Valeurs Actuelles
Ode à la Résistance en Paca
Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.
Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.
David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».
Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes
Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.
En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.
Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.
Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.
Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.
BBC
Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer
Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.
Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.
His "ability to connect with people through the camera" won him praise.
His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.
Woodhorn Museum in Ashington - which held an exhibition of Critchlow's work - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".
We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2
The exhibition, called Coal Town, chronicled the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.
Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.
"'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."
Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.
He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.
"I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.
"I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."
The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.
Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.
A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.
In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".
As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.
Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.
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Woodhorn Museum - Museums Northumberland
Известия (RUS)
Трамп заявил о пребывании США в упадке
США находятся в упадке и больше не формируют мировые стандарты. Об этом 20 марта заявил экс-президент страны Дональд Трамп в соцсети Truth Social.
«Китай, Россия, Иран, КНДР и другие менее дружественные страны заняты разделением мира, а наши некогда великие США сидят и наблюдают. Мы, находящаяся в упадке страна с открытыми границами, поддельными выборами и ужасной, пронизанной инфляцией экономикой, мы больше не формируем стандарты — стандарты формируют нас», — заявил он.
По словам Трампа, нынешняя администрация Джо Байдена не делает ничего, чтобы исправить эту ситуацию.
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18 марта Трамп сообщил, что он будет задержан 21 марта. Экс-глава США утверждает, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена».
В свою очередь телеканал CNN со ссылкой на представителя политика утверждает, что Трамп не получал официального уведомления от прокуратуры Южного округа Нью-Йорка о предъявлении ему обвинений на грядущей неделе.
14 марта Трамп назвал себя единственным кандидатом в американские лидеры, способным не допустить третьей мировой войны. По его словам, угроза конфликта реальна.
Ранее, 12 марта, Трамп прокомментировал банкротство одного из крупнейших банков США Silicon Valley Bank, который разорился буквально за двое суток. Он заявил, что Соединенные Штаты стоят на пороге новой Великой депрессии из-за Байдена.
16 ноября 2022 года Трамп официально объявил об участии в выборах на должность главы государства в 2024 году. Он пояснил, что сделал это, чтобы «вновь сделать Америку великой и величественной».
BBC
Has social media killed the famous advert?
New ways of advertising on digital platforms like social media sites struggle to create campaigns that capture the national imagination and make brands famous anymore, says industry veteran Sir John Hegarty.
"There's been a loss of faith in broadcast advertising [on TV and radio] in recent years," according to Sir John. Much of this is down to the rise of digital advertising, which is where brands spend the majority of their money these days.
Speaking to me at his offices in Soho, central London, he says that the likes of Facebook, Instagram and Google have persuaded brands that advertising is a science.
"They say to clients, 'Why are you doing all this advertising to people who are never going to buy your product, why don't you be more efficient?'"
It sounds logical to target advertising at people who are more likely to buy your product, but there is a catch, Hegarty reckons.
"One of the most profound and fundamental things you can say about the value of a brand is that it is made by people who will never buy it."
A brand's real power lies in people simply knowing about it, in other words, the fame of the company.
Hegarty is a revered figure in advertising because of the famous brands he helped to build.
His career spans seven decades. He took his first advertising job in the mid-1960s and went on to build some of the UK's most successful agencies. He was a founding partner of Saatchi & Saatchi and co-founder of Bartle Bogle Hegarty (BBH). These days he is creative director of The Garage Soho, which invests in start-ups and helps to build brands.
With BBH he created some of the most memorable adverts of the 1980s and 90s.
In the 1980s he masterminded the "Vorsprung durch Technik" (which translates as "Getting ahead through technology") campaigns for carmaker Audi.
For Levi's jeans in 1985 he made the ad where model Nick Kamen stripped in a launderette to the tune of Marvin Gaye's I Heard it Through the Grapevine.
He also made a national star of a fluffy puppet in the Flat Eric campaigns for the same company the following decade.
All these famous adverts were broadcast on primetime TV and were characterised by simple, visual storytelling told with a wry sense of humour.
They helped to establish the companies in question as household names and the adverts themselves, including their slogans, were often referenced in popular culture.
Another good example of an ad that achieved that kind of impact, points out Hegarty, was the "If you see Sid, tell him" ads for the privatisation of British Gas.
These hits were scored in the pre-internet age when our media consumption was more focused. Companies with deep pockets crafted national campaigns through video adverts on the small number of national, analogue channels that existed.
Can brands still make famous adverts on this scale, which capture the nation's imagination, in an age when we are fixated on our phones, our attention fragmented into millions of personalised social media feeds?
Globally, businesses have spent more money on digital advertising than traditional formats since 2019, according to eMarketer, which publishes industry reports. Those in the US and UK reached this tipping point several years earlier.
"Look, there's a logic to digital advertising," says Hegarty, with all its clever algorithms. "But you are constantly wanting to expand your brand, make it more famous and add value to it - and only broadcast does that.
"Brand fame is important because it affects customer decisions, it allows brands to resist competitor pressure and it allows premium pricing.
"You and I are never going to buy a Rolls-Royce, but we know about it, we know it's the world's most luxurious car and that adds value to the brand."
There's also tremendous value when advertising campaigns enter the public consciousness.
"When people talk about your ads, that's free advertising," explains Hegarty. "But on social media you're talking to a small group of people, you never grow bigger than that. That's the failure of modern marketing which we notice, because you don't get those great big campaigns. When we did 'Vorsprung durch Technik' for Audi, it became a famous line."
Hegarty is also chairman of Whalar, a company that works with online influencers, so he is conscious of the power of social media marketing too. He believes it has its place.
"Influencers are a good way for brands to speak to a select group of people. It's just another piece of equipment in your armament. When TV came along, it didn't kill radio, radio didn't kill the theatre, flatscreen TVs didn't kill cinema - the brilliant thing today is you've got options. But you have to understand the principles by which brands grow. Principles remain, practices change."
Brands need to set less store by social media algorithms and put more faith in the creative spark that humans can offer, says Hegarty.
It takes a flash of human brilliance to create an ad that captures the national mood, or sparks a national conversation.
One of the rare times these days when you will experience this kind of big, set-piece advertising campaign - the kind he made his name with - is in the run-up to Christmas. Big retailers still have a crack at the fabled Christmas advert, though recent ones haven't been that good, says Hegarty.
Creating an advert that everybody in the country knows is a dying art form.
"Brand fame is fundamentally important," says Hegarty, "and marketing today seems to have forgotten that."
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Известия (RUS)
Лавров назвал «дипломатическим рейдерством» действия Запада на Южном Кавказе
Глава МИД РФ Сергей Лавров назвал «дипломатическим рейдерством» действия Запада, направленные на подрыв ключевых принципов трехсторонних договоренностей России, Азербайджана и Армении и навязывание своего кураторства в этой сфере. На эту тему он высказался в понедельник, 20 марта, на пресс-конференции по итогам переговоров в Москве с главой МИД Армении Араратом Мирзояном.
«Дискредитировать Российскую Федерацию не просто хотят, а открыто об этом заявляют Соединенные Штаты, Европейский союз, Североатлантический альянс. Они по большому счету занимаются тем, что я назвал бы дипломатическим рейдерством, когда пытаются подмять под себя трехсторонние договоренности между Россией, Арменией и Азербайджаном, пытаются навязать свое кураторство всей этой работе», — отметил Лавров.
Министр добавил, что Россия видит попытки Запада рассорить ее с Арменией и расшатать обстановку на Южном Кавказе, нарушив региональную архитектуру безопасности. При этом, подчеркнул Лавров, Запад беспокоится о своих геополитических интересах, а не о странах, расположенных в регионе.
Линия огня: что произошло между Арменией и Азербайджаном
Ереван обратился за помощью к ООН, ОДКБ и России в связи с посягательством на его территорию
Ранее в этот день Лавров заявил, что трехсторонние заявления лидеров России, Армении и Азербайджана остаются ключом для стабилизации обстановки в регионе — и в экономической, и в военно-политической, и в международно-правовой сферах.
13 марта президент России Владимир Путин провел телефонный разговор с премьер-министром Армении Николом Пашиняном, они обсудили реализацию трехсторонних договоренностей по Нагорному Карабаху. Стороны рассмотрели все аспекты реализации договоренностей между РФ, Арменией и Азербайджаном, заключенных в 2020–2022 годах, включая обеспечение безопасности на армяно-азербайджанской границе, восстановление экономических и транспортных связей и подготовку мирного договора между странами.
Ситуация на армяно-азербайджанской границе усугубилась осенью 2022 года. Ереван и Баку обвинили друг друга в эскалации, а также сообщили о погибших с каждой из сторон.
29 декабря 2022 года в МИД РФ отметили, что работа российских миротворцев на территории Нагорного Карабаха заслуживает высочайшей оценки, так как благодаря им поддерживается безопасность в регионе.
Отношения Армении и Азербайджана обострились на фоне оспаривания принадлежности Нагорного Карабаха, который в 1988 году заявил о выходе из состава Азербайджанской ССР. В ходе военного конфликта 1992–1994 годов Баку утратил контроль над Карабахом. В сентябре 2020 года Баку в ходе военных действий взял под свой контроль ряд населенных пунктов. В ноябре того же года Армения и Азербайджан при участии РФ подписали соглашение о прекращении боевых действий в Нагорном Карабахе.
Valeurs Actuelles
La censure woke passe à l’offensive
Un fantasme d’extrême droite ! C’est ainsi qu’une partie de la gauche a pris l’habitude de parler du “wokisme”. Celui-ci n’existerait pas, hors le cerveau sclérosé des conservateurs, et ne serait qu’un chiffon rouge masquant (mal) la haine de l’émancipation et le mépris de classe de la bourgeoisie blanche face aux minorités opprimées. « Woke est le nom d’un fétiche politique, d’un fantasme réactionnaire […] . Il est la marque d’un chantage moral à visée politique, d’un côté, et de l’autre, le symptôme qu’à certains, décidément, l’émancipation des autres est insupportable, plus encore aujourd’hui qu’hier », tranchait début février, sur France Culture, l’historien des idées François Cusset.
Les progressistes sont les champions du déni. Ils savent que sans un mot pour définir une idéologie, il est impossible de la combattre efficacement. « La théorie du genre, ça n’existe pas ! », clamait Najat Vallaud-Belkacem il y a dix ans. L’islamo-gauchisme est un mot-valise qui ne correspond à rien, jurait Edwy Plenel il y a quelques années. Circulez, il n’y a rien à voir ! Et surtout, laissez-nous modeler à notre goût la société de demain sans y mettre votre grain de sel…
Deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit.
Fantasme, donc, l’idée que l’on voyait poindre depuis quelques années, qu’il faudrait bien se résoudre un jour à débarrasser les œuvres du passé de leurs passages “offensants” et “stigmatisants”. Mais patatras ! Après quelques signes avant-coureurs, le metteur en scène italien Leo Muscato jugeant « inconcevable qu’à notre époque de violences faites aux femmes, on applaudisse au meurtre de l’une d’elles » et réécrivant ainsi la fin de Carmen de Bizet, la Manchester Art Gallery retirant de la vue des visiteurs le tableau Hylas et les nymphes peint par John William Waterhouse en 1896, les femmes y étant représentées « sous forme décorative », les Dix Petits Nègres d’Agatha Christie et le Nègre du Narcisse de Joseph Conrad respectivement rebaptisés Ils étaient dix et les Enfants de la mer, après toutes ces petites secousses donc, voici le vrai premier séisme woke : deux monuments de la littérature populaire du XXe siècle réécrits par les éditeurs, avec la bénédiction des ayants droit. Telle la créature de Frankenstein, le fantasme ouvre un œil et se redresse…
Le “nain ventru” devient “ventru”
Ces deux monuments, ce sont l’œuvre pour enfants de Roald Dahl (1916-1990) et la série des James Bond de Ian Fleming (1908-1964) ; 200 millions de livres écoulés pour le premier, 100 millions pour le second. Les deux œuvres ont été relues par des “lecteurs en sensibilité” (lire l’encadré) qui y ont traqué tout « propos discriminatoire » à l’endroit des minorités. Les mots ou expressions « en lien avec le poids, la santé mentale, la violence, le genre et la race » ont ainsi été supprimés des livres de Roald Dahl, comme le révélait The Telegraph dans son édition du 17 février.
Augustus Gloop, le glouton de Charlie et la chocolaterie, n’est plus « gros », comme l’avait souhaité l’auteur, mais « énorme » ; Tante Éponge ( James et la grosse pêche ) qui, elle aussi, était « terriblement grosse et flasque » est désormais « une vieille brute méchante » ; Commère Gredin, dans les Deux Gredins, n’est plus « laide » ni « hideuse » et le « nain ventru » de Fantastique maître Renard devient simplement « ventru ». Quant aux « père » et « mère », ils sont maintenant le plus souvent « les parents », pour ne pas froisser les couples homosexuels, et quand on les a conservés, les tâches ménagères ont été soigneusement rééquilibrées : « Maman lave soigneusement les feuilles de chou » dans la Potion magique de Georges Bouillon est devenu « Maman et Papa lavent soigneusement les feuilles de chou » …
En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.
Au total, ce sont des centaines de modifications de ce type qui ont été effectuées dans l’œuvre, sans compter les paragraphes ajoutés. Loin d’être la simple « révision de langage » dont parle l’éditeur britannique Puffin, les changements touchent au sens même des histoires en abolissant toute négativité et en présentant aux enfants-lecteurs un monde aseptisé. Or comme le remarque Hubert Heckmann, auteur de Cancel! De la culture de la censure à l’effacement de la culture (Intervalles), les lecteurs de Roald Dahl, contrairement aux censeurs, font parfaitement la différence entre le réel et la fiction ! « Les héros de Roald Dahl sont des enfants, révoltés contre la bêtise, qui échappent, notamment par la lecture, à leur sort et à la médiocrité », expliquait-il au Figaro début mars. En recouvrant les descriptions de la cruauté et de la bêtise humaines d’un masque “bienveillant”, c’est le cœur même de l’œuvre qu’on dénature.
James Bond à la moulinette “woke”
Les nouveaux censeurs ont eu la main encore plus lourde avec James Bond, lui aussi passé à la moulinette woke. Qui s’en étonnera ? Cela fait plusieurs années que ce mâle viril, dominateur et farouchement hétérosexuel, a été érigé en symbole toxique, ses frasques étant soigneusement listées par des blogueuses féministes en transe.
James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle.
James Bond claque les fesses de sa masseuse dans Goldfinger ? Agression sexuelle ! Il embrasse dans Opération Tonnerre une infirmière qui commence par se débattre avant de céder ? Viol ! Il couche avec une Japonaise à qui il trouve un « autre goût » que les Occidentales dans On ne vit que deux fois ? Fétichisation des femmes racisées ! James Bond, c’est « soixante ans de sexisme en smoking », a résumé le magazine Elle ; d’autres ajoutent à cette tare un indécrottable racisme. Il était temps que ça change, étant entendu que le lecteur, cet attardé, est incapable de faire la part des choses lorsqu’il lit un livre du passé…
Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster.
À l’occasion de la réédition du premier roman de la série, Casino Royale, la Ian Fleming Publications Ltd, qui détient les droits de l’auteur, a ainsi fait appel à ces mêmes “lecteurs de sensibilité” chargés de retirer dans l’œuvre de Fleming tout ce qui pourrait « blesser » le lecteur de 2023, selon le mot de l’arrière-petit-fils de l’écrivain. Sans surprise, le mot “nègre” a été systématiquement biffé et les caractéristiques raciales des personnages modifiées. Un barman noir ou un gangster noir sont dans les nouvelles éditions un barman et un gangster. Seuls les stéréotypes concernant les Asiatiques ont curieusement été laissés en l’état… Des considérations sur les femmes incapables de faire un « travail d’homme » ou sur l’homosexualité comparée à un « handicap tenace » ont pareillement été biffées.
Certains passages ont été complètement édulcorés. Dans Vivre ou mourir (1954), le célèbre espion de Sa Majesté se trouve dans un club de strip-tease : « Bond pouvait entendre le public haleter et grogner comme des porcs devant l’abreuvoir. Il sentait ses propres mains empoigner la nappe. Sa bouche était sèche », le décrivait Fleming. « Bond pouvait sentir la tension électrique de la pièce », ont réécrit les censeurs ! Quand l’espion, enfin, croise des Africains sur un marché de diamants et qu’il estime que « ce sont des gars plutôt respectueux des lois, sauf quand ils ont trop bu », la deuxième partie de la phrase a été passée à la trappe…
Une révolution culturelle
Il ne faut pas s’y tromper : la réécriture de ces deux œuvres à laquelle on assiste aujourd’hui est de l’ordre d’une révolution culturelle. Certains l’ont sentie venir, à l’instar du romancier Patrice Jean qui, dans l’Homme sur numéraire (2017), mettait en scène un éditeur en vue qui se proposait, dans une nouvelle collection intitulée “littérature humaniste”, de faciliter l’accès à la littérature de ceux qui en étaient éloignés, sans les polluer par des passages douteux du point de vue moral, autrement dit, de rééditer les grands auteurs en les expurgeant… Le succès de son entreprise entraînait bientôt la création de nouvelles collections expurgées, à tel point que lire un roman dans une collection non caviardée devint très vite suspect… Un roman prémonitoire !
La France résiste plutôt bien pour le moment.
Mais comment pouvait-il en être autrement lorsque dans les universités américaines, où est née l’idéologie woke, l’étude des œuvres du passé a depuis quelques décennies cédé la place à la “déconstruction des stéréotypes” ? Les nouvelles générations ainsi formées se sentent désormais légitimes à corriger ce passé condamné en bloc et jugé à l’aune des valeurs du présent, et à imposer à l’écrivain de devenir un militant. Au moment même où éclatait le scandale Roald Dahl, toujours en Grande-Bretagne, l’organisme gouvernemental Prevent, chargé de prévenir le terrorisme, établissait une liste d’auteurs à déconseiller, car susceptibles de nourrir le « suprémacisme blanc ». Parmi eux figuraient, excusez du peu : Aldous Huxley, Joseph Conrad, George Orwell, William Shakespeare et Rudyard Kipling !
Bien sûr, la France résiste plutôt bien pour le moment, la « nouvelle gauche religieuse américaine » (Mathieu Bock-Côté) rappelant régulièrement à notre pays son “retard” en la matière. Les écrivains anglo-saxons anti- woke (il en reste quelques-uns… ), Bret Easton Ellis en chef de file, gardent ainsi un œil sur notre pays en espérant qu’il tiendra bon. C’est le cas de Lionel Shriver qui publie ces jours-ci À prendre ou à laisser (Belfond). Cette Américaine vivant à Londres (Margaret Ann Shriver à l’état civil) estime que « dans le monde anglo-saxon, c’est fichu pour le moment » et espère que la France « va continuer à résister à cette épuration de l’édition sur fond de “wokisme” ».
Le “regard masculin” de Godard
Cette résistance est aujourd’hui incarnée par Hedwige Pasquet, directrice des éditions Gallimard Jeunesse, où sont éditées les traductions des livres de Roald Dahl, qui ne compte pas s’aligner sur les positions de son homologue anglais. « Nous n’avons pas modifié nos versions dans les Folio Junior et nous n’avons pas l’intention de changer les textes », a-t-elle fait savoir au lendemain du scandale révélé par The Telegraph.
Pour autant le “wokisme” progresse chaque jour à petits pas dans notre pays et y creuse progressivement son nid. Comme l’a montré un article récent du Monde, de nombreux étudiants des écoles d’art, de cinéma et de théâtre, contestent désormais leurs professeurs et refusent d’étudier certains artistes ou certains réalisateurs qu’ils accusent de sexisme ou de postcolonialisme. Dès 2019, aux Beaux-Arts de Marseille, une projection du film de Jean-Luc Godard le Mépris était interrompue par des étudiantes accusant le réalisateur de porter un “regard masculin” sur les femmes…
L’idéologie woke et son arme principale, la culture de l’effacement, sont un refus de l’histoire, donc de toute transmission. Elle renverse les statues, truque le passé, supprime les témoins gênants, brûle les livres au Canada ou les réécrit au Royaume-Uni. Elle est une menace mortelle pour notre civilisation que l’on aurait tort, surtout maintenant qu’on est entré dans le dur, de continuer à prendre à la légère.
BBC
Why sleeper trains are being revived across Europe
There's no doubt that Julia Senninger is a train aficionado.
Living in the Swedish capital Stockholm, the 33-year-old regularly travels by rail, not only to visit her family in Luxembourg, but also to her holiday destinations.
She favours train travel over flying mainly for environmental reasons. Yet she adds that trains are simply more enjoyable, especially sleeper services.
"It's so much more fun," says Ms Senninger. "You meet more people, and you more have interesting conversations."
She is in luck, as sleeper trains are continuing to make a comeback in mainland Europe, with a number of new services being launched since last summer, or due to start later this year, or in 2024.
Back in October, Ms Senninger and her husband travelled on the then newly-launched sleeper service from Stockholm to Hamburg, Germany's second-largest city. This is run by Swedish railway company SJ.
The service departs Stockholm every day at 5.30pm and arrives into Hamburg at 6.30am.
"We booked the train as soon as it launched," says Ms Senninger, who works for a firm of architects.
"It still sounds like a long time, but you go to sleep, and it's such a nice atmosphere on the train."
The carbon footprint is just a fraction of a flight. Flying from Stockholm to Hamburg results in around 250kg of carbon dioxide emissions per passenger, according to calculation website EcoPassenger. By contrast, the C02 released by travelling via electric-powered train is just 26kg.
Global Trade
More from the BBC's series taking an international perspective on trade.
The SJ night train has nine coaches, and capacity to carry 400 passengers. Dan Olofsson, head of tendered services at SJ, says the new service was proposed by the Swedish government, "as they wanted to move more people towards climate-friendly travelling, and one of the solutions was the night train between Sweden and Germany".
The service is powered by renewable energy, and Mr Olofsson says it is typically being used by Swedes to connect them to other rail services from Hamburg.
"Hamburg isn't the main destination for most travellers, but is an important hub for people to reach more destinations in Germany and France and so on," he says.
"We have people wanting to travel on it to reach ski resorts, but then also to have meetings in Brussels. That's why we arrive early in Hamburg."
The company plans to extend the route to Berlin from April. It will compete with an existing provider of night trains between Stockholm and Hamburg and Berlin - Snälltåget.
There was much buzz among train fans earlier this year when news emerged that Belgian-Dutch train firm European Sleeper was to begin transporting people overnight from Brussels and Amsterdam to Berlin.
"I'm a big train night fan," says European Sleeper co-founder Chris Engelsman. "It's adventurous, romantic and efficient."
He rolls off lists of his favourite journeys, including Vienna to Kyiv, and Milan to Sicily, which also includes a boat ride. "The holiday starts when you board the train."
Starting services from the end of May, European Sleeper will initially run trains three times a week, with each departure able to hold about 500 people.
But why between Brussels and Berlin? "There's no other night train on this route," says Mr Engelsman. "About six years ago German railways ended the night train service. I was frustrated about it as it always seemed pretty well booked."
European Sleeper intends to extend its route to Prague, the Czech capital, from next next year.
French night train business Midnight Trains says it wants to "reawaken the enchanting experience of the night train" when it launches its first luxurious services from Paris in 2024. Aiming to ultimately serve more than 10 destinations include Rome, Porto and Edinburgh, it claims its trains will be like "hotels on rails" that have old-fashioned "glorious roaring 20s charm".
Meanwhile, existing sleeper train service Nightjet, which is owned by Austrian Railways, will later this year start operating its Brussels-Vienna and Paris-Vienna lines on a daily basis, up from three times a week.
Cat Jones is the founder and chief executive of flight-free travel agency Byway Travel. She says that the returning popularity of sleeper trains are "putting the joy back into travel".
"The point of travel is the experience rather than just the arrival," she says. "People are connecting that the holiday starts when the door opens on the train."
However, depending on the location, and especially if starting from the UK, travelling by train can often be more expensive than flying. Trains fares in the UK can in fact be 50% more costly than flights, according to a 2021 study by consumer choice magazine Which?.
"Like flying, you do need to book ahead to find a cheaper price," says Mark Smith, founder of train guide website Seat61. "But you need to remember airlines pay no duty on fuel.
"Some countries charge VAT on train journeys, but no-one does on air tickets. But then sleeping on a train overnight saves a hotel bill."
He adds that even if long-distance rail travel can be more expensive, "we're seeing lots more people choose the train".
"It used to be that people had a flying phobia or just liked trains, but now everyone is trying to cut their carbon footprint and wants a more enjoyable journey," says Mr Smith.
"People want to get away from the stress of the airport, and once they travel by train and see more scenery from the window, and saunter to the hotel easily when they arrive in the city, they want to do it again."
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France24 - World
Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
Presented by
Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33
The green paths
The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world
Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.
Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”
Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.
Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”
With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.
In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.
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Известия (RUS)
Появились кадры с места провала людей под лед Волги в Ярославской области
В распоряжении «Известий» 20 марта появились кадры с места гибели нескольких человек из-за провала под лед на Волге в Ярославской области.
На кадрах видно, что из-за весенней погоды лед на реке потерял однородность и стал в разных местах серым или белым. На месте провала виден силуэт нескольких объектов, предположительно, спасателей.
Telegram-канал «112» сообщил, что на месте происшествия было обнаружено тело основателя группы Cream Soda Дмитрия Свиргунова. Его смогла опознать родственница. Поиски еще двух тел продолжаются.
Всего погибли четыре человека. Кроме Свиргунова погибли его младший брат Андрей, экс-хоккеист Георгий Киселев и Аристарх Ухтумский. Последнего удалось вытащить из воды, однако по пути в больницу он скончался.
Источник рассказал «Известиям», что компания отмечала день рождения Свиргунова в Диевом Городище на берегу Волги. В какой-то момент танцы переместились на лед, который не выдержал такой активности и треснул.
France24 - Monde
L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises
Proposé par
Publié le : 05/09/2022 - 11:10
Banque mondiale
Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.
Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.
La flambée des prix
L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.
« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.
Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.
S'attaquer aux causes profondes
La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.
Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.
Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.
La Grande muraille verte
Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.
La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.
Des résultats tangibles
« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.
En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.
« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.
Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.
Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.
Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.
Un avenir vert
À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.
« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Известия (RUS)
Омбудсмен ДНР Морозова сообщила о новых видах пыток ВСУ над пленными РФ
Вооруженные силы Украины (ВСУ) изобретают всё новые виды пыток для военнопленных РФ, обратила внимание в понедельник, 20 марта, омбудсмен Донецкой Народной Республики (ДНР) Дарья Морозова.
«Становится еще хуже. Это стало еще более изощренным, к сожалению. Речь о новой партии наших вырученных ребят», — приводит ее слова «РИА Новости».
Как подчеркнула Морозова, информацию о новых пытках ВСУ власти ДНР передадут в Следственный комитет России. Всё это, как отметила омбудсмен, «ляжет в одно большое уголовное дело против Украины».
«Виновные понесут наказание. Наши ребята молодцы в любом случае. Они держатся. Они не падают духом. Их не сломали», — заявила она.
«Видео ужасное, но мы не можем это комментировать»
Гендиректор МККК Роберт Мардини — о кадрах с убийством россиян, помощи в обменах пленными и предстоящей зиме в зоне конфликта
В конце января пресс-секретарь управления верховного комиссара ООН по правам человека (УВКПЧ) Равина Шамдасани рассказала, что в отчете управления за первые шесть месяцев конфликта вокруг Украины говорилось о 50 случаях пыток или различных форм жестокого обращения с военнопленными России со стороны силовиков Украины.
18 января россиянин Алексей Лукоянов рассказал спецпроекту «Трибунал. Пытки российских военнопленных» о том, как российские военнослужащие в плену подвергались издевательствам со стороны солдат Украины. Мужчина сообщил, что его схватили в плен в начале марта прошлого года. По дороге в РФ его перехватил автомобиль, из которого вышли три бойца ВСУ. Они потребовали сдаться, угрожая оружием.
14 января российский омбудсмен по правам человека Татьяна Москалькова показала кадры, на которых запечатлены пытки российских военных в плену у ВСУ. Она обратилась в ряд международных организаций с требованием оказать влияние на киевские власти, чтобы те не отступали от Женевских конвенций.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Covid, discutons de tout et surtout des chiffres !
Dans un essai corrosif, Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels, le statisticien Pierre Chaillot déconstruit point par point, chiffres et graphiques à l’appui, le récit officiel cataclysmique qui nous a été conté ces trois dernières années. Mortalité, tests, vaccins, saturation des hôpitaux, essais cliniques… tous les biais statistiques utilisés par les autorités pour jouer opportunément sur les peurs et nous soumettre à l’inacceptable y sont décortiqués.
Valeurs actuelles. Vos ex-collègues de l’Insee décrivent pour l’année 2020 une « mortalité exceptionnelle » (+ 9 %). Comment expliquer que vous n’arriviez pas du tout à cette conclusion alors que vous appartenez à ce même institut d’État ?
Pierre Chaillot. On ne compare jamais des choux et des carottes. Pour calculer un taux de mortalité, il faut prendre en considération plusieurs choses. D’abord, la population augmente et vieillit. En 2020, on bat le record du nombre de décès total. Inexorablement, ce nombre augmentera chaque année pendant au moins vingt ans, le temps que les baby-boomers décèdent. Ensuite, on ne compare jamais une année par rapport à la seule année précédente. Pourquoi ? Parce qu’en démographie, il y a un phénomène que l’on appelle l’effet moisson : certaines années sont marquées par un hiver rude ou une canicule provoquant une augmentation forte des décès. L’année suivante, le nombre de morts diminue. Tout simplement parce que les personnes fragiles et âgées ont déjà été fauchées, comme après la canicule de 2003. On repère des effets moissons environ tous les deux ou trois ans.
C’est la raison pour laquelle comparer la mortalité de 2020 avec seulement celle de 2019 n’a pas de sens. C’est tout simplement tricher. Et ce n’est d’ailleurs pas la méthodologie habituelle de l’Insee… Lorsque l’on fait son métier de statisticien correctement, que l’on standardise les données, on constate que la mortalité de 2020 est identique à celle de 2015, marquée par un hiver rude et son lot de pathologies saturant les hôpitaux.
Comment comprendre alors le décalage entre les images de services hospitaliers saturés, diffusées en boucle sur les chaînes d’information, et les chiffres déconcertants de l’ATIH révélant même une sous-utilisation des services hospitaliers en 2020 ?
Ces chiffres ont été une surprise pour moi ! J’étais persuadé qu’il y avait eu une saturation hospitalière extrêmement forte au moment du premier confinement. En réalité, ce que nous a appris l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), c’est que l’activité Covid pendant cette période ne représentait que 2 % de l’activité… Pis, il manquait 50 % de patients dans les services par rapport à l’activité habituelle ! Cela s’explique en grande partie par les déprogrammations de soins et d’opérations.
En revanche, il serait faux de dire qu’aucun service n’aurait été saturé. Sitôt la pandémie déclarée, le gouvernement a déclenché le plan Orsan REB, habilitant le 20 février 2020 seulement 38 hôpitaux dits de première ligne sur les 1 500 existant en France, à recevoir des patients estampillés Covid ou à tout le moins en difficulté respiratoire. Fatalement, vous créez un effet entonnoir immédiat ! Il est assez facile d’y envoyer les télés pour faire croire à la saturation de tous les hôpitaux de France.
Vous reconnaissez malgré tout une surmortalité les premières semaines de la pandémie, le Covid aura quand même été une grande faucheuse !
Lorsque vous tombiez malade, les consignes du gouvernement étaient claires : restez chez vous, prenez du Doliprane et si votre état empire, appelez le 15 ! On a empêché les médecins de ville de soigner. Alors les gens sont arrivés dans un état lamentable à l’hôpital. Par ailleurs, dès mai 2020, Santé publique France tire la sonnette d’alarme : il manquait 6 000 patients victimes d’AVC ou de crise cardiaque sur la période du confinement par rapport aux données habituelles. Donc, soit on a affaire à un méchant virus qui guérit les AVC et les crises cardiaques, soit on leur a tant fichu la trouille que les personnes victimes d’accidents cardiaques ont eu peur de se rendre à l’hôpital et sont mortes chez eux…
Le rivotril ne doit pourtant surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort
Quant aux Ehpad, ce qui s’y est passé est absolument scandaleux. On a une surmortalité qui démarre pile au moment de la publication du décret du 23 mars 2020, qui sera rebaptisé décret Rivotril, privilégiant le palliatif. Les ventes de Rivotril augmentent même de 227 % en avril 2020. C’est à cette période que l’AP-HP met en place des groupes d’intervention rapide, permettant à des médecins d’injecter du Rivotril à toute personne âgée présentant de graves difficultés respiratoires, sur la base d’un simple coup de fil et sans prévenir les proches. Il suffit de lire la notice du Vidal pour savoir que ce produit ne doit surtout pas être inoculé en cas d’insuffisance respiratoire, sauf à vouloir accélérer la mort… Finalement toutes les décisions prises se résument en un mot : l’abandon.
Une dirigeante de Pfizer a reconnu qu’aucun des essais du laboratoire ne portait sur l’analyse de la transmission. Qu’en est-il des cas graves ? La vaccination empêche-t-elle réellement d’aller à l’hôpital ?
Quand on analyse les essais cliniques de Pfizer, de Moderna, comme les comptages du ministère de la Santé, aucun ne s’attelle à démontrer que le vaccin protégerait des formes graves. Ils cherchent seulement à prouver que le vaccin protégerait d’un test positif. Dans le cadre des essais, plusieurs indices montrent qu’on testait très peu les vaccinés et systématiquement les non-vaccinés. D’ailleurs, dans les deux essais il y a autant de morts de chaque côté, même plutôt plus du côté des vaccinés chez Pfizer.
la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test
Il y a des tas de biais utilisables pour démontrer l’efficacité d’un vaccin. D’une part, la mise en place d’un passe sanitaire : ainsi, les vaccinés n’ont plus besoin de faire de test pour accéder aux bistrots et les non-vaccinés sont obligés de se tester. Vous avez donc logiquement des positifs qui apparaissent chez les non-vaccinés. En réalité, la seule chose contre laquelle ce vaccin protège est de faire un test. D’autre part, en regardant les chiffres du ministère de la Santé, je me suis aperçu qu’il y avait en plus un problème d’appariement. C’est-à-dire qu’ils ont comparé des données issues de différentes instances. Non seulement, ils n’ont absolument aucune idée du nombre de vaccinés dans la population éligible (selon leurs chiffres, cela varie de 7 à 14 %), mais ils ont fait disparaître la moitié des décès, notamment ceux qui les arrangent, dans une étude censée comptabiliser le nombre de morts estampillés Covid à l’hôpital en juin 2021. J’ai aussitôt refait les calculs et démontré leur “erreur” dans une vidéo devenue virale qui a contraint le gouvernement à un addenda [un ajout d’annexe, NDLR]. Du jamais-vu de mémoire de statisticien !
Selon vos calculs, il n’y a pas eu de surmortalité en 2020 due au Covid. Qu’avez-vous pu constater en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?
Il n’y a pas d’hécatombe non plus en 2021, nulle part en Europe. En revanche, en affinant les résultats, on constate des hausses de mortalité suspectes pile au moment des campagnes de vaccination, pour quasi tous les pays et toutes les tranches d’âge. En regardant les données EuroMomo (base européenne de la mortalité), on voit que le nombre de décès des jeunes Européens (tranche d’âge 15-44 ans) est sorti de la moyenne. Ces chiffres sont toujours en ligne, mais il faut savoir les trouver. Le seul constat que l’on peut faire, c’est que les courbes de vaccination et de mortalité se suivent. Mais pour établir un possible lien de causalité, il nous faudrait croiser la date de la vaccination avec celle du décès, données qui existent mais que les autorités refusent de nous livrer malgré nos nombreuses requêtes.
Pourquoi, malgré les nombreux cas d’effets secondaires renseignés par la pharmacovigilance et dont on sait qu’ils sont sous-estimés (à peine 10 % des cas sont remontés), aucun signal de vigilance, de prudence, voire de simple précaution, ne soit lancé ?
L’omerta est totale. Depuis le début, nous constatons des records de remontée de pharmacovigilance partout. Il suffi t de regarder les données de l’ANSM en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe… Les autorités savent très bien que l’on n’a jamais eu autant d’effets indésirables déclarés pour aucune autre vaccination ! Et qu’ils sont par ailleurs largement sous-estimés tant le questionnaire est long et fastidieux, et qu’il est souvent difficile pour un médecin d’assumer un possible lien entre son geste et la pathologie qu’elle a déclenchée. Puis, lorsqu’une personne décède, il est quand même rare qu’elle fasse sa propre déclaration en pharmacovigilance ! Pourtant, même la dernière étude Epi-Phare montre une augmentation des problèmes cardiaques chez les jeunes.
Malgré tous ces éléments, il y a une véritable chape de plomb sur ce sujet. Il est interdit de critiquer la vaccination. Comme dans tous les précédents scandales sanitaires touchant les labos, il faudra attendre un certain nombre d’années avant que la vérité n’éclate, défendue par une minorité agissante face à la toute-puissance des labos.
Vous nous faites replonger dans l’enquête parlementaire du Sénat après la gabegie financière contre l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. On y retrouve étonnamment les mêmes ingrédients que pour la crise du Covid. Dix ans plus tard, les décisions prises ont été l’exact inverse de celles préconisées par le Sénat…
On y retrouve effectivement les mêmes prêcheurs d’apocalypse, comme l’épidémiologiste Neil Ferguson et ses modèles catastrophistes instillant la peur. Lors du H1N1, Ferguson avait prédit au moins 100 000 morts alors que nous avons péniblement atteint les 300… Cela fait trente ans qu’il annonce n’importe quoi et pourtant, les autorités du monde entier continuent de l’écouter. On retrouve la même mécanique conduisant à taxer de “complotiste” toute personne souhaitant prendre part à un débat contradictoire. Le rapport du Sénat pointe aussi largement du doigt les conflits d’intérêts, notamment ceux liant les laboratoires pharmaceutiques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les décisions ont toujours arrangé les labos.
Par exemple, au moment du H1N1, l’OMS a changé la définition d’une pandémie : désormais, il ne faut plus un certain nombre de malades et de morts mais l’observation d’un virus pour qu’une pandémie soit déclarée ! De quoi favoriser in fine la vente de vaccins… À l’issue de l’enquête parlementaire, les scientifiques ont préconisé de ne surtout pas vacciner en population générale lorsque le virus sévissait déjà, et nous avons à nouveau fait tout le contraire.
Pour vous, les cabinets de conseil tels McKinsey sont désormais une des nouvelles pièces maîtresses de « l’escroquerie pandémique ».
Ce n’est pas tout à fait nouveau. Les cabinets de conseil étaient déjà très présents lors de la crise du H1N1. C’est à partir de Nicolas Sarkozy que l’on commence à avoir une prise de pouvoir de l’extérieur, via des sociétés de ce type, prenant peu à peu le pas sur le Parlement. Mais leur usage s’est exacerbé sous Emmanuel Macron comme l’a dévoilé récemment un rapport du Sénat. Toute la crise sanitaire a été pilotée par des cabinets de conseil, laissant largement le Parlement de côté. Sauf qu’ils ont des accointances très fortes avec “Big Pharma” puisque cette industrie fait partie de leurs clients, mais aussi avec les politiques. C’est ahurissant qu’en toute impunité, Laurent Fabius, le président du Conseil constitutionnel, a validé la constitutionnalité de lois parfaitement liberticides alors même qu’elles favorisaient le business de son propre fils, Victor, un des directeurs associés de McKinsey ! Combien de politiques pantouflent à l’issue de leur carrière dans ces cabinets en échange de bons procédés ?
S’exprimer sur le Covid en tenant un discours à contre-courant du récit officiel vous étiquette d’emblée complotiste et fait de vous la cible d’une armée de fact-checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?
Je n’ai pas fait exprès ! Initialement, j’avais ma chaîne YouTube sur laquelle je “décodais” les chiffres de l’économie. Mais dès janvier 2020, on n’en avait plus que pour le coronavirus tueur, alors je me suis penché sur les chiffres. C’est ainsi que j’ai publié ma première vidéo remettant en perspective les chiffres de mortalité annoncés en Chine et me suis retrouvé au milieu d’une bataille rangée entre des fous furieux qui prédisaient que la population mondiale allait être décimée, et d’autres qui criaient à l’arnaque et alertaient sur les prémisses d’un totalitarisme. Alors j’ai continué à creuser et suis devenu peu à peu la cible des fact-checkers m’accusant de raconter des mensonges avec de vrais chiffres. Faire parler les chiffres est pourtant mon métier : je suis statisticien, formé par l’Insee, en détachement depuis avril 2019. Mes analyses comme mes propos n’engagent en aucun cas l’institut.
Covid 19, ce que révèlent les chiff res offi ciels : mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge, de Pierre Chaillot, L’Artilleur, 480 pages, 22 €.
Valeurs Actuelles
Pas-de-Calais : affrontements entre migrants et gendarmes après une tentative de traversée avortée
Les faits se sont déroulés dans la matinée du vendredi 17 mars. Lors d’une opération anti-immigration illégale sur le littoral nordiste, les gendarmes repèrent, au moyen d’un drone, une embarcation cachée dans les dunes de Oye-Plage, relate La Voix du Nord.
Alors que les forces de l’ordre neutralisent l’embarcation, les policiers se retrouvent encerclés par une soixantaine de jeunes hommes agressifs qui n’hésitent pas à venir au contact. « Quand un groupe est détecté et s’aperçoit que le matériel est neutralisé, ils s’en vont habituellement », indique le capitaine Martin de la compagnie de Saint-Omer, interrogé par La Voix du Nord. Ce ne fut pas le cas cette fois-là.
Plusieurs départs de feu
Face au danger que représentent les migrants, les forces de l’ordre ont dû les disperser, faisant usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogène. En guise de représailles, les migrants décident de mettre le feu au canot, alors que la région d’Oye-Plage est une zone protégée abritant une faune riche en biodiversité. Ils finiront par se disperser quelques minutes plus tard.
France24 - Monde
Ski alpin : éternelle fille de l'hiver, Tessa Worley tire sa révérence
Publié le : 19/03/2023 - 15:14
FRANCE 24
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Tessa Worley, l'un des plus grands palmarès du ski français, a décidé de mettre un terme à sa carrière, à l'âge de 33 ans, à l'issue du géant des finales de la Coupe du monde de ski alpin à Soldeu (Andorre), a annoncé, dimanche, la Fédération française de ski (FFS).
Élevée dans un hiver permanent, la skieuse française Tessa Worley, 33 ans, a mis un terme, dimanche 19 mars, à Soldeu (Andorre), à une carrière exceptionnelle marquée par deux titres de championne du monde (2013 et 2017), laissant un vide en équipe de France.
UNE REINE TIRE SA RÉVÉRENCE 👑 Merci pour tout Tessa Worley 🙏🇫🇷2⃣ globes de cristal en Géant 3⃣ titres de championne du monde 2⃣ médailles de bronze aux Mondiaux3⃣6⃣ podiums en Coupe du Monde dont 16 victoires !📸 Agence Zoom pic.twitter.com/NQXomzdcaB
March 19, 2023Il y a une trentaine d'années, une Française et un Australien créent les remontées mécaniques et l'école de ski de la station où ils habitent six mois par an, pendant l'hiver, avec leurs deux enfants, dont une petite blonde très douée pour la glisse. C'était à l'autre bout du monde, à Mount Lyford, un minuscule village perdu en Nouvelle-Zélande, à deux heures de route de Christchurch et du premier hôpital.
"Mount Lyford, c'était vraiment l'aventure, dit en souriant Tessa Worley. La station était au milieu de nulle part, très sauvage. Et on n'habitait même pas au village mais dans une maison complètement isolée, qu'on atteignait après une demi-heure de 4X4 sur des routes caillouteuses. J'ai apprécié cette vie perdue dans la nature, monter à la station, partir au ski, aller à la petite école et ses trois classes."
Avec sa famille, Tessa, née le 4 octobre 1989 à Annemasse, traverse le globe tous les six mois entre la Nouvelle-Zélande et la Haute-Savoie, pour vivre dans un hiver sans fin. "Cette éducation a forgé mon caractère, estime Tessa Worley. Voyager, s'adapter, on déménageait tout un bazar tous les six mois. Avoir différents repères, me sentir bien à plusieurs endroits, je suis à l'aise avec ça."
Plus de 17 ans sur le circuit
Sans le savoir, la jeune fille prépare son avenir sur le circuit de Coupe du monde de ski alpin, la valise toujours prête, entre deux hôtels, en voiture ou dans les halls d'aéroport.
Sortie de la petite enfance, Tessa Worley suit sa mère et s'installe définitivement en France. Elle rejoint la Fédération et le haut niveau à 15 ans, à Albertville. Avec ses amies Taïna Barioz, Anémone Marmottan, plus tard Nastasia Noens, elle forme une joyeuse bande.
La championne éclot rapidement en Coupe du monde, gagne une première fois à Aspen (États-Unis) en novembre 2008, à seulement 19 ans, et s'installe parmi les meilleures, un cercle qu'elle n'a jamais quitté, avec 16 victoires sur le circuit en plus de ses deux titres mondiaux.
À 33 ans, sa carrière fait figure d'exception : aucune autre skieuse n'a eu sa longévité, plus de 17 ans sur le circuit mondial, alors que les carrières de la plupart des championnes s'arrêtent tôt.
Au carrefour des générations, Tessa Worley a skié contre les légendes Tina Maze, Lindsey Vonn et Anna Fenninger avant d'être opposée pendant des années à Viktoria Rebensburg et Lara Gut-Behrami, jusqu'à la meilleure skieuse de l'histoire Mikaela Shiffrin.
Fin d'une époque
Après ses débuts en fanfare, sa trajectoire aura été météorique jusqu'à décembre 2013, quelques mois après son premier titre mondial, où une grave blessure au genou droit à Courchevel l'avait privée des Jeux olympiques de Sotchi l'année suivante.
D'autres blessures, moins graves, ont émaillé son parcours, mais la blonde aux yeux bleus est revenue de chaque difficulté avec une rage de vaincre difficile à déceler dans la douceur de ses apparitions publiques.
Depuis plusieurs saisons, Tessa Worley était quasiment la seule skieuse française à jouer les victoires régulièrement, une pression qu'elle a toujours parfaitement assumée, alors que ses coéquipières Coralie Frasse-Sombet et Nastasia Noens arrêtent aussi, en plus des adieux chez les hommes d'une autre figure, Johan Clarey.
Au moment de partir, la question de sa succession se pose, alors qu'une nouvelle génération pointe doucement le bout de ses spatules, notamment menée par Marie Lamure.
Pendant toutes ces années effrénées sur les pentes glacées, jamais Tessa Worley n'a revu le Mount Lyford. "Après ma carrière, j'y retournerai, c'est sûr", avait-elle promis à l'AFP en 2021. Il est l'heure de redécouvrir ses racines, profondément ancrées dans la neige.
Avec AFP
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France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
Proposé par
Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Humanité
Neutralité carbone : les tromperies de la Commission européenne
ActuD’un côté, la Commission présidée par Ursula Von der Leyen prétend agir pour réduire le bilan carbone de l’économie des pays membres de l’Union européenne en promouvant la voiture électrique. De l’autre, elle continue de signer des accords de libre-échange qui favorisent la croissance continue des exportations agricoles de pays tiers en Europe. Cela favorise la déforestation, l’une des causes du réchauffement climatique en cours.
Gérard Le Puill En page 8 ce matin, l’Humanité nous informe que « l’océan Arctique se réchauffe bien plus vite que prévu par les modèles climatiques retenus par les experts des Nations Unies, accélérant la fonte de la banquise ». En France, on va manquer d’eau cette année en raison des pluies insuffisantes durant l’automne et l’hiver qui se termine. Enfin, hier matin, à 2H50 et 2 secondes, l’Agence France Presse (AFP) a diffusé une dépêche donnant les grandes lignes du projet de « soutien aux industries vertes » que la Commission européenne devait publier en cours de journée. La dépêche indiquait que la Commission présidée par Ursula Von der Leyen veut privilégier la mise en place de « panneaux solaires, éoliennes, batteries, pompes à chaleur ». Car l’Union européenne « a fait le choix de ces technologies pour atteindre la neutralité carbone en 2050, bâtir une souveraineté énergétique et s’affranchir de la Russie ».
Tandis qu’à Paris et dans toute la France on ne parlait que de l’utilisation du 49-3 pour faire passer la loi sur la réforme des retraites, à Bruxelles un second projet devait être dévoilé dans la journée d’hier par la Commission pour donner la « priorité aux matières premières stratégiques ». L’AFP citait Thierry Breton, le commissaire en charge du marché intérieur européen selon lequel l’Europe entend « répondre à l’inquiétude de ses industriels quant à leurs besoins croissants en matières premières. Une dépendance qui les rend vulnérables, comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La Chine dispose d’un »outil géopolitique« avec »son quasi-monopole sur les terres rares« a souligné Thierry Breton, qui souhaite que l’UE accroisse ses propres capacités. Il propose des objectifs chiffrés: que l’UE puisse d’ici 2030 extraire sur son territoire 10% de sa consommation de matières premières stratégiques et qu’elle ne dépende pas d’un pays tiers unique pour plus de 70% de ces importations pour chacune de ses matières premières stratégiques », précisait encore cette dépêche de l’AFP.
Les raisons secrètes de l’accord signé avec le Chili
Les propos de Thierry Breton semblent donc confirmer ce qui s’est dit au mois de décembre 2022 concernant la signature d’un accord de libre-échange entre la Commission européenne et le Chili. C’est pour pouvoir importer plus de cuivre et de lithium en provenance de ce pays que cet accord doit permettre au Chili d’exporter en Europe des volumes importants de viande bovine, de viande volaille, et d’autres produits agricoles sans tarifs douaniers .
Voilà qui nous ramène à un autre communiqué. Il a été publié le 14 mars à Paris par la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), l’Institut Veblen pour les réformes économiques et INTERBEV, l’interprofession du bétail à viande. La rédaction de ce texte commun débute ainsi : « Alors que les députés de tous les groupes (EELV, GDR, Horizons, Les républicains, LFI, Liot, Modem, PS, Renaissance) déposent une proposition de résolution demandant au gouvernement de bloquer l’accord entre l’UE et le Mercosur, la FNH, l’Institut Veblen et INTERBEV publient un rapport conjoint »UE-Mercosur: les dangers d’une ratification de l’accord en l’état. Dans un contexte de très fortes dégradations environnementales, notamment au Brésil, et alors que le besoin de réciprocité des normes de production européennes s’exprime, ce rapport détaille les impacts sanitaires, environnementaux et sociaux qui menacent tant les consommateurs, agriculteurs et éleveurs européens, que les populations des pays du Mercosur« , précisent les trois organisations.
Que deviendra l’accord pas encore ratifié avec le Mercosur ?
Dans leur analyse des conséquences qu’a déjà cet accord, appliqué sans être ratifié pour le moment, les trois organisations notent qu’au Brésil »la déforestation a augmenté de +59,5% après quatre années de mandat de Jair Bolsonaro par rapport à son entrée en fonction (…) Le Mercosur représente plus de 70% des importations européennes de viande bovine et 50% des importations de viande de volaille. L’abaissement ou la suppression des droits de douane sur une majorité de ces produits les rendront encore plus compétitifs à l’heure où l’UE a besoin de recouvrer son autonomie protéique et que les éleveurs européens ont du mal à vivre de leur production. D’un point de vue sanitaire, l’accord facilitera l’entrée de denrées produites selon des pratiques interdites dans l’UE (…) Au Brésil, les bovins ne sont identifié et suivis que 40 jours avant leur abattage, alors que la règlementation européenne impose, pour des raisons sanitaires, la traçabilité des bovins tout au long de leur vie«
Que devient la lutte contre la déforestation importée ?
Evoquant la position qu’elles attendent de notre pays, la FNH, Veblen et INTERBEV affirment dans leur texte commun que »la France doit plaider pour que les préférences tarifaires soient conditionnées au respect effectif de la durabilité pour tous les produits sensibles d’un point de vue climatique (…) Si le règlement européen sur la déforestation importée constitue une étape historique, il présente encore des lacunes et sa robustesse reste à éprouver. En l’état, il ne peut donc pas garantir une absence totale de produits issus de la déforestation dans les échanges commerciaux de l’UE. Pour combler ces lacunes, la France doit traduire cette ligne rouge en un conditionnement des préférences tarifaires au respect effectif d’un règlement européen et ajouter des dispositions spécifiques incluant : le maïs et le biodiesel, actuellement exclus du règlement; la déforestation des autres biomes, notamment les savanes comme le Cerrado, sur lesquelles est cultivé le soja, qui représente près de 60% des importations européennes à risques de déforestation …« .
Après avoir déclaré que cet accord était »bon en l’état« au moment de sa conclusion en juin 2019, le président Macron a déclaré depuis que la France ne l’approuverait pas en l’Etat. Il l’a même redit le 25 février dernier lors de sa visite sur le Salon de l’Agriculture. Mais, depuis près de quatre ans, notre pays n’a effectué aucune démarche auprès de la Commission européenne pour proposer le rejet de cet accord par les pays membres de l’Union européenne. De même, la France s’abstient de prendre position sur les deux accords signés en 2022 entre la Commission et la Nouvelle-Zélande, puis entre la Commission et le Chili.
Dans le cas du Chili, les propos du commissaire européen Thierry Breton permettent d’en comprendre la raison cachée aux Français.
Opex 360
L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.
Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.
Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.
Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.
Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].
Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».
Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».
L’Espagne envisage de diviser par deux sa commande d’avions de transport A400M Atlas
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2010, afin de sauver le programme d’avion de transport européen A400M « Atlas », alors menacé par des surcoûts et des retards, les pays clients initiaux [France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Luxembourg et Turquie] consentirent une rallonge de 3,5 milliards d’euros à Airbus, dont 1,5 milliard sous forme d’avances remboursables, gagées sur les futures exportations de cet appareil.
Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.
Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.
Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.
Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].
Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».
Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».
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Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.
Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.
Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.
Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].
Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».
Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».
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Et l’avenant au contrat qui fut alors signé [plus de 1000 pages…] contenait une clause autorisant les clients à revoir leur commande à la baisse, dans la limite de dix avions. Ce que l’Allemagne s’empressa de faire, en annonçant son intention de se procurer cinquante-trois unités au lieu de soixante.
Quant aux exportations, elles peinent à décoller, avec seulement deux clients, à savoir le Kazakhstan [deux exemplaires] et l’Indonésie [deux avion également, plus quatre autres en option]. Pourtant, selon Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, les clients potentiels ne manquent pas… Mais la politique allemande en matière de ventes d’équipements militaires, jugée trop restrictive, empêcherait la signature de nouveaux contrats.
Mais Airbus pourrait avoir d’autres ennuis… En effet, selon Reuters, le ministère espagnol de la Défense envisage d’annuler la livraison de 13 A400M sur les 27 qu’il a commandés. Ces appareils doivent lui être livrés après 2025. Et cela, alors que l’assemblage final de ces avions se fait à Getafe.
Cela étant, cette information, si elle se confirme, n’est pas surprenante, l’Ejército del Aire y del Espacio ayant déjà faire savoir qu’elle se contenterait de 13 ou 14 A400M [le 14e exemplaire doit lui être livré cette année]. D’ailleurs, en 2018, il fut question pour Madrid de revendre quatre à six avions à la Corée du Sud [mais aucun accord ne put être trouvé].
Quoi qu’il en soit, selon les sources sollicitées par Reuters, le gouvernement espagol et Airbus « discutent actuellement de la manière d’atténuer l’impact d’une annulation partielle de la commande de l’A400M ».
Par ailleurs, des bruits similaires circulent en France, où le ministère des Armées envisagerait de réduire sa commande d’A400M de 50 à 35 unités [21 appareils ont été livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace]. Cependant, lors du 36e sommet franco-britannique, le 10 mars, Paris et Londres ont dit « réitérer » leur « attachement » au programme A400M ainsi que « leur volonté de gérer la feuille de route d’acquisition pour assurer qu’elle soit soutenable ».
envisagerait de réduire Opex 360
La Pologne annonce un premier don de quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].
Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.
En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».
À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.
Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.
Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.
« Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.
Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.
La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].
Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.
La Pologne annonce un premier don de quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].
Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.
En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».
À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.
Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.
Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.
« Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.
Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.
La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].
Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, soit quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à céder ses MiG-29 « Fulcrum » de concepion soviétique à la force aérienne ukrainienne, à la condition de trouver d’autres avions de combat ayant des « capacités opérationnelles équivalentes »… Et que ce transfert se fît par l’intermédiaire des États-Unis… Lesquels refusèrent, après avoir dit soutenir l’initiative polonaise.
« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].
Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.
En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».
À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.
Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.
Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.
« Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.
Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.
La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].
Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.
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« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne [celle de Ramstein, ndlr] pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », fit en effet valoir John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.
Livrer des avions de combat aux forces ukrainiennes constituait encore un tabou à l’époque. Ce qui n’est plus le cas désormais, d’autres étant depuis tombés [comme la cession de chars de conception occidentale à Kiev].
Au point que, ayant obtenu la plupart des armes qu’elle demandait à ses partenaires occidentaux, l’Ukraine réclame désormais, non sans insistance, des chasseurs-bombardiers modernes, si possible des F-16 américains. Or, en l’état actuel de la situation, une telle requête ne peut pas être satisfaite, même si certains pays, comme les Pays-Bas, ont assuré qu’ils n’écartaient pas l’éventualité de donner satisfaction à Kiev.
En effet, livrer des avions de combat occidentaux à l’Ukraine, même récemment retirés du service, suppose de former les pilotes et les techniciens [ce qui peut prendre des mois, voire des années], d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO], de mettre en place une chaîne logistique et d’adapter les infrastrutures des bases ukrainiennes. En clair, cela ne peut pas s’inscrire dans le court terme… D’où le retour de l’hypothèse « MiG-29 ».
À noter, au passage, que le Royaume-Uni envisage de céder ses Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » [soit trente exemplaires] aux pays de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Cette initiative, qui fait penser à celle lancée par l’Allemagne pour les chars T-72 [Ringtausch, échange d’anneaux], a récemment été proposée par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’une audition parlementaire.
Quoi qu’il en soit, et après avoir fait pression sur l’Allemagne [et en particulier son son chancelier, Olaf Scholz], pour livrer 14 chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne, la Pologne est revenue à la charge avec ses MiG-29. La différence avec la situation qui prévalait en 2022 est que la force aérienne polonaise a une solution de remplacement, Varsovie ayant commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.
Ainsi, ce 16 mars, recevant son homologue tchèque, Petr Pavel, le président polonais, Andrzej Duda, a annoncé la cession de quatre MiG-29 à l’Ukraine.
« Dans un premier temps, nous allons transférer, dans les prochains jours […] quatre appareils pleinement opérationnels à l’Ukraine. D’autres appareils sont actuellement en cours de révision et ils seront probablement aussi transférés » par la suite », a affirmé M. Duda. « Nous pouvons donc dire que nous sommes sur le point d’envoyer ces MiG à l’Ukraine », a-t-il insisté.
Selon M. Duda, les MiG-29 concernés font partie d’un lot de 22 appareils, cédé par l’Allemagne [qui les avait récupérés après la réunification avec la République démocratique allemande]. Seulement, il a visiblement fait un contresens en affirmant que ces avions avaient été acquis dans les années 1990… Alors qu’ils le furent en 2003. Et sur les 22 MiG-29 cédés par Berlin [pour l’euro symbolique], seuls 14 pouvaient être considérés aptes à reprendre du service.
La force aérienne polonaise a en réalité reçu des MiG-29 en trois temps. Un premier lot de douze appareils lui fut livré par l’Union soviétique quelques mois seulement avant la chute du Mur de Berlin. Puis, en 1995, elle en récupéra dix autres auprès de la République tchèque. Probablement qu’il s’agit de ces appareils qui seront livrés à l’Ukraine [l’accord de Prague pour un tel transfert étant en principe acquis, ce qui pourrait ne pas être le cas pour l’Allemagne].
Cela étant, la Pologne, qui dit vouloir bâtir une « coalition » dédiée au MiG-29 [à l’image de celle pour les chars Leopard 2], risque de se trouver seule. Seuls deux autres membres de l’Otan disposent de tels appareils : la Slovaquie, qui a retiré les siens du service en septembre 2022 dans l’attente de les remplacer par des F-16 Viper, et la Bulgarie [qui doit en faire de même]. Or, pour le moment, seule la première s’est dit prête à donner ses anciens avions à l’Ukraine… sous réserve d’un accord politique.
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] France 24 sanctionne des journalistes antisémites : La ministre de la culture hier grandiloquente envers CNews, se fait petite aujourd’hui
Les faits sont enfin publics : à la télévision, CNews, par notre intermédiaire, a été première pour évoquer l’affaire. Suivie par I24News. Dans la presse écrite, Valeurs actuelles fut premier, mais même Le Monde, avec retard, s’est résolu à traiter le sujet avec froideur.
On le rappellera ici : le Centre Simon Wiesenthal, qui lutte contre les résurgences du nazisme dans le monde, a repris les conclusions d’une longue et minutieuse enquête de l’association Caméra . Cette dernière a découvert que quatre journalistes arabophones, dont une correspondante au Liban, travaillant pour le compte de la chaîne de service public France 24, ont publié sur Twitter des messages, non seulement d’un antisémitisme exacerbé, mais carrément pro-nazis.
Pour des propos carrément pro-nazis, les journalistes écopent… d’un simple rappel à l’ordre
Qu’ on en juge : « Quel dommage qu’Hitler ne soit pas au Liban… » Ou encore : « Si chaque palestinien tuait son juif, l’affaire serait réglée. » Joëlle Maroun, correspondante à Beyrouth depuis 2021, a notamment écrit : « Ils ont demandé à Hitler qu’as tu fait des juifs ? Et Hitler a répondu : juste un barbecue. » Ou encore : « Levez-vous, il y a des personnes qui doivent être brûlées. » Pour Dîna Al Saab, correspondante à Genève, « l’immigration juive est la source de tous les problèmes au Proche-Orient ». Quant à Leila Odeh, correspondante à Jérusalem, les auteurs d’attentats contre des civils, loin d’être des terroristes, sont des « martyrs » Le reste est à l’avenant…
Tout employé de France 24 étant astreint à une obligation de modération et d’impartialité,la cause juridique était entendue. On remarquera toutefois la grande modération de l’employeur au terme de son audit : Pour l’employée liée par contrat extérieur, la rupture de celui-ci. Mais pour les trois salariés jusqu’alors suspendus : Un simple rappel à l’ordre !
Mieux vaut être nazi et parler arabe qu’évoquer le réchauffement climatique pour espérer l’indulgence du service public.
Je rappelle, par comparaison, que France 2 a mis fin au contrat qui la liait avec son présentateur de la météorologie
par ce que celui-ci avait publié un livre dans lequel il ne souscrivait pleinement aux canons de la nouvelle religion climatique. L’humoriste Tex a également été remercié par la chaîne publique pour une blague sur les femmes battues. Bref, mieux vaut être nazi et parler arabe pour espérer l’indulgence des chaînes de service public.
Trois autres réflexions aussi amères s’imposent. Preuve est d’abord rapportée qu’on sous-estime manifestement l’antisémitisme d’origine orientale. Ou plus exactement on le dissimule idéologiquement. Il ne s’agit pas ici seulement d’anti- israélisme conjoncturel ou d’antisionisme structurel. Il s’agit de haine raciale mortelle et pathologique, émanant pourtant de personnes assez cultivées.
On remarquera ensuite le silence total de l’audiovisuel de service public français. Qui devrait pourtant être sonore. Parce que précisément il s’agit de la réputation et de l’éthique de service public que celui-ci ne répugne pas à mettre en avant et avec hauteur. Par ce que celui-ci se pique d’être progressiste et antiraciste. Enfin, parce qu’il s’intéresse de très près à l’actualité et à la morale des médias, y compris internationaux.
France Inter est beaucoup plus vigilant avec Hanouna qu’avec France 24
C’est ainsi que la semaine de la publication par France 24 de son annonce de suspension des employés mis en cause, le responsable de France Inter consacrait un éditorial en faveur de cet employé de la BBC suspendu puis réintégré pour avoir comparé le projet de loi du gouvernement conservateur sur l’immigration au nazisme… Quelques jours plus tard, l’“humoriste” de la maison ronde, Sofia Aram, brocardait M. Hanouna de la chaîne C8. Il faut dire qu’en novembre dernier, la même avait considéré que le même était « un barbare au service de la barbarie »…
Force est donc de constater que France Inter s’intéresse davantage aux maisons BBC et Bolloré qu’à une sœur en difficulté.
On fera évidemment et enfin la même remarque concernant Rima Abdul Malak, notre ministre de la Culture.
Rima Abdul-Malak aux abonnés absents
Celle-ci avait réussi à se faire tristement connaître en matière de déontologie médiatique. Elle n’avait en effet pas hésité — au micro d’une chaîne publique — à s’ingérer dans les affaires dépendant de la juridiquement indépendante Arcom, en morigénant deux chaînes privées C8 et CNews.
Cette fois, et alors qu’il s’agit d’une chaîne publique, astreinte naturellement à des obligations plus prégnantes à l’égard de l’état nourricier, la représentante de l’Etat se fait évanescente. Qui plus est, cette affaire concerne en partie son cher Liban et devrait davantage encore l’émouvoir et la concerner. Si son silence perdure, il ne sera pas outrancier d’écrire: « forfaiture ».
L'Humanité
Souvenirs et anecdotes d’une figure de proue du cinéma britannique
Nos recommandations culturellesTélévision À tout juste 90 ans, Michael Caine, l’un des meilleurs acteurs « british », revient sur les grands moments de sa carrière.
Laurent EtreFils d’une femme de ménage et d’un porteur du marché au poisson de Londres, Michael Caine – Joseph Maurice Micklewhite de son vrai nom – a gravi les marches de la reconnaissance avec détermination, sans jamais oublier ses origines populaires.
Dès l’amorce de ce documentaire, le décor est campé. Le comédien évoque son enfance dans une Angleterre frappée de plein fouet par la crise des années 1930. Au domicile familial, les créanciers se pressent pour réclamer leur dû. Et, la plupart du temps, trouvent face à eux, dans l’embrasure de la porte, un gamin qui leur répète simplement ces mots : « Maman est sortie. » « À l’âge de 3 ans, je jouais régulièrement ce petit sketch », raconte, avec une pointe d’humour, le futur acteur multirécompensé.
Les premières années artistiques seront rudes pour le jeune « cockney », comme on appelle les habitants des quartiers prolétaires de l’Est londonien, à l’accent caractéristique. Cet argot n’est pas vraiment un sésame pour les rôles les plus prisés d’un cinéma britannique alors corseté par de pesantes logiques de classe. Pour joindre les deux bouts, Caine doit enchaîner les petits boulots : plongeur, gardien de nuit dans un hôtel, ouvrier dans le BTP ou la sidérurgie… Et c’est finalement Hollywood, indifférent aux subtilités des intonations londoniennes, qui le propulse vers les sommets du septième art, avec Alfie le dragueur, de Lewis Gilbert, en 1966. Une prestation qui lui vaut une première nomination aux Oscars. La même année, le Britannique Guy Hamilton lui confie le rôle principal dans un film d’espionnage, Mes funérailles à Berlin. Michael Caine remporte un franc succès et s’impose en concurrent sérieux du héros James Bond, incarné à l’époque par Sean Connery.
Un documentaire en forme d’hommage à un passionné, jamais avare de conseils bienveillants aux jeunes générations d’acteurs. L. E.
cinéma Opex 360
La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.
« Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.
Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».
Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].
Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».
Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.
D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».
Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].
« La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.
Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».
Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.
« La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience
cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme
une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.
En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».
La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».
Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.
Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».
Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.
Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».
Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».
Photo : Nouveau logo de la DGA
La Direction générale de l’armement dévoile sa nouvelle vision stratégique
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Transformer sans casser ce qui fonctionne afin d’améliorer ce qui peut l’être tout en anticipant les possibles évolutions à venir, le tout à un moment où il est demandé à la Base industrielle et technologique de Défense [BITD] de basculer en mode « économie de guerre » : tel est l’enjeu de la Vision stratégique de la Direction générale de l’armement [DGA] que vient de dévoiler, ce 15 mars, Emmanuel Chiva, nommé à sa tête en juillet dernier.
« Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.
Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».
Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].
Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».
Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.
D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».
Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].
« La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.
Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».
Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.
« La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience
cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme
une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.
En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».
La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».
Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.
Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».
Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.
Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».
Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».
Photo : Nouveau logo de la DGA
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« Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.
Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».
Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].
Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».
Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.
D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».
Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].
« La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.
Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».
Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.
« La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience
cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme
une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.
En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».
La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».
Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.
Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».
Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.
Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».
Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».
Photo : Nouveau logo de la DGA
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« Nos missions conditionnent notre organisation. Or les missions de la DGA avaient été attribuées pour la dernière fois en 2009, par un décret. Il nous a donc semblé utile de les questionner. Parmi ces missions, nous souhaitons faire apparaître de manière explicite le maintien du fondement de la dissuasion nucléaire et le développement de notre capacité, y compris en matière de cyber », avait expliqué M. Chiva, lors de sa dernière audition parlementaire en date, dédiée à la dissuasion nucléaire.
Dans le détail, cette vision stratégique fixe cinq missions à la DGA, avec l’objectif d’apporter les « meilleures réponses aux besoins de nos armées et préparer l’avenir ».
Ainsi, et sans surprise, la première vise à « équiper et soutenir les armées de façon souveraine en assurant la maîtrise d’œuvre étatique du système de défense ». Ce qui passera par la création d’une « Direction des opérations, du Maintien en condition opérationnelle et du numérique ». Celle-ci sera dotée d’une « force d’acquisition rapide » afin de réduire la durée des cycles d’approvisionnement, voire de procéder plus rapidement à des achats sur étagère quand cela sera nécessaire [et pertinent].
Plus généralement, il s’agira « d’associer les maîtres d’œuvre industriels dès la conception des programmes, afin d’évaluer les poids calendaires et financiers des exigences et les arbitrer avec les armées » et de « mettre en place une méthodologie d’analyse des risques partagée entre DGA et l’État-major des armées pour permettre l’accélération du processus d’équipement des forces ». Il sera aussi question de « repenser les méthoses d’intervention pour mieux exploiter tout le potentiel offert par les technologies du numérique ».
Le document évoque également un assouplissment des contraintes imposées aux industriels pour « permettre d’améliorer leur performance et les coûts ». Mais ce sera du donnant-donnant car, en retour, la DGA attendra de la part des industriels une « visibilité suffisante sur la qualité et l’avancement de leurs travaux »… ainsi qu’une réduction des coûts d’acquisition et ceux du soutien.
D’ailleurs, il reviendra à la Direction de l’industrie de défense à « veiller à la performance » de la BITD française, en accordant notamment une « attention renforcée à la résilience du modèle industriel, aux capacités d’accélération et à la maîtrise des coûts » et en fixant « les orientations industrielles pour chaque filière d’armement ».
Cette direction aura, via un service dédié, à accroître les capacités de la DGA en matière d’intelligence économique et de renseignement en source ouverte, ceci afin d’anticiper « l’évolution du contexte, des marchés et de la concurrence industrielle ». Ce qui profitera à la BITD française, laquelle bénéficiera d’un soutien pour renforcer sa sécurité informatique et sa résilience [ce qui concernera notamment les PME et les Établissements de taille intermédiaire].
« La mission de la DGA est de s’assurer de la capacité de la BITD à répondre en toutes circonstances et sur la durée aux besoins du ministère des Armées. Pour faire face aux nouveaux enjeux dictés par l’évolution du contexte géopolitique, le dialogue avec l’industrie doit être renforcé, notamment pour qu’elle puisse se projeter dans un modèle d’économie de guerre », est-il expliqué dans cette vision stratégique.
Et celle-ci de préciser : « Une connaissance fine des performances industrielles est donc indispensable pour répondre aux exigences du besoin des forces et pour accélérer, à la demande, les cadences d’activités, notamment de production. Cela passe par un renforcement des actions en faveur des PME et ETI qu’il convient d’informer, d’aider et de protéger lorsque c’est nécessaire ».
Autre mission de la DGA [citée en seconde position dans la vision stratégique] : l’anticipation. La Direction de la préparation, de l’avenir et de la programmation sera créée à cette fin… Et le rôle de l’Agence de l’Innovation de Défense [AID] sera « amplifié ». Il s’agira ainsi de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance.
« La lutte dans tous les milieux, jusqu’à l’Espace et les fonds marins et dans tous les champs informationnels, la guerre cognitive, la lutte informatique d’influence comme la résilience
cyber doivent être mises en avant comme des enjeux prioritaires pour l’élaboration et la conduite de nos futurs programmes d’armement, car l’hybridité des conflits futurs s’impose comme
une menace centrale pour notre Défense », fait valoir la DGA.
En outre, poursuit-elle, il est « est impératif d’identifier les prochaines ruptures technologiques susceptibles de représenter des ruptures géostratégiques. Les applications militaires de l’intelligence artificielle et les systèmes autonomes, la maîtrise des armes à énergie dirigée, la convergence des nanotechnologies, biotechnologies, de l’informatique et des sciences cognitives, l’hypervélocité et le quantique sont illustratifs de ces ruptures possibles ».
La vision stratégique aurait pu commencer par là étant donné que la dissuasion est la mission historique de la DGA [elle a d’ailleurs été créée en 1961 à cette fin]. Mais au nucléaire est venu s’ajouter le « cyber », élevé au rang de « domaine stratégique. En effet, le document parle de « maintenir le fondement de la dissuasion » tout en développant « la capacité cyber du ministère des Armées au profit de la sécurité nationale ».
Comme M. Chiva l’avait indiqué aux députés, un « poste d’ajoint Dissuasion », directement rattaché au Délégué général pour l’armement, sera créé. « Il pourra agir sur les trois grands programmes d’ensemble mais aussi sur le contrôle gouvernemental, les études techniques et tout ce qui a trait à la dissuasion », avait-il expliqué.
Enfin, la « promotion d’une approche pragmatique de la coopération et le soutien des exportations » constituent l’une des cinq missions de la DGA. Cependant, s’agissant de ce chapitre, la vision stratégique s’attarde surtout sur le volet « coopération ».
Et à ce sujet, alors que certains programmes, notamment menés avec l’Allemagne, connaissent des aléas, le document parle d’amorcer une « réflexion sur des modèles alternatifs de coopération ». Et d’ajouter : « La France doit poursuivre sa recherche de nouveaux partenaires pour renforcer sa liberté de manoeuvre et ne pas se trouver isolée ». Et cela fait échos aux propos tenus par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, le 20 janvier.
Celui-ci avait en effet parlé de « penser autrement nos partenariats, nos alliances, tout en demeurant un leader en Europe et un allié fiable à l’Otan » et de « mieux capitaliser sur la relation exceptionnelle bâtie avec des pays comme la Grèce, l’Égypte, les Émirats arabes unis ou l’Inde ».
Quoi qu’il en soit, rappelle la DGA, « l’harmonisation des besoins opérationnels en amont du lancement d’une coopération, ainsi que la nécessité de trouver des accords sur le développement des industries respectives, tout en protégeant notre savoir-faire national antérieur, sont des conditions clefs de la réussite d’une coopération ». Et, à ce titre, la vision stratégique veut « affirmer » un « droit de revisite objective de nos coopérations ».
Photo : Nouveau logo de la DGA
Opex 360
Le Pentagone diffuse les images de l’incident entre le drone MQ-9 Reaper et les deux Su-27 russes
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
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Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.
Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».
Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].
Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.
Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.
« Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.
Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
« Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.
D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
Le Pentagone diffuse les images de l’incident entre le drone MQ-9 Reaper et les deux Su-27 russes
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.
Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.
Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».
Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].
Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.
Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.
« Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.
Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
« Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.
D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.
Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.
Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».
Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].
Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.
Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.
« Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.
Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
« Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.
D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 14 mars, les États-Unis ont accusé deux avions de combat Su-27 « Flanker » russes d’être responsables de la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper de l’US Air Force, qui effectuait alors une mission « de routine » [comprendre : de renseignement] dans l’espace aérien international de la mer Noire.
Se gardant d’évoquer un acte intentionnel, le communiqué publié par le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a expliqué que les deux Su-27 russes avaient deversé du carburant devant le Reaper et volé autour de ce dernier « d’une manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle ». Ensuite, l’un d’eux serait entré en collision avec le drone, au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa perte.
Comme c’est généralement le cas dans de pareilles circonstances, la Russie a livré une version différente de cet incident. Ainsi, selon le ministère russe de la Défense, le MQ-9 Reaper américain, repéré dans « la zone de la péninsule de Crimée », avec son transpondeur éteint, se dirigeait vers les « frontières de la Russie » avant d’être intercepté par les deux Su-27 « Flanker », dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Par la suite, a continué le ministère russe de la Défense, le drone américain aurait « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude » avant de « heurter la surface de l’eau ». Et d’assurer que les deux Su-27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base ».
Cela étant, le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, avait auparavant laissé entendre que des vidéos de l’incident allaient probablement être déclassifiées afin de confirmer la version américaine. Et, ce 16 mars, l’une d’entre-elles l’a non seulement effectivement été… mais elle a été diffusé via la plateforme « Defense Visual Information Distribution Service » [DVIDS].
Ainsi, sur ces images de qualité moyenne, on y voit un premier Su-27 approcher rapidement du MQ-9 Reaper, jusqu’à le frôler, en vidangeant son réservoir [du moins, c’est ce que l’on suppose]. Puis le second effectue une manoeuvre identique, quoique visiblement plus « hardie ». Là, l’image disparaît pendant dix secondes. Puis le film reprend sur un plan de l’hélice du drone, laquelle semble tourner au ralenti, avec au moins un pale faussée. Effectivement, l’intention du pilote russe d’entrer en collision avec l’appareil américain n’est pas intentionnelle. En revanche, c’est bien son approche qui aura été dangereuse, au point de risquer son propre avion.
Pour autant, via un communiqué publié dans la soirée du 15 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a estimé que la cause de cet incident était le « renforcement » des missions américaines de collecte de renseignements aux abords de la Russie.
« Les causes de l’incident sont la non-observation par les Etats-Unis de la zone de limitation des vols annoncée par la Russie et établie du fait de la conduite de l’opération militaire spéciale [en Ukraine], ainsi que le renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie », a-t-il affirmé. « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation », a-t-il ajouté.
Quant au Reaper, sa récupération s’annonce compliquée pour les États-Unis, faute de pouvoir envoyer des navires en mer Noire, l’accès de celle-ci ayant été fermé par la Turquie. Selon le chef d’état-major interarmées américain, le général Mark Milley, l’épave de l’appareil pourrait reposer jusqu’à 1500 mètres de profondeur.
s’annonce compliquée« Il a probablement coulé à des profondeurs importantes, donc toute opération de récupération d’un point de vue technique serait très difficile », a-t-il affirmé à la presse, avant d’évoquer des mesures pour empêcher de voir des renseignements sensibles tomber aux mains des Russes.
D’ailleurs, ceux-ci n’auront pas cacher leur intention de récupérer l’épave du Reaper. « Je ne sais pas si on arrivera à l’atteindre ou pas, mais il faut essayer. Et on va obligatoirement s’en occuper, et j’espère bien sûr avec succès », a en effet déclaré Nikolaï Patrouchev, le secrétaire du Conseil de sécurité russe.
L'Humanité
Le petit braqueur et « l’enfant de la cavale »
Nos recommandations culturellesTélévision Tomer Sisley interprète un voleur sans envergure mais aux grands rêves qui va entraîner dans sa fuite un garçon abandonné par sa mère. Un joli téléfilm plein de tendresse en deux épisodes.
Caroline ConstantVictor (Tomer Sisley) ne voulait pas faire ce petit cambriolage dans un entrepôt. Parce qu’en liberté conditionnelle il peut « prendre cher » et vise du coup un boulot « genre légal ». Et s’il finit par céder devant l’insistance de son pote Samir, c’est qu’il est « à sec ». Seulement, l’opération tourne mal : quand ils sont découverts par des policiers, Samir fonce sur leur voiture et blesse gravement un agent qui décédera plus tard. La présence de Victor sur les lieux est vite avérée. Ce que la police ignore, c’est que, toujours grâce à Samir, Victor a hébergé Rose, une mère à la rue, avec son fils, Charlie (Jordan Delassus, épatant). Et que ladite mère a abandonné l’enfant chez lui. Le petit garçon a 6 ans, une langue bien pendue et de très grandes oreilles qui ont entendu toute la préparation du cambriolage : plutôt de mauvaise grâce, le braqueur embarque le gamin avec lui.
une fiction inspirée d’une histoire vraie
L’enfant est malicieux, futé, et surtout en manque total d’affection. Victor est un solitaire, un pirate comme il dit, sans attaches et complètement fermé aux autres. Ces deux solitudes se rencontrent et s’apprivoisent, dans la clandestinité. Charlie apprend à être émerveillé, ce qui n’est pas rien pour un enfant. Il apprend à se laver les dents et les cheveux, et même à compter (avec des billets de banque). Victor découvre l’affection, et l’ouverture aux autres. Il rencontre même une jeune femme, Margaux (Lizzie Brocheré), pas du tout effarouchée devant la situation hors du commun qui s’offre à elle. Évidemment, la police est sur les dents : la commissaire Claire Marsac (Constance Dollé), une femme qui prend le temps de comprendre, et son adjoint Benjamin Roméro (Phénix Brossard), une brute nerveuse et machiste, le traquent, et fatalement vont le retrouver…
Le point de départ évoque d’emblée le film de Clint Eastwood Un monde parfait, avec Kevin Costner. Pourtant, il s’agit d’une tout autre affaire : Eastwood s’était inspiré d’une affaire sanglante, en 1963. Edgar Marie (le scénariste) et Franck Brett (le réalisateur), pour Comme mon fils, ont adapté un livre français, l’Enfant de la cavale, paru en 2018 et écrit par Jean-Marie Drouet et Ludovic Guittet, qui y racontent leur propre histoire, en 1993. Soit l’alliance de ce petit braqueur et de cet enfant mal-aimé. Le point d’arrivée, sans en dire trop, est aussi beaucoup moins tragique que dans le film de Clint Eastwood. On se laisse facilement prendre par cette jolie histoire hors du temps, bien rythmée et interprétée.
Téléfilmtf1enfance Opex 360
Les trente CAESAr cédés par l’armée de Terre à l’Ukraine seront remplacés d’ici un an
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.
Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.
Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.
« On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.
« On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».
En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.
Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.
⚡️⚡️The first video of the 🇺🇦Ukrainian military on light 🇫🇷French tanks AMX-10RC pic.twitter.com/wI4oZMRLKP
— 🇺🇦Ukrainian Front (@front_ukrainian) March 14, 2023
Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.
En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.
Les trente CAESAr cédés par l’armée de Terre à l’Ukraine seront remplacés d’ici un an
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.
Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.
Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.
« On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.
« On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».
En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.
Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.
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Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.
En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.
Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.
Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.
« On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.
« On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».
En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.
Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.
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Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.
En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 31 janvier, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait annoncé que douze Canons équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] supplémentaires allaient être livrés à l’armée ukranienne, grâce à un financement du fonds de soutien à l’Ukraine qui, doté de 200 millions d’euros, venait d’être mis en place à la faveur de la Loi de finances 2023.
Seulement, au regard de l’urgence, il était alors probable que ces 12 CAESAr allaient être prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, celle-ci ayant déjà été sollicités pour en livrer dix-huit unités à Kiev. « Nous n’excluons pas une solution de tuilage avec nos propres stocks », avait d’ailleurs admis M. Lecornu.
Et visiblement, ces douze CAESAr supplémentaires destinés aux forces ukrainiennes proviendront bien de l’inventaire de l’armée de Terre… Du moins, c’est ce qu’a laissé entendre M. Lecornu, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, dédiée au soutien de la France à l’Ukraine. Mais ces pièces d’artillerie devraient être rapidement remplacées.
« On a prélevé 18 CAESAr dans les stocks de l’armée française dès les premières semaines du conflit. Je peux vous annoncer qu’une trentaine de Caesar vont être livrés entre le mois de novembre de cette année et le mois de mars 2024 », a en effet affirmé le ministre devant les députés.
« On était sur un délai de 44 mois pour produire un […] CAESAr, les délais vont tomber à 18 », a par ailleurs assuré M. Lecornu, soulignant que cela illustre l’accélération des cadences voulue par l’exécutif dans le cadre du concept « d’économie de guerre ».
En clair, les délais de fabrication ont été réduits de 60% par Nexter et Arquus [qui fournit les châssis], ce qui pourrait être un atout… pour l’exportation. Pour rappel, le Danemark, qui a cédé tous ses CAESAr 8×8 à l’Ukraine, a décidé de les remplacer par des ATMOS 2000 israéliens, au motif que ceux-ci lui seraient livrés plus rapidement.
Par ailleurs, les chars légers AMX-10RC promis en janvier à Kiev « viennent d’arriver en Ukraine », a annoncé M. Lecornu. « Certins sont déjà partis sur une ligne de front », a-t-il ajouté, sans plus de détails.
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Ces derniers jours, des vidéos montrant un équipage ukrainien d’AMX-10RC à l’entraînement ont été diffusées via les réseaux sociaux.
En outre, d’autres exemplaires pourraient suivre prochainement. « Je suis en train de regarder comment nous pouvons éventuellement faire une deuxième vague de sessions. Je suis en train de préparer un certain nombre de décisions pour le président de la République parce que ces [blindés]commencent à être bien pris en main par le partenaire ukrainien », a en effet expliqué M. Lecornu. Cela devrait dépendre du rythme des livraisons des Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar, qui remplacent progressivement les AMX-10RC.
L'Humanité
Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe
ActuAlors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.
Marion d'AllardLes faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.
Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.
L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.
Entre les mains du géant russe Rosatom
Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».
De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».
Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.
NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie L'Humanité
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV
Enquête[Mise à jour le 23 février]
BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.
Rosa MoussaouiDans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.
Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».
« Ingérence étrangère »
Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.
Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».
Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.
Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.
L'Humatinale
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D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.
« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »
Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.
Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »
Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.
Un autre média concerné ?
La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.
Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.
« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».
Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.
Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française
Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du MarocDans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.
Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».
La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifienOmar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »
Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien
Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».
Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »
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Olivier Dubois libéré
ActuLe journaliste français, otage pendant sept cent onze jours au Sahel, est libre. Le correspondant de Libération, du Point et Jeune Afrique au Mali, avait été enlevé à Gao le 8 avril 2021, . La violence qui sévit dans la région et les tensions entre la France et le Mali ont rendu les négociations très difficiles.
Benjamin KönigVingt mois, une éternité. Le 8 avril 2021, le journaliste Olivier Dubois était enlevé à Gao, dans le nord du Mali, par des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Il devait précisément interviewer un cadre local du GSIM, et travaillait comme pigiste pour Libération, Jeune Afrique et Le Point.
C’est en mars dernier que la dernière preuve de vie a été envoyée : une vidéo d’un peu plus d’une minute, authentifiée, dans laquelle il déclarait : « Je m’appelle Olivier Dubois, enlevé le 8 avril 2021 à Gao par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans. » Il répondait à des propos tenus par sa compagne deux mois plus tôt, en janvier 2022 ce qui avait permis de s’assurer de la date ultérieure. Depuis, plus rien.
TRIBUNE. Pour le rétablissement de l’Aide publique au développement en faveur du peuple malienMalgré la mobilisation de ses proches, de nombreux élus et journalistes et de l’action des autorités maliennes et françaises qui disent être «toujours pleinement mobilisées pour sa libération», rien ne semble avoir avancé.
Sahel. L’ONU dresse un bilan de la menace djihadiste au MaliLes deux pays se retranchent derrière la nécessité d’être discret, mais les récentes tensions diplomatiques très fortes entre la France et le Mali constituent un obstacle supplémentaire aux négociations avec les preneurs d’otages.
Mali. « Sept soldats sont entrés chez moi pour me violer ». Le rapport choc de la FIDHCar c’est aujourd’hui toute la région centre et nord du Mali, entre Gao et Ségou, qui est le théâtre d’affrontements extrêmement violents entre les forces armées maliennes et leurs alliés du groupe Wagner, le GSIM et les groupes armés d’autodéfense.
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À quoi sert le projet de loi sur l’immigration ?
Le débatLe ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déposé son texte législatif le 1er février. Lourd de dangers pour les droits des étrangers, il suscite une vive opposition des associations engagées sur le terrain.
Depuis deux décennies, la situation s’aggrave. En instrumentalisant l’ordre public, cet énième texte s’inscrit dans la logique du bouc émissaire.
Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH)
Depuis vingt ans, la répression à l’égard des étrangers n’a cessé de s’aggraver rendant de plus en plus précaire la situation de certains de ceux qui vivent sur notre territoire. Un étranger, cela peut être un Allemand, un Ukrainien, un Tunisien, un Afghan et bien d’autres ressortissants du monde entier, mais les uns et les autres sont traités bien différemment quand ils arrivent en France. Pire, ce sont ceux qui ont le plus besoin de protection, ceux qui fuient leur pays d’origine quelle qu’en soit la motivation (politique, économique, climatique) dont les visas sont refusés, qui sont refoulés aux frontières et qui sont maltraités quand ils arrivent à rejoindre notre pays. Un nouveau projet de loi sur l’immigration a été déposé. Il se heurte à l’opposition unanime de l’ensemble des organisations qui travaillent sur ces questions.
À l’avenir, aucune personne étrangère ne sera à l’abri d’un risque d’expulsion.
Pour faire adopter son texte, Gérald Darmanin a besoin, quoi qu’il en coûte, du soutien des LR. Il a enfourché le cheval de l’invasion migratoire et alimente le fantasme de l’étranger délinquant. Sur une telle base, toutes les régressions peuvent se justifier : expulsions, multiplication des obligations de quitter le territoire (OQTF) et des interdictions de revenir sur le territoire (IRTF), y compris à l’encontre de personnes inexpulsables (parents d’enfants français, conjoints de Français ou ressortissants de pays où la répression fait rage, Syrien·ne·s, Afghan·e·s, Soudanais·es, etc.), rétablissement de la double peine… À cela s’ajoute le rabaissement de toutes les procédures judiciaires : réduction des délais de recours et de jugement, généralisation de la visioconférence (justice « dématérialisée »), juge unique, recours à des procédures accélérées.
En bref, une justice au rabais pour empêcher l’effectivité de droits eux-mêmes au rabais. Et ce n’est pas la création expérimentale d’un titre de séjour dit « métiers en tension » qui peut masquer les freins mis pour faire obstacle à la délivrance ou au renouvellement de titres de séjour, y compris de la carte de résident. Tous les prétextes sont bons comme le montre, au motif de meilleure intégration, le rehaussement de l’exigence de maîtrise de la langue française sans tenir compte des vulnérabilités dues à l’âge, au handicap, à la santé ou à la situation économique et sociale.
Mais le pire est sans doute l’instrumentalisation de l’ordre public à travers des notions comme celles de menaces à l’ordre public ou d’atteintes graves aux principes républicains dont l’imprécision ouvrira grand la porte à l’arbitraire des préfets. À l’avenir, aucune personne étrangère ne sera à l’abri d’un risque d’expulsion. Les amendements en cours d’adoption au Sénat vont encore aggraver les choses : ils mettent en cause l’aide médicale d’urgence (AME), le regroupement familial, la naturalisation, les titres de séjour pour raisons de santé et fragilisent un peu plus les jeunes majeurs. La situation de toutes les personnes étrangères va être encore plus précarisée. C’est plus que jamais la logique du bouc émissaire qui est à l’œuvre. Quoi de mieux en période de crise sociale et politique…
Ce projet de loi est d’abord un acte politique d’un ministre qui cherche à ratisser large jusqu’à l’extrême droite. Il entraîne une grande précarité.
Kaltoum Gachi, François Sauterey et Jean-François Quantin, coprésidents du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap)
L’annonce d’une nouvelle loi sur l’immigration par Gérald Darmanin, en juillet 2022, est en soi, avant tout, un geste politique. Tout ministre de l’Intérieur se doit de laisser son nom à une loi sur ce sujet, imposé par l’extrême droite depuis quarante ans, comme problème majeur prétendu. Et ce d’autant plus lorsque le ministre en question se construit un profil de présidentiable et espère ratisser large jusqu’à l’extrême droite.
Un premier volet de ce projet devrait satisfaire un fantasme cher à certains : expulser ! rejeter ! Une série de mesures vise ainsi à limiter le regroupement familial et à intensifier l’exécution des mesures d’éloignement, en popularisant leur nom : les obligations de quitter le territoire français (OQTF). Quitte à limiter les quelques droits dont disposent encore les étrangères et les étrangers. Et pour faire bonne mesure, on viserait essentiellement les étrangers délinquants, entretenant cet autre fantasme : l’immigration a un lien étroit avec la délinquance…
Les États européens s’ingénient à restreindre l’application du droit d’asile.
Un autre volet affecte le droit d’asile, pourtant ancré dans la tradition française, mais qui embarrasse les pays européens depuis que des persécutés du monde entier demandent légitimement leur protection. Les États s’ingénient alors à en restreindre l’application. Le projet de loi propose de réduire le délai d’instruction de neuf mois à six mois. L’intention serait louable si elle ne débouchait pas sur un examen expéditif des situations. L’organe chargé de cet examen, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), pourrait également perdre son indépendance au profit de bureaux « France Asile » implantés en préfecture. Quant à l’organe d’appel, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), elle serait régionalisée et réduite à un juge unique là où la collégialité constituait une garantie.
Avec un volet « intégration », le projet se veut équilibré, mot magique du macronisme. Il introduit l’idée qu’une certaine régularisation des « sans-papiers » serait possible. Cette possibilité n’est en réalité pas une nouveauté, étant, de fait, pratiquée depuis 2012. Le nouveau titre proposé créerait certains droits nouveaux, mais serait surtout d’une extrême précarité. Limité à un an, il enfermerait les bénéficiaires dans des métiers dits « en tension ». Ce serait une régularisation opportuniste, réponse provisoire aux difficultés d’une partie du patronat. Le débat parlementaire devrait commencer fin mars et ne peut aboutir qu’avec la complicité de la droite au prix de concessions aisément imaginables.
Mais, nous aussi, nous faisons de la politique, au sens noble, et continuons à prôner la solidarité, l’égalité des droits, ainsi que la régularisation de tous les étrangers. Ce n’est pas l’étranger le problème, mais bien le rejet de l’autre. Le Mrap persistera, avec tous les antiracistes, à combattre le racisme, sous toutes ses formes et à promouvoir la fraternité entre les peuples.
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Ce que les stades de foot révèlent des dérives du ballon rond
EntretienLe foot a-t-il perdu un peu de son âme avec la construction de stades modernes ? La réponse est dans un ouvrage collectif auquel a participé le documentaliste François Michel. Entretien.
Embarek FoufaDans l’ouvrage collectif le Grand Footoir. Les dérives du football expliquées en 15 matches, sous la direction de Mickaël Correia et Sébastien Thibault (Solar), le documentaliste et auteur François Michel adopte un regard critique et éclairant sur les stades modernes, symboles des évolutions du sport le plus populaire.
Votre chapitre « Le football au stade zéro » interroge ce que la transformation récente des stades dit de notre époque. En quoi cela incarne-t-il les dérives du ballon rond ?
À partir des années 1990, les stades de football européens ont concentré un certain nombre d’évolutions assez représentatives de l’évolution du « sport roi », et que l’on pourrait résumer un peu caricaturalement en trois blocs : sécurisation, embourgeoisement, standardisation.
La plupart des décisions furent prises au nom de la sécurité du public suite à de véritables drames, notamment celui de Hillsborough en 1989 – 97 fans de Liverpool périrent écrasés ou étouffés par la foule. Ces catastrophes servirent souvent de prétexte pour porter un discours généralisant imputant la responsabilité aux supporters seuls et non, par exemple, à une gestion policière déficiente.
La solution britannique consista à supprimer les « standing zones » incriminées dans les mouvements de foule, qui étaient également les places les moins chères. En conséquence, une hausse considérable des prix intervint parallèlement à la recherche d’un nouveau public, plus familial, plus aisé et potentiellement plus consommateur.
Ainsi, le fait d’adosser une marque au nom des stades (naming) s’est imposé comme une norme. Comment jugez-vous cette transformation ?
C’est peut-être l’exemple le plus caricatural de la vénalité des clubs. Pour Marseille, accoler au nom d’un stade aussi emblématique que le Vélodrome le nom d’une firme (Orange – NDLR) équivaut à vendre une partie de son âme.
Lire notre série sur les stades mythiques
Les gens ne s’y trompent pas, puisque ces nouveaux noms ne sont pas utilisés par les supporters au quotidien. Au-delà d’offrir aux marques des panneaux publicitaires géants, il s’agit là de l’appropriation d’un patrimoine commun.
En France, la généralisation des stades modernes s’est opérée à l’Euro 2016. Aujourd’hui, peut-on parler d’échec en termes de considération du public populaire et du patrimoine hérité des anciens stades ?
Les logiques qui priment lors de leur conception ne sont souvent possibles que dans des zones urbaines moins tendues, donc plus difficiles d’accès. À Lyon, on est passé de Gerland, « incrusté » dans l’espace urbain, portant le nom du quartier qui l’entoure, à un stade-champignon installé en périphérie de la ville.
Les stades construits pour l’Euro 2016 (Bordeaux, Lille, Nice) se distinguent par leur uniformité. Ils ont souvent représenté un coût considérable pour les contribuables, puisqu’il s’agissait principalement de « partenariats public-privé ».
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des PrincesC’est difficile de déterminer à partir de quand un projet de ce type devient « profitable » pour un territoire, mais on peut constater que ces stades étaient souvent surdimensionnés et sont rarement à guichets fermés. Le patrimoine architectural des anciens stades est souvent absent des considérations.
Ces projets sont souvent inscrits dans des logiques urbanistiques et logistiques. En quoi celui du Nîmes Olympique, prévu pour les prochaines années, symbolise-t-il votre réflexion ?
Le projet du stade Nemausus, porté par Rani Assaf, est en effet assez représentatif d’un certain nombre d’écueils évoqués dans le livre. Rani Assaf entend détruire l’actuel stade des Costières pour reconstruire au même endroit, mais en ajoutant un quartier avec commerces, équipements sportifs, logements.
Le projet prévoit même des restaurants panoramiques type bodegas sur les coursives du stade et des chambres d’hôtel avec vue sur le terrain. Le foot n’est plus au centre de l’attention, mais plutôt en toile de fond. L’ensemble de ce projet architectural et urbanistique ne semble finalement prendre le « sportif », pour paraphraser Rani Assaf, que comme un prétexte.
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De façon verticale, il a augmenté les prix des places et supprimé les abonnements. Il mène une guerre personnelle contre les Gladiators, principal groupe de supporters du club. Dans ce contexte plombé, le club a quitté son stade historique pour un stade de transition et connaît les pires affluences de son histoire, sans que le président ne semble vouloir se remettre en question.
Le matériel du groupe ultra des Gladiators est même interdit à domicile. Êtes-vous d’accord avec ceux qui avancent que le mouvement ultra représente le syndicalisme du football ?
L’expression de Sébastien Louis qualifiant les ultras de « syndicalistes d’un football populaire » me semble très juste. Nous en avons la preuve au quotidien : les groupes ultras portent des revendications opposées aux tendances lourdes du foot business.
Leur fonctionnement met en avant la notion de groupe, de collectif, là où la logique marchande ne voit qu’une addition d’individus consommateurs susceptibles de dépenser de l’argent. L’approche collective et la légitimité conférée par l’importance des groupes ultras dans l’animation du stade donnent davantage de poids à leur parole. Notons que cette lutte peut parfois coûter cher aux intéressés, puisque les restrictions de liberté sont nombreuses et récurrentes.
Quelle marge de manœuvre reste-t-il pour les fans attachés à l’expérience du stade ?
C’est peut-être la seule question qu’il faut se poser aujourd’hui. L’exemple de Nîmes prouve que des dirigeants peuvent entraver la liberté de supporter même dans des clubs d’importance moyenne à l’échelle nationale. Il est donc urgent de réfléchir collectivement à des moyens d’organisation pour riposter.
Des initiatives comme celle du Collectif nantais me semblent intéressantes à décliner afin d’imaginer des contre- pouvoirs susceptibles de limiter le pouvoir de nuisance de certains dirigeants.
Le cas du SC Bastia, renvoyé à l’échelon amateur il y a quelques années, et où les supporters sont devenus actionnaires d’une part du capital du club, me semble être un modèle vertueux. À terme, une version française des « socios » espagnols ne pourrait-elle pas être imaginée ? Dans tous les cas, il semble évident que la solution passera surtout par l’action collective.
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Jawad, de Kaboul à Paris : un périple de seize mois en quête d’humanité
RécitLe jeune Afghan, dont la photo avait fait la une de l’Humanité lors de son exode forcé en août 2021, a rejoint la France après un périple de seize mois. Nous l’avons reçu à la rédaction.
Eugénie BarbezatSilhouette élancée, chevelure noir de jais dont une mèche lui couvre une partie du front : c’est bien lui ! L’homme qui est, ce mardi 14 mars, l’invité de la rédaction de l’Humanité a une histoire toute particulière avec notre journal.
Il y a quelques semaines nous arrive ce message via les réseaux sociaux : « Bonjour, je m’appelle Jawad Khan (1), c’est moi sur la couverture de votre journal avec ma fille. Je suis maintenant en France et j’aimerais vous rencontrer. » Jointe au message, la une de l’Humanité du 18 août 2021, sur laquelle on le voit, à la frontière afghano-pakistanaise, portant une enfant dans les bras.
Rendez-vous est pris. Lors de la conférence de rédaction, le jeune Afghan explique que c’est un cousin vivant en France de longue date qui lui a envoyé la photo quelques jours après sa parution. Jawad, lui, n’en était qu’au début d’un périple qui allait durer seize mois. « J’y ai vu un signe et je me suis alors promis que si j’arrivais en vie en France, je contacterais l’Humanité . »
L’un des épisodes les plus difficiles de l’existence de ce père de famille de 31 ans
Le moment où a été pris le cliché correspond en effet à l’un des épisodes les plus difficiles de l’existence de ce père de famille de 31 ans. « Avant la prise de pouvoir par les talibans, je vivais dans le Lôgar, un peu au sud de la capitale, où j’étais chauffeur de taxi. J’habitais juste à côté d’une base militaire de l’Otan, donc je transportais régulièrement des soldats et des personnels qui vivaient sur place. »
Une activité qui lui vaut des menaces insidieuses de la part des talibans. « Une partie de ma famille vivait dans un petit village où les islamistes étaient très nombreux. Ces derniers faisaient passer des messages à mon attention du genre : “Dis à ton cousin d’arrêter de transporter des étrangers, il pourrait avoir des problèmes.” »
Afghanistan. Notre traversée du pays des talibansQuand il apprend que Kaboul est tombée aux mains des talibans, Jawad décide de partir avec sa femme et ses quatre enfants. Le 15 août 2021, la famille prend la route en voiture jusqu’à la capitale. Là, le temps de vendre le véhicule, ils empochent de quoi financer leur voyage et se rendent en taxi jusqu’à la frontière pakistanaise, alors ouverte, et atterrissent chez un oncle.
« Après quelques semaines, la situation s’est tendue, on a compris qu’on ne pourrait pas rester ici car les autorités n’accordaient plus l’asile aux Afghans. » Déchiré, Jawad raccompagne alors ses quatre enfants, deux filles et deux garçons âgés de 3 ans à 9 ans, et son épouse à la frontière.
Enceinte, sa femme ne peut pas se lancer dans un grand voyage. Lui sait que, s’il rentre, c’est la mort qui l’attend. « C’était une décision cruelle, mais on n’avait pas d’autre choix. Ma femme et les enfants sont retournés dans le Lôgar, où ils vivent actuellement chez mes beaux-parents. » Leur ancienne maison reste inhabitée, puisque désormais une femme n’est plus autorisée à vivre sans père, frère ou mari.
Au fil de son voyage, des épisodes d’une extrême violence
Jawad énumère les pays traversés, parfois à pied, souvent sous les bâches de camions : Pakistan, Iran, Turquie, Bulgarie, Serbie… Un parcours d’exil marqué par des scènes d’extrême violence, sur lesquelles il ne veut pas trop s’étendre : « La mort, les bagarres, la boue, le froid, la saleté. » Un tel voyage fait parfois perdre la notion de l’espace et du temps.
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Caché dans le pick-up de passeurs, Jawad a du mal à se rappeler précisément être passé par tel ou tel pays, et le temps que cela a pu prendre. Ses seuls moments de joie sont alors les quelques minutes en visio avec sa femme et ses enfants, quand il arrive à les joindre. Un jour de février 2022, son téléphone sonne et il apprend qu’il est papa pour la cinquième fois. Adman, son petit dernier, a maintenant 1 an. Il ne l’a encore jamais pris dans ses bras.
Fin novembre 2022, Jawad Khan descend d’un camion dont le chauffeur lui annonce qu’il est en Allemagne. Près de la gare où il espère prendre un billet pour la France, il se fait contrôler par la police : « J’étais tellement crasseux qu’ils m’ont repéré tout de suite », sourit-il. Au commissariat, on prend ses empreintes digitales avant de le laisser poursuivre sa route. « Les policiers m’ont dit que c’était juste une formalité et que cela ne changerait rien pour moi. Je réalise aujourd’hui que c’est faux », déplore le jeune homme. Début décembre, il arrive enfin gare de l’Est, à Paris, où son neveu l’attend.
Un nouveau parcours du combattant : celui de la demande d’asile
Après à peine quelques jours de repos, il doit entamer un nouveau parcours du combattant : celui de la demande d’asile, compliquée par le fait qu’ayant été enregistré en Allemagne, il est sous le coup d’une procédure Dublin.
Théoriquement, il devrait retourner faire sa demande d’asile outre-Rhin, dans le premier pays européen où il s’est déclaré. « Mais moi, ce n’est pas ce que je veux, j’ai de la famille à Paris, ce sera plus facile de trouver un travail ici », proteste-t-il.
L’examen de sa demande est fixé au 31 mars. « S’ils refusent, je ferai appel, prévient-il. J’ai des problèmes de santé et je viens juste de pouvoir être pris en charge (après un délai de carence de trois mois, applicable depuis 2019 aux demandeurs d’asile – NDLR) pour soigner mon hépatite B. Il ne faut absolument pas que j’interrompe mon traitement. »
Conscient que la procédure sera longue et difficile, Jawad reste animé par l’envie que sa femme et ses enfants le rejoignent « dans pas trop longtemps ».
« Ici, mes filles pourraient aller à la même école que leurs frères. Moi, je n’ai pas pu faire de grandes études, je voudrais qu’eux aient cette chance », espère le père de famille. « En ce qui me concerne, j’ai très envie de prendre des cours de français. Je parle déjà quatre langues : l’arabe, le pachto, le farsi et l’anglais. Une de plus, ça ne me paraît pas si compliqué », affirme celui qui, en plus de celle de taxi, a une formation de menuisier qu’il aimerait bien pouvoir mettre à profit en France.
Mais tout cela est encore trop lointain et surtout incertain. La terreur d’être renvoyé après tous les efforts qu’il a faits pour rejoindre notre pays semble envahir Jawad, dont le regard se brouille.
« Chez moi, les journaux avec de la couleur et des photos sont maintenant interdits »
Alors il est temps de faire le tour des locaux de l’Humanité et de lui expliquer les étapes de la conception du journal. Nous effectuons une halte dans le bureau d’Abdel, le responsable de la fabrication, qui lui détaille avec enthousiasme les secrets de la quadrichromie.
Voyant une pile de magazines colorés, Jawad lâche : « Maintenant, dans mon pays, les journaux avec de la couleur et des photos sont interdits. » « On a un peu la même histoire tous les deux, répond Abdel au jeune Afghan. Moi aussi j’ai dû fuir mon pays car des intégristes avaient inscrit mon nom sur une liste de personnes à éliminer. Je suis arrivé d’Algérie en France en 1995, pour sauver ma peau. » Une confidence qui allume dans les yeux de Jawad l’espoir de se construire, lui aussi, un avenir en France.
(1) Il s’agit d’un nom d’emprunt pour d’évidentes raisons de sécurité.Et si vous regardiez le monde autrement ?
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Trumperie
BilletMaurice UlrichTout est bon, comme dans le cochon, dès lors qu’il s’agit de sauver le soldat Macron, ou, tout au moins, de manipuler l’opinion. Dans l’éditorial du Parisien, dimanche, le directeur adjoint de la rédaction, Olivier Auguste, ne fait pas dans la charcuterie fine. Le revoilà, s’exclame-t-il à propos de Donald Trump, qui, sous le coup d’une enquête sur le financement de sa campagne de 2016, l’achat du silence d’une actrice porno, vient de lancer un appel à ses partisans pour faire pression sur la justice après avoir encouragé l’assaut du Capitole. D’accord, mais voilà la grosse ficelle qui saucissonne le propos. « La rue contre les règles démocratiques. Les États-Unis ne sont pas les seuls concernés (…) aujourd’hui, l’usage d’un article de la Constitution, le 49.3, sert de prétexte à quelques milliers d’extrémistes pour casser, brûler et se livrer à la violence symbolique. » Comme c’est bien dit ! Le 49.3, un prétexte ? Pardon pour le mauvais jeu de mots, mais on peut trumper le peuple un moment, on ne peut pas le tromper tout le temps.
le billet de Maurice Ulrichle parisiendonald trumpRéforme des retraites L'Humanité
Motion de censure à l’Assemblée nationale : à quoi ça sert ?
ActuC'est l'arme des oppositions à l'Assemblée quand un gouvernement engage sa responsabilité sur un texte. Le groupe centriste Liot a ainsi déposé, ce vendredi 17 mars, une motion de censure transpartisane, susceptible de réunir les voix des opposants à la réforme. Mais à quoi sert ce mécanisme parlementaire ? Et comment fonctionne-t-il ? Décryptage.
Mise à jour le 17 mars 2023.
Antoine PortolesUne motion de censure, qu’est-ce que c’est ? Prévue par la Constitution de 1958, elle a pour but de renverser le gouvernement. C’est, autrement dit, un moyen de contrôle exercé par l’Assemblée nationale sur l’exécutif.
Concrètement, une motion de censure est dite soit spontanée, soit provoquée. Ces deux mécanismes ont les mêmes effets, à ceci près qu’ils n’ont pas les mêmes conséquences. La motion de censure spontanée (article 49-2 de la Constitution) prend forme à la seule initiative des députés, alors qu’une motion de censure provoquée intervient si le Premier ministre engage la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur un texte déposé (le fameux 49-3).
Motion de censure transpartisane : a-t-elle des chances de passer ?Une motion de censure ne peut être présentée que si elle réunit la signature d’un dixième des membres de l’Assemblée. Soit 58 députés à l’heure actuelle. Elle est ensuite votée, et doit réunir la majorité absolue pour être adoptée, soit 289 voix en théorie, mais 287 à cette heure (en mars 2023) en raison de sièges non pourvus.
Quelles sont les conséquences en cas d’adoption ?
Si une motion de censure est adoptée, elle a pour conséquence directe la démission du gouvernement. Démission que le Premier ministre remet au président de la République. Mais en cas d’adoption d’une motion en réponse à un 49.3, l’enjeu est double, puisque celle-ci aurait également pour effet le rejet du texte pour lequel le gouvernement avait engagé sa responsabilité.
Michael Zemmour, économiste : « Le gouvernement nous a raconté une histoire »Une arme redoutable donc, mais qui n’a pourtant eu que peu d’impact depuis 1958. En effet, une seule motion de censure a été adoptée sous la Ve République, le 5 octobre 1962, sur fond de désapprobation par la majorité parlementaire de la réforme introduisant l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Alors premier ministre, Georges Pompidou est contraint de présenter la démission de son gouvernement au général de Gaulle. La chambre basse est alors dissoute quatre jours plus tard par le président qui, in fine, emportera les élections législatives ainsi provoquées.
Depuis cet épisode, aucune motion de censure n’a réussi à atteindre la majorité requise. Au total, plus d’une centaine de motions ont été déposées depuis 1958.
Emmanuel Macron agite le spectre de la dissolution
Face à cette contre-attaque de l’opposition, le chef de l’État a lancé un avertissement en début de mois. En effet, celui-ci n’a pas hésité à brandir la menace d’une dissolution en cas d’adoption d’une motion de censure.
L'Humatinale
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Avec l’utilisation du 49-3 pour adopter sans vote le premier volet du projet de loi de Finances (PLF), le gouvernement a fait en octobre 2022 le choix du passage en force. Le dispositif a également été actionné dans la foulée par la première ministre, Élisabeth Borne, sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Et maintenant sur la réforme des retraites.
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motion de censuregouvernementNupes L'Humanité
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Grèce : le grand ras-le-bol après le drame ferroviaire qui a fait 57 morts
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Grèce L'Humanité
Un 49.3 sous les huées... En vidéo, les réponses au coup de force du gouvernement
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletAprès le déclenchement du 49.3 annoncé par Elisabeth Borne afin d'imposer la réforme des retraites, le gouvernement doit composer avec une crise politique : les oppositions vont déposer vendredi des motions de censure alors que des manifestations de colère éclatent dans le pays.
Jeudi après-midi, l'exécutif a opté pour l'article 49.3 de la Constitution. Cette procédure, déclenchée pour la 11e fois par Élisabeth Borne, permet l'adoption d'un texte sans vote à l'Assemblée nationale, sauf si une motion de censure venait à renverser le gouvernement.
Le groupe des députés indépendants Liot projette de déposer une motion de censure "transpartisane", particulièrement surveillée par l'exécutif, et à laquelle devrait adhérer toutes les composantes de la Nupes.
"La mobilisation doit se poursuivre et nous allons déposer et défendre un RIP (référendum d’initiative partagée) afin que cette réforme ne soit jamais mise en application" a annoncé Fabien Roussel, députée communiste du Nord.
Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a annoncé vendredi que LFI allait "retirer" sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a davantage de chances d'être votée par des députés de droite, défavorables à la réforme des retraites.
Le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve désormais en position de pivot dans les tentatives de faire tomber le gouvernement.
Les motions de censure doivent être déposées moins de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3, soit avant vendredi en milieu d'après-midi. Puis il faudra attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues.
La mobilisation continue
Mais dans la rue, les opposants à la réforme sont bien décidés à ne pas abandonner le combat.
Depuis le milieu de l'après-midi, jeudi, des manifestants se sont rassemblés à l'appel de la CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale où Elisabeth Borne a déclenché l'article 49.3.
Ils ont été rejoints peu après 16H30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 1.600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "A bas le 49.3"
L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end ainsi qu'à une neuvième journée de grèves et de manifestations, le jeudi 23 mars. Elle a dénoncé un passage "en force" et dit mesurer "avec gravité la responsabilité que porte l'exécutif dans la crise sociale et politique qui découle de cette décision, véritable déni de démocratie".
Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie ont mis en garde contre de possibles "débordements" ou "actions individuelles" de salariés de la base.
Ce vendredi 17 mars, pendant environ une demi-heure, la circulation sur le périphérique parisien a été perturbée par des militants CGT à hauteur de la porte de Clignancourt.
Borne menacée
"Nous avons vocation à continuer de gouverner", a affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, renouvelant sa "confiance" à la Première ministre Elisabeth Borne dont la position à Matignon semble menacée.
De son côté, le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui porte ce texte prévoyant notamment un recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, de 62 à 64 ans, a refusé de présenter le recours au 49.3 comme "un échec". "Il y a un texte et ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en oeuvre", a-t-il estimé.
"C'était une erreur de faire le 49.3 sur un texte comme ça vu l'état de notre démocratie. Il fallait aller au vote, quitte à perdre. Je suis sous le choc", a réagi le député MoDem Erwan Balanant.
Pour un responsable du groupe majoritaire, sous couvert d'anonymat, "c'est un crash. Il faut une dissolution".
Avec Afp.
Réforme des retraites L'Humanité
Retraites : après le 49.3, des milliers de manifestants se mobilisent face à l'Assemblée nationale
ReportageRéforme des retraitesFranck CarteletPlusieurs milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 16 mars, place de la Concorde à Paris, pour protester contre le vote de la réforme des retraites et le déclenchement de l'article 49.3.
Depuis le milieu de l'après-midi, quelques milliers de manifestants se sont rassemblés à l'appel du syndicat CGT et Solidaires, place de la Concorde, non loin de l'Assemblée nationale alors qu' Elisabeth Borne avait recours à l'article 49.3.
Ils ont été rejoints peu après 16h30 par des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et par un cortège de plus de 2.000 jeunes partis de la place de la Sorbonne, aux cris de "Emmanuel Macron, président des patrons, on vient te chercher chez toi" et "À bas le 49.3".
Sur des pancartes, on pouvait lire: "Qui sème la misère récolte la colère" ou encore "le printemps arrive... Et le mois de mai".
Des représentants de plusieurs organisations de jeunesse, syndicats étudiants (Alternative), et organisations politiques (Jeunes communistes, Jeunes insoumis, Jeunes écologistes, NPA Jeunes), étaient présents. Ils ont été rejoints par des travailleurs : cheminots, raffineurs et enseignants notamment.
"Ce 49.3 est une insulte à la démocratie", a souligné Sonia, étudiante en archéologie tandis que son amie Emma nous a expliqué : "C'est maintenant ou jamais qu'il faut se mobiliser et lorsqu'on ne respecte pas la démocratie, celle-ci arrive place de la Concorde".
"On est en train de dire non à cette atteinte à la démocratie après toutes ces luttes qui ont eu lieu et on ne se fait pas encore entendre", a martelé Amélie, enseignante à Argenteuil.
D'autres rassemblements étaient organisés en France, comme à Grenoble, où 200 à 300 personnes étaient rassemblées depuis le milieu de l'après-midi devant la préfecture. "Je m'étais dit qu'ils respecteraient un peu la démocratie. A priori je suis très naïve donc j'ai été surprise, je croyais qu'ils n'allaient pas oser user du 49.3", explique Karen Mantovani, agente d'accueil à la CPAM de Grenoble et déléguée syndicale CGT. "Tout le monde grogne mais ça manque d'action", regrette-t-elle, se disant "révoltée".
Présent à Toulouse, Olivier Saint-Jours, enseignant de 53 ans, pense que le recours au 49.3 "va tendre le mouvement, c'est certain, ça ne va pas s'arrêter là, les gens vont se radicaliser".
Avec Afp
Réforme des retraites L'Humanité
VIDÉO. Réforme des retraites. Cheminots et paysans reprennent Versailles
ReportageRéforme des retraitesSamuel EyeneDes agriculteurs du Modef et de la Coordination paysanne, en lien avec la CGT cheminots, ont effectué une distribution de denrées alimentaires en soutien aux salariés en grève.
Matthieu Bolle-Reddat en a la gorge nouée. « C’est émouvant de voir tous ces dons et la fraternité des gens », confie le secrétaire général de la CGT des cheminots de Versailles. Il est vrai que la scène qui se joue sur la place de la gare de Versailles-Chantiers sort de l’ordinaire. En partenariat avec la CGT-cheminots de Versailles, les paysans du MODEF et de la Confédération Paysanne viennent distribuer des denrées alimentaires à une soixantaine de salariés en grève reconductible.
Énergéticiens, ouvriers, cheminots… reçoivent les victuailles les uns après les autres. Ce geste de solidarité marquant en cette huitième journée nationale de mobilisations contre la réforme des retraites est née d’une rencontre. « Quand le syndicat CGT des cheminots de Versailles nous a contactés pour nous proposer d’organiser une opération solidaire entre les salariés en grève et les paysans du MODEF, nous n’avons pas hésité, amorce Raymond Girardi, vice-président du Mouvement de défense des exploitants familiaux. C’est par la convergence des luttes que nous pouvons porter un coup à la réforme des retraites ». Accompagnés d’autres cultivateurs, l’agriculteur du Lot et Garonne a parcouru 700 kilomètres dans la nuit de mardi à mercredi pour concrétiser ce rapprochement.
Devant la gare de Versailles Chantier, les drapeaux flottent dans l’air. Rouges de la CGT, jaunes de la Confédération paysanne. Le lieu est symbolique. « Nous sommes ici à Versailles où les derniers Communards ont été suppliciés, rappelle Matthieu Bolle-Reddat. »C’est aussi ici que les paysans sont venus en 1789 brûler les demeures aristocrates« , ajoute-t-il. L’humeur est festive. Le soleil s’ajoute à la bonhommie des gens présents. Pour autant, l’ambiance demeure combattive. »Aujourd’hui, il y a un projet de contre-réforme et de recul social qui veut nous imposer de travailler plus longtemps« , cingle Sébastien Pigache, membre du bureau de la Confédération paysanne du Gers.
Témoins de cette convergence, Fabien Roussel, député PCF, résume: »C’est la plus belle union qui se produit ici, celle des paysans et des salariés, celle de l’union de la terre et du travail des industries. C’est la faucille et le marteau.« Venu aussi en soutien, Éric Coquerel, député LFI et président de la Commission des finances, souligne que tous les mouvements de lutte qui se sont déroulés jusqu’à maintenant sont positifs car ils ont montré que le syndicalisme dans ce pays est capable d’organiser une résistance majoritaire. »
Après la distribution des denrées, les manifestants et grévistes se dirigent dans les rues de Versailles. Des chants résonnent. « Paysans, unité, salariés », lancent Matthieu Roll-Beddat depuis le cortège de tête. « On reprend notre outil de travail », se réjouit l’un de ses collègues cheminots. L’étonnant cortège surgit devant le château de Versailles sous les paroles de l’Internationale:« Ouvriers, paysans, nous sommes le grand parti des travailleurs. »
Réforme des retraites L'Humanité
Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène
ReportageSolène CahonAlexia AvrilAlors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue.
Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent “tout aussi injuste et injustifié”.
Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier.
Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.
journée internationale des droits des femmes L'Humanité
La mobilisation décolle dans de nombreux secteurs
ActuRaffinerie, électricité, gaz, déchets ménagers, le ton monte depuis le passage en force du gouvernement, en vue de la journée d’action nationale de jeudi 23 mars à l’appel de l’intersyndicale.
Cécile RousseauAprès un week-end riche en manifestations à travers le pays, la pression monte pour le gouvernement avant la journée d’action interprofessionnelle du 23 mars. Alors que le début de semaine s’annonce décisif avec le vote des motions de censure à l’Assemblée nationale pour barrer la route à la réforme des retraites, les différents secteurs économiques haussent le ton.
Retraites. Qui sème le 49.3 récolte la censure ?Dans les raffineries, plus rien ne sort
Dans les raffineries, les robinets commencent à se fermer. Depuis le 17 mars au soir, l’arrêt des installations du site de TotalEnergies en Normandie, le plus important du pays, basé à Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), est acté et devrait se poursuivre jusqu’à lundi soir. Selon Éric Sellini, coordonnateur CGT du groupe TotalEnergies, « plus rien ne sort » du site.
Les expéditions sont aussi stoppées à la raffinerie Pétroineos à Lavéra (Bouches-du-Rhône), qui serait mise à l’arrêt dès demain. Alors que la grève se poursuit au dépôt pétrolier du Havre (tout comme à celui de Fos-sur-Mer), la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) devrait cesser l’activité le 21 ou 22 mars, faute de matière première.
« Ça fait quinze jours que les expéditions sont ralenties partout. Depuis le 7 mars, on travaille à mener un bras de fer plus important : ce ne sont pas des jours de grève par-ci par-là qui allaient faire plier le gouvernement, poursuit Éric Sellini. On voit les premiers effets : 70 stations-service étaient en rupture totale de stock jeudi 16 mars, elles sont 300 aujourd’hui et 400 sont en rupture partielle, c’est plus marqué dans les grandes agglomérations et le sud de la France. » Pour l’instant, les menaces de réquisitions brandies par le gouvernement n’ont été mises en application nulle part.
À la centrale nucléaire du Blayais, des barrages filtrants 24 heures sur 24
Réunis vendredi 17 mars, les syndicats CGT de l’énergie ont décidé quant à eux de « renforcer partout » le mouvement cette semaine et d’appeler à « la reconduction de la grève et à la perturbation maximale du travail », selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT énergie.
À la centrale nucléaire du Blayais, en Gironde, les barrages filtrants à l’entrée sont désormais en place 24 heures sur 24. Ce week-end, la production a baissé de 75 mégawattheures et deux arrêts de tranches ont eu lieu. Les équipes grévistes se relaient pour dormir sur le piquet et occuper l’entrée.
On ne bougera pas tant que la réforme ne sera pas retirée. Ça permet de canaliser certains agents qui voudraient recourir à des moyens plus extrêmes tellement ils sont en colère ». Olivier Delbos, secrétaire CGT de la centrale nucléaire du Blayais
Pour le secrétaire de la CGT du site, Olivier Delbos, « c’est du jamais-vu depuis 2005. Quand le gouvernement a commencé à devenir plus agressif, on a changé notre façon de faire à la demande du personnel. On ne bougera pas tant que la réforme ne sera pas retirée. Ça permet de canaliser certains agents qui voudraient recourir à des moyens plus extrêmes tellement ils sont en colère ».
Partout, comme le précise Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT mines-énergie, « les baisses de production continuent dans le thermique, l’hydraulique et le nucléaire. Les actions “Robin des bois” de gratuité d’électricité aussi. D’autres centrales ont mis en place des barrages filtrants comme celles de Tricastin ou de Penly. Les trois terminaux gaziers d’Elengy, filiale d’Engie, sont à l’arrêt depuis le 7 mars, les stocks baissent. L’impact commence à se faire sentir ». Le mouvement s’est durci également sur les onze sites de stockage souterrain de gaz Storengy, dont le plus important, à Chémery (Loir-et-Cher), a été mis à l’arrêt.
Les éboueurs ont reconduit jusqu'au 21 mars
Du côté des incinérateurs de déchets ménagers, la mobilisation tient bon. Sur les trois sites franciliens d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les grévistes ont mis en place des barrages filtrants pour laisser passer quelques camions de collecte des ordures. En assemblée générale vendredi 17 mars, ils ont « reconduit l’action jusqu’à mardi inclus, avec un filtrage des camions à Issy-les-Moulineaux samedi et dimanche, puis à Saint-Ouen lundi et mardi », a déclaré Fatiha Lahrech, déléguée syndicale CGT à Issy-les-Moulineaux.
Si vendredi, la police est venue déloger les salariés du site d’Ivry-sur-Seine, selon la CGT, 95 % d’entre eux restent en grève et son accès est toujours bloqué. Quant aux quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Unsa, SUD, CFDT), ils ont appelé à maintenir la grève reconductible entamée le 7 mars.
Mobilisations retraitesRéforme des retraitesgrèves L'Humanité
Philippe Martinez : « Le syndicalisme doit représenter la diversité des travailleurs »
La rencontreAvant de passer la main à la tête de la CGT, Philippe Martinez mène la bataille contre la réforme des retraites. Défis et utilité du syndicalisme à l’heure des mutations du travail, danger de l’extrême droite et retour sur son parcours... le secrétaire général se livre à « l’Humanité magazine ». Entretien.
Naïm SakhiA l’issue du congrès confédéral qui se tiendra à Clermont-Ferrand du 27 au 31 mars, Philippe Martinez ne sera plus à la tête de la CGT. En visite dans nos locaux, le jeudi 9 mars, le secrétaire général nous a accordé un entretien, alors que l’accélération du calendrier parlementaire et le durcissement de la contestation laissaient planer des interrogations sur la suite du mouvement contre la réforme des retraites. Une séquence qui clôt huit années à la tête de la CGT, pour ce militant engagé depuis plusieurs décennies dans la transformation sociale.
Après près de deux mois de mobilisation contre la réforme des retraites, la course contre la montre est engagée. Les semaines à venir seront décisives. Quelle que soit l’issue parlementaire du projet de loi, comment imposer le retrait de la réforme ?
Par la mobilisation. Toutes les journées de mobilisation ont été importantes, avec notamment 3,5 millions de personnes dans les rues, le 7 mars. Cette pression doit être maintenue pour la suite. La colère s’accumule depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Que ce soit sur le pouvoir d’achat, les services publics, l’emploi, elle s’est exprimée de façon différente. Mais cette réforme est une goutte d’eau qui fait déborder le vase, parce qu’elle traverse l’ensemble de la société. Agrégeant autour d’elle l’ensemble des colères.
Retraites. Philippe Martinez, CGT : « L’unité syndicale, meilleur indicateur de la nocivité de la réforme »Vous avez mis sur la table de nombreuses propositions alternatives, en insistant notamment sur le rôle des cotisations sociales. En quoi ce mouvement interroge-t-il plus largement la question du travail ?
Dès 2019 et 2020, lors de la réforme systémique, nous avions dû expliquer non seulement ce qu’est une cotisation, mais aussi qu’elle était liée au salaire, donc au travail, contrairement à l’impôt. La question des retraites pose celle du travail. Ce sujet n’est jamais abordé, a contrario du chômage ou de l’emploi. Le travail, c’est autre chose que des statistiques. Les salariés veulent savoir à quoi sert leur boulot et avoir un regard sur leurs conditions de travail. Sinon, on se retrouve avec des seniors, qui, arrivés à 58 ans, sont non seulement usés, mais veulent partir. Le travail est essentiel à la vie. Bien sûr, les salariés ont pris goût au télétravail. Mais, aujourd’hui, ils souhaitent être aussi présents en semaine, parce que le collectif a du sens. L’organisation et le management imposent aux travailleurs, qu’importe leur catégorie, une seule façon de travailler, en décalage avec la conception que portent les salariés. Il n’y a rien de pire que d’avoir conscience de mal faire son travail. Cette réforme fera travailler tout le monde deux années de plus, les Français l’ont bien compris. Pour un déménageur qui a porté des charges lourdes toute sa vie, ce n’est pas un petit effort. Les aides-soignantes, les pompiers… plein de corps de métiers ne tiendront pas à cause de la pénibilité. Les entreprises jouent là-dessus pour virer les plus âgés qui coûtent plus cher en fin de carrière. Elles appellent cela non pas des plans de licenciement, mais des plans de départs volontaires.
Tenir le congrès de la CGT dans un tel contexte social, est-ce un atout pour vos travaux ?
On ne fait pas de théorie sans pratique. L’unité syndicale est-elle utile pour le mouvement social ? Le débat sur la notion de syndicalisme rassemblé traverse la CGT. Je constate que, quand les syndicats sont unis, on bat des records de mobilisation. Pareil pour l’ouverture aux autres de la CGT. Sans les discussions avec les ONG, je suis convaincu qu’il n’y aurait pas eu, lors de ce mouvement, l’articulation entre les urgences sociale et climatique. Pour l’anecdote, sur la porte de mon bureau, j’ai affiché une citation de Pierre Desproges : « Un jour, j’irai vivre en théorie parce qu’en théorie, tout se passe bien. »
Les salariés veulent savoir à quoi sert leur boulot et avoir un regard sur leurs conditions de travail. Sinon, on se retrouve avec des seniors, qui, arrivés à 58 ans, sont non seulement usés, mais veulent partir. Le travail est essentiel à la vie.
En quoi cette expérience peut-elle alimenter vos débats autour du rassemblement syndical ?
J’en suis convaincu : quand les syndicats sont d’accord, les salariés ont confiance. En 2019 et 2020, les organisations n’avaient pas toutes le même point de vue sur la réforme systémique. Les salariés se questionnaient. Aujourd’hui, l’unité syndicale a convaincu l’opinion sur les méfaits de cette réforme. Bien sûr, tout le monde sait que la CFDT et la CGT ne sont pas d’accord sur tout, par exemple sur la reconduction de la grève. Mais la franchise permet de faire confiance. Sur le rassemblement du syndicalisme, la CGT et la FSU avaient, dès 2009, édité une brochure à l’issue d’un colloque. Elle avait vocation à débuter un travail commun. Je pense qu’il y a trop de syndicats en France. La réduction du nombre de confédérations est à discuter, en ce qui nous concerne, avec la FSU et Solidaires.
15 mars. Les syndicats font monter la pression populaireLa CGT s’est-elle suffisamment adaptée aux mutations du salariat ?
Le monde du travail a changé. Cela peut donner des maux de tête, mais notre responsabilité est de s’occuper de ceux qui subissent cette évolution. La CGT est contre le travail du dimanche. Pour autant, nous défendons les travailleurs du dimanche. Les livreurs à vélo sont aux antipodes de notre conception du travail. Doit-on les laisser tomber ? Le syndicalisme de transformation sociale est la base de la construction de la CGT. Il s’accompagne d’un syndicalisme dit du carreau cassé, au quotidien. Si on considère ceux qui subissent les transformations du salariat comme des suppôts du capital, on finira peu nombreux.
La CGT a débattu sur les enjeux sociaux et environnementaux dans l’ÉnergieQuid des nouvelles attentes sur l’écologie et le féminisme ?
Le tournant a été pris par la CGT bien avant que je sois son secrétaire général. Dès 1999, avant tout le monde, sa direction a été paritaire. Il reste des efforts à faire, mais sur le féminisme la CGT est à l’avant-garde. Nous sommes par ailleurs la première organisation à s’être dotée d’une cellule de veille contre les violences sexistes, en 2016, avant MeToo. Mais cela ne signifie pas que tout le monde est convaincu y compris dans nos rangs. Emmanuel Macron et le Medef considèrent pour, leur part, le féminisme et l’environnement comme des sujets sociétaux. Mais ils sont hautement sociaux et politiques. La CGT doit prendre ces sujets à bras-le-corps. Nos adversaires veulent restreindre nos activités en nous cantonnant à aider le patronat et le pouvoir à mettre en œuvre les mesures qu’ils décident. Notre syndicalisme vise la transformation et non la gestion des mauvais coups et doit donc couvrir l’ensemble des questions sociales.
Le rôle d’un parti ou d’une formation n’est pas d’être à la tête du mouvement social. Ces deux rôles sont distincts, tout en ayant besoin de passerelles. Je suis convaincu de l’importance de la politique.
Vous proposez Marie Buisson pour vous succéder. En quoi a-t-elle le profil, selon vous, pour relever les défis auxquels est confrontée la CGT ?
Il n’y a pas de profil pour être secrétaire général, sinon je ne l’aurais jamais été ! Marie Buisson partage la conception d’ouverture de la CGT votée au précédent congrès… Sa fédération, l’éducation, est loin d’être la plus petite. La Ferc est l’une des rares à progresser, chaque année, en nombre d’adhérents. C’est un signe. Ils ont fait adhérer 600 moniteurs d’escalade, pourtant autoentrepreneurs, regroupés dans une association. C’est dans ce sens que la CGT doit agir pour représenter au mieux la diversité du monde du travail. Marie est une grande dirigeante. La CGT se réclame du féminisme mais n’a jamais eu de femme à sa tête en cent vingt-sept ans.
Le débat ne se résume pas aux personnes. Ça n’intéresse d’ailleurs pas beaucoup les militants. En revanche, les questions liées au syndicalisme rassemblé, à l’ouverture de la CGT ou à la structuration des travailleurs qui sont aujourd’hui hors du champ de nos structures ou encore la façon de mener les luttes, si. Ce sont des débats d’orientation. Quand j’ai proposé la candidature de Marie Buisson, la direction a validé ce choix. Mais le fait qu’elle soit une femme posait question. Je constate que cela n’est plus le cas. Quand on discute, les choses évoluent.
Ce mouvement signe-t-il un retour en force des syndicats ? Ont-ils marqué des points sur l’utilité de la syndicalisation ?
Emmanuel Macron pense que le syndicalisme n’est pas utile. Il nous a toujours exclus. Ce que l’on appelle les réformistes estiment aussi que les syndicats ne sont pas respectés. Le patronat et le pouvoir ont contribué à nous dénigrer. En 2010, sur les retraites, ou durant la loi travail, les ministères avaient toujours un lien avec nous. Les conseillers sociaux savaient ce qu’était la vraie vie. Aujourd’hui, ils sont totalement hors sol. Dans ce conflit, je n’ai eu qu’un appel de cinq minutes de la première ministre, un dimanche soir à 21 heures. J’ai eu plus de coups de téléphone avec Élisabeth Borne lors du conflit dans les raffineries en octobre 2022, alors que ce sont des entreprises privées, que maintenant. Mais le syndicalisme doit évoluer car il ne représente plus la diversité du monde du travail. Les syndicats sont présents dans moins d’une entreprise sur deux. Avec ce mouvement, le syndicalisme fait preuve de son utilité en démontrant qu’il peut se mobiliser ensemble, tout en étant responsable et doté de propositions. Au début de l’année, en six semaines, la CGT a réalisé 13 000 adhésions, c’est bien plus que sur la même période, les années précédentes.
Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles, sur lesquelles nous ne pouvons transiger.
Les débats sur l’articulation entre actions syndicales et politiques ont resurgi dans ce mouvement. Quelle est, selon vous, la bonne façon de travailler ensemble ?
Tout comme avec les ONG et associations, nous devons préciser les liens entre le mouvement social et les partis, sans se marcher sur les pieds. Le rôle d’un parti ou d’une formation n’est pas d’être à la tête du mouvement social. Cette tentation est de retour, mais je ne veux montrer personne du doigt. Ces deux rôles sont distincts, tout en ayant besoin de passerelles. Je suis convaincu de l’importance de la politique. Celle-ci peut transformer les revendications en lois ou projets pour la société. De plus, les partis doivent trouver les formes d’une implantation dans l’entreprise.
Cédric Bottero : « Le RN est discret à l’Assemblée, mais sa présence médiatique est énorme »Durant votre mandat, vous avez beaucoup alerté sur le danger de l’extrême droite. Les luttes sociales comptent-elles parmi les dernières armes pour la faire reculer ?
Je le pense. Et je note que, sur ce sujet, nous partageons les mêmes valeurs avec la CFDT. Les syndicats sont les derniers à refuser de débattre, dans les médias, avec le RN. Tout comme nous refusons d’aller chez CNews. L’antiracisme, l’antifascisme, la solidarité internationale sont des valeurs essentielles du syndicalisme, sur lesquelles nous ne pouvons transiger. Le RN a 88 députés à l’Assemblée. Nous sommes plus qu’inquiets quand nous entendons un ministre expliquer que l’extrême droite a eu un comportement républicain lors des débats parlementaires. Idem quand ils obtiennent des vice-présidences à l’Assemblée. En n’écoutant pas le mouvement social, Macron déploie le tapis noir à l’extrême droite pour l’Élysée. Nous devons également être vigilants dans nos rangs. Malgré nos campagnes, 20 % de nos sympathisants ont voté RN aux dernières élections.
Syndicalisme. Combattre l’extrême droite dès le piquet de grèveQuelle expérience tirez-vous de vos huit années à la tête de la Confédération ?
L’exigence d’être en phase avec ceux que vous ambitionnez de représenter. J’ai agi comme secrétaire général, comme je l’ai fait en tant que délégué du personnel : être au contact des salariés, des syndiqués. Je dis toujours aux militants qu’ils ont deux oreilles et une bouche. Les unes doivent servir deux fois plus que l’autre. Mon expérience de secrétaire général est très riche. Je suis un métallo. Aller dans un hôpital, par exemple, était une découverte. Quand une infirmière me dit passer plus de temps sur son ordinateur qu’à produire des soins, cela interpelle. Quand on passe une demi-journée avec les égoutiers de Paris, on comprend mieux pourquoi ils se doivent de partir à la retraite avant tout le monde.
Quels ont été les fondements de votre engagement ?
Les trois quarts des adhérents qui ont rejoint la CGT l’ont fait après avoir subi une injustice. C’est bien, car le syndicalisme doit être utile et efficace. J’ai franchi le pas après une non-application d’un accord dans ma boîte. Très vite je me suis rendu compte qu’avec le collectif, on résout les problèmes. Dans ma famille, j’entendais plutôt parler de la CGT. Mon père était secrétaire du CE dans sa boîte. Il lisait « l’Humanité » tous les jours. Il a adhéré au PCF le jour de sa retraite. Ma mère a rejoint la CGT peu de temps après son arrivée en France. Elle était la meilleure vendeuse de la vignette de la Fête de l’Huma à Rueil-Malmaison.
Aujourd’hui, les jeunes ont aussi le sens de l’engagement. Ils préfèrent sans doute TikTok et Twitter à la poignée de main, mais, comme les autres, ils ont ce besoin d’échanger. On l’a vu avec les marches pour le climat.
Ces motivations se retrouvent-elles de nos jours, notamment auprès des jeunes ?
Cette démarche n’a pas changé. Aujourd’hui, les jeunes ont aussi le sens de l’engagement. Ils préfèrent sans doute TikTok et Twitter à la poignée de main, mais, comme les autres, ils ont ce besoin d’échanger. On l’a vu avec les marches pour le climat : ils peuvent se mobiliser collectivement pour une cause, sans doute de manière plus consumériste. Mais dans les ONG, la moyenne d’âge est un peu plus basse qu’à la CGT… Et des opérations coups de poing, comme ils font pour le climat, j’en ai fait quand j’étais jeune adhérent. Avant que la Bourse ne soit virtuelle, je me suis rendu plus d’une fois à Paris pour bloquer des transactions financières. J’ai aussi arrêté des trains, déployé des banderoles en haut des Champs-Élysées. Un jour, nous avions couvert d’affiches la rue où habitait François Mitterrand, pour soutenir les « dix de Billancourt », licenciés arbitrairement de Renault.
D’un point de vue personnel, quelle suite professionnelle à la fin de votre mandat ? Et militante ?
Comme je suis salarié de Renault depuis près de quarante et un ans, lundi 3 avril, je serai dans ma boîte. Je suis un citoyen comme les autres. J’ai atteint l’âge légal, mais il me reste trois trimestres pour avoir toutes mes cotisations. Je me rendrai dans les manifestations. Non plus derrière une banderole et devant les photographes, mais avec l’ensemble des salariés.
Philippe MartinezCGTcongrès de la CGTsyndicalisme L'Humanité
Des salariés en grève s’emparent de la porte de Clignancourt
ActuAu lendemain du recours controversé à l’article 49.3 par le gouvernement, des militants en grève ont bloqué le périphérique au nord de Paris.
Samuel EyeneÀ la porte de Clignancourt, juste en dessous du périphérique, l’excitation monte. Il est 7 h 30, un homme sort de son sac une chasuble rouge de la CGT. Un autre se pare du vêtement rose de Solidaires. Puis, une centaine de personnes copient le même mouvement. Une fumée rouge enveloppe l’air, signe du craquement d’un fumigène. Les manifestants affichent des sourires, et pour cause. Ils s’apprêtent à réaliser une action de mobilisation inédite ce vendredi 17 mars. « La CGT, l’Union Départementale Paris, l’interprofessionnel et des syndicats autonomes ont décidé de bloquer le périphérique à trois endroits différents, dont la porte de Clignancourt », dévoile Cédric Liechti, secrétaire générale CGT-Énergie Paris. C’est notre réaction au coup de force réalisé hier par le gouvernement« .
Klaxons, banderoles et rares agacements
Il n’aura fallu que cinq minutes aux militants et grévistes pour débouler sur la voie intérieure à pied. Même Bison Futé n’aurait pu le prévoir. Banderoles dépliées, chants entonnés, les personnes mobilisées s’emparent de la route. Malgré l’agacement des quelques conducteurs immobilisés, l’opération s’effectue sans violence et dans la joie. Des automobilistes qui roulent dans le sens contraire n’hésitent pas à klaxonner en guise de soutien aux personnes mobilisées.
» Je suis contente d’être mobilisée aux côtés de tout ce monde présent, se réjouit Florine. Cette professeure en collège à Paris appelle à « multiplier les actions sauvages » . Les revendications sont nombreuses après l’usage du 49.3 par Élisabeth Borne. Des agents d’EDF-CGT exhibent une banderole « 100 % Public » . Pour Malek Bouakkaz, secrétaire général adjoint CGT Énergie 93, le camouflet infligé à la majorité hier est une « victoire » . « Le gouvernement n’a pas eu de majorité, il a été obligé d’utiliser le 49.3. C’est un fiasco pour lui » . « C’était la suite logique des choses. Le gouvernement n’a jamais été honnête. Il a placé ce projet de réforme dans le cadre de la loi de finance rectificative de la sécurité sociale et bloqué les débats à plusieurs reprises. Certes il utilise les outils à sa disposition, mais il n’en demeure pas moins contestable » , commente un professeur d’école.
Après une vingtaine de minutes sur place, le cortège s’élance progressivement en direction de la porte de la Chapelle sous les chants. « Le périphérique il est à qui ? Il est à nous. Et les retraites elles sont à qui ? Elles sont à nous » , scande la foule. Plusieurs grévistes portent des drapeaux de la CGT. « L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique de mobilisation et d’actions. Celles-ci, de formes diverses, sont maintenant ancrées dans le paysage et se poursuivront jusqu’au retrait de la réforme des retraites » , a d’ailleurs annoncé le syndicat.
« La rue va reprendre ses droits »
Rapidement exécutée, l’opération ne dure que moins d’une heure au total. Une fois arrivés à destination, les personnes mobilisées se dispersent alors que la police assiste à la scène. Similaires à ce blocage, des actions inopinées éclatent partout en France ce vendredi : Rennes, Amiens, Lyon, Grenoble… Et elles ne risquent pas de s’arrêter. « La rue va reprendre ses droits. Ce qui s’est passé hier a provoqué la colère. Les semaines qui vont venir vont permettre d’élargir la grève générale » , promet Cédric Liechti. Et Adèle Tellez, délégué CGT UL 19, de promettre : « L’intersyndicale appelle à une grande journée de lutte et de manifestation jeudi 23 mars. Nous y serons et nous ferons augmenter le niveau de mobilisation par la grève reconductible et par toutes les actions nécessaires. »
Mobilisations retraitesCGTRéforme des retraites L'Humanité
Direct Retraites. Lancement du référendum d'initiative partagée, 71 % des Français pour la motion de censure
- Après le 49.3 utilisé hier par la Macronie pour imposer sa réforme des retraites, une demande de référendum d’initiative partagée (RIP) a été déposée ce vendredi 17 mars par 252 parlementaires de gauche.
- Le groupe centriste Liot a déposé, ce vendredi, une motion de censure transpartisane, susceptible de réunir les voix des opposants à la réforme.
Quelles sont ses chances de passer ?
- Ce matin, plusieurs réseaux routiers ont été bloqués. À midi, des milliers de personnes manifestaient à Rennes. Des rassemblements sont attendus dans plusieurs villes à 18 heures.
- L’intersyndicale appelle à des « rassemblements syndicaux de proximité » ce week-end et à une nouvelle grande journée de grèves et de manifestation le jeudi 23 mars. La CGT appelle à des « actions visibles » lundi, mardi et mercredi.
Lire notre analyse : la bataille des retraites ne fait que commencer.
L'Humanité
À Orléans, la mobilisation carbure au blocage de dépôt pétrolier
ReportageTrès tôt ce jeudi matin, une centaine d’adhérents CGT, CFDT et Solidaires ont mené une action coup d’éclat contre le projet de réforme des retraites. Le durcissement du conflit était déjà dans les esprits des militants bien avant l’examen au Parlement du texte gouvernemental.
Naïm SakhiOrléans (Loiret), envoyé spécial.
Cinq heures du matin à la Bourse du travail d’Orléans. Dans la salle de repos, les militants cégétistes prennent un premier café. Ce jeudi, jour du vote de la réforme des retraites au Parlement, l’union départementale (UD) CGT du Loiret, rejointe par l’intersyndicale, est à l’initiative d’une action « coup de poing » interprofessionnelle. Jusqu’à la dernière seconde, le lieu est tenu secret. Treize minutes plus tard, Pascal Sudre, le secrétaire général de l’UD, interpelle ses troupes : « Nous allons nous diriger vers le lieu de l’action. » La soixantaine de personnes monte dans les voitures, direction le dépôt pétrolier de l’agglomération.
Sur place, une dizaine de syndiqués déjà présents ont empêché un camion-citerne de sortir du site. Après un trajet de dix minutes, le camion de la CGT se gare devant une entrée afin de décharger le matériel du jour. Outre le café pour réchauffer les troupes jusqu’à la fin de l’action aux alentours de 10 heures du matin, des pneus sont déchargés. Les cégétistes sont alors rejoints par des militants de Solidaires et de la CFDT, dont Caroline. Cette hôtesse de caisse, chasuble orange de la centrale sur le dos, n’entend pas se retirer du mouvement en cas de vote de l’Assemblée nationale ce jeudi. « Cette mobilisation a rehaussé l’image des syndicats, mais ce n’est pas assez. Nous devons obtenir le retrait de la réforme, quitte à durcir les actions, mesure la cédétiste. Ce soir, nous allons attendre les consignes de la confédération. Mais quoi qu’ils disent, nous devons continuer, car la population est opposée à cette réforme. » À ses côtés, un responsable CFDT (souhaitant rester anonyme) partage l’avis de Caroline sur les suites à donner au mouvement. Il ajoute : « Macron avait promis de tenir compte des corps intermédiaires après sa réélection. Mais c’est pire qu’avant. La colère est profonde et les syndicats doivent aller dans le sens de la population. »
Au bout d’une heure trente de blocage, de nombreux camions-citernes patientent sur le côté de la route. Des automobilistes qui passent klaxonnent en guise de soutien. Puis, des éboueurs font un arrêt afin de partager un café. Le 7 mars, 90 % d’entre eux étaient en grève, mais celle-ci n’a pas été reconduite. « Chez nous, ça ne suit pas et les syndicats sont peu implantés », déplore Brahim, opposé à la réforme. Après vingt-cinq ans de métier, cet agent de 43 ans a le dos abîmé par son travail. « Je cherche à changer de poste, j’ai un certificat du médecin qui atteste mes problèmes, raconte l’éboueur, mais pour le moment, la direction me dit qu’il n’y a pas de place, alors j’attends. »
Non loin de lui, Cyril, veste CGT sur le dos, enrage. « L’inflation n’est pas une excuse pour ne pas faire grève, tout le monde la subit. » « Si on ne tape pas plus nombreux et plus fort, aucune victoire n’est possible face à un gouvernement qui se fiche de la démocratie », poursuit l’ouvrier à l’usine John Deere de Saran. Inquiet, son collègue David complète : « Si la réforme passe, les gens n’oublieront pas le mépris. Les députés ne seront pas réélus. Et l’extrême droite va en profiter. »
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Anticiper l’effet des technologies
ChroniqueSylvestre HuetRéfléchir avant d’agir. Ce vieux et sage adage prend un sens très précis, mais redoutable, lorsqu’on l’applique aux innovations issues des sciences et des techniques. Dans nos sociétés capitalistes, les actionnaires des entreprises privées sont pressés. Ils souhaitent les mettre en œuvre le plus rapidement possible. Objectif ? Que l’avantage concurrentiel qui en découle produise le maximum de profits. Ce mécanisme peut se révéler dangereux. Par l’usage massif d’un objet ou d’une substance dont les effets nocifs pour les êtres humains ou les écosystèmes ne se dévoilent qu’avec le temps. Pour limiter ce risque, il faut l’anticiper. Développer des recherches sur ces effets possibles, avant le déploiement sans limite et sans précautions des produits de l’innovation technologique. Et donc réfréner l’appétit de profits. Puis imposer des règles fondées sur l’intérêt général et celui des générations futures.
Constellations : tout comprendre des projets d'Internet par satellite d'Elon Musk et Jeff BezosPrenons un exemple où il est encore temps : l’usage de l’orbite terrestre. Certes, il existe depuis les années 1960 avec les premiers satellites. Mais le développement de technologies réduisant le coût de l’accès à cet espace ouvre la voie à une invasion inédite. Les « constellations » des géants du Net ou de SpaceX vont compter des dizaines de milliers de satellites. Cette invasion n’est pas sans risques, dont celui de déclencher, par chocs entre satellites ou avec des débris de plus en plus nombreux, une réaction en chaîne. Elle pourrait transformer certaines orbites les plus utiles en champs de mines. Écarter ce risque exige de le mesurer, puis de concevoir, signer et appliquer un traité mondial pour réglementer l’usage de l’espace circumterrestre, ce bien commun de l’humanité. Pour que cette démarche soit efficace, elle doit anticiper le risque et non le suivre. Or, s’il est encore temps pour l’orbite terrestre, il est déjà trop tard pour nombre des dégâts infligés aux écosystèmes marins, à la biodiversité terrestre ou pour un réchauffement climatique limité à 1,5 °C depuis la révolution industrielle.
Pour anticiper, il faut une recherche publique puissante et libre, chargée de l’évaluation des risques. Cette activité ne peut rapporter aucun profit ; elle sera donc toujours réduite par les actionnaires. Il faut des dirigeants politiques soucieux de l’intérêt général et d’un avenir plus lointain que celui de leur pouvoir. Les citoyens peuvent évaluer à ces deux points si leur pays peut, ou non, appliquer le prudent adage.
la chronique scientifique de sylvestre huetSciencespollutionrecherche L'Humanité
Jusqu’au dernier souffle
ChroniqueMaryam MadjidiUn masque à gaz lui couvre tout le visage, sur l’épaule un sac à dos, à la main une pancarte sur laquelle on peut lire : « Jusqu’au dernier souffle. Femme. Vie. Liberté ». C’est une adolescente déterminée à poursuivre sa scolarité. Elle se battra jusqu’à son dernier souffle.
