relations diplomatiques avec Moscou. Selon la diplomatie russe, ces expulsions seraient une réponse à une action similaire menée par la France au nom de l’Europe le mois dernier, dans la foulée de l’offensive en Ukraine. Paris avait expulsé 41 ressortissants russes bénéficiant du statut diplomatique. Tous ces collaborateurs français, italiens et espagnols ont désormais deux semaines pour quitter la Russie.

RussiediplomatieFrance
France24 - Monde

Cannes 2022 : Romain Duris en réalisateur de film de zombies

Publié le : 17/05/2022 - 23:12

Louise DUPONT Suivre

Il a été l’acteur fétiche de Cédric Klapisch, Tony Gatlif ou Jacques Audiard. Repéré lors d’un casting sauvage pour "Le péril jeune", il est ensuite devenu l’un des comédiens les plus demandés du cinéma français. À l’aise dans tous les registres, Romain Duris s’essaye aujourd’hui à un nouveau genre, le film de zombies… 

Le comédien est l'invité de Louise Dupont dans ce premier numéro de "À l'Affiche à Cannes", pour évoquer son rôle dans le film d'ouverture de cette 75e édition, "Coupez !" de Michel Hazanavicius.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Est-on à la veille d’une nouvelle récession en Europe ?

Le débat

Selon les prévisions économiques, après avoir enregistré une expansion notable de 5,3 % en 2021, l’économie de l’UE affichera une croissance de 4,0 % en 2022 et de 2,8 % en 2023.

Pierre Chaillan

Après les restrictions dues à la crise sanitaire, le conflit en Ukraine pèse. Les politiques font face à la fois à une forte inflation et à une faible croissance.

Dany Lang, enseignant-chercheur, à Sorbonne Paris-Nord

La situation actuelle est unique et originale : des problèmes d’offre liés à des chocs extra-économiques coexistent avec des problèmes de demande, et des tensions déflationnistes se mélangent à une inflation plus élevée que d’ordinaire. La coexistence d’une croissance faible, voire nulle, dans plusieurs pays européens est d’abord liée à la situation post-­épidémique. Les chaînes de valeur globales restent fortement perturbées dans un contexte où le virus n’a pas totalement disparu et les autorités chinoises continuent d’appliquer une politique zéro Covid.

Certains secteurs comme celui des semi-conducteurs fonctionnent à plein régime, sans savoir si la demande qui s’adresse à eux est exceptionnelle ou finira par se tasser. Certaines industries peinent à se procurer les composants nécessaires à leur production. De plus, le conflit en Ukraine et les sanctions contre la Russie pèsent lourdement sur l’Europe,­ notamment sur l’Allemagne, pays fortement dépendant du gaz et du pétrole russes. Enfin, la spéculation financière est venue s’ajouter à ces phénomènes, puisqu’elle a provoqué une hausse générale et artificielle du prix des denrées alimentaires.

Avoir le courage d’augmenter les salairs, surtout ceux en bas et au milieu de l’échelle.

Tous ces facteurs sont la source d’une inflation à 7,5 % en Europe, beaucoup plus importante que ce à quoi les pays ont été accoutumés ces dernières décennies. Cette inflation a contribué à une baisse de la consommation (essentiellement liée à l’alimentaire et à l’énergie) et elle brouille les perspectives d’investissement des entreprises, craignant une récession, donc rechignant à investir. La fin des soutiens publics de la période Covid vient renforcer ces tendances lourdes à l’effondrement de la demande, qui ne peut être compensé­ par les exportations extra­européennes. Enfin, les niveaux d’endettement privé (125 % du PIB en zone euro !) sont de nature déflationniste : si l’inflation vient à baisser, cette dette pèsera d’autant plus lourd dans le budget des ménages et des entreprises, et ces derniers tendront alors à vouloir se débarrasser de leurs dettes plutôt que d’investir ou de consommer.

Dans ces conditions, la situation économique future de la zone euro dépendra des politiques économiques mises en œuvre. Si la BCE décide d’augmenter fortement ses taux pour lutter contre l’inflation, l’effet récessif va être fort, notamment en raison du niveau de la dette privée. Elle doit donc maintenir ses taux à des niveaux raisonnables, sachant qu’elle ne dispose pas des outils pour lutter contre l’inflation actuelle. Par ailleurs, la dépense publique doit augmenter pour pallier la demande atone (notamment en investissant vraiment dans la transition écologique). Enfin, il faut avoir le courage d’augmenter les salaires, en particulier ceux en bas et au milieu de l’échelle. Cela passe, entre autres, par une hausse significative du salaire minimum. Il faut que les entreprises acceptent de voir la part des profits dans la valeur ajoutée revenir à un niveau plus raisonnable.

En pleine hausse des prix de l’énergie et des matières premières, la stratégie zéro Covid en Chine et l’agression de l’Ukraine par la Russie renforcent l’incertitude.

Henri Sterdyniak, cofondateur des Économistes atterrés

Les économies des pays industrialisés sont de plus en plus imbriquées, de nombreux produits résultant d’une longue chaîne de production impliquant plusieurs pays. Cette architecture compliquée a été frappée par de nombreux chocs ces dernières années. La crise financière de 2008 a ouvert une période de bas taux d’intérêt et de déficits publics. La crise sanitaire a provoqué une chute de la production en 2020. Puis, diverses catastrophes climatiques ont tendu les marchés agricoles. Il faut y ajouter les mesures (encore insuffisantes) destinées à lutter contre le réchauffement climatique.

Fin 2021, le PIB de la zone euro se situait 0,5 % au-dessus de son niveau de fin 2019, soit 2,5 % au-dessous de son niveau tendanciel. L’impact résiduel de la crise sanitaire était relativement faible. Les gouvernements n’ont pas hésité à recourir au déficit budgétaire (12 points de PIB en deux ans) ; le chômage partiel a protégé l’emploi. La situation économique était cependant fragilisée par la forte hausse des dettes publiques et privées et par l’envolée des cours de la Bourse (de l’ordre de 20 % entre fin 2019 et fin 2021, malgré la crise), permises par le bas niveau des taux d’intérêt.

L’Union européenne devra se préoccuper de son autonomie alimentaire, énergétique et idustrielle.

La forte reprise mondiale de 2021 s’est heurtée à la hausse, de l’ordre de 70 %, des prix de l’énergie et des matières premières. Celle-ci représente une ponction de l’ordre de 1,5 point sur le PIB français. Les taux d’inflation sont repassés au-dessus de 7 % dans la zone euro, de 5 % en France. Les gouvernements font supporter une partie des hausses de prix aux ménages, au détriment de la consommation. Empêtrée dans sa stratégie zéro Covid, la Chine connaît toujours des situations localisées de confinements stricts qui provoquent des fermetures d’usines et de ports, donc des difficultés d’approvisionnement en Europe.

Celles-ci pourraient s’aggraver en 2022. L’agression de l’Ukraine par la Russie contribue aux hausses de prix (énergie, produits alimentaires, métaux rares) et a accru l’incertitude ambiante. Dans le scénario le plus favorable, la croissance sera pratiquement étale dans la zone euro jusqu’à la fin 2022. On ne peut écarter un arrêt brutal des flux de gaz russe vers l’UE, ce qui induirait une baisse de l’ordre de 4 % de son PIB, l’Allemagne étant particulièrement touchée. On entrerait alors dans le scénario d’une économie de guerre.

Le système de production intégré à l’échelle mondiale – basé sur le bas prix de la main-d’œuvre en Asie et des transports maritimes et sur l’échange instantané d’informations – est particulièrement efficace pour fournir des produits industriels à bas prix. Les crises récentes ont montré sa fragilité. Les entreprises devront passer du « juste à temps » au « au cas où », c’est-à-dire disposer de plus de stocks, privilégier la sécurité de leurs approvisionnements en diversifiant leurs fournisseurs ou en choisissant du local. La France et l’UE devront se préoccuper davantage de leur autonomie alimentaire, énergétique et industrielle. La transition écologique et économique devra être accélérée au prix d’une certaine réduction de la productivité.

croissanceUnion européenneéconomie
Le Figaro

Privation, adaptation : quel impact a l'inflation sur la consommation des Français ?

Pierre Olivier Dentan

Une étude d'Ipsos pour l'Observatoire E.Leclerc des nouvelles consommations montre comment le choc inflationniste a perturbé les habitudes de consommation des Français.

Pour 85% des Français, avoir une alimentation de qualité coûterait trop cher. Voici comment l'Observatoire E.Leclerc des nouvelles consommations introduit son enquête de grande ampleur, destinée à dresser un aperçu des différents comportements liés à l'inflation qui s'accentue depuis plusieurs mois. Sans surprise, la hausse des prix s'installe dans le quotidien de la quasi-totalité des Français, puisque 96% d'entre eux disent la ressentir dans leur panier de courses. Le pouvoir d'achat est de fait nettement touché, avec près de 8 consommateurs sur 10 (77%) qui affirment qu'il a diminué au cours des derniers mois.

Près de 7 Français sur 10 se privent de fruits et légumes frais

Le choc inflationniste qui s'abat sur les ménages français a réellement changé les comportements de consommation. Alors que les postes de dépenses les plus sacrifiés restent les loisirs (66% des Français se priveraient des loisirs parce qu'ils sont trop chers) et l'habillement (64%), l'alimentaire est le troisième secteur le plus touché. En effet, selon l'Observatoire, près de 6 Français sur 10 (58%) ont dû restreindre leurs achats de denrées alimentaires, du fait de la hausse des prix. 46% d'entre eux ont choisi de diminuer leur consommation de viande et de poisson, 38% les fruits et légumes frais. Plus alarmant encore, 69% des Français déclarent se priver de fruits et légumes parce qu'ils sont trop chers, tandis que ce pourcentage s'accentue chez les ménages à faible revenu (81%).

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À VOIR AUSSI - Michel-Edouard Leclerc était l'invité de la matinale Radio Classique – Le Figaro

Face à ces hausses fulgurantes, certains adaptent leur consommation, plutôt que de l'amputer. Ainsi, l'enquête souligne que 36% des Français achètent des produits simplement moins chers et que 23% dépensent en moins grande quantité. Cependant, le constat reste unanime après plusieurs mois de hausses successives des prix à la consommation : l'augmentation des prix et le renoncement à consommer certains produits ont conduit à une dégradation de la qualité de l'alimentation. En effet, 87% des Français affirment manger moins bien depuis qu'ils ressentent l'inflation, et 66% ajoutent même que leur santé et celle de leurs enfants sont impactées.

En clair, les récentes variations des prix à la consommation en France n'ont fait que dégrader et affaiblir le pouvoir d'achat des Français, en particulier celui des ménages les plus précaires, des ouvriers et des jeunes. Quand 71% des Français disent se priver de certaines dépenses pour limiter l'impact de la hausse des prix sur l'alimentaire, les moins de 35 ans sont, eux, 78%, les ouvriers 79% et les bas salaires 83%. Cette situation risque même de s'accentuer encore davantage dans les mois à venir, sans compter l'énergie et le carburant pour qui les prix hantent déjà les consommateurs.

À VOIR AUSSI - «Le monde bascule»: avec l'inflation et la guerre, Nicolas Baverez compare la situation actuelle à celle de 1945

Qu'est-ce que le bien-être animal?

Les progrès de la science et notamment l’éthologie ont permis d’améliorer notre connaissance des animaux, de leur sensibilité et de leur conscience. Aujourd’hui, le bien-être animal porte un intérêt croissant dans l’opinion publique.

Retour en force du crédit à la consommation

Ils ont progressé de 9,2% au premier trimestre, portés par l'augmentation des prêts personnels et des crédits renouvelables.

Épargne : la CLCV exhorte les banques à mieux promouvoir le livret d'épargne populaire

Le livret d'épargne populaire est réservé aux personnes ayant des revenus ne dépassant pas certains plafonds. 15 millions de Français pourraient en profiter selon l'association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV).

Le Figaro

Anne Hidalgo remet sur la table le projet contesté du «périph» parisien

Angélique Négroni

RÉCIT - Végétalisation, vitesse réduite… La mue de la rocade urbaine réactive un front d’opposition.

Une nouvelle fois, le projet de transformation du périphérique parisien en boulevard urbain revient dans les débats. Ce sujet qui fâche, et qui est rejeté par nombre d’usagers, a pourtant été abordé ce mardi dans la plus grande concorde par la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Après avoir été la candidate malheureuse à la présidentielle, la maire socialiste, qui reprend en main ce dossier, le fait en douceur, en écartant les contestations qu’il suscite. Autour d’elle pour cette conférence de presse, sont présents plusieurs maires de villes qui jouxtent la rocade et qui sont acquis à son projet. Pour cette énième présentation de la future rocade, qui sera achevée en 2030, des points sensibles ont été passés sous silence. Comme la vitesse qui doit passer de 70 à 50 km/h. Ou encore les usagers des mobilités douces, tels que les cyclistes et les piétons, qui pourront cohabiter avec les voitures.

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Lors de cette conférence, Anne Hidalgo a néanmoins réaffirmé sa volonté de passer à deux fois trois voies de circulation sur l’ensemble de cette autoroute urbaine, qui s’élargit parfois à quatre ou cinq voies. Son intention est par ailleurs de marcher dans les pas des prochains JO de 2024. La voie qui, lors de cet événement sportif, sera réservée aux athlètes, ne sera pas ensuite remise à disposition de toute la circulation. Elle sera dédiée aux bus et taxis mais aussi au covoiturage avec l’installation - si le matériel est au point - d’un dispositif de contrôle-sanction automatisé permettant de verbaliser «l’autosolisme».

Par ailleurs, voulant faire de cette ceinture grise une ceinture verte, la maire de la capitale a rappelé l’effort de végétalisation qui accompagne cette transformation avec la plantation prévue de 50.000 arbres. Un projet qui, selon elle, répond aux enjeux climatiques et sociaux. Car cet anneau circulaire de 35 km, qui aura 50 ans l’an prochain, c’est aussi, dit-elle, «500.000 personnes qui vivent de part et d’autre du périphérique». Et 40 % de ces riverains vivent dans des logements sociaux. D’autre part, 144.000 sont exposés à des niveaux de bruit anormaux et 130.000 subissent des taux élevés de pollution de l’air.

Rejet massif du projet

Outre l’objectif de mettre un terme à cette situation, ce projet permettra aussi à Paris de renouer avec sa banlieue. Avec des portes reconfigurées pour favoriser le vélo, la marche, le périphérique ne sera plus une ligne de rupture avec les communes voisines.

Mais cette «belle» présentation ne fait pas oublier que le projet est largement contesté. Une étude, effectuée d’ailleurs par la ville de Paris à l’automne 2021, avait révélé que les usagers rejetaient massivement la fin «du périph». Les 4000 personnes interrogées avaient indiqué dans «une grande majorité ne pas pouvoir emprunter un autre itinéraire que cette rocade pour faire leur trajet». Bien que souvent saturé, ce boulevard avait aussi été largement plébiscité parce qu’il est «plus direct et plus simple».

Estimant que cette infrastructure a une dimension régionale et non municipale, la présidente LR de l’Île-de-France, Valérie Pécresse, avait, en organisant une consultation en ligne, recueilli un rejet du projet parisien de 90 %. Elle veut désormais aller plus loin: elle annonce saisir la Commission nationale du débat public (CNDP) pour avoir une réflexion à l’échelle du pays.

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Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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Le Figaro

Emmanuel Macron peaufine le gouvernement Borne

François-Xavier Bourmaud

ANALYSE - La première ministre enchaîne les consultations pour bâtir son exécutif.

À leur rythme, tranquillement, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne poursuivent l’élaboration du nouveau gouvernement. Mercredi, la première ministre a consulté ses prédécesseurs à Matignon, Édouard Philippe et Bernard Cazeneuve. Elle a aussi échangé avec des cadres de la majorité, François Bayrou, Richard Ferrand, Christophe Castaner et Stanislas Guérini. Elle s’est également entretenue avec le président du Sénat Gérard Larcher, les représentants des partenaires sociaux et des associations d’élus. La veille, elle avait déjeuné pendant trois heures avec Emmanuel Macron puis dîné avec lui le soir même. Des consultations tous azimuts dans le cadre du «travail d’élaboration de l’équipe gouvernementale». Il ne faut pas se rater. Et donner corps à la promesse du chef de l’État de dérouler un «mandat nouveau».

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Car pour l’heure, l’accueil d’Élisabeth Borne est pour le moins dubitatif. Certes, l’arrivée d’une femme à Matignon a été saluée. Mais pour le reste, c’est surtout le volet «continuité» qui est critiqué. Selon les points de vue, la promotion de l’ancienne ministre des Transports, puis de la Transition écologique, puis du Travail lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron serait ainsi «le choix de la sécurité», de «la continuité» ou de «la raison». Bref, l’impression d’un «non-événement politique» peu enthousiasmant que la composition du gouvernement peut contribuer à dissiper.

«Un profil compte parfois double ou triple. Ce n’est pas une question de place de la société civile, mais de visages nouveaux. On a besoin de personnalités connues des Français, pour leur donner un ressenti visuel du gouvernement», plaide un cadre de la majorité. Emmanuel Macron a déjà cédé à «l’effet de casting». Avec Nicolas Hulot dans le premier gouvernement d’Édouard Philippe, avec Éric Dupond-Moretti et Roselyne Bachelot dans celui de Jean Castex. Après avoir mis trois semaines pour annoncer le nom de son nouveau premier ministre, Emmanuel Macron ne veut pas accélérer pour son exécutif. Un ancien ministre assure ainsi que la composition du gouvernement ne serait pas annoncée avant le week-end. Le traditionnel Conseil des ministres du mercredi a d’ailleurs été reporté sine die .

Limiter le temps d’exposition

Il s’agit de laisser à Élisabeth Borne le temps de s’installer dans le paysage. Il s’agit aussi de gagner du temps dans la campagne des législatives. Chaque jour qui passe dans l’attente du gouvernement retarde celui de la bataille électorale et permet à Emmanuel Macron de conserver la dynamique née de l’élection présidentielle. En outre, retarder la nomination des ministres réduit aussi le laps de temps au cours duquel ils seraient susceptibles de faire une gaffe avant le premier tour. Et donc de faire peser un risque sur la campagne de la majorité à l’image de Jean-Louis Borloo qui, avant les élections législatives de 2007, s’était fait coincer par Laurent Fabius sur la TVA sociale.

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Ministre de l’Économie à l’époque, Jean-Louis Borloo avait expliqué que la piste pourrait être étudiée. Une allusion à des hausses d’impôts qui avaient alors coûté quelque 80 députés à l’UMP. D’où l’intérêt de limiter le temps d’exposition des nouveaux ministres. Sans compter qu’au passage, cela laisse aussi du temps aux alliés de la Nupes de Jean-Luc Mélenchon pour étaler leurs divergences. Un jour ils s’écharpent sur les investitures, le suivant ils laissent apparaître leurs désaccords sur l’Otan, puis le lendemain sur le burkini…

Gagner du temps donc, et jusqu’au bout. Car le remaniement à venir ne sera qu’une première étape puisque le chef de l’État compte compléter son gouvernement après le second tour des élections législatives. De quoi cette fois garder la main sur ceux qui, chez ses adversaires de droite ou de gauche, seraient prêts à le rallier.

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Quand Mélenchon téléphone au président du Medef pour lui demander son avis

Lors du confinement, le chef des Insoumis a passé un coup de fil à Geoffroy Roux de Bézieux pour connaître sa position sur le recours aux nationalisations et aux réquisitions pour faire face à la crise.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

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L'Humanité

Stéphanie Gembarski, porte-Wah !

Un jour avec

La coordinatrice de la Fédération des lieux de musiques actuelles est à l’origine du projet Wah ! Un dispositif de mentorat destiné aux femmes du secteur, afin de favoriser l’émancipation et la lutte contre les discriminations.

Lina Sankari

Au début de sa carrière, la parité n’était pas un sujet. Dans les années 2000, du haut de ses 26 ans, Stéphanie Gembarski est nommée directrice du Florida, à Agen, une structure de musiques ­actuelles et d’arts numériques. « On m’a fait remarquer que j’avais à cette époque toutes les clés pour programmer plus de femmes. Mais personne ne parlait de ça à ce moment-là » , se souvient l’actuelle coordinatrice des dynamiques liées à l’égalité, la diversité et aux pratiques artistiques et culturelles de la Fédération des lieux de musiques actuelles (Fedelima). Celle qu’on appelait alors « la petite » n’avait pas encore déconstruit les mécanismes liés à l’assignation de genre, « comme celui de multiplier les heures de travail pour se sentir légitime » . Les discriminations, les remarques, les blagues sur son genre… elle les relit a posteriori. Tout est alors intériorisé, les combats sont ailleurs : droit au logement, lutte contre le racisme, avance-t-elle… « Ces luttes collectives m’ont permis d’engager une réflexion sur la relation aux autres, de trouver des points de convergence. » Et quel autre lieu que la culture pour créer du lien, favoriser le droit à l’expression et à la dignité ?

Éducation populaire et l’économie sociale et solidaire

Loin de l’industrie musicale, la Fedelima fédère 150 structures de spectacle vivant impliquées dans l’éducation populaire et l’économie sociale et solidaire. Des lieux de proximité. En 2016, ces lieux interrogent leur ambition fédérale et le projet de société qu’ils entendent défendre. Une question émerge : « Est-ce que ce secteur, qui s’est construit sur une idée d’émancipation, de culture populaire, voire de contre-culture, est à l’image de la diversité de la société, tant dans les équipes qui animent les lieux que dans les personnes accueillies au quotidien ? » ­résume Stéphanie Gembarski. La Fedelima initie des échanges avec ses adhérents sur la manière de faire vivre la diversité.

Le phénomène #MusicToo émerge à son tour

Les planètes s’alignent. Au même moment, en 2017, le mouvement #MeToo, qui encourage la prise de parole des femmes, fait l’effet d’une bombe au niveau mondial. Le phénomène #MusicToo émerge à son tour et le ministère de la Culture établit une feuille de route sur l’égalité de genre. Un paradoxe existe dans la fédération, qui regroupe 1 600 salariés, dont 48 % de femmes et 52 % d’hommes. Cette parité apparente ne saurait toutefois se suffire à elle-même. « Lors d’une étude, nous avons constaté que, dans toute une famille de métiers, il y avait des écarts de présence féminine, notamment dans les postes à forte valeur symbolique, ceux de direction de projets, de programmation, de techniciens et de musiciens », remarque Stéphanie Gembarski. Les postes occupés par des femmes relèvent avant tout de l’administration, de la communication ou de l’action culturelle. Parmi les structures ayant le label d’État Scènes des musiques actuelles, on dénombre seulement 20 % de directrices.

La force du collectif

Pour pallier ces carences, la Fedelima imagine le dispositif de mentorat Wah !, qui vise à générer de l’entraide et à aider les femmes à évoluer vers des postes à responsabilités. « L’idée n’est pas de former les femmes, car elles sont autant, voire plus formées que les hommes, mais de créer des espaces où elles peuvent se donner de l’audace, parler de leur réalité professionnelle, en clair : oser. » La force du collectif. Depuis 2019, 14 binômes venus de tout le territoire travaillent à la construction d’un projet pendant une année. « Les mentorées expriment des envies, des besoins à leur mentore, et elles définissent ensemble un chemin pour y parvenir », explique encore Stéphanie Gembarski. Tous les mois, les 28 personnes impliquées dans ce projet se retrouvent pour générer des temps d’échange sur la lutte contre les inégalités dans la culture. « L’idée est d’essaimer plus largement. Lorsqu’elles repartent dans leur structure, elles sont nourries de tout cela, elles forment leurs équipes et changent la manière de penser les programmes », se félicite la coordinatrice de la Fedelima.

« On vient bousculer les privilèges »

Des projets non mixtes ont ainsi vu le jour, afin que les jeunes filles fassent de la musique sur des instruments communément considérés comme masculins. Ailleurs, des musiciennes ont été sensibilisées à la ­technique afin que, lorsqu’elles arrivent sur un plateau, elles ne subissent pas la ­domination masculine. Une manière de déconstruire les représentations. Un travail a également été engagé sur les violences sexistes et sexuelles. Ce réseau d’entraide casse l’isolement et génère de la sororité. Selon Stéphanie Gembarski, « les valeurs de solidarité sont très fortes dans les musiques actuelles, mais cette grande famille a été construite par et pour des hommes. On vient bousculer les privilèges ». Un apprentissage collectif, une construction politique pour faire société.

MusiqueFéminisme
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Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Actu

Plusieurs instituts donnent la gauche en tête des voix au premier tour, puis battue en nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale. Mais comment ces enquêtes sont-elles réalisées et quel crédit leur apporter ?

Aurélien Soucheyre

Attention pincettes ! L’ensemble des instituts de sondages appellent à prendre avec « la plus grande prudence » leurs enquêtes concernant les élections législatives des 12 et 19 juin.

En moyenne, l’alliance de toute la gauche, baptisée Nupes, est actuellement donnée en tête des intentions de vote (environ 30 % des voix), devant la coalition des macronistes Ensemble ! (26 %), puis le Rassemblement national (23 %), le parti de droite LR (10 %) et enfin la formation d’Éric Zemmour, Reconquête (6 %).

 Certains de nos confrères publient des projections en sièges avant même que l’offre électorale ne soit connue. »

Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop

Ces études annoncent-elles la future répartition des sièges à l’Assemblée nationale ? Loin de là, puisque les législatives, en France, ne se font pas à la proportionnelle. Le découpage du territoire en 577 circonscriptions, pour autant de scrutins, complique forcément le travail des sondeurs. « Pour l’instant, nous mesurons simplement les intentions de vote sur les grandes listes ou coalitions qui vont être soumises aux électeurs. Cela donne une idée des rapports de forces nationaux, mais, à ce stade, aucune idée précise par circonscription », indique d’ailleurs Jean-Yves Dormagen, fondateur de Cluster 17.

« Certains de nos confrères publient pour leur part des projections en sièges avant même que l’offre électorale ne soit connue ou que la campagne des législatives n’ait vraiment commencé. Ce n’est pas notre ligne », ajoute Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop.

Chronique vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ?

Que disent les hypothèses des deux instituts qui s’y s’ont déjà essayé ? Les travaux d’Harris interactive et d’Opinion Way donnent 300 à 350 sièges pour la Macronie, 105 à 165 pour la Nupes, 30 à 70 pour LR et 20 à 80 pour le RN. « L’hypothèse la plus probable aujourd’hui reste celle d’une majorité pour le président de la République. Cela commence à se clarifier maintenant que les accords entre partis sont conclus. Mais nous serons évidemment en mesure de fournir une grille de lecture plus fine après le 20 mai, une fois que l’offre réelle sera connue dans l’ensemble des circonscriptions », indique Jean-Daniel Lévy.

L'alternative : ce que la gauche compte faire au pouvoir

Le directeur délégué d’Harris interactive précise que l’inconnue autour de l’abstention complique la tâche des sondeurs. Elle avait été très importante il y a cinq ans : 51,3 % au premier tour, 57,36 % au deuxième. « L’abstention est habituellement très difficile à mesurer, et encore plus dans le cadre de législatives », reconnaît-il.

L’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche

Elle sera pourtant l’une des clés d’un scrutin qui s’annonce bien plus indécis qu’en 2017. À l’époque, la France insoumise avait par exemple obtenu 19 % des suffrages à la présidentielle avant de rassembler 11 % des voix au premier tour des législatives, pour finir avec 17 députés élus. Le PS, en rassemblant 9,50 % des voix aux législatives, avait obtenu une trentaine d’élus (grâce à de meilleurs résultats que la FI au second tour), EELV aucun élu et le PCF 11 députés.

Des résultats qui montrent que l’abstention en 2017 a clairement nui à la gauche, la victoire d’Emmanuel Macron ayant eu un effet démobilisateur sur cet électorat au moment d’élire les députés.

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Sauf que la donne a changé en 2022. Les législatives s’annoncent cette année comme les plus indécises depuis celles de 1997. D’abord, parce que le président sortant a été réélu en partie par défaut. Ensuite, parce que le paysage politique s’est divisé en trois grands blocs : droite, extrême droite et gauche.

Enfin, parce que la gauche a conclu un accord historique, avec la Nupes, dans l’espoir de briser le cercle mortifère de l’inversion du calendrier électoral, afin de remporter les législatives et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

Avec le soutien des partis de gauche, Jean-Luc Mélenchon se propose comme premier ministre. «  Nous allons bientôt pouvoir juger de la manière dont les électeurs voient la situation politique, si une dynamique s’enclenche pour la Nupes, s’il y a une appétence à voter pour elle et si cela se ressent sur la participation potentielle », signale Jean-Daniel Lévy.

Des panels qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes

Reste que l’incertitude autour de l’évolution des rapports de forces, autour de l’abstention et de l’impossibilité de réaliser des sondages précis dans l’ensemble des 577 circonscriptions du pays rend très ardu tout exercice sondagier. La carte électorale, via le découpage actuel des circonscriptions, favorise de plus la droite dans nombre de territoires. Une équation délicate, alors même que tout sondage comporte des travers.

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

À commencer par le choix du panel. La plupart des instituts travaillent à partir de listes de volontaires préinscrits sur Internet et prêts à répondre quelle que soit la question. Des répertoires qui passent à côté de plusieurs catégories de personnes. Les victimes de la fracture numérique, le plus souvent des personnes âgées, sont par exemple exclues d’office. Les individus distants vis-à-vis des élections sont également laissés sur le carreau, notamment au sein des classes populaires ou chez les jeunes. «Dans certaines circonscriptions, cela se joue de plus à quelques voix près. Notre outil de projection en siège est de qualité, mais il n’est peut-être pas assez précis pour répondre parfaitement », concède Jean-Daniel Lévy.

Certains instituts tentent de proposer d’autres méthodes, au risque d’être rappelés à l’ordre par la Commission des sondages. En janvier 2022, Cluster 17 a ainsi été mis en cause pour « insuffisances méthodologiques ». « Nous ne travaillons pas à partir d’un panel de personnes inscrites en faveur de rétributions ou de récompenses, mais nous respectons la méthode des quotas. Ce qui fait vraiment notre originalité, ce sont les clusters, c’est-à-dire les groupes d’appartenance que nous identifions dans la société. Mais toutes les méthodes ont des biais. Nous ne prétendons pas du tout que la nôtre soit parfaite », expose Jean-Yves Dormagen.

Borne à Matignon : l’«ouverture à gauche» version Macron

Il est enfin à noter que le nombre de sondages a presque triplé en quelques années : 192 avaient été réalisés pour la présidentielle de 2002, puis 563 pour celle de 2017. Après une relative accalmie, l’exercice va très bientôt rebattre son plein au fur et à mesure que la date des législatives approchera. En 2017, les projections en sièges s’étaient montrées assez éloignées des résultats. À trois jours du scrutin, Harris interactive prédisait entre 440 et 470 sièges pour les macronistes, qui en ont finalement obtenu 350. Et qui pourraient bien être battus cette année.

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VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
L'Humanité

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Emission

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine. L'actualité du 17 mai

  • Au 83e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.

L'Humanité

Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

OtanGuerre en UkraineRussiefinlande
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
  • Retrouvez ici notre direct du jour.
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Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

Retrouvez dans notre direct, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

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L'Humanité

Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

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L'Humanité

Au centre de l’œuvre, une vision tragique de l’humain

Chronique

Ce nouveau livre commence sous les allures d’une farce, se continue en drame, pour s’achever en une manière de terrible rachat. Deux citations placées en exergue, de Pascal et de Bernanos, en annoncent l’esprit : l’être se présente tel un « embrouillement », à la fois « gloire et rebut de l’Univers », toujours en proie à une « douleur » de « source impure ». Une vision chrétienne de l’existence ne cesse en effet de sous-tendre cette littérature à la fois âpre et bouleversante. Elle se déploie une nouvelle fois ici, sous un aspect proprement inattendu.

Parmi les grands personnages de Sylvie Germain, apparaît aujourd’hui un nouveau venu, Sylvain Leuseudre. D’abord déguisé à la façon stylisée du bonhomme Dubonnet des affiches du temps pour la marque d’apéritif, dont la publicité « Dubo, Dubon, Dubonnet » se répétait tout du long dans les tunnels du métro, celui-ci se mue à deux reprises en meurtrier, avant que la douleur profonde qui le tenaille, commande ses actes et lentement le détruit, ne se laisse apercevoir. C’est à l’occasion d’une fête à thème au cinquième étage d’un immeuble parisien qu’on fait sa connaissance. Chacun, y compris les serveurs, doit porter une tenue évoquant le métro. Sylvain, qui officie au buffet, a naturellement opté pour la célèbre figure au chapeau melon remplissant son verre. Ce soir-là quelqu’un meurt défenestré. Quatre mois plus tard, un autre participant se rompt le cou après avoir été poussé dans un escalier. Un thriller semblerait se mettre en place si l’on n’en connaissait déjà le principal acteur. La Puissance des ombres se présente comme un faux livre à suspense, mais comme une terrible descente dans les recoins obscurs d’une âme.

Pour cela, il faut remonter loin en arrière, dans les années d’enfance, quand certains graves événements fondateurs vont lester une existence d’un poids insoutenable : l’encombrant roman familial de Sylvain. Sylvie Germain en explore précautionneusement les contours, en dévoile avec toute la retenue possible les aspects les plus obscurs et inavouables, véritables « nœuds de silence » de la famille. Au plus profond du « cloaque » humain évoqué dans la citation liminaire de Pascal. C’est que Sylvain se trouve submergé par une « crue de la mémoire ». Tout ce qu’il avait refoulé depuis le rapt et la mort de sa petite sœur Rosine. En premier lieu, sa propre responsabilité. Le bonhomme Dubonnet du début est désormais sorti de la minceur de l’affiche, a pris épaisseur humaine. Au terme d’un cheminement romanesque qui laisse une nouvelle fois admiratif.

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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« La femme de droite est l’avenir de l’homme de droite »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La nomination d’une femme en tant que première ministre doit être saluée en ce qu’elle envoie un signal positif en termes de champ des possibles pour celles que Beauvoir appelait « l’Autre ». Après trente ans sans voir aucune d’entre nous à ce poste depuis Édith Cresson, la France était très en retard par rapport à ses voisins européens.

Ainsi, Élisabeth Borne a dédié sa nomination à « toutes les petites filles », en précisant que rien ne devait freiner le combat pour la place des femmes dans notre société. Toutefois, si cette dernière a des qualités indéniables de sérieux et de professionnalisme, il n’en reste pas moins qu’on peut largement douter de sa capacité, et/ou de sa volonté réelle, à faire passer des mesures sociales. Nous le savons, malgré son soi-disant positionnement à gauche au sein de LaREM (l’aile gauche de LaREM, c’est encore la droite), la première ministre semble finalement avoir été l’exécutante de mesures de régression des droits sociaux. Ainsi, le parcours d’Élisabeth Borne en tant que ministre du Travail n’a pas été marqué par des avancées sociales, au contraire. Les syndicats ont souvent pointé l’absence de possibilité d’avoir une réelle discussion avec elle : « On avait un mur en face de nous » (Éric Meyer, syndicat SUD rail). Ce choix ne fera donc pas gagner à Emmanuel Macron un capital sympathie, lui qui en aurait pourtant eu fort besoin avant les prochaines législatives, face à l’union de la gauche.

Derrière la dédicace de sa nomination aux petites filles, et une belle phrase sur la nécessité de continuer le combat pour les droits des femmes, je pose la question suivante : n’y aura-t-il encore que de « fausses mesures » ou pouvons-nous espérer une action réelle ? Le dernier quinquennat a en effet mis en place pour les femmes des mesures qui restent très superficielles, laissant un vaste champ à d’indispensables améliorations. À titre d’exemple, la députée Albane Gaillot (sans étiquette), qui termine son mandat, a déposé le 10 mai une proposition de loi, que j’ai corédigée, tendant à réformer l’index qui sert à noter les entreprises en matière d’égalité, et à faire appliquer dans plus d’entreprises les quotas de femmes. Nous avions d’ailleurs fait parvenir à Mme Élisabeth Borne un rapport complet sur ce sujet en février 2021, sans que jamais elle nous réponde. S’agissant d’un texte qui tend à mettre en place des mesures et des sanctions réelles, il est très peu probable que LaREM le reprenne en l’état, et bien plus attendu qu’il soit modifié et vidé de son contenu, ou bien simplement mis au placard.

Espérer un engagement social fort du côté de LaREM est donc vain. Ainsi, si espoir il y a, il est désormais plus que jamais dans le mouvement d’union de la gauche, et dans le vieil homme blanc qui le conduit.

Élisabeth BorneLaREMEmmanuel Macron
L'Humanité

Vers un nouveau krach mondial ?

Chronique

Pierre Ivorra

Le monde va-t-il subir prochainement un nouveau krach économique, financier et monétaire dévastateur, « casseur » d’emplois, de salaires et d’entreprises, accentuant les déséquilibres et les dominations ? Et qu’est-ce qui pourrait permettre, avant qu’il éclate, de le conjurer, ou, au moment où il intervient, de s’en dégager positivement ? La croissance dans le monde, en Europe notamment, pique du nez. Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 8,3 % en avril, sur un an. En Europe aussi, l’inflation augmente alors que l’activité se réduit. Les déficits publics et extérieurs de nombre de pays développés enflent. Depuis le début de l’année, deux principaux indices boursiers américains s’effondrent, le français CAC 40 a perdu 12,14 % et l’Euro Stoxx 50 15,07 %, et l’on ne sait pas quand ces chutes vont s’arrêter. Ici en France, la valeur des obligations du gouvernement à dix ans diminue. Les taux d’intérêt grimpent, atteignant 1,7 % en fin de semaine dernière, alors qu’ils étaient encore négatifs en décembre. L’agression de la Russie à l’encontre de l’Ukraine accentue certaines de ces difficultés mais n’est pas à l’origine de ces dégradations profondes qui risquent d’être durables.

En France, le gouvernement Macron va mobiliser d’importantes ressources pour venir au secours de nos grands groupes capitalistes, BNP Paribas, la Société générale, Stellantis, Bouygues, Dassault, Michelin… Il va leur prêter de l’argent à bon compte sans assortir ces prêts de conditions favorables aux salariés et à l’emploi. Avec davantage de moyens, la Banque centrale européenne (BCE) va faire de même mais en pratiquant, elle, des taux d’intérêt à la hausse. Ces mesures, en affaiblissant les collectifs de travail, en négligeant le besoin de préserver ou transformer les activités et de développer la formation, pourront peut-être permettre à des groupes de sortir la tête de l’eau pendant un temps, mais vont accroître la crise systémique de ce capitalisme aujourd’hui mondialisé et financiarisé.

En vérité, l’emploi, la formation, la préservation du climat ne sauraient être pris comme des effets possibles du redressement de ces groupes et de notre économie mais comme leurs conditions. Ce n’est pas en mobilisant l’ensemble des ressources financières, de l’État et surtout de la BCE et des banques pour les sécuriser que l’on pourra maintenir la consommation des ménages, préserver la croissance, renforcer sa qualité environnementale. C’est en développant la formation et les qualifications que l’on pourra être plus efficace, gâcher le moins possible de ressources.

la chronique de Pierre Ivorraboursekrach boursier
L'Humanité

Véran : un bilan catastrophique

Chronique

Christophe Prudhomme

Lors du départ d’un responsable politique, il est toujours utile d’effectuer le bilan de son action. Olivier Véran, médecin, ancien député socialiste, élu sous l’étiquette LaREM et homme ambitieux, a été nommé ministre de la Santé lors du départ mouvementé d’Agnès Buzyn. De sa gestion de l’épidémie de Covid, on retiendra sa position sur une ligne dure – avec l’obligation de vaccination des soignants ainsi que le passe sanitaire, puis vaccinal – qui a été finalement progressivement contredite par sa hiérarchie. Les soignants, déjà sous pression du fait du manque de moyens, ont subi sa morgue et son mépris lors de multiples prises de parole ou de visites dans les hôpitaux.

On retiendra qu’il est l’homme de ce qu’il a appelé le Ségur de la santé, qui devait répondre à l’urgence. La seule mesure conséquente se limite à de faibles augmentations de salaire et à des primes octroyées seulement à certaines catégories, ce qui a provoqué la colère des nombreux exclus, notamment dans le secteur médico-social. De fait, il s’agit d’un échec, car même les signataires de ce fameux plan sont aujourd’hui très critiques. En effet, alors que l’urgence est l’emploi, aucune mesure n’a été prise dans ce domaine et, aujourd’hui, le système s’effondre, avec la multiplication des fermetures de services par manque de soignants. Pire, les opérations de restructuration avec suppressions de lits se poursuivent, comme si l’épidémie n’avait pas montré que les difficultés de l’hôpital étaient principalement liées aux fermetures massives de lits, associées à un déficit de recrutement.

Lui-même médecin hospitalier et censé bien connaître le problème, Olivier Véran a été sourd aux revendications portées par les syndicats, collectifs et associations citoyennes lors du mouvement débuté en 2019, qui se poursuit de manière locale. Il est même l’artisan de l’accélération de la mise en place de la loi « ma santé » 2022, notamment avec ce qui est faussement appelé des « hôpitaux de proximité ». Il ne s’agit en fait plus d’hôpitaux, car sans service d’urgences ouvert 24 heures sur 24, sans maternité et sans chirurgie, ils sont réduits à de simples centres de consultations avec quelques lits. C’est lui aussi qui, avec son collègue médecin et député Thomas Mesnier, a mis en place le forfait de passage aux urgences, mesure punitive pour les personnes qui ne sont pas hospitalisées.

Son bilan est donc celui d’un « très bon élève » qui a poursuivi et accéléré la casse de l’hôpital public, marqueur de la politique d’Emmanuel Macron. Nous n’avons rien à attendre d’un futur ministre nommé par l’actuel président, car, quel que soit son profil, les options politiques demeurent. Une politique de rupture est une urgence et une nécessité pour notre système de santé. Pensez-y les 12 et 19 juin !

Le billet du Dr Christophe Prudhommeolivier véran
L'Humanité

« Cette fois, il y a une chance de victoire »

Reportage

Législatives Dans l’Oise, ancrée à droite et où Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle, les candidats de la Nupes mènent la lutte. Et l’union donne espoir à une population qui n’en peut plus de la vie chère, de l’abandon et du mépris affiché par le chef de l’État.

Benjamin König

Beauvais (Oise), envoyé spéc ial.

« J e gagnais bien ma vie avant, j’avais un très bon salaire, presque 2 000 euros par mois. Mais depuis mon accident, je suis en invalidité. J’ai 620 euros par mois maintenant… » À 57 ans, François habite à Beauvais depuis toujours et vient en habitué au marché du quartier Argentine, une ZUP de la ville. Ce lundi matin, il ne peut acheter qu’une baguette. Pas deux. Le budget est trop serré… « J’ai pu négocier le loyer au tribunal, sinon j’étais dehors », poursuit-il, avant d’aller trouver du réconfort et de parler de ses attentes avec la petite équipe qui tracte pour les législatives, menée par les candidats Roxane Lundy (Génération.s) et Thierry Aury (PCF). Son choix est fait : il votera pour la Nupes, dans cette 1re circonscription détenue par Victor Habert-Dassault, l’héritier de la famille d’avionneurs qui en a fait son fief. « Ici, Marine Le Pen a fait 36 % au premier tour. Le point commun de tout le département, c’est la question sociale. Et c’est elle qui est apparue comme l’opposante sociale, mais c’est en train de changer », prévient Roxane Lundy. Car l’union à gauche modifie la donne. « Nous étions déjà rassemblés aux municipales de 2020 et à la législative partielle de 2021 », après la mort accidentelle d’Olivier Dassault, précise Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF. Mais « cette fois, il y a une chance de victoire ».

Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections

Bienvenue dans l’Oise, ses châteaux et ses villes royales, ses haras et ses rivières pittoresques dont celle éponyme, mais aussi ses 52,7 % pour Marine Le Pen au second tour et ses sept circonscriptions… toutes à droite. Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections : droite en recomposition, extrême droite puissante, mais gauche unie en reconquête. Quatre députés sortants sont macronistes et trois LR, tiraillés entre LaREM et le RN. Le plus célèbre d’entre eux, député de la 4e « circo », celle de Chantilly, a déjà fait son choix : l’ex-sarkozyste Éric Woerth est investi par Renaissance. « Woerth, il est de Creil : son père était médecin du travail ici », raconte Loïc Pen, urgentiste, candidat communiste pour la Nupes dans la 7e « circo », celle de Creil, Clermont, Mouy et Nogent-sur-Oise, où il nous reçoit.

Le médecin, qui s’est fait connaître par la lutte pour les urgences de l’hôpital local, travaille également pour l’administration pénitentiaire : « Parfois, je retrouve en prison des gens avec qui j’ai grandi… » Dans ce territoire, Marine Le Pen a atteint 40 % dès le premier tour, mais Loïc Pen estime que la gauche a une chance de gagner : « Les gens ont voté RN car ils ne veulent plus de Macron, avec des marqueurs comme les retraites et le pouvoir d’achat. Mais c’est en train de changer : cette coalition recrédibilise une parole de gauche populaire. Une connaissance m’a dit qu’elle allait voter pour nous après avoir voté Le Pen aux deux tours », analyse-t-il. Une parole qu’il veut axée sur les enjeux quotidiens : la santé, les transports et le travail. « C’est une zone ravagée, un grand bassin industriel sinistré », expose le candidat PCF, qui déplore que les petites villes alentour soient devenues des « cités-dortoirs pour des gens qui vont bosser à Paris », et ambitionne un réel « développement économique ».

La santé et le logement, c’est aussi ce que veut mettre en avant Valérie Labatut, candidate insoumise pour la Nupes dans la 3e circonscription. En ce dimanche matin, cette inspectrice du travail et militante CGT tracte sur le marché de Montataire, qui s’étale autour de la mairie où trône une grande affiche du leader palestinien Marwan Barghouti. Elle a rendez-vous avec le maire communiste, Jean-Pierre Bosino, qui tient à l’accueillir. « Je partage l’accord, car c’est ce que demandent les gens pour changer leur vie. La réélection d’Emmanuel Macron est une catastrophe pour eux », avance le maire. De fait, l’investiture « s’est faite naturellement, sans ambiguïté, notamment car le programme est partagé », corrobore Valérie Labatut. La candidate, qui reconnaît volontiers être « novice en politique », y est venue par son « expérience syndicale » à la CGT, elle qui s’est battue – avec d’autres – pour la réintégration de son collègue Anthony Smith. « Envoyer une inspectrice du travail à l’Assemblée » serait un beau symbole, assure-t-elle. Mais ce sont les problèmes des citoyens dont elle veut d’abord parler : « La santé, les services publics sont des thèmes phares ici », poursuit-elle, ciblant notamment le député LaREM sortant, Pascal Bois. Lors de la bataille pour la maternité de Creil, celui-ci a rétorqué qu’il ne fallait pas se plaindre, parce que dans le Sud-Ouest « il y a des femmes qui font deux heures de voiture pour aller accoucher ».

le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron

Dans les allées du marché, l’accueil est souvent favorable. Même si certains ne veulent pas entendre parler des élections ou ne cachent pas leur suffrage pour l’extrême droite : « Je vote Marine parce qu’ici on n’a rien, on est abandonnés, et elle parle des gens ! » témoigne Claudine, qui attend la retraite et a peur de « devoir bosser jusqu’à 65 ans ». Car, ici aussi, le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron. « Marine Le Pen a incarné pour certains une politique sociale », analyse Valérie Labatut. Pour contrer le RN, il s’agit de « partir du sentiment d’abandon et de relégation, sans stigmatiser personne, et reconquérir la jeunesse », poursuit-elle. « Le taux de pauvreté est de 38 % ici », rappelle la candidate, tandis que Jean-Pierre Bosino pointe « la question du pouvoir d’achat » dans une ville où « le revenu moyen annuel est de 12 000 euros et même de 9 000 dans le quartier des Martinets ». Au pied de la mairie, un peintre amateur propose ses tableaux d’Elvis, de Belmondo ou de Johnny, non loin d’un stand où Abdel goûte quelques olives. « J’ai voté Mélenchon, je sais qu’il y a encore des élections mais c’est pour quoi déjà ? Ah oui, les députés ? Eh bien, je vais encore voter Mélenchon », plaisante-t-il, avant d’apprendre qu’il est possible qu’il soit premier ministre si la gauche est majoritaire. À la sortie du marché, près du rond-point où d’autres militants tractent pour la Nupes, des automobilistes klaxonnent le pouce en l’air pour marquer leur approbation.

Retour à Beauvais. Sur le marché, la population est un mélange bigarré : jeunes immigrés ou enfants d’immigrés, retraités. À l’instar de Brigitte, qui vit ici « depuis trente-deux ans », mais qui déplore le « délabrement total » des logements. Cette sexagénaire énergique n’a pas sa langue dans sa poche : « Quand j’ai des choses à dire, je le dis ! J’en ai marre de me faire matraquer comme retraitée. » Pour les élections, elle « trouve super que la gauche soit réunie ». « Il faut qu’il y ait plus de social et de reconnaissance de l’être humain. De tous les êtres humains », précise-t-elle malicieusement en parlant de sa « fille métisse ». Un peu plus loin, voici Ardian, qui nous alpague de façon sympathique pour être pris en photo et parler des élections. Avec son fort accent, il raconte son histoire : « Je viens du Kosovo, mais je suis français ! Je suis là depuis 2004. » Il s’intéresse beaucoup à la politique : « Je vote toujours. J’aime bien Mélenchon parce qu’il parle de tout le monde. Je vais aller voter pour la gauche, parce que ça peut changer ! » s’enthousiasme-t-il.

Bien sûr, dans ce quartier populaire, on vote beaucoup à gauche. Mais dans le reste de la circonscription, notamment dans les petites villes rurales typiques du département, le vote est beaucoup plus marqué à droite et à son extrême. C’est là que Thierry Aury et Roxane Lundy se sont rendus la veille : « Nous sommes allés à une brocante à Bresles », raconte la candidate. « On leur parlait de retraite à 60 ans, les gens venaient nous voir exprès », témoignant d’un accueil favorable y compris dans les lieux où les scores de la gauche sont faibles. Thierry Aury évoque lui aussi des attentes de nombreux citoyens : « C’est bien, vous êtes ensemble », lui a-t-on répété. Le combat politique, dans un département ancré à droite où Marine Le Pen obtient des scores énormes, se mène pied à pied. Mais dans l’Oise, une gauche unie espère bien bousculer la donne. Et envoyer plusieurs députés à l’Assemblée. Pourquoi pas ?

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L'Humanité

Marine Tondelier : « Pendant cinq ans, Marine Le Pen a été une députée fantôme »

Entretien

Nupes Déterminée à « défendre les intérêts des habitants », notamment sur le pouvoir d’achat, l’écologiste Marine Tondelier portera les couleurs de la gauche face à la candidate d’extrême droite.

Julia Hamlaoui

Pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), certains combats en vue des législatives de juin sont des plus emblématiques. C’est le cas du côté d’Hénin-Beaumont, où Marine Tondelier (EELV) affrontera pour la troisième fois la candidate du RN, Marine Le Pen. En 2017, cette dernière avait réuni 46 % au premier tour, et la gauche, dispersée, avait été disqualifiée. Cinq ans plus tard, le scénario est sensiblement différent : « J’ai toujours porté l’union, et là c’est l’union qui va me porter », se réjouit l’écologiste.

Vous avez été investie par la Nupes dans une circonscription hautement symbolique puisque vous ferez face à Marine Le Pen. Comment abordez-vous cette campagne ?

Nous avons depuis cinq ans une députée fantôme vue à la télévision mais très absente localement, à part pendant les campagnes ou quelques commémorations. Nous avons besoin d’une députée pour de vrai. Notre territoire ne manque pas de combats : les rénovations de cités minières promises par l’État n’avancent pas ; des pollutions graves, notamment sur l’ancien site de Metaleurop, ont des conséquences financières, sanitaires et posent un problème de reconversion… Ces quelques exemples montrent la nécessité d’une députée qui défende les intérêts des habitants et travaille de concert avec les élus. L’alliance inédite et historique de la gauche est porteuse d’énormément d’espoir. L’enjeu désormais, c’est qu’elle ne se résume pas à une succession de logos sur le papier. Nous allons mettre en place une assemblée populaire de la circonscription qui se réunira tous les mercredis pour que les idées, les besoins puissent s’exprimer et être traduits en actions. Ce travail ne s’arrêtera pas au soir du second tour mais se poursuivra pendant tout le mandat, pour faire ce que Marine Le Pen ne fait pas.

Le RN s’est saisi de la question du pouvoir d’achat. Que lui opposez-vous ?

Ce sujet touche beaucoup de monde ici. La question est de savoir à quoi nous a servi Marine Le Pen pendant cinq ans ? La réponse : à rien. À l’Assemblée, elle n’a rien réussi à contrer ni fait aboutir quelque idée que ce soit, heureusement d’ailleurs. Et localement, son mandat n’a apporté ni changement pour les habitants ni lien avec la circonscription. Après l’avoir battue à la présidentielle, il faut maintenant combattre la politique d’Emmanuel Macron : alors que le RN n’aura au mieux que 30 à 40 députés, le seul vote utile pour cela aux législatives est celui pour la Nupes avec sa dynamique de troisième tour. Et nous mettrons en place sitôt élus le Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix et la retraite à 60 ans sans décote.

Comme opposante dans une municipalité RN, vous avez eu affaire à ses méthodes d’exercice du pouvoir. Comment réagissez-vous au progrès de l’extrême droite à la présidentielle ?

J’ai été très soulagée qu’ils échouent au second tour, et il faudra tout mettre en œuvre pour qu’il en soit de même en 2027. Car je vis, à petite échelle, à Hénin-Beaumont ce que donne l’exercice du pouvoir par le Rassemblement national avec un rejet de l’altérité et un sentiment de toute-puissance. Tant que vous ne vous opposez pas frontalement, tout va bien. Mais sous les airs d’ouverture qu’ils se donnent, ils se sentent autorisés à opposer à ceux qui leur résistent un rouleau compresseur d’intimidations et d’invectives. Le but est à la fois de tenter de nous faire craquer mais aussi d’en faire un exemple dissuasif. Quand on voit ce dont ils sont capables avec les petits outils d’une ville de 27 000 habitants, on se dit qu’avec les moyens d’une région et a fortiori de l’État, ce serait terrible.

Certaines des propositions de la Nupes, comme la désobéissance aux règles européennes, font grincer des dents une partie du PS mais aussi certains écologistes ou anciens d’EELV. La rupture est-elle consommée ?

D’abord, ces gens ne se considèrent pas tous comme de gauche, ou ne sont pas tous considérés comme de gauche. La vérité, c’est que nous avons fait en quelques jours ce qui n’avait pas été réussi en plusieurs années. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, sinon nous serions dans le même parti. Sur l’Europe, il n’aura échappé à personne que notre ligne n’est pas exactement celle des insoumis, et ce sera le débat des élections européennes. Le terme de désobéissance a fait beaucoup réagir mais la France désobéit déjà à l’Europe. Par exemple, sur la qualité de l’air, elle ne respecte pas les seuils réglementaires fixés par les directives. De même pour la sacro-sainte règle de l’austérité, dont tout d’un coup, pendant le Covid, les pays ont pu se dispenser. Nous sommes profondément pour la construction européenne, mais cela ne signifie pas que cette Union européenne là nous convient parfaitement. Nous voulons y rester, mais la changer.

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L'Humanité

Législatives. Ces candidats qui concourent en dehors de la Nupes

Actu

Dissidents ou soutenus par des formations en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une poignée de prétendants maintiennent leur candidature pour le scrutin de juin.

Naïm Sakhi

C’est l’une des candidatures dissidentes à gauche pour les législatives dont on a sans doute entendu le plus parler. Lundi, Michèle Picard a annoncé son retrait. « Je choisis de préserver et poursuivre le travail à Vénissieux et dans la métropole de Lyon avec toutes les forces de gauche et écologistes », assure la maire PCF, qui apporte son soutien à son adjoint Idir Boumertit.

L’insoumis concourra pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en remplacement du journaliste Taha Bouhafs, auquel Michèle Picard s’était opposée et qui a finalement été écarté après des accusations d’agression sexuelle à son encontre. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite », a expliqué l’édile. Un dénouement qui ne se concrétise pas sur l’ensemble du territoire.

La fronde au PS

Car, si avec la Nupes, les forces principales de gauche se présentent unies, ce rassemblement connaît quelques accrocs. Ainsi, dans la 15e circonscription de Paris, Lamia El Aaraje ne décolère pas : « Je suis la candidate légitime de l’union de la gauche. » La socialiste était députée jusqu’en janvier, avant que son élection ne soit invalidée. Dans le cadre de l’accord, l’investiture a été attribuée à Danielle Simonnet (FI), conseillère de Paris d’opposition, que l’ex-députée avait battue en juin 2021. Dans cette circonscription qui mêle enjeux nationaux et débats liés à la politique parisienne, Lamia El Aaraje a reçu le soutien d’Anne Hidalgo.

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Un cas particulier qui ne peut être comparé à la fronde au PS qui s’organise autour de Carole Delga. La présidente d’Occitanie aurait réuni en fin de semaine, selon le Figaro, les candidats socialistes s’opposant à l’accord Nupes. Ils seraient environ 70 dans une trentaine de départements. Des candidats qui pourraient s’appuyer sur les finances des radicaux de gauche (PRG), mais aussi sur celles du microparti lancé par Carole Delga au dernier scrutin régional.

Le cas de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis

Non signataire de la Nupes, le PRG, qui compte 3 députés sortants, va par ailleurs concourir dans 80 circonscriptions. Idem pour la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qui présentera, elle, « environ 120 candidats ». Augustin Belloc ira défier l’ex-député LaREM Aurélien Taché, investi par la Nupes. « Ce monsieur a voté toutes les lois, ou presque, proposées par la Macronie sans broncher. Et un matin, il s’est réveillé et s’est aperçu qu’il était de gauche ? » reproche Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS. À Lyon, l’activiste antifasciste Raphaël Arnault, soutenu par des militants de toute la gauche, sera un candidat face à Hubert Julien-Laferrière, ex-LaREM et reconduit par la Nupes.

Le cas de la 4 e circonscription de la Seine-Saint-Denis est plus complexe. Désignée dans un premier temps pour remplacer Marie-George Buffet, Zahia Nedjar, une adjointe au maire de Stains, a finalement renoncé. « Nous avons relancé un appel à candidature et les communistes ont choisi Soumya Bourouaha », assure Nathalie Simonnet.

Malgré ce vote, Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire, s’est porté candidat. « Un des critères voulus par les communistes était d’avoir une femme, poursuit la responsable de la fédération PCF. La direction nationale du PCF est en contact avec la Nupes pour que l’accord soit respecté. » Enfin, Éric Renaud, un temps soutenu par les insoumis locaux, sera candidat dans la 20e circonscription du Nord face à Fabien Roussel (PCF).

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L'Humanité

Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer

Actu

L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.

« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »

Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.

Une droite divisée sur la circonscription

Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.

L’ancrage local du PCF

Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.

Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre

Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.

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L'Humanité

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Entretien

Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».

Emilio Meslet

Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?

C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?

Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?

Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?

Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?

Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?

Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?

Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.

Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale.  cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ? 

Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022
L'Humanité

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Un jour avec

La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Sohir Belabbas

Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

« La sous-traitance, c’est la maltraitance »

Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

Ssa verve et son sens de l’anaphore

Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

 Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

Rachel Kéké

Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

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Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

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Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Actu

La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

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La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

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Hors compétition. Michel Hazanavicius, « à Cannes, soit on t’adore, soit on veut te pendre »

Entretien

En ouverture du 75e Festival de Cannes, « Coupez », la nouvelle comédie enthousiasmante du réalisateur de « The Artist » et des deux premiers « OSS 117 », suit le tournage épique d’un remake de film de zombies japonais. Rencontre avec un cinéaste dont l’œuvre hilarante vient d’ouvrir le festival de Cannes. Entretien

Michaël Mélinard

Cinéaste prolifique, Michel Hazanavicius signe « Coupez », une fantaisie désopilante sur fond de tournage d’un film de zombies diffusé en direct sur une plateforme. Après « The Artist » et « le Redoutable », le réalisateur explore à nouveau la création cinématographique en rendant hommage au collectif et à l’engagement de ceux qui la font. Ce film, où l’on retrouve entre autres Romain Duris, Grégory Gadebois, Bérénice Bejo et Jean-Pascal Zadi, a ouvert mardi 17 mai le Festival de Cannes.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de changer le titre du film, passé de « Z (comme Z) » à « Coupez » ?

Les Ukrainiens me l’ont demandé. Il faut comprendre le contexte. Il y a un an, de mon point de vue de Français faisant une comédie avec des zombies, « Z (comme Z) » n’avait évidemment aucune connotation politique. Entre-temps, et sans même parler de Zemmour qui mettait des Z un peu partout, est arrivée la guerre en Ukraine avec des Z sur les chars russes. Le Z s’est chargé d’un truc très proche de la croix gammée pour l’Europe de l’Est, et en premier lieu pour les Ukrainiens. À partir du moment où Frémaux (délégué général du Festival de Cannes – NDLR) a annoncé que le film ferait l’ouverture, il est devenu autre chose. Tout d’un coup, ce titre a incarné une forme d’indifférence coupable à ce qui se passe à 2 000 km. Personne n’a mal agi dans l’histoire mais le contexte a changé. J’ai fait un film sur la Tchétchénie qui parlait de l’armée russe («The Search »), donc les Ukrainiens ne me soupçonnaient de rien. Mais, de manière très respectueuse, ils m’ont demandé si je pouvais changer le titre. Ils étaient très touchés qu’on fasse ce geste et je suis heureux de l’avoir fait.

Hors compétition. Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

En quoi le nouveau titre, « Coupez », fait-il écho à l’imaginaire du cinéma ?

Il y a un double jeu sur ce « Coupez ». Les personnages ont des haches et coupent des têtes et des bras parce que ce sont des zombies. Mais je rassure tout le monde, ce sont des zombies gogols qui font pitié. Si vous avez peur des zombies, vous êtes tranquilles. « Coupez », c’est aussi le « coupez » du réalisateur. Mon film raconte l’histoire d’un film. Et le film dans le film est un plan-séquence. Le principe d’un plan-séquence, c’est qu’il n’y a pas de coupes.

Qu’est-ce qui vous a conduit à revenir à cette idée de film dans le film ?

J’aime bien la dynamique méta. On a une petite mise en abyme avec un jeu sur le fond et la forme. Elle amène des dynamiques potentiellement ludiques. On peut faire comme c’est ici le cas de la comédie mais aussi des trucs plus oniriques ou charmants comme avec « The Artist ». Dans le cas du « Redoutable », une espèce de portrait de Jean-Luc Godard à un moment de sa vie, l’histoire qui le décrit ne le montre pas toujours à son avantage. En revanche, la forme utilisée en jouant avec des motifs godardiens lui rend complètement hommage. Cela crée un équilibre. Chaque film trouve une espèce d’équation entre le fond et la forme. Avec « Coupez », j’ai fait un film gigogne qui permet un jeu assez vertigineux.

"Couper" est très divertissant et raconte des choses.

Au pays du cinéma d’auteur, vous exaltez le collectif…

Un plateau est très organique. Si le stagiaire qui devait accompagner l’acteur ne se réveille pas, toute la machine est déréglée. C’est ce que raconte le film. Cette équipe de tournage, si futile que soit sa mission, à savoir raconter une histoire, est aussi une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de n’importe quel groupe social. Il y a des hiérarchies, des ego, des interactions, des rapports de subordination, des conflits. Tout cela est ramassé avec l’idée du temps qui passe très vite. Il faut aller au bout de la mission. Là-dedans, faire surgir l’importance de travailler ensemble, de se donner la main et du collectif est l’un des moteurs de l’histoire du film.

Que vous inspire la présentation de « Coupez » en ouverture du Festival de Cannes ?

C’est un très grand honneur. Je suis hyper fier de le faire avec une franche comédie, un film joyeux qui valorise les gens de cinéma. En grande majorité, les films de festival sont très à l’écoute du monde. Mais ce ne sont pas forcément des films de divertissement. « Coupez » est très divertissant et raconte des choses.

Que représente le Festival de Cannes, où vous avez connu des fortunes diverses ?

Il représente un des rares endroits où le cinéma est aussi important. Cannes reste sans doute le plus grand festival du monde. Sur le moment, un avis défavorable est très violent. Ce ne sont pas juste des gens qui ont vu un film qui ne correspond pas à leur attente. Ils veulent vous pendre ! En revanche, c’est très gratifiant quand il y a une adhésion au film. Mais au final, avec le temps, on se rend compte que c’est d’abord un endroit où les gens s’investissent émotionnellement dans votre travail. Ils ont des avis durs, tranchés, violents. En fait, c’est cool. Si vous me demandez : « Irais-tu à Cannes si tu te faisais défoncer à chaque fois ? » Non, sans doute pas, je ne suis pas maso. Je me suis fait défoncer une fois, c’est vrai (pour « The Search » – NDLR). Mais les autres fois, cela s’est extrêmement bien passé. En particulier avec « The Artist ». Avec « le Redoutable », des gens ont adoré, d’autres n’ont pas aimé qu’on touche à Godard de cette manière-là. Finalement, j’aime bien que des gens soient énervés et je suis très content d’y aller.

Un plateau, c'est organique. Si un stagiaire ne vient pas, tout est déréglé. Cette équipe est une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de tout groupe social.

Comment appréhendez-vous cette période post-Covid dans les salles de cinéma ?

Il y a quelque chose d’un peu inquiétant. Le gros des entrées en salles concerne des films qui ont tous le même profil de blockbuster américain très formaté. Cela pose le problème de l’exclusivité de la fréquentation. Il faut espérer que des films français arrivent à séduire de plus en plus les spectateurs et qu’un plaisir renaisse. La pandémie a accéléré la concurrence des plateformes. Mais c’est un marché en pleine mutation. Ce n’est pas comme si elles allaient toutes bien. Ce marché va aussi se réguler. Le danger, c’est qu’il n’y ait en termes de fréquentation que des films “événements”, très chers, très formatés. Et une économie de misère autour. Cela ressemble à la direction que prend le monde, mais il faut essayer de lutter contre ça.

Que vous inspire la demande des cinéastes ukrainiens de mettre en pause la culture russe ?

Je ne sais pas comment être très pertinent sur la question. Il est très compliqué d’être binaire. Je comprends totalement la volonté d’un embargo radical sur les Russes, d’arrêter tout type de commerce avec eux. Malgré tout, une fois qu’on a dit cela, il y a aussi une autre réalité qui concerne la culture. La plupart des gens qui la font sont des voix dissonantes et sont, au minimum, non poutiniens, au maximum, antipoutiniens. On se retrouve dans une situation potentiellement très contre-productive et très complexe. Je ne crois pas être qualifié pour donner une réponse pertinente. J’ai ces deux éléments et je suis dans une espèce d’impasse. J’ai du mal à réfléchir plus loin que ces deux choses complètement contradictoires. Deux vérités s’affrontent. Mais je comprends les Ukrainiens. Il y a des situations où il n’y a pas de bonne solution. Heureusement que ce n’est pas à moi de choisir.

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L'Humanité

Festival de Cannes. Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury

Actu

Il y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.

Michaël Mélinard

De l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. « Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse ». Et pourtant, il l’a.

Vincent Lindon : « Si vous n’épousez pas la cause, le personnage est injouable »

Le cinéma est un art majeur

Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. « Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige ».

Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. « Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née d’une volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps ».

Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. « Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire ».

Un appel à l’engagement

Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés.  « C’est cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour ».

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

La réponse tant attendue advient enfin. « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ». Et de saluer les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement.  « Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde : Être vivant et le savoir ».

Festival de Cannes. Pierre Lescure, président en 2022, il nous raconte

Les films en compétition officielle

  • Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
  • Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
  • Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
  • Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
  • Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
  • Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
  • Close, de Lukas Dhont (Belgique)
  • Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
  • Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
  • Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
  • R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
  • Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
  • Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
  • Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
  • Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
  • Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
  • Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
  • Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
  • La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
  • Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
  • Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)
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L'Humanité

La Fabrique cinéma. « Les nouveaux réalisateurs sont pleins de courage »

Entretien

Le dispositif accompagne la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, le réalisateur Birman-Taïwanais Midi Z a été choisi comme parrain. Son dernier film, Nina Wu, était en lice sur la Croisette en 2019. Entretien

Pierre Barbancey

Programme conçu par l’Institut français en étroite collaboration avec le Festival de Cannes, la Fabrique cinéma veut assurer le repérage, l’accompagnement et le développement de la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, les 10 projets sélectionnés mettent en avant des sujets sociétaux, engagés, où la jeunesse est notamment à l’honneur, questionnant ses origines, ses identités et ses aspirations. Le réalisateur birman-taïwanais Midi Z, lui-même ancien lauréat de la Fabrique cinéma, est le parrain de l’édition 2022.

Qu’est-ce qui a motivé votre engagement en tant que parrain de cette édition 2022 de la Fabrique cinéma ?

Pour moi c’est d’abord une belle opportunité et un honneur. J’y ai participé en 2012 alors que je préparais Adieu Mandalay. J’ai appris beaucoup de choses dans les ateliers. Cette fois, cela me donne la possibilité de lire des scripts, des histoires des participants venant de régions éloignées, d’endroits où je ne suis jamais allé. Autant de choses qui stimulent ma réflexion sur ce qu’est l’art. D’autant que je viens moi-même de Birmanie, où la situation ne rend pas facile la création artistique. Cela dit, je me considère aussi comme un étudiant, puisque j’ai l’occasion de m’enrichir au contact des autres. Je suis encore jeune et je continue à chercher toutes les opportunités possibles pour apprendre de nouvelles choses, découvrir de nouvelles pensées. Or, celles-ci ne peuvent venir que de nouveaux réalisateurs, parce qu’ils sont pleins de courage, de nouvelles idées.

Sans dévoiler des secrets, qu’est-ce qui vous a marqué dans la sélection de la Fabrique cinéma cette année ?

La plupart des projets présentés – mais je crois que c’est toujours vrai – sont très personnels dans leur façon de parler de leur pays, de leur région, de leur village. Il est important pour un artiste, pour un réalisateur, de tenir compte de son expérience particulière, mais dans des situations très communes. Cette année, il y a plus de diversités. Par exemple, on trouve davantage de films traitant de la question LGBTQ. C’est ce qui ressort. Et c’est très bien.

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

Qu’est-ce qui, à vos yeux, caractérise le cinéma de la nouvelle génération de réalisateurs ?

De nos jours, il y a davantage de médias, de moyens de communication. Nous pouvons voir des films sur les plateformes, en streaming, en ligne… Ce qui a une influence sur les nouveaux réalisateurs et un impact sur les façons de penser, de manière nouvelle, de façon assez originale. Je suis bien conscient que parfois cela induit un effet inverse, car cet afflux d’images peut empêcher de penser son art. C’est particulièrement vrai pour les réalisateurs qui, comme moi, viennent de régions éloignées où la pratique de l’art coûte très cher. Lorsque vous devez vous débattre pour vivre, mais que vous voulez exprimer vos pensées sur la situation, c’est rude.

Surtout si l’on compare avec des artistes qui vivent dans des pays plus confortables comme les États-Unis, le Japon ou la Corée. C’est pourquoi les ateliers de la Fabrique cinéma sont importants. Ils offrent des opportunités à ces réalisateurs venant des zones en marge. L’art devrait être un échange, permettre la création entre ­artistes venus d’horizons différents. Si je résume, l’apport de tous ces médias différents a évidemment une influence sur ces jeunes ­réalisateurs. Mais cela nous permet, dans les situations difficiles que nous vivons, socialement ou politiquement, et qui nous obligent à nous battre, à penser de façon artistique. De quelle manière gardons-nous notre propre identité et comment cela se traduit-il par une création originale ? Cela a toujours été pour moi un problème intéressant à discuter.

Comment expliquez-vous que les cinéastes des pays du Sud et émergents aient besoin d’une telle aide ?

La situation dans les pays émergents ne permet pas aux gens de penser à l’art. Et donc nous, réalisateurs venant de ces régions, avons moins d’opportunités pour approcher la création artistique. Nous passons beaucoup de temps à lutter pour arriver à vivre. Ce n’est qu’après que nous pouvons étudier l’art. C’est le cas par exemple pour des pays comme la Birmanie, l’Inde, le Burkina Faso. C’est la réalité pour les populations en général, qui doivent lutter en permanence pour des conditions de vie décentes, pour les soins médicaux. Mais, dans le même temps, bien sûr, il existe des artistes qui veulent exprimer leurs pensées, leur propre expérience, qu’ils soient riches ou non. Mais ils ont moins d’opportunités.

Moi, personnellement, avant de partir de Birmanie, je n’avais pas eu la chance de voir un film dans un cinéma. C’est pourquoi il est important de donner cette opportunité à quelqu’un qui a moins de possibilités de faire des études artistiques. L’accès à l’art devrait être égal pour tous et pas réservé aux intellectuels ou aux gens riches. Nous, qui venons de classes plus pauvres, avons nos propres histoires que nous voulons exprimer. Les ateliers de la Fabrique cinéma offrent justement cet espace d’expression pour des gens très divers et issus de pays émergents. C’est très important, parce que cela va enrichir le cinéma.

Vous-même, utilisez-vous le cinéma de la même manière qu’à vos débuts ?

Dans un sens, je continue de la même manière qu’avant. Mais, dans le même temps, j’apprends beaucoup et je ­réfléchis à la meilleure manière d’introduire mes idées par de nouvelles formes cinématographiques. J’utilise le cinéma d’une manière documentaire : une seule équipe avec une petite caméra. Je retourne chez moi, je vais dans des endroits que je ne connaissais pas, je me familiarise avec le lieu et restitue la vie réelle. Mais quand je travaille avec des gens d’Hollywood, c’est différent. Ils ont leur opinion, et je dois ajouter des éléments, réécrire le script pour qu’ils comprennent. Pour ma part, je continue à faire beaucoup de recherches lorsque j’écris une histoire et crée des personnages. Je vais sur place voir les vraies personnes, je les interviewe. Je continue à faire ça, même si je combine avec des pratiques nouvelles.

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Quinzaine des réalisateurs. Kelly Reichardt, carrosse d'or

La femme du jour

Sophie Joubert

Figure du cinéma indépendant américain, la cinéaste reçoit pour l’ensemble de son œuvre le prestigieux carrosse d’or, une récompense remise au Festival de Cannes en ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Elle succède à Martin Scorsese, Naomi Kawase, David Cronenberg ou au documentariste américain Frederick Wiseman, lauréat en 2021. Membre du jury du Festival de Cannes en 2019, Kelly Reichardt est cette année en compétition avec son huitième long métrage, Showing Up, qui met en scène le quotidien d’une artiste interprétée par Michelle Williams, son actrice fétiche. Depuis son premier film, River of Grass (1994), la réalisatrice de Old Joy et First Cow creuse le sillon d’un cinéma humaniste et minimaliste, proche de la nature, explorant la vie ordinaire et l’envers du mythe américain.

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Festival de Cannes 2022 : la sélection officielle

Découvrez la liste des longs métrages qui vont concourir pour la Palme d'or.

Les films en compétition officielle

  • Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
  • Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
  • Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
  • Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
  • Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
  • Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
  • Close, de Lukas Dhont (Belgique)
  • Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
  • Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
  • Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
  • R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
  • Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
  • Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
  • Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
  • Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
  • Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
  • Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
  • Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
  • La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
  • Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
  • Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)

Le Jury du Festival de Cannes 2022

Le jury de cette 75e édition est présidé cette année par Vincent Lindon, qui a fait un brillant émouvant discours d’ouverture du festival. Il succède à Spike Lee et aura pour mission de désigner parmi les films sélectionnés le ou la futur(e) lauréat(e) de la célèbre Palme d'or. Il sera secondé par l'actrice britannique Rebecca Hall, l'actrice indienne Deepika, l'actrice suédoise Noomi Rapace, l'actrice italienne Jasmine Trinca, le réalisateur iranien Asghar Farhadi, le réalisateur français Ladj Ly, le réalisateur américain Jeff Nichols et le réalisateur norvégien Joachim Trier.

C’est l'acteur français Vincent Lindon qui présidera le Jury du 75e Festival de Cannes ! Entouré de ses huit jurés, il remettra la Palme d’or à l’un des 21 films de la Compétition le samedi 28 mai, lors de la Cérémonie de clôture. #Cannes2022https://t.co/f1KHJGhheX pic.twitter.com/gsG9WjGA0O

— Festival de Cannes (@Festival_Cannes) April 26, 2022

 

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L'Humanité

Des corps, de la lumière et des passions humaines

Nos recommandations culturelles

Compétition Le dernier film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov est une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux, Tchaïkovski et son épouse. Le cinéma dans toutes ses dimensions.

Pierre Barbancey

Envoyé spécial.

En offrant la projection du dernier film du réalisateur russe – en exil – Kirill Serebrennikov, le Festival de Cannes frappe un grand coup. D’abord, parce que, pour la première fois, le cinéaste russe a gravi le tapis rouge. Il avait déjà été en lice pour la palme d’or à deux reprises avec le très beau Leto, en 2018, puis le délirant la Fièvre de Petrov , en 2021. Grand défenseur des droits des homosexuels en Russie, il n’avait pu se rendre sur la Côte d’Azur, assigné à résidence par les autorités de son pays. Ce qui n’avait pas empêché ses films, déjà, de marquer les esprits.

Aujourd’hui basé à Berlin, le voilà donc de retour avec un film magistral, la Femme de Tchaïkovski, où Serebrennikov laisse éclater tout son talent ­cinématographique à travers la ­figure d’Antonina Milioukova. Une femme terriblement passionnée. En cette fin de XIXe siècle, période charnière entre deux mondes comme l’a si bien montré le dramaturge Anton Tchekhov, Antonina n’hésite pas à envoyer à Piotr Ilitch Tchaïkovski, compositeur reconnu et adulé, des lettres d’amour enflammées. Ce qui, dit avec rapidité, se conclura par un mariage. Une union houleuse qu’en réalité le compositeur ne souhaitait pas. Il était empêtré dans des accusations d’homosexualité bien réelle, mais évidemment dénoncée par la bonne société russe. Un siècle après, rien n’a vraiment changé puisque Serebrennikov a eu droit à la même mise hors la loi.

jusqu’à la folie

Mais là n’est pas son véritable propos. Il s’agit d’abord d’une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux par leurs passions. Une tempête physique et cérébrale. La pieuse Antonina Milioukova (extraordinaire Ekaterina Ermishina) se voue à l’homme comme à Dieu. Tchaïkovski (savoureux Odin Lund Biron), rude et sans concession, n’entend pas abdiquer ce qui fait sa vie, la musique et les soirées – dans les salons de la noblesse autant que dans les boudoirs entre hommes – où il rayonne tel un soleil.

Dans ce tourbillon, Serebrennikov est avant tout intéressé par le comportement des corps. Ils sont souvent malmenés et demeurent l’expression la plus haute du désir, des fantasmes et des frustrations au-delà du rôle social des uns et des autres. Jusqu’à la folie. Antonina mourra dans un asile d’aliénés – comme on disait avant – en 1917, à Saint-Pétersbourg, en plein déclenchement de la révolution bolchevique.

Ce début de démence trouve son paroxysme dans une chorégraphie hallucinante qui voit la jeune femme confrontée à ses démons, les hommes, nus dans cette scène (ou en uniformes de marin auparavant), qui lui dénient toute possibilité de fuite dans une maison vide. La lumière joue un rôle crucial. À l’intérieur, nous sommes plongés dans un bleu-gris. Les formes humaines existent dans des halos de lampes à gaz, les ombres créées projetant tout à la fois le désespoir et la solitude des êtres. À l’extérieur, l’utilisation d’une longue focale isole les ­figures dans la foule. Un film qui nous happe.

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L'Humanité

Acid. Yamabuki, cette petite fleur jaune qui pousse entre les pierres

Nos recommandations culturelles

Juichiro Yamasaki filme un Japon inattendu, où l’on croise un ouvrier coréen et une lycéenne qui manifestent pour la paix. Un film délicat et puissant comme les yamabuki.

Marie-José Sirach

Yamabuki, de Juichiro Yamasaki, France-Japon, 1 h 37

L’action se déroule à Maniwa, petite ville minière dans les montagnes de l’ouest du Japon. Paysages gris, poussiéreux, d’immenses pelleteuses broient la montagne dans un ballet savamment orchestré. Les pierres arrachées s’engouffrent dans des tapis qui sillonnent le paysage jusqu’à être concassées et devenir gravier. Chang-Su est ouvrier dans cette mine à ciel ouvert. Coréen, il s‘est exilé dans cet endroit perdu pour rembourser une dette familiale. Il partage sa vie dans une modeste bicoque avec Minami et sa petite fille qui ont fui un mari violent.

Yamabuki est lycéenne et vit avec son père, policier. Sa mère, reporter de guerre, est morte en couvrant celle en Syrie. Jeune fille introvertie, elle décide, un jour, de rejoindre cette poignée de manifestants qui chaque jour, au même grand carrefour de la ville, manifestent en silence et brandissent des pancartes pour la paix. Yamabuki, c’est aussi le nom de ces fleurs aux petits pétales jaunes qui poussent entre les pierres, là où il ne pousse pourtant pas grand-chose.

Chaque histoire est reliée à l’autre

En suivant l’itinéraire de l’un et de l’autre, Juichiro Yamasaki filme dans un même mouvement des paysages industrieux dominés par la machine et deux personnages qui cherchent un sens à leur vie. Le film procède par cercles concentriques où chaque individu se croise sans le savoir, où chaque histoire est reliée à l’autre par quelques signaux que seuls devinent les spectateurs. L’histoire se met en place au gré des jours qui s’écoulent et des aventures étranges qui surviennent à Chang-Su, cet accident de voiture causé par un éboulement de pierres provoqué par le père de Yamabuki ; ou la découverte d’une valise pleine d’argent qui dévale les flancs de cette même montagne qui lui a brisé la jambe. Chaque incident de parcours l’oblige à composer, voire à bifurquer, comme un nouveau départ, jamais comme une fuite.

 Les personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre, malgré les blessures et les souvenirs.

Yamabuki est le troisième long métrage de Juichiro Yamasaki. Cinéaste, il a d’abord entrepris des études d’anthropologie à Kyoto, puis très vite s’est saisi d’une caméra avant de s’installer dans le village natal de son père, Maniwa justement. Il est aussi cultivateur de tomates, une activité qui lui permet tout juste de vivre. Mais ne l’empêche pas de filmer son pays de l’intérieur, de mettre en scène, comme ici, la vie de gens simples, discrets, qui, à leur manière, en cherchant un sens à leur vie, résistent aux injonctions de réussite, aussi bien professionnelle, familiale qu’amoureuse, à la petite mafia locale, aux éructations d’une poignée de jeunes xénophobes.

Tout est suggéré, parfois à peine effleuré, subtilement, intelligemment. Ses personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre tant bien que mal, malgré les blessures et les souvenirs. Ils n’ont peut-être pas de superpouvoirs, ne vivent pas dans une ville où l’agitation est permanente, mais une chose est sûre, ils ne renoncent pas à leurs rêves, même modestes.

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Le Figaro

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

Cyrille Louis

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Envoyé spécial à Malaya Rohan

La réalité affleure lentement, comme après le passage d’une vague dont l’écume s’attarderait sur le sable. À Malaya Rohan, le vacarme fut tel que la population peine à retrouver ses esprits. Près de deux mois après la libération de ce village bucolique en lisière de Kharkiv, on ignore encore combien d’habitants y ont perdu la vie. Evegueni, un élu municipal qui sillonne les chemins sur un VTT rouge trop petit pour lui, élude prudemment. «On a identifié huit personnes que des proches ont enterrées dans leur jardin. Mais il y a aussi celles qui ont été inhumées au cimetière malgré les combats. Et peut-être d’autres, que nous n’avons pas encore localisées…» Aux quatre coins du bourg s’affichent les séquelles de bombardements intensifs. Ici, deux carcasses de chars aux tourelles arrachées. Plus loin, d’imposants cratères dans lesquels un homme pourrait tenir debout. «Celui-ci était encore plus profond, désigne Olena Foursova, professeur de mathématiques à l’école du village, mais on l’a en partie remblayé pour enfouir le cadavre d’un soldat russe.» Dans un champ en lisière du village, le fuselage d’un hélicoptère marqué de la lettre Z blanchit au soleil.

Le canon gronde de loin en loin. «Ce sont les nôtres! Ils visent l’ennemi qui s’est replié à Lyptsi», s’enthousiasme Lioubov Zlobina, propriétaire de l’unique ferme du village. L’armée russe, dit-elle, s’est emparée de Malaya Rohan deux jours seulement après avoir pénétré en Ukraine. Puis elle y est restée un bon mois, avant d’être repoussée le 28 mars. Depuis, les combattants ukrainiens mènent une contre-offensive méthodique en direction du nord et de l’est. Kharkiv, la deuxième ville du pays, soumise à d’intenses bombardements durant les premières semaines de guerre, est désormais hors de portée de l’artillerie ennemie. Mais à Malaya Rohan, les habitants commencent seulement à revenir. L’électricité a été rétablie samedi. Derrière les fenêtres brisées et sur les toitures éventrées, des ombres s’emploient à réparer les dégâts qui peuvent l’être. Aleksander Herosimenko maugrée à l’entrée de son garage vide. «Ces ordures m’ont volé ma voiture», grimace cet homme de 35 ans, qui tient dans sa main les fragments d’un cadenas rouillé. De retour après plusieurs semaines d’absence, il a trouvé sa maison ouverte aux quatre vents. Sa mère, coiffée d’un fichu blanc, n’en croit pas ses yeux. «Ils nous ont tout pris, dit-elle. La tondeuse, les scies électriques et même la débroussailleuse…»

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Lioubov Zlobina, la fermière, n’a pas ce problème. Contrairement à la majorité des quelque 2500 habitants de Malaya Rohan, elle a choisi de rester malgré le voisinage pesant des soldats russes. Ceux-ci ont installé leur QG dans un entrepôt dont il ne reste que les décombres, à deux cents mètres à peine de son exploitation. Durant de longues semaines, Lioubov s’est terrée avec sa famille, ses employés ainsi que des voisins qui n’avaient nulle part où aller, dans le minuscule cellier où elle stocke ses conserves. Au pied de l’escalier, on peine à imaginer que quinze personnes aient pu s’entasser sur les deux matelas qui occupent toute la place. Dehors, la ferme porte les stigmates de la lutte finale entre soldats russes et ukrainiens. «Le 26 mars, détaille la fermière, alors que nos gars repoussaient l’ennemi hors du village, dix-sept obus sont tombés ici en quelques heures à peine.» Cent quarante de ses bêtes, principalement des moutons, sont mortes ce jour-là. Le toit de tôle qui protégeait leur enclos a été froissé par l’incendie comme une vulgaire feuille de papier. Un peu plus loin, Lioubov désigne un tracteur dont l’explosion d’une mine a broyé l’habitacle. «Ça s’est passé avant-hier, alors que je labourais un champ de maïs», raconte l’ouvrier agricole qui conduisait l’engin. Par miracle, il n’a été que légèrement blessé à la jambe.

«Il me disait tantôt qu’il allait me tuer, tantôt que je ne reverrais jamais ma fille»

Mykola Zlobin, le mari de la fermière, a jadis servi en Afghanistan dans les rangs de l’Armée rouge. L’œil vif, il dit avoir dénombré une quarantaine d’engins russes aux abords de Malaya Rohan. «Il y avait des chars, des canons, des transports de troupes BTR», énumère-t-il de sa voix rocailleuse. Sitôt postée sur les collines environnantes, l’artillerie russe s’est mise à tirer en direction de Kharkiv. À compter du 6 mars, les soldats s’aventurent à l’intérieur du village. «On les a d’abord vus de loin, raconte Olena Foursova, la professeur de mathématiques. Puis des hommes armés de mitraillettes sont venus nous dire que Malaya Rohan était occupée et qu’on devrait dorénavant porter un brassard blanc si on ne voulait pas avoir de problème.» Certains prétendent nouer le contact avec la population.

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Chaque matin, ils viennent chercher du lait à la ferme de Lioubov pour le porter aux enfants du village. D’autres ont un comportement plus douteux. «Ils débarquaient ici en exigeant qu’on leur donne de la vodka ou des œufs. Un jour, ils ont même menacé d’égorger mes poules», se souvient la fermière. Lorsque celle-ci s’étonne de leur comportement, les militaires lui répondent qu’ils ont traversé la frontière avec des rations pour trois jours seulement, et qu’on leur a confisqué téléphone et papiers d’identité. L’un d’eux, originaire des environs de Saint-Pétersbourg, affirme n’avoir que 17 ans. «Il m’a dit que sa petite amie était enceinte et qu’il avait besoin d’argent. En Russie, on lui a promis cent dollars s’il allait combattre chez nous…»

Le soldat russe m’a ordonné de me mettre à genoux et de lui faire une fellation. Puis il m’a violée. Par moments, il braquait son arme vers le plafond et se mettait à tirer

Au soir du 13 mars, le village plonge dans l’effroi. «Il n’était pas tout à fait minuit, raconte Olena Foursova, lorsqu’un soldat russe complètement ivre a tambouriné à la porte de l’école et s’est mis à en briser les vitres.» Une quarantaine d’habitants, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées, vivent alors réfugiés au sous-sol. Parmi elles, une toute jeune femme. Elle a depuis quitté l’Ukraine mais, jointe au téléphone, accepte d’évoquer son calvaire. «Après que le gardien lui a ouvert la porte, le soldat a commencé à tirer au plafond avec sa mitraillette. Puis il a forcé tout le monde à se mettre debout. J’étais avec ma fille, que je tenais par la main, ainsi qu’avec ma mère, mon frère et ma sœur. Il m’a d’abord dit de confier la petite pour partir avec lui. Comme je lui ai répondu qu’elle allait se mettre à pleurer, il a semblé changer d’avis et a entraîné mon frère dans l’idée de piller un magasin. Mais lorsqu’ils sont revenus bredouilles, le soldat m’a mise en joue et m’a donné l’ordre de le suivre.» À l’étage, dans la salle de classe numéro 18, il pointe son revolver sur le front de la jeune femme et lui demande de se déshabiller. «Il m’a ensuite ordonné de me mettre à genoux et de lui faire une fellation. Puis il m’a violée. Par moments, il braquait son arme vers le plafond et se mettait à tirer. Ça avait l’air de l’exciter… Ensuite, il m’a fait une entaille au niveau de la gorge avec son couteau et m’a coupé les cheveux. Il me disait tantôt qu’il allait me tuer, tantôt que je ne reverrais jamais ma fille. Quand il en a eu assez, il m’a simplement demandé de lui trouver un paquet de cigarettes. Et puis il est parti…»

Plus tard dans la journée, tous ceux qui avaient fait le choix de s’abriter dans l’école quittent les lieux. «Ils ont compris que même ici, ils n’étaient pas à l’abri», murmure, les yeux rougis par les larmes, Olena Foursova. L’enseignante, qui n’a pas quitté Malaya Rohan depuis l’invasion russe, s’emploie ces jours-ci à remettre les locaux en état. Depuis ce que les villageois appellent entre eux l’«incident», l’école est restée plusieurs semaines à la merci des pillards. À côté de la salle numéro 18, un pan de plafond s’est effondré sur les pupitres alignés.

«J’ai été alerté par les cris»

Dans les faubourgs de Kharkiv, au même moment, la contre-offensive ukrainienne se préparait. Le fermier Mykola Zlobin fut sans doute l’un des premiers à en avoir l’intuition. «Tout au long de l’occupation russe, j’ai fait des allers-retours à travers les lignes pour ravitailler le village en pain, en cigarettes et même en essence», assure le sexagénaire. Son récit, difficile à croire, est pourtant corroboré par les habitants. «Il me suffisait, dit-il, de glisser quelques billets aux soldats russes pour les convaincre de regarder ailleurs.» Mykola Zlobin assure avoir profité de ses contacts avec les militaires ukrainiens pour leur dévoiler les positions ennemies. «Un ou deux jours avant l’assaut, des hommes du renseignement militaire se sont infiltrés dans le village pour nous dire de tenir bon et de nous mettre à l’abri.» Le pire, pour certains habitants de Malaya Rohan, restait à venir.

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À partir du 23 mars, ce village que l’artillerie ukrainienne ne visait jusqu’alors que par intermittence afin de toucher des positions russes se retrouve sous un feu croisé. Ce matin-là, Natalia Tomakh et son fils Valeryi ont quitté l’appartement familial pour tenter de se ravitailler. Mais au bout de quelques minutes, l’intensité des bombardements les contraint à faire demi-tour. Il est environ 9 h 30 lorsque, arrivés au seuil de leur immeuble, tous deux sont fauchés par l’explosion d’un obus. Natalia avait 48 ans, et travaillait pour les services sociaux de la municipalité. Valeryi, 25 ans, était employé dans une station-service. Sur la façade grise qui surplombe le lieu où ils sont tombés, pas une fenêtre n’a échappé au souffle de l’explosion. «J’ai été alerté par les cris, raconte Loudmilla Tomakh, la mère de Natalia, et je suis descendue aussi vite que je le pouvais.» Une fois en bas, elle dit avoir reconnu sa fille «à ses chaussures» puis a perdu connaissance. Dans l’urgence, les deux corps ont été remisés dans un garage voisin. Puis, à l’occasion d’un moment de calme, de jeunes hommes du quartier les ont transportés au cimetière pour les y enterrer en catimini. « J’ai insisté pour les accompagner mais les soldats m’ont dit que c’était trop dangereux», poursuit Loudmilla, qui peine à réprimer un sanglot. Comme on lui demande d’où provenait le projectile qui a tué sa fille et son petit-fils, elle balaie: «Je ne sais pas et je n’en veux à personne…»

Les circonstances de la mort de Valeryi Kot, le 25 mars, ne sont pas beaucoup plus claires. Âgé d’une cinquantaine d’années, ce policier à la retraite s’était réfugié avec sept autres personnes dans un minuscule réduit souterrain. Mais ce jour-là, peu avant treize heures, il en est sorti pour constater les dégâts après une forte explosion dans le square voisin. Quelques minutes plus tard, ses compagnons de réclusion entendent des tirs. Une fois le calme revenu, ils découvriront son corps criblé de balles gisant au seuil de la propriété. Sur le portail gris, on dénombre six trous dont l’origine fait peu de doutes. «On pense que les soldats russes étaient sur les nerfs parce que l’assaut ukrainien venait de débuter. Ils l’ont sûrement abattu sans sommation», soupire Youri Litvinenko, propriétaire de la maison et parrain du défunt, qui nous entraîne vers le fond du jardin. Au pied d’un jeune pommier, une bande de terre fraîchement retournée sur laquelle s’élève une croix faite de deux bâtons. Valeryi Kot est enterré ici. «Trois jours après sa mort, des gens m’ont appris la terrible nouvelle, raconte Gregory Gretchka, son oncle, qui, faute de pouvoir organiser de vraies funérailles, a tenu à lui offrir cette sépulture provisoire. «On s’y est pris à quatre le matin du 29 mars, sans prononcer une parole parce que les militaires ukrainiens nous avaient dit de faire vite », précise-t-il. Ce lundi, comme la police était de passage à Malaya Rohan, le décès de Valeryi Kot lui a été notifié. «Ils m’ont dit qu’ils étaient en train de recenser tous les décès intervenus pendant l’occupation russe, glisse Youri Litvinenko. Une fois ce travail achevé, ils comptent envoyer une équipe de légistes pour examiner les corps puis organiseront leur transfert au cimetière.»

C’est d’ici que ces salopards nous ont tiré dessus tout au long du mois de mars

Sur la place de la poste, quelques dizaines de retraités sont venus percevoir leur pension pour la première fois depuis trois mois. Ils parlent à mi-voix du vieux Maksym, que l’on disait sourd et qui aurait été tué par un soldat russe pour n’avoir pas entendu sa sommation. Puis saluent la mémoire d’Alexei Kabak, qu’un sniper aurait abattu. L’arrivée d’un camion de la Croix-Rouge interrompt la discussion. Sur le poignet, la plupart des villageois portent un numéro inscrit au feutre qui leur garantit une place dans la file d’accès à l’aide humanitaire.

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Quelques rues plus loin, les voisins de Serhyi Konoplia s’interrogent encore sur les circonstances de sa mort. Âgé de 60 ans, l’homme vivait seul au quatrième étage d’un immeuble collectif dont les fenêtres donnent sur un square. Selon Anatoly Archipovitch, son voisin du dessous, il a été tué au matin du 26 mars, alors que les troupes ukrainiennes commençaient tout juste à «nettoyer» Malaya Rohan. «Il venait de remonter chez lui après être passé fumer une cigarette à la maison, raconte le retraité, casquette et serviette rouge autour du cou, lorsque trois soldats ont frappé à ma porte. C’étaient des Ukrainiens et ils m’ont semblé assez nerveux. Ils répétaient à tout bout de champ qu’il y avait un traître dans l’immeuble, et qu’ils voulaient le punir pour avoir renseigné l’ennemi.» À l’entendre, d’autres militaires ont frappé quelques instants plus tard à la porte de Serhyi Konoplia. Puis il a entendu une rafale de mitraillette. Depuis, Anatoly Archipovitch se perd en conjectures. «Serhyi a sans doute un peu trop tardé à répondre. Et puis, comme il faisait froid, il s’était emmitouflé dans une vieille veste militaire qui ressemblait un peu trop à celles que portent les Russes. Peut-être l’ont-ils pris pour un ennemi…», hasarde-t-il, sans toutefois accabler l’armée ukrainienne. «C’était une situation tendue, et je suis convaincu qu’ils ne l’ont pas fait exprès.»

Dans les jours qui suivent, les forces ukrainiennes débusqueront de nombreux soldats russes qui n’ont pas réussi à s’enfuir. Mais il faudra encore de longues semaines pour que le calme revienne à Malaya Rohan. «Après avoir repris le village, nos gars y ont déployé leurs lance-roquettes multiples, raconte Mykola Zlobin, si bien que l’ennemi s’est mis à nous pilonner pour tenter de les faire taire.» Sur une colline qui domine le village, des soldats ukrainiens crapahutent avec précaution parmi les décombres d’un campement abandonné. Leur mission: s’assurer qu’il ne reste plus de mines dans ce bosquet en lisière de terres agricoles. «C’est d’ici, confie une jeune militaire, que ces salopards nous ont tiré dessus tout au long du mois de mars.» Signalé par plusieurs carcasses de blindés calcinées, l’endroit ressemble davantage à un dépotoir qu’à une position militaire. Parmi les branchages et dans la pénombre des tranchées, on décèle les sachets verts qui contenaient les rations, des gilets pare-balles, des caisses de munitions. Et aussi, tout au bout d’un chemin tracé le long d’un champ de maïs, deux cadavres de soldats russes en décomposition.

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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

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DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

L'Humanité

Quinzaine en actions. Mode libérateur

Nos recommandations culturelles

Dans le cadre du Festival de Cannes, en collaboration avec une association d’insertion, cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs propose des courts métrages adaptant le récit autobiographique de femmes. Entre fiction et réalité des violences vécues.

Michaël Mélinard

De l’intérieur, de Léo Przybylski, France, 15 minutesQue la nuit vienne, de Billie Dumas, France, 12 minutes

Avant même la ­cérémonie officielle, Cannes a débuté à quelques encablures de la Croisette à la Bocca avec la séance d’ouverture de la Quinzaine en actions. Cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs travaille notamment en collaboration avec l’association d’insertion Parcours de femmes. Le projet débute avec un atelier d’écriture pour se matérialiser par des courts métrages réalisés par de jeunes cinéastes diplômés de la Cinéfabrique, une école de cinéma lyonnaise. Cette année, deux films ont vu le jour. Que la nuit vienne , de Billie Dumas, a été conçu d’après les mots de Gwen Guerdin, qui a vécu sous l’emprise de son ex-compagnon. Le dispositif narratif d’une très grande richesse utilise, en plus de la trame fictionnelle où le personnage de Gwen est incarné par Pauline Serieys, des images documentaires et une voix off. Aux photos personnelles de Gwen s’ajoute un dialogue en visio entre le personnage réel et son double à l’écran. Au-delà de sa qualité intrinsèque, cette œuvre est d’abord l’histoire d’une rencontre. « Quelque chose s’est passé sur le tournage. Je considère que Billie fait partie de ma famille », éclaire Gwen Guerdin, qui a accueilli l’équipe chez elle pour tourner les séquences documentaires. D’un film de commande, Billie Dumas a fait une œuvre très personnelle, sans trahir les mots de sa scénariste. « J’ai essayé d’être sincère dans ce que je voulais montrer ou pas. Je ne voulais pas filmer la violence. Je ne voulais pas que Gwen revoie ce qu’elle a vécu. »

« L’idée du collectif »

La Quinzaine en actions interroge aussi la place du cinéaste dans la cité. « Je venais de sortir d’un projet très personnel. Je voulais revenir à un projet qui avait du sens pour moi. Ce tournage m’a permis de me rendre compte que créer des films n’est pas mon moteur principal. Je fais du cinéma pour créer des situations de rencontre avec les gens parce que c’est ce que j’aime dans la vie. »

L’autre film, De l’ intérieur, réalisé par Léo Przybylski, adapte le récit de Gwenaëlle Corby. À l’écran, elle s’incarne dans trois personnages de femmes réunies dans une séance de méditation. En flash-back, on découvre un pan de leur histoire. « J’ai accepté de participer à l’atelier d’écriture avec deux réalisatrices qui nous orientaient. C’était extraordinaire. On ne sait pas si on est capable de pouvoir écrire puis tout sort, tout est fluide. Au final, c’est une libération posée sur papier. Non seulement on ose extérioriser ce qu’il y a à l’intérieur mais on prend de la distance, comme si cela ne nous appartenait plus. Si en plus cel a peut servir à d’autres… » raconte Gwenaëlle Corby, qui a participé au projet sur les conseils de sa psychologue. Le cinéaste Léo Przybylski a mis un peu de lui dans ce film de commande. « Il fallait se mettre au service d’une autrice et c’était un échange assez ouvert entre nous deux. Mais j’avais à cœur de mettre en avant l’idée du collectif. Réaliser ce film est très concret. On sait pourquoi on le fait. J’ai l’impression que ça a été important pour beaucoup de gens. » Pour ces films, il y a une vie après Cannes. Entre festivals et diffusion à la télévision, ces récits émancipateurs connectent un peu plus le cinéma au réel.

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Le Figaro

Les grands argentiers du G7 au chevet de l'Ukraine

EN COURS : Mis à jour le 19 mai 2022 à 04:13

Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables: les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou. La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. «Nous demandons un soutien financier élevé, mais le prix est également élevé. C'est pour nous un moyen de survivre», avait récemment expliqué à l'AFP le ministre ukrainien des Finances Serguiï Martchenko.

Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7. «Je demanderai à mes homologues de se joindre à nous pour accroître leur soutien financier à l'Ukraine. L'Ukraine a (...) besoin de notre aide et ils en ont besoin maintenant», a martelé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à son arrivée à Königswinter, banlieue verdoyante de Bonn (ouest) où se tient la réunion.

L’Ukraine lance une plateforme de collecte de dons: UNITED24

Dans son allocution quotidienne de mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le lancement d'une initiative baptisée UNITED24. Le site Internent est une plateforme de collecte de dons en faveur de l'Ukraine. Les fonds seront transférés sur les comptes officiels de la Banque nationale d'Ukraine et alloués par les ministères concernés pour couvrir les besoins les plus urgents, indique le site. «L'État a besoin de cette plateforme en ce moment, qui permet de lever des fonds pour soutenir l'Ukraine. N'importe qui dans le monde - en un clic - peut contribuer à notre victoire», a déclaré Volodymyr Zelensky. Le premier événement de soutien à UNITED24 aura lieu le 8 juin, a-t-il déclaré. Ce sera une vente aux enchères caritative lors d’une soirée à Londres.

La guerre en images

Rencontre «extrêmement positive» du chef de la diplomatie turque avec Blinken

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a qualifié «d'extrêmement positive» sa rencontre mercredi avec son homologue américain Anthony Blinken à New York alors qu'Ankara menace de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan. «Je peux dire que nous avons eu une rencontre extrêmement positive», a déclaré le chef de la diplomatie turque aux journalistes à l'issue d'une réunion avec son homologue américain.

La rencontre de Mevlut Cavusoglu et de Antony Blinken a eu lieu dans le cadre du «mécanisme stratégique entre les États-Unis et la Turquie», destiné à améliorer les relations entre les deux pays marquées ces dernières années par de vives tensions. La menace d'Ankara de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan a aussi été à l'ordre du jour. «Blinken a assuré que les États-Unis vont transmettre les messages nécessaires pour dissiper les préoccupations de la Turquie» à ce sujet, a affirmé Melvut Cavusoglu.

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Le chef de l'ONU appelle la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mercredi la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes et l'Occident à ouvrir l'accès des engrais russes aux marchés mondiaux, afin de pouvoir lutter efficacement contre la crise alimentaire mondiale.

«La Russie doit permettre l'exportation sûre et sécurisée des céréales stockées dans les ports ukrainiens», a-t-il dit lors d'une réunion ministérielle organisée à New York par les Etats-Unis. «Des voies de transport alternatives» à la sortie maritime de ces céréales, remplissant notamment des silos à Odessa, «peuvent être explorées - même si nous savons que cela ne suffira pas à résoudre le problème», a-t-il ajouté.

Dans le même temps, «la nourriture et les engrais russes doivent avoir un accès complet et sans restriction aux marchés mondiaux», a réclamé le chef de l'ONU. Ces engrais ne sont pas soumis aux sanctions occidentales décidées contre Moscou après l'invasion le 24 février de l'Ukraine, mais leur achat par des pays étrangers peut être bloqué par les mesures prises contre le système financier russe, selon des diplomates.

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La fermeture du bureau CBC/Radio-Canada en Russie par Moscou est «inacceptable»

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé sur Twitter mercredi la décision «inacceptable» de Moscou de fermer le bureau du média public canadien CBC/Radio-Canada en Russie, en réplique à l'interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada.

«Par sa décision d'expulser des médias canadiens de Moscou, Poutine tente de les empêcher de rapporter des faits et c'est inacceptable», a déclaré Justin Trudeau, ajoutant que «les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité - sans censure, intimidation ou ingérence».

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Washington «confiant» sur la possibilité de «répondre aux inquiétudes de la Turquie»

Les Etats-Unis sont «confiants quant au fait que la Suède et la Finlande auront une procédure d'adhésion (à l'Otan) efficace et quant à la possibilité de répondre aux inquiétudes de la Turquie», a fait savoir mercredi la Maison-Blanche.

Rappelant que Washington menait des discussions avec Ankara, qui menace de bloquer l'adhésion des deux pays nordiques, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, a par ailleurs dit: «Nous sommes très optimistes sur ce qui en sortira.»

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Russie : chute entre 7,8% et 8,8% du PIB prévue en 2022

L'économie russe devrait connaître une contraction comprise entre 7,8% et 8,8% en 2022, a estimé mercredi le ministère russe du Développement économique.

Selon un scénario de base, qui prévoit une baisse des prix du pétrole d'ici la fin de l'année à 73-74 dollars le baril, le produit intérieur brut (PIB) devrait chuter de 7,8%, indique le ministère dans ses prévisions macroéconomiques. Si les sanctions occidentales contre la Russie, imposées depuis le lancement de son offensive en Ukraine, devaient se durcir, et que les prix du pétrole devaient connaître une baisse plus importante, l'économie devrait alors se contracter de 8,8%, estime encore le ministère.

Le 29 avril, la banque centrale russe a souligné que l'environnement extérieur était «difficile pour l'économie russe» et pesait «lourdement sur l'activité économique», observant que les entreprises faisaient «face à des difficultés considérables en termes de production et de logistique». Dans ce contexte, l'institution monétaire avait estimé que le PIB du pays devrait chuter de 8 à 10% cette année, puis devrait recommencer à «croître rapidement en 2023 grâce à une transformation structurelle» de l'économie.

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La région Ile-de-France renforce son soutien aux Ukrainiens

La région Île-de-France a voté mercredi à l'unanimité une aide d'urgence supplémentaire d'un montant global de 1,1 million d'euros, qui s'ajoute à une première enveloppe de 500.000 euros votée en mars, pour les civils ukrainiens réfugiés en France ou restés sur place.

Trois mois après le début d'une «guerre d'agression sans préavis, une invasion dévastatrice», «notre devoir est de soutenir la population ukrainienne», a déclaré la présidente (LR) Valérie Pécresse, lors d'une séance spéciale de l'assemblée régionale, en présence de l'ambassadeur ukrainien Vadym Omelchenko.

L'ex-candidate LR à la présidentielle a proposé de nouer un partenariat avec la région de Kiev et celle de Tchernihiv, ville «bombardée sans répit pendant plus d'un mois» mais qui «n'a pas cédé». «Avec ce jumelage, il s'agira d'apporter notre expertise et des moyens de reconstruction», a-t-elle précisé.

La nouvelle enveloppe comprend plusieurs mesures pour les Ukrainiens réfugiés dans la première région de France, dont la mise à disposition de 600 places d'hébergement dans les zones de loisirs et les lycées de la région, le financement d'associations pour l'accompagnement psycho-social ou l'accès aux soins en santé mentale. La région va mettre en place un fonds de 250.000 euros pour aider ses communes qui accueillent des réfugiés, que ce soit pour adapter un bâtiment, acheter du matériel ou transporter des réfugiés.

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Réouverture de l'ambassade des États-Unis à Kiev, fermée depuis trois mois

Les États-Unis ont rouvert mercredi leur ambassade à Kiev, fermée mi-février avant l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

«Aujourd'hui, nous reprenons officiellement les opérations à l'ambassade des Etats-Unis à Kiev. Le peuple ukrainien, avec notre aide sécuritaire, a défendu sa patrie face à l'invasion irresponsable de la Russie, et, en conséquence, la Bannière étoilée flotte à nouveau sur l'ambassade», a-t-il déclaré dans un communiqué après la levée du drapeau américain.

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La guerre en Ukraine a «peu d'impact cyber» en France, selon le chef des cyber-gendarmes

La guerre en Ukraine a eu «peu d'impact cyber» en France, malgré les craintes de nombreux experts avant le conflit, a indiqué mercredi le général Marc Boget, qui dirige le commandement de la gendarmerie française dans le cyberespace «Nous suivons de manière extrêmement attentive» les conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur le plan cyber, a indiqué le général Boget, lors d'une rencontre à Bruxelles entre responsables européens de la cybersécurité et journalistes couvrant le secteur. D'une manière générale, «il y a eu peu d'impact, on s'attendait à plus», a-t-il déclaré.

Saad Kadhi, le chef des «cyber-pompiers» intervenant en cas d'attaque en ligne contre les institutions et les agences européennes (CERT-EU) a livré un diagnostic semblable. «Nous nous attendions a beaucoup plus d'attaques» contre les institutions européennes du fait du conflit, «mais il n'y pas eu vraiment» d'augmentation ou seulement «à la marge», a-t-il estimé. «Certains groupes d'attaquants qui étaient très agressifs, finalement on ne les voit plus trop», a-t-il poursuivi.

Selon le général Boget, les groupes criminels de rançongiciel ont eu plutôt tendance à se prononcer en soutien de l'Ukraine, lorsqu'ils ont pris parti. C'était plutôt «75% du côté de l'Ukraine, 25% du côté de la Russie», a-t-il précisé.

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Société Générale a finalisé la cession de sa filiale en Russie

La banque française Société Générale a annoncé mercredi avoir finalisé la cession de Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe dans lequel elle était actionnaire majoritaire, ainsi que de ses filiales d'assurances dans le pays.

Cette vente au fonds d'investissement russe Interros se traduira par une perte nette d'environ 3,2 milliards d'euros dans le compte de résultat de la Société Générale au deuxième trimestre, précise le groupe français, soit légèrement plus que les 3,1 milliards communiqués le mois dernier, lors de l'annonce d'un accord de cession.

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Otan : Erdogan espère que les alliés «entendront» ses «inquiétudes»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui menace de bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, a espéré mercredi que les alliés de la Turquie «entendront (ses) inquiétudes». «Nous ne pouvons dire oui», a-t-il répété. «Soutenir le terrorisme et demander (notre) appui est un manque de cohérence», a insisté le chef de l'Etat qui reproche aux deux pays nordiques d'héberger des membres du PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, classé comme organisation terroriste par Ankara, ainsi que par les Etats-Unis et l'Union européenne.

«Notre seule attente est que l'Otan fasse preuve de bonne volonté envers les efforts légitimes de la Turquie pour protéger ses frontières», a-t-il poursuivi. Les combattants du PKK sont majoritairement installés dans les pays voisins de la Turquie: Irak, Syrie et Iran. «Aucun de nos alliés n'a jamais respecté ces inquiétudes, je ne parle même pas de soutien», a-t-il appuyé.

Le président Erdogan a par ailleurs réitéré ses demandes d'extradition des «terroristes» hébergés par la Suède, auxquelles Stockholm, accuse-t-il, n'a jamais répondu. Il a rappelé qu'«une trentaine de demandes d'extradition» avaient été repoussées. Le chef de l'Etat a de nouveau averti que les émissaires suédois et finlandais annoncés lundi à Ankara n'étaient pas les bienvenus: «Qu'ils ne se fatiguent pas», a-t-il martelé.

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Drapeau ukrainien au sommet de l'Everest : il faut que «le monde entier nous aide», confie l’alpiniste

L'alpiniste ukrainienne Antonina Samoilova qui est parvenue il y a une semaine au sommet de l'Everest avait les larmes aux yeux lorsqu'elle a brandi le drapeau ukrainien jaune et bleu sur le point culminant de la planète, a-t-elle confié mercredi à l'AFP à son retour à Katmandou. Au moment où l'alpiniste agitait le drapeau ukrainien avec l'inscription «Stand with Ukraine» (soyez aux côtés de l'Ukraine), son père et son frère servaient dans l'armée ukrainienne pour défendre leur pays contre les forces russes qui l'ont envahi.

Elle a estimé que l'Ukraine aurait dû bénéficier davantage d'aide après l'invasion russe. «C'est désolant ... Ce n'est pas bon pour nous les Ukrainiens car nous avons besoin de plus d'aide, nous avons besoin que le monde entier nous aide», a-t-elle ajouté. «Ce n'est pas encore terminé en Ukraine», souligne-t-elle. «Je savais déjà avant l'expédition que je serais la seule Ukrainienne sur l'Everest cette année. C'est ce qui m'a incitée à aller sur le sommet, car je savais que si ce n'était pas moi, alors qui ?», raconte-t-elle.

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Le Quai d’Orsay condamne «fermement» l’expulsion des diplomates français de Russie

Le Quai d’Orsay a condamné ce mercredi soir sur BFMTV l’expulsion de 34 diplomates français de Russie. Sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, a ainsi dénoncé une décision prise sans «aucun fondement», avant de rajouter que «nous ne sommes pas en guerre avec la Russie, l’UE n’est pas en guerre avec la Russie, l’Otan n’est pas en guerre avec la Russie et nous ne souhaitons pas l’être».

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Russie : hausse de 3,5% du PIB au première trimestre sur un an

La Russie a enregistré une hausse de 3,5% de son PIB au premier trimestre sur un an, une période encore largement épargnée par les sanctions dues à l'offensive en Ukraine, selon une première estimation publiée mercredi par l'agence de statistiques Rosstat.

Cette croissance a été tirée par le transport de passagers (+18,1%) et le secteur minier (+8,5%), qui comprend l'extraction de ressources naturelles, selon Rosstat.

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Otan : Washington «travaillera avec» la Finlande et la Suède en cas d'«agression» ou de «menace» pendant le processus d'adhésion

Le président américain Joe Biden «salue avec chaleur et soutient avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède pour une adhésion à l'Otan», selon un communiqué publié mercredi par la Maison-Blanche.

«Pendant que leurs demandes d'adhésion à l'Otan sont examinées, les Etats-Unis travailleront avec la Finlande et la Suède pour rester vigilants face à toute menace contre notre sécurité commune, et pour décourager et faire face à toute agression ou menace d'agression», assure par ailleurs l'exécutif américain.

Le président démocrate, qui recevra jeudi la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö à la Maison-Blanche, se dit «impatient de travailler avec le Congrès américain et avec nos alliés de l'Otan pour faire rapidement entrer la Finlande et la Suède dans la plus solide alliance de défense de l'histoire».

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Peine de mort en Biélorussie : Washington dénonce un dirigeant qui «s'accroche au pouvoir par la peur»

Les Etats-Unis ont vivement condamné mercredi l'introduction de la peine de mort en Biélorussie pour «tentative d'acte de terrorisme», estimant qu'elle risque de frapper «les militants prodémocratie et ceux qui s'opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine». «Ces mesures sont celles d'un dirigeant autoritaire qui s'accroche au pouvoir par la peur et l'intimidation», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, accusant le président biélorusse Alexandre Loukachenko de «continuer sa répression». La Biélorussie a introduit la peine de mort pour préparation d'attentat ou «tentative d'acte de terrorisme», selon un décret publié mercredi, un durcissement qui vise «directement» l'opposition d'après sa cheffe exilée.

«Le régime a imposé à des fins politiques des chefs d'inculpation d'''extrémisme'' et de ''terrorisme'' contre un grand nombre des plus de 1100 prisonniers politiques, et a utilisé ces accusations pour en arrêter des dizaines de milliers d'autres», a estimé Antony Blinken. «Il s'agit de citoyens de la Biélorussie qui veulent exercer librement leurs libertés fondamentales - des manifestants pacifiques, des membres de la société civile, des journalistes, des opposants politiques et ceux qui ont été arrêtés pour leur opposition à la guerre injustifiée contre l'Ukraine et le rôle de la Biélorussie pour la soutenir.» Le secrétaire d'Etat a appelé une fois de plus à «la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques».

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L'expulsion de diplomates par Moscou est un «acte hostile», juge Draghi

L'Italie a qualifié mercredi d'«acte hostile» l'expulsion par Moscou de diplomates italiens, français et espagnols, mais a appelé à ne pas rompre les canaux diplomatiques avec la Russie. «C'est un acte hostile mais il faut absolument éviter de rompre les relations diplomatiques. Cela ne doit pas conduire à la rupture des canaux diplomatiques parce que si nous parvenons à la paix, nous y parviendrons grâce à ces canaux diplomatiques», a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Draghi lors d'une conférence de presse à Rome.

«L'Italie prend acte de la décision de la Fédération russe d'expulser 24 membres des représentations diplomatiques et consulaires italiennes et du bureau de l'Agence de promotion des entreprises italiennes», a réagi sobrement le ministère des Affaires étrangères plus tard dans la journée. «Le personnel faisant l'objet de cette mesure a toujours exercé ses fonctions dans le plein respect de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques», a-t-il ajouté dans son communiqué.

L'exemption permettant à la Russie de payer sa dette en dollars va «probablement» expirer, prévient Yellen

L'exemption aux sanctions occidentales qui permettait à la Russie de continuer temporairement à payer sa dette en dollars, et ainsi d'échapper au défaut de paiement, va «probablement» expirer dans les prochains jours, a prévenu mercredi la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen.

«Lorsque nous avons imposé pour la première fois des sanctions à la Russie, nous avons créé une exemption (...) et l'on s'attendait à ce qu'elle soit limitée dans le temps. Je pense donc qu'il est probable que la licence soit autorisée à expirer», a-t-elle détaillé lors d'une conférence de presse précédant une réunion des ministres des Finances du G7 en Allemagne.

L'Espagne «rejette» l'expulsion de 27 de ses diplomates par la Russie

L'Espagne «rejette» l'expulsion de 27 de ses diplomates en poste en Russie annoncée mercredi par Moscou en représailles aux expulsions de diplomates russes décidées dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine, a indiqué dans un communiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères.

Début avril, Madrid avait décidé d'expulser le même nombre de diplomates russes représentant, selon le gouvernement espagnol, une «menace pour les intérêts du pays».

La Russie annonce fermer le bureau de la radio-télévision canadienne CBC

La Russie a annoncé mercredi fermer le bureau de Moscou de la radio-télévision canadienne CBC et l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes, en réplique à l'interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada.

«La décision a été prise d'adopter des mesures de représailles du fait des actions du Canada, en l'occurrence il s'agit de la fermeture du bureau de correspondance à Moscou de la radio télévision CBC, y compris l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes», a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Guerre en Ukraine: Yellen n'attend pas de récession aux Etats-Unis, l'Europe «plus vulnérable»

La secrétaire d'Etat au Trésor américain Janet Yellen a affirmé mercredi ne pas s'attendre à une récession aux Etats-Unis, malgré la flambée des prix de l'énergie et la guerre en Ukraine, jugeant que l'Europe est «plus vulnérable».

«Je ne m'attends vraiment pas à ce que les États-Unis tombent en récession», a-t-elle détaillé, lors d'une conférence de presse précedant une réunion du G7 des ministres des Finances en Allemagne, ajoutant: «Je pense que l'Europe est peut-être un peu plus vulnérable et plus exposée sur le front de l'énergie que les États-Unis.»

Ukraine: RSF ouvre un deuxième centre d'aide aux journalistes, à Kiev

Reporters sans frontières a ouvert un deuxième «centre de la liberté de la presse» en Ukraine, à Kiev, deux mois après un premier à Lviv, a annoncé mercredi l'ONG, qui a déjà fourni «440 gilets pare-balles» aux journalistes couvrant l'invasion russe. Cette nouvelle antenne «permettra de développer encore» les activités de «distribution de casques et de gilets pare-balles, entre autres, et de formation» à destination des reporters sur place, ukrainiens ou non, selon un communiqué de RSF.

Elle est installée «dans les locaux de l'organisation partenaire de RSF, l'Institute of Mass Information (IMI, institut d'information de masse)» au 39, rue Pushkinska, au centre de la capitale, est-il précisé. De quoi permettre à l'ONG d'«être en première ligne pour protéger» la profession, selon le coordinateur du centre, Alexandre Query, cité dans le communiqué.

Concrètement, «tout journaliste accrédité auprès des forces armées, se rendant dans une zone à risque, peut emprunter du matériel à Lviv (dans l'ouest du pays, NDLR), et désormais à Kiev, en contactant lvivpfc@rsf.org», explique RSF. Le premier centre avait été ouvert le 9 mars dans le but notamment de regrouper les équipements de protection qui faisaient alors défaut.

Outre la distribution de 440 gilets pare-balles, l'ONG revendique «à ce jour» l'acheminement «de 199 casques, de 630 kits de premiers secours traumas et de 250 batteries externes à énergie solaire». «Au moins 180 journalistes et autres acteurs de l'information ont bénéficié de prêts par le Centre pour la liberté de la presse, dont 40% de nationalité ukrainienne», ajoute l'ONG. Ses partenaires locaux, l'IMI et l'Union nationale des journalistes d'Ukraine (NUJU), ont également reçus «210 gilets et 125 casques», détaille RSF.

Ukraine: le soldat russe jugé pour crime de guerre a plaidé coupable

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe a plaidé coupable mercredi, reconnaissant l'ensemble des faits qui lui sont reprochés.

Interrogé sur le fait de savoir s'il reconnaissait «sans réserve» l'intégralité de l'acte, comprenant les chefs d'accusation de crime de guerre et de meurtre prémédité, le sous-officier de 21 ans, Vadim Chichimarine, a répondu «oui».

Début en Ukraine du premier procès pour crime de guerre depuis l'invasion russe

Le premier procès d'un soldat russe pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur le territoire ukrainien s'est ouvert mercredi à Kiev.

«La séance est ouverte», a déclaré la juge peu après l'arrivée dans la salle d'audience de Vadim Chichimarine, 21 ans, accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine. Ce sergent originaire d'Irkoutsk, en Sibérie, a répondu «oui» au juge qui lui demandait s'il reconnaissait les faits «sans réserve», et a plaidé coupable. Il est accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Vêtu d'un sweat-shirt bleu et kaki à capuche, le crâne rasé, le sous-officier au visage poupin se tenait seul dans son box vitré, sa traductrice penchée devant lui dans une petite salle du tribunal du district de Solomiansky, à Kiev. Selon l'accusation, le sergent Vadim Chichimarine commandait une petite unité au sein d'une division de chars quand son convoi a été attaqué. Avec quatre autres militaires, il avait alors volé une voiture.

Alors qu'ils circulaient près du village de Choupakhivka, dans la région de Soumy (nord-est), ils avaient croisé un homme de 62 ans, qui poussait son vélo tout en téléphonant. «L'un des militaires a ordonné à l'accusé de tuer le civil afin qu'il ne les dénonce pas», selon la justice ukrainienne, qui précise que l'homme était «mort sur le coup», à quelques dizaines de mètres de son domicile.

Début mai, les autorités ukrainiennes avaient annoncé son arrestation sans donner de détail, tout en publiant une vidéo dans laquelle Vadim Chichimarine disait être venu combattre en Ukraine pour «soutenir financièrement sa mère».

Ukraine: Bruxelles propose une nouvelle aide allant jusqu'à 9 milliards d'euros

Bruxelles propose «une nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle» pour l'Ukraine d'un montant allant «jusqu'à 9 milliards d'euros en 2022», a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Elle n'a pas donné plus de précisions sur la forme que prendrait cette «assistance». L'UE a déjà consacré une enveloppe d'aide macrofinancière d'urgence de 1,2 milliard d'euros à l'Ukraine, à la suite de l'invasion par la Russie.

La Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il expulsait 34 diplomates français, en représailles aux 35 agents diplomatiques russes renvoyés chez eux par la France début avril.

L'ambassadeur de France à Moscou a été convoqué mercredi au ministère russe des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note signifiant que «34 collaborateurs des établissements diplomatiques français en Russie ont été déclarés "persona non grata"», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Ils doivent quitter la Russie d'ici deux semaines, selon la même source.

Le Kremlin accuse l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier

Le Kremlin a accusé mercredi l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier avec la Russie pour mettre fin au conflit en cours. «Les négociations n'avancent pas et nous constatons une absence totale de volonté des négociateurs ukrainiens de poursuivre ce processus», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que la veille, la présidence ukrainienne avait accusé la Russie d’être responsable de la suspension des pourparlers.

959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense, repris par l'agence de presse RIA, a déclaré mercredi que 694 combattants ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal à Marioupol s’étaient rendus au cours des dernières 24h. Mardi déjà, Russes et Ukrainiens confirmaient la sortie de 265 combattants dont 51 blessés graves, tous constitués prisonniers selon Moscou. L’état-major ukrainien avait indiqué que «les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d'Azovstal se poursuiv(ai)ent», sans préciser combien de soldats ukrainiens restaient encore sur place.

«Depuis le 16 mai, 959 combattants dont 80 blessés se sont constitués prisonniers», a indiqué le ministère dans un communiqué. Par mi eux, 51 ont été hospitalisés à Novoazovsk, localité sous contrôle des Russes et de leurs alliés séparatistes. Le ministère n'a donné aucune indication quant au sort qu'il réservait à ces prisonniers. Les autorités ukrainiennes, de leur côté, souhaitent organiser un échange de prisonniers de guerre.

Un gymnaste russe suspendu pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine

Le gymnaste russe Ivan Kuliak a été suspendu par la Fédération internationale de gymnastique (FIG) pour avoir exprimé de manière ostentatoire son soutien à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé la fondation éthique de la FIG.

Lors d'une épreuve de Coupe du monde de gymnastique artistique de Doha début mars, au début du conflit armé en Ukraine, Ivan Kuliak, 3e de l'épreuve de barres parallèles, était monté sur le podium au côté du vainqueur ukrainien Illia Kovtun avec un maillot portant la lettre «Z» à la place du drapeau de son pays, symbole de soutien à l'invasion.

«M. Kuliak n'est pas autorisé à participer à quelque compétition que ce soit organisée sous l'égide de la FIG ou d'un de ses membres affiliés pendant un an à compter de la date de la décision», a déclaré la fondation éthique dans un communiqué publié mardi.

Tokyo exhorte Pékin à être «responsable» dans la crise russo-ukrainienne

Lors d’un premier entretien avec son homologue chinois depuis six mois, le ministre japonais des Affaires étrangères exhorté Pékin à «jouer un rôle responsable» dans la crise russo-ukrainienne.

Alors que le Japon s'est joint à ses alliés occidentaux pour prendre des sanctions sévères contre la Russie, Pékin a refusé de condamner l'agression de Moscou. Le chef de la diplomatie nippone a donc tenu à rappeler à son homologue chinois que l'invasion russe est «une violation claire de la Charte des Nations unies et d'autres lois internationales». Il a «exhorté la Chine à jouer un rôle responsable dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales», a-t-il fait savoir dans un communiqué publié mercredi matin.

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Pour Marine Le Pen, l’élargissement de l’OTAN ne permet «pas de trouver les solutions de la paix»

Invitée de la matinale de France Inter ce mercredi, l’ex-candidate RN à la présidentielle ne s’est pas réjouie de la demande officielle d’adhésion de deux pays nordiques à l’Alliance atlantique. «Est-ce que l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan va nous permettre d'avancer vers la paix ? C’est la question que je me pose aujourd’hui», s’est-elle interrogée.

«L’origine de la paranoïa de la Russie, c’est l’élargissement de l’Otan, et la mise en place de structure militaires au plus près» de son territoire, a rappelé Marine Le Pen. «Je ne justifie pas cette paranoïa, mais il faut en tenir compte». Pour elle, tout élargissement occidental, que ce soit de l’Otan ou de l’Union européenne, n’a «pas vocation à permettre de trouver les solutions de la paix».

OTAN : La Finlande et la Suède ont soumis leurs demandes d'adhésion

«C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité», a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a reçu mercredi matin les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs de deux pays. «Nous espérons conclure rapidement» le processus, a-t-il ajouté.

Des consultations sont également en cours au sein du Conseil Atlantique pour tenter de lever l'opposition de la Turquie au lancement du processus d'adhésion, a appris l’AFP de source diplomatique. Ankara peut le ralentir en refusant l'ouverture des discussions au sein du Conseil Atlantique, première étape de la procédure, et pourrait ensuite bloquer le protocole d'adhésion, l'unanimité des 30 membres de l'Alliance étant impérative. «Tout est possible», a confié un diplomate européen. Et d’ajouter : «Mais à l'Otan on trouve toujours des solutions».

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Human Rights Watch documente des exécutions et des tortures dans le nord de l'Ukraine

Un nouveau rapport de l’ONG Human Rights Watch paru ce mercredi matin établit une liste documentée de crimes présumés par les troupes russes contre des civils dans les régions de Kiev et de Tchernihiv, au nord de l'Ukraine.

S’appuyant sur des témoignages croisés et des «preuves matérielles», une équipe de l’ONG, dépêchée sur place en avril et mai, a enquêté sur «22 exécutions sommaires apparentes, neuf autres homicides illégaux, six disparitions forcées possibles et sept cas de torture», détaille HRW. Autant de crimes présumés perpétrés durant a période où les troupes russes contrôlaient une partie de la région.

Parmi les faits documentés par HRW, des civils ont décrit «avoir été détenus par les forces russes pendant des jours ou des semaines dans des conditions sales et suffocantes sur des sites tels qu'un sous-sol d'école, une pièce dans une usine de fabrication de fenêtres et une fosse dans une chaufferie, avec peu ou pas de nourriture, une eau insuffisante», détaille le rapport. À Yahidne, à une centaine de kilomètres de Kiev, «les forces russes ont détenu plus de 350 villageois, dont au moins 70 enfants, dont 5 nourrissons, dans le sous-sol d'une école pendant 28 jours, limitant considérablement leur capacité à partir, même brièvement. Il y avait peu d'air ou de place pour s'allonger et les gens devaient utiliser des seaux pour les toilettes».

Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

Dans Le Figaro du jour, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (think-tank) Bruno Tertrais répond à la tribune d’Henri Guaino publiée dans nos colonnes le 13 mai. «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules», y alertait l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy dans un texte de haute tenue. Henri Guaino y relevait des analogies entre la situation actuelle et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

«Le texte de M. Guaino tire des enseignements erronés de la guerre froide, qui vit les deux grands s’affronter indirectement en Corée, au Vietnam ou en Afghanistan», rétorque le géopolitiologue Bruno Tertrais. «Il omet le rôle de la dissuasion nucléaire, qui a tant fait pour qu’ils aient peur de l’affrontement direct».

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Le premier procès pour crime de guerre s'ouvre à Kiev

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Vadim Chichimarine, jeune soldat de 21 ans, est accusé d'avoir abattu un civil non armé. Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où les institutions internationales mènent aussi leurs propres enquêtes sur les exactions commises par les troupes russes dans ce pays.

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Vadim va comparaître à 14h (11h GMT) devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, pour avoir abattu un homme de 62 ans, le 28 février - 4 jours après le début de l’offensive russe. Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité.

La Suède et la Finlande doivent boucler leur candidature à l’OTAN

La Finlande et la Suède ont annoncé qu’elles déposeraient conjointement mercredi matin leurs candidatures à l'Otan, malgré l'ombre persistante d'un blocage par la Turquie. Avec le feu vert à une majorité écrasante de plus de 95% du Parlement finlandais mardi, tout est désormais en place pour l'arrivée simultanée des demandes d'adhésion des deux pays au siège de l'alliance à Bruxelles.

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La remise des candidatures est prévue ce matin à 8h (6h GMT) par les ambassadeurs des deux pays nordiques au secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. «Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble», a déclaré la première ministre suédoise Magdalena Andersson, au côté du président finlandais Sauli Niinistö, en visite d'Etat à Stockholm. Le duo nordique se rendra jeudi à Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden.

Poursuite des évacuations ce mercredi à Azovstal, selon Kiev

À Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, «la mission d'évacuation» des soldats encore à l'intérieur de l'aciérie Azovstal «se poursuit», a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site Internet.

Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens dont 51 «grièvement blessés», qui s'étaient rabattus sur cet immense complexe sidérurgique, dernier bastion de la résistance dans cette ville ravagée par les attaques russes. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

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«Ces héros ukrainiens» qui ont «rempli leur mission» seront échangés contre des prisonniers russes pour leur permettre de rentrer au pays «le plus rapidement possible», a de son côté déclaré le ministère ukrainien de la Défense, confirmant indirectement que ces hommes sont bien aux mains des Russes.

L'opération d'évacuation, dont Volodymyr Zelensky a discuté avec le président français Emmanuel Macron au téléphone mardi, «est supervisée par nos militaires et nos services de renseignement» et implique «les médiateurs internationaux les plus influents», a-t-il ajouté. «Nous avons pris la décision de ne pas faire de commentaires tant que l'opération est en cours», a précisé de son côté son conseiller, Oleksiï Arestovich, à un média ukrainien.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

Les grands argentiers du G7 au chevet de l'Ukraine

Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables: les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou. La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. «Nous demandons un soutien financier élevé, mais le prix est également élevé. C'est pour nous un moyen de survivre», avait récemment expliqué à l'AFP le ministre ukrainien des Finances Serguiï Martchenko.

Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7. «Je demanderai à mes homologues de se joindre à nous pour accroître leur soutien financier à l'Ukraine. L'Ukraine a (...) besoin de notre aide et ils en ont besoin maintenant», a martelé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à son arrivée à Königswinter, banlieue verdoyante de Bonn (ouest) où se tient la réunion.

L’Ukraine lance une plateforme de collecte de dons: UNITED24

Dans son allocution quotidienne de mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le lancement d'une initiative baptisée UNITED24. Le site Internent est une plateforme de collecte de dons en faveur de l'Ukraine. Les fonds seront transférés sur les comptes officiels de la Banque nationale d'Ukraine et alloués par les ministères concernés pour couvrir les besoins les plus urgents, indique le site. «L'État a besoin de cette plateforme en ce moment, qui permet de lever des fonds pour soutenir l'Ukraine. N'importe qui dans le monde - en un clic - peut contribuer à notre victoire», a déclaré Volodymyr Zelensky. Le premier événement de soutien à UNITED24 aura lieu le 8 juin, a-t-il déclaré. Ce sera une vente aux enchères caritative lors d’une soirée à Londres.

La guerre en images

Rencontre «extrêmement positive» du chef de la diplomatie turque avec Blinken

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a qualifié «d'extrêmement positive» sa rencontre mercredi avec son homologue américain Anthony Blinken à New York alors qu'Ankara menace de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan. «Je peux dire que nous avons eu une rencontre extrêmement positive», a déclaré le chef de la diplomatie turque aux journalistes à l'issue d'une réunion avec son homologue américain.

La rencontre de Mevlut Cavusoglu et de Antony Blinken a eu lieu dans le cadre du «mécanisme stratégique entre les États-Unis et la Turquie», destiné à améliorer les relations entre les deux pays marquées ces dernières années par de vives tensions. La menace d'Ankara de bloquer l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan a aussi été à l'ordre du jour. «Blinken a assuré que les États-Unis vont transmettre les messages nécessaires pour dissiper les préoccupations de la Turquie» à ce sujet, a affirmé Melvut Cavusoglu.

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Le chef de l'ONU appelle la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mercredi la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes et l'Occident à ouvrir l'accès des engrais russes aux marchés mondiaux, afin de pouvoir lutter efficacement contre la crise alimentaire mondiale.

«La Russie doit permettre l'exportation sûre et sécurisée des céréales stockées dans les ports ukrainiens», a-t-il dit lors d'une réunion ministérielle organisée à New York par les Etats-Unis. «Des voies de transport alternatives» à la sortie maritime de ces céréales, remplissant notamment des silos à Odessa, «peuvent être explorées - même si nous savons que cela ne suffira pas à résoudre le problème», a-t-il ajouté.

Dans le même temps, «la nourriture et les engrais russes doivent avoir un accès complet et sans restriction aux marchés mondiaux», a réclamé le chef de l'ONU. Ces engrais ne sont pas soumis aux sanctions occidentales décidées contre Moscou après l'invasion le 24 février de l'Ukraine, mais leur achat par des pays étrangers peut être bloqué par les mesures prises contre le système financier russe, selon des diplomates.

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La fermeture du bureau CBC/Radio-Canada en Russie par Moscou est «inacceptable»

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé sur Twitter mercredi la décision «inacceptable» de Moscou de fermer le bureau du média public canadien CBC/Radio-Canada en Russie, en réplique à l'interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada.

«Par sa décision d'expulser des médias canadiens de Moscou, Poutine tente de les empêcher de rapporter des faits et c'est inacceptable», a déclaré Justin Trudeau, ajoutant que «les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité - sans censure, intimidation ou ingérence».

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Washington «confiant» sur la possibilité de «répondre aux inquiétudes de la Turquie»

Les Etats-Unis sont «confiants quant au fait que la Suède et la Finlande auront une procédure d'adhésion (à l'Otan) efficace et quant à la possibilité de répondre aux inquiétudes de la Turquie», a fait savoir mercredi la Maison-Blanche.

Rappelant que Washington menait des discussions avec Ankara, qui menace de bloquer l'adhésion des deux pays nordiques, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, a par ailleurs dit: «Nous sommes très optimistes sur ce qui en sortira.»

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Russie : chute entre 7,8% et 8,8% du PIB prévue en 2022

L'économie russe devrait connaître une contraction comprise entre 7,8% et 8,8% en 2022, a estimé mercredi le ministère russe du Développement économique.

Selon un scénario de base, qui prévoit une baisse des prix du pétrole d'ici la fin de l'année à 73-74 dollars le baril, le produit intérieur brut (PIB) devrait chuter de 7,8%, indique le ministère dans ses prévisions macroéconomiques. Si les sanctions occidentales contre la Russie, imposées depuis le lancement de son offensive en Ukraine, devaient se durcir, et que les prix du pétrole devaient connaître une baisse plus importante, l'économie devrait alors se contracter de 8,8%, estime encore le ministère.

Le 29 avril, la banque centrale russe a souligné que l'environnement extérieur était «difficile pour l'économie russe» et pesait «lourdement sur l'activité économique», observant que les entreprises faisaient «face à des difficultés considérables en termes de production et de logistique». Dans ce contexte, l'institution monétaire avait estimé que le PIB du pays devrait chuter de 8 à 10% cette année, puis devrait recommencer à «croître rapidement en 2023 grâce à une transformation structurelle» de l'économie.

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La région Ile-de-France renforce son soutien aux Ukrainiens

La région Île-de-France a voté mercredi à l'unanimité une aide d'urgence supplémentaire d'un montant global de 1,1 million d'euros, qui s'ajoute à une première enveloppe de 500.000 euros votée en mars, pour les civils ukrainiens réfugiés en France ou restés sur place.

Trois mois après le début d'une «guerre d'agression sans préavis, une invasion dévastatrice», «notre devoir est de soutenir la population ukrainienne», a déclaré la présidente (LR) Valérie Pécresse, lors d'une séance spéciale de l'assemblée régionale, en présence de l'ambassadeur ukrainien Vadym Omelchenko.

L'ex-candidate LR à la présidentielle a proposé de nouer un partenariat avec la région de Kiev et celle de Tchernihiv, ville «bombardée sans répit pendant plus d'un mois» mais qui «n'a pas cédé». «Avec ce jumelage, il s'agira d'apporter notre expertise et des moyens de reconstruction», a-t-elle précisé.

La nouvelle enveloppe comprend plusieurs mesures pour les Ukrainiens réfugiés dans la première région de France, dont la mise à disposition de 600 places d'hébergement dans les zones de loisirs et les lycées de la région, le financement d'associations pour l'accompagnement psycho-social ou l'accès aux soins en santé mentale. La région va mettre en place un fonds de 250.000 euros pour aider ses communes qui accueillent des réfugiés, que ce soit pour adapter un bâtiment, acheter du matériel ou transporter des réfugiés.

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Réouverture de l'ambassade des États-Unis à Kiev, fermée depuis trois mois

Les États-Unis ont rouvert mercredi leur ambassade à Kiev, fermée mi-février avant l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

«Aujourd'hui, nous reprenons officiellement les opérations à l'ambassade des Etats-Unis à Kiev. Le peuple ukrainien, avec notre aide sécuritaire, a défendu sa patrie face à l'invasion irresponsable de la Russie, et, en conséquence, la Bannière étoilée flotte à nouveau sur l'ambassade», a-t-il déclaré dans un communiqué après la levée du drapeau américain.

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La guerre en Ukraine a «peu d'impact cyber» en France, selon le chef des cyber-gendarmes

La guerre en Ukraine a eu «peu d'impact cyber» en France, malgré les craintes de nombreux experts avant le conflit, a indiqué mercredi le général Marc Boget, qui dirige le commandement de la gendarmerie française dans le cyberespace «Nous suivons de manière extrêmement attentive» les conséquences de la guerre russo-ukrainienne sur le plan cyber, a indiqué le général Boget, lors d'une rencontre à Bruxelles entre responsables européens de la cybersécurité et journalistes couvrant le secteur. D'une manière générale, «il y a eu peu d'impact, on s'attendait à plus», a-t-il déclaré.

Saad Kadhi, le chef des «cyber-pompiers» intervenant en cas d'attaque en ligne contre les institutions et les agences européennes (CERT-EU) a livré un diagnostic semblable. «Nous nous attendions a beaucoup plus d'attaques» contre les institutions européennes du fait du conflit, «mais il n'y pas eu vraiment» d'augmentation ou seulement «à la marge», a-t-il estimé. «Certains groupes d'attaquants qui étaient très agressifs, finalement on ne les voit plus trop», a-t-il poursuivi.

Selon le général Boget, les groupes criminels de rançongiciel ont eu plutôt tendance à se prononcer en soutien de l'Ukraine, lorsqu'ils ont pris parti. C'était plutôt «75% du côté de l'Ukraine, 25% du côté de la Russie», a-t-il précisé.

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Société Générale a finalisé la cession de sa filiale en Russie

La banque française Société Générale a annoncé mercredi avoir finalisé la cession de Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe dans lequel elle était actionnaire majoritaire, ainsi que de ses filiales d'assurances dans le pays.

Cette vente au fonds d'investissement russe Interros se traduira par une perte nette d'environ 3,2 milliards d'euros dans le compte de résultat de la Société Générale au deuxième trimestre, précise le groupe français, soit légèrement plus que les 3,1 milliards communiqués le mois dernier, lors de l'annonce d'un accord de cession.

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Otan : Erdogan espère que les alliés «entendront» ses «inquiétudes»

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui menace de bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, a espéré mercredi que les alliés de la Turquie «entendront (ses) inquiétudes». «Nous ne pouvons dire oui», a-t-il répété. «Soutenir le terrorisme et demander (notre) appui est un manque de cohérence», a insisté le chef de l'Etat qui reproche aux deux pays nordiques d'héberger des membres du PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, classé comme organisation terroriste par Ankara, ainsi que par les Etats-Unis et l'Union européenne.

«Notre seule attente est que l'Otan fasse preuve de bonne volonté envers les efforts légitimes de la Turquie pour protéger ses frontières», a-t-il poursuivi. Les combattants du PKK sont majoritairement installés dans les pays voisins de la Turquie: Irak, Syrie et Iran. «Aucun de nos alliés n'a jamais respecté ces inquiétudes, je ne parle même pas de soutien», a-t-il appuyé.

Le président Erdogan a par ailleurs réitéré ses demandes d'extradition des «terroristes» hébergés par la Suède, auxquelles Stockholm, accuse-t-il, n'a jamais répondu. Il a rappelé qu'«une trentaine de demandes d'extradition» avaient été repoussées. Le chef de l'Etat a de nouveau averti que les émissaires suédois et finlandais annoncés lundi à Ankara n'étaient pas les bienvenus: «Qu'ils ne se fatiguent pas», a-t-il martelé.

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Drapeau ukrainien au sommet de l'Everest : il faut que «le monde entier nous aide», confie l’alpiniste

L'alpiniste ukrainienne Antonina Samoilova qui est parvenue il y a une semaine au sommet de l'Everest avait les larmes aux yeux lorsqu'elle a brandi le drapeau ukrainien jaune et bleu sur le point culminant de la planète, a-t-elle confié mercredi à l'AFP à son retour à Katmandou. Au moment où l'alpiniste agitait le drapeau ukrainien avec l'inscription «Stand with Ukraine» (soyez aux côtés de l'Ukraine), son père et son frère servaient dans l'armée ukrainienne pour défendre leur pays contre les forces russes qui l'ont envahi.

Elle a estimé que l'Ukraine aurait dû bénéficier davantage d'aide après l'invasion russe. «C'est désolant ... Ce n'est pas bon pour nous les Ukrainiens car nous avons besoin de plus d'aide, nous avons besoin que le monde entier nous aide», a-t-elle ajouté. «Ce n'est pas encore terminé en Ukraine», souligne-t-elle. «Je savais déjà avant l'expédition que je serais la seule Ukrainienne sur l'Everest cette année. C'est ce qui m'a incitée à aller sur le sommet, car je savais que si ce n'était pas moi, alors qui ?», raconte-t-elle.

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Le Quai d’Orsay condamne «fermement» l’expulsion des diplomates français de Russie

Le Quai d’Orsay a condamné ce mercredi soir sur BFMTV l’expulsion de 34 diplomates français de Russie. Sa porte-parole, Anne-Claire Legendre, a ainsi dénoncé une décision prise sans «aucun fondement», avant de rajouter que «nous ne sommes pas en guerre avec la Russie, l’UE n’est pas en guerre avec la Russie, l’Otan n’est pas en guerre avec la Russie et nous ne souhaitons pas l’être».

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Russie : hausse de 3,5% du PIB au première trimestre sur un an

La Russie a enregistré une hausse de 3,5% de son PIB au premier trimestre sur un an, une période encore largement épargnée par les sanctions dues à l'offensive en Ukraine, selon une première estimation publiée mercredi par l'agence de statistiques Rosstat.

Cette croissance a été tirée par le transport de passagers (+18,1%) et le secteur minier (+8,5%), qui comprend l'extraction de ressources naturelles, selon Rosstat.

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Otan : Washington «travaillera avec» la Finlande et la Suède en cas d'«agression» ou de «menace» pendant le processus d'adhésion

Le président américain Joe Biden «salue avec chaleur et soutient avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède pour une adhésion à l'Otan», selon un communiqué publié mercredi par la Maison-Blanche.

«Pendant que leurs demandes d'adhésion à l'Otan sont examinées, les Etats-Unis travailleront avec la Finlande et la Suède pour rester vigilants face à toute menace contre notre sécurité commune, et pour décourager et faire face à toute agression ou menace d'agression», assure par ailleurs l'exécutif américain.

Le président démocrate, qui recevra jeudi la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö à la Maison-Blanche, se dit «impatient de travailler avec le Congrès américain et avec nos alliés de l'Otan pour faire rapidement entrer la Finlande et la Suède dans la plus solide alliance de défense de l'histoire».

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Peine de mort en Biélorussie : Washington dénonce un dirigeant qui «s'accroche au pouvoir par la peur»

Les Etats-Unis ont vivement condamné mercredi l'introduction de la peine de mort en Biélorussie pour «tentative d'acte de terrorisme», estimant qu'elle risque de frapper «les militants prodémocratie et ceux qui s'opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine». «Ces mesures sont celles d'un dirigeant autoritaire qui s'accroche au pouvoir par la peur et l'intimidation», a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, accusant le président biélorusse Alexandre Loukachenko de «continuer sa répression». La Biélorussie a introduit la peine de mort pour préparation d'attentat ou «tentative d'acte de terrorisme», selon un décret publié mercredi, un durcissement qui vise «directement» l'opposition d'après sa cheffe exilée.

«Le régime a imposé à des fins politiques des chefs d'inculpation d'''extrémisme'' et de ''terrorisme'' contre un grand nombre des plus de 1100 prisonniers politiques, et a utilisé ces accusations pour en arrêter des dizaines de milliers d'autres», a estimé Antony Blinken. «Il s'agit de citoyens de la Biélorussie qui veulent exercer librement leurs libertés fondamentales - des manifestants pacifiques, des membres de la société civile, des journalistes, des opposants politiques et ceux qui ont été arrêtés pour leur opposition à la guerre injustifiée contre l'Ukraine et le rôle de la Biélorussie pour la soutenir.» Le secrétaire d'Etat a appelé une fois de plus à «la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques».

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L'expulsion de diplomates par Moscou est un «acte hostile», juge Draghi

L'Italie a qualifié mercredi d'«acte hostile» l'expulsion par Moscou de diplomates italiens, français et espagnols, mais a appelé à ne pas rompre les canaux diplomatiques avec la Russie. «C'est un acte hostile mais il faut absolument éviter de rompre les relations diplomatiques. Cela ne doit pas conduire à la rupture des canaux diplomatiques parce que si nous parvenons à la paix, nous y parviendrons grâce à ces canaux diplomatiques», a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Draghi lors d'une conférence de presse à Rome.

«L'Italie prend acte de la décision de la Fédération russe d'expulser 24 membres des représentations diplomatiques et consulaires italiennes et du bureau de l'Agence de promotion des entreprises italiennes», a réagi sobrement le ministère des Affaires étrangères plus tard dans la journée. «Le personnel faisant l'objet de cette mesure a toujours exercé ses fonctions dans le plein respect de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques», a-t-il ajouté dans son communiqué.

L'exemption permettant à la Russie de payer sa dette en dollars va «probablement» expirer, prévient Yellen

L'exemption aux sanctions occidentales qui permettait à la Russie de continuer temporairement à payer sa dette en dollars, et ainsi d'échapper au défaut de paiement, va «probablement» expirer dans les prochains jours, a prévenu mercredi la secrétaire au Trésor américain Janet Yellen.

«Lorsque nous avons imposé pour la première fois des sanctions à la Russie, nous avons créé une exemption (...) et l'on s'attendait à ce qu'elle soit limitée dans le temps. Je pense donc qu'il est probable que la licence soit autorisée à expirer», a-t-elle détaillé lors d'une conférence de presse précédant une réunion des ministres des Finances du G7 en Allemagne.

L'Espagne «rejette» l'expulsion de 27 de ses diplomates par la Russie

L'Espagne «rejette» l'expulsion de 27 de ses diplomates en poste en Russie annoncée mercredi par Moscou en représailles aux expulsions de diplomates russes décidées dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine, a indiqué dans un communiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères.

Début avril, Madrid avait décidé d'expulser le même nombre de diplomates russes représentant, selon le gouvernement espagnol, une «menace pour les intérêts du pays».

La Russie annonce fermer le bureau de la radio-télévision canadienne CBC

La Russie a annoncé mercredi fermer le bureau de Moscou de la radio-télévision canadienne CBC et l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes, en réplique à l'interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada.

«La décision a été prise d'adopter des mesures de représailles du fait des actions du Canada, en l'occurrence il s'agit de la fermeture du bureau de correspondance à Moscou de la radio télévision CBC, y compris l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes», a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Guerre en Ukraine: Yellen n'attend pas de récession aux Etats-Unis, l'Europe «plus vulnérable»

La secrétaire d'Etat au Trésor américain Janet Yellen a affirmé mercredi ne pas s'attendre à une récession aux Etats-Unis, malgré la flambée des prix de l'énergie et la guerre en Ukraine, jugeant que l'Europe est «plus vulnérable».

«Je ne m'attends vraiment pas à ce que les États-Unis tombent en récession», a-t-elle détaillé, lors d'une conférence de presse précedant une réunion du G7 des ministres des Finances en Allemagne, ajoutant: «Je pense que l'Europe est peut-être un peu plus vulnérable et plus exposée sur le front de l'énergie que les États-Unis.»

Ukraine: RSF ouvre un deuxième centre d'aide aux journalistes, à Kiev

Reporters sans frontières a ouvert un deuxième «centre de la liberté de la presse» en Ukraine, à Kiev, deux mois après un premier à Lviv, a annoncé mercredi l'ONG, qui a déjà fourni «440 gilets pare-balles» aux journalistes couvrant l'invasion russe. Cette nouvelle antenne «permettra de développer encore» les activités de «distribution de casques et de gilets pare-balles, entre autres, et de formation» à destination des reporters sur place, ukrainiens ou non, selon un communiqué de RSF.

Elle est installée «dans les locaux de l'organisation partenaire de RSF, l'Institute of Mass Information (IMI, institut d'information de masse)» au 39, rue Pushkinska, au centre de la capitale, est-il précisé. De quoi permettre à l'ONG d'«être en première ligne pour protéger» la profession, selon le coordinateur du centre, Alexandre Query, cité dans le communiqué.

Concrètement, «tout journaliste accrédité auprès des forces armées, se rendant dans une zone à risque, peut emprunter du matériel à Lviv (dans l'ouest du pays, NDLR), et désormais à Kiev, en contactant lvivpfc@rsf.org», explique RSF. Le premier centre avait été ouvert le 9 mars dans le but notamment de regrouper les équipements de protection qui faisaient alors défaut.

Outre la distribution de 440 gilets pare-balles, l'ONG revendique «à ce jour» l'acheminement «de 199 casques, de 630 kits de premiers secours traumas et de 250 batteries externes à énergie solaire». «Au moins 180 journalistes et autres acteurs de l'information ont bénéficié de prêts par le Centre pour la liberté de la presse, dont 40% de nationalité ukrainienne», ajoute l'ONG. Ses partenaires locaux, l'IMI et l'Union nationale des journalistes d'Ukraine (NUJU), ont également reçus «210 gilets et 125 casques», détaille RSF.

Ukraine: le soldat russe jugé pour crime de guerre a plaidé coupable

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe a plaidé coupable mercredi, reconnaissant l'ensemble des faits qui lui sont reprochés.

Interrogé sur le fait de savoir s'il reconnaissait «sans réserve» l'intégralité de l'acte, comprenant les chefs d'accusation de crime de guerre et de meurtre prémédité, le sous-officier de 21 ans, Vadim Chichimarine, a répondu «oui».

Début en Ukraine du premier procès pour crime de guerre depuis l'invasion russe

Le premier procès d'un soldat russe pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur le territoire ukrainien s'est ouvert mercredi à Kiev.

«La séance est ouverte», a déclaré la juge peu après l'arrivée dans la salle d'audience de Vadim Chichimarine, 21 ans, accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine. Ce sergent originaire d'Irkoutsk, en Sibérie, a répondu «oui» au juge qui lui demandait s'il reconnaissait les faits «sans réserve», et a plaidé coupable. Il est accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Vêtu d'un sweat-shirt bleu et kaki à capuche, le crâne rasé, le sous-officier au visage poupin se tenait seul dans son box vitré, sa traductrice penchée devant lui dans une petite salle du tribunal du district de Solomiansky, à Kiev. Selon l'accusation, le sergent Vadim Chichimarine commandait une petite unité au sein d'une division de chars quand son convoi a été attaqué. Avec quatre autres militaires, il avait alors volé une voiture.

Alors qu'ils circulaient près du village de Choupakhivka, dans la région de Soumy (nord-est), ils avaient croisé un homme de 62 ans, qui poussait son vélo tout en téléphonant. «L'un des militaires a ordonné à l'accusé de tuer le civil afin qu'il ne les dénonce pas», selon la justice ukrainienne, qui précise que l'homme était «mort sur le coup», à quelques dizaines de mètres de son domicile.

Début mai, les autorités ukrainiennes avaient annoncé son arrestation sans donner de détail, tout en publiant une vidéo dans laquelle Vadim Chichimarine disait être venu combattre en Ukraine pour «soutenir financièrement sa mère».

Ukraine: Bruxelles propose une nouvelle aide allant jusqu'à 9 milliards d'euros

Bruxelles propose «une nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle» pour l'Ukraine d'un montant allant «jusqu'à 9 milliards d'euros en 2022», a annoncé mercredi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Elle n'a pas donné plus de précisions sur la forme que prendrait cette «assistance». L'UE a déjà consacré une enveloppe d'aide macrofinancière d'urgence de 1,2 milliard d'euros à l'Ukraine, à la suite de l'invasion par la Russie.

La Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi qu'il expulsait 34 diplomates français, en représailles aux 35 agents diplomatiques russes renvoyés chez eux par la France début avril.

L'ambassadeur de France à Moscou a été convoqué mercredi au ministère russe des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note signifiant que «34 collaborateurs des établissements diplomatiques français en Russie ont été déclarés "persona non grata"», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. Ils doivent quitter la Russie d'ici deux semaines, selon la même source.

Le Kremlin accuse l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier

Le Kremlin a accusé mercredi l'Ukraine d'«absence totale de volonté» de négocier avec la Russie pour mettre fin au conflit en cours. «Les négociations n'avancent pas et nous constatons une absence totale de volonté des négociateurs ukrainiens de poursuivre ce processus», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que la veille, la présidence ukrainienne avait accusé la Russie d’être responsable de la suspension des pourparlers.

959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense, repris par l'agence de presse RIA, a déclaré mercredi que 694 combattants ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal à Marioupol s’étaient rendus au cours des dernières 24h. Mardi déjà, Russes et Ukrainiens confirmaient la sortie de 265 combattants dont 51 blessés graves, tous constitués prisonniers selon Moscou. L’état-major ukrainien avait indiqué que «les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d'Azovstal se poursuiv(ai)ent», sans préciser combien de soldats ukrainiens restaient encore sur place.

«Depuis le 16 mai, 959 combattants dont 80 blessés se sont constitués prisonniers», a indiqué le ministère dans un communiqué. Par mi eux, 51 ont été hospitalisés à Novoazovsk, localité sous contrôle des Russes et de leurs alliés séparatistes. Le ministère n'a donné aucune indication quant au sort qu'il réservait à ces prisonniers. Les autorités ukrainiennes, de leur côté, souhaitent organiser un échange de prisonniers de guerre.

Un gymnaste russe suspendu pour son soutien à l'invasion de l'Ukraine

Le gymnaste russe Ivan Kuliak a été suspendu par la Fédération internationale de gymnastique (FIG) pour avoir exprimé de manière ostentatoire son soutien à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé la fondation éthique de la FIG.

Lors d'une épreuve de Coupe du monde de gymnastique artistique de Doha début mars, au début du conflit armé en Ukraine, Ivan Kuliak, 3e de l'épreuve de barres parallèles, était monté sur le podium au côté du vainqueur ukrainien Illia Kovtun avec un maillot portant la lettre «Z» à la place du drapeau de son pays, symbole de soutien à l'invasion.

«M. Kuliak n'est pas autorisé à participer à quelque compétition que ce soit organisée sous l'égide de la FIG ou d'un de ses membres affiliés pendant un an à compter de la date de la décision», a déclaré la fondation éthique dans un communiqué publié mardi.

Tokyo exhorte Pékin à être «responsable» dans la crise russo-ukrainienne

Lors d’un premier entretien avec son homologue chinois depuis six mois, le ministre japonais des Affaires étrangères exhorté Pékin à «jouer un rôle responsable» dans la crise russo-ukrainienne.

Alors que le Japon s'est joint à ses alliés occidentaux pour prendre des sanctions sévères contre la Russie, Pékin a refusé de condamner l'agression de Moscou. Le chef de la diplomatie nippone a donc tenu à rappeler à son homologue chinois que l'invasion russe est «une violation claire de la Charte des Nations unies et d'autres lois internationales». Il a «exhorté la Chine à jouer un rôle responsable dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales», a-t-il fait savoir dans un communiqué publié mercredi matin.

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Pour Marine Le Pen, l’élargissement de l’OTAN ne permet «pas de trouver les solutions de la paix»

Invitée de la matinale de France Inter ce mercredi, l’ex-candidate RN à la présidentielle ne s’est pas réjouie de la demande officielle d’adhésion de deux pays nordiques à l’Alliance atlantique. «Est-ce que l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'Otan va nous permettre d'avancer vers la paix ? C’est la question que je me pose aujourd’hui», s’est-elle interrogée.

«L’origine de la paranoïa de la Russie, c’est l’élargissement de l’Otan, et la mise en place de structure militaires au plus près» de son territoire, a rappelé Marine Le Pen. «Je ne justifie pas cette paranoïa, mais il faut en tenir compte». Pour elle, tout élargissement occidental, que ce soit de l’Otan ou de l’Union européenne, n’a «pas vocation à permettre de trouver les solutions de la paix».

OTAN : La Finlande et la Suède ont soumis leurs demandes d'adhésion

«C'est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité», a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a reçu mercredi matin les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs de deux pays. «Nous espérons conclure rapidement» le processus, a-t-il ajouté.

Des consultations sont également en cours au sein du Conseil Atlantique pour tenter de lever l'opposition de la Turquie au lancement du processus d'adhésion, a appris l’AFP de source diplomatique. Ankara peut le ralentir en refusant l'ouverture des discussions au sein du Conseil Atlantique, première étape de la procédure, et pourrait ensuite bloquer le protocole d'adhésion, l'unanimité des 30 membres de l'Alliance étant impérative. «Tout est possible», a confié un diplomate européen. Et d’ajouter : «Mais à l'Otan on trouve toujours des solutions».

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Human Rights Watch documente des exécutions et des tortures dans le nord de l'Ukraine

Un nouveau rapport de l’ONG Human Rights Watch paru ce mercredi matin établit une liste documentée de crimes présumés par les troupes russes contre des civils dans les régions de Kiev et de Tchernihiv, au nord de l'Ukraine.