À l’heure où j’écris cette chronique, 681 attaques au gaz ont été menées dans 230 établissements scolaires dans 25 provinces du pays qui en compte 31. Toutes ont été recensées par l’association We Are Iranian Students avec la date, le lieu et le nombre de victimes. Ce travail est essentiel et je tenais à l’en remercier.
Plus de 5 000 jeunes filles ont été victimes de ce gaz inhalé qui provoque des symptômes tels que vertiges, vomissements, nausées, maux de tête, problèmes respiratoires, difficultés à marcher. Certaines ont été hospitalisées. Pour d’autres, les symptômes persistent encore deux à trois semaines plus tard. C’est le cas d’une jeune fille dans la ville de Qom qui se déplace toujours avec un déambulateur deux semaines après avoir été empoisonnée.
Depuis la première, le 30 novembre 2022, les attaques se sont intensifiées, en particulier à partir de février.
Le guide suprême a fait deux déclarations parfaitement contradictoires. L’une, début octobre, affirme qu’il suffirait d’une punition pour régler le problème de ces jeunes qui se révoltent. C’était l’époque des lycéennes déployant leurs cheveux en adressant un doigt d’honneur aux portraits de Khomeyni et de Khamenei.
La deuxième déclaration date du 6 mars et la punition a changé de camp : « Il ne s’agit pas d’un petit crime, il vise la partie la plus innocente de notre société, c’est-à-dire les enfants. Ce ne sont pas de petites affaires, elles doivent être sérieusement poursuivies. »
Celles qui méritaient des coups de fouet, le viol, l’arrestation et la mort, sont devenues des enfants innocents ?
Expert dans l’art du mensonge, Khamenei ne dupe personne.
Dans les faits, aucune enquête, aucun suspect, pourtant il ne manque pas de caméras dans les rues. Souvenez-vous avec quelle rapidité les jeunes manifestants étaient identifiés et emprisonnés. Mais là, aucun nom, aucun visage. Ceux qui sont désormais poursuivis sont les parents des victimes. Une mère crie son indignation devant l’école où sa fille a été intoxiquée et on la moleste : un officier des pasdarans lui tire les cheveux avec une violence inouïe.
Nul doute que ces attaques soient orchestrées par le régime. Le gaz proviendrait d’un laboratoire. Minutieusement dosé, il évite de provoquer la mort des victimes pour simplement les rendre malades ou entraîner leur hospitalisation. Le nombre élevé des attaques dans presque toutes les provinces du pays ne peut être le fait de quelques individus. Leur impunité apporte une preuve supplémentaire de l’implication du régime.
On peut se demander ce qu’il manigance. Une punition ? Une volonté de faire de l’Iran un nouvel Afghanistan ? Le signe d’une division au sein même du pouvoir ? Les voies de Dieu sont impénétrables, celles de ce régime encore plus.
Maryam Madjidi Opex 360
Londres propose à Varsovie de l’aider à protéger son espace aérien après le don de MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 20 mars 2023
La semaine passée, la Pologne a annoncé qu’elle livrerait quatre avions de combat MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine et que six autres ne tarderaient pas à suivre. Puis, la Slovaquie a indiqué qu’elle en ferait autant, avec 13 appareils du même type, ceux-ci ayant été retirés du service le 31 août dernier, après qu’un accord a été trouvé avec Varsovie et Prague pour assurer la protection de son espace aérien.
En effet, les MiG-29 slovaques devaient être remplacés par 14 F-16 « Viper », commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin… Mais ceux-ci ne seront pas livrés avant 2024… D’où un déficit capacitaire comblé par les forces aériennes polonaises et tchèques, dans le cadre de l’Otan.
Cela étant, c’est vers la Pologne que se porte l’attention du Royaume-Uni. C’est en effet ce que l’on peut conclure des propos tenus par James Heappey, le secrétaire d’État auprès des Forces britanniques, lors d’un entretien accordé au quotidien allemand Die Welt.
« Nous examinerons très positivement une demande de la Pologne pour combler ses lacunes [après le don de MiG-29 à Kiev]. Nous l’avons déjà fait lorsque Varsovie a livré pour la première fois des chars T-72 à l’Ukraine, nous lui avions fourni le char Challenger 2. Il pourrait en aller de même pour les avions de chasse », a en effet déclaré M. Heappey. Et d’ajouter : « Pour nous, la question est de savoir dans quelle mesure nous reconstituerons les capacités militaires de ces forces aériennes qui renoncent à leur équipement ».
Pour rappel, en juillet 2022, le Queen’s Royal Hussars de la British Army avait effectivement déployé un escadron de 14 chars Challenger 2 en Pologne. « C’est une énième preuve solide solide du soutien apporté au flanc Est [de l’Otan] par les Britanniques », s’était félicité Mariusz Błaszczak, le ministre polonais de la Défense, à l’époque.
Pour le moment, et contrairement à l’an passé, quand il fut question de livrer ses MiG-29 à l’Ukraine [ce qui n’avait pas pu se faire…], la Pologne n’a pas exigé d’autres avions de combats aux » capacités opérationnelles équivalentes » pour les remplacer. Et pour cause : l’été dernier, elle a commandé 48 chasseurs légers F/A-50 « Golden Eagle » auprès de Korea Aerospace Industries.
Quoi qu’il en soit, M. Heappey avait récemment évoqué une possible cession des Eurofighter Typhoon « Tranche 1 » de la Royal Air Force [RAF] aux membres de l’Otan qui livreraient leurs MiG-29 à l’Ukraine. Mais aucun des pays concernés ne s’est logiquement dit intéressé.
Opex 360
L’armée allemande pourrait remplacer ses hélicoptères d’attaque Tigre par des H145M dotés d’une capacité antichar
par Laurent Lagneau · 19 mars 2023
Initialement partie prenante au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, l’Allemagne a finalement décidé de passer son tour, laissant ainsi tomber la France et l’Espagne. Cette décision aurait été motivée par la disponibilité de la cinqantaine d’appareils en service au sein de la Heer [la composante terrestre de la Bundeswehr], celle-ci étant bien trop faible. En effet, et selon Christine Lambrecht, alors ministre de la Défense, seulement 9 étaient en état de vol en avril 2022…
Aussi, cela fait quelques temps qu’il est prêté l’intention à la Bundeswehr de remplacer ses Tigre. Et le candidat le plus souvent cité est l’AH-64E Guardian de l’américain Boeing. Cependant, à en croire Business Insider Deutschland, qui s’appuie sur des documents internes, le ministère allemand de la Défense a d’autres intentions.
En effet, celui-ci envisagerait l’achat, pour environ 3 milliards d’euros, de 82 hélicoptères légers H145M [dont 15 exemplaires sont déjà utilisés par le Kommando Spezialkräfte des forces spéciales allemandes] et de doter 24 d’entre-eux d’une capacité antichar.
Initialement destiné au marché civil, le H145 est diponible en version militaire depuis 2014, avec deux nouveaux moteurs Turbomeca Arriel 2E à régulation numérique [Fadec] et la possibilité d’emporter une nacelle canon, des roquettes à guidage laser [comme la FZ275 LGR de Thales] et des missiles anti-char, tel le Spike ER [Extended Range] de l’israélien Rafael, des essais ayant été conduit à cette fin en 2022.
À l’occasion du salon aéronautique ILA de Berlin. L’an passé, Airbus Helicopters avait proposé au ministère allemand de la Défense une nouvelle version de son H145M, celui-ci disposant d’un rotor à cinq pales afin de porter sa charge utile à près de deu tonnes. En outre, l’industriel avait annoncé la création de l’équipe « LUH SK – Team H145M », comprenant notamment Hensoldt Sensors, Hensoldt Avionics, Liebherr-Aerospace, Rohde & Schwarz, Safran Helicopter Engines et ZF Luftfahrttechnik.
« Nous avons un produit solide avec une disponibilité très élevée, des délais de livraison courts garantis et nous avons organisé le support du système d’armes avec un grand nombre d’entreprises allemandes. […] Avec la formation de l’équipe, nous offrons à la Bundeswehr une configuration complète qui peut être obtenue rapidement et efficacement », fit valoir, à l’époque, Wolfgang Schoder, le directeur général d’Airbus Helicopters Allemagne.
Cela étant, et toujours d’après Business Insider Deutschland, la conversion de 24 H145M en hélicoptères d’attaque ne ferait pas l’unanimité au sein de la Bundeswehr, certains y voyant une « décision purement politique qui ignore les besoins opérationnels ». Ce serait en tout cas l’avis exprimé par le Wehrtechnische Dienststellen 61 [WTD 61 – Centre technique de la Bundeswehr pour les aéronefs et les équipements aéronautiques, ndlr], celui-ci pointant notamment le manque de protection des équipages.
L'Humanité
La « concurrence des mémoires », vraiment ?
ChroniqueNicolas OffenstadtLes tenants de la grandeur de la « mémoire nationale », c’est-à-dire de commémorations et d’enseignements centrés sur les hauts faits de l’histoire de France, sur ce qu’ils considèrent être la grande histoire, celle des rois bâtisseurs, de la gloire militaire, de l’unité, ne cessent aujourd’hui de dénoncer la « concurrence des mémoires ». Qu’est-ce à dire ?
Ils entendent par là les revendications « mémorielles » de différentes communautés qui se définissent par leurs origines, un destin tragique ou encore une orientation sexuelle. En leur sein, des activistes, des porte-parole, des entrepreneurs de mémoire entendent en effet que les histoires de l’esclavage, des soldats coloniaux, des régions, ou encore des homosexualités – pour s’en tenir à ces exemples – trouvent une place plus grande dans l’enseignement, les politiques de mémoire ou les débats publics. Et cela fait frémir les fanas du « roman national ». La bonne vieille histoire à la grand-papa serait menacée de toutes parts, la « mémoire nationale » risquerait l’éclatement.
Ces conservateurs du passé figé trouveraient intérêt à lire un peu plus sur la « mémoire », sur la manière dont elle se constitue. Deux spécialistes viennent de rassembler un bel ensemble de contributions pour faire le point sur cette « mémoire collective ». La perspective est ici fondamentale : il ne s’agit pas de disserter sur la mémoire en général, mais de l’étudier comme un fait social, des pratiques, bref faire une sociologie de la mémoire. Tous les auteurs du volume ne se plient pas entièrement à cette exigence – nécessaire pour sortir des propos convenus et des déplorations réactionnaires –, mais on y trouvera cependant un riche matériau cumulé (1). Patrick Le Galès montre ainsi comment la mise en scène du passé des villes participe à une « dénationalisation de la mémoire » : « Partout, en Europe, la mémoire des villes européennes avant le cycle de l’État-nation est redécouverte mobilisée, inventée si besoin », parfois pour des luttes politiques d’importance. Sylvain Antichan démonte, lui, remarquablement ce discours contemporain sur la « concurrence des mémoires » en expliquant que cela n’a rien de si nouveau et que c’est finalement mal poser la question : « Cette notion empêche souvent de comprendre les processus qu’elle vise à décrire. »
Il étudie avec finesse la constitution du « musée d’Histoire de France » de Versailles, ouvert par Louis-Philippe en 1837. Il apparaît alors que de nombreux groupes, professionnels, sociaux, locaux entendent que leur gloire soit aussi exposée dans le musée. Une véritable « pression sociale » pour faire partie de l’histoire de France, déjà : « S’enclenche alors ce qu’on désigne communément comme une “concurrence des mémoires” : des hommes de lettres s’opposent aux militaires pour être intégrés à l’histoire de France, des militaires ou des facultés s’opposent entre eux et entre elles pour y avoir une place. » Mais c’est l’action de l’État qui suscite en fait cet intéressement à la mémoire. « Le commun », conclut Antichan, « n’est pas nécessairement la négation de l’hétérogénéité et de la conflictualité mais peut en être le produit ».
Nicolas Offenstadt Opex 360
Développés en interne, LION, SINGE, LIANE et PANDA sont les nouveaux logiciels du Mirage 2000 D RMV
par Laurent Lagneau · 19 mars 2023
Confiée à Dassault Aviation après avoir été maintes fois reportée, la modernisation de 55 Mirage 2000D mis en oeuvre par la 3e Escadre de Chasse [basée à Nancy] va bientôt franchir une nouvelle étape, avec la déclaration de capacité opérationnelle complète du nouveau standard de ce chasseur-bombardier, en service depuis le début des années 1990.
Dans le détail, cette opération a consisté à accroître la capacité d’emport de munitions, à intégrer une nacelle canon CC422 de 30 mm et à remplacer les missile air-air d’autodéfense Magic II par des MICA Infrarouge [IR]. Par ailleurs, l’interface homme-machine a été revue, avec une avionique modernisée, des écrans tactiles et de nouveaux logiciels.
Sur ce point, une photographie publiée par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] au moment de l’arrivée du premier Mirage 2000 RMV à Mont-de-Marsan, où il devait être pris en main par l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 « Côte d’Argent » et le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], en a intrigué plus d’un… dans la mesure où l’on y voyait le logo du système d’exploitation Microsoft Windows s’afficher sur un large écran destiné au navigateur-officier système d’armes [NOSA].
Jusqu’à présent, peu de choses ont été dites sur ces nouveaux logiciels du Mirage 2000RMV. Cependant, le dernier numéro d’Air Actualités a apporté quelques précisions à leur sujet. Ainsi, au nombre de quatre, ils ont tous été développés en interne, par le département « Ingéniérie logicielle » du peu connu Escadron des systèmes d’information opérationnels et de cyberdéfense [ESIOC] qui, basé à Mont-de-Marsan, s’est vu confier quatre missions, dont le développement de programmes informatiques à vocation opérationnelle, la mise en oeuvre et le soutien de ces derniers, la lutte dans le cyberespace et la valorisation de la donnée par l’intelligence artificielle.
Le développement de ces programmes informatiques destinés au Mirage 2000D a été conduit en étroite coordination avec le 1/30 Côte d’Argent, selon la méthode AGILE [qui met l’accent sur la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires avec leurs clients, ndlr].
« Nous recueillons d’abord les besoins des responsables fonctionnels dans leur jargon. Ensuite, nous devons traduire leurs exigences dans un langage informatique, sous forme de texte ou de schéma [logigramme]. Nous devons penser tous les cas de figure possibles qui peuvent découler d’un clic », explique un officier analyste de l’ESIOC dans les pages d’Air Actualités.
Dans le détails, trois Applications Utilisateurs [AU] embarquées et un logiciel de préparation de mission ont été conçus, « sur mesure », par cette unité. Ainsi, LION [pour Logiciel intégré opérationnel de navigation] a été installé sur la visualisation tête basse [VTB] à l’avant du cockpit, tandis que LIANE [Logiciel intégré d’aide à la navigation embarquée] fonctionne sur une tablette fixée sur la cuisse du pilote. Quant au NOSA, il utilise SINGE [Système intégré de navigation et de gestion des équipements], qui « tourne » sur « un grand écran tactile de douze pouces en place arrière ».
Ces trois AU fonctionnent en réseau, permettant ainsi au pilote et au NOSA de partager la même image de la situation tactique [SITAC] en temps réel [terrains amis/ennemis, cibles, zones d’attente, etc]. « La plus-value, c’est qu’en cas de changementn nous pouvons tout mettre à jour en temps réel », note le capitaine « Yurick », un pilote de Mirage 2000 RMV, cité par Air Actualités.
LION, SINGE et LIANE sont alimentés en informations par le logiciel de préparation de mission PANDA [Programmation des applications de navigation des données aéronautiques], également mis au point par l’ESIOC.
« Les cartes et les points ne sont pas natifs à LION, LIANE et SINGE. Avant le vol, nous devons les créer sur PANDA, puis, par le biais d’un disque dur renforcé, nous les injectons dans les logiciels embarqués, directement depuis l’avion », explique le capitaine Yurick.
En outre, PANDA est aussi utilisé pour le débriefing, toutes les données de la mission [transmissions radio, images prises par les nacelles, trajectoires, etc…] lui étant retransmises.
Comme le souligne Air Actualités, le développement des systèmes d’armes relève généralement des industriels. Mais l’ESIOC « a su démontrer son utilité avec des logiciels conçu par et pour les Aviateurs. […] Un savoir-faire interne unique qui apporte une flexibilité et une réactivité inégalées à l’informatique embarquée, lui permettant de s’adapter continuellement et rapidement aux nouveaux besoins des forces », conclut-il.
Opex 360
Boeing a obtenu un contrat pour livrer 184 hélicoptères AH-64E Guardian à l’US Army et à des « pays partenaires »
par Laurent Lagneau · 18 mars 2023
En Ukraine, les hélicoptères d’attaque subissent d’importantes pertes, notamment à cause des missiles anti-aériens portatifs [MANPADS] que les forces ukrainiennes ont reçu en masse avant le début de la guerre. Ainsi, depuis février 2022, les Russes en ont perdu au moins une soixantaine, dont 32 Ka-52 « Alligator », sur une flotte qui en comptait initialement près d’une centaine d’exemplaire.
En octobre dernier, le minstère britannique de la Défense [MoD] a mis cette attrition sur le compte des MANPADS mais également sur celui de la doctrine russe. « Les commandants russes ont probablement de plus en plus recours aux hélicoptères d’attaque pour des missions à haut risque, vues comme étant l’une des rares options disponibles pour fournir un soutien rapproché aux troupes au contact », a-t-il expliqué. En outre, il a été démonté que le Ka-52 pouvait être vulnérable à des munitions de petit calibre [malgré son blindage] et que sa maintenance laissait à désirer, en raison de déficiences en matière logistique.
Quoi qu’il en soit, certains en ont tiré des conclusions définitives. Tel est ainsi le cas du ministère japonais de la Défense, lequel envisage de retirer du service tous les hélicoptères d’attaque et de reconnaissance exploités par ses forces d’autodéfense en vue de les remplacer par des drones. En France, le standard Mk3 du Tigre [qui correspond à sa modernisation à mi-vie] serait menacé, même s’il n’est pas question de se séparer d’une telle capacité à court-terme.
A contrario, estimant que les pertes infligées aux Ka-52 russes est surtout une affaire de concept d’emploi, la British Army n’a pas l’intention d’abandonner ses AH-64E Guardian… puisqu’elle a récemment organisé un exercice afin d’adapter ses tactiques en fonction des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle expliqué. Et elle n’est visiblement pas la seule à voir les choses sous cet angle.
En effet, le 17 mars, Boeing a indiqué avoir été notifié d’un « contrat pluriannuel » pour livrer 184 AH-64E Guardian [ou Apache], dont 115 « remanufacturés » pour les besoins de l’US Army [avec 15 exemplaires en option] et 54 pour des « pays partenaires », dans le cadre des « ventes militaires à l’étranger » [FMS].
Ce contrat vient après que « la flotte ‘Apache’ de l’US Army a dépassé les cinq millions d’heures de vol, une étape importante prouvant que l’AH-64 est l’hélicoptère d’attaque le plus performant, le plus fiable et le plus polyvalent », a souligné Boeing.
« Dans le cadre du premier contrat pluriannuel, signé en 2017, Boeing a livré 244 Apache remanufacturés à l’US Army et 24 appareils neufs à un client international. L’ AH-64E , construit sur le site Boeing de Mesa, en Arizona, est l’hélicoptère de combat multirôle le plus avancé au monde. Il y a plus de 1275 Apache actuellement en service dans le monde », a par ailleurs rappelé le constructeur américain.
Parmi les clients internationaux qui recevront des AH-64E Apache dans le cadre de ce contrat figure l’Australie. C’est d’ailleurs le seul qui été cité dans le communiqué de Boeing. Pour rappel, Canberra en a commandé 29 exemplaires en janvier 2021 afin de remplacer les Tigre de l’Australian Army. Les premiers appareils entreront en service en 2025.
L'Humanité
Une famille palestinienne dans la peur
Un jour avecÀ Al-Bustan, quartier de Jérusalem-Est occupé, les Al Ragaby vivent dans la crainte quotidienne de voir les soldats arriver avec des pelleteuses pour détruire leur maison.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est occupé, envoyé spécial.
Assise sur un fauteuil, les mains dressées devant le pauvre poêle à gaz qui diffuse une bien faible chaleur, Rameh Al Ragaby semble perdue. Elle roule des yeux, regarde à droite à gauche ses meubles et, dans la pièce adjacente, le réfrigérateur et la cuisinière. C’est une maison semblable à beaucoup d’autres dans ce quartier d’Al-Bustan, à Jérusalem-Est, fait de venelles labyrinthiques, de maisons simples et de patios au charme ancien. Pas de richesse ostentatoire mais une dignité, celle des petites gens qui ne demandent rien d’autre qu’à vivre en paix.
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »Un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans
Mais en paix, Oum Rameh, comme on appelle affectueusement les dames d’âge mûr dans le monde arabe, ne l’est pas. À 54 ans, elle vit un cauchemar quotidien depuis vingt-cinq ans. « Autour de nous, tous ceux qui avaient construit leur maison n’ont pas réussi à obtenir un permis malgré leurs demandes et bien qu’ils aient payé ce qu’il fallait à municipalité », souligne-t-elle à voix basse comme si elle craignait d’être entendue par des oreilles ennemies. « Alors, on a fait de même. C’est seulement quand nous avons fini que les autorités sont venues nous dire qu’on n’avait pas le droit de construire. »
Jérusalem-est. Expulsion sans appel pour une famille palestinienneElle se souvient de ce jour de 2002 où « beaucoup de soldats sont arrivés avec des fonctionnaires venus faire des photos » ; de son mari, déjà malade, qui fait une attaque. Et, par la suite, les amendes qui pleuvent, les tiroirs qui débordent de factures. Une fuite en avant. Puisque les permis de construire ne sont jamais délivrés, autant bâtir un étage lorsque la famille s’agrandit. Chez les Al Ragaby, comme chez nombre de Palestiniens, on fait comme on peut. D’autant plus que le père, Mohammad, 59 ans, ancien boulanger, ne peut plus travailler. La famille vit sur la pension d’invalidité et l’aide des enfants les plus âgés, dont certains vivent déjà ailleurs. Mohammad passe ses journées en visite à l’hôpital.
Sous prétexte de fouilles archéologiques
Al-Bustan, en réalité, fait partie de Silwan, un vieux quartier arabe de Jérusalem-Est, en contrebas de la vieille ville. En 2009, la municipalité de Jérusalem (la partie orientale est occupée depuis 1967), a publié son plan d’urbanisme. Celui-ci, comme le rappelle Gilles Devers dans son indispensable ouvrage Jérusalem-Est sous la protection du droit international (1), a été « en réalité initié par l’organisation de colons israéliens El-Ad. »
France-palestine. Des élus contre la casse de logements à Jérusalem-EstLe processus est toujours le même. Sous prétexte de fouilles archéologiques, les autorités israéliennes décident de mettre la main sur l’ensemble d’une zone. En l’occurrence, ici, il s’agissait d’étendre les fouilles dans la soi-disant « cité de David » pour y construire un « parc biblique ». Ce plan prévoit l’appropriation de 70 % des terres de Silwan et a classé Al-Bustan en « zone ouverte », permettant l’expulsion de 88 maisons habitées par 1 500 Palestiniens.
« Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour »
En février 2022, les menaces se font réalité. La famille reçoit un ordre de démolition. Quand sera-t-il exécuté ? Mystère. Les recours en justice sont aléatoires et surtout coûteux. « J’ai peur pour les enfants », sanglote la mère. « S’ils détruisent notre maison, on ne saura pas où aller. À chaque instant, j’ai peur qu’ils arrivent et qu’ils abattent les murs. » Comme un défi, elle lance ce cri de désespoir à l’encontre des destructeurs israéliens : « Je les tuerai ou ils me tueront ! »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Sa fille Narmin, 20 ans, part tous les matins travailler, la boule au ventre, dans une crèche. « Je ne me sens pas en sécurité, je vois des soldats partout. Je ne sais jamais si je vais retrouver la maison à mon retour. » Elle arrête de parler, pousse un soupir et tente un sourire pour arrêter les larmes qui gonflent ses yeux. « Tout ça affecte ma vie. J’ai toujours peur pour mes parents. J’ai perdu tout espoir. »
Sa sœur Sadin, 15 ans, paraît plus insouciante. Elle a gardé un visage d’enfant quand celui de Narmin est déjà marqué. Sadin bondit presque pour dire qu’elle aime le sport, qu’elle voudrait être journaliste. Mais, au collège, dès qu’elle apprend que quelque chose se passe dans le quartier, elle appelle sa mère. « Elle peut me téléphoner dix fois par jour. » Sadin a peur. « Peur qu’on détruise notre maison, peur de perdre tous les cadeaux qu’on m’a offerts, peur qu’on casse mes baguettes avec lesquelles je joue de la batterie. »
Tout peut arriver, du jour au lendemain. Alors, la famille a rassemblé les documents importants (cartes d’identité, actes de naissance, de mariage…) et les a placés en sécurité. « Je veux vivre dans un endroit où, quand quelqu’un frappe à la porte ou si j’entends des pas, je n’ai pas peur », glisse Oum Rameh au moment du départ. Puis elle va se rasseoir près du poêle, dans l’incertitude.
Palestinejérusalem-estIsraël-Palestine Opex 360
Le Pentagone note une posture de plus en plus agressive des forces aériennes russes à l’égard de ses troupes en Syrie
par Laurent Lagneau · 18 mars 2023
En septembre 2022, dans les pages d’Air & Space Forces Magazine, le général Alexus G. Grynkewich, le commandant de l’AFCENT, c’est à dire des forces aériennes américaines relevant de l’US CENTCOM, le commandement dédié au Moyen-Orient et à l’Asie Centrale, avait confié que la « cohabitation » avec l’aviation militaire russe en Syrie devenait de plus en plus « compliquée », alors que le soutien des États-Unis à l’Ukraine prenait de l’ampleur.
Pour rappel, quand la Russie lança son intervention militaire en Syrie, en 2015, un accord de « déconfliction » avait été trouvé avec la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [Opération Inherent Resolve – OIR] afin d’éviter tout incident dans l’esapce aérien syrie. Une ligne de communication avait ainsi été établie, de même que des procédures spécifiques.
Depuis, et alors que l’État islamique a été défait, les États-Unis ont maintenu environ 900 militaires en Syrie, notamment dans les provinces de Der ez-Zor et de Homs pour y protéger les puits de pétrole au profit des Forces démocratiques syriennes [FDS, essentiellement Kurdes] ainsi que dans le secteur stratégique d’Al-Tanf, dont le contrôle permet de verrouiller l’axe Damas-Bagdad et d’y entraîner le groupe rebelle syrien « Maghaweir al-Thowra » [« Les commandos de la Révolution]. En outre, la coalition poursuit ses vols de reconnaissance, dans le but d’éviter une résurgence de l’oganisation jihadiste.
Aussi, le général Grynkewich avait expliqué que, contrairement à l’accord de déconfliction, les forces russes envoyaient des avions de combat dans les zones où se trouvaient des troupes d’Inherent Resolve sans prévenir. « Avant, ils nous passaient un coup de fil. Maintenant, ils ont cessé de le faire », avait-il dit.
« La différence est que lorsque nous entrons dans l’espace aérien [qu’ils contrôlent], nous les prévenons. Et nous le faisons dans le but de combattre l’État islamique. Quand les Russes viennent vers nos positions, pour autant que nous puissions en juger, ils ne font rien contre l’État islamique », avait ajouté le chef de l’AFCENT, notant, au passage, une posture « plus agressive ».
Cela étant, aucun incident important n’a depuis été signalé… Mais pour combien de temps encore? En effet, témoignant devant le comité sénatorial des Forces armées, le 16 mars, le général Erik Kurilla, qui est à la tête de l’US CENTCOM, a dit avoir constaté une augmentation « significative » de vols militaires russes « agressifs » en Syrie.
Ainsi, selon le général Kurilla, les avions d’attaque au sol russes [Su-25 Frogfoot, voire Su-24 Fencer] survolent régulièrement les bases américaines en Syrie en étant « chargés d’armes ». Et cela « dans le but d’être provocateurs ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas ce que nous attendons d’une force aérienne professionnelle ».
Cependant, a poursuivi le chef de l’US CENTCOM, de tels vols, qualifiés « d’agressifs », ne sont « pas nouveaux ». Mais, a-t-il continué, « nous avons constaté un pic important depuis le 1er mars ».
« Ce que nous constatons, c’est une augmentation récente du comportement non professionnel et dangereux des forces aériennes russes dans la région », a insisté le général Kurilla.
L’audition de celui-ci s’est tenue deux jours après que deux Su-27 « Flanker » russes ont été impliqués dans la perte d’un drone MQ-9 Reaper de l’US Air Force, dans la région de la mer Noire.
L'Humanité
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »
EntretienHani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.
Pierre BarbanceyRamallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?
Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.
Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.
Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.
Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?
À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.
Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.
Des maroquins pour l’extrême droite israélienneNetanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.
La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.
C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.
Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.
Et cela dure depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.
Allons-nous vers une troisième Intifada ?
Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…
La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.
À Jénine, la résistance de tous les instantsPour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.
La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.
En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?
Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.
Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.
Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes.
Israël-PalestineintifadaPalestine Opex 360
Les six derniers élèves pilotes de chasse formés sur Alphajet ont reçu leur macaron à Cazaux
par Laurent Lagneau · 18 mars 2023
En 2020, l’École de l’Aviation de Chasse [EAC] abandonna ses avions d’entraînements Alphajet pour des turbopropulseurs Pilatus PC-21 et quitta Tours pour rejoindre la base aérienne de Cognac, dans le cadre du projet FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse], lequel avait commencé à être mis en oeuvre un an plus tôt, avec la formation d’une première promotion d’élèves pilotes et navigateurs officiers systèmes d’armes [NOSA].
En outre, dans le prolongement de FOMEDEC, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] lança le programme MENTOR, celui-ci consistant à remplacer la transition opérationnelle des pilotes fraîchement « macaronés » jusqu’alors effectuée sur Alphajet à Cazaux par une phase « complémentaire » devant également se dérouler à Cognac, toujours avec des Pilatus PC-21.
Pour l’AAE, cette réforme présente au moins deux avantages : elle permet de faire des économies, l’exploitation d’un PC-21 étant moins onéreuse que celle d’un Alphajet, avec un coût de l’heure de vol cinq fois moindre [1500 euros contre 7800 euros, ndlr] tout en familiarisant les futurs pilotes et navigateurs à l’avionique du Rafale.
Quoi qu’il en soit, les jours de l’Alphajet en tant qu’avion d’entraînement étaient comptés… D’autant plus que l’Escadron de transition opérationnelle 2/8 « Nice », qui en était équipé, fut mis en sommeil en 2022, tandis que les deux premiers PC-21 acquis dans le cadre du projet MENTOR furent livrés.
Cependant, et après le transfert de l’EAC à Cognac, l’Escadron de chasse 3/8 « Côte d’Or », qui, ordinairement, tient le rôle de « force adverse » au sein de l’AAE, reçut « temporairement » la mission de former une poignée d’élèves pilotes. Or, cette mission a pris fin le 16 mars, avec le « macaronage » de cette ultime promotion formée sur Alphajet.
« En recevant les brevets de pilote de chasse, la promotion composée de six officiers issus de l’École de l’air et de l’espace a ‘clôturé’ 59 années de formation de la filière chasse sur la base aérienne 120 Cazaux. Elle fut la dernière à recevoir ses ailes sur Alphajet, ainsi que la seule à avoir été formée entièrement au sein de l’escadron de chasse 3/8 ‘Côte d’Or’ à qui la mission de formation avait été attribuée temporairement. La formation sur Alphajet est donc désormais révolue », a en effet annoncé l’AAE.
Aujourd’hui, la dernière promotion de pilotes de chasse formés sur Alphajet termine sa formation. Le macaronage de cette ultime promotion marque la fin de la formation sur Alphajet. Désormais, l’ensemble de la formation chasse sera dispensée par l’EAC de Cognac, sur PC-21. pic.twitter.com/LRDVEoKhhW
— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) March 16, 2023
Cependant, l’Alphajet effectuera encore des tours de pistes en tant qu’avion d’entraînement dans la mesure où ces six pilotes brevetés doivent encore terminer leur transition opérationnelle. Après, il sera essentiellement utilisé par la Patrouille de France [qui pourrait le remplacer à l’horizon 2030] et pour les missions dites « Red Air » assurées par le 3/8 « Côte d’Or ».
Seulement, sur ce dernier point, il apparaît que les capacités de l’Alphajet sont limitées pour la préparation des équipages de l’AAE à la haute intensité.
« Les Alphajet ne possèdent pas toutes les capacités nécessaires permettant de ‘durcir’ la préparation opérationnelle. Il existe en effet plusieurs niveaux de Red Air. Ainsi, un haut niveau de prestation Red Air pourrait être conservé en interne et le reste des prestations envisagé au titre de l’externalisation et de la contractualisation en bornant bien les prestations », a récemment relevé un rapport parlementaire sur la préparation opérationnelle. Et celui-ci d’ajouter : « L’enjeu réside, néanmoins, dans la capacité à identifier des entreprises susceptibles de fournir une prestation représentative avec des capacités et des moyens spécifiques, tout en étant compétitive ».
L'Humanité
Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »
ReportageLe nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.
Pierre BarbanceyJérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.
Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.
Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.
Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.
Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer
Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »
Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.
Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.
L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.
Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006
Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.
Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.
Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».
Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».
Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.
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À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».
À Jénine, la résistance de tous les instantsDans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens
Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »
Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.
Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.
« On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »
Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ».
Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo.
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L’Agence de l’innovation de Défense a (enfin) un nouveau directeur
par Laurent Lagneau · 17 mars 2023
Depuis qu’Emmanuel Chiva a pris les rênes de la Direction générale de l’armement [DGA], le 1er août dernier, l’Agence de l’innovation de Défense [AID] n’avait pas de directeur à sa tête… Du moins, son numéro deux, qui était alors l’ingénieur général de l’armement [IGA] Patrick Aufort, avait-il été désigné pour assurer l’intérim.
Alors que l’innovation a été l’un des mots clés de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qui s’achève, avec un budget dédié passé de 723 millions d’euros en 2018 à plus d’un milliard en 2022, il semblerait que la vacance de la direction de l’AID n’ait pas suscité les vocations… Ou qu’il a été compliqué de trouver le profil idéal.
En décembre denrier, La Lettre A avait d’ailleurs avancé que le cabinet de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, attendait de M. Chiva une « short-list » de candidats pour diriger l’AID.
Quoi qu’il en soit, il aura fallu attendre plus de six mois pour connaître le nom du nouveau directeur de l’AID… Et finalement, il est apparu que l’IGA Aufort était le mieux placé pour assurer cette fonction. Pourquoi avoir attendu autant de temps alors que la solution était sous les yeux?
« L’IGA Patrick Aufort a été nommé, à compter du 15 mars 2023 directeur de l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il était, depuis octobre 2020, directeur adjoint de l’AID puis directeur par intérim depuis le 1er août 2022 à la suite de la nomination d’Emmanuel Chiva comme délégué général pour l’armement », a en effet annoncé le ministère des Armées, le 16 mars.
Pour rappel, créée en 2018, l’AID a la tâche de fédérer les initiatives en matière d’innovation au sein du ministère des Armées, avec le souci d’en assurer la coordination et la cohérence. En outre, elle se définit comme le « capteur des innovations d’opportunité au bénéfice de tous les utilisateurs finaux quels que soient leurs domaines : conduite des opérations, équipements, soutiens, fonctionnement, administration ».
Le rôle qu’aura à tenir l’IGA Aufort devrait gagner en importance dans les années à venir dans la mesure, où, dans sa vision stratégique qu’elle a dévoilée cette semaine, la DGA fait de l’anticipation l’une de ces cinq priorités. Et il est ainsi question de « bâtir une capacité d’anticipation globale pour contribuer à la fonction stratégique connaissance / compréhension / anticipation afin de ne pas passer à côté des ruptures technologiques, voire pour avoir un temps d’avance ». Aussi, l’AID aura évidemment une partition à jouer.
L’Agence se réjouit de la nomination de l’Ingénieur général de l’armement Patrick Aufort, en tant que directeur de l’Agence de l’innovation de défense.👏
Meilleurs vœux de succès pour les nombreux défis d’#innovation à relever !Lien vers la biographie : https://t.co/meedWIEA6d pic.twitter.com/8Q7oA8toYK
— Agence Innovation Défense (@Agence_ID) March 16, 2023
Selon sa notice biographique, l’IGA Patrick Aufort a commancé sa carrière 1994, en se spécialisant d’abord dans la guerre électronique, ce qui l’a amené à travailler comme « architecte du système d’auto-protection du Rafale ». Puis, au tournant des années 2000, il est devenu « architecte de marque Hawkeye » [l’avion de guet aérien de la Marine] avant de s’intéresser aux modifications des radars mis en oeuvre par les E-3F AWACS.
En 2006, il s’est occupé du Système de Commandement et de Conduite des Opérations Aérospatiales [SCCOA]. « Son action conduit à la réception des deux premiers niveaux d’informatisation opérationnelle des bases aériennes et au transfert du centre de commandement et de conduite des opérations aériennes à Lyon Mont-Verdun sans interruption de la posture permanente de sûreté », précise le document.
Après avoir pris part au programme de rénovation des avions de patrouille maritime Atlantique 2 [Standard 6] et dirigé le « segment de management de l’unité de management avions de missions et de support », l’IGA Aufort a été nommé directeur du centre d’expertise et d’essais de la DGA Essais propulseurs, puis, en 2018, du centre d’expertise et d’essais de DGA Ingénierie des projets, avant de rejoindre l’AID en octobre 2020.
L'Humanité
Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »
ReportageLe 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.
Pierre BarbanceyHuwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »
« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara
À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise- t-il.
Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.
La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille
Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.
Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara
« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »
Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA
Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.
Des « milices terroristes »
« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finDans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le communiqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »
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Le Pentagone évalue le rapport « bénéfice/risque » de ses vols de drones au-dessus de la mer Noire
par Laurent Lagneau · 17 mars 2023
La vidéo produite par le Pentagone est formelle : la perte d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper, alors en mission de renseignement dans l’espace aérien international de la mer Noire, a bien été causée par le comportement des pilotes des deux Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et contrairement à ce qu’a pu avancer Moscou, l’un des deux avions est bien entré en collision avec l’appareil américain.
Reste à voir si la manoeuvre des pilotes russes était intentionnelle. Dans son communiqué relatif à cet incident, le commandement militaire américain en Europe [US EUCOM] a écarté cette hypothèse, en laissant entendre que la collision était accidentelle. Mais sans doute qu’il a soigneusement choisi ses mots pour éviter une possible « escalade ».
En attendant, les deux pilotes russes impliqués dans la perte du drone ont quant à eux été récompensés par leur ministre, Sergueï Choïgou, au motif qu’ils auraient empêché une « violation de l’espace aérien de la Fédération de Russie » par le MQ-9 Reaper… qui évoluait à environ 40/50 nautiques des côtes de la Crimée au moment des faits.
Quoi qu’il en soit, M. Choïgou a fait valoir que les « causes » de cet incident étaient liées à la « non-observation par les États-Unis de la zone de limitation des vols » établie unilatéralement par la Russie pour ses opérations militaires en Ukraine ainsi qu’au « renforcement des activités de renseignement contre les intérêts de la Russie ». Et d »ajouter : « La Russie ne souhaite pas une telle évolution des événements mais elle réagira désormais proportionnellement à toute provocation ».
Cela étant, l’incident du Reaper n’est pas le premier du genre… L’automne dernier, un Su-27 Flanker avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 Rivet Joint britannique, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire. Moscou mit cela sur le dos d’un « dysfonctionnement technique »… Ce qui ne convainquit par Londres, qui fit ensuite escorter avions « espions » par des chasseurs Eurofighter Typhoon, quitte à consommer le potentiel de ces derniers [et à poser des soucis à la Royal Air Force].
Qu’en sera-t-il pour les drones américains? Prendre une mesure identique à celle des Britanniques n’aurait pas de sens, sauf à considérer qu’elle en vaut vraiment la chandelle. Un Reaper ou Global Hawk [de type HALE, pour Haute Altitude Longue Endurance] pouvant rester des heures dans une zone « d’intérêt », cela supposerait, en plus des chasseurs supposés les escorter, des avions ravitailleurs. Ce qui serait d’autant plus onéreux et insoutenable que les drones doivent justement permettre d’économiser le potentiel des forces aériennes américaines.
Quoi qu’il en soit, selon CNN, le Pentagone est en train d’évaluer le rapport « bénéfice/risque » des missions menées par ses drones dans la région de la mer Noire… et de chercher des solutions pour éviter un nouvel incident avec les forces russes. Ce qui passerait, par exemple, par une modification des plans de vol afin de ménager la suceptibilité de Moscou. Seulement, deux arguments s’y opposent.
D’après un « haut responsable militaire » américain cité par CNN, le premier serait que des plans de vol ainsi modifiés pourraient avoir un « impact sur la collecte de renseignements liés à la guerre en Ukraine ». Quant au second, cela reviendrait à légitimer le comportement des pilotes russes.
En attendant, les vols de drones au-dessus de la mer Noire continuent. Ainsi, ce 17 mars, et selon les données fournies par les sites de suivi du trafic aérien, un RQ-4 Global Hawk [qui vole plus haut qu’un Reaper, soàt 18’000 mètres d’altitude, ndlr] a décollé de Sigonella [Italie/Sicile] et mit le cap vers la Crimée. Mais, a priori, sa mission a été « plus courte que d’habitude ».
FORTE10's mission has been much shorter than usual. pic.twitter.com/VuYwp2TIXQ
— Manu Gómez (@GDarkconrad) March 17, 2023
L'Humanité
Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »
EntretienAlors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.
Pierre BarbanceyYehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.
Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.
Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?
Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.
Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.
De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.
Une feuille de route pour l’annexion de la CisjordanieIl y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?
Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.
Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.
Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?
Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.
Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.
Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droiteJusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.
Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.
Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?
C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.
Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?
Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.
Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?
On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…
C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.
S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.
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israëlIsraël-PalestineColonies israéliennesélections L'Humanité
Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie
ActuLe ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.
Pierre BarbanceyNaplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.
Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.
Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans finMais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».
Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.
Les Palestiniens sans recours
Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».
Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.
Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».
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Proche-Orient. Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique
Premier planDes centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage
Pierre BarbanceyTel-Aviv (Israël), envoyé spécial.
Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.
La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.
Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »
Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirsVoilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.
Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.
« Cette loi nous amène vers la dictature »
Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.
Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteCe n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.
Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».
Une mobilisation qui transcende les clivages
Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».
En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».
Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte
Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».
La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »
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La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.
Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».
Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?
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L’Australie va passer une grosse commande de missiles de croisière américains Tomahawk
par Laurent Lagneau · 17 mars 2023
En 2020, lors de la présentation de la mise à jour de son Livre blanc sur la défense publié seulement quatre ans plus tôt, l’Australie avait annoncé une hausse de ses dépenses militaires de 40% et souligné la nécessité de doter ses forces armées de capacités de « dissuasion plus fortes » afin de « maintenant à distance » de ses infrastructures critiques d’éventuels adversaires [et en particulier la Chine…].
Et, à l’époque, il était question pour Canberra d’acquérir au moins 200 missiles de croisière antinavire AGM-158C LRASM [Long Range Anti-Ship Missile, d’une portée de 370 km] et d’investir l’équivalent de 5 milliards d’euros dans des programmes d’armes hypersoniques et/ou à la longue portée.
Un an plus tard, à la faveur de l’annonce de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], le Premier ministre australien, qui était alors Scott Morrison, évoqua l’achat de missiles de croisière américains BGM-109 Tomahawk [d’une portée supérieure à 1000 km].
Alors que les détails du plan devant permettre à la Royal Australian Navy d’obtenir huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] ont été dévoilés cette semaine, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains selon la procédure dite FMS [Foreign Military Sales] vient de publier un avis recommandant au Congrés d’accepter la vente potentielle à l’Australie de 220 missiles Tomahawk [dont 200 au standard Block V et vingt autres au standard Block IV All Up Rounds] pour un montant estimé à 895 millions de dollars, soutien compris.
À noter que le Japon entend suivre la même voie que l’Australie, avec une commande potentielle de 400 missiles Tomahawk auprès de Raytheon.
Quoi qu’il en soit, la DSCA justifie son avis en faisant valoir que « l’emplacement stratégique » de l’Australie « contribue de manière significative à assurer la paix et la stabilité économique dans la région » et qu’il est « vital pour l’intérêt des États-Unis », à l’aider à « développer et à maintenir une capacité d’autodéfense solide ». Et d’ajouter que ces missiles Tomahawk lui permettront de disposer d’une « capacité renforcée de dissuasion contre les menaces régionales » et de « renforcer sa défense intérieure ».
À l’antenne d’ABC Australia, le ministre australien de l’Industrie de la Défense, Pat Conroy, n’a pas tardé à se féliciter de la décision de la DSCA, même si celle-ci ne laissait guère de place au doute. Cependant, il a donné quelques précisions supplémentaires, en expliquant que ces Tomahawk seraient mis en oeuvre par les trois « destroyers » de la classe Hobart que possède la Royal Australian Navy… avant d’être installés à bord des futurs SNA du pacte AUKUS [ce qui arrivera, au mieux, dans une dizaine d’années]
« Nous sommes confrontés à la plus grande incertitude stratégique depuis 1945. Nous sommes confrontés à une course aux armements régionale et un gouvernement responsable comme le nôtre y fait face en investissant dans les meilleures capacités possibles », a par ailleurs justifié M. Conroy. « C’est ainsi que nous promouvons la paix et la stabilité, en mettant des points d’interrogation dans l’esprit de tout adversaire potentiel », a-t-il ajouté… sans citer la Chine.
L'Humanité
Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin
ActuAprès le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.
Pierre BarbanceyComment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.
Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis
Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.
Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à JénineLes ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.
Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit « profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.
L’obtention de permis de port d’armes facilitée
À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirC’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.
Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine Opex 360
À son tour, la Slovaquie annonce le don d’avions MiG-29 Fulcrum à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 17 mars 2023
Les tabous concernant l’aide militaire à l’Ukraine finissent par tomber les uns après les autres. Ainsi, jusqu’à présent, les partenaires de Kiev étaient plutôt réservés sur d’éventuelles livraisons d’avions de combat, même si la Pologne fit part, quelques jours après le début de la guerre, de sa disponibilité à fournir ses MiG-29 « Fulcrum » à la force aérienne ukrainienne.
Cela étant, un an plus tard, et alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, réclame avec insistance des chasseurs-bombardiers de conception occidentale, et notamment des F-16 [ce que les États-Unis continuent de lui refuser], Varsovie a franchi le pas, le 16 mars, en annonçant le don d’un premier lot de quatre MiG-29 à Kiev dans les prochains jours. Et de réaffirmer son ambition de bâtir une « coalition » autour de la fourniture de ces avions, même si seulement deux autres pays de l’Otan en disposent encore.
À noter que, pour la force aérienne ukrainienne, l’apport des MiG-29 « Fulcrum » polonais est intéressant dans la mesure où ces appareils ont été portés aux standards de l’Otan…
Quoi qu’il en soit, l’annonce polonaise n’a pas fait changer d’avis l’administration américaine au sujet de la demande de Kiev relative aux F-16. « Cela ne change rien à notre analyse. Ce n’est pas sur la table », a en effet répété John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Cependant, et après des semaines de débats qui ont visiblement agacé Jaroslav Nav, son ministre de la Défense [il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque, a-t-il dit], la Slovaquie a emboîté le pas de la Pologne. En effet, ce 17 mars, son Premier ministre, Eduard Heger, a fait savoir que Bratislava fournirait 13 MiG-29 à Kiev.
#Slovak gov. just approved sending 13 #MiG29s to #Ukraine! Promises must be kept&when @ZelenskyyUa asked for more #weapons incl. fighter jets, I said we’ll do our best. Glad others’re doing the same. #Military aid’s🔑to ensure🇺🇦can defend itself&the entire #Europe against #Russia
— Eduard Heger (@eduardheger) March 17, 2023
« Le gouvernement slovaque vient d’approuver l’envoi de 13 MiG-29 en Ukraine! Les promesses doivent être tenues. Quand le président Zelensky a demandé plus d’armes, dont des avions de chasse, j’ai dit que nous ferons de notre mieux. Heureux que d’autres fassent de même », a affirmé M. Heger, via Twitter.
Pour rappel, la Slovaquie a décidé de retirer du service tous ses MiG-29 en septembre 2022… Et à l’époque, ses forces aériennes en alignaient seulement onze exemplaires [dix MiG-29AS et un MiG-29UBSn nldr]. D’où viennent les deux avions supplémentaires évoqués par son Premier ministre?
Comme ceux fournis par la Pologne, les MiG-29 slovaques ont été mis aux standards de l’Otan… Sauf que, contrairement à Varsovie Bratislava confia ce chantier à Russian Aircraft Corporation MiG [avec le concours d’entreprises occidentales]. Celui-ci fut réalisé entre 2007 et 2008, avec l’objectif de conserver ces avions jusqu’en 2030. Finalement, ils seront remplacés par 14 F-16 Viper, commandés auprès de l’américain Lockheed-Martin.
Le retrait des MiG-29 slovaques avant la livraison des chasseurs-bombardiers américains a été rendu possible par un accord liant la Slovaquie à la Pologne et à la République tchèque, ces deux pays assurant désormais la surveillance de son espace aérien, dans le cadre de l’Otan.
Par ailleurs, M. Heger a également annoncé le don à l’Ukraine du système de défense aérienne 2K12 Koub [code Otan : SA-6 Gainful]. Conçu par l’Union soviétique dans les années 1960, il se compose d’un Tracteur-érecteur-lanceur 2P25, doté de trois missiles 3M9 d’une portée de 24’000 m, associé à un radar.
Opex 360
L’armée britannique va recevoir 14 obusiers suédois « Archer »
par Laurent Lagneau · 16 mars 2023
Le 15 mars, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a annoncé que le budget militaire du Royaume-Uni augmenterait de 11 milliards de livres sterling [soit 12,5 milliards d’euros] au cours des cinq prochaines années… Et qu’il représenterait près de 2,25% du PIB d’ici 2025.
Cette annonce fait suite à celle faite deux jours plus tôt par Rishi Sunak, celui-ci ayant accordé aux forces britanniques une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres dans les deux à venir, afin de leur permettre de « reconstituer et de renforcer » leurs stocks de munitions après les prélèvements effectués pour aider militairement l’Ukraine, de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins », dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, États-Unis].
Ces moyens financiers serviront donc en partie à remplacer certeins équipements fournis à l’Ukraine, dont les 32 obusiers automoteurs AS-90 promis à Kiev en janvier dernier, en même temps, d’ailleurs, que 14 chars Challenger 2. C’est en effet ce qu’avait assuré Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quand il fit part de son intention d’accélérer le programme MFP [Mobile Fires Platform] de la British Army.
« J’ai décidé d’accélérer le programme MFP afin qu’il aboutisse dans la décennie en cours et non plus dans les années 2030. J’ai également ordonné que, sous réserve de négociations commerciales, une capacité d’artillerie provisoire nous soit livrée », avait en effet déclaré M. Wallace. Et d’ajouter : « Ma principale préoccupation est notre déficit en matière de tir dans la profondeur. Nous sommes à peu près dépassé par tout le monde. La portée de nos AS-90 est d’environ 23 ou 24 km. La France et tous les autres ont [des systèmes] ayant des portées de 55 km ».
Or, cette capacité provisoire évoquée par M. Wallace reposera sur 14 obusiers Archer, dans le cadre d’un accord trouvé avec la Suède. Tel est en effet l’annonce faite ce 16 mars par le ministère britannique de la Défense [MoD].
The @BritishArmy will receive 14 modern heavy artillery guns to replace those gifted to Ukraine. Procured at pace and produced by 🇸🇪, the Archer moves faster and fires further that the Army’s current artillery gun 👇https://t.co/tOzOtaYTc1 pic.twitter.com/1HrReZ3htr
— Ministry of Defence 🇬🇧 (@DefenceHQ) March 16, 2023
« Les 14 premiers Archer seront transférés à l’armée britannique ce mois-ci et seront pleinement opérationnels d’ici avril prochain, formant ainsi une capacité provisoire pour remplacer les 32 AS90 que le Royaume-Uni a offert à l’Ukraine », a expliqué le MoD.
« L’achat des Archer à la Suède permet au Royaume-Uni de remplacer rapidement l’AS-90 jusqu’à ce que le MFP soit livré d’ici la fin de cette décennie, dans le cadre du programme de modernisation ‘Futur Soldier’. L’Archer contribuera à notre capacité de soutien rapproché au titre de notre engagement envers l’Otan », a développé M. Wallace, qui s’est gardé de préciser le coût de cette acquisition.
Pour rappel, produit par BAE Systems Bofors, l’Archer est un obusier de 30 tonnes, monté sur un châssis à roues Volvo 6×6 et doté d’un canon de 155mm couplé à un système de chargement automatique. En fonction des munitions utilisées, sa portée peut atteindre 50 km… Soit pratiquement le double que celle d’un AS-90. Il y a encore peu, il n’était mis en oeuvre que par l’armée suédoise. Mais depuis les annonces faites en janvier par Stockolm, les forces ukrainiennes en recevront 12 exemplaires.
Dans son communiqué, le MoD explique que l’accord pour obtenir ces 14 Archer a été conclu « en seulement deux mois ». Et d’y voir l’efficacité de ses processus d’approvisionnement et, surtout, de souligner « les liens étroits avec nos alliés suédois ».
L'Humanité
En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...
ActuDix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.
Gaël De SantisPour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.
Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique
Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien.
La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.
30 morts en 26 jours
Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.
La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.
Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droiteGaza bombardée
Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.
Des faits traduits devant la Cour pénale internationale
Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.
Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.
Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité
Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ».
À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese.
Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël
« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. »
Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.
Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts.
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Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite
ActuDes dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.
Gaël De SantisLa place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.
Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialisteUne association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.
« Un impact fatal sur la démocratie »
Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».
Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben GvirLes participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».
israëlIsraël-Palestineréforme de la justiceExtrême droite L'Humanité
En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée
ActuLes personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.
Bruno OdentÀ l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics.
La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.
Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée
Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.
C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.
Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.
En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL
La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.
Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».
Le printemps social s’annonce chaud
Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.
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Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.
Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.
Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »
La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.
En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.
Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur
ActuRémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.
Stéphane GuérardLe nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.
En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».
Des mécanismes exonérés de cotisations
Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».
Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’intéressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.
À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.
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Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel
ActuAgroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.
Cécile RousseauLe numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.
Des mesures d’austérité
Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».
Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».
À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.
Une mise en sous-traitance des usines Danone
Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.
Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».
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La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.
Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.
Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.
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Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne
ActuÉtranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.
Bruno OdentDes millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.
Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».
Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel
Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.
Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement
La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois
ActuNumérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.
Pierric MarissalLa magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).
« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.
Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».
Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an
Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.
La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.
Harcèlement sexuel. Du très lourd chez UbisoftÀ cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction.
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Grand écart salarial chez Schneider Electric
ActuGRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.
Cécile RousseauBranle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.
Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.
Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.
Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.
3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021
Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.
La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.
Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.
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Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau
ActuPour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.
Cyprien Boganda«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.
«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.
DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation L'Humanité
Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »
EntretienSylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.
Antoine PortolesDepuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?
Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultralibéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.
RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.
Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.
Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?
Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.
Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.
Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.
Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?
On oublie souvent que, dans les catégories populaires, une part significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.
Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.
Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.
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Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires
ReportageTransports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.
Eva LerayBondoufle (Essonne), envoyée spéciale.
«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».
Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.
« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »
Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.
La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »
« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».
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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national
ActuAvant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen.
Florent LE DULe masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue politique sociale.
Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.
Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale
Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.
Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».
Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».
SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.
« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.
L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac
Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.
En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.
50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas LebourgEn 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.
« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. » Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique
Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».
Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.
Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »
Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence
Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…
Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.
La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».
Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.
Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.
Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »
Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »
Un parti profondément anti-social
Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.
Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.
En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »
Et le masque social pourrait commencer à tomber.
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Eunice Kathleen Waymon, dite Nina Simone
Nos recommandations culturellesThéâtre David Geselson évoque l’une des plus grandes artistes de la musique noire américaine. Malgré une distribution brillante, le projet, trop didactique, manque de souffle.
Marie-José SirachVingt ans après sa mort, le 21 avril 2003 dans le sud de la France, la figure de Nina Simone, sa voix rugueuse, son jeu virtuose au piano, son engagement pour les droits civiques fascinent encore. La vie de la jeune Eunice Kathleen Waymon s’engouffre dans le vent de l’Histoire qui souffle sur les États-Unis au mitan du siècle dernier. La bataille pour les droits civiques aux États-Unis fait rage.
Jeune pianiste, son modèle est Jean-Sébastien Bach
Il y a cette petite fille, Eunice, née en Caroline du Nord, dont les talents de pianiste, très vite remarqués, lui permettent de présenter le concours du très prestigieux Curtis Institute of Music. Recalée, celle qui ne jure que par Jean-Sébastien Bach et rêve de devenir « première concertiste classique noire en Amérique » ravale sa déception et ses larmes. Elle commence alors à gagner sa vie comme pianiste dans des boîtes de jazz à Atlantic City. Dans un pays où la ségrégation raciale l’empêche de se produire ailleurs que dans des clubs uniquement réservés aux Noirs, elle joue, mais ne désarme pas. Elle devient alors Nina Simone, Nina pour gamine, en espagnol, et Simone pour la Signoret de Casque d’or. Une renaissance.
Le Midtown Bar & Grill refuse du monde quand elle s’y produit. En 1958, elle enregistre un premier album, Little Girl Blue, premier d’une longue série. Son répertoire embrasse toute l’histoire de la musique noire, blues, gospel, jazz. Sa maîtrise du clavier, son toucher si particulier qui laisse des notes en suspens, sa voix dont la tessiture charrie la douleur et la révolte de ses frères et sœurs de couleur la propulsent très vite au rang de star. Au tournant des années 1960, elle est à la pointe de la lutte pour les droits civiques.
Un combat entre addictions et un mari violent
Durant cette décennie, elle enregistre des chansons qui deviendront des standards, Don’t Let Me Be Misunderstood, My Baby Just Cares for Me, I Put a Spell on You, Ain’t Got No, I Got Life… Figure incontournable de la contestation, sa vie personnelle est chaotique. Entre ses multiples addictions et un mari violent, elle tente de ne pas perdre pied. En vain.
Vingt ans après sa mort, elle continue de fasciner et d’inspirer. Le Silence et la peur, écrit et mis en scène par David Geselson, tente un portrait de Nina Simone. Mais qui trop embrasse mal étreint… On sature devant tous les éléments qui mêlent aspects intimes et historiques de la vie de Nina Simone. Même s’ils sont bien entrelacés, si les flash-back sont bien amenés et agencés, on se sent prisonnier d’un récit par trop démonstratif, trop didactique qui oublie de nous parler de l’essentiel : l’artiste. Comme si la musique de Nina Simone était de trop. Alors on piaffe d’impatience dès qu’on entend les premières mesures de Sinnerman, qui installent une tension palpable, et l’on se sent frustré parce que le metteur en scène s’en tient là. Dommage. Saluons quand même les acteurs, une distribution où se côtoient trois artistes afro-américains et deux acteurs français, formidables dans leur engagement. M.-J. S.
Théâtrenina simone L'Humanité
Matisse, là où les oiseaux sont ivres…
Nos recommandations culturellesLe musée de l’Orangerie, à Paris, propose avec l’exposition « Cahiers d’art, le tournant des années 1930 » d’aborder cette période, marquée entre autres par le voyage du peintre à Tahiti, à travers le prisme de la revue de Christian Zervos.
Maurice UlrichEn 1929, Matisse a déjà 60 ans. Cela fait douze ans qu’il a choisi de vivre et travailler à Nice. La période fauve est déjà loin comme certains de ses chefs-d’œuvre. « Les Poissons rouges », « Notre-Dame », « la Danse » et « la Musique » en 1909 pour le collectionneur russe Chtchoukine, aujourd’hui au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Il a été exposé dans les grandes capitales européennes, à New York, aux côtés de Picasso à la galerie Guillaume à Paris. Mais s’installe peu à peu le sentiment qu’il a donné tout ce qu’il pouvait. André Breton, tout imbu lui-même de sa propre crinière de pape du surréalisme, ira jusqu’à parler « d’un vieux lion décourageant et découragé ». Ce n’est pas tout à fait faux. « La peinture m’abandonne », dit-il dans cette période, fatigué, semble-t-il, de ses natures mortes et de ses odalisques aux couleurs chatoyantes, sans doute fatigué même de ses modèles qui se succèdent.
Nouvelles versions de « la danse »
« Fuir là-bas, fuir, je sens que des oiseaux sont ivres »… écrivait Mallarmé. Matisse prend un billet pour les mers du Sud, au départ de San Francisco après être passé à New York. « J’ai l’Océanie qui m’attend », dit-il. À Tahiti, il croise le réalisateur allemand Murnau, âgé alors d’une quarantaine d’années, qui y tourne « Tabou ». Une exposition au musée Matisse de Nice, organisée par Claudine Grammont, a évoqué précisément cet épisode et son retentissement dans l’œuvre même du peintre qui parle, alors, de ses plongées dans le lagon « autour des couleurs des coraux soutenues par les accents piquants et noirs des holothuries »… Lors de son passage aux États-Unis, le grand collectionneur Albert Barnes lui a commandé une œuvre monumentale pour sa fondation. De retour à Nice, il va s’y attacher. Ce sera sa nouvelle « Danse », en trois grandes versions dont celle du musée d’Art moderne de la ville de Paris.
Mais surtout, et c’est le propos de la remarquable exposition du musée de l’Orangerie, à Paris, voulue par Cécile Debray, désormais directrice du musée Picasso, ce début des années 1930 va être un tournant majeur dans son œuvre, avec l’appui de l’éditeur de la revue d’avant-garde « Cahiers d’art », Christian Zervos. Il va relancer l’émulation et la confrontation du couple Picasso-Matisse, leur demandant d’illustrer pour l’un « les Métamorphoses » d’Ovide et, pour l’autre, Matisse, « Ulysse » de Joyce. Mais c’est plus que cela. Christian Zervos va publier systématiquement, pendant plusieurs années, des reproductions des œuvres de Matisse, le suivant à la trace. Au début des années 1930, un autre événement survient dans la vie du peintre. L’entrée à son service et celui de son épouse, souvent malade, d’une jeune immigrée russe, Lydia Delectorskaya. Elle va devenir son modèle et son assistante. Sa créativité est alors totalement renouvelée avec des équations et des réponses nouvelles pour autant de chefs-d’œuvre, présentés donc dans cette exposition organisée avec le musée de Nice et le Philadelphia Museum of Art. « La Grande Robe bleue », la célébrissime « Blouse roumaine », éclatante de simplicité au terme d’un travail acharné et complexe, comme « le Grand Nu couché » précédé par de multiples esquisses également présentées, « la Nature morte à la dormeuse », l’extraordinaire « Nu rose assis » qui semble effacer la frontière entre abstraction et figuration telle que la récusait d’ailleurs Matisse... Viendra, après guerre, la période des papiers découpés, à laquelle Lydia contribuera d’une manière déterminante. Une autre histoire d’une richesse confondante avec la série « Jazz » et le chef-d’œuvre ultime, « Tristesse du roi », au Centre Pompidou, à Paris.
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Quand Celestin Freinet pointait un revolver pour protéger l’école
Nos recommandations culturellesDans cet ouvrage, l’historienne Laurence De Cock retrace la journée du 24 avril 1933, point culminant de l’affaire qui a mené à la démission de l’éducation nationale le couple de pédagogues Élise et Célestin Freinet.
Nicolas MatheyAu matin du lundi 24 avril 1933, une foule vindicative tenta d’envahir l’école que Célestin Freinet dirigeait à Saint-Paul, dans les Alpes-Maritimes. Il leur opposa, arme au poing, sa détermination. Cette « journée fasciste », Laurence De Cock en fait la pointe des rapports conflictuels que Célestin et Élise Freinet ont eus avec les pouvoirs publics et l’institution scolaire, qui se méfiaient de leur engagement communiste et pédagogique.
Le rêve de l’enfant
Donner la parole aux enfants par les textes libres d’élèves, c’était en effet prendre le risque de heurter : c’est le texte d’un élève évoquant en rêve le meurtre du maire de Saint-Paul qui mit le feu aux poudres… De locale, l’affaire Freinet se fit nationale, donnant même lieu à des débats au Parlement, opposant dans la presse les tribunes de Charles Maurras dans « l’Action française » aux articles de soutien de « l’Humanité ». L’ouvrage de l’historienne suit le parcours mouvementé de ce couple de pédagogues militants, jusqu’à la création de l’école de Vence, soutenue par l’intervention de Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale du Front populaire. Il se conclut par la période d’internement de Célestin Freinet ordonnée par les représentants de Vichy, entre octobre 1940 et octobre 1941, la résidence surveillée à Vallouise et l’entrée du couple en résistance.
Au-delà du tumulte et des conflits politiques, au-delà de certains questionnements sur les rapports entre les Freinet et le pétainisme, l’ouvrage aborde des aspects moins connus de la pédagogie Freinet, comme « le naturisme prolétarien », le rôle du pédagogue américain Carleton Washburne et le fonctionnement de l’école de Vence, « subtil mélange de pragmatisme et d’idéaux ». Quand le Front populaire remporta les élections de 1936, le couple Freinet alla jusqu’à plaider pour un Front populaire de l’enfance, en s’inspirant de ce qu’il a remarqué lors de ses voyages en URSS, puisque « l’enfance se meurt chez nous ».
Pédagogie VS ordre établi
Suivant un radical changement de regard sur l’enfance et l’éducation, Freinet proposa aussi de « poursuivre la logique de l’école maternelle pendant les dix premières années de scolarité ». En définitive, à la lecture de cet ouvrage qui interroge le parcours semé d’embûches des Freinet, il se pourrait que l’essentiel ne soit pas leur biographie, mais l’impulsion qu’ils continuent de susciter. Les pédagogues Freinet ne sont pas des modèles. Comme le souligne justement l’historienne en conclusion, leur œuvre et leur parcours revitalisent le lien nécessaire entre pédagogie et justice sociale.
Contre l’ordre établi et les mises au pas, cette inspiration demeure en butte aux attaques du pouvoir politique. « Sous les présidences d’Emmanuel Macron, des déplacements d’office à Bobigny, Nanterre ou Saint-Denis par exemple, montrent que l’autoritarisme des ministères et des rectorats n’a pas disparu, que la confusion entre endoctrinement et apprentissage d’un esprit critique reste volontairement entretenue par les autorités, arc-boutées sur une vision conservatrice, voire réactionnaire, et surtout élitiste de l’éducation publique. »
Essaiscélestin freinet L'Humanité
Formidable « Tempête » dans une baignoire
Nos recommandations culturellesTHEÂTRE La célèbre pièce de William Shakespeare est mise en scène par Emmanuel Besnault dans un des plus petits théâtres parisiens, avec trois comédiens survoltés.
Gérald RossiProspero, duc de Milan et sa fille, la jeune Miranda, sont envoyés en exil sur une ile déserte. Grace à la magie de ses livres le duc s’y fait maître du peu recommandable Caliban et apprivoise dans la douceur Ariel, l’esprit positif de l’air et du souffle de vie. Ainsi démarre cette pièce parmi les plus connues de William Shakespeare, publiée à Londres en 1623, comptant cinq longs actes, et jouée depuis sans discontinuité sur les scènes du monde entier.
Emmanuel Besnault a fait le pari d’en proposer une adaptation d’une heure et quart seulement, avec trois comédiens, qui se répartissent six rôles, sur les 18 personnages de la version habituelle. Pari gagné. Non seulement l’essentiel de l’intrigue est maintenu, mais l’enjeu était aussi de porter la pièce sur une des plus petites scènes de Paris, dans le théâtre de la Huchette, animé depuis 2016 par le comédien et metteur en scène Franck Desmedt. Et là encore « ça fonctionne » comme l’on dit, oubliant que cette « Tempête », tient ici toute entière dans une baignoire.
Avec en prime la création sonore de Jean Galmiche qui permet aux comédiens de pousser la chanson. Sur la scène des parois de bois clair peuvent symboliser la coque d’un navire ou l’étendue de la nature, quelques draps blancs devenant sable ou voiles. Très vite, Prospéro provoque une tempête, et ses ennemis, dont le roi de Naples et ses proches sont à leur tour isolés sur cette île, à la merci de celui qu’ils avaient exilé. Mais Prospéro préfère l’indulgence à la haine de la vengeance. Et son bonheur est de marier sa fille…
Jérome Pradon est un Prospéro malicieux qui donne au personnage une épaisseur bienveillante, usant, du fond de sa grotte, de ses pouvoirs avec sagesse. Marion Préïté est successivement Miranda, Arien et Stephano. Masques et costumes passés en coulisses à la vitesse du vent lui permettent un sans faute. Même chose pour Ethan Oliel, qui bondissant comme un bon petit diable endosse les guenilles du méchant Caliban et la parure du beau prince Ferdinand, passant d’un monstre repoussant au garçon sage victime d’un coup de foudre. Tous les trois sont supervitaminés, drôles et épatants.
www.theatre-huchette.comThéâtrewilliam shakespeare L'Humanité
La parole est à Jean-Jacques Rousseau
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Avec l’adaptation de Xavier Marcheschi Marjorie Nakache a mis en scène un portrait drôle et passionnant du philosophe du XVIIIe siècle, marionnettes à l’appui.
Gérald RossiJean-Jacques Rousseau a lui aussi été un gamin. Ce philosophe des Lumières, mort en 1778, repose depuis 1794 au Panthéon. Présidant la cérémonie du transfert de sa dépouille, Cambacérès, au nom de la de la Convention, évoqua alors devant la foule un « moraliste profond, apôtre de la liberté et de l’égalité, le précurseur qui a appelé la nation dans les routes de la gloire et du bonheur… ». Il repose désormais à proximité de Voltaire. Ce n’est pas cependant cette période qu’a retenue Marjorie Nakache, pour mettre en scène « Rousseau et Jean-Jacques » mais les vingt premières années de l’auteur du « Contrat social » pour citer une de ses œuvres, sans doute la plus célèbre.
Le comédien Xavier Marcheschi signe le texte établi à partir des Confessions, publiées à titre posthume. Dans cette pièce, créée en 2020, vue au Studio Théâtre de Stains (Seine-Saint-Denis) et qui entame une nouvelle tournée, il est entouré sur la scène par Sandrine Furrer, Martine Palmer, et Sonja Mazouz. La scénographie et les marionnettes sont de Einat Landais. Le parti pris de Marjorie Nacache n’a pas été de créer un spectacle de figurines, mais de les inclure pour réaliser une pièce en miroir. Ce qui permet, autrement dit, de découvrir sur scène un Rousseau adulte, donnant la réplique à son double en jeune homme.
« Il s’agit de déterminer à partir de quel moment l’enfant casse sa marionnette et devient un adulte possédant son libre arbitre, un contrat social, qui lui permettra de s’épanouir dans une société épanouie ».
Des trucages, réussis, il faut le dire, font apparaitre les marionnettes là où on ne les attend pas, et c’est souvent très drôle. Ce parti pris fait que ce « Rousseau et Jean-Jacques » est destinée aussi bien au jeune public qu’aux adultes, sans limite d’âge. La metteure en scène s’explique : « Il s’agit de déterminer à partir de quel moment l’enfant casse sa marionnette et devient un adulte possédant son libre arbitre, un contrat social, qui lui permettra de s’épanouir dans une société épanouie ».
Dans sa jeunesse, Rousseau, qui fut souffre douleur d’un graveur censé lui apprendre le métier, laquais, ou encore humble secrétaire, a découvert puis analysé les mécanisme des l’exploitation et de la domination. Ce qui fait que la bourgeoisie n’a jamais raté une occasion pour le dénigrer. A contrario, il a été récemment associé aux combats menés par des Gilets Jaunes. Selon l’historien Henri Guillemin, « Rousseau, au XVIIIe siècle, c’est l’homme qui dit ouvertement, sur la société telle qu’elle est, tout ce qu’on ne doit pas dire lorsqu’on est bien élevé et qu’on veut faire carrière ». La parole de Rousseau est toujours vive.
Théâtrejean-jacques rousseaustains L'Humanité
VOD de la semaine – “Autour de Jeanne Dielman” de Sami Frey
Nos recommandations culturellesLe tournage à la bonne franquette, dans les années 1970, d’un chef d’œuvre de rigueur et de concentration dirigé par la juvénile Chantal Akerman face à son intransigeante interprète principale, la splendide Delphine Seyrig
Vincent OstriaOn annonce la réédition en avril du chef-d’œuvre de Chantal Akerman, « Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles ». Curieux titre pour un film hors-norme de 3h20, où l’on voit une femme vaquer par le détail à la tenue de son petit appartement. Processus d’une monotonie et d’une méticulosité qui peut hérisser certains spectateurs peu aguerris. C’est normal. Ce qu’on ignorait, c’est que l’acteur Sami Frey, qui ne jouait pas dans le film, mais était le compagnon de Delphine Seyrig, l’extraordinaire interprète du rôle de Jeanne Dielman, en avait tourné un making of. Contraste immense avec le film lui-même, ce document a un style et une teneur brute et bavarde qui déroutent, mais il éclaire le processus de création d’Akerman et Seyrig. Dans l’ensemble, on assiste aux répétitions des gestes et mouvements complexes de l’actrice (car tout est filmé en plan séquence), amplement discutés par celle-ci et expliqué par la cinéaste, qui, alors âgée de 25 ans, a l’air d’une petite ado face à une grande dame. Contraste saisissant pour une œuvre d’une maîtrise absolue, dont on n’aurait jamais imaginé qu’elle ait résulté d’âpres négociations entre créatrice et interprète. Dans les remarques et les propositions de Seyrig, on sent une constante pointe d’agacement, un insatiable besoin de motivations. Mais au bout du compte, ces bémols et ergotages vont nourrir le personnage et sa fébrilité sous-jacente, qui la fera dérailler. La manière de Delphine Seyrig de discuter la moindre indication de Chantal Ackerman permet de définir le personnage. « Jeanne Dielman » sera une création commune, traduisant autant la personnalité de l’actrice que celle de la réalisatrice. Par ailleurs, on remarque que le making of brouillon, en vidéo noir et blanc primitive, coïncide avec le fouillis du plateau de tournage, du désordre ambiant, de la fumée et du bruit. Contraste absolu et saisissant avec le film, où chaque élément est précis, chaque cadre maniaque, chaque geste chorégraphié.
L’autre grande affaire de « Jeanne Dielman », c’est son affiliation avec la cause féministe, dont Delphine Seyrig surtout, mais aussi Chantal Ackerman étaient des militantes actives. Voir le discours de Delphine Seyrig sur son besoin d’afficher une féminité sophistiquée pour mieux pouvoir contrer la suprématie masculine de l’intérieur du système. Voir également son altercation avec une technicienne du film qui ne pense pas que le contexte du tournage de ce film, dont l’équipe était presque à 100 % féminine, constitue un progrès et une forme de liberté. Un documentaire passionnant pour les amateurs de cette œuvre unique, sur laquelle nous reviendrons lors de sa resortie.
A voir sur on-tenk.com/fr jusqu’au 15 avril
La VOD de la semaine L'Humanité
Martin Luther King, son combat oublié pour l’égalité sociale
Nos recommandations culturellesTélévision Le héros de la lutte pour les droits civiques poursuivait également un autre objectif : l’éradication de la pauvreté. Un documentaire remet au jour cette dimension essentielle.
Laurent EtreLa mémoire collective se souvient bien sûr du King des droits civiques, qui obtint l’abolition de la ségrégation raciale dans les États du Sud, aux États-Unis. La loi fut signée en juillet 1964, à la Maison-Blanche, en couronnement d’une dizaine d’années de mobilisations. Mais, ainsi que le rappelle ce passionnant documentaire de Barbara Necek, Martin Luther King avait aussi à cœur de prolonger cette lutte première dans un combat plus global en faveur de l’égalité sociale, et donc pour la fin de la pauvreté. Car il avait identifié que ce fléau constituait « l’autre visage du racisme », rendant quasiment inefficients les droits arrachés par les Noirs sur le plan politique. C’est à l’occasion de la réception du prix Nobel de la paix, en décembre 1964, que le révérend prononce un discours sur ce thème, en écho à son célèbre I have a dream (« Je fais un rêve »), de 1963. « Tout comme la non-violence a permis de dénoncer la laideur de l’injustice raciale, la pauvreté, cette maladie rampante, doit l’être à son tour, afin d’être éradiquée ! » lance-t-il à son auditoire.
les déchaînements de haine de l’Amérique blanche
Cette aspiration du célèbre leader noir américain, que l’on redécouvre ici lecteur critique de Marx et tenant d’un socialisme volontiers révolutionnaire dans ses visées, a culminé avec la « campagne des pauvres », au printemps 1968. Las, s’il a marqué un indéniable progrès dans la convergence des déshérités par-delà leurs origines, cet ultime projet (King meurt assassiné cette même année, par un suprémaciste blanc) n’a pas obtenu autant d’audience que les manifestations du début des années 1960. Sur fond de sale guerre impérialiste au Vietnam, le président d’alors, Lyndon B. Johnson, autrefois en dialogue avec le pasteur militant, a finalement donné carte blanche au FBI dirigé par l’anticommuniste virulent Edgar Hoover pour surveiller, harceler et tenter de bâillonner Martin Luther King. Celui-ci deviendra dès lors la cible d’une hargne provenant également, pour partie, de ses fidèles d’autrefois. Jusqu’à ce que l’irréparable se produise.
Appuyé sur de nombreuses archives – dont certaines, absolument glaçantes, donnent à voir les déchaînements de haine de l’Amérique blanche –, ce film raconte à la fois la détermination impressionnante d’un dissident dans l’âme et les doutes qui ont assailli un homme, disciple revendiqué de Gandhi, confronté à la marginalisation progressive de sa stratégie pacifiste. Aujourd’hui, aux États-Unis, plus d’un demi-siècle après la mort de Martin Luther King, les inégalités de revenu entre Noirs et Blancs demeurent patentes.
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Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon
EnquêteÀ la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.
Rosa MoussaouiLe 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.
Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »
Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas » Christian Cambon
Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdomadaire marocain francophone Tel Quel.
Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».
« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».
Comme une atmosphère de Mamounia à Paris
Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-président de la délégation parlementaire au renseignement.
En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.
Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.
Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.
Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.
Un ancien tortionnaire honoré
Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »
Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.
Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »
Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »
Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le PalaisDans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.
Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».
« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »
« Notre allié le plus sûr au Maghreb »
Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’autodétermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.
Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».
Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »
De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.
MarocgateMarocSénatmohammed VI L'Humanité
Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc
ActuL’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.
Jérôme SkalskiLe Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.
L’expulsion de la délégation israélienne
Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.
Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTVLe sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.
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Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue
Histoire de la semaineEn vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.
Clément GarciaL’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.
À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.
Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortunePionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.
L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL
Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»
Des métalleux en prison
Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.
Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias
Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».
L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.
Subventions et répression
Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»
Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»
Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».
C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»
Une programmation cloisonnée
Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.
TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME
La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.
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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».
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MarocMusiqueRockrap L'Humanité
Fatiha et Driss Radi, au nom du fils
Un jour avecLes parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.
Rosa MoussaouiDans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».
mis à l’épreuve d’un cruel isolement
Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.
Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».
Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.
guets-apens et violences policières
Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.
Salir, calomnier, bâillonner...
Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.
Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.
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Ignacio Cembrero
Homme du jourRosa MoussaouiC’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.
Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.
pegasusMarocEspagneliberté de la presse L'Humanité
Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien
RévélationDes accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés.
Gaël De SantisÀ 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.
À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».
Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.
Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteUne idylle de longue date
Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.
Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.
Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».
Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du MarocEn d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.
« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.
Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.
Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.
Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.
De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.
Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».
On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE
Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.
Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.
Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.
Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouieAu mépris du droit international
Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.
Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.
L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.
Une mansuétude incompréhensible
Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.
« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.
En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.
Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.
Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.
Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraouiIl est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.
La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».
Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC
La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…
Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UEL’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.
Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.
« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.
« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.
L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.
Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sangLe Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.
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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019
RévélationJamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Thomas LemahieuQuand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.
Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.
Derrière l’ONG, une organisation « présumée criminelle »
Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.
« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »
Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…
Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.
Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.
Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence
Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.
Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».
Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européenDans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.
L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.
En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.
« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmenteFight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…
Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes
Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.
Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.
Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.
Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.
« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve
Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »
Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir françaisSollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»
Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.
C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»
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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium
ActuLes Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.
Nicolas GuillerminPremière équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).
La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »
Rythme enlevé en début de rencontre
Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.
C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).
Les Marocains se créent quelques occasions
Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.
Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.
FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc L'Humanité
L’extrême droite échoue à gâcher la fête
ActuLe camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.
Nada Abou El AmaimJoie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.
Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.
L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. « Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.
Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde antifasciste.
La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.
FootballExtrême droiteMaroc L'Humanité
Un avocat qui cache bien des vertus
ActuDans les makis ou en tartare, l’avocat plaide pour une alimentation équilibrée. Gourmand en eau, ce fruit originaire de loin présente hélas un bilan écologique sans appel.
Noé BlouinAu même titre que les galettes de maïs et le saumon, l’avocat est devenu incontournable dans tout bon article sur les brunchs sains et équilibrés du dimanche matin. Doux au goût, ce fruit venu de loin est effectivement un vrai concentré d’antioxydants (vitamines A, C et E), de minéraux, de fibres et de vitamines K et B9. Si certains lui reprochent sa haute teneur en lipides, équivalente à une cuillère d’huile, ceux-ci contiennent notamment des oméga 6 et 9. De la bonne graisse pour lutter contre le cholestérol.
La France, le plus gros consommateur en Europe
À l’instar de nombreux produits de notre gastronomie, l’avocat est arrivé sur le Vieux Continent par les cales des galions espagnols après la découverte du Nouveau Monde. Considéré comme un mets de luxe dans nos contrées, il était alors largement démocratisé outre-Atlantique et ce depuis plusieurs milliers d’années. Ce n’est que récemment que le fruit s’est éloigné de la cuisine tex-mex pour devenir un aliment commun en France, le pays européen qui en consomme le plus.
Parmi les nombreuses variétés existantes, la plus présente sur les étals de nos marchés est sans aucun doute le Hass, à la peau bosselée, qui doit son succès à sa facilité de conservation, idéale pour un marché basé sur l’exportation longue distance. Le Hass est un hybride, découvert par hasard dans les années 1920 par un postier californien à la main verte. Rudolf Hass avait ainsi planté trois noyaux d’avocats aux provenances diverses dans le jardin de sa maison de La Habra Heights. Après avoir hésité à couper le plan qui refusait tous ses greffons, il aurait finalement découvert ces « nouveaux » fruits étranges. Devant l’accueil chaleureux de sa famille et de son voisinage pour ces avocats différents, il aurait ensuite breveté son invention, sans en tirer grand bénéfice. Un siècle plus tard, son arbre a conquis le monde et un festival est même organisé chaque année en son honneur à l’endroit qui l’a vu grandir.
La question de la maturation
Le problème principal avec l’avocat, c’est de l’avoir à point au moment où l’on désire le manger. Le fruit n’est pas consommable dès qu’il est récolté, ni même souvent à l’achat. Il faut attendre que sa chair se ramollisse, un état mesurable uniquement par le toucher. Pour accélérer grandement la maturation, il est cependant possible de le mettre dans un sachet avec une banane, un kiwi ou une tomate, des fruits secrétant de l’éthylène.
Mais avant de se lancer dans ses nombreuses recettes, il est tout de même nécessaire de rappeler que la culture de l’avocat est une énorme consommatrice d’eau, demandant plusieurs centaines de litres pour un kilo de fruits. Sa consommation demande donc de la retenue. Afin de limiter au maximum l’impact environnemental du produit, il est donc nécessaire de bien vérifier s’il est labellisé et de connaître sa provenance, le pays producteur le plus proche étant l’Espagne. Sur les côtes corses, quelques exploitations proposent aussi des avocats, mais ces denrées sont difficiles à trouver au vu de la faible production.
Avocat rôti, œuf et truite fumée
Difficulté : facile
Temps de préparation : 20 minutes
Ingrédients pour 4 personnes : 2 beaux avocats Hass, 4 œufs de petit calibre, 4 tranches de truite fumée, 250 g de roquette, Ciboulette, Sel, poivre, 1 citron vert, Piment d’Espelette.
Préchauffer le four à 180 °C.
- Couper les avocats en deux et retirer les noyaux.
- Casser un œuf dans chaque partie centrale des avocats.
- Ajouter le sel, le poivre et une pincée de piment d’Espelette.
- Enfourner le tout pendant une quinzaine de minutes, jusqu’à ce que le blanc de l’œuf soit cuit.
- Découper les tranches de truites en petits carrés d’environ 1 cm de côté. En mélanger les deux tiers avec la roquette.
- Après avoir sorti les avocats du four, y ajouter un trait de jus de citron vert et le reste de la truite. Il ne reste plus qu’à dresser.
Bon et sain L'Humanité
Taille des rosiers : le pourquoi du comment
ActuVoici le printemps, c’est la période idéale pour tailler certains rosiers afin de les conserver touffus et florifères. Mais la coupe doit être adaptée à la vie de l’arbuste. En voici les principes et quelques exemples.
Marcel GuedjFaut-il vraiment tailler ce rosier alors qu’il a si bien fleuri la saison précédente ? Oui, sans hésiter, précisément pour le voir refleurir abondamment. Sinon, il deviendrait hirsute et fleurirait moins bien. La taille consiste en effet à raccourcir les rameaux ayant fleuri pour détourner le flux de sève et favoriser de nouvelles pousses latérales à la base de l’arbuste (en plomberie, on appellerait ça une dérivation…), qui fleuriront à leur tour. Avec en prime l’avantage de rajeunir le sujet. Le tout est de savoir quand et comment.
Pour les variétés buissons et arbustes non remontantes (qui ne fleurissent qu’une fois, au printemps), cette taille doit intervenir en juin-juillet, juste après la floraison, car les roses de l’année suivante vont se former sur les nouveaux rameaux qui naissent après la taille. Pour les remontants (qui fleurissent plusieurs fois, du printemps à l’automne), la taille se pratique maintenant, en fin d’hiver (février-mars selon la zone géographique et le climat – voire mi-avril pour les zones montagneuses), hors des périodes de gel, avant que la végétation n’ait redémarré.
Respect de la charpentière
Il faut cependant adapter les principes généraux qui précèdent. Voici quelques exemples : on ne taille pas de la même façon un rosier buisson (ou à massif) remontant et un grimpant. Pour les premiers, on taille assez court, en rabattant les rameaux entre les deux tiers et la moitié de leur longueur environ (plus on taille court, plus l’arbuste va se fortifier). Pour les seconds, on respecte les charpentières qui structurent l’arbuste (sauf si elles sont mortes ou gênantes : dans ce cas on les supprime). On se contente de les palisser et de raccourcir les branches secondaires à une vingtaine de centimètres de leur naissance sur la charpentière.
Au passage, dans tous les cas, on supprime les branches malades et les gourmands (qui poussent sous le bourrelet de greffe) qui détournent la sève à leur profit. C’est le côté sauvage du rosier (l’églantier) qui réapparaît au détriment de la variété (greffée) de votre rosier. Équipez-vous pour tout cela de gants de jardin pour rosier, d’un sécateur propre et bien affûté pour ne pas écraser la tige lors de la coupe, et d’un coupe-branches pour les grosses charpentières. Et dites-vous que la nature saura bien corriger vos petites erreurs…
Les 4 étapes de la taille d’un rosier buisson remontant
- Couper le bois mort (sécateur ou coupe-branches selon le diamètre des rameaux).
- Supprimer les pousses malades ou malingres, ainsi que celles qui se dirigent vers l’intérieur, cela pour aérer le centre de l’arbuste.
- Éliminer les gourmands qui partent du pied, sous le point de greffe (bourrelet) reconnaissables à leur vigueur et leur développement rapide.
- Tailler chaque branche juste au-dessus d’un bourgeon (par exemple le troisième ou le cinquième) orienté vers l’extérieur. Tailler toujours en biseau pour que l’eau ne puisse stagner.
Jardinage L'Humanité
Télétravail, ne négligez pas les pauses !
ActuSi le télétravail semble offrir plus de latitude pour prendre les pauses nécessaires, quand la charge de travail est forte, la tentation est grande de ne pas s’arrêter. Les pauses sont pourtant indispensables tant à la concentration qu’à la santé.
Mélanie Mermoz« Certains jours j’ai énormément de travail, je ne décroche presque pas les yeux de mon écran. D’autres jours, c’est plus cool, je prends un peu plus de temps pour moi, je vais faire une course, fais une petite sieste ou vais à un cours de sport », explique Sandra (1), chargée de communication. Avec la mise en place du travail hybride, une nouvelle organisation s’est progressivement mise en place pour les 26 % de salariés (2) qui pratiquent régulièrement le télétravail. Les tâches nécessitant des échanges sont effectuées au bureau tandis que celles qui demandent plus de concentration sont, elles, réalisées hors bureau. Quand on est face à un dossier tunnel, la tentation peut être forte de ne pas s’arrêter afin de finir plus tôt. Pour éviter des situations de surcharge et permettre des moments de déconnexion, la régulation de la charge de travail est primordiale !
Qu’on soit en télétravail ou sur site, c’est la même réglementation qui s’applique concernant le temps de pause. Dès lors que le temps de travail atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause de 20 minutes qu’il peut prendre à la fin de ces 6 heures ou avant (ce temps monte à 30 minutes pour les moins de 18 ans). En revanche, il n’existe pas de disposition spécifique concernant la pause méridienne. Si tous les professionnels de santé s’accordent sur la nécessité de prendre un vrai temps pour manger, dans les faits, la tentation est grande pour de nombreux télétravailleurs de manger sur le pouce, devant leur écran. « Quand je suis en télétravail, je grignote, je prends très rarement le temps de me préparer quelque chose à manger », observe Marion (1), ingénieure. Cette pratique n’est pas sans risques pour la santé, elle est notamment souvent la cause d’une prise de poids.
Marcher, s’aérer, s’étirer
Loin d’être un temps perdu, les pauses, ces respirations, tant physiques que mentales, sont en réalité indispensables. Elles permettent notamment que le cerveau s’approprie les informations reçues et que la mémoire puisse les traiter. Dans une de ses brochures consacrées aux risques en télétravail, l’Institut national de recherche et de sécurité invite les salariés à prendre des pauses régulières (5 minutes toutes les heures) « pour limiter la fatigue visuelle (en quittant l’écran des yeux) et pour se déconnecter mentalement », il recommande de profiter de cette pause pour se lever et faire quelques pas. « Faire quelques mouvements des poignets et des étirements du dos permet de lutter contre l’apparition des douleurs », rappelle Gérald Demortière, médecin du travail. Au moment du déjeuner, marcher une dizaine de minutes permet de s’aérer et de faire une peu d’exercice. Dans le télétravail, au moment des pauses, hommes et femmes ne sont toujours pas égaux. Pour ces dernières, les pauses sont plus souvent l’occasion de lancer une lessive ou de l’étendre, d’aller éventuellement faire une course pour le foyer. Cela leur permet de moins avoir le sentiment de courir en fin de journée, mais ne modifie pas la répartition inégalitaire des tâches domestiques, voire l’accentue !
Télétravail L'Humanité
Heure d'été le 26 mars 2023 : on avance ou on recule ?
En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme de nombreux autres pays, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 25 au 26 mars 2023... Pour la dernière fois ? Et, au fait, on avance ou on recule ? On remet les pendules à l'heure.
Daniel RoucousÇa fait 47 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1976, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 25 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.
Deux heures de plus que le temps universel
Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mars 2023, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... mais nous gagnons d'un coup une heure de luminosité naturelle en fin de journée.
Ce changement d'heure nous ramène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver.
Bien entendu, les smartphones ou tout autre appareil connecté passent à l'heure d'été automatiquement, sans qu'aucune intervention ne soit nécessaire.
Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel. Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.
Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure
1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.
Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.
2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.
Rebelote l'année suivante : la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.
Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.
En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité
Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."
Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.
En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.
Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021.
Aux États-Unis, un projet de loi pour rendre l'heure d'été permanente
Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.
Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.
Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.
La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.
La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.
Aux États-Unis, le Sénat américain a approuvé à l’unanimité le 15 mars 2022 un projet de loi appelé Sunshine Protection Act qui rendrait l'heure d'été permanente à partir de l'année 2023. Mais la mesure n’a pas encore été adoptée par la Chambre des représentants, ni promulguée par le président Joe Biden.
A quand enfin une décision similaire en Europe ?
En lien :
changement d'heuretransition énergétique L'Humanité
Montceau-les-Mines, ou l’histoire d’un chef-d’œuvre en terril
ActuFondée en 1856, la plus jeune commune de Saône-et-Loire est née par et pour le charbon. Bâtiments et monuments racontent la destinée de cette ville nouvelle avant l’heure où s’est écrit tout un pan de l’histoire sociale du pays.
Lea DesportesRandonnée
Difficulté : facileDurée : 1h30Distance : 4,4 km
Le voyage en pays noir commence devant une élégante bâtisse rose (1). C’est dans ces murs que s’établit, au début des années 1820, l’administration qui exploite les houillères de Blanzy, un peu plus au nord.
Perdu en plein bocage, le lieu-dit le Monceau présente pourtant un avantage. À ses pieds coule le canal du Centre, 114 petits kilomètres qui assurent depuis 1793 la jonction entre la Saône et la Loire, permettant de livrer le charbon bien au-delà de la région.
Juste à côté, un grand édifice en forme de H (2) est ajouté au milieu du siècle pour abriter les bureaux et les ateliers centraux de la Compagnie des mines de Blanzy, constituée en 1833. Le médaillon qui surplombe le portail en fer forgé dessine les initiales de son fondateur, Jules Chagot.
Chaque jour, des centaines d’ouvriers et d’employés traversaient la cour pavée et passaient sous le porche pour se rendre dans un quartier alors entièrement dédié à la fabrication et la réparation des outils et des machines utilisés par les mineurs.
Une partie seulement des bâtiments, qui abritaient une forge, une fonderie, un moulin ou des écuries – les chevaux travaillaient en surface mais aussi dans les galeries –, a été conservée. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie (3) se distingue par son architecture industrielle XIXe : façade en briques, hautes fenêtres et toiture en sheds.
À la mine ou au balcon
Pour se rendre sur la zone d’extraction du charbon, il faut s’éloigner encore un peu. Au visiteur de faire fonctionner ses jambes mais aussi son imagination. Le paysage minier a en effet totalement disparu, remplacé par les parcs Maugrand et Saint-Louis (4). Ici, pas de terrils à dévaler mais de vastes pelouses agrémentées de lacs, vestiges des puits et d’anciennes carrières qui se sont naturellement remplis d’eau. De fins poteaux indiquent l’emplacement de la quinzaine de puits d’extraction.
Naturelles et artificielles, deux voies d’eau n’étaient sans doute pas de trop pour laver la fatigue des gueules noires après une journée dans le fond. Pour rejoindre le centre-ville, il leur fallait enjamber la rivière Bourbince et passer sur l’autre rive du canal. Créée par décret en 1856, Montceau-les-Mines, avec son plan orthogonal, a tous les attributs d’une ville nouvelle. Premier « cadeau » à la cité, tout entière à son service, la Compagnie lança, dès 1858, l’édification de l’église Notre-Dame (5).
Elle mit aussi à disposition le terrain et finança pour moitié la construction de l’actuelle mairie (6) ! Sa façade principale donnerait sur la place, côté canal, pour que, disait-on, Léonce Chagot, neveu de Jules et premier édile, puisse contempler depuis le balcon ses possessions.
Fonds du lavoir
Sans doute n’aurait-il pas apprécié que la place serve de point de rassemblement, comme ce fut le cas lors des grèves qui se sont succédé au tournant du XXe siècle, exceptionnelles par leur ampleur. En juin 1899, sur un total de 11 500 salariés, près de 10 000 se sont mobilisés. Entre janvier et mai 1901, les mines connurent un arrêt de travail de 105 jours. Si les avantages obtenus furent modestes au regard de sa durée, une des grèves les plus longues du mouvement ouvrier français, cette « grande grève » accompagna la naissance du mouvement syndical. En 1908, le tout jeune syndicat choisit de construire son siège au 42 de la rue de l’Est, devenue Jean-Jaurès, autrefois très commerçante (7).
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Le long de la voie ferrée, le bâtiment de trois étages se dresse dans l’alignement de la direction des houillères. Son style Beaux-Arts, tout en briques et pierres de taille, le pose également en contre-pouvoir. Au numéro 37, l’école communale des garçons (8), achevée en 1882 à la suite des lois Jules Ferry par le premier maire républicain de Montceau, se voit elle aussi de loin. Sa hauteur et sa superbe façade inspirée du néogothique imposent le respect dû au savoir et la différencient des établissements scolaires patronaux, confiés à des congrégations religieuses.
La ville à angles droits n’y a pas été par quatre chemins pour tourner la page du charbon. Le 14 septembre 1993, le double chevalement du puits Darcy, le principal et le dernier en activité du bassin, est détruit en catimini. L’exploitation à ciel ouvert obtiendra un bref sursis, jusqu’en 2000.
La bataille patrimoniale se joue à présent autour du lavoir des Chavannes. Vieille carcasse rouillée pour certains, cathédrale d’acier pour d’autres, tous s’accordent sur un point : les 800 000 euros promis par l’État, qui l’a cédé en 2021 pour un euro symbolique à la ville, ne suffiront pas à le sauver. En attendant de trouver les fonds, le gigantesque site de triage reste sur le carreau (9). Née du charbon, l’histoire de Montceau-les-Mines s’écrit désormais sans lui. Mais pour « changer de base », du passé faut-il toujours faire table rase ?
Sur les deux rives de Chagot-ville
1. La Maison d’administration, 52, quai Jules-Chagot. Construite dans les années 1820, agrandie en 1879.
2.Les Ateliers du Jour, 52, quai Jules-Chagot. Bureaux et ateliers centraux, désaffectés après la fin de l’exploitation.
3. Rue Saint-Éloi, l’ancienne charronnerie est devenue l’Atelier du coin, un atelier chantier d’insertion par l’art.
4. Entièrement réhabilités et redessinés, les terrains des anciens puits d’extraction ont donné naissance à deux grands parcs paysagers.
5. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, 53, rue de la République.
6. Mairie de Montceau-les-Mines, 18, rue Carnot.
7. Au 42 de la rue Jean-Jaurès, la maison syndicale est inaugurée en 1909.
8. L’ancienne école communale, au 37, rue Jean-Jaurès, est devenue le musée de l’École.
9. Le lavoir des Chavannes, 40, quai du Nouveau-Port, fut l’un des plus grands lavoirs à charbon d’Europe.
Découverte L'Humanité
Le réconfort du bœuf bourguignon
ActuFigure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.
Noé BlouinTerroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.
Une viande choisie avec précaution
Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.
Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.
Se laisser aller à quelques fantaisies
Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.
Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines
Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.
La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.
Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto
Bœuf bourguignon allégé
Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.
- Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
- Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
- Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
- Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
- Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
- Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
- Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
- Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
Bon et sain L'Humanité
Ukraine. Bakhmout, une bataille symbolique aux milliers de morts
ActuDepuis huit mois, les combats se sont intensifiés pour le contrôle de cette ville du Donbass. Détruite, elle pourrait être conquise par l’armée russe dans les prochains jours. En Russie, la rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit.
Vadim KamenkaDans le Donbass, en ce 386e jour de guerre en Ukraine, les affrontements pour la prise de Bakhmout concentrent l’essentiel des forces russes et ukrainiennes. La féroce bataille aux milliers de morts qui dure depuis plusieurs mois arrive à son épilogue.
Ukraine. Dans le Donbass, Moscou prêt à tout ?La chute pourrait intervenir dans les jours qui viennent, Moscou continuant d’avancer vers le centre de la ville après l’avoir encerclée. Le temps pris par l’armée russe et les forces du groupe militaire privé Wagner interroge.
Tactique ou épuisement humain et matériel ?
Est-ce tactique ou le fait d’un épuisement humain et matériel ? Pour le général Vincent Desportes, « on a l’impression que, comme les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française en 1916 à Verdun, les Russes et Wagner veulent faire de même avec les soldats ukrainiens. Car ils ont l’avantage en termes de population avec 144 millions d’habitants, contre 44 millions pour l’Ukraine ».
Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »Côté ukrainien, le pouvoir, qui ne faisait pas de Bakhmout un enjeu stratégique, a complètement changé de discours ces dernières semaines. À l’instar du président Volodymyr Zelensky, l’ensemble des autorités civiles et militaires affirment désormais que sa défense est primordiale pour « la stabilité du front » et pour éviter la prise d’autres grandes villes proches comme Kramatorsk. «
L’opération défensive dans cette direction est d’une importance stratégique primordiale pour dissuader l’ennemi », a affirmé, mardi 14 mars, Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées.
Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes
Pour de nombreux observateurs, Kiev souhaite surtout tenir au maximum afin d’épuiser les Russes et de les fixer, tout en préparant simultanément la grande offensive de printemps. Car, Bakhmout n’a pas un intérêt stratégique majeur. Elle est devenue au fil des mois et des morts avant tout symbolique.
« Cela ressemble à la bataille de Verdun lors de la Première Guerre mondiale. Les Français défendaient l’endroit comme les Ukrainiens défendent Bakhmout, car les autorités ne veulent pas lâcher, un affrontement devenu emblématique », juge le général Desportes.
Encore récemment, le commandant des forces terrestres, Oleksandr Syrskyi, confirmait que « chaque jour de la défense de la ville nous permet de gagner du temps pour préparer les futures opérations offensives ». Mais les États-Unis, principal allié financier et militaire de l’Ukraine, commencent à douter du but réel de Kiev dans cette bataille.
« La contre-offensive majeure au printemps »
« Je ne veux certainement pas négliger l’énorme travail que les soldats et les dirigeants ukrainiens ont déployé pour défendre Bakhmout, mais je pense que c’est plus une valeur symbolique qu’une valeur stratégique et opérationnelle », a estimé le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin.
Une interrogation partagée par plusieurs responsables de l’administration Biden qui s’inquiètent de la capacité de Kiev à mener désormais « la contre-offensive majeure au printemps », avance le site Politico.
C’est dans ce contexte que les demandes répétées de Volodymyr Zelensky de bénéficier de munitions de la part de l’Union européenne pourraient être satisfaites.
Bruxelles serait sur le point d’accepter un accord de 2 milliards d’euros. Un milliard pour réapprovisionner les stocks de l’Ukraine et un autre pour acheter des munitions aux pays qui ouvriraient leurs dépôts à Kiev.
La stratégie d’une guerre longue en question
Un autre tournant pourrait intervenir sur le terrain. Au bout d’un an de conflit, une avancée majeure semble se dessiner à Avdiivka, qui se trouve sur les hauteurs de Donetsk. Cette véritable ville fortifiée, qui demeure une place stratégique pour l’armée ukrainienne depuis 2014, subit un encerclement de l’armée russe.
Objectif prioritaire dès l’invasion du 24 février 2022, elle permettrait de desserrer l’étau pour les habitants de Donetsk en proie aux bombardements. Si Avdiivka venait à tomber avant l’offensive ukrainienne, l’effet sur la ligne de front serait bien plus important qu’à Bakhmout. Elle briserait un point clé du système de défense de Kiev car la ville bénéficie de liaisons ferroviaire et terrestre.
Donbass. "Nous sommes condamnées à revivre le même cauchemar"Le prix de ces batailles est tout aussi lourd pour la Russie. La rumeur de nouvelles mobilisations se poursuit, alors que l’épuisement des soldats ne cesse d’être relayé. Dans des vidéos adressées aux autorités et au président russe Vladimir Poutine, de nombreux conscrits ont récemment dénoncé leurs conditions. La stratégie d’une guerre de longue durée, pariant sur l’épuisement de l’adversaire et sur une population plus importante, dévoile certaines limites.
Russie. Nés sous Poutine, sous emprise et déboussolésPour Marlène Laruelle, directrice de l’Institut pour les études européennes, russes et eurasiennes (Ieres) à Washington, « le problème dans ce type de guerre contemporaine est qu’il est difficile de définir la victoire. Une victoire complète, dans laquelle un camp récupère tout et l’autre perd tout, arrive rarement. Cela pourrait donc ressembler beaucoup plus à une longue ligne de cessez-le-feu gelée, sans véritable victoire en vue ».
Pour garantir la sécurité de l’Europe, seul un projet de paix peut permettre une sortie de la guerre. Pour l’instant, celle-ci préfère collecter des munitions.
Guerre en UkraineBakhmoutPartition de l'Ukrainedonbass L'Humanité
Accord céréalier : le chantage de Moscou
ActuEn pleine guerre en Ukraine, l’initiative pour l’exportation de maïs et de blé n’a pas encore été prolongée.
Vadim KamenkaÀ Genève, durant les négociations avec les Nations unies, la Russie a proposé de prolonger, lundi soir, l’initiative céréalière de la mer Noire (BSGI) pour une durée de soixante jours. Cet accord avait été signé en juillet 2022 entre l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, pour permettre l’exportation de ces denrées via les ports de la mer Noire durant cent vingt jours.
Renouvelée le 19 novembre pour cent vingt jours, cette coopération s’achève ce 18 mars, alors qu’elle a permis d’exporter plus de 24 millions de tonnes de céréales, essentiellement du maïs et du blé, selon l’ONU. Près de la moitié des flux sont allés aux pays développés : la Chine, suivie de l’Espagne, de la Turquie, de l’Italie et des Pays-Bas.
Un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix
Sa reconduction tacite a été refusée par Moscou, qui a défendu l’abaissement de la durée de l’initiative à deux mois. Les autorités russes ont mis en doute le respect des contreparties prévues dans l’accord et d’autres volets concernant les exportations d’engrais. Sur ce dernier point, le Programme alimentaire mondial a d’ailleurs alerté sur un enjeu crucial pour éviter une explosion des prix et une chute de la production agricole dans certains pays.
Le responsable des pourparlers pour la Russie auprès de l’ONU, Sergueï Vershinine, a expliqué dans un communiqué que « si les exportations commerciales de produits ukrainiens se font à un rythme soutenu et rapportent des bénéfices considérables à Kiev, les restrictions imposées aux exportateurs agricoles russes sont toujours en place ».
La Russie, qui a envahi l’Ukraine le 24 février 2022, a essuyé un dixième paquet de sanctions, le mois dernier. Sergueï Vershinine, également vice-ministre des Affaires étrangères, s’est fait même menaçant : « Notre position future sera déterminée par les progrès tangibles dans la normalisation de nos exportations agricoles, non pas en paroles mais en actes. Cela comprend les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa ».
« Préserver l’intégrité de l’accord »
Le gouvernement ukrainien a immédiatement réagi. « L’accord sur “l’initiative céréalière de la mer Noire” implique au moins cent vingt jours de prolongation, la position de la Russie de le prolonger de seulement soixante jours contredit donc le document signé par la Turquie et l’ONU », a condamné sur Twitter le ministre des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov. Kiev attend désormais « la position officielle » des Nations unies et d’Ankara, en tant que « garants de l’initiative ».
À trois jours de la date limite, les consultations persistaient « avec toutes les parties » et à « tous les niveaux », a répondu de manière diplomatique Jens Laerke, pour l’agence humanitaire des Nations unies (Ocha), affirmant que l’ONU fera tout « pour préserver l’intégrité de l’accord ». Aucune réaction à la proposition russe, ni sur les conséquences d’un non-renouvellement. « Nous verrons, samedi, ce qui se passera, samedi », a-t-il conclu à Genève.
Guerre en UkrainecéréalesRussieUkraine L'Humanité
Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »
EntretienGuerre en Ukraine. Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.
Gaël De SantisMoscou (Russie), envoyé spécial.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.
Quel est votre regard sur cette année de guerre ?
L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.
En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?
À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.
La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…
Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.
La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?
Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.
Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?
La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.
Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix L'Humanité
Walter Baier, solidaire des Français
Un jour avecLe nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.
Gaël De SantisDans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.
En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.
Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.
Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »
Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.
autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine L'Humanité
Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »
EntretienGUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.
Youness MachichiDans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.
Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?
Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.
Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.
Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?
Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.
Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?
L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.
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Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire
ReportageUkraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.
Emmanuelle ChazeOdessa (Ukraine), correspondance particulière.
Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.
Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.
les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses
La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.
Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »
Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire.
Guerre en Ukraineodessa L'Humanité
À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres
ReportageRussie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.
Vadim KamenkaRostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.
Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.
des millions de réfugiés du donbass passent par rostov
Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.
Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »
Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.
Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre.
RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don L'Humanité
Habib Benglia, un comédien haut en couleur
Il était une foisIl y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.
Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles
Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.
De Tombouctou à Paris
Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.
Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noirRencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.
Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »
La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).
Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.
Un « racisme ordinaire »
Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…
Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que ChocolatPrétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.
La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme
La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.
Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.
Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création
Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).
À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).
« La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.
La polyvalence des artistes de l’époque
Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.
Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.
Histoire L'Humanité
Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance
Il était une foisPour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance
L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.
Le CNR : l’originalité d’une démocratisationUn phénomène qui se développe au départ de façon spontanée
Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.
Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.
Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne
Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.
Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au ReichLes tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.
Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du VercorsMétamorphoser les réfractaires en combattants
Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.
Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.
La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.
Henri Frenay « L’inventeur » de la RésistanceTransformer les « camps refuges » en maquis combattants
L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.
Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.
À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.
Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances
L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.
Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.
Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943
Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).
Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).
Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.
En savoir plus
- Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
- Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
- Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
- « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
Résistance L'Humanité
Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité
Il était une foisDonner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2
Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.
« Une épreuve prolétarienne de masse »
Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »
Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».
Une foule admirative des sportifs
Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »
Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »
Un rendez-vous de l’athlétisme français
Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.
Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’orUne importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.
« Le sport est un moyen et non un but »
La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »
Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.
Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière
L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.
La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.
La base de départ pour de futurs champions
La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».
La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.
Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne
Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.
Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.
Pour en savoir plus
- Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
- Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité L'Humanité
Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne
Il était une foisLe 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens
Thomas GrillotC’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.
Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.
Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers
Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.
L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.
Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.
Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy
Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.
Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.
Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.
Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890
Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.
C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.
Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...
C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.
Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?
Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.
Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge
C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.
Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.
Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.
Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis
Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.
Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.
Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa
Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.
Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.
Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux
Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.
Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.
Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.
Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».
Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.
La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.
En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson
D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.
Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.
(1) L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.
Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
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Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page
Il était une foisLe 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin
Jean-Yves MollierOn pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.
Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous) américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.
Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.
De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.
Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.
Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.
Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.
« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.
Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.
Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).
C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.
Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.
Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.
En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.
EN SAVOIR PLUS
« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.
« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.
« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.
livres L'Humanité
Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui
Il était une foisPremier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne
Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.
Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.
Trop fluet pour le football américain
Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.
Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.
Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.
Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.
Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.
A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »
Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.
Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».
Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.
Martin Luther King lui écrit personnellement
Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »
Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.
La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.
Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid
Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.
Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.
Un dernier défi : remporter Wimbledon
En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.
Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.
Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.
« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »
S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.
Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.
EN SAVOIR PLUS
« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.
« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.
TennisségrégationnismeÉtats-Unis L'Humanité
1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge
Il était une foisLe 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.
Bernard FrederickLe 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.
L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.
Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.
Un groupe terroriste de médecins
L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.
Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»
Un diagnostic erroné
L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…
Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.
Lutte interne au sein de la direction du PCUS
Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.
Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.
Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»
« Sans moi, le pays périra »
Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.
L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.
En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»
«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)
Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens
Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)
Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.
URSS L'Humanité
Retraites. Qui sème le 49.3 récolte la censure ?
Premier planLe devenir de la réforme et du gouvernement Borne se joue ce lundi 20 mars à l’Assemblée nationale. La Macronie s’expose à un désaveu cinglant sous la forme d’une motion de censure.
Emilio MesletCyprien CaddeoLe centième 49.3 sera-t-il celui de trop ? L’arme constitutionnelle du gouvernement pour forcer l’adoption de la réforme des retraites pourrait bien s’enrayer et lui exploser au visage, ce lundi 20 mars. Élisabeth Borne, « fusible » assumé, a décidé d’imbriquer son destin politique à celui d’un texte rejeté par le plus grand nombre.
Risqué, alors que des manifestations spontanées partout en France ont rythmé le week-end, réclamant le retrait de la réforme et la démission de l’exécutif. Les regards sont désormais tournés vers l’Assemblée. Élisabeth Borne doit faire face à deux motions de censure, l’une déposée par le RN, l’autre portée par le groupe central Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) et l’intergroupe Nupes. Celles-ci devraient être mises en débat vers 16 heures. Si l’une des deux venait à être votée, le gouvernement devrait démissionner et la réforme serait enterrée. Peu importe l’issue, jamais un exécutif n’avait paru aussi isolé, sur le point de vaciller. Décryptage.
1. Le gouvernement Borne peut-il perdre son pari ?
Esquiver un vote qu’il savait perdu : voilà le pari hasardeux qu’a pris, jeudi 16 mars, le gouvernement quand il a décidé de recourir à l’article 49.3 de la Constitution, qui lui permet d’adopter un texte de loi sans vote du Parlement. À une nuance près : « Sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée », est-il inscrit dans le texte fondamental.
Ce 16 mars où le gouvernement a décidé de tordre le bras au peupleDeux motions ayant été dégainées par les oppositions, la tête de l’exécutif est maintenant dans les mains de la représentation nationale. Mais cette fois encore, il pense pouvoir sauver sa peau. De façon certaine, il gagnera au moins un vote : la plupart des députés refusent d’apporter leurs suffrages à la motion du RN. Elle n’a aucune chance d’atteindre la majorité absolue, fixée à 287 voix avec la prise en compte des quatre sièges vacants.
Pour la motion transpartisane Liot-FI-PCF-PS-EELV, c’est une autre affaire. Portée par le groupe Liot, et notamment le très respecté centriste Charles de Courson, elle est bâtie pour agréger des députés de tous bords. Ce qui, sur le papier, ferait s’additionner les 20 parlementaires Liot avec les 149 de la Nupes, 5 non-inscrits et 88 élus du RN, qui ont déjà annoncé qu’ils la voteraient. Total : 262, à l’hypothétique condition que tout le monde l’approuve.
Motion de censure transpartisane : a-t-elle des chances de passer ?Il manquerait alors 25 voix à aller chercher, pour une large part dans le groupe « Les Républicains », divisé sur la question. Officiellement, LR refuse de faire tomber Élisabeth Borne et ses ministres. Mais une dizaine de frondeurs ont prévu de désobéir, comme Ian Boucard ou Fabien Di Filippo.
L’avenir de l’exécutif pourrait se jouer à une quinzaine de voix. Elles pourraient provenir des LR, régulièrement qualifiés de traîtres par la Macronie depuis le 16 mars, ou, plus baroque, des rangs des soutiens au président, à l’instar de Richard Ramos (Modem), qui veut « un gouvernement qui rebatte les cartes, avec des ministres capables d’écouter le peuple français, et pas une bande d’arrogants qui expliquent aux Français pourquoi ils sont idiots ». Chiche ?
2. À quoi sert une motion de censure ?
S’il fallait choisir un mot pour résumer la communication gouvernementale sur sa réforme des retraites, nul doute que le terme « enfumage » ferait figure de favori. Car, après avoir menti sur les pensions à 1 200 euros ou le dispositif carrières longues, l’équipe d’Élisabeth Borne interprète à sa sauce la Constitution. Le vote d’une motion de censure provoquerait le « désordre politique », d’après le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, et servirait même, selon son homologue du Travail Olivier Dussopt, à « voir s’il existe une majorité alternative ». C’est faux.
D’après la loi fondamentale, l’adoption d’une motion de censure consécutive à l’utilisation d’un 49.3 a deux conséquences : l’obligation pour le gouvernement de remettre sa démission au président de la République et le rejet du projet de loi. Ni plus ni moins. Concernant les motions de censure du 20 mars, il s’agit donc du seul vote possible, par l’Assemblée nationale, sur la réforme des retraites. « Ce sera le vote de ceux pour ou contre la réforme », a même résumé, sur TF1 vendredi 17 mars, la première ministre.
3. Les Français y sont-ils favorables ?
Durant le week-end, les appels directs ou indirects aux députés se sont multipliés, dans les cortèges et sur les réseaux sociaux, pour les enjoindre à voter la censure. Selon un sondage Harris Interactive, 71 % des Français souhaitent que la motion aboutisse et que le gouvernement démissionne. Sans surprise, une écrasante majorité de sympathisants de gauche comme du RN y sont favorables. Et même les soutiens de LR veulent à 53 % la chute du gouvernement. Comme 27 % des électeurs macronistes.
4. Que se passe-t-il si elle est votée ?
Si une majorité de députés se prononce pour la censure, le projet de loi est rejeté et le gouvernement doit démissionner. Ce serait la première fois depuis 1962, et la première fois tout court qu’un gouvernement serait sanctionné par l’Assemblée pour avoir utilisé un 49.3.
La Macronie a beau agiter l’épouvantail du chaos politique, cela ne veut pas dire que la France serait un canard sans tête pour autant. Le président peut nommer un nouveau gouvernement. D’un point de vue strictement légal, rien n’empêche d’ailleurs Emmanuel Macron de refuser la démission, voire de l’accepter puis de garder les mêmes aux postes qu’ils occupent actuellement.
Toutefois, reconduire une équipe désavouée par les députés et l’opinion publique serait politiquement intenable. Rien ne lui interdit, non plus, d’agir en forcené et de proposer un nouveau projet de loi sur les retraites. Il faudrait alors reprendre à zéro le chemin législatif.
L’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée, menace brandie par l’Élysée en cas de censure, n’a rien d’automatique. En 1962, c’est ce qu’avait fait Charles de Gaulle. Le général était alors ressorti renforcé des nouvelles législatives.
Pour Emmanuel Macron, le contexte politique est autre : sa réforme a agrégé un large front du rejet et d’éventuelles élections risqueraient de se transformer en sanction collective pour tous les élus ayant défendu la retraite à 64 ans. Le crash politique serait alors complet.
5. Et si la motion est rejetée ?
Si la motion de censure ne passe pas, la réforme des retraites est considérée comme adoptée. Mais pas encore promulguée : la bataille institutionnelle ne s’arrêterait pas là. Le Conseil constitutionnel devra encore se prononcer sur les recours qui contestent le véhicule législatif choisi par le gouvernement (le PLFRSS et le fameux article 47.1) et l’insincérité des débats parlementaires (absence d’étude d’impact, mensonges sur les pensions minimales…).
Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »Les juges constitutionnels pourraient, sur cette base, censurer tout ou partie du projet de loi. Parallèlement, la Nupes a annoncé vouloir lancer une campagne pour que la réforme fasse l’objet d’un référendum d’initiative partagée (RIP).
Le 17 mars, 252 parlementaires ont déposé la proposition de loi pour un RIP sur les retraites. Si le Conseil constitutionnel donne son feu vert, la gauche aura ensuite neuf mois pour recueillir la signature de 4,7 millions de Français (10 % du corps électoral) et faire advenir le référendum.
André Chassaigne : « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte » Une gageure, mais qui aurait le mérite de mobiliser sur la durée le mouvement social, tout en bloquant la réforme pendant neuf mois. Enfin, même en cas de promulgation du texte, Emmanuel Macron peut toujours, sous la pression, retirer sa réforme.
6. Emmanuel Macron peut-il tenir ?
Bien qu’il puisse encore gagner sur le plan légal, Emmanuel Macron a déjà politiquement perdu sur tous les tableaux. Si la motion de censure transpartisane est adoptée, il sera contraint de se reconnaître battu et minoritaire, alors que moins d’un an après sa réélection, sa légitimité est plus que jamais questionnée.
Au point que des conseillers présidentiels anonymes envisagent, dans la presse, une possible démission du chef de l’État, qui ne désespérerait pas de revenir ensuite. Si elle n’est pas adoptée, une réforme largement rejetée pourrait être promulguée. Il lui resterait alors plus de quatre ans de mandat à traîner ce boulet.
Quatre années difficiles pour un président à la cote de popularité au plus bas (28 % d’opinions favorables seulement, d’après un sondage Ifop). Un niveau comparable à ce qu’il était en pleine crise des gilets jaunes. Preuve qu’on ne peut sans dommages gouverner contre son peuple.
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La peur change de camp
ÉditorialSébastien CrépelÀ l’instant même où Élisabeth Borne activait le 49.3 contre la représentation nationale, jeudi, la première ministre concluait son coup de force par cette phrase surréaliste : « La démocratie parlementaire aura le dernier mot. » Drôle de façon de souligner la prééminence du pouvoir législatif en commençant par lui retirer le droit de vote. L’hôte de Matignon a beau essayer de sauver les apparences, le fonctionnement normal des institutions, même sous la très monarchique Constitution de la Ve République, ne consiste pas à s’essuyer les pieds sur l’Assemblée nationale faute de pouvoir la mettre au pas, en lui jetant comme un défi de censurer le gouvernement si elle l’ose.
Quoi qu’en dise la cheffe du gouvernement, le recours au 49.3 ne sera jamais une procédure démocratique acceptable parce que, même en cas de dépôt d’une motion de censure, le combat ne se joue pas à armes égales. L’exécutif, bien que minoritaire sur son projet, est outrageusement avantagé face à des députés majoritaires mais tétanisés par l’enjeu, qui dépasse le sort d’une loi. La Constitution n’offre aucune échappatoire à ceux dont la main tremble à l’heure du vote. L’abstention vaut soutien au gouvernement et, sans majorité absolue des 577 députés, pas de censure. L’exécutif le sait et en use. En cent fois qu’il a dégainé le 49.3 depuis 1958, jamais celui-ci n’a entraîné la chute d’un cabinet ministériel.
Aujourd’hui, pourtant, la peur a changé de camp, par-delà l’odieux chantage d’Emmanuel Macron, qui n’a pas hésité à braquer sur la tempe des députés l’arme de la dissolution de l’Assemblée nationale. La pression citoyenne est énorme et pourrait faire basculer le vote. L’enjeu de fond, pour le mouvement social et la majorité des Français, est d’empêcher coûte que coûte la réforme des retraites. Le reste, comme le sort d’Élisabeth Borne et de ses ministres, est secondaire. Soit les députés font valoir le droit que la Constitution leur octroie. Soit les syndicats et l’opposition de gauche feront tout pour que le dernier mot revienne à la majorité populaire, d’une manière ou d’une autre.
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Fabien Escalona : « Il y a quelque chose de pourri dans la démocratie française »
EntretienDocteur en science politique et journaliste chez Mediapart, Fabien Escalona publie un livre sans concession sur l’état de notre démocratie, au moment où Emmanuel Macron veut imposer sa réforme des retraites. Entretien.
Aurélien SoucheyreVous décrivez une « République à bout de souffle » dans votre livre qui vient de paraître (1). Le passage en force du gouvernement avec le 49-3 sur les retraites constitue-t-il une aggravation de la situation ?
Cela nourrit complètement ce que je pointe : un sentiment d’étrangeté et de rejet vis-à-vis de l’exécutif et de la manière dont les institutions fonctionnent. Cette réforme est massivement et profondément combattue par les citoyens, qui sont de plus en plus nombreux à se dire qu’il y a quelque chose de pourri dans la démocratie française. Le sentiment d’être méprisé s’ajoute à celui d’impasse : le gouvernement a fermé tous les canaux d’amendement, d’alerte, de rappel à l’ordre de l’exécutif par la société et ses représentants.
Il ne considère ni les enquêtes d’opinion, ni les millions de manifestants, ni les syndicats, et passe en force au Parlement. Il laisse l’impression qu’entre l’obéissance et l’émeute, il n’y a aucune voie possible. Depuis les protestations spontanées contre le 49-3, on voit d’ailleurs qu’à la brutalisation symbolique et institutionnelle du corps social, s’ajoutent des violences arbitraires et physiques de l’appareil répressif.
49.3. Le bras d'honneur au peupleC’est une conception de l’échange politique à la fois pauvre, consternante et dangereuse. Cela nourrit le ressentiment, qui n’est pas une émotion constructive sur le plan politique. Cela peut favoriser le discours d’extrême droite, qui bénéficie déjà largement de la crise démocratique et qui, comme l’abstention, progresse d’élection en élection.
Vous pointez dans votre livre une « crise de régime ». De quelle nature est-elle ?
J’ai hésité à employer ce terme grandiloquent mais il m’est apparu adapté pour décrire cet état d’affaissement de notre vie politique et démocratique, et les dangers que cela nourrit. Il s’agit d’une crise rampante de légitimation, qui se manifeste par la déréliction croissante de la confiance dans les institutions, des compromis sociaux qui fondaient le régime, et de l’horizon de sens donné au pays.
Le régime de la Ve République est devenu obsolète en regard des défis économiques, sociaux et écologiques qui nous attendent. Ni le marché, ni une poignée de décideurs hors-sol ne sont en mesure de nous y préparer. La situation illustre parfaitement ce que le philosophe marxiste Nicos Poulantzas décrivait dès les années 1970 avec le développement de « l’étatisme autoritaire ».
Il y a bien un durcissement des modes de décisions, qui ne permet plus aux éléments populaires de peser aussi fort qu’auparavant dans la machine étatique, elle-même intrinsèquement liée aux conditions d’accumulation du capital. De ce point de vue, la réforme des retraites constitue une forme d’apothéose.
La V e République a connu de nombreuses révisions. L’une d’elles, en 2008, a instauré le Référendum d’initiative partagée (RIP), qui a été déposé par les parlementaires dans le but d’aboutir à un vote des citoyens sur la réforme des retraites. D’une situation de violence antidémocratique peut jaillir en réponse une forme de réappropriation démocratique ? De reconquête de la décision ?
La marche est haute, car le RIP implique de rassembler 4,7 millions de signatures. Mais si ça ne prend pas aujourd’hui, ça ne prendra jamais, car nous avons là une réforme dont tout le monde a entendu parler et qui est massivement impopulaire. Quoi qu’il en soit, je souhaite que cette initiative aille le plus loin possible. L’impératif est de faire respirer la démocratie de ce pays.
André Chassaigne : « Le RIP est un prolongement formidable de la lutte » Il est d’ailleurs très parlant que pour Nuit debout, pour les Gilets jaunes et pour la réforme des retraites, à chaque fois une question sociale ou fiscale amène à questionner les règles du jeu démocratiques, qui apparaissent viciées. La réforme des retraites n’a aucune légitimité, ni procédurale, car la majorité au pouvoir ne peut prétendre que son projet a été validé démocratiquement, ni substantielle, car elle organise la dégradation du bien-être de la communauté politique dans sa majorité, ce que les gens ont bien compris.
Macron s’éloigne-t-il de l’esprit initial de la V e République ? Michel Debré, l’un des rédacteurs de notre Constitution, avait déclaré que l’application répétée du 49-3 serait « la destruction non seulement du système mais de l’autorité gouvernementale »…
Au-delà de ce que l’on pense de la V e République et des pouvoirs qu’elle confère à un seul homme, il y avait chez De Gaulle un courage politique et une volonté de légitimation populaire par le référendum. Ce n’est pas le cas chez Macron, qui utilise toutes les armes autoritaires du régime sans en respecter l’esprit. Il se comporte en président élu par un peuple dont il ne serait pas tenu d’exécuter la volonté.
Il est dans une prolongation caricaturale des équilibres initiaux, dont il pousse les feux vers une version grimaçante. La Macronie se livre de plus à une distorsion du langage en assurant que « la démocratie a joué son rôle ». Les mots sont détournés, et le langage politique est mis cul par-dessus tête.
Quand un algorithme décrypte les mots de MacronQuelle faire pour revivifier la démocratie ?
Notre modèle de décision, archaïque, n’est pas du tout adapté à la façon dont on doit se préparer aux chocs sanitaires et climatiques, ou au retour de la compétition des grandes puissances sur la scène internationale. Nous devons trouver des procédures dans lesquelles s’expriment beaucoup plus les intérêts de la société, avec des décisions mieux débattues. Cela passe par la proportionnelle intégrale aux législatives, et je reprends l’idée d’une chambre tirée au sort à la place du Sénat.
Mais la question de la démocratie ne passe pas seulement par des institutions politiques plus ouvertes. Les enclaves autoritaires ne sont pas uniquement dans la Ve République, elles sont aussi, voire surtout, dans l’ordre économique : il faut aussi porter un projet qui mette à bas les privilèges liés à la propriété et rapatrie les choix d’investissement structurants dans le champ de la décision collective. La démocratie économique est cruciale pour qu’un nouveau régime soit capable de se légitimer.
(1) Une République à bout de souffle de Fabien Escalona, Seuil Libelle, 60 pages, 4,50 euros.
démocratieVe républiqueEmmanuel Macron L'Humanité
Il y a vingt ans, Bush dynamitait le Moyen-Orient
ActuSous le prétexte des attentats du 11 septembre 2001, le président états-unien s’affranchit de l’ONU et envoie ses troupes en Irak le 20 mars 2003. Résultat : des centaines de milliers de morts.
Pierre BarbanceyGénéral et grand patron du commandement central de l’armée américaine de 2003 à 2004 en Irak, Tommy R. Franks écrit dans ses Mémoires intitulés American Soldier : « L’histoire retiendra que la stratégie des États-Unis pour combattre le terrorisme était une bonne stratégie, que le plan Operation Iraqi Freedom était un bon plan. » On n’est jamais aussi bien jugé que par soi-même…
Lorsque, prenant prétexte des attentats du 11 septembre 2001, il déclenche l’invasion de l’Irak, le 20 mars 2003, il y a vingt ans jour pour jour, George W. Bush s’affranchit des Nations unies. Il sait que la France mais également la Russie et la Chine menacent d’utiliser leur droit de veto pour empêcher l’ONU d’approuver l’intervention armée contre l’Irak. Il connaît également la probabilité qu’une majorité du Conseil de sécurité refuse de suivre les États-Unis et le Royaume-Uni.
Le nombre des victimes irakiennes, selon les diverses estimations, va de 100 000 à plus d’un million de morts pour la période 2003-2011
Washington et Londres, forts des mensonges érigés en vérité – on se souvient de la fiole « pleine d’anthrax » présentée à l’ONU par Colin Powell, alors secrétaire d’État, ou de Tony Blair affirmant que les rapports de ses services de renseignements montrent que Saddam Hussein possède des armes de destruction massive (ADM) –, décident d’attaquer l’Irak sans l’aval du Conseil de sécurité, ce qui constitue une violation de la charte des Nations unies.
Ils balaient aussi les protestations de millions de personnes à travers le monde qui s’opposent à la guerre et veulent la paix. Le nombre des victimes irakiennes n’est pas connu avec exactitude mais, selon les diverses estimations, elles vont de 100 000 à plus d’un million de morts pour la période 2003-2011.
Contrairement à ce que pense le général Franks, cette guerre a été un échec désastreux. Non seulement pour les Irakiens jetés dans les affrontements confessionnalistes, mais également pour l’ensemble du Moyen-Orient et dans le monde entier.
C’est sur ce terreau que se sont développés les mouvements djihadistes, à commencer par le pire d’entre eux, l’«État islamique» en Irak et au Levant (EIIL), qui va même s’emparer d’une partie du territoire irakien, faisant de Mossoul sa capitale à partir de 2014.
C’est aussi à l’occasion de cette guerre qu’on voit apparaître, bien avant la russe Wagner, une société militaire privée (SMP) du nom de Blackwater, créée en 1997 grâce notamment à la volonté de Dick Cheney, futur vice-président des États-Unis. Une SMP qui s’illustrera par des tueries dans des villages irakiens.
Les rivalités en cours depuis 1979 entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite
La chute de Saddam Hussein s’est traduite par la disparition de l’Irak de la scène moyen-orientale et de son rôle dominant, laissant la place vacante. Ce qui a attisé les rivalités en cours depuis 1979 entre l’Iran chiite (qui a repris pied en Irak après la guerre de 2003) et l’Arabie saoudite sunnite, principale alliée des États-Unis.
Dans un article publié dans Confluences Méditerranée en janvier 2014, Clément Therme, chercheur à l’Institut des hautes études internationales et du développement (Iheid), notait que depuis l’intervention américaine en Irak en 2003, cette rivalité entre Riyad et Téhéran « est progressivement devenue un facteur structurant de la géopolitique du Moyen-Orient ».
De fait, ces deux pays n’ont cessé, depuis 2003, de se retrouver face à face via leurs proxies, les groupes qu’ils soutiennent, en Syrie, au Liban, au Yémen et, un temps, à Bahreïn. Une tension qui est allée croissant jusqu’à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en janvier 2016 après l’exécution de l’opposant chiite saoudien Nimr Al Nimr par Riyad.
Six mois auparavant, cette même Arabie saoudite cachait mal son dépit de la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, voyant dans la fin des sanctions annoncées la possibilité pour son ennemi d’étendre son influence régionale.
Un désengagement relatif de Washington depuis 2016
La politique de désengagement relatif des États-Unis (militairement, ils restent la force étrangère la plus présente), entamée sous Barack Obama en 2011 et poursuivie par ses successeurs Donald Trump et Joe Biden, pour mieux se tourner vers l’Asie, a amené certains alliés de Washington à rechercher une nouvelle stabilité régionale.
C’est le cas de l’Arabie saoudite, pressée d’en finir avec la guerre au Yémen, et de l’Iran, soucieux de rompre son isolement. Des pourparlers avaient démarré il y a deux ans, d’abord en Irak, puis à Oman. C’est finalement à Pékin que Riyad et Téhéran ont annoncé, le 10 mars, le rétablissement de leurs relations diplomatiques, faisant ainsi de Pékin un acteur stratégique au Moyen-Orient. Ironie de l’histoire, la Chine pourrait ainsi apparaître comme la grande gagnante de la guerre déclenchée il y a vingt ans par les États-Unis.
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Chine-Russie, relation d’une nouvelle ère
ActuEn pleine guerre en Ukraine, Pékin s’affirme comme le principal allié du Kremlin. La visite du président Xi Jinping à Moscou qui débute ce 20 mars confirme des rapports privilégiés et un tournant géopolitique.
Vadim KamenkaLe président chinois, Xi Jinping, arrive, ce lundi 20 mars, à Moscou pour discuter de la « coopération stratégique » avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il s’agit de sa première visite d’État en Russie en près de quatre ans.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, les deux dirigeants se rencontreront pour la deuxième fois, un premier dialogue avait eu lieu en septembre lors d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan.
Chine-Russie, une coopération et des arrière-penséesÀ l’époque, Xi Jinping et Vladimir Poutine avaient affiché leur volonté de se soutenir face aux pays occidentaux. Cette fois, ils devraient signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a affirmé le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.
La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort
Cette visite d’État n’est pas anodine étant donné le contexte. La Chine, qui n’a cessé de renforcer ses liens avec la Russie, a décidé d’envoyer un signal fort. Le dirigeant chinois doit rester chez son voisin jusqu’au mercredi 22 mars pour y signer des documents bilatéraux importants.
Pour le programme : « Ce sera une conversation en tête-à-tête, il y aura un déjeuner informel. Et dès le (mardi) 21 mars, se tiendra une journée de négociations », a précisé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Côté chinois, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, évoque un « déplacement pour l’amitié et la paix » et « un échange de vues approfondi avec le président Poutine sur les relations bilatérales et les grandes questions internationales et régionales d’intérêt commun ». La vraie question est de savoir si la forte convergence politique qui se manifeste peut devenir une alliance ou un pacte.
Les deux pays ont désormais une même priorité stratégique : l’opposition à l’Occident et aux États-Unis. Dans ce nouvel ordre mondial que cherchent à défendre Pékin et Moscou, où la Chine s’affirme, d’autres puissances adhèrent : Brésil, Iran, Inde, Afrique du Sud, Congo, Mali… Ainsi, treize pays ont affirmé vouloir rejoindre l’organisation des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), dont l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Afghanistan, l’Indonésie...
« Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires»
Si Pékin a refusé de condamner Moscou pour le conflit en Ukraine, il avait publié le jour anniversaire de l’invasion, le 24 février dernier, un document en 12 points à propos de la guerre. Ce texte pointait l’impératif du dialogue et de la négociation en vue d’une « solution pacifique ».
Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinoisLe ministère des Affaires étrangères rappelait aussi le « respect de la souveraineté des pays » et la ferme condamnation de l’emploi de l’arme atomique brandi à plusieurs reprises par Vladimir Poutine et des « attaques armées contre les centrales nucléaires ». Il reprenait aussi des propositions mentionnées le 21 février lors la présentation de son « initiative globale de sécurité ».
Il est évident que les deux présidents vont échanger sur ces points. « Les Russes et les Chinois peuvent être au diapason sur certains comme l’indivisibilité de la sécurité, sur les blocs et les alliances militaires. Mais sur d’autres comme le respect de la souveraineté territoriale, il y a des points de divergence », note Igor Delanoë, le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe.
Igor Delanoë : « Les deux pays partagent la perception d’un Occident menaçant »Après sa visite en Russie, le président chinois appellera Volodymyr Zelensky
Pour de nombreux diplomates, la Chine veut maintenir une excellente image, notamment auprès des pays du Sud, et apparaître désormais comme un acteur majeur capable de promouvoir la paix. Au Moyen-Orient, la Chine a favorisé une médiation entre les Saoudiens et les Iraniens.
Et le président chinois a précisé qu’au terme de sa visite en Russie, il appellerait le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « En ce qui concerne l’Ukraine, je doute que les Européens, les Russes et les États-Unis, qui considèrent ce continent comme leur pré carré, laissent les Chinois à la manœuvre pour mettre fin au conflit », estime un expert en relations internationales.
En attendant, la décision du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, de viser Vladimir Poutine d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre peut-elle avoir un impact ? Ni la Chine ni la Russie n’ont reconnu les compétences de la CPI. Moscou a contesté cette décision et rappelé que d’autres États membres du Conseil de sécurité de l’ONU, dont les États-Unis, ne l’avaient pas ratifiée.
Côté économique, le commerce bilatéral, qui a progressé de 29 % en 2022, a atteint les 189 milliards de dollars. Un niveau qui concerne les secteurs de l’énergie (pétrole, gaz), les semi-conducteurs, l’automobile, équipements militaires, etc. La part du pétrole russe dans les importations chinoises est proche de 17 %.
L’un des enjeux de la visite portera aussi sur le futur gazoduc Power of Siberia II, qui doit passer par la Mongolie et pourrait fournir, à l’horizon 2030, 50 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an. Les marques chinoises occupent désormais plus de 30 % du marché automobile russe. La stabilité de l’économie russe dépend désormais de la Chine, qui s’affirme en alternative à l’impérialisme américain.
ChineRussiexi jinpingVladimir Poutine L'Humanité
Igor Delanoë : « Les deux pays partagent la perception d’un Occident menaçant »
EntretienDepuis plusieurs années, la coopération entre Moscou et Pékin s’est développée. La venue du président chinois sera l’occasion de redéfinir ce partenariat dit stratégique. Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, revient sur cette notion. Entretien.
Vadim KamenkaPlusieurs convergences de fond existent entre les autorités chinoises et russes, notamment en matière politique, sur le besoin d’un nouvel ordre mondial multipolaire et désoccidentalisé.
À partir de lundi, Xi Jinping entame une visite de trois jours en Russie. Que peut-on en attendre ?
Il s’agit du premier déplacement important de Xi Jinping depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et sa réélection officielle, le 10 mars. Les deux chefs d’État s’étaient vus à Pékin, en février 2022, juste avant le déclenchement de la guerre, à l’occasion des jeux Olympiques. Ils avaient évoqué leur partenariat stratégique sans limite. Avec le conflit en Ukraine, les autorités chinoises ont pris leurs distances vis-à-vis de cette formule pour décrire la nature de leur relation avec le Kremlin. Inversement, les Russes persistent à conserver le narratif du partenariat stratégique sans limite. Cette visite sera donc l’occasion de renouveler les termes de cette coopération étant donné le nouveau contexte géopolitique qui existe depuis le 24 février 2022.
L’autre objectif sera d’évoquer la montée en puissance dans la zone pacifique de l’Aukus (Australie, Royaume-Uni, États-Unis), qui a pris une nouvelle tournure avec la réunion à San Diego, le 13 mars. Les trois pays ont annoncé un partenariat pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire pour l’Australie. Russes et Chinois estiment devoir – chacun selon des modalités et des contextes différents – faire face à une pression occidentale : les premiers dans le cadre d’un conflit ouvert en Ukraine, les seconds dans la zone Asie-Pacifique.
Cette visite marque-t-elle un tournant dans leurs rapports bilatéraux ?
Étant donné la durée conséquente de cette visite pour un chef d’État, il est certain qu’il y aura des annonces. Les deux pays pourraient bien signer de nouveaux documents pour formaliser les différents volets de ce partenariat stratégique présenté comme « approfondi » qui s’étale jusqu’à 2030. En somme, ils vont présenter une feuille de route et discuter aussi du volet militaro-technique de cette coopération. Côté russe, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et le chef du service fédéral vont participer à ces échanges. Car les deux pays ont développé des partenariats dans ce domaine avec des exercices militaires communs, notamment sur la côte pacifique. Mais pas seulement. Ils effectuent actuellement un exercice naval dans le golfe d’Oman avec la marine iranienne. Un volet économique sera également abordé : nouveaux contrats énergétiques, nœuds logistiques, investissements chinois en Russie.
Que signifie le concept de coopération stratégique ?
Ce partenariat exprime plusieurs convergences de fond. En matière politique, les deux pouvoirs partagent une perception similaire d’un Occident menaçant et agressif. Quand on examine les deux documents chinois publiés à quelques jours d’intervalle sur la sécurité globale et sur la paix en Ukraine, Pékin critique en creux le rôle de l’Occident dans les affaires du monde. Moscou et Pékin fustigent la « mentalité de la guerre froide » et l’ « unilatéralisme » qui caractériseraient l’action des Occidentaux dans la gestion des affaires du monde et dénoncent l’utilisation abusive des sanctions dans les relations internationales en désignant les États-Unis. En clair, il y a des convergences très fortes sur la perception du rôle de l’Occident et, par extension, sur ce que devrait être le nouvel ordre mondial : multipolaire et passablement désoccidentalisé.
Le partenariat économique, lui, demeure très dense. La Chine doit être désormais le premier partenaire commercial de la Russie. Dans la coopération militaro-technique, les Chinois sont en avance dans de nombreux domaines sur les Russes, mais il subsiste des niches potentielles si les deux partenaires souhaitent avancer dans cette direction. Avec l’affaire de l’Aukus et des sous-marins nucléaires, Vladimir Poutine avait proposé, en 2019, que les Russes puissent travailler avec les Chinois sur l’élaboration d’un système d’alerte avancée pour les tirs de missiles balistiques. Un sujet extrêmement sensible qui touche à la souveraineté et que les Russes étaient prêts à partager.
Depuis le début du conflit en Ukraine, comment cette relation a-t-elle évolué ?
Le déséquilibre qui existait avant dans la relation entre les deux économies a été confirmé et même accentué. Les dirigeants russes avaient parfaitement identifié cette situation particulièrement inconfortable et avaient cherché à diversifier « leurs partenariats asiatiques » avec le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam, notamment. Mais la guerre en Ukraine a rebattu les cartes. Il ne reste plus que la Chine qui a maintenu ses liens et dans une moindre mesure le Vietnam. L’asymétrie dans ces relations n’en est que plus prononcée. Dans le cadre de ce conflit, les Chinois sont très anxieux face à la rhétorique nucléaire employée par les autorités russes. Cela ressort dans leurs documents stratégiques affirmant qu’il ne fallait pas que l’arme nucléaire soit utilisée.
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L’Afrique à nouveau dans les griffes de la finance
ActuUne vingtaine de pays d’Afrique subsaharienne reviennent à des niveaux alarmants d’endettement. Et le poids croissant des créanciers privés vient encore alourdir le fardeau. Plus que jamais, une annulation est nécessaire.
Benjamin KönigPrès de vingt ans après les annulations de la dette souveraine intervenues au début des années 2000, dans le cadre de l’initiative « pays pauvres très endettés », et près de quarante ans après celle de 1982, nommée « crise de la dette des pays en voie de développement », l’Afrique subsaharienne est à nouveau confrontée à l’écueil d’une crise financière. Et, encore une fois, de nombreuses voix s’élèvent pour obtenir l’annulation de tout ou partie de ces dettes, souvent illégitimes. Mais, à la différence des autres périodes, la structure de la dette publique des pays d’Afrique subsaharienne a profondément changé. Avec un fait notable : l’émergence du secteur privé, qui a progressé de 14 points de pourcentage dans la part des créanciers entre 2009 et 2019.
Afrique. L’annulation de la dette, un combat permanent19 des 35 pays à faibles revenus de la zone subsaharienne sont surendettés
En décembre dernier, le Ghana s’est déclaré en défaut sur une partie de sa dette extérieure, définie par les autorités comme une « mesure d’urgence provisoire dans l’attente d’accords futurs avec tous les créanciers concernés ». Le pays, pourtant porté durant plusieurs années par une croissance forte et qui était présenté comme un « bon élève », selon le terme employé par les institutions financières internationales, s’est retrouvé confronté à une inflation de 40 % sur la seule année 2022. Il s’agissait alors du deuxième pays africain concerné en deux ans, depuis la crise du Covid : à la fin de l’année 2020, la Zambie avait fait défaut sur sa dette estimée à 17,3 milliards de dollars (15,6 milliards d’euros de l’époque), dont la moitié est détenue par des banques chinoises. Ce qui donne lieu à des jeux géopolitiques (voir encadré) : le 23 janvier dernier, en visite dans la capitale Lusaka, la secrétaire d’État états-unienne au Trésor, Janet Yellen, avait souligné que « de nombreux pays africains sont désormais en proie à une dette insoutenable. C’est un problème indéniable ». Selon le directeur Afrique du FMI, Abebe Aemro Sélassié, 19 des 35 pays à faibles revenus de la zone subsaharienne sont surendettés. Et des poids lourds du continent comme le Nigeria, le Kenya ou l’Éthiopie, s’ils ne sont pas menacés par un défaut, ont néanmoins vu leur notation financière être dégradée par les agences de notation.
La « place grandissante des créanciers privés »
Le 18 février, lors du sommet de l’Union africaine (UA), à l’occasion de son discours d’investiture, le nouveau président tournant et chef d’État des Comores, Azali Assoumani, a plaidé pour une « annulation totale de la dette africaine, pour permettre une relance de l’économie post-Covid et faire face aux impacts négatifs de la guerre en Ukraine ». Et de rappeler que, selon la Banque mondiale, 22 pays du continent sont « en situation de détresse au regard de leur dette ».
Dette africaine: moratoire ou annulation ?Le problème, c’est que la structure de la dette a considérablement évolué. Selon une note de la Direction générale du Trésor (DGT) français, publiée en janvier 2022, le fait majeur réside dans la « place grandissante des créanciers privés ». Les dettes publiques peuvent être de trois sortes : bilatérales (envers un pays), multilatérales (auprès d’organisations telles que le FMI, la Banque mondiale ou l’UE), enfin celles dites « commerciales », auprès du secteur privé. Selon l’analyse de la DGT, la part de ces dernières est passée de 29 % en 2009 à 43 % en 2019. Dans le même temps, les dettes bilatérales ont chuté de 34 % à 26 %, et les multilatérales de 37 % à 31 %. Or, les créanciers privés, outre qu’ils appliquent des taux d’intérêt près de deux fois supérieurs, n’obéissent pas aux règles de la politique et ne négocient jamais une restructuration. La note signale notamment le danger des fonds vautours : selon la Banque africaine de développement, « au moins 20 pays pauvres très endettés ont été menacés ou ont fait l’objet d’actions en justice entre 1999 et 2016 ». Selon la DGT, qui tire la sonnette d’alarme, ces « fonds d’investissement activistes rachètent les dettes de différentes structures, avec une forte décote, avant de se faire rembourser au prix fort ». Avec, comme objectif, une « plus-value ou un dédommagement par voie judiciaire ». De grandes entreprises détiennent ainsi des pans entiers de la dette de pays africains : c’est le cas du géant minier Glencore, avec un tiers de celle du Tchad, ou du fonds BlackRock en Zambie.
En marge de la guerre en Ukraine, la Chine rebondit en AfriqueLe 27 février, des militants de trois ONG – Attac, Extinction Rebellion et Youth for Climate – ont interpellé sur le sujet devant le ministère de l’Économie, à Bercy. « L’endettement de ces pays permet de maintenir cette exploitation et les place sous la coupe des grands bailleurs de fonds », pointait Jean-François Guillon, membre du bureau d’Attac. Ils réclamaient, comme nombre d’ONG et d’États africains, une annulation de cette dette. Comme celle de l’Allemagne en 1953.
Quelques repères
45%C’est la part de la dette des pays d’Afrique subsaharienne détenue par des créanciers privés.
57,3 %C’est le ratio d’endettement moyen des pays d’Afrique subsaharienne. Il était de 50,4 % en 2019 et 33,5 % en 2015.
62%C’est la part de la dette bilatérale des pays africains détenue par la Chine. Ramené à l’ensemble de la dette continentale, ce chiffre est de 12 %.
1071C’est, en milliards de dollars, le total de la dette extérieure des pays africains.
La diplomatie de la dette de la Chine
La dette publique des pays africains – et plus généralement des pays du Sud – fait l’objet d’une âpre lutte géopolitique et se prête aux jeux d’influence. Sous Donald Trump, le vice-président états-unien Mike Pence s’en prenait avec virulence à la Chine, qui « utilise la soi-disant diplomatie de la dette pour étendre son influence et forcer les États à voter comme elle aux Nations unies et soutenir ses positions ». En réalité, comme le pointe l’ONG Debt Justice, les « créanciers privés occidentaux sont responsables de la plus grande partie de la dette de l’Afrique », à hauteur de 35 % contre 12 %. Les pays occidentaux ont beau jeu de désigner la Chine – qui détient 62 % des dettes bilatérales de la zone subsaharienne. En août dernier, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait annoncé une annulation partielle de la dette contractée auprès de banques chinoises de 17 pays africains, pour un montant de 41,5 millions d’euros. Un geste qui revêt, au-delà d’un impact financier limité, une portée politique.
dettedette publiqueAfriqueUnion africaine L'Humanité
ski freestyle. Perrine Laffont, plus que jamais la boss
Éric Serresski freestyle Assurée de remporter le gros globe de cristal, Perrine Laffont a terminé sa saison par une 30e victoire en Coupe du monde de ski de bosses, en dominant en finale l’Américaine Jaelin Kauf, sur les pistes kazakhes d’Almaty. Avec deux médailles d’or aux championnats du monde en simple et en parallèle, quatre victoires en Coupe du monde, onze podiums sur douze courses cet hiver, le gros globe du classement général et le petit globe des bosses parallèle, Perrine Laffont a repris sa domination de la discipline, un an après sa décevante quatrième place aux JO de 2022 à Zhangjiakou (Chine). « Je suis simplement contente que la saison soit terminée, ça a été dur et compliqué. C’est génial de terminer sur deux victoires », a commenté la Pyrénéenne de 24 ans.
ski freestyle L'Humanité
Julia Simon
Femme du jourÉric SerresLa Française Julia Simon s’est adjugé, samedi, le gros globe de cristal de bi- athlon. La Savoyarde, qui disposait de 144 points d’avance à deux courses de la fin, n’a pas flanché et a devancé sa dernière concurrente, l’Italienne Dorothea Wierer, au bout du sprint disputé à Oslo. Après avoir été sacrée championne du monde de la poursuite et médaillée de bronze de la mass start à Oberhof (Allemagne) en février, elle conclut ainsi une année remarquable qui l’a vue dominer quasiment tout l’hiver. Souvent jugée trop impatiente jusque-là, Julia a complètement changé de dimension, portée par une régularité toute nouvelle au tir couché, son point faible. Elle a signé ainsi trois victoires et dix podiums en Coupe du monde, presque autant que depuis ses débuts dans la cour des grandes en 2017. Chapeau !
Biathlonhomme ou femme du jourfemme du jour L'Humanité
Quidditch sans frontières
ChroniqueMejdaline MhiriFin avril, 400 personnes se retrouveront, balai en main, dans la banlieue d’Épinal, en Lorraine, pour mener le combat le temps d’un week-end. Il ne s’agit aucunement d’une manifestation de technicien·nes de surface en lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail, mais d’un tournoi de quidditch. Ce « sport-fiction » issu de l’univers du jeune sorcier Harry Potter s’est popularisé dans l’Hexagone au point d’aboutir, en 2013, à la création d’une fédération, la FFQ.
Dès 2005, deux étudiants de l’université américaine de Middlebury avaient adapté des scènes du film en une discipline sportive. Comme les balais ne volent évidemment pas (vous aussi, vous vous êtes posé la question ?), il s’agissait d’établir des règles pour que l’intérêt sportif, la faisabilité, mais aussi le spectacle soient au rendez-vous. Ainsi, le souafle s’est mué en ballon de volley, le vif d’or en balle de tennis logée dans une chaussette accrochée au dos de l’arbitre, et les anneaux suspendus dans le vide en cerceaux. Plus banal mais plus réaliste aussi.