S’appuyant sur des témoignages croisés et des «preuves matérielles», une équipe de l’ONG, dépêchée sur place en avril et mai, a enquêté sur «22 exécutions sommaires apparentes, neuf autres homicides illégaux, six disparitions forcées possibles et sept cas de torture», détaille HRW. Autant de crimes présumés perpétrés durant a période où les troupes russes contrôlaient une partie de la région.

Parmi les faits documentés par HRW, des civils ont décrit «avoir été détenus par les forces russes pendant des jours ou des semaines dans des conditions sales et suffocantes sur des sites tels qu'un sous-sol d'école, une pièce dans une usine de fabrication de fenêtres et une fosse dans une chaufferie, avec peu ou pas de nourriture, une eau insuffisante», détaille le rapport. À Yahidne, à une centaine de kilomètres de Kiev, «les forces russes ont détenu plus de 350 villageois, dont au moins 70 enfants, dont 5 nourrissons, dans le sous-sol d'une école pendant 28 jours, limitant considérablement leur capacité à partir, même brièvement. Il y avait peu d'air ou de place pour s'allonger et les gens devaient utiliser des seaux pour les toilettes».

Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

Dans Le Figaro du jour, le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (think-tank) Bruno Tertrais répond à la tribune d’Henri Guaino publiée dans nos colonnes le 13 mai. «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules», y alertait l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy dans un texte de haute tenue. Henri Guaino y relevait des analogies entre la situation actuelle et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

«Le texte de M. Guaino tire des enseignements erronés de la guerre froide, qui vit les deux grands s’affronter indirectement en Corée, au Vietnam ou en Afghanistan», rétorque le géopolitiologue Bruno Tertrais. «Il omet le rôle de la dissuasion nucléaire, qui a tant fait pour qu’ils aient peur de l’affrontement direct».

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Le premier procès pour crime de guerre s'ouvre à Kiev

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire. Vadim Chichimarine, jeune soldat de 21 ans, est accusé d'avoir abattu un civil non armé. Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où les institutions internationales mènent aussi leurs propres enquêtes sur les exactions commises par les troupes russes dans ce pays.

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Vadim va comparaître à 14h (11h GMT) devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, pour avoir abattu un homme de 62 ans, le 28 février - 4 jours après le début de l’offensive russe. Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité.

La Suède et la Finlande doivent boucler leur candidature à l’OTAN

La Finlande et la Suède ont annoncé qu’elles déposeraient conjointement mercredi matin leurs candidatures à l'Otan, malgré l'ombre persistante d'un blocage par la Turquie. Avec le feu vert à une majorité écrasante de plus de 95% du Parlement finlandais mardi, tout est désormais en place pour l'arrivée simultanée des demandes d'adhésion des deux pays au siège de l'alliance à Bruxelles.

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La remise des candidatures est prévue ce matin à 8h (6h GMT) par les ambassadeurs des deux pays nordiques au secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg. «Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble», a déclaré la première ministre suédoise Magdalena Andersson, au côté du président finlandais Sauli Niinistö, en visite d'Etat à Stockholm. Le duo nordique se rendra jeudi à Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden.

Poursuite des évacuations ce mercredi à Azovstal, selon Kiev

À Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, «la mission d'évacuation» des soldats encore à l'intérieur de l'aciérie Azovstal «se poursuit», a affirmé, sans en préciser le nombre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur son site Internet.

Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 combattants ukrainiens dont 51 «grièvement blessés», qui s'étaient rabattus sur cet immense complexe sidérurgique, dernier bastion de la résistance dans cette ville ravagée par les attaques russes. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

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«Ces héros ukrainiens» qui ont «rempli leur mission» seront échangés contre des prisonniers russes pour leur permettre de rentrer au pays «le plus rapidement possible», a de son côté déclaré le ministère ukrainien de la Défense, confirmant indirectement que ces hommes sont bien aux mains des Russes.

L'opération d'évacuation, dont Volodymyr Zelensky a discuté avec le président français Emmanuel Macron au téléphone mardi, «est supervisée par nos militaires et nos services de renseignement» et implique «les médiateurs internationaux les plus influents», a-t-il ajouté. «Nous avons pris la décision de ne pas faire de commentaires tant que l'opération est en cours», a précisé de son côté son conseiller, Oleksiï Arestovich, à un média ukrainien.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, décisions internationales.

Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le Figaro

Plusieurs records de chaleur battus ou égalés dans le Sud-Est et le Sud-Ouest mercredi

assure

Il a notamment fait 33,7°C à Albi et 33,4°C à Toulouse, alors que la France est au cœur d'une «vague de chaleur exceptionnelle», selon La Chaîne Météo.

Plusieurs records de température maximale pour le mois de mai ont été battus ou égalés mercredi 18 mai dans le Sud-Est, le Centre-Est et le Sud-Ouest, notamment à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), ce qui constitue une «vague de chaleur exceptionnelle», selon La Chaîne Météo*

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La France traverse sa plus longue période de printemps la plus chaude, avec au moins 37 jours consécutifs au-dessus de la normale, une période de forte chaleur rendue plus probable par le réchauffement climatique. Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions, une température inhabituelle pour la saison. Même en Bretagne, l'île de Bréhat a égalé son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C.

Le mois de mai devrait battre «beaucoup de records»

Au Cap Ferret, qui a battu son record avec 35°C, «on a eu chaud au service», dit à l'AFP Pascal, qui sert des clients à la boutique de glaces «O Sorbet d'Amour Cap Ferret», tout à la pointe du Cap. «On n'a pas eu tant de monde que ça, ils sont calfeutrés chez eux ou ils sont à la plage». Chez Hortense, restaurant chic du Cap Ferret, «si vous êtes assis au bord de la plage à boire un verre de vin, ça va bien se passer. Mais pour nous les serveurs, c'est plus compliqué, il faut mettre un chapeau et boire beaucoup», dit à l'AFP Jérémy Leporcq.

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À lire aussiSécheresse : la grande inquiétude

Le mois de mai devrait battre «beaucoup de records», assure Pascal Scaviner, chef du service prévisions de La Chaîne Météo, notamment celui du «nombre de journées continues avec des températures moyennes nationales supérieures aux normales» saisonnières. Il retiendra, également, «le fort déficit en pluie, qui va encore aggraver la sécheresse sur de nombreuses régions».

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures

Les températures estivales vont perdurer toute la semaine.

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La météo du mardi 17 mai : la chaleur s'accentue sur les trois quarts du pays

La météo estivale s'intensifie sur une majorité du pays, marqué par un soleil omniprésent et des températures toujours en hausse, en particulier dans les régions du nord de la Loire.

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La météo du jeudi 19 mai : températures en baisse au Nord, orages à l'Est

Après la journée la plus chaude de la semaine, le nord de la France se rafraîchit légèrement ce jeudi et les orages s'atténuent. Au Sud, les températures dépassent toujours de 8 à 10°C les normales de saison.

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L'Humanité

Acid. Jacky Caillou, le garçon qui murmurait à l’oreille des loups

Nos recommandations culturelles

Le premier long métrage de Lucas Delangle fait l’ouverture de la section Association du cinéma indépendant pour sa diffusion dans le cadre du Festival de Cannes 2022. Un conte fantastique en milieu paysan.

Marie-José Sirach

 Jacky Caillou, de Lucas Delangle, France, 1 h 32

Une ferme isolée dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un jeune homme grimpe à pas de velours un vieil escalier et vient coller un capteur de son à une porte. On perçoit quelques mots, étranges et mystérieuses incantations. La porte s’ouvre en grand sur une toute petite grand-mère. À ses côtés, un vieil homme respire avec difficulté. En bas, dans la salle principale, patientent, dans un silence quasi religieux, quelques personnes. Le jeune homme, c’est Jacky Caillou (Thomas Parigi), la vieille dame, sa grand-mère (Edwige Blondiau), qui l’a élevé depuis la mort de ses parents. Magnétiseuse, on vient la voir de loin dans le pays. Sa mort, soudaine, va obliger Jacky à choisir sa voie, sa vie. Dans cette vallée où le temps semble s’être arrêté, un loup s’attaque aux brebis. L’animal rôde, provoquant des réactions hostiles chez les bergers. De quel mal souffre cette jeune fille, Elsa (Lou Lampros), pour qu’une tache grise, sorte de brûlure, apparaisse dans son dos ? Quel est son secret ? Elle est arrivée un matin, avec son père (Jean-Louis Coulloc’h), chez la grand-mère guérisseuse, ultime recours devant l’incapacité des scientifiques à la soigner. Lorsque meurt la grand-mère, Jacky prend la relève, décidé à guérir Elsa de son mal.

Une Histoire de croyances et d’amour

Pour son premier long métrage, Lucas Delangle filme une histoire de croyances et d’amour dans un paysage où la nature, d’une beauté à couper le souffle, recèle sa part de mystère et de puissance. Il filme des visages sculptés par le temps et des silences têtus qui détiennent des secrets ancestraux ; il filme les jours qui s’écoulent au rythme du soleil, et les nuits étoilées nous ramènent à notre simple condition de terriens ; il filme avec délicatesse cet amour impossible entre ce jeune guérisseur qui rêve d’accomplir un miracle et cette jeune fille-louve. Fiction à la fois naturaliste et fantastique, le récit tresse des passerelles entre rationnel et irrationnel, entre le rêve et une réalité qui semble toujours nous échapper.

Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle en accord parfait.

Pour signifier la puissance magnétique, pas besoin d’effets spéciaux, juste des plans serrés sur des mains tendues, des visages concentrés, capables d’éteindre un à un les lampadaires du village au fond de la vallée. Le surnaturel nous devient familier, celui qui permet d’expliquer l’inexplicable, à la fois étrange et bienveillant. Le film recèle des plans aussi puissants qu’un tableau, comme cette longue ascension dans la montagne pour aller se recueillir sur la tombe des parents. Dans un chemin escarpé et rocailleux, on distingue à peine deux silhouettes qui avancent doucement. Un plan d’une harmonie parfaite, tel un arrêt sur image où l’immensité des montagnes se découpe dans un ciel à la Goya et laisse le temps au spectateur de découvrir peu à peu les personnages.

Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle, en accord parfait. Ne cherchez point de nostalgie là-dedans, vous n’en trouverez pas. Ce conte se conjugue au présent. Interprété par des acteurs professionnels et amateurs, chacun trouve sa place dans ce récit surprenant par son audace, son épure qui dessine, pas à pas, regard après regard, une humanité trop souvent ignorée.

Festival de Cannes 2022acidcinémaFestival de Cannes
Le Figaro

Législatives 2022: unie pour la campagne, la droite est divisée sur son avenir

Emmanuel Galiero

ENQUÊTE - Les Républicains partent unis aux prochaines élections mais rivalisent déjà sur la stratégie de leur reconstruction.

La droite s’est dotée d’une boussole pour les élections législatives des 12 et 19 juin. Elle a gravé son cap dans le marbre d’une charte, préparée aux petits oignons par le sénateur Bruno Retailleau et votée à l’unanimité du conseil national le 7 mai. Les Républicains invitent leurs 543 candidats à respecter trois conditions: clarté, cohérence et indépendance. Au même moment, derrière cette image de campagne unie, où toute compromission avec la macronie est bannie, des questions sur l’avenir de la ligne politique LR sont posées publiquement.

Quels que soient les courants de la droite et la vitalité des plans tirés sur la comète, tout le monde semble d’accord, rue de Vaugirard, sur la nécessité de tout reconstruire en profondeur. Le troisième échec encaissé à la présidentielle, marqué par le score traumatisant de Valérie Pécresse à 4,87 % au 1er tour, fait ressurgir une fissure que Les Républicains avaient mise sous le tapis. Celle-ci réapparaît logiquement au lendemain du séisme et, pour beaucoup, il sera impératif de trancher cette épineuse question de ligne après les scrutins de juin. Nouveau nom, nouveau siège, nouvelle présidence, nouvelle ligne… Les grands projets éclosent comme les fleurs au printemps dans cette maison LR taraudée par les incertitudes des législatives. Chacun sent approcher le temps de la grande explication et l’on n’hésite plus aussi à jouer des coudes pour se placer.

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«Si on veut montrer que le message de la présidentielle a bien été compris, il faudra tout changer», soutient Pierre-Henri Dumont, député du Pas-de-Calais. Candidat à sa réélection, le jeune parlementaire est favorable au «rééquilibrage» et à «l’évolution de l’incarnation», formule moins brutale que le renouvellement des chapeaux à plumes. La semaine dernière, il a lu avec intérêt les avis de son collègue Aurélien Pradié parus dans Le Point. Un long entretien où le secrétaire général des Républicains fonce dans le tas pour dénoncer une vision politique devenue, selon lui, intenable.

Je ne laisserai plus phagocyter notre famille politique par ceux qui nous ont conduits à l’échec

«Ce n’est pas tant une question de ligne que de stratégie. L’identitaire, on voit où cela nous a menés depuis Buisson (Patrick Buisson ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, NDLR). Moi, je ne laisserai plus phagocyter notre famille politique par ceux qui nous ont conduits à l’échec», confie au Figaro le jeune surfeur du Lot, qui prône aussi la «rupture» avec Sarkozy en prenant soin de rappeler que l’ancien président l’avait lui-même symbolisée. Pradié appelle publiquement à «révolutionner» les messages politiques de la droite, s’élève contre une «petite rente électorale de plus en plus fictive et rabougrie», dénonce une «double erreur» consistant à se focaliser sur «l’impasse» des questions identitaires qui ont fait «perdre» la droite quand les sujets de «justice sociale» la feraient «gagner», croit-il. Et son avis trouve un écho favorable dans l’Aisne, à plusieurs centaines de kilomètres.

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Julien Dive, son collègue parlementaire avec lequel il échange régulièrement, soutient sa démarche. «Je m’aligne à 400 % sur ce qu’il dit. Ça permet de poser les choses et c’est le débat que nous devrons avoir dès cet été», s’impatiente le député trentenaire. Proche de Xavier Bertrand, conscient de l’extrême fragilité de la droite, il espère une réflexion «collective». Mais Julien Dive attend que cette question soit enfin tranchée entre ceux qui voudront que «rien ne change» et ceux d’une nouvelle génération au sein de laquelle il se situe, «qui a envie de tout faire péter». «Très clairement, on ne pourra pas continuer à faire semblant», prévient le député.

Certains ténors du mouvement LR mettent en garde les troupes face au risque d’éclatement en cas de divergences trop violentes. Une crise interne serait fatale aux Républicains mal en point qui admettent parfois que le combat des législatives, au lendemain d’une défaite aussi sévère, est très difficile sur le terrain. C’est le cas à Paris. «On a l’impression que les gens prennent nos tracts avec pitié», souffle une élue découragée et pourtant très engagée dans la capitale.

Trublion Pradié «très minoritaire»

Dans ce débat musclé engagé sur la ligne politique, les partisans du virage social semblent convaincus que le nouveau leadership se construira autour du noyau le plus central de la droite, au-delà du cœur militant. Parmi les élus sensibles au discours «Pradié», on cite quelques noms tels Ian Boucard (Territoire de Belfort), Éric Diard (Bouches-du-Rhône) ou Marine Brenier (Alpes-Maritimes) qui vient de rejoindre le parti présidentiel Renaissance. Même Daniel Fasquelle, trésorier LR et maire du Touquet, dont Aurélien Pradié a violemment dénoncé le soutien à Emmanuel Macronen le qualifiant de «trésorier de la lèche», reconnaît une convergence d’analyse avec le jeune Lotois.

En 2017, après avoir renoncé à briguer la présidence des Républicains faute d’un nombre suffisant de soutiens parlementaires, Fasquelle avait lancé les «Gaullistes sociaux». C’était annoncé comme la promesse d’un «rassemblement populaire» attentif «aux plus faibles». Aujourd’hui, l’élu envisage d’ajouter l’adjectif «européens» à l’intitulé et se dit prêt à s’impliquer aux européennes en 2024. Une élection pour laquelle le nom de Michel Barnier, qu’il avait soutenu à la primaire LR, est évoqué en potentiel chef de file.

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Chez LR, on juge le trublion Pradié «très minoritaire» au sein du parti. «Je vois mal comment Pradié pourrait émerger dans le contexte actuel. Il est assez seul et, de plus, cette ligne de centre droit qu’il défend est déjà préemptée par Macron. C’est d’ailleurs ce que Sarkozy a théorisé depuis longtemps. Cela devrait conduire les autres à se diriger naturellement vers l’union des droites», avance un partenaire UDI des Républicains. «Que Pradié se présente à la présidence et on verra!», ajoute, dans un éclat de rire, une figure du mouvement LR.

L’intéressé répond qu’il ne s’exprime pas en fonction du nombre d’alliés. «Il y a ceux qui parlent fort et les autres avec lesquels j’échange comme Gérard Larcher, Xavier Bertrand, Christian Jacob et François Baroin. Mon devoir n’est pas d’imposer les choses mais d’expliquer simplement ce que je pense. Et ce que je dis, je ne le dis pas parce que je suis élu sur une terre de gauche

Calmer les impatiences

Dans la tête du jeune député, ceux qui «parlent fort» sont les tenants d’une droite attentive aux questions régaliennes. C’est l’axe Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, David Lisnard, Éric Ciotti, Nadine Morano, Julien Aubert ou encore François-Xavier Bellamy.

Au-delà des calculs politiques visant la reprise en mains du parti LR, ce débat sur la ligne et la stratégie s’invite au moment où Les Républicains espèrent conserver leur statut de première force d’opposition à l’Assemblée, même si le sondeur Harris Interactive leur projette seulement 30 à 48 sièges dans son étude du 11 mai. Une autre analyse du cabinet Rivington circule en coulisses et leur accorde 47 circonscriptions sur 117 «gagnables».

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Dans ce contexte incertain, le député Olivier Marleix juge urgent de calmer les impatiences. «La jeune génération doit tirer les leçons de la génération précédente. Les positionnements personnels ou pseudo-courageux nous font courir un risque. Le numéro 3 du parti devrait commencer par bannir ce genre de comportement s’il veut rebâtir la droite», sermonne l’élu d’Eure-et-Loir. Il ne croit pas à l’existence d’une «martingale» magique «à coups de mots». «Nous en sortirons en élisant un président. Tout sera tranché par celui qui sera choisi pour porter notre projet. La question de l’incarnation est plus fondamentale que celle de la ligne. Et sans doute, le plus capable pour dépasser ces clivages sera Laurent Wauquiez», plaide déjà Marleix, qui s’était vu confier l’élaboration du projet LR avant la primaire.

Le parlementaire n’est pas le seul agacé par les déclarations du secrétaire général. La députée européenne Nadine Morano, très méfiante à l’égard du jeunisme, bondit elle aussi quand elle voit Aurélien Pradié se draper dans l’urgence sociale. «Pradié réagit comme un jeune qui n’a pas connu grand-chose. De Gaulle lui-même se retournerait dans sa tombe en l’entendant! Le régalien est notre ADN. La seule faille pour les conservateurs porte sur la défense de notre civilisation et de ses racines chrétiennes, débat coopté par Zemmour. Mais nous devons aussi le porter. Nicolas Sarkozy a toujours parlé de l’identité de la France dans ses discours», insiste Morano.

Si l’on s’interdit de parler d’identité de la France, de nos racines, de la république laïque, du maintien des frontières et de l’ordre, il y aura une fracture

Quant aux raisons des échecs de la droite, elle n’est pas davantage convaincue par les conclusions du parlementaire du Lot. «Il faut arrêter les conneries. J’ai été réglo et j’ai soutenu Valérie Pécresse mais il y a eu un réel problème de crédibilité. Les fédérations ont marché au ralenti. Tous les élus ont eu du mal à tracter durant la campagne, ça ne fonctionnait pas. Quand on quitte un parti et qu’on revient, ça ne marche pas.» Morano n’ose pas envisager une explosion de la droite après les législatives mais cette question de la ligne politique lui apparaît comme une condition sine qua non d’un avenir collectif. «Si l’on s’interdit de parler d’identité de la France, de nos racines, de la république laïque, du maintien des frontières et de l’ordre, il y aura une fracture», prévient l’eurodéputée LR.

Avant la présidentielle, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau, s’étaient entretenus pour la première fois sur le fond. Les deux hommes partagent la même méfiance à l’égard du macronisme mais divergent sur le diagnostic. Pour le sénateur Retailleau, tout projet politique doit porter une vision de l’homme en évitant de réduire la droite à une seule dimension. Il met en garde son cadet sur les illusions de la «fausse générosité».

Les idées mènent le monde mais à l’heure de la dépolitisation, l’incarnation devient une question majeure

«Je suis parfaitement d’accord pour aller au peuple mais les classes populaires sont justement celles qui voient la fin du mois et la fin de leur monde. Elles sont attachées à des repères, à une civilisation. Elles n’ont pas les moyens de se protéger du communautarisme et de l’islamisme conquérant des quartiers», fait-il observer, en soulignant les menaces du «déclassement» et de la «dépossession culturelle». Longtemps, Retailleau a pensé que la question du projet devait précéder celle de l’incarnation mais la situation politique du pays lui a imposé une nouvelle lecture. «Les idées mènent le monde mais à l’heure de la dépolitisation, l’incarnation devient une question majeure», soutient-il désormais.

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Depuis Cannes, où ses obligations de maire l’immergent dans le tumulte du Festival, David Lisnard juge ces débats nécessaires mais pointe certains écueils à éviter. Il défend la «cohérence globale» d’un projet qui ne doit pas opposer de manière caricaturale «les gauchistes aux identitaires». «Attention à ne pas partir sur des oppositions qui nuiraient à la lisibilité de notre offre, sachant qu’elle a déjà suffisamment de mal à exister», rappelle l’élu LR que certains verraient bien, un jour, à la tête du parti.

Pour l’instant, Lisnard préside Nouvelle énergie et soutient la bataille des législatives comme la première marche de la refondation. Il croit la droite bien armée pour bâtir une alternative «utile», distincte du macronisme et des extrêmes. La réécriture du projet prendra du temps. Il sait qu’elle exigera un débat de fond, à des années-lumière du «marketing électoral». Finalement, pour ce libéral de la Côte d’Azur, croire aux lendemains qui chantent, c’est poser la première pierre d’une nouvelle espérance «ambitieuse et raisonnable». Il imagine un espace politique où chacun trouvera son chemin dans la clarté. La clarté d’une ligne politique attendue de tous côtés. À ce moment-là, tout sera possible, veut croire David Lisnard. «Et peut-être, certains se rendront compte qu’ils ne sont pas de droite

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Le Figaro

Sous les cris et les Alphajet de la Patrouille de France, Tom Cruise fait décoller la Croisette

La Planète Marches. - Jour 2. L'acteur a ébloui la Croisette à l'occasion de la projection du film Top Gun: Maverick, ce mercredi 18 mai, durant le Festival de Cannes 2022.

La montée des marches du 18 mai 2022

Voilà plus de 24 heures que la Croisette retenait son souffle. Trente ans après sa dernière visite, Tom Cruise a enfin atterri à Cannes, ce mercredi 18 mai - en hélicoptère, évidemment. L'acteur a d'abord donné une masterclass, avant d'apparaître tout sourire sur le photocall. Dans la soirée, le comédien a gravi les vingt-quatre marches du Palais des festivals, où était projeté son film Top Gun : Maverick, près de quatre décennies après la sortie du premier opus.

On a d'abord aperçu Omar Sy et son épouse Hélène, le temps d'un selfie depuis le haut des marches. Vers 18h30, Elle Fanning et Eva Longoria ont échangé quelques mots, avant de s'avancer sur le tapis rouge, l'une en robe bustier rose, la seconde en tenue à facettes. Viola Davis, l'interprète de Michelle Obama dans la série The First Lady, leur a succédé sur le red carpet. Elle arborait, solaire, une robe jaune poussin. Un quart d'heure plus tard, c'était au tour d'Anthony Delon de s'avancer sous les flashs.

En vidéo, Top Gun : Maverick, la bande-annonce

Un vent de nostalgie

L'occasion pour plusieurs célébrités de souligner l'impact de Top Gun (1986) dans leur vie. «C'était un film mythique pour les gens de ma génération, on voulait tous être Maverick», s'est enthousiasmé Anthony Delon. Avant d'ajouter : «Je m'attends à un grand film, en général, Tom Cruise ne se plante pas.» Ce à quoi Thomas Pesquet, invité de la soirée, n'a pu qu'aquiescer. «Si je suis astronaute aujourd'hui, c'est un peu grâce à ce film», a-t-il déclaré. Quelques minutes plus tard, vers 18h50, la Croisette s'arrêtait.

Alors qu'Amelia et Eliza Spencer, les nièces de Lady Diana, posaient en robe noire, et qu'Adriana Lima faisait sensation en robe ultracouvrante et ventre de grossesse apparent, un cortège de voitures officielles a fait son entrée. 18h55. Tom Cruise est enfin sorti de sa voiture, sous les vivats de la foule. L'acteur s'est prêté à une longue séance de dédicaces, prenant bien soin de rendre les stylos qu'il empruntait pour signer les autographes. Il s'est par la suite avancé vers le Palais des festivals, aux côtés notamment de Miles Teller, Jon Hamm et Jennifer Connelly, ses partenaires dans le film, projeté hors-compétition. Le comédien a ainsi partagé des moments de complicité avec les équipes du film. Avant de s'émerveiller en chœur sous le ballet aérien de la Patrouille de France, venue rendre hommage à l'icône du cinéma hollywoodien.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

Éblouissante en robe fendue à paillettes, Virginie Efira ouvre en majesté le 75e Festival de Cannes

Maîtresse de cérémonie étincelante, l'actrice a joué la carte glamour en robe Saint Laurent par Anthony Vaccarello et bijoux Cartier pour la 75e cérémonie du Festival de Cannes.

Moteur, action, Coupez ! : une première montée des marches sans feu ni flammes à Cannes

La Planète Marches. - Jour 1. Eva Longoria, Vincent Lindon, Romain Duris... Les personnalités de tous bords ont gravi les marches du Palais des festivals, ce mardi 17 mai, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes 2022.

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Le Figaro

Législatives 2022 : Philippe cite Gambetta et appelle à former «une majorité avec des candidats libres»

Rodolphe Geisler

Le patron d'horizons a lancé ce mercredi, au Havre, la campagne des 10 candidats de la majorité présidentielle pour la Seine-Maritime.

Envoyé spécial au Havre,

Ce mercredi soir, devant les 10 candidats officiels de la majorité présidentielle de Seine-Maritime rassemblés au Havre pour réunion publique, Édouard Philippe a lu un discours. Mais ce n'était pas le sien. Ce discours date même de… 1872 ! Et fut prononcé par un certain Léon Gambetta : « En 1872, Léon Gambetta fait une tournée en France pour parler aux Français de la République. On l'appelle alors “le commis-voyageur”. Il leur dit une chose : souhaitez seulement le bien de la France ! ».

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Assis en rang d'oignon au premier rang de la salle François Ier, bien connue des Havrais, les dix candidats restent silencieux. Où veut-il en venir ? L'ancien premier ministre joue alors avec son public. Minaude. Puis cite encore Léon Gambetta : « Gambetta appelait de ses vœux des candidats libres pour représenter des hommes libres dans la recherche du bien de la France… » L'assistance applaudit. Le maire du Havre savoure son effet et appelle logiquement « à donner à l'Assemblée nationale une majorité forte au président de la République avec des femmes et des hommes libres ».

L'heure est à l'unité

Bref, terminées les « nervous breakdown » pour parvenir à un bon accord entre toutes les composantes de la majorité présidentielle. L'heure n'est plus à l'éparpillement façon puzzle mais bien à l'unité «des femmes et des hommes libres » réunis sous la bannière Ensemble ! Parmi les candidats de la majorité investis en Seine-Maritime, en effet, cinq sont Renaissance (ex-LRM), quatre sont Horizons et une est MoDem.

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Configurée pour accueillir 300 sympathisants assis, la salle des fêtes, où plane encore le souvenir des meetings de l'ancien maire du Havre, Antoine Rufenacht, est pleine. Quelques dizaines de personnes restent debout dans le fond. Agnès Firmin Le Bodo, candidate à sa propre succession dans la 7e circonscription, a été la première à prendre la parole. « C'est dans cette salle qu'Antoine Rufenacht avait lancé sa campagne en 1995 et ouvert sa liste aux femmes mais aussi à des gens de bonne volonté qui n'étaient pas forcément de son bord. C'est ce que nous faisons aujourd'hui, ensemble, avec Édouard ». Nouveaux applaudissements. Le président d'Horizons, dont le parti n'a obtenu que 58 investitures au niveau national, le martèle : « Les Français ont fait leur choix en élisant le président de la République. La question n'est plus d'y revenir ou d'organiser un troisième tour ! Il faut donner une majorité forte au président de la République pour gouverner et être efficace ». Et de mettre encore les rieurs de son côté : « J'ai vu que quelqu'un qui n'est pas candidat à l'élection législative espère la gagner… Drôle de logique ! » Pêle-mêle, il égrène les « propositions extravagantes » de l'extrême-gauche et de l'extrême-droite sur le nucléaire ou encore sur la sortie de l'Otan. La salle est déjà convaincue. Inutile d'insister. L'heure est déjà à entonner une Marseillaise debout. Clap de fin.

Marion Maréchal quitte la direction de son école à Lyon

L'ex-députée FN, qui s'est engagée dans la campagne présidentielle d'Eric Zemmour, est devenue vice-présidente de son parti Reconquête.

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Législatives 2022 : «Nous n'avons pas eu de volonté politique de protéger» Taha Bouhafs, affirme Clémentine Autain

La députée LFI précise le déroulé des faits et assure que le parti est «irréprochable».

Législatives 2022 : après sa condamnation, le député El Guerrab ne se représente pas

L'élu ex-LREM a été condamné jeudi à un an d'emprisonnement ferme et deux ans d'inéligibilité pour l'agression à coups de casque d'un ancien responsable socialiste, Boris Faure, en 2017.

Le Figaro

Vallourec supprime 3000 postes et ferme l'usine de Saint-Saulve

Guillaume Guichard

Le parapétrolier dit ne plus pouvoir produire de tubes d'acier compétitifs en Europe de l'Ouest.

Moins de deux ans après un précédent plan social, Vallourec a annoncé mercredi l'arrêt de son activité européenne de fabrication de tubes sans soudure. Cela débouchera sur les fermetures de plusieurs usines, dont celles situées en Allemagne et à Saint-Saulve (Nord), a-t-il détaillé. Au total, 2 950 postes seront supprimés dans le monde. Réagissant, Bercy a demandé «que les conséquences du plan sur les activités françaises soient minimisées». L'enjeu, tel que présenté par le nouveau PDG du groupe Philippe Guillemot, est de stopper l'hémorragie de cash. Le groupe est sorti en février 2021 d'un plan de restructuration qui s'était soldé par la suppression de 1 000 postes (dont 350 en France) et par une prise de pouvoir par les créanciers. Une recapitalisation de 300 millions d'euros avait suivi en juin 2021. Vallourec a été légèrement bénéficiaire en 2021.

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« Face à la concurrence des pays de l'Est, l'Europe ne peut plus être une base de production de tubes à destination du Moyen-Orient ou d'autres géographies, argumente Philippe Guillemot. Nos concurrents ont d'ailleurs tiré cette conclusion il y a bien longtemps. » Le groupe avait mis en vente fin 2021 son usine allemande de fabrication de tubes qui employait 2135 salariés. Le site engloutissait 100 millions d'euros par an, depuis sept ans. Faute de repreneur jugé sérieux, Vallourec a annoncé mercredi sa fermeture.

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Fin d'une histoire

L'usine française de Saint-Saulve dépendait directement de la production allemande. Elle sera donc également fermée, ce qui entraînera le licenciement d'une centaine de salariés. Le site en comptait plus de 1 000 il y a dix ans, lors de la splendeur du parapétrolier. C'est donc aujourd'hui la fin de l'histoire entre la petite ville de la banlieue de Valencienne et Vallourec, qui s'était déjà séparé de l'aciérie Ascoval en 2017.

Le site d'Aulnoye-Aymeries, près de Maubeuge (Nord) n'est pas épargné. Vallourec conservera les deux usines qu'il y opère. Philippe Guillemot pose toutefois deux conditions à la continuation de l'activité. D'abord, trouver de nouveaux débouchés hors du marché des hydrocarbures. Pour faciliter l'atteinte de cet objectif, le site écossais de Bellshill sera fermé (70 postes seront supprimés) et sa production rapatriée à Aulnoye. Deuxième condition à remplir, la réussite d'une nouvelle activité de « fabrication additive ». Un, voire plusieurs robots, seront installés pour fabriquer des pièces d'acier en petite série ou sur-mesure à la façon d'une imprimante 3D. Vallourec veut aussi rationaliser son département R & D en rassemblant ses équipes sur un seul site, et supprimera donc une centaine de postes à Aulnoye. Mais Aulnoye deviendra le centre mondial de pilotage de la R & D du groupe, promet le PDG. Par ailleurs, une soixantaine de postes disparaîtront au siège de Vallourec en région parisienne. Au total, pas moins de 300 postes seront supprimés en France dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi. À l'issue, il restera 1300 salariés de Vallourec dans l'Hexagone.

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La production à destination du Moyen-Orient sera concentrée au Brésil, et localement pour l'Amérique du Nord. L'objectif du plan « New Vallourec » est d'abaisser le point mort afin de ne pas brûler de la trésorerie en période de vaches maigres. De quoi générer 230 millions d'ebitda (excédent brut d'exploitation) supplémentaires en année pleine, à partir de 2024.

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Après plus de 30 ans, McDonald's quitte définitivement la Russie

La chaîne de fast-food, qui compte environ 850 restaurants et 62.000 salariés dans le pays, a fait cette annonce ce lundi.

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Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

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Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Le Figaro

Législatives 2022 : condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat (LREM) retire sa candidature

John Timsit

Ancien conseiller politique d'Emmanuel Macron à l'Élysée, l'élu de Dordogne était sous le feu des critiques de l'opposition depuis son investiture.

La pression était trop forte. Dans un communiqué transmis ce mercredi à l'AFP, Jérôme Peyrat (LREM) a annoncé le retrait de sa candidature pour les élections législatives dans la quatrième circonscription de Dordogne. Condamné en 2020 pour des violences conjugales sur son ancienne compagne - ayant entraîné 14 jours d'ITT -, le maire de La Roque-Gageac était sous le feu des critiques de l'opposition depuis plusieurs jours.

Tellement, que la situation a poussé Stanislas Guerini à la faute : le patron de LREM a cru bon, pour le défendre, de se lancer dans un plaidoyer extrêmement maladroit en plein direct à la radio. «C'est un honnête homme, je ne le crois pas capable de violences sur les femmes», a-t-il expliqué dans la matinée. Une séquence immédiatement relayée par les détracteurs de la majorité présidentielle, qui l'ont jugée en décalage total avec la promesse d'Emmanuel Macron de refaire de l'égalité femmes-hommes la «grande cause» du quinquennat.

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Transfuge de la droite, il avait quitté l'Élysée après l'ouverture de l'enquête

«Je mesure que les propos que j'ai tenus ce matin sur France Info (...). ont pu heurter et blesser», a fini par concéder Stanislas Guerini, en fin d'après-midi sur Twitter. Et d'ajouter, «pour ne laisser aucune place à l'ambiguïté (...) (avoir) échangé avec Jérôme Peyrat» afin qu'il retire sa candidature aux législatives.

Élu sans discontinuer depuis plus de 25 ans dans son fief du Sud-Ouest - dont il est maire encore aujourd'hui -, Jérôme Peyrat est un transfuge de la droite. Ancien conseiller de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, le quasi-sexagénaire avait intégré le pôle politique d'Emmanuel Macron entre mai 2019 et janvier 2020. Il avait ensuite quitté l'Élysée «par respect pour l'institution présidentielle» après l'ouverture d'une enquête préliminaire. Précisément celle qui a abouti à sa condamnation neuf mois plus tard.

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Législatives 2022 : Mélenchon interpelle Beauvau sur l'absence de l'étiquette «Nouvelle Union populaire»

«Est-ce encore de la démocratie ?», s'est offusqué le leader de la France Insoumise, alors que le ministère de l'Intérieur ne propose pas aux candidats de s'enregistrer sous la bannière commune.

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Marion Maréchal quitte la direction de son école à Lyon

L'ex-députée FN, qui s'est engagée dans la campagne présidentielle d'Eric Zemmour, est devenue vice-présidente de son parti Reconquête.

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Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Militantisme islamique, de la naïveté à la complicité»

Yves Thréard

Par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction.

Face au militantisme islamique, la France est passée par tous les stades. Au début, dans les années 1980, il y eut de l’indifférence. Puis beaucoup de naïveté, comme si quelques gamines portant le voile à l’école ne faisaient que céder à un effet de mode exotique passager! Menus halal, horaires différenciés, refus de se faire soigner par un homme ou de serrer la main d’une femme… Devant la multiplication des revendications et des actes de rébellion est venu ensuite le temps des lâchetés: plutôt céder que lutter, pour éviter les tensions et les problèmes. La peur du procès en «islamophobie» était et reste tenace. Avec le maire de Grenoble, la complicité est désormais de mise. Même si quelques voix s’étaient manifestées en ce sens, rien ne l’obligeait à convoquer son conseil municipal afin de lui faire accepter le port du burkini dans les piscines.

Pour se justifier, Éric Piolle a multiplié les pirouettes, prenant tout le monde de haut. Il a invoqué la liberté des femmes à se baigner comme elles l’entendent: sans soutien-gorge ou, à l’inverse, couvertes de la tête aux pieds. La laïcité n’interdit pas non plus, selon lui, le port de tenues religieuses par les usagers de l’espace public. On verra ce qu’en dit la justice, qui, jusqu’à présent, s’est montrée bien timide sur la question. Saisi en 2016, le Conseil d’État a laissé faire. Youssef al-Qaradawi, célèbre prédicateur égyptien, jadis conférencier en France avant d’être expulsé, avait prévenu: votre droit est notre force ; avec vos lois, nous vous coloniserons. Une idéologie est en marche. Partout, elle nie les femmes et piétine les libertés.

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Par ses «largesses» aquatiques, le maire de Grenoble s’en fait, à sa façon, l’instrument. Et, à quelques semaines des législatives, sa démonstration cache mal un dangereux clientélisme électoral. Le vote islamo-gauchiste est une réalité que l’analyse du résultat de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle a parfaitement montrée. Dans les banlieues, il progresse à grands pas.

Lui-même en campagne, il y a peu, le président de la République aurait été bien inspiré de ne pas l’encourager en trouvant «beau» qu’une femme soit voilée par choix. Comme si cela était le témoignage de son féminisme! Il est urgent d’ouvrir les yeux…

Affaire Taha Bouhafs: «C'est à la justice de se prononcer, pas au tribunal de la France insoumise»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Investi par la France insoumise aux élections législatives, Taha Bouhafs a retiré sa candidature après des accusations de violences sexuelles. La juriste Louise El Yafi déplore que le mouvement ait cherché à gérer cette affaire en interne.

Régis Debray-Sylvain Tesson: «Faut-il changer le monde ou le contempler?»

GRAND ENTRETIEN - Invités des Rencontres du Figaro, les deux écrivains ont confronté leurs points de vue sur l’engagement, la littérature, l’histoire et la géographie, la nature et la culture, la force de la nostalgie et les promesses du progrès.

L'Humanité

Hors compétition. Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

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Le dernier film de Michel Hazanavicius, qui inaugure ce 75e Festival de Cannes, est une histoire de morts vivants à dormir debout, une histoire de cinéma foutraque et irrésistible.

Marie-José Sirach Coupez !, de Michel Hazanavicius, France, 1 h 51.Sélection officielle, hors compétition. En salles dès aujourd’hui

Le film aurait dû s’appeler « Z ». Mais il se trouve que la vingt-sixième lettre de notre alphabet n’a pas la cote ces temps-ci puisqu’elle symbolise le signe de reconnaissance de l’armée russe en Ukraine. Le réalisateur (et la production et toute la chaîne alimentaire du cinéma) a jugé plus opportun de rebaptiser le film Coupez !. Et c’est bien mieux ainsi, le nouveau titre pouvant s’entendre comme le cri du zombie la nuit au fond des bois ou le cri du réalisateur sur un plateau de cinéma à la fin d’une séquence. Coupez ! inaugure ce 75e Festival de Cannes. Une comédie qui, derrière ses allures potaches, réserve de vraies surprises de cinéma, une vraie complexité dans sa structure.

Un pastiche ultrakitsch

Le synopsis de Coupez ! pourrait tenir en quelques lignes. Un réalisateur (Romain Duris) qui vit de panouilles mais a des rêves de cinéma est embauché par Mme Matsuda, productrice japonaise (incroyable Yoshiko Takehara), pour tourner un film de zombies. À petit budget, petits moyens, petite équipe technique et des acteurs pas très motivés. On assiste donc à la projection dudit film, un remake de One Cut of the Dead, de Shin’ichiro Ueda, lui-même adapté de la pièce de théâtre Ghost in the Box, de Ryoichi Wada. Soit un plan-séquence tourné en une seule prise. Un nanar dans toute sa splendeur, avec des acteurs ensanglantés qui courent partout et ne connaissent pas leur texte ; un réalisateur à bout de nerfs et des zombies ripolinés en bleu Schtroumpf. On ne comprend rien à l’intrigue et on finit par se demander où Michel Hazanavicius a voulu nous embarquer avec ce pastiche ultrakitsch. On a beau ne pas avoir toutes les références, on cherche. On se dit que le pull jaune canari de Bérénice Bejo lui donne un petit air d’Uma Thurman dans Kill Bill, son bandeau dans les cheveux des allures almodovariennes… mais ça s’arrête là. Ou plutôt, tout commence là.

Hors compétition. Michel Hazanavicius, « à Cannes, soit on t’adore, soit on veut te pendre »

À partir du générique de fin de ce drôle de film auquel nous venons d’assister, commence un autre film. Première rupture. De facture plus classique, c’est un long flash-back qui remonte à l’origine du film de zombies et nous permet d’assister à sa préparation : échanges avec la production japonaise, écriture (et réécriture) du scénario, choix des acteurs et de l’équipe technique. Tout semble donc se mettre en place. On aurait vu un film dans le film. Mais, là encore, ce serait trop simple. Michel Hazanavicius témoigne d’un sacré savoir-faire dans l’art du rembobinage et de l’embobinage. Démarre alors le making of du premier film, celui sur les zombies (tout le monde suit ?). Et tout s’éclaire. Magie du cinéma. En invitant le spectateur dans les coulisses du tournage et provoquant ainsi une ultime rupture, Hazanavicius nous embarque dans la dimension du film. Jeux de miroir et emboîtements façon matriochka, envers du décor, aléas du tournage, tuiles de dernière minute sont ainsi dévoilés, provoquant des fous rires en cascade.

Les grands mélos made in Hollywood

Michel Hazanavicius est un cinéaste qui aime le cinéma. Dans toute sa dimension, sous toutes ses coutures. Roi du pastiche, du détournement et du montage, l’auteur des deux premiers  OSS 117 ou de The Artist s’attaque avec Coupez ! au film de genre. Mais, là encore, un genre peut en cacher un autre. En nous racontant la laborieuse mise en œuvre d’un film de zombies, le réalisateur nous offre une incroyable comédie de cinéma. Les OSS étaient un clin d’œil aux séries B d’espionnage ; The Artist, aux grands mélos made in Hollywood. Coupez ! est un hommage au cinéma, à ses petites troupes qui le fabriquent, le bricolent, l’imaginent, se surpassent quand survient l’imprévu, la catastrophe qui ne figure pas dans le story-board, sans oublier le rouleau de Gaffer… Beauté de l’engagement, on y croit, on tourne, quoi qu’il advienne, quoi qu’il en coûte. Hazanavicius s’amuse de cette mise en abîme en réalisant trois films en un, sans accroc, raccord parfait. On pense à la Nuit américaine, de Truffaut, à Lelouch et ses zooms avant-arrière, sans oublier tous ces films de série Z qui font la joie des amateurs du genre.

Et la petite troupe d’Hazanavicius s’en donne à cœur battant : Romain Duris en réalisateur au bord de la crise de nerfs ; Bérénice Bejo en maquilleuse qui passe de l’autre côté du miroir ; Jean-Pascal Zadi chargé de la BO du film ; Grégory Gadebois, Charlie Dupont, Simone Hazanavicius… et tous les autres, premiers, seconds et troisièmes rôles, totalement investis dans cette aventure rocambolesque. Coupez ! et maintenant… moteur !

Festival de Cannes 2022cinémaFestival de Cannesmichel hazanavicius
Le Figaro

Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Charles Sapin

RÉCIT - Sur fond de réduction de masse salariale, de vives tensions ont éclaté entre Samuel Lafont et Damien Rieu, les deux experts de la communication du parti d'Éric Zemmour.

Ils ont failli en venir aux mains. Cette rivalité est guettée de longue date au sein des équipes de Reconquête!, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Éric Zemmour. Samuel Lafont, 34 ans, est l'un des tout premiers à avoir rejoint l'ancien essayiste, à l'été 2021. En charge de la communication numérique lors de la campagne, le jeune homme issu du parti Les Républicains, passé par les rangs de la Manif pour tous, a permis à son candidat de peser, voire de supplanter tous les autres prétendants, sur la toile et les réseaux sociaux. Au cœur de la campagne, un autre «geek» est venu lui prêter main-forte. Damien Rieu, 32 ans, transfuge venu du Rassemblement national, lui aussi connu pour son activisme numérique et son efficacité sur les réseaux sociaux. Finalement chargé, pendant la campagne, de la cellule «riposte» comme des visuels de campagne.

Si les deux hommes ont eu ces derniers mois leur couloir de nage propre, la proximité de leurs compétences a fait dire à Éric Zemmour, en marge d'un déplacement à Cannes, en janvier dernier : «On me dit qu'avoir Samuel Lafont et Damien Rieu ça doublonne. Pas du tout, c'est comme avoir Messi qui vient jouer aux côtés de Mbappé.» Mais sur la pelouse comme sur les réseaux, il ne peut y avoir qu'un ballon d'or. Et les équipes peinent parfois à composer avec les egos. D'autant plus lorsqu'elles s'apprêtent à écrémer leurs effectifs, fin de période électorale oblige. C'est en tout cas ce qu'ont pu constater la petite dizaine de salariés du parti Reconquête! encore présents au siège du mouvement, ce jour de début mai.

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Les décibels grimpent. À quelques centimètres de distance, les deux «nerds» s'aboient quelques politesses au visage. En cause, une mission donnée aux deux hommes, liée à la formation des candidats aux législatives. Mais dont l'un s'est saisi en excluant l'autre. «Votre affiche est dégueulasse !», attaque Samuel Lafont. «Ferme ta gueule», rétorque Damien Rieu. Qui embraye sur un terrain plus politique : «Tu as voulu parler 10 minutes au Trocadéro alors que ça ne servait à rien ! Tout ça pour ne même pas aller aux législatives !» Un temps annoncé candidat dans le Vaucluse, Samuel Lafont a finalement renoncé à se présenter. Damien Rieu est, lui, candidat dans la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes, à Menton.

L'échauffourée convainc un salarié du siège d'appeler la proche conseillère d'Éric Zemmour et membre du bureau exécutif de Reconquête!, Sarah Knafo, alors en rendez-vous extérieur, pour venir calmer les esprits. Damien Rieu et Samuel Lafont auront chacun droit à une discussion entre quatre yeux avec un membre de la direction du mouvement sur le thème «plus jamais ça.» Contactés par Le Figaro, les deux intéressés balayent «un non-évènement». «Nous sommes deux caractères. Un peu les mêmes d'ailleurs. On a échangé des mots, voilà tout», assure Damien Rieu tout en assurant «démentir tous les propos qui lui seraient attribués.» «C'est un désaccord mineur. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis. Et j'ai la voix qui porte. Moi je trace ma route, je n'ai pas de commentaire à faire», conclut pour sa part Samuel Lafont.

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Reste qu'au-delà d'une simple «bataille d'ego», comme est qualifié l'accrochage dans les rangs du mouvement zemmouriste, se cache en arrière-plan la question plus prosaïque des ressources humaines à Reconquête!. Allant jusqu'à 400.000 euros par mois, au plus fort de la campagne présidentielle, soit une soixantaine de personnes, la masse salariale a été drastiquement diminuée dans l'optique des législatives. Alors que la plupart des contrats restant expirent à la fin du mois de juin, celle-ci devrait encore maigrir pour passer sous la barre des vingt salariés après les élections législatives. En fonction, notamment, des résultats obtenus qui s'annoncent modestes. Mais à partir desquels est calculée la dotation de l'État aux partis politiques. «Nous avons besoin de certaines personnes, de compétences spécifiques. Mais il n'est pas question d'emprunter pour payer des dépenses courantes, assure le directeur financier de Reconquête! au Figaro, Gilbert Payet. Notre objectif va effectivement être de limiter la masse salariale, de manière à privilégier désormais le travail de terrain avec les militants.» Difficile, après deux défaites consécutives, de ne pas trancher entre Messi et Mbappé.

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Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

Quand Mélenchon téléphone au président du Medef pour lui demander son avis

Lors du confinement, le chef des Insoumis a passé un coup de fil à Geoffroy Roux de Bézieux pour connaître sa position sur le recours aux nationalisations et aux réquisitions pour faire face à la crise.

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Le Figaro

Covid-19 : 80 morts en 24 heures, moins de 18.000 malades hospitalisés

1149 patients sont traités en services de soins critiques, soit 24 de moins que la veille.

80 personnes sont mortes du Covid-19 ce mercredi 18 mai, soit 10 de moins que mardi, où 90 malades étaient décédés à cause du virus, selon le bilan quotidien de l'organisme Santé publique France.

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17.883 malades sont actuellement hospitalisés en France (contre 18.290 mardi), dont 675 arrivés ce mercredi. 1149 patients sont traités en services de soins critiques. 24 heures plus tôt, ils étaient 1173.

Ce qu'il faut retenir de ce mercredi

Le premier ministre chinois Li Keqiang a exhorté mercredi les autorités locales à «renforcer leur sentiment d'urgence» et à lancer de nouvelles mesures de soutien à une économie nationale malmenée par les restrictions anti-Covid. La Chine affronte depuis plusieurs mois un regain épidémique qui a déclenché dans plusieurs villes, dont la grande métropole de Shanghai, des confinements qui pèsent lourdement sur la production, la consommation et les chaînes d'approvisionnement.

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Le premier ministre australien Scott Morrison a rejeté mercredi les inquiétudes liées à une hausse des cas de Covid, à trois jours des élections législatives, affirmant que les récents décès ne peuvent pas tous être attribués au virus. L'Australie a recensé 66 décès liés au Covid et plus de 53.000 contaminations au cours des dernières 24 heures. Il s'agit d'un bilan plus élevé qu'il y a six mois, lorsque le nombre de cas s'élevait à environ 2000 et moins de 20 décès par jour.

Le Maroc a supprimé l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire afin de favoriser le retour des touristes étrangers et soutenir un secteur vital pour l'économie nationale, selon un communiqué gouvernemental publié mardi soir.

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Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

La Lune a rougi lors d'une éclipse dans la nuit de dimanche à lundi

Ce phénomène se produit environ deux fois par an, quand le Soleil, la Terre et la Lune sont parfaitement alignés. L'éclipse était visible depuis une partie des continents américain, européen et africain.

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Le Figaro

Rodolphe Saadé, un héritier entrepreneur à la conquête du monde

Guillaume Mollaret

PORTRAIT - Le président de CMA-CGM a développé le groupe de façon très accélérée.

«Intuition ; volonté ; développement sans limite.» C’est par ces quelques mots, confiés au Figaro à la veille de sa prise de fonction à la tête de CMA CGM en 2017, que Rodolphe Saadé définissait ses ambitions pour l’entreprise fondée en 1978 par son père, venu du Liban.

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Jacques Saadé, décédé en 2018, était un roc, concentré sur le développement de nouvelles routes maritimes. Son fils aîné, Rodolphe, 52 ans aujourd’hui, a rapidement fixé au groupe créé à Marseilleun nouveau cap allant au-delà des mers. À l’époque de sa nomination au poste de PDG, les mots «logistique», «e-commerce», et «numérique» faisaient déjà partie du vocabulaire du dauphin. Cinq ans plus tard, le fils d’armateur devenu grand patron a relevé le challenge qu’il s’était fixé. CMA CGM s’est imposé à force de croissance externe comme un acteur global et mondial de la logistique maritime, terrestre (Gefco, Colis Privé, CLS d’Ingram) et aérienne (Ceva logistics et bientôt Air France).

«Rodolphe Saadé développe le groupe de façon très accélérée. Mais je l’ai vu évoluer ces dernières années, et en réponse à votre question sur sa vision pour l’entreprise, il dirait certainement aujourd’hui, ‘‘développement sans limite mais responsable’’.» Il est soucieux de l’impact du groupe sur son environnement, tant du point de vue écologique que social et sociétal», estime Antoine Gosset-Grainville, l’un de ses avocats (associé du cabinet d’avocat BDGS et président d’Axa).

Entreprise la plus profitable de France

En 2021, à la faveur de la conjoncture mondiale, l’entreprise est devenue la plus profitable de France, dégageant un résultat net de 16,5 milliards d’euros, supérieur à celui de TotalEnergies. Alors que CMA CGM est aujourd’hui sur le sommet de la vague, Rodolphe Saadé, en entrepreneur, profite de la situation favorable pour investir. Car il sait que l’activité de transport maritime est cyclique et aux prises avec la géopolitique.

Dix-neuvième fortune professionnelle de France selon Challenges en 2021, la famille Saadé détient les trois quarts du capital de l’entreprise au côté du turc Yildirim et de Bpifrance. Le PDG de CMA CGM est devenu une figure incontournable du capitalisme français. Vivant heureux loin de Paris, Rodolphe Saadé cultive sa différence en imposant aujourd’hui Marseille comme une capitale mondiale de la logistique et du transport, 2500 ans après la création de son port par les Grecs phocéens.

Marseille est une ville populaire, plutôt pauvre. C’est une chance historique d’avoir dans notre ville un businessman qui transforme en or tout ce qu’il touche

«Quand il a racheté Ceva Logistics (en 2019, NDLR), il a immédiatement voulu relocaliser chez nous cette entreprise suisse et m’a demandé de monter une opération séduction pour 200 cadres afin qu’ils déménagent à Marseille avec le siège social. CMA CGM est un groupe mondial. Rien n’obligeait Rodolphe à apporter cette valeur à Marseille. Il y tenait pourtant viscéralement», témoigne Didier Parakian (LREM), actuel vice-président de la Métropole Aix-Marseille Provence et ami de l’armateur. «Marseille est une ville populaire, plutôt pauvre. C’est une chance historique d’avoir dans notre ville un businessman qui transforme en or tout ce qu’il touche», salue l’élu.

Un homme réservé

Derrière la réussite se cache un homme discret, que d’aucuns disent «dans le contrôle en permanence», avare en mondanité, et proche de sa famille avec laquelle il passe le plus de temps possible. On le dit également amateur de course à pied et d’art contemporain. «C’est un homme réservé, sur son quant à soi, mais qui n’est pas pour autant fermé. Il a beaucoup d’humour et sa réserve est une forme de correction», assure Dominique Bussereau, deux fois secrétaire d’État aux Transports au début des années 2000 et membre du conseil d’administration de CMA CGM depuis 2012.

Cette «réserve» est parfois tenue en interne pour de la froideur. «À mon époque, les Saadé avaient leur ascenseur personnel», témoigne un ancien collaborateur. Critique d’un management qu’il estime rude, un ancien haut cadre témoigne: «Il n’y a pas de perte de temps en réunion… ce qui veut dire aussi peu de considération pour ce qui touche de près ou de loin à votre situation personnelle. Il règne ici un culte de la performance où le compliment est rare», affirme-t-il. Avant de saluer la vision de son ex-patron. «Rodolphe Saadé est un homme d’affaires très avisé. Il sait s’entourer des meilleurs qu’il sait d’ailleurs très bien payer. La diversification, c’est lui qui l’a toujours portée. Il est également conscient des limites du tout-pétrole, ce qui l’a poussé à investir le premier dans les carburants de synthèse et les moteurs au GNL. Il décide vite et surtout, il voit loin.»

Attachement à Marseille

À l’écoute de son environnement d’affaires et attentif à l’innovation, le PDG s’est également ouvert sur la ville. Au pied de la tour CMA CGM, il a poussé à la création de ZeBox, un incubateur d’entreprises installé dans les murs de l’ex-Compagnie générale transatlantique à laquelle succéda CMA CGM. «ZeBox n’est pas une opération de mécénat, mais un outil de recherche de compétences pouvant constituer un vivier pour l’entreprise. Marseille a une certaine réputation et il n’est pas évident d’y faire venir du monde, euphémise Dominique Bussereau. C’est pourquoi Rodolphe Saadé cherche à développer toutes les possibilités de faire émerger des talents locaux.» En outre, le groupe a récemment posé la première pierre de Tangram, son «centre d’excellence dédié à la création du transport et de la logistique durables de demain» sur le terrain de l’École nationale supérieure maritime (ENSM) à la Pointe-Rouge dans les quartiers sud de Marseille.

Il n’a pas peur de sortir de sa réserve et d’aller à la castagne pour défendre ce qu’il aime

Foncièrement attaché à sa ville, Rodolphe Saadé y pratique le mécénat, au travers de la fondation CMA CGM, et y investit dans l’entrepreneuriat, la formation, les nouveaux carburants mais aussi… la presse régionale! Ainsi, le Marseillais fait du rachat du quotidienLa Provence, qu’il dispute à Xavier Niel, un dossier si personnel qu’il est prêt à en faire l’acquisition pour un montant hors marché, à deux fois son prix estimé. Folie ou caprice? «La Provence, c’est le choix du cœur et rien d’autre. C’est une autre preuve d’amour pour Marseille. C’est le journal qu’il lit depuis toujours. Ce dossier le montre. Il n’a pas peur de sortir de sa réserve et d’aller à la castagne pour défendre ce qu’il aime», balaye Didier Parakian.

Toujours investi au Liban, où est installé le holding familial, Rodolphe Saadé n’oublie pas son pays natal. Profondément affecté par l’explosion du port de Beyrouth en 2020, il participera activement à sa reconstruction. En février, CMA CGM a obtenu pour une période de dix ans la gestion, l’exploitation et la maintenance du terminal du port à conteneurs.

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Le Figaro

Feuille de match

Oliver Glasner

Giovanni van Bronckhorst

TERMINÉ : Fin du direct le 18 mai 2022 à 23:55

Au bout du suspens, l’Eintracht Francfort remporte sa première Ligue Europa !

Après un match nul à l’issue du temps réglementaire et de la prolongation, l’Eintracht Francfort l’emporte lors de la séance de tirs au but face aux Glasgow Rangers.

Un match qui, lors cette première période, n’est pas au niveau d’une finale européenne. On ressent deux équipes joueuses, désireuses d’aller vite vers l’avant, mais surtout trop maladroites, qui enchaînent les approximations et avec un manque d’expérience criant. Les Rangers tiennent le ballon (55% de possession) mais ne parviennent à se montrer véritablement dangereux. Seulement un tir cadré. En face, les Aigles tentent beaucoup (11 tirs) mais le plus souvent de loin (six frappes hors de la surface). Quelques situations de parts et d’autres mais pas de réelles occasions dangereuses dans ce premier acte.

Les deux équipes qui reviennent des vestiaires avec de bien meilleures intentions. Cinq tirs dans le premier quart d’heure après la pause et c’est Joe Aribo qui s’illustre le premier (57e) grâce à une erreur de la défense adverse. L’Eintracht ne prend pas le temps de tergiverser et va rapidement égaliser grâce à Rafael Borré (69e) sur un amour de ballon de Filip Kostic. Les deux équipes vont ensuite baisser le pied lors des dix dernières minutes du temps réglementaire, attendant certainement la prolongation.

Désirée par les finalistes, la prolongation arrive assez logiquement. Les deux équipes vont encore tenter à plusieurs reprises, le plus souvent de loin, comme tout au long de cette rencontre. Signe d’impuissance.

Borré offre la victoire !

D’une frappe parfaite dans la lucarne, Rafael Borré, le buteur, inscrit le tir au but qui offre le trophée aux siens.

Roofe souffle un coup, 4-4

Grâce au poteau, Roofe laisse les siens en vie.

Kostic donne l’avantage ! 3-4

Frappe parfaite dans le petit filet pour Kostic.

Ramsey se manque ! 3-3

Frappe trop axiale du Gallois, qui est «facilement» arrêtée par Trapp.

Kamada grâce au poteau, 3-3

De la réussite pour le Japonais qui égalise grâce à un poteau rentrant.

Arfield conserve l’avantage, 3-2

Frappe lourde pour le joueur des Rangers qui trouve la lucarne droite de Trapp.

Hrustic égalise, 2-2

Contre-pied parfait de la part du joueur de Francfort.

Davis dans la lucarne, 2-1

Frappe parfaite qui a frôlé la barre pour Davis.

Lens égalise, 1-1

Contre-pied parfait pour le joueur qui a remplacé Ndicka.

Tavernier, 1-0

Très peu d’élan pour le capitaine des Ecossais qui lance parfaitement la séance pour les siens.

Les Rangers tirent en premier !

Kevin Trapp est le premier à se placer dans les buts.

On jouera devant les supporters des Rangers !

La séance de tirs au but se déroulera devant les fans écossais, là ou Trapp vient de s’illustrer il y a quelques instants.

ON Y VA TOUT DROIT !

Direction les tirs au but lors de cette finale 2022 de Ligue Europa.

Trapp fait l’arrêt (121e)

Le gardien allemand anticipe parfaitement la frappe et capte le ballon.

Une seule minute de temps additionnel

La dernière pour les Rangers ? (120e)

Alors qu’il ne reste que 30 secondes au chrono, Glasgow récupère un coup franc juste devant l’entrée de la surface de réparation. Tavernier pose le ballon.

TRAPP SAUVE LES SIENS (118e)

Trouvé en profondeur Roofe admet un ballon fuyant devant le but et Trapp s’interpose de justesse devant Kent lancé comme une balle.

Changement offensif chez les Rangers (116e)

A l’expérience, Barisic, cuit, se couche au sol et demande le changement. Le latéral gauche est remplacé par Roofe, un attaquant.

Aaron Ramsey fait aussi son entrée en jeu à la place de Sakala, pourtant entré en jeu à la 74e.

Kent s’essaye (113e)

A 25 mètres plein axe, l’ailier des Rangers déclenche une frappe du gauche, qui termine dans les gants de Trapp.

Knauff se met à la faute (109e)

L’ailier allemand de 20 ans se trompe. Il se sert de l’appel de son coéquipier pour continuer sa course mais vient buter sur défenseur adverse et commettre la faute.

Kostic répond (107e)

Dans la foulée, les Allemands amorcent une nouvelle attaque et c’est Kostic qui termine l’action. Une frappe non cadrée.

Barisic alerte Trapp (106e)

Il aura fallu attendre 50 secondes pour voir le premier tir après la reprise. Barisic tente sa chance à 25 mètres du but. Une frappe axiale mais Trapp peine à la détourner.

C’est reparti !

Encore 15 minutes dans ce match, avant une éventuelle séance de tirs au but.

Mi-temps !

Fin de la première période de la prolongation qui n’aura pas servi à grand-chose.

Le buteur s’en va (101e)

Aribo laisse sa place à Sands. Un changement défensif puisque le nouvel entrant se place dans la charnière et Lundstrom remonte d’un cran.

Ndicka laisse sa place (100e)

Touché depuis quelques minutes, le Français laisse sa place à Lenz.

Knauff s’essaye (99e)

Lancé en contre, le jeune ailier termine son action par une frappe pied droit. Un tir non cadré alors que Knauff est gêné par le retour de Bassey.

Borré manque le doublé (96e)

Bassey la joue trop facile et Borré lui chipe le ballon dans les pieds avant de filer au but mais Bassey revient au dernier moment et détourne le ballon en corner lors de la frappe.

Arfield tente sa chance (94e)

Après une action des Rangers, c’est Arfield qui conclut l’action pour Glasgow par une frappe lointaine, toujours non cadrée.

C’est reparti à Séville !

30 minutes supplémentaires lors de cette finale de Ligue Europa 2022, avant une éventuelle séance de tirs aux buts.

Direction la prolongation !

Une deuxième période nettement plus animée que la première. Après une erreur défensive de l’Eintracht, Aribo ouvre le score (57e), mais Borré égalise rapidement (69e). Deux équipes ensuite qui se sont neutralisées lors de la fin du temps réglementaire, certainement épuisées et apeurées par l’enjeu. Il faudra jouer 30 minutes de plus !

Cinq minutes de temps additionnel

Il reste cinq minutes aux 22 acteurs pour ne pas aller en prolongations.

Rode laisse sa place (90e)

Troisième changement pour l’Eintracht. Jakic remplace Rode.

Kostic fait passer des frissons (89e)

Sur ce couloir gauche, le Serbe admet encore un ballon fuyant juste devant McGregor. Le gardien ne peut intervenir et Kamada est trop court pour reprendre, alors que le ballon était proche de filer au fond des filets.

Les deux équipes n’y arrivent plus (88e)

On ressent deux équipes qui ne veulent pas se découvrir et s’attachent à jouer juste.

Le rythme redescend (84e)

Quelques minutes seulement avant la fin du temps réglementaire et les deux équipes semblent en incapacité de se montrer davantage dangereuses. Comme si elles attendaient la prolongation…

Glasgow n’y arrive plus (80e)

Depuis l’égalisation, Francfort a clairement remis le pied sur le ballon et s’approche encore un peu plus du but adverse alors que Glasgow ne tient plus le ballon.

Francfort repart de l’avant (77e)

Après un nouveau contre, Rode tergiverse dans la surface adverse et ne prend pas sa chance. Il décale Hauge qui manque complètement sa frappe.

Premiers changements pour les Rangers (75e)

Réaction quasiment immédiate pour Giovanni Van Bronckhorst, auteur de changements offensifs.

Wright averti (73e)

Coupable d’une faute grossière sur Kamada, l’attaquant est logiquement averti alors que la tension monte peu à peu dans ce match, notamment depuis l’égalisation.

Nouvelle pause fraicheur (72e)

Deuxième pause fraîcheur lors de cette rencontre, qui arrive juste après l’égalisation des Allemands.

BORRE POUR EGALISER (70e)

Les Rangers complètement arrêtés sur cette action. Après une touche dans le camp adverse, Kostic envoie une merveille de ballon fuyant devant le but adverse. Les défenseurs regardent le ballon et Borré surgit devant Bassey pour pour dévier le ballon au premier poteau et relancer ce match.

Kamada manque l’égalisation (67e)

Perte de balle bête des Rangers devant leur surface qui ont joué trop facile. Rode récupère et lance Kamada mais le Japonais, gêné par McGregor, manque son lob. le ballon passe de peu au-dessus.

Une reprise animée (65e)

Déjà cinq frappes au total depuis la reprise et 20 minutes de jeu. Un seul tir cadré tout de même, sur le but d’Aribo. Seulement le 2e tir cadré des Rangers dans le match, contre trois pour Francfort.

Aribo sanctionné (62e)

L’attaquant est le premier joueur sanctionné lors de cette finale, après une légère faute sur Touré.

Tuta est remplacé (61e)

Largement coupable sur le but, Tuta sort, boitillant. Il est remplacé par Hasebe.

Francfort tout proche de l’égalisation (60e)

Peu de temps après le but, les Allemands déjà à l’attaque. Après un centre fuyant, Knauff remet le ballon en jeu en le taclant. A l’entrée de la surface, Lindstrom reprend pour frapper mais Bassey dévie la frappe du torse. Le ballon frôle la main. Les Francfortois demandent le penalty mais l’arbitre ne bronche pas, justement.

ARIBOOOOOO LANCE LE MATCH (57e)

Que d’erreurs de la part des Francfortois sur l’action. Trapp récupère le ballon et dégage loin devant. Goldson reprend de la tête dans le rond central. Le ballon arrive sur Sow qui dégage le ballon en arrière et ensuite c’est Tuta qui glisse, laissant Aribo seul face à Trapp. L’attaquant ajuste parfaitement sa frappe mais le gardien peut tout de même mieux faire. Le match est lancé !

Kent se manque (55e)

Le match s’ouvre. Après un excellent centre de Tavernier fuyant, Kamara laisse passer le ballon. Knauff ne contrôle pas et Aribo peut reprendre dans la surface. il décale Kent qui manque complètement sa frappe.

Penalty pour Francfort ? (53e)

Après un rush dans le camp adverse, Borré part seul entre les deux axiaux. Goldson le bouscule et Borré s’écroule. L’arbitre ne bronche pas et la VAR ne le rappelle pas. Le corner ne donne rien.

McGregor peut souffler (49e)

Les Allemands plus entreprenants. Après un premier mouvement amorcé par Kamada, Lindstrom reprend le ballon à l’entrée de la surface et arme très vite. Une frappe déviée par Kamara qui passe tout proche du but. McGregor n’avait pas bougé.

Tuta tente sa chance (47e)

Francfort qui tient le ballon depuis les deux minutes de la repises. Sans solution devant lui, Tuta, défenseur central, tente sa chance à 35 mètres. Une frappe qui passe loin.

C’est reparti à Séville !

Le coup d’envoi de cette deuxième période est donné par Glasgow.

Mi-temps à Séville !

Un match qui, lors cette première période, n’est pas au niveau d’une finale européenne. On ressent deux équipes joueuses, désireuses d’aller vite vers l’avant, mais surtout trop maladroites, qui enchaînent les approximations et avec un manque d’expérience criant. Les Rangers tiennent le ballon (55% de possession) mais ne parviennent à se montrer véritablement dangereux. Seulement un tir cadré. En face, les Aigles tentent beaucoup (11 tirs) mais le plus souvent de loin (six frappes hors de la surface). Quelques situations de parts et d’autres mais pas de réelles occasions dangereuses dans ce premier acte. Il faudra montrer plus si les deux équipes ne veulent pas disputer la prolongation alors que les joueurs semblent déjà fatigués, certainement touchés par la forte chaleur. 31° à Séville au coup d’envoi.

A noter une première période fair-play lors de cette finale (45+5)

Quelques fautes évidemment dans le jeu courant mais aucune tension ni mauvaise agressivité pour le moment à Séville. Aucun carton n’a été distribué pour l’instant. 10 fautes sifflées au total, dont sept commises par les Francfortois.

Les Rangers vers l’avant (45+3)

Aribo est au départ de l’action, protège son ballon et décale Kent qui le retrouve ensuite. Seul à l’entrée de la surface, Jack ne cadre pas. Beau mouvement gâché.

Six minutes de temps additionnel

Un long temps supplémentaire accordé après la blessure de Rode en début de match, la pause fraîcheur et les plusieurs fautes lors de cette première période.

Séville est coupé en deux

Les Allemands tentent… de loin (39e)

Déjà 11 frappes pour les joueurs de l’Eintracht depuis le coup d’envoi mais ils peinent à s’approcher du but adverse : six tirs hors de la surface. Seulement trois frappes cadrées au total.

Deux tirs tentés par les Rangers : un seul cadré, sur la tête de Lundstram.

Lundstram oblige Trapp à détourner (37e)

Après un coup franc joué côté gauche proche de la surface par Barisic, Lundstram parvient tout de même à reprendre le ballon de la tête mais ne peut ajuster et cela manque de puissance. Trapp détourne facilement .Le corner est dégagé par Ndicka.

Les Rangers passent la 2eme (36e)

Après une nouvelle phase défensive, les joueurs de Glasgow repartent à l’avant et trouvent de nombreux coups de pied arrêtés.

Kostic se manque (33e)

Encore un contre éclair dans ce match. Après un coup franc écossais, Tavernier dégage mal le ballon et Kostic file droit devant. Le n°10 remonte tout le couloir gauche avant de tenter sa chance mais sa frappe est trop croisée. Cela manquait de soutien.

Francfort pousse (32e)

Les Allemands de nouveaux très offensifs. Après un corner, Lindstrom tente sa chance de loin. Une frappe contrée par Kamada alors qu’elle filait vers le but. Peu après, Kostic a tenté le lob de loin, mais sa tentative termine au-dessus du but de McGregor.

Le jeu reprend (30e)

Après une grosse minute de pause, les deux équipes reviennent sur la pelouse.

Cooling break (28e)

Le temps est arrêté ici à Séville pour une pause fraîcheur officielle. Les deux équipes se rafraichissent et prennent des consignes. Il fait actuellement 31° à Seville avec un léger vent et une faible humidité.

Aribo fait passer les premiers frissons (27e)

A l’entrée de la surface, Kent se retrouve au sol après une faute grossière de Ndicka. L’arbitre laisse l’avantage car Aribo reprend le ballon à l’entrée de la surface. Une frappe qui part vite du pied gauche mais le ballon ne tourne pas assez pour trouver la lucarne.

Trapp est tranquille (26e)

Aucune frappe tentée par les Rangers depuis le coup d’envoi de la rencontre. Neuf ballons touchés pour le portier allemand.

Les Rangers soufflent un coup (24e)

Après avoir subi les foudres pendant quelques minutes, les Ecossais tiennent davantage le ballon et reprennent la possession. On ressent un besoin de souffler.

Knauff alerte McGregor (20e)

Lancé seul dans son couloir droit, Knauff rentre dans la surface et tente sa chance du gauche, lui le droitier. Une frappe pure qui oblige le portier adverse à dégager en corner.

Une combinaison tentée sur le corner mais la frappe lointaine passe à côté.

En bleu et blanc

Glasgow joue dans son bleu habituel tandis que Francfort aborde une tenue blanche.

Le jeu se calme (17e)

Un quart d’heure de jeu est passé à Séville et pas réellement d’occasions dangereuses. Les deux équipes jouent vite vers l’avant mais pour le moment beaucoup d’approximations. Une seule frappe pour l’instant, à mettre au crédit de Sow.

Le stade en bleu et blanc

C’est chaud dans le stade aussi

Francfort déjà à la fête

Deux fanzones sont installées à Séville et les supporters allemands sont nombreux en Espagne.

Le trophée attend son futur propriétaire

Première frappe cadrée ! (12e)

Après une attaque rapide vers l’avant, Kamada est trouvé dans la surface sur le côté gauche. Alors qu’il a u n temps d’avance, il s’emmêle et perd le ballon. A l’entrée de la surface, Sow enroule sa frappe mais Trapp capte facilement.

Le jeu reprend (10e)

Près de quatre minute d’arrêts et Trapp récupère le coup franc.

Lundstram n’a pas été sanctionné alors que Rode a fait son retour sur le terrain.

Long arrêt de jeu ici à Séville (8e)

Le jeu est arrêté depuis plus de deux minutes désormais pendant que Rode se fait soigner devant sa surface de réparation. Le milieu est bandé à la tête et doit changer de maillot, qui est ensanglanté.

Cela s’anime et Rode reste au sol (6e)

Très involontairement, le milieu défensif John Lundstram laisse son pied trainé lors du duel aérien et touche Rode au visage. Le capitaine allemand s’écroule au sol et saigne au visage. Le banc de Francfort est furieux mais personne ne proteste de manière véhémente et tout le monde se calme pendant que Rode se fait soigner.

Les Rangers se manquent (5e)

Première vraie offensive ratée pour les Rangers. Après une touche proche du poteau de corner adverse, Tavernier est seul dans la surface mais son centre est beaucoup trop fort.

Début de match rythmé (3e)

Les deux équipes s’observent en ce début de rencontre et tentent de jouer vite vers l’avant mais de nombreuses approximations.

La finale est lancée !

Le coup d’envoi de cette finale est donné par l’Eintracht ici à Ramón Sánchez-Pizjuán.

L’arbitre central est Slavko Vincic. Un trio slovène sur le bord de la pelouse.

Une ambiance bouillante à Séville

Ce mercredi soir, c’est le stade Ramón Sánchez-Pizjuán de Séville qui reçoit la finale de la Ligue Europa, dans une ambiance folle. Découvrez nos derniers articles. 43 000 spectateurs sont présents dans le stade, annonce Canal+. Les Allemands et Ecossais répartis équitablement dans le stade.

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A Francfort, Trapp revit

L’ancien gardien du Paris Saint-Germain retrouve une deuxième naissance chez les Aigles, lui de retour dans son pays natal.

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Le meilleur buteur de la compétition présent à Séville

James Tavernier est le meilleur buteur de cette Ligue Europa avec 7 réalisations. Le capitaine de Glasgow est pourtant défenseur droit. Cependant, il est très adroit sur les coups francs et tire les penaltys. Il peut rentrer dans l’histoire ce soir.

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Et en championnat ?

Deux saisons plutôt ternes en championnat. L’Eintracht Francfort a terminé à une timide 11e place de Bundesliga et ne jouera pas l’Europe la saison prochaine. Le club allemand obligé de remporter cette finale s’il veut disputer la Ligue des champions. En Ecosse, les Rangers ont cédé leur titre au Celtic et terminent deuxièmes du championnat. Ils pourront jouer l’Europe la saison prochaine, mais seul le vainqueur est directement qualifié pour la Ligue des champions.

Le parcours des deux clubs

L’Eintracht Francfort a fini en tête du groupe D lors des phases de poules : 12 points en 6 matchs. Le club allemand invaincu après 3 victoires et 3 nuls, face à l’Olympiakos, Fenerbahce et Antwerp. Francfort a ensuite disposé du Betis, du Barça et de West Ham pour se qualifier en finale.

Les Rangers ont fini 2emes du groupe A, dominé par Lyon. Huit points en six matchs pour Glasgow, qualifié de justesse devant le Sparta Prague et Brondby. En phases finales, les Ecossais ont tour à tour éliminé Dortmund, Belgrade, Braga et Lepizig pour atteindre la finale.

Un habitué des joutes européennes face à un cador de son championnat

Cette finale verra s’inscrire un nom inédit au palmarès de la ligue Europa. L’Eintracht Francfort est un habitué de l’Europe : 20e participation à une compétition européenne, 148e match ce mercredi soir. le club allemand vainqueur de la Coupe UEFA (C3) en 1980. Il s’agit seulement du 4e parcours de La Diva en Ligue Europa (apparue en 2009). L’Eintracht réalise cette saison son meilleur parcours. Il était allé jusqu’en demi-finale en 2019, éliminé par Chelsea.

En face, les Glasgow Rangers, un cador du championnat écossais, qui a remporté 55 fois le championnat national. Eu Europe, l’écurie britannique se fait plus discrète. Une finale de Coupe de l’UEFA en 2008, battue par le Zenith, avant cette nouvelle finale en C3 en 2022. Sinon, seulement un trophée européen : la C2 remportée en 1972.

La compo des Rangers

Pas de changements de système non plus chez les Ecossais. Les hommes de Giovanni Van Bronckhorst alignés en 4-3-3 avec le capitaine James Tavernier sur la droite de la défense. Glen Kamara titulaire au milieu, à côté de Ryan Jack qui fait son retour. Devant, on retrouve le trio Ryan Kent, Joe Aribo et Scott Wright. Kemar Roofe fait son retour sur le banc.

La compo de Francfort

Un système de jeu habituel pour les hommes de Oliver Glasner, disposés en 3-4-3. Aux cages, on retrouve l’ancien gardien du PSG Kevin Trapp. Devant lui, Evan Ndicka est aligné en défense, seul Français titulaire lors de cette finale. Sur les ailes sont alignés Ansgar Knauff et Filip Kostic. Rafael Borre en pointe de l’attaque.

Bienvenue sur le live de la finale de Ligue Europa 2022 !

Bonsoir à tous les fans de football et bienvenue sur le direct commenté de cet ultime match de l’édition 2022 de la Ligue Europa. Une finale opposant l’Eintracht Francfort aux Glasgow Rangers. Coup d’envoi de la rencontre à 21h00 au stade Ramón Sánchez-Pizjuán de Séville.

Au bout du suspens, l’Eintracht Francfort remporte sa première Ligue Europa !

Après un match nul à l’issue du temps réglementaire et de la prolongation, l’Eintracht Francfort l’emporte lors de la séance de tirs au but face aux Glasgow Rangers.

Un match qui, lors cette première période, n’est pas au niveau d’une finale européenne. On ressent deux équipes joueuses, désireuses d’aller vite vers l’avant, mais surtout trop maladroites, qui enchaînent les approximations et avec un manque d’expérience criant. Les Rangers tiennent le ballon (55% de possession) mais ne parviennent à se montrer véritablement dangereux. Seulement un tir cadré. En face, les Aigles tentent beaucoup (11 tirs) mais le plus souvent de loin (six frappes hors de la surface). Quelques situations de parts et d’autres mais pas de réelles occasions dangereuses dans ce premier acte.

Les deux équipes qui reviennent des vestiaires avec de bien meilleures intentions. Cinq tirs dans le premier quart d’heure après la pause et c’est Joe Aribo qui s’illustre le premier (57e) grâce à une erreur de la défense adverse. L’Eintracht ne prend pas le temps de tergiverser et va rapidement égaliser grâce à Rafael Borré (69e) sur un amour de ballon de Filip Kostic. Les deux équipes vont ensuite baisser le pied lors des dix dernières minutes du temps réglementaire, attendant certainement la prolongation.

Désirée par les finalistes, la prolongation arrive assez logiquement. Les deux équipes vont encore tenter à plusieurs reprises, le plus souvent de loin, comme tout au long de cette rencontre. Signe d’impuissance.

Borré offre la victoire !

D’une frappe parfaite dans la lucarne, Rafael Borré, le buteur, inscrit le tir au but qui offre le trophée aux siens.

Roofe souffle un coup, 4-4

Grâce au poteau, Roofe laisse les siens en vie.

Kostic donne l’avantage ! 3-4

Frappe parfaite dans le petit filet pour Kostic.

Ramsey se manque ! 3-3

Frappe trop axiale du Gallois, qui est «facilement» arrêtée par Trapp.

Kamada grâce au poteau, 3-3

De la réussite pour le Japonais qui égalise grâce à un poteau rentrant.

Arfield conserve l’avantage, 3-2

Frappe lourde pour le joueur des Rangers qui trouve la lucarne droite de Trapp.

Hrustic égalise, 2-2

Contre-pied parfait de la part du joueur de Francfort.

Davis dans la lucarne, 2-1

Frappe parfaite qui a frôlé la barre pour Davis.

Lens égalise, 1-1

Contre-pied parfait pour le joueur qui a remplacé Ndicka.

Tavernier, 1-0

Très peu d’élan pour le capitaine des Ecossais qui lance parfaitement la séance pour les siens.

Les Rangers tirent en premier !

Kevin Trapp est le premier à se placer dans les buts.

On jouera devant les supporters des Rangers !

La séance de tirs au but se déroulera devant les fans écossais, là ou Trapp vient de s’illustrer il y a quelques instants.

ON Y VA TOUT DROIT !

Direction les tirs au but lors de cette finale 2022 de Ligue Europa.

Trapp fait l’arrêt (121e)

Le gardien allemand anticipe parfaitement la frappe et capte le ballon.

Une seule minute de temps additionnel

La dernière pour les Rangers ? (120e)

Alors qu’il ne reste que 30 secondes au chrono, Glasgow récupère un coup franc juste devant l’entrée de la surface de réparation. Tavernier pose le ballon.

TRAPP SAUVE LES SIENS (118e)

Trouvé en profondeur Roofe admet un ballon fuyant devant le but et Trapp s’interpose de justesse devant Kent lancé comme une balle.

Changement offensif chez les Rangers (116e)

A l’expérience, Barisic, cuit, se couche au sol et demande le changement. Le latéral gauche est remplacé par Roofe, un attaquant.

Aaron Ramsey fait aussi son entrée en jeu à la place de Sakala, pourtant entré en jeu à la 74e.

Kent s’essaye (113e)

A 25 mètres plein axe, l’ailier des Rangers déclenche une frappe du gauche, qui termine dans les gants de Trapp.

Knauff se met à la faute (109e)

L’ailier allemand de 20 ans se trompe. Il se sert de l’appel de son coéquipier pour continuer sa course mais vient buter sur défenseur adverse et commettre la faute.

Kostic répond (107e)

Dans la foulée, les Allemands amorcent une nouvelle attaque et c’est Kostic qui termine l’action. Une frappe non cadrée.

Barisic alerte Trapp (106e)

Il aura fallu attendre 50 secondes pour voir le premier tir après la reprise. Barisic tente sa chance à 25 mètres du but. Une frappe axiale mais Trapp peine à la détourner.

C’est reparti !

Encore 15 minutes dans ce match, avant une éventuelle séance de tirs au but.

Mi-temps !

Fin de la première période de la prolongation qui n’aura pas servi à grand-chose.

Le buteur s’en va (101e)

Aribo laisse sa place à Sands. Un changement défensif puisque le nouvel entrant se place dans la charnière et Lundstrom remonte d’un cran.

Ndicka laisse sa place (100e)

Touché depuis quelques minutes, le Français laisse sa place à Lenz.

Knauff s’essaye (99e)

Lancé en contre, le jeune ailier termine son action par une frappe pied droit. Un tir non cadré alors que Knauff est gêné par le retour de Bassey.

Borré manque le doublé (96e)

Bassey la joue trop facile et Borré lui chipe le ballon dans les pieds avant de filer au but mais Bassey revient au dernier moment et détourne le ballon en corner lors de la frappe.

Arfield tente sa chance (94e)

Après une action des Rangers, c’est Arfield qui conclut l’action pour Glasgow par une frappe lointaine, toujours non cadrée.

C’est reparti à Séville !

30 minutes supplémentaires lors de cette finale de Ligue Europa 2022, avant une éventuelle séance de tirs aux buts.

Direction la prolongation !

Une deuxième période nettement plus animée que la première. Après une erreur défensive de l’Eintracht, Aribo ouvre le score (57e), mais Borré égalise rapidement (69e). Deux équipes ensuite qui se sont neutralisées lors de la fin du temps réglementaire, certainement épuisées et apeurées par l’enjeu. Il faudra jouer 30 minutes de plus !

Cinq minutes de temps additionnel

Il reste cinq minutes aux 22 acteurs pour ne pas aller en prolongations.

Rode laisse sa place (90e)

Troisième changement pour l’Eintracht. Jakic remplace Rode.

Kostic fait passer des frissons (89e)

Sur ce couloir gauche, le Serbe admet encore un ballon fuyant juste devant McGregor. Le gardien ne peut intervenir et Kamada est trop court pour reprendre, alors que le ballon était proche de filer au fond des filets.

Les deux équipes n’y arrivent plus (88e)

On ressent deux équipes qui ne veulent pas se découvrir et s’attachent à jouer juste.

Le rythme redescend (84e)

Quelques minutes seulement avant la fin du temps réglementaire et les deux équipes semblent en incapacité de se montrer davantage dangereuses. Comme si elles attendaient la prolongation…

Glasgow n’y arrive plus (80e)

Depuis l’égalisation, Francfort a clairement remis le pied sur le ballon et s’approche encore un peu plus du but adverse alors que Glasgow ne tient plus le ballon.

Francfort repart de l’avant (77e)

Après un nouveau contre, Rode tergiverse dans la surface adverse et ne prend pas sa chance. Il décale Hauge qui manque complètement sa frappe.

Premiers changements pour les Rangers (75e)

Réaction quasiment immédiate pour Giovanni Van Bronckhorst, auteur de changements offensifs.

Wright averti (73e)

Coupable d’une faute grossière sur Kamada, l’attaquant est logiquement averti alors que la tension monte peu à peu dans ce match, notamment depuis l’égalisation.

Nouvelle pause fraicheur (72e)

Deuxième pause fraîcheur lors de cette rencontre, qui arrive juste après l’égalisation des Allemands.

BORRE POUR EGALISER (70e)

Les Rangers complètement arrêtés sur cette action. Après une touche dans le camp adverse, Kostic envoie une merveille de ballon fuyant devant le but adverse. Les défenseurs regardent le ballon et Borré surgit devant Bassey pour pour dévier le ballon au premier poteau et relancer ce match.

Kamada manque l’égalisation (67e)

Perte de balle bête des Rangers devant leur surface qui ont joué trop facile. Rode récupère et lance Kamada mais le Japonais, gêné par McGregor, manque son lob. le ballon passe de peu au-dessus.

Une reprise animée (65e)

Déjà cinq frappes au total depuis la reprise et 20 minutes de jeu. Un seul tir cadré tout de même, sur le but d’Aribo. Seulement le 2e tir cadré des Rangers dans le match, contre trois pour Francfort.

Aribo sanctionné (62e)

L’attaquant est le premier joueur sanctionné lors de cette finale, après une légère faute sur Touré.

Tuta est remplacé (61e)

Largement coupable sur le but, Tuta sort, boitillant. Il est remplacé par Hasebe.

Francfort tout proche de l’égalisation (60e)

Peu de temps après le but, les Allemands déjà à l’attaque. Après un centre fuyant, Knauff remet le ballon en jeu en le taclant. A l’entrée de la surface, Lindstrom reprend pour frapper mais Bassey dévie la frappe du torse. Le ballon frôle la main. Les Francfortois demandent le penalty mais l’arbitre ne bronche pas, justement.

ARIBOOOOOO LANCE LE MATCH (57e)

Que d’erreurs de la part des Francfortois sur l’action. Trapp récupère le ballon et dégage loin devant. Goldson reprend de la tête dans le rond central. Le ballon arrive sur Sow qui dégage le ballon en arrière et ensuite c’est Tuta qui glisse, laissant Aribo seul face à Trapp. L’attaquant ajuste parfaitement sa frappe mais le gardien peut tout de même mieux faire. Le match est lancé !

Kent se manque (55e)

Le match s’ouvre. Après un excellent centre de Tavernier fuyant, Kamara laisse passer le ballon. Knauff ne contrôle pas et Aribo peut reprendre dans la surface. il décale Kent qui manque complètement sa frappe.

Penalty pour Francfort ? (53e)

Après un rush dans le camp adverse, Borré part seul entre les deux axiaux. Goldson le bouscule et Borré s’écroule. L’arbitre ne bronche pas et la VAR ne le rappelle pas. Le corner ne donne rien.

McGregor peut souffler (49e)

Les Allemands plus entreprenants. Après un premier mouvement amorcé par Kamada, Lindstrom reprend le ballon à l’entrée de la surface et arme très vite. Une frappe déviée par Kamara qui passe tout proche du but. McGregor n’avait pas bougé.

Tuta tente sa chance (47e)

Francfort qui tient le ballon depuis les deux minutes de la repises. Sans solution devant lui, Tuta, défenseur central, tente sa chance à 35 mètres. Une frappe qui passe loin.

C’est reparti à Séville !

Le coup d’envoi de cette deuxième période est donné par Glasgow.

Mi-temps à Séville !

Un match qui, lors cette première période, n’est pas au niveau d’une finale européenne. On ressent deux équipes joueuses, désireuses d’aller vite vers l’avant, mais surtout trop maladroites, qui enchaînent les approximations et avec un manque d’expérience criant. Les Rangers tiennent le ballon (55% de possession) mais ne parviennent à se montrer véritablement dangereux. Seulement un tir cadré. En face, les Aigles tentent beaucoup (11 tirs) mais le plus souvent de loin (six frappes hors de la surface). Quelques situations de parts et d’autres mais pas de réelles occasions dangereuses dans ce premier acte. Il faudra montrer plus si les deux équipes ne veulent pas disputer la prolongation alors que les joueurs semblent déjà fatigués, certainement touchés par la forte chaleur. 31° à Séville au coup d’envoi.

A noter une première période fair-play lors de cette finale (45+5)

Quelques fautes évidemment dans le jeu courant mais aucune tension ni mauvaise agressivité pour le moment à Séville. Aucun carton n’a été distribué pour l’instant. 10 fautes sifflées au total, dont sept commises par les Francfortois.

Les Rangers vers l’avant (45+3)

Aribo est au départ de l’action, protège son ballon et décale Kent qui le retrouve ensuite. Seul à l’entrée de la surface, Jack ne cadre pas. Beau mouvement gâché.

Six minutes de temps additionnel

Un long temps supplémentaire accordé après la blessure de Rode en début de match, la pause fraîcheur et les plusieurs fautes lors de cette première période.

Séville est coupé en deux

Les Allemands tentent… de loin (39e)

Déjà 11 frappes pour les joueurs de l’Eintracht depuis le coup d’envoi mais ils peinent à s’approcher du but adverse : six tirs hors de la surface. Seulement trois frappes cadrées au total.

Deux tirs tentés par les Rangers : un seul cadré, sur la tête de Lundstram.

Lundstram oblige Trapp à détourner (37e)

Après un coup franc joué côté gauche proche de la surface par Barisic, Lundstram parvient tout de même à reprendre le ballon de la tête mais ne peut ajuster et cela manque de puissance. Trapp détourne facilement .Le corner est dégagé par Ndicka.

Les Rangers passent la 2eme (36e)

Après une nouvelle phase défensive, les joueurs de Glasgow repartent à l’avant et trouvent de nombreux coups de pied arrêtés.

Kostic se manque (33e)

Encore un contre éclair dans ce match. Après un coup franc écossais, Tavernier dégage mal le ballon et Kostic file droit devant. Le n°10 remonte tout le couloir gauche avant de tenter sa chance mais sa frappe est trop croisée. Cela manquait de soutien.

Francfort pousse (32e)

Les Allemands de nouveaux très offensifs. Après un corner, Lindstrom tente sa chance de loin. Une frappe contrée par Kamada alors qu’elle filait vers le but. Peu après, Kostic a tenté le lob de loin, mais sa tentative termine au-dessus du but de McGregor.

Le jeu reprend (30e)

Après une grosse minute de pause, les deux équipes reviennent sur la pelouse.

Cooling break (28e)

Le temps est arrêté ici à Séville pour une pause fraîcheur officielle. Les deux équipes se rafraichissent et prennent des consignes. Il fait actuellement 31° à Seville avec un léger vent et une faible humidité.

Aribo fait passer les premiers frissons (27e)

A l’entrée de la surface, Kent se retrouve au sol après une faute grossière de Ndicka. L’arbitre laisse l’avantage car Aribo reprend le ballon à l’entrée de la surface. Une frappe qui part vite du pied gauche mais le ballon ne tourne pas assez pour trouver la lucarne.

Trapp est tranquille (26e)

Aucune frappe tentée par les Rangers depuis le coup d’envoi de la rencontre. Neuf ballons touchés pour le portier allemand.

Les Rangers soufflent un coup (24e)

Après avoir subi les foudres pendant quelques minutes, les Ecossais tiennent davantage le ballon et reprennent la possession. On ressent un besoin de souffler.

Knauff alerte McGregor (20e)

Lancé seul dans son couloir droit, Knauff rentre dans la surface et tente sa chance du gauche, lui le droitier. Une frappe pure qui oblige le portier adverse à dégager en corner.

Une combinaison tentée sur le corner mais la frappe lointaine passe à côté.

En bleu et blanc

Glasgow joue dans son bleu habituel tandis que Francfort aborde une tenue blanche.

Le jeu se calme (17e)

Un quart d’heure de jeu est passé à Séville et pas réellement d’occasions dangereuses. Les deux équipes jouent vite vers l’avant mais pour le moment beaucoup d’approximations. Une seule frappe pour l’instant, à mettre au crédit de Sow.

Le stade en bleu et blanc

C’est chaud dans le stade aussi

Francfort déjà à la fête

Deux fanzones sont installées à Séville et les supporters allemands sont nombreux en Espagne.

Le trophée attend son futur propriétaire

Première frappe cadrée ! (12e)

Après une attaque rapide vers l’avant, Kamada est trouvé dans la surface sur le côté gauche. Alors qu’il a u n temps d’avance, il s’emmêle et perd le ballon. A l’entrée de la surface, Sow enroule sa frappe mais Trapp capte facilement.

Le jeu reprend (10e)

Près de quatre minute d’arrêts et Trapp récupère le coup franc.

Lundstram n’a pas été sanctionné alors que Rode a fait son retour sur le terrain.

Long arrêt de jeu ici à Séville (8e)

Le jeu est arrêté depuis plus de deux minutes désormais pendant que Rode se fait soigner devant sa surface de réparation. Le milieu est bandé à la tête et doit changer de maillot, qui est ensanglanté.

Cela s’anime et Rode reste au sol (6e)

Très involontairement, le milieu défensif John Lundstram laisse son pied trainé lors du duel aérien et touche Rode au visage. Le capitaine allemand s’écroule au sol et saigne au visage. Le banc de Francfort est furieux mais personne ne proteste de manière véhémente et tout le monde se calme pendant que Rode se fait soigner.

Les Rangers se manquent (5e)

Première vraie offensive ratée pour les Rangers. Après une touche proche du poteau de corner adverse, Tavernier est seul dans la surface mais son centre est beaucoup trop fort.

Début de match rythmé (3e)

Les deux équipes s’observent en ce début de rencontre et tentent de jouer vite vers l’avant mais de nombreuses approximations.

La finale est lancée !

Le coup d’envoi de cette finale est donné par l’Eintracht ici à Ramón Sánchez-Pizjuán.

L’arbitre central est Slavko Vincic. Un trio slovène sur le bord de la pelouse.

Une ambiance bouillante à Séville

Ce mercredi soir, c’est le stade Ramón Sánchez-Pizjuán de Séville qui reçoit la finale de la Ligue Europa, dans une ambiance folle. Découvrez nos derniers articles. 43 000 spectateurs sont présents dans le stade, annonce Canal+. Les Allemands et Ecossais répartis équitablement dans le stade.

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A Francfort, Trapp revit

L’ancien gardien du Paris Saint-Germain retrouve une deuxième naissance chez les Aigles, lui de retour dans son pays natal.

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Le meilleur buteur de la compétition présent à Séville

James Tavernier est le meilleur buteur de cette Ligue Europa avec 7 réalisations. Le capitaine de Glasgow est pourtant défenseur droit. Cependant, il est très adroit sur les coups francs et tire les penaltys. Il peut rentrer dans l’histoire ce soir.

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Et en championnat ?

Deux saisons plutôt ternes en championnat. L’Eintracht Francfort a terminé à une timide 11e place de Bundesliga et ne jouera pas l’Europe la saison prochaine. Le club allemand obligé de remporter cette finale s’il veut disputer la Ligue des champions. En Ecosse, les Rangers ont cédé leur titre au Celtic et terminent deuxièmes du championnat. Ils pourront jouer l’Europe la saison prochaine, mais seul le vainqueur est directement qualifié pour la Ligue des champions.

Le parcours des deux clubs

L’Eintracht Francfort a fini en tête du groupe D lors des phases de poules : 12 points en 6 matchs. Le club allemand invaincu après 3 victoires et 3 nuls, face à l’Olympiakos, Fenerbahce et Antwerp. Francfort a ensuite disposé du Betis, du Barça et de West Ham pour se qualifier en finale.

Les Rangers ont fini 2emes du groupe A, dominé par Lyon. Huit points en six matchs pour Glasgow, qualifié de justesse devant le Sparta Prague et Brondby. En phases finales, les Ecossais ont tour à tour éliminé Dortmund, Belgrade, Braga et Lepizig pour atteindre la finale.

Un habitué des joutes européennes face à un cador de son championnat

Cette finale verra s’inscrire un nom inédit au palmarès de la ligue Europa. L’Eintracht Francfort est un habitué de l’Europe : 20e participation à une compétition européenne, 148e match ce mercredi soir. le club allemand vainqueur de la Coupe UEFA (C3) en 1980. Il s’agit seulement du 4e parcours de La Diva en Ligue Europa (apparue en 2009). L’Eintracht réalise cette saison son meilleur parcours. Il était allé jusqu’en demi-finale en 2019, éliminé par Chelsea.

En face, les Glasgow Rangers, un cador du championnat écossais, qui a remporté 55 fois le championnat national. Eu Europe, l’écurie britannique se fait plus discrète. Une finale de Coupe de l’UEFA en 2008, battue par le Zenith, avant cette nouvelle finale en C3 en 2022. Sinon, seulement un trophée européen : la C2 remportée en 1972.

La compo des Rangers

Pas de changements de système non plus chez les Ecossais. Les hommes de Giovanni Van Bronckhorst alignés en 4-3-3 avec le capitaine James Tavernier sur la droite de la défense. Glen Kamara titulaire au milieu, à côté de Ryan Jack qui fait son retour. Devant, on retrouve le trio Ryan Kent, Joe Aribo et Scott Wright. Kemar Roofe fait son retour sur le banc.

La compo de Francfort

Un système de jeu habituel pour les hommes de Oliver Glasner, disposés en 3-4-3. Aux cages, on retrouve l’ancien gardien du PSG Kevin Trapp. Devant lui, Evan Ndicka est aligné en défense, seul Français titulaire lors de cette finale. Sur les ailes sont alignés Ansgar Knauff et Filip Kostic. Rafael Borre en pointe de l’attaque.

Bienvenue sur le live de la finale de Ligue Europa 2022 !

Bonsoir à tous les fans de football et bienvenue sur le direct commenté de cet ultime match de l’édition 2022 de la Ligue Europa. Une finale opposant l’Eintracht Francfort aux Glasgow Rangers. Coup d’envoi de la rencontre à 21h00 au stade Ramón Sánchez-Pizjuán de Séville.

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L'Humanité

Cannes Classics. Il était une fois la Maman et la Putain…

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En 1973, au Festival de Cannes, la Maman et la Putain, de Jean Eustache, reçoit le grand prix spécial sous les huées. Retour sur un film qui a marqué toute une génération, projeté quarante ans après.

Marie-José Sirach

Voilà un film entouré d’un halo de mystère. Disparu des écrans de cinéma pour d’obscures raisons d’ayants droit, il n’a été que peu projeté, lors de quelques rares rétrospectives consacrées à son auteur, Jean Eustache. Ainsi en 1998 au Saint-André-des-Arts, à Paris, au festival d’Angers cette même année, plus tard à la Cinémathèque, ou un soir sur Arte, après la disparition de Bernadette Lafont.

La Maman et la Putain est devenu un film culte, au point d’en oublier toutes ses qualités cinématographiques, emblématique de Mai 68. « Un des plus beaux films sur 1968, alors qu’il n’en parle jamais », comme le disait si justement le cinéaste Jean-Henri Roger.

Tourné en 1972, la Maman et la Putain représente la France (avec la Grande Bouffe, de Marco Ferreri) au Festival de Cannes en 1973. Le film est récompensé par un jury au vote très partagé, sous les hués de la salle. Ingrid Bergman, présidente du jury, n’aime pas le film. Léon Zitrone, alors présentateur du JT, s’interdit à l’antenne de prononcer le mot « putain » et parle de  « p… points de suspension ». La critique l’étrille. Gilles Jacob, alors critique de cinéma, face à Jean Eustache, assène : « Je trouve que c’est un film merdique. (…). Je trouve que c’est un non-film, non filmé par un non-cinéaste et joué par un non-acteur. » Eustache de lui répondre : « Monsieur Gilles Jacob n’a jamais aimé mes films. Il n’a jamais aimé le cinéma, alors qu’il n’aime pas mon film me flatte beaucoup. »

Tout repose sur la parole

Précédé d’une réputation sulfureuse, le film raconte, pendant trois heures quarante, les amours contrariées d’Alexandre (Jean-Pierre Léaud) qui trouve refuge chez Marie (Bernadette Lafont, la maman) et tombe amoureux de Veronika (Françoise Lebrun, la putain). Le film se déroule dans les cafés, les rues de Paris, les chambres de l’une et l’autre. Dialogues à deux ou à trois, longs monologues où l’on boit et fume, extrêmement écrits, très littéraires, très autobiographiques. Le film détonne par ce parti pris radical où tout repose sur la parole. Une parole qui – au-delà du simple vaudeville amoureux – raconte toutes les désillusions d’une frange de la jeunesse que Mai 68 avait laissée de côté et annonce l’après-nouvelle vague. « Il y a eu la révolution culturelle, Mai 68, les Rollings Stones, les cheveux longs, les Black Panthers, les Palestiniens, l’underground et, depuis deux, trois ans, plus rien. Rien », souligne Léaud d’une voix blanche. Terrible constat, mâtiné de provocations misogynes par endroits (sur les femmes, l’avortement). Constat d’un échec amoureux, politique, qu’Alexandre, Marie et Veronika tentent de surmonter, de dépasser. « Tu crois que tu te relèves alors que tu t’es habitué à la médiocrité. »

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

Veronika aura le dernier mot. Un monologue qui vous cloue sur votre fauteuil, où elle pleure sur son désir d’aimer, de baiser et de se faire baiser. La langue est crue, sans égard pour la politesse, dernier rempart de l’hypocrisie. La presse de droite tombera à bras raccourcis sur le film. Eustache se suicide le 5 novembre 1981. Il n’aura jamais cédé à la médiocrité. 

Festival de Cannes 2022jean eustachecinémaFestival de Cannes
Le Figaro

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REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon et les futures législatives étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

À lire aussiRemaniement : Emmanuel Macron nomme Élisabeth Borne première ministre

Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Agnès Verdier-Molinié, directrice générale de la Fondation Ifrap. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Nicolas Barotte, correspondant «Défense», de Manon Malhère, journaliste au service Économie, et de Claire Conruyt, journaliste au service Politique.

À lire aussiEmmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?», «Quelles doivent être ses priorités économiques ?», et «Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?»

Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?

Nommée lundi, la nouvelle première ministre a soulevé une bronca dans une partie de l'opposition. Alors que son profil social était mis en avant par les partisans du président de la République, la gauche et en premier lieu Jean-Luc Mélenchon sont montés au front pour railler le bilan économique d'Élisabeth Borne, ministre pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle est parvenue à faire passer des réformes que la droite n'avait pas pu enclencher.

Quelles doivent être ses priorités économiques ?

Alors que s'ouvre un nouveau quinquennat, le gouvernement, qui n'est pas encore nommé, devra faire face à une multitude de défis économiques. À commencer par la question de la hausse des prix et donc du pouvoir d'achat qui a marqué la campagne électorale, avec le début de la guerre en Ukraine. Car Emmanuel Macron l'a promis ces dernières semaines : de premières mesures pour garantir le niveau de vie des Français seront votées dès le début de la nouvelle législature.

Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?

À un peu plus de trois semaines des prochaines législatives, toutes les forces politiques se mettent en ordre de marche. À commencer par la majorité rassemblée derrière la bannière «Ensemble» et qui doit apporter une assise parlementaire à Emmanuel Macron pour qu'il mène à bien son programme. Si le président de la République est quasiment assuré de l'obtenir, la prochaine chambre devrait être plus qu'agitée avec les possibles groupes de la NUPES et du RN.

» Voir l'émission du mardi 17 mai :

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.

Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

Élisabeth Borne première ministre : la consécration d'une «techno» de gauche

PORTRAIT - Travailleuse mais discrète, de gauche mais capable de faire adopter des réformes chères à la droite, cette polytechnicienne de 61 ans sans ancrage politique est nommée à Matignon.

L'Humanité

Arts plastiques. Dans le Perche, un parcours artistique arborescent

Nos recommandations culturelles

Pour sa 3e édition, le « Champ des impossibles » expose 26 artistes dans 17 lieux patrimoniaux du territoire percheron. Une belle représentativité de la scène contemporaine française, visible jusqu’au 22 juin.

Magali Jauffret

À quoi tient la réussite du parcours artistique du « Champ des impossibles » ? Au choix d’un thème, « l’arbre », très puissamment présent dans toutes les déclinaisons de l’histoire de l’art ; à un territoire ancestral aux vastes étendues forestières, au sommet de sa forme au printemps ; à des lieux intelligemment restaurés (du 108 à Nogent-le-Rotrou à des églises comme celles de Saint-Aubin-des-Grois, de Courcerault, à des manoirs comme celui de Lormarin, comme le château de Maison-Maugis) ; au soutien politique, au sens le plus noble, du maire de Perche-en-Nocé, Pascal Pecchioli, qui accorde une importance maximale à la culture ; à des résidences d’artistes débouchant sur des expositions personnelles ; à une armée de bénévoles ; à une direction artistique de qualité incarnée par Christine Ollier.

Arbre témoin

Les expositions font sens, comme celle de Lisa Sartorio, installée à l’Écomusée du Perche, au sein du prieuré de Sainte-Gauburge. Désireuse de rendre matériellement sensibles des images de guerre devenues fictives à force de médiatisation, cette artiste, qui occupe un positionnement majeur dans la pensée et la création contemporaines, en réactive la mémoire. Pour ce faire, elle crée des images pensives en réalisant, notamment, des moulages de branches de bouleau, arbre témoin de quelques-unes des plus grandes tragédies du XXe siècle.

Installée en plein air au domaine de Courboyer, dans le parc naturel régional du Perche à Nocé, la série Oublier le ciel du photographe Adrien Boyer a été l’occasion d’un bel échange avec le directeur du lieu. L’artiste explique ce que fut, pour lui, le défi de traquer l’extraordinaire de l’ordinaire dans la nature, lui qui cherche, d’ordinaire, à faire apparaître ce qui, jusque-là, n’a pas été visible dans l’univers urbain. Le directeur est touché par sa franchise, sensible à sa prise de risque lorsqu’il lui a fallu oublier le ciel, les arbres et surtout le mouvement des nuages. Moment d’émotion. On en ressent aussi beaucoup face à l’œuvre sur la forêt de Bialowieza, d’Andréa Olga Mantovani, géographe exposée au moulin Blanchard à Nocé. Ce travail auprès des communautés militantes qui protègent cette forêt primaire polonaise est une œuvre d’art. Il fait appel à notre imaginaire et réussit l’impossible : faire le grand écart entre le sérieux du reportage, de l’enquête et les mises en scène destinée à créer un récit à propos de la mythologie si ancienne de la forêt. Pour trouver une forme, l’artiste accepte de se mettre dans une temporalité bien plus longue que celle du news.

Souches et racines

Ne manquez pas les ambrotypes d’Israël Arino, à la Pocket Galerie de Nocé et, non loin de là, à Creat & Broc, les tirages sous verre et fond d’or d’arbres sublimés d’Anaïs Boudot. À Nogent-le-Rotrou, les caves somptueuses de l’hôtel-dieu exposent sculpteurs et céramistes. Enzo Mianes insuffle une belle poésie à des souches d’arbre et des racines prélevés dans un ancien orphelinat de Saint-Cyr-la-Rosière. Martin Monchicourt façonne le bois en se jouant du trompe-l’œil, en renversant les valeurs…

Plus d’information sur lechampdesimpossibles.comarts plastiquesfestival
Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

À lire aussi2013-2022 : les grandes dates de la crise en Ukraine

Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.

Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.

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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.

Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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L'Humanité

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Premier plan

L’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.

Pierre Barbancey

L’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Sitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».

« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »

Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Dans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.

55 journalistes palestiniens tués depuis 2000

Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé «  profondément choquantes » les «  violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen  Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.

La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.

Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.

Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.

Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.

palestineisraëljournalistes assassinéscolonies israéliennes
Le Figaro

Bérénice Bejo et son minishort pailleté vert gazon animent le photocall de Cannes

Mitia Bernetel

L'actrice de Coupez ! de Michel Hazanavicius a osé la superposition et le monochrome, malgré les superstitions.

Ce mercredi 18 mai au Festival de Cannes, Bérénice Bejo donne le ton, celui d'un vert gazon étincelant. Lors du photocall du film Coupez ! de son époux Michel Hazanavicius, l'actrice est apparue dans un ensemble lumineux de la marque Valentino, issu de la collection Pre fall 2022. Elle portait une robe chemise à jabot en dentelle rebrodée de paillettes, ouverte pour laisser apparaître un minishort de la même couleur, également brodé. Un détournement dans l'air du temps, qui encourage volontiers l'association robe et pantalon. Mais aussi une nouvelle déclaration d'amour à l'allure monochrome de la part de Bérénice Bejo.

La couleur à l'honneur

L'actrice était une des premières à gravir les marches du Palais des Festivals le mardi 17 mai lors de la cérémonie d'ouverture présentée par Virginie Efira. Elle s'était alors laissée séduire par une combinaison entièrement rose, ce rose Valentino spécialement créé pour la collection automne-hiver 2022-2023. Au lendemain de cette première montée des marches, l'actrice née à Buenos Aires persiste et signe pour ce parti pris coloré osé. En effet, subsiste une veille superstition selon laquelle les vêtements de couleur verte porteraient malheur aux comédiens. Mais l'actrice étend sa gamme chromatique, en vert et contre tout.

Derrière son caddie californien, Julia Fox fait ses courses en sous-vêtements et bottes en jean

En sous-vêtements sur le parking d'un supermarché de Los Angeles, l'actrice offre une interprétation culottée du classique look «total denim».

Éblouissante en robe fendue à paillettes, Virginie Efira ouvre en majesté le 75e Festival de Cannes

Maîtresse de cérémonie étincelante, l'actrice a joué la carte glamour en robe Saint Laurent par Anthony Vaccarello et bijoux Cartier pour la 75e cérémonie du Festival de Cannes.

En robe nuisette transparente et choker velours, Eva Longoria fait la différence sur le tapis rouge de Cannes

Le rendez-vous du cinéma a fait son grand retour au Festival de Cannes ce mardi soir. Le glam avec. Démonstration avec Eva Longoria qui a fait une apparition toute remarquée.

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L'Humanité

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
Le Figaro

Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»

Anne Fulda

ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».

L’ex-journaliste de Charlie Hebdo, dont le nom a été avancé pour porter les couleurs du parti présidentiel aux législatives, s’inquiète des dernières avancées de l’islamisme, «un fascisme qui ne dit pas son nom», selon elle.

LE FIGARO. - Le conseil municipal de Grenoble a autorisé le burqini dans les piscines publiques. Que pensez-vous de cette décision?

Zineb EL RHAZOUI. - C’est un jour qui scelle une terrible régression pour les femmes françaises, et notamment les musulmanes dont on réduit les droits à toujours plus de voilement, plus de soumission à l’injonction de se couvrir. C’est aussi une avancée majeure de l’idéologie islamiste dans un espace qui devrait en être préservé par sa nature: la piscine municipale, lieu de mixité, de sport et de libération du corps. Je peux comprendre la volonté personnelle de certaines de se baigner couvertes ou en non-mixité, mais dans une démocratie telle que la France, de telles demandes peuvent trouver des débouchés dans le privé, certainement pas dans des lieux municipaux, c’est-à-dire financés par tous et ouverts à tous. Il existe bien en France des clubs privés où les espaces de sport sont réservés aux hommes ou aux femmes, mais l’intention des militants islamistes qui se cachent derrière cette initiative n’a jamais été de permettre aux femmes voilées de nager, mais plutôt d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés.

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Le burqini, mot-valise qui signifie littéralement «burqa de bain» n’est pas un habit adapté à la natation, mais plutôt à l’obsession de couvrir le corps des femmes chez les intégristes musulmans. Cette décision est aussi une régression des standards d’hygiène et de confort dans les équipements sportifs publics. Toutes les études démontrent que plus de textile dans une piscine induit plus de réaction chimique avec le chlore et donc plus de désagrément pour l’ensemble des baigneurs. Je ne parle même pas des mesures d’hygiène les plus élémentaires: comment s’assurer que ces baigneuses entièrement couvertes ne portent pas une serviette périodique gorgée de sang menstruel ou simplement leurs dessous de la veille sous leur burqini? Et qu’en est-il de l’obligation de se doucher avant de plonger dans le bassin collectif? Je ne suis hélas pas surprise par une telle décision, car lorsque le militantisme séparatiste d’une association telle qu’Alliance citoyenne rencontre le clientélisme électoral dont fait preuve le maire EELV Éric Piolle, c’est le vivre-ensemble qui recule au profit du communautarisme religieux. Et là où l’islamisme avance, les droits des femmes régressent inexorablement. Malheureusement, le succès accordé par ce maire à l’idéologie islamiste sur le dos des femmes risque d’encourager d’autres initiatives de ce type, et dans tous les domaines.

Éric Piolle, qui a indiqué que les femmes pourront aussi se baigner seins nus, a parlé d’un combat «féministe»: il assure que rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public. Êtes-vous favorable à un changement de la législation?

Contrairement aux mètres de tissu de la burqa de bain nommée burqini, et surtout à ce qui peut se cacher en dessous, les seins nus ont l’avantage de ne présenter aucun problème d’hygiène. Je suis favorable à la possibilité pour les femmes de se baigner seins nus dans les piscines municipales. M. Piolle a raison: rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public, et je serais contre une pareille interdiction qui serait une atteinte aux libertés individuelles, à l’exception des dispositions de la loi de 2010 qui interdit de se couvrir le visage dans l’espace public.

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Mais ce n’est pas parce qu’on a le droit de porter la soutane dans la rue que l’on devrait se permettre de plonger avec dans une piscine municipale! Il y a des lieux publics qui sont régis par des réglementations propres à en préserver le fonctionnement. Je suis, en revanche, favorable à un changement de loi concernant le voilement des petites filles dans l’espace public qui devrait être interdit, au nom de la protection de l’enfance. En France, nous avons voté une loi qui interdit les concours de mini miss de beauté, fondée sur l’argument de la non-sexualisation du corps des enfants. Qu’est-ce que voiler une petite fille, sinon admettre que son corps puisse être le réceptacle du désir masculin adulte?

La maire de Rennes, où le burqini est aussi autorisé, estime que «c’est l’État qui est laïc, pas le citoyen» ...

Cette interprétation est factuellement fausse, puisque la loi de 2004 qui interdit le port des signes religieux ostentatoires aux élèves dans les écoles est une extension de la loi de 1905 aux usagers du service public, c’est-à-dire les écoliers. Par ailleurs, la question du port du burqini dans les piscines municipales ne relève pas de la laïcité, mais de la préservation de la qualité et de l’hygiène dans les équipements sportifs et de loisirs publics. D’un point de vue philosophique, elle relève de la question - centrale dans notre civilisation - de l’égalité femmes-hommes. Le raisonnement qui consiste à faire de la laïcité un instrument de soumission à toutes les revendications religieuses est biaisé et dangereux. Ce n’est pas parce que la polygamie est une pratique matrimoniale courante, voire acceptée dans certaines cultures, qu’elle devrait être autorisée en France au nom de la liberté individuelle. La polygamie est interdite en France, parce que notre société - et donc notre droit - hisse l’égalité entre les sexes au sommet des valeurs de notre civilisation. À suivre le raisonnement des islamo-collabos, nous devrons bientôt l’autoriser sous prétexte qu’elle est pratiquée entre adultes consentants.

Vous vous êtes prononcée pour Emmanuel Macron. Qu’avez-vous pensé de la campagne présidentielle où interdiction du voile, «grand remplacement» et guerre contre l’islamophobie ont été évoqués?

Ce qui est déplorable, c’est qu’une question aussi universelle que celle de la lutte contre l’islamisme et de l’égalité femmes-hommes soit réduite à des considérations de chapelles politiques. Interdire le voile dans la rue aurait été une violation de notre Constitution, tandis que tout l’enjeu du combat contre l’islamisme consiste à faire reculer cette idéologie mortifère et liberticide sans porter atteinte à la démocratie. Quant aux deux thèses identitaires nommées «grand remplacement» ou «islamophobie», elles ont en commun d’être complotistes et factuellement infondées.

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La première sous-entend qu’il y aurait un plan délibéré de remplacement des populations européennes par d’autres, sans jamais préciser qui serait aux manettes de ce dessein. La seconde affirme qu’il y aurait un racisme d’État contre «la race musulmane» dans un pays où aucune loi ne cible les musulmans, ni aucune autre communauté religieuse. Par ailleurs, les chiffres officiels prouvent que les actes antisémites et anti-chrétiens sont en nette augmentation par rapport aux actes anti-musulmans, heureusement rares dans notre pays. Lors de son précédent mandat, Emmanuel Macron a posé des actes nécessaires contre l’islamisme qui gangrène la société française depuis des décennies et a fait interdire des officines séparatistes dangereuses. Toutefois, beaucoup reste à faire, et j’espère que ce second quinquennat continuera à lutter efficacement, et surtout démocratiquement, contre ce fascisme qui ne dit pas son nom.

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La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Le Figaro

«Droite: le grand sommeil»

Vincent Trémolet de Villers

L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.

La chaleur ne suffit pas à expliquer la léthargie politique qui frappe la France. Pas plus que l’habileté d’Emmanuel Macron, qui, après une campagne en mode mineur aux élections européennes, municipales, régionales et présidentielle, poursuit pour les législatives cette stratégie d’assoupissement démocratique. Il aurait tort d’en changer puisque s’élèvent face à lui, pour seule opposition, l’éloquence satisfaite de Jean-Luc Mélenchon et la résignation de Marine Le Pen. Le premier assure (sans aller jusqu’à se présenter aux législatives) qu’il faut l’«élire» à Matignon, la seconde se contente, après avoir réuni plus de 13 millions de voix sur son nom, d’afficher des ambitions modestes. Trente députés: la défaite en chantant nous ouvre la carrière! Plus l’un et l’autre s’en prennent à Emmanuel Macron, plus ils consolident sa position centrale, son statut d’unique force de gouvernement. Aujourd’hui vote utile face à Mélenchon, hier face à Le Pen. Demain, on recommence! «Le rouge et le noir», ce n’est plus un roman, mais une martingale électorale!

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Dans ce jeu bloqué, on attendrait une voix, plusieurs même qui viendraient s’adresser à tous ces citoyens désespérés d’être enfermés dans le carcan des votes barrages et des illusions tribunitiennes. Cela fait du monde, les désabusés du lepénisme, les déçus du zemmourisme, les dépités du pécressisme, les sceptiques du macronisme. Ces électeurs orphelins considèrent que la politique ne se réduit pas au débat sur l’âge de départ à la retraite mais qu’il faudrait aussi dessiner les contours d’un État performant, restaurer la sécurité qui disparaît de nos vies quotidiennes, réduire la pression fiscale, assainir les comptes publics, maîtriser l’immigration, mettre au pas l’islamisme, s’inquiéter du fait qu’on ne trouve plus assez de professeurs et d’infirmiers? Qui peut leur donner tort?

Las! Ceux qui à droite (il y en a) pourraient les rasséréner préfèrent attendre. «Les législatives ne seront pas un désastre», «la campagne se fait dans les territoires», «Macron va s’effondrer»… Et quand tout cela sera fini, bien entendu, le pouvoir leur tendra les bras. Il y a cinq ans, la gauche sociale-démocrate a suivi la même stratégie. Machiavel s’est réveillé Anne Hidalgo.

Benjamin Morel: «Élisabeth Borne est un choix par défaut»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour le maître de conférences en droit public, Emmanuel Macron n'a pas l'intention laisser la nouvelle locataire de Matignon arbitrer les grandes lignes de la réforme des retraites ou la gestion de la crise économique.

«Emmanuel Macron veut faire l'Europe sans la moitié des États membres et sans les peuples»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 9 mai, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de réviser les traités européens. En prônant une intégration accrue, le président va à l'encontre de la volonté des peuples, et ce, alors que les conditions ne sont aucunement réunies pour une telle avancée, juge Jean-Thomas Lesueur.

L’éditorial du Figaro: «Élisabeth Borne à Matignon, technique et politique»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur-adjoint de la rédaction du Figaro.

L'Humanité

Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

Israël-PalestineAl-Jazeera
L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
L'Humanité

« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

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L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

Israël-Palestinecisjordaniecolonies israéliennesnaftali bennett
Le Figaro

La météo du jeudi 19 mai : températures en baisse au Nord, orages à l'Est

Après la journée la plus chaude de la semaine, le nord de la France se rafraîchit légèrement ce jeudi et les orages s'atténuent. Au Sud, les températures dépassent toujours de 8 à 10°C les normales de saison.

Si la nuit de mercredi à jeudi est tropicale dans les grandes villes, le pays se partage cette fois davantage en deux parties, selon La Chaîne Météo *. À l'Ouest et au Nord, les températures sont légèrement plus douces et il fait beaucoup plus humide. L'alerte au risque d'orage dans le Nord-Est prend fin à 9 heures jeudi, mais ceux-ci peuvent continuer de sévir faiblement dans les Hauts-de-France.

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Sur toute la partie sud du territoire, les températures sont toujours très élevées, notamment au sud de la Loire. En Occitanie, les maximales affichent 34°C. Le matin, le Nord-Ouest connaît quelques précipitations, par exemple dans les Pays de la Loire. Autre dégradation en Aquitaine et dans le Roussillon avec quelques entrées maritimes. Dans la journée, la tendance s'inverse à l'échelle nationale puisque le ciel se couvre à l'Est et dans le Sud, tandis que l'Ouest est plus ensoleillé.

L'alerte annonçant un risque important d'orage est maintenue jusqu'à 9 heures jeudi matin, entre l'Ille-et-Vilaine, la Basse-Normandie, la Haute-Normandie, le Val-d’Oise, et jusqu'au Nord-Pas-de-Calais et la Somme. D'autres départements limitrophes peuvent être également touchés, dans une moindre mesure. La dégradation se déplace dès jeudi matin en Belgique, et les orages violents ne sévissent que localement dans la nuit. Ils s'accompagnent toujours de vents violents et de grêle par endroits.

La météo dans votre région

Entre la Bretagne et la Normandie, des nuages subsistent le matin et donnent quelques averses, mais le ciel se découvre partiellement dans la journée avec une atmosphère moins lourde. Les températures oscillent au maximum entre 18 et 24°C.

Entre les Pays de la Loire, les Hauts-de-France et le Centre-Val de Loire, la météo est relativement variable en début de journée puisque les orages de la veille ne s'estompent que progressivement.

L'après-midi, les températures grimpent à nouveau, en dépit d'un ciel toujours couvert. Les minimales sont déjà élevées dans certaines zones, entre 15 et 20°C, mais les maximales redescendent entre 19 et 28°C. Il fera toujours chaud dans le Centre-Val-de-Loire, avec 32°C dans l'après-midi.

Entre l'Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est, le temps est nuageux et le climat particulièrement lourd. Dans la journée, de nouveaux orages éclatent, essentiellement dans le Nord-Est, alors qu'il fait très sec et chaud sur le reste de la région.

Les températures minimales sont hautes, entre 16 et 22°C, au niveau de l'Alsace et jusqu'au Lyonnais. De la même manière, elles atteignent toujours des records dans la journée avec 28 à 33°C.

Entre la PACA et la Corse, la météo est toujours estivale, malgré la présence de quelques nuages sur l'ensemble de la journée.

Dans les terres, les températures restent extrêmement élevées pour la saison avec 31°C en moyenne. Un chiffre qui diminue lorsque l'on se rapproche des Côtes, pour lesquelles le thermomètre affiche plutôt 25°C au maximum.

Entre l'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine, le ciel est couvert, notamment en basse altitude dans la matinée dans la Garonne et le golfe du Lion. Pour le reste de la journée, le temps est toujours aussi sec et chaud pour toute la région.

Les températures oscillent encore entre 28 et 34°C dans l'arrière-pays, contre 22 à 27°C sur les côtes.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du lundi 16 mai : baisse provisoire des températures

Les températures estivales vont perdurer toute la semaine.

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Dôme de chaleur : ce phénomène météo qui fait exploser les températures en France

FOCUS - Cette semaine, une partie du territoire subit une vague de chaleur. Des records de température pourraient être battus dans bon nombre de départements.

La météo du mardi 17 mai : la chaleur s'accentue sur les trois quarts du pays

La météo estivale s'intensifie sur une majorité du pays, marqué par un soleil omniprésent et des températures toujours en hausse, en particulier dans les régions du nord de la Loire.

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Le Figaro

Festival de Cannes: faut-il aller voir la suite de Top Gun avec Tom Cruise?

LA CRITIQUE DU FIGARO - Trente-six ans après, «Maverick» reprend du service. Ce deuxième opus se hisse-t-il à l’altitude du classique des années 80?

Conscience professionnelle oblige, on a revu le premier Top Gun, de Tony Scott, en compagnie d’une progéniture adolescente. Histoire de montrer que Docteur Strange et autres fadaises super-héroïques ne font pas le poids face à Tom Cruise, pilote de chasse, chien fou des années 1980. Bien mal nous en a pris. Le peu d’estime que nous porte la génération Z a pris un nouveau coup dans l’aile. La romance torride avec Kelly McGillis? Une nunucherie éroticokitsch. La rivalité entre Tom «Maverick» Cruise et Val «Ice Man» Kilmer? Une amourette cryptogay - les producteurs tenaient à avoir une scène dans les vestiaires: «On paye 1 million de dollars pour Cruise, on doit le voir dénudé.» Les scènes d’action spectaculaires? Trois petits tours en avion, deux appareils russes dézingués, et puis s’en va. Pourtant, en pleine guerre froide, cela a suffi pour faire de ce clip de propagande au service de l’armée américaine un film culte. Et de Tom Cruise, corps triomphant de l’Amérique néolibérale de Reagan, une star mondiale.

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On ne sait pas comment Top Gun: Maverick sera perçu en 2057. En 2022, ça décoiffe. Cette fois, Tom Cruise et ses pilotes d’élite ont une mission à accomplir, sinon impossible, du moins périlleuse: détruire une usine clandestine d’enrichissement d’uranium dans un pays ennemi. Les séquences d’entraînement et la mission elle-même donnent le vertige. Loopings, «breaks» et autres attaques en cabré-piqué n’ont pas de secret pour Joseph Kosinski, réalisateur très à l’aise dans les airs (voir son Oblivion, déjà avec Tom Cruise). Sky is no Limit. Ces chorégraphies aériennes, aussi démentes soient-elles, ne seraient qu’un grand huit divertissant sans une dramaturgie habile.

Défier les horloges

Cruise, désormais instructeur, doit former «Rooster» (Miles Teller, le batteur masochiste de Whiplash) qui n’est autre que le fils de «Goose», son coéquipier mort accidentellement dans le premier Top Gun. Le jeune homme joue Great Balls of Fire au piano, comme son défunt père. Trauma et remords n’empêchent pas les plans iconiques de Cruise à moto, cheveux au vent, faisant la course avec un avion. «C’est le temps, votre pire ennemi», assène Maverick à ses troupes. Cruise continue de défier les horloges. Une partie de football américain sur la plage lui permet d’exhiber ses pectoraux. «Ce n’est pas l’avion qui compte, c’est le pilote», est son autre mantra. À bord d’un F-14, autre relique des années 1980, Cruise ne craint personne.

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Top Gun: Maverick conjure la peur de vieillir, angoisse de la star hollywoodienne partagée par une bonne partie de l’humanité. Les retrouvailles entre Val Kilmer et Tom Cruise feraient presque verser une larme. On assiste à une belle accolade entre un corps immarcescible et un acteur diminué par la maladie. À Cannes, l’an dernier, le documentaire Val rendait hommage à cette autre star de la fin du XXe siècle (Willow, The Doors, Heat), rescapé d’un cancer de la gorge, aphone et souffrant. Cruise, lui, a encore du répondant. À Ed Harris, amiral en colère qui lui rappelle son obsolescence programmée («La fin est inéluctable, vous êtes voué à disparaître»), sa réplique fuse: «Peut-être mais pas aujourd’hui.» Aujourd’hui ne meurt jamais.

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Dépression, quête de sens, conversion à l'Islam...Diam's se dévoilera dans un documentaire projeté à Cannes

Après dix ans d'absence, l'ex-star du rap revient sur le devant de la scène avec le film Salam, son portrait intime sans fard co-réalisé avec Houda Benyamina et Anne Cissé, présenté en avant-première sur la Croisette.

L'icone de Bollywood Akshay Kumar forcée de déclarer forfait pour le Festival de Cannes

La superstar qui fait partie des acteurs les mieux payés au monde a contracté une seconde fois le covid-19.

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The Truman Show, Le Parrain, E.T, Le Pacte des Loups... Le cinéma à ciel ouvert de la plage Macé, face au Majestic, propose une programmation de grands classiques et une avant-première mondiale de la comédie La Cour des miracles.

Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

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La Caisse des dépôts met un pied dans les infrastructures de marché

Le bras armé de l’État entre au capital d’Euroclear, qui assure la bonne exécution des échanges.

Le média américain FuboTV secoué par la crise boursière

La plateforme d’agrégation de chaînes qui a racheté Molotov, veut remplacer les câblo-opérateurs.

Le piratage des livres explose surtout sur le manga

Les éditeurs renforcent la lutte contre la distribution illégale de leurs contenus en ligne.

Le Figaro

«Fièvre» en Corée du Nord : pourquoi la situation est préoccupante

Jeanne Sénéchal

DÉCRYPTAGE - Le pays, qui n'a toujours pas rouvert ses frontières depuis janvier 2020, affirme connaître une vague de «fièvre» particulièrement importante.

La Corée du Nord est-elle au bord de la catastrophe? Depuis moins d'une semaine, le pays de 25 millions d'habitants connaît une flambée épidémique de cas de «fièvre». Un confinement a été déclaré par Kim Jong-un, qui est apparu pour la première fois à la télévision avec un masque. Après l'annonce d'un cas Covid-19 le 12 mai dernier, le nombre de cas de «fièvre» a explosé et atteint des centaines de milliers de contaminations en l'espace de quelques jours. Le bilan s'établissait lundi soir à 56 morts, plus de 1.483.060 cas de «fièvre» et 663.910 personnes sous traitement, selon l'agence officielle KCNA.

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Pourtant, le pays, qui a été l'un des premiers à fermer ses frontières lorsque les premiers cas de Covid ont été déclarés, ne les a jamais rouvertes. Deux ans après le début de la pandémie, doit-on s'inquiéter de la situation nord-coréenne? Comment le virus est-il entré sur le territoire, et à quoi faut-il s'attendre pour ce pays reclus dont la population n'est pas vaccinée?

Peut-on faire confiance aux données fournies par la Corée du Nord ?

La première question à se poser est de savoir si les chiffres fournis par la Corée du Nord sont véridiques. «Il est vrai qu'il est très difficile de faire confiance aux données transmises, que cela soit sur les quantités, sur la qualité ou encore de la description», note auprès du Figaro Antoine Flahault, professeur de santé publique à l'université de Genève. D'abord, parce que le pays est connu pour son manque de transparence. Ensuite, parce qu'ils n'ont pas les moyens de connaître le nombre de cas: «Ce n'est pas forcément qu'ils souhaitent trafiquer les chiffres, mais c'est parce qu'ils n'ont pas les capacités massives de dépistages que l'on connaît», fait savoir à son tour le professeur Antoine Bondaz, directeur du programme «Corée» à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Ils ne peuvent donc pas non plus dépister les cas asymptomatiques, ce qui expliquerait également pourquoi ils font simplement état d'une «fièvre» et non de «Covid-19».

Même si les chiffres ne sont pas vérifiables, cela n'en rend pas moins grave la situation épidémique en Corée du Nord. Il est possible d'envisager, avec l'explication ci-dessus, un nombre de contaminations nettement supérieur aux chiffres donnés par l'agence nord-coréenne, qui ne prennent pas en compte les cas asymptomatiques. Surtout, «le fait que la Corée du Nord parle aussi ouvertement, que Kim Jong-un prenne la parole sur le sujet, révèle la gravité de la situation. S'ils avaient considéré qu'ils pouvaient prévenir ou contenir le virus, ils n'en auraient pas parlé de cette manière», analyse le chercheur. Pour le professeur Antoine Flahault, ces communications sont les prémices d'un appel à l'aide international. D'autant que la population, estimée à 25 millions d'habitants, n'est pas vaccinée.

Comment le virus est-il arrivé en Corée du Nord ?

Depuis janvier 2020, le pays s'est isolé du reste du monde pour se prémunir de la pandémie. Vendredi dernier, l'agence de presse officielle KCNA datait une propagation explosive dans tout le pays de la fièvre «fin avril». Plusieurs experts ont alors affirmé que la propagation du Covid en Corée du Nord serait alors liée à une parade militaire, organisée le 25 avril dernier, à l'occasion du 90e anniversaire de l'Armée populaire révolutionnaire de Corée. «Plus de 20.000 personnes se sont préparées à la parade deux mois avant l'événement et sont restées dans la capitale pour des séances de photos avec Kim Jong-un», avait rapporté Hong Min à l'AFP.

Pour Antoine Bondaz, la parade n'est pas à l'origine de l'explosion des cas. «Il faut bien noter que depuis janvier 2020, quasiment personne n'est entré sur le territoire depuis janvier 2020. Les diplomates européens, les ONG, les organisations internationales, sont tous partis. Et personne n'est rentré». Alors comment le virus a-t-il pu entrer sur le territoire? En mars dernier, la province de Jilin, qui partage une grande frontière avec la Corée du Nord, a connu une flambée des cas, rappelle le chercheur. Or, cette frontière très importante, avec des minorités coréennes, est «poreuse»: «Il y a des trafics et de la contrebande. Ces contacts ont pu alors propager le virus», note Antoine Bondaz.

Les trafics se sont notamment accentués avec la sécurité alimentaire qui décroît. «D'abord du fait de la fermeture du pays, qui empêche d'apporter des céréales facilement. Deuxièmement, car les ONG étrangères ne sont pas sur le terrain, et que l'aide humanitaire n'arrive pas. Enfin, en raison de la baisse de production (aléas climatiques, etc.)», éclaire Antoine Bondaz. D'un point de vue épidémiologique, cette hypothèse de trafic se justifie car une hausse des contaminations est aussi observée du côté de la frontière chinoise, commente à son tour le professeur Antoine Flahault.

À quoi peut-on s'attendre?

La situation est assez grave. Avec l'absence de vaccination de la population, on peut s'attendre à de nombreux morts, notamment chez les personnes âgées et les personnes ayant des comorbidités. «Il a été possible de constater la virulence du variant Omicron en l'absence de vaccin à Hongkong», prend comme exemple le professeur Antoine Flahault. «Mais la ville est vaccinée à 80%, l'absence de vaccin concernait notamment les personnes âgées qui étaient vaccinées à 50%». Mais l'hécatombe observée à Hongkong pourrait être beaucoup plus importante en Corée, «car la population ne bénéficie pas de protection vaccinale, ni même d'immunité acquise par des infections intérieures», s'inquiète le professeur.

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Ensuite, le confinement de la Corée du Nord pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'économie du pays. On sait que l'économie et l'agriculture sont en ruine depuis des décennies, après une mauvaise gestion et de ressources consacrées au programme nucléaire. Dans la seconde moitié des années 90, le pays a connu une famine meurtrière, et des centaines de milliers de personnes sont mortes. «Aujourd'hui, c'est la saison du repiquage du riz. Si les personnes sont confinées et ne peuvent pas repiquer le riz à la campagne, la production de céréales et de riz va chuter dans les mois à venir. Ce qui va renforcer l'insécurité alimentaire», précise Antoine Bondaz. «Le pays a déjà du mal à importer des céréales de Chine à cause de la fermeture des frontières, il ne peut pas non plus s'approvisionner sur les marchés internationaux à cause de la guerre en Ukraine. Cela pourrait mener à “une catastrophe potentielle”».

Et le système de santé nord-coréen, classé 193e sur 195 pays, ne laisse pas imaginer beaucoup de place à d'autres éventualités. Les Nord-Coréens vont alors avoir du mal à faire face à la vague épidémique, les hôpitaux du pays étant pauvrement équipés. Le seul moyen pour qu'ils s'en sortent, selon le professeur Flahault, c'est qu'ils acceptent l'aide humanitaire et vaccinent rapidement l'ensemble de sa population. «Mais je ne suis pas certain qu'ils vont aller à ce niveau d'ouverture», conclut le professeur.

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Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

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Épuisés par des semaines de combats et de siège, les soldats ukrainiens ont commencé à se rendre.

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DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le Figaro

Voyage au Maroc et Covid-19 : fin du test obligatoire, passe vaccinal... Les nouvelles formalités pour y voyager

Le royaume allège ses restrictions en cette mi-mai, en supprimant l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire. Un passe sanitaire valide reste nécessaire.

Le Maroc rouvre ses bras un peu plus grand encore aux touristes étrangers. Après l'annonce, le 17 mai 2022, que le test PCR n'est désormais plus obligatoire à l'arrivée pour les touristes étrangers, des précisions ont été apportées par le gouvernement.

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À l'arrivée au Maroc, depuis le 18 mai 2022

Selon un communiqué du ministère marocain de la Santé, les voyageurs de plus de 12 ans désireux de se rendre au Maroc doivent produire « un passeport vaccinal Covid-19 valide ou le résultat négatif d'un test PCR de moins de 72 heures (délai entre le prélèvement et l'enregistrement) ». Selon cette note, le passeport vaccinal valide « signifie la réception de trois doses ou, à défaut, deux doses ». Dans ce cas l'administration de la 2e dose ne doit pas excéder 4 mois, sauf pour le vaccin Johnson & Johnson pour lequel une seule dose équivaut à 2 doses des autres vaccins. Les enfants de moins de 12 ans sont exemptés de ces formalités sanitaires.

La mesure, avec effet immédiat, et concerne donc tous les voyages depuis ce 18 mai 2022 « par n'importe quelle voie », autrement dit aérienne ou maritime. Comme auparavant, une fiche sanitaire du passager, à télécharger en ligne avant l'embarquement ou à se procurer à bord « dûment renseignée » est également exigée.

Après une fermeture complète en raison de la flambée du Covid-19, le Maroc avait rouvert son espace aérien le 7 février 2022, la reprise du trafic maritime n'étant elle que partielle, entre la France et le Maroc, selon une note du ministère du Tourisme, mais rétablie entre le Royaume et l'Espagne, suite au sommet du 7 avril entre les deux pays.

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Motivée par la volonté de relancer l'activité touristique mise à mal par la pandémie, la décision de simplifier l'accès des touristes repose aussi sur l'amélioration de la situation sanitaire le pays s'érigeant en champion d'Afrique de la vaccination. Sans surprise, la réouverture a ravivé l'intérêt des touristes français, premier contingent étranger.

Pour le retour en France

Un test PCR ou antigénique n'est plus nécessaire depuis la mi-février pour revenir en France, quelle que soit la provenance, si l'on est détenteur d'un passe vaccinal.

Les personnes non vaccinées ou vaccinées avec le vaccin Sinopharm doivent produire les résultats négatifs d'un test PCR de moins de 72 heures, d'un test antigénique de moins de 48 heures ou bien un certificat de rétablissement. Le prix des tests est plafonné au Maroc : environ 19 € le test antigénique rapide, 40 € le test RT-PCR et 60 € le test PCR et ses variantes isothermiques (tests rapides). De nombreux centres sont à disposition et des tests peuvent également être réalisés dans les hôtels ou lieux de résidence.

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Cet article fait l'objet de mises à jour régulières.

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L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

Israël-Palestineamnesty internationalisraëlapartheid
Le Figaro

Découvrez les 536 plages et ports de plaisance labellisés Pavillon bleu en 2022

Service InfographieCharles Lescurier

INFOGRAPHIE - Au-delà de la qualité des eaux, ce label international sanctionne un tourisme durable. Trouvez si votre plage favorite fait partie des lauréates.

Pus de 500 sites, 536 exactement, viennent d'être labellisés Pavillon bleu, gage de qualité environnementale. Soit 419 plages dans 197 communes et 117 ports de plaisance. Au total, en 2022, le drapeau flottera sur plus d'une centaine de lieux en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur 60 sites en Nouvelle-Aquitaine, sur plus d'une cinquantaine dans les Pays de la Loire et sur plus de 40 en Bretagne. Ce label, créé en France en 1985, qui s'est depuis étendu à l'Europe et au monde entier, ne concerne pas uniquement les villes du littoral côtier, mais aussi celles à l'intérieur des terres, situées au bord des lacs ou des rivières.

Dans un environnement où les écosystèmes marins et lacustres sont de plus en plus fragilisés par les rejets de cocktails polluants, mélanges de substances toxiques industrielles, urbaines, agricoles et de surcroît bouleversés par des épisodes de canicules, d'inondations, de montée des eaux, de proliférations d'algues ou de bactéries entraînant une perte de biodiversité, l'obtention du label fait l'objet d'une adhésion toujours plus soutenue de la part des acteurs locaux. 36 sites ont rejoint le palmarès cette année.

Pour être distingués, les lauréats sont tenus de respecter une trentaine de critères pour les ports et une quarantaine pour les plages. La qualité des eaux de baignade est l'un des points les plus importants, elle doit être classée comme «excellente» par l'Agence régionale de santé (ARS). Les plages doivent évidemment être propres et entretenues, avec des dépôts d'algues vertes limités. En cas de pollution, un plan d'urgence doit pouvoir être déclenché. Les stations d'épuration font l'objet d'une attention particulière, de même que la collecte, le recyclage des déchets, la lutte contre les décharges sauvages. Enfin, les communes sont évaluées sur leurs actions d'éducation et de sensibilisation à l'environnement à destination des habitants et des usagers.

À côté de ces exemples de critères impératifs, il existe d'autres «critères guides» dont l'objectif est de renforcer les démarches vers le développement durable. Révisé régulièrement, le label envisage de les orienter pour les années à venir vers la lutte contre les changements climatiques et la production et la consommation responsable.

Retrouvez la liste complète des plages et des ports de plaisance dans le document ci-dessous :

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Quand le sport vire à l'addiction

PSYCHOLOGIE - Il est supposé n'avoir que des vertus. Mais on peut aussi devenir dépendant à l'exercice physique, au risque d'enchaîner les blessures et de s'isoler de ses proches.

La Lune a rougi lors d'une éclipse dans la nuit de dimanche à lundi

Ce phénomène se produit environ deux fois par an, quand le Soleil, la Terre et la Lune sont parfaitement alignés. L'éclipse était visible depuis une partie des continents américain, européen et africain.

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Puberté précoce : quand faut-il s'inquiéter ?

NOS CONSEILS SANTÉ - Plus fréquent chez les filles que chez les garçons, ce phénomène n'est pas à prendre à la légère car il peut masquer une maladie sous-jacente.

L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
Le Figaro

Les meilleures terrasses de l’été 2022 à Paris

Alice BosioEMMANUEL RUBINHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec vue, dans la cour d’un musée, au jardin, sur l’eau ou à fleur de bitume: voici nos nouvelles tables favorites pour profiter d’un déjeuner ensoleillé ou d’une soirée d’été en toute gourmandise.

La plus «plein les yeux»: le Tout-Paris

La terrasse. À n’en pas douter, voici la nouvelle vue la plus glamour depuis des lustres. La brasserie chic de Cheval Blanc n’a pas encore un an mais fait d’ores et déjà figure d’immanquable quand il s’agit de déjeuner ou de dîner les yeux dans les yeux avec Paris. Au septième étage du bâtiment, la rive gauche se dévoile à 180° avec le Pont-Neuf comme épicentre. Sur le balcon, seuls 20 privilégiés peuvent contempler, à chaque service, ce spectacle urbain, magique de jour comme de nuit.

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L’assiette. Drapée dans de chics atours contemporains, une belle cuisine de brasserie articulée autour de pièces de viandes (agneau, bœuf, volaille), poissons (truite, bar) et autres homards dont l’on choisit le mode de cuisson (plancha, vapeur…), l’accompagnement et la sauce. Toujours pimpantes, les entrées ont enfilé leur tenue de printemps (tarte haricots verts, stracciatella, amandes, asperges vertes étuvées, jaune d’œuf fumé, hollandaise moutardée…). Desserts tirés à quatre épingles, signés Maxime Frédéric.

Le Tout-Paris à Cheval Blanc. 8, quai du Louvre (1er). Tél.: 01 79 35 50 22. Tlj. Carte: 60-140 €.

La plus saisissante: ROOF

La terrasse. Et les souvenirs de la Poste du Louvre de s’éloigner un peu plus avec la printanière mise sur orbite du dernier étage du néopalace qui lui succède. Et si Madame Rêve, c’est de sensation forte avec un 360° large et long à tourner les têtes aux quatre points très cardinaux de la capitale. Tant qu’à y poser sa paresse, choisir le nord de l’affaire avec un angle rare sur les toits Aristochats et une Saint-Eustache surprise de la situation. À part cela? 250 places (sans réservation), beaucoup de vert, un billard, un solarium, un bar sonore histoire que les premiers de cordée puissent jouer à la paillote d’en haut.

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L’assiette.Vu les circonstances, habiles à comprendre qu’elles ne pourraient pas trop la ramener, les nourritures jouent les filles de l’air, jolies frangines à cocktails, petites nipponeries distrayantes à se laisser chiper sans avoir à soulever ses lunettes forcément noires.

ROOF au Madame Rêve. 43, rue Étienne- Marcel (2e). Tél.: 01 80 40 77 70. Tlj de 17 h à 1 h. Carte env. 40 €.

La plus «en toute occasion»: Café Compagnon

La terrasse. L’infatigable Charles Compagnon (Le Richer, Le 52 Faubourg Saint-Denis) vient d’ajouter cette adresse à son petit empire et il a bien fait. Ultralooké, son café contemporain aux matériaux harmonieux (chêne clair, marbre rouge, béton) ne fait qu’un avec sa terrasse de 50 couverts. Un vrai bon spot pour prendre le pouls de ce quartier animé, puisque l’adresse est ouverte en continu de 8h à 1h du matin.

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L’assiette. Elle s’adapte aux moments de la journée: petits-déjeuners, grignotages soignés hors repas (burrata, condiment noisette poivron ; terrine de canard et cochon fermier, condiment pomme, pistache), excellentes glaces maison à l’italienne, cafés bio, cocktails, vins de vignerons… Le niveau monte d’un cran au déjeuner et au dîner autour d’assiettes bistronomiques très bien fagotées (quasi de veau rôti, chou kale, shiitakés ; poulpe rôti, riz venere, citron confit, fenouil, condiment poivron).

Café Compagnon. 22-26, rue Léopold-Bellan (2e). Tél.: 09 77 09 62 24. Tlj de 8 h à 1 h. Carte: 45-55 €. Petit déj. à la carte env. 10-15 €.

La plus festive: Tekès

La terrasse. Au rez-de-chaussée du club de sport chic le Klay, la nouvelle table de l’Israélien Assaf Granit et sa bande (déjà étoilés au Shabour voisin) est le dernier lieu où se presse le Tout-Paris. La seconde salle en façon de patio méditerranéen aux couleurs ocre, sous maxiverrière qui s’ouvre sur le ciel aux belles soirées d’été, abrite 28 couverts, dont quatre au bar, la meilleure place pour observer le show des cuisiniers.

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L’assiette. Mise en musique par Cécile Lévy, c’est une ode aux légumes festive, pleine de surprises et de gourmandise, loin de l’image punitive de certains végétariens. En témoigne ces beignets d’épinard frits fatayer et crème de sésame noir très coquins, ce céleri-rave travaillé au beurre comme un steak et sauce clémentine café turc ou encore ce «foie de volaille», en réalité une poêlée de champignons et mélasse de datte, servie avec œuf mollet, compotée d’oignon et hallah toastée.

Tekès. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les soirs sf dim. Carte: 35-60 €.

La plus amicale: Brasserie Dubillot

La terrasse. Au coin des rues de Tracy et Saint-Denis se tient la petite sœur de la brasserie Bellanger, du duo Victor & Charly, alias Victor Dubillot et Charles Perez. Même esprit rétro cool dès la terrasse: 60 couverts abrités de parasols colorés, en retrait de la ruelle pavée. Et pour la localiser, pas de souci: il suffit de guetter la façade fleurie et son immense enseigne stylisée.

L’assiette. Droit au but! La brasserie française classique prend ici un coup de frais. Œuf mayo bien régressif, saucisse purée, tartare de bœuf au couteau et frites maison, travers de porc au barbecue, pâté en croûte, terrine et rillettes maison… La qualité est là et les prix tenus. Que demander de plus?

Brasserie Dubillot. 222, rue Saint-Denis (2e). Tél.: 01 88 61 51 24. Tlj. Carte: 20-30 €.

La plus perchée: Acte II

La terrasse. Révélés, trois saisons plus tôt, à l’enseigne du bien nommé Au Top, les lieux se découvrent un nouveau ciel à l’appel, ce printemps, de l’Acte II, étonnant belvédère posé au toit d’un de ces immeubles historiques du Paris Marais. L’ascenseur pour y grimper oscille entre l’interlope et la série B mais, une fois sur place, il y a là comme une paillote des hauteurs guinchant sa belle humeur entre long bar, tables en rafale et panorama ravageur à saisir l’entre-deux rives de l’est parisien.

L’assiette. Faut-il convoquer la proximité céleste, mais en dépêchant Masahide Ikuta (venu du marché des Enfants Rouges, à deux pas, juste en bas), la cuisine se révèle en tonnerre de gueule, percutante à faire grimper le produit brut, les couteaux de plongée, un poulpe - boudin noir franchement de compét’, une bouillabaisse pas chiche sur la lotte et le rouget, une côte de bœuf dans ses hauts quartiers basques comme un turbot entier et follement Finistère.

Acte II. 93, rue Vieille-du-Temple (3e). Tél.: 01 43 56 50 50. Tls de 18 h à 2 h (12 h à 2 h le w.-e.). Carte: 80-100 €.

La plus enchanteresse: Fabula

La terrasse. Le Musée Carnavalet rempile pour une saison de terrasse éphémère dans ses deux cours au charme fou. Soit 250 couverts sur du mobilier de jardin en métal design, éparpillés sur le gravier autour des jardins à la française, à l’ombre des hôtels particuliers du XVIIe. Les tables, espacées, sont éclairées par de grands ballons flottants à la nuit tombée: magique!

L’assiette. Après Chloé Charles l’an dernier, place à un autre ex «Top Chef», Thibaut Spiwack, candidat attachant de la saison en cours. Lequel propose ici, le soir, une cuisine durable fidèle à celle de son restaurant Anona (17e), étoile verte Michelin. Si la chaleur des plats méritait quelques réglages lors de notre passage, quelques jours après l’inauguration, les associations et les assaisonnements étaient très prometteurs, à l’image d’un délicieux quasi de veau fondant, purée de sarriette cardamome et vierge fraise noisette ou de ces artichauts frits et condiment cassis acidulé.

Fabula au Musée Carnavalet. 16, rue des Francs- Bourgeois (4e). Tél.: 01 86 95 10 61. Tlj sf lun. Jusqu’en octobre. Rés. (dîn.) sur fabula.paris. Carte: 45-60 € (dîn.). Snacking de 10 h à 18 h, env. 20-35 €.

La plus «grande avenue»: Vesper

La terrasse. Avec son décor flamboyant à sortir d’une séquence James Bond, on en serait presque ici à se demander pourquoi donc mettre le nez dehors. D’autant qu’extérieur jour comme extérieur nuit, ce cher 7e reprend ses droits, impose son climat et la terrasse de filer droit, sage, courtoise, bien dégagée entre ses tables, polie comme les passants de l’avenue Bosquet, d’une humeur soudain nettement plus rohmérienne.

L’assiette. De son côté à elle, c’est du nettement moins convenu, appliquant à un quartier qui n’en a pas vraiment l’habitude, l’exotisme gentiment frime de cette manière latino-nippone où le tacos croise à la tempura, le ravioli gyoza à l’empanada et le sumiyaki de bœuf au poisson cuit en feuille de bananier. Tout cela très probe et franchement propice aux appétits de plein air.

Vesper. 81, avenue Bosquet (7e). Tél.: 01 45 33 81 25. Tlj jusqu’à 2 h. Menus: 38 et 45 € (déj.). Carte: 60-80 €.

La plus Riviera: Mimosa

La terrasse. On dirait le Sud… à Paris. À l’abri du tumulte de la place de la Concorde, la cour intérieure de l’Hôtel de la Marine sert d’écrin à la terrasse la mieux planquée du moment. Celle du Mimosa, fomenté par Benjamin Patou (Moma Group) et Jean-François Piège. Planches de bois au sol, parasols grand ouverts, banquettes ornées de bleu et blanc… Les 80 couverts sont harmonieusement déployés dans une ambiance chic qui a le bon goût de ne pas en rajouter.

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L’assiette. Plein soleil, bien sûr. Les œufs mimosa ouvrent l’appétit, travaillés en plusieurs déclinaisons (classiques, poutargue, anchoïade…) tandis que les classiques méridionaux défilent en bon ordre de marche: excellents petits farcis (tomate gorgée de jus, courgette, oignon), pâtes au pistou anoblies de homard, poulpe de roche grillé au four, bar entier et fenouils fondants…

Mimosa. Hôtel de la Marine. 2, rue Royale (8e). Tél.: 01 53 93 65 52. Tlj. Carte: 50-150 €.

La plus palace: Il Ristorante - Niko Romito

La terrasse. Après Milan, Londres, Dubaï ou Shanghaï, la griffe de mode italienne Bulgari a ouvert son septième hôtel de luxe dans le Triangle d’or. Pour les beaux jours, elle ouvre sa cour cachée transformée en petit jardin avec de grands arbres, qui accueille une trentaine de couverts côté restaurant et une dizaine côté bar. Mobilier en fer forgé, nappes jaunes, magnolias et arbousiers lui donnent un petit air de campagne romaine.

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L’assiette. Comme dans les autres hôtels du groupe, c’est le 3-étoiles de Reale (Abruzzes) Niko Romito qui est aux commandes. Lequel rend hommage aux grands classiques de la cuisine italienne - vitello tonnato, spaghetti à la tomate, risotto et côtelette de veau à la milanaise, tiramisu… -, dans des versions contemporaines élégantes, allégées et ultraconcentrées en goût.

Il Ristorante - Niko Romito à l’Hôtel Bulgari. 30, avenue George-V (8e). Tél.: 01 81 72 10 80. Tlj. Menu: 115 €. Carte: 80-190 €.

La plus mondaine: Gigi

La terrasse. Sur les hauteurs du Théâtre des Champs-Élysées, on accorderait bien à celle-ci une tirade à la Cyrano car c’est un toit, un balcon, une nacelle, un Paris soudain dans son ciel toujours aussi ravageur à faire courir l’avant-scène pour décrocher une table mille pieds au-dessus de l’avenue Montaigne et inviter à dîner un peu de la tour Eiffel.

L’assiette. Reprise à l’automne dernier par ceux du Paris Society, l’ex-Maison Blanche s’est trouvé un petit nom (Gigi, donc) en même temps qu’une opportune cuisine transalpine. Est-ce d’ailleurs le spectaculaire des lieux, toujours est-il que la carte cultive une Botte baroque, ample à lâcher pas moins de 25 préparations parmi lesquelles, tant qu’à en être, on préférera les pièces divas (poisson du jour, langouste grillée, épaule d’agneau confite). Addition circonstancielle et fatalement dans les cimes.

Gigi. 15, avenue Montaigne (8e). Tél.: 01 47 23 55 99. Tlj. Carte: 80-100 €.

La plus inattendue: Ora

La terrasse. Après deux ans et demi de travaux, l’ancienne caserne de pompiers de Château-Landon - la plus vieille de Paris - s’est muée en incubateur de start-up de mode durable, doté au rez-de-chaussée d’un restaurant végétarien festif. Une fois passée la porte, place à la surprise d’une immense cour, loin de l’agitation urbaine, entourée par les bâtiments XIXe rénovés d’Antoine Soudée. Une centaine de couverts, entre maxitables en bois, formica et grands parasols blancs s’y déploient dès le petit déjeuner.

L’assiette. Orchestrée par le chef Saayann dans une chorégraphie déjantée, le soir, à l’intérieur uniquement, elle fonctionne comme un self à prix ultra-doux au déjeuner. On fait la queue avec son plateau pour récupérer, au choix, une dizaine de préparations végétales axées sur les Sud, dressées minute sur des feuilles de papier sulfurisé: asperges vertes frites au panko et mayo, aïoli de légumes rôtis, houmous de tomate et tapenade, œuf parfait à la turque, fraises et chantilly au basilic… C’est frais, généreux, coloré, parfumé… Assurément un bon rapport qualité-prix!

Ora à La Caserne. 12, rue Philippe-de-Girard (10e). Tél.: 06 75 70 59 72. Tlj sf dim. (dîn.). Menus: 28 (brunch le dim.) et 45 € (dîn., sur rés.). Carte env. 15 € (déj.).

La plus bistronomique: Achi

La terrasse. Une vingtaine de couverts ensoleillés le midi, sous les tilleuls, le double le soir devant l’agence immobilière voisine: l’avenue Parmentier, l’un des cœurs battants du 11e, n’est certes pas le coin le plus calme du quartier, mais les tables ont ici la bonne idée de ne pas jouer à touche-touche, et l’accueil enjoué donne envie de revenir.

L’assiette. Bistronomie toute, avec les légumes en majesté, pour le duo de jeunes chefs Sacha Ouss et Charlotte Drouhin: asperge verte, kadaif, crème à l’oseille et condiment nduja ; tataki de bœuf, artichauts, grenailles et jus réduit ; siphon estragon, pamplemousse, streusel et pesto… Du goût et de la gourmandise! À noter, une formule déjeuner à prix doux. Avec ça? Vin nature et bière artisanale bien sûr!

Achi. 13 bis, avenue Parmentier (11e). Tél.: 01 88 48 82 16. Tlj sf dim. et lun. Menu: 20 € (déj.). Carte: 40-45 €.

La plus fluviale: La Plage Parisienne

La terrasse. Au désespoir des quais, là où Paris ne sait qu’user de la basket et faire courir la trottinette, saluons le retour de cette plage mi-Seine, mi-citadine, énergiquement relancée par le duo Costes-Chapon en façon de glamour guinguette. Et, par le fil des ondes alerté, l’ouest parisien d’en faire, aussi sec, sa résidence d’un jour, d’un soir, au jardin de la terrasse comme au bol d’air d’une salle ouvrant large ses baies vitrées.

L’assiette. Du Costes-les-flots aussi agaçant qu’irrésistible à assurer la garden-party d’asperges vapeur en artichaut vinaigrette, de coquelet mariné citron en paella (ola!). À prix «deauvillesques», le public enfile les assiettes comme les matchs aux gradins de Roland-Garros. Le soir, encore mieux, lorsque les platines DJ s’en mêlent et qu’on ne sait plus très bien qui de l’assiette ou du décibel tient, ici, la chandelle.

La Plage Parisienne. Port de Javel-Haut (15e). Tél.: 01 82 82 00 89. Tlj. Carte: 60-80 €.

La plus bucolique: la terrasse du Saint James

La terrasse. Parmi les trésors planqués de l’hôtel Saint James, petit château urbain récemment rénové par Laura Gonzalez (à l’intérieur) et Xavier de Chirac (côté jardin), figure cette terrasse de 50 couverts installée dans les jardins, qui se déploie sous une pergola vert Versailles, autour d’une gloriette avec un bar en marbre.

L’assiette. Julien Dumas, qui a décroché une étoile en janvier pour son Bellefeuille engagé autour de la nature et des océans, a imaginé pour la terrasse une carte estivale dédiée prometteuse, dont une partie est préparée façon show devant les clients sur un grand brasero: gaspacho de petits pois à la livèche ; ceviche de sardines marinées ; cochon de lait et pommes de terre à la braise ; demi-homard bleu et pâtes au jus…

Hôtel Saint James. 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Tél.: 01 44 05 81 81. Tous les soirs (déj. réservé aux résidents et membres du club). Carte: 65-130 €.

La plus mode: Les Petites Mains

La terrasse. Deuxième saison de terrasse éphémère aussi pour le Palais Galliera, avec ses 120 couverts ouverts sur le jardin, au calme, dont une partie lovée sous les arcades du musée. De grands parasols beiges permettent de se protéger du soleil. Un des incontournables de l’été.

L’assiette. Nouvelle saison, nouvelle chef! C’est la solaire Justine Piluso, vue dans «Top Chef», qui est aux manettes, et parvient, malgré la surchauffe du dimanche midi, à encourager et guider ses équipes avec douceur. La courte carte colle bien au lieu, avec d’honnêtes propositions méditerranéennes: chiffonnade de poulpe, œuf parfait et artichaut, galette de pomme de terre, herbes et burrata, filet de bar… Desserts gourmands signés Jeffrey Cagnes: baba, paris-brest déconstruit, babka pistache…

Les Petites Mains. 14, avenue du Président Wilson (16e). Rés. sur lespetitesmains.paris. Tlj de 12 h à 20 h. Jusqu’au 31 octobre. Menus: 24 et 33 € (déj. sem.). Carte: 40-50 €.

La plus craquante: Petit Toit

La terrasse. Fut-elle seulement d’entre La Muette et Passy, rarement institution n’aura autant bousculé ses habitudes. Après un toilettage complet et une cuisine à présent ultramarine, le Petit Victor Hugo ose la grimpette aux étages (le troisième) pour révéler ce salon véranda où mobilier en rotin et largesses de plantes vertes «farnientent» sous un ciel confidentiel. Un opportun Petit Toit qui vous mène le repas comme en cabriolet même si, attention, le secret est tellement bien gardé que le tout-16e est déjà au parfum.

L’assiette. Histoire d’ajouter au privilège d’en être, le lieu dispose une carte dédiée, svelte, iodée, dépêchant une nouvelle vague opportune à se mettre à cru (carpaccio de poulpe, tartare de thon) et, du plus petit (gambas crispy sauce curry) jusqu’au plus grand (risotto au homard), des plats de la marine franchement plaisants.

Petit Toit au Petit Victor Hugo. 143, avenue Victor- Hugo (16e). Tél.: 01 83 26 00 01. Tlj jusqu’à 2 h. Carte: 55-70 €.

La plus «Vacances à Lisbonne»: Sapinho

LA TERRASSE. Une vingtaine de couverts (peut-être bientôt le double si la mairie l’autorise!) sur tables jaunes soleil, en contrebas des escaliers de la rue Lamarck, abrités sous les grands arbres, autour d’une placette pavée: tel est le cadre bucolique, très carte postale montmartroise, de la taverne portugaise contemporaine de Rafael Dos Santos, le «petit crapaud» déjà à la tête de L’Escalier non loin.

L’ASSIETTE. On retrouve les grands classiques de la cuisine lusitanienne, modernisés dans des recettes plus légères: beignets de morue croustillants, ameijoas a bulhao pato (ici dans une version coques marinières), chorizo, poulet, secreto ou sardines grillés, porco alentejana (porc mariné aux coques), riz tomaté à la lotte ou encore un imparable bacalhau a bras, qui mérite sa traduction autoproclamée de «morue, frites, bonheur». Le tout arrosé de quilles nature de là-bas… C’était quand déjà les dernières vacances à Lisbonne?

Sapinho. 85, rue Lamarck (18e). Tél.: 01 83 96 26 73. Tls sf dim. et lun. Carte: 30-45 €.

La plus carte postale: la Mère Lachaise

La terrasse. Reprise ces dernières semaines par un Guy Martin désormais très enclin aux tables de proximité, cette Mère nous refait le coup du «ici, mieux qu’à deux pas» (dixit le Père Lachaise). Car, avant même qu’un ciel ne tombe sur l’assiette, l’adresse recolle à un Ménilmuche que l’on croyait enterré. Le quartier de retour plein pot, la terrasse de 36 couverts plein sud avec, entre les deux, les tables rondes à jouer au (verre) ballon, les arbres pieds dans le bitume et le repas comme dans un dessin de Sempé.

L’assiette. Loin des plats à la Gabin et des gueuletons portant gapette, voilà une heureuse bistrote nouvel air, soignant l’allure comme la botanique avec le ceviche de daurade coco, le risotto olive et citron noir d’Iran, le lieu jaune salsifis crémeux et sabayon maltaise, le vacherin clémentine et sorbet orange sanguine.

La Mère Lachaise. 78, boulevard de Ménilmontant (20e). Tél.: 01 40 30 26 00. Tlj sf dim., de 10 h à minuit. Menus à 26 et 32 € (déj.). Carte env. 45 €.

La plus chineuse: Feuille de Chou

La terrasse. Et de deux à Saint-Ouen pour Cyril Aouizerate, fondateur des hôtels urbains MOB. À deux pas du MOB Hôtel et encore plus proche des puces et du marché Paul Bert, le MOB House joue la montée en gamme. Même chose pour le restaurant Feuille de Chou, au décor foisonnant et feel good signé Starck, comme le reste de l’hôtel, dont l’immense terrasse (120 couverts) prend ses aises dans la cour intérieure, entre longues tablées et espaces plus confidentiels.

L’assiette. Dans cette «brasserie bio française», les assiettes sont supervisées par le chef 2-étoiles de La Réserve, Jérôme Banctel. L’autre jour, au menu déjeuner, ça donnait du bon (le plat signature, des légumes de saison roulés et rôtis dans une feuille de chou, accompagnant un suprême de volaille moelleux) et du franchement anecdotique (deux tomates coupées en deux arrosées d’une sauce au thon). Carte dans l’air du temps, bien disposée sur le papier (œuf mollet aux poireaux ; asperges blanches, émulsion ail des ours ; poulpe frit et houmous).

Feuille de Chou au MOB House. 70, rue des Rosiers (Saint-Ouen). Tél.: 01 55 28 80 80. Tlj. Formule: 29 € (déj.) Carte: 45-70 €.

Du Palais Brongniart au Carreau du Temple, le dessin classique et contemporain tient salon à Paris

Le Printemps du dessin, la Colline des arts, le Musée de Cluny ou encore Paris Gallery Weekend, voici les sorties de la semaine à ne pas manquer.

Le Cyclop de Jean Tinguely, la danse de Tania Carvalho et Gautier Capuçon à la Philharmonie: que voir à Paris cette semaine?

LA SÉLECTION DU FIGARO - Expos, concerts, spectacles… Les sorties culturelles foisonnent cette semaine. Pour bien choisir, suivez les conseils de la rédaction.

Le Figaro

Évolution et Coupez !: les deux films à voir au cinéma cette semaine

Eric Neuhoff

Une fresque coup de poing sur l'antisémitisme à travers trois générations, ainsi que la dernière comédie déjantée de Michel Hazanavicius, projetée en ouverture du Festival de Cannes mardi soir: découvrez la sélection cinéma du Figaro.

Évolution - À voir

Drame de Kornél Mundruczó, 1h37

Où est-on? Réponse: en enfer. Dans une cave dégoulinante, des hommes en manteau de cuir balayent en silence le sol poisseux, frottent les murs qu'ils aspergent de désinfectant avec une vigueur et une concentration dérangeantes. Nous sommes à Auschwitz. Le camp a été récemment libéré par l'Armée rouge. Fin du premier chapitre. Mundruczo (Pieces of a Woman ) ne craint pas de nous cueillir d'emblée d'un uppercut à l'estomac. Dans le genre, on ne voit que Le Fils de Saul pour atteindre une telle force. Le second volet se déroule à Budapest il y a quelques années. Eva est cette vieille dame échevelée qui perd la boule dans son appartement où elle traîne en robe de chambre molletonnée. Sa fille Lena, tout juste divorcée, lui rend visite. Un déluge domestique conclut cette dispute aux dimensions mythologiques. Berlin aujourd'hui sert de cadre à la troisième histoire. Un incendie se déclare dans un lycée. Jonas, le fils de Lena, joue les boucs émissaires pour ses camarades. Les époques changent, pas l'horreur, ni les préjugés. Le réalisateur se débat dans la noirceur. Il filme comme on boxe. K.-O. debout. E.N.

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Coupez ! - À voir

Comédie horrifique de Michel Hazanavicius, 1h50

Les acteurs sont nuls, le film exécrable, le réalisateur au bout du rouleau. Ça n'est qu'un début. Très vite, Hazanavicius renverse la vapeur. Le second degré, le clin d'œil, le décalé, l'auteur d'OSS 117 est dans son élément. En adaptant une série Z japonaise, il s'en donne à cœur joie, tire le tapis sous les pieds du spectateur qui en redemande. On ignore ce que contenait la version originale: le résultat français mérite tous les éloges. Cette hilarante apologie du système D réjouit de la première à la dernière image. Les rires fusent dans la salle. On se croirait revenu au bon vieux temps du cinoche du samedi soir. L'hémoglobine gicle. Les têtes volent. Le sang dégouline sur les héros. Les zombies s'agitent comme s'ils avaient mis le doigt dans la prise. L'argent manque. Les trucages foirent. On se débrouillera quand même. L'écran déborde de la joie d'avoir une caméra entre les mains, multiplie les occasions d'honorer la mémoire du septième art. Cet objet sanglant, foutraque et maîtrisé donne le tournis. Et s'il y a des morts, ils le sont de rire. E.N.

Robert Redford entre les lignes

Michael Feeney Callan signe une biographie de la star américaine copieuse et très documentée.

Tom Cruise sera bien à Cannes pour présenter le nouveau Top Gun

Alors que la direction du festival de Cannes réunissait la presse pour évoquer son nouveau partenariat avec France Télévisions et la plateforme vidéo Brut, Thierry Frémaux a confirmé que la star américaine sera sur la Croisette dans son uniforme de Pete Mitchell, alias «Maverick».

L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

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L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
Le Figaro

Si vous connaissez ces mots, vous avez été jeune dans les années 2010

Le Figaro

«Swag», «c’est dar»... Ces expressions ont connu un joli succès il y a quelques années. Vous en souvenez-nous?

Ne vous avisez pas de dire «salut, ça farte?» aujourd’hui. Vous risqueriez de recevoir en guise de réponse un silence ou un sourire gêné. Notre langue n’échappe pas aux mouvances de la mode. Elle se drape de mots et de formules en vogue à un moment, avant de les laisser au placard et renouveler sa garde-robe. Retournons quelques années auparavant. Dans les années 2010, il n’était pas rare d’entendre des mots que l'on considère maintenant comme «ringards». La rédaction vous propose de leur offrir une petite cure de jouvence.

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● Swag

Il a peu à peu déserté les conversations. «Swag», il n’y a encore pas si longtemps, était synonyme de «cool», «stylé». «Il est swag ton pull», «elle est swag cette fille»... Ces phrases fleurissent de moins en moins chez les adolescents, qui l’ont progressivement délaissé. Et comme souvent, la langue est joueuse: notre mot, que l’on trouve déjà dans Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, vient de l’anglais to swagger qui signifie «se pavaner, faire le fanfaron»...

● Avoir un bail

«C’est quoi les bails?», «J’ai un bail avec elle»... Tout adolescent qui a grandi dans les années 2010 est familier de ces expressions. Le «bail» est un contrat par lequel une personne laisse à une autre le droit de se servir d’une chose, pendant un certain temps et moyennant un certain prix. Dire qu’on a «un bail avec quelqu’un» signifie qu’on a une histoire avec elle. On peut s’interroger sur le bien-fondé de la comparaison avec un contrat financier... Toujours est-il que les jeunes raffolèrent de ce mot. «C’est quoi les bails» se dit pour demander «quelles sont les nouvelles?». «J’ai un bail samedi soir» signifie «j’ai une soirée», et «j’ai un bail à te raconter» a pour sens: «j’ai un truc, une histoire à te dire».

● Thug, thug life

Le «thug» en argot est un bandit, un voyou. Il est emprunté à l’anglais pour désigner «une personne violente, en particulier un criminel». Le terme remonte aux XVIIIe et XIXe siècles, et s’écrivait thag. En hindi, il avait pour sens «menteur, malfrat», et a d’abord désigné «une secte active de voleurs et d’assassins qui tuaient leurs victimes, souvent des voyageurs, en les étranglant». On l’employait dans les années 2010 pour parler d’une personne rebelle, stylée, qui suscitait l’admiration. «Thug» a été popularisé par le chanteur 2Pac, qui a créé avec trois autres artistes le groupe Thug Life, formé d’après l’acronyme «The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody» (la haine que vous transmettez aux enfants baise tout le monde). La «thug life» désigne ainsi la vie de rebelle.

● C’est dar

La formule a été adoptée unanimement par la jeune génération. «C’est dar» aurait été popularisé dans l’émission de téléréalité Secret Story en 2013, puis dans Les Anges en 2014. Un des candidats, Eddy, ne cessait de s’exclamer d’une voie suraiguë: «c’est daaaaar». Le jeune public s’en est emparé pour dire: «c’est bien, c’est cool, c’est super». «Dar» pourrait être le verlan de hard, «dur, chaud», ou une transformation de «c’est chaud», devenu «chaudard» avant d’être réduit à «dar».

● Non mais allô?

2013. Coup de tonnerre dans le petit monde des adolescents. Nabilla, jeune participante à l’émission de téléréalité «Les Anges» lance cette phrase, qui la propulsera sur la scène médiatique: «Non mais allô? T’es une fille et t’as pas de shampoing?! Allô? J’sais pas, vous me recevez?». Rares sont les expressions qui ont connu un tel engouement, tout autant moqueur que sérieux. Sans grande surprise, celle-ci est passée à la trappe.

«Bailler», «bâiller» ou «bayer»: ne faites plus la faute!

Le verbe est souvent écorché. Le Figaro vous redonne la règle de mise pour ne plus (jamais) commettre l’erreur.

«Hein», «tu vois»... Pourquoi disons-nous tout le temps ces petits mots?

Ils ponctuent nos phrases mais ne semblent pas utiles... Alors pourquoi les utilisons-nous plus qu’il n’en faut?

L'Humanité

À nous les jambes légères !

Actu

Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
Le Figaro

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Le Figaro

Emmanuel Patron, plume sentimentale

Nathalie Simon

PORTRAIT - Le comédien triomphe actuellement au Théâtre de Paris dans Chers parents, une comédie familiale qu’il a écrite avec sa sœur.

Frère et sœur, Emmanuel et Armelle Patron n’en reviennent pas. Chers parents est en lice pour le Molière de la meilleure comédie. Verdict lors de la cérémonie le 30 mai. C’est leur première pièce. À l’affiche du Théâtre de Paris depuis janvier, portée par les critiques et un bouche-à-oreille favorable, elle affiche complet. «Je ne pensais pas qu’elle ferait rire autant, nous l’avons écrite comme une comédie noire», s’étonne le premier, également interprète. Tandis que sa cadette signe la mise en scène avec Anne Dupagne (jusqu’au 26 juin, reprise en septembre). L’histoire a tout pour plaire. Trois enfants exigent que leurs géniteurs leur fassent cadeau d’une grosse somme d’argent qui leur tombe du ciel, mais ces derniers préfèrent construire un orphelinat au Cambodge.

«Nos parents étaient comme ça, altruistes, tournés vers les autres, notre mère était gérontologue et notre père dirigeait une maison de retraite, c’était des humanistes, confie Emmanuel Patron, dans la vie le second d’une fratrie de quatre enfants. L’idée est que l’argent peut engendrer le chaos. Nous voulions parler des liens familiaux, et de l’importance de vivre ses rêves. Mon père a toujours rêvé de conduire une Triumph cabriolet.» Plus jeune, son fils a, lui, songé à être aventurier. Comme son petit frère dans la pièce, élève moyen, Emmanuel Patron a passé un bac G3 technico-commercial. Heureusement, la consigne parentale était: «Épanouissez-vous, soyez heureux.»

L’écriture, un atavisme

Né à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Emmanuel Patron a grandi à Montargis, une ville du Loiret «surnommée la Venise du Gâtinais, mon lycée était dans la forêt, j’étais un amoureux contemplatif de la nature», précise ce père de trois garçons. Qui est devenu comédien par hasard. «J’ai voulu rentrer à l’école de la rue Blanche pour me former à la scénographie, mais j’ai rencontré un directeur de troupe qui cherchait un acteur pour le rôle principal du précepteur d’Un mois à la campagne, de Tourgueniev , raconte-t-il. À l’époque, j’avais une grosse touffe de cheveux!» Engagé, le jeune homme prend goût au théâtre, s’inscrit aux cours Charles-Dullin et effectue des stages, au Théâtre du Soleil ou avec le comédien Philippe Potier, qui lui apprend «beaucoup».

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Recalé au conservatoire d’art dramatique, le garçon crée une troupe avec ses camarades de Charles-Dullin. Se produit partout en France, souvent dans des «caves» au Festival d’Avignon. «Il y avait plus de monde sur scène que dans la salle.» Au début des années 1990, il se fait - un peu - connaître du grand public en apparaissant dans «Ce soir avec les Nouveaux», un programme humoristique de Canal+, aux côtés d’autres «nouveaux», comme Serge Hazanavicius. Il s’impose sur les planches. «C’est toujours joyeux de voir un artiste étendre son arc et s’épanouir dans des nouvelles formes artistiques», admire Ladislas Chollat, qui l’a dirigé dans Le Père et Une heure de tranquillité, deux pièces de Florian Zeller (2012 et 2013).

«Patrice Kerbrat m’a fait entrer dans le théâtre privé avec Ce qui arrive et ce qu’on attend, de Jean-Marie Besset, se souvient Emmanuel Patron. Être payé aujourd’hui pour jouer, avoir une loge à soi et du public, quel bonheur!» s’exclame l’acteur, qui s’est d’abord distingué dans Les Palmes de monsieur Schutz, de Jean-Noël Fenwick et de nombreuses séries télévisées. Il commence aussi, déjà avec sa sœur Armelle, à écrire des courts-métrages, puis sur ce qu’ils connaissent par cœur, des séries. La dernière, L’Amour (presque) parfait, avec Maud Baecker et Tom Leeb, date de janvier 2022. «Notre grand-mère était auteur et notre grand-père maternel, Georges Chaperot, était le scénariste de La Cage aux rossignols, le film de Jean Dréville, signale l’acteur. Il avait envoyé des scénarios à Michèle Morgan et Jean Gabin. Dans notre famille, l’écriture est peut-être un atavisme qui a réapparu. Le théâtre, c’était comme un Graal, il fallait oser.»

«Un moyen d’expression libératoire»

Chers parents est née du désir de «rester maîtres» du projet indique Emmanuel Patron. Aussi investi dans la communication que la production. Les dialogues «en bouche», il a d’ailleurs choisi la distribution de Chers parents, en particulier Bernard Alane. Il avait donné la réplique à sa mère Annick Alane dans La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams, aux côtés de Georges Wilson, qui incarnait son père.

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«Malgré les contraintes, le théâtre est un moyen d’expression libératoire, il y a des codes à respecter, mais tout est permis», observe Emmanuel Patron. Pour Chers parents, il s’est inspiré du cinéma des frères Cohen et d’Albert Dupontel. «Sa pièce lui ressemble, elle est intelligente et drôle avec un second degré en permanence», complimente Florence Pernel, qui a joué avec l’acteur dans Le Père, de Florian Zeller (2015), et Maris et femmes, d’après Woody Allen (2016). «Il se conduisait un peu comme un grand frère, nous rentrions à vélo, il me protégeait des chauffards», poursuit celle qui le considère comme un partenaire idéal. «Pour lui, rien n’est jamais grave et tout s’arrange. Emmanuel est un homme de troupe, ce qui ne l’empêche pas d’être libre et toujours disponible.»

Ladislas Chollat ne dit pas autre chose: «Il est hyperprofessionnel, il joue droit sans chercher à tirer la couverture à lui, il est très drôle et facile à vivre. Il est psychologue et a une belle humanité. C’est cette humanité et cette finesse d’analyse qu’on retrouve dans son écriture.» L’intéressé est justement en train de plancher sur une nouvelle série et une pièce autour des femmes. Toujours avec sa sœur.

Florence Foresti annonce une nouvelle tournée torride... Boys, Boys Boys

L'humoriste française s'est inspirée du tube de la pulpeuse chanteuse Sabrina pour baptiser son nouveau spectacle. À peine ouverts, les guichets vendent les billets comme des petits pains.

Le top des comédies à ne pas rater à Paris ce printemps !

Qu'elles se passent sur fond historique à Berlin Est dans les années 80, qu'elles soient inspirées d'une grande œuvre de la musique classique ou encore d'une crise familiale, ces cinq comédies à voir à Paris sont de vrais remèdes à la mélancolie.

Le Figaro

Les déboires du nucléaire font flamber les prix de l’électricité

Guillaume Guichard

ANALYSE - La moitié des réacteurs du parc français est à l’arrêt.

Un lourd programme de mise à niveau, les perturbations liées au Covid, et maintenant un défaut de série. Le parc de centrales nucléaires d’EDF n’a jamais été aussi peu productif que ces derniers mois. La moitié des 56 réacteurs français est actuellement à l’arrêt. Une situation inédite, survenant au pire des moments. Déjà échaudés par la menace d’un embargo sur le gaz russe, qui approvisionne notamment les centrales électriques, les acteurs du secteur s’inquiètent qu’EDF ne puisse pas redémarrer avant l’hiver prochain les douze réacteurs à l’arrêt à cause d’un défaut de série détecté en décembre dernier.

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Cette crainte alimente spécifiquement le prix français de l’électron. Le mégawattheure pour livraison au premier trimestre 2023 atteint les 545 euros, contre 274 euros en Allemagne ou 251 euros en Belgique - le prix de l’électricité du dernier trimestre 2022 atteint les mêmes niveaux. Le prix français est complètement décorrélé des coûts de production de l’électricité. Les centrales à gaz, les plus dispendieuses, affichent actuellement un coût de production aux alentours de «seulement» 200 euros. «Aucune centrale n’a besoin de ce prix de 500 euros pour tourner, souligne Emeric de Vigan, cofondateur de la start-up d’analyse des marchés énergétiques Cor-e. Cela traduit la crainte des acheteurs d’électricité en gros que la France manquera d’énergie cet hiver.»

Fissures problématiques

La plupart des ménages sont protégés jusqu’à présent de l’envolée française des prix de gros de l’électricité grâce au bouclier tarifaire gouvernemental. Au passage, celui-ci coûtera 8 milliards de baisses de taxes à l’État cette année et environ la même somme à EDF en moindres recettes. Mais, du côté des entreprises, on s’inquiète. «À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire, prévient Frank Roubanovitch, président du Cleee (association de grands consommateurs industriels et tertiaires de gaz et d’électricité). Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions. Cela pourrait abaisser le prix français au niveau observé dans le reste de l’Europe.» Peu d’entreprises continuent d’ailleurs à acheter à l’avance leurs mégawattheures pour l’hiver prochain. Certaines espèrent une action des pouvoirs publics, d’autres une amélioration sur le front du parc nucléaire d’EDF.

À 500 euros le mégawattheure durant l’hiver, plus personne ne peut payer son électricité et continuer à produire. Nous espérons des mesures de contrôle des prix, ciblées sur les journées hivernales de très fortes tensions

À l’origine de cette envolée des prix spécifique à la France, qui s’est accélérée fin avril, se trouvent des fissures de 3 millimètres de profondeur sur un circuit de secours d’un réacteur à la centrale de Civaux (Vienne). Ce problème a un nom, la «corrosion sous contrainte», ont analysé les experts d’EDF. Malgré la petite taille du défaut, il s’agit «d’un phénomène sérieux», car situé au sein du réacteur, a martelé le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, lors d’une audition mardi au Parlement. Ce dernier a toutefois apporté une bonne nouvelle: le modèle de réacteur le plus présent dans le parc, d’une puissance de 900 mégawatts (MW), serait «peu, voire pas affecté» par cette corrosion sous contrainte. Ces modèles, les plus anciens du parc, ont été construits à partir des plans de l’américain Westinghouse.

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Les versions suivantes, en revanche, sont dotées de circuits de secours dont la conception a été «francisée», ce qui aurait favorisé le développement de fissures, a détaillé Bernard Doroszczuk. EDF va devoir contrôler l’ensemble de son parc. Il a remis vendredi à l’ASN sa stratégie de contrôle de corrosion. «Le traitement de ces anomalies prendra plusieurs années», au fil des arrêts pour maintenance a priori, a prévenu le président de l’Autorité. L’exploitant du parc espère, à partir du deuxième semestre, pouvoir détecter le phénomène via des contrôles par ultrasons. De quoi limiter fortement les prolongations d’arrêts engendrés par les contrôles actuels. Ceux-ci exigent de scier le tuyau problématique, dans l’environnement radioactif du cœur du réacteur, afin de l’envoyer en laboratoire. Le défaut de série, qui réduit la production d’électricité à un niveau historiquement bas, devrait cette année plomber l’Ebitda d’EDF de 16 milliards d’euros, a prévenu le groupe.

Engie profite du renchérissement de l’énergie

Engie a revu en nette hausse ses prévisions de résultat pour 2022 lors de la présentation, mardi, de ses résultats du premier trimestre. Le géant français du gaz et de l’électricité attend désormais un résultat net récurrent pour 2022 situé entre 3,8 et 4,4 milliards d’euros, contre 3,1 à 3,3 milliards auparavant. Les résultats du groupe sont tirés par la hausse des prix de l’énergie. Au premier trimestre, Engie a vu son ebitda (excédent brut d’exploitation) progresser de 50 %, à 4,6 milliards d’euros, par rapport à la même période en 2021. L’action Engie a bondi de 5,33 % à la clôture mardi, à 12,25 euros.

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La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal

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Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

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L'Humanité

Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

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Bricolage
L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

Alamy Stock Photo

Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

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Bon et sainfruitscitron
Le Figaro

McKinsey : le bureau du Sénat saisit le parquet pour «suspicion de faux témoignage»

Wladimir Garcin-Berson

La saisine du 25 mars par la commission d'enquête ayant été rejetée pour des questions de procédure, le bureau du Sénat a annoncé «saisir le parquet» à son tour, mercredi.

Nouveau rebondissement dans l'affaire des cabinets de conseil, et plus spécifiquement sur l'aspect fiscal du dossier. Ce mercredi, dans un communiqué, le bureau du Sénat a annoncé avoir décidé «de saisir le parquet [...] pour suspicion de faux témoignage» sur la situation fiscale du cabinet de conseil McKinsey en France.

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Dans leur rapport explosif sur l'influence croissante des cabinets de conseil dans l'Hexagone, publié en pleine campagne présidentielle, les sénateurs Éliane Assasi et Arnaud Bazin (CRCE et LR) affirmaient que le cabinet américain échappait à l'impôt sur les sociétés (IS) en France. S'il y était théoriquement bien assujetti, «ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans», concluait la commission, décrivant la situation comme un «exemple caricatural d'optimisation fiscale». Or, ce constat était contraire aux propos «tenus sous serment» par le directeur associé du cabinet, Karim Tadjeddine : mi-janvier, celui-ci assurait «nous payons l'impôt sur les sociétés en France et l'ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France».

Fin mars, quelques semaines après la publication du rapport, la commission d'enquête avait donc annoncé saisir la justice pour, précisément, «faux témoignage devant la commission d'enquête», de la part du directeur associé du cabinet. De son côté, l'entreprise a toujours réfuté ces accusations, assurant payer l'impôt dû.

Lever une «argutie procédurale»

L'annonce de cet après-midi vient, en réalité, «lever une argutie procédurale», explique une source sénatoriale au Figaro. Le 25 mars, la commission d'enquête a voulu saisir le procureur, «car il est interdit de mentir» lors d'une audition, comme le rappelle l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958. Mais, précise cet article, «les poursuites prévues au présent article sont exercées à la requête du président de la commission ou, lorsque le rapport de la commission a été publié, à la requête du bureau de l'assemblée intéressée». Or, le courrier de saisine n'a été rédigé et envoyé au procureur que quelques jours après la publication du rapport, lorsque la commission d'enquête n'existait déjà plus : les textes interdisaient donc les poursuites, sauf si elles étaient requises par le bureau du Sénat. Ce qui a été validé ce jour, «à l'unanimité», nous précise-t-on.

«Le bureau a levé un obstacle procédural pour que le parquet soit saisi en bonne et due forme, résume cette source sénatoriale. Nous faisons totalement confiance à la justice, qui va regarder les choses de près» : in fine, la saisine n'a perdu qu'un mois et demi, du fait de ces dispositions procédurales. «Il n'y a pas de mauvaise volonté du côté du parquet», rassure-t-on également. Une chose est sûre : les sénateurs ne voulaient pas voir la saisine s'effondrer pour une simple question de procédure.

Désormais, «il appartiendra au parquet de déterminer les suites judiciaires à donner, dans le respect du principe de séparation des pouvoirs», précise le bureau du Sénat dans son communiqué. Mais une enquête pourrait prendre plusieurs mois, voire des années, puisqu'il faut d'abord déterminer si McKinsey échappe à l'IS en France. Sans quoi, l'accusation de faux témoignage ne peut être étayée ni réfutée.

Plus largement, au-delà du simple volet fiscal qui ne concerne que McKinsey, le Sénat compte bien s'occuper du sujet de fond du recours aux cabinets de conseil par l'État. Une proposition de loi transpartisane, réunissant notamment les membres de la commission d'enquête, doit être déposée «fin juin». Objectif : «qu'elle soit examinée par le Sénat à l'automne prochain» et qu'elle permette de mieux encadrer le recours à ces entités privées. En attendant, le parquet national financier (PNF) poursuit son enquête visant le «statut fiscal» de McKinsey en France, ouverte fin mars.

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RATP : quand les touristes à Paris se retrouvent bloqués pour acheter leurs tickets de bus

Certains visiteurs étrangers peuvent éprouver des difficultés à acheter un billet de bus à Paris. Des solutions alternatives existent cependant.

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Jean-Baptiste Djebbari «pas du tout mal à l'aise» avec son départ dans le privé

L'ancien ministre doit rejoindre le conseil d'administration de la start-up Hopium, spécialisée dans les véhicules à hydrogène. Le tempo de l'annonce a fait polémique lundi.

L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
Le Figaro

Ils ont renoué avec passion avec leur amour de jeunesse

TÉMOIGNAGES - Si l'amour ne dure pas toujours, le premier impose sa marque à jamais dans notre mémoire. Idéalisé, il est de ces précieux souvenirs que l'on chérit. Au point pour certains de vouloir le faire revivre.

Quand Jean-Martin convoque les souvenirs de sa première histoire d'amour, l'émotion le guette. Elle s'appelait Héloïse. Ils venaient d'avoir 19 ans. Il se souvient des cuisses de la jeune femme contre les siennes, lors de virées en scooter jusqu'aux calanques de Sormiou, sur la côte marseillaise. De leurs vacances en camping sauvage dans la chaleur de l'été corse. De ce bain de minuit dans la fontaine de la Rotonde, au cœur d'Aix-en-Provence. Après une année de licence, Héloïse décroche une bourse pour une université anglaise. Leur relation prend fin. «Je me suis marié, j'ai élevé deux enfants. Je ne repensais pas spécialement à elle… Ou seulement quand je retrouvais des copains d'alors, mais sans nostalgie», confie-t-il.

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À 45 ans, Jean-Martin divorce. Mal à l'aise avec la drague, ses rendez-vous galants sont fastidieux. Après six mois de ratés, un matin de télétravail, il «googlise» le nom de son ancienne amante. Il la retrouve en deux clics, découvre que tous deux vivent en région parisienne et qu'Héloïse aussi, est divorcée. La suite ? «Un restaurant pour raconter nos vies. Et son brin de folie agissant, nous avons demandé l'addition après l'entrée pour filer à Deauville partager un plateau de fruits de mer et passer un week-end à la place», raconte celui qui, hier encore avait 20 ans. Les deux amants filent depuis le parfait amour.

Un premier amour ne s'oublie jamais. C'est cette première histoire qui façonne les suivantes, sert d'étalon à notre vie sentimentale. Et si l'idée de renouer avec celui ou celle qui peuple nos souvenirs est souvent de l'ordre du fantasme, certains franchissent le pas, et décident de revivre ce passé au présent.

Revivre une époque

Juliette a savouré ce bond dans le passé et les émotions qui en découlent. Quand elle croise Tom au hasard d'un concert dans leur ville d'origine, tout revient instantanément. «Quand il m'a souri, la petite fossette sur sa joue a ravivé un flot de souvenirs de nos 20 ans», raconte la chargée de communication de 42 ans. L'incroyable alchimie dans la chambre à coucher. Les débats jusqu'aux petites heures de la nuit. Le sens de la famille partagé. Le concert amorce une divine idylle, et Juliette quitte son mari.

Quand il m'a souri, la petite fossette sur sa joue a ravivé un flot de souvenirs de nos 20 ans

Quand l'étincelle se ravive à l'âge adulte, les amoureux endossent un costume laissé vingt ans en arrière. Un sentiment plus que grisant pour Étienne, 50 ans. «Avec Sylvie, je pouvais redevenir celui d'avant, le jeune homme libre, sans attache, dit-il. Sa douceur, sa gentillesse, tout ce qui m'avait plu chez elle à l'époque m'ont à nouveau séduit.»

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Alors quelle force nous pousse ainsi vers le passé ? Le psychologue Yves-Alexandre Thalmann, auteur Du décodeur amoureux, Autant s'aimer longtemps (1), voit une première piste, pour le moins… terre à terre. «La raison est finalement très prosaïque : notre cerveau est rationnel, il n'est pas guidé par la loi du moindre effort mais presque, précise-t-il. Disons qu'il faut que l'effort en vaille la peine. Et c'est un gros effort que de séduire un inconnu, sans parler de la recherche : passer des heures sur ces maudits sites de rencontre à aligner des profils. Il préfère donc se retourner vers une personne qu'il sait avoir déjà séduit, et avec qui une histoire est possible dans le présent puisqu'elle l'a été dans le passé.»

Avec Sylvie, je pouvais redevenir celui d'avant, le jeune homme libre, sans attache

C'est donc d'abord à un cerveau paresseux, ou du moins cartésien, que Jean-Martin par exemple, doit le désir de vouloir renouer avec son ex. Le fait qu'elle aussi soit divorcée est un coup du destin... ou des statistiques. L'Insee révèle qu'il y a plusieurs dizaines de milliers de divorces par an, qu'un mariage dure en moyenne quinze ans et que l'on se sépare le plus entre 40 et 45 ans.

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L'écueil de la répétition des erreurs du passé

À un âge où sonne l'heure des comptes pour certains, d'autres raisons motivent la marche arrière amoureuse ; la conviction que l'on a une âme sœur, ou encore la sensation de ne pas avoir été prêt à l'époque et de l'être nettement plus aujourd'hui, après «avoir vécu». «Cette ancienne histoire peut aussi, selon nous, cristalliser une époque où l'on se croit avoir été plus heureux, alors qu'il ne s'agit là que d'un tour joué par notre mémoire, poursuit le psychologue Yves-Alexandre Thalmann. Sans oublier que l'on peut aussi renouer avec le passé parce qu'on a tendance à vivre sous la tyrannie de la répétition amoureuse.»

Cette ancienne histoire peut aussi, selon nous, cristalliser une époque où l'on se croit avoir été plus heureux, alors qu'il ne s'agit là que d'un tour joué par notre mémoire

Et certaines erreurs sont effectivement faciles à répéter. La première histoire d'Étienne et Sylvie avait pris fin après une tromperie de la part du premier. Vingt ans plus tard, quand Sylvie réapparaît dans sa vie, ils vivent un an d'amour. Puis il la quitte de nouveau pour une autre femme. «Au caractère plus impétueux», selon lui.

Quand on renoue avec le passé, il y a deux cas de figure, commente le psychologue : «Soit la vie amène l'individu à s'améliorer, à améliorer ses compétences relationnelles notamment, et la relation va être possible. Soit l'individu ne change pas, et il y a alors fort à parier qu'il répétera les mêmes erreurs et donc, souffrira à nouveau.»

Des fondations plus solides pour la construction

Le psychologue met aussi en garde contre l'idéalisation de ses souvenirs et le poids des fantasmes. «La mémoire n'a que faire du passé, son rôle, en réalité, est d'anticiper notre avenir. Elle est même prête à modifier nos souvenirs, et le cerveau procède donc à une relecture du passé», détaille le psychologue.

Après avoir renoué avec Tom, et une fois l'excitation retombée, Juliette est rattrapée par les défauts de son partenaire. «Sa jalousie et sa procrastination me sont revenues en mémoire. Je me suis dit que j'avais couru après un fantasme. Je me suis conspuée d'avoir commis une telle erreur», raconte-t-elle. Mais elle a grandi et évolué depuis leurs 20 ans, alors plutôt que de tout quitter à nouveau, elle décide de changer de prisme. «Là où avant j'aurais pris la fuite, je sais désormais qu'une relation se construit, se consolide, par la discussion et les concessions», dit-elle.

Là où avant j'aurais pris la fuite, je savais désormais qu'une relation se construit, se consolide, par la discussion et les concessions

Aujourd'hui, le couple entame un parcours de FIV. «Avant, je n'étais pas sûre de vouloir un enfant, mais avec Tom, cela va de soi. C'est mon âme sœur.» Faire revivre son amour de jeunesse demande beaucoup d'introspection et de questions mais dont finalement une seule prédomine, pour Yves-Alexandre Thalmann : «A-t-on tous deux suffisamment changer pour que ce premier amour soit aussi le dernier ?»

De plus en plus de femmes font appel à des gigolos

Qui sont ces gigolos ? Qui sont leurs clientes ? Plongée dans ce monde, où les femmes achètent du sexe et les hommes en vendent. Retrouvez notre enquête. Par Ann-Laure Bourgeois

L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Bruno Tertrais: «Non, Henri Guaino, face à la Russie, nous avons les yeux grands ouverts»

TRIBUNE - Le directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (think-tank) Bruno Tertrais répond à la tribune d’Henri Guaino intitulée «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules», publiée dans nos colonnes le 13 mai.

Le texte d’Henri Guaino nous invite à prendre du recul sur les événements d’Ukraine. Il a le mérite de convoquer l’histoire tragique du XXe siècle pour nous inciter à réfléchir aux conséquences de nos actions et de nos choix stratégiques.

Ce faisant, toutefois, il se trompe d’analogie historique, tire des enseignements erronés de la guerre froide, méconnaît la stratégie américaine, prend peu de distance vis-à-vis du récit russe et établit une fausse symétrie entre deux camps.

En avertissant que nous risquons de nous comporter comme les «somnambules» de 1914, il se trompe d’analogie. Ce n’est pas ici que nous trancherons le débat interminable- au sens propre du terme - sur les origines et les causes de la Première Guerre mondiale. Tout au plus soulignera-t-on que l’idée d’un engrenage qui aurait dépassé la volonté humaine est loin d’être consensuelle. Et les différences sont tellement nombreuses qu’elles rendent l’analogie inopérante. L’enthousiasme pour la guerre n’existe plus guère en Occident, où les leçons du siècle passé ont été apprises. Du côté russe, tout indique que M. Poutine comprend très bien ce qu’est la «ligne rouge» à ne pas franchir, celle de l’article 5 du traité de Washington. Le système d’alliances n’est plus le même. La Chine, deuxième puissance mondiale, poussera Moscou davantage à la retenue qu’à l’escalade. Enfin, la dynamique des schémas rigides de mobilisation des années 1910 n’a aucune pertinence aujourd’hui.

S’il fallait à tout prix trouver une analogie utile dans la première moitié du siècle précédent, ce serait hélas plutôt la fin des années 1930. Se font bel et bien face en Ukraine un agresseur et un agressé, une puissance expansionniste voulant rassembler les «Russes» comme hier une autre les «Allemands», et un État aux frontières reconnues - y compris par Moscou - brutalement envahi. Et le premier avertissement avait été donné en 2014 avec la Crimée, dont les modalités d’annexion ne pouvaient manquer de faire penser à l’Anschluss. Mais avec une différence majeure: il n’y a guère de risque immédiat, aujourd’hui, d’attaque des pays alliés.

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Le texte de M. Guaino tire des enseignements erronés de la guerre froide, qui vit les deux grands s’affronter indirectement en Corée, au Vietnam ou en Afghanistan: il omet le rôle de la dissuasion nucléaire, qui a tant fait pour qu’ils aient peur de l’affrontement direct. Or cette dissuasion existe encore aujourd’hui, et la Russie en respecte les règles essentielles. En outre, ce que la guerre froide nous a aussi appris, de la crise de Berlin à celle de Cuba, c’est que la fermeté paye.

Nuance

Le partenariat conclu fin 2021 par l’Amérique avec l’Ukraine serait «dirigé explicitement contre la Russie» ? S’il mentionnait Moscou, c’était pour rappeler que Washington soutiendrait les efforts de Kyiv pour recouvrer sa souveraineté, à un moment où l’Ukraine était déjà partiellement occupée et où M. Poutine massait près de 200.000 hommes à ses frontières. Aujourd’hui, il ne s’agit nullement d’«acculer» la Russie, que personne ne souhaite envahir, mais de la faire reculer. Nuance majeure. Le sens de la déclaration malvenue mais spontanée de M. Biden fin mars («M. Poutine doit partir») a été clarifié: Washington n’a pas une politique de «changement de régime». Quant à celle du secrétaire à la Défense, M. Austin, fin avril, selon laquelle les États-Unis souhaitent «voir la Russie affaiblie au point de ne plus pouvoir le genre de choses qu’elle a fait en envahissant l’Ukraine», elle était maladroite mais guère contestable à la lettre, et cohérente avec l’idée maîtresse de Washington de souhaiter que la guerre soit un «échec stratégique» pour M. Poutine. Sans compter que M. Austin appelait quelques jours plus tard son homologue russe à un «cessez-le-feu immédiat»… Une bonne référence est sans doute l’Afghanistan, que l’Union soviétique craignait de voir s’éloigner alors que tout recul du communisme était considéré comme inacceptable par Moscou. L’assistance à la résistance contribua à ce que l’Armée rouge abandonne le pays.

Comment peut-on renvoyer dos à dos l’agresseur et ceux qui aident l’État envahi à se défendre? Il ne s’agit pas d’idéaliser l’Ukraine. Comme le disait Arthur Koestler, «nous nous battons contre un mensonge absolu au nom d’une demi-vérité».

L’auteur estime que «cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler.» C’est faire preuve d’un singulier manque de recul vis-à-vis du récit russe. Car ce territoire fut aussi le berceau du… monde ukrainien, issu lui aussi de la matrice commune de la Rus’ de Kyiv. Et ce qui s’y est joué d’abord et avant tout est le sort de ses habitants, martyrisés tout autant, et plus longuement, par Staline que par Hitler.

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Certes, il faut connaître le complexe obsidional de la Russie et la paranoïade ses dirigeants. Notre langage public doit être prudent, et le débat sur ce que les militaires appellent «l’état final recherché» est parfaitement légitime.Il ne va pas de soi, en particulier, que tous les pays occidentaux soutiendraient une reconquête de la Crimée.

Mais l’Europe n’est pas somnambule. Sortie de son long sommeil stratégique, elle a compris le tragique de l’histoire. Réveillée, elle voit la Russie de M. Poutine pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle fait. Le temps n’est pas venu de trouver la «porte de sortie» que M. Guaino appelle de ses vœux: rien n’indique en effet que M. Poutine ait aujourd’hui un quelconque intérêt pour cette idée. Il est temps en revanche de se souvenir des enseignements du gaullisme: ne pas céder à l’agression ; refuser les politiques d’«apaisement» tout autant que les «sphères d’influence» ; soutenir la liberté des peuples et la souveraineté des nations.

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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour Thomas Gomart, directeur de l'Institut français des relations internationales, Emmanuel Macron a mené une politique multilatérale, européenne, et stratégique. En revanche, il n'a pas su éviter les revers diplomatiques face à Poutine, à l'alliance Aukus, et au Mali.

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CHRONIQUE - L’invasion menée par la Russie en Ukraine représente désormais une crise aux conséquences planétaires, avec un risque d’engrenage menant à une guerre beaucoup plus étendue.

Élargissement de l’Otan: «Adieu finlandisation»

L’éditorial du Figaro, par Patrick Saint-Paul.

Le Figaro

Nouvelle chute d'Orpea en Bourse après des révélations financières de Mediapart

Le titre Orpea a perdu 19% mercredi suite à des révélations de Mediapart selon lesquelles un investisseur luxembourgeois du groupe d'Ehpad aurait procédé à des «opérations douteuses».

Orpea a plongé de 19% mercredi à la Bourse de Paris, après des révélations de Mediapart selon lesquelles le groupe privé de maisons de retraite est menacé d'un «scandale financier» à cause d'une société luxembourgeoise qui investissait dans ses résidences et aurait procédé à des «opérations douteuses».

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Le titre a fini la journée à 27,19 euros, en chute de 19,17%, dans un marché en baisse de 1,2%. Selon Mediapart et le collectif de journalistes Investigate Europe, la holding luxembourgeoise Lipany, créée en 2007, a «accumulé 92 millions d'actifs», «principalement des parts dans de nombreux Ehpad et cliniques gérés par Orpea», en France et dans trois autres pays européens, et «mené des opérations financières douteuses».

Lipany appartient, selon Mediapart, à Roberto Tribuno, un comptable et conseiller fiscal qui a été le patron d'Orpea en Italie. Cette holding «ne fait presque aucun bénéfice et n'a jamais distribué de dividendes», et ses activités sont «entièrement financées par la dette», de manière «pour le moins opaque», affirme le média d'investigation. «Le groupe Orpea soupçonne lui-même que des opérations menées avec la société luxembourgeoise auraient servi à détourner de l'argent», souligne Mediapart.

Orpea déjà au cœur du scandale

Dans un bref communiqué transmis à l'AFP, la direction d'Orpea a indiqué ne pas pouvoir faire de commentaire, «la justice étant saisie»: l'entreprise rappelle qu'elle a récemment déposé plainte contre X pour abus de biens sociaux auprès du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Soucieuse de «faire toute la lumière sur les accusations portées contre le groupe» depuis la parution du livre-enquête «Les Fossoyeurs» de Victor Castanet, la direction dit avoir «décelé des faits potentiellement délictueux, qui mettent en cause des comportements individuels».

Orpea souligne également avoir pris «de premières mesures disciplinaires, plusieurs personnes ayant déjà quitté l'entreprise». «Nous poursuivons nos investigations et nous prendrons toutes les mesures et sanctions qui s'avéreront nécessaires», a ajouté la direction, rappelant que «ces faits ne concernent en rien l'accueil et les soins des résidents».

Sous le feu des critiques depuis la publication fin janvier des «Fossoyeurs», Orpea fait également l'objet d'une enquête ouverte à Nanterre, fin avril, sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières. D'autres investigations sont en cours depuis février, pour «faux et usage de faux et infraction à la législation sur le travail en recourant abusivement à des contrats à durée déterminée». Depuis le début du scandale, le 24 janvier, le cours d'Orpea a perdu environ deux tiers de sa valeur.

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La semaine dernière, le groupe a annoncé avoir signé un accord avec ses banques pour assurer son financement dans un contexte incertain, après un plongeon de près de 60% de son bénéfice net annuel. Cet accord s'inscrit dans le cadre «d'une procédure amiable de conciliation», pour prévenir les difficultés, ouverte devant le tribunal de commerce de Nanterre, a indiqué la direction, qui s'attend, pour l'année en cours, à «faire face à des charges exceptionnelles liées à la gestion de la crise et de ses conséquences».

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Après plus de 30 ans, McDonald's quitte définitivement la Russie

La chaîne de fast-food, qui compte environ 850 restaurants et 62.000 salariés dans le pays, a fait cette annonce ce lundi.

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La RATP condamnée à une amende de 400.000 euros pour fichage illégal

Ces données servaient à organiser un classement des employés afin de préparer les choix de promotion.

Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Le Figaro

Festival de Cannes: l’étrange scénario des retrouvailles

François Aubel

LA CHRONIQUE DE FRANÇOIS AUBEL - Entre tribune politique en mondovision, le retour du glamour et de gentils zombis, la Croisette reprend vie après deux ans de pandémie.

Capiteux, déroutant, presque irréel… Sur la Croisette flotte un parfum du monde d’avant. Les festivaliers démasqués se pressent vers le palais. Vers quel avenir courent-ils? Au soleil couchant, à deux pas de là, une longue file d’attente se forme pour la première séance du cinéma de la plage. Parfaite mise en abyme de la quinzaine cannoise, The Truman Show, avec Jim Carrey, va commencer. Au large, sur un yacht, Tom Cruise a accosté pour la nuit. Le calme avant les pirouettes pour l’inoxydable Maverick.

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Sur le tapis rouge, pour la toute première montée des marches, c’est la cohue. L’actrice Eva Longoria, égérie L’Oréal Paris, fend la foule dans une robe nuisette transparente, très années 1990, signée Alberta Ferretti. «Elle ne fait pas ses 47 ans», commente, goujat, un garçon dans son smoking blanc. «Cela fait tellement de bien de retrouver une édition normale», s’extasie une productrice, juste avant la cérémonie d’ouverture entre glamour et gravité. Quel étrange scénario des retrouvailles! Tandis que les plus langoureux baisers du septième art défilent à l’écran comme dans Cinéma Paradiso, Vincent Delerm demande au public du Théâtre Lumière de reprendre, candidement, le refrain de Que je t’aime, de Johnny. Avant que la réalité, cauchemardesque, celle de l’Ukraine, ne s’invite. Volodymyr Zelensky, ancien acteur qui connaît ses classiques, cite Le Dictateur de Chaplin et la réplique de Robert Duvall dans Apocalypse Now («J’adore respirer l’odeur du napalm le matin»). Cannes n’a jamais craint le mélange des genres. C’est d’ailleurs avec un faux film de revenants, Coupez!, que la soirée se poursuit. Une ode tendre au cinéma, à cet art de réussir, avec plaisir et dévotion, un parfait nanar.

Nouvelles idoles

Cette Nuit américaine gore de Michel Hazanavicius s’est offert un triomphe. «Le festival est revenu à la vie avec cinq minutes d’applaudissements pour des zombies», titrent nos confrères de Variety. «Les gens meurent d’une soif de comédie», estime le réalisateur qui a donné le beau rôle à sa fille, Simone. Pour montrer que la jeunesse d’aujourd’hui s’est emparée de son époque. «Ma génération a été marquée par une certaine insouciance, reconnaît le cinéaste. La nouvelle, elle, regarde l’époque avec un premier degré, avec un rapport fort à l’intégrité et parle politiquement du monde.» Qu’en pensent les tiktokeurs, nouvelles idoles de Cannes qui, entre deux vidéos sur les bienfaits des masques à l’argile et des essayages de tongs, racontent le festival à leurs communautés?

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Inutile de chercher Roselyne Bachelot au dîner d’ouverture, donné dans la grande salle à l’arrière du Martinez. Elle expédie les affaires courantes. Tout l’état-major du cinéma français est là en revanche. Le patron du Medef aussi. Forest Whitaker et Audrey Azoulay ne se quittent plus. Thierry Frémaux soigne Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions. Dehors, Romain Duris se prête de bonne grâce au jeu des autographes. Xavier Dolan tire sur sa clope alors qu’un de ses amis lui raconte son premier Cannes. En 1983. Les Monty Python avaient raflé le grand prix avec Le Sens de la vie. «De quoi me parles-tu? À cette époque, je n’étais même pas un projet dans la tête de mes parents», lui répond le réalisateur québécois, né en 1989. Insolente jeunesse.

Elvis, Bowie, Jerry Lee Lewis: Festival de Cannes on the rocks

La 75e édition du festival international du film cannois sera l'occasion de découvrir ou redécouvrir une liste de films et documentaires qui donnent envie de danser.

Cannes 2022: le dernier film d'un réalisateur tué à Marioupol présenté hors compétition

Le réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius de 45 ans a été tué en tentant de fuir Marioupol où il avait tourné son dernier film Mariupolis 2.

Festival de Cannes 2022 : les films à voir sur la plage, en marge de la sélection officielle

The Truman Show, Le Parrain, E.T, Le Pacte des Loups... Le cinéma à ciel ouvert de la plage Macé, face au Majestic, propose une programmation de grands classiques et une avant-première mondiale de la comédie La Cour des miracles.

Le Figaro

Indonésie : un ferry échoué sur des hauts fonds avec plus de 800 personnes à bord

Le KM Sirimau est bloqué depuis deux jours après s'être échoué lors d'une traversée de 184 km dans la province des Petites îles de la Sonde.

Les services de secours indonésiens tentaient mercredi 18 mai de libérer un ferry avec plus de 800 personnes à bord qui s'est échoué sur des hauts fonds au large de la province la plus méridionale de l'Indonésie, a annoncé l'un de leurs responsables.

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Le KM Sirimau est bloqué depuis deux jours avec 784 passagers et 55 membres de l'équipage à bord après s'être échoué lors d'une traversée de 184 km dans la province des Petites îles de la Sonde (en indonésien Nusa Tenggara Est). Comme le ferry ne semble pas être sur le point de sombrer, l'opération de secours a consisté jusqu'à présent à tenter de le libérer afin de lui permettre de poursuivre son voyage sans procéder à des évacuations.

Accidents en mer fréquents en Indonésie

Mais les efforts pour déloger le ferry coincé à l'aide d'un remorqueur ont jusqu'à présent échoué, a déclaré à la télévision Kompas TV Nusa Sudayana, chef des services de recherches et de secours de la ville de Maumere. Les autorités attendent un remorqueur envoyé par la compagnie maritime publique PT Pelni qui doit arriver sur zone jeudi, et si ces nouvelles tentatives se soldent par un échec, tous les passagers seront évacués, a précisé Nusa Sudayana. «Le remorquage ne peut se dérouler qu'à marée montante», a-t-il ajouté. Tous les passagers se portent bien, a-t-il souligné.

Les accidents en mer sont fréquents en Indonésie, archipel qui compte plus de 17.000 îles, dont la population compte sur les ferrys et autres bateaux pour ses déplacements malgré des normes insuffisantes en matière de sécurité. En 2018, quelque 160 personnes ont péri dans le naufrage d'un ferry dans l'un des lacs les plus profonds du monde sur l'île de Sumatra. Plus de 300 personnes sont mortes noyées en 2009 dans le naufrage d'un ferry entre Sulawesi et Bornéo.

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Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

La bataille de Marioupol s’achève pour les «héros» d’Azovstal

Épuisés par des semaines de combats et de siège, les soldats ukrainiens ont commencé à se rendre.

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le Figaro

Comment l’Europe veut se sevrer du gaz et du pétrole russes

Anne Rovan

DÉCRYPTAGE - L’objectif de la Commission est ambitieux: réduire des deux tiers d’ici à la fin de l’année les importations d’hydrocarbures qui financent la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine.

Correspondante à Bruxelles

Ce serait un tour de force et un précieux point marqué contre la Russie qui poursuit sa guerre en Ukraine. La Commission a présenté mercredi RePowerEU, le plan qui vise à sevrer l’UE de toutes les énergies fossiles russes d’ici à 2027 et, avant cela, à réduire des deux tiers les importations de gaz dès cette année. Alors que les économies commencent à ralentir, Ursula von der Leyen s’est voulue rassurante. RePowerEU nous aidera à économiser plus d’énergie, à accélérer l’élimination progressive des combustibles fossiles et, surtout, à lancer des investissements à une nouvelle échelle», a déclaré la présidente de la Commission. Concrètement, ce plan comporte trois piliers: une montée en puissance plus rapide des renouvelables, la diversification des approvisionnements en gaz et une incitation aux économies d’énergie. Il s’agit de renforcer «Fit for 55» - cet autre plan dont l’objectif est de réduire de 55 % les émissions de carbone dans l’UE à l’horizon 2030 - tout en utilisant 5 % de plus de charbon que prévu et en consacrant de nouveaux investissements aux énergies fossiles Ce que n’ont pas manqué de pointer les associations de défense de l’environnement. «De nouveaux financements et soutiens aux projets de gaz fossile sont en contradiction flagrante avec les engagements climatiques de la Commission européenne», a réagi Eilidh Robb de Friends of the Earth Europe.

RePowerEU représente 210 milliards d’euros d’investissement publics et privés à l’horizon 2027 et 300 milliards à l’horizon 3030, dont 10 milliards pour douze projets de gaz et de gaz naturel liquéfié (GNL) et 1,5 milliard à 2 milliards d’euros pour le pétrole, à répartir entre les pays enclavés et très dépendants du pétrole russe. Notamment la Hongrie qui bloque depuis deux semaines l’embargo sur le pétrole russe. «C’est beaucoup d’argent certes. Mais on paie 100 milliards d’euros par an à la Russie pour les énergies et on veut éviter que cela tombe dans les poches de Vladimir Poutine», a expliqué le vice-président exécutif de la Commission, Frans Timmermans. Pour financer leurs investissements, les États membres pourront piocher dans les fonds de la PAC et de la cohésion. La Commission va aussi mettre à leur disposition l’enveloppe des 235 milliards d’euros de prêts du fonds de relance européen non demandés par les États membres.

Plus d’énergies renouvelables

Bruxelles entend pousser la transition verte pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles russes. Dans son programme Fit For 55, il était prévu que les énergies vertes représentent 40% du mix énergétique de l’UE à la fin de la décennie. La Commission souhaite porter l’objectif à 45% contre 22% en 2020 selon Eurostat. L’accent est particulièrement mis sur le solaire. À compter de 2025, tous les nouveaux bâtiments publics et les entreprises seront tenus d’installer des panneaux photovoltaïques sur leur toit. À partir de 2029, l’obligation sera étendue aux logements neufs. L’objectif serait de passer à 600 GW d’énergie solaire à l’horizon 2030 contre 165 actuellement.

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Parallèlement, il est question de faciliter l’obtention de permis dans le solaire et l’éolien, pour lesquels les délais sont très longs. Comme l’a rappelé la commissaire à l’Énergie, Kadri Simson, il faut ainsi patienter jusqu’à neuf ans pour les éoliennes et quatre ans et demi pour le solaire. Afin de raccourcir ces délais, la Commission se propose d’identifier au préalable avec les États membres de l’UE les zones de l’UE qui pourraient accueillir ces équipements, sans dommage pour l’environnement. Les opérateurs pourraient alors obtenir des permis simplifiés dans un délai d’un an. RePowerEU prévoit, par ailleurs, 15 millions de tonnes supplémentaires d’hydrogène renouvelable - en plus des 5,6 millions de tonnes inscrites dans Fit for 55 - d’ici à 2030.

Fournisseurs alternatifs de gaz

Alors que la montée en puissance des énergies renouvelables exige du temps, l’UE n’a pas d’autre choix à court terme que de diversifier ses approvisionnements en gaz auprès d’autres partenaires que la Russie. Un accord a déjà été annoncé avec les États-Unis pour la fourniture de 15 milliards de mètres cubes de GNL en 2022 (soit un dixième des achats de l’Europe à Gazprom en 2021) et la fourniture de 50 milliards par an à l’horizon 2030. Des négociations sont en cours avec le Canada. Un protocole d’accord trilatéral est en cours de discussions avec l’Égypte et Israël. La Norvège a augmenté ses livraisons. La coopération va s’intensifier avec l’Azerbaïdjan, les pays du Golfe dont le Qatar ou encore l’Australie.

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En Afrique, «le Sénégal et l’Angola offrent encore un potentiel de GNL inexploité», indique la Commission. Afin de limiter la surenchère entre les États membres, l’exécutif a mis en place une plateforme volontaire d’achat commun, à laquelle se joignent aussi l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie et les Balkans occidentaux. C’est cette plateforme qui pilote les négociations sur les achats de gaz. Pour avoir des prix plus modérés, les partenariats à long terme sont privilégiés. Selon la Commission, cette stratégie a abouti à des «records». Les livraisons de GNL ont atteint 12,5 milliards de mètres cubes sur le seul mois d’avril 2022 et 42 milliards de janvier à avril 2022. «Nous n’arriverons pas à réduire des deux tiers» la dépendance, souffle cependant un fonctionnaire sceptique.

Économies d’énergie

Pas question pour Bruxelles d’imposer aux citoyens de baisser leur chauffage ou de lever le pied sur les routes. La Commission compte sur leur bonne volonté. Et, selon ses estimations, les changements de comportement permettraient de réduire de 5 % la demande de gaz et de pétrole. «Je suis certain que les gens feront le bon choix», veut croire Frans Timmermans. À l’entendre, proposer de telles mesures depuis Bruxelles reviendrait à mettre le doigt dans d’interminables débats. «Ce qui est chaud pour un Estonien est considéré comme très froid par un Espagnol», souligne-t-il. Ce sera donc, le cas échéant, aux États membres de prendre ces difficiles décisions. Bruxelles veut toutefois booster les économies d’énergie enrenforçant notamment l’isolement des bâtiments, convaincu que c’est «le moyen le plus rapide et le moins cher de répondre à la crise énergétique actuelle». La Commission durcit donc son objectif juridiquement contraignant: il faufra passer de 9 % à 13 % d’économies d’ici à 2030.

Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

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Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles

Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».

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Sanctions: la Russie va devoir réorganiser son secteur des hydrocarbures d'après Vladimir Poutine

La guerre en Ukraine, provoquée par Vladimir Poutine, met dans une situation difficile la Russie, dépendante de ses ventes d'hydrocarbures.

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L'Humanité

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Actu

Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

Marion d'Allard

Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

Une grave sécheresse des sols

À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

Des régions jusque-là plutôt épargnées

Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

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Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

Des projections à horizon 2100

« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat
Le Figaro

Décès de Françoise Rudetzki, inlassable porte-parole des victimes d'attentats

La présidente et fondatrice de l'association SOS Attentats s'est éteinte dans la nuit de mardi à mercredi à Paris à l'âge de 73 ans, a annoncé sa famille.

Françoise Rudetzki, grièvement blessée lors de l'attentat du Grand Véfour en 1983 et depuis inlassable porte-parole des victimes du terrorisme, est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à l'âge de 73 ans, a-t-on appris mercredi 18 mai auprès de sa famille. «Jusqu'au bout, elle aura milité pour la reconnaissance et la prise en charge des victimes d'attentats», a déclaré sa fille Deborah Rudetzki, contactée par l'AFP.

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Juriste, Françoise Rudetzki avait créé SOS Attentats, première association de défense des victimes d'acte de terrorisme, en décembre 1985, une date qui marquait le début d'une vague d'attentats meurtriers liés au conflit du Proche-Orient à Paris. Et dès 1986, elle avait obtenu la création du Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme, financé par un petit prélèvement sur chaque contrat d'assurance de biens, une garantie étendue en 1990 à l'ensemble des victimes d'infractions pénales (viols, agressions, braquages). «Jusqu'à son décès», elle est restée «membre du conseil d'administration» du Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et autres infractions (FGTI), ont indiqué dans leur communiqué les familles Rudetzki et Dab.

Victime d'un attentat à la bombe en 1983

Le 23 décembre 1983, Françoise Rudetzki avait été victime d'un attentat à la bombe au restaurant le Grand Véfour, sous les arcades du Palais-Royal, à Paris, où elle fêtait ses dix ans de mariage avec son mari. L'explosion avait projeté une porte métallique qui avait écrasé les jambes de la jeune femme d'affaires. «À cette époque, on ne parlait jamais des victimes», avait plus tard confié à l'AFP Françoise Rudetzki. «Le mot “victime” était un peu comme un mot qu'il ne fallait pas prononcer et seuls les médecins s'occupaient des victimes». Par la suite, les chroniqueurs judiciaires l'auront croisée d'innombrables fois aux audiences et dans les couloirs du palais de justice de Paris, où elle se déplaçait à l'aide des cannes anglaises, elle qui, après l'attentat, avait subi des dizaines d'opérations.

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«Françoise Rudetzki a toujours voulu se battre pour la dignité, pour la reconnaissance des droits» des victimes et «elle ne lâche jamais prise», avait déclaré le président François Hollande en lui rendant hommage en 2016 à l'Élysée, avant de la décorer de l'Ordre national du mérite. Elle avait réussi à faire reconnaître aux victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre et la possibilité pour les associations de se porter parties civiles lors des procès. Ses obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité familiale, ont indiqué ses proches.

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ENQUÊTE - Les derniers habitants «réguliers» de ce quartier HLM du 15e arrondissement ont lancé l’alerte pour dénoncer les squats de clandestins et les violences à répétition. Opération très médiatique qui a obligé la police et les élus locaux à rétablir l’ordre. Mais pour combien de temps?

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DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

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La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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L'Humanité

Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe

Actu

Dans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.

Gérard Le Puill

Durant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.

Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.

L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie

Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.

Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.

Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers

Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?

À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.

Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen

Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :

« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».

On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .

Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.

politique agricoleRéchauffement climatique
Le Figaro

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Sur l’échelle de la douleur, elle explose tous les scores: «Des patientes m’ont déjà confié qu’elles avaient plus souffert à cause de leur colique néphrétique qu’au moment de leur accouchement sans péridurale», rapporte le Dr Lucile Figueres, néphrologue au CHU de Nantes. Or tôt ou tard, environ 10% de la population finiront par être concernés au moins une fois dans leur vie. «La colique néphrétique est le troisième motif de consultation aux urgences. Il faut s’imaginer qu’en permanence dans chaque service d’urgences, il y a au moins une personne atteinte de colique néphrétique!», s’exclame le Pr Romain Boissier, urologue au CHU de la Conception à Marseille (AP-HM). Le problème peut survenir à tout âge mais, en moyenne, les patients ont 45 ans et deux tiers sont des hommes.

Une colique néphrétique se manifeste lorsqu’un obstacle - le plus souvent un calcul - obstrue les voies urinaires en aval d’un rein. «Pendant ce temps, le rein continue à filtrer de l’urine, le liquide va donc s’accumuler au-dessus du bouchon, ce qui va provoquer une augmentation de la pression dans le rein et dans l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie, NDLR)», explique le Dr Figueres. Cette pression va être à l’origine d’une douleur extrêmement brutale, sans aucun signe annonciateur. «Cela peut arriver n’importe quand, même en plein milieu de la nuit», poursuit la spécialiste. La douleur est très caractéristique.

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«C’est un peu comme une crampe très intense qui part d’un côté dans le bas du dos et contourne le flanc pour descendre vers l’aine», décrit le P Boissier. «Il peut également y avoir des nausées et des vomissements associés ou encore des malaises vagaux liés à la douleur», ajoute le D Lucile Figueres, qui précise qu’aucune position ne peut soulager cette souffrance. La crise peut aussi se manifester par une envie ou un besoin fréquent d’uriner (lorsque la crise est là, il faut d’ailleurs boire le minimum d’eau pour ne pas surcharger davantage le rein), ainsi que par la présence de sang dans les urines.

Résolution spontanée

Pour autant, la gravité d’une colique néphrétique (en termes d’urgence et de pronostic vital) n’est quasiment jamais proportionnelle à la douleur qu’elle génère. Chez 80 à 90% des patients, le problème va se résoudre spontanément et la douleur céder aux antalgiques. «Dans la majorité des cas, le calcul finit par descendre tout seul. Nous ne faisons rien d’autre que de la surveillance», indique le Pr Boissier. En cas de persistance du calcul après quatre à six semaines, un traitement chirurgical sera proposé. «Pour les patients qui ont deux reins opérationnels, avoir un rein bouché, ce n’est pas grave. Il ne va pas se détruire en quelques jours, cela prend des semaines, voire des mois», rassure le médecin.

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Outre la grossesse, il existe toutefois deux situations où la crise de colique néphrétique est une urgence vitale. «Lorsque le patient a également de la fièvre, cela peut signifier que les urines bloquées dans les voies urinaires et dans le rein sont infectées. Cela peut rapidement évoluer vers une septicémie (infection généralisée, NDLR) donc il s’agit d’une urgence vitale», souligne le Pr Boissier. Par ailleurs, «si le patient n’a plus qu’un rein qui fonctionne il faut agir vite pour éviter qu’il ne développe une insuffisance rénale aiguë», ajoute l’urologue.

L’idéal reste tout de même de ne pas en venir à la colique néphrétique. Donc de tout faire pour ne pas développer de calculs rénaux, aussi appelés «lithiases». Ces petites pierres résultent de la cristallisation d’ions - essentiellement l’oxalate avec le calcium - qui s’accumulent dans l’urine. Leur formation, qui résulte d’un phénomène très complexe, est le plus souvent due à une alimentation déséquilibrée et à une hydratation insuffisante.

Hygiène de vie

«L’excès de protéines et de sel entraîne une augmentation du calcium dans les urines, ce qui favorise la formation des calculs», explique le Dr Figueres. Notre consommation de viande est environ cinq fois supérieure à ce qu’elle était au début du siècle dernier, or un apport élevé en protéines animales augmente la concentration d’oxalate dans les urines. Idem pour les épinards, l’oseille, la rhubarbe et surtout, le chocolat! Nos apports en sel ont également augmenté en flèche, tandis que la consommation de fruits et légumes, qui ont un effet protecteur vis-à-vis des calculs, a eu tendance à se tasser. Quant aux produits laitiers, il ne faut pas les supprimer. «L’excès de calcium peut favoriser les calculs, mais le manque aussi, en plus de provoquer de l’ostéoporose», souligne le Dr Figueres. Il faut donc manger des produits laitiers en quantité normale (2 par jour, selon les recommandations du ministère de la Santé).

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Une bonne hydratation est également essentielle. «Les calculs, c’est un peu comme des grains de sable au fond d’un vase. Si on ajoute de l’eau, on va diluer davantage. L’oxalate et le calcium auront donc peu de chances de se rencontrer», explique le Dr Figueres. Pour les personnes qui ont déjà connu une crise de colique néphrétique, boire beaucoup d’eau est la clé (environ 2 litres en prenant en compte l’eau contenue dans les aliments) pour éviter les récidives. «Environ la moitié des patients qui ont eu une colique néphrétique vont en avoir à nouveau. Il est donc essentiel de modifier ses habitudes alimentaires», indique le Dr Figueres. Cette dernière met par ailleurs en garde: «Il n’existe aucun traitement “naturel” efficace, ceux qui sont présentés comme tels sont même à proscrire car ils peuvent contenir de l’oxalate. La vitamine C en est un bon exemple: en supplémentation médicamenteuse, elle favorise les calculs (la vitamine C se dégrade en oxalate), alors que les agrumes (riches en vitamine C mais également en citrate) protègent de la survenue de calcul.»

La cause des calculs n’est toutefois pas toujours liée à une mauvaise hygiène de vie. «Il y a des familles qui ont une prédisposition génétique pour cela, indique le Pr Boissier. Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer des calculs rénaux, et pour une même alimentation, certaines personnes développeront des calculs, d’autres non», confirme le Dr Figueres. Les calculs peuvent aussi être dus à des maladies, comme celles qui favorisent le rejet du calcium dans l’urine. «C’est le cas de l’hyperthyroïdie primitive», souligne le Dr Figueres. Un autre type de calcul (acide urique) est associé à un surpoids et au diabète de type 2, tous deux également en augmentation du fait de nos habitudes alimentaires. Il existe alors des traitements efficaces qui permettront d’éviter les récidives.

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Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

Après le Royaume-Uni, l'Espagne et le Portugal ont annoncé mercredi 18 mai à leur tour avoir recensé plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés de variole du singe, une maladie rare en Europe. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit mardi vouloir faire la lumière, avec l'aide du Royaume-Uni, sur les cas de variole du singe détectés dans ce pays depuis début mai, notamment dans la communauté homosexuelle.

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Au total vingt-trois cas suspects de cette maladie virale («monkeypox»), endémique en Afrique de l'Ouest, ont été recensés dans la région de Madrid, ont annoncé mercredi soir les autorités sanitaires locales. Il s'agit d'une maladie peu fréquente, qui se manifeste généralement par de la fièvre, des douleurs musculaires, des ganglions lymphatiques enflés et une éruption cutanée sur les mains et le visage, comme une varicelle, détaille un communiqué des autorités sanitaires de la région de Madrid.

«Généralement, la transmission se produit par voie respiratoire, mais ces 23 cas supposés d'infection laissent penser que la transmission a eu lieu par les muqueuses pendant les relations sexuelles», précise le document publié sur Twitter. Les personnes touchées connaissent «une évolution positive» de la maladie et sont isolées chez elles, est-il ajouté.

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Alerte sanitaire nationale

Au Portugal, il y a «plus de 20 cas suspects (...) dans la région de Lisbonne (ouest), parmi lesquels cinq ont été confirmés», a annoncé la Direction générale de la santé du Portugal dans un communiqué. «Ces cas, pour la majorité des jeunes, tous de sexe masculin, présentaient des lésions ulcéreuses», a précisé l'autorité sanitaire.

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Au Canada, au moins treize cas sont en train d'être examinés, selon Radio Canada, et aux États-Unis, un cas a été confirmé dans le Massachusetts, chez un voyageur qui venait du Canada.

Selon les autorités espagnoles et portugaises, qui ont déclenché une alerte sanitaire nationale, cette maladie rare est peu contagieuse entre humains, dépourvue de traitement et se guérit généralement d'elle-même.

Depuis le 6 mai, sept cas ont été identifiés au Royaume-Uni, dont quatre cas chez des personnes s'identifiant comme «homosexuelles, bisexuelles ou des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes», selon l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). À l’exception du premier cas - la personne infectée avait récemment voyagé au Nigeria -, les malades ont été contaminés au Royaume-Uni, faisant craindre une transmission communautaire.

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Le Figaro

Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.

Chers abonnés,

Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.

Sorties et critiques de la semaine écoulée

Lundi 9 février

Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash

The Responder, Canal +

Mercredi 11 mai

Oussekine , Disney +

How I Met Your Father, Disney +

42 jours d'obscurité, Netflix

Jeudi 12 mai

HPI saison 2 , TF1

Vendredi 13 mai

Essex Serpent Apple TV+

La Défense Lincoln, Netflix

Neumatt, Netflix

Samedi 14 mai

Bienvenue à Sanditon , Chérie 25

Oussekine, une tragédie française sur Disney +

Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.

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«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.

Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.

Aucune place à l'approximatif

Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.

Modernité surprenante

À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.

«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.

La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.

La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot

Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.

The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.

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L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.

HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.

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La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.

Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.

Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.

Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.

Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS

Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?

«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, d'en faire un sentiment avec un grand «A» et de l'explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, les moments intenses et peut-être les glissements», me confiait le duo de scénaristes à CanneSéries, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, c'est la fêtarde et l'hédoniste Elsa la mauvaise mère fuyant les responsabilités et Yann, le papa poule, l'âme fleur bleue pas très à l'aise avec sa sexualité.

La citation

Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !

À lire ailleurs

Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.

La pianiste Valentina Lisitsa joue dans les ruines de Marioupol, «libérée» par les Russes

L'Ukrainienne pro-Poutine s'est produite dans la ville occupée à l'occasion des célébrations du 9 mai, en interprétant pour les habitants «délivrés» des airs du répertoire soviétique.

Mario Vargas Llosa indigne de l'Académie française selon des chercheurs français

Un collectif d'universitaires a signé jeudi une tribune dans Libération afin de dénoncer l'«anticommunisme fervent» et les «prises de position extrémistes» du prix Nobel de littérature entré le mois dernier à l'Académie française. Il lui reproche son soutien à José Antonio Kast, candidat d'une droite radicale à la présidentielle chilienne.

François-Henri Désérable remporte le Grand Prix du Roman de l'Académie française

Les immortels ont choisi l'auteur de Mon maître et mon vainqueur. Il l'emporte de justesse, au 3e tour de scrutin, dix voix contre neuf voix à Gilles Martin-Chauffier, auteur du Dernier Tribun.

L'Humanité

Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes

Actu

Le premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.

Lina Sankari

Harinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »

Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météo­rologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays

La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus», détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq  dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.

Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.

Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre

Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.

indeRéchauffement climatiquepaysanssécurité alimentaire
L'Humanité

Finances. « Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »

Entretien

Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.

Marie-Noëlle Bertrand

Chaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.

Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?

Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.

Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?

Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.

À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?

C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !

Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?

Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.

Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?

C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs ­financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs porte­feuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, ­radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.

Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?

Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?

engieClimatpétroleenvironnement
Le Figaro

Anthony Hopkins, l'égérie mode qu'on n'attendait pas, pose pour Loewe

L'acteur britannique oscarisé est à l'affiche de la nouvelle campagne de la maison réalisée par le créateur Jonathan Anderson.

Mannequin d’un jour. Anthony Hopkins ajoute une nouvelle corde à son arc, ce mois-ci, en posant pour la maison de luxe espagnole Loewe. Pouce en l’air, mine joueuse et habillé d’un long cardigan bleu et d’un tee-shirt à motifs donuts … L'acteur britannique multirécompensé se prête au jeu des flashs sous l’objectif du photographe de mode Juergen Teller, pour la campagne pre-fall 2022 imaginée par Jonathan Anderson, le directeur créatif de la maison. À cette occasion, l'octogénaire pose facétieusement aux côtés d’un nouveau sac cabas monogrammé de la maison intitulé Anagram Studs T.

Cette expérience n’a pas manqué d’amuser l’acteur qui s’est fendu d’une légende teintée d’humour sur son compte Instagram : «La performance du jour était de poser pour Loewe». Le directeur artistique de la maison s’est également enthousiasmé de cette collaboration avec un message en l’honneur de l’acteur. «Il n’existe qu’un seul Anthony Hopkins.»

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Une campagne humoristique

Anthony Hopkins n’est pas la seule célébrité à poser pour la maison Loewe. Kaia Gerber dans une baignoire installée au milieu d’un parking, la chanteuse Caroline Polachek dans un salon de coiffure aux allures vintage, ou encore la sculptrice américaine Lynda Benglis entourée de carton étaient également de la partie. Toujours avec une pointe d’humour.

Derrière son caddie californien, Julia Fox fait ses courses en sous-vêtements et bottes en jean

En sous-vêtements sur le parking d'un supermarché de Los Angeles, l'actrice offre une interprétation culottée du classique look «total denim».

En robe nuisette transparente et choker velours, Eva Longoria fait la différence sur le tapis rouge de Cannes

Le rendez-vous du cinéma a fait son grand retour au Festival de Cannes ce mardi soir. Le glam avec. Démonstration avec Eva Longoria qui a fait une apparition toute remarquée.

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Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

Le Figaro

Besançon : deux mineurs en garde à vue après avoir menacé une enseignante avec une arme

Les deux mineurs, lycéens d'un établissement situé dans un quartier sensible de Besançon, étaient déjà connus des services de police.

Deux mineurs ont été placés mardi en garde à vue après avoir menacé une enseignante avec une arme qui s'est finalement révélée factice dans un collège de Besançon, a-t-on appris mercredi 18 mai auprès du procureur de la République Étienne Manteaux.

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Les faits se sont déroulés au collège des Clairs soleils, a précisé le procureur, confirmant une information du quotidien L'Est républicain. Selon le rectorat, deux garçons extérieurs à l'établissement sont entrés dans une classe de 5e et ont commencé à perturber un cours d'anglais avant de brandir une arme en direction de l'enseignante qui tentait de s'interposer. L'établissement est situé dans un quartier sensible de Besançon. Les deux mineurs, déjà connus des services de police, se sont enfuis mais ont été arrêtés peu après.

Le parquet devait prolonger mercredi la garde à vue de ces mineurs âgés de «13 ans révolus», a précisé Étienne Manteaux qui tiendra un point de presse jeudi à 16h00 sur ce dossier. Selon le rectorat, la professeure et la proviseure du collège des Clairs soleils ont porté plainte. «L'enseignante a été prise en charge aussitôt après les faits par l'infirmière scolaire, il y a eu un effet de choc», a indiqué le rectorat, sans pouvoir préciser si la professeure d'anglais allait bénéficier d'un arrêt de travail. «Une cellule psychologique a été mise en place au sein de l'établissement, notamment pour recueillir la parole des élèves témoins de la scène. Et une équipe mobile de sécurité a été déployée dans l'établissement», a poursuivi le rectorat. Ces équipes mobiles de sécurité viennent en renfort des équipes de la vie scolaire en cas d'incident. Les parents d'élèves ont également été rapidement informés de la situation.

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Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues

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Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

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DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

L'Humanité

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

Actu

Selon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.

Marie-Noëlle Bertrand

Combien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.

La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux

Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces. Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques. Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.

Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.

De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque

Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.

« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.

Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité
Le Figaro

Selon Victoria Beckham, être mince est «démodé» : «Aujourd'hui, les femmes veulent des seins et des fesses»

Pour promouvoir sa nouvelle ligne de vêtements allant du 34 au 46, Victoria Beckham s'est exprimée dans le magazine Grazia sur le diktat de la minceur et la libération de tous les corps.

«Toutes les femmes veulent des fesses rondes et galbées, n'est-ce pas ?» Victoria Beckham vous le demande. Dans une interview donnée à l'édition anglaise du magazine Grazia le 16 mai, la créatrice de mode est revenue sur le diktat de la minceur, symptomatique d'une époque révolue, assure-t-elle. «C'est démodé de vouloir être très mince. Je pense que les femmes d'aujourd'hui veulent avoir l'air en bonne santé. Elles veulent avoir des seins et des fesses.»

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En vidéo, la minute mode de Victoria Beckham

Déclic à Miami

Lorsque la famille Beckham séjournait à Miami pour fuir le confinement en Grande-Bretagne au printemps 2021, l'ex-Spice Girl explique avoir été frappée par la posture décomplexée des habitantes. «Il y a beaucoup de femmes très rondes [...] qui montrent leur corps avec beaucoup de confiance. J'ai trouvé leur attitude et leur style vraiment libérateur.» Elle confie d'ailleurs avoir aimé que sa fille Harper côtoie des femmes qui «célébraient vraiment leurs courbes et appréciaient leur apparence».

Pour la créatrice de mode, le lien vers sa nouvelle ligne de vêtements «VB Body» est tout trouvé : «Plus vous êtes courbée, plus mes robes VB Body sont belles.» Cette «capsule permanente» accompagne les collections prêt-à-porter de Victoria Beckham. Elle est composée de 22 pièces basiques de tailles allant du 34 au 46.

«Savoir qui vous êtes, et être heureux avec qui vous êtes»

Ce discours dénote dans un univers de la mode encore très marqué par la minceur. Interpellée sur sa propre silhouette, plus élancée que jamais, Victoria Beckham invoque l'épanouissement personnel. «Il ne s'agit pas d'avoir une certaine taille. Il s'agit de savoir qui vous êtes et d'être heureux avec qui vous êtes. J'ai trouvé mon propre équilibre entre vouloir m'amuser et être disciplinée, et manger sainement, faire de l'exercice», rétorque-t-elle. Et de conclure : «Quand vous êtes plus jeune, vous luttez contre cet équilibre. En vieillissant, j'ai atteint un stade où je sais à quoi ressemble cet équilibre. Je sais juste ce qui fonctionne pour moi.»

Sommeil : d'où viennent ces crampes aux mollets et aux orteils ?

Trois médecins nous expliquent les causes de ces crampes du dormeur, et livrent leurs conseils pour s'en débarrasser.

Le Figaro

Comment Katie Holmes a mis le crop top au défi de l'élégance

Ce jeudi 12 mai, lors de l'ouverture du flagship Mango à New York, l'actrice de Dawson a prouvé qu'elle avait plus d'un tour dans sa garde-robe.

Juste un crop top et un pantalon noir. L'aficionada du minimalisme est apparue, ce jeudi 12 mai, lors de l’ouverture du flagship Mango sur la 5e Avenue à New York dans une tenue qui rivalise d’ingéniosité. En une astuce de style, l’actrice de la série Dawson a en effet réussi à transformer cette pièce désormais phare de la garde-robe adolescente en un ensemble élégant qui dévoile seulement ce qu’il faut. Tout est affaire de proportion : voilà l’artifice qu’a trouvé Katie Holmes pour cacher son nombril. La New-Yorkaise avait, de ce fait, choisi d’associer un long pantalon noir évasé taille haute qui venait s’épanouir juste au-dessus de sa taille avec un crop top en maille blanc. Et voilà le tour (d’élégance) joué.

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Un minimalisme repensé

L’actrice, habillée de haut en bas en Mango, a également usé d’autres subterfuges afin de repenser cette tenue minimaliste. Première astuce : son crop top cachait une découpe qui dévoilait la naissance de son dos. Et la seconde : la mère de Suri Cruise arborait à ses pieds, des sandales noires à plateforme qui s'annoncent déjà comme l’une des tendances phare de cet été. Un ensemble classique, deux artifices... et la magie opère.

Derrière son caddie californien, Julia Fox fait ses courses en sous-vêtements et bottes en jean

En sous-vêtements sur le parking d'un supermarché de Los Angeles, l'actrice offre une interprétation culottée du classique look «total denim».

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

Éblouissante en robe fendue à paillettes, Virginie Efira ouvre en majesté le 75e Festival de Cannes

Maîtresse de cérémonie étincelante, l'actrice a joué la carte glamour en robe Saint Laurent par Anthony Vaccarello et bijoux Cartier pour la 75e cérémonie du Festival de Cannes.

Le Figaro

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

Maye Musk est à son âge d’or. L’emblématique magazine américain Sports Illustrated a dévoilé ce lundi 16 mai, les unes de son numéro spécial «Swimsuit 2022», consacré aux maillots de bain. Aux côtés de Kim Kardashian, Ciara ou encore du mannequin Yumi Nu, le mannequin et mère d’Elon Musk a été choisie comme égérie d'une des couvertures de cette édition. On la voit plus en forme que jamais, poser sous l’objectif de Yu Tsai vêtue d’un maillot une pièce qui découvre ses bras toniques. Maye Musk arbore également des boucles d’oreilles dorées en forme de palmiers qui rappellent le décor idyllique qui se joue derrière elle.

«Je suis si contente d'être en une de Sports Illustrated à l'âge de 74 ans. Il était temps !» s’enthousiasme-t-elle avec humour en légende de sa publication Instagram. La mère du fondateur de SpaceX, en effet, est le premier modèle de son âge à poser en une de l’édition maillot de bain du célèbre magazine. Ses 587.000 abonnés n’ont pas manqué également de réagir à cette nouvelle qui fait date. “Nous devrions être fiers de notre âge, et ne pas le cacher ! Avec l'âge vient la sagesse et c’est magnifique”’ s'extasie une internaute.

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Une seconde naissance

«Je veux montrer aux femmes qu’on peut être très belle à n’importe quel âge». Voilà le mantra qui a poussé Maye Musk à recommencer une carrière de mannequin à 59 ans en laissant ses cheveux au naturel. Deux ans après cette décision, elle apparaît dans le plus simple appareil en Une du New York Magazine et sa carrière est définitivement relancée. Clou de cette ascension : Maye Musk apparaît au Met Gala 2022, l'un des événements mode le plus important de l'année, aux côtés de son fils. Avec cette nouvelle Une, Maye Musk se rapproche des sommets.

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Moteur, action, Coupez ! : une première montée des marches sans feu ni flammes à Cannes

La Planète Marches. - Jour 1. Eva Longoria, Vincent Lindon, Romain Duris... Les personnalités de tous bords ont gravi les marches du Palais des festivals, ce mardi 17 mai, à l'occasion de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes 2022.

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Le Figaro

Évaluations de mi-CP: des élèves en progression

Aude Bariéty

INFO LE FIGARO - En mathématiques, la comparaison de nombres est l’épreuve la plus réussie, tandis que la résolution de problèmes demeure difficile.

Alors que le nouveau gouvernementet le nom du futur ministre de l’Éducation nationale se font attendre, la vie continue Rue de Grenelle. Le Figaro a eu accès aux résultats des évaluations de mi-CP, que le ministère s’apprête à publier.

Cette année, en raison de la crise sanitaire, ces évaluations se sont déroulées exceptionnellement en février et en mars, et non pas pendant la seconde quinzaine de janvier. Elles ont concerné près de 790.000 élèves scolarisés dans plus de 31.700 écoles publiques et privées. Les évaluations de CP, CE1 et 6 ont lieu chaque année en deux temps, une première fois en septembre, une seconde fois en milieu d’année. Elles ne sont plus une nouveauté pour les enseignants, qui les pratiquent depuis l’année scolaire 2018-2019.

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Premier enseignement: les évaluations de mi-CP 2022 ont permis à 75% des instituteurs de confirmer des difficultés chez leurs élèves et - plus inquiétant au vu de l’état d’avancement de l’année - à 32% d’en déceler. En français, ces évaluations ont établi que près de 82% des élèves maîtrisaient la lecture à voix haute de mots et d’un texte. La compréhension de phrases lues par l’élève seul pose bien plus de difficultés: seulement 71,3% des enfants ont mené à bien cet exercice. En revanche, 84,7% comprennent les phrases lorsqu’elles sont lues par leur enseignant. Par ailleurs, 82,1% des élèves écrivent correctement des mots, et 84,5% font de même avec des syllabes, qu’elles soient simples ou complexes. En mathématiques, la comparaison de nombres est l’épreuve la plus réussie (87,4%) alors que la résolution de problèmes est l’épreuve la moins réussie (60,1%). 73 % des enfants savent faire des additions, et 72,6% des soustractions. Près de 84% d’entre eux écrivent de manière satisfaisante des nombres entiers.

Réduction des écarts

Que ce soit en français ou en maths, les résultats des évaluations de mi-CP 2022 sont meilleurs que ceux de mi-CP 2021, même si le ministère estime que, en raison du décalage des épreuves, les chiffres ne peuvent être comparés d’une année sur l’autre. Il est en revanche possible de comparer, sur certains items, les résultats des évaluations de mi-CP 2022 avec ceux du début de CP 2021. En six mois, les élèves ont progressé, sauf sur l’écriture des nombres entiers (83,8% en février-mars 2022 contre 89,1% en septembre 2021). Le ministère relève par ailleurs que les écarts entre les enfants scolarisés dans l’enseignement prioritaire et ceux scolarisés dans le public hors enseignement prioritaire «diminuent sensiblement».

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Ce qui satisfait le ministre actuel, qui «salue le travail des professeurs et des équipes pédagogiques». «Les tendances se confirment depuis 2018: une progression du niveau général des élèves en français et en mathématiques, et une réduction des écarts entre les élèves d’éducation prioritaire et les autres», se félicite Jean-Michel Blanquer.

Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues

Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Le Figaro

Meurtres, viols et enlèvements : le détail des affaires relancées par le nouveau pôle «cold cases»

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RÉCIT - Meurtres à l'arme blanche, enlèvements et meurtres de fillettes, viols en série... la justice va s'atteler à résoudre des affaires non résolues.

Paule GonzalèsMargaux d'AdhémarGuillaume PoingtEsther PaoliniNicolas Daguin

Créé il y a trois mois, le nouveau pôle «cold cases» de Nanterre vient de relancer plusieurs affaires criminelles. Voici le détail des affaires «réveillées» par la justice.

La disparition de la famille Méchinaud en décembre 1972 à Boutiers-Saint-Trojan (Charente)

Dans la nuit du 24 au 25 décembre 1972, Jacques Méchinaud (31 ans), son épouse Pierrette (29 ans), et leurs enfants de 4 et 7 ans passe le réveillon de Noël chez des amis à Cognac (Charente). Vers 1h, ils montent de la Simca familiale pour regagner leur domicile de à Boutiers-Saint-Trojan, à moins de quatre kilomètres. Ils n'arriveront pas à destination et personne ne les reverra. Cette affaire n'a jamais été résolue et les enquêteurs n'ont aucune piste.

Le meurtre d'Antoinette Lenepveu en juin 1983 à Cherbourg-en-Cotentin

Le 21 juin 1983, le corps nu et décapité d'Antoinette Lenepveu, 81 ans, est découvert à son domicile de Cherbourg-en-Cotentin. La tête de l'octogénaire ne sera découverte que quelques jours plus tard, dissimulée dans un dépôt de la SNCF. Les enquêteurs mettront aussi au jour un hachoir et un couteau ayant pu être utilisés pour commettre le crime. Mais en dépit de leur acharnement à poursuivre les investigations et à tout faire pour que le délai de prescription ne soit pas atteint - en signant régulièrement des actes -, l'enquête piétine jusqu'à tomber peu à peu dans l'oubli. Un habitant de la région, un tant suspecté, est bien interrogé, mais là encore, la piste n'aboutit pas. Après 32 ans, une nouvelle instruction est finalement rouverte en 2015 par la justice sous l'impulsion de l'ancien procureur de Coutances, Renaud Gaudeul, et avec elle, l'espoir d'un épilogue. De nouvelles pistes sont explorées, sans qu'aucune n'apporte, jusqu'à présent, la clé de ce mystère désormais vieux de près de quarante ans.

Le meurtre d'un couple d'Anglais, en août 1986 à Lanvallay dans les Côtes-d'Armor

Le 24 août 1986, un couple de touristes britanniques doit embarquer à Saint-Malo sur un ferry qui les ramène dans le Norfolk, après un voyage à bicyclette entre la Charente-Maritime et la Bretagne. Mais ils n'ont jamais fait la traversée. Lorraine Glasby, 28 ans, et Paul Beillon, 29 ans, sont retrouvés le 1er octobre gisant dans un champ de maïs près de Dinan. Les enseignants ont été abattus au fusil à bout portant, après avoir été ligotés et bâillonnés.

D'importants moyens sont mis en place pour retrouver le meurtrier. Un combi Volkswagen orange est découvert près du lieu du crime avec des traces de sang et des cheveux des Anglais à l'intérieur. Mais le véhicule a été volé en Allemagne par une personne jamais identifiée. Le dossier présente de troublantes similitudes avec une affaire non élucidée : le double meurtre d'un couple de touristes belges durant l'été 1979 près de Dinan, André et Marie-Christine Van Herpen, exécutés au fusil de chasse. À l’époque, un certain Roger, 40 ans, trafiquant d'art, a été soupçonné.

Coïncidence, en 2001, un détenu de la prison de Toul (Meurthe-et-Moselle) dit avoir des révélations à faire sur son codétenu. Il lui a confié être l'auteur d'un double meurtre en Bretagne. Ce codétenu n'est autre que le fils de Roger, mis en cause 20 ans plus tôt. Mais faute d'éléments probants - des scellés ont été perdus -, la justice rend un non-lieu en 2006. Les progrès de la police scientifique en matière d'ADN pourraient, avec la réouverture du dossier, permettre enfin d'identifier ce mystérieux tueur de touristes.

Le meurtre de Nathalie Boyer, en août 1988, en Isère

Nathalie Boyer, une collégienne de 15 ans d'origine réunionnaise, est retrouvée égorgée avec une arme blanche le 3 août 1988. La veille, la jeune fille quitte son domicile de Villefontaine (Isère) vers 17h pour «faire un tour dans le quartier avec des amis» mais ne rentrera jamais chez elle. Le lendemain matin vers 10h30, un employé de la SNCF travaillant sur la voie ferrée Lyon-Grenoble découvre le corps de l'adolescente au bord d'un chemin forestier qui traverse le bois de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). La jeune fille n'a pas été violée. Un couple de Saint-Quentin-Fallavier, qui invitait des jeunes filles mineures à des projections de films pornographiques, fut soupçonné juste après les faits. Un ressortissant algérien, Abdelkrim B., avait ensuite été interpellé en mai 1994 à l'aéroport de Manchester. Une coupure de presse relatant le meurtre avait été retrouvée dans ses affaires. Mais il travaillait en effet dans un hôtel britannique le jour du meurtre. Il a été libéré après cinq mois de détention provisoire.

Le meurtre de Danièle Bernard, en juillet 1989, à Auxerre

Il s'agit là du plus vieux «cold case» du département de l'Yonne. Le 7 juillet 1989, en début de soirée, le corps sans vie de Danièle Bernard, une infirmière de 39 ans, est découvert par son père et son ex-compagnon dans sa maison de la rue Renan, au sud d'Auxerre. La jeune femme a été battue à mort à coups de tisonnier et de tournevis. «Ce jour-là, ma mère devait aller chercher une de mes copines à la gare de Laroche-Migennes et la ramener chez mon père. J'ai attendu, mais elle n'est jamais arrivée», confiait en mars dernier à L'Yonne Républicaine sa fille, Valérie, qui avait 19 ans à l'époque. Cinq jours après la découverte du corps, une information judiciaire est ouverte du chef de «meurtre contre X». Des expertises scientifiques sont ordonnées et des commissions rogatoires délivrées, en octobre 1989, novembre 1992 et octobre 1995. Sans résultat probant.

La brutalité du meurtre conduit d'abord les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Versailles (SRPJ) à envisager l'acte d'un déséquilibré. Puis, c'est l'entourage de la victime qui est passé au crible. «On peut penser que cet acharnement démontre une vengeance et que la victime connaissait l'auteur», abonde en ce sens Didier Seban, l'un des avocats de la famille de Danièle Bernard, interrogé par le quotidien régional. Beaucoup plus tard, c'est la piste d'un tueur en série qui émerge, redonnant un nouveau souffle à l'enquête. Et pour cause, au moins trois tueurs en série ont sévi dans la région dans les années 80. Émile Louis, «le boucher de l'Yonne», Michel Fourniret et Ulrich Muenstermann, le violeur et meurtrier de Sylvie Baton, à Avallon en 1986. Mais, là encore, aucun rapprochement n'est formellement établi. Après un premier non-lieu en 1999 et une réouverture du dossier en 2008 pour procéder à une comparaison ADN, l'affaire s'enlise au terme de trois instructions successives.

La disparition de Marie-Hélène Audoye, en mai 1991, sur la Côte d'Azur

Marie-Hélène Audoye (22 ans) se volatilise sur la Côte d'Azur le 21 mai 1991. Ce matin-là, cette représentante en produits pharmaceutiques quitte son appartement de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), qu'elle partage avec son compagnon, pour entamer une tournée commerciale de plusieurs jours. Elle est vue pour la dernière fois à Monaco, où elle a brièvement échangé avec une pharmacienne.

La disparition de Marion Wagon, en novembre 1996, à Agen

Elle fait partie de ces visages d'enfants disparus bien connus des Français. Marion Wagon disparaît sur le trajet entre son école et son domicile, le 14 novembre 1996 à Agen, aux alentours de 12h15. Âgée de 10 ans à l'époque, la photo de la fillette aux yeux bleus, coiffée d'un bandana, était alors affichée un peu partout dans les rues du pays. Elle n'a jamais été retrouvée.

Une série de viols commis en 2004 à Reims

En l'espace de cinq mois, trois jeunes femmes sont violées à leur domicile, à Reims (Marne), par un homme encagoulé armé d'un couteau. Le premier viol a lieu le 4 juin 2004 vers 1h30 au sud-ouest de la ville. Une soirée prend fin chez une jeune femme de 23 ans. Ses amis partis, elle ouvre la fenêtre pour aérer son appartement situé au rez-de-chaussée. Alors qu'elle sort des toilettes, un individu l'attrape par-derrière en pointant un couteau sur son visage. Entré par la fenêtre, l'homme a éteint la lumière et plongé l'appartement dans le noir. Cagoulé, il viole longuement sa victime sous la menace d'un couteau avant de repartir par la fenêtre. L'agresseur récidive en novembre de la même année, le 17 puis le 24, dans le quartier Murigny. Là aussi, il entre chez des femmes vivant seules au rez-de-chaussée. Une nouvelle fois, il s'introduit par la fenêtre aux alentours d'une heure du matin. Encagoulé et muni d'un couteau, il viole ses victimes de longues minutes en les obligeant à se taire. L'agresseur, dont le sperme a été recueilli, n'a jamais été identifié. Une victime avait signalé une odeur repoussante, laissant penser qu'il pourrait s'agir d'un SDF.

Ces affaires non résolues qui naviguent dans le sillage de Michel Fourniret

Le 10 mai 2021, dans l'unité sécurisée de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, un vieux monsieur de 79 ans rendait l'âme. Cet homme, décrit par le personnel soignant comme un « petit papi qui n'a l'air de rien », n'était autre que le tueur en série Michel Fourniret. Condamné à deux reprises à la perpétuité - une première fois en 2008 pour le meurtre de sept femmes et une seconde en 2018 pour un assassinat crapuleux lié au trésor du «gang des postiches» -, l'«Ogre des Ardennes» n'en avait cependant pas terminé avec la justice.

Et pour cause : dans un courrier datant de 2007, Michel Fourniret réclamait lui-même à être entendu sur les dossiers Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin, «avouant en creux, par le biais de périphrases, les avoir tuées», explique au Figaro Me Corinne Herrmann, l'avocate des familles des victimes. Le criminel indiquait notamment qu'il souhaitait que ces trois dossiers soient joints.

La première des victimes évoquées par Michel Fourniret, Marie-Angèle Domèce, a disparu à Auxerre, dans l'Yonne, le 8 juillet 1988. Âgée de 19 ans et handicapée mentale, la jeune fille aurait été aperçue par le multirécidiviste dans un établissement spécialisé. Si son corps n'a jamais été retrouvé, le tueur en série avait été mis en examen pour «enlèvement» et «assassinat».

L'autre disparue de l'Yonne, Joanna Parrish, avait été retrouvée morte dans une rivière à Monéteau, en mai 1990. Assistante d'anglais, la jeune Britannique âgée de 20 ans venait de publier une annonce proposant des cours particuliers. L'expertise médico-légale avait révélé les circonstances glaçantes de sa mort : elle avait été violée, battue et étranglée.

La dernière des affaires citées par le principal suspect et reprises par le pôle «cold cases» est probablement l'un des cas les plus médiatisés, celui de la petite Estelle Mouzin. Alors âgée de 9 ans, elle avait disparu en janvier 2003 devant une boulangerie à Guermantes, en Seine-et-Marne, alors qu'elle rentrait de l'école. Malgré de nombreuses fouilles, presque vingt ans plus tard, il n'y a toujours aucune trace de la fillette.

Le dossier qui pourrait bien donner du fils à retordre aux enquêteurs est celui de Lydie Logé, où Fourniret est également suspecté de meurtre : si le tueur en série n'avait été entendu qu'une seule fois par les enquêteurs, il avait confié que le visage de la mère de famille de 29 ans lui «disait quelque chose». La jeune femme avait mystérieusement disparu alors qu'elle se trouvait à son domicile en décembre 1993, à Saint-Christophe-le-Jajolet, un petit village de l'Orne.

Si Michel Fourniret, présumé innocent, ne pourra pas être condamné pour ces crimes, les familles des victimes espèrent malgré tout «se confronter à sa compagne et complice, Monique Olivier, lors d'un procès», assure Me Herrmann, afin de mettre un terme à ces douloureuses procédures judiciaires.

Un tueur de fillettes en série dans les années 1980 en Île-de-France ?

Avec 10 francs en poche, Hemma Davy-Greedharry quitte l'appartement familial de Malakoff (Hauts-de-Seine) le samedi 30 mai 1987 dans l'après-midi pour acheter une équerre dans la papeterie du quartier. C'est la dernière fois que l'enfant de dix ans est vue vivante. Deux heures plus tard, son cadavre en flamme est découvert dans un parking à moins d'un kilomètre de son domicile. Elle a subi les pires sévices, agressée sexuellement puis étranglée avant d'être immolée. Hemma sera la deuxième d'une série de quatre enlèvements puis meurtres de fillette en banlieue parisienne durant le printemps 1987.

Avant elle, Virginie Delmas a été enlevée au pied de son immeuble de Neuilly-sur-Marne le 5 mai 1987. Son corps, découvert cinq mois plus tard dans un verger en Seine-Marne, est trop abîmé pour déterminer les circonstances de la mort. S'ensuit l'enlèvement et le meurtre de Perrine Vigneron, 7 ans, à Bouleurs (Seine-et-Marne) le 3 juin. La dépouille, gisant dans un champ de colza, porte également les traces d'un étranglement. Puis vient Sabine Dumont, 9 ans, enlevée, violée puis étranglée à Bièvres (Essonne) le 27 juin 1987. Son visage comporte aussi des traces de brûlures. À l’époque, l'affaire suscite un vent de panique en région parisienne, d'autant plus que l'enquête piétine.

La presse, reprenant les mots de la police, évoque la piste d'un «sadique», d'un «détraqué sexuel», d'un «maniaque récidiviste» qui sévirait à proximité de la RN 34, mais aucun suspect n'émerge. Dans trois des cas, des témoins évoquent une voiture blanche, a priori une BMW, et un auto-stoppeur décrit un intrigant conducteur fumant des Philippe Morris. Un portrait-robot d'un homme blond aux lunettes, de moins de 35 ans est diffusé dans toute la France, sans résultat. Malgré la persévérance de la police, les familles n'ont jamais pu avoir un procès, 35 ans après.

Mais aussi...

D'autres affaires récentes vont aussi être relancées, notamment l'affaire Leila Afif, tuée par balle en 2000 à La Verpillière (Isère) ou encore l'affaire Miyreim Huysien, une prostituée retrouvée lardée de coups couteaux dans le bois de Boulogne à Paris en juin 2017.

L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
Le Figaro

Loiret : une mère de famille décède dans l'incendie de sa maison, près d'Orléans

Nicolas Daguin

Présents dans le pavillon au moment de l'incendie, les deux enfants de la victime ont été transportés dans un état d'urgence absolue à l'hôpital Necker, à Paris, après avoir été intoxiqués par les fumées.

Une mère de famille de 40 ans est décédée dans l'incendie de son pavillon survenu dans la nuit de dimanche à lundi 15 mai, à Ingré, dans la métropole orléanaise, a indiqué ce mercredi le parquet.

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Selon des informations de France 3, ce serait l'un des occupants du pavillon situé rue du Grands-Puits, qui, réveillé par les fumées, aurait donné l'alerte. Cet homme de 42 ans aurait ensuite tenté de l'éteindre tandis que sa compagne rejoignait ses deux enfants à l'étage. Rapidement rendus sur place, les pompiers ont bravé les flammes pour secourir la famille. Les deux enfants, âgés de 11 et 14 ans, ont été transportés dans un état d'urgence absolue à l'hôpital Necker, à Paris, après avoir été intoxiqués par les fumées.

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L'homme de 42 ans, qui se trouvait au rez-de-chaussée du pavillon, a été pris en charge au centre hospitalier régional d'Orléans, dans un état moins préoccupant. Quant à la mère de famille, elle n'a pu être sauvée et son décès a été constaté sur les lieux.

Le parquet d'Orléans indique qu'une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cet incendie.

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Blessé, le chauffeur a été pris en charge par les pompiers et hospitalisé à la Salpêtrière. Il va porter plainte.

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Le Figaro

Amélie Mauresmo: «Je ne suis pas arrivée à Roland-Garros en dictatrice»

Martin Couturié

ENTRETIEN - La nouvelle directrice du tournoi se confie au Figaro sur sa fonction, sa carrière, sa famille, ses passions…

En 2003, il y a une éternité donc, Le Figaro avait suivi la joueuse Amélie Mauresmo de près, pendant cinq mois, de février à juin et pendant Roland-Garros. En souvenir du bon temps et de ce reportage qui nous avait plongés dans les coulisses du quotidien d’une joueuse de très haut niveau mais aussi dans celles d’un shooting photo à Nice, des Frigos de Paris au Musée Grévin, et amenés à partager toute une journée d’entraînement au Pays basque, la nouvelle directrice de Roland-Garros nous a reçu chez elle, à Anglet.

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Avant de rejoindre la porte d’Auteuil et de lancer le tirage au sort jeudi 19 mai de l’édition 2022, la plus titrée des joueuses françaises depuis le début de l’ère Open (25 titres en simple dont 2 du Grand Chelem, Open d’Australie et Wimbledon 2006, numéro une mondiale pendant trente-neuf semaines, vainqueur de la Fed Cup et du Masters, vice-championne olympique à Athènes) s’est longuement confiée. Et racontée. Sans fard mais avec passion. Comme d’habitude.

LE FIGARO - Après vos vies de joueuse et entraîneuse, vous avez entamé en décembre dernier celle de patronne de Roland-Garros, pourquoi avoir accepté ce nouveau défi?

Amélie MAURESMO. - En fait on me l’a proposé au bon moment. J’ai arrêté d’entraîner Lucas (Pouille) parce que voyager devenait compliqué familialement. Mais j’étais bien, j’avais une boîte de vin, je ne m’ennuyais pas. La vie suivait son cours. Et puis il y a ce challenge qui m’a plu. Il n’est pas dans la continuité de mes vies précédentes. Je sors du terrain. Certes, j’avais été codirectrice du tournoi de Coubertin il y a longtemps mais là, on parle d’un événement bien plus important, avec un côté plus politique. Mon rôle c’est de promouvoir la transversalité, que tout le monde aille dans la même direction et ensemble.

Il a fallu vous adapter?

Je pensais qu’il fallait que je m’adapte mais ma conviction profonde après ces quelques mois, c’est que si je veux impacter vraiment le tournoi sur le moyen-long terme, il faut que je reste moi-même avec mes convictions et une façon de faire qui est très dans la communication et l’authenticité. Je ne vois pas comment fonctionner autrement.

Avez-vous été bien accueillie?

Oui, et par toutes les équipes. J’ai bien conscience que les choses se sont faites un peu dans la précipitation (concernant le départ de son prédécesseur Guy Forget) et de façon presque choquante à un moment donné. Donc je suis arrivée avec quelques idées et certitudes mais aussi avec un esprit très ouvert, à vouloir échanger, partager et comprendre les rouages d’un tel événement. Je pense que tout le monde a ressenti que je ne suis pas arrivée en dictatrice… Cela m’a pris du temps, je dirais trois mois, pour vraiment bien me faire une vision de ce qu’est l’événement de l’autre côté de la barrière de joueuse. Aujourd’hui, c’est plus concret.

Mon objectif à moyen terme, c’est d’élargir la palette de gens qui peuvent se rendre à Roland-Garros

Vous pensez évolution ou révolution?

C’est évolution, surtout cette année. J’ai la chance de bénéficier du stade refait qui va pouvoir fonctionner à plein pour la première fois. Et on a équipé le court Philippe-Chatrier d’écran LED, cela va nous permettre de scénariser mieux les choses, je pense notamment aux sessions de soirée qui sont notre challenge cette année. J’ai vraiment envie de les réussir. Ce n’est pas rien 150.000 billets à vendre en plus mais cela se passe vraiment bien. Mon objectif à moyen terme, c’est d’élargir la palette de gens qui peuvent se rendre à Roland-Garros. Dès cette année, 2400 billets ont été donnés à des associations pour les qualifications qui sont accessibles pour 10 euros pour les moins de 25 ans. Et en deuxième semaine, on propose les billets pour les courts annexes à 20 euros. Je sais bien que les billets pour les grands courts et les finales resteront à un prix plus élevé mais je veux que chacun puisse vivre un Roland-Garros équilibré entre la tradition et la modernité. J’aime bien ce mot équilibre.

Y a-t-il des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur?

Côté environnemental, j’aimerais bien qu’on continue à évoluer mais on fait déjà beaucoup de choses dont on ne parle jamais, empreinte carbone, zéro déchet, circuit court sur la nourriture… Cette année, on élargit les tableaux des épreuves de tennis fauteuils et de quads, et on va jouer des matchs sur le court central le dernier week-end, avec des directs à la télévision.

Comment se passent vos rapports avec Gilles Moretton, le président de la FFT, et Amélie Oudéa-Castéra, la directrice générale? Ils ont la réputation de ne pas être faciles…

Cela se passe bien, parce qu’on se parle, on est d’accord ou pas mais on se dit les choses et une fois que les arbitrages sont faits, on avance. J’ai la main sur les arbitrages concernant le sportif, et même plus loin. Mais on se rejoint sur beaucoup de sujets. Je pense qu’il y a du respect parce qu’on exprime et défend nos positions. Avec Amélie, on est très complémentaires. Moi, je suis très instinctive dans ce que je fais, et elle, plus raisonnée, plus argumentée. Elle a une exigence et une capacité de travail impressionnantes.

Il y a un petit sentiment de boucler la boucle en acceptant ce challenge-là. J’ai vécu à Roland-Garros des émotions tellement contrastées

Voyez-vous un symbole dans le fait qu’une femme prenne la tête de Roland-Garros?

Je me dis qu’il y a dix ans, cela n’aurait peut-être pas pu arriver. Je suis très fière que cela soit moi mais j’espère avoir été choisie plus pour mes qualités et pour ce que je peux apporter à l’événement que pour mon genre. Mais je vois bien que ce n’est pas neutre. Et quelques mois après ma nomination, j’entrevois les difficultés que peuvent avoir les femmes en entreprise. Je ne parle pas de gens en interne à la FFT. Ce sont des gens de l’extérieur qui se permettent des choses qu’ils ne feraient pas avec un homme. Ce sont des petites phrases… C’est la première fois que je ressens ça, à part quand Andy Murray m’avait demandé de l’entraîner. Je m’en étais pris plein la tronche parce que j’étais une femme. J’avais réussi à passer au-delà et à être au final respectée.

Roland-Garros, c’est aussi un stade où vous avez vécu énormément d’émotions différentes et contrastées…

Cela revient à votre première question… Il y a un petit sentiment de boucler la boucle en acceptant ce challenge-là. J’ai vécu à Roland-Garros des émotions tellement contrastées, peut-être mes plus grandes déceptions de ne jamais avoir réussi à gagner (quarts de finale en 2003 et 2004). A contrario, j’y ai vécu l’une de mes toutes premières grandes joies en réussissant à me qualifier pour les juniors à l’âge de 15 ans alors que j’étais 753e mondiale et l’année d’après, je gagne les juniors. Ensuite il y a eu deux ou trois éditions où il y avait de l’insouciance. Et après, quand j’ai commencé à pouvoir être une prétendante à la victoire, cela a été très compliqué.

Avec le recul, comment expliquez-vous ces échecs?

Je n’ai jamais réussi à passer au-delà de ce représentait Roland-Garros et du poids qu’il avait eu sur ma vie. Rétrospectivement, je me dis que c’était trop dur à gérer émotionnellement. J’ai essayé beaucoup de choses mais je n’ai jamais trouvé les clefs. Je n’ai pas de regrets. Parce ce que j’ai essayé tout ce que je pouvais avec des gens et des approches différentes. Et j’ai accompli tellement d’autres choses ailleurs…

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Cela vous arrive de regarder derrière vous?

Non, pas très souvent. Et cela me semble loin. C’est une autre vie en fait. J’ai arrêté en 2009, cela commence à faire. Et j’ai eu deux enfants après qui ne m’ont pas connue joueuse. Ils savent que maman jouait au tennis mais je ne leur montre pas des vidéos. Cela ne m’empêche pas d’être très fière de ce que j’ai réalisé parce que je sais ce qu’il a fallu mettre en place pour cela, je n’aime pas le mot sacrifice, mais tout le quotidien nécessaire, et l’intensité, l’obsession même que j’avais tous les jours. C’est du H24, car tout compte. Peu de gens sont capables de le faire.

Au-delà de Roland-Garros, votre vie vous comble-t-elle?

Oui, et je touche du bois (une belle et grande table avec vue directe sur le jardin). J’ai la chance d’avoir eu une première vie très riche où j’ai été au bout de ce que je pouvais. J’ai pu me tourner vers la suite de façon complètement sereine, sans regret et au contraire, cela a été un soulagement de tourner la page. Ensuite, j’ai eu la chance qu’on me propose des challenges intéressants, que ce soit d’être entraîneur avec Andy et Lucas, d’être capitaine de Fed Cup. Aujourd’hui, cela continue avec Roland-Garros. Et cela sans jamais faire de concession. Grâce sans doute à ma première vie et à ce que j’ai fait, au respect que j’ai peut-être inspiré à beaucoup. On me prend telle que je suis.

Racontez-nous votre société de négoce de vin…

Je l’ai créée il y a cinq ans toute seule, parce que les copains du Pays basque me demandaient des bons plans. J’achète directement aux producteurs et je vends à des particuliers, par le bouche-à-oreille. Cela me permet d’assouvir ma passion du vin et d’être épanouie en dehors du tennis avec ma vie de famille auprès de mes enfants qui restent ma priorité absolue. Je vis une vie de maman qui me comble…

Quel genre de maman êtes-vous?

Je passe beaucoup de temps avec les enfants, j’aime bien partager beaucoup de choses avec eux. Je pense que je suis sympa mais j’aime bien avoir un cadre. (Rires.) Les limites, c’est capital. Je ne suis pas hyper sévère mais ils savent ce qui nous tient à cœur.

Vous auriez envie que vos enfants se mettent au tennis?

J’ai surtout envie qu’ils trouvent une activité physique qui leur plaît et dans laquelle ils peuvent s’épanouir. La petite vient d’avoir 5 ans et a envie de s’y mettre, le grand de 6 ans fait du tennis et du hockey sur glace, il aime bien. Je ne vais pas les pousser plus que ça, je ne serai pas comme certains parents qu’on a vus dans le tennis. Je veux juste qu’ils soient heureux et qu’ils prennent du plaisir.

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Vous jouez encore au tennis?

Non, et cela ne me manque pas. J’avais rejoué un peu en 2019 pour disputer le tournoi des légendes à Roland-Garros, que j’avais remporté d’ailleurs. Mais je n’ai plus trop de plaisir à jouer, parce que je suis nulle. (Rires.) Mon corps n’est plus prêt à ça. Et avant le Covid, je jouais beaucoup au trinquet, je m’amusais dix fois plus qu’au tennis. Maintenant mon activité sportive, c’est la course à pied.

À 42 ans, vous avez signé un temps de dingue au dernier marathon de Paris, 3 h 15…

Je ne me sens pas bien si je ne cours pas. C’est aussi l’envie de garder une silhouette correcte et de continuer à montrer aux enfants ce qu’est le dépassement de soi. Après, 3 h 15 au marathon, c’est pousser à l’extrême quand je me mets un challenge. Mais même hors préparation au marathon, je fais mes trois sorties par semaine et je me mets des cartouches…

Et donc pas de surf et de golf pour vous, c’est une faute grave au Pays basque…

(Rires.) Je n’ai pas le feeling avec le surf, l’eau ce n’est pas mon élément. Et le golf, je n’ai jamais été plus loin que taper quelques balles. En revanche on va skier dans les Pyrénées, j’aime beaucoup cela et j’ai été frustrée pendant ma carrière de ne pas pouvoir le faire. Alors je me rattrape…

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L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
Le Figaro

L’Oréal s’apprête à racheter les parfums Byredo

Ivan Letessier

INFO LE FIGARO - Le leader mondial des cosmétiques finalise le rachat des parfums Byredo au fonds d’investissement britannique Manzanita Capital

Une bougie parfumée de luxe pour célébrer dignement un anniversaire. Un an après son accession à la direction générale de L’Oréal, Nicolas Hieronimus est sur le point de réaliser sa première acquisition. Selon nos informations, le leader mondial des cosmétiques finalise le rachat des parfums Byredo au fonds d’investissement britannique Manzanita Capital, aussi propriétaire des bougies Diptyque et des crèmes de soin Malin+Goetz. La transaction se ferait sur la base d’une valorisation de 1 milliard d’euros. Contactée, la direction de L’Oréal n’a pas souhaité faire de commentaire.

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Fondée à Stockholm en 2006 par Ben Gorham, un jeune diplômé de l’École royale des beaux-arts, cette marque de parfums de niche (le segment en plus forte croissance du secteur), dont les flacons de 50 cl sont vendus 140 euros pièce, propose aussi des bougies parfumées et des produits pour le corps. Son chiffre d’affaires annuel est estimé à 180 millions d’euros.

Liens privilégiés

Après l’acquisition des parfums Valentino, Prada, Mugler et Azzaro, L’Oréal a regagné en 2020 sa place de leader mondial des parfums, perdue en 2016 après le mariage de Coty et de la branche Beauty de Procter & Gamble. Avec le rachat de Byredo, le groupe français prouve qu’il n’a rien perdu de ses ambitions dans le secteur. Il va pouvoir accélérer l’internationalisation de la marque, lui faisant profiter de ses liens privilégiés avec les chaînes de parfumeries et de grands magasins en Europe (premier marché du parfum), aux États-Unis et en Chine, où les fragrances de prestige ont fini par s’imposer, même si l’essentiel des ventes de cosmétiques se fait avec des produits de soin.

Le premier mouvement stratégique de Nicolas Hieronimus est triplement symbolique. Il montre que le dirigeant privilégie L’Oréal Luxe, devenu l’an passé la première branche du groupe devant la division Grand Public ; qu’il croit au potentiel du marché européen ; et surtout qu’il est optimiste pour l’avenir, à l’heure où les nuages s’amoncellent sur l’économie mondiale.

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Valeurs Actuelles

[Vidéo] « Mme Borne, c’est M. Macron bis » : Marine Le Pen raille la nomination de la nouvelle Première ministre

La candidate du RN aux législatives a dénoncé la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, affirmant que la nouvelle locataire de Matignon « a un passé et un passif ».

La nomination d’Elisabeth Borne au poste de Premier ministre n’a pas été bien accueillie par Marine Le Pen. Au micro de France Inter, ce mercredi 18 mai, la patronne du Rassemblement national a estimé que « Madame Borne, c’est monsieur Macron bis, […] c’est le même profil, ce sont les mêmes idées, c’est la même vision froide, administrative, technocratique et en réalité les mêmes réalisations brutales. » La nouvelle locataire de Matignon a été choisie « pour mener cette brutalité sociale qui tient à cœur » à Emmanuel Macron, a-t-elle affirmé.

Elisabeth Borne « a un passé et un passif »

Interrogée sur le parcours politique d’Élisabeth Borne, Marine Le Pen a indiqué qu’elle « a un passé et un passif ». Les griefs que lui reproche la finaliste de l’élection présidentielle sont nombreux. « C’est elle qui a fermé Fessenheim, c’est elle qui a expulsé les soignants non vaccinés en supprimant leur salaire et en les laissant dans une situation de dénuement total. C’est elle qui a fait la réforme du chômage qui est une réforme profondément injuste », a-t-elle énuméré. Invitée à réagir à la nomination d’une femme à un poste majeur du gouvernement, Marine Le Pen a déclaré qu’elle se « féliciterait qu’une femme soit nommée au poste de Première ministre le jour où ça ne sera plus une information majeure ».

.@MLP_officiel : « Je me féliciterai qu’une femme soit nommée au poste de Première ministre le jour où ça ne sera plus une information. Ca ne cache pas la politique que monsieur Macron veut mettre en œuvre. Mme Borne, c’est M. Macron bis. » #le79Inter pic.twitter.com/Z6VodrmZ2n

— France Inter (@franceinter) May 18, 2022

L’annonce de la nomination d’Elisabeth Borne n’avait pas manqué de faire rapidement réagir l’opposition, Jean-Luc Mélenchon en tête. Celui qui se rêve lui-même à Matignon avait tancé une nomination qui « incarne la continuité de la politique du président de la République », désignant la nouvelle Première ministre comme « l’une des figures les plus dures de la maltraitance sociale macroniste ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Et le ciel de Tokyo devint l’enfer

ENQUÊTE - Une autorisation de survol donnée en 2020 par l’US Air Force a rendu possible le survol de la capitale japonaise par des avions en approche vers l’aéroport d’Haneda, proche du centre-ville. Une nouvelle route aérienne source de nuisances sonores pour des centaines de milliers de Tokyoïtes.

Tokyo

«Pourquoi des glaçons gros comme une balle de golf nous tombent-ils sur la tête?» C’est la question à laquelle devait répondre mercredi matin Hiroaki Sugita à la Diète, le Parlement japonais. Pour le tout nouveau directeur de la division aviation civile du ministère des Transports, dans cette salle des débats circulaire comme une fosse aux lions, c’est le baptême du feu. Le 13 mars, quatre glaçons de cinq centimètres de diamètre sont tombés du ciel sur un court de tennis du centre de Tokyo, heureusement sans blesser les joueurs présents. Leur origine pourrait être, spéculent des associations de riverains et leurs représentants, le train d’atterrissage d’avions empruntant la voie aérienne vers l’aéroport de Tokyo-Haneda (ou «route d’Haneda»).

«En 2019, une vingtaine de blocs de glace sont tombés sur le sol ; une fois que les trains d’atterrissage ont été déployés au-dessus de la mer, ces chutes ont pratiquement cessé. Il y a un rapport, non?», s’interroge le député Taku Yamazoe. «Le ministère doit enquêter!», abonde son collègue Banri Kaieda, vice-président de la Diète. Mais Hiroaki Sugita et ses collègues louvoient, donnent des arguments flous, temporisent. «S’il y a des morts, vous serez responsables!», tonne un citoyen dans l’assistance, clôturant la réunion dans un pesant silence.

«Le bruit n’est pas une question de confort mais une question de santé»

Le sujet en débat? «La nouvelle route d’Haneda». Une «autoroute du ciel» à deux voies qui fend les airs de la capitale depuis deux ans, en deux lignes, pendant trois heures presque chaque après-midi, à une altitude étonnamment basse. Suivant les vents, les avions l’empruntent jusqu’à trente fois par heure, formant un pont aérien assourdissant comme un défilé de mobylettes. «Environ un million de Tokyoïtes sont affectés», a calculé Kiwami Omura, du Projet contre le problème Haneda, qui fédère vingt-cinq associations de riverains de l’agglomération de Tokyo. Ces derniers sont les porte-voix d’une masse silencieuse de Tokyoïtes inquiets et éberlués. Inquiets pour le danger que représente ladite «nouvelle route». Elle survole une des agglomérations les plus densément peuplées du monde dans des conditions hors du commun. Dans leur descente, les avions doivent emprunter une pente à 3,45 degrés d’angle, beaucoup plus abrupte que la norme habituelle de 3 degrés.

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«Ça n’est appliqué pratiquement nulle part ailleurs», prévient Hiroshi Sugie. Ce pilote de ligne à la retraite recueille les doléances de ses ex-collègues en activité, sonne le tocsin dans les médias, étudie les trajectoires des avions. Les Tokyoïtes sont aussi stupéfiés par l’énorme vrombissement quotidien des avions. Si les hommes, au travail, sont protégés du bruit par des bureaux relativement bien isolés, les retraités, les mères de famille et leurs enfants, à la maison, portent sur leurs épaules ce lourd fardeau. «Le bruit est le premier souci», martèle Akira Koike, député de l’opposition. Trois cents écoles sont sous la route.

À certains endroits, les propres relevés du ministère des Transports font état de pointes sonores à… 93 décibels. Un niveau inouï: dans un rapport paru en 2018, l’OMS recommande par exemple pour l’Europe que le bruit du trafic aérien n’excède pas 45 décibels. L’organisation observe notamment un risque de perte de capacités de lecture et de compréhension orale des enfants dès… 55 décibels. Maladies cardiovasculaires, stress, dégâts auditifs… «Le bruit n’est pas une question de confort mais une question de santé», rappelle Gilles Leblanc, président de l’Acnusa, autorité française de contrôle des nuisances aéroportuaires. Mais les Japonais ne voient pas le lien de causalité entre bruit et santé. «Tant qu’un Japonais n’a pas étudié la question, les Japonais ne voient pas le problème», se désole Hide Komura, ancien cadre publicitaire très engagé contre la route d’Haneda.

J’habite au cinquième étage. Je ne peux plus écouter de musique ni regarder un film. Ma petite-fille se réfugiait à la bibliothèque du coin pour réviser ses examens

Cette dernière, les Tokyoïtes ne l’ont pas vu venir. En 2014, lorsqu’elle est évoquée, elle est parée des plus beaux atours. Le Japon veut devenir un pôle d’attractivité internationale pour touristes et hommes d’affaires et a besoin, pour cela, de développer l’aéroport de Tokyo-Haneda, proche de la ville, traditionnellement consacré aux vols intérieurs, parallèlement à celui, international, de Narita. La nouvelle route a été rendue possible par l’autorisation américaine d’emprunter enfin un espace aérien contrôlé par la base aérienne de l’US Air Force à Yokota, dans l’ouest de la capitale. La perspective des Jeux olympiques de Tokyo 2020 offre une fenêtre de tir parfaite pour le gouvernement de Shinzo Abe, qui fait marcher à la baguette ministères et autorités locales. Le bruit? «Nous gagnerons la compréhension des habitants», promet Keiichi Ishii, ministre des Transports.

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Mais rien ne se passe comme prévu. La route sera bien mise en place ; mais le Covid-19 rendra non grata les touristes étrangers au Japon. Une situation qui dure, rendant la route encore plus absurde. À son évocation, les responsables courent aux abris. Comme Keiichi Ishii. «Il ne s’en rappelle plus, il n’est plus ministre, il est occupé et n’a qu’une opinion personnelle sur le sujet», répond son secrétariat. Silence semblable du ministère. Au sujet du bruit, évident à tous, ce dernier rétorque qu’il n’excède pas la limite légale de 62 décibels en moyenne sur 24 heures. «Mais la route d’Haneda ne durant que trois heures, ce mode de calcul est absurde», dénonce Hide Kuroda, très engagé contre la route d’Haneda. Avec d’autres, il fait partie d’une action en justice intentée contre l’État. «Les chances de gagner sur le caractère dangereux de la route sont minces. Mais elles sont sérieuses sur son caractère déraisonnable si le juge met en balance les gains et les nuisances qu’elle génère», estime une avocate.

Sous sa traîne de vacarme, la route d’Haneda couvre et affecte les humbles comme les puissants. Les humbles, aux logements très mal isolés, se bouchent les oreilles ou s’enferment dans leur salon. Parmi eux: Tomo Sunaga, du collectif Protégeons le ciel de Shibuya. «J’habite au cinquième étage. Je ne peux plus écouter de musique ni regarder un film. Ma petite-fille se réfugiait à la bibliothèque du coin pour réviser ses examens», raconte-t-il. À vélo, il fait le tour des élus des quartiers de Shibuya et de Shinjuku pour signer une pétition demandant l’arrêt de la route. «Plus on s’approche de Haneda, pire c’est», explique Adam German, du média Rethink Tokyo, spécialiste de l’immobilier. Depuis deux ans, l’estimation publique de valeur de l’immobilier baisse à Ota, près de l’aéroport.

Le silence est consubstantiel au Japon comme l’eau à Venise

Mais les nantis ne sont pas épargnés non plus. Ceux qui subissent le pire préjudice sont probablement les habitants du quartier d’Azabu. Situé en fin de vol, cet arrondissement regroupe la petite coterie aisée et cosmopolite de Tokyo: diplomates, entrepreneurs, cadres supérieurs… «Là-bas, les propriétés valent 5 millions, 10 millions, 15 millions d’euros. Qui veut vivre sous une route aérienne? La désirabilité, donc la valeur, est affectée. Si j’étais un bon agent immobilier, je ferais visiter les propriétés en dehors des heures de vol!» explique Riccardo Tossani, architecte et lui-même pilote. Les diplomates du quartier, où voisinent notamment les ambassades de France, d’Allemagne, de l’Union européenne sont sur les nerfs. «Nous commençons à appeler l’Europe vers 16 heures, en raison du décalage horaire ; à l’autre bout du fil, notre interlocuteur entend l’avion!», s’exclame l’un des diplomates. Les réceptions sont perturbées par le vacarme.

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Cette «surdité» est d’autant plus étonnante que le ciel et le silence sont deux qualités qui distinguent Tokyo parmi les métropoles. Capitale de petits immeubles, horizontale, son horizon clair, dépollué par les vents marins, occupe la moitié du champ de vision. Quant au silence, il est consubstantiel à Tokyo comme l’eau à Venise. Hormis les grands axes, pas un bruit dans ses rues, où la vie quotidienne glisse d’une journée à l’autre. Le silence est une telle religion que les journaux traitent les cris d’enfants comme des nuisances sonores. «Tous les voyageurs partis au Japon ont le même motif d’étonnement: le silence», confirme Thierry Maincent, de l’agence Japan Experience.

Même le plus illustre locataire du pays, l’empereur émérite Akihito et son épouse Michiko, parents de l’actuel empereur du Japon, ne sont pas épargnés par le pont aérien. La route passe au-dessus de la résidence qu’ils occupaient jusqu’en décembre 2021. «L’Empereur a sans doute un avis, comme nous tous», dit Hide Kuroda. À Tokyo, les lignes de métro et les routes ont été dessinées pour soigneusement contourner le palais impérial. Mais nul humain, fut-il empereur n’a jamais échappé au ciel.

Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

DÉCRYPTAGE - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Le Figaro

Pièces Jaunes : avant de retrouver les Bleus, Didier Deschamps était à Disney avec Brigitte Macron

Baptiste Desprez

Le sélectionneur des champions du monde a passé une partie de la journée, avec la Première Dame, aux côtés d'enfants malades dans le cadre des Pièces Jaunes.

Ce jeudi à 14h, Didier Deschamps égrènera au siège de la FFF le nom des joueurs qui composeront son groupe pour les quatre matches de l'équipe de France prévus dans le cadre de la Ligue des Nations (Danemark, Croatie, Autriche et à nouveau la Croatie) en juin. Mais avant de se plonger à 100% dans sa tâche de sélectionneur, ce dernier, en compagnie de Brigitte Macron, a tenu à être présent auprès des enfants malades ce mercredi sous le soleil de Disneyland du côté de Marne-la-Vallée.

« Les enfants avaient le sourire, raconte-t-il après plusieurs heures passées en leur compagnie, entre échanges, selfies, suivis d'animations, ainsi qu'un tour en bateau auprès de 500 enfants et adolescents hospitalisés et venus de toute la France pour l'occasion. Ils sont dans leur monde, leur univers. Les personnages de Disney, ce sont leurs héros ».

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Parrain des Pièces Jaunes pour la quatrième année consécutive, le patron des Bleus n'a pas boudé son plaisir au contact des plus jeunes, forcément en admiration devant le double champion du monde (joueur et entraîneur) et sélectionneur des Mbappé, Pogba, Griezmann ou encore Benzema, idoles de bon nombre d'entre eux. « C'est un privilège de leur offrir et de partager ces moments avec eux, témoigne-t-il. Ils ont les yeux qui brillent. Quel enfant ne serait pas heureux d'être ici. »

Pour rappel, l'opération des Pièces Jaunes, lancée depuis 1989, a pour vocation de récolter de l'argent afin d'améliorer les conditions d'accueil et la vie des enfants malades. Si la collecte pour 2022 s'est achevée en février dernier, près de 100 millions d'euros ont été récoltés depuis la création de l'opération, avec notamment la construction d'espace de vie, de salles de jeux ou de «maisons des familles» ayant pour but de rapprocher les parents de leurs enfants hospitalisés.

«Je suis père de famille et j'ai la chance d'avoir un fils en bonne santé, confiait Didier Deschamps au Figaro en janvier 2019 sur les raisons de son implication dans cette association, lui qui fut notamment contacté par Bernadette Chirac, avec laquelle il entretient d'excellents rapports. Tous les parents n'ont pas cette chance. Certains sont confrontés à de durs combats au quotidien pour permettre à ceux qu'ils aiment de croire en un avenir meilleur. Si ma notoriété peut contribuer à leur donner un petit coup de pouce, j'en suis le premier ravi

Foot : Kolo Muani présélectionné en équipe de France

L'attaquant nantais est pour la première fois présent dans une liste élargie de Didier Deschamps qui pourrait compter sur lui dans les prochains mois.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Le Figaro

Les jeunes diplômés de la «génération climat» dictent leur loi aux entreprises

ENQUÊTE - Ils signent des manifestes et refusent de rejoindre des groupes qui ne seraient pas engagés dans une démarche écologique.

À 20 ans, Guillaume Majubert, étudiant à l'ESCP jure qu'il renoncera à travailler pour les entreprises qu'il juge trop peu engagées dans la transition écologique. Pour s'engager, il a signé le Manifeste étudiant pour un réveil écologique, rédigé en 2018 par des futurs diplômés de grandes écoles. «Nous souhaitons profiter de la marge d'action dont nous bénéficions en tant qu'étudiants en nous tournant vers les employeurs que nous estimerons en accord avec nos revendications», conclut le manifeste.

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Le cas de Guillaume est loin d'être isolé. Depuis son lancement le manifeste a recueilli 33.000 signatures. L'objectif de ces jeunes engagés pour l'environnement : faire monter la pression sur les entreprises. Depuis 2018, le collectif Pour un réveil écologique organise des opérations de communication sur les réseaux sociaux pour dénoncer les pratiques de certains groupes « qui veulent avoir l'air verts, sans l'être vraiment », étrillent-ils sur Twitter.

Pour la plupart, ces jeunes diplômés ne souhaitent pas aller rejoindre la Zad de Notre-Dame des Landes, ni une ferme collective dans le Tan. Loin de la déclaration radicale et largement commentée de huit étudiants d'Agro Paris Tech à la remise de diplôme de mi-mai qui ont affirmé haut et fort vouloir «bifurquer», la plupart des jeunes sont prêts à rejoindre des groupes ou start-up. Mais à condition que ceux-ci respectent certains engagements.

Guillaume Majubert s'est engagé comme bénévole dans le collectif aussitôt sa classe préparatoire terminée. Pour son premier stage à l'ESCP Business School, intégrée en septembre dernier, il a choisi un fonds d'investissement immobilier spécialisé dans la régénération urbaine, dont il a pu éprouver l'engagement. «Ils affichent dans leur charte la volonté de recréer des mètres carrés de pleine terre pour obtenir une artificialisation nette des sols négative», expose-t-il. L'élève de la prestigieuse école de commerce revendique une démarche «qui accompagne les entreprises sans dogmatisme», désapprouvant les méthodes «d'activistes qui leur tapent dessus et estiment qu'elles n'en feront jamais assez».

Une politique qui peut faire la différence

Le cas de Guillaume et des autres signataires du Manifeste étudiant pour un réveil écologique est en réalité une lame de fond. Une récente étude de l'entreprise américaine Cone montre que 64 % des milléniaux — nés entre 1980 et 1999 — sont prêts à refuser un emploi si l'employeur n'est pas assez engagé sur les questions sociales et environnementales. Un chiffre mis en exergue dans un livre blanc publié en mars 2022 par le spécialiste du recrutement PageGroup. «Le marché de l'emploi est extrêmement tendu en ce moment, nous assistons à une véritable guerre des talents, constate Isabelle Bastide, présidente de PageGroup France. Dans ce contexte, une entreprise qui met en œuvre une politique RSE sincère est en mesure de faire la différence.»

Et tant pis si cette politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) implique de faire une croix sur des activités souvent appréciées par les jeunes recrues. Le cabinet de conseil qui vient de recruter Valentin de Beauvoir tiendra cette année son séminaire d'entreprise à Marseille plutôt qu'à Barcelone pour éviter l'avion. «J'aurais préféré aller en Espagne, avoue ce diplômé de l'École Polytechnique, mais je juge ce choix raisonnable.» Il a beau ne pas avoir signé le Manifeste étudiant, Valentin de Beauvoir considère qu'il aurait pu refuser un poste dans une entreprise qui n'en a que faire de sa responsabilité sociétale. «Je n'aurais pas pu travailler uniquement pour des clients provenant d'industries polluantes, estime le consultant en stratégie, même si, pour l'heure, ma priorité est d'emmagasiner de l'expérience.» Il se dit convaincu que la RSE pèsera de plus en plus lourd dans ses choix professionnels au fil de sa carrière.

«Toutes les entreprises verdissent leurs rangs»

Partant de ce constat, les entreprises redoublent d'efforts. À l'instar du groupe Danone, qui s'engage depuis plusieurs années sur les questions environnementales. «Plus que jamais, les jeunes actifs orientent leurs choix professionnels vers des entreprises engagées en matière de RSE, entérine Aude Michaud, responsable sourcing et marque employeur chez Danone, qui recrute plus de 750 jeunes chaque année. Ces engagements font partie intégrante de notre ADN, traduite par notre signature d'entreprise “One Planet. One Health” qui reflète notre vision selon laquelle la santé des hommes est indissociable de celle de la planète.»

Au même titre que d'autres variables, telles que la rémunération, l'ambiance ou l'amplitude horaire, les engagements sociétaux font désormais partie intégrante de la réputation des entreprises, et donc de leur désirabilité. Ce que les spécialistes des ressources humaines ont coutume d'appeler la «marque employeur». Un phénomène assez nouveau. «À mon sens, 2019 a été l'année de la bascule. Tout un faisceau d'évènements, comme la loi Pacte, les feux en Australie ou le succès de l'application Yuka, ont poussé les entreprises à prendre des engagements forts», considère Caroline Renoux, fondatrice et présidente de Birdeo, un cabinet de recrutement spécialisé dans la RSE. Preuve de cette prise de conscience généralisée des entreprises, le chiffre d'affaires de Birdeo est en nette croissance ces dernières années. «Toutes les entreprises verdissent leurs rangs : les fonds d'investissement, les grandes entreprises, les cabinets de conseil, et toutes les entreprises de taille intermédiaire», liste Caroline Renoux.

Un critère parmi d'autres ?

Le niveau de rémunération et le contenu du poste restent malgré tout des critères prépondérants. Selon la dernière enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles sur l'insertion professionnelle des étudiants, la politique RSE figure à la dixième place au tableau des critères de l'emploi, cité par 5,5 % des sondés. Le montant du salaire, lui, est mentionné par 34 % des sondés.

À l'image de cette hiérarchie des critères, Clara* a choisi de réaliser son stage de fin d'études chez Bayer, géant de l'agrochimie, et invoque le motif de la rémunération. «Vous n'imaginez même pas combien je gagne», lâche, espiègle, la future ingénieure agronome. Et de poursuivre : «Les boîtes comme Bayer sont systématiquement montrées du doigt, mais quoi qu'on en pense, ces spécialistes de l'agroalimentaire ne sont pas prêts de disparaître et finiront bien par évoluer». Idem pour l'aviation, selon Paul Foujols, récemment embauché en CDI par une compagnie aérienne comme pilote de ligne. Un « rêve de gosse » pour le jeune homme de 25 ans. «Je suis passionné, raconte-t-il. Je ne me suis jamais demandé si ce métier est polluant ou non.» Pour autant, Paul Foujols se révèle très sensible aux progrès du secteur aérien pour limiter son impact sur l'environnement. «Aujourd'hui, on ne produit plus que des avions de taille raisonnée qui consomme beaucoup moins», se félicite le jeune pilote, qui espère un jour tenir le manche d'un avion zéro carbone.

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Après plus de 30 ans, McDonald's quitte définitivement la Russie

La chaîne de fast-food, qui compte environ 850 restaurants et 62.000 salariés dans le pays, a fait cette annonce ce lundi.

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Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

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Paris : la RATP retire temporairement du service 149 bus électriques après deux incendies en un mois

Quelques semaines après un premier incendie, un tout récent «bluebus» s'est embrasé ce vendredi devant la bibliothèque François Mitterrand. Le même jour, un bus électrique d'une marque différente a pris feu à Carcassonne.

Le Figaro

À Cannes, les pilleurs présumés de l'épave antique ont été interpellés

L'enquête a permis de découvrir près de 80 amphores dans un garage des Alpes-Maritimes. Plusieurs individus ont été placés en garde à vue, puis remis en liberté le temps des analyses.

Les auteurs présumés du pillage d'un navire antique au large de Cannes ont été interpellés dans les Alpes-Maritimes, a annoncé mercredi la gendarmerie maritime, après la découverte de plus de 80 amphores dans un garage. Le pillage, qualifié alors «d'important, récent et encore en cours», avait été constaté le 19 avril lors du démarrage des fouilles archéologiques du site du naufrage du Fort Royal 1, un navire antique chargé d'amphores de vin datant du IIe siècle avant Jésus-Christ, avait indiqué fin avril le ministère de la Culture.

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À côté de l'épave échouée au large de Cannes, les plongeurs du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) du ministère de la Culture avaient découvert des outils utilisés par les pilleurs et constaté que de nombreuses amphores avaient déjà disparu. Du fait du pillage, «les pertes d'informations scientifiques et historiques sont probablement majeures», avait déploré le Drassm. Informée des faits, la gendarmerie maritime avait ouvert une enquête, confiée par le parquet de Marseille à la brigade de recherche de Marseille ainsi qu'à la brigade de Nice, a précisé la Gendarmerie maritime de la Méditerranée dans un communiqué.

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Un dispositif de surveillance et des investigations ont permis d'identifier «plusieurs individus résidant dans les Alpes-Maritimes et adeptes de la plongée sous-marine», selon le communiqué. Le 9 mai, ces pilleurs présumés, dont le nombre n'a pas été précisé, ont été interpellés et placés en garde à vue. À l’issue de leur audition, les personnes interpellées ont été remises en liberté «dans l'attente des résultats des investigations en cours», a ajouté la gendarmerie, alors que des analyses se poursuivent pour confirmer l'origine des amphores saisies et leur destination.

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Les perquisitions ont permis de découvrir dans un garage pas moins de 68 amphores et 24 autres cassées ainsi que des cols d'amphores, des tuiles antiques et divers fragments d'amphores et de céramiques antiques et modernes, a détaillé la gendarmerie. Cette saisie est qualifiée de «majeure» par la gendarmerie, le prix de revente d'une amphore étant estimé à 2000 euros l'unité. Deux bateaux ainsi que du matériel de plongée ayant servi au pillage ont également été saisis.

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De la Coupole à Chantilly, la Cour des comptes dénonce l'abandon du patrimoine de l'Académie française

Faute d'avoir réalisé les travaux à temps, les magistrats de la rue Cambon déplorent que l'Institut de France, dont la gestion serait «insuffisamment professionnalisée», se trouve aujourd'hui confronté à un «mur d'investissements».

Unesco : un dossier pour la Côte de Granit Rose en préparation

La candidature, soutenue par le romancier Jean-Marie Le Clézio, pour classer ce site breton au patrimoine mondial de l'humanité sera prête d'ici trois à quatre ans.

En signe de résistance, le plus grand musée d'Ukraine expose ses Goya, Rubens et Titien

Bon nombre des 65.000 œuvres de la Galerie nationale d'art de Lviv ont commencé à être de nouveau présentées dans ses 18 succursales de la région. Avec le contexte, l'institution réfléchit aussi à la création de galeries souterraines pour promouvoir l'art en temps de guerre.

L'Humanité

Décharge sauvage à Villejuif : « nous voulons que l’État assume ses obligations »

Entretien

Le maire PCF de Villejuif, Pierre Garzon, a annoncé une action judiciaire contre l’État. En cause, une décharge industrielle sauvage sur le site du Fort de la Redoute, qui menace à la fois l’environnement et la santé de la population. Entretien.

Diego Chauvet

La décharge, située dans la commune du Val-de-Marne, est le résultat des activités d’une « mafia des déchets » qui exploitait les habitants d’un bidonville avant son démantèlement en juin 2021. Malgré les promesses d’Emmanuel Macron, l’État n’a encore rien entrepris pour dépolluer ce terrain qui lui appartient. Avec l’appui des communes voisines et de l’EPT Grand-Orly-Seine-Bièvre, l’édile PCF de Villejuif, Pierre Garzon, a déposé une plainte en référé.

Pourquoi avoir choisi la voie judiciaire ?

Depuis plus d’un an, contrairement aux annonces de l’État, du président de la République, rien n’a bougé. Les produits industriels de cette décharge menacent directement la faune et la flore d’une zone naturelle sensible située à proximité et se trouvent au pied d’un hôpital dédié à la lutte contre le cancer, l’institut Gustave Roussy. Il s’agit par ailleurs d’une future zone d’activité d’envergure nationale. La quantité de déchets est considérable, avec 50 000 mètres cubes, soit 20 000 tonnes. Ils se sont accumulés en moins de six mois, et on sait à présent qu’il y a des infiltrations de métaux lourds dans le sous-sol. L’État avait pris l’engagement de lancer un appel d’offres, puisque le terrain lui appartient, en juillet 2021. Il devait se conclure fin août-début septembre de la même année. Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle. Lorsque nous interrogeons l’État, nous ne recevons aucune réponse. Nous avons pourtant des réunions régulières pour la future zone d’intérêt national, qui doit devenir un quartier de la ville. Face à ce silence radio, nous avons décidé de passer à l’étape suivante : nous attaquons en justice au moyen d’un référé, en espérant obtenir une décision qui contraigne l’État à respecter la loi en dépolluant le sol.

Que savez-vous du risque encouru par la population ?

Il s’agit de déchets de type industriels qui, parce qu’ils sont très polluants, sont censés passer par des sites spécialisés dans le retraitement. Je pense notamment aux plaques fibro-amiante, à toutes les machines-outils comportant des métaux rares tels que le mercure. Tous ces déchets ont été accumulés ici par le biais d’une filière clandestine d’exploitation d’un bidonville, au lieu de finir sur des sites spécialisés. On sait qu’il y aura des conséquences durables. 20 000 tonnes de déchets industriels ont déjà passé deux hivers, exposées aux pluies entraînant des infiltrations dans le sous-sol. Nous sommes situés sur le point le plus haut du bassin parisien sud de la petite couronne, et sous l’effet de la gravité les infiltrations seront de plus en plus profondes. C’est ce que l’on suppose pour l’instant.

Comment expliquez-vous l’absence de réaction de l’État jusqu’ici, malgré ces éléments inquiétants ?

La réponse est plutôt du côté de Bercy. Je sais que la Préfecture du Val-de-Marne agit comme elle le peut pour faire appliquer cette obligation. Mais à chaque fois que nous abordons cette question en réunion, ce sont plutôt les représentants de Bercy qui nous répondent. Les raisons sont donc principalement financières, et traitées par les financiers de l’État. Ils ont même osé nous proposer d’en faire une décharge officielle, pour générer une recette qui servirait ensuite à dépolluer le site. Au contraire, notre objectif avec cette procédure en référé est d’obtenir une dépollution du site avant l’hiver prochain, avant les prochaines infiltrations profondes.

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Le Figaro

Des soldats ukrainiens découvrent des amphores grecques dans leur tranchée

Simon Cherner

Des travaux de fortifications près d'Odessa ont révélé quelques antiquités datées de l'époque classique. La découverte intervient alors que les opérations de guerre menacent le patrimoine archéologique de l'Ukraine.

Les archéologues n'ont pas le monopole des tranchées et des découvertes d'objets anciens. Occupés à fortifier la région d'Odessa depuis le début de l'invasion russe, des soldats ukrainiens de la 126e brigade autonome de la Défense territoriale ont été surpris de découvrir, au bout de leurs pelles, deux céramiques pansues et grisâtres, a annoncé la direction de l'unité, le 11 mai. Il ne s'agissait pas de rebuts abandonnés par quelque potier contemporain et exigeant, mais de biens beaucoup plus précieux : des amphores antiques.

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Ces contenants d'origine grecque et datés du Ve ou du IVe siècle av. J.-C. ne rivalisent pas avec les vases peints des tombes étrusques. En céramique commune, dénuées du moindre décor, ces amphores presque intactes - l'une d'elles a perdu une anse - n'en constituent pas moins une trouvaille surprenante pour les militaires ukrainiens. Le secteur précis de cette découverte n'a pas été indiqué dans les communiqués de la 126e brigade. Les militaires ont toutefois précisé découvrir «chaque jour» des tessons de poteries, signe d'un environnement archéologiquement riche. L'ensemble des vestiges a été transmis au Musée archéologique d'Odessa.

Le patrimoine culturel ukrainien en danger

En raison de la guerre, le site antique remué par les tranchées ne devrait pas être étudié de sitôt. Il pourrait correspondre à l'une des colonies ou l'un des nombreux comptoirs et établissements grecs du nord de la mer Noire, connue dans l'Antiquité sous le nom de Pont Euxin. Ces amphores, caractérisées notamment par la présence de deux anses et d'un pied étroit, étaient utilisées pour le transport de produits liquides, le plus souvent du vin ou de l'huile. Les Grecs en faisaient commerce avec les Sarmates, les Cimmériens et en particulier, les Scythes qui, comme l'Ukraine, fournissaient quantité de blé.

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Plus encore que les travaux de fortification, l'intensité des combats menés en Ukraine fait planer un risque sur le patrimoine archéologique du pays. La région d'Izioum, dont pourrait être originaire la Vénus préhistorique de Willendorf, est ainsi devenue depuis avril le théâtre d'une âpre bataille et de bombardements massifs entre les armées russes et ukrainiennes. Les travaux défensifs et autres réseaux de tranchées peuvent également dégrader voire détruire un contexte archéologique précieux, à la manière d'une fouille clandestine. Dès le début de l'invasion, le 24 février, l'Unesco a appelé les deux belligérants au respect de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé.

Le monde situé au nord de la mer Égée était bien connu des anciens Grecs et formait la toile de fond d'une partie du voyage des Argonautes vers la Colchide, sur les actuelles côtes géorgiennes et abkhaziennes. L'ancienne Odessa, elle, est plus obscure. Elle ne correspond pas à la cité antique d'Odessos, qui a précédé l'actuelle Varna, en Bulgarie. L'occupation ancienne du port était plus modeste. Trois sites datés du VIe au IIIe siècle av. J.-C. ont été mis au jour dans le pourtour de la baie d'Odessa lors de fouilles polono-ukrainiennes menées dans les années 1990. Habitats, nécropoles et vestiges de céramique grecque caractérisaient ces différents établissements côtiers et commerciaux. Comme une préfiguration du port que la postérité surnommerait, quelques siècles plus tard, «la Marseille slave».

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Deux touristes européens jugés en Irak pour quelques tessons de céramique

Un Britannique et un Allemand sont accusés de trafic d'antiquités. Un procès pour l'exemple, alors que le pays cherche à renforcer la lutte contre la dispersion de son patrimoine culturel.

Journées du patrimoine 2021: la sélection du Figaro à Paris et en Ile-de-France

Chantier de Notre-Dame, archives de la police nationale, Ambassade des Pays-Bas, Hôtel de la Marine, Unesco... Dix lieux à ne pas manquer les 18 et 19 septembre.

L'Humanité

Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole

Actu

Portrait Candidates dans la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis, Soumya Bourouaha et Marie-George Buffet espèrent aider la gauche à conquérir le pouvoir.

Aurélien Soucheyre

Soumya Bourouaha a la pression. « C’est difficile de prendre la suite de Marie-George Buffet. C’est une députée adorée, notre meilleure ministre des Sports, et la première femme à avoir dirigé le PCF. Ça fait beaucoup. » L’élue communiste la rassure d’emblée. « Par tes colères, par la qualité de ce que tu vas dire, tu vas te faire respecter. C’est tout simple, députée : il faut beaucoup marcher, aller voir les gens, et porter leur voix à ­l’Assemblée. » Les deux femmes sont en campagne pour les législatives des 12 et 19 juin. C’était déjà le cas en 2017, mais cette fois-ci elles échangent les rôles : Soumya se présente en titulaire et Marie-George en suppléante. Elles sont toutes les deux soutenues par la Nupes. « Cet accord pour envoyer la gauche au pouvoir est très enthousiasmant. C’est ce dont le pays et les habitants de notre département ont besoin », mesure la députée sortante. « Nous sommes sur un territoire discriminé où il faut sans cesse se battre pour être considéré. Un rapport parlementaire a même pointé une rupture d’égalité républicaine en Seine-Saint-Denis, car l’État nous accorde moins de moyens, de professeurs, de policiers, de juges par habitant que n’importe où ailleurs », s’indigne Soumya.

Au milieu de la très belle cité-­jardin de Stains, petit bijou d’urbanisme et d’architecture destiné aux populations ouvrières et modestes, quelqu’un passe devant la permanence parlementaire de Marie-George et frappe à la porte. « On m’a dit, va là-bas, on va t’aider », explique la dame, de suite accueillie. « Députée, c’est porter de grandes lois collectives, mais c’est aussi s’occuper de situations individuelles scandaleuses. On ne va pas s’habituer à la misère du monde ! Moi, ce qui me fait tenir, c’est que je suis révoltée », lance l’ancienne ministre, qui tape du poing sur la table et signale une victoire toute récente : « Une femme battue, cinq ans de combat et ça y est, elle a un boulot, un salaire, un toit, enfin. » Soumya évoque son expérience de professeure en Segpa. « Des cas très lourds et une période passionnante. Chaque gamin qui arrivait au CAP, c’était aussi une victoire. » Les deux femmes se racontent et soulèvent plusieurs points communs. Toutes les deux ont eu un père ouvrier et une mère au foyer. Toutes les deux sont issues d’une fratrie de sept enfants. Toutes les deux ont vécu en cité-jardin. À Châtenay-Malabry pour Marie-George, à La Courneuve pour Soumya.

« Je suis née en Algérie. J’ai connu tous les problèmes de papiers, de queue devant la préfecture à 4 heures du matin », se souvient-elle, encore un brin écœurée. « On parlait beaucoup de politique à la maison. Mon père était parmi les manifestants du 17 octobre 1961. Lui n’a pas été jeté dans la Seine, mais il a arrêté de manifester les jours qui ont suivi. Ma mère a pris le relais. Elle a été emprisonnée une journée », poursuit-elle. « Mon père était polonais. Son garage a fait faillite. Un jour, il est parti. Ça a été des années dures. Ma mère nous faisait des blagues : quand on n’avait plus d’eau ou plus d’électricité, elle nous racontait que c’était dans tout le quartier », ajoute Marie-George. Puis elle s’émeut. « Un jour, ma mère est rentrée à la maison, et elle n’avait plus de dents. Toutes arrachées. Ça me reste. Les dents, c’est un signe de vie, de pauvreté, de manque d’accès aux soins. Des femmes mal suivies les perdent encore après une grossesse. »

« La culture construit, fait rêver, émancipe »

La discussion reprend sur les combats féministes. Les affiches aux murs de la permanence donnent le ton. Une sur la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne de 1791. Une sur les 33 premières femmes élues députées en 1945. Et aussi la une de l’Ouvrière, le « journal des travailleuses ». « Je veux continuer ce combat à l’Assemblée », promet Soumya. « Très bien, mais méfie-toi. Des lois pour les droits des femmes, on en a voté plein. Attention aux coquilles vides : il faut toujours s’assurer que les moyens véritables de faire appliquer les lois soient aussi de la partie », développe Marie-George.

Les deux représentantes de la Nupes reprennent le fil de leur parcours. Soumya a été modéliste dans une maison de style. « Un métier de dingue, on travaillait de jour et de nuit. » Elle s’arrête après un accident, l’ANPE l’oriente vers les Segpa, puis elle devient cheffe de travaux en lycée pro, à Aubervilliers. Très investie dans le tissu local de sa commune, elle est maire adjointe PCF à la culture à La Courneuve de 2008 à 2020. « Dans nos villes, la priorité c’est souvent de se loger, de se nourrir. La culture, cela pourrait presque sembler obsolète. Et pourtant, vivre sans culture est impossible : cela construit, cela fait rêver, cela émancipe », argumente-t-elle . « On ne peut pas demander à la culture de régler tous les maux de la société. Aux sports non plus. Mais ils ont un grand rôle à jouer. Le sport, c’est la santé et la lutte contre l’obésité, c’est être dans la même équipe ou sur la même ligne de départ, c’est respecter les mêmes règles, et puis c’est beau : il y a des moments de grâce », complète Marie-George.

Le matin même, l’ancienne ministre a reçu un drôle de coup de fil. Une personnalité lui demande comment elle a reçu le portefeuille des Sports en 1997 et comment s’y prendre pour candidater auprès de Macron. « Mais je n’en sais rien ! J’ai été nommée lors des accords entre PS et PCF. Quant à la personne qui m’a appelée en regrettant que depuis mon départ la lutte contre le dopage recule, la marchandisation du sport s’accélère et le ministère s’affaiblit, je lui ai répondu que pour inverser la tendance, ce n’est pas de Macron qu’il faut être ministre ! » D’autres souvenirs sont convoqués : le bac en 1968 après avoir fait grève en mai, l’adhésion au PCF qui se mobilisait pour la paix au Vietnam en 1969. Marie-George grimpe tous les échelons jusqu’à la direction du parti. « La plus belle campagne de ma vie, ça a été celle du non au référendum sur le projet libéral de Constitution européenne », assure-t-elle. « Mais à la présidentielle 2007, j’y suis allée seule et je me suis étalée. Il fallait donc changer pour être utile », ajoute celle qui regrette « l’implosion du Front de gauche » et attend « beaucoup de la Nupes dans les années qui viennent ». « Les communistes ont un grand rôle à jouer auprès d’une gauche rassemblée », estime Soumya, qui entend y participer. Que dire de la candidature dissidente d’Azzedine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire ? « Aucun commentaire », répond Marie-George. « Je reste sereine et concentrée, je poursuis mon chemin », conclut Soumya.

marie-george buffetpcfgaucheNupes
Le Figaro

Sotheby's adjuge 67,5 millions de dollars un Picasso de la série 1932

Bleuenn Robert

Réalisé pendant cette année qui compte parmi les plus prolifique du peintre, Femme nue couchée rappelle le désir inextinguible que lui inspirait sa jeune maîtresse, Marie-Thérèse Walter.

Représentant la muse de Picasso, Marie-Thérèse Walter, sous la forme d'une créature marine aux multiples membres, la Femme nue couchée du peintre espagnol était proposée à la vente lors d'une soirée d'enchères organisée par la maison Sotheby's, mardi 17 mai, à New York.

Vendue par le milliardaire et propriétaire des Nets (équipe de basket de New York qui évolue en NBA), Steve Cohen, l'œuvre est partie pour 67,5 millions de dollars. Avant la vente, Sotheby's avait prévu que le tableau surréaliste de Picasso serait adjugé à plus de 60 millions de dollars. «Le prix de mardi est inférieur à celui d'autres portraits de Marie-Thérèse, dont l'un a atteint 103,4 millions de dollars chez Christie's l'année dernière», précise Reuters.

Marie-Thérèse était la compagne et la muse de l'artiste qui aura passé la majeure partie de sa vie en France. Elle est âgée de 17 ans lorsqu'elle rencontre Picasso, alors quadragénaire, à Paris. Ils entament une relation secrète alors qu'il est encore marié à sa première femme, la danseuse de ballet russo-ukrainienne Olga Khokhlova. Elle est également la mère de Maya Widmaier-Picasso, l'une des deux filles du peintre.

Un marché américain hyper dynamique

Cette vente à huit chiffres intervient une semaine après la celle, historique, du portrait de Marilyn Monroe réalisé par Andy Warhol en 1964. Vendue pour 195 millions de dollars chez Christie's, la sérigraphie établissait ainsi un record pour une œuvre d'un artiste américain vendue aux enchères.

À lire aussiRecord pour un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères 195 millions de dollars

La soirée, qui a réuni un total de 408,5 millions de dollars, est la troisième plus grosse vente de l'histoire de Sotheby's. La maison d'enchères s'est également targuée cette semaine d'avoir battu le record de «la collection la plus chère jamais vendue aux enchères» avec la très réputée collection Macklowe, partie en deux fois, en novembre dernier et lundi 16 mai au soir, pour 922 millions de dollars.

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Un nu signé du jeune Michel-Ange adjugé à 23 millions d'euros à Paris

Le dessin, l'un des derniers dans des mains privées, n'avait pas été présenté en vente depuis plus d'un siècle. Il s'agirait d'une œuvre inspirée de l'un des maîtres du Quattrocento, Masaccio.

«The Batcollection», 31 ans d'objets Batman aux enchères

Chinés aux États-Unis, au Japon ou sur eBay, les 350 objets, parmi lesquels des figurines, bandes dessinées, masques et photographies, seront proposés à la vente jeudi à Paris.

La RATP donne une seconde vie à son mobilier aux enchères

Plaques signalétiques, horloges analogiques des quais, tourniquets... Jusqu'à vendredi 11 heures sur le site de la maison Drouot, la RATP propose aux enchères plus de deux cents lots, avec des mises à prix oscillant entre 20 et 3000 euros.

L'Humanité

Et alors ?