S’il y a peu de chance pour qu’un sort soit jeté en plein match, une obligation majeure est à respecter : chaque équipe doit être composée de sept membres dont au maximum quatre s’identifient au même genre. La FFQ se vante d’organiser « le seul sport de contact obligatoirement mixte à reconnaître la pluralité des genres ». Un état d’esprit porté à la fois sur la compétition, la bonne humeur et l’altérité. « Je n’en connais pas les raisons exactes mais ça fait partie de notre ADN, porté par la fédé internationale, partage Tess Harmand, présidente de la FFQ. Les personnes trans ou non binaires peuvent donc être elles-mêmes sur un terrain de quidditch. »
Avec plus de 300 licencié·es, la discipline demeure confidentielle en France mais veut transmettre ses valeurs. Également directrice du développement à la Fondation Alice Milliat, Tess Harmand détaille : « On n’a pas de chiffres concernant la pratique des personnes trans parce qu’on ne leur demande pas de s’identifier comme telle à l’inscription. Instinctivement, je dirais qu’il y a peut-être trois ou quatre personnes concernées. Ce n’est pas énorme mais c’est crucial pour nous. »Une commission égalité/mixité au sein de la FFQ veille à ce que chacun·e trouve sa place au quotidien. « On a une belle communauté parmi nos licencié·es mais les vieilles habitudes, avec les hommes qui mènent le jeu, peuvent vite reprendre le dessus si on n’y prend pas garde… » glisse-t-elle. Les 29 et 30 avril, vingt-quatre équipes venues de tout le continent s’affronteront pour remporter la coupe dans leur maison respective. Et ce, quelle que soit leur composition.
sportharry potterLGBTLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri L'Humanité
Des vallées alpines aux facs du Nord, des luttes ravivées
ReportageDepuis l’utilisation par l’exécutif du 49.3, le 16 mars, la mobilisation sociale contre la réforme des retraites est entrée dans une nouvelle phase d’actions mêlant mouvements de grève et manifestations locales, parfois violemment réprimées. Retour sur trois jours à nul autre pareils.
Cyprien BogandaSamuel EyeneJoseph KordaGuillaume PavisInstantanément, l’article 49.3 dégainé a produit son effet. Jeudi, en fin d’après-midi, des manifestations spontanées ont surgi de Rennes à Bordeaux, de Dijon à Marseille et jusqu’à la place parisienne de la Concorde. Une éruption de colère, parfois violente, qui ne s’est pas démentie les jours d’après, alors que l’intersyndicale a appelé à des actions locales, avant une nouvelle journée nationale de mobilisation jeudi.
Vendredi, Paris, 7 h 30. Le périphérique à l’arrêt
Un homme sort de son sac une chasuble rouge de la CGT. Un autre se pare du vêtement rose de Solidaires. Une centaine de personnes effectuent le même mouvement. Une fumée rouge enveloppe l’air, signe du craquement d’un fumigène.
« La CGT, l’union départementale Paris, l’interprofessionnelle et des syndicats autonomes ont décidé de bloquer le périphérique à trois endroits différents, dont la porte de Clignancourt, dévoile Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. C’est notre réaction au coup de force réalisé jeudi par le gouvernement. »
La #Macronie ne transformera pas la France en dictature ! #CGT #NonALaReformeDesRetraites #Periph #Paris pic.twitter.com/owncxOZY3w
— Voussad🔻 (@voussadc) March 17, 2023
Cinq minutes plus tard, les militants et grévistes déboulent sur la voie intérieure à pied, banderoles dépliées, chants entonnés. Malgré l’agacement des quelques conducteurs immobilisés, l’opération s’effectue sans violence et dans la joie.
Des automobilistes en sens contraire klaxonnent en guise de soutien. « Je suis contente d’être mobilisée aux côtés de tout ce monde présent », se réjouit Florine, professeure en collège, qui appelle à « multiplier les actions sauvages ».
Une heure et demie plus tard, le cortège, arrivé à la porte de la Chapelle, se disperse. « La rue va reprendre ses droits », promet Cédric Liechti pour les prochains jours.
Vendredi, Saint-Georges-de-Commiers (Isère), 11 heures. Que la troisième semaine de lutte commence
Le barbecue commence à fumer. Voilà de quoi accueillir la cinquantaine de personnes venues partager un moment revendicatif à la centrale hydroélectrique de Saint-Georges-de-Commiers. C’est la plus proche de Grenoble parmi les huit sites isérois à être occupés par les énergéticiens encore ce week-end. « Il y a des grévistes d’Enedis, de RTE, des gaziers, des cheminots, des profs », énumère Jordan, technicien d’exploitation. « C’est la deuxième fois qu’on se réunit sur le piquet, ces grèves ont vraiment soudé tout le monde », se réjouit Nicolas Peix.
La mobilisation décolle dans de nombreux secteursPour cet autre technicien et représentant syndical Force ouvrière, « ça nous permet de faire le point après le 49.3, qui nous a vraiment énervés et remotivés. On a discuté d’actions à mener la semaine prochaine et de comment durcir le mouvement ».
Une fois le repas terminé, les salariés votent la reconduction à main levée : à l’unanimité, la grève se poursuivra au moins jusqu’au jeudi 23 mars. « On va entrer dans notre troisième semaine de lutte », explique Nicolas.
Dans l’après-midi, les salariés reçoivent la visite de Marie-Noëlle Battistel, la députée socialiste de la 4e circonscription de l’Isère. « Avec elle, on a fait un point sur la semaine à venir, entre les motions de censure et le référendum d’initiative partagée (RIP) », égrène Nicolas Peix.
Vendredi, Rennes (Ille-et-Vilaine), 14 heures. Opération « ville morte » votée pour lundi
Ils auraient pu inscrire « pagaille » ou « désordre ». C’est « le zbeul tous les soirs » qui fait l’unanimité comme maître mot de l’assemblée générale organisée à l’université Rennes-II, après une manifestation pacifique qui a réuni 5 000 personnes dans la matinée, dont une foule de jeunes galvanisée.
Devant le bâtiment universitaire, entre deux votes à main levée, on fait le point en fumant quelques cigarettes roulées. Les murs sont tagués de nombreux slogans revendicatifs accumulés semaine après semaine. « Il suffira d’une étincelle », peut-on lire sur l’un d’entre eux. Une bande d’amis s’amusent à jouer au black bloc avec des parapluies et projectiles fictifs. Le chat et la souris version militant radical et policier.
À l’intérieur, on essaie de se projeter vers les jours à venir. Manifestations, barrages, blocages ? Tout à la fois ? On se demande s’il ne serait pas temps d’obtenir cette fameuse « prime à la violence » évoquée par Laurent Berger. Finalement, l’assemblée générale décide l’organisation d’une journée « ville morte » lundi 20 mars
🔥 #RENNES : OPÉRATION VILLE MORTE ROUND II - RDV LUNDI À 6H
👉 Blocage généralisé de la ville en plusieurs points
🦺 Rennes 2 Hall L : Point de rdv de l’AG Rennes 2🦺 Métro Poterie : Point de rdv de l’AG Maison du Peuple🦺 Métro Viasilva : Point de rdv de l’AG Sciences Po pic.twitter.com/8A5WHBOEE6
— Assemblée Générale de Rennes 2 (@AG_Rennes2) March 18, 2023
C’est qu’après la nuit de violences de jeudi 16 mars, d’une rare intensité (quelques blessés, des magasins saccagés, du mobilier urbain détruit), l’ambiance est encore électrique. Au petit matin, les commerçants ont ramassé ce qu’il reste de leurs vitrines.
Les devantures du centre-ville sont barricadées par crainte que le 49.3 dégainé par Élisabeth Borne n’embrase à nouveau la capitale bretonne. Mais le calme est de rigueur, finalement, ce vendredi soir, dans le cœur de Rennes, où une armada de CRS est déployée. Après une poussée de fièvre, la mobilisation marque une pause. On se replie pour mieux préparer la suite.
Vendredi, Lille (nord), 22 h 30. L’espoir de convergence face à la répression
S’il fallait un mètre étalon pour mesurer la colère des Lillois à l’annonce du passage en force du gouvernement pour faire adopter sans vote son projet de réforme des retraites, la place de la République en fournirait un efficace.
Le 16 mars au soir, l’esplanade dédiée à l’accueil des manifestations unitaires les jours de mouvement national est longtemps restée occupée par des militants de tout bord. Parmi eux, quelques dizaines de jeunes et d’étudiants.
Le lendemain matin, le gros de ces forces est déjà présent sur le campus de Lille-III. « On avait occupé le campus dès mercredi, explique Louis, étudiant en sociologie et histoire et adhérent de la Fédération syndicale étudiante (FSE). Pour contrarier le mouvement, la direction de l’université avait décidé de passer les cours en distanciel. Point que nous avons dénoncé. »
À 11 heures, en assemblée générale interprofessionnelle, étudiants et salariés ont voté le principe d’une grève reconductible pour ce début de semaine. Le soir même, plusieurs centaines de personnes organisent des manifestations spontanées réprimées par la police avec une violence peu habituelle dans la capitale des Hauts-de-France. Le rond-point précédant la porte des Postes est le théâtre de heurts importants. Le rassemblement s’achève vers 22 h 30 avec un appel à intensifier le mouvement.
« Nous déplorons plusieurs blessés, dont certains ont dû passer par les urgences », témoigne un étudiant entre deux nuages de gaz lacrymogènes. « La logique est d’occuper les mêmes lieux, chaque jour à la même heure, mais ce n’est pour autant pas la même qu’au moment des gilets jaunes », prévient Louis.
Ici, les étudiants comptent sur une convergence dans la durée, permettant aussi de porter les revendications propres au milieu universitaire, comme la question de la sélection ou des moyens alloués aux facultés. « Ce qui se passe est incroyable, franchement. Si on ne bouge pas, au-delà des retraites, c’est l’extrême droite qui va gagner », prévient Élise, étudiante en histoire. Qui s’inquiète : « J’espère que le mépris du gouvernement et les violences policières ne décourageront pas les grévistes. »
Samedi, centrale de Grand-Maison (Isère), 15 heures. La grève de vallée en vallée
« Si la motion pour le référendum d’initiative partagée (RIP) passe, on lève le piquet dès le lendemain », assure Valentin Dombey. Chaque jour sur les routes pour soutenir les grévistes des nombreux barrages hydroélectriques en débrayage, le délégué syndical CGT d’EDF Hydro Alpes se trouve ce samedi 18 mars à la centrale de Grand-Maison.
En cet après-midi, le piquet de la plus importante installation de ce type en France est tenu par une dizaine de salariés. « Depuis le début de la grève le 6 mars dernier, j’ai passé dix nuits ici. C’est devenu une ZAD », s’amuse Léa, mécanicienne de 26 ans, tout en remplissant d’eau une cuve dans laquelle elle a installé des bancs.
« On se fabrique un Jacuzzi », sourit-elle. Avant de redevenir plus grave : « On ira jusqu’au bout. Je vais taper dans mon épargne, faire attention aux dépenses. Mais mieux vaut se priver que de tirer quatre ans de plus », explique-t-elle en référence à la destruction du régime des industries électriques et gazières prévue par le projet de loi gouvernemental.
Samedi, Paris, 18 heures. Une manifestation au secours de la démocratie
« Au point où on en est, ce n’est même plus vraiment la retraite que je défends, c’est la démocratie. » Erick, directeur de MJC (maison des jeunes et de la culture) parisienne, a de la colère à revendre et un certain sens de la formule. Il n’a pas hésité longtemps avant de se rendre place d’Italie pour participer à cette manifestation organisée par la CGT où se pressent plusieurs milliers de personnes.
« Quand Élisabeth Borne est redescendue de la tribune de l’Assemblée nationale avec le sourire après avoir annoncé le 49.3, nous avons basculé dans autre chose, poursuit le quinquagénaire, accoudé à la balustrade de l’entrée du métro. Nous sommes toujours en République, certes, mais plus en démocratie. »
À croire que la brutalité politique déployée par l’exécutif a cristallisé une colère qui dépasse la seule opposition à la réforme des retraites. Chez les manifestants, c’est un ras-le-bol généralisé qui s’exprime. Ainsi qu’une réelle volonté d’en découdre.
Des incidents se produisent d’ailleurs dans les avenues adjacentes à la place d’Italie lorsque des manifestants tentent de rejoindre le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où les éboueurs sont en grève.
La police revendiquera 110 interpellations. « Le passage en force n’est pas acceptable », cingle Valérie, militante FSU et prof de SVT au lycée Jules-Ferry, qui se prend à rêver à un scénario façon CPE en 2006.
Dimanche, Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), 16 heures. Vannes fermées au terminal méthanier
Les installations sont à l’arrêt depuis le 6 mars. En temps normal, le terminal méthanier de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) accueille des navires chargés en gaz naturel liquéfié (GNL), qui est ensuite transformé à l’état gazeux sur le site, odorisé, puis envoyé sur les réseaux. Mais pas en ce moment. Les grévistes ont arrêté les pompes, les moteurs, et rien ne sort des tuyaux.
Lorsqu’on appelle Julien Guillaud, délégué syndical Elengy (filiale d’Engie), il se trouve dans la salle de contrôle. « Les grévistes se relaient sur le site pour le maintenir en sécurité, explique-t-il. Nous avons trois cuves de 120 000 mètres cubes de GNL, un liquide incolore et inodore. Autant dire qu’il ne faut pas qu’il y ait de fuite. »
Le taux de grévistes – autour de 80 % en moyenne – donne une indication quant au niveau de détermination. « L’utilisation du 49.3 ne fait que nous conforter dans notre action, assure le syndicaliste. Nous avons été parmi les premiers à entrer dans la lutte, ce n’est pas le moment de lâcher. » La suite sera décidée en assemblée générale, ce mardi.
Mobilisations retraitesRéforme des retraites L'Humanité
Manifestations. « Ils ne cherchent pas à sécuriser, mais à réprimer et punir »
EntretienAprès le passage en force du gouvernement avec le 49.3, des manifestations spontanées ont eu lieu tout le week-end en France. La répression est montée d’un cran, comme l’a constaté, et subit, Ema, observatrice indépendante des pratiques policières en manifestation. Témoignage.
Embarek FoufaTout d’abord, qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas et à observer les violences policières ?
Je n’ai pas commencé avec les manifestations. En premier lieu, je me suis rendue sur les camps des exilés à Stalingrad à Paris dans l’idée de documenter les violences policières. J’ai réalisé la vidéo qui a énormément tournée il y a quelques semaines sur le compte de Utopia 56, où l’on voit des CRS gazer les couvertures des demandeurs d’asiles dans la rue. Cette vidéo démontre une nouvelle fois l’importance des vidéos, en guise de preuve.
À l'instant, des CRS gazent les couvertures et les effets personnels de demandeurs d'asile à la rue près du métro Stalingrad à Paris. Si ces pratiques sont régulières, il est rare d'en avoir la preuve. Nous entamons des poursuites. pic.twitter.com/ketFQjqc6Q
— Utopia 56 (@Utopia_56) March 9, 2023
Dans cette même démarche, le 15 mars dernier, vous étiez à Rennes pour suivre la 8e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Vous avez été confrontée à la police, que s’est-il passé ?
Je ne suis pas de Rennes, mais j’avais eu des échos sur des violences policières sur place depuis le début du mouvement. Malheureusement, cela se faisait sans image. Alors, avec AB7 Media (NDLR; un média indépendant) je suis allée sur place pour filmer et documenter au cas où.
Pour observer, je me suis tenue à distance raisonnable du cortège, équipée de lunettes et d’un masque pour me protéger. Je n’étais pas du tout habillée en noir. À un moment de la manifestation, des incidents ont éclaté, on avancait au niveau d’un croisement, sans aucune visibilité à cause des gaz lacrymogènes, et des policiers ont bondi sur nous.
Comme on le voit sur la vidéo, un policier m’a mis un coup de matraque dans le genou, m’a tiré les cheveux et retiré mon équipement de protection. Juste après, tout en me demandant de « dégager », il m’a poussée vers le cortège qui était noyé sous les gaz.
J’ai fait un malaise à ce moment-là. Il n’y avait quasimenent plus personne autour de moi, j’ai mis un peu de temps avant de me remettre de mes émotions.
Alors que nous filmons avec une observatrice indépendante @m_a_ema, des policiers nous agressent, coup de matraque, arrachage de lunettes, coups sur le téléphone, « dégage ! ». #Rennes #NonALaReformeDesRetraites #manifestation #manif15mars #Greve15mars pic.twitter.com/jNxLdonQBA
— AB7 Média (@Ab7Media) March 15, 2023
De retour à Paris ce week-end, vous avez suivi les différentes mobilisations. Comme beaucoup d’observateurs, avez-vous constaté une répression de plus en plus forte ?
C’était extrêmement intéressant d’observer la similitude entre les deux manifestations place de la Concorde, jeudi 16 et vendredi 17 mars.
Les policiers étaient placés au même endroit et bloquaient les mêmes accès, les manifestants rassemblés exactement au même endroit, avec un incendie aussi similaire. C’était très frappant.
La seule différence, c’était la présence le deuxième jour de la Compagnie d’intervention, avec son commissaire réputé pour sa gestion brutale en maintien de l’ordre et qui s’en est déjà pris à des journalistes.
J’ai été choquée par les arrestations arbitraires, les charges sur des gens immobiles présentant aucun danger. Sur toutes les scènes auxquelles j’ai assisté, la violence n’était jamais nécessaire.
Ils ne cherchent pas à sécuriser; mais à réprimer et punir. Parmi les centaines de personnes interpellées, au final il y a très peu de poursuites. Le pouvoir cherche à faire peur avec une violence physique couplée à des moyens légaux (arrestations, GAV). La suite s’annonce très intense, avec une répression qui rappelle celle que nous avons connue lors des Giles Jaunes.
Réforme des retraitesMobilisations retraitesRépression antisyndicaleviolences policières L'Humanité
Incroyable
ChroniqueSophie BinetL’irruption de syndicalistes sur les plateaux de télévision permet parfois de faire tomber les masques. Ce 8 mars, c’est sidérée que j’ai entendu Élie Cohen m’interpeller sur le fait que faire l’égalité salariale reviendrait « à vivre au-dessus de nos moyens » et à « creuser la dette de l’économie française ». Un 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, il fallait oser. Ce d’autant qu’il s’est permis, pour ce faire, de m’interrompre avec un interrogatoire en règle sur les chiffres de l’économie française. Quand on a son rond de serviette dans toutes les émissions de télévision et que l’on peut se targuer d’être directeur de recherche au CNRS, pourquoi se priver de faire la leçon à une femme, syndicaliste CGT qui plus est ?
Patriarcat, mandarinat et mépris de classe, le combo gagnant. Et comme pour monsieur Cohen, les affaires sont au-dessus des lois, il ignore délibérément ces dernières. L’égalité salariale n’est pas une option. C’est une obligation depuis cinquante ans, non appliquée faute de sanction. L’égalité salariale est surtout indispensable pour garantir l’indépendance économique des femmes, pour leur permettre de faire leurs choix de vie sans dépendre de leur père, de leurs frères ou de leur conjoint. Alors oui, l’égalité salariale doit évidemment être financée par le patronat, car tout travail mérite salaire, même celui des femmes ! Incroyable mais vrai ! Et comme il ne s’agit évidemment pas de baisser les salaires des hommes, ce financement doit être assuré en prenant sur le coût du capital, qui nuit à l’investissement et au dynamisme de notre économie.
Monsieur Cohen est bien placé pour connaître le poids des dividendes dans l’économie française, puisqu’il a longtemps été administrateur d’EDF, de Sopra Steria et de Pages jaunes, notamment avec de généreux jetons de présence. Il sait qu’à Sopra Steria, par exemple, les dividendes ont augmenté de 34 % en 2022, après avoir augmenté de 60 % en 2021. Il sait aussi que les dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 ne cessent de battre des records pour atteindre 80 milliards en 2022 et représentent plus du quart de la masse salariale de ces entreprises. Soit exactement ce qu’il faudrait pour mettre fin au « quart en moins » (1) qui pénalise les femmes.
De nombreuses études ont démontré que, en outre, contrairement à l’augmentation astronomique des 500 plus grandes fortunes françaises (passées de 200 milliards à 1 000 milliards en dix ans !), l’augmentation des salaires des femmes aurait un bénéfice immédiat pour l’économie française. L’égalité salariale augmenterait les cotisations versées à la Sécurité sociale et résoudrait l’intégralité du déficit invoqué par le gouvernement pour justifier sa réforme des retraites. Elle générerait davantage de consommation, moteur de l’économie française. Et elle permettrait à la collectivité de limiter l’enveloppe des aides sociales (aides au logement, prime pour l’emploi…) qui viennent compenser les salaires trop faibles de nombreuses femmes.
L’égalité salariale se heurte aujourd’hui à un violent blocage patronal, qui a besoin de continuer à surexploiter les femmes pour préserver les profits. Et à la démission des dirigeants politiques, qui cèdent à tous les chantages patronaux et n’ont jamais le courage de leur imposer aucune obligation, en matière d’égalité femmes-hommes comme sur d’autres sujets, d’ailleurs. Loin d’être anecdotique, cette sortie confirme que, contrairement à ce que l’on entend parfois, l’égalité entre les femmes et les hommes est tout sauf une question « tarte à la crème ». C’est un sujet central dans l’opposition avec le capital.
Journée du 8 marségalité salarialeÉgalité hommes femmes L'Humanité
À l’école d’un humanisme sincère et étrange
Nos recommandations culturellesTHÉÂTRE Dans Je m’appelle Bashir Lazhar, d’Évelyne de la Chenelière, mis en scène par Thomas Coste, Thomas Drelon interprète avec humour un instituteur remarquable.
Gérald RossiUne petite table de salle de classe. Parfum d’école primaire. Une chaise. Et deux rangées de projecteurs. Dans ce décor simple, banal, se déploie cependant une aventure humaine d’une rare tension, rendue fluide et précise par la mise en scène de Thomas Coste. Un beau matin, un remplaçant se présente devant la classe : « Je m’appelle Bashir Lazhar », dit-il aux gamins. La maîtresse, on l’appendra plus tard, ne reviendra plus. Jamais. On ne fait pas marche arrière depuis le monde des défunts, même s’ils ont mis fin à leurs jours sur leur lieu de travail.
Plutôt strict, voire vieille France, un peu dissimulé derrière sa barbe, engoncé dans un costume-cravate, Bashir débarque dans ce CM2 comme un sauveteur. Comme au spectacle après un drame, la classe doit continuer. Alors, il fait avec les moyens du bord. C’est-à-dire pas grand-chose. Pas même une liste des noms des élèves, pas même une note sur leur niveau, pas même l’état d’avancement du programme. « Comme souvent dans la réalité », souffle une enseignante.
Mais il en faut plus à Bashir Lazhar pour se démoraliser. Face à cette adversité passive, il avance. S’il commence par la dictée d’un fragment de la Peau de chagrin, d’Honoré de Balzac (tiré de la Comédie humaine, publié en 1831), il découvre qu’il a mis la barre un peu haut. Mais pas de découragement de part et d’autre. L’instit remplaçant suit son chemin et son idée. C’est-à-dire aider les futurs adultes à se construire. Étant entendu que l’apprentissage des matières de base est indispensable.
Mais tout cela n’est qu’un des moteurs du texte publié en 2011 par l’autrice et comédienne canadienne Évelyne de la Chenelière. L’idée première est de raconter l’histoire d’un homme pour mieux faire résonner les grandes questions qui traversent chacun de nous, et de réaffirmer que le récit est plus grand que soi, dit-elle. Ainsi, que sait-on finalement de ce Bashir Lazhar ? Il s’est glissé dans la peau d’un enseignant de remplacement, face à des gamins que l’on ne voit pas – il est seul en scène – mais que l’on imagine bien déboussolés.
Un personnage crédible et surréaliste
Et que sait-on aussi de son passé, qui se découvre par fragments. Ne serait-il pas désorienté, lui aussi, sans papiers peut-être – « je n’ai que ma carte de transport », dit-il. À la directrice de l’école, il explique aussi qu’il veut aider ses élèves à grandir, et que ce n’est pas toujours facile d’avoir assez de temps disponible entre une sortie au théâtre, la visite instructive d’un pompier, etc.
Toujours sans un mot plus haut que l’autre. Tel est ce personnage étrange, manifestement atteint au plus profond de lui, interprété par Thomas Drelon. Le comédien, qui a notamment défendu pendant dix ans à Angers des projets de « théâtre citoyen au sein de quartiers sensibles », avec sa compagnie Map, est ici remarquable. Sa sobriété mesurée est payante. Et son personnage est à la fois totalement crédible et en même temps surréaliste. Tout en donnant au passage un beau coup de chapeau au métier d’enseigner, avec humour et tendresse.
www.lucernaire.frThéâtre L'Humanité
Quand un soldat revient de guerre
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniLes silences s’avouent infiniment parlants.
Au Théâtre-Studio d’Alfortville, Christian Benedetti met en scène Guerre, une pièce de 2003 de Lars Norén, emporté par le Covid-19, le 26 janvier 2021, à l’âge de 77 ans. C’est un hommage posthume à l’adresse de cet auteur né et mort à Stockholm, poète lyrique repenti, qui fut appelé à succéder à Ingmar Bergman à la tête du Théâtre national de Suède et à qui l’on doit plus de 40 pièces d’une intensité sans merci, tant dans la sphère familiale que dans le champ social. Un soldat rendu aveugle (Marc Lamigeon), qui a été prisonnier dans un camp, rentre à la maison après deux ans d’absence sans nouvelles. Il n’est pas le bienvenu. On l’avait cru cadavre. L’épouse, qui ne l’a jamais aimé (Stéphane Caillard), s’est donnée entre-temps au frère (Jean-Philippe Ricci) de ce revenant intempestif. Il y a deux filles. L’aînée (Manon Clavel) se prostitue au contact des troupes d’occupation. La cadette (Alix Riemer) est une adolescente anxieuse au comportement éruptif… Ce sont de courtes scènes d’une stricte économie langagière.
La représentation, réglée de main de maître, Benedetti assumant tout, de la régie à la scénographie, des lumières aux costumes, traduit fidèlement l’esprit de Norén, expert en tensions successives, au sein d’un théâtre de situations aux dialogues savamment construits suivant des critères musicaux. Dans cette forme d’écriture elliptique, les silences s’avouent infiniment parlants, pour ainsi dire, car le metteur en scène possède, au plus haut point, l’art de suggérer les affects par le truchement de corps en expectative, juste avant que se fasse la césure du noir, dans lequel s’effectuent les déplacements furtifs des acteurs, qu’on va retrouver soudain en pleins feux.
La science du jeu constitue d’ailleurs le luxe exclusif de l’esthétique du Théâtre-Studio, où l’on cultive scrupuleusement un dynamisme physique explosif, dont témoignent, cette fois, la brève lutte des deux frères ou l’accès d’hystérie de la plus jeune des filles à terre, à qui la mère flanque des coups de pied dans le ventre. Dit ainsi, cela peut faire peur, mais en vrai, devant chaque spectateur, cela rend résolument compte de la violence du saccage à l’œuvre dans les êtres, ici simulé dans l’infinie détresse de l’intimité domestique d’une famille en miettes, plongée dans la démence d’un conflit qui la ravage de surcroît. Christian Benedetti, qui dirige le Théâtre-Studio d’Alfortville depuis 1997, continue d’en faire un haut lieu d’exigence artistique entre tous digne d’éloge.
www.theatre-studio.comLa chronique théâtrale de Jean-Pierre LéonardiniThéâtre L'Humanité
Shakespeare a encore le dernier mot
ActuScène « Tout pour la musique » , chantait France Gall. Tout pour le théâtre, fredonne Jean-François Sivadier, qui orchestre de main de maître un Othello surprenant et revigorant.
Marie-José SirachLes œuvres de Shakespeare sont réparties en trois catégories : comédies, pièces historiques et tragédies. Othello appartient à cette dernière. On sait, d’avance, que l’histoire finira mal ; que ses héros sont condamnés avant même d’exister. Othello ne déroge pas à la règle. Son personnage est un jeune officier noir, honnête, ambitieux, qui a conquis ses galons à la sueur de son épée et épousé, en catimini, Desdémone, fille d’un sénateur vénitien, dont il est follement épris. Une ascension sociale due à la méritocratie, dirait-on aujourd’hui. Et déjà, dans cette République vénitienne dont la prospérité économique repose sur le contrôle du commerce, cette méritocratie est tolérée lorsqu’on ne peut faire autrement. La cité des Doges tolère Othello parce qu’il lui est utile pour battre les Ottomans. Certes, son mariage fait tiquer, mais on passe l’éponge. Finalement, Desdémone n’est qu’une bonne femme, non ? Qu’elle épouse un Noir n’a que peu d’importance au regard des enjeux qui les dépassent, elle et son sénateur de père.
La règle se confond avec l’habitude. Le destin tragique d’Othello est ainsi associé davantage à sa couleur de peau qu’à son origine sociale. Jean-François Sivadier, conscient des enjeux posés par les débats qui, aujourd’hui, traversent notre société, aurait pu se contenter de cocher toutes les cases. Sa mise en scène n’élude aucune de ces questions. Tout est dans le texte de Shakespeare, entre les lignes, dans la gestuelle, dans les mots qui cultivent aussi bien le mensonge que la vérité, le courage et la lâcheté, l’honnêteté et la trahison. Au nom des ambitions perdues. Au nom des frustrations présentes. C’est comme si Shakespeare avait relié racisme systémique, patriarcat, féminicide et mépris de classe dans un même mouvement. Sivadier ne se débine pas qui fait entendre, haut et fort sur le plateau, tous ces enjeux, révélant leur transversalité, leur agencement qui conduiront à la tragédie finale. Iago est à la manœuvre. Rongé par la jalousie, il aurait voulu être calife à la place du calife et ne supporte pas qu’un autre hérite du commandement de l’armée. Son plan diabolique a pour objectif de faire tomber Othello. Alors Iago croit tout contrôler, se prend pour le maître du monde tirant les ficelles d’une intrigue dont il signe la mise en scène et se réserve le premier rôle… Sa chute n’en sera que plus pathétique.
Souvent, on dit d’Othello que sa candeur d’amoureux porte la blancheur de l’innocence ; que les projets de Iago sont d’une noirceur absolue. Réduire le propos shakespearien à cette seule dialectique, c’est laisser la pièce claudiquer, traîner la patte. Or l’emprise, qui paralyse aussi bien Othello que Desdémone, le premier étant sous la domination de Iago, la seconde sous celle d’Othello, tel est le symptôme qui relie tous ces personnages entre eux dans un jeu des plus périlleux. Comment s’en défaire si ce n’est mourir en se parant dans les atours des prédateurs ? C’est ainsi qu’Othello, dans la deuxième partie, est « whitefacé », et que Desdémone tient tête à son époux, à l’opposé de la vision victimaire qui lui collait à la peau jusqu’alors. « Le vieux Shakespeare le savait, écrit malicieusement Chester Himes dans la Fin d’un primitif. Un salaud de Nègre n’a pas d’autre moyen d’adhérer à la race humaine. Supposons que son Othello ait embrassé sa garce et se soit réconcilié avec elle ? Il n’aurait plus intéressé personne parce qu’il aurait perdu tout caractère humain. » En tuant Desdémone, Othello, dévoré par la jalousie, se comporte comme n’importe quel quidam. Et mérite d’être jugé comme un homme, tout simplement.
s’amuser avec une langue irrévérencieuse
La mise en scène de Jean-François Sivadier n’est jamais sage qui s’amuse avec la langue irrévérencieuse, outrancière de Shakespeare, qui ne s’embarrasse jamais du politiquement correct. Prenant au mot l’auteur, Sivadier nous fait rire, à maints endroits, à maintes reprises. Damned ! Iago et ses compagnons font la fête en dansant sur des musiques de Queen et de Madness. Les noms d’oiseaux, insultes racistes et sexistes qui fleurissent sont ainsi désamorcés par le rire. Non qu’il s’agisse de rire de tout, ou de rire pour rire. Mais parce que tout ça, in fine, c’est du théâtre, non ? Et le théâtre n’est pas là pour nous accabler, nous désespérer. Alors les acteurs s’en donnent à cœur joie, courent après l’impossible, se démènent comme de beaux diables. Autour d’un Adama Diop magistral, d’un Nicolas Bouchaud grimé façon Joker qui lui donne des allures de Jack Nicholson, Émilie Lehuraux, qui joue Desdémone (la maman) et Bianca (la putain), est épatante. Gulliver Hecq, Cyril Bothorel, Jisca Kalvanda et Stephen Butel participent de ce théâtre débridé, joyeux et tragique, libre de tout diktat.
Théâtrewilliam shakespeare L'Humanité
« Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros
Florent LE DUComme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.
Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793
Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.
« Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.
robespierredantonRévolution française Opex 360
L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.
« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.
We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A
— Lithuanian MOD 🇱🇹 (@Lithuanian_MoD) February 24, 2023
Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.
« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..
« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.
Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.
Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.
En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.
L’armée lituanienne envisage de se doter de chars de combat
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de l’implosion de l’Union soviétique, l’armée lituanienne disposait de près de 400 chars T-72… rendus à la Russie en 1993. Cependant, en février, elle en a récupéré un exemplaire, sous la forme d’un « trophée » offert par son homologue ukrainienne.
« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.
We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A
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Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.
« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..
« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.
Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.
Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.
En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.
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« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.
We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A
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Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.
« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..
« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.
Quoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.
Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.
En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.
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« Nous continuerons à soutenir l’Ukraine jusqu’à ce que tous les chars russes se transforment en trophées », a d’ailleurs commenté le ministère lituanien de la Défense.
We received a war trophy from Ukraine. This T-72B tank was destroyed by 🇺🇦Armed Forces in Kyiv region. Before invasion, Russia had around 2250 T-72B tanks & 🇺🇦soldiers managed to destroy at least 450. We will continue supporting Ukraine until all Russian tanks turn into trophies. pic.twitter.com/iYe4eSEJ7A
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February 24, 2023
Cela étant, et après avoir renforcer significativement son artillerie, avec les livraisons [et les commandes] de dix-huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] français, de vingt-et-un PzH2000 allemands et huit M142 HIMARS américains, Vilnius envisage de récupérer une capacité de chars de combat. Tel est en effet l’annonce faite par le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.
« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars », a en effet affirmé le général Rupšys. Cette nouvelle unité ferait partie d’une « division » que Vilnius entend mettre sur pied d’ici 2030..
« En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne diposons pas encore », avait expliqué le général Rupšys, en janvier dernier.
avait expliquéQuoi qu’il en soit, l’armée lituanienne envisage de se procurer un total de 54 chars de combat, lequels seraient mis en oeuvre avec des véhicules de combat d’infanterie Boxer, dont 89 exemplaires lui ont déjà été livrés. Et il est question pour Vilnius s’en acquérir 120 de plus.
Le général Rupšys n’a pas précisé le type de char envisagé. Compte tenu des « promesses » américaines dont il a précédemment fait étant, il est possible que le M1A2 Abrams de General Dynamics Land Systems [GDLS] soit en haut de la liste… D’ailleurs, la Roumanie a récemment fait part de son intention d’en acquérir également 54 exemplaires. À moins que le Leopard 2A7+ allemand tienne la corde. Et probablement que Rheinemetall, qui cherche à caser son KF-51 « Panther », y verra une opportunité. Mais il n’est pas impossible non plus, compte tenu des liens entre Vilnius et Varsovie, que le K2PL « Black Panther », soit envisagé.
En attendant, la Lituanie peut compter sur les chars Leopard 2A6 déployés par l’Allemagne dans le cadre de la présence avancée réhaussée de l’Otan dans les pays baltes.
L'Humanité
Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe
ChroniqueNicolas OffenstadtVoici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?
Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.
Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !
À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. » En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.
Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.
Nicolas Offenstadt Opex 360
La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].
Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.
De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.
Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.
En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.
En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.
« Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.
Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…
« Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.
La Norvège veut remplacer ses hélicoptères européens NH-90 par des MH-60 Sea Hawk américains
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn juin 2022, le ministère norvégien de la Défense prit une mesure radicale en décidant de retirer ses hélicoptères NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] avec effet immédiat… et de les rendre à l’industriel, à savoir le consortium NHIndustries, en exigeant un remboursement de cinq milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 500 millions d’euros au taux de change de l’époque].
Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.
De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.
Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.
En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.
En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.
« Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.
Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…
« Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.
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Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.
De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.
Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.
En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.
En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.
« Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.
Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…
« Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.
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Pour rappel, Oslo avait commandé 14 NH-90 NFH en 2001 pour des missions relevant de sa garde-côtière et la lutte anti-sous-marine. Or, avait précisé la Défense norvégienne, seulement huit avait été livrés « dans une configuration pleinement opérationnelle » en 2022… avec un taux de disponibilité très décevant puisque ces appareils n’avaient effectué que 700 heures de vol par an, en moyenne, contre les 3900 heures attendues.
« Quel que soit le nombre d’heures de travail de nos techniciens, ou le nombre de pièces que nous commandons, il ne sera jamais possible de rendre les NH90 compatibles avec les exigences de nos forces armées », avait alors justifié Bjørn Arild Gram, le ministre norvégien de la Défense.
De son côté, la directrice de la Forsvarmateriell [FMA, l’équivalent norvégien de la DGA française, ndlr], Gro Jære, souligna que « plusieurs tentatives pour résoudre les problèmes des NH-90 », en lien avec NHIndustries, s’étaient révélées infructeuses. « Plus de vingt ans après la signature du contrat, nous n’avons toujours pas d’hélicoptères capables d’accomplir les missions pour lesquelles ils ont été achetés, et sans que l’industriel soit en mesure de nous présenter des solutions réalistes », avait-elle déploré.
Restait donc au ministère norvégien de la Défense de trouver rapidement une solution pour remplacer les NH-90 NFH, à un moment où leur capacité de lutte anti-sous-marine faisaient plus que jamais besoin, en raison de l’activité des sous-marins russes. « Nous envisagerons plusieurs approches alternatives pour répondre à nos besoins opérationnels, mais nous devons être préparés au fait qu’il n’y aura pas de solutions faciles », fit alors valoir Bjørn Arild Gram.
En réalité, la solution n’était pas si difficile à trouver : il suffisait d’imiter l’Australie qui, pour remplacer ses NH-90 NFH [ou MH-90 Taïpan dans la nomenclature australienne], a opté pour des MH-60 Sea Hawk, proposés par le constructeur américain Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin, ndlr]. Et c’est d’ailleurs ce qui vient d’annoncer Oslo.
En effet, le 14 mars, le ministère norvégien de la Défense a fait connaître son intention de se procurer six MH-60 Sea Hawk pour remplacer les NH-90. Et pour cela, il est prêt à investir 12 milliards de couronnes norvégiennes, soit un plus d’un milliard d’euros.
« Dans la situation sécuritaire actuelle, nous avons déployé beaucoup d’efforts pour trouver rapidement une solution. Le MH-60 Sea Hawk repose sur une technologie éprouvée et il est utilisé par des alliés proches », a justifié M. Gram.
Afin de développer une expertise technique et opérationnelle et d’accélérer ainsi la mise en service de ses futurs hélicoptères, la force aérienne norvégienne enverra du « personnel » au Danemark, qui dispose de sept MH-60R depuis 2019. En outre, les trois premiers appareils seront prélevés sur une commande passée par l’US Navy, ceci afin de pouvoir les livrer en 2025, les autres devant suivre d’ici 2027. Du moins, c’est ce qu’espère Oslo…
« Les délais de livraison supposent que la Norvège trouve un accord avec les autorités américaines à l’été 2023. La signature du contrat nécessite l’approbation du Storting [Parlement]. Le choix des hélicoptères maritimes fait partie de la proposition d’investissement qui lui sera présentée lors de la session de printemps », a en effet précisé le ministère norvégien de la Défense.
L'Humanité
Pendant la crise, les affaires continuent
ChroniqueChristophe PrudhommeAlors que l’attention est focalisée sur le dossier des retraites, les affaires continuent dans le domaine de la santé, avec une accélération de la marchandisation du secteur. Quelques exemples sont éclairants. Citons d’abord le domaine du médicament, avec le chantage des laboratoires concernant les anciens et très bons médicaments qui sont mis sciemment en rupture de stock pour exiger une augmentation des tarifs. Le gouvernement a accepté une révision des prix de vente des génériques. Dans le même temps, les laboratoires, qui ont très largement augmenté leurs bénéfices pendant la crise sanitaire, se lancent dans des opérations financières de rachat de start-up dans des domaines à haute rentabilité, en délaissant de nombreuses priorités de santé publique. Le meilleur exemple en est Pfizer, dont le chiffre d’affaires a doublé entre 2019 et 2022, passant de 50 à 100 milliards de dollars, du fait d’un prix de vente de son vaccin très au-dessus des coûts de mise au point et de fabrication. Ainsi, la firme se permet de racheter pour 43 milliards de dollars une petite entreprise prometteuse sur de nouveaux médicaments anticancer.
3,6 millions de doses détruites : le grand gâchis des vaccins contre le covidSi le cancer est bien un domaine où de nouveaux traitements sont attendus, on observe ces dernières années des dérives, avec la mise sur le marché de médicaments aux bénéfices très incertains, mais surtout très coûteux (jusqu’à plusieurs milliers d’euros la dose). En fait, le prix du médicament n’a rien à voir avec son coût. Il est lié au prix de rachat des brevets. Autre scandale : les avancées devraient être utilisées pour développer des vaccins, notamment contre le paludisme, qui tue plus de 600 000 personnes chaque année dans le monde, notamment des enfants. Mais ce type de produit n’intéresse pas l’industrie pharmaceutique, car ce marché, centré sur des pays pauvres, n’est pas rentable.
EHPAD : en finir avec le scandale OrpeaEncore un autre exemple de la gangrène de notre système : la nomination de Claude Évin comme médiateur chez Orpea. Ce monsieur est un ancien ministre socialiste de la Santé, nommé directeur général de l’ARS d’Île-de-France par Nicolas Sarkozy. Mais le pire, c’est qu’il est celui qui a ouvert le marché des maisons de retraite, permettant notamment la création d’Orpea par un médecin devenu, depuis, une des premières fortunes de France. Les affaires continuent donc avec toujours les mêmes profiteurs, grâce à Emmanuel Macron qui vient de sauver les actionnaires d’Orpea, en injectant des fonds publics dans le groupe par le biais de la Caisse des dépôts. Tout cela est légal, mais immoral. C’est pourquoi, face à un pouvoir politique qui bafoue la démocratie, la révolte est légitime, en utilisant tous les moyens qui permettent d’instaurer un rapport de force à même de le faire reculer. Et pas que sur la réforme des retraites.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantélibéralismemédicaments Opex 360
Pour les États-Unis, récupérer l’épave du drone Reaper tombé dans la mer Noire sera compliqué
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?
Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.
Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.
Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.
En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.
N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.
Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.
À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].
Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».
Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.
En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.
Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.
Pour les États-Unis, récupérer l’épave du drone Reaper tombé dans la mer Noire sera compliqué
par Laurent Lagneau · 15 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQue s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?
Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.
Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.
Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.
En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.
N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.
Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.
À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].
Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».
Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.
En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.
Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.
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Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.
Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.
Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.
En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.
N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.
Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.
À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].
Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».
Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.
En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.
Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerQue s’est-il exactement passé lors de l’interception d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de l’US Air Force par deux avions de chasse Su-27 Flanker russe au-dessus de la mer Noire, le 14 mars, aux environs de 07h00?
Le commandement militaire américain pour l’Europe [EUCOM] a mis 12 heures pour publier un communiqué afin de livrer sa version des faits. Ce qui laisse supposer que chaque mot a été soigneusement pesé pour éviter toute mauvaise interprétation sur les intentions russes.
Ainsi, selon ce texte, le MQ-9 Reaper a été intercepté alors qu’il se trouvait dans l’espace aérien international pour une mission de « routine ». Mais peut-on parler de routine dans le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine? Reste que les deux Su-27 Flanker aurait déversé du carburant et volé devant le drone d’une « manière imprudente, peu respecteusue de l’environnement et non professionnelle », a fait valoiir l’US EUCOM.
Par la suite, l’un des deux appareils russes aurait percuté le MQ-9 Reaper au niveau de son hélice [située à l’arrière], provoquant ainsi sa chute dans les eaux de la mer Noire. A priori, l’avion de chasse russe n’aurait pas subi de dommages, ce qui paraît d’autant plus curieux que le drone en question est imposant, avec ses 20 mètres d’envergure. Des informations selon lesquelles un Su-27 aurait atterri en Crimée avec des « dommages inconnus » ont été rapportées sur les réseaux sociaux… Mais elles n’ont pas encore été confirmées.
En tout cas, le communiqué de l’US EUCOM se garde d’affirmer que les Su-27 russes ont intentionnellement provoqué la chute du MQ-9 Reaper… Et suggérer que la collision a été accidentelle.
N’ayant pas réagi immédiatement aux affirmations américaines, le ministère russe de la Défense a fini par donner sa version de l’incident dans la soirée du 14 mars. Selon lui, le MQ-9 Reaper avait précédemment été détecté « dans la zone de la péninsule de Crimée » et se dirigeait « en direction » des frontières de la Russie, avec son « transpondeur éteint », alors qu’il se trouvait dans la « zone du régime provisoire d’utilisation de l’espace aérien établie pour mener l’opération militaire spéciale » en Ukraine.
Si elle peut coïncider avec celle de l’EUCOM à ce stade, la version russe diffère par la suite… puisque le ministère a démenti toute collision avec le drone américain. Celui-ci a « commencé un vol non contrôlé avec une perte d’altitude et a heurté la surface de l’eau », a-t-il expliqué. Les Su27 « n’ont pas utilisé leurs armements, ne sont pas entrés en contact avec le drone et sont rentrés sans encombre à leur base », a-t-il ensuite assuré.
Cela étant, il est curieux que Moscou n’ait pas pris l’initiative de communiquer sur la chute du Reaper américain dans la mer Noire… Et de dénoncer sa présence près de ses frontières.
À noter, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des avions de combat russe interceptent des drones américains. Cela s’est en effet produit à plusieurs reprises dans l’espace aérien syrien [comme dans la vidéo ci-dessous].
Convoqué par le département d’État [diplomatie américaine, ndlr], l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, s’est montré offensif. « Nous partons du principe que les États-Unis s’abstiendront de spéculations ultérieures dans l’espace médiatique et cesseront leurs vols près des frontières russes », a-t-il dit, via Telegram. « Nous considérons toute action avec recours à des armements américains comme ouvertement hostile », a-t-il prévenu. Et d’assurer que Moscou « ne cherche pas de confrontation et reste pour une coopération pragmatique dans l’intérêt des peuples de nos pays ».
Quoi qu’il en soit, il est probable que l’on ait bientôt le fin mot de cette affaire étant donné que le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, a laissé entendre que des images de cet incident pourraient être déclassifiées. Mais, en attendant, il s’agit pour les forces américaines de récupérer l’épave du Reaper pour des impératifs de sécurité opérationnelle… Et cela s’annonce compliqué.
En effet, depuis mars 2022, la Turquie interdit aux navires militaires de se rendre en mer Noire via les détroits du Bosphore et des Dardanelles, comme l’y autorise la Convention de Montreux de 1936. En clair, l’US Navy ne pourra pas déployer les moyens qu’elle avait mis en oeuvre – comme le Towed Pinger Locator 25 -pour récupérer l’épave d’un chasseur-bombardier F-35B britannique, tombé dans la Méditerranée en décembre 2021.
Towed Pinger Locator 25Cependant, et si les restes du MQ-9 Reaper n’ont pas été récupérés par les Russes d’ici-là, le Pentagone a deux options : affréter un navire civil doté des équipements nécessaire ou miser sur la coopération de la Roumanie, qui pourrait envoyer des navires à l’endroit où le drone est tombé.
L'Humanité
Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »
La rencontreEn s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.
Kareen JanselmeC’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.
Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?
Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…
Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.
Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.
J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»
Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.
Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».
Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoirDans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?
Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.
Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »
La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.
Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.
En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…
Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.
Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.
La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »
Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.
Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.
Quand vous êtes-vous sentie féministe ?
Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.
Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »
Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.
Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?
Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.
On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…
Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »
Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale.
Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.
Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.
Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.
L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?
Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.
Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.
Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »
Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité.
Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.
michelle perrotdroit des femmesFéminisme Opex 360
Mer Noire : Un Su-27 russe est entré en collision avec un drone MQ-9 Reaper américain
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.
Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.
Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.
Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».
« Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.
Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.
Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».
« Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.
Mer Noire : Un Su-27 russe est entré en collision avec un drone MQ-9 Reaper américain
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.
Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.
Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.
Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».
« Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.
Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.
Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».
« Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.
Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.
Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.
Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».
« Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.
Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.
Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».
« Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDepuis l’annexion de la Crimée par la Russie, en mars 2014, les forces de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] ont enchaîné les missions de renseignement électronique dans les régions de la Baltique et de la mer Noire… Ce qui a souvent donné lieu à des incidents avec la force aérospatiale russe [VKS], celle-ci pratiquant des interceptions « musclées »… Et souvent dangereuses pour la sécurité.
Aussi, on ne compte plus les fois où le Pentagone a dénoncé des « comportements dangereux et non professionnels » des pilotes russes. Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, les incidents aériens ont semblé moins nombreux que par le passé, alors que les missions de renseignement menées au profit de l’Otan se sont intensifiées.
Cependant, l’automne dernier, un RC-135 « Rivet Joint » de la Royal Air Force, alors en mission dans l’espace aérien international de la mer Noire, manqua d’être abattu par un missile air-air tiré par l’un des chasseurs Su-27 « Flanker » venus l’intercepter. Et Moscou plaida un « dysfonctionnement technique »… Par la suite, Londres décida de faire escorter ses avions de renseignement par des Eurofighter Typhoon.
Mais, ce 14 mars, le commandement américain pour l’Europe [US EUCOM] a fait état d’un incident inédit. Ainsi, l’un de ses drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper envoyé en mission au-dessus de la mer Noire a intercepté par deux Su-27 Flanker russe.
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
JUST IN: @US_EUCOM says 2 Russian Su-27 Flanker fighter jets dumped fuel, then collided w a US MQ-9 Reaper drone operating within international airspace over the Black Sea today,causing the drone to crash. pic.twitter.com/tLEiy8YYMJ
@US_EUCOMpic.twitter.com/tLEiy8YYMJ— W.J. Hennigan (@wjhenn) March 14, 2023
March 14, 2023
Cela aurait relevé de la routine si l’un d’eux n’avait pas heurté l’hélice [située à l’arrière] du Reaper, ce qui a contraint l’US Air Force à le faire s’abîmer dans les eaux internationales de la mer Noire. Auparavant, affirme l’EUCOM, les deux Su-27 Flanker auraient deversé du caburant et « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle ».
« Notre drone effectuait des opérations de routine dans l’espace aérien international quand il a été intercepté et percuté par un avion russe, entraînant la perte du MQ-9 », a expliqué le général James Hecker, commandant des forces aériennes américaines en Europe et en Afrique. « Il s’agit d’un acte dangereux et non-professionnel de la part des Russes qui a failli provoquer la perte de deux avions », a-t-il ajouté. Ce qui signifie, en creux, que le Su-27 impliqué dans la collision n’aurait pas subi de dommage, même après avoir heurté une hélice. Ce qui serait curieux.
Par ailleurs, le comportement des pilotes russes interroge… pourquoi prendre le risque d’entrer en collision avec un drone d’une envergure de 20 mètres alors qu’une passe canon [de 30 mm] aurait été suffisante pour l’abattre, si tel était le but recherché? En tout cas, le ministère russe de la Défense garde le silence pour le moment. Et l’agence officielle Tass n’a fait que reprendre le communiqué américain, sans y ajouter de commentaires.
Quoi qu’il en soit, et alors que la Maison Blanche a dénoncé un « acte irréfléchi » et souligné que cet incident était « unique » parce qu’il s’est traduit par la perte d’un aéronef, le général Hecker a assuré que les « drones américains et alliés continueront à opérer dans l’espace aérien international ». Et d’en appeler les « Russes à se comporter de manière professionnelle ».
« Cet incident fait suite à une série d’actions dangereuses de la part de pilotes russes lors d’interactions avec des avions américains et alliés au-dessus de l’espace aérien international, y compris au-dessus de la mer Noire. Ces actions agressives des équipages russes sont dangereuses et pourraient conduire à des erreurs de calcul et à une escalade involontaire », a par ailleurs mis en garde l’UE EUCOM.
L'Humanité
Évelyne Perrin, militante épanouie
Un jour avecFigure de la lutte pour les droits des travailleurs précaires et des sans-papiers, cette sociologue est aussi une femme qui, au fil des années, a mené sa vie sans jamais renoncer à sa liberté.
Eugénie BarbezatElle nous a donné rendez-vous en face de la Bourse du travail, à Paris, dans un café aux murs couverts de photos, de dessins et d’affiches revendicatives. « C’était le QG de Nuit debout, et maintenant c’est là que nous débriefons les cours d’autodéfense que j’organise, dans le bâtiment d’en face, chaque premier lundi du mois. » Qu’on ne s’y trompe pas, Évelyne Perrin, 82 ans, n’a rien d’une adepte du kick-boxing. C’est l’arme du droit qui est offerte aux précaires, chômeurs, mal-logés ou sans-papiers, invités à rencontrer des juristes ou des associations qui les aident à contourner les méandres administratifs. « Les personnes viennent à ces ateliers pour démêler leur situation personnelle, mais, très vite, ils comprennent le caractère systémique de ce qui leur arrive et se battent collectivement », assure la sociologue, dont les multiples ouvrages témoignent de ses engagements : Chômeurs et précaires au cœur de la question sociale, Jeunes Maghrébins de France. La place refusée, Identité nationale, amer ministère, Guide des droits des Roms, Désobéir contre la précarité…
Parallèlement à son emploi de chargée de mission « emploi-économie-territoires » au ministère de l’Équipement, elle n’a jamais cessé de militer. De 1994 à 2012, elle a été membre d’Agir ensemble contre le chômage !, a participé à la création de Stop précarité, puis est devenue membre du conseil scientifique d’Attac et a apporté sa pierre au réseau Stop stress management, qui aide les salariés à comprendre les mécanismes du harcèlement au travail. Enfin, elle a fondé l’association Sang pour sans, à Champigny, où elle habite depuis 1975, avec laquelle elle remue ciel et terre pour trouver des solutions aux « sans-emploi », « sans-logement » et « sans-papiers ».
Et Mai 68 arrive...
« Ce goût de la solidarité me vient de ma tendre enfance. C’est mon grand-père anarchiste qui a fait de moi celle que je suis », justifie-t-elle dans un sourire. Née à Clermont-Ferrand, en octobre 1940, tandis que son père, officier, était prisonnier en Allemagne, la fillette vit ses premières années entourée de nature et d’animaux avec sa mère, sa tante et ses cousins dans la ferme-château de cet aïeul. « On cachait des juifs, qui vivaient avec nous dans cette grande bâtisse et je me souviens qu’une fois, ils ont dû fuir en catastrophe car ils avaient été dénoncés… » Paradoxalement, la fin de la guerre marque aussi, avec le retour du père, celle de l’insouciance. « J’ai été victime de maltraitances qui relèvent de la pédocriminalité », souffle pudiquement Évelyne.
Brillante élève, elle a son bac à 17 ans, s’inscrit en droit et décroche une bourse pour aller étudier un an dans une université américaine. « À ma grande déception, j’ai atterri au fin fond du Massachusetts, au Smith College, un très chic établissement fréquenté par des filles de sénateurs et de riches industriels. » Outre-Atlantique, Évelyne découvre un racisme insupportable : « Les étudiants étaient servis par des Noirs auxquels il leur était interdit d’adresser la parole. Évidemment, cela ne m’a pas plu et j’ai fait tout le contraire ! » De retour à Paris, la jeune femme s’inscrit à Sciences-Po où son allure excentrique détonne et lui vaut d’être recalée deux fois à l’oral alors qu’elle avait eu l’écrit haut la main…
À l’époque, le chômage n’existe pas
Qu’à cela ne tienne, elle poursuit son cursus en droit et en économie, trouve du travail dans un bureau d’urbanisme, se marie une première fois, divorce deux ans plus tard. Et arrive Mai 1968 ! « J’ai participé à toutes les actions avec les grévistes. De là est né mon engagement et je n’ai plus jamais cessé de lutter pour les droits des travailleurs, notamment dans les boîtes où j’étais employée, quitte à me faire licencier. » À l’époque, le chômage n’existe pas, Évelyne obtient facilement un CDI au ministère de l’Équipement où elle mène des projets qui la passionnent, notamment en direction des quartiers populaires. Elle prend sa retraite à 65 ans, au début de années 2000. Des années marquées par la maladie et le décès, en 2004, de son second mari adoré, « un Marocain originaire du Rif », avec qui elle a eu deux enfants.
Si elle se consacre désormais à l’écriture et à ses activités militantes et ne rate aucune manifestation contre la réforme des retraites, Évelyne n’oublie pourtant pas de vivre. « Mon prochain bouquin ne sera peut-être pas publié sous mon nom. J’y raconte comment j’ai découvert le plaisir sexuel à 71 ans, après me l’être inconsciemment interdit presque toute ma vie en raison de ce que m’avait fait subir mon père. Mais je me suis bien rattrapée depuis. » Sacrée Évelyne ! Si elle accepte aujourd’hui de révéler cette part très intime de son existence, c’est pour passer un message aux femmes : « On peut guérir de maux dont on ne croyait jamais se sortir. »
Un jour avecJusticesolidaritétravailleurs pauvres Opex 360
La capacité opérationnelle du Mirage 2000D Rénové est sur le point d’être prononcée
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPrévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].
« C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.
Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».
Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.
Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].
« Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.
Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois appareils à Djibouti, en janvier.
« Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».
Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].
Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.
La capacité opérationnelle du Mirage 2000D Rénové est sur le point d’être prononcée
par Laurent Lagneau · 14 mars 2023
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPrévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].
« C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.
Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».
Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.
Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].
« Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.
Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois appareils à Djibouti, en janvier.
« Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».
Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].
Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPrévue par la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14 alors qu’elle était considérée « indispensable » à l’époque, la rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fit l’objet d’un contrat notifié à Dassault Aviation en… 2016, mais pour un nombre réduit d’avions [55 au lieu des 71 initialement prévus]. Seulement, c’était sans compter sur les de nouveaux impondérables… Et les coupes budgétaires décidées à l’été 2017 [et qui motivèrent le départ du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées] retardèrent cette opération pourtant « indispensable » pour l’armée de l’Air et de l’Espace [AAE].
« C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.
Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».
Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.
Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].
« Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.
Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois appareils à Djibouti, en janvier.
« Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».
Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].
Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.
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« C’est cette flotte pivot qui nous permet de garantir le format de l’armée de l’Air et notre capacité à tenir nos opérations dans la durée », avait en effet soutenu le général André Lanata, l’un de ses anciens chefs d’état-major.
Finalement, cette rénovation à mi-vie du Mirage 2000D fut confirmée par la LPM 2019-25. Et, en janvier 2021, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de la base aérienne [BA] de Mont-de-Marsan prit possession d’un premier chasseur-bombardier modernisé [le n°639] afin de lui faire subir des essais et des expérimentations. Et cela, avait expliqué l’AAE, « en vue d’autoriser l’emploi du nouveau standard au sein des forces […] et de permettre une transition opérationnelle optimale pour les escadrons chargés de l’employer au quotidien sur les théâtres d’opérations extérieures comme sur le territoire national ».
Cela étant, la 3e Escadre de chasse, basée à Nancy, aura dû attendre l’été 2022 pour recevoir ses premiers Mirage 2000D RMV [Rénové à Mi-Vie]. Dès lors, les pilotes, les navigateurs-officiers systèmes d’armes [NOSA] et les techniciens purent s’approprier le nouveau standard de cet appareil… et préparer son premier déploiement en opération.
Pour rappel, le Mirage 2000 RMV a une capacité d’emport de munitions accrue, associée à une nacelle canon CC422 de 30 mm, prenant place sous le fuselage, à l’avant gauche de l’appareil, ainsi qu’à des missiles air-air MICA Infrarouge, en lieu et place des Magic II, moins performants. En outre, l’interface « homme-machine » a été repensée, avec l’intégration d’écrans tactiles et de nouveaux logiciels [qui « tournent » sous Microsoft Windows, ndlr].
« Ces nouvelles configurations d’armement offriront des options supplémentaires aussi bien pour des missions d’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support] très répandues au Sahel que pour des missions de frappes dans la profondeur », détaille l’AAE.
Depuis son arrivée sur la BA 133 de Nancy-Ochey, le Mirage 2000 RMV fait l’objet d’une « montée en puissance progressive ». Ce qui s’est ainsi traduit par une première « projection » de trois appareils à Djibouti, en janvier.
« Ce déploiement […] a notamment été l’occasion de réaliser une campagne d’entraînement avec l’Escadron de chasse 3/11 ‘Corse’ équipé de Mirage 2000-5 et le porte-avions Charles de Gaulle présent en Mer Rouge à ce moment-là », a ainsi souligné l’AAE, via un communiqué diffusé le 13 mars. Et il a permis de « tester le nouveau système d’armes dans des conditions d’entraînement proches d’un engagement réaliste », ce qui s’est traduit par les premiers tirs d’entrainement de bombes GBU-49 afin de « valider les nouvelles procédures ».
Et, depuis le 21 février, ces Mirage 2000D RMV sont déployés au Sahel… Alors que l’opération Barkhane est terminée, l’AAe n’a pas précisé leur pays d’accueil [Tchad ou Niger].
Quoi qu’il en soit, a-t-elle indiqué, cette mission sahélienne « constitue une première étape avant la déclaration de capacité opérationnelle complète du Mirage 2000D RMV, à l’heure où la « moitié du parc de la flotte de la BA 133 est composé de ce nouveau standard »… qui aura donc mis plus de dix ans pour devenir réalité.
L'Humanité
Interventions musclées et arrestations en nombre : le service après-vente du 49.3 façon Darmanin
ActuLe ministre de l’intérieur Gérald Darmanin assume un tournant répressif dans le suivi du mouvement social, chauffé à blanc par l’utilisation du 49.3.
Stéphane GuérardEmbarek FoufaLe projet de réforme des retraites a un nouveau porte-parole. Depuis jeudi 16 mars et le 49.3, Gérald Darmanin s’est vu confier le service après-vente du texte gouvernemental. Le ministre de l’intérieur a depuis assumé un virage sécuritaire au suivi d’un mouvement social chauffé à blanc par le passage en force de l’adoption sans vote à l’Assemblée.
Ce 16 mars où le gouvernement a décidé de tordre le bras au peuple« L’opposition est légitime, les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation non », a-t-il déclaré le 17 mars sur RTL, soulignant le bilan des interpellations en marge des manifestations de la veille : 310 personnes interpellées, dont 258 rien que pour le rassemblement de la Concorde, à Paris.
Les interventions se doublent d'une violence accrue
Bis repetita samedi soir, avec 169 interpellations, dont 122 dans la capitale. Les forces de sécurité justifient leur célérité par les incidents – feux de poubelle, bris de vitrines et de devantures de permanences de parlementaires – et les affrontements très localisés en marge de protestations à Paris, Amiens et Lille, Dijon, Bordeaux, Rennes, Lille, Lyon ou Strasbourg.
Mais leurs interventions se doublent d’une violence accrue. Ema, observatrice indépendante des pratiques policières en manifestation, l’a remarqué à Paris ce week-end : « Les deux rassemblements à la Concorde étaient similaires. La différence, c’était la présence samedi de la compagnie d’intervention avec son commissaire réputé pour sa gestion brutale. J’ai été choquée par les arrestations arbitraires, les charges sur des gens immobiles. On ne cherche pas à sécuriser, mais à réprimer et punir. Parmi les centaines d’interpellés, il y a très peu de poursuites. La suite s’annonce intense… »
Manifestations. « Ils ne cherchent pas à sécuriser, mais à réprimer et punir » Matthieu en témoigne. Samedi soir, après avoir quitté la place de la Concorde pour rentrer chez lui, il se trouve dans le quartier de l’Olympia à proximité d’une cinquantaine de personnes « parties » à la sauvage « mais qui ne représentaient pas de danger. La Brav-M (brigade de répression de l’action violente motorisée) nous a foncé dessus, chargeant tout le monde et interpellant à tour de bras ».
« Les policiers dissuadaient les personnes arrêtées de faire appel à un avocat ou à un médecin »
Interpellé, le jeune homme a été privé de liberté plus de 20 heures durant, à l’issue desquelles aucune charge n’a été retenue contre lui. « La garde à vue, c’est une maltraitance en soi, souligne-t-il. Mais le plus choquant, c’est que les policiers dissuadaient les personnes arrêtées de faire appel à un avocat ou à un médecin, affirmant qu’ils resteraient plus longtemps. Ce qui est faux. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Chercheur au CNRS spécialiste de l’usage de la force par la police en France, Fabien Jobard décrypte la nouvelle situation sécuritaire : « Tant que le projet de réforme était au Parlement, il y avait un lieu de discussion. Dès lors que ce lieu n’existe plus, les manifestants qui privilégient les actions plus directes se retrouvent plus nombreux dans les cortèges, plus souvent en première ligne et plus légitimes au regard des autres manifestants. D’autant que dans le même temps, le 49.3 a changé la donne. Depuis 2003, tous les gouvernements avaient fait leur le slogan de Raffarin “la loi ne se fait pas dans la rue mais au Parlement”. Ce n’est plus le cas. C’est le gouvernement qui fait la loi. La vraie radicalisation relève de la perte de confiance dans la démocratie représentative. »
Mobilisations retraitesviolences policièresGérald DarmaninRéforme des retraites L'Humanité
Puante instrumentalisation
Eugénie BarbezatIl est des mobilisations plus visibles que d’autres. Depuis qu’a débuté la grève des éboueurs parisiens, le 5 mars 2023, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, les chaînes d’information en continu multiplient les micros-trottoirs de passants scandalisés. Ce week-end, BFMTV a eu l’idée d’interroger une personne en fauteuil roulant déplorant ses difficultés à slalomer entre les ordures. Sur les réseaux sociaux, des personnes paraplégiques ont réagi, accusant la chaîne de « remplir à peu de frais son quota de sujets sur le handicap » et d’ « instrumentaliser les personnes handicapées pour faire de la propagande anti-mouvement social », et de conclure : « De toute façon, très peu de transports sont accessibles à Paris alors, pour une fois, si on ne peut pas circuler, c’est pour la bonne cause ! »
Handicapbfmtv L'Humanité
« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »
EntretienLa marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.
Marion d'AllardCe vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?
On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.
C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.
Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?
Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.
Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?
Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire.
Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat »
C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables.
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Le chantier des canalisations
ActuLes enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier.
le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie L'Humanité
Sous les cendres de Notre-Dame, les secrets des bâtisseurs
Notre-Dame aurait été la première cathédrale gothique à faire un usage massif et innovant des agrafes, des pièces de fer mesurant de 20 à 98 cm qui permettaient de sceller des pierres entre elles et de renforcer une structure.
Eugénie BarbezatLe terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame, à Paris le 15 avril 2019, a néanmoins ouvert la voie à de nouvelles recherches. Après quatre ans de restauration, les scientifiques viennent de publier une enquête mettant en évidence le plus ancien emploi du métal pour la construction d’une cathédrale gothique. « L’accès à des endroits de l’édifice jusqu’alors inaccessibles a permis de détecter pour la première fois l’utilisation d’armatures en fer dans la cathédrale », expliquent-ils.
Les plus anciennes remonteraient aux années 1160
Parmi les tonnes de métal récupérées à la suite de l’incendie, l’équipe de recherche s’est intéressée aux milliers d’agrafes utilisées pour assembler les blocs de pierre : les plus anciennes d’entre elles remonteraient aux années 1160, correspondant aux prémices du chantier. Si ces découvertes ne compensent en rien la perte en termes de patrimoine architectural, elles nous éclairent sur les techniques de construction et les conditions de travail des ouvriers de l’époque.
Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Parisnotre-dame-de-parisSciencesArchitecture L'Humanité
Environnement. Purifier l’air des villes avec différentes essences d’arbres
ActuUne étude montre que plus la diversité des arbres en ville est grande, plus les polluants de nature différente sont absorbés. Conifères ou feuillus, les arbres n’ont pas les mêmes spécificités pour capter les particules fines… Explications.
Jérémie BazartDepuis plusieurs mois, ces pages se font l’écho de découvertes récentes à propos de l’impact des espaces arborés en ville sur la santé.
Cette fois-ci, c’est vers la Suède qu’il faut se tourner. « On sait depuis plus de quinze ans, grâce à de la modélisation et des observations empiriques, que la végétation urbaine a le potentiel pour améliorer la qualité de l’air. En 2011, des chercheurs ont démontré l’importance du rôle des arbres urbains dans l’élimination de la pollution atmosphérique mais sans quantifier l’importance de cet effet », expliquent les chercheurs de l’université de Göteborg dans un article (1) paru fin 2022.
Deux familles de polluants atmosphériques
L’équipe s’est intéressée à deux familles de polluants atmosphériques qui appartiennent aux composés aromatiques polycycliques : celle des dibenzothiophènes (DTP), et celle des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP, voir encadré ci-dessous).
Il existe en effet un lien, maintes fois prouvé, entre l’exposition aux polluants atmosphériques et un risque accru de maladies cardio-vasculaires et respiratoires.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)
Ces composés chimiques forment une famille de plus de 100 molécules émises dans l’atmosphère par des sources diverses. Les HAP sont liés à des processus de combustion incomplète de matières fossiles (charbon, gaz, pétrole) issues de processus industriels ou domestiques (fumée de la cuisine, feux de cheminée, tabagisme…).
Leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les risques associés à ces composés sont principalement liés à une exposition chronique, car les HAP présentent des concentrations dans l’environnement relativement faibles. Cependant, sur la durée, ils forment des dépôts sur les végétaux et contaminent aussi les eaux de surface. De fait, ils peuvent s’accumuler dans la faune et la flore.
Plusieurs HAP sont classés par le Centre international de recherche sur le cancer comme des substances cancérogènes, mutagènes et cytotoxiques. C’est pourquoi leurs émissions, leur production et leur utilisation sont réglementées.
Source : Airparif
« Dans les villes, le trafic est la principale source de ces polluants, qui sont rejetés en raison d’une combustion incomplète dans les moteurs. Nous avons étudié les concentrations de ces polluants dans les feuilles des arbres du jardin botanique de Göteborg. Cette collection offre une occasion unique de tester de nombreuses espèces différentes avec des conditions environnementales contrôlées et une exposition aux polluants atmosphériques identique autorisant les comparaisons », poursuivent les auteurs dans leur article.
Feuillus et conifères sont complémentaires
Ils ont ainsi pu observer des changements dans le contenu, en polluants atmosphériques, des feuilles au fil du temps et détecter des variations entre les espèces. Leurs analyses ont porté sur 11 espèces d’arbres : 7 feuillus (comme le bouleau, le châtaignier ou le peuplier), 3 conifères à feuilles persistantes (de la famille des pins par exemple) et une à feuilles caduques (c’est le cas du mélèze).
« Les résultats de notre étude montrent que les conifères absorbent généralement plus de HAP gazeux que les feuillus. Ce qui peut être considéré comme un avantage », affirment les botanistes. La publication explique que ces mêmes espèces agissent d’ailleurs comme une sorte de purificateur d’air en hiver, lorsque la pollution de l’air est généralement la plus élevée.
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Par ailleurs, il semblerait également que leurs aiguilles absorbent les polluants atmosphériques durant de nombreuses années. Mais les feuillus ne sont pas en reste, puisqu’ils auraient un rôle important dans le nettoyage de l’air. En effet, la plus grande surface de contact de leurs feuilles aiderait les particules à se déposer…
Vers une planification urbaine raisonnée
« Les disparités d’absorption entre les espèces sont très importantes. Le mélèze, qui perd ses aiguilles chaque automne, a été le meilleur aux tests d’absorption des polluants », poursuivent les chercheurs. Cependant, les feuilles et les aiguilles ne décomposent pas les polluants, qui se retrouvent finalement dans le sol lorsqu’elles tombent et se décomposent.
Toute l’actualité scientifiquedécryptée par nos journalistes spécialisésAnna Musso, Jérémie Bazart et Marie Cygler.
Néanmoins, suffit-il de remplir les rues d’arbres pour améliorer la qualité de l’air ? Non, car, selon les botanistes, « une allée d’arbres dans un dédale de rues étroites peut réduire le débit d’air, ce qui a pour effet de concentrer localement les polluants. C’est pourquoi, lorsqu’il n’y a pas de vent, il est préférable de mettre en place une végétation plus basse, comme des haies par exemple ».
La conclusion de l’article des chercheurs porte en fait sur l’intérêt d’une planification urbaine minutieuse. Ainsi, multiplier les espèces d’arbres ainsi que leurs tailles apporterait un élément supplémentaire dans la purification de l’air pour aménager des villes durables… tout en diminuant, bien sûr, les émissions de polluants.
(1) « Differences in accumulation of polycyclic aromatic compounds (PACs) among eleven broadleaved and conifer tree species », dans « Ecological Indicators », décembre 2022La science et la conscience, avec l’Humanité
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pollution de l'airarbres L'Humanité
Un mystérieux couloir dans la pyramide de Kheops
ActuÉGYPTOLOGIE Un passage souterrain, caché à l’intérieur de la face nord de la grande pyramide de Gizeh, en Égypte, a été identifié par des scientifiques de la mission ScanPyramids.
Anna MussoUn tunnel secret vieux de 4 500 ans, de 9 mètres de long et de 2 mètres de large, pourrait mener à « la véritable chambre funéraire du roi Kheops » qui renfermerait le trésor du pharaon, annoncent des scientifiques de la mission internationale ScanPyramids. Il s’agit d’un « couloir à pignon », avec un plafond triangulaire, caché à l’intérieur de « la face nord de la grande pyramide du roi Kheops », sur le plateau de Gizeh en Égypte, dans la banlieue du Caire, a précisé le ministre du Tourisme et des Antiquités du pays.
des technologies de pointe non invasives
La mission scientifique, fruit d’une collaboration entre des universités françaises, allemandes, canadiennes et japonaises et d’experts égyptiens, a employé des technologies de pointe non invasives pour percer les secrets de la pyramide de Kheops. Grâce à un télescope à muons – des particules élémentaires proches de l’électron –, les chercheurs sont capables de sonder, à distance et sans l’abîmer, l’intérieur d’une structure avec une précision inégalée, explique le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, qui participe au projet.
Identifié en 2016, le mystérieux corridor dissimulé depuis la construction de la pyramide a pu être inspecté, fin février, par une ouverture détectée au radar dans laquelle les chercheurs ont inséré une minuscule caméra, un endoscope d’un diamètre de 5 millimètres, passé dans un tuyau en cuivre. A. M.
SciencesÉgyptepyramide de kheops L'Humanité
Guyane : le couperet du réchauffement climatique plane sur l’Amazonie
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Les scientifiques s’inquiètent des conséquences de la hausse des températures sur l’avenir de la forêt tropicale.
Emile LeauthierSituée à 7 000 km de la métropole, la Guyane est le plus grand département français. Forte de 300 000 habitants, elle est également recouverte à 95 % d’arbres. Un écrin de verdure qui déploie ses ailes émeraude à perte de vue. Ce trésor écologique est aujourd’hui menacé par le changement climatique. La hausse des températures risque de mettre en péril la survie de la forêt tropicale. Sous l’effet des fortes chaleurs et des saisons sèches qui s’éternisent, les arbres transpirent et n’ont plus assez d’eau pour survivre. Ils meurent et se décomposent, libérant tout le carbone qu’ils ont absorbé. Or, une étude scientifique internationale, menée sur toutes les forêts tropicales de la planète, a démontré qu’au-delà de 32 degrés, les forêts émettent plus de carbone qu’elles n’en absorbent. À terme, elles risquent donc de ne plus atténuer les effets du changement climatique, mais au contraire de les accentuer.
crues historiques
Cette menace, aux conséquences dévastatrices, n’est, hélas, pas la seule qui inquiète scientifiques et élus locaux. Jusqu’à présent, la Guyane vivait au rythme des saisons, alternant petite pluie, mousson et période sèche. Depuis quelques années, le climat se détraque, les pluies diluviennes se multiplient. La commune de Grand-Santi, qui s’étale le long du fleuve Maroni, affronte, depuis 2020, des crues historiques. Face à la mer, le constat n’est guère plus réjouissant : les eaux progressent, l’érosion s’accélère. La montée du niveau des mers obligera bientôt les habitants des littoraux à quitter leur maison. Si des mesures sont déjà mises en place pour freiner cette montée et mieux gérer la forêt, elles sont insuffisantes. Des perspectives angoissantes, que nous rappelle ce nouveau numéro de Sale temps pour la planète, à visionner absolument.
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Comment stopper la hausse des prix alimentaires ? (2/2)
Le débatFrappant notamment les plus modestes, l’inflation actuelle appelle, au-delà des discours lénifiants et des effets d’annonce, des actes forts et une attitude responsable et volontariste des pouvoirs publics. Avec Julien Brugerolles, suppléant du député PCF André Chassaigne, groupe GDR et Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
Toutes les conditions d’une grave crise alimentaire sont réunies. Ce choc alimentaire nécessite des réponses fortes.
La danse du ventre anti-inflation qu’exécute depuis plus d’un an le ministre de l’Économie et des Finances devant les responsables de la grande distribution n’y change rien. Toutes les conditions d’une grave crise alimentaire avec son cortège de privations et de déséquilibres nutritionnels sont réunies. Sur un an glissant, la hausse des prix des produits alimentaires atteignait 14 % en février. C’est plus du double de l’indice des prix de l’Insee constitué d’un panier mixte de biens et services. Il faut préciser que cette flambée touche encore plus les produits dits « premiers prix ». De janvier 2022 à janvier 2023, ils grimpent de plus de 20 % ! Ajoutons aussi à cette liste l’explosion des prix des produits d’hygiène et d’entretien du quotidien.
Comment stopper la hausse des prix alimentaires ? (1/2)Ce choc intervient dans une France qui compte déjà 10 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, où un enfant sur cinq vit au sein d’une famille pauvre et où au moins 7 millions de personnes font régulièrement appel à l’aide alimentaire. Or, les dépenses d’alimentation ne représentent pas du tout le même poids dans les dépenses contraintes des ménages. En 2020, les 20 % des Français les plus pauvres consacraient plus de 18 % de leurs revenus à l’alimentation, contre 14 % pour les 20 % les plus aisés. L’alimentation constitue de plus en plus une condition « de survie du budget familial » pour les ménages les plus pauvres, en ajustant notamment au fil du mois le contenu de l’assiette. Une telle situation appelle des réponses politiques fortes. Il faut d’abord bloquer la fièvre spéculative qu’entretiennent les géants de l’agroalimentaire et de la distribution. Leur soif de rattrapage des profits doit être enrayée en permettant à l’État d’encadrer strictement et immédiatement leurs marges. Nous défendons depuis très longtemps l’application d’un coefficient multiplicateur étendu à tous les produits alimentaires entre les prix d’achat aux producteurs et les prix de vente aux consommateurs. Si ce dispositif avait été créé à la Libération, avant d’être supprimé en 1986 sous la pression des distributeurs, c’était précisément pour enrayer de telles logiques d’emballement.
« En France, 7 millions de personnes font régulièrement appel à l’aide alimentaire. »
L’Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires devrait à ce titre se transformer en « régie publique » d’intervention sur les prix alimentaires. On doit également agir sur l’ensemble de la chaîne de valeur en baissant immédiatement les coûts de l’électricité et du gaz. Le retour de tarifs réglementés pour tous les transformateurs et industriels est une mesure d’urgence… et une pure question de volonté politique !
Enfin, nous ne pouvons pas passer à côté d’un soutien d’urgence aux ménages. Une aide mensuelle spécifique doit permettre de compenser une partie des surcoûts liés à l’alimentation et être adaptée en fonction des revenus. Cette mesure pourrait être alimentée par un fonds d’urgence et un prélèvement exceptionnel sur les revenus financiers des transnationales de l’agroalimentaire et de la distribution.
Le choix de notre alimentation relève d’une réflexion personnelle mais aussi et surtout d’un choix de société pour définir les conditions de notre souveraineté.
À la Confédération paysanne, nous ne comprenons pas que l’alimentation – qui représente moins de 15 % du budget des ménages – soit la seule variable sérieusement envisagée pour amortir les difficultés générées par l’inflation. Les autres dépenses contraintes – logement, énergie, déplacement, communications… – pèsent largement sur la dégradation des conditions de vie des personnes les plus précaires. Nous ne pouvons accepter plus longtemps cette spirale où des paysannes et des paysans sans revenus devraient produire à perte pour nourrir une population de plus en plus précarisée. Nous avons des ambitions légitimes de droit au revenu pour les travailleurs et travailleuses de la terre et nous comptons bien les faire valoir, surtout dans un contexte inflationniste qui nous impacte de plein fouet.
Une revalorisation immédiate des salaires et des minima sociaux pour redonner aux citoyennes et citoyens des marges de manœuvre et un libre choix concernant leur accès à l’alimentation nous apparaît indispensable et urgente. Une hausse qui serait beaucoup plus bénéfique et juste que la demande faite aux grandes et moyennes surfaces (GMS) de réduire leurs marges sur des produits du quotidien. En effet, cette réduction qui s’apparente à un geste commercial, voire un don, ne fait que maintenir sous le joug commercial des
GMS des populations qui pourraient légitimement chercher à s’en émanciper. Encore une fois, ce sont les plus forts et les plus riches qui vont imposer aux autres ce qu’ils peuvent acheter et manger, et même ce qui serait « bon » pour eux. Le choix de notre alimentation doit relever d’une réflexion personnelle mais aussi et surtout d’un choix de société pour définir les conditions de notre souveraineté alimentaire ; il ne devrait pas être bafoué ainsi. C’est dans cet objectif qu’à moyen terme, il nous faut collectivement envisager la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation qui – de la même manière que pour la santé – rendra l’alimentation accessible et choisie pour chacune et chacun.
« Il nous faut envisager la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation. »
Ce projet repose sur les trois principes fondateurs de la Sécurité sociale que sont l’universalité d’accès, le financement par la cotisation et le conventionnement. Ainsi, votre revenu ne déterminera plus votre capacité à vous procurer tel ou tel produit, mais votre niveau de cotisation.
C’est le principe du conventionnement qui nous concerne en tant que paysannes et paysans. Il se construira via des caisses locales et démocratiques pour imposer, par la demande, l’orientation de l’agriculture. Une agriculture en capacité alors de nourrir les deux bouts d’une chaîne alimentaire aujourd’hui délaissés et rendus invisibles par des politiques publiques qui poussent à la disparition des producteurs et productrices et ne cherchent qu’à maintenir les citoyennes et citoyens-consommateurs dans une précarité subie et un assistanat que beaucoup ne peuvent plus supporter. Avec la Sécurité sociale de l’alimentation, nous reprenons collectivement le pouvoir sur nos vies, nos modes de production, de rémunération et d’alimentation !
AlimentationPrécarité alimentaireInflationPanier anti-inflation L'Humanité
Déballage antisémite et complotiste sur le plateau de Cyril Hanouna
ActuEmile LeauthierMalgré les dérapages fréquents auxquels l’émission-poubelle de la 8 nous a habitués, la séquence est à ce point surréaliste qu’on peine à y croire. Le 9 mars, Gérard Fauré, ancien trafiquant de drogue recyclé dans le déballage de déjections complotistes sur papier glacé, était invité sur le plateau de « Touche pas à mon poste » pour causer affaire Palmade et consommation de drogue. L’ancien « dealer du Tout-Paris » a glissé sans sourciller : « Je n’affirme rien, mais il y a peut-être là une histoire d’adrénochrome. » Brouhaha dans la décharge ! Qu’est-ce donc que ce mot ? L’adrénochrome serait une molécule présente dans le sang des enfants, à qui certains prêtent des propriétés magiques. Sauf que tout cela est faux.
En effet, l’adrénochrome n’a pas la moindre propriété médicale, et peut être facilement synthétisé. Pourtant, une véritable mythologie complotiste s’est articulée autour de cette molécule, popularisée par le mouvement QAnon aux États-Unis. Ses militants affirment que cette substance est produite en quantité par le corps des enfants lorsqu’ils sont torturés. Des bambins seraient donc capturés par des réseaux secrets et suppliciés afin que les élites puissent consommer leur sang. Ce fantasme délirant se base en partie sur l’un des grands mythes fondateurs de l’antisémitisme occidental : celui du meurtre rituel, qui attribue aux juifs des sacrifices d’enfants chrétiens. En prime time et dans une émission à forte audience, une théorie complotiste au relent antisémite est ainsi déployée sans rencontrer la moindre opposition. L’infâme atteint des sommets pour une émission pourtant coutumière du fait. « Ce n’est pas totalement dément. Je ne vais pas confirmer ce que dit Gérard Fauré, mais on en parle beaucoup en ce moment », explique la chroniqueuse Myriam Palomba. « Il y a énormément de gens sur les réseaux qui disent que Gérard soulève un truc qui est réel », lâche pour sa part le bouffon en chef de Bolloré. Après la diffusion de cette séquence, le juriste Laurent Segnis a annoncé avoir saisi l’Arcom, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
Charivari L'Humanité
David Ownby : « Les Chinois pensent que la démocratie à l’occidentale ne fonctionne pas »
ActuLe chercheur à l’université de Montréal analyse les évolutions du débat intellectuel au cœur de la seconde puissance mondiale depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir. Il donne à entendre la Chine qui pense en marge des discours officiels.
Lina SankariLa Chine est souvent présentée comme un bloc monolithique. Sa montée en puissance fait l’objet de commentaires inquiets en Europe et aux États-Unis. En Chine, une large part du débat public est également consacrée au « shi », c’est-à-dire à « la configuration des forces dans le monde, la dynamique du système international et la conjoncture du moment », selon les mots de l’historienne Marianne Bastid-Bruguière. En clair, les intellectuels continuent de nourrir la réflexion autour de la possibilité de renverser l’hégémonie états-unienne et le rôle que devrait tenir la puissance chinoise dans un monde réellement multipolaire.
Chercheur à l’université de Montréal, David Ownby consacre également ses travaux au débat intellectuel en Chine. Bouillonnants jusqu’à l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, les échanges académiques respectent aujourd’hui les limites fixées par le pouvoir sans toutefois s’en faire les zélateurs. En attestent les débats autour de la nouvelle route de la soie, de la « prospérité commune », du « rêve chinois » formulé par Xi Jinping ou de la stratégie zéro Covid et de ses répercussions économiques.
Chine. Les Routes de la soie se cherchent un avenirSur son blog, Reading the China Dream, David Ownby met régulièrement en ligne des contributions intellectuelles traduites en anglais, afin de faire connaître la richesse de ces réflexions hors des frontières chinoises. Une manière également de sonder la population chinoise à l’heure où les frontières commencent à se rouvrir. Il publiait récemment un texte du neurobiologiste Luo Minmin sur le stress imposé par trois années de politique sanitaire restrictive. Sous-diagnostiquée jusqu’alors, la dépression pourrait être prise en charge différemment à l’aune des travaux actuels. Le chercheur canadien offre une contribution précieuse pour renouer le lien avec un pays souvent désigné comme l’ennemi numéro un.
Chine. La tumultueuse arrivée au pouvoir de Xi JinpingComment observez-vous l’évolution du débat intellectuel en Chine depuis l’arrivée de Xi Jinping ?
Sous son prédécesseur, Hu Jintao, le monde intellectuel chinois était d’une diversité incroyable. Il se permettait de dire des choses impensables de nos jours. Il y avait des débats partout et sur tout. Ce pluralisme a fait craindre une perte de contrôle et constituait, aux yeux de Xi Jinping, une menace qui aurait inévitablement débouché sur un pluralisme politique. S’il est beaucoup plus difficile de dire certaines choses aujourd’hui qu’il y a dix ans, la partie n’est pas encore jouée et le débat continue de vivre au travers de quelques astuces. Techniquement, la police ne débarque pas dans les bureaux des chercheurs. Ce sont les maisons d’édition ou les revues en ligne qui, craignant de se faire taper sur les doigts, restreignent certaines publications. Cela dit, le débat autour de grandes questions comme celle du modèle se poursuit en Chine.
Chine. Une seule tête derrière Xi Jinping pour son troisième mandatNote-t-on une crispation nationaliste ?
Tout le monde est nationaliste en Chine, et ce n’est pas un fait nouveau. Depuis le premier mandat de Xi Jinping, il y a dix ans, l’idée de sécurité nationale s’est renforcée, pas seulement autour de l’armée et de la défense des frontières, mais aussi de l’intelligence artificielle. C’est une grosse affaire, mais elle n’est pas discutée par les intellectuels. Il y a des lignes rouges à ne pas franchir. La nouvelle gauche, qui était constituée de socialistes attachés à l’internationalisme mais pas seulement à Mao Zedong ou à la Chine, avait développé l’idée que la Chine, depuis les années 1980, était devenue trop néolibérale. Selon eux, il fallait s’inspirer des expériences internationales pour revigorer le socialisme afin qu’il redevienne un espoir pour la Chine et pour l’humanité. Beaucoup avaient étudié à l’étranger et sont revenus au pays avec ce bagage. Ils ont, pour une part, influencé les débats académiques. Depuis Xi Jinping, la Chine est moins néolibérale. Cela a donné l’impression d’une forme de victoire à la nouvelle gauche, qui embrasse désormais l’État. Pour moi, c’est le rapport à l’État plus qu’à la nation qui a été modifié.
La plupart des intellectuels chinois, plutôt libéraux, pensent que la puissance et la richesse actuelles de la Chine s’expliquent par l’ouverture et l’insertion du pays dans la mondialisation.
Il existe une critique de la définition unidimensionnelle de la démocratie à l’occidentale, restreinte aux yeux de la Chine à l’élection. Comment fonctionne le système chinois ?
En Chine, l’idée que la démocratie à l’occidentale ne fonctionne pas est communément partagée. La Chine essaye à cet égard de développer son propre système démocratique. Le politologue Wang Shaoguang, désormais à la retraite, a passé vingt ans aux États-Unis et a irrigué le débat. Ce n’est pas n’importe qui. Son expérience lui a permis de déceler les failles dans la pratique démocratique en Occident. Il a consacré une dizaine d’années à faire des recherches, à comparer la démocratie représentative à la démocratie originelle grecque. Cela a ouvert un espace pour élaborer d’autres visions de la démocratie avec des arguments parfois convaincants. Le propos de Wang Shaoguang n’est pas de condamner le modèle occidental, ni de porter aux nues la démocratie chinoise. Il ouvre simplement un espace pour signifier qu’il existe toujours une voie pour parvenir au même but, quelle que soit la manière dont on nomme ce système. Nous sommes à cet égard loin de la propagande pure et dure.
Les premiers maoïstes rejetaient Confucius et les « vieilles idées » à l’origine, à leurs yeux, de tous les maux de la Chine d’avant la révolution. Aujourd’hui, le philosophe est remis au goût du jour par le Parti communiste chinois. Comment analyser ce tournant ?
Le Parti communiste chinois a perdu une part de sa légitimité révolutionnaire au moment de la mort de Mao Zedong. Avec Deng Xiaoping, la révolution, telle que pensée auparavant, s’est presque envolée du jour au lendemain. Les communistes étaient à la recherche d’une légitimité plus fondamentale, alors que l’essor du niveau de vie et du pays s’est joué en même temps que l’insertion de la Chine dans la mondialisation capitaliste. Il a fallu trouver une autre source de légitimité. Reparler de Confucius était une façon, pour les dirigeants, de dire que, s’ils sont communistes, ils sont chinois avant tout. Car, la Chine et le confucianisme sont souvent perçus comme un seul et même ensemble. C’est également une manière de se replacer dans l’histoire longue de la Chine dynastique, pourtant dénoncée comme dictatoriale auparavant.
Les Chinois voient massivement l’hégémonie américaine d’un mauvais œil. Ils sont persuadés que, si les Américains peuvent s’adonner à des démonstrations de puissance, pourquoi pas eux ?
De nombreuses voix assurent que la Chine entend exporter son modèle. Est-ce le cas à vos yeux ?
Sans doute, Xi Jinping y pense de temps à autre. Ce qui n’est pas forcément le cas de la majorité des Chinois ou des intellectuels, ne serait-ce que parce que les conditions ne sont pas réunies dans d’autres pays. La Chine est en quelque sorte unique de par sa taille, sa centralisation… Cela n’empêche pas qu’il y ait des tentatives pour influencer les opinions publiques hors des frontières chinoises. Un grand nombre de pays, à l’instar des États-Unis, mettent leur nez partout, mais la Chine s’y emploie systématiquement. Aux États-Unis, en Australie, où d’importantes populations chinoises sont installées, la Chine intervient par le biais de ses médias ou de bureaux en charge de s’immiscer dans la vie de la diaspora dans l’optique d’influencer les élections. C’est l’un des griefs de l’Australie vis-à-vis de Pékin. Il faut toutefois différencier ces agissements d’une exportation de modèle. Il s’agit plus de défendre ses intérêts par des moyens discutables car, à moins que l’emballage de ce modèle ne soit changé de fond en comble, je vois mal quel pays pourrait y trouver son compte.
La Chine est de plus en plus présentée comme passée d’une diplomatie discrète et pragmatique à une affirmation de sa puissance sur la scène extérieure. Comment envisage-t-elle son rôle à l’international ?
C’est un des débats majeurs qui secouent la Chine actuellement. Plusieurs intellectuels sont extrêmement mal à l’aise avec la posture de la Chine sur la scène internationale depuis l’accession au pouvoir du président Xi Jinping. La plupart des intellectuels chinois, plutôt libéraux, pensent que la puissance et la richesse actuelles de la Chine s’expliquent par l’ouverture et l’insertion du pays dans la mondialisation. A contrario, Xi Jinping était convaincu que la Chine était devenue faible à l’issue des mandats de Hu Jintao, qu’elle apparaissait faible aux yeux du monde faute d’une direction forte. Derrière, se jouait la rivalité avec les États-Unis. On pourrait les comparer à un couple qui voudrait divorcer mais ne le pourrait pas du fait de leur forte relation de dépendance. Tout en ne voulant pas sacrifier l’histoire récente qui a rendu sa puissance à la Chine, les Chinois voient massivement l’hégémonie américaine d’un mauvais œil. Ils sont persuadés que, si les Américains peuvent s’adonner à des démonstrations de puissance, pourquoi pas eux ? Il y a une quinzaine d’années, la Chine était perçue comme le « deuxième joueur », et certains intellectuels considèrent aujourd’hui encore que ce rôle convenait mieux à la Chine. Aux yeux du pouvoir, pourtant, et pour diverses raisons, cette posture ne pouvait plus durer, et la Chine a décidé d’affirmer sa puissance. Il sera désormais difficile de faire marche arrière.
David Ownby enseigne notamment l’histoire de la religion en Chine moderne et contemporaine, et a également dispensé une série de cours au Collège de France. Il anime le blog readingthechinadream
Chine France24 - Monde
🔴 En direct : journée décisive contre la réforme des retraites, la colère ne faiblit pas
Publié le : 20/03/2023 - 08:06Modifié le : 20/03/2023 - 14:15
FRANCE 24
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Après le recours de l'exécutif à l'article 49.3 jeudi, le mouvement de contestation s'est durci ce week-end dans les raffineries françaises pour contester la réforme des retraites. Ce lundi après-midi, les deux motions de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne vont être mises au vote à l'Assemblée nationale. Leur rejet signifierait une adoption décisive du projet de loi. Suivez les derniers développements sur la situation en France dans notre liveblog.
Nouvelle journée décisive pour la controversée réforme des retraites. Alors que la mobilisation se poursuit en France contre le projet de loi de l'exécutif, l'Assemblée nationale va mettre au vote à partir de 16 h, lundi 20 mars, deux motions de censure. Un scénario du quitte ou double : en cas de rejet de ces motions, le texte serait définitivement adopté et en cas d'adoption, le gouvernement d'Élisabeth Borne serait renversé.
Le déclenchement, jeudi, de l'arme constitutionnelle du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme n'a fait que redoubler la contestation, qui dépasse souvent le sujet du recul de l'âge de la retraite de 62 à 64 ans.
L'intersyndicale a appelé à une neuvième journée de mobilisation pour le jeudi 23 mars, tandis que la grève s'est durcie dans les raffineries et que les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou encore Nantes.
Suivez la situation en direct sur notre liveblog :
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COLèRE À L'ASSEMBLÉE
Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement
Cinq scénarios
Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?
Retraites : climat électrique en France avant l'examen des motions de censure lundi
France24 - Monde
Entre Paris et Bagdad, une relation ancienne en pleine reconstruction
Publié le : 20/03/2023 - 07:17
Elie SAIKALI
Il y a vingt ans, les États-Unis et leurs alliés déclaraient la guerre à l’Irak. La France, tout comme la Chine, la Russie et l’Allemagne, s’opposait à une intervention militaire dans le pays. Deux décennies plus tard, les relations franco-irakiennes sont "dynamiques", sans toutefois être aussi flamboyantes qu’elles le furent dans les années 70 et 80, période durant laquelle les deux pays entretenaient une étroite relation.
Le 20 mars 2003, une coalition militaire dirigée par les États-Unis envahissait l’Irak du dictateur Saddam Hussein, sans recevoir le feu vert de l'ONU, déclenchant la seconde guerre du Golfe. L’objectif annoncé par le président américain de l’époque, George W. Bush, est de "désarmer l’Irak, de libérer son peuple, et de défendre le monde contre un grand danger", référence aux armes de destruction massive qu’il accuse Saddam Hussein de détenir.
Parmi les États qui refusent d’accompagner Washington et ses alliés dans le désert irakien : la Russie, la Chine, l’Allemagne et... la France. Le "non" de Paris à la guerre, formulé par le président Jacques Chirac et le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, dans un discours au Conseil de sécurité des Nations unies, retentit à la surface du Globe et entre dans l’Histoire.
Son discours est dans toutes les mémoires. "Dans ce temple des Nations unies, nous sommes les gardiens d’un idéal, lâche Dominique de Villepin, martial et déterminé. (…) Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie, un pays qui n’oublie pas, et qui sait tout ce qu’il doit aux combattants de la Liberté venus d’Amérique et d’ailleurs." Aujourd’hui encore, ce discours reste l’un des plus forts de la diplomatie française et vaut à son ministre d'être applaudi dans l'enceinte du Conseil de sécurité, un fait rare. Il est aussi la cause de relations compliquées qui empoisonneront pendant plusieurs années les relations avec Washington. A contrario, le geste de Paris est salué par une grande majorité du monde arabe.
Partenariat stratégique
Les relations franco-irakiennes sont à présent décrites comme "particulièrement dynamiques", selon le site internet du Quai d’Orsay. De nombreuses visites "de haut niveau", y compris de la région autonome du Kurdistan, ont été effectuées ces dernières années par des responsables irakiens en France, et français en Irak.
Le président Emmanuel Macron s’y est pour sa part rendu deux fois lors de son premier mandat : en septembre 2020, puis fin août 2021 à l’occasion de la Conférence de Bagdad. Comme le rappelle l’Élysée, elle a été organisée par l'Irak, en coordination et coopération avec la France, afin de rassembler les pays voisins du Moyen-Orient en vue d'œuvrer à la sécurité, la stabilité et au développement du pays. Un deuxième volet de cette conférence s’est tenu en Jordanie en décembre 2022, où le chef de l’État français s’est également rendu.
Côté irakien, le Premier ministre, Mohammed Chia al-Soudani, – élu fin octobre 2022 – a été reçu à Paris le 26 janvier.Interrogé par France 24, le chef du gouvernement irakien a salué sa visite comme un "changement de paradigme dans les relations entre l'Irak et la France", qui ont pris une "voie stratégique grâce à la signature d'un accord de partenariat stratégique".
Ce partenariat bilatéral concerne "les domaines militaire, économique, sanitaire, éducatif, de l'enseignement supérieur, sans parler du réchauffement climatique (…) C’est un accord global qui couvre tous les domaines et qui met en évidence les intérêts stratégiques des deux pays pour devenir partenaires à tous les niveaux", estime Adel Bakawan, directeur du centre français de recherches sur l’Irak et auteur de l’ouvrage "L’Irak, un siècle de faillite. De 1921 à nos jours" (éd. Tallandier, 2021). Il précise toutefois que le Parlement irakien doit encore ratifier l’accord franco-irakien.
L'Irak, pivot du Moyen-Orient
Les experts divergent toutefois sur la nature de la relation franco-irakienne. Selon Adel Bakawan,"Paris pense que l’Irak est le pivot du Moyen-Orient. Lorsque le pays est sécurisé, stabilisé et développé, toute la région est positivement concernée. Elle est au contraire affectée lorsque l’Irak perd en stabilité, en sécurité et en développement".
La France souhaite "mettre en place un partenariat, et non une collaboration, dans tous les domaines avec la république d’Irak", poursuit l’expert, qui précise que la réciproque irakienne est "globalement présente et constatée". "Seulement, l’Irak est fracturé ethniquement, confessionnellement et politiquement. Et à l’intérieur de ces fractures, on peut avoir des remarques nuancées de temps en temps, mais les Irakiens souhaitent globalement s'engager dans ce partenariat sur la durée avec la France."
>> À lire aussi - Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"
S’il s’agit d’une relation bilatérale dynamique, "ce n’est pas une relation à travers laquelle la France projette une influence significative en Irak, en dehors de la représentation diplomatique qui est la sienne, estime de son côté Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’université internationale de Schiller et auteure de 'L’Irak par-delà toutes les guerres' (éd. Le Chevalier Bleu, 2023). Et il ne s’agit pas d’une relation qui, côté irakien, est perçue comme lui procurant d’importantes opportunités".
Elle ajoute qu’"en dehors du plan militaire et de la lutte très circonscrite contre le groupe État islamique (EI), la coopération demeure relativement limitée. La France coopère ainsi avec l’Irak comme elle coopère avec d’autres États au Moyen-Orient. Il n’y a pas de priorité irakienne spécifique pour l’actuelle diplomatie française".
Concrètement, la France est le deuxième partenaire de l’Irak dans le domaine des effectifs de la Coalition contre le groupe EI, toujours selon les données site du Quai d'Orsay. Paris participe, en outre, à la mission NM-I de l’Otan (Mission de l'Alliance atlantique en Irak, non-combattante, NDLR).
Faire en sorte que l'Irak n'implose pas
Les relations entre Paris et Bagdad sont toutefois loin d’avoir retrouvé leur lustre d’antan, lorsque Jacques Chirac, à l’époque Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, se déclarait l’"ami personnel" de Saddam Hussein, alors n°2 du régime irakien. Dans les années 70 et 80 - sous des gouvernements de droite comme de gauche –, la France avait fait de l’Irak son partenaire privilégié au Moyen-Orient. Les relations étaient telles que Paris est allé jusqu’à fournir à Bagdad un réacteur nucléaire, Osirak, détruit par l’aviation israélienne en 1981.
"Dans les années 70, on avait un Irak ayant un État central clé au Moyen-Orient et qui montait en puissance à l’échelle moyen-orientale dans tous les domaines. C’était la période de l’autonomisation de l’économie irakienne, notamment via la nationalisation du pétrole (en 1972, NDLR). Alors, les relations entre la France et l’Irak baasiste avaient une autre forme avec une autre vision du monde", rappelle Adel Bakawan.
Aujourd’hui, "on est dans un contexte de reconstruction de l'État irakien. (...) Dans les années 70, Paris voulait être un partenaire de ce pays qui dominait le Moyen-Orient". L’heure est ainsi au pragmatisme. "La France a la volonté d’accompagner l’Irak dans sa reconstruction et fait tout pour qu’il ne tombe pas dans la faillite politique, économique, sociale et institutionnelle", poursuit le spécialiste.
>> À lire aussi - Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine
"On se situe dans le cadre d’une coopération militaire qui vise pour l’essentiel la menace jihadiste, l’idée est aussi de s’assurer que l’Irak ne resombre pas dans les affres de la violence jihadiste", estime de son côté Myriam Benraad. "L’objectif de la France est de faire en sorte que l’Irak n’implose pas".
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Jordanie : une conférence pour tenter de désamorcer les crises au Moyen-Orient
EXPRESS ORIENT
Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine
BILLET RETOUR
Irak : vingt ans après la chute de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein
France24 - Monde
En images : 20 ans après, retour sur les grandes dates de la guerre en Irak
Publié le : 19/03/2023 - 20:00Modifié le : 20/03/2023 - 08:39
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Le 20 mars 2003, une coalition internationale dirigée par les États-Unis envahit l’Irak. Selon le président américain George W. Bush, l'objectif est de "désarmer l’Irak, libérer son peuple, et défendre le monde contre un grand danger". Cette guerre a certes mis un terme au régime du dictateur Saddam Hussein, mais elle a engendré un véritable chaos dans le pays. Retour en images sur cette guerre qui a fait basculer le destin de l'Irak.
France24 - Monde
Rapport du Giec : des impacts de pire en pire mais des solutions sous notre nez
Publié le : 20/03/2023 - 11:19
FRANCE 24
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Le résumé du sixième rapport du Giec a été approuvé dimanche par les délégués des pays des 195 États membres. Le texte offre aux décideurs une synthèse de l'état de la science et le panorama des solutions possibles pour une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre.
Près de neuf ans après leur dernière synthèse, les experts climats de l'ONU réunis en Suisse livrent, lundi 20 mars, le dernier consensus scientifique sur le réchauffement climatique et sur la réponse urgente de l'humanité à ce défi existentiel.
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) doit publier à 14 h (13 h GMT) la synthèse de son sixième rapport d'évaluation. Un résumé des plus de 10 000 pages de travaux qu'il a publiées depuis sa précédente synthèse fin 2014.
En neuf ans, la communauté scientifique a établi que le réchauffement climatique causé par l'activité humaine se produisait plus vite et plus fort que prévu. Et mis en évidence le risque d'atteindre des "points de bascule", synonyme d'impacts irréversibles majeurs, voire d'emballement.
>> À lire aussi - Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"
Après une semaine de réunions à Interlaken en Suisse, les représentants des États membres du Giec ont approuvé dimanche le "résumé pour les décideurs", une trentaine de pages synthétisant l'état de la science et le panorama des solutions possibles, sous une forme intelligible par tous. Ce document, hautement politique, a dû être approuvé ligne par ligne par les délégués des pays représentés sur l'ensemble des 195 États membres.
"Nous nous approchons du point de non-retour, du dépassement du seuil de réchauffement maximum de 1,5 degré", a rappelé le chef de l'ONU António Guterres dans un message vidéo à l'ouverture de la session, le 13 mars."Les dirigeants ont besoin d'une orientation scientifique solide, franche et détaillée pour prendre les bonnes décisions (...) et accélérer la sortie des énergies fossiles et la réduction des émissions", a déclaré António Guterres.
Bilan mondial à la COP28 en décembre
Le "résumé pour les décideurs" sera un point d'appui majeur pour la société civile qui a en ligne de mire le rendez-vous de la COP28, en décembre à Dubaï, où un premier bilan mondial des engagements des pays pour tenir les objectifs de Paris est attendu.
Contenir le réchauffement bien en dessous de 2 °C, et si possible à 1,5 °C, par rapport à l'ère préindustrielle, comme le prévoit l'accord de Paris de 2015, semble difficile à atteindre sans une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, à commencer par celles liées au pétrole, au gaz et au charbon.
Le monde en est aujourd'hui à près de 1,2 °C de réchauffement et la multiplication des événements extrêmes, prédite par les premiers travaux du Giec, se produit déjà sur tous les continents.
>> À lire : COP28 : des Émirats arabes unis pris dans leurs contradictions sur le climat
En 2022, l'influence du changement climatique sur l'intensité et la récurrence de phénomènes extrêmes a été démontrée pour les inondations dévastatrices au Pakistan ou au Nigeria, la canicule exceptionnelle en Argentine et au Chili ou les vagues de chaleur et de sécheresses associées en Europe et aux États-Unis, selon le réseau scientifique World Weather Attribution.
Avec AFP
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extraction controversée
Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden
Interview
Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"
Décryptage
Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires
France24 - Monde
🔴 En direct : Vladimir Poutine se dit "prêt" à discuter du plan de paix de la Chine pour l'Ukraine
Publié le : 20/03/2023 - 07:31Modifié le : 20/03/2023 - 15:04
FRANCE 24
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Le président chinois Xi Jinping a entamé, lundi, une visite d'État en Russie. Il cherche à jouer le médiateur dans la guerre menée par Vladimir Poutine en Ukraine. De son côté, l'Union européenne finalise cette semaine un plan pour financer des achats communs de munitions d'artillerie pour Kiev. Suivez heure par heure les derniers développements du conflit.
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15 h 05 : Poutine dit à Xi être prêt à discuter de son plan de paix pour l'Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a dit lundi, lors d'un entretien très attendu à Moscou avec son homologue chinois Xi Jinping, être prêt à discuter du plan de paix proposé par Pékin pour régler le conflit en Ukraine.
"Nous sommes toujours ouverts à un processus de négociation. Nous discuterons sans aucun doute de toutes ces questions, y compris de vos initiatives, que nous traitons avec respect", a déclaré Vladimir Poutine lors de cette rencontre informelle dont le début a été retransmis à la télévision russe.
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14 h 59 : un haut responsable des services de sécurité sera jugé pour "haute trahison"
Un ex-chef des services de sécurité ukrainiens (SBU) dans la région de Kharkiv (est) sera jugé pour "haute trahison", a annoncé lundi le bureau d'enquête national (DBR) d'Ukraine, qui accuse l'homme de sabotage au profit de Moscou au début de l'invasion russe.
Romain Doudine, 40 ans, "s'est de facto occupé d'(actions de) sabotage au lieu d'organiser" la défense de cette région, a accusé le DBR dans un communiqué sur Telegram. "Une fois que la défense prendra connaissance de son dossier, celui-ci sera transmis au tribunal", a-t-il précisé, ajoutant que l'homme, arrêté en septembre et qui se trouve toujours en détention, risque la réclusion à perpétuité.
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14 h 42 : début d'un entretien très attendu entre Poutine et Xi en Russie
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping ont débuté lundi un entretien "informel" à Moscou, une rencontre très attendue qui scelle l'alliance entre Pékin et Moscou face aux Occidentaux.
Les deux dirigeants se sont retrouvés au Kremlin pour ce tête-à-tête, avant des négociations plus officielles prévues mardi, ont rapporté les agences de presse russes.
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14 h 10 : Vladimir Poutine promet de livrer l'Afrique en céréales si l'accord sur les exportations ukrainiennes n'était pas reconduit
Le président russe Vladimir Poutine a promis lundi de livrer l'Afrique en céréales si l'accord sur les exportations ukrainiennes n'était pas reconduit dans deux mois, à l'issue de l'extension annoncée samedi par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
"Si nous décidons en fin de compte de ne pas prolonger cet accord dans 60 jours, alors nous sommes prêts à livrer depuis la Russie gratuitement tout le volume qui était destiné ces derniers temps aux pays les plus nécessiteux d'Afrique", a-t-il déclaré lors d'un discours à Moscou devant des responsables africains.
Selon lui, la Russie "remplit consciencieusement toutes ses obligations, tant dans l'approvisionnement en nourriture, engrais, carburant et autres produits critiques pour les États du continent, contribuant ainsi à assurer leur sécurité alimentaire et énergétique".
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13 h 29 : l'UE débloque 2 milliards d'euros pour fournir des munitions à l'Ukraine
L'Union européenne a approuvé l'allocation de 2 milliards d'euros pour acheter et livrer des munitions d'artillerie à l'Ukraine, ont annoncé à l'AFP plusieurs sources diplomatiques européennes.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont approuvé un plan d'action en trois phases pour fournir aux forces ukrainiennes au moins un million d'obus de 155 mm et reconstituer les stocks stratégiques des pays de l'UE, dont certains sont proches de l'épuisement, ont précisé les représentants de cinq délégations.
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13 h 13 : Londres exhorte Xi Jinping à presser Vladimir Poutine de mettre fin à la guerre en Ukraine
Le Royaume-Uni a dit lundi "espérer" que le président chinois Xi Jinping exhortera Vladimir Poutine à mettre fin à la guerre et aux "atrocités" en Ukraine, lors de sa visite à Moscou.
"Nous espérons que le président Xi profitera de cette occasion pour exhorter le président Poutine à cesser de bombarder les villes, les hôpitaux et les écoles d'Ukraine et qu'il mette un terme aux atrocités auxquelles nous assistons quotidiennement", a déclaré le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak, après l'arrivée de Xi Jinping à Moscou.
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12 h 57 : l'Ukraine demande à Xi Jinping d'"utiliser son influence" sur Vladimir Poutine pour arrêter la guerre
"L'Ukraine suit la visite du président chinois en Russie. Nous nous attendons à ce que Pékin utilise son influence sur Moscou pour qu'il mette fin à la guerre d'agression contre l'Ukraine", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko, peu après l'arrivée de Xi Jinping à Moscou.
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12 h 56 : Moscou ouvre une enquête pénale contre des magistrats de la CPI
La Russie a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pénale contre le procureur et trois juges de la Cour pénale internationale (CPI), quelques jours après l'émission par la CPI d'un mandat d'arrêt visant le président Vladimir Poutine pour "crime de guerre" en Ukraine.
Ces magistrats, dont le procureur de la CPI Karim Khan, "ont rendu des décisions illégales (visant à) arrêter le président de la Fédération de Russie et la commissaire aux Droits des enfants", a indiqué le Comité d'enquête russe dans un communiqué. "Une enquête pénale a été ouverte", est-il précisé.
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12 h 33 : le Kremlin demande à des fonctionnaires de ne plus utiliser d'iPhone, selon le journal Kommersant
Le Kremlin a demandé aux fonctionnaires impliqués dans les préparatifs de l'élection présidentielle russe de 2024 de cesser d'utiliser les iPhone d'Apple car il craint que ces appareils soient vulnérables aux agences de renseignement occidentales, a rapporté le journal Kommersant.
Lors d'un séminaire organisé par le Kremlin pour les fonctionnaires impliqués dans la politique intérieure, Sergueï Kirienko, directeur adjoint de l'administration présidentielle, a demandé aux fonctionnaires de changer de téléphone d'ici le 1er avril, a déclaré Kommersant, citant des sources non identifiées.
"C'est fini pour l'iPhone : soit on le jette, soit on le donne aux enfants", a déclaré l'un des participants à la réunion, cité par Kommersant. "Tout le monde devra le faire en mars."
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12 h 20 : quatre soldats ukrainiens tués par un obus lors d'un entraînement
Quatre soldats ukrainiens ont été tués par l'explosion d'un obus survenu lors de tirs d'entraînement dans le nord de l'Ukraine, a indiqué lundi le bureau d'enquête national (DBR).
L'incident s'est produit samedi dans la région de Tchernihiv, a précisé le DBR dans un communiqué sur Telegram. Une enquête pour "violation des règles de maniement des armes" a été ouverte, selon la même source.
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11 h 38 : Russie et Chine sont "des partenaires fiables", déclare Xi Jinping à son arrivée à Moscou
Le président chinois Xi Jinping a dit lundi être confiant que sa visite en Russie donnera un "nouvel élan" aux relations avec Moscou, après être descendu de son avion sur le tarmac de l'aéroport de la capitale russe.
"Je suis convaincu que cette visite sera fructueuse et qu'elle donnera un nouvel élan au développement sain et stable des relations sino-russes", a déclaré le dirigeant chinois, cité par les agences de presse russes, qualifiant Pékin et Moscou de "bons voisins" et de "partenaires fiables".
Selon lui, la Chine est "prête à se tenir fermement aux côtés de la Russie" en faveur d'un "réel multilatéralisme" et d'une "multipolarité dans le monde".
Pour sa première visite en Russie depuis 2019, Xi Jinping a été accueilli lundi sur le tarmac de l'aéroport Vnoukovo de Moscou par le vice-Premier ministre Dmitri Tchernychenko. Les deux hommes ont ensuite écouté les hymnes russe et chinois joués par un orchestre militaire et devant une garde d'honneur.
Xi Jinping souhaite jouer un rôle de médiateur dans le conflit en Ukraine. La Chine a ainsi publié le 24 février – soit un an exactement après l'invasion russe de l'Ukraine – un document en 12 points pour préciser sa position sur la guerre.
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11 h 22 : "Nous n'hésiterons pas à agir", dit le procureur de la Cour pénale internationale
Plus de 40 États sont représentés lundi à Londres pour la conférence internationale de ministres de la Justice visant à mobiliser des moyens supplémentaires pour soutenir l'enquête en Ukraine de la Cour pénale internationale (CPI) – conférence d'une journée organisée conjointement par le Royaume-Uni et les Pays-Bas, selon le gouvernement britannique.
"Nous n'hésiterons pas à agir", a déclaré avant l'ouverture le procureur de la CPI, à propos de crimes de guerre présumés commis en Ukraine.
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10 h 07 : Xi Jinping est arrivé en Russie
Le président chinois Xi Jinping est arrivé lundi à Moscou pour une visite d'État en Russie durant laquelle il doit rencontrer son homologue Vladimir Poutine, a annoncé la télévision publique CCTV.
Il s'agit de la première visite en Russie du dirigeant chinois depuis le début de la guerre en Ukraine et de son premier déplacement à Moscou depuis près de quatre ans.
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9 h 53 : Pékin appelle la CPI à éviter "le deux poids deux mesures"
La Chine a réagi quelques heures avant le début de la visite d'État de son président en Russie, en demandant à la Cour pénale internationale d'"adopter une position objective et impartiale, respecter l'immunité de juridiction des chefs d'État en vertu du droit international". Cette réaction fait suite à l'émission par cette juridiction d'un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.
La CPI doit "éviter la politisation et la politique du deux poids deux mesures", a souligné Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise, dans une référence aux autres interventions militaires ne donnant lieu à aucun mandat d'arrêt de chef d'État.
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5 h : l'UE finalise un plan pour soutenir l'Ukraine
L'Union européenne finalise cette semaine un plan de 2 milliards d'euros pour financer des achats communs de munitions d'artillerie.
"Nous n'avons pas encore de fumée blanche", a confié dimanche un responsable européen. "Deux États membres, les Pays-Bas et l'Italie, ont encore des réserves, mais il n'y a pas de blocage. Elles devraient pouvoir être levées pour la réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense lundi à Bruxelles", a expliqué un diplomate. L'accord sera ensuite soumis aux dirigeants de l'UE pour leur sommet jeudi et vendredi.
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4 h 28 : Vladimir Poutine reçoit Xi Jinping
Le président russe Vladimir Poutine attend plus que jamais un signe de soutien de la part de son homologue chinois, Xi Jinping, qu'il reçoit à Moscou ce lundi.
Cette visite, la première de Xi Jinping depuis sa reconduction pour un troisième mandat inédit, devrait être vantée par la Russie comme l'illustration qu'elle dispose d'un puissant allié disposé à faire front à ses côtés face à des Occidentaux hostiles.
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1 h 33 : une conférence des ministres de la Justice pour financer la CPI sur l'Ukraine
La mobilisation de moyens supplémentaires pour soutenir l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine devrait être annoncée lors de la conférence internationale des ministres de la Justice à Londres, lundi.
La CPI a engagé une enquête sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le cadre de la guerre lancée par Moscou contre l'Ukraine. Vendredi, elle a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.
Pour mener ses investigations, la CPI a besoin de moyens financiers et techniques et en décembre dernier, son procureur Karim Khan, qui sera présent à la conférence de Londres, avait appelé la communauté internationale à augmenter son soutien à l'institution.
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0 h 46 : Londres et Kiev vont signer un accord sur le commerce numérique
Le Royaume-Uni et l'Ukraine vont signer virtuellement lundi un accord sur le commerce numérique visant à faciliter les échanges entre les deux pays, dans le cadre du soutien britannique à Kiev face à l'invasion russe.
Cet accord permet à l'Ukraine un "accès garanti aux services financiers cruciaux pour les efforts de reconstruction" grâce à la "facilitation" de la circulation des données, selon un communiqué du ministère britannique du commerce.
Outre cet accord, le Royaume-Uni annonce l'extension de la suppression des droits de douane sur toutes les importations de produits ukrainiens jusqu'à mars 2024.
Avec AFP et Reuters
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LE FIL DU 19 MARS
L'Ukraine dénonce le "cynisme" de Vladimir Poutine, en visite à Marioupol
LE FIL DU 18 MARS
Ukraine : Vladimir Poutine en visite en Crimée, jour de l'anniversaire de l'annexion
LE FIL DU 17 MARS
Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine
France24 - Monde
En Iran, Nouvel An persan et ramadan s'entrechoquent sur fond de crise
Publié le : 20/03/2023 - 10:16
FRANCE 24
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Les Iraniens devront cette année concilier les traditions du Nouvel An persan avec les obligations du ramadan, imposé en Iran sous peine de sanctions. Les dates des deux festivités coïncident, ce qui pourrait poser problème en cas de non-respect du jeûne musulman.
En Iran, en Afghanistan, au Kazakhstan mais aussi chez les Kurdes en Turquie ou en Irak, quelque 300 millions de personnes s'apprêtent à célébrer le Nouvel An persan, appelé Norouz, mardi 21 mars à 00 h 54 et 26 secondes (21 h 24 GMT lundi).
Cette fête inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, marque l'entrée dans l'année 1402 du calendrier persan, à l'heure astronomique précise de l'équinoxe du printemps.
En Iran, Norouz, célébré depuis quelque 3 000 ans, met le pays à l'arrêt pendant près de deux semaines. Téhéran se vide de ses habitants qui partent aux quatre coins de l'immense pays, des côtes de la mer Caspienne au nord à celles du Golfe au sud.
Des millions d'Iraniens ont ainsi commencé à partir en vacances pour célébrer cette fête en famille. Mais cette année, les festivités devront s'adapter au début du mois du jeûne du ramadan, dont les dates coïncident. Bien que considérée comme une fête païenne, Norouz n'a jamais été réellement remise en cause par la République islamique arrivée au pouvoir en 1979.
"Il ne fait aucun doute que Norouz est une fête nationale qui existait avant l'islam. Mais elle ne contredit aucun des enseignements musulmans", affirme Mohsen Alviri, religieux chiite et historien de la religion à Qom, interrogé par l'AFP. "Norouz accorde une attention à la préservation de la nature et met l'accent sur l'élimination des rancœurs entre les personnes, le respect des aînés, la visite aux parents... Ce sont des valeurs qui sont fortement recommandées par l'islam", ajoute-t-il.
Interdiction de manger dans sa voiture
Néanmoins, les Iraniens, majoritairement musulmans, devront cette année concilier ces traditions avec les obligations du ramadan, qui doit débuter le 22 ou 23 mars pour un mois durant lequel ils sont invités à s'abstenir de manger et boire de l'aube au crépuscule.
Le dilemme se posera notamment pour la clôture des festivités de Norouz, 12 jours après le Nouvel An, marquée par le Sizdeh Bedar, ou "jour de la nature", durant lequel les Iraniens organisent de grands pique-niques dans la verdure.
Dans les conseils aux croyants, le théologien de Qom, Mohsen Alviri a recommandé de se rassembler mais "sans manger" et d'"attendre l'heure de la rupture du jeûne". "Dans la jurisprudence chiite, si les fidèles parcourent une certaine distance depuis leur ville de résidence, ils sont considérés comme des voyageurs et peuvent ne pas jeûner", a-t-il rappelé par ailleurs.
Les autorités feront-elles preuve de tolérance ? L'an dernier, le procureur général, Mohammad Jafar Montazeri, avait rappelé que "ceux qui ne jeûnent pas pour une raison ou une autre" étaient susceptibles d'être punis. Même le fait de manger dans sa voiture, qui "n'est pas considérée comme un espace privé", est passible de sanction, avait-il rappelé.
Deuil des victimes de la répression et inflation
En attendant Norouz, certains Iraniens disent ne pas avoir l'esprit à la fête après une année difficile marquée par une forte inflation, de l'ordre de 50 % et par respect pour les victimes de la répression du mouvement de contestation ayant secoué le pays après la mort de Mahsa Amini. Au moins 530 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans les protestations qui ont suivi l'arrestation par la police des mœurs de cette jeune Iranienne le 16 septembre 2022, selon diverses ONG, dont Human Rights Iran.
Dans le bazar de Tajrish, dans le nord de Téhéran, Razieh, une femme au foyer quinquagénaire, se contente de regarder les échoppes qui débordent de produits colorés pour Norouz. "Je demande les prix, mais sans être capable d'acheter grand chose", regrette-t-elle.
"J'ai toujours été enthousiaste pour Norouz mais je suis tellement dépitée cette année que je n'ai même pas acheté un poisson rouge et un pot de pousses de blé", deux des objets symboliques de la fête, se désole aussi Effat, une retraitée âgée de 75 ans.
Avec AFP
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six mois après
Les Baloutches, à l’avant-poste des manifestations en Iran depuis la mort de Mahsa Amini
Décryptage
Six mois après la mort de Mahsa Amini, "les Iraniens savent que ce mouvement peut être long"
Mahsa Amini
"Nous n’attendons qu’une étincelle" : quand la désobéissance civile s'installe en Iran
France24 - Monde
20 ans après l'invasion en Irak : deux décennies d'onde de choc régionale
Publié le : 20/03/2023 - 14:58
L'Irak marque lundi 20 mars dans la plus grande discrétion les vingt ans de l'invasion américaine et la chute de Saddam Hussein, ayant déclenché une succession de conflits sanglants. Aujourd'hui, malgré un semblant de normalité, les Irakiens craignent pour leur avenir. Le décryptage d'Amar Al Hameedawi, grand reporter à France 24.
France24 - Monde
"Je voterai cette motion de censure déposée par le groupe Liot", assure le député LR Pierre-Henry Dumont
Publié le : 20/03/2023 - 14:55
Les deux motions de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne vont être mises au vote lundi 20 mars de l'Assemblée nationale et la réforme des retraites pourrait être adoptée définitivement, malgré la colère dans le pays qui ne faiblit pas. Le député LR du Lot Aurélien Pradié, qui a mené la fronde à droite sur la réforme des retraites, a annoncé qu'il voterait la motion de censure transpartisane pour envoyer un "électrochoc" à l'exécutif. Pierre-Henry Dumont, député LR du Pas-de-Calais, votera également cette motion de censure. Il était en direct dur France 24.
France24 - Monde
Iran / Arabie saoudite : Ebrahim Raissi invité en Arabie saoudite
Publié le : 20/03/2023 - 14:54Modifié le : 20/03/2023 - 15:03
Achren VERDIAN
Le roi Salmane d’Arabie saoudite a invité le président iranien Ebrahim Raissi à se rendre à Riyad afin de sceller le rapprochement entre les deux pays. Selon David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste du Moyen-Orient, rédacteur en chef de la revue "Orients Stratégiques", invité de France 24, "c’est une normalisation entre deux rivaux géopolitiques, on n’est pas encore dans une logique transactionnelle commerciale et économique." Explications.
El País (ESP)
SANS TITRE
Los cambios de estación son momentos fascinantes en los que hay que llevar más capas que una cebolla para no helarte de frío o morirte de calor, mientras nuestro cuerpo y cerebro se arrastran bajo mínimos intentando afrontar esos cambios que vienen sin avisar. Pero también tienen cosas que dan mucho gustito, como el momento en el que aparecen los primeros alimentos primaverales en fruterías y verdulerías -a los que ya echábamos de menos- mientras los finalistas del invierno aún están en plena forma. Aprovechamos esta afortunada circunstancia para cocinar ocho platos únicos ricos, sencillos y rápidos, pensados para bregar con la comida más complicada del día -la cena, por si alguien aún lo duda- que por supuesto también pueden servir como comida; en muchos casos perfectas para táper (si es el caso, no lo dudes y prepara el doble).
Lentejas con acelgas y bacalao
Se puede preparar en versión guiso o seco, casi como un salteado, así que sirve tanto para cuando refresca y te apetece un plato de cuchara como para un mediodía soleado. Para dos raciones, corta las pencas de un puñado de acelgas y ponlas con un chorrito de agua en un bol tapado con un plato o un recipiente de silicona en el microondas, y programa tres minutos a máxima potencia. Mientras, corta las hojas en tiras -en horizontal- y rehógalas en una cazuela con media cebolla en tiras y un par de dientes de ajo laminados. Cuando hayan perdido fuerza y el ajo y la cebolla tengan un poco de color, añade las pencas precocidas escurridas. Dales vueltas un par de minutos y, si lo tienes, añade un poco de tomate concentrado o frito. Remata con un bote grande de lentejas escurridas y unos 250 gramos de migas de bacalao desalado o fresco: cocina todo junto unos cinco minutos más para mezclar los sabores (si quieres que quede caldoso, pon el líquido de gobierno de las lentejas y añade un chorrito más de agua). ¿No tienes lentejas o bacalao? Puedes usar cualquier otra legumbre cocida o preparar lentejas rojas, aunque tardarán unos 15 minutos más. En lugar del bacalao puedes optar por salmón, langostinos, merluza, huevo duro e incluso una lata de mejillones, añadidos fuera del fuego para que no se recuezan (el escabeche sí se puede poner antes para integrar el sabor).
Cuscús con espárragos, encurtidos y huevo duro
Cuece uno o dos huevos por persona durante agua hirviendo suave a fuego lento durante siete u ocho minutos: cuando estén listos, enfría, pela y separa la yema de la clara. Mientras, mezcla el mismo volumen de agua caliente con un poco de sal y aceite que de cuscús (la mitad de la taza de café con leche de unos 300 ml que todos tenemos por casa da para una ración generosa). También puedes usar bulgur, como en la foto, o arroz blanco o integral; este último congela muy bien, recomiendo tener siempre monodosis en el congelador para hacer platos como este en dos patadas. Mientras se hincha, cocina entre ocho y 12 espárragos por persona a la plancha, y prepara una vinagreta con aceite, vinagre, sal, pimienta, encurtidos troceados al gusto y la yema aplastada con un tenedor. Ahueca el cuscús con un tenedor, ponlo en un plato y remata con los espárragos, la clara troceada y la vinagreta. ¿No tienes a mano espárragos verdes frescos?: deja enfriar el cuscús un poco más y hazlo con espárragos en conserva en modo ensalada: puedes añadir rabanitos, tomates cherry, calabacín…
Patatas al vapor y escarola salteada con anchoas y aceite de perejil
Un plato ligero, fácil de preparar y muy sabroso, perfecto para esos días en los que no te apetece cenar mucha cantidad pero sí quieres algo que te despierte el paladar y le dé sentido a la existencia. Pela una patata mediana o grande por persona, córtala en rodajas y ponla en un bol tapado al microondas con una cucharada de agua (puedes usar un recipiente de silicona, cocerla en agua hirviendo o preparar varias enteras -siempre va bien tener patatas cocidas- y pelarla y cortarla luego). Prepara un aceite de perejil triturando perejil con aceite y un poco de ajo; también puedes simplemente picarlo a mano y mezclar. Poner un poco de este aceite en una sartén y añadir tres puñados de escarola troceada, podemos mezclar la parte más clara con la más verde; de hecho es una receta de aprovechamiento ideal para esas hojas más duras. Servir la escarola sobre la patata y rematar con tres o cuatro filetes de anchoa troceada, algo más del aceite en crudo, unas gotas de vinagre y si se quiere, aceitunas negras. ¿Quieres un poco más de proteína? Usa el aceite de perejil para saltear unos langostinos o gambas peladas o unos dados de salmón y sírvelos por encima en lugar de las anchoas.
Trinxat de boniato y espinacas con tofunesa de pimentón
Durante años en el restaurante Rasoterra prepararon un trinxat de primavera y verano con espinacas en lugar de col que me gustaba demasiado como para comerlo solo allí, así que terminé preparando diferentes versiones en casa. Esta se remata con una tofunesa de sabor potente -sí, eso puede existir- para aportar cremosidad a cada bocado. Empieza cocinando un boniato de ración por persona (unos 200 gramos con piel y todo). Puedes hacerlos al vapor como te contamos en esta receta, entero, pinchado y al microondas a potencia máxima unos cuatro o cinco minutos o incluso asado si tienes que encender el horno para algo: cuando esté blandito, estará listo. Mientras, prepara una tofunesa con vinagre en lugar de limón, pimentón al gusto y si quieres una puntita de ajo. Dora en una sartén uno o dos dientes de ajo por persona con un poco de aceite y sal ,y añade 200 gramos de espinacas por ración (si puede ser frescas, si no; descongeladas). Cuando hayan perdido volumen y agua, añade los boniatos y mezcla todo bien, removiendo para que se integre: es el momento de rectificar de sal y pimienta. Puedes dar forma al trinxat como si fuera una tortilla de patatas, francesa o servirlo a cucharadas: cubre con tofunesa al gusto para darle un toque cremoso y a cenar. Para la versión cárnica: cambia la tofunesa por butifarra, panceta, jamón, etc.
Revuelto de guisantes con butifarra, menta y picatostes
Creo que lo he contado ya 24 veces, pero ahí va una más para quien le pueda servir: en mi congelador nunca faltan una o dos bolsas de guisantes congelados finos, que se preparan en poquísimo tiempo, quedan frescos y sabrosos en cualquier plato -siempre que no se sobrecuezan- y te ahorran la trabajera de pelarlos. Empezamos este plato cortando en daditos unos 100-80 gramos por ración de butifarra al gusto: blanca, negra, del perol o hasta morcilla o chorizo, en este caso en menor cantidad porque tienen un sabor más potente. Poner en una sartén y dorar ¼ de cebolla picada con su propia grasa (si son muy magras se puede añadir un chorrito de aceite). Cuando empiece a coger color, añadir unos 250-300 gramos de guisantes descongelados, tapar y dejar que se cocine todo junto unos cinco minutos. Probar y decidir si ya están al punto o se quieren más hechos, y mirar también si los guisantes han soltado demasiada agua y necesitamos cocinar un par de minutos más. Salpimentar y añadir unas hojas de menta picada en el último minuto de cocción. ¿Te parece demasiado sencilla?: una cucharada de picatostes por encima, justo antes de servir le dará un punto crujiente interesante.
Salteado con pollo, setas, fideos, salsa de soja y frutos secos
Todas las cantidades y proporciones de este platos dependen del hambre que tengas: más que una receta te estamos dando una técnica para un salteado. Cocina unos fideos asiáticos -sirven desde los vermicelli de arroz, hasta los de alforfón, los de trigo finos que venden en cualquier supermercado o los que prefieras- según las instrucciones del fabricante. Mientras se caliente el agua, corta unas cuantas setas y un poco de cebolla en tiras y saltea en una sartén a fuego alegre con un poco de aceite de sabor suave. Cuando empiecen a tener color, añade uno o dos contramuslos de pollo en tiritas y termina de saltear todo junto. Añade los fideos cocidos bien escurridos, soja al gusto, si quieres un poco de vinagre o lima, sésamo, cilantro y algún picante. Remata con algún fruto seco picado. No tienes -o no quieres comer- fideos: si tienes un espiralizador puedes hacerlos de zanahoria, remolacha o calabacín.
Sopa de verduras con cabello de ángel y albondiguitas exprés
¿Noche fresquita y ganas de sopa? Empieza este plato echando un vistazo a las verduras que orbitan por tu nevera o congelador: necesitarás unos 150 o 200 gramos por ración, dependiendo del hambre que tengáis. Podemos usar calabaza, cebolla, pimiento, zanahoria, calabacín o champiñones, pero también judías verdes, guisantes e incluso habas (idealmente dos o tres tipos, es una receta perfecta para dar salida a esos restos o mitades que quedan después de cocinar otros platos). Si vas a usar verduras que mejoren con su paso por la plancha, córtalas en daditos y dales un par o tres de minutos a fuego medio hasta que se doren ligeramente; si no necesitan plancha empieza desde aquí. Añade unos 350 ml de caldo por persona y lleva a ebullición a fuego suave unos cuatro o cinco minutos con la verdura. Mientras, prepara las albondiguitas exprés con salchichas de pollo, cerdo o ternera de buena calidad: quita la tripa a un par de salchichas por ración y forma las bolitas (si te da pereza, córtalas directamente y listo). Pasados los cuatro minutos, añade la pasta y las bolitas y cocina tres minutos más, o el tiempo que indique el fabricante. Puedes servir con queso rallado o limón. ¿Justo hoy no tienes verduras?: intenta tener un paquete de sopa juliana deshidratada a mano, en situaciones como está te servirá para sopas, estofados, guisos y demás.
Ensaladilla de aguacate, hojas verdes y sardinas en aceite
La única dificultad para que esta ensaladilla salga bien es que el aguacate esté en su punto, porque con su carne y un poco de zumo de limón conseguiremos la pasta cremosa que hará las veces de mayonesa. Para dos personas, pon dos huevos a cocer a fuego mínimo durante siete minutos y enfría bien. Mientas, tritura o aplasta con un tenedor un aguacate maduro con un poco de limón, sal, pimienta y los aderezos que quieras (un poco de picante le va bien). Mezcla una o dos latas de sardinas en aceite escurridas -dependiendo del hambre que tengáis- con el aguacate, el huevo picado y unos pepinillos troceados. Sirve sobre un lecho generoso de lechugas, brotes, rúcula, etc aliñados al gusto. Remata con tiritas de cebolla o cebollino. Se puede comer tal cual, sobre una tostada o en bocadillo. Versión aún más rápida: hacer el huevo duro al microondas. Casca un huevo en una taza con dos dedos de agua y dale a la máxima potencia entre 1,5 y 2 minutos (en el mío de 900 W está listo en unos 80 segundos). Saca con una cuchara y ya tienes un huevo casi duro, y pelado.
France24 - Monde
Vote des motions de censure à l'Assemblée : journée décisive pour le gouvernement Borne
Publié le : 20/03/2023 - 14:54
Le gouvernement d'Elisabeth Borne affronte lundi 20 mars une journée décisive pour son avenir et celui de son impopulaire réforme des retraites alors que deux motions de censure seront examinées à l'Assemblée nationale après l'utilisation très controversée de l'article 49.3 sur le projet de loi.
France24 - Monde
"Il faut que le président change de gouvernement [...] et de méthode", assure Benjamin Saint-Huile
Publié le : 20/03/2023 - 14:52Modifié le : 20/03/2023 - 14:59
Le gouvernement d'Elisabeth Borne affronte lundi une journée décisive pour son avenir et celui de son impopulaire réforme des retraites alors que deux motions de censure seront examinées à l'Assemblée nationale après l'utilisation très controversée de l'article 49.3 sur le projet de loi. Benjamin Saint-Huile, député LIOT du Nord, était sur France 24 pour évoquer la situation.
France24 - Monde
Mandat d'arrêt contre Poutine : "Nous avons suivi les preuves", déclare le procureur de la CPI
Publié le : 17/03/2023 - 22:13
Marc PERELMAN
Après l'émission, le 17 mars, d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, le procureur général de la CPI, Karim Khan, déclare sur France 24 qu'il s'agit d'un jour important pour la justice internationale. Car pour la première fois, "un chef d'État d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU est poursuivi" par la CPI, souligne Karim Khan. Le mandat concerne la "déportation" de milliers d'enfants ukrainiens vers la Russie.
LE FIL DU 17 MARS
Guerre en Ukraine : La CPI émet un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine
Vu de Russie
Quand les mobilisés russes demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir"
Le monde dans tous ses États
Ukraine : jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ?
France24 - Monde
L'Ukraine dénonce le "cynisme" de Vladimir Poutine, en visite à Marioupol
Publié le : 19/03/2023 - 06:57Modifié le : 19/03/2023 - 21:51
FRANCE 24
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Vladimir Poutine a effectué, samedi, une visite surprise à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les assauts et les bombardements russes au printemps 2022. C'est la première fois depuis le début de la guerre que le chef du Kremlin se rend dans les territoires occupés du Donbass. Kiev a dénoncé le "cynisme" et l'"absence de remords" du président russe. Retrouvez le fil du 19 mars.
Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez notre couverture de la guerre en Ukraine en cliquant ici.
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1 h 33 : une conférence des ministres de la Justice pour financer la CPI sur l'Ukraine
La mobilisation de moyens supplémentaires pour soutenir l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine devrait être annoncée lors de la conférence internationale de ministres de la Justice à Londres, lundi.
La CPI a engagé une enquête sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le cadre de la guerre lancée par Moscou contre l'Ukraine. Vendredi, elle a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.
Pour mener ses investigations, la CPI a besoin de moyens financiers et techniques et en décembre dernier, son procureur Karim Khan, qui sera présent à la conférence de Londres, avait appelé la communauté internationale à augmenter son soutien à l'institution.
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0 h 46 : Londres et Kiev signent un accord sur le commerce numérique
Le Royaume-Uni et l'Ukraine vont signer virtuellement lundi un accord sur le commerce numérique visant à faciliter les échanges entre les deux pays, dans le cadre du soutien britannique à Kiev face à l'invasion russe.
Cet accord permet à l'Ukraine un "accès garanti aux services financiers cruciaux pour les efforts de reconstruction" grâce à la "facilitation" de la circulation des données, selon un communiqué du ministère britannique du commerce.
Outre cet accord, le Royaume-Uni annonce l'extension de la suppression des droits de douane sur toutes les importations de produits ukrainiens jusqu'à mars 2024.
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21 h 18 : Poutine salue "la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif" en Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine a salué "la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement" du conflit en Ukraine, Pékin cherchant à s'imposer comme médiateur entre Moscou et Kiev.
"Nous saluons la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement de la crise" en Ukraine, a déclaré Vladimir Poutine dans un article écrit pour un journal chinois et publié par le Kremlin, à la veille d'une visite en Russie du dirigeant chinois Xi Jinping.
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13 h 34 : l'Ukraine dénonce le "cynisme" et l'"absence de remords" de Poutine à Marioupol
Un conseiller présidentiel ukrainien a dénoncé le "cynisme" et "l'absence de remords" de Vladimir Poutine lors de sa visite dans la ville de Marioupol, prise par Moscou en mai 2022 après des combats acharnés et de violents bombardements.
"Les criminels reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes... Le meurtrier de milliers de familles de Marioupol est venu admirer les ruines de la ville et ses tombes. Cynisme et absence de remords", a écrit sur Twitter Mykhaïlo Podoliak.
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13 h 15 : Poutine a visité Marioupol de nuit "comme un voleur", dit le ministère ukrainien de la Défense
Le président russe a visité la ville de Marioupol, dévastée par les bombardements, de nuit "comme un voleur", a affirmé le ministère ukrainien de la Défense.
"Comme s'il était un voleur, Poutine a visité la ville ukrainienne de Marioupol, en s'abritant derrière la nuit. Premièrement, c'est plus sûr. Et aussi, la nuit lui permet de mettre l'accent sur ce qu'il veut montrer, et maintient la ville que son armée a totalement détruite et ses quelques habitants qui ont survécu à l'abri des regards indiscrets", a déclaré le ministère sur Twitter.
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12 h 20 : Poutine a décidé au dernier moment de se rendre à Marioupol, affirme le Kremlin
Le président russe a décidé au dernier moment de se rendre à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, après avoir visité hier la Crimée annexée, a affirmé le Kremlin en insistant sur le caractère "spontané" de son déplacement.
"Tout cela était très spontané", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en évoquant ce premier voyage du dirigeant russe à Marioupol. "Ses déplacements en ville n'étaient pas prévus non plus", tout comme la visite d'un théâtre musical local, ni sa rencontre avec des habitants de la cité portuaire, a-t-il assuré.
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12 h 02 : les autorités ukrainiennes de Marioupol fustigent la visite du "criminel international" Poutine
Les autorités ukrainiennes de Marioupol, cité portuaire sous contrôle russe depuis mai 2022, ont dénoncé la visite du président russe, Vladimir Poutine, qu'elles ont qualifié de "criminel international".
"Le criminel international Poutine a visité la ville de Marioupol occupée" de nuit "probablement pour ne pas voir à la lumière du jour la ville tuée par sa 'libération'", a écrit le Conseil municipal sur son compte Telegram, faisant référence au mandat d'arrêt international visant le président russe.
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6 h : Poutine s'est rendu à Marioupol, après la Crimée
Le président russe, Vladimir Poutine, s'est rendu à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, a indiqué le service de presse du Kremlin, cité par les agences de presse russes.
Il s'agit du premier déplacement du dirigeant russe dans cette cité portuaire d'Ukraine assiégée des mois et prise par l'armée russe en mai 2022. Vladimir Poutine a déjà effectué hier une visite surprise en Crimée, la péninsule annexée par la Russie en 2014, à l'occasion du 9e anniversaire de l'annexion. Il s'agissait de sa première visite en Crimée depuis 2021.
Selon le Kremlin, Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol en hélicoptère et a fait un tour de la ville, lui-même au volant d'une voiture.
Il a parlé avec des habitants locaux, visité des lieux d'intérêt et s'est fait présenter un rapport sur les travaux de reconstruction de cette ville dévastée, selon la même source.
Cette visite-surprise à Marioupol constitue surtout le premier voyage du maître du Kremlin dans le Donbass, en zone conquise, depuis le déclenchement de l'offensive russe le 24 février 2022, qui a valu à Moscou une série de sévères sanctions internationales.
Selon le Kremlin, avant d'aller à Marioupol, Poutine a également tenu une réunion à Rostov, en Russie, avec des responsables de l'armée, notamment le chef de l'état-major Valeri Guerassimov.
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0 h 32 : le mandat d'arrêt de la CPI contre Poutine, une décision "extrêmement importante" pour Paris
La délivrance par la Cour pénale internationale (CPI) d'un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre en Ukraine est une décision "extrêmement importante", estime la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dans une interview à paraître dimanche.
"Cette décision est extrêmement importante car elle signifie que tout responsable de crime de guerre ou de crime contre l'humanité devra rendre des comptes, quel que soit son statut ou son rang", affirme la cheffe de la diplomatie française dans une interview au Journal du Dimanche.
"Désormais, aucun maillon de la chaîne ne peut penser qu'il échappera à la justice et cela devrait en conduire beaucoup à réfléchir", poursuit-elle, "c'est donc une décision qui peut changer le cours des événements".
La décision de la CPI, qui siège à La Haye, concerne la "déportation" de milliers d'enfants ukrainiens vers la Russie depuis le début du conflit avec l'Ukraine il y a un an, ce qui constitue un crime de guerre.
Avec AFP et Reuters
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LE FIL DU 11 MARS
Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner
LE FIL DU 10 MARS
Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie
LE FIL DU 9 MARS
Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée
France24 - Monde
Quand les mobilisés russes demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir"
Publié le : 17/03/2023 - 19:27
Elena VOLOCHINE
Sur la messagerie cryptée Telegram, des vidéos prétendument filmées par des mobilisés russes se multiplient. Ils demandent à Vladimir Poutine de les sauver de "l’abattoir". En cause : l’absence de moyens, de formation et un commandement qui, selon leurs dires, les considère comme de la "chair à canon". Des messages directs au président russe qui rappellent l’émission "Ligne directe avec Vladimir Poutine" où, chaque année avant la guerre, il promettait de résoudre les problèmes des Russes en pilotage manuel. Elena Volochine analyse ces plaintes de forme, sur fond d’une absence constante de remise en question de la guerre elle-même par ces Russes.
Vu de Russie
Zones d’ombre et propagande autour de l’attaque de "saboteurs" en Russie
Vu de Russie
8 mars en Russie : une journée des droits des femmes sous le signe des "valeurs traditionnelles"
Vu de Russie
Avant l’attaque de l’Ukraine, la Russie mettait en scène la menace d’une attaque ukrainienne
France24 - Monde
Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses
Publié le : 19/03/2023 - 18:47Modifié le : 19/03/2023 - 22:57
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Kalidou SY
UBS a accepté de racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros) a annoncé, dimanche, le président de la Confédération helvétique. Récemment malmenée en Bourse, Credit Suisse compte parmi les 30 plus importantes banques du monde d'un point de vue systémique.
UBS va racheter son rival Credit Suisse pour plus de trois milliards de francs suisses (3,04 milliards d'euros), avec d'importantes garanties du gouvernement, a annoncé, dimanche 19 mars, le président de la Confédération helvétique Alain Berset, confirmant une information du Financial Times.
"C'est le meilleur moyen d'assurer la confiance", a lancé devant les médias à Berne Alain Berset, en annonçant l'accord. Cette solution "n'est pas seulement décisive pour la Suisse (...) mais pour la stabilité de l'ensemble du système financier" mondial.
UBS va reprendre la branche helvétique de Credit Suisse, un des pans profitables du groupe qui a lui perdu 7,3 milliards de francs suisses l'année dernière et tablait encore sur des pertes "substantielles" en 2023. Cette branche rassemble la banque de détail et les crédits aux PME.
>> À lire aussi : Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales
La Banque nationale suisse (BNS), la banque centrale du pays, a accepté de débloquer des liquidités pour 100 milliards de dollars en faveur de Credit Suisse dans le cadre de l'accord, ajoute le FT.
Et UBS va bénéficier d'une garantie de quelque 9 milliards de francs du gouvernement qui sert d'assurance si des problèmes devaient être découverts dans des portefeuilles très spécifiques de Credit Suisse.
Un impact "insignifiant" sur le secteur bancaire de Hong Kong
Ce rachat a été aussitôt salué par ceux qui craignaient un nouvel emballement des marchés. La présidente de la BCE Christine Lagarde a estimé que ce rachat allait "contribuer à rétablir des conditions de marché ordonnées". Côté américain, le Trésor et la banque centrale se sont dits "satisfaits".
Pour faire bonne mesure, les plus puissantes banques centrales du monde, dont la BCE et la Fed, ont annoncé dans la foulée une action coordonnée pour améliorer l'accès à des liquidités et rassurer un peu plus les investisseurs.
La fusion entre ces géants, qui font tous deux partie du club très fermé des 30 établissements bancaires trop importants pour faire faillite, a été annoncée à temps pour l'ouverture des marchés asiatiques dans l'espoir d'empêcher une panique généralisée.
Celles-ci se sont réveillées en ordre dispersé, Shanghai et Shenzhen affichant une petite hausse de respectivement 0,85 % et 0,14 %, Hong Kong et perdant 0,85 % et l'indice vedette Nikkei à Tokyo 0,18 %.
L'autorité monétaire hongkongaise a qualifié, lundi, d'"insignifiant" l'impact de cette saga sur son système bancaire, précisant que les actifs de Credit Suisse AG à Hong Kong ne représentaient que "moins de 0,5 % des actifs totaux du système bancaire" de la ville.
Course vers l'abîme
Selon le quotidien financier britannique, UBS a accepté de doubler le montant initialement proposé pour surmonter les réticences de Credit Suisse et de l'un de ses principaux actionnaires.
La transaction se ferait uniquement en actions UBS et valoriserait l'action Credit Suisse à un prix de 50 centimes, au lieu des 25 initialement proposés, qui reste très inférieur au cours du titre vendredi à la clôture (1,86 franc). La transaction a été examinée à Berne par le gouvernement fédéral, déjà réuni d'urgence jeudi et samedi.
Le secteur bancaire est sous tension depuis que les grandes banques centrales ont augmenté fortement leurs taux afin d'essayer de maîtriser l'inflation. Nombre d'établissements ont omis de se préparer après avoir eu accès, pendant des années, à de l'argent pas cher.
La récente faillite de la Silicon Valley Bank aux États-Unis et d'autres banques régionales américaines a augmenté l'angoisse des investisseurs et les a poussés à vendre les titres des banques considérées comme les maillons faibles.
C'est le cas du Credit Suisse qui depuis 2 ans va de scandales retentissants en revers.
Et malgré les efforts de sa direction pour vanter un plan de restructuration sur trois ans, rien n'y a fait. Les investisseurs ont voté avec leurs pieds et l'établissement zurichois a eu du mal à accéder des liquidités à des prix raisonnables.
Une bouée de sauvetage de 50 milliards de francs suisses lancée mercredi par la banque centrale suisse, après une journée noire en Bourse, n'a donné qu'un bref répit à la banque.
Les autorités de régulation et le gouvernement fédéral ont eu à faire à une pression immense des principaux partenaires économiques de la Suisse pour assainir la situation avant qu'elle ne contamine le monde entier.
Selon le Financial Times et Blick, les clients de la banque ont retiré 10 milliards de francs suisses en une seule journée en fin de semaine dernière.
Avec AFP et Reuters
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VILAIN CANARD BANCAIRE
Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales
BANQUES
Évasion fiscale : la banque suisse UBS mise en examen pour démarchage illicite
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Retraites : climat électrique en France avant l'examen des motions de censure lundi
Publié le : 19/03/2023 - 11:34Modifié le : 19/03/2023 - 21:39
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Mouvements de grèves, affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, caillassage de la permanence du président du parti Les Républicains... La tension est palpable en France avant l'examen, lundi, des motions de censure déposées contre le gouvernement après son recours au 49.3. Dimanche soir, Emmanuel Macron a dit souhaiter que la réforme "puisse aller au bout de son cheminement démocratique".
La tension est montée en intensité ce week-end en France, dans la rue comme dans les expressions politiques, à l'approche de l'examen, lundi 20 mars, des motions de censure déposées après le recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.
Des affrontements avec la police ont eu lieu à Paris, samedi, pour la troisième nuit consécutive alors que des milliers de personnes ont défilé dans le reste de la France. Au total, les forces de l'ordre ont procédé à 169 interpellations en France, dont 122 dans la capitale, selon le ministère de l'Intérieur.