Billet

Maurice Ulrich

En résumé et à partir du cas de Grenoble, la Nupes serait folle dingue de ces dizaines de milliers de burkinis qui vont saturer les piscines de France, comme l’avant-garde d’une nouvelle conquête islamiste après celle qui fut stoppée à Poitiers en 732. Le problème toutefois, c’est que les islamistes eux-mêmes se retrouvent à faire cause commune avec Wauquiez, Darmanin, et tous ceux qui aboient après ce qu’ils veulent faire passer pour la caravane de l’invasion. Le burkini, les islamistes politiques n’en veulent pas ; les femmes à la piscine, ils n’en veulent pas ; les femmes qui font du sport, qui écoutent de la musique, pas davantage ; les femmes qui sortent seules, non plus… Les hommes blancs de 50 ans qui se posent en chevaliers intransigeants de la République, tout comme ceux qu’ils prétendent combattre, entendent encore et toujours dicter aux femmes comment elles doivent se conduire, s’habiller, ce que doit être l’usage de leur corps… Oui, on peut penser qu’on est plus à l’aise en maillot de bain pour nager, qu’une athlète pourrait courir ou jouer au foot sans hidjab. Et alors ?

burkinipiscinesgrenoble
L'Humanité

Défendu par Guerini, Peyrat se retire

LaREM L’ancien conseiller de l’Élysée Jérôme Peyrat a renoncé à sa candidature aux législatives en fin de journée, mercredi. Le matin même, le numéro un du parti présidentiel, Stanislas Guerini, l’avait défendu : «  C’est un honnête homme, je ne le crois pas capable de violence sur les femmes », avait-il assuré. En 2020, l’élu de Dordogne, investi par En marche dans la 4e circonscription du département, avait ­pourtant été condamné à 3 000 euros d’amende avec sursis pour violences volontaires sur son ex-compagne, qui avait eu quatorze jours d’ITT. Dénoncée à gauche et par les associations féministes, l’investiture était aussi contestée au sein de LaREM, notamment par la députée sortante, Jacqueline Dubois. Celle qui avait battu en 2017 Jérôme Peyrat, alors investi par LR et l’UDI, avait maintenu sa candidature, jusque-là en dissidente. Cy. C.

Le Figaro

Chris Rock pourrait présenter à nouveau les Oscars en 2023

Léna Saint Jalmes

L'humoriste, giflé par Will Smith lors de la cérémonie de cette année, pourrait reprendre son rôle d'hôte en 2023 pour tirer les audiences vers le haut.

Des rumeurs se répandent dans le microcosme hollywoodien. L'humoriste Chris Rock pourrait être nommé une nouvelle fois hôte des Oscars, après avoir été giflé lors de la cérémonie de cette année par Will Smith, gagnant du prix d'interprétation masculin.

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Ce n'est pas la première fois que l'humoriste animait les Oscars: l'Académie lui avait fait confiance en 2005 puis en 2016, où il s'était déjà frotté au couple Smith. Alors que la polémique sur la faible diversité des sélectionnés prenait de l'ampleur, plusieurs personnalités du septième art boycottent la cérémonie. À l'instar de Will Smith, écarté de toute nomination cette année-là, malgré un premier rôle dans Seul contre tous. Jada Pinkett Smith le soutient et invite à faire de même. Une aubaine pour Chris Rock qui lance: «Jada est devenue folle. Will est devenu fou. Tout le monde est devenu fou! Jada a dit qu'elle ne viendrait pas mais Jada qui boycotte les Oscars, c'est comme si je boycottais la culotte de Rihanna. Je n'étais pas invité de toute façon!»

Augmenter les audiences

Loin de regretter le choix de son hôte, le président du divertissement d'ABC, Craig Erich, déclare à Deadline qu'il est ouvert à l'idée de confier une nouvelle fois à Chris Rock les rênes des Oscars 2023. Craig Erich explique au média américain, qu'il est satisfait de l'audience de cette année, mais que confier la prochaine édition à Chris Rock augmenterait encore le nombre de téléspectateurs. «Mon évaluation des Oscars est que c'était vraiment une année réussie pour l'émission. Évidemment, il y avait beaucoup de controverse, ce qui a éclipsé beaucoup de choses positives sur le spectacle, mais j'étais vraiment heureux avec le programme». Il reconnaît que cet incident «était le plus grand rebondissement de toutes les émissions de remise de prix cette saison».

À lire aussiL'Académie des Oscars dévoile la date de sa prochaine cérémonie en 2023

Les audiences de l'édition 2022 ont augmenté de 58%, avec une moyenne de 16,6 millions de téléspectateurs, contre seulement 9,8 millions en 2021. Bien que nombre d'Américains aient zappé sur la cérémonie après la claque donnée par Will Smith, Craig Erich affirme que «l'émission a démarré en hausse».

Lors de la cérémonie des Oscars 2022, Chris Rock a fait une «blague» sur l'alopécie de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith. L'acteur hollywoodien était alors monté sur scène pour gifler l'humoriste. Quelques heures plus tard, il s'était excusé pour son geste «déplacé» et Chris Rock n'avait pas porté plainte. Le Prince de Bel-Air avait ensuite démissionné de l'Académie des Oscars. L'organisation avait malgré tout fait le choix de l'interdire de participer aux Oscars ainsi qu'à tout événement lié à l'Académie pendant 10 ans.

L'Académie des Oscars dévoile la date de sa prochaine cérémonie en 2023

Se déroulant plus tôt que les deux derniers galas, cette édition espérera faire oublier la gifle de Will Smith et regagner des spectateurs.

France24 - Monde

Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"

Publié le : 18/05/2022 - 22:09

David RICH Suivre

C’est l'événement de ce début de festival : la superstar américaine Tom Cruise a foulé le tapis rouge dans une atmosphère de liesse pour présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte qui a lancé sa carrière. Un retour sur la Croisette, après trente ans d’absence, scruté par de nombreux fans prêts à tout pour approcher leur idole. 

Un énorme casque de trois mètres de haut trône devant le Grand Hôtel de Cannes, en bord de mer. À l’intérieur, un écran géant diffuse en boucle la bande annonce de "Top Gun : Maverick", la suite du légendaire film qui, en 1986, a lancé l'une des plus belles carrières d’Hollywood. 

"Tom Cruise est l'un des acteurs dans l'histoire du cinéma qui, dans ses choix, dans ses projets, dans son travail, a le plus grand taux de réussite", a salué le directeur du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, honoré de recevoir cette année la star américaine.  

Une visite d’autant plus marquante qu’elle signe son grand retour sur la Croisette, trente ans après sa seule et unique montée des marches, pour le film "Horizons lointains", de Ron Howard, en 1992. Le nom de Tom Cruise, arrivé la veille à Cannes, est sur toutes les lèvres.  

"Un grand artiste, une inspiration"

À 11 h, devant le Palais des festivals, plusieurs dizaines de fans font déjà le pied de grue, prêt à tout pour approcher, ne serait-ce que quelques secondes, leur idole.  

"Rien n'aurait pu m'empêcher de venir", lance, tout sourire, Tania Lopez-Palayo, "super fan" de Tom Cruise. La Grenobloise de 17 ans a fait cinq heures de route avec sa mère, la veille au soir, pour être aux premières loges à Cannes. Arrivées dès 7 h du matin derrière les barrières de la Croisette, à quelques pas du célèbre tapis rouge du Festival, elles espèrent obtenir un "selfie, un autographe, voire un baiser... ne serait-ce qu’à distance".  

Interrogé sur ses films préférés, Tania cite, sans surprise, "Top Gun", qu’elle a visionné un "nombre incalculable de fois”, mais aussi le film de guerre "Walkyrie" (2008), le mélodrame amoureux "Cocktail" (1988) ou bien le road-movie multi-oscarisé "Rain Man" (1988). "C’est un grand artiste, une inspiration. Il incarne la liberté dans le choix des rôles et un grand respect pour le cinéma", commente Nathalie, sa mère, partageant l’enthousiasme de sa fille.

Tom Cruise, une cible de choix 

Quelques mètres derrière Tania et Nathalie, deux septuagénaires assises sur des marchepieds transpirent en plein cagnard. "C’est dur, mais c’est la passion", soupire Martine, sous le regard amusé de son amie Nicole.  

Depuis près de trente ans, cette Cannoise traque et photographie "tous les Américains" sur le tapis rouge. Chaque photo est classée, religieusement, dans ses albums. "Les Français m’intéressent un peu moins, ils sont plus dédaigneux. Les Américains, eux, ils signent les selfies, les photos... Ça fait partie de leur travail, ils savent que c’est grâce à nous qu’ils sont là".

Pour Martine, cette journée est un grand jour, une rare occasion d’ajouter la star de "Top Gun" à son tableau de chasse. "J’ai commencé mes photos en 1994, deux ans après son passage. J’ai George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone mais lui je ne l’ai jamais eu !" 

Défenseur du grand écran 

À 16 h, la salle Debussy du palais est prise d’assaut. Tom Cruise y tient une rencontre avec le public avant la première internationale de "Top Gun : Maverick". Après la projection d’une compilation d’extraits de ses meilleurs films, la star, accueillie par une double standing ovation, s’est inclinée longuement, l’air ému. "Après tout ce que nous avons vécu ces deux dernières années, c'est un si beau moment, un si grand privilège d'être ici avec vous", a-t-il déclaré en préambule.  

Interrogé sur l’importance grandissante des plateformes, Tom Cruise s’est posé en défenseur du septième art. "Il y a une façon très spécifique de faire du cinéma et je fais toujours mes films pour le grand écran. J'aime cette expérience et je veux que les autres la partagent aussi".

L'acteur a également expliqué que son choix de faire lui-même ses cascades était un moyen d’aller plus loin dans l’expérience cinématographique. "Si je fais une comédie musicale, je veux chanter. Si je fais un film de danse, je veux danser. (...) Quand j'ai fait 'Mission Impossible', tout le monde m'a dit que c'était une mauvaise idée. Mais je voulais pousser la forme artistique et la rendre divertissante".

Hommage de la Patrouille de France 

Dehors autour du tapis rouge, la tension est à son comble pour accueillir l’équipe du film. Après la montée des marches d’Omar Sy pour l’avant-première de "Tirailleurs", un brouhaha de voix s’élève. Tom Cruise fait son apparition, arpentant longuement l’allée pour échanger quelques mots avec ses fans, se prêter au jeu des selfies et signer des autographes. Une montée des marches en grande pompe, marquée par un double passage de la formation bleu, blanc, rouge de la Patrouille de France, au-dessus du tapis rouge. 

Au premier rang, Tania, la jeune fan de Tom Cruise n’en a pas raté une miette. "J'ai pu parler avec Tom Cruise, prendre un selfie et le complimenter pour son travail", raconte-t-elle avec exaltation. "Il est venu vers nous avec le sourire, il était attentif avec ses fans, ça valait vraiment le coup ! C’était une expérience surréaliste et merveilleuse".  

Sitôt la montée des marches terminée, Tania et sa mère Nathalie ont plié bagages direction Grenoble. Cinq heures de route, de nouveau, après une longue journée d’attente. Tom Cruise, lui aussi, ne s’est pas attardé sur la Croisette. Une fois sa projection terminée, la superstar a décollé pour Londres, où il est attendu jeudi pour une nouvelle présentation de “Top Gun : Maverick”, cette fois en compagnie de membres de la famille royale britannique.  

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Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

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Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

LE FIL DU 17 MAI

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

Le Figaro

Stéphane Richard, PDG sortant d’Orange, rejoint la banque d’affaires Perella Weinberg

Elsa Bembaron

RÉCIT - La dernière ligne droite du dirigeant de l’opérateur a été semée d’embûches.

Stéphane Richard n’a pas tardé à tourner la page d’Orange. L’ex-président et directeur général de l’opérateur télécoms devrait rejoindre les rangs de la banque d’affaires américaine, Perella Weinberg Partners, selon la Lettre A. Il y rejoindrait David Azéma, ex-patron de l’agence de participations de l’État et camarade de promotion à l’ENA. L’occasion pour celui qui a présidé à la destinée d’Orange pendant douze ans de poursuivre un exercice qu’il affectionne: les fusions-acquisitions dans les télécoms. Sous sa présidence, le groupe a racheté plus d’une dizaine d’opérateurs en Europe et en Afrique.

À lire aussiLa condamnation de Stéphane Richard déstabilise Orange

Le patron tire aussi un trait sur une dernière polémique, alors que l’assemblée générale des actionnaires se tient ce jeudi après-midi. Mardi soir, il annonçait dans un communiqué, renoncer à une rémunération exceptionnelle de 475.000 euros brut au titre de 2022, soit environ quatre mois de son salaire annuel. Si la somme peut sembler élevée, il faut relativiser. Stéphane Richard va quitter le groupe sans retraite-chapeau ou autre prime de départ. Arrivé à la tête de l’entreprise en 2010, en pleine «crise des suicides», il avait jugé le moment fort peu propice à la négociation de gratifications spéciales. Les choses sont depuis restées en l’état, plaçant la rémunération du patron d’Orange au 34e du CAC 40, quand le groupe est 12e en chiffre d’affaires et 21e en capitalisation. Certes, il lui reste des actions Orange…

Si Stéphane Richard a tiré un trait sur 475.000 euros, c’est à la fois «par lassitude» et parce que le conseil avait choisi de faire figurer deux points dans une seule et même résolution: cette prime et la rémunération de Christel Heydemann, la nouvelle directrice générale d’Orange. Or, les «proxy», ces agences de conseil aux investisseurs, étaient vent debout, estimant que la rémunération exceptionnelle du PDG sortant n’était pas prévue. «Mais le départ de Stéphane Richard ne l’était pas non plus. Les salariés savent ce qu’ils lui doivent, notamment, le nouveau contrat social dans l’entreprise», souligne Vincent Gimeno, représentant CFDT. Paradoxalement, après avoir poussé Stéphane Richard vers la sortie, en raison de sa condamnation dans le cadre de l’affaire Tapie, l’État, principal actionnaire d’Orange et détenteur d’environ 40 % des droits de vote, était en faveur de cette prime! Contrairement à de nombreux investisseurs institutionnels et aux actionnaires salariés, alignés sur la position des proxy.

Politique salariale critiquée

De leur côté, les syndicats critiquent la politique salariale du groupe. La rémunération globale de Christel Heydemann, part variable comprise, pourra atteindre 2,25 millions d’euros par an, «soit 42 % de plus que Stéphane Richard. Et elle bénéficiera d’une retraite-chapeau. Alors que les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont abouti à une hausse de 3 % des salaires de l’entreprise», s’insurge Loïc Carriou, représentant SUD.

Il faut ajouter 450.000 euros de rémunération pour le président du conseil d’administration, puisque la fonction est désormais dissociée de celle de directeur général. La nomination de Jacques Aschenbroich, actuel président de Valeo, comme administrateur d’Orange devrait être approuvée lors de l’AG, avant qu’il soit élu président du conseil lors d’une réunion qui se tiendra dans la foulée.

Coup de poker

Si le scénario semble écrit, il ne reflète pas le huis clos joué par quelques acteurs dans les couloirs feutrés du siège d’Orange et du ministère de l’Économie. Sébastien Crozier, CFE-CGC et candidat malheureux à la présidence du conseil d’administration d’Orange mène une vaste campagne pour tenter un coup de poker et se repositionner dans la course à la présidence. La CFE-CGC a multiplié les angles d’attaque, tentant de mobiliser les proxy. Le premier sujet de crispation concerne l’âge de Jacques Aschenbroich, 68 ans. Pour qu’il puisse effectuer quatre années de mandat, il faut repousser la limite d’âge actuellement fixée à 70 ans… alors que le groupe a mis en place des mesures d’âge, visant à encourager les départs des salariés dès 57 ans. Ce qui fait tiquer quelques représentants syndicaux.

Jacques Aschenbroich, qui bénéficie du soutien de Bercy, n’a pas attendu l’AG pour se lancer dans le grand bain des télécoms. Il a multiplié les rencontres au sein et à l’extérieur d’Orange. «Il a des échanges quotidiens et constructifs avec Christel Heydemann. Les rôles sont bien définis», rapporte un porte-parole du groupe.

La Réunion : panne de téléphonie fixe et mobile sur l'ensemble de l'île

La préfecture a indiqué que l'accès à internet pouvait être également perturbé en fonction des zones.

Cryptomonnaies : ce que les nouvelles règles européennes vont changer

DÉCRYPTAGE - Deux textes européens, qui suscitent une levée de boucliers dans la sphère crypto, vont avoir des répercussions concrètes pour les investisseurs.

Elon Musk annonce que le rachat de Twitter ne pourra pas se faire sans garantie sur les faux comptes

Le directeur général de Tesla veut avoir l'assurance que moins de 5% des comptes Twitter sont des faux. Le réseau social affirme vouloir aller au bout de la transaction, au prix convenu.

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L'Humanité

HPI, deuxième saison d’une série à haut potentiel 

Entretien

La volcanique Morgane Alvaro, interprétée par Audrey Fleurot, est de retour sur TF1. Alice Chegaray-Breugnot nous éclaire sur sa dimension populaire. Entretien

Caroline ConstantHPI,

Morgane Alvaro est une femme du peuple. Une femme de ménage dont les vêtements, le langage font qu’on s’identifie à elle. Comment et pourquoi ce choix, qui n’est absolument pas courant à la télévision ?

Parce que cette dimension sociale me paraissait évidente et naturelle. Morgane est quelqu’un qui multiplie les petits boulots, qui se débrouille au quotidien, qui n’a pas fait d’études.

Elle n’a pas les mêmes codes sociaux et c’est aussi ce décalage qui crée ce personnage…

Oui. Elle est consultante, donc en dehors du système. C’est ce qui lui permet cette liberté, d’autant qu’elle se fout éperdument du jugement et du regard des autres. C’est complètement libérateur et ça lui autorise tout. C’est intéressant de confronter ce personnage complètement libre à une institution telle que la police, qui est très normative, avec des règles, des uniformes, une procédure. Et ce décalage entre les deux univers crée un matériel de comédie.

N’est-ce pas justement le fait de représenter une femme du peuple qui contribue au succès de HPI ?

Il y a en a tellement peu ! Souvent, on compare HPI à Capitaine Marleau, alors que les deux femmes n’ont rien à voir. Sauf qu’elles sont des personnages populaires. Ça en dit long. Je trouve très triste qu’il y ait aussi peu de personnages qui nous ressemblent à la télé. Ce que j’aime chez Morgane, c’est justement son côté totalement imparfait. Les personnages des séries ont souvent ce travers : on parle d’héroïnes du quotidien, qui assurent à tous les niveaux la charge mentale, des femmes qui sont d’un dévouement absolu, des mères Courage. Tout cela est vrai. Mais je trouve aussi bien de montrer un personnage populaire qui n’est pas une très bonne mère, qui a plein de défauts, qui fait plein de bêtises qui lui retombent dessus. Et malgré toutes les galères qu’elle rencontre, elle s’octroie quand même cette part de liberté. J’ai aussi trouvé intéressant de la confronter à diverses institutions, la police, mais aussi la banque, par exemple.

Ce qui donne une scène d’anthologie dans le troisième épisode, où elle embrouille complètement son conseiller bancaire sur les agios. Morgane pervertit le système, en quelque sorte…

Cet exemple de la banque est parlant. Au début de la saison 2, elle s’est réinstallée avec son mec. Ils ont deux salaires, elle a un CDI. Elle entre dans une forme d’embourgeoisement. Et en même temps, mon propos n’était pas de raconter une ascension sociale, qui me semble être un peu un mythe. Elle perd donc sa maison à la fin du premier épisode et va de galère en galère durant toute cette saison 2. Et ça, à mon avis, ça ressemble à la vie : les galères ne s’arrêtent pas du jour au lendemain. Ce n’est pas parce que tu décroches un CDI que tu n’as plus de crédit ou que la bagnole ne va pas retomber en panne.

Et que s’accorder une folie, comme un shopping, peut aussi se révéler un piège quand la galère, ou votre plafond, vous tombe sur le coin de la tête…

Exactement ! Je trouve important de parler d’argent, y compris en comédie. C’est presque tabou à la télévision. Dans l’épisode 1 de la première saison, par exemple, elle négocie son salaire. À la banque, elle négocie un crédit avec verve. Au supermarché, elle a des bons d’achat. C’est une scène très quotidienne, mais qu’on représente peu. On a souvent du mal à déterminer la classe sociale des personnages dans les séries.

Quelles ont été vos influences ?

J’ai revu Mentalist, parce que le personnage est un consultant qui n’est pas policier. Comme Morgane, il est en dehors et se permet donc beaucoup de pas de côté. J’ai pensé à Castle, aussi, à la fois écrivain et consultant. Sherlock, évidemment, pour les fulgurances, où on entre dans sa tête pour comprendre le cheminement de sa pensée. J’avais aussi très envie d’un personnage à la Erin Brokovich depuis longtemps. C’est un film qui m’a énormément marquée. C’étaient mes trois références de départ. J’ai décortiqué Mentalist au niveau de l’écriture. On s’en est beaucoup éloigné au final : nous sommes plus dans la comédie policière. Et il y a aussi beaucoup plus de personnages secondaires.

Avec un côté comédie très assumé…

Nous sommes sur la case du jeudi, donc celle du polar sur TF1. L’enjeu, c’était de pousser les curseurs de la comédie, mais sans qu’on en soit juste réduit à attendre les vannes. Après, vu le contexte, on a tous envie et besoin de rigoler en ce moment. On a mis le paquet là-dessus et on ne boude pas notre plaisir.

Séries téléviséestf1
Le Figaro

En France, l’ascenseur social est bien grippé

Anne de Guigné

ANALYSE - La mobilité dans l’échelle des revenus semble plus élevée qu’aux États-Unis. Les femmes sont plus concernées.

Les chercheurs en sciences sociales ont exploré depuis des décennies les conséquences d’une attrition de la mobilité intergénérationnelle. Ils démontrent les effets délétères d’un tel phénomène pour la société. Le sentiment de déclassement, ou pire du déclassement de ses enfants, nourrit les votes extrêmes et in fine la violence. Avant de réfléchir aux outils qui pourraient réparer l’ascenseur social, il est donc crucial de mesurer ce phénomène. Le travail livré ce mercredi par l’Insee est, à ce titre, très instructif.

À lire aussiEn France, les femmes les plus modestes et les plus aisées ont le plus d’enfants

Les statisticiens ont ainsi mesuré la mobilité intergénérationnelle en matière de revenu, sujet jusqu’ici peu documenté en France. Leur résultat ne surprend pas. Mieux les parents sont classés dans l’échelle de revenus, mieux le seront également, en moyenne, leurs enfants par rapport aux jeunes adultes de leur génération. Pour parvenir à ces résultats, l’institut statistique a comparé la position relative des parents dans l’échelle des revenus en 2010 avec celle de leur enfant, âgé de 28 ans, environ en 2018.

Pour étudier les trajectoires entre les générations, les économistes répartissent les personnes en fonction de leur revenu au sein de dix groupes de taille identique, les déciles. Le premier décile regroupant les 10 % de ménages les plus modestes. «Un enfant dont les parents sont classés tout en haut de la distribution est en moyenne classé entre deux et trois déciles plus haut qu’un enfant dont les parents sont classés en bas de la distribution», détaillent les auteurs de l’étude. Une preuve que les inégalités se reproduisent en partie d’une génération à l’autre. Moins en France qu’aux États-Unis, selon l’étude, mais davantage que dans les pays du nord de l’Europe.

Échelle sociale

Cette moyenne ne peut pas cacher la persistance d’une mobilité ascendante, fragile mais réelle. En définissant de manière large la progression dans l’échelle sociale comme un passage des 40 % les plus modestes vers les 40 % les plus aisés, le taux de mobilité atteint 30 %.

Les revenus des parents n’expliquent en effet, heureusement, pas seuls la place occupée par leurs enfants dans l’échelle sociale. D’autres critères, assez surprenant parfois, entrent en jeu. D’abord, les hommes ont davantage de chance que les femmes de grimper dans l’échelle des revenus par rapport à leurs parents. «15 % des fils de 26 à 29 ans issus du plus bas cinquième des revenus sont dans le plus haut cinquième, contre 8 % des filles», précise l’Insee. De même, la probabilité des enfants issus de famille monoparentale de s’élever apparaît plus faible.

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Deuxième sujet, le patrimoine familial. Théoriquement, l’effet du patrimoine peut être négatif s’il réduit la motivation des jeunes à entreprendre de longues études ou à se former. Dans la pratique, l’étude de l’Insee démontre sans surprise que les effets positifs (capital social important, accès à des formations onéreuses…) l’emportent largement. La mobilité sociale ascendante est ainsi beaucoup plus importante dans les familles dotées d’un important patrimoine, même si leurs revenus sont faibles.

Île-de-France plutôt que Hauts-de-France

La géographie pèse enfin. Les enfants vivant à leur majorité en Île-de-France ont davantage de chance de s’élever sur l’échelle des revenus (21 %) que ceux établis dans les Hauts-de-France (7 %) ou la Normandie (8 %). Enfin, et c’est l’une des conclusions les plus intéressantes de ce papier, «les enfants d’immigrés ont en moyenne une probabilité plus forte de réaliser une mobilité ascendante (15 %, contre 10 % pour les autres)», avance l’Insee. Ce hiatus s’expliquerait d’une part par le choix de localisation des immigrés, en général dans des grandes villes dynamiques, mais aussi par «l’inadéquation entre la rémunération et les compétences des parents» et «pourrait également être lié à un investissement plus fort en moyenne des parents immigrés dans l’éducation de leurs enfants», avance l’institut, soulignant ainsi le rôle fondamental de l’éducation dans ces questions d’ascension sociale.

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France24 - Monde

La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse

Publié le : 19/05/2022 - 00:30

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Des records de chaleur ont été atteints ou dépassés mercredi dans l'Hexagone, avec plus de 33°C à Toulouse et au Cap-Ferret, au terme de plus de 37 jours consécutifs de températures anormalement élevées. Les agriculteurs s'inquiètent de la sécheresse annoncée. 

Mai 2022 pourrait entrer dans les annales en France : la période exceptionnelle de chaleur que traverse le pays, comme certains voisins européens, a fait monter le thermomètre mercredi 18 mai à plus de 33°C dans le Sud, un pic inhabituel pour la saison mais rendu plus probable par le changement climatique.

Les records atteints mercredi concernent le mois de mai, qui pourtant n’est pas terminé. Ils ont été battus ou égalés mercredi à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), a annoncé Météo-France en fin de journée. La plupart des records dataient de 2017, 2009 voire 2001. Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions françaises.

🌡️ Ce 18 mai, indicateur thermique national (provisoire) : 21,9°C. https://t.co/DqWk4Dnau0

May 18, 2022

Tous les jours depuis le 11 avril et jusqu’à mardi, les températures en France ont été au-dessus de la normale, soit durant 37 jours. Quand la moyenne de mercredi sera confirmée, cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait être un record de durée, le précédent datant d’il y a seulement deux ans. La "normale" est la période de référence 1981-2010.

Sécheresse très probable

Même en Bretagne, l’île de Bréhat a égalé cette semaine son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C. Il est "maintenant fort probable" que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945, battant mai 2011, selon Météo-France. On ne peut pas pour autant parler de "canicule", qui inclut des critères de température nocturne.

Phénomène lié, la sécheresse guette le pays. Les agriculteurs s’inquiètent pour leurs récoltes. Le gouvernement a publié mercredi sa carte des risques de sécheresse et 22 départements y apparaissent en rouge, c’est-à-dire avec un risque "très probable" d’ici à la fin de l’été, principalement dans le Sud-Est et l’Ouest.

Des restrictions sur l’utilisation de l’eau ont déjà été prises dans 16 départements, selon le site officiel Propluvia. "C’est une année très sèche, la tendance ressemble à celle de 2019", explique-t-on à la direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique. "L’anormalité des température est atypique et la situation de nos nappes d’eau est sur une recharge assez faible."

Un été incertain

La carte publiée mercredi "montre que l’été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves) ou des baisses de nappes marquées sur la totalité du territoire", résume le ministère. Autre conséquence de la chaleur : dans la vallée du Rhône, elle a favorisé cette semaine une réaction chimique générant de l’ozone dont le niveau a été qualifié de "préoccupant" par Marine Latham, directrice générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

Avec le dérèglement de la planète, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s’installer plus tôt au printemps. C’est l’un des liens les plus clairs avec le réchauffement climatique, assènent les scientifiques - une situation qu’ont vécue en avril et mai des centaines de millions d’Indiens et de Pakistanais qui ont souffert de températures invivables, jusqu’à 50°C, au point d’empêcher le corps de se refroidir. La chaleur actuelle n’est toutefois pas prédictive d’un été plus chaud que la normale, prévient Météo-France.

Avec AFP

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Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

L'Humanité

Rousseau, prof de philo, rempile pour le meilleur

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Télévision La série scolaire coproduite par France Télévisions revient en seconde saison. Toujours aussi dilettante, attachant et plein d’humour, son héros embarque toutes les générations derrière lui.

Caroline Constant

La terminale est la seule classe du secondaire où les élèves peuvent accéder à la philosophie. Et ce n’est pas anodin : c’est aussi un âge où les destins basculent, en devenant adulte. C’est en partant de ce constat que Thomas Boullé, qui a travaillé sur les scénarios de la série Tandem (France 3), mais aussi d’ Une mère parfaite (TF1), a adapté, très librement, la série espagnole Merli. Soit un professeur de philosophie, Benjamin Rousseau, face aux dilemmes de ses élèves, qu’il oblige à réfléchir. Rousseau est hors cadre, il est très inspiré par le Cercle des poètes disparus (son film préféré). Il vit chez sa mère, Eva (Annie Duperey), avec son fils, Théo (Louis Duneton), et a beaucoup de mal à construire ses aventures sentimentales.

Benjamin Rousseau (formidable Charlie Dupont) s’inscrit dans un genre, la série scolaire. Mais, dans la série, « ce sont les élèves, les héros. L’histoire est racontée de leur point de vue, ce qui amène de la fraîcheur et de l’énergie », insiste Thomas Boullé. Pour autant, Rousseau est transgressif : il ne règle pas les problèmes des élèves, il n’agit pas de façon « intrusive », comme le défunt Instit ou la Sam de TF1. Il intervient au contraire dans leur vie par l’intermédiaire de la matière qu’il dispense. À chaque épisode correspond l’histoire d’un élève, confronté à une difficulté, à un choix. Benjamin Rousseau s’en empare et axe son cours, et les auteurs qui vont avec, sur l’alternative qui se pose à l’élève : pour Zoé, jeune fille fêtarde qui se met en danger, il va parler de responsabilité ; pour Léna, transgenre qui hésite à se faire opérer, ce sera le thème de la nature ; pour Inès, enceinte, celui du destin ; pour Gaétan, gamin issu de l’immigration qui se voit accusé d’avoir volé sa place de bon élève, la guerre…

Un débat permanent

Au passage, entre deux philosophes, Rousseau cite aussi Louise Michel, Nelson Mandela ou Dark Vador. « Nous choisissons des thématiques, mais il n’existe pas de bonne réponse aux questions que pose Benjamin : cette réponse dépend du choix, que Rousseau veut éclairer, de chacun de ces adolescents. La philosophie est dans ce contexte une boîte à outils, pas une recette », explique Thomas Boullé. Le scénariste insiste : « Benjamin Rousseau estime qu’il n’y a pas de question taboue. Pour les élèves, c’est un adulte qui n’essaie pas de les protéger, mais qui leur met le nez dans leurs contradictions, phase indispensable pour réaliser un choix éclairé. »

La famille de Benjamin se situe dans le même schéma, obligée au débat permanent. La mère, le fils et le petit-fils n’ont pas les mêmes références, mais incarnent la liberté de leur époque : « Eva représente la liberté version hippie, Benjamin Rousseau la liberté façon “punk no future” et Théo la liberté des millenials, avec la volonté de respecter toutes les différences », souligne Thomas Boullé. «  C’est un plaisir d’écrire ces scènes, parce que tout le monde y a raison et tort à la fois », s’amuse le scénariste. Une série qui peut plaire à toutes les générations, par son entrain et les questions qu’elle pose… qui sont justement au programme de l’épreuve du bac de philosophie, le 15 juin.

PhilosophieSéries téléviséesfrance 2
L'Humanité

Juges et patrons (mais avant tout patrons)

Nos recommandations culturelles

Télévision Marion Lippmann a capté un an de la vie du tribunal de commerce de Marseille. Les secrets de cette institution seront-ils tous révélés ?

Grégory Marin

L’institution nourrit bien des fantasmes. Marion Lippmann a choisi le tribunal de commerce de Marseille, le plus ancien de France, installé en 1455, pour tenter de saisir les subtilités de la justice commerciale et son utilité. Spécialement dans une période où nombre d’entreprises, les petites surtout, ont subi bien des affres. Il faut voir l’afflux de petits patrons qui se succèdent au guichet pour déposer des dossiers, réclamer des conseils, préparer une audience…

Catherine, elle, vient de prendre la robe. Cadre dans le domaine du luxe, elle a créé sa marque juste avant la pandémie (aïe !), mais voulait « donner de son temps ». C’est l’une des huit seules femmes dans un tribunal qui compte 80 juges, tous bénévoles, « tous chefs d’entreprise ou dirigeants ». Un « univers élitiste » (c’est elle qui le dit) mais qui « cherche à s’ouvrir » à la diversité… des entreprises. Car le profil type lorgne plus du côté du mâle quinquagénaire qui a réussi dans le BTP que de la trentenaire d’origine immigrée gestionnaire d’un fast-food.

Système « unique au monde »

On suit la nouvelle juge dans son apprentissage. Cornaquée par un ancien, elle va voir défiler les cas, s’accumuler les dossiers… Catherine, « cheffe d’entreprise avant tout », qui aime « la rentabilité, le challenge, la compétition », va se rendre compte que les audiences de justice consulaire ne sont peut-être pas aussi solennelles que celles de pénal ou de civil, mais, comme pour elles, les décisions prises entre ces murs peuvent être lourdes de conséquences.

Leur envie de se mettre au service de leurs pairs est-elle la seule motivation de ces juges qui peuvent y consacrer jusqu’à quatorze ans de leur vie (1) ? C’est que ces magistrats consulaires « jugent leurs pairs », un système « unique au monde », commente l’autrice du documentaire. Comment alors se montrer « juste et loyal », trancher en toute indépendance en évitant tout conflit d’intérêts ? Le sujet est à peine effleuré vers la fin du film. Et ni le temps long accordé à la documentariste, ni les scènes prises lors de la messe de rentrée (pour une institution laïque !) censée transmettre un « esprit de justice et ­d’équité » ne permettent de lever cette ambiguïté.

documentairejusticemarseille
Valeurs Actuelles

Les policiers accusés de torture par Mahedine Tazamoucht contestent formellement sa version des faits

Nantes : une femme « piquée » sur les quais, deux hommes interpellés

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Le chef étoilé Simone Zanoni, et sa femme, victimes d’un braquage à domicile

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Présidentielle : les policiers soulagés par l’élimination de Jean-Luc Mélenchon dès le premier tour

Le Figaro

«Tout tourne autour de l'intérêt de vos enfants» : une journée avec la juge qui pousse les parents séparés à se comporter en adultes

Madeleine Meteyer

REPORTAGE - À Dinant, en Belgique, Marie-France Carlier applique le modèle de «consensus familial» pour épargner des souffrances aux enfants.

À Dinant (Belgique),

«Entrez tous, s’il vous plaît», demande la juge. Les femmes et les hommes assis dans le hall se lèvent et viennent s'entasser dans une petite salle d’audience sans estrade. «Mesdames et Messieurs les parents, annonce Marie-France Carlier, sachez qu'ici, on applique le “consensus parental”. Tout tourne autour de l’intérêt de vos enfants et du dialogue.» À l'inverse de ce qui se passe en France, le tribunal de Dinant, en Belgique, n'impose pas de décision en matière de garde ou de pension alimentaire. Les parents décident pour eux-mêmes.

En 2009, Marie-France Carlier a en effet décidé de changer sa façon de juger en imitant «le modèle de Cochem» inventé en Allemagne. «Je voyais que la lenteur de la Justice cimentait les conflits. Beaucoup de parents se traitaient en adversaires, se dénigraient.» Les enfants, tiraillés, «souffraient». Un modèle qui pourrait inspirer la France, dont la Justice, si lente qu'elle lui a valu plusieurs condamnations, est loin de satisfaire tous les parents séparés.

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Lorsqu'elle a proposé au barreau de Dinant d'essayer le consensus familial, qui contraint les parents à s'entendre, certains avocats hésitèrent. «Ils avaient peur de perdre des revenus. Finalement, ils sont très satisfaits.» Certes, les dossiers s'étirent moins dans le temps, mais ils en traitent davantage, et dans une ambiance moins pesante.

Ce jeudi 12 mai, ils sont 16 parents, 8 anciens couples, à passer en audience. En Belgique, un dossier familial est suivi du début à la fin par le même juge - pour garantir la cohérence des décisions -. Certains sont donc déjà venus ici, mais pour d'autres, c'est une grande première.

Les absents n'ont pas toujours tort

«Vous vous asseyez à côté, c’est bon signe!» s’exclame Marie-France Carlier. «On s’entend bien» sourit la mère, une petite femme aux cheveux coiffés en choux de Bruxelles. Le couple a conclu un accord, une résidence alternée, la norme en Belgique. Leur audience est expédiée en cinq minutes. Les avocats ont rempli leur part du contrat : les inciter à discuter en amont.

Les dossiers suivants seront moins enthousiasmants. Il y a d’abord Monsieur V. et Madame B. Cette dernière n’est pas là, et ce n'est pas la première fois. L'avocate de Monsieur V. demande ainsi un jugement «par défaut», sans consensus parental. Marie-France Carlier tort le nez. «Vous faites comment actuellement?» demande-t-elle au père. «Un week-end tous les 15 jours». «Les enfants sont tout-petits. Deux jours sans leur mère, c'est long pour eux, s'étonne la magistrate. Et vous les voyez trop rarement.»

Elle propose donc des demi-journées à intervalles plus rapprochés. Vient ensuite la question de la pension alimentaire. «Je donne 50 euros par mois», informe le père d'une voix molle. «Ce n'est pas assez, Monsieur, se permet la juge. vous êtes prêt à donner combien?» Il n'a pas d'emploi. -«100 euros.» -«C'est pas beaucoup Monsieur, je le note en jugement provisionnel mais il faudra donner plus. Vous avez deux enfants, il faut se bouger.» Dans le cas où les parents ne sont pas considérés comme suffisamment responsables, Marie-France Carlier reste une juge, dont la décision l'emporte sur les accords amiables.

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Quelques instants plus tard, c'est au tour de Monsieur H. et Madame R. de passer devant la juge. Marie-France Carlier leur demande si un accord est en cours pour déterminer «des droits aux relations personnelles» de Monsieur, beau-père de la petite Nouria. «Non et il n'y en aura pas, siffle Madame. En décembre, je lui ai confié Nouria pendant trois jours. Il ne lui a pas donné d'eau». Monsieur est impavide. Tout en mâchant un chewing-gum, il écrit «c'est faux» sur une feuille adressée à son avocate. Madame poursuit : «Et j'aimerais que Nouria voie un psychologue, elle a beaucoup à dire...» Son avocate approuve. Monsieur H. reste placide. La juge acquiesce, et fournit des noms «de très bons spécialistes.»

Et la violence, alors ?

Une fois l'audience finie, la magistrate avoue penser au pire : et si Monsieur H. avait touché sa belle-fille ? Peut-on demander à un parent de faire confiance à l'autre s’il nourrit ces craintes? «Non, bien sûr, convient Marie-France Carlier. Si l’enfant est en danger, on le protège. Là, je pense qu’il y a un problème avec ce beau-père, mais, réfléchit-elle, de négligence plus que d’attouchements.»

Au cours de l'audience, cette femme a dit avoir «assez supporté les violences de Monsieur.» La magistrate va-t-elle toutefois imposer la coparentalité pour sa fille ? Elle peut, si le beau-père ne présente pas un danger pour l’enfant. Au nom de la coparentalité, Marie-France Carlier embrasse en effet des idées qui feraient frémir les associations de défense des droits des femmes, «les néoféministes», balaie-t-elle. Elle pense ainsi qu'un conjoint ayant été violent, «mais pas devant les enfants ni avec eux », peut être un bon père.

Son but est d'empêcher la rupture totale du lien entre un enfant et l'un de ses parents, d'empêcher «l'aliénation parentale», cette situation dans laquelle un parent, le père le plus souvent, est rejeté par ses enfants, sans raison apparente. Cette notion est déconseillée par la Justice française depuis 2018. Les associations de défense des droits des femmes l'accusent en effet d'être le bouclier des hommes violents. Ils s'en serviraient pour accuser la mère de leurs enfants de les dresser contre eux sans motif.

«C'est scandaleux que parler d'aliénation parentale puisse être tabou, soupire Marie-France Carlier. Chez nous le terme est utilisé mais jamais quand il y a eu de la violence car dans ces cas-là, la rupture du lien entre l'enfant et l'un de ses parents est compréhensible.»

«En Belgique, poursuit la magistrate, dès qu'il y a des faits de mœurs, le procureur du Roi assiste à l'audience et nous informe de l'avancée du dossier. Si l'autre parent ne s'oppose pas à ce que le conjoint violent ait des relations avec les enfants, je peux les autoriser. Si c'est important pour eux d'avoir le père dans leur vie. Mais je fais très attention. La méthode de consensus permet d'avancer pas à pas.»

Pour Barbara Régent, avocate au barreau de Paris et fondatrice des Avocats de la paix, il est plus que temps d'imiter l'exemple de Dinant. «La justice familiale française a besoin d'apaisement. Et la coparentalité correspond à l'évolution de la société dans laquelle les femmes ne veulent plus seulement être des mères.» Et où de nombreux pères aimeraient s'impliquer davantage.

Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues

Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.

Mort d'Antoine Alléno à Paris: son père annonce la création d'une association en soutien aux victimes de multirécidivistes

Le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno est décédé après avoir été percuté à Paris (7e arrondissement) par un homme à bord d'un véhicule volé.

Un rapport au vitriol sur les classes de CM1 et CM2

DÉCRYPTAGE - Devoirs à la maison, outils pédagogiques, manuels… D’une école à l’autre, l’enseignement est très variable, créant de fortes inégalités.

L'Humanité

Non, le féminicide n’est pas une fatalité

Nos recommandations culturelles

Télévision La France, l’Allemagne, l’Espagne : trois pays, trois façons de gérer les meurtres de femmes. À l’arrivée, une constatation sans appel : c’est la volonté politique qui permet de résoudre ce fléau.

Caroline Constant

Par deux fois, Chahinez a été sauvée de son mari violent. La première fois, étranglée, elle est tombée évanouie dans les bras du fils de ses voisins. La deuxième fois, lorsqu’elle a été embarquée de force à la sortie d’un supermarché de Mérignac, des passants sont venus à son secours. Son époux a quand même fini par la tuer : deux coups de carabine dans les jambes pour l’empêcher de s’enfuir, l’essence et le feu pour la faire taire à jamais. Et pourtant, forte de ses deux plaintes, de la dangerosité reconnue de ce dernier, jamais Chahinez n’aurait dû mourir. La raison ? Le policier chargé de recueillir sa plainte avait été lui-même condamné pour des violences conjugales. Il a transmis un dossier tronqué au procureur de la République. En partant des dysfonctionnements de ce dossier de 2021, Ulrike Bremer dresse un constat sans appel : en France, en 2021, 113 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-compagnon. En Allemagne, les victimes sont estimées à 120. En Espagne, elles sont 43, et l’État a décidé d’y adjoindre les 7 enfants victimes d’infanticide par leur père, soit un féminicide par procuration, ce qui doit donc « interpeller la société dans son ensemble ».

Ulrike Bremer tente de comprendre le schéma, toujours identique, de ces violences. Dans le cas de Chahinez, comme de Rebeccah Blum à Berlin, assassinée à 53 ans, de Vanessa à Hanovre, défigurée à l’acide, de Léo à Barcelone, étouffé par son père, la même escalade est à l’œuvre : des femmes rabaissées, à qui la liberté­ de s’habiller, de sortir, de fréquenter qui elles veulent, de rompre, est niée. Suivent des injures, des agressions physiques répétées. Puis le meurtre, prémédité.

« Ce n’est pas du romantisme »

Et qu’on ne vienne pas pleurer sur le crime d’amour, comme le dit si justement Anne-Cécile Mailfert, de la Fondation des Femmes : « On entend encore : “Il l’aimait tellement qu’il l’a tuée”, comme si c’était l’acte suprême du romantisme. Ce n’est pas du romantisme. C’est de la possession, de la destruction, de la haine des femmes. La haine de les savoir humaines, libres, et égales aux hommes. » D’ailleurs, après les meurtres, beaucoup choisissent le suicide. Carla Vall, avocate de la maman de Léo, le dit sans ambages : « Un agresseur n’a plus de sens dans sa vie quand la possibilité de faire du mal disparaît. »

Face à ce machisme rampant, il n’y a pas trente-six options, mais une seule : la volonté politique. En France, les moyens pour combattre ce type de violences sont en dessous des besoins. En Allemagne, la situation est hallucinante, puisque si la femme, la victime donc, est à l’origine d’une rupture, c’est une circonstance atténuante pour le meurtrier ou l’agresseur. En Espagne, au contraire, depuis 2004, la loi protège les femmes. Des policiers formés à les recevoir peuvent, même sans mandat, déloger les conjoints violents. Et ce ne sont pas des policiers qui doivent deviner la dangerosité d’un compagnon violent, mais un algorithme. Ce qui change complètement la donne. Un documentaire édifiant.

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Ni Dieu, ni César, ni Mélenchon : à peine commencée, la Nupes déjà divisée

D’abord l’union, ensuite la baston. Telle est la ligne de conduite à gauche, lorsqu’il s’agit de serrer les rangs en vue d’une élection. Du Front populaire au Programme commun, la recette a toujours bien fonctionné. Pour quelles raisons ne marcherait-elle pas une troisième fois, maintenant qu’un accord est signé entre tous les partis et qu’un leader charismatique rassemble enfin les foules ? Sur le papier, aucune. Dans les faits, on peut en compter au moins trois : Yannick Jadot, Olivier Faure et Fabien Roussel, dirigeants respectifs d’EELV, du PS et du PCF. Voilà 30 ans que ces vieux partis, naguère hégémoniques, distillent un mépris non dissimulé pour la personnalité jugée trop “radicale” de Jean-Luc Mélenchon. Difficile maintenant d’accepter sa mainmise sur la gauche et d’encaisser ses oukases avec le sourire. Quand bien même ses scores aux deux dernières élections présidentielles le confortent dans une position de chef naturel.

Mais tout leader qu’il soit, “El Caudillo” Mélenchon le sait : sa Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) est une armée mexicaine, où tout le monde se rêve en général. Même le candidat du petit Parti communiste français.

L’affaire Taha Bouhafs

Las de s’être rangé pendant 40 ans derrière quiconque lui permettait de grappiller quelques sièges, le PC a sans doute vu en la Nupes l’occasion de sortir une fois pour toute de la vassalité. « Ni Dieu, ni César, ni tribun… Ni Mélenchon ! », chantaient déjà les Jeunesses communistes, en 2016. Sans doute l’hymne a-t-il fini par remonter aux oreilles du secrétaire national. Comment comprendre sinon son obsession de l’autonomie politique ? Déjà martelée lors de la campagne présidentielle, la volonté d’indépendance de Roussel ne cesse de grandir au-delà du raisonnable. À tel point que la simple évocation de son nom suffit désormais à faire transpirer l’état-major insoumis.

Tout particulièrement depuis la “mutinerie” de Vénissieux, théâtre d’un bras de fer veineux entre partisans de Roussel et Mélenchon. À l’origine du litige ? Un désaccord sur l’investiture de Taha Bouhafs dans la 14e circonscription du Rhône, où les “rouges” souhaitaient présenter une candidate maison contre l’avis de la Nupes : Michèle Picard. À rebours de lieux communs sur la discipline des militants PCF, l’élue locale a refusé dès le 4 mai de suivre la ligne dictée par la FI. Quitte à fusiller son rival sur la place publique, le dépeignant d’abord comme un « parachuté », puis en rappelant haut et fort sa condamnation « en première instance pour propos racistes envers une jeune policière », dans LyonCapitale. En tant que maire de Vénissieux, Picard joue alors la carte de l’élue locale enracinée contre le jeune arriviste, dont la popularité ne dépasse pas le cadre de Twitter.

Sans parler de son profil controversé. « Si on maintient le candidat pressenti, ça veut dire que tout l’électorat de la gauche républicaine, laïque, universaliste, on le pousse dans les bras de [Renaissance] », dégaine à son tour Raphaël Debû, secrétaire départemental du PCF dans le Rhône. Une sortie digne de Fabien Roussel, qui n’a d’ailleurs pas attendu plus de 5 jours pour soutenir sa candidate dissidente sur France2 : « Je ne comprends pas que LFI puisse présenter quelqu’un qui a été condamné pour injure raciale », feint-il de s’étonner, face à Caroline Roux. L’inéligibilité pour les personnes mises en cause par la Justice ? La mesure faisait en effet partie du programme de Mélenchon… avant que ne s’allonge son propre casier judiciaire. Mais qu’importe les incohérences, les insoumis n’ont plus de compte à rendre à personne. Les tauliers, ce sont eux. Il s’agit simplement pour eux de le faire comprendre aux communistes, en commençant par faire bloc derrière le candidat Nupes. Roussel renoncera bien assez tôt…

Pendant une semaine, la tactique est donc assez simple : assimiler toute critique adressée à l’encontre de Taha Bouhafs à du racisme. Facile, quand le sceau infamant de la “franchouillardise” condamne a priori Fabien Roussel de ce méfait. Mais voilà que les choses se corsent soudainement au matin du 10 mai, lorsque l’impensable se produit. Dans un communiqué Twitter, Bouhafs annonce renoncer à sa candidature :

pic.twitter.com/rXNtwUmbAS

— Taha Bouhafs 🔻 (@T_Bouhafs) May 9, 2022

D’abord associé au prétendu déferlement de violence raciste qu’aurait suscitée sa candidature, son désistement fait un temps pleurer dans les chaumières insoumises. « Une meute s’est acharnée contre lui, tweete Jean-Luc Mélenchon. Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire. » Et les cadres suivent, chacun y allant de sa petite accolade personnelle. Ouf ! La fable antiraciste peut tranquillement reprendre son cours et le jeune homme se voir peu à peu auréolé d’un statut de martyr… Mais là encore, un nouveau rebondissement vient perturber le doux récit de la FI : « Le jeune journaliste et militant (…) est visé par un signalement envoyé à la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise », révèle Médiapart, le lendemain. S’ensuit une véritable tempête médiatique.

Maintenant que la véritable raison de son éviction fait les gros titres, les tweets de soutiens disparaissent un à un des comptes Twitter insoumis. Voilà Taha Bouhafs abandonné par les siens. « La raison l’a emporté », s’exclame Michèle Picard. Puis ajoute, dans un excès de confiance sur BFM Lyon : « J’attends que la Nupes nous soutienne. » Un espoir bien vite douché par Manuel Bompard : « Bien évidemment, c’est La France insoumise qui choisira sa candidature sur cette circonscription et personne d’autre », tweete-t-il, laconique. Et cette candidature est in fine celle d’Idir Boumertit, quatrième adjoint à la mairie de Vénissieux. Picard, qui annonçait hier ne plus concourir aux élections législatives, n’aurait peut-être pas dû voler si près du soleil. Résultat des courses : Mélenchon 1 – 0 Roussel. Et il y a fort à parier que LFI fera tôt ou tard payer ce fiasco aux communistes : « Je tiens à souligner le caractère odieux de la campagne raciste contre Taha Bouhafs, a d’ailleurs déclaré l’Insoumis en chef, dimanche dernier. Et ça, ça restera. Parce que c’est à ce moment-là que Fabien Roussel est intervenu. » Ambiance.

Rififi chez les Verts

Moins frontaux que leurs nouveaux “camarades” communistes, les Verts, eux, s’adonnent aux querelles de pouvoir internes. Sur le papier, l’accord “historique” signé avec les insoumis de Jean-Luc Mélenchon a tout pour plaire aux cadres écologistes. Sur les 100 circonscriptions accordées à EELV par la Nupes, 30 sont jugées “gagnables” par la direction de la chapelle commune des gauches. Plutôt entre 15 et 20 selon les Verts. Mais qu’importe : le mois prochain, EELV espère retrouver les travées de l’Assemblée, après cinq ans de disette. La perspective ne suffit pas à éteindre la petite musique qui monte au siège du parti à Montreuil, en banlieue parisienne. Celle jouée par “l’aile gauche” des Verts, ulcérée par la liste des candidats présentée la semaine dernière par le secrétaire national Julien Bayou. Une fronde menée par Le Souffle, incarnation de la mouvance pro-Mélenchon chez les écologistes et organe pilote du rapprochement entre Verts et Insoumis au lendemain du second tour de l’élection présidentielle.

Lors d’un conseil fédéral tenu au début des négociations avec LFI, Julien Bayou s’était engagé à ce que la liste des investitures reflète les (très) nombreux courants de pensées du parti. Raté. Celle présentée ne laisse qu’une poignée de circonscriptions difficiles aux représentants du Souffle. « Ils se sont fait maltraiter, c’est certain », avoue un proche de la direction des Verts. L’état-major du parti s’est gardé la part du lion. « Ce à quoi nous sommes en train d’assister par ce vote, sur une liste bloquée, est une honte, lâche Alain Coulombel, figure de l’aile gauche d’EELV, dans un message dévoilé par nos confrères du Parisien. On vous demande sans aucune explication de voter sur une liste unique. Est-ce cela la démocratie dans notre mouvement ? » À peine alliés, voilà les Verts reprenant fièrement les méthodes d’organisation internes de La France insoumise, plus proches de la bureaucratie stalinienne que de l’assemblée citoyenne.

Le 20 juin, plus personne n’en parle de cette “union de la gauche”

Yannick Jadot n’échappe pas non plus à la foudre. Sa ligne politique ? Trop “Macron-compatible” pour certains cadres, Julien Bayou en tête. Sa campagne ? Une déroute quasi complète, gangrénée par l’absence de dynamique et le refus de tout rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, au grand dam de l’aile gauche de son parti. L’alliance maintenant entérinée, Yannick Jadot se fait discret. Pourquoi s’investir personnellement dans une aventure commune dont il ne croit guère à la pérennité ? « Le 20 juin, plus personne n’en parle de cette “union de la gauche” », souffle l’un de ses proches, qui ne voit dans la Nupes qu’un accord de circonstance, un moyen de “sauver les meubles”.

Bruits de trompes au cimetière des éléphants

Une analyse partagée par les cadres centristes du Parti socialiste, qui n’ont toujours pas digéré le ralliement d’Olivier Faure à la Nupes. Estimés au nombre de 70, les dissidents roses forment le groupe de gauche le plus nombreux à s’opposer à l’hégémonie sans partage de Jean-Luc Mélenchon en vue des législatives. Leur leader, Carole Delga, a notamment affirmé vendredi soir ne pas croire aux « fausses promesses » ou aux « postures de communication » du nouveau chef, lors d’une réunion en visioconférence avec des militants. Son objectif : reprendre le contrôle de la “Vieille maison” en compagnie des éléphants hollandistes du parti tels que Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture et opposant à la Nupes. Une manœuvre complexe, dont l’objectif final reste pour le moins indistinct.

Difficile de l’imaginer lancer une nouvelle dynamique PS, après le score catastrophique d’Anne Hidalgo (1,8 %) au premier tour de l’élection présidentielle. Ou bien la présidente de la région Occitanie est-elle encore persuadée, comme Manuel Valls, son candidat à la primaire PS de 2017, que le centre-gauche pourrait se remettre de la lame de fond macroniste ? Un tel aveuglement ne lui ressemble pas. Sans doute “l’éléphante” souhaite-t-elle avant tout rassembler les derniers “soc-dems”, pour sauver son camp d’un Mélenchon qu’elle juge « hors de la République ». Au risque de finir hors la gauche.

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France24 - Monde

Le secrétaire général de l’Élysée, un personnage mystérieux au sommet de l’État

Publié le : 18/05/2022 - 18:05

Grégoire SAUVAGE Suivre

Bras droit du président, bien que son rôle ne soit défini par aucun texte juridique, le secrétaire général de l'Élysée est l'un des hauts fonctionnaires les plus discrets de la Ve République. À l'approche de l'annonce du nouveau gouvernement, présentation d'une fonction aussi mystérieuse qu’essentielle au sein de l’appareil d’État.

Pour une grande partie des Français, il est ce haut fonctionnaire austère qui égrène les noms des ministres sur le perron de l’Élysée lors de l’annonce d’un nouveau gouvernement. De ce rituel immuable naît une confusion dans l’esprit du grand public : le secrétaire général serait une sorte d’intendant en chef, de superfonctionnaire chargé d’obscures tâches administratives.

En réalité, le “SG” n’est autre que le deuxième personnage le plus important de l’Élysée, après le chef de l’État. Homme de l’ombre, indispensable rouage de la machine élyséenne, il est l’invisible bras droit du président, celui qui “voit tout, entend tout, mais ne dit rien”, selon la formule attribuée au général de Gaulle.

“Il est la personne à travers laquelle passe tout ce qui concerne le président de la République, pas une virgule ne lui échappe", explique Emery Doligé, auteur des "Invisibles de l’Élysée" (éd. Presses de la Cité). "C’est lui qui décide si une information remonte ou pas au président.”

Tour de contrôle du “PR”, le secrétaire général agit comme un “président bis”, démultipliant l'efficacité du chef de l’État pour lui libérer du temps dans un agenda surchargé. Véritable DRH du gouvernement, il recrute les meilleurs candidats, fait le lien avec Matignon, gère les dossiers de fond, prépare le conseil des ministres, filtre l’accès au bureau présidentiel, relit les interviews des membres de l’exécutif, rend certains arbitrages, transmet les ordres aux ministres et les recadre si besoin.

>> À voir : dans les coulisses du palais de l'Élysée

Un intime du président

Parmi les conseillers du président, cette toute-puissance suscite parfois des jalousies et des tensions, comme en témoignent les critiques acerbes relayées dans un article du journal Le Monde, confirmant la reconduction de l’actuel titulaire du poste, le très discret Alexis Kohler, qualifié de “castrateur en chef” par un familier du Palais.

"Alexis Kohler, c’est le deuxième cerveau d’Emmanuel Macron, celui qui empêche que le président ne soit détourné de sa feuille de route", analyse Emery Doligé. “Les ministres arrivent parfois avec des idées plus ou moins farfelues. Le secrétaire général est celui qui dit 'non'. Il empêche les ministres d’agir pour leur seule notoriété.”

Installé au premier étage du palais de l'Élysée, à côté du “salon vert” – la salle de réunion qui jouxte le bureau présidentiel –, ce grand chambellan est le seul, en dehors de la famille du président, à avoir un accès direct au chef de l’État.

Poste ultrasensible, le secrétariat général nécessite une puissance de travail phénoménale. Premier arrivé le matin, le "SG" est aussi celui qui éteint la lumière à l’Élysée. Hautement diplômé, le plus souvent énarque, il a également une connaissance fine du fonctionnement de l’appareil d’État.

>> À voir : la salle des fêtes de l'Élysée, un lieu de prestige haut en couleur

Enfin, il est généralement un ami et un fidèle du président : Jean-Pierre Jouyet sous François Hollande, Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy, Alexis Kohler sous Emmanuel Macron... La confiance au sein de ce binôme doit être absolue. “C’est la personne avec laquelle le président passe le plus de temps. S’ils ne s’estiment pas et qu’il n’y a pas une intimité intellectuelle et affective entre les deux, cela ne peut pas marcher“, assure Emery Doligé.

Un poste à géométrie variable

Aucun texte ne définit clairement le rôle du secrétaire général de l’Élysée, participant à son aura de mystère et nourrissant les fantasmes d’intrigues au sommet du pouvoir. En l’absence de cadre réglementaire, c’est le président de la République lui-même qui définit son périmètre d’action.

Si le général de Gaulle exigeait une discrétion totale de ses secrétaires généraux, Nicolas Sarkozy envoyait au contraire volontiers l’omnipotent Claude Guéant sur les plateaux de télévision défendre l’action de son gouvernement. Surnommé le “vice-président”, ce dernier a d'ailleurs été l’un des secrétaires généraux les plus puissants de la Ve République, régulièrement accusé de court-circuiter le Premier ministre de l’époque, François Fillon.

Avant lui, Dominique de Villepin – sous Jacques Chirac – a été présenté comme l’instigateur de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997. Moins médiatisés, certains “SG“ ont toutefois eu une influence considérable, comme Jean-Louis Bianco, à la fois le plus jeune à accéder à ce poste en 1982 et celui à y être resté le plus longtemps – pendant neuf ans au service de François Mitterrand.

Quant aux secrétaires généraux de François Hollande, ils sont plutôt restés dans l’ombre. Dans un portrait publié en 2018 par le journal Libération, Pierre-René Lemas explique avoir reçu la feuille de route suivante de la part de l’ancien président socialiste : “Ne pas être Guéant”. En somme, ne pas parasiter l’action de Matignon ou du ministère de l’Intérieur. “J’ai été Mister Nobody. Entre nous, ce n'est pas le plus évident“, reconnaît-il.

Qu'il soit discret ou médiatique, influent ou en retrait, ce grand chambellan du président peut en général compter sur un bel avenir politique. Trois des anciens “SG“ sont ainsi devenus Premier ministre : Pierre Bérégovoy, Dominique de Villepin et Édouard Balladur. En tant que secrétaire général de l’Élysée, ce dernier a partagé tous les secrets d’un Georges Pompidou malade, juste avant sa mort en 1974.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

FACE À FACE

Nouveau gouvernement : la promesse d'une équipe resserrée et paritaire

Remaniement

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

L'Humanité

Homophobie. « Il n’y a aucun coming out dans le football français ! »

Entretien

Alors que dans les pays du nord de l’Europe le sujet est abordé plus frontalement, la France botte en touche. Entretien avec Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge direct.

Éric Serres

Comme l’année dernière, le joueur du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye n’a pas joué lors de la journée dédiée à la lutte contre l’homophobie. Cette défection soulève une nouvelle fois dans notre pays la question mal ou pas gérée de l’homophobie dans le football.

Que révèle, d’après vous, cette affaire Idrissa Gueye ?

Cela révèle un niveau important d’homophobie dans le football, qu’il soit professionnel ou amateur. Celle-ci explique qu’il n’y ait aucun coming out dans le football français, et pour cause. Zéro joueur gay dans le foot ? Statistiquement, c’est impossible ! Cela donne juste une idée de la chape de plomb qui règne dans ce sport. Quand on voit le déferlement de haine et d’homophobie sur les réseaux sociaux, et notamment de la part de jeunes qui soutiennent le joueur, cela nous inquiète. Il serait bien que les autorités politiques et sportives réagissent à hauteur du problème. On est arrivé à un point tel de crispation qu’il va falloir s’en emparer.

Ce problème récurrent dans le football français est-il en train de s’accentuer ?

En 2013, une enquête d’un universitaire français révélait que 41 % des joueurs professionnels et 50 % des jeunes en centre de formation avaient des opinions hostiles aux gays. En quoi cela aurait-il changé aujourd’hui ? Il y a trois ans, a été organisée par la Ligue une opération « brassard arc-en-ciel ». Sur les terrains, beaucoup de joueurs ont refusé de le porter. La réponse des instances a été qu’ils étaient de mauvaise qualité et ne tenaient pas. Dès cette époque, la LFP aurait dû inviter les joueurs à s’expliquer sur ce refus.

Pourtant, certains joueurs ont fait preuve de soutien à la communauté LGBT : Antoine Griezmann, Olivier Giroud…

Oui, il y a eu une couverture de Têtu avec Antoine Griezmann. C’est très bien. Mais voilà, Têtu est le média de la communauté LGBT. L’homophobie, tout comme le racisme ou les violences faites aux femmes, concerne tout le monde. Ce n’est pas le problème de ces seules communautés, mais de tous.

Que vous inspire le silence assourdissant des dirigeants du PSG et de la Ligue de football ?

Notre avocat a adressé un courrier à la direction du PSG pour demander qu’Idrissa Gueye soit entendu. Il est important qu’il s’explique, qu’un dialogue s’instaure. Pour l’instant, il n’a pas été trop bousculé par son employeur, même si celui-ci semble peu à peu se désolidariser du joueur. En dehors de ce silence des instances sportives, nous nous interrogeons aussi sur celui des politiques. Pas beaucoup de réactions à cette affaire en dehors de celle de Valérie Pécresse… (Un temps de réflexion.) Je ne sais pas si c’est le bon exemple et ce qui se cache derrière sa réaction.

Le Mondial qui va avoir lieu au Qatar pose aussi problème, quand on sait que certains hôtels refusent poliment de louer des chambres pour deux personnes du même sexe ?

Nous sommes dans une situation scandaleuse à tous les niveaux : droits humains, des travailleurs, mais aussi au niveau de l’écologie avec ces stades climatisés. Nous sommes face, encore une fois, à cette toute-puissance de l’argent dans le foot. Celle-ci éloigne des valeurs fondamentales du sport. Nous en avons discuté avec le ministère des Sports. S’il est difficile de dénoncer tout cela sur place, pourquoi ne pas le faire en France, lors des matchs et à travers des spots où l’on retrouverait des messages inclusifs pour tous ceux qui sont privés de droits au Qatar.

On voit que dans les pays nordiques ces sujets sont abordés beaucoup plus facilement. Derrière cette homophobie, n’y a-t-il pas aussi un problème culturel ?

C’est une évidence ! Aux Pays-Bas, la fédération de football possède son char pour la marche des fiertés. À l’opposé, en France, nous avons un président de la Fédération de football qui nous explique qu’il ne peut pas sanctionner ou arrêter les matchs lorsqu’il y a des chants utilisant des termes homophobes. Cela fait partie du folklore des tribunes, nous dit-on. Tout cela est pourtant inscrit et interdit par le règlement. Comment voulez-vous que dans ce climat un jeune footballeur gay qui a tout investi pour intégrer le haut niveau fasse son coming out ? C’est impossible.

footballhomophobie
Valeurs Actuelles

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France24 - Monde

En direct : Washington rouvre son ambassade à Kiev, premier procès d'un soldat russe

Publié le : 18/05/2022 - 06:39Modifié le : 18/05/2022 - 19:27

FRANCE 24 Suivre

Le président américain Joe Biden "salue avec chaleur et soutient avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède pour une adhésion à l'Otan". Le premier procès d'un soldat russe s'est ouvert à Kiev. Les États-Unis ont rouvert leur ambassade fermée depuis trois mois. Suivez notre direct consacré à la journée du mercredi 18 mai.

  • 4 h 34 : déclarations contradictoires autour d'une attaque menée par les Ukrainiens contre un train russe

Les forces de défense territoriale ukrainiennes ont annoncé mercredi que leurs combattants avaient fait exploser un train blindé transportant des soldats russes, mais un conseiller du président Volodymyr Zelensky a ensuite déclaré que l'explosion avait visé des rails près du train.

L'agence Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante les déclarations des forces de défense territoriale ukrainiennes, selon lesquelles l'attaque aurait eu lieu dans la ville occupée de Melitopol, située dans le sud de l'Ukraine.

Les forces de défense territoriale ont indiqué dans une publication diffusée sur Facebook que l'explosion s'était produite sous un wagon transportant des soldats russes, sans fournir de détails sur l'étendue des dégâts. Oleksi Arestovitch, un conseiller de Volodymyr Zelensky, fait des déclarations contradictoires quelques heures plus tard, expliquant que les forces ukrainiennes avaient fait sauter les rails devant le train.

  • 4 h 07 : les ministres des Finances du G7 réunis pour aborder la guerre en Ukraine et de ses conséquences

Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables : les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.

La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7.

  • 21 h 34 : le chef de l'ONU appelle la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes

Antonio Guterres a appelé la Russie à libérer les exportations de céréales ukrainiennes, et l'Occident à ouvrir l'accès des engrais russes aux marchés mondiaux, afin de pouvoir lutter efficacement contre la crise alimentaire mondiale.

"La Russie doit permettre l'exportation sûre et sécurisée des céréales stockées dans les ports ukrainiens", a dit le secrétaire général de l'ONU lors d'une réunion ministérielle organisée à New York par les États-Unis.

"Des voies de transport alternatives" à la sortie maritime de ces céréales, remplissant notamment des silos à Odessa, "peuvent être explorées – même si nous savons que cela ne suffira pas à résoudre le problème", a-t-il ajouté.

La Banque mondiale a aussi annoncé l’octroi de 12 milliards de dollars au cours des quinze prochains mois dont la majorité ira aux pays d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale et du Sud. Cette enveloppe doit soutenir en particulier des projets en faveur de l’agriculture de ces pays, de "la protection sociale pour amortir les effets de la hausse des prix des denrées alimentaires", et favoriser des projets d’approvisionnement en eau et d’irrigation.

  • 20 h 51 : la fermeture de CBC/Radio-Canada en Russie "inacceptable", selon Justin Trudeau

"Par sa décision d'expulser des médias canadiens de Moscou, Poutine tente de les empêcher de rapporter des faits et c'est inacceptable", a déclaré Justin Trudeau, ajoutant que "les journalistes doivent pouvoir travailler en toute sécurité - sans censure, intimidation ou ingérence".

  • 20 h 34 : Washington "confiant" sur la possibilité de "répondre aux inquiétudes de la Turquie sur l'Otan

Ankara a affirmé que la Suède et la Finlande soutenaient le PKK, organisation kurde considérée comme terroriste par la Turquie. Le président Erdogan a menacé d'exercer son veto pour leur demande d'adhésion.

  • 19 h 22 : Société Générale a finalisé la cession de sa filiale en Russie

Société Générale a annoncé mercredi la finalisation de la vente de ses activités en Russie, une opération qui se traduira par un impact négatif d'environ sept points de base sur son ratio de capital et une charge nette d'environ 3,2 milliards d'euros.

À la suite de l'invasion russe en Ukraine, la banque française a annoncé le 11 avril la cession de sa participation dans Rosbank et ses filiales d'assurance à Interros Capital, un groupe lié à l'oligarque Vladimir Potanine.

  • 19 h 01 : Washington rouvre son ambassade à Kiev

La représentation américaine était fermée depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février.

"Aujourd'hui, nous reprenons officiellement les opérations à l'ambassade des Etats-Unis à Kiev. Le peuple ukrainien, avec notre aide sécuritaire, a défendu sa patrie face à l'invasion irresponsable de la Russie, et, en conséquence, la Bannière étoilée flotte à nouveau sur l'ambassade", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, dans un communiqué après la levée du drapeau américain.

  • 17 h 38 : Biden "soutient avec force" la demande d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède

Le président américain Joe Biden "salue avec chaleur et soutient avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède pour une adhésion à l'Otan", selon un communiqué publié par la Maison Blanche.

"Pendant que leurs demandes d'adhésion à l'Otan sont examinées, les États-Unis travailleront avec la Finlande et la Suède pour rester vigilants face à toute menace contre notre sécurité commune, et pour décourager et faire face à toute agression ou menace d'agression", assure par ailleurs l'exécutif américain.

  • 16 h 22 : la Russie annonce fermer le bureau de la radio-télévision canadienne CBC

La Russie a annoncé fermer le bureau de Moscou de la radio-télévision canadienne CBC et l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes, en réplique à l'interdiction de diffusion de chaînes du groupe russe RT au Canada.

"La décision a été prise d'adopter des mesures de représailles du fait des actions du Canada, en l'occurrence il s'agit de la fermeture du bureau de correspondance à Moscou de la radio télévision CBC, y compris l'annulation des accréditations et visas de ses journalistes", a annoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. C'est la première fois que Moscou bannit un média occidental depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. Trois semaines plus tôt, la Russie avait cependant fermé l'allemand Deutsche Welle, en représailles à l'interdiction de diffusion de la chaîne pro-Kremlin RT en Allemagne.

  • 14 h 22 : un soldat russe jugé pour crime de guerre

Le premier procès d'un soldat russe jugé pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur le territoire ukrainien s'est ouvert à Kiev. Le militaire accusé d'avoir abattu un civil a plaidé coupable. 

Vadim Chichimarine, 21 ans, originaire de Sibérie, est accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine. Il risque la prison à perpétuité pour crime de guerre et meurtre avec préméditation.

  • 13 h 42 : des diplomates italiens et espagnols expulsés par Moscou

L'annonce de l'expulsion de 24 diplomates italiens et de 27 Espagnols s'ajoute à celle des diplomates français. 

De son côté, la France condamne la décision de Moscou d'expulser ses diplomates ainsi que le personnel français affectés à l’ambassade de France en Russie.

  • 12 h 24 : la Russie annonce expulser 34 diplomates français 

Moscou dit avoir pris cette décision en réponse à une mesure similaire prise par la France le mois dernier. En avril, Paris avait expulsé 35 Russes ayant un statut diplomatique dans le cadre d'une vague d'expulsions plus large qui a vu plus de 300 Russes renvoyés de capitales européennes.

  • 10 h 06 :  quelque 959 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

La Russie annonce la reddition depuis lundi de 958 combattants ukrainiens - dont 80 blessés - à Azovstal, dernier bastion de la résistance de Marioupol. "Au cours des dernières 24 heures, 694 militants se sont rendus, dont 29 blessés", a déclaré le ministère russe de la Défense dans son briefing quotidien sur le conflit. 

  • 9 h 33 : la "désorganisation" des Russes entrave leurs opérations en Ukraine, selon les Britanniques

Dans son dernier rapport de renseignement, le ministère de la Défense britannique déclare que Russie connait un "important problème de mobilisation" dans cette guerre. Selon les Britanniques, la Russie a eu recours à du personnel auxiliaire, ce qui a contribué à une "désorganisation" de son commandement.

"Il s'agit notamment des forces tchétchènes, probablement composées de plusieurs milliers de combattants principalement concentrés à Marioupol et Louhansk. Ces forces sont probablement constituées de volontaires individuels et d'unités de la garde nationale, qui se consacrent habituellement à assurer la sécurité du chef de la république tchétchène, Ramzan Kadyrov", indiquent les Britanniques.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7wf7eAl1Pc🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/EDgWj6lYbl

May 18, 2022
  • 8 h 16 : la Finlande et la Suède soumettent leur demande d'adhésion à l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a reçu les demandes d'adhésion présentées par les ambassadeurs des deux pays nordiques. Des consultations sont toujours en cours entre les Alliés pour lever l'opposition de la Turquie à l'intégration des de la Finlande et de la Suède dans l'Alliance.

  • 6 h 44 : poursuite des évacuations à l'usine Azovstal

L'opération d'"évacuation" des derniers soldats ukrainiens retranchés dans la ville stratégique de Marioupol se poursuit selon Kiev, qui n'a pas précisé le nombre de militaires retranchés dans l'ancienne aciérie. L'Ukraine avait assuré la semaine dernière que plus de 1 000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - s'y trouvaient.

  • 4 h : premier procès pour crime de guerre en Ukraine, contre un soldat russe

La justice ukrainienne entame mercredi son premier procès pour crime de guerre depuis l'entrée des troupes de Moscou sur son territoire, celui d'un soldat russe accusé d'avoir abattu un civil non armé.

Le procès, qui devrait être rapidement suivi par plusieurs autres, aura valeur de test pour le système judiciaire ukrainien, au moment où la Cour pénale internationale (CPI) déploie 42 enquêteurs et experts en Ukraine.

Vadim Chichimarine, 21 ans, comparaîtra à partir de 14 h devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devra s'expliquer sur la mort d'un homme de 62 ans, le 28 février dans le nord-est de l'Ukraine.

Inculpé de crime de guerre et meurtre avec préméditation, le militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, encourt la prison à perpétuité. "Il comprend les accusations portées contre lui", a déclaré à l'AFP son avocat, Viktor Ovsiannikov, sans vouloir révéler sa stratégie de défense. Selon les autorités ukrainiennes, il coopère avec les enquêteurs et reconnaît les faits, qui ont eu lieu quatre jours après le début de l'invasion russe.

  • 0 h 45 : la Commission européenne va dévoiler un plan d'indépendance énergétique

Selon Reuters, la Commission européenne dévoilera mercredi un plan de 210 milliards d'euros pour permettre à l'Europe de mettre fin à sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles russes d'ici 2027 et accélérer son passage aux énergies vertes.

La Russie fournit 40 % du gaz et 27 % du pétrole que l'UE importe, et les pays du bloc peinent à se mettre d'accord sur des sanctions concernant ce dernier.

Bruxelles va proposer un plan en trois volets : importer davantage de gaz non russe, accélérer le déploiement des énergies renouvelables et intensifier les efforts d'économie d'énergie, selon des projets de documents qui pourraient être modifiés avant leur publication.

  • 23 h 49 : Volodymyr Zelensky s'invite à Cannes

"Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet" face à la guerre : le Festival de Cannes a donné d'emblée une tonalité politique à sa 75e édition en offrant une tribune, depuis Kiev, au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

L'apparition surprise du visage du président ukrainien, en treillis, sur l'écran du Palais des Festivals, a été suivie d'une longue ovation par le gratin du cinéma mondial, réuni pour la cérémonie d'ouverture d'un festival qui a promis que la guerre serait "dans tous les esprits".

 

Avec AFP et Reuters

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Le monde dans tous ses États

Russie : propagande ou 3e guerre mondiale ?

Focus

Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

L'Humanité

Lewandowski veut quitter le Bayern

Éric Serres

FOOTBALL L’attaquant polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski, double meilleur joueur Fifa 2020 et 2021, a confirmé à l’issue de la dernière journée du championnat d’Allemagne son souhait de quitter le Bayern dès cet été. « J’ai informé Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, que j’ai pris ma décision et que je ne prolongerai pas mon contrat avec le FC Bayern », a-t-il déclaré. Âgé de 33 ans, celui que l’on surnomme aussi Lewangoalski est sous contrat avec le club jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ce qui signifie que le Bayern le laissera partir sans indemnité. Au Bayern depuis 2014, le Polonais a marqué 344 buts pour le Rekordmeister, toutes compétitions confondues. Il a notamment remporté la Ligue des champions 2020 et huit titres de champion d’Allemagne avec Munich. é. S.

footballbayern de munich
Valeurs Actuelles

Ni Dieu, ni César, ni Mélenchon : à peine commencée, la Nupes déjà divisée

Union des droites, suite et fin ?

Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives

Présidentielle 2022 : Marine Le Pen et le pari d’une campagne d’indépendance

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, le grand déconstructeur de la culture française

Présidentielle 2022 : comment Marine Le Pen prépare son entre-deux-tours

Chez Le Pen, une soirée électorale placée sous le signe du grand rassemblement

À Perpignan, Marine Le Pen termine son premier tour en préparant déjà le second

L’opposition sur plusieurs fronts

Marine Le Pen face au risque d’une abstention record

L'Humanité

Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !

Chronique

Mejdaline Mhiri

Dimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !

Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.

Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. «  Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis
Valeurs Actuelles

[Saint Clair] Seins nus ou burkini ?

La polémique liée à l’autorisation du burkini dans les piscines municipales à Grenoble est une polémique récurrente. Elle a surgi à l’été 2016 sur les plages de la Méditerranée, et s’est soldée par une victoire du camp “pro-burkini”, le Conseil d’État ayant cassé l’arrêté municipal de Villeneuve-Loubet, et par jurisprudence ceux de trente autres communes du littoral, qui visaient son interdiction. Elle a refait surface lorsque la municipalité de Rennes l’a autorisé à son tour en 2018. Elle s’ouvre aujourd’hui sous un jour particulier ; la mise en parallèle de deux libertés individuelles, de deux conceptions balnéaires en apparence égales : le burkini et les seins nus.

Éric Piolle, le maire de Grenoble à l’origine de cette initiative, formule ainsi son objectif : « On veut que tout le monde puisse se baigner les seins nus […] que tout le monde puisse se baigner avec un maillot couvrant » – que ce maillot couvrant soit porté pour des raisons médicales, personnelles ou religieuses, de façon temporaire ou de façon permanente. Notons que le fait d’inclure les seins nus n’est pas anodin, car leur liberté est menacée de nouveau aujourd’hui, sur les réseaux sociaux notamment – Instagram imposant par exemple le floutage – mais pas seulement. La France, donc, régresse eu égard à la liberté en vogue dans les années 70. Éric Piolle, à contre-courant, affirme qu’à Grenoble seront rejetées toutes les formes de discriminations liées au corps des femmes, trop couvert ou pas assez couvert. Liberté totale donc, et respect total du choix de l’autre. Une liberté qu’Éric Piolle range sous le vocable “universalisme” et qu’il rattache directement à l’idéal républicain et à l’article premier de la Constitution, déclarant vouloir lutter “pour un universalisme qui permet l’émancipation de toutes et tous”.

Tout notre édifice philosophico-politique moderne repose sur ce principe libéral sacré, lequel peut être repensé, refondé, ou infléchi.

Les anti-burkini affirment que, sous couvert de garantie des libertés individuelles, c’est en réalité ces libertés mêmes que l’on maltraite. Ils jugent qu’Éric Piolle, comme d’autres islamo-gauchistes, font la promotion d’un symbole d’oppression des femmes, d’une idéologie qui vise à les enfermer, comme on le voit dans d’autres pays, depuis le Maghreb jusqu’à l’Asie centrale. L’opinion est d’ailleurs majoritairement de leur côté ; 73 % des Français sont opposés au burkini selon un sondage CSA pour CNews réalisé les 10 et 11 mai 2022. Mais alors, pourquoi échouent-ils immanquablement à s’opposer à ces politiques “pro-burkini” ?

La réponse va être un peu rude à encaisser, mais pour pouvoir avancer, il va falloir l’accepter : parce que c’est Éric Piolle qui a raison ! C’est lui qui s’inscrit dans la droite ligne des valeurs républicaines, de l’esprit de la Constitution, du principe laïque comme du droit en vigueur. Tous ceux qui s’indignent à longueur d’antenne en invoquant le droit des femmes, leur liberté, leur dignité, etc., sont à côté de la plaque. Ils méconnaissent la réalité de notre tradition libérale française. Ils discernent mal la frontière entre politique et métapolitique. Ils ignorent la place centrale du principe de neutralisation politique de la société civile dans la construction de la Modernité, et devraient relire à cet égard Benjamin Constant. Tout notre édifice philosophico-politique moderne repose sur ce principe libéral sacré, lequel peut être repensé, refondé, ou infléchi – et c’est ce que l’auteur de ces lignes fait, par exemple, en développant une réflexion politique civilisationnelle – mais il ne saurait être mis en cause uniquement lorsque ça nous arrange.

Il est vrai que le burkini ne s’inscrit pas dans les traditions françaises. Mais la République a été construite politiquement et juridiquement pour l’accepter à l’égal de tout autre vêtement. Il faut donc arrêter d’empoisonner les musulmans à cause de leur façon de s’habiller. Il faut arrêter de faire croire à la terre entière que toute femme portant un voile serait manipulée ou contrainte par des fanatiques islamistes. Il est vrai qu’Éric Piolle, que Jean-Luc Mélenchon, et même qu’Emmanuel Macron parlent beaucoup de la République et assez peu de la France. Sauf que théoriser un rééquilibrage politique visant à réinjecter “de la France” dans la République n’est pas une mince affaire. Une chose est sûre, nous n’y parviendrons pas en multipliant les polémiques médiatiques éphémères. Pour y parvenir, nous devrons prendre le temps de repenser les formes de notre Contrat social afin qu’il réponde aux défis d’aujourd’hui, et notamment au défi civilisationnel, singulier et nouveau.

Si le message que les Français envoyaient au monde, mais aussi à eux-mêmes et donc à la communauté musulmane présente en France, était à nouveau celui d’une célébration de la féminité, et de la beauté du corps féminin nu tel qu’il s’inscrit dans la tradition artistique occidentale, de Praxitèle à Rodin ?

Cela suppose de nous rappeler préalablement qui nous sommes – ce que certains nomment de façon mal appropriée notre “identité”, et que nous nommons notre “héritage civilisationnel”. Par exemple : nous soucier un peu moins du burkini et un peu plus des seins nus. Car le véritable enjeu de court terme est là : que se passerait-il cet été si les quelques centaines de burkini qui ne manqueront pas de fleurir sur les plages ou dans les piscines étaient entourés non pas d’une poignée, mais d’une foule de seins nus, de string, de hanches galbées, d’ongles peints, de cheveux lâchés, de lèvres colorées, de peaux huilées et tannées, bref, si le message que les Français envoyaient au monde, mais aussi à eux-mêmes et donc à la communauté musulmane présente en France, était à nouveau celui d’une célébration de la féminité, et de la beauté du corps féminin nu tel qu’il s’inscrit dans la tradition artistique occidentale, de Praxitèle à Rodin ?

Le combat métapolitique serait alors bien engagé, et il ouvrirait un espace à la refondation politique d’un Contrat social dans lequel, comme Jean-Jacques Rousseau l’avait prévu initialement, la « véritable constitution de l’État », celle qui se grave « dans le cœur des citoyens », n’est pas faite de lois libérales abstraites, mais « des mœurs, des coutumes, et surtout de l’opinion », c’est-à-dire de la culture d’un peuple, de son art de vivre, de sa civilisation. Pour le dire autrement, en attendant de trouver les formes politiques nouvelles adaptées au défi civilisationnel, il est possible que les seins nus soient l’arme la plus efficace pour lutter contre l’avancée de l’islamisme.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Dopage, « la prévention, à elle seule, ne suffit pas » affirme Jean-Pierre Verdy

Entretien

DOPAGE L’ancien patron des contrôles à l’Agence française de lutte contre le dopage, Jean-Pierre Verdy, trouve bien timoré le discours officiel des instances chargées de ce problème sanitaire et reste persuadé que, sans dissuasion et répression, rien n’est possible contre la triche dans le sport.

Éric Serres

Nom Prénom Fonction ici sur quelques lignes comme ça magnit

Jeudi 12 mai, dans les locaux du Comité national olympique et sportif français (Cnosf), à Paris, s’est tenu le 21e colloque national pour un sport sans dopage. De nombreux artisans de la lutte antidopage, des athlètes et anciens athlètes y étaient présents, chacun portant la bonne parole. Paroles qui, pour l’ancien directeur des contrôles au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), Jean-Pierre Verdy, n’ont pas suffi.

Qu’avez-vous retiré de ce énième colloque sur le dopage ?

Il y a eu beaucoup de paroles, mais on attend des actes forts. De nombreux spécialistes de la lutte antidopage qui étaient présents ont été un peu déçus par ce qu’ils ont entendu. Pour eux, les avancées ne sont pas là. C’est bien joli de porter la bonne parole, mais cela ne suffit pas. De colloque en colloque, on voit que tout cela n’évolue pas ou si peu.

On a beaucoup parlé de prévention. Est-ce bien suffisant ?

Quand j’étais à la tête de la direction régionale d’Île-de-France, nous avions axé nos actions sur cette fameuse prévention. Nous organisions des rencontres. À l’arrivée, ce que l’on a constaté, c’est qu’il y avait plus de personnes assises à la tribune que dans la salle. Pour moi, la prévention est évidemment un des outils, mais ne peut pas être le seul. Ce qui est le plus important reste la dissuasion et la répression. Lorsque j’ai occupé mon poste de directeur des contrôles à l’AFLD, mon cheval de bataille a été de débarquer là où personne ne nous attendait. N’importe où et dans n’importe quelle discipline. De fait, les sportifs avaient peur des contrôles. Personne n’était à l’abri. La répression s’appliquait à toutes les disciplines. Aucun athlète ne partait serein sur une compétition, à tel point que, dans beaucoup d’entre elles, ceux-ci attendaient le dernier moment pour s’engager ou même abandonnaient dès qu’ils avaient vent de notre présence. Ceux qui se dopent n’ont rien à faire de la prévention. Les gens qui ne se dopent pas non plus. Il faut donc expliquer, notamment aux amateurs qui utilisent les mêmes produits que les professionnels, qu’il y a de véritables risques sanitaires. Souvent, ceux que l’on a attrapés étaient dopés par leur père ou un ami, sans qu’il y ait un véritable suivi. Ils étaient parfois à la limite de se retrouver aux urgences.

Si on vous comprend bien, toutes ces mesures coercitives ont été mises de côté depuis un certain temps ?

À partir du moment où il a été déclaré que l’AFLD ne s’occuperait plus que du haut niveau, que cela ne servait à rien de réaliser des contrôles chez les amateurs, tout ce que l’on avait mis en place est tombé à l’eau. Bien que je sois aujourd’hui en retraite, je suis toujours cela de très près et les retours que j’en ai ne sont pas bons. Se focaliser sur le haut niveau est finalement chose beaucoup plus facile. Ces sportifs sont localisés, donc faciles à suivre. Il est beaucoup plus dur de mener des investigations qui durent des mois, et qui pourtant peuvent faire tomber des réseaux. Il nous a fallu parfois plusieurs années pour arriver à nos fins.

L’AFLD a-t-elle les moyens de mener une politique de lutte efficace contre le dopage ?

À mon époque, c’était compliqué. Il y avait des compétitions où nous n’allions pas car le coût était trop important pour l’agence. J’ai vu que l’AFLD avait dorénavant un budget qui avoisine les 20 millions d’euros. Quand j’y étais, nous tournions plutôt à 8 millions, mais cela ne nous empêchait pas de réaliser près de 10 000 contrôles certaines années.

AFLD, Agence mondiale antidopage (AMA), Agence internationale des tests (ITA)... On s’y perd un peu dans toutes ces structures, qu’elles soient nationales ou internationales. Qui fait quoi ?

L’AMA est là pour donner des orientations, c’est-à-dire la liste des produits interdits et ce qui devrait être fait. Ensuite, en fonction de toutes les informations données, les agences nationales font ou ne font pas. Tout dépend des moyens dont elles disposent. Certaines n’en ont pas et vont effectuer à peine une centaine de contrôles dans l’année. C’est là où il y a un problème. Les athlètes français, qui sont très contrôlés, nous ont souvent dit qu’ils étaient énervés de voir ce qui se passait dans certains pays.

Quand un athlète handisport présent au colloque dit qu’il n’a subi aucun contrôle durant les JO de Tokyo, cela ne vous étonne pas un peu ?

Normalement, il aurait dû être contrôlé. Après, je ne sais pas. Quand je m’occupais des contrôles, tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les JO devaient non seulement être localisables, mais subissaient au moins trois contrôles avant la date fatidique. Cela n’a pas empêché que l’on a été parfois obligés d’en exfiltrer certains du village olympique avant qu’ils ne rentrent en compétition. Ils étaient positifs !

La lutte contre le dopage n’a-t-elle pas, encore et toujours, un wagon de retard par rapport aux tricheurs ?

Ce n’est pas un wagon, mais plusieurs wagons. L’important, c’est surtout d’avoir un réseau sur le terrain qui peut nous alerter de l’existence des produits et des substances qui circulent parmi les sportifs. Ce sont les informations revenant du terrain qui permettent de coincer les tricheurs. Les analyses viennent après.

Lors de ce colloque, vous avez eu une prise de bec sur les analyses capillaires avec le docteur Olivier Rabin, qui représentait l’AMA. Selon vous, elles ont été mises de côté. Pouvez-vous nous expliquer ?

Ces analyses ont permis d’accentuer la dissuasion auprès des sportifs. Quand, en 2008, sur le Tour de France, nous avons commencé à réaliser ces prélèvements, cela a créé une véritable psychose au sein du peloton. Tous nous demandaient ce que l’on cherchait. À notre surprise générale, nous avons retrouvé partout de la DHEA – un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage – et dans des proportions très élevées. L’avantage des cheveux est qu’ils gardent assez longtemps certains produits. Avec les cheveux, on trouve quasiment tout, excepté de l’EPO. Si cela est utilisé dans les enquêtes judiciaires, c’est bien qu’il doit y avoir une raison, non ?

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L'Humanité

Recherchée par Europol, la « Crypto Queen » court toujours

Actu

Cryptomonnaie Ruja Ignatova, promotrice d’une des plus lucratives arnaques aux monnaies numériques, vient d’entrer dans le club des 10 fugitifs les plus recherchés d’Europe.

Pierric Marissal

Le nom en imposait : le OneCoin. Il devait concurrencer le bitcoin. Sa créatrice, Ruja Ignatova, citoyenne allemande d’origine bulgare, se présentait comme la reine de la cryptomonnaie, la « Crypto Queen ». Et si, la semaine dernière, Interpol l’a placée sur la liste des 10 criminels les plus recherchés d’Europe, c’est que tout était mensonges. Une arnaque à 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, qui a fait 3 millions de victimes dans le monde.

Cette fraude, l’une des plus importantes de l’histoire, a débuté en 2014, année où les cryptomonnaies ont commencé à avoir vraiment le vent en poupe. En ce temps, la valeur d’un bitcoin dépassait pour la première fois les 1 000 dollars et le tout fraîchement émoulu ethereum faisait naître l’espoir d’une monnaie responsable et utile. Mais il se murmure alors qu’une autre cryptomonnaie aurait la cote, que dans le plus grand secret des Bill Gates et des Mark Zuckerberg auraient misé dessus plutôt que sur le bitcoin : le OneCoin. On promet alors aux nouveaux investisseurs des rendements à 600 %. Plus encore si l’on devient recruteur, car au bout de 10 nouveaux convaincus, une partie de l’investissement de ces nouveaux venus vous revient directement, payé en euros. C’est ainsi que s’est formée une vaste pyramide de Ponzi qui, en trois ans, va toucher les cinq continents et faire des millions de victimes.

Déjà condamnée pour fraude en Allemagne

Ruja Ignatova est le visage de OneCoin. Elle fait d’ailleurs précéder son nom du titre de « docteur ». Ça en impose. Le plus souvent, dans les interviews qu’elle accorde alors, elle parle devant des diplômes encadrés. Mais personne n’est allé vérifier son pedigree. Deux ans plus tôt, elle avait déjà été condamnée pour fraude en Allemagne. OneCoin développe sa façade, achète des sièges dans plusieurs pays, recrute une soixantaine de personnes – que des communicants. Ruja Ignatova organise de grandes messes dédiées à OneCoin et à la cryptomonnaie dans les stades du monde entier, comme à Wembley, mythique enceinte de Londres, en 2016. Après des performances artistiques ou des concerts, elle monte sur scène en robe de bal et déroule son discours bien rodé sur OneCoin, sa nouvelle blockchain révolutionnaire, la première mondiale en nombre d’utilisateurs, la deuxième en capitalisation derrière le bitcoin. « Nous sommes le futur du paiement ! » martèle-t-elle.

Des profits estimés à 2,2 milliards d’euros

Mais derrière, il n’y a rien, un grand vide. Aucun ingénieur. Aucune cryptomonnaie, aucune chaîne de blocs présumée infalsifiable. Les millions de personnes qui ont acheté des OneCoin n’ont jamais rien pu en faire, encore moins les changer. L’argent était envoyé directement vers Dubai, où Ruja Ignatova s’était domiciliée, ou encore vers Bélize, Gibraltar et l’île de Man. Avant de disparaître. Ses profits sont estimés à 2,2 milliards d’euros. Les pertes de ses victimes sont, elles, évaluées entre 3,5 milliards d’euros et 10 milliards. En 2017, OneCoin est la cible de plusieurs enquêtes dans de nombreux pays. Le 25 octobre de cette année-là, Ruja Ignatova disparaît en descendant d’un avion en Grèce. Elle n’est jamais réapparue.

Son frère, en revanche, Konstantin Ignatov, et son complice Sebastian Greenwood ont été arrêtés par le FBI dans le cadre de l’affaire OneCoin. Comme Ruja Ignatova, ils risquent plus de 90 années de prison.

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Valeurs Actuelles

[Saint Clair] Seins nus ou burkini ?

[Saint Clair] Emmanuel Macron, un président en burn out

[Saint Clair] Ce que l’affaire Coralie Dubost dit de l’état de la démocratie en France

[Saint Clair] Emmanuel Macron réélu : le bloc national dans l’impasse

[Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron l’ignore, mais il a déjà perdu

[Saint Clair] Présidentielle : mais où sont passés les électeurs de François Fillon ?

[Saint Clair] Macron en tête des sondages ou la responsabilité de la classe bourgeoise dans la disparition de la France

[Saint Clair] Scandale d’État : voter Macron, c’est voter McKinsey

[Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron, candidat des médias

[Saint Clair] Emmanuel Macron, de la crise de la démocratie à la crise de l’intelligence politique

L'Humanité

La République et l’économie sociale et solidaire

Chronique

La chronique avisée de Jean-Philippe Milesy, militant de l’économie sociale et solidaire.

Jean-Philippe Milesy

A l’heure où j’écris cette chronique, la France sort du premier tour d’une élection présidentielle qui apparaît de plus en plus comme un piège démocratique et le pays est fracturé entre une extrême-droite parvenue à se dédiaboliser, un libéralisme décomplexé, un populisme revendiqué.

L’ouvrage de Jérôme Saddier est dans ce contexte de tous les dangers un livre fondé sur la raison. Revendiquer comme il le fait «  une économie de la réconciliation » apparaît dès lors comme un manifeste pour les deux engagements majeurs de l’auteur : une République sociale et démocratique, et une ESS citoyenne et innovante.

Pour lui, le pacte social des mutuelles, des coopératives, des associations et le contrat social qui procèdent des mêmes principes fondateurs que sont « liberté », « égalité » et « fraternité » sont étroitement liés. Il y a là du Pierre Leroux.

Dans la suite du 1 er Congrès de l’ESS de décembre 2021, et de la proposition d’une République de l’ESS, l’ouvrage du président d’ESS-France approfondit la réflexion qui le conduit à vouloir «  faire de l’ESS la norme de l’économie de demain ».

Sa République, qui paraît défigurée au regard des évènements récents, est celle d’une association de tous ses citoyens (au-delà des seuls scrutins quinquennaux), celle des luttes et des avancées sociales, celle d’une vision « social-démocrate » assumée.

Son ESS est celle de ses adhérents mutualistes, militants et bénévoles associatifs, sociétaires coopérateurs. Elle est celle d’une «  puissance créatrice », d’innovations constantes depuis ses origines jusqu’à ses initiatives les plus récentes qu’il s’agisse des actions pour l’environnement, des réponses numériques, d’approche nouvelles du travail.

Entre ESS et République se pose la question fondamentale du rapport au marché et à l’État. Si Jérôme Saddier évoque, comme il est de tradition,  «  une troisième voie protéiforme », il s’est auparavant interrogé sur la situation «  lorsque l’État lui-même devient l’instrument, voire le complice du marché ».

Dans les rapports aux pouvoirs publics, l’auteur souligne la complémentarité (et non la concurrence) qui peut exister entre le développement de l’ESS et des services publics de qualité.

Tout l’ouvrage et c’est sa grande qualité, interroge sur les situations et leur devenir entre idéaux et réalités concrètes. Il apprécie ainsi les évolutions de l’entreprise portées par des lois comme Pacte, mais il souligne les résistances qu’elles suscitent au sein des pouvoirs actionnariaux et évoque l’affaire Danone.

«  Seule une évolution profonde du cadre juridique de propriété et de gouvernance des entreprises, en partie déconnectée de l’influence des apporteurs de capitaux, est de nature à garantir la loyauté à l’égard du projet de l’entreprise. ».

La « réconciliation » veut aussi des transformations profondes !

S’agissant de l’ESS qui structure souvent de manière déterminante des territoires entiers Jérôme Saddier l’invite à s’engager en politique, non de façon partisane, mais en prenant toute la place qui est la sienne par son poids économique, mais surtout par l’engagement citoyen et démocratique qu’elle représente.

L’ouvrage représente une pierre blanche sur le chemin d’un monde plus juste et plus éclairé. S’agissant du monde il signale que plus de trois cents millions de femmes et d’hommes y sont parties prenantes de coopératives, de quoi revendiquer d’être la norme de l’économie de demain !.

JÉROME SADDIER

« POUR UNE ÉCONOMIE DE LA RÉCONCILIATION »

éditions Les Petits Matins (coll. Mondes en transitions ») 136 p. 12 €

économie sociale et solidaire
Valeurs Actuelles

[Benedetti] Législatives : la droite sera-t-elle condamnée à la figuration ?

Les législatives qui se profilent vont-elles consacrer la marginalisation des droites, à l’exception de celles apostasiées au macronisme et se réduire à un duel entre un centrisme post-démocratique et un agrégat de gauches réunies autour de la radicalité dont Jean-Luc Mélenchon se veut le point de jonction ? Tout se passe comme si c’était bien cette dichotomie qui semblait ainsi s’installer dans le paysage politique.

Les suites immédiates de la présidentielle auront réussi plus que jamais à effacer les vieux partis de gouvernement soit en les aspirant comme les insoumis l’opèrent avec le Parti socialiste, soit en les désinnervant toujours plus comme parvient à le faire le président de la République avec les Républicains dont les objectifs immédiats se limitent à tenter de conserver un groupe parlementaire. L’autre conséquence du scrutin du 24 avril consiste à contenir un bloc populiste de droite dominé par un Rassemblement national qui n’entend pas s’allier d’une quelconque manière que ce soit avec la nouvelle formation d’Éric Zemmour, partie prenante peu ou prou de la même galaxie.

Or le cumul arithmétique des droites, même sans ceux qui, en leur sein, ont rallié le président réélu, permettraient à ces dernières de faire jeu égal, voire sans doute, de devancer les deux axes, centriste d’un côté, de gauche de l’autre, qui néanmoins à l’aune des sondages paraissent mener la course dans la perspective du renouvellement de l’Assemblée nationale.

C’est pourtant le défi de l’architecture à venir de ces agrégats désunis qui se pose aux responsables politiques de cette partie du champ partisan.

La tripartition telle qu’elle se dessine est une tripartition inachevée puisqu’à ce stade un interdit hérité des années Mitterrand continue de peser au tribord de l’échiquier partisan. La malédiction mitterrandienne est aussi efficace électoralement que pernicieuse démocratiquement : efficace car elle permet au mainstream idéologique d’assurer sa domination politique sans s’enquérir de la recherche d’une majorité sociologique ; pernicieuse car elle enferme l’opposition de droite gaullo-souverainiste dans une fonction tribunitienne qui l’exclut de facto de toute prétention à exercer le pouvoir.

C’est à ce corner qu’est assigné à ce stade le camp d’une droite populaire qui vaque dans le moment au plus pressé entre l’Aventin hégémonique de Marine Le Pen, l’îlot zemmouriste à la recherche désespérée du continent perdu du RPR des années 70 ou 80, et les ultimes gardiens d’une formation en déclin, les Républicains… C’est pourtant le défi de l’architecture à venir de ces agrégats désunis qui se pose aux responsables politiques de cette partie du champ partisan. Ceux qui d’entre eux sauront en trancher le nœud gordien seront en mesure de préparer les conditions d’une alternance, sous réserve d’éviter la paresse d’en espérer l’advenue par défaut et par reproduction des schémas qui ont jusqu’à aujourd’hui échoué.

L’exemple de la NUPES immanquablement pourrait dès lors les inciter à se regarder à nouveau dans le fond des yeux, à outrepasser “le splendide isolement” choisi par Marine Le Pen d’un côté, l’intériorisation de la sujétion du vieux parti conservateur aux injonctions historiquement héritées de l’ère Mitterrand de l’autre.

Le quinquennat qui commence est aussi celui de la reconstruction des oppositions. Les gauches se sont saisies des législatives pour repenser leur logiciel, le test dira l’efficience de leur réinitialisation ; il va de soi qu’un gain électoral (renforcement du nombre de parlementaires, a fortiori un succès, plus improbable) validerait l’hypothèse de l’affranchissement des injonctions qui, sous couvert de morale, rendaient impossible a priori cette alliance.

Certes la gauche bénéficie de ce point de vue d’un système d’indulgences qu’elle s’est auto-fabriquée non sans culot et qu’elle s’achète à bon compte. Il n’en demeure pas moins que le temps, sans les effacer totalement, a décomplexé les droites, en les rendant moins sensibles aux menaces excommuniantes dont elles sont l’objet. L’exemple de la NUPES immanquablement pourrait dès lors les inciter à se regarder à nouveau dans le fond des yeux, à outrepasser “le splendide isolement” choisi par Marine Le Pen d’un côté, l’intériorisation de la sujétion du vieux parti conservateur aux injonctions historiquement héritées de l’ère Mitterrand de l’autre.

La traversée de la vallée étroite et désertique de la diète du pouvoir est sans doute à ce prix. Il y faudra tout à la fois beaucoup d’intelligence tactique et de détermination sous réserve que chacune des parties prenantes métabolise les aggiornamentos indispensables à la régénération d’un projet souverainiste, populaire et moderne. Faute de cet élan et de cette entreprise, l’orléanisme dans sa forme macroniste aurait réussi son pari de définitivement solder une partie de l’histoire des droites…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le dernier fiasco de la ministre Borne

Actu

Ubérisation Les élections professionnelles des travailleurs des plateformes se sont achevées le jour même où leur instigatrice entrait à Matignon.

Pierric Marissal

« L e 16 mai 2022, Élisabeth Borne entre à Matignon… Nous, on préférera se souvenir que ce fut le jour de son plus gros ­fiasco : les élections dans l’ubéri­sation », s’amuse Jérôme Pimot, cofondateur du Clap. Les scrutins des représentants des travailleurs des plateformes se sont clos lundi soir sur une abstention XXL, remettant en cause la légitimité même de ces élections.

Une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social

Pourtant, Élisabeth Borne n’a pas ménagé ses efforts ces cinq dernières années pour tenter de protéger les plateformes de services contre les risques de requalification de leurs travailleurs de l’indépendance au salariat. Au ministère des Transports puis à la Transition écologique, elle a soutenu la loi Lom (loi d’orientation des mobilités) de 2019, dans laquelle un article consacrait l’ubérisation de l’emploi moyennant l’établissement de chartes de bonne conduite écrites par les employeurs du numérique eux-mêmes. Une tentative censurée par le Conseil constitutionnel. Passée au ministère du Travail, elle est retournée à la charge en commandant une ordonnance instaurant un pseudo-dialogue social via l’élection de représentants des coursiers et chauffeurs auprès des plateformes. Commande passée à Bruno Mettling, ancien expert consultant auprès d’Uber nommé depuis à la tête de l’autorité organisatrice de ces élections (Arpe).

Une abstention de 98 % chez les livreurs

Tous ces efforts pour un flop retentissant. Les résultats du scrutin font peine à voir. Chez les livreurs, la participation atteint péniblement 1,83 % sur les 84 000 inscrits, soit 98 % d’abstention. Le seuil de représentativité, 5 % des suffrages exprimés, tourne autour de 70 voix. Les organisations les « mieux élues » l’ont été avec 0,4 % des inscrits ! C’est à peine mieux chez les VTC, avec 3,91 % de participation. « Plus de la moitié des chauffeurs ont voté dans la dernière ligne droite, le dimanche… parce qu’Uber a fait pression », remarque Laurent Degousée, référent plateformes chez Solidaires. Brahim Ben Ali, fondateur de l’intersyndicale nationale des VTC (INV), va plus loin : « Ils ont carrément harcelé les chauffeurs en leur disant que c’était pour eux une question de survie de voter. »

De nombreuses irrégularités

« Résultat, les premiers du scrutin sont des organisations corporatistes (l’Association des VTC de France et la Fédération nationale des autoentrepreneurs – NDLR). Des gens qui prétendent qu’être autoentrepreneur est la panacée. On comprend mieux le but de ces élections », soupire Laurent Dégousée. Chez INV, on jubile. « Nous avons quatre fois plus d’adhérents à jour de cotisation que l’Association des VTC de France n’a reçu de voix. La légitimité est de notre côté ! » sourit Brahim Ben Ali.

Avec 27 %, la CGT, première organisation chez les livreurs, souligne que « l’Arpe a quand même trouvé le moyen de faire pire que ce que nous craignions. Heureusement que la lutte ne s’arrête pas aux votes ! » De son côté, Solidaires s’est joint à la CNT-SO pour contester ces élections. « Notre requête se base sur de nombreuses irrégularités dans l’organisation et le déroulement du scrutin : bricolage juridique pour inscrire une candidature syndicale hors délais, refus de communiquer les listes électorales aux organisations syndicales, corps électoral ne recoupant pas l’ensemble des travailleurs concernés, nombreuses difficultés techniques… » énumèrent les deux syndicats, qui se rendront au tribunal le 7 juin pour être entendus à ce sujet.

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France24 - Monde

Des cas de variole du singe détectés en Europe et Amérique du Nord

Publié le : 19/05/2022 - 04:54

Montréal (AFP) – Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest.

Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi soir en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.

A l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).

"Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu'il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés", a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l'UKHSA, citée dans le communiqué.

Les symptômes recouvrent fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons et fatigue. Des éruptions cutanées peuvent survenir, souvent sur le visage, et se répandre à d'autres parties du corps dont les parties génitales.

Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Cette infection virale se guérit d'elle-même.

Peu contagieuse entre humains

Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les Etats-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire.

Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale.

Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d'examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville.

Et aux Etats-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l'Etat du Massachusetts.

Les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie est peu contagieuse entre humains.

La multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.

"Nous observons des transmissions parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes", ce qui est "une nouvelle information que nous devons étudier convenablement pour mieux comprendre la dynamique" de transmission, a ainsi déclaré Ibrahima Socé Fall, directeur général adjoint de l'OMS pour les interventions d'urgence, à Genève.

Mais "n'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont souligné aux Etats-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.

burs-vgr/juf

© 2022 AFP

L'Humanité

Les Huit Montagnes en liberté

Nos recommandations culturelles

Compétition Ode pudique à la nature, récit d’une amitié indéfectible, le sixième long métrage de Felix Van Groeningen, coécrit et réalisé avec son épouse, Charlotte Vandermeersch, arpente les cimes des alpages du val d’Aoste.

Michaël Mélinard

Envoyé spécial.

Le cinéma n’a pas de frontières et les Huit Montagnes est là pour le rappeler. Cette coproduction italo-belgo-française réalisée par un couple de Flamands et principalement tournée dans les alpages du val d’Aoste en italien est en plus rythmée par les compositions pop-folk, en anglais, d’un multi-­instrumentiste suédois, Daniel Norgren. On connaît Felix Van Groeningen, révélé à la Quinzaine des réalisateurs avec la Merditude des choses puis plus largement dans la cinéphilie hexagonale avec l’attribution du césar du meilleur film étranger pour le mélo Alabama Monroe. Il a aussi signé, en 2018, My Beautiful Boy aux États-Unis, réunissant Steve Carell et Timothée Chalamet.

La coréalisatrice, Charlotte Vandermeersch, est moins connue. D’ordinaire comédienne, notamment dans Belgica, de Van Groeningen, elle n’apparaît pas ici à l’écran. Néanmoins, en plus de la mise en scène, elle a coécrit le scénario, adapté du roman homonyme de Paolo Cognetti, lauréat du prix Strega, l’un des plus prestigieux d’Italie, et du Médicis étranger en France.

Comme son nom l’indique, ce long métrage prend racine dans la montagne même si les huit évoquées dans le titre se réfèrent non pas au Val d’Aoste, mais à la mythologie hindoue. Selon la légende, le mont Meru, situé au centre de la terre, est entouré de huit mers et huit montagnes. Apprend-on davantage en gravissant les huit sommets ou en grimpant sur le mont Meru ? Là est la question à laquelle le parcours dissemblable des deux personnages clés tente de répondre. Car l’œuvre est d’abord le récit d’une rencontre, celle d’un gamin des villes et d’un gamin des champs escarpés du val d’Aoste. Leur amitié traverse le temps malgré les soubresauts de l’existence.

un large espace est donné à la complexité des personnages

À Grana, le petit village où le hasard réunit Bruno et Pietro, il ne reste quasiment plus d’habitants. L’arrivée de la route, censée en attirer de nouveaux, les a fait fuir. Des 183 ouailles n’en reste que 14. Dont un seul enfant, Bruno. Pietro, lui, vient de Turin pour passer ses vacances estivales avec sa mère, loin de la pollution piémontaise. De ces 14 résistants, trois seulement pénètrent le cadre : Bruno, son oncle et sa tante. Un dispositif qui ajoute à l’impression d’isolement et d’immensité malgré le choix de tourner en 1:33, ce format d’habitude dédié à la télévision. Le terrain de jeu est immense pour les deux mômes de 11 ans. À l’abri des regards adultes, ils gambadent en toute liberté sur les pentes, escaladent le toit des maisons abandonnées, plongent dans le lac. Et même si Bruno doit aider à la traite des vaches et à la fabrication du fromage de ses oncle et tante, il semble profiter pleinement de ses moments d’insouciance enfantine. On comprend néanmoins très vite que tout n’est pas rose pour Bruno. Il ne voit jamais son père, maçon absent, sorte d’entité mystérieuse travaillant à l’étranger, en Suisse ou en Autriche. Pas mieux du côté de la mère, dont on ne sait rien. Les rapports de Pietro et de son père sont aussi délicats. Ingénieur qui se tue à la tâche, il décompresse dans des randonnées où il entraîne son fils. C’est là leur seul véritable lien. Quand les parents de Pietro proposent d’amener Bruno à Turin afin qu’il puisse poursuivre ses études, son père refuse. Son fils devient lui aussi maçon. Fin de la première partie.

Les deux amis se perdent de vue. Ils ont grandi, pris des chemins divergents. Pietro se cherche, voyage, enchaîne les petits boulots précaires, éternel insatisfait qui a rompu toute relation avec son père et ses exhortations au conformisme bourgeois. Bruno a aussi coupé les ponts avec le sien et retrouvé la montagne. Le décès du père de Pietro les rapproche. Bruno lui avait fait la promesse de lui construire une maison dans la montagne. Il demande à Pietro de l’aider à la tenir.

Cette œuvre hybride qui quitte ponctuellement le val d’Aoste pour Turin ou le Népal aime prendre son temps (2 h 27). C’est sa principale qualité et sa limite. Certes, le film est sans doute trop long. Néanmoins, outre que cette durée offre un large espace à la complexité des personnages, superbement incarnés par Luca Marinelli (Pietro adulte), vu dans le rôle éponyme de Martin Eden, et Alessandro Borghi (Bruno adulte), elle permet aux ­cinéastes de continuer à interroger leur obsession de la famille de sang et de celle de cœur. Les deux héros refusent les assignations et le déterminisme social. En cela, les Huit Montagnes est un film sur la liberté et ses contraintes. Avec ses paysages majestueux et la rusticité de la vie dans les alpages, c’est aussi un hommage à une nature préservée, immuable face aux contingences économiques.

Festival de Cannes
France24 - Monde

L'Europe et l'Amérique du Nord font état de premiers cas de variole du singe

Publié le : 19/05/2022 - 04:45

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Après le Royaume-Uni, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont tour à tour annoncé mercredi la présence de cas suspects ou confirmés de variole du singe sur leurs territoires. Cette infection virale qui provoque notamment de la fièvre et des maux de tête se guérit d'elle-même.

Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi 18 mai en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.

À l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). "Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu'il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés", a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l'UKHSA, citée dans le communiqué.

Fièvre et maux de tête

Les symptômes recouvrent fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons et fatigue. Des éruptions cutanées peuvent survenir, souvent sur le visage, et se répandre à d'autres parties du corps dont les parties génitales. Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Cette infection virale se guérit d'elle-même.

Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale.

Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d'examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l'État du Massachusetts.

Une maladie peu contagieuse entre humains

Les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie est peu contagieuse entre humains. La multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.

"Nous observons des transmissions parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes", ce qui est "une nouvelle information que nous devons étudier convenablement pour mieux comprendre la dynamique" de transmission, a ainsi déclaré Ibrahima Socé Fall, directeur général adjoint de l'OMS pour les interventions d'urgence, à Genève.

Mais "n'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont souligné aux États-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.

Avec AFP

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L'Humanité

Les folles années de la Boisserie

Nos recommandations culturelles

Histoire Aurélie Chenot raconte la création de la revue littéraire transition, une passionnante aventure éditoriale née à Colombey-les-Deux-Églises.

Sophie Joubert

Dans Paris est une fête, Ernest Hemingway a relaté ses années de vaches maigres dans le Paris des Années folles, où s’étaient installés Francis Scott et Zelda Fitzgerald, Ezra Pound ou Gertrude Stein. On connaît moins l’histoire d’Eugene et Maria Jolas, fondateurs de la revue transition, célèbre pour avoir publié en feuilleton le Finnegans Wake de James Joyce. C’est à la Boisserie, future demeure de la famille de Gaulle, que s’est écrit cette aventure éditoriale hors normes. Correspondante au Journal de la Haute-Marne, Aurélie Chenot la fait revivre dans Colombey est une fête, un récit alerte et documenté où l’on croise Philippe Soupault, Samuel Beckett et James Joyce, la libraire et éditrice Sylvia Beach, les artistes Fernand Léger, Hans Arp ou Paul Klee.

Né en 1894 dans le New Jersey de parents français, Eugene Jolas rencontre à Paris Maria MacDonald, arrière-petite-nièce de Thomas Jefferson. Il est journaliste et poète, elle est douée pour le chant lyrique, connaît bien les arts visuels et deviendra une traductrice reconnue. Trilingues, ils fondent transition avec l’idée d’expérimenter le langage et d’explorer l’inconscient, ce qui les rapproche des surréalistes. Alors que le premier numéro n’est pas encore sorti, ils s’installent à Colombey-les-Deux-Églises où ils passeront trois années décisives, entre 1927 et 1931. Point de rencontre entre les disciplines, entre le Vieux Continent et le Nouveau Monde, transition s’arrêtera en 1938. Un pan méconnu de l’histoire littéraire à (re)découvrir. S. J.

Littérature
France24 - Monde

Un milliardaire japonais vend un Basquiat à New York pour 85 millions de dollars

Publié le : 19/05/2022 - 04:20Modifié le : 19/05/2022 - 04:18

New York (AFP) – Le milliardaire japonais Yusaku Maezawa, grand collectionneur d'art et récent touriste de l'espace, a vendu mercredi soir à New York un tableau monumental de l'Américain Jean-Michel Basquiat pour 85 millions de dollars, raflant une plus-value de près de 28 millions de dollars.

Lors d'une vente aux enchères publique à Manhattan, la maison Phillips a vendu "Untitled" de Basquiat, peint en 1982 par l'artiste néo-expressionniste disparu à l'âge de 27 ans et dont la cote n'a cessé de grimper.

M. Maezawa avait annoncé en mars son intention de vendre aux enchères chez Phillips ce tableau gigantesque qu'il avait acheté en 2016 pour 57,3 millions de dollars.

Il a donc réalisé une plus-value de 27,7 millions de dollars.

En mai 2017, le milliardaire avait battu un record pour une oeuvre d'art américaine en achetant un autre tableau de Basquiat pour 110,5 millions de dollars chez Sotheby's. Soit l'une des dix oeuvres vendues aux enchères plus de 100 millions.

Agé de 46 ans, M. Maezawa est le fondateur de Zozotown, le plus grand site de vente de vêtements et accessoires en ligne au Japon.

Le milliardaire japonais avait expliqué en mars que posséder pendant six ans un Basquiat avait été "un grand plaisir", mais que l'art devait "être partagé pour faire partie de la vie de chacun".

Yusaku Maezawa est devenu également en décembre dernier le premier touriste japonais de l'espace à se rendre à bord de la Station spatiale internationale (ISS) avec l'agence spatiale russe.

Son odyssée aurait coûté 10 milliards de yens (87 millions de dollars). M. Maezawa prévoit aussi un voyage autour de la Lune organisé par la compagnie SpaceX d'Elon Musk.

Possédant des œuvres de Pablo Picasso, Roy Lichtenstein, Andy Warhol et Jeff Koons, Yusaku Maezawa dit être un "collectionneur ordinaire" d'art contemporain qui fonctionne "à l'instinct". "J'achète simplement ce que je trouve beau. C'est tout", avait-il confié à l'AFP en 2017.

Le marché de l'art se porte à merveille à New York.

La saison des ventes de printemps a commencé le 9 mai chez Christie's (propriété de la très grande fortune française François Pinault), qui a vendu un portrait de Marilyn Monroe "Shot Sage Blue Marilyn" d'Andy Warhol pour 195 millions de dollars. Soit l'oeuvre d'art du 20e siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques.

Sa concurrente Sotheby's (propriété depuis 2019 du magnat franco-israélien des télécoms Patrick Drahi) a, elle, vendu pour 922 millions de dollars d'oeuvres de la collection Macklowe, "la plus chère jamais vendue aux enchères" réparties en deux lots entre novembre et lundi soir.

burs-nr/vgr

© 2022 AFP

L'Humanité

Éric Pessan, la littérature qui vole en impesanteur

Actu

Roman Pour une résidence d’écriture au Cnes, l’auteur propose un vagabondage chez les rêveurs, les artisans de l’espace, sans perdre de vue notre réalité.

Alain Nicolas

« A lors, tu vas écrire un roman de science-fiction ? » C’est la question que tout le monde pose à Éric Pessan quand il annonce sa sélection pour une résidence d’écriture à l’Observatoire de l’espace, le « laboratoire arts-sciences » du Centre national d’études spatiales. Un roman de science-fiction ? Un roman ? Même à ça, il ne sait pas répondre. Comment savoir ce que sera le texte qui naîtra de ce travail ? Quelques années plus tôt, il avait indiqué dans sa note d’intention accompagnant sa candidature à un vol en impesanteur vouloir écrire une fiction « très étayée sur le plan scientifique ».

Combien d’enfants ont rêvé d’aller sur la lune, de construire des fusées ? Éric Pessan était de ceux-là. Il se voulait astrophysicien. Son niveau en maths en a décidé autrement. Plus que les équations, ses outils seront les mots. Mais il veut avoir sa part du rêve de l’humanité : échapper à la pesanteur. Pendant le « vol parabolique », il ne prend pas d’images. Pendant les périodes de gravité normale, entre la sensation de peser deux fois son poids et celle de flotter, il prend des notes, laisse « se nicher » en lui la sensation précieuse. Il la retrouvera en écrivant le livre que nous lisons, et qui raconte sa propre genèse. « J’habite la lune avec frénésie », écrivait l’écrivaine argentine Alejandra Pizarnik. Éric Pessan se reconnaît en ces frénétiques qui veulent desserrer le nœud de la réalité, peut-être pour mieux la retrouver au point bas de la parabole. Il nous propose une série de « vols » vers des personnages, connus et inconnus, qui ont nourri notre imaginaire interplanétaire, de monsieur de Fontenelle et ses Entretiens sur la pluralité des mondes, à Wernher von Braun, mais aussi Hélène Smith, la médium qui écrivait en alphabet martien une langue calquée sur le français, ou Franz von Gruithuisen, l’astronome qui voyait des feux d’artifice pour le couronnement du roi de Vénus.

Lâcher la bride à l’utopie sans rompre le lien avec notre réalité terrestre, même moins brillante : le livre d’Éric Pessan a le rare mérite de lier l’espoir d’une planète meilleure aux luttes ici et maintenant – ZAD, violences policières, gilets jaunes. Et de garder sur les rêves d’autres mondes un œil lucide. À la célèbre phrase sur le sage qui montre la lune, il répond : « J’aimerais être l’imbécile qui regarde le doigt en m’interrogeant sur les motivations du sage. »

éric pessanLittératurescience-fictionespace
France24 - Monde

Les grands argentiers du G7 au chevet de l'Ukraine

Publié le : 19/05/2022 - 04:08

Königswinter (Allemagne) (AFP) – Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables: les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.

La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

"Nous demandons un soutien financier élevé, mais le prix est également élevé. C'est pour nous un moyen de survivre", avait récemment expliqué à l'AFP le ministre ukrainien des Finances Serguiï Martchenko.

Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7

"Je demanderai à mes homologues de se joindre à nous pour accroître leur soutien financier à l'Ukraine. L'Ukraine a (...) besoin de notre aide et ils en ont besoin maintenant", a martelé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à son arrivée à Königswinter, banlieue verdoyante de Bonn (ouest) où se tient la réunion.

Mercredi, la Commission européenne a de son côté proposé une "nouvelle assistance macrofinancière" à l'Ukraine pour cette année d'un montant "allant jusqu'à 9 milliards d'euros".

Faire payer la Russie ?

La proportion de prêts et d'aides directes dans ce nouveau paquet de soutien sera au menu des discussions du G7.

Il s'agit d'assurer la solvabilité de l'Ukraine "pour les prochains jours, les prochaines semaines", a commenté le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, à la veille des principales réunions.

"(...) Nous avons tous la responsabilité d'apporter une contribution visible", a ajouté le ministre dont le pays préside le G7 cette année.

Alors que la guerre continue de ravager une large partie du territoire ukrainien, des réflexions sont déjà en cours sur l'aide à la reconstruction du pays.

Les discussions "ne font que commencer", a souligné Mme Yellen à Königswinter, mais des pistes de financement sont évoquées comme celle d'utiliser des actifs russes gelés dans le cadre des sanctions occidentales.

Si l'Allemagne juge cette hypothèse "politiquement concevable", elle souligne, à l'instar de la France, que les obstacles juridiques sont nombreux.

"Il faut bien regarder les contraintes qui s'imposent à nous", souligne-t-on au ministère français des Finances.

"Nous devons respecter l'État de droit, même si nous avons affaire à des oligarques russes", observe le ministre allemand.

La guerre lancée par la Russie devrait provoquer une contraction massive de l'économie ukrainienne, évaluée à 30% par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), et même 45% par la Banque mondiale.

Créancier chinois

A des degrés divers, toute l'économie mondiale est affectée par cette offensive et les sanctions contre Moscou qui ont en découlé.

Sur fond d'inflation aggravée et de menace de crise alimentaire dans certains pays, le FMI a ramené sa prévision de croissance mondiale à 3,6% cette année, contre 4,4% projetés en janvier. Et un enlisement de la guerre en Ukraine ainsi que de nouvelles sanctions dégraderaient davantage les perspectives mondiales.

"Nous assistons à de graves conséquences économiques, en particulier pour les pays à faible revenu, en raison de la hausse des taux d'intérêt et de la hausse des prix mondiaux des produits agricoles. Nous devrons travailler ensemble sur la manière dont nous pouvons stabiliser l'économie mondiale", a exhorté le ministre allemand des Finances.

Alors que 60% des pays à faible revenus sont en surendettement ou risquent de l'être prochainement, Christian Lindner appelle la Chine, "l'un des principaux créanciers mondiaux", à être "plus transparente" sur ses pratiques de prêts aux pays pauvres.

"Pékin a toujours été très réticent à cet égard. Ce n'est plus justifiable : nous devons savoir rapidement qui est endetté et comment", afin de mieux coordonner l'aide à ces pays.

© 2022 AFP

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
France24 - Monde

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Publié le : 17/05/2022 - 18:09

Grégoire SAUVAGE Suivre

Nommée Première ministre lundi, Élisabeth Borne sera en charge de la "planification écologique", un concept emprunté à la gauche, sur toutes les lèvres depuis l'entre-deux-tours de la présidentielle. Comment va fonctionner cette planification à la française ? Est-elle en mesure d'accélérer la transition écologique en France ? Éléments de réponse.

Promise par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, c'est désormais à Élisabeth Borne de mettre en musique la "planification écologique", un concept désignant une coordination des politiques publiques en vue d'atteindre des objectifs environnementaux sur le temps long.

Cette idée, évoquée pour la première fois en 2008, a été empruntée à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), lui-même inspiré par la planification industrielle décidée en URSS dès les années 1920 puis celle menée en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Dès sa prise de fonction, lundi 16 mai, la nouvelle Première ministre a assuré qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au "défi climatique et écologique" en suivant "la nouvelle méthode voulue par le président de la République".

Cette "nouvelle méthode" pourrait se résumer en une phrase : faire de Matignon la tour de contrôle des politiques publiques en matière d'environnement. Son rôle : assurer la cohérence des réformes engagées et superviser la transition écologique en impliquant les entreprises et les acteurs publics.

Pour mener à bien ce vaste chantier, Élisabeth Borne sera épaulée par deux nouveaux ministres délégués : l’un chargé de la planification énergétique, l’autre de la planification écologique territoriale, en plus du ministre de l'Environnement.

En ligne de mire du nouveau gouvernement : la neutralité carbone à atteindre d’ici à 2050 grâce à la rénovation thermique des logements, des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore la préservation de "puits de carbone" comme les forêts.

Du Plan à la planification écologique

Dans l'imaginaire collectif français, la planification évoque invariablement l'époque du Commissariat général du Plan. Tout sauf écologique, l'institution avait pour but de reconstruire une économie française dévastée par la Seconde Guerre mondiale en fléchant des investissements vers des secteurs jugés prioritaires.

Pas question d'appliquer la planification hyperdirigiste de l'après-guerre, symbole de la centralisation du pouvoir en France, dans le contexte actuel. Cependant, cette planification peut "être une source d'inspiration pour la concertation et la coordination des acteurs privés et publics", relève Wojtek Kalinowski, codirecteur de l'Institut Veblen, un cercle de réflexion français. "C'est une référence historique utile, même si le défi est bien différent aujourd'hui", nuance le spécialiste de la transition écologique en Europe.

En effet, la planification écologique ne se résume pas à des objectifs de croissance à atteindre par secteur. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme l'acceptabilité sociale ou encore la cohérence de l'action publique en matière d'environnement. "Sur la biodiversité, c'est très frappant. L'État français édicte des objectifs mais fait tout pour ne pas les atteindre”, assure Wojtek Kalinowski.

>> À lire aussi : "'L'Affaire du siècle' : première 'historique' ou jugement symbolique ?"

En septembre 2020, le gouvernement avait notamment été épinglé par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour ses résultats médiocres malgré le vote d'un loi ambitieuse "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", adoptée quatre ans plus tôt.

Parole publique recherche crédibilité

Alors que les ministres successifs chargés de l'Environnement ont perdu de nombreux arbitrages contre Bercy ou le ministère de l'Agriculture, confier la "planification écologique" à la cheffe du gouvernement apparaît comme étant "la meilleure solution", assure auprès de l'AFP Sébastien Treyer, patron de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

En Allemagne, "le ministre de l'Économie [Robert Habek, NDLR] est aussi en charge du climat", avec rang de vice-chancelier, élevant la neutralité carbone au rang de "stratégie économique de l'Allemagne", rappelle l'expert.

Cependant, la planification ne peut être réduite à une question "d'organigramme", prévient Wojtek Kalinowski. Le spécialiste de la transition écologique insiste sur l'importance de la crédibilité de la puissance publique pour atteindre des objectifs à moyen et long termes, citant l'exemple de la Suède.

> À voir : "La Suède, reine du traitement des déchets"

Dans ce pays scandinave, qui possède l'un des meilleurs bilans en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le concept de planification écologique n'existe pas. "La spécificité de la Suède, c'est d'avoir une culture de la gouvernance publique dans laquelle les décisions sont ancrées dans le temps et font consensus. Par exemple, en matière de fiscalité verte, on donne un cap et on s'y tient”, note l'économiste.

Un esprit de suite qui s'illustre notamment avec l'emblématique taxe carbone mise en place dès les années 1990. Cet impôt, qui touche tous les combustibles fossiles, a été progressivement relevé, permettant aux entreprises suédoises d'anticiper le changement. Difficile d'en dire autant du cadre réglementaire français qui ne cesse d'évoluer, fragilisant la parole publique en matière de transition écologique.

>> À lire aussi : "Jour du dépassement en France : 'Ce quinquennat commence dans le rouge'"

Selon Wojtek Kalinowski, le modèle suédois pourrait donc servir à infuser une nouvelle culture de l'action publique, soucieuse de son impact sur le long terme et valorisant la mise en cohérence à tous les échelons administratifs. "Un travail long et fastidieux", reconnaît l'expert. Mais sans cet effort, le risque est élevé de voir la "planification écologique" réduite à un simple slogan politique.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

La chronique de l’éco

France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne

Remaniement

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
France24 - Monde

Législatives : la Nupes dénonce des obstacles dans l'inscription de ses candidats

Publié le : 17/05/2022 - 18:30

FRANCE 24 Suivre

Jean-Luc Mélenchon et les candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives ont déploré, mardi, les difficultés à s'inscrire en préfecture sous la nuance politique "Nupes", dénonçant une volonté d'"effacement" du bloc de gauche au soir des résultats.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Pour la Nupes, le ministère de l'Intérieur fait du deux poids, deux mesures. Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a menacé, mardi 17 mai, de déposer un recours au Conseil d'État en référé pour que la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) – issue de l'accord entre LFI, le PS, EELV et le PCF – puisse être reconnue lors des dépôts de candidatures aux élections législatives des 12 et 19 juin.

En déplacement à Nantes, Jean-Luc Mélenchon, qui espère que cette nouvelle alliance de la gauche lui permettra d'accéder à Matignon, a critiqué le nouveau nuancier politique du ministère de l'Intérieur pour les élections des 12 et 19 juin, qui ne prend pas en compte la Nupes dans les inscriptions des candidats en préfecture.

Il a dénoncé "un système de duperie permanente" de la part de la macronie, visant "à pouvoir, le soir du premier tour, minorer la percée que nous aurons opérée". "Nous allons intervenir au Conseil d'État en référé pour demander à ce que nous soyons reconnus dans notre existence", a-t-il lancé.

🔴 Stop au tripatouillage électoral : la #NUPES doit être reconnue !✅ Nous demandons la création d’une nuance NUPES afin de pouvoir comptabiliser les résultats de toutes les candidatures NUPES dans une même nuance.https://t.co/tarT3NBhxh

May 17, 2022

Dans un communiqué, la Nupes a regretté que "le camp macroniste ait décidé de comptabiliser séparément les suffrages rassemblés par des candidatures issues de LFI, d'EELV, du PS ou du PCF".

"Toutes partagent pourtant le même programme et se présentent aux électeurs sous la même bannière", insiste la Nupes, qui appelle "solennellement le ministère de l'Intérieur à renoncer à son opération de tripatouillage électoral".

>> À lire : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Selon une circulaire du ministère datée du 16 mai, "une nuance Ensemble ! (Majorité présidentielle) est créée en lieu et place de La République en Marche (désormais intitulée Renaissance), du Mouvement Démocrate, et comprenant l'ensemble des formations politiques alliées".

Une "manœuvre parfaitement scandaleuse"

Mais la nuance Nouvelle union populaire écologique et sociale n'a pas été créée. Car elle "réunit des candidats investis de manière indépendante par les partis associés à cet accord", ce qui "tend à démontrer la volonté pour ces candidats de rester attachés à leur parti d'origine", explique la circulaire. "Ces partis se présentent de manière indépendante comme en attestent notamment les associations déclarées au titre de l'aide publique et de la campagne audiovisuelle", ajoute-t-elle.

"C'est extrêmement préoccupant, on conteste la circulaire du ministère de l'Intérieur", a dénoncé mardi Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et candidat à Paris, lors d'une présentation à la presse de tous les candidats de la Nupes dans la capitale.

Petite manip totalement anti-démocratique de Macron & Darmanin pour fausser l'analyse des résultats des législatives.Les Macronistes seront regroupés dans le tout nouveau label "Ensemble" mais les candidats #NUPES comptabilisés séparément.Ont-ils peur de notre majorité ? pic.twitter.com/oL4ceUViRM

May 17, 2022

Il y voit une "manœuvre parfaitement scandaleuse", visant "à tromper le rendu du résultat du premier tour", puisque c'est cette nuance politique qui sert à analyser les résultats.

"Ils cherchent à minorer notre score en nous présentant comme divisés", a renchéri Aminata Niakaté, candidate Nupes-EELV, revenant tout juste de la préfecture, confirmant n'avoir pas pu s'inscrire sous la nuance "Nupes".

"Ils essaient de nous effacer jusque dans les textes", a dénoncé aussi Sophia Chikirou, candidate Nupes-LFI, précisant que des difficultés avaient notamment été constatées en Ariège et dans le Rhône.

Nous découvrons que le Ministère de l'Intérieur refuse d'enregistrer la "Nouvelle Union populaire" pour les déclarations de candidature. Effacer ses adversaires du tableau des résultats est-ce encore la démocratie ? #NUPES

May 16, 2022

La Nupes souligne dans son communiqué que "la droite est la cible de la même manipulation", car "malgré l'accord politique passé entre LR et l'UDI, les résultats de candidatures issues de ces deux partis seront comptabilisés dans deux nuances séparées".

Lundi, au premier jour de dépôt des candidatures en préfecture, Jean-Luc Mélenchon avait déjà alerté sur le problème. "Effacer ses adversaires du tableau des résultats, est-ce encore la démocratie ?", a-t-il interrogé sur Twitter.

Avec AFP

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PORTRAITS DE CANDIDATS

Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

De la gauche unie à l'extrême droite : les candidats alignés pour la bataille des législatives

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
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Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

Publié le : 17/05/2022 - 12:51

Aude MAZOUE Suivre

Félicitations et vœux de réussite se heurtent aux critiques frontales de l’opposition après la nomination, lundi, d’Élisabeth Borne à Matignon. Morceaux choisis des réactions des acteurs politiques français.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Lundi 16 mai 2022, à 18 h 19, un communiqué lapidaire émanant du palais de l’Élysée dévoile le nom d’Élisabeth Borne pour prendre la succession de Jean Castex à Matignon, mettant fin à plusieurs semaines de spéculation. La minute suivante, commentaires élogieux et critiques acerbes se multiplient à l’endroit de la nouvelle Première ministre sur les réseaux sociaux et dans les médias. "Technocrate", "froide", "polytechnicienne", "inflexible" : les responsables politiques de l’opposition n’ont pas manqué l’occasion de décocher quelques flèches en direction de la nouvelle recrue de la rue de Varenne, ciblant l’Élysée dans le même temps.

>> À lire aussi : "Les tops et les flops des ministres d'Emmanuel Macron"

Au petit jeu des phrases assassines, c’est au Parti communiste que l’on dégaine le plus vite. "Privatisation et mise en concurrence de la SNCF et de la RATP, réforme de l’assurance chômage au détriment de plus d’un million d’allocataires, fossoyeuse de Fessenheim : avec Élisabeth Borne, Macron a trouvé sa Mme Thatcher. La technocratie au service de l’argent roi", estime sur Twitter Fabien Roussel, député PCF du Nord et ancien candidat à la présidentielle.

Suivi de près par les Insoumis. "Élisabeth Borne à Matignon : en marche pour une guerre sociale sans borne", lâche Jean-Luc Mélenchon, le patron de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), également sur Twitter. "Ce n’est pas le CV et les engagements lointains de Madame Borne qui la caractérisent politiquement ?", raille pour sa part Adrien Quatennens, député de La France insoumise. "C’est son bilan comme ministre et ses intentions affichées aux côtés d’Emmanuel Macron : c'est-à-dire la retraite à 65 ans et le RSA sous conditions."

Une nouvelle saison de maltraitance sociale et écologique commence. Élisabeth Borne incarne la continuité de la politique du président de la République. Elle est l'une des figures les plus dures de la maltraitance sociale macroniste.#Matignon #PremierMinistre pic.twitter.com/Ew7prR9kEa

May 16, 2022

Une femme, oui, mais…

Sans surprise, Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, est tout aussi critique. "Point positif, une femme [Première ministre]. Pour le reste... Nomination de la ministre des Transports qui a démantelé le service public ferroviaire, de l'Écologie condamnée pour inaction climatique, du Travail qui a spolié les chômeurs avec la réforme de l'assurance chômage. #BorneOut", fustige-t-il sur Twitter.

Plus nuancé, Julien Bayou, secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), estime, dans un communiqué, que les écologistes ne peuvent "que se réjouir de voir, pour la deuxième fois dans l'histoire de la Cinquième République, une femme accéder à Matignon". Mais "Élisabeth Borne, que ce soit en tant que ministre de l'Écologie ou ministre des Transports, a échoué à mettre la France sur la trajectoire nécessaire pour respecter l'accord de Paris. Elle partage, avec d'autres, la responsabilité de ces cinq ans de perdus pour le climat" et, "en tant que ministre du Travail, elle a perpétué une politique brutale à l'égard des personnes les plus vulnérables dans le pays".

Le bilan d'Elisabeth Borne en terme de social, c'est le bilan d'une femme de droite. Et elle est maintenant Première ministre d'un Président de droite. Sur l'assurance chômage : personne ne s'y trompe. Sur les retraites : personne ne s'y trompe. La solution : #NUPES #le79inter pic.twitter.com/UJPRFlv5uM

May 17, 2022

Étonnamment, c’est de la présidente de droite de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, que vient le message le plus bienveillant à l’égard de la femme de gauche. L’ancienne candidate Les Républicains (LR) à la présidentielle lui a adressé sur Twitter "toutes [s]es félicitations républicaines", ajoutant qu’Élisabeth Borne a "incontestablement le parcours d'engagement nécessaire pour devenir la deuxième femme Premier ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France."

Toutes mes félicitations républicaine à @Elisabeth_Borne. Elle a incontestablement le parcours d’engagement nécessaire pour devenir la 2e femme Premier Ministre de notre pays. Je lui souhaite le meilleur pour la France.

May 16, 2022

"Tout changer pour ne rien changer"

La nouvelle cheffe du gouvernement peut aussi compter sur les transfuges LR passés en Macronie pour obtenir du soutien. Sur Twitter, Christian Estrosi, maire de Nice, assure que "la grande connaissance des territoires d'Élisabeth Borne sera précieuse à la conduite des affaires de notre pays. Dans ses responsabilités antérieures et dans ses cinq années au gouvernement, elle a su se montrer très à l'écoute des élus locaux. Je lui souhaite une pleine réussite." Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pense aussi que "la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon est une excellente nouvelle pour la France. Pendant cinq ans, sur les thématiques des transports, de l'environnement comme de l'emploi, j'ai pu mesurer sa compétence et son engagement pour la France."

Je salue la nomination d’@Elisabeth_Borne à Matignon par @EmmanuelMacron. Une femme d’action qui a été au service de la 🇫🇷 sur des dossiers essentiels. Son expérience sera précieuse après les réformes ambitieuses qu'elle a accompagnées sur les transports, l'écologie et le travail

May 16, 2022

Christian Jacob, patron de LR, se montre plus incisif. "Tout changer pour ne rien changer. Trois semaines de tergiversations et de petits arrangements, sans vision ni perspective. Avec la nomination d'Élisabeth Borne, on repart avec les mêmes." Et Nadine Morano, députée européenne LR, de lui emboîter le pas : "À gauche, aux ordres, et pas d'ombre au président... le profil idéal."

"Elle écoute mais elle n'entend pas"

À l’extrême droite, la désapprobation est unanime. "2022 sera donc l'année de la soumission à la gauche", fustige l’ancien candidat à la présidentielle de Reconquête!, Éric Zemmour. "Macron nomme à Matignon un Premier ministre de gauche. Mélenchon unit la gauche. Le Pen drague la gauche. LR se soumet à la gauche. Seul Reconquête! résiste et assume d'être le grand mouvement populaire de droite." Florian Philippot, patron des Patriotes, appelle déjà à la résistance : "Le passe sanitaire en entreprise et la possibilité de licencier le 'récalcitrant' ! Il va falloir être ultravigilants et mobilisés !"

Que le #PremierMinistre soit un homme ou une femme, peu importe : seule la compétence compte. Emmanuel Macron nomme une fois de plus un Premier ministre technocrate pour avoir la main sur tout. #ZemmourRTL #RTLMatin

May 17, 2022

Pas plus de complaisance à attendre des syndicats. La nouvelle Première ministre Élisabeth Borne "a un bilan qui est très négatif", juge le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, tout en saluant "le fait de donner toute leur place aux femmes" dans la vie politique. Sur la méthode, "elle écoute mais elle n'entend pas, elle est comme M. Macron", ajoute-t-il. "C'est elle qui a modifié l'assurance chômage", et "elle a toujours refusé de donner un coup de pouce au Smic", énumère-t-il encore, avant de conclure : "On peut venir de la gauche et avoir des réactions et des positions libérales, comme Manuel Valls ou Élisabeth Borne."

Même scepticisme des organisations non gouvernementales. "Que ce soit dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités qui s’est avérée décevante, la loi climat-énergie où elle a fait reculer de dix ans le délai accordé à la réduction du nucléaire dans le mix énergétique, ou encore son engagement (vain) à 'mettre en œuvre' les 146 mesures qui n’ont pas été retoquées par le président lui-même, Élisabeth Borne n’a pas brillé par des positions fortes et ambitieuses sur l’écologie. Sa nomination n’augure donc guère d’espoir de voir la France opérer sa transition écologique comme l’urgence climatique l’y oblige pourtant", souligne dans un communiqué Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

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Élisabeth Borne, de la réforme de la SNCF à la Transition écologique

Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

On va plus loin

Une femme à Matignon : un fait politique ?

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

Var : les dernières actualités

Éric Zemmour, candidat dans le Var : « Je ne me voyais pas faire la campagne à l’arrière »

Mort de Philippe Monguillot : un tournoi de foot pour renforcer la sécurité des chauffeurs de bus

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Plainte pour acte de barbarie

Bavure policière Mahedine Tazamoucht, Essonien de 19 ans, affirme avoir été maltraité dans la nuit du 9 au 10 mai, au commissariat de Juvisy-sur-Orge (Essonne). Le jeune électricien a déposé une plainte à l’Inspection générale de la police nationale pour « actes de torture et de barbarie ». En garde à vue, il accuse 6 policiers de l’avoir tabassé et roué de coups. Sur le plateau de RMC, le 17 mai, le visage tuméfié, il a garanti avoir reçu « une quarantaine de coups au visage pendant vingt minutes » et subi des propos racistes : « Sale Arabe ! » L’affaire a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Pour l’ex-patron du Raid, Bruno Pomart, « c’est un fait qui arrive souvent avec ce type d’individu »(sic). Le parquet judiciaire d’Évry-Courcouronnes a indiqué qu’une enquête préliminaire est en cours pour « éclairer les faits ». K. S.

France24 - Monde

Mise en examen confirmée de Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" en Syrie

Publié le : 18/05/2022 - 14:41

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La cour d'appel de Paris a confirmé, mercredi, la mise en examen du groupe cimentier Lafarge pour "complicité de crimes contre l'humanité" concernant ses activités jusqu'en 2014 en Syrie, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

La cour d'appel de Paris a confirmé, mercredi 18 mai, la mise en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité" du groupe cimentier français Lafarge pour ses activités en Syrie jusqu'en 2014, conformément à sa précédente décision qui avait été annulée par la Cour de cassation.

Le groupe a annoncé qu'il allait engager un recours contre cette confirmation en appel. "Nous sommes convaincus que cette accusation ne devrait pas être portée contre Lafarge SA, qui interjettera appel de cette décision devant la 'Cour suprême' (Cour de cassation)", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Lafarge, qui a fusionné avec le suisse Holcim en 2015, est soupçonné d'avoir versé près de 13 millions d'euros à des groupes armés, dont le groupe État islamique (EI), pour maintenir en activité son usine de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, en 2013 et 2014.

La cour d'appel de Paris avait invalidé en 2019 la charge de "complicité de crimes contre l'humanité", estimant qu'il n'y avait pas "d'indices graves ou concordants de complicité" de Lafarge dans les crimes commis par l'EI.

Mais cette décision avait été annulée en septembre 2021 par la Cour de cassation, qui avait fait valoir qu'on "peut être complice de crimes contre l'humanité même si l'on n'a pas l'intention de s'associer à la commission de ces crimes", et demandé à la cour d'appel de se prononcer à nouveau sur la mise en examen.

"Lorsque des crimes graves sont commis, ce ne sont pas seulement les dirigeants politiques et militaires dont la responsabilité doit être élucidée mais aussi les acteurs économiques", a déclaré Claire Tixeire, avocate du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains, à l'issue de l'audience, à des journalistes, en se réjouissant de cette "victoire".

"C'est la première fois au monde qu'une entreprise se voit mise en examen d'un tel crime. C'est aussi la première fois au monde qu'une maison mère est mise en examen pour des activités à l'étranger à travers sa filiale. Du point de vue de la responsabilité des multinationales c'est très important", a-t-elle ajouté.

Avec AFP et Reuters

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Lafarge en Syrie : des femmes yazidies se portent parties civiles

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

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New York Times - World

Live Updates: Russia Uses Surrender in Mariupol to Portray Ukrainians as Terrorists

Kyiv May 19, 6:45 a.m.

Moscow May 19, 6:45 a.m.

Washington May 18, 11:45 p.m.

Many soldiers who surrendered at a steel complex in Mariupol belong to the Azov battalion, a group with far-right roots, and the Kremlin may try them even as Ukraine is prosecuting Russians for war crimes.

Valerie HopkinsNeil MacFarquharIvan Nechepurenko and Michael Levenson

Here’s the latest on the war in Ukraine.

KYIV, Ukraine — Russia seized on the mass surrender of Ukrainian troops at a Mariupol steel plant as a propaganda gift on Wednesday, moving to falsely label them as terrorists and create a parallel narrative to Ukraine’s portrayal of Russian soldiers as heinous war criminals.

The mass surrender, which ended the longest battle of the three-month-old war, was depicted by the Russians as a glorious turning point in a conflict that Western military analysts and rights groups have described as disastrous for the Kremlin and its forces, which have bombed Ukraine indiscriminately and been accused of other atrocities.

Images of the surrendering Ukrainians were publicized by the Russians just as a Russian soldier pleaded guilty in a Ukrainian courtroom to fatally shooting an unarmed civilian, in a widely followed case.

In Brussels, Turkey complicated efforts by NATO to quickly consider membership bids by Sweden and Finland, blocking an initial vote and presenting a list of grievances related to Kurdish groups that it considers terrorists.

While Turkey indicated that it would not ultimately oppose membership for Sweden and Finland, its objections are slowing a process that the West had hoped would quickly strengthen European defenses against further aggression by President Vladimir V. Putin of Russia.

Turkey’s move came against the backdrop of a separate frustration for the West’s challenges to Mr. Putin: Prime Minister Viktor Orban of Hungary, another authoritarian leader, has stalled a proposed European Union embargo of Russian oil.

Ukraine had initially described the mass surrender of the soldiers at Mariupol’s Azovstal steel plant, which its military ordered Monday night, as the only alternative to their near-certain death against hopeless odds, and as a prelude to a prisoner exchange.

But there was no talk from Moscow of swapping any captives, and by Wednesday it was clear that the Kremlin intended to use the prisoners for other purposes.

Russian commentators celebrated the fall of the steel plant and, in particular, the capture of members of the Azov battalion, a Ukrainian regiment with roots as a far-right group, which Mr. Putin has exploited to fictitiously portray the invasion as a battle to rid Ukraine of Nazis.

The Russian Supreme Court said it would hold a hearing next week on whether to declare the Azov group a “terrorist organization,” which could give Moscow cover to deprive the prisoners of rights. Russia has said that 959 soldiers in the plant surrendered, about 800 of them from the Azov battalion. It is believed that up to 1,000 more soldiers remain inside the plant.

Maria V. Zakharova, a Russian Foreign Ministry spokeswoman, said that Azov soldiers had committed war crimes by using kindergartens and medical centers to store ammunition and by using civilians as human shields — accusations that echoed those leveled against Russian troops by the West.

Some of the prisoners were transferred to pretrial detention in the town of Yelenovka, in the Russia-controlled eastern Ukrainian region of Donetsk, Ms. Zakharova said. She accused Ukraine’s forces of having fired rockets at the facility that held them.

Ms. Zakharova said she had no information about a prisoner exchange with Ukraine, and that those requiring medical attention were receiving it. Russia released a video of hospitalized captive soldiers in a separatist-held city east of Mariupol.

Amnesty International urged Russia to respect the rights of the captives, saying they had been “dehumanized by Russian media” and portrayed by Mr. Putin’s propagandists as neo-Nazis, which “raises serious concerns over their fate as prisoners of war.”

Ms. Zakharova said that Russia had encouraged the soldiers to leave the plant for days, and she faulted Ukraine for having waited so long to order them to surrender. “At the moment, the most important thing is that everybody exits,” she said.

Complicating efforts by Ukraine to negotiate a prisoner exchange, the speaker of the Russian Parliament, Vyacheslav Volodin, said lawmakers would consider a ban on “exchanges of Nazi criminals.”

Russia’s move to treat the captives as war criminals came as a Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having fatally shot a 62-year-old man on a bicycle — a killing that could be considered a war crime.

Asked by the presiding judge whether he accepted his guilt, the soldier, Sgt. Vadim Shyshimarin, 21, said: “Yes.”

“Fully?” the judge asked. “Yes,” the sergeant replied.

The sergeant had admitted to Ukrainian investigators that he fired the Kalashnikov rifle that had killed the man, Oleksandar Shelipov, prosecutors said.

He told investigators in a videotaped statement that he and four other servicemen had stolen a car at gunpoint and were fleeing Ukrainian forces when they spotted Mr. Shelipov on a bicycle, talking on a phone. Sergeant Shyshimarin said he had been ordered to kill the man so he would not report them.

The sergeant, who is facing 10 to 15 years in prison, was charged under Ukrainian statutes with violating “the laws and customs of war, combined with premeditated murder,” prosecutors said. He was not charged with a war crime under international law.

The trial, part of Ukraine’s effort to document atrocities and identify perpetrators, drew intense interest. On Wednesday, the courtroom and an overflow room were crowded with members of the local and international news media, and the proceedings were broadcast on YouTube.

Legal experts said war crimes prosecutions against senior commanding officers are more difficult and can take far longer because their connections to the crime must be proved in court. In this case, Sergeant Shyshimarin had been accused of actually firing the fatal shot.

The prosecution was extraordinary partly because it proceeded despite its potential to disrupt or even halt future prisoner exchanges between Ukraine and Russia.

“The Russians may now decide to bring cases against Ukrainian P.O.W.s,” said Alex Whiting, a war crimes prosecutor who is a visiting professor at Harvard Law School. “This shows how the atrocity crimes being committed by Russian forces, and Ukraine’s commitment to prosecute them, are so much the center of attention right now.”

The Ukrainian prosecutor in the trial, Andriy Sinyuk, described it as an “unprecedented procedure” in which “a serviceman of a different country is accused of murdering a civilian of Ukraine.”

A Kremlin spokesman, Dmitri S. Peskov, dismissed the proceedings, telling reporters that the accusations leveled against Russian soldiers by Ukraine were “simply fake or staged.”

“We still have no information,” Mr. Peskov said. “And the ability to provide assistance due to the lack of our diplomatic mission there is also very limited.”

Even as Turkey raised concerns about quickly admitting Sweden and Finland to NATO, President Biden on Wednesday formally endorsed both of their applications. He also issued a carefully worded warning to Russia that the United States would help defend both countries while their applications are pending.

In blocking an early procedural vote on the applications, Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, seemed to be calculating that his cooperation was at a premium at a moment of global crisis. NATO operates by consensus, giving any member political leverage over key decisions.

Soner Cagaptay, director of the Turkish Research Program at the Washington Institute, said Mr. Erdogan was likely angling for concessions before a NATO summit in June, and was likely looking for Sweden to take a stronger stand against Kurdish groups that Turkey regards as linked to the Kurdistan Worker’s Party, or P.K.K., which launched a violent separatist movement in Turkey in the early 1980s.

Mr. Erdogan may also be seeking to unlock sales of American F-16 fighter jets to Turkey, Mr. Cagaptay said.

In an address to lawmakers in Turkey’s Parliament on Wednesday, Mr. Erdogan said the outpouring of support for Ukraine, which he has generally supported, was “bittersweet.”

“Because we, as a NATO ally who struggled with terror for years, whose borders were harassed, big conflicts occurred just next door, have never seen such a picture,” he said.

Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, signaled that his country would not stop Sweden and Finland from joining NATO and would work to “overcome the differences through dialogue and diplomacy.”

“We understand their security concerns, but Turkey’s security concerns should be also met,” Mr. Cavusoglu told Secretary of State Antony J. Blinken ahead of a meeting at the United Nations in New York.

Valerie Hopkins reported from Kyiv, Neil MacFarquhar from Istanbul, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, and Michael Levenson from New York. Reporting was contributed by David E. Sanger and Lara Jakes from Washington, Carlotta Gall from Kharkiv, Ukraine, Steven Erlanger from Warsaw and Rick Gladstone from New York.

Catie Edmondson

The U.S. Senate just voted unanimously to confirm Bridget Brink to be the U.S. ambassador to Ukraine, filling a position that has remained empty for more than a year. The move comes hours after the United States reopened its embassy in Kyiv after a three-month closure.

Andrea Kannapell

Denis Pushilin, the leader of the breakaway Donestk People’s Republic in eastern Ukraine, said on Wednesday that the largely destroyed port city of Mariupol, including the Azovstal steel complex, would eventually be rebuilt as a resort, according to a Telegram post by RIA Novosti, a Russian state news agency. The Mariupol city council said in its own Telegram post that the idea showed that Russia wanted to erase any reminder of Ukraine’s “heroic” stand at the Azovstal complex.

Michael Schwirtz

Reporting from Kramatorsk, Ukraine

Throughout eastern Ukraine, grievous injuries and not enough doctors to treat them.

Days after Russian forces invaded, Yaroslav Bohak, a young cardiovascular surgeon, was at home with his family in the relative safety of western Ukraine, when a colleague placed a desperate call from the east, pleading with him to come help.

Many doctors had fled the fighting, his friend said, and conditions at the hospital resembled a bygone era of warfare, with the surgeons who remained to amputate limbs, instead of trying to repair them, to save grievously wounded soldiers.

“He called me and said he could no longer cut off the arms of young people,” Dr. Bohak said, as he stood in an operating room of a hospital in Kramatorsk. “When I came here, I had surgery on the first day.”

As Russian forces pummel eastern Ukraine with a mix of artillery, airstrikes and rocket attacks, frontline hospitals, many of them in poorer, rural areas, have become overwhelmed. They are severely short-staffed or have been abandoned completely, as doctors and nurses have fled the violence.

All day long, the walls of the hospital shake with the thunder of battles raging near Kramatorsk, an industrial city in the Donbas region, where Russian forces have been waging a bloody offensive. A steady stream of ambulances arrives at the sandbag-reinforced emergency room, ferrying soldiers and civilians, many with life-threatening wounds.

But the hospital is staffed by a skeleton crew. Only two of its 10 doctors remain, aided by six nurses working 24-hour shifts with only one day off for rest, said Tatyana Bakaeva, the senior nurse. (Hospital officials asked that its name not be published for security reasons.)

“Only the most stoic remain,” Ms. Bakaeva said. “People are scared, what can you do?”

It is a similar story throughout the Donbas: As the toll of wounded mounts, the need for more doctors and nurses becomes even more acute.

In Avdiivka, right on the front lines, the lone remaining surgeon and the hospital medical director described spending months in the emergency room, never leaving except for quick dashes to the grocery store amid shelling. In Sloviansk, a city just to the north of Kramatorsk where plumes of smoke from battle can be seen on the horizon, only about a third of the hospital staff remains.

The city of Bakhmut sits at a crossroads between Russian forces pushing from the east and the north. There, ambulances jam a small courtyard of the military hospital and the emergency room is almost always full.

“Nobody ever prepares for war, and this region is not so densely populated to be able to deal with this many wounded,” said Svitlana Druzenko, who coordinates emergency evacuations of wounded soldiers and civilians from the battle zones. “The wounds are the same for civilians and soldiers because rockets do not choose where to fall.”

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Alyssa Lukpat

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky said that he had signed a law offering “protection and assistance from the state” to prisoners and their family members in Crimea and in Russian-occupied areas of the eastern Donbas region.

Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

Reporting from Kharkiv, Ukraine

Around Kharkiv, Ukrainians emerge to ruin.

Air raid sirens wail daily, and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.

After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.

Yuri Emets, 56, returned last week to find that his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared that they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.

“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”

He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.

His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.

“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.

In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found that his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.

He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.

The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.

“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”

Rick Gladstone

The executive director of the World Food Program, David M. Beasley, told a special United Nations meeting on food security that Russia's blockade of Ukraine’s ports, preventing the export of millions of tons of grain, was sending the world hurtling toward hunger-induced chaos. “Failure to open the ports will be a declaration of war on global food security, resulting in famine, destabilization of nations as well as mass migration by necessity,” Beasley said.

Alyssa Lukpat

Ten civilians, including two children, were killed by Russian forces on Wednesday in the eastern Donetsk region, Pavlo Kyrylenko, the region’s governor, said on Telegram. He said that it was “currently impossible” to determine how many people had died in Mariupol.

Nadav Gavrielov

President Volodymyr Zelensky has submitted to Ukraine’s Parliament decrees extending martial law in the country for 90 days, according to local media. Zelensky first declared martial law in late February, shortly after Russia’s invasion.

Lara Jakes

The United States called on other nations to step up contributions of food, fertilizer, and financing to address a growing global food shortage that has become acute with exports being blocked by the war in Ukraine. Speaking at the United Nations headquarters in New York, Blinken added: “If we want to save lives, we all have to be willing to shoulder added risk.”

Eric Schmitt

The Pentagon has offered Sweden security measures as its NATO application is pending, a Swedish minister says.

Sweden’s defense minister said on Wednesday that the Pentagon had pledged several interim security measures to shore up the defenses of Sweden and Finland while NATO considers their requests to join the alliance.

The measures, he said, would include U.S. Navy warships steaming in the Baltic Sea, Air Force bombers flying over Scandinavia, Army forces training with Swedish troops and American specialists helping to thwart against any possible Russian cyberattacks.

The Swedish minister, Peter Hultqvist, spoke shortly after an hourlong meeting at the Pentagon with the secretary of defense, Lloyd J. Austin III, to talk about Sweden’s potential military contributions to the alliance. Earlier in the day President Biden had pledged to help defend Sweden and Finland before they join the alliance.

“We also discussed what we can call security assurances,” Mr. Hultqvist said in an interview at the Swedish Embassy, noting that officials were still working out the details.

Speaking to reporters before their meeting, Mr. Hultqvist and Mr. Austin praised the close ties between the two countries’ militaries, which have held joint exercises for years, and stressed their shared concern about Russia’s aggression in Ukraine.

But Mr. Hultqvist, who with nearly eight years on the job is one of the longest-serving defense ministers in Europe, seemed to distance himself from Mr. Austin’s comments last month that the United States wants “to see Russia weakened to the degree it cannot do the kinds of things that it has done in invading Ukraine.”

He said the two Nordic countries were seeking NATO membership to defend against possible aggression from Russia or other states. “This is about the security of Sweden and Finland,” Mr. Hultqvist said. “We have no plans to do something specific to weaken anybody. We want to be respected as sovereign states. But we see that Russia is unpredictable. And because of that, we are doing it.”

With the war nearly three months old and Moscow having failed to secure nearly all of its initial goals, Mr. Hultqvist said the Kremlin had badly underestimated Ukraine’s will to fight and its military prowess, which had been built up after Russia first invaded the country in 2014. Russia’s “planning was not something that was well connected to the realities” on the ground, he said.