Dans la nuit de samedi à dimanche, la permanence du président des Républicains, Éric Ciotti, a par ailleurs été vandalisée, a-t-il annoncé sur Twitter. Sur la façade, le slogan "La motion ou le pavé" a été tracé.
Cette nuit ma permanence a été caillassée.Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi.Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la Terreur. pic.twitter.com/8sgs3q85HF
March 19, 2023"Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi", a dit Éric Ciotti sur Twitter, ajoutant qu'il ne céderait pas à la terreur.
Macron souhaite que la réforme "puisse aller au bout de son cheminement démocratique"
Dimanche soir, le président Emmanuel Macron a émis le souhait que la réforme des retraites, qui sera adoptée définitivement lundi si les deux motions de censure visant le gouvernement d'Élisabeth Borne sont rejetées, "puisse aller au bout de son cheminement démocratique".
"Après des mois de concertations politique et sociale et plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d'un texte de compromis entre le Sénat et l'Assemblée nationale, le président de la République a exprimé aux deux présidents (du Sénat et de l'Assemblée, NDLR) son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous", a indiqué l'Élysée dans un message transmis à l'AFP.
Emmanuel Macron a par ailleurs assuré de "la mobilisation du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre" afin de "protéger" les parlementaires menacés par des opposants à la réforme des retraites, dans un message de l'Élysée transmis à l'AFP.
Le président de la République a appelé le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour "réaffirmer son soutien au Parlement et à l'ensemble de ses parlementaires tout comme la mobilisation du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre pour les protéger", a indiqué l'Élysée.
"La retraite à 60 ans, on se battra pour la garder"
Dimanche, quelques centaines de personnes se sont rassemblées aux Halles, au cœur de Paris en fin d'après-midi, scandant pour la quatrième soirée consécutive dans la capitale des slogans visant Macron et la police et rejetant l'usage du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites.
Débuté vers 18 h dans ce quartier commerçant et très fréquenté, le rassemblement se déroulait dans le calme, selon une journaliste de l'AFP sur place.
"Le gouvernement n'a pas voulu discuter, il est responsable de cette impasse. Les rassemblements à répétition c'est le seul moyen de lui mettre la pression. La rue s'exprime, et si elle brûle des choses c'est pour se faire entendre", a déclaré Pierre Simon, 24 ans.
"La retraite à 60 ans on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder", scandait la foule, encadrée de près par les forces de l'ordre à la veille d'une journée décisive avec le débat à l'Assemblée nationale sur les motions de censure.
Selon une source policière, le rassemblement, auquel ont participé 350 personnes, n'avait pas été déclaré. Une tentative de départ en cortège sauvage a été empêchée par les forces de l'ordre et 17 personnes ont été interpellées.
"Moment de vérité"
Interrogé sur l'issue possible des votes de lundi à l'Assemblée nationale, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a répondu dans Le Parisien : "Je pense qu'il n'y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement. Mais ce sera un moment de vérité." "La réforme des retraites vaut-elle, oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement non", a-t-il ajouté.
Pour Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, un changement de gouvernement est au contraire souhaitable. "Je ne me cache pas, ce gouvernement mène une politique qui, à mon avis, n'est pas légitime, n'est pas majoritaire dans la population", a-t-il dit sur Europe 1. "Quand je dépose avec mes collègues une motion de censure, c'est pour faire tomber cette réforme mais c'est aussi pour faire tomber ce gouvernement."
>> À lire : Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?
La semaine qui vient sera aussi marquée par une nouvelle neuvième journée de grève et de manifestations, jeudi, à l'appel de l'intersyndicale, et par la poursuite du mouvement dans les raffineries avec, à la clé, la question d'un impact éventuel sur l'approvisionnement des stations-service.
Un porte-parole de TotalEnergies a dit à Reuters que 34 % des effectifs opérationnels des raffineries et dépôts du groupe en France étaient en grève dimanche matin.
Avec AFP et Reuters
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Cinq scénarios
Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?
La question qui fâche
Retraites : un déni de démocratie ?
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Corée du Nord : Kim Jong-un a dirigé une simulation de "contre-attaque nucléaire"
Publié le : 20/03/2023 - 02:10
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L'agence d'État nord-coréenne KCNA rapporte, lundi, que le dirigeant Kim Jong-un est "satisfait" des exercices militaires "simulant une contre-attaque nucléaire" qu'il a dirigé pendant deux jours. Cette simulation s'adresse à Washington et Séoul.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un insiste pour que son pays soit prêt à mener des attaques nucléaires à tout moment pour dissuader des adversaires de lancer une guerre, a rapporté lundi 20 mars la presse officielle nord-coréenne.
Ces déclarations ont été effectuées alors que Pyongyang a mené samedi et dimanche des exercices destinés à renforcer ses "capacités de dissuasion de guerre et de contre-attaque nucléaire", a indiqué l'agence de presse officielle KCNA, ajoutant qu'il agissait d'un avertissement fort à destination de Washington et Séoul.
Dans ce cadre, pour simuler une attaque nucléaire tactique, un missile balistique équipé d'une tête nucléaire factice a atteint une cible située à 800 kilomètres après avoir volé à une altitude de 800 mètres, a précisé KCNA.
Kim Jong-un, qui a supervisé cet essai, a constaté les capacités militaires accrues de la Corée du Nord et souligné la nécessité de s'assurer que le pays soit prêt à effectuer une "contre-attaque nucléaire immédiate et écrasante". Il a exprimé sa "satisfaction" après ce week-end d'exercices, selon KCNA.
Selon l'armée sud-coréenne, il s'agit d'une "grave provocation" contrevenant aux sanctions des Nations Unies. Les services de renseignement américains et sud-coréens procèdent à des analyses.
Tokyo a également condamné le tir, tout comme le commandement militaire américain dans la région.
Quatrième démonstration de force de Pyongyang en une semaine
Il s'agissait de la quatrième démonstration de force de Pyongyang en une semaine, au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans, baptisés "Freedom Shield" et d'une durée de 11 jours.
La Corée du Nord considère tous les exercices de ce genre comme les répétitions d'une invasion de son territoire et a averti à plusieurs reprises qu'elle y répondrait de manière "écrasante".
Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant Kim Jong-un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.
Il s'agissait du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires "frénétiques" de la Corée du Sud et des États-Unis.
Ce tir survenait lui-même après le lancement mardi de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.
Avec AFP et Reuters
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La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon
La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental
La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul
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Les Baloutches, à l’avant-poste des manifestations en Iran depuis la mort de Mahsa Amini
Publié le : 16/03/2023 - 16:52
Bahar MAKOOI
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Six mois après la mort de Mahsa Amini, les manifestations se font plus rares en Iran, mais dans la région du Sistan-Baloutchistan, la mobilisation ne faiblit pas. Chaque vendredi, des centaines de protestataires se rassemblent à la sortie de la grande prière. Un mouvement très durement réprimé par les autorités iraniennes.
La province du Sistan-Baloutchistan, au sud-est de l'Iran, est le théâtre de manifestations hebdomadaires contre le pouvoir. Sur les vidéos relayées par l'organisation locale de défense des droits humain Haalvsh sur les réseaux sociaux, le vendredi 10 mars, une foule compacte d'hommes a une nouvelle fois envahi le centre-ville de Zahedan, la capitale de région, à la sortie de la grande prière du vendredi. Dans des slogans scandés en chœur, les manifestants ont réclamé la libération des prisonniers politiques.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Armin Arefi (@arefiarmin)
En arrière-plan, la grande mosquée Makki, tenue par l'imam sunnite Molavi Abdol Hamid, qui joue un rôle de premier plan dans la poursuite du mouvement de contestation anti-pouvoir, dans cette province d'Iran à majorité sunnite, frontalière du Pakistan et de l'Afghanistan.
Alors que les manifestations se sont raréfiées dans le reste du pays, les Baloutches continuent de battre le pavé depuis 23 semaines, bien qu'ils en payent un lourd tribut. Parmi les victimes de la répression du pouvoir iranien contre le mouvement de contestation qui a suivi la mort de Mahsa Amini le 16 septembre 2022, nombreux sont des Baloutches.
D'après l'ONG Human Rights Iran, au moins 530 personnes ont tuées dans les protestations à travers l'ensemble du pays depuis six mois. Au Sistan-Baloutchistan, la répression a trouvé son apogée le vendredi 30 septembre, rebaptisé le "vendredi sanglant". Ce jour-là, les forces de l'ordre ont ouvert le feu sur les manifestants à Zahedan, faisant au moins 66 morts dont des enfants, selon Amnesty International.
>> À voir : Iran : à Zahedan, un massacre invisible
"Des aiguilles dans les parties génitales"
Mais si l'objectif était d'écraser le soulèvement, il a eu l'effet inverse. Les manifestations du vendredi ont repris deux semaines plus tard, malgré une intensification des moyens de répression : présence militaire, installation de caméras de sécurité, coupures régulières d'Internet, surveillance des hôpitaux pour pister les blessés...
Début février, le Washington Post a authentifié une centaine de vidéos témoignant des violences et intimidations à l'égard des manifestants Baloutches. "Le redouté corps des Gardiens de la révolution travaille en tandem avec la police anti-émeute et des agents en civil pour réprimer violemment les manifestations - en procédant à des arrestations arbitraires, à des passages à tabac aveugles et, dans certains cas, en ouvrant le feu sur des civils", ont listé les journalistes du quotidien américain.
De son côté, Amnesty international a noté dans un rapport publié début mars qu'au moins treize Baloutches ont été condamnés à mort depuis janvier "à l'issue de procès manifestement inéquitables", dont six jeunes hommes rien que pour le mois de décembre, "en lien avec les manifestations". Pour certains d'entre eux, l'ONG a recueilli des preuves de tortures, y compris des violences sexuelles, pour les forcer à faire des "aveux". "Ils ont enfoncé des aiguilles dans les parties génitales d'Ebrahim Narouie et battu Mansour Dahmardeh si violemment qu'ils lui ont cassé les dents et le nez", déplore ainsi l'ONG concernant deux des prisonniers exécutés.
After being subjected to torture in detention for weeks, Ebrahim Narouie, 25, has been sentenced to death on the charge of “waging war” by an Islamic Revolutionary Court in Zahedan in connection with recent protests, reports @1500tasvir.#ابراهیم_نارویی#زن_زندگی_آزادی pic.twitter.com/0Orni3t3op
January 18, 2023"Les Baloutches sont habitués à un taux d'exécution important. Alors qu'ils sont estimés à seulement 2 % de la population iranienne, très régulièrement ils représentent plus d'un tiers des exécutions annuelles", note Stéphane Dudoignon, chercheur au CNRS et spécialiste de l'Iran.
"Désespoir social et économique"
Dans cette région pauvre de l'Iran, le mouvement de protestation trouve surtout ses racines "dans le désespoir social et économique", explique Stéphane Dudoignon. Les Baloutches, majoritairement sunnites, sont victimes de discrimination de la part du gouvernement chiite théocratique de Téhéran. Ils sont systématiquement écartés des emplois publics.
"L'embrasement actuel correspond à des frustrations cumulées. Pendant des années, les Baloutches ne pouvaient pas s'exprimer. Ils ont profité de cette fenêtre pour faire valoir leur cause", ajoute le chercheur.
Dans certains endroits de cette province, le chômage atteint les 60 %, les investissements productifs sont rares, et la région est en proie à une catastrophe écologique avec le réchauffement climatique, l'assèchement de ses lacs saisonniers et une explosion des maladies respiratoires.
Mais les revendications des manifestants du vendredi dépassent leur seule ethnie. "Ils rejoignent le mouvement national", souligne Stéphane Dudoignon. Leur mouvement s'est présenté très tôt comme un mouvement iranien et pas seulement baloutche, dans la bouche de l'imam Molavi Abdol Hamid, qui prend la parole devant les fidèles tous les vendredis.
Bien que ce leader religieux sunnite soit plutôt partisan du voile islamique, "les revendications de démocratisation qu'il prône rejoignent le discours de nombreux manifestants et manifestantes à travers le pays". "Il existe une connectivité des luttes entre la blogueuse de Téhéran, l'ouvrier de métallurgie et le manifestant de Zahedan. Ils se considèrent tous comme des citoyens de seconde zone à qui aucun espoir ne peut être donné d'accéder au statut de citoyen de plein droit", conclut le chercheur.
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un vent d'optimisme
Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?
Manifestations en Iran : le pouvoir reconnaît pour la première fois l'ampleur de la répression
Chronologie
Mort de Mahsa Amini : retour sur quatre mois de manifestations et de répression en Iran
France24 - Monde
En France, un racisme anti-Asiatiques banalisé et rarement dénoncé
Publié le : 17/03/2023 - 12:55
Pauline ROUQUETTE
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Une étude publiée mercredi révèle que les personnes d'origine asiatique font face à un racisme multiforme, "banalisé" et rarement dénoncé en France. Érigées en "minorités modèles", les populations asiatiques font montre d'un faible taux de recours face aux discriminations dont elles sont victimes, ce qui peut s'expliquer par plusieurs facteurs, parmi lesquels l'insécurité linguistique mais aussi le passé colonial.
Minimisé, banalisé, souvent inaperçu car automatiquement justifié par "l'humour". Le racisme subi par les personnes originaires d'Asie, en France, est pourtant bien réel, a révélé mercredi 15 mars l'étude REACTAsie publiée par des sociologues et soutenue par la Défenseure des droits, Claire Hédon.
Rarement dénoncée, la discrimination à l'encontre des Asiatiques n'avait jusqu'ici jamais fait l'objet d'un rapport officiel financé par cette autorité constitutionnelle indépendante. Mais la pandémie de Covid-19 a contribué à une accélération de la "prise de conscience" de ces discriminations, poussant la recherche scientifique à se mobiliser pour les documenter.
"Depuis le Covid-19, on a témoigné d’un phénomène mondial de surgissement de toutes ces hostilités envers cette population asiatique, d'ailleurs souvent confondue avec la population chinoise", confirme Ya-Han Chuang, docteure en sociologie et chercheuse au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris, qui précise qu'une première prise de conscience avait eu lieu en 2016 après la mort de Chaolin Zhang, couturier chinois de 49 ans, décédé des suites d'une violente agression à Aubervilliers.
En France, tel que le relate le rapport REACTAsie, les discriminations, qui se manifestent le plus fréquemment sous couvert d'"humour", sont largement banalisées. Des plaisanteries douteuses qui interviennent surtout "au sein des relations sociales de proximité". Collègues, amis, camarades de classe... "Ces liens de proximité (...) souvent situés aux frontières de la vie publique et de la vie privée rendent la dénonciation de ces phénomènes d’autant plus difficile", démontre l’étude, qui précise qu'elles sont alors rarement punies.
Pour réaliser cette enquête, des entretiens biographiques approfondis ont été menés, entre 2020 et 2022, auprès de 32 jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, âgés de 20 à 40 ans et originaires de neuf pays (primo-arrivants ou descendants de migrants) : Chine continentale, Japon, Corée, Vietnam, Laos, Cambodge, Philippines, Hong Kong, Taïwan.
Des données recensées par les chercheurs découlent plusieurs constats. Tout d'abord, il existe des "spécificités propres" aux expériences de racisme anti-asiatique, parmi lesquelles la "banalisation" et "le caractère ordinaire" de leurs manifestations – souvent exprimées "sous la forme de l'humour", résume Simeng Wang, sociologue qui a coécrit l'étude, chargée de recherche au CNRS et membre du Cermes3, les deux entités à l'origine de l’enquête.
Au travail, ou dès l'école, certains des enquêtés témoignent avoir subi "du mépris social, avec des moqueries de leurs camarades" qui ont nourri un "sentiment de honte", et ont pu contribuer à forger une attitude de "surcompensation et d'envie de réussir".
Par ailleurs, précise-t-elle, le racisme ne se manifeste pas de la même façon selon le genre. Effectivement, "les hommes asiatiques subissent des stéréotypes liés à leur masculinité souvent dévalorisée", tandis que les femmes, dont "la féminité est fantasmée", doivent faire face à "l'imbrication du racisme et du sexisme", aussi bien dans le monde du travail (harcèlement sexuel) que dans l'espace public.
Fière de la sortie de l’étude REACTAsie soutenue par le @Defenseurdroits, présentation des résultats par @MAF_reseau, introduite par la Défenseure @clairehedon, à côté de @ajcf_fr lire le rapport https://t.co/agj9EMTcgc pic.twitter.com/fzVI4QEicu
March 15, 2023Faible taux de recours d'une "minorité modèle"
Pourtant, bien souvent le racisme subi par les personnes d'origine asiatique est passé sous silence par les victimes de discriminations elles-mêmes. Un faible taux de réaction et de recours que l'étude REACTAsie explique par l'étiquette de "minorité modèle" qui enferme les personnes asiatiques dans des stéréotypes positifs ("travailleurs", "discrets", "forts en maths") et les empêche de signaler les situations de racisme auxquelles elles peuvent être confrontées.
La faible maîtrise de la langue française, la "logique de survie" et l'héritage du confucianisme – qui cultive les relations non conflictuelles – chez les primo-arrivants peuvent aussi, selon Simeng Wang, expliquer que les populations asiatiques recourent moins au droit et à une hiérarchie autoritaire.
Sur le dernier aspect, Ya-Han Chuang, autrice de "Une minorité modèle ? Chinois de France et racisme anti-Asiatiques" (éd. La Découverte), se veut "moins essentialiste", dit-elle. Au-delà des valeurs de confucianisme, elle préfère "parler de la vision de la population asiatique qui se situe entre le dominant et le dominé", précise celle qui est également membre du projet PolAsie. Analysé par Djamel Sellah, doctorant à Sciences Po Bordeaux, ce projet vise à analyser la spécificité de la participation politique en France des Asiatiques et Français d’origine asiatique.
"Il y a la société française avec, d’un côté, la population majoritaire ; de l’autre, des populations issues d’anciennes colonies africaines, souvent stigmatisées ; et au milieu, on retrouve les Asiatiques, qualifiés de bons immigrés, d'immigrés modèles qui travaillent bien et sont silencieux, mais que l'on continue tout de même à regarder à travers le prisme du 'péril jaune' (risque supposé que les peuples d'Asie surpassent l'Occident et gouvernent le monde, NDLR)."
D'autres facteurs sociaux permettent, selon la sociologue, d'expliquer cette relative inertie face à des discriminations qui, le plus souvent d'ailleurs, ne sont même pas perçues comme telles par les victimes : "Il maîtrisent moins bien le français et ont, pour certains (notamment les réfugiés indochinois), une telle gratitude en tant que réfugiés que cela empêche une prise de conscience du racisme quotidien subi." Ainsi, poursuit Ya-Han Chuang, "ils reconnaissent un traitement défavorable, mais n’ont pas forcément les ressources intellectuelles pour que cela se traduise comme une manifestation de racisme dans leur conscience. Et encore moins pour que cela se transforme en une action collective."
Pourtant, les enquêtés de l'étude REACTAsie ont, à 80 %, un niveau bac+5, et les deux tiers sont nés sur le sol français. Un choix que Simeng Wang justifie par la volonté de dégager les particularités du racisme subi par les personnes d'origine asiatique occupant une position sociale élevée. La question à laquelle l'équipe de chercheurs souhaitait répondre était alors la suivante, explique la sociologue : "Est-ce que la facilité de s'exprimer augmente la chance de pouvoir rapporter des vécus de l'injustice sociale ?" En réalité, poursuit-elle, "nous avons remarqué qu'ils ne sont pas forcément épargnés par ce phénomène, mais qu'il prend des formes différentes."
Pas épargnés, car il existe aussi une insécurité linguistique subie par des primo-arrivants, bien que diplômés. Les personnes venues en France pour suivre des études supérieures ont beau être diplômées et être entrées sur le marché du travail français, elles ne maîtrisent pas pour autant la langue française, ni les démarches administratives pour aller porter plainte, poursuit Simeng Wang, évoquant des entraves linguistiques et administratives qui empêchent de recourir au droit.
Un phénomène à conjuguer également avec une diversité des postures à l'intérieur même des populations d'origine asiatique, révèle l'étude REACTAsie.
Passé colonial et rapports de force ethno-raciaux
"Cela renvoie au passé colonial", explique la chercheuse, autrice d'"Illusions et souffrances. Les migrants chinois à Paris" (éd. Rue d'Ulm).
En effet, développe-t-elle, les personnes d'origines vietnamienne, cambodgienne ou laotienne (ex-Indochine française) ont souvent pour parents des "boat people" (réfugiés ayant fui par la mer le régime communiste vietnamien entre 1978 et 1981) ou des individus ayant été accueillis en France après les guerres avec les Khmers rouges. "Ils ont grandi dans un environnement familial traversé par ce passé colonial", explique Simeng Wang, les opposant, par exemple, aux personnes d'origine japonaise, qui n'ont jamais été colonisées par la France ou par un autre pays asiatique.
"Il y a une prédisposition différente à ces questions en lien avec la colonisation et la notion des rapports de forces ethno-raciaux, même au sein de l'Asie elle-même", poursuit la sociologue, évoquant entre autres la colonisation de Taïwan par le Japon ou encore la guerre sino-vietnamienne. "Ces événements ont participé à donner aux différents enquêtés un héritage sur la question de la conscientisation du racisme anti-asiatique."
Concrètement, cela s'exprime par une tendance de mise à distance du racisme de la part des individus d'origine japonaise, qui se sentent bien moins concernés que des personnes d'origine asiatique issues des anciennes colonies de la France.
Quoi qu'il en soit, sur ce sujet aussi, la parole – bien que timide – se libère. La pandémie de Covid-19, qui a été "un moment d'expression paroxystique" de ce racisme, a joué un rôle de "catalyseur dans la prise de conscience", individuelle ou collective, des discriminations, chez les jeunes enquêtés, répète Simeng Wang.
Les réseaux sociaux ont un temps permis l'émergence d'un débat sur la question, rappelle de son côté Ya-Han Chuang, évoquant le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus, utilisé sur Twitter au début de la pandémie de Covid-19 pour dénoncer des faits de discrimination... et une épidémie d'amalgames racistes.
S'en est suivie une médiatisation accrue de ces phénomènes, et la prise en considération d'un problème auquel les pouvoirs publics s'intéressent davantage.
Ainsi, la collaboration avec la Défenseure des droits va continuer, précise Simeng Wang, qui ajoute qu'une minisérie vidéo sera bientôt largement diffusée. "Pour le volet 'action', il s'agira notamment de collaborer avec des acteurs associatifs pour promouvoir la minisérie, et organiser des projections-débats, notamment en milieu scolaire, pour sensibiliser la population, et notamment la population majoritaire."
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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - Monde
Le roi Salmane invite le président iranien en Arabie saoudite pour sceller leur alliance
Publié le : 19/03/2023 - 16:11Modifié le : 19/03/2023 - 18:52
FRANCE 24
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Le président iranien Ebrahim Raissi a salué et accepté, dimanche, une invitation du roi saoudien Salmane à se rendre à Riyad afin de sceller le rapprochement entre leurs deux pays. Cette annonce fait suite à l'annonce du rétablissement de leurs relations diplomatiques, le 10 mars dernier.
Une demande officielle. Le président iranien, Ebrahim Raissi, a salué, dimanche 19 mars, une invitation qu'il a reçue du roi d'Arabie saoudite pour se rendre à Riyad afin de sceller le rapprochement entre les deux pays, a indiqué un responsable de la présidence iranienne.
"Dans une lettre au président Raissi, le roi Salmane d'Arabie saoudite a salué l'accord conclu entre les deux pays frères, l'a invité à Riyad et a appelé à une forte coopération économique et régionale."
"Ebrahim Raissi a salué cette invitation", a indiqué sur Twitter son chef de cabinet adjoint, Mohammad Jamshidi.
Engagement de chacun à respecter la souveraineté de l'autre
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a affirmé que les deux pays s'étaient entendus sur une prochaine réunion de leur chef de la diplomatie. Il a indiqué que "trois lieux" avaient été suggérés "pour tenir cette rencontre", sans préciser lesquels.
Cette annonce fait suite à celle faite le 10 mars par Téhéran et Riyad de leur décision de rétablir leurs relations diplomatiques d'ici deux mois à l'issue de pourparlers en Chine.
L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs liens en 2016 après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l'exécution par Riyad d'un célèbre religieux chiite.
L'accord entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient prévoit la réouverture mutuelle des ambassades, ainsi qu'un engagement de chacun à respecter la souveraineté de l'autre et à ne pas s'immiscer dans ses "affaires intérieures".
En soutien à Riyad, d'autres pays du Golfe parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn avaient réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran.
Ces derniers mois, les Émirats et le Koweït ont repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran.
Avec AFP
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un vent d'optimisme
Le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, une première étape pour la paix au Yémen ?
douche froide
Détente entre l'Arabie saoudite et l'Iran : le rêve israélien d'un front anti-iranien s'éloigne
L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques
France24 - Monde
Séisme meurtrier en Équateur et au Pérou, d'importants dégâts
Publié le : 19/03/2023 - 19:11
FRANCE 24
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Un séisme a fait au moins 15 morts et plusieurs blessés, samedi, dans le sud de l'Équateur et au Pérou, provoquant également d'importants dégâts, selon un nouveau bilan publié dimanche.
Au moins 15 personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées, samedi 18 mars, lors d'un tremblement de terre dans le sud de l'Équateur et au Pérou, qui a provoqué d'importants dégâts, selon un nouveau bilan officiel publié dimanche.
Selon l'Institut sismologique américain USGS, la magnitude du séisme a atteint 6,8. Les autorités équatoriennes l'ont évaluée à 6,5 et celles du Pérou à 6,7.
En Équateur, 14 personnes ont été tuées dans les provinces d'El Oro et d'Azuay, dans le sud-ouest du pays, et plusieurs autres ont été blessées, a annoncé la présidence.
Dans la ville péruvienne de Tumbes, à la frontière avec l'Équateur, une fillette de quatre ans a été tuée par une brique qui lui est tombée sur la tête, selon les autorités.
"Là où se trouve la flaque de sang, elle jouait avec mon autre nièce et un bloc lui est tombé dessus", a raconté à l'AFP David Alvarado, l'oncle de l'enfant.
Le séisme s'est produit à 12 h 12 (17 h 12 GMT), à une profondeur de 44 km, avec pour épicentre la ville de Balao, à environ 140 km au sud du grand port équatorien de Guayaquil. Il a semé la panique parmi les habitants qui sont sortis dans les rues. Des habitations se sont effondrées dans plusieurs villes, dont Cuenca, dans la province d'Azuay, l'une des plus touchées.
"Je suis sortie dans la rue parce que j'ai vu des gens se mettre à courir, terrifiés, d'autres sortir de voitures", raconte à l'AFP Magaly Escandón, une vendeuse d'articles de couture dans cette cité andine. "Ils couraient, ils criaient, ils pleuraient".
Dans le centre historique de Cuenca, des journalistes de l'AFP ont vu des bâtiments effondrés, des maisons anciennes endommagées, des murs fissurés et des véhicules écrasés par les débris. Plusieurs rues de cette ville ont été bloquées à cause de glissements de terrain provoqués par le séisme.
Les autorités équatoriennes ont fait état de 360 bâtiments détruits ou endommagés dans le pays. Au total, 22 glissements de terrain ont été signalés dans la province d'Azuay.
À Tumbes, 12 habitations ont subi des dégâts.
Appel au calme
Le tremblement de terre a été ressenti jusque dans la capitale Quito, selon des témoignages sur les réseaux sociaux.
"Je lance un appel au calme et à s'informer par les canaux officiels", a tweeté le président équatorien Guillermo Lasso, qui s'est immédiatement rendu dans la province d'El Oro puis à Cuenca pour "constater les dégâts".
Le Brésil a exprimé dimanche sa solidarité avec les deux pays affectés, comme l'avait déjà fait la veille le Chili, se disant "prêt à apporter toute l'aide possible aux autorités pour répondre à l'urgence humanitaire".
Le souvenir du séisme dévastateur qui a secoué l'Équateur en 2016 est encore frais dans ce pays. Avec une magnitude de 7,8, le tremblement de terre avait fait 673 morts et détruit des villages côtiers. Les pertes avaient été estimées à plus de trois milliards d'euros.
"C'est une magnitude relativement élevée pour (...) le pays", a expliqué sur la radio locale FM Mundo Mario Ruiz, directeur de l'Institut géophysique équatorien, à propos du séisme de samedi. "Dans la région du golfe de Guayaquil, nous avons eu depuis 2017 (...) environ deux tremblements de terre d'une magnitude supérieure à 5,0 par an", a-t-il rappelé.
"Après 12 h 13, la réplique la plus importante s'est produite à 12 h 22", a ajouté Mario Ruiz, notant qu'il y avait eu huit répliques au total.
Avec AFP
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Découvertes
Le président de l'Équateur vend ses cadeaux diplomatiques pour aider les victimes du séisme
ÉQUATEUR
En images : l'Équateur frappé par un violent séisme, sa "plus grave tragédie depuis 67 ans"
ÉQUATEUR
Un séisme meurtrier a frappé la côte de l'Équateur
France24 - Monde
Une rencontre entre Sissi et Erdogan prévue après les élections en Turquie
Publié le : 19/03/2023 - 16:46
FRANCE 24
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Lors d'une visite au Caire samedi, le ministre turc des Affaires étrangères a annoncé une rencontre prochaine entre les présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, "après les élections" turques.
Vers la fin d'une décennie de brouille diplomatique entre la Turquie et l'Égypte ? C’est en tout cas l'objectif affiché lors de la conférence de presse qui s'est tenue au Caire, samedi 18 mars, entre le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, et son homologue turc, Mevlüt Çavuşoğlu.
Ce dernier a dit "vouloir restaurer les relations diplomatiques entre les deux pays au plus haut niveau", expliquant qu'il "est possible que l'on soit en désaccord dans le futur mais nous ferons tout pour éviter de rompre nos relations à nouveau".
Sameh Choukri a lui confirmé l'existence d'"une volonté politique émanant des présidents des deux pays (...) visant à normaliser leurs relations".
Rencontre Erdogan-Sissi
Durant la conférence de presse, Mevlüt Çavuşoğlu a assuré qu'"après les élections" turques, dont la présidentielle prévue le 14 mai, "notre président (Recep Tayyip Erdogan) rencontrera le président Sissi".
"Nous avons ouvert une nouvelle page dans nos relations avec l'Égypte, avec qui nous avons des liens profonds", a indiqué sur Twitter le ministre turc.
Köklü bağlarımız olan Mısır’la ilişkilerimizde yeni bir sayfa açtık.- Diplomatik ilişkilerimizi en üst seviyeye çıkaracağız, - Ekonomi, ticaret, enerji ve turizm alanlarında işbirliğimizi geliştireceğiz,- Bölgesel konularda istişareleri ve işbirliğimizi artıracağız.🇹🇷🇪🇬 pic.twitter.com/WpAxyQ4YIi
March 18, 2023Les États-Unis ont, de leur côté, "salué" cette visite, "une étape importante pour la stabilité et la prospérité de la région" a déclaré, samedi, sur Twitter, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
We welcome today’s visit to Cairo by Turkey’s FM @mevlutcavusoglu for meetings @MFAEgypt with FM Shoukrey, the first such visit in over a decade. An important step towards a more stable and prosperous region.
March 18, 2023Rupture des relations en 2013
Les relations entre Ankara et Le Caire avaient été brutalement rompues après l'arrivée au pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi en 2013. La destitution par ce dernier du premier président démocratiquement élu d'Égypte Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans et grand allié de la Turquie, faisait alors répéter au président Erdogan qu'il ne parlerait "jamais" à "quelqu'un comme" Abdel Fatah al-Sissi.
Au lendemain du séisme du 6 février qui a fait près de 48 500 morts en Turquie, les deux hommes s'étaient toutefois parlé par téléphone après avoir échangé leur toute première poignée de main en novembre, à la Coupe du monde au Qatar, un autre pays avec lequel l'Égypte a récemment renoué après l'avoir accusé de proximité avec les Frères musulmans.
Et Mevlüt Çavuşoğlu avait reçu son homologue égyptien fin février en Turquie, après le tremblement de terre.
Des intérêts divergents
Sur le plan commercial, les échanges entre l'Égypte et la Turquie n'ont jamais cessé : ils sont passés de 4,4 milliards de dollars en 2007 à 11,1 milliards de dollars en 2020, note le centre de recherche Carnegie. En 2022, Ankara a même été le premier importateur de produits égyptiens pour une valeur de quatre milliards de dollars.
Mais les désaccords demeurent entre les deux capitales, Istanbul étant devenue "la capitale" des médias arabes critiques de leurs gouvernements, en particulier ceux proches de la confrérie des Frères musulmans, considérés comme "terroristes" par Le Caire.
Et les intérêts du Caire et d'Ankara divergent également en Libye, où la Turquie a envoyé conseillers militaires et drones contre le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, soutenu notamment par l'Égypte.
Avec AFP
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Visite historique du chef de la diplomatie égyptienne en Syrie et en Turquie lundi
Vladimir Poutine et Bachar al-Assad s'entretiennent à Moscou, réconciliation turco-syrienne au menu
EXPRESS ORIENT
Séisme en Turquie : le défi du relogement
France24 - Monde
La Corée du Nord lance un missile balistique vers la mer du Japon
Publié le : 19/03/2023 - 07:34
FRANCE 24
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La Corée du Nord a tiré un missile balistique dimanche, le dernier lancement en date au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.
La Corée du Nord montre une nouvelle fois les muscles. Pyongyang a tiré un missile balistique de courte portée dimanche 19 mars, selon l'armée sud-coréenne, sa quatrième démonstration de force en une semaine au moment où Séoul et Washington conduisent leurs plus importants exercices militaires conjoints depuis cinq ans.
"Notre armée a détecté un missile balistique de courte portée tiré des environs de la zone de Tongchang-ri, dans la province du Pyongan du Nord (nord-ouest), à 11 h 05 (2 h 05 GMT) vers la mer de l'Est", a indiqué l'état-major interarmées (JCS), en référence au nom coréen de la mer du Japon.
Les renseignements américains et sud-coréens analysent le projectile, qui a volé sur 800 kilomètres, a déclaré le JCS dans un communiqué, qualifiant ce lancement de "provocation sérieuse" en violation des sanctions de l'ONU.
Le JCS a ajouté que l'armée se tient prête à répliquer de manière "écrasante", tout en poursuivant des "manœuvres et exercices militaires intensifs et minutieux".
Séoul et Washington mènent depuis lundi leurs plus importantes manœuvres militaires en cinq ans, censées renforcer leur coopération face à la menace croissante du Nord. Baptisées "Freedom Shield", elles doivent durer jusqu'au 23 mars.
Le Commandement Indo-Pacifique de l'armée américaine a aussi condamné ce tir, qui souligne "l'impact déstabilisant" des programmes d'armement nord-coréens pourtant interdits.
Tokyo a également confirmé le tir tout en le condamnant "avec véhémence" par l'intermédiaire de son ambassade à Pékin, a expliqué à la presse le vice-ministre de la Défense, Toshiro Ino.
Selon des médias nippons citant des sources gouvernementales anonymes, le projectile semble être tombé hors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon après avoir suivi une trajectoire irrégulière.
Les exercices de Séoul et Washington rendent furieux Pyongyang, qui les perçoit comme des répétitions à une invasion de son territoire et promet régulièrement une réponse "écrasante".
Ils se "rapprochent d'une impardonnable ligne rouge", avait dit l'agence officielle nord-coréenne KCNA à leur sujet samedi.
Exercices militaires "frénétiques"
Le lancement de dimanche intervient au lendemain d'une annonce de KCNA selon laquelle "plus de 800 000" jeunes volontaires déterminés à "anéantir de façon impitoyable les obsédés de la guerre" ont rejoint l'armée pour combattre "les impérialistes américains".
Jeudi, Pyongyang avait procédé à un tir de son missile balistique intercontinental (ICBM) Hwasong-17, le plus puissant de son arsenal, en présence du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un et de sa fille, et juste avant une visite au Japon du président sud-coréen, Yoon Suk-yeol.
En froid pendant des années en raison d'un contentieux historique, les deux voisins ont repris langue au plus haut niveau et décidé de présenter un front uni face à la Corée du Nord.
Yoon Suk-yeol a également annoncé la réactivation de l'Accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA). Ce pacte, signé en 2016 mais remis en cause en 2019 par Séoul en raison de tensions diplomatiques, permet l'échange d'informations militaires.
Il s'agissait jeudi du deuxième essai d'ICBM réalisé par Pyongyang cette année, que KCNA avait alors qualifié de réponse aux exercices militaires "frénétiques" de la Corée du Sud et des États-Unis.
Ce tir survenait lui-même après le lancement, mardi, de deux missiles balistiques de courte portée et, le 12 mars, de deux missiles de croisière stratégiques depuis un sous-marin.
Des experts avaient averti que Pyongyang prendrait probablement prétexte de ces manœuvres pour tirer plus de missiles et peut-être même procéder à un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.
L'an dernier, la Corée du Nord a déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire et Kim Jong-un a appelé à augmenter de manière "exponentielle" l'arsenal militaire du pays, y compris en armes nucléaires tactiques.
Plus tôt ce mois-ci, le leader a ordonné à l'armée d'intensifier ses propres manœuvres en vue d'une "guerre réelle".
Avec AFP
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La Corée du Nord tire un nouveau missile intercontinental
La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques, affirme Séoul
Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington
France24 - Monde
Israël : une démocratie en danger
Publié le : 20/03/2023 - 10:39
Raphael KAHANE
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La démocratie israélienne, qui s'est longtemps vécue comme la seule véritable du Proche-Orient, connaît une crise existentielle. Elle est prise en étau entre une réforme de la justice vécue comme un coup de force par de nombreux Israéliens et le réveil des aspirations palestiniennes à un État face à l’absence totale de perspectives offertes par le gouvernement israélien le plus à droite de l'histoire d'Israël. L'analyse de David Khalfa, spécialiste du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès.
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David KHALFA, co-directeur de l'observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la fondation Jean Jaurès
En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé
Cisjordanie : quatre Palestiniens tués dans un raid militaire israélien à Jénine
Focus
Israël : les réservistes de l'armée se mobilisent contre la réforme judiciaire
France24 - Monde
Réforme des retraites : "Emmanuel Macron donnera-t-il les clés de l'Élysée à Marine Le Pen ?"
Publié le : 20/03/2023 - 07:54
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce lundi 20 mars, l’examen à l’Assemblée nationale des deux motions de censure déposées contre le gouvernement français, en réaction au recours au 49.3 sur la réforme des retraites, les vingt ans de début de l’invasion américaine en Irak et quelques conseils sur le bonheur.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de notre page Facebook…
À la une de la presse, l'examen, lundi 20 mars, à l'Assemblée nationale, des deux motions de censure déposées contre le gouvernement, en réaction au recours au 49.3 sur la réforme des retraites.
Déposées par le Rassemblement national et par les indépendants du groupe Liot, ces motions ont-elles une chance d’aboutir ? D’après L'Humanité, le gouvernement serait "sur la sellette" et Elisabeth Borne et Emmanuel Macron "sous la menace d'un désaveu cinglant". Si la motion du RN n’a quasiment aucune chance d’être adoptée, celle du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoire (Liot), en revanche, "inquiète davantage le gouvernement", selon Le Figaro, qui précise que cette motion est également soutenue par la Nupes et une partie des Républicains. "Une alliance des contraires", critiquée par le journal, très remonté face aux divisions de LR. Si le président du groupe, Olivier Marleix, martèle que s’associer à l'extrême gauche "n'a aucun sens", plusieurs députés LR se disent "prêts à voter la censure", comme le député de Moselle Fabien Di Filippo, un proche de Laurent Wauquiez, qui se dit "contre le déni de démocratie insupportable" que constitue le recours au 49.3.
Olivier Marleix sur la motion de censure : «Nous associer à l’extrême gauche n’aurait aucun sens»Pour le président des députés LR, la droite aura plus de temps pour bâtir des positions communes sur les autres textes à venir. https://t.co/jToNqyxFaO
March 20, 2023La presse française se projette déjà dans l’après-motions de censure. Le gratuit 20 minutes estime qu'Elisabeth Borne "devrait sauver sa tête", mais qu’il n'est "pas sûr" que son gouvernement "reste longtemps en place". S'agissant de l’opposition à la réforme des retraites, le quotidien économique Les Échos évoque "la hantise du gouvernement d’un retour à un mouvement du type Gilets jaunes" et s’inquiète du risque de "radicalisation" du mouvement. Dans une interview à Libération, Laurent Berger, le patron de la CFDT, appelle, en tout cas, à la poursuite de la mobilisation et demande à Emmanuel Macron de ne pas promulguer la loi, même en cas de rejet des motions de censure. "Ce n’est pas un échec, mais un naufrage", cingle le leader syndical.
A la une de @Libe lundi : 🔴 Réforme des retraites : «Ce n'est pas un échec, c'est un naufrage» Lire : https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/539sSDz7tP
March 19, 2023La crise sociale et politique en France est toujours scrutée de près par la presse étrangère. Au Royaume-Uni, The Financial Times, affirme que la "pagaille" autour de la réforme des retraites était "prévisible", mais regrette qu'Emmanuel Macron ait eu recours au 49.3, plutôt que de soumettre le texte au vote des députés. Le journal espagnol El Pais voit déjà le président "affaibli pour le reste de son mandat" et confronté à un "malaise permanent dans la rue", jusqu’à la fin de son quinquennat. Confronté, aussi, au risque de se retrouver "comme Barack Obama", le président "qui a donné les clés de la Maison Blanche à Donald Trump", "comme celui qui aura donné les clés (de l'Élysée) à Marine Le Pen".
#Portada | Joven y precario, el nuevo perfil del español que se siente solo; Macron afronta su peor crisis con la calle en tensión; Trump dice que será detenido el martes y llama a la protesta, en EL PAÍS este domingo 19 de marzo 🔗 https://t.co/dxID0xSAfq pic.twitter.com/PjP9Udrs7c
March 19, 2023Dans la presse, également, les 20 ans du début de l’invasion américaine en Irak. Beaucoup d’analyses et de commentaires sont publiées sur ce sujet dans la presse internationale. J’ai simplement retenu pour vous la tribune du poète et romancier irakien Sinan Antoon dans The Guardian, un texte intitulé "Un million de morts plus tard, je ne peux pas pardonner ce que le terrorisme américain a fait à mon pays, l'Irak". Il résume l’état d’esprit de beaucoup de ses compatriotes : "Le 'nouvel Irak' promis par les bellicistes n'a apporté ni Starbucks ni les start-ups, mais des voitures piégées, Al-Qaïda et le groupe État islamique", écrit Sinan Antoon.
THe original title was :A million lives later: #American_Terrorism and Iraqi Lives I cannot forgive what American terrorism did to my country, #Iraq | Sinan Antoon https://t.co/ufITFJkhXl
March 19, 2023Les cicatrices indélébiles de l’intervention américaine, dont il est aussi question dans un reportage du journal La Croix, à Falloujah. Cette ville à l’ouest de Bagdad a connu Al-Qaïda et Daech, mais c'est le déluge de bombes américaines au phosphore blanc et à l’uranium appauvri, qui a fait de cette ville un laboratoire de l'horreur. Vingt ans après l’invasion américaine, de nombreux bébés malformés y naissent encore, et les cas de cancer ont explosé. Si Washington a fini par reconnaître l’usage d’armes au phosphore blanc et à l’uranium appauvri sur Falloujah, les autorités américaines démentent toujours que ces armes puissent provoquer de tels effets sur la population. L’envoyé spécial du journal rappelle, lui, que certains composants de l’uranium appauvri ont une demi-vie égale à 4,5 milliards d’années. "La crainte est donc grande que Falloujah et sa population soient contaminées pour l'éternité".
20 ans après, le déluge de bombes américaines au phosphore blanc et à l’uranium a encore des conséquences : de nombreux bébés malformés naissent en Irak.https://t.co/7K6gOLZv1B
March 20, 2023On ne se quitte pas là-dessus. À l’occasion de la Journée du bonheur, Le Parisien/Aujourd’hui en France a demandé à des philosophes de lui donner quelques pistes pour le trouver, pour se sentir mieux au quotidien. Pour Fabrice Midal, auteur de "Tout ce qui nous empêche d’être heureux et ce qu'il faut savoir pour l'être", il s’agirait surtout de ne pas hésiter à rompre sa solitude, à aller vers les autres et reconnaître qu’on les aime.
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Retraites : climat électrique en France avant l'examen des motions de censure lundi
BILLET RETOUR
Falloujah : l'héritage d'une guerre aveugle en Irak
L’invité du jour
Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"
France24 - Monde
Falloujah : l'héritage d'une guerre aveugle en Irak
Publié le : 17/03/2023 - 12:14
Lucile WASSERMANN
Falloujah est l’une des villes qui a payé le plus lourd tribut à l'invasion de l'Irak il y a 20 ans. Largement acquise à l’ex-dictateur Saddam Hussein, elle est vite devenue le bastion d’une guérilla sunnite opposée aux Américains. L'instabilité vécue pendant ces années de guerre aura des conséquences bien au-delà du conflit. Elle cultivera un terreau fertile au jihadisme : Al-Qaïda en Irak se fera connaître avant de devenir le groupe État islamique (Daech). Un reportage de Lucile Wassermann.
Le 20 mars 2003, le président des États-Unis George W. Bush lançait le début de l’opération "Iraqi Freedom" pour faire tomber le régime de Saddam Hussein. Une invasion jugée illégale par les Nations unies, et qui, on le sait aujourd’hui, reposait sur un mensonge d’État : la soi-disant possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Ces armes n’ont jamais été retrouvées depuis. Cette guerre, qui ne devait durer que quelques mois, se prolongera finalement jusqu’en 2011, provoquant la mort de centaines de milliers de personnes.
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EXPRESS ORIENT
Irak : un pays dans l'impasse, 20 ans après l'invasion américaine
L’invité du jour
Feurat Alani : l'invasion américaine de l'Irak "a ouvert les portes de l'enfer au Moyen-Orient"
BILLET RETOUR
Irak : vingt ans après la chute de Tikrit, ville natale de Saddam Hussein
France24 - Monde
Abbas Jaber : l'aide au développement est "révolue, démodée et inefficace"
Publié le : 20/03/2023 - 13:28
Ali LAIDI
Abbas Jaber, président du groupe Advens Geocoton, premier producteur privé de coton en Afrique subsaharienne, a accompagné Emmanuel Macron lors de sa tournée africaine, au début du mois de mars. Cette série de visites d'État dans quatre pays d'Afrique a montré à nouveau que les relations entre la France et l'Afrique francophone s'étaient dégradées. Quel est l'avenir de la coopération entre ces pays ? Comment repenser l'aide au développement des pays africains ? Les réponses de notre invité.
Aide au développement en Afrique : la nouvelle doctrine française
L'INVITÉ DU JOUR
Aide au développement : "Il ne s'agit plus simplement d'aide, mais d'investissement"
L'Ocean Viking accueilli à Toulon, les 230 migrants seront répartis dans neuf pays européens
France24 - Monde
Le rachat du Credit Suisse par UBS ne convainc pas les marchés
Publié le : 20/03/2023 - 10:52
Christophe DANSETTE
Christophe DANSETTE
Sous la pression des autorités internationales et helvétiques, le numéro 1 de la banque suisse, UBS a décidé de racheter le numéro 2, le Credit Suisse, emporté par une longue série d'affaires. Un rachat à trois milliards de francs suisses seulement, sept fois moins que la valorisation de la banque, il y a un an, vécu comme une humiliation à Zurich et Genève. Si les autorités financières saluent l'opération, les marchés restent, eux, sceptiques.
Crise bancaire : UBS va racheter Credit Suisse pour trois milliards de francs suisses
VILAIN CANARD BANCAIRE
Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales
Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse
France24 - World
🔴 Live: China’s Xi arrives in Moscow on ‘journey of peace’ to meet Putin
Issued on: 20/03/2023 - 08:38
FRANCE 24
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President Xi Jinping landed in Moscow on Monday for a meeting with Russian President Vladimir Putin that the Chinese leader has dubbed a “journey of peace”. The visit may provide a political boost for Putin after the International Criminal Court charged him with war crimes in Ukraine. Read FRANCE 24's liveblog to follow the day's developments. All times are Paris time [GMT + 1].
1:50pm: Russia opens criminal probe into ICC after Putin arrest warrant
Russia said Monday that it had opened a criminal investigation into International Criminal Court prosecutor Karim Khan after the court based in The Hague issued an arrest warrant for President Vladimir Putin.
"The Russian Investigative Committee has opened a criminal case against the prosecutor of the International Criminal Court Karim Ahmad Khan" and several ICC judges, the Investigative Committee said, based on their "unlawful" decision to seek Putin's arrest.
Khan is being investigated on the grounds of "criminal prosecution of a person known to be innocent ... and preparation of an attack on a representative of a foreign state enjoying international protection," the statement from the Investigative Committee said.
1:48pm: Putin vows to supply Africa if Moscow exits Black Sea grain deal
Russian President Vladimir Putin on Monday vowed to continue supplying African countries with grain if Moscow exited a landmark agreement with Ukraine to allow exports from the country's Black Sea ports.
"If we decide not to extend this deal after 60 days, then we are ready to supply free of charge the volumes that were sent to the most needy countries in Africa," he said during a televised address at a summit on Africa and Russia.
1:24pm: UK says Xi should press Putin to end war and 'atrocities' in Ukraine
The UK said Monday that President Xi Jinping should back up China's stated support for respect of territorial integrity and demand that Russia end its war in Ukraine.
"We hope President Xi uses this opportunity to press President (Vladimir) Putin to cease bombing Ukrainian cities, hospitals, schools, to halt some of these atrocities that we are seeing on a daily basis," Prime Minister Rishi Sunak's spokesman said as Xi and Putin prepared to meet in Moscow.
11:14am: China's leader Xi in Moscow for meeting with Putin
Chinese leader Xi Jinping arrived in Moscow on Monday on a three-day visit that offers a strong political boost for Russian President Vladimir Putin as fighting in Ukraine grinds on.
China and Russia have described Xi’s trip as part of efforts to further deepen their “no-limits friendship”.
The Kremlin has welcomed China’s peace plan for Ukraine and said it would be discussed in talks between Putin and Xi that will begin over dinner on Monday.
Beijing has called for a ceasefire, but Washington strongly rejected the idea as the effective ratification of the Kremlin’s battlefield gains.
10:55am: Putin to offer 'clarifications' on Russia's position on Ukraine during Xi visit, Kremlin says
President Vladimir Putin will provide Chinese President Xi Jinping with detailed "clarifications" on Russia's point of view on the Ukraine conflict during Xi's state visit to Russia that begins on Monday, the Kremlin said.
During a call with reporters, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the two leaders would discuss themes in a peace plan for Ukraine proposed by Beijing last month.
"One way or another, the topics that figured in this plan will inevitably be touched upon during the exchange of views on Ukraine" between Putin and Xi, Peskov said.
"But here, of course, exhaustive clarifications will be given by President Putin, so that President Xi can get a first-hand view of the current moment from the Russian side."
10:36am: Xi, Putin hail ties ahead of 'journey of peace' to Moscow
Xi Jinping and Vladimir Putin applauded on Monday the solidity of their alliance as the Chinese leader headed to Moscow for a summit with the internationally isolated Russian president.
Xi described his trip as a "journey of friendship, cooperation and peace", though China has been criticised by Western nations for what they consider tacit backing and diplomatic cover for Russia's war in Ukraine.
"I look forward to working with President Putin to jointly adopt a new vision" for relations, Xi wrote in a signed article in the newspaper Russian Gazette that was also carried by Chinese state news agency Xinhua. FRANCE 24's Beijing correspondent Yena Lee provides more details in the video below.
10:06am: Ukraine demands Russia withdraw troops as Xi due to arrive in Moscow
Kyiv on Monday called on Russia to withdraw its forces from Ukraine, hours ahead of a highly anticipated visit to Russia by Chinese President Xi Jinping, his first to Moscow since the invasion of Ukraine.
"The formula for the successful implementation of China's 'Peace Plan'. The first and foremost point is the surrender or withdrawal of Russian occupation forces from (Ukrainian territory) in accordance with international law and the UN Charter," the secretary of Ukraine's National Security and Defence Council, Oleksiy Danilov, wrote on Twitter.
8:00am: Putin to welcome Xi to Moscow under shadow of Ukraine war
Russian President Vladimir Putin will expect Chinese President Xi Jinping to show solidarity against Western hegemony when he arrives in Moscow on Monday, while Xi will present China as a global peacemaker intent on brokering an end to the Ukraine war.
Xi will be the first world leader to shake Putin's hand since the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for the Russian leader on Friday over the deportation of Ukrainian children to Russia since the start of the war. Moscow rejects the charge.
7:30am: ICC's decision on Putin will have horrible consequences for law, says Medvedev
Former Russian president Dmitry Medvedev said on Monday the International Criminal Court's decision to issue an arrest warrant for Vladimir Putin will have horrible consequences for international law.
"They decided to try a president of ... a nuclear power that does not participate in the ICC on the same grounds as the United States and other countries," Medvedev wrote in a post on the Telegram messaging app.
"The consequences for international law will be monstrous."
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
© France Médias Monde graphic studio
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AS IT HAPPENED
ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine
AS IT HAPPENED
Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine
As It Happened
Ukraine blasts Putin for coming to ‘admire the ruins’ of Mariupol
France24 - World
War-scarred Iraq faces instability, corruption 20 years after US-led invasion
Issued on: 20/03/2023 - 09:15
NEWS WIRES
Charlotte HUGHES
Iraq on Monday marks 20 years since the start of the US-led invasion that toppled dictator Saddam Hussein, but no official celebrations are planned.
The oil-rich country remains traumatised from the years of war, occupation and bloody sectarian turmoil that followed the operation launched on March 20, 2003.
A semblance of normalcy has returned, but Iraq still battles a range of entrenched challenges, from political instability to poverty and rampant corruption.
Iran, the major Shiite power and arch-foe of the United States, now wields much influence in Iraq, whose Shiite majority was freed from the oppression of Sunni strongman Saddam.
Prime Minister Mohamed Shia al-Sudani, who is backed by a pro-Iranian coalition, has not spoken of the US invasion but only of the "fall of the dictatorial regime" of Saddam, who was later caught, tried and executed.
At a Baghdad conference on the eve of the anniversary, Sudani said: "We remember the pain and suffering of our people in those years that were dominated by senseless wars and systematic sabotage."
The US march to war started under then-president George W. Bush and gained pace in the aftermath of the September 11, 2001 attacks on the United States by Osama bin Laden's militant group Al-Qaeda.
Bush, backed by British Prime Minister Tony Blair, argued that Saddam presented a major threat and was developing weapons of mass destruction, although none were ever found.
'Shock and awe'
Operation Iraqi Freedom was launched with a ground invasion led by 150,000 US and 40,000 British forces, and the "shock and awe" bombing of strategic sites.
Within three weeks, Saddam's regime had fallen, and the invasion forces took control of the capital Baghdad on April 9.
TV footage beamed around the world soon showed US Marines toppling a giant statue of Saddam, and later Bush declaring the "Mission Accomplished" aboard an American warship.
But the invasion had sparked widespread disorder and looting, chaos deepened by the US decision to disband the Iraqi state, ruling party and military apparatus.
The stated US drive to bring liberal democracy to Iraq was soon derailed by violence and sectarian conflict as Shiite militants battled with Sunni groups.
By the time US troops left in 2011, the war had claimed the lives of more than 100,000 Iraqi civilians, according to the Iraq Body Count group, while US losses reached nearly 4,500.
The bloodshed would give rise to the Sunni extremists of the Islamic State group whose jihadist "caliphate" brought new horrors across Iraq and Syria before its eventual defeat, after a US-led coalition returned to help fight them.
'Pandemic of corruption'
In today's Iraq, elections are held, political plurality is encouraged and free expression officially guaranteed.
But in practice, Iraqi politics remain chaotic and marred by sectarian and ethnic conflict.
Major anti-government protests erupted in late 2019, leading to yet more bloodshed in the streets.
Turnout was low for legislative elections in October 2021, which sparked further infighting and violence before a government was eventually formed a year later.
A third of Iraq's population lives in poverty, public services are largely absent, and the energy-rich country suffers frequent blackouts, especially in the extreme summer heat.
Nepotism and corruption remain rife in Iraq, where coveted posts in a bloated state sector are often gained through personal connections while youth unemployment is rampant.
Successive governments "have failed to fight corruption", laments Abbas Mohamed, a Baghdad engineer in his 30s. "We are going from bad to worse. No government has given anything to the people."
On Sunday, Sudani again pledged to "combat the pandemic of corruption".
But Baghdad day labourer Mohamed al-Askari, like many Iraqis, is struggling to keep alive any real hope.
"We rejoiced when the regime fell because we thought Iraq would improve," he said, "but so far we have only suffered."
(AFP)
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REVISITED
Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war
MIDDLE EAST MATTERS
Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large
UN chief praises Iraqi progress towards stability in rare visit
France24 - World
In pictures: The timeline and legacy of the Iraq war, 20 years on
Issued on: 19/03/2023 - 19:13Modified: 20/03/2023 - 12:13
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On March 20, 2003, an international coalition led by the United States, including troops from Australia, Poland and the United Kingdom, invaded Iraq. US President George W. Bush announced the objective was to "to disarm Iraq, to free its people and to defend the world from grave danger". The war toppled the dictator Saddam Hussein but it also unleashed chaos throughout the country. An estimated 300,000 Iraqis were killed between 2003 and 2023, according to the Watson Institute for International and Public Affairs at Brown University, as were more than 8,000 US military, contractors and civilians. The period was marred by unemployment, dislocation, terrorism, and years without reliable electricity or other public services. From years of sectarian fighting and daily carnage to the Abu Ghraib prisoner abuse scandal, FRANCE 24 looks back on the war that changed the destiny of Iraq.
France24 - World
French government faces make-or-break vote after pension reform uproar
Issued on: 20/03/2023 - 08:18
NEWS WIRES
Andrew HILLIAR
French Prime Minister Elisabeth Borne on Monday faces two motions of no confidence in the National Assembly lower house, after forcing through an unpopular pension reform last week without a vote.
While her allies in President Emmanuel Macron's camp have the largest number of MPs, they do not control an absolute majority in the chamber — meaning they could be defeated if the entire opposition unites in one of the ballots, set for debate from 4 pm (1500 GMT).
But few observers believe the opposition can muster the numbers to topple the government.
"Let's get clarity. The vote means clarity," Aurore Berge, chief of the pro-government MPs, told broadcaster Franceinfo Sunday.
"It's about one sole question: is the pension reform indispensable or unbearable for the French public?"
Macron's widely disliked campaign pledge to raise the retirement age from 62 to 64 — extending the number of years people must pay into the system to receive a full pension — was passed on Thursday using the French constitution's Article 49.3.
The provision means that the bill automatically becomes law unless the government loses a no-confidence vote, with two motions since filed: one from a small centrist group, and the other from the far-right National Rally.
Borne and her ministers failed to woo enough MPs from the conservative Republicans party to clear the threshold for a majority last week, but now hope they will not vote to eject the government.
Macron — who has made no public comments since Thursday — broke his silence on Sunday, saying in a statement issued to AFP that he hopes "the text on pensions can go to the end of its democratic journey with respect for all".
Republicans leader Eric Ciotti has said he refuses to "add chaos to chaos" and so his party will not back the no-confidence motions. With only a few likely rebels in his ranks, most expect the government to survive.
Protests and strikes
The government says its pension changes are needed to avoid crippling deficits in the coming decades linked to France's ageing population.
"Those among us who are able will gradually need to work more to finance our social model, which is one of the most generous in the world," Finance Minister Bruno Le Maire said Sunday.
Opponents of the reform say it places an unfair burden on low earners, women and people doing physically wearing jobs. Opinion polls have consistently showed majorities opposed to the changes.
Thursday's adoption of the pension reform triggered spontaneous demonstrations in Paris and other major French cities, which in some instances descended into clashes with police.
169 people were arrested nationwide on Saturday during such protests, including one that assembled 4,000 in the capital.
Strikes, including by oil refinery workers and Paris rubbish collectors, have continued, with some set to intensify, and another nationwide day of action has been scheduled for Thursday.
"For as long as the 64-year reform is on the table, we have to keep it up," hard-left former presidential candidate Jean-Luc Melenchon told broadcaster RTL on Sunday.
But he urged people demonstrating against the reform to shun violence.
"Don't make our struggle invisible with practices that would be turned against us," Melenchon said. "Mr Macron... is counting on people going too far, so as to profit from a situation of fear."
What's next?
Some observers expect that whether the government stands or falls, Macron will soon name a new prime minister to try and reset his image.
The move would be "the least risky and the most likely to give him new momentum," Bruno Cautres of the Centre for Political Research told AFP.
He nevertheless warned that the switch "can't be made under pressure" in the immediate aftermath of the pensions row.
Any possible gains from firing Borne are limited, as Macron is unlikely to change unpopular policies along with his personnel. A second option then, would be to dissolve parliament and call fresh elections.
But "when you're in this much of a cycle of unpopularity and rejection over a major reform, it's basically suicidal" to go to the polls, said Brice Teinturier of polling firm Ipsos.
A Harris Interactive survey of over 2,000 people this month suggested that the only winner from a new general election would be the far right, with all other major parties losing ground.
>> Read more: After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?
(AFP)
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Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France
FRANCE IN TURMOIL
Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament
FRANCE IN TURMOIL
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
France24 - World
🔴 Live: French government faces crunch no-confidence votes over pension reform
Issued on: 20/03/2023 - 14:53
FRANCE 24
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Andrew HILLIAR
France's government on Monday faces two critical no-confidence motions filed by opposition lawmakers who are furious that President Emmanuel Macron used a special constitutional power to force through an unpopular pension reform, which raises the retirement age from 62 to 64, without a parliamentary vote. Follow FRANCE 24's live coverage of the proceedings. All times are Paris time [GMT + 1].
France's lower-house National Assembly is set to vote on two no-confidence motions, one from the far-right Rassemblement National (National Rally or RN) and the other, more threatening one from a small group of centrists, LIOT, that has gathered support across the left.
The upper-house Senate, which is dominated by conservatives, approved the pension reform last week.
The no-confidence motions each need the backing of 287 lawmakers in the National Assembly to pass.
French Prime Minister Élisabeth Borne and her allies in Macron's camp have the largest number of MPs in the Assembly, but they do not control an absolute majority in the chamber — meaning they could be defeated if the entire opposition unites in one of the ballots.
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Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France
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Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament
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A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
France24 - Monde
Cinéma : l'Arabie saoudite tisse sa toile
Publié le : 17/03/2023 - 15:08Modifié le : 17/03/2023 - 15:13
Thomas PAGA
Mathieu BEAUDOUIN
Tournages, festivals avec pléiade de stars, studios modernes : la très rigoriste Arabie Saoudite ne lésine pas sur les moyens pour devenir une terre de cinéma. Montrer les beautés du pays permet aussi d'attirer des touristes et de s'offrir une image moderne, à l’opposé des graves atteintes aux libertés coutumières dans le royaume. La jeunesse se rue vers les cinémas créés dans tout le pays, accueillant aussi des spectatrices, une situation impensable voilà cinq ans. Un reportage de Thomas Paga et Mathieu Beaudouin.
En Arabie saoudite, 70 % de la population a moins de 30 ans. Ces jeunes s’emparent d'un nouvel espace de liberté. Ils voient s’ouvrir de nouveaux secteurs du divertissement, à l’instar du festival de musique MDLBeast Soundstorm. Cet événement contribue, lui aussi, à forger une autre image de ce pays dirigé par le Premier ministre Mohammed ben Salmane.
Mais cet agenda culturel ne suffit pas à faire oublier la nature liberticide du régime saoudien, régulièrement épinglé pour le non-respect des droits de l’homme. Selon un rapport récemment publié, les exécutions en Arabie saoudite ont ainsi presque doublé, avec plus de 1 000 condamnations à mort appliquées depuis l'accession au pouvoir du roi Salmane en 2015.
#REPORTERS - L'#ArabieSaoudite 🇸🇦 fait son cinéma🎬 !Montrer les beautés du pays sur grand écran, c’est attirer de futurs touristes et s’offrir une image moderne.🎥 Le reportage de @ThomasPaga et @beaudouinmath ce soir à 21h10 sur #FRANCE24 ➡️ https://t.co/hc4BkDvdgS pic.twitter.com/tSve8QxsU5
March 18, 2023Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ARABIE SAOUDITE
Affaire Khashoggi : la lune de miel entre Hollywood et l'Arabie saoudite est-elle finie ?
ARABIE SAOUDITE
L'Arabie saoudite mise sur le secteur du divertissement et du cinéma en particulier
ARABIE SAOUDITE
Arabie saoudite : première projection cinéma depuis trente-cinq ans à Riyad
France24 - Monde
Donald Trump assure qu'il va être "arrêté" le 21 mars et appelle à manifester
Publié le : 18/03/2023 - 15:01Modifié le : 18/03/2023 - 21:38
FRANCE 24
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Dans le cadre d'une possible inculpation dans une affaire de paiement visant à acheter le silence d'une actrice de films X avec laquelle il aurait eu une liaison, l'ex-président des États-Unis Donald Trump a assuré, samedi, sur son réseau social Truth Social, qu'il allait être "arrêté" mardi. Ce dernier a également appelé à des manifestations pour "reprendre [notre] nation".
Donald Trump sous les verrous ? L'ancien président américain a assuré, samedi 18 mars, sur son réseau social Truth Social, qu'il allait être "arrêté" mardi et a appelé à des manifestations, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement en 2016 visant à acheter le silence d'une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison.
Évoquant une "fuite" du parquet des procureurs de l'État de New York, pour le district de Manhattan, l'ancien président américain a écrit en lettres majuscules : "Le candidat du parti républicain très loin devant (ses rivaux à la primaire, NDLR) et ancien président des États-Unis d'Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. Manifestez, reprenez notre nation !"
Les signes et rumeurs se multiplient depuis quelques jours sur une possible inculpation au pénal de Donald Trump par un grand jury - un panel de citoyens doté de larges pouvoirs d'enquête et chargé d'entériner une mise en examen - dans cette phase d'enquête menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg, un magistrat élu démocrate.
Ce serait une première pour un ancien président américain.
Vendredi, l'un des avocats de Donald Trump, Joseph Tacopina, avait indiqué à des médias que son client se "rendrait" à la justice new-yorkaise s'il devait être inculpé.
Un paiement de 130 000 dollars
Visé dans plusieurs affaires judiciaires, mais jamais encore inculpé, l'ancien président républicain (2017-2021) et candidat à la présidentielle de 2024 pourrait donc voir cette menace concrétisée devant la justice à New York, à cause d'un paiement en 2016 à une star du porno, Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford.
La semaine dernière, Michael Cohen, ancien avocat personnel de Donald Trump et devenu l'un de ses pires ennemis, a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury dans cette enquête liée à un accord de non-divulgation concernant Stephanie Clifford.
Les investigations des procureurs new-yorkais portent sur le versement en 2016 de 130 000 dollars par Michael Cohen à l'actrice pornographique pour acheter son silence sur une présumée relation qu'elle aurait eue avec Donald Trump.
Ancien fidèle du milliardaire républicain, Michael Cohen a déjà été condamné dans cette affaire.
Convaincu que l'élection de 2020 lui avait été "volée" par Joe Biden, Donald Trump avait déjà appelé ses partisans à se mobiliser en amont du 6 janvier 2021, attisant la crise politique qui a culminé avec l'assaut de ses soutiens contre le Capitole, où siège le Congrès.
Le 19 décembre 2020, l'ex-homme d'affaires avait appelé dans un tweet la foule à se rassembler dans la capitale américaine lors de la certification de la victoire de Joe Biden. "Grosse manifestation à Washington le 6 janvier. Soyez-y, ce sera fou", avait-il écrit sur Twitter, son mégaphone favori, avant d'en être banni.
Le jour-même, il avait ensuite appelé ses partisans, lors d'un discours, à se "battre comme des diables".
Procureur démocrate "corrompu"
"L'annonce de l'ancien président ce matin est dangereuse", a taclé la démocrate Nancy Pelosi, qui présidait la Chambre des représentants au moment de l'attaque contre le Capitole. Elle l'a accusé de vouloir "continuer à faire les gros titres et provoquer ses partisans".
Donald Trump, qui tiendra un meeting samedi prochain à Waco, au Texas, a qualifié, sur Truth Social, les services du procureur de Manhattan, le démocrate Alvin Bragg, de "corrompus et très politiques".
Et le président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a dénoncé sur Twitter un "abus de pouvoir scandaleux par un procureur de district extrémiste qui laisse courir des criminels violents tout en voulant assouvir une vengeance politique contre le président Trump".
Visé dans plusieurs affaires judiciaires, l'ancien président républicain (2017-2021) n'a encore jamais été inculpé.
C'est son ancien avocat personnel Michael Cohen, devenu l'un de ses pires ennemis, qui s'était chargé d'effectuer le versement des 130 000 dollars à Stephanie Clifford pour qu'elle taise cette supposée relation de 2006 avec Donald Trump. Déjà condamné dans cette affaire, Michael Cohen a témoigné au moins à deux reprises devant le grand jury la semaine dernière.
Le milliardaire Elon Musk, qui a permis la réintégration de l'ancien président sur Twitter, a quant à lui estimé, samedi, qu'en cas d'arrestation, "Trump sera(it) réélu dans une victoire écrasante" en novembre 2024.
Avec AFP
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États-Unis : un procureur spécial nommé pour enquêter sur Donald Trump
La Trump Organization condamnée à 1,6 million de dollars d'amende pour fraudes fiscales
États-Unis : la Trump Organization reconnue coupable de fraude fiscale
France24 - Monde
En Israël, 11e semaine consécutive de manifestations contre un projet de loi controversé
Publié le : 18/03/2023 - 20:09
FRANCE 24
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De nouvelles manifestations ont eu lieu, samedi, dans plusieurs villes d'Israël contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et le projet de loi controversé qu'il soutient, visant à réformer le système judiciaire.
Des milliers de manifestants à travers Israël sont de nouveau descendus dans les rues, samedi 18 mars, pour protester contre un projet de loi du système judiciaire controversé, soutenu par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu. Il s'agit de la 11e semaine consécutive de protestation.
Sur la place Dizengoff, à Tel-Aviv, des milliers de personnes ont agité des drapeaux bleu et blanc, aux couleurs d'Israël, ainsi que celui arc-en-ciel de la communauté LGBT+, selon un journaliste de l'AFP sur place.
La foule a ensuite défilé en coupant la circulation automobile dans le centre-ville, scandant des slogans comme "Sauvez la démocratie !"
"Inquiets que (le pays) devienne une dictature"
"Je suis inquiète, non pas pour moi-même mais pour mes filles et mes petits-enfants (...) nous voulons qu'Israël reste démocratique et libéral, juif bien sûr, mais libéral, et nous sommes très inquiets que (le pays) devienne une dictature", a confié à l'AFP Naama Mazor, 64 ans, retraitée venue depuis la ville d'Herzliya, au nord de Tel-Aviv.
"Nous sommes ici pour manifester jusqu'au bout, et nous espérons que cela se finira bien", a-t-elle ajouté.
Pour Sagiv Galan, 46 ans, le gouvernement "essaie de détruire les droits civils, les droits des femmes, les droits des LGBT+ et tout ce pour quoi la démocratie se bat".
Selon les médias locaux, des manifestations ont eu lieu dans plus de 100 autres villes et villages, dont Haïfa (nord), Jérusalem et Beersheva (sud).
Il s'agit de la 11e semaine consécutive de manifestations contre ce projet de réforme, annoncé début janvier, et qui comprend l'introduction d'une clause "dérogatoire" permettant au Parlement d'annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême.
>> À lire : En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire
Cette réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël et pourrait aider à casser une éventuelle condamnation de Benjamin Netanyahu, jugé pour corruption dans plusieurs affaires.
Benjamin Netanyahu et ses alliés estiment la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu'ils jugent politisée. Plusieurs dispositions ont déjà été adoptées en première lecture au Parlement.
Avec AFP
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Nouveaux rassemblements en Israël contre la réforme de la justice
En Israël, nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire avant une semaine décisive
France24 - Monde
Retraites : des rassemblements partout en France, barricades et charges à Paris
Publié le : 18/03/2023 - 11:01Modifié le : 18/03/2023 - 22:58
FRANCE 24
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Dans la foulée de l'utilisation de l'article 49.3 pour faire passer l'impopulaire réforme des retraites, l'intersyndicale a appelé à plusieurs rassemblements à travers la France ce week-end. Samedi, certains cortèges, à Bordeaux, Nantes ou encore Brest, ont compté plusieurs milliers de personnes. À Paris, des heurts ont éclaté en marge d'une manifestation improvisée dans le quartier de la place d'Italie. Retrouvez notre liveblog sur les développements de la journée.
Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez ici notre couverture de la réforme des retraites
- Les opposants à la réforme des retraites mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère. Plusieurs rassemblements en région et à Paris ont eu lieu. Des heurts ont parfois éclaté entre manifestants et forces de l'ordre.
- Certains cortèges ont compté plusieurs milliers de personnes, comme à Nantes (6 000 selon la police, 15 000 selon les syndicats) ou Brest (entre 5 000 et 8 000), avec quelques tensions.
- À Paris, la place de la Concorde a été placée sous très haute surveillance de centaines de policiers et des canons à eau prépositionnés. Le quartier de la Place d'Italie a été le théâtre de heurts avec la police. Selon une source policière, 76 personnes ont été arrêtées en marge de la manifestation.
>> À lire : Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?
Si le liveblog ne s'affiche pas, rafraîchir la page.
Avec AFP
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REVUE DE PRESSE
Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron
COLèRE À L'ASSEMBLÉE
Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement
CLIMAT SOCIAL
Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3
France24 - Monde
AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine
Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54
Fadile BHAYAT
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En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.
France24 - World
Norway's high court confirms its control of Arctic resources
Issued on: 20/03/2023 - 14:50
Oslo (AFP) – Norway's highest court confirmed on Monday the Norwegian state's exclusive right to natural resources on the continental shelf around the strategically important Svalbard archipelago in the Arctic.
The case sets a precedent with major potential repercussions.
The 15 judges of the Supreme Court unanimously rejected a lawsuit brought by the Latvian fishing company SIA North STAR, which had demanded the right to fish for snow crab on the continental shelf around Svalbard.
At the heart of the dispute are different interpretations of the Spitsbergen Treaty, the 1920 legal document governing the Svalbard archipelago.
Beyond the question of snow crab -- considered a delicacy in Asia -- the case was seen as an important test to determine who would control other lucrative resources thought to lie beneath the continental shelf, like oil and gas or minerals.
Norway has long insisted it has exclusive rights.
The Spitsbergen Treaty recognises "the full and absolute sovereignty of Norway" over Svalbard, but also allows nationals from other signatory countries to "enjoy equally the rights of fishing and hunting in the territories".
As a result, Russia is able to maintain a mining community in the archipelago, located halfway between Europe's mainland and the North Pole, in a region its Northern Fleet transits en route to the Atlantic.
But the wording of the treaty limits its geographic scope to the archipelago's land and "territorial waters" -- a concept that today denotes a maritime zone of 12 nautical miles but which was not specifically defined in 1920.
Treaty interpretation
According to SIA North STAR, the spirit of the treaty indicates that equal rights should apply to the entire continental shelf, a much wider zone, and a concept that also did not exist legally when the treaty was drawn up.
The Supreme Court found in favour of the Norwegian state, ruling that the wording of the treaty could not be subjected to an "extensible interpretation".
"There has been no development in international law which would result in the notion of 'territorial waters' today including areas beyond territorial waters," it wrote in its verdict.
Contrary to most other treaty signatories -- more than 40 states, including Latvia, France, Russia, the United Kingdom and the United States -- Norway is almost the only one that uses a restrictive interpretation of the treaty.
The issue has never been brought before an international court.
"We are disappointed but we are not really surprised by the verdict, this case has a lot of legal and political aspects," the lawyer for the Latvian company, Hallvard Ostgard, told AFP.
He said he would like to see the case brought before the International Court of Justice, which only reviews cases brought by states.
The Norwegian state said it was "satisfied" with the ruling.
"It's an important national clarification for a question that has been raised on several occasions in Norwegian courts," Foreign Minister Anniken Huitfeldt told AFP.
© 2023 AFP
France24 - World
UN 'survival guide' report a stark warning on climate
Issued on: 20/03/2023 - 14:44
Paris (AFP) – Devastating climate impacts are hitting faster than expected as the world teeters on reaching the 1.5 degree Celsius warming limit in a little over a decade, the UN said Monday.
Temperatures seen in recent years have stoked destructive storms and flooding, crop-wilting heatwaves and deadly droughts.
But generations to come will look back on the hottest years of the 2020s as relatively cool, even if planet-warming fossil fuel emissions drop quickly, the UN's climate advisory panel said in a key report.
The 36-page "summary for policymakers" -- a synthesis of six major reports since 2018 from the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) -- is a brutal reminder that while humanity has the tools to prevent climate catastrophe, it is still not putting them to use.
The world is currently set to reach 1.5C above pre-industrial levels -- considered a safer limit to warming -- in the early 2030s, which will ratchet up the severity of impacts in the near future.
But it's not too late to turn things around, the head of the IPCC told AFP, describing the report as a "message of hope".
"We have know-how, technology, tools, financial resources -- everything needed to overcome the climate problems we have known about for so long," Hoesung Lee said in a video interview.
"What's lacking at this point is a strong political will to resolve this issues once and for all."
'Humanity on thin ice'
In response to the report, UN Secretary General Antonio Guterres said wealthy countries aiming for carbon neutrality in 2050 or beyond should speed up their goal to as close as possible to 2040 in order to "defuse the climate time bomb."
"Humanity is on thin ice -- and that ice is melting fast," the United Nations chief said in a video message as the IPCC experts group issued its latest report, which he likened to "a survival guide for humanity."
The IPCC made clear that the benefits to society and the world economy of capping global warming under two degrees Celsius outweigh economic costs.
This is true even without accounting for all the rewards of avoiding climate damages, which range from the health impacts of air pollution to reduced crop yields.
Week-long negotiations in Interlaken, Switzerland -- which went two full days into overtime -- were bogged down by fights over language about fossil fuels, by far the main driver of warming.
The report comes as the world has scrambled to shore up energy security following Russia's invasion of Ukraine, with countries in Europe and Asia turning to heavily polluting coal.
Greenhouse gas emissions from existing fossil fuel infrastructure will be enough to push the world beyond 1.5C, without the use of emerging technology to capture and store the carbon pollution, the IPCC said.
The level of greenhouse gas emission reductions this decade will "largely determine" whether humanity can limit global warming to two degrees Celsius since preindustrial times, or the safer 1.5C, the UN expert report said.
But estimates of future carbon dioxide pollution from existing oil, gas and coal infrastructure -- if no new technology is added to capture the emissions -- "already exceed the remaining carbon budget for limiting warming to 1.5C".
Among the starkest warnings is on the looming threat of deadly heat.
Even if warming is capped at 1.8C -- an optimistic scenario, according to some scientists -- half of humanity could, by 2100, be exposed to periods of life-threatening climate conditions arising from the coupled impacts of extreme heat and humidity, according to research.
In the synthesis report, these findings are reflected in a world map of projected deadly impacts of humid heat across the tropics, especially in Southeast Asia, parts of Brazil and West Africa.
There are similarly dire projections for health, the global food system and economic productivity.
© 2023 AFP
France24 - World
Putin to host ally Xi in Russia as Ukraine war rages
Issued on: 20/03/2023 - 14:09Modified: 20/03/2023 - 14:21
Douglas HERBERT
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Russian President Vladimir Putin hosts Chinese President Xi Jinping on Monday hoping for support against Western pressure over his war in Ukraine while Xi will present China as a global peacemaker intent on brokering an end to the conflict. Xi will be the first national leader to shake Putin's hand since the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for him on Friday over the deportation of Ukrainian children to Russia since its invasion. FRANCE 24's International Affairs Commentator Douglas Herbert tells us more.
France24 - World
Kuwait desert oil spill sparks 'state of emergency': company
Issued on: 20/03/2023 - 14:48Modified: 20/03/2023 - 14:46
Kuwait City (AFP) – The Kuwait Oil Company declared a "state of emergency" Monday over an oil spill on land, in an incident decried by environmental activists as a "recurring problem" in the energy-rich Gulf state.
The emergency was sparked by an "oil leak in the west of the country", the state-owned company said in a statement, as video posted by Kuwaiti media showed a gushing pipe surrounded by a large slick of oil.
"No injuries have occurred as a result of the leak and production has not been affected," company spokesman Qusai Al-Amer was quoted as saying, adding that no toxic fumes had been reported.
The leak "occurred on land but not in a residential area", he later told AFP.
Teams have been dispatched to determine the source of the leak and contain the incident, Al-Amer said, declining to give the exact location or the extent of the spill.
Kuwait's Al Rai newspaper released a video on Twitter showing a pipe spewing large amounts of oil onto barren land. AFP could not independently verify the footage.
Kuwait is a major oil-producing country where nearly 90 percent of government revenues come from oil.
The key member within the Organization of Petroleum Exporting Countries (OPEC) is currently producing about 2.7 million barrels per day.
The Kuwait Oil Company has previously reported oil leaks in its fields in 2020 and 2016.
Kuwait had two oil slicks off its shores in August 2017, including one that was 1.6 kilometres (one mile) long. Experts said the other spill, close to a joint Saudi-Kuwaiti oil field, may have released up to 35,000 barrels of crude.
'Oil pollution'
Kuwaiti environmental activist Khalid Al-Hajire said the extent of damage from Monday's oil leak remains largely unclear but decried non-compliance with environmental protocol.
"The oil pollution we constantly see in the air, land and sea proves that the oil industry is not sufficiently serious when it comes to protecting the environment," said Al-Hajire who is the chairman of the Green Line Environmental Group, a non-governmental organisation.
"We are facing a recurring problem due to leniency and non-compliance with environmental and safety standards," he told AFP, criticising Kuwait's Environment Public Authority for "not dealing firmly with oil sector".
Kuwaiti oil expert AbdulSamee Bahbahani said the leak appears to stem from an abandoned oil well, citing images circulating on social media networks.
"I think the well was closed improperly, which led to erosion of the pipes and the cement cover, as well as an increase in pressure," he said, explaining the reason for the oil gush and warning that a spark could ignite a fire.
In 1991, during the first Gulf War, retreating Iraqi forces set fire to hundreds of Kuwaiti oil wells in blazes that took months to extinguish.
© 2023 AFP
France24 - World
Putin visits Crimea to mark anniversary of Russian annexation from Ukraine
Issued on: 18/03/2023 - 07:28
FRANCE 24
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Russian President Vladimir Putin on Saturday visited Crimea to mark the ninth anniversary of the peninsula's annexation from Ukraine. Earlier, US President Joe Biden welcomed the International Criminal Court's (ICC) decision to issue an arrest warrant for his Russian counterpart, saying the leader has "clearly" committed war crimes in Ukraine. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+1).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
10:07am: Ukraine still able to resupply troops in battered Bakhmut, army says
Ukrainian forces outside the battered eastern city of Bakhmut are managing to keep Russian units at bay so ammunition, food, equipment and medicines can be delivered to defenders, the army said on Saturday.
And in the latest claim to have inflicted heavy casualties, Kyiv said its troops had killed 193 Russians and injured 199 others during the course of fighting on Friday.
Russia has made the capture of Bakhmut a priority in its strategy to take control of Ukraine's eastern Donbas industrial region. The city has been largely destroyed in months of fighting, with Russia launching repeated assaults.
7:02pm: Two killed, eight wounded in eastern Ukraine, mayor says
Russian strikes killed two people and wounded eight in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk on Saturday, the mayor said, accusing Moscow of having used cluster bombs in the attack.
"Russia continues to spread terror," Oleksandr Goncharenko said in a Facebook post. "Consequences of Kramatorsk bombardment with cluster bombs: two people were killed and eight were wounded, three of them seriously."
AFP journalists on the ground heard around 10 explosions go off nearly simultaneously just before 4:00 pm local time (1400 GMT) and saw smoke above a park in the southern part of the city.
A woman died at the scene from her wounds, they saw.
Soon after, another round of explosions was heard in a neighbourhood two kilometres (one mile) away. A woman taxi driver was seriously wounded, according to AFP journalists.
5:17pm: Russia agrees to 60-day extension of Ukraine grain deal
Russian foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova said Saturday that Moscow agreed to a 60-day extension of a deal that allowed exports of Ukrainian grain to resume following Russia's military campaign.
"We are seeing reports from parties to the 'grain deal' that the deal has been extended for 120 days," Zakharkova said in remarks carried by the Interfax news agency. "We have repeatedly stated... that the Russian side has notified all parties to the deal that it is extending the deal for 60 days".
3:32pm: Kyiv thanks UN, Turkey for 'sticking to' grain deal agreements
Ukraine's infrastructure minister on Saturday thanked the United Nations and Turkey for adhering to the agreements of a deal that allowed grain exports from war-torn Ukraine.
"(The) Black Sea Grain Initiative agreement is extended for 120 days. Grateful to Antonio Guterres, the United Nations, President Recep Tayyip Erdogan, Minister Hulusi Akar and all our partners for sticking to the agreements," Oleksandr Kubrakov said on Twitter.
#BlackSeaGrainInitiative agreement is extended for 120 days. Grateful to @antonioguterres @UN, President Erdoğan, Minister Hulusi Akar & all our partners for sticking to the agreements. Due our joint efforts, 25M tons of🇺🇦 grain delivered to world markets pic.twitter.com/4bye93iQ7d
March 18, 2023Neither Turkish President Recep Tayyip Erdogan nor the UN have yet confirmed the length of the extension. Ankara had previously said it wanted a 120-day extension, while Russia wanted to extend it for 60 days.
3:07pm: Turkey's Erdogan says Ukraine grain deal extended
Turkey's President Recep Tayyip Erdogan on Saturday announced the extension of a deal that allowed exports of Ukrainian grain to resume following Russia's invasion.
"Following talks with the two parties, we have assured the extension of the deal that was due to expire on March 19," Erdogan said in comments broadcast on Turkish television, just hours before the agreement was due to expire at midnight.
2:45pm: Putin visits Crimea on annexation anniversary
Russian President Vladimir Putin on Saturday visited Crimea on the ninth anniversary of the peninsula's annexation from Ukraine, Russian state TV reported.
On the surprise visit to the Black Sea port city of Sevastopol, Putin visited an arts school accompanied by local governor Mikhail Razvozhayev, according to images broadcast on the channel Rossiya-1.
"Our President Vladimir Vladimirovich Putin knows how to surprise. In a good way," Razvozhayev said on the messaging app Telegram. He said Putin had been expected to take part in the opening of a children's art school by video link.
"But Vladimir Vladimirovich came in person. Himself. Behind the wheel. Because on such a historic day, the president is always with Sevastopol and the people of Sevastopol," the Moscow-appointed official said.
12:39pm: Russian mercenary chief aims to recruit 30,000 new fighters by mid-May
Russia's Wagner mercenary group plans to recruit approximately 30,000 new fighters by the middle of May, its founder Yevgeny Prigozhin said on Saturday.
He said in an audio message on Telegram that Wagner recruitment centres, which he said last week had opened in 42 Russian cities, were hiring on average 500-800 people a day.
11:43am: Turkey says it will make efforts to further extend Black Sea grain deal
Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Saturday that Turkey would make efforts to further prolong the Black Sea grain deal enabling exports of grain from Ukraine, on the day the pact is due to expire.
"Russia agreed an extension of the grain deal for only two months. We will make efforts for a further extension of the deal after two months," Cavusoglu said in a joint news conference with his Egyptian counterpart Sameh Shoukry in Cairo.
10:55am: Russian drones target Ukrainian cities including Kyiv
Ukraine was attacked by 16 Russian drones overnight, the Ukrainian Air Force has said in a message posted on Telegram, adding that 11 out of 16 drones were shot down “in the central, western and eastern regions”.
The head of the Kyiv city administration, Serhii Popko, said Ukrainian air defences shot down all drones heading for the Ukrainian capital, while officials in the western city of Lviv said three of six drones were shot down, with the other three hitting a district bordering Poland.
According to the Ukrainian Air Force, the attacks were carried out from the eastern coast of the Sea of Azov and Russia’s Bryansk province, which borders Ukraine.
8:35am: ICC arrest warrant for Putin 'a highly symbolic move'
Chances of Russia's Vladimir Putin facing trial at the ICC are highly unlikely because Moscow does not recognise the court’s jurisdiction or extradite its nationals, FRANCE 24's Kyiv correspondent Emmanuelle Chaze reports.
However, the moral condemnation will stain the Russian leader and follow him whenever he seeks to attend an international summit in one of the court's 123 member states that are theoretically bound to arrest him.
6:25am: Turkey still hopeful of extension to Ukraine grain deal
Turkey is hoping that a grain export deal between Kyiv and Moscow key to alleviating a global food crisis can be extended for another 120 days – but time is running out, with the current deal expiring just before midnight on Saturday, Istanbul time.
"The deadline is approaching," Turkey's Defence Minister Hulusi Akar said Friday. "We are in touch with both Ukraine and Russia about extending the agreement under its original terms."
Russia's full-scale invasion in February 2022 saw Ukraine's Black Sea ports blocked by warships.
But a deal brokered by Turkey and the United Nations in July 2022 – and signed by Kyiv and Moscow – has allowed for the safe passage of exports of critical grain supplies.
2:15am: Putin 'clearly committed war crimes', says Biden
US President Joe Biden has welcomed the International Criminal Court's (ICC) decision to issue an arrest warrant for Vladimir Putin, saying the Russian leader has "clearly committed war crimes".
The ICC earlier on Friday called for Putin's arrest on suspicion of unlawful deportation of children and unlawful transfer of people from Ukraine to Russia since Moscow's invasion began of its neighbor last year. The United States is not a member of the ICC.
"Well, I think it's justified," Biden told reporters, referring to the warrant. "But the question is – it's not recognised internationally by us either. But I think it makes a very strong point."
The United States separately has concluded that Russian forces have committed war crimes in Ukraine and supports accountability for perpetrators of war crimes, a State Department spokesperson said in an emailed statement.
10:44pm: ‘First time’ leader of a UN Security Council permanent member is charged: ICC prosecutor
In an interview with FRANCE 24 after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin, the court’s chief prosecutor Karim Khan said it was an important day for international justice.
The warrant marked “the first time ever that a head of state from a P5 has been charged” by the international court, said Khan referring to the UN Security Council’s permanent five members.
9:53pm: Zelensky hails ICC move, blames Putin for child deportations
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that the International Criminal Court's decision to issue an arrest warrant against President Vladimir Putin was historic and blamed the Russian leader for the deportation of thousands of Ukrainian children.
"This is an historic decision which will lead to historic accountability," he said in his nightly video address. The real number of deported children could be "far more" than 16,000, he said, adding that their deportations constituted a policy of "state evil which starts precisely with the top official of this state."
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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AS IT HAPPENED
ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine
Russian infighting
Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin
AS IT HAPPENED
Poland to be first NATO member to send fighter jets to Ukraine
France24 - World
Poland to be 1st NATO member to give Ukraine fighter jets
Issued on: 17/03/2023 - 11:19Modified: 17/03/2023 - 11:23
Emmanuelle CHAZE
Poland said Thursday it plans to give Ukraine about a dozen MiG-29 fighter jets, which would make it the first NATO member to fulfill Kyiv's increasingly urgent requests for warplanes to defend itself against the Russian invasion.
France24 - Monde
Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales
Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21
Laura MOUSSET
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Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.
France24 - Monde
Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école
Publié le : 08/03/2023 - 22:25
Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.
France24 - Monde
Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation
Publié le : 08/03/2023 - 15:40
Laura MOUSSET
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Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.
France24 - Monde
Le long des côtes françaises, des méga-chalutiers traqués pour leurs atteintes à l’environnement
Publié le : 17/03/2023 - 16:51Modifié le : 17/03/2023 - 16:58
Thaïs Chaigne
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“Bloom”, une ONG française de défense de l’océan, a lancé la page Twitter “Trawl watch” pour sensibiliser le public sur la surpêche près des côtes françaises. Elle s’appuie notamment sur des ressources accessibles en ligne pour traquer les bateaux.
L’ONG française “Bloom”, qui s’est fait connaître pour sa campagne contre la pêche électrique, désormais interdite, continue de dénoncer les pratiques de pêche jugées destructrices au large des côtes françaises. Dans son viseur : les immenses chalutiers qui viennent pêcher en masse dans les bandes côtières françaises (jusqu'à 20 kilomètres vers le large). Certains de ces bateaux mesurent plus de 100 mètres et peuvent pêcher plus de 200 tonnes de poissons par jour pour les plus grands. Sur le compte Twitter “Trawl Watch France”, l’ONG pointe du doigt les navires aux pratiques de pêche jugées dangereuses pour les écosystèmes marins.
Pour repérer leur présence et surveiller leur activité, Bloom traque en ligne plusieurs bateaux grâce à des sites en accès libre tel que "Global Fishing Watch”, qui permettent de suivre les bateaux à la trace grâce à un signal de localisation qu’ils émettent en permanence.
En plus des photos et des vidéos transmises à Bloom par les activistes et les pêcheurs, ces sites sont précieux pour identifier les bateaux aux comportements problématiques, comme l’explique Laetitia Bisiaux, activiste et chercheuse pour l’ONG :
Quand un chalutier pêche, on peut voir [sur ce type de site, NDLR] que sa vitesse se réduit. Il y a aussi un tracé caractéristique, notamment pour les chalutiers de fond, qui font des zigzags quand ils pêchent. Certains algorithmes du site Global Fishing Watch permettent aussi de le déterminer.
9/29 : Nous avons observé un autre géant industriel très près des côtes, dans les 6 milles nautiques, vers Calais : le "Carolien" (126 m de long, 17 m de large). Celui-ci appartient directement à Cornelis Vrolijk. pic.twitter.com/lHSR4RYgdU
March 13, 2023Notre but, c’est de sensibiliser le public en montrant les failles dans la réglementation. Ces immenses bateaux sont faits pour pêcher en haute-mer, ils ont même développé des usines à bord pour transformer le poisson. Ils n’ont rien à faire à cinq kilomètres des côtes. Ils perturbent les écosystèmes côtiers en pêchant massivement, et apportent aussi de la concurrence [déloyale] aux pêcheurs artisanaux.
6/29 : C’est le cas du « Prins Bernhard ». Retenez bien son nom. Nous avons traqué ce chalutier pélagique géant de 88m pendant des semaines. Le bilan est sans appel : ce monstre a ravagé les eaux côtières françaises, parfois à moins de 6 milles (11 km) de la côte ! pic.twitter.com/olHYhXR90y
March 13, 2023Dans l’Union européenne, les chalutiers peuvent pêcher près des côtes, y compris dans les aires maritimes protégées, sans enfreindre la réglementation, qui impose surtout des restrictions en matière d’espèces de poissons pêchés et de techniques de pêche. L’association défend l’ajout d’un amendement à la proposition de loi de restauration de la nature de la Commission européenne, déposée par des députés “Europe écologie - Les Verts” et “La France Insoumise”, pour réserver la bande côtière (environ 20 kilomètres vers le large) aux bateaux de moins de 25 mètres.
La trajectoire des bateaux en ligne permet aussi de mettre à jour des pratiques illégales de pêche. Bloom a déposé une plainte auprès du Procureur de la République du Havre et de Boulogne-sur-Mer le 20 février dernier contre quatre chalutiers belges et néerlandais. L’itinéraire de ces chalutiers, couplé à des vidéos publiées par l’équipage sur les réseaux sociaux, constitue selon l’ONG des preuves “légitimes” qu’ils auraient pêché du bar dans les eaux françaises sur sa période de reproduction, ce qui est interdit.
🚨 PLAINTE HISTORIQUE : pour contrer l’impunité des destructeurs de l’océan et des animaux marins, nous avons décidé de déposer une plainte pénale. Message aux industriels cupides : l’urgence pour le climat et le vivant est telle que nous ne laisserons plus RIEN passer. 🧵 https://t.co/3WaMBsUlD9
February 20, 2023 “On veut que ça devienne de plus en plus compliqué d’avoir des pratiques destructrices pour l’environnement”
Les sites permettant de tracer en ligne les bateaux sont bien connus des activistes de défense de l’océan. Grâce à ces ressources, la rédaction des Observateurs de France 24 avait révélé les pratiques de pêches illégales de plusieurs chalutiers chinois à travers le monde.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Ligne directe : comment enquêter sur les douteuses pratiques des flottes chinoises
C’est aussi pour sensibiliser le grand public sur ce type de ressource en ligne que “Trawl Watch” est née selon Laetitia Bisiaux:
Beaucoup d’utilisateurs Twitter connaissent le compte L’avion de Bernard [qui permet de suivre les déplacements des jets privés, NDLR] et savent désormais qu’on peut tracer les avions. Ça marche tellement bien que les gens se cachent presque pour utiliser leur jet, ce qui montre que les pratiques ont changé. On veut que ce soit pareil pour les bateaux, que ça devienne de plus en plus compliqué pour ces chalutiers d’avoir des pratiques destructrices pour l’environnement.
C’est notre initiative, mais peut-être que d’autres personnes commenceront à repérer d’eux même les chalutiers aux mauvaises pratiques. Là, ce serait gagné.
Télécharger l'application
.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} France24 - Monde
Projet pétrolier Willow en Alaska : les écologistes dénoncent "l’effroyable trahison" de Joe Biden
Publié le : 13/03/2023 - 22:31Modifié le : 13/03/2023 - 22:34
David RICH
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Alors qu’il avait promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales, le président américain, Joe Biden, a donné, lundi, son accord à un projet d’extraction controversé dans le nord de l’Alaska, malgré l’intense mobilisation des écologistes. Une décision qui illustre les paradoxes de la politique américaine en matière climatique.
Pour les défenseurs du climat aux États-Unis, c’est une trahison. Malgré la campagne acharnée menée par ces derniers contre le méga projet pétrolier Willow, dans le nord de l’Alaska, le président américain a donné son feu vert, lundi 13 mars, au géant du secteur ConocoPhillips pour procéder à plusieurs forages dans cette région, particulièrement affectée par le réchauffement climatique.
Fustigé pour son impact catastrophique sur l'environnement, le projet est néanmoins soutenu par une partie de la population locale, qui y voit une importante manne financière et des retombées bénéfiques en matière d’emplois. Tiraillé entre la défense des intérêts économiques et celle du climat, Joe Biden a finalement approuvé trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l'entreprise.
L’or noir de l’Arctique
La controverse autour du méga projet de forage dans l’Alaska débute en 2017. Suite à la découverte d’importants gisements de pétrole dans le nord-ouest de cet État, l’entreprise ConocoPhillips annonce un projet d’extraction ambitionnant d’atteindre jusqu’à 180 000 barils par jour. Problème, la zone en question, des terres fédérales qui portent l’appellation trompeuse de Réserve nationale de pétrole en Alaska, est en fait une vaste zone sauvage considérée comme un havre de paix pour la biodiversité et notamment les oiseaux migrateurs.
Elle se situe par ailleurs dans l’Arctique, frappée de plein fouet par les effets du dérèglement climatique. "L'Alaska s'est réchauffé deux fois plus vite que le reste du pays, ce qui a eu des répercussions considérables" alertent les chercheurs du programme fédéral Global Change Research (USGCRP) dans un rapport, citant en exemple la disparition d’espèces sauvages ou bien encore la recrudescence des incendies de forêt.
Bataille judiciaire
En 2020, le président Donald Trump avait donné son accord à l’entreprise ConocoPhillips pour trois sites de forage. Mais trois organisations de défense de l’environnement avaient saisi la justice, et obtenu en août 2021 l’interruption du projet au motif que son impact sur les ours polaires n’avait pas été correctement évalué.
Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié une nouvelle analyse environnementale du projet, privilégiant à nouveau l’option de trois sites de forage, finalement retenue par Joe Biden.
Durant la campagne, le président américain avait fustigé à de nombreuses reprises le climato-scepticisme de Donald Trump et promis de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers sur les terres fédérales. Mais le projet de ConocoPhillips suscite un fort engouement en Alaska, en proie à d’importantes difficultés économiques et dont les revenus reposent en grande partie sur l’industrie pétrolière. Ses défenseurs insistent par ailleurs sur l'importance d'assurer l'indépendance énergétique du pays dans le contexte de crise provoqué par l'offensive russe en Ukraine.
"J'ai le sentiment que les habitants de l'Alaska ont été entendus", s’est félicité Mary Peltola, représentante démocrate de l'Alaska, lundi, suite à l’annonce de la décision. "L'État de l'Alaska ne peut pas porter seul le fardeau de la résolution des problèmes liés au réchauffement climatique."
"Bombe climatique"
Pour faire passer la pilule auprès des défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l'océan Arctique, bordant cette réserve.
Mais des ONG dénoncent les contradictions de la politique de Joe Biden, qui a promulgué en août un plan de 370 milliards d’euros pour la transition énergétique tout en poursuivant les investissements dans les énergies fossiles.
"Malgré le leadership historique du président en matière de climat, son héritage comprendra désormais l'approbation d'une bombe climatique qui garantira des décennies d'émissions de gaz à effet de serre alors que le monde devrait s'éloigner des combustibles fossiles", a déclaré Karlin Itchoak, directeur régional principal de la Wilderness Society pour l'Alaska.
Arctic protections need to fulfill @POTUS commitments to climate, biodiversity, and frontline communities. We stand w/ millions of climate allies speaking out to #StopWillow & will not back down until the Arctic is protected once and for all. pic.twitter.com/ytoKzHUgsT
March 13, 2023"Willow est une effroyable trahison" fustige pour sa part la présidente du think tank The Climate Center, Ellie Cohen, estimant que le projet émettrait à lui seul 280 millions de tonnes de CO2 au cours des 30 prochaines années, soit l'équivalent de l'introduction de près de 2 millions de voitures neuves à essence par an.
Ces dernières semaines, une vague de vidéos d'opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 3,3 millions de signatures. Plusieurs organisations ont déjà laissé entendre envisager un nouveau recours en justice pour barrer la route au projet Willow.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Les États-Unis puiseront une nouvelle fois dans leurs réserves de pétrole
Le fil du 27 décembre
La Russie ne vendra plus son pétrole aux pays utilisant le prix plafond
STOCKS D'ÉNERGIES
Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole
France24 - Monde
Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires
Publié le : 13/03/2023 - 06:58
Romain BRUNET
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Le projet de loi d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive lundi à l’Assemblée nationale, après un vote au Sénat qui l’a largement amendé. Censé être purement technique, ce texte suscite désormais des interrogations qui pourraient enflammer le Palais Bourbon.
Lever les obstacles administratifs pour aller vite. C'est l'objectif poursuivi par le projet de loi visant à accélérer la construction en France de nouveaux réacteurs nucléaires, voté au Sénat le 24 janvier, et dont l'examen à l'Assemblée nationale débute lundi 13 mars, bien que la réforme des retraites ne soit pas achevée.
Dans la lignée du discours de Belfort d'Emmanuel Macron du 10 février 2022, qui a marqué le revirement du président en faveur du nucléaire, ce projet de loi doit permettre la construction plus rapide de six réacteurs de type EPR2 (réacteur pressurisé européen de 2e génération) et la possibilité d'en ajouter huit autres en accélérant les procédures.
>> À lire : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Pour y parvenir, le texte prévoit de rendre possible la mise en compatibilité des documents locaux d'urbanisme, de dispenser de permis de construire les nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits à proximité immédiate des centrales existantes, ou encore de construire des nouveaux réacteurs en bord de mer s'ils sont installés dans le périmètre d'une centrale existante. Alors que 69 % de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire, le texte permet également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants.
Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui porte ce projet de loi, cela permettrait "de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d'un réacteur".
Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon pour un texte initialement présenté comme purement technique, mais qui, après son examen au Sénat, va désormais bien au-delà. Le projet de loi tel qu'il sera débattu entre députés soulève par conséquent plusieurs questions.
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Un texte qui se substitue à la loi de programmation sur l'énergie et le climat ?
Le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier a subi d'importantes modifications par rapport au texte initial, à tel point que son objet même semble avoir été détourné. D'un texte qui devait se contenter de modifier des aspects administratifs pour rendre plus rapide d'éventuelles décisions de construction, l'Assemblée nationale hérite davantage d'une feuille de route.
Les amendements apportés par les sénateurs intègrent ainsi la relance du nucléaire à la planification énergétique et prévoient que la future loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) acte la construction de nouveaux réacteurs.
>> À lire : Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe
"Ce n'est plus un texte technique, mais programmatique, regrette la députée écologiste Julie Laernoes. La loi de programmation sur l'énergie et le climat n'arrivera pas avant le printemps, mais on sait déjà que l'on veut construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. C'est très différent de ce qui a été produit avec la loi d'accélération sur les énergies renouvelables qui, elle, ne fixe aucun objectif."
D'autant que les sénateurs ont supprimé un élément clé de la loi de transition énergétique de 2015 : le plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français d'ici 2035. Dans la version du projet de loi votée au Sénat, le plafond de 50 % devient un plancher. Les sénateurs ont également imposé la révision du décret prévoyant la fermeture de douze réacteurs existants.
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Quelles conséquences sur la sûreté nucléaire après la fusion entre l'IRSN et l'ASN ?
Le gouvernement a ajouté le 8 février, lors de l'examen de son projet de loi en commission des affaires économiques, une réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement. Celle-ci prévoit la disparition de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), que l'exécutif veut fondre dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L'IRSN est l'institut en charge de l'expertise scientifique du risque nucléaire qui émet des avis sur lesquels se base l'ASN, entité en charge des décisions en matière de sûreté et de contrôle des centrales, pour rendre ses arbitrages.
L'ajout de cet amendement en catimini a fait l'effet d'une bombe et a suscité une levée de boucliers des syndicats de l'IRSN comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Les salariés de l'IRSN étaient en grève, lundi 20 février, et l'intersyndicale a prévu une nouvelle journée d'action, lundi 13 mars, pour l'arrivée du texte dans l'Hémicycle.
>> À voir : En France, la fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?
"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement vient déstabiliser notre système de sûreté. Le faire à ce moment-là de manière aussi brutale est totalement irresponsable. Qu'on soit pour ou contre le nucléaire, on doit être pour la sûreté", affirme Julie Laernoes.
D'autant que cette annonce intervient au moment où une fissure "importante" dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly, en Seine-Maritime, vient d'être révélée.
Le ministère de la Transition énergétique assure que cette réorganisation doit permettre de "fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire".
"On a plus que jamais besoin d'un système de sûreté robuste, mais c'est le moment que le gouvernement choisit pour tout casser. La réforme n'est pas guidée par des intentions vertueuses, mais par la volonté de faire rentrer l'IRSN dans le rang. Ce qui est en jeu, c'est son indépendance", estime de son côté Yves Marignac, de l'association négaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.
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Quid de la capacité industrielle de la France à construire des EPR2 ?
Le projet de loi mentionne la construction de six EPR2. Les deux premiers devraient être implantés à Penly, en Seine-Maritime, suivis de deux autres à Gravelines, dans le Nord, selon les plans d'EDF. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a avancé l'objectif de 2027 pour "la première coulée de béton", et "2035-2037" pour la mise en service.
Une gageure quand on garde à l'esprit le cauchemar que représente la construction de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Lancé en 2007, le chantier devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024, tandis que son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.
>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?
Le projet de loi ne se concentre que sur les autorisations administratives, alors que pour être mené à bien, le nouveau "plan Messmer" que souhaite lancer Emmanuel Macron demande aussi des compétences industrielles. Or, "vingt ans après la mise en service de la dernière centrale (Civaux en 2002), le tissu industriel s'est progressivement délité" et "des travaux sur les déboires de l'EPR de Flamanville pointent des pertes de compétences industrielles dans la soudure, l'ingénierie et la gouvernance du projet", relèvent Michaël Mangeon, spécialiste de l'histoire du nucléaire, professeur à l'Université Paris Nanterre, et Mathias Roger, chercheur en histoire et sociologie des sciences et des techniques à l'IMT Atlantique, dans un article publié le 21 avril 2022 sur le site The Conversation.
"D'autres travaux mettent en évidence des mécanismes de désapprentissage liés à une longue période d'absence de projets et un profond renouvellement générationnel des équipes d'ingénieurs", poursuivent-ils.
"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", affirmait Emmanuel Macron dans son discours de Belfort il y a un an. EDF a depuis mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et a estimé en novembre que celle-ci devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an sur la période 2023-2030.
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Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe
BATAILLE CULTURELLE
Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022
France24 - Monde
Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent
Publié le : 11/03/2023 - 17:27
Romain BRUNET
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Alors que plusieurs récents sondages montrent une adhésion plus forte des Français à l'énergie nucléaire, et notamment chez les jeunes sympathisants écologistes, le parti Europe Écologie-Les Verts (EELV) lance la contre-offensive et, douze ans après la tragédie de Fukushima, appelle à une Convention citoyenne.
"La faute des écologistes depuis Fukushima, c'est d'avoir cru qu'on avait gagné la bataille. On s'est dit que la rationalité allait l'emporter, mais on a sous-estimé la puissance du lobby nucléaire", estime l'ancien candidat d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, vendredi 10 mars, lors d'une "master class" sur le nucléaire organisée par son parti à Paris.
Alors que le projet de loi visant à accélérer les procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale, lundi 13 mars, les écologistes entendent réinvestir la bataille culturelle et appellent à l'organisation d'une Convention citoyenne sur le nucléaire.
"On repart au combat, affirme la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier. On va faire cette proposition de Convention citoyenne. Si vous prenez en France 150 personnes tirées au sort, que vous faites en sorte qu'elles puissent travailler sérieusement, en ayant accès à un débat contradictoire et rationnel sur le sujet, je fais le pari qu'en sortant [leur] avis ne serait pas en faveur du nucléaire."
>> À voir : En France, fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?
Si les écologistes se mettent en ordre de bataille, c'est que plusieurs récents sondages ont montré une plus grande adhésion des Français à l'énergie nucléaire. Ils sont ainsi 60 % à avoir une image positive du nucléaire, selon un sondage Odoxa publié le 6 janvier, quand ils n'étaient que 34 % en 2019. Et 71 % des personnes interrogées se disent favorables au projet de loi sur l'accélération des procédures pour la construction de nouveaux réacteurs.
Pire, de nombreux sympathisants EELV semblent désormais avoir tourné le dos à la bataille historique des écologistes : ils sont 51 % à juger que l'énergie nucléaire a de l'avenir, selon un sondage Elabe du 3 novembre 2022. Un an plus tôt, ils n'étaient que 39 % à partager ce sentiment.
"Faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent"
En cause, les conséquences de la guerre en Ukraine qui a mis l'accent sur la dépendance énergétique de l'Europe, et en particulier du voisin allemand, au gaz russe. Les difficultés rencontrées par Berlin, de même que la forte hausse des prix de l'énergie, ont donné du poids à l'argument des pro-nucléaires sur l'indépendance énergétique de la France – même s'il convient de nuancer cet argument, la France ne disposant pas de mines d'uranium.
Le succès en librairie de la bande-dessinée de Jean-Marc Jancovici, "Le monde sans fin" (éd. Dargaud) – livre le plus vendu en France en 2022 avec 514 000 exemplaires écoulés –, et l'omniprésence médiatique de son auteur, expliquent également l'évolution de l'image du nucléaire.
>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?
L'ingénieur à la tête du groupe de réflexion Shift Project, créateur du bilan carbone, y fait l'apologie de l'énergie nucléaire, tout en décrédibilisant les énergies renouvelables, qu'il juge trop coûteuses et pas assez rentables en termes de production électrique. Les affirmations de Jean-Marc Jancovici ont depuis été contredites dans de nombreux articles de presse (notamment ici ou ici), mais pour EELV, le mal est fait.
"C'est vrai que cette BD est un problème pour nous, reconnaît en off un membre de la direction du parti. D'un côté elle a permis de faire prendre conscience à un grand nombre de personnes de l'urgence climatique devant laquelle nous nous trouvons, mais en même temps elle a convaincu les lecteurs que le nucléaire était la seule solution en matière d'énergie."
Marine Tondelier souhaite donc "rattraper le retard pris dans l'opinion". Mais avec un projet de loi d'accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires déjà voté au Sénat et qui, en l'état, met fin à la trajectoire d'abaissement de la part du nucléaire à 50 % dans le mix énergétique français, il y a urgence pour les opposants à l'atome.
"Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres"
"On est dans le bon timing, veut croire Yannick Jadot. Dans cette loi, par le fait du prince, il y a des objectifs inscrits qui ne relèvent normalement pas de ce texte, mais de la PPE [loi de programmation pluriannuelle de l'énergie] qui arrivera au printemps ou à l'été. Donc il est encore temps. J'espère que nous parviendrons à faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent."
Un débat sur le nucléaire a bien été organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) du 27 octobre eu 27 février. Celui-ci portait précisément sur le programme proposé par EDF de six réacteurs nucléaires de type EPR2, dont les deux premiers seraient situés à Penly, en Normandie. Mais dans un communiqué daté du 8 février, la CNDP, qui pointe le vote au Sénat du projet de loi et la tenue d'un Conseil de politique nucléaire le 3 février à l'Élysée, interroge : "Pourquoi débattre, alors que les décisions sont déjà perçues comme prises, et que la machine est en route ?"
>> À lire : Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Les écologistes prennent donc le relais. "On va faire cette proposition de Convention citoyenne sur le nucléaire, et peut-être que si Macron n'y répond pas favorablement, on devra l'organiser nous-mêmes", déclare Marine Tondelier, qui regrette que l'examen du projet de loi visant à accélérer les procédures de construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale au moment où les Français ont l'esprit plutôt tourné vers la réforme des retraites.
Le nucléaire est "une filière de manipulation et de mensonges", affirme-t-elle. "Si ces mensonges avaient été faits dans un autre secteur, les gens seraient en prison. On mise toute notre politique énergétique et climatique sur un mirage. L'EPR de Flamanville, c'est le meilleur exemple. Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres."
Lancé en 2007, le chantier du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, dans la Manche, devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024. Son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.
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Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022
Corrosion de réacteurs nucléaires : la France échappe au pire pour cet hiver
En chiffres
Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France
Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Le village de Bélâbre se déchire autour de l’installation de migrants
A l’initiative du collectif Non au CADA à Bélâbre, une centaine de locaux, et de soutiens venus à l’appel du parti Reconquête se sont rassemblés sur la place de l’église afin de faire entendre leurs revendications au maire, qui fait aujourd’hui la sourde oreille. Les habitants, inquiets des répercussions sécuritaires que pourrait causer l’accueil de ces 38 migrants dans un bâtiment de taille modeste et dans un village tranquille, s’opposent fermement au projet, et réclament au maire l’organisation d’un référendum local sur la question. Le seul épicier du village a d’ors et déjà annoncé qu’il partirait ailleurs si jamais le projet devait aboutir.
En opposition à ces villageois, d’autres habitants soutenus par des militants d’extrême-gauche venus de toute la région (notamment à l’appel de l’organisation Extinction Rebellion Poitiers) se sont réunis place de la mairie en faveur de l’accueil de ces migrants derrière une banderole « Bélâbre Généalogique ». Ils soutiennent le projet initié par l’association Viltaïs, organisation pourtant pointée du doigt par la Cour des comptes à cause du train de vie démesuré de ses dirigeants. Le cortège s’est finalement approché de la place de l’église sous l’étroite surveillance des 84 gendarmes déployés afin de sécuriser les manifestations. Quelques échanges tendus ont eu lieu, sans néanmoins dégénérer vers la violence.
Des activistes ont néanmoins réussi à déjouer la vigilance des gendarmes et ont saboté le matériel de sonorisation apporté par les anti-CADA en sectionnant le câble d’alimentation. Une méthode d’intimidation qui n’a pas refroidit les opposants au centre d’accueil, qui se sont finalement réunis à quelques dizaines de mètres plus loin sur le perron de l’Eglise afin de prononcer quelques uns des discours, sans micro.
Marie-Odile Trusch, bélâbraise d’un âge honorable et porte-parole du collectif, n’a elle pas pu s’exprimer et a dû attendre le calme d’une conférence de presse organisée à l’écart du raffut des militants immigrationnistes pour dénoncer les diverses menaces, insultes, et autres diffamations subies par les membres du collectif, parfois par voie de presse.
Une manifestation locale, qui a eu une répercussion nationale, grâce à la venue du très médiatique avocat Pierre Gentillet, originaire d’une commune située à une trentaine de kilomètres de là et qui accueille déjà des demandeurs d’asile dont l’intégration ne semble pas avoir été aussi idyllique que semblent vouloir le présenter les pouvoirs publics.
« Battez-vous pour #Belabre » ! Discours de @Pierre_GTIL en soutien aux manifestants contre l’ouverture d’un centre pour demandeurs d’asile dans le village. Reportage à venir sur @Valeurs pic.twitter.com/MY9WJ1YkOt
— Jonathan Moadab (@MoadabJ) March 11, 2023
Les habitants du village ont fourni une contre-proposition au maire pour racheter la chemiserie pour en faire une entreprise tournée vers l’avenir et le web3. Bien qu’enclavée, cette commune du Berry dispose en effet d’un accès à la fibre optique.
France24 - World
UN to release capstone report on climate change amid rising carbon emissions
Issued on: 20/03/2023 - 12:00
NEWS WIRES
A major new United Nations report being released Monday is expected to provide a sobering reminder that time is running out if humanity wants to avoid passing a dangerous global warming threshold.
The report by hundreds of the world’s top scientists is the capstone on a series that summarizes the research on global warming compiled since the Paris climate accord was agreed in 2015.
It was approved by countries at the end of a week-long meeting of the United Nations’ Intergovernmental Panel on Climate Change report in the Swiss town of Interlaken, meaning governments have accepted its findings as authoritative advice on which to base their actions.
At the start of the meeting U.N. Secretary-General Antonio Guterres warned delegates that the planet is “nearing the point of no return” and they risk missing the internationally agreed limit of 1.5 degrees Celsius (2.7 Fahrenheit) of global warming since pre-industrial times.
The press conference for the launch of the IPCC #ClimateChange 2023: Synthesis Report starts today at 2pm CET. Follow live 👉 https://t.co/hd6OPJsn9S pic.twitter.com/BCpBmSQ3Cb
March 20, 2023That's because global emissions of carbon dioxide and other greenhouse gases keep increasing — mainly due to the burning of fossil fuels, deforestation and intensive agriculture — when in fact they need to decline quickly.
Governments agreed in Paris almost eight years ago to try to limit temperature rise to 1.5 C or at least keep it well below 2 C (3.6 F). Since then scientists have increasingly argued that any warming beyond the lower threshold would put humanity at dire risk.
Average global temperatures have already increased by 1.1 degrees Celsius (2 degrees Fahrenheit) since the 19th century, but Guterres insisted last week that the 1.5 C target limit remains possible "with rapid and deep emissions reductions across all sectors of the global economy.”
Monday's report comes after the IPCC made clear two years ago that climate change is clearly caused by human activity and refined its predictions for a range of possible scenarios depending on how much greenhouse gas continues to be released.
The following year it published a report concluding that the impacts of global warming are already being felt and nearly half the world's population are "highly vulnerable to climate change.” Two months later it laid out what needs to be done to reduce the harm from warming that's already inevitable and prevent a further dangerous rise in temperatures; the sharp drop in cost of solar and wind power would make that easier, it noted.
Three further special reports by the IPCC focused on the oceans, land and 1.5-degree target. The next round of reports won't be published until the second half of this decade, by when experts say it could be too late to take further measures allowing that ambitious goal to still be met.
Governments agreed at last year's climate summit in Egypt to create a fund to help pay for the damage that a warming planet is inflicting on vulnerable countries, but failed to commit to new measures for reducing greenhouse gas emissions.
The new synthesis report published Monday will play a pivotal role when governments gather in Dubai in December for this year's U.N. climate talks. The meeting will be the first to take stock of global efforts to cut emissions since the Paris deal, and hear calls from poorer nations seeking more aid.
Guterres, the U.N. chief, recently argued that fossil fuel companies should hand over some of their vast profits to help victims of climate change.
(AP)
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One Forest Summit
Earth’s ‘green lung’ rainforests take centre stage at talks in Gabon
CLIMATE EMERGENCY
CO2 capture and storage: Environmental lifeline or blank cheque for polluters?
environment
UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021
France24 - Monde
Rugby : les Bleus terminent leur Tournoi avec une victoire contre le pays de Galles
Publié le : 18/03/2023 - 17:34Modifié le : 18/03/2023 - 17:47
Olivier BRAS
Les Bleus ont battu samedi les Gallois (41-28) avec le bonus offensif, se montrant parfois brouillons dans cette rencontre ponctuée de 9 essais. La France attend désormais le résultat du match Irlande - Angleterre pour connaître son classement final dans cette édition du Tournoi des Six Nations.
Le contrat est rempli pour le XV de France qui a battu avec le bonus offensif (41-28), samedi 18 mars, au Stade de France, l'équipe du pays de Galles, empochant ainsi 5 points précieux qui peuvent encore permettre aux joueurs français de gagner cette édition du Tournoi des Six Nations, si jamais l'Irlande s'incline lourdement face à l'Angleterre lors du dernier match de cette compétition.
Ce scénario semble très peu probable tant l'Irlande, en course pour un Grand Chelem, rayonne dans cette édition du Tournoi et ne devrait pas laisser passer l'occasion de pouvoir célébrer un Grand chelem à domicile, en battant des Anglais laminés le week-end dernier par les Français.
Les Français, auteurs d'un Grand chelem lors de la précédente édition, devront donc probablement se contenter d'une deuxième place cette année. Le programme s'annonçait plus difficile dans cette édition 2023 puisqu'ils avaient trois déplacements à effectuer, dont un à Dublin face à la redoutable Irlande, première nation mondiale actuellement. Ils y ont subi une défaite logique (32-19) qui leur a rappelé à quel point cette équipe irlandaise sera redoutable lors de la Coupe du monde.
Face aux Gallois, les Français auront dû attendre 10 minutes pour entrer enfin dans les 50 mètres adverses. Après un début de match à l'avantage de leurs adversaires, récompensés par un essai de George North à la 8e minute, les Français ont réagi très rapidement. Deux minutes plus tard, l'ouvreur Romain Ntamack mettait le feu dans la défense galloise et offrait son ballon à Antoine Dupont qui, d'une longue passe, servait Damian Penaud. Seul sur son aile, il pouvait tranquillement marquer le premier essai des Bleus, transformé par Thomas Ramos (7-7).
Rayonnants la semaine dernière contre l'Angleterre, les Bleus ont eu plus du mal à contrôler ce match. Ils ont eu du mal à contenir les velléités offensives des Gallois, désireux de terminer leur Tournoi décevant, ponctué d'une seule victoire en Italie, avec un exploit face aux Bleus.
Warren Gatland, le sélectionneur des Gallois, avait misé pour cette rencontre sur l'expérience de ses vieux grognards, en alignant notamment le deuxième ligne Alun Wyn Jones qui disputait sa 159e sélection sous le maillot du XV du Poireau.
Un doublé de Damian Penaud
Les Bleus ont pris l'avantage au score à la 27e minute grâce à une pénalité inscrite par Thomas Ramos (10-7). Il rajoutait 3 points de plus deux minutes plus tard, l'arbitre Nic Berry sanctionnant des Gallois mis à mal en mêlée.
La domination des Bleus s'est accentuée au fil de la rencontre, les trois-quarts français manifestant leur désir d'enflammer cette rencontre. Leurs efforts sont récompensés à la 34e minute avec un essai de Jonathan Danty en bout de ligne, transformé par Thomas Ramos (20-7). Une action saluée par le public du Stade de France qui a gratifié l'équipe de France d'une Marseillaise.
Après la mi-temps, les Français ont repris la rencontre sur le même rythme, leur sélectionneur Fabien Galthié souhaitant les voir réaliser une meilleure deuxième période. Et ses hommes, qui s'étaient vu remettre vendredi leurs maillots par Bernard Laporte - contraint de démissionner de la présidence de la Fédération de rugby après sa condamnation pour corruption - l'ont écouté.
Les Français ont assommé les Gallois en cinq minutes : le pilier Uini Atonio a inscrit à la 44e minute un essai - son premier en 50 sélections - et Gaël Fickou a lui aussi aplati le ballon dans l'en but adverse à la 49e. Avec deux transformations de Ramos, les Bleus menaient 34-7.
🇫🇷💥 L'essai du bonus pour @FickouG !#NeFaisonsXV #FRAPDG #XVdeFrance🔴 Suivez le match en direct sur @francetvsport ! https://t.co/GD9u69NV3u pic.twitter.com/sdaUT0ezWQ
March 18, 2023Leur large avance s'est cependant réduite à la 55e minute après un essai du Gallois Bradley Robberts, transformé par l'ouvreur Dan Biggar, un joueur qui évolue dans le championnat français sous les couleurs du RC Toulon. Des Gallois revigorés qui ont de nouveau marqué à la 65e minute, l'essai de Tomos Williams, transformé par Biggar, leur permettant de n'avoir plus que 13 points de retard (34-21).
Plus frais lors du dernier quart d'heure, les Français ont mieux fini cette rencontre, en s'offrant un dernier essai à la 78e minute inscrit par Damian Penaud. Thomas Ramos réussissait la transformation et signait ainsi un 100 % au pied. Les Gallois se chargeaient cependant de clore le score de cette rencontre, avec un dernier essai de Rio Dyer transformé par Leigh Halfpenny (41-28).
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Compte-rendu
Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique
Reportage
Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial
Tournoi des Six Nations : le XV de France s'incline en Irlande
France24 - Monde
Tournoi des Six Nations : l'Irlande remporte son quatrième Grand Chelem, les Français deuxièmes
Publié le : 18/03/2023 - 20:22Modifié le : 18/03/2023 - 21:05
FRANCE 24
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Le XV du Trèfle a dominé l'Angleterre à Dublin, samedi, remportant son quatrième Grand Chelem dans le tournoi des Six Nations. Vainqueurs du Pays de Galles quelques heures plus tôt, les Bleus terminent deuxièmes du tournoi.
L'Irlande a réussi, samedi 18 mars, le quatrième Grand Chelem de son histoire dans le Tournoi des Six Nations en venant à bout de l'Angleterre (29-16), confirmant qu'elle serait une des favorites du mondial en France, cet automne.
Emmené par Johnny Sexton, devenu le meilleur réalisateur de l'histoire du Tournoi avec 566 points, le XV du Trèfle s'est remis d'une entame nerveuse pour prendre l'ascendant sur l''Angleterre, qui a joué toute la seconde période à 14.
Mission complete! 🫡#TeamOfUs | #GuinnessSixNations pic.twitter.com/oeuJaRhFtR
March 18, 2023Grâce à une maîtrise de son système de jeu impressionnante, des joueurs en pleine plénitude de leur talent - comment ne pas citer Josh van der Flier, Jonathan Sexton, Caelan Doris ? - et un sélectionneur respecté et sûr de lui, l'Irlande ne peut que voir sereinement son avenir.
Avec ce cinquième succès consécutif dans le tournoi, l'Irlande termine en tête du classement avec 27 points et réalise le quatrième Grand Chelem de son histoire après ceux de 1948, 2009 et 2018. Battue à Dublin le 11 février dernier (32-10), l'équipe de France termine à la deuxième place (20 points) à six mois de la Coupe du monde.
Suivent l'Écosse (15 points), l'Angleterre (10 points), le Pays de Galles (6 points) et l'Italie (1 point).
Avec AFP
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Compte-rendu
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Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial
France24 - Monde
Catastrophe ferroviaire en Grèce : après les manifestations, le chef de la police limogé
Publié le : 18/03/2023 - 15:21Modifié le : 18/03/2023 - 15:22
FRANCE 24
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Le gouvernement a annoncé, samedi, le limogeage du chef de la police après les affrontements qui se sont multipliés entre forces de l'ordre et protestataires depuis l'accident de train qui a coûté la vie à 57 personnes. Lors de la dernière manifestation, la police antiémeute avait notamment été filmée chargeant et frappant des manifestants pacifiques sur la place Syntagma, à Athènes.
Il n'aura pas résisté à la crise. Le chef de la police grecque a été limogé, a annoncé, samedi 18 mars, le gouvernement, après les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants qui se sont multipliés depuis l'accident ferroviaire du 28 février, le plus meurtrier de l'histoire du pays.
Constantinos Skoumas a été demis de ses fonctions, selon le bureau du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, moins de deux mois après avoir été confirmé à son poste.
Ce limogeage intervient alors que la police a été critiquée pour sa gestion des manifestations qui ont éclaté après la collision entre deux trains près de Larissa (centre-est), qui a fait 57 morts.
"Nous apprendrons de nos erreurs", a déclaré Kyriakos Mitsotakis samedi, en déplacement de campagne à Athènes. "Une erreur ne devient une faute que si elle se répète".
"La nomination d'un nouveau chef de la police a pour objectif une mise en œuvre plus efficace des plans opérationnels d'une police moderne concernant la sécurité des citoyens", a précisé le bureau du Premier ministre.
Lors de la dernière manifestation jeudi, une équipe de la police antiémeute a été filmée chargeant et frappant des manifestants pacifiques sur la place Syntagma, dans le centre d'Athènes.
Quelques heures plus tard, une dépanneuse de la police a percuté un groupe de manifestants qui tentait de bloquer une rue de la capitale avec des poubelles, en projetant un au sol.
La catastrophe ferroviaire a déclenché des semaines de protestations, parfois violentes, qui ont mis la pression sur le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis avant les élections prévues en mai.
Le ministre des Transports avait démissionné après la catastrophe. Le chef de gare en service lors de l'accident et trois autres responsables des chemins de fer ont eux été inculpés et risquent la prison à perpétuité.
Les syndicats avaient depuis longtemps mis en garde contre les défaillances des chemins de fer grecs, décrivant un réseau sous-financé, en sous-effectif et sujet aux accidents après une décennie de réductions des dépenses.
Le ministre des Transports par intérim, Georgios Gerapetritis, a déclaré que les services ferroviaires, suspendus après l'accident, reprendraient progressivement à partir du 22 mars, pour être entièrement rétablis d'ici au 16 avril. Des systèmes de sécurité automatisés vont être installés d'ici fin septembre, a-t-il ajouté.
Avec AFP
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Des dizaines de milliers de Grecs crient de nouveau leur colère, des heurts à Athènes
Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement
Catastrophe ferroviaire en Grèce : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues
France24 - Monde
Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?
Publié le : 17/03/2023 - 16:50Modifié le : 17/03/2023 - 16:57
Romain HOUEIX
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Après le 49.3 utilisé par le gouvernement Borne pour faire adopter la réforme des retraites, quelles sont les suites à attendre ? Motions de censure, manifestations, hypothèse de dissolution, référendum d'initiative partagée… France 24 fait le point sur les prochaines étapes pour Emmanuel Macron et ses oppositions.
Après une réforme des retraites adoptée au forceps via la 100e procédure de 49.3 de la Ve République, les oppositions au projet de loi ne désarment pas. Elles espèrent toujours faire reculer le gouvernement avant la promulgation de sa loi.
À l'image de la coalition de gauche Nupes, elles espèrent utiliser "tous les moyens à sa disposition" pour faire échouer la réforme contestée des retraites, du soutien au mouvement social à un référendum d'initiative partagée en passant par les motions de censure et le Conseil constitutionnel.
• Examen des motions de censure
Dans la foulée du 49.3, deux motions de censure ont été déposées. L'une émane du groupe du Rassemblement national ; l'autre, du groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), est surveillée comme le lait sur le feu par le gouvernement.
En effet, soutenue par la Nupes, cette motion de censure, parce qu'elle apparaît comme transpartisane, est la plus à même d'être adoptée. Le petit groupe fourre-tout se retrouve ainsi en position de pivot des oppositions du fait de son positionnement centriste et modéré, avec une motion qui peut recueillir les suffrages de la gauche, de l'extrême droite voire de certains Républicains qui voudraient franchir le pas de l'opposition au gouvernement, en plus de celle à la réforme des retraites.
Les motions de censure devaient être déposées dans un délai de vingt-quatre heures après le déclenchement de l'article 49.3. Il faudra ensuite attendre au minimum quarante-huit heures pour qu'elles soient débattues – c'est la conférence des Présidents qui fixera l'heure d'examen.
Pour être adoptée, l’une ou l’autre des motions de censure devra réunir les voix de la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, soit 289 suffrages en temps normal, mais 287 actuellement car quatre sièges restent non pourvus. Une condition qui évite qu'une majorité simple, liée à des abstentions, ne suffise à renverser un gouvernement. En clair : toute abstention vaut soutien implicite au gouvernement, selon la Constitution.
Pour cette condition aussi, il est peu probable de voir une motion de censure l'emporter. Avec l'ensemble des députés Nupes (149), RN (88), et de tous les Liot (20), il manque encore 32 voix pour l'adopter. Plus de la moitié du groupe Les Républicains devrait donc franchir le Rubicon alors que le président de LR Ciotti assure qu'aucun de ses membres ne soutiendra de motions de censure. À moins d'une défection improbable des rangs de LREM, ou de ses alliés du Modem et d'Horizons.
Rappel. Si la motion de censure est votée, 2 conséquences juridiques : - le texte n’est pas adopté (donc pas de réforme des retraites)- le Gouvernement doit démissionner (et donc le PR doit nommer un PM)La dissolution n’est pas automatique. C’est un choix politique du PR https://t.co/avUmPHaB2c
March 17, 2023
Mais si une des motions de censure venait à être votée, la loi sur laquelle le gouvernement d'Élisabeth Borne avait engagé sa responsabilité serait alors rejetée. Emmanuel Macron aurait alors le choix de désigner un autre Premier ministre ou bien conserver sa confiance à Élisabeth Borne – et, dans ce cas, dissoudre l'Assemblée nationale. Une solution qui avait été adoptée par Charles de Gaulle en 1962 lors de la seule motion de censure adoptée de la Ve République.
• "Une seule solution, la dissolution" ?
Le slogan fait florès dans les cortèges. La dissolution est agitée par Emmanuel Macron comme une menace récurrente depuis que les élections législatives de juin 2022 ne lui ont laissé qu'une majorité relative pour gouverner. Elle l'était encore à la veille du 49.3 pour espérer faire rentrer dans le rang les Républicains réticents à voter la réforme.
S'inscrire dans les pas du général de Gaulle en répondant à une motion de censure par une dissolution, voilà qui, sans doute, ne déplairait à Emmanuel Macron. Même dans les rangs des soutiens de l'exécutif, les nouvelles législatives apparaissent comme une solution. Un responsable du groupe majoritaire affirme ainsi, sous couvert d'anonymat, que la séquence des retraites et le 49-3 est "un crash. Il faut une dissolution". Et repartir du bon pied en gagnant les élections qui reboosteraient le capital politique de la macronie.
Reste que la manœuvre est hasardeuse. En 1997, Jacques Chirac avait tenté la manœuvre qui lui avait coûté sa majorité. Une éventuelle dissolution de 2023 pourrait aboutir aux mêmes conséquences…
Sans boule de cristal, difficile de prédire qui pourrait sortir gagnant de ces hypothétiques législatives : la Nupes, à condition de s'entendre sur les investitures, pourrait faire un bond en capitalisant sur le mouvement social réussi. Mais les observateurs alertent sur le fait que le gagnant le plus probable risque d'être le RN, prospérant sur le mécontentement grandissant de la société française.
L'Assemblée nationale risquerait alors d'être plus morcelée que jamais, rendant improbable l'existence d'une majorité.
• La rue ne désarme pas
La suite pour la réforme des retraites se jouera aussi dans la rue. Après la décision du gouvernement de recourir au 49.3 pour faire adopter son projet de loi, l'intersyndicale s'est réunie et a dénoncé "un déni de démocratie" et un passage "en force".
"Aujourd'hui, c'est ce mouvement social exemplaire qui démontre que le président de la République et son gouvernement sont en échec devant l'Assemblée nationale", ont écrit les huit principaux syndicats français dans leur communiqué.
L'intersyndicale a appelé à "des rassemblements locaux de proximité" durant le week-end du 18 mars et à une neuvième journée de grèves et de manifestations le jeudi 23 mars.
Reste qu'après des semaines de mobilisation dans le calme, le mouvement pourrait durcir et échapper à l'encadrement des syndicats. Un scénario que l'intersyndicale agite depuis des semaines face à l'inflexibilité de Macron. L'usage du 49.3 a donné raison aux syndicalistes. Plusieurs manifestations spontanées ont eu lieu dans la foulée de l'utilisation de l'article de la Constitution, donnant lieu à de multiples incidents et interpellations.
• Vers un référendum d'initiative partagée ?
La Nupes préfère garder plusieurs cartes dans sa main pour lutter contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Si la motion de censure venait à échouer, le référendum d'initiative partagée (RIP) pourrait être une autre option.
Arme constitutionnelle à la disposition des parlementaires, le RIP prévoit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi "à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement", soit au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs). Elle doit aussi être "soutenue par un dixième des électeurs", soit 4,87 millions de personnes, dont les signatures doivent être recueillies dans un délai de neuf mois.
Pour Valérie Rabault, vice-présidente socialiste de l'Assemblée nationale, la procédure permettrait de "bloquer pendant neuf mois la mise en œuvre de cette réforme". Mais "si un RIP est déclenché sur les retraites, il faut qu'il le soit avant la promulgation de la loi".
Pour son collègue de la Nupes, le député PCF Stéphane Peu a assuré que l'inter groupe disposait depuis mardi 14 mars des 185 parlementaires nécessaires à la procédure. Sa proposition de loi proposera que "l'âge de départ à la retraite ne puisse pas excéder 62 ans", a-t-il précisé.
• Le Conseil constitutionnel, un autre recours
Le RIP n'est pas la seule carte qui reste à abattre aux opposants de la réforme si les motions de censure ne trouvent pas de majorité : "Il y aura plusieurs recours au Conseil constitutionnel contre ce texte s’il était voté", assurait ainsi mardi 14 mars, Charles de Courson, député centriste du groupe Liot.
Les députés de gauche comptent s’appuyer sur l’avis du Conseil d’État, qui avait alerté le gouvernement d’un risque d’inconstitutionnalité de certaines mesures de son projet de réforme et notamment son manque de chiffrage clair, celui présenté initialement par le gouvernement ayant été battu en brèche au fur et à mesure des débats.
Il est…éclairant sur les fragilités juridiques de la réforme
March 17, 2023La chef de fil des Insoumis à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, a promis que la gauche saisirait le Conseil constitutionnel. La coalition va faire valoir que la réforme, insérée dans un projet rectificatif du budget de la Sécurité sociale, tient du cavalier législatif, puisque les finances ne sont pas le seul aspect abordé dans le texte.
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REVUE DE PRESSE
Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron
passage en force
Réforme des retraites : le gouvernement dégaine finalement le 49.3, retrouvez le fil de la journée
France24 - Monde
Retraites : Liot, le petit groupe parlementaire qui espère faire tomber le gouvernement
Publié le : 17/03/2023 - 18:25
Pauline ROUQUETTE
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Composé d'une vingtaine d'élus, ce groupe parlementaire entend faire tomber Élisabeth Borne avec sa motion de censure "transpartisane", qui espère rallier des élus de droite et du parti présidentiel. Figure désormais emblématique du groupe Liot, le député centriste Charles de Courson veut unir les oppositions pour rejeter la réforme des retraites, et renverser le gouvernement.
Il est le plus petit groupe de l'hémicycle et fait trembler le gouvernement. La petite bête qui voudrait manger la grosse. Premier signataire d'une motion de censure "transpartisane" – cosignée par des élus de la Nupes et déposée vendredi contre le gouvernement en riposte au 49.3 –, le groupe, composé de vingt députés réunis sous la bannière Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoire (Liot), est aujourd'hui celui qui a le plus de chances de faire sombrer l'exécutif.
"C'est le retour à la IVe République : c'est le plus petit groupe qui se met à avoir le plus d'influence dans un Parlement morcelé", déplore le député macroniste Jean-René Cazeneuve.
À la tête de la contestation, Charles de Courson, député centriste de la Marne. Élu depuis 1993, il est devenu l'une des mascottes de l'Assemblée pour son opposition marquée au gouvernement. C'est lui qui porte la motion de censure "transpartisane" du groupe Liot qui se retrouve ainsi en position de pivot.
🔵 Le groupe LIOT a déposé une #MotionDeCensureTransPartisane sur la #ReformeDesRetraites.Voici la déclaration du Président @BertrandPancher ⤵️ pic.twitter.com/5Yodd51kUG
March 17, 2023>> À lire aussi - Motion de censure, référendum, dissolution… Après le 49-3, quelle suite à la réforme des retraites ?
Rôle pivot
Né en juin dernier, Liot n'était pas hostile, au départ, à l'idée de collaborer avec le camp présidentiel, qui ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée. Emmanuel Macron l'avait d'ailleurs cité, au même titre que Les Républicains (LR), comme groupe avec lequel il souhaitait pouvoir nouer une "alliance" pour permettre à certains textes d'être adoptés.
Mais les méthodes de l'exécutif pour mener sa réforme ont provoqué une cassure, et Liot se retrouve désormais propulsé meneur de la fronde contre le gouvernement après le déclenchement, jeudi, du 49.3 par la Première ministre Élisabeth Borne.
"Nous avons une capacité à rassembler le plus grand nombre", plaide Bertrand Pancher, chef de file du groupe. Effectivement, le groupe est aujourd'hui considéré par la Nupes et le Rassemblement national – qui a aussi déposé sa propre motion de censure – comme le plus susceptible de rassembler les voix de l'extrême droite à l'extrême gauche.
Son absence de couleur politique marquée doit en effet permettre à tous les autres opposants de se rallier à la motion de censure "transpartisane", contrairement à celle déposée par le groupe Rassemblement national, disposé toutefois à voter les motions des autres.
Quant à la Nupes, Liot ne disposant pas d'un nombre de députés suffisants pour déposer seul une motion de censure, les quatre groupes de l'alliance de gauche ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'apporter leur soutien, afin d'atteindre la soixantaine de signatures requises.
Tout en encourageant les "mobilisations spontanées dans tout le pays", Jean-Luc Mélenchon a pour sa part annoncé que LFI retirait sa motion de censure pour soutenir celle de Liot qui a, selon lui, davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites.
Si mes amis ont chanté la Marseillaise, c'est pour refuser de banaliser le 49.3.Ils ont eu raison.Nous avons décidé de donner les plus grandes chances possibles à la censure, et donc de soutenir la motion de censure du groupe LIOT.#le7930Inter #MotionDeCensureTransPartisane pic.twitter.com/0beXpfZDj1
March 17, 2023Tout semble désormais reposer sur la droite. Mais si Bertrand Pancher a expliqué vendredi qu'il cherchait encore à convaincre des députés LR d'apposer leur signature, ses ultimes efforts sont restés vains. Au total, la motion a recueilli 91 signataires de cinq groupes politiques, a-t-il fait savoir à Reuters. Mais aucun député Les Républicains (LR) n'a signé la motion de censure.
"Le vote de cette motion permettra de sortir par le haut d'une crise politique profonde", a-t-il déclaré devant la presse, regrettant que "les collègues de LR ne soient pas signataires".
Plus tôt, sur BFM TV, Charles de Courson expliquait : "Si vous additionnez l'ensemble des oppositions, nous sommes à 256 ou 258 votes". Rappelant qu'il faut un total de 287 voix pour voter la censure, et qu'une trentaine de votes Républicains sont donc nécessaires pour cela, le député de la Marne poursuit : "Dans le groupe LR, ils sont 61. Il y en avait 30 qui voulaient voter contre ou s'abstenir, et les votes contre étaient estimés à 25 ou 26. Si tout le monde vote, cela pourrait nous sortir de cette crise politique".
Charles de Courson, meneur de contestation
"Le recours au 49.3 signe l'échec de ce gouvernement, et je sais par les indiscrétions de membres de la majorité présidentielle que beaucoup étaient opposés au recours au 49.3, car cela signe la faiblesse du gouvernement", déclarait encore Charles de Courson, vendredi matin.
S'il n'a d'ordinaire pas le profil du frondeur, Charles Amédée du Buisson de Courson – qui détient le record de longévité à l'Assemblée, et dont la famille y a toujours siégé depuis la Révolution – s'est malgré tout toujours montré prêt à se battre quand il le jugeait nécessaire. Comme en 2019, lorsqu'il s'était opposé farouchement au projet de loi anticasseurs.
"Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte, transpartisane, pour sauver la démocratie politique et sociale", a-t-il encore lancé, vendredi, fustigeant l'énième recours de l'exécutif au 49.3. "Cet acharnement du président de la République à vouloir absolument faire adopter un texte qui est minoritaire à l'Assemblée nationale et ultraminoritaire dans le pays est une pure folie".
Ce n'est pas la première fois que le député prend le taureau par les cornes. Début février, il s'était déjà illustré dans l'hémicycle en condamnant le refus de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, d'examiner une motion référendaire déposée par Liot au nom de 58 députés d'opposition. "En faisant cela, vous participez au déni de démocratie", avait-il lancé à la présidente, sous les applaudissements du groupe Nupes.
"Comment avez-vous pu refuser la motion référendaire que nous avons déposée [...] pour éviter qu'il y ait un vote ?", lance @C_deCourson (Liot) à @YaelBRAUNPIVET. "Vous participez au déni de démocratie."#Retraites #RéformeDesRetraites #DirectAN pic.twitter.com/X2fGSriaCK
February 6, 2023La motion de censure du groupe Liot a-t-elle une chance de remporter suffisamment de voix pour faire tomber le gouvernement ? Charles de Courson se montre prudent. "On le verra lundi, mais on ne peut pas continuer comme cela", répond-il par exemple à France Info.
Quoi qu'il en soit, le député marnais a prévenu que la motion de censure n'était que la première étape de la bataille. Déplorant une situation qui "ruine le système démocratique", Charles de Courson a annoncé la couleur : si le texte était adopté sans vote, il ira au Conseil constitutionnel.
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CLIMAT SOCIAL
Réforme des retraites : motions de censure et actions de colère après le 49.3
REVUE DE PRESSE
Retraites : le 49.3, un "coup dur au leadership" d'Emmanuel Macron
Réforme des retraites : manifestations et tensions en France après le recours au 49.3
Valeurs Actuelles
[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?
Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.
France24 - World
North Korea's Kim calls for nuclear attack preparedness against US, South Korea
Issued on: 20/03/2023 - 00:50
NEWS WIRES
North Korean leader Kim Jong Un called for the country to stand ready to conduct nuclear attacks at any time to deter war, accusing the US and South Korea of expanding joint military drills involving American nuclear assets, state media KCNA said on Monday.
Kim's remarks came as the isolated country conducted what KCNA called exercises aimed at bolstering its "war deterrence and nuclear counterattack capability" on Saturday and Sunday to send strong warnings against the allies.
In the exercises, a ballistic missile equipped with a mock nuclear warhead flew 800 km (497 miles) before hitting a target at the altitude of 800 m (0.5 mile) under the scenario of a tactical nuclear attack, KCNA said.
Kim, who oversaw the test, said the exercises improved the military's actual war capability and highlighted the need to ensure its readiness posture for any "immediate and overwhelming nuclear counterattack" through such drills.
"The present situation, in which the enemies are getting ever more pronounced in their moves for aggression against the DPRK, urgently requires the DPRK to bolster up its nuclear war deterrence exponentially," KCNA quoted him as saying.
Kim was using the acronym of his country's official name, the Democratic People's Republic of Korea.
"The nuclear force of the DPRK will strongly deter, control and manage the enemy's reckless moves and provocations with its high war readiness, and carry out its important mission without hesitation in case of any unwanted situation," he added.
KCNA photos showed Kim attended the test, again with his young daughter, as flames roar from the soaring missile before it hit the target.
South Korea and Japan reported a launch of a North Korean short-range ballistic missile off the east coast on Sunday, the latest in a series of missile tests in recent weeks.
North Korea has reacted furiously to South Korea-US combined military drills, calling them a rehearsal for invasion against it.
The allies have been carrying out a multitude of their annual exercises since earlier this month, including air and sea drills on Sunday involving US B-1B strategic bombers.
The US and South Korea navies and marine corps are set to kick off their first large-scale Ssangyong amphibious landing exercises in five years on Monday for a two-week run until April 3.
Last month, the two countries staged tabletop exercises simulating North Korea's nuclear attack amid South Korean President Yoon Suk Yeol's push for more confidence in US extended deterrence - its military capability, especially nuclear forces, to deter attacks on its allies.
In another dispatch, KCNA said more than 1.4 million North Koreans have volunteered to join or re-enlist in the military to fight against Seoul and Washington, up from some 800,000 reported by a state newspaper just two days before.
(REUTERS)
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North Korea passes law allowing nuclear first strike, says programme 'irreversible'
North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan
North Korea’s Kim brings daughter to oversee test of suspected Hwasong-17 ICBM
France24 - World
Pension protests pile pressure on Macron ahead of crucial vote for France
Issued on: 19/03/2023 - 13:06
FRANCE 24
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Camille KNIGHT
French President Emmanuel Macron faces a critical test on Monday when the National Assembly is due to examine no-confidence motions filed after his government bypassed parliament on Thursday to push through a deeply unpopular pension reform, sparking days of unrest.
The move, which followed weeks of protests against the pension overhaul, triggered three nights of unrest and demonstrations in Paris and throughout the country, reminiscent of the Yellow Vest protests that erupted in late 2018 over high fuel prices.
In a statement issued Sunday from his office to AFP, French President Emmanuel Macron expressed hope that "the text on pensions can go to the end of its democratic journey". This will in all likelihood happen, as Monday's votes may put on display anger at Macron's government, but are unlikely to bring it down.
Opposition lawmakers filed two motions of no confidence in parliament on Friday.
Centrist group LIOT proposed a multiparty no-confidence motion, which was cosigned by the left-wing NUPES (New Ecological and Social People’s Union) coalition. Hours later, France's far-right Rassemblement National (National Rally or RN) party, which has 88 National Assembly members, also filed a no-confidence motion.
But even though Macron's party lost its absolute majority in the lower house in elections last year, there was little chance the multi-party motion would go through – unless a surprise alliance of lawmakers from all sides is formed, from the far left to the far right.
>> The Debate: French government overrides parliament over pensions, at what cost?
The leaders of the conservative Les Républicains (LR) party have ruled out such an alliance. None of them sponsored the first no-confidence motion filed on Friday.
But the party still faced some pressure.
Reacting to acts of intimidation against deputies backing the government's reform and violent protests that included attacks on official buildings this weekend, the statement from Macron's office added that the president backed government measures to protect elected representatives.
Two leading members of the LR party, whose leader has said they will not support the no-confidence motions, reported threats and intimidation against them Sunday.
Macron's overhaul raises the minimum retirement age by two years to 64, which the government says is essential to ensure the system does not go bust.
"I think there will be no majority to bring down the government. But this will be a moment of truth," Finance Minister Bruno Le Maire told Le Parisien newspaper, commenting on prospects for Monday's votes.
"Is the pension reform worth bringing down the government and political disorder? The answer is clearly no. Everyone must take their responsibilities," he added.
‘We’re being trampled on’
Macron put the pension reform at the centre of his successful re-election campaign last year, but he lost his parliamentary majority in subsequent polls – in part because of opposition to his pension plans.
>> Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament
Critics say the planned changes are unfair for people who start working at a young age in physically challenging jobs, and for women who interrupt their careers to raise children.
Opinion polls suggest more than two-thirds of the French oppose the reform, while Macron's popularity has plummeted to just 28 percent, according to a poll published on Sunday by the Journal du Dimanche.
Police on Saturday banned gatherings on a key Paris square opposite parliament after two nights of unrest at the site.
However, thousands of protesters rallied in another part of the capital, some erecting barricades in the street, setting rubbish bins on fire and smashing advertising boards.
Security forces charged at the demonstrators and fired tear gas and water cannon at Place d'Italie. A police source said officers had arrested 81 people at or near the location.
There were protests in other towns and cities after regional unions called for a weekend of demonstrations.
Ariane Laget, 36, was among around 200 people demonstrating in the small southern town of Lodève.
"We're fed up," she said. "We feel like we're being trampled on, and no one is listening."
Thousands took to the streets in the western city of Nantes, where one placard read, “Death to the king”, in an apparent reference to the president.
Some protesters lobbed bottles at members of the security forces who retaliated with tear gas, an AFP photographer said.
Unions have called for another day of nationwide strikes and rallies on Thursday.
Meanwhile, rubbish collectors in Paris have kept up a rolling strike, leaving an estimated 10,000 tonnes of trash festering in the streets.
A union representative on Saturday said strikers at three incinerators outside Paris would let some garbage trucks through "to limit the risk of an epidemic".
(FRANCE 24 with AFP, Reuters)
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FRANCE IN TURMOIL
Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament
FRANCE IN TURMOIL
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
FRANCE IN TURMOIL
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
Valeurs Actuelles
[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes
France24 - World
Australian soldier arrested for alleged war crime in Afghanistan
Issued on: 20/03/2023 - 05:44
FRANCE 24
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The 41-year-old man, who was deployed in Afghanistan, is accused of having killed a civilian. A four-year investigation revealed that Australian special forces killed 39 unarmed civilians and prisoners in the country.
Australian authorities said on Monday they had arrested a former soldier for allegedly killing an Afghan civilian while deployed with Afghanistan's defence force.
The accused is expected to be charged in an Australian court with one count of war crime murder, which carries a maximum penalty of life in jail, the Australian Federal Police said in a statement.
A four-year investigation in 2020 found that Australian special forces allegedly killed 39 unarmed prisoners and civilians in Afghanistan, with senior commandos reportedly forcing junior soldiers to kill defenceless captives in order to "blood" them for combat.
Following the recommendations of the report, 19 current and former members of Australia's military were then referred to a special investigator to determine if there was sufficient evidence to prosecute.
Australia was part of a NATO-led international force that trained Afghan security forces and fought the Taliban for two decades after Western-backed forces ousted the Islamist militants from power in 2001.
More than 39,000 Australian troops served in Afghanistan and 41 were killed.
(FRANCE 24 with Reuters)
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UN accuses Taliban of harassing, detaining female staff in Afghanistan
ON THE GROUND
Women in Afghanistan gradually disappearing from public life
Focus
Afghanistan: Taliban keep girls' high schools shut, including in Herat
New York Times - World
Live Updates: Xi Arrives in Moscow for State Visit to Highlight China’s Ties to Russia
Kyiv March 20, 4:05 p.m.
Moscow March 20, 5:05 p.m.
Washington March 20, 10:05 a.m.
China is calling Xi Jinping’s visit a “trip for peace,” but he is unlikely to risk straining the country’s ties with Russia and President Vladimir V. Putin.
Carly Olson
Xi Jinping, China’s leader, arrived in Moscow on Monday to meet with President Vladimir V. Putin of Russia, a state visit that will highlight their nations’ close ties amid the war in Ukraine and will be closely watched by Kyiv and its Western allies.
The visit is Mr. Xi’s first to Russia since Mr. Putin’s full-scale invasion of Ukraine. A military brass band welcomed the Chinese leader at Moscow’s Vnukovo airport, where he was greeted by Russia’s deputy prime minister for tourism, sport, culture and communications, Dmitri N. Chernyshenko.
“I am very glad, at the invitation of President Vladimir Vladimirovich Putin, to come back to the land of our close neighbor on a state visit,” Mr. Xi said upon arrival, according to Russia’s state-run Tass news agency. He reportedly added: “China and Russia are good neighbors and reliable partners connected by mountains and rivers.”
Chinese officials have attempted to cast Mr. Xi as a mediator who can broker peace, though Western leaders have expressed doubts about that — and raised concerns that his visit may actually fan the flames of Moscow’s war.
China, an increasingly crucial economic partner of Russia, has neither condemned the invasion nor supported it outright. When the two leaders last met in person, at a regional security summit in Uzbekistan in September, Mr. Putin acknowledged Beijing’s apprehensions about the war, although cryptically. He praised China’s “balanced approach,” but added, “We understand your questions and concerns in this regard.”
Here’s what to know about the visit:
Before hosting China’s leader, Mr. Putin made a point of showing that he was in control. A day after the International Criminal Court accused him of war crimes in Ukraine and issued a warrant for his arrest, he visited occupied Crimea on Saturday and went on to the Ukrainian port city of Mariupol, which Russia captured after largely destroying it last year.
Mr. Putin and Mr. Xi will speak to reporters on Monday and hold a closed meeting to discuss sensitive issues including international affairs, according to Russian officials. On Tuesday, Mr. Xi will attend a meeting with Russia’s prime minister, participate in talks and be treated to a state dinner at the Kremlin.
Mr. Putin wrote an article published on Monday extolling the “special nature of the Russia-China partnership” and said he has high expectations for even more “bilateral cooperation.” Regarding Ukraine, he said, “We welcome China’s readiness to make a meaningful contribution to the settlement of the crisis.”
Carly Olson
Xi Jinping, China’s leader, arrived in Moscow on Monday to meet with President Vladimir V. Putin of Russia, a state visit that will highlight their nations’ close ties amid the war in Ukraine and will be closely watched by Kyiv and its Western allies.
The visit is Mr. Xi’s first to Russia since Mr. Putin’s full-scale invasion of Ukraine. A military brass band welcomed the Chinese leader at Moscow’s Vnukovo airport, where he was greeted by Russia’s deputy prime minister for tourism, sport, culture and communications, Dmitri N. Chernyshenko.
“I am very glad, at the invitation of President Vladimir Vladimirovich Putin, to come back to the land of our close neighbor on a state visit,” Mr. Xi said upon arrival, according to Russia’s state-run Tass news agency. He reportedly added: “China and Russia are good neighbors and reliable partners connected by mountains and rivers.”
Chinese officials have attempted to cast Mr. Xi as a mediator who can broker peace, though Western leaders have expressed doubts about that — and raised concerns that his visit may actually fan the flames of Moscow’s war.
China, an increasingly crucial economic partner of Russia, has neither condemned the invasion nor supported it outright. When the two leaders last met in person, at a regional security summit in Uzbekistan in September, Mr. Putin acknowledged Beijing’s apprehensions about the war, although cryptically. He praised China’s “balanced approach,” but added, “We understand your questions and concerns in this regard.”
Here’s what to know about the visit:
Before hosting China’s leader, Mr. Putin made a point of showing that he was in control. A day after the International Criminal Court accused him of war crimes in Ukraine and issued a warrant for his arrest, he visited occupied Crimea on Saturday and went on to the Ukrainian port city of Mariupol, which Russia captured after largely destroying it last year.
Mr. Putin and Mr. Xi will speak to reporters on Monday and hold a closed meeting to discuss sensitive issues including international affairs, according to Russian officials. On Tuesday, Mr. Xi will attend a meeting with Russia’s prime minister, participate in talks and be treated to a state dinner at the Kremlin.
Mr. Putin wrote an article published on Monday extolling the “special nature of the Russia-China partnership” and said he has high expectations for even more “bilateral cooperation.” Regarding Ukraine, he said, “We welcome China’s readiness to make a meaningful contribution to the settlement of the crisis.”
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Valerie Hopkins
Putin spoke briefly to the press ahead of an informal meeting with Xi. “China has made a tremendous leap forward over the past ten years, we even envy you a little bit,” he said of Xi, adding that China takes a “fair and balanced position on the majority of international problems.”
Valerie Hopkins
“We have thoroughly studied your proposals on Ukraine, we will discuss them,” he said, referring to Xi’s peace plan: “We are open to negotiations on Ukraine.” President Volodymyr Zelensky of Ukraine has said he would enter peace talks only if Mr. Putin withdraws his troops from Ukrainian territory
Valerie Hopkins
Xi’s motorcade has arrived at the entrance to the Kremlin. He was received by the commandant of the Kremlin, Sergei Udovenko, before of his informal meeting with President Putin.
Daniel Victor
The state visit by China’s leader, Xi Jinping, to Russia highlights the close ties between the nations, a relationship that is increasingly crucial for Moscow as it is cut off from most of the West.
China is a critical trading partner for Russia, buying up much of its oil exports while selling large volumes of products used by Russian civilians and the military. It is one of a number of countries that have maintained good terms with Russia amid its invasion of Ukraine — some providing diplomatic or economic support, others military aid.
Here is a look at a few of them:
Belarus
Russia’s closest regional ally, Belarus became especially reliant on Moscow after it helped President Aleksandr G. Lukashenko crush antigovernment protests in 2020. Mr. Lukashenko allowed Russia to use his country as an initial staging ground to invade Ukraine last year, and Russia has used Belarusian territory to train and supply its troops.
India
A major buyer of crude oil, India has helped Moscow make up for the loss in sales to European countries that have sought to reduce their dependence on Russian oil. Friendly with both Ukraine and Russia, India has not condemned Russia’s invasion and has been seen as a potential peacemaker. Last week, a senior Indian official called on Europe to “find a solution” to the war, saying it was distracting from urgent issues facing the world’s poor.
Iran
Russia and Iran have edged closer, including by integrating their banking systems, as they try to work around Western sanctions that have thwarted both countries’ access to foreign capital. Tehran has also supplied military support, including exploding drones that Moscow has used to strike Ukrainian infrastructure, and U.S. officials have warned that the two countries were strengthening their military links into a “full-fledged defense partnership.”
North Korea
The United States has accused the reclusive government in Pyongyang of covertly sending millions of artillery shells and rockets to Russia, which North Korea denies. But North Korea has officially backed Russia’s invasion, blaming the United States for the conflict.
South Africa
Long friendly with Russia, South Africa has leaned into the alliance in the past year, provoking frustration from the United States and European nations. South Africa hosted military exercises involving Russia and China this year. Though it denies aiding the war, South Africa remains economically linked to Russia, and the United States has warned it against helping Moscow skirt sanctions.
Syria
Russia has had a strong military presence in Syria, helping President Bashar al-Assad stay in power, but has redeployed some of its troops there to Ukraine. Last week, Mr. al-Assad visited Moscow and emphasized his support for Russia’s invasion, using a meeting with Mr. Putin to parrot the Kremlin’s false line that Russian forces are fighting Ukrainian “Nazis.”
Ivan Nechepurenko
Responding to the International Criminal Court’s arrest warrant for Putin, Russia announced that it had opened a criminal probe against one prosecutor and three judges of the I.C.C., a symbolic show of defiance likely aimed at the Russian public. The Russian Investigative Committee, the country’s equivalent to the F.B.I., said that international law provides heads of state with “absolute immunity from jurisdictions of foreign states.”
Zixu Wang
Chinese state media reported that Xi Jinping was accompanied to Moscow by senior officials including Wang Yi, China’s highest ranking diplomat; Foreign Minister Qin Gang; and Cai Qi, director of the General Office of the Chinese Communist Party’s Central Committee.
Daniel Victor
China’s Foreign Ministry said on Monday that the International Criminal Court should avoid “double standards,” its first response to the court’s move to issue an arrest warrant for President Vladimir V. Putin of Russia.
The remarks from Wang Wenbin, a spokesperson for the ministry, came just before China’s top leader, Xi Jinping, landed in Moscow for a state visit.
On Friday, the I.C.C. accused Mr. Putin of war crimes and alleged that he bore individual criminal responsibility for the abduction and deportation of Ukrainian children since the invasion began last year. China, an increasingly crucial economic partner of Russia, has neither condemned Mr. Putin’s invasion nor supported it outright.
When asked at a briefing on Monday about the warrant, Mr. Wang did not refer explicitly to the charges.
“The International Criminal Court should uphold an objective and impartial stance, respect the immunity of heads of state from jurisdiction under international law, exercise its functions and powers prudently in accordance with the law, interpret and apply international law in good faith, and avoid politicization and double standards,” Mr. Wang said.
The court does not recognize immunity for a head of state in cases involving war crimes.
But Mr. Wang’s reference to “double standards” could be interpreted as a veiled swipe at the United States, which — like China and Russia — is not party to the treaty that established the I.C.C.’s authority.
The United States has long kept its distance from the court. In 2020, the Trump administration imposed sanctions on I.C.C. investigators looking into crimes against humanity by American forces in Afghanistan and at C.I.A. interrogation facilities abroad.
In 2020, the I.C.C. decided not to pursue an investigation into China’s mass detention of Muslims because the country is not a party to the court.
Zixu Wang contributed reporting.
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Marc Santora
With Xi and Putin expected to discuss Beijing’s peace plan, a Ukrainian official emphasized that any talks would be contingent on the complete restoration of Ukraine’s territory. “The first and main point is the capitulation or withdrawal of the Russian occupation troops,” Oleksiy Danilov, the head of Ukraine’s National Security and Defense Council, said in a statement.
Chris Buckley
They have exchanged gifts such as hockey jerseys, ice cream, clay figurines and the “YotaPhone,” Russia’s failed effort at a smartphone. They have celebrated each other’s birthdays with cake and toasts, and awarded each other medals. They are two stern autocrats who treat each other — at least for the sake of the cameras — like old chums.
Since their first presidential summit 10 years ago, China’s leader, Xi Jinping, and President Vladimir V. Putin of Russia have said that they have developed a personal friendship that reflects the strong bond that their countries have forged in the face of Western animosity. Their bonhomie, they suggest, is rooted in their similar views on the world.
Mr. Xi, 69, and Mr. Putin, 70, were born about 8 months apart, and came of political age when Soviet Communism was collapsing, an event that both men have lamented. They both see the United States as a political threat dedicated to containing their countries and also undermining their rule.
Both leaders have signaled that their bond will only be strengthened by Mr. Xi’s three-day state visit to Russia starting on Monday.
“For years now I have maintained a close working relationship with President Putin,” Mr. Xi wrote in an article that was published in Russian media and in the People’s Daily, the main newspaper of China’s ruling Communist Party. He noted that with this meeting they will have met 40 times — in person or by videoconference — since he became president in 2013.
Mr. Putin was even more buoyant in an article that was published by the People’s Daily:
“For us, true friends are like our brothers,” Mr. Putin wrote, noting that their meetings sometimes involved informal discussions in which they — at least figuratively — took off their ties.
Some foreign policy experts have been skeptical about the two autocrats’ declarations of personal warmth, arguing that both leaders are hardheaded realists. Mr. Xi put on a similar show of solicitous friendship for President Trump, until relations between China and the United States soured. But there seems little doubt that both Mr. Xi and Mr. Putin want to show the world that the China-Russia relationship is undergirded by their personal commitment.
In 2019, Mr. Putin presented Mr. Xi with a large cake for his birthday when they met in Dushanbe, the capital of Tajikistan. “Thank you very much for the attention you are giving to the development of our interstate relations. I am glad that I have a friend like you,” Mr. Putin told Mr. Xi.
When Mr. Xi visited Russia that year, the Chinese leader had declared: “President Putin is for me a best friend.”
Even so, Mr. Xi’s display of solidarity with Mr. Putin may disguise hard calculations about what support he wants to give Russia while it struggles in Ukraine.
Last month, Biden administration officials accused China of considering sending “lethal support” to help Russian forces in Ukraine. Officials in Beijing have denied sending any such support, and China has tried to avoid getting caught in Western sanctions over its trade with Russia.
Last year, Mr. Xi and Mr. Putin declared a “no-limits friendship” between China and Russia, in a joint statement issued three weeks before Mr. Putin launched his invasion of Ukraine. In the article published ahead of this latest visit, Mr. Xi did not revive that language of boundless friendship.
Anton Troianovski
While there was some reporting in Russian media that Putin might meet Xi at the airport, it appears that the Russian president stuck with his typical practice and did not take the extra step of heading to Vnukovo Airport to greet him.
Ivan Nechepurenko
Russia’s state-run Tass news agency reported some comments from Xi upon his arrival. “I am very glad, at the invitation of President Vladimir Vladimirovich Putin, to come back to the land of our close neighbor on a state visit,” it quoted him as saying, adding: “China and Russia are good neighbors and reliable partners connected by mountains and rivers.”
Valerie Hopkins
Xi was met at Vnukovo Airport by Russia’s deputy prime minister for tourism, sport, culture and communications, Dmitri N. Chernyshenko. Xi stood as a military band welcomed him.
Valerie Hopkins
Russian state media is treating Xi’s arrival with fanfare. State television is showing a live feed of his plane taxiing at Moscow’s Vnukovo Airport, alongside coverage about increased economic cooperation between Beijing and Moscow.
Valerie Hopkins
Xi Jinping arrived in Moscow at 12:59 p.m. local time, the Russian state news agency Tass reported. A military band was waiting on the tarmac to greet him.
Ivan Nechepurenko
Putin will begin his meeting with Xi at around 4:30 p.m. Moscow time (9:30 a.m. Eastern), according to Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman. The meeting will be “informal but very important,” Peskov said.
Valerie Hopkins
Peskov said that Xi and Putin will “of course” discuss Beijing’s peace proposal for the Ukraine war. “President Putin will give exhaustive explanations so that President Xi can understand the Russian position at the current moment,” he told reporters.
Valerie Hopkins
The Kremlin is not concerned about the arrest warrant against Putin issued by the International Criminal Court, Peskov said. “Our attitude toward this is calm,” he said, adding that “the president is continuing to work.”
Anushka Patil
The visit by China’s top leader, Xi Jinping, to Moscow comes after a year of escalating tension between Beijing and Washington over China’s relationship with Russia. Here are some of the pivotal events:
February 2022, before the invasion: The Winter Olympics in Beijing became a dramatic stage for deepening ideological divisions. While President Biden and other U.S. officials boycotted the opening ceremony over China’s human rights abuses, Mr. Putin and Mr. Xi held a high-profile meeting celebrating their close ties and displaying a united front against the U.S. and its allies.
Senior Biden administration officials later said that a Western intelligence report showed that senior Chinese officials had told their Russian counterparts to delay the invasion of Ukraine until after the Olympics. And as the buildup of Russian troops at Ukraine’s border was heightening global fears of an imminent attack, the Biden administration was beseeching Beijing to tell Russia not to invade, but being repeatedly rebuffed, according to U.S. officials.
Feb. 24, 2022: Russia began its full-scale invasion of Ukraine. China declined to call it an invasion, prompting Mr. Biden to warn that any country backing Russia’s aggression would be “stained by association.” A day later, Russia vetoed a draft United Nations Security Council resolution condemning the invasion, and China pointedly abstained from the vote.
March 2022: U.S. officials said Russia asked China to give it military equipment and support as its forces in Ukraine faced early setbacks. Mr. Biden and Mr. Xi subsequently had a nearly two-hour video call, in which Mr. Biden warned of “consequences” if Beijing were to give Russia material aid for the war.
May 2022: Mr. Biden signaled that the U.S. would go further to defend Taiwan militarily if it were attacked by China than it had in helping Ukraine. Secretary of State Antony J. Blinken said that despite Russia’s invasion, China remained the greatest challenger to the U.S. and its allies.
November 2022: Mr. Biden and Mr. Xi spent nearly three hours together in a face-to-face meeting at the G20 summit, easing some tensions at a time when relations between their nations were at one of the lowest points in decades, but remaining far apart on the war in Ukraine.
February 2023: A Chinese spy balloon floating over the continental U.S. sparked a fresh diplomatic crisis. Mr. Blinken and China’s top foreign policy official, Wang Yi, had a confrontational meeting on the sidelines of the Munich Security Conference about the balloon, and Mr. Blinken issued another warning that Beijing should not provide Russia with military aid.
Soon after, the U.S. publicly disclosed intelligence that China was considering secretly providing Russia with lethal aid and warned of economic sanctions if the aid were sent.
On the anniversary of Russia’s invasion, Beijing released a plan for a political settlement to war, portraying itself as a mediator in the conflict, while avoiding saying anything — including the word “invasion” yet again — that could hurt its relationship with Moscow.
March 2023: As China’s ruling party awarded Mr. Xi a third term as president, he described the U.S. as a threat to his country’s growth and criticized what he called a U.S.-led campaign of “containment, encirclement and suppression.”
The annual U.S. intelligence threat assessment reported that one of the reasons China has pursued a stronger partnership with Russia is to challenge, and potentially weaken, the United States.
As Mr. Xi’s visit to Moscow approached, the Chinese foreign minister held a rare phone call with his Ukrainian counterpart and urged peace talks. On Friday, the U.S. made it clear that it would oppose any cease-fire proposals by China as the “ratification of Russian conquest.”
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Ivan Nechepurenko and Cassandra Vinograd
While Beijing has offered few details on the agenda for the two-day state visit to Moscow by China’s leader, Xi Jinping, Russia has shared some information about the agenda.
Mr. Xi arrived in Moscow at 12:59 local time (5:59 a.m. Eastern) on Monday, the Russian state news agency Tass reported. A military band was waiting on the tarmac to greet him.
President Vladimir V. Putin’s foreign policy adviser, Yuri V. Ushakov, said that key negotiations would take place on Tuesday, telling reporters last week: “The visit is called a state visit in order to emphasize its importance.”
Here’s a look at what is on the schedule:
Monday
Mr. Putin and Mr. Xi will have a “tête-à-tête bilateral meeting” in the afternoon, according to Mr. Ushakov. The “informal closed conversation,” he said, will cover the most important and sensitive issues — including international affairs.
“Of course, the conflict in Ukraine will be discussed,” Mr. Ushakov said, adding that it was possible the two leaders might “say a couple of words” to the press before their meeting and lunch.
Tuesday
Mr. Xi will attend a morning meeting with Russia’s prime minister, Mikhail Mishustin, and then will participate in lengthy afternoon talks.
Delegations from Russia and China will meet for negotiations before being joined by Mr. Xi and Mr. Putin, according to Mr. Ushakov. He said that “negotiations will be held first in a smaller format, then in an expanded format” before the two leaders sign documents and address the media.
In the evening, Mr. Xi will be treated to a state dinner in the 15th-century Granovitaya Palata, or Faceted Chamber, of the Kremlin Palace. The Kremlin did not provide details on other attendees, saying only that those invited were “related to the development of bilateral ties.”
Anton Troianovski
The most important thing we’ll be watching is whether Russia signals any change in its stance on the war in Ukraine amid Xi Jinping’s stated effort to achieve peace.
Anton Troianovski
For now, there’s been little of that. In an article published in a Chinese newspaper on Monday, Putin signaled Russia would only accept a deal that leaves it in control of the parts of Ukraine it has already captured — a scenario that Ukraine’s government has already ruled out.
Anton Troianovski
Xi Jinping, China’s leader, is expected to land in Moscow in the coming hours. Russian news media have reported that President Vladimir Putin could head out to greet Xi at Moscow’s Vnukovo Airport — a gesture that would be a sign of how much the Russian leader values his deepening partnership with China.
Anton Troianovski
The two leaders are scheduled to share a meal on Monday after delivering brief opening remarks. The bulk of the summit will come on Tuesday, with senior officials, including cabinet ministers. And Russian business leaders will attend a state banquet, the Kremlin said last week. The two leaders will later address the news media.
Anton Troianovski
Before hosting China’s leader, President Vladimir V. Putin of Russia made a point of showing that he was in control.
For much of the winter, Mr. Putin rarely ventured outside of the Kremlin or his suburban Moscow residence, even as Russia’s slow and bloody offensive unfolded in eastern Ukraine. He held many of his meetings by video, as he had throughout the pandemic. It was a sharp contrast to President Biden’s dramatic trip to Kyiv, the Ukrainian capital, in February, and it made it easy for Mr. Putin’s critics to portray him as paranoid and out of touch.
But over the weekend, Mr. Putin changed tack. On Saturday, he made an unannounced visit to Crimea, touring a historic park there on the ninth anniversary of the Ukrainian peninsula’s illegal annexation by Russia.
That evening, according to the Kremlin, he took a helicopter to the airport at the Ukrainian port city of Mariupol, which Russia captured after largely destroying it last year, in the first months of the war.
After touring Mariupol by night, Mr. Putin flew to the Russian city of Rostov-on-Don, where state media footage showed the top commanders of Russia’s invasion standing at attention when Mr. Putin walked into a conference room at their headquarters.
All three visits, the Kremlin claimed, were surprise trips. Mr. Putin had been scheduled to attend the Crimea event by video link, officials said. His nighttime visit to Mariupol, according to the Kremlin, was conducted in such secrecy that he did not even drive around the city with his usual phalanx of security vehicles.
“There was no motorcade as such,” Dmitri S. Peskov, Mr. Putin’s spokesman, told reporters afterward, as if to underscore the boldness of the president’s travel. “They moved around Mariupol fully obeying traffic laws.”
The Kremlin released 27 minutes of footage of Mr. Putin in Mariupol, some of it shot from the back seat of a Toyota S.U.V. that Mr. Putin was driving. The images appeared not long after the International Criminal Court issued an arrest warrant for Mr. Putin on Friday, prompting some analysts to cast his trip as a defiant response.
But Mr. Putin’s spurt of activity also came just before Xi Jinping, the Chinese leader, was to arrive in Moscow on Monday. On Russian state television on Sunday, the breathless reports of Mr. Putin’s visits to Mariupol and Crimea came alongside those looking ahead to Mr. Xi’s visit — as if making the point that a Putin-led Russia is a powerful and equal partner to Mr. Xi’s China.
“It is Moscow and Beijing that are creating the balance that the world needs,” the marquee weekly news show on the Rossiya state television channel reported. “Whereas the United States and its allies are plunging the world into the abyss of confrontation.”
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Chris Buckley and Anton Troianovski
China’s leader, Xi Jinping, is set to arrive in Moscow on Monday for a summit with President Vladimir V. Putin that will test how far Mr. Xi is willing to go to act as a potential peace broker in the war in Ukraine.
The Chinese government has cast Mr. Xi’s three-day state visit to Russia as a “trip for peace,” seeking to burnish his image as a global statesman after Beijing hosted talks this month that led to a significant agreement between Saudi Arabia and Iran.
But even Chinese state media reports have played down the prospects of a breakthrough emerging from Mr. Xi’s talks with Mr. Putin and his expected phone call with Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky. After a year of bitter fighting in Ukraine, the gulf between Moscow and Kyiv is much wider than the one between Riyadh and Tehran, some reports noted.
Last month, China issued a broad 12-point framework for trying to end fighting in Ukraine. Chinese officials have described that effort as part of what Mr. Xi has called his “Global Security Initiative,” which challenges the United States’ dominance in shaping how the world responds to solving international crises. But neither China’s 12-point plan nor its security initiative offer specific answers to the war between Ukraine and Russia, and Western leaders have generally been skeptical about China’s rhetoric.
Above all, Mr. Xi appears unlikely to risk taking initiatives over Ukraine that could strain China’s all-important relationship with Russia. While Chinese leaders have sought to keep a distance from Mr. Putin’s invasion — which they call a “conflict” or “crisis” — they have also stressed that Russia remains an invaluable partner.
An article by Mr. Xi published in the official Russian government newspaper on Monday underscored those priorities. It was largely devoted to praising relations between China and Russia, devoting just one paragraph low in the article to the war in Ukraine.
“Complicated issues do not have simple solutions,” Mr. Xi wrote of efforts to end the war. He said that he was confident that “dialogue and consultations that are equal, reasonable and pragmatic can surely find a reasonable way forward for resolving the crisis.”
Mr. Xi was much more effusive about relations with Russia, and with Mr. Putin personally.
“In the past 10 years, I have visited Russia eight times, each time setting out with excitement and coming back with rich results, opening a new chapter in Chinese-Russian relations with President Putin,” he wrote. “Chinese-Russian friendship has long endured and must be cherished even more.”
The talks may be the most closely watched of the 40 meetings — in person or by video link — that the two have held since Mr. Xi became China’s leader a decade ago.
By hosting Mr. Xi, in what will be the most high-profile visit by any world leader to Russia since before the pandemic, Mr. Putin will try to signal to the world that his country is far from isolated, despite an invasion that has displaced millions, killed or injured hundreds of thousands and led the International Criminal Court to issue a warrant for his arrest.
Mr. Putin is trying to seize the momentum in Ukraine after a winter of small, slow and bloody frontline advances as the war drags into its 14th month. This weekend, hours after the arrest warrant was issued, Mr. Putin traveled to the Ukrainian port city of Mariupol, which Russia captured and largely destroyed last year.
Mr. Putin, in an article published Monday in People’s Daily, the Chinese Communist Party’s main newspaper, referred to Mr. Xi as his “good, old friend” — they first met in 2010 — and repeated his oft-made case that China and Russia are both suffering from the West’s attempts to hold on to “dominance that is slipping away.” He did not refer to China as a military ally, but said that the two countries shared strategic interests, most of all in countering the United States.
Mr. Putin asserted that Washington has its sights set not just on Eastern Europe — where he blames the United States and the expansion of NATO for bringing about the war in Ukraine — but also on the Asia-Pacific region, saying that it aims to “contain the development of our countries.” He described cooperation between Russia and China as an essential counterweight.
“It is Russian-Chinese relations that today practically represent the cornerstone of regional, even global stability,” Mr. Putin wrote.
He also telegraphed Russia’s response to Mr. Xi’s efforts to end the war in Ukraine at a time when both Moscow and Kyiv appear to be more focused on achieving battlefield gains than on considering peace talks. Russia is open to a “political-diplomatic resolution” of the war, he wrote, but Ukraine and the West are uninterested in negotiations that would take “into account the prevailing geopolitical realities.”
The apparent message: Russia will only entertain talks that leave it in control of the swath of Ukraine’s east and south that it has already captured. Ukraine’s government, however, has ruled out ceding territory in exchange for peace.
Edward Wong and Steven Erlanger
News Analysis
WASHINGTON — As Xi Jinping, China’s leader, meets with President Vladimir V. Putin in Moscow this week, Chinese officials have been framing his trip as a mission of peace, one where he will seek to “play a constructive role in promoting talks” between Russia and Ukraine, as a government spokesman in Beijing put it.
But American and European officials are watching for something else altogether — whether Mr. Xi will add fuel to the full-scale war that Mr. Putin began more than a year ago.
U.S. officials say China is still considering giving weapons — mainly artillery shells — to Russia for use in Ukraine. And even a call by Mr. Xi for a cease-fire would amount to an effort to strengthen Mr. Putin’s battlefield position, they say, by leaving Russia in control of more territory than when the invasion began.
A cease-fire now would be “effectively the ratification of Russian conquest,” John Kirby, a White House spokesman, said on Friday. “It would in effect recognize Russia’s gains and its attempt to conquer its neighbor’s territory by force, allowing Russian troops to continue to occupy sovereign Ukrainian territory.”
“It would be a classic part of the China playbook,” he added, for Chinese officials to come out of the meeting claiming “we’re the ones calling for an end to the fighting and nobody else is.”
Mr. Xi landed around 12:59 p.m. on Monday at Vnukovo Airport in Moscow, a Russian state news agency reported. A military band welcomed him on the tarmac before he rode in a convoy to a lunch and then an afternoon of talks with Mr. Putin at the Kremlin. In an article published in a Russian newspaper on Sunday, Mr. Xi wrote that China had pursued “efforts to promote reconciliation and peace negotiations.”
Skepticism of one of Mr. Xi’s stated goals pervades thinking in Washington and some European capitals. American intelligence agencies have concluded that relations between China and Russia have deepened during the war, even as Russia has become isolated from many other nations.
The two countries continue to do joint military exercises, and Beijing has joined Moscow in regularly denouncing the North Atlantic Treaty Organization. China remains one of the biggest buyers of Russian oil, which has helped Moscow finance its invasion.
Chinese officials have at no point condemned the invasion. Instead, they have said ambiguously that all nations must respect each other’s sovereignty and territorial integrity. They have worked with Russian diplomats to block international statements condemning the war, including at gatherings of the Group of 20 countries in India in February and March.
While some Chinese officials see Mr. Putin’s war as destabilizing, they recognize a greater priority in foreign policy: the need to buttress Russia so the two nations can present a united front against their perceived adversary, the United States.
Mr. Xi made his views clear when he said earlier this month at an annual political meeting in Beijing that “Western countries led by the United States have implemented all-around containment, encirclement and suppression of China, which has brought unprecedented severe challenges to our country’s development.”
But China remains firmly anchored in the global economy, and Mr. Xi and his aides want to avoid being seen as malign actors on the world stage, especially in the eyes of Europe, a major trade partner. Some analysts say Mr. Xi has adopted the guise of peacemaker, claiming he is on a mission to end the war to provide cover for efforts to strengthen his partnership with Mr. Putin, whom the International Criminal Court on Friday formally accused of war crimes in an arrest warrant.
Mr. Xi and Mr. Putin have a strong personal affinity and, as of this week’s state visit, have met 40 times since Mr. Xi became China’s leader in 2012. Mr. Putin called Mr. Xi a “dear old friend” in an article published in a Chinese newspaper on Sunday, saying the two enjoyed the “warmest relationship.”
China’s release last month of a 12-point statement of broad principles on the war was an attempt at creating a smoke screen of neutrality during planning for Mr. Xi’s trip, some analysts say.
“I think China is trying to muddy the picture, to say we’re not there to support Russia, we’re there to support peace,” said Yun Sun, a scholar of China’s foreign policy at the Stimson Center in Washington.
“There’s an intrinsic need for China to maintain or protect the health of its relationship with Russia,” she said, adding that a senior Chinese official had told her that geopolitics and U.S. intransigence were driving Beijing’s approach to the relationship — not love of Russia.
Ms. Sun said China’s recent mediation of an initial diplomatic rapprochement between Saudi Arabia and Iran had boosted notions of China as a peacemaker. But that situation was entirely different than the Ukraine war — the two Middle Eastern nations had already been in talks for years to try to restart formal diplomacy, and China entered the picture as both sides reached for a deal. China is not a close partner of either country and has a very specific economic interest in preventing the two from escalating their hostilities — it buys large amounts of oil from both.
When Mr. Putin visited Mr. Xi in Beijing right before the start of the Ukraine war in February 2022, their governments proclaimed a “no-limits” partnership in a 5,000-word statement. The two men saw each other again last September at a security conference in Samarkand, Uzbekistan. Mr. Xi has not talked to Volodymyr Zelensky, the president of Ukraine, since the war began, much less asked for his perspective on peace talks.
Mr. Zelensky has said he would enter peace talks only if Mr. Putin withdrew his troops from Ukrainian territory. That includes the Crimean Peninsula, which the Russian military seized in 2014, and the Donbas region, where that same year Russian troops stoked a pro-Russia separatist insurgency.
Mr. Zelensky has said he would welcome a chance to speak with Mr. Xi, and some Ukrainian officials hold out hope that China will eventually exercise its leverage over Russia to get Mr. Putin to withdraw his troops. But China has not indicated it would make any such move.
On Thursday, Qin Gang, the foreign minister of China, spoke by phone with Dmytro Kuleba, the foreign minister of Ukraine, and stressed that the warring sides should “resume peace talks” and “return to the track of political settlement,” according to a Chinese summary of the conversation.
In an interview with the BBC before Mr. Xi’s visit was announced, Mr. Kuleba said he believed China was neither ready to arm Russia nor bring about peace. “The visit to Moscow in itself is a message, but I don’t think it will have any immediate consequences,” he said.
Analysts in Washington concur. “I don’t think China can serve as a fulcrum on which any Ukraine peace process could move,” said Ryan Hass, a former U.S. diplomat to China and White House official who is a scholar at the Brookings Institution.
Mr. Hass added that China would have a role as part of a signing or guaranteeing group for any eventual peace deal and would be critical to Ukraine’s reconstruction. “I believe Zelensky understands this, which is why he has been willing to exercise so much patience with China and with Xi personally,” he said.
European officials have had varying attitudes toward China, and some prioritize preserving trade ties with Beijing. But China’s alignment with Russia throughout the war has spurred growing suspicion and hostility in many corners of Europe. On Friday, some officials reacted warily to the announcement of Mr. Xi’s trip to Moscow — they saw it as a further sign of China’s friendship if not alliance with Russia, as well as an effort by China to present itself as a mediator in the war.
Wang Yi, China’s top foreign policy official, stressed the need for peace talks at the Munich Security Conference late last month before a stop in Moscow. He used language that appeared aimed at peeling European nations away from the United States.
“We need to think calmly, especially our friends in Europe, about what efforts should be made to stop the warfare; what framework should there be to bring lasting peace to Europe; what role should Europe play to manifest its strategic autonomy,” he said.
He suggested that Washington wanted the war to continue to further weaken Russia. “Some forces might not want to see peace talks materialize,” he said. “They don’t care about the life and death of Ukrainians or the harms on Europe. They might have strategic goals larger than Ukraine itself. This warfare must not continue.”
But China’s 12-point statement did not go over well in Europe. And many European officials, like their Ukrainian and American counterparts, are convinced that early talks on a peace settlement will be at the expense of Ukrainian sovereignty.
Ursula von der Leyen, president of the European Commission, said China’s stance was anything but neutral.
“It is not a peace plan, but principles that they shared,” she said of China’s statement. “You have to see them against a specific backdrop. And that is the backdrop that China has taken sides, by signing for example an unlimited friendship right before Russia’s invasion in Ukraine started.”
China’s regular denunciations of NATO make European officials bristle. In its position paper, China said “the security of a region should not be achieved by strengthening or expanding military blocs” — a statement that supports Mr. Putin’s claim that he had to invade Ukraine because of threats that included NATO expansion.
The Chinese position “builds on a misplaced focus on the so-called ‘legitimate security interests and concerns’ of parties, implying a justification for Russia’s illegal invasion, and blurring the roles of the aggressor and the aggressed,” said Nabila Massrali, a spokeswoman for foreign affairs and security policy at the European Union.
Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, put it more simply: “China doesn’t have much credibility,” especially because “they have not been able to condemn the illegal invasion of Ukraine.”
Edward Wong reported from Washington, and Steven Erlanger from Brussels. Julian E. Barnes contributed reporting from Washington.
France24 - World
UBS agrees to buy Credit Suisse for more than $3 billion to calm global markets
Issued on: 19/03/2023 - 18:22Modified: 19/03/2023 - 18:25
NEWS WIRES
FRANCE 24
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UBS agreed to buy rival Swiss bank Credit Suisse for 3 billion Swiss francs ($3.23 billion) in stock and agreed to assume up to 5 billion francs ($5.4 billion) in losses, in a shotgun merger engineered by Swiss authorities to avoid more market-shaking turmoil in global banking.
The deal includes 100 billion Swiss francs ($108 billion) in liquidity assistance for UBS and Credit Suisse from the Swiss central bank.
To enable UBS to take over Credit Suisse, the federal government is providing a loss guarantee of a maximum of 9 billion Swiss francs for a clearly defined part of the portfolio, the government said.
This will be activated if losses are actually incurred on this portfolio. In that eventuality, UBS would assume the first 5 billion francs, the federal government the next 9 billion francs, and UBS would assume any further losses, the government said.
Switzerland's regulator FINMA said that there was a risk that Credit Suisse could have become "illiquid, even if it remained solvent, and it was necessary for the authorities to take action".
Credit Suisse Additional Tier 1 shares with a nominal value of around 16 billion francs ($17.2 billion) will be written down completely after the Swiss government provided support for UBS' takeover of Credit Suisse, FINMA said.
The 167-year-old Credit Suisse has been the biggest name ensnared in market turmoil unleashed by the recent collapse of US the recent collapse of US lenders Silicon Valley Bank and Signature Bank, forcing it to tap $54 billion in central bank funding last week.
"With the takeover of Credit Suisse by UBS, a solution has been found to secure financial stability and protect the Swiss economy in this exceptional situation," the Swiss central bank said.
Authorities had been scrambling to rescue Credit Suisse, among the world's largest wealth managers, before financial markets reopened on Monday.
UBS and Credit Suisse are both in a group of the 30 global systemically important banks watched closely by regulators, and Credit Suisse's failure would ripple throughout the entire financial system.
The announcement came in a make-or-break weekend after some rivals grew cautious in their dealings with the struggling Swiss lender, and its regulators urged it to pursue a deal with UBS.
FINMA, which said it had approved the takeover, said recent measures to stabilize itself were "not enough to restore confidence in the bank, however, and more far-reaching options were also examined."
The two banks' fortunes have diverged sharply over the past year. UBS earned $7.6 billion in profit in 2022, while Credit Suisse lost $7.9 billion. Credit Suisse's shares are down 74% from a year ago, while UBS's are relatively flat.
The Swiss government said that it was also giving UBS a guarantee of 9 billion Swiss francs "assume potential losses" from assets as part of the transaction.
UBS's chief executive officer Ralph Hamers and Chairman Colm Kelleher will remain at the helm of the combined bank.
"The transaction reinforces UBS's position as the leading universal bank in Switzerland," UBS said.
Executives foreshadowed structural changes in the offing.
Kelleher said it would wrap up running Credit Suisse's investment bank, but added that it was too early to say anything about potential job cuts.
Kelleher also said they would keep Credit Suisse's domestic business, despite speculation that it could be spun off amid competition concerns.
Credit Suisse's Chairman Axel Lehmann called the merger the "best available outcome".
(Reuters)
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US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis
Business Daily
First Republic gets $30 billion lifeline from major US banks
Business Daily
ECB hikes interest rates despite banking turmoil
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat
France24 - World
After Macron’s use of ‘nuclear option’ on unpopular pension reform, what's next?
Issued on: 18/03/2023 - 18:48Modified: 18/03/2023 - 18:53
Romain HOUEIX
Several consequences could follow the French government’s use of Article 49.3 of the constitution to pass President Emmanuel Macron’s pension reform without a vote in the National Assembly on Thursday. They include a no-confidence motion against the government, the dissolution of the Assembly, and ongoing street protests. FRANCE 24 breaks down the options for the opposition and the president.
After Prime Minister Élisabeth Borne on Thursday invoked the power inscribed in Article 49.3 of the constitution allowing the government to pass bills without a vote in the lower-house Assembly, opponents of pension reform still have cards to play. They hope to force the government to back down before the enactment of the controversial law, which includes a hike in the retirement age from 62 to 64.
In the words of a Paris-region deputy and member of the left-wing NUPES (New Ecological and Social People’s Union) coalition, opposition lawmakers hope to use “all the means at their disposal” to sink pension reform. These include supporting organised protests, tabling a no-confidence vote in the government, launching a referendum to potentially kill the reform, and appealing to France’s Constitutional Council.
A vote of no confidence in the government
In the wake of Borne’s citation of 49.3 as opposition deputies sang La Marseillaise, France’s national anthem, and held placards saying “no!” to a retirement age of 64, deputies from two parliamentary groups tabled votes of no confidence in the cabinet she leads. The first came from the LIOT group (for Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) composed of centrists and moderates, and the second came from Marine Le Pen’s far-right National Rally (Rassemblement National or RN).
Cosigned by the leftist NUPES group, the LIOT group’s multiparty motion is giving the government more cause for concern. It could receive support from other members of the left, the far right and even those members of the center-right Les Républicains (LR), who want to bring down the government and its pension reform. The small LIOT group thus finds itself at a pivot point amid opposition to Macron from both right and the left.
Votes of no confidence must be tabled within 24 hours of the government’s triggering of Article 49.3, and debate may then begin after 48 hours, at a time set by an Assembly body that consists of deputies in various leadership positions. Debates on the two tabled no-confidence votes will begin in the Assembly on Monday, March 20 at 4pm, Paris time. A successful vote of no confidence must gain support from an absolute majority of deputies – 287, at present – which prevents a simple majority aided by abstentions from toppling a government.
With this requirement, it is unlikely that a vote will pass. Even with the support of all 149 deputies in the NUPES, 88 in the RN and 20 in LIOT, the motion would fall short by 32 votes. To overcome this deficit, more than half the Les Républicains deputies would also need to support it, despite party president Éric Ciotti's opposition to such a course of action. That means a successful vote would need the support of unlikely defectors from Macron’s own Renaissance party or his parliamentary allies in Modem and Horizons.
If either of the no-confidence votes were to succeed, the pension reform law the government passed would be rejected. Macron could then opt to appoint a new prime minister, or retain his confidence in Borne – and, in that case, dissolve the National Assembly, a move that French president Charles de Gaulle made in 1962 during the only such vote that passed since the founding of France’s Fifth Republic.
>> The Debate: French government overrides parliament over pensions, at what cost?
Dissolving the National Assembly
Macron has mentioned dissolving the Assembly as a recurring threat since last June’s legislative elections left his party with only a relative majority. It remained a threat on the eve of the forced passage of pension reform, in the hope of getting Les Républicains lawmakers who were reluctant to vote for the bill to fall in line.
The idea of following in the footsteps of de Gaulle by dissolving parliament after a no-confidence vote would no doubt please Macron. Even some of his supporters see new legislative elections as a solution to the post-49.3 situation. An anonymous Renaissance deputy said that the build-up to the use of 49.3 amounts to “a crash. We need a dissolution” – which, with an ensuing elections victory, would boost Macron’s political capital.
But the manoeuvre is risky. In 1997, then-president Jacques Chirac tried it and lost his majority in the Assembly. The same thing could happen to Macron in 2023 should he hazard the move.
It is difficult to predict which party would prevail in fresh legislative elections. The NUPES leftists could capture many more seats by capitalising on the popular movement against pension reform. But observers warn that the hard-right RN, thriving on the growing discontent in French society, would be the most likely winner. The Assembly could then be more fragmented than ever, making the existence of a majority unlikely.
More protests and strikes
The next stage in the pension reform saga will also play out in the streets. After the government's decision to use 49.3, France’s group of trade unions met and denounced “a denial of democracy” and the passage of the bill “by force”.
“Today, it is this exemplary social movement that demonstrates that the president of the Republic and his government have failed before the National Assembly," the eight main French unions wrote in their statement.
The inter-union group called for “local rallies” over the weekend of March 18 and a ninth day of strikes and protests across France on Thursday, March 23.
After weeks of peaceful mobilisations, the street protests could intensify in a way that escapes the control of the unions. Several spontaneous demonstrations took place in French cities after Borne used 49.3, leading to multiple incidents and arrests.
>> French unions see threat of Yellow Vest rerun over Macron's retirement push
Towards a popular referendum?
The NUPES leftists prefer to reserve several options in their fight against Macron's pension reform. If a vote of no confidence fails, launching a type of referendum called a référendum d'initiative partagée (a shared-initiative referendum, or RIP) could be another option.
A constitutional tool available to parliamentarians, the RIP allows for a popular referendum to be held on a bill if 185 French lawmakers (one-fifth of the combined 577 lower-house deputies and 348 upper-house senators) supports it. An RIP must also be supported by 4.87 million French voters, or a tenth of the electorate, whose signatures must be collected within nine months.
The procedure would allow the pension plan’s opponents “to block the implementation of reform for nine months”, according to Socialist Deputy Valérie Rabault, a vice president of the Assembly. But “if an RIP is triggered” on [the question of] pensions, “it must be before the enactment of the law”, she said.
However, according to French Communist Party Deputy Stéphane Peu, who along with Rabault is a member of NUPES, the left-wing coalition has had the support of the necessary 185 lawmakers since March 14, two days before Borne invoked 49.3. Peu’s bill will propose that “the retirement age cannot exceed 62”, he said.
The Constitutional Council
The RIP is not the last option for opponents if the no-confidence votes fail to pass. “There would have been several appeals to the Constitutional Council against this text had it passed by vote," said Charles de Courson, a LIOT deputy, on March 14.
Mathilde Panot, the leader of the far-left La France Insoumise (France Unbowed, LFI) party in the Assembly, has promised that the left will appeal to the council. The NUPES will argue that the reform, which was inserted into the social security budget, is a legislative rider, since the text addresses more than just finances.
Left-wing deputies intend to rely on the opinion of France’s Conseil d’État (Council of State), which had warned the government of a risk that certain measures in its pension reform plan, as well as the plan’s lack of clear calculations, were unconstitutional.
This article is a translation of the original in French.
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FRANCE IN TURMOIL
Protests in Paris as Macron forces through controversial pension reform
FRANCE IN TURMOIL
A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
FRANCE IN TURMOIL
Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament
Valeurs Actuelles
Le bras de fer entre Moscou et Washington menace d’embraser à nouveau la Géorgie
Après des années de déni, la réalité s’impose à nous : une guerre civilisationnelle avec l’islam radical est en cours. Réticente ou impuissante à reconnaître cette réalité, la classe politique française a laissé s'enraciner une conflictualité qu'elle n'a plus les moyens de contenir.
Si Alexandre Loukachenko a longtemps incarné la stabilité dans son pays, il est aujourd’hui confronté à une contestation sans précédent. Aux origines de ce mécontentement populaire, une obsession de l’autocrate biélorusse : garder le pouvoir… à tout prix.
Jeudi 22 octobre, le Parlement Européen a choisi de décerner le prestigieux prix pour la « liberté de l’esprit » aux membres de l’opposition biélorusse. Un choix hautement politique, à l’heure où les tensions montent entre l’UE et Alexandre Loukachenko.
Après l’horreur de l’occupation islamiste entre 2014 et 2017, Mossoul se relève péniblement. Témoin direct de cet épisode, Monseigneur Najeeb avait alors sauvé des centaines de manuscrits de la destruction. Engagé, depuis, pour la défense des chrétiens d’Orient, il revient sur son combat dans une interview donnée à Valeurs actuelles.
La lutte pour le contrôle de l'enclave montagneuse cristallise une histoire ancienne et tourmentée entre Arméniens et Azéris. Depuis fin septembre, cette guerre à haute intensité est un nouvel épisode du “grand jeu” entre les principales puissances de la région.
France24 - Monde
Credit Suisse, la banque qui paie le prix de ses 1 001 scandales
Publié le : 18/03/2023 - 07:18
Sébastian SEIBT
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La Suisse a été contrainte mercredi de débloquer 50 milliards de dollars pour venir en aide à Credit Suisse, première banque en Europe à trembler sous le choc des faillites bancaires aux États-Unis. Et ce n’est pas un hasard si c’est cette institution helvète qui se fissure : avec une histoire chargée de scandales en tout genre, elle semble la plus fragile en Europe.
Cocaïne, yakuza, corruption en Afrique, espionnage, fraude fiscale, ou encore un Premier ministre plumé. Autant de sujets qui ne sont, traditionnellement, pas associés à une banque. Pourtant, chacun d’eux correspond à l’un des scandales qui a accompagné la lente descente aux enfers de Credit Suisse au cours des dernières années.
Ce sont aussi autant d’affaires rocambolesques qui permettent de comprendre pourquoi la banque centrale suisse a dû débloquer en urgence, mercredi 15 mars, une ligne de crédit de 50 milliards de dollars pour Credit Suisse. Et surtout, comment les problèmes d’abord rencontrés par des banques régionales américaines ultra-spécialisées dans la tech comme la Silicon Valley Bank (SVB) se sont propagés à l’une des institutions majeures du système bancaire mondiale.
Crise de liquidités
Car la SVB et la banque Silvergate ne jouent pas dans la même cour que Credit Suisse. Les deux banques américaines ont succombé car leurs activités étaient trop concentrées sur un seul domaine : les start-up de la Silicon Valley pour la première et les cryptomonnaies pour la deuxième. Elles n’avaient pas de plan B quand ces deux secteurs ont commencé à pâtir économiquement. "Credit Suisse est une banque bien plus diversifiée avec des clients venus d’horizon très différents", souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.
Mais, ces trois institutions ont toutes été prises au même piège. "Il y a une crise de liquidité qui affecte toutes les banques. C’est-à-dire qu’elles doivent faire face à un nombre grandissant de demandes de retraits et peinent à toutes les satisfaire", explique Alexandre Baradez. Elles ont certes les fonds nécessaires, mais ils sont placés dans des actifs à long terme. Pour avoir l’argent tout de suite, elles devraient les vendre, "ce qu’elles se refusent à faire car cela risquerait d’être interprété comme un signe de mauvaise santé financière par les investisseurs", précise Alexandre Baradez.
D’où l’intérêt des 50 milliards de dollars débloqués pour Credit Suisse. "Pour n’importe quelle banque cela aurait largement suffi à lui permettre de faire face aux retraits. Mais dans le cas de Credit Suisse, cela reste à voir", assure Alexandre Baradez.
Car si c’est ce pilier de la finance helvète est le premier touché en Europe, "c’est parce que la crise de confiance semble y être particulièrement aiguë", estime ce spécialiste. La faute à des années d’erreurs et de scandales que les responsables de cette banque mettent pudiquement sur le compte d’une "culture du risque mal gérée".
Des dictateurs et des mafieux
L’histoire des affaires louches dans lesquelles cette "vénérable" institution fondée en 1856 a joué les premiers rôles remontent à loin. À la fin des années 1980 déjà, Credit Suisse a été accusée d’être la banque ayant aidé le dictateur philippin Ferdinand Marcos à dissimuler sa fortune. En 1995, une cour à Zurich a condamné Credit Suisse à rendre 500 millions aux Philippins ainsi spoliés, rappelle le Guardian.
La banque a aussi hébergé l’argent détourné au Nigeria par le dictateur Sani Abacha durant son règne dans les années 1990. Et quand elle n’aidait pas des autocrates, Credit Suisse s’est acoquinée avec d’autres "mauvais garçons", comme les yakuzas. L’un de ses banquiers a aidé la mafia japonaise à blanchir environ cinq milliards de yens de l’époque (38 millions d’euros au taux de change de 2004), mais il a été acquitté au Japon en arguant qu’il n’était pas au courant de l’origine des fonds.
Du début du XXIe siècle à la seconde moitié des années 2010, Credit Suisse est passée d’un scandale d’évasion fiscale à l’autre, que ce soit en Italie, en Allemagne ou aux États-Unis. La justice américaine a même condamné la banque à une amende record de 2,6 milliards de dollars en 2014 pour avoir incité des milliers de riches contribuables à dissimuler leur fortune en Suisse.
Certains de ses clients les plus en vue se sont aussi plaints du traitement qui leur a été réservé. C’est le cas de l’ancien Premier ministre géorgien Bidzina Ivanichvili qui a accusé la banque d’avoir dilapidé son argent en 2018. Credit Suisse a affirmé que tout était de la faute d’un de ses banquiers, accusé d’avoir falsifié la signature de l’homme d’État pour faire des paris boursiers avec ses fonds. Le banquier s’est suicidé en 2020, et un tribunal des Bermudes a condamné la banque deux ans plus tard à verser plus de 500 millions de dollars à Bidzina Ivanichvili.
Mais le pire était encore à venir : entre 2019 et 2022, Credit Suisse a connu "les pires années de son histoire", assure le Financial Times. Elle a perdu deux PDG, emportés par d’extravagantes affaires. Le premier, Tidjiane Thiam, a dû démissionner en 2020 après un scandale d’espionnage de plusieurs employés de la banque. Ensuite, c’est António Horta-Osório, un célèbre banquier portugais, appelé à la rescousse pour redresser Credit Suisse et qui a dû jeter l’éponge en 2022 pour avoir… violé à plusieurs reprises les règles sanitaires relatifs au confinement durant la pandémie de Covid-19.
Entre-temps, la banque a été accusée en 2020 d’avoir manqué à ses obligations de vérifications et, de ce fait, financé un cartel de drogue bulgare. Deux ans plus tard, Credit Suisse est devenue la première banque à être poursuivie au pénal en Suisse dans le cadre de cette affaire.
Des sommes folles perdues en un an
Mais surtout, elle a perdu des sommes folles en 2021. Elle a misé près de 10 milliards de dollars dans Greensill Capital, un fonds d’investissement britannique, qui a fait faillite en 2021 et a perdu 5,5 milliards de dollars lors de l’effondrement très médiatique, la même année d’Archegos, un obscur fond spéculatif.
À lire aussi sur France 24 : Archegos : comment un obscur fonds spéculatif a fait trembler Wall Street
Une succession de faux pas et de scandales "qui a ébranlé la réputation de la banque et poussé certains clients fortunés à partir", assure le Financial Times. Depuis plusieurs mois, le Conseil d’administration a entamé une vaste campagne de mea culpa assurant que la priorité était de "changer la culture" de la banque. Les responsables n’ont demandé qu’une chose : qu’on leur laisse le temps, car transformer le vilain petit canard du secteur bancaire en cygne ne peut se faire en une nuit.
Et c’est justement ce dont Credit Suisse ne dispose plus depuis que la chute de SVB a tout accéléré… à commencer par l’exode de clients. Les autorités européennes ont beau répéter que le système bancaire européen est plus solide qu’aux États-Unis, "ce qui est vrai, notamment grâce à la réglementation mise en place après la crise de 2008, mais si Credit Suisse venait à tomber, il y aurait forcément d’autres victimes", reconnaît Alexandre Baradez. Et les marchés financiers semblent décidés à vouloir sanctionner Credit Suisse malgré le sauvetage helvète : vendredi, son action en Bourse clôturait en baisse de 8,01 %.
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La chronique de l’éco
Les autorités volent au secours du Credit Suisse
La chronique de l’éco
Après la faillite de la banque SVB, le casse-tête de la Fed face à la hausse des taux
Crise bancaire : Credit Suisse tente de rassurer après son effondrement en Bourse
France24 - Monde
Pas d'accord entre la Serbie et le Kosovo après des pourparlers marathon
Publié le : 18/03/2023 - 14:10Modifié le : 19/03/2023 - 08:12
FRANCE 24
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Les dirigeants du Kosovo et de la Serbie se sont retrouvés, samedi, en Macédoine du Nord, pour tenter d'apaiser leurs relations diplomatiques plus de deux décennies après une guerre meurtrière entre rebelles indépendantistes kosovars et forces serbes. Mais ces discussions, sous l'égide de l'UE, n'ont pas abouti à un accord de normalisation.
Les dirigeants du Kosovo et de la Serbie n'ont pas réussi, samedi 18 mars, à signer un accord sur la normalisation de leurs relations compliquées lors de pourparlers marathon menés sous l'égide de l'UE.
Le Premier ministre kosovar, Albin Kurti,, et le président serbe, Aleksandar Vucic, se sont retrouvés pour 12 heures de négociations sur les rivages du lac Ohrid, en Macédoine du Nord, sous la houlette du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Les Occidentaux multiplient ces derniers mois les pressions sur Belgrade et Pristina afin de prévenir une éventuelle flambée de tensions dans la région fragile des Balkans, alors que la guerre fait rage en Ukraine, envahie par la Russie il y a plus d'un an.
La rencontre d'Ohrid a eu lieu après l'échec le mois dernier de pourparlers à Bruxelles, où un plan de paix européen en 11 articles a été dévoilé plus de deux décennies après une guerre meurtrière entre rebelles indépendantistes kosovars et forces serbes.
Bruxelles souhaitait l'accord des deux parties sur une annexe de mise en application de cette proposition européenne visant à normaliser les relations entre la Serbie et son ancienne province.
Josep Borrell s'est félicité devant la presse que les deux camps aient accepté l'annexe en question mais a reconnu que Belgrade et Pristina étaient allés moins loin qu'espéré. "Les parties n'ont pas pu trouver une solution mutuellement acceptable aussi ambitieuse que celle que nous proposions", a-t-il dit à la presse sans prendre de questions.
"Atmosphère constructive"
La Serbie refuse de reconnaître l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province, dont la population de 1,8 million d'habitants, très majoritairement d'origine albanaise, compte une communauté serbe d'environ 120 000 personnes.
Depuis la guerre, qui prit fin en 1999 avec des bombardements de l'Otan, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise.
À Ohrid, les deux dirigeants ont reconnu que des progrès avaient été réalisés mais ne se sont pas privés d'envoyer des piques l'un à l'autre.
Le Premier ministre kosovar a déclaré qu'il était prêt à parapher le texte mais a imputé à la partie serbe la responsabilité de l'absence de signature. "L'autre camp, exactement comme lors de la dernière réunion à Bruxelles le 27 février, évite de signer l'accord, et maintenant l'annexe", a déclaré Albin Kurti aux journalistes. "C'est maintenant à l'Union européenne de trouver un mécanisme pour que cet accord soit légalement et internationalement contraignant", a ajouté le Kosovar.
Le président serbe a également fait la moue sur les résultats de la rencontre. "Je crois que nous avons fait un pas important dans une atmosphère constructive et nous allons commencer à travailler sur des choses. Bien sûr, ce n'était pas une sorte de jour J, c'était un jour OK".
Reconnaissance des "symboles nationaux"
La proposition européenne stipule que les deux camps ne feront pas usage de violence pour résoudre leurs différends.
Le projet déboucherait sur une reconnaissance de facto entre Belgrade et Pristina car il prévoit que les deux parties "reconnaîtront mutuellement leurs documents et symboles nationaux respectifs". Le texte déclare également que "la Serbie ne s'opposera pas à l'adhésion du Kosovo à une organisation internationale", une demande clé de Pristina. Il propose parallèlement d'accorder "un niveau approprié d'autogestion" pour la minorité serbe du Kosovo.
La question du Kosovo reste obsessionnelle pour une partie des 6,7 millions de Serbes, qui considèrent le territoire comme leur berceau national et religieux, là où des batailles cruciales ont été livrées au cours des siècles.
À Belgrade, des milliers de personnes ont manifesté vendredi à l'appel de partis nationalistes pour refuser un accord qui reviendrait selon elles à une "capitulation".
Au Kosovo, beaucoup de membres de la minorité serbe refusent toute loyauté à Pristina, avec les encouragements de Belgrade. Surtout dans le nord du territoire, près de la frontière avec la Serbie, théâtre de heurts fréquents, de manifestations et parfois de violences.
Avec AFP
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Tensions avec la Serbie : le Kosovo ferme son plus grand poste-frontière
L'UE s'efforce de rassurer les pays des Balkans sans avancée concrète sur leur intégration
France24 - Monde
Olivier Dubois, dernier otage français dans le monde, a été libéré
Publié le : 20/03/2023 - 14:51Modifié le : 20/03/2023 - 15:00
FRANCE 24
Suivre
Enlevé au Mali il y a près de 2 ans, Olivier Dubois a été libéré. Le journaliste était le dernier otage français recensé dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin.
Le journaliste français Olivier Dubois a été libéré après près de deux ans de captivité : il avait été enlevé au Mali le 8 avril 2021 dans la région de Gao (Nord) par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), filiale au Sahel d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Il est arrivé libre, lundi 20 mars, à l'aéroport de Niamey. À sa descente de l'avion, Olivier Dubois est apparu souriant et visiblement ému, vêtu d'une chemise blanche ouverte et d'un pantalon beige.
Libération d’Olivier Dubois ce jour à Niamey. Sommes à l’aéroport où Olivier vient d’arriver. Libre!! Fin d’un calvaire de 711 jours. Joie immense et soulagement énorme pic.twitter.com/ilj9m4n9GW
March 20, 2023
Le journaliste avait annoncé lui-même son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. "Il se rendait à Gao pour interviewer un chef jihadiste. On sait aujourd’hui qu’il a été piégé par des malfrats qui l’ont ensuite remis au Jnim", affirme Wassim Nasr, spécialiste des questions de jihadisme à France 24.
La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait affirmé le 10 décembre 2022, lors d'un déplacement en Côte d'Ivoire, que la France faisait "tout son possible pour permettre la libération" du journaliste français.
Olivier Dubois travaillait notamment pour Libération, Le Point et Jeune Afrique, il est resté en captivité presque deux ans. Il était le seul otage français non retenu par un État dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.
>> À voir aussi sur France 24 : Déborah Al Hawi Al Masri, compagne d'Olivier Dubois, otage au Mali : "Je ne perds pas espoir"
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Exclusif
Le chef d'Aqmi Abou Obeida Youssef al-Annabi répond à 17 questions de France 24
Outre-Mer
En Martinique, la ville d'origine d'Olivier Dubois se mobilise pour sa libération
Mali : 21 mois de détention pour le journaliste français Olivier Dubois
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Why China and Russia Are Closer Than Ever
This week’s meeting between the leaders of China and Russia marks another key moment in the deepening relationship between the two powers.
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By Nicole Hong
Xi Jinping, China’s leader, is scheduled to meet with President Vladimir V. Putin of Russia in Moscow this week in the most high-profile visit by any world leader to Russia since before the pandemic.
Coming more than a year after Russia launched its invasion of Ukraine, the meeting will be watched closely by Western officials for any indications of how far China may be willing to go to act as a mediator in the conflict. Chinese officials have framed the meeting partly as a mission to promote constructive talks between Russia and Ukraine, even though U.S. officials have been skeptical of Mr. Xi’s recent efforts to become a global peacemaker.
Here are five things to know about the relationship between China and Russia:
Are China and Russia allies?
China and Russia are not formal allies, meaning they have not committed to defend each other with military support. But the two countries are close strategic partners, a relationship that deepened during the war in Ukraine as Russia became increasingly isolated from many other countries.
Chinese officials have said the current relationship is at a “historic high.”
The partnership is fueled by a shared goal of trying to weaken American power and influence.
The relationship between China and Russia has not always been so warm. The two sides were fierce adversaries in the 1960s and clashed in 1969 over disputed territory along their border, raising fears at the time of a nuclear showdown between the two countries.
The two countries have also been competing for influence in Central Asia, a region that the Kremlin has long seen as its turf but is becoming increasingly important to China’s geopolitical and economic ambitions. China is building more railroads, highways and energy pipelines in former Soviet republics like Kazakhstan and Uzbekistan, which still rely on Russia as a crucial security partner.
How close are Xi Jinping and Vladimir Putin?
Right before the start of the Ukraine war in February 2022, Mr. Xi and Mr. Putin declared publicly that their countries’ relationship had “no limits.”
Mr. Xi has often described Mr. Putin as his best friend. During an economic forum in Russia in 2018, the two fried Russian pancakes and took vodka shots together. For Mr. Xi’s 66th birthday in 2019, Mr. Putin presented him with a cake and a giant box of ice cream.
In an article published in a Chinese newspaper on Sunday, Mr. Putin said the two enjoyed the “warmest relationship,” noting that they have met about 40 times in recent years and always found time to talk at “no‑tie” events.
What is the economic relationship between Russia and China?
Economic ties between China and Russia have strengthened significantly since Russia’s first invasion of Ukraine in 2014, when it annexed Crimea. At the time, China helped Russia evade the sanctions imposed by the Obama administration that were supposed to cut off Russia’s access to global markets.
In the wake of harsher sanctions against Russia following the start of the Ukraine war last year, China has helped to supply many of the products that Russia previously purchased from Western-allied countries, including computer chips, smartphones and raw materials needed for military equipment.
Total trade between Russia and China surged last year.
What does Putin want from China?
Mr. Putin needs China to help bolster his economy, which has been battered by Western sanctions. For the Russian leader, China has increasingly become a lifeline for investment and trade. After Western countries restricted their purchases of Russian crude oil and natural gas last year, China helped offset the decline by buying more energy from Russia.
At the start of the Ukraine war, Russia asked China for military equipment and economic assistance, according to U.S. officials. American officials have recently said that China is considering giving weapons to Russia for use in Ukraine, a claim that China has denied.
China has refrained from condemning Russia’s invasion of Ukraine, even though China’s foreign policy is rooted around the principles of sovereignty and territorial integrity. Although China has portrayed itself as a neutral party in the Ukraine war, it has endorsed Russian narratives, blaming the U.S. and NATO for starting the conflict.
But China has also hesitated to put its full backing behind Russia. The turmoil and instability stemming from the war could threaten China’s growth and complicate its efforts to strengthen its economic ties around the world.
Last September, after Mr. Putin and Mr. Xi met in person, Mr. Putin acknowledged that China had expressed “questions and concerns” about the war in Ukraine.
What does Xi want from Russia?
Mr. Xi wants Mr. Putin to join him as a like-minded ally in confronting U.S. and Western dominance.
In an article published in a Russian newspaper on Monday ahead of the visit, Mr. Xi said China and Russia needed to cooperate to overcome challenges to their security, including “damaging acts of hegemony, domination and bullying.”
Mr. Xi has pursued a harder stance against what he calls an American effort to contain China’s rise, portraying China as a nation besieged — much as Mr. Putin has done in speeches to Russians. Mr. Xi has urged Chinese industries to reduce their reliance on Western technology and hailed China’s growth as proof that it does not need to adopt Western political values.
China has been buying more advanced weapons from Russia to modernize its military, and the two nations have increased their joint military exercises. Last year, as President Biden was visiting Tokyo, China and Russia sent bombers over the seas in northeast Asia as a show of force.
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France24 - Monde
En Centrafrique, neuf Chinois tués dans une attaque sur un site minier
Publié le : 20/03/2023 - 12:15
FRANCE 24
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La Chine a confirmé, lundi, la mort de neuf de ses ressortissants la veille en Centrafrique, dans une attaque qui n'a pas encore été revendiquée. Les victimes travaillaient sur un site minier de la région de Bambari, dans le centre du pays. Une enquête a été ouverte.
Neuf Chinois ont été tués dimanche 19 mars sur un site minier de Centrafrique, en proie à une guerre civile. L'attaque a été dénoncée par le président chinois Xi Jinping, qui a appelé lundi à "punir sévèrement" les coupables. Une enquête a été ouverte.
Les faits se sont déroulés dimanche vers 5 h locales (4 h GMT) dans la région de Bambari, dans le centre du pays, a déclaré à l'AFP le maire de la commune, Abel Matchipata. "On a décompté neuf corps et deux blessés", a-t-il précisé.
Selon lui, les victimes sont des ressortissants chinois travaillant sur un site minier de "l'entreprise Gold Coast Group", situé à 25 kilomètres de la localité et qui a été attaqué par "des hommes armés".
>> À lire aussi : L'Égypte, une "porte d'entrée" pour la Chine sur le monde arabo-musulman
Pékin appelle ses ressortissants à quitter les zones dangereuses
La Chine a confirmé lundi le bilan, évoquant "deux blessés graves", mais sans donner davantage de détails sur les circonstances de cette attaque, qui n'a fait l'objet d'aucune revendication jusqu'à présent. Xi Jinping "a appelé à déployer tous les efforts nécessaires pour soigner les blessés" ainsi qu'à "sévèrement punir les meurtriers conformément à la loi", a indiqué le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
"À l'exception de la capitale Bangui, le niveau de risque sécuritaire dans les autres régions de la Centrafrique est rouge, c'est-à-dire extrêmement élevé", a souligné le ministère, appelant les citoyens chinois "à évacuer au plus vite" les zones dangereuses.
"Une enquête a été ouverte", a annoncé à l'AFP Manassé Wankian, procureur de la République de Bambari, le chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, la province du centre du pays, au lendemain de l'assaut meurtrier.
Pas de revendication
Dimanche, le Premier ministre de Centrafrique, Félix Moloua, avait accusé la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), une alliance de groupes rebelles créée en décembre 2020 pour renverser le président Faustin Archange Touadéra, d'être à l'origine de cette attaque, mais sans prouver ces allégations.
L'alliance rebelle avait immédiatement démenti dans un communiqué toute implication dans l'attaque. Elle a dénoncé un acte "ignoble et barbare" et accusé les "mercenaires russes Wagner" d'en être à l'origine.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.
>> À lire - Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé, peu avant les élections, une offensive sur Bangui et Faustin-Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie. Des centaines de paramilitaires russes avaient alors rejoint les quelques centaines déjà présents depuis 2018.
Cela avait permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles, puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient, mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État centrafricain.
Avec AFP
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Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner
L’UE annonce de nouvelles sanctions contre le groupe russe Wagner en Afrique
Moscou convoque l'ambassadeur français après une attaque contre un Russe en Centrafrique
New York Times - World
Iraq War: 20 Years On
The Children of the Iraq War Have Grown Up, but Some Wounds Don’t Heal
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Photographs by Joao Silva
Written by Alissa J. Rubin
BAGHDAD — The thump of a car bomb explosion, then a whoosh of flame interrupting homework; the low boom of a roadside bomb and seconds later the shattering of glass jolting families awake; an apartment door being kicked open in the middle of the night and someone shouting in a foreign language; the pop, pop, pop of bullets whizzing past in a firefight and the bang of doors slamming as grown-ups drag children inside.
For six years, during the war launched by the United States in 2003 and the sectarian conflict it gave birth to, this was the soundtrack of life in Iraq, and especially for those under age 26 — about 23 million people, nearly half of the population. Trauma was a daily event. Losses touched nearly every family.
Now, especially in Baghdad, many young people want to move on. The cities have somewhat recovered from the war years, and more affluent young Iraqis frequent coffee shops, go to malls and attend live concerts. Even so, most conversations keep circling back to a relative who was killed, family members who were displaced or lingering doubts about Iraq’s future.
Wars leave scars even when people survive with their bodies intact. The metallic whirring of helicopters, the flash of flares, the smell of burning after bombs, the taste of fear, the ache of something lost — all of these linger long after the fighting stops.
“The war took away our childhood,” said Noor Nabih, 26, whose mother was wounded in crossfire from a passing American convoy and then seriously injured again in a bomb blast.
Joao Silva, a New York Times photographer, and Alissa J. Rubin, a senior correspondent, recently talked to young Iraqis in Baghdad about their lives, their thoughts on the American invasion and the state of their country. Here are some of their stories.
‘I was so scared I lay down on the ground.’
Mohammed Hassan Jawad Jassim, 25
Mohammed was 5 at the time of the invasion. Every explosion startled him. The first time he saw an American vehicle hit a roadside bomb, he said, the blast vibrated through him; then came a barrage of bullets.
“I was so scared I lay down on the ground and pressed my face into the road,” he recalled.
Before long, the U.S. soldiers began to knock at the family’s door in search of Shiite Muslim militia members loyal to the anti-American cleric Muqtada al Sadr. “I was afraid they were going to shoot,” he said.
With 17 sisters and brothers, and a father who could barely piece together a living working in a garage, Mohammed could not focus at school, and dropped out after second grade. “I had thoughts of death,” he said. “Sometimes I tied a blindfold around my eyes and sat in a dark room.”
When he was 21, his daughter, Tabarak, was born and he wanted to get a government job but had no connections to politicians who could help him. Indignant, he joined the 2019 youth protests over government corruption and the Iranian presence in Iraq, known in the Arab world as the October Revolution.
On his first day at the protests, a tear-gas canister exploded in his face, pulling one eye out its socket and damaging the other. His world went dark.
Now his daughter is 4; he also has a 1-year old son, Adam.
“My only wish is that I could have my eyesight so that I could see my children,” he said. “Adam came into the world after I was hit, so I have never seen him.
‘When I play, I forget where I am.’
Fadi Khalil Ibrahim Paulus Alo, 26, and his sister, Fadia Khalil Ibrahim Paulus Alo, 24
Throughout the war, Fadi and his sister, Fadia, found solace in the Baghdad Music and Ballet School.
Many of their fellow Christians had fled Iraq, and the smell of smoke filled their lungs as they studied. American soldiers kept barging into their family’s fifth-floor apartment in search of insurgents, only to stop in their tracks when they saw the portrait of Jesus in prayer over the television.
But the music school was a refuge for the siblings, a world of harmonies instead of explosions.
“When I play, I forget where I am,” said Fadi, a computer auditor at the Central Bank of Iraq, as well as a flutist in the Iraqi National Orchestra.
But when the notes fade, he wonders whether he can really spend the rest of his life in Iraq.
Fadia is now a marketing agent for an Iraqi electronic payment system and a violist in the orchestra. When she was 12, a car bomb exploded at a municipal court next door to the school. She recalled the eerie silence right afterward and then screaming.
After checking on her brother, she fetched a first-aid bag; bandaged the leg of the principal, which had been sliced by shrapnel; and helped first graders who had been cut by glass and shrapnel. “The children were so scared, so I knew what I had to do,” she said.
“It was strange to be so calm when everyone was screaming and crying, but it came from God,” she said.
Fadia loves the theme music from the film “LaLa Land” and Smetana dances. Unlike her brother, she sees her future in Iraq.
“I am attached to this place,” she said. “When I am here, I feel at home.”
‘It was all beautiful until Hussain was shot.’
Dalia Mazin Sedeeq Al-Hatim, 24; Hussain Sarmad Kadhim Al-Bayati, 26
Dalia, 24, and Hussain, 26, met at the hospital where they were both pharmacists. It took Hussain just a month to know he wanted to marry Dalia and for Dalia to feel the same about Hussain.
They had much in common. Both were from families that prized education; both had grown up with the sounds of war. Dalia remembered watching the Nickelodeon cartoon channel when bombs began to fall on Baghdad; Hussain remembered windows being blown out from a bomb blast.
And both their families fled to Syria when the war came too close to home. Dalia’s school bus driver disappeared during the sectarian fighting and was later found dead, and the same happened to Hussain’s brother’s school bus driver.
Their one difference — Dalia is a Sunni Muslim and Hussain is a Shia Muslim — did not matter to them, although they knew it might to others. “Even if our sect could be an obstacle, we agreed that it wouldn’t be,” Hussain said.
“On the day I proposed to Dalia, my father insisted that I tell Dalia’s family that I am a Shia so it is clear and Dalia’s family won’t be surprised someday,” he said. “They said: ‘We do not care what sect you are. We care that you love our daughter and she loves you.’”
Even before their Feb. 18 wedding day, the violence that is part of daily life touched them. Hussain was stabbed and shot during a robbery while working the night shift at a pharmacy.
“It was all beautiful until Hussain was shot and now we were once again reminded of the reality of Baghdad,” Dalia said.
They hope now, Hussain said, “for health and safety.”
‘I cannot see much of a future.’
Sulaiman Fayadh Sulaiman, 22
Sulaiman was 3 years old in August 2003, and having an early breakfast with his father in their family’s garden when, he recalled, “five bullets came to our house, four hit the wall and different parts of the house, and one hit me.”
The bullet went through his abdominal wall and passed into his spine, paralyzing him from the waist down. Then, as he was being treated at a spinal injury hospital, a huge truck bomb targeting the United Nations headquarters next door badly damaged the hospital and buried him in rubble.
Months later, his father brought him to the gate of an American base, hoping to find aid for the boy, since his initial injuries were caused by a skirmish with U.S. soldiers. A soldier told his father that he would bring Sulaiman to the United States for treatment, and that he “would send me back able to walk again.”
But when they returned to the base, he said, “the soldiers at the gate said the soldier who was going to take me had been transferred two days before.”
Years later the disappointment is still traced upon his face.
Since then, Sulaiman has found flashes of joy as a member of the Iraqi Paralympic archery team, competing internationally. For brief moments, he said, as he holds his bow, fits his arrow and pulls the string, he can smile. But the happiness fades quickly.
“I cannot see much of a future,” he said.
‘To make my father be proud of me in the hereafter.’
Hamza Amer Chamis, 24
Hamza, 24, grew up with the military in his blood. His father had been a colonel when Saddam Hussein was in power, and rejoined the Iraqi Army, which the Americans initially dissolved, after it was reconstituted. He bonded with the American soldiers he worked with, rising to the rank of general.
“My dream, my passion for becoming an officer, started at the age of 12,” Hamza recalled. “Our school had a costume party, and my father gave me his uniform with his rank and colors to wear. It was a great thing, and the next day I told him, ‘I want to become like you.’”
But the family was seen as traitors by some of his father’s former army colleagues who had joined the insurgents fighting the American military. One group of militants tried to kidnap Hamza’s older brother. Then, in 2014, Hamza’s father was killed as he was fighting in Anbar against the country’s newest scourge, the Islamic State.
From then on, he said, he wanted “to make my father be proud of me in the hereafter and feel that I did something for him, just as he raised and supported me.”
Hamza graduated at the top of his class in military college and became the youngest lieutenant in the history of the post-2003 Iraqi Army. His first mission: to fight the remnants of the Islamic State, the same militants who killed his father.
Now he is an officer in charge of security for the Joint Command, which includes the senior staff of the Iraq Armed Forces. His dream is to reach the same rank as his father.
‘I still have fear inside me.’
Noor Nabih, 26
Soft voiced and restrained, Noor recited her experiences of life after the invasion.
She is a Sunni Muslim, from the religiously mixed area around Samarra about two hours north of Iraq’s capital, and at first the fighting did not touch her. But in 2005, she said, “we began to hear the sounds of gunfire and explosions.”
“We knew it was the Americans, because the news was everywhere that this was an American war,” she recalled.
Soon after, the family moved to Baghdad. But back in Samarra, her fathers’ four brothers were kidnapped by anti-American Sunni insurgents. The youngest, the one Noor was closest to, “was shot many times, his body was left by a rubbish heap.”
Then the insurgents torched her grandfather’s house.
When Noor was 11, the family returned to Samarra to put flowers on her uncle’s grave. As they drove, a firefight between U.S. troops and insurgents forced them to take a detour. A stray bullet flew through a window, hitting her mother in her side. They believed it came from the U.S. troops because of its caliber.
Her father instructed her to stop the bleeding with tissues, she said, but the blood soaked through. “I felt I had lost everything,” she said.
Her mother survived, and the family fled to Syria for a time. Then, soon after they returned to Iraq, a bomb attached to the underside of her parents’ car by unknown people left her mother with a traumatic brain injury.
“I do not feel safe in Iraq, period, and if I have a chance to leave this country I will,” Noor said. “I still have fear inside me every day, despite all my attempts to forget what I have seen.”
Falih Hassan contributed reporting.
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France24 - Monde
Libération des deux travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge enlevés au Mali
Publié le : 20/03/2023 - 01:08Modifié le : 20/03/2023 - 01:10
FRANCE 24
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Enlevés début mars dans le nord du Mali, deux travailleurs humanitaires employés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été libérés dimanche et sont "sains et saufs", a annoncé la branche malienne du CICR sur Twitter.
Deux employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), kidnappés il y a deux semaines dans le nord du Mali, ont été libérés dimanche 19 mars au soir, a annoncé la branche malienne du CICR sur Twitter. Ils avaient été kidnappés, le 4 mars, entre Gao et Kidal.
Nous confirmons que les 2 collaborateurs du CICR enlevés le 4 mars entre Gao et Kidal dans le nord du Mali ont été libérés ce soir. Nos collègues se portent bien et ont été libérés sains et saufs, et sans conditions. Nous remercions tous ceux qui ont contribué à leur libération.
March 19, 2023"Nos collègues se portent bien et ont été libérés sains et saufs et sans conditions", a-t-elle affirmé. L'ONG "remercie tous ceux qui ont contribué à leur libération", sans plus de détails.
En février, un médecin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui avait été enlevé fin janvier au Mali a été libéré.
Le Mali est en proie à une crise sécuritaire, déclenchée par une révolte régionale dans le nord qui s'est transformée en insurrection jihadiste.
Les violences qui secouent ce pays sahélien depuis 2012 sont le fait de jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, mais aussi de milices autoproclamées et de bandits.
Les troubles se sont étendus au Burkina Faso et au Niger voisins. Des milliers de civils, de policiers et de militaires ont été tués dans la région, et plus de deux millions de personnes ont fui leurs foyers.
Avec AFP
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Deux travailleurs humanitaires de la Croix-Rouge enlevés au Mali
SYRIE
Trois employés du CICR et un Syrien du Croissant-Rouge libérés
YÉMEN
La Française enlevée mardi dans le sud du Yémen a été libérée
Valeurs Actuelles
Le match ChatGPT / Valeurs actuelles : immigration et délinquance, l’impossible lien, vraiment ?
ChatGPT
Il est courant d’entendre des discours qui font un lien entre l’immigration et la délinquance. Cependant, de nombreuses études ont montré que ce lien n’est pas justifié. En effet, l’immigration n’est pas un facteur de criminalité en soi et la plupart des immigrants sont des personnes honnêtes et travailleuses qui cherchent à améliorer leur vie et celle de leur famille.
Dans ce sens, plusieurs études ont montré que les immigrants ont tendance à avoir un taux de criminalité inférieur à celui des personnes nées dans le pays hôte. Par exemple, une étude menée en 2018 par le CEPD (Centre d’études sur la population et le développement) a montré que le taux de criminalité des immigrés en France est inférieur de 30 % à celui des personnes nées en France.
De plus, des études ont également montré que l’immigration ne contribue pas à la hausse de la criminalité. Par exemple, une étude menée en 2015 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en France a révélé que l’immigration n’a pas eu d’impact significatif sur le taux de criminalité en France.
Cela ne veut pas dire que tous les immigrants sont exempts de comportements criminels. Cependant, il est important de considérer que la criminalité est un phénomène complexe et multifactoriel, qui dépend de nombreux facteurs tels que le niveau d’éducation, la pauvreté, les conditions économiques et sociales, le contexte culturel, la prévalence de la criminalité dans une zone géographique donnée, etc.
En effet, les immigrants peuvent être plus susceptibles de se retrouver dans des situations précaires, de pauvreté ou de discrimination, qui peuvent augmenter leur risque de se livrer à des activités criminelles. Cependant, cela ne signifie pas que tous les immigrants sont plus enclins à la délinquance que les non-immigrants. En France, par exemple, une étude menée en 2018 par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a montré que les jeunes issus de l’immigration ont un taux de délinquance similaire à celui des jeunes non issus de l’immigration, une fois que les facteurs socio-économiques et culturels sont pris en compte.
Valeurs actuelles
À Paris, la moitié des faits de délinquance sont causés par des étrangers. L’implacable statistique, mise en lumière par l’ancien préfet de la capitale Didier Lallement, est arrivée jusqu’aux oreilles du président de la République. En octobre dernier, sur le plateau de France 2, Emmanuel Macron n’a pas hésité à ressortir les chiffres en question, tout en prenant bien le soin, “en même temps” oblige, de réfuter un « lien existentiel » entre immigration et délinquance.
Au regard des faits, ce lien est pourtant de plus en plus difficile à nier. Les statistiques évoqués par Didier Lallement proviennent du ministère de l’Intérieur. Dans la capitale, 48 % des interpellations pour des faits délictuels ou criminels concernent bien des étrangers, peu importe leur statut administratif. Quant aux mineurs présentés devant un juge du parquet de Paris, 75 % sont d’origine étrangère.
Le constat est encore plus saisissant dans les transports en commun franciliens : en 2019, 93 % des vols sur le réseau RATP-SNCF étaient commis par des étrangers. Une surreprésentation massive pour une ville qui compte, selon les chiffres 2016 de l’Insee, 15,4 % d’étrangers (sans compter les binationaux).
Le même bilan peut être établi au niveau carcéral. Si les étrangers représentent officiellement 7,7 % de la population française (Insee, 2021), la population des centres pénitentiaires est composée à 24,5 % de détenus nés en dehors du territoire national.
L’ensemble des chiffres évoqués ici doit d’ailleurs être replacé dans un contexte sémantique. On ne parle ici que d’étranger au sens juridique du terme. Comprenez : une personne qui réside sur le territoire français sans avoir la nationalité française. Les pouvoirs publics et les plus importants instituts de recherche ne se penchent pas sur les éventuels liens entre délinquance, criminalité et les populations “issues de l’immigration”.
En 2000 pourtant, le criminologue Sebastian Roché avait fait sensation avec son enquête sur la délinquance des jeunes d’origine étrangère. Ses chiffres, repris en partie par le Sénat lors d’une commission d’enquête sur la délinquance des mineurs en 2001, laissaient entrevoir une cruelle réalité : 48 % des “actes graves” étaient alors commis par des jeunes dont les deux parents étaient nés hors de France.
Si un lien de corrélation entre délinquance et immigration se dégage à la lecture de ces nombreuses statistiques, celui de causalité entre délinquance et pauvreté (avancé par ChatGPT) peut être remis en question, ou du moins fragilisé, par des contre-exemples maintes fois exposés. Ainsi de la Creuse, l’un des dix départements les plus pauvres de France métropolitaine, dont le taux de coups et blessures volontaires se situe pourtant dans la moyenne nationale (4,6 pour 1 000 habitants en 2022).
Valeurs Actuelles
Quand l’écologie assume l’action directe
« Chacun trouve ses moyens d’action », lance, décontenancé, Yannick Jadot à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 29 octobre dernier. L’entretien de l’ancien candidat d’Europe Écologie-Les Verts à l’élection présidentielle est alors interrompu par d’obscurs militants cagoulés, qui se revendiquent « du collectif d’ultragauche », venus manifester contre les bassines de rétention d’eau. Lorsque le député européen s’adresse à une militante avec un « mademoiselle », le ton monte. Lui aussi a pourtant fait ses gammes dans l’activisme, jusqu’à être condamné pour avoir pénétré dans une base de sous-marins, avec Greenpeace. Désormais, l’élu comme l’ONG sont débordés par leurs ultras.
« La maison brûle et nous regardons ailleurs », avait déclaré Jacques Chirac, en 2002, au 4e sommet de la Terre. Un avertissement pris au sérieux par les militants écologistes de la nouvelle génération face à l’urgence climatique. Vingt ans plus tard, déçus par l’inaction des politiques, certains ont décidé d’agir coûte que coûte en s’attaquant aux grandes entreprises, à l’État, à la démocratie. Des actions de plus en plus violentes qui relèveraient de la « désobéissance civique », relativisent des responsables de gauche et d’extrême gauche avec complaisance.
« On a besoin de retrouver une écologie de combat », exhorte la députée Sandrine Rousseau sur les réseaux sociaux. « Je milite pour une écologie radicale », renchérit son collègue Aymeric Caron. Une stratégie partagée par la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, qui appelle à en finir carrément avec les milliardaires. « Même Corinne Lepage ou François Hollande ont reconnu que ce front radical est en train de se dessiner », expliquent Anthony Cortes et Sébastien Leurquin, auteurs du livre l’Affrontement qui vient, de l’éco-résistance à l’éco-terrorisme ? (Éditions du Rocher).
Cette colère monte notamment parmi la jeune génération biberonnée à l’urgence climatique, ces millennials “éco-anxieux” qui voient dans l’engagement un remède à ce nouveau mal-être. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, en 2017, « il y a un sentiment de colère, d’impatience et d’urgence », constatent les deux journalistes d’investigation. Pour en finir avec les organisations obsolètes, les jeunes militants préfèrent des moyens plus rapides et efficaces, quitte à sortir du cadre légal.
Plutôt que de s’engager sur le long terme en politique, à la recherche d’une majorité électorale, des militants écologistes se constituent aujourd’hui en minorité agissante. Terminés les discussions autour des partis politiques, le lobbying de Greenpeace, les manifestations sans fin pour le climat : la stratégie est désormais assumée d’aller vers des actions plus directes. « Le temps d’être gentil est révolu », revendiquent certains activistes. De fait, de plus en plus de limites sont franchies.
L’apparition d’Extinction Rebellion en France, en 2018, a lancé la course à la radicalité. L’action coup de poing a pris le pas sur les campagnes de sensibilisation, les sabotages sur l’action médiatique. Les cagoules ont remplacé les pancartes et les allumettes craquent davantage que les fumigènes. Les pouvoirs publics peinent à estimer précisément le nombre d’actes de sabotage perpétrés en France ces dernières années. Toutefois, une nouvelle mode est apparue en 2022, à Toulouse.
Les bornes de recharge de véhicules électriques deviennent des cibles privilégiées des pyromanes. Une vingtaine sont déjà parties en fumée en un an, selon les services de police. Des actions clandestines revendiquées sur des sites d’ultragauche, où un manuel de sabotage est disponible pour les visiteurs, au nom de la défense des « pauvres » ne pouvant rouler à l’électrique, contre la zone à faibles émissions (ZFE), instaurée en janvier 2023 et l’énergie nucléaire.
Un combat tout feu tout flamme
Des revendications qui se traduisent par une diversité de cibles. En novembre dernier, une concession automobile de la Ville rose est prise pour cible par un commando. Trois SUV électriques partent en fumée pour un préjudice estimé à plus de 120 000 euros. À quelques mètres du garage, un tag “GJ vs ZFE” signe le méfait, au nom des “gilets jaunes”. « On peut penser à un acte sous faux drapeau, ou à une récupération », estime un enquêteur, qui souligne que d’autres actions ont été menées par des groupuscules ultras, sous l’égide des “gilets jaunes”, dans la région et ailleurs en France.
À quelques kilomètres du Capitole, le projet autoroutier de l’A69, devant relier Toulouse à Castres, est un nouveau point de crispation. Les activistes d’Extinction Rebellion se retrouvent en première ligne pour s’enchaîner aux arbres promis à l’abattage, saccager les locaux du concessionnaire NGE ou incendier des engins de chantier. Le groupe Pierre Fabre, implanté dans le Tarn et premier soutien du projet, est aussi harcelé. Son site de Lavaur a été envahi par des dizaines de militants en février.
Les différents lieux portant le nom du laboratoire pharmaceutique sont désormais systématiquement surveillés par les policiers castrais. Les mairies de Soual et Puylaurens ont été vandalisées par des tags visant leurs édiles : “Hormière [le nom du maire de Puylaurens, NDLR], commune sacrifiée, fini la tranquillité”, sonne comme un avertissement, presque une menace. Un quadragénaire a été interpellé par la gendarmerie. Les autorités craignent de nouvelles actions visant à freiner le chantier, dont l’installation d’une zone à défendre (Zad).
Depuis le blocus, en 2012, par des “zadistes” du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, les environnementalistes rivalisent de violence avec l’ultragauche. Si, historiquement, la mouvance écologiste s’est toujours contrainte au pacifisme, « la philosophie de l’ultragauche s’impose de plus en plus en son sein », note Anthony Cortes. Au-delà de la porosité naturelle avec l’écologie radicale, sur fond de lutte anticapitaliste, l’ultra gauche s’est aussi investie de manière opportuniste dans le combat climatique. « L’écologie, c’est la grande cause du moment, le social est moins à la mode », note un spécialiste de la surveillance des mouvements extrémistes.
Cette mouvance en voie de radicalisation noue des contacts avec ses voisins occidentaux, déjà rompus aux actions violentes. Après une tournée européenne, le mouvement lié à la lutte contre les bassines Les Soulèvements de la Terre s’est rapproché de l’ultragauche italienne, spécialisée dans l’utilisation d’engins incendiaires, et allemande, qui a incendié des câbles électriques alimentant le chantier de construction d’une usine Tesla, près de Berlin, en 2021. Un acte qualifié d’ « attentat » par l’agence européenne Europol.
Ce rapprochement entre activistes des deux côtés du Rhin inquiète les services de renseignements français. Dans son rapport de 2022 sur la situation terroriste dans l’Union, Europol rappelle les cibles privilégiées « des attentats terroristes de gauche et anarchistes et des incidents extrémistes », dont les actions environnementalistes sont décomptées : les infrastructures critiques, telles que les antennes 5G et les tours de téléphonie mobile, les chantiers et entreprises impliquées dans la technologie, le logement et l’immobilier, l’énergie, la construction, l’automobile et la logistique.
La sphère « environnementaliste », comme la qualifie le ministère de l’Intérieur français, est sous étroite surveillance, même si l’identification des meneurs radicaux reste difficile. « Avec les “gilets jaunes”, de toutes petites cellules apparaissent et les collectifs se font et se défont au fil des actions », analyse un policier. Les enquêtes patinent. « C’est du travail de pro », relève un investigateur. Aucune trace, aucune image, aucun indice n’est laissé autour des bornes de recharge des véhicules électriques incendiées. Aucune interpellation pour l’heure n’a eu lieu dans ces dossiers toulousains. Seuls quelques éléments orientent les enquêteurs sur la piste des environnementalistes.
Les réseaux sont pourtant structurés, loin de l’horizontalité revendiquée par l’ultragauche. Il n’y a pas de dirigeants officiels, mais « les plus charismatiques décident des grandes orientations », souligne Sébastien Leurquin. « À l’image des manifestations à Sainte-Soline où tout était organisé », écrivent les auteurs de l’Effondrement qui vient. Des passerelles existent ainsi entre Les Soulèvements de la Terre, impliqué dans la lutte contre les bassines et menacé de dissolution par le gouvernement, et des collectifs radicaux non violents, comme Youth for Climate, ANV-Cop21 ou Dernière Rénovation, particulièrement à titre individuel. Les militants se retrouvent alors ensemble dans des actions locales, jugées plus concrètes que les grandes manifestations nationales.
Vers un nouveau terrorisme ?
Lorsque Gérald Darmanin évoque « l’écoterrorisme » au lendemain des manifestations de Sainte-Soline, où 61 gendarmes ont été blessés, les Verts dénoncent une « disqualification » des militants écologistes. « Le terrorisme, ce n’est pas que des attentats », répond Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, ancien secrétaire d’État auprès du ministère de l’Intérieur et ancien coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Qu’en est-il vraiment ? « L’écoterrorisme n’est actuellement pas une réalité en France », tranche Anthony Cortes, même si 2 000 personnes sont fichées S pour leur implication dans la mouvance écologiste, avance-t-il dans son livre.
Le Parquet national antiterroriste ne s’est encore jamais saisi d’aucun dossier environnementaliste. « Dans les faits, nous n’avons pas de groupe armé, il s’agit simplement d’individualités », commente un policier spécialisé. Des activistes de plus en plus séduits par la pensée du Suédois Andreas Malm, maître de conférences en écologie humaine et militant pour le climat, qui théorise la nécessité de créer « un flanc radical » pour pousser le pouvoir à céder aux revendications des plus modérés.
Aujourd’hui, la menace plane autour de l’événement majeur du second quinquennat d’Emmanuel Macron : les jeux Olympiques. Du 26 juillet au 11 août 2024, les projecteurs du monde entier seront braqués sur Paris. « Tous les ingrédients sont réunis pour qu’une action d’envergure ait lieu », prévient un ancien haut responsable de la DGSI. Les services de renseignements jugent la menace « très probable » et ce, dès la Coupe du monde de rugby, du 8 septembre au 28 octobre prochain. Le sport est devenu une vitrine du combat écologique. Des militants ont déjà perturbé le Tour de France, un match de rugby du Stade toulousain, le “classico” PSG-OM, le tournoi de Roland- Garros…
Plusieurs scénarios sont évoqués en haut lieu. « Ils n’ont pas d’autre choix que de s’y préparer pour les anticiper », commente l’ancien policier du Raid Bruno Pomart. Toute action viendrait entacher l’image de la capitale et de la France. La cérémonie d’ouverture sur les quais de Seine présente de gros risques. Un simple colorant rouge déversé en amont du fleuve viendrait gâcher la fête. Plus sérieux, le sabotage du réseau de fibre optique autour de Paris empêcherait la retransmission en direct. « On se retrouve en grande vulnérabilité », analyse un expert du renseignement, pour qui le milieu environnementaliste « se rapproche de plus en plus d’Action directe », le groupuscule terroriste armé d’extrême gauche, réputé pour ses attentats meurtriers dans les années 1970. Le ciel sera aussi sous étroite surveillance afin d’éviter toute intrusion d’ULM, de parachutiste ou de drone militant, « voire terroriste ».
En attendant l’événement planétaire, les écologistes français ont d’autres projets en tête. La question de l’eau sera majeure en 2023, après l’appel du président de la République à « un plan de sobriété » au Salon de l’agriculture. Deux manifestations sont annoncées sur les bassines des Deux-Sèvres, le 25 mars, avec la crainte du franchissement d’une nouvelle étape. « L’État doit désamorcer en amont, il ne peut pas se permettre de jouer la dureté, au risque de pousser certains à flirter avec l’ultraviolence », avertit Sébastien Leurquin. Si le respect de la vie humaine reste pour le moment une ligne rouge du combat écologiste, la préoccupation est de voir de petits groupes écologistes se radicaliser davantage. « La France n’est pas à l’abri d’un terrorisme d’un nouveau genre », alerte un cadre du renseignement. Le pire scénario redouté : un noyau non détecté qui décide de s’en prendre directement à des élus ou à des dirigeants d’entreprises « écocidaires ».
France24 - World
Iran’s Baloch population leads anti-regime protests six months after Mahsa Amini’s death
Issued on: 16/03/2023 - 14:09
Six months after the death of Mahsa Amini in police custody, protests have dwindled in many parts of Iran. But in Sistan and Baluchestan province on Iran’s eastern border, hundreds of protesters still gather every week after Friday prayers, despite crackdowns by authorities.
A crowd of men gathers in the town centre of Zahedan, the capital of Sistan and Baluchestan province, on March 10 in a video shared on social media by local human rights organisation Haalvsh. The men have just finished Friday midday prayers and are now chanting slogans together, calling for freedom for political prisoners in Iran.
Behind them stands the Grand Makki Mosque, led by imam Molavi Abdol Hamid. The largest Sunni Mosque in Iran has played a central role in continued protests against the Iranian authorities in the southeastern border province, Iran’s second-largest.
In the rest of the country, protests sparked by the death of Mahsa Amini in police custody on September 16, 2022, for not properly following Iran’s hijab laws have dwindled. But for 23 weeks in a row, the Baloch ethnic group based in the southeast have taken to the streets despite paying a heavy price for their dissent.
According to the NGO Human Rights Iran, 530 people have been killed as a result of protests in Iran in the past six months.
In Sistan and Baluchestan province, one protest in particular stands out. On September 30 – now known as “bloody Friday” – security forces opened fire on protesters in Zahedan, killing at least 66 people, including children, says Amnesty International.
>> Zahedan's 'Bloody Friday': Reconstructing a massacre in Iran's Sistan and Baluchistan Province
Forced ‘confessions’, unfair trials
Rather than supressing unrest – as authorities might have hoped – the violent crackdown had the opposite effect.
Weekly protests resumed two weeks after 'Bloody Friday', despite increased surveillance. Along with a military presence and more security cameras in Zahedan, protesters had to contend with regular internet blackouts.
Hospitals started being monitored so those injured in protests could be tracked.
In early February, the Washington Post authenticated around 100 videos from Baloch protesters giving testimony of violence and intimidation being used against them. “Iran’s feared Revolutionary Guard Corps (IRGC) works in tandem with riot police and plainclothes agents to violently suppress demonstrations – carrying out arbitrary arrests, indiscriminate beatings and, in some cases, opening fire on civilians,” the paper reported.
A report published by Amnesty International in March found that at least 13 Balochs had been sentenced to death since January “following grossly unfair trials”. Among these, six young men who took part in protests were sentenced to death for arson and stone-throwing.
The report also found evidence of torture including sexual violence to produce forced “confessions”. Sources said that one Baloch detainee, Ebrahim Narouie, had needles stuck into his genitals. Another, Mansour Dahmardeh, was reportedly beaten so severely that his teeth and nose were broken.
‘Social and economic despair’
The protest movement in Iran’s poverty-stricken southeast has its roots in “social and economic despair”, says Stéphane Dudoignon, Iran specialist at France’s National Centre for Scientific Research.
In some parts of Sistan and Baluchestan province, the unemployment rate is up to 60% and investment in the region is rare. Climate change is also worsening living conditions by drying up seasonal lakes and causing a surge in cases of respiratory illness.
As a majority Sunni population, the Baloch are routinely discriminated against by the ruling Shiite theocracy. Such discrimination means they are systematically ruled out from holding state jobs, for instance, as well as being brutally singled out by the judicial system.
“The Baloch population is used to being targeted for a high number of executions,” says Dudoignon. “Even though they only make up 2% of the Iranian population they account for more than a third of annual executions.”
“The current unrest reflects the cumulation of different frustrations,” Dudoignon adds. “For years, the Baloch have not been able to express themselves and they’ve seized this opening to shine a light on their cause.”
Even so, the Friday protests are not only a rallying cry for the Baloch population – but for wider change in Iran. “They are taking part in a national movement,” Dudoignon says.
Imam Molavi Abdol Hamid, who leads Friday prayers in Zahedan each week, has framed their cause as Iranian – rather than Baloch – since the beginning of the protests, despite holding contradictory views on one key issue.
The Sunni leader is in favour of women wearing the Islamic veil, which has taken on a symbolic significance in national protests since Amini was arrested by morality police for allegedly failing to wear a head covering.
>> ‘I never wear a headscarf anymore’: Iranian women continue to defy Islamic regime
A shared desire for political change unites the imam and the Baloch population with the national movement. “The demands for democratisation that Molavi Abdol Hamid is advocating for are in line with those of many demonstrators across the country,” Dudoignon says.
“There is a connection between the fight of a blogger in Tehran, a metal worker, or a protester in Zahedan: They all see themselves [being treated] as second-class citizens with no hope of being given the status of a citizen will full rights.”
This article has been translated from the original in French.
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Perspective
Singer Ariana Vafadari on supporting protests in Iran through music and dance
Mahsa Amini remains a symbol of resistance in Iran six months after her death
Outrage as Iran hands down more death sentences over Amini protests
France24 - World
Cocaine production hits record high as post-Covid demand picks up in Europe
Issued on: 17/03/2023 - 18:25
Joanna YORK
Global production of cocaine has jumped dramatically over the past two years following an initial slowdown caused by the Covid-19 pandemic, according to the first report dedicated to the global cocaine market from the United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC).
Cultivation of coca, the leaves of which are used to make the drug, reached a record high by soaring 35% from 2020 to 2021, the report released on Wednesday said.
Bolivia, Colombia and Peru – which have historically dominated the production of coca leaves – altogether cultivated an area of more than 300,000 hectares in 2021, UNODC said.
Once harvested, a paste obtained by mixing chopped leaves with lime, cement, gasoline, and ammonium sulfate, is usually taken elsewhere to be turned into cocaine.
"The surge in the global cocaine supply should put all of us on high alert," says UNODC Executive Director Ghada Waly.
New trafficking routes
The steep growth in supply has been matched by increase in global demand for the drug over the past decade.
The world’s largest cocaine markets are traditionally concentrated among the wealthy populations of the Americas and parts of Europe. Cocaine is the second most commonly used illicit drug in Europe, behind cannabis, with an estimated 3.5 million adults in Europe using the drug in 2021.
During the Covid pandemic, wastewater analysis suggested that there was a slight reduction in cocaine use that correlated with restrictions that closed nightlife and entertainment settings.
However, an annual report from the UNODC in 2022 found that use has largely returned to pre-pandemic levels, and is expected to increase. “There are currently no signs that the upward trend in the availability of this drug, observed over the last few years, has changed,” it says.
Increasing cocaine shipments to Europe to meet surging demand has created new trafficking routes around the world.
Traffickers are becoming less reliant on Columbia as a point of departure and are increasingly transiting product through Central America and other countries in South America. Meanwhile, Africa and southeastern Europe are emerging as new trafficking hubs for supplies in transit to Western Europe, the UNODC report found.
Africa as a transit zone for cocaine on its way to European markets has substantially picked up in the last five years.#GlobalCocaineReport#CND66 #GIFP🇪🇺 pic.twitter.com/E3fFYMhh73
March 16, 2023And cocaine is increasingly arriving directly from trafficking hubs to northern European ports. Cities such as Rotterdam and Hamburg "have eclipsed traditional entry points in Spain and Portugal for cocaine" arriving in Western Europe, it says.
>> Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands
Seizures, ‘narco-tourism’
Interceptions of cocaine shipments by law enforcement agencies around the world have also risen sharply, with seizures reaching a record high of nearly 2,000 tons in 2021.
In France, the government said in March that it had seized 27 tonnes of cocaine last year, a five-fold increase over the past 10 years.
In 2022, seizures went up 5% compared with 2021, according to Interior Ministry figures, with more than half of the narcotic coming from the West Indies and French Guiana in South America.
In a large-scale seizure on November 20, the French navy intercepted a Brazilian vessel carrying more than 4.6 tonnes of cocaine in international waters off the coast of Sierra Leone.
In early March, sealed bags containing 2.3 tonnes of cocaine, worth an estimated 150 million euros, washed up on the northern French coast.
Police were uncertain whether traffickers threw the drugs overboard deliberately to avoid arrest, or whether it came loose from their boats in heavy weather.
As residents of villages along the Normandy coast described an influx of unfamiliar people in luxury cars and 4x4s scouring the sand, local authorities issued a public warning about the risks of taking part in what they described as “narco-tourism”.
“The act of taking possession of one of these bundles and transporting it is a crime that carries a punishment of up to 10 years in prison,” local prosecutor Philippe Astruc told reporters.
Crime networks
Global cocaine manufacture reached an estimated 2,000 tons in 2020, continuing a "dramatic uptick" in production that began in 2014, when the total was less than half of today's levels, the report said.
Growth of the global amount of cocaine available for consumption has been contained as interceptions by law enforcement have increased.
Yet increasing purity levels of the drug remain a concern, as the availability of stronger and more dangerous product was found to be a driving factor in an increase in deaths and hospitalisations in Europe pre-pandemic.
The purity of cocaine available on the European market has increased sharply in the past decade, and in 2020 reached a level 40% higher than the index year of 2010.
Although global law enforcement efforts are mitigating consumption overall, they are still failing to cut off a complex, global network of criminality stretching from international groups to individual actors.
In Columbia, improved efficiency of production is thought to be due to the growing presence of Mexican and Balkan criminal groups since the demobilisation of the guerrilla group FARC.
Willing groups of port workers, transport companies and customs officials in Central and South America are as essential as Nigerian networks made up of interconnected cells that dominate smuggling activities in northwest Africa.
In Belgium, motorcycle gangs are hired as transport providers, and in France, more than a sixth of the cocaine consumed is smuggled inside the bodies of drug mules, often lured into the trade through poverty.
>> Cocaine routes: French Guiana’s drug mules
There is still room for this complex criminal network to grow. While the cocaine market remains quite concentrated in the Americas and parts of Europe, the report warns that there is a strong potential for a large expansion in Africa and Asia.
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FEATURE
Dutch PM under protection as the ‘Mocro Mafia’ drug cartel sows fear in the Netherlands
Police bust cocaine 'super-cartel' in Europe and Dubai
The France 24 Interview
Colombian President Gustavo Petro: ‘The war on drugs was a failure’
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Le “baroud d’honneur” de la PJ avant la réforme de la police
« 30 décembre 1907-1er juillet 2023 ». Ces dates, brandies sur les pancartes des manifestants, annoncent la mort de leur institution créée par Gorges Clémenceau, la police judiciaire. « C’est terminé, c’est la der des der », confie l’un des initiateurs du rassemblement, dépité. Devant le palais de justice de Toulouse, une centaine de policiers, avocats et magistrats restent vent debout contre la réforme de la police menée par Gérald Darmanin. Mais les actions coup de poing de l’élite de la police d’investigation n’y changeront rien, « les jeux sont faits », lâche un enquêteur.
La grogne guette depuis août 2022. « Mais les longs discours n’ont servi à rien », explique l’un des meneurs de la fronde, qui souhaite désormais garder l’anonymat. L’heure est à rentrer dans le rang. « On doit faire attention à ce qu’on dit, nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête, on joue notre carrière », a-t-on avertit du côté de la hiérarchie. Le glas sonnera le 1er juillet 2023, date à laquelle l’ensemble des services seront placés sous l’autorité d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.
Concertation et missions d’information
Beauvau a confirmé sa volonté d’aller au bout du processus, après le vote de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI). Pas besoin de passer par le parlement, puisqu’il ne s’agit que d’une modification règlementaire. Dans un courrier envoyé à l’ensemble des agents de la police nationale, le 3 mars dernier, Gérald Darmanin vante « une réforme historique de la police nationale » qui doit « simplifier » le fonctionnement de la police. « L’inquiétude est normale », conçoit-on du côté du ministère, mais l’heure est venue de clore la phase de concertation et la vague de contestation de l’automne dernier, à la suite de l’éviction d’Éric Arella, le patron de la PJ de Marseille.
Conforté par le rendu d’une mission d’évaluation menée conjointement avec le ministère de la Justice, Gérald Darmanin promet de retenir « dans leur totalité » les recommandations et « d’enrichir » sa réforme des retours des missions d’informations du Sénat et de l’Assemblée nationale. « Aucune des objections et inquiétudes soulevées par les enquêteurs, les magistrats, les avocats et de nombreux élus n’ont été entendues », s’insurge l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ) dans un communiqué publié le lendemain de la réception de la lettre, qui pointe « une copie-conforme de ce qui avait été proposé en juin dernier ».
Une nouvelle hiérarchie
« La filière judiciaire est garantie », promet le ministre de l’Intérieur aux 5.600 PJistes redoutant une dislocation de leur direction centrale et une destruction du maillage territorial. La fronde se cristallise autour de la nouvelle organisation s’appuyant sur l’échelon départemental. Deux risques s’offrent aux enquêteurs : le risque de porosité avec le pouvoir politique et la difficile coordination entre les départements.
En réponse, Gérald Darmanin a annoncé la mise en place d’un échelon interdépartemental, censée coordonner le bon fonctionnement de la police aux frontières (PAF) et la PJ. Toutes les enquêtes judiciaires nécessitant des compétences au-delà du département seront placées sous la compétence des directeurs interdépartementaux (DIPN) qui vont interagir avec les DDPN. Une modification « plus cosmétique que réelle », estime l’ANPJ qui dénonce « une destruction de son maillage territorial » et une rupture du « lien opérationnel fort et indispensable avec leurs sièges zonaux ». Les pôles zonaux devraient quant à eux garder des compétences « sur le budget et les ressources humaines », selon un policier.
Une réforme au détriment de la justice ?
Les enquêteurs s’inquiètent de voir leur service être plus perméable aux pressions politiques. Par l’intermédiaire du préfet, la police judiciaire pourrait se voir réquisitionnée « sous la pression » de certains acteurs locaux, pour mettre fin à une série de délits sur leur commune, aux détriments des grosses procédures, craint un policier. Le préfet et le directeur départemental auront à charge d’apprécier les investigations. « Ils pourraient nous priver de moyens ou d’effectifs sur certaines enquêtes », poursuit le fonctionnaire. L’ANPJ soupçonne « un objectif inavouable » d’affaiblir les services susceptibles d’engager des enquêtes sur certaines personnalités.
« Les magistrats veulent avoir le choix du service d’enquête », déclare Christine Khaznadar, porte-parole de l’USM, le syndicat des magistrats à Toulouse. Cette réforme se fera-t-elle au détriment de la justice ? « On risque d’aller vers des enquêtes moins longues, moins poussées et donc avec un résultat moins probant devant les tribunaux », alerte un enquêteur avec quinze ans d’expérience dans la PJ.
Les syndicats en soutien de la réforme
5.600 PJistes sur 150 000 policiers, cela ne pèse pas lourd. « Si les agents de la sécurité publique approuvent la réforme, les syndicats vont les suivre », se désole un investigateur. Les syndicats représentatifs ont été reçus individuellement par le ministre de l’Intérieur après les élections professionnelles de décembre dernier. « Ils seront consultés tous les mois », promet le ministère. Si Unité SGP reste opposé à la réforme, du côté d’Alliance, certains responsables estiment qu’elle permettrait de soulager les policiers de la sécurité publique, surchargés d’investigations.
« Un crime ce n’est pas une enquête pour vol de voiture », rappelle Gérard, membre de l’office anti-stupéfiants (Ofast), qui reconnait le manque de poids numérique des enquêteurs au sein de la police nationale. Restent les syndicats de magistrats. « Nous sommes solidaires et conscients des enjeux », affirme Marie L’Eclair, membre du syndicat de la magistrature. L’USM et les avocats soutiennent « le bras armé dans la lutte contre le crime organisé ».
Un corps de métier méprisé ?
Avec des semaines de travail de « 60 à 70 heures », des longues heures de planque, des sorties nocturnes pour installer des mouchards ou des interpellations tôt le matin, la police judiciaire crie au manque de reconnaissance. « J’ai le cœur gros en repensant aux sacrifices faits depuis toutes ces années », confie l’homme qui a 25 ans de police derrière lui.
Malgré les demandes des missions d’informations parlementaires de repousser la mise en place de la réforme après 2024 et les jeux olympiques de Paris, le ministère reste sur son calendrier initial. « Gilets jaunes, Covid, JO, tous les ans, il y aura un prétexte pour la repousser », glisse-t-on du côté de Beauvau. La PJ sera-t-elle mobilisée durant cet événement sportif qui mobilisera plusieurs dizaines de milliers d’agents au quotidien ? « Et pourquoi pas le Raid pour faire la circulation », répond ironiquement un PJiste. Dans l’ombre de la réforme des retraites, Gérald Darmanin entend, lui, marquer l’histoire de la police de son empreinte.
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La Provence au défi de la sécheresse
France24 - World
Détente between Iran and Saudi Arabia raises hopes for steps towards peace in Yemen
Issued on: 16/03/2023 - 18:49
Marc DAOU
A renewal in diplomatic ties between Iran and Saudi Arabia has raised hopes of an end to fighting in Yemen, where the two regional powers have been locked in a proxy war for eight years.
The deal renewing diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran had barely been signed on March 10 in Beijing when all eyes turned to Yemen, where the two rival powers have been in indirect confrontation since 2015.
The surprise agreement between the two Middle Eastern powers may have its most concrete impact in Yemen, which has been ravaged by a war between its government, supported by a Saudi-led military coalition, and Houthi rebels supported by Iran.
Both sides were quick to welcome news of the agreement between the Islamic Republic and the Wahhabi monarchy, signalling the potential significance of the deal.
The Yemeni government said it hoped that the renewed diplomatic ties between the two countries would allow for “the start of a new era in regional relationships, and put an end to Iran’s interference in Yemeni affairs”.
Meanwhile, Mohamed Abdel Salam, spokesman for the Shiite rebels who seized Yemen’s capital Sanaa in the beginning of 2015, said that “the region has long needed a return to normal relations”.
A positive outcome for Yemen?
Whether an immediate consequence of the agreement, or a simple coincidence of the calendar, UN-sponsored talks between the Yemeni government and the Houthi rebels began the next day on March 11 in Geneva.
The talks are the seventh such meeting aiming to implement an agreement on prisoner exchanges made in Stockholm five years ago.
The details of negotiations that led to the agreement between Saudi Prince Mohammed Bin Salman and Iranian Supreme Leader Ali Khamenei are unknown, and both countries have yet to prove that they will honour their word.
Yet, there is now the prospect of “direct channels of communication being opened between the two powers”, says Riadh Sidaoui, director of the Geneva-based Arab Centre for Political and Social Research and Analysis.
”We can even say, for the first time, that there is now real hope for a major breakthrough on prisoner exchanges because the parties have agreed to 11 days of talks, which will allow for several subjects to be discussed,” he says.
Optimism stems directly from the renewal of diplomatic ties, he says, “since it is now expected that the Saudis will exert pressure on the Yemeni government and the Iranians on the Houthis to obtain an initial breakthrough. Then, if they are successful on the issue of prisoners, they will need to push talks even further to reach a peace agreement”.
A ‘credibility test’ for Iran?
The Saudi’s will likely wait for proof of goodwill from Tehran before placing too much faith in the renewal of diplomatic ties between the two countries, says Saudi political commentator based in Riyad, Saad Abdullah al-Hamid.
“We are in an intermediary period that will serve as a credibility test for Iran. It’s a question of seeing if Iran genuinely intends to stick to the promises that made the Beijing agreement possible and if relations can actually improve.”
Yemen could be the testing ground for building or breaking trust between the two countries – and the place where Iran and its allies are expected to make changes.
“Multiple issues are on the table and discussions will cover Yemen and all subjects related to it,” al-Hamid says. “That includes Iranian meddling in Yemen, the role of militias, the threat the Houthis pose to the Saudi Kingdom, and transport of hydrocarbons.”
Chief among these is security in Saudi Arabia.
In recent years, Iran-backed Houthi rebels have been accused of carrying out drone attacks and missile strikes on Saudi oil installations.
Between Saudi and Iranian diplomats, “getting a concrete solution to the Yemen crisis that will placate Saudi fears about Houthi attacks in the Kingdom of Saudi Arabia has been the key sticking point”, says Simon Mabon, professor of international relations and Middle East specialist at the University of Lancaster, UK.
“If the Saudis have reached an agreement with Iran, then they have figured out a way of either extricating themselves from Yemen or guaranteeing their security.”
Extricating itself from the conflict by building trust with Iran may be a key concern for Saudi Arabia, says former Iranian diplomat Hadi Afkahi.
"Saudi Arabia expected to conquer Yemen in six months, but it’s now embroiled in a war that has lasted for years. That’s why Mohammed bin Salman now wants to end the conflict… to turn his attention to the enormous plans for his Vision 2030 [for Saudi Arabia]," he says.
"The first priority is to re-establish diplomatic relations between Saudi Arabia and Iran, and the first step is to open embassies and send ambassadors. Then, when issues directly concerning each country have been dealt with, it will be a question of regional issues. The first of these that was brought up in negotiations was the war in Yemen."
‘A moment of optimism’
The conflict in Yemen has caused 377,000 deaths in eight years according to the UN, and sparked a severe humanitarian crisis, which has left 80 percent of the population struggling to access food, water and health care.
After a six-month ceasefire, which brought about a marked reduction in violence even though it ended in October, the Beijing agreement brings the potential for real change on the ground.
But peace is not inevitable.
“My big fear is that this will be an agreement that neglects, ignores and marginalizes Yemenis themselves, who have been suffering tremendous hardship and huge pressures over the past decade, with conflict, with environmental challenges, and now with huge food shortages,” says Mabon.
“This looks like it is the type of agreement that is in the realm of high politics, that the Saudis and the Iranians would make with elites. And those elites are not necessarily listening to and articulating the concerns of ordinary Yemenis who are struggling to put food on the table, to survive, to get medicine for their children, or to allow them to go to school.”
As regional relations show signs of improvement, the complexity of the conflict cannot be underestimated. For instance, there is an ongoing threat from violent jihadist factions and separatist desires in south Yemen, formerly an independent state.
As much as renewed tied between Iran and Saudi Arabia have brought about a rare “moment of optimism”, Mabon says: “The conflict in Yemen is not just about Saudi Arabia and Iran. It's also about local grievances. It's about control of territory. It's about access to politics. It's about a vision for the state. And these are not matters that can be can be negotiated away by elites in Riyadh and Teheran.”
This article has been adapted from the original in French.
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British navy seizes Iranian weapons shipment suspected to be bound for Yemen
UN report: More than 11,000 children killed or maimed in Yemen civil war
UN chief urges Yemen rivals to avoid new violence and renew ceasefire
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : le naufrage des Républicains
« Si Ciotti et Marleix tenaient les députés aussi bien que Larcher et Retailleau tiennent les sénateurs, on en serait pas là. » Chez les cadres des Républicains, l’heure n’est pas à la fête. Depuis le mois de janvier, au moment de l’accord entre Eric Ciotti et Elisabeth Borne, les ténors du parti plaident pour que leurs élus votent la réforme des retraites du gouvernement. Il suffisait d’une quarantaine de voix pour permettre de faire passer le texte de la majorité présidentielle. Problème, depuis plusieurs semaines, des voix dissidentes se font de plus en plus entendre. Dans la dernière ligne droite de la réforme, le compte n’y est plus et l’exécutif décide de passer en force avec l’article 49.3, permettant de faire adopter la réforme des retraites sans vote et scellant par la même occasion l’alliance avec Les Républicains.
Ces derniers jours, le nombre de députés LR prêts à voter le texte du gouvernement se réduisait comme peau de chagrin. Les abstentions se multipliaient, à l’image de Marc Le Fur (Côtes-d’Armor). Au petit matin du vote, ils ne sont plus qu’une trentaine à envisager d’appuyer sur le bouton “pour”. Alors, Elisabeth Borne engage la responsabilité du gouvernement pour éviter « un vote perdu d’avance », confie un député Renaissance. Eric Ciotti sent le vent tourner. Chouchouté depuis trois mois par la majorité, le président des Républicains va désormais être accusé de faire capoter la réforme des retraites. Il devient le coupable parfait. Coupable de n’avoir pas rassemblée suffisamment ses troupes pour faire passer la réforme. Coupable de n’avoir pas su rappeler l’ADN des Républicains, qui défend de longue date un allongement du départ de l’âge légal. Le symbole est grand : il n’y a plus de ligne dans ce parti fracturé. Aux divisions sur les questions migratoires ou sociétales viennent s’ajouter les différents points de vue sur les retraites.
Des macronistes qui ne s’assument pas et des lepénistes qui s’ignorent
A l’Assemblée nationale — au Sénat, il faut reconnaître à Bruno Retailleau une remarquable cohérence sur la réforme des retraites — les Républicains sont désormais divisés en deux : des macronistes qui ne s’assument pas et des lepénistes qui s’ignorent. Ces derniers — les députés élus dans des territoires populaires où la gauche et le RN réalisent d’excellents scores — n’ont que peu goûté aux menaces d’Olivier Marleix et d’Eric Ciotti. Mardi, le patron des députés LR affirmait que les signataires de la motion de censure transpartisane du groupe Liberté, Indépendants, Outre-Mer et Territoires (LIOT) seraient exclus du groupe. Interrogé quelques minutes après l’utilisation du 49.3, le chef de la fronde, Aurélien Pradié, démis de ses fonctions de numéro deux des Républicains il y a quelques semaines, annonçait se laisser le week-end pour réfléchir à son choix de voter ou non la motion LIOT. Quoi qu’il arrive, il ne votera pas une motion du Rassemblement national ou de la France insoumise. Plus courageux que son collègue, le député Maxime Minot (Oise) affirme dans la salle des Quatre colonnes qu’il n’aura « aucun scrupule à voter une motion de censure, d’où qu’elle vienne ». « Il faut prendre ses responsabilités, balance Pierre Cordier (Ardennes). Je n’imagine pas retourner dans mon département sans avoir voté quelque chose. S’il y a trois motions, je voterai peut-être les trois. »
La clarification de la ligne du parti n’est pas pour tout de suite. Eric Ciotti aura beau tenter de structurer le parti, nommer soixante cadres dans son organigramme, lancer des états généraux, il ne pourra rien faire sans vrai leader. Le député des Alpes-Maritimes a fait campagne lors du Congrès sur la désignation de Laurent Wauquiez comme candidat de la droite en 2027. Mais que faire quand ce dernier garde le silence lors de la réforme la plus impopulaire du quinquennat ? « Quand il y a une telle bataille, on ne peut pas rester en silence dans la tranchée », raille le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret sur LCI. Mercredi dernier, Wauquiez déjeunait avec des députés de sa région pour les convaincre de passer d’un vote contre à l’abstention. Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes travaille en sous-marin. Au risque de ne jamais revoir la surface.
France24 - Monde
Intelligence artificielle : en dépit des avancées vertigineuses, l'homme doit garder le contrôle
Publié le : 17/03/2023 - 19:57
Guillaume GRALLET
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De Baidu à Open AI en passant par Microsoft, Anthropic et Google, les annonces se succèdent dans l'intelligence artificielle. Elles promettent des résumés de réunion, des conseils culinaires et financiers, ou encore la création de jeux vidéo en un temps record. Libératrice, l'intelligence artificielle s'invite dans tous les pans de notre vie. Et si on allait un peu trop vite ?
Avec l'arrivée de GPT-4, le tout dernier modèle de langage d'Open AI, l'entreprise californienne qui a mis au point ChatGPT, promet de coder une réplique du jeu vidéo Pong en 60 secondes, de rédiger une plaidoirie d'avocat, ou encore de donner des conseils de sommelier comme d'investissements financiers. Le programme serait même capable de battre 90 % des juristes à l'épreuve qui permet de devenir avocat.
De son côté, le logiciel d'images génératives Midjourney, qui a fait parler de lui avec une version élargie de La jeune fille à la perle, vient de sortir une nouvelle version. Enfin, le géant historique de l'informatique Microsoft a mis au point Copilot, un outil qui permet de prendre des notes, de faire des résumés de réunions, ou encore de générer facilement des tableaux. Ces changements sont-ils trop brutaux ? Une chose est sûre, l'humain doit garder le contrôle de ces machines.
>> À voir aussi : Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine
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Un pirate informatique de légende à la tête du bras cyber du renseignement militaire russe ?
Publié le : 16/03/2023 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Evgueni Serebriakov, un célèbre pirate informatique russe, aurait été nommé à la tête de Sandworm, groupe de cybercriminels lié aux services de renseignement militaire russe, et réputé pour son agressivité en Ukraine, d’après le magazine américain Wired.
C’est un nom qui semble sorti d’un roman de science-fiction de Frank Herbert, auteur de la saga Dune. Mais Sandworm – "ver de sable" – n’a rien d’un monstre fictif : il s’agit de l’un des groupes de pirates informatiques russes les plus redoutés, qui représente le principal bras cyber du GRU, le service russe de renseignement militaire, d’après Washington.
Ce groupe de cybercriminels aux ordres de Moscou dispose d’un visage depuis mercredi 15 mars : Evgueni Serebriakov, en serait le nouveau patron, d’après le site Wired, qui affirme en avoir eu la confirmation par des responsables américains du renseignement.
Sandworm, présent en Ukraine depuis 2013
Une promotion que Wired qualifie de rencontre entre l’un des cybercriminels russes "les plus téméraires et l’organisation de cyberpirates la plus agressive en Russie". Un cocktail qui, sur fond de guerre d’invasion en Ukraine, pourrait être de nature à inquiéter Kiev.
Les Ukrainiens connaissaient bien Sandworm avant l'arrivée supposée d’Evgueni Serebriakov à sa tête. "Cette région apparaît comme le terrain de jeu favori de ce groupe, même si on ne connaît pas avec certitude l’ensemble des opérations qu’il a menées dans le monde", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour la société slovaque Eset, très présente en Ukraine où elle collabore avec les autorités pour parer aux cyberattaques depuis le début de la guerre.
À lire aussi sur France 24 : Guerre en Ukraine : "Il n'y a jamais eu une telle variété de cyberopérations dans un conflit"
Ce groupe est "apparu sur nos radars dans cette région à partir de 2013, et y a maintenu une présence constante à travers de multiples attaques depuis lors", résume ce spécialiste. À l’époque, le lien entre Sandworm et le GRU n’avait pas encore été établi.
Mais il était clair que ces pirates informatiques n’appartenaient pas au commun des cybercriminels qui agissent avant tout par intérêt financier. "Les cibles choisies avaient généralement un intérêt stratégique pour les États", souligne Benoît Grunemwald.
Leurs principaux faits d’armes en Ukraine, avant l’offensive russe lancée en 2022, ont été de couper le courant dans une partie de Kiev en 2016, grâce au virus Industroyer, après avoir paralysé une partie des centrales électriques du pays – un an plus tôt, à l’aide d’un autre logiciel malveillant de leur confection.
"C’est clairement un groupe spécialisé dans le cyber-sabotage, qui excelle dans la destruction de données ou d’installations", précise John Fokker, chef des renseignements sur la menace du centre de recherches de Trellix, une entreprise américaine de cybersécurité.
Attaque contre la campagne de Macron en 2017
Même si Sandworm a un tropisme avéré pour l’Ukraine, le groupe a su aussi exporter son savoir-faire sur d’autres territoires. Il est aussi responsable de la propagation, en 2017, de NotPetya, l’un des rançongiciels les plus destructeurs de l’histoire. Ce dernier a coûté plus d’un milliard de dollars aux centaines de victimes à travers le monde, selon les autorités américaines.
Ces cybercriminels se sont aussi illustrés sur la scène politique. Ils ont participé à la vaste opération russe de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016 en subtilisant des documents sur les serveurs du parti démocrate. Un an plus tard, ces mêmes Russes ont été accusés d’avoir tenté de reproduire la manœuvre lors de l’élection française en visant les serveurs de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron.
À lire aussi sur France 24 : Le GRU, l'arme pas si secrète de Poutine
Autrement dit, "Sandworm a comme spécialité les attaques contre les infrastructures électriques, mais le groupe sait s’adapter aux circonstances", résume Benoît Grunemwald. Du moment que les opérations font du bruit. C’est un détail qui a rapidement mené des experts en cybersécurité à soupçonner des liens entre Sandworm et le GRU, "un service de renseignement connu pour ses coups d’éclat", comme le souligne John Fokker. Mais il faudra attendre 2020 pour que Washington associe Sandworm à l’unité 74455, qui est la dénomination officielle du principal bras cyber du GRU.
Un cybercriminel arrêté puis relâché aux Pays-Bas
L’arrivée d’Evgueni Serebriakov à la tête d’un groupe très agressif comme Sandworm peut paraître logique. Ce Russe est, en effet, réputé pour être "techniquement très doué" et pour "aimer prendre des risques", souligne Wired. Son principal fait d’armes est, paradoxalement, l’opération au cours de laquelle il s’est fait arrêter. Et qui a échoué.
En 2018, Evgueni Serebriakov a été interpellé par la police néerlandaise sur un parking situé devant le bâtiment de l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. Il portrait sur lui l’attirail du parfait cyber-espion venu écouter d’aussi près que possible les discussions relatives à la tentative d’empoisonnement par le GRU de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal, qui se déroulaient à ce moment dans l’enceinte de cette institution.
Arrêté en compagnie d'autres Russes, Evgueni Serebriakov a été remis aux autorités russes peu après. "Ce n’est pas étonnant, ils avaient tous des passeports diplomatiques, ce qui fait que les Pays-Bas ne pouvaient pas, par exemple, les extrader vers les États-Unis, comme cela avait été suggéré à l’époque. La seule chose qui a pu être faite est de les qualifier de persona non-grata dans le pays et de demander aux Russes de les récupérer", souligne John Fokker, qui a été membre des forces spéciales de la marine néerlandaise avant d’être spécialiste en cybersécurité chez Trellix.
En 2018, Evgueni Serebriakov travaillait déjà pour le GRU, mais au sein d’un autre groupe, spécialisé dans le cyberespionnage et à un échelon plus bas. Il avait déjà un CV bien rempli : il avait participé à des opérations en marge des Jeux olympiques de Rio et contre l’Agence mondiale antidopage en 2016, en plein scandale éclaboussant les athlètes russes.
"C’est donc un agent très expérimenté qui, si c’est confirmé, a pris la tête de Sandworm", reconnaît John Fokker. Wired n’est d’ailleurs pas seul à avoir constaté qu’Evgueni Serebriakov est monté en grade. Christo Grozev, spécialiste de la Russie pour le site d’investigation Bellingcat, a fait la même déduction… après avoir obtenu des relevés téléphoniques de ce pirate. Il recevait des appels de généraux du GRU qui n’appellent pas directement le menu fretin des cyberespions, ce qui "m’a fait réaliser qu’il devait lui-même avoir été nommé à une position de commandant", a expliqué Christo Grozev à Wired.
Reste à savoir quel impact une telle nomination pourrait avoir sur la cyberguerre en Ukraine. Les pirates informatiques russes ont été très actifs au début de l’invasion, mais sans faire d’importants dégâts. L’arrivée Evgueni Serebriakov pourrait être le signe que Moscou veut taper plus fort. Si cette nomination venait à être confirmée, "[cela] pourrait indiquer que quelque chose se prépare", note John Fokker. Trellix avait constaté que Sandworm s’était fait discret en Ukraine depuis quelques mois. Le calme avant la tempête ?
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TECH 24
Cyberattaques : au-dessus de nos têtes... du nouveau
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
CYBERARMÉE
Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme
France24 - Monde
Faillite de la Silicon Valley Bank : "on est peut-être allés trop loin dans la Tech"
Publié le : 15/03/2023 - 11:23Modifié le : 15/03/2023 - 11:26
Elisabeth ALLAIN
Faillite de la Silicon Valley Bank. Comment interpréter cette faillite ? Pour Pascal de Lima, chef économiste à la CGI Business Consulting, invité de France 24, "il y a une remise en cause des fondements économiques des start-up, de la Tech, quelque part, de toute la Silicon Valley, quelque part aussi, de tous les paris qu’on a pu faire sur ces entreprises de la nouvelle économie". Explications.
New York Times - World
France Live Updates: No-Confidence Vote Nears as Fury Grows Over Pensions
Lawmakers in France will debate motions to oust President Emmanuel Macron’s cabinet, days after he rammed a proposal to raise the legal retirement age through Parliament without a full vote.
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron’s government was facing a crucial and surprisingly close no-confidence vote in France’s lower house of Parliament on Monday after his government forced a pension overhaul through without a full vote, setting off the most intense political turmoil since his re-election last year.
In choosing to bypass Parliament, Mr. Macron incensed labor unions, sparked violent protests and prompted opponents to file two no-confidence motions in the National Assembly, the lower house of Parliament, against his cabinet.
Votes on both are likely to be held on Monday, determining the future of not just the widely unpopular pension overhaul, which would push back the legal age of retirement in France to 64 from 62, but the government itself.
Here is what to know:
Only once since 1958 has a French government been toppled by a no-confidence vote, but this time the outcome could be close. While one motion put forward by the far-right National Rally is not expected to receive much support beyond the party’s own ranks, the other, filed by a small group of independent lawmakers and backed by a broad alliance of opposition parties, may need just 30 votes from outside that coalition to pass.
Those votes are most likely to come from France’s center-right Republican Party, which has been torn by disagreements and come under increasing pressure from opponents of Mr. Macron’s pension overhaul.
Since Mr. Macron used a constitutional provision to ram through his legislation on Thursday, spontaneous and sometimes violent protests have taken place around the country. The protests are an escalation from two months of peaceful national demonstrations against the pension bill and have raised fears of broader unrest such as that seen four years ago in the Yellow Vest movement that forced the government to repeal a contested fuel tax.
In attempting to raise the retirement age, Mr. Macron has challenged a pillar of France’s cherished system of social protections. The French leader has said the change is necessary to raise the competitiveness of France’s economy and bring it more in line with its European partners. His opponents argue that France’s pension system is in no immediate danger of insolvency and accuse him of rushing the changes through without considering other methods.
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron’s government was facing a crucial and surprisingly close no-confidence vote in France’s lower house of Parliament on Monday after his government forced a pension overhaul through without a full vote, setting off the most intense political turmoil since his re-election last year.
In choosing to bypass Parliament, Mr. Macron incensed labor unions, sparked violent protests and prompted opponents to file two no-confidence motions in the National Assembly, the lower house of Parliament, against his cabinet.
Votes on both are likely to be held on Monday, determining the future of not just the widely unpopular pension overhaul, which would push back the legal age of retirement in France to 64 from 62, but the government itself.
Here is what to know:
Only once since 1958 has a French government been toppled by a no-confidence vote, but this time the outcome could be close. While one motion put forward by the far-right National Rally is not expected to receive much support beyond the party’s own ranks, the other, filed by a small group of independent lawmakers and backed by a broad alliance of opposition parties, may need just 30 votes from outside that coalition to pass.
Those votes are most likely to come from France’s center-right Republican Party, which has been torn by disagreements and come under increasing pressure from opponents of Mr. Macron’s pension overhaul.
Since Mr. Macron used a constitutional provision to ram through his legislation on Thursday, spontaneous and sometimes violent protests have taken place around the country. The protests are an escalation from two months of peaceful national demonstrations against the pension bill and have raised fears of broader unrest such as that seen four years ago in the Yellow Vest movement that forced the government to repeal a contested fuel tax.
In attempting to raise the retirement age, Mr. Macron has challenged a pillar of France’s cherished system of social protections. The French leader has said the change is necessary to raise the competitiveness of France’s economy and bring it more in line with its European partners. His opponents argue that France’s pension system is in no immediate danger of insolvency and accuse him of rushing the changes through without considering other methods.
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Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron’s government was facing a crucial no-confidence vote in France’s lower house of Parliament on Monday after his government forced a pension overhaul through without a vote, incensing labor unions, sparking violent protests and setting off the most intense political turmoil since his re-election last year.
In choosing to bypass Parliament, Mr. Macron opened up his government to the no-confidence effort, a move enabled by France’s Constitution, leading to two no-confidence motions in the National Assembly, the lower house of Parliament, against his cabinet.
Votes on both are likely to be held on Monday evening, determining the future of not just the widely unpopular pension overhaul, which would push back the legal age of retirement in France to 64 from 62, but the government itself.
If neither motion passes, the cabinet stays and the bill stands. But if one of the motions gathers enough votes — more than half of the total number of lawmakers elected to the lower house — Mr. Macron’s cabinet will have to resign and the pension bill will be rejected, a huge blow to the president even though he would remain in office.
The first motion, put forward by the far-right National Rally, is not expected to receive much support beyond the party’s own ranks. The other, filed by a small group of independent lawmakers and backed by a broad alliance of opposition parties, poses a greater threat.
While neither motion is seen as likely to get the required number of votes — at least 287 — to succeed, anger against Mr. Macron has intensified, and speculation over a possible surprise outcome is rampant after three days of volatility and heightened tension in French politics.
Mr. Macron sees the pension overhaul as crucial to France’s future. He has argued that long-term deficits will hobble the country if nothing is done to address a discrepancy between the number of active workers who pay into the pension system and the number of retirees whose government pensions come out of it.
But opponents dispute the need for urgency. Even the official body that monitors France’s pension system has acknowledged that there is no immediate threat of bankruptcy and that long-term deficits are hard to predict. Labor unions have accused Mr. Macron of rushing through the age increase without considering other ways of balancing the system.
The decision to push the bill through the National Assembly without a vote on Thursday set off angry, often spontaneous protests across the country, some turning into fierce confrontations between riot police and unruly or violent protesters.
In Paris, demonstrators lit smoke bombs in the middle of a large shopping mall. In the southeastern city of Lyon, they tried to break into a town hall. In Nantes, to the west, they blocked a highway.
Constituency offices of lawmakers favorable to the pension bill were also scrawled with graffiti and pelted with rocks. Transportation, teacher and garbage collector strikes are still continuing in some areas.
“If the motion is not passed, people will continue to fight to reverse the reform,” said Raphaël Masmejean, 31, on Friday night in central Paris at the Place de la Concorde, where protesters had lit a large fire in view of the National Assembly building.
The objective of the protests, many there said, was to increase pressure on lawmakers to punish the government on Monday.
That pressure is especially high on representatives of the mainstream conservative Republican party. About half of the Republican lawmakers in the National Assembly — roughly 30 or so — would be needed to pass the no-confidence motion that was filed by independent lawmakers.
“All is in the hands of these 30-or-so Republicans who are hostile to the reform,” Charles de Courson, a high-profile independent lawmaker, told France Inter radio on Monday.
On Saturday night, protesters threw stones at the office of the Republican party president in Nice, on the French Riviera, and left a message scrawled on a wall: “The motion or the cobblestone.”
Republican lawmakers are split. The party’s leadership, which backed the pension bill in exchange for some concessions, has said repeatedly that it did not want to topple the government, and most of the party’s lawmakers are expected to follow that line.
But Aurélien Pradié, a Republican lawmaker from the rural Lot area of southwestern France who opposes the pension bill and has become a leader of sorts for party rebels, announced on Monday morning that he would vote in favor of the no-confidence motion.
“This law is poisoned, because it is full of democratic failings,” Mr. Pradié told Europe 1 radio.
He estimated that about 15 Republican lawmakers might vote like him — still short of the number required for a no-confidence motion to succeed. But, he added, if the vote had become so close, “it is because there is a deep democratic rupture in our country.”
Multiple no-confidence motions against Mr. Macron’s government failed late last year after it pushed through several budget bills, and his allies have insisted that the opposition is in no position to govern. Bruno Le Maire, the economy minister, described the opposition as a “clownish carriage” of far-left, far-right and independent lawmakers in an interview with the newspaper Le Parisien.
In a sign of the growing pressure on him, Mr. Macron was forced to appeal for calm on Sunday, and he also added that “after months of political and social consultations and more than 170 hours of debate,” he wanted the pension bill to “run its democratic course, in a manner respectful to all.”
One study by the Elabe polling institute published on Monday by the BFMTV news channel found that 68 percent of those surveyed felt “angry” about the decision to push the bill through without a vote, and that the same percentage wanted a no-confidence motion against the government to succeed.
In an interview on Sunday with the newspaper Libération, Laurent Berger, the head of the country’s largest union, the French Democratic Confederation of Labor, said that Mr. Macron’s reform was “a disaster,” and he urged him not to enact the pension changes even if they became law.
“We have gone from a feeling of scorn to a feeling of anger” because of the decision to push the bill through without a vote, Mr. Berger said, even as he condemned the violent outbursts that marred protests in Paris and other cities last week. Labor unions have called for a ninth official protest on Thursday, but have been mostly absent from the weekend melees.
The Paris police eventually banned protests last week on the Place de la Concorde and the nearby Champs-Élysées avenue, citing “risks of disturbances to public order” after two days of violent nighttime clashes between riot police and protesters who lit trash fires and threw cobblestones. Dozens of protesters were arrested throughout the country over the weekend, amid a forceful police presence.
At the Place de la Concorde on Friday, Hélène Aldeguer, 29, called the decision to push the bill through without a vote “unbelievable and not surprising at the same time.”
“It personifies Macron’s use of power and position,” said Ms. Aldeguer, a comic book artist. “He is isolated.”
Catherine Porter and Constant Méheut contributed reporting.
Aurelien Breeden
Article 49.3 of the French Constitution enables a government to push a bill through the National Assembly, France’s lower house of Parliament, without a vote.
The move is perfectly legal, and it has been enshrined in the Constitution since its inception in 1958 — part of several institutional tools that Charles de Gaulle, then France’s leader, insisted upon in order to rein in the parliamentary instability of France’s Fourth Republic and give the executive stronger control.
But over the past decade, Article 49.3 has increasingly been seen as an undemocratic tool, used by the government to strong-arm lawmakers.
If the government activates Article 49.3, the bill is pushed through without a vote. But there is a cost: Opposition lawmakers then have 24 hours to file a no-confidence motion against the government. At least one-tenth of lawmakers in the lower house have to support the motion for it to go to the floor. Lawmakers vote on that motion in the days that follow.
To succeed, a no-confidence motion must get an absolute majority of votes — more than half of the total number of lawmakers elected to the lower house.
A successful no-confidence motion topples the government — meaning the prime minister and the cabinet, but not the president — and the bill is rejected. If the no-confidence motion fails, the bill stands.
It is exceedingly rare for no-confidence motions to succeed in France, and those that the opponents of the pension bill will file within the next 24 hours are not expected to be any different.
While President Emmanuel Macron’s left-wing and far-right opponents will gladly sign on to a no-confidence motion, many mainstream conservative lawmakers — even those who opposed the pension bill — are reluctant to topple the government.
Mr. Macron has also leaked the threat of dissolving the National Assembly and calling new elections if his government was toppled, and some lawmakers who won tight races do not want to go back to the ballot box. Still, Mr. Macron’s opponents are particularly furious over the pension bill, and they could get more support for a no-confidence motion than they could have before.
Mr. Macron’s government successfully used Article 49.3 multiple times in the fall to pass budget bills. But labor union leaders and other opponents have warned that using it on the pension bill — a far more controversial and consequential piece of legislation — would further inflame tensions and anger protesters who have marched and gone on strike around France over the past two months.
The article, after Prime Minister Élisabeth Borne used it on Thursday, has now been used 100 times since 1958. Michel Rocard, a Socialist prime minister under President François Mitterrand, used it 28 times, the most to date.
The government can use Article 49.3 once only per legislative session on a regular bill, but as many times as it likes on a budget bill — which is how the government decided to file the pension overhauls.
An earlier version of this article misstated the number of times Article 49.3 of the French Constitution has been used since 1958. It is 100, not 88.
How we handle corrections
Valeurs Actuelles
Ça chauffe entre Renaissance et Horizons
France24 - Monde
Liga : le Barça assomme le Real au Camp Nou et file vers le titre
Publié le : 19/03/2023 - 23:41
FRANCE 24
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Dans un clasico décisif pour le titre, le FC Barcelone a largement dominé le Real Madrid (2-1), dimanche soir au Camp Nou. Les Catalans, qui disposent de douze points d'avance en tête, se retrouvent en position idéale pour gagner le championnat.
Le FC Barcelone fait un grand pas vers le sacre. Le Barça a raflé sur le fil le clasico retour comptant pour la 26e journée de Liga (2-1) face au Real Madrid, dimanche 19 mars.
Le club catalan compte désormais douze points d'avance à douze journées de la fin. "On fait un championnat extraordinaire", savoure Xavi.
Dans un Camp Nou plein à craquer (95 745 spectateurs, record de la saison), les Catalans ont mal débuté la partie, avec un but contre son camp de Ronald Araujo, qui a dévié un centre de Vinicius dans ses propres cages dès la 9e minute, puis ont égalisé juste avant la mi-temps, grâce à un but du droit de Sergi Roberto, bien placé à la retombée d'une frappe contrée.
Et dans le temps additionnel (90e+2), Kessié, qui était pressenti pour débuter la partie à la place de Sergi Roberto (qu'il a remplacé à la 77e minute), a délivré les Catalans d'une reprise du plat du pied droit après un centre d'Alejandro Balde.
Rejoint par tout le banc et tous ses coéquipiers, le milieu ivoirien a célébré son but avec effusion devant le bouillant virage nord du Camp Nou.
Une fin de match inespérée : quelques minutes auparavant, les hommes de Xavi pensaient bien avoir perdu ce 253e clasico de l'histoire. Car à la 81e, Marco Asensio, à peine entré en jeu (76e à la place de Fede Valverde) a cru offrir la victoire aux Madrilènes... Mais son but du gauche, similaire au but de Kessié, a été annulé par l'arbitre vidéo en raison d'une position de hors-jeu.
Prochain affrontement : la demi-finale retour de la Coupe du Roi
En dehors du terrain, ce choc était teinté de polémiques. Les Merengues se sont joints aux poursuites judiciaires engagées contre les Catalans pour tentatives présumées d'influence sur les arbitres.
Le match de clubs le plus suivi du monde a fait du Barça la première équipe au monde à atteindre la barre des cent victoires contre la "Maison Blanche".
Le Real peut presque déjà dire adieu à sa couronne de champion d'Espagne, qui semble désormais destinée au Barça de Xavi et devra très vite se concentrer sur la Ligue des champions, où il affrontera Chelsea en quarts.
Mais les deux équipes se reverront très vite : dès le 5 avril, en demi-finale retour de la Coupe du Roi au Camp Nou, le Real aura l'occasion d'effacer ce revers et de rééquilibrer les comptes. Car cette saison, les Catalans ont remporté trois des quatre clasicos disputés.
Avec AFP et Reuters
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Le Barça surclasse le Real et remporte la 14e Supercoupe d'Espagne de son histoire
TOUR DES STADES
Foot européen : le PSG sombre, le Bayern assure et le Barça s'envole
Liga : le Barça humilie le Real au Bernabéu
New York Times - World
Internet Blocked in Indian State as Security Forces Pursue Separatist
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The rise of Amritpal Singh, a self-styled preacher, has raised fears of violence in Punjab, where thousands died in the 1980s during a Sikh insurgency.
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By Sameer Yasir and Suhasini Raj
Reporting from New Delhi
The authorities on Monday restricted communications across the Indian state of Punjab for a third day as a manhunt continued for a Sikh separatist leader, whose rapid rise in the public eye has stirred fears of violence in a state with vivid memories of a bloody separatist insurgency.
The statewide search for Amritpal Singh, 30 — who leads a group called Waris Punjab De, meaning “the heirs of Punjab” — comes a month after the self-styled preacher and hundreds of his supporters stormed a police station with swords and firearms, demanding the release of one of his aides. Six police officials were injured in the clash.
For many in India, the images of Mr. Singh’s armed followers chasing police officers in the city of Amritsar raised memories of the 1980s in Punjab, India’s only Sikh-majority state, when thousands of people were killed during an insurgency by Sikh separatists that raged for years.
Internet service has been blocked and telephone communications restricted in Punjab since Saturday, when the manhunt began. Local police officials said the government has deployed thousands of paramilitary soldiers to Punjab, many of whom have been patrolling streets and setting up checkpoints.
Satinder Singh, a senior police official in Amritsar, said the separatist leader was being sought in connection with the storming of the police station.
More on India
Sukhchain Singh Gill, the inspector general of police for Punjab, said 114 people have been arrested so far. “Amritpal is still on the run,” he said.
On Sunday in London, in a show of anger over the crackdown in Punjab and the move to arrest Mr. Singh, Sikh separatists climbed the balcony of the Indian High Commission, lowered India’s national flag and tried to raise the flag of Khalistan, as the movement calls its would-be homeland. India summoned a senior British diplomat in New Delhi to protest what it called the breach of security at the embassy in London.
Promoting the Khalistan cause has been outlawed in India, but it is still a rallying cry for some Sikhs in Punjab and among the Sikh diaspora, particularly in Canada and the United Kingdom. In recent years, India has repeatedly expressed displeasure with some Western countries about how easily supporters of the movement have been able to gather and raise funds in their capitals.
Mr. Singh, who for years drove a truck and ran a small car rental business in Dubai in the United Arab Emirates, was unknown until last year, when he emerged in Punjab and began leading marches joined by thousands of people. He called for protecting the rights of Sikhs and the culture of Punjab against what he called the overreach of Prime Minister Narendra Modi’s Hindu nationalist government. He has extended his appeal by combining appeals to religious faith with commentary on social issues, such as Punjab’s rampant drug problems.
Mr. Singh has encouraged his followers to associate him with Jarnail Singh Bhindranwale, the Sikh separatist leader who was killed along with many of his followers in 1984, when the Indian Army stormed the Golden Temple in Amritsar. In September, Mr. Singh was honored in a religious ceremony in Mr. Bhindranwale’s home village.
In recent months, besides calling for an independent Sikh state, Mr. Singh has implicitly threatened India’s powerful home minister, Amit Shah. He suggested that Mr. Shah would meet the same fate as Indira Gandhi, the prime minister who was assassinated by her Sikh bodyguards in 1984 after she ordered the raid on the Golden Temple, one of the holiest Sikh sites. Her death was followed by widespread violence against Sikhs in New Delhi.
Waris Punjab De, the organization that Mr. Singh now leads, was founded by Deep Sidhu, an actor who died last year in a traffic accident. It was part of a successful campaign to mobilize farmers in Punjab, most of them Sikhs, against an attempt by Mr. Modi to overhaul Indian agriculture, which farmers said would leave them even more vulnerable to corporations at a time when many were struggling with debt.
That yearlong protest movement, which forced Mr. Modi’s government to retract its legislation, turned violent after it culminated in a massive show of strength on India’s Republic Day in the heart of New Delhi in 2021.
On Monday, thousands of farmers, many of them from Punjab, once again descended upon New Delhi, protesting what they called the government’s “unfulfilled promises” since Mr. Modi retracted the bills and promised to study their demand that minimum prices be guaranteed for their crops. They threatened to carry out a larger protest movement than the previous one.
At a time when India’s government has been quick to arrest activists and critics of the government, questions have been raised about why Mr. Modi’s central government and state leaders in Punjab had allowed Mr. Singh to travel around the state for months and mobilize openly for a separatist cause.
Saurabh Bharadwaj, a spokesman for the Aam Aadmi Party, which is in power in Punjab, said politics played no role into why action was not taken immediately against Mr. Singh after his takeover of the police station.