But the minister declined to say what victory would look like in the conflict or to predict whether President Vladimir V. Putin might use tactical nuclear weapons if Ukraine appeared to be prevailing on the battlefield.

“It will not be over in a short while,” he said. “It’s hard to tell how it will end.”

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Matthew Mpoke Bigg

The Geneva Conventions apply to the Ukrainian fighters captured at Mariupol, experts say.

The Ukrainian fighters who surrendered to Russian forces at a steel plant in the southern city of Mariupol are entitled to protection under the Geneva Conventions as prisoners of war, legal experts said on Wednesday, noting that they had fallen into enemy hands during an international conflict.

Under the conventions, prisoners of war must be treated humanely and be protected from violence, intimidation, insults and public curiosity, as well as sheltered and provided with food, clothing and medical care. The International Committee of the Red Cross has a right to visit prisoners of war to make sure that the conventions are upheld.

Nearly 1,000 fighters surrendered at the Azovstal steel complex this week after a protracted period of fighting in the southern port city of Mariupol, and some Russian officials have been calling for them to be treated as war criminals. A line of buses escorted by an armored personnel carrier bearing the letter “Z,” a symbol of Russian forces in Ukraine, carried the prisoners away.

Experts said that the Third Geneva Convention, which covers the treatment of prisoners of war, would apply from the moment of capture, and that the protections would apply to surrendering members of the Azov Battalion, which is part of the Ukrainian military. That group’s far-right origins have allowed President Vladimir V. Putin of Russia to argue that Moscow’s invasion of Ukraine is an attempt to rid the country of Nazis.

The Third Geneva Convention also states that combatants cannot be prosecuted just for fighting in a war. They must be released, it says, and repatriated without delay after the end of hostilities.

The Russian Supreme Court has said it would hold a hearing next week on whether to declare the group a terrorist organization, which could give Moscow a pretext to deprive the prisoners of protections, and possibly prevent a prisoner swap the Ukrainians had been hoping for.

Aisling Reidy, a lawyer at Human Rights Watch, the rights advocacy organization, said that members of the group were P.O.W.s. “On the facts of it, these are P.O.W.s and any other determination would not be possible,” she said.

Amnesty International on Wednesday demanded that the Red Cross be given immediate access to the fighters and said it had “serious concerns about their fate as prisoners of war,” in part because they had been dehumanized in the Russian news media.

While soldiers cannot be prosecuted for the mere fact of being soldiers, experts said states can put prisoners on trial for violations of international human rights law, including war crimes, as long as those trials follow the requirements set forth in the Geneva Conventions.

“The question would be, is there any legitimate claim by the Russian government that the Ukrainian soldiers it has captured have violated international humanitarian law,” said Jenny S. Martinez, a law professor at Stanford University.

The U.S. government argued in the wake of the attacks of Sept. 11, 2001, that some of the people captured in Afghanistan and elsewhere had only limited access to the protections of the Geneva Conventions because they were not lawful combatants fighting for a state. That view was contested by some leading human rights lawyers, who argued that the protections applied.

Erika Solomon

Many Ukrainians are keeping faith with the government on the deal for Mariupol’s fighters — for now.

From pop star pleas to street murals, hashtags to petitions, Ukrainians around the world have been expressing their solidarity with the besieged fighters who held off Russian forces for 80 days in the southern city of Mariupol.

With a secretive deal to remove them now underway — and hundreds of Ukrainian troops surrendering at a battered steel plant to face an uncertain fate — Ukrainians say they are nonetheless keeping the faith in their government.

Tense negotiations between Russia and Ukraine resulted in a deal this week to surrender and evacuate the encircled plant, in the southern port city of Mariupol. The Russian Defense Ministry said nearly 1,000 of them have been bused to Russian custody after laying down their arms and being taken prisoner.

Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

So far, the Ukrainian public is withholding judgment of President Volodymyr Zelensky, who has put his own name behind efforts to get the fighters out alive.

The fighters themselves have sent only cryptic messages, saying that they are following orders. Their relatives, usually in semiregular contact with loved ones trapped inside the plant, have also refused to discuss the plans.

Several high-profile Ukrainian leaders urged people to respect the silence from officials, and many Ukrainians posting on social media accepted calls not to comment on the troops’ departure from the plant with trepidation.

“Holding our breath, we are waiting for your salvation,” one woman wrote on her Facebook page. “We are shouting, but from today we are shouting in silence. Hold on.”

The number of fighters inside Azovstal has not been disclosed, but at least 600 wounded people were reported to be inside at one point.

The future of the surrendering Ukrainian forces is far from clear. Ukrainian officials have expressed hope that the fighters will ultimately be traded for Russian prisoners of war. But some Russian officials have insisted the fighters will be interrogated about alleged war crimes, raising fears they may eventually be put on show trials in Russia.

“I hope they’re doing their best,” Khrystyna Zhuk, a resident of Lviv who works in marketing, said of the government. “This is not the time to criticize the authorities, because this is not what helps to defeat the occupiers.”

The Azovstal plant has become a potent symbol for both Ukrainians cheering on the last defenders of Mariupol, and for President Vladimir V. Putin of Russia. The defenders of the plant include members of the Ukrainian military’s Azov regiment, whose origins in a far-right military group, the Azov Batallion, have lent a veneer of credibility to Mr. Putin’s false narrative that the country is overrun by “Nazis.”

Kateryna Prokhorenko, an activist who launched a petition “Save Mariupol,” with over 1.3 million signatures, said Ukrainians should “refrain from unnecessary anxiety, feelings, and reflection.”

For now, Ukrainians seem willing to watch and wait. But for some, like Ms. Zhuk, there are questions that eventually, they want their government to answer.

“The fact is that so many people were left alone while being surrounded — to put it politely: It is very disturbing,” she said. “After the war, it will be necessary to understand how such a terrible situation happened in order to prevent such a thing in the future.”

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Michael Crowley

U.S. reopens its embassy in Kyiv for the first time since Russia’s invasion.

WASHINGTON — The United States reopened its embassy in Kyiv on Wednesday, restoring formal diplomatic operations in Ukraine’s capital for the first time since Russia invaded the country in February.

U.S. officials had been eager to reopen the embassy as a symbolic show of support for Ukraine, to re-establish in-person communication with senior officials in Kyiv and to join a growing roster of nations, including Britain and Israel, that have sent diplomats back to the city in recent weeks.

But the move brings heightened risk to Americans in a country where Russian missiles can strike without warning, even far from the front lines of battle now located hundreds of miles east of the capital.

In a triumphal statement announcing the move, Secretary of State Antony J. Blinken said the Ukrainian people “have defended their homeland in the face of Russia’s unconscionable invasion, and, as a result, the stars and stripes are flying over the embassy once again.”

But a State Department spokesperson said embassy operations would be “limited” for the time being, with only a “small contingent” of the more than 100 American employees returning for now. U.S. officials would not discuss details of their security arrangements.

All U.S. diplomats departed Ukraine in mid-February, shortly before the Russian attack, leaving behind a shuttered embassy on Kyiv’s west side. Many of them relocated to Poland, and in recent weeks a handful began making day trips into Ukraine before traveling back across the Polish border each night.

Former diplomats welcomed the news, saying that a nonmilitary American presence in the country — “suits on the ground,” as some have called it — is essential to coordinating Washington’s efforts to support Kyiv, particularly now that the United States is poised to send $40 billion in fresh aid to Ukraine.

“The diplomats and other elements of the embassy were very eager to get back to Kyiv,” said William B. Taylor, who served as the U.S. ambassador to Ukraine from 2006 to 2009 and as acting ambassador from June 2019 to February 2020.

With Russian forces repelled from around Kyiv, the capital has returned to a state of relative security. After paying a clandestine visit in late April, Mr. Blinken reported that “the battle for Kyiv was won, and there is what looks from the surface, at least, to be normal life” in the city.

But all of Ukraine remains in danger from potential Russian attacks, including airstrikes that have reached as far as the western border with Poland.

American embassies in war zones and other dangerous places are typically guarded by contingents of U.S. Marines. But President Biden has repeatedly vowed not to send American troops into Ukraine. The State Department operates its own internal security service for protecting diplomats.

In his statement, Mr. Blinken said only that the department had “put forward additional measures” to increase safety and “enhanced our security measures and protocols.”

The safety of American diplomats abroad has been a particularly charged topic since the 2012 attack on a U.S. compound in Benghazi, Libya, that killed four Americans, including the U.S. ambassador, J. Christopher Stevens. Many Republicans blamed Hillary Clinton, the secretary of state at the time, despite multiple reviews that did not find her at fault.

In a speech last fall, Mr. Blinken argued that the United States could not afford to take a zero-risk approach to diplomacy if it hoped to be effective in dangerous places. “A world of zero risk is not a world in which American diplomacy can deliver,” he said.

After several nations reopened their diplomatic outposts in Kyiv — Israel’s embassy reopened on Tuesday — the Biden administration faced increasing pressure to keep up.

“We sure don’t want to be last to the party,” Senator Jim Risch of Idaho, the top Republican on the Senate Foreign Relations Committee, said at a hearing this month.

For now, American diplomats in Ukraine report to the acting ambassador, Kristina A. Kvien.

Mr. Biden has nominated Bridget Brink, a career diplomat currently serving as the U.S. ambassador to Slovakia, to fill the vacant post of ambassador to Ukraine. The Senate held a confirmation hearing for Ms. Brink this month.

Asked during her hearing about the physical condition of the embassy since the Russian invasion, Ms. Brink said she had seen a photograph of the building showing some damage that appeared “cosmetic” but was unsure of its extent.

David E. Sanger

Biden endorses Finland and Sweden’s bids to join NATO.

President Biden formally endorsed Finland and Sweden’s applications to join NATO on Wednesday, while also issuing a carefully-worded warning to Russia that the U.S. would help defend the countries in the interim before they become members of the alliance covered by its commitment that “an attack on one is as attack on all.”

“While their applications for NATO membership are being considered,” Mr. Biden said, “the United States will work with Finland and Sweden to remain vigilant against any threats to our shared security and to deter and confront aggression or the threat of aggression.”

Mr. Biden’s pledge is far short of a treaty, or even an executive agreement committing the United States to come to the aid of both countries. Instead, it amounts to what in the national security world is known as a “declaratory policy” — a declaration of the President’s intent.

There are other examples of such policies: Several presidents, for example, have vowed — through similar declarations — to make North Korea pay a price if it were ever caught exporting nuclear fuel to a foreign power.

Finland and Sweden formally asked to join the military alliance earlier on Wednesday, but they need support of all 30 nations in the group, a process that can require diplomatic bargaining. Later on Wednesday, Turkey blocked an initial effort by the alliance to move ahead quickly with their applications, according to a senior diplomat.

Mr. Biden timed the statement to precede a visit to the White House on Thursday by Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden and President Sauli Niinisto of Finland. But the statement was negotiated weeks ago by U.S. defense officials as they worked with the countries on a pathway to becoming the 31st and 32nd members of NATO.

Should Sweden and Finland be accepted as part of the alliance, it would expand NATO at a time when President Vladimir V. Putin of Russia has vowed to push it back from his country’s borders and limit its eastward expansion. Finland shares an 830-mile frontier with Russia.

Jake Sullivan, the president’s national security adviser, told reporters on Wednesday that “we will not tolerate any aggression against Finland or Sweden during this process.”

But he offered few specifics, saying that “those are ongoing conversations that are happening at an operational and technical level between our Department of Defense and their ministries of defense, and also with other NATO allies and partners.”

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Anushka Patil

The U.S. Embassy in Kyiv, Ukraine's capital, reopened on Wednesday, three months after it suspended operations in the city in the days leading up to Russia’s invasion, Secretary of State Antony Blinken said. Dozens of other embassies have returned to the Ukrainian capital in recent weeks.

Steven Erlanger and Matina Stevis-Gridneff

Reporting from Brussels

Strongmen in Turkey and Hungary stall unified action by NATO and the E.U.

Europe’s effort to stand up to Russia and Vladimir V. Putin, its president, is being slowed by two strongmen leaders insisting on the priority of their national interests and playing to domestic audiences.

President Recep Tayyip Erdogan of Turkey on Wednesday blocked a procedural vote on NATO moving ahead quickly with the membership applications of Sweden and Finland, handed in with much publicity Wednesday morning, a senior European diplomat said.

And Prime Minister Viktor Orban of Hungary continues to block even a watered-down European Union effort to put an embargo on Russian oil, part of a sixth package of sanctions aimed at Moscow.

While NATO and the European Union have shown remarkable unity in their response to Mr. Putin’s war, the actions of both authoritarian leaders show the strains building as the war drags on, peace talks appear to go nowhere, and Western sanctions are causing economic pain and high inflation at home, as well as in Russia.

Mr. Erdogan and Mr. Orban may be outliers in their organizations, but they are able to use the requirement for consensus in both NATO and the E.U. to get their political concerns addressed by blocking unified action, even temporarily.

On Wednesday, a meeting of NATO ambassadors could not reach consensus on a first vote to proceed with the requests for membership because Turkey said it first wanted NATO to address its security concerns. In particular, Ankara wants Finland and especially Sweden to end what Mr. Erdogan has called support for “terrorist organizations” in their countries, primarily the Kurdistan Workers’ Party, or PKK, as well as to lift export bans on certain arms sales to Turkey.

Turkey’s decision to block consensus came hours before the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, was set to meet with Secretary of State Antony J. Blinken in New York; Turkey wants its security concerns to be addressed before NATO’s annual summit meeting in late June.

In an address to his lawmakers in Parliament on Wednesday, Mr. Erdogan criticized at length Western support for Kurdish groups that Ankara sees as a terrorist threat. But he has not said that he would veto Finland and Sweden’s applications.

The PKK is a Kurdish guerrilla group that has fought a decades-long separatist insurgency in parts of Turkey. It was designated by the United States as a terrorist organization in 1997.

National security is Mr. Orban’s argument, too. Hungary is dependent on Russia for its energy, getting 85 percent of its natural gas and 65 percent of its oil supply from Russia, as well as using Russian technology for its nuclear power plants.

While Hungary has approved all previous sanction packages, including an embargo on Russian coal, Mr. Orban proclaimed that an oil embargo would be the equivalent of an “atomic bomb” for the Hungarian economy.

But like Mr. Erdogan in NATO, Mr. Orban this time is the sole holdout, in his case, in the weekslong E.U. efforts to finalize a gradual embargo.

Talks began in mid-April. After extensive consultation between E.U. officials and diplomats from the bloc’s 27 member states, a proposal was put on the table in early May.

But Hungary seemed to be moving the goal posts. The first proposal gave extensions to Hungary and Slovakia so they could find alternative suppliers. While the other 25 E.U. members would have until the end of the year, Hungary and Slovakia would have until the end of 2023.

Then Hungary demanded, and secured, even more time. The latest version of the package would grant it until the end of 2024, but Mr. Orban has insisted that Hungary would need billions from the bloc to shield his nation’s economy.

Diplomats said that they expected Mr. Orban eventually to acquiesce to an oil embargo, having secured both a long extension and extra funding for Hungary, but that he could drag the talks out even longer, perhaps until the end of the month when leaders are set to meet in person in Brussels.

NATO officials expressed the same confidence about Mr. Erdogan — that he will eventually agree to back Sweden and Finland joining NATO in return for some concessions that will help him politically at home, with his economy in crisis and new elections only a year away.

Alexander Stubb, a former Finnish prime minister and foreign minister, said that “the Finns are cool and collected and so are the Swedes — this will work out.”

Neil MacFarquhar

Russia’s Foreign Ministry says captured fighters will receive medical aid.

Maria Zakharova, the spokeswoman for Russia’s Foreign Ministry, said that Russia would provide the injured Ukrainians who surrendered at the Mariupol steel plant with medical aid, in accordance with international humanitarian regulations.

“It does not matter who the person is, if he is a civilian or a fighter, and needs to receive medical attention,” she said.

Like other Russian government agencies who have addressed the issue of those who had held out in the steel plant, Ms. Zakharova accused troops from the Azov Battalion of committing war crimes. Some of those who surrendered were believed to belong to the battalion, which is part of Ukraine’s National Guard. But Russian authorities have sought to use the battalion’s origins in the far right to buttress Moscow’s false claims that its army is fighting Nazis in Ukraine.

Ms. Zakharova also accused the battalion of using civilians as human shields and facilities like kindergartens and medical centers to store ammunition. The repeated accusations, echoed by one Russian government agency after another, suggested the kind of charges that the Russian courts, not known for their independence, are likely to level against at least some of those who surrendered.

Ukrainian officials, human rights analysts and the U.S. government have accused Russian forces of war crimes. They have drawn on the accounts of scores of survivors and evidence uncovered from towns like Bucha showing that Russian forces carried out execution-style atrocities against civilians. The Kremlin has denied wrongdoing.

Russia and Ukraine have exchanged prisoners in small groups since the war began. Asked about a possible exchange with the Mariupol fighters, Ms. Zakharova said she had no information aside from the fact that medical attention would be available. She said the question of an exchange was an issue for the Ministry of Defense.

The foreign ministry spokeswoman noted that Russia had encouraged the men to leave the plant for days, faulting the government of Ukraine for waiting so long to say that they could surrender. “At the moment, the most important thing is that everybody exits,” she said.

American officials said that Russian lawmakers, who are considering a law to bar prisoner exchanges, had complicated a possibility that the Ukrainian soldiers in Mariupol who surrendered could be swapped for Russian prisoners. American intelligence agencies have assessed that the possibility of meaningful peace talks between Russia and Ukraine at this point are low, saying that also applied to more narrow talks on exchanging prisoners of war.

Julian E. Barnes contributed reporting.

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Monika Pronczuk

Brussels outlines detailed plans to reduce its dependence on Russian oil and gas.

The European Union on Wednesday outlined an ambitious plan to wean itself off Russian fossil fuels before 2027, as it struggles to preserve a united front against Moscow while reducing its dependence on Russian fuel and protecting Europe from skyrocketing energy prices.

The proposal focuses on reducing energy consumption, boosting renewable sources and diversifying energy imports. It is an attempt by the European Commission, the bloc’s executive branch, to coordinate national energy policies and to carve out joint contingency plans in case Russia abruptly cuts off oil and gas supplies. The plan envisions investing 210 billion euros over five years, with a big chunk coming from repurposing of the bloc’s coronavirus stimulus funds.

“Putin’s war poses fundamental challenges to our Union,” Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, told reporters on Wednesday. “It shows how dependent we are on imported fossil fuels. And how vulnerable we are to rely on Russia for importing our fossil fuels.”

Wednesday’s proposal comes after weeks of unsuccessful negotiations over a E.U. embargo on Russian oil. The measure was blocked by Hungary’s prime minister, Viktor Orban, who maintains a close relationship with President Vladimir V. Putin of Russia, highlighting the fractures in the bloc’s unity when it comes to energy.

Energy prices across the bloc had been rising rapidly since October, and the invasion of Ukraine has only underscored Europe’s dependence on Russia, which provides about 40 percent of the European Union’s natural gas and 25 percent of its crude oil. Still, the energy mixes vary from country to country, and their national interests sometimes diverge.

The bloc’s ultimate goal is to become independent from Russia by ramping up production from renewable sources like wind and solar power. Wednesday’s proposal included the possibility of diverting money earmarked for agriculture to renewable energy projects, speeding up permits for renewable energy companies, and requiring public and private buildings to install solar panels on their roofs.

But pivoting to green energy will take time. Frans Timmermans, the commission’s vice president responsible for green energy, said on Wednesday that in the short run Europe was “in a predicament.”

“Just imagine the societal disruption, if we would not be able to find alternatives in the short run,” Mr. Timmermans told reporters. “Then people would really be left in the cold next winter.”

The measures in the plan intended to alleviate energy shortages immediately include investments in hydrogen as a fuel and finding new gas suppliers, mainly for liquefied natural gas, such as the United States and Qatar. E.U. nations could also purchase gas collectively, increasing their bargaining power to influence prices and secure supplies.

Ultimately, however, the cheapest and the fastest way to reduce Europe’s reliance on Russia is simply using less energy, and while the commission will mount a public awareness campaign, it will largely be up to national governments to take on the politically fraught task of convincing Europeans to consume less.

“The ultimate impact of the plan will not be determined in Brussels, but in national capitals,” said Simone Tagliapietra of Bruegel, an economic research group in Brussels. He added: “Will the member states cooperate or go alone? These are all national choices.”

Nadav Gavrielov

Russia will shut down the Moscow office of the CBC, Canada’s national public broadcaster, and cancel visas for the outlet’s journalists, according to Russia’s Foreign Ministry. It said the move came in response to Canada’s ban in March of the news outlet Russia Today.

Ivan Nechepurenko

On Russian state media, the fall of the Mariupol steel plant is greeted with glee.

The Russian state news media is celebrating Ukraine’s decision to halt fighting at the Azovstal steel works in the city of Mariupol with a mixture of triumphalism and outright glee, with pro-war commentators gloating about the surrender of some of Ukraine’s most hardened fighters, including members of a group that began as far-right paramilitary brigade.

The surrender of the Ukrainians, including members of the Azov battalion, was being portrayed in Russia as its biggest military victory in years — despite requiring Moscow’s forces to engage in a nearly three-month siege that laid waste to the southeastern city. And the tone of the statements added to questions over whether Russia would seek to try the captured soldiers instead of releasing them in a prisoner exchange, as Ukraine has indicated.

Pro-war Russian commentators said the fall of Mariupol signaled an end to the myth of Kyiv’s resilience against Moscow and potentially a watershed moment in the war that could shatter Ukrainian morale and push President Volodymyr Zelensky off balance.

“This is the moment of truth for those who boasted that they would defend Mariupol entrusted to them to the last drop of blood,” said Vyacheslav Nikonov, a member of Parliament who hosts one of the most popular political talk shows on Russian television.

For years, the Russian state-run media and conservative commentators have portrayed the Azov regiment as proof of a false claim that the Ukrainian state has been infected with Nazism. President Vladimir V. Putin has argued that the Kremlin, which builds its own legitimacy on the legacy of the Soviet victory over Nazi Germany in World War II, could not tolerate that and therefore was compelled to invade.

Yuri Knutov, a military historian and director of the Museum of the Air Defense Forces, called the fight for the steel plant a “small Stalingrad,” comparing the fight to the famous Battle of Stalingrad in World War II.

For many conservative commentators, the Azov regiment has also been a symbol of broad anti-Russian sentiment in Ukraine. Andrei Medvedev, a television host and deputy of the Moscow city legislature, called Azov “the most motivated and the most ideologically pumped-up unit” of Ukrainian forces.

“Now looks like these ‘knights’ are a little broken,” he wrote on the Telegram messaging app. “They broke down spiritually.”

Amid a spreading sense of frustration over the slow progress of Russia’s offensive in eastern Ukraine, the surrender at Azovstal emboldened some commentators. Maksim Fomin, a pro-war blogger, said the surrender was proof that the Ukrainians “aren’t ready to die for their ideals.”

Aleksandr Kazakov, a pro-Russian analyst, called the surrender “a grave political defeat” for the Ukrainian government which had “turned Azovstal into a symbol of its struggle, into a myth.”

“Now this myth has been destroyed,” he said in a post. “The symbol of confrontation has turned into a symbol of defeat.”

Neil MacFarquhar contributed reporting.

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Steven Erlanger and Carlotta Gall

Turkey blocks an early NATO effort to fast-track Sweden’s and Finland’s applications.

Turkey has blocked an initial effort by NATO to move ahead quickly with the applications of Finland and Sweden, which were handed over Wednesday morning, according to a senior diplomat.

Turkey presented NATO ambassadors with a list of grievances mostly concerning allegations about Kurdish terrorists and prevented an early procedural vote to proceed with the applications.

President Recep Tayyip Erdogan has complained about the issue and has said it makes him doubtful about Sweden and Finland as members. Turkey’s hold on the applications is not thought to be final, but rather an effort to get its concerns addressed seriously by member states.

Analysts said Mr. Erdogan seemed to be raising his demands, calculating that his cooperation was at a premium at a moment of global crisis.

Soner Cagaptay, the director of the Turkish Research Program at The Washington Institute, said Mr. Erdogan was probably angling for concessions in the month before the NATO summit in June, and looking for movement by Sweden on its stance regarding Kurdish groups that Turkey regards as linked to the Kurdistan Worker’s Party, or P.K.K., as well as an unblocking of military sales of American F-16s to Turkey.

“He definitely wants concrete steps on the P.K.K.,” Mr. Cagaptay said, adding that the Turkish leader could cast a public statement from Sweden on the issue as a win to his domestic audience at home.

In an address to his lawmakers in Parliament on Wednesday, Mr. Erdogan criticized at length Western support for Kurdish groups that Ankara sees as a terrorist threat.

“It wouldn’t be wrong to say that we are bittersweet watching the solidarity and cooperation in the region, the sources used, the arms opened, the tolerance shown,” he said. “Because we, as a NATO ally who struggled with terror for years, whose borders were harassed, big conflicts occurred just next door, have never seen such a picture.”

Turkey’s formal objection to the application of Sweden and Finland to join NATO came hours before Foreign Minister Mevlut Cavusoglu was set to meet Secretary of State Antony Blinken in New York.

Alan Rappeport

Yellen warns price increases are causing global ‘stagflationary effects.’

BONN, Germany — Treasury Secretary Janet L. Yellen said on Wednesday that elevated food and energy prices are depressing both spending and economic output, creating what she called “stagflationary effects” all around the world.

Her comments, which came ahead of a Group of 7 finance ministers meeting this week, offered a downbeat assessment of the global economy at a moment when nations are facing significant headwinds.

Ms. Yellen suggested that the United States was well placed to withstand the turbulence, pointing to America’s strong labor market and healthy household finances. But she warned that Europe could be more vulnerable to a recession because of its dependence on Russian energy, as well other factors that are weighing on global growth, including severe lockdowns in China to contain coronavirus outbreaks that are compounding supply chain problems.

“This is an environment that is filled with risks, both with respect to inflation, and also potential slowdowns,” Ms. Yellen said.

Ms. Yellen, who is expected to press her G7 counterparts to continue punishing Russia for its invasion of Ukraine, said that “spillover effects” were expected from the forceful sanctions that have been implemented so far. She said the United States and its allies are working to minimize the collateral economic damage while maintaining pressure on Russia.

Ms. Yellen also signaled that the pressure on Russia’s economy would soon intensify. She said that the United States was likely to allow the expiration of a sanctions exemption that has let Russia continue making payments to American bondholders. The exemption is scheduled to expire on May 25, making it likely that Russia could soon default on its foreign debt for the first time in a century.

“If Russia is unable to find a legal way to make these payments, and they technically default on their debt, I don’t think that really represents a significant change in Russia’s situation,” Ms. Yellen said. “They’re already cut off from global capital markets.”

The Treasury secretary did cast doubt on an idea that has been gaining momentum in Europe as countries look to help Ukraine rebuild its economy. While some nations have floated the idea of seizing Russian assets and using them to fund Ukraine’s rebuilding, Ms. Yellen said on Wednesday it would not be legal for the United States to do.

“It’s not something that is legally permissible in the United States,” Ms. Yellen said, noting that other countries also have legal obstacles.

Ms. Yellen also made the case for removing some of the tariffs on Chinese goods that have been in place since former President Donald J. Trump imposed levies in 2018. President Biden has suggested the administration is considering relaxing those tariffs as a way to help deal with rising prices, a position Ms. Yellen reiterated.

“Some relief could come from cutting some of them,” Ms. Yellen said, explaining that the tariffs were not strategic and that they are harming consumers and businesses. “There are a variety of impacts, there are a variety of opinions, and we really haven’t sorted out yet or come to agreement on where to be on tariffs.”

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Ana Swanson

The war added to global supply chain problems, new data shows.

Pressures on global supply chains worsened in April as the Russian invasion of Ukraine and pandemic lockdowns in China made it more difficult for companies to source parts and products globally, a supply chain index published on Wednesday by the Federal Reserve Bank of New York showed.

The index — which tracks global transportation costs, delivery times and other factors across seven major economies — showed that those pressures had been easing between December 2021 and March, though they remained very high historically.

But the trend reversed in April as delivery times lengthened for products in China and the euro area and air freight costs rose.

The New York Times

The battle for Azovstal: ‘The Daily’ hears a soldier’s story.

For two months, a group of Ukrainian fighters was holed up in the Azovstal steel plant in the city of Mariupol, mounting a last stand against Russian forces in a critical part of eastern Ukraine. On Monday, Ukraine surrendered the plant. After the end of the resistance at Azovstal, a new episode of “The Daily” podcast hears from Leonid Kuznetsov, a 25-year-old soldier who was stationed inside.

Listen to ‘The Daily’: The Battle for Azovstal: A Soldier’s Story

France24 - Monde

Minsk élargit le recours possible à la peine de mort, l'opposition se dit "directement" visée

Publié le : 18/05/2022 - 19:41

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La Biélorussie a introduit la peine de mort pour la préparation d'attentat ou la "tentative d'acte de terrorisme", selon un décret publié mercredi, cité par les agences russes. Des accusations qui visent de nombreux militants de l'opposition, dont sa cheffe exilée. Les États-Unis ont vivement condamné cette décision, estimant qu'elle risque de frapper "les militants prodémocratie et ceux qui s'opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine".

La Biélorussie a introduit la peine de mort pour préparation d'attentat ou "tentative d'acte de terrorisme", selon un décret publié, mercredi 18 mai, un durcissement qui vise "directement" l'opposition d'après sa cheffe exilée et qui a été vivement condamné par Washington.

"Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a signé la loi prévoyant la possibilité de la peine de mort pour une tentative d'acte de terrorisme", selon l'agence russe Ria Novosti, alors que jusqu'à présent seuls ceux qui avaient commis un tel acte étaient passibles d'exécution.

Selon l'agence russe Interfax, le texte, qui a été publié mercredi en Biélorussie, stipule qu'aucune "préparation ou tentative" de crime n'est passible de peine de mort à l'exception de ceux qualifiés de "terroristes".

"Ces mesures sont celles d'un dirigeant autoritaire"

Le portail publiant les textes de droit biélorusse n'était pas accessible mercredi depuis l'étranger, mais selon les agences russes ces nouvelles normes entreront en vigueur dans une dizaine de jours.

"Ces mesures sont celles d'un dirigeant autoritaire qui s'accroche au pouvoir par la peur et l'intimidation", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, accusant le président bélarusse Alexandre Loukachenko de "continuer sa répression". 

Il a estimé que cela risquait de frapper "les militants prodémocratie et ceux qui s'opposent à la guerre menée par la Russie en Ukraine" et appelé une fois de plus à "la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques".

"C'est une menace directe contre les militants qui s'opposent au dictateur"

Depuis le vaste mouvement de contestation de 2020 contre la réélection de l'autoritaire Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, de nombreux opposants ont été inculpés et arrêtés pour tentative ou préparation d'acte de terrorisme.

En mars 2021, le parquet biélorusse avait annoncé que la cheffe de l'opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, contrainte à l'exil en 2020 par la répression de la contestation, faisait elle-même l'objet d'une enquête pour "préparation d'acte de terrorisme en bande organisée", selon l'agence d'État biélorusse Belta.

Celle-ci a réagi sur Twitter à l'élargissement des crimes passibles de la peine capitale comme une "menace directe" visant les opposants au régime d'Alexandre Loukachenko et ceux qui s'opposent à l'offensive en Ukraine de la Russie, qui a utilisé le territoire de la Biélorussie pour une partie de ses assauts.

"Le régime illégal a introduit la peine capitale pour des cas de tentative de terrorisme. C'est une menace directe contre les militants qui s'opposent au dictateur et à la guerre", a commenté sur Twitter Svetlana Tikhanovskaïa. "J'appelle la communauté internationale à réagir : sanctionner les parlementaires et user de chaque outil pour empêcher des meurtres politiques", a-t-elle ajouté.

No coincidence that the death penalty for “attempted” terrorism was introduced on the same day when Orwell’s book “1984” became allegedly banned in Belarus. The co-aggressor wants to fool us that war is peace and names dissent as terrorism. But I see dread, not strength. pic.twitter.com/TcotOclrW4

May 18, 2022

La Biélorussie et ses dirigeants font déjà l'objet de nombreuses sanctions occidentales, d'une part à cause de la répression qui y a décimé l'opposition et la société civile, d'autre part du fait du soutien à l'offensive russe contre l'Ukraine. 

Le dernier pays d'Europe

La Biélorussie, une ex-république soviétique alliée à la Russie, est le dernier pays d'Europe qui applique encore la peine de mort. Le pays procède chaque année à plusieurs exécutions, d'une balle tirée dans la nuque du condamné, et qui sont toujours gardées secrètes, les familles n'étant informées que quelques mois après.

Depuis la présidentielle de 2020, lors de laquelle Svetlana Tikhanovskaïa a amassé un soutien populaire surprise et mobilisé des foules immenses pour dénoncer un scrutin truqué par Alexandre Loukachenko, les autorités ont donné un tour de vis considérable, arrêtant des centaines de personnes et forçant à l'exil foule de dirigeants de l'opposition ou simple manifestants. 

De nombreuses figures du mouvement ont été condamnées à de lourdes peines de prison, les ONG et médias indépendants ont été bannis et taxés d'extrémisme. Un nouveau procès de 12 militants de l'opposition s'est ouvert d'ailleurs mercredi dans la ville de Grodno et leur dirigeant présumé, Nikolaï Avtoukhovitch, est notamment accusé d'acte de "terrorisme" et de préparation d'un acte de "terrorisme" en bande organisée, selon l'ONG de défense des droits humains Viasna, dont plusieurs membres et son chef sont également en prison. 

Selon cette source, les enquêteurs accusent le groupe d'avoir incendié une voiture et la maison d'un policier, puis d'avoir fait exploser la voiture d'un autre.

Avec AFP

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

La Biélorussie, le nouvel avant-poste de Moscou pour faire pression sur l'Europe

Biélorussie : décès de Stanislav Chouchkevitch, premier président post-soviétique

Un référendum permet à la Biélorussie d'accueillir des armes nucléaires russes

L'Humanité

Éditorial. Inadmissible

Éditorial

Laurent Mouloud

Par Laurent Mouloud

Aura-t-on assez de professeurs à la rentrée prochaine ? La réponse est non. Et depuis dix jours, les résultats des concours de recrutement d’enseignants témoignent de l’ampleur du désastre. En mathématiques, 816 candidats « admissibles » pour 1 035 postes à pourvoir. En lettres, 720 pour 755 postes. En allemand, 83 pour 215… Dans toutes les matières, le même recul vertigineux s’observe, avant même l’écrémage des épreuves d’admission en juin, qui ne fera qu’amplifier la saignée. Le ministère tente de faire illusion. Ce trou d’air était prévu, se défend-il. Et ne serait qu’une conséquence de la nouvelle réforme du recrutement avec un concours en master 2 (et non plus en master 1), appauvrissant mécaniquement le vivier de candidats. De nouveaux postes auraient donc été programmés pour 2022, en sachant, discrètement, qu’ils ne seront pas tous pourvus ? On n’ose y croire…

N’en déplaise au gouvernement, cette crise du recrutement n’a rien d’un phénomène conjoncturel, mais dit tout du saccage de la profession opéré depuis cinq ans par Jean-Michel Blanquer. Un cocktail de mesures délétères qui désespère les vocations. Déjà sous-payée par rapport à leurs homologues européens, la moitié des professeurs n’a obtenu aucune revalorisation. Et celle lâchée pour les débutants s’apparente à un cache-misère : auréolés de leur bac + 5, ils entrent dans le métier avec un salaire égal à 1,1 fois le Smic ! À cela s’ajoutent la baisse constante – et démotivante – du nombre de postes ouverts au concours et une réforme de la formation initiale qui repousse d’un an l’espoir d’une rémunération. Difficile de faire plus rebutant.

Mais ne soyons pas naïfs. Cette politique s’inscrit dans un processus délibéré et patient de casse de la fonction publique. Avec notamment le développement des recrutements hors statut : en dix ans, la part des contractuels est passée de 8 % à 14 % parmi les professeurs du secondaire. En arrière-plan ? Faire entrer la sacro-sainte logique concurrentielle dans la gestion des enseignants, que les néolibéraux rêvent en exécutants flexibles et dociles de « bonnes pratiques » pédagogiques prémâchées. Une dérive ordolibérale de l’école dont les aspirants fonctionnaires font les frais. Et que la macronie voudrait bien prolonger cinq ans…

Éducation nationaleprofesseurs
Valeurs Actuelles

“Premier menteur” : Marine Le Pen fustige “la carte magouille” de Jean-Luc Mélenchon

« Ce n’est pas Premier ministre qu’il est, c’est ‘Premier menteur’ pour l’instant qu’il est », a étrillé Marine Le Pen, mercredi 18 mai, sur France Inter. Dans le viseur de l’ancienne candidate à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui espère être élu Premier ministre, en cas de cohabitation provoquée par une victoire de sa coalition – la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) – aux élections législatives de juin. Une stratégie contestée par Marine Le Pen. « La carte magouille de Jean-Luc Mélenchon, je trouve ça honteux et irrespectueux à l’égard des électeurs », a-t-elle fustigé.

« Une union pro-black blocs »

Face à la « ZAD-Nupes », comme elle l’a ironiquement renommée, l’ex-candidate du RN dit incarner « une opposition responsable » et pas « une opposition qui va se battre pour avoir le burkini dans les piscines », en référence à la décision controversée du maire de Grenoble, Eric Piolle (EELV), d’autoriser le port du burkini – un maillot de bain couvrant intégralement le corps – dans les piscines municipales grenobloises.

Déroulant sa critique, la fille de Jean-Marie Le Pen a écorché l’alliance des forces de gauche, décrite comme une union « pro-black bloccs de ceux qui défendent les casseurs d’extrême gauche (…), de ceux qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron ». Selon elle, Jean-Luc Mélenchon serait « déterminé à faire élire » le président de la République, ou du moins sa majorité lors des élections législatives du 12 et 19 juin. Et ce, après l’avoir déjà plébiscité, selon elle, pour le second tour de l’élection présidentielle. « Ça fait trois fois quand même qu’il le soutient », a-t-elle jugé. Au sortir du premier tour de l’élection présidentielle, le chef de file des Insoumis avait martelé dans son discours la consigne de ne « pas donner une seule voix à Madame le Pen ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Elles ne portent pas plainte pour l’argent

Actu

Justice Les témoignages de victimes de viol, d’inceste, d’agression sexuelle et violence se multiplient sous le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent pour dénoncer la décrédibilisation des plaintes.

Pablo Patarin

Victime de viol et violences par un membre de la Comédie-Française, Marie Coquille-Chambel lance le #MeTooTheatre en 2019. Lassée des accusations selon lesquelles elle se ferait de l’argent sur cette affaire, la doctorante en critique théâtrale et militante féministe de 23 ans inaugure, le 14 mai, le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent, que des centaines de témoignages viennent rapidement peupler.

« Chaque procédure coûte de l’argent, entre les frais d’honoraires, de psy… » exprime-t-elle. En lançant le hashtag, la jeune femme souhaite dénoncer l’idée selon laquelle les victimes bénéficieraient personnellement d’un dépôt de plainte pour des cas de violence, viol et agression : « Je me suis endettée de 7 500 euros pour m’être défendue en justice. J’ai gagné mes procès et je n’ai reçu que 1 500 euros de dommages et intérêts. Beaucoup n’ont rien. »

Alison Blondy, victime de viols et violences conjugales, fait partie des personnes n’ayant rien touché dans leur procédure, car son agresseur était insolvable. Vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF), elle constate : « Je vois beaucoup de victimes qui arrêtent les procédures faute de moyens. » Peu aiguillée sur les aides à sa disposition, elle en est aujourd’hui à 20 000 euros de frais  : « J’ai dû déménager, faute de protection, ce qui a engendré beaucoup de coûts. » Contrainte à un arrêt maladie au fil d’une procédure éprouvante, elle est passée d’un salaire de 2 000 euros à un RSA. Quant au suivi d’un psychologue, il a fallu choisir entre elle et sa fille.

Un coût psychologique méconnu

« Sans argent, on n’est pas bien défendu. Les victimes ne s’attendent pas à payer autant de frais », déplore Diariata N’diaye, fondatrice de l’association Résonantes et créatrice de l’appli App-Elles. La plateforme permet d’enclencher des appels à l’aide pouvant servir de preuve en justice.

Au-delà des frais de justice onéreux, la thérapie, souvent nécessaire pour se reconstruire, n’est pas remboursée. « En plus de ce que l’on a subi, la justice est elle-même traumatisante. Avant de porter plainte, je ne savais pas que je serais auscultée par un médecin légiste, je ne connaissais pas la violence d’un jugement, d’une confrontation », explique Marie Coquille-Chambel.

Diariata N’diaye insiste sur cette dimension psychologique : « Le dépôt de plainte est déjà tellement violent à faire et demande tant de courage que ça ne peut pas être motivé par l’argent. » Dans une majorité des cas, l’objectif est avant tout d’empêcher l’agresseur de sévir à nouveau.

Des stéréotypes persistants

Presque quarante ans après son viol, Claudine Cordani, journaliste et écrivaine, vient d’utiliser le hashtag pour lutter contre la décrédibilisation des victimes, qui participe à la culture du viol : « Il y aura toujours des gens pour déstabiliser la parole d’une victime, mais si on porte plainte, c’est pour dénoncer une injustice. La question de l’indemnisation ne devrait pas être critiquée ainsi, le seul problème c’est le viol ! » En 1984, elle avait déposé plainte alors que l’indemnisation des victimes n’était pas encore intégrée à la loi.

En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte subsiste et reste largement exprimé sur les réseaux sociaux. Dans un post Instagram, l’association féministe Nous toutes décrivait ainsi : « La stratégie des hommes accusés de violences consiste très souvent à dire que la victime cherche à devenir riche et célèbre. » Une étude réalisée par l’institut Ipsos en novembre 2021 démontre l’ampleur des stéréotypes ancrés dans la population française. À titre d’exemple, plus d’un tiers des répondants estiment qu’une attitude provocante de la part d’une femme en public déresponsabilise le violeur et 51 % pensent qu’il est plus difficile de maîtriser son désir sexuel pour un homme que pour une femme.

Au-delà des réseaux, ces stéréotypes seraient ancrés dans le système judiciaire : « On ne peut pas tout dire sur Internet, car si on donne trop d’éléments, cela peut jouer contre nous », exprime Marie Coquille-Chambel. « On nous reproche souvent de décourager les victimes à s’exprimer et de discréditer l’efficacité de la police et de la justice sur ces questions. » La jeune femme insiste sur le besoin de formation dans la police et parmi les magistrats. Diariata N’diaye explique toutefois l’importance de ne pas démotiver les personnes qui souhaitent porter plainte : «  Je conseille à toutes d’être accompagnées par des associations spécialisées, comme France Victime. »

violences conjugalesViolences sexuellesviolsagressions sexuelles
France24 - Monde

Un dessin de Michel-Ange vendu 23 millions d'euros aux enchères à Paris

Publié le : 18/05/2022 - 16:28

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Un dessin de Michel-Ange a été adjugé 23 millions d'euros, avec les frais d'acheteur, mercredi chez Christie's Paris, un record pour un dessin du maître italien selon la maison de ventes aux enchères. 

Un dessin inédit représentant le premier nu connu du peintre Michel-Ange, et dont la valeur était estimée à 30 millions d'euros, a été adjugé 23 millions d'euros avec les frais d'acheteur, , mercredi 18 mai, chez Christie's Paris.

Datant de la fin du XVe siècle, ce dessin a été réalisé à la plume et à l'encre brune. Il avait été mis en vente en 1907 à l'hôtel Drouot, à Paris, sous la classification "École de Michel-Ange", avant d'être attribué au maître en 2019 seulement, dans le cadre d'un inventaire pour une collection privée française.

Cette vente aux enchères à Paris dépasse le record atteint pour un dessin du célèbre peintre et sculpteur italien, établi jusqu'à présent en juillet 2000 par "The Risen Christ" (8,1 millions de livres, soit 9,5 millions d'euros) chez Christie's Londres, selon la maison de ventes.

Aux dimensions d'une feuille A4, il semble s'inspirer d'une fresque du peintre Masaccio ("Le baptême des néophytes") et illustre l'intérêt de Michel-Ange pour la représentation du corps masculin.

En septembre 2019, il a été déclaré "trésor national" pour le patrimoine français, ce qui interdit toute sortie du territoire national pendant 30 mois et donne à l'État français et ses musées l'opportunité de le racheter.

Avec AFP

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Le plus gros diamant blanc vendu aux enchères éclipsé par le "diamant de la Croix-Rouge"

L'épée et les pistolets de Napoléon vendus 2,8 millions de dollars aux États-Unis

Un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères pour 195 millions de dollars, un record

L'Humanité

Crise de la faim, vers une répétition de 2008 ?

Décryptage

Climat Les sécheresses frappent, les prix montent, certains pays exportateurs ferment leurs frontières… Autant d’éléments qui rappellent l’épisode dramatique de 2008, qui avait conduit aux émeutes de la faim. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Marie-Noëlle Bertrand

En 2008, des émeutes de la faim éclataient un peu partout dans le monde. Sous l’effet combiné d’une sécheresse au long cours en Australie et de la spéculation alimentaire, la hausse des prix des céréales atteignait un niveau tel qu’une partie de la population urbaine mondiale n’était plus en mesure de s’acheter à manger. La crise n’a réellement pris fin qu’en 2013, déclenchant sur son passage les printemps arabes de 2011. Alors que les prix flambent à nouveau et que l’Inde annonce stopper immédiatement ses exportations de blé, est-on en passe de vivre un nouvel épisode du même type ?

Faim dans le monde, où en est-on ?

Publié le 4 mai, le rapport mondial sur la crise alimentaire du World Food Program, plus gros consortium d’acteurs du développement, incluant le Programme d’aide alimentaire de l’ONU (PAM), met en lumière une crise de la faim en passe d’atteindre des sommets. Près de 193 millions de personnes souffrent de la faim de manière aiguë, estiment les organisations. « C’est 40 millions de personnes de plus qu’en 2020 », précise Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire pour Oxfam France. Début avril, l’ONG et dix autres pointaient le cas spécifique de l’Afrique de l’Ouest, où 27 millions de personnes souffrent de la faim de façon aiguë. En Afrique de l’Est, l’ONU estime que 20 millions de personnes au moins font face à un risque de famine cette année.

Les pays fortement dépendants des céréales ukrainiennes ou russes subissent, eux, une inflation des prix qui met en péril l’accès aux produits de base, tels que le pain. Combinée à la hausse du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine, premier producteur mondial de tournesol et huitième de blé, a un impact important sur les prix, de moins en moins accessibles aux plus pauvres, y compris en Europe. D’après l’Institut spécialisé IRI (Institut de recherche et d’innovation), en France, en un an, le coût des pâtes, des farines et des huiles a respectivement augmenté de 15,31 %, de 10,93 % et de 9,98 %, et l’inflation a continué de s’envoler en avril, pour atteindre un niveau inégalé depuis la crise de 2008.

Une production mondiale déstabilisée ?

Face à la crise, sus au bio ! déclamait en substance, le 8 mai, Erik Fyrwald, patron du groupe agrochimique transnational Syngenta. Selon lui, face à la catastrophe mondiale, les pays riches ont l’obligation d’augmenter leur production, ce qui serait incompatible avec l’agriculture bio, assurait le DG du fabricant de produits phytosanitaires et de semences génétiquement modifiées sur la Radio-télévision suisse (RTS).

Dans la même veine, depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup plaident pour que l’UE abaisse l’ambition de son Green Deal et (re)libère l’usage de pesticides ou d’engrais. Pourtant, et alors que la faim frappe déjà, les rendements actuels sont bons. La FAO, dans son bulletin du 6 mai, estime même que la production mondiale de céréales de 2021, celle actuellement sur les marchés, s’établit à 2 799 millions de tonnes, soit 0,8 % de plus qu’en 2020. « Selon l’ONU, l’humanité dispose d’un tiers de plus de céréales que ce dont elle a besoin », reprend Guillaume Compain. Mais cet état de suffisance se confronte à une problématique d’accès et d’usage. « Plus de la moitié de la production de céréales est destinée à l’élevage, et le développement des agrocarburants en monopolise une autre », poursuit le responsable d’Oxfam France. Cette compétition contribue aussi à tendre les prix sur le marché et « nous oblige à nous interroger sur les niveaux auxquels nous devons laisser ces marchés se développer ».

D’autant que l’avenir proche des rendements mondiaux est loin d’être réjouissant. La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du globe aura un fort impact sur la campagne en cours. « Toute l’Union européenne connaît un stress hydrique important, les récoltes en Chine sont catastrophiques, tout comme celles de l’Inde », énumère ainsi Thierry Pouch, responsable des études économiques aux chambres d’agriculture. La France, cinquième exportateur mondial de blé, risque de ne pas être épargnée.

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis a pour sa part établi que la chute de production de blé ukrainien pourrait atteindre 25 % en 2022, et celle de maïs 50 % du fait du conflit. « Pour les pays comme l’Égypte ou le Liban, qui achètent respectivement 23 % et 50 % de leur blé à l’Ukraine, cela risque d’être une catastrophe.  »

Quel poids de la spéculation sur la crise ?

En 2008, la spéculation alimentaire avait activement contribué à la crise de la faim. « Plusieurs acteurs, constatant la dévaluation de certains produits sur les marchés, s’étaient réfugiés sur les marchés à terme », où s’échangent les céréales mondiales, rappelle Thierry Pouch. Déjà tendus par une sécheresse récurrente en Australie, ceux-ci avaient flambé. Comme c’est le cas aujourd’hui, les prix de l’énergie étaient eux aussi à leur paroxysme. Résultats : les pays producteurs de matières premières s’en étaient sortis, les autres avaient coulé. Quelle est, aujourd’hui, la part de responsabilité mondiale de la spéculation ? « Il est trop tôt pour dire si les marchés financiers classiques vont se réfugier vers les marchés à terme, estime le responsable des chambres d’agriculture, mais certains vont sans aucun doute profiter de la tension qui s’installe sur les marchés. »

Les principaux traders « risquent de participer à un effet d’entraînement en anticipant aujourd’hui sur les marchés une baisse de rendements à venir », alerte Guillaume Compain. Toujours sur RTS, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, s’inquiète de la même manière : « Les fonds d’investissement parient à la hausse des prix, créant une prophétie autoréalisatrice. » Certains États ont commencé à le faire. Quinze jours avant l’Inde, l’Indonésie a momentanément fermé son marché d’huile de palme à l’import, non sans arrière-pensée spéculative, alors que celui de l’huile de tournesol se tend et qu’on lui cherche des substituts. Quant à l’Inde, si elle fait preuve d’un réflexe évident de sécurité alimentaire, elle ne sera pas sans en tirer des bénéfices à moyen terme. Avec quel effet domino ? Elle avait, en 2008, pris la même décision, très vite suivie par d’autres pays exportateurs.

faim dans le mondecriseagriculturespéculation
France24 - Monde

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Publié le : 16/05/2022 - 17:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.

Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.

"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques. 

>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.

"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.

"Droit de veto"

En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.

Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.

"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.

Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.

"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.

"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.

La Turquie en attente de contreparties

Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.

La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.

Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".

>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".

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Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Analyse

Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque

EXPRESS ORIENT

Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine

Valeurs Actuelles

Législatives : Jérôme Peyrat (LREM), condamné pour violences conjugales, retire sa candidature

Il aura finalement cédé à la pression. Jérôme Peyrat, candidat pour la majorité présidentielle dans la 4e circonscription de la Dordogne, a annoncé ce mercredi 18 mai son retrait des élections législatives, rapporte BFMTV. L’homme avait été condamné pour violences conjugales contre son ancienne compagne en 2020. Et la candidature de Jérôme Peyrat avait suscité de vives critiques au sein de l’opposition. Un sujet brûlant ravivé par les déclarations de Stanislas Guerini, ce mercredi matin sur Franceinfo. « C’est un honnête homme, je ne crois pas qu’il soit capable de violences sur les femmes », avait déclaré le délégué général de LREM. Des propos explosifs, provoquant de nouveau l’ire de l’opposition. Un « naufrage », avait même jugé la députée LFI Mathilde Panot.

Mea culpa

« J’entends que ma candidature aux élections législatives pourrait porter atteinte à ma famille politique. Je la retire », a pour sa part déclaré Jérôme Peyrat, dans des propos cités par franceinfo. « J’invite chacune et chacun à regarder précisément les faits qui me sont reprochés, la décision de justice et les autres décisions prises dans cette affaire », a-t-il également demandé.

Ce mercredi, vers 17 heures, Stanislas Guerini a pour sa part rétropédalé, dans un long message publié sur son compte Twitter. « Je mesure que les propos que j’ai tenus (…) ont pu heurter et blesser. Je veux réaffirmer avec force un engagement total de la majorité présidentielle pour soutenir la libération de la parole des femmes », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Pour ne laisser aucune place à l’ambiguïté sur nos engagements, j’ai échangé avec Jérôme Peyrat ce jour, et nous avons convenu ensemble qu’il retire sa candidature ». Fin de la polémique ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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North Korea Wants to Follow China’s Covid ‘Success.’ Its Plan May Backfire.

As infections spread quickly, outside experts are warning that the country’s desire to mimic Beijing’s playbook could worsen a coming disaster.

By Choe Sang-Hun

SEOUL — When North Korea’s leader, Kim Jong-un, acknowledged an outbreak of Covid-19 last week, he ordered his government to learn from ​China’s “success” fighting the virus​.​ ​What he did not say is that an attempt to follow China’s pandemic response could send his impoverished country toward catastrophe.

China has used strict lockdowns, mass testing and vaccinations to keep cases low throughout the pandemic. North Korea — which by its own admission is experiencing an explosive outbreak of the virus — lacks the basic therapeutics and food supplies that China has mobilized to enforce the extreme restrictions seen in cities like Wuhan, Xi’an and Shanghai.

Now, public health experts are warning that Mr. Kim’s desire to follow the Chinese model will only worsen the impact of a fast spreading disaster. Already the ​number of new suspected patients in North Korea has soared from 18,000 last Thursday to hundreds of thousands a day this week, though it is impossible to know the true scale of the outbreak.

North Korea called itself Covid-free for two years until it confirmed an outbreak for the first time last Thursday. Most people are unvaccinated, and the country is so isolated that when an estimated two million people died during a famine in the mid-1990s, the outside world didn’t know about it until the bodies of famished North Koreans started washing up along the shallow river that borders China.

Without enough testing kits​ to accurately measure the ​size of the ​outbreak, North Korea has relied on the number of “people found with fevers,” not the number who have tested positive for the virus. It has reported 62 deaths out of nearly 1.7 million suspected patients. On Wednesday, state media claimed a million people had already recovered from fever, though experts doubt the numbers being reported by North Korea are reliable.

“I don’t think North Korea is honest with the number of deaths,” said Jacob Lee, a specialist in infectious diseases at Hallym University Medical Center in South Korea.​ “It is likely playing that number down to help control its people​.”

North Korea cannot feed its own people in the best of times. Its state rations system collapsed during the famine in the 1990s and never recovered​, leaving people fending for themselves. If North Koreans were placed under the kind of extreme lockdowns seen in China, outside health experts say, the government would be unable to provide basic needs.

“For North Koreans, ​that would mean the country going back to the ration system,” Dr. Lee said. “I doubt it will work. Even China had difficulties ​with logistics and supplies of food for people in lockdown cities.”

North Korea appears to be following a strategy similar to China’s, but with variations. It has ordered all cities and counties to lock down, yet urged them to continue to “organize work and production.” Although traffic was banned between cities and counties, people are still allowed to move around within their districts and report for work at farms and factories, according to Asia Press, a Japan-based website that reports on North Korea with the help of informants inside the country.

There was also an extensive campaign to check temperatures at factories and residential compounds, and people have been allowed to go to informal markets for food and other necessities, according to Asia Press.

Shutting down the informal markets could be devastating because most North Koreans rely on them to supplement their meager government rations. “I don’t think the regime would go so far as to shut down the markets completely,” said Lee Tae-kyung, who worked as a physician in North Korea until he fled the country in 2006 as part of a stream of refugees. “When it tried to in the past, people pushed back, shouting at the police. It’s a matter of life or death.”

In contrast with Mr. Kim’s praise for China’s coronavirus policies, a growing number of health organizations and global leaders have criticized them as unsustainable. China’s borders remain closed and it has rarely allowed outside experts to visit since the pandemic began. Foreign investment is drying up, and some educated young people are leaving the country rather than live through another lockdown.

“Countries like South Korea could battle an Omicron outbreak with relatively low fatalities ​because they had solid public health systems, high vaccination rates​ and therapeutics, and because their people were relatively healthy and well-fed,” said Jung Jae-hun, a professor of preventive medicine at Gachon University in South Korea, referring to a variant of the virus. “North Korea has none of those.”

The origin of the North Korean outbreak is still unclear, but in recent weeks, ​Mr. Kim ​mobilized tens of thousands of people without masks for a large military parade in Pyongyang, the capital, to celebrate the country’s growing nuclear capabilities. He also mobilized students and workers to help plant rice in the countryside this month, an extremely important task in a nation that suffers chronic grain shortages.

North Korean officials first found infections in a group of college students who attended the military parade, including one who apparently got the virus from a relative who had recently visited China, said Daily NK, a Seoul-based website that reports on North Korea. North Korean state media reported that more fever cases had been found in Pyongyang, as well as in southern provinces where most of the rice​-planting took place.

When the outbreak was publicized last week, it quickly revealed that the secretive nation was desperately unprepared. North Korean officials said fever cases began spreading late last month. But as of Saturday, the country had confirmed only 168 Covid cases, according to Ryu Yong-chol, a disease-control official who appeared on state television on Monday.

“The medicines provided by the state have not been supplied to inhabitants through pharmacies correctly in time,” Mr. Kim admitted.

China’s isolationist approach in the pandemic may be what appeals most to Mr. Kim as he tries to respond to the crisis and maintain his godlike authority over his people. When Seoul tried to​ send an invitation to discuss pandemic-related aid this week, North Korea​ refused to accept it. It has also refused donations from Covax, the global vaccine program. The country has never officially explained why, but it has been reluctant to accept aid shipments that would require that observers be allowed into the country.

South Korean media reported on Tuesday that three North Korean cargo planes made a round trip to the northeastern Chinese city of Shenyang on Monday to pick up 150 tons of emergency aid. The Chinese Foreign Ministry declined to confirm the report.

Still, Mr. Lee, the physician who once worked in North Korea, doubts that the situation will improve soon. “What you consider bad is different from what the North Korean regime considers bad,” he said. “When millions died during the famine, the regime didn’t flinch.”

Li You contributed research.

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L'Humanité

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Actu

Les températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».

Marion d'Allard

L’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie

« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.

Des exploitations toujours plus importantes

Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.

Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre
France24 - Monde

Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

Publié le : 16/05/2022 - 16:50

Sébastian SEIBT Suivre

L'écrasante majorité des investissements fonciers en Afrique ne prend pas suffisamment en compte les populations locales, d'après un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement paru lundi. Une situation qui a aussi des conséquences négatives pour le reste du monde.

La "ruée vers les terres" en Afrique se fait encore trop souvent au détriment des populations locales et de l’environnement. Une écrasante majorité des investissements fonciers effectués sur le continent ne respecte peu ou pas du tout une série de règles – appelées "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers" – censées protéger les populations contre la rapacité des investisseurs internationaux, selon un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) publié lundi 16 mai.

Sur 740 larges acquisitions foncières (plus de 200 hectares) analysées depuis le début des années 2000, les auteurs du rapport ont trouvé que 78 % des investissements ne faisaient que peu de cas des intérêts des populations locales, tandis que 20 % de ces contrats ne respectaient aucune des règles.

Une "ruée vers la terre" qui remonte à 2007

Ce n’est probablement qu’un tableau incomplet de la situation sur le continent puisqu’il n’y a que 23 pays africains concernés par ce rapport. Des États comme l’Égypte, les pays de Maghreb, l’Angola ou encore le Niger sont, en effet, exclus des conclusions du Cirad, faute de données satisfaisantes. "Il y a globalement une opacité à tous les niveaux. Que ce soit un manque de transparence des gouvernements, des entreprises qui achètent ces terres ou encore du cadastre", résume Ward Anseeuw, économiste du développement au Cirad et coauteur du rapport. 

Parmi les pays pour lesquels les données sont suffisantes, la Mauritanie et le Soudan sont les pires élèves de la "ruée vers les terres". Ils n’ont appliqué que moins de 15 % des règles censées empêcher la spoliation ou l’accaparement des terres. À l’autre extrémité du spectre, il n’y a que trois pays – le Gabon, l'Afrique du Sud et la Zambie – dans lesquels les investissements respectent plus de 50 % des critères retenus par le rapport pour juger de la conformité aux fameuses “directives volontaires”.

Pour comprendre les enjeux, il faut remonter aux années 2007-2008 lors de la dernière grande flambée des prix alimentaires. La hausse des prix avait aiguisé l’appétit des investisseurs internationaux pour l’acquisition de terres un peu partout dans le monde afin d’y faire pousser les cultures les plus demandées.

À l’époque, cette "ruée vers les terres" s’était faite sans égard ou presque pour les populations locales, avec une multiplication des expropriations.

Les "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers", adoptées en 2012 par le Comité de sécurité alimentaire dans le cadre de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), étaient censées être la réponse de la communauté internationale à cette opération main basse sur les terres, essentiellement dans les pays en voie de développement.

C’était "il y a dix ans, ce mois-ci exactement", précise Ward Anseeuw. Et le rapport du Cirad – qui s'appuie sur des données compilées par l’initiative internationale Land Matrix sur l’ensemble des larges acquisitions foncières dans le monde – fait un peu office de bilan pour l’Afrique de cette tentative de calmer les ardeurs des investisseurs.

Et ce n’est pas glorieux. "Il y a une amélioration au niveau du cadre juridique, mais il y a encore des efforts à faire au niveau de l’application des règles", résume Ward Anseeuw. 

Des promesses sans lendemain ?

Les populations locales trinquent encore et toujours. D’abord parce qu’elles sont encore trop souvent exclues des négociations autour du devenir des terres sur lesquelles elles habitent et qui, souvent, les nourrissent. Des individus qui se retrouvent face à des investisseurs ignorant encore trop fréquemment la protection octroyée par la coutume ou la loi.

Un domaine dans lequel des pays comme la Mauritanie, le Soudan ou la République démocratique du Congo ont reçu un zéro pointé par les données de la Land Matrix. Les populations locales peuvent y être expropriées sans avoir leur mot à dire.

"On se retrouve souvent dans des contextes d’enclaves de propriétés privées qui privent non seulement les populations d’accès aux ressources, mais sont aussi une forme de violence pour des individus qui ont toujours considéré la terre comme un bien commun", souligne Jérémy Bourgoin, géographe au Cirad et coauteur du rapport.

Ces terres rachetées sont aussi souvent affectées à des monocultures – céréales, blé ou huile de palme par exemple – alors qu’auparavant il y avait davantage de diversité. Autrement dit, une petite exploitation pouvait subvenir indirectement aux besoins de plusieurs familles, alors que ce n’est plus le cas avec les énormes propriétés.

Et pourtant, les investisseurs ou les gouvernements promettaient souvent monts, merveilles, écoles, infrastructures et emplois. Mais les lendemains ont rarement été aussi enchanteurs. "Il y a souvent un chantage à l’emploi, mais en fait on se rend compte que les nouveaux emplois d’ouvriers agricoles créés sont précaires, ce qui ne compense pas la perte de la terre", résume Jérémy Bourgoin. "À l’exception de quelques accords au Gabon [dans le domaine forestier, NDLR], ces larges acquisitions ont échoué à améliorer le développement local. En fait, aucun des projets analysés ne comportait pas au moins un impact négatif", écrivent les auteurs du rapport.

Danger aussi pour le climat

Dans le contexte de la montée en puissance économique de la Chine en Afrique, Pékin est souvent présenté comme le suspect principal dans cette multiplication des investissements fonciers. Pourtant, "on ne peut pas dire que ce sont les Chinois qui achètent tout. Il y a plus d’entreprises américaines et européennes que chinoises qui sont à l’œuvre", souligne Ward Anseeuw. Reste que la nationalité d’un certain nombre d’investisseurs demeure inconnue puisque plusieurs paradis fiscaux – Chypre, Singapour, les Îles Vierges britanniques – apparaissent dans le top 10 des lieux où sont enregistrés les acquéreurs.

Cette "ruée sur les terres" africaines sans garde-fous suffisants n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les populations locales. La transformation des terres acquises est aussi un formidable accélérateur "de la déforestation et met sous pression les ressources naturelles", souligne Jérémy Bourgoin.  

Les mêmes auteurs, dans un rapport précédent de 2021 consacré au "bilan de la ruée mondiale sur les terres", soulignaient déjà les "risques associés aux acquisitions de terres à grande échelle, notamment l’émergence de zoonoses [en empiétant sur l’habitat naturel d’animaux, le risque de transmission d’une maladie animale à l’homme augmente, NDLR] et la diminution des ressources en eau".

Le continent africain est, à cet égard, un exemple d’une certaine hypocrisie des pays développés. Ils se disent déterminés à lutter contre le réchauffement climatique, mais laissent leurs entreprises détruire des écosystèmes importants pour l’environnement – comme les forêts – par appât du gain.

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Réchauffement climatique : l’agriculture africaine veut relever le défi

L'entretien de l'intelligence économique

Agriculture en Afrique : des donateurs intéressés ?

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : le Rassemblement national ou l’opposition qui s’assume

Patience. La dernière campagne l’a démontré : Marine Le Pen se complait à prendre son temps. La candidate malheureuse a traversé sa campagne avec une relative discrétion, un calme — apparent — de tous les instants qui a parfois étonné ses adversaires et les observateurs. « Elle ne fait pas campagne », pouvait-on entendre çà et là, de septembre à mi-avril. Le soir du premier tour pourtant, tous ne pouvaient que s’incliner devant le succès d’une stratégie à bas bruit redoutable. L’entre-deux tours voit apparaître les premières fêlures de ce nouveau mantra mariniste. L’omniprésence d’Emmanuel Macron sur le terrain force Marine Le Pen à s’adapter. Tout devient plus hésitant. Les déplacements rondement menés d’hier laissent place à des interventions hésitantes, si ce n’est maladroites. La challenger joue sur la défensive, encaisse les coups. On attend la riposte. Elle ne vient pas. La machine s’est enrayée, au pire des moments. 

41,45 %. Le score reste historique. Jamais le “camp national” n’a été aussi proche. Une « éclatante victoire » assure même la principale intéressée le soir de sa défaite. Tous ne sont pas aussi positifs. La “victoire” peut parfois avoir un goût amer. « Bien sûr qu’on est contents… Mais en même temps, on se dit qu’on aurait dû en faire plus. Est-ce que la France peut se permettre cinq ans de plus de Macron ? », souffle un cadre de la campagne, quelques minutes après l’annonce des résultats. Marine Le Pen sort de sa troisième présidentielle grandie, mais sans dynamique. Certains au Rassemblement national percevaient dans les législatives à venir l’occasion rêvée d’asseoir la position du parti au centre de l’opposition. Raté.

Guerre d’opposants

Jean-Luc Mélenchon a tiré le premier. Deux jours de repos depuis sa demeure dans le Lot auront suffi au tribun insoumis pour recharger ses armes et repartir à la bataille. Une fois de plus. Le 19 avril, il demande aux Français de l’élire Premier ministre lors d’un “troisième tour” où tout serait remis en jeu. Le deuxième n’a pas encore eu lieu. Jean-Luc Mélenchon reprend à son compte le calendrier électoral. Au même moment, Marine Le Pen se met au vert dans le Calvados pour préparer son débat face à Emmanuel Macron. Sprint final oblige, le RN ne s’épanche pas sur la dernière sortie du député des Bouches-du-Rhône ou sur la direction qui sera prise pour les législatives.

Le 24 avril au soir, Marine Le Pen et ses principaux lieutenants esquissent les premiers traits d’une stratégie qui ne devrait pas dépayser leurs militants : le Rassemblement national fera, une nouvelle fois, une campagne solitaire où tout doit être réaliste et réalisable. Jusqu’aux ambitions du parti. Ne comptez pas sur Marine Le Pen pour s’imaginer à Matignon. Elle s’assume en opposante. Réalisme électoral ou manque d’ambition ? « Nous sommes la seule opposition crédible et constructive. Moi je suis la candidate de la vérité », avance-t-elle sur le plateau de TF1. L’après second-tour devait voir le RN affirmer son statut de principal garde-fou à Emmanuel Macron et sa “Renaissance”. Il se transforme en un duel frontal face à Jean-Luc Mélenchon. 

« Il y a un vote qui ne sert absolument rien, c’est le Front national, raille ce dernier depuis la tribune de la convention de la Nouvelle union populaire écologique et sociale. Qu’elle reste chez elle, ils ne présentent pas de candidat, ça ne sert à rien de voter pour eux, puisqu’ils ne feront rien et ils l’annoncent à l’avance ! » Réponse de Marine Le Pen dans la foulée : « La fable de Jean-Luc Mélenchon opposant à Emmanuel Macron, on va peut-être arrêter, maintenant… , tance-t-elle depuis ses terres d’Hénin-Beaumont. Il joue les fous du roi, il surjoue l’insolence à l’égard du président. La réalité, c’est que Jean-Luc Mélenchon a fait élire Emmanuel Macron. »

Une absence qui interroge

A qui profite l’échange de feux ? Une étude d’Elabe donne des premiers éléments de réponse : Jean-Luc Mélenchon (37 %) est désormais celui qui incarne le mieux, aux yeux des Français, l’opposition à la majorité. Marine Le Pen est reléguée à la deuxième place (33 %). « Jean-Luc Mélenchon a eu un avantage sur nous : en se faisant sortir dès le premier tour, il a gagné deux semaines », justifie un proche. La candidate s’est-elle montrée cette fois trop patiente ? Elle aurait pu se lancer corps et âme dans la bataille des législatives au lendemain de sa défaite, multiplier les interventions, mettre la pression sur le président réélu. 

Marine Le Pen a préféré prendre du recul. Deux semaines de retraite médiatique, seulement interrompue le temps de quelques minutes lors d’un bref appel au rassemblement pour le 1er mai publié sur ses réseaux sociaux. Il se murmure dans son entourage qu’elle serait restée chez elle, dans sa maison de la Celle-Saint-Cloud, dans les Yvelines. Marine Le Pen assiste ainsi, silencieusement, à la création de la Nupes. Silencieuse, elle l’est tout autant quand Eric Zemmour et les cadres de Reconquête l’exhortent au rassemblement du camp national.

Jordan Bardella, lui, n’a pas eu le droit à son “moment de réflexion”. En l’absence de la patronne, le jeune président par intérim s’est démultiplié. Un jour, il vient défendre le score de Marine Le Pen sur les plateaux télévisés. Le lendemain, il recueille les doléances d’élus inquiets pour leurs investitures. « Ça a quand même du mal à partir..», confie l’un d’entre eux. 

 Si on dépasse les 20 sièges, c’est une vraie victoire

Alors le RN accélère. Quand Marine Le Pen lance la campagne pour sa réélection à l’Assemblée depuis Hénin-Beaumont, l’eurodéputé est à Paris pour présenter la liste officielle des candidats investis. 569 sont — pour l’instant — sur la ligne de départ. « 289 hommes, 280 femmes », note Jordan Bardella. La parité fait son entrée. « Ce sont des purs produits de la stratégie d’implantation locale mise en œuvre par Marine Le Pen », assure le président du parti. Tous ceux qui ont fait la campagne présidentielle sont réquisitionnés. Certains, à l’image du jeune trésorier du parti Kévin Pfeffer, sont bien envoyés sur leurs terres. Dans la 6e circonscription de Moselle, ce dernier retrouvera un certain Florian Philippot, candidat pour la liste commune Les Patriotes-Debout La France, pour qui il a longtemps travaillé à son arrivée au “Front”. Pour d’autres, l’investiture ressemble plus à un cadeau pour “service rendu” qu’à une réelle “stratégie d’implantation locale”. Ainsi, Caroline Parmentier, l’attachée de presse et confidente de Marine Le Pen, est candidate dans la 9eme circonscription du Pas-de-Calais, à Béthune, où Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour le 10 avril dernier.

Le tandem Bardella/Le Pen, destiné à gouverner le parti à moyen terme, se met en ordre de marche. Jordan Bardella a hésité à se lancer, lui aussi, dans la danse. La 4e circonscription du Var — où Eric Zemmour est désormais candidat — était prête à accueillir les valises du natif de Drancy. Mais le parti a besoin de lui à Paris. « Et puis, ça fait loin en train », s’amuse-t-il. Marine Le Pen ne souhaite pas récupérer le siège qu’elle lui a légué en septembre dernier pour le besoin de la campagne. La passation de pouvoir devrait être entérinée après l’été, lors d’un congrès exceptionnel. 

La candidate malheureuse vise une autre présidence, celle de son éventuel groupe au sein de l’Assemblée nationale. Le poste convoité de secrétaire général est d’ores et déjà promis à Renaud Labaye. Grâce à sa fiabilité et sa supervision rigoureuse mais discrète de la campagne, le directeur de cabinet de Marine Le Pen a gagné des points. Mais encore faudrait-il qu’il y ait un groupe. Les projections quant au nombre de sièges que le parti peut espérer glaner varient en fonction de l’humeur ambiante. Au lendemain du second tour, en pleine euphorie de la “victoire”, on s’imaginait déjà, en interne, fort d’une centaine de députés marinistes. En déplacement ce mercredi en Haute-Marne, Marine Le Pen tablait plutôt sur 60 élus RN, contre seulement 7 actuellement. « Si on dépasse les 20 sièges, c’est une vraie victoire », tempère un cadre du parti. 

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France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

L'Humanité

Les céréales se rabougrissent

Actu

Encore en graines ou déjà levées, les grandes cultures souffrent du manque d’eau dans une bonne partie de la France. Agriculteurs et éleveurs sont sur le qui-vive.

Marie-Noëlle Bertrand

Des feuilles qui s’enroulent pour limiter l’évaporation de leur eau ; des blés en herbe dont les reflets virent peu à peu au bleu ; des failles de roches qui commencent à former leurs damiers de feuilles sèches dans les champs. Tous ces signes avant-coureurs de sécheresse, Denis Perreau, polycultivateur et éleveur en Côte-d’Or, a commencé à les voir poindre cette semaine. Sa région, la Bourgogne, compte au nombre de celles qui ont affiché un déficit de précipitations cet hiver, avec, en moyenne, 20 % d’eau en moins qu’à l’accoutumée. L’absence persistante de pluie au printemps pousse aujourd’hui sols et plantes à tirer sur leurs dernières réserves. « Rien n’est encore fichu, mais il ne faudrait pas que cela dure », note le producteur, également secrétaire national de la Confédération paysanne en charge de l’élevage.

L’impact varie selon les cultures

Sur une bonne partie de la France, le constat est le même : l’eau commence à manquer aux cultures. Ces trois derniers mois, les sols sont restés extrêmement secs pour la saison en Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie de la Bourgogne, du Grand Est et des Hauts-de-France, une « situation se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », note Météo France (lire ci-contre). L’impact, toutefois, varie selon les cultures. Celles semées à l’automne – blés ou orges d’hiver –, aujourd’hui en phase de croissance, commencent à connaître des situations de tension et se recroquevillent, indique le cabinet du ministère de l’Agriculture. L’orge, toutefois, s’en sortirait mieux que le blé. « Il est en fin de cycle, donc quasiment sauvé », confirme Denis Perreau. « Les grains du blé, eux, sont en pleine formation, et leur rendement pourrait être affecté. » Même analyse du côté de la FNSEA, qui redoute, faute de revirement météorologique, que la perte de rendement n’atteigne les 40 %. Sans avancer de chiffre, le ministère de l’Agriculture confirme l’inquiétude. Elle est encore plus forte pour les cultures d’été, en cours d’installation. Seuls s’en sortent encore les blés de printemps, semés il y a quelques semaines, en phase d’enracinement. « L’absence de pluie les oblige à aller chercher l’eau plus profondément, ce qui les rendra plus résistants », reprend Denis Perreau. Encore faut-il qu’il en reste un peu.

Fin avril, le gouvernement avait annoncé une rallonge de 100 millions d’euros destinée aux agences de l’eau afin, entre autres, d’accompagner les filières agricoles dans leurs stratégies d’adaptation au changement climatique. Lundi, le ministère de l’Agriculture a décidé d’aligner 20 millions d’euros supplémentaires. Pour parer au plus urgent, les surfaces en herbes des sites publics des ministères de la Défense et des Transports – camps militaires, abords de voies ferrées, aéroports… – seront mis à disposition des exploitants. Un pis-aller qui ne vaudra pas une bonne pluie. En Côte-d’Or, la météo en annonce pour la fin de la semaine prochaine. « Mais les pluies, ces derniers temps, sont un peu comme l’âge de la retraite, note Denis Perreau dans un dernier clin d’œil.  Plus on croit s’en approcher, plus elles sont finalement repoussées à plus tard. »

sécheresseagriculture
Valeurs Actuelles

[Tribune] Borne à Matignon : la fin du “en même temps” et l’avènement de l’extrême centre

L’arrivée d’Élisabeth Borne à Matignon marque la fin de deux époques. Pour la première fois depuis Édith Cresson en 1992, une femme est nommée Première ministre. Cette nomination marque également une clarification du logiciel politique du macronisme. En effet, elle marque la fin du “en même temps” comme dépassement des clivages entre la gauche et la droite avec l’avènement de l’extrême centre. Cette donne politique marque un système politique coupé en trois blocs.

La fin du “en même temps”

L’élection d’Emmanuel Macron en 2017 répondait à la volonté des Français de dépasser les clivages entre la gauche et la droite. En effet, les différentes alternances entre la gauche et la droite depuis 1981 n’ont pas permis de répondre aux causes du malheur français lié à deux phénomènes : la mondialisation et la transition de l’ère keynésienne à l’ère néolibérale. Ainsi, les Français ont exprimé en 2017 un double refus : celle d’un match retour entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que de l’alternance automatique entre la gauche et la droite. Le “en même temps” proposé par Emmanuel Macron permettait non seulement de dépasser les clivages, mais également de réunir les forces de centre gauche et de centre droit pour adapter définitivement la France à la mondialisation. Les nominations d’Édouard Philippe et Jean Castex permettaient ainsi de matérialiser le dépassement des clivages avec un Président provenant du centre gauche et un Premier ministre de centre droit.

Cette proposition politique répondait aux ambiguïtés des deux grands partis de gouvernement. En effet, le Parti socialiste comme les Républicains (auparavant le RPR puis l’UMP) souffrait d’ambiguïté sur deux sujets clés : les réformes économiques et la construction européenne. Le Parti socialiste était ainsi tiraillé par sa gauche keynésienne et souverainiste incarnée par les frondeurs sous François Hollande qui l’empêchait d’assumer sa conversion à l’économie de marché. De l’autre côté, les Républicains étaient également tiraillés par sa droite populaire et souverainiste et les partisans d’une adaptation de la France à la mondialisation sur le modèle allemand. La naissance politique du macronisme réside dans l’incapacité de ces deux partis à choisir une ligne claire entre l’aile populaire et souverainiste d’un côté et l’aile libérale et européenne de l’autre. Ainsi, Emmanuel Macron permettait aux deux franges libérales et européennes de travailler ensemble pour porter le projet d’adaptation de la France à la mondialisation.

Une nouvelle offre politique

La nomination d’Élisabeth Borne marque d’abord la confirmation du macronisme comme une nouvelle offre politique pérenne, celle de l’extrême centre. Tout d’abord, Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, a choisi une personnalité de sa propre famille politique. Ce choix marque la fin du dépassement des clivages et par conséquent du “en même temps”. Ensuite, ce choix permet davantage d’affirmer et d’appliquer la ligne politique du macronisme plutôt que de piocher des idées de gauche et des idées de droite. Enfin, cette nomination peut laisser penser à une pérennisation de l’offre politique du macronisme aussi bien sur le plan programmatique que politique. En effet, cela permet d’une part d’asseoir Renaissance comme un parti politique à part entière qui a vocation à durer tout en offrant une ligne programmatique qui soit d’émanation propre plutôt que d’être une synthèse des bonnes idées de la gauche et de la droite. Il s’agit ainsi d’un extrême centre comme nouvelle offre politique plutôt qu’une constellation des ailes libérales et européennes des deux anciens partis de gouvernement.

La nomination d’Élisabeth Borne marque également un nouveau clivage avec la structuration de trois blocs distincts : de gauche, du centre et de droite. Le bloc de gauche est désormais dominé par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon autour de laquelle les autres partis de gauche ont fait alliance. Le bloc central est dominé par le parti Renaissance de l’extrême centre avec quelques alliés comme le Modem de François Bayrou, Territoire de Progrès d’Olivier Dussopt et Horizons d’Édouard Philippe. Le bloc de droite fait cependant l’objet de plusieurs incertitudes. La première incertitude réside dans le positionnement des Républicains, vont-ils proposer un programme de rupture à Emmanuel Macron ? Vont-ils perdurer dans leur tentative de troisième voie entre la majorité présidentielle et Marine Le Pen ? Peuvent-ils s’allier avec le président de la République notamment s’il n’a pas de majorité absolue à l’issue des élections législatives ? La seconde incertitude réside dans le leadership de ce bloc qui ne sera vraisemblablement pas résolue avant les prochaines élections européennes et le premier tour de la prochaine élection présidentielle.

La nomination d’Élisabeth Borne est doublement historique puisqu’elle rompt avec une absence féminine à Matignon depuis 30 ans et puisqu’elle ancre des nouveaux blocs politiques. Sur le plan politique, ce choix clé doit à la fois permettre au macronisme de perdurer comme offre politique et également de s’adapter aux circonstances du quinquennat. Ainsi, le choix d’Emmanuel Macron marque une rupture avec une Ve République habituée à une domination masculine à Matignon et un bipartisme entre deux grandes forces.

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France24 - Monde

Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan

Publié le : 18/05/2022 - 13:42

Tiffany FILLON

Situé entre la Lituanie et la Pologne, le corridor de Suwalki est sous surveillance depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février. Reliant l'enclave russe de Kaliningrad à la Biélorussie pro-Poutine, ce passage terrestre suscite les craintes des pays baltes, qui y voient depuis longtemps une possible porte d'entrée pour les troupes russes. L'adhésion annoncée de la Finlande et de la Suède à l'Otan devrait rassurer l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

C'est une toute petite bande de terre de 65 kilomètres de long à la frontière entre la Pologne et la Lituanie. Mais elle est scrutée de près. Le corridor de Suwalki, qui relie l'enclave russe de Kaliningrad, sur la mer Baltique, à la Biélorussie pro-Poutine, marque la séparation entre les pays baltes et leurs alliés de l'UE et de l'Otan. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, la Lituanie a renforcé la surveillance de ce passage, source d'inquiétude depuis l'invasion de la Crimée par la Russie, en 2014.

À l'ouest, le passage de Suwalki part de l'oblast – région administrative russe – de Kaliningrad. Annexée par Staline après la Seconde Guerre mondiale, Kaliningrad est restée russe, malgré l'indépendance des États baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) en 1991. Au fil des ans, l'enclave a été fortement militarisée par la Russie, notamment après l'élargissement de l'Otan et de l'UE aux États baltes, en 2004.

Le corridor de Suwalki, qui porte le nom d’une ville polonaise près de la frontière, s'étend le long de la frontière entre la Lituanie et la Pologne et prend fin en Biélorussie. Le pays vassal de Moscou opère régulièrement des exercices militaires, en réponse au renforcement des troupes en Pologne et dans les pays baltes. Des troupes russes sont également postées en Biélorussie. Dans ce contexte, le corridor de Suwalki est perçu par certains analystes comme un point faible de l'Otan. Car en s'en emparant, la Russie relierait directement son territoire à la Biélorussie.

Suwalki face aux difficultés de l'armée russe 

"Si cet axe était bloqué par les Russes, l'Otan ne pourrait plus acheminer de troupes par la terre de la Pologne à la Lituanie", explique Thibault Fouillet, chargé de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique. Les pays baltes se retrouveraient isolés de ses alliés de l'Otan et de l'Union européenne sur le plan terrestre.

>> À lire aussi : "La guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique"

"Compte tenu des difficultés de la Russie en Ukraine, on voit mal comment elle pourrait se battre contre plusieurs États à la fois", nuance le spécialiste des conflits contemporains et des stratégies des petites puissances. Moscou n'a pas réussi à mener la guerre éclair qu'elle espérait en Ukraine. La capitale, Kiev, a résisté aux Russes, qui concentrent désormais leurs efforts dans le Donbass, dans l'est du pays. Il y a une semaine, les troupes russes ont dû, par ailleurs, quitter la deuxième ville de l'Ukraine, Kharkiv.

"La Russie était prête à se lancer dans une guerre d'ampleur – ce dont on n'était pas totalement sûrs au départ. La menace était grande pour les États baltes. Mais aujourd'hui, on constate que l'armée russe est bien moins capable que ce qu'on imaginait. Et le risque d'une invasion globale semble s'éloigner", ajoute le chercheur.

La demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan est une bonne nouvelle pour les pays baltes. En entrant dans l'Alliance atlantique, les deux pays européens voisins pourraient envoyer du matériel et des troupes. "L'adhésion de la Finlande rendrait possible un acheminement de troupes depuis Helsinki jusqu'à Tallinn. Et avec un corridor maritime, un débarquement depuis Stockholm peut aussi être mis en place", précise Thibault Fouillet.

Une crainte née pendant la Guerre froide

La peur d'une prise de contrôle du corridor de Suwalki n'est pas nouvelle. Dans la région, elle représente une "inquiétude historique", selon le chercheur. "Pendant la Guerre froide, la position géographique du corridor suscitait déjà des interrogations, alors même que les pays baltes et la Pologne faisaient partie de l'URSS. La problématique est ressortie du placard au début des années 2000 [avec l'élargissement de l'Otan en 2004, NDLR] et en 2014 avec l'annexion de la Crimée", explique Thibault Fouillet. 

En 2016, un rapport du think tank Rand Corporation a aussi fait grand bruit, remettant la question du corridor de Suwalki sur le devant de la scène. En simulant une invasion des États baltes, des chercheurs ont montré que Riga ou Tallinn pourraient être encerclées par les forces russes en moins de 60 heures.

>> À voir aussi : "Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?"

"Ces simulations de la Rand Corporation montraient que le plan idéal pour les Russes serait d'envahir les États baltes par encerclement. Pour y parvenir, il faudrait que la Russie évite une contre-attaque de l'Otan grâce à une bulle antiaérienne et en prenant, bombardant ou bloquant le corridor de Suwalki pour empêcher l'acheminement de troupes", explique le chercheur.

Mais selon lui, ces projections ont leurs limites. "Il ne faudrait pas non plus considérer que la Russie est toujours l'URSS. Ce que pouvait faire l'Union soviétique en envahissant une partie de l'Europe, la Russie ne peut pas le faire aujourd'hui. On la voit mal envahir l'ensemble des pays baltes en menaçant directement le corridor de Suwalki, compte tenu des difficultés de son armée en Ukraine."

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Analyse

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

LE FIL DU 17 MAI

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

L'Humanité

Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

Homme du jour

Marie-Noëlle Bertrand

Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

agro-industrieétudiants
Valeurs Actuelles

Ultradroite : onze militants de “Vengeance patriote” placés en garde à vue

Coup de filet dans l’ultradroite. Onze militants du groupuscule « Vengeance patriote » ont été interpellés et placés en garde à vue. Une information judiciaire a été ouverte par le Parquet national antiterroriste pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », « provocation à un acte de terrorisme », « apologie publique d’actes de terrorisme » et « infractions à la législation sur les armes », indique Le Parisien. Le 17 décembre dernier, leur leader, un pseudo-libraire adorateur d’Adolf Hitler, nommé Lucas S., avait été mis en examen et placé en détention provisoire, selon le quotidien francilien.

Passage à l’acte ?

Ce groupuscule compterait une centaine de membres en France. Des militants radicaux qui porteraient une idéologie complotiste et antisémite. Selon Le Parisien, l’organisation était dans le viseur de la justice antiterroriste depuis un an. Désormais, les enquêteurs ont à charge de déterminer si les membres de ce groupuscule projetaient de commettre un attentat xénophobe ou « seulement » de lancer des appels à la violence sans application concrète. « Ils échangeaient sur l’idée de mener des actions violentes, mais il faut vérifier désormais s’ils voulaient aller plus loin et passer à l’acte réellement ou si tout cela reste de l’ordre du fantasme », explique une source proche de l’enquête, au Parisien.

Perquisitions

Les perquisitions réalisées aux domiciles des suspects ont révélé la présence de drapeaux néonazis et de tracts racistes, mais aucune arme ou explosif n’a été retrouvé. À la mi-décembre, les enquêteurs avaient placé en garde à vue Lucas S., chef autoproclamé du groupe et responsable de la cellule Paris, ainsi que sa petite amie. A son domicile, la perquisition avait abouti à un tout autre butin. Chez lui, un pistolet Sig Sauer, un Glock 9 mm, un revolver Magnum, et un fusil Mosin 22 long rifle avaient été retrouvés, selon Le Parisien.

Sur son site internet, Lucas S. vendait des ouvrages sur le « Grand remplacement » ou faisant l’apologie d’auteurs d’attentats xénophobes comme Brenton Tarrant, l’auteur des attentats de Christchurch ou d’Anders Behring Breivik, responsable de la tuerie sur l’île d’Utoya. Cependant, aucun projet d’action violente n’avait été mis en évidence lors des investigations, et le leader de Vengeance patriote avait été mis en examen pour « provocation par moyen de communication en ligne à un acte de terrorisme » et non « pour association de malfaiteurs terroriste », indique Le Parisien.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

In Ukraine, Gruesome Injuries and Not Enough Doctors to Treat Them

Doctors trying to save a soldier’s arm in a surgery, after he was brought in earlier in the day in in Zaporizhzhia, Ukraine. Credit...

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Operating with skeleton crews, doctors and nurses race to save limbs, and lives. It’s a grim routine for medical personnel often working around the clock. And not all limbs can be saved.

By Michael Schwirtz

Photographs by Lynsey Addario

KRAMATORSK, Ukraine — Days after Russian forces invaded, Yaroslav Bohak, a young cardiovascular surgeon, was at home with his family in the relative safety of western Ukraine, when a colleague placed a desperate call from the east, pleading with him to come help.

Many doctors had fled the fighting, his friend said, and conditions at the hospital resembled a bygone era of warfare, with the surgeons who remained amputating limbs, instead of trying to repair them, to save grievously wounded soldiers.

“He called me and said he could no longer cut off the arms of young people,” Dr. Bohak said, as he stood in an operating room of a hospital in Kramatorsk. “When I came here, I had surgery on the first day.”

As Russian forces pummel eastern Ukraine with a mix of artillery, airstrikes and rocket attacks, frontline hospitals, many of them in poorer, rural areas, have become overwhelmed. They are severely short-staffed or have been abandoned completely, as doctors and nurses have fled the violence.

All day long, the walls of the hospital shake with the thunder of battles raging near Kramatorsk, an industrial city in the Donbas region, where Russian forces have been waging a bloody offensive. A steady stream of ambulances arrives at the sandbag-reinforced emergency room, ferrying soldiers and civilians, many with life-threatening wounds.

But the hospital is staffed by a skeleton crew. Only two of its 10 doctors remain, aided by six nurses working 24 hour shifts with only one day off for rest, said Tatyana Bakaeva, the senior nurse. (Hospital officials asked that its name not be published for security reasons.)

“Only the most stoic remain,” Ms. Bakaeva said. “People are scared, what can you do?”

It is a similar story throughout the Donbas: As the toll of wounded mounts, the need for more doctors and nurses becomes even more acute.

In Avdiivka, right on the front lines, the lone remaining surgeon and the hospital medical director described spending months in the emergency room, never leaving except for quick dashes to the grocery store amid shelling. In Sloviansk, a city just to the north of Kramatorsk where plumes of smoke from battle can be seen on the horizon, only about a third of the hospital staff remains.

The city of Bakhmut sits at a crossroads between Russian forces pushing from the east and the north. There, ambulances jam a small courtyard of the military hospital and the emergency room is almost always full.

“Nobody ever prepares for war, and this region is not so densely populated to be able to deal with this many wounded,” said Svitlana Druzenko, who coordinates emergency evacuations of wounded soldiers and civilians from the battle zones. “The wounds are the same for civilians and soldiers because rockets do not choose where to fall.”

Many of the wounded from the East are brought to Dnipro, a city of one million that has six big hospitals. But it is four hours’ drive from many frontline positions. And the hospitals there have also been depleted of nursing staff, said Dr. Pavlo Badiul, a surgeon at the Burn and Plastic Surgery Center in Dnipro.

The center was full to capacity with war wounded and staff were working continuously without a break, he said.

A member of the American Society of Plastic Surgeons, after training in California, Dr. Badiul put out an appeal through the society’s newsletter for equipment and medical supplies. “Although we get some targeted aid, much is still lost, diverted or taken to the wrong place,’’ he said.

Volunteers have pitched in to pick up some of the slack. Ms. Druzenko works for a volunteer emergency medical organization known by its Ukrainian initials PDMSh. Its ambulances and personnel are ubiquitous at hospitals and at so-called yellow zone transfer points, locations on the edge of the battlefield where wounded soldiers are picked up by ambulances and rushed to the nearest hospital.

It is dangerous work. Last week, a yellow zone base that Ms. Druzenko’s organization established north of Bakhmut was bombed by Russian forces.

“Not only drones, but aviation is working in that area,” Ms. Druzenko said.

Most of the surgeons operating out of the hospital in Kramatorsk, including Dr. Bohak, are volunteers. Since he arrived, the hospital has had almost no amputations.

Dr. Bohak showed off cellphone videos of his surgeries last week. Digging into singed and shredded flesh, he extracted severed arteries and painstakingly stitched them back together, restoring circulation to the damaged limbs, allowing them and the soldiers they are attached to be saved.

“The nearest serious clinic is in Dnipro, which is 280 kilometers from here,” he said. “It takes time to get there, and it may be too late to save the limb. That’s why my arrival was very important.”

Not all the limbs can be saved though. Eduard Antanovskyy, the deputy commander of the military unit at the hospital, said that recently a Russian soldier was brought in with a serious leg wound. While at the hospital, he said, the soldier was provided with security guards for protection.

“We had to take the leg because the tourniquet was on for too long,” he said. “Even if we wanted to, we couldn’t have saved his leg. We treated him humanely, not the way he deserved to be treated.”

Despite months of warnings from the White House and others that Russia was planning to invade, many in Ukraine, including much of the political establishment and even some in the military, refused to believe it. When Russian rockets began to hit Ukrainian cities on Feb. 24, it set off a scramble. Hospitals in particular, were unprepared to handle the sudden surge in patients suffering from the vicious and difficult wounds that war inflicts.

In the first week, Dr. Maksim Kozhemyaka, a civilian trauma surgeon, volunteered to assist at the military hospital in Zaporizhzhia, one of the main hubs treating soldiers in eastern and southern Ukraine. Almost immediately, he said, the hospital was inundated with 30 to 40 patients a day and did not have sufficient supplies to handle gunshot wounds or other grievous injuries.

“We didn’t believe that this could happen because we understood that in any case there would be huge losses on their side as well,” Dr. Kozhemyaka said in an interview in the hospital’s emergency room. “And of course, we thought that no rational leader of a country would do this.”

For the hospital workers persisting through the grim routine, the losses can feel personal, and are sometimes deeply so.

One recent morning, ambulances raced up to the small hospital in Sloviansk carrying soldiers wounded in an airstrike just a few miles up the road. One of them carried the battered body of Ihor Ihoryuk, 33, the only child of the hospital’s head nurse. Much of the hospital staff had known him since he was a boy.

The force of the explosion, outside a room in a seed factory where he and his comrades were sleeping, had ripped off his arm and his blood spilled onto the asphalt in front of the hospital as he was raced inside.

A few hours later, a nurse named Anna emerged from the hospital, her green eye liner running down her face. Ihor could not be saved, she said.

“He grew up in front of our eyes,” she said, fighting back the tears.

She was holding a box containing Ihor’s black army boots. “He won’t be needing them anymore,” she said.

She took them to a spot a short distance from the hospital entrance and set them next to a pair of black tennis shoes that were soaked with blood. They belonged to a soldier who was killed the day before.

Carlotta Gall contributed reporting from Dnipro, Ukraine.

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France24 - Monde

L'Espagne veut instaurer un congé menstruel, une première en Europe

Publié le : 18/05/2022 - 13:38

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L'Espagne pourrait devenir le premier pays européen à autoriser les femmes à prendre un congé menstruel en cas de règles douloureuses. Un projet de loi a été déposé dans ce sens par le gouvernement. Il instaurerait aussi le droit pour les mineures de plus de 16 ans de pouvoir avorter sans autorisation parentale.

Une première en Europe. La coalition de gauche au pouvoir en Espagne a approuvé, mardi 17 mai, un projet de loi visant à renforcer le droit à l'avortement, en en faisant le premier pays d'Europe à proposer un congé payé financé par l'État aux femmes souffrant de règles douloureuses.

"Concrètement une femme souffrant de douleurs de règles invalidantes, comme des crampes très douloureuse et des nausées pourra demander à bénéficier de ce congé 100 % pris en charge par l'État, à condition de valider cette demande par son médecin", détaille Céline Schmitt, la correspondante de France 24 à Madrid. 

Avec ce texte, le gouvernement dirigé par les socialistes espère mettre fin au tabou de la menstruation au travail. Il prévoit aussi de garantir l'accès à l'avortement dans tout le pays.

"Aujourd'hui, nous envoyons un message international de soutien à toutes les femmes qui luttent pour leurs droits sexuels et reproductifs", a déclaré à la presse la ministre de l'Égalité, Irene Montero, issue du parti de gauche Podemos.

Distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits

La nouvelle loi, si elle est adoptée, permettra aux mineures de plus de 16 ans d'avorter sans autorisation parentale et supprimera le délai de réflexion de trois jours obligatoire avant de pratiquer un avortement.

Le projet prévoit également un congé payé pour les femmes enceintes à partir de la 39e semaine de grossesse et garantit la distribution de produits d'hygiène menstruelle gratuits dans les institutions publiques.

Le texte stipule également que la gestation pour autrui (GPA), illégale en Espagne, est une forme de violence à l'égard des femmes.

Un risque de discrimination à l'embauche ?

Le projet de loi a suscité un débat en Espagne, au sein même de la coalition de gauche au pouvoir et entre syndicats, sur la question de savoir si un congé menstruel rémunéré aidera ou nuira aux femmes sur leur lieu de travail. Certains craignent une discrimination à l'embauche en défaveur des femmes accentuée par cette mesure. 

Pour la ministre Irene Montero, ce qui est stigmatisant c'est que les femmes "soient obligées de vivre leur santé menstruelle isolée, sans pouvoir en parler".

Le texte ne devrait pas être approuvé par le Parlement avant plusieurs mois.

Avec Reuters

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La lutte contre la précarité menstruelle, "une question de santé publique"

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

EXPRESS ORIENT

Inégalité salariale en Turquie : la crise économique a accru la précarité des femmes

L'Humanité

Coraux, chimie et politique

Chronique

Sylvestre Huet

Au départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.

C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.

La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Around Kharkiv, Ukrainians Emerge to Find Lives in Ruin

The wreckage of a market that was bombed in the Saltivka neighborhood in the eastern Ukrainian city of Kharkiv.Credit...

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Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

KHARKIV — Air raid sirens wail daily and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.

After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.

Yuri Emets, 56, returned last week to find his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.

“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of outgoing Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”

He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.

His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.

“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.

In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.

He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.

The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.

“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”

Now, relative calm has returned to Kharkiv. Some restaurants and cafes are reopening, and bus service has resumed. But battles are still raging just a few miles to the north, where Russian forces are dug into defensive positions close to their border.

In the village of Pytomnyk, a Ukrainian mortar team traded fire with Russian forces just two miles away last Friday, trying to push them farther back. On Sunday, Ukrainian volunteers bearing relief aid raced their car into Prudyanka, just a few miles from the Russian border, where a few families have remained. Ukrainian soldiers urged them not to stay long, and within minutes, they moved on.

Over the weekend, the Ukrainian military scoured the remains of bombed-out factories and warehouses occupied until recently by the Russians in the village of Tsyrkuny, northeast of Kharkiv, while firefighters battled a blaze from the latest Russian bombardment in Derhachi, to the northwest.

In Saltivka, the hardest-hit northern neighborhood of Kharkiv, returning residents wandered through apartment blocks pockmarked with blackened shell holes from artillery strikes. The streets were covered with metal scraps, burned-out vehicles and barricades. Window frames all around the city were boarded up or left as gaping holes of shattered glass. Hundreds of people lined up daily around town, hoping to receive food being distributed by volunteers.

The markets in Saltivka were heavily hit, leaving many stalls reduced to scorched and twisted strands of metal. But some parts have reopened, including flower stands, where one resident, Olga Pavlienko, who was out shopping with her sister, bought armloads of brightly colored plants last week.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Russia said that nearly 1,000 Ukrainian fighters are in Kremlin custody, though their fate remains uncertain.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

NATO’s expansion. Finland and Sweden formally asked to join NATO, in potentially the alliance’s biggest expansion in two decades. But Turkey, a NATO member, blocked an initial effort to move ahead quickly with their applications, according to a senior diplomat.

“These flowers, they heal our souls,” she said. “We have suffered a lot and I pray for peace as soon as possible.”

Others in the city were still too afraid to venture out, awaiting official word that it was safe. Inside a crowded subway station, hundreds of people remain sheltered, some wrapped in blankets on the platform.

At the train station, still others were returning home or being reunited. Among them was Lesya Bondaletov, who arrived from western Ukraine and was greeted by her husband, Anatoliy, 52, a Ukrainian soldier. They had been apart since the start of the war. He had been guarding an administration building in Kharkiv early in the war when it was struck by two Russian missiles, killing more than two dozen people.

But even as life tentatively re-establishes itself, Kharkiv remains under curfew. Every night it arrives as a reminder of the war: Life recedes once again, and the city is blacked out to protect it from Russian shelling. The only glow comes from the luminescence of rockets arcing across the sky.

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Valeurs Actuelles

L’association pro-burkini Alliance citoyenne visée par une enquête du parquet de Grenoble

Le procureur de Grenoble a annoncé l’ouverture d’une enquête après le signalement de la préfecture de l’Isère sur l’existence possible de fichiers appartenant à l’association Alliance citoyenne, rapporte Le Figaro. L’enquête porte sur « des faits d’enregistrement ou conservation de données à caractère personnel sensibles sans le consentement de l’intéressé, délit puni par une peine de 5 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende », a indiqué Eric Vaillant.

Des fichiers ethniques et politiques

La préfecture de l’Isère avait appelé à l’ouverture d’une enquête après « des informations parues récemment dans plusieurs médias ». En effet, l’association Alliance Citoyenne aurait détenu et détiendrait encore un certain nombre de fichiers comportant des informations sur les origines ethniques, mais aussi sur les convictions politiques et religieuses des habitants de la ville de Grenoble, selon une enquête du Parisien.

L’association Alliance Citoyenne a organisé depuis 2019 plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises pour défendre le port du burkini. Le conseil municipal de Grenoble a voté en faveur de son autorisation, lundi 16 mai, même si les discussions ont été extrêmement tendues. Gérald Darmanin a dénoncé une « inacceptable provocation communautaire » et a « donné instruction au préfet de déférer en ‘déféré laïcité’ la délibération permettant le port du ‘burkini’ et, le cas échéant, d’en demander le retrait. »

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France24 - Monde

Petro Porochenko, ancien président ukrainien : "Ne faites jamais confiance à Poutine"

Publié le : 18/05/2022 - 16:44

Marc PERELMAN

Dans un entretien accordé à France 24, l'ancien président ukrainien Petro Porochenko a fait part de son inquiétude concernant le sort des soldats ukrainiens évacués de l'aciérie assiégée d'Azovstal à Marioupol. Selon les autorités ukrainiennes, certains de ces combattants ont été emmenés vers des zones sous contrôle russe et seront échangés à une date ultérieure contre des prisonniers russes. Mais Petro Porochenko met en garde : l'Europe ne doit "jamais faire confiance à Poutine".

En direct depuis Kiev, l'ancien président russe Petro Porochenko s'exprime après  la reddition des 959 soldats ukrainiens, retranchés depuis le 24 février dernier dans les sous-terrains de l'aciérie Azovstal, à Marioupol. S'il salue ces héros "ukrainiens et européens", il martèle que son expérience du pouvoir lui a appris qu'il n'est pas possible d'accorder sa confiance à Vladimir Poutine. Il a ajouté qu'il espérait que Kiev avait bien négocié des garanties afin que ces soldats ne soient pas jugés ou emprisonnés en Russie. Il a rappelé que pendant son mandat de président, plusieurs Ukrainiens retenus en Russie n'avait pas été libérés, malgré des promesses du Kremlin.

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France24 - Monde

L’épouse d'un combattant Azov ayant témoigné à la télévision est-elle néonazie ? Attention, intox

Publié le : 17/05/2022 - 18:19

Aude Dejaifve Suivre

Des photos ont circulé, affirmant que l'une des épouses d’un combattant Azov, Kateryna Prokopenko, est une néonazie. Elle avait rencontré le pape le 11 mai, avec un groupe d’épouses de soldats Azov, et avait été interviewée sur la chaîne française LCI le 13 mai. En réalité, certaines images montrent Vita Zaverukha, une combattante ukrainienne partisane du nazisme, tandis qu’une autre photo est un meme datant de 2010 issu de sites polonais.

La vérification en bref

  • Kateryna Prokopenko, épouse d’un combattant du régiment Azov se battant à Azovstal, a été invitée à la télévision. Des internautes ont prétendu qu’elle avait des sympathies néonazies, partageant la photo de jeunes filles faisant un salut nazi, et des photos d’une jeune fille portant des symboles nazis.
  • La photo des jeunes filles faisant le salut nazi date au moins de 2010, et les publications les plus anciennes concernent des sites polonais, non ukrainiens. En 12 ans, cette photo n’a jamais été associée à Kateryna Prokopenko.
  • Les photos de la jeune fille portant des symboles nazis montrent Vita Zaverukha, une combattante ukrainienne néonazie, et non pas Kateryna Prokopenko.

La vérification en détail

Une photo de Vita Zaverukha, une militante ukrainienne néo-nazie

Le 13 mai, Kateryna Prokopenko, 27 ans, épouse d'un des chefs de la division Azov, Denis Prokopenko, a témoigné sur LCI sur les conditions de vie des combattants ukrainiens dans l’usine d'Azovstal. Le 11 mai, elle avait rencontré le pape François lors d’un échange avec d’autres femmes de combattants Azov.

Selon des internautes, elle serait une fervente supportrice du nazisme. Un internaute a publié sur Twitter, le 13 mai, trois photos montrant une jeune femme blonde ressemblant à Kateryna Prokopenko. Sur la première, on voit la jeune femme faire un salut nazi ; sur la deuxième, elle tient une arme devant un drapeau des jeunesses hitlériennes ; et sur la troisième, elle porte un t-shirt avec un symbole du troisième Reich, l’aigle enserrant une croix gammée. 

Les photos ont également été publiées le 13 mai en français sur Twitter et le 16 mai en anglais

Une recherche d’images inversées via l’outil Invid Verify (voir ici comment procéder) révèle que les trois photos montrent en réalité Vita Zaverukha, une jeune femme ukrainienne de 25 ans, combattante et ouvertement néonazie.

On retrouve ainsi des articles de presse mentionnant le fait que le magazine ELLE avait interviewé Vita Zaverukha pour son numéro du 14 au 20 novembre 2014, la présentant comme une combattante ukrainienne volontaire. Or, des internautes avaient réagi, publiant les photos où l’on pouvait voir la jeune femme montrer ouvertement sa sympathie pour des groupes néonazis sur les réseaux sociaux. Les trois photos d’elle avaient été publiées sur son compte VK, comme l’indique cet article du média britannique Daily Mail de mai 2015. Les photos ont depuis été supprimées de son compte VK, mais l’archive de l’image où elle tient une arme devant un drapeau des jeunesses hitlériennes est disponible ici.

Le magazine ELLE s’est excusé, assurant que ses journalistes n’étaient absolument pas au courant des opinions de Vita Zaveroukha. Cette dernière a arrêtée en mai 2015 à Kiev après une tentative de vol dans une station d’essence, et après avoir tiré sur des policiers selon le média ukrainien KP

Sur le compte Twitter, créé en mai 2022, aucune trace d’allégeance ou de sympathie pour un groupe d’extrême-droite n’est visible. La rédaction des Observateurs de France 24 n’a pas trouvé d’autre compte qui pourrait être associé à Kateryna Prokopenko. 

Une photo de jeunes filles partagée sur des sites polonais

D’autres internautes ont partagé l’image de trois jeunes filles blondes faisant le salut nazi, comme sur cette publication Twitter du 13 mai, qui a collecté plus de 20 000 mentions “j’aime”. “Sur la chaîne #BFMTV ils ont osé inviter une nazi ukrainienne  #nazisinukraine mais quelle honte!!!!”, écrit l’auteur du tweet.

L’intox a également été partagée en italien sur Facebook, le 12 mai. 

Tout d’abord, on peut noter que la jeune fille à gauche de la photo porte un t-shirt avec un drapeau aux couleurs de la Pologne.

Comme l’explique le média italien de vérification des faits Open, en effectuant une recherche d’image inversée, on peut constater que l’image est l’objet d’un meme et qu’elle circule depuis au moins février 2010, sans jamais avoir été liée à Kateryna Prokopenko. 

Open a trouvé une capture d’écran du 18 octobre 2011 sur le site Demotivation.me.  

Dans les commentaires, les internautes font référence à la Pologne : “C'est la Pologne après tout”, écrit l’un deux le 21 novembre 2010. 

On peut également retrouver grâce à la recherche d’images inversée une photo partagée sur 4plebs.org en mars 2017, un site qui archive des discussions du forum 4chan, dont le nom de fichier est "polish-girls-white-pride.jpg". 

Toujours grâce à la recherche d’image inversée, on retrouve la même photo, publiée sur un site coréen en 2015, dans une version plus large où on peut voir les chaussures des jeunes filles. Sur cette photo, on peut voir le filigrane de l'utilisateur qui l'a partagée en premier sur un site polonais. Il s’agit d’”asiia1927” du site polonais Fotka.pl, mais le compte a depuis été supprimé du site. 

Sur son compte Twitter le 14 mai, Kateryna Prokopenko a démenti les affirmations selon lesquelles elle est la jeune fille faisant le salut nazi. 

Cette photo date donc au moins de 2010, sans qu’il soit possible d’en établir la date précise. Elle a fait l’objet d’un même sur internet, sans qu’il n’y ait de référence à Kateryna Prokopenko avant que ces affirmations n'émergent en mai 2022. Nos recherches ne permettent pas de dire que les jeunes filles sur la photo sont ukrainiennes : au contraire, les traces numériques nous permettent de savoir que l’image a été partagée sur des sites polonais.

Azov est un régiment nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, dont les membres combattent actuellement dans l’usine d’Azovstal à Marioupol, dans l’est de l’Ukraine. Formé en mai 2014  pour lutter contre les séparatistes pro-russes, il s’agissait à l’origine d’un groupe d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies. Il s’est ensuite élargi et a été intégré à l’armée ukrainienne, en novembre 2014, suite aux accords de Minsk qui prévoyaient le retrait des groupes paramilitaires. Le régiment Azov est devenu un argument du discours pro-russe pour défendre la guerre en Ukraine, affirmant que l’Ukraine et l’armée ukrainienne seraient infiltrés par des néonazis.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Economic Headwinds Mount as Leaders Weigh Costs of Confronting Russia

Alan Rappeport and Patricia Cohen

BRUSSELS — The world economy is heading into a potentially grim period as rising costs, shortages of food and other commodities and Russia’s continuing invasion of Ukraine threaten to slow economic growth and bring about a painful global slump.

Two years after the coronavirus pandemic emerged and left much of the globe in a state of paralysis, policymakers are grappling with ongoing challenges, including clogged supply chains, lockdowns in China and the prospect of an energy crisis as nations wean themselves off Russian oil and gas. Those colliding forces have some economists starting to worry about a global recession as different corners of the world find their economies battered by events.

Finding ways to avoid a slowdown while continuing to exert pressure on Russia for its war in Ukraine will be the primary focus of finance ministers from the Group of 7 nations who are convening in Bonn, Germany, this week.

At a news conference on Wednesday, Treasury Secretary Janet L. Yellen said that elevated food and energy prices were depressing both spending and economic output, creating what she called “stagflationary effects” all around the world.

“This is an environment that is filled with risks, both with respect to inflation, and also potential slowdowns,” Ms. Yellen said.

The economic challenges that governments around the globe are facing could begin to chip away at the united front that Western nations have maintained in confronting Russia’s aggression, including sweeping sanctions aimed at crippling its economy and efforts to reduce reliance on Russian energy.

Policymakers are balancing delicate trade-offs as they consider how to isolate Russia, support Ukraine and keep their own economies afloat at a moment when prices are rising rapidly and growth is slowing.

Central banks around the world are beginning to raise interest rates to help tame rapid inflation, moves that will temper economic growth by raising borrowing costs and could lead to higher unemployment. Christine Lagarde, president of the European Central Bank, last week signaled a possible increase in interest rates in July, which would be the ECB’s first such move in more than a decade.

Global growth is expected to slow to 3.6 percent this year, the International Monetary Fund projected in April, down from the 4.4 percent it forecast before both Russia’s invasion of Ukraine and China’s zero-Covid lockdowns.

On Monday, the European Commission released its own revised economic forecast, showing a slowdown in growth to 2.7 percent this year from the 4 percent estimated in its winter report. At the same time, inflation is hitting record levels and is expected to average 6.8 percent for the year. Britain’s annual inflation rate jumped to 9 percent last month, the highest in 40 years, the Office for National Statistics said on Wednesday. And some Eastern European countries face even steeper price increases, with Poland, Estonia, the Czech Republic, Bulgaria and Lithuania all facing inflation rates in excess of 11 percent.

Pressures on global supply chains also worsened in April as the Russian invasion of Ukraine and pandemic lockdowns in China made it more difficult for companies to source parts and products globally, a supply chain index published Wednesday by the Federal Reserve Bank of New York showed. That could further exacerbate shortages and price increases.

Eswar Prasad, the former head of the International Monetary Fund’s China division, summed up the challenges facing the G7 nations, saying that its “policymakers are caught in the bind that any tightening of screws on Russia by limiting energy purchases worsens inflation and hurts growth in their economies.”

“Such sanctions, for all the moral justification underpinning them, are exacting an increasingly heavy economic toll that in turn could have domestic political consequences for G7 leaders,” he added.

Still, the United States is expected to press its allies to continue isolating Russia and to deliver more economic aid to Ukraine despite their own economic troubles. Officials are also expected to discuss the merits of imposing tariffs on Russian energy exports ahead of a proposed European oil embargo that the United States fears could send prices skyrocketing by limiting supplies. Policymakers will also discuss whether to press countries such as India to roll back export restrictions on crucial food products that are worsening already high prices.

Against this backdrop is the growing urgency to help sustain Ukraine’s economy, which the International Monetary Fund has said needs an estimated $5 billion a month in aid to keep government operations running. The U.S. Congress is close to passing a $40 billion aid package for Ukraine that will cover some of these costs, but Ms. Yellen has called on her European counterparts to provide more financial help.

Finance ministers are expected to consider other measures for providing Ukraine with relief.

There is increasing interest in the idea of seizing some of the approximately $300 billion in Russian central bank reserves that the United States and its allies have immobilized and using that money to help fund Ukraine’s reconstruction. Treasury Department officials are considering the idea, but they have trepidations about the feasibility of such a move and the possibility that it would raise doubts about the United States as a safe place to store assets.

On Wednesday, Ms. Yellen dismissed the likelihood of such a move when she said liquidating Russian assets is “not something that is legally permissible in the United States.”

Ahead of the G7 meeting this week, American officials saw the economic challenges facing Europe firsthand. During a stop to meet with top officials in Warsaw on Monday, Ms. Yellen acknowledged the toll that the conflict in Ukraine is having on the economy of Poland, where officials have raised interest rates sharply to combat inflation. Poland has absorbed more than three million Ukrainian refugees and has faced a cutoff in gas exports from Russia.

“They have to deal with a tighter monetary policy just as countries around the world and the United States are,” Ms. Yellen told reporters. “At a time when Poland is committed to large expenditures to shore up its security, it is a difficult balancing act.”

A downturn may be unavoidable in some countries, and economists are weighing multiple factors as they gauge the likelihood of a recession, including a severe slowdown in China related to continuing Covid lockdowns.

The European Commission, in its economic report, said the E.U. “is first in line among advanced economies to take a hit,” because of its proximity to Ukraine and its dependence on Russian energy. At the same time, it has absorbed more than five million refugees in less than three months.

Deutsche Bank analysts said this week that they thought a recession in Europe was unlikely. By contrast, Carl B. Weinberg, chief economist at High Frequency Economics, warned in a note on Monday that with consumer demand and output falling, “Germany’s economy is headed for recession.” Analysts at Capital Economics predicted that Germany, Italy and Britain are likely to face recessions, meaning there is a “reasonable chance” that the broader eurozone will also face one, defined as two consecutive quarters of falling output.

Vicky Redwood, senior economic adviser at Capital Economics, warned that more aggressive interest rate increases by central banks could lead to a global contraction.

“If inflation expectations and inflation prove more stubborn than we expect, and interest rates need to rise further as a result, then a recession most probably will be on the cards,” Ms. Redwood wrote in a note to clients this week.

The major culprit is energy prices. In Germany, which has been most dependent on Russian fuel among the major economies in Europe, the squeeze is being acutely felt by its industrial-heavy business sector as well as consumers.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Russia said that nearly 1,000 Ukrainian fighters are in Kremlin custody, though their fate remains uncertain.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

NATO’s expansion. Finland and Sweden formally asked to join NATO, in potentially the alliance’s biggest expansion in two decades. But Turkey, a NATO member, blocked an initial effort to move ahead quickly with their applications, according to a senior diplomat.

Russian gas shipments “underpin the competitiveness of our industry,” Martin Brudermüller, the chief executive of the chemical giant BASF, said at the company’s annual general meeting last month.

While calling to decrease its dependence, Mr. Brudermüller nevertheless warned that “if the natural gas supply from Russia were to suddenly stop, it would cause irreversible economic damage” and possibly force a stop in production.

The fallout from a gas embargo has been the subject of spirited debate among German economists and policymakers, with analyses ranging from manageable to catastrophic. The flow of energy is just one of several supply concerns in the industrial sector.

Rising food prices are another matter causing anxiety among finance ministers. The Treasury Department released a report on Wednesday laying out plans by the World Bank and other international financial institutions to combat food shortages.

The interruption of wheat exports from Ukraine and Russia, which together account for 28 percent of global exports, along with supply chain disruptions, a severe drought in India that has caused it to ban shipments of grain and Covid-related lockdowns in China, are also causing food prices to spiral and increasing global hunger, particularly in Africa and the Middle East.

The question for both American and European policymakers is how to corral leaping prices without sending their economies into recession. The Federal Reserve has begun raising interest rates to tame inflation in the United States, and its chair, Jerome H. Powell, has acknowledged that bringing prices down without seriously hurting the overall economy will be a challenge. Ms. Yellen suggested on Wednesday that the United States was well placed to withstand the turbulence, pointing to America’s strong labor market and healthy household finances. She predicted that the United States would not fall into a recession but that Europe could be a different matter.

“I think Europe is perhaps a bit more a bit more vulnerable, and of course, more exposed on the energy front than the United States,” she said.

That conundrum accounts for the reluctance of the European Central Bank to raise rates. In the plus column, the European Commission noted that unemployment in the eurozone was down, as were government deficits, even though war-related costs were rising.

While food prices are increasing around the world, the level of inflation varies widely. Food inflation was 2.5 percent in France and Ireland during the first three months of 2022 and 10 percent in Eastern European countries, while in Turkey and Argentina, it was 60 to 70 percent in March alone, according to an analysis last week from ING.

In a speech to the Brussels Economic Forum on Tuesday, Ms. Yellen made the case that Russia’s actions are a reminder that nations should not trade national security for cheap energy. She argued that it is crucial to reduce reliance on Russia and China and to accelerate investments in renewable resources.

“No country controls the wind and the sun,” Ms. Yellen said. “Let’s make sure that this is the last time that the global economy is held hostage to the hostile actions of those who produce fossil fuels.”

Alan Rappeport reported from Brussels and Bonn, Germany, and Patricia Cohen from London.

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L'Humanité

Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

Actu

Archéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…

Anna Musso

C’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?

Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue  Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.

Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.

Une « colonie » de 2000 habitants

Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori­ inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.

Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.

Des sédiments recueillis pendant trois ans

Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »

C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »

Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. «  Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.

« Pas de changements substantiels de température »

Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.

Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. «  Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.

Des sécheresses plus fréquentes

Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…

groenlandRéchauffement climatiquearchéologie
France24 - Monde

Aya Cissoko, autrice : "Le racisme institutionnel commande les trajectoires à l'entame d'une vie"

Publié le : 18/05/2022 - 13:48

Pauline PACCARD Suivre

Aya Cissoko, ancienne championne du monde de boxe, signe un texte adressé à sa fille de neuf ans, texte dans lequel il est question de résilience, de colère et de dignité, un texte très puissant, "Au nom de tous les tiens" (éditions du Seuil).

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
New York Times - World

Strongmen in Turkey and Hungary Stall Unity in NATO and the E.U.

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Russia benefits as Turkey slows down Swedish and Finnish applications to NATO and Hungary continues to block an E.U. embargo on Russian oil.

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By Steven Erlanger and Matina Stevis-Gridneff

BRUSSELS — Europe’s effort to stand up to Russia and Vladimir V. Putin, its president, is being slowed by two strongmen leaders insisting on the priority of their national interests and playing to domestic audiences.

President Recep Tayyip Erdogan of Turkey on Wednesday blocked a procedural vote on NATO moving ahead quickly with the membership applications of Sweden and Finland, handed in with much publicity Wednesday morning, a senior European diplomat said.

And Prime Minister Viktor Orban of Hungary continues to block even a watered-down European Union effort to put an embargo on Russian oil, part of a sixth package of sanctions aimed at Moscow for its war against Ukraine.

While NATO and the European Union have shown remarkable unity in their response to Mr. Putin’s war, the actions of the two authoritarian leaders show the strains building as the war drags on, peace talks appear to go nowhere, and Western sanctions are contributing to economic pain and high inflation at home, as well as in Russia.

Mr. Erdogan and Mr. Orban may be outliers in their organizations, but they are able to use the requirement for consensus in both NATO and the European Union to get their political concerns addressed by blocking the action of all the others, even temporarily.

On Wednesday, a meeting of NATO ambassadors could not reach consensus on a first vote to proceed with the requests for membership because Turkey said it first wanted NATO to address its security concerns. In particular, Ankara wants Finland and especially Sweden to end what Mr. Erdogan has called support for “terrorist organizations” in their countries, primarily the Kurdistan Workers’ Party, or PKK, as well as to lift export bans on certain arms sales to Turkey.

Turkey’s decision to block consensus came hours before the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, was set to meet with Secretary of State Antony J. Blinken in New York; Turkey wants its security concerns to be addressed before NATO’s annual summit meeting in late June.

In an address to his lawmakers in Parliament on Wednesday, Mr. Erdogan criticized at length Western support for Kurdish groups that Ankara sees as a terrorist threat.

“It wouldn’t be wrong to say that we are bittersweet watching the solidarity and cooperation in the region, the sources used, the arms opened, the tolerance shown,” he said. “Because we, as a NATO ally who struggled with terror for years, whose borders were harassed, big conflicts occurred just next door, have never seen such a picture.”

Turkey “asked for 30 terrorists,” he said. “They said: ‘We are not giving them,’” Mr. Erdogan told the Parliament. “You won’t hand over terrorists but you want to join NATO. We cannot say yes to a security organization that is devoid of security.”

The PKK is a Kurdish guerrilla group that has fought a decades-long separatist insurgency in parts of Turkey. It was designated by the United States as a terrorist organization in 1997.

Mr. Erdogan remains angry over support from Washington and Stockholm for a PKK-affiliated militia in Syria, where the group was fighting the Islamic State. His government last year rebuked the United States and Sweden over the matter. And Turkey has demanded the extradition of six alleged PKK members from Finland and 11 alleged PKK members from Sweden.

Mr. Erdogan has said these issues cause him not to have “favorable thoughts” about the membership of the Nordic countries. But he has not said that he would veto their applications.

On Saturday, Ibrahim Kalin, Mr. Erdogan’s spokesman and foreign-policy adviser, said: “We are not closing the door. But we are basically raising this issue as a matter of national security for Turkey.”

National security is Mr. Orban’s argument, too. Hungary is dependent on Russia for its energy, getting 85 percent of its natural gas and 65 percent of its oil supply from Russia, as well as using Russian technology for its nuclear power plants.

While Hungary has approved all previous sanction packages, including an embargo on Russian coal, Mr. Orban proclaimed that an oil embargo would be the equivalent of an “atomic bomb” for the Hungarian economy.

But like Mr. Erdogan in NATO, Mr. Orban this time is the sole holdout, in his case, in the weekslong E.U. efforts to finalize a gradual embargo on Russian oil, the headline measure in a sixth package of sanctions since the invasion of Ukraine.

Talks began in mid-April. After extensive consultation between E.U. officials and diplomats from the bloc’s 27 member states, a proposal was put on the table incorporating different positions in early May.

But Hungary seemed to be moving the goal posts. The first proposal gave extensions to Hungary and Slovakia so they could find alternative suppliers. While the other 25 E.U. members would have until the end of the year, Hungary and Slovakia would have until the end of 2023.

Understand Turkey’s Economic Crisis

How did Turkey’s economy go so wrong? Before the pandemic, Turkey was trying to ward off a recession caused by mountainous debt, steep losses in the value of the lira and rising inflation. But the crisis ​has sped up in recent months​​, primarily because of President Recep Tayyip Erdogan’s policies.

Cutting interest rates. The most recent crisis has been caused by Mr. Erdogan's direct interference in monetary policy, including his insistence on lowering interest rates in the face of staggering inflation — precisely the opposite of what economists prescribe.

Inflation soars. Low interest rates put more money into circulation and tend to drive up prices. In Turkey, the inflation rate has surged past 20 percent amid Mr. Erdogan’s policies, and skyrocketing prices are causing misery among the poor and impoverishing the middle class.

The lira plummets. The country’s currency has nose-dived in recent weeks. Over the past year, the lira has lost more than 48 percent of its value. That steep decline means prices for imported goods and electricity have been steadily rising, and people are struggling to afford food and fuel.

Public unrest grows. Sporadic protests have broken out around Turkey and the opposition parties have called for a series of rallies to demand a change of government. Scores of people have been detained for joining street protests.

Political pressure mounts. Facing an election in 2023 and sliding in opinion polls, Mr. Erdogan has doubled down on his financial approach and seems convinced that his strategy will enable the economy to grow out of its problems. Most economists, however, say a crash is more likely.

Then Hungary demanded, and secured, even more time. The latest version of the package would grant it until the end of 2024, but Mr. Orban has insisted that Hungary would need billions from the bloc to shield his nation’s economy. His foreign minister, Peter Szijjarto, said that to use different oil and modernize Hungary’s energy system would cost between 15 billion and 18 billion euros and take five years.

Hungary’s block on an E.U. oil embargo, breaking unprecedented unity in punishing Russia, was well-received in Moscow. Dmitri Medvedev, Russia’s former president who currently serves as deputy chairman of the country’s national security council, said Mr. Orban’s opposition to the oil embargo was “a courageous step for voiceless Europe.”

In a post on his Telegram channel on May 6, Mr. Medvedev wrote: “Apparently, the most sensible leaders of the E.U. countries are tired of moving quietly to the precipice along with the entire sterilized European herd being led to the slaughter by an American shepherd.”

Diplomats said that they expected Mr. Orban eventually to acquiesce to an oil embargo, having secured both a long extension and extra funding for Hungary, but that he could drag the talks out even longer, perhaps until the end of the month when leaders are due to meet in person in Brussels to talk about Ukraine.

NATO officials expressed the same confidence about Mr. Erdogan — that he will eventually agree to back Sweden and Finland joining NATO in return for some concessions that will help him politically at home, with his economy in crisis and new elections only a year away.

Alexander Stubb, a former Finnish prime minister and foreign minister, said that “the Finns are cool and collected and so are the Swedes — this will work out.”

In the end, he said, “this is about security in Europe and about strengthening the alliance, and both Finland and Sweden are strong advocates of Turkish membership in the European Union.”

In 1999, he said, it was the Finnish presidency of the European Union that opened the door for Turkish accession, “and our friends in Ankara will remember that.”

Sauli Niinisto, the president of Finland, said in Stockholm that the Turks “have communicated to us from many sources that Turkey would not block membership.” A fast process is still possible, he said.

Jens Stoltenberg, the NATO secretary-general, said on Sunday, “Turkey has made it clear: Their intention is not to block membership. Therefore, I am confident we’ll be able to address the concerns that Turkey has expressed in a way that doesn’t delay the accession process.”

At least not too much.

Carlotta Gall contributed reporting from Kharkiv, Ukraine; Benjamin Novak from Budapest; and Johanna Lemola from Helsinki, Finland.

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France24 - Monde

Nouveau gouvernement : la promesse d'une équipe resserrée et paritaire

Publié le : 18/05/2022 - 14:02

Roselyne FEBVRE Suivre

Emmanuel Macron a nommé Élisabeth Borne Première ministre. On attend maintenant la formation du nouveau gouvernement mais pour l'instant, pas de fumée blanche du côté de l'Élysée. La liste des ministres pourrait être dévoilée jeudi. Une chose est sûre : le premier conseil des ministres devrait, lui, avoir lieu vendredi au plus tard. Roselyne Febvre en parle avec Pierre Jacquemain, de la revue Regards, et Bruno Jeudy, de Paris Match. 

>> À lire aussi : Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

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New York Times - World

Selfies Further Endanger Rare Phallic Plant, Conservationists Fear

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In Cambodia, video of women suggestively joking around with a protected carnivorous specimen prompted a government admonition: Hands off, people.

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By Richard C. Paddock

The three women shrieked and giggled as they plucked the tubular pitchers from rare carnivorous plants in the mountains of Cambodia. The phallic shape of the pitchers reminded them of something, they joked as a friend filmed the scene with a phone.

“Everyone! This looks very familiar to me, like I have seen it before,” a woman in a blue dress says as she enthusiastically grabs the pitchers of the Nepenthes mirabilis plant. “There are a lot of them here. Oh my god!”

The women broke off some of the distinctive appendages, which the plants use to trap insects. Holding them suggestively for the camera, they compared the pitchers’ sizes to the physique of different men from various parts of Cambodia. “I want all of them,” says the woman in blue, displaying four plucked pitchers for the camera.

The widely viewed video prompted Cambodia’s ministry of environment to warn the public last week not to pick the pitchers of the plant, which is an endangered species and protected by law. Conservationists are concerned that the growing popularity of smartphones and selfies could increase pressure on the rare plants.

“What they did was wrong,” the ministry said in a post on its Facebook page above photos of the women picking and holding the pitchers. “Do not do it again in the future. Thank you to everyone who loves and cherishes our natural resources. But please do not pluck the Nepenthes plant, otherwise you will destroy it.”

The women have not been publicly identified, and the government is not seeking to punish them, the ministry said.

There are more than 100 species of Nepenthes, which is one of the many genuses of carnivorous plants found around the world. The Nepenthes has evolved to produce an elongated receptacle, known as a pitcher, with a lid that can close and trap insects inside. The pitcher secretes nectars that attract insects.

Once caught, the insects slowly dissolve inside the pitcher, which absorbs the nutrients. The ability to catch insects enables the Nepenthes to grow in poor soil. In certain species of Nepenthes, the pitcher has a phallic appearance when its lid is closed. The resemblance can be so striking that some varieties of Nepenthes have earned a nickname: the “penis fly trap.”

Neth Pheaktra, a spokesman for the ministry of environment, said Cambodia has five species of Nepenthes, and all of them are protected.

Some websites have identified the plants in the video as Nepenthes bokorensis or Nepenthes holdenii. But Mr. Neth Pheaktra said the species the women picked is actually the Nepenthes mirabilis, found in Cambodia’s Bokor Mountains.

“As this plant is a rare species, we need to protect it,” he said on Wednesday. “The ministry of environment is educating all people to preserve this plant.”

After the ministry issued its warning, he said, it received mainly positive responses from the public. “Now more people love nature and participate with the government for the conservation of biodiversity,” he said.

The problem of people seeking out and picking the Nepenthes pitchers is relatively new, Mr. Neth Pheaktra said. “This has been happening very recently, and it was spreading online, which could lead to bad behavior by other visitors,” he said.

Roun Ry in Phnom Penh contributed reporting.

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L'Humanité

Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Actu

Un soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.

Nadjib Touaibia

Ils sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice. Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation et encourt la prison à perpétuité. Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».

Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.

les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration

En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.

Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.

Guerre en Ukrainecrimes de guerre
France24 - Monde

Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

Publié le : 13/05/2022 - 12:46

Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

Trois jeunes artistes

Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

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Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

SECONDE GUERRE MONDIALE

"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

L’invité du jour

Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

BBC

Ukraine invasion could cause global food crisis, UN warns

By Matt MurphyBBC News

Russia's invasion of Ukraine could cause global food shortages in the coming months, the UN has warned.

Secretary-General Antonio Guterres said the war had worsened food insecurity in poorer nations due to rising prices.

The world could face famines that last for years if Ukrainian exports are not restored to pre-war levels, he added.

The conflict has cut-off supplies from Ukraine's ports, which once exported vast amounts of sunflower oil as well as cereals such as maize and wheat.

This has reduced the global supply and caused the price of alternatives to soar. Global food prices are almost 30% higher than the same time last year, according to the UN.

Speaking in New York on Wednesday, Mr Guterres said the conflict "threatens to tip tens of millions of people over the edge into food insecurity followed by malnutrition, mass hunger and famine".

"There is enough food in our world now if we act together. But unless we solve this problem today, we face the spectre of global food shortage in the coming months," he added.

He warned that there was no effective solution to the food crisis without reintegrating Ukraine's food production, as well as the fertiliser produced by Russia and Belarus, into the global market.

War in Ukraine: More coverage

Mr Guterres also said he was in "intense contact" with Russia and Ukraine, as well as the US and the EU, in an effort to restore food exports to normal levels.

"The complex security, economic and financial implications require goodwill on all sides," he said.

His comments came on the same day the World Bank announced extra funding worth $12bn (£9.7bn) for projects addressing food insecurity.

The move will bring the total amount available for such projects to more than £30bn over the next 15 months.

Russia and Ukraine produce 30% of the world's wheat supply and - prior to the war - Ukraine was seen as the world's bread basket, exporting 4.5 million tonnes of agricultural produce per month through its ports.

But since Russia launched its invasion in February, exports have collapsed and prices have skyrocketed. They climbed even further after India banned wheat exports on Saturday.

The UN says around 20 million tonnes of grain are currently stuck in Ukraine from the previous harvest which, if released, could ease pressure on global markets.

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While the number of people facing food insecurity had been growing even before the invasion, German Foreign Minister Annalena Baerbock, accused Moscow of making a difficult situation even worse on Wednesday.

"Russia has launched a grain war, stoking a global food crisis," Berlin's top diplomat said. "It is doing so at a time when millions are already being threatened by hunger, particularly in the Middle East and Africa."

Meanwhile, US Secretary of State Antony Blinken said the world faced the "greatest global food security crisis of our time" which had been exacerbated by what he called Russian President Vladimir Putin's "war of choice".

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World Bank warns of 'human catastrophe' food crisis

Ukraine war 'catastrophic for global food'

Global wheat prices jump after India export ban

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L'Humanité

Au Mexique, 100 000 personnes manquent toujours à l’appel

Actu

Droits humains Selon le Mouvement pour nos disparus, le nombre de cas depuis 1964 serait supérieur aux statistiques livrées par le gouvernement. Les mécanismes de recherche doivent être renforcés, explique la Croix-Rouge.

Lina Sankari

Le décompte, macabre, donne le vertige… et le sentiment d’une impunité totale. Ce 16 mai, le nombre de disparus au Mexique dépassait les 100 000 personnes depuis 1964, date du début de la « guerre sale » menée par le pouvoir contre les mouvements révolutionnaires. Il s’agit en majorité d’hommes (75 %), selon le secrétariat du gouvernement, dont la disparition est imputable au crime organisé. Pourtant, le Mouvement pour nos disparus considère ce décompte officiel en deçà du nombre de cas recensés chaque jour. Depuis quinze ans, la tendance est à la hausse du fait de la militarisation de la lutte contre le trafic de drogue. « La disparition des personnes au Mexique est le problème de tous : de la société dans son ensemble et de l’humanité », a indiqué le Comité des disparitions forcées des Nations unies. L’instance demandait, dans un récent rapport, des « mesures immédiates » des pouvoirs publics, accusés de négligence. De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) précise que « les mécanismes de recherche » doivent être renforcés, notamment par des recrutements au sein de la police. « Les premières heures (d’une disparition) sont les plus importantes », insiste Marlene Herbig, qui dirige le programme du CICR pour les personnes disparues et leur famille. « Aucun effort ne doit être épargné pour mettre fin à ces violations des droits de l’homme, d’une dimension extraordinaire », appuie par ailleurs la haute commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet.

Un des pays les plus meurtriers au monde

Faute de moyens dédiés aux enquêtes, les proches de disparus – notamment les mères – ont, au fil des ans, été amenés à s’organiser eux-mêmes. Quitte à aller chercher les leurs dans des fosses communes clandestines, espérant que la découverte de restes leur permette d’entamer le processus de deuil. Dans les morgues, le nombre de cadavres non identifiés s’élèverait actuellement à 52 000, selon les organisations civiles. La saturation des instituts médico-légaux pousse les autorités à enterrer les corps avant qu’ils ne soient identifiés. En 2021, le Mexique a enregistré un recul relatif de 3,6 % des homicides par rapport aux records de 2019 et 2020. Le pays reste toutefois l’un des plus meurtriers au monde, avec une moyenne de 91,25 assassinats par jour. Les États de Mexico, de Guanajuato (Centre), de Basse-Californie, de Chihuahua (nord), de Jalisco et Michoacan (ouest) « concentrent 50 % des victimes d’homicides », expliquait la ministre de la Sécurité publique, Rosa Icela Rodriguez, l’an dernier.

L’émoi suscité par l’enlèvement des 43 étudiants déshérités d’Ayotzinapa, en 2014, a relancé le débat sur ce phénomène dans le pays. Malgré tout, l’inaction et les entraves politiques ralentissent les investigations. Le ministère de l’Intérieur avait même allégué que les jeunes disparus étaient impliqués dans le trafic de drogue. Récemment, une enquête du groupe interdisciplinaire d’experts indépendants de la Commission interaméricaine des droits de l’homme confirmait le rôle de l’armée et de la police dans leur disparition.

mexique
France24 - Monde

Homophobie : soutenu par Macky Sall, Idrissa Gueye sommé de s'expliquer par la FFF

Publié le : 18/05/2022 - 14:58Modifié le : 18/05/2022 - 16:08

FRANCE 24 Suivre

Soutenu au Sénégal mais très critiqué en France, le joueur du PSG a été sommé, mercredi, de s'expliquer pour son refus supposé de s'associer à une action contre l'homophobie par le comité éthique de la Fédération française de football (FFF).

Idrissa Gana Gueye toujours dans la tourmente. Le milieu de terrain international, joueur au PSG, est fortement soupçonné d'avoir déclaré forfait pour ne pas porter le maillot floqué aux couleurs de l'arc-en-ciel des fiertés LGBT lors du match du 14 mai face à Montpellier. Si les associations le critiquent en France, il a reçu le soutien du président du Sénégal en personne, Macky Sall.

Mercredi 18 mai, il a reçu une sommation du conseil national de l'éthique (CNE) de la Fédération française de football (FFF), un organe qui n'a néanmoins pas de pouvoir disciplinaire.

"De deux choses l'une, soit ces supputations sont infondées et nous vous invitons sans délai à vous exprimer afin de faire taire ces rumeurs", lui écrit le CNE dans un courrier consulté mercredi par l'AFP. "Soit ces rumeurs sont exactes. Dans ce cas, nous vous demandons de prendre conscience de la portée de votre geste et de la très grave erreur commise", poursuit le courrier signé Patrick Anton, président du CNE, révélé par L'Équipe.

Le CNE suggère par exemple à Gana Gueye d'"accompagner" sa réponse "d'une photo de vous portant le maillot en question".

"Vous validez de fait les comportements discriminatoires"

Samedi lors de la 37e journée de Ligue 1, la Ligue de football professionnel (LFP) a organisé une opération intitulée "Homos ou hétéros, on porte tous le même maillot" où les numéros des joueurs de L1 et L2 étaient peints en arc-en-ciel. Gueye n'a pas joué, et n'était pas blessé, a précisé ce soir-là l'entraîneur du PSG, Mauricio Pochettino.

"Cette absence (...) est très largement interprétée comme un refus de participer à cette opération de sensibilisation et de lutte contre les discriminations", écrit le CNE. "En refusant de participer à cette opération collective vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI+."

Le Conseil national éthique (CNE) de la FFF a écrit à Idrissa Gueye:"En refusant de participer à cette opération collective, vous validez de fait les comportements discriminatoires, le refus de l'autre, et pas uniquement contre la communauté LGBTQI +", écrit le CNE.(@lequipe) pic.twitter.com/DmsNtOUG56

May 18, 2022

Le conseil de l'éthique conclut son message au champion d'Afrique en espérant "que ce courrier vous fera prendre conscience de la nécessité de clarifier votre situation ou de faire amende honorable, selon le cas".

Contacté par l'AFP, l'entourage du joueur a fait savoir que Gana Gueye s'exprimerait prochainement au sujet de cette polémique. Le PSG de son côté est resté discret, rappelant l'engagement du club "de longue date dans la lutte contre l'homophobie et les discriminations". De source proche du vestiaire, on évoque seulement un choix individuel du joueur.

Il semble difficile d'imaginer que le club sanctionne le joueur, car le PSG pourrait se trouver alors dans une situation juridique complexe en regard du droit du travail. 

Le soutien du président de Macky Sall

En 2021 déjà, Gana Gueye n'avait pas disputé le match de la journée consacrée à la lutte contre l'homophobie organisée par la LFP. Il avait évoqué une gastro-entérite.

"Il avait déjà fait le coup l'année dernière. Ça ne fait guère de doutes sur ses intentions", a expliqué à l'AFP Bertrand Lambert, le président des Panam Boyz and Girlz United, club ouvert à la diversité.

Au Sénégal, l'affaire a beaucoup d'écho aussi mais le ton général des jugements diffère.

Gueye et ses collègues de la sélection, champions d'Afrique en février pour la première fois de l'histoire du pays, sont adulés, et de nombreux soutiens au joueur du PSG ont été postés sur les réseaux sociaux.

Le président sénégalais lui-même, Macky Sall, a soutenu le "Lion" dans un tweet : "Je soutiens Idrissa Gana Gueye. Ses convictions religieuses doivent être respectées."

Dans ce pays musulman à 95 % et très pratiquant, l'homosexualité, punie d'une peine d'un à cinq ans de prison, est largement considérée comme une déviance.

Au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences, je soutiens Gana Gueye. De quoi se prévaut Mme Valérie Pecresse pour demander des sanctions contre le professionnel sénégalais? Le sport doit unir, et pour ce, il faut éviter les sujets clivants. pic.twitter.com/Oj3V3QsaGS

May 16, 2022

L'écrivain El Hamidou Kassé a déclaré sur Twitter soutenir Gueye "au nom du principe de la libre croyance et du respect des différences."

Le mouvement "Y en a marre", actif notamment dans la défense de la démocratie, "dénonce avec vigueur cette diabolisation dont il (Gueye) est victime", dans un communiqué. Il appelle "le ministère des Sports et la Fédération sénégalaise de football à apporter un soutien officiel à Gana dans ces moments difficiles".

Avec AFP

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Trophées UNFP : l'attaquante du PSG Marie-Antoinette Katoto élue meilleure joueuse de la saison

FOOTBALL

Kylian Mbappé : le PSG ou le Real Madrid ? Le suspense à son comble

L'Humanité

Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

Premier plan

REPORTAGE Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger.

Vadim Kamenka

Donetsk (Donbass), envoyé spécial.

Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.

Mobilisées sept jours sur sept

Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.

La scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.

Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.

Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.

des bombardements quotidiens

Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.

La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.

Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »

Guerre en Ukrainedonbass
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In Bucha, a Symbol of Death and Atrocity, Life Returns

Jane Arraf

BUCHA, Ukraine — A breeze rustles through the cherry blossoms in bloom on almost every block in this small city, the white petals fluttering onto streets where new pavement covers damage left by Russian tanks just weeks ago.

Spring has arrived in Bucha in the six weeks since Russian soldiers withdrew from this bedroom community outside Kyiv, leaving behind mass graves of slaughtered citizens, many of them mutilated, as well as broken streets and destroyed buildings.

A semblance of normal life has returned to the city. Residents have been coming back to Bucha over the past few weeks, and the city has raced to repair the physical damage wrought by the invading Russian troops and their weapons. Now, on the leafy springtime streets of the city, it is hard to imagine the horrors that unfolded here.

On a newly paved street with freshly painted white lines, the rotating brushes of a street cleaning machine whisked away what was left of shattered glass and bits of iron shrapnel. In one of the neighborhoods where many of the roughly 400 bodies of Ukrainian citizens were discovered in April, technicians were laying cable to restore internet service. At one house, a resident was removing pieces of destroyed Russian tanks still littering his garden.

Sweeping away as many traces as possible of the destruction caused by the Russian occupation was an important step in healing the wounds suffered by Bucha’s residents, said Taras Shapravsky, a City Council official.

Mr. Shapravsky said 4,000 residents had stayed in the city while it was occupied, terrified and many hiding in basements without enough food. Even after the Russian soldiers withdrew, many residents remained traumatized.

“They were in very bad psychological condition,” he said. “Specialists explained to us that the faster we clear away all possible reminders of the war, the faster we will be able to take people out of this condition.”

Mr. Shapravsky said phone reception was restored a few days after the Russians left, and then water and electricity. He said about 10,000 residents had returned so far — roughly a quarter of the prewar population of this small city 20 miles from Kyiv, the capital.

In a sign of life returning to normal, he said the marriage registration office reopened last week and almost every day, couples are applying for marriage licenses.

Bucha was a city where many people moved to for quieter lifestyles, a place where they could raise families away from the bustle of the capital, to which many commuted to work. It was a place where people from Kyiv might drive to on a nice weekend to have lunch.

Six years ago, Sergo Markaryan and his wife opened the Jam Cafe, where they served Italian food, played old jazz and sold jars of jam. He described the cafe as almost like their child, and he has decorated it with an eclectic mix of hundreds of pictures and strings of photos of customers.

When Russia invaded, Mr. Markaryan, 38, drove his wife and 3-year-old son to the border with Georgia, where he is from. As a Georgian citizen he could have stayed outside the country, but he came back to Ukraine to volunteer, sending food to the front lines.

Two weeks ago, when the electricity was restored, Mr. Markaryan came back on his own to Bucha to see what was left of the cafe and repair the damage caused by the Russian soldiers.

“They stole the knives and forks,” he said, ticking off missing items. He said the soldiers dragged the dining chairs out to use at checkpoints and stole the sound system. And, he said, despite the working toilets, they had defecated on the floor before leaving.

Two days before it was due to reopen last week, the cafe and its outdoor terrace looked spotless and Mr. Markaryan was taste-testing the espresso to see if it was up to par.

“Many people have already returned but some are still afraid,” Mr. Markaryan said. “But we have all definitely become much stronger than we were. We faced things that we never thought could happen.”

On the other side of town, in a row of closed shops with peaked roofs and boarded-up windows, Mr. B — a former cocktail bar run by Borys Tkachenko has been patched up and turned into a coffee bar.

Mr. Tkachenko, 27, came back to Bucha a month ago, repaired the roof, which like most of the buildings on the street appeared to have been damaged by shrapnel, and found that the espresso machine was still there. He reopened to sell coffee — or in the case of customers who were soldiers or medical workers, give it away.

Mr. Tkachenko, who had worked in clubs in Florida and Canada and studied the hotel business in Switzerland, opened the bar with his savings last December. Russia invaded two months later.

He said he knew they had to leave when his 14-month-old daughter started running around their apartment, covering her ears and saying “boom, boom, boom” at the sound of explosions.

Mr. Tkachenko drove his family to the border with Slovakia, where they eventually made their way to Switzerland. He returned to Ukraine to volunteer, helping to send supplies to the front and to displaced civilians.

“We had big plans for this place,” Mr. Tkachenko, who despite everything had a wide smile that matched a tattoo on his arm reading, “Born to be happy,” said of his bar.

He said that when the war ended he would probably join his wife and daughter in Switzerland.

“I don’t see a future here right now,” he said.

While the frenetic activity of city workers and residents has helped clear the city of much of the debris of the Russian occupation, the scars of what happened here run deep.

On one quiet street corner, a bunch of dandelions and lilies of the valley had been laid out on a flowered scarf in a modest sidewalk memorial.

Volodymyr Abramov, 39, said the memorial honored his brother-in-law, Oleh Abramov, who was taken out of his house at gunpoint by Russian soldiers, ordered to kneel and shot. (Oleh Abramov and his wife, Iryna, were the subject of a Times article published this month.)

“He was not even interrogated,” he said.

Mr. Abramov’s home was destroyed by Russian soldiers who tossed grenades into his house. But he said that was nothing compared with the suffering of his 48-year-old sister, Iryna Abramova, who lost her husband as well as her house.

“I try to help her and take care of her so she doesn’t kill herself,” he said. “I tell her that her husband is watching her from heaven.”

Mr. Abramov, a glazier, said he was now wondering if he should rebuild his house. “I want to run away from here,” he said.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Russia said that nearly 1,000 Ukrainian fighters are in Kremlin custody, though their fate remains uncertain.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

NATO’s expansion. Finland and Sweden formally asked to join NATO, in potentially the alliance’s biggest expansion in two decades. But Turkey, a NATO member, blocked an initial effort to move ahead quickly with their applications, according to a senior diplomat.

Outside the city’s morgue, where French and Ukrainian investigators are still working to identify bodies from the massacres by Russian troops, a small group of residents gathered, hoping to find out what happened to family members.

Yulia Monastyrska, 29, said she had come to try to get a death certificate for her husband, whose body was among those discovered in April. His hands were bound, he had been shot in the back and the legs, and one of his eyes was burned out, she said.

Ms. Monastyrska said her husband, Ivan, was a crane operator who disappeared while she and her 7-year-old daughter, Oleksandra, hid in the basement of their apartment building.

Oleksandra, wearing glasses and sneakers with princesses on them, leaned against her mother as she listened to details that were clearly now familiar to her.

“As far as I know, everyone wants to come back here, but they are still afraid,” Ms. Monastyrska said. “We were born here, we lived here, a lot of good things happened here.”

Yulia Kozak, 48, accompanied by her daughter Daryna, 23, and Daryna’s 3-year-old son, Yehor, had come to take a DNA test to see if there was a match among the unidentified remains of her missing son, Oleksandr, 29, who had fought in the war against Russia in 2017.

Prosecutors found his military ID, dirty and moldy, in a basement where the Russians held prisoners.

Sobbing, she said the last time she spoke by phone with her son, in March, he had told her he was being shot at. In his apartment, there is a bullet hole in the window, on which the sign of the cross had been etched.

Ms. Kozak, a cook, said she planned to stay in Bucha until she found her son.

“I am sure he is alive, 100 percent sure,” she said. “I feel that he is somewhere, I just don’t know where.”

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France24 - Monde

Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes

Publié le : 18/05/2022 - 11:19Modifié le : 18/05/2022 - 11:21

Lou KISIELA

Après un confinement ultrastrict de cinquante jours à Shanghai, et alors que les autorités commencent à lever certaines mesures sanitaires, de plus en plus de jeunes remettent en cause la politique chinoise en matière de lutte contre le Covid-19 et cherchent à quitter le pays. Mais ces départs s'avèrent très compliqués. Reportage de Lou Kisiela et Antoine Morel.

Après avoir franchi, mardi 17 mai, le cap des trois jours consécutifs sans nouveau cas de Covid-19, Shanghai a commencé à lever certaines de ses mesures sanitaires. Avec cette fin progressive de certains interdits, vient aussi le temps des remises en question d’une petite partie de la jeunesse. Les cinquante jours de confinement ultrastrict ont en effet suscité chez certains une perte de confiance dans la stratégie 0 Covid de la Chine.

Un ras-le-bol qui s’exprime de plus en plus sur les réseaux sociaux, voire dans la rue. Dans l’université de Pékin, l’une des plus prestigieuses du pays, les étudiants manifestent contre l’installation de barrières censées isoler leurs dortoirs. Une désobéissance rare. Les quelques images de la rébellion sont vite censurées.

La seule solution pour ces jeunes : quitter la Chine. Depuis le confinement de Shanghai, les recherches sur l’émigration explosent sur Internet. Tout comme les files d’attente pour la gare de Shanghai. Jusqu’à huit heures de queue. Reportage Lou Kisiela et Antoine Morel.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement

Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict

Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

L'Humanité

Derrière l’affaire Lafarge, les illusions françaises en Syrie

Actu

PROCèS La cour d’appel de Paris a confirmé mercredi la mise en examen du cimentier français pour « complicité de crimes contre l’humanité » en raison de son soutien présumé à l’« État islamique ».

Marc de Miramon

C’est une affaire emblématique du naufrage diplomatique français en Syrie, et qui a éclaboussé le groupe Lafarge, géant mondial du ciment. Voilà donc la multinationale, qui a fusionné en 2015 avec son concurrent suisse Holcim, mise en examen pour « complicité de crimes contre l’humanité » en raison de ses activités dans le nord du pays, et cela jusqu’en 2014. La justice soupçonne la désormais filiale d’Holcim d’avoir versé pendant presque deux ans des millions d’euros à des groupes terroristes (dont l’« État islamique ») qui sévissaient alors dans le secteur de la cimenterie implantée à Jalabiya, à 150 km au nord-est d’Alep. Soit une opération classique de racket dans une zone en guerre, notamment pour être en capacité de traverser les checkpoints tenus par un gang armé alors en pleine ascension, visant à pouvoir continuer les lucratives activités de Lafarge en Syrie en limitant les risques d’attaques ou d’enlèvements.

Selon la cour d’appel de Paris, qui a suivi sur ce point les réquisitions du parquet général, la multinationale aurait agi « en connaissance précise des agissements » de l’entreprise terroriste, et c’est par ricochet des crimes commis par cette dernière qu’elle se voit donc mise en examen. Pour mémoire, le groupe avait investi la bagatelle de 680 millions d’euros dans la construction du site achevé en 2010, quelques mois seulement avant le soulèvement populaire d’une partie du pays, qui allait dégénérer en épouvantable guerre civile, laquelle perdure encore aujourd’hui.

Lafarge avait pourtant obtenu en novembre 2019 l’annulation de sa mise en examen de 2018 pour cette même accusation de « complicité de crimes contre l’humanité » auprès de cette même cour d’appel, avant que la Cour de cassation ne l’annule en septembre 2021. Pour comprendre cet imbroglio juridique et surtout politique, il faut justement remonter aux prémices de cette guerre civile et au jeu trouble de la France, qui a pris, sous la présidence de François Hollande et de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, fait et cause pour la « rébellion » syrienne et le pari de la chute de Bachar Al Assad, peu importe le pedigree de ses opposants.

Le chef de l’État français, qui avait ardemment milité fin août 2013 pour une intervention militaire occidentale afin de « punir » le régime syrien pour son emploi présumé d’armes chimiques dans une banlieue de Damas, se posait alors en tête de pont du « changement de régime » par la force. Quant à son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, il déclarait un an plus tôt que « Bachar Al Assad ne mériterait pas d’être sur la terre », avant de déclencher en décembre 2012 une intense polémique en tressant des louanges au Front al-Nosra, branche locale d’al-Qaida et principal groupe armé en Syrie avant la montée en puissance de l’« État islamique ». Se faisant le porte-parole de l’opposition syrienne, elle-même sous perfusion des pétromonarchies du Golfe, le patron du Quai d’Orsay se lâche, alors que la décision des États-Unis de placer le Front al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes est vivement critiquée par des soutiens de l’opposition : « Tous les Arabes étaient vent debout contre la position américaine, parce que sur le terrain, ils font du bon boulot », osait-il.

Obnubilé par la chute du « boucher de Damas » , comme le surnomme alors la presse française, l’exécutif à Paris ne s’embarrasse donc guère du CV des opposants armés au pouvoir syrien, tout en cherchant une alternative présentable en cas de chute du régime. Et alors que la région d’Alep, ex-poumon industriel du pays, a vu ses usines méthodiquement pillées par les innombrables groupes armés qui sévissent dans la région, la présidence française et les fins limiers de ses services spéciaux pensent avoir trouvé la martingale avec Firas et Manas Tlass, ex-enfants chéris de la grande bourgeoisie syrienne dont le père, Mustafa Tlass, inamovible ministre de la Défense (1972-2004) et ancien pilier du régime, a pris fait et cause pour l’opposition. Quand Manas Tlass dispose selon Paris de toutes les qualités pour succéder à Bachar, son frère Firas réussit à s’imposer comme un intermédiaire central du groupe Lafarge en Syrie, fort de près de 20 % des parts dans la cimenterie de Jalabiya. Ni l’État français ni ses services n’ignoraient le jeu trouble joué par Lafarge, relais indispensable de la pantalonnade tricolore en Syrie. Mais c’est pourtant la multinationale, seule, qui devra répondre de l’accusation infamante de « complicité de crimes contre l’humanité ».

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Valeurs Actuelles

L’ex-rugbyman international Maxime Médard s’engage aux élections législatives à Toulouse

Changement de terrain pour Maxime Médard. Mardi 17 mai, l’ancien rugbyman star du Stade Toulousain a annoncé s’engager aux élections législatives aux côtés de l’adjointe au maire de Toulouse, Laurence Arribagé, rapporte La Dépêche. Il sera donc suppléant de la candidate sous l’étiquette Les Républicains dans la 3e circonscription de Haute-Garonne, qui couvre une partie de la ville de Toulouse. Laurence Arribagé a fait part de son enthousiasme de savoir l’ancien sportif avec elle : « Je suis très heureuse que Maxime ait accepté ce challenge à mes côtés ».

Une star du rugby

Maxime Médard était jusqu’au mois d’avril, date à laquelle il a annoncé prendre sa retraite, une star du Stade Toulousain, le club de rugby emblématique de la Ville rose, ainsi qu’un ancien international du XV de France avec 63 sélections en équipe nationale. Avec ces deux équipes, le joueur, évoluant au poste d’ailler ou d’arrière, a remporté de nombreuses victoires, le Top 14 à cinq reprises, la coupe d’Europe trois fois, et a fini finaliste avec le XV de France en Nouvelle-Zélande face aux mythiques All Blacks en 2011. Le rugbyman expliquait récemment à La Dépêche : « Aujourd’hui, je démarre un nouveau chapitre, forcément sur d’autres terrains. J’ai souvent été curieux et passionné. Je veux rester engagé et je veux transmettre tout ce que le sport m’a donné. Je veux transmettre mon énergie, transmettre aussi ma détermination dans des projets qui me parlent et qui me ressemblent ». Une nouvelle aventure commence donc pour « Wolverine », sobriquet dû tant à ses favoris qu’à sa rapidité et à son agressivité sur un terrain de rugby.

 

Toulouse : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

U.K. Lawmaker Reportedly Arrested Over Rape Allegations

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The arrest, of a man who has not yet been identified, was the latest in a string of sexual misconduct allegations against members of Parliament.

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By Megan Specia

LONDON — A British lawmaker was arrested on Tuesday on suspicion of rape and other sexual assault offenses, according to British news media reports, the latest in a string of sexual misconduct allegations against members of Parliament in recent weeks.

London’s Metropolitan Police Service has confirmed that its officers arrested a man serving in public office over a complaint received two years ago, but did not confirm his name or his occupation.

The arrest follows several incidents of misogyny and allegations of sexual misconduct in recent weeks, and the criminal conviction of a lawmaker, a slew of reports that has renewed longstanding concerns about the culture of the Westminster Parliament.

Speculation about the arrested lawmaker’s identity has swirled in Westminster, but no official statement identifying the suspect has been published. The office of the chief whip of the governing Conservatives, Chris Heaton-Harris, said in a statement that one of the party’s lawmakers, a man, had been asked not to come to Parliament while the investigation continued.

The police said in a statement that “a man, aged in his 50s, was arrested on suspicion of indecent assault, sexual assault, rape, abuse of position of trust and misconduct in public office.” The statement added that an investigation was ongoing.

The authorities received a report in January 2020 “relating to alleged sexual offenses having been committed between 2002 and 2009,” in London, the police statement said.

The man was taken into custody but has since been conditionally released, the police said.

Members of Parliament began weighing in on the allegations on Wednesday. Liz Truss, the foreign secretary, told Sky News that she was “concerned about the reports” but added, “Clearly this is a matter for the police.”

“It is worrying that we are seeing these appalling accusations again about a parliamentarian,” she said.

The arrest comes on the heels of a number of troubling incidents in Parliament that have shone the spotlight on what appear to be pervasive issues of misogyny and sexual misconduct in the legislature.

The resignation in April of Neil Parish, a Conservative lawmaker who admitted to watching pornography twice while seated among his colleagues on the benches of the House of Commons, brought calls for change.

Days before that, another Conservative lawmaker, Imran Ahmad Khan, was expelled from the party after being found guilty of sexually assaulting a teenager; he later resigned his seat.

Last month, The Sunday Times reported that some 56 lawmakers, including three cabinet ministers and two “shadow” cabinet ministers from the opposition Labour Party, had been referred to an independent watchdog over sexual misconduct claims since the monitor was created in 2018.

The Prospect union, which represents parliamentary workers, said that the lawmaker who was arrested had not been barred from entering the site, but added that there was a voluntary agreement in place with the Conservative Party that he would stay away.

The union has called for the lawmaker to be barred until the conclusion of any investigation, a call it has also made in previous cases.

Garry Graham, the deputy general secretary of the union, said that voluntary agreements did not work, adding that Mr. Khan, the recently convicted lawmaker, had attended Westminster while investigations were ongoing despite agreeing not to.

“What will it take for Parliament to finally take its responsibility to its staff and visitors seriously and suspend access to the estate for parliamentarians under investigation for sexual offenses?” he said. “Parliament has the same responsibilities towards its staff as any other workplace and it must live up to them.”

Rachel Reeves, a senior Labour Party lawmaker, told the broadcaster ITV that the incidents “have to be a wake up call” about wrongdoing in Westminster.