“This is a professional operation of the government,” he said. “We will deal with these kind of law and order issues.”
Mujib Mashal and Karan Deep Singh contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : Elisabeth Borne seule face à la fronde
Elle a fini par craquer, écrasée par la pression du moment. Quelques minutes plus tôt, jeudi, depuis la tribune du Palais Bourbon, elle faisait face à une Assemblée des plus hostiles alors qu’elle tentait tant bien que mal d’aller au bout de son discours. La voici désormais en terrain plus conquis, face aux députés de sa majorité relative réunis dans la salle Colbert : « Je peux vous assurer que jamais la question de mon devenir personnel n’a compté dans la décision qui vient d’être prise », lâche-t-elle, émue aux larmes, devant ses collègues. Elisabeth Borne se sait menacée.
Bien sûr, elle est loin d’être la seule coupable de ce cuisant échec, mais c’est vers elle que tous les regards sont désormais tournés. « J’assume d’être un fusible », confiait-elle à Emmanuel Macron jeudi en fin de matinée. Le fusible n’a jamais été aussi proche de lâcher. Élisabeth Borne se voyait Première ministre du compromis, elle restera comme celle du passage en force. Hier, devant un parterre insoumis en fusion, elle a engagé la responsabilité de son gouvernement pour la 11ème fois depuis sa prise de fonction. Hier, Élisabeth Borne a prononcé le 100e 49-3 de la Ve République.
Tout un symbole pour un terrible aveu de faiblesse. Élisabeth Borne n’aura jamais réussi son pari, qui ne semblait pourtant pas insubmersible : sécuriser une majorité assurée des voix des 61 députés LR. Les tête-à-tête positifs organisés ces dernières semaines avec Olivier Marleix, patron du groupe, et Éric Ciotti, président du parti, n’auront pas suffi à éteindre les réticences qui parcourent le groupe parlementaire.
Emmanuel Macron l’a envoyée au bûcher, mais je ne suis pas sûr qu’elle laissera le même héritage que Jeanne d’Arc.
Pire encore, la Première ministre, pas franchement aidée par l’étonnant mutisme du président de la République, n’a pas non plus réussi à fédérer son propre camp. Ensemble, cet étrange assemblage hétéroclite, où chaque membre constituant cherche avant tout à grappiller des parts du gâteau centriste à ses voisins, a montré les limites de son projet.
« Nous aurions dû aller au vote, j’oscille entre déception et colère, souffle le député LREM des Côtes-d’Armor Éric Bothorel. Nous devions cela à nos oppositions. » À la sortie d’un conseil des ministres organisé manu militari en début d’après-midi, plusieurs ministres font part de leur inquiétude sur les conséquences d’une telle décision sur le mouvement de contestation sociale. Difficile également de ne pas mentionner cette poignée de députés MoDem qui ont préféré quitter l’hémicycle une fois le discours de leur Première ministre terminé.
La voici plus esseulée que jamais face à une opposition bien décidée à écourter son mandat le plus rapidement possible. « Madame, il faut partir », martèle Marine Le Pen à la sortie d’une chaotique séance. « Emmanuel Macron l’a envoyée au bûcher, mais je ne suis pas sûr qu’elle laissera le même héritage que Jeanne d’Arc », s’amuse un député RN.
Depuis sa tour d’ivoire, le Président jupitérien observe mais ne daigne intervenir. Cette réforme, massivement rejetée dans l’opinion publique, c’est pourtant la sienne. Il en a fait le point d’orgue de son second quinquennat, la mesure phare de son règne, celle qui doit lui permettre de laisser sa trace dans l’Histoire. Mais pas question de descendre dans l’arène pour la défendre. En tous cas, pas maintenant, pas tout de suite. Le fer brandi par ses opposants est encore trop chaud.
« Elle appartient au passé »
C’est donc à Elisabeth Borne de se présenter, seule, sur le plateau du 20 heures de TF1 pour tenter de désamorcer une situation potentiellement explosive. A Elisabeth Borne encore de retrouver le chemin du dialogue avec une force syndicale revigorée. A Elisabeth Borne toujours de jouer sa survie la semaine prochaine face à une opposition unie derrière la motion de censure transpartisane déposée par les députés indépendants de LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires)
D’avis d’opposants, cette motion de la dernière chance a très peu de chances d’aboutir à un renversement du gouvernement : il faudrait, selon les estimations, entre 25 et 30 voix en provenance du camp Les Républicains. Une petite dizaine tout au plus serait actuellement prête à se joindre à la bataille, malgré les avertissements de la direction du parti.
Cependant, pour l’opposition, la guerre est déjà en passe d’être gagnée. « Ça ne peut pas durer jusqu’aux élections européennes », murmure un député du Rassemblement national, convaincu que la menace de dissolution brandie par Emmanuel Macron n’est pas crédible. Alors que la rue est enflammée ce jeudi, François Ruffin, les yeux dans le vague, croit en la force de l’Histoire : « En 1789, les premiers révolutionnaires ne savaient pas comment tout cela allait se terminer. Mais une chose est sûre : Élisabeth Borne ne peut pas rester. Elle appartient déjà au passé. »
France24 - World
Barca beat Real Madrid in dramatic Clasico to strike title blow
Issued on: 20/03/2023 - 01:00
NEWS WIRES
Barcelona snatched a 2-1 Clasico win over Real Madrid with Franck Kessie's late goal Sunday to move 12 points clear at the top of La Liga.
The victory dents Madrid's ambitions of retaining the title and leaves the Catalans close to lifting the trophy for the first time since 2019.
Carlo Ancelotti's Real took the lead through a Ronald Araujo own goal but Barcelona pulled level when Sergi Roberto tucked home just before half-time.
Both sides had chances to win the game and Marco Asensio struck for Madrid, but the goal was ruled offside by VAR, before Alejandro Balde set up Kessie in the 92nd minute.
"We came from a Marco Asensio goal that we didn't know was offside and from losing, we scored Franck's goal, and the truth is it tastes a bit better, winning like that in the last minute," Sergi Roberto told Movistar.
"There are a lot of games left and you can never give Madrid up for dead. 12 points is a tricky distance to have to go, but it's up to us, and that is good."
The build-up to the match was overshadowed by Barcelona's corruption charge in the "Caso Negreira" refereeing scandal.
Madrid joined Spanish prosecutors' complaint against Barcelona last week and their president Florentino Perez snubbed the game for the first time in over 20 years, amid rising tensions between the two Spanish giants.
That fed the match's intensity, both on and off the pitch, in Xavi's sixth Clasico as Barcelona coach but only his first at Camp Nou.
Xavi asked fans to make the stadium a pressure cooker and they responded, selling it out, whistling Madrid in possession and conjuring one of the best atmospheres of the season.
Madrid did not manage a single shot on target in their Copa del Rey semi-final first leg defeat by Barcelona earlier in March, but Karim Benzema stung Marc-Andre ter Stegen's palms inside the first minute.
Robert Lewandowski responded at the other end by testing Thibaut Courtois as the veteran marksmen exchanged shots.
When Barcelona conceded the opening goal of the game, it was friendly fire. Araujo deflected Vinicius' cross in at the near post, with Ter Stegen helpless.
Araujo, playing at right-back to counteract the Brazilian, has enjoyed his duels with Vinicius in the past but this time the winger triumphed, albeit fortuitously. Barcelona supporters became enraged by his emphatic celebration in front of them.
It was the first goal from open play Barcelona have conceded at Camp Nou in La Liga all season long, and only the second strike at home and ninth overall.
Comeback charge
Barcelona complained defender Nacho, already booked, should have been sent off for a hand-off on Raphinha.
The hosts did not get their wish, but were building up steam and found the breakthrough just before half-time, from an unlikely source.
Selected in place of injured midfielder Pedri, Sergi Roberto was in the right place at the right time to control a loose ball in the box and arc it beyond Courtois.
Barcelona had significantly more possession than in their cup win over Madrid and significantly more chances.
Lewandowski sent a deflected piledriver narrowly wide as Madrid wobbled, prompting Carlo Ancelotti to roll the dice and bring on Rodrygo and Ferland Mendy.
It almost paid instant dividends as Madrid robbed Sergio Busquets and Rodrygo lashed inches over the bar.
Madrid substitute Asensio fired home what might have been the winner but the goal was ruled out for offside after a nervy wait for VAR instruction.
Barcelona seemed content with the draw but Kessie's last-gasp strike sparked wild celebrations at Camp Nou.
Asked if Madrid's hopes of defending the title were over, Courtois told Movistar: "Yes, we have to be honest, we will keep fighting until the end but it's (12 points) now, we have the better head-to-head, but they have to lose four games and we have to win them all.
"Nothing is impossible but it's very difficult."
(AFP)
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Barcelona secure 3-1 victory over Madrid to win Spanish Super Cup
Real Madrid win 2-1 at struggling rivals Barcelona in first post-Messi ‘Clasico’
Madrid, Barca and Juventus defend Super League project as UEFA seeks millions in fines
Valeurs Actuelles
Les institutions européennes, nouveaux “porteurs de valises” des islamistes
France24 - World
More than a dozen killed after strong earthquake hit Ecuador, Peru
Issued on: 19/03/2023 - 19:25
NEWS WIRES
The death toll after a 6.5 magnitude earthquake in Ecuador and Peru, has risen to 15, authorities said Sunday.
Saturday's quake, whose epicenter was in the Ecuadoran municipality of Balao, near the border with Peru, left 14 dead in the southwestern provinces of El Oro and Azuay.
On the Peruvian side of the border, a four-year-old girl died after being hit on the head by a brick.
Ecuador's President Guillermo Lasso, who traveled to the affected region, said on Sunday that reconstruction work would begin immediately.
The government has made available "all urgent economic resources so that... work to repair damaged private and public buildings will begin," Lasso told local political leaders.
Authorities began work on roads in Azuay where transport had been blocked by 22 landslides.
On Sunday, Pope Francis asked the faithful to pray for earthquake victims and their families.
Brazil's ministry of foreign relations said the country was ready "to provide all possible cooperation to these countries to deal with the humanitarian emergency."
On Saturday, Chile likewise had pledged to help.
Peruvian seismological authorities initially reported a magnitude of 7.0, but hours later downgraded the magnitude to 6.7, slightly higher than their Ecuadoran counterparts.
The United States Geological Survey (USGS) put the quake at a magnitude of 6.8 and a depth of nearly 41 miles (66 kilometers).
In 2016, a quake with a magnitude of 7.8 hit Ecuador's western provinces of Manabi and Esmeraldas, killing 673 people and causing an estimated $3 billion in damage.
(AFP)
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Death toll from Cyclone Freddy tops 200 in Malawi and Mozambique
Interview
View from Aleppo: 'Syrians are angry with the West' over lack of earthquake aid
Turkey-Syria earthquake death toll surpasses 50,000
France24 - Monde
Milan-Sanremo : 62 ans après Poulidor, la course parfaite de Van der Poel
Publié le : 19/03/2023 - 10:23
FRANCE 24
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Le Néerlandais Mathieu van der Poel, petit-fils du coureur Raymond Poulidor, a marché dans les pas de son illustre grand-père en remportant, samedi, l'éreintante Milan-Sanremo, la plus longue course professionnelle du cyclisme moderne.
Dans la roue de "Poupou". Soixante-deux ans après son grand-père Raymond Poulidor, le Néerlandais Mathieu van der Poel a remporté en solitaire, samedi 18 mars, Milan-Sanremo après un numéro impressionnant dans le Poggio.
Le coureur d'Alpecin a fait la différence juste avant le sommet du Poggio, à cinq kilomètres de l'arrivée, pour devancer de quinze secondes un groupe de trois autres superstars, réglé au sprint par l'Italien Filippo Ganna devant le Belge Wout Van Aert et le Slovène Tadej Pogacar.
C'est la troisième victoire pour Van der Poel dans un des cinq Monuments, soit les classiques les plus prestigieuses du calendrier, après ses succès sur le Tour des Flandres en 2020 et 2022.
C'est aussi un nouveau clin d'œil à son papy, le légendaire "Poupou", disparu en novembre 2019 à l'âge de 83 ans et dont il était très proche. Pas de larmes cette fois, comme en 2021 lorsqu'il avait pris le maillot jaune du Tour de France qui s'était toujours refusé à son aïeul après sa victoire à Mûr-de-Bretagne.
Mais une profonde satisfaction de figurer désormais, avec son grand-père français, au palmarès de "la Classicissima", la plus longue course de l'année, 294 kilomètres d'une procession assommante avant le puissant shoot d'adrénaline dans le final.
"Je suis fier de l'avoir fait"
"J'ai entendu que Milan-Sanremo avait été le seul Monument qu'il ait gagné. C'est sympa de gagner le même. C'est toujours très spécial de gagner cette course. Elle n'offre pas beaucoup d'occasions. De grands champions n'ont jamais gagné ici. Je suis fier de l'avoir fait", a-t-il raconté, sans effusion particulière.
"Van der Poelidoer" a été plus démonstratif sur son vélo lorsqu'il a fait la différence au sommet de la dernière ascension, le mythique Poggio, après avoir contré Pogacar qui avait placé une première attaque pour rendre justice au gros travail de son équipe UAE.
À la célèbre cabine téléphonique, posée au pic, il a basculé avec cinq secondes d'avance sur un groupe de chasse royal, composé de Pogacar, Ganna et Van Aert, soit le meilleur coureur de classement général, le meilleur rouleur et le meilleur chasseur de classiques, avec Van der Poel, de la planète.
C'était déjà trop tard.
Impressionnant de maîtrise dans la descente qu'il dit avoir fait "à 80 %", sans prise de risque excessive, le champion du monde de cyclocross a creusé son avantage au fil des lacets vénéneux menant vers la Via Roma pour gagner le temps de savourer les derniers mètres, alors que, derrière, les trois poursuivants de luxe peinaient à s'entendre.
"Pas de regrets" pour Pogacar
En attendant le podium, Van der Poel savourait son exploit, coincé dans un minuscule canapé entre Ganna et Van Aert qui avaient l'air assez abattus après le mauvais tour joué par leur camarade, premier Néerlandais à s'imposer à Sanremo depuis Hennie Kuiper en 1985.
"Ça me fait déjà pas mal de deuxièmes places cette saison", a soupiré Ganna, impressionnant dans la montée malgré son gabarit de rouleur et qui s'est dit "à la fois déçu et satisfait".
Van Aert, qui ne compte toujours qu'un Monument à son palmarès (Milan-Sanremo en 2020), a également accepté la supériorité de son grand rival. "Je n'ai déjà pas pu suivre l'attaque de Pogacar et quand Mathieu est parti à son tour, je n'avais plus rien dans le réservoir. C'était le plus fort. Bravo à lui", a commenté le Belge.
"Pas de regrets", a aussi souligné Pogacar qui était tombé avant même le coup d'envoi officiel, donné pour la première fois dans la grande banlieue de Milan, à Abbiategrasso, sans dommage pour le Slovène, aperçu hilare au départ réel, alors qu'un fan lui dépoussiérait l'épaule gauche d'une main respectueuse.
Avec AFP
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L’appel à l’aide de Niçois menacés par la racaille
Depuis notre première rencontre, il y a presque deux ans, Patrick* ne dort pas plus sereinement. Alerté par ce représentant d’un collectif d’habitants, Valeurs actuelles consacrait un article au HLM de la route de Turin, dans l’est de Nice, en mai 2021. Depuis les premières mentions dans la presse locale, en 2016, de ces immeubles contrôlés par les trafiquants de drogue, rien n’a changé. La situation a même empiré. « Les petits dealers d’il y a des années ont laissé la place à des gangs violents, irrespectueux et armés. Ils ne se cachent même plus, installent des chaises à l’entrée et sont assis du matin au soir. La femme de ménage ne leur dit rien et passe le balai entre leurs chaises », s’alarme le trentenaire précaire, toujours en attente d’un autre logement social.
Tags antisémites, croix gammées, “allah akbar” peints dans les parties communes, où sont affichés les tarifs de la drogue, les plaques d’ immatriculation des véhicules de police et des messages adressés aux « balances »… L’atmosphère est invivable dans la tour 21 Le Mercantour. À l’extérieur, les guetteurs zonent en permanence, entre des voitures désossées. Interrogent les personnes étrangères à la résidence et suivent ses habitants, qui rentrent chez eux les yeux baissés. Il y a quelques jours, Patrick a même été fouillé. Les trafiquants se savent épiés, depuis que le compte Twitter du collectif diffuse des photos de leurs exactions. La gangrène est si avancée que les rats et les cafards ont même investi l’immeuble depuis quelques mois. Les sociétés qui interviennent ne restent jamais longtemps, et facturent aux habitants les frais de désinfection qui ne résolvent rien.
Anthony Borré se vante, les habitants déchantent
À chaque fois qu’il est interpellé, le bailleur social Côte d’Azur Habitat se contente de mentionner les travaux effectués : 7 millions d’euros investis, de 2012 à 2015, avec çà et là, depuis, quelques réparations auxquelles succèdent de nouvelles dégradations. Contacté, son président, Anthony Borré, se contente de dénoncer l’anonymat des membres du collectif, trop craintifs des représailles. Celui qui est également le premier adjoint de Christian Estrosi, chargé de la sécurité, ne manque pourtant pas de plastronner sur le sujet fétiche du maire de Nice. La ville est régulièrement prise en exemple pour l’efficacité de sa police municipale et le nombre de ses caméras de vidéosurveillance. Au 151 bis, route de Turin, pourtant, « des patrouilles passent de temps en temps, mais il n’y a jamais d’interpellation », se désole Patrick.
Pour plaider la cause de son immeuble, qui compte 316 logements, le collectif a écrit à toutes les autorités qu’il jugeait compétentes : l’Ancols (Agence nationale de contrôle du logement social), l’association de défense des locataires HLM de Nice, Côte d’Azur Habitat… Même l’Élysée, sollicité, renvoie invariablement au ministère de l’Intérieur, qui renvoie à la préfecture, qui, elle, reste muette. Les 500 habitants de la “tour infernale” attendent encore de voir les résultats de l’esbroufe sécuritaire de la Mairie. Jusqu’à quand ?
* Le prénom a été changé.
France24 - Monde
Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe
Proposé par
Publié le : 16/03/2023 - 17:31
The green paths
L'Institut du monde arabe de Paris et la Fondation pour le développement de l'art et de la culture de l'Ouzbékistan organisent une exposition qui nous plonge dans l'histoire et le savoir-faire ancestral de l'Ouzbékistan au tournant du XXe siècle.
Jusqu'en juin 2023, l'Institut du monde arabe accueille une exposition consacrée aux textiles anciens de l'Ouzbékistan. Elle s’intitule : « Sur les routes de Samarcande. Merveilles de la soie et de l'or ». Les visiteurs de l'exposition peuvent découvrir, pour la première fois, des artefacts historiques uniques jamais vus en dehors de l'Ouzbékistan.
Lors du salon du tourisme IFTM à Paris en septembre dernier, l'ambassadeur d'Ouzbékistan en France, Sardor Rustambaev, a déclaré que son pays était « un joyau caché de l'Asie centrale ». « Tout le monde connaît la Grande Route de la soie et la plupart des gens connaissent les villes de Samarkand ou de Boukhara. Cependant, peu d'entre eux savent qu'elles sont situées dans l'Ouzbékistan moderne ».
L’exposition présente près de 300 pièces originales sur une surface de plus de 1 100 m², comprenant des bijoux, des objets précieux et des broderies, représentatifs des trésors de l'Ouzbékistan ancien.
Plus tôt cette année, une autre exposition intitulée « Les splendeurs des oasis de l'Ouzbékistan » a eu lieu au Louvre. Elle présentait le pays d'Asie centrale comme un carrefour des civilisations et une pierre angulaire de l'ancienne Route de la Soie.
Pour Rustambaev, les villes ouzbèkes font du pays un incontournable sur le continent asiatique : « Samarcande est une ancienne civilisation vieille de près de trois mille ans, soit le même âge que Rome. Nous avons toujours été au carrefour de différentes civilisations et nations, et faisant partie de la grande route de la soie, le pays a servi de pont entre l'Est et l'Ouest, entre le Nord et le Sud ».
L'Ouzbékistan expose pour la première fois sa culture et son histoire uniques au public français, ainsi qu'aux milliers de visiteurs internationaux, impatients de percer les mystères de la Route de la soie.
Sur les routes de Samarcande. Merveilles de soie et d'or, IMA, jusqu’au 4 juin 2023
#Ouzbékistan #Tourisme #Expositions #Voyage #Histoire #Asie #Paris #Samarcande #Art #Musée #Peinture #Louvre
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Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
New York Times - World
Americans’ Old Car Batteries Are Making Mexican Workers Sick
The removal of lead from car batteries, many from the United States, at recycling plants in northern Mexico has led to high levels of lead contamination, a new report found.
After tests showed high levels of lead in Azael Mateo González Ramírez’s body, his supervisor at a car battery recycling plant in northern Mexico insisted he keep working.Credit...Alejandro Cegarra for The New York Times
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By Steve Fisher
Photographs by Alejandro Cegarra
Steve Fisher traveled to Monterrey, Mexico, and spoke with current and former workers at car battery recycling plants.
After returning home from his job at a car battery recycling plant in northern Mexico one evening in 2019, Azael Mateo González Ramírez said he felt dizzy, his bones ached and his throat was raspy. Then came stomach pain, he said, followed by bouts of diarrhea.
The plant in Monterrey where he worked handled used car batteries, many from the United States, extracting lead as part of the process. Mr. González, 39, stacked the batteries, he said, near large containers of lead dust.
Medical tests, Mr. González said, showed high levels of lead in his body; experts agree that no level of lead is safe and over time it can result in neurological and gastrointestinal damage.
His supervisor at the facility, he said, insisted he keep working.
The city of Monterrey, a three-hour drive from Texas, has become the largest source of used car batteries from the United States, with steady growth over the past decade in the shipment of used American batteries to Mexico, according to the U.S. Environmental Protection Agency.
The increase in batteries from the United States comes as a report released Monday found significantly high levels of lead at many facilities, leaving workers vulnerable to a toxic metal that poses severe risks to human health.
Soil samples taken outside six battery recycling plants in Monterrey in 2021 revealed lead levels far above the legal limit in Mexico, according to the report by Occupational Knowledge International, a San Francisco-based public health nonprofit, and Casa Cem, a Mexican environmental group.
While Mexico’s regulations stipulate that facilities must remove lead from contaminated soil and can be shut down for violating environmental standards, Mexican government records show that in recent years few plants have been closed.
Mexico’s lax environmental laws and even more lax enforcement encourages American companies to offload used car batteries to the country, where labor is cheaper and unions are weaker, according to experts in labor rights and occupational health.
More on Mexico
“Workers in these plants are being poisoned day in and day out, and often without even their own knowledge of that,’’ said Perry Gottesfeld, executive director of Occupational Knowledge International. “They don’t get the training, they don’t get the equipment and they don’t get to operate in facilities that have adequate ventilation.”
Over the past 10 years the number of car batteries shipped to Mexico from the United States has grown by nearly 20 percent, according to E.P.A. records included in the study by the two groups. In 2021, more than 75 percent of all used U.S. batteries were exported there in 2021, E.P.A. records showed.
At recycling plants, lead is removed from batteries, ground up, melted and turned into ingots that are used to make new batteries.
The world’s largest car battery maker, Clarios, which is based in Milwaukee, Wis., bought two plants in Monterrey in 2019, and the report found lead levels in soil outside its facilities that were well above the legal limit in Mexico of 800 parts per million. (The samples in the report were tested and analyzed by an independent laboratory.)
At one Clarios plant, a soil sample showed lead levels of 15,000 parts per million, while at the other Clarios facility, a sample showed 3,800 parts per million of lead.
Clarios closed its last U.S.-based car battery recycling facility, in South Carolina, in 2021, following a series of fines by the E.P.A. for violations involving air pollution, hazardous waste and the improper transportation of lead batteries.
Shipping batteries to Mexico would save the company 25 percent in recycling costs, according to a filing by Clarios with the Securities and Exchange Commission.
“Certainly there is cost savings if you don’t have to worry about upgrading your facility to meet the standards that are in place in the U.S.,” Mr. Gottesfeld said.
A spokeswoman for Clarios said the company’s facilities use “strict safety protocols and we provide our employees with state of the art protective safety gear.’’
“We work with local health, safety, and environmental authorities to ensure our facilities are not only in compliance, but set the benchmark for our industry,” said the spokeswoman, Ana Margarita Garza-Villarreal.
Though Mexico’s federal environmental agency has the power to shut down plants that violate environmental standards, agency documents show that officials temporarily closed parts of battery recycling plants just four times for air and soil contamination in the past 23 years.
Mexican law requires plants to have filtration systems to eliminate the spread of lead dust and companies must provide workers with face masks. But some filter systems are outdated or break down, the wearing of face masks is not strictly enforced and lead dust containers are in work areas that are not properly ventilated, according to interviews by The Times with 15 current and former workers at battery recycling plants in Monterrey.
Óscar Nuñez, 32, said he worked at a recycling plant owned by a Mexican company where the ventilation did not work well and lead dust penetrated his gloves.
“It was like prison in there,” said Mr. Nuñez, who quit after three months over concerns for his health.
Elizabeth Coronado was a nurse at a Monterrey plant owned by Grupo Gonher, where Mr. González had worked, and was responsible for monitoring the health of workers in high lead exposure areas.
Of the roughly 300 workers whose blood samples she tested every three months, she said a third of them had 50 micrograms of lead per deciliter of blood in their system. The average for battery recycling workers in the United States in 2022 was nine micrograms, according to a battery trade group.
Lead experts in the United States say workers whose lead level reaches 30 micrograms of lead per deciliter of blood should be removed from the source of the metal.
“It’s alarming,” said Ms. Coronado, who left the plant in 2021 and now works at a local health clinic.
Ms. Coronado said the company typically gave workers with high levels of lead multivitamins and milk, neither of which experts say will do anything to ameliorate lead exposure. Instead, they say, the most effective treatments include giving patients medications that specifically target lead in the body and removes it.
Grupo Gonher did not respond to a request for comment.
Though no amount of lead in the body is safe, levels like those found in workers at the Gonher plant can have severe consequences, said Dr. Michael Kosnett, an expert on workplace lead exposure and an associate adjunct professor at the Colorado School of Public Health.
“It should not be tolerated,” he said. “Among the most significant long term adverse effects associated with blood lead in the teens or higher levels is a documented risk of death from heart disease.”
As for Mr. González, he said he had offered to curtain off containers holding lead dust. But his supervisor told him it was not a priority.
Mr. González said he was fired from the plant in 2021 as part of what the company told him was a restructuring. In his five years at the plant, he had never missed a day of work, he said, and believed he was dismissed at least in part because of the concerns he raised repeatedly about lead exposure.
Mr. González, who now works renting music equipment for private events, said friends who work at the recycling plant say little has changed.
“There is a lot of venom there,” he said.
Chantal Flores and Lorena Ríos contributed reporting from Monterrey.
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Valeurs Actuelles
David Lisnard, de retour d’Ukraine : « Le Donbass, c’est 14-18 avec des drones »
France24 - Monde
Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde
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Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09
The green paths
Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.
Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.
Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.
"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".
Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.
“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".
En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".
En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.
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Les joyaux de l’Ouzbékistan exposés à l’Institut du monde arabe
New York Times - World
Australian State Moves to Ban Nazi Salute After Clashes at Rally
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After neo-Nazis appeared at a protest against transgender rights in Melbourne, a local politician was facing expulsion from her party for taking part in the demonstration.
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By Natasha Frost
Reporting from Melbourne, Australia
It was a startling sight on the stone steps of Parliament House, the grand seat of state government in Melbourne, Australia: more than two dozen people dressed in black, many with their faces covered, each extending an arm in an unmistakable Nazi salute.
The 30 or so people, who later identified themselves as members of the Australian neo-Nazi group the National Socialist Network, appeared on Saturday amid a crowd of about 300 people at a protest against transgender rights that was led by the British anti-trans rights campaigner Kellie-Jay Keen-Minshull.
The display shocked political leaders in Victoria, the southeastern state of which Melbourne is the capital, who on Monday said they would move to ban Nazi salutes in the state. A local lawmaker from Australia’s center-right opposition party was facing expulsion after she attended the rally on Saturday.
Neo-Nazis have shown up at a number of events in the past few months in Melbourne — which has a longstanding reputation as a progressive, multicultural city — including in neighborhoods with historically large Jewish populations and at events honoring Indigenous Australians, while concerns about far-right extremism have rippled across Australia.
In rural Queensland, a state in northeastern Australia, two police officers and a resident were killed in December by three people who were part of a fringe “sovereign citizen” movement. The attack stunned the country and was later declared “domestic terrorism” by the authorities, with Prime Minister Anthony Albanese announcing last month that he would review Australia’s terrorism laws because of it.
The Australian government has identified nationalist and racist violent extremism as a threat to the country’s security, particularly “the potential for these groups to radicalize individuals who then go on to undertake attacks, potentially without any warning,” according to a post on the government website.
More on Australia
The rally on Saturday featured Ms. Keen-Minshull, a British anti-transgender rights campaigner who is also known as Posie Parker. She is on a tour of Australia, with rallies planned in other cities across the country, as well as in New Zealand. Between 300 and 400 supporters attended the event in Melbourne, with nearly twice as many counterprotesters. The two groups clashed during the event and had to be broken up by the police.
Moira Deeming, a lawmaker from the center-right Liberal Party, was among those protesting against transgender rights on Saturday, though she did not participate in the Nazi salute. On Sunday, John Pesutto, the Liberal Party leader in Victoria, said he intended to call a vote to expel her from the party this week for “organizing, promoting and participating” in the rally, including remaining at it after the appearance of neo-Nazis.
“Her position is untenable,” Mr. Pesutto said of Ms. Deeming. “The violence, prejudice and hate that these protesters conveyed by their odious actions will never be acceptable in our state.”
Ms. Deeming said on Monday that the masked individuals had “gate crashed” the event and said that the motion to expel her was “unjust” and went counter to “shared Liberal traditions” of “robust freedom of thought and speech.”
Ms. Keen-Minshull said in an interview with The New Zealand Herald that the people giving Nazi salutes were “absolutely not associated with me whatsoever,” adding: “I absolutely abhor anything to do with Nazis.”
In a post on Twitter on Sunday, Daniel Andrews, the state premier of Victoria, affirmed his support for transgender rights and said the neo-Nazi group had “gathered to spread hate” in the city. He added: “Their evil ideology is to scapegoat minorities — and it’s got no place here. And those who stand with them don’t, either.”
Jaclyn Symes, the attorney general of Victoria, said the government would introduce legislation to ban Nazi salutes within a few months. “The behavior we saw on the weekend was cowardly,” she said. “It’s clear this symbol is being used to incite hatred against a variety of people, a variety of minority groups.”
The straight-armed gesture, used in Nazi Germany to salute Adolf Hitler, is banned in Germany, Austria, Poland and Slovakia, as well as other jurisdictions.
After a sharp rise in antisemitic incidents, Victoria became the first Australian state to ban displays of the Nazi swastika late last year, with violators facing up to 12 months in prison and a fine of 22,000 Australian dollars, around $15,000.
The swastika ban appears to have already had an effect, said Josh Roose, a sociologist and researcher on the far-right at Deakin University.
“They’re keen to avoid a detrimental impact, from a legal perspective, of what they say they are prepared to fight and die for,” he said. “In some ways, it may well shut them down. We didn’t see any swastikas at that rally.”
A protest targeting transgender people and their rights was a natural fit for neo-Nazis, both in terms of their beliefs and because of the opportunity to recruit others to their causes, said Matthew Sharpe, also a researcher at Deakin University.
“This is a way of reaching more conservatively minded people,” he said. “They’re intersecting with an audience, potentially, of people who, although they are absolutely not anywhere near neo-Nazis, might take this single issue as a way of starting a dialogue.”
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France24 - Monde
Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école
Proposé par
Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50
Unicef
Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.
“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.
Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.
Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.
C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.
Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique
Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.
Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.
L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.
Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/
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New York Community Bank to buy large part of failed Signature Bank, US agency says
Issued on: 20/03/2023 - 03:43
NEWS WIRES
New York Community Bank has agreed to buy a significant chunk of the failed Signature Bank in a $2.7 billion deal, the Federal Deposit Insurance Corp. said late Sunday.
The 40 branches of Signature Bank will become Flagstar Bank, starting Monday. Flagstar is one of New York Community Bank's subsidiaries. The deal will include the purchase of $38.4 billion in Signature Bank's assets, a little more than a third of Signature's total when the bank failed a week ago.
The FDIC said $60 billion in Signature Bank's loans will remain in receivership and are expected to be sold off in time.
Signature Bank was the second bank to fail in this banking crisis, roughly 48 hours after the collapse of Silicon Valley Bank. Signature, based in New York, was a large commercial lender in the tristate area, but had in recent years gotten into cryptocurrencies as a potential growth business.
After Silicon Valley Bank failed, depositors became nervous about Signature Bank's health due to its high amount of uninsured deposits as well as its exposure to crypto and other tech-focused lending. By the time it was closed by regulators, Signature was the third largest bank failure in U.S. history.
The FDIC says it expects Signature Bank's failure to cost the deposit insurance fund $2.5 billion, but that figure may change as the regulator sells off assets. The deposit insurance fund is paid for by assessments on banks and taxpayers do not bear the direct cost when a bank fails.
(AP)
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UBS agrees to buy Credit Suisse for more than $3 billion to calm global markets
People & Profit
Collapse & chaos: SVB, Signature Bank failures spark global panic
Business Daily
First Republic gets $30 billion lifeline from major US banks
France24 - World
Iran's Raisi 'welcomes' invitation to visit Saudi Arabia following reconciliation deal
Issued on: 19/03/2023 - 16:02
NEWS WIRES
Iranian President Ebrahim Raisi has "welcomed" an invitation from Saudi Arabia's King Salman to visit the kingdom following the reconciliation deal between the two countries, an Iranian official said Sunday.
"In a letter to President Raisi... the King of Saudi Arabia welcomed the deal between the two brotherly countries (and) invited him to Riyadh," tweeted Mohammad Jamshidi, the Iranian president's deputy chief of staff for political affairs, adding that "Raisi welcomed the invitation".
In a letter to President Raisi, H.E Salman bin Abdulaziz the King of Saudi Arabia welcomed the deal btw the 2 brotherly countries, invited him to Riyadh &called for strong economic/regional cooperation. Raisi welcomed the invitation&stressed Iran's readiness to expand cooperation
March 19, 2023The two regional heavyweights announced on March 10 a Chinese-brokered deal to restore ties seven years after they were severed.
Riyadh cut relations after Iranian protesters attacked Saudi diplomatic missions in 2016 following the Saudi execution of Shiite cleric Nimr al-Nimr -- just one in a series of flashpoints between the two longstanding regional rivals.
The deal is expected to see Shiite-majority Iran and mainly Sunni Muslim Saudi Arabia reopen their embassies and missions within two months and implement security and economic cooperation deals signed more than 20 years ago.
Iranian Foreign Minister Hossein Amir-Abdollahian told reporters on Sunday that the two countries had agreed to hold a meeting between their top diplomats.
He added that three locations for the talks had been suggested, without specifying which.
The detente between Saudi Arabia, the world's biggest oil exporter, and Iran, strongly at odds with Western governments over its nuclear activities, has the potential to reshape relations across a region characterised by turbulence for decades.
Iran and Saudi Arabia support rival sides in several conflict zones including Yemen, where the Huthi rebels are backed by Tehran, and Riyadh leads a military coalition supporting the government.
The two sides also vie for influence in Syria, Lebanon and Iraq.
A number of Gulf countries followed Riyadh's action in 2016 and scaled back ties with Tehran, though the United Arab Emirates and Kuwait recently restored ties.
Iran said last week it would welcome restoring ties with Bahrain following the deal with Saudi Arabia.
In the past, Bahrain accused Iran of having trained and backed a Shiite-led uprising in the Sunni-ruled kingdom in order to topple the Manama government. Tehran denies this.
In September, Iran welcomed an Emirati ambassador after a six-year absence, and a month earlier it said Kuwait had sent its first ambassador to Tehran since 2016.
Iran's top security official Ali Shamkhani also held talks with Emirati President Mohamed bin Zayed Al Nahyan in Abu Dhabi on Thursday in yet another sign of the shifting relations in the region.
(AFP)
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Iran, Saudi Arabia agree to re-establish relations after years of tensions
Ultraconservative Ebrahim Raisi wins Iran's presidential election with more than 60% of the vote
Biden, King Salman reaffirm US-Saudi ties in long-delayed first call
France24 - World
Ukraine blasts Putin for coming to ‘admire the ruins’ of Mariupol
Issued on: 19/03/2023 - 07:03Modified: 20/03/2023 - 05:53
FRANCE 24
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President Vladimir Putin made a surprise trip to war-ravaged Mariupol, the Kremlin said Sunday, in what marked his first trip to the Russian-occupied territories of Ukraine’s Donbas region since the start of the war. Ukraine promptly slammed the visit, describing the Russian leader as "the murderer of thousands of Mariupol families". The trip came after Putin visited Crimea on Saturday to mark the ninth anniversary of Russia’s annexation of the peninsula. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+1).
9:38pm: Putin hails China's willingness to help settle Ukraine conflict
President Vladimir Putin on Sunday welcomed China's willingness to play a "constructive role" in ending the conflict in Ukraine, saying Sino-Russian relations were "at the highest point" in history.
His Chinese counterpart Xi Jinping heads to Russia on Monday hoping to deliver a breakthrough on Ukraine as Beijing seeks to position itself as a peacemaker.
The quality of ties between Moscow and Beijing is "higher than the political and military unions of the Cold War era", Putin said in an article written for a Chinese newspaper and published by the Kremlin on the eve of Xi's visit.
5:09pm: Three civilians killed in Russian shelling of Zaporizhzhia region
Three civilians were killed and two wounded in Russian shelling of a residential building in the southern Ukrainian region of Zaporizhzhia on Sunday, regional officials said.
The region's military administration said Russian troops fired grad rockets at the small village of Kamyanske, which had a pre-war population of some 2,600 people.
The authorities warned residents in the region that the danger of shelling was constant near the front lines and urged them to evacuate.
1:45pm: Ukraine says Putin a 'criminal returning to crime scene' of his Mariupol visit
Mykhaylo Podolyak, an aide to Ukraine's President Volodymyr Zelensky, has slammed Vladimir Putin's surprise trip to the port city of Mariupol.
"The criminal always returns to the crime scene... the murderer of thousands of Mariupol families came to admire the ruins of the city and (its) graves. Cynicism and lack of remorse," Podolyak said on Twitter.
The criminal always returns to the crime scene. As the civilized world announces the arrest of the "war director" (VV Putin) in case of crossing its borders, the murderer of thousands of Mariupol families came to admire the ruins of the city & graves. Cynicism & lack of remorse.
March 19, 2023
1:10pm: South Africa walking diplomatic tight-rope on potential Putin visit
South Africa is aware of its legal obligation, a spokesperson for President Cyril Ramaphosa said on Sunday, referring to a proposed visit by Vladimir Putin after an international court issued an arrest warrant against the Russian leader.
Russian President Putin is expected to visit South Africa in August to attend a BRICS summit, though the trip has not been confirmed yet.
A visit by Putin would place Ramaphosa's government, which has not condemned Russia's invasion of Ukraine, in a precarious position after the arrest warrant issued by the International Criminal Court (ICC) on Friday.
"We note the report on the warrant of arrest that the ICC has issued," Magwenya said. "It remains South Africa's commitment and very strong desire that the conflict in Ukraine is resolved peacefully through negotiations."
11:55am: Mariupol's exiled city council blasts visit by 'criminal' Putin
The exiled city council of Ukraine's Mariupol has blasted Vladimir Putin's purported visit to the ravaged port city that fell under Moscow's control last year after a long siege.
"The international criminal Putin visited occupied Mariupol. He watched the 'rebuilding of the city'... at night. Probably in order not to see the city, killed by his 'liberation', in the light of day," the city council said on its Telegram account.
9:45am: Putin’s ‘provocative’ response to ICC arrest warrant
President Vladimir Putin's purported visit to the Ukrainian city of Mariupol is a "provocation" aimed at both the international community and Ukraine, with it coming just two days after the International Criminal Court issued an arrest warrant for the Russian leader, says FRANCE 24's Emmanuelle Chaze, reporting from Kyiv.
8:35am: Mariupol residents 'actively' returning to the city, Russia claims
Mariupol residents are "actively" returning to the war-ravaged city, Russian press agencies have quoted Deputy Prime Minister Marat Khusnullin as saying, adding that Khusnullin accompanied Putin on his visit.
Mariupol had a population of half a million people before the war and is home to the Azovstal steel plant, one of Europe's largest and the site of a protracted siege last year.
"The downtown has been badly damaged," Khusnullin said. "We want to finish (reconstruction) of the centre by the end of the year, at least the facade part. The centre is very beautiful."
Putin visited a family in the Nevsky district of Mariupol, Russian media reported. The new residential neighbourhood has been built by the Russian military with the first people moving in last September.
There was also no immediate reaction to the visit from Kyiv.
5:15am: Putin visits Mariupol after Crimea trip, Kremlin says
President Vladimir Putin made a surprise visit to Mariupol, Russian state media report, in what would be the Kremlin leader's first trip to the Russian-occupied territories of Ukraine's Donbas region since the start of the war.
The visit came after Putin travelled to Crimea on Saturday in an unannounced visit to mark the ninth anniversary of Russia's annexation of the peninsula from Ukraine, and just two days after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for the Russian leader.
Mariupol, which fell to Russia in May after one of the war's longest and bloodiest battles, was Russia's first major victory after it failed to seize Kyiv and focused instead on southeastern Ukraine.
Putin flew by helicopter to Mariupol, Russian new agencies reported citing the Kremlin. It is the closest to the front lines Putin has been since in the year-long war. Driving a car, Putin travelled around several districts of the city, making stops and talking to residents.
Mariupol, on the Sea of Azov, was reduced to a smouldering shell after weeks of fighting. The Organization for Security and Cooperation and Europe (OSCE) said Russia's early bombing of a maternity hospital in Mariupol was a war crime.
01:20am: Black Sea grain deal extended for at least 60 days
A deal allowing the safe Black Sea export of Ukrainian grain was renewed late on Saturday for at least 60 days – half the intended period – after Russia warned any further extension beyond mid-May would depend on the removal of some Western sanctions.
The pact was brokered with Russia and Ukraine by the United Nations and Turkey in July and renewed for a further 120 days in November. The aim was to combat a global food crisis triggered by Russia's invasion of Ukraine and Black Sea blockade.
The deal had been set to expire on Saturday.
The United Nations and Turkey said the deal had been extended, but did not specify for how long. Ukraine said it had been extended for 120 days. But Russia's cooperation is needed and Moscow only agreed to renew the pact for 60 days.
The IRC is deeply disappointed the Black Sea Grain Deal was only renewed for 60 days. A short deal is far from helpful in fixing supply chain issues or rising food prices.
March 18, 2023
"The Black Sea Grain Initiative, alongside the Memorandum of Understanding on promoting Russian food products and fertilizers to the world markets, are critical for global food security, especially for developing countries," UN spokesman Stephane Dujarric said in a statement.
10:07am: Ukraine still able to resupply troops in battered Bakhmut, army says
Ukrainian forces outside the battered eastern city of Bakhmut are managing to keep Russian units at bay so ammunition, food, equipment and medicines can be delivered to defenders, the army said on Saturday.
And in the latest claim to have inflicted heavy casualties, Kyiv said its troops had killed 193 Russians and injured 199 others during the course of fighting on Friday.
Russia has made the capture of Bakhmut a priority in its strategy to take control of Ukraine's eastern Donbas industrial region. The city has been largely destroyed in months of fighting, with Russia launching repeated assaults.
© France Médias Monde graphic studio
(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)
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As it happened
Putin visits Crimea to mark anniversary of Russian annexation from Ukraine
AS IT HAPPENED
ICC issues arrest warrant for Putin over war crimes in Ukraine
Russian infighting
Battle for Bakhmut highlights divide between Wagner mercenary chief and the Kremlin
France24 - World
North Korea fires missile into sea amid US-South Korea drills
Issued on: 19/03/2023 - 07:44
NEWS WIRES
North Korea fired a short-range ballistic missile on Sunday, Seoul's military said, the fourth show of force in a week as South Korea and the United States stage major military drills.
Seoul and Washington have ramped up defence cooperation in the face of growing military and nuclear threats from the North, which has conducted a series of increasingly provocative banned weapons tests in recent months.
South Korea and the United States are currently in the middle of 11 days of joint drills known as Freedom Shield, their largest in five years.
North Korea views all such exercises as rehearsals for invasion and has repeatedly warned it would take "overwhelming" action in response.
"Our military detected one short-range ballistic missile fired from around the Tongchang-ri area in North Pyongan province at 11:05 am (0205 GMT) towards the East Sea," South Korea's Joint Chiefs of Staff (JCS) said, referring to the body of water also known as the Sea of Japan.
The missile flew 800 kilometres (497 miles) and was under analysis by US and South Korean intelligence, the JCS said in a statement, calling the launch "a serious provocation" that violated UN sanctions.
"Our military will maintain a solid readiness posture based on its ability to overwhelmingly respond to any provocation by North Korea, while carrying out intensive and thorough combined exercises and drills," it added.
The US military's Indo-Pacific Command also condemned the launch, saying it highlighted "the destabilising impact" of North Korea's banned weapons programmes.
Tokyo confirmed the launch, with its deputy defence minister Toshiro Ino telling reporters that it had "lodged a vehement protest to and strongly condemned (North Korea) through our embassy in Beijing".
The missile may have flown on an irregular trajectory, and appeared to have fallen outside Japan's exclusive economic zone, Kyodo News reported, citing unnamed government sources.
'800,000 volunteers'
The latest launch comes a day after North Korean state media reported that more than 800,000 young North Koreans had volunteered to join the army to fight "US imperialists".
The young volunteers were determined to "mercilessly wipe out the war maniacs" and joined the army to "defend the country", the Korean Central News Agency (KCNA) said.
On Thursday, Pyongyang test-fired its largest and most powerful intercontinental ballistic missile, the Hwasong-17 -- its second ICBM test this year.
State media described the ICBM launch as a response to the ongoing, "frantic" US-South Korea drills.
Analysts previously said North Korea would likely use the drills as an excuse to carry out more missile launches and perhaps even a nuclear test.
On Saturday, KCNA said the joint drills by the allies were "inching close to the unpardonable red-line".
The ICBM launch followed two short-range ballistic missiles on Tuesday, and two strategic cruise missiles fired from a submarine last Sunday.
The recent flurry of aggression by Pyongyang has pushed Seoul and Tokyo to mend fences over historical disputes and try to boost security cooperation.
Just hours after the ICBM was fired Thursday, South Korean President Yoon Suk Yeol arrived in Japan for the first full-scale leaders' summit between the countries in 12 years.
Following their summit, Japanese Prime Minister Fumio Kishida said both countries wanted stronger deterrence capacities, and that suspended security and ministerial talks would now resume. Yoon said the nations would also revive a military intelligence agreement that Seoul paused when relations nosedived.
Last year, North Korea declared itself an "irreversible" nuclear power, and leader Kim Jong Un recently called for an "exponential" increase in weapons production, including tactical nukes.
Kim earlier this month also ordered the North Korean military to intensify drills to prepare for a "real war".
(AFP)
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N. Korea accuses US of ramping up tensions with joint S. Korea air drills
North Korea fires ICBM-class missile ahead of South Korean president's trip to Japan
North Korea fires two missiles in second test in three days
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Inch by Bloody Inch in Ukraine War, Russia Is Closing In on Bakhmut
Sending unarmed “diggers” into the front lines and near certain death, Russian troops are making slow but inexorable progress.
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By Carlotta Gall
KOSTYANTYNIVKA, Ukraine — A lone Russian soldier stumbling along a track through an open field suddenly reels as a burst of gunfire kicks up the dirt around him. He looks back for a second, poised for flight, but then keeps stumbling forward into the gunfire.
“Do you see? He’s not carrying a weapon,” said Yaroslav, a filmmaker in civilian life who now leads a drone reconnaissance unit that filmed the incident.
“He’s a digger,” Yaroslav added, referring to one of the unarmed men Russian commanders send into the teeth of Ukrainian fire to dig trenches and carry ammunition. In keeping with military protocol, he and other soldiers interviewed for this article gave only their first names or military nicknames.
The Russian Army has been throwing thousands of men into battle for more than two months in its latest attempt to take the eastern Ukrainian city of Bakhmut and the surrounding area. The campaign has been ruthless and hugely costly for both sides, but especially for the Russians, even as they have inched forward.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine has said that he and his generals are determined to hold on in Bakhmut, saying that the battle is doing much to degrade Russia’s forces. And Ukrainian commanders on the front lines say that they sense that Russian units are hollowed out and could collapse in the face of a strong Ukrainian counteroffensive that is widely expected in the spring, after promised Western weapons are in place.
Until then, however, they face a relentless opponent that keeps creeping forward in a grim, block-by-block struggle on the front lines of the city.
“Our task from the beginning of the year: ‘Hold Bakhmut until the beginning of April,’” a Ukrainian marksman, Stas Osman, from the Aidar battalion, wrote on the Telegram messaging app. “The guys drive into the city, but only in armored vehicles. The danger of such a move cannot be overestimated.”
Infantry from the Third Assault Brigade spent the past three months fighting waves of Russian soldiers around Bakhmut, many of them former prisoners recruited by the Wagner private military group. Although the fighting has been deadly, watching the Russians charge ahead to their deaths has been a psychological shock as well.
“In the first month every day, five to six times a day, groups of 10 to 15 people were advancing on our infantry position through the tree line,” said the unit’s media officer, who uses the code name Zmist. “They are killed and they come again.”
“Psychologically it’s difficult — it’s something unseen,” he said. “Our guys are wondering if they are on drugs. Otherwise, how can they go to certain death, stepping over the rotting corpses of their colleagues? You can go mad a bit.”
Ukrainian reconnaissance units use drones to watch for Russian military movements and help coordinate artillery fire on advancing enemy troops. Spending hours watching reams of video footage from the battlefield, the soldiers have been able to study Russia’s methods and tactics, including its use of diggers and porters.
“They have a very good separation of tasks,” Yaroslav said. “Some only dig, some bring ammunition, some are shooters and they separately make their assault.”
The Russians are very good at digging in, Yaroslav added. As soon as their troops push forward, men with shovels come in behind and dig foxholes and bunkers, while others carry forward ammunition and stash it in the holes. “Soon they have a whole village,” he said.
The Russian strategy is enforced by anti-retreat units, Ukrainian commanders say, as the video of the soldier stumbling toward the Ukrainian guns appeared to show. When he came under fire, Yaroslav noted, the Russian looked back to his own lines. But he did not turn back, Yaroslav added, in all probability because Russian soldiers are told that they will be shot or imprisoned if they retreat.
Ukrainian commanders said they had heard such orders from Russian commanders on phone intercepts, and even seen them in a document found in the pocket of a dead soldier that warned that the punishment for desertion was execution.
Most of the Russians in the forefront of the battle are recently mobilized troops who have had minimal training, but they are good at two things, Yaroslav said: crawling and hiding underground.
“They will just crawl,” he said. “Even when there are bullets flying a meter over their heads, they will just crawl.”
The Russian troops often hide in dugouts during the day to avoid detection and creep forward at night, soldiers said. In one instance, Yaroslav said, the Russians feigned a retreat from forward positions at dusk. But when Ukrainian troops made a nighttime assault, they discovered Russians armed and ready in undetected foxholes and dugouts.
However archaic the tactics, they have enabled Russian units to advance incrementally, threatening the two roads that Ukraine uses to supply its troops inside Bakhmut: the T0504, an asphalt highway that runs through the suburb of Ivanivske, and the O0506, a smaller country road through Khromove to Chasiv Yar.
Last month the Russians nearly achieved their goal of encircling Bakhmut. Troops advanced in a pincers movement, attacking from the southwest and northeast, reaching the two roads at times.
In a sign of just how close the Russian troops came, on Feb. 2 the Ukrainians blew up a bridge on the T0504 highway when the Russians seized part of the road from the south. At the end of February, they destroyed a bridge on the Chasiv Yar road to stall the Russian advance from the north.
If Russian forces had captured the main highway, their troops could have bypassed Bakhmut and quickly advanced to the industrial town of Kostyantinivka, Ukrainian commanders and officials said.
“Bakhmut is here, but next there is a chain of cities,” Mariana Bezuhla, the deputy head of Parliament’s Security Committee, explained in an interview in the city of Kramatorsk. “Sloviansk, Kramatorsk, Druzhkivka and Kostyantynivka, all those cities, hundreds of thousands of people.”
In mid-February, Ukrainian assault units began a series of concentrated attacks to push the Russians back from the T0504 highway. The assault came only just in time, with Russian troops beginning to close in on the Chasiv Yar road as well. More troops were brought in to repel Russian advances there.
All the while, fighting was intensifying inside the city.
Ms. Bezuhla traveled into Bakhmut under cover of darkness last week. “The town is destroyed,” she said. “I was in Bakhmut about three weeks ago, and even since then the difference was very big.”
She said the din of fighting was constant. “It is permanently being attacked when you are in Bakhmut. There are permanent street fights and planes, and it’s creepy, because the planes are not ours.”
Fighting has moved from the small private houses on the east side of the town, across the river to the multistory residential blocks in the center. When they encountered resistance, Russian troops simply demolished block after block with artillery, said Mamuka Mamulashvili, the commander of the Georgian Legion, a grouping of Georgian and other international soldiers whose units were fighting in the city.
“Artillery is pushing us back,” he said. “They are deleting whole blocks.”
A war veteran, Yevhen Dykyi, interviewed on a regional Ukrainian television channel, First Western, quoted a friend who had just returned from Bakhmut: “Finally, I escaped hell.”
“This hell is close combat,” Mr. Dykyi said. “When you see the enemy’s face. When you throw grenades at each other's windows, when the fighting is in private houses, and one house is ours and the next house is theirs.”
Fighting in the ruins of high-rise buildings was no easier, he said. “One entrance can be ours, one entrance is theirs.”
He quoted another of his friends who was fighting in Bakhmut: “We are tired not so much from the fights, but from the emotional swings. One minute we are in the mood that ‘All of us will die heroically now and there’s no way out.’ Another minute we’re in the mood, ‘Now we will break them, we’ll push them away.’ And these moods change several times a day.”
Bakhmut was a meat grinder for both sides, Mr. Dykyi said. But he insisted that Ukraine should hold the city to thwart Russia. “It is very sensitive to symbolic things, symbolic defeats, symbolic victories,” he said of Russia. “And Bakhmut is a symbolic city for them.”
“This amount of Russian losses hasn’t caused an explosion in Russian society yet, but it resonates a lot inside the Russian Army,” he added. “And the longer these crazy losses — unjustified in the opinion of lower- and middle-rank soldiers — go on, the lower the morale of the Russian Army will be at the time of our counteroffensive.”
Oleksandr Chubko and Evelina Riabenko contributed reporting.
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New York Times - World
Sunak’s Pivot Away From ‘Global Britain’ Makes Friends on World Stage
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Prime Minister Rishi Sunak has dropped Boris Johnson’s bombastic approach to foreign policy, reflecting the new British leader’s personal style and the country’s changed global status.
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By Mark Landler
Reporting from London
Prime Minister Rishi Sunak of Britain has mothballed his predecessors’ projects, large and small, from Liz Truss’s trickle-down tax cuts to Boris Johnson’s revamped royal yacht. But one of Mr. Sunak’s most symbolic changes since taking over as prime minister five months ago has received less attention: retiring the slogan “Global Britain.”
No longer does the phrase, a swashbuckling relic of Britain’s debate over its post-Brexit role, feature in speeches by cabinet ministers or in the government’s updated military and foreign policy blueprint released last Monday.
In its place, Mr. Sunak has hashed out workmanlike deals on trade and immigration with Britain’s nearest neighbors — France and the rest of the European Union. In the process, analysts and diplomats said, he has begun, for the first time since Britain’s departure from the European Union, to chart a realistic role on the global stage.
Global Britain, as propounded by Mr. Johnson, was meant to evoke a Britain, unshackled from Brussels, that could be agile and opportunistic, a lightly regulated, free-trading powerhouse. In practice, it came to symbolize a country with far-fetched ambitions and, under Mr. Johnson, a habit of squabbling with its neighbors.
Mr. Sunak has changed all of that, with a pragmatic approach that, to some extent, reflects his button-down, technocratic style. (In domestic policy, he has also shunned the ideological experimentation of Ms. Truss and the bombastic politics of Mr. Johnson in favor of a more methodical approach to Britain’s deep-rooted economic problems.)
But a leader’s style matters, and on the world stage Mr. Sunak’s no-bombast approach is paying eye-catching dividends.
In the past few weeks, he has struck a deal with Brussels on trade in Northern Ireland, eased years of Brexit-related tensions with France, inaugurated the next phase of a submarine alliance with Australia and the United States and announced 11 billion pounds (about $13.3 billion) in increased military spending over the next five years, cementing Britain’s role as a leading supplier of weapons to Ukraine.
“It’s too early to say whether Sunak has found a role for post-Brexit Britain,” said Peter Westmacott, who served as Britain’s ambassador to France and to the United States. “But he has banished the much-ridiculed ‘Global Britain’ Johnsonian slogan, preferring to under-promise and over-deliver. He’s also moved fast to fix some of the obstacles to better relations with our partners.”
There are lingering obstacles to a new British role, not least the right flank of Mr. Sunak’s Conservative Party, which remains suspicious of the European Union and could yet trip up his trade deal on Northern Ireland. Human rights experts have also condemned the government’s new plan to prevent asylum seekers from crossing the English Channel, saying that it will violate international law.
More on Britain
Still, Mr. Westmacott said, “Let’s not underestimate the value of restoring trust and mutual respect at head-of-government level at a time when like-minded liberal democracies have more reason than ever to work together.”
Mr. Sunak has set off on a grand fence-mending tour. Unlike Mr. Johnson, who once sparred with President Emmanuel Macron of France over sausages, Mr. Sunak called Mr. Macron “mon ami” after they met in Paris this month and agreed to work together to try to stem the migrant crossings.
When Mr. Sunak and the president of the European Commission, Ursula von der Leyen, announced the deal on new trade rules for Northern Ireland, known as the Windsor Framework, she referred to him as “dear Rishi.” It was a stark contrast to the stilted encounters she once had with Mr. Johnson.
President Biden has warmed up to Mr. Sunak, too, though not always in ways that help the prime minister at home. During Mr. Sunak’s visit to San Diego to inaugurate the submarine alliance, Mr. Biden noted that Mr. Sunak was a Stanford University graduate and owned a house up the coast. “That’s why I’m being very nice to you,” Mr. Biden said. “Maybe you can invite me to your home in California.”
Mr. Sunak’s Santa Monica residence is a reminder that he is wealthy and held a U.S. green card while he was chancellor of the Exchequer, issues that dogged him when he ran unsuccessfully for Conservative Party leader last year. (He claimed the job a few months later after Ms. Truss’s economic missteps forced her resignation.)
The White House, in its statement, did not single out Mr. Sunak’s role in striking the Northern Ireland deal with Brussels. The prime minister told Mr. Biden in November, at their first face-to-face meeting as leaders, that he hoped to settle the issue in time for the 25th anniversary of the Good Friday Agreement in April.
“I suspect that the U.S. is being cautious,” said Simon Fraser, a former top civil servant at Britain’s Foreign and Commonwealth Office. “There have been a lot of false starts with the U.K. since Brexit.”
British officials said the wording of the White House statement was helpful, because name-checking Mr. Sunak could have caused him headaches in Northern Ireland’s tricky political landscape, where Mr. Biden’s endorsement is a mixed blessing. Many there identify the president, a proud Irish American, as sympathetic to those in the region who want unification with the Republic of Ireland.
Regardless, the deal opened the door for Mr. Biden to visit Belfast, Northern Ireland’s capital, next month to commemorate a quarter century since the Good Friday Agreement, which ended decades of sectarian violence known as the Troubles. The president also invited Mr. Sunak to visit the White House in June.
The submarine pact is a reminder that Britain remains the most important military power in NATO after the United States. American officials say they were encouraged that Mr. Sunak has not softened the unstinting British support for President Volodymyr Zelensky of Ukraine that began under Mr. Johnson and was reinforced as recently as Thursday, when Mr. Sunak and Mr. Zelensky spoke about Russia’s relentless attacks on the Ukrainian city of Bakhmut.
In addition, the government’s budget, announced on Wednesday by Mr. Sunak’s chancellor, Jeremy Hunt, pledges to raise Britain’s military spending to 2.5 percent of economic output, though no date was given for reaching that target. The added money will go to build new nuclear submarines and warplanes, and to replenish stocks depleted by the pipeline of weapons sent to Ukraine.
“The past week tells us something very important about the way Rishi Sunak sees the world, and the way in which he wants the world to see the U.K.,” said Sophia Gaston, the head of foreign policy at Policy Exchange, a London-based think tank. “We are connected, open, ambitious, but pragmatic about delivering on our promises.”
Ms. Gaston argued that there was more continuity to British foreign policy than the change in language would suggest. For one thing, the updated military and foreign policy review was written by John Bew, the same foreign policy adviser who wrote the 2021 review with the title “Global Britain in a Competitive Age.”
And while the new document uses less boosterish language, it still emphasizes Britain’s ambitions in the Indo-Pacific region. That could soon get a lift if, as expected, Britain joins the 11-nation regional trade bloc known as the Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership.
Yet it also says more about Britain’s working with its European neighbors, something that was not in vogue three years ago.
“It is rooted in the reality of the U.K. as a significant middle power — but not a superpower — which has to work with others,” said Malcolm Chalmers, the deputy director general of the Royal United Services Institute, a research organization in London.
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France24 - World
Iraq, 20 years on: Fallujah bears brunt of legacy of a brutal war
Issued on: 17/03/2023 - 12:56
Lucile WASSERMANN
Fallujah is one of the cities that has paid the highest price for the US-led invasion of Iraq two decades ago. A stronghold of support for former dictator Saddam Hussein, it quickly became the scene of brutal guerrilla warfare. The instability created by the conflict produced long-lasting effects. In particular, it laid the foundations for jihadism, giving birth to al Qaeda in Iraq, which later evolved into the Islamic State group. FRANCE 24's Lucile Wassermann reports.
On March 20, 2003, then-US president George W. Bush launched Operation Iraqi Freedom, aimed at bringing down the regime of Saddam Hussein. The invasion was deemed illegal by the United Nations, and as we know today, was based on a lie: Iraq's alleged possession of weapons of mass destruction. No such weapons were never found. Intended to last just a few months, the war ultimately dragged on until 2011, leaving hundreds of thousands of Iraqis dead.
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MIDDLE EAST MATTERS
Two decades after invasion of Iraq, shadow of war still looms large
REVISITED
Tikrit: 20 years since the US invasion of Iraq, what has become of Saddam Hussein’s birthplace?
Iraqi man living in Ohio plotted assassination of George W. Bush, FBI says
New York Times - World
Jailed in Egypt at 17, He Wrote to Survive and to Share His Long Ordeal
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Sentenced as a teenager to 15 years for “unlawful assembly,” Abdelrahman ElGendy started recording the abuses of prison life. The idea of someday publishing his memoir gave him a reason to live.
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By Aida Alami
Abdelrahman ElGendy envisioned the ending of his book would be inspiring, despite all the horrors he would have to recount.
Starting at age 17, Mr. ElGendy spent six years and three months in squalid prisons in Egypt, and one way he survived, he said, was to imagine the memoir he would publish if he were ever freed.
He knew the harrowing abuses he witnessed and endured during his detention — including guards whipping prisoners and beating them with batons and wooden chair legs — would make for a powerful story, if hard to read and even harder to share. But the thought of the book also gave him an existential purpose at a time when his life was little more than suffering.
He knew he didn’t want his memoir to be about only pain and degradation. The idea that, somehow, it could also be about hope helped ease his despair, letting him dream that all he was going through could have a positive meaning in the end.
“This is how I want readers to receive my work one day: What you’re holding between your hands, this is it. This is how I survived,” said Mr. ElGendy, now 27 and studying for a Master of Fine Arts degree at the University of Pittsburgh. His autobiography is his thesis project.
Mr. ElGendy was arrested at 17 in Cairo in October 2013 as he sat in a car with his father while taking pictures and filming a protest.
His prior activism had been short-lived: He had attended only a few protests, starting after his friend’s father was one of hundreds of people killed by Egyptian security forces in August of that year amid a brutal crackdown on the supporters of the recently ousted president, Mohamed Morsi.
Earlier on the day of his arrest, he had fought with his parents, who were not politically active and didn’t want him to take any more risks. But a teacher he loved had recently been arrested, and he wanted to do something about it.
They made a compromise: His father would take him to the protest and they would not leave the car.
But plainclothes officers were standing nearby. They pulled the teenager out of the car, snatched his phone and beat him, he said. His father, pleading that they let his son go, was arrested, too.
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Father and son spent days awaiting interrogation, crammed in a small cell with dozens of other people sleeping on top of each other. The teenager stood in a corner, fanning his frail father with a piece of cardboard.
They were eventually tried as a group of 68, all in the same cage in a courtroom, and sentenced to 15 years in a maximum-security prison for the crime of “unlawful assembly.”
After his conviction, the teenager was transferred to prison, where he was stripped naked and groped, he said, and had his head shaved. He said prisoners referred to the ritual as a “welcome party” and that it was designed to “tame and break” prisoners.
His fear at suddenly being a teenage inmate in a country with a notoriously brutal penal system was compounded by guilt that his father, who owned a marketing research firm, was with him behind bars.
The first time he wrote while in custody was after a court hearing in May 2014.
While standing inside a police transport vehicle, he saw his reflection in the metal, which fed an urge to put down in words the cruelty and absurdity of the events that had led him there. He went back to his cell and scribbled his first essay, in Arabic.
“Remnants of a lost dream and withering hope: I see them peeking from my reflection on the handcuff crushing my wrist,” he wrote.
His cellmates cried when he read it to them, so he decided to smuggle the paper to his sister, who published it on Facebook. On her next visit, she shared readers’ reactions: shock, sadness and compassion. That encouraged him to continue, and writing became the way he would fill much of his time as he sat in his cell.
Mr. ElGendy’s case wasn’t publicized like that of some high-profile prisoners. Protesters around the world did not chant his name, columns in international papers were not written asking for his release and editorial boards were not aware of his plight.
His situation, after all, was not extraordinary; in fact, it was common in Egypt. He was just one of more than 60,000 political prisoners in Egyptian jails, including pretrial detainees, according to estimates by human rights groups last year. A New York Times investigation revealed the extent of the abuses suffered by the prisoners, including many who were accused only of having noncompliant political views.
While in prison, Mr. ElGendy enrolled at Ain Shams University and eventually graduated with a degree in mechanical engineering. Egyptian law permits prisoners to sit for university exams.
As a student, he was allowed to have books in English that his jailers thought were for class. He said he read over 300 books, studying and writing mostly at night beside the cells’ bathroom, where a dim light shone and when the prison was quieter.
His determination to finish his degree, he said, was driven in part by the role he imagined his graduation would play in his memoir.
“I’d be in the middle of a mental breakdown studying to finish my degree, and what keeps me going is thinking how anticlimactic it would be in the book when the protagonist doesn’t graduate after all this buildup,” he explained. Pushing him on, he added, was “this notion that whatever I experienced was not in absolute vain.”
Mr. ElGendy hid his writing in the dirty laundry he gave his family during their monthly visits. His father was pardoned after three years in jail.
His writing started receiving attention, and in 2018, the Egyptian publication Mada Masr, one of the only remaining independent voices in Egypt, ran his essays as a multipart series, “Anatomy of an Incarceration.”
In one piece, he wrote about the anticipation of a family visit and the careful choreography required to leave his cell, where each inmate was given a bare 12 inches of space:
“We tiptoed and hopped across the cell, not wanting to step on anyone’s head or stomach by mistake — those two hurt the most. We aimed for hands and feet only. I yelled that we were ready as we approached the cell door, and it opened with a bang to let us out for the first time in a week — an entire week spent rotting with 64 other prisoners in a tiny 4-by-5-meter cell.”
With his sentencing upheld after an appeal, his only hope for early release was a presidential pardon. But he never received one. He was moved between seven jails in his six-plus years.
Finally, it was determined that a clerical error had led to his being improperly tried as an adult.
He was retried as a minor and released in January 2020. A prison guard woke him up to tell him the news. He left the prison as suddenly as he had entered it.
Mr. ElGendy now lives in Pittsburgh, drawn by a strong creative nonfiction program. He spends his days writing his master’s thesis, working to release other prisoners and giving talks about human rights.
In prison, he said, reading works of resistance by contemporary Egyptian authors — like the poetry of Mostafa Ibrahim and Tamim Al-Barghouthi and the novels of Ahdaf Soueif — shook and inspired him. “I’ve absorbed this idea of resistance through storytelling,” he said.
“I dream that my book plays the same role for generations to come,” he added. “The stories exist, because I told them. I was there, this is what happened and you cannot rob me of my words.”
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Известия (RUS)
Путин заявил о необходимости соблюдения пакетного характера зерновой сделки
Президент России Владимир Путин 20 марта заявил о необходимости соблюдения пакетного характера зерновой сделки.
«Подчеркну: только при учете нашей позиции будет обеспечена справедливая и комплексная реализация черноморской зерновой сделки», — указал российский лидер на пленарном заседании международной парламентской конференции «Россия — Африка в многополярном мире».
Путин отметил, что Россия добросовестно исполняет свои обязательства по поставкам в Африку продуктов питания, удобрений, топлива. По его словам, из РФ в африканские страны было направлено почти 12 млн т продукции.
Кроме того, глава государства подчеркнул, что Россия готова в случае непродления зерновой сделки поставить Африке запланированный объем продукции бесплатно.
«Если мы все-таки примем решение не продлять эту сделку через 60 суток, то мы готовы весь тот объем <...> поставить <...> бесплатно», — добавил Путин.
Женевский гамбит: почему Россия не против продления зерновой сделки
Правда, в этот раз — не на 120 дней, а лишь на 60
На прошлой неделе замглавы МИД РФ Сергей Вершинин сообщил о том, что Россия приняла решение продлить зерновую сделку лишь на два месяца из-за отсутствия прогресса в вопросе поставок российского продовольствия и удобрений на мировые рынки.
В свою очередь постпред России при ООН Василий Небензя указал, что дальнейшее продление зерновой сделки будет зависеть от прогресса в разблокировке экспорта российского продовольствия и удобрений на глобальные рынки.
Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна.
France24 - World
'We conflate consumption with connection': Reshaping social media use with Isa Watson
Issued on: 20/03/2023 - 11:18
Erin Ogunkeye
For all the good that social media has done, it's increasingly difficult to ignore its dark sides. Many studies show links between heavy social media use and a decline in mental health. Isa Watson had her own reckoning with the dangers of relying on the virtual world for validation. To counter the more toxic aspects of social media, she founded Squad, a mobile application centered on nourishing friendships. The US entrepreneur has now written a book entitled "Life Beyond Likes: Logging Off Your Screen and Into Your Life". She joined us for Perspective.
New York Times - World
The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv
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Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.
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By Patrick Kingsley
Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.
As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.
Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.
“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”
Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.
He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.
His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.
Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.
Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.
To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.
But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.
To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.
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By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.
“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.
A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.
Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.
20 miles
Mediterranean
Sea
Jordan R.
West
Bank
Tel Aviv
JORDAN
DESTINATION
Jerusalem
ISRAEl
Dead
Sea
Deir al-Asal al-Fauqa
GAZA
STRIP
ORIGIN
Meitar
Beersheba
By The New York Times
Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.
Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”
Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.
He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.
Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.
More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.
Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?
“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”
An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.
Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.
Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.
Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.
But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.
One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.
“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”
Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.
It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.
His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.
Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.
For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.
But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.
“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”
His own journey has already enlightened Israeli colleagues.
After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.
“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”
Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.
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France24 - World
A recipe for happiness: Fun, friends… and Covid?
Issued on: 20/03/2023 - 12:18Modified: 20/03/2023 - 12:26
Solange MOUGIN
IN THE PRESS – Monday, 20.03.2023: On the UN's International Day of Happiness, we take a look at whether there is a recipe for happiness and find out how Covid has altered happiness levels. But first, the press is covering the two upcoming no-confidence votes in the French lower house of parliament. The papers are also delving into different views, 20 years later, on the legacy of the invasion of Iraq. Plus, we find out how exactly each tenth of a degree counts when it comes to combatting climate change.
France24 - World
UBS buys Credit Suisse in government-brokered, $3.2 billion all-share deal
Issued on: 20/03/2023 - 12:32
Yuka ROYER
Credit Suisse, a storied bank established in the 19th century, is in its last days as an independent entity. Switzerland's largest bank UBS has agreed to acquire it in a $3.2 billion all-share deal. The forced takeover was brokered by regulators and the Swiss government, who feared reputational damage to the country's financial sector and wanted to stop the crisis spreading further. We take a closer look.
UBS agrees to buy Credit Suisse for more than $3 billion to calm global markets
Credit Suisse to borrow up to $54 billion from central bank after shares plunge
Business Daily
Credit Suisse shares plunge amid banking jitters
France24 - World
'An important day to see a head of state have an arrest warrant against him,' says ICC prosecutor
Issued on: 17/03/2023 - 20:41
Marc Perelman
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In an interview with FRANCE 24 after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for Russian President Vladimir Putin, the court’s chief prosecutor Karim Khan said it was an important day for international justice. The warrant marked “the first time ever that a head of state from a P5 has been charged” by the international court, said Khan referring to the UN Security Council’s permanent five members.
France24 - World
Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?
Issued on: 19/03/2023 - 13:41
Thomas WATERHOUSE
FRANCE 24 brings you a special full-length report on how the conservative kingdom of Saudi Arabia is investing in home-grown cinema. Making films in stunning Saudi locations is also a way of attracting foreign tourists to the country. Young people are now rushing to see films at multiplex cinemas and women make up a large proportion of the audience – a sign of the country's liberalisation. But is all this simply a smokescreen for serious human rights violations? We discuss the issue in this debate.
>> Watch the report: Saudi Arabia wields cinema as tool of soft power
🇸🇦🎬 #REPORTERS - #SaudiArabia has called lights, camera, action on a cinema boom.Movies bring a possibility for tourism, and create an acceptable face to #MBS's hardline actions.@ThomasPaga and @beaudouinmath's movie is on #FRANCE24 at 9:10 pm ➡️ https://t.co/zcwpqYFeXO pic.twitter.com/j7LHI9cria
March 18, 2023
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Kristin DIWAN, Senior resident scholar, The Arab Gulf States Institute in Washington
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Thomas PAGA, Journalist, co-director of 'Lifting the veil on Saudi cinema'
Reporters
Saudi Arabia wields cinema as tool of soft power
Focus
Booming music scene in Saudi capital Riyadh conceals political reality
ENCORE!
Haifaa al-Mansour: The director breaking boundaries for women in Saudi Arabia
New York Times - World
The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)
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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.
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By Jason Horowitz
ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.
“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.
Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.
It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.
A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.
With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.
“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”
The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”
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Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”
She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.
Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.
Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.
But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.
She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.
She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.
“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”
One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.
“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”
But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.
Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”
Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.
But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”
That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”
Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”
Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”
The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.
Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”
She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.
Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.
“Well,” she said. “We’ll see.”
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France24 - World
Trump says he expects to be arrested Tuesday, calls for protest from supporters
Issued on: 18/03/2023 - 14:56
NEWS WIRES
Kethevane GORJESTANI
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Former US President Donald Trump said he expects to be "arrested" on Tuesday over hush money allegedly paid to a porn star before the 2016 election, calling on his supporters to protest.
"Leading Republican candidate & former President of the United States of America will be arrested on Tuesday of next week," the 76-year-old billionaire said Saturday on his Truth Social platform, adding: "Protest, take our nation back!"
An indictment would make Trump the first former US president to be charged with a crime, marking an explosive and unpredictable development in the 2024 White House race -- as Trump seeks again to clinch the Republican nomination.
Not even a conviction in the hush money case would prevent Trump from running, but an indictment could have major consequences, galvanizing his critics but also electrifying his supporters.
Republican House Speaker Kevin McCarthy reacted with fury, accusing New York prosecutors of pursuing "political vengeance" against Trump. McCarthy vowed on Twitter to launch a congressional probe of the matter.
But his Democratic predecessor, Nancy Pelosi, denounced Trump's announcement as "reckless," saying it would "foment unrest among his supporters."
"He cannot hide from his violations of the law, disrespect for our elections and incitements to violence," added Pelosi, who was still speaker when Trump was impeached for inciting the January 6, 2021 rioting in the US Capitol.
The current investigation, led by Manhattan district attorney Alvin Bragg, an elected Democrat, centers on $130,000 paid weeks before the 2016 polls to stop porn star Stormy Daniels from going public about an affair she says she had with Trump years earlier.
Trump's lawyer told CNBC on Friday that his client, if indicted, would surrender to face criminal charges.
Trump has denied having had an affair with Daniels, whose real name is Stephanie Clifford, and has dismissed the investigation as politically motivated.
'Illegal leaks'
In his Truth Social post, written in capital letters, Trump referred to "illegal leaks from a corrupt & highly political Manhattan district attorneys office" and said the investigation was "based on an old & fully debunked (by numerous other prosecutors!) fairytale."
He doubled down in another post, assailing his successor, President Joe Biden, as "crooked" and urging his followers to "Protest, Protest, Protest!!!"
Reports said authorities were planning to increase security around the Manhattan courthouse in coming days.
Trump's lawyer Susan Necheles indicated that his posts Saturday were based on media reports and not on any fresh action taken by prosecutors.
"Since this is a political prosecution, the District Attorney's office has engaged in a practice of leaking everything to the press, rather than communicating with President Trump's attorneys," Necheles said in a statement to AFP.
A grand jury is a citizen panel which examines evidence presented by prosecutors to decide if a charge is warranted.
The jury in New York heard on Monday from Trump's former lawyer Michael Cohen, who made the payment to Daniels. Cohen was sentenced to three years in prison in 2018 on related federal charges. He pleaded guilty but said he had been carrying out Trump's orders.
Daniels herself met with prosecutors on Wednesday and "agreed to make herself available as a witness, or for further inquiry if needed," according to her lawyer Charles Brewster.
Trump has been invited to testify, which legal experts say suggests an indictment is near.
The payment to Daniels, if not properly accounted for, could result in a misdemeanor charge for falsifying business records. That might be raised to a felony if the false accounting was intended to cover up a second crime, such as a campaign finance violation, The New York Times has reported.
2024 prospects
Trump is facing several criminal probes at state and federal level over possible wrongdoing that threaten his new run at the White House.
In Georgia, a prosecutor is investigating Trump and his allies' efforts to overturn his 2020 election loss in the southern state. The grand jury in that case has recommended multiple indictments, the forewoman revealed last month.
The former president is also the subject of a federal probe into his handling of classified documents as well as his possible involvement in the January 6 rioting.
Some observers believe an indictment bodes ill for Trump's 2024 chances, while others say it could provide a huge boost.
Just to calibrate expectations:1. The arrest secures the nomination for Donald Trump.2. The base will rally politically, and possibly physically. (Let me know how that goes.)3. The gentry GOP will double down now on DeSantis, to no avail.
March 18, 2023"The arrest secures the nomination for Donald Trump," tweeted Rick Wilson, a political strategist who quit the Republican Party in protest over Trump. "The base will rally politically, and possibly physically."
Tech billionaire Elon Musk, a self-described libertarian who has increasingly aligned with Republican positions and who overturned the Twitter ban on Trump, went even further.
"If this happens, Trump will be re-elected in a landslide victory," Musk said in a tweet.
(AFP)
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Donald Trump to hold first 2024 campaign event in South Carolina
Former VP Pence ordered to testify in Trump criminal investigation
Witnesses in probe of Trump election meddling 'may have lied under oath'
New York Times - World
The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most
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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.
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By Constant Méheut
Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.
A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.
And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.
He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.
Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.
“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”
These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.
His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.
He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”
The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.
With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.
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Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.
“We wanted to repeat May 1968!” he said.
Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.
His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.
In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”
“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”
Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.
Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.
Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.
Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.
Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.
“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”
In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.
Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.
His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”
Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”
But in the crowds, Mr. Reddé is popular.
At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.
“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.
Mr. Reddé is even a kind of human landmark.
“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”
Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.
“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.
Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.
“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.
Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.
Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.
“Protesting rejuvenates,” he said.
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Известия (RUS)
Трамп заявил о пребывании США в упадке
США находятся в упадке и больше не формируют мировые стандарты. Об этом 20 марта заявил экс-президент страны Дональд Трамп в соцсети Truth Social.
«Китай, Россия, Иран, КНДР и другие менее дружественные страны заняты разделением мира, а наши некогда великие США сидят и наблюдают. Мы, находящаяся в упадке страна с открытыми границами, поддельными выборами и ужасной, пронизанной инфляцией экономикой, мы больше не формируем стандарты — стандарты формируют нас», — заявил он.
По словам Трампа, нынешняя администрация Джо Байдена не делает ничего, чтобы исправить эту ситуацию.
Развод по-американски: сторонники Трампа призывают к реконструкции федерализма США
Правоконсервативные республиканцы говорят о политическом разделе страны
18 марта Трамп сообщил, что он будет задержан 21 марта. Экс-глава США утверждает, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена».
В свою очередь телеканал CNN со ссылкой на представителя политика утверждает, что Трамп не получал официального уведомления от прокуратуры Южного округа Нью-Йорка о предъявлении ему обвинений на грядущей неделе.
14 марта Трамп назвал себя единственным кандидатом в американские лидеры, способным не допустить третьей мировой войны. По его словам, угроза конфликта реальна.
Ранее, 12 марта, Трамп прокомментировал банкротство одного из крупнейших банков США Silicon Valley Bank, который разорился буквально за двое суток. Он заявил, что Соединенные Штаты стоят на пороге новой Великой депрессии из-за Байдена.
16 ноября 2022 года Трамп официально объявил об участии в выборах на должность главы государства в 2024 году. Он пояснил, что сделал это, чтобы «вновь сделать Америку великой и величественной».
Известия (RUS)
Лавров назвал «дипломатическим рейдерством» действия Запада на Южном Кавказе
Глава МИД РФ Сергей Лавров назвал «дипломатическим рейдерством» действия Запада, направленные на подрыв ключевых принципов трехсторонних договоренностей России, Азербайджана и Армении и навязывание своего кураторства в этой сфере. На эту тему он высказался в понедельник, 20 марта, на пресс-конференции по итогам переговоров в Москве с главой МИД Армении Араратом Мирзояном.
«Дискредитировать Российскую Федерацию не просто хотят, а открыто об этом заявляют Соединенные Штаты, Европейский союз, Североатлантический альянс. Они по большому счету занимаются тем, что я назвал бы дипломатическим рейдерством, когда пытаются подмять под себя трехсторонние договоренности между Россией, Арменией и Азербайджаном, пытаются навязать свое кураторство всей этой работе», — отметил Лавров.
Министр добавил, что Россия видит попытки Запада рассорить ее с Арменией и расшатать обстановку на Южном Кавказе, нарушив региональную архитектуру безопасности. При этом, подчеркнул Лавров, Запад беспокоится о своих геополитических интересах, а не о странах, расположенных в регионе.
Линия огня: что произошло между Арменией и Азербайджаном
Ереван обратился за помощью к ООН, ОДКБ и России в связи с посягательством на его территорию
Ранее в этот день Лавров заявил, что трехсторонние заявления лидеров России, Армении и Азербайджана остаются ключом для стабилизации обстановки в регионе — и в экономической, и в военно-политической, и в международно-правовой сферах.
13 марта президент России Владимир Путин провел телефонный разговор с премьер-министром Армении Николом Пашиняном, они обсудили реализацию трехсторонних договоренностей по Нагорному Карабаху. Стороны рассмотрели все аспекты реализации договоренностей между РФ, Арменией и Азербайджаном, заключенных в 2020–2022 годах, включая обеспечение безопасности на армяно-азербайджанской границе, восстановление экономических и транспортных связей и подготовку мирного договора между странами.
Ситуация на армяно-азербайджанской границе усугубилась осенью 2022 года. Ереван и Баку обвинили друг друга в эскалации, а также сообщили о погибших с каждой из сторон.
29 декабря 2022 года в МИД РФ отметили, что работа российских миротворцев на территории Нагорного Карабаха заслуживает высочайшей оценки, так как благодаря им поддерживается безопасность в регионе.
Отношения Армении и Азербайджана обострились на фоне оспаривания принадлежности Нагорного Карабаха, который в 1988 году заявил о выходе из состава Азербайджанской ССР. В ходе военного конфликта 1992–1994 годов Баку утратил контроль над Карабахом. В сентябре 2020 года Баку в ходе военных действий взял под свой контроль ряд населенных пунктов. В ноябре того же года Армения и Азербайджан при участии РФ подписали соглашение о прекращении боевых действий в Нагорном Карабахе.
New York Times - World
After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story
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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.
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By Norimitsu Onishi
TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.
“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”
The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.
“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”
A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.
Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”
Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.
“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.
CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.
In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”
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They are shaping the world around them. These are their stories.
During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.
“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”
Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.
She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.
Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.
“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”
Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”
After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.
She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.
“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”
In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.
Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.
“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.
Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.
The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”
A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.
At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.
“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.
She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.
The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”
But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.
As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.
“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”
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Valeurs Actuelles
Villiers, Knafo : Zemmour se livre dans son nouvel ouvrage
Il fourbit ses armes depuis de longs mois. Après une campagne élyséenne éreintante qu’il a terminée avec 7 % des suffrages et 2,5 millions d’électeurs, Éric Zemmour va enfin donner sa version de son épopée. Ce jeudi 16 mars, il publie son nouvel ouvrage aux éditions Rubempré, baptisé Je n’ai pas dit mon dernier mot. Le quatrième homme de la dernière présidentielle a pris sa plume pour livrer son récit personnel de la campagne, de son premier meeting à Villepinte au soir du premier tour à la Mutualité. En plus de son analyse de fond sur l’état et l’avenir de la France, l’ancien journaliste du Figaro règle quelques comptes. Avec la droite en général et Marine Le Pen en particulier.
Dans de nombreux passages intimes, le président de Reconquête ! se dévoile comme rarement. Notamment un chapitre émouvant sur son ami vendéen : « Philippe de Villiers est un chevalier de l’ancienne roche qui met son épée au service de son roi et de la patrie. Un paladin sans peur et sans reproche. » Et un autre sur le « travail acharné » et les « sacrifices » de sa conseillère et compagne Sarah Knafo. Son « alter ego ». Comme lors de sa précampagne, Éric Zemmour fera le tour de la France pour des dédicaces en librairie ou des séances de questions – réponses avec les (é)lecteurs. Il commencera la semaine prochaine à Aix-en-Provence et à Orange.
Cet article est un extrait des Coulisses politiques du N° 4503 de Valeurs actuelles
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
Proposé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr
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France resoundingly beat Wales, but lose Six Nations title to Ireland
Issued on: 18/03/2023 - 18:15
NEWS WIRES
Defending champion France completed its Six Nations campaign by scoring five tries in an entertaining 41-28 win against Wales, but it wasn't enough to retain the title as Ireland beat England 29-16 later Saturday to clinch a Grand Slam.
France got the attacking bonus point it needed to move one point ahead of Ireland before its game against England in Dublin. But Fabien Galthié's side needed No. 1-ranked Ireland to lose without collecting a defensive bonus point.
Ireland beat France 32-19 last month — a result that ended France's 14-game winning streak and also shifted the momentum Ireland's way.
So there was no Grand Slam repeat for France, but a party atmosphere still prevailed on Saturday afternoon at Stade de France.
Fireworks went off after the game to celebrate another Six Nations where Galthié's side showed an abundance of attacking flair and thrilled rugby fans with some spectacular tries.
Prolific right winger Damian Penaud grabbed two against the Welsh and fullback Tomas Ramos was perfect with his kicking as Les Tricolores took their tournament try tally to an eye-watering 21 — compared to 20 for Ireland.
“We can be proud of ourselves after this tournament, although we can have a lot of regrets about the match in Ireland,” star scrumhalf Antoine Dupont said. “We feel that our attacking potential is still growing.”
England was reeling from last weekend’s 53-10 win loss to No. 2-ranked France for its third heaviest defeat ever, but clearly wounded from that humiliation it played with great determination even with a player sent off late in the first half.
Wales started strongly and took three attacking lineouts over penalties, scoring off the third when scrumhalf Rhys Webb pinged a quick pass to center George North, who went over for a converted try.
It was North's 23rd in the tournament's history, taking him one ahead of former Wales winger Shane Williams and three behind all-time record holder Brian O’Driscoll of Ireland.
France's response took just two minutes.
Flyhalf Romain Ntamack carved a hole in midfield with elusive running and offloaded to halves partner Dupont, who looped a clinical pass to Penaud on the right wing.
The Welsh came to play and it took France until the 26th minute to lead through Ramos' penalty.
But with the recalled Uini Atonio dominant in the scrum, another penalty soon followed before France stretched the Welsh line with quick passes to allow Penaud to send center Jonathan Danty over on the right wing for a converted try and a 20-7 interval lead.
Atonio's first try on his 50th test came four minutes after the restart, when he barged over the line after being set up by the quick-thinking Dupont and Ramos. Just five minutes later, France opened up Wales again and Danty freed Ntamack to feed center Gaël Fickou for France's fourth try.
Wales' bench finally ended France's 34-point run when replacement hooker Bradley Roberts burrowed over from close range after flanker Justin Tipuric stole possession, and replacement scrumhalf Tomos Williams got Wales's third try with Tipuric involved again.
Ramos set up Penaud's second try in the right corner late on but both players went missing when Wales got a bonus point with a last-gasp fourth try from replacement winger Rio Dyer, converted by veteran Leigh Halfpenny.
“We knew Wales would be strong, people had a tendency to write them off a bit in this tournament,” Ntamack said. “But with the players they have and their experience we knew it wouldn’t be easy, and you saw that in the first few minutes.”
No. 8 Taulupe Faletau played his 100th Welsh test.
Wales won the tournament two years ago, but won only once this year — 29-17 in Rome last weekend. The Italians finished 0-5 for the wooden spoon after losing 26-14 in Scotland earlier Saturday.
France’s next objective is to win the World Cup for the first time. The three-time runner-up has a mouth-watering opener against three-time champion New Zealand at Stade de France on Sept. 8 — and the host could meet Ireland in a mouth-watering quarterfinal.
Wales coach Warren Gatland said before the game that up to eight of his players — including Faletau and lock Alun Wyn Jones — may have made their last Six Nations appearances as he builds for this World Cup and the next.
(AP)
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France thrashes England in record 53-10 win in Six Nations
France Six Nations victory ends Scotland's Grand Slam hopes
Ireland beat title-holders France 32-19 in Six Nations classic
Известия (RUS)
Омбудсмен ДНР Морозова сообщила о новых видах пыток ВСУ над пленными РФ
Вооруженные силы Украины (ВСУ) изобретают всё новые виды пыток для военнопленных РФ, обратила внимание в понедельник, 20 марта, омбудсмен Донецкой Народной Республики (ДНР) Дарья Морозова.
«Становится еще хуже. Это стало еще более изощренным, к сожалению. Речь о новой партии наших вырученных ребят», — приводит ее слова «РИА Новости».
Как подчеркнула Морозова, информацию о новых пытках ВСУ власти ДНР передадут в Следственный комитет России. Всё это, как отметила омбудсмен, «ляжет в одно большое уголовное дело против Украины».
«Виновные понесут наказание. Наши ребята молодцы в любом случае. Они держатся. Они не падают духом. Их не сломали», — заявила она.
«Видео ужасное, но мы не можем это комментировать»
Гендиректор МККК Роберт Мардини — о кадрах с убийством россиян, помощи в обменах пленными и предстоящей зиме в зоне конфликта
В конце января пресс-секретарь управления верховного комиссара ООН по правам человека (УВКПЧ) Равина Шамдасани рассказала, что в отчете управления за первые шесть месяцев конфликта вокруг Украины говорилось о 50 случаях пыток или различных форм жестокого обращения с военнопленными России со стороны силовиков Украины.
18 января россиянин Алексей Лукоянов рассказал спецпроекту «Трибунал. Пытки российских военнопленных» о том, как российские военнослужащие в плену подвергались издевательствам со стороны солдат Украины. Мужчина сообщил, что его схватили в плен в начале марта прошлого года. По дороге в РФ его перехватил автомобиль, из которого вышли три бойца ВСУ. Они потребовали сдаться, угрожая оружием.
14 января российский омбудсмен по правам человека Татьяна Москалькова показала кадры, на которых запечатлены пытки российских военных в плену у ВСУ. Она обратилась в ряд международных организаций с требованием оказать влияние на киевские власти, чтобы те не отступали от Женевских конвенций.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : les Français en grande majorité pour qu’une motion de censure soit adoptée ce lundi
Une réforme qui continue de faire débat. Après l’utilisation par Elisabeth Borne du 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites, deux motions de censure ont été rédigées et sont présentées aujourd’hui, lundi 20 mars, à l’Assemblée nationale. Des motions de censure que 68 % des Français souhaitent voir adoptées, selon ce sondage Elabe réalisé pour BFMTV.
Si l’une de ces motions est votée, cette arme de contrôle des parlementaires peut aboutir à la démission du gouvernement, et dans le cas présent au rejet du projet de loi. Sur les deux motions présentées à ce jour, l’une est présentée par le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), cosignée par des députés de quatre autres groupes (insoumis, socialistes, écologistes et communistes). L’autre est portée par le Rassemblement national.
La démission de Borne souhaitée
Même si la motion de censure n’est pas adoptée, près de sept Français sur dix disent tout de même souhaiter la démission d’Elisabeth Borne. Une motion qu’une courte majorité des électeurs d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle (51 %) souhaitent également voir votée.
Selon ce sondage, à l’heure actuelle, 68 % des Français sont toujours fortement opposés à la réforme des retraites, et 65 % des sondés disent exprimer du soutien ou de la sympathie à l’égard de la mobilisation sociale. Ils sont près de 70 % à vouloir que le mouvement perdure.
Le vote déterminant des députés LR
Pour le moment, selon les derniers pointages réalisés dimanche soir, au moins 261 députés se disent prêts à voter la motion portée par le groupe Liot. Un nombre pour le moment insuffisant. Il faut, en effet, au moins 287 votes pour faire adopter la motion de censure. Tout se joue sur les voix des députés LR.
Bien que le président des Républicains, Eric Ciotti, avait annoncé la semaine dernière que les députés de droite ne voteraient aucune motion de censure, selon le sondage Elabe, 53 % des sondés se disant proches des Républicains veulent que les parlementaires votent la censure.
À quelques heures du débat, plusieurs députés LR se disent prêts à voter la motion Liot, comme Aurélien Pradié. Au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, il a annoncé qu’il voterait finalement la motion de censure. « Peut-être une quinzaine » de députés LR voteront, eux aussi, la motion, selon le député du Lot.
France24 - World
Saudi Arabia wields cinema as tool of soft power
Issued on: 17/03/2023 - 16:24
Thomas PAGA
Mathieu BEAUDOUIN
With film shoots, star-studded festivals and modern studios, the conservative kingdom of Saudi Arabia is sparing no expense to become a land of cinema. Showcasing the wonders of Saudi Arabia on the big screen also helps attract tourists and project a modern image of the country, which is usually better known for its serious attacks on personal freedoms. Young people are now rushing to multiplex cinemas created throughout the kingdom, which also welcome women – a situation that was unthinkable five years ago. Thomas Paga and Mathieu Beaudouin report.
In Saudi Arabia, 70 percent of the population is under 30. Young people are benefiting from new entertainment sectors opening up, like the MDLBeast Soundstorm music festival. Such events also help forge a positive image of the country led by Prime Minister and Crown Prince Mohammed bin Salman.
But this cultural agenda cannot obscure the repressive nature of the Saudi regime, which is regularly cited for its human rights violations. According to a recent report, executions in Saudi Arabia have almost doubled, with more than 1,000 death sentences carried out since King Salman ascended the throne in 2015.
>> Watch our debate: Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?
🇸🇦🎬 #REPORTERS - #SaudiArabia has called lights, camera, action on a cinema boom.Movies bring a possibility for tourism, and create an acceptable face to #MBS's hardline actions.@ThomasPaga and @beaudouinmath's movie is on #FRANCE24 at 9:10 pm ➡️ https://t.co/zcwpqYFeXO pic.twitter.com/j7LHI9cria
March 18, 2023Daily newsletterReceive essential international news every morning
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The Debate
Saudi Arabia bets on cinema: A smokescreen for human rights violations?
ENCORE!
Haifaa al-Mansour: The director breaking boundaries for women in Saudi Arabia
SAUDI ARABIA
Saudi Arabia to diversify economy with ambitious plan for entertainment industry
Valeurs Actuelles
[Benedetti] Motion de censure : la tentation de la dissidence des députés LR
Le choix de l’état-major LR de soutenir le texte relatif aux retraites présenté par l’exécutif s’inscrit dans une logique dont l’histoire témoigne. Ce parti est d’abord la traduction de la prise de pouvoir de l’orléanisme bon teint sur la droite française au détriment du bonapartisme. Victoire culturelle qui a commencé il y a plus de 40 ans, durant le septennat de Valéry Giscard d’Estaing et qui n’a cessé depuis de pénétrer toujours plus les rangs dirigeants de ce côté de l’échiquier politique. Dès les années 1980, le RPR de Jacques Chirac renonçait au gaullisme pour s’acculturer progressivement à l’ordo-libéralisme, le traité de Maastricht en 1992 opérant comme un effet-cliquet dans le cerveau de tout ambitieux qui à droite entendait entrer dans la carrière.
Certes des zones de résistance à cette extension pouvaient se faire jour, opérer, à l’instar du séguinisme qui incarna avec le plus de panache l’ultime réduit gaullisme dans un océan d’acceptation de la pensée unique, mélange de consentement à la standardisation du monde, à la technocratie en lieu et place du politique, et à une lente mais inexorable matrice de dérégulation. Le sarkozysme acheva le processus en s’affranchissant des résultats du référendum de 2005, renvoyant l’expression pourtant sans ambiguïté de la souveraineté populaire au registre du facultatif…
Ce qui fut parfois présenté à tort comme une trahison n’était que le résultat d’une réduction des droites de gouvernement à l’os centriste tout à la fois comptable, bruxellois, atlantiste et sociétal.
Parmi les Républicains, les premiers ralliés au macronisme dès 2017 ont en cohérence à tout le moins tiré les enseignements de cette évolution multi-décennale. Ce qui fut parfois présenté à tort comme une trahison n’était que le résultat d’une réduction des droites de gouvernement à l’os centriste tout à la fois comptable, bruxellois, atlantiste et sociétal. Ce choix désormais trouve son point d’orgue avec la décision de l’establishment républicain ou de ce qu’il en reste de prendre le parti de la réforme des retraites. Ils le font contre l’opinion, contre les syndicats, et contre une partie non négligeable, selon toute vraisemblance, de leur électorat, mais au nom du conformisme de leur boussole idéologique qui indique le nord alors que le peuple indique le sud… Reste à savoir lesquels des parlementaires LR et combien d’entre eux opteront pour la censure transpartisane présentée par le groupe LIOT : beaucoup plus peut-être que le laisse apparaître à ce stade le comptage pré-vote, tant l’une des particularités de la situation est qu’à proportion que se démonétise électoralement la marque LR, la tentation pourrait être grande pour les députés de cette formation de s’émanciper de la ligne du parti.
Ce d’autant plus que la sociologie des circonscriptions, souvent rurales, de nombre d’entre-eux pourrait pousser à un acte de transgression dont l’avantage serait de précipiter à maturation une crise politique qui n’en finit plus de s’allonger et de s’infecter au point que plus est retardée sa survenue, moins sera facile son dépassement et sa résolution. L’irresponsabilité n’est pas forcément du côté où l’on croit, sauf à ne pas être réceptif aux enseignements de l’histoire.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Ukraine Dispatch
In Stoic Ukraine, Stony Faces Are Starting to Crack and to Cry
Although Ukrainians excel at putting up a brave front, a tremendous amount of suffering is being kept bottled up and sometimes bursts out.
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By Jeffrey Gettleman
KYIV, Ukraine — Hunched over a bowl of borscht in a crowded restaurant, the man was bragging about how many people he used to employ, all his political connections and how, if he ever had to, he could even kill someone and make the trouble “go away.”
With his clean-shaven head, black sweatshirt and hands the size of bear paws, he certainly looked as if he could make good on that threat. And if this overtly macho owner of a construction company couldn’t do it himself, he kept dropping hints of his links to the Ukrainian underworld.
But then his face suddenly softened, saddened.
“All my life, all my life, when I had problem, I could fix it,” he said. “But now … with this war ...” — he couldn’t even finish his sentence. He covered his face with his hands and burst into sobs, tears plunking into his soup.
Ukrainians are generally good at putting up a brave front. So much of the messaging from President Volodymyr Zelensky on down has been that they are tough, they are ready to sacrifice, they are “unbreakable” — that’s one of Mr. Zelensky’s favorite words.
But as the war drags on, an almost unbearable amount of pain builds up. And just like the sudden outburst at the restaurant, which surprised everyone at the table, especially the man himself, so many people here try to conceal their suffering that it creates a precarious emotional landscape, full of unmarked cliffs.
“People don’t want to open up, because they’re afraid that if they do, they’ll lose it,” said Anna Trofymenko, a psychotherapist in Kremenchuk, a city in central Ukraine.
She had a metaphor for this tendency to bottle up emotions.
“There are two types of people in this world — the avocado and the coconut,” she said.
The avocado, she explained, is soft on the outside, hard on the inside. The coconut is the opposite.
“We’re like coconuts,” she said.
Even before the war, she said, Ukrainians tended to be stoic and reluctant to emote. She chalked this up to the lingering haze of Soviet times when the survival strategy was: Don’t stand out. Don’t draw attention to yourself. Don’t open up to strangers.
Yevhen Mahda, a leading political scientist in Kyiv, agreed.
“During the Soviet Union,” he said, “every person was a small piece of a big machine. No one expressed their emotions. It wasn’t needed. No one cared.”
Though younger Ukrainians don’t have the same baggage, “society doesn’t change so fast,” Mr. Mahda said. “It’s a process, it’s not a fairy tale, it’s not a Harry Potter book, it’s our life.”
In Pokrovsk, an eastern town near the front line, I met a young woman sitting on an evacuation train. Her village had been relentlessly bombed, and she fled in a hurry. She carried 150 hryvnias in her pocket — about $4. But she was composed and neatly dressed, her carefully made up face a blank mask.
I didn’t ask many questions, but at one point looked at her and said, “Sorry you’re going through this.” She looked right back at me and burst into tears.
Ms. Trofymenko, the psychologist, explained this was part of the landscape, too. “As soon as you feel safe,” she said, “you let yourself go.”
“You know, we seem very reserved, unemotional, with a lack of feelings,” she added. “But once you are inside, it’s a different story.”
On the Poland-Ukraine border in the earliest days of the war, I watched one of the greatest refugee crises of modern times. An endless assembly of women and children streamed across the border, millions of them. Burdened by hastily packed, bulging suitcases and cast out of their own homes by circumstances that were upending history, they were tiny, vulnerable figures dwarfed by the long roads and huge skies.
One woman in a green hoodie stopped for a rest along a Polish highway. Because of the rule that military-age Ukrainian men are not allowed to leave the country, she was alone. She had just parted with her husband, whom she had known since they were young. She, too, was dry eyed — at first.
But after she shared her parting words to her husband, her composure cracked. Once she allowed herself to think about the man she loved and how she had no idea when, or maybe even if, she would see him again, and how it felt to clutch him that last time at the border, it was impossible to cauterize her feelings.
As a journalist, covering huge traumatic events doesn’t necessarily get easier the more one does it. I sometimes feel my protective lining wearing down.
Recently, I saw a photo of a building on fire in eastern Ukraine, not far from Pokrovsk. I looked closer and felt a pang of fear. Wait a sec, I said to myself. I’ve been to that building.
It was in the same town, Chasiv Yar, where I had an unusual interaction with a Russian sympathizer. He told me and my translator, Alex, that he believed the Russians were “doing the right thing” by invading Ukraine. Alex and her family have suffered immensely from this war (as have just about all Ukrainians), but she did not argue with the sympathizer. As a journalist, that wasn’t her role.
At the end of the interview, the Russian sympathizer, who was in his 70s, cheerful and full of life, plodded into his garden and started sawing down a bunch of grapes. He really appreciated the company, he said, and wanted to give us a gift.
As he stretched toward the glistening fruit, I saw Alex’s eyes fill with tears.
“What is it?” I asked.
We had interviewed so many people who had lost everything, but I’d never seen her cry. She is tough. She is hard. She is, by her own admission, a coconut.
Why was she crying now?
“Because these people are good,” she said.
If someone from the “other side” — as most Ukrainians and much of the West brand Russia and its supporters — could so happily offer fruit from his garden, what did that say about the complexities of war?
We walked off with the grapes, filled with emotions that were not so easily buttoned down.
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France24 - World
Israelis protest for 11th consecutive week against Netanyahu's judicial reform plans
Issued on: 18/03/2023 - 20:04
NEWS WIRES
Israelis gathered in towns and cities nationwide on Saturday for an 11th straight week of protests against the judicial reform plans of the hard-right government of Prime Minister Benjamin Netanyahu.
The protesters fear that the proposed reforms, which are already moving through parliament and would increase the power of politicians over the courts, are a threat to Israeli democracy.
In Tel Aviv's Dizengoff square, thousands of demonstrators waved the blue and white Israeli flag of Israel, as well as the rainbow flag of the LGBTQ community.
The demonstrators blocked roads as they set off on a march through the heart of the city. "Saving Democracy!" said one placard held aloft by the crowd.
"I'm worried not about myself, but for my daughters and grandchildren," said Naama Mazor, 64, a retiree from the city of Herzliya.
"We want to keep Israel democratic and liberal, Jewish of course, but liberal. We are very concerned it is going to become a dictatorship," she told AFP.
Policy of Prime Minister Benjamin Netanyahu’s hard-right government
For the 11th week in a row, hundreds of thousands of Israelis protested against the Netanyahu government's plan to weaken the Supreme Court. Here in the video - more than 120 thousand Israelis protested tonight in Tel Aviv pic.twitter.com/EOyO2XpsqT
March 18, 2023"There isn't a half-democracy. We're either a democracy or a dictatorship. There is nothing in between."
Sagiv Golan, 46, from Tel Aviv, said the government was "trying to destroy civil rights, women's rights, LGBTQ rights and every thing that democracy stands for... We want to show the voice of democracy."
Israeli media reported demonstrations in more than 100 towns and cities, including Haifa, Jerusalem and Beersheba.
Compromise plan nixed
Since Netanyahu's government announced the reforms in January, days after taking office, massive demonstrations have regularly taken place across Israel.
Opponents of the package have accused Netanyahu, who is on trial on corruption charge he denies, of trying to use the reforms to quash possible judgements against him. The prime minister has rejected the accusation.
Expressing concern over the deepening rift in Israeli society, President Isaac Herzog presented a proposed compromise on Wednesday, but the government immediately rejected it.
"Anyone who thinks that a genuine civil war, with human lives, is a line that we could never reach, has no idea what he is talking about," Herzog said.
Leaders of opposition parties said in a joint news conference on Thursday they supported Herzog's outline.
"The offer is not perfect," said former premier Yair Lapid. "It is not what we wanted, but it is a fair compromise that allows us to live together."
The ruling coalition, which includes ultra-Orthodox Jewish and extreme-right parties, argues the proposed reforms are necessary to correct a power imbalance between elected representatives and Israel's top court.
Immediately after Herzog's announcement, Netanyahu called it a "unilateral compromise", the "key points" of which "only perpetuate the existing situation and do not bring the required balance between the powers".
The reforms would, among other things, allow lawmakers to scrap supreme court rulings with a simple majority vote.
Other proposals would give more weight to the government in the committee that selects judges and would deny the supreme court the right to strike down any amendments to so-called Basic Laws, Israel's quasi-constitution.
(AFP)
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Israeli 'handmaids' march against government's judiciary overhaul
Israelis step up protests after Netanyahu rejects judicial compromise proposal
Tens of thousands of Israelis protest against judicial overhaul
Известия (RUS)
В Белом доме заявили о желании Байдена поговорить с Си Цзиньпином
Президент США Джо Байден хочет провести переговоры с председателем КНР Си Цзиньпином. Об этом 20 марта заявил координатор по стратегическим коммуникациям Белого дома Джон Кирби.
«Звонок еще не запланирован, но президент очень хочет провести очередное обсуждение с Си», — сказал он телеканалу CNN.
Кирби отметил, что Байден заинтересован в поддержании открытых линий коммуникаций между США и Китаем. По его словам, звонок состоится в «подходящее время».
В настоящее время председатель КНР находится в России с государственным визитом до 22 марта. С ним проведет переговоры президент России Владимир Путин. Также ожидается подписание ряда важных двусторонних документов.
20 марта официальный представитель Кремля Дмитрий Песков заявил, что со стороны Путина будут даны исчерпывающие разъяснения по украинскому конфликту, чтобы председатель КНР мог из первых уст получить видение текущего момента с российской стороны. На вопрос о том, может ли Пекин стать посредником между Москвой и Вашингтоном в ходе конфликта на Украине, Песков сказал, что со стороны США пока нет никаких предпосылок к этому.
Девятое китайское: зачем Си Цзиньпин прибыл в Россию
Эксперты уже называют визит историческим и считают, что шансы миротворческой инициативы Пекина по Украине растут
Ранее, 17 марта, Кирби заявил, что в Вашингтоне надеются на то, что Си Цзиньпин сможет провести переговоры по телефону с президентом Украины Владимиром Зеленским после того, как совершит визит в Россию.
New York Times - World
Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion
Angola Dispatch
A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.
Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...
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By John Eligon
Photographs by Gulshan Khan
Reporting from Luanda, Angola
The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.
“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.
The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.
The son of an Angolan music legend, Mr. do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.
Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.
Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.
Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.
And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.
By The New York Times
Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.
“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”
So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.
So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.
Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.
“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”
The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.
The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.
“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.
Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.
“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.
In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.
Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.
Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.
“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.
Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.
When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.
“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”
A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.
But Mr. do Fumo was already moving on.
Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.
“Let’s go now, let’s work,” he said.
Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.
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Valeurs Actuelles
Sondage : deux tiers des Parisiens rejettent la politique d’Anne Hidalgo
Coup dur pour la maire de Paris. À trois ans du scrutin municipal de 2026, une enquête Ifop-Fiducial réalisée pour Le Figaro révèle le mécontentement général des habitants de la capitale contre la politique d’Anne Hidalgo.
Bien que 77 % des Parisiens se disent satisfaits de vivre à Paris, ce résultat est en chute de 11 points, comparé aux chiffres de 2018. De plus, seuls 26 % des habitants de la capitale affirment être « très satisfaits ».
Un électorat mécontent
Des statistiques qui pointent du doigt également le mécontentement grandissant contre la mairie de Paris avec à sa tête depuis 2014 Anne Hidalgo. Ainsi, seuls 38 % des sondés trouvent « bon » ou « excellent » le travail mené par la municipalité, soit 8 points de moins qu’au premier mi-mandat de l’édile, au mois de mars 2018. De plus, un sympathisant de gauche sur deux considère le bilan comme « médiocre » ou « mauvais ».
Des résultats qui touchent directement la maire de la capitale. Seuls 32 % des Parisiens se disent satisfaits d’Anne Hidalgo. Ils étaient de 52 % en 2016 et de 42 % en 2018. Une popularité en chute libre également parmi ses sympathisants de gauche : une personne sur deux se dit mécontente de la politique menée par l’ancienne candidate à la présidentielle.
Du côté de son électorat, les chiffres ne sont pas plus glorieux. Bien qu’elle reste majoritaire auprès de ses électeurs l’ayant élue en mars 2020, il n’en demeure pas moins que 35 % d’entre eux se disent mécontents par sa gestion de la ville.
Rachida Dati au premier rang
Une porte ouverte pour sa principale opposante : Rachida Dati. D’après ce sondage, 45 % des personnes interrogées considèrent que la maire du 7e arrondissement ferait un bon maire de Paris. À nos confrères, elle affirme que, « depuis 2020, [son] seul objectif est de sauver Paris », et critique ouvertement l’« inaction » de la majorité municipale, qui « a conduit au chaos dans l’espace public ».
Face aux résultats de cette étude, elle assure au Figaro que « la volonté de changer est majoritaire à Paris », promettant un Paris « propre », « sûr » et « qui rend la vie des familles plus facile ».
À ses côtés, parmi les candidats qui feraient « un bon maire de Paris », selon ce sondage, Gabriel Attal arrive en deuxième position (40 %) suivi par l’écologiste Yannick Jadot (34 %).
France24 - World
'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth
Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37
Sam BALL
The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.
Известия (RUS)
Путин ознакомился с планом Китая по урегулированию ситуации на Украине
Президент России Владимир Путин 20 марта на встрече с председателем КНР Си Цзиньпином заявил, что внимательно ознакомится планом Пекина по урегулированию ситуации на Украине.
«Мы внимательно ознакомились с вашими предложениями по урегулированию острого кризиса на Украине, <...> конечно, у нас будет возможность обсудить это», — сказал Путин.
Он добавил, что в России знают — Китай исходит из принципов справедливости и соблюдения основополагающих положений международного права.
Девятое китайское: зачем Си Цзиньпин прибыл в Россию
Эксперты уже называют визит историческим и считают, что шансы миротворческой инициативы Пекина по Украине растут
В конце февраля Китай представил свой план по урегулированию конфликта на Украине. Пекин призвал все стороны прекратить боевые действия, «отказаться от менталитета холодной войны» и начать мирные переговоры. Кроме того, в КНР повторили тезис о том, что ядерные войны не должны вестись, а также выступили против атак на атомные электростанции и ядерные объекты.
После этого пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков, любые попытки вывести ситуацию на «мирные рельсы» приветствуются. Он добавил, что в плане КНР, как и в любом другом, важны нюансы, однако на сегодняшний день нет возможности для соответствующего обсуждения.
В российском МИДе отметили, что Россия высоко ценит стремление Китая внести вклад в урегулирование конфликта и разделяет соображения Пекина.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
New York Times - World
The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries
Toronto Dispatch
Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.
Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times
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By Norimitsu Onishi
SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.
Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.
Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.
“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”
Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.
But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.
Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.
A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”
“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”
Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.
For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.
“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.
The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.
Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.
To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.
An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.
“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”
“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”
Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.
Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.
“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”
When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.
Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.
“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.
Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.
“Eight years the same,” he said.
The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.
“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”
At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.
Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.
“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”
Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.
“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”
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Valeurs Actuelles
Emmanuel Macron souhaite que la réforme des retraites aille “au bout de son cheminement démocratique”
Le président a également assuré les parlementaires que le gouvernement était entièrement “mobilisé” pour les “protéger”.
Il ne semble pas prêt à faire machine arrière. Malgré les mouvements de contestation dans la rue Emmanuel Macron souhaite que la réforme des retraites, qui pourrait être adoptée définitivement lundi si les deux motions de censure visant le gouvernement sont rejetées, « puisse aller au bout de son cheminement démocratique », relate Le Figaro le dimanche 19 mars.
« Après des mois de concertations politique et sociale et plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d’un texte de compromis entre le Sénat et l’Assemblée nationale, le président de la République a exprimé aux deux présidents [du Sénat et de l’Assemblée] son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous », a déclaré le chef de l’Etat dans un communiqué repris par nos confrères.
L’Elysée réaffirme son soutien aux parlementaires
Dans le même message, l’Elysée a indiqué avoir appelé la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher pour « réaffirmer son soutien au Parlement et à l’ensemble de ses parlementaires tout comme la mobilisation du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre pour les protéger ».
France24 - World
'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war
Issued on: 09/03/2023 - 17:46
Sam BALL
The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.
Valeurs Actuelles
Retraites : pour Jean-Luc Mélenchon, le mouvement de contestation est « d’un pacifisme remarquable »
« Vous n’avez pas vu Mai 68 ! Vous ne savez pas ce que c’est, une manifestation violente ! » Dimanche 19 mars, Jean-Luc Mélenchon a fustigé une « pratique autoritaire » à propos de l’usage du 49.3 par le Gouvernement, rapporte Le Figaro. Invité de l’émission Le Grand Jury, le chef de file de La France insoumise a durement critiqué « un pouvoir qui s’est moqué du monde et qui n’a aucun respect pour les pauvres gens qui sont en lutte aujourd’hui ». Interrogé sur les violences en marge des manifestations contre la réforme des retraites, Jean-Luc Mélenchon a rétorqué : « Pour une vitrine cassée, ce que je déplore, nous avons affaire à un pouvoir qui s’est moqué du monde », avant d’estimer le mouvement de contestation « d’un calme et d’un pacifisme remarquables ».
« La grève va se durcir »
Jean-Luc Mélenchon a ensuite affirmé que la grève, « déjà très dure », va « se durcir ». « Heureusement que les éboueurs sont là pour la rendre visible ; toutes les raffineries du pays sont bloquées, tous les ports du pays sont bloqués. » Déplorant de nouveau l’usage du 49.3 par la Première ministre, Élisabeth Borne, Jean-Luc Mélenchon a fustigé un texte qui n’a « aucune légitimité parlementaire ». « Pas un seul instant le Parlement n’a-t-il pu délibérer librement. Nous sommes dans une pratique autoritaire tempérée », a-t-il expliqué.
France24 - World
Nigeria's education crisis: 20 million children out of school
Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49
Sam BALL
Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.
El País (ESP)
SANS TITRE
Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.
Decimos adiós a un frío invierno y damos la bienvenida a la primavera ahora que se va acabando el mes de marzo. Esta fecha tan señalada de saludos y despedidas también supone terminar de aprovechar algunos productos de temporada antes de que dejen de estar en su mejor momento. Con ellos podrás llevar a la práctica las recetas de nuestro nuevo menú semanal, con platos como alcachofas asadas sin horno, pollo en adobo filipino, crema de acelgas con lacón, espinacas esparragadas o limones helados.
Lunes 20 de marzo
PRIMERO: ALCACHOFAS ASADAS SIN HORNO
Para preparar esta receta no necesitas más que una cazuela, pocos minutos de trabajo y un ratito al fuego. Alíñalas como quieras y rechupetea hojas como si no hubiera un mañana.
SEGUNDO: POLLO EN ADOBO FILIPINO
Uno de los platos más representativos de la cocina filipina se marina en leche de coco, vinagre de arroz, ajo y especias mientras se asa con doble cocción para conseguir una carne tierna y una salsa cremosa.
POSTRE: HELADO DE SÉSAMO Y MIEL
A partir de cinco ingredientes, pero ampliable hasta el infinito y más allá, puedes preparar este cremoso helado: te llevará apenas 15 minutos si tienes un buen juego de muñeca.
Martes 21 de marzo
PRIMERO: ESPINACAS ESPARRAGADAS
Damos un giro contemporáneo a un plato tradicional de Semana Santa, acortando la cocción de unas espinacas y cocinando el huevo con el calor residual para que quede cremoso. ¿Resultado? Mismo sabor, mejor textura.
SEGUNDO: FETUCCINE ALFREDO
Esta receta solo necesitó mantequilla y queso parmesano para triunfar en América desde su Roma original. Una embarazada desganada fue la inspiración, y un joven cocinero, el responsable.
POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA
Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.
Miércoles 22 de marzo
PRIMERO: ENSALADA DE REMOLACHA CON ALIÑO CREMOSO DE HIERBAS
Si no sueles comer remolacha, esta ensalada te reconciliará con ella. El cremoso aliño de yogur y hierbas, combinado con el huevo duro, consigue que el sabor de esta hortaliza se suavice considerablemente.
SEGUNDO: GARBANZOS, GUISANTES, MENTA Y HUEVO
Una receta rapidísima que une dos legumbres diferentes, perfectamente complementarias. Un toque de menta fresca, algo de ajo, aceite y vinagre suave y un huevo como colofón redondean la propuesta.
POSTRE: TARTA DE SANTIAGO
La tarta de Santiago es un símbolo de Galicia, y también uno de los postres más sencillos de hacer que existen. Pasa de versiones industriales y aprende a prepararla en casa.
Jueves 23 de marzo
PRIMERO: CREMA DE ACELGAS CON LACÓN
Un puré vistoso y sabroso, lejos del color verde-muerto que tenía el que nos daban en el comedor escolar. Si aún tienes trauma, prueba a meter en cada cucharada un poco de lacón.
SEGUNDO: BACALAO ENCEBOLLADO AL ESTILO CANARIO
Aunque se suele cocinar en Semana Santa, vale la pena sacar este plato típico canario de su estacionalidad y prepararlo en cualquier momento del año. La única dificultad de esta receta está en acertar con el punto del pescado.
POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: KIWI
El kiwi está de temporada y es una de las frutas con mayor concentración de vitamina C. Ideal para hacerle frente al frío.
Viernes 24 de marzo
PRIMERO: TIGRES (MEJILLONES RELLENOS REBOZADOS)
A medio camino entre la croqueta y el mejillón en salsa, los tigres son una tapa tan rica como laboriosa en su preparación. Algo que la ha convertido en una especie en peligro de extinción en bares y tascas.
SEGUNDO: FILETES DE COLIFLOR CON SALSA ITALIANA
Hacer la coliflor en la sartén es sencillísimo, y el tostado que se consigue con este método eleva su sabor a la estratosfera. Una salsa fresca a base de tomate y aderezos italianos le pone la guinda al plato.
POSTRE: LIMONES HELADOS
Poseídos por Karina sacamos del baúl de los recuerdos los limones rellenos, un postre injustamente relegado a los lineales de congelados más inmundos. Es fácil, rico y resultón a su manera.
Sábado 25 de marzo
PLATO PRINCIPAL: POZOLE ROJO MEXICANO
Preparamos la versión roja de la sopa mexicana por excelencia, un cocido muy sustancioso que se enriquece con carne magra y se aliña con cilantro y una salsa de chiles moderadamente picante.
POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: MANDARINA
Vale: el olor de las mandarinas no se quita fácil de los dedos, pero es un mal menor comparado con su jugosidad.
Domingo 26 de marzo
PLATO PRINCIPAL: ARROZ AL HORNO
Una receta tradicional valenciana con tantas variantes posibles como casas en las que se prepara, donde no puede faltar la morcilla de Ontinyent ni la cocción al horno que le da nombre.
POSTRE: COULANT DE CHOCOLATE
Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.
La bebida del finde
EL SUAU, LA COCA-COLA DE NUESTROS ABUELOS
Una bebida a base de café y gaseosa ayudaba a refrescar las tardes del siglo pasado, y se convirtió en referente en zonas de Cataluña y Aragón. Una marca todavía lo embotella, y hoy buceamos en su historia.
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Valeurs Actuelles
[Stainville] Quand le football révèle le grand remplacement
C’est un sondage qui n’existe pas, mais dont la question existentielle mériterait d’être posée aux Français. « Vous sentez vous encore en France ? » Les instituts de sondage pourraient la poser avec la même simplicité brutale aux Belges, aux Italiens, aux Anglais, aux Néerlandais, aux Suédois, aux Danois, aux Allemands… aux Européens. Mais qui prendra le risque de la poser sans craindre l’évidence de la réponse.
A défaut de sondages, les émeutes, les saccages et même la liesse, qui ont accompagnées la victoire de l’équipe de foot du Maroc sur la Belgique, à Bruxelles, à Rotterdam, à Paris et jusque dans des villes de moyenne taille que l’on aurait pu croire – à tort – épargnées par ces vagues de migrations successives révèlent à ceux qui en douteraient encore, combien nos pays ont changé. Ces jeunes et moins jeunes qui célèbrent le Maroc et arrachent à Bruxelles le drapeau belge n’en sont pas moins Belges qui ceux qui, depuis leur balcon ou calfeutrés dans leurs appartements observent ces scènes de haine et de désolation depuis leurs télévisions ou leurs smartphones. Ils ont leur papier bien en règle, un double passeport, probablement, mais font la démonstration qu’ils n’ont en réalité qu’une seule patrie.
Et Thierry Henry, souvent clairvoyant dans ses analyses, de conclure : « C’était une rencontre à l’extérieur ». Comme si le 93, déjà, n’était plus la France.
C’est vrai de la Belgique, comme de la France. Le football nous déjà donné tant de fois l’occasion de le constater. France-Algérie au Stade de France, le 6 octobre 2001. L’hymne national copieusement sifflé. Le terrain envahi par les supporters algériens à la 76e minute. Et Thierry Henry, souvent clairvoyant dans ses analyses, de conclure : « C’était une rencontre à l’extérieur. » Comme si le 93, déjà, n’était plus la France. Vingt ans plus tard, à la veille de la finale de la ligue des Champions, l’ancien attaquant des bleus était encore plus explicite : « Techniquement, le stade est situé à Saint-Denis. Saint-Denis, ce n’est pas Paris. Croyez-moi, vous ne voulez pas être à Saint-Denis, ce n’est pas la même chose que Paris… » Comme un parfum de Frankistan. Les supporters espagnols et anglais, pillés, molestés, violentés qui s’y sont rendus en famille, en savent quelque chose.
« Citoyens français, ils se sentent et se veulent encore étrangers. Ou plutôt, ils veulent bien être de ce pays à condition qu’il ne ressemble qu’à eux. Ils sont d’ici, incontestablement, mais ce n’est qu’un lieu, et leur âme est encore ailleurs, et le risque est grand qu’elle se refuse à migrer ici parce que le monde tel qu’il évolue recouvre le passé national d’un flot d’images, un tsunami de présent, et que ces Français, ignorant et refusant l’histoire de la France, s’enracinent non dans l’humus français, mais dans leur identité propre : foi, coutumes, souffrances, paysages », écrivait en des termes si peu académiques, le regretté Max Gallo, dans Fier d’être Français.
Mme Michu, les Bidochon et autres familles Tuyau de Poêle, moqués depuis longtemps par toute une partie de la gauche et de la presse bienpensante qui aiment à ne voir en eux que beaufs racistes et xénophobes, à la pensée rance et étriquée, nauséabonde, connaissent cette réalité depuis longtemps. Elle cadre si mal avec l’idéologie du vivre-ensemble que Yann Barthès et quelques autres s’évertuent pourtant à glorifier. Ils vivent dans des quartiers qui n’ont plus rien de « populaires », comme exilés de l’intérieur, avec l’angoisse d’être bientôt grand-remplacés par des Français de papier qui communient à la haine de la France, mais cachetonnent aux allocs.
Un grand remplacement pourtant qui existe bel et bien et qui, pour reprendre les mots de Michel Houellebecq, n’a rien d’une théorie. « Ce n’est pas une théorie, c’est un fait ».
Un grand remplacement que l’on ne peut pas nommer parce que l’expression inventée par Renaud Camus a été comme satanisée après que le terroriste de Christchurch s’en est réclamé. Un grand remplacement pourtant qui existe bel et bien et qui, pour reprendre les mots de Michel Houellebecq dans la conversation fleuve qu’il accorde à Michel Onfray, dans le dernier numéro hors-série de la revue Front populaire, n’a rien d’une théorie. « Ce n’est pas une théorie, c’est un fait. Et, par ailleurs, je n’avais pas lu Renaud Camus (…) Bon, j’ai fini par lire, et c’est vrai, Renaud Camus est un bon écrivain, ça ne fait pas de doute. Donc, il a constaté un grand remplacement, ou, pour être plus précis, la modification de la composition ethnique et religieuse de la population européenne. C’est quand même une évidence statistique. »
La preuve encore par l’Angleterre. Le dernier recensement réalisé en 2021 a permis d’établir que la population blanche des deux principales villes du royaume, Londres et Birmingham, est tombée sous la barre de 40 %.
Selon Statbel, l’office belge de statistiques, la croissance du nombre de Marocains en Belgique a été exponentielle : 460 seulement en 1961, 39 000 en 1970 et 800 000 désormais. La preuve encore par l’Angleterre. Le dernier recensement réalisé en 2021 a permis d’établir que la population blanche des deux principales villes du royaume, Londres et Birmingham, est tombée sous la barre de 40 %. En France, ces statistiques ethniques sont impossibles. Couvrez ces statistiques que nous ne saurions voir.
Une guerre civile à bas bruit
L’immigration, selon le discours officiel des champions du déni de faciès, est une chance pour la France. C’est François Bayrou, Haut-commissaire au Plan qui plaide pour une hausse de la natalité et de l’immigration. C’est Jean-Paul Delevoye, ancien monsieur Retraite d’Emmanuel Macron, qui admet sans sourciller : « La démographie européenne et son vieillissement fait que, si on veut garder le même nombre d’actifs dans la machine économique, il va falloir 50 millions de population entre guillemets étrangère pour équilibrer la population active en 2050 en Europe. » Une chance pour l’Europe. C’est Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne qui s’en félicite. « L’hiver démographique de l’Europe est comblé par les apports du reste du monde ».
Les remplaçants ne sont plus sur le banc de touche, ils squattent le terrain et l’ont fait leur. Là Molenbeek. Ici, la Seine-Saint-Denis. Le Belgikistan. Le Frankistan. Des zones d’un autre droit. Certains craignent une guerre civile. « Je pense qu’elle est déjà là, à bas bruit », assure Michel Onfray. Seuls les remplaçants l’ont compris. Silence radio à l’Élysée. Le président préfère disperser nos chances pour la France pour revitaliser nos villages endormis comme précipitant toujours plus son agonie.
France24 - World
Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion
Issued on: 23/02/2023 - 15:43
A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] « Dans Paris, Paris dégoûtant, seuls les rats sont contents » : le chanteur Pierre Perret dénonce la gestion d’Anne Hidalgo
« Dans Paris, Paris dégoûtant, seuls les rats sont contents. » Samedi 18 mars, dans une chanson intitulée « Paris saccagée », Pierre Perret critique durement la gestion municipale de la capitale par Anne Hidalgo. Le chanteur de 88 ans ne se prive pas, en musique, de relever les travers d’une ville devenue « cracra ». Pierre Perret ajoute que « les déjections qui fleurissent les trottoirs décorent ce grand dépotoir », ou encore : « Dans Paris, hiver comme été, on ne touche pas à la saleté. » Il dénonce également les ravages du trafic de drogue dans l’est parisien, notamment à Stalingrad (18e arrondissement).
💬 « Dans Paris, Paris dégoutant, seuls les rats sont contents »
Pierre Perret critique Paris et la gestion de la capitale dans une nouvelle chanson pic.twitter.com/9Oz8SNU88T
— BFM Paris Île-de-France (@BFMParis) March 18, 2023
Une charge contre Anne Hidalgo
Le chanteur s’en prend, sans la nommer, à Anne Hidalgo, maire socialiste de la capitale depuis 2014. « Pauvre Paris devenue si cra-cra, on sait bien qui t’a fait ça. C’est les crânes de piaf dégourdis, qui bouffent des graines à la mairie », se moque l’artiste.
Il lui reproche notamment d’avoir rendu une partie de la rue de Rivoli uniquement accessible aux vélos et aux bus : « Rue de Rivoli devenue riderivélo. »
New York Times - World
Earthquake in Turkey and Syria
Turkey Dispatch
‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks
More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.
People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...
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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac
Photographs by Sergey Ponomarev
Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.
The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.
On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.
“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.
“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.
The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.
The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.
The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.
In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.
Deadly Quake in Turkey and Syria
A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.
Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.
“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”
Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.
“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.
On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.
At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.
“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.
Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.
“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.
“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.
The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.
On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.
“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”
He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.
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France24 - World
French government faces no-confidence votes over pension reform bill
Issued on: 18/03/2023 - 12:36Modified: 18/03/2023 - 12:50
Catherine CLIFFORD
With the French government's use of 49.3, the constitutional article used to push a bill through parliament without a vote, comes the right to a parliamentary rebuttal in the form of a no-confidence vote. Two of these were filed on Friday, with the votes scheduled for Monday.
Известия (RUS)
Зеленский отказался встречаться с представителями УПЦ
Президент Украины Владимир Зеленский не будет встречаться с высшими иерархами канонической Украинской православной церкви (УПЦ), которые пришли к офису главы государства с просьбой о встрече в понедельник, 20 марта. Об этом сообщил пресс-секретарь украинского лидера Сергей Никифоров
«У президента Украины на сегодняшний день не запланирована встреча с представителями УПЦ», — цитирует его слова издание «Страна.ua».
По словам Никифорова, с делегацией УПЦ встретились сотрудники профильных департаментов офиса президента, чтобы получить обращение к Зеленскому, зарегистрировать его и передать для дальнейшего рассмотрения. Однако представители УПЦ отказались передавать обращение.
Как отмечает пресс-служба УПЦ, которую цитирует издание, митрополит канонической Украинской православной церкви Онуфрий и члены священного синода хотели донести Зеленскому свою позицию относительно Киево-Печерской лавры.
Глава Синодального информационно-просветительского отдела УПЦ митрополит Нежинский и Прилуцкий Климент отдельно прокомментировал заявление Никифорова. Его комментарий размещен на официальном сайте УПЦ.
«Нам очень жаль, что государство избегает прямого контакта и диалога со значительной частью украинского народа, верующими УПЦ. Нам очень жаль, что государство артикулирует извращенными фактами об Украинской Православной Церкви. Обвиняет УПЦ во всех грехах и при этом не находит возможности объяснить свою позицию и сделать всё, чтобы развивался диалог между Церковью и государством Украины», — отметил он.
Украинские СМИ отмечают, секретарь СНБО Алексей Данилов заверил, что в случае отказа покинуть территорию Киево-Печерской лавры в отношении священников и монахов не будут применять силу.
При этом священнослужители заявили, что не собираются покидать монастырь.
Трудно быть с богом: монахов выгоняют из главного монастыря Украины
В Киево-Печерской лавре говорят о начале апокалипсиса
Ранее, 15 марта, министр культуры Украины Александр Ткаченко заявил, что монахи Украинской православной церкви могут остаться в Киево-Печерской лавре, если перейдут в Православную церковь Украины.За день до этого, 14 марта, постоянный представитель России при ООН Василий Небензя отметил, что желание киевских властей изгнать монахов из Киево-Печерской лавры может привести к всплеску братоубийственной войны на территории страны.
Тогда же глава МИД России Сергей Лавров направил письма генеральному секретарю ООН Антониу Гутерришу и главе МИД Северной Македонии Буяру Османи как действующему председателю ОБСЕ, в которых рассказал о гонениях на Украинскую православную церковь на Украине. Министр призвал не допустить выселения монахов из Киево-Печерской лавры и прекратить репрессии против канонической православной церкви на Украине.
10 марта стало известно о том, что монахи Киево-Печерской лавры должны покинуть монастырь до 29 марта текущего года. В документе сказано, что межведомственная рабочая группа по подготовке предложений и рекомендаций по организации выполнения отдельных задач, которые связаны с деятельностью религиозных организаций на Украине, уличила монастырь в якобы нарушении условий договора по использованию зданий, принадлежащих государству.
В 2022 году украинские власти активизировали действия, направленные против УПЦ. Они проводили обыски у епископов и священников, в храмах и монастырях, в том числе в Киево-Печерской лавре, с целью найти след «антиукраинской деятельности». Так, в декабре 2022 года Службой безопасности Украины (СБУ) было заведено 50 уголовных дел в отношении священников УПЦ.
New York Times - World
Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention
Nepal Dispatch
In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.
Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...
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By Sameer Yasir
Photographs and Video by Saumya Khandelwal
For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.
As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.
“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.
Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.
Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.
Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.
“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”
For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.
Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.
In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.
Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.
“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”
Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.
Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.
Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.
The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.
Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.
The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.
The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.
But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.
During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.
The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.
“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”
Their work has inspired other women in Nepal’s capital.
“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”
Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.
“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”
“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”
On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.
Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.
After the prayers, the nuns gathered outside.
Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.
She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.
One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.
And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?
“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”
Bhadra Sharma contributing reporting.
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New York Times - World
Pandemia de la COVID-19
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Nuevos datos vinculan los orígenes de la pandemia con perros mapache en el mercado de Wuhan
En unas muestras que dieron positivo para coronavirus, un equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache.
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Por Benjamin Mueller
Ben Mueller ha estado cubriendo el coronavirus, incluido sus consecuencias, tratamiento y orígenes, desde su aparición a principios de 2020.
Un equipo internacional de expertos en virus declaró el jueves que encontraron datos genéticos de un mercado en Wuhan, China, que vincula el coronavirus con los perros mapache que se venden allí, lo que añade evidencia al argumento de que la peor pandemia en un siglo podría haber sido provocada por un animal infectado que estaba siendo vendido a través del comercio ilegal de vida silvestre.
Los datos genéticos se extrajeron de muestras tomadas dentro y en los alrededores del Mercado Mayorista de Mariscos de Huanan desde enero de 2020, poco después de que las autoridades chinas clausuraran esas instalaciones debido a las sospechas de que estaban relacionadas con el brote de un nuevo virus. Para ese entonces, los animales ya no estaban allí, pero los investigadores tomaron muestras en paredes, pisos, jaulas de metal y carritos que a menudo se usan para transportar jaulas de animales.
En las muestras que dieron positivo para coronavirus, el equipo de investigación internacional encontró material genético de animales, incluidas grandes cantidades que coincidían con perros mapache, afirmaron tres científicos involucrados en el análisis.
La mezcla del material genético del virus y el animal no prueba que un perro mapache estuviera infectado. Incluso si un perro mapache hubiese sido infectado, no estaría claro que el animal haya propagado el virus a las personas. Otro animal podría haberle transmitido el virus a las personas, o alguien infectado con el virus podría habérselo transmitido a un perro mapache.
Sin embargo, el análisis estableció que los perros mapache —animales peludos que están relacionados con los zorros y que se sabe que son capaces de transmitir el coronavirus— depositaron firmas genéticas en el mismo lugar donde se recolectó material genético del virus, afirmaron los tres científicos. Esa evidencia es consistente con un posible escenario en el que el virus haya “saltado” a los humanos desde un animal salvaje, explican los investigadores.
Aún no se ha publicado el informe con todos los detalles de los hallazgos del equipo de investigación internacional. Su análisis fue divulgado por primera vez por The Atlantic.
Con seguridad, los nuevos datos atizarán el debate sobre los orígenes de la pandemia, aunque no resuelva la interrogante de cómo se inició.
En las últimas semanas, la llamada teoría de la fuga de laboratorio, que plantea que el coronavirus surgió de un laboratorio de investigación en Wuhan, ganó impulso gracias a una nueva evaluación de inteligencia del Departamento de Energía de Estados Unidos y audiencias dirigidas por el nuevo liderazgo republicano de la Cámara de Representantes.
Pero los datos genéticos del mercado ofrecen algunas de las pruebas más tangibles sobre cómo el virus podría haberse propagado de animales salvajes, fuera de un laboratorio, a las personas. También sugiere que los científicos chinos no han proporcionado un recuento completo de la evidencia que podría completar los detalles sobre cómo se propagó el virus en el mercado de Huanan.
Jeremy Kamil, virólogo del Centro Shreveport de Ciencias de la Salud de la Universidad Estatal de Luisiana, quien no participó en el estudio, afirmó que los hallazgos demuestran que “las muestras del mercado que tenían los primeros linajes de covid en ellos estaban contaminadas con lecturas de ADN de animales salvajes”.
Kamil dijo que eso no llegaba a ser una evidencia concluyente de que un animal infectado había desencadenado la pandemia. Sin embargo, dijo que “eso realmente centra la atención, de manera profunda, en el comercio ilegal de animales”.
Los científicos chinos ya habían publicado un estudio que analizó las mismas muestras del mercado en febrero de 2022. Esa investigación reportó que las muestras habían dado positivo para el coronavirus, pero sugirió que el virus provenía de personas infectadas que estaban comprando o trabajando en el mercado, en vez de los animales que se vendían allí.
En algún momento, esos mismos investigadores, incluidos algunos afiliados al Centro Chino de Control y Prevención de Enfermedades, publicaron los datos sin procesar de las muestras tomadas en el mercado en GISAID, un archivo internacional de secuencias genéticas de virus (los intentos de contactar a los científicos chinos por teléfono el jueves 16 de marzo no tuvieron éxito).
Florence Débarre, bióloga evolutiva del Centro Nacional de Investigación Científica de Francia, explicó en una entrevista que el 4 de marzo estaba buscando en esa base de datos información relacionada con el mercado de Huanan cuando, por casualidad, notó que aparecían más secuencias de lo habitual. Confundida sobre si contenían nuevos datos, Débarre los apartó. Al volver a iniciar sesión la semana pasada, descubrió que contenían una gran cantidad de datos sin procesar.
Los expertos en virus habían estado esperando esos datos de secuencias sin procesar del mercado desde que se enteraron de su existencia en el informe chino de febrero de 2022. Débarre dijo que alertó a otros científicos, entre ellos los líderes de un equipo que el año pasado publicó un conjunto de estudios que señalaba al mercado como el lugar de origen.
La semana pasada, un equipo internacional —que incluía a Michael Worobey, biólogo evolutivo de la Universidad de Arizona; Kristian Andersen, virólogo del Instituto de Investigación Scripps en California; y Edward Holmes, biólogo de la Universidad de Sídney— comenzó a extraer los nuevos datos genéticos.
Una muestra en particular llamó su atención. Había sido tomada de un carrito vinculado a un puesto específico en el mercado de Huanan que Holmes visitó en 2014, dijeron los científicos involucrados en el análisis. Holmes descubrió que ese puesto contenía perros mapache enjaulados encima de otra jaula que contenía aves, es decir, exactamente el tipo de entorno propicio para la transmisión de nuevos virus.
El equipo de investigación descubrió que la muestra tomada de un carrito en ese lugar a principios de 2020 contenía material genético del virus y de un perro mapache.
“De manera relativamente rápida pudimos darnos cuenta de que al menos en una de estas muestras había mucho ácido nucleico de perro mapache, junto con ácido nucleico del virus”, afirmó Stephen Goldstein, virólogo de la Universidad de Utah que trabajó en el nuevo análisis (los ácidos nucleicos son los componentes químicos básicos que transportan la información genética).
Después de que el equipo internacional tuvo acceso a los nuevos datos, algunos científicos involucrados en el análisis dijeron que se comunicaron con los investigadores chinos que subieron los archivos con una oferta para colaborar, siguiendo las reglas del archivo en línea. Acto seguido, las secuencias desaparecieron de GISAID.
No se sabe con certeza quién los eliminó o por qué fueron eliminados.
Débarre afirmó que el equipo de investigación estaba buscando más datos, incluidos algunos de muestras del mercado que nunca se divulgaron. “Lo importante es que todavía hay más datos”, dijo.
Los científicos involucrados en el análisis afirmaron que algunas de las muestras también contenían material genético de otros animales y de humanos. Angela Rasmussen, viróloga de la Organización de Vacunas y Enfermedades Infecciosas de la Universidad de Saskatchewan en Canadá, trabajó en el análisis y afirmó que la presencia del material genético humano era de esperarse porque las personas compraban y trabajaban allí y los casos humanos de covid fueron vinculados al mercado.
Sin embargo, Goldstein advirtió: “No tenemos un animal infectado, y no podemos probar definitivamente que había un animal infectado en ese puesto”. El material genético del virus es lo suficientemente estable, dijo, como para no tener claro cuándo con exactitud se depositó en el mercado. Goldstein afirmó que el equipo seguía analizando los datos y que no tenía la intención de que su análisis se hiciera público antes de publicar un informe.
“Pero, como a los animales que estaban en el mercado no se les tomaron muestras en ese momento, esto es lo mejor que podemos obtener”, dijo.
Benjamin Mueller es reportero de salud y ciencia. Anteriormente, cubrió la pandemia de coronavirus como corresponsal en Londres y la policía en Nueva York. @benjmueller
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Известия (RUS)
В загоревшемся на Каширском шоссе в Москве ресторане могут быть люди
Площадь пожара в ресторане «Мти-Ели» на Каширском шоссе в Москве составляет 300 кв. м. По данным «Известий», внутри могут находиться люди.
Возгорание произошло ранее 20 марта по адресу: Каширское шоссе, дом 40, корпус 2. Огонь охватил крышу двухэтажного здания.
В распоряжении «Известий» появились кадры с места ЧП.
«В 16:35 пожар локализован на площади около 300 кв. м», — уведомили в пресс-службе столичного главка МЧС.
Информация о пострадавших не поступала.
El País (ESP)
SANS TITRE
La mayoría de los españoles comíamos hace años el mismo tipo de fresas. A principios del siglo XXI, todas compartían sabor, textura, tamaño y forma. Los lineales de los supermercados tenían una oferta monovarietal -extranjera, además-, mientras había manzanas y peras con una gama de colores más amplia que la del Desigual. Este aburrido panorama frutal cambió cuando comenzaron programas de mejoras como el de Fresas Nuevos Materiales (FNM), una empresa onubense fundada en 1999 por el propio sector, que ha creado variedades como rociera, en la actualidad una de las más producidas en España y, por tanto, en Europa.
“A principios de los sesenta se introducen en Huelva las primeras variedades de origen californiano, desde entonces el cultivo en esta provincia se ha caracterizado por ser monovarietal”, describió Pedro Domínguez en su tesis doctoral. “Venimos de una cultura en la que durante años sabías que todas eran camarosa, pero eso ha cambiado poco a poco”, cuenta Juan Manuel Arenas, director de Fresas Nuevos Materiales. En el 2001 esta fresa representaba el 97% del total de la producción, según datos de Agrodiario. Era lo único que había: o te gustaba su sabor y textura o a comer piña.
Entonces nadie en el campo onubense se planteaba otra cosa que comprar la planta madre en Estados Unidos, ponerla en un vivero y producir la fruta. Existía una clara dependencia de la Universidad de California, y esto tenía algunos inconvenientes: “Muchas de las variedades que llegaban no estaban tan adaptadas a nuestra zona, ya que las condiciones climáticas difieren. Además, las regalías que pagábamos para poder sembrarlas terminaban en el extranjero, como es obvio”, comenta Arenas.
De aquí y para aquí
Ya en los años noventa la provincia de Huelva era una potencia en este fruto rojo, así que ¿por qué no desarrollar nuevas variedades ideadas para este terreno? Con esta premisa un grupo de cooperativas y compañías privadas productoras y viveristas decidieron poner un capital inicial para crear FNM, la primera empresa española dedicada a la obtención vegetal en berries que nace del propio sector. “De esta forma la riqueza que generamos se queda aquí”, apunta su actual director.
Los inversores fueron muy pacientes -o incautos, depende-, porque la primera fresa onubense salió al mercado siete años después de la puesta en marcha del programa: “Al principio solo estaba Antonio Refoyo haciendo cruzamientos de variedades comerciales de la época, y la primera venta no llegó hasta 2006 con una que llamó coral”, relata Juan Manuel Arenas. Según este directivo, coral era una fruta de tamaño mediano, rojo intenso y con unos niveles de azúcares altísimos que la hacían muy dulce, aunque tenía un inconveniente: era más sensible a plagas. “Solo llegamos a los 10 millones de plantas, pero tenía una calidad excepcional y nos dio un cierto nombre en el mercado”.
Pero ¿cómo se crea una fresa?
Eso de desarrollar un nuevo tipo de fresa lleva su tiempo (más incluso que secar la ropa en invierno, que ya es decir). Todo comienza con una polinización cruzada y dirigida -en lugar de abejas al tuntún, lo hace un ser humano con estudios- de la que se obtienen unos frutos a los que se les extrae las semillas. Se siembran y al año siguiente se analizan unas 13.000 plantas diferentes entre sí, “de las que se seleccionan a final de campaña las 200 o 250 con mejores cualidades (fecha de floración, forma y color de la fruta...)”, tal y como explica Fernando Pistón, actual mejorador vegetal de FNM.
Esos dos centenares de individuos se replican varias veces para que así la información sea más detallada. De nuevo Fernando y su equipo se encargan de estudiarlos para volver a hacer otra selección, y de los 200, al final del cultivo deberían quedar entre 20 y 24. Al año siguiente, se vuelven a multiplicar y sembrar en diferentes localizaciones para que el mejorador -que trabaja más que el sherpa de Jesús Calleja- realice un exhaustivo seguimiento durante otra campaña. Cuando acaba este proceso solo hay dos, tres o cuatro, de los que pueden llegar a registrarse algunos o ninguno.
En total, un periodo mínimo de ocho años en los que se siguen dos líneas fundamentales: “Una con variedades que destacan a nivel organoléptico, de aspecto y vida media superior a la habitual; y otra con las que presentan cualidades de tipo agronómico, como producción o precocidad, y tienen un mínimo de calidad”, declara Pistón. La empresa vive de los derechos que pagan los agricultores por sembrar sus fresas, así que ofrecerles diferentes modelos según sus intereses es fundamental.
Las primeras fresas de Huelva
Como este proceso no es cuestión de dos días, hubo que esperar hasta 2010 para probar la siguiente variedad: primoris, una fruta mediana, de un rojo muy intenso y que mantiene un buen sabor durante toda la campaña. “Mejoraba en casi todo a la anterior: era de mayor tamaño y la fruta estaba más expuesta y ventilada, por lo que había menos pudriciones y el coste de recolección era más barato”, dice Arenas, que asegura que con primoris “se asentaron las bases del crecimiento de FNM”. De hecho, en la campaña de 2015, el 16% del total de fresas producidas en Huelva eran de este tipo.
Después de primoris llegó antilla, una variedad un poco tardía que no duró mucho en el mercado. Luego entró rábida -más temprana y con menos niveles de azúcares que algunas creaciones posteriores-, de la que se han llegado a sembrar 10 millones de plantas. “El nuestro es un proceso continuo de mejora, siempre van saliendo variedades mejores que las anteriores, porque esas buenas sirven como parentales para crear otras más eficientes”, afirma Juan Manuel Arenas. El ejemplo perfecto de ello es el éxito que cosechó -nunca mejor dicho- la siguiente variedad que sacaron al mercado: rociera.
Rociera, un éxito frutal
“Es completísima: temprana, bastante productiva, con una fruta simétrica y de muy buena calidad. Aúna todo lo que buscan tanto comercializadoras como productores”, comenta el director de FNM sobre esta fresa de tacto firme, color claro, buen tamaño y un sabor algo ácido que se equilibra con un dulzor muy acentuado (lo que la hace perfecta para añadir a las ensaladas o en tartas). Tantas son sus virtudes, que según datos del IFAPA ya en 2017 se situó como la segunda variedad más producida de la zona, con el 19,3%, por detrás de florida fortuna, desarrollada por la universidad de esta ciudad estadounidense. En la campaña de 2023, seis años después, el podio aún lo ocupan estas dos fresas.
Tras rociera han llegado otras como rikas o marisma -muy temprana, con un bocado supercrujiente y de un sabor dulce y color bastante intensos, perfecta para tomar con yogur o cualquier otra textura cremosa- pero fue con la primera con la que consiguieron entrar en el mercado internacional: “Ha viajado mucho: la han comprado en Inglaterra, Países Bajos o Alemania, por ejemplo”, afirma María Bayo, directora comercial de FNM. “Tiene un rojo muy claro, que es algo que gusta mucho en el exterior; en España y Portugal prefieren un color más intenso”, dice Juan Manuel.
La importancia de la variedad
“En España no le damos el nombre que debemos a las variedades, que es algo que sí hacen en Francia, por ejemplo, donde casi todos conocen la gariguette y demás”, declara María Bayo, que continúa: “Una de nuestras luchas es difundirlas para que el cliente sepa cuáles son sus preferidas y pueda comprarlas, como ocurre con las manzanas”.
La encargada del departamento comercial de FNM asegura que las etiquetas donde se remarca solo la zona de producción no ayudan a esa puesta en valor de la variedad: “Si ponemos ‘fresa de Huelva’ lo aglutinamos todo, y ahí entran incluso algunas fresas tempranas que no tienen sabor. Tenemos que hacer una diferenciación”.
Más de dos décadas después de la fundación de FNM, esta empresa es hoy el programa de mejora con más presencia en Huelva, la principal zona de producción de fresa de toda Europa. Atrás quedan ya esos años donde toda la fruta era igual, donde no había distinciones entre niveles de azúcares, acidez, firmeza o color. Juan Manuel Arenas resume bien el éxito de una compañía creada en y para su zona: “Hemos conseguido darle la vuelta a la tortilla: antes recibíamos variedades de la Universidad de California, y ahora somos nosotros quienes las llevamos allí y a otras tantas partes del mundo”.
France24 - World
French unions see threat of Yellow Vest rerun over Macron's retirement push
Issued on: 18/03/2023 - 12:08Modified: 18/03/2023 - 12:52
Camille KNIGHT
French President Emmanuel Macron's move to force through his deeply unpopular pension reform, without a vote in parliament, could rekindle social unrest reminiscent of the Yellow Vest movement, union leaders and analysts have warned as protests continue to sweep the country.
France24 - World
Protests resume across France after Macron forced through contested pension reform
Issued on: 18/03/2023 - 09:35Modified: 18/03/2023 - 16:43
NEWS WIRES
Camille KNIGHT
People took to the streets across France on Saturday after President Emmanuel Macron imposed an unpopular pension overhaul without a parliament vote.