“In any other workplace, after accusations like this they would be banned, and we do need to look again at not just the culture of Westminster but also about the rules because there is a duty of care to protect other people that work in the House of Commons,” she said.

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L'Humanité

Racisme, discriminations : faire de l’égalité en droits et en dignité une réalité !

Tribune

Nous publions ci-après une « adresse aux candidates aux candidats de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale aux élections législatives du 12 et 19 juin 2022 ».

Collectif

Les signataires se félicitent de cette nouvelle donne politique ! Nous vous demandons de porter le combat contre le racisme et les discriminations sous toutes leurs formes.

Dans le précédent quinquennat des lois comme celle contre le séparatisme, sous couvert de lutter contre l’islamisme radical, ont contribué à stigmatiser les citoyen-ne-s musulmans ou présumés tels, celles et ceux issu-e-s de l’immigration post coloniale. Une vision dévoyée de la laïcité n’a fait que renforcer ce stigmate.

Le racisme dont la forme haineuse peut se traduire par les pires actes de violence est aussi une atteinte permanente à la dignité qui se traduit, au quotidien, par une rupture d’égalité à l’embauche, au logement, dans l’accès, aux stages, les rapports avec la police….

Ces discriminations « systémiques » résultent de logiques institutionnelles ou sociétales comme les discriminations sexistes qui exigent des mesures fortes à partir d’une grande consultation des premier-e-s concerné-e-s, des organisations antiracistes, du Défenseur des Droits, de la CNCDH, des syndicats….

Reprenez le mot d’ordre « toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905 », la laïcité doit rester un principe politique ! Abolissez la « loi Séparatisme ».

Désormais comme pour les femmes victimes de violence, il faut favoriser les signalements, encourager un #Metoo antiraciste, soutenir les luttes comme celle des femmes de l’IBIS Batignolles (noires, femmes, surexploitées, étrangères).

Lutter contre ces dominations et oppressions nécessite de les articuler entre elles (classe, genre, « race »). L’émancipation est un tout.

Le racisme a partie liée avec la disqualification des quartiers populaires, le résultat d’une absence d’accueil décent des immigrés sur notre territoire et l’histoire de l’exploitation coloniale et l’esclavagisme.

Les droits humains et citoyens ne doivent pas dépendre de la nationalité juridique des intéressés. Ces droits, comme l’accès aux soins, doivent être effectifs, préservés et même accrus comme le droit de vote des étrangers non européens. L’inéligibilité doit être prononcée pour les personnes condamnées pour incitation à la haine raciale. Le récépissé de contrôle d’identité doit permettre de lutter contre les contrôles au faciès

Vous allez voir déferler contre vous les pires insultes, sans fondement : islamogauchiste, communautariste, indigéniste. Vous ne pourrez pas répondre seulement par l’amélioration des salaires, le retour à l’emploi, même si ces mesures nous concernent toutes et tous.

Ces attaques réactionnaires d’extrême-droite visent à vous disqualifier, à transformer les victimes du racisme en coupables. Il faudra contre-attaquer car l’enjeu est de faire de l’égalité en droits et en dignité une réalité pour toutes et tous

A l’initiative de :

TRIPIER Maryse, sociologue

BORTOT Hadrien, Adjoint au maire du 19ème arrondissement Paris

CLUZEL Agnès, militante antiraciste, Collectif Réfugiés 89

HALOUI Fabienne, conseil national PCF 84

KISSOUS Robert, économiste, militant associatif

POUILLOT Henri, militant antiraciste et anticolonialiste

Premiers signataires :

AIFAOUI Naïma, militante antiraciste 84

ALLEL Samir, conseiller départemental EELV 84

ALLIO Patricia, monteuse en scène et réalisatrice 

AGIER Michel, anthropologue (EHESS, IRD)

Angelini Corinne, associative Saint Denis

ANNOOT Pierric, secrétaire fédéral 92

AUBRY Jocelyn, adjoint au maire de Fresnes

AUSSEIL Henri, Hérault 34

BALIBAR Etienne, philosophe, professeur honoraire des Universités

BARON Jean Claude, militant LFI

BARON Danièle, militante LFI

BENNAÏ Farid, militant antiraciste, syndicaliste, Front Uni Quartiers Populaires

BENAMARA Amara, MPEPS 93

BENATOUIL Maxime, Union Juive Française pour la Paix, militant LFI

BERTHO Alain, professeur émérite d’anthropologie université Paris 8

BILIS Michel, directeur d’hôpital émérite

BOIREAUD Françoise, gestionnaire de salle de spectacle, PEPS

BONNET Jacques, professeur retraité

BORO Nicolas, retraité 31

BOUCHARD Bernadette, militante altermondialiste, adhérente d’Ensemble !

BOUHLABEL Yeza, sociologue

brahmi Kamal, responsable syndical départemental

BRENNER Anne-Marie, Mouvement de la Paix

BRUSSET Isabelle, militante féministe

Capanema Silvia, historienne, CG 93

cluzel JC, pcf 89

Coloneaux Corinne, mrap Saint Denis

COMPAORE Mahama, Conseil national PCF

COSME Bruno, membre du PCF, Pérols (34)

COURS-SALIES Pierre, Ensemble ! 31

CROVETTI Louise, MRAP, Collectif Réfugiés 84

CUKIERMAN Leïla, directrice de Théâtre retraitée

DAHMANI Ahmed, universitaire

DARWICHE Jihad, artiste conteur

DARWICHE Françoise, présidente MRAP Vaucluse

DAVISSE Françoise, réalisatrice

DE ALMEIDA Isabelle, Conseil National PCF, 21

DE CHAMPS Isabelle, PCF 34

DEBAY Pascal, syndicaliste CGT

Declomesnil Jacques, Mrap Manche

DRU Alain, syndicaliste, conseiller au conseil économique social et environnemental

Fabre Arlette, retraitée Landes

FASSIN Eric, sociologue Paris 8

FITER Françoise, conseillère départementale 66

FLAMENT Pierre, militant associatif, pacifiste et chrétien 93

FRITSCH Vincent, syndicaliste

GASCHIGNARD Jean-Paul, Ensemble ! Saint-Etienne

GAUTIER Christelle, EELV 93

GEMINEL Grégory, conseil national PCF,

GHIATI Vanessa, conseillère Régionale Ile de France

Ghersi Marie-France, pcf 89...

GILHODES Bernard, EELV 84

GINOT Nicole, professeur retraitée 34

GOÏTIA Isabelle, Conseil national du PCF, 9

grisel Laurent, écrivain

GUERRIN François, syndicaliste retraité CGT Clapiers (34)

GUILLAUD-BATAILLE Fabien, conseiller régional Ile De France

GUICHARD Serge, militant antiraciste, 91

HAYOT Alain, sociologue

Hazard Benoît, anthropologue

HEDDE Joel, ancien président de l’institut CGT d’histoire sociale

HOUDOUIN Gilles, enseignant retraité, ancien conseiller régional, Ensemble !

INJEY Robert, conseil national PCF

Jedlicki Fanny, MCF en sociologie, Rennes 2

KHALFA Pierre, économiste Fondation Copernic

KHATTALI Faten, militante syndicale 94

KHOULALI Hakim, ouvrier qualifié

KISSOUS Jacqueline, militante AFPS

LAVIGNOTTE Stéphane, théologien et militant écologiste, 93

LE COUR GRANDMAISON Olivier, universitaire, Paris.

LE FUSTEC Corinne, Ensemble !

LEBAIL Danielle, PCF 69

leckhal Franck, militant LFI

LEVY Laurent, Ensemble ! Marseille

LASSUS Nathalie, coordinatrice Welcome réfugiés 65

LONGUENESSE Jean Jacques, militant antiraciste

LORAND Isabelle, chirurgien, conseil national PCF

MAROLLEAU Serge, porte-parole EELV Vaucluse

MADANI Latifa, journaliste

MASSADIAN Valérie, cinéaste

MICHAUD Maxime, assistant d’éducation, Montpellier

MANCERON Gilles, historien

MARTY Nicole, PCF

MASSIAH Gustave, militant altermondialiste

MASSON Christian, MRAP 06

MASSON Sonia, conseil national PCF

MEYRAN Régis, anthropologue, coordonnateur scientifique plateforme internationale contre le racisme et l’antisémitisme

MEYROUNE Anna, PCF 89

Meyroune Francois, Pcf 89

MINIER Jean Luc, université Bourgogne

minozzi Émile, militant pcf cgt Albi

MONCHARMONT Roger, inspecteur du travail à la retraite, Lunel

MONTASSI Sacki, anthropologue

MONZAT René, auteur 75

MORAND Nathalie, porte-parole EELV Paca

MOULY Franck, conseil national PCF

Osouf Valérie réalisatrice

OUMAKHLOUF Zahia, MRAP Saint-Denis

PALETTA Ugo, sociologue, auteur

PAPET J, artiste

PELLISSIER Jean François, Ensemble !

PERRAUD Michel, retraité Montpellier 34

PHILIPPE Catherine, secrétaire PCF 82

PRIMON Jean Luc, sociologue

RAGONNET Martine, syndicaliste CGT Montpellier

REGARD Philippe, médecin retraité

ROCHDI Seddiki enseignants et militant associatif

ROCHEX Nellie, syndicaliste

Rollinde Marguerite, Cimade Montreuil

ROMAN Joël, philosophe et essayiste

ROSEMBLATT Annie, conseillère municipale EELV

ROSEMBERG Christine, Mouvement de la Paix

Rossi Jean Pierre, PCF Boulogne 92

ROUGY Béatrice, militante associative, Hérault

SADI Abdel, maire de Bobigny (93)

SALAMONE François, conseil national PCF

SAMARBAKHSH Lydia, chargée Relations Internationales PCF

Saskia Cousin, sociologue université Paris Nanterre

Savdie Joël, traducteur

SBAITI Armand, médecin 34

SHEBABO Karine, avocate Paris

SCHMIDT Bernard, Avocat

SEIGNON-CHMILEWSKY Jean-Pierre, journaliste, fils de Déportés et Résistants

SENET Bernard, militant MRAP, 84

Sylvain Pierre directeur école retraite

TAHANI Taoufik, universitaire, militant Palestine.

TARTAKOWSKY Pierre, président d’honneur LDH

TEVANIAN Pierre, essayiste, militant associatif

TIN Louis-Georges, ancien président du CRAN

TRIPET Dominique, conseillère départementale 45

TRIPIER Côme, lycéen, militant LFI

TISSEYRE Jean-Michel, militant PS Boulogne 92

VASSALO Patrick, président «L’alternative»

Vassindou Cisse, maire adjoint Bagnolet

VERDI Bruno, syndicaliste

VERGIAT Marie-Christine, eurodéputée 2009-2019

VESCOVI Thomas, chercheur indépendant, enseignant

VIDAL Dominique, journaliste et historien

VIVERET Patrick, philosophe

WACHILL Jihad, syndicaliste

Willard Marie Claude, PCF Boulogne 92

ZEGHBIB Hocine, maître conférence honoraire de droit, Montpellier

antiracismediscriminations
France24 - Monde

Corée du Nord : face à la propagation du Covid-19, Kim Jong-un blâme son gouvernement

Publié le : 18/05/2022 - 04:01

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Face à la propagation massive de cas de "fièvre" en Corée du Nord, le dirigeant Kim Jong un a ordonné un confinement national, fustigeant la négligence et la paresse des fonctionnaires qui ont, selon lui, aggravé l'épidémie, ont rapporté des médias officiels mercredi. 

La Corée du Nord dénombre désormais 1,7 millions de cas de Covid-19, provoquant l'ire de Kim Jong Un. Le dirigeant nord-coréen a fustigé la négligence et la paresse des fonctionnaires qui ont aggravé l'épidémie de Covid-19 dans le pays, ont rapporté mercredi 18 mai les médias officiels.

Présidant une réunion du Parti mardi, le leader a déclaré qu'il y avait "un manque de maturité dans la capacité de l'État à faire face à la crise" et a critiqué "l'attitude non positive, la mollesse et l'inactivité des hauts responsables de l'État", a rapporté l'agence officielle KCNA.

La Corée du Nord a enregistré 232 880 nouveaux cas de "fièvre" mardi soir, ce qui porte le bilan total à 1,72 million cas et 62 décès, selon la même source.

Lors de la réunion mardi, Kim Jong Un a promis de "réveiller l'ensemble du Parti comme un volcan actif" pour contrer la propagation du virus.

Confinement national

Depuis que le pays a annoncé son premier cas de Covid jeudi dernier, le dirigeant a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie, qui, selon lui, provoque "de grands bouleversements" dans le pays.

Il a notamment ordonné un confinement national, sa population n'étant pas vaccinée, et a déployé l'armée pour qu'elle aide à lutter contre le coronavirus.

L'armée "a déployé en urgence ses puissantes forces dans toutes les pharmacies de la ville de Pyongyang et a commencé à fournir des médicaments dans le cadre d'un service proposé 24h/24", a déclaré KCNA.

L'OMS s'est toutefois inquiétée mardi des ravages que peut provoquer Omicron sur la population non vaccinée de Corée du Nord et a réitéré son offre d'assistance allant des vaccins aux équipement médicaux. Pour l'heure, les autorités de Pyongyang ne semblent pas avoir répondu à ces appels. 

Le système de santé nord-coréen a été classé 193e sur 195 pays par une étude de l'université américaine Johns Hopkins l'an dernier. Les hôpitaux du pays sont notoirement sous-équipés, avec peu d'unités de soins intensifs. 

Selon les experts, le pays ne dispose d'aucun traitement contre le Covid-19 et n'a pas les capacités pour tester massivement sa population.

Avec AFP

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La Corée du Nord frappée par l’épidémie de Covid-19

Covid-19 : Kim Jong-un fustige les autorités sanitaires de Corée du Nord et mobilise l'armée

Pandémie

Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

Valeurs Actuelles

La municipalité de Bordeaux supprime la fête des Epicuriales car « pas assez écolo »

Clap de fin pour la fête des Epicuriales. Lundi 16 mai, la municipalité de Bordeaux, dirigée par l’écologiste Pierre Hurmic, a fait savoir qu’elle supprimait la fête des Epicuriales, un festival en plein air existant dans la capitale girondine depuis plus de vingt ans, rapporte Infos Bordeaux. La mairie, par la voix de son adjointe au commerce, Sandrine Jacotot, a fait savoir que ce festival qui réunissait chaque année début juin de nombreux Bordelais autour des restaurateurs et de bars à ciel ouvert, serait purement et simplement supprimé. L’élue reprochait à l’association qui organisait cette fête de n’être « pas assez écolo ». « Nous avons demandé aux organisateurs d’événements bordelais de revoir leurs propositions avec le prisme de l’intérêt écologique », explique-t-elle. Aucun terrain d’entente n’a pu être trouvé.

Bordeaux Wine Week

À la place, Sandrine Jacotot entend mettre en place une « Bordeaux Wine Week », une semaine consacrée aux vins et aux producteurs locaux. L’élue explique : « On va proposer de nouveaux rendez-vous pour remplacer les Épicuriales, à commencer par le Bordeaux Wine Week lors de ce mois de juin. L’événement va se dérouler du 16 au 26 juin avec en clôture la Fête du vin. Le programme sera à la fois culturel, festif, touristique, œnologique, économique et scientifique ». Le président de l’association qui organisait la fête des Epicuriales, Christian Baulme, est consterné : « 150 000 visiteurs en dix-sept jours, 24 restaurants hyper sympas… Qu’y a-t-il d’autre, en ville, pour les jeunes entre 24 et 45 ans ? ».

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Opex 360

Artillerie : Bientôt des CAESAr pour l’armée colombienne?

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Il arrive parfois que des contrats d’armement prennent du temps pour se concrétiser, comme on l’a vu avec la commande de 80 avions de combat Rafale récemment notifiée par les Émirats arabes unis à Dassault Aviation, qui a demandé près de treize ans de négociations avant de devenir réalité. Et il se pourrait qu’il en aille de même avec la Colombie… mais dans le domaine de l’artillerie.

En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.

Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.

Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.

Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…

En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.

Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.

L'Humanité

Laissera-t-on les spéculateurs se conduire en affameurs ?

Actu

Comme d’autres pays, la France est confrontée une sécheresse qui devient préoccupante dès le mois de mai. Voilà de quoi faire réfléchir sur des sujets comme la souveraineté alimentaire des peuples et la lutte contre la faim dans le monde. Mais nous assistons à une scandaleuse spéculation sur le blé, comme sur d’autres denrées alimentaires de première nécessité.

Gérard Le Puill

Depuis hier, les journaux télévisés diffusent des informations sur la hausse du prix du blé stimulée par les arrêts des exportations décidée par le gouvernement indien et par la sécheresse dans plusieurs pays producteurs. En France, la prévision mensuelle publiée le 12 mai par le Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) résume la situation des nappes souterraines à la date du1er mai par ces mots : « La période de vidange a débuté dès janvier-février avec deux à trois mois d’avance. En avril, les niveaux des nappes sont généralement en baisse (…) La fin de l’hiver et le début du printemps sont une période charnière et les pluies insuffisantes ont fortement impacté l’état des nappes… » . Plus précisément le BRGM fait les observations suivantes sur trois régions :

« Les nappes des calcaires jurassiques du sud de la Vendée et la nappe de la craie de Touraine observent des niveaux bas à localement très bas, la période de recharge ayant été écourtée. Les niveaux de la nappe inertielle des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté sont bas, héritage de plusieurs recharges successives déficitaires. Les niveaux des nappes des alluvions et des formations complexes de Provence et de la Côte d’Azur sont bas, du fait des faibles recharges en 2020-2021, puis en 2021-2022 d’un étiage estival 2021 assez sévère ».

Un assèchement des sols à leur surface

Cette année, le déficit pluviométrique a été constant de janvier à avril inclus par rapport à la moyenne des années précédentes, tandis que la température moyenne des quatre premiers mois a été supérieure de 1°C à celle de la moyenne de ces dix dernières années. Selon Maxime Zahedi, ingénieur agronome, la chaleur de ce mois de mai complique la situation pour les cultures céréalières comme pour la pousse de l’herbe dans les prairies. Il explique que « la température influence grandement l’évolution des stades culturaux ainsi que l’évapotranspiration du sol et des plantes. Des températures élevées accélèrent le cycle cultural, le développement racinaire et foliaire, et accentuent donc leur besoin précoce en eau. Elles entraînent également un assèchement des sols à leur surface. La situation n’est généralement pas problématique en sortie d’hiver. Mais le problème peut vite s’aggraver dans les zones à pluviométrie déficitaire ».

L’analyse de l’état des cultures céréalières faite le 11 mai par le Conseil spécialisé de FranceAgriMer vaut pour les quatre premiers mois de l’année. On y lit ceci : « La France est confrontée à un déficit de précipitations important depuis l’hiver, mais cette situation est loin d’être inédite, avec, par le passé, des années encore plus chaudes et plus sèches comme 1997, 2003, ou 2012. Le déficit hydrique actuel touche surtout le sud-est mais devient préoccupant sur une bande s’étendant des Pays de la Loire à l’Alsace. Le développement des céréales à paille est globalement en avance par rapport aux cinq dernières années. Il pourrait encore s’accélérer, suite au stress hydrique qui s’effectue sur les terres superficielles et moyennement profondes en l’absence de pluies. Pour autant, selon le dernier rapport de l’observatoire Céré’Obs, le potentiel de rendement des céréales à paille restait toujours prometteur et bien supérieur à celui des 5 dernières années à la date du 2 mai 2022 ».

Il reste à voir s’il sera possible de maintenir la même analyse à la date du 2 juin après un mois de mai chaud et sec en dépit de quelques orages. Le Conseil spécialisé de FranceAgriMer l’admettait en ajoutant que « l’état des cultures évoluera en cours des prochaines semaines en fonction de la météo et de la pluviométrie. En revanche, sans pluies dans les dix jours à venir, le potentiel de rendement des céréales pourrait être affecté de façon irréversible, notamment pour le blé tendre qui rentre dans une période de croissance critique ».

Reverra-t-on bientôt des émeutes de la faim ?

En effet, une pluviométrie insuffisante durant tout le mois de mai et une chaleur déjà estivale auront privé des millions d’hectares de blé d’un apport en eau indispensable pour la formation et le remplissage des épis en grains de qualité. Même en asséchant le sol de ses dernières réserves d’humidité, on risque de voir des épis aux grains rabougris contenant peu de farine si ce temps sec et chaud persiste en France.

Comme la sécheresse touche aussi d’autres grands pays producteurs de blé, à commencer par les États-Unis, il est possible que la récolte mondiale de 2022 soit en baisse sensible par rapport à la production moyenne des années précédentes. Du fait de la guerre, la production de l’Ukraine sera en recul cette année. Les pays pauvres importateurs nets de blé ont différé leurs achats depuis le début de mois de mars dans l’espoir de voir les prix baisser avant la fin du printemps. Ils risquent de le payer plus cher qu’en mars et avril d’ici l’été.

Comme rien n’est fait pour dissuader la spéculation sur le marché mondialisé des céréales, on risque de voir un retour des famines et des émeutes de la faim d’ici l’été ou l’automne de cette année dans un nombre croissant des pays. Certains, à commencer par l’Éthiopie, sont aussi victimes d’une sécheresse qui réduit la production céréalière et fait mourir le bétail faute de fourrages et d’eau. Le pire est à venir dans ce monde capitaliste qui laisse les spéculateurs se conduire en affameurs.

sécheresse
BBC

Russian soldier pleads guilty in first war crimes trial of Ukraine conflict

By Sarah Rainsford, BBC NewsKyiv

A 21-year-old Russian soldier has pleaded guilty to killing an unarmed civilian, in the first war crimes trial in Ukraine since the war started.

Vadim Shishimarin admitted shooting a 62-year-old man a few days after the invasion began. He faces life in jail.

The prisoner was brought into the tiny Kyiv courtroom in handcuffs, flanked by heavily armed guards. He looked nervous, and kept his head bowed.

The widow of the man killed was sitting just a couple of metres from him.

She wiped tears from her eyes as the soldier entered court, then sat with hands clasped as the prosecutor set out his case, describing the moment Kateryna's husband, Oleksandr Shelipov, was shot in the head.

"Do you accept your guilt?" the judge asked. "Yes," Shishimarin replied.

"Totally?" "Yes," he replied quietly from behind the glass of his grey metal-and-glass cage.

Prosecutors say Shishimarin was commanding a unit in a tank division when his convoy came under attack.

He and four other soldiers stole a car, and as they travelled near Chupakhivka, they encountered the 62-year-old on a bicycle, they said.

According to prosecutors, Shishimarin was ordered to kill the civilian and used a Kalashnikov assault rifle to do so.

The Kremlin said earlier it was not informed about the case.

Shishimarin's trial was adjourned shortly after the civilian's widow heard for the first time the Russian soldier admit to the murder. This high profile hearing will restart on Thursday in a larger courtroom.

Oleksandr's widow told the BBC how she was coping, before she left the court for the day.

"I feel very sorry for him [Shishimarin]," she said. "But for a crime like that - I can't forgive him."

Ukraine has so far identified more than 10,000 possible war crimes committed by Russia.

The country's chief prosecutor Iryna Venediktova tweeted: "By this first trial, we are sending a clear signal that every perpetrator, every person who ordered or assisted in the commission of crimes in Ukraine shall not avoid responsibility,"

Moscow has denied its troops have targeted civilians, but investigators have been collecting evidence of possible war crimes to bring before the International Criminal Court (ICC) in The Hague.

The ICC is sending a team of 42 investigators, forensics experts and support staff to Ukraine. Meanwhile, Ukraine has also set up a team to preserve evidence to enable future prosecutions.

Additional reporting by Malu Cursino in London.

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Valeurs Actuelles

Gilbert Collard et Nicolas Meizonnet, ou le match RN-Reconquête! dans le Gard

Lorsqu’il se fait élire pour la première fois en 2012, Gilbert Collard veut faire de la 2e circonscription du Gard son fief électoral. Première recrue de marque de l’ère Marine Le Pen au Front national, l’ancien avocat remporte les élections législatives à la faveur d’une triangulaire et acte le retour du FN à l’Assemblée nationale, aux côtés de Marion Maréchal. Le « casse-burne démocratique », comme il aime à se définir, réitère l’exploit et sauve son fauteuil de justesse en 2017.

Deux ans plus tard, Gilbert Collard quitte l’hémicycle pour rejoindre le parlement européen, au prix d’âpres négociations avec Marine Le Pen. « Il menaçait de nous quitter », confie un cadre du parti. Son suppléant, Nicolas Meizonnet, devient député. Moins virevoltant que son mentor, il met un point d’honneur à défendre son territoire comme lorsqu’il propose une résolution visant à « reconnaître et sauvegarder la culture camarguaise et ses traditions autour du taureau et du cheval », ou qu’il porte la voix des viticulteurs victimes de la ‘gelée noire’ en avril 2021. Chacune de ses actions à l’Assemblée sont suivies d’un courrier adressé aux habitants de sa circonscription, « afin de rendre compte de mes activités », explique-t-il.

Pas candidat mais bien sur les affiches

Nicolas Meizonnet est un « enfant du pays ». A Vauvert, son père, Jean-Louis, est le médecin de la commune et s’est présenté deux fois à l’élection municipale, en vain. Père et fils font partis des premiers à rencontrer l’ancien avocat marseillais en 2011. Depuis, de l’eau a coulé dans les canaux de la Camargue. Le divorce est consommé entre les deux hommes qui ne s’adressent plus la parole. Gilbert Collard a rejoint les rives de Reconquête en janvier dernier, tandis que son suppléant est resté aux côtés de Marine Le Pen. « Il a pourtant voulu rejoindre Éric Zemmour », assure l’ancien avocat, ce que dément le principal intéressé. Selon nos informations, des discussions auraient bien eu lieu avant d’être abandonnées.

Si Gilbert Collard n’est pas candidat une troisième fois consécutive, il sera pourtant bien présent sur les affiches placardées dans toute la circonscription. Il y figure en bonne position, aux côtés de son nouveau poulain, Anthony Leroy, son ancien collaborateur parlementaire, collègue d’un certain… Nicolas Meizonnet entre 2012 et 2017. Le choix du candidat n’a pas été simple. Dans un premier temps, Gilbert Collard laissait sous-entendre qu’il pourrait briguer un troisième mandat, avant d’agiter le spectre de Marion Maréchal. Puis, c’est finalement Christophe Lefèvre qui s’est lancé, avec Collard en suppléant, avant de se rétracter pour raisons personnelles, remplacé par le jeune candidat qui se veut l’héritier du « casse-burne du système ». Gilbert Collard devient lui, directeur de campagne.

Le député sortant sera, quant à lui, candidat pour la première fois sur la circonscription, après avoir remporté les départementales en 2015 dans le canton de Vauvert, avant de perdre son siège en 2021. Nicolas Meizonnet compte sur son expérience du terrain et les événements populaires arpentés depuis de nombreuses années. Sa notoriété n’a cessé de croître, notamment dans sa commune de 11.000 habitants. A la terrasse du café, les poignées de main et les interpellations s’enchaînent. Un ancien enseignant communiste, lui assure qu’il ne votera pas pour l’alliance de la gauche, ne se retrouvant pas en Jean-Luc Mélenchon. « Vote pour moi », lui lance le candidat. « Et pourquoi pas », lui répond-il.

Un duel d’implantation

Sur le papier, l’avantage est à Nicolas Meizonnet. Lors du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen est arrivée en tête avec 33,8% des voix, tandis qu’Éric Zemmour n’a recueilli que 9,7% sur la circonscription. « Quelque part, la primaire locale a tranché », commente-t-il. Mais les proches de Gilbert Collard n’ont pas dit leur dernier mot. Le député européen compte sur son image de marque et ses deux victoires inattendues « sur son nom » en 2012 et 2017. « Il y a trois monuments dans le Gard : les arènes de Nîmes, le pont du Gard et Gilbert Collard », sourit le candidat Anthony Leroy.

Cette élection est également une bataille de chiffres. Reconquête revendique 400 adhérents sur la circonscription et plus de 800 sympathisants. Une base militante précieuse pour une campagne de proximité, devant faire connaître ce jeune candidat arrivé dans la région, il y a deux ans et ayant réalisé un score prometteur aux dernières départementales : 42,93% au second tour. « Je ferais une campagne de terrain », promet-il, avec une réunion publique programmée tous les deux jours, profitant de l’attraction que draine Gilbert Collard. A l’image de cette reconstitution militaire à Générac, où les deux hommes ont paradé à bord d’une jeep américaine.

Son concurrent du RN ne veut pas laisser le terrain à ses adversaires. Le 7 mai dernier, il lançait sa campagne devant les remparts d’Aigues-Mortes, aux côtés de 130 militants. « Un coup de force », là où deux jours plus tôt, Anthony Leroy et Gilbert Collard avaient improvisé une conférence de presse pour annoncer la candidature Reconquête. Nicolas Meizonnet sait qu’il peut compter sur la sympathie des Camarguais. En février dernier, au Grau-du-Roi, le député accompagne Marine Le Pen lors de l’abrivado, une coutume locale consistant à lâcher les taureaux sur les plages qui réunit plusieurs milliers de personnes. L’accueil réservé par les badauds est chaleureux, « Marine » et « Nicolas » sont invités à partager un verre de rosé sur plusieurs tables de fortune. Pour fidéliser les acteurs de la tauromachie, le candidat à sa propre réélection mise sur sa suppléante : Caroline Devaux, fille et sœur de manadier et née dans une manade à Saint-Gilles. « Son nom parle pour elle », confie-t-il, pas mécontent de sa recrue. De son côté, sa famille s’est désolidarisée de cet engagement, dans un communiqué.

« Pas d’ennemi dans le camp national »

Ce duel indirect entre les deux sortants ne devrait pas se transformer en guerre politique, assurent les deux partis. « Je n’ai pas d’ennemi dans le camp national », affirme Nicolas Meizonnet qui y voit simplement une concurrence électorale dans la candidature d’Anthony Leroy. Chacun semble vouloir faire campagne de son côté, laissant les attaques personnelles sur la touche. « Ce serait un spectacle affligeant et préjudiciable pour nos électeurs », souligne le candidat du Rassemblement national qui garde « des amitiés personnelles » avec des cadres de Reconquête.

Les principaux adversaires restent « Macron et l’extrême gauche ». Candidat pour la première fois, Anthony Leroy veut s’inscrire « dans la continuité de Gilbert Collard » afin d’établir « un contre-pouvoir » à la majorité présidentielle. « Il faut changer l’image du parlementaire, être à l’écoute des gens et porter leurs dossiers », propose le poulain de l’ancien avocat. Pour Nicolas Meizonnet, il s’agit avant tout « de choisir le candidat le mieux placé ». « Le temps de l’apaisement est venu », insiste-t-il. Les deux candidats auront besoin de se retrouver au second tour pour empêcher Yvan Lachaud (LREM), Coralie Ghirardi (NUPES) ou Frédéric Touzellier (LR) de leur piquer le siège. La candidate dissidente socialiste, Katy Guyot ayant jeté l’éponge.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Festival de Cannes : l'Ukraine et la Russie au cœur des projections

Publié le : 18/05/2022 - 16:56

Alberic DE GOUVILLE

L'Ukraine et la Russie sont au cœur des projections de la journée à Cannes, avec tout d'abord le film "La Femme de Tchaïkovski" de Kirill Serebrennikov qui, cette année montera les marches, mais aussi avec les films ukrainiens de Sergei Loznitsa, "The Natural History of Destruction", et de Maksim Nakonechnyi, "Butterfly Vision". Le film du réalisateur lituanien décédé à Marioupol Mantas Kvedaravičius, "Mariupolis 2", sera projeté jeudi.

Au programme également, on attend le film "Les huit montagnes", des réalisateurs belges Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, qui filment une histoire d'amour pour la montagne, et les fans se préparent pour la montée des marches de Tom Cruise, qui n'était plus venu à Cannes depuis 30 ans !

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BBC

Baby formula shortage: Experts urge parents not to make homebrews

By Chelsea BaileyBBC News, Washington

Brandy Sloan was close to tears. The 43-year-old mother of two had reached a breaking point in her desperate search for baby formula when the fifth grocery store she rushed into contained the same as the previous four: empty shelves.

"You feel so defeated because you're supposed to be able to feed your children and you can't because there's nothing there," she told the BBC.

Brandy, who has a 15-month-old daughter and a recently adopted two-month-old son, is among the millions of American families struggling to feed their children amid a nationwide shortage of formula.

Some are so desperate that they are attempting to make their own infant formula substitutes. Google searches for how to make formula at home have increased by 2400% in the last 30 days, according to Google Trends.

Brandy is sceptical - and for good reason - but it's understandable why some parents feel compelled to ask the question.

Supply chains have been strained throughout the pandemic, but an industry-wide infant formula shortage began to intensify in February when Abbott, a large manufacturer of powdered infant formulas, closed a facility and issued a voluntary recall after finding contamination.

The company has since reached an agreement with US regulators to work to re-open, but cautioned it could take up to two months for products to hit the shelves.

On Wednesday, US President Joe Biden - who is under mounting pressure to solve the crisis - invoked the Defense Production Act, a war-time measure, to boost domestic production of baby formula. He also ordered the Pentagon to fly in shipments from overseas.

A bill to alleviate the shortage was also overwhelmingly passed by the House of Representatives.

An analysis by the retail research firm Datasembly found that 43% of formula products were unavailable nationwide in the first week of May, and soared even higher in states like Tennessee, Texas and Iowa.

In San Antonio, where Brandy lives, the shortage was 57% in late April, according to Datasembly.

To cope, Brandy said she's seen a lot of people circulate a 1950s recipe for baby formula. "You get the [people] from older generations saying, 'I turned out fine,' but things are a lot different than they were a generation ago," she said.

Dr Steven Abrams, former chair of the American Academy of Paediatrics' Committee on Nutrition, has also seen the same 1950s recipe online - and strongly advises against using it, diluting formula or attempting to come up with other homemade substitutes.

"The standard by which we develop infant formula is breast milk. We've come to understand breast milk better and better," over the last 60 years, Dr Abrams said. "If they're not breastfeeding, [the formula] has got to have all the nutrients in there".

Indeed, according to the US Centers for Disease Control and Prevention, infant mortality rates have fallen dramatically in the last half century, from 29.2 deaths per 1,000 live births in 1950, to 5.6 deaths in 2019.

So-called "homebrews" are particularly dangerous in the first months of infancy, Dr Abrams said, when nutrients like iron - critical for brain development - must be present in a baby's diet.

Homemade formulas also pose challenges with sterility and continued use can result in severe malnutrition and, in extreme cases, death.

If formula is not available in stores, the American Academy of Paediatrics advises parents to contact local paediatricians for samples, avoid big box-stores where supplies are more likely to be low, or switch to a store brand formula unless advised otherwise medically. In those cases, paediatricians can recommend available formula alternatives.

This week, the Academy also said that infants over six months could be given whole cow's milk as a stopgap. Though cow's milk "is not ideal and should not become routine", it is a better than diluting formula or attempting a homemade substitute, it said.

A baby formula recipe from years ago: pic.twitter.com/7BZZftBA7H

The Academy also encouraged parents to use online communities and social media as a resource. But as the crisis deepens, in some online spaces those conversations can become toxic.

Becoming a new parent is already a stressful time, Brandy said her "nerve-wracking" journey has been made more difficult by online comments that pit breastfeeding parents against those who use formula.

"People don't understand that not every mom is just able to breastfeed like it's so easy," she said, adding that she feels families with adopted children like hers have been "erased" from the conversation.

The shortage has also disproportionately impacted low-income women and children that rely on state-subsidised nutritional programmes to buy groceries. Nearly half of all infant formula sold nationwide is purchased through government-subsidised benefits.

It can take a crisis for those in power to recognise the existing inequalities impacting the most vulnerable, said Jessica Owens-Young, an assistant American University professor who researches health inequity. As prices rise to meet an increased demand, she fears there will be long-term effects on low-income families.

"In urban areas, where things tend to cost a little bit more anyway, where are people pulling their money from? Are they taking away money that could pay rent or electricity?" she asked.

Comments encouraging parents to "just breastfeed" or shaming those who rely on formula, tend to overlook the realities of breastfeeding, she said.

"The way we construct the dialogue around maternal and infant health is reflective of the broader society's values around women and birthing people and children," she said. "Mothers and nursing people have been shamed for their choices for centuries".

Without an immediate end to the shortage in sight, Brandy said she's trying to stay focused on the positive interactions she's had online and acknowledges that a lot of parents are just scared. She also said she feels lucky. After putting an 'emergency SOS' out on social media, a friend in Arizona mailed her a few cans of formula that she hopes will hold her over until the shortage eases.

"I could waste time being mad, but that's not going to feed our babies," she said. "It's time to get resourceful. I think more should be done to safeguard us and prevent this from happening again".

Additional reporting by Angelica Casas

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En Colombie, menaces de mort sur le candidat Gustavo Petro

Tribune

par Daniel Mendoza Leal, avocat et journaliste exilé en France, créateur de la série Matarife

Il y a quelques semaines, le 13 mars 2022, Alvaro Uribe Velez, l’ancien président colombien poursuivi pour avoir ordonné des assassinats sélectifs de dirigeants sociaux, défenseurs des droits humains et des massacres de familles innocentes, a perdu, en une soirée électorale, soixante pour cent du capital qu’il avait accumulé pendant trente ans de règne sanglant. Ce soir-là, le Pacte Historique, la coalition d’opposition, est devenu la force majoritaire au Congrès de la République, balayant l’hégémonie de l’extrême droite qui dominait la législature.

Le Pacte Historique, mené et encadré par l’écrivain, réalisateur et producteur de cinéma, Gustavo Bolivar, adoré par la jeunesse et considéré comme le meilleur sénateur de l’aile progressiste, est composé de parlementaires qui n’ont pas de liens avec le paramilitarisme et le trafic de drogue. Ses représentants sont en majorité de jeunes professionnels, professeurs universitaires, leaders communautaires et écologistes qui ont affronté depuis leur lieu de travail et depuis les réseaux sociaux cette monstruosité unique dans l’histoire du monde, qu’est l’institutionnalité meurtrière narco-paramilitaire, incarnée par le gouvernement de mon pays, entouré par les océans Atlantique et Pacifique et situé au nord l’Amérique du Sud, face aux Caraïbes.

En juin 2020, lorsque la pandémie de la Covid a entraîné la fermeture des frontières, après avoir écrit et produit une série documentaire diffusée sur You Tube, où je dénonçais les liens d’Alvaro Uribe avec le crime organisé, j’ai dû partir en exil après avoir été secouru par l’ambassade de France. Pendant 20 jours, j’ai habité dans l’un des appartements dédiés aux visites diplomatiques, avant de quitter la Colombie sur un vol humanitaire à destination de Paris. Si la France ne m’avait pas sauvé la vie, je ne serais certainement pas ici, accompagné par le printemps européen, au moment où j’écris ces lignes. Très probablement, les mafias subordonnées à Alvaro Uribe, que l’on surnomme aujourd’hui le Matarife (le Boucher), le nom de la série documentaire, m’auraient laissé reposer sous terre en petits morceaux, ou m’auraient livré aux poissons d’une rivière.

Colombie. « Matarife », la série documentaire qui dénonce le système mafieux d'Alvaro Uribe

Uribe, qui a fait l’objet de plus de 200 procès ouverts depuis trois décennies, était sous le coup jusqu’à récemment, d’un mandat d’arrêt à domicile dans sa luxueuse maison de campagne, décrété par la Cour Suprême de Justice. Mais il pourrait bien finir derrière les barreaux d’une vraie prison, avec une deuxième décision de justice qui ouvre la porte à un procès. Au vu des éléments du dossier, il devrait cette fois-ci être condamné. Cet homme, qui administre la Colombie comme si c’était une ferme d’élevage de chevaux.

Ce cartel criminel d’État, représenté par Ivan Duque, la poupée de chiffon qu’Uribe a mise au pouvoir, et qui m’a forcé à courir un marathon pour ma survie, est sur le point de perdre le peu qui reste de sa carrière politique le 29 mai, lorsque les résultats, après le dépouillement des urnes, donneront la victoire au candidat, qui tout au long de sa vie, et depuis le Congrès, a mené une lutte frontale contre la mafia et le paramilitarisme gouvernemental : Gustavo Petro.

En ce moment, Petro se trouve en danger de mort imminent. Personne ne comprend comment il est encore en vie. Et le pays est sur le point d’être repris par les militaires qui préparent un coup d’État.

Il n’est pas facile d’écrire pour vous, Français. Pour comprendre la situation actuelle de la Colombie, il faut effectuer une analyse ADN qui édifie les plus importantes institutions de l’État. Il est très difficile pour les Européens de comprendre ce dont sont faits la majorité des hauts fonctionnaires du gouvernement d’Ivan Duque, qui est le prolongement de la dynastie monarchique soumise à Alvaro Uribe, issue pour l’essentiel d’une élite cannibale, imprégnée de narco-paramilitarisme, formés et déformés par une sociopathie culturelle qui fait qu’aux yeux de la classe supérieure, les pauvres sont des bactéries à éliminer et la classe moyenne des fourmis ouvrières qui ne sont là que pour servir cette oligarchie pour laquelle la vie des gens ne vaut rien.

Il vous est très difficile de rationaliser le fait qu’il puisse exister des sociétés qui se réveillent chaque jour en vivant dans une matrice de liberté irréelle qui, en réalité, est le mirage d’une institutionnalité, qui est un zombie marchant les yeux ouverts, mais qui est mort. Vous devrez faire un effort ardu pour traverser l’océan et atterrir dans cette terre tropicale où est produite la majeure partie de la cocaïne mondiale. Vous, Français, vivez enracinés dans le concept de démocratie constitutionnelle qui vous a construit tout au long de votre existence et auquel le libre développement de votre personnalité donne vie à travers la liberté d’expression consacrée par vos opinions, revendications et protestations. Vous êtes éduqués gratuitement, et celui qui veut et qui est qualifié pour aller à l’université ne paie presque rien. D’après des études, la grande majorité des personnes qui tombent malades sont guéries. En principe et statistiquement, le nombre de ceux qui meurent dans la rue par manque de soins médicaux est pratiquement inexistant, et ce qui est le plus pertinent pour la question qui nous occupe, le haut commandement des forces de sécurité, en général, est là pour poursuivre les organisations criminelles et ne leur est pas subordonné.

La première chose à comprendre est donc que la structure et les fondations du gouvernement colombien sont faites d’autres matériaux. Nous, les Colombiens, sommes un peuple décent dont les étrangers tombent amoureux quand ils nous rencontrent. Nous sommes les enfants très honnêtes, heureux et travailleurs d’un père ivre de pouvoir qui nous assassine, nous viole et nous torture tous les jours quand nous rentrons chez nous. Un père qui ne s’occupe pas de nous quand nous sommes malades et qui ne prend pas la peine de nous éduquer. Pour l’État colombien, traditionnellement depuis des siècles, le peuple est un rejeton abominable né à contrecœur qui ne mérite que son mépris.

Je dois m’arrêter et prendre le temps de vous expliquer ce dont je parle pour que vous compreniez l’ampleur de ce qui est sur le point de se produire dans mon pays, si le monde entier ne nous prête pas main-forte. Je dois consacrer quelques mots à ce sujet car, sinon, vous sortirez d’ici sans rien savoir. Je commence donc une conférence très courte et résumée sur la biologie de l’État colombien. Je vais vous parler des trois piliers qui structurent la nature du gouvernement imposé par Alvaro Uribe Velez, aujourd’hui géré par Ivan Duque : le paramilitarisme, le trafic de drogue et la corruption.

Le narcotrafic est le commerce le plus rentable du monde, le moteur économique du paramilitarisme et aussi la genèse de l’organisation criminelle la plus riche et la plus puissante qui ait jamais existé. Alvaro Uribe Velez, le gérant de l’appareil génocidaire le plus dévastateur de l’Amérique latine, est né au sein du cartel de Medellín, dirigé par Pablo Escobar et co-administré par Carlos Lehder, Rodriguez Gacha et le clan des frères Ochoa. Il est le protagoniste de ma série documentaire, et de cette tribune. Uribe a commencé sa carrière dans l’Aéronautique Civile, l’entité chargée d’octroyer des licences de vol pour les avions dont Pablo Escobar avait besoin pour transporter la drogue, qui a fini par entrer dans le cerveau de notre système financier et par circuler dans les artères de la politique et du commerce. Le cartel a fait assassiner le directeur de l’institution pour ouvrir le champ à Uribe, son jeune cadre qui commençait sa carrière publique. Plus tard, grâce au parrainage de son oncle Don Fabio Ochoa, le patriarche du clan mythique, il devient gouverneur d’Antioquia, où il prend le contrôle des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC), l’organisation paramilitaire qui a perpétré le plus de massacres dans l’histoire du continent américain. Il l’a fait en créant des groupes de sécurité privée équipés d’armes longues et par décret gouvernemental : les Convivir.

Les AUC, sous la protection, parrainées et en coparticipation ouverte avec les forces armées, obéissant aux paramètres de conduite du Gouverneur, ont commencé l’exécution d’un génocide cruel et impitoyable contre la population civile, en particulier contre les familles de paysans qui vivaient dans les champs et les villages. Démembrement, viols, massacres, incendies, toutes ces atrocités souvent commises sur les places publiques des villages constituent les rituels d’une cérémonie sanglante encore pratiquée par ces bandes criminelles, qui après trois décennies, après le changement de génération, continuent d’être les mêmes avec d’autres noms et en obéissant à l’ancien président qui n’a cessé d’être leur chef suprême.

Alvaro Uribe, tout juste sorti du gouvernorat, utilise cette armée personnelle de groupes paramilitaires qui ont le pouvoir de faire pression sur la population afin qu’elle vote pour le candidat de son choix et qui ont aussi le pouvoir de nommer des maires, des gouverneurs et des fonctionnaires de rangs intermédiaires. Ce sont eux qui ont modifié le logiciel électoral de la côte caraïbe, dont le résultat a fini par lui donner la victoire en 2002. C’est ainsi qu’Uribe est devenu président.

Les gouvernements du Matarife, dans les faits, sont reconnus comme les plus corrompus de l’histoire contemporaine de la Colombie. Les détournements de fonds publics ont été vérifiés par des juges qui ont fini par envoyer en prison plusieurs centaines de fonctionnaires de son gouvernement dont, bien qu’il soit directement et explicitement accusé, il a été épargné grâce à l’impunité dont il bénéficie avec un système qu’il manipule à sa guise.

La principale conclusion à tirer pour vous, les Français, c’est que la nature du gouvernement colombien en fait un monstre unique dans l’histoire. À la différence d’autres pays, comme par exemple le Mexique, où certains fonctionnaires ont des relations commerciales avec les cartels et les groupes paramilitaires, mon pays nous révèle une réalité indiscutable : en Colombie le narcotrafic et le paramilitarisme n’ont pas de relations avec les agents de l’État. C’est le gouvernement lui-même qui est un cartel narco-paramilitaire.

Là-bas, dans le plus beau pays de la planète, regorgeant de paysages magnifiques et où la biodiversité est la plus riche du monde, avec ses plages, ses vallées et ses montagnes, cette terre où les gens les plus joyeux de l’univers ne cessent de danser et de rire malgré leur malheur, les cartels et les paramilitaires opèrent au sein de l’État comme les organes d’un même corps, dont l’âme, le cœur et la tête est Alvaro Uribe Velez.

Maintenant que je vous ai montré le mort-vivant, le zombie aux yeux ouverts qu’est la démocratie colombienne, qui marche et respire mais qui ne vit pas, je vais vous expliquer la réalité actuelle qui traduit ce qui est sur le point de se produire.

En Colombie, les hauts commandements militaires ont mené main dans la main avec le paramilitarisme et le trafic de drogue, un génocide qui s’est prolongé tout au long de l’histoire contemporaine du pays. Ces actes ont été réalisés conformément à une politique d’État, sous la protection d’institutions telles que le bureau du Procureur général, la Justice pénale militaire, le Parquet, la Présidence et le Congrès de la république. Ces institutions n’ont pas cessé de récompenser les officiers militaires et les hauts fonctionnaires du gouvernement par des acquittements et la clôture d’enquêtes en cours. Le fonctionnement du partenariat commercial existant entre les groupes organisés illégaux, le gouvernement et les forces de l’ordre n’aurait pas été possible sans l’impunité dont jouissent les personnes impliquées.

Le gouvernement mafieux du Matarife, vu le triomphe du Pacte Historique aux élections législatives, a transformé le lion politique qu’était l’uribisme en cafard au Congrès. La vigilance et le soutien des citoyens ainsi que les nouvelles technologies ont empêché de modifier les résultats en faveur de l’extrême droite. C’est-à-dire que pour les élections de mai, les citoyens seront attentifs pour voir à qui reviendront les suffrages. Et même si l’extrême droite dispose de l’argent nécessaire pour acheter les millions de votes dont a besoin l’uribisme pour gagner contre Gustavo Petro, elle n’a pas l’infrastructure nécessaire pour soudoyer les gens.

Et il y a un fait inconvenant et inexplicable pour cette élite pourrie qui, dans l’ombre, s’enrichit de ce chaos : Petro, avec près de 50 % d’intentions de vote fait le double du score du candidat du Matarife (un mafieux bureaucrate qui a été maire de Medellin, et accusé dans plusieurs procès d’être un membre actif d’un cartel de trafic de drogue, appelé Oficina de Envigado). En d’autres termes, dans cette partie d’échecs, Uribe et ses sbires sont en pleine débâcle.

Il n’est pas difficile de déduire la situation dans laquelle se trouve la direction militaire, qui fait l’objet d’enquête pour paramilitarisme, trafic de drogue et exécution de plusieurs massacres. Du général Eduardo Enrique Zapateiro Altamiranda, commandant en chef des forces armées - qui a déclenché le génocide des jeunes de 2021 perpétré par la police, l’armée et le paramilitarisme pendant les manifestations et qui a attaqué frontalement Petro sur les réseaux sociaux - aux colonels, majors, capitaines et lieutenants qui ont habillé des jeunes innocents en tenue de camouflage et les ont assassinés avec sang-froid pour les présenter comme des victimes de la guérilla. Cela a permis d’augmenter les statistiques dont Uribe avait besoin pour que les États-Unis continuent à le financer par le biais du Plan Colombie : cette horreur a été appelée le scandale des Faux-Positifs. N’oublions pas non plus que des militaires sont liés aux assassinats sélectifs de leaders sociaux en complicité avec les groupes d’autodéfense et accusés de participation active dans le blanchiment d’argent et le trafic de drogue. En Colombie, des centaines de militaires de haut rang sont maculées de sang et de cocaïne et cela leur fait craindre de perdre, non seulement le pouvoir, mais aussi la liberté, si un gouvernement décent arrêtait de les protéger.

Plusieurs employés des échelons supérieurs de l’exécutif se trouvent dans la même situation, comme Diego Molano, le ministre de la Défense et de nombreux ministres et anciens ministres, gouverneurs et maires, avec des procès archivés pour avoir volé des tonnes de billets à travers les pots-de-vin courants dans la corruption d’État. Si on ajoute à cela que l’élite économique et financière se nourrit du pillage impitoyable des caisses de l’État et sert de machine à blanchir l’argent du trafic de drogue, il n’est pas surprenant que la semaine dernière, on ait découvert un plan impliquant le gang de La Terraza qui visait à mettre fin à la vie de Gustavo Petro.

La Terraza est une bande criminelle composée de narcotrafiquants, paramilitaires, blanchisseurs d’argent, et plusieurs bandes de tueurs à gages bien entraînés, dirigés par des policiers, des militaires et des membres des services de renseignement de l’État, tels que la CTI (Police Criminelle de Colombie) et la DIJIN (Direction d’Investigation Criminelle et d’Interpol). Le gang a été fondé par le commandant paramilitaire Carlos Mario Jimenez, alias Macaco, qui opérait en association avec la Présidence de la République par l’intermédiaire du chef de sécurité du président Uribe, le Colonel de Police Flavio Buitrago. Après l’extradition de Macaco, c’est son frère, Roberto Jimenez, qui a pris la relève.

Le neveu des Los Macacos est Carlos Escobar, un ancien prisonnier extradé des États-Unis et qui, non seulement gère les réseaux sociaux d’Alvaro Uribe, mais est aussi un informateur de l’armée qui a mis sur écoute les téléphones et les comptes de réseaux sociaux de journalistes reconnus, de politiques, de responsables de plateformes, de dirigeants syndicaux, de politiciens d’opposition bien connus, et de celui qui écrit ces lignes. Ces faits ont été dénoncés à l’époque aux autorités. C’est aussi clair que de l’eau de source : celui qui a donné l’ordre de tuer Petro, est le Matarife.

À tous ces faits, il faut ajouter une action décisive de la plus grande puissance mondiale, celle qui a déployé une politique vorace d’intervention internationale, qui est experte dans la constitution d’armées internes rendues plus digestes lorsqu’elles avalent nos démocraties en Amérique latine. Je veux parler des États-Unis dont l’ambassadeur n’a pas hésité à déclarer qu’il s’était réuni avec Duque et sa vice-présidente, Martha Lucia Ramirez, qui a fait l’objet d’une enquête et a été dénoncée pour avoir blanchi des avoirs par l’intermédiaire de son entreprise de construction au profit d’un chef de la mafia appelé le Memo Fantasma. Après la réunion susmentionnée avec le chef de l’État colombien, il a été très inquiet d’apprendre (sans exposer aucune preuve), qu’il y avait une infiltration de gouvernements étrangers dans les élections et que les autorités nord-américaines ne permettraient pas ces faits. En d’autres termes, les États-Unis nous préviennent déjà qu’ils n’aiment pas celui qui va gagner les élections et vous savez bien comment les gringos réagissent quand la tête de quelqu’un ne leur revient pas.

La semaine dernière, le clan du Golfe, l’un des cartels les plus puissants du pays, a déclaré une grève armée. La définition d’une telle grève ne se trouve pas dans le dictionnaire. Une grève armée du paramilitarisme colombien, voilà ce qui se passe devant les caméras et les téléphones portables : des meutes d’hommes costauds armés jusqu’aux dents qui, avec l’autorisation des autorités publiques et policières, arrivent dans les villages pour démembrer les gens et les incinérer vifs, les faire sortir de chez eux pour les torturer et leur arracher des informations et des noms de la bouche, avant de les découper à la machette, ou, au mieux, les assassiner devant leurs proches par des tirs de grâce. C’est la punition fatale que reçoivent ceux qui ont un lien avec le militantisme politique de gauche ou appartiennent à la campagne de Gustavo Petro, ou ceux qui sont simplement pris dans la nuit loin de chez eux.

Quelques jours avant la grève armée dont on parle tant, Alias Otoniel, le principal chef du Clan du Golfe a été capturé par les autorités. Après son arrestation et devant un tribunal chargé de rétablir la mémoire historique de la guerre et du génocide, il a déclaré, sous serment, que le Clan avait des relations avec les échelons supérieurs de l’uribisme, et qu’il parrainait spécifiquement des dizaines de politiciens, de militaires et de fonctionnaires liés à Alvaro Uribe. Otoniel a laissé a ouvert la possibilité de révéler de nombreux autres noms lors d’audiences ultérieures, et devant le même tribunal, avant que le gouvernement d’Ivan Duque ne décide de l’embarquer dans un avion pour les États-Unis, dans le cadre de l’exécution ultrarapide d’un ordre d’extradition, qui a servi de bâillon répressif à la vérité dont le pays a si désespérément besoin. Une fois de plus, les ficelles sont tirées là où elles doivent l’être : dans l’ombre, on peut voir celle du Matarife, comme le responsable de la grève armée.

Additionner et soustraire est la seule chose à faire. Si nous prenons des exemples tels que les Coups d’États civiles et militaires des années soixante-dix en Bolivie, au Chili, en Uruguay et en Argentine, nous voyons comme comment cette histoire nous amène à prévoir une issue possible inquiétante : le climat actuel de la Colombie ne pourrait pas être plus propice à ce que les militaires, en collaboration ouverte avec les groupes paramilitaires parrainés par l’élite et les institutions gouvernementales, prennent le pouvoir et assassinent Gustavo Petro.

Et c’est là où l’Histoire rejoint mon histoire personnelle et mon douloureux exil. Trois saisons de la série Matarife ont été publiées sur Youtube. Et moi, depuis la petite fenêtre que m’offre mon ordinateur, je contemple les braises de ma terre adorée, celle qui n’en finit plus de brûler. C’est pourquoi là-bas, de l’autre côté de l’immense océan, personne ne peut défiler ou manifester, parce que ce n’est ni intelligent, ni prudent, parce que nous sommes sur le point de revendiquer l’histoire en élisant un président humaniste, écologiste, ouvert d’esprit et inclusif, comme Gustavo Petro. Puisqu’en Colombie marcher est très risqué, le monde défilera pour elle le 21 mai dans les grandes villes de la planète. Parce qu’il n’y a pas de peuple qui ait enduré autant que le peuple Colombien, tout en continuant à embrasser, danser, aimer, créer, rêver… en pleurant joyeusement son malheur.

Manifeste pour le 21 mai, marche pour la vie, la paix, et la démocratie en Colombie

Les démocrates, pacifistes, humanistes, révolutionnaires, intellectuels, académiciens, artistes, scientifiques, éducateurs, leaders sociaux et dirigeants politiques du monde, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. Les diasporas colombiennes et latino-américaines, les minorités sociales, raciales et sexuelles, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. La communauté internationale, les institutions de défense des droits humains, les instruments juridiques internationaux, les ONG, la société civile, les parlementaires et gouvernements démocratiques, nous adhérons à ce manifeste et à cet appel. Nous exigeons que le général Zapateiro, Commandant de l’armée nationale, respecte la vie de Gustavo Petro, la Constitution colombienne et le résultat électoral du 29 mai 2022.

Nous ne voulons plus de democraties restreintes, corrompues, ni coup d’État. Non au coup d’État médiatique, au coup d’État militaire, au coup d’État soft, en Colombie.

Le 21 mai, le monde marche pour la Colombie. L’engagement du monde est nécessaire et urgent pour la vie et la paix. La manifestation à Paris partira à 12 heures de la place de la République. 

La Manifestation convoquée par :

Matarife (la série) Daniel Mendoza Leal. Elle est soutenue par : Karmen Ramirez Boscan, élue à la chambre des représentants pour les Colombiens de l’extérieur, Colombia humana (France et Canada), Pacto Historico (Paris), Diaspora y paz internacional, Colombia humana (Suisse / Espagne), Diaspora France - Catalogne, Proyecto latino EV, association à but non lucratif (gemeinnützige organisation)

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France24 - Monde

Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

Publié le : 17/05/2022 - 21:25

David RICH Suivre

La 75e édition du Festival de Cannes s’est ouverte, mardi soir, dans une ambiance festive avec l’avant-première de la comédie française “Coupez !”. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est vu offrir une tribune depuis Kiev. Toute la journée, les professionnels de l’industrie et les hôteliers se sont affairés sur la Croisette, heureux de constater le retour des visiteurs étrangers.

Bérénice Bejo et Romain Duris tout sourires sur le tapis rouge. La 75e édition du Festival de Cannes a officiellement débuté, mardi 17 mai, avec la projection hors compétition de "Coupez !", une parodie loufoque des films de zombies.  

✨ Montée des Marches de COUPEZ ! de Michel HAZANAVICIUS - Film d'ouverture de la 75e édition du Festival de Cannes #HorsCompetition-----✨#RedSteps COUPEZ! (FINAL CUT) by Michel HAZANAVICIUS - Opening film #Cannes2022 #OutOfCompetition pic.twitter.com/quDWsEMzxx

May 17, 2022

Le nouveau long métrage du réalisateur Michel Hazanavicius, oscarisé en 2012 pour “The Artist”, devait initialement être projeté au festival américain de Sundance, dans l’Utah, en janvier dernier. Mais la production avait finalement retiré le film, les organisateurs du festival ayant été contraints d’organiser une édition virtuelle du fait d’une recrudescence de cas de Covid-19.

La cérémonie a été marquée par l'apparition surprise du président ukrainien Volodymyr Zelensky, en trellis, à l'écran du Palais des Festivals.

"Il nous faut un nouveau Chaplin qui prouvera que le cinéma n'est pas muet" face à la guerre a-t-il lancé. "Nous allons continuer de nous battre, nous n'avons pas d'autre choix (...) Je suis persuadé que le 'dictateur' va perdre", a poursuivi Volodymyr Zelensky, en référence au président russe Vladimir Poutine et au film de Charlie Chaplin, qu'il a cité à plusieurs reprises.

"C'est du cinéma que dépend notre avenir." Les mots forts de Volodymyr Zelensky pendant la Cérémonie d’ouverture du 75e Festival de Cannes.-"Our future depends on cinema." The strong speech of Volodymyr Zelensky during the Opening Ceremony of #Cannes2022 pic.twitter.com/DoT8TYIVAu

May 17, 2022

Cette intervention écrit une nouvelle page dans la longue histoire politique du Festival, fondé en 1939 pour s'opposer à la Mostra de Venise de l'Italie fasciste, mais dont la première édition, guerre mondiale oblige, n'a pu se tenir qu'en 1946. 

Une saison qui "s’annonce bien" 

Plus tôt, dans la ville, l'ambiance était à la fête, du côté des touristes, présents en nombre, comme des professionnels.

"Nous sommes en pleine effervescence ! Très, très heureux de revenir à la normale, c’est à-dire avec un festival et un marché du film en présentiel", explique Christine Welter, directrice de l'hôtel Cavendish, et présidente du syndicat des hôteliers de Cannes. "La situation en fonction des régions du monde est inégale, mais nous sommes sur des taux de fréquentation qui sont, pour la première semaine, supérieurs à ceux de 2019".  

Confirmant ses dires, un flot ininterrompu de badauds de toutes nationalités circule sur la Croisette, à quelques heures de l’ouverture. De l’autre côté de la rue, Guillaume, gérant de la brasserie du Casino s’active au comptoir, à l’approche du service de midi. "L’année dernière, le Festival s’est tenu en juillet, ce n’était vraiment pas idéal car c’est cet événement qui lance la saison, et nous permet de travailler dans la durée", explique le jeune homme. "Cette année, la saison s’annonce bien. Le public étranger du Festival est bien revenu. Depuis deux jours, on a beaucoup plus de monde".

Quelques mètres plus loin, une longue file d’attente borde une barrière blanche le long du Palais des festivals. Des professionnels de l’industrie cinématographique, arborant des badges, font la queue pour se rendre au marché du film, qui vient d’ouvrir à l’intérieur du bâtiment.

Le marché asiatique "toujours réticent"  

À l’entrée, une série de stands de pays asiatiques affichent leurs dernières productions cinématographiques, espérant trouver des acheteurs. À l’écart, seul dans une allée, le bureau de la CFCC (Chine film coproduction corp), le principal producteur et exportateur de films chinois, fait pâle figure. Ses deux employés nous confirment qu’aucun professionnel du secteur n’a pu faire le déplacement cette année, alors que la pandémie sévit dans plusieurs grandes villes dont Pékin et Shangaï.

"Avant la crise du Covid-19, il y avait une quinzaine de stands asiatiques ici. Aujourd’hui, nous sommes trois fois moins", souligne Caroline Artus, chargée de projet chez Jetro, l’agence japonaise de la promotion du commerce extérieur. "Dans beaucoup de nos pays, à l’exception de la Chine, les restrictions sanitaires ont été levées mais les entreprises demeurent réticentes à envoyer leurs employés à l’étranger. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de grands événements comme Cannes". 

Les Américains "deux fois plus nombreux"

Selon les organisateurs du Festival, 35 000 accréditations ont été délivrées dans le cadre de la 75e édition, soit 5 000 de moins qu’en 2019, du fait notamment d’une plus faible demande des pays d’Asie. Malgré tout, comparé à l’année 2021, où seulement 20 000 accréditations avaient été distribuées, Cannes vit aujourd’hui un spectaculaire redémarrage.  

Cette année, 12 000 professionnels de plus de 110 pays sont présents au marché du film. Des chiffres supérieurs aux attentes, selon les organisateurs, avec au premier rang les États-Unis, pays le plus représenté devant la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.  

"Nous sommes deux fois plus nombreux que l’année dernière", explique Steven Isbock, président de la société California Pictures Inc., situé en plein milieu des stands américains. Depuis 18 ans, ce producteur basé à Los Angeles n’a raté aucune édition du marché du film, réputé être le plus important au monde. "La première année de Covid-19 a été horrible chez nous, elle nous a fait perdre 80 % de notre chiffre (d'affaires)", souligne-t-il, amer.  

"Aujourd’hui, les professionnels sont de retour, certes, mais ce que vous voyez autour de vous, ce sont avant tout des exposants... ce qu’il nous faut maintenant, c’est du business, donc des acheteurs !", assène-t-il avec ferveur. Sous les regards amusés des visiteurs, le producteur californien saisit la dernière édition du Hollywood Reporter, magazine américain de référence sur le cinéma. "Vous voyez ça ? C'est ça le mot clé !”, lance-t-il hilare, le doigt sur la couverture de la revue où figure le mot “hope” (espoir). 

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L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022

Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes

CANNES 2022

Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

Valeurs Actuelles

[Info VA] Ardennes : camion incendié, jets de projectiles… une route bloquée par des individus après une décision de justice

Des troubles à l’ordre public après un accident tragique. Le 17 mai 2022, en début d’après-midi, une cinquantaine d’individus issus de la communauté des gens du voyage se sont rassemblés sur la RN43 reliant Sedan (Ardennes) à la Belgique, indique une source policière. Ces derniers ont bloqué la circulation dans les deux sens en allumant des feux de palettes, de pneus et de bennes à ordures, entre les sorties des communes de Bazeilles et de Fresnois.

Selon nos informations, les forces de l’ordres ont tenté d’intervenir à 14 h 35, malgré l’épaisse fumée noire brouillant leur visibilité, et sous les jets de projectiles des occupants. De leur côté, les sapeurs-pompiers n’ont pas pu intervenir sans être pris à partie par les individus.

Un semi-remorque incendié

Vers 15 h 00, la situation s’est tendue encore davantage : deux carcasses de voiture ont été poussées depuis le point enjambant l’autoroute, et un semi-remorque a été incendié. En fin d’après-midi, les policiers ont également été visés par un jet d’engin incendiaire, sans faire toutefois de blessé.

La situation s’est finalement calmée à 17 h 30, à l’arrivée des renforts de police. Les individus ont quitté les lieux, laissant la nationale fermée, le poids lourd entravant toujours les voies de circulation. La RN43 ne sera rendue praticable qu’au lendemain matin. Aucune interpellation n’a été effectuée et aucun blessé n’est à déplorer, indique une source policière.

Accident et refus d’obtempérer

Ces troubles à l’ordre public auraient fait suite au décès d’un mineur de 15 ans survenu deux jours plus tôt. Dans la nuit du 15 au 16 mai, un équipage de la gendarmerie nationale a essuyé un refus d’obtempérer de la part d’un véhicule occupé par cinq personnes issues de la communauté du gens du voyage. La voiture, dans sa fuite, est entrée en collision avec un arbre, provoquant la mort de l’adolescent de 15 ans, alors à bord du véhicule. Les 4 autres occupants, dont le père du défunt, ont alors été interpellés et placés en garde à vue.

Le 17 mai, peu avant l’occupation de la RN43, le père de l’adolescent avait été présenté au palais de justice de Charleville-Mézières avant d’être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Un dispositif de police avait alors été mis en place en prévision d’éventuels troubles à l’ordre public.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Bérénice Béjo : un tournage qui "tourne mal"

Publié le : 18/05/2022 - 19:56

Nina MASSON Suivre

À l'affiche du film d'ouverture du Festival de Cannes, Bérénice Béjo se confie sur le tournage de "Coupez !" de Michel Hazanavicius, lors duquel elle a été "défigurée".L'actrice partage aussi ses répliques cultes à France 24, de "Coupez !" à "OSS 117" de Michel Hazanavicius, dans lequel elle a joué il y a 16 ans !

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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The Foot Soldiers in India’s Battle to Improve Public Health

Over a million female health workers treat India’s most at-risk women and children, for little pay and sometimes at the cost of their own lives.

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By Sameer Yasir

BAGDOLI, India — A health worker was making her daily rounds in a village in the northern Indian state of Rajasthan when the husband of a woman with shooting labor pains ran up to her.

For months, the health worker, Bhanwar Bai Jadoun, had been advising the woman to give birth at a hospital. But the woman’s mother-in-law insisted on delivering the baby at home with the help of a local midwife.

Now, complications had set in. Ms. Jadoun suggested rushing the woman to a hospital 10 miles from the village, Bagdoli; she would notify the doctors there. An auto rickshaw was arranged. Mother and baby were saved.

“When people see me every day, they know they can trust me,” Ms. Jadoun said. “They consider me as their guide for a healthy life.”

Over the past two decades, a government program has provided basic health care at the doorsteps of homes across India’s vast territory. Essential to the project is an army of more than one million female health workers, who trek through rugged terrain and dense jungles to treat some of India’s most vulnerable women and children, for little pay and sometimes at the expense of their own lives.

These women are neither doctors nor nurses, but they are given training to bridge the health care gap in places, both rural and urban, where such services were previously nonexistent. For years, their jobs have involved encouraging immunization and family planning, as well as treating basic illnesses.

“They have become the backbone of the primary health care services in this country,” said Ritu Priya Mehrotra, a professor of community health at the Jawaharlal Nehru University in New Delhi.

During the deadly waves of the coronavirus pandemic, these women — known by the acronym ASHA for accredited social health activist — were crucial in saving the lives of hundreds of thousands of coronavirus patients, officials at India’s Health Ministry say, by helping in the early detection of cases and spreading information on prevention. They were instrumental in countering vaccine hesitancy and helping India carry out one of the largest vaccination drives in the world.

Now, with the pandemic workload starting to slow down, these women, who say their work stretches for more than 14 hours a day and sometimes seven days a week, are protesting across the country over their meager wages.

Regional governments pay the health workers around $40 a month, plus incentives. For example, there is a $4 bonus for every hospital childbirth they facilitate, and $1.50 for each full immunization of a child younger than 1.

They want a monthly salary of around $150, with incentives.

“Even when mortar shells land in villages, we work,” said Bimla Devi, who lives near the border between India and Pakistan in Jammu, where troops often trade gunfire. “When people are injured, you can’t tell them my job is only to look after women: You go and help.”

Dozens of the workers died during the pandemic after exposure to the coronavirus, in part because they lacked protective gear. One study of three Indian states by public health researchers at Oxfam in 2020 found that at least 25 percent of the health workers received no masks, and only 62 percent received gloves.

One worker, Geeta Devi, contracted Covid in a hospital, where she had accompanied a pregnant woman to deliver her baby in the northern state of Himachal Pradesh. After she became sick, her husband struggled to find her a bed.

“She died while helping people, without caring for herself,” said her husband, Rajvansh Singh.

Despite the risks, health workers across the country monitored coronavirus patients, provided medicine kits, isolated patients and sometimes delivered food to those in quarantine. Their most critical roles were ensuring continued access to essential health services when hospitals ran out of beds and encouraging vaccination.

Several women said they were beaten with sticks by angry villagers, who chased them away after rumors on social media that the Covid vaccine had killed people or made them infertile.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

“People were reading lies on social media, and we were motivating them to take vaccines,” said Seema Kanwar, who has done the job since 2006. “We told them we took the vaccine, and we did not die, how will you?”

India’s federal health ministry did not respond to emails seeking comment on the deaths of the health workers, the availability of protective gear and their demands for higher salaries. Prime Minister Narendra Modi has often lauded the health workers for their efforts to carry out government health plans at the grass-roots level.

While the pandemic has been the focus for the past two years, the workers’ mandate was always broader than that, and now their attention is returning to general health issues affecting women and children.

Public health care infrastructure remains vastly underfunded in India, with a shortage of over 600,000 doctors and two million nurses, according to a report by the Center for Disease Dynamics, Economics & Policy, a research group based in Washington and New Delhi.

India, a country of 1.4 billion people, has a poor track record when it comes to health care, particularly of women and children. Malnutrition is widespread; infant and maternal mortality rates are high. Causes include poverty, poor access to doctors in rural areas, resistance to modern medicine and a deep-rooted denial of rights for women.

But health authorities have made remarkable strides recently in reducing death rates during childbirth. In March, the federal health ministry said the maternal mortality rate had dropped from 122 to 103 deaths per 100,000 births from 2015 to 2019. A United Nations-set target of bringing it down to 70 before 2030 now seems within reach.

As part of that effort, India introduced a health plan in 2005 that, among other things, introduced incentives for giving birth in a hospital.

But given both the difficulty of spreading the word in remote areas, and widespread distrust of government programs, success would have been impossible without the health workers gaining the trust of their communities, experts said.

Every morning, Ms. Jadoun, a college graduate with a degree in history, leaves her house, sometimes veiling her face with her sari when men are around, a mark of respect in rural areas. She serves an area with a population running in the thousands.

At one house, she counseled a woman on birth preparedness; at another, she jotted down the name of a woman who had just learned she was pregnant. She will keep watch over her, give her iron tablets and register her name at a nearby public hospital.

“We are not only fighting superstition, but traditional practices too,” Ms. Jadoun said. “But when I look at zero deaths of women during childbirth and healthy people around, I feel proud about what we do.”

Anant Bhan, a public health researcher at Melaka Manipal Medical College in southern India, said the advantage of health workers living within the community has helped India deal with enormous gaps in delivering health services in the remotest corners of the country.

“The challenge is that ASHA workers are still seen as volunteers and expected to do a lot of work by the government, while not being adequately compensated,” he said.

One recent afternoon, Sunita Jain, another health worker in Rajasthan, walked through a narrow lane of mud and brick houses in a village there, Kolara. She was visiting Diksha Sharma, whose due date was drawing near.

Ms. Sharma said her husband wanted her to deliver her second child in a private hospital in a city dozens of miles away. Ms. Jain sought to convince her that giving birth in a nearby free public hospital was safe.

“Will you take care of me?” Ms. Sharma asked Ms. Jain. Her mother-in-law listened to the conversation carefully. (In rural India, mothers-in-law are often the deciders on childbirth questions.)

“We will not only take care of you, but I will go with you to the hospital and stay there,” Ms. Jain said. “Trust me, everything will be all fine, like the last time.”

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Valeurs Actuelles

[Info VA] Des policiers blessés dans l’interpellation d’un homme recherché pour trafic de drogue à Créteil

Interpellation mouvementée, ce dimanche 15 mai à Créteil, dans le Val-de-Marne. Un homme, recherché pour trafic de stupéfiants depuis quatre ans, a été arrêté cet après-midi à l’issue d’une course poursuite avec la police, selon nos informations.

L’individu, sur lequel pesait un mandat de recherche, se promenait dans la rue avant d’être poursuivi par les forces de l’ordre. Il a pris la fuite et s’est réfugié sur une placette où des familles faisaient des barbecues, précise une source policière à Valeurs actuelles.

Plusieurs personnes ont alors tenté d’empêcher l’arrestation du suspect, en s’en prenant directement aux policiers qui, mobilisés en nombre, ont usé de gaz lacrymogène. Trois hommes, qui se sont interposés, ont été aussi interpellés. Quatre agents ont été blessés au cours des affrontements.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Israël : des ruches robotisées pour préserver les abeilles

Publié le : 18/05/2022 - 17:29

Samia METHENI Suivre

Dans un kibboutz de Galilée, une start-up israélienne construit des ruches robotisées qui surveillent les abeilles 24 heures sur 24 et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs majeurs, garants de la sécurité alimentaire. 

BBC

Eintracht Frankfurt 1-1 Rangers (AET, Frankfurt win 5-4 on pens)

Last updated on 18 May 202218 May 2022.From the section Europa League

Rangers suffered an agonising penalty shootout defeat in their fifth European final as Eintracht Frankfurt triumphed in an absorbing Europa League decider.

Rafael Borre crashed in the decisive spot kick after Aaron Ramsey was denied just moments earlier in front of a colossal Rangers support in the Ramon Sanchez Pizjuan Stadium.

Those fans had been euphoric when the Scots took the lead through Joe Aribo's ice-cool second-half finish in the sweltering cauldron in Seville.

However, Borre detonated raucous scenes in a jam-packed Eintracht end 12 minutes later as he steered in a soft equaliser to send this energy-sapping contest to extra time and penalties.

And Rangers' players crumpled to their feet as the 11th-placed side in the Bundesliga prevailed in the shootout, executing five composed penalties to claim their second European trophy and a place in next season's Champions League group stages.

Under a humid Spanish sky, this one seemed written in the stars for Rangers. Their only previous win in Spain came in the 1972 European Cup Winners' Cup final, when the Barca Bears stormed past Dynamo Moscow for their first European trophy.

The pilgrimage to Seville in the hope of repeating the feat of Jardine, Stein, Greig and Johnstone was a long and arduous one.

It started in the Champions League qualifiers against Malmo last summer for the players and for the men, women and children who spilled into Seville from the four corners of the world to support them. This was their chance to see the class of 2022 become immortal, and over 100,000 made the trip in hope and expectation.

Well before kick-off, the ground swarmed with light blue. An original allocation of just under 9,500 looked fanciful when the sides entered to a cacophony so loud it could wake the dead.

Around two thirds of the stadium swayed, rocked and roared with Scots, leaving their German counterparts and their flag display looking a little humble. Frankfurt were brighter on the pitch, though. They were quick and aggressive, while Rangers appeared nervous.

James Tavernier had flashes on the right, but the intensity which stung Dortmund, Braga and Leipzig was missing. Ansgar Knauff drew a tremendous save from Allan McGregor, then Djibril Sow went close as the German fans raised the noise level in appreciation.

Rangers retaliated through Aribo. Time stopped dead as he wrapped his foot around the ball on the edge of the area. The sight of it flashing by the far post by a foot will race through his mind for a while yet.

Both teams exchanged jabs before Rangers, who survived a VAR penalty scare courtesy of a rash Connor Goldson lunge, landed an incredible blow.

Football may be a game of tactics, money and talent, but at times it can offer up the inexplicable. There is little explanation for Sow's flopped header towards his own goal. Or the stumble from Tuta which allowed Aribo to bustle in on goal.

The Rangers fans held their breath before bursting into life as the ball hit the net after a low finish. Giovanni van Bronckhorst punched the air and roared into the night sky.

Rangers were in control now and that will make the anguish of defeat hurt so much more. The slap in the face came just 12 minutes later, Borre stealing in between Connor Goldson and Calvin Bassey to force home a teasing but cheap cross.

Extra time beckoned as Eintracht went for a knockout blow, but Rangers - and their support - roused themselves and should have won it two minutes before penalties.

Substitute Kemar Roofe charged to the goal-line and his deflected cutback fell for Ryan Kent with the goal gaping, but Kevin Trapp's save expelled a giant gasp from the crowd. Tavernier's arcing free-kick in the dying seconds was also palmed away.

Ramsey was a late edition to the match with penalties in mind. The on-loan Juventus man had the opportunity to make it 4-3 in the shootout after Tavernier, Steven Davis and Scott Arfield slotted Rangers' first three kicks, but the Welsh midfielder's tame effort down the middle was whacked away by Trapp.

It would be the only miss of the shootout, as Rangers' marathon run in Europe came to the most agonising of ends in a flurry of white bedlam.

The golden glitter was still falling from the winners' podium as Rangers' players remained sat on their hunkers inside an emptying stadium.

The haunted look on the face of McGregor - in what might even be the final game of his career - told its own story. This was the cruellest of endings on what should have been the closing chapter of their finest moment.

The teams beaten along the way, and the manner in which they were dealt with, made this run iconic and at times defied logic. Reality went out the window as Borussia Dortmund were stormed past. Braga were overcome in extra-time drama. And the Ibrox roof nearly crashed in on itself as RB Leipzig were put to the sword.

This one will sting, given the game was in their hands after Aribo's opener. Eintracht, who knocked out Barcelona and West Ham, threatened to wilt under the pressure. Rangers had them, but the door was left open.

The spurned chances at the death of extra time also offer a cruel pang of "what if" to the punched gut of emotions that will be churning its way through the Rangers team as their flight heads home on Thursday.

In time, that will subside and they will rightly focus on the pride of a team from Scotland making it to a European final from so far back. It's an incredible feat.

Yet, with the Scottish Cup final in just three days, there will be little time for Van Bronckhorst's side to salve the sting of this one.

Player of the match

BorréRafael Borré

Eintracht Frankfurt

Avg

7.66

7.66

7.49

7.46

7.42

7.41

7.32

7.31

7.25

7.25

7.23

7.14

7.13

7.12

7.10

6.88

Rangers

Avg

6.71

5.76

5.45

5.25

5.21

5.14

5.12

5.03

5.01

4.94

4.89

4.87

4.70

4.47

4.37

4.04

3.65

Line-ups

Formation 3-4-2-1

Formation 4-3-3

Match Stats

Live Text

Match ends, Eintracht Frankfurt 1(5), Rangers 1(4).

Penalty Shootout ends, Eintracht Frankfurt 1(5), Rangers 1(4).

Goal! Eintracht Frankfurt 1(5), Rangers 1(4). Rafael Borré (Eintracht Frankfurt) converts the penalty with a right footed shot to the top left corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(4), Rangers 1(4). Kemar Roofe (Rangers) converts the penalty with a right footed shot to the bottom left corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(4), Rangers 1(3). Filip Kostic (Eintracht Frankfurt) converts the penalty with a left footed shot to the bottom right corner.

Penalty saved! Aaron Ramsey (Rangers) fails to capitalise on this great opportunity, right footed shot saved in the centre of the goal.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(3), Rangers 1(3). Daichi Kamada (Eintracht Frankfurt) converts the penalty with a right footed shot to the top right corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(2), Rangers 1(3). Scott Arfield (Rangers) converts the penalty with a right footed shot to the top left corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(2), Rangers 1(2). Ajdin Hrustic (Eintracht Frankfurt) converts the penalty with a left footed shot to the bottom left corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(1), Rangers 1(2). Steven Davis (Rangers) converts the penalty with a right footed shot to the top right corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1(1), Rangers 1(1). Christopher Lenz (Eintracht Frankfurt) converts the penalty with a left footed shot to the bottom right corner.

Goal! Eintracht Frankfurt 1, Rangers 1(1). James Tavernier (Rangers) converts the penalty with a right footed shot to the centre of the goal.

Penalty Shootout begins Eintracht Frankfurt 1, Rangers 1.

Second Half Extra Time ends, Eintracht Frankfurt 1, Rangers 1.

Attempt saved. James Tavernier (Rangers) right footed shot from outside the box is saved in the top right corner.

Aaron Ramsey (Rangers) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Kristijan Jakic (Eintracht Frankfurt).

Attempt blocked. Scott Arfield (Rangers) right footed shot from outside the box is blocked.

Ryan Kent (Rangers) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Almamy Touré (Eintracht Frankfurt).

France24 - Monde

Le Zimbabwe veut vendre son stock d'ivoire estimé à 600 millions de dollars

Publié le : 17/05/2022 - 17:33

Laura MOUSSET Suivre

Le Zimbabwe a demandé, lundi 16 mai, le soutien des États européens pour que la vente de son stock d'ivoire, estimé à 600 millions de dollars, soit autorisée. Le pays souhaite utiliser les profits pour financer la protection de la faune et aider les communautés locales. Depuis 1989, le commerce mondial d'ivoire est interdit par la Convention sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (Cites).  

Valeurs Actuelles

[Info VA] Pas-de-Calais : Menace de meurtre, braquage… un individu se disant “prêt à mourir en martyr” interpellé

Arrêté avant son passage à l’acte. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), un homme de 37 ans, Ismaël C., a été interpellé sur la voie publique le 17 mai à 8h35, selon une source policière. Connu défavorablement des autorités car figurant au fichier de traitement des antécédents judiciaires, l’individu avait contacté une banque CIC au cours de la nuit, en menaçant de commettre un braquage et de tuer des personnes au couteau.

Selon nos informations, la sœur de l’individu avait alerté le poste de police, indiquant que son frère était prêt à mourir en martyr et à se faire « assassiner » par les forces de l’ordre. La Compagnie locale de sécurité publique a été saisie de l’affaire.

Plus d’informations à suivre…

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Buffalo shooting: NY probes 'bone-chilling' social media role

New York state's top prosecutor has launched an investigation into the role social media companies played in Saturday's mass shooting in Buffalo.

The inquiry will look at the extent that social platforms were "used to stream, promote, or plan the event", the attorney general's office said.

The state's governor has argued tech firms share some blame for the attack.

Critics say the companies were too slow to remove the alleged gunman's violent posts.

Announcing the investigation on Wednesday, Attorney General Letitia James said: "The terror attack in Buffalo has once again revealed the depths and danger of the online forums that spread and promote hate."

The suspect, who is white, allegedly posted a manifesto on Google and livestreamed the fatal shooting of 10 people at a supermarket in a predominantly black neighbourhood on Twitch, a company owned by Amazon.

"The fact that an individual can post detailed plans to commit such an act of hate without consequence, and then stream it for the world to see is bone-chilling and unfathomable," Ms James said. 

The stream was taken down less than two minutes after the violence began, Twitch said, but was duplicated on other streaming sites despite the removal.

Facebook did not remove a link to the copied video for more than 10 hours, by which time it had been shared more than 46,000 times on the platform. A copy uploaded elsewhere was viewed more than three million times before being taken down.

Ms James said the investigation would also target online forums 4chan, 8chan, and Discord where the gunman reportedly posted about his plans.

The inquiry was ordered by Democratic Governor Kathy Hochul, who also directed the New York State Police to create a unit dedicated to monitoring social media for extremist threats.

She is also asking the state legislature to pass tougher gun control measures. Her Republican critics in the state assembly have condemned her for not doing more to prevent mass shootings ahead of the attack.

The US Department of Justice is investigating the attack as a hate crime.

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Platforms' Buffalo attack action called inadequate

Buffalo gunman planned second attack, police say

Black Buffalo residents tell of grief and fear

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New York Times - World

Spain Considers Bill to Give Period Leave to Women With Menstrual Pain

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A draft law would allow women to stay home if they are diagnosed by a doctor. It would also extend abortion access, but it faces an arduous path through Parliament.

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By Raphael Minder

MADRID — The Spanish government on Tuesday approved a draft law that would make Spain the first European country to grant women days off work because of menstrual pain, as well as extend access to abortion.

Under the new law, women would have the right to time off if a doctor diagnoses them with severe menstrual pain. The cost would be covered by the state. Among other measures to help women during their menstruation, Spain’s left-wing government also decided that schools should provide sanitary pads to students who request them.

The regulatory changes to assist women during menstruation are part of a broader legal overhaul that the Socialist-led government wants Parliament to approve with the goal of consolidating women’s right to abortion.

The draft law extends access to abortion for minors, allowing the procedure from the age of 16 without the consent of a parent or guardian, as had been required. It would also remove a previous rule that forced a woman to confirm her choice three days after initially asking for an abortion.

Spain’s minister of equality, Irene Montero, who is pushing for the law, defended it as the necessary response to decades-long demands lodged by feminist associations, to enhance women’s health rights.

“This is a law that shows what Spain is and what is the feminist movement in Spain,” Ms. Montero said on the breakfast show of Spain’s national television broadcaster. “We will be the first country of Europe that talks about menstruation health as a health standard and we eliminate this stigma, shame and guilt, as well as this loneliness that women often have go through during their period.”

The government’s plan comes amid a longstanding ideological battle in Spain over abortion. Right-wing opposition parties, led by the Popular Party and with the backing of the Catholic Church, have appealed to the Constitutional Court to seek an annulment of Spain’s most recent abortion law, which was approved in 2010 under a previous Socialist government.

The 2010 law established a deadline of 14 weeks of pregnancy for a woman to seek an abortion, which can be extended to 22 weeks if there is a serious risk of fetal deformities.

In recent weeks, some right-wing lawmakers have latched onto a leaked document suggesting that the Supreme Court of the United States would overturn the right to abortion in America, to reinforce their claim that a similar legal U-turn was needed in Spain.

The debate in the United States was prompted by the publication this month of a draft court opinion concerning Roe v. Wade, the ruling that enshrined the right to abortion in the United States almost 50 years ago.  

In Spain, abortion was decriminalized in 1985 by the first Socialist government that came into office after Spain’s return to democracy, but the issue has since remained a political hot potato, subject to legal changes each time a different administration has taken office.

A decade ago, a conservative government sought to push through legal changes that would have limited significantly the circumstances under which abortion was allowed. After mass street protests, the project was dropped, forcing the resignation of the justice minister who had pushed for it.

The draft law aims to guarantee access to abortion in public hospitals in a country where many doctors refuse to perform them, forcing women to go to private clinics or travel to other places. The draft law would notably force regional administrations to set up a registry of doctors who refuse to carry out an abortion.

The draft law puts the spotlight on dysmenorrhea, the severe pain that women can suffer during menstruation and that can leave them too debilitated to work. But the medical profession in Spain has also been divided over whether treating menstruation problems required a specific law.

The Issue of Abortion Around the World

An evolving landscape. Women’s access to abortion continues to be debated around the globe. Here’s a look at the state of affairs in some countries:

Colombia. The country’s top court decriminalized abortion in 2022, making it the third major Latin American nation to allow access to the procedure. The decision paves the way for abortions to become widely available across this historically conservative, Catholic country.

Guatemala. After lawmakers passed a sweeping new bill mandating up to 10 years of jail time for women who obtain abortions, protests erupted. A few days later, in an abrupt reversal that surprised analysts, President Alejandro Giammattei said he would veto the bill.

Mexico. In 2021, Mexico’s Supreme Court issued a historic decision that decriminalized abortion. The move set a legal precedent for the nation, but applying it to all of Mexico’s states will be a long path, and several challenges remain.

Poland. The country is one of the few that has moved to restrict abortion in recent years. A near-total ban went into effect in January 2021, fueling discontent among those who believe human freedoms are being eroded under the increasingly autocratic Law and Justice Party.

China. The country’s central government said last Septemberthat it intended to reduce the prevalence of “medically unnecessary” abortions. In recent years, China has been focusing its efforts toward promoting childbirth and slowing the population’s aging.

Thailand. The Thai Parliament voted in 2021 to make abortion legal in the first trimester, while keeping penalties in place for women who undergo it later in their pregnancies. Advocates say the measure doesn’t go far enough.

Argentina. In 2020, the country became the largest nation in Latin America to legalize abortion — a landmark vote in a conservative region and a victory for a grass-roots movement that turned years of rallies into political power.

“I really don’t understand why we need this new law when there are now so many options available for most women to avoid suffering the kind of debilitating pain that could make it impossible for them to work,” said Hortensia García Briz, a gynecologist in Madrid.

“I think that the feminist movement in this country has been pushing things to the extreme and out of context, which is not actually helpful to women,” she added. “I believe that the aim should be precisely to demystify a woman’s period as something that needs to be painful, and make it clear instead that gynecology has already designed many products to make it comfortable.”

Only a few countries worldwide — most of them in Asia — have approved laws that cater to women who suffer debilitating menstrual pain. In 1947, Japan became the first country to grant women menstrual leave, but usage of that has declined over recent decades, a fall that has largely been attributed to social pressures on women to show up for work.

Lawmakers in Italy debated legislation to grant women menstrual leave, but the Parliament there ended up rejecting the idea in 2017.

Faride Ojeda, a gynecologist in a private hospital in Madrid, said that the only positive aspect of the government’s menstruation law was that it would guarantee women’s pay while on work leave, but “as a feminist as well as gynecologist, I don’t want a law that presents the period as an illness and might even convince more men not to employ more women and hence reduce further our opportunities in the workplace.”

In Madrid, government officials said on Tuesday that they hoped that the law could come into force before late next year, when Spain is set to hold its next national elections. But the draft law faces an arduous path before that, and could also undergo several amendments during its review by both houses of Parliament.

Even before Tuesday’s presentation, the details of the draft law sparked tensions within the coalition government, including over its estimated cost. Ms. Montero, the equality minister, failed to push through a proposal to remove value-added tax on the sale of sanitary pads and other related products.

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New York Times - World

What’s at Stake as U.K. and E.U. Wrangle Over Northern Ireland

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Britain has threatened to override a set of post-Brexit rules known as the Northern Ireland protocol. The European Union sees them as a key part of protecting its single market.

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By Stephen Castle

LONDON — Thought Prime Minister Boris Johnson had, to quote his election slogan, finally gotten “Brexit done”?

Think again

After months of tension over the status of Northern Ireland, the British government has announced plans that would allow it to discard parts of a deal that Mr. Johnson proclaimed was “oven ready” after he negotiated it in 2019.

Some in Brussels speak of a threat to the integrity of the European Union; some in London and Belfast, of a threat to the coherence of the United Kingdom. And behind all the bluster lie fears about the fragility of peace in a region where decades of sectarian violence left hundreds dead.

That puts Britain’s relationship with the United States on the line, too: President Biden has made clear that Northern Ireland peace is a priority for him.

The issue is how to handle the border between Northern Ireland, which is part of the United Kingdom, and Ireland, part of the European Union.

Talks have been going on for months over issues like customs checks on chilled meats (the so-called “sausage wars”). Earlier this year it looked as if Britain’s foreign secretary, Liz Truss, was closing in on a deal, but the mood has shifted. Instead, Ms. Truss wants the power to junk parts of the set of trade rules negotiated for Northern Ireland, known as the Northern Ireland protocol, because Britain says they just aren’t working.

That’s not going down well in Brussels among diplomats, wearied by years of Brexit talks, who fear that Britain is preparing to break international law.

Here’s a guide to what’s going on.

What is the Northern Ireland protocol?

While the accord sounds like the title of a spy thriller, it’s actually a dry legal text that won’t be found on most people’s vacation reading lists.

The frontier between Northern Ireland and Ireland is contested, and parts of it were fortified during the decades of violence known as The Troubles. But customs checks ended after both Britain and Ireland joined the forerunner of the European Union, and other signs of division that remained along the open border have faded since the Good Friday peace deal of 1998.

No one wants checkpoints back, but as part of his Brexit plan, Mr. Johnson insisted on leaving Europe’s customs union and its single market, which allows goods to flow freely across European borders.

The protocol sets out a plan to deal with this situation. It does so by effectively leaving Northern Ireland half inside the European system (and its giant market), and half inside the British one. It sounds neat — until you try to make it work.

Why doesn’t Britain like it?

The plan means more checks on goods entering Northern Ireland from mainland Britain, effectively creating a border down the Irish Sea and dividing the United Kingdom. Some British companies have stopped supplying stores in Northern Ireland, blaming the added paperwork.

This has enraged some Conservative lawmakers and inflamed sentiment among those in Northern Ireland who want the region to remain part of the United Kingdom.

Some Brexit supporters also see the protocol as a means for the European Union to retain power over a part of their country — a suspicion reflected in Britain’s desire to remove any role in the region for the European Court of Justice, the bloc’s top court.

So while not being able to get the right kind of sausages might seem a small inconvenience, to many of Northern Ireland’s pro-British Protestants, it feels as if their identity is in the fryer.

Why is the E.U. insisting on it?

The bloc has dug in its heels, partly because Mr. Johnson not only accepted the protocol, but also negotiated it and pushed it through the British Parliament.

For critics of Mr. Johnson, the rift over the protocol is evidence of his lack of trustworthiness and his denial of responsibility for the consequences of the withdrawal from Europe he championed. Mr. Johnson’s allies accuse the European Union of inflexibility in applying rules, lack of sensitivity to feelings in parts of Northern Ireland and vengeful hostility toward Britain.

But E.U. leaders believe that the bloc’s existential interests are at risk. If Brussels can’t control what enters its single market, they argue, it could threaten the building blocks of European integration.

Does anyone like the protocol?

Yes. After recent elections in Northern Ireland, a majority of lawmakers there represent parties that want to keep it, albeit with some improvements. That’s because the protocol was designed to prevent the reintroduction of goods checks at the politically sensitive land border between Northern Ireland and Ireland.

A return of border checks would likely destabilize the peace process and particularly upset Sinn Fein, the biggest party after the recent election. As a party that campaigns for Irish unity, it is hostile to any structures that appear to divide the island.

Some companies in Northern Ireland also benefit from the protocol because it allows them sell their goods across Europe’s huge internal market as well as exporting to mainland Britain.

What about those sausages?

Under the protocol, foods with animal origins — yes, like sausages — coming from mainland Britain into Northern Ireland need health certification to ensure they meet European standards should they end up in Ireland.

The British want a light-touch system, with a new “green channel” and minimal checks on goods that companies promise will stay in Northern Ireland, while the European Union wants Britain to minimize the need for controls by signing up to Europe’s health certification rules. So far many of the regulations have been waived during a “grace period.” There was an uneasy truce in the sausage wars, with chilled meats still crossing the Irish Sea.

Last year Brussels offered concessions that it said would reduce checks on food and animal products by 80 percent, slash customs paperwork for shipments of many goods, and ensure the flow of medicines.

But Britain now says that plan makes the situation worse in some cases.

What would happen if Britain withdrew?

Britain says it has grounds already to deploy an emergency clause known as Article 16 that permits it to effectively suspend parts of the protocol. But Ms. Truss is instead proposing British legislation that would let her unilaterally override parts of the agreement.

If Britain does this, the European side would most likely accuse Mr. Johnson of breaking a treaty. This could strain the unity that the West has shown during the Ukraine conflict, which has brought the European Union and Britain closer together. It could also lead to a trade war. That is the last thing the British government needs, with inflation expected to surge to double digits.

Is this all just a negotiation tactic?

That’s likely.

During the Brexit talks, Mr. Johnson often played hardball with the Europeans, sometimes relying on a so-called madman strategy and threatening to quit the bloc without any deal at all.

So this may just be another roll of the negotiating dice, and most analysts believe that, for the British, the best outcome would be winning concessions from Brussels.

But Northern Ireland’s internal politics may change the calculation. The region’s power-sharing government is in suspended animation because the pro-British Democratic Unionists, who finished second in the recent election, are refusing to take part. They say the protocol needs fundamental changes.

So far, the European Commission’s response has been to talk to business and other groups in Northern Ireland and to focus on resolving their practical problems.

So isn’t it risky?

Yes, because ultimately, Mr. Johnson has no real alternative to the protocol short of ripping it up and daring Ireland to resurrect the Irish border. That could inflame sectarian tensions in Northern Ireland, provoke a trade war with Brussels and heighten tension with the Biden administration.

Monika Pronczuk contributed reporting from Brussels.

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Un élu du Tarn condamné pour des faits de zoophilie sur ses propres chiens

Une affaire particulièrement glauque. Mardi 17 mai, un conseiller municipal d’un village du Tarn a été condamné pour zoophilie sur ses propres chiens, rapporte La Dépêche. C’est son propre frère qui l’a dénoncé auprès du maire de la commune. Les faits ont été commis entre le 5 février 2016 et le 3 mars dernier. L’homme est décrit par son avocat comme « le gars qui n’a pas d’ami depuis tout petit. Il n’a jamais eu de relation avec une femme. Il se fait sodomiser par ses chiens mais est-ce pour autant une atteinte sexuelle sur un animal domestique ? », s’interroge le conseil du prévenu.

La chasse, son seul lien social

Le prévenu était en possession de 21 chiens qui, de son propre aveu, étaient bien traités. Il ne pratiquait la zoophilie qu’avec seulement deux d’entre eux, « s’ils le désirent ». Le tribunal a interrogé le prévenu : « Vous comprenez bien que ce que vous avez fait était interdit par la loi ? Vous êtes certain qu’on ne vous reverra pas ? » Pour sa défense, son avocat évoque une passion pour la chasse : « Je vous demande une seule chose : ne l’empêchez pas de chasser. Ne coupez pas son dernier lien social. » En définitive, le quadragénaire a été condamné par le tribunal à une peine de 18 mois de prison assortis d’un sursis probatoire renforcé d’une durée de deux ans. Il n’aura plus le droit d’avoir le moindre animal en sa possession, précise le quotidien. Ses 21 chiens lui ont été confisqués et ont été remis à la Société protectrice des animaux, qui s’était constituée partie civile et à qui le prévenu devra verser 3 000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal a également prononcé une obligation de soins, de formation et de travail. Enfin, sa condamnation sera inscrite au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (FIGES).

Tarn : les dernières actualités

[Reportage] Castres : immersion dans une unité commando

Tarn : les investitures de Carole Delga sources de tensions avec le Parti socialiste

Un maire du Tarn ne représentera plus publiquement sa commune, qui a placé Marine Le Pen en tête

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Un policier hors-service blessé à coups de tournevis à Marseille

Une violente agression. Dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mai, un policier a été blessé de plusieurs coups de tournevis à l’abdomen par un individu dans le 13e arrondissement de Marseille, rapporte La Provence. Vers une heure du matin cette nuit-là, un policier, qui ne se trouvait alors pas en service et était avec sa compagne, elle aussi membre de la Brigade anticriminalité Centre, a repéré un étrange manège à l’entrée d’une résidence située rue de la Maurelle, dans le quartier des Olives.

Tournevis et morsure

Un jeune homme âgé de 22 ans avait entrepris de bloquer l’entrée de cette résidence, d’y pénétrer, et de forcer les voitures s’y trouvant. Le policier a alors tenté de l’en empêcher. Mal lui en a pris : le jeune homme lui a asséné trois coups de tournevis au niveau de l’abdomen, avant de le mordre à l’avant-bras jusqu’au sang. Maitrisé, l’agresseur a été remis aux collègues de sa victime et placé en garde à vue. L’enquête a été confiée à la Division Nord de la sécurité publique. Quant aux blessures du policier, elles sont fort heureusement sans gravité.

Les agressions contre les policiers hors-service sont complexes à chiffrer, de l’aveu même des policiers, puisqu’il faut déterminer pour chaque cas d’agression si la victime a été visée parce que fonctionnaire de police. D’après le ministère de l’Intérieur, les cas ont augmenté de 40 % en dix ans, entre 2009 et 2019.

Marseille : les dernières actualités

Deux hommes tués dans les quartiers nord de Marseille

Législatives : Jean-Luc Mélenchon intronise Manuel Bompard à Marseille

La droite marseillaise face au péril rouge

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

En juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.

Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.

En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.

« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.

Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».

Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un  » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.

« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.

Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.

Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.

En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.

Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…

Opex 360

Le président du Niger appelle la France à prendre « plus de risques » dans ses opérations anti-terroristes

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Alors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.

Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].

Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.

« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.

S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».

Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.

Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.

Photo : État-major des armées

France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Opex 360

Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Le 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.

Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.

De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.

Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.

Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.

En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.

Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.

Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.

En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…

Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.

Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.

« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.

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« Je suis une fois de plus anéantie » : Véronique Monguillot réagit à la requalification des charges contre les meurtriers de son mari

Dimanche 5 juillet 2020, aux alentours de 19 heures. Philippe Monguillot conduit le Tram’bus sur la ligne T1 de Bayonne. Au fond du bus, quatre individus troublent la tranquillité des voyageurs. Sans masque, sans titre de transport et dissipés, le chauffeur profite de l’arrêt à Balishon pour les réprimander. Le ton monte, le chauffeur se retrouve encerclé, insulté et menacé. Il tente de se dégager. Il est alors jeté hors du bus, frappé pendant plus d’une minute à hauteur de tête, par deux des quatre individus. Groggy, il se relève difficilement quand l’un d’eux revient sur ses pas et lui adresse un dernier coup de poing au visage. Le quinquagénaire, père de trois jeunes filles, tombe, son crâne se brise sur le trottoir. Les agresseurs filent se cacher dans un appartement du quartier.

L’onde de choc se propage dans toute la France. La petite ville paisible du Pays basque vie au rythme de l’agonie de Philippe Monguillot, plongé en état de mort cérébrale durant cinq jours. Une marche blanche réunie plus de 6 000 personnes jusqu’aux fenêtres de l’hôpital. La France découvre un ensauvagement qui va rythmer cet été de déconfinement. Sa femme, Véronique, et ses trois filles, Mélanie, Manon et Marie touchent les Français par leur dignité et leur détermination à réclamer justice.

Un procès à la cour criminelle plutôt qu’aux assises

L’enquête démarre immédiatement. Les quatre suspects sont interpellés dès le lendemain. Deux d’entre eux sont mis en examen pour « homicide volontaire », les deux autres pour « non-assistance à personne en danger ». Ils dormiront en prison. À la fin de l’été, les avocats de la défense, Mes Thierry Sagardoytho et Chloé Irjoin-Carricaburru, demandent une première fois la requalification des faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ». Selon eux, leurs clients auraient reçu un premier coup de tête de la part du chauffeur, entraînant une réaction « à l’évidence disproportionnée ». Ils appuient également sur les résultats de l’autopsie qui indique que la mort de Philippe Monguillot serait due « à la chute au sol et non d’un coup de poing ».

Un an après le drame, une reconstitution judiciaire est organisée, en présence des quatre suspects, des avocats des deux partis, de la juge d’instruction et du procureur de la République de Bayonne. L’enquête est finalement clôturée en mars 2022. Le parquet de Bayonne requérant, le 28 avril dernier, la qualification « d’homicide volontaire aggravé », retenant le meurtre en réunion d’une personne chargée de mission publique en circonstances aggravantes pour Wyssem M. et Maxime G., les deux principaux suspects. Le troisième homme devra répondre de « non-assistance à personne en danger » et « soustraction d’un criminel à une arrestation et aux recherches », pour avoir hébergé les suspects après la rixe. Le parquet a requis la relaxe pour le quatrième homme, n’ayant pas pris part active dans les violences.

Le coup de tonnerre intervient le lundi 16 mai, rapporte France Bleu Pays basque. La juge d’instruction en charge de l’affaire publie son ordonnance de renvoi et requalifie les faits en « violences en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner » pour les deux agresseurs présumés. Conséquence : l’affaire ne serait plus jugée aux assises mais à la cour départementale criminelle. Une nouvelle juridiction expérimentée depuis trois années, composée de cinq magistrats professionnels et dépourvus de jurés populaires. Ils encourent jusqu’à 20 ans d’emprisonnement et non de la peine à perpétuité. Le troisième homme est poursuivi pour « non-assistance à personne en danger » et « soustraction » mais le dernier suspect bénéficie d’un non-lieu.

« On est coupable d’être victime »

« Bientôt on viendra dire qu’ils ne voulaient pas lui faire de mal ? », réagit l’avocat de la famille Monguillot, Me Alexandre Novion. Selon lui, les charges étaient « suffisantes » pour être jugées aux assises, rappelant que des témoins avaient entendu les agresseurs présumés hurler : « On va te finir, t’es mort ». « Cela devient une bagarre qui a mal tourné », déplore l’avocat bordelais qui craint que ce drame ne se transforme en « une affaire ordinaire ».

Si ces requalifications étaient demandées depuis plusieurs mois par la défense, les parties civiles restaient « confiantes » par rapport au dénouement. « C’est un coup de tonnerre dans un ciel serein », rapporte Me Alexandre Novion qui était rassuré par les dernières réquisitions du parquet. « Ce revirement est inexplicable, tant sur le plan de la procédure que sur le plan technique », commente-t-il. Autre son de cloche du côté de la défense. Pour Me Thierry Sagardoytho, « le juge a remis le dossier à l’endroit », s’exprime-t-il dans les colonnes de Sud-Ouest, satisfait de voir l’examen du dossier être confié à des magistrats professionnels, « loin de l’émotion populaire et de la déraison ».

Du côté de la famille de la victime, Véronique Monguillot ne s’y attendait « pas du tout ». « Je suis une fois de plus anéantie », témoigne-t-elle auprès de Valeurs actuelles, décrivant cette nouvelle comme « un énorme coup de massue ». Si elle veut continuer à garder espoir – le parquet pouvant faire appel de cette requalification – sa confiance en la justice semble entamée. « J’ai voulu faire confiance, mais on nous la met à l’envers », dénonce la mère de famille qui parle « d’acharnement ». Ses trois filles sont « très choquées » par cette décision, confie Mélanie, l’aînée. « Si cette qualification est retenue, je n’irai pas au procès, on aura perdu d’avance », regrette la jeune femme. « On est coupable d’être victime », conclut-elle avant de demander « ce qui a bien pu faire changer d’avis » la juge d’instruction.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Entre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.

« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.

« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.

En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.

« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.

Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.

« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.

Photo : Elistair

El País (ESP)

De viaje artístico por Dublín: entre versos y pinceladas que marcan una ciudad

IRLANDA

Además de James Joyce y su obra ‘Ulises’, Oscar Wilde y Francis Bacon también son espléndidos guías por la cara más artística de la capital irlandesa entre bibliotecas, escenas costumbristas y mucha vida de ‘pub’

Cuna de grandes expresionistas y premios Nobel de Literatura (William B. Yeats en 1923, Bernard Shaw en 1925 y Samuel Beckett en 1969), adentrarse por Dublín siguiendo la huella de sus hijos ilustres es una forma introspectiva de conocer la ciudad irlandesa más allá de la clásica guía que todo turista pueda manejar. Iniciamos esta ruta marcada por los versos y las pinceladas que dejaron para la posteridad con su vástago más popular, el dramaturgo Oscar Wilde, nacido en esta urbe milenaria de la costa este de Irlanda en 1854. Aunque ninguna de sus afamadas obras fue concebida aquí, la estela del poeta es más profusa de lo que cabría esperar.

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Guiados por una de sus frases (“Solo las personas aburridas son brillantes en el desayuno”), nos saltamos la primera comida del día y arrancamos con la primera visita en la universidad más antigua de Dublín, el Trinity College. Fundada en el siglo XVI, en una de sus habitaciones que daba a la antigua plaza de Botany Bay pasó el autor de El retrato de Dorian Grey (1890) su vida estudiantil. Pasearse por su campus o recorrer su distinguida biblioteca, que frecuentaron otros literatos como Jonathan Swift —creador de Los viajes de Gulliver— y donde se muestra el Libro de Kells —manuscrito celta del siglo IX—, hará que nos metamos de lleno en el ambiente literario de la ciudad.

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A solo 15 minutos a pie se encuentra la antigua residencia de los Wilde, donde el poeta vivió hasta su marcha a Londres con 25 años. Esta casa museo de estilo georgiano —esa arquitectura clásica y simétrica con abundantes columnas que hizo furor en la Inglaterra del siglo XVIII— se puede visitar bajo cita previa. Desde el salón principal donde celebraba reuniones artísticas Lady Jane Wilde, más conocida como Speranza (su seudónimo como poetisa), se puede divisar la figura de su hijo esculpida en jade, granito y tulita rosa, obra del artista Danny Osborne de 1997 que homenajea al literato y corona el parque de Merrion Square. Por este antiguo jardín privado, ahora abierto al público, solían pasear otros vecinos eruditos como el pintor George Russell o el clan Yeats, y cuenta con un refugio antiaéreo. A mediodía, cuando el hambre ya es digna de ser saciada en el mundo de Wilde y siguiendo una de sus aficiones favoritas —beber en general, y el champán helado en concreto—, es momento de dirigirse al cercano restaurante Wilde. En este lujoso local decorado con mantos de rosas y mucho glamur de los años treinta lo sirven a la temperatura precisa que dictaba el escritor, acompañado de agradables vistas a la siempre concurrida Grafton Street.

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Para bajar el empacho wildiano, nada mejor que dirigirse al norte, cruzar el río Liffey y llegar hasta la galería Hugh Lane, donde fue trasladado pieza a pieza (literalmente) el estudio que Francis Bacon mantuvo en Londres hasta su muerte en Madrid en 1992. Más de 5.000 artículos entre libros, dibujos, fotografías y material de pintura dan cuenta de la caótica forma de trabajar que el mayor artista irlandés del pasado siglo profesó en vida. Bacon, que dejó Dublín a temprana edad y nunca manifestó un especial interés por sus orígenes, solía decir a sus amigos que solo regresaría a su ciudad natal cuando estuviera muerto. En el plano creativo, al menos, cumplió la profecía.

Tanto Bacon como Wilde fueron grandes amantes de las artes escénicas. Consultar la programación del remodelado Smock Alley, uno de los primeros teatros del mundo —inaugurado en la segunda mitad del siglo XVII—, o del nacional Abbey Theatre, fundado por W. B. Yeats en 1904, será una forma muy acorde de finalizar el día. Como colofón, e inspirados en la vanguardia de Bacon, nada mejor que cenar en la terraza de Delahunt, un restaurante en la vibrante Camden Street que reinterpreta la cocina gaélica con toques contemporáneos.

Tras despertarnos en el cosmopolita The Dean Hotel —su cercana ubicación al parque St. Stephen’s Green y al barrio de Temple Bar es clave para esta ruta literaria—, iniciamos una segunda jornada en homenaje al escritor que mejor supo retratar Dublín: James Joyce. Si el ayuno marcó el día anterior, hoy nos resarciremos con un desayuno típicamente irlandés: salchichas, beicon, huevos y alubias negras, además de black y white pudding. La receta secreta de 1880 de estos dos embutidos populares de la gastronomía británica que sirven en Wuff (23 Benburb St.) bien merece una visita. Este festín se sirve en abundancia cada 16 de junio por la festividad del Bloomsday, el día en el que la ciudad homenajea al personaje más célebre de Joyce, Leopold Bloom. El protagonista de la obra Ulises, de la que en 2022 se celebra el centenario de su publicación, nos guiará por la carretera del litoral hasta el suburbio costero de Sandycove, donde darnos un chapuzón en la playa de Forty Foot. En su torre, que protege la bahía de Dublín desde 1804, arranca la afamada novela, un lugar de peregrinación para los seguidores de Ulises reconvertido ahora en museo temático sobre el autor.

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De regreso a la ciudad, la primera parada será St. Stephen’s Green. Allí nos espera un edificio neogótico de amplios ventanales y lámparas de araña fundado por el primer rector de la University College, el cardenal Newman, donde estudió Joyce entre 1898 y 1902. Si cruzamos el parque en sentido sureste nos toparemos con Davy Byrnes, un pub que sigue sirviendo el tentempié de pan y gorgonzola junto al dulce borgoña que Bloom devora en uno de los capítulos de la novela. A menos de un kilómetro aguarda el río Liffey, que sirvió de escenario para la obra Dublineses (1914), de Joyce, y protagonizó las escenas costumbristas de Jack Butler Yeats que cuelgan en la National Gallery de Irlanda. Una buena manera de recorrerlo es dirigirse hacia el oeste, hacerse la foto de rigor en el puente de O’Connell y continuar hasta Croppies Acre. En este parque histórico descansa la escultura en bronce de Anna Livia Plurabelle, el personaje de la novela cómica Finnegans Wake (1933) que Joyce describió como una mujer-río. Callejear por el bullicioso Temple Bar hasta Duke St. de pub en pub (los irlandeses dicen tener su autoría) y saborear la última guinness en The Oval (78 Middle Abbey St.), que dio cobijo a algunos personajes joycianos, será el final esperado de este relato en forma de viaje.

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BBC

Platinum Jubilee concert: Diana Ross and Queen to perform for the Queen

Diana Ross, Queen and Adam Lambert, Duran Duran and Sir Rod Stewart will perform at a star-studded concert to celebrate the Queen's Platinum Jubilee.

Alicia Keys, Hans Zimmer, Mabel and Eurovision singer Sam Ryder will also appear in front of Buckingham Palace.

The Platinum Party at the Palace will be watched by 22,000 people live and will be broadcast on BBC One on 4 June.

Queen guitarist Brian May will return, 20 years after he famously performed on the palace roof for the Golden Jubilee.

The legendary pop group and their frontman Lambert will open the concert to mark the monarch's 70 years on the throne.

May hinted that he may pop up in an unexpected location this time, saying in a statement: "There was a moment when I wondered, after Buckingham Palace roof where can you go? Well… you will see!"

The show will be closed by veteran soul singer Ross, who said she was "absolutely delighted to receive an invitation to perform on such a momentous and historic occasion".

Other musicians on the bill include Craig David, Ella Eyre, Elbow, Jax Jones, Celeste, Andrea Bocelli, Sigala and Nile Rogers.

Sir Elton John will take part too, although his performance will be pre-recorded because he is currently on a European tour.

In addition to the musical performances, there will be appearances from film, TV and sports stars such as Sir David Attenborough, Emma Raducanu, David Beckham, Stephen Fry and Dame Julie Andrews. Some will be there in person, with others seen on screen.

The BBC said the evening would "pivot around global themes that have been born, or evolved, during the breadth of Her Majesty's reign". Those themes include fashion, sport, the environment and pop music and musicals from the last 70 years.

Composers Andrew Lloyd Webber and Lin-Manuel Miranda will help celebrate musicals, as will the casts of The Phantom of the Opera, Hamilton, Six, The Lion King and Joseph and the Amazing Technicolour Dreamcoat.

The concert will be one of the centrepieces of the Jubilee celebrations, which will take place over a festive four-day bank holiday weekend in June.

Other events will include a carnival pageant on the streets of London, featuring performances by Ed Sheeran and Sir Cliff Richard; while the weekend will also see Jubilee lunches and the lighting of beacons across the world.

The two-and-a-half-hour Platinum concert will feature three stages and 3D projections across the face of the palace.

Ross's performance at the event will kick off a series of live UK gigs, including a slot at the Glastonbury Festival on 26 June.

In a statement, the singer said: "I have had the honour of meeting The Queen many times throughout my life, including when I was with my family. Her Majesty has and continues to be such an incredible inspiration to so many across the world."

Kirsty Young and Roman Kemp will host live coverage of the concert, which will be broadcast on BBC One, iPlayer and Radio 2.

Of the 22,000 attendees, 10,000 received tickets in a public ballot, while more than 7,500 tickets have been given to key workers, members of the Armed Forces, volunteers and charities.

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

Un des suspects dans l’attaque au couteau de l’ex-candidat de Top Chef Thomas Chisholm déféré

En garde à vue après l’agression au couteau de l’ex-candidat de l’émission « Top Chef », un suspect âgé de 19 ans a été déféré, ce mercredi 18 mai, selon Le Parisien. Une information judiciaire pour « tentative d’homicide volontaire » doit être prochainement ouverte. L’individu va être présenté à un juge d’instruction ce mercredi, a indiqué le parquet de Paris auprès du journal.

Le suspect déféré n’est pas l’auteur du coup de couteau qui a blessé le chef Thomas Chisholm à la cuisse droite dans la nuit de dimanche à lundi devant le Grand Palais, à Paris. Les enquêteurs le suspectent d’être à l’initiative de la rixe qui a opposé les deux groupes au moment des faits, puis d’avoir désigné une cible à ses troupes. L’ancien participant à « Top Chef » aurait alors été poignardé par erreur, à la place de cette cible. L’auteur du coup de couteau n’a pas été encore identifié.

Une dispute qui tourne mal

Dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 mai, vers 1 h 40, une dispute aurait éclaté entre deux hommes, menant ensuite à une rixe entre une dizaine de personnes. Les violences se sont produites près du Grand Palais, dans le VIIe arrondissement de la capitale. Thomas Chisholm a été blessé au niveau de l’arrière de la cuisse, rapporte Le Parisien. Il a été pris en charge par les secours et transporté d’urgence à l’hôpital européen Georges-Pompidou, dans le XVIe arrondissement. Dans un état critique, il a pu être stabilisé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Opex 360

La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Cela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.

En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.

Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.

« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.

Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.

Valeurs Actuelles

Deux hommes tués dans les quartiers nord de Marseille

Deux morts à une heure d’intervalle. Dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mai, deux hommes d’une vingtaine d’années ont été tués dans les quartiers nord de Marseille, rapporte La Provence. Vers une heure du matin, une première victime, un jeune majeur, a été tuée d’un coup de couteau mortel dans la cité des Rosiers, dans le 14e arrondissement. Une heure plus tard environ, c’est une deuxième personne, elle aussi âgée d’une vingtaine d’années, qui a été tuée au parc Kalliste, dans le 15e arrondissement, abattue par arme à feu au terme de ce qui ressemble bien à un règlement de comptes.

Déjà dix tueries de ce type depuis le début de l’année

Régulièrement, Marseille défraye la chronique par la violence qui sème la mort dans certains de ces quartiers. Depuis le 1er janvier 2022, déjà dix tueries de ce type ont eu lieu. La plus récente : le 7 mars, vers minuit, un jeune homme de 22 ans est abattu à la kalachnikov cité de la Savine, dans le 15e arrondissement de Marseille. En 2021, pas moins de cent personnes ont été tuées dans ce type d’affaires. Ces assassinats particulièrement violents interviennent régulièrement dans le cadre de règlements de comptes pour des affaires de trafic de drogue. Pour l’heure, les deux individus soupçonnés des meurtres des deux hommes, dans la nuit du 17 au 18 mai, n’ont pas été retrouvés. La police judiciaire est chargée de l’enquête.

Marseille : les dernières actualités

Un policier hors-service blessé à coups de tournevis à Marseille

Législatives : Jean-Luc Mélenchon intronise Manuel Bompard à Marseille

La droite marseillaise face au péril rouge

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel

Issued on: 18/05/2022 - 19:46

Benjamin DODMAN Follow

Tom Cruise touched down in Cannes on Wednesday to launch "Top Gun: Maverick", making his first appearance in three decades at the world's premier film festival and cementing his status as a champion of the big screen.

Cannes waited 30 years for Tom Cruise to return – so a 12-hour wait in the Riviera’s scorching sun was no hassle for Tania Lopez-Palayo, first in line to catch a glimpse of Hollywood’s last great superstar as he hit the red carpet.

“Nothing could have stopped me from coming,” said the 17-year-old “Cruise super fan”, who made the five-hour drive from Grenoble to Cannes with her mother last night. “It’s a little mad, but it’s a passion too – he’s the top, the greatest.”

Cannes Film Festival © FRANCE24

Mother and daughter showed up at 7 in the morning on the Croisette, a few steps away from the festival’s famed red carpet, desperate for a “selfie, an autograph, a kiss – even just an air kiss”.

Further down the rapidly-growing line, 70-something local resident Martine was relishing a chance to add a coveted picture and autograph to her collection of American movie stars.

“The French stars snub us, whereas the Americans know it’s part of their job to pose for selfies and sign our cards,” she said. “I started back in 1994, just after Cruise last came to Cannes. I’ve got George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone – but I never got him!

Soon to turn 60, the seemingly never-aging Cruise has become a metaphor for an industry gnawed by self-doubt, clinging to its last bankable icons and franchises.

After two years of pandemic disruption, his fleeting appearance on the Croisette is a reassuring presence, feeding into the nostalgic mood that has gripped Cannes as festivalgoers return to an event they had tired of and are now learning to love again. As Empire magazine put it, his latest “magnetic movie-star performance (is) as comforting as an old leather jacket.”

When Cruise was last in Cannes for the premiere of the ill-fated "Far and Away" with his then-wife Nicole Kidman, he was just one among many in the Hollywood star system. Thirty years on, he is the only one who can compete with the superhero franchises that now dominate the studios.

In the words of IndieWire, he is “the last Hollywood movie star of his kind – short as ever but still larger-than-life in an age where most famous actors are only as big as their action figures.”

'Devoted to cinema'

Cruise's continued success looked far from certain in the early 2000s, when his ties to the controversial Church of Scientology threatened to derail his career and Hollywood studios switched to superhero brands. But he’s outlasted the superheroes, alone among the icons of the 20th century to still outmuscle the franchises.

With two more instalments of the hugely successful "Mission: Impossible" coming in 2023 and 2024 – possibly followed by a long-rumoured film to be shot in space – there is little sign of Cruise fading into obscurity.

Crucially for Cannes, the self-styled guardian of the big screen, Cruise has remained loyal to the theatrical experience – going so far as to sue his studio partners for only giving the next “Mission: Impossible” a 45-day window in cinemas before streaming.

Festival organisers have heaped lavish praise on the Hollywood icon, highlighting his passion, success and loyalty to the industry. “Tom Cruise has one of the highest success rates in the history of cinema,” Cannes director Thierry Fremaux told reporters. “This is someone that we haven't seen on streaming platforms, TV series, or doing adverts (…). He is someone who is devoted to cinema. To see Tom Cruise, you have to see a feature film in a cinema theatre.”

Industry analysts say Cruise's 39 films as lead actor have pulled in just shy of $8.5 billion (8 billion euros) worldwide. “Top Gun: Maverick” could add as much as $390 million from the United States alone, according to Box Office Pro. With critics treating his “Top Gun” sequel to giddy reviews, hopes are high that the film will boost movie theatres still struggling to recover from the pandemic.

'I put my cap on and sit with the audience'

True to form, Cruise made a spectacular entrance ahead of the movie’s Cannes premiere, accompanied by a French Air Force aerobatic display. He had no time for a remake of the original movie’s iconic beach volleyball contest, but he did flash his unique, boyish grin to the delight of fans on the Croisette.

“He looks at you and you melt on the spot,” said French director Michel Hazanvicius, fresh from his festival curtain-raiser, “Final Cut”. There were more adoring gazes earlier in the day when Cruise sat for a rare, career-spanning interview before a crowd of several hundred movie buffs gathered in the Claude Debussy movie theatre.

“After all we’ve been through these last two years, it’s such a beautiful moment, such a privilege to be here with you,” said the Hollywood star as the crowd greeted him to whoops and hollers – though Frémaux scolded the audience for filming the moment on their mobile phones instead of clapping.

There was plenty of laughter when Cruise recalled jumping out of a window, aged four, with a makeshift parachute made from bed linen – an early indication he would later try just about every stunt in the trade, leaping from buildings and clinging on to planes during take-off.

“I always go to the movies. I put my cap on and sit with everyone. I want to see it all, the trailers and all the rest, and share the communal experience,” he said of his love for the movie theatres. “There’s a very specific way to make for cinema and I always make them for the big screen,” he added. “I love the experience and want others to share it too.”

Asked if he had considered debuting "Top Gun: Maverick" on a streaming platform – as several big productions did during the pandemic – Cruise was emphatic: “That was not going to happen, ever.”

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

ENCORE!

Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

BBC

Cost of living: Stock markets fall amid concern over rising prices

Stock markets in Asia and the US have fallen sharply over concerns that rising prices will send the global economy into a slowdown.

US shares saw their biggest one-day drop since 2020 after downbeat earnings reports from some of America's biggest retailers.

Target said unexpectedly high fuel and freight costs had cut into profits, which halved compared with a year ago.

That followed a similarly downbeat update from rival Walmart earlier.

Japan's benchmark Nikkei index was 2.6% lower in Asia morning trade, while Hong Kong's Hang Seng was down 3.3%.

That came after the S&P 500 index, which tracks shares of a wide swathe of America's biggest companies, plunged more than 4% and the Dow Jones Industrial Average dropped 3.5%.

The tech-heavy Nasdaq fell 4.7%. The falls added to weeks of declines on US financial markets.

"What people are worried about after seeing Target is, will more earnings [estimates] have to be taken down?" said Thomas Hayes, chairman of Great Hill Capital in New York.

"Consumer sentiment is at multi-year lows and tied at the hip with inflation. So people are looking for signs of inflation moderating, and Target did not give them any today."

Target's update sent its shares plunging 25% - the biggest decline in more than three decades.

The announcements from Target and Walmart were closely watched for signs of how consumer spending is holding up in the world's largest economy, as inflation reaches 40-year highs.

Official US government data recently showed retail sales rose a healthy 0.9% in April, but some analysts have warned the figures may be understating signs of slowdown - especially for lower-income families - since they are not adjusted for inflation.

Earlier this year, Amazon reported a surprise drop in online sales in the first three months of the year.

Target said sales at stores open for at least a year were up more than 3% in the three months to May compared to 2021. But executives said as prices rise, shoppers are spending more on essentials and cutting back on discretionary items, such as television sets and apparel.

It warned investors that costs would be $1bn higher than expected this year, driven by fuel and freight. The firm said it did not see supply chain pressures clearing until at least 2023.

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Opex 360

Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

En décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].

Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.

Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.

Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.

Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].

Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.

Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.

Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.

Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.

« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.

Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».

En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».

Photo : US AFRICOM

France24 - World

In pictures: Hollywood legend Tom Cruise and Russian dissident Serebrennikov share Cannes red carpet

Issued on: 18/05/2022 - 20:39Modified: 18/05/2022 - 22:11

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The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the 75th edition of the world-famous film festival is taking place. Hollywood heavyweight Tom Cruise and Russian dissident Kirill Serebrennikov shared the red carpet for a first day of competition combining politics and glamour.

France24 - Monde

États-Unis : l’arrestation filmée d’une vendeuse ambulante de fruits dans le métro fait polémique

Publié le : 13/05/2022 - 15:40Modifié le : 16/05/2022 - 14:09

Pariesa Young Suivre

La vidéo virale de l’arrestation d’une vendeuse de fruits dans le métro à New-York, le 29 avril dernier, illustre, pour les défenseurs des vendeurs de rue new-yorkais, une nouvelle fois le traitement injuste qu'ils subissent dans une ville où il est de plus en plus difficile d’obtenir un permis pour cette activité.

​​Maria Falcon est une vendeuse de fruits qu’on pourrait dire aguerrie. Le 29 avril dernier, elle avait son chariot rempli de mangues, de kiwis et de melons sur le quai d'une station de métro de Brooklyn, lorsque la police l’a arrêtée et menottée. Sa fille, qui était avec elle à ce moment-là, a filmé l'incident dans une vidéo publiée le 7 mai et qui est rapidement devenue virale.

Elle montre la vendeuse de fruits emmenée par un policier, tandis qu'un autre la suit avec son chariot de fruits. Maria Falcon a déclaré au média amNewYork qu'elle n’était pas en train de vendre au moment où la police l'a abordée.

Horrific treatment of Maria, a mother, immigrant entrepreneur & her *daughter* who filmedEarlier this week, Maria was arrested for selling mangoes & kiwis to customers she's served for 10+ yrsShame on our city for choosing cruelty, instead of supporting hardworking mothers pic.twitter.com/sjonO5FMjM

May 7, 2022

La vidéo a été partagée par le compte Twitter “The Street Vendor Project” (Le projet “vendeurs de rue”), une organisation caritative qui défend les vendeurs de rue new-yorkais et les aide à obtenir les licences et permis adaptés, ainsi qu’à développer leur activité commerciale et à faire valoir la vente ambulante comme partie intégrante du patrimoine new-yorkais.

Une autre vidéo montre le chariot de Maria Falcon rempli de barres de chocolat, et de sacs de fruits découpés, fraises, mangues ou encore kiwis.

Maria Falcon vend toutes sortes de marchandises sur son chariot depuis 2008 dans les rues de New York.

Maria wanted to show the work she was arrested for: "These are the fruits & box of chocolates we sell - it takes us 3 days to sell this box. This is the honorable work we do - we aren't hurting anyone or anything" pic.twitter.com/Gwgw1v2fhG

May 7, 2022

Le 29 avril, elle a été retenue au poste de police pendant près de deux heures. Les agents lui ont confisqué son chariot et ses produits. Elle a été fouillée pour vérifier si elle ne vendait pas de produits illicites, puis a reçu une citation à comparaître devant le tribunal pour activité commerciale non autorisée.

“Tout ce que je veux, c'est un endroit où travailler en toute sécurité"

Maria Falcon a raconté son expérience à amNewYork :

Je me suis sentie terrorisée. Je me suis installé dans une zone où je ne gênais personne. Je suis contre le mur et je me tiens là, pour ne déranger personne, juste pour vendre des fruits et des churros.

Laissez-nous travailler dans la dignité. Nous sommes des migrants, nous ne faisons de mal à personne. Nous, les femmes, ne sommes pas à la maison à attendre que nos maris viennent gagner de l'argent pour nos familles. Nous sommes dehors à travailler et à essayer de subvenir à nos besoins. Tout ce que je veux, c'est un endroit où travailler en toute sécurité.

Maria Falcon, qui est originaire d’Équateur, a expliqué qu'elle avait pour habitude d’installer son chariot à l'intérieur des stations de métro pendant les mois où il faisait le plus froid, mais qu'elle avait choisi d’y rester pendant la pandémie de Covid-19, car il y avait bien plus de passage.

Maria Falcon avait déjà été arrêtée. Elle avait reçu une contravention en avril dernier mais, selon elle, c’est la première fois que la police lui prenait ses produits.

La police new-yorkaise sévit face aux vendeurs sans permis

Sur Twitter, le Street Vendor Project explique que Maria Falcon possède bien une licence valide de vendeuse d'aliments. Celle-ci signifie qu'elle a suivi des cours sur la sécurité alimentaire et qu'elle paie la taxe sur les ventes pour son activité. Elle n’a, cependant, pas de permis de vente ambulante d'aliments. Ces permis autorisent les particuliers à vendre des aliments préparés après avoir passé une inspection du ministère de la Santé garantissant qu'ils répondent à des exigences sanitaires.

Le problème est que l’obtention de ce permis n’est pas chose aisée. Il est délivré en nombres limité : actuellement 5 100 vendeurs dans tout New York en possèdent un. Ce nombre n’a pas évolué depuis les années 1980. Et comme le permis – une fois obtenu – est renouvelable indéfiniment, il est très difficile d’en obtenir un pour les milliers de personnes aujourd’hui sur liste d’attente. 

D’après le site web du département de la santé de New York, la ville délivrera 445 permis supplémentaires chaque année au cours des dix prochaines années, ce à partir de juillet 2022, pour permettre à certaines des personnes qui sont déjà sur la liste d'attente d'obtenir un permis en règle.

Néanmoins, il y aurait selon les estimations entre 10 000 et 12 000 vendeurs à New York, et la plupart opèrent illégalement. La police et le département de la protection des consommateurs et des travailleurs (DCWP) délivrent chaque année des centaines d'incitations à comparaître devant le tribunal à des vendeurs de rue non autorisés, accompagnées d’une amende qui peut aller jusqu’à 1 000 dollars (environ 960 euros). Le nombre actuel de contraventions a rattrapé celui pré-pandémie. Quelque 1 621 contraventions ont été émises sur six mois de l'année 2021, contre 1 609 pour toute l'année 2019.

La police new-yorkaise a resserré la vis face aux vendeurs ambulants après une série de mesures visant à améliorer la qualité de vie, mises en place par le maire de New York, Eric Adams. Ces mesures prévoient notamment plus de fermeté face aux infractions de faible gravité comme la consommation d'alcool en public ou le vagabondage. Le nombre d’agents de police dans les métros a été augmenté. Pour les critiques, ces mesures qui visent à punir les petits délits dans le but d'en prévenir de plus grands sont inefficaces et impactent injustement les populations les plus défavorisées.

Ces mesures, additionnées à la pandémie de Covid-19, ont rendu le travail des vendeurs ambulants de plus en plus difficile. 

L'arrestation de Maria Falcon rappelle des incidents assez similaires impliquant des vendeurs ambulants. En 2019, une immigrée équatorienne avait été arrêtée dans une station de métro et s'était vue confisquer son chariot rempli de churros. Et en septembre dernier, des agents municipaux ont fermé un stand tenu par une vendeuse du Bronx qui n’avait pas de permis. Une vidéo virale montrait alors des employés municipaux jeter ses produits frais dans un camion poubelle.

Obstruction des trottoirs, problèmes de santé et de sécurité, impact sur les petits commerces voisins… Les vendeurs de rue sont ciblés par différentes plaintes. Mais leurs défenseurs affirment qu’ils aident l'économie locale et contribuent à la culture de la ville de New York. 

"Imaginez que deux agents de la ville et des policiers viennent vous contrôler", dit Carina Kaufman-Gutierrez, vice-présidente du Street Vendor Project. "La ville mobilise toutes ces ressources pour criminaliser et faire fermer ces petites entreprises au lieu de créer un programme pour qu’ils obtiennent des licences adaptées et soient réglementés."

Télécharger l'application

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BBC

Giovanni van Bronckhorst: Rangers' Europa League final defeat 'will hurt a lot'

Last updated on 18 May 202218 May 2022.From the section Rangers

Rangers' Europa League final defeat on penalties "hurts a lot" says Giovanni van Bronckhorst, but the Ibrox manager says he could not have asked for more from his side.

Eintracht Frankfurt triumphed 5-4 on penalties after a 1-1 draw over 120 minutes in Seville, with Aaron Ramsey the only player to miss in the shootout after coming off the bench in extra time.

"With penalties it's a lottery - tonight we weren't on the good side," Van Bronckhorst said.

"I can't complain with everything my players gave today. If you play a lot of big finals you will have memories that last for ever when you win them, but when you lose it will hurt a lot. I lost a World Cup final.

"We have to move on. We have a big game on Saturday and next season we have to start all over again."

Rangers have the chance to end the season with some silverware as consolation, when they face Hearts at Hampden in the Scottish Cup final on Saturday.

It is a quick turnaround for the Ibrox side after the sapping heat of Seville, having played 65 games this season already.

"It's not going to be easy to get them ready because we are hurt and disappointed," the Rangers boss added.

"We did it a couple of times, to play with a short recovery - two days. We fly home tomorrow and we have only one day to prepare. It won't be easy but we will be ready for Saturday and [try to] end the season with a trophy."

Rangers had taken the lead in the final through Joe Aribo, but were pegged back by Rafael Borre's equaliser 12 minutes later.

The Scottish side had the best chance to win the game in extra time but Frankfurt goalkeeper Kevin Trapp produced a fantastic save with his leg to deny Ryan Kent from close range.

"It's a hard one to take," midfielder John Lundstram told BT Sport. "In the 120 minutes both teams didn't perform great.

"I thought we could've performed better. It's heartbreaking. We could've won it, but what a save [from Ryan Kent] - what can you do? I'm absolutely devastated. I'm so, so, so heartbroken."

New York Times - World

With Gas Pumps All but Dry, Sri Lanka Faces Its ‘Most Difficult Time’

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The island nation’s new prime minister revealed that the country’s economic disaster was even worse than imagined.

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By Mujib Mashal

COLOMBO, Sri Lanka — When he was turned away from a gas station in Sri Lanka’s capital on Monday after waiting in line for six hours, Ravi Chandra, a tour manager, decided to return before dawn the next day to see if his luck would improve.

Tuesday was no better: Five hours in, the pump was still covered with “No Petrol” signs and sealed in yellow crime-scene tape. “They say they are out of petrol, and they don’t know when they will get more,” he said.

A day after Sri Lanka’s new prime minister warned that his first peek into the government’s books had revealed an economic crisis even worse than imagined, the island nation found itself all but out of fuel, with life growing increasingly miserable for its 22 million residents.

Ranil Wickremesinghe, who took on the role last week as widespread protests forced his predecessor into hiding on a military base, said on national television on Monday that the government could not find even $5 million to import gasoline. With no money to pay them, fuel ships remained anchored offshore in Sri Lankan waters, their cargos out of reach.

“The next couple of months will be the most difficult ones of our lives,” Mr. Wickremesinghe said in his address to the nation.

Despite years of warnings that the ruling Rajapaksa family was mismanaging the country, the dizzying pace of Sri Lanka’s economic collapse in the past few months has brought economic desperation that many describe as even worse and more widespread than during the nation’s three-decade-long civil war that ended in 2009.

The country had kept borrowing beyond its means to feed the needs of a bloated system, a large military, and the vanities of a leadership that took on huge postwar construction projects with questionable economic logic. When pandemic restrictions dried up the flow of tourism dollars and the debt piled up to unsustainable levels, the leaders showed little urgency in finding solutions or seeking help.

Now, a large part of the population is struggling to scratch together three meals a day, and cooking gas has been out for weeks. Hospitals are short on lifesaving medicines because pharmaceutical companies have not been paid for months.

Weeks of protests have rid the government of all the Rajapaksas except the president, Gotabaya. His brother Mahinda Rajapaksa, the prime minister, departed last week after inciting his supporters to attack peaceful protesters, unleashing a wave of violence and anarchy. Mahinda Rajapaksa, along with other family members who served in senior government positions, were flown to the safety of a naval base.

Mr. Wickremesinghe, 73, who became prime minister for the sixth time, said he had begun trying to gather information on the state of the economy. The country will bring in far less in revenue than had been predicted by the previous government, he said, ballooning the budget deficit. He said he would be forced to print more money to pay government salaries, which will only further depreciate a currency that has fallen by about 40 percent against the dollar over the past couple of months.

The most damning figure in his speech on Monday was the clear admission on the fall in foreign reserves, which he said had stood at $7.5 billion when the Rajapaksas returned to power in 2019 after a five-year gap and had since fallen to almost nothing.

Mr. Wickremesinghe said he was seeking urgent aid from allied countries. The government is also working with the International Monetary Fund to secure assistance and restructure its foreign debt, which last month it had declared it would be unable to pay. But Sri Lanka’s political crisis has undermined the I.M.F. negotiations, and officials and diplomats say any tangible help could be months away.

The revelations of the economy’s dire state came on the second day of the Buddhist Vesak festival. In better times, families would light lanterns and gather in parks and public places for festivities. Neighborhoods would be peppered with Dansal stalls — offerings of food, drinks and sweets to anyone who came by.

On the first day of the festival, protesters who have been camped outside the presidential secretariat for weeks marched by the thousands in Colombo, circling the barricaded residence of the new prime minister and continuing their call for the president’s resignation.

“Usually, the country would shut down to celebrate,” said Manisha Balraj, a lawyer who had joined the protest. “But obviously, because of the fuel shortage, the economic crisis, we can’t.”

Among the protesters was Piyal Dissanayake, 54, who had taken a bus in the morning with his family from the town of Mawanella, about 70 miles from Colombo. A Sri Lankan flag neatly folded over his arm, he marched with his wife and two children. He had cut his staff of seven at his small restaurant down to three, and the establishment remained shut most days.

The family planned to take a bus home in the evening but was nervous that finding one might prove hard because of the fuel shortage.

“This is the most difficult time in my lifetime,” Mr. Dissanayake said. “Even during the war, it wasn’t this difficult,” he added.

Outside a government-subsidized milk dispensary behind the U.S. Embassy in Colombo on Tuesday, Saminda Manimperi stood in line in the shade of a wall for three hours before it opened. A cashier at a coal plant, he was there for the five packets of 400-gram powdered milk he gets twice a week for himself and his mother.

He said his salary had already been shaved by about 30 percent since the crisis began, even as food prices have shot up. To be able to get milk at a discount, he would have to miss work.

“I was marked absent, so that’s 2,000 rupees cut,” he said, from a salary that is down to 35,000 rupees a month, or about $100.

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Guerre en Ukraine : l’ambassade des Etats-Unis rouvre à Kiev

Alors que les combats continuent dans l’est de l’Ukraine, la Russie a annoncé mercredi l'expulsion de 34 diplomates français.

La Commission européenne propose une aide « allant jusqu’à 9 milliards d’euros » pour l’Ukraine

Ce mercredi 18 mai, la Commission européenne, a proposé une « nouvelle assistance macrofinancière » à destination de l’Ukraine d’un montant « allant jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 », indique Franceinfo. L’aide devrait prendre la forme de prêts pour aider le pays face aux conséquences de la guerre. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué le soutien de l’Europe dans un message publié sur Twitter.

L’ambassade des Etats-Unis rouvre à Kiev, annonce Antony Blinken

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a annoncé aujourd’hui la réouverture de l’ambassade des Etats-Unis à Kiev, fermée depuis trois mois, rapporte Le Monde.

Expulsion de diplomates français : le Quai d’Orsay dénonce une décision sans « aucun fondement » de la Russie

Mercredi 18 mai, le Quai d’Orsay a dénoncé la décision prise sans « aucun fondement », à propos de l’expulsion de diplomates français par la Russie, indique BFMTV. « Le président continuera à garder son canal ouvert si nous voulons envisager, à terme, ce cessez-le-feu », a réagit Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, sur la chaîne d’information continue.

Le soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine plaide coupable

Vadim Chichimarine, le premier soldat russe jugé par la justice ukrainienne pour un présumé crime de guerre, a plaidé coupable ce mercredi 18 mai devant le tribunal de district Solomiansky de Kiev, indique BFMTV. Agé de 21 ans, il est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d’une voiture dans laquelle il circulait, abattant à Boutcha un civil de 62 ans qui n’était pas armé, le 28 février dernier.

La Russie annonce l’expulsion de 34 diplomates français

34 diplomates français ont été expulsés par la Russie après les expulsions en avril par la France de 41 Russes. Une décision qui fait suite à la convocation de l’ambassadeur de France à Moscou. Ils doivent quitter la Russie d’ici deux semaines, rapporte Le Figaro.

Plus de 900 militaires ukrainiens d’Azovstal se sont rendus, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense a affirmé que « depuis le 16 mai, 959 combattants ukrainiens, dont 80 blessés, se sont constitués prisonniers ». Il étaitent retranchés sur le site sidérurgique d’Azovstal à Marioupol, relaie Le Figaro. L’armée ukrainienne avait indiqué que « les activités de sauvetage des défenseurs qui restent sur le territoire d’Azovstal se poursuiv(ai)ent ».

La Finlande et la Suède ont officalisé leurs demandes d’adhésion à l’Otan

Les deux pays ont soumis ce mercredi leurs demandes d’adhésion à l’Otan. « C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Nous espérons conclure rapidement » le processus, a-t-il ajouté, relaie Le Figaro.

Un premier procès pour crime de guerre

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, un premier procès pour crime de guerre va se tenir mercredi 18 mai à Kiev, relaie 20 minutes. Un militaire russe du nom de Vadim Chichimarine est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d’une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n’était pas armé.

Vers une « phase prolongée » de la guerre en Ukraine

Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a déclaré que la guerre avec la Russie entre dans une « phase prolongée ». L’armée russe a pour objectif de contrôler la région du Donbass pour notamment l’accès à la mer Noire, rapporte BFMTV. « La Russie se prépare à mener une opération militaire à long terme », a-t-il déclaré devant les ministres de la Défense de l’Union européenne (UE) et le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Live: US reopens Kyiv embassy as Russian soldier pleads guilty at first war crimes trial

Issued on: 18/05/2022 - 05:58Modified: 18/05/2022 - 13:51

FRANCE 24 Follow

The US embassy in Kyiv reopened on Wednesday after a three-month closure due to Russia's February 24 invasion of Ukraine. Earlier the same day, a 21-year-old Russian soldier facing the first war crimes trial since Russia’s invasion pleaded guilty to killing an unarmed civilian. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

04:31am: G7 Finance ministers meeting to discuss Ukraine budget, impact of war on global economy

G7 partners meet Thursday hoping to find a solution for Kyiv's budget troubles as the fallout from Russia's invasion of Ukraine continues to roil the global economy.

Finance ministers from the Group of Seven industrialised nations are holding talks in Koenigswinter in western Germany to coordinate their response.

"The bilateral and multilateral support announced so far will not be sufficient to address Ukraine's needs, even in the short term," United States Treasury Secretary Janet Yellen said in a speech in Brussels on Tuesday. 

Yellen, who is attending the meeting in Koenigswinter, called on US partners to "join us in increasing their financial support" for war-scarred Ukraine.

10:22pm: UN chief warns of famine, urges Russia to free Ukrainian grain

UN chief Antonio Guterres warned Wednesday of years of mass hunger and famine if a growing global food crisis goes unchecked as he urged Russia to release Ukrainian grain.

Speaking at a major United Nations summit in New York, Guterres said the war in Ukraine was compounding global food insecurity already worsened by warming temperatures and the coronavirus pandemic.

Guterres said that in just two years, the number of severely food insecure people has doubled -- from 135 million pre-pandemic to 276 million today. He added that more than half a million people are living in famine conditions, an increase of more than 500 percent since 2016.

8:50pm: US Senate committee backs Biden nominee for Ukraine ambassador

The US Senate Foreign Relations Committee on Wednesday unanimously approved US President Joe Biden's nominee to be the next ambassador to Ukraine, veteran diplomat Bridget Brink, and planned to push for her quick confirmation by the full Senate.

Brink is expected to easily win confirmation to a crucial position that has been vacant for three years. The committee held Brink's confirmation hearing on May 10, just two weeks after Biden sent her name to the Senate.

The quick action underscored the desire from both Biden's Democrats and Republicans to send an ambassador to support Ukrainian President Volodymyr Zelensky as he faces Russia's invasion.

8:43pm: US 'confident' Turkey will overcome concerns on Finland, Sweden NATO bids

The United States is "confident" that Turkey's concerns over accession to NATO by Finland and Sweden can be overcome, a top advisor to President Joe Biden said Wednesday.

"We're confident that at the end of the day Finland and Sweden" will enter NATO and "that Turkey's concerns can be addressed," National Security Advisor Jake Sullivan said. "We feel very good about where this will track to," he said.

7:36pm: France's Société Générale completes sale of Russian subsidiary

French bank Société Générale said Wednesday it had completed the sale of its Russian subsidiary Rosbank to an investment firm founded by an oligarch close to the Kremlin.

Société Générale said the sale of Rosbank and its Russian insurance subsidiaries to Interros Capital, an investment firm founded by one of Russia's richest oligarchs, Vladimir Potanin, would cause it a net loss of 3.2 billion euros ($3.4 billion), slightly more than it forecast when it announced the deal last month.

7:19pm: US reopens embassy in Kyiv after three-month closure

The US embassy in Kyiv reopened on Wednesday after a three-month closure due to Russia's February 24 invasion of Ukraine.

"We are officially reopening operations," spokesperson Daniel Langenkamp told Reuters shortly before the US flag was raised above the embassy. He said a small number of diplomats would return initially to staff the mission.

Consular operations will not resume immediately and a no travel advisory from the State Department remains in place across Ukraine, Langenkamp said.

6:53pm: 'No to war', Russian dissident director Serebrennikov tells Cannes film festival

Celebrated Russian film director Kirill Serebrennikov came out against the war in Ukraine on Wednesday, telling the Cannes Film Festival that culture had a role in ending the conflict.

"No to war," he said after his latest movie premiered at the festival. "I am totally convinced that culture and people of culture can help ensure that this war ends." He added: "We need to tell ourselves that it will end one day and we will be able to live in peace."

Serebrennikov, 52, missed last year's Cannes festival because of a travel ban after being found guilty in 2020 of embezzling funds at Moscow's Gogol Centre theatre.

He was only allowed to leave Russia six weeks ago, and now lives in Berlin. His film "Tchaikovsky's Wife" is among 21 entries in the Cannes festival's main competition vying for the Palme d'Or, and received a standing ovation at its official premiere at the festival.

6:26pm: EU floats idea of massive aid to rebuild Ukraine

Top EU officials on Wednesday urged member states to be ambitious in helping Ukraine rebuild after the war, including through possible joint borrowing to cover the massive costs.

With the war still raging, the extent of Ukraine's reconstruction needs is not known, but the European Commission, the EU's executive arm, believes the damage already done is already in the hundreds of billions of euros (dollars).

To help pay for this, officials are floating a repeat of the EU's post-pandemic recovery fund, the 800 billion euros ($840 billion) in fiscal stimulus that is being financed by common debt among the EU's 27 member states.

The fund, officially known as Next Generation EU, overcame deep reticence by so-called "frugal" member states such as the Netherlands and Denmark to come into being.

6:08pm: Biden says 'strongly' supports Finland, Sweden NATO bid

President Joe Biden expressed strong backing Wednesday for the bid by Finland and Sweden to join NATO in the face of Russia's invasion of Ukraine, and offered US support in the event of "aggression" during the application process.

"The United States will work with Finland and Sweden to remain vigilant against any threats to our shared security, and to deter and confront aggression or the threat of aggression" while their bid is considered, Biden said in a statement. "I warmly welcome and strongly support the historic applications," he said.

5:47pm: Czech Republic to get German tanks in exchange for Ukraine aid

The Czech Republic will receive 15 Leopard 2 A4 tanks from Germany in exchange for military equipment it sent Ukraine, its defence ministry said on Wednesday.

Prague will also start talks on the purchase of another 50 Leopard 2 A7+ tanks, ministry spokesman Jakub Fajnor said in a statement.

"The German side appreciates the extent to which the Czech Republic has helped Ukraine with gifts of military equipment", he added. Germany will provide the 15 tanks -- most of them combat vehicles, but also including one salvage tank -- for free and is due to send them over this year, along with spare parts and ammunition.

5:41pm: EU works on 'European Geopolitical Community'

The EU said Wednesday it would work to create a "European Geopolitical Community" that would be a sort of waiting room with privileges for neighbouring countries hoping to join the bloc.

European Council chief Charles Michel pledged to put the project on track around the middle of the year, fleshing out an idea put forward by French President Emmanuel Macron to MEPs last week.

"I will propose that a conference be held around or after the summer" that would bring together EU leaders and partner countries "to discuss the concrete options," Michel told the bloc's advisory European Economic and Social Committee. "The aim is to forge convergence and deepen operational cooperation to address common challenges, peace, stability and security on our continent," he said.

5:30pm: Finland, Sweden officially hand in applications to join NATO

Finland and Sweden on Wednesday handed in their bids to join NATO, after Russia's invasion of Ukraine up-ended decades of military non-alignment.

The applications were warmly received by most allies. But Turkey raised objections, and ambassadors meeting in Brussels failed to reach consensus on starting formal membership negotiations.

NATO Secretary General Jens Stoltenberg had promised the process would be "swift and smooth", but Turkey will have to be mollified before the ratification can take place.

"The applications you have made today are an historic step. Allies will now consider the next steps on your path to NATO," Stoltenberg said, after receiving the bids from the Finnish and Swedish ambassadors.

5:21pm: Russia says will finance reconstruction of 'freed' territories

Russia will finance the reconstruction of territories in Ukraine that it has taken control of and will repair roads that link those areas with Russia, RIA quoted Russian Deputy Prime Minister Marat Khusnullin as saying on Wednesday. Khusnullin said Russia had "freed" the territories.

He also said the Zaporizhzhia nuclear power plant, the biggest in Europe by capacity, will supply energy to Russia and to Ukraine if the latter pays for it, RIA reported. Russian troops seized the Zaporizhzhia plant from Ukraine.

5:07pm: Ukrainian flag on summit of Everest

On the roof of the world, Antonina Samoilova held up a blue and yellow panel emblazoned "Stand With Ukraine" while her father and brother were serving in the army defending their country against Russia's invasion.

The 33-year-old had tears in her eyes as she unfurled the Ukrainian flag on the summit of Mount Everest last week, she said on Wednesday after returning to Kathmandu. The world's attention was turning away from her country's plight following Russia's invasion, she worried.

"It is a pity... it's not good for us Ukrainians because we need more help, we need all the world to help us," she told AFP. "It's not yet over in Ukraine.

"I knew already before the expedition that I am the only Ukrainian on Everest this year. That made me push myself to go to the summit because I knew if it's not me, then who?" she said.

4:47pm: Human Rights Watch documents further 'apparent war crimes' by Russia in Ukraine

A leading human rights watchdog said on Wednesday it had documented further cases of "apparent war crimes" by Russian troops in two regions in Ukraine.

Human Rights Watch (HRW) said in a report that Russian forces controlling much of the Kyiv and Chernihiv regions from late February through March had subjected civilians to summary executions, torture and other grave abuses.

The report pointed to what HRW said were 22 apparent summary executions, nine other unlawful killings, six possible enforced disappearances and seven cases of torture. Twenty-one civilians told HRW about unlawful confinement in inhuman and degrading conditions, it said. HRW called for the alleged abuses to be "impartially investigated and appropriately prosecuted".

4:30pm: Finland and Sweden to buy firearms, anti-tank weapons together

Finland and Sweden will buy portable firearms and anti-tank weapons together, Finland's defence ministry said on Wednesday, as the two Nordic country's handed in their applications to join the Western military alliance NATO.

The two countries will step up their cooperation in defence procurement by Finland joining an agreement to acquire anti-tank weapons from Swedish weapons maker Saab Dynamics, a subsidiary of Saab, the ministry said.

Finland's defence minister Antti Kaikkonen also authorised preparations for a joint purchase of small fire arms including assault rifles, shotguns and arms for personal protection, the ministry said.

4:17pm: Russia closes Moscow bureau of Canadian broadcaster CBC

Russia's foreign ministry said on Wednesday it was closing the Moscow bureau of Canada's CBC and withdrawing visas and accreditation from the public broadcaster's journalists after Ottawa banned Russian state TV station Russia Today.

"With regret we continue to notice open attacks on the Russian media from the countries of the so-called collective West who call themselves civilised," Maria Zakharova, Russian foreign ministry spokeswoman, told reporters.

"A decision has been taken to make retaliatory, I underscore retaliatory, measures in relation to the actions of Canada: the closure of the Moscow bureau of the Canadian Broadcasting Corporation, including the annulation of the accreditations and visas of their journalists."

3:21pm: Russian soldier accused of 'shooting unarmed villager' in Kyiv war crimes trial

"After the prosecution had read out their account of what happened -- it was on 28th of February in Sumy region in northern Ukraine when Vadim Shishimarin is accused of killing an unarmed villager as he was in a stolen car with four other Russian soldiers trying to get away from the Ukrainian forces who were chasing him," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "Vadim Shishimarin immediately pleaded guilty and said that he accepted full responsibility for what happened. But the trial is not over -- the next session will be tomorrow."

3:20pm: EU details plans to reduce reliance on Russian fossil fuels

"These are the legislative proposals that will deliver on the headline target that the [EU] Commission announced in March, that they want to reduce the amount of Russian energy imported into the EU, the amount of Russian gas imported into the EU by two-thirds," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels. "As the member states continue to argue over the possibility of having an embargo on oil, this is a more long-term plan [...] to reduce the EU's use of fossil fuels in general."

3:10pm: Russia uses new generation of laser weapons in Ukraine

Russia on Wednesday said it was using a new generation of powerful laser weapons in Ukraine to burn up drones, deploying some of Moscow's secret weapons to counter a flood of Western arms supplied to its former Soviet neighbour.

President Vladimir Putin in 2018 unveiled an array of new weapons including a new intercontinental ballistic missile, underwater nuclear drones, a supersonic weapon and a new laser weapon. Little is known about the specifics of the new laser weapons. Putin mentioned one called Peresvet, named after a medieval Orthodox warrior monk Alexander Peresvet who perished in mortal combat.

3:08pm: Sanctions on Russia have had 'enormous impact', Yellen says

US Treasury Secretary Janet Yellen said on Wednesday that Western sanctions against Russia have already had an enormous impact.

"Russia is experiencing recession, high inflation, acute challenges in their financial system, and (an) inability to procure the material and products they need to support their war or their economy," Yellen told reporters ahead of a meeting of G7 finance ministers in Bonn, Germany.

2:53pm: Russian soldier pleads guilty at first war crimes trial in Kyiv

A 21-year-old Russian soldier facing the first war crimes trial since Moscow invaded Ukraine pleaded guilty Wednesday to killing an unarmed civilian.

Sgt. Vadim Shishimarin could get life in prison for shooting a a 62-year-old Ukrainian man in the head through an open car window in the northeastern Sumy region on Feb. 28, four days into the invasion.

Shishimarin, a captured member of a Russian tank unit, was prosecuted under a section of the Ukrainian criminal code that addresses the laws and customs of war.

Ukrainian Prosecutor General Iryna Venediktova previously said her office was readying war crimes cases against 41 Russian soldiers for offenses that included bombing civilian infrastructure, killing civilians, rape and looting.

2:34pm: Germany received over 200 asylum applications from Russians in April

Germany has registered a slight increase in the number of Russian nationals applying for asylum since the beginning of the war in Ukraine, an Interior Ministry spokesperson said on Wednesday.

In April, the second full month of the war, 222 people from Russia applied for asylum in Germany, the spokesperson said at a regular government news conference in Berlin.

1:40pm: Russia expels 27 Spanish diplomats

Twenty-seven Spanish diplomats must leave Russia within a week, Russia's Foreign Ministry announced Wednesday. Spain said in April it would expel some 25 Russian diplomats and embassy staff from Madrid, joining other European Union countries that have ordered Russian officials to leave.

1:08pm: EU plans 300-billion-euro investment to quit Russian fossil fuels

The European Union intends to mobilise up to 300 billion euros of investments by 2030 to end its reliance on Russian oil and gas, European Commission President Ursula von der Leyen said on Wednesday.

The investments will include 10 billion euros for gas infrastructure, 2 billion euros for oil, with the rest for clean energy, von der Leyen told reporters, adding that Brussels was also proposing higher legally-binding EU targets for renewable energy and energy savings by 2030.

"RePowerEU will help us to save more energy to accelerate the phasing out of fossil fuel and, most importantly, to kickstart investments on a new scale," she said. "So I would say this will be the speed-charging of our European Green Deal."

1:01pm: Russia to expel 24 Italian diplomats and Italy declares the move a 'hostile act'

According to Russian news agency RIA, the Federation will expel 24 Italian diplomats in a retaliatory move. This comes as the latest act in a series of tit-for-tat responses to European countries that have ordered Russian staff out.

Italian PM Mario Draghi called the move a "hostile act", warning that diplomatic channels with Moscow must not be interrupted.

12:51pm: German and Italian governments approve of Finnish, Swedish NATO request

The German cabinet has approved Finland and Sweden's request to join the NATO defence alliance, German Justice Minister Marco Buschmann said on Twitter. Meanwhile, the Italian PM affirmed his support for Finland's and Sweden's application to join NATO and said that his government is willing to speed up any internal procedures for the two countries to join the alliance as soon as possible.

12:18pm: Erdogan says NATO should understand Turkey's security sensitivities

President Tayyip Erdogan said on Wednesday he expected Turkey's NATO allies to understand its sensitivities on security, having surprised the allies last week by saying he would not view Sweden and Finland's applications to join the bloc positively.

In a speech to lawmakers from his ruling AK Party, he reiterated that Swedish and Finnish delegations should not bother coming to Turkey, adding that Sweden should not expect Turkey to approve its NATO bid without returning "terrorists".

12:17pm: Russia expels 34 French diplomats in retaliatory move

Russia's Foreign Ministry said on Wednesday it was expelling 34 French diplomats in a retaliatory move. France in April kicked out 35 Russians with diplomatic status as part of a broader wave of expulsions that saw more than 300 Russians sent home from European capitals.

Later that month France's foreign ministry declared six Russian agents posing as diplomats as "persona non grata" after an investigation by the domestic intelligence services concluded they were working against French national interests.

France condemned Russia's decision to expel diplomats and staff from the French Embassy in Moscow, according to the French Foreign Affairs Ministry.

11:45am: Russia says there is no movement in peace talks with Ukraine

Kremlin spokesman Dmitry Peskov said on Wednesday that there was no movement in peace talks with Ukraine, and that Kyiv was showing a total unwillingness to continue them. "Negotiations are not progressing and we note the complete unwillingness of Ukrainian negotiators to continue this process", Peskov said.

On Tuesday Interfax news agency cited Russian Deputy Foreign Minister Andrey Rudenko as saying that Russia and Ukraine were not holding talks "in any form", and that Kyiv had "practically withdrawn from the negotiation process"

10:10am: Russia to service foreign debt in roubles if other options blocked, says finance minister

Russia will service its external debt obligations in roubles if the United States blocks other options, Finance Minister Anton Siluanov told a forum on Wednesday. Siluanov said Russia will not call itself in default as it has money to pay its debts. Washington is considering blocking Russia's ability to pay its US bondholders by allowing a key waiver to expire next week, a US administration official said on Tuesday, which could put Moscow closer to default.

9:49am: Russia says 959 fighters surrendered since Monday at Mariupol's Azovstal steelworks

Russia's defence ministry said that 694 Ukrainian fighters holed up in Mariupol's Azovstal steelworks had surrendered over the last 24 hours, RIA news agency reported on Wednesday. Since Monday, 959 militants from Azovstal have surrendered, 80 of whom were wounded, RIA reported, citing the ministry.

Donetsk separatist leader Denis Pushilin said that a court would decide the fate of the Ukrainian fighters who had surrendered, a local media outlet reported.

9:33am: UK says Russian 'disorganisation' is hampering its operations in Ukraine

In its latest intelligence report, the British Ministry of Defence says Russia has a "significant mobilisation problem" in the war. According to a ministry statement, Russia is using auxiliary personnel, which has contributed to a "disorganisation" of its command.

"These include Chechen forces, probably consisting of several thousand fighters mainly concentrated in Mariupol and Luhansk. These forces are probably made up of individual volunteers and national guard units, which are usually dedicated to providing security for the head of the Chechen republic, Ramzan Kadyrov," the UK statement said.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 18 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/7wf7eAl1Pc🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/EDgWj6lYbl

May 18, 2022

8:28am: UK looking at how Russian assets can fund rebuilding of Ukraine

Britain and fellow G7 nations are looking at how Russian assets can be used to fund the rebuilding of Ukraine, Foreign Secretary Liz Truss said on Wednesday.

"We need a new Marshall Plan to rebuild Ukraine and in fact, we've just been discussing this at the G7 meeting that I had with my colleagues from around the world. We are looking at what we can do to use Russian assets to help pay for this," she told Times Radio.

8:09am: Finland, Sweden submit applications to join NATO

Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday at allied headquarters, setting in motion an accession process that is expected to take only a few weeks. Ratification of all 30 allied parliaments could take up to a year, diplomats say.

7:02am: First war crimes trial to be held in Kyiv

The first war crimes trial of a Russian soldier since the invasion began is set to get under way in Kyiv on Wednesday. Russian forces have been accused of committing a multitude of war crimes since the invasion began, and the case of 21-year-old Vadim Shishimarin will be the first attempt to prosecute the alleged abuses. Shishimarin, a soldier from Irkutsk in Siberia, is accused of shooting an unarmed civilian and is faced with a life sentence if found guilty. 

Prosecutors said Shishimarin was commanding a unit in a tank division when his convoy came under attack. He and four other soldiers stole a car and were travelling through the Sumy region when they encountered a 62-year-old man on a bicycle. Ordered by one of his companions to kill the cyclist, Shishimarin fired a Kalashnikov assault rifle from the window of the vehicle and "the man died instantly, a few dozen metres from his home", the statement said. 

The trial, expected to be followed by several others, will test the Ukrainian justice system at a time when international institutions are also conducting their own investigations into alleged war crimes. The International Criminal Court said Tuesday it was deploying its largest-ever field team to Ukraine, with 42 investigators, forensic experts and support staff being sent into the field to gather evidence of alleged atrocities. The US State Department also announced it was creating a special unit to research, document and publicise Russian war crimes. The Conflict Observatory will "capture, analyse, and make widely available evidence of Russia-perpetrated war crimes and other atrocities in Ukraine," the department said Tuesday.

5:39am: Russian gymnast banned for a year for pro-war symbol

A Russian gymnast who sported an insignia linked to his country's invasion of Ukraine on a medal podium has been banned for one year, a disciplinary panel said.

Ivan Kuliak's singlet had the letter 'Z' prominently placed as he stood next to Ukraine's Kovtun Illia, the gold medallist at a World Cup event in Doha in March.

The 'Z' has been seen daubed on Russian tanks and vehicles in Ukraine and has come to symbolise support for the invasion.

A disciplinary commission of the Gymnastics Ethics Foundation (GEF) found that Kuliak violated rules of the International Gymnastics Federation (FIG), the sport's ruling body.

"Mr Kuliak is not allowed to participate in any FIG-sanctioned event or competition organised by an affiliated FIG member federation for one year as of the date of this decision," GEF said.

Kuliak must also return his bronze medal and prize money of 500 Swiss francs ($500). He has 21 days to appeal against the punishment.

It had already been decided that all Russian and Belarusian gymnasts would be banned from future competitions.

2:30am: Russia says hundreds of Ukrainians surrender at Azovstal, Kyiv urges swap

Hundreds of Ukrainian soldiers who held off Russian fighters at the besieged Azovstal steelworks in Mariupol have surrendered, Moscow said Tuesday, as Kyiv called for an immediate prisoner swap.

The strategic port city fell to Russian forces last month, but a relentless Ukrainian military unit held out in the maze of tunnels under the plant, hailed as heroes and celebrated for stalling Moscow's invasion.

On Tuesday, 265 of them were taken into Russian captivity, including 51 who were heavily wounded, the Russian defence ministry said.

The ministry, which published images showing soldiers on stretchers, said the injured were transported to a hospital in the eastern Donetsk region controlled by pro-Kremlin rebels.

The defence ministry in Kyiv said it was hoping for an "exchange procedure... to repatriate these Ukrainian heroes as quickly as possible".

The government would do "everything necessary" to rescue the undisclosed number of personnel still holed up in the Soviet-era bunkers, the ministry said, but admitted there was no military option available.

The fate of the captured Ukrainians was unclear Tuesday, with Kremlin spokesman Dmitry Peskov refusing to say whether they would be treated as criminals or prisoners of war.

8:04pm: Ukrainian President Zelensky addresses Cannes Film Festival

Ukraine's President Volodymyr Zelensky made a surprise video address at the opening ceremony of the Cannes Film Festival on Tuesday. 

"Hundreds of people are dying every day. They won't get up again after the clapping at the end," he told the audience, which had reacted with surprise when the pre-recorded message was introduced. 

"Will cinema keep quiet, or will it speak up? If there is a dictator, if there is a war for freedom, once again, everything depends on our unity. Can cinema stay outside of this unity?" Zelensky added. 

Zelensky referred to the power of cinema during World War II, including the 1940 Charlie Chaplin film "The Great Dictator", which mocked Nazi leader Adolf Hitler. 

"Chaplin's dictator did not destroy the real dictator, but thanks to cinema, thanks to this film, cinema did not stay quiet," Zelensky said. 

"We need a new Chaplin to prove today that cinema is not mute. Will cinema keep quiet, or will it speak up? Can cinema stay outside of this?"

His speech received a standing ovation from the crowd in the southern French resort town's Palais des Festivals.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Semblance of normality returns to Kyiv despite war

War in Ukraine

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

Focus

War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

BBC

Heartbreak for fans as Rangers lose Europa final in Seville

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Rangers fans have been left devastated after their team lost the Europa League final to Eintracht Frankfurt on penalties.

The match ended 1-1 after extra time, before the German side beat Rangers 5-4 in a shootout in Seville.

Late substitute Aaron Ramsay missed the only penalty in an agonising conclusion in front of tens of thousands of fans.

Earlier they were jubilant when Joe Aribo put Rangers 1-0 ahead in the 57th minute.

But 12 minutes later the goal was cancelled out with an equaliser from Eintracht Frankfurt's Rafael Borre.

Up to 100,000 supporters of the Glasgow side and 50,000 Frankfurt fans travelled to the Spanish city for the match.

Most of them did not have a ticket for the game in the 42,700-capacity Estadio Ramon Sanchez-Pizjuan.

However Rangers fans were able to watch the match on big screens at a second stadium in the north of the city.

Supporters leaving the ground after the game told BBC Scotland they were disappointed with the result but proud of their team's performance.

In Glasgow, hundreds of disappointed Rangers fans streamed out of the Louden Tavern near Ibrox as Frankfurt won the penalty shootout.

The pub was packed, with some supporters queuing since this morning to get a spot inside.

There was an enormous roar from inside when Rangers went 1-0 up but it turned quiet when Frankfurt hit back.

Scenes of joy after going ahead

Around a dozen police officers were outside the Louden Tavern throughout the evening but there was no serious trouble.

Fans who spoke to BBC Scotland as they left aid they were proud of the team and their run in the Europa League.

Defeat was accompanied by the Glasgow rain which started to fall just as the match ended and the fans headed home.

Earlier former Rangers captain John Greig, who led the team to victory in the European Cup Winners' Cup Final in Barcelona in 1972, urged fans travelling to Seville to be "ambassadors" and show the "absolute best" of the club.

He added: "To see Rangers in a European final is something many of us thought would not be possible again, and I've been so taken by the incredible lengths you are going to in order to reach Seville to back the team out there.

"It is vital that we all act responsibly and remember the values that this institution stands for."

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Readers ask: How do Ukrainians see the Western response to the war?

Jane Arraf

Readers submitted questions about the Western response to the war in Ukraine. Ellen Winter-Kirchhoff of Stuttgart, Germany, asked: “How do you Ukrainians view the response from the rest of the world?” We asked Jane Arraf, a correspondent who has been reporting from Lviv and Kyiv.

Generally, from people and officials in Ukraine, you hear a lot of gratitude for the support for Ukraine from Western countries. But that’s often followed up with “But we need you to do more.”

“You” of course means governments that were reluctant to send advanced weapons at the beginning of the war, fearful of turning it into an even wider conflict.

That barrier has pretty much been broken in the United States. Short of sending troops or air support, the country has dramatically increased the pace of arms deliveries, which are making a difference in Ukraine’s ability to defend itself.

What Ukrainians and their government continue to want, though — and what they know they are unlikely to get — is a no-fly zone patrolled by the United States and its allies. In Lviv there’s a big sign reading, “Close the skies, not your eyes.”

A lot of Ukrainians that I have spoken to point out that if there were Western fighter jets fending off Russian fighter planes, it would save countless lives. But that remains a step too far for NATO members, who desperately want to stop this war, but believe they can help do so without sending in their own military personnel and coming into direct military conflict with Russia.

The war, which has now lasted more than two months, is expected to go on for at least several more. But in devastated cities Ukrainian forces have taken back from Russian troops, there is already an expectation that Western governments will help rebuild. A lot of Ukrainians mention the Marshall Plan, the U.S. initiative that provided billions of dollars in aid to rebuild infrastructure and restart economies in Europe after World War II.

There is also, of course, gratitude for the support from ordinary people in the United States and other countries. The Russian invasion of a weaker country and Ukraine’s struggle against occupation has deeply touched citizens in the West, who have offered donations and moral support.

In the United States, along with other places, people are sending humanitarian supplies, and even funding weapons to send to the Ukrainian military. Several thousand foreigners have come here to fight.

The armed conflicts that I regularly cover in the Middle East generally fade from Western public attention quite quickly, even when it rises to the level of genocide, like the ISIS takeover of Iraq and Syria eight years ago. This war, though, is seen by many people in Western countries as much closer to home, and Ukrainians are grateful for the outpouring of support.

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Valeurs Actuelles

Immigration : Londres entame la « remigration » de clandestins après un accord historique

Il y a un mois, la ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, signait à Kigali un accord exceptionnel. Ce dernier permet à Londres d’envoyer au Rwanda les clandestins interpellés sur son sol afin qu’ils accomplissent, sur place, les démarches nécessaires à une migration légale. Une façon de réguler le flux migratoire au Royaume-Uni, tout en dissuadant les candidats au départ clandestin. Selon RFI, l’accord a été mis en application pour la première fois samedi 14 mai : 50 clandestins ont été informés qu’ils allaient être envoyés au Rwanda, comme l’a lui-même annoncé Boris Johnson dans un entretien accordé au Daily Mail.

L’accord signé entre Londres et Kigali est plus complexe qu’un simple retour à l’envoyeur : en réalité, il consiste à déplacer l’endroit où les migrants peuvent demander à s’installer au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, et comme en France, c’est depuis les îles britanniques que les clandestins devaient faire leur demande, afin d’espérer recevoir l’autorisation de vivre – au moins un temps – sur place. Un système qui encourageait les entrées illégales sur le territoire britannique, dans l’espoir d’une régularisation a posteriori. Désormais, les migrants devront faire ces démarches depuis le Rwanda, où un vaste complexe et un camp ont été installés.

Sous-traiter l’immigration ?

Particularité de l’affaire : le Rwanda accueillera non-seulement ses propres ressortissants, mais également les clandestins libyens, érythréens, syriens, etc. En échange, le pays d’Afrique de l’Est a obtenu un chèque de 120 millions de livres sterling (soit 142 millions d’euros), faisant de lui une sorte de sous-traitant des candidats à l’immigration britannique. Selon Le Figaro, au moment de signer l’accord, Boris Johnson avait salué le Rwanda comme l’un des pays les « plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants ».

De son côté, le président rwandais, Paul Kagame, avait simplement déclaré : « Eh bien, nous ne sommes pas un pays riche, nous ne sommes pas un grand pays, mais il y a des solutions, nous pouvons toujours aider, trouver et résoudre de gros problèmes ». Il avait également précisé que les migrants envoyés par le Royaume-Uni au Rwanda, et qui souhaiteraient y poser définitivement leurs valises, étaient les bienvenus. L’accord, en revanche, a suscité une très forte opposition de la part des associations humanitaires, de la gauche britannique et de l’ONU.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Southern France swelters under record high temperatures for May

Issued on: 18/05/2022 - 23:39

NEWS WIRES

Several southern French towns sizzled in record high temperatures for May on Wednesday, while the month as whole is on track to be the hottest since records began, the national weather service said. 

Towns such as Albi, Toulouse and Montelimar in southern France set records of between 33.4-33.9 degrees Celsius (92.1-93.0 degrees Fahrenheit) on Wednesday, while areas on the west and northern coasts also logged unprecedented highs, Meteo-France said.

The country has been in the grip of an extraordinary warm spell for this time of year, with the last 37 days in a row featuring temperatures above the average.

It was "highly probable" that May 2022 would be the hottest since records began, surpassing the previous high set in May 2011, Meteo-France said.

"It's a warm period, long-lasting, wide-reaching and intense, that is exceptional for this time of year," meteorologist Matthieu Sorel from Meteo-France told AFP.

The warm spell did not meet the technical definition of a heatwave -- when average nation-wide temperatures need to surpass 25.3C for three consecutive days.

But it is causing major problems for farmers and warnings that it might affect France's wheat crop which enters a crucial growth stage in May.

Wheat prices are at record levels globally, mostly due to the war in Ukraine, which was a major exporter of the cereal before Russia's attack began in February.

All heatwaves today bear the unmistakable and measurable fingerprint of global warming, a new academic report from experts in the World Weather Attribution (WWA) consortium said last week.

Temperatures in India and Pakistan have hit records recently, while Spain has also issued warnings about extreme heat in some southern areas this week.

(AFP)

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Summer heatwaves caused 1,500 more deaths than usual in France, minister says

France had its hottest year on record in 2020, state weather forecaster says

Southern France set to sizzle, says new climate change study

New York Times - World

U.S. Economy

‘La situación actual es la peor que hemos visto’: la deuda y la inflación ahorcan a los países pobres

La guerra en Ucrania se combina con una contracción global al crédito y la desaceleración en China, lo que siembra miseria en los países de ingresos bajos y medios.

Un mercado de comida en Camerún, donde la inflación del precio de los alimentos está causando dificultades.Credit...Tom Saater para The New York Times

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Por Peter S. GoodmanRuth MacleanSalman Masood, Elif Ince, Flávia Milhorance, Muktita Suhartono y Brenda Kiven

Peter Goodman, corresponsal de economía mundial, escribió este artículo desde Nueva York. Se ha colaborado con reportería desde Senegal, Pakistán, Turquía, Brasil, Indonesia y Camerún.

Antes de que la guerra asolara Yemen, Walid Al-Ahdal no se preocupaba por darle de comer a sus hijos. En su pueblo natal, cerca del mar Rojo, su familia cultivaba maíz, criaba cabras y contaba con su propia vaca para conseguir leche.

Pero durante los últimos cuatro años, después de que los combates los obligaran a huir, su hogar ha sido una tienda de campaña en un campamento con otras 9000 familias a las afueras de la capital, Saná. Al-Ahdal ha tenido dificultades para comprar alimentos adecuados con su salario de conserje en un hospital.

Ahora, otra guerra, esta vez a más de 3000 kilómetros de distancia, ha vuelto a trastornar sus vidas. Los precios de los alimentos se han disparado. Desde que Rusia invadió Ucrania, el precio del trigo se ha duplicado con creces, mientras que la leche ha aumentado en dos tercios.

Muchas noches, Al-Ahdal, de 25 años, no tiene nada para alimentar a su hija de 2 años y a sus tres hijos, de 3, 5 y 6 años. Los consuela con té y los manda a la cama.

“Me duele el corazón cada vez que mi hijo busca una comida que no hay”, dijo Al-Ahdal. “Pero, ¿qué puedo hacer?”.

El hambre que corroe a las familias de países devastados por la guerra como Yemen pone de relieve una crisis más amplia a la que se enfrentan miles de millones de personas en las economías menos prósperas del mundo, ya que a las consecuencias del ataque de Rusia a Ucrania se suman otros desafíos: la pandemia que continúa, la restricción global al crédito y la desaceleración de China, la segunda economía más grande después de Estados Unidos.

“Es como si hubiera incendios forestales por todas partes”, dijo Jayati Ghosh, una economista en la Universidad de Massachusetts en Amherst. “Esto es mucho más grande que después de la crisis financiera mundial. Todo está en contra de los países de ingresos bajos y medios”.

Las repercusiones más directas se observan en el aumento de los precios de los insumos para cocinar, los fertilizantes y los alimentos básicos como el trigo, lo que perturba la agricultura y amenaza la nutrición en gran parte del mundo.

Las sanciones impuestas a Rusia, uno de los principales exportadores de petróleo y gas, han restringido el suministro de energía, lo que disparó los precios y limita el crecimiento económico, especialmente en los países que dependen en gran medida de las importaciones.

Los elevados precios de la energía protagonizan la disminución de las expectativas de crecimiento económico mundial, que ahora se calcula en un 3,6 por ciento este año, frente al 6,1 por ciento del año pasado, según una previsión del Fondo Monetario Internacional.

Según el Comité Internacional de Rescate, más de 14 millones de personas están ahora al borde de la inanición en el Cuerno de África, como resultado de una terrible sequía combinada con la pandemia y la escasez de cereales procedentes de Rusia y Ucrania. Ambos países representan, en conjunto, la fuente de una cuarta parte de las exportaciones mundiales de trigo.

La semana pasada, cuando India prohibió las exportaciones de la mayor parte de su trigo, la preocupación aumentó. India es el segundo productor mundial de trigo y cuenta con reservas abundantes.

La guerra en Ucrania amenaza con obstaculizar la respuesta humanitaria, al elevar hasta un 16 por ciento los precios de insumos como los maníes que se mezclan en una pasta terapéutica utilizada para tratar a los niños que se enfrentan a niveles de desnutrición potencialmente mortales, advirtió el lunes la UNICEF.

Esta catástrofe se desarrolla cuando la pandemia sigue agobiando los sistemas de salud, agotando los recursos gubernamentales, y al tiempo que la Reserva Federal y otros bancos centrales suben las tasas de interés para detener la inflación. Esto está impulsando a los inversores a abandonar los países de menores ingresos y a trasladar los fondos a activos de menor riesgo en las economías ricas.

Understand Inflation and How It Impacts You

Este cambio de dirección en el flujo de dinero ha elevado el dólar estadounidense y ha hecho bajar el valor de las monedas de India, Sudáfrica y Brasil, encareciendo sus importaciones. La restricción del crédito también está aumentando los costos de los préstamos para los gobiernos fuertemente endeudados.

Y no menos importante, China, que durante mucho tiempo fue el motor del crecimiento de muchos países, se ha convertido en una importante fuente de lastre. A medida que el gobierno chino amplía el cierre de actividades para hacer cumplir su política de cero covid, el resultado es una menor demanda de materias primas, piezas y productos acabados que se envían a China desde todo el mundo.

“Veo que se está desarrollando una tormenta perfecta en lugares como Yemen, y en muchos otros lugares del mundo”, dijo Philippe Duamelle, representante de UNICEF para Yemen. “Las familias tienen que tomar decisiones terribles”.

No hay suficiente pan

Una mañana muy calurosa en Douala, la ciudad más grande de Camerún, Michael Moki, un conductor de mototaxi, se acercó a una vitrina que contenía un montón de panecillos.

Moki, de 34 años, un hombre jovial y risueño, pidió 500 francos centroafricanos (unos 80 centavos de dólar) en panecillos, el desayuno para su familia de cinco personas. Cuando el vendedor le entregó la bolsa, la sonrisa se le borró de la cara.

“Tu pan se pone cada vez más chico, y el precio aumenta”, se quejó con el joven que estaba detrás del mostrador. “¿Crees que me voy a comer todo esto y quedar satisfecho?”.

“El precio de la harina ha subido”, respondió el vendedor.

Este tipo de intercambio se ha convertido en algo habitual en los mercados de toda África y partes de Asia.

Los combates en Ucrania han hecho que los agricultores de este país huyan de sus tierras, mientras que Rusia ha bloqueado los puertos ucranianos en el mar Negro, conductos vitales para las exportaciones. La semana pasada, el Programa Mundial de Alimentos advirtió que el cierre de los puertos amenazaba con empeorar la grave inseguridad alimentaria en Etiopía, Sudán del Sur, Siria, Yemen y Afganistán.

Rusia y Ucrania suministran todo el trigo que importan Somalia y Benín, y al menos dos tercios del suministro que llega a Tanzania, Senegal, la República Democrática del Congo, Sudán y Egipto, según una investigación de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Comercio y Desarrollo.

A nivel mundial, los precios de exportación del trigo y el maíz se dispararon más de un 20 por ciennto en el mes posterior a la invasión de Rusia a Ucrania, según el Programa Mundial de Alimentos.

Algunos economistas acusan a las multinacionales de la agroindustria de explotar el caos causado por la pandemia y la guerra para aumentar los precios más allá de lo establecido por la oferta y la demanda. Ghosh, la economista, citó pruebas de que la especulación financiera está haciendo subir aún más los precios de los alimentos.

En abril, los especuladores fueron responsables del 72 por ciento de la actividad de compra en el mercado de trigo de París, frente al 25 por ciento de antes de la pandemia, según datos analizados por Lighthouse Reports, una plataforma europea de periodismo colaborativo.

Muchos países pobres se enfrentan ahora una elección incómoda: aumentar el gasto para ayudar a sus poblaciones mientras aumentan sus deudas, o imponer la austeridad presupuestaria y cortejar el conflicto social. La semana pasada, el malestar público por la inflación acelerada durante una espiral de la crisis de la deuda ocasionó la caída del gobierno en Sri Lanka. Los riesgos de agitación parecen ser terribles en Túnez, Ghana, Sudáfrica y Marruecos, según advierte Oxford Economics en un informe reciente.

Para Moki, el conductor de mototaxi, la fuente de conflicto fue inmediata. Al volver a su apartamento de dos habitaciones, se encontró con la decepción de su esposa por el escaso botín para el desayuno.

El casero les ha subido el alquiler de unos apenas asequibles 50.000 francos (80 dólares) al mes a 75.000 francos (120 dólares), alegando el aumento de sus propios gastos.

“Las cosas se nos están poniendo muy difíciles”, dijo Moki.

Sacrificar al rebaño

A Sencer Solakoglu, un productor de lácteos en Turquía, lo presionan fuerzas que escapan a su control.

Los precios del forraje, como el heno, el maíz y la alfalfa, en gran parte importados de Rusia y Ucrania, se han duplicado y triplicado en los últimos meses. Sin embargo, el gobierno, temiendo el enojo del pueblo por la inflación, ha presionado a los agricultores para accedan a no subir los precios, lo que limita la capacidad de Solakoglu para recuperar sus costos.

Los hogares turcos, golpeados por una prolongada crisis económica, han reducido el consumo de leche, recortando las ventas de Solakoglu aproximadamente a la mitad.

Así es como Solakoglu, cuya granja se encuentra en las afueras de la ciudad turca de Bursa, se ha visto obligado a sacrificar 200 cabezas de su rebaño en los últimos meses.

“Hemos sacrificado todas las vacas que producían menos de 30 kilos de leche al día”, explica.

Este tipo de cálculos sombríos se han convertido en rutina en Turquía, un país familiarizado con las dificultades económicas.

Tras la crisis financiera mundial de 2008, los bancos centrales de las principales economías, como Estados Unidos y Europa, bajaron las tasas de interés hasta casi cero para estimular el crecimiento. Cuando los inversores internacionales buscaron mejores rendimientos, se volcaron hacia los llamados mercados emergentes, aceptando mayores riesgos a cambio de mayores recompensas.

Inflation F.A.Q.

What is inflation? Inflation is a loss of purchasing power over time, meaning your dollar will not go as far tomorrow as it did today. It is typically expressed as the annual change in prices for everyday goods and services such as food, furniture, apparel, transportation and toys.

What causes inflation? It can be the result of rising consumer demand. But inflation can also rise and fall based on developments that have little to do with economic conditions, such as limited oil production and supply chain problems.

Is inflation bad? It depends on the circumstances. Fast price increases spell trouble, but moderate price gains can lead to higher wages and job growth.

How does inflation affect the poor? Inflation can be especially hard to shoulder for poor households because they spend a bigger chunk of their budgets on necessities like food, housing and gas.

Can inflation affect the stock market? Rapid inflation typically spells trouble for stocks. Financial assets in general have historically fared badly during inflation booms, while tangible assets like houses have held their value better.

El caudillo turco, Recep Tayyip Erdogan, instó a sus secuaces a valerse de los préstamos internacionales para financiar enormes proyectos de construcción que mantuvieron el crecimiento de la economía.

En 2017, los inversores se preocuparon por el riesgo de impago que suponían las enormes deudas de las empresas turcas. Se deshicieron de la lira turca, haciendo que su valor se redujera en aproximadamente tres cuartas partes de su valor a finales del año pasado.

Esta era la historia antes de la invasión rusa de Ucrania y antes de que los bancos centrales de todo el mundo empezaran a subir las tasas de interés.

En abril, la lira volvía a caer, y la tasa de inflación de Turquía era de casi el 70 por ciento, su peor nivel en dos décadas.

Incluso en países con circunstancias menos graves, los agricultores se enfrentan a una aritmética malévola, ya que los precios de los alimentos de animales, los fertilizantes y los pesticidas aumentan.

En los últimos años, Indonesia ha importado cada vez más reservas de fertilizantes de Rusia. Como los precios de los fertilizantes se han duplicado en los últimos meses, los agricultores han limitado su aplicación, lo que ha disminuído sus cosechas.

“La situación actual es la peor que hemos visto”, dijo Ajat Sudrajat, un agricultor del distrito de Cipanas, en Java Occidental, una zona agrícola que abastece a Yakarta, la bulliciosa capital de Indonesia.

Deudas imposibles

Hace dos años, cuando Rubab Zafar y su esposo, Muhammad Ali, salieron de su pueblo en la zona rural de Pakistán para emprender una nueva vida en Islamabad, estaban llenos de optimismo.

“No había trabajo en el pueblo”, dice Zafar, de 31 años. “Islamabad es una gran ciudad, y pensamos que aquí habría alguna oportunidad para nosotros”.

En lugar de ello, han sufrido la pesadez de un país que lidia con deudas imposibles y una movilidad descendente.

Zafar perdió hace poco su trabajo de niñera, y conseguía trabajos ocasionales a medio tiempo. Su esposo trabaja en una aplicación de transporte. En conjunto, ganan unas 25.000 rupias al mes (unos 133 dólares), que apenas cubren el alquiler de su vivienda de una sola habitación en un barrio de clase trabajadora.

Están atrasados en el pago de la factura de la luz, lo que los coloca en la misma situación que el gobierno pakistaní, que ahora está en conversaciones con el Fondo Monetario Internacional para conseguir una extensión de un paquete de préstamos de 6000 millones de dólares.

Desde 2016, los pagos de la deuda externa de Pakistán se han inflado hasta representar el 38 por ciento de los ingresos del gobierno, que antes eran de aproximadamente el nueve por ciento, según los datos tabulados por Debt Justice, una organización de defensa en Inglaterra.

Los pagos de la deuda han absorbido dinero que, de otro modo, podría ayudar a personas como Zafar. En varias ocasiones, ha solicitado un subsidio en efectivo, solo para ser rechazada sin explicación.

Movilidad descendente

Brasil, un gran exportador, se presenta a menudo como un beneficiario del aumento de los precios de las materias primas.

Pero en las favelas de las principales ciudades de Brasil, donde la pobreza enmarca la vida cotidiana, la gente está concentrada en el aumento del precio del gas licuado de petróleo (GLP), el combustible para cocinar que se utiliza en el 96 por ciento de los hogares.

Desde febrero, el precio del tanque de gas ha aumentado casi un 10 por ciento, alcanzando su nivel más alto en dos décadas, según datos del gobierno.

“Es lo único de lo que hablamos”, dijo Vanderley de Melo Pereira, de 55 años, padre de dos hijos en Rocinha, un barrio popular de Río de Janeiro. “Desde que empezó la guerra en Ucrania, las cosas han empeorado”.

En toda América Latina, el desarrollo de la crisis amenaza con borrar décadas de progreso en la mejora del nivel de vida.

“No hay perspectivas de crecimiento”, dijo Liliana Rojas-Suarez, experta regional e investigadora principal del Centro para el Desarrollo Global en Washington. “Creo que vamos a tener otra década perdida”.

Ruth Maclean reportó desde Dakar, Senegal; Salman Masood desde Islamabad, Pakistán; Elif Ince desde Estambul; Flávia Milhorance desde Río de Janeiro; Muktita Suhartono desde Java Occidental, Indonesia; y Brenda Kiven desde Duala, Camerún. Renato Dias colaboró con este informe desde Río de Janeiro.

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BBC

Idrissa Gueye refuses to wear PSG shirt featuring rainbow symbol

Last updated on 18 May 202218 May 2022.From the section Football

Paris St-Germain's Idrissa Gueye refused to play in a match to avoid wearing a rainbow symbol in support of LGBTQ+ rights, BBC Sport understands.

The 32-year-old former Aston Villa and Everton midfielder was absent from Saturday's 4-0 win over Montpellier.

PSG boss Mauricio Pochettino said only that Senagalese Gueye missed the game for "personal reasons".

The French Football Federation (FFF) has reportedly written to Gueye to clarify why he was absent.

BBC Sport has approached Gueye's representatives for comment.

Crystal Palace's Cheikhou Kouyate and Watford's Ismaila Sarr have posted on social media in apparent support of their Senegal team-mate's stance.

Kouyate posted a picture of himself alongside Gueye on Instagram, with a caption calling Gueye "a real man". Watford winger Sarr posted a picture of him and Gueye accompanied by three heart emojis and the caption "100%".

In response to Sarr's post, Watford reiterated their commitment to equality and diversity, adding "this includes the willingness to offer further education and support to any of its employees".

At a news conference on Wednesday, Crystal Palace boss Patrick Vieira said if his player had posted in relation to Gueye, he would speak to them. "It's going to be an in-house conversation," he added.

Homosexuality is illegal in Senegal and punishable by prison sentences of up to five years. It is also illegal in Qatar, where PSG's owners hail from and where the men's 2022 World Cup will be staged later this year.

The top Twitter trend in the world on Wednesday was #WeareallIdrissa with tweets sent to support Gueye's stance.

Gueye's stance is in contrast to the overwhelmingly positive response from football towards Blackpool's 17-year-old forward Jake Daniels coming out as gay on Monday - the first openly gay men's professional footballer in Britain since Justin Fashanu 30 years ago.

For the second successive season, clubs in France have been invited to mark 17 May's International Day Against Homophobia, Biphobia and Transphobia by wearing rainbow-design numbers on the back of their shirts.

In addition to missing Saturday's win over Montpellier, Gueye, who arrived at PSG for £30m in July 2019, missed last year's show of solidarity citing gastroenteritis, according to Le Parisien newspaper, who first reported the reason for his absence.external-link

The AFP news agency said on Wednesday it had seen a letter from the FFF's ethics board calling on Gueye to explain why he missed Saturday's game.

The letter, says AFP, calls for him to "issue a public apology" or to say that the rumours he refused to play are "unfounded".

The letter reportedly adds if he did refuse to play he would be "validating discriminatory behaviour".

PSG said on Wednesday that they were "very proud to wear this shirt".

"The biggest stars of world football were on the field on Saturday and expressed the club's commitment to the fight against homophobia and all forms of discrimination," it added.

Gueye's stance has been supported by prominent politicians in Senegal.

The country's president Macky Sall wrote on Twitterexternal-link that Gueye's Muslim beliefs must be respected, while sport minister Matar Ba wrote that Gueye was backed by his country's people, alongside a picture of the midfielder on pilgrimage to Mecca.external-link

Babacar Diarra, BBC Africa

From his team-mates with the national team like PSG's Abdou Diallo or Crystal Palace's Cheikhou Kouyate to the president Macky Sall or even the novelist Boubacar Boris Diop, Idrissa Gana Gueye was widely backed on social medias across Senegal and the diaspora.

It followed speculation he didn't want to wear the PSG jersey on Saturday as part of Ligue 1's anti-homophobic campaign.

President Sall has always been vocal in his interviews with international media to confirm that he will not decriminalise homosexuality.

He confirmed this position when he tweeted Tuesday that Gueye's "religious beliefs should be respected", a day after the sports minister Matar Ba told local media that the government was giving their support to the African champion.

The president of the federation Augustin Senghor said the vice-captain of the Teranga Lions didn't "violate his contract with PSG and just needs others to respect his faith" which is why he called him to express his support.

On Twitter, the hashtag #jesuisidrissaganagueye ("I am Idrissa Gana Gueye" in French) spread since Sunday with the Senegalese community and even people from other countries criticizing the player's treatment in the foreign media.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron promet plus d’armes à Zelensky

Zelensky fait une apparition surprise à Cannes

Le président ukrainien a tenu un long duplex devant le gotha du cinéma mondial, mardi à l’occasion de l’ouverture du 75ème Festival de Cannes. L’événement, une surprise générale qui n’avait fuité nulle part, a considérablement marqué la salle, relate Le Figaro. Au cours de son intervention, Volodymyr Zelensky a longuement cité Charlie Chaplin et son Charlot, dans lequel il moquait Hitler.

« Nous allons continuer de nous battre, nous n’avons pas d’autre choix (…) Je suis persuadé que le “dictateur” va perdre », a-t-il déclaré, en référence au président russe Vladimir Poutine.

Emmanuel Macron promet plus d’armes à Kiev

Le président français s’est une nouvelle fois entretenu avec Volodymyr Zelesnky, au téléphone pendant près d’une heure. « Je viens de terminer une conversation longue et significative avec Emmanuel Macron », a tweeté peu après le président ukrainien, alors que de la friture s’était invitée sur la ligne entre les deux chefs d’Etat ces derniers jours, Zelensky accusant Emmanuel Macron de se montrer trop clément avec Vladimir Poutine.

De son côté, l’Élysée a déclaré que « les livraisons d’armes par la France se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et semaines qui viennent, de même que l’acheminement d’équipement humanitaire ». Emmanuel Macron a également confirmé à son homologue que « la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne serait étudiée lors du Conseil européen de juin sur la base de l’avis qu’aura rendu la Commission européenne ».

Le Parlement finlandais approuve massivement l’adhésion à l’OTAN

À l’issue d’une session parlementaire exceptionnelle de deux jours, les parlementaires finlandais ont largement approuvé la candidature de leur pays à l’OTAN. 95% d’entre eux s’y sont montré favorables, soit 188 voix pour, huit contre et aucune abstention, rapporte Le Parisien.

Dans le cadre de ce basculement inédit des relations internationales, le président américain Joe Biden recevra, jeudi prochain à la Maison Blanche, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président de la République finlandais, Sauli Niinistö.

Moscou annonce que 265 soldats ukrainiens « se sont constitués prisonniers » à Azovstal

Le ministère russe de la Défense a indiqué ce mardi 17 mai que 265 combattants ukrainiens s’étaient rendus aux forces pro-russes. Ils sont désormais prisonniers, relaie BFMTV. Le ministère russe a confirmé l’information dans un communiqué : « Au cours des dernières 24 heures, 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés. »

« Nous atteindrons nos objectifs », prévient le porte-parole du Kremlin

Lors d’une prise de parole ce mardi 17 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est montré certain que la Russie arrivera à ses fins au cours de « l’opération spéciale » en Ukraine. « Nous sommes convaincus que tout ira bien, que nous atteindrons nos objectifs. Nous arriverons à nos fins », a-t-il assuré comme le relate BFM TV. Il a également promis aux Ukrainiens qu’ils vivront « mieux » après. Dmitri Peskov a décrit le peuple dirigé par Volodymyr Zelensky comme « talentueux et pacifique », même si « on leur a menti à la télévision », durant « très longtemps », selon lui. 

De nouvelles frappes dans la région de Soumy

Le gouverneur de Soumy a déploré que de nouveaux bombardements avaient été perpétrés dans la région, notamment dans la ville d’Okhtyrka, relaie BFM TV. Sur Telegram, le gouverneur de la région a déclaré : « Aujourd’hui, vers 5 h du matin, il y a eu un tir de missile ennemi sur Okhtyrka. Cinq missiles russes ont atterri sur des cibles civiles et causé beaucoup de dégâts. Des entrepôts ont pris feu. » Et « des personnes ont été piégées à l’intérieur » de l’un de ces entrepôts.

Le renseignement britannique craint des bombardements à venir contre des zones habitées

Le service de renseignement du ministère de la Défense britannique a prévenu, dans un communiqué partagé ce mardi 17 mai, que la Russie allait continuer à bombarder l’Ukraine. Et ce, sans distinguer les civils des combattants, relate BFM TV. « Dans les prochaines semaines, la Russie va continuer à procéder massivement à des frappes d’artillerie pour gagner des victoires dans le Donbass. L’étendue de ces dommages indique la volonté russe d’utiliser l’artillerie contre des zones habitées, sans distinction et sans proportionnalité », est-il écrit dans le communiqué dont se fait l’écho BFM TV.

L’Unicef prévoit une « explosion » du taux de malnutrition chez les enfants

En raison de la guerre, la production agricole et les exportations venant de Russie ou d’Ukraine, en direction de pays de l’hémisphère sud, risquent d’être mises à mal. L’Unicef a alerté, lundi 16 mai, d’une prochaine « explosion des décès d’enfants » liés à la malnutrition, relate BFM TV. La directrice générale de l’Unicef a en effet prévenu : « Le monde est désormais en passe d’assister à une explosion des décès d’enfants évitables et des cas d’émaciation infantile. »

Plus de 260 soldats ukrainiens évacués de l’usine d’Azovstal

La vice-ministre ukrainienne de la Défense a annoncé, lundi 16 mai, l’évacuation de plus de 260 soldats ukrainiens, dont 53 blessés, de l’usine d’Azovstal à Marioupol. « Le 16 mai, 53 blessés graves ont été évacués d’Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a-t-elle indiqué, comme le relaie BFM TV. Ces combattants étaient bloqués dans le complexe industriel depuis des semaines.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Volodymyr Zelensky fait l’ouverture du Festival de Cannes

Publié le : 17/05/2022 - 23:19Modifié le : 18/05/2022 - 12:21

Nina MASSON Suivre

Après deux années sous Covid, la grand-messe du cinéma s’ouvre à Cannes dans l’ombre de la guerre en Ukraine. Invité surprise de la cérémonie d’ouverture, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris la parole en visioconférence pour dénoncer l'offensive russe dans son pays.

BBC

SANS TITRE

"Yaki-imo…" The forlorn cry of the roasted sweet potato vendor echoed through the canyons of concrete and tiled buildings in a Tokyo suburb. The pre-recorded song, bookended with spoken claims of "oishii, oishii" (delicious, delicious), flowed from speakers on a stubby flatbed kei truck. This small vehicle, a ubiquitous part of working-class Japan, had been converted into a vessel for idōhanbai (literally, mobile sales).

Complete with an oven and an awning, plus a price list and colourful advertising, the truck trundled slowly around the perimeter of a park on a chilly March evening. It paused outside an apartment block, engine idling. A mother and child stopped, and, after a brief exchange with the vendor, they sauntered off with warm sweet potatoes in hand. The truck lingered a moment longer and then slowly drove on. The song, its rising and falling intonation like a lament, started up again: yaki-imo…

In a country better known for its sushi, sashimi and noodle dishes, the simple roasted sweet potato – or yaki-imo – doesn't garner as much attention. But this hearty vegetable, yet another import in a sizeable list of historical introductions to the island nation (ramen, for example), has long been a beloved winter snack eaten in the cold months after its harvest. A favourite in Japan since the 1600s, yaki-imo's moist, chewy texture and burnt-caramel scent still inspire nostalgia – as do the trucks that are gradually disappearing as sweet potato sales move to convenience stores and supermarkets.

"It is quite a rare treat to hear the song of those travelling peddlers," said Aiko Tanaka, food researcher and director of the Japan Food Studies College in Osaka.

Indeed, not only are fewer kei trucks out there, but you may not even hear them coming. "The biggest factor behind the decrease in the song is noise complaints," said one vendor, Kōki Ono, who has been selling sweet potatoes for almost two years. "Plus, hiki-uri sales [those from mobile peddlers in general] are also declining."

Vendor Kōki Ono has been selling sweet potatoes from his truck for almost two years (Credit: Russell Thomas)

Asuri Kamatani, president of modern yaki-imo outlet Himitsu na Yakiimo (Secret Roasted Sweet Potato), has noticed the same thing. "Certainly, compared to the Showa era [1926-89], the ojisan [uncle] with his roasted sweet potato truck is rarely seen," she said. "It's not an easy profession because it requires physical strength and time. So, it's a tough job for older people." 

Those who still trundle along have had to adapt. Ono's truck, Oono-ya, haunts busy spots along the Odakyu Line, a railway route that stretches from Shinjuku to the south-west suburbs of Tokyo, and the Nambu Line that serves Tokyo's Ota Ward and parts of neighbouring Kawasaki. "The simple style of yaki-imo hasn't changed much," he said, the signage on his truck revealing that the potatoes only come in small, medium, large or oversized, with no condiments. One thing he has changed, though, is his strategy: emblazoned on Ono's truck is a Twitter bird and a QR code, anachronistic additions to an otherwise retro sales method and snack.

Sweet potatoes originated in Central and South America, and scholars have some theories that they came to Japan in approximately the 17th Century. "The earliest historical reference to sweet potato in Japan seems to be in the diary of Richard Cocks in 1615," said Eric Rath, professor of Japanese history at University of Kansas and author of Japan's Cuisines: Food, Place and Identity. Cocks, the director of the British East India Company's outpost in Hirado, wrote that he'd received the potatoes from honorary samurai William Adams, recorded as the first English person in Japan.

Rath said there's some evidence they might have already been available in the Ryukyu Kingdom (today's Okinawa) as early as 1605, via the Philippines and then China. Another account holds that in 1611, Ryukyuan King Sho Nei sent a gift of sweet potatoes to Satsuma Domain, a powerful political entity in southern Kyushu, which had invaded his kingdom and taken over his land – one result of which is that the orange tubers sometimes still bear the name satsuma-imo (potato from Satsuma).

Regardless of their path to get there, over time, roasted sweet potatoes proved very popular in Japan. Stalls were set up at the main guard buildings in post towns along important highways, and their sweetness and aroma – and their affordability – caught on. Signs at stalls sometimes advertised them as "kuri-yori-umai" (better than chestnuts). "In Tokyo, many ate them mixed with okayu (porridge made of rice and barley)," Rath said.

As yaki-imo became a staple winter food, sweet potato specialty stores and vendors boomed in the early 20th Century (Credit: Chronicle/Alamy Stock Photo)

The snack became so well-loved that on 8 May 1891, Tokyo newspaper Yomiuri Shimbun called them "the kasutera [Portuguese-inspired sponge cake] for students and the yōkan [a hard, jelly-like sweet made from red beans] for alley society." The insinuation was that cooked sweet potatoes were a worthy, cheap alternative to otherwise refined sweet treats available at the time. As the century turned, students started influencing the way sweet potatoes were prepared. Daigaku-imo (university sweet potatoes) were wedges slathered in molasses, so named because they were originally sold and eaten in Kanda, near Tokyo University. "By 1905, there were 1,300 yaki-imo places in Tokyo," Rath said.

As yaki-imo became a staple winter food for low-income areas, sweet potato specialty stores and vendors boomed in the early 20th Century. But in 1942, the wartime Staple Food Control Act rationed the sale of various foods, including rice and sweet potatoes, and many sweet potato shops were closed. Nevertheless, they became a key staple during World War Two, when crops like wheat and barley were even scarcer. "Sweet potato flour was used as a substitute for wheat flour," Rath explained. "From 1944, public lands were converted into potato patches, and sweet potatoes would replace the meagre rice allotments in public rations by 1945."

Following a post-war revision to the Staple Food Control Act, which released sweet potatoes from government regulation, vendors returned to the streets. They soon started to use a small oven fitted directly onto the back of the kei trucks, and these peaked in popularity over the next couple of decades.

"Yaki-imo served as a kind of fast food for the common people until around 1970, when American-style snack foods and fast-food restaurants began to appear in Japan," Tanaka said.

Ono's success, however, is proof that the classic food still has a following. "It is a tradition of autumn and winter in Japan," he said, adding that his sales average around 100 yaki-imo per day, and his customer base stretches from seven to 90 years old.

Ono credited the continued popularity of roasted sweet potatoes not only to their longstanding heritage, but also to the fact that they're a healthy, unadulterated and comforting fast food – particularly in the midst of the pandemic. "Since people have been spending more time at home, the focus has very much been on easy-to-purchase health foods, and many customers have visited the truck," he said.

"The simple style of yaki-imo hasn't changed much," said vendor Ono (Credit: Russell Thomas)

Kamatani has found success too, but by going a different way. For her, she felt that the snack's old-school image needed to change. "Young women like sweet potatoes, but they have this image as 'old-fashioned' or 'lame', and people think 'I want to eat them, but they're embarrassing to buy'," she said.

To subvert that reputation, she focused on onkochishin – an idiom meaning "learning new ideas from the past" – and started her venture with a stylish, tricked-out, pink VW campervan in 2018. Fast-forward to 2021, and her business has moved into a permanent (and still pink) storefront in the fashionable Omotesando district of Tokyo. "All of the sales staff, the imo [potato] girls and imo boys, are influencers," she explained. "They're cool, fashionable young men and women."

Despite Kamitani's modern approach, she recognised the allure of those old-school vendors. "I don't think [they] will disappear," she said. "Because they are 'rare', there are some customers who are fascinated by that sense of rarity and want to buy from them, so there is a certain demand." 

For those willing, starting a yaki-imo truck is relatively easy. Unlike other gastronomic enterprises in Japan, no food licence is needed – only a permit to sell from the truck. There's even a company called Yaki-imo Kobo (Yaki-imo Workshop) that provides information for potential vendors and sells everything they'll need to set up a mobile shop – including cassette tapes of the yaki-imo song.

"I think there's a growing appreciation and nostalgia for food vendors that will allow them to continue," Rath said. "The yaki-imo seller is one of the harbingers of the seasons... It's hard to imagine an urban landscape without them." 

For Tanaka, the secret is simplicity: roasted sweet potatoes are naturally sweet and can be eaten straight off the coals. It's nutritious, filling and "a great snack alternative to junk food", she said. "Yaki-imo is and always will be a heart-warming treat that holds many fond memories.

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Opex 360

Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

Valeurs Actuelles

Emirats : le Prince est mort, vive le Prince !

Sur le tarmac de l’aéroport d’Abou Dhabi, c’est l’affluence des grands jours. Depuis la mort du prince Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, le 13 mai, à l’âge de 73 ans, les chefs d’Etat se succèdent pour présenter leurs condoléances à son demi-frère cadet, Mohammed Ben Zayed. Ce dernier a été immédiatement élu à l’unanimité à la présidence des Emirats par le Conseil suprême fédéral à la suite de son aîné. Le Prince est mort, vive le Prince !

En 2014, le prince Khalifa, premier fils du fondateur des Emirats, Zayed Ben Sultan Al Nahyane avait été victime d’un accident cérébral qui l’avait contraint à se retirer des affaires publiques, tout en restant de jure en fonction. Mohammed Ben Zayed, connu sous le nom de MBZ dirigeait donc cette union de sept émirats, notamment Dubaï, mais n’avait rien fait pour écarter son aîné. Huit ans plus tard, il prend donc sa succession. A 61 ans, MBZ est donc un prince aguerri qui mène une politique étrangère ambitieuse, très éloignée de l’image d’Epinal des émirs paresseux assis sur la manne pétrolière. La crise financière de 2008 lui a permis de consolider l’influence d’Abou Dhabi sur les six autres émirats qui forment la Fédération. Abou Dhabi concentre l’essentiel des ressources pétrolières des Emirats et s’en est servi pour venir au secours de Dubaï au bord de la faillite. Une aide qui s’est bien sûr traduite par un avantage politique et symbolique clair, à l’avantage de la famille Ben Zayed.

Conflit latent entre pétromonarchies et islam rigoriste

Une force nécessaire pour mener une diplomatie, vu par certains comme agressive, par d’autres comme nécessaire. Depuis des décennies les pétromonarchies sont dans le collimateur de l’islam rigoriste et de l’islam révolutionnaire. Ces courants reprochent aux monarchies leur tolérance aux modes occidentales. Ils rêvent d’installer des républiques islamiques en lieu et place des Etats construits depuis des décennies par des familles qui affirment de plus en plus leur pragmatisme et leur modération politique. Ce danger qui pèse sur la stabilité du golfe est incarné par les Frères musulmans d’une part et par la République islamique d’Iran de l’autre.

Ainsi les Emirats arabes unis ne vont pas rester passifs, en particulier après les vagues des « révolutions arabes », vues avec intérêt par l’administration Obama. Il sera temps pour MBZ de contrer par tous les moyens, y compris militaires, ses ennemis partout où ils se renforçent que cela soit en Libye, en Egypte ou même dans le terrible guerre du Yémen.

Une politique qui va caler la France et Abou Dhabi sur la même longueur d’onde en termes de partenariat stratégique, culminant avec la vente de 80 Rafale en décembre dernier. Un choix d’indépendance émirati notamment vis-à-vis des Etats-Unis également sur les rangs pour ce méga-contrat de défense.

Dans le même temps, les Emirats se sont considérablement rapprochés d’Israël, en signant, à l’initiative de Donald Trump, les Accords d’Abraham, qui ouvrent la voie à une normalisation des relations entre le monde arabe et l’Etat hébreu. Les Emirats se sont également rapprochés de la Russie avec lesquels ils partagent un certain nombre d’objectifs stratégiques. Un mouvement qui a irrité les démocrates américains à tel point que le procureur Mueller, dans son enquête jamais aboutie sur l’ingérence russe dans l’élection de Trump, avait mis en cause nommément MBZ, empêchant ce dernier de se rendre aux Etats-Unis.

MBZ, ce mélange de pragmatisme et d’esprit d’indépendance

Mais si Mohammed Ben Zayed mène les guerres, il sait aussi les arrêter. C’est en tout cas le mouvement désormais entrepris avec le Qatar, après sa mise au ban en 2017, mais aussi avec la normalisation en cours des relations avec Ankara et même Téhéran. C’est dans ce contexte de haute-diplomatie que de nombreuses délégations étrangères se succèdent donc depuis quelques jours à Abou Dhabi, condoléances dans une main, félicitations dans l’autre.

Visite le 15 d’Emmanuel Macron, qui soigne sa relation personnelle avec MBZ, mais aussi celle de Boris Johnson, venu venter sa politique de « Global Britain » auprès du Cheikh. Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, jusqu’à l’indépendance de 1971, garde une assez bonne relation avec les Emirats. Le président de l’Etat hébreu, Isaac Herzog était également présent, mais aussi le président du Conseil italien Mario Draghi, venu le 16, sans oublier, l’émir du Qatar, Tamim Al Thani.

Côté américain, avec qui la relation s’est encore compliquée du fait du refus émirati de condamner l’offensive russe en Ukraine, on a tenté le grand jeu. C’est la vice-présidente Kamala Harris qui était sur place, en compagnie du Secrétaire d’Etat Antony Blinken. MBZ devrait, dans les mois qui viennent, poursuivre ce qui est la marque des grands hommes d’Etats, ce mélange de pragmatisme et d’esprit d’indépendance.

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El País (ESP)

24 horas en Cannes disfrutando del arte de vivir en la ciudad francesa del cine

24 HORAS

De modesto pueblo de pescadores de la Costa Azul pasó a convertirse en una ciudad balneario para la alta sociedad europea. Hoy seduce por sus bulevares, playas y la historia del hombre de la máscara de hierro

El emplazamiento geográfico de Cannes, a medio camino entre Saint-Tropez y el Principado de Mónaco, en la Costa Azul francesa, parece un decorado de película. Una bahía en la que casi siempre luce el sol entre dos colinas, la Cruz de los Guardias al oeste y la de California al este, ambas comunicadas por el cinematográfico bulevar de La Croisette. Paseo que discurre en paralelo a las playas de arena dorada en las que se disponen en perfecto orden de revista tumbonas y sombrillas rayadas. De fondo, tierra adentro, los Alpes Marítimos. Esta ubicación es tan atractiva como segura, por algo ligures y romanos se asentaron en este lugar y repelieron los ataques de los piratas desde el mar. El mismo mar que proveía de alimento a los pescadores que hicieron de Cannes su villa y que baña la vecina isla de San Honorato, en la que vivía una comunidad de monjes. Los monjes ahí siguen, los que se han mudado han sido los pescadores, y su hueco lo han ido rellenando aristócratas, burgueses y millonarios de todo el mundo.

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Este variopinto grupo de gente acomodada se instaló en Cannes atraído por lo que contó de esta ciudad Lord Brougham. Un aristócrata inglés que de viaje a Niza tuvo que parar aquí por una epidemia de cólera en el siglo XIX. Tanto le gustó lo que se encontró que a todas sus amistades les habló de las bondades de su inesperado descubrimiento. Muy pronto en aquella modesta villa marinera se construyeron palacios, villas romanas, mansiones y hoteles que ocuparon ricos, nobles y artistas procedentes del Reino Unido, Italia y Francia, principalmente, y que salían a pasear por el bulevar de La Croisette. El mismo que hoy está ligado al Festival de Cine de Cannes, que se celebra desde este martes 17 de mayo y hasta el próximo día 28 y que tiene por sede principal el Palacio de Festivales y Congresos.

10.00 No todo es glamur y pose

De buena mañana es el momento de un paseo por la colina de la Cruz de los Guardias (1), pulmón y balcón desde la que hay una estupenda panorámica de Cannes, en el extremo oeste de la ciudad. A sus pies se encuentra el popular barrio de La Bocca (2) y su bulevar du Midi. Al otro lado de dicho paseo están la playa de La Bocca (3) y la de Midi (4). Estos dos arenales son los preferidos por los locales para bañarse, tomar el sol y comer, y aquí no faltan bares, restaurantes y chiringuitos a pie de arena.

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12.00 El hogar de los pescadores

Le Suquet es el viejo Cannes, un entramado de calles estrechas y curvas en pendiente en las que se suceden tiendas con encanto, pequeños restaurantes y casas de colores en las que primero vivieron pescadores y hoy entran y salen turistas. Turistas que si hacen el esfuerzo de coronar este antiguo castro ligur pueden disfrutar de las vistas desde lo alto de una torre que aloja el Museo del Castro (5), además de ver la iglesia de Nuestra Señora de la Esperanza (6). Al nivel del mar se encuentra la Rue Meynadier, una calle peatonal copada de pequeños negocios familiares por la que caminan magrebíes, visitantes, viejos pescadores y hombres y mujeres trajeados. Muy cerca de la misma está el mercado cubierto de Forville (7), en el que se pueden comprar productos de la zona y disfrutar de los diferentes olores que emanan de cada puesto. En Le Suquet está el Puerto Viejo (8), donde se desenredan redes y atracan las pequeñas embarcaciones de los pocos pescadores que quedan. Desde aquí zarpan las embarcaciones con destino a las islas de Lérins y aterrizan los helicópteros, un medio de transporte muy generalizado en la Costa Azul francesa.

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14.00 La prisión del hombre de la máscara de hierro

Las más grandes de las islas de Lérins (9) son Santa Margarita y San Honorato, una muy cerca de la otra y no muy lejos de la bahía de Cannes. En Santa Margarita, entre pinos, eucaliptos y senderos, se suceden vestigios celto-ligures, romanos y medievales. En el Fuerte Real, en la cara norte de la isla, estuvo preso el famoso hombre de la máscara de hierro (masque de fer) que da nombre al museo en el que se ha convertido el sitio. Una visita al mismo ayuda a contextualizar todo el patrimonio e historia de la zona. En su cara sur se encuentra el Ecomuseo Submarino, compuesto por seis estatuas sumergidas entre unos tres y cinco metros bajo el agua y entre unos 84 y 132 metros de distancia de la orilla. A las mismas se puede acceder con facilidad y con un equipo básico: máscara y tubo para respirar. Lo que no se puede hacer es tocar las esculturas. Desde este punto se ve la isla de San Honorato, en la hay unas treinta capillas y vive una comunidad de monjes cistercienses que elaboran su propio vino, que se puede comprar en la tienda o catar en el restaurante que hay junto al muelle.

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18.00 Emulando a los famosos

En el extremo occidental del famoso bulevar de La Croisette se encuentra el Palacio de Festivales y Congresos (10), la sede principal del Festival de Cine de Cannes, entre otros muchos certámenes, y que en 2022 celebra su 75º edición. Dicho festival ser organizó con la idea de ser la alternativa al de la Mostra de Venecia, afín a los gobiernos fascistas de los años treinta del siglo XX. El bulevar de La Croisette, flanqueado por palmeras canarias y que evoca a una imagen propia de esa California bañada por el océano Pacífico, comunica el mencionado Palacio de Festivales y Congresos y la oriental punta de Palm Beach (11), donde aguarda la ajardina plaza 8 de mayo de 1945 y el puerto de Pierre Canto. El glamuroso paseo antes fue un camino de tierra que se transformó en 1850 para que los nuevos residentes que llegaron atraídos por lo que contaba de Cannes Lord Broughm pudieran pasear plácidamente y disfrutar del mar. A lo largo de sus tres kilómetros de extensión se suceden sillas en las que uno puede tomar asiento, playas, restaurantes, tiendas y hoteles frecuentados por una rica clientela. Cada pocos segundos, se oye el rugido del motor de un coche deportivo con tantos cilindros como ceros a la derecha marca su precio. En los hoteles Le Majestic, Carlton y Martinez se suelen alojar muchas de las celebridades que acuden al festival. Celebridades presentes en el Paseo de las Estrellas (12). A estas huellas de la mano en el suelo de la gente del celuloide se suman los murales que hay en algunos edificios de Cannes con motivos cinematográficos: Chaplin (10 Boulevard Vallombrosa), Jacques Tati (Place du Suquet), Buster Keaton (29 Boulevard Victor Tuby), los hermanos Lumière, Marilyn Monroe y uno que hay en la estación de tren de los hermanos Lumière, a modo de homenaje que se hizo con motivo del centenario del nacimiento del cine.

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20.00 Hollywood no queda tan lejos

En el extremo este de la ciudad se eleva la colina California (13). Cannes es una ciudad francesa con el espíritu de la californiana Beverly Hills. La colina la recorre una carretera que serpentea y que con cada curva descubre una casa mejor que la anterior. Residencias ocupadas por millonarios rusos, árabes y chinos, principalmente. En el pasado aquí se instalaron Pablo Picasso y Ernest Hemingway, entre otros. En lo alto de la colina están los restos que quedan de un viejo observatorio abandonado. Es un lugar atractivo con unas vistas increíbles.

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22.00 Lujos de estrella

En la punta de Palm Beach o a lo largo del bulevar de La Croisette se suceden restaurantes en los que se puede cenar a la luz de las velas, como La Plage Goeland (14), junto al Palacio de Festivales y Congresos. Son sitios más bonitos y caros que ricos. Una opción más económica, dentro de lo que es Cannes, donde casi todo tiene un alto precio, es cenar en alguno de los restaurantes que hay en Le Suquet.

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France24 - Monde

Ligue Europa : chaude finale à Séville entre l'Eintracht Francfort et les Glasgow Rangers

Publié le : 18/05/2022 - 10:22

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Les Glasgow Rangers et l'Eintracht Francfort s'affrontent mercredi en finale de la Ligue Europa. Sous des températures caniculaires, les deux équipes pourront compter sur leurs 130 000 supporters qui ont fait le déplacement pour les pousser vers le titre européen.

Finale bouillante en vue dans le brasier andalou. Sous des températures caniculaires, quelque 130 000 supporters allemands et écossais vont s'emparer de Séville pour tenter de hisser l'Eintracht Francfort ou les Glasgow Rangers jusqu'au sacre en Ligue Europa mercredi 18 mai.

Pour les deux équipes, l'objectif sera de renouer avec leur glorieux passé : les Rangers n'ont rien gagné sur la scène continentale depuis cinquante ans et la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe (1972) ; l'Eintracht n'a plus été sacré en Europe depuis sa Coupe de l'UEFA en 1980.

"Nous allons à Séville"

Les "Aigles" germaniques et les "Gers" écossais compteront donc sur leurs fidèles supporters pour décrocher un nouveau trophée continental.

🔥🏆 JOUR DE FINALE 🏆🔥🆚 @Rangers_fr POUR L’HISTOIRE 🙏🏾#SGE #SGEuropa #SGERFC pic.twitter.com/gpeeQra343

May 18, 2022

Plus de 80 000 fans écossais et 50 000 fans allemands sont attendus à Séville selon les estimations des clubs, et des vols supplémentaires ont même été programmés pour rallier la capitale andalouse. Seulement 10 000 billets avaient pourtant été mis à la disposition de chacun des deux clubs.

Lors du dernier match de Bundesliga à Mayence (2-2), samedi, les supporters de l'Eintracht n'ont cessé de scander : "Nous allons à Séville !"

Une fan zone a été organisée au stade de la Cartuja, un autre stade de Séville, où près de 60 000 personnes sans ticket d'entrée pour le Pizjuan pourront quand même regarder le match en direct mercredi soir.

Ces supporters seront mieux lotis que ceux restés à Glasgow, puisque le club a renoncé à diffuser le match dans son antre d'Ibrox Park en raison d'un manque de "personnel qualifié" pour encadrer un tel événement. À Francfort, les "Biergarten" seront pleins et le club a vendu 50 000 billets pour la retransmission en direct dans le stade.

La sécurité sera l'une des craintes majeures à Séville, notamment après les violents incidents qui avaient émaillé la finale de la Coupe de l'UEFA en 2008 à Manchester, remportée par le Zenit Saint-Pétersbourg contre les Rangers (2-0). Après une panne, à l'origine incertaine, d'un écran géant, des affrontements avaient éclaté entre la police et une poignée de supporters.

⚽ Jour de match🆚 Francfort 🇩🇪🏟️ Estadio Ramón Sánchez-Pizjuán⏰ 21h00🏆 Finale de la Ligue Europa pic.twitter.com/mGBhkqhvEh

May 17, 2022

En face, la marée blanche va à nouveau déferler. "Nous allons voir deux équipes qui ont un style de jeu similaire et qui seront portées par leurs fans. Ce sera l'une des finales les plus intéressantes depuis longtemps", a estimé le gardien allemand Kevin Trapp, qui a qualifié le parcours de son équipe de "magnifique et excitant".

Une odyssée à rebondissements pour Francfort

Outre l'exploit historique face au Barça, éliminé en quart de finale au Camp Nou, l'Eintracht a signé une odyssée remplie de rebondissements pour se hisser jusqu'en finale.

Les "Aigles" ont marqué un but à la dernière seconde pour l'emporter à Anvers en septembre. Au Pirée en novembre, ils ont récidivé pour assurer la première place du groupe contre l'Olympiakos. Et au retour contre le Betis Séville, ils ont égalisé à la 120e minute pour valider leur ticket vers les quarts.

"Notre cœur bat depuis déjà deux semaines. Tout le monde est chaud pour cette finale, on le voit partout en ville (...). Nous allons ramener cette coupe", a promis le milieu suisse Djibril Sow.

Des succès majeurs pour les Rangers

Côté écossais, la route vers Séville a été parsemée de succès majuscules. Les "Gers" ont notamment éliminé Dortmund (4-2, 2-2) et Leipzig (0-1, 3-1 après prolongation), deux équipes habituées de la C1 qui ont terminé loin devant Francfort (11e) en Bundesliga.

Après avoir interrompu la saison dernière la série de neuf titres du Celtic, les Rangers ont été coupés dans leur élan en novembre par le départ soudain de leur entraîneur, Steven Gerrard (remplacé par Giovanni van Bronckhorst), et ont vu leur avance de quatre points fondre en championnat, pour échouer à la deuxième place.

Qu'elle soit de 50 ou de 42 ans, mercredi à Séville, une longue disette de gloire européenne va prendre fin pour les Rangers ou l'Eintracht : dans la chaude nuit andalouse, l'une des deux formations succédera à Villarreal, dernier vainqueur de la C3 l'an passé, et s'offrira un sésame pour la phase de groupes de la prestigieuse Ligue des champions la saison prochaine.

Avec AFP

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Ukraine : la Russie exclue des prochaines compétitions de l'UEFA et de l'Euro féminin

COMPTE-RENDU

Ligue Europa : Francfort et les Glasgow Rangers s'affronteront en finale

Football : les clubs français en coupes d'Europe, toujours le même plafond de verre

Valeurs Actuelles

[Roose] Non, Renaud Camus n’a pas inspiré le tueur de Buffalo

L’épouvantable attaque terroriste de Buffalo, aux États-Unis, a fait au moins dix morts samedi 14 mai, sur fond de motivation raciale, selon les propres mots du tueur, Payton Gendron. C’est un fait, la motivation de cet acte est raciste, il est vain de le nier. Ce qui est déroutant, en revanche, c’est la capacité de la machine médiatique mondiale à exploiter un attentat plutôt qu’un autre pour diffuser son idéologie antiraciste à force de mensonges et d’interprétation nocives du réel, quitte à faire porter la responsabilité de cet attentat sur un seul homme, hostile à toute forme de violence : l’écrivain Renaud Camus. Quand un terroriste islamiste ou “issu de la diversité” commet un attentat, on cherche d’abord à minimiser son acte derrière des considérations médicales : le monstre est un monstre car il souffre de troubles psychologiques. Ainsi, il devient une victime avant d’être un bourreau. Quand un mineur américain tire sur la foule pour tuer un maximum de personnes, il n’est pas question de s’interroger sur sa santé mentale. Les journalistes en font instinctivement le symbole d’un tueur mû par des théories du complot et prétendument inspiré par un auteur français dont il n’a certainement jamais entendu parler, Renaud Camus.

À l’inverse, quand un homme noir, Frank Robert James, ouvrait le feu et sema la terreur dans le métro de New York le 15 avril dernier, les médias ont volontairement mis en sourdine son profil ouvertement raciste : il appelait « au meurtre de tous les Blancs ». L’auteur « prônait des théories nationalistes noires et laissait entendre qu’une guerre raciale entre Blancs et Noirs était imminente », « publiait des vidéos ouvertement racistes, homophobes et sexistes », « avait été inquiété pour des faits de nature sexuelle, des cambriolages, ou encore des troubles à l’ordre public » peut-on lire dans les dernières lignes de la dépêche AFP qui avait cependant mis en évidence le prétendu combat « contre l’insécurité et le racisme » (sic) de ce délinquant « nationaliste noir », activiste du mouvement Black Lives Matter.

Breaking: NYPD named Frank James as a person of interest in the #Brooklyn mass shooting. I looked into his social media. Like the Waukesha suspect & the Louisville BLM activist who allegedly tried to assassinate a mayoral candidate, he appeared to be a fan of black nationalism. pic.twitter.com/aUQZGakJfW

— Andy Ngô 🏳️‍🌈 (@MrAndyNgo) April 12, 2022

Frank James, the person of interest in the #Brooklyn subway mass shooting, made a number of pro-communist and pro-Fidel Castro posts in the past. His more recent posts and videos have pivoted obsessively to black nationalist interests. pic.twitter.com/Nvh1aoINR8

— Andy Ngô 🏳️‍🌈 (@MrAndyNgo) April 13, 2022

Nous le voyons par cet exemple, la capacité des médias à nier et inverser le réel en le maquillant grossièrement est incommensurable. Enfin, le terroriste avait posté sur ses réseaux des messages pro-communistes et pro-Fidel Castro avant de commettre l’irréparable. Amusons-nous à une comparaison aussi grossière que celle opérée entre le terroriste de Buffalo et Renaud Camus. En 2016, Jean-Luc Mélenchon a rendu un vibrant hommage à celui qu’il appelle Fidel, devant la statue de Simon Bolivar à Paris. Les médias doivent-ils accuser Jean-Luc Mélenchon, les Cubains ou les communistes de porter une responsabilité dans l’acte meurtrier de cet individu ? Il est évident que non. C’est pourtant le procès déshonorant que subit l’écrivain français Renaud Camus suite à l’attentat raciste de Buffalo, accusé par les médias d’avoir inspiré le tueur qui pourtant ne le cite ni ne cite l’expression “grand remplacement” dans son manifeste d’une centaine de pages.

Renaud Camus a publié en 2002 un livre dont le titre, Le Grand Remplacement, désigne le changement de peuple en France et plus largement en Occident, ce qu’il déplore et dénonce. Ce faisant, il a posé un constat sur un phénomène réel, reconnu par les démographes, les sociologues et un nombre croissant de politiciens. Si le tueur de Buffalo fait référence à plusieurs reprises au “remplacement” de la population américaine, le partage d’un même constat que Renaud Camus ne peut pas, par extension, permettre aux journalistes de jeter l’opprobre sur un écrivain qui a brillamment décrit les maux de son siècle sans jamais faire appel à la violence. Voltaire et Diderot dénonçaient l’absolutisme. Ont-ils été tenus responsables a posteriori des massacres perpétrés par les révolutionnaires ? Quand Jean-Paul Sartre déclare, le 20 octobre 1939, « mais Hitler a dit cent fois qu’il ne voulait pas attaquer la France », a-t-il été accusé d’avoir entraîné passivement la France dans la guerre ? Quand, de 1956 à 1962, lui et sa revue mènent le combat le plus radical en faveur de la cause nationaliste des Algériens, est-il accusé d’avoir inspiré le massacre de tous les hommes d’un village qui s’était élevé contre l’exécution de cinq habitants le 31 mai 1957 ? Non. Pourtant, son activisme politique le liait bien davantage à cette horreur que Renaud Camus, chantre de la non-violence, ne l’est de cet attentat de Buffalo ou encore de Christchurch. Mais pour le savoir, encore faudrait-il que les journalistes du monde entier lisent son œuvre, en particulier celle qu’ils incriminent sans la connaître : Le Grand Remplacement.

Ce livre apparaît, pour qui a pris la peine de le lire, aux antipodes d’un manifeste belliqueux prônant le suprématisme blanc.

Ce livre, paru au début des années 2000, est un recueil de pensées et de discours par lequel Renaud Camus décrit, déplore et dénonce un phénomène qu’il nomme “Grand Remplacement”, celui d’un peuple autochtone par un autre composite et allogène. À aucun moment, dans cet ouvrage ni dans un autre, il n’est question de violence, de lutte armée, d’appel au meurtre individuel ou de masse au nom d’un suprématisme racial que jamais l’écrivain ne suggère ni n’évoque. Dans les premières pages de ce livre, que nul ne devrait être autorisé à citer sans l’avoir lu, il dénonce la criminalité et la violence. « La violence, la brutalité et l’agressivité sont partout et […] la vie devient un cauchemar pour un nombre croissant de nos compatriotes. » Un peu plus loin, il décrit son aversion « de la violence et de la délinquance », constatant qu’un « autre peuple s’installe en France », consacrant de longs passages élogieux à son architecture, ses coutumes, ses paysages, appuyant son récit sur des références philosophiques, littéraires, historiques, historiographiques pour mieux comprendre le processus et les périls de ce changement de peuple en cours. Ce livre apparaît, pour qui a pris la peine de le lire, aux antipodes d’un manifeste belliqueux prônant le suprématisme blanc comme l’affirment avec force les idéologues à carte de presse de la planète entière. Ces derniers oublient également de mentionner l’antisémitisme pathologique de l’auteur de la tuerie de Buffalo qui consacre plus du tiers de son manifeste à la haine qu’il voue aux Juifs. Dans Le Grand Remplacement, Renaud Camus dénonce la « folie meurtrière d’Hitler » et cite à plusieurs reprises l’exemple d’Israël comme illustration d’un peuple qui résiste au grand remplacement dans un contexte démographique et idéologique hostile.

Renaud Camus prône l’innocence, étant opposé à tout ce qui peut nuire à l’homme. Pour lutter contre le phénomène, qui n’a rien de théorique, de grand remplacement, il n’est nulle question dans son œuvre de suprématisme, d’appel au meurtre ou de haine raciale. Pour l’écrivain dont les écrits sont travestis par des gueux pour exciter des sots, « les pôles de résistance à la contre colonisation et au grand remplacement ne sont pas la croissance démographique, ni la religion, ni Jean-Marie Le Pen. Ils sont la culture et la volonté politique. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Publié le : 17/05/2022 - 17:49

Sébastian SEIBT Suivre

Les Ukrainiens ont multiplié les succès militaires ces derniers jours face à la Russie. À tel point qu’il est désormais de plus en plus question d’une possible victoire ukrainienne. Mais cet objectif est encore loin d’être atteint. 

D’un côté, il y a les troupes russes qui se sont retirées de la deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv, dimanche 15 mai, et qui semblent incapables de franchir la rivière Donets pour s’enfoncer dans le Donbass. De l’autre, les forces ukrainiennes ont profité de ces revers pour avancer jusqu’à la frontière russe.

Même la fin du siège d’Azovstal, le gigantesque complexe industriel de Marioupol, dans le sud du pays, peut être considéré comme une victoire pour Kiev. Certes, la poche de résistance ukrainienne a fini par céder, lundi 16 mai, mais “essentiellement parce que les soldats ukrainiens n’avaient plus de munitions et non pas parce que les Russes ont réussi à prendre le site”, résume Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

Ce combat acharné a, en tout cas, porté un coup très dur à Moscou en termes d’image. "La propagande officielle du Kremlin a toujours consisté – au-delà même de la guerre – à suggérer que Vladimir Poutine travaille à rétablir la grandeur russe de l’époque soviétique, mais, à Marioupol, l’armée russe a détruit ce qui était le plus grand site industriel de l’ex-Union soviétique”, souligne Jeff Hawn.

De Kharkiv à la frontière russe

Au 82e jour du conflit, le rapport de force a considérablement évolué selon cet expert, qui juge qu’"on est passé d’une situation désespérée pour l’Ukraine à une situation qui peut inspirer un optimisme mesuré à l’état-major ukrainien”.

L’incapacité des Russes à prendre rapidement Kiev avait déjà marqué une importante victoire pour l’Ukraine. Mais les objectifs revus à la baisse de "libérer" le Donbass semblaient plus faciles à atteindre pour Moscou.

Sauf que là encore, l’armée russe apparaît à la peine. "Le plus grand accomplissement des Ukrainiens lors de cette deuxième phase du conflit a été de repousser les Russes hors de Kharkiv et jusqu’à la frontière russe", assure Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow.

Une victoire d’autant plus importante qu’"il ne s’agissait pas de défendre, comme à Kiev, mais de lancer une offensive et de reprendre la ville", ajoute Jeff Hawn. Et dans la foulée de repousser une force numériquement plus importante jusqu’à la frontière.

Ce succès a permis aux Ukrainiens de s’installer sur la frontière russe, ce qui “n’est pas simplement important d’un point de vue symbolique”, assure Sim Tack, analyste militaire pour Force Analysis, une société de surveillance des conflits. Car côté russe, non loin de la frontière au nord de Kharkiv, se trouve la ville de Belgorod “qui sert de nœud logistique pour approvisionner les troupes russes sur le front”, souligne cet expert. Désormais, l’artillerie ukrainienne a donc une importante ligne de ravitaillement russe dans son viseur.

Un tiers des chars russes détruits

Les Ukrainiens n’ont pas seulement repris du terrain aux Russes. Ils ont aussi infligé d’énormes pertes à l’ennemi. “La Russie a probablement perdu près d’un tiers des forces qu’elle a engagées en Ukraine”, a affirmé le ministère britannique de la Défense sur Twitter, le 15 mai.

“C’est une estimation plutôt cohérente avec les informations que nous avons pu glaner de notre côté”, reconnaît Sim Tack. Mais pour lui, ce qui est encore plus important, c’est le nombre de véhicules blindés russes détruits ou abandonnés. “D’après les données du site Oryx [qui fait un décompte des pertes de matériel russe, NDLR], la Russie a perdu entre un quart et un tiers de l’ensemble des chars de son armée, ce qui est tout simplement énorme”, souligne ce spécialiste.

Là encore, la dynamique joue en faveur des Ukrainiens. Alors que les Russes vont avoir de plus en plus de mal à renouveler le matériel détruit, "les équipements envoyés à l’Ukraine par l’Occident – comme les obusiers américains ou les drones kamikazes américains Switchblade – commencent à arriver sur la ligne de front", résume Sim Tack.

Un ensemble d'éléments qui a poussé le ministère britannique de la Défense à évoquer la “possibilité d’une défaite russe”. “C’est une perspective qui peut dorénavant être envisagée, mais l’Ukraine est encore loin de pouvoir affirmer qu’elle a remporté la guerre”, assure Huseyn Aliyev.

D’abord, parce que "la Russie a continué à avancer dans la région du Donbass" pendant que les regards étaient rivés sur la bataille de Kharkiv, rappelle Sim Tack. Les forces russes occupent désormais la quasi-totalité de la région administrative de Louhansk et tentent d’en faire autant autour de Donetsk. 

“Les Russes ont gagné du terrain mais à un prix très élevé”, assure Huseyn Aliyev. C’est dans ces deux oblasts (régions administratives) de Louhansk et de Donetsk que tout se joue maintenant. L’avantage des Ukrainiens réside dans “leur position défensive très solide de l’autre côté de la rivière Donets”, assure Jeff Hawn. De quoi rendre la prise des grandes villes de la région encore sous contrôle ukrainien – comme Kramatorsk ou Sloviansk – très difficile pour les Russes.  

Une victoire ukrainienne possible, mais quelle victoire ?

Mais une potentielle victoire des forces ukrainiennes dépend de leur capacité à reprendre les villes déjà occupées par la Russie. “C’est très compliqué car pour reprendre Kherson, par exemple, il leur faudra traverser de multiples petites rivières et les Russes ne sont pas les seuls à avoir du mal à franchir ces obstacles naturels”, souligne Huseyn Aliyev. 

Sans compter que les munitions commencent aussi à manquer côté ukrainien, et “tout dépend de la capacité des pays occidentaux à continuer à envoyer du matériel à l’armée ukrainienne”, poursuit cet expert de l’université de Glasgow. 

>> À  lire aussi sur France 24 : Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

Encore faut-il, aussi, s’entendre sur les conditions d’une victoire aux yeux de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a su se montrer assez flou sur la question. Ainsi, début mai, il a assuré vouloir être le président d’une Ukraine “dont fait partie la Crimée [annexée par la Russie en 2014]”, souligne le Wall Street Journal. Mais quelques jours plus tard, il évoquait un retour "aux frontières d’avant le début de l’invasion".

"Actuellement à Kiev, il y a clairement une vision maximaliste et une vision minimaliste des objectifs de guerre", reconnaît Huseyn Aliyev. Le problème d’un retour de la Crimée dans le giron de l’Ukraine n’est pas principalement militaire. “Si les Ukrainiens réussissent à repousser complètement les forces russes hors du pays, ils auront un tel avantage que pousser vers la Crimée peut sembler possible”, assure Sim Tack. 

Mais politiquement, ce serait une autre histoire. “On passerait d’une guerre défensive à ce qui pourrait apparaître aux yeux des Russes comme une invasion. Auquel cas il y aurait probablement une mobilisation bien plus forte pour défendre une région que la population russe considère comme faisant légitimement partie de la Russie”, résume Sim Tack. 

Si l’Ukraine finit par prendre un avantage décisif, les dirigeants du pays n’auront peut-être pas envie d’infliger un camouflet politique trop important à Vladimir Poutine. Il faut en effet se méfier d’un animal blessé qui a un doigt sur le bouton nucléaire.

Un autre scénario serait alors que la guerre se termine sur une double victoire. L’Ukraine pourrait alors affirmer qu’elle a repoussé l’envahisseur, mais pourrait – lors des négociations – laisser la porte ouverte à un statut particulier pour le Donbass afin que Moscou puisse affirmer à sa population que l’objectif de défendre les intérêts des régions pro-russes est atteint. 

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La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

DÉCRYPTAGE

Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

GUERRE EN UKRAINE

Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale

BBC

The pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore – Adrian Gostick

It is a truth universally acknowledged that there’s nothing better than a pizza party, except maybe an ice cream social. Field trips are super fun, too. And you can’t beat a good extra-curricular activity.

They’re the best, that is, if you’re in the third grade. If you’re an adult being forced to attend a team-building exercise, go to a post-work happy hour or celebrate in a conference room with your colleagues lest you be seen as ‘not a team player’, they’re mostly the worst.

For more than two years, a complete shake-up of office culture has effectively banished the forced fun of the pre-pandemic era. Many people have attended some kind of virtual team-building activity or Zoom happy hour, of course. But workers have by and large been spared the mandatory monthly birthday celebrations, afterhours drinks and outings to obstacle courses. 

And now, even as some companies call employees back to the office, ‘fun’ at work isn’t what it used to be. In a hybrid environment, it’s tough to get everyone together. Plus, a pandemic-driven priority realignment means many people want to be home with their families as quickly as possible after work – morale-boosting laser tag be damned.

But while the compulsory office party may have had its last gasp, a new kind of work fun is more important than ever. Events that people actually want to attend are a helpful way to facilitate team bonding, and to give those who’d prefer to remain mostly remote a good reason to re-join their colleagues. Smart companies are working to identify the types of ‘fun’ workers actually like: the things they’ll show up for because they want to, not because their arm’s twisted.  

No patience for parties

For decades, companies have – for better or worse – been working to make their offices fun places to be, says Paul Lopushinsky, founder of Vancouver, British Columbia-based consultancy Playficient.

“Over the last 20, 25 years, we’ve seen the rise of these perks no one was considering before,” says Lopushinsky. Think bean bag chairs, colourful lounges, arcade games and ping-pong tables as well as common areas with beer and cold brew taps. “We call it ‘the Kindergarten office’, where it looks more like a kindergarten classroom than a workplace. It started with the major tech companies, and that’s the culture people started to copy.”

Workers who've long bristled at compulsory work events, like birthday celebrations, are breathing a sigh of relief in a changed work world (Credit: Getty Images)

But there’s always been something a bit insidious about those perks, adds Lopushinsky. “That culture isn’t really about fun; it’s about getting people to stay longer. That’s when you get the ping-pong table, the beer on tap. Now you’re expected to stay after work for happy hour. It was never mandatory, but if people didn’t, it was used against them, like, ‘you’re not a team player’.”

Even in offices without things like giant ball pits, a culture of forced fun has long persisted. And while some extroverts and expert networkers may genuinely enjoy it, many others have long chafed against it. “Nobody wants to be told, ‘it’s Hawaiian shirt day!’, and then you’re a pariah if you don’t participate,” says Adrian Gostick, an executive-leadership coach and co-author of a number of books on employee engagement.

Participation out of obligation creates a “corporate cult”, according to Lopushinsky, “where it’s almost indoctrination. You end up with fake smiles. ‘Oh yeah, of course, it’s great here, I just love these activities.’ It’s a culture of harmony with a lot of disharmony just below the surface.”

By stripping away the trappings around work – the desk-mates, conference room meetings and working lunches – the pandemic helped many realise that working effectively doesn’t necessarily require bells and whistles. It also brought the question of work-life balance to the fore, prompting workers to demand new levels of flexibility from their employers. 

And just as it changed everything else, the pandemic has forced a shift in office fun, too. In short, says Gostick, it’s made people a lot less likely to do things they don’t want to do. 

“I think the pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore,” he says. Thus, many were disillusioned by virtual team-building activities organised by managers desperate to keep people engaged. 

But that doesn’t mean that colleagues stopped connecting altogether, says Lopushinsky. They just started doing it in ways they actually found enjoyable. “On the flip side, the pandemic also led to the rise of more employee-led initiatives,” he says. Team-building events and ‘fun’ ceased to be top-down. “Employees would lead a Zoom yoga class, or a cooking class for their colleagues. It’s an interesting shift, away from ‘you have to do this,’ and toward, ‘what do you guys really want to do?’”

Gostick saw a similar trend emerge among his clients as the pandemic wore on. One, a major American corporation, started holding weekly “wine-and-whine” parties on Zoom. “It’s like four o’clock on a Friday. If you want to have a drink you could, or not, whatever. But you come and whine about the week,” says Gostick. “It’s an hour, and everybody complains and talks about their terrible clients and aggravating bosses.”

Rather than creating a toxic or negative environment, adds Gostick, the wine-and-whine events allow workers to blow off steam, let go of any frustrations from the week, prepare to enjoy the weekend and ultimately feel more refreshed on Monday morning. It’s an authentic kind of fun employees have continued to embrace as they return to the office. 

“Companies know they need to be looking for ways to bring people together that feels more authentic,” he says. “It’s not about just planning a party. It’s about making it meaningful, and making people actually want to be there.” 

Giving workers a good reason to go back

Today, after more than two years of remote work, a large number of people no longer want to return to a physical office. In the US, according to a February 2022 Pew Research study, close to 60% of those who’ve been working from home would prefer to continue doing so. In the UK, that statistic is even more stark. 

Employees that are ordered back, says Gostick, are likely to simply quit. So, he says, companies need ways to “lure people back”.

And they are certainly trying. Companies are offering everything from food trucks and free T-shirts to, in the case of Google, a private performance by Lizzo. But while such celebrations might draw a crowd, that enthusiasm wanes when it’s time to go back to their desks.

“One of my clients built a big new office during the pandemic, and they finally opened it up a few months ago and had a big party,” says Gostick. “They had like 90% of people show up. Everybody had a great time, and they were so excited to see each other. But then Monday, maybe 10% of people came in. People are desperate to see each other, but they still prefer to work remotely.”

Mandatory socialisation can breed fake smiles – and even stoke discord among workers who feel they have no other option but participate (Credit: Getty Images)

The flashy parties may work at first, but companies need a longer-term fun strategy, says Gostick; ways to create fun that are meaningful enough for people to want to participate and compelling enough to keep them coming back. “It’s a shift from, ‘Everyone gather around, it’s Stan’s birthday and there are cupcakes’, to getting together in a meaningful way,” says Gostick. 

That means continuing events – like a wine-and-whine Friday – that were popular and useful during the pandemic, and planning others that don’t require people to stay after working hours, or invest time and energy they might like to spend somewhere else. It also means understanding that there are some people who simply won’t come, and not holding it against them. 

The other half of that equation, of course, is that it can’t be forced. “It’s got to be no guilt, no obligation,” says Gostick. “You have to give people the option to opt out.”

That’s a benefit to management, too, adds Lopushinsky. If the ultimate goal of office fun is to facilitate team bonding, it’ll work a lot better if nobody feels obliged to attend. “That kind of get-together has the most positive impact anyway. It’s team bonding that would happen naturally, as opposed to forcing it.” 

Post-pandemic, people are craving a good time and each other’s company more than ever, says Gostick, “and yet the inane office ‘fun’ of yesteryear has wholly passed. We realise, maybe more than before, that every minute of our time is precious. If our bosses want it, they’ve got to use it wisely.”  

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La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident

Viktor Orban dénonce le « suicide » de l’Occident

« Les Russes ont lancé une soi-disant opération militaire et les Etats-Unis ont décidé de financer l’Ukraine avec du matériel et des équipements militaires illimités, ce qui a conduit à la pire combinaison possible », a déclaré Viktor Orban lundi 16 mai, rapporte Le Parisien. Le Premier ministre hongrois estime que le comportement de l’Europe, dans le cadre du conflit en Ukraine, est un « suicide ».

Selon Le Parisien, il a encore répété que « menacer la sécurité énergétique » de la Hongrie restait « une ligne rouge » à ne pas franchir.

La Turquie s’oppose fermement à l’adhésion de la Suède et de la Finlande

« Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (…) Nous ne cèderons pas sur l’adhésion à l’Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan, le lundi 16 mai. La Turquie reproche aux deux pays de soutenir les rebelles kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme organisation terroriste. Plus tôt dans la journée, la Turquie avait déjà reproché à la Suède et à la Finlande de ne pas signifier ses demandes d’extradition des personnes qu’elle accuse d’être membres d’« organisations terroristes », avait rapporté l’agence étatique turque Anadolu.

Poutine promet de répondre à l’élargissement de l’OTAN

Vladimir Poutine n’a pas manqué de réagir à la double-candidature de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, qu’il estime être un véritable défi pour la Russie. Si un tel « élargissement de l’Otan ne constitue pas une menace immédiate » pour la Russie, a reconnu le chef du Kremlin, « le déploiement d’infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

La Suède officialise sa candidature à l’OTAN

La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a officialisé la candidature de son pays à l’Otan, lundi 16 mai. « Le gouvernement a décidé d’informer l’Otan de la volonté de la Suède de devenir membre de l’alliance », a t-elle déclaré lors d’une conférence de presse, estimant que la Suède « quitte une ère pour entrer dans une nouvelle », relate Le Parisien.

Dans l’après-midi, Emmanuel Macron a annoncé pleinement soutenir l’initiative suédoise, quelques jours après avoir réagi de la même manière à la candidature de la Finlande.

McDonald’s se retire complètement de Russie

Le géant de la restauration rapide a annoncé se retirer définitivement de Russie, relate Le Figaro. McDonald’s compte ainsi vendre l’ensemble de ses activités dans le pays. Le PDG du groupe McDonald’s, Chris Kempczinski, a indiqué dans un communiqué dont se fait l’écho Le Figaro : « Nous sommes engagés envers notre communauté mondiale et devons rester inflexibles quant à nos valeurs. » L’enseigne avait déjà fermé tous ses établissements en Russie en mars dernier. 

Renault officialise sa sortie de la Russie

En raison de l’offensive russe menée en Ukraine, le constructeur automobile français a officialisé la fin de sa présence en Russie. Renault avait déjà suspendu ses activités le 23 mars dernier, rappelle BFM TV. Malgré sa sortie, le groupe va devoir laisser ses actifs à la Russie, dont elle est désormais propriétaire. Le ministère russe de l’Industrie et du Commerce a confirmé ces informations ce lundi 16 mai : « Des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou. » C’est en tout cas une « décision difficile mais nécessaire » pour le PDG de Renault, Luca de Meo. 

Un hôpital ciblé par les troupes russes

À Sievierodonetsk, dans la région de Louhansk, un hôpital ukrainien a été visé, dimanche 15 mai, par des frappes de la part de l’armée russe. Selon le gouverneur de la région de Louhansk, neuf civils ont été blessés à l’issue de ces tirs, relate BFM TV. Le gouverneur a ajouté : « Ces derniers jours, les Russes ont lancé 11 attaques d’artillerie sur Sieverodonetsk. » En plus de l’hôpital, des « maisons, une usine chimique, une école » ont également été touchées.

La Suède veut candidater à l’Otan

Dimanche 15 mai, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson a estimé qu’une candidature commune à l’Otan avec la Finlande était ce qu’il y avait de « mieux » pour la Suède, et pour maintenir sa sécurité face à l’offensive russe, relate TF1 Info. La Première ministre suédoise est attendue ce lundi 16 mai au Parlement afin de s’assurer « d’un large soutien parlementaire pour une candidature à l’Otan ». Le parti social-démocrate au pouvoir a d’ailleurs approuvé une candidature à l’Otan. « Ensuite nous pourrons prendre une décision du gouvernement », a déclaré Magdalena Andersson.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

During World War One, the scarecrows of Germany began to disappear from fields. It wasn't that they had gone for a wander, it was because there was a serious shortage of clothing. The British Navy had introduced a blockade of European ports to starve Germany and Austria-Hungary of goods and raw materials, including cotton, so the scarecrows' garments had become too valuable to be left for the birds.

In 1916, the German clothing industry was urgently placed under state control, and the private trade of second-hand garments was forbidden. "An appeal was made to the patriotism of German women to maintain a simplicity of dress 'more in keeping with the seriousness of the times'," noted a trade report written in 1918 for the US Department of Commerce. The authorities rationed stockings to two pairs per person every three months, introduced a rule on maximum dress-length, and requisitioned old blankets, table-cloths and handkerchiefs for recycling – even the linen on which old maps were printed.

It became clear that an alternative to cotton-based textiles was needed, not least to supply the armed forces in the trenches. Various other materials were explored, such as mungo (recycled wool), shoddy (a byproduct of wool processing), flax, and even paper. But one researcher based in Vienna, Gottfried Richter, had a suggestion for something better. He had been working on it for 15 years, and reckoned it could solve Germany and Austria-Hungary's clothing woes. It was a plant that, with highly fibrous stems, could be woven into thread, matching other materials like flax for quality, and already growing widely and voraciously in the forests and meadows of Central and Eastern Europe. 

The wonder plant, according to Richter, was the common stinging nettle.

The 'hairs' of a stinging nettle are hollow to allow irritating chemicals to flow through them and into their victim's skin – they act like tiny needles (Credit: Alamy)

Following Richter's advice, the authorities invested millions of Deutsche marks to plant the weed along the Danube, and nettle-based yarns began to be made. "Nettle fibre is considered the best substitute for cotton that Germany has found. It is now being produced on a large scale for military use," the authors of the US Department of Commerce report concluded.

Nettles, with their nasty stings, may not sound very luxurious to wear, but fortunately their defensive needles are neutralised during manufacture. Our ancestors also realised this: its use as a textile goes back centuries. In more recent decades, the German fashion designer Gesine Jost has used nettles to make tops, coats and skirts, drawn to the fact that the plant needs less pesticide and water to grow compared with cotton. And its fibres have even been spun to make into a bikini as an experiment in sustainable materials ("It's not terribly comfortable when it's next to your skin… it is a slightly hairy fibre," said the swimwear's creator, Alex Dear of De Montfort University, at the time.)

Dead nettles are often sold as garden plants, though they look very similar to the stinging kind (Credit: Getty Images)

But clothing is far from the only use for the plant: there are many more applications, from treating aching bones to keeping awake at night. Anyone who has touched the nettle's tiny needles or had to remove it from their gardens might struggle to love such an annoyingly painful weed, but perhaps the nettle deserves more admiration. In past years, environmentalists and gardeners have marked this week in May as "Be Nice to Nettles" week. Could it be time to embrace the countryside's most annoying stinger?

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Variants of the Urtica plant, with its jagged leaves and fibrous stems, can be found naturally across the world, growing in moist, shady places like forests, near rivers or in ditches alongside roads. Not all of them sting, but the most common species U. dioca, and the dwarf version U. urens, can be painful if you brush your hand across them.

These nettles have tiny hairs, called trichomes, that are essentially little hypodermic needles waiting to inject their contents into your skin. Inside them is a fluid containing formic acid, histamine, acetylcholine and serotonin. It's why the word nettle derives from the Anglo-Saxon word "noedl" (needle) and its scientific name Urtica means "to burn".

However it is, in principle, possible to avoid the sting with a firm grip – as the idiom "grasp the nettle" advises – though it's best not to try this at home. And fortunately when the plant is cooked, dried or processed, the trichomes are destroyed. (Incidentally, dock leaves – Rumex obtusifolius – which some say can mitigate a sting's pain, are more likely placebos.)

Given the nettle's ubiquity and utility, people have collected and cultivated the plant for centuries. Archaeological digs in the UK show that as far back as the Bronze Age, people used a subspecies of the plant to make their clothing, realising its easily accessible stems could make for soft, strong textiles.

Over the centuries, the nettle has been entwined with folklore and stories. In Hans Christian Anderson's tale The Wild Swans, a princess must silently – and painfully – knit 11 nettle shirts to save 11 of her brothers, who have been turned into swans by their evil stepmother.

Nettles are also associated with Norse legend – specifically stories of Thor and his half-brother Loki, who supposedly invented a fishing net made from nettle yarn to catch salmon. The plant, however, has yet to appear as a storyline in the Marvel Cinematic Universe franchise. In the rival comic universe created by DC, however, it seems poison ivy is more likely to be the go-to irritant for writers, particularly US ones.

The comma butterfly likes to lay its eggs on stinging nettles, and it's thought that their abundance in the UK has helped the species to reverse its decline (Credit: Alamy).

Around 2,000 years ago, the Romans ate the plant, used it for meat tenderisation, and there's an intriguing story that can be traced back to an Elizabethan herbalist who suggested that Roman soldiers brought seeds with them to the UK, so they could lash themselves with the stems and leaves to increase bloodflow and keep warm in the chilly British climate. It's unclear whether this often-repeated tale is entirely true, because key details such as the location of the planting have been shown to be false (and it would seem hot nettle soup would be the smarter choice), but perhaps it worked for them as a distraction.

Also embedded in nettle folklore, there are stories about Native Americans stinging themselves deliberately as a part of ceremonial rituals, to stay awake during all-night vigils, and as a way to counter joint pain.

There is certainly something to this last application. In 2000, researchers conducted a small but robustly-designed trial to test claims of nettles' pain-relieving powers. Obviously stinging hurts, but the scientists found that people suffering from arthritic discomfort in their thumb or index finger were more likely to report relief from their aches after nettle stings, compared with a group of people who applied a similar-looking leaf with no sting. (It would be inadvisable to self-administer without medical advice: nettles can cause severe allergic reactions in some people.)

From working with contaminated city soil to reconsidering weeds, pests and even lawns, gardening is changing as we adapt it to the realities of modern life. This series takes a look at its future in the 21st Century – and explores how it can be updated to fit with modern sensibilities and challenges, such as environmental awareness and pollution.

But that's not all the nettle has to offer. In 2018, the scientists Dorota Kregiel, Ewelina Pawlikowska, and Hubert Antolakof Lodz University of Technology in Poland compiled a review of many more benefits of nettles. The weed, they conclude, is an "ordinary plant with extraordinary properties" and has largely been underestimated.

For starters, the trio write, nettles do a lot to improve the environments in which they grow. They can improve soil that has been over-fertilised, and reduce its heavy metal content. They also promote biodiversity through the various species of insect they support, such as the red admiral, small tortoiseshell, or peacock butterflies, and would have potential as a carbon sink if farmed commercially.

Nettles also have top-notch nutritional credentials: they contain a level of iron that can rival more fashionable leaves such as spinach or kale. And they're also a source of zinc, iron and magnesium, and contain more protein than many other green vegetables

The religious procession "Jesus of Great Power" in Ecuador traditionally involves a 'Cucurucho' walking with stinging nettles on their back in penitence (Credit: Getty Images).

Many cuisines have already embraced the plant: boiled nettles with walnuts is a common dish in Georgia, for example, while Romanians make sour soup using young nettle, according to Kriegel and colleagues. In the UK, the leaves are used to wrap up a type of Cornish cheese called yarg, changing the acidity of its surface and affecting the way the curd matures. And you can also make bread with nettle, either by embedding the leaves, or grinding it up to make a flour. (Kriegel and colleagues do point out, however, that nettles always need to properly prepared before consumption, to avoid any allergic reactions.)

Finally, there are the myriad medicinal uses. Plenty of the claimed herbal benefits lack scientific evidence, so may be most useful for their placebo effects, but there have been some studies with intriguing results. For example, a dietary supplement containing nettles could help to alleviate the symptoms of urinary tract infections and enlarged prostrates. Meanwhile, there have been claims that nettles could help to treat the symptoms of hayfever – however, here the evidence is a little more tentative.

So why are nettles not farmed and sold more widely – or allowed to grow in gardens as free plants with bonus properties?

For now, the plant remains more likely to be seen in the wild than growing in a field. Part of the reason is that post-harvesting can be expensive for farmers: the stems and leaves need to be dried out for processing, which can be costly. Still, if consumer demand for nettles were to increase – as a food, a medicine, or a textile – then that could change the economics.

There's really no reason not to let them grow elsewhere though. With their delicate flowers and distinctive pointed leaves, wild nettles have a strong resemblance to another, unrelated group of plants, the dead nettles (in the genus Lamium) – which are popular garden additions, actively sought out to add lush foliage to pots and borders. (It's thought that dead nettles might have evolved a similar appearance on purpose, to trick animals into avoiding them though they lack a sting.) 

Who knows, in 10 years' time, nettles might be in some of the most carefully-manicured gardens – or even a part of your wardrobe.

*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish

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France24 - Monde

Covid-19 : le Maroc annule l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire

Publié le : 18/05/2022 - 01:39

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Le Maroc a supprimé, mardi, l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire afin de relancer le tourisme, un secteur dévasté par deux années de pandémie. Le passe vaccinal reste obligatoire.

Le Maroc a supprimé l'obligation du test PCR pour entrer sur son territoire afin de favoriser le retour des touristes étrangers et soutenir un secteur vital pour l'économie nationale, selon un communiqué gouvernemental publié mardi 17 mai.

"Le gouvernement marocain a décidé l'annulation de la condition du test PCR pour l'entrée sur le territoire marocain", a indiqué le bureau du Premier ministre. Cette décision, effective immédiatement, "a été prise (...) en prenant en considération l'amélioration de la situation épidémiologique dans notre pays", souligne le communiqué.

Relancer le tourisme 

Le gouvernement d'Aziz Akkanouch était sous pression des professionnels de l'industrie touristique pour sauver la saison et relancer un secteur dévasté par deux années de pandémie.

"Nous sommes très contents. C'est une décision qui aurait dû être prise avant mais l'essentiel est que ce soit fait", a déclaré à l'AFP le président de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH), Lahcen Zelmat. "Cela va encourager les Marocains résidant à l'étranger, qui reviennent au pays pour les vacances d'été, ainsi que les touristes étrangers", s'est-t-il félicité.

En revanche, le passe sanitaire reste obligatoire pour accéder au territoire marocain. La réouverture de l'espace aérien du Maroc, le 7 février dernier, s'était accompagnée de restrictions : un passe vaccinal valide et un test PCR négatif de moins de 48 heures avant le départ. À leur arrivée aux aéroports, les voyageurs étaient en outre soumis à un test antigénique et des tests PCR étaient effectués de façon aléatoire sur les passagers. Des mesures jugées "trop contraignantes" par les voyagistes et les hôteliers.

Avec AFP

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REPORTAGE

Covid-19 : au Maroc, le tourisme durement affecté par la fermeture des frontières

Valeurs Actuelles

[Jamet] Ukraine : la guerre… et après ?

Vladimir Poutine, passablement anachronique en notre siècle, véhicule la même conception du monde que Richelieu ou Bismarck. La politique, à ses yeux, est la continuation de la guerre, tout comme la guerre la continuation de la politique, chacune avec ses moyens propres. Se croyant investi du devoir sacré de rendre à la Russie, avec ses territoires perdus, sa grandeur passée, il croit moins au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qu’au droit des dirigeants à disposer des peuples. Par le fer et par le feu.

Ses généraux, ses conseillers et ses espions ont-ils trompé Poutine par crainte, par servilité, par incapacité ? Persuadé que ses soldats seraient accueillis en libérateurs, le locataire du Kremlin n’avait pas prévu que l’invasion de l’Ukraine se heurterait à une résistance farouche. Convaincu que son armée, rééquipée et modernisée, ferait la démonstration de sa puissance, il n’avait pas imaginé un instant qu’elle ferait plutôt celle de sa lourdeur et de son inadaptation à la mission qu’il lui destinait. Assuré de la faiblesse et de la lâcheté des régimes démocratiques, il ne pouvait croire que les pays membres de l’OTAN, fournissant en quantité armements, instructeurs et renseignements à l’Ukraine, flirteraient avec la cobelligérance.

Ajoutons qu’entrer chez le voisin les armes à la main n’était pas la meilleure façon de se présenter, et qu’il fallait être singulièrement ignorant des évolutions récentes pour penser qu’au moment même où l’Ukraine découvrait les charmes de la démocratie, à peine tempérés par la corruption, sa population pouvait être tentée par une dictature également corrompue et préférer à son président-comédien un président shakespearien.

Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.

Alors que nombre d’Ukrainiens doutaient encore si l’Ukraine existait vraiment, et s’ils n’étaient pas Russes autant, voire plus, qu’Ukrainiens, l’invasion lancée par Poutine est au contraire en passe de faire naître quelque chose qui ressemble fort à un État et à une nation.

Sur un autre plan, l’agression russe n’a pas seulement ranimé cette OTAN qu’on disait en état de mort cérébrale et conduit des pays jusqu’alors neutres à rejoindre ses rangs. Elle a ramené cette coalition de trente États à une finalité que l’on croyait obsolète depuis l’effondrement de l’URSS, à sa raison d’être originelle, celle d’une machine de guerre pilotée et manipulée par les États-Unis pour faire pièce à un grand pays dont nous avions pourtant intérêt à faire notre allié face aux menaces qui montent sur les confins asiatiques de l’Occident.

Où en sommes-nous ? Les mêmes experts qui prévoyaient que le Goliath russe écraserait le David ukrainien, ce qui n’a pas eu lieu, et qui constatent que David, avec sa fronde, (ses drones, ses missiles, ses hélicoptères, ses canons), tient en respect son adversaire, n’hésitent plus, depuis quelques jours, à prédire la victoire du supposé faible sur le supposé fort. C’est aller un peu vite en besogne. Goliath a encore quelques atouts dans sa manche. Il faut souhaiter qu’il ne se sente pas contraint de les jouer.

Si cette guerre qu’on nous annonce désormais longue, ne sort pas d’un cadre “conventionnel”, elle s’arrêtera, classiquement, lorsque les deux antagonistes seront à court de souffle, à bout de force, et que l’un comme l’autre renonceront à l’objectif apparemment chimérique d’une victoire totale.

Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature.

Alors, avec l’inventaire des immenses dégâts matériels, moraux et humains consécutifs au conflit, viendra le temps de la nécessaire reconstruction. Alors, le peuple ukrainien et le peuple russe, prendront conscience que la guerre qu’ils se sont faite est d’abord une guerre entre peuples frères, une guerre civile. Alors sonnera l’heure de la réconciliation.

Eh quoi, dira-t-on, sur les tombes à peine refermées des soldats morts au combat et des innocents massacrés ? La paix, après tant de viols, de tortures, d’atrocités inexpiables, de crimes impardonnables ? Mais oui. Quel Français, en 1871, en 1918, en 1945, et surtout quel public français, aurait supporté l’idée même d’une réconciliation avec l’Allemagne ? Or, les liens culturels, historiques, politiques, linguistiques, affectifs, économiques, génétiques, que le temps a tissés entre l’Ukraine et la Russie, à travers mille vicissitudes, sont d’une autre solidité, d’une autre trempe, d’une autre nature que ceux qui ont persisté malgré les drames et les guerres entre les deux peuples que sépare le Rhin.

Tchekhov, Gogol et Tchaïkovsky sont-ils Ukrainiens ? Oui. Sont-ils Russes ? Oui. Poutine passera, et même Zelensky. Le temps cicatrisera les plaies brûlantes qu’a ouvertes cette guerre contre nature. Alors on cessera de jouer à ce jeu puéril qui voudrait nous faire croire que Kiev et Kyiv, Lvov et Lviv, Kharkov et Kharkiv sont des villes différentes. Alors les Olexander admettront qu’ils s’appellent aussi Alexander, les Tetyana Tatiana et les Volodymyr Vladimir.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb

In the 1st Century, bathers in the city of Bath who suffered the ignominy of having their clothes stolen while they were enjoying a soak knew exactly who to call upon for help. The goddess Sulis, who presided over the hot baths, cold baths and glistening plunge pools of the Roman complex, was known principally for her ability to heal, but she also had a remarkable capacity for vengeance. More than 100 ancient curse tablets have been excavated from her spring, many of them featuring strong-worded pleas for the goddess to punish those who'd made off with other people's possessions. Thieves beware.

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Sulis is just one of a number of goddesses who feature in an ambitious new exhibition,  Feminine Power, at the British Museum in London. Examining the prominence of female deities and figures of reverence from six continents across thousands of years, the show is as rich in scope as it is in divine faces. Sharing the gallery with Sulis, a local manifestation of the Roman goddess Minerva, is everyone from the Egyptian deity Sekhmet to the Hindu Kali, the Japanese Kannon and the Mexican Coatlicue.

The painted clay relief Queen of the Night (circa 1750 BCE) from Iraq is exhibited at the new show Feminine Power at the British Museum (Credit: Trustees of the British Museum)

It is striking how many of these goddesses have been worshipped for seemingly contradictory qualities. Just as Sulis was credited with powers of healing as well as powers of exacting revenge, so Inanna of ancient Mesopotamia was viewed as a goddess of both sex and war. An early hymn describes her as a dread deity who brings death to men on the battlefield and mourning to the households they leave behind. In other writings, she is celebrated for the sexual potency she inspires in mortals she favours. Sumerian kings did their best to combine the best of both worlds by envisaging themselves as sleeping with Inanna in order to attain her protection in war. This was, perhaps in part, a way of tempering their fears of her authority.

The ability of goddesses to cross societal boundaries established between the sexes on Earth was one of the main things that elevated them above most mortal women. Inanna, who was credited with the power to transform men into women, and women into men, was sometimes even described as if she herself were male. Professor Mary Beard, one of five guest contributors to the exhibition, observes in her prologue to the show's catalogue that the Greek goddess of wisdom Athena similarly had "martial attributes that fundamentally conflict with Greek concepts of female gender".

The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb. Like Inanna, she found a place in men's hearts on the battlefield as well as in the bedroom. Mary Beard explains: "It's Venus and the unswayable, unstoppable power of desire that in a way brings Rome its military victories." Julius Caesar claimed to be a descendent of Venus via her son Aeneas, hero-turned-refugee of the Trojan War, and placed the goddess prominently on some of his coinage. Later leaders, too, looked back to Roman goddesses almost as a hallmark of their authority. Minerva was depicted in the presence of Wellington and Napoleon as well as Queen Elizabeth I. 

The ancient goddess Kali Murti represents time, doomsday and death (Credit: Trustees of the British Museum)

The idea that female figures of power have been more important to women throughout history than to men is certainly belied. Amenhotep, a Pharoah of the 18th dynasty in Egypt, went so far as to commission a vast quantity of sculptures of Sekhmet for his mortuary temple on the Nile, in the belief that she would help ward off pestilence and plague. And men were responsible for making at least some of the cult statues and artworks of goddesses that still survive today.  

Belinda Crerar, lead curator of the exhibition, tells BBC Culture, "In a lot of cases, we don't know exactly who was making the objects. We tend to assume they were made by men, but this was not necessarily the case. In the first section of the exhibition there's a bronze dish, probably made in Birmingham, and decorated by women." 

Feared and revered

While many goddesses were thought to lend their support to women in conceiving and delivering children, there were also individuals credited with the power to do the opposite. Female figures of power could in fact be a source of anxiety to women in the very sphere in which their assistance was needed most. Among the Sumerians, Lamashtu, a goddess with the head of a lion and the jaw of a donkey, was believed to creep into the houses of women while they were in labour to steal their babies. In Mexico, Cihuateteo ("divine women"), the spirits of would-be mothers who had died in labour, were rumoured to return on five days in the Aztec year to snatch newborns from their cradles. And Lilith was described as the first wife of Adam, and as a bringer of infant death and sterility. A haunting sculpture of her by contemporary artist Kiki Smith is mounted high on one wall of the exhibition. Her fierce blue eyes are liable to catch you off guard.  

A 1994 sculpture by Kiki Smith depicts Lilith as a bringer of infant death and sterility (Credit: Pace Gallery)

These deities were profound manifestations of real human fears. It would be true to say that anxiety has helped shape several of the stories that have come down to us about female figures of power.

These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet

In many early cultures, the Earth itself was seen to be female, or to revolve around the behaviour of Earth goddesses. The ancient Greek myth of Demeter and Persephone, for example, was used to explain the existence of the seasons. Upon hearing that her daughter had been abducted by Hades of the Underworld, Demeter went into mourning, causing the crops she usually protected to fail. Persephone's consumption of some pomegranate seeds kept her in the darkness for part of the year only. Her return to the upper world cheered her mother and heralded the arrival of spring and its fruits. Similarly, in Hindu texts, the goddess Shri-Lakshmi was described as leaving the Earth after suffering a slight, thereby wreaking devastation in the fields.

These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet. In Hinduism, Shiva's wife, Sati, was believed to become part of the physical universe after she died. Her body fell in pieces across the landscapes below, inspiring the foundation of the Kamakhya Temple in Assam, on the very spot her vulva was said to have settled. Still today, a festival is held here in monsoon season. Worshippers gaze in wonder as the natural spring turns red with the seepage of iron oxide. It is as if the goddess were menstruating.

In an 1891 painting by John William Waterhouse, Circe offers a cup to Ulysses (Credit: Gallery Oldham)

As important as these modes of worship are, one can't help but feel that men have endowed female deities with powers beyond their human counterparts to illustrate why female rule on Earth would be disastrous. While the Egyptian Sekhmet was upheld for her life-giving potential, like Shri-Lakshmi and Demeter, she could also deliver destruction. It was said that she was sent to plunder the Earth after mortals rebelled against her father, the sun god, Ra. Sekhmet did as she was told but got carried away. Ra was so ashamed by her bloodlust that he recalled her. Sekhmet would not give up. The only way Ra could stop her in her tracks was by disguising alcohol as blood so that she would become too inebriated to continue.

Still today, women in power are often as much feared as they are revered or, at least, are presented as threatening in their success and their ability to smash glass ceilings. If the examples of the past reveal anything, it is that female figures of authority are always at the ready to rise up and defy expectation. They are brilliant for being everything people assume they are not.    

Daisy Dunn's new book, Not Far From Brideshead: Oxford between the Wars, is out now.

Feminine Power – the Divine to the Demonic is at the British Museum, London, until 25 September.

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France24 - Monde

En recueillement à Buffalo, Joe Biden dénonce le "poison" du suprémacisme blanc

Publié le : 17/05/2022 - 19:50

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Le président américain et son épouse, Jill Biden, se sont rendus mardi à Buffalo, dans l'État de New York, où un acte terroriste à motivation raciste a coûté la vie à dix personnes afro-américaines samedi. Joe Biden a notamment déclaré que la tuerie de Buffalo était un acte de "terrorisme" et a dénoncé le "poison" de la théorie du suprémacisme blanc.

Une brassée de fleurs blanches et un signe de croix : le couple présidentiel, Jill et Joe Biden, s'est recueilli mardi 17 mai à Buffalo, où dix personnes afro-américaines ont péri samedi, victimes d'un attentat raciste.

Peu après leur arrivée dans cette ville du nord-est des États-Unis, le président américain et son épouse se sont rendus près du supermarché Tops, où a eu lieu l'un des pires massacres racistes de l'histoire récente aux États-Unis. Sous un soleil éblouissant, ils se sont avancés vers des bouquets, des mots et des bougies amassés au pied d'un arbre, dans un silence troublé seulement par le souffle du vent et le cliquetis des appareils photo. Jill Biden a déposé une brassée de fleurs blanches. Joe Biden, après avoir retiré ses lunettes de soleil, s'est signé.

Joe Biden a dénoncé avec véhémence le "poison" du suprémacisme blanc et ceux qui contribuent à le répandre. Dans cette ville de l'état de New York, où un jeune homme adepte de théories complotistes telles que celle du "grand remplacement" a commis un massacre au fusil d'assaut, le président américain a parlé d'un acte de "terrorisme".

Évoquant cette thèse raciste du "grand remplacement", Joe Biden, très ému, très solennel, a asséné : "J'appelle tous les Américains à rejeter ce mensonge et je condamne tous ceux qui le répandent pour gagner du pouvoir, des voix, de l'argent".

"Ceux qui prétendent aimer l'Amérique ont donné trop de combustible à la haine et à la peur", a encore lancé le démocrate, sans toutefois mentionner de noms ou d'affiliation partisane. "Ce venin, cette violence ne peuvent pas être l'histoire de notre époque", a-t-il plaidé, alors que les États-Unis ont connu ces dernières années plusieurs tueries visant des Afro-Américains, des Juifs, des personnes d'origine latino-américaine.

Le couple présidentiel a prévu de rencontrer des familles de victimes, des membres des équipes de secours et des responsables locaux, avant que le président ne prononce un discours, à 17 h GMT.

Plus de 200 "fusillades de masse" aux États-Unis depuis le début de l'année

Le démocrate âgé de 79 ans veut désigner le massacre "pour ce qu'il est : du terrorisme motivé par une idéologie haineuse et perverse, une idéologie qui déchire l'âme de notre pays", selon un responsable de la Maison Blanche.

La tuerie de Buffalo rappelle cruellement que Joe Biden, élu sur un message d'unité, n'a pas réussi jusqu'ici à apaiser une Amérique minée par la haine raciale et la violence par armes à feu.

Le président, tout en sachant pertinemment que son parti n'y dispose pas d'une majorité suffisante, veut malgré tout appeler mardi le Congrès à "agir pour que les armes de guerre ne circulent pas dans nos rues" et pour que les "armes à feu ne se retrouvent pas dans les mains de criminels ou de personnes souffrant de graves maladies mentales."

Le démocrate appelle depuis longtemps à interdire les armes d'assaut – comme celle utilisée dimanche. C'est ce qu'avait fait par exemple la Nouvelle-Zélande après la tuerie raciste contre des mosquées de Christchurch en 2019, un massacre dont s'est d'ailleurs inspiré le meurtrier présumé de Buffalo, Payton Gendron, 18 ans.

Joe Biden voudrait aussi imposer une vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des personnes achetant des armes à feu. Mais il bute sur une opposition républicaine très attachée au droit constitutionnel à porter des armes, et sur le puissant lobby du secteur, la NRA.

L'organisation Gun Violence Archive décompte déjà cette année plus de 200 "fusillades de masse" aux États-Unis – soit 10 par semaine en moyenne – au cours desquelles quatre personnes au moins ont été blessées ou tuées.

"Motivé par la haine"

Avant le massacre, Payton Gendron a publié un manifeste de 180 pages, où il se définit lui-même comme "fasciste", "raciste", "antisémite" et se réclame de la théorie complotiste du "grand remplacement".

Joe Biden rappelle souvent qu'il avait décidé de se lancer dans la course à la Maison Blanche après avoir vu l'ultra-droite parader en août 2017 à Charlottesville (Virginie, sud). Une jeune femme avait trouvé la mort, après qu'un sympathisant néo-nazi eut foncé en voiture dans un groupe de manifestants anti-racistes.

Depuis son élection, il promet de réparer l'"âme" d'une Amérique qui serait, par essence, unie. Mais il manque de leviers pour passer à l'acte.

Contraint par sa trop mince majorité parlementaire, confronté à des États conservateurs dotés de prérogatives étendues, limité par une Cour suprême désormais fermement ancrée à droite, il a dû se contenter d'agir à la marge, par décrets, sur le contrôle des armes à feu.

Joe Biden, qui a promis de protéger les Afro-américains, n'a par ailleurs pas réussi à faire voter une législation fédérale protégeant l'accès aux urnes des minorités, menacé dans les États du Sud aux mains des Républicains.

Avec AFP

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États-Unis : la ville de Buffalo, sous le choc, rend hommage aux victimes de la fusillade

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BBC

Madison Cawthorn: Republicans oust Trump-backed Gen Z congressman

By Boer Deng & Sam CabralBBC News, Washington

To his fans, he was a fresh-faced outsider elected to Congress to give voice to Americans young and old fed up with 'wokeism'.

To his critics - and there were many - he was a shameless opportunist more interested in personal branding than public service.

Neither friend nor foe could dispute that he attracted plenty of attention, however, and had a firm claim to be the face of an under-tapped constituency: the young conservative.

Madison Cawthorn's hold on that reputation dissipated on Tuesday night after he lost his bid to renew his title as America's youngest congressman.

The 26-year-old was defeated in a party primary contest in his safely Republican rural North Carolina district by a slim margin, about 1,500 votes.

Seven challengers had vied for his seat, and the nomination was won by Chuck Edwards, a state senator who had earned the backing of North Carolina's seasoned senator and the more establishment elements of the party.

Plenty of problems plagued Mr Cawthorn's campaign.

In the months leading up to Tuesday's primary, he was charged twice with carrying a weapon to an airport, drew the ire of party grandees for claiming he had been invited to orgies by Republican colleagues, and faced questions over photos that featured him dressed in women's lingerie.

Voters and party bigwigs were unamused. When he ran for office, Mr Cawthorn "said some really exciting things, ran a grassroots campaign all over the district, and he showed concern [for his constituents]," said Hunter Clark, 18, a former staffer for the congressman. "For me, and for a lot of people, he was change."

His youthfulness was also part of the appeal, said Mr Clark - but his scandals have shown "he's not mature" - and he voted against his old boss this election.

Even Mr Cawthorn's most powerful backer, Donald Trump, was said to be wary of the acolyte who had ridden the former president's "Make America Great Again" coattails to office - though a day before the primary he mused that the congressman had "made some foolish mistakes, which I don't believe he'll make again" and deserved a second chance.

But Mr Cawthorn's political career has never been short of controversy.

He raised eyebrows in 2020 with social media posts bragging about visiting Hitler's holiday home. (He called the Nazi leader "a supreme evil", but angered Jewish leaders by referring to him as "the Fuhrer".)

He praised rioters who descended upon the US Capitol to overturn Joe Biden's election and apparently lied about having been admitted to the US Naval Academy.

None of that stopped the politician - who uses a wheelchair after a 2014 car crash left him partially paralysed - collecting legions of Instagram fans, and winning adulation from Gen Z followers of Trumpism.

"He is the only conservative option with the backbone to stand up to Washington liberals," said Cawthorn voter Cole, 21, who asked that his surname not be included.

But his purported influence with younger voters - the premise of Mr Cawthorn's pitch to Republicans - did not help him on primary night.

Ironically, younger voters were never the ones who hoisted him into office in the first place, said Chris Cooper, a political scientist at Western Carolina University.

Rather, it was the promise that he could speak for them that swayed older voters, said Prof Cooper, who studies North Carolina politics.

Ahead of Tuesday's contest there was no sign of a groundswell of young people going to the ballot box, he added.

Mr Cawthorn was not wrong, though, to hone in on Gen Z's untapped potential.

In 2020, more than a third of those aged 18-29 who cast ballots voted for Mr Trump, according to analysis from Tufts University - close to 10 million votes.

But youth voting has long been a problem in modern US elections.

From 1972-1996, voter participation among 18-24 year olds dropped from 50% to 32% in presidential elections, according to census data. It has fallen further since, and is worse in the midterms.

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Eintracht Frankfurt defeat Rangers on penalties to win Europa League

Issued on: 19/05/2022 - 00:58

NEWS WIRES

Eintracht Frankfurt beat Rangers 5-4 on penalties to win the Europa League on Wednesday after the final in Seville finished 1-1 at the end of extra time.

Aaron Ramsey missed for Rangers in the shoot-out after coming on as a substitute with only three minutes left of extra-time, before Rafael Borre struck the winning shot to complete Frankfurt’s remarkable triumph.

Borre was the hero of the night, after already cancelling out Joe Aribo's opener for Rangers as Frankfurt won their first European trophy since 1980 and booked their place in next season’s Champions League.

"We are all heroes. Without the fans we wouldn’t have made it," said Frankfurt goalkeeper Kevin Trapp.

Both clubs were looking to win a second European title in their history, Rangers after clinching the Cup Winners’ Cup in 1972 and Frankfurt after they lifted the UEFA Cup 42 years ago.

But Rangers came up just short at the end of an incredible run to the final. Only ten years ago this week, Rangers fell into administration before being liquidated and relegated to Scotland’s bottom tier.

Frankfurt had already beaten Real Betis, Barcelona and West Ham en route to the final and they were probably deserving winners, shading a compelling contest that always seemed to lack real technical quality.

With a capacity of just under 43,000, Sevilla’s Ramon Sanchez Pizjuan was never going to be big enough to house all the travelling fans, with Rangers bringing over an estimated 100,000 while around 60,000 followed Frankfurt to Spain.

The vast majority enjoyed the day in good spirits but security concerns were not unfounded, with skirmishes breaking out in the city centre during the day on Wednesday while five German fans were arrested late on Tuesday night after police said 200 Frankfurt fans launched an attack on Rangers supporters.

It was a scruffy opening 15 minutes as Joe Aribo almost got away after a neat pirouette by Scott Wright before John Lundstram scraped his studs down the dipping head of Sebastian Rode, leaving the Frankfurt captain with a bloody shirt that had to be changed and a head that had to be strapped.

The German team gradually took control, faster to the ball and slicker in their passing, suffocating Rangers, who were reduced to speculative punts forward to try to escape the press. 

Pressure mounting 

Frankfurt’s Ansgar Knauff went close, the penalty box opening up for the winger at the end of a winding run forward, only for Allan McGregor to tip wide.

Rangers had their moments and improved before the break as Lundstram’s header had to be pushed over and Ryan Jack drove too high.

Frankfurt seemed rejuvenated for the start of the second half but it was Rangers who took the lead just before the hour, capitalising on two dreadful Frankfurt errors, each compounding the other.

First, Djibril Sow misjudged a header in midfield, sending it back behind his own defence for the lively Aribo to latch onto, and then as Frankfurt’s Tutu chased, he slipped, gifting an free run to the Rangers striker, who calmly slotted home.

Lindstrom might have equalised almost immediately but his finish was blocked and then Daichi Kamada looped onto the roof of the net when Rangers had failed to clear.

The pressure was mounting and in the 69th minute, it told, as Filip Kostic was given too much space out wide to cross and then in the middle, Connor Goldson and Calvin Bassey both hesitated to clear. Borre nipped between them and prodded in.

There were precious few opportunities in the final minutes but the contest became stretched in extra-time, with Borre almost capitalising on a Bassey stumble. 

Rangers were the better team in the second period and their golden chance came in the 118th minute as the sprinting Ryan Kent arrived at the back post but somehow hit keeper Trapp from five yards.

To penalties, and the Rangers fans roared when the coin toss put the shoot-out at their end. James Tavernier, Steven Davis and Scott Arfield all scored for Rangers as did Frankfurt’s Christopher Lenz, Ajdin Hrustic and Kamada, whose shot squeezed in off the post.

But Ramsey fired too straight, hitting Trapp’s left foot and after Kostic and Kemar Roofe converted, it was up to Borre to finish it. He made no mistake.

(AFP)

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Guerra Rusia-Ucrania

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Análisis de noticias

La invasión rusa de Ucrania fortalece a la OTAN

La solicitud de Suecia y Finlandia para formar parte de la alianza atlántica, tras décadas de neutralidad, es una clara declaración de que la invasión rusa de Ucrania ha puesto fin a una era de ilusiones europeas respecto a Moscú.

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Por Roger Cohen

Puedes seguir las últimas actualizaciones [en inglés] de la solicitud formal de Finlandia y Suecia de unirse a la OTAN aquí.

La decisión de Finlandia y Suecia de abandonar la neutralidad a la que se adhirieron durante décadas y solicitar su ingreso a la OTAN es el indicio más fuerte hasta ahora de un profundo cambio en Europa ante el agresivo proyecto imperial ruso.

Los dos Estados han dejado claro que creen que la amenaza de la Rusia del presidente Vladimir Putin será duradera, que no se acobardarán ante eso y que, tras la matanza rusa en Bucha, Ucrania, no hay lugar para los espectadores. La suya es una declaración de determinación occidental.

“El no alineamiento militar ha cumplido su cometido en Suecia, pero nuestra conclusión es que no nos funcionará tan bien en el futuro”, señaló el domingo la primera ministra sueca, Magdalena Andersson. “No es una decisión que deba tomarse a la ligera”.

Como los ejércitos finlandés y sueco ya están bien integrados en la OTAN, una de las razones por las que el proceso de solicitud puede ser rápido, el impacto inmediato del cambio de rumbo estratégico de los países a la luz de la invasión será menos práctico que político.

Esta es una nueva Europa en la que ya no hay posiciones intermedias. Los países están protegidos por la OTAN o están solos frente a una Rusia gobernada por un hombre decidido a afirmar por la fuerza el lugar de Rusia en el escenario mundial. Para Suecia, y especialmente para Finlandia, con sus 1303 kilómetros de frontera con Rusia, la decisión de Putin de invadir a un vecino no podía ser ignorada.

No eran los únicos. Alemania, una nación que en general es pacifista desde que emergió de los escombros de 1945, se ha embarcado en una inversión enorme en sus fuerzas armadas, así como en un intento para desprenderse de la dependencia energética de una Rusia que había considerado, si no inocua, al menos un socio comercial fiable.

“La ampliación de la OTAN nunca fue la causa de la decisión de Putin de invadir Ucrania, pero sí es una consecuencia”, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto de Asuntos Internacionales de Roma. “Suecia y Finlandia ahora ven una Rusia revanchista y revisionista de una manera mucho más peligrosa que durante la última parte de la Guerra Fría”.

Suecia y Finlandia consideraron que la neutralidad era lo mejor para sus intereses cuando se enfrentaron a la amenaza soviética, y en el caso sueco durante siglos antes de eso. No cambiaron de rumbo, aunque sí se unieron a la Unión Europea, en las más de tres décadas transcurridas desde el final de la Guerra Fría.

El cambio de ambos países en los últimos meses ha sido dramático, un indicio de cómo la determinación de Putin de hacer retroceder a la OTAN y debilitar el apoyo que se le brinda ha producido el efecto contrario: el renacimiento de una alianza que llevaba una generación buscando una razón convincente para existir.

Mientras que el año pasado no más de una cuarta parte de la población de Suecia y Finlandia apoyaba la adhesión a la OTAN, en la actualidad, esa cifra ha aumentado considerablemente, con el 76 por ciento en una encuesta reciente en Finlandia. El Partido Socialdemócrata de Suecia, el más grande del país y durante mucho tiempo bastión de la no alineación, ha aceptado la adhesión a la OTAN en un giro extraordinario.

“Putin se subió a un árbol y no sabe cómo bajar”, comentó Nicole Bacharan, analista de política exterior francesa. “Ahora se enfrentará a una OTAN más fuerte, más grande y más decidida”.

El artículo 3 del tratado constitutivo de la OTAN declara que los miembros deben “mantener y desarrollar su capacidad individual y colectiva de resistir un ataque armado” mediante “la autoayuda y la colaboración mutua continua y eficaz”. En el caso de Suecia y Finlandia, estas capacidades ya se han desarrollado ampliamente mediante una estrecha cooperación con la OTAN.

Carl Bildt, ex primer ministro y ministro de Relaciones Exteriores sueco, aseguró: “Estábamos bien encaminados a formar una relación más estrecha con la OTAN. Pero el 24 de febrero, cuando comenzó la invasión rusa de Ucrania, ese proceso en particular se aceleró”.

Y añadió: “Nuestra decisión refleja la opinión de que Rusia seguirá siendo un lugar complicado durante mucho tiempo, y la guerra en Ucrania será bastante larga, con un liderazgo errático y muy revisionista en el Kremlin durante el futuro previsible”.

Cuando se le preguntó si Suecia temía que Rusia tomara represalias, Bildt dijo que “nunca se sabe con Rusia, pero es probable”.

La valoración de que la guerra de Ucrania puede ser larga es ampliamente compartida en Europa. Putin no solo se enfrentó a su vecino; se enfrentó a Occidente y a un Estados Unidos retratado como un “imperio de la mentira”.

Alemania tardó unos 20 años desde el Tratado de Versalles de 1919 en responder a la humillación percibida con el envío de la maquinaria bélica del Tercer Reich a través de la frontera de sus vecinos, lo que desencadenó la Segunda Guerra Mundial. El resentimiento de Putin por la aparente humillación de la desintegración del imperio soviético tardó unos 30 años en desembocar en una invasión a gran escala de Ucrania.

Parece poco probable que el presidente ruso dé marcha atrás, aunque su guerra haya ido mal hasta ahora.

En la práctica, tanto Finlandia como Suecia han convivido durante mucho tiempo con las armas nucleares rusas en Kaliningrado, el enclave ruso situado cerca de ahí, entre Polonia y Lituania, en la costa del Báltico.

“Estos países están acostumbrados a las violaciones rusas en su espacio aéreo, saben que los riesgos están ahí”, declaró Tocci. “Pero las ganancias de seguridad con la OTAN son incomparablemente mayores que cualquier riesgo adicional”.

Sin embargo, Putin ha aludido en más de una ocasión a la sofisticada gama de armas nucleares de Rusia, y ha sugerido que no dudaría en utilizarlas si lo provocan. Esa amenaza no solo existe para Finlandia y Suecia ahora que abandonan la no alineación militar, sino para toda Europa y más allá.

Tocci habló durante una visita a Estonia, uno de los tres Estados bálticos que formaban parte de la Unión Soviética y que se incorporaron a la OTAN en 2004. “Aquí hay una alegría general por el hecho de que el mar Báltico ahora sea un mar de la OTAN, y para los estonios, las decisiones de Finlandia y Suecia parecen una reivindicación”, aseguró.

Durante mucho tiempo, incluso hasta la víspera de la invasión rusa, Europa ha estado dividida. Los países cercanos a la frontera rusa —como los países bálticos y Polonia— se tomaban en serio la amenaza rusa por su amarga experiencia histórica, mientras que los países más occidentales, como Alemania y Francia, estaban más decididos a disfrutar de los dividendos de la paz del final de la Guerra Fría que a tomar con seriedad las ambiciones de Putin.

Estas ilusiones persistieron incluso después de que el mandatario ruso anexionara Crimea en 2014, además de desencadenar una guerra en la región oriental de Donbás, en Ucrania, ese mismo año y utilizara la fuerza militar para triunfar en Siria, implementando métodos brutales perfeccionados en Chechenia muchos años antes y evidentes desde febrero en Ucrania.

Al final, los países más cercanos geográficamente a Rusia, y más inmediatamente amenazados por ella, tenían razón. Finlandia y Suecia lo han visto de cerca.

Europa ahora está muy unida en su determinación de resistir a Putin y asegurarse de que no gane la guerra en Ucrania. Estados Unidos, que tenía sus propias ilusiones rusas, ha vuelto a centrarse en Europa y está decidido no solo a salvar a Ucrania sino a debilitar a Rusia. No son ambiciones a corto plazo.

“Tenemos una Europa transformada”, afirmó Bildt. “Tendremos una OTAN más fuerte, con un mayor gasto en defensa, más cohesionada en lo político, con un sentido de propósito. También tendremos una Unión Europea más fuerte, con más complementariedad con la OTAN”.

Europa, por supuesto, también tendrá que lidiar con los desafíos económicos y otros aspectos que genera cualquier guerra larga. Y los países en el medio —básicamente, Moldavia y Georgia, atrapados en una tierra de nadie al margen de Rusia sin la protección de la OTAN— se enfrentarán a desafíos peligrosos.

Finlandia y Suecia han aprendido una lección fundamental de Ucrania. Tras el anuncio de la OTAN en 2008 de que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”, una decisión tomada sin apenas considerar cómo o cuándo lograr ese objetivo, la espinosa cuestión de la adhesión de Ucrania quedó flotando por los líderes occidentales que no querían provocar más a Putin.

Esto no hizo ninguna diferencia para el cálculo de Putin. Invadió Ucrania igualmente, con el invento de una amenaza nazi y el argumento de que la estatalidad ucraniana era un mito. Suecia y Finlandia no iban a sufrir el mismo destino por una moderación equivocada. “Aprendieron la lección”, dijo Tocci.

Queda por saber cómo se bajará Putin de su árbol. El mandatario calificó la decisión finlandesa como un “error” e insistió en que no había ninguna amenaza rusa para el país. También cortó el suministro ruso de electricidad a Finlandia. No hay señales de que vaya a apartarse de su convicción de que la fuerza acabará consiguiendo los objetivos estratégicos de Rusia.

“Incluso si Putin se da cuenta de que ha cometido un error, dudo que lo admita”, opinó Bildt. “Las consecuencias serían demasiado trascendentales. No se trata de un pequeño error. Fue un error estratégico catastrófico de primer orden”.

Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen

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BBC

Qianlong-period Chinese vase, kept in kitchen, fetches almost £1.5m

An "extremely rare" 18th Century Chinese vase bought in the 1980s for a few hundred pounds and kept in a kitchen has sold for £1,449,000.

The 2ft (60cm) blue-glazed, silver and gilt vase was created for the court of the Qianlong Emperor.

Decorated with cranes and bats, it had been estimated to sell at auction for between £100,000-£150,000.

The vase was owned by a surgeon who passed it on to his son who had not realised its value.

Berkshire-based Dreweatts Auctioneers said it was only when a visiting antiques specialist spotted it that its true value and history were revealed.

It was sold to an international buyer on the telephone. The hammer price was £1,200,000, with the bidder paying £1,449,000 including buyers premium.

Mark Newstead from the auction house said: "We are delighted with this exceptional result. We saw widespread interest from China, Hong Kong, America and the UK which resulted in very competitive bidding."

The vase bears the "distinctive" six-character mark of the Qianlong period (1736-1795) on its base, the Newbury auction house said.

It added: "The rich cobalt blue is often referred to as 'sacrificial blue', deriving from the use of vessels in this colour glaze being used during sacrifices at the Imperial Altar of Heaven.

"It is extremely rare to see blue vases painted in both gilding and slightly raised silver, thought to be due to the medium being difficult to control.

"Thrillingly, no other porcelain decorated with the same subject in gold and silver appears to have ever been documented."

It added the flying cranes and bats on the vase signified longevity and prosperity.

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Dreweatts Auctioneers & Valuers

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France24 - World

US to fly in baby formula on military contracted planes to ease shortage

Issued on: 19/05/2022 - 01:50

NEWS WIRES

The US government will fly in baby formula on commercial planes contracted by the military in an airlift aimed at easing the major shortage plaguing the country, the White House said on Wednesday.

The Department of Defense "will use its contracts with commercial air cargo lines, as it did to move materials during the early months of the Covid pandemic, to transport products from manufacturing facilities abroad that have met Food and Drug Administration (FDA) safety standards," the White House said.

"Bypassing regular air freighting routes will speed up the importation and distribution of formula and serve as an immediate support as manufacturers continue to ramp up production," it said, dubbing the effort "Operation Fly Formula."

US President Joe Biden has also invoked the Defense Production Act to give baby formula manufacturers first priority in supplies.

"Directing firms to prioritise and allocate the production of key infant formula inputs will help increase production and speed up in supply chains," the White House said.

Families around the United States have grown increasingly desperate for formula amid a perfect storm of supply chain issues and a massive recall.

The average out-of-stock rate for baby formula hit 43 percent earlier this month, according to Datasembly, which collected information from more than 11,000 retailers.

(AFP)

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US baby formula producer reaches deal to resume production amidst shortage

SUPPLY CHAIN CRISIS

‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage

WAR IN UKRAINE

Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

New York Times - World

Así ven los televidentes rusos la guerra en Ucrania

Por Stuart A. ThompsonMay 17, 2022

Para los espectadores occidentales, la invasión de Rusia a Ucrania se ha desarrollado como una serie de violentos ataques salpicados de equivocaciones estratégicas. Pero en la televisión rusa, esos mismos acontecimientos fueron procesados como sucesos positivos, una interpretación respaldada por un embrollo acelerado de opiniones y mentiras.

Buena parte de los medios de comunicación de Rusia está fuertemente controlada por el Kremlin y la televisión estatal funge como portavoz del gobierno. Los reportajes críticos sobre la guerra han sido criminalizados.

Según los especialistas en desinformación, la complicada y en ocasiones contradictoria narrativa de la televisión rusa sobre la guerra no solo tiene como objetivo convencer a los espectadores de que su versión de los acontecimientos es cierta. Por lo regular, el propósito es confundirlos y generar suspicacia para que no sepan qué creer.

The New York Times analizó más de 50 horas de imágenes de televisión para exponer cómo se les mostraba la guerra a los rusos a través de los medios de comunicación del país.

14 DE ABRIL

Misiles ucranianos provocan el naufragio de un preciado buque ruso

Rusia afrontó una pérdida importante cuando el Moskva, su emblemático crucero lanzamisiles, naufragó tras ser atacado a mediados de abril. Las autoridades ucranianas señalaron que el buque fue alcanzado por dos misiles antibuque Neptuno. Esta semana, el Times informó que Estados Unidos proporcionó los trabajos de inteligencia que ayudaron a que Ucrania ubicara y atacara el barco. Los medios de comunicación independientes rusos fuera del país informaron que fallecieron cerca de 40 hombres y que otros 100 estaban heridos.

No obstante, en los medios rusos estatales, los programas noticiosos minimizaron el ataque estratégico de Ucrania mediante una narrativa que han modificado con el paso del tiempo.

Al principio, el Ministerio de Defensa ruso aseveró que el buque se dañó después de que un incendio a bordo había propiciado que estallaran algunas municiones. El informe decía que el barco estaba siendo remolcado a la orilla y que la tripulación había sido evacuada.

Después, los medios rusos informaron que el barco se había hundido durante una tormenta mientras era remolcado. En un segmento también se mostró a una fila de marineros rusos ilesos que fueron presentados como la tripulación del Moskva, sana y salva.

La narrativa rusa sobre el Moskva

Para el Kremlin, la pérdida se suma a sus crecientes desafíos para transmitir una impresión positiva de la guerra en casa. Mientras que los medios de comunicación rusos han desestimado o minimizado repetidamente las bajas civiles ucranianas, las propias bajas rusas —y las familias en duelo que dejan a su paso— son más difíciles de ignorar para el Kremlin.

Rusia reconoció el número total de muertos por primera vez en marzo, dejando claro a los espectadores rusos que la guerra también implicaría pérdidas internas. Pero incluso esos informes subestimaron las bajas rusas, según los expertos estadounidenses. Aunque es difícil obtener cifras exactas de bajas durante una guerra, las agencias de inteligencia occidentales calculan que las pérdidas militares rusas podrían ascender a 10.000 muertos y 30.000 heridos.

2 DE ABRIL

Los cadáveres en las calles de Bucha

Cuando las fuerzas rusas se retiraron de la zona de los alrededores de Kiev, la capital de Ucrania, circularon imágenes explícitas que mostraban cadáveres de civiles tirados en las calles. En Bucha, un suburbio de Kiev, se encontraron algunos civiles con las manos atadas o con disparos de arma de fuego en la cabeza. Estas imágenes generaron reiteradas peticiones para que se formularan cargos de crímenes de guerra contra Rusia.

Pero en la televisión rusa esos materiales fueron presentados como un montaje, y los conductores de televisión analizaron las imágenes y el video en busca de elementos para desenmascarar la supuesta farsa.

En un video, los periodistas rusos señalaron que la ropa de algunos civiles muertos estaba demasiado limpia como para haber estado en las calles durante varios días, lo que implicaba que los civiles no podían haber sido asesinados durante la ocupación rusa. Un comunicado del Ministerio de Defensa que se transmitió en el noticiario nocturno Vremya decía que los cuerpos no tenían señales de descomposición y que la sangre de las heridas no se había coagulado.

“Todo eso es una prueba irrefutable de que las fotos y los videos de Bucha son otro montaje del régimen de Kiev para que los medios de comunicación occidentales saquen provecho”, decía el comunicado del ministerio.

Sin embargo, las nítidas fotografías que manejaron los medios occidentales mostraban que los cuerpos tenían claras señales de putrefacción.

Otro informe noticioso señaló que en las imágenes de Bucha aparecían algunos cuerpos moviéndose, lo cual se mencionó como una prueba de que los cadáveres eran falsos. Un video mostraba un espejo retrovisor en el que se veía un cuerpo que parecía moverse después de que pasaba el auto. Pero en varias fotografías tomadas en el lugar por fotógrafos occidentales se veía que los cuerpos de esa zona tenían muestras claras de descomposición. Al parecer, la sensación de movimiento era resultado de la distorsión del espejo, la cual también afectaba los edificios alrededor del cuerpo.

Posteriormente, la afirmación de que los cuerpos de las calles eran parte de un montaje entró en conflicto con una narrativa totalmente distinta promovida en la televisión rusa: que los civiles sí habían sido asesinados, pero que los soldados ucranianos fueron quienes los mataron.

Para ello, el Canal 1 de la televisión estatal rusa presentó una complicada línea de tiempo alternativa, en la que seleccionó imágenes que apoyaban la afirmación de que nadie había muerto hasta días después de que las tropas rusas huyeron de la región.

La línea de tiempo alternativa de Rusia

Los investigadores de la desinformación afirman que este tipo de narrativas dispersas pueden abrumar a los espectadores y sembrar dudas, incluso si la audiencia no está persuadida por ninguna afirmación específica.

9 DE MARZO

Una maternidad bombardeada

Rusia se ganó el repudio internacional después de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, una ciudad portuaria del sur. Las imágenes de mujeres embarazadas heridas, a quienes transportaban por los terrenos calcinados del hospital o ayudaban a bajar las maltrechas escaleras del lugar, dejaron claro a los espectadores occidentales que la guerra tenía un costo para la población civil.

No obstante, en Rusia, ese ataque fue calificado como una mentira.

En una avalancha de alegatos que duró varios días, la televisión rusa diseccionó las escenas y planteó muchas dudas sobre la narrativa occidental, casi siempre utilizando las mismas imágenes vistas en Occidente para proponer diferentes explicaciones de lo ocurrido.

En los medios occidentales, circularon sobre todo las imágenes de dos mujeres. Una de ellas, Marianna Vyshemirskaya, una influente que sobrevivió al ataque y luego dio a luz a una niña. La otra, que no ha sido identificada, fue fotografiada en una camilla y después la agencia Associated Press informó que había fallecido. En un segmento, los periodistas rusos afirmaron que ambas eran la misma mujer. Después, Vyshemirskaya negó ser la mujer que estaba en la camilla.

En otro segmento transmitido en la televisión rusa, dijeron que las víctimas que estaban siendo evacuadas del hospital eran soldados del batallón ucraniano de extrema derecha Azov, una unidad de la guardia nacional de Ucrania que tiene vínculos con el movimiento neonazi del país. Pero en las imágenes captadas por los periodistas occidentales se veía que las víctimas eran mujeres y que algunas llevaban ropa color caqui que se parecía un poco a los uniformes de los soldados.

Las narrativas alternativas de Rusia

Posteriormente, Vyshemirskaya le dio una entrevista a Denis Seleznev, un bloguero ucraniano que respalda el movimiento separatista de la región del Donbás, al este de Ucrania. Los fragmentos que se transmitieron en la televisión rusa no se centran en las heridas de la mujer, sino en el batallón Azov y afirman que este grupo militar ocupó el hospital antes de que sucediera el bombardeo.

Los periodistas occidentales no reportaron que en la escena se hubiera encontrado alguna prueba de que Azov usara el edificio como base, y un informe de abril emitido por la Organización para la Seguridad y la Cooperación en Europa calificó el ataque contra el hospital como un delito de guerra.

Al transmitir la entrevista de Vyshemirskaya, junto con un video que ella publicó en Instagram, los medios de comunicación rusos se enfocaron en su descripción de los soldados de Azov, presentándolos como ocupantes beligerantes que exigían comida.

“Dijeron que no habían comido durante cinco días”, dijo. “Nos quitaron la comida y dijeron: ‘Ustedes pueden cocinar más’”.

Con frecuencia, los medios rusos y el Kremlin han hecho hincapié en el movimiento neonazi de Ucrania para justificar la invasión. El presidente de Rusia, Vladimir Putin, señaló que uno de sus objetivos principales era la “desnazificación de Ucrania”.

Pese a que el batallón de Azov fue fundado en 2014 por grupos ultranacionalistas y neonazis de Ucrania, los expertos afirman que ese grupo ha dejado de ser tan extremista debido a la presión de las autoridades. Según los especialistas que monitorean a la extrema derecha, el movimiento neonazi no es una fuerza importante en Ucrania y señalan que una prueba de ello es la elección de Volodímir Zelenski, quien es judío, como presidente de Ucrania.

4 DE MARZO

Ataque a la central nuclear de Zaporiyia

A principios de marzo, las fuerzas rusas se aproximaron a la planta nuclear más grande de Europa. Una escaramuza con las fuerzas ucranianas derivó en un incendio en ese complejo, el cual, según Zelenski podía dar como resultado “el fin de Europa”. El fuego fue extinguido, pero las autoridades ucranianas acusaron a Rusia de “terrorismo nuclear”.

Sin embargo, a los espectadores rusos les contaron otra historia: que soldados ucranianos habían asaltado las instalaciones y prendido fuego al edificio antes de huir. Les dijeron que las fuerzas rusas estaban defendiendo la planta de los “saboteadores ucranianos”, de acuerdo con un comunicado del gobierno que se repitió en los medios estatales.

En las imágenes publicadas algunas semanas después, se veía que la central de energía estaba funcionando de manera normal, y algunas tomas realizadas por drones mostraban a los trabajadores llegando a un centro impecable y pasando de manera ordenada por los retenes de seguridad.

“Mientras sigue en marcha la operación militar especial, la planta de energía nuclear no ha dejado de funcionar ni un solo segundo”, señaló Alexei Ivanov, un reportero de Vremya, el noticiario nocturno del Canal 1. “Y ahora se ha fortalecido”. Ivanov también mencionó que los guardias rusos “no interfieren con el funcionamiento de la planta”.

Un soldado entrevistado en las instalaciones señaló que “los empleados de la planta muestran cierto respeto” y que los trabajadores “mantienen el orden y la disciplina en su trabajo”.

En la televisión estatal, con frecuencia se sigue afirmando que a Ucrania le está yendo mejor bajo el control de Rusia, lo cual apuntala el cuestionable argumento de Putin de que los soldados rusos fueron enviados para proteger a los ciudadanos ucranianos.

La visión de Rusia sobre Zaporiyia

Opex 360

Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

Opex 360

L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

FN Elity

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

France24 - World

Amnesty says FIFA should pay $440 million to 'abused' migrant workers in Qatar

Issued on: 19/05/2022 - 05:00

NEWS WIRES

Rights group Amnesty International on Thursday urged football's governing body FIFA pay compensation equal to the total 2022 World Cup prize money for migrant workers "abused" in host nation Qatar.

The call, backed by other rights organisations and fan groups, follows allegations that FIFA was slow to safeguard against the exploitation of workers who flooded into the tiny Gulf state to build infrastructure in the years leading up to the tournament that starts November 21.

"FIFA should earmark at least $440 million to provide remedy for the hundreds of thousands of migrant workers who have suffered human rights abuses in Qatar during preparations for the 2022 World Cup," Amnesty said in a statement accompanying a report.

The London-based group urged FIFA president Gianni Infantino "to work with Qatar to establish a comprehensive remediation programme".

It alleged that a "litany of abuses" had taken place since 2010, the year FIFA awarded the 2022 tournament to Qatar "without requiring any improvement in labour protections".

"Given the history of human rights abuses in the country, FIFA knew -- or should have known -- the obvious risks to workers when it awarded the tournament to Qatar," said Agnes Callamard, Amnesty's secretary general.

Amnesty said some abuses persist and described $440 million as the "minimum necessary" to cover compensation claims and to ensure remedial initiatives are expanded for the future.

The sum is roughly the total prize money for this year's World Cup. Amnesty's call was backed in an open letter to Infantino also signed by nine other organisations, including Migrant Rights and Football Supporters Europe.

FIFA 'assessing' report

When asked for comment, FIFA said it was "assessing the programme proposed by Amnesty" for Qatar, highlighting that it "involves a wide range of non-FIFA World Cup-specific public infrastructure built since 2010".

Qatar's World Cup organisers said they have "worked tirelessly" with international groups for the rights of workers on stadiums and other tournament projects. Much of the criticism has however been directed at construction outside the official tournament where hundreds of workers are said to have died in the past decade.

"Significant improvements have been made across accommodation standards, health and safety regulations, grievance mechanisms, healthcare provision, and reimbursements of illegal recruitment fees to workers," said a spokesperson for the organisers, the Supreme Committee for Delivery and Legacy.

"This tournament is, and will continue to be a powerful catalyst for delivering a sustainable human and social legacy ahead of, during, and beyond the FIFA World Cup Qatar 2022."

Workers' claims range from unpaid salaries, "illegal" and "extortionate" recruitment fees averaging $1,300 to secure jobs, and compensation for injuries and deaths.

Amnesty welcomed initiatives by FIFA and Qatar, including improvements made on World Cup construction sites and labour legislation reforms introduced since 2014.

Qatar in 2017 introduced a minimum wage, cut the hours that can be worked in extreme heat, and ended part of a system which forced migrant workers to seek employers' permission to change jobs or even leave the country.

Workers can go to labour tribunals and more government inspectors have been appointed.

Foreign workers, mainly from South Asia, make up more than two million of Qatar's 2.8 million population.

But Amnesty said only about 48,000 workers have so far been green-lighted to claw back recruitment fees. 

It said the requested $440 million represents only a "small fraction" of the $6 billion in revenues FIFA is expected to make over the next four years, much of it from the World Cup.

(AFP)

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Amnesty reveals exploitation of migrant workers at Qatar World Cup stadium

QATAR

'All work, no pay' for migrant workers at Qatar World Cup site, says Amnesty Int'l

QATAR

Migrant workers building Qatar World Cup stadium 'unpaid for months'

BBC

Pug health so poor it 'can't be considered a typical dog' - study

By Manish PandeyNewsbeat reporter

A new study suggests that pugs face such serious health conditions they can "no longer be considered a typical dog from a health perspective."

Research from the Royal Veterinary College has revealed the health of pugs is now substantially different and largely worse than other dogs.

The study compared the health of 4,308 pugs and 21,835 non-pugs.

UK pugs are almost twice as likely to experience one or more disorders annually, compared with other dogs.

Brachycephalic, or "brachy" dogs - like pugs, bulldogs or boxers - are bred for their distinctive looks.

In recent years, pugs have increased in popularity, with a five-fold increase in Kennel Club registrations of pugs from 2005-2017.

Health issues

Overall, pugs were found to be around 1.9 times as likely to have one or more disorders recorded in a single year compared to non-pugs.

The findings do not "come as a surprise" to Dr Myfanwy Hill, a veterinary surgeon who works at the University of Cambridge.

"The issue you've got is a dog with a smaller skull, but nothing else about the dog has gotten equivalently smaller."

She says "their brains are squished into a box that is too small", and other soft tissues are "squished into a smaller space".

That causes a lot of the problems pugs face - including issues with breathing, skin and their back.

Brachycephalic obstructive airway syndrome - a breathing issue - was the disorder with the highest risk in pugs, with the designer breed almost 54 times more likely to have the condition.

Dr Hill says the narrow nostrils pugs have, is like "trying to breathe through a really narrow straw" and makes simple things like breathing "much harder work".

She adds the "common image we have of pugs" where they're smiling and have their tongue sticking out, looking like they're panting, is not the "joyful" image we may think.

"Really, they're having to breathe through their mouths, because they cannot breathe efficiently through their noses."

Pugs were also found to be at higher risk of skinfold infections. Dr Hill says "they have more skin than they need for the size of their face", which can cause skin infections to occur, creating soreness and itchiness.

And the "attractive tail" that people like actually shows a "malformed vertebra" which can result in more slipped discs.

The research also showed pugs have a reduced risk of some conditions, including heart murmur, aggression and wounds.

But researchers suggest their findings indicate many pugs may suffer from seriously compromised health and welfare.

"We now know that several severe health issues are linked to the extreme body shape of pugs that many humans find so cute," Dr Dan O'Neill, associate professor in companion animal epidemiology and lead author of the paper, said.

He says it's important to "focus on the health of the dog rather than the whims of the owner when we are choosing what type of dog to own".

"While these extreme, unhealthy characteristics remain, we will continue to strongly recommend potential owners do not buy brachycephalic breeds such as pugs," Justine Shotton, president of the British Veterinary Association added.

What can you do?

Dr Hill says people who buy dogs do so "in good faith" and it's important "not to attribute blame".

But there are things that can be done for existing pug owners - like looking out for symptoms of breathing difficulties, such as excessive panting or lots of noise during breathing.

In summer months, pugs are more at risk of heat-related problems because they have less airway - so need to be kept cool, she says.

And while the "barrel-shaped bodies are really cute" - weight management is important because "an overweight short face dog like a pug is at even greater risk".

"Animals have thoughts and feelings of their own. And we need to make sure that they live long, happy and healthy lives," Dr Hill adds.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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SANS TITRE

Tras el estreno por todo lo alto con Samantha Hudson y su bocata de pulled pork vegano, nuestra sección de vídeos con gente que nos gusta y a la que le gusta cocinar mantiene el nivelazo con otras dos estrellas del universo El Mundo Today: Kike García, uno de los directores de la muy fiable web de noticias, y Abi López, responsable de la librería especializada en humor La Llama Store.

Ambos cocinan para El Comidista el plato que nunca falla los domingos en su casa: un arroz. Le ponen calamarcitos, gambas, alcachofas… y whisky del bueno. ¿Es paella? ¿Es arroz con cosas? Pasamos total de meternos en ese debate, y lo único que nos importa es que está buenísimo. Si quieres ver cómo lo preparan y, de paso, cómo rinden cuentas por algunos titulares publicados en El Mundo Today sobre El Comidista, no tienes más que ver el vídeo de arriba.

ARROZ CON ALCACHOFAS Y GAMBAS DE 'EL MUNDO TODAY'

Ingredientes

Para 2 personas

  • 160 gramos de arroz de buena calidad
  • 6 calamarcitos frescos cortados en trozos grandes
  • 8 gambas de tamaño medio, frescas si es posible
  • 4 espárragos trigueros (o trocitos verdes de hinojo o 4 judías verdes)
  • 2 corazones de alcachofas cortados en 8 gajos
  • 6 judías verdes picadas
  • Un puñado de habas congeladas
  • 4 cucharadas soperas de sofrito de tomate y cebolla
  • 1 tomate rojo
  • 1 lima
  • Sal

Caldo

  • Las cabezas de las gambas y las puntas de calamar que sobren
  • Restos de pescado (opcional)
  • 1/2 cebolla
  • 1 chorro de whisky Oban o single malt escocés
  • Anís estrellado

Preparación

  1. Sofreír en una cazuela las cabezas de las gambas para que se caramelicen.
  2. Añadir un anís estrellado y un chorrito de whisky. Dejar que evapore y añadir la cebolla.
  3. Rallar el tomate, reservar la pulpa y añadir la piel a la cazuela.
  4. Mojar con unos 600 ml de agua y dejar que hierva unos 20 minutos.
  5. Mientras tanto, calentar la paella y saltear los calamarcitos con un poco de aceite.
  6. Retirarlos a los bordes de la paella y saltear las alcachofas y las judías verdes. Salar ligeramente.
  7. Añadir el sofrito y el tomate rallado más. Salar ligeramente.
  8. Añadir el puñado de habas congeladas y rehogar. Colar el caldo machacando bien las cabezas de las gambas.
  9. Sumar el arroz y nacararlo. Mojar con el caldo.
  10. Hervir a fuego vivo 5 minutos. Cuando el arroz asome, bajar el fuego y dejar 12 minutos más. Si no se tiene un fuego que caliente toda la base de la paella, en estos últimos 12 minutos conviene meter el arroz en el horno a 150 grados.
  11. Un poco antes de que acabe la cocción, repartir por el arroz las colas de gambas peladas y abiertas por la mitad. Encima de cada una, poner aceite y sal.
  12. Añadir espárragos trigueros picados muy finitos por encima.
  13. Cuando el agua haya evaporado, subir el fuego vivo e ir girando la paella para que se evapore todo el caldo que pueda quedar.
  14. Justo antes de servir, rallar por encima un poco de lima.
New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Vladimir Putin, hombre de familia

A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

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Por Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron esa escena en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.

Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o por los partidarios, para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la invasión a Ucrania por parte de Putin cambió eso.

En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

La filial neerlandesa

En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te lo rogamos, Maria”.

Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

La hija ‘disciplinada’

Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con despojarlas de todo otra vez.

Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

Las otras mujeres de la vida de Putin

La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin —y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva— acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al bebé de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

programme MK Ultra

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

se sont démultipliés

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

l’appel à projets

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

El País (ESP)

SANS TITRE

Hoy os damos un truco casi, casi infalible: si un alimento está diseñado para bebés, probablemente es mejor que no lo metas en la cesta de la compra. En el momento en que los adultos nos demos cuenta de que la alimentación complementaria no implica dar alimentos especiales a los bebés, sino mantener la leche —materna o de fórmula— como alimento principal e ir incorporando alimentos convencionales que ayuden a cubrir sus necesidades a medida que estas aumentan, todo el castillo de naipes de los “alimentos perpetrados para bebés” caerá por su propio peso.

¿Sabes lo que le interesa a la industria? Fidelizar a los consumidores para que sean devotos clientes toda la vida. Las preferencias alimentarias que adquirimos en los primeros años de vida suelen mantenerse, así que, si desde pequeños nos acostumbramos a sabores dulces, texturas crujientes y aromas intensos, estarán en nuestra dieta a lo largo de los años, y eso significa que el que los pone en el mercado va a hacer caja durante mucho, mucho tiempo.

Mi primer no-yogur

La característica común de todos ellos es que son como los alimentos normales... en una versión nutricionalmente peor. Si el alimento original es insano, estos lo son un poco más; si era sano, se convierte en insano. Es el caso de los yogures “nutricionalmente adaptados para bebés”, recomendados a partir de seis y ocho meses: para empezar, la mayor parte de esos productos que jurarías que son yogur, no lo son.

A pesar de que su presentación es igual y de que se llaman "yogurines", "yogolinos" o cualquier otro nombre que te remite al yogur, legalmente son leches fermentadas porque las bacterias que se han usado para fermentar no son las que exige la norma de calidad del yogur (lo explico con detalle aquí). Si te la intentan colar hasta con el nombre, ya vamos mal.

Entrando en el jardín de su calidad nutricional, la cosa no mejora. Mientras en un yogur natural normal vamos a encontrar leche, fermentos lácticos y quizá proteínas de la leche, en los adaptados para bebés incluyen distintos tipos de almidón (de maíz, de arroz, de tapioca, almidón modificado, harinas varias). No es azúcar, pero en nuestro cuerpo se comportan como tal, digiriéndose ya desde que los metemos en la boca para transformarse en azúcar simple que se absorbe a toda velocidad.

Puedes tener la duda de si, a pesar de todo, puede ser de ayuda para que empiece a adaptarse a la leche (duda que se encargan de implantar en tu cabeza, poniendo en la etiqueta lo genial que es para que se vaya habituando a la leche de vaca). No, es totalmente innecesario: el Comité de Lactancia Materna y Comité de Nutrición de la Asociación Española de Pediatría recoge que “la leche materna sigue siendo el lácteo de primera elección y se recomienda por encima de cualquier otra leche, siempre que madre e hijo lo deseen, hasta los dos años o más. En el caso de lactantes no amamantados, la fórmula indicada por encima de los seis meses de edad es la fórmula de continuación”.