Macron's government on Thursday invoked a controversial executive power to force through the bill by decree, which is legal according to the constitution.
The move has caused outrage among the political class as well as angry protests in the street, presenting the 45-year-old leader with one of his biggest challenges less than a year into his second and final mandate.
The president has since Thursday not made any public comments on the bill to raise the retirement age from 62 to 64 or the ensuing popular discontent.
A source within his circle however told AFP on Saturday evening that he was "following developments".
Police on Saturday banned gatherings on a key Paris square opposite parliament after two nights of unrest at the site, but protesters still rallied for a march in another part of the capital.
Among them, a 55-year-old woman, who only gave her surname as Allemand, said she was there because she couldn't wait until she was 64 to retire.
"I'm already exhausted," said the public health sector employee.
"I sit in front of a computer screen all day. My eyes hurt, my head hurts and I've already had two blood clots."
'Fed up'
Many also demonstrated in other towns and cities around the country on Saturday after regional unions called for a weekend of protests.
Ariane Laget, 36, was among some 200 people demonstrating in the small southern town of Lodeve.
"We're fed up. We feel like we're being trampled on and no one is listening," she said.
Thousands took to the streets in the western city of Nantes.
"Death to the king," read one placard, in an apparent reference to the president.
Tensions escalated slightly in the afternoon in Nantes as some protesters lobbed bottles at member of the security forces who retaliated with tear gas, an AFP photographer said.
In the southwestern city of Bordeaux, an AFP photographer saw trash containers ablaze.
Unions have called for another day of nationwide strikes and rallies on Thursday.
Opinion polls have shown around two-thirds of French people oppose the reform, which will also require people to work longer for a full pension.
The government has said it is necessary to avoid the system from slipping into deficit, and bring France in line with its European neighbours where the legal retirement age is typically higher.
But critics say the changes are unfair for people who start working at a young age in physically challenging jobs, and women who interrupt their careers to raise children.
No-confidence vote
In parliament, opposition lawmakers have filed two motions of no confidence in the government, which are to be debated on Monday afternoon according to parliamentary sources.
They hope to garner enough support to topple the cabinet and repeal the law.
But Prime Minister Elisabeth Borne's government is largely expected to survive any no-confidence vote.
The motion would need backing from around half the group of opposition right-wing Republicans, a scenario seen as highly improbable.
Saturday's protests follow two previous nights of unrest.
Thousands of people rallied in Place de la Concorde opposite parliament on Friday evening to vent their frustration.
Groups of people threw bottles and fireworks at the security forces, who responded by firing tear gas to try to clear the square. Police said they made 61 arrests.
In the eastern city of Lyon, demonstrators tried to break into a town hall and set fire to the building, said police, who reported 36 arrests.
Trash strike
Protests since mid-January have garnered some of the largest crowds in decades, but the popular movement seemed to be starting to wane in the days before the government imposed the bill.
The capital's municipal rubbish collectors have however kept up a rolling strike, leaving an estimated 10,000 tonnes of trash festering in the streets by Friday.
A union representative on Saturday said strikers at three incinerators outside Paris would let some garbage trucks through "to limit the risk of an epidemic".
Police said trucks from five depots had resumed work.
In the energy sector, the CGT union has said strikers were halting production at two refineries over the weekend.
Unions from national train operator SNCF on Friday urged workers to continue another continuous strike.
Macron put the pension reform at the centre of his re-election campaign last year.
But the former banker lost his parliamentary majority in June after elections for the National Assembly.
(AFP)
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FRANCE IN TURMOIL
Bitter pension battle turns to democratic crisis as Macron bypasses French parliament
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A dog day afternoon in French politics as Macron uses 'nuclear option' to raise retirement age
CITY OF LITTER
Rubbish piles up in streets of Paris as France’s pension battle enters final stretch
Известия (RUS)
Путин лично поздравил Си Цзиньпина с переизбранием на пост председателя КНР
Президент России Владимир Путин на встрече с Си Цзиньпином 20 марта в Кремле заявил, что рад лично поздравить его с переизбранием на пост председателя КНР.
«Уважаемый господин председатель, дорогой друг, добро пожаловать в Россию, в Москву. Рад возможности уже лично поздравить вас с переизбранием на пост главы Китайского государства», — сказал Путин.
10 марта депутаты Всекитайского собрания народных представителей единогласно переизбрали Си Цзиньпина на должность председателя КНР. Он стал первым в истории Китая председателем, избранным на третий срок.
New York Times - World
La policía y el ejército de Perú usaron fuerza excesiva contra manifestantes
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Una investigación de The New York Times revela que las fuerzas de seguridad dispararon municiones letales contra civiles desarmados, en las protestas de diciembre y enero.
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Por Brent McDonald y Ainara Tiefenthäler
Graphics by James Surdam
En el transcurso de cinco semanas, las fuerzas de seguridad de Perú respondieron repetidamente a las protestas antigubernamentales con lo que los expertos califican como fuerza excesiva, lo que incluye accionar escopetas con munición letal y disparar rifles de asalto contra los manifestantes que huían, así como ocasionar la muerte de personas desarmadas que estaban a cientos de metros de distancia, según revela una investigación de The New York Times.
Las protestas comenzaron a principios de diciembre, desencadenadas por la destitución y detención del presidente Pedro Castillo, quien intentó disolver el Congreso y gobernar por decreto. Tanto los militares como las fuerzas de la Policía Nacional han participado en las medidas represivas que se han concentrado en las provincias del sur, donde Castillo tenía su base de apoyo.
Algunos manifestantes exigen que se redacte una nueva Constitución que aborde los arraigados problemas de pobreza y desigualdad.
Cuarenta y ocho civiles han muerto y más de 970 han resultado heridos, según la Defensoría del Pueblo de Perú. La investigación del Times descubrió que la mayoría de las muertes fueron causadas por armas de fuego.
El Times analizó cientos de videos e imágenes, revisó informes de autopsias y balística y habló con testigos y expertos. Analizamos en detalle ocho muertes ocurridas en diciembre y enero en tres localidades —en las ciudades de Ayacucho, Juliaca y Macusani— para mostrar que los militares y la policía utilizaron tácticas letales, a menudo en aparente violación de sus propios protocolos, que estipulan el uso de fuerza razonable y proporcional al responder a disturbios civiles.
“El factor clave es que la policía no está utilizando la fuerza letal de forma proporcional”, afirmó Joel Hernández, de la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Hernández ayudó a efectuar una evaluación sobre el terreno de la violencia, y la calificó de “excesiva para el objetivo de controlar la protesta”.
Las protestas han desembocado en escaramuzas violentas entre agentes de la policía y manifestantes. Al menos 363 agentes de las fuerzas de seguridad habían sido heridos hasta finales de febrero, según el Ministerio de Salud. Con la intención de tomar aeropuertos y atacar edificios gubernamentales, los manifestantes han arrojado piedras con hondas y lanzaron explosivos improvisados. Un oficial de policía murió cuando una turba enfurecida quemó su vehículo. Las autoridades dijeron que los bloqueos de carreteras de los manifestantes provocaron accidentes de tráfico e impidieron el traslado a los hospitales, lo que contribuyó a la muerte de 11 personas.
La presidenta de Perú, Dina Boluarte, hizo campaña como líder de izquierda y aliada de los pobres de las zonas rurales, pero luego ha adoptado una línea dura contra los manifestantes. Boluarte ha dicho que la policía y el ejército respondieron conforme a la Constitución, las leyes y los protocolos del país, y culpa de las muertes a delincuentes violentos y armados.
“Eso no es una protesta pacífica. Eso es una acción violenta generada por un grupo de personas radicales”, dijo Boluarte en un discurso el 24 de enero, después de que 18 civiles fallecieran en Juliaca. Ese grupo de personas, de acuerdo con la presidenta, tienen una agenda política y económica “basada en el narcotráfico, en la minería ilegal y el contrabando”.
Pero en los cientos de imágenes y otros materiales examinados, el Times no encontró pruebas de que las armas caseras portadas por algunos manifestantes causaran muertes de civiles. Y la ministra de Relaciones Exteriores de Perú, Ana Cecilia Gervasi, declaró al Times en febrero que el gobierno no contaba con pruebas de que las protestas estuvieran siendo impulsadas por grupos criminales.
La fiscalía peruana está investigando a Boluarte y las acciones de su gobierno relacionadas con las protestas.
Tanto Boluarte, como el Ministerio de Defensa y la Policía Nacional del Perú no han respondido a las preguntas del Times.
Los videos e imágenes de este reportaje contienen escenas de violencia explícita.
Ayacucho: manifestantes baleados con fusiles de asalto
El 15 de diciembre, un día después de que Boluarte declaró un estado de emergencia nacional que le otorgaba a la policía mayores poderes para detener a personas e ingresar en propiedades privadas sin orden judicial y autorizaba al ejército a colaborar en el control de los disturbios civiles, un grupo de soldados peruanos apostados en Ayacucho acudió al aeropuerto local para desalojar a los manifestantes que se encontraban ahí.
Al final del día, 10 civiles habían muerto o recibido heridas mortales. Todos por armas de fuego.
En dos de los casos en Ayacucho analizados por el Times, las pruebas visuales y los documentos muestran que los soldados desplegaron un uso excesivo y letal de la fuerza contra los civiles.
Los videos muestran que alrededor de las 2:00 p. m., elementos de policía comienzan a disparar gases lacrimógenos contra unos 150 manifestantes reunidos en el aeropuerto, y que algunos respondieron lanzando o arrojando piedras. Más de una decena de soldados avanzaron con fusiles de asalto Galil. El Times tuvo acceso a un registro militar de las armas entregadas a los soldados destacados en Ayacucho que confirma que más de 80 efectivos recibieron fusiles Galil ese mismo día.
A medida que más manifestantes intentaban tomar el aeropuerto de nuevo, las imágenes muestran a los soldados haciendo que retrocedan y persiguiéndoles hasta las calles residenciales adyacentes, mientras disparaban de manera indiscriminada en dirección a los civiles que huían.
Un video grabado hacia las 6:30 p. m. capta a varios soldados en la esquina suroeste del aeropuerto disparando hasta 20 veces con fusiles de asalto Galil en dirección a un parque de la ciudad donde había gente escondida detrás de árboles y muros bajos de hormigón.
Los explosivos improvisados lanzados por los manifestantes detonaban a decenas de metros de los soldados, que parecían no inmutarse y seguían disparando.
A las 6:35 p. m., a dos cuadras de distancia, una cámara de seguridad situada frente a un parque municipal graba una bala que alcanza por la espalda a Christopher Michael Ramos Aime, de 15 años, cuando cruzaba la calle.
La bala alcanzó a Christopher con tal fuerza que le atravesó la parte superior del torso, saliendo por el hombro opuesto, según un informe de balística realizado por la policía peruana y consultado por el Times. El reporte estimaba que la bala, que no fue recuperada, tenía unos 5 milímetros de diámetro.
Las imágenes muestran a soldados disparando hacia donde estaba Christopher con fusiles de asalto Galil. Los soldados estaban a unos 90 metros de distancia, una distancia dentro del rango de alcance de 396 metros del arma, y dispararon proyectiles de 5,56 milímetros, consistentes con la bala que mató a Christopher, según un análisis del Times y la revisión de un experto forense que pidió permanecer en el anonimato porque no está autorizado para hablar con los medios de comunicación.
Momentos después, a una cuadra de distancia, José Luis Aguilar Yucra, de 20 años, cae muerto de un balazo en la cabeza. Un video muestra que estaba parado en la acera entre un grupo de personas cuando es impactado por una bala.
Aproximadamente en ese momento, parece que los soldados disparaban desde un muro del cementerio ubicado a 76 metros de distancia, un rango dentro del alcance de un fusil Galil, y en la línea de visión del sitio donde Aguilar Yucra estaba de pie.
Las imágenes muestran que, después de que los soldados se retiran el lugar, un grupo de personas recupera del pavimento más de una decena de casquillos usados, identificados por el Times como munición de 5,56 milímetros.
Según el informe de balística, la herida de bala en la frente de Aguilar Yucra corresponde a un proyectil de 5 milímetros, consistente con la munición utilizada por el fusil de asalto militar Galil.
El Ministerio de Defensa de Perú no ha respondido a las solicitudes de información sobre estos dos casos concretos, pero dijo en un comunicado el 16 de diciembre que su personal había sido atacado en el aeropuerto con “objetos contundentes, explosivos y armas de fuego artesanales”. En las imágenes analizadas, el Times no encontró indicios de que los manifestantes portaran armas.
Los videos parecen mostrar que tanto Christopher como Aguilar Yucra estaban desarmados y, como estipulan los protocolos militares, no representaban “un peligro inminente de muerte o lesiones graves” para los agentes ni para nadie cuando recibieron disparos.
Otras seis víctimas presentaban heridas de bala compatibles con el calibre de la munición disparada por los fusiles Galil, según los expertos forenses de la Policía Nacional. Un informe de balística muestra que la policía recuperó una bala de 5,56 milímetros en una de las víctimas.
Juliaca: el día más mortífero de las protestas
El 9 de enero, tras varios días de marchas, Juliaca se convirtió en el escenario de los enfrentamientos más mortíferos desde que comenzaron las protestas. Dieciocho civiles, entre ellos tres menores y un residente médico, murieron por disparos, según los registros hospitalarios y de autopsias obtenidos por el Times. Otras 70 personas resultaron heridas, al menos 31 de ellas por arma de fuego. Un suboficial de policía murió luego de que su patrulla fue incendiada esa noche.
Las imágenes, documentos y testimonios recogidos por el Times ofrecen un relato detallado de la respuesta militar y policial desplegada ese día contra los manifestantes en el aeropuerto local, y sugieren que los agentes policiales que estaban en la primera línea fueron responsables de la mayoría de las personas heridas de bala y fallecidas. Las imágenes y los documentos oficiales también señalan la participación de elementos de la policía en otros tiroteos con civiles sucedidos en el centro de la ciudad esa noche.
El tiroteo comenzó por la tarde, cuando cientos de manifestantes se dirigieron al aeropuerto de Juliaca, que estaba resguardado por las fuerzas de seguridad. Algunas personas intentaron tomar las instalaciones, lanzando piedras y disparando lo que parecían ser fuegos artificiales con lanzadores caseros. Los efectivos policiales disparaban gases lacrimógenos desde tierra y, finalmente, también lo hizo el ejército desde un helicóptero que volaba a baja altura.
Las imágenes del aeropuerto y las calles cercanas muestran a los agentes apuntando y disparando repetidamente armas de fuego en la dirección en la que estaban los civiles. Un video muestra a un soldado disparándole a la multitud. El Times, en consulta con expertos en armamento, pudo identificar los tipos de armas de fuego que usaban los oficiales de policía y los militares ese día, y las municiones que dispararon.
Poco antes de las 2:00 p. m., Gabriel Omar López Amanqui, de 35 años y padre de dos hijos, fue fotografiado lanzándole piedras a una fila de agentes de policía cerca del aeropuerto. Minutos después, le dispararon. En el informe de la autopsia se describen más de 70 pequeñas heridas penetrantes compatibles con perdigones o postas —un tipo de munición letal que suelen disparar las escopetas calibre 12—, algunas de las cuales le causaron lesiones mortales en el corazón y los pulmones.
Según el experto forense que analizó los documentos para el Times, es probable que la escopeta disparada contra López apuntara por encima de la cintura a una distancia de menos de 20 metros.
Pareciera que esa táctica viola los protocolos de la policía peruana, que establecen que ante manifestantes que lanzan objetos contundentes como piedras, los agentes deben usar balas de goma, apuntar a las extremidades inferiores y disparar a una distancia no inferior a los 35 metros.
Las directrices policiales también establecen que el primer paso para controlar a una multitud descontrolada debe ser detener a los actores violentos. Ese día fueron detenidas 11 personas en las protestas en Juliaca, según la Coordinadora Nacional de Derechos Humanos, un grupo de defensa de los derechos humanos.
Rápidamente las inmediaciones del aeropuerto se convierten en un caos, con varios muertos y decenas de heridos. Al anochecer, la multitud se dispersa, pero pequeños grupos de manifestantes seguían enfrentándose a los efectivos policiales en el centro de la ciudad, y al menos tres civiles más resultan muertos.
Uno de esos civiles es Eberth Mamani Arqui, quien estaba varias cuadras al oeste de una comisaría de la Policía Nacional con un grupo de más de una decena de personas. Las imágenes tomadas en ese momento muestran a agentes armados con equipamiento antidisturbios que corrían en dirección a la multitud. Un video capta a los civiles gritando a los agentes por la calle, cuando se oye un disparo y Mamani cae de espaldas al suelo.
Mamani, de 40 años, murió luego de recibir un disparo en el rostro. Era un operador de maquinaria pesada y tenía un hijo de 8 años.
A dos cuadras al norte de la comisaría de la Policía Nacional se produjo otro enfrentamiento, en el que al menos cuatro civiles fueron heridos de bala, dos de ellos mortalmente. Según el análisis de las imágenes grabadas durante aproximadamente una hora, se produjeron repetidos disparos de fusil en dirección a los peatones y manifestantes, algunos de los cuales lanzaban lo que parecen ser fuegos artificiales hacia los agentes.
A las 7:51 p. m., las imágenes de un circuito cerrado de televisión mostraban a un grupo de personas que arrastraron fuera del campo de visión de los agentes de policía a dos jóvenes que recibieron disparos mortales. En imágenes tomadas con un teléfono celular en el lugar, las víctimas yacían en la acera, sangrando abundantemente. El Times ha identificado a estas dos víctimas como Paul Franklin Mamani Apaza, de 20 años, y Brayan Apaza Jumpiri, de 15.
Según el informe de la autopsia de Mamani Apaza, el joven murió por un tiro de un proyectil de 7,62 milímetros en el pecho, que coincide con la munición de los fusiles de asalto Kalashnikov usados por los efectivos policiales.
Brayan tenía una bala alojada en la cabeza, según los testimonios, los informes médicos y la autopsia. Murió tras permanecer tres días en coma.
Los 18 civiles que resultaron heridos mortalmente en Juliaca el 9 de enero, excepto uno, murieron por disparos en la parte superior del cuerpo, cuatro de ellos en la cabeza. Los expertos forenses encontraron balas de 7,62 milímetros en cuatro de los cadáveres, incluido el de Mamani Apaza. Otras ocho víctimas también presentaban heridas compatibles con fusiles de asalto policiales y militares. Al menos tres víctimas, entre ellas López Amanqui, murieron por municiones letales que coinciden con las que usan las escopetas que portaban las fuerzas de seguridad en el aeropuerto.
Según la Policía Nacional, un agente murió y otro resultó herido en la madrugada del 10 de enero en Juliaca, cuando fueron atacados por una turba enfurecida que incendió su patrulla. Otros seis agentes heridos durante las protestas del 9 de enero fueron trasladados en helicóptero a un hospital de Lima.
En un discurso televisado dos semanas después, Boluarte afirmó que “no es la policía que está disparando” y que la mayoría de las muertes en Juliaca se debían a armas caseras o ilegales. “La policía no usa esas armas letales”, afirmó. El gobierno no ha aportado ninguna prueba que respalde esa afirmación.
Macusani: disparos a distancia
El 18 de enero, otros dos manifestantes, Sonia Aguilar Quispe y Salomón Valenzuela Chua, murieron por disparos mientras cientos de personas se concentraban en Macusani, una ciudad al sur de Perú. Los disparos que los mataron parecen haber sido efectuados por la Policía Nacional, según pruebas visuales, análisis de audio y relatos de testigos recogidos por el Times.
Por la tarde, tras una marcha pacífica en Macusani, las imágenes muestran a decenas de personas dispersas a lo largo de un camino de tierra que pasa por la comisaría de la Policía Nacional de la ciudad. Algunos manifestantes lanzan piedras, explosivos improvisados e insultan a los agentes que estaban dentro y fuera del edificio, en un perímetro de unos 90 metros de distancia. Los agentes de policía lanzaron gases lacrimógenos y se oyeron disparos esporádicos.
En un video que parece filmado desde el interior de la comisaría, un agente disparaba con un fusil de asalto Kalashnikov contra los manifestantes que estaban en un cerro. Una transmisión en directo de una hora de duración desde el exterior de la comisaría capta disparos repetidos desde la entrada del edificio. Los agentes también disparaban desde el techo de la comisaría.
Alrededor de las 5:50 p. m., se produjo una ráfaga de seis disparos en rápida sucesión que causaron conmoción en las personas que estaban en el cerro porque Aguilar Quispe recibió un disparo en la cabeza. Según los testimonios de los testigos, estaba de pie entre la multitud cuando la alcanzó la bala.
Aguilar Quispe, de 35 años y madre soltera de dos niños pequeños, llegó al hospital ya muerta, con el cráneo fracturado por la bala, según los informes de la autopsia.
El sonido de los disparos —uno de los cuales se cree que mató a Aguilar Quispe— fue captado en dos emisiones de video en directo: una se grabó cerca de la comisaría de policía y la otra en la protesta en lo alto del cerro, a menos de 45 metros de Aguilar Quispe.
El Times les pidió a dos expertos que analizaran el audio. Robert C. Maher, experto en acústica de disparos de la Universidad Estatal de Montana en Bozeman, dijo que el sonido de los disparos era coherente con disparos de rifle dirigidos en la dirección general de los manifestantes. Steven Beck, exasesor de acústica del FBI, dijo que la distancia del tirador coincidía con la ubicación de la comisaría.
Valenzuela, de 30 años, camionero, operador de maquinaria pesada y padre de cuatro hijos, se encuentra cerca cuando Aguilar Quispe fue abatida. Una media hora más tarde, él también recibe un disparo, a pocos pasos de distancia, y fallece al día siguiente de un disparo en el pecho, según consta en su autopsia.
Esa noche, una turba incendió la comisaría de la Policía Nacional de Macusani. Según las noticias locales, los agentes fueron rescatados en helicóptero. No se informó de ningún herido.
Responsabilidad del gobierno
En total, las 48 víctimas civiles de Perú tenían edades comprendidas entre los 15 y los 62 años. Entre las muertes analizadas se encuentran la de Sonia Aguilar Quispe, una mujer que estudiaba en el extranjero y regresó a casa para cuidar de sus padres; la de José Luis Aguilar Yucra, un joven padre que trabajaba en una tienda de refrescos, y la de Brayan Apaza Jumpiri, un estudiante de secundaria que decía que quería ser agente de policía.
Algunos familiares entrevistados por el Times expresaron su temor a las represalias de las autoridades y dijeron que las víctimas han sido tachadas de terroristas en los medios de comunicación locales.
“Mi hijo tenía un futuro adelante”, dijo Asunta Jumpiri Olbea, madre de Brayan, quien acababa de cumplir 15 años. “Mi hijo no es un terrorista. Ellos son terroristas y nos están matando como animales”.
El Ministerio Público de la fiscalía de Perú está investigando a Boluarte por posibles delitos de “genocidio, homicidio calificado y lesiones graves” relacionados con las protestas e intenta determinar la responsabilidad de cada muerte por arma de fuego. Al mismo tiempo, en un documento interno oficial del 27 de febrero el ministerio ha dicho que dejará de prestar servicios de investigación, incluido el uso de expertos forenses y balísticos —servicios que pueden ser cruciales para las investigaciones de derechos humanos—, a menos que lo soliciten específicamente los principales fiscales del país.
Hasta la fecha, no se ha acusado ni detenido a ningún militar o agente de policía en relación con las muertes ocurridas en las protestas.
John Ismay colaboró desde Washington. Julie Turkewitz colaboró desde Bogotá, Colombia. Mitra Taj colaboró desde Lima. Haley Willis colaboró desde Nueva York.
Brent McDonald es corresponsal sénior de video para el Times en Washington. Produce cortos documentales, reportajes en video e investigaciones visuales. @DocuBrent
Ainara Tiefenthäler es videoperiodista y trabaja en el equipo de Investigaciones visuales. Fue una de las periodistas galardonadas con el Premio Pulitzer 2022 de Reportaje Internacional por la cobertura del Times sobre la gran cantidad de víctimas civiles en los ataques aéreos liderados por Estados Unidos. @tiefenthaeler
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France24 - World
Journalist Olivier Dubois, last French hostage, released from captivity
Issued on: 20/03/2023 - 14:51Modified: 20/03/2023 - 15:02
FRANCE 24
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French journalist Olivier Dubois, who was abducted in Mali in April 2021, was released on Monday and taken to neighbouring Niger.
French journalist Olivier Dubois was abducted in Mali’s Gao region (north) on April 8, 2021, by the al Qaeda-linked Group to Support Islam and Muslims (GSIM).
The journalist announced his kidnapping in a video that appeared on social media on May 5 the same year. “He was on his way to Gao to interview a jihadist leader. We now know he was captured by thugs who then handed him over to GSIM,” FRANCE 24’s jihadist expert Wassim Nasr said.
During a trip to Ivory Coast on December 10, 2022, French Foreign Minister Catherine Colonna said France was doing “everything possible” to allow for the journalist to be freed.
Dubois worked for various French news outlets when he was kidnapped, including Libération, Le Point and Jeune Afrique. He was held for almost two years. Up until his release, he was the only French hostage still in captivity since the October 2020 release of Sophie Pétronin, a charity worker who was kidnapped in Mali in 2016.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Yevgeny Prigozhin, el líder de un ejército privado ruso que también quiere librar batallas políticas
En sus intervenciones públicas mezcla declaraciones grandilocuentes y críticas dirigidas al ejército ruso, mientras trata con cuidado a la jerarquía política y con respeto al presidente Vladimir Putin.
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Por Anatoly Kurmanaev
Durante meses, Yevgeny Prigozhin ha sido el líder militar ruso más público y desafiante en Ucrania. Cuando no está elogiando el heroísmo de su fuerza de combate privada desde el frente, critica a los generales rusos por privarlo de los suministros que necesita para terminar el trabajo que ellos no pudieron hacer.
Sin embargo, mientras sus mercenarios luchan por tomar el control de la ciudad oriental de Bajmut, Prigozhin se enfoca cada vez más en el frente interno de Rusia, en lo que muchos analistas ven como una estrategia para asegurar una salida política de la debilitante lucha en el campo de batalla.
Prigozhin ha dicho que su fuerza de combate, Wagner, pasará a un segundo plano después de que termine la lucha por Bajmut “para recargar gradualmente, para reducirse”. También agregó, en un mensaje de video publicado el 11 de marzo, que Wagner se “transformaría en un ejército con ideología, y esta ideología será la lucha por la justicia”.
Esas declaraciones coincidieron con otros anuncios recientes que sugieren que Prigozhin quiere dejar su posición como líder militar y desempeñar un papel más importante en la sociedad rusa.
La semana pasada, Wagner, que operaba en secreto desde el año pasado, anunció que abrirá centros de reclutamiento en 42 ciudades rusas, a pesar de la reducción del grupo de veteranos que conformaron la columna vertebral de sus fuerzas. Hace poco, Wagner también abrió un club juvenil patriótico, llamado Little Wagnerite, y organizó una exposición de arte a favor de la guerra.
El cambio coincide con una ola de especulaciones sobre las ambiciones políticas de Prigozhin, ya que mezcla declaraciones grandilocuentes y críticas dirigidas al ejército de Rusia, mientras trata con cuidado a la jerarquía política y con respeto al presidente Vladimir Putin.
“Él ve que su futuro está en riesgo y está luchando por encontrar su lugar en el panorama general de la guerra, después de Bajmut”, dijo Jack Margolin, un experto en las empresas militares privadas de Rusia con sede en Washington.
Prigozhin ha redoblado sus esfuerzos para demostrar el amplio apoyo que Wagner tiene entre los empresarios, políticos y militares rusos.
La semana pasada, agradeció públicamente al ministro de Industria de Rusia y a un ejecutivo del conglomerado militar-industrial Rostec por proporcionar municiones.
En los últimos meses, también ha mostrado sus vínculos con funcionarios regionales y políticos nacionalistas al margen del sistema político de Putin, así como con otros líderes paramilitares prorrusos. Wagner cuenta con el respaldo del gobernador de la región rusa de Kursk, Roman Starovoyt, quien en enero realizó un curso de capacitación en la base del grupo. Con frecuencia, su región ha sido un objetivo de los ataques con misiles y drones ucranianos.
Los analistas dicen que este tipo de alianzas podrían servir de preludio a la transformación de Wagner en un movimiento político que, a través de campañas de reclutamiento y propaganda, ayudará al objetivo de Putin de movilizar a la sociedad rusa para una guerra prolongada. Eso permitiría que Prigozhin le demuestre su valía al Kremlin, aunque Wagner sufra derrotas en el campo de batalla, dijo Margolin.
Al mismo tiempo, Prigozhin sigue criticando a los altos oficiales militares por negar a sus fuerzas suministros críticos. El domingo, llegó a afirmar que los militares rusos estaban pasando por alto la burocracia militar para donar algunas de sus escasas municiones a Wagner.
“Militares como esos son la mayoría”, dijo en una nueva declaración el lunes. “Es solo que nos perdimos el momento en que sinvergüenzas e intrigantes no calificados aplastaron a estos tipos humildes”, dijo, usando sus insultos habituales para el Estado Mayor ruso.
Los ministerios de Defensa e Industria de Rusia y Rostec no respondieron a las solicitudes de comentarios.
Para algunos analistas, la ráfaga de alardes y proyecciones grandiosas de Prigozhin revela una lucha perdida contra los principales generales de Rusia.
“Veo cierta desesperación aquí”, dijo Kirill Rogov, fundador de Re: Russia, un grupo de análisis. “La influencia de Prigozhin se ha debilitado notablemente porque no ha tomado Bajmut, además está sufriendo grandes pérdidas y no está claro cómo las repondrá”.
El politólogo ruso Dmitri Oreshkin dijo que Putin había tolerado la franqueza y la autonomía militar de Prigozhin porque su gran avance sobre Bajmut había presionado al ejército ruso regular a mostrar un éxito similar en otras partes de Ucrania.
El mismo Prigozhin ha enmarcado su papel en el campo de batalla en términos similares. Como Wagner avanza, “otros deben tratar de seguirnos para evitar la humillación”, dijo en un video publicado el 4 de marzo.
Putin apostó por Prigozhin el verano pasado, después de los sucesivos desastres militares de las fuerzas rusas durante los primeros meses de la guerra.
A Wagner se le permitió aumentar sus filas con decenas de miles de hombres reclutados directamente de las prisiones rusas. Putin emitió indultos masivos para los convictos que se alistaron, una desviación del precedente legal que en ese momento reveló la magnitud de la relación del Kremlin con el proyecto de Prigozhin.
Lanzados a la batalla con poco entrenamiento, los exconvictos han agotado gradualmente a las defensas ucranianas alrededor de Bajmut después de repetidos asaltos ofensivos, lo que permitió que el grupo tomara el control de la mitad oriental de la ciudad la semana pasada. Las fuerzas rusas no han logrado avances significativos en otros lugares.
A lo largo de los meses de batalla en Bajmut, Prigozhin parece disfrutar de su papel como provocador militar de Rusia, publicando acusaciones de incompetencia cargadas de obscenidades contra altos comandantes e insultando a los familiares del ministro de Defensa, Sergei K. Shoigú.
Prigozhin se ha burlado del yerno de Shoigú por vacacionar en Dubái y coquetear con una actitud antibélica, y la semana pasada dijo que Wagner había reclutado a un hombre que se llama igual que el yerno del ministro. Luego los canales de redes sociales afiliados a Wagner publicaron un video del combatiente maldiciendo al yerno.
Pero si bien el progreso de Wagner en Bajmut ha puesto a Rusia en la cúspide de su primera victoria significativa desde el verano pasado, también ha expuesto los límites de la estrategia militar de Prigozhin y el costo de sus ataques contra los jefes de defensa rusos.
El mes pasado, Prigozhin dijo que Wagner había perdido el acceso a las cárceles rusas para reclutar combatientes; la semana pasada agregó que él y sus representantes han sido vetados de las instalaciones militares rusas. Esas decisiones han interrumpido el acceso de Wagner a reclutas y suministros, dijo. También suele quejarse por la falta de municiones.
Funcionarios ucranianos dijeron este mes que Wagner había comenzado a quedarse sin combatientes exconvictos, lo que lo obligó a utilizar unidades profesionales más eficientes pero escasas. Eso amplifica el costo de las bajas.
El domingo, Prigozhin reconoció el lento ritmo del avance en Bajmut, calificó la lucha como “difícil” y dijo que los defensores ucranianos continuan “aferrándose a cada metro”.
En los últimos días, Prigozhin también ha advertido sobre una contraofensiva ucraniana que busca liberar a la ciudad, y dijo que eso podría colapsar todo el frente de Rusia si el ejército regular no acude en ayuda de Wagner.
“Está recurriendo a la opinión pública y a los medios de comunicación porque ya no puede resolver los problemas tras bastidores”, afirmó Margolin, el analista.
Prigozhin accedió a responder algunas preguntas por escrito y dijo que sus planes para convertir a Wagner en un ejército ideológico se referían al entrenamiento político de sus combatientes, más que a un proyecto político más amplio.
“La preparación ideológica, en mi opinión, aumentará en gran medida la eficacia de nuestras unidades”, dijo.
Analistas rusos y occidentales afirmaron que la volatilidad de la política y la sociedad rusas en tiempos de guerra difículta poder predecir el éxito de Prigozhin en su transformación de líder paramilitar en figura política nacional. Ya ha modificado su imagen pública en otras ocasiones, pasando de ser un estafador convicto a un magnate del cáterin que llegó a ser conocido como “el chef de Putin”.
Una encuesta nacional realizada a principios de febrero por la encuestadora moscovita Russian Field reveló que el 41 por ciento de las personas consultadas aprobaba el papel de Prigozhin en la guerra. Según Artemiy Vvedenskiy, fundador de Russian Field, esto lo convierte en uno de los líderes bélicos más populares del país.
Sin embargo, a pesar de la hiperactividad de Prigozhin en las redes sociales, la misma encuesta reveló que casi un tercio de los rusos no sabía nada de su esfuerzo bélico, lo que demuestra los límites de la creación de imagen en internet en un país donde la mayoría de la gente se sigue enterando de las noticias por la televisión.
Sergei Markov, exasesor del Kremlin e invitado habitual en los programas de la televisión estatal rusa, declaró el mes pasado que el Kremlin les ordenó a las cadenas televisivas que limitaran la cobertura de Prigozhin con el fin de limitar sus ambiciones.
Pero entre los rusos más jóvenes y conocedores de la tecnología que son partidarios de la guerra, Prigozhin ha avivado el sentimiento patriótico construyendo una poderosa narrativa antiélite. Según Rogov, sus mensajes culpan a los mandos militares incompetentes y corruptos de los reveses militares de Rusia y de sus enormes pérdidas.
Hasta ahora, esta narrativa le ha servido a Putin para movilizar a los partidarios de la guerra y presionar a sus generales con el fin de que actúen. Pero podría ser contraproducente si la suerte de Rusia en el campo de batalla se vuelve catastrófica, dijo Rogov, porque fue Putin quien nombró a los comandantes.
El analista sostiene que, en un sistema que hace hincapié en la unidad pública, “Prigozhin podría convertirse en una poderosa fuerza desestabilizadora”.
Alina Lobzina colaboró en la investigación y Anton Troianovski en el reporteo.
Anatoly Kurmanaev es corresponsal en el extranjero y cubre la transformación de Rusia tras la invasión de Ucrania. @akurmanaev
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Известия (RUS)
Дилеры перечислили самые дефицитные иномарки в России
Самый острый дефицит среди популярных иномарок массового сегмента в России зафиксирован на французскую марку Renault. Об этом сообщили 20 марта в ассоциации «Российские автомобильные дилеры» (РАД).
«Также нехватка <...> сохраняется по южнокорейским брендам Kia и Hyundai», — сообщили «РИА Новости» в ассоциации.
В компании «Рольф» заявили, что остались небольшие запасы Volkswagen и Skoda.
При этом там уточнили, что стремятся восполнять дефицит наиболее востребованных моделей автомобилей через альтернативные каналы поставок.
Geely–были: китайские авто могут занять 60% рынка России в 2023 году
Как это повлияет на цены и развитие отечественного автопрома
Чешский автопроизводитель Skoda 16 марта заявил о невозможности продолжать работу на территории России.
В начале марта сообщалось, что в Москве закончились официально ввезенные Volkswagen Touareg.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina
Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.
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Por Natalie Alcoba
BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.
Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.
Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.
“Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.
Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.
Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.
“Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.
Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.
Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.
“Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.
Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.
“Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.
Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.
Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.
Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.
Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.
“Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.
La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.
Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.
Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.
“Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.
Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.
“Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.
El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.
En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.
The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.
Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.
“Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.
“Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.
El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.
Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.
Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.
Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.
“Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.
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Известия (RUS)
Британский Институт государственного управления признан нежелательным в РФ
Деятельность британского Института государственного управления признана нежелательной в России. Об этом в понедельник, 20 марта, сообщается на сайте Генпрокуратуры РФ.
В сообщении отмечается, что надзорное ведомство провело проверку и выявило агрессивную, милитаристскую риторику со стороны функционеров организации, а также проведение кампаний по дискредитации органов государственной власти и управления России. По мнению прокуроров, данная деятельность представляет угрозу основам конституционного строя, территориальной целостности и безопасности российского государства.
Также установлено, что при участии организации фабриковались «доказательства» вмешательства России во внутренние дела европейских государств. Кроме того, организовывались русофобские конференции и готовились соответствующие документы.
В связи с этим Генпрокуратура отправила в Минюст информацию о принятом решении для внесения института в перечень иностранных и международных неправительственных организаций, деятельность которых признана нежелательной на территории РФ.
Явки и роли: в Госдуме просят проверить НКО на получение денег от Великобритании
Кому и на что выделены крупные суммы
Ранее, 5 марта, сообщалось, что в перечень нежелательных организаций в РФ вошли латвийский фонд IStories fonds (признан в РФ иноагентом), управляющий медиапроектом расследований и репортажей «Важные истории», а также американская Ассоциация развития журналистики.
До этого, 18 февраля, Генпрокуратура России признала нежелательной деятельность в РФ украинской организации «Свободный Идель-Урал». Уточнялось, что она позиционирует себя как общественно-политическое движение, которое стремится к независимости республик Мордовия, Чувашия, Марий Эл, Татарстан, Удмуртия и Башкортостан.
Нежелательными в России признаются иностранные или международные неправительственные организации, деятельность которых может представлять угрозу основам конституционного строя РФ, обороноспособности страны или безопасности государства. Им запрещено вести деятельность в России. За нарушение этого запрета предусмотрены административные и уголовные меры наказания.
Valeurs Actuelles
Insécurité : les enlèvements liés au trafic de drogue se multiplient en France
Les violences liées au trafic de stupéfiants sont en augmentation. Au cours de l’année 2022, 128 enlèvements et séquestrations commis par des organisations criminelles ont été enregistrés par les forces de l’ordre, relève franceinfo le jeudi 16 mars. Soit une fois tous les trois jours.
« Les enlèvements entre groupes criminels sont apparus il y a une vingtaine d’années et se sont développés depuis », expliquait à RTL, le 3 mars, Yann Sourisseau, chef de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO). Un phénomène qui se pérennise depuis l’année 2020, où 129 enlèvements avaient été décomptés.
Une forme de règlement de compte
Ce type d’agissements vise généralement à régler des conflits entre trafiquants ou récupérer des dettes auprès de leurs débiteurs. Les victimes sont kidnappées pendant quelques heures, voire quelques jours, le temps pour les ravisseurs d’obtenir ce qu’ils réclament, ou de trouver un terrain d’entente avec leur victime avant de la relâcher.
Malheureusement, 2023 semble suivre le même chemin que les années précédentes. Dans les Pyrénées-Orientales, six personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’enlèvement, la séquestration et la torture d’un homme sur fond de trafic de stupéfiants ont été mises en examen début février et placées en détention provisoire. Dans la même veine, trois hommes ont été interpellés à Montpellier fin janvier 2023, suspectés d’avoir enlevé, battu et séquestré un homme pendant plusieurs heures sur fond de trafic de drogue. Début janvier, c’est un homme de 27 ans qui a été enlevé en pleine rue à Villeparisis, en Seine-et-Marne, par plusieurs individus cagoulés qui l’ont fait monter de force dans le coffre d’un véhicule.
France24 - World
UK's Braverman expected in Rwanda over asylum seeker deal
Issued on: 17/03/2023 - 22:32Modified: 17/03/2023 - 22:38
Camille NEDELEC
UK Interior Minister Suella Braverman's trip to Rwanda is being described as a bid to speed up the UK's controversial deal with Kigali to deport asylum seekers. Also in this edition: ten million children in West Africa's central Sahel region are in "extreme jeopardy" due to worsening violence, Unicef warns. Finally, Ghana mourns football hero Christian Atsu, who was killed in the earthquake in Turkey last month.
UK plan to deport asylum-seekers to Rwanda is legal, court rules
The Debate
Above international law? UK stands by Rwanda deportation scheme
UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling
Известия (RUS)
Росавиация рассказала о возможном открытии прямых рейсов в страны Африки и Азии
Россия рассматривает варианты открытия прямых рейсов в Мьянму, Малайзию, ЮАР, Эфиопию и другие страны. Об этом 20 марта сообщила Росавиация в телеграмме руководителям авиакомпаний.
«Прошу вас в срок до 17:00 22 марта представить в управление регулирования перевозок и международного сотрудничества Росавиации предложения по развитию авиаперевозок со следующими странами: открытие прямых рейсов из пунктов России в Мьянму, Малайзию, ЮАР, Тунис, Эфиопию, Бангладеш, Вьетнам, Индонезию, Марокко, Пакистан, Саудовскую Аравию», — приводит текст сообщения ТАСС.
Оценочное обсуждение: иностранным авиакомпаниям хотят ужесточить допуск в РФ
Каким образом Ространснадзор предлагает выстроить систему проверки безопасности зарубежных перевозчиков
13 марта глава Росавиации Александр Нерадько рассказал, что у России есть прямое авиасообщение с 34 иностранными государствами. При этом международные рейсы из РФ выполняют 14 компаний, а в обратную сторону — 53 иностранные авиакомпании из 27 стран.
Ранее, 12 марта, посол Судана в Москве Мохаммед Эльгазали Эльтижани Сирраджа заявил, что Хартум хотел бы вернуть прямое авиасообщение с Россией. Такое решение, по мнению главы дипмиссии, позитивно повлияет на двусторонние отношения, однако с российской стороной этот вопрос не обсуждался.
До этого, 10 марта, авиакомпания «Аэрофлот» сообщила, что начнет выполнять регулярные рейсы между Москвой и Гянджей (Азербайджан) с 5 марта 2023 года. Отмечается, что Гянджа станет вторым городом Азербайджана, в который будут летать самолеты перевозчика.
Ранее, 27 февраля, три крупнейшие китайские авиакомпании Sichuan Airlines, Beijing Capital Airlines и China Eastern Airlines сообщили о возобновлении рейсов в Шереметьево.
30 января министр иностранных дел РФ Сергей Лавров рассказал, что Россия и Пакистан обсуждают возобновление прямых авиарейсов между странами.
Valeurs Actuelles
En pleine grève des éboueurs, une manifestation pour défendre les rats à Paris
Est-il à propos d’organiser une manifestation pour défendre les rats en pleine grève des éboueurs parisiens ? C’est pourtant bien ce qu’a jugé opportun de faire Paris Animaux Zoopolis samedi 18 mars, rapporte Le Figaro. En effet, la cofondatrice de l’association, Amandine Sanvisens, a expliqué que son mouvement organisait un happening à 13 heures 30 ce samedi place Saint-Sulpice (6e arrondissement) pour défendre les rats. « On a fait notre demande auprès de la préfecture de police bien avant la grève des éboueurs, ça n’a aucun rapport », a-t-elle déclaré au Parisien.
Des « animaux étonnants, intelligents, sociaux et même rieurs, dotés de surprenantes capacités d’empathie »
La militante a expliqué que son association entendait « mettre le sujet rat sur la table » et interpeller la mairie de Paris dans l’espoir d’obtenir la création d’un groupe de travail, pour défendre les intérêts de « ces animaux étonnants, intelligents, sociaux et même rieurs, dotés de surprenantes capacités d’empathie ». La manifestation doit se dérouler sous la forme d’un happening ou les participants vont « brandir des silhouettes de rats pour faire changer le regard que l’on porte sur eux », et prononceront des discours tout en déroulant une affiche géante.
Pourtant, les scientifiques ne sont pas aussi enthousiastes au sujet de ces rongeurs. L’Académie de médecine avait notamment averti dans un avis rendu en juillet 2022 que « le rat reste une menace pour la santé humaine en raison des nombreuses zoonoses transmissibles par ses exoparasites, ses déjections, ses morsures ou ses griffures ».
France24 - World
Cyclone Freddy claims at least 326 lives in Malawi after lashing southern Africa a second time
Issued on: 17/03/2023 - 08:55Modified: 17/03/2023 - 09:03
NEWS WIRES
The death toll in Malawi from Cyclone Freddy has risen to 326, the country's president said Thursday, bringing the total number of victims across southern Africa to more than 400 since February.
Rescuers were unearthing more bodies as the chances of finding survivors faded after the cyclone followed a highly unusual course by returning to lash southern Africa's mainland a second time.
"As of yesterday, the death toll from this disaster has risen from 225 to 326," Malawi's President Lazarus Chakwera said in the devastated southern region near the commercial hub Blantyre.
"The number of people displaced has more than doubled to 183,159, as has the number of households displaced, which now stands at 40,702," he added.
Chakwera renewed his appeal for global aid as rescuers continued to seek survivors on Thursday from the flooding and mudslides caused by torrential rains this week.
More than 300 emergency shelters have been set up for survivors, while the army and police have been deployed to deal with the crisis.
Two weeks of national mourning and a state of emergency have been decreed in the country.
"The cyclone has destroyed property, homes, crops, and infrastructure, including bridges that have cut off communities that desperately need help," Chakwera said.
The cyclone first struck southern Africa in late February, striking Madagascar and Mozambique but causing only limited damage in landlocked Malawi.
The storm then moved back out over the Indian Ocean, where it drew more power from the warm waters before making a rare course reversal to slam into the mainland a second time.
The rains have eased since Wednesday but Freddy is still on track to become one of the world's longest tropical storms.
In Mozambique, the storm has caused at least 73 deaths and displaced tens of thousands of people over the past weeks and killed a further 17 people in Madagascar.
Mozambican President Filipe Nyusi has also appealed for emergency aid to rebuild destroyed infrastructure after visiting the stricken province of Zambezia, which borders Malawi.
'Overwhelming stench'
Lacking sniffer dogs and armed just with shovels, rescuers in Malawi made a grim hunt for buried and decomposing bodies lying amid the debris from destroyed homes.
In Manje, a township around 15 kilometres (nine miles) south of Blantyre, five bodies were recovered after locals said they had spotted bubbles forming under the muddy rubble.
"The overwhelming stench in the air is a clear sign that the corpses are rotting underneath," said an elderly resident, Rose Phiri, as she watched the machine spade through the rubble.
Meteorologists say the cyclone is exceptional in its duration and has characteristics consistent with warnings about climate change.
"It's been an incredibly long lasting storm. We can see from today's satellite imagery and from the last couple of days it has dissipated," Randall Cerveny of the World Meteorological Organization told AFP.
Roxy Mathew Koll, a climate scientist at the Indian Institute of Tropical Meteorology, said the warm ocean "is a key aspect contributing to rapid intensification of cyclones".
"Cyclone Freddy underwent rapid intensification seven times during its lifetime," he said.
(AFP)
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EYE ON AFRICA
Fourteen days of mourning declared in Malawi after deadly Cyclone Freddy
Cyclone Freddy leaves hundreds dead in Malawi, Mozambique
Death toll from Cyclone Freddy tops 200 in Malawi and Mozambique
Известия (RUS)
Си Цзиньпин прибыл в Кремль для участия в неформальной встрече с Путиным
Председатель КНР Си Цзиньпин 20 марта прибыл в Кремль для участия в неформальной встрече с президентом России Владимиром Путиным.
Его кортеж подъехал к входу в президентскую резиденцию, где его встретил комендант Московского Кремля Сергей Удовенко.
Общение Си Цзиньпина и Путина пройдет в формате тет-а-тет в представительском кабинете в первом корпусе Кремля.
Ранее в этот день Си Цзиньпин прибыл в Москву. Борт с китайским лидером приземлился в столичном аэропорту Внуково-2. Для его встречи возле воздушной гавани собрался огромный кортеж из машин.
Председатель КНР будет находиться с государственным визитом в России до 22 марта. С ним проведет переговоры президент России Владимир Путин. Также ожидается подписание ряда важных двусторонних документов.
Девятое китайское: зачем Си Цзиньпин прибыл в Россию
Эксперты уже называют визит историческим и считают, что шансы миротворческой инициативы Пекина по Украине растут
20 марта официальный представитель Кремля Дмитрий Песков заявил, что со стороны Путина будут даны исчерпывающие разъяснения по украинскому конфликту, чтобы председатель КНР мог из первых уст получить видение текущего момента с российской стороны. На вопрос о том, может ли Пекин стать посредником между Москвой и Вашингтоном в ходе конфликта на Украине, Песков сказал, что со стороны США пока нет никаких предпосылок к этому.
Днем ранее в статье для китайской газеты «Жэньминь жибао» Путин указал на то, что РФ открыта к политико-дипломатическому урегулированию кризиса на Украине. Российский лидер также приветствовал готовность Китая в урегулировании конфликта. Он подчеркнул, что Москва признательна Пекину за взвешенную линию по ситуации на Украине, за понимание предыстории и подлинных причин.
В конце февраля Китай обнародовал документ с позицией по политическому урегулированию ситуации на Украине. Его цель — продолжение конструктивной роли в разрешении кризиса и достижении мира. Зампостпреда КНР при ООН Дай Бин отметил, что приоритетом Пекина является прекращение огня и боевых действий.
Новость дополняется
France24 - World
Farmer protest party wins 'monster' Dutch vote victory
Issued on: 16/03/2023 - 14:43Modified: 16/03/2023 - 14:59
Leo McGUINN
The Netherlands woke up to a political earthquake Thursday after a farmers' protest party won key elections, throwing the government's environmental policies into doubt. The populist Farmer-Citizen Movement (BoerBurgerBeweging) or BBB, which was only set up four years ago, is set to be the biggest party in the Dutch senate with 15 seats.
Известия (RUS)
Карта спецоперации на Украине 20 марта
Специальная военная операция по защите мирного населения Донбасса проводится Россией с 24 февраля 2022 года. Отследить ход продвижения совместных войск России, Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР), а также посмотреть карту военных действий на 19 марта можно в материале «Известий».
Как сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков, на купянском направлении было уничтожено до 55 военных ВСУ, ББМ, два пикапа, а также гаубица Д-20. На краснолиманском направлении уничтожено свыше 100 боевиков, БМП, три пикапа, автомобиль, а также гаубица «МСТА-Б». На донецком направлении ликвидировано более 245 военных ВСУ, танк, три ББМ, три пикапа, боевая машина РСЗО «Град», а также гаубица «МСТА-Б». На южнодонецком и запорожском направлениях потери противника составили свыше 50-боевиков, три танка, четыре БМП, две ББМ, четыре автомобиля и гаубицу Д-20. Также на херсонском направлении уничтожены до 40 боевиков, две ББМ, три автомобиля, самоходная гаубица «Гвоздика», гаубица Д-30, а также САУ Paladin.
СВОд данных: для чего Владимир Путин посещал командный пункт спецоперации
В Ростов-на-Дону президент приехал после визита в Мариуполь
Кроме того, в Харьковской области был сбит вертолет Ми-8 воздушных сил Украины. Также сбито семь беспилотников ВСУ, пять снарядов РСЗО HIMARS и одна противорадиолокационная ракета HARM.
Россия продолжает спецоперацию РФ по защите Донбасса, решение о которой принято 24 февраля 2022 года на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Insécurité : des femmes initiées à des techniques de défense par des policiers municipaux dans le Val-de-Marne
Elles espèrent toutes n’en avoir jamais besoin. Jeudi 16 mars, la police municipale de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) proposait un atelier de self-défense pour les femmes afin de lutter contre l’insécurité, rapporte Le Parisien. La séance a été organisée à l’initiative des forces de l’ordre de la commune val-de-marnaise, en présence de 13 femmes, toutes volontaires. « J’ai toujours peur quand je suis seule dans la rue la nuit. Et même le jour, ça m’arrive de me faire siffler », témoigne auprès du Parisien Marie, une participante de 18 ans, étudiante. Accompagnée par sa mère, elle a vu la proposition d’atelier dans le journal de la ville, et s’est tout de suite dit « pourquoi pas ».
Un fort sentiment d’insécurité
Toutes les participantes affirment ressentir un fort sentiment d’insécurité dans l’espace public. Une policière formatrice explique la démarche : « On a décidé de faire cette formation surtout pour qu’elles reprennent confiance en elles. On sait, par notre métier, que les agressions peuvent arriver à n’importe qui n’importe quand. C’était important de faire quelque chose pour leur donner quelques outils. »
Aussi, pendant deux heures, les participantes à l’atelier ont appris les bases des bons gestes à avoir lors d’une agression, via des mises en situation. À l’issue de la séance, si certaines, comme Marie, ont apprécié apprendre des techniques et se sentent plus confiantes, d’autres sont encore dubitatives. Anne-Marie, présidente d’une association de quartier de la Vallée aux Renards, l’Avara, l’avoue : « C’est mon 8e atelier de self-défense, j’apprends toujours des choses, mais je ne me sens pas beaucoup plus en sécurité. »
Val-de-Marne : les dernières actualités
France24 - World
Controversy over Willow Project as US approves oil drilling in Alaska
Issued on: 16/03/2023 - 11:30
Zilan COKYIGIT
Genie GODULA
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The Biden administration has made tackling climate change a key plank of its platform. But a new decision from the White House has left environmental activists fuming. This week, it approved a massive oil drilling project in Alaska known as the Willow Project. We take a closer look and get analysis from FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe.
Also this week, the banking world was rocked by the collapse of two regional banks in the US. Both the SEC and the Justice Department are now said to have opened investigations into what happened. As markets struggle through the fallout of the collapse, the instability has stirred up bad memories of the financial crisis of 2008.
Finally, Mexico City is one of the most polluted cities in the world. Its 20 million inhabitants suffer every day from high levels of particle pollution, with cars and other vehicles the main source of contamination. But with more than 3,000 hours of sunshine per year, the local government has now decided to make its energy sources greener. Our correspondents report.
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Science
Joe Biden greenlights not-so-green Alaska drilling project
Biden administration greenlights controversial Willow oil project in Alaska
BBC
UN climate report: Scientists release 'survival guide' to avert climate disaster
UN chief Antonio Guterres says a major new report on climate change is a "survival guide for humanity".
Clean energy and technology can be exploited to avoid the growing climate disaster, the report says.
But at a meeting in Switzerland to agree their findings, climate scientists warned a key global temperature goal will likely be missed.
Their report lays out how rapid cuts to fossil fuels can avert the worst effects of climate change.
In response to the findings, UN secretary general Antonio Guterres says that all countries should bring forward their net zero plans by a decade. These targets are supposed to rapidly cut the greenhouse gas emissions that warm our planet's atmosphere.
"There is a rapidly closing window of opportunity to secure a liveable and sustainable future for all," the report states.
Governments had previously agreed to act to avoid global temperature rise going above 1.5C. But the world has already warmed by 1.1C and now experts say that it is likely to breach 1.5C in the 2030s.
The report from the Intergovernmental Panel on Climate Change - the scientific body that advises the UN on rising temperatures - is agreed on by all governments involved.
Their new study aims to boil down to one slim volume several landmark findings on the causes, impacts and solutions to climate change that have been released since 2018.
It outlines the significant impacts that climate change is having on the world already, and explains that these will get much worse.
By 2100 extreme coastal flooding that used to happen once-a-century is expected to occur at least annually in half of the world's tidal gauge locations - places where sea level recordings are made.
Concentrations of the warming gas CO2 in the atmosphere are at their highest in 2 million years. The world is now warmer than at any time in the past 125,000 years - and will likely get warmer still over the next decade.
"Even in the near term, global warming is more likely than not to reach 1.5C even under the very low greenhouse gas scenario," the report states.
"If we aim for 1.5C and achieve 1.6C, that is still much much better than saying, it's too late, and we are doomed and I'm not even trying," Dr Friederike Otto, from Imperial College, a member of the core writing team for this report, told BBC News.
"And I think what this report shows very, very clearly is there is so much to win by trying."
The synthesis shows that projected emissions of CO2 from existing fossil fuel infrastructure, such as oil wells and gas pipelines, would bust the remaining carbon budget - the amount of CO2 that can still be emitted - for staying under this key temperature threshold.
And while not explicitly mentioning new projects like Willow oil in the US or the Cumbria coal mine in the UK, the scientists involved have few doubts about their impact.
"There's not a cut-off day (for fossil fuels), but it's clear that the fossil fuel infrastructure we already have will blow through that carbon budget," Dr Oliver Geden, from the German Institute for International and Security Affairs and a member of the report's core writing team, told BBC News.
"The remaining carbon budget in opening new fossil fuel infrastructure is certainly not compatible with the 1.5C target."
The document argues strongly that going past 1.5C will not be the end of the world as this may only be a "temporary overshoot".
The authors say that they are optimistic that dramatic changes can be achieved rapidly, pointing to the massive falls in the price of energy made from solar and wind.
They also argue that changes driven by consumers in terms of diet, food waste and switching to low carbon transport can achieve significant cuts in emissions from many sectors.
But the report also acknowledges that in addition to getting to net zero emissions as soon as possible, large scale use of carbon dioxide removal technology will be needed. The scientists say this is a realistic plan to bring the Earth's temperature back under control, and warming back below 1.5C.
Some observers have their doubts, saying these technologies are unproven.
"We know what needs to happen, but the carbon removal part and carbon capture and storage ideas are a massive distraction," said Lili Fuhr, from the Centre for International Environmental Law, who attended the approval session.
"But I think proponents of these technologies are going to spin it to say this is a massive call for investment in carbon removal."
Responding to the report's call for more urgent action, the UN secretary general is calling for countries to bring forward their plans for net zero by a decade.
"Leaders of developed countries must commit to reaching net zero as close as possible to 2040, the limit they should all aim to respect," he said in a statement. He also calls on the likes of India and China who have announced net zero plans for beyond 2050 to try and bring them forward by a decade as well.
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New York Times - World
‘No nos valoran’: un sindicato legendario busca recuperar su fuerza
Décadas después de que César Chávez convirtió al United Farm Workers en una potencia en California, el UFW perdió gran parte de su influencia y miles de afiliados. El sindicato espera que una nueva ley cambie la situación.
Verónica Mota, quien lleva dos décadas trabajando como trabajadora estacional, dice que en las granjas sin contratos sindicales, los jefes a veces se niegan a dejar que los trabajadores tomen descansos bajo un calor de 100 grados.Credit...Mark Abramson para The New York Times
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Por Kurtis Lee y Liliana Michelena
Este artículo fue reporteado desde varias ciudades del Valle Central de California.
MADERA, California — Verónica Mota marchó bajo un sol abrasador, ondeando un estandarte de tela de Nuestra Señora de Guadalupe sobre su cabeza a lo largo de varios kilómetros.
“Sí, se puede”, coreaba al unísono con decenas más de trabajadores agrícolas, que blandían banderas estadounidenses y mexicanas mientras caminaban por carreteras de dos carriles bordeadas por densos naranjales en el Valle Central de California.
La pancarta, las banderas y el grito de guerra —“Sí se puede”— recordaban a más de medio siglo atrás, cuando César Chávez, cofundador del sindicato United Farm Workers (UFW), encabezó una procesión de trabajadores agrícolas por una ruta similar para reunirse con legisladores en Sacramento.
“Somos legado de César Chávez”, dijo Mota, de 47 años, quien, cuando comenzaron a formársele ampollas en los pies durante la caminata de 24 días en agosto, reunió fuerzas pensando en cómo la marcha de la década de 1960 condujo a reformas pioneras de los trabajadores agrícolas e impulsó al UFW a la proyección a nivel nacional en Estados Unidos.
“Podemos lograr lo que queremos”, dijo Mota.
Lo que los trabajadores agrícolas querían el verano pasado era que el gobernador Gavin Newsom promulgara una ley que, según ellos, haría más fácil y menos intimidatorio para los trabajadores votar en las elecciones sindicales, un paso clave, creían, para reconstruir el tamaño y la influencia de un UFW ahora mucho menos prolífico. Pero cambiar una regla no es lo mismo que cambiar el juego. La cuestión ahora es si el UFW puede demostrar que no ha perdido su poder de organización de manera irremediable y si puede recuperar la capacidad de movilizar a la opinión pública en su favor, como sucedió con Chávez.
El sindicato es una sombra de lo que fue hace décadas. El número de afiliados ronda los 5500 trabajadores agrícolas, menos del dos por ciento de la mano de obra agrícola del estado, frente a los 60.000 de los años setenta. En el mismo periodo, el número de productores con contratos del UFW disminuyó de 150 a 22. La marcha del verano pasado supuso una especie de ajuste de cuentas para un sindicato desesperado por recuperar su relevancia.
En años recientes, la organización sindical ha repuntado en todo Estados Unidos y los sindicatos ganaron elecciones en un almacén de Amazon en Staten Island y en al menos 275 tiendas de Starbucks, así como entre los trabajadores de cuello blanco de los sectores de la tecnología y los medios de comunicación. Pero en los campos de California, que suministran cerca de la mitad de los productos cultivados en Estados Unidos para el mercado nacional, estos esfuerzos han encontrado poco impulso.
Han pasado más de cinco años desde que el UFW organizó una campaña de sindicalización y una petición de elecciones en el estado, en Premiere Raspberries de Watsonville. El voto de sindicalización del UFW tuvo éxito, pero la empresa se negó a negociar un contrato y en 2020 anunció planes para cerrar y despedir a más de 300 trabajadores.
Mota, quien ha tenido empleos estacionales en todo el estado desde hace 20 años, ha visto cómo su salario disminuía alrededor de 6000 dólares en los últimos años. Ahora gana unos 15.000 dólares al año. (El UFW considera a Mota como “integrante en posición de liderazgo” y en el pasado ha estado en la nómina del sindicato, en compensación por el tiempo que ha dejado de trabajar en el campo a fin de dedicarlo a las labores del sindicato). Ella comenta que en las granjas sin contratos sindicales a veces los patrones hacen amenazas veladas de recortar las horas de trabajo, se niegan a dar descansos a los trabajadores en condiciones climáticas de más de 38 grados Celsius y se hacen de la vista gorda ante condiciones peligrosas.
“Donde no tenemos contrato de unión, no hay respeto”, dijo una mañana reciente desde su casa estilo rancho en la ciudad agrícola de Madera.
Pero el proyecto de ley respaldado por Mota, que Newsom convirtió en ley después de que los manifestantes llegaron a Sacramento, ha alimentado un cauto optimismo. Sus partidarios afirman que la posibilidad de organizarse con mayor libertad les ayudará a tener más influencia.
“Hay una nueva energía, una nueva legislación y atención de la gente en lo que respecta a los derechos de los trabajadores”, dijo Christian Paiz, profesor de Estudios étnicos de la Universidad de California, en Berkeley, quien ha investigado el trabajo agrícola en el estado. “Podríamos estar al frente de un renacimiento”, enfatizó.
La sombra de César Chávez
Desde hace generaciones y por regla general, los trabajadores agrícolas han estado al margen de la mano de obra estadounidense.
La Ley Nacional de Relaciones Laborales de 1935 excluyó a los trabajadores agrícolas y domésticos de la protección federal: una decisión, arraigada en el racismo, que impedía que personas negras, latinas y asiáticas, cuyas oportunidades laborales se limitaban en gran medida a esos dos sectores, estuvieran protegidas.
Sin embargo, en la década de 1960, el cambio estaba cobrando impulso.
Chávez, quien trabajó en el campo recogiendo aguacates y chícharos antes de convertirse en organizador popular, se asoció con Dolores Huerta, una joven activista de los derechos de los trabajadores del Valle Central, y en 1962 fundaron la Asociación Nacional de Trabajadores Agrícolas, que después se convirtió en el UFW.
Tres años más tarde, fue una fuerza clave detrás de la huelga de los trabajadores de la uva de Delano, en la que miles de trabajadores agrícolas mexicanos y filipinos abandonaron sus puestos de trabajo, exigiendo aumentos de 1,25 a 1,40 dólares la hora, así como elecciones que podrían allanar el camino para la sindicalización.
A medida que los trabajadores agrícolas en huelga recorrían los 540 kilómetros del trayecto en 1966, que comenzó en Delano, el grupo crecía constantemente y otros sindicatos empezaron a comprometerse a apoyarlos.
En la zona de la bahía de San Francisco, los estibadores se habían negado a cargar cargamentos de uva que no hubieran sido recogidos por trabajadores sindicalizados y, en poco tiempo, una campaña de presión a nivel estatal se había convertido en una campaña nacional.
Semanas después del inicio de la marcha, un abogado de Schenley Industries, una gran empresa productora de uva del Valle Central que era objeto del boicot, se puso en contacto con Chávez, y la empresa pronto accedió a negociar un contrato. Reconoció oficialmente al UFW, convirtiéndose en la primera gran empresa en reconocer a un sindicato agrícola.
La huelga de los trabajadores de la uva se prolongó hasta el verano de 1970, cuando el boicot generalizado de los consumidores obligó a los principales productores a firmar convenios colectivos entre el sindicato y varios miles de trabajadores.
En los años siguientes, Chávez forjó una relación con el gobernador Jerry Brown, demócrata, y ayudó a defender la Ley de Relaciones Laborales Agrícolas de California de 1975, que establecía el derecho a la negociación colectiva para los trabajadores agrícolas y creaba una junta para hacer cumplir la ley y arbitrar las disputas laborales entre trabajadores y productores. Fue la primera ley del país en garantizar la protección de los trabajadores agrícolas.
Pero los logros del sindicato pronto empezaron a erosionarse. El sucesor republicano de Brown, George Deukmejian, y las personas que él designó hicieron cambios en la junta de trabajo agrícola en la década de 1980 y recortaron el financiamiento, con el argumento de que los ajustes eran necesarios para corregir un “sesgo fácilmente percibido” a favor de los trabajadores agrícolas y el UFW y en contra de los productores. E incluso cuando el sindicato ha ganado las elecciones, a menudo se ha enfrentado a desafíos legales de los productores que pueden prolongarse durante años.
La ley que Newsom promulgó el año pasado, el proyecto de ley 2183 de la Asamblea, fue la mayor victoria legislativa del sindicato en años. Preparó el terreno para que los trabajadores agrícolas pudieran votar en las elecciones sindicales sin necesidad de acudir a los centros electorales. Durante años, los funcionarios del UFW argumentaron que la disminución del número de miembros se debía a los temores de votar en persona en los sitios que a menudo se celebran en lugares que pertenecen a los productores.
Los productores se opusieron a esta ley por considerar que permitiría a los organizadores sindicales influir en el proceso de forma injusta. Al principio, Newsom se mostró reticente, pero promulgó la ley después de que Nancy Pelosi, entonces presidenta de la Cámara de Representantes, y el presidente Joe Biden lo instaron a hacerlo públicamente.
“En el estado con mayor población de trabajadores agrícolas, lo menos que les debemos es una vía más fácil para tomar una decisión libre y justa de organización sindical”, dijo entonces Biden.
Los partidarios de la medida destacan cómo ha cambiado la demografía de los trabajadores agrícolas a lo largo de los años. En la década de 1970, en tiempos de Chávez, muchos trabajadores agrícolas eran ciudadanos estadounidenses, pero la migración procedente de México y Centroamérica en las décadas siguientes generó una mano de obra compuesta en su mayoría por trabajadores sin estatus legal. Como no tienen papeles de inmigración, son muy vulnerables (los trabajadores indocumentados pueden estar cubiertos por convenios laborales).
Con la promulgación de la ley, Newsom y el UFW acordaron apoyar legislaciones que hicieran concesiones para dar seguimiento a la medida y que protegieran la confidencialidad de los trabajadores agrícolas durante las elecciones e impusieran límites a las votaciones con tarjeta, un método en el que los empleados firman tarjetas a favor de la sindicalización.
‘Somos ignorados’
El verano pasado, mientras marchaba entre viñedos y campos de mandarinas, Mota pensó en el ciclo de la cosecha que ha definido buena parte de su vida.
Reflexionó sobre la temporada de inactividad, en diciembre y enero, cuando poda pistacheros y almendros, y los meses de lluvia, cuando a veces es difícil encontrar trabajo. Pero luego vienen las prósperas cosechas de cítricos y uvas, en primavera y otoño, que siempre la hacen pensar en las familias que en algún momento brindarán con vino hecho de la fruta que ella arrancó de la vid.
“Me siento contenta que mis manos pisquen una fruta, y ver en un restaurante esa fruta, esa verdura”, dijo Mota.
También pensó en la invisibilidad y los peligros de su trabajo: las marcas diminutas de colmillos grabadas en su bota de cuero por la mordedura de una serpiente, la madriguera de un topo donde sufrió un grave esguince de tobillo, la compañera de trabajo trasladada en helicóptero a San Francisco con heridas.
“Somos ignorados”, dijo.
Sin embargo, no se sintió así durante la marcha, en la que en muchos pueblos la gente les recibió con tentempiés, Gatorade y comidas completas. Mientras el grupo estaba en Stockton, una ciudad portuaria del interior, Huerta, quien ahora tiene 92 años, se puso delante de la multitud con una gorra de béisbol que decía: “Sí se puede”.
“Todos ustedes me han hecho sentir muy orgullosa”, les dijo.
Huerta, quien ayudó a negociar el primer contrato de los trabajadores agrícolas con Schenley, dejó la dirección del UFW hace más de dos décadas para dedicarse a otras causas. Pero en una entrevista, afirmó que la necesidad de sindicalización seguía siendo tan grande como cuando ella ayudó a fundar el sindicato.
“Los trabajadores agrícolas querían el apoyo y siguen queriéndolo”, dijo Huerta, quien atribuyó la escasez de contratos a la renuencia de los productores a negociar de buena fe.
A pesar de los reveses sufridos en las últimas décadas, los funcionarios del UFW afirman que han seguido obteniendo contratos centrados en las prestaciones médicas, los aumentos salariales y el cultivo de una cultura respetuosa entre los trabajadores agrícolas y los empleados. En Monterey Mushrooms, que lleva trabajando bajo contrato desde la década de 1980, los responsables del UFW afirman que el salario promedio anual de un recolector de champiñones es de 45.000 dólares e incluye vacaciones y pensión (el promedio estatal de los trabajadores agrícolas oscila entre los 20.000 y los 25.000 dólares al año, según el Departamento de Trabajo de Estados Unidos).
“Con un contrato sindical, los trabajadores conocen sus derechos y pueden defenderlos”, dijo Teresa Romero, presidenta del sindicato.
Los problemas varían en cada lugar, explicó Romero. “En un lugar de trabajo puede tratarse de los salarios bajos; en otro, las condiciones inseguras y en otro más la cultura laboral, como tener que pagar sobornos o soportar acoso sexual para tener trabajo, o tener un supervisor que sea racista o cruel”, dijo. “Entendemos los inmensos riesgos que corren los trabajadores al alzar la voz en el trabajo; hace falta valor para que los trabajadores se sindicalicen”.
Romero dijo que confía en que la nueva ley estatal —junto con un proceso federal agilizado para proteger a los trabajadores implicados en conflictos laborales relacionados con amenazas de inmigración de los empleadores— se traduzca en más poder de negociación y más contratos.
Cuestión de estrategia
Algunos observadores laborales se muestran escépticos sobre la capacidad del sindicato para revitalizarse.
Miriam Pawel, una autora que ha escrito extensamente sobre el sindicato y Chávez, dijo que el declive del UFW refleja un déficit en los esfuerzos de organización en las comunidades donde viven los trabajadores agrícolas.
“Ha evolucionado más hacia una organización de activismo y se ha alejado del trabajo más difícil de organizar”, dijo Pawel. Refiriéndose a la ley de relaciones laborales de 1975, añadió: “Tienen la ley laboral más favorable del país y apenas la han aprovechado”.
Pawel citó una ley estatal de 2016 que obliga a los empleadores agrícolas a pagar horas extras si se trabaja más de ocho horas en un día. El sindicato presionó a favor de la medida, pero los productores advirtieron que no podían pagar horas extra y que ajustarían los horarios para evitar hacerlo. La nueva norma sobre horas extraordinarias se ha ido introduciendo progresivamente a lo largo de los años, y algunos trabajadores agrícolas han expresado su enfado por la pérdida de horas.
“Si el sindicato hubiera sido más fuerte en los campos y en la organización, podría haber ganado las elecciones y exigido mejores disposiciones sobre las horas extraordinarias en los contratos”, dijo Pawel.
Romero se opuso a tales críticas, argumentando que, hasta que Newsom firmó la ley 2183 en septiembre, muchos trabajadores agrícolas tenían temores justificados de que, si buscaban la sindicalización, sus jefes los despedirían o incluso tratarían de deportarlos.
De hecho, un informe del Centro Comunitario y Laboral de la Universidad de California, en Merced, reveló que el 36 por ciento de los trabajadores agrícolas dijeron que no presentarían una denuncia contra su empleador por incumplimiento de las normas de seguridad en el lugar de trabajo y que el 64 por ciento citaron el miedo a las represalias del empleador o a la pérdida del empleo.
Y desde la aprobación de la ley, el Farm Employers Labor Service, un grupo comercial que se opuso firmemente a la ley, ha colocado anuncios en emisoras de radio en español, advirtiendo sobre lo que significa estar en un sindicato. En un anuncio, un hombre dice que firmar una “petición sindical puede llevar a que un sindicato le robe el tres por ciento de su salario. ¡No los dejes!”.
Esos mensajes preocupan profundamente a Romero.
“Presentarse a unas elecciones cuando los trabajadores no están protegidos frente al riesgo real de represalias solo llevará a la gente, ya de por sí pobre, a más penurias”, afirma. “Esta es la amenaza implícita de la que depende el poder de los productores”.
‘Solo quieren trabajar’
Muchos productores de California dicen que pueden ser mejores jefes sin sindicatos.
Una tarde reciente, junto a la interestatal 5, en la pequeña ciudad de Firebaugh, Joe Del Bosque contemplaba los campos desnudos de la granja de melones de la que es propietario desde 1985. Una espesa niebla se cernía sobre la zona y el suelo estaba encharcado por el agua de lluvia. Era la temporada tranquila en la granja, donde emplea a más de 100 trabajadores al año.
Del Bosque cuenta que, cuando era niño, sus padres, residentes legales en Estados Unidos, viajaban todos los veranos desde un pueblo cercano a la frontera entre California y México hasta el Valle Central para recoger melones. Como propietario de una granja, nunca ha tenido un contrato sindical, y pretende que siga siendo así.
Ofrece a sus empleados buenas condiciones y salarios justos, dice, sin que tengan que pagar cuotas sindicales. “Por mi experiencia, los trabajadores que pasan de una temporada a otra no quieren otras partes involucradas”, dice del sindicato. “Solo quieren trabajar”.
Afirmó que no tuvo muchos problemas para encontrar peones de campo, incluidos los emigrantes que se trasladan de una granja a otra en cada temporada. Y señaló que en el valle del Salinas —más cerca de la costa, donde la vivienda es más cara— muchos productores dependen de las visas H-2A, que les permiten traer trabajadores, a menudo de México, solo durante unos meses al año.
Esa cuestión transitoria, dijo, va en contra del UFW. “Si los trabajadores están aquí solo unos meses al año y luego abandonan el estado, ¿cómo van a organizarse?”, dijo.
Del Bosque dijo que respetaba la historia del UFW y el trabajo de base de Chávez y Huerta, pero que se oponía a la A.B. 2183. La ley, afirma, permitirá al UFW influir injustamente en los trabajadores agrícolas en sus mesas de cocina y a puerta cerrada.
“Ese es el factor de intimidación”, dijo Del Bosque.
Un nuevo espíritu de activismo
Aunque aún no se sabe cuál será el impacto de la ley, le ha levantado el ánimo de algunos trabajadores agrícolas.
Asunción Ponce comenzó a cosechar uvas en las colinas verdes del Valle Central a finales de la década de 1980. A lo largo de las décadas, Ponce ha trabajado en varias granjas con contratos del UFW. Recuerda que los patrones de esas granjas parecían conscientes de que si acosaban o maltrataban a los trabajadores, el sindicato intervendría.
“No se meten mucho con uno en el trabajo, te tratan mejor”. Cuando saben que alguien pertenece a un sindicato, no lo molestan, porque “puede haber problemas”.
Aun así, ha visto disminuir su seguridad económica. En las décadas de 1990 y 2000 ganaba una media de 20.000 dólares al año, pero en la actualidad ingresa unos 10.000 recogiendo uvas y podando pistacheros. Sus turnos de ocho horas ya no se complementan con horas extraordinarias, ya que los productores han recortado horas, en parte como resultado del proyecto de ley sobre horas extra que apoyaron los dirigentes del UFW.
Ocasionalmente, dijo Ponce, dependía de contratistas externos, que los productores a veces emplean, para encontrarle trabajo disponible. Pero se mostró optimista de que con la nueva legislación conseguiría un trabajo a tiempo completo en una granja sindicalizada.
Una tarde reciente, este hombre de 66 años tomó de su café y se relajó después de trabajar en una granja a las afueras de Fresno. Le dolían los pies y su camisa de franela estaba manchada de fertilizante, pero estaba contento de que su trabajo le permitía pasar todo el día al aire libre, una pasión nacida en su ciudad natal del estado mexicano de Puebla, donde cosechaba maíz y anís.
Esbozó una sonrisa discreta bajo su bigote blanco mientras hablaba del legado de Chávez, que lo inspiró a participar en varias etapas de la marcha el verano pasado.
“Marché por muchas razones”, dijo. “Para que nosotros no seamos así tan hostigados, tan maltratados en el campo, que ya tengamos mejores beneficios, mejores tratos”.
En el caso de Mota, participar en la marcha le ayudó a despertar en sí misma un nuevo espíritu de activismo.
Relata que a lo largo de los años, sintió miedo de hablar de sindicalizarse en el trabajo, pero ahora le cuenta a cualquier compañero que quiera escucharla de las ventajas que ve: la capacidad de negociar un mejor salario, prestaciones y un respeto por la antigüedad.
Su punto de vista se forjó en sus primeros años como trabajadora agrícola. “Nosotros como campesinos somos marginados por muchas personas”, dijo. “No nos valoran”.
Una vez, dijo, vio cómo un productor tomó un cuchillo utilizado para cosechar melones y se lo puso en la mejilla a otro trabajador. Este miró fijamente a los ojos del trabajador, contó, y dijo que los trabajadores eran sus esclavos.
“Uno se siente humillado”, dijo, haciendo un esfuerzo por no llorar.
Está convencida de que la única solución es un sindicato fuerte. “Nosotros merecemos una vida digna en este país”, concluyó.
Kurtis Lee es corresponsal de economía y reside en Los Ángeles. Antes de incorporarse al Times en 2022, fue corresponsal nacional de The Los Angeles Times, donde escribió sobre la violencia armada, la desigualdad de ingresos y la raza en Estados Unidos. @kurtisalee
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Valeurs Actuelles
Le match ChatGPT/Valeurs actuelles : l’immigration, une chance pour la France ?
ChatGPT
L’immigration peut être considérée comme une chance pour la France, car elle apporte une diversité culturelle, des compétences et des talents supplémentaires, ainsi qu’une contribution économique importante. Cependant, cela dépend de la manière dont l’immigration est gérée et intégrée dans la société française.
D’un point de vue économique, les immigrés contribuent à la croissance économique en créant des emplois et en stimulant la consommation. De nombreux immigrés sont également hautement qualifiés et occupent des emplois dans des secteurs clés tels que la recherche, la technologie, la finance et la santé. En outre, les immigrés peuvent contribuer à la protection sociale en payant des impôts et en contribuant aux systèmes de sécurité sociale.
Une étude réalisée par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) en 2012 a montré que l’immigration avait un impact positif sur l’emploi en France. Cette étude a conclu que l’immigration avait créé environ 200 000 emplois net en France entre 2000 et 2007.
D’un point de vue culturel, l’immigration enrichit la société française en apportant des traditions, des coutumes, des langues et des modes de pensée différents. Les immigrés en France ont souvent des liens forts avec leurs pays d’origine et peuvent aider à construire des ponts entre la France et les autres nations. Cela peut encourager la solidarité internationale et les échanges culturels et économiques. Les immigrés en France ont ainsi contribué à l’avancement des sciences, des arts, de la littérature et de la philosophie. Cela peut aider à briser les stéréotypes et à favoriser l’ouverture d’esprit et la tolérance.
Cependant, pour que l’immigration soit une chance pour la France, il est important qu’elle soit gérée de manière responsable et que les immigrés soient bien intégrés dans la société française. Cela signifie offrir des opportunités d’éducation, de formation et d’emploi, ainsi que de bonnes conditions de vie et des droits égaux pour tous les citoyens, indépendamment de leur origine. Les politiques d’immigration doivent être équilibrées et basées sur des critères tels que les compétences, les besoins économiques et les liens familiaux.
En résumé, l’immigration peut être une chance pour la France, mais cela dépend de la manière dont elle est gérée et intégrée dans la société. Si elle est gérée avec responsabilité et intégrée de manière équitable, l’immigration peut apporter une contribution importante à la société française.
Valeurs actuelles
Au cours des trente dernières années, impossible de débattre d’immigration sans entendre cette formule utilisée tel un mantra par la gauche promigrants : l’immigration est une chance pour la France ! Une phrase répétée à l’envi mais à rebours de ce que pensent les Français, qui la subissent plus qu’ils ne goûtent au délice d’un prétendu vivre-ensemble. Une étude réalisée par l’Ifop pour Sud Radio en novembre 2022 montre que 70 % des Français considèrent que la France compte déjà beaucoup d’étrangers et que l’accueil d’immigrés supplémentaires n’est pas souhaitable. Un chiffre en hausse de six points par rapport à 2018. De plus, 69 % pensent que l’immigration économique permet au patronat de tirer les salaires vers le bas et seulement 33 % estiment que l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte.
Dans la même enquête, 62 % des sondés jugent que la France ne peut accueillir plus de migrants car nos valeurs sont trop différentes. Le poids croissant de l’immigration extra-européenne, de culture musulmane, n’est pas pour rien dans cette défiance. Comme l’analysait le regretté Laurent Bouvet, « l’immigré n’est plus seulement perçu comme un concurrent sur le marché du travail ou au regard de prestations sociales, mais comme susceptible de modifier le mode de vie et les “valeurs” des autochtones » . L’insécurité culturelle qu’ils redoutent explique en partie que de nombreux administrés s’opposent à la répartition des migrants dans leurs communes, comme à Callac récemment.
D’un point de vue économique, les chiffres ne sont pas non plus flatteurs. Si la population française possède un taux de chômage situé autour de 7 %, plus de 40 % des étrangers sont inactifs. Ces derniers bénéficient bien souvent d’aides sociales auxquelles les Français n’ont pas droit. L’aide médicale de l’État (AME) coûte chaque année 1 milliard d’euros, quand la gestion des mineurs isolés culmine à 2 milliards par an. Les immigrés sont également surreprésentés dans le parc HLM par rapport à leur poids dans la population française. Une note du spécialiste Jean-Paul Gourévitch évalue le coût de l’immigration à 40 milliards d’euros en 2022.
France24 - World
Willow oil drilling in Alaska: What costs for the environment?
Issued on: 14/03/2023 - 15:14Modified: 14/03/2023 - 15:19
Shirli SITBON
The Biden administration is approving a major oil project on Alaska's petroleum-rich North Slope that supporters say represents an economic lifeline for Indigenous communities in the region but environmentalists say is counter to President Joe Biden's climate goals. FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon is joined by Richard Johnson, lecturer at Queen Mary University, to discuss the environmental impact of the project.
Известия (RUS)
Украинский военный спрогнозировал тяжелую ситуацию в Авдеевке для ВСУ
Ситуация в Авдеевке под Донецком вскоре может стать как в Артемовске (украинское название — Бахмут). Об этом 20 марта заявил руководитель пресс-центра сил обороны Таврического направления украинских войск Алексей Дмитрашковский.
Он указал, что российские военные в настоящее время постоянно пытаются окружить Авдеевку.
«Авдеевка может в ближайшее время стать вторым Бахмутом — это так и есть», — приводит слова Дмитрашковского украинское издание «Страна.ua».
Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки
Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших
Накануне сообщалось, что российские военнослужащие 110-й бригады захватили опорные пункты Вооруженных сил Украины и взяли в плен украинских боевиков в районе села Невельского под Авдеевкой.
16 марта врио главы Донецкой Народной Республики (ДНР) Денис Пушилин упомянул, что взятие Авдеевки идет постепенно. Ситуация для Вооруженных сил России, по его словам, осложняется тем, что город хорошо укреплен, а боевики регулярно подтягивают туда новые резервы по дорогам, над которыми установлен только условный контроль.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
BBC
Why asylum seekers are choosing Canada in record numbers
Last year, nearly 40,000 migrants crossed into Canada at an unofficial border at the end of a remote rural road in upstate New York - a record number - to seek asylum. Many are driven by the belief that the country is more welcoming than the US. But can Canada handle the influx?
On a snowy winter day, Roxham Road is cold and quiet. The silence is interrupted by the sound of wheels approaching the end of the path, or the crunching of footsteps on snow.
Around 150 migrants are dropped off here each day, determined to step foot into Canada. Many began their journey as far away as Brazil, with this road in New York state as their finish line.
Roxham Road is not an official border point. There are no border agents at the end of it, only police officers who arrest those who cross.
But it has become known as an accessible spot to enter Canada from the US in order to claim asylum.
Last year marked the highest influx of migrants into Canada via that pathway - with thousands lured by the country's reputation for helping those fleeing war and conflict.
The influx has led to growing frustration on both sides of the border about the path, increasing concerns about its safety, and questions about what the future holds for those who make the journey.
Roxham Road rose to national attention in 2017 when migrants, fleeing displacement and conflict, began crossing there in large numbers.
Some pinned its sudden popularity to fears of deportation from the US under the Trump administration, others to a tweet by Prime Minister Justin Trudeau that read: "To those fleeing persecution, terror & war, Canadians will welcome you".
The influx caught Canadian officials off guard. Montreal's Olympic Stadium was briefly converted into housing for newly-arriving migrants. The federal government tried to stem the tide with warnings that arrival in Canada was not an automatic ticket to stay.
The Covid-19 pandemic closed the route under emergency health measures enacted by the federal government but demand for a safe haven never dissipated.
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Watch: Migrants turn themselves over to police at the border
Thousands of asylum seekers came again when those measures were lifted some 16 months ago.
Many come from Haiti, a country rocked in recent months by political and gang violence. There has also been a surge of people arriving from Latin American countries like Venezuela and Colombia, or from as far away as Afghanistan, all dealing with their own domestic turmoil.
At the same time, the Biden administration has extended some Trump-era pandemic policies like Title 42, which has been used to block land entry at the US-Mexico border for some migrants.
Migrants who spoke to the BBC in Quebec said they increasingly view the US as not a viable country for refuge, where asylum claims can often take years before they are heard, and where they feel they are not welcomed.
Joshua arrived in Montreal two days after Christmas and now shares a rented flat with other migrants as he awaits for his claim to be heard.
A native Venezuelan, he had been living in exile in Chile for five years without travel documents when he decided to make the trek up to Canada, he told the BBC.
"Other countries, they're not so friendly with irregular immigrants," said Joshua, whose name has been changed to protect his identity as someone fleeing political persecution.
But Canada, he said, has welcomed him.
Behind the influx is a nearly two-decade old agreement with the US - the Safe Third Country Agreement - which requires migrants to file for asylum in the first 'safe' country they step foot in.
A migrant coming from the US would be turned away at a Canadian border point but Roxham Road, an unofficial path, is a loophole.
Mr Trudeau has dismissed calls to close the crossing, suggesting it would be futile given the thousands of kilometers of undefended border with the US and that migrants would dangerously attempt to cross elsewhere.
He has focused instead on renegotiating the agreement - an issue he is expected to raise with Joe Biden when the president visits Ottawa later this week.
But the prime minister is facing pressure to take action as the new arrivals strain social services, especially in Quebec, where many of the migrants settle.
Quebec Premier Francois Legault has called the situation in the province untenable, saying services have been "pushed to the brink" and that some migrants are facing homelessness as a result.
"It is becoming increasingly difficult to receive asylum seekers with dignity," he said in February.
Migrants also face a growing backlog of refugee claims, which grew from 56,300 in January to almost 71,000 by December - a 26% increase. Claims can now take up to two years to process. Around 28% of all claims were rejected last year, meaning success is not guaranteed.
There are also lengthy waits for work permits.
It used to take a week to get a social insurance number for a new asylum seeker. Now, the wait for an appointment for the ID document is nearly two years, said Maryse Poisson, who works at the Welcome Centre, an organisation assisting newcomers in Montreal.
Many migrants have struggled to make ends meet as a result, and some have resorted to accessing food banks and other social supports as they wait, advocates told the BBC.
"Some of them are in a situation where they have to accept work under the table," said Suzanne Taffot, an immigration lawyer based in Montreal who helps asylum seekers with their claims.
Ms Poisson said she fears some of them are falling through the cracks without additional government support.
"We're really worried that the most vulnerable, those that have trauma, those that have a lot of barriers of language, don't get the help they need at all," she said.
US border agents have noted an uptick of people crossing back from Canada. In January, US Border Patrol apprehended 367 people attempting to cross north to south - more than the number of such crossings in the last 12 years combined.
Republican lawmakers have since spoken out about a "crisis" brewing at the northern border.
Some of those who cross back have done so from frustration with being unable to find work in Canada, or to reunite with family, people who work with asylum seekers in Montreal said.
Despite the growing challenges in Canada, migrants continue to cross Roxham Road in record numbers, undeterred even in the midst of the bitter Canadian winter.
On the New York side of the crossing, taxi drivers Terry Provost and Tyler Tambini said they often drive people to the border from the Plattsburgh bus station - sometimes for free as some migrants run out of money towards the end of their journey.
"This guy had no money. He's been waiting and waiting at a motel," said Mr Provost as he dropped off an asylum seeker from Afghanistan.
Once the migrants cross, they are greeted by members of the Royal Canadian Mounted Police, who warn them that they will be placed under arrest if they step forward.
Once a ditch with some brush and trees, since 2017 the Canadian side of the border has turned into a small police compound, complete with trailers to process those who cross and buses that wait to bring the newcomers to hotels nearby.
Mr Provost said he sees people hesitate before they make the final step, unsure of what awaits them on the other side.
But for migrants like Joshua, Canada is the last safe place on the line.
"The American dream died many years ago," he told the BBC. "Montreal is my new home. The only home I have."
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They lost fingers entering Canada. Then what happened?
Valeurs Actuelles
Football : le RC Lens échange les noms de ses joueurs sur les maillots pour sensibiliser… aux discriminations raciales
Durant le match qui a opposé le RC Lens à Angers (3-0) samedi 18 mars pour la 28ᵉ journée de Ligue 1, « les noms apposés sur les maillots des 20 joueurs » du club nordiste ont été échangés d’un joueur à l’autre. Une initiative qui s’inscrit dans le cadre d’une opération de sensibilisation contre les discriminations raciales, à quelques jours de la journée internationale qui se tient chaque 21 mars.
Avec « Nos noms disent NON », le Racing interpelle et agit 👊
Un dispositif inédit, des curiosités attisées, un message porté… Les Artésiens réattribuent leurs noms pour mettre les préjugés et les discriminations hors-jeu. 👉 https://t.co/UI9rEHcThI#JouonsLaCollectif #RCLSCO pic.twitter.com/7RmykBI6XE
— Racing Club de Lens (@RCLens) March 18, 2023
Le club s’est également fendu d’une vidéo publiée sur YouTube le samedi 18 mars dans laquelle les joueurs déclinent leur identité, mais avec un nom qui n’est pas le leur.
« Bousculer les esprits »
« À l’initiative du vestiaire artésien, le club a décidé, dans la plus grande discrétion et avec l’autorisation de la Ligue de football professionnel » d’interpeler le grand public « sur la question fondamentale des discriminations, plus exactement des préjugés qui peuvent escorter la perception d’un patronyme », indique le RC Lens dans un communiqué repris par France 3 ce dimanche 19 mars.
« Plus que les règlements du Championnat de France de football qui indiquent que le nom d’un joueur doit être associé à sa tunique, le Racing entend bousculer les esprits de celles et ceux qui ont suivi la rencontre », poursuit le club. Le club nordiste conclut en invitant « chacune et chacun à s’unir pour mettre les préjugés et toute forme de discrimination hors-jeu ».
Lens : les dernières actualités
Известия (RUS)
Федерация тенниса Украины выступила против бойкота турниров с участием россиян
Федерация тенниса Украины выступила против бойкота соревнований, на которых выступают спортсмены из России. Об этом говорится в опубликованном в понедельник, 20 марта, заявлении федерации в Facebook (принадлежит компании Meta, которая признана экстремистской и запрещена в РФ).
«Если россиянам и белорусам разрешают соревноваться, надо играть с ними и победить, а не избегать битвы», — отмечается в сообщении.
Решение о бойкоте, как считают в федерации, приведет к уничтожению украинского тенниса и станет санкцией не против россиян, а против украинцев.
С новым кортом: как начали сезон российские теннисисты
Даниил Медведев и Аслан Карацев остановились в шаге от выхода в финал в Аделаиде и Ченнае
С предложением бойкотировать турниры ранее выступил министр спорта Украины и глава олимпийского комитета страны Вадим Гутцайт. В июне прошлого года он объявил, что украинцы будут блокировать выступления россиян и белорусов, а также бойкотировать соревнования с их участием.
Комментируя это предложение, замглавы комитета по спорту Госдумы Сергей Бурлаков заявил, что решение украинских властей бойкотировать соревнования с участием россиян вызвано желанием «запустить волну хайпа», чтобы увеличить негатив в адрес российских спортсменов. Он выразил сомнение, что такая инициатива будет поддержана атлетами из Украины.
Тогда же президент Олимпийского комитета России Станислав Поздняков объявил о подаче многочисленных исков в связи с отстранением спортсменов от международных соревнований.
BBC
What happens next if Trump is arrested on Tuesday?
Donald Trump claims he will be arrested on Tuesday on charges stemming from an investigation into a $130,000 payment to porn star Stormy Daniels in 2016.
If he is, he would be the first former president to face criminal charges.
Here are some key questions on the issues at play in this case.
What is Trump accused of?
In 2016, adult film star Stormy Daniels contacted media outlets offering to sell her account of what she said was an adulterous affair she had with Donald Trump in 2006.
Mr Trump's team got wind of this, and his lawyer Michael Cohen paid $130,000 to Ms Daniels to keep quiet.
This is not illegal. However, when Mr Trump reimbursed Mr Cohen, the record for the payment says it was for legal fees. Prosecutors say this amounts to Mr Trump falsifying business records, which is a misdemeanour - a criminal offence - in New York.
Prosecutors could also potentially allege that this breaks election law, because his attempt to hide his payments to Ms Daniels were motivated by not wanting voters to know he had an affair with her. Covering up a crime by falsifying records would be a felony, which is a more serious charge.
Even advocates for prosecution acknowledge that either way, this is by no means a clear-cut case. There is little precedent for such a prosecution, and past attempts to charge politicians with crossing the line between campaign finance and personal spending have ended in failure.
"It's going to be tough," says Catherine Christian, a former financial prosecutor for the New York City district attorney.
Will he actually be charged?
The decision on whether to file charges rests with New York City District Attorney Alvin Bragg. He set up the grand jury to investigate whether there was enough evidence to pursue a prosecution, and he is the only one who knows if - or when - an indictment will be announced.
Last week, Mr Trump lawyers said that the former president was offered a chance to appear before the grand jury, which is considered a sign that the investigation is close to finishing.
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Was Trump's Stormy Daniels payment legal?
The former president's lawyers have downplayed suggestions that they or Mr Trump have any advance notice of an impending indictment, saying Mr Trump's comment about it being Tuesday were based on media reports.
However there are other signs that the grand jury is wrapping up. Both Michael Cohen and his former legal adviser Robert Costello - now a sharp critic - are expected to give testimony on Monday.
Mr Costello would be presented by Mr Trump's defence team in an attempt to discredit Mr Cohen's testimony.
What happens if Trump is arrested?
If he is charged, Mr Trump's lawyers have indicated that the former president's arrest would follow standard procedure.
That means he would travel from his home at Mar-a-Lago in Florida to make an appearance at the New York City courthouse, complete with a formal booking, fingerprints and mug shots.
Given the historic nature of such a move, and the security concerns involved, the way this would unfold is uncertain - and would likely be the subject of negotiation between the district attorney's office and Mr Trump's team.
Once the case is booked and a judge is selected, other details will fall into place, such as the timing of the trial and possible travel restrictions and bail requirements for the defendant.
A conviction on a misdemeanour would result in a fine. If Mr Trump were convicted on the felony charge, he would face a maximum sentence of four years in prison, although some legal experts predict a fine is more probable, and that any time behind bars is highly unlikely.
Will there be protests?
After suggesting in a social media post that he would be indicted on Tuesday, Mr Trump made repeated calls for mass protests from his supporters: "WE JUST CAN'T ALLOW THIS ANYMORE. THEY'RE KILLING OUR NATION AS WE SIT BACK & WATCH."
His language echoes the angry rhetoric he employed prior to the attack on the US Capitol in 2021 and has raised concerns about the potential for violence.
Mr Bragg is in close contact with New York police and courthouse security, according to a letter to his department that was leaked to the press on Sunday.
"We do not tolerate attempts to intimidate our office or threaten the rule of law in New York," he wrote.
"Our law enforcement partners will ensure that any specific or credible threats against the office will be fully investigated and that the proper safeguards are in place."
However at the moment, there has been little evidence so far of the kind of organised mass protests that led to the 6 January attack.
Can he still run for president?
An indictment or even a criminal conviction would not prevent Mr Trump from continuing his presidential campaign if he so chooses - and he has given every indication that he will keep pushing ahead regardless of what happens.
In fact, there is nothing in US law that prevents a candidate who is found guilty of a crime from campaigning for, and serving as, president - even from prison.
Mr Trump's arrest would certainly complicate his presidential campaign, however.
While it might cause some Republican voters to rally around their embattled champion, it could be a significant distraction for a candidate on the campaign trail, trying to stump for votes and participate in debates.
It would also deepen and enflame already sharp divides within the American political system.
Conservatives believe the former president is being held to a different standard of justice, while liberals view this as an issue of holding law-breakers - even those in the highest positions of power - accountable.
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Limoges : sans permis, en état d’ébriété et en possession d’une machette, un Mahorais agresse des policiers
C’est ce qui s’appelle cumuler les infractions. À Limoges (Haute-Vienne), un Mahorais de 36 ans a été interpellé par la police après un refus d’obtempérer. Apercevant un véhicule doté d’une plaque d’immatriculation illisible, les forces de l’ordre ont sommé le conducteur de s’arrêter. L’individu a alors cherché à échapper au contrôle, mais les policiers ont réussi à l’arrêter, relate France Bleu le samedi 18 mars.
Les policiers découvrent alors que son permis de conduire est annulé et qu’il circule à bord d’un véhicule faisant l’objet d’une immobilisation. Lors de son arrestation, l’homme s’est montré très agressif, insultant les policiers à plusieurs reprises et crachant au visage de l’un d’eux. Les forces de l’ordre n’ont eu d’autre choix que d’immobiliser le prévenu.
En possession d’une machette et d’un pied-de-biche
Lors de la fouille du véhicule, les policiers vont mettre la main sur une pipe à eau utilisée pour consommer des drogues, une machette et un pied-de-biche. Emmené au commissariat, l’homme a tout d’abord refusé de se soumettre aux tests d’alcoolémie et de dépistage de stupéfiants avant de coopérer après plusieurs heures de garde à vue. Il présentait un taux d’alcoolémie encore élevé de 0,79 mg/l d’air expiré.
Le suspect a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, à l’exception du crachat, et a déclaré ne se souvenir de rien. Connu des services de police, l’individu cumule pas moins de douze infractions en une seule journée. Il sera présenté devant la justice lundi 20 mars, en comparution immédiate. En attendant son procès, il a été placé en détention provisoire.
Limoges : les dernières actualités
Известия (RUS)
Еврокомиссия выделила Турции €1 млрд на восстановление после землетрясений
Еврокомиссия выделила €1 млрд Турции и €108 млн Сирии на восстановление после землетрясений. Об этом в понедельник, 20 марта, сообщила председатель ЕК Урсула фон дер Ляйен на открытии международной донорской конференции в помощь пострадавшим от природной катастрофы в Турции и Сирии, организованной в Брюсселе.
«Я рада сообщить, что только Еврокомиссия поддержит Турцию €1 млрд на восстановление после землетрясения, мы также выделяем следующий пакет на гуманитарную поддержку и экстренную реконструкцию Сирии в размере €108 млн», — сказала она.
Председатель ЕК добавила, что страны Евросоюза (ЕС) и европейские финансовые институты планируют сделать отдельные пожертвования.
Сдвиг на фазе: в каких странах могут произойти следующие землетрясения
Медленно стихающая сейсмическая активность в Турции и Сирии угрожает соседним регионам
В начале февраля разрушительные землетрясения магнитудой 7,7 и 7,6 произошли в турецкой провинции Кахраманмараш на юго-востоке страны вблизи сирийской границы. После этого в регионе произошли новые землетрясения, но имевшие меньшую магнитуду. В результате землетрясений в Турции погибло более 50 тыс. человек, в Сирии — свыше 5,8 тыс.
В ООН сообщили, что поисково-спасательная операция после катаклизмов в Турции стала самой масштабной из всех координируемых международной организацией.
Президент республики Реджеп Тайип Эрдоган 14 марта пообещал за год восстановить инфраструктуру пострадавших вследствие землетрясений регионов.
Согласно последним данным от министерства финансов и казначейства Турции, ущерб от февральских землетрясений превысил $105 млрд.
Всемирный банк оценил ущерб Сирии от землетрясений более чем в $5 млрд.
Президент Сирии Башар Асад 12 марта издал указ, освобождающий от уплаты налогов до конца 2024 года пострадавших от землетрясения жителей Сирии, которые лишились крова.
10 марта сообщалось, что Швейцария по примеру Евросоюза (ЕС) на полгода ослабит санкции против Сирии, чтобы облегчить доставку в регион гуманитарной помощи после разрушительного землетрясения. На фоне катаклизма министерство финансов США также на полгода вывело из-под санкций против Сирии любые действия для оказания помощи стране после землетрясения.
France24 - World
The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe
Presented by
Issued on: 16/03/2023 - 17:42Modified: 16/03/2023 - 17:46
The green paths
Paris’s Institut du monde arabe (The Arab World Institute) and Uzbekistan’s Art & Culture Development Foundation are hosting an exhibition that plunges us into the history and ancestral skills of Uzbekistan at the turn of the 20th century.
Until June 2023, Paris’s Institut du monde arabe is hosting an exhibition dedicated to Uzbekistan’s ancient textiles and entitled “On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold”. Visitors to the exhibition are able to discover, for the first time, unique historic artefacts never before seen outside Uzbekistan.
Speaking at the IFTM Trade show in Paris last September, Uzbekistan’s ambassador to France, Sardor Rustambaev, said his country was “a hidden gem of Central Asia.” “Everybody knows about the Great Silk Road and most of the people know about the cities of Samarkand or Bukhara. However, not many of them know that they are located in modern Uzbekistan.”
The show presents nearly 300 original pieces across an exhibition area of more than 1,100 m², including jewellery, precious objects and embroideries representative of the treasures of ancient Uzbekistan.
Earlier this year, another exhibition entitled “The Splendours of Uzbekistan's oases”, took place at the Louvre. It displayed the Central Asian country as a crossroads of civilisations and a cornerstone of the ancient Silk Road.
“Samarkand is an almost three-thousand-years-old ancient civilisation, which is the same age as Rome. We were always at the crossroads of different civilisations and nations, and being part of the Great Silk Road, it served as a bridge between East and West, between North and South,” Rustambaev said.
For the first time, Uzbekistan is showcasing its unique culture and history to the French public as well as to the thousands of international visitors eager to see the mysteries of the Silk Road unveiled.
On the roads to Samarkand. Wonders of silk and gold is at the Institut du monde arabe until June 4, 2023.
#Uzbekistan #Tourism #Exhibition #Travel #History #Asia #Paris #Samarkand #Art #Museum #Painting #Louvre
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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity
BBC
You're dealing with three major challenges – radiation, temperature extremes and meteorite impacts – Aidan Cowley
If my 1980s-era Usborne Book of The Future was to be believed (and, frankly, it served as my bible when I was growing-up), at the beginning of the 21st Century – along with flatscreen TVs, electric cars and telephones that "have pictures as well as sound" – there would be astronauts living and working in a city on the Moon.
Occupying vast domes connected by pressurised underground passageways, "Moonies" would work at consoles surrounded by banks of computers or bounce across the surface in Moon jeeps on their way to the Moon mines.
Since the last astronaut left his final footstep in 1972, however, the only evidence that people once occupied the Moon consists of little more than a few flags, three rovers, a dozen cameras and 96 bags of human waste (you can read more facts on Apollo here). Whatever happened to the Moon base we were promised?
"One of the big goals of what we're doing today, is to make sure that this isn't flags and footprints and then it gets cancelled again," says Nasa's strategy and architecture lead for the exploration systems development mission directorate architecture development office Nujoud Merancy. In non-Nasa speak, that means Merancy is one of the key people responsible for planning the agency's return to the Moon.
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"We want to lay the groundwork so that this can be an inevitable process that goes forward," she says, "and we don't spend 50 years not exploring beyond low Earth orbit again like we have for the last 50 years."
And, so far, that plan is working out. Nasa's first uncrewed Artemis mission returned to Earth in December 2022 after almost four weeks in space. Travelling far beyond the Moon, it proved the capabilities of the Orion capsule, its European Space Agency (Esa) Service Module and the giant SLS rocket that blasted it on its way. Artemis II is due to carry the first astronauts to lunar orbit in 2024 and, sometime in the middle of the decade during Artemis III, two astronauts will land near the lunar south pole. At least one of them will be a woman.
The first astronauts to land on the Moon since the 1970s are due to travel there on Artemis III later this decade (Credit: Red Huber/Getty Images)
The crew of the final Apollo mission, Gene Cernan and Harrison Schmitt, spent the longest on the lunar surface of any astronauts so far: 75 hours in total. Cernan likened it to a camping expedition – they ate and slept, in hammocks, inside the compact lander and put on their spacesuits to head outside. In comparison, the astronauts of Artemis III are scheduled to stay on the Moon for around a week and can expect a few more home comforts – and a lot more space.
The lander they will use is being provided by Elon Musk's SpaceX and is based on his Starship concept, which was originally conceived to carry 100 people to Mars. Given that Nasa only wants to convey two people to the Moon, there should be plenty of room for a laboratory, storage for a rover and even a few home comforts like beds, a kitchen and toilet.
"I don't know that we can discuss a lot of details at this point," Merancy says. "But yes, [SpaceX's] proposed solution exceeds our government requirements, so there are other discussions going on for how you could you use that margin for other purposes but there're no agreements in place today."
Whatever the final specification for the Artemis III lander, during subsequent missions, astronauts are going to live on the Moon for extended periods and explore further. This is likely to involve them using their spaceship as a base and travelling around in pressurised lunar rovers – mobile habitats trundling across the surface.
"To get the range on the Moon, you need mobility systems, the crew can't go very far on foot," says Merancy. "The science we want to do is in a lot of locations around the Moon, the goal is to build systems that would be capable of month-long or better excursions."
But the longer you stay, the riskier it gets.
"You're dealing with three major challenges – radiation, temperature extremes and meteorite impacts," says Aidan Cowley, scientific advisor at Esa's European Astronaut Centre (EAC) in Cologne, Germany. On Earth, we are protected from the worst of these effects by a thick atmosphere and the magnetic bubble surrounding the planet, known as the magnetosphere.
Astronauts may have to build much of the new settlements using materials they can find on the Moon itself (Credit: 3000ad/Getty Images)
"On the Moon you're exposed to solar radiation and cosmic rays at a much more dangerous dose level and temperatures can range from 100C (212F) in the day to -180C (-292F) at night," Cowley says. "Then, all you need to do is look at the Moon and you see its craters; it's being constantly pelted by micrometeorite impacts and this essentially ablates and damages anything on the surface over time."
Rather than bringing bulky – and expensive – habitats from Earth, Cowley favours living off the land. "If you look at the history of our civilisation, every time we move to a new location, a new continent, we look around to find what resources are there and we use them to sustain ourselves," says Cowley. "This is how we proliferated across the planet."
And while the Moon's natural resources are not immediately obvious – it doesn't have any vegetation, food or running water – it does have some mineral resources, sunlight and water ice.
If you have waste heat, use the heat for something – Rachel Klima
"If you really want to do it for the long term, we need to make the most of every resource that we bring or extract," says Rachel Klima from Johns Hopkins Applied Physics Lab, near Washington DC. Director of the Lunar Surface Innovation Consortium, Klima's group brings together space agencies, academics and industry to plot the future of lunar exploration.
"If you have waste heat, use the heat for something… if you have waste metal when you're trying to create oxygen, use the metal… if you have waste scrap metal, use the scrap metal," says Klima. "You don't want to trash things up!"
Over the past decade Cowley's team in Cologne has been taking that mantra to heart. They have become adept at turning one of the most abundant lunar resources, lunar dust or regolith, into bricks.
"I joke to people that I want to build a brick factory on the Moon," he says. "And initially everyone's like, 'That's crazy,' but then they start thinking through the problems and solving them."
Any Nasa settlement on the Moon is likely to begin with astronauts delivered by Artemis programme spacecraft (Credit: Gregg Newton/AFP/Getty Images)
Esa has now developed several ways of making Moon bricks, experimenting with dust that has similar properties to lunar regolith. One method is straight out of the Bond villain's handbook and involves a giant mirror and a series of magnifying lenses to focus sunlight. The heat from the light is used to melt together dust, which can be built up in layers – a 3D printer for Moon dust.
Esa scientists and engineers have also made bricks by heating dust in a solar oven and bombarding regolith with microwaves. In fact, they are becoming very good at it.
"There's no huge showstoppers in our estimation," Cowley says. "People have been building bricks for tens of thousands of years, the hard part is doing it on another world." And that is the next step. One idea in the future could be an experimental extra-terrestrial brickmaker.
I love the idea of my astronaut colleagues laying bricks on the Moon, that would be hilarious – Aidan Cowley
If successful, then bricks could be used to build entire lunar structures – perhaps encasing inflatable modules or repurposing defunct landers. So, does this mean astronauts will one day need to acquire bricklaying skills?
"I love the idea of my astronaut colleagues laying bricks on the Moon, that would be hilarious," Cowley admits. "But I think it's probably going to be a small automatic system, perhaps using robots working together in a collaborative way, but maybe humans could be involved at some point much like a foreman of a construction site."
But even if they have robots to build their home, don't imagine astronauts are going to be living in luxury. "It's going to be cosy," says Klima. "I've seen some designs where you have the living quarters stacked in different ways, or you have areas that are multipurpose, there is not going to be a whole lot of privacy."
Eight years ago, Esa's former director general, Jan Wörner, first revealed his proposals for a village on the Moon. Today, those plans do not seem quite as far-fetched. Contracts have already been signed between space agencies and industry for long-term lunar infrastructure missions, such as satellites to provide communications and navigation services for the Moon, and plans are being devised for water extraction from lunar ice and electricity from solar power plants. Nasa's vision might not be the only one; there may be plans from other countries with their own lunar ambitions, such as China, or private ventures aiming to make money from the Moon.
Nasa's Merancy is careful to not promise a Moon village in the next 10 years but she believes within the next decade we will have at least the basic foundations for humans to live and work on the Moon: "I think we will have permanent infrastructure, repeatable missions that are occurring hopefully on an annual basis and we should have a lot of capabilities to explore different regions."
So, at the risk of repeating the optimism of the Usborne Book of the Future, if you are reading this in 40 years-time I confidently predict we will have a Moon base.
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Известия (RUS)
В Госдуме поделились ожиданиями от визита Си Цзиньпина
Визит председателя КНР Си Цзиньпина в Россию является историческим, и от него стоит ожидать принятия не только экономических, но и политических решений, которые укрепят отношения между двумя государствами. Такое мнение депутат Госдумы Алексей Чепа высказал в понедельник, 20 марта.
«Мы видим инициативы, которые проявляет Китай в международных отношениях. Так, к примеру, страна недавно выдвинула свои предложения по урегулированию проблемы на Украине, что, естественно, было воспринято в штыки многими странами, которые развязали конфликт и не хотят мирного решения», — сказал Чепа в разговоре с Lenta.Ru.
Парламентарий допустил, что в ходе визита будет принят ряд политических и экономических решений. Он выразил уверенность в том, что в текущем году товарооборот между двумя государствами увеличится, что также будет способствовать дальнейшему развитию отношений.
«Мы также понимаем, что действия различных стран толкают мир к третьей мировой войне, видим бездумные заявления. Это ставит существующий миропорядок под угрозу, это небезопасно. Так что в ходе визита председателя КНР стоит ждать заявлений еще и на этот счет», — заключил он.
Встреча без расстояния: Китай готов стать глобальным партнером России
Лидеры РФ и КНР обсудили будущее экономическое и военно-техническое сотрудничество
Ранее в этот день Си заявил по прибытии в Россию, что 10 лет назад в ходе его первого визита в РФ в качестве председателя КНР, он и российский президент Владимир Путин открыли новую страницу всестороннего развития отношений двух стран, сообщает телеканал «360».
Он отметил, что развитие отношений Китая и России «не только приносит ощутимую выгоду народам двух стран, но и вносит значимый вклад в прогресс всего мира в целом».
Си Цзиньпин выразил надежду на то, что его визит в Москву придаст новый импульс в развитии российско-китайских отношений.
Председатель КНР будет находиться с государственным визитом в России до 22 марта, сообщает телеканал «Звезда».
Встреча Владимира Путина с Си Цзиньпином пройдет в Большом Кремлевском дворце в 20 марта, сообщается на сайте kp.ru.
Также в ходе визита ожидается подписание ряда важных двусторонних документов.
В статье для китайской газеты «Жэньминь жибао» 19 марта российский лидер отметил, что Россия готова к политико-дипломатическому урегулированию украинского кризиса. Путин указал на признательность Москвы Пекину за взвешенную линию по ситуации на Украине, за понимание предыстории и подлинных причин.
В конце февраля КНР опубликовала документ с позицией по политическому урегулированию ситуации на Украине. Его целью стало продолжение конструктивной роли в разрешении кризиса и достижении мира.
France24 - World
Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India
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Issued on: 31/01/2023 - 15:00
The green paths
From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism
Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.
Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.
“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”
Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.
“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”
All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”
In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.
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The Jewels of Uzbekistan exhibited at the Institut du monde arabe
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Working from home is impossible, so you need a minimum number of staff on site, or you don’t have a business – Mark Roderick
Long-awaited data from the large-scale UK four-day workweek pilot arrived in February – and results were overwhelmingly positive.
Among the 60-plus companies that participated in the trial, from marketing agencies to financial firms, education services to fish and chip shops, 92% of employers said they would continue with a shorter workweek following the programme – with 30% making the change permanent. Among nearly 3,000 employees, 71% reported feeling reduced levels of burnout; there were also improvements in physical health and wellbeing.
In many cases, firms that participated in the pilot, organised by non-profit 4 Day Week Global, reported their workers have been able to spend more time with their families, pursue hobbies and take greater personal care.
“Our staff have had the intensity of their work ramp up following the pandemic and cost of living crisis,” explains Alison Dunn, chief executive of consumer-advice helpline Citizens Advice in Gateshead. “Burnout has been an issue, so the four-day week has given them space to decompress: we’ve had people spend their extra day off with their children, take forest walks and monetise their hobbies.”
Employers on the trial also say a truncated workweek has boosted productivity and output. “When people enjoy having an extra day off, that creates better work-life balance which, in turn, makes people happier and less stressed,” says Claire Daniels, CEO of Leeds-based digital marketing agency Trio Media. “And happier people perform better at work.”
Yet, despite these headline-grabbing results, the trial didn’t work for every business. Some firms abandoned the experiment; others haven’t yet made the move to adopt the format full-time. Even those firms continuing with reduced hours are navigating new challenges arising from shortened workweeks. Though this reflects a small portion of the trial’s participants, it means the four-day workweek isn’t an automatic solution for all.
Many businesses need to operate five days per week, which means it's harder to reduce staff days, or they need to hire extra workers for coverage (Credit: Getty Images)
‘We couldn’t afford to give staff one day off every week’
In June 2022, Mark Roderick’s engineering and industrial supplies company Allcap joined the UK four-day workweek trial. After operating at full tilt through the pandemic, the managing director of the Gloucester-based firm hoped that the six-month pilot programme would mean being able to offer his 40-strong team extra rest days.
“We rushed it through the business,” says Roderick. “We joined the programme late, and knew it would be a challenge implementing it across five sites. But we wanted to be able to give our staff time off during the summer.”
Rather than offer workers a three-day weekend like most of the 61 companies on the scheme, Allcap employees would have one workday off every fortnight. “We’re a trading business – customers call up all the time for manufacturing and construction components,” says Roderick. “We were already on a slightly reduced headcount, so we couldn’t afford to give staff one day off every week.”
But even with this bespoke four-day week model, Roderick says his firm quickly ran into problems. “As opposed to 10 normal workdays, we found that employees would have nine extreme ones – once they got to their scheduled day off they were exhausted. Once we factored in holidays, sickness and caring responsibilities, we also struggled to find cover for an employee on their rest day.”
As a result, Allcap abandoned its trial two months early at its three main trade sites (its warehouse and manufacturing centres have the resources to cope with a four-day week).
Alongside staffing issues, Roderick says the nature of his industry has made the four-day week harder to implement. “If you’re in professional services, you often have project-based work that affords greater flexibility in meeting deadlines. Here, we have milling machines, a trade counter and around-the-clock deliveries – working from home is impossible, so you need a minimum number of staff on site, or you don’t have a business.”
Indeed, as Allcap found, a typical trade-off for a three-day weekend is a more intense four-day workweek. “Without having a fifth day to catch up on work, there’s generally more stress now during the week in order to have a longer weekend,” says Laura White, projects and research manager at London-based charity Waterwise.
And for businesses maintaining regular opening hours, a third day off for staff usually requires workers covering shifts – and subsequently increased workloads. “We found that when it was someone’s turn for their day off, the buck passed to a colleague, and they were left under pressure,” says Roderick. “Someone’s absence would come up to management, so we’d effectively have to just do daily tasks – our longer-term projects and strategic work went out the window.”
Where it can fall short
For some firms, particularly customer-facing businesses, creating enough slack in the schedule for a four-day week means extra hiring costs – making it prohibitive to move forward with a new model. Dunn says Citizens Advice in Gateshead invested in the equivalent of three additional full-time employees so 45 contact centre staff could join the trial. “We didn’t want a situation where someone would be excluded from the opportunity,” she adds.
These customer-facing firms often face greater challenges in maintaining four-day workweeks. “Some employees can work extended hours during the week to catch up in order to have that extra day off,” says Dunn. “But that’s not available to our contact centre team, who have clearly defined opening hours. Their work is heavily monitored with specific KPIs set by our funder that need to be delivered – currently, they can only make marginal gains.”
Likewise, the demands of the job mean these workers have less flexibility in their third day off, says Dunn. “The busiest days at the contact centre are usually Mondays and Fridays, meaning it’s not possible for them to take time off either side of the weekend. The knock-on effect is that it leaves only three days left for staff to take their extra day off.”
Conversely, Dunn says employees outside the contact centre, who can work flexibly, have surpassed targets. “In those areas of the business, employees have knocked it out the park, exceeding KPIs and income projections. We’re left with a picture that’s not evenly spread.”
Companies comprising heavily customer-facing roles may have a hard time adapting to the four-day workweek as seamlessly as other firms (Credit: Getty Images)
Instead of adopting or rejecting the new set-up outright, Dunn has extended Citizens Advice’s four-day week trial to May. She says unless targets are met by the contact centre team, it’s unlikely the shorter workweek will be made permanent in any part of the business. “We have 220 employees: I can’t imagine that we’d allow a four-day for some and not for others. Rather than size, the difficulties with the four-day week come in a business's complexity – when you have different ways of operating and offer varied services.”
The longer-term outlook
Alongside Citizens Advice, Waterwise and Trio Media are also extending their trials. “Six months didn’t feel long enough to make a permanent decision,” says Daniels, of Trio. “We want to see how it feels over a full year, and to ensure productivity remains high.”
Some other businesses on the scheme chose to forego a fixed four-day week, and instead offer more flexibility generally.
In one case, Jo Burns-Russell, CEO of Northampton-based creative agency Amplitude, has made the four-day week optional: employees now work a flexible, reduced 35-hour week that can be split across four or five days. “After the trial, everyone wanted to do their shorter workweek differently,” she says. “Rather than prescribe a day off, it’s better to let people choose what works best for them. As an agile company with a team of 12, it works well.”
Instead of a fixed four-day approach, Abigail Marks, professor of the future of work at Newcastle University Business School, believes this model of shortened workweeks and flexibility could bring the biggest gains to the workforce. “Without reducing the intensity of workloads and tackling overworking more broadly, a mass scale four-day week risks intensifying already intense workloads,” she says. “A six-hour workday may be more effective than a four-day week among organisations that are able to do so.”
And although 100% of firms in the trial didn’t immediately move to implement the model, the general success of the four-day week trial points to more employers acknowledging that the traditional nine-to-five isn’t working, says Marks. “It’s another experiment in the post-pandemic world of work. It’s showing that people are realising that long hours culture isn’t healthy or sustainable.”
For now, while a four-day week may be an experiment worth keeping on a permanent basis for some companies, it may not be realistic for all.
Allcap's Roderick says if he could, he’d reintroduce the four-day week at his firm. Even over-stretched workers prized their extra day off. “Even though everyone could see what was happening and were always busy, they were still disappointed when we suspended our trial,” adds Roderick. “If we could recruit more staff without a massive increase to our wage bill, we’d do it tomorrow. We were just too short-staffed to make it work.”
Valeurs Actuelles
Retraites : la permanence niçoise d’Eric Ciotti caillassée
Il est scandalisé. Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 mars, la permanence parlementaire niçoise du député et président des Républicains Éric Ciotti a été vandalisée, rapporte Le Figaro. C’est Éric Ciotti lui-même qui en a fait l’annonce sur son compte Twitter, postant une photo de la vitrine brisée de sa permanence, assortie d’un commentaire cinglant : « Cette nuit ma permanence a été caillassée. Les nervis qui ont fait ça veulent par la violence faire pression sur mon vote lundi. Jamais je ne céderai aux nouveaux disciples de la terreur. » En effet, d’après les premiers éléments, le bris de vitre a été assorti d’un tag « la motion ou le pavé », en référence à la motion de censure du gouvernement qu’Éric Ciotti refuse de voter. Une plainte doit être déposée.
D’autres parlementaires pris pour cibles
Ces derniers jours, d’autres parlementaires ont été les cibles d’actions malveillantes d’opposants à la réforme des retraites. Ainsi, le sénateur LR Bruno Retailleau a vu son domicile être privé d’électricité par la CGT. De même, des stickers ont été collés sur la permanence du député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre (Renaissance) et celle de la sénatrice du Pas-de-Calais Amel Gacquerre (Union centriste) a été taguée vendredi.
Dimanche matin, le local du député Renaissance de la sixième circonscription du Val-de-Marne, Guillaume Gouffier-Cha, situé à Vincennes, a été recouvert d’inscriptions à la bombe de peinture, représentant notamment un dessin de pendu. Des slogans ont été apposés, tels que « déni de démocratie », en référence au 49-3. Le député a porté plainte pour menaces de mort.
Dès jeudi soir, la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, avait demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de « mobiliser les services de l’État » pour la « protection des parlementaires ».
Nice : les dernières actualités
France24 - World
West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises
Presented by
Issued on: 05/09/2022 - 11:22
World bank
As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.
In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.
These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.
Soaring prices
The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes.
« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.
Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.
The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.
Tackling root causes
The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.
The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.
The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.
The Great Green Wall
As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.
The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.
Tangible results
“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.
By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.
“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.
His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.
About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.
In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.
Green future
As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.
“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.
Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Известия (RUS)
В Москве на Каширском шоссе загорелся ресторан
В Москве на Каширском шоссе загорелся ресторан «Мти-Ели». Об этом сообщили 20 марта очевидцы в соцсетях.
Пожар произошел по адресу дом 40, корпус 2. Огонь охватил крышу двухэтажного здания.
В распоряжении «Известий» появилась запись с места происшествия.
Информации о пострадавших в результате возгорания не поступало.
В декабре прошлого года во Владивостоке сгорел ресторан Zuma. В результате происшествия никто не пострадал. Находившиеся внутри люди смогли покинуть здание самостоятельно.
После этого прокуратура инициировала проверку по факту ЧП.
Valeurs Actuelles
Lyon : des habitants dénoncent l’allègement par la mairie écologiste d’un dispositif anti-rodéo
Il se dit « inquiet ». Dans un courrier daté du 13 mars et adressé au ministre de l’Intérieur, Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon, dénonce la volonté de la Mairie écologiste d’assouplir une partie du dispositif anti-rodéo urbain, mis en place en 2019 dans la Presqu’île afin de limiter les nuisances que subissaient les riverains excédés, relate CNews le vendredi 17 mars.
Dans son courrier, Pierre Oliver dénonce « la suppression annoncée de la présence policière la nuit dans cette zone (rue Edouard-Herriot) », appelant Gérald Darmanin à « inciter la Ville de Lyon à maintenir et pérenniser ce dispositif ». « Je suis très inquiet […], tant pour la sécurité et la tranquillité des riverains, que par rapport au message envoyé aux délinquants », écrit l’élu et d’estimer que la suppression des agents de sécurité « pourrait faire revenir ces pratiques dangereuses pour tout le monde ».
Des élus et commerçants inquiets
Cette inquiétude est partagée par de nombreux habitants et commerçants de la Presqu’île. De son côté, la Mairie de Lyon indique que cette décision ne concerne pas les patrouilles de police, mais uniquement le déploiement d’agents de sécurité, mobilisés pour faire respecter les interdictions en vigueur, une fois la nuit tombée.
Ces interdictions de circuler avaient été prises pour éviter toute intrusion dans le centre-ville de Lyon. Des agents de sécurité avaient été embauchés pour faire respecter cette interdiction. Selon CNews, cette mesure coûte 250 000 euros chaque année à la Ville.
Lyon : les dernières actualités
Известия (RUS)
Американист счел вероятным переизбрание Трампа в случае его невиновности
Если прокуратура не докажет вину экс-президента США Дональда Трампа по делу о даче взятки за замалчивание скандала с участием порнозвезды, то это «почти гарантирует» ему победу на выборах главы государства в 2024 году. Об этом 20 марта «Известиям» заявил директор Фонда изучения США имени Франклина Рузвельта (МГУ), американист Юрий Рогулев.
По словам американиста, нью-йоркская прокуратура «копает» под Трампа уже много лет.
«Что они там накопали — сказать трудно. Они же пока не предъявляли никаких обвинений, мы не знаем, насколько это серьезно. Действия Трампа пока что выглядят как пиар-акция. Он всегда исходит из того, что лучшая защита — это нападение. Вот он первым нанес удар, призвав своих сторонников при его возможном задержании выходить на улицы», — сказал эксперт.
Рогулев добавил, что даже противники экс-президента отмечают, что если прокуроры «промахнутся», то Трамп с большой вероятностью займет пост главы Белого дома в 2024 году.
«Если прокуроры промахнутся, если у них не будет достаточного количества доказательств и если они его реально не засадят по этому делу, то, конечно, ему это почти гарантирует избрание. Это будет выглядеть в глазах просто избирателя как попытка властей отстранить от участия в выборах невиновного человека только за то, что он критикует [действующего президента США Джо] Байдена», — заключил эксперт.
Пишите письма: Дональд Трамп обнародует переписки с лидерами стран
Бывший президент упрекнул знаменитостей в том, что многие отвернулись от него после избрания на пост
18 марта Трамп сообщил, что он будет задержан 21 марта. Экс-глава США утверждает, что решение об аресте принял «коррумпированный и невероятно политизированный офис окружного прокурора Манхэттена». При этом он заявил, что не совершал никаких преступлений, и призвал своих последователей в случае его ареста опротестовать будущие обвинения.
В свою очередь, телеканал CNN со ссылкой на представителя политика утверждает, что Трамп не получал официального уведомления от прокуратуры Южного округа Нью-Йорка о предъявлении ему обвинений.
Американский предприниматель Илон Маск написал в Twitter, что возможное задержание Трампа поспособствует его переизбранию на выборах в 2024 году.
Речь идет о старом уголовном деле о даче взятки за замалчивание скандала с участием порнозвезды Сторми Дэниэлс. В 2016 году адвокат Трампа Майкл Коэн отправил Дэниэлс €130 тыс. за то, чтобы она не рассказывала о своем романе с миллиардером в 2006 году. Женщина намеревалась пойти на телевидение незадолго до открытия избирательных участков.
BBC
SANS TITRE
Xi Jinping has arrived at the Kremlin for his meeting with Vladimir Putin, as first reported by Russia's state-owned Ria news agency.
We'll bring you more from the meeting as soon as we have it. For now, here's the first picture of the leaders together.
Just a reminder that it's thought today's meeting will be an informal one-to-one before official talks begin tomorrow, followed by a press conference.
We're still waiting for the moment Xi Jinping and Vladimir Putin meet for the first time on this trip - or at least, for the moment where we get to see them together for the first time.
Until then, we have some pictures of Xi's arrival in Moscow, including some souvenirs being sold at a Russian gift shop to mark the occasion.
In the last few minutes, both the UK and Ukrainian governments have urged China's Xi Jinping to use his trip to Russia to bring an end to the war in neighbouring Ukraine.
Ukrainian foreign ministry spokesman Oleg Nikolenko said Xi's trip was being "closely" watched - and told various news agencies that his country expected the Chinese leader to use his "influence on Moscow to make it put an end to the aggressive war against Ukraine".
In a similar tone, a Downing Street spokesperson said Xi should use his visit to encourage Russian President Vladimir Putin to withdraw his troops from Ukraine and "cease bombing Ukrainian cities, hospitals, schools and to halt some of these atrocities".
Earlier on, Dmitry Peskov, the Kremlin's spokesman, said issues raised in China's peace plan will be discussed during the negotiations, "one way or another".
Ece Göksedef
Live reporter
As we've been reporting, Xi Jinping’s visit comes as China - an ally of Russia - takes on an increasingly vocal position on the Ukraine war. Here’s a look at some of the other major geo-political players in the conflict.
Russia’s other allies: Iran has supplied drones to Moscow’s campaign of terrorising people in Ukraine and targeting critical infrastructure. Former Soviet country Belarus has not only helped with weaponry, but has also opened its territory for Russian army units to cross into the north of Ukraine.
Ukraine’s allies: The US and UK have provided the largest amount of military aid to Kyiv’s war effort - supplying weapons, training and funding. Poland has provided its neighbour with weapons - including the latest decision to send four MiG-29 fighter jets - and encouraging its Nato allies to do the same.
Mediators: Turkey hosted the first minister-level meeting between Russia and Ukraine after the war started. It also played a big part in brokering the grain deal. Israel helped with keeping the communication channels open between Kyiv and Moscow. However, peace talks have been frozen without agreement since September.
This is the question on many people’s minds - probably none more so than Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who has stressed that he doesn’t want China to supply arms to Russia.
He has asked to meet Xi Jinping a few times since the war broke out, though this hasn’t happened yet. US media reports suggest the Chinese leader will speak to Zelensky virtually after his Russia trip but this hasn't been officially confirmed.
Not long after Xi landed in Moscow, the secretary of Ukraine's national security and defence council tweeted, suggesting China's 12-point peace plan to help resolve the war misses out some key details.
Oleksiy Danilov said the withdrawal of Russian troops from Ukraine's territory should be the "first and main" clause of the proposal. It currently says nothing of the kind - only that the "sovereignty of all countries" should be respected.
The Kremlin has said Xi and Putin will discuss the plan. We'll bring you more on what they say when we have it.
Stephen McDonell
Reporting from Beijing
Officially Xi Jinping's visit to Russia is to promote bilateral ties between two neighbours - "good neighbours", as described by Xi himself when he landed in Moscow earlier - and certainly these governments say they are becoming ever closer.
There are agreements to be signed, meals to be had, photo opportunities to be staged.
All governments have such visits, so why all the attention on this one?
Well, for one, this is the leader of one of the world's two great superpowers visiting an ally - who happens to be the person who has unleashed a bloody invasion of another country in Europe - in 2023.
Many analysts have pondered what China might do if it looks like Russia is facing a clear, humiliating defeat on the battlefield.
The Chinese government says it is neutral. Would it just step back and let that happen, or start pumping in weapons to give the Russian army a better edge?
Xi and his Russian counterpart may speak about other things, but all the attention will be on the Ukraine crisis.
His signals to Vladimir Putin can only go three ways:
When Xi leaves Moscow in a few days, Putin will either be worried about wavering Chinese support or buoyed by the backing of one of the two most powerful people on the planet.
The smart money seems to be on the latter.
We've just seen China's leader Xi Jinping touch down in Moscow, where he was greeted by a military brass band and Russia's Deputy Prime Minister Dmitry Chernyshenko.
Not far away the man he's in town to see, Russian leader Vladimir Putin, was addressing an annual gathering of his interior ministry.
Xi and Putin are due to meet later today for what's been described as an informal meal and one-to-one conversation. Official talks will take place tomorrow.
President Xi has now arrived - and here's the first look that we promised.
He walked down the red carpet placed on the aeroplane's steps before stopping to talk to a group of assembled reporters and dignitaries.
"I am confident the visit will be fruitful and give new momentum to the healthy and stable development of Chinese-Russian relations," Xi's quoted by the AFP news agency as saying. He also reportedly described the two countries as "reliable partners".
There's more now from China's foreign ministry spokesman Wang Wenbin, who we heard from a little earlier.
At a press conference, convened as Xi Jinping was making his way to Russia, Wang was asked about
reports that Chinese ammunition has been used by Russia in Ukraine.
He took the opportunity to remind reporters that it was the US, not China, suppling
weapons to battlefields in Ukraine. "The US side should stop fuelling the fires and fanning the flames... and play a constructive role for a political solution to the crisis in Ukraine, not the other way around," he said.
There is concern by some world leaders that China will supply
arms to Russia following a “no limits” partnership agreed by the two counties
shortly before the Ukraine conflict began.
China has denied any plan to send weapons, and criticised
the West for its weapon supplies to Ukraine.
Wang also said Xi's visit was a "trip for friendship, cooperation and peace".
Following the news that Xi Jinping has just arrived in Russia, let's have a look at an issue that'll likely be at the centre of his talks with Vladimir Putin.
Less than a month ago China published a 12-point peace plan in an attempt to resolve the war in Ukraine, calling for peace talks and respect for national sovereignty.
But the document does not specifically say that Russia must withdraw its troops from Ukraine, and it also condemns the usage of "unilateral sanctions", in what is seen as a veiled criticism of Ukraine's allies in the West.
Shortly after the plan was unveiled, Russia hailed the Chinese peace proposals. And Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he hoped China would not supply weapons to Russia.
Mykhaylo Podolyak, senior adviser to the Ukrainian president, told Italian media there is an "absolute contradiction" between the plan's insistence on respecting sovereignty and territorial integrity and the need for an immediate ceasefire - which Podolyak says would leave Russia in control of occupied territory.
Speaking ahead of today's talks between Xi and Putin, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the pair will discuss themes proposed by Beijing in its peace plan for Ukraine.
We're hearing reports from state media that Chinese President Xi Jinping has now arrived in Russia - we'll bring you the pictures as soon as we have them.
According to Russia's TASS news agency, Xi
Jinping arrived at Vnukovo airport a short while ago.
He’s scheduled to have lunch with the Russian president before an informal one-to-one meeting this afternoon.
Formal talks with delegations are planned for tomorrow.
Steve Rosenberg
Reporting from Moscow
Imagine you're Vladimir Putin.
You've started a war that hasn't gone to plan; you're up to your eyeballs in sanctions; and now the International Criminal Court has issued an arrest warrant for war crimes with your name on it.
It's at times like these you need a friend. Enter Xi Jinping.
President Xi once called President Putin his "best friend". The two have much in common: they are both authoritarian leaders, and both embrace the idea of a"multi-polar world" devoid of US domination.
In Moscow they're expected to sign an agreement on"deepening the comprehensive partnership" between their two countries.
The Chinese president's state visit is a clear sign of support for Russia - and its president - at a time when the Kremlin is under intense international pressure.
And Russia's relationship with China is fundamental to withstanding that.
It's safe to say this trip has raised some eyebrows in the West, particularly after the International Criminal Court (ICC) issued an arrest warrant for Vladimir Putin on Friday.
A Chinese foreign ministry spokesman has already said the court should “avoid politicisation and double standards", and “uphold an objective and impartial stance”.
At a media briefing in Beijing earlier, Wang Wenbin told journalists the court should “respect the immunity of heads of state from jurisdiction under international law”.
China and Russia are among several countries which do not recognise the jurisdiction of the ICC.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky, on the other hand, has called the arrest warrant a "historic decision, from which historical responsibility will begin".
"The beginning of the Russian Federation's end in its current form on the world stage," is how the Ukrainian President's adviser Mykhailo Podolyak has described the ICC's arrest warrants.
As mentioned in our welcome post, Xi Jinping’s visit comes only a couple of days after the International Criminal Court issued an arrest warrant for Vladimir Putin for war crimes. Even though it's highly unlikely that Putin will actually be arrested, it still makes it more important to have a friend visiting Moscow.
Moscow rejected the ICCs decision and described the move as null and void, “outrageous and unacceptable”.
Russia is not a member of the ICC and there's no expectation any suspects will be handed over. China's not a member either.
Still, the warrant will make life harder for the Russian president, especially when it comes to travelling to any country that is signed up to the ICC.
Members are obliged to arrest anyone indicted by the court.
Ece Göksedef
Live reporter
This visit sends an important message to the world that the Chinese leader is still an ally of Russian President Vladimir Putin.
The pair are expected to work on a wide range of agreements for stronger co-operation at a time when Russia is struggling with international sanctions.
It's just days since international prosecutors accused the President Putin of war crimes, it also comes amid US claims that China is preparing to provide lethal weapons to Russia - something China denies.
China recently proposed a peace deal between Ukraine and Russia to end the sanctions on Moscow and to provide safe passage for humanitarian help.
But the proposal only foresees “to protect the territorial integrity and sovereignty of countries” and does not mention a possible Russian withdrawal from Ukrainian territory.
Ukraine’s Volodymyr Zelensky said he wanted to believe that China wouldn’t provide heavy weapons to Russia and has asked to speak to Xi.
Before answering Zelensky’s calls, Xi is in Moscow. That seems like a very clear message for now.
Stephen McDonell
Reporting from Beijing
Vladimir Putin and Xi Jinping have had newspaper articles published in one another’s countries ahead of their meeting.
Both articles mention the war in Ukraine and both speak about a negotiated settlement – however they’re short on specific measures.
Xi Jinping's piece, published in Russia, said a deal needed to take into account “the legitimate concerns of all parties” and that a “results oriented dialogue” was required to solve the crisis.
In the People’s Daily, Vladimir Putin wrote that “the collective West” is “losing its dominance”.
He said his country was open to a diplomatic solution to the crisis in Ukraine if others will engage in serious dialogue.
That the war has been referred to in these articles would appear to show it will also be front and centre during their talks over the next two days.
Sam Hancock
Live reporter
Hello and thanks for joining us as we await Xi Jinping’s arrival in Moscow, where China’s leader will meet Russian President Vladimir Putin.
The Kremlin and Beijing’s foreign ministry have said very little about the trip, other than that the pair will discuss a "comprehensive partnership and strategic co-operation". And that Xi will be in the Russian capital from today until Wednesday.
Amid the backdrop of Russia’s ongoing war with Ukraine, it’s safe to say this is a pretty big moment on the world stage - especially since last week finished with the International Criminal Court (ICC) issuing an arrest warrant for Putin. The court alleges he is responsible for war crimes, and has focused its claims on the unlawful deportation of children from Ukraine to Russia.
There have been reports suggesting Xi and Ukrainian President Volodymyr Zelensky will speak by phone after Xi’s visit to Moscow - his first since the war began - but this is yet to be confirmed.
I’ve got a team of writers here in London, ready to bring you all the latest developments as they unfold, and we’ll get analysis throughout the day from our correspondents on the ground in Russia, China and Ukraine. Stay tuned.
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Valeurs Actuelles
Saint-Etienne : après un refus d’obtempérer, il percute un policier à 60 km/h avec sa trottinette et écope d’une amende
Il s’en tire à très bon compte. Bien qu’ayant percuté un policier à vive allure avec sa trottinette électrique, un jeune Stéphanois n’a écopé que d’une amende de 900 euros, relate Le Progrès ce samedi 18 mars.
Les faits se sont déroulés le 20 septembre 2022 à Saint-Etienne. Apercevant un jeune homme qui roule à vive allure sur sa trottinette électrique boulevard Thiers, des policiers décident de le contrôler. L’individu refuse de s’arrêter et accélère en faisant des pointes à 60 km/h. Un autre équipage de police tente alors d’intercepter le fuyard qui finit par percuter un policier. Le jeune homme a finalement été interpellé par la police.
En possession de résine de cannabis
Interrogé par la juge, le prévenu a expliqué avoir pris la fuite car il a eu « de mauvaises expériences avec la police dans le passé ». « Ce n’est pas parce que vous aviez du cannabis sur vous ? » demande la magistrate. « Oui, aussi… » répond le jeune homme.
Malheureusement pour les policiers, la procédure bâclée va inciter les juges à se montrer cléments. Alors que le parquet avait requis entre six et huit mois de prison avec sursis, le jeune homme a finalement écopé de 90 jours-amende à 10 euros.
Saint-Etienne : les dernières actualités
Известия (RUS)
Страны ЕС согласовали план снабжения Киева боеприпасами
Страны Евросоюза (ЕС) пришли к соглашению по плану снабжения Киева боеприпасами на €2 млрд. Об этом в понедельник, 20 марта, сообщает агентство France Presse со ссылкой на дипломатические источники.
«ЕС согласовал выделение €2 млрд на закупку и поставку боеприпасов Украине», — говорится в сообщении агентства.
В понедельник в Брюсселе проходит заседание совета министров иностранных дел и обороны стран ЕС, на котором обсуждался план снабжения Киева. При этом глава внешнеполитической службы объединения Жозеп Боррель допустил, что соглашение не будет достигнуто. Он отметил, что срыв плана в этом случае станет проблемой для дальнейших поставок оружия Киеву. Боррель подчеркнул, что поставка боеприпасов должна происходить «быстро и в большом количестве».
Не танк, так этак: ЕС предоставит Украине военную помощь еще на €500 млн
В Брюсселе обсудили «план мира» Зеленского, о санкциях против РФ не договорились
В декабре главы МИД стран согласовали увеличение бюджета Европейского фонда мира (EPF) на €2 млрд. Совет ЕС 14 марта утвердил решение в экстренном порядке. Тогда же отмечалось, что бюджет фонда до конца года может быть увеличен еще на €3,5 млрд.
Средства из фонда выделяют странам ЕС в качестве компенсации за вооружения, которые они передают Украине. Таким образом, по словам Борреля, Брюссель компенсирует 40% стоимости передаваемых Киеву вооружений и боеприпасов. В прошлом году Евросоюз выделил из фонда на поставки оружия Украине €3,2 млрд.
До этого, 30 ноября, глава Еврокомиссии Урсула фон дер Ляйен предложила создать фонд из замороженных российских активов для выделения помощи Украине — €300 млрд из резервов Центробанка и €19 млрд частных средств российских бизнесменов.
Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации РФ по защите Донбасса. Москва со своей стороны направила странам НАТО ноту из-за поставок вооружений. Глава МИД РФ Сергей Лавров отмечал, что любые грузы, которые содержат вооружение для Украины, станут законной целью для России.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
BBC
France pension reform: Macron's government faces no confidence vote
The French government will face two votes of no confidence on Monday as the fallout continues from its controversial pension reform.
Prime Minister Élisabeth Borne used constitutional article 49:3 to push the bill through without a vote last week.
Since then, thousands have taken to the streets of France in protest.
The no-confidence motions have been filed by centrist MPs and the far-right National Rally, with parliament due to debate them from 16:00 (15:00 GMT).
If the no-confidence motions succeed, President Emmanuel Macron would not be at risk of losing his job, but the positions of Ms Borne and the government would be jeopardised.
Mr Macron could either name a new government or dissolve the National Assembly and call new elections.
The pension reform bill would also be nullified.
If the no-confidence motions are unsuccessful, the bill to raise the retirement age from 62 to 64 will become law.
Mr Macron has argued that France's ageing population makes the current pension scheme unaffordable.
But that is not a sentiment shared by all in parliament.
The author of one of the two no-confidence votes, Charles de Courson, said removing the government was "the only way of stopping the social and political crisis in this country", AFP reported.
Mr Macron's allies are in a minority in the lower house of the National Assembly, but for the no-confidence motions to succeed, all of the opposition would have to unite.
France's Republican party holds 61 seats, and last week their leader, Eric Ciotti, said they would not support the no-confidence motions.
Mr Ciotti said the decision to invoke the clause was "a result of many years of political failures" that demonstrated "a profound crisis in our constitution", but he did not believe the vote of no confidence was the solution.
But one senior Republican, Aurelien Pradie said he would vote against the government.
The decision to use 49:3 has angered many in France, with protesters clashing with police at the weekend over the reforms. Thousands lit fires around the country and some threw firecrackers at police.
Mr Ciotti said people threw rocks at his office overnight on Twitter, with other MPs in favour of the bill saying they received death threats.
The strikes are set to continue in opposition to the proposed raising of the retirement age.
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Valeurs Actuelles
Retraites : opposé à la réforme, le maire écologiste de Lyon furieux après des dégradations sur la mairie du 4e arrondissement
Il est furieux. Samedi 18 mars, le maire Europe Ecologie-Les Verts de Lyon Grégory Doucet s’est indigné du saccage, la veille, de la mairie du 4e arrondissement de sa ville par des militants d’extrême gauche opposés à la réforme des retraites, rapporte Le Figaro. L’édile écologiste lyonnais a réagi à ces dégradations sur l’antenne de RMC. « L’attaque qui a eu lieu sur la mairie du 4e est intolérable. Une mairie d’arrondissement est un lieu de service public du quotidien », a-t-il déclaré, ajoutant être « particulièrement en colère ».
« La justice doit faire son travail, comme sur tous les actes de vandalisme » a-t-il poursuivi. « La violence n’a pas sa place dans l’expression du mécontentement. On a le droit de manifester contre cette réforme qui est injuste […] mais ça ne justifie en rien la violence » a affirmé Grégory Doucet.
Une « mairie vandalisée »
Vendredi 17 mars au soir, alors que des manifestions contre l’usage du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites par le gouvernement d’Elisabeth Borne dégénéraient un peu partout en France, et notamment à Paris, à Lyon, la situation n’a pas été différente.
En effet, la manifestation qui avait lieu dans le centre-ville a viré à l’émeute lorsque des groupes de militants d’extrême gauche se sont dispersés en petits groupes, brûlant des poubelles, renversant des trottinettes, brisant des panneaux publicitaires et taguant des vitrines de commerces, en scandant : « C’est à qui ? C’est à qui ? C’est à nous ! ». Ils ont lancé des pétards, pendant que les CRS répliquaient par l’usage de gaz lacrymogène.
En définitive, ces groupes s’en sont pris à la mairie du 4e arrondissement, fracturant la porte de l’édifice public, avant de saccager l’intérieur du bâtiment. La police est intervenue alors que les militants tentaient de mettre le feu à la mairie, d’après la préfecture, qui évoque une « mairie vandalisée ». « Les policiers sont intervenus rapidement et ont réussi » à éteindre le départ de feu, explique encore la préfecture.
Lyon : les dernières actualités
BBC
SANS TITRE
The main US stock markets are still subdued in early trading as investors weigh up the current situation.
Matt Orton, chief market strategist at Raymond Janes Investment Management, told the Reuters news agency that the markets were "digesting the shotgun wedding between UBS and Credit Suisse", which saw the former take over its rival in a state-backed rescue deal.
He said with risks to the wider financial system "a little bit more minimised", investors are now looking to what the US central bank, the Federal Reserve, is going to do.
The Federal Reserve will decide on Wednesday whether to hike interest rates again or not as it tries to curb rising consumer prices.
Recent rises in interest rates have in part led to some smaller banks in the US getting into trouble.
Shares in UBS, which initially sank on news that it would merge
with troubled rival Credit Suisse, are now higher.
That’s a sign that investors are growing more optimistic that
the deal won’t be all bad for the bank - even if it happened under pressure.
Analysts have been weighing in on the deal - among then Firdaus Ibrahim of CFRA research:
"The acquisition will strengthen UBS’s position as the
leading Swiss-based global wealth manager. While there is still a lot of work
to be done to fix Credit Suisse, we think the deal is likely to be value-enhancing for UBS
and its shareholders, given the steeply discounted price and the downside
protection given to UBS to carry out the necessary restructuring."
Credit Suisse is being taken over by UBS. Both are giant Swiss banks, but their investment banking arms operate all over the world.
Swiss banking has the ultimate reputation for financial stability, so the slide into uncertainty for Credit Suisse, and the shotgun marriage to UBS, have left the Swiss rather dazed.
Two US banks had already gone under this month - Silicon Valley Bank and Signature Bank - both catering largely to the tech sector. While those are the biggest bank failures in the US since 2008, neither was anywhere near the size of Credit Suisse.
No other banks have collapsed, but central banks were worried enough to announce new measures to make extra cash available to make sure financial transactions continue as normal.
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Stock markets in the US have just opened and the main indexes on the New York Stock Exchange are broadly flat in early trading.
The Dow Jones and the S&P 500 indexes were both up marginally while the Nasdaq was down slightly.
Eyes are now turning across the Atlantic to the US, where stock markets there will open in the next ten minutes.
Stay with us, as attention focuses on the US over the next few hours to see how investors there react.
There isn't the same system-wide problem that there was in 2008, when banks around the world suddenly found they were exposed to rotten investments in the US housing market. That lead to enormous government bailouts and a global economic recession.
Since then, banks have been ordered to hold more capital and regulations around risk have been tightened. So most experts believe the impact of these current troubles will be contained.
The bad news is that nervousness around the health of banks is often contagious. And if people start to worry about their deposits they can move them at the click of a mouse.
While we are unlikely to see the total breakdown in trust that characterised the financial crisis, we could still see regulators toughening up the rules further and banks pulling back on their willingness to lend.
That could put a chill on the global economy, at a time when it could do without it.
UK Prime Minister Rishi Sunak has been regularly updated on the situation by the Treasury and the Bank of England and has been in touch with the Swiss president too, his spokesman has said.
"We believe the UK banking system remains safe and well-capitalised," the spokesman added.
"We have a strong regulatory system and we have taken a number of steps over the past 15 years, together with the Bank of England, to strengthen that system."
Economist Cornelia Meyer has been
telling the BBC that the bank's troubles have "accumulated over
time".
She says the bank has had issues ever
since it took over US rival First Boston in a rescue deal way back in 1990.
Banks need to keep investors'
and depositors' confidence, Meyer says - "if you lose that, you lose your
shirt".
Meyer adds that the state-backed takeover of Credit Suisse by rival UBS was not perfect but probably the best deal possible at this time.
The Swiss government and regulators
couldn't have moved faster, she says, and for now the deal has helped steady things
in the country.
Simon Jack
Business editor
Some stability has
returned to the banking sector.
UBS shares are down 5% today having been 14% lower this morning.
Shares in other European banks have also recovered after early steep falls.
Deutsche Bank was down 10% but is now 3% lower.
Regulators in Europe, the UK and the US will be breathing a sigh of
relief that the deal for UBS to buy Credit Suisse at a knockdown rate, with
offers of cheap credit and a ready supply of dollars has seemingly calmed
frayed nerves.
This was an enormously complex deal to do over a weekend and it is
perhaps no surprise that many feel it leaves some awkward loose ends. The fact
that shareholders in Credit Suisse got $3bn from the deal while
some lenders to the troubled bank got nothing at all is not what the way it's
supposed to work.
Traders are mystified and alarmed that this deal ignored the
practice of prioritising
bond holders over shareholders and
similar bonds in other banks have tumbled in value today.