El documento de recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Cataluña especifica que estos no-yogures son totalmente innecesarios, ya que los niños menores de un año no necesitan comer yogures. Se especifica que “a partir de los ocho o nueve meses pueden empezar a comer pequeñas cantidades —unas cuantas cucharadas— de yogur natural (sin azúcar)”. Algo en lo que está de acuerdo la Asociación Española de Pediatría que indica que “se puede ofrecer yogur natural o queso desde los nueve meses”. Innecesario, nutricionalmente poco recomendable y, para rematar, un 150% más caro que los yogures naturales.

Galletas y 'snacks', tan recomendables como para los mayores

Otro producto popular son las primeras galletas y los peque snacks. A ver, si ya hemos dicho que no hay galleta saludable y que con los snacks que supuestamente lo son te la están colando, esperar que sus versiones para bebés sean sanas no es más que un acto de fe desesperado. Son un puro oxímoron.

Da igual que las galletas sean sin gluten y sin aceite de palma, que lleven tropecientas vitaminas o que su azúcar sea de caña integral. Son básicamente harina, grasas de diverso pelaje y azúcar por un tubo. Sé que es poco menos que una herejía decir a cualquiera pre-generación Z que las galletas, el alimento básico de nuestra infancia que teníamos que comer aunque las aborreciéramos son superfluas y que, cuantas menos, mejor, pero tenemos que superarlo de una vez.

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En cuanto a los snacks de cereales, legumbres, frutas o cualquier ingrediente que te parezca adecuado: son snacks. El ingrediente destacado se usa como reclamo para que creas que es “más o menos” como dar a tu bebé un plato de esos guisantes o el plátano a trozos: no lo es.

Por cierto, que la creatividad de la fracción malvada de la industria alimentaria no tiene límites y puedes haberte encontrado incluso con algunos aperitivos que ponen frases como “estimula al bebé a comer solito”. Tenlo claro: es un mensaje perverso, porque se aprovecha implícitamente del impulso del baby led weaning (BLW) —que es una buena pauta basada precisamente en que el bebé se alimenta por sí mismo con comida saludable, mastica, toca las diferentes texturas de alimentos frescos o cocinados— para colar un alimento que precisamente el BLW buscar evitar.

El gran engendro: las bolsitas listas para tomar

Fáciles de transportar, sin necesidad de conservar en frío, solo tienes que quitar el tapón e insertarlo en la boca del pequeñajo en un acoplamiento que ni el del Apollo-Soyuz. Y hala, con sus manitas ya se encarga de apretarlo hasta exprimir la última gota de lo que quiera que contenga la bolsa: un diseño perfecto, lo reconozco. Nada que objetar formalmente a este prodigio; el problema —como la belleza— está en el interior. Porque estos Maseratis del packaging contienen el equivalente alimentario al motor del dos caballos de mi abuela: azúcares libres, harinas y almidones varios, aceites reguleros o nata. Y, para rematar, más azúcar, no se quede el pequeñajo con ganas de dulce.

¿Los que son 100 % fruta también son tan infames? Sí, querido lector harto ya de que te tomen el pelo. Los que son 100 % fruta, también: como ya te hemos contado, a diferencia de lo que ocurre con la fruta entera —con azúcares intrínsecos que no suponen ningún problema para la salud y sobre los que no se establecen límites— la fruta triturada, en puré o el zumo de fruta contienen azúcares libres. Azúcares que sí debemos limitar en la alimentación en general y que, en el caso de los niños, deben introducirse en la alimentación “cuanto más tarde mejor y siempre a partir de los 12 meses”, como recogen las recomendaciones para la alimentación en la primera infancia de la Generalitat de Cataluña.

De la bolsita no salen el plátano y las manzanas enteros, así que cuando le das la vuelta y ves en la tabla nutricional que tiene 15 gramos de azúcar, es tan malo como parece: son 15 g de azúcar libre, el 60 % del máximo diario recomendado por la OMS, listo para tomar de una sentada y sin enterarse. Con la agravante de que respiras aliviado, convencido de que acaba de tomar sin rechistar su buena ración de fruta y piensas que estás haciendo lo mejor por su salud: un caballo de Troya nutricional.

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¡Pero si pone “sin azúcares añadidos”! Claro, porque esta declaración puede hacerse siempre que no incorporen monosacáridos ni disacáridos (es decir, azúcares simples) ni tampoco ingredientes usados por sus propiedades edulcorantes. Se cumple la legislación porque no le añaden azúcares —¿para qué?— y, aunque la fruta tiene propiedades edulcorantes, en un puré de fruta se puede razonar que no es que esta se use para endulzar, es que es el único ingrediente. Así que lucen su flamante “sin azúcares añadidos” con su diminuto “contiene azúcares naturalmente presentes” y p´alante.

¿Serán mejor los de yogur con fruta? Pues se parecen al yogur con trozos de fruta que preparas en casa como un huevo a una castaña. Para empezar, suelen tener más puré y zumo de frutas que yogur (solo tienes que sumar los porcentajes de cada ingrediente para comprobarlo): punto negativo por lo que ya hemos visto de las frutas machacadas. Para la OMS esto es un reclamo engañoso y deberían indicar que son “fruta y yogur”. El milagro de que llevando yogur pueden mantenerse fuera del frigo tampoco es gratis, porque el poco yogur que tiene no es como el que tienes en tu frigo, sino pasteurizado: le han dado un tratamiento térmico después de la fermentación y todas esas bacterias que tanto nos llaman la atención están caput. No queda ni una.

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Las versiones con yogur griego, cookies o galleta solo pueden empeorar el panorama, ya que te garantizan una buena dosis de nata, harina, almidón y aceites refinados. Pero lo han hecho tan, tan bien, que están en cada recreo, parque infantil y guardería. Al punto de que la OMS les dedica un apartado especial en este documento de malas prácticas, en el que identifica varios problemas asociados al consumo de alimentos con este formato de bolsita:

  • Exposición a alimentos muy suaves y lisos, cuando los niños desarrollan la habilidad para masticar.
  • Alimentos con baja densidad nutricional (aportan pocos nutrientes por cada kilocaloría).
  • Exposición a altas cantidades de azúcares libres que pueden absorberse rápidamente.
  • Problemas al chupar directamente de las bolsas. Y son unos cuantos:

-No ayuda a aprender a masticar ni a usar esta capacidad.

-Los niños no distinguen qué es lo que están comiendo y no pueden ver ni oler los alimentos fácilmente.

-Los niños que comen este tipo de alimentos durante periodos de tiempo largo pueden volverse más quisquillosos con las comidas.

-Desarrollan habilidades motoras finas cuando cogen la comida o juegan con ella (algo que no es posible con estos formatos).

-Las frutas y verduras machacadas y en bolsas son altas en azúcares libres y chupar estos alimentos puede contribuir a la caries dental.

-Si la comida se toma desde la bolsa no hay forma de controlar el tamaño de las raciones y puede haber un desperdicio alimentario considerable.

Así que, si lo que te ha convencido es la comodidad de la infausta bolsa te voy a contar un secretillo, entre nosotros, ¿sabes qué se transporta fenomenal, no necesita frío, es dulce y, encima, es más que recomendable? Un plátano, una manzana o una zanahoria. Ya sabes por dónde voy.

Zumos infantiles, azúcar con buena fama

En El Comidista ya te hemos contado que los zumos no son recomendables para adultos por su alto contenido en azúcares libres, y tenemos que decir que los infantiles no son peores que sus homólogos “normales”: son lo mismo, salvo que los de bebés cuestan casi cuatro euros el litro, mientras que el corriente y moliente lo encuentras por uno y medio. “Pero el de bebés no tiene azúcares añadidos”. A vuelta con el reclamo; en contra de lo que pensamos, ningún zumo lleva azúcares añadidos simplemente porque la legislación no lo permite. Sí que los pueden llevar los néctares, que a veces son difíciles de distinguir (para asegurarte, dale la vuelta al envase y busca la denominación de venta).

Para dejar claro que no son un alimento adecuado para bebés, te remito a las recomendaciones de la Academia Americana de Pediatría, que indica que los zumos no deben darse a niños menores de 12 meses y que deben limitarse a aproximadamente 120 ml (medio vaso) para niños de uno a tres años, de 120 a 180 ml para niños de cuatro a seis años y 240 ml (un vaso) para la chavalada de siete a 18 años. Para rematar, también están en contra de que se puedan llevar en botellitas monodosis, como la OMS con las bolsitas de fruta.

Si no le doy “comida para bebés”, ¿qué le doy? Comida. Eso sí, respetando el calendario de incorporación de alimentos que te haya dado el pediatra, adaptando los tamaños y las texturas para que no haya problemas de atragantamiento y evitando los alimentos que suponen un riesgo microbiológico para los niños pequeños como la miel o las infusiones. Ya está.

Beatriz Robles es tecnóloga de alimentos, dietista-nutricionista y obsesionada por batallar contra la desinformación. Docente en el Grado de Nutrición Humana y Dietética de la Universidad Isabel I y divulgadora científica, ha publicado el libro Come seguro comiendo de todo, para ayudarte a no meter la pata en la cocina y comer sin riesgos.

France24 - World

Russian ballet star 'followed conscience' to leave Bolshoi

Issued on: 19/05/2022 - 03:54

Amsterdam (AFP) – Russian superstar ballerina Olga Smirnova quit the Bolshoi Ballet over Moscow's invasion of Ukraine, but says the famed dance company will outlive the vagaries of war.

"History changes, but the Bolshoi stays," Smirnova told AFP as she rehearsed in Amsterdam, where she joined the Dutch National Ballet in March.

Smirnova, who made headlines when she left the Bolshoi, added: "I had to follow my conscience."

The 30-year-old prima ballerina said she feared for the future of dancers, choreographers and artists still left at the Bolshoi, as Russia became increasingly isolated globally because of its decision to attack its neighbour.

"For the Bolshoi 20 years is nothing, but for a dancer it's their whole life," Smirnova told AFP in an interview just ahead of a rehearsal for veteran Dutch choreographer Hans van Manen's ballet "Frank Bridge Variations".

For a decade, Smirnova was one of the faces of the company as a prima ballerina, renowned for her slender physique, almond-shaped eyes and swan-like neck with looks described by a British daily as "the perfect instrument of her art form" evoking a "stunning perfection."

"Now the Bolshoi is also isolated from the world. I had an amazing 10 years working at the Bolshoi, because the best choreographers in the world could come to stage, to create even original ballets."

"It really felt like I was part of the world. I think all of this ended with this war," Smirnova said in between her busy schedule.

'Honest with myself'

Even during the Cold War, the Bolshoi's ballet tours to the West were seen as a bridge with the Soviet Union.

But after Russia's February 24 invasion, all tours have been cancelled and the Bolshoi's stars are no longer invited abroad.

Choreographers like Jean-Christophe Maillot and Alexei Ratmansky have asked the Bolshoi to suspend the performance rights of their ballets.

Smirnova now fears Russian dancers will lose the chance to "discover new worlds" like she and her generation did with choreographers such as Americans John Neumeier and William Forsythe, France's Pierre Lacotte, or Britain's Christopher Wheeldon.

However Smirnova refuses to call her decision a "defection", a word used during Soviet times when ballet legends such as Rudolf Nureyev and Mikhail Baryshnikov crossed the Iron Curtain to the West.

"I think I was honest with myself and just followed my conscience... I thought it was right for me," said Smirnova, becoming visibly emotional.

"I felt so terribly sorry about all this... all these people who... lost their houses," she said.

Smirnova said she was shocked when learning of Moscow's invasion -- which has now seen more than six million refugees fleeing Ukraine.

She thought the invasion would end soon.

But "five or six days later" she wrote on the Telegram social messaging platform "I am against the war with all my soul. I never believed I could be ashamed of Russia."

After leaving Moscow, she travelled to Dubai to treat an injury -- and then decided to take the plunge.

"Nobody knew about it, except my husband and the artistic director of the Dutch National Ballet, Ted Brandsen," Smirnova said.

'Too much thinking'

Her decision was a shock for her parents back in Russia.

"For them it's still not really acceptable that I left the country and left the Bolshoi," she said.

"My colleagues almost didn't react," when Smirnova left.

"I don't know what they think. Maybe they didn't understand my decision. Maybe they are just protecting themselves from the truth... just thinking 'I'm a dancer, I am far from these political things.'"

"I feel like I've lost almost all connection with the dancers from the Bolshoi," she said.

Smirnova said however she was welcomed with open arms in the Netherlands, feeling "more and more at home in Amsterdam" where she moved into a new apartment a day before the interview.

In April, she performed the titular role in a new production of classical ballet "Raymonda".

"I was put in a ballet routine from the first days. I felt like I'm (back) in my normal life. I was able to rehearse... that made me feel like normal."

Dancing "saved me from too much thinking," she said.

But one dream remains for Smirnova.

"I would love to come to the Paris Opera to dance. I've never danced at the Palais Garnier."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Stagflation : cette menace qui devient réalité

Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

“La guerre en Ukraine a bon dos”

Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

‘Es un combate duro’: así se vive en las trincheras de Ucrania

Los soldados mientras esperan a que disminuya el fuego de artillería.Credit...

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Por Michael Schwirtz y Lynsey Addario

En algunos pueblos ubicados a lo largo del frente de batalla, los soldados ucranianos y rusos se enfrentan a corta distancia, a veces a la vista del adversario.

El impacto de un proyectil de tanque resquebrajó el techo de yeso del búnker e hizo que los hombres uniformados se alistaran para la batalla. Corrieron a ponerse chalecos antibalas, cascos y amartillaron las armas automáticas. En medio de un crescendo de fuego de ametralladora, un militar alto cargó un lanzamisiles antitanque en el hombro y le dio una lenta calada a su cigarrillo.

Los rusos estaban cerca.

Los combates en el este de Ucrania se han producido principalmente a distancia: las fuerzas ucranianas y rusas se arrojan artillería entre sí, a veces desde decenas de kilómetros de distancia. Pero en algunos puntos a lo largo del zigzagueante frente oriental, el combate se ha convertido en una danza despiadada e íntima, en la que los combatientes de ambos bandos han podido ver atisbos fugaces de sus enemigos mientras hacen maniobras para controlar las colinas y los reductos improvisados en pueblos y aldeas destrozadas por los proyectiles.

El miércoles 11 de mayo se desarrolló una de esas danzas cuando una unidad rusa de unos 10 hombres ingresó a la aldea donde se habían atrincherado los militares de un contingente ucraniano, el Batallón Sich de los Cárpatos. Lo más probable es que las tropas rusas estuvieran en esa zona con el fin de identificar posibles objetivos para el ataque de los tanques, entre ellos el que activó a los militares ucranianos. Las fuerzas ucranianas identificaron a los militares rusos y abrieron fuego contra ellos, obligándolos a retroceder.

“Era un grupo de sabotaje, de inteligencia”, dijo un combatiente de 30 años con el distintivo de “Varsovia”, mientras jadeaba tras el breve tiroteo. “Nuestros muchachos no estaban dormidos y reaccionaron con rapidez, y obligaron al enemigo a huir”.

Así es la vida todos los días, a cada hora, para los combatientes del Batallón Sich de los Cárpatos, una unidad de voluntarios llamada así por las fuerzas militares de un Estado ucraniano independiente de breve duración creado justo antes de la Segunda Guerra Mundial. El batallón, que está adjunto a la 93 Brigada Mecanizada del ejército ucraniano, está desplegado a lo largo de una serie de pueblos y tierras agrícolas atrincheradas en la región de Járkov y tiene la misión de contener a las fuerzas rusas que intentan avanzar desde su bastión en la ciudad ucraniana de Izium, que está ocupada.

El batallón les dio permiso a un reportero y a una fotógrafa de The New York Times para que visitaran una posición en el frente de batalla con la condición de que no revelaran la ubicación precisa de su base. La mayoría de los militares acordaron identificarse solo por sus distintivos de llamada.

El batallón no ha enfrentado un combate fácil.

El ejército ruso ha desplegado una enorme fuerza a lo largo del frente en el este de Ucrania y ha hecho valer su abrumadora superioridad en tanques, aviones de guerra, helicópteros y artillería pesada.

Las máquinas de guerra rara vez permanecen en silencio durante mucho tiempo. Los tanques en particular se han convertido en una amenaza seria, afirmaron los combatientes. A menudo, se acercan a menos de 2 kilómetros de las posiciones del batallón y generan un caos absoluto. En lo que va de mes, 13 militares del batallón han muerto y más de 60 han resultado heridos.

“Es una guerra completamente diferente a la que he visto en lugares como Afganistán o Irak”, dijo un coronel que se hacía llamar Mikhailo. “Es un combate duro. A nadie le importan las leyes de guerra. Bombardean pueblos pequeños, utilizan artillería prohibida”.

Muchos de los soldados del batallón tienen experiencia en la guerra de ocho años contra los separatistas respaldados por Rusia en el este de Ucrania y han combatido en algunas de las batallas más intensas del conflicto. Sin embargo, la mayoría ya tenía años en la vida civil.

Un militar alto y barbudo con el distintivo de llamada “Rusin” tiene un negocio de venta de bañeras en la región montañosa de Transcarpatia, en el oeste de Ucrania. Pero cuando Rusia invadió el 24 de febrero, Rusin se casó rápidamente con su novia —dijo que quería que alguien lo estuviera esperando en casa— y se fue a la guerra lleno de un sentido de misión.

“Entendemos que esta no es una guerra entre Ucrania y Rusia”, dijo. “Esta es una guerra entre la pureza y la luz que existe en esta Tierra y la oscuridad. O detenemos esta horda y el mundo mejora o el mundo se llenará de la anarquía que ocurre dondequiera que haya guerra”.

Los combatientes del batallón se han instalado temporalmente en una especie de madriguera subterránea ubicada debajo de un edificio que en la actualidad está perforado por proyectiles de artillería. Las armas y cajas de municiones apiladas en los rincones están cubiertas del polvo de yeso que cae cada vez que impacta un proyectil cercano.

Además de los militares, el búnker está habitado por una colección de animales que también han buscado refugio de las bombas: varios perros pequeños y una cabra negra a la que le gusta hacer un desastre en el área de la cocina. El miércoles, Chevron, un enorme pastor alemán, dormía frente a una pila de lanzamisiles Javelin de fabricación estadounidense, ya fuera de sus fundas y listos para ser disparados.

Toda la región retumba con la guerra. Helicópteros de ataque Mi-8 que vuelan a baja altura comparten los cielos con aviones de combate que surcan la campiña, lo que provoca incendios ocasionales en los campos agrícolas cuando disparan bengalas para desviar los misiles guiados por el calor.

El operador de drones de la unidad es Oleksandr Kovalenko, uno de los pocos soldados que no porta un rifle. Aunque su tarea es ayudar a sus camaradas al momento de apuntar la artillería hacia las posiciones rusas, aborda su trabajo como un artista, tomando y guardando fotos ocasionales si le gusta el equilibrio de luces y sombras en la pantalla.

Muestra una toma aérea de las tierras de cultivo circundantes. Los sembradíos verdes tienen un toque primaveral, pero algunos sectores recuerdan a los cráteres de la superficie lunar por los ataques de artillería. Mientras escanea el paisaje, un grupo de árboles donde las fuerzas rusas están posicionadas repentinamente estalla en una bola de fuego que se disipa en una nube de hongo.

El batallón es una mezcolanza. Está compuesto por combatientes de toda Ucrania y el mundo. Está Matej Prokes, un chico delgado de 18 años de la República Checa que en el costado de su casco lleva la frase “Nacido para matar rusos”, pero que admite con cierta timidez que aún no ha disparado nada. Elman Imanov, de 41 años, de Azerbaiyán, se sintió impulsado a luchar contra Rusia tras ver las atrocidades cometidas contra personas que no combaten en Ucrania.

“Saqué a un niño de 4 meses de un apartamento en un piso nueve con mis propias manos”, afirmó, mientras desplegaba una reluciente hilera de dientes de oro bajo la dura luz fluorescente. “Nunca podré olvidarlo y nunca podré perdonar. Ese bebé no había visto nada, ¿de qué era culpable?”.

Y luego está un militar de 47 años con el distintivo de llamada “Prapor”, quien es exótico incluso para los estándares del batallón. Nacido en Siberia, Prapor tuvo una carrera completa en las fuerzas militares rusas antes de retirarse a principios de la década de 2000, aunque se negó a especificar las guerras en las que participó. Se unió a las fuerzas ucranianas cuando las tropas rusas comenzaron a bombardear Kiev.

“¿Qué puedo decir? Están bien preparados”, dijo. “Pero el hecho de que hayan comenzado a matar civiles pacíficos y a saquear, es indecente”.

El comandante del batallón, Oleg Kutsin, dijo que la diversidad forma parte del espíritu de su contingente. Cuando se fundó el Batallón Sich original en la década de 1930, aceptó a cualquiera que estuviera dispuesto a luchar y morir bajo la bandera azul y amarilla de una Ucrania independiente, dijo.

No solo son bienvenidos prácticamente todos los soldados, sino también el equipo, dijo. Además de los misiles Javelin, las tropas que combaten en la zona recibieron recientemente otro regalo para ayudarlas a nivelar el conflicto: obuses M777 de fabricación estadounidense, una pieza de artillería de largo alcance que los ucranianos han estado desesperados por poner en acción.

“Queríamos resucitar esta tradición militar de las fuerzas ucranianas”, dijo en el centro de comando de su unidad, donde un escritorio estaba cubierto por mapas de la región y una televisión de pantalla plana que mostraba imágenes en vivo del campo de batalla repleto de humo.

“Vienen”, dijo, “les damos armas y las apuntamos contra el enemigo”.

Michael Schwirtz es reportero de investigación de la sección Internacional. Forma parte del Times desde 2006, y anteriormente cubrió los países de la ex-Unión Soviética desde Moscú y fue reportero sénior en un equipo que ganó el Premio Pulitzer en 2020 por una serie de artículos sobre operaciones de inteligencia rusas. @mschwirtzFacebook

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France24 - World

US midterms and the strange demise of the political center

Issued on: 19/05/2022 - 03:48Modified: 19/05/2022 - 03:46

Washington (AFP) – A giant Donald Trump mural on the front lawn. An anti-Biden rap video. A TV ad featuring an assault rifle and a vow to do "whatever it takes" to restore America to its "former glory."

It isn't campaigning as Lincoln or Kennedy knew it, but it worked for midwestern underdog candidate J.R. Majewski, and analysts worry it could be a glimpse of future US primary election seasons in a country that is losing its moderate political center.

Establishment Republicans in Majewski's northwest Ohio swing district -- where he is vying to win a US House seat in November's midterm elections -- spent six-figure sums trying to get more moderate rivals nominated.

But the Trump-backed air force veteran and conspiracy theorist won anyway, seeing off more favored state lawmakers after being endorsed by Paul Gosar, a far-right congressman.

In South Carolina, another Trump-endorsed hopeful, Katie Arrington, has called for disbanding the US Department of Education, President Joe Biden's impeachment and the arrest of government Covid-19 advisor Anthony Fauci.

She is challenging first-term Republican congresswoman Nancy Mace, who is out of favor with Trump after blaming him for the 2021 US Capitol assault.

The races are early fronts in a battle already playing out in Republican and Democratic primary contests across America, as establishment politicians find their hopes of representing their parties in the midterms threatened by more extreme challengers.

In Pennsylvania, state senator and election denier Doug Mastriano, who helped Trump try to overturn the state's 2020 results that favored Biden, swatted away several less controversial Republicans Tuesday to win the party's nomination for governor.

But Trump, whose status as political kingmaker is being tested, also experienced setbacks Tuesday including in Idaho, where his favorite gubernatorial candidate Janice McGeachin, who reportedly said this month that "Christ will reign in the state," lost to the incumbent.

In coming weeks Republican moderates, pragmatists and compromisers will face Trump-backed culture warriors in several races, in Illinois, Michigan, Minnesota, South Carolina and Washington.

'Winner-take-all'

Across the aisle, Pennsylvania state congresswoman and community organizer Summer Lee, who identifies as a "Democratic Socialist," was narrowly leading the field after Tuesday's primary to replace retiring moderate Mike Doyle.

She is backed by Justice Democrats, the group that sponsored leftist New York congresswoman Alexandria Ocasio-Cortez's first campaign and is sending a new generation of leftist legislators to Washington.

Ocasio-Cortez is the most prominent member of the so-called "Squad" -- a group of staunchly progressive Democrats poised for gains in seats and influence in November despite the party's likely loss of the House of Representatives.

As many as six Squad-aligned candidates have realistic chances of winning House seats this cycle, against more middle-of-the-road Democrats.

The numbers sound small, but lawmakers on the fringes tend to have outsized influence on political discourse because they make all the noise and attract attention.

The Common Ground Committee, which campaigns to reduce incivility in politics, says it observed a coarsening of public discourse following 2008's global financial meltdown.

"There seems to be an increasing level of vitriol generated by a 'winner-take-all' attitude in Congress that actively discourages working with those across the aisle and is exacerbated by the highly polarized cable news media," co-founder Bruce Bond told AFP.

"Many things have come together to encourage polarization and people need to stop supporting it."

'Bell-shaped curve'

A Pew Research Center analysis found Democrats and Republicans are further apart today than at any time in the past 50 years.

In 1972, 144 House Republicans were less conservative than the most conservative Democrat, and 52 House Democrats were less liberal than the most liberal Republican, according to the analysis.

But that common ground began to shrink, and since 2002, there has been no overlap at all. In the Senate, that overlap ended in 2004.

"The polarization has changed American public opinion from a bell-shaped curve -- where most voters and the parties were in the center -- to a bimodal curve with the center of the two parties drifting apart and ideologically purifying," political scientist David Schultz told AFP.

The professor, who teaches at Minnesota liberal arts college Hamline University, believes economic restructuring, race, social issues and technology are driving the diversification -- with Trump "merely the personification of trends already occurring."

Progressive political consultant Zee Cohen-Sanchez blames the cash that has flooded politics in recent years, incentivizing candidates to carve out controversial positions that gain attention and funding.

"Because our elections have become astronomically expensive, people seek to make fast money rather than raising money from everyday Americans," Cohen-Sanchez said.

"That's where things get dangerous."

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

France24 - Monde

Poursuites judiciaires contre Alpha Condé : en Guinée, les familles attendent justice

Publié le : 19/05/2022 - 00:08

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

En Guinée, les poursuites judiciaires engagées par la société civile contre l'ex-président Alpha Condé et 26 anciens hauts cadres pour crime de sang, sont accueillies ave espoir par les familles qui ont perdu un membre dans les manifestations réprimées sous son régime. Il y aurait eu plusieurs dizaines de morts et une centaine de blessés. Pour les soutiens de l'ancien président, ceci n'est qu'une machination pour anéantir le parti d'Alpha Condé.  Reportage de Sarah Sakho et Malick Diakité. 

 « Le G5 Sahel est mort », c'est la déclaration de Mohamed Bazoum. Dans un entretien accordé au quotidien La Croix, le président du Niger a également accusé les forces maliennes de ne plus remplir leur mission dans la zone dite des trois frontières. Cette zone entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso a été l'épicentre de l'insurrection des groupes liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique,

 

Toujours au Niger, la déscolarisation des enfants devient préoccupante. Avec la croissance démographique la plus rapide au monde, le système éducatif est sous pression , et dans le même temps à cause de la pauvreté beaucoup d'enfants quittent l'école très jeunes pour des petits boulots. Reportage d'Harold Girard. 

 

 

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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BBC

Will swapping out electric car batteries catch on?

By Adrienne MurrayOslo

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Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.

I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.

The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.

The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.

It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.

I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.

In less than five minutes, I'm ready to go again.

"You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.

"There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."

This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.

It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.

Alternative strategies

However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.

Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.

For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.

A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.

But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.

Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.

There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.

According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.

"Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.

"It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."

Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.

Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.

Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.

Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.

That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.

More technology of business:

Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.

However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.

"The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."

But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."

Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.

Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".

Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.

Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.

California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.

Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.

"In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.

In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."

Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.

Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.

And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.

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Valeurs Actuelles

Commerce extérieur : la France, de pire en pire

Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

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France24 - Monde

Tunisie : la synagogue de la Ghriba retrouve ses pèlerins juifs après deux ans d'interruption

Publié le : 18/05/2022 - 18:56

FRANCE 24 Suivre

Des centaines de pèlerins juifs ont afflué, mercredi, à la synagogue de la Ghriba, sur l'île de Djerba, pour un évènement-phare de la saison touristique en Tunisie, après deux ans d'interruption en raison de l'épidémie. 

La synagogue de la Ghriba voit revenir ses pèlerins après deux ans d'absence en raison du Covid-19. Des centaines de croyants juifs ont afflué, mercredi 18 mai, sur l'île de Djerba.

Les premiers visiteurs sont arrivés dans la matinée et ont franchi des portiques de sécurité sous forte garde policière dans ce lieu frappé il y a 20 ans par un attentat-suicide ayant fait 21 morts. 

À l'intérieur, les pèlerins allument des bougies avant d'entrer dans une petite grotte où se trouverait – selon la tradition – une pierre du premier temple de Jérusalem. Ensuite, ils échangent des fruits secs et confiseries autour d'une prière prononcée par le rabbin de la synagogue. Beaucoup de pèlerins immortalisent avec des photos et des vidéos leur visite dans cette synagogue aux colonnes peintes en blanc et bleu, dont la construction remonterait au 6e siècle avant JC.

Un événement religieux incontournable

Le pèlerinage de la Ghriba rassemblait certaines années jusqu'à 8 000 personnes sur deux jours dans cette synagogue, l'une des plus anciennes et plus importantes pour les juifs originaires d'Afrique du Nord. "Mon père est djerbien et c'était pour lui très important. J'ai gardé ce souvenir, je venais quand j'étais jeune", raconte Solange Azzouz, 75 ans, née à Tunis et qui vit depuis 58 ans à Marseille.

La Tunisie comptait avant l'indépendance en 1956 plus de 100 000 juifs, une communauté tombée à environ un millier de membres. En habit de fête avec sa chemise de soie et son collier de perles, Mme Azzouz attend à l'extérieur sous un soleil brûlant. "En vieillissant, je commence à apprécier le pèlerinage, l'ambiance. J'ai même un peu de famille ici", confie la septuagénaire, pour laquelle cet évènement est "un porte-bonheur".

Le pèlerinage consiste aussi à suivre en procession une grande menorah, le candélabre juif, montée sur trois roues et décorée par des tissus colorés. Né au Maroc, Adi Wizman Nicodeme, 74 ans, vient pour la première fois à l'invitation d'un ami. Citoyen israélien vivant à Paris, il est venu pour "connaître l'endroit" et au nom de sa foi. "Tous mes amis m'en ont parlé ainsi que mes élèves", confie ce professeur de judaïsme et d'hébreu. "Je sens quelque chose, c'est très fort pour moi", ajoute-t-il.

Avec AFP

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Covid-19 : des pèlerins en nombre limité commencent le hajj à La Mecque

En Israël, nouvelles funérailles en préparation après la bousculade meurtrière du Meron

Israël observe un jour de deuil national après la tragédie du mont Meron

BBC

The new jet set - why private plane usage has soared

By Susan HornikBusiness reporter

Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.

"Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.

While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.

It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.

Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.

The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.

So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.

As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.

This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.

But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?

"More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.

The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.

He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."

It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.

Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.

One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.

"Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.

Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.

Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).

Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.

"The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.

"However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."

To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".

These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.

One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $199 (£161), each way.

He adds that the company "gives travellers many of the perks of flying private, at a significant saving".

However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.

The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.

Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.

At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.

"No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.

"Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."

Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.

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Valeurs Actuelles

Dette : la France dans l’étau des taux

Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

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France24 - Monde

Sénégal : une biennale pour faire "tomber les murs" de l'art contemporain africain

Publié le : 18/05/2022 - 17:26

Héloïse MÉLAN

Pour la très attendue Biennale d'art contemporain africain s'ouvrant jeudi 19 mai à Dakar, des artistes investissent l'espace public pour "faire tomber les murs" des musées et galeries. C'est une innovation de cette 14e édition, particulière après deux ans de pandémie.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

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France24 - Monde

Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

Publié le : 18/05/2022 - 17:17

Sébastian SEIBT Suivre

Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.

Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.

Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.

Un paradis consumériste sans consommateur ?

“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.

C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.

Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.

De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.

On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.

Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.

Un parallèle osé avec l'internet mobile

Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.

“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.

Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.

Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?

“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.

Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.

Une étude qui se veut surtout rassurante

Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.

“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.

Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.

La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.

C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.

Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.

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Facebook et ses déboires en Bourse, les symptômes d'une nouvelle ère à Wall Street

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Présidentielle en Corée du Sud : un scrutin à l'ère des métavers et de l'intelligence artificielle

New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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El Salvador Dispatch

Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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France24 - Monde

Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

Publié le : 13/05/2022 - 18:56

Sébastian SEIBT Suivre

La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

La faute à la Fed

"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

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Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

BOURSES

Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La chronique de l’éco

Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

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Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

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Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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France24 - Monde

Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17

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Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. 

La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.

Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

May 13, 2022

Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. 

La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.

Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.

Pourquoi ce rétropédalage ?

La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.

Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.

L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

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La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

rapport

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

publié par l’Express

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

avait mis sur la table

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

aux États-Unisont déploré

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Cols Bleusla revue ConflitsInnovation et stratégie navale

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

#VendrediLecture@revueconflitspic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

BBC

Meet Gleb and Ukraine’s youth orchestra in exile in Slovenia

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A large group of talented young musicians and their families have been evacuated out of Ukraine into Slovenia.

Here, the older ones have formed a new youth orchestra in exile, under the direction of Slovenia's top female conductor. The younger children are coming together to perform for the Slovenian president.

Together they hope to be musical ambassadors for Ukraine.

The BBC's Caroline Hawley met 10-year-old Gleb, who fled eastern Ukraine with his recorder.

Producer: Orsi Szoboszlay

Camera/editor: Duncan Stone

France24 - World

Osaka returns to French Open with questions over form, fitness

Issued on: 19/05/2022 - 03:46

Paris (AFP) – Naomi Osaka returns to Roland Garros looking to banish the memories of her withdrawal 12 months ago, but hampered by concerns over her clay-court form and fitness.

The former world number one pulled out of last year's French Open ahead of the second round, citing mental health issues.

She had been threatened with expulsion and fined by organisers over her refusal to attend press conferences.

Osaka then spent large parts of the remainder of the 2021 season off the court and has struggled this campaign with injury.

The Japanese star withdrew from last week's Italian Open to rest an Achilles problem and try to regain full fitness for the Grand Slam tournament in Paris, where she will be unseeded at a major for the first time since the 2018 Australian Open.

The 24-year-old has slipped to 38th in the WTA rankings going into Sunday's start of the French Open, but was as low as number 78 in March.

Osaka showed she could still compete for the biggest titles the following week, reaching the Miami Open final -- her first on the WTA Tour since the 2021 Australian Open -- before losing to world number one Iga Swiatek.

"Only a couple days ago I was celebrating getting back into the top 50 but I don't take things like that for granted," the four-time Grand Slam champion said after that defeat.

"I'm a bit more humble now about the opportunities I get. I can take a lot of positives from this."

Osaka will fancy her chances of a deep run at Roland Garros for the first time in a wide-open women's draw, with the exception of red-hot favourite Swiatek who is on a 28-match winning streak.

But she has plenty still to prove on clay, having never reached a Tour final on the surface or even made the second week of the French Open.

Osaka's preparation this time around has been far from ideal and she has played only two matches on the red dirt this season.

She was visibly struggling with the Achilles injury in the second of those against unheralded Spaniard Sara Sorribes Tormo in Madrid, losing 6-3, 6-1.

"I feel like I couldn't play the way that I wanted to play, like I was limited," Osaka said.

'Will this make you happy?'

When she withdrew from Roland Garros last year, Osaka said she had been suffering from "bouts of depression" since her breakthrough US Open triumph over Serena Williams in the controversial 2018 final.

Osaka said she found press conferences to be akin to "kicking people when they're down".

She later skipped Wimbledon before returning at the Olympics, lighting the Olympic cauldron in Japan.

Her decision to temporarily step away from the sport prompted an increase in elite athletes being more open about their mental health.

Four-time Olympic gymnastics champion Simone Biles missed part of the Tokyo Games to focus on her wellbeing, while English cricketer Ben Stokes also took a break due to mental health problems.

Osaka, the world's highest-paid sportswoman with a $57 million income last year according to Forbes, now believes she is more content both on and off the court.

"At this stage in my life I feel very content in my mental health journey. I feel comfortable in who I am and where I have come from," she told Self magazine earlier this month.

"My main goal used to be winning. Lately I have tried to ask myself questions like, 'Will this make you happy?'"

Osaka's sporting focus will be firmly on the next two months and making a serious dent in the French Open and Wimbledon draws for the first time, with the added bonus of a potential rise back up the rankings.

© 2022 AFP

Opex 360

Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

Valeurs Actuelles

L’inéluctable hausse des impôts

Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

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A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

celui d’une expérimentation

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

résumé

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

relevé la Croix

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

à Europe1

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Raytheon Android Tactical System

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

France24 - World

US to fly in baby formula on military contracted planes

Issued on: 19/05/2022 - 03:46Modified: 19/05/2022 - 03:44

Washington (AFP) – The US government will fly in baby formula on commercial planes contracted by the military in an airlift aimed at easing the major shortage plaguing the country, the White House said on Wednesday.

The lack of formula -- the result of a perfect storm of supply chain issues and a massive recall -- is leaving parents increasingly desperate, and has become a political headache for President Joe Biden as midterm elections loom.

The Department of Defense "will use its contracts with commercial air cargo lines, as it did to move materials during the early months of the Covid pandemic, to transport products from manufacturing facilities abroad that have met Food and Drug Administration (FDA) safety standards," the White House said.

"Bypassing regular air freighting routes will speed up the importation and distribution of formula and serve as an immediate support as manufacturers continue to ramp up production," it said, dubbing the effort "Operation Fly Formula."

Biden has also invoked the Defense Production Act to give baby formula manufacturers first priority in supplies.

"Directing firms to prioritize and allocate the production of key infant formula inputs will help increase production and speed up in supply chains," the White House said.

Initially caused by supply chain blockages and a lack of production workers due to the pandemic, the shortage was exacerbated in February when, after the death of two infants, manufacturer Abbott announced a "voluntary recall" for formula made at its factory in Michigan and shut down that location.

A subsequent investigation cleared the formula, and the FDA reached an agreement on Monday with Abott to resume production. But it will take weeks to get the critical product back on store shelves.

Bridging the gap

Biden wrote in a letter to the heads of the Departments of Agriculture and Health and Human Services that imports of formula "will serve as a bridge to this ramped up production."

"I request that you work expeditiously to identify any and all avenues to speed the importation of safe infant formula into the United States and onto store shelves," the president wrote.

The shortage has left many parents frantic and fearful their infants may starve. Formula is a necessity for many families, particularly in low-income households in which mothers have to return to work almost immediately after giving birth and cannot breastfeed.

A further issue is that prices for the formula that remains have skyrocketed.

The desperation of parents is highlighted on social media, where posts shared hundreds of thousands of times urge people to make formula at home -- a move pediatricians warn against.

"It won't meet your baby's essential nutritional needs, can be very dangerous to their growth and development, and can even make your baby sick," Tanya Altmann, author of several parenting books and founder of Calabasas Pediatrics in California, told AFP.

The formula shortage also has political consequences, with the Republican opposition -- which has set its sights on wresting back control of Congress in November's midterm elections -- seizing on the issue to berate Biden and the Democrats.

The United States relies on domestic producers for 98 percent of the baby formula it consumes. The average out-of-stock rate for the key product hit 43 percent earlier this month, according to Datasembly, which collected information from more than 11,000 retailers.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

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Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

France24 - World

With a few dozen men, guerrilla group sows fear in Paraguay

Issued on: 19/05/2022 - 03:44

Concepción (Paraguay) (AFP) – With a few dozen fighters, the Paraguayan People's Army (EPP) guerrilla group has held residents of a central province in a grip of fear for the past 14 years.

It has long been dismissed by the government as a trifling group -- a kind of family affair -- but for the residents of Concepcion, a cattle-raising province, the EPP is no joke.

"They say they want to help the poor, that they are pro-poor. But they hurt the poor," said Obdulia Florenciano, 52, whose policeman son Edelio Morinigo has been held by the EPP since 2014.

"We are not rich, we are poor. We are workers, we are humble. They took away the son of a poor family," she said through her tears, showing AFP a photo of her son -- dubbed a "prisoner of war" by the EPP -- in uniform.

The guerrilla group, created with the stated goal of fighting the oligarchy and promoting much-needed agrarian reform in the country's poorest regions, rules with fear in the Concepcion region some 400 kilometers (249 miles) north of the capital Asuncion.

The department holds some 300,000 of Paraguay's 7.4 million people.

There are few paved roads in this sparsely-populated tropical region, but plenty of cows. And drug traffickers.

Who is a hitman?

On the main road leading to the porous border with Brazil, soldiers man checkpoints with large billboards nearby offering a reward for information about the whereabouts of EPP leaders.

Armored vehicles and helicopters provide backup.

"We practically live together (with drug dealers and guerrillas) and we don't realize it," said Domingo Savio Ovelar, the parish priest for the town of Yby-Yua.

"Here we cannot distinguish who is a drug trafficker, who is a hitman," he said.

"There is permanent anxiety. We never know what we will wake up to."

In its 14 years of existence, 74 killings of soldiers, police and civilians in Concepcion have been laid at the EPP's door.

It has kidnapped 13 people over the same period, and still holds three.

Yet security sources says the group's manpower is modest: a few dozen armed men.

A "generous" estimate, said Juan Martens, a criminologist at the National University of Asuncion who argued the group posed no "real threat" on a national scale.

'We bury comrades'

They may be few, but they are deadly, said Colonel Luis Apezteguia, who commands a force of a thousand men in the area.

"They say that we do nothing, that the EPP is an invention. But in the meantime, we bury comrades, we take wounded people to hospital," he lamented.

Last month, three soldiers were wounded by an explosive device, and last year, three others died.

Other than Morinigo, the EPP holds 73-year-old Felix Urbieta, taken from his farm in 2016, and former Paraguayan vice-president Oscar Denis, captive since September 2020.

Denis's daughter, Beatriz, told AFP: "I would accept anything to have Dad back. I will negotiate anything."

A few months ago, the family collected the equivalent of $2 million in food -- at the EPP's request, she said -- to be distributed among poor villagers.

But to no avail. No word from her father.

"Every time a hostage has been able to return home, it was not because the government found them. It was because a ransom was paid," Denis said.

The EPP has proposed an exchange of the hostages for its top two leaders Alcides Oviedo, 52, and Carmen Villalba, 50, both prisoners in Asuncion.

Villalba's brother Osvaldo leads the EPP in her absence.

In 2010, documents uncovered by the Paraguayan authorities revealed links between the EPP and the since-disbanded Revolutionary Armed Forces of Colombia.

The Paraguayan government recently sought support from Colombia in intelligence and military training to combat the EPP.

In an unforeseen way, this could mean the beginning of the end for the guerrilla group.

"The Concepcion region has become a strategic place for drug traffickers, and the EPP disturbs them, because it attracts the presence of the state," said Martens.

"If the government does not eliminate them, the narcos will take care of them, and have already started. And they are much more powerful."

Landlocked Paraguay -- nestled between Brazil, Bolivia and Argentina -- has become an important launchpad for drugs headed for Europe.

Earlier this month, the country's anti-drug prosecutor Marcelo Pecci was shot dead execution-style Tuesday while honeymooning on a Colombian Caribbean island.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.

Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.

Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.

Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.

Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.

"It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.

A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.

She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.

On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.

Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.

"Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.

A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.

As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.

"She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.

(REUTERS)

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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

Inauguration

Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

Macron to be inaugurated for second term filled with challenges

Opex 360

Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

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Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

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Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

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Publié le : 19/05/2022 - 02:59

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L'ONG Amnesty International estime, jeudi, qu'une compensation de 440 millions de dollars pour les ouvriers qui ont travaillé au Qatar dans des conditions dégradées sur les chantiers des infrastructures du Mondial-2022 est le "minimum". La Fifa dit "procéder actuellement à l'évaluation" de cette demande.

L'ONG Amnesty International a demandé jeudi 19 mai à la Fifa de verser une compensation d'au moins 440 millions de dollars aux ouvriers migrants "maltraités" au Qatar, pays hôte du Mondial-2022 de football accusé de ne pas suffisamment respecter leurs droits.

La demande d'Amnesty, soutenue par d'autres organisations de défense des droits humains, intervient à la suite de critiques répétées contre la lenteur de l'instance dirigeante du football à réagir contre les mauvaises conditions de travail des ouvriers qui ont afflué sur les chantiers liés au Mondial dans le riche État du Golfe.

"La Fifa devrait consacrer au moins 440 millions de dollars (environ 418 millions d'euros) à la réparation des dommages subis par les centaines de milliers de travailleurs migrants victimes de violations des droits humains au Qatar pendant les préparatifs de la Coupe du monde 2022", a déclaré Amnesty dans un communiqué.

Salaires impayés et accidents du travail

Selon Amnesty, cette somme, qui correspond à la dotation que se partageront les 32 équipes participantes, est le "minimum nécessaire" pour indemniser les travailleurs et les protéger de futurs abus. L'organisation cite notamment les salaires impayés, le paiement de frais de recrutement "illégaux" et "exorbitants" ainsi que les dommages causés par les accidents du travail.

L'ONG basée à Londres a exhorté la Fifa à "travailler avec le Qatar pour mettre en place un programme de réparation complet avec la participation des ouvriers, des syndicats, de l'Organisation internationale du travail (OIT) et la société civile". Depuis 2010, date à laquelle la Fifa a attribué le Mondial-2022 au Qatar, une "litanie d'abus" entache les préparatifs sans que l'instance n'ait exigé "la moindre amélioration des conditions de travail", a accusé Amnesty.

Des réformes sociales importantes, mais insuffisantes

Amnesty a néanmoins salué les réformes sociales décidées par le Qatar depuis 2018 et l'amélioration des conditions sur les chantiers officiels de la Coupe du monde initiée en 2014. Mais selon l'ONG, ces règles ne sont pas toujours respectées et les abus persistent.

Dans un commentaire envoyé à l'Agence France-Presse (AFP), la Fifa a dit "procéder actuellement à l'évaluation de la proposition d'Amnesty" et d'autres ONG, affirmant qu'elle "implique un large éventail d'infrastructures publiques construites (au Qatar) depuis 2010 qui ne sont pas nécessairement liées à la Coupe du monde".

Critiqué depuis qu'il s'est vu attribuer le premier Mondial de football dans un pays arabe, le Qatar a mené d'importantes réformes, abolissant le système de parrainage faisant des salariés des quasi propriétés de leur employeur et instaurant un salaire minimum horaire. Le pays rejette fermement les bilans des morts sur les chantiers avancés par des médias internationaux.

Avec AFP

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MONDIAL-2022

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ÉDITION SPÉCIALE

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

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Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

France24 - Monde

Ligue Europa : l'Eintracht Francfort remporte la finale au bout des prolongations

Publié le : 19/05/2022 - 01:21

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Grâce à un Kevin Trapp magistral, l'Eintracht Francfort est venu à bout, mercredi, des Glasgow Rangers au terme de prolongations (1-1, 5-4 aux tirs au but) en finale de la Ligue Europa. Le club allemand remporte ainsi son premier titre continental depuis la Coupe de l'UEFA en 1980.

Les "Aigles" planent sur l'Europe ! Au bout d'une nuit ardente, l'Eintracht Francfort a remporté mercredi 18 mai à Séville la deuxième Ligue Europa de son histoire en battant les Glasgow Rangers 1-1, 5-4 aux tirs au but en finale, grâce à son héros Kevin Trapp, impérial.

Après avoir signé deux arrêts décisifs au bout de la prolongation, d'abord devant Ryan Kent (118e) puis sur un coup franc de James Tavernier (120e+2), Trapp a stoppé la tentative du vétéran gallois Aaron Ramsey pendant la séance de tirs au but pour sacrer son équipe. Rafael Borré, déjà auteur du but de l'égalisation pour les "Aigles" à la 69e après l'ouverture du score de Joe Aribo (57e), a scellé la victoire des Allemands avec un ultime tir au but transformé, pour conclure la séance parfaite des "Aigles".

Mais c'est bien l'ancien portier allemand du PSG qui est devenu le héros de la soirée durant la séance de tirs au but, pour offrir le trophée à Francfort, qui succède ainsi à Villarreal, sacré l'an passé, au palmarès de la C3.

Historique

Un accomplissement historique pour l'Eintracht, qui s'est notamment défait du FC Barcelone et de West Ham pour se hisser jusqu'en finale, et finir son odyssée couronnée de lauriers dans la chaude nuit andalouse, devant les près de 44 000 supporters du stade Sanchez-Pizjuan.

Car depuis la Coupe de l'UEFA glanée en 1980, les "Aigles" n'avaient plus jamais connu de sacre continental. Oliver Glasner est ainsi devenu le premier entraîneur autrichien à soulever un trophée européen depuis le légendaire Ernst Happel en 1983. Pour les Écossais, en revanche, la désillusion est immense : les "Gers" attendaient eux aussi depuis cinquante ans de retrouver la gloire européenne, depuis leur Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe en 1972.

Petite consolation : le défenseur et capitaine James Tavernier sera tout de même le premier défenseur de l'histoire à finir meilleur buteur de la Ligue Europa, avec sept buts.

Mur blanc, mur orange

Mais le "mur blanc" déployé par les supporters allemands portait une autre couleur dans les cages de l'Eintracht : tout vêtu d'orange, Trapp a maintenu les siens à flots quand il le fallait, durant les quelques moments de faiblesse de son équipe.

Et si le match a été accroché jusqu'au bout, il aurait pu dégénérer dès l'entame : dès la 5e minute, John Lundstram a joué un ballon un peu trop haut, et ses crampons ont touché l'avant du crâne du capitaine de l'Eintracht Sebastian Rode, qui s'est allongé sur la pelouse en portant immédiatement ses mains sur sa plaie sanguinolente. Longtemps pris en charge par les soigneurs, il reviendra sur la pelouse avec un bandage bleu et blanc autour de la tête, après avoir changé son maillot imbibé de sang.

Il faudra attendre la demi-heure de jeu pour voir la première tentative écossaise : un ballon enroulé du gauche par Joe Aribo qui n'accrochera pas le cadre mais qui a obligé Trapp à s'étendre de tout son corps, juste avant une pause fraîcheur indispensable. Car le thermomètre a dépassé les 40 degrés à Séville pendant la journée de mercredi. Et ce sont les supporters des deux équipes qui ont mis le feu aux gradins, à coups de chants, de tambours et de tifo pour les allemands. Le brasier du Pizjuan a réellement pris forme au retour des vestiaires, quand le "mur blanc" des supporters allemands a allumé des fumigènes rouges.

Avec AFP

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Ligue Europa : chaude finale à Séville entre l'Eintracht Francfort et les Glasgow Rangers

Football : les clubs français en coupes d'Europe, toujours le même plafond de verre

SANCTIONS

Ukraine : la Russie exclue des prochaines compétitions de l'UEFA et de l'Euro féminin

Valeurs Actuelles

Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

« Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

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Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

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Biniam Girmay, symbole d'un cyclisme africain en pleine ascension

Publié le : 18/05/2022 - 16:40

Romain HOUEIX Suivre

Vainqueur de la 10e étape du Giro, Biniam Girmay est devenu à 22 ans le premier cycliste érythréen à s'imposer sur une étape d'un grand Tour. Un palier important pour le cyclisme africain et la confirmation du talent précoce du jeune homme.

Biniam Girmay continue d'écrire l'histoire de son pays et du continent africain. Moins de deux mois après avoir remporté la classique belge Gand-Wevelgem, le coureur de 22 ans a de nouveau brillé, cette fois sur les routes du Giro. Mardi 17 mai, il s'est imposé sur la 10e étape du Tour d'Italie, entre Pescara et Jesi, devenant ainsi le premier coureur africain noir à gagner une étape sur un grand Tour.

Alors que le peloton avait rétréci en raison des multiples difficultés concentrées dans les 100 derniers kilomètres de l'étape, Biniam Girmay a confirmé l'étendue de ses qualités. Épaulé par son équipe Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux, il a d'abord réduit à néant les velléités d'échappée de ses concurrents avant de remporter le sprint au sein d'un petit comité.

"Dis-moi qui tu as battu, je te dirai quel vainqueur tu es", est-il coutume de dire dans le cyclisme. Biniam Girmay a déjà tout d'un grand vainqueur : juste derrière lui, le phénomène néerlandais Mathieu van der Poel, petit-fils de Raymond Poulidor, a levé le pouce en se relevant à quelques mètres de la ligne d'arrivée pour saluer la performance de son cadet. Il l'a ensuite enlacé pour le féliciter.

Respect 👍#Giro pic.twitter.com/t7tYK6ZGLI

May 17, 2022

"Chaque jour, on écrit une nouvelle histoire", s'est réjoui Girmay, le visage toujours souriant. "Je peux dire que je suis heureux et reconnaissant", a ajouté l'Érythréen, qui fait l'honneur sportif de son pays.

Biniam Girmay flirtait avec la victoire depuis le début du Tour d'Italie : 2e derrière van der Poel lors de la première étape, 4e lors des étapes 3, 6 et 8, et 5e lors de l'étape 5.

Une progression régulière

Une victoire de prestige sur un grand Tour qui vient récompenser un parcours à la progression régulière et empreint de précocité. S'il commence le vélo à l’adolescence en Érythrée en imitant son cousin, Biniam Girmay tape rapidement dans l'œil des recruteurs.

Il rejoint le Centre mondial du cyclisme (CMC) pour sa deuxième année junior, en 2018. Cette structure, créée par l'Union cycliste internationale, se donne pour objectif d'accompagner les talents des pays émergents.

Cette même année, il se fait déjà remarquer en devenant triple champion d'Afrique sur route junior, raflant la médaille d'or sur l'épreuve en ligne, le contre-la-montre et le contre-la-montre par équipe. Dès lors, il multiplie les victoires de prestige pour son jeune âge, s'imposant notamment devant le phénomène belge Remco Evenepoel lors de l'Aubel-Thimister-Stavelot. En 2019, il devient le premier coureur né dans les années 2000 à remporter une course professionnelle en s'adjugeant la troisième étape de la Tropicale Amissa Bongo au Gabon avec la sélection érythréenne. Il enchaîne avec une victoire sur le Tour du Rwanda et une cinquième place sur l'étape reine du Tour de l'Avenir, véritable Tour de France junior.

Biniam #Girmay entre dans l’histoire du #cyclisme africain en devenant le premier coureur noir d’Afrique à remporter une étape sur un grand Tour#GiroDItalia pic.twitter.com/WXudrofLBV

May 18, 2022

De quoi inciter l'équipe continentale professionnelle française Nippo Delko One Provence à le recruter. Ses performances lors de la première année chez les pros lui valent d'être désigné coureur africain de l'année par un jury présidé par Bernard Hinault. Il fait ensuite le grand saut en World Tour – la plus haute division en cyclisme – avec Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux. Avant de remporter Gand-Wevelgem, il s'était déjà fait remarquer fin septembre aux championnats du monde en s'adjugeant la médaille d'argent en junior, une première pour un coureur africain noir.

Biniam Girmay fait désormais figure de pionnier dans un sport où les coureurs africains à la peau noire ont longtemps été absents, les victoires continentales ayant souvent été remportées par des coureurs blancs – à l'image des Sud-Africains Daryl Impey, "Robbie" Hunter, voire du "Kényan blanc" Christopher Froome.

L'Érythrée, terre de cyclisme

Biniam Girmay est l'héritier d'une longue lignée de coureurs érythréens qui s'illustrent dans le cyclisme. Également passé par le Centre mondial du cyclisme, Daniel Teklehaimanot a été le premier d'entre eux. En 2015, il devient le premier coureur d'Afrique subsaharienne à revêtir le maillot à pois de meilleur grimpeur du Tour de France. Teklehaimanot. Il remporte aussi le classement de la montagne du Dauphiné en 2015 et 2016.

Mais depuis cette "étincelle", ses compatriotes peinaient à s'installer au plus haut niveau. "Je me demandais si le cyclisme érythréen n'était pas un peu en train de s'essouffler", confie Michel Thèze, ancien directeur du CMC, dans un entretien à l'AFP. La réussite de Biniam Girmay "arrive au meilleur moment, ça va donner un second souffle", estime-t-il. "C'est une confirmation du grand potentiel qui existe là-bas."

Coincée entre les hauts plateaux de la Corne de l'Afrique et la mer Rouge, l'Érythrée est propice à la pratique du cyclisme. Avec une grande partie du pays nichée entre 1 800 et 3 000 mètres d'altitude, les coureurs développent des capacités physiologiques exceptionnelles.

Et la pratique du cyclisme, héritée de la colonisation italienne entre 1885 et 1941, est profondément ancrée dans la culture érythréenne. Les compétitions y sont fréquentes, et "d'un niveau élevé", souligne Michel Thèze.

En Afrique, les Érythréens écrasent d'ailleurs la concurrence : depuis 2010, ils ont remporté huit des onze titres continentaux individuels sur route, et dix titres de contre-la-montre par équipe. Plusieurs équipes misent sur ces talents, à l'image d'EF Education-EasyPost avec Merhawi Kudus ou Cofidis avec Natnael Berhane.

Leur réussite suscite une énorme ferveur, en Érythrée comme dans la diaspora. "Ceux qui réussissent sont des vedettes", confirme Michel Thèze. Ils font figure d'ambassadeurs pour ce pays qui n'apparaît dans l'actualité que pour ses réfugiés fuyant un régime accusé de violer les droits de l'Homme, son implication dans le conflit en Éthiopie ou, dernièrement, son opposition à une résolution de l'ONU demandant la fin des combats en Ukraine.

En 2015, à leur retour du Tour de France, Daniel Teklehaimanot et Merhawi Kudus ont défilé dans les rues d'une Asmara en liesse et été reçus par le président Issayas Afewerki.

"Enfant, je regardais le Tour d'Italie à la télévision"

Également fêté par ses compatriotes immigrés en Europe aux départs et aux arrivées des courses, Biniam Girmay avait insisté avant le départ du Giro sur la particularité que revêt pour l'Érythrée le Tour d'Italie, en raison des anciens liens coloniaux entre les deux pays.

"Enfant, je regardais le Tour d'Italie à la télévision avec mes amis. Je sortais faire du vélo avec le rêve d'un jour pouvoir participer à un grand Tour", avait raconté l'Érythréen. "Avec l'équipe, nous nous sommes fixés comme objectif de décrocher une victoire d'étape. Si j'ai la chance d'y parvenir, je deviendrai le premier Africain noir à remporter une étape dans un grand Tour. [..] Cela signifierait beaucoup pour mon pays, pour le continent africain et le cyclisme en général", ajoutait-il.

Dix étapes plus tard, l'objectif est déjà atteint. Mais au moment de fêter son succès historique sur le podium protocolaire de Jesi , le jeune Erythréen de 22 ans a malencontreusement reçu dans l'œil le bouchon de la bouteille géante qu'il devait ouvrir. Une blessure qui l'a empêché de prendre le départ de l'étape suivante et de continuer son mano a mano avec Arnaud Démare pour le maillot de meilleur sprinteur. Cette nouvelle première pour un coureur devra donc encore attendre un peu.

Une fois cet incident derrière lui, l'avenir s'annonce brillant pour le natif d'Asmara. Le jeune puncheur a sans doute dans un coin de la tête l'échéance des championnats du monde de 2025, qui seront organisés au Rwanda, une première pour l'Afrique. Quelle histoire serait plus belle que de voir un coureur issu du continent y lever les bras ?

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Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres

Cyclisme : l'Érythréen Biniam Girmay devient le premier africain à remporter Gand-Wevelgem

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Bernard Hinault : "Le cyclisme africain est très prometteur"

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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

Publié le : 18/05/2022 - 13:56

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Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans battent de nouveaux records en 2021, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié mercredi et dévoilé par l'ONU.

Mers de plus en plus chaudes et acides, airs plus pollués, concentrations des gaz à effet de serre... Les indicateurs du réchauffement climatique sont au rouge. Quatre marqueurs clés du changement climatique ont battu de nouveaux records en 2021, a indiqué mercredi 18 mai l'ONU, prévenant que le système énergétique mondial conduit l'humanité à la catastrophe.

Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans ont tous établi de nouveaux records l'année dernière, a déclaré l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son "État du climat mondial en 2021".

Ce rapport est "une litanie lamentable de l'échec de l'humanité à lutter contre le dérèglement climatique", a dénoncé le chef de l'ONU, Antonio Guterres. "Le système énergétique mondial est brisé et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique", a-t-il mis en garde, exhortant à "mettre fin à la pollution par les combustibles fossiles et accélérer la transition vers les énergies renouvelables avant d'incinérer notre seule maison."

À lire : Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique 

Chaleur et acidité record des océans

L'OMM a déclaré que l'activité humaine provoquait des changements à l'échelle planétaire : sur terre, dans l'océan et dans l'atmosphère, avec des ramifications néfastes et durables pour les écosystèmes.

Les océans ont atteint en 2021 les niveaux les plus chauds et les plus acides jamais enregistrés, tandis que la fonte des calottes glaciaires accélère la hausse du niveau de la mer, souligne l'organisation. Dans son rapport annuel, il met aussi en évidence les phénomènes extrêmes auxquels sont soumis les océans du globe en raison des effets de plus en plus marqués du changement climatique.

Le rapport a par ailleurs confirmé que les sept dernières années étaient les sept années les plus chaudes jamais enregistrées. Les phénomènes météorologiques liés à La Nina au début et à la fin de 2021 ont eu un effet refroidissant sur les températures mondiales l'année dernière. Mais malgré cela, 2021 reste l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, avec une température mondiale moyenne d'environ 1,11 °C au-dessus du niveau préindustriel. L'Accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.

À lire : Entre urgence climatique et sécheresse en Afrique, la COP15 débute à Abidjan 

"Notre climat change sous nos yeux", a déclaré le chef de l'OMM, Petteri Taalas. "La chaleur piégée par les gaz à effet de serre d'origine humaine réchauffera la planète pendant de nombreuses générations à venir. L'élévation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des océans se poursuivront pendant des centaines d'années à moins que des moyens d'éliminer le carbone de l'atmosphère ne soient inventés."

Une pollution atmosphérique meurtrière

Par ailleurs, l'aggravation de la pollution de l'air et du saturnisme a maintenu le niveau des décès dus à la contamination de l'environnement dans le monde à 9 millions par an depuis 2015, montre une étude publiée mardi.

Au total, entre 2015 et 2019, la pollution atmosphérique due aux processus industriels ainsi qu'à l'urbanisation ont entraîné une augmentation de 7 % des décès liés à la pollution, selon l'analyse des données sur la mortalité mondiale et les niveaux de pollution faite par les scientifiques de l'ONG Pure Earth.

Selon l'étude, les dix pays les plus touchés par les décès liés à la pollution sont le Tchad, la République centrafricaine, le Niger, les îles Salomon, la Somalie, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord, le Lesotho, la Bulgarie et le Burkina Faso.

"Nous nous trouvons dans la marmite et nous mijotons lentement", a déclaré Richard Fuller, co-auteur de l'étude et directeur de Pure Earth. Mais contrairement au changement climatique, au paludisme ou au VIH, "nous n'avons pas accordé beaucoup d'attention (à la pollution environnementale)", estime-t-il.

Des solutions ?

António Guterres a proposé cinq actions pour relancer la transition vers les énergies renouvelables "avant qu'il ne soit trop tard" : mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les énergies renouvelables, supprimer les formalités administratives, sécuriser l'approvisionnement en matières premières pour les technologies d'énergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles.

"Si nous agissons ensemble, la transformation des énergies renouvelables peut être le projet de paix du 21e siècle", a déclaré Antonio Guterres.

Avec AFP et Reuters 

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Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Décryptage

Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification

Analyse

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

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Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

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New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

Issued on: 17/05/2022 - 11:23

Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good. 

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

FRENCH POLITICS

France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

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Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister

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Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

Issued on: 13/05/2022 - 17:01

After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.

French legislative elections © FRANCE 24

Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.

“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.

Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.

But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.

Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.

“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”

‘Kafkaesque’

Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.

At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.

“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.

Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.

“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”

In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.

Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.

However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.

The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.

Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.

He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Valeurs Actuelles

Charles de Foucauld : un nouveau saint français pour l’Église catholique romaine

C’était un évènement attendu par les fidèles depuis de longues années. Grands-parents, parents, enfants se sont rués dimanche Place Saint-Pierre au Vatican pour assister à la canonisation de dix saints. Parmi eux, trois Français, deux hommes et une femme. Un nom est sur toutes les lèvres : celui de Charles de Foucauld, ermite du désert mort assassiné en Algérie en 1916.

Sous le soleil romain, les quatre mille Français présents sont enthousiastes. On ne canonise pas trois saints français tous les jours ! « Carolum de Foucauld », clame le cardinal Marcello Semeraro préfet de la Congrégation pour la cause des saints. Le prélat continue la lecture latine des autres noms : Marie Rivier et César de Bus, deux religieux français, un journaliste néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape François, souffrant depuis quelques semaines, était aux côtés d’une cinquantaine de cardinaux et de 300 prêtres et évêques. Une cérémonie en grande pompe qui paradoxalement respirait la simplicité, confient des fidèles.

Une foule fervente venue pour Charles de Foucauld

Marie-Armelle a fait le chemin avec ses quatre enfants âgés de 6 mois à 6 ans. « Nous attendions cette canonisation depuis deux ans avec impatience », se réjouit-elle. Cette catholique a une dévotion particulière pour ce missionnaire français, en témoigne son aîné prénommé Foucauld. Marie-Armelle n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à Rome : « Nous pensons que ce genre d’évènements forge nos vies de chrétiens », dit-elle après avoir précisé qu’elle était aussi Place Saint-Pierre en 2014 pour la canonisation de Jean-Paul II. Celle de Charles de Foucauld est significative pour cette famille dont le père est cyrard : « Charles de Foucauld est pour nous un modèle d’abandon, et avec un mari militaire notre famille se confie très souvent à lui. » Malgré la fatigue, la famille est arrivée à 7 h 20, Marie-Armelle profite de l’office. Autour d’elle, se tiennent des religieuses espagnoles qui ont elles aussi fait le voyage pour Charles de Foucauld. Suit alors la canonisation. « J’ai été extrêmement émue par la beauté de l’instant. » Une journée dont Marie-Armelle se souviendra d’autant plus que son bébé a eu le droit à un baiser du pape François !

Antoine et ses amis de Sciences Po sont arrivés eux aussi très tôt. Placé à proximité de l’autel, cet étudiant suit de près la cérémonie qu’il juge « impressionnante ». Antoine garde en mémoire « l’ambiance à la fois fervente très joyeuse », mais aussi « l’homélie très percutante du pape François ». Pour Marguerite, c’est surtout la diversité des communautés présentes qui retient son attention : « Il y avait beaucoup d’Italiens et d’Indiens (…) tout le monde voulait montrer le drapeau de son pays d’origine. » Un mélange des nationalités qui a aussi frappé Antoine. Il raconte que « chacun chantait des cantiques dans sa langue ».

Le père Amar, vicaire de la paroisse Saint-Symphorien à Versailles, est venu avec un groupe de fidèles allant de 10 à 81 ans « quelques Foucauld sont venus pour assister à la canonisation de leur saint patron », rajoute-t-il. Le père est surpris de voir la ferveur des militaires puisque 130 cyrards, sur 157 de la promotion Caillaud, sont présents : « C’est très fort, ils se sont dit que l’un de leurs anciens avait eu une vie atypique et inspirante. » Un moment convivial, fort et joyeux pour ces quatre mille chrétiens qui s’est achevé par une prière pour la paix. Les témoins de cette canonisation repartent sourire aux lèvres et heureux d’avoir partagé un moment de grande ampleur. Un dimanche qui a permis de reprendre des forces : « C’était un immense soulagement de participer à un événement de l’Église après ces deux longues années de Covid », insiste le prêtre.

Une vie dissolue touchante

Le succès et l’attache autour de la figure de Charles de Foucauld tiennent sans doute à la spécificité de sa vie. “Bien né” dans une famille noble en 1858, Charles de Foucauld se démarque des autres saints par ses mille et une vies. Officier de cavalerie, puis aventurier au Maroc avant de finir religieux en Algérie, ce Français originaire de Strasbourg « a bien un parcours atypique », comme le soulève le père Amar. En effet, avant d’être missionnaire, Charles de Foucauld menait une vie dissolue, rythmée par des orgies et des dépenses ubuesques. Il se convertit vers 1890 et devient prêtre le 9 juin 1900. Son sacerdoce, humble et d’une grande pauvreté, laisse en héritage l’ordre d’Ermites du Sacré-Cœur. Le parcours de Charles de Foucauld ne laisse pas indifférent la communauté chrétienne. « Jouisseur et sensuel, il mène une vie très loin de l’Évangile », rappelle le père Amar. Justement, c’est bien ce passé obscur qui parle et touche les fidèles : « Avec lui, on se dit que la sainteté est atteignable. Si cet homme a si mal commencé et si bien fini alors on se dit que la sainteté est possible », nous dit ce prélat de Versailles qui apprécie « le côté folklorique » de ce nouveau saint. Marguerite-Marie nous confie justement que la vie de foi de Charles de Foucauld l’inspire : « Ce n’est pas parce qu’on est mal lancé dans la vie que tout est fini », nous confie cette mère de famille qui a appelé son fils Charles-Foucauld.

Antoine retient de ce saint sa simplicité mais aussi ses écrits qui l’ont marqués : « Sa façon d’évangéliser par une exemplarité simple et par la fraternité me touche. » Quant à Marguerite, c’est l’organisation du périple vers Rome qui l’a conduite à s’intéresser à la vie de Charles : « Il a voulu imiter Jésus au quotidien pour que les autres le connaissent sans avoir à lire la Bible », retient-elle. Florence, elle aussi présente hier, relate avec émotion la rencontre des résidents du village de François avec le pape samedi soir. Ce village, qui veut vivre en conformité avec l’Évangile et l’Encyclique Laudato, est habité par quelques « cassés de la vie ». Cette catholique tisse un lien naturel entre les trajectoires des résidents du village et la vie de Charles de Foucauld.

Un saint universel

La principale richesse de ce “frère universel” est sa capacité à toucher toutes les sensibilités : « Il a un côté saint-cyrien, officier avec des valeurs très classiques et un côté plus universel proche des petits, des pauvres », pense le père Amar. Celui-ci, rieur, évoque le « en même temps spirituel » de l’héros de ce dimanche. C’est bien une figure contemporaine qui « parle à tout le monde : à la droite, à la gauche, aux Blancs, aux Noirs », rajoute t-il avec enthousiasme. L’engouement autour de cette personnalité intrigante est manifeste. Charles de Foucauld touche donc par l’universalité qu’il dégage. D’ailleurs, Antoine et ses amis sont « venus pour des raisons un peu différentes » ; preuve que “l’ermite du désert” parle à tout le monde.

Si Charles de Foucauld a pu être proclamé saint, c’est bien par la reconnaissance de deux miracles en son nom par l’Église. Pour rappel, la canonisation ne tient que si la personne est décédée depuis au moins cinq ans, qu’elle a mené une vie chrétienne exemplaire et qu’elle a accompli au moins deux miracles. Charles de Foucauld cochait toutes les cases : mort assassiné en 1916 dans le désert algérien, il a accompli, à titre posthume, deux miracles. En 2016, un charpentier français a fait une chute de 15 mètres transperçant son abdomen. Ce jeune homme athée prénommé Charles a survécu. Les catholiques avaient imploré le bienheureux Charles de Foucauld pour sa guérison. Un miracle qui a permis à cet ermite du désert de rejoindre le calendrier des saints.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Belarus introduces death penalty for 'attempted' terrorism

Issued on: 18/05/2022 - 19:41

NEWS WIRES

Belarus has introduced the death penalty for attempts to carry out acts of terrorism – charges faced by exiled opposition leader Svetlana Tikhanovskaya, who on Wednesday joined the United States in denouncing the decision.

Belarus – a close ally of Russia that has supported its military offensive in Ukraine – is the only country in Europe that continues to carry out executions despite calls for a moratorium.

"Lukashenko signed a law on the possibility of the death penalty for an attempted terrorist act," Russia's state news agency RIA Novosti reported on Wednesday, citing an online government portal for legal information in Belarus.

It said the law would come into force 10 days after its publication.

Two years ago, Belarus faced historic protests against the re-election of strongman leader Alexander Lukashenko, who has ruled the ex-Soviet country with an iron fist for more than two decades.

Thousands of activists were arrested in the crackdown and the key leaders of the opposition movement are now either jailed or in exile.  

Among them is Tikhanovskaya, a political novice who ran against Lukashenko in the August 2020 polls in place of her jailed husband.

She now leads the Belarusian opposition from exile in Lithuania, while her husband Sergei Tikhanovsky is serving 18 years in prison on what supporters say are politically motivated charges.

'Direct threat'

Last March, Belarusian prosecutors charged Tikhanovskaya in absentia with "preparing acts of terrorism as part of an organised group", according to Belarusian state news agency Belta.

Tikhanovskaya on Wednesday denounced the decision of the "lawless regime" to expand the use of the death penalty, saying it targeted anti-government activists.

"This is a direct threat to activists opposing the dictator and the war," Tikhanovskaya tweeted.

"I urge the international community to react: sanction lawmakers and consider any tools to prevent the political killings," she added.

The United States condemned the legislation, calling it a desperate move by Lukashenko to retain power.

"These actions are those of an authoritarian leader desperate to cling to power through fear and intimidation," said Secretary of State Antony Blinken.

Belarus and its leadership are already under a litany of Western sanctions over its handling of the opposition protests and over its support for Moscow's military campaign in Ukraine.

Highly secret

But many opposition activists remain behind bars in Belarus awaiting trial.

On Wednesday, a Belarusian court in the north-western city of Grodno started a closed-door hearing in the case against 12 activists accused of "preparing acts of terrorism", according to Belarusian rights group Vyasna.

Among them is veteran activist Nikolai Avtukhovich, who has already served more than seven years in prison. The 59-year-old faces other charges, including treason.

The activists are accused of setting a policeman's home and car on fire, and burning another policeman's car in the autumn of 2020.

Capital punishment in Belarus – carried out by shooting – is highly secret and there are no official statistics.

The country's last known death sentence was carried out against Victor Pavlov, who was arrested in January 2019 on suspicion of murder and larceny, according to the UN Human Rights Committee.

The committee had called for his execution to be halted while it examined his allegations of torture in detention but said in March that his family had been informed it had taken place, without any information about when he was executed.

Pavlov was the 15th person executed in Belarus since 2010 while their case was still pending before the committee, it said.

(AFP)

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Belarus approves hosting nuclear weapons, Russian forces permanently

US charges Belarusian officials with air piracy over forced landing of Ryanair jet

Ex-Belarus leader Stanislav Shushkevich, who helped dissolve USSR, dies at 87

Valeurs Actuelles

Renaud Camus : la liquidation de l’homme

Dans les bras de sa mère, entouré d’Augustin, de Marc et de Jean-Baptiste, l’Enfant Jésus tend la main droite en direction de Catherine d’Alexandrie agenouillée devant lui. Posé par terre, devant la sainte, au premier plan du tableau : un moyeu, celui d’une roue de l’effroyable machine par laquelle elle sera livrée au martyre. C’est ce tableau du Tintoret, la Vierge et l’Enfant avec sainte Catherine, saint Augustin, saint Marc et saint Jean-Baptiste (vers 1550), que Renaud Camus a choisi de faire figurer sur la couverture de son nouveau livre, et plus exactement un détail de ce tableau : le fameux moyeu. Curieusement, l’objet est au centre de la toile, comme si c’était lui, la divinité. Pourtant, personne ne semble le remarquer, personne ne le regarde : il est là et il n’est pas là. Il est au centre de tout mais on ne le voit pas. C’est un petit rouage insignifiant mais c’est lui qui fait tourner la machine, et cette machine, en l’occurrence, servira à broyer sainte Catherine, à broyer l’Homme. Il fallait un Renaud Camus pour nous montrer ce moyeu : « La fonction sociale et politique d’un écrivain est de se porter systématiquement aux angles morts d’une société, à ce qu’elle ne veut ni voir, ni lire, ni entendre, à ce que toute son organisation vise à ne pas comprendre et à ne pas reconnaître », écrit-il dans la Dépossession, un formidable monument de plus de 800 pages qu’il publie aujourd’hui. Un livre d’une profondeur, d’une hauteur de vue et d’une intelligence inouïes, que l’ensemble des médias a choisi d’ignorer superbement, mais cela n’étonnera personne, et surtout pas le premier concerné.

Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture

Depuis qu’il a inventé et popularisé le terme de « Grand Remplacement », Renaud Camus a été repoussé dans les marges honteuses de la vie culturelle. Il est le “maudit” par excellence, celui que l’on ne peut inviter sur un plateau de télévision sans créer le scandale, quoi qu’il dise, et même s’il parle d’art ou de littérature ; celui qu’il est interdit de citer, celui que l’on harcèle sur les réseaux sociaux, à qui on coupe ses comptes un à un, celui que l’on peut diffamer impunément, l’ Homo sacer des Romains que la Cité ne protège plus. L’absurdité de sa situation saute pourtant aux yeux : le changement de peuple et de civilisation causé par la submersion migratoire que la France connaît depuis des décennies, changement de peuple et de civilisation qu’il constate et déplore, est aujourd’hui, et de plus en plus, observé par d’autres que lui, qui s’en réjouissent, le nommant « grande expérience » (Yascha Mounk) ou « créolisation » (Jean-Luc Mélenchon), et n’en sont, eux, nullement inquiétés.

L’idéologie organisant “le remplacement de tout”

Ce n’est donc pas le constat qu’on lui reproche, mais de ne pas l’accepter, de vouloir que la France reste la France, de vouloir que la civilisation française reste la civilisation française, et cette position qui lui aurait valu la reconnaissance des générations précédentes lui vaut l’opprobre de la nôtre, en tout cas de ses élites.

Dans un livre précédent, l’écrivain avait montré combien l’acceptation passive de ce « génocide par substitution », selon l’expression d’Aimé Césaire, était liée à l’écroulement de la culture, au remplacement, là encore, de la grande culture par le divertissement culturel produit par « l’industrie de l’hébétude » : c’est ce qu’il appelle le « Petit Remplacement », sans lequel le Grand ne pourrait avoir lieu. « Un peuple qui connaît ses classiques ne se laisse pas mener sans regimber dans les poubelles de l’histoire », nous disait-il en son château de Plieux lorsque nous le rencontrâmes, fin 2019.

C’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession

Il nous parlait déjà, alors, du « remplacisme global », qu’il appelait sa « pierre de Rosette » et qu’il définissait comme l’idéologie organisant « le remplacement de tout, matériaux, arts, peuples, individus, espèce humaine, par son double plus simple, moins coûteux et plus interchangeable ». Il y voyait le geste moderne par excellence, le triomphe d’une conception de l’homme dépossédé de son essence, réduit à n’être qu’un produit, un petit rouage de la machine identique aux autres, et donc remplaçable. Il y voyait surtout la matrice des totalitarismes concentrationnaires.

Nul complot là-dedans, bien sûr, en dépit du bavardage de ceux qui n’ont jamais lu Renaud Camus mais lui prêtent des tas d’opinions, sinon l’œuvre « de mécanismes hautement interdépendants, où les enchaînements s’opèrent pour ainsi dire tout seuls […] sans qu’il soit nécessaire de supposer à leur source ou dans leur fonctionnement de volonté humaine tout à fait délibérée ». Ce sont ces mécanismes et ces enchaînements qui forment aujourd’hui le cœur de son nouveau livre. Autrement dit, c’est ni plus ni moins l’histoire de ce remplacisme global qu’il nous propose, ou celle de la dépossession, ce qui revient au même, car l’idée d’un homme remplaçable conduit inéluctablement à le déposséder de toutes ses appartenances et à en faire une “matière humaine indifférenciée”, un homme sans attaches, sans racines, sans race, sans culture, bientôt sans sexe : l’homme interchangeable.

Une civilisation qu’il chérit plus que tout

Ceux qui l’ont lu le savent : Renaud Camus est un écrivain obsessionnel. Il tourne autour de son sujet, y revient, s’en éloigne, le prend par un autre bout. Il digresse, saute du coq à l’âne, sort par la porte, revient par la fenêtre, fait feu de tout bois. Son livre est tour à tour un ouvrage de philosophie (avec Heidegger et la question du temps planant tout du long), un essai historique, un journal intime, un plaidoyer pro domo, un journal de l’actualité, un recueil d’aphorismes, un traité d’histoire de l’art et de littérature, un long poème enfin, hanté par le fantôme d’une civilisation qu’il chérit plus que tout.

« Tout commence à la mort de Dieu – en 1882, je crois, au mois d’août, il me semble, en Thuringe, dans le Gai Savoir ; et plus précisément dans cette section du Gai Savoir intitulée, comme par hasard, “L’insensé” », attaque-t-il. Cette “mort de Dieu” annoncée par Nietzsche va ouvrir la voie à la science, qui va bientôt s’instituer en instance suprême de la vérité, au point de dépouiller l’homme de son expérience sensible, de son propre regard sur le réel.

On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience.

S’il n’a rien contre la science et les progrès qu’elle a incontestablement apportés à la société, l’écrivain refuse sa prétention à décider de ce qui est vrai et de ce qui ne l’est pas. Ainsi des races, dont elle a repris la définition biologisante des racistes du XIXe siècle pour décréter que, sous cet aspect-là, biologisant, elles n’existaient pas, comme si les races pouvaient être réduites à la génétique. Pour Camus, mais aussi pour les poètes, les philosophes et les écrivains du passé, et jusqu’à Pompidou qui en parlait encore à son aise, « la race est avant tout une affaire de destin longuement partagé, de territoires longuement habités ensemble, d’héritage, de traditions communes amoureusement transmises, de religions tour à tour adoptées ou répudiées, de coutumes, de reconnaissance réciproque ».

Avoir décrété que les races n’existaient pas constitue l’une des graves dépossessions de l’homme, qui ouvrirait bientôt la voie aux autres et permettrait un jour à un président de la République de décréter que la culture française, elle non plus, n’existe pas. Or, si les races, les peuples et les cultures n’existent pas, on peut bien sûr remplacer des individus par des autres, n’importe où, n’importe quand : est-ce un hasard si le dogme de l’inexistence des races coïncide avec le regroupement familial et le début de la submersion migratoire ?

Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants

On est là au cœur de la vision “littéraire” du monde de Renaud Camus et de son dialogue de sourds avec les démographes, lesquels ne savent opposer que des chiffres à une expérience. Ce n’est pas tant que ces chiffres soient trafiqués (ils le sont, bien sûr, notamment quand ils exposent qu’il y a moins d’étrangers en France aujourd’hui que dans les années 1930, en prenant soin de laisser de côté les naturalisés : à ce titre, le Grand Remplacement aura pris fin quand il n’y aura plus un seul étranger en France, ironise Renaud Camus), c’est qu’ils entendent se substituer à notre regard pour imposer une vérité que nos yeux démentent. Nos ancêtres avaient-ils besoin que les démographes leur expliquent qu’ils étaient frappés par la Grande Peste ? Les résistants de 1940 réclamaient-ils des graphiques sur la présence allemande département par département avant de gagner les maquis ?

L’invention décisive du travail à la chaîne

On ne réussira pas mieux ici que d’esquisser maladroitement la richesse d’un tel livre. Sur la vérité, le “nettoyage” des concepts, l’horreur du temps et de l’ancienneté cultivée par les sociétés remplacistes, la culture, les classes sociales, l’antiracisme ou la technique, Renaud Camus emporte l’adhésion du lecteur de bonne foi. Mais c’est sur son travail d’historien que l’on souhaite insister, pour finir. Camus retrace en effet l’histoire du taylorisme et du fordisme, ainsi que leurs liens avec le nazisme et le communisme, lesquels sont édifiants. Le “management scientifique” et la chaîne de montage des usines Ford seront ainsi repris tels quels par les deux totalitarismes, non sans quelques accommodements, ce qui est parfaitement documenté par les historiens anglo-saxons qu’il suit, mais assez peu connu dans notre pays.

C’est bien là, dans cette Amérique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, avec la standardisation des produits et l’invention décisive du travail à la chaîne transformant l’homme en matricule, que l’auteur voit la mise en place de l’idéologie totalitaire du “remplacisme global”, celle qui a ouvert la voie à la déshumanisation des camps et à l’horreur de l’extermination des juifs, et qui gère désormais le “parc humain” sans autre considération que celle des besoins de l’économie, comme si ces humains étaient de simples produits.

Et la solution ? réclameront certains lecteurs. Camus n’en donne pas, à moins qu’elle ne soit, elle aussi, dans le tableau du Tintoret. La machine à roue qui tourmentera sainte Catherine, symbolisée par notre moyeu, sera brisée par Dieu au moment du supplice.

“La Dépossession, ou du remplacisme global”, de Renaud Camus, La Nouvelle Librairie Éditions, 848 pages, 33,50 €.

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New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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France24 - World

Sketch breaks Michelangelo record, selling at auction for €23 million

Issued on: 18/05/2022 - 16:58

NEWS WIRES

A recently rediscovered sketch by Michelangelo, the artist's first known nude, sold at auction at Christie's in Paris on Wednesday for 23 million euros ($24 million), a record for one of the Italian master's drawings.

Representing a naked man with two other background figures, the late 15th-century sketch in pen and brown ink recently resurfaced in a private French collection after more than a century.

Including the buyer's premium, the sale price far outstripped the Renaissance artist's previous record for a drawing of 9.5 million euros for "The Risen Christ" at Christie's in London in 2000 but fell short of the list price of 30 million euros.

"There are fewer than 10 drawings by Michelangelo which exist in private hands," Helene Rihal, director of Christie's ancient and 19th-century drawings department, told AFP ahead of the auction. The sketch was last put up for sale in 1907 at Paris's Hotel Drouot.

The nude, partly based on a fresco by Masaccio in the Brancacci chapel in Florence, had thus far managed to "escape the attention of specialists", according to Christie's, which has declared it to be very well preserved.

It was only in 2019 that experts identified it as the work of the Italian Renaissance genius (1475-1564) during an inventory of a private French collection.

In September that year it was declared a "national treasure of France", which prevented its exit from French territory for 30 months, while giving the French government and museums the opportunity to buy it.

No offer was forthcoming, however, and recent weeks saw the work exhibited in Hong Kong and New York to drum up interest ahead of the auction.

The sketch is the size of an A4 sheet of paper (eight by 12 inches, 21 by 30 centimetres) and closely resembles a figure in Masaccio's fresco "The Baptism of the Neophytes" (1426-27).

But "it's so much more than a copy", Christie's Old Masters expert Stijn Alsteens said on the auctioneer's website.

"Michelangelo has decided to make the figure into something that corresponded more to his aesthetic by making him much more robust and monumental, while at the same time keeping the fragility of the figure, who is exposed and shivering" as he awaits baptism, he said.

Alsteens added that the artist might have made the sketch aged around 21, on the cusp of his high-profile career.

(AFP)

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Frida Kahlo self-portrait sells for record $35 million at New York auction

Warhol's iconic 'Marilyn' portrait sells for record $195 million

Arc de Triomphe sheds silver wrapper as Christo and Jeanne-Claude installation ends

Valeurs Actuelles

Libre jeu

Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.

Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.

Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.

Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…

Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »

Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.

Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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The Saturday Profile

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - Monde

La pollution tue 9 millions de personnes par an dans le monde

Publié le : 18/05/2022 - 11:26Modifié le : 18/05/2022 - 12:55

L'aggravation de la pollution de l'air et du saturnisme a maintenu le niveau des décès dus à la contamination de l'environnement dans le monde à 9 millions par an depuis 2015, montre une étude publiée mardi 17 mai par les scientifiques de l'ONG Pure Earth.

Valeurs Actuelles

Fiat 500, la fée électrique

PHILOSOPHIE

Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

PRESTATION

Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

TECHNIQUE

Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations

Issued on: 18/05/2022 - 17:34

NEWS WIRES

Paris Saint-Germain midfielder Idrissa Gana Gueye has been ordered by the French football federation's ethics board to answer accusations he missed a game to avoid wearing a rainbow jersey in support of the LGBTQI+ movement.

The Senegal international was absent for Saturday's 4-0 win over Montpellier in Ligue 1 for "personal reasons" rather than injury, according to coach Mauricio Pochettino.

Gueye must "issue a public apology" or say the rumours he refused to take part in French football's fight against homophobia are "unfounded", according to a letter seen Wednesday by AFP addressed to the player.

He also missed a match last year on a day dedicated to raising awareness against discrimination.

"This absence (against Montpellier)... is very widely interpreted as a refusal to participate," wrote the FFF's ethics board.

"One of two things, either the hypotheses are unfounded and we invite you to immediately express yourself in order to silence these rumours," the letter continued.

"Or the rumours are true. In this case we ask you to be aware of the impact of your actions and the very serious error committed."

"In refusing to take part in this collective initiative you are validating discriminatory behaviour... and not only against the LGBTQI+ community," it added.

Gueye on Tuesday received the support of Senegal's President Macky Sall.

"I support Idrissa Gana Gueye. His religious beliefs must be respected," he wrote on Twitter.

(AFP)

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PSG player Idrissa Gueye criticised for not playing in anti-homophobia day game

Valeurs Actuelles

Don Juan II, le bateau étoilé

Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

Port Debilly, Paris XVIe.

Réservations : 01.83.77.44.40.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

'Historic' equal pay deal for US men's and women's football teams

Issued on: 18/05/2022 - 17:41

NEWS WIRES

The US men's and women's national soccer teams will receive equal pay under a "historic" agreement announced by the US Soccer Federation on Wednesday, following years of pressure from female players.

The move makes the federation the first in the world to equalize World Cup prize money awarded to its men's and women's teams.

"This is a truly historic moment. These agreements have changed the game forever here in the United States and have the potential to change the game around the world," said US Soccer president Cindy Parlow Cone.

The terms of Wednesday's landmark agreement include "identical compensation for all competitions, including the FIFA World Cup, and the introduction of the same commercial revenue sharing mechanism for both teams," USSF said.

The deal stipulates that players from both teams "pool and share" the otherwise unequal prize money paid by FIFA for participation in their respective World Cups.

For non-World Cup tournaments, players from "both teams will earn an equal amount of the total prize money paid when both teams participate in the same competition."

In February, the US national women's team won a $24 million payout and a promise of equal pay in a najor settlement with US Soccer, that was contingent on the new collective bargaining agreement.

The question of World Cup prize money had formed a prominent part of the lawsuit, which was filed in 2019 and accused the federation of "stubbornly refusing" to pay its men and women's players equally.

"The accomplishments in this CBA (collective bargaining agreement) are a testament to the incredible efforts of WNT players on and off the field," said US women's captain Becky Sauerbrunn, who is also her team's players association president.

She added that she hoped the agreement "will similarly serve as the foundation for continued growth of women's soccer both in the United States and abroad."

'Achieved it'

The agreement, which runs through 2028, also aims to improve "player health and safety, data privacy and the need to balance responsibilities to both club and country," USSF said.

Women's star Megan Rapinoe, who has forged a reputation as an unflinching advocate for social justice causes including equal pay and conditions for her and team-mates, said in February that the settlement marked a moment in which "US Soccer changed for the better."

Center-back Walker Zimmerman, a member of the men's team players association, welcomed Wednesday's deal saying that "we hope this will awaken others to the need for this type of change."

"They said equal pay for men and women was not possible, but that did not stop us and we went ahead and achieved it," he added.

The United States women have won four Women's World Cup titles and four Olympic gold medals. They are chasing an unprecedented third consecutive Women's World Cup crown after hoisting trophies in 2015 at Canada and 2019 in France. They last won Olympic gold in London in 2012.

(AFP)

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Dutch underdogs stand in way of record fourth World Cup title for Rapinoe’s USA

Messi, Rapinoe take Ballon d'Or for world's best footballers 2019

United States

World Cup star Rapinoe calls for equal pay for women's team at NYC victory parade

BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

BBC

The radio station giving indigenous people a voice

By Grace LivingstoneBusiness reporter, Panama City

The high-rises and glass towers of Panama City gleam in the sunlight.

But on the other side of town, there's an old office block where if you go up the stairs and you'll find a tiny makeshift radio studio.

From here, Panama's first indigenous people's radio station, Voces Originarias Panamá, is now broadcast across the country.

Panama has almost half a million indigenous people, who make up 12% of the population, and speak seven different languages. Dad Neba, the station's coordinator, says it's time they had a voice.

"Historically we've been bombarded with information from outside, and now we want to speak for ourselves," he says. "We want to show the needs of our peoples."

The idea of the station emerged during the Covid pandemic, when it was vital to get health information to isolated communities. "We had programmes in seven languages about prevention," says Mr Neba. "In each language we'd say 'you must wash your hands'."

He operates the station with DJ Olocunaliler Ferrer who, in between programmes about history, current affairs, indigenous rights and culture, plays a range of music from traditional songs, to indigenous rock and rap.

It was launched last year by the National Coordinating Body of Indigenous Peoples of Panama (COONAPIP), which represents all the traditional indigenous authorities of Panama.

They see the radio station as an important tool to defend the culture, land and social and economic rights, of indigenous people.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

"From every corner of the country, indigenous people can send news to the station in their own language," says Marcelo Guerra, the president of COONAPIP.

"They can talk about the problems they face in their territories, whether that be incursions onto their lands, lack of health facilities, or clean water."

There are seven different indigenous peoples of Panama - the Ngäbe, the Buglé, the Guna, the Emberá, the Wounaan, the Bribri, and the Naso Tjërdi.

Mr Nada is a Guna from Guna Yala, an indigenous territory spread across hundreds of islands off the Caribbean coast of Panama. He's worked voluntarily for years in community radio, and is now travelling to indigenous communities across the country, teaching people how to make radio programmes.

Arona Membache attended one of his workshops in the small community of Arimae, in the province of Darien in eastern Panama. "We learnt how to write a script, gather information, record sound, basically everything about radio," she says.

Like most people here, Ms Membache is a subsistence farmer cultivating plantain, yuccas, yams, rice and maize. In her spare time she teaches children traditional dances that were taught to her by her mother.

She now sends the radio station reports in the local language, Emberá, and audio recordings of the songs and drums that accompany the dances. "Using our cell phones, we can send reports from here showing our culture, identity and language," says Ms Membache.

Caselina Bacorizo, 79, a fellow resident of Arimae, says: "I didn't know anything about radio before, but after going to the workshops, I can see that having our own radio station is so important. We could use it to teach our children about our culture, and to maintain our language."

Arimae has a population of 997. Many residents live in wooden houses with thatched palm rooves, while others homes are made of breeze blocks and corrugated iron.

The people in Arimae are from two different indigenous groups, the Emberá and the Wounaan. They came together and founded this community in 1969 to defend themselves from road builders. The Pan American Highway, which began construction here in the early 1970s, was built right through the rainforest where they lived.

"When the road came, we had serious problems here," says Abrego Membeche, one of the founders of Arimae. "Outsiders began to arrive and take over the land. We had to challenge these people and demand the government take action."

The community finally got a title to their lands in 2015, but it's a much smaller area than they once had. Over the past 50 years, they've lost more than 600sq km (232sq miles).

Much of that was virgin forest, cut down by loggers and farmers who came after the road was built. Many people here want the radio station to highlight the importance of protecting nature.

José Bacorizo is president of the Arimae's elected congress. "We should have a [radio] programme teaching our values, how we value the land, and why it's important to conserve nature,' he says.

"The forest is what gives us life. It gives us oxygen. Without it we wouldn't be able to breathe. So, we have to care for nature because nature cares for us."

More than half of Panamanian territory is covered by rainforest. It also has large areas of mangroves.

Although the Panamanian government has strengthened environmental laws over the last 20 years, deforestation remains a concern for indigenous peoples.

The government recognises five separate 'comarcas' or semi-autonomous indigenous areas in Panama, comprising 23% of the national territory. But dozens of smaller indigenous communities do not have formal titles to their lands, which are under threat from cattle ranching, logging, agriculture and, more recently the mining industry.

The country's largest mine opened in 2019 and the government is considering several more mining concessions.

Between 2001 and 2019, Panama lost 414,000 hectares (or 7.3%) of its tree cover, including 73,000 hectares of primary rainforest, according to the Rainforest Foundation. In that period, Darien province - where Arimae is located - saw the greatest level of deforestation, totalling 104,000 hectares.

Arimae resident Mariela Sabúgura agrees that the radio station could be used to talk about conservation. "Human beings themselves have destroyed mother earth," she says. "Now we need to conserve it and turn it back to how it was - virgin forest.

"We could use the radio station to raise awareness and come up with ideas. We could replant the forest, plant fruit trees, timber trees."

By enabling indigenous people to defend their lands and the environment, the radio station may also protect their livelihoods, which in rural areas is either growing food for their own consumption, or a mixture of subsistence farming and small scale agriculture, aimed at local markets.

Voces Originarias Panamá is a digital radio station. Cell-phone coverage is patchy in some isolated communities, so it can be hard to hear the radio station online. Many residents of Arimae said they'd like the government to allocate the station an analogue terrestrial radio frequency, so it can be picked up by traditional radios.

The radio station is in its early days. It's run by volunteers in the offices of COONPIP.

It received financing from the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), a network of governmental and non-governmental agencies, but now funds are running low.

Dad Neba, the station's coordinator, however, is determined to keep it going. "The radio station is a fundamental tool for the indigenous peoples of Panama to protect their rights and strengthen their culture, their identity and their languages." Above all, he says, indigenous people want their voices to be heard.

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France24 - World

French court upholds Syria 'complicity in crimes against humanity' charge against Lafarge

Issued on: 18/05/2022 - 14:42

NEWS WIRES

A French appeals court has confirmed that the cement giant Lafarge must face charges of complicity in crimes against humanity over alleged payoffs to Islamic State group and other jihadist groups during Syria's civil war, judicial sources told AFP on Wednesday.

Lafarge, now part of the Swiss building materials conglomerate Holcim, has acknowledged that it paid nearly 13 million euros ($13.7) to middlemen to keep its Syrian cement factory running in 2013 and 2014, long after other French firms had pulled out of the country.

The company contends that it had no responsiblity for the money winding up in the hands of terrorist groups, and in 2019 it won a court ruling that threw out the charge of complicity in crimes against humanity.

But that ruling was overturned by France's supreme court, which ordered a retrial in September 2021, and the decision Wednesday means that a judge could order Lafarge and eight of its executives, including former CEO Bruno Lafont, to stand trial.

The appeals court sided with prosecutors who said Lafarge had "financed, via its subsidiaries, Islamic State operations with several millions of euros in full awareness of its activities."

It also upheld charges of financing terrorism and endangering the lives of others for putting its Syrian employees at risk as IS insurgents took over large swaths of the country, forcing Lafarge to eventually abandon its cement plant in Jalabiya, near Aleppo, in September 2014.

The company had invested 680 million euros in the construction of the plant, which was completed in 2010 -- just a year before the outbreak of the ongoing war that is estimated to have killed more than half a million people.

Lawyers for Lafarge declined to comment on the ruling when contacted by AFP. The case was launched in 2017 by former Lafarge Cement Syria (LCS) employees backed by NGOs.

(AFP)

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Lafarge charges of crime against humanity dropped on appeal but others remain

FRANCE - SYRIA

French firm Lafarge under investigation for complicity in crimes against humanity in Syria

French firm Lafarge loses bid to dismiss 'crimes against humanity' case in Syria

Valeurs Actuelles

Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit

Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox

Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).

Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.

www.fourseasons.com/lisbon

Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique

Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.

www.mandarinoriental.fr

Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial

Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.

www.lemasdepierre.com

Sha Wellness Clinic : le plus diététique

Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.

www.shawellnessclinic.com

Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant

Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.

En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.

Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.

www.thalasso-saintmalo.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

Issued on: 16/05/2022 - 20:15

Joanna YORK

The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out. 

When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.

Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.

Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage. 

There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.

‘Restoration and development’

But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.

It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes. 

“In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”

A three-stage plan

Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine

In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.

Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says. 

Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.

In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.

“When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullan, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge (UK). “That’s the silver lining around the cloud.”

A blank slate?

If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.   

In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.

Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and places of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.

After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?

For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”

“You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.

‘A democratic exercise’

Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again

>> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullan says.

This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice. 

For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?

Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”

Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”

She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.

“Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”

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War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

SONG CONTEST

'Our music conquers Europe': Zelensky praises Ukraine Eurovision win

The Observers

An investigation reveals hundreds of new gravesites in Ukraine, and migrants again crossing Belarus-Poland border

BBC

Sweden and Finland formally submit Nato applications

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Sweden and Finland have formally submitted their applications to join Nato.

The alliance's secretary general Jens Stoltenberg said it was "a historic moment, which we must seize", adding that the Nordic countries' membership would increase shared security.

The two nations signalled their intention to apply for membership of the defence alliance in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

Valeurs Actuelles

Cathédrale de Reims : les défis d’un chantier interminable

À l’occasion de la « Nuit des cathédrales », samedi 14 mai, de nombreux lieux de culte emblématiques de France et d’Europe accueilleront les visiteurs dans un cadre privilégié. À Reims, la visite de la cathédrale se fera malgré les travaux, relate France 3 Régions. Un chantier qui dure en raison des nombreuses restaurations nécessaires pour préserver quelque huit cents ans d’histoire. La cathédrale porte les cicatrices de nombreux événements. Sa construction a débuté en 1211, et dès 1481 un incendie a détruit sa toiture. Les réparations et modifications successives ont fragilisé certaines zones.

Guerres, pollution, usure du temps

Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.

D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.

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New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - World

Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

Issued on: 15/05/2022 - 18:16

Joanna YORK

Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.

With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.  

So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.  

“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said. 

The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.  

One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them. 

She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”

‘Submitting to Islam’ 

Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.  

The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.” 

She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute. 

In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.  

Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”. 

At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.  

Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.  

In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not. 

>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

‘Shameful and absurd’ 

The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.

In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers. 

France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.  

Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.   

Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq

August 24, 2016

“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.” 

'Wear what you want!'

Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans. 

Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools. 

This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.” 

Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing. 

In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!' 

Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.” 

Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building. 

As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.” 

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Valeurs Actuelles

Dans l’ombre de la République

Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.

La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.

Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».

Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?

Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».

Dans l’acte final du congrès de Vienne

Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».

L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »

En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »

En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…

Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.

À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».

Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »

Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »

Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand

La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.

Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…

Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.

Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.

François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.

L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.

Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »

Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »

“Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

In Mariupol. The bloodiest battle of the war in Ukraine ended in Mariupol, as the Ukrainian military ordered fighters holed up at a steel plant in the city to surrender. Russia said that nearly 1,000 Ukrainian fighters are in Kremlin custody, though their fate remains uncertain.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

NATO’s expansion. Finland and Sweden formally asked to join NATO, in potentially the alliance’s biggest expansion in two decades. But Turkey, a NATO member, blocked an initial effort to move ahead quickly with their applications, according to a senior diplomat.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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France24 - World

Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

Issued on: 13/05/2022 - 14:50

Sébastian SEIBT

The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

Strategic importance of rivers

The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

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After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

Russian military ‘not up to scratch’

More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

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The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

This article was translated from the original in French.

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Måneskin's crazy rise to fame: 'We only slept in our own beds 10 times last year'

By Mark SavageBBC Music Correspondent

"I never believed in Friday 13th until today," says Måneskin's publicist, as the band arrive for our interview in Turin last week ahead of the Eurovision song contest.

The group are an hour late, after getting trapped in a lift. "We were trying to pull the doors apart for 30 minutes," explains singer Damiano David who, his bandmates reveal, suffers from a mild form of claustrophobia.

Damiano was already having a bad day. He hobbles into the room leaning on a crutch, after injuring his ankle on a video shoot.

As a result, the band were unable to rehearse a planned performance at Saturday's Eurovision Song Contest, where they debuted their new single, Supermodel, a year after winning the competition.

"I don't know if I'll be able to run about," says Damiano mournfully. "I'm just going to shuffle a bit."

After missing all three camera rehearsals, they make it on stage for the televised show - but instead of his usual hip-thrusting exuberance, Damiano stands rooted to the spot. He's clearly in pain, but his sense of mischief is undiminished.

Asked to give advice for this year's winner, he jokes: "Have fun and don't get close to the table," a sly reference to the controversy that arose last year when he was falsely accused of snorting cocaine in the Eurovision green room.

Since that night, when their song Zitti E Buoni (Shut Up And Behave) topped the leaderboard, the band have become global sensations, even breaking America, where they toured with the Rolling Stones and played Saturday Night Live.

Their single Beggin' - a scuzzed-up cover of the Frankie Valli classic - notched up one billion streams on Spotify; and they played tour dates in more than 30 countries.

"How many nights did we sleep in our own beds? I don't know," says bassist Victoria De Angelis. "I think maximum 10.

"But it's basically all we dreamt of in these past years while we were playing and doing music in Italy. So we're very happy about it."

We took the band, which also includes drummer Ethan Torchio and guitarist Thomas Raggi, on a tour of the highs and lows of the last 12 months, to see what it's like becoming global stars in the blink of an eye.

Winning Eurovision

Damiano: "Before the show, I think that we were very stressed."

Victoria: "Stressed and excited."

Damiano: "It's just one shot. So you have to give everything you got, so that you come off the stage, like, panting.

Victoria: "We just tried to get lost in the music and enjoy it, as if it were our own gig."

Damiano: "And when we won... Well, it's all filmed. You can see it. Ethan saw God, people started crying immediately. And I was kidnapped by the Serbia contestant. Do you remember? They were cute."

Making the top 10 on both sides of the Atlantic

Unlike a lot of Eurovision winners, Måneskin haven't become known for just one track. In fact, their winning entry was eclipsed by the album track I Wanna Be Your Slave and an older cover of Beggin', both of which made the UK top 10 simultaneously.

Victoria: "It was very natural for us because we went to Eurovision with not just one song, but the whole project. So that's maybe why people then kept discovering our music and kept following us after that.

Damiano: "The success of Beggin' was very surprising because it happened with no promotion at all. It just went viral on Tik Tok and exploded globally. At the beginning we were kind of hacked off because we thought, 'Why is it a cover version that's streaming that much?' But then we saw the numbers and we were like, 'Okay. I might like it, I might like it!'"

Duetting with Iggy Pop

The godfather of punk recorded a new version of I Wanna Be Your Slave in August 2021, after falling in love with the band.

Victoria: "Iconic! He's a legend, so it was insane. I still remember when they told us, we were like, 'Whaaaat?' And then he called us and said he was very happy that there was a band of young people playing this kind of music and that he liked that song, and he wanted to sing it together."

Thomas: "It was sick. We made a Zoom together on the computer as he was recording his vocals live."

Damiano: "Shirtless, burping in the mic."

Ethan: "Just naked."

Victoria: "As always."

Dedicating an MTV Award to their haters

When Måneskin won best rock act at the MTV Awards, Damanio dedicated the prize to people "who told us we are not going to make it with our music", adding, "I guess you were wrong".

Damiano: "It was not right at start [of our career], it was a point in the middle. Everything started well, and then all of a sudden, people started trying to stop us from doing what we thought was the best thing for us. That kind of music with that aesthetic, communicating that way and people weren't agreeing with us.But we kept believing in it and, at the end, they said we were right."

Ethan: "The people who criticised us in the past days now are struggling. And they're like, 'You're the best rock band ever, you're incredible, you're great.' But you never said that before we were famous, so we don't trust you."

Damiano: "Where are those people now? don't know. I think they're having tough nights because we made it. I think they have a lot of itches."

Coping with the sudden onset of fame

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Damiano: "I think it's hard and every everybody reacts in a different way. I struggled a bit because I'm a home guy. and I'm very chilled and I don't really like to stay away from home for too long. But of course you have to deal with it and find some ways to to feel like you're at home, even if you're not. So I learned some tricks that helped me stay focused and healthy."

Ethan: "It helps that we are a four. There's always someone to talk to."

Writing their latest single, Supermodel

Damiano: "We wrote it when we were hanging out in LA. I think that, as a European, when you get there for the first time you really see the differences. And one thing that really interested was all these people in Hollywood going to the coolest parties, with the coolest clothes but at the end you see that they're struggling with it because you just have to show, show, show over and over and over. And they're like, super fake. You can see it when you talk to them. They just want to see if they can get something from you - and if not, end of the conversation. And I felt very bad about it because I'm very into connection and relationships. So I just wanted to make fun of this thing. I'm criticising it."

Victoria: "But there are of course also nice people in LA. If you meet the right people and you're with your friends then it's very cool."

Thomas: "So it's not about LA, it's about a certain type of person."

Damiano: "I know it's not our deepest song, but it's good fun."

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Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

Issued on: 14/05/2022 - 05:09

Tom WHEELDON

The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

Concerns on Capitol Hill

The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

‘We can double production every year’

“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

‘We’re going to have to adapt’

The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

‘You’d hate to see us take away that option’

At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration

C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.

Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée  – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».

Une souscription en ligne toujours disponible

Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.

Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée. Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2

— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022

Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.

« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.

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Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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France24 - World

Climate change indicators hit record highs in 2021: UN

Issued on: 18/05/2022 - 16:06

NEWS WIRES

Four key climate change indicators all set new record highs in 2021, the United Nations said Wednesday, warning that the global energy system was driving humanity towards catastrophe.

Greenhouse gas concentrations, sea level rise, ocean heat and ocean acidification all set new records last year, the UN's World Meteorological Organization (WMO) said in its "State of the Global Climate in 2021" report. The annual overview is "a dismal litany of humanity's failure to tackle climate disruption", UN chief Antonio Guterres said.

"The global energy system is broken and bringing us ever closer to climate catastrophe. We must end fossil fuel pollution and accelerate the renewable energy transition before we incinerate our only home." The WMO said human activity was causing planetary-scale changes on land, in the ocean and in the atmosphere, with harmful and long-lasting ramifications for ecosystems.

Record heat

The report confirmed that the past seven years were the top seven hottest years on record. Back-to-back La Nina events at the start and end of 2021 had a cooling effect on global temperatures last year. Even so, it was still one of the warmest years ever recorded, with the average global temperature in 2021 about 1.11 degrees Celsius above the pre-industrial level.

The 2015 Paris Agreement on climate change saw countries agree to cap global warming at "well below" 2C above average levels measured between 1850 and 1900 -- and 1.5C if possible. "Our climate is changing before our eyes," said WMO chief Petteri Taalas. "The heat trapped by human-induced greenhouse gases will warm the planet for many generations to come. Sea level rise, ocean heat and acidification will continue for hundreds of years unless means to remove carbon from the atmosphere are invented."

'Consistent picture of warming world'

Four key indicators of climate change "build a consistent picture of a warming world that touches all parts of the Earth system", the report said. Greenhouse gas concentrations reached a new global high in 2020, when the concentration of carbon dioxide (CO2) reached 413.2 parts per million (ppm) globally, or 149 percent of the pre-industrial level.

Data indicate that they continued to increase in 2021 and early 2022, with monthly average CO2 at Mona Loa in Hawaii reaching 416.45 ppm in April 2020, 419.05 ppm in April 2021, and 420.23 ppm in April 2022, the report said. Global mean sea level reached a new record high in 2021, rising an average of 4.5 millimetres per year throughout 2013 to 2021, the report said.

GMSL rose by 2.1 mm per year between 1993 and 2002, with the increase between the two time periods "mostly due to the accelerated loss of ice mass from the ice sheets", it said.

Signs in the seas

Ocean heat hit a record high last year, exceeding the 2020 value, the report said.  And it is expected that the upper 2,000 metres of the ocean will continue to warm in the future -- "a change which is irreversible on centennial to millennial timescales", said the WMO, adding that the warmth was penetrating to ever deeper levels.

The ocean absorbs around 23 percent of the annual emissions of human-caused CO2 into the atmosphere. While this slows the rise of atmospheric CO2 concentrations, CO2 reacts with seawater and leads to ocean acidification. The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change concluded with "very high confidence" that open ocean surface acidity is at the highest "for at least 26,000 years".

Meanwhile the report said the Antarctic ozone hole reached an "unusually deep and large" maximum area of 24.8 million square kilometres in 2021, driven by a strong and stable polar vortex. Guterres proposed five actions to jump-start the transition to renewable energy "before it's too late".

Among them, he suggested ending fossil fuel subsidies, tripling investments in renewable energy and making renewable energy technologies, such as battery storage, freely-available global public goods. "If we act together, the renewable energy transformation can be the peace project of the 21st century," Guterres said.

(AFP)

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN CLIMATE CRISIS

France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Access Asia

Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

Perspective

Climate change activism in India: a conversation with Disha Ravi

BBC

President Rodrigo Chaves says Costa Rica is at war with Conti hackers

The president of Costa Rica says his country is "at war", as cyber-criminals cause major disruption to IT systems of numerous government ministries.

Rodrigo Chaves said hackers infiltrated 27 government institutions, including municipalities and state-run utilities.

The Conti ransomware cartel, which is thought to be run from Russia, has upped its ransom demand to $20m (£16m).

The criminals posted an appeal online to Costa Ricans to "go out on the street and demand payment".

Mr Chaves held a press conference on Monday to outline his "Plan for Implementation of Cyber-security Measures".

He gave no indication that he was planning on paying the ransom, in spite of growing disruption to government departments.

On Wednesday, the Costa Rican Treasury told civil servants that the hack had affected automatic payment services. It warned that they would not be paid on time, and would need to apply for their salaries by email, or on paper by hand.

The ministry said: "Due to the temporary downturn of the institutional systems, the service of issuing certificates regarding the amounts of salaries owed to the civil servants of the Central Administration is suspended.

"All applications received via email or in the windows of the National Accountancy will be attended to once systems are restored."

According to the government, the attacks also affected the country's foreign trade by hitting its tax and customs systems.

The president, who was elected fewer than two weeks ago, declared the incident a "national emergency" and has repeatedly blamed his predecessor for not taking the cyber-attack seriously enough.

The hackers were demanding $10m when the attack started last month.

A government website says that a declaration of a state of emergency allows it, in exceptional cases, to undertake on its own some procedures that would normally require legislative approval.

For example, it allows the government to allocate public funds to deal with an emergency, without previous legislative consent.

"The attack being experienced by Costa Rica at the hands of cyber-criminals, cyber-terrorists, is declared a national emergency," Mr Chavez said, according to local media.

"We are signing this decree, precisely, to declare a state of national emergency across the entire public sector of the Costa Rican state, and allow our society to respond to those attacks as criminal actions."

The Conti hacking group has posted more than 600 gigabytes of government data online, and is threatening to publish more.

It has also posted on its darknet website that it will delete the decryption keys needed to restore the government's computer systems to normality, unless it is paid within a week.

"There is less than a week left when we destroy your keys, we are also working on gaining access to your other systems, you have no other options but to pay us," it threatened.

On its darknet website, Conti writes to the Costa Rican government: "You're forcing us to use terrible methods..."

And "terrible" is the word many cyber-security researchers are using to describe these new tactics the hackers are using to put pressure on the Costa Rican government to pay.

In the past, ransomware crews have attacked public bodies and local governments, but it is rare to see such a disruptive attack on a state.

It's also unprecedented to see such aggressive threats and direct appeals to Costa Ricans to "take to the streets".

The hackers also claim to have operatives on the inside of government - which may be unlikely but further piles the pressure on the president.

In some ways it all reads like desperation.

Conti has probably put a lot of work into its attack and it looks like it may come away empty-handed.

But it is also another terrible reminder of the power criminal hackers can wield, even against governments.

Conti is a prolific Russian speaking ransomware group responsible for many high-profile hacks.

In May 2021, the group carried out a "catastrophic hack" of the Irish Health Service.

On 6 May, the US offered a $10m reward for information about the group's leadership.

It blamed Conti for the cyber-attacks which hit Costa Rica.

The Conti ransomware group has targeted over a thousand organizations, extorting over $150 million in ransoms. Today @StateDept is offering rewards for information on Conti leadership and its affiliates. https://t.co/0RFkLKgK3U

Cyber-security researcher Maya Horowitz, of Check Point, says Costa Rica is not the only country to be targeted by criminals, who may be put off US organisations because of pressure from the authorities there.

"Recently we have seen two massive ransomware attacks in Costa Rica and Peru, both reportedly executed by the infamous Conti ransomware gang.

"Based on our latest research, Conti's extortion planning is very focused and based on the ability of the victim to pay," she added.

Mrs Horowitz said the research also suggested that the financial impact of a ransomware attack is "seven times higher than the initial extortion demand, but we assume in the case of a wide attack on a government like we see here, the total costs will be considerably more".

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France24 - World

Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?

Issued on: 17/05/2022 - 17:27

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has expressed strong views against Sweden and Finland’s entry into NATO. He has accused the two Nordic countries, in particular Sweden, of serving as a refuge for the "terrorists" of the Kurdistan Workers' Party, Ankara's bête noire. However, will Turkey go all way and block the accession process? FRANCE 24 takes a closer look.

Turkey has consistently adopted different positions to that of other countries within the North Atlantic Treaty Organization (NATO). After buying an anti-missile system from Russia in 2019, Ankara is once again alone in opposing Finnish and Swedish membership.

"How can we trust them? Sweden is a breeding ground for terrorist organisations (...) We will not support giving NATO membership," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday, May 16, after the two Nordic countries had formally decided to apply for membership.

Officially, Ankara is angered by the close ties that these two countries, in particular Sweden, have with the Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed political group. Formed in 1978, the PKK has been designated as a terrorist organisation by Turkey and much of the international community, including the US and EU.

"Sweden occupies a specific place in the Turkish diaspora. Since the 1980s, the country has taken in many political refugees, many of whom are suspected by Turkey of being PKK militants. This is a long-standing dispute between Stockholm and Ankara," said Élise Massicard, a specialist in the political sociology of contemporary Turkey and a researcher at Sciences Po. "According to a widespread view among Turkish nationalists, the reason the PKK still exists, despite 40 years of a war waged with extraordinary means, is because it has these 'rear bases' outside Turkey," added Massicard.

'Right of veto'

Ankara has made it clear that it wants to use Sweden and Finland’s applications as a tool to weaken support for Kurdish separatist groups. "We must absolutely stop supporting terrorist organisations (...). I am not saying this as a bargaining chip, but because this is what it means to be allies," Turkish Foreign Minister Mevlüt Cavusoglu said Sunday in Berlin, on the sidelines of one of the organisation’s informal meetings.

In theory, Turkey has every right to block Sweden and Finland’s accession to NATO. As per Article 10 of its founding treaty, the two Scandinavian countries must convince all 30 members of the organisation of the merits of their application.

>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

"The alliance works on the principle of consensus. Each member therefore has the right of veto. We saw this with Greece, which opposed North Macedonia’s accession for years" because of a dispute over the country's name [Macedonia is also the name of a Greek region], said geopolitologist Olivier Kempf.

Although the red carpet seemed to have been rolled out for Sweden and Finland, two solid democracies close to NATO via its Partnership for Peace programme, Turkey's position is causing confusion within the defence alliance.

"I am confident that we will be able to find common ground, a consensus on how to move forward on membership issues," said Jens Stoltenberg, the organisation's secretary-general, before adding that Turkey had "clearly indicated its intention not to block" the process.

"There will be so much political pressure on Turkey that it will not be able to block Finland and Sweden’s accession," said Kempf.

 

Turkey awaits compensation 

According to specialists, Ankara is above all shedding light on Swedish support for the PKK in order to regain influence within the military alliance. "Turkey's relationship with NATO has been very complicated for several years. It had come to the point of talking about its exclusion. For Turkey, it is a question of avoiding being marginalised," said Massicard.

Turkey has adopted this position in the hopes of obtaining compensation from the organisation’s members, in particular the United States. In 2020, Washington imposed sanctions on the Turkish defence industry, following the latter’s purchase of the Russian S 400 anti-missile system. Turkey was also excluded from the US F-35 stealth fighter programme, for which "it had placed an order and paid a down payment of $1.4 billion", according to Courrier International. A gesture by Joe Biden on this issue would undoubtedly overcome Ankara's reluctance.

>> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?

Finally, it is very possible that Turkey is sending a message to Russia, which sees Western countries’ expansion of NATO to the East as a betrayal. Since the outbreak of the war in Ukraine, Ankara has been trying to maintain good relations with the two opposing countries on which its economy is heavily reliant. "The Turks and the Russians also share the Black Sea and common interests in Syria," said Kempf. "Erdogan supports Ukraine but is careful not to go too far."

This issue serves as a good reminder that NATO, even though it has been reinvigorated by the Russian invasion of Ukraine, is not immune to strategic divergences. "Just because NATO is united on the essentials, doesn’t necessarily mean that there is widespread consensus on everything," summarised Kempf. "In the end, the underlying problems remain and have not disappeared with the war in Ukraine."

This article was translated from the original in French

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Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit

AS IT HAPPENED

Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden

AS IT HAPPENED

Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns

BBC

EU reveals its plans to stop using Russian gas

By Jonah FisherEnvironment Correspondent

The European Commission has given more details on how it plans to end Europe's dependence on Russian fossil fuels.

Russia supplies 40% of the EU's natural gas and 27% of its imported oil. The EU sends the country roughly €400 billion a year in return.

Now the EU plans to speed up its shift to green energy but says it must also invest in pipelines in other countries.

It has been accused of helping fund the war in Ukraine through its use of Russian energy.

The REPowerEU strategy was first announced in March with the stated aim of reducing Russian gas imports by two thirds in 2022.

Rising energy costs have also put financial pressure on consumers and businesses in Europe now facing higher bills.

The updated proposals outline not just how the EU plans to negotiate both the immediate gas crisis, but also deliver on promises to completely wean itself off Russian energy by 2030.

The strategy focuses on three key topic areas. Improving energy efficiency, expanding the use of renewable energy and securing non-Russian suppliers of oil and gas.

"We are taking our ambition to yet another level," European Commission President Ursula von der Leyen said as she presented the update at a briefing in Brussels, Belgium.

The REPowerEU plan is estimated to cost €210 billion (£178 billion) over the next five years.

Energy Saving

The Commission report highlights energy saving as the "cheapest, safest and cleanest" way to reduce dependence on Russian fuel.

It wants to improve how buildings of insulated, as well as encourage consumers to be more aware of energy use.

It also plans to speed up the transition from fossil fuel burning boilers to electric heat pumps (a device that absorbs heat from the air, ground or water around a building)

Plans to reduce energy consumption in the EU have also made more ambitious, from the original plan of a 9% cut to 13% cut by 2030.

More green energy

The bloc has earmarked €113 billion for a "massive scale up in renewables" and new hydrogen infrastructure.

New EU legislation is being proposed to make it easier to build solar and wind farms.

"Whenever we talk about rapid deployment of renewables, there is an elephant in the room- getting a permit," said Frans Timmermans, vice president of the European Commission.

"It might take as long as nine years for wind and up to four years for solar projects, so this is time that we do not have and we have to speed things up," he added.

The Commission has proposed specially designated "go-to" areas where permission can be given in just one year. Certain new buildings could also be required to have solar panels installed on the roof.

The EU target for renewable energy has also been more raised. The goal is for green energy to provide 45% of energy needs by 2030, up from 40%.

More gas and oil infrastructure

Even if they are fast-tracked in special zones, new wind and solar plants will still take time.

To quickly diversify from Russian fossil fuels, the EU is investing up to €12 billion in pipelines and Liquified Natural Gas (LNG) terminals to improve access to gas and oil from other countries including Egypt, Israel and Nigeria.

Some environmental groups have criticised the news. Instead they want to see a decisive break with fossil fuels.

"The European Commission's latest strategy gives with one hand and takes with the other," said Eilidh Robb, an anti-fossil fuels campaigner at Friends of the Earth.

"So-called REPowerEU contains useful and necessary strides towards renewable solutions but it simultaneously enables almost 50 fossil fuel infrastructure projects and expansions," she added.

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France24 - World

North Korea reports uptick in suspected Covid-19 cases

Issued on: 18/05/2022 - 09:21

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

North Korea on Wednesday reported 232,880 new cases of fever and another six deaths as leader Kim Jong Un accused officials of “immaturity” and “slackness” in their early handling of the COVID-19 outbreak ravaging across the unvaccinated nation.

The country’s anti-virus headquarters said 62 people have died and more than 1.7 million have fallen ill amid a rapid spread of fever since late April. It said more than a million people recovered but at least 691,170 remain in quarantine.

Outside experts say most of the illnesses would be COVID-19, although North Korea has been able to confirm only a small number of COVID-19 cases since acknowledging an Omicron outbreak last week, likely because of insufficient testing capabilities. 

A failure to control the outbreak could have dire consequences in North Korea, considering its broken health care system and its rejection of internationally offered vaccines that has left a population of 26 million unimmunized. The outbreak is almost certainly greater than the fever tally, considering the lack of tests and resources to monitor the sick, and there’s also suspicion that North Korea is underreporting deaths to soften the blow for Kim, who already was navigating the toughest moment of his decade in power. The pandemic has further damaged an economy already broken by mismanagement and U.S.-led sanctions over Kim’s nuclear weapons and missiles development. 

The North’s official Korean Central News Agency said Kim during a ruling party Politburo meeting on Tuesday criticized officials over their early pandemic response, which he said underscored “immaturity in the state capacity for coping with the crisis” and blamed the vulnerability on their “non-positive attitude, slackness and non-activity.”

He urged officials to strengthen virus controls at workplaces and make “redoubled efforts” to improve the supply of daily necessities and stabilize living conditions, the KCNA said Wednesday. Kim’s comments came days after he ripped officials over how they were handling the distribution of medicine released from state reserves and mobilized his army to help transport the supplies to pharmacies in capital Pyongyang, which were made open 24 hours to deal with the crisis..

KCNA said nearly 3,000 members of the Korean People’s Army’s medical units were helping the delivery of medicine to pharmacies, while more than 1.4 million officials, teachers and students in public health sectors were being deployed for checkups aimed at identifying people with symptoms so they could be quarantined. Lacking public health tools like vaccines, antiviral pills and intensive care units that lowered hospitalizations and deaths in other nations, North Korea has been relying on finding people with symptoms and isolating them at shelters. 

While raising alarm over the outbreak, Kim has also stressed that his economic goals should be met. State media reports show large groups of workers are continuing to gather at farms, mining facilities, power stations and construction sites, being driven to ensure their works are “propelled as scheduled.” Before acknowledging COVID-19 infections last Thursday, North Korea had insisted of a perfect record in keeping out the virus that has reached nearly ever corner of the world, a claim that was widely doubted. But its extremely strict border closure, large-scale quarantines and propaganda that stressed anti-virus controls as a matter of “national existence” may have staved off a huge outbreak until now.

It’s unclear whether the North’s admission of a COVID-19 outbreak communicates a willingness to accept outside help. Kim’s government had shunned millions of vaccine shots offered by the U.N.-backed COVAX distribution program, likely because of international monitoring requirements attached to them. North Korea and Eritrea are the only sovereign U.N.-member countries not to have rolled out vaccines. World Health Organization Director-General Tedros Adhanom Ghebreyesus said in a briefing Tuesday that the agency has offered to send both countries vaccines, medicines, tests and technical support, but that neither country’s leader has yet responded.

“WHO is deeply concerned at the risk of further spread in (North Korea),” Tedros said, also noting the country has worrying numbers of people with underlying conditions that put them at risk of severe disease. WHO emergencies chief Dr. Michael Ryan said any unchecked transmission in countries like North Korea and Eritrea could spur the emergence of new variants, but that the WHO was powerless to act unless countries accepted its help.

The North has so far ignored rival South Korea’s offer to provide vaccines, medicine and health personnel, but experts say the North may be more willing to accept help from its main ally China. South Korea’s government said it couldn’t confirm media reports that North Korea flew multiple planes to bring back emergency supplies from China on Tuesday. North Korean officials during Tuesday’s meeting continued to express confidence that the country could overcome the crisis on its own, with the Politburo members discussing ways for “continuously maintaining the good chance in the overall epidemic prevention front,” KCNA said. 

While Kim was seen wearing masks for the first time following North Korea’s admission of COVID-19 infections last week, state media photos of Tuesday’s meeting showed Kim and Politburo members engaging in discussions barefaced, in a possible expression of confidence. North Korea’s COVID-19 outbreak came amid a provocative run in weapons demonstrations, including its first test of an intercontinental ballistic missile in nearly five years, in a brinkmanship aimed at forcing the United States to accept the idea of the North as a nuclear power and negotiate economic and security concessions from a position of strength. 

There are also signs that the North is restoring a nuclear testing ground that was last active in 2017 in possible preparations to resume nuclear explosive tests, which U.S. and South Korean officials say could happen as early as this month. Recent commercial satellite images of the testing ground in Punggye-ri indicate refurbishment work and preparations at a yet unused tunnel on the southern part of the site, which is presumably nearing completion to host a nuclear test, according to an analysis released Tuesday by Beyond Parallel, a website run by the Washington-based Center for Strategic and International Studies.

(AP)

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Kim Jong-un decries North Korea Covid response, deploys army

North Korea reports first Covid outbreak, with tens of thousands infected

North Korea's Kim sacks top officials over handling of Covid-19 outbreak

BBC

Anti-abortion groups target women with misleading ads

By Rachel SchraerHealth and disinformation reporter

When Hana found out she was pregnant, she knew she wanted to have an abortion - but her search for a clinic on Google led her to an anti-abortion centre, set on talking her out of her decision.

In many US states, BBC News has seen misleading websites advertising these clinics appearing high up in Google search results - and Facebook adverts with inaccurate medical advice - while genuine abortion providers are having their ads rejected and accounts restricted.

Advice centres, such as the one visited by Hana - a 19-year-old living in the north-eastern US state of Massachusetts - are often run by Christian organisations.

They may offer some medical services such as pregnancy tests and ultrasounds - but some of their online promotion falsely suggests they also provide pregnancy-termination services.

It wasn't until Hana was walking down the centre's corridor, lined with posters comparing the procedure to murder, that it began to dawn on her this was not the abortion clinic she believed it to be.

'Get care'

Hana describes herself as a "nerdy researcher", studying a health-related course at college - but nothing about the clinic's website tipped her off to the service it actually provides.

The home page says: "Take control - start with a free abortion consultation." And in a tab labelled: "Get care," it lists the types of abortion (medical and surgical) that can be performed during different trimesters of pregnancy, under the heading: "You just found out you're pregnant and want to know your options."

Once there, Hana says, she was told, inaccurately, abortions were linked to infertility and breast cancer - and having had a Covid-19 vaccine, she might lose the pregnancy anyway, making abortion unnecessary, despite the evidence suggesting vaccinated people are no more likely to miscarry and, in fact, better protected against the risks of pre-term and still birth associated with Covid.

She was also pressured to view the ultrasound scan against her wishes.

"What kind of mother doesn't want to see a picture of their child?" asked the person attending to her.

Hana was left feeling deceived and betrayed.

'Choose life'

The Human Coalition, an anti-abortion group providing marketing for the centre and more than 40 others, told BBC News: "We find in our work, most abortion-determined women do not desire an abortion, they desire help.

"We're here to empower women by filling that gap - connecting women to the care and support they want, to choose life."

Google displays adverts above search results for certain terms.

Advertisers bid to have their ads appear first, Google says, although the order should also be determined by "relevance" and "overall quality".

But, Whitney Chinogwenya, of MSI Reproductive Choices (formerly Marie Stopes international) says, this creates a "battle of budgets", with regulated abortion clinics competing with anti-abortion clinics or unregulated pill providers for ad space on specific search terms.

Several large global abortion providers have also told BBC News they regularly have their online material referring to abortion censored without explanation, including having YouTube channels suspended, social-media accounts restricted and Facebook and Google ads rejected.

In 2019, having been criticised for hosting misleading adverts, Google tried to crack down on abortion-advice clinics, which are most common in the US but can also be found across Europe (including the UK), Africa and Latin America.

In the US, UK and Ireland, anyone running an ad mentioning abortion must first apply for a certificate.

Ads from advice clinics not offering abortions can still run but will be given a disclaimer the advertiser "does not provide abortions".

Hana says she did not see this disclaimer.

It appears in very small font underneath the search headline and description.

Sarah Eagan, a researcher for campaign group the Center for Countering Digital Hate, questions whether Google should be taking money at all for anti-abortion ads that target keywords used by people actively seeking terminations.

The CCDH has also found anti-abortion ads promoting unproven medicines remaining on Facebook.

And at the other end of the spectrum, the researchers found Google's autocomplete function suggesting ineffective do-it-yourself abortion methods.

Kelly, like Hana, says she was given inaccurate medical information as she struggled to find an affordable and safe way to terminate her pregnancy in her home state of Texas.

Between jobs and without insurance, she could not afford "an actual doctor's visit" so searched for affordable clinics.

Finding her way to an anti-abortion centre, Kelly says she was frightened with warnings she could "bleed out" and risk her life but not given the context medical abortion is an extremely safe procedure.

Kelly feels promoting free pregnancy tests targets low-income women.

The centre appears to be using organic search, not adverts, making it more complicated to regulate.

It says its website clearly states: "We do not refer or perform abortions," adding it provides "free services annually to over 5,000 minority poor under-served single mothers".

Eventually, Kelly was prescribed termination drugs - just hours before she passed the 12-week limit for a safe medical abortion.

But Elisa Wells, co-founder of Plan C, the organisation that helped Kelly access these abortion pills, says its online material is routinely "disallowed for violating community standards" on Facebook, Instagram and Google.

Google says it has clear policies governing abortion-related ads, some determined by local laws and regulations.

Some of the posts and channels flagged by BBC News had been removed in error and since reinstated, it said.

Facebook said it had restored a small number of incorrectly rejected ads for abortion providers.

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Eritrea's Girmay exits Giro d’Italia after eye injury sustained in celebrating historic win

Issued on: 18/05/2022 - 11:56

NEWS WIRES

Eritrea's Biniam Girmay pulled out of the Giro d'Italia with a left eye injury he suffered after being hit by a prosecco cork while celebrating an historic stage victory, his team Intermarche said on Wednesday.

Girmay became the first black African to win on any of cycling's three grand tours after claiming the honours on Tuesday's 10th stage of this year's race, between Pescara and Jesi. Intermarche's team doctor Piet Daneels said tests showed "haemorrhage in the anterior chamber of the left eye".

"In consultation with the medical and sport staff, the decision has been made that Biniam Girmay will not take part any longer in this Giro d'Italia, which he is leaving with a stage victory, a second place and three other top five finishes," Intermarche said in a statement. "The injury is moving in the right direction but in order not to aggravate it it has been strongly advised to avoid intense activities." 

The cyclist had placed the bottle on the floor and bent over it as he undid the binding before the cork flew off hitting him from close range. Girmay was treated at a hospital in Jesi before then heading to a party held by his team in the seaside resort of Riccione on Tuesday evening. He is due to have further tests on the eye and left the team hotel on Wednesday morning with his manager after bidding farewell to his team-mates.

'Little piece of history'

Girmay has carved out a name for himself in the world of cycling, establishing himself as one of the sport's best sprinters. He had already made history this season when he became the first African winner of a classic, the Ghent-Wevelgem at the end of March. He shot to attention at the world championships when he became the first black African man to feature on the podium when he came second in the under-23's at the 2021 event in Belgium.

He has already racked up eight wins since turning professional in 2020. On Tuesday the 22-year-old had proven too strong for Dutch ace Mathieu van der Poel, who threw up his hands in resignation after a long struggle for the line at Jesi.

While multiple tour winner Chris Froome was born in Kenya and Daryl Impey of South Africa has won stages, Girmay is the first Black African to win on the grand tours. "I watched the Giro as a kid on television and then went out riding with the dream of one day taking part," Girmay said, before his podium accident. "We write a little piece of history every day," he added. "I'm really happy about what I did today, I don't have the words to describe it."

Impey paid tribute to Girmay's achievement in a post on Twitter: "What. A. Sprint. @GrmayeBiniam bossed that @giroditalia. Amazing for Eritrea and Africa again. He's just getting started, it seems. Chapeau (Hats off)!"

What. A. Sprint.@GrmayeBiniam bossed that @giroditalia. Amazing for Eritrea and Africa again.He's just getting started, it seems. Chapeau!

May 17, 2022

Girmay leaves the Giro second in the sprint points race, just three points behind Frenchman Arnaud Demare on 151, with Van der Poel third another 58pts behind.

(AFP)

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France’s Julian Alaphilippe retains cycling world championship’s road race title

Biniam Girmay becomes first Eritrean to win cycling World Tour race

Pogacar edges Alaphilippe to win Liege-Bastogne-Liege cycling race

BBC

Climate change swells odds of record India, Pakistan heatwaves

By Justin Rowlattclimate editor

Climate change makes record-breaking heatwaves in northwest India and Pakistan 100 times more likely, a Met Office study finds.

The region should now expect a heatwave that exceeds the record temperatures seen in 2010 once every three years.

Without climate change, such extreme temperatures would occur only once every 312 years, the Met Office says.

Forecasters say temperatures in north-west India could reach new highs in the coming days.

The new analysis comes as a State of the Climate report from the World Meteorological Organisation, the UN's atmospheric science arm, warns that four key indicators of climate change set new records in 2021 - greenhouse gas concentrations, sea level rise, ocean heat and ocean acidification.

The UN Secretary General, Antonio Guterres described the report as "a dismal litany of humanity's failure to tackle climate disruption."

The extreme pre-monsoon heatwave the region northwest India and Pakistan have suffered in recent weeks eased a little after peak temperatures reached 51C in Pakistan on Saturday.

But the heat looks likely to build again towards the end of this week and into the weekend, the Met Office's Global Guidance Unit warns.

It says maximum temperatures are likely to reach 50C in some spots, with continued very high overnight temperatures.

"Spells of heat have always been a feature of the region's pre-monsoon climate during April and May," says Dr Nikos Christidis, who led the team responsible for today's study.

"However, our study shows that climate change is driving the heat intensity of these spells making record-breaking temperatures 100 times more likely."

The new study is based on the heatwave that gripped northwest India and Pakistan in April and May 2010 when the region experienced the highest combined April and May average temperature since 1900.

It attempts to estimate the extent to which climate change made that and future events more likely.

These "attribution studies" involve running computer simulations comparing how frequently a weather event is likely to occur in two scenarios.

One models the climate as it is today, the other a climate where the human influence on greenhouse gases and other drivers of climate change has been removed.

The scenarios are run through 14 different computer models and produce dozens of different simulations which are compared to work out how climate change has altered the probability of an event happening.

The Met Office used the same method to assess the impact of future climate change and warns that worse is to come.

If climate change follows the Met Office's central predictions, by the end of the century India and Pakistan can expect similarly high temperatures virtually every year, today's study suggests.

France24 - World

'Don't trust Putin,' says Ukraine's ex-president Poroshenko after Azovstal evacuation

Issued on: 18/05/2022 - 16:18Modified: 18/05/2022 - 16:21

Marc Perelman Follow

In an interview with FRANCE 24, former Ukrainian president Petro Poroshenko expressed concern over the fate of the Ukrainian soldiers evacuated from the besieged Azovstal steel plant in the eastern city of Mariupol, saying that Russian President Vladimir Putin should "never" be trusted. Ukrainian authorities say the fighters have been taken to areas under the control of Russian forces or pro-Russian rebels and will be exchanged at a later date for Russian prisoners.

Speaking to FRANCE 24 from Kyiv, Ukraine's former president Petro Poroshenko (2014–2019) said he was concerned over the fate of the Ukrainian soldiers who surrendered at the Azovstal steel plant in Mariupol. While hailing the fighters as heroes, he said his experience in dealing with Vladimir Putin had taught him never to trust the Russian leader. Poroshenko said that during his own mandate, several Ukrainians held in Russia had not been released, despite promises from Putin. He added that he hoped the Ukrainian negotiators had obtained guarantees that the prisoners would not be prosecuted or jailed in Russia.

Poroshenko praised the performance of the Ukrainian armed forces for pushing Russia out of Kyiv and Kharkiv and held out hope that they will be able to resist in the eastern Donbas region, where most of the fighting is taking place at the moment. He also urged Western countries to continue supplying heavy weapons to Kyiv.

The former Ukrainian leader rejected any partition of his country by Russia, saying that such a prospect would be just as unacceptable as if France were asked to part ways with Corsica. While accusing Russia of committing war crimes, he said Ukraine wanted an "immediate and unconditional" ceasefire and a negotiated solution. He hailed the support of French President Emmanuel Macron for his country but invited the French leader to come to Kyiv to see the situation for himself.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Russia says hundreds of Ukrainians surrender at Azovstal as Kyiv urges swap

War in Ukraine

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

Focus

War in Ukraine: Irpin residents return to ruins after Russian withdrawal

BBC

Derry Girls: 90s nostalgia, cream horns and toasters in cupboards

By Amy StewartBBC News NI

SPOILER ALERT: If you're still not up to speed on Derry Girls, and want to be, then go no further - this piece will be referring to plot points from throughout the series.

Cream horns on Pump Street, sexy priests in Culmore, a punt purse and using toaster placement as the ultimate theological giveaway.

The Derry Girls - aka Erin, Michelle, Clare and Orla plus "the wee English fella" James - first appeared on our screens in 2018.

It's one of the few times Northern Ireland has been seen by global audiences outside a political context.

Even still, the comedy, about everyday life for a group of teenagers in the 90s, is set against the backdrop of the Troubles, the tail-end of which is a constant background presence in the series.

It's a laugh out loud comedy with just enough pathos to turn laughter into tears within seconds- as Tuesday's night's penultimate episode proved.

As the smash-hit show comes to an end we reflect on a few of the things that people love talking about from Lisa McGee's creation.

90s needle drops and nostalgia

From Take That to the Spice Girls, the show is positively doing the Macarena with all the 90s bangers its soundtrack loads up.

Some scenes are so on the nose that if you went to an all-girls school in Northern Ireland in the 90s (hi!) there are certain moments that will transport you right back.

In series three, the girls enter their school's version of Stars in their Eyes - a shining example of peak 90s Saturday night TV - and they, with James, dress up as The Spice Girls, a rite of passage for any 90s girl.

Writer Lisa McGee also references another iconic Irish show with her montage of them practising their routine.

Father Ted vibes off that scene 😂😂😂 #Derrygirls pic.twitter.com/deJxij9S8m

She pays tribute to classic 90s sitcom Father Ted in this episode - with the frenzied creative process of Ted and Dougal writing My Lovely Horse.

Even better for Northern Ireland folks, an episode from the current series rounds off with a trip to Portrush - was summer really summer without a trip to Barry's Amusements?

Pure buzzin for the slang

Perhaps Lisa McGee's crowning achievement was turning the show into a global hit while writing dialogue that sounds authentic, real and pure class hi (really good).

If you're not from Northern Ireland, this show will give you a crash course in the slang - from foundered (cold), banjaxed (broken), peelers (police) and lured (pleased) to phrases such as stall the ball (hold on), relax the cacks (untwist your knickers and be patient) and he's such a dose (he's annoying).

Goodbye Mary x I hope I served ya well x #DerryGirls pic.twitter.com/8WhzIdHyHf

It's wile (very) good to know someone on the other side of the world is listening to the bars (gossip) from the girls, with a smile on their bake (face).

If not they should catch themselves on (don't be ridiculous) or they'll get a quare gunk (disappointment).

Who's that wan there?

Since its series one explosion in popularity, Derry Girls has seen some cameos from some very familiar faces.

In fact it seems like anyone who was born on the island of Ireland and holds an equity card has had a walk-on part.

Hollywood star Liam Neeson, originally from Ballymena, appeared as an RUC officer quizzing the girls over a break in which they unwittingly assisted in.

Game of Thrones star Conleth Hill plays a medium, while just one episode in the latest season featured well-known performers Amy Huberman (Finding Joy, Cold Feet), Sinead Keenan (Being Human, London Irish) and Packy Lee (Peaky Blinders).

And that's not to mention Fatboy Slim turning up as part of an episode that sees him play a gig in Derry.

Cream horns (and other delicacies)

Food in this part of the world is a big deal. If that food contains either potatoes, flour or cream all the better.

Move over French patisseries - wee bakeries in Northern Ireland do the best cream buns and traybakes in the world (this is a personal opinion and not that of the BBC).

In series one Granda Joe proves this - being seen buying an apple turnover and a cream horn.

A cream horn, in case you haven't guessed, is cream-filled horn-shaped pastry.

The show has a general focus on food and drink culture in Derry - greasy chips, cups of tea and, in one episode, Aunt Sarah tries to defrost a chicken with a hairdryer.

In another episode, a missing packet of Tayto crisps* cause the Derry Girls to come under threat.

*Other brands of crisps are available

Peace out: Bombs, communities and toasters

For many people across the globe, the Troubles is what people think of when they picture Northern Ireland.

But, as Derry Girls shows, for those growing up in the midst of security alerts and terrorism, life went on as normal as it possibly could.

The sitcom didn't didn't shy away from occasionally showing how the conflict in Northern Ireland could crash into people's everyday life - such as at the end of series one when the family react to the news of a fatal bombing.

Portraying the Troubles was not something McGee took lightly, telling Channel 4 that she wanted "the show to bring joy, but to be real".

I suppose I should do this one last time . Tonight. Channel 4. 9pm. This episode is called The Agreement. I hope you like it. #DerryGirls pic.twitter.com/zmDEH3MdpR

Tonight's final episode, named The Agreement, finds the girls in their last year at school, the week before the Good Friday Agreement.

McGee said: "What the Good Friday Agreement did for my generation was made to think about things like: 'Do you think paramilitary prisoners should get out? What do you think should happen to the police force? Should the army be there?'

"These were all big questions that you had to have an opinion on.

"The girls do have to start taking responsibility for themselves, and the vote was a really good way of showing that responsibility."

The show was also happy to poke fun at how Catholics and Protestants see each other - most famously in that blackboard scene.

In an episode centred on a cross-community school event, a blackboard is scrawled with increasingly bizarre slogans on how each community see each other: Protestants hate Abba; Catholics love statues; and, perhaps most intriguingly, Protestants keep toasters in their cupboards while Catholics keep them where you can see them.

It might sound strange but it was a detail that led to plenty of good-humoured debate on social media.

And the blackboard? That's now in the Ulster Museum, part of an exhibition on stereotypes. Now that's impact.

We're all Derry Girls now

When the credits roll on the final episode, Derry Girls will come to an end having launched the careers of several talented young actors and brought several others to new heights.

Take the show's arguable breakout character, acerbic teacher and nun Sr Michael.

Played in hilarious dead-pan style by Siobhan McSweeney, the actor believes there was always an audience waiting for the show - and Sr Michael.

"First and foremost is the quality of the writing and the jokes. I have learnt that the more specific and authentic an experience it is the more universally it can be enjoyed," she told BBC Radio Four Women's Hour.

Goodbye you mad woman. You’ve changed my life. I know you’d hate to hear this, but I love you. #DerryGirls #srmichaelforever pic.twitter.com/L8U096TyFP

Meanwhile, the city of Derry and elsewhere (much of the show is filmed in Belfast and in other locations in Northern Ireland) have found themselves boosted by one of the biggest shows to ever emerge about Northern Ireland.

But why did Derry Girls take off in the way it did?

Because while the show focuses on life in Derry, it's appeal is not parochial.

"Maybe that it's just joyful, and you're going to be cheered up, and it's nostalgic. But maybe it's the characters," says McGee.

"Everyone has their favourite, or Granda Joe will remind them of their dad or something, so it's like a big cast of characters where there's something for everybody. A bit like the Spice Girls," she says.

Meanwhile McSweeney says while there's been calls for a spin-off with her character, tonight's episode is the perfect end.

"It's the end of something very powerful, beautiful and moving and the combination of watching last night's episode, and then tonight with the special.

"Oh lads - I'm not ready for it and I know what's going to happen."

The last episode of Derry Girls is on Wednesday at 21:00 - on Channel 4.

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France24 - World

Republicans and Democrats spar over who's to blame for racist Buffalo killings

Issued on: 18/05/2022 - 11:14Modified: 18/05/2022 - 11:17

Erin Ogunkeye

IN THE PAPERS – Wednesday, May 18: After a White supremacist killed 10 Black residents of Buffalo, New York, various op-ed pieces in major American newspapers show that both Republicans and Democrats are accused of exploiting racial violence for political gain. We also take a look at Democratic candidate John Fetterman's landslide victory in a Senate primary election in Pennsylvania. We end with a public service announcement on the dangers of popping champagne (or prosecco) after shaking the bottle! 

The Debate

Racism going mainstream? Buffalo shooting inspired by far-right conspiracy theories

Biden calls on Americans to reject 'poison' of White supremacy after Buffalo mass shooting

Probe into racist mass shooting in Buffalo to study if warning signs were missed

France24 - World

Sri Lanka's economic crisis: 'It's not looking good' for Rajapaksa family

Issued on: 18/05/2022 - 13:08

Haxie MEYERS-BELKIN Follow

Sri Lanka is in the grip of its worst economic crisis in decades, facing depleted petrol reserves, food shortages and a chronic lack of medical supplies. More than a month of mainly peaceful protests against the government's handling of the economy turned deadly last week when supporters of the former prime minister stormed an anti-government protest site in the commercial capital Colombo. We discuss the depth of protesters’ grievances, as well as President Gotabaya Rajapaksa’s chances of weathering the storm, with Sri Lankan human rights lawyer and activist Bhavani Fonseka.

>> The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees

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Sri Lanka's new PM wins support for 'economic war cabinet' amid worsening crisis

Sri Lanka names new PM as unrest simmers over economic crisis

Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest

BBC

Why the volatile price of aluminium matters

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

"We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

More technology of business:

Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

"A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

"Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

"Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

"I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

"It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

"I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

France24 - World

Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

FRANCE - SENEGAL

Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

BBC

Could you quit your job to become a full-time activist?

By Suzanne BearneBusiness reporter

Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.

It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.

They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.

"We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."

Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."

But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.

And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.

"People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."

They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.

From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.

More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.

In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.

Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).

"I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."

For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.

To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.

To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.

When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."

Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.

"It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.

She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.

"I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.

"I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."

At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.

Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."

People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.

She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."

She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.

"The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."

However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".

"Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."

Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.

"There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."

Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."

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Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette

Issued on: 18/05/2022 - 16:47Modified: 18/05/2022 - 16:50

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Aline BOTTIN Olivia SALAZAR-WINSPEAR Follow

On day two of the Cannes Film Festival, FRANCE 24's Olivia Salazar-Winspear tells us why the première of "Top Gun: Maverick" has movie fans jostling to catch a glimpse of US actor Tom Cruise on the red carpet. We also take a look at the first films competing for the Palme d'Or, as Kirill Serebrennikov returns to Cannes to present "Tchaikovsky's Wife". The Russian director was unable to attend the screenings of his last two films, "Petrov's Flu" and "Leto", due to living under virtual house arrest in Moscow in recent years.

Plus we learn about the industry initiatives putting African cinema on the world stage, including some colourful events to kick off festivities in Cannes. 

Cannes Film Festival © FRANCE24

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

The France 24 Interview

Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'

BBC

Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders

By Matthew TuckerBBC News

Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.

A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.

"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.

"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.

"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."

The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.

Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.

She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.

While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.

According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.

Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.

Anna

The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.

But it is Anna, her mother and sister who look after it.

She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.

"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.

"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.

"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."

The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.

The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.

Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.

They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.

Annabel

Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.

She also runs St Abbs Pumpkin Patch.

Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.

She is a strong advocate of women and young people in farming.

"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.

"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.

"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."

Paula

Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.

Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.

Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.

But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.

"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.

"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."

"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."

Kirstie

Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.

They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.

They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.

Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.

"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.

"Where were you last week? Oh it was lambing time."

Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.

"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.

Fransje

As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.

For most of her life she worked as an occupational therapist.

After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.

When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.

Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.

"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.

"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."

All pictures are subject to copyright.

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

Issued on: 17/05/2022 - 22:03

Benjamin DODMAN Follow Carys GARLAND Follow

The 75th Cannes Film Festival kicked off on Tuesday with a zombie-themed tribute to filmmaking by French director Michel Hazanavicius as the movie world returned to the Riviera hoping to breathe new life into an industry crippled by the pandemic. The curtain-raiser was preceded by a video address from Ukraine's President Volodymyr Zelensky, who called for “a new Chaplin” to confront the world's dictators.

When the Cannes Film Festival last held a full-scale edition in the spring of 2019, the world’s premier film showcase opened with a droll but dire warning of impending doom: a man-made apocalypse of zombies stirred from their slumber by polar fracking.

By the end of that year, the apocalypse had duly struck – not in the shape of Jim Jarmusch’s amiable zombie hordes, but in the more sinister form of a deadly virus that would soon sweep across the globe, killing an estimated 6.2 million people (to date), shutting down entire economies, and putting a lid on social and cultural life across the globe.

As the world of cinema returned to Cannes' palm tree-lined Croisette on Tuesday, hoping for a fresh start after a pandemic-induced hibernation, hordes of the undead were once again on the prowl, this time in Michel Hazanivicius’s tribute to horror B-movies, “Final Cut”, starring Romain Duris and Bérénice Bejo.

A remake of cult Japanese zombie flick “One Cut of the Dead”, Hanavicius’s amusing pastiche served up both a making-of movie and a tribute to movie-making, with a refreshing feminist edge. It made for a suitably entertaining curtain-raiser for a festival that has vowed to play its part in resuscitating a moribund industry.

Zelensky's appeal

In the run-up to the festival, Hazanavicius agreed to rename his film – initially titled “Z” in French – to avoid all association with warmongers from Russia. The war in Ukraine made a more obvious appearance on Tuesday as the country's leader Volodymyr Zelensky was streamed live for the formally attired audience in the Grand Théâtre Lumière.

The Ukrainian president drew a thunderous standing ovation and spoke at length about the connection between cinema and reality. He referenced films like Francis Ford Coppola’s “Apocalypse Now” and Charlie Chaplin’s “The Great Dictator”, urging filmmakers to take on modern-day dictators like Chaplin took on Adolf Hitler.

“We need a new Chaplin who will demonstrate that the cinema of our time is not silent,” Zelensky implored, moments before the screening of Hazanavicius's curtain-raiser.

Resurrecting the movie world

After two years of Covid blackout and disruption, and with the pandemic dragging on, Cannes has a lot more to raise than curtains and zombies. From ordinary cinephiles to the industry’s buyers and sellers, an entire ecosystem is hoping the festival and its all-important film market can breathe new life into the movie world.

>> In pictures: 75th Cannes Film Festival's red carpet kick-off

The coronavirus has pressed the pedal on a profound transformation of the movie landscape, hurting film theaters most. In the first three months of the year, ticket sales at French cinemas were down by 40 percent compared to 2019. This in the country that invented the art form and is deeply conscious of its self-ascribed duty to preserve it.

With cinemas shuttered throughout much of the pandemic, the tussle between the Big Screen and streaming platforms has swung heavily in favour of the latter. Now more than ever, Cannes is keen to play up its role as the guardian of the theatrical experience – meaning Netflix is, once again, absent from the party.

Cannes Film Festival © FRANCE24

Not that it needs the digital upstart this year. The festival has stacked its main competition with alpha auteurs, including David Cronenberg, Kelly Reichardt and the Dardenne brothers. It has also lured plenty of Hollywood starpower, with the old studios MGM, Warner and Paramount back in town.

As always, the festival’s famed red carpet will be the focus of attention, not least when Tom Cruise shows up on Wednesday for the premiere of “Top Gun: Maverick” – his first Cannes appearance in three decades. But the fate of the industry will be sealed underground, in the entrails of the Palais des Festivals, where the film market’s volume of sales will offer a more accurate prognosis.

Film market springs to life

Following a hybrid event last year that was more virtual than physical, the Marché du Film is now hoping to match figures from 2019, with over 11,000 registered attendees due to be in Cannes in person and more expected to arrive in the coming days. While China is a notable absentee, owing to Covid-related travel restrictions, others have come back in force, eager to present a slew of titles produced during the pandemic.

At the Taiwan pavilion, which is promoting a whopping 91 films, sales manager Chia Hua Yeh said it felt “unreal” to be back in Cannes after a two-year hiatus. “The Marché du Film is still the peak, the place to bring your best production,” he said, relishing the chance to promote Taiwanese film and discuss international co-productions at face-to-face meetings.

As the Palais des Festivals morphs into a beehive of card-swapping agents, distributors and producers, it’s easy to forget this hallowed temple of world cinema was lined with hospital beds early in the pandemic and then used as a vaccination centre. But Covid was certainly high on people’s minds as they opened their market booths on Tuesday, not least among North American attendees who are back in town after skipping last year’s scaled-back edition.

“We haven’t travelled since the 2020 Berlin Film Festival, just before the pandemic, so we’re both thrilled and pretty anxious,” said James Fler of Raven Banner Entertainment, a Toronto-based company specialised in genre movies. “Take a look around, hardly anyone is wearking masks,” he added. “I want to look personable, and I don’t want to be the only guy with a mask on. But I’d hate to catch the virus here and have to quarantine before heading home.”

Still, attending in person is crucial for business, Fler added: “When you’re online, there isn’t the same urgency to close deals. Whereas in Cannes, you know people are here for a reason.”

At a nearby booth, festival veteran Steven Istock is hoping the deals begin in earnest after the first year of the pandemic resulted in an 80 percent sales drop for his Los Angeles-based company, California Pictures. “Yes, the industry workers are back in Cannes, but what you see around us is mainly exhibitors,” he said. “What we need now is for the buyers to show up too!”

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Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard

Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.

Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.

Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.

An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.

Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.

But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.

His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.

"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.

After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.

The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.

"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.

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Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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Cannes 2022: Bérénice Bejo on starring in feel-good zombie film 'Final Cut'

Issued on: 17/05/2022 - 23:01

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Eve JACKSON Follow Eve JACKSON Follow Olivia SALAZAR-WINSPEAR Follow

The 75th Cannes Film Festival has opened with the movie "Final Cut". Directed by France's Michel Hazanavicius and starring his partner Bérénice Bejo as well as Romain Duris, it's a film within a film inspired by a Japanese zombie movie. Bérénice Bejo tells FRANCE 24 why her partner didn't want her to be in the film and how some of the blood on set was actually real.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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75th Cannes Film Festival kicks off with affectionate homage to genre movies

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'I was disfigured,' Bérénice Bejo of ‘Final Cut’ tells FRANCE 24 in Cannes

Issued on: 18/05/2022 - 19:38Modified: 18/05/2022 - 19:44

Juliette MONTILLY Follow

The 75th Cannes Film Festival opened Tuesday night with the premiere of Michel Hazanavicius' zombie comedy “Final Cut” – a love letter to comedy filmmaking and B-list zombie movies from the team behind the award-winning "The Artist". Lead actress Bérénice Bejo spoke to FRANCE 24.

France24 - World

‘Never have we seen this crisis in April': In India, a water train to help with the heatwave

Issued on: 18/05/2022 - 10:26Modified: 18/05/2022 - 11:55

Mandi HESHMATI

As a heatwave scorches residents in India's western state of Rajasthan, special trains carrying water have brought much-needed relief to struggling residents in the Pali district. "This time the crisis is severe. Never have we seen this crisis in April, but this year the water scarcity started in April. That's why we had to run these water trains", Pali Manwar railway station manager Prakash Purohit says.

BBC

From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

By Gaggan SabherwalBBC News

A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

 A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

Some of her photos are also on display at the exhibition.

"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

All photographs by Masterji Estate

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The red carpet is ready: Ukraine and zombies at the 75th Cannes Film Festival

Issued on: 18/05/2022 - 00:37Modified: 18/05/2022 - 10:59

Juliette MONTILLY Follow

The 75th Cannes Film Festival kicked off on Tuesday with a zombie-themed tribute to filmmaking by French director Michel Hazanavicius as the movie world returned to the Riviera hoping to breathe new life into an industry crippled by the pandemic. The curtain-raiser was preceded by a video address from Ukraine's Volodymyr Zelensky, who called for "a new Chaplin" to confront the world's dictators. FRANCE 24's Juliette Montilly and Nina Masson report.

France24 - World

‘It's good to be prepared’: Finnish volunteers attend military training as war in Ukraine continues

Issued on: 17/05/2022 - 10:04Modified: 17/05/2022 - 10:13

On a windy military island off Helsinki, Finnish volunteers are taking part in a military training, organised by the country's National Defence Training Association (MPK). Since the start of the Russian invasion of Ukraine, the interest in the association's voluntary training sharply increased, MPK trainer Ossi Hietala said.  

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Clashes rock Tripoli as rival Libyan government enters capital

Issued on: 17/05/2022 - 08:32

NEWS WIRES

Clashes erupted in Libya's capital on Tuesday as the parliament-appointed prime minister, Fathi Bashagha, tried to take control of government from a rival administration that has refused to cede power.

Bashagha entered Tripoli overnight after two months of stalemate between Libya's rival administrations, but withdrew hours later as fighting rocked the capital, his office said.

The crisis risks plunging Libya back into prolonged fighting after two years of comparative peace, or returning it to partition between the eastern-backed government of Bashagha and a Tripoli administration under Abdulhamid al-Dbeibah.

The stalemate has already led to a partial blockade of Libya's oil facilities, cutting its main source of foreign revenue by half. Diplomacy to resolve the crisis or lay the ground for new elections is making slow progress.

The sound of heavy weapons and automatic gunfire crashed across the capital on Tuesday morning, as schools were cancelled and the normally heavy rush hour traffic was sparse.

However, in central areas, away from the clashes on the northeast side of Tripoli, there was little evidence of military activity with the government of Bashagha's rival Dbeibah still in apparent control.

Bashagha had entered Tripoli overnight accompanied by allied fighters in the hope of taking over government but was quickly met by opposition from forces aligned with Dbeibah, who was appointed through a U.N.-backed process last year.

Bashagha's office had released a statement saying his government would carry out its duties from inside the capital but later said he and accompanying ministers would depart to prevent civilian deaths.

The effort came after previous attempts by Bashagha to enter Tripoli ended peacefully when his convoy was turned back by groups allied to Dbeibah.

Libya has had little security since the 2011 NATO-backed uprising that ousted Muammar Gaddafi and it split in 2014 between rival eastern and western factions before a 2020 truce that brought it under a fragile unity government.

A plan to hold an election in December collapsed amid arguments among major factions and prominent candidates over the rules and the parliament, which had sided with the east during the war, moved to appoint a new administration.

The unity government's prime minister, Dbeibah, rejected the parliament's moves saying his administration was still valid and he would only hand over power after an election.

Bashagha, a former interior minister who like Dbeibah comes from the powerful coastal city of Misrata, has repeatedly said he would enter Tripoli without violence. His previous attempts to do so ended with his convoy blocked by rival factions.

Last week, the parliament said Bashagha's government could work for now from Sirte, a central city near the frozen front line between eastern and western factions.

(REUTERS)

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Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

Issued on: 17/05/2022 - 12:24

Sonia BARITELLO Follow

Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.

Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output. 

Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.

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France24 - World

Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

Issued on: 13/05/2022 - 16:24

Valérie DEKIMPE

Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

Mine water, an untapped source of energy

Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

"We had to pump water out because you drowned."

Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

Geothermal energy, full steam ahead

Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

Coming full circle?

What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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France24 - World

Morocco's oases threatened by desertification

Issued on: 12/05/2022 - 15:06

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

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