The next test for the improvement in sentiment over the last three
hours will be the opening of US financial markets.
The regulators have moved
quickly and offered more help than banks have currently taken up - which means
they either fear things could be worse than they look, or that they want to stay
a step ahead of events at every turn they can.
Everyone hopes it's the
latter.
Faisal Islam
Economics editor
No banks have actually used the Bank of England’s dollar funding facility announced last night in coordination with
other global central banks. The Bank offered dollars to the market this
morning, but none were needed.
The Swiss National Bank facility was used, with
$101m (£83m) drawn on, and there was small use of the European Central Bank’s
offer - just $5 million. The Bank of Japan received zero bids.
The pre-emptive move did seek to allay fears that concerns over
financial fragility could spread beyond Credit Suisse and US regional banks.
The fear is that the rising interest rate environment - and wild fluctuations in
bank shares and government bond prices - are a recipe for further instability.
Some US regulators have not appeared sure-footed in dealing with rapid
movements in deposits in and out of some institutions.
For now, it appears that there is no lack of willingness among
banks to lend dollars on the open market in the normal way.
With fears spreading through global stock markets, central banks rushed yesterday to keep cash flowing through the world's financial systems.
With investors nervous after the failures of two smaller US banks and the rescue of Credit Suisse, six central banks, including the Bank of England, announced they would boost the flow of US dollars from Monday.
Such measures were last taken during the 2008 financial crisis and at the height of the Covid pandemic.
Until at least the end of April, British banks can now go direct to the Bank of England to borrow money, instead of borrowing on the open market.
The central banks say this move will lessen the impact on the supply of credit to households and businesses.
Heather Sharp
Live reporter
Good afternooon. I'm taking over the page now, along with my colleagues Michael Race from the BBC's Business team, Laura Gozzi and Jemma Crew.
After a jittery morning in markets in Asia and Europe, things have steadied somewhat and reassurances that this is not like the financial crisis of 2008 keep coming.
We're gearing up to bring you reaction from the US markets when the New York Stock Exchange opens a little under an hour from now.
Stay with us for more live updates and analysis.
Dharshini David
Global trade correspondent
The turmoil enveloping some of the banking sector is highly
unlikely to reach the scale of the financial crisis of 2008. But the fallout
of market unease could actually soften the blow of
the rising cost of living.
The wholesale price paid for gas in the UK, determined by
global markets, has dropped to levels not seen in over 18 months. If sustained,
that could bode well for lower energy bills - albeit in many months' time - though those would still be far pricier than a few years ago.
Motorists too may see some gains, as oil prices drop, with
the most commonly quoted measure dropping by over $2 per barrel, to
around $71.
As for those bracing to take out new mortgage deals or paying
a home loan at a variable rate, they too may not be quite as pricey as
previously feared. To limit the strain banks face, some economists expect the
Bank of England to pause rate hikes – or even halt those altogether.
A German government spokesperson has said that "Chancellor Scholz welcomes the resolve of the Swiss
authorities" and said the "the situation is not comparable to 2008/2009" - in reference to the financial crisis of that period.
"The German banking system is well
positioned," he added.
Michael Race
Business reporter
After London’s main stock exchange index fell by 1.6% in
early trading, the FTSE 100 recovered its losses by mid-morning.
The FTSE 100 is now up 0.34%, but shares in British banks are
still down, with last week being their worst weekly
performance in more than a year.
Shares in UBS are down 3.8%, but
appear to be recovering after being down 12% in early trading.
We've been keeping across the reaction this morning to the news about
troubled bank Credit Suisse - Switzerland's second biggest lender.
Stick with us as we bring you all the latest.
Noor Nanji
BBC business reporter
The recent market turmoil has complicated central banks' fight against inflation.
The Bank of England has raised interest rates 10 times in a row, as it tries to combat rising prices. But there's now less than a 50% chance of the Bank of England hiking interest rates again on Thursday, according to Reuters.
When interest rates rise, the impact is felt by borrowers - through higher mortgage and loan costs - and in better returns for savers across the UK.
If rate rises are paused, that could reduce some of the pressure on people's mortgages, as well as on people with credit cards, bank loans and car loans.
As we've been reporting this morning, troubled Swiss bank Credit Suisse was yesterday bought by its rival UBS, in a deal
brokered by regulators and designed to calm market nerves.
Under the deal some investors
will take a big hit.
That's because Swiss regulators decided
that Credit Suisse's AT1 bonds – which had a notional value of $17bn (£14bn) – would be valued as zero.
These types of bond are riskier
investments and have higher yields.
Regulators say the move helps the
bank's capital, and it also reflects the desire to see private investors share
the pain from the bank's troubles.
European bodies continue to offer reassurances, following
this morning's volatility in European bank shares.
In a joint statement, the European Central Bank (ECB) and the
European Banking Authority (EBA) say: “The European banking sector is resilient,
with robust levels of capital and liquidity.”
And Norway has given its reaction - with a
spokesperson for its central bank telling Reuters they do not see “any signs of
liquidity challenges” in the country's banks.
While bank shares remain under pressure, European stock markets have been doing better this morning.
The leading French and German indexes are now in positive territory, having fallen by around 1% in early trading.
London's top index is currently up 0.16%.
Известия (RUS)
«Адмирал» в овертайме победил «Ак Барс» в третьем матче серии плей-офф КХЛ
Владивостокский хоккейный клуб «Адмирал» 20 марта победил казанский «Ак Барс» в третьем матче серии второго раунда плей-офф Континентальной хоккейной лиги (КХЛ).
Основное время встречи завершилось со счетом 0:0.
В овертайме отличился защитник «Адмирала» Евгений Лисовец, пишет газета «Спорт-Экспресс». Общий счет встречи — 1:0.
«Ак Барс» ведет в серии со счетом 2-1.
«Радулов знает, как вывести соперников из себя и заставить нервничать»
Экс-вратарь ЦСКА и «Авангарда» Александр Фомичев — об итогах первого раунда плей-офф КХЛ и предстоящих полуфиналах конференций
Ранее, 17 марта, московский хоккейный клуб ЦСКА со счетом 2:0 обыграл «Локомотив» в первом матче второго раунда плей-офф КХЛ.
Известия (RUS)
ВКС России сбили вертолет Ми-8 ВСУ в Харьковской области
Воздушно-космические силы (ВКС) РФ за минувшие сутки в районе населенного пункта Колесниковка Харьковской области сбили вертолет Ми-8 воздушных сил Украины. Об этом сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков.
«Средствами противовоздушной обороны за сутки перехвачено пять реактивных снарядов системы залпового огня HIMARS, а также одна противорадиолокационная ракета HARM. Кроме того, уничтожено семь украинских беспилотных летательных аппаратов в районах населенных пунктов Кременная, Рубежное, Площанка, Кармазиновка Луганской Народной Республики (ЛНР. — Ред.) и Кирилловка Донецкой Народной Республики», — уточнил он в ходе брифинга 20 марта.
Кроме того, на купянском направлении ВС РФ поразили подразделения ВСУ в районах населенных пунктов Двуречная, Берестовое Харьковской области и Артемовка ЛНР.
«Уничтожено до 55 украинских военнослужащих, боевая бронированная машина, два пикапа, а также гаубица Д-20», — добавил представитель МО РФ.
По данным ведомства, в общей сложности с начала проведения специальной военной операции (СВО) российскими войсками уничтожено 402 самолета, 223 вертолета и 3471 беспилотный летательный аппарат.
Повысить сброс: ВКС России получили сверхточные дальнобойные боеприпасы
Они позволят самолетам поражать цели, не входя в зону действия ПВО
Днем ранее Конашенков уведомил о том, что российская истребительная авиация сбила вертолет Ми-8 ВСУ в районе Купянска. Как он дополнил, системами ПВО РФ были сбиты девять реактивных снарядов РСЗО HIMARS и «Ольха». За этот же период было сбито семь украинских беспилотников в Харьковской и Херсонской областях, а также на территориях ЛДНР.
16 марта Конашенков сообщил, что ВКС РФ сбили украинский МиГ-29 в районе населенного пункта Нововодяное в ЛНР.
Днем ранее он рассказал, что ВКС России сбили вертолет Ми-8 в районе населенного пункта Успеновка в Запорожской области.
СВО по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : elle tue son bébé de 3 mois à coups de couteau
Une découverte macabre. Le corps d’un bébé de 3 mois a été retrouvé, sans vie, ce samedi 18 mars, dans une maison à Stains (Seine-Saint-Denis). La petite fille aurait été égorgée au domicile familial. La mère de l’enfant a été interpellée. Elle est suspectée d’avoir asséné un coup de couteau mortel au nourrisson.
Selon les informations de nos confrères du Parisien , la police a été alertée par le SAMU peu avant 18 heures. Sur place, ils ont constaté que la petite fille de 3 mois présentait une plaie à la gorge, visiblement causée par un coup de couteau.
La mère hospitalisée en psychiatrie
À l’arrivée des forces de l’ordre, les parents de la petite fille ainsi que les grands-parents paternels et deux autres enfants du couple, âgés de 3 et 11 ans, étaient présents dans l’appartement. Les parents du nourrisson ont été interpellés et placés en garde à vue le soir du drame.
La mère de famille présentant des signes d’instabilité, la police a fait venir un médecin afin de l’examiner. Selon une source proche du quotidien, l’examen médical a révélé que le régime de la garde à vue auquel elle venait d’être soumise était « incompatible » avec son état de santé. La femme aurait tenu des « propos délirants » et souffrirait d’une dépression post-partum assez sévère.
Elle a par la suite été hospitalisée en unité psychiatrique. Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis pour déterminer les circonstances du drame.
BBC
SANS TITRE
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The two incidents in the first half should have been at least reviewed. Willian handled and it was a red. What makes me so frustrated with football today is the completely lack of consistency. People are right making links to grassroots and I'm happy for Mitro to have a 15 game ban if that's what always happens, but it doesn't. Two goals yesterday were scored by somebody who shouldn't have been on the pitch if bans were consistent as Fernandes would be serving his own one. Other sports, particularly Rugby, stamp down harshly on such behaviour. It's ruining our game.
Now another Football Manager fan has taken his love for non-league club Alfreton Town to another level.
After playing with the Derbyshire outfit on the game, Cristobal Novo Gonzalvo got involved with the Reds' fanbase online.
The Spaniard, who lives in Barcelona, then visited Alfreton on a number of occasions and, such is his affinity to the town, his friends brought him back to the club's North Street ground for his stag party earlier this month.
And that wasn't all... the Reds even made the 34-year-old mascot for their 2-2 draw with Darlington.
Football Manager has proved the start of many unlikely journeys. Will Still told BBC Sport earlier this month how the computer game sparked his passion for management and at just 30, he has become the youngest manager in Europe's top five leagues having been given the job at French side Reims...
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Part of the problem regarding referees is the minute scrutiny that they come under every Monday, sometimes by ex-referees who should know better. They contribute to the rhetoric that referees are bad at their job, which in turn leads to incidents like with Mitrovic yesterday and on park pitches across the country. Yes they make bad decisions, but they are human. Stop pulling them apart for every small detail.
Aaron Ramsey says new-look Wales can "make their own history" as they begin their quest to reach Euro 2024.
A fresh qualifying campaign starts in Croatia on Saturday before Latvia visit Cardiff three days later.
The games mark the start of a new era for Wales, who have lost Joe Allen, Chris Gunter, Jonny Williams and talisman Gareth Bale to retirement since last year's World Cup.
"It's very exciting to be part of this team," said Ramsey, Wales' new captain.
Tottenham Hotspur
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Tottenham Hotspur
Was it always destined to come to this?
Antonio Conte is an emotional, demanding manager - but his extraordinary comments after his side squandered a 3-1 lead in a draw at Southampton turned up the temperature at Tottenham.
The Italian boss called his players "selfish" and criticised the club's hierarchy, sparking widespread debate. But what will it end up meaning for Spurs?
We asked our Tottenham fan writer for his view and also sifted through hundreds of messages sent to BBC Sport by fans reacting to Conte's outburst.
Croatia v Wales (Sat, 19:45 GMT)
Ben Davies has withdrawn from the Wales squad for Euro 2024 qualifiers against Croatia and Latvia because of injury.
Davies was substituted during Tottenham Hotspur's Premier League draw at Southampton last Saturday with a suspected hamstring problem.
Stoke defender Morgan Fox has been called into the squad, along with additional goalkeeper Tom King.
Wales face Croatia in Split on Saturday before taking on Latvia in Cardiff three days later.
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What Mitrovic did was wrong but through the game Bruno and McGuire screamed obscenities in the refs face. Bruno only last week grabbing a linesman. No one punished. We need consistency not a scapegoat.
BBC Radio 5 Live
Former Premier League striker Chris Sutton says that Fulham's Aleksandar Mitrovic should receive a 10-game ban for pushing referee Chris Kavanagh in Sunday's 3-1 FA Cup quarter-final defeat to Manchester United.
Speaking on BBC Radio 5 Live, Sutton said: "He saw the red mist. That's no excuse. You cannot lay your hand on an official.
"In my opinion, it will impact further down the chain at grassroots level," said Sutton, who added that he felt Bruno Fernandes should have received the same ban for appearing to push an official during United's 7-0 defeat by Liverpool.
"There will be kids watching the game today who think, 'well if Mitrovic can do it, so can I'."
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Chris Baker: Mitrovic needs to have the book thrown at him. The FA let Fernandes off with a similar incident with the assistant referee. Kids need to know that reacting like that is not ok.
George Groves: Football needs to start at the top and show park referees that things are going to change in our national sport.
Man Utd 3-1 Fulham
Fulham
Fulham boss Marco Silva have a bit of history with referee Chris Kavanagh.
In the 3-1 loss at West Ham in October, the Cottagers argued that two of the Hammers goals involved handballs.
When Fulham beat Leeds 2-0 in the FA
Cup last month, Leeds felt Kavanagh ruled out a goal for a soft
foul.
"Our story with Chris Kavanagh this season has been really tough
as a football club," said Silva. "Before the match we didn't mention anything to the players,
it's the quarter-finals of the FA Cup, let's go to do our best to play in the
semi-finals of the FA Cup.
"That was our goal and I think we showed that in 75 minutes, but they know as
well he was the referee for that game at West Ham when we lost with two clear
handball goals. It was Chris Kavanagh in that moment.
"This afternoon everyone
saw what happened. Of course in all moments we should control the emotions but we are human
beings."
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It would be a good start if Mitrovic apologised to the referee! Willian took his card with dignity.
Absolutely amazed given the recent report into referee abuse that some people are engaging in whataboutism or suggesting there should be no further punishment for Mitrovic. It should be severe and the FA needs to start cracking down at all levels of the game.
Man Utd 3-1 Fulham
Three dismissals in 40 seconds..
Referee Chris Kavanagh must have been running low on red cards as he sent off Fulham manager Marco Silva, plus Willian and Alexsandar Mitrovic.
Man Utd 3-1 Fulham
Well, the big talking point today has been Fulham's implosion at Old Trafford...
Brighton & Hove Albion
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Brighton 5-0 Grimsby
What a winning week for Brighton owner Tony Bloom, who had success at the races and on the football pitch:
Wednesday, Cheltenham: Energumene, owned by Bloom, triumphed in the Queen Mother Champion Chase at the Cheltenham Festival. Bloom is thought to be the punter behind two bets totalling £600,000 on the horse with bookmakers StarSports to make a profit of £830,000.
Wednesday, Premier League: Bloom hotfoots it down to see Brighton beat rivals Crystal Palace 1-0 in the Premier League. The Seagulls are seventh in the table, level on points with Liverpool, with a game in hand.
Sunday, FA Cup: It's into the semi-finals at Wembley as Brighton crush Grimsby 5-0.
Manchester United and Brighton last met in the FA Cup during the quarter-finals in March 2018, when BBC Sport took a look back at their meeting in the 1983 final.
Manchester United must overcome Brighton in the semi-finals if they are to continue their quest for a cup double at Wembley after winning the EFL Cup.
Brighton last reached the FA Cup semi-finals in 2019 while United are 12-time winners.
The teams met in the 1983 FA Cup final when United won the replay 4-0 after a 2-2 draw in the first match.
Sheff Utd 3-2 Blackburn
Sheffield United getting Manchester City in the FA Cup semi-finals means two of their cup heroes will miss out.
Loan players are not allowed to play against their parent clubs in the FA Cup, meaning that Blades pair Tommy Doyle and Jamie McAtee will not be permitted to play against six-time competition winners City.
Doyle struck a stoppage-time winner against fellow Championship side Blackburn to send the Blades to Wembley.
Известия (RUS)
ВС РФ за сутки уничтожили более 245 военных ВСУ на донецком направлении
Вооруженные силы России за истекшие сутки в ходе проведения специальной военной операции уничтожили более 245 украинских военнослужащих. Об этом 20 марта сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков.
«На донецком направлении в ходе активных действий подразделений Южной группировки войск и огня артиллерии в районах населенных пунктов Семеновка, Петровское и Тоненькое за сутки уничтожено более 245 украинских военнослужащих», — отметил он в ходе брифинга.
На том же направлении уничтожены один танк, три боевые бронированные машины, три пикапа, боевая машина РСЗО «Град», а также гаубица «МСТА-Б», находившиеся в распоряжении Вооруженных сил Украины (ВСУ), добавил Конашенков.
В свою очередь, на купянском направлении, по данным Минобороны, авиация и артиллерия Западной группировки войск уничтожили до 55 военных ВСУ. Из техники противника были разбиты боевая бронированная машина, два пикапа и гаубица Д-20.
Потери лиц: почему ВФУ не отступают из Авдеевки
Украинские формирования готовы держаться за территорию ДНР, не обращая внимания на количество погибших
На краснолиманском направлении подразделения группировки войск «Центр» также поразили живую силу и технику Украины. Там противник потерял свыше 100 украинских военнослужащих, а также боевую машину пехоты, три пикапа, автомобиль и гаубицу «МСТА-Б».
На южнодонецком и запорожском направлениях ударами авиации и огнем артиллерии группировки войск «Восток» нанесено поражение подразделениям ВСУ в районах населенных пунктов Угледар и Новомихайловка Донецкой Народной Республики (ДНР), уничтожено до 55 украинских военных. Также ВСУ лишились боевой бронированной машины, двух пикапов и гаубицы Д-20.
На херсонском направлении уничтожено до 40 украинских военнослужащих. Разбиты две боевые бронированные машины, три автомобиля, гаубица Д-30, самоходная гаубица «Гвоздика» и самоходная артиллерийская установка Paladin производства США.
Ранее в этот день подполковник Народной милиции Луганской Народной Республики (ЛНР) в отставке Андрей Марочко заявил, что Киев наращивает группировку ВСУ в районах ДНР и временно подконтрольных Киеву городов Дружковка, Краматорск и Славянск. Он отметил, что, несмотря на потери ВСУ в Артемовске (украинское название — Бахмут), противник продолжает наращивать группировку своих войск на донецком направлении.
До этого, 18 марта, в Минобороны РФ также сообщали, что российские войска поразили пункт управления 110-й механизированной бригады ВСУ в районе населенного пункта Тоненькое в ДНР. Также удалось уничтожить украинские артиллерийские подразделения.
Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
Valeurs Actuelles
Paris : une femme retrouvée morte égorgée dans le 12e arrondissement
Nouveau drame dans la capitale. Une femme a été retrouvée morte dans la matinée de ce lundi 20 mars, dans le 12e arrondissement de Paris. Elle a été égorgée au couteau par un individu, qui serait son compagnon, d’après des informations de BFMTV.
Les faits se sont déroulés peu avant 9 heures dans le hall d’un immeuble rue de Prague. La victime est décédée sur place. Selon une voisine, elle était encore vivante quand les secours sont arrivés. On ignore pour l’heure les circonstances exactes de cette dramatique agression. La piste du féminicide est, pour le moment, privilégiée par les enquêteurs.
Le suspect interpellé
L’homme d’une quarantaine d’années serait le conjoint de la victime. Après avoir pris la fuite, il s’est retranché dans l’église Sainte-Marguerite, rue Saint-Bernard, dans le 11e arrondissement. Il a rapidement été interpellé par les forces de l’ordre. Le 2e district de police judiciaire de Paris est en charge de l’enquête.
La gardienne d’un immeuble proche des lieux du drame a raconté à nos confrères du Figaro avoir entendu le « cri d’une femme » alors qu’elle était en train ce matin de nettoyer « le tas de poubelles devant chez elle ». « Trois ouvriers qui étaient sur l’échafaudage d’un immeuble voisin ont couru après le suspect jusqu’à l’église », où il a par la suite été interpellé. Ces trois ouvriers sont partis faire leur déposition plus tard dans la matinée.
BBC
Arsenal 4-1 Crystal Palace: 'Fearless Gunners have a beautiful attitude' - Martin Keown analysis
Last updated on 19 March 202319 March 2023.From the section Arsenal
I loved hearing Bukayo Saka say Arsenal don't fear anyone when we asked him what he thinks about the Gunners' title run-in on MOTD2.
It's a beautiful attitude for any side to have, and it's especially important in the situation that Saka and his team-mates are in now, eight points clear of Manchester City at the top of the table with 10 games to go.
I know from my own experiences as an Arsenal player that when you reach this stage of the season with a chance of winning the Premier League, then your eyes are drawn straight to the fixture list. The finish line is in sight and you kind of go into countdown mode, working through your remaining games.
When we spoke to him after the Gunners beat Crystal Palace on Sunday, we asked Saka about their remaining fixtures - but he threw it back at me and asked me what I thought.
I said there were a lot of tough games coming up, especially away from home. They are probably going to have to win at Anfield and St James' Park, and their trip to the Etihad is obviously massive, so there is no time to relax, even with the points cushion they have got. They have to keep going until it is done.
He was like, 'Yeah I'll take that answer', and I am not surprised that he is thinking the same way we did when we won the title under Arsene Wenger in 1998 and 2002, after fierce battles with Manchester United each time.
Arsenal will have to hold off City's challenge to take their crown, and everyone can see that Pep Guardiola's side are beginning to click and move up a gear. Erling Haaland is a goal machine, and he isn't missing at the moment.
I have heard some absurd things about Haaland and how he is somehow making City weaker, even as recently as their draw with RB Leipzig at the end of last month. But I've not heard anyone suggest that this week. We've all seen how deadly he is.
It is obvious why he is doing so well - because City have so many intelligent players that they were always going to find a way to feed him. But so far, whatever City have done, Arsenal have found an answer, firstly to maintain their advantage and now extend it.
City went top when they beat the Gunners at Emirates Stadium five weeks ago but Arsenal have hit back with six successive league wins, which is just an incredible response.
It reminds me of when we won 12 successive games under Wenger from the start of February to clinch the title in 2002, and also the 10 wins in a row from March onwards that took us to glory in 1998.
We came from behind then, but this situation is really no different despite Arsenal having the advantage this time. It still feels like they are going to have to win all of their games, apart from their trip to City.
Again, that reminds me of 2002, when we beat our nearest rivals United at Old Trafford in the penultimate game to clinch the title. Our thinking beforehand was that we just needed to not lose, and we could wrap it up at the weekend. But Sylvain Wiltord's goal meant we went one better and actually won it there.
You wouldn't dare to dream that Arsenal could do that at the Etihad. But, as Saka told us, they believe they can beat anyone. And on their day I think they can, which is what has helped to get them into this amazing position in the first place.
It is going to be fascinating to see how the title race unfolds from here, but I would say Arsenal have done all they can do until now.
There is still so much work left, but they have got the points in bag to build up this lead and City will have to deal with some fixture congestion in order to catch them while they try to win the Champions League and FA Cup too. Basically, this lead might still not be enough, but Arsenal have put the defending champions under the maximum possible amount of pressure.
Compared with some of Arsenal's forthcoming games, beating Palace at home was probably seen as being relatively simple. But that has not been the case against the Eagles in recent years - they hadn't lost on any of their previous four visits to the Emirates.
This time was different, and as well as the result, Arsenal's performance was the perfect way for them to sign off for the international break.
I made a point of praising Gabriel Martinelli when I spoke about the game on MOTD2 because he missed a penalty in the shootout against Sporting Lisbon in midweek but did not show any kind of hangover from that Europa League defeat.
Martinelli started the game so well, and was a real driving force with his determination down the left-hand side. In front of goal, he just gets better and better, and I think of him as a natural finisher when he gets into those central areas like he did to score the opener against Palace.
Another Arsenal player who had some disappointment this week was Ben White, who wasn't named in the England squad, and he played like he had a point to prove.
White's link-up play with Saka down the right is sensational and there always seems to be a chance at the end of it too.
Saka gives so much to this team that I was joking with him afterwards that Gareth Southgate should give him a rest in these next two England games. We don't want him injured now.
He has started every league game this season and, whether it is a goal or an assist, he keeps on delivering. Every Arsenal fan is hoping for more of the same in the final two months of the campaign.
It has gone under the radar a bit, but there is another reason why beating Palace is something for Arsenal to shout about.
They became the first side in 135 years of English Football League history to win nine London derbies in a single league season. So far they have only dropped points in one, in last month's draw against Brentford, which is some record.
Yes, there are more derbies than usual this year, but you cannot underestimate how difficult those games are. That makes things harder for Arsenal, not easier.
I know from playing in them that it is not just the north London derby with Tottenham that is fiercely contested. You have local rivals from the east, west and south of the city too.
It means a hell of a lot for them to beat you, and they are always waiting for their opportunity, especially in a season like this where Arsenal are getting lots of plaudits.
This season, almost a third of Arsenal's league games - 12 out of the 38 - are derbies, which is a huge chunk. It makes it relentless, because there is always one on the horizon - in fact, there are two still to go.
So it's not just, say, the Liverpool and City fixtures that stand out for me as being tough in Arsenal's run-in. The games against Chelsea and West Ham will be horrible too.
Neither of those teams are having great seasons, but they know they could stop Arsenal from winning the title. Whatever else they are playing for, that is all the incentive they need.
Martin Keown was speaking to BBC Sport's Chris Bevan.
Известия (RUS)
В Белом доме заявили о желании Байдена поговорить с Си Цзиньпином
Президент США Джо Байден хочет провести переговоры с председателем КНР Си Цзиньпином. Об этом 20 марта заявил координатор по стратегическим коммуникациям Белого дома Джон Кирби.
«Звонок еще не запланирован, но президент очень хочет провести очередное обсуждение с Си», — сказал он телеканалу CNN.
Кирби отметил, что Байден заинтересован в поддержании открытых линий коммуникаций между США и Китаем. По его словам, звонок состоится в «подходящее время».
В настоящее время председатель КНР находится в России с государственным визитом до 22 марта. С ним проведет переговоры президент России Владимир Путин. Также ожидается подписание ряда важных двусторонних документов.
20 марта официальный представитель Кремля Дмитрий Песков заявил, что со стороны Путина будут даны исчерпывающие разъяснения по украинскому конфликту, чтобы председатель КНР мог из первых уст получить видение текущего момента с российской стороны. На вопрос о том, может ли Пекин стать посредником между Москвой и Вашингтоном в ходе конфликта на Украине, Песков сказал, что со стороны США пока нет никаких предпосылок к этому.
Девятое китайское: зачем Си Цзиньпин прибыл в Россию
Эксперты уже называют визит историческим и считают, что шансы миротворческой инициативы Пекина по Украине растут
Ранее, 17 марта, Кирби заявил, что в Вашингтоне надеются на то, что Си Цзиньпин сможет провести переговоры по телефону с президентом Украины Владимиром Зеленским после того, как совершит визит в Россию.
Valeurs Actuelles
Essonne : la police démantèle un “call-center” de cocaïne
Coup de filet dans l’Essonne. Quatre hommes ont été interpellés en début de semaine dernière par les enquêteurs de la sûreté départementale pour avoir réceptionné, conservé et livré de la cocaïne à travers le département. Ces derniers les avaient dans le viseur depuis fin 2022.
Selon une source policière du Parisien, il y a tout juste une semaine, lundi 13 mars, les quatre trafiquants de drogue présumés ont été interpellés à leurs domiciles de Massy, Longjumeau et Brétigny-sur-Orge. Âgés de 27 à 29 ans, ils ont été placés en garde à vue avant d’être déférés dans la semaine en vue d’une comparution immédiate.
« Plusieurs dizaines de milliers d’euros de manque à gagner »
Tout était organisé minutieusement dans un petit « call-center ». Les clients devaient appeler pour se faire livrer de la cocaïne. La livraison était possible dans tout le département. Les quatre hommes avaient chacun leur rôle : « Il y avait un chef, deux nourrices aussi revendeurs, et un livreur », indique une source proche de l’enquête à nos confrères.
Après leurs arrestations, des perquisitions ont été faites au domicile des suspects. Chez l’un d’eux, les policiers ont retrouvé environ 400 g de cocaïne et plus d’un kilo de produit de coupe. Soit l’équivalent de « plusieurs dizaines de milliers d’euros de manque à gagner ». Un pistolet « gomme-cogne » a également été saisi.
Les quatre suspects étaient déjà enregistrés dans les services de police pour trafic de stupéfiants. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, tandis que les deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Leur procès devrait se tenir fin avril, au tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes.
BBC
Tommy Bowe column: 'Emphatic Grand Slam triumph sets Ireland up for World Cup tilt'
Last updated on 5 hours ago5 hours ago.From the section Irish Rugby
It may not have been a vintage display, but when it came down to it, Ireland got the job done against England. And when there's a Grand Slam on the line, that's all that really matters.
It was great to be in Dublin on Saturday to see Andy Farrell's side put the finishing touches to a remarkable campaign that has cemented Ireland's place as the world's number one team.
There was a great atmosphere around the Aviva Stadium, and it's days like that when you see how the nation has been lifted by this team. Johnny Sexton has been key to that, and the Irish captain thankfully got the Six Nations send-off he deserved.
But while Ireland will rightly soak up the plaudits, you have to give England credit. Steve Borthwick's side were at a low ebb after a crushing defeat by France at Twickenham, but they showed plenty of fight and made it awkward for Ireland.
England were only four points down when Freddie Steward was sent off for colliding with Hugo Keenan.
By the letter of the law, it was probably the right call, but it's another incident that shows the need for a 20-minute red card in rugby. Super Rugby has been trialling it, but World Rugby must consider a global trial.
In saying that, however, I would have been confident of an Ireland win against a 15-man England. There is something special about this Irish side. They always find a way to win. It's what set them apart in the Six Nations. For them, the World Cup can't come soon enough.
It's tough to pick Ireland's player of the tournament. I think James Ryan and Mack Hansen were both exceptional, while Caelan Doris may well end up getting the award for his outstanding form.
But for me, Hugo Keenan has been the standout Irish player. He was involved in so many vital moments. His try against France springs to mind, as do his try-saving tackles to deny Wales' Rio Dyer and Scotland's Duhan van der Merwe, the latter being a real turning point for Ireland at Murrayfield.
Crucial in both attack and defence, you can see why Farrell has so much faith in him.
Beyond Ireland, the most memorable moment of the championship for me was Damian Penaud's try that took France past the 50-point mark against England. I'm not sure we'll ever see anything like that match again and it showed me that France are back and mean business.
It's important for northern hemisphere rugby to have both Ireland and France flying high heading into the World Cup.
As for the biggest disappointment, I'd have to go with Italy not being able to capitalise on their early form. They showed promise against France and Ireland but when push came to shove, they failed to make a statement against Scotland and Wales and didn't play the kind of rugby we know they are capable of producing.
Ireland have now won three Grand Slams in the last 14 years, but this year's was the most emphatic and impressive. The 2009 Slam was a special time because we hadn't done it in 61 years. In 2018, the team were great but you remember Sexton digging them out of a hole with the drop-goal in Paris.
Sexton was so influential that year whereas this time round they just seem to be ticking every box and the whole squad appear to be operating at an entirely different level. Some may suggest Ireland have peaked too early, but I'm not sure about that.
What I am sure about is that we're getting towards the point of calling this the greatest Irish rugby team of all time.
Winning the Grand Slam was important, but beating the All Blacks in a Test series in New Zealand is still this team's biggest achievement, while the significance of defeating South Africa and Australia in the autumn should not be discounted.
There is, of course, one way to put the 'greatest ever' debate to bed and that chance will come in France later this year.
With the lunacy of the World Cup draw putting the top five sides in the same side of the draw, it will take a monumental push for Ireland to lift the Webb Ellis Cup.
Scotland and South Africa will be formidable pool opponents and even if they overcome them, France or New Zealand could stand in the way of a first-ever semi-final appearance.
But Andy Farrell and his coaching staff have built a squad who are rarely fazed and who have achieved everything they set out to achieve over the last year.
It always felt like the Six Nations was a big step in this Ireland journey. But having passed the five-part test with flying colours, they move on to a tournament that will truly determine this team's legacy.
Tommy Bowe was speaking to BBC Sport NI's Matt Gault
Известия (RUS)
Врач предупредила о передающихся от питомцев к человеку инфекциях
Некоторые инфекционные заболевания могут передаваться человеку от домашних питомцев, поэтому, чтобы обезопасить себя, следует соблюдать меры предосторожности. Об этом врач-инфекционист ИКБ № 2 Департамента здравоохранения Москвы Татьяна Сергеева предупредила россиян в понедельник, 20 марта.
Специалист уточнила, что от домашних животных могут передаваться такие заболевания, как бешенство, глистные инвазии, грибковые поражения кожи, лептоспироз, орнитоз и токсоплазмоз. При этом некоторые из них в равной степени опасны как для животных, так и для человека.
«Например, бешенство. Данное заболевание может закончиться для больного животного и заболевшего человека летальным исходом», — сказала инфекционист в беседе с Lenta.Ru.
Орнитоз, который опасен для воронов, голубей и попугаев, нередко приводит к гибели птицы и к тяжелой пневмонии у хозяина. А лептоспироз вызывает у человека тяжелые поражения почек и печени, рассказала врач.
Эксперт посоветовала в качестве профилактических мер регулярно наблюдать своих питомцев у ветеринара и проводить своевременную вакцинацию. Кроме того, она предупредила, что животных следует покупать в специализированных магазинах и питомниках при условии, что животное прошло соответствующий осмотр ветеринара и имеет паспорт вакцинации.
Кроме этого, инфекционист не рекомендовала целовать кошек и собак, разрешать им забираться на обеденный стол, спать в хозяйской постели и с детьми. Также необходимо своевременно убирать лотки и чистить клетки, соблюдать личную гигиену — мыть руки после общения с питомцем.
Также Сергеева подчеркнула, что категорически запрещено приносить домой полевых мышей и других животных, пойманных в дикой природе. Грызуны могут быть переносчиками серьезных заболеваний.
Зверские законы: станут ли животные равны людям
В США идут споры о юридических правах братьев наших меньших
Ранее в этот день новый случай бешенства обнаружен на лесном участке недалеко от Свободного в Амурской области. Заболевание диагностировали у собаки. На территории, где проживала собака, специалисты ветнадзора проводят необходимые мероприятия. Жителям региона напоминают о возможности вакцинации домашних животных против бешенства.
Также карантин действует в селе Великокнязевка Белогорского округа. На территорию частного подворья зашла дикая лиса, животное убила сторожевая собака. В ходе проверки подтвердилось наличие бешенства у лисы. Отмечается, что собака имеет прививку против заболевания.
Ранее, 15 марта, ветеринарный врач Кристина Жукова рассказала в беседе с телеканалом «Москва 24», что начинается дачный сезон, и многие берут с собой за город питомцев, но нужно помнить о мерах безопасности.
Она подчеркнула, что животное нужно обязательно привить от бешенства, сообщает телеканал «360». Особенно если оно будет передвигаться по периметру участка или выходить за его границы.
Сделать прививку нужно за полтора месяца до переезда. Кроме этого, питомца обязательно следует обработать от клещей и блох, передает RT.
BBC
This is me processing my world as a modern woman living in Kenya – Thandiwe Muriu
With exhibitions such as Africa Fashion at the Victoria and Albert Museum in London and 1-54 Contemporary African Art Fair in New York, London and Marrakech, African art and the works of the continent's diaspora have gained global recognition. Noticeably, many young artists have been picking up cameras to create pieces influenced by photographers such as the British-Moroccan Hassan Hajjaj, the late Malian Malick Sidibé or the Ghanaian Philip Kwame Apagya. "They have been major influences, not only on African photography but international photography," Touria El Glaoui, the founder of 1-54, tells BBC Culture. "The younger generation can't help but be inspired and influenced by these legends whether it's their approach to studio photography or street photography in particular," adds Aida Amoako, author of As We See It, a book exploring the works of 30 black image-makers. Amoako notes that heritage is often an integral theme for many African artists. "There are artists who were born and raised on the continent and still live there, which has deeply informed their work."
More like this:
- Why 1960 was a turning point for Africa
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However, the ease with which photographs can be taken and shared today has also skyrocketed many contemporary African artists to fame. Many started their careers taking images on their phones, editing them and posting them to their social media accounts, racking up hundreds of thousands of followers. "Technology and less snobbery about the tools that can be used to create art have allowed for a young group of artists to be noticed earlier," says Amoako. "They don't feel they have to wait to get a 'proper camera'." Hajjaj agrees. "There are definitely more African photographers with more confidence in their work. Mobiles and the internet have really pushed this."
The distinctively dreamy work of Ismail Zaidy has gained him global recognition – shown here, Find Your Wings (Credit: Ismail Zaidy)
1 Ismail Zaidy
If the Moroccan self-taught photographer Ismail Zaidy had to choose, he would describe his work as "minimal, poetic and dreamy". The artist started his career taking images on the roof of his home in Marrakech using his Samsung S5 smartphone. "I needed something to capture [images], but I didn't have the means," he says of his decision to pursue photography in the summer of 2017, just before graduating from Marrakech's Cadi Ayyad University with a BA in International Management the following year. "My mum used to be a photographer, so something was bubbling up in me to continue [down the same route]," he adds. Today, Zaidy is globally recognised. And Hassan Hajjaj has also taken him on as a mentee. "I got to know Ismail's works around 2016 to 2017," Hajjaj says. Hajjaj now showcases Zaidy at his latest tearoom and gallery, Jajjah, in Sidi Ghanem, an industrial zone in Marrakech, home to many artists and designers.
Zaidy's photographs are acknowledged for their distinctive pastel colour palette, his subjects' frequently hidden faces, and his use of family members throughout his oeuvre. Most notably, his brother Othmane and sister Fatima are often featured in his images. "In the beginning, finding models and arranging shoots with them would be tricky," he says, explaining that the process can be arduous and expensive. "I would always have my brother and sister readily available, so that's how I navigated around the problem of models." Though the artist does not exclusively photograph his family members, in 2018, Zaidy began the project 3aila (or "family") with Othmane and Fatima, where they all had creative input. "They're not just models. We work on ideas together and support each other."
Ghanaian photographer Prince Gyasi digitally manipulates images to create an otherworldly vibrancy (Credit: Prince Gyasi)
2 Prince Gyasi
When the Ghanaian photographer Prince Gyasi was growing up, his mother would take him fabric shopping at Makola Market, a well-known shopping district in Accra, the city he grew up in. She'd often drop him off at a small photography studio, inspiring him to create his own images. "The photographer would take me around like an intern," he says, noting that the man would walk around the market taking snaps of the sellers as people often did not have time to make it to the studio. "One interesting thing I picked up from him was how smart [his approach was] and how seriously he took his job. He had a blue backdrop. He would paint something on it and put it behind them to take photos." Gyasi began taking his own photos on a Kodak disposable camera his mum bought for him before using a Blackberry and eventually saving up to purchase an iPhone.
Today, Gyasi is known for his digitally manipulated photographs of his hometown. His subjects are often placed against textured backgrounds in already vibrant, generously saturated images. "It gives his work an otherworldly aspect without going into total fantasy," says Amoako. "I think it complements his desire to get out of a particular box when it comes to documentary-style photography of communities on the continent." Gyasi also credits his synaesthesia – a condition that creates an overlap between the senses – for his approach to photography.
Almost seven years ago, Gyasi was moved to start his Boxed Kids series, which explores the struggles of children in Jamestown, a poor fishing community in Accra. "Boxed Kids simply describes children who are trapped in a place or situation that they can't get out of," he explains on his website. "The inspiration came when I helped my mother organise an event for underprivileged children in August 2016." He also helps these children to raise funds and attend school, and his photographs show them working to support their families and friends, opting to portray them in a dignified manner rather than honing in on the less fortunate side of their circumstances.
In Thandiwe Muriu's CAMO series the artist uses Ankara fabrics and props to showcase Kenyan beauty (Credit: Thandiwe Murius)
3 Thandiwe Muriu
Thandiwe Muriu's photographs are inspired by the Vogue covers her older sister used to collect when they were growing up. Her father taught her photography at 14, and by 18, she was signed to a talent agency, shooting global advertising campaigns. "It was just instant chemistry," the Kenyan artist says of her dad first giving her a camera. "I like to say he put one in my hand, and I never let it go. It was just a way for me to process and interpret the world around me."
Today, Muriu is widely known for her CAMO series, where darkskinned black women are dressed in prints traditionally associated with particular parts of Africa, in front of an almost identical backdrop, causing the models to blend into their surroundings. It's an idea that she says reflects her own personal experiences. "This is me processing my world as a modern woman living in Kenya," she says. She notes that the Ankara fabrics she uses for the images have been widely worn across West, Central and East Africa throughout modern history. "But I'm picking fabrics that my generation would actually wear."
Props are also incorporated into the images to critique how the outside world views Kenyans. "In the 80s and 90s, Kenya was particularly associated with images of starving children to raise funds for charity. While poverty is a big reality in Kenya, it's not the full story," she says. "I was very keen to, even as I critique and process my culture, address some of the ways I think it has been misrepresented. One interesting thing that has come out of extreme poverty is creative recycling." According to Muriu, lack of resources has encouraged many people in Kenya to solve their problems in different ways by making new items out of old ones. "Because people can't purchase what they need all the time, they use what you have. I think that's almost an artform that we don't realise or celebrate in Kenya."
That said, for Muriu, her work is predominately rooted in how an individual – in her case, a Kenyan woman – finds and loves themselves when surrounded by cultural expectations. "I began to feel like my culture defined or outlined who I should be as a woman, and I began to ask, 'so what happens if I don't fit in?'" she says, explaining that each piece in her CAMO series addresses "different aspects of beauty culture in Kenya that I believe has strongly influenced how we identify ourselves as women." Muriu points out that many of her attributes, including her dark skin and tall and slender frame, are not considered beautiful in her country. Unnaturally straight hair for black women is also a part of the culturally-imposed beauty standards. She showcases these features as admirable in her imagery. "I want Kenyan women and other women to look at the images and say she has natural hair, she has dark skin, and she's still beautiful and captivating, and it's okay for me to look like me."
Photographer Mous Lamrabat was born in Morocco and raised in Belgium – his dual identity is reflected in his work (Credit: Mous Lamrabat)
4 Mous Lamrabat
Looking at Mous Lamrabat's photographs is like peeking into the inner workings of his mind. For the artist, who originally trained as an interior architect, photography is not about technical skills but about bringing his visions to life. "A thing I learned doing interior design was thinking about concepts," he says. "It was not about where a wall went or its colour. It was the overall idea. I got so addicted to this."
Lamrabat was born in the north of Morocco and raised in Flanders, Belgium, and consequently, strongly identifying with two cultures is a constant theme in his work. Often the artist showcases his experiences in these places alongside each other in striking ways that many can identify with. Models predominately dressed in traditional-looking African clothes but also sporting McDonald's, Nike and other well-known Western logos and symbols pose in front of a picturesque backdrop, in a manner reminiscent of fashion photography. "If I had to describe my work, it would be that it's me as a person – a literal translation," he says. "What I've been through, how I grew up, my interests, things that bother me, things that feel nostalgic to me." Lamrabat calls the utopian world he has created "Mousganistan", which he says is a place specifically designed to make sense to him, though it has since sparked the curiosity of others. "People have really started enjoying my work over the years," he says. "I feel like I might not be the only person thinking in this way."
Fatima Zohra Serri's work explores her own experiences of being a woman in Morocco – shown here, We Run This Mother (Credit: Fatima Zohra Serri)
5 Fatima Zohra Serri
Fatima Zohra Serri grew up in a strict environment in Nadar, a northern coastal city in Morocco, and began dabbling in photography "out of sheer curiosity" in 2016. "At the time, I was working as an accountant, and struggling with feelings of depression, loneliness, and a lack of creativity in my daily routine," she says. "Seeking an outlet for my emotions, I turned to photography, starting with street photos taken with the simple lens of a mid-range phone – a Samsung Galaxy J3. Photography soon became a form of entertainment and stress relief for me, a way to break away from the monotony of my desk job."
I strive to capture moments and scenes that reveal the beauty and complexity of the world around me – Fatima Zohra Serri
Although Serri enjoyed street photography, after a while, she decided to explore her own identity through her images, predominately photographing herself and her sister. In one of Serri's pictures, she poses with a sanitary towel, which she uses to mask her eyes. In another, she balances an inflatable globe on the bottom of her foot as she stretches her leg out into the air to reveal the fishnet tights she wears below her modest clothing. The first image, titled Make Art to Speak for Women who Suffer, and the latter, We Run This Mother, explores her own experiences and opinions on being a woman in Morocco.
"My work is a reflection of both my personal vision and the society in which I live," she says, noting that it particularly challenges the conservative side of her culture, which she finds can be restrictive. "I strive to capture moments and scenes that reveal the beauty and complexity of the world around me, as well as the issues and challenges that exist within it."
Streets of Bamako, Mali, 2022 – Girma Berta aims to capture beauty, strength and positivity in his photography (Credit: Girma Berta)
6 Girma Berta
Ethiopian photographer Girma Berta pictures ordinary people going about their daily lives. In some images, they are working, in others they are playing, and in a few it's hard to tell what exactly they are doing. But more often than not, they look like they are on their way somewhere, which, according to Amoako, creates a universality to his images. "We're all going somewhere," she says. "There's a sense of an epic tale, a hero's journey with which the viewer can connect empathetically."
In Berta's award-winning series Moving Shadows I and II, the working-class citizens in his hometown Addis Ababa are photographed, cut out, and the isolated figures are placed against vibrant backgrounds. But more recently, the artist has been travelling the continent to find his subjects. One of his more recent series titled The Motion shows people in African capitals on bikes, their background seemingly manipulated to suggest fast movement. "My photography style is focused on capturing the unique energy and personality of people living in urban areas," the artist says. "I'm particularly drawn to the vibrant atmosphere of big cities, where people from all walks of life come together in a bustling mix of cultures, sounds, and sights.
"Through my photographs, I seek to showcase the vibrancy and diversity of the African continent, emphasising the beauty and strength of its people and creating a space for creativity and positivity to thrive," he adds. "In this way, my work aims to bring about meaningful change and to empower people to embrace a spirit of joy and self-expression."
As We See It by Aida Amoako is published by Hachette.
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Valeurs Actuelles
Val-de-Marne : un CRS de Strasbourg en déplacement s’est suicidé
Un nouveau drame dans la police. Un jeune policier s’est suicidé, samedi 18 mars. Il était affecté à la CRS 37 de Strasbourg (Bas-Rhin), et s’est donné la mort tandis qu’il était en déplacement dans le cantonnement de Pondorly situé à Chevilly-Larue (Val-de-Marne). C’est le syndicat de police Alliance Police Nationale du Bas-Rhin qui a partagé la triste nouvelle.
Selon les informations dévoilées par le site Actu17, il aurait utilisé son arme de service. Il a été retrouvé, sans vie, par ses collègues de casernement, qui sont encore sous le choc.
46 suicides en 2022
Il n’est malheureusement pas le seul officier à avoir mis dramatiquement fin à ses jours. Depuis le début de l’année, il s’agit au moins du quatrième suicide dans les rangs des policiers nationaux. Il y a un peu moins d’un mois, c’est un policier de la CRS autoroutière Nord Île-de-France, dans le Val-d’Oise, qui avait mis fin à ses jours.
En France, ils sont 46 à s’être ôté la vie en 2022, une grande partie exerçant en Île-de-France. Toutes forces de sécurité confondues (police municipale, nationale, gendarmerie, gardiens de prison, douane), en 2022 en France, il y a eu 78 passages à l’acte.
Le syndicat de police Alliance Police Nationale du Bas-Rhin « adresse ses plus sincères condoléances à ses proches, amis et collègues. Nous pensons à la Compagnie et à la famille plongée dans le deuil et la tristesse ».
BBC
Everybody has seen islands of plastic in the ocean on TV, but I've seen it with my own eyes
Icy waves and Antarctic winds up to 120km/h kept Spanish adventure athlete Antonio de la Rosa's 7m rowboat listed over to port for days on end. Departing Cape Horn, the southernmost point of South America, on 7 January 2023, de la Rosa rowed south towards Elephant Island, 903km away in the Antarctic archipelago. He relied on a climbing harness to keep him from falling out of the boat as rough seas tossed him around like a cork. Ocean currents pushed him east of his course, no matter how hard he rowed against them.
De la Rosa had set out in the tiny boat, which he named Ocean Defender, to be the first person to row alone to Antarctica. Like the early Spanish explorers in the region, he was travelling without fossil fuels, using only his own strength rowing and taking advantage of ocean currents and wind. When he finished the journey, he had travelled 2,380km, risking his life in the unforgiving Antarctic cold.
Beyond the athletic challenge, de la Rosa wanted to document the state of the Southern Ocean. Sitting right at sea level, he had a much more intimate experience with the ocean than passengers on the typical cruise ships that venture through these dangerous waters.
Spanish adventure athlete Antonio de la Rosa set out to be the first person to row alone to Antarctica (Credit: Alfonso d'Ors)
"Everybody has seen islands of plastic in the ocean on TV, but I've seen it with my own eyes," de la Rosa said, describing his ocean crossings in other parts of the world. He assumed that the Southern Ocean would have similar traces of humanity but wanted to see it for himself.
Waves regularly reach 12m high in the violent seas between Cape Horn and Antarctica. A rogue wave is "more than twice the size of the waves around it", according to Ally Hirschlag, editor at The Weather Channel. "Rogue waves can cause severe damage and loss of life if they hit a ship in the open sea."
They were a risk that kept de la Rosa on edge throughout his 26-day voyage, even though the Ocean Defender had been built in Spain to de la Rosa's specifications and designed to right itself from the hardest blows the Antarctic waves could deliver.
The rogue wave that killed a cruise ship passenger on an Antarctic voyage a little more than a month before de la Rosa began his expedition was estimated to have been between 21m and 26m high. And while it can be a harrowing experience to traverse these rough seas in a 300m cruise ship, the ordeal is infinitely more dangerous in a little rowboat, no matter how carefully crafted it is.
The raging waves crashing over the rowboat tipped it 90 degrees onto its side many times, but the first time de la Rosa's boat rolled a complete 360, his heart was in his throat.
Extremely rough waves were a major risk throughout his 26-day voyage (Credit: Mike Hill/Getty Images)
"It really scared me, to be honest," he told me. "Even though I knew the boat would right itself, the impact of the wave was so hard. The fifth time a wave rolled the Ocean Defender, it rolled a full 360 twice in a row." Fortunately, he was inside the boat's small cabin each time it happened.
It is not easy to scare de la Rosa, who has completed numerous solo adventures. In 2014, he won the French competition Rame Guyane, rowing 4,700km solo from Senegal to French Guiana in 64 days. In 2019, he crossed more than 4,000km of the Pacific alone from California to Hawai'i in 76 days on a stand-up paddle board, documenting the massive garbage patches in the Pacific on social media.
This 2023 expedition has made him the first person to row alone as far south as the 59th parallel.
I couldn't make any errors because it could have taken three to four days for the boat to get to me. Psychologically, that was the hardest part, without a doubt
As a safety measure, the Chilean Navy required de la Rosa to hire a rescue boat in case of an emergency. It was an 18m sloop that only stayed close enough to be of any real use the first three days of the voyage. After that, de la Rosa was truly on his own.
"I couldn't make any errors because it could have taken three to four days for the boat to get to me," de la Rosa said. "Psychologically, that was the hardest part, without a doubt."
The Chilean Navy required a rescue boat accompany de la Rosa in case of emergency (Credit: Alfonso d'Ors)
The frigid waves and wind presented de la Rosa with external challenges, though the physical test didn't end there. De la Rosa slept little during the expedition, usually in one-hour catnaps. The first several days, he barely had time to eat as he rowed more than 20 hours per day, trying in vain to keep a southerly course against currents and winds that pushed him north-east.
The first part of his itinerary was to row 903km from Cape Horn to Elephant Island through what is known as the Drake Passage. Along with his adventure and athletic challenge, de la Rosa wanted to bring back a piece of Spanish history.
"I want people to know that these waters were named Mar de Hoces before people called it the Drake Passage," said de la Rosa, explaining that the Spanish sailor Francisco de Hoces sailed around Cape Horn in 1525. "[English explorer Sir Francis] Drake only sailed through the Strait of Magellan," de la Rosa added. "He never sailed south of Cape Horn. I think we should change the name back to Mar de Hoces."
The second part of his journey was to raise the boat's small sail and follow Sir Ernest Shackleton's 1916 journey from Elephant Island to South Georgia, a remote British Overseas Territory 1,400km east of the Falkland Islands.
Shackleton set out in 1914 to be the first to cross Antarctica on foot, though his ship the Endurance was caught in pack ice, preventing him from even reaching the continent. He is best remembered now for his extraordinary rescue mission, which included sailing a 7m lifeboat from Elephant Island to South Georgia.
De la Rosa's journey was powered by rowing and taking advantage of ocean currents and wind (Credit: Alfonso d'Ors)
But much like Shackleton's failed attempt to reach Antarctica, very little went according to plan for de la Rosa, and his solo expedition quickly became a survival test.
On day 12, de la Rosa reached the 55th meridian, where Elephant Island is located. Unfortunately, he was still 200km north of the island. With strong currents and wind gusts continually pushing him east, there was no way to row due south to the island. Disappointed, he changed course and headed north-east, setting himself a new goal of rowing to South Georgia, rather than sailing.
After two weeks, humidity inside the cabin and the impact of so many waves were breaking down de la Rosa's technology. His autopilot broke after the first week, but his other systems fared better until the end of the second week. The autopilot moved the boat's rudder, allowing de la Rosa to focus on rowing while the boat maintained its course. Other essential systems powered by solar panels included a desalinator for potable water, a GPS that relayed his current location to his website and a VHF radio that made his location visible to other boats. On day 14, he raised the sail to try reaching land before all his navigational systems failed.
The biggest shock came on day 19 when he realised the boat was listing starboard and riding low in the water. He was horrified to discover several compartments in the bow and stern that contained electronics and the solar panels' batteries had flooded.
"In the stern, there was between 150 and 200 litres of water," he said. "Luckily, I was able to bail it out. I did some tests with an ammeter and saw that the batteries were still charged."
By the time de la Rosa arrived on South Georgia he had travelled 2,380km in 26 days (Credit: Enrique Aguirre Aves/Getty Images)
The water entered after silicon seals detached from holes where cables passed from the bow to the stern. To patch the holes, he had to remove the cables that powered systems to measure water temperature, depth and wind speed.
For 12 days, he sailed north-east, increasingly limited by damaged navigational systems. By the time de la Rosa arrived on South Georgia he had travelled 2,380km in 26 days through the roughest seas on the planet. He crossed almost twice the distance Shackleton faced from Elephant Island to South Georgia and is in even more awe of the 1916 feat than before.
"With Shackleton's boat, it would have been brutal," de la Rosa told me. "It must have been a terrifying voyage."
The White Continent continues to draw people south, despite the dangers. According to the International Association of Antarctica Tour Operators (IAATO), 73,670 people visited Antarctica on cruise ships in the 2019-2020 season. They estimate that the 2022-2023 season could be back to pre-pandemic levels.
Even with tens of thousands of people visiting the region, de la Rosa was happy to see no refuse on his oceanic expedition or in South Georgia. Dolphins occasionally accompanied him and petrels sailed by, giving him quizzical looks.
"Even though it seems humans have left our mark everywhere, I barely saw it here," de la Rosa said. "It's something we should be proud of and show the rest of the planet that it's possible."
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Valeurs Actuelles
Gard : des cocktails Molotov lancés sur la gendarmerie de Saint-Ambroix
Le pire a été évité à la gendarmerie de Saint-Ambroix, dans le Gard. Ce dimanche 19 mars, aux environs de 13 h, un homme âgé de 33 ans s’est rendu devant le bâtiment, transportant avec lui une caisse d’une vingtaine de bouteilles, transformées en cocktails Molotov.
Il a allumé cinq de ces explosifs et les a lancés contre la façade de la gendarmerie, rapporte France Bleu. Heureusement, seul le chiffon a pris feu, sans atteindre le produit explosif. Les bouteilles ne se sont donc pas enflammées complètement.
Tentative de meurtre
Sur place, un gendarme est pris pour cible. Par chance, il ne sera pas touché. L’individu a été immédiatement interpellé, avant d’avoir le temps de jeter plus d’explosifs. Lorsqu’il est interrogé, il tient des propos confus, en évoquant simplement son mal-être. Aucun lien, à priori, avec les contestations contre la réforme des retraites et l’utilisation du 49.3 par la Première ministre.
Le procureur de la République d’Alès, François Schneider, a indiqué à nos confrères que le suspect, inconnu de la justice, est actuellement en garde à vue et sera poursuivi pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
Gard : les dernières actualités
BBC
Targeting employees with less tenure and seniority makes workers of colour statistically more likely to be let go, particularly in companies who homed in on diversity-focused hiring only in recent years
Underrepresentation, fewer pathways to success and a lack of institutional support: these are some of the setbacks people of colour have experienced, and continue to experience, in nearly all industries. It’s only within the past few years that many workplaces, including large tech firms, have opened up about the lack of diversity in their workforces, following decades of non-diverse hiring practices.
Most recently, companies have invested billions in diversity and inclusion initiatives to improve these long-standing inequities and increase representation of marginalised workers. Data shows the most significant of these investments, particularly in tech, came in the wake of 2020’s Black Lives Matter movement. In many cases, these initiatives showed promising results; for example, before Elon Musk’s takeover of Twitter in late 2022, the company received positive press for hiring more black employees: in US locations, the numbers went from 6.9% to 9.4%. The same year, the US-based telecommunications conglomerate Cisco documented a 120% increase in black vice presidents, beating diversity targets they’d originally set for 2023.
However, these diversity efforts – along with workplace representation for people of colour overall – may be stalling out amid global layoffs.
An analysis of publicly available data for 2022 conducted by workforce-intelligence firm Revelio Labs shows that black and Latino workers represented 7.42% and 11.49% respectively of the tech layoffs in 2022, even though they make up only 6.05% and 9.96% of the industry, respectively. In May 2022, Netflix laid off 150 workers, 26.6% of whom were identified by Protocol as workers from underrepresented backgrounds.
While these numbers are useful for tracking the impact of layoffs on diversity in some companies, there is not enough publically available data to confirm employees of colour have been laid off in higher numbers than their white counterparts, overall. However, hiring patterns and layoff policies, as well as data on diminishing budgets for diversity, equity and inclusion (DEI) resources, show many marginalised workers are struggling in the wake of corporate cuts.
Last in, first out
Several companies have adopted layoff policies that use position and tenure as deciding factors for cost-cutting. Many of these policies were adopted in the wake of a series of high-profile lawsuits around gender and racial discrimination filed against companies including Google, Uber and Riot Games in 2018.
The stated goal of these layoff policies is neutrality, but targeting employees with less tenure and seniority makes workers of colour statistically more likely to be let go, particularly in companies who homed in on diversity-focused hiring only in recent years. In a ‘last in, first out’ layoff policy, these jobs are more likely to be cut.
According to a 2016 study by Alexandra Kalev, an associate professor of sociology and anthropology at Tel Aviv University, this layoffs approach negatively impacts underrepresented workers. And while some data has shown that workers of colour have made strides towards representation in the C-suite, many of them are recent hires, and therefore are vulnerable targets of tenure-based layoffs.
“Companies are still making those decisions, and reflexively saying [the] last people in should be the first people out,” notes Corey Jones, co-founder and chief creative officer at PrismWork, a consultancy focused on cultural transformation in the workplace.
Jones recently co-authored a Harvard Business Review article with his PrismWork colleagues Daina Middleton and Rebecca Weaver, in which they made the case that savvy companies should “embed DEI efforts into every state of the employee lifecycle – including separations”. If a company is genuinely committed to inclusion, argue the authors, layoffs should not disproportionately affect marginalized employees, intentionally or not.
For workers of colour, the challenges presented by layoffs are twofold. Having overcome an inital higher barrier for entry than their white counterparts, finding a new position after a layoff – particularly in a STEM careers – can prove difficult. And when workers of color are let go and unable to secure new jobs in their chosen fields, it damages a burgeoning network of professionals who provide mentorship and connections to these job seekers.
A 2023 study on the State of Inequity in the workforce from US-based diversity-advancement organisation Hue found that one in two workers of colour reported that they do not have the professional connections to get the job they want. For workers of colour, “it will take longer to recover as the economy starts to stabilize”, says Fahad Khawaja, Hue’s founder and CEO. ”As jobs start to become available again, you are now coming from a position of disadvantage, which will only make it harder to come back up at level footing with others.”
All of these factors can compound to create a great deal of layoff anxiety for workers of colour, who feel particularly vulnerable in a downsizing labour market. “Nearly 30% [of black, indigenous, people of colour] are concerned that they will be laid off or fired in the next 12 months,” says Khawaja. “And it goes higher as you look at additional intersections. For Latinos or Latinas it's 35%, similarly, for Asians, it’s 35%. But if you look at LGBTQ+ people of colour, it’s nearly 40%.”
Networking is important for workers of colour, but these connections can be diminished in a layoffs economy (Credit: Getty Images)
‘Occupational segregation’
Another major issue for workers of colour facing layoffs is the dismantling of diversity, equity and inclusion initiatives. For example, Lyft, which cut 13% of its workforce in Q4 2022, also eliminated its diversity and inclusion teams. An analysis by Revelio Labs revealed that companies cut DEI positions “at a faster pace than non-DEI roles, beginning in 2021 and continuing to accelerate during layoffs in 2022” .
Middelton, chief strategy officer at PrismWork, notes that companies have stepped away from the diversity commitments made in 2020. “There was a real focus on DE&I initially, then all of a sudden post layoffs its ‘we’re past that, no more DE&I, not important anymore, not a priority’,” says Middleton.
In many cases, experts say these programmes are being reduced because companies commonly cut positions that aren’t considered ‘revenue-generating’. An analysis by jobs site ZipRecruiter showed recruiters, HR, marketing and sales professionals were disproportionately affected by workforce reductions. Often referred to as ‘occupational segregation’, these roles are often staffed by underrepresented workers, says Ruchika Tulshyan, the author of Inclusion on Purpose. And emerging data shows that the diversity officers who remain employed are mostly white.
These factors can result in negative morale among remaining employees. “It harms a sense of belonging, might cause your remaining staff to wonder if they are aligned with the company's values and might also appear to be arbitrary and not fair,” says Tanya Tarr, behavioural scientist and president of Cultivated Insights, an executive learning and development company.
There was a real focus on DE&I initially, then all of a sudden post layoffs its ‘we’re past that, no more DE&I, not important anymore, not a priority’ – Daina Middleton
And amid the budget cuts, Middleton worries about the long-term viability of diversity and inclusion efforts. “If DE&I experts have been disinvited to the table or disempowered, no-one owns the roll up of [those programs], and execution is often left to individuals’ managers,” she says.
‘A real storm’
Although the current layoffs situation is particularly problematic for workers of colour, experts say there are larger implications that affect everyone.
“The research is very clear: increased diversity in staff leads to increased innovation, resiliency and profitability,” says Tarr. Indeed, companies in the top 25% for racial and gender diversity are more likely to have stronger financial returns, according to a 2020 report by McKinsey & Company. And in a study on group performance, UK-based work-intelligence firm Cloverpop found that diverse teams outperform individuals about 87% of the time in business decision-making. Considering employee retention, research shows that employees in diverse and inclusive companies are 5.4 times as likely to stay for a longer tenure.
“Companies might think cutting DEI staff or initiatives helps the short-term bottom line, they're actually cutting themselves off from the human assets that would be a stabilizing revenue source,” says Tarr.
As research continues to corroborate the positive impacts of diverse workforces on organizational success, some executives have expressed concerns over going back to homogenous workforces that exhibit a lack of trust and innovation.
As mass layoffs continue, many workers of colour may continue to see their progress impeded – especially as mass cuts aren’t showing signs of slowing. ”In many ways,” says Tulshyan, “it feels like a real storm is approaching.”
Valeurs Actuelles
Seine-et-Marne : une migrante algérienne interpellée après avoir poignardé à mort l’hôte qui l’hébergeait
Sordide histoire que celle qui s’est déroulée à Meaux (Seine-et-Marne). Comme le relate Actu.fr le dimanche 19 mars, une ressortissante algérienne de 50 ans a poignardé à mort la personne qui l’hébergeait. Interpellée, elle a été placée dans un institut psychiatrique.
Selon nos confrères, les faits se sont déroulés le soir du samedi 18 mars 2023 vers 20 h 30. En sortant des toilettes, la femme a asséné trois coups de couteau à son hôte, sans aucune raison apparente. Atteint au cœur, au flanc et au bras gauche, l’homme de 58 ans a réussi à quitter l’appartement pour aller frapper chez un voisin, qui a appelé les secours. Gravement blessée, la victime est décédée à l’hôpital peu après son arrivée.
Placée en psychiatrie
Arrivées sur les lieux, les forces de l’ordre ont interpellé la femme avant de lui faire passer une expertise psychiatrique afin de déterminer si son état était compatible avec une garde à vue pour homicide. Après examen, elle a été internée dans un établissement psychiatrique.
BBC
We are getting dangerously close to a future where we will not be able to keep global warming below 1.5C – Bonnie Waring
This week the UN's climate science body is releasing a major report on the climate changes happening worldwide due to human activity.
In its last report in 2021, the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) warned that human activity is changing the climate in unprecedented and sometimes irreversible ways. Scientists said that drastic emissions reductions were needed this decade to keep global warming below 1.5C and protect the world's most vulnerable ecosystems and communities.
This latest report is likely to "emphasise that time is running out for the easier solutions and the more gradual transitions to a carbon free economy", says Bonnie Waring, senior lecturer at the Grantham Institute for climate change and the environment at Imperial College London.
In the last few years, the world has experienced devastating extreme weather caused by climate change, record temperatures and rapid ice melt. Scientists are now tracking the state of the climate more than ever. Here are five key indicators to assess its health in 2023.
Atmospheric CO2 levels
The amount of CO2 in the atmosphere this year is forecast to be 419.2 parts per million (ppm), according to the Mauna Loa observatory in Hawaii. The global average last year was 417.2ppm.
In the past 50 years, we have added 100ppm of CO2 to the atmosphere, according to Martin Siegert, co-director of the Grantham Institute. "It's going up about two points every year, so in 100 years we'd end up at 600ppm and that would be just crazy," he says.
The last time CO2 levels exceeded 400ppm was around four million years ago, during the Pliocene era, when global temperatures were 2-4C (3.6-7.2F) warmer and sea levels were 10-25m (33-82ft) higher than today.
"Atmospheric CO2 levels continue to rise. This is a major issue because we are getting dangerously close to a future where we will not be able to keep [global] warming below 1.5C," says Waring.
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Last year the IPCC warned that removing CO2 from the atmosphere is essential because even big emissions' cuts won't be enough to limit global warming. "That puts us in a very dangerous situation, because we have very few scaleable strategies for doing this," says Waring. Technologies to capture and store CO2 are still emerging, very expensive and as yet unproven.
"It's an absolute, worst-case scenario that we need to do this, because other things have failed," says Siegert, adding that there is not one "silver bullet" to tackling climate change. "We can't put it all on carbon capture."
Forest loss
Planting more trees and protecting carbon-absorbing ecosystems is one of the most effective ways of scaling up carbon capture. But forests worldwide are shrinking at an alarming rate. According to new research, destruction of tropical forests is far outstripping the current rate of regrowth.
This is affecting how much carbon tropical forests retain. The loss of forest carbon in the tropics was twice as high in 2015-2019 as it was in 2001-2005, according to a 2022 study.
One of the biggest concerns is that over a quarter of the Amazon rainforest now emits more carbon than it absorbs as a result of deforestation and dryer conditions. "We will not only lose this spectacular biodiversity that's associated with that ecosystem, but there will be less carbon stored on land going back into the atmosphere," says Waring. "This is a tipping point where we see a different kind of ecosystem in the Amazon basin that is becoming more like a savannah than a rainforest and [it is one] we're extremely worried about."
A quarter of the Amazon rainforest now emits more carbon than it absorbs as a result of deforestation and dryer conditions (Credit: Mauro Pimentel / Getty Images)
Record heat
2022 was the sixth-warmest year since records began in 1880. The oceans were the hottest ever recorded in 2022. The 10 warmest years on record have all occurred since 2010.
A total of 28 countries experienced their warmest year on record in 2022, including the UK, China and New Zealand.
Record temperatures usually coincide with an El Niño event (a large band of warm water that forms in the Pacific Ocean every few years), but last year was a La Niña event (the opposite of El Niño when a cooler band of water forms). Without La Niña lowering temperatures, 2022 would have been much hotter.
"You don't need the hottest year globally ever to experience the hottest weather [in some places]," says Siegert, pointing to record heatwaves in countries such as Europe, India and China. According to scientists from World Weather Attribution, an independent research institute, climate change played a clear role in increasing the likelihood of all these events.
Melting ice
Arctic sea ice has shrunk to its fifth-lowest maximum on record, retreating to 14.62 million sq km (5.64 million sq miles)."Overall, we have thinner ice than we used to have…that leads to overall less ice at the end of summer," says Julienne Stroeve, a polar scientist from University College London.
The rapid loss of Arctic sea ice is not just a symptom of climate change, but also a driver. It is diminishing the albedo effect, which is the capacity of the snow and ice to reflect heat. "It's a runaway feedback process," says Siegert. "As the ice starts to retreat, the white reflective surface is replaced by a dark heat-absorbing surface, which leads to further loss of sea ice."
There is now less sea ice surrounding Antarctica than at any time since satellites started measuring it in the late 1970s.
The US National Snow and Ice Data Center said that stronger-than-average winds combined with warmer ocean and air temperatures reduced coverage to just 1.91 million sq km (737,000 sq miles) on 13 February.
This was a new record low and only the second year that Antarctic sea ice coverage fell below two million sq km (772,000 sq miles). The previous record-breaking minimum of 1.92 million sq km (741,000 sq miles) was reached on 25 February last year.
There is now less sea ice surrounding Antarctica than at any time since satellites started measuring it in the late 1970s (Credit: David Tipling / Getty Images)
But it's the melting of Antarctica's ice sheets that is the real concern because it could lead to a dangerous rise in sea levels, says Siegert.
Antarctica is losing ice mass at a rate of 150 billion tonnes a year. The East Antarctic ice sheet could lead to an estimated 52m (170ft) of potential sea level rise, compared to the West Antarctic ice sheet which could result in 3-4m (10-13ft). (Read more about why East Antarctica is a "sleeping giant" of sea level rise).
"For the last few thousand years, it's always been the temperature of the ocean [which leads water to expand] that led to centimetres of sea level rise. But now it's the ice sheets and they don't talk in centimetres, they talk in metres," says Siegert.
Thawing permafrost
Across the northern hemisphere, permafrost – the ground that remains frozen year-round for two or more years – is also warming rapidly.
"From the observational networks we see clear warming of the permafrost areas," says Stroeve. This is concerning because permafrost contains a huge amount of greenhouse gases, including CO2 and methane, which are released into the atmosphere as it thaws.
"Since it is estimated that the current carbon storage in permafrost is more than twice [the amount] in our atmosphere, this is concerning as it will enhance overall global warming," says Stroeve.
Soils in the permafrost region, which spans 23 million sq km (8.9 million sq miles) across Siberia, Greenland, Canada and the Arctic, hold almost 1,700 billion tonnes of carbon.
Thawing permafrost can also damage existing infrastructure and impact the livelihoods of indigenous communities, who rely on the frozen ground to travel and hunt on the edge of the sea ice. (Read more about the Inuit knowledge vanishing with the ice).
The current state of the climate highlights "why it's so important that we take this seriously now", says Siegert. "We can do something about climate change now and recognise that, if we don't, things will get worse for people who come after us."
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Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : une femme se fait violer en pleine rue par un homme qui la suivait
Selon une information rapportée par Le Figaro le dimanche 19 mars, une femme de 35 ans a été violée en pleine rue en Seine-Saint-Denis, alors qu’elle sortait d’une station de métro pour regagner son domicile.
D’après une source policière citée par Le Figaro, les faits se sont déroulés samedi 18 mars peu avant minuit au Pré-Saint-Gervais. Alors qu’elle sortait de la station de métro « Porte des Lilas » pour regagner son domicile à pied, la victime aurait été suivie par un individu d’une quarantaine d’années jusqu’à l’avenue Jean-Jaurès.
Une enquête a été ouverte
Selon la même source, l’homme s’est alors rué sur la trentenaire avant de la violer au niveau d’un arrêt de bus. L’individu a pris la fuite après avoir commis son méfait. Traumatisée, la victime a été prise en charge par l’unité médico-judiciaire (UMJ) de l’hôpital Jean-Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis). Une enquête a été ouverte et les policiers recherchent activement le suspect.
Malheureusement, le département est coutumier de ce genre de faits. Le 6 mars, cinq jeunes âgés de 16 à 18 ans ont été interpellés et placés en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d’avoir séquestré et violé jeudi une jeune fille de 17 ans dans une cave d’une cité de Noisy-le-Sec. En décembre 2022, un cambrioleur avait tenté de violer une femme de 90 ans dans une maison de retraite au Blanc-Mesnil.
BBC
Safety pin: A tiny tool Indian women use to fight sexual harassment
Almost every woman in India has a story of sexual harassment that took place in crowded public spaces - when someone fondled her breasts or pinched her bottom, elbowed her in the chest or rubbed himself against her.
To hit back at their predators, women used whatever they had - for instance, as college students commuting in the overcrowded buses and trams in the eastern city of Kolkata decades ago, my friends and I used our umbrellas.
Many of us also kept our nails long and sharp to scratch straying hands; others used the pointy heels of their stilettos to hit back at men who would take advantage of the crowd to press their penises into our backs.
Many others used a much more effective tool - the ubiquitous safety pin.
Since its invention in 1849, safety pins have been used by women around the world to hold different bits of clothing together, or to deal with a sudden wardrobe malfunction.
They have also been used by women globally to fight back against their harassers, even draw blood.
A few months back, several women in India took to Twitter to confess that they always carried a pin in their handbags or on their person, and that it was their weapon of choice to fight perverts in crowded spaces.
One of them - Deepika Shergill - wrote about an incident when she actually used it to draw blood. It happened on a bus she regularly took to commute to the office, Ms Shergill told the BBC. The incident took place decades ago, but she still remembered the tiniest details.
She was about 20 and her tormenter was in his mid-40s, he always wore a grey safari (a type of two-piece Indian suit popular with government workers) and open-toed sandals, and carried a rectangular leather bag.
"He would always come and stand next to me, lean over, rub his groin in my back, and fall over me each time the driver applied the brakes."
In those days, she says she was "very timid and didn't want to draw attention to myself", so she suffered in silence for months.
But one evening, when he "began masturbating and ejaculated on my shoulder", she decided it was enough.
"I felt defiled. On reaching home, I showered for a really long time. I didn't even tell my mother what had happened with me," she said.
"That night I couldn't sleep and even thought about quitting my job, but then I started thinking about revenge. I wanted to do bodily harm to him, to hurt him, to deter him from doing this to me ever again."
The next day, Ms Shergill swapped her flat shoes with stilettos and boarded the bus, armed with a safety pin.
"As soon as he came and stood next to me, I got up from my seat and crushed his toes with my heels. I heard him gasp, and felt a lot of joy. Then I used the pin to puncture his forearm and quickly exited the bus."
Although she continued to take that bus for another year, she said that was the last she saw of him.
Ms Shergill's story is shocking, but not rare.
A colleague in her 30s narrated an incident when a man repeatedly tried to grope her on an overnight bus between the southern cities of Cochin and Bengaluru (Bangalore).
"Initially I shook him off, thinking it was accidental," she said.
But when he continued, she realised that it was deliberate - and the safety pin she had used to keep her scarf in place "saved the day".
"I pricked him and he withdrew, but he kept trying again and again and I kept trying to prick him back. Finally, he withdrew. I'm happy that I had the safety pin, but I feel silly that I didn't turn around and slap him," she says.
"But when I was younger, I was wary that people wouldn't support me if I raised an alarm," she adds.
Activists say it is this fear and shame that most women feel that emboldens molesters and makes the problem so widespread.
According to an online survey of 140 Indian cities in 2021, 56% of women reported being sexually harassed on public transport, but only 2% went to the police. A vast majority said they took action themselves or chose to ignore the situation, often moving away because they didn't want to create a scene, or were worried about escalating the situation.
More than 52% said they had turned down education and job opportunities because of "feelings of insecurity".
"Fear of sexual violence impacts women's psyche and mobility more than the actual violence," says Kalpana Viswanath, who co-founded Safetipin, a social organisation working to make public spaces safe and inclusive for women.
"Women start imposing restrictions on themselves and it denies us equal citizenship with men. It has a much deeper impact on women's life than the actual act of molestation."
Ms Viswanath points out that harassment of women is not just an Indian problem, it's a global issue. A Thomson Reuters Foundation survey of 1,000 women in London, New York, Mexico City, Tokyo and Cairo showed that "transport networks were magnets for sexual predators who used rush-hour crushes to hide behaviour and as an excuse if caught".
Ms Viswanath says women in Latin America and Africa have told her that they carry safety pins too. And the Smithsonian Magazine reports that in the US, women used hatpins even in the 1900s to stab men who got too close for comfort.
But despite topping several global surveys on the scale of public harassment, India doesn't seem to recognise it as a big problem.
Ms Viswanath says that's partly because poor reporting means it doesn't get reflected in crime statistics, and because of the influence of popular cinema that teaches us that harassment is just a way of wooing women.
In the past few years though, Ms Viswanath says, things have improved in several cities.
In the capital Delhi, buses have panic buttons and CCTV cameras, more female drivers have been inducted, training sessions have been organised to sensitise drivers and conductors to be more responsive to female passengers, and marshals have been deployed on buses. Police have also launched apps and helpline numbers which women can use to seek help.
But, Ms Viswanath says, it is not always a problem of policing.
"I think the most important solution is that we have to talk more about the issue, there has to be a concerted media campaign that will drill into people what's acceptable behaviour and what's not."
Until that happens, Ms Shergill and my colleague and millions of Indian women will have to keep their safety pins handy.
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Valeurs Actuelles
Donald Trump craint d’être « arrêté » mardi 21 mars et appelle ses soutiens à manifester
« Le candidat du parti républicain très loin devant et ancien président des États-Unis d’Amérique va être arrêté mardi de la semaine prochaine. » C’est par ce message publié sur le réseau social Truth Social que l’ancien président américain Donald Trump a annoncé samedi 18 mars son « arrestation » imminente, plus précisément le 21 mars, rapporte Le Figaro. Candidat déclaré à la primaire du camp républicain pour représenter le mouvement conservateur aux élections de 2024 et prendre sa revanche sur son adversaire, l’actuel président démocrate Joe Biden, Donald Trump serait, selon lui, menacé par une arrestation. Et ce, avant une possible inculpation dans une affaire de paiement, en 2016, visant à acheter le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison juste avant son mariage avec Ivana Trump.
« Manifestez, reprenez notre nation ! »
Dans la suite de son message, où il qualifie notamment les accusations portées contre lui par le magistrat démocrate de Manhattan en charge du dossier de « contes de fée », Donald Trump appelle ses partisans à se mobiliser en sa faveur : « Manifestez, reprenez notre nation ! ». Une exhortation qui n’est pas sans rappeler l’appel à la mobilisation qu’avait fait l’ancien président républicain le jour de la passation de pouvoir avec son successeur démocrate à la Maison-Blanche, le 6 janvier 2021.
Cet appel avait eu pour effet de voir des centaines de partisans de l’ancien président prendre d’assaut le Capitole, lieu où siège le Congrès des Etats-Unis. Cette affaire a valu à Donald Trump d’être mis en examen, mais également d’être banni de certains réseaux sociaux, notamment son préféré, Twitter. Un bannissement levé pour Twitter par Elon Musk depuis novembre 2022 et pour les plateformes Facebook et YouTube, depuis le vendredi 17 mars.
BBC
The Weeknd settles copyright case over Call Out My Name
Two musicians who sued The Weeknd claiming he'd stolen one of their songs say they have reached a settlement with the star to end the lawsuit.
Suniel Fox and Henry Strange said the singer copied an "atmospheric and melancholic" track called Vibeking to create his 2018 song Call Out My Name.
The two songs contained similar "lead guitar and vocal hooks" said their lawyer when the case was filed in 2021.
The Weeknd denied the claims. Terms of the settlement have not been disclosed.
"The parties are still in the process of formalising, executing, and consummating" the deal, said Fox and Strange's lawyers in a filing at Los Angeles federal court on Friday.
Call Out My Name was the only single released from The Weeknd's 2018 EP My Dear Melancholy, reaching the top 10 in both the US and UK.
Although it is in a different key to Vibeking, Fox and Strange - who perform as the electro-house duo Epikker - pointed out several similarities between the two songs.
"Both works are in a 6/8 meter that is less common in popular music," they said in their initial court filing.
"Both works are played at a similar tempo. And both works use features of electronica, ambience, pop, hip-hop, rock, and R&B to achieve a particularly atmospheric and melancholic sound."
Unusually for a copyright case, the musicians claimed to have evidence that The Weeknd had heard their song before writing Call Out My Name.
They said they had sent their track to The Weeknd's DJ and playback engineer Eric White in 2015, and cited an alleged email in which he recorded the star's response to the song as: "It's fire".
Almost a year later, White contacted Strange again. "I sent [The Weeknd] that track u made a while ago. He listened and liked it. But nothing ever happened," his email was purported to say.
Shortly afterwards, White allegedly sent another update, saying: "Just gonna tell [The Weeknd] that our production team wrote the track. Cool? Or u have another idea? Just don't wanna say 'hey, [Strange] wrote this' when he doesn't know u."
Strange responded to say that The Weeknd had met him "on [the] Drake tour" and "knows him".
Despite that, the musicians claimed, they were never asked for permission to use or license their song.
They had asked the court for a share in the song's past and future royalties, as well as coverage for their legal fees.
The Weeknd, whose real name is Abel Tesfaye, had denied the allegations but, as the case never came to trial, did not have the opportunity to respond to the case in detail.
Notifying the court of the settlement, Fox and Strange's lawyers asked for all future hearings to be cancelled and for the case to be dismissed.
The lawsuit had also named The Weeknd's co-writers, Adam Feeney and Nicolas Jaar, his producer Frank Dukes, record label Universal Music and streaming services including Spotify, Apple Music and YouTube.
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BBC
Bruce Willis's wife speaks of her grief at his dementia on his 68th birthday
Emma Heming Willis, the wife of actor Bruce Willis, has spoken about the "grief and sadness" she feels over her husband's dementia, as they celebrated his 68th birthday.
"I have started the morning by crying, as you can see by my swollen eyes," she said in an Instagram video.
"It's important that you see all sides of this," she said, as she continues to raise awareness about his condition.
Willis was diagnosed with frontotemporal dementia in February.
This came after he was diagnosed with aphasia, which causes difficulties with speech, last year.
His family said last year that he was giving up acting as the condition was affecting his cognitive abilities.
The actor's dementia diagnosis affects language as well as behaviour and the ability to plan. There is no cure or intervention that can slow down the progress, so his symptoms will continue to worsen.
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In her post, Heming Willis addressed the loss she feels as she cares for her husband.
"I always get this message where people always tell me, 'Oh you're so strong. I don't know how you do it'," she said.
"I'm not given a choice. I wish I was but I'm also raising two kids in this.
"Sometimes in our lives, we have to put our big girl panties on and get to it, and that's what I'm doing. But I do have times of sadness every day, grief every day and I'm really feeling it today on his birthday."
She is going public with her experiences, she said, as the "silver lining or flip side" is that she and the family are appreciative of the "warmth and love" of fans.
"As much as I do it for myself, I do it for you because I know how much you love my husband."
In another post featuring footage of Willis playing with their children, she called her husband "pure love".
Willis's former wife, actress Demi Moore was also part of his birthday celebrations. She and Willis have three daughters together.
She posted footage of him singing with his family as they wished him happy birthday and give him a birthday pie.
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He was seen smiling and joining in the celebrations, and stumbling slightly after blowing out his candles.
Moore said: "So glad we could celebrate you today. Love you and love our family. Thank you to everyone for the love and warm wishes - we all feel them."
Willis became a household name in the 1980s and 90s after starring in blockbuster films such as Die Hard, The Sixth Sense, Armageddon and Pulp Fiction, along with the hit TV series Moonlighting.
He has also been nominated for five Golden Globes - winning one for Moonlighting - and three Emmys, where he won two.
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Valeurs Actuelles
Diplomatie de la paix : Pékin marque un point dans le Golfe
Le 10 mars, depuis Pékin, à l’issue de quatre jours de négociations gardées secrètes, les Saoudiens et les Iraniens ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques et la réouverture de leurs ambassades respectives. Sous les auspices de Wang Li, le patron de la diplomatie chinoise, les envoyés spéciaux des deux frères ennemis ont enterré la hache de guerre après sept années de brouille et de soutien à des factions armées adverses au Yémen, au Liban et en Syrie. Véritable déflagration diplomatique, cet accord promet de faire avancer plusieurs dossiers sensibles, à commencer par celui du programme nucléaire iranien. Le rôle joué par la Chine a été décisif.
Pékin, nouveau faiseur de paix au Moyen-Orient ?
En ayant réussi à amorcer le règlement d’un différend géopolitique majeur dans le Golfe Persique, Pékin envoie un signal clair à Washington. Puissance militaire encore prépondérante au Moyen-Orient, l’Amérique n’est plus l’unique faiseuse de paix. Cette victoire est à mettre au crédit de Xi Jinping, le président chinois qui vient d’être réélu, pilote de la nouvelle stratégie de « puissance pacifique et responsable » de l’Empire du Milieu sur la scène internationale. Selon Jeffrey Feltman, membre de l’influent think tank américain Brookings Institution, cet accord souligne l’échec de l’administration Biden à négocier avec les Mollahs sur le nucléaire et constitue une « gifle pour l’administration Biden ».
Ce succès diplomatique vient couronner plusieurs années d’efforts diplomatiques et commerciaux de la Chine dans le Golfe, où elle s’est imposée comme le principal partenaire économique de Riyad et Téhéran.
Nouvelle grande puissance régionale
L’Iran, qui est depuis 2006 sous sanctions occidentales, profite avec la Chine d’un débouché indispensable pour son pétrole et d’un fournisseur précieux de technologies. Toujours plus proche de Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, Téhéran soutient la vision d’un “monde multipolaire” portée par Vladimir Poutine et Xi Jinping, lequel dénonçait encore le 13 mars la « répression » américaine contre les pays qui n’appliquent pas les sanctions décrétées par Washington. Après avoir signé en 2021 un vaste accord stratégique sur vingt-cinq ans avec Pékin dans des domaines aussi variés que l’énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications, le président iranien Raïssi s’est rendu à Pékin, il y a un mois, pour une première visite d’Etat depuis plus de 20 ans.
La Chine s’est également imposée comme le premier partenaire commercial de l’Arabie Saoudite, dont elle est le principal client énergétique. La volonté du prince Mohammed ben Salmane de s’affranchir de la tutelle américaine s’est récemment accélérée. En octobre dernier, Riyad a refusé d’augmenter ses quotas pétroliers pour soulager les ménages américains confrontés à la flambée des cours, à la suite des sanctions appliquées contre le pétrole russe. Coïncidence ou pas, quelques semaines plus tard Xi Jinping était reçu en majesté à Riyad, dans un rapprochement bilatéral sans précédent.
Inquiétudes à la Maison Blanche
Les Etats-Unis sont sceptiques sur la portée et la mise en œuvre de l’accord. « Il reste à voir si l’Iran remplira ses obligations », a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche. Avec cet accord, Washington craint de perdre un peu plus la main sur les évolutions stratégiques de la région, que ce soit dans le règlement du conflit au Yémen ou dans l’avenir du programme nucléaire iranien. « Nous continuons à surveiller la Chine, qui tente de gagner de l’influence et de s’implanter ailleurs dans le monde, dans son propre intérêt égoïste », a toutefois averti le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby. Le prochain déplacement de Xi Jinping est très attendu. Mais cette fois à Moscou.
BBC
Are romance authors at risk from book-writing chatbots?
Sales of romantic fiction continue to boom, but with the genre often accused of being formulaic, are its authors at risk of being replaced by book-writing chatbots?
Julia Quinn is the author of the bestselling Bridgerton series of novels, which follow the love lives of eight siblings from a family of that name in 19th Century London.
She says that the inspiration behind the books started with a duke.
"Definitely the character of Simon came first," says Ms Quinn, in reference to the fictional Simon Basset, the brooding, troubled Duke of Hastings.
"I came up with this tortured character, and then I thought, 'okay, well, he needs to fall in love with somebody who comes from the exact opposite background'."
As the duke is estranged from his father, Ms Quinn decided that he needed "to fall in love with someone with just the best family ever that you could imagine in that time period". She adds: "And that's how the Bridgertons came around really, as a foil."
It is this sort of characterisation and human touch that helps to make romance novels enduringly popular - and lucrative for successful authors in the genre.
Seattle-based Ms Quinn is said to have more than 20 million books in print in the US alone, and the TV adaptation of Bridgerton is one of the Netflix's most-watched shows.
But is rapidly-advancing technology about to threaten the livelihoods of romantic fiction authors?
The problem is the release last autumn of ChatGPT - an advanced language processing technology, developed by OpenAI.
The artificial intelligence (AI) was trained using text databases from the internet, including books, magazines and Wikipedia entries. In all 300 billion words were fed into the system.
When prompted, ChatGPT can produce intricate writing that can appear to have been written by a human.
It has made many headlines, with particular concern that it can be used by students to write their essays.
ChatGPT can also be tasked to write pieces of fiction in a certain genre. And while the quality definitely isn't there yet, the technology will continue to get better.
OpenAI launched the latest version of ChatGPT this week, and other firms are working on rival systems.
Ms Quinn says she remembers reading some AI written romantic fiction a few years ago, "and it was terrible". "And so of course I said 'oh, it could never be a good one'."
And then ChatGPT arrived. "It makes me really kind of queasy," admits Ms Quinn. However she adds that she remains optimistic that human creativity will come out on top.
"I think so much in fiction is about the writer's voice," she says. "And I'd like to think that's something that an AI bot can't quite do."
Jill Rettberg, an expert on chatbots, says it is "really important" to just understand how they work.
"The autocorrect on your phone, if you say, 'I'm on my….' it will predict 'way'," says the co-director of the Center for Digital Narrative at the University of Bergen in Norway.
"All these GPT things are exactly the same, just prediction, but with much, much more text."
This innovation is unfolding during a romance-reading renaissance. Last year, sales of romantic fiction in the US shot up by 52.4%, compared with an increase of just 8.5% for adult fiction overall.
Meanwhile, sales of the genre in the UK have increased more than two fold over the past three years.
Jen Prokop, who co-presents the romance novel podcast Fated Mates, attributes part of this growth to social media. She says this helps fans connect with each other, and share their enthusiasm for the genre.
"Now with the rise of TikTok, podcasts, Twitter... romance readers are finding each other," says Chicago-based Ms Prokop, who also reviews and edits romance literature.
She adds that fans of the genre are also now far happier to admit it. "When we say romance is becoming more mainstream, or more popular, part of that, I think, is actually just that readers are saying, 'I'm not going to be ashamed of this anymore'."
Helen Hoang, bestselling author of romance books set in modern times, says there is now much more diversity in the genre, both in terms of the fictional characters and the writers. She claims this is also helping to bring more readers in the fold.
Her book The Kiss Quotient, published in 2018, tells the story of a young autistic woman who overcomes her fear of dating to fall in love with a man of Swedish and Vietnamese descent.
"And I felt like it inspired publishers to really get on board with bringing in diverse authors, and these books that were featuring new kinds of narratives that you hadn't seen before," says Ms Hoang from her home in southern California.
She adds that that she "can't see a robot or AI being able to create stories that really speak to the human experience, I just don't see it happening".
"My experience with writing and with reading is it's not good unless the author has felt it before," Ms Hoang says.
Yet she hopes that AI could in the future be used to help "make the writing process easier for authors, but it'll only be a tool, and it will never replace people".
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Victoria Baines, professor of information technology at Gresham College in London, says she can understand why some people think romantic fiction is "so formulaic". She adds that this is why it is in turn seen as a genre where you can get ChatGPT to "knock something out".
However, Jean Fullerton, chair of the Britain-based Romantic Novelists' Association, says that these critics are missing the point.
"One of the problems we have, of course, is that there's a preconceived idea of what romantic fiction actually is," she says.
"It's based on a very old and outdated model that most people think of in the 70s, the old bodice ripper, and all that sort of stuff. It's not all, you know, Mr Darcy, charging over the hills."
Ms Fullerton says that, by contrast, the romantic novel genre now encompasses all aspects of love and romance, from historical through to modern times, with modern challenges.
Julia Quinn attributes the enduring popularity of the genre in part to the promise of a happy conclusion to the story. "I think that there is something comforting and validating in a type of literature that values happiness as a worthy goal," she says.
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Valeurs Actuelles
Donald Trump fait son grand retour sur Facebook après deux années d’absence
Un retour en fanfare. Vendredi 17 mars, Donald Trump a partagé une vidéo avec sa communauté, sur ses comptes Facebook et YouTube, comme l’ont relaté plusieurs médias, dont BFM TV. Une première, depuis 2021, date à laquelle son profil avait été suspendu. L’ancien président des Etats-Unis a diffusé un spot de sa campagne, en vue de l’élection présidentielle de 2024. Dedans, figure un fragment d’une vidéo datant de son élection en 2016, dans laquelle il prononçait ces quelques mots : « Je suis désolé de vous avoir fait attendre. Des affaires compliquées. » Cette publication s’accompagne d’une légende dans laquelle on peut lire : « Je suis de retour. »
L’assaut du Capitole à Washington en 2021
Ce vendredi également, mais plus tôt dans la journée, la plateforme de vidéos en ligne YouTube avait fait savoir sur Twitter qu’elle mettait fin à la suspension de l’ex-chef de l’Etat. Comme pour Facebook, Donald Trump en avait été exclu le 7 janvier 2021 – période à laquelle il était encore le chef l’Etat –, à la suite de l’assaut du Capitole survenu la veille à Washington. Il lui était reproché d’avoir encouragé ses partisans à prendre part à cette attaque perpétrée contre le Congrès.
1/ Starting today, the Donald J. Trump channel is no longer restricted and can upload new content. We carefully evaluated the continued risk of real-world violence, while balancing the chance for voters to hear equally from major national candidates in the run up to an election.
— YouTubeInsider (@YouTubeInsider) March 17, 2023
Ce vendredi, sur son compte Twitter, YouTube a précisé qu’« à partir d’aujourd’hui, la chaîne de Donald J. Trump [n’était] plus restreinte et [pouvait] mettre en ligne de nouveaux contenus ». Le géant américain a ajouté avoir « évalué le risque de violences dans le monde réel » tout en ayant à cœur de permettre aux « électeurs d’entendre de manière égale les candidats nationaux majeurs à l’approche d’une élection ».
Valeurs Actuelles
[Entretien] Edouard Husson : “L’objectif pour les Etats-Unis est de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux”
Valeurs actuelles. Dans leur déclaration commune, Joe Biden et Ursula von der Leyen répètent à de multiples reprises que les sanctions contre la Russie ont été efficaces et ont affaibli le régime de Poutine. N’est-ce pas l’inverse qui s’est produit ?
Edouard Husson. Ursula von der Leyen travaillait aux sanctions contre la Russie avant même le déclenchement de la guerre, c’est pour cela qu’il est vital pour elle de déclarer que ces sanctions sont efficientes. Même chose pour les Etats-Unis. En réalité, les sanctions sont un échec. Malgré toutes les sanctions prises, l’économie russe est toujours debout. Hier, Poutine a déclaré qu’ils pourraient avoir des difficultés à long terme à cause de ces sanctions, mais qu’à court-terme, elles n’avaient pas fonctionné comme les Occidentaux l’espéraient.
Il faut regarder plusieurs choses : l’inflation a baissé en Russie, la récession n’a été que de 2,5 % quand on s’entendait à ce qu’elle atteignent les 8-10 % pour l’année 2022, et surtout, les sanctions ont accentué l’augmentation des prix de l’énergie, ce qui a, de facto, fait rentrer plus d’argent dans les caisses de la Russie. D’autant plus que les sanctions n’ont été mises en place que progressivement. Et surtout, les marchés de substitution, ont permis à la Russie d’écouler une partie de sa production vers l’Inde ou la Chine. On sait aussi que l’Inde a fait des bénéfices considérables. Il y a aussi, dans les eaux internationales, des pétroliers qui transfèrent du pétrole russe vers d’autres pétroliers, sans qu’on puisse connaître la provenance de ce pétrole.
Vous dites que ces sanctions contre la Russie avaient commencé avant même le début de la guerre ?
Il y avait des sanctions depuis l’invasion de la Crimée en 2014, mais je ne faisais pas référence à cela. Je parlais de la visite de madame von der Leyen à Washington en janvier 2022 et de la préparation de sanctions envers la Russie alors qu’on ne savait pas encore qu’il y aurait une invasion. C’est documenté.
Ces sanctions étaient déjà coordonnées avec les Etats-Unis ?
Oui absolument. Je me suis même demandé, à l’époque, comment on pouvait ainsi court-circuiter le Conseil européen. Le texte a été présenté au Conseil européen tel quel, déjà rédigé. J’imagine que la France et l’Allemagne avaient été mises au courant, mais madame von der Leyen a agi en tant que présidente de la commission en outrepassant largement les pouvoirs que lui donnent les traités européens.
Une action donc coordonnée alors que les impacts de ces sanctions ne sont pas les mêmes pour les États de l’Union européenne et pour les Etats-Unis. L’Europe n’a-t-elle pas, ce faisant, joué contre ses intérêts ?
Il y a une doctrine américaine qui remonte à une vingtaine d’années, qui a été formulée brillamment par un géopoliticien américain, George Friedman, qui a créé le think tank Stratfor, et qui disait qu’un des objectifs essentiels de la politique étrangère américaine devait être de couper les liens économiques entre l’Allemagne et la Russie. Et ce qu’on remarque aujourd’hui c’est que madame von der Leyen est rentrée dans cette logique, au risque de jouer, en effet, contre les intérêts de son propre pays.
Cet accord du 10 mars entre Biden et von der Leyen mentionne également le projet d’une coopération approfondie entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant l’extraction de minerai, « pour réduire les dépendances stratégiques non-voulues ». Il s’agit bien pour les Etats-Unis de s’affranchir de leur dépendance envers la Chine ?
Oui, l’idée c’est de trouver d’autres fournisseurs que la Chine concernant les terres rares. Mais l’objectif pour les Etats-Unis est aussi de rendre l’Union européenne plus dépendante d’eux. Par des livraisons directes avec le gaz naturel liquéfié. Je ne juge pas la volonté euro-américaine de se confronter avec la Russie et la Chine, cependant, ce qui me frappe c’est que c’est extrêmement improvisé. On réalise cette substitution d’approvisionnement dans les pires conditions possibles.
« Les pires conditions possibles », vous faites référence à la guerre en Ukraine ?
Oui. Ça peut être un choix de l’Union européenne et des Etats-Unis d’affronter la Chine et la Russie. C’est ce qui est en train de se passer. Après un an de guerre, on voit clairement apparaître une confrontation entre deux blocs. Pourquoi pas, si les Occidentaux pensent que c’est leur intérêt, mais je pense que ça a été extrêmement mal préparé. On voit que la Russie a pu mettre en place de nouveaux services commerciaux.
L’Arabie saoudite n’avait pas été mise au courant pas les Etats-Unis du bouleversement géopolitique qui se préparait, puisque aujourd’hui l’Arabie saoudite se réconcilie avec l’Iran sous l’impulsion de la Chine et commence à parler de transactions pétrolières en yuan, ce qui représente un camouflet énorme pour les Etats-Unis. L’état d’Israël reste très prudent pour ménager la Russie, donc le moins qu’on puisse dire c’est que tout ça est très improvisé, aussi bien du point de vue américain qu’européen.
Vous avez parlé de “blocs”, sommes-nous en train de vivre une deuxième Guerre Froide ?
Pour le moment, il est difficile de qualifier ce conflit, mais c’est ce qui semble se dessiner. On espère que ce conflit va rester froid. Mon hypothèse c’est que les Américains vont devoir négocier avec la Russie sur l’avenir de l’Ukraine et c’est pour cela qu’on assiste à une gesticulation autour de Taïwan pour donner l’impression qu’on ne cède pas face aux adversaires de l’Occident. La Chine a à la fois proposé une médiation et en même temps dit que si la médiation n’était pas acceptée, elle serait du côté de la Russie.
Les Américains essayent de sauver la face, car le jour où il faudra discuter avec la Russie à propos de l’Ukraine, ce sera une énorme perte de prestige pour eux. Les Occidentaux étaient persuadés, il y a quelques mois seulement, que la Russie allait s’effondrer à la suite des sanctions.
En lisant ce rapport et en vous écoutant, on a l’impression que ce sont les Etats-Unis qui imposent une ligne géopolitique et que l’Europe se contente de suivre…
Oui, c’est le cas. Je regrette qu’il n’y ait aucune autonomie stratégique de l’Europe dans la gestion de ce conflit. Personnellement, je suis étonné que l’UE soit aussi va-t-en guerre alors que sa mission d’origine c’est justement le maintien de la paix. Pour moi qui suis le conflit depuis des années, je vous renvoie à mon livre Paris-Berlin : la survie de l’Europe (Editions Gallimard, 2019), je considère que la France et l’Allemagne n’ont pas joué leur rôle en ne faisant pas appliquer les accords de Minsk et je pense que cette guerre était tout à fait évitable.
Quel pouvoir a réellement la Commission européenne si les états, la France par exemple, décidaient d’arrêter de livrer des armes à l’Ukraine ?
On est confrontés à la question de l’application des traités européens et d’une éventuelle dérive dans l’application de ces traités européens. Car même s’il existe un porte-parole pour la politique étrangère de l’UE, monsieur Josep Borrell, je ne vois pas ce qui dans les traités justifie que la Commission prenne autant d’initiatives.
Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne.
Je pense que c’est parce que les états la laissent faire, voire sont d’accord. Mais personnellement je suis très opposé à la dérive que j’observe dans les institutions européennes. On l’a déjà observée pendant la crise du covid, lorsque la santé, normalement compétence des états nationaux, a été prise en charge par la commission européenne. Et là je trouve qu’on est dans un cas similaire. Je pense qu’on assiste à une dérive fédérale de l’Union européenne.
Est-ce qu’on peut encore parler d’une politique de “défense” de l’Ukraine quand l’Occident cherche ouvertement à isoler la Russie de ses alliés commerciaux et militaires ?
Autant la majorité des pays à l’ONU a condamné l’attaque russe, autant la majorité des pays du monde n’a pas voté les sanctions. A part l’Amérique du nord et l’Europe, personne n’a accepté de voter les sanctions. Il y a eu une dizaine de délégations américaines en Inde pour essayer de la sortir de sa neutralité, mais celle-ci refuse toujours. Il faut avoir conscience du vrai rapport de force qui s’est installé.
Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions.
Aujourd’hui, c’est le monde occidental qui est isolé sur la question des sanctions russes et c’est un bouleversement géopolitique. On ne s’y attendait pas. Les grands pays d’Amérique latine sont neutres, l’Afrique n’a pas voulu, les pays du Golfe, l’Inde et la Chine non plus. Il n’y a que le monde anglo-saxon et l’Union européenne qui sont favorables aux sanctions. C’est un changement gigantesque du point de vue du rapport de force mondial.
Ce bouleversement géopolitique dont vous parlez ne justifie-t-il pas la politique atlantiste d’Ursula von der Leyen ?
Même si tout devrait plaider pour plus d’autonomie européenne, on a une atlantisation de la défense et de la politique européenne qui n’a jamais été aussi poussée. Objectivement, je pense que la vieille idée gaullienne d’une Europe européenne est morte. Peut-être reviendra-t-elle sous une autre forme un jour, mais en attendant on a un bloc atlantique de plus en plus soudé avec la possibilité de l’élargissement de l’OTAN à la Suède et la Finlande. Et il fait face au bloc de la Chine, de la Russie et de l’Iran. Car la Chine a besoin de la Russie, ne serait-ce que par rapport à Taïwan.
Et puis il y a le reste du monde qui souhaite la fin de la guerre mais ne désavoue pas la Russie sur le fond. Même si formellement, les pays membres de l’ONU n’ont d’autre choix que de condamner l’invasion. L’ONU est fondé sur la souveraineté des Etats et l’intangibilité des frontières, il est donc difficile de ne pas condamner l’invasion russe. En revanche, on a un basculement sur les sanctions, vous le voyez sur l’impact très négatif qu’a eu le gel des actifs russes par l’UE et les Etats-Unis et qui accélère la substitution d’un système monétaire multipolaire dominé par le dollar.
Sachant que d’autres sanctions sont annoncées, on imagine que la situation économique de l’Europe va continuer à s’aggraver dans les mois à venir…
Oui, malheureusement les sanctions ont eu un effet boomerang. Et ce qui est le plus difficile à comprendre dans cette situation c’est que l’Allemagne accepte absolument la politique américaine alors que le gaz russe, peu coûteux, était un des secrets de la compétitivité industrielle allemande. On voit que le chancelier Scholz est depuis le début, mal à l’aise et contraint, mais il ne s’est pas opposé aux Etats-Unis.
Quelles mesures aimeriez-vous voir l’Union européenne prendre dans le contexte géopolitique actuel ?
Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix.
Je pense que l’UE, si elle veut survivre en tant que telle, n’a pas d’autre choix que de se joindre à une médiation pour mettre fin au conflit en Ukraine. Et ce, avec la Chine. Parce que notre intérêt n’est pas d’entrer en confrontation avec la Chine. Ce que je souhaiterais c’est que l’Union européenne revienne à ses fondamentaux, c’est-à-dire la paix. Car la réalité sur le terrain c’est que la Russie grignote tous les jours le territoire ukrainien et a des capacités de frappe très destructrices. J’ai toujours pensé que plus tôt on mettrait fin à cette guerre, mieux l’Europe se porterait.
BBC
The revolution underway in India's diamond industry
Chintan Suhagiya is only 26, but already has seven years experience working in India's diamond industry.
Starting out, he ferried diamonds around his company, based in the world's diamond polishing capital, Surat in western India.
But over the years he learnt how to inspect diamonds and now he grades their quality, using specialist equipment.
His career has been transformed by a seismic shift in the diamond industry. Until two years ago, all the diamonds he inspected were natural - pulled from the ground at diamond mines.
Now he works with diamonds grown in special machines, part of the industry that barely existed 10 years ago but, thanks to improved technology, has seen explosive growth.
Lab-grown diamonds (LGDs) so closely resemble natural diamonds that even experts have to look closely.
"No naked eye can tell the difference between natural and lab-grown diamonds," says Mr Suhagiya.
"The natural diamonds and lab-grown diamonds are so similar that once, even after a lab test there was a confusion about the origin of a diamond. The diamond had to be tested twice to make sure that it was a lab-grown," he says.
Natural diamonds are formed at great heat and pressure deep underground and, since the 1950s, scientists have been trying to recreate that process above ground - resulting in two techniques.
The High Pressure High Temperature (HPHT) system is where a diamond seed is surrounded by pure graphite (a type of carbon) and exposed to temperatures of about 1,500C and pressurised to approximately 1.5 million pounds per square inch in a chamber.
The second process is called Chemical Vapour Deposition (CVD) and involves putting the seed in a sealed chamber filled with carbon-rich gas and heating to around 800C. The gas sticks to the seed, building up a diamond atom by atom.
While those techniques emerged in the late 20th Century, it's only in the last 10 years that the process has been refined so that lab-grown diamonds can be made at the right price and quality to be sold as jewellery.
"In the beginning, it was harder, because there were very few machines and very few scientists able to do it... over the last seven years, as more expertise became available in the market, we've seen really big growth," says Olya Linde, a Zurich-based partner with Bain and Company's Natural Resources practice.
Ms Linde says that since the early 2000s the cost of producing lab-grown diamonds has halved every four years.
These days, a one carat diamond - a popular size and common in engagement rings - made in a lab would be around 20% cheaper than its naturally-formed equivalent.
Those falling costs have attracted entrepreneurs.
Snehal Dungarni is the chief executive of Bhanderi Lab Grown Diamonds, which he started in 2013. It uses the CVD process to make diamonds.
"We are able to monitor the growth of the diamond, atom by atom, at the highest degree of purity.
"Comparatively they are cost and time-effective and save mining and extraction costs - making them human and environmentally kind," he says.
India has long played a key role in the diamond industry - it's estimated that nine out of 10 of the world's diamonds are polished in Surat.
Now the government wants India to become a key player in the lab-grown diamond business.
The nation already produces around three million lab-grown diamonds a year, accounting for 15% of global production, according to the Ministry of Commerce and Industry. China is the other big producer, with a similar market share.
In January, in an effort to boost the sector further, the Indian government abolished a 5% tax on imported diamond seeds and announced funding to help India develop its own diamond seed production.
"As global prosperity increases, the demand for diamonds will increase," says Vipul Bansal, joint secretary at the Ministry of Commerce.
More technology of business:
With 30 years in the traditional diamond industry, Hari Krishna Exports is India's leading producer of cut and polished diamonds.
But this year director Ghanshyambhai Dholakia founded a lab-grown diamond business.
"In the next three to four years, we will see a massive demand and growth in lab-made diamonds," he predicts.
But will the new business take market share from his traditional diamond business?
"Both natural and lab-made diamonds cater to different consumer segments. And demand exists in both segments," says Mr Dholakia.
"LGD has opened a new consumer market - middle class in India - who have money and will be able to afford a lab-grown diamond," he says.
It might take some time for that market to take off in India, though. Most LGDs made in India are exported to the US.
"The Indian market is still not ready, so we as council are promoting exhibitions and events to create a place for LGDs. In three to four years India will be ready," says Shashikant Dalichand Shah, chairman of the Lab Grown Diamond and Jewellery Promotion Council.
Mr Shah is chairman of Nine Diam, a diamond trading company founded by his great grandfather.
He agrees that manufactured diamonds will have a very different place in the market from those that have been mined.
"A diamond made in a laboratory or a factory is an artificial diamond. So a buyer who knows and loves diamonds will always go for a real diamond," he says.
He adds that the relative scarcity of natural diamonds means they will hold their value better.
"Lab-grown diamonds lose their value after buying, whereas in a natural diamond 50% of the value is retained after buying," he says.
While that may be the case, lab-grown diamonds offer jewellery designers greater flexibility.
"Natural diamonds are so expensive you always want to maximise the diamond from the natural stone. Lab-grown diamonds you can design as you want," says Ms Linde.
"We've seen jewellery where they have cut holes in the diamonds so they dangle and sparkle more."
The world's biggest jeweller, Denmark's Pandora, is switching to lab-grown diamonds. Explaining the move in 2021, the company's chief executive said it would broaden the market for diamonds and make his business more environmentally friendly.
Back in Surat, Chintan Suhagiya is happy with his move into the LGD industry, and thinks many others will find work in the sector.
"The lab-diamond industry is going to provide jobs to millions. This will be an unstoppable industry," he says.
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Reza Pahlavi : “Les Iraniens veulent un changement de régime”
En quelques mois, Reza Pahlavi, 62 ans, fils aîné du dernier chah d’Iran renversé par la révolution islamiste de 1979, est devenu l’une des voix incontournables de l’opposition iranienne. Celui qu’on décrivait discret, presque en retrait, apparaît soudain tel un animal politique, multipliant les rencontres avec la diaspora iranienne, les dirigeants internationaux et les journalistes. Bien sûr, pour certains, il incarnerait une continuité avec le régime autoritaire de son père. Vouloir le réduire au rôle de “fils de” serait une erreur. D’abord, parce qu’il se défend de vouloir restaurer la monarchie en Iran. Ensuite, parce qu’il s’est forgé une solide culture politique et qu’il est parfaitement en phase avec les attentes de la jeunesse iranienne. « Le peuple décidera. Ma seule condition, c’est le principe démocratique, ainsi que la séparation de l’Église et de l’État, sinon on ne s’en sortira jamais », dit-il.
Après une réunion au Sénat, puis un rendez-vous avec un ancien ministre des Affaires étrangères, il nous reçoit à la table d’un restaurant parisien, sous protection discrète de ses gardes du corps. Affable et souriant, il s’exprime avec assurance, sans langue de bois. On le sent déterminé, habité par sa mission. Il se sait légitime : de Téhéran à Ispahan en passant par Machhad, son nom est fréquemment scandé par la jeunesse de son pays. Une étude du groupe d’analyses et de mesures des attitudes en Iran (Fondation Gamaan, installée aux Pays-Bas), effectuée via Internet auprès de 200 000 Iraniens et publiée mi-janvier, rapporte que si « 80 % des personnes à l’intérieur du pays soutiennent les manifestations », 85 % se prononcent en faveur de la formation d’une coalition d’opposition composée des diverses tendances politiques. Son nom figure aux côtés de la journaliste activiste Mahsi Alinejad et de l’avocate dissidente Nasrin Sotoudeh, qui vit en résidence surveillée en Iran.
Certain que la chute du régime islamiste est inéluctable, Reza Pahlavi a conscience que l’avenir de l’Iran sera déterminé à la fois par la concertation et le soutien des démocraties occidentales.
Sortir du statu quo sur le nucléaire
Sur les raisons de sa tournée européenne, qui l’a conduit à la conférence sur la sécurité de Munich – à laquelle aucun représentant du régime des mollahs n’était convié -, puis en France, au Royaume-Uni et en Belgique, il indique : « Il faut expliquer commentfaire opposition à la République islamique, quels sont les éléments clés qui faciliteraient sa chute, quel sera le scénario de transition pour parvenir à la démocratie […]. D es pays occidentaux, telles la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, peuvent nous faciliter la tâche et nous permettre d’agir concrètement. On ne peut plus rester dans le statu quo des négociations sur le nucléaire sans anticiper un changement de régime et sans être préparé à une alternative. C’est la raison pour laquelle le message que nous adressons aux dirigeants occidentaux est : vous avez donné suffisamment de temps à la République islamique pour changer et elle n’a jamais rien fait en ce sens. Vous ne pouvez plus lui faire confiance. Aujourd’hui, la société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider, sinon rien ne bougera. Il faut donc changer de paradigme […]. Il y a deux éléments importants pour aider les Iraniens : leur assurer l’accès à Internet, qui permet de coordonner la communication entre l’intérieur et l’extérieur du pays, et aider au financement d’une caisse de soutien aux ouvriers en grève pour pouvoir maintenir la pression sur le régime. »
La société iranienne réclame votre soutien, mais il faut que vous ayez la volonté de l’aider.
Confiant, Reza Pahlavi déclare : « Nous assistons au début d’une nouvelle phase. Les instances européennescommencent à considérer que l’opposition iranienne incarne l’alternative. »
Le 28 février dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) annonçait avoir détecté en Iran des particules d’uranium enrichi à 83,7 %. À peine moins que les 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique. Le ton grave, Reza Pahlavi l’assure : « La chute du régime aura un effet immédiat sur la menace nucléaire, mais aussi sur le financement des groupes terroristes. Elle permettra également une inflexion de la problématique migratoire, notamment en Syrie, qui concerne directement l’Europe. »
L’Iran peut être un grand partenaire pour la France
S’agissant du soutien de la France réclamé par les opposants iraniens, il considère qu’elle y trouvera son intérêt une fois l’Iran débarrassé des mollahs : « Vous le savez, l’Iran peut être un partenaire important pour le gaz et le pétrole face au chantage de Poutine […]. Notre pays doit toutefois avoir une stratégie économique de l’après-pétrole à travers des investissements extérieurs provenant de grandes entreprises. Il faut notamment miser sur les énergies renouvelables et le tourisme, avec les infrastructures qui vont avec sur le plan du transport portuaire, des terminaux aéroportuaires et des chemins de fer. Il y a tant de choses à envisager pour ce pays de presque 90 millions d’habitants, particulièrement attirant pour les investisseurs étrangers, à condition que les normes internationales et la transparence soient respectées. Selon moi, ce type d’investissement serait immédiatement générateur d’emplois dans plusieurs secteurs. »
Sur le rôle des Américains et l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ( Joint Comprehensive Plan of Action ou JCPoA), véritable casse-tête pour les Occidentaux, le prince, qui vit en exil aux États-Unis, est sévère : « Je pense que l’action de l’opposition iranienne est mieux comprise en Europe qu’aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle je porte d’abord mon regard vers elle. Concernant les États-Unis, je pense que leur obsession de vouloir réanimer le cadavredu JCPoA fait figure de rêve inatteignable d’une administration américaine qui veut juste assurer le suivi de celle d’Obama, comme si celle-ci ne s’était pas trompée depuis le début. Cet accord n’était pas bon. Les enquêteurs de l’AIEA ont dit à maintes reprises qu’ils avaient pris le régime iranien en flagrant délit de mensonge. »
Concernant la nécessité de voir l’Europe inscrire le corps des gardiens de la révolution sur la liste des organisations terroristes, il prévient : « Ils sont le bras armé de Khamenei, qui les utilise pour se maintenir au pouvoir. C’est une véritable mafia qui contrôle le pays. Or, ce n’est pas avec une mafia que l’on peut négocier quoi que ce soit. Les affaiblir, c’est affaiblir le régime et réduire la menace régionale. Les placer sur la liste des organisations terroristes, c’est aussi leur faire savoir que leurs jours sont comptés et que s’ils veulent faire défection, ils ont intérêt à le faire vite, parce qu’ils ne survivront pas. »
Il insiste également sur la menace d’un Iran allié avec la Russie, « qui représente un danger pour l’Europe », les Iraniens fournissant depuis plusieurs mois des drones kamikazes Shahed aux Russes. « L’Iran et la Russiesont partenaires dans les crimes commis à l’encontre du peuple ukrainien. La République islamique dépend du soutien russe au niveau militaire, mais aussi en ce qui concerne ses infrastructures. Les mollahs sont en fait pris dans un jeu sinistre avec la Russie, peut-être parce qu’ils pensent que cette stratégie représente leur ultime chance de survie. »
Alors que, ces dernières semaines, Israël a bombardé des sites militaires en Iran, il met en garde : « Si on veut éviter un conflit, il faut aider le peuple iranien. Si l’Occident, par erreur d’analyse, persiste à faire en sorte que le régime iranien continue d’exister, Israël pourrait vouloir se défendre et procéder, sans attendre un feu vert américain, à une attaque préventive militaire. Je pense qu’Israël ne souhaite pas de confrontation, mais celle-ci peut se produire. » Une analyse en forme d’avertissement que l’on entend de plus en plus chez les Iraniens de l’intérieur.
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Nigeria : le calvaire des chrétiens
Âmes sensibles s’abstenir. Les témoignages des chrétiens nigérians persécutés par Boko Haram sont glaçants. Au-delà de l’imaginable. Comme celui de la jeune Maryamu Joseph, enlevée à l’âge de 7 ans et restée prisonnière neuf ans de Boko Haram, avant de réussir à s’enfuir. La jeune fille parle d’esclavage, de torture et d’agonie, pour résumer sa terrible épreuve. Elle ne compte pas le nombre de chrétiens assassinés sous ses yeux. Elle a vu couler tellement de sang… De ses tortionnaires, elle dit qu’ils n’accordent aucune valeur à la vie. Ils l’ont convertie de force à l’islam et quand elle a eu 10 ans, les terroristes ont voulu la marier à l’un des leurs. Son refus lui a valu d’être enfermée dans une cage sans en sortir une seule fois pendant une année entière ! La pauvre enfant a encore vu l’un de ses frères être décapité sous ses yeux, ses mains, ses jambes coupées… Après s’être échappée du camp dans lequel elle était détenue, en juillet de l’année dernière, elle a été prise en charge dans un centre de traumatologie où elle se remet lentement de ces longues années de calvaire. Elle aimerait, à terme, étudier le droit pour défendre les sans-défense.
Le Nigeria est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens dans le monde.
L’histoire de Janada Marcus, âgée aujourd’hui de 22 ans, est tout aussi abominable. Alors que sa famille avait déjà été attaquée deux fois par Boko Haram, lors d’une troisième persécution, en octobre 2018, les terroristes, menaçant le père de famille d’une machette pointée sur son front ont voulu l’obliger à avoir un rapport sexuel avec sa propre fille. L’homme a déclaré préférer mourir plutôt que de commettre cette abomination. Il a été décapité sur-le-champ, sous les yeux de sa femme et de sa fille. La pauvre enfant a encore été capturée en novembre 2020 par Boko Haram, puis torturée pendant six jours. Libérée, elle a dû passer les six mois suivants dans un centre de traumatologie construit par l’association Aide à l’Église en détresse.
Malheureusement, les histoires aussi atroces que celles de ces deux jeunes filles sont légion. Le Nigeria est considéré comme l’un des pays les plus dangereux pour les chrétiens dans le monde. Il était classé en sixième position, en 2022, dans l’indice mondial du terrorisme de l’Institute for Economics & Peace. Le pays compte plus de 46 % de chrétiens, et les religieux évoquent une véritable guerre de religion, pour islamiser le pays. Un évêque dénonce même une conspiration du silence sur la persécution des chrétiens. Plus de 5 000 d’entre eux auraient été exécutés par les terroristes de Boko Haram entre 2011 et 2022. En 2022, où 28 prêtres ont également été kidnappés, quatre d’entre eux assassinés.
Aide à l’Église en détresse œuvre sans relâche auprès de chrétiens nigérians pour les soutenir dans l’épreuve. Entre 2018 et 2022, l’association a réussi à investir plus de 8 millions d’euros dans des projets aussi variés que la construction ou la reconstruction d’infra structures, ainsi que la formation et l’aide humanitaire jusqu’à la prise en charge des blessés. Mais le travail à réaliser reste immense : le pays compte des centaines de veuves, d’orphelins, de personnes âgées persécutées…
www.aed-france.org
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Le nouveau livre de Donald Trump dévoilera ses échanges épistolaires avec Elizabeth II, la princesse Diana et Barack Obama
Donald Trump prépare son retour. Alors que la popularité de l’ancien locataire de la Maison-Blanche s’améliore au sein des républicains depuis le mois de février, ce dernier a annoncé la prochaine publication de son livre Letters to Trump, soit « Lettres à Trump » en français.
Ce livre sera publié le 25 avril prochain et relatera les conversations épistolaires échangées avec plusieurs personnalités de divers milieux tels que la politique, le divertissement, le cinéma ou encore les affaires. Ce n’est pas moins de 150 lettres que les lecteurs pourront découvrir, venant entre autres de la reine Elizabeth II, Barack Obama, Oprah Winfrey, ou encore Kim Jong Un, relaie le Huffington Post.
« Chacun d’entre eux m’a léché les bottes »
Donald Trump a d’ores et déjà commencé la promotion de son livre prochainement publié. Dans le média Breitbart News, l’ancien président des États-Unis n’a pas hésité à étriller ses correspondants. « Je les ai tous connus – et chacun d’entre eux m’a léché les bottes, et maintenant, je n’ai plus que la moitié d’entre eux qui me lèchent les bottes », a-t-il ainsi déclaré au média conservateur.
Parmi ces 150 lettres, une bonne partie d’entre-elles ont été envoyées avant que Donald Trump ne se lance dans l’aventure présidentielle. Invité également à Breitbart News, son fils Donald Trump Jr. s’est amusé de la vitesse à laquelle toutes ces personnalités ont retourné leur veste à l’annonce de la course pour l’élection présidentielle de son père. Ce livre « montre exactement ce qu’ils ressentaient pour lui, et à quel point a été simulé leur dédain à son encontre », a ainsi expliqué le fils aîné de Donald Trump.
BBC
Putin in Mariupol: Russian leader visits occupied Ukrainian city
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Russian state media have reported that President Vladimir Putin paid a surprise visit to Mariupol, a Ukrainian port city captured by Russian forces after they pounded much of it to ruins.
In an official video the Russian president can be seen driving a car through streets at night and visiting various locations.
It is understood that Putin visited the city's Philharmonic Hall - the same building the UN warned was to be used to stage trials of Ukrainian troops who held out against Russian forces for months in Mariupol's massive Azovstal iron and steel plant.
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Grèves contre la réforme des retraites : jusqu’au-boutisme et dérapages
Emmanuel Macron pensait en avoir terminé avec les syndicats, comme il a détruit la gauche et la droite avec son hold-up lors des présidentielles de 2017 et 2022. Mais la réforme des retraites leur a redonné vie. Pire, et l’Élysée ne l’avait pas prévu, les organisations syndicales se sont liguées contre le gouvernement Borne, qui aligne les maladresses avec un rare professionnalisme. La nature a horreur du vide. Face à l’obstruction orchestrée par les députés de la Nupes à l’Assemblée nationale, qui a empêché tout débat serein sur la réforme et à une opposition qui ne dit pas si elle est pour ou contre ce projet, les syndicats s’affirment comme les seuls contradicteurs du gouvernement. Ils ne se privent pas de le montrer : CGT, Sud-Rail, CFDT… qu’ils soient réformistes ou contestataires, tous se succèdent sur les plateaux des chaînes d’info.
Des vérités et des contre-vérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées.
Il est vrai que ces jusqu’au-boutistes biberonnés à l’idéologie communiste sont d’excellents clients alignant les punchlines face aux représentants de la majorité et à des ministres qui encaissent ces petites phrases balancées tels les uppercuts d’un boxeur.
Face à l’absence de réaction du gouvernement ou de l’opposition, les syndicats jouent une surenchère extrêmement dangereuse qui, dans le cas de la CGT, s’explique par la proximité du congrès pour trouver un successeur à Philippe Martinez. Sur les plateaux de télé, ils égrènent leurs idées d’extrême gauche, assènent leurs vérités et contrevérités à côté desquelles Cuba et la Corée du Nord passeraient pour des démocraties éclairées. Tous rêvent sans doute encore du grand soir, renverser le gouvernement et le capitalisme. Il est pourtant urgent d’entendre ce qu’ils disent.
Olivier Mateu, entre Staline et Mélenchon
Il se « fout d’être traité de stalinien ». « J’assume ! » dit-il. À 48 ans, le candidat à la succession de Philippe Martinez, Olivier Mateu, est l’homme clé de la CGT des Bouches-du-Rhône, l’une des plus importantes de France avec plus de 32 000 adhérents. Ce forestier-sapeur, détaché et payé par le conseil départemental, a adhéré dès l’âge de 12 ans aux Jeunesses communistes. Né à Port-de-Bouc d’un père soudeur, responsable local de la CGT et du Parti communiste français, la lutte des classes, il connaît : « Oui, on revendique clairement des conceptions de classe. » Dans son bureau, des portraits de ses idoles : Hugo Chávez, Fidel Castro, Che Guevara, Nicolas Maduro, ainsi qu’un drapeau palestinien et une affiche franco-française de la CGT remontant à 2016 avec le slogan : « la police pour les voleurs, pas pour les travailleurs ».
Depuis quelques jours, le syndicaliste défraie la chronique avec ses prises de position, pas tant sur la réforme des retraites que sur la guerre en Ukraine. Interrogé par le journal la Provence puis sur CNews, il assure qu’il s’agit « d’une guerre entre les capitalistes américains et les capitalistes russes et comme dans toutes les guerres, ce sont les travailleurs et les populations qui morflent ». S’il se défend d’être pro-Poutine, il affirme « ne pas cracher sur la période où la Russie et l’URSS se revendiquaient du socialisme ».
Et pour cause : en 2019, Olivier Mateu, déjà secrétaire général départemental CGT, a obtenu l’adhésion de sa fédération à la Fédération syndicale mondiale (FSM), autrement dit à l’internationale syndicale révolutionnaire (que la CGT avait quittée lors de la chute de l’URSS). Laquelle FSM avait soutenu, l’an dernier, les séparatistes pro-Russes dans le conflit ukrainien, scandant que « la FSM était et reste contre les pratiques fascistes du gouvernement ukrainien qui est une marionnette des États-Unis et de l’Otan ». À propos de fascisme, Olivier Mateu déclamait déjà lors d’une manifestation contre la réforme des retraites, en janvier 2020 : « On va répondre par la lutte, on sait d’où on vient, les nôtres, ils n’étaient pas du côté des Allemands. Le Medef, il ne peut pas s’enorgueillir de ça. »
Ambiance violente. Celui qui menaçait, il y a quelques jours, le préfet de « mettre le feu département », voire de déclencher la guerre à la première réquisition, affirme d’ailleurs que « la violence est du côté des travailleurs ». Et de confier à Mediapart : « Pour certains, je suis stalinien, pour d’autres, je suis mélenchonien, pour beaucoup, je suis un dangereux gauchiste. Le plus emmerdant, ce serait d’être rien ! »
Sébastien Menesplier, Robin des Bois de l’Énergie
Pour le secrétaire de la fédération CGT Mines-Énergie, originaire de Gironde, la situation est claire. « On s’arrêtera quand on aura gagné le retrait de la réforme des retraites », a récemment annoncé, sur BFM TV, cet homme qui a commencé sa carrière, en 1994, à la centrale nucléaire de Blaye en tant qu’électrotechnicien. Il y découvre le syndicalisme : « On m’explique que c’est la CGT qui commande ici, se souvient-il dans un portrait publié dans Libération. On me dit : “Jeune, t’as intérêt à bien choisir ton camp”. » En 1996, il adhère donc à la CGT et, trois ans, plus tard au Parti communiste. Entre l’atome et la CGT, il fait son choix : il devient secrétaire de section en 2002 et six ans après, arrive au siège de la CGT, à Montreuil. En 2017, il prend la tête de la FNME-CGT, poste où il est réélu.
« Le syndicalisme de lutte, c’est tout ce qui fait sens pour moi ! » clame-t-il dans Libération. Quitte à « mettre la France à l’arrêt », reconnaît-il sur BFM TV, et à la plonger dans le noir. Cela repose sur « la convergence des ports, des docks, des cheminots, des industriels ». En clair, il faut chaque fois monter d’un cran pour peser toujours plus sur l’économie en agissant, d’abord, sur l’outil de travail face à un gouvernement qu’il trouve « arc-bouté » ! L’hôpital qui se moque de la charité… Tous les moyens sont bons, « l’occupation des sites stratégiques, très certainement dans les industries électriques et gazières, la baisse de la production d’électricité ».
Premiers visés, les politiques : « On va aller les voir dans leurs permanences, on va aller discuter avec eux, et puis si d’aventure ils ne comprennent pas le monde du travail, on les ciblera dans les coupures qu’on saura organiser », prévenait-il, voilà quelques semaines. Des menaces suivies d’effets : « Les Robin des Bois ont agi vis-à-vis de l’intérêt général », a-t-il considéré sur LCI. Le secrétaire fédéral est conscient des conséquences locales : « La grève va de pair avec la désorganisation du travail dans les entreprises. » Après lui, le déluge ?
Fabien Villedieu, pro de la grève reconductible
On reconnaît le délégué syndical Sud-Rail moins à sa détermination qu’à sa casquette vissée sur la tête : « Le gouvernement ne reculera pas uniquement avec des journées de 24 heures. Donc, on a été au bout de cette stratégie, maintenant, on passe la seconde », a-t-il averti sur Franceinfo. Sa passion pour la lutte syndicale remonte à ses années de lycéen, à Toulouse, où il a manifesté contre le plan Juppé avant d’adhérer d’abord à la CGT puis de passer chez Sud-Rail, en 2001. Le 2 juin 2003, il est muté à Paris. « Le 3, j’attaquais une grève de neuf jours pour défendre les retraites. Ma façon à moi de dire bonjour au patron ! » se targue-t-il à 20 Minutes. La retraite, déjà !
Le mantra de Fabien Villedieu, conducteur de train sur la ligne D du RER, est aujourd’hui la grève reconductible pour faire plier le gouvernement : il en parle depuis un mois. « C’est l’élément le plus efficace pour gagner, revendique-t-il sur BFM TV. On a attendu la fin des vacances pour mettre en place la grève reconductible, ce n’est pas pour reprendre le travail trois jours après. »
À ceux qui douteraient du succès face à l’essoufflement, le cheminot tance les salariés de la SNCF : « Mais ouvrez les yeux, bordel ! Six manifestations en un moins d’un mois, dont quatre qui dépassent le million, c’est historique. » Adepte du toujours plus, il veut « cranter la mobilisation », même s’il concède que la grève reconductible ne prend pas autant qu’il l’aurait voulu. Cela dit, la grève des éboueurs à Paris et de certains agents à la SNCF montre que le mouvement social contre le projet de réforme des retraites reste fort.
Benjamin Amar, le provocateur
Prof d’histoire-géo dans un lycée de Créteil, il est le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne et, surtout, un grand habitué des plateaux télé. Il est sans conteste l’un des plus violents des syndicalistes sur les chaînes d’info. Il vocifère, monopolise le débat, coupe la parole de ses interlocuteurs… rien ne l’arrête. Comme quand il provoque Pascal Praud en dénonçant le présentateur comme un « partisan du gouvernement ». Amar menace. Encore récemment, également sur le plateau de CNews : « Si le gouvernement veut s’amuser à jouer la carte de la répression syndicale, il va se retrouver avec un cocktail explosif. » À quelle “répression syndicale” fait-il allusion ? Il ne s’encombre pas des détails, on n’en saura rien.
Benjamin Amar exulte, affirmant que de mémoire de syndicaliste, il n’a jamais vu une telle mobilisation contre une réforme. Certes, les manifestants sont nombreux, mais les records dans la rue sont loin d’être explosés ! Il n’hésite pas à asséner, encore, dans un débat sur Sud Radio, le 7 mars, qu’il n’y a aucune urgence pour le financement des retraites. Selon lui, si Mme Borne était un tant soit peu honnête, elle communiquerait les « solutions alternatives » que ses camarades lui ont mises sous le nez. Solutions que le gouvernement aurait balayées, ajoute-t-il, au motif que ça ne l’intéressait pas. Le porte-parole de la CGT du Val-de-Marne n’entre jamais dans le concret et on attend toujours le détail de ses fameuses “solutions alternatives”. Il ose prétendre que la réforme des retraites n’était pas au cœur de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron !
L’homme a été un moment présenté comme une figure montante au sein de la CGT, potentiel candidat à la succession de Philippe Martinez. Jusqu’à ce qu’il soit suspendu de tous les mandats, en février 2022, après une accusation de viol que la justice a classée sans suite, et en dépit de sa réintégration.
Lionel Arbiol dans la quatrième dimension économique
Le délégué CGT de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, commente régulièrement les mouvements de grève dans l’énergie, un des secteurs les plus durs de la CGT. Évoquant le début de pénuries de carburants, il y a quelques jours, il prédisait déjà une situation similaire à celle de l’automne dernier, lorsque les files d’attente s’allongeaient devant les rares stations-service approvisionnées.
Actuellement, le syndicaliste explique que la réforme des retraites ne servirait pas à financer les retraites, mais serait utilisée pour la réindustrialisation de la France et les réformes de la santé et de la justice ! Il avance que ces secteurs ont été sinistrés par les gouvernements libéraux et qu’aujourd’hui il s’agit de faire payer la note aux Français. Tout un programme !
Valeurs Actuelles
Réforme des retraites : la grève des éboueurs à Paris reconduite jusqu’au 20 mars
La colère gronde et les déchets vont continuer à s’amonceler dans les rues de la capitale où plusieurs milliers de tonnes de déchets traînent. En marge du mouvement de contestation né du projet de loi concernant la réforme des retraites, les éboueurs parisiens sont en grève depuis plus d’une semaine maintenant. Ce mardi 14 mars, nos confrères de BFM TV ont appris que ce mouvement de grève devrait se poursuivre jusqu’au lundi 20 mars. Au moins. Selon les éléments dont dispose la chaîne d’information, la reconduction de cette mobilisation a été votée ce jour, au cours de la matinée, à l’occasion d’une assemblée générale organisée à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), au niveau du site d’incinération de cette commune.
Contre la mairie d’Anne Hidalgo, la colère monte
Depuis plusieurs jours, maintenant, les éboueurs et les agents bloquent cet incinérateur que possède l’agence métropolitaine des déchets ménagers (Syctom). Dans le détail, ce mardi, Julien Lejeune, agent de maîtrise assainissement à la mairie de Paris et délégué CGT, a confié dans la presse ces propos cités par BFM TV : « Nous avons voté la reconduction de la grève au moins jusqu’au 20 mars. » Deux autres incinérateurs, qui se situent à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), sont aussi à l’arrêt depuis lundi, à l’initiative de syndicalistes de la CGT Energie, notent nos confrères. Quant à l’incinérateur qui se trouve à Romainville (Seine-Saint-Denis), il est saturé.
Cette situation a été vivement commentée dans l’espace médiatique. Plusieurs membres du gouvernement ont pointé du doigt la gestion de la situation par Anne Hidalgo. C’est notamment le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a écrit ces propos sur Twitter, le 12 mars : « Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Énième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. » Quant à la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, Olivia Grégoire, elle a jugé sur le même réseau social que la mairie de Paris « ne répond[ait] pas à l’appel et s’entêt[ait] dans une opposition idéologique au mépris des Parisiens et de sa mission de service public ».
Valeurs Actuelles
Grève du 7 mars : la CGT veut “mettre à genoux l’économie française”
La CGT prévoit de frapper fort mardi 7 mars. En vue de cette journée de mobilisation contre la très critiquée réforme des retraites, le syndicat a réuni ses troupes jeudi 2 mars à son siège à Montreuil. Les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT (Ports et Docks, Cheminots, Industries chimiques, Verre et Céramique et Mines-Energie) étaient présents et se sont montrés prêts à durcir le mouvement. Auprès de ses équipes, la CGT a donc présenté son plan d’action pour le 7 mars. Le mot d’ordre : « Mettre à genoux l’économie française » à partir de mardi prochain, rapporte Libération.
Vers une grève reconductible
Un accord a été conclu pour mettre en place « une grève reconductible par période de 24 heures », a d’ailleurs annoncé Laurent Brun de la CGT-Cheminot. La grève débutera dès le 6 mars au soir et a déjà été rejointe par d’autres organisations syndicales du secteur ferroviaire. « Malgré le nombre de gens dans les manifestations, malgré les sondages, le gouvernement déroule son projet. Le débat, ils s’en contrefoutent », s’est agacé Laurent Brun, comme le rapporte Libération. Le syndicaliste a encore fait savoir que la CGT était désormais « dans le rapport de force ».
Le secrétaire de la fédération de la chimie, Emmanuel Lépine, a aussi laissé éclater sa colère, appelant à « désorganiser partout et au maximum la production » en France. « La grève reconductible sera effective dans l’ensemble des raffineries françaises », a-t-il ainsi annoncé comme le relate Libération. Si les dockers mènent déjà quelques opérations à travers des « arrêts d’heures supplémentaires et des shifts exceptionnels », ils prévoient une grève de 48 heures les 7 et 8 mars, et même des « ports morts » pour la seconde journée, indique Le Figaro.
D’autres secteurs touchés
Dans le secteur de l’énergie, le secrétaire de la fédération Sébastien Menesplier a promis « une semaine noire », parlant de « coupures ciblées » ou de « blocages de sites stratégiques ». Selon les informations du Figaro, d’autres fédérations devraient se joindre au mouvement. C’est le cas des secteurs du commerce, de la construction, du bois et de l’ameublement.
BBC
Israel protests: Thousands march against Netanyahu court reform
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Tens of thousands of Israelis have marched again in nationwide protests against the government's plan to curb Supreme Court powers.
This is the 11th week of mass demonstrations, as opponents of the reforms accuse right-wing Prime Minister Benjamin Netanyahu of undermining judicial independence.
Mr Netanyahu, who is on trial on corruption charges, says his aim is to restore a balance of power between the government and Israel's top court.
The escalating protests have impacted on the economy and prompted a threat by some military reservists to defy call-up orders.
Valeurs Actuelles
Notre-Dame vogue vers 2024
Le compte à rebours est lancé. Le président Macron avait lui-même fixé le délai de reconstruction de Notre-Dame à cinq ans, au lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, avant de confier le chantier de restauration au général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui a maintenu le cap. « Quand on fixe une mission, on fait tout pour la réussir. Je n’ai jamais douté que cela serait un combat, qu’il faudrait se battre. Mais nous sommes bien partis pour y parvenir : là où il y a une volonté, il y a un chemin », nous assure le militaire. Et c’est désormais les compagnons et artisans d’art qu’il souhaite à la fois valoriser et encourager.
Combien d’artisans mobilisés ? Plus de 500 travaillent chaque jour dans la cathédrale et près d’un millier à travers la France. Les travaux sont de toute nature, de la reconstruction des voûtes à la restauration intérieure des sculptures ou des décors peints, en passant par le remontage des vitraux et du grand orgue à présent restaurés, ou encore la construction de la charpente en chêne de la flèche, en Meurthe-et-Moselle. Ils font appel à des savoir-faire ancestraux comme à des techniques contemporaines. « Nous sommes tous fi ers et enthousiastes ; cela ne veut pas dire que c’est facile tous les jours mais c’est une aventure collective magnifique », glisse Philippe Jost, directeur général délégué de l’établissement public. Et le général Georgelin d’ajouter : « Non seulement laloi donne mission à l’établissement public de valoriser les métiers d’art et du patrimoine, mais nous voulions aussi rendre hommage à la qualité du travail des artisans, à la générosité des compagnons, et montrer au public, malgré la fermeture de la cathédrale aux visiteurs, l’avancement des travaux. »
Le général Georgelin n’a « jamais douté que la réouverture en 2024 serait un combat » mais il est en passe d’y arriver.
Voilà donc l’Espace Notre-Dame, un lieu de 300 mètres carrés sous le parvis de la cathédrale. Une “maison du chantier et des métiers” ouverte au public qui donne un aperçu de l’ensemble des travaux entrepris. Dès l’entrée, un film aide à comprendre l’histoire de la cathédrale et les besoins architecturaux de sa sécurisation et de sa restauration depuis l’incendie. Une maquette géante présente à la fois ce qu’on nomme la “forêt” de Notre-Dame, les voûtes, le beffroi nord, la flèche… et permet de situer les différents travaux.
Une tête d’ange retrouvée miraculeusement est exposée
Des vestiges de l’incendie, il en faut pour rappeler l’étendue des dégâts. Ici une pièce de bois brûlé issue de la charpente, là un morceau de toiture de plomb qui avait fondu sous la chaleur et un ornement de la flèche – une statue d’un grand duc – disparue dans l’incendie. La couverture, qui recouvre la charpente, sera reconstruite à l’identique, en plomb. Des vitrines montrent des vestiges ou éléments restaurés, en attente de leur retour dans la cathédrale.
Sur les quatre têtes d’ange qui ornaient l’oculus de la voûte de la croisée du transept, deux ont été miraculeusement retrouvées dans les décombres, après avoir chuté de 33 mètres. Une des deux est exposée. Cependant, elles étaient trop abîmées pour être replacées en l’état – les blocs de pierre dans lesquels ces têtes étaient taillées ayant une fonction structurelle. Les quatre têtes ont été refaites à l’identique, grâce à des tirages et des moulages élaborés à partir de photos et d’archives.
Autre exemple présenté, un panneau du vitrail de sainte Geneviève, patronne de Paris, issu du cloître de la sacristie. Si l’ensemble des vitraux a été épargné par les flammes – de même que les peintures murales et le grand orgue -, ils étaient très encrassés avant l’incendie et ont subi une avalanche de poussière ; ils nécessitent un nettoyage approfondi. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept ont été déposés et ont été restaurés par neuf ateliers de maîtres verriers à travers la France et un en Allemagne.
« On en a profité pour réparer les dommages antérieurs à l’incendie, dus aux effets du temps – certaines pièces de verre ont été remplacées, d’autres ont nécessité un recerclage en plomb, d’autres encore ont été recolorées pour jouer sur les ombres et les lumières » , explique un expert. Quant aux peintures murales, un chantier test mené sur deux chapelles – une aux murs peints, l’autre non -, à l’hiver 2020, lors de la phase de sécurisation, a permis de définir le protocole de nettoyage et de restauration, validé scientifiquement avant d’être appliqué aux intérieurs de l’édifice.
La Cour des comptes a donné quitus pour la qualité de la gestion
La valorisation de chaque corps de métier, voilà le fil rouge de cette maison du chantier et des métiers. « Mettre en valeur le savoir-faire mais aussi susciter des vocations », insiste le général. Si la main-d’œuvre ne manque pas à l’appel pour le chantier de Notre-Dame, l’établissement public souhaite bénéficier de l’extraordinaire intérêt qu’il génère auprès du grand public pour faire connaître les expertises indispensables à la renaissance de la cathédrale. « Nos appels d’offres ont obtenu les réponses nécessaires et les compétences sont au rende z-vous. Mais nous savons que les entreprises ont du mal à recruter. Ces métiers superbes ont besoin de se faire connaître pour attirer des vocations », abonde Philippe Jost. Non sans séduire dès le plus jeune âge. « Cet espace s’adresse aussi bien aux amoureux du patrimoine qu’aux scolaires. »
Beaucoup réalisent l’ampleur des travaux effectués grâce à la générosité des donateurs. À elles seules, les trois premières fortunes françaises, les familles Arnault, Bettencourt et Pinault, ont donné environ 500 millions d’euros sur un total de 846 millions récoltés pour la restauration de Notre-Dame. Le général Georgelin peut être satisfait. L’automne dernier, la Cour des comptes a donné quitus à l’établissement pour la qualité de sa gestion. De l’aide financière, le diocèse en aura ensuite besoin pour l’aménagement intérieur. L’appel aux dons pour l’entretien du patrimoine religieux ne fait sans doute que commencer.
www.rebatirnotredamedeparis.fr
Valeurs Actuelles
Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement
Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ?
Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet.
La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.
Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.
Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ?
Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français.
Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.
Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ?
Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.
Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.
La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.
BBC
Imran Khan's chaotic court summons in 60 seconds
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The former Prime Minister of Pakistan, Imran Khan, is answering charges of corruption, which he dismisses as politically motivated, at a court in Islamabad
A warrant for his arrest was suspended on Friday on the condition that he appear at court.
He was accompanied by armed security as he left his home in Lahore, which was raided by police after he left.
The BBC's Caroline Davies travelled with Mr Khan.
Valeurs Actuelles
Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire
Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.
Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».
Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire
Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.
Valeurs Actuelles
« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte
« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.
Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.
Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.
« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.
Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.
D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.
Valeurs Actuelles
Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher
Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.
Plusieurs villes ciblées
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».
Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.
Valeurs Actuelles
Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France
Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.
Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »
Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.
Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »
La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.
Valeurs Actuelles
Montmartre, ses touristes et sa délinquance
Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.
Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.
La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.
Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.
Un marché noir à ciel ouvert
En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.
Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.
« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »
Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs
Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.
Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »
Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »
Un mécanisme bien huilé
C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.
Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.
Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.
Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus.
« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre
J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.
L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.
Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.
Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…
BBC
Georgia Harrison: Sharing of explicit images without consent 'common' problem
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Love Island star Georgia Harrison has said the sharing of explicit images is "actually very common" and many women have reached out to her.
Her ex-boyfriend, fellow reality TV contestant Stephen Bear, was jailed for 21 months for sharing a private video of the couple having sex.
Harrison told the BBC's Laura Kuenssberg that even though the British public is shocked by her case, "you wouldn't believe how many people are affected by it".
She describes her experience as "empowering", as she was able to validate the truth in a public forum.
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Valeurs Actuelles
Le match ChatGPT / Valeurs Actuelles : Vaccins contre le Covid : vous avez dit sûrs et efficaces ?
ChatGPT
Depuis l’apparition de la Covid-19, le monde entier a connu une crise sanitaire sans précédent. Les gouvernements, les scientifiques et les chercheurs ont travaillé ensemble pour développer des vaccins sûrs et efficaces afin de protéger la santé publique et réduire la propagation du virus. Les vaccins ont été développés rapidement, mais leur efficacité a été largement documentée et confirmée par des données scientifiques.
Les vaccins contre la Covid-19 ont montré une forte efficacité pour prévenir la maladie et les formes graves de la maladie. Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna ont une efficacité de 95 % pour prévenir les infections symptomatiques de Covid-19, tandis que le vaccin AstraZeneca a une efficacité de 76 % contre les infections symptomatiques. De plus, une étude menée au Royaume-Uni a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 96 % pour prévenir les hospitalisations liées à la Covid-19.
Les vaccins ont également montré une efficacité contre les variantes du virus qui ont émergé depuis l’apparition de la maladie. Une étude menée en Israël a montré que le vaccin Pfizer-BioNTech était efficace à 94 % pour prévenir les infections liées à la variante Delta, tandis que le vaccin AstraZeneca était efficace à 67 % pour prévenir les infections liées à cette même variante.
Les avantages des vaccins l’emportent sur les risques potentiels
Les vaccins ont été soumis à des essais cliniques rigoureux avant leur approbation par les autorités réglementaires dans le monde entier. Ces essais ont suivi des protocoles stricts pour évaluer l’efficacité et la sécurité des vaccins. Par exemple, le vaccin Pfizer-BioNTech a été testé sur plus de 43 000 personnes lors de son essai clinique de phase III, tandis que le vaccin Moderna a été testé sur plus de 30 000 personnes.
Les autorités sanitaires dans le monde entier recommandent fortement la vaccination pour aider à protéger la santé publique et à réduire la propagation du virus. Selon les données de l’OMS, plus de 11 milliards de doses de vaccins ont été administrées dans le monde entier à ce jour.
Il est important de noter que tous les vaccins ont des effets secondaires possibles, mais ces effets sont généralement mineurs et temporaires, tels que des douleurs au site d’injection, de la fièvre, de la fatigue ou des maux de tête. Les avantages des vaccins contre la Covid-19 l’emportent largement sur les risques potentiels.
Il est également important de souligner que la vaccination est un moyen crucial pour protéger les personnes vulnérables et les populations à risque. Les données montrent que les personnes non vaccinées sont plus susceptibles de contracter la maladie et de nécessiter une hospitalisation, ce qui peut mettre une pression considérable sur les systèmes de santé.
En fin de compte, les vaccins contre la Covid-19 sont un outil essentiel pour lutter contre la pandémie et leur efficacité est documentée scientifiquement
Valeurs Actuelles
« La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni un vaccin ni aucun autre médicament. […] J’ai été surpris quand ils [les scientifiques, NDLR] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre », a confessé Albert Bourla, le patron de Pfizer, dans les colonnes du Washington Post, le 10 mars 2022. Et pour cause, au regard de l’avancée de la recherche sur cette technologie avant l’apparition du Covid, on comprend sa surprise : cela faisait plus de vingt ans que les chercheurs tentaient de mettre au point des vaccins à ARNm pour traiter des pathologies allant du cancer au VIH en passant par Zika, la grippe aviaire ou la rage. Tous les essais cliniques se sont soldés par des échecs et aucun d’entre eux n’a dépassé la phase II. Pourtant, dans le cas de la Covid, seulement neuf mois auront suffi aux laboratoires pour concevoir ces vaccins à ARNm et obtenir dans la foulée, en moins de trois mois, une autorisation de mise sur le marché conditionnelle. Une validation obtenue en accéléré, avant même que les essais cliniques n’aient été achevés : d’après le site ClinicalTrials.gov, qui recense l’ensemble des essais cliniques enregistrés, Pfizer n’achèvera la phase trois de ses essais qu’en février 2024.
Soixante-dix mille décès recensés par la base de pharmacovigilance de l’OMS
Alors que l’humanité se presse pour recevoir l’antidote, la pharmacovigilance de tous les pays remonte un nombre d’événements indésirables et de décès suspectés d’être en lien avec ces vaccins plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès recensés par VigiAccess, la base de pharmacovigilance de l’OMS.
Au-delà de la “sûreté” de cette technologie assénée par les autorités tout au long de la campagne vaccinale, ces injections sont-elles efficaces ? Au micro d’Apolline de Malherbe, en juillet 2021, Olivier Véran l’assure : « En vous vaccinant, vous réduisez par douze le risque de contamination des autres. » Pourtant, comme le reconnaîtra, en octobre dernier, une dirigeante de Pfizer, devant le Parlement européen, aucun des essais du laboratoire n’a étudié son efficacité sur la transmission. Une bombe lâchée à Bruxelles portant un coup de grâce au mythe seriné du “tous vaccinés, tous protégés”.
« Ces vaccins ne protègent pas totalement contre la transmission, c’est un concept différent du vaccin que vous connaissez […] Est-ce qu’il y a des effets secondaires des vaccins ? Laréponse est oui ! […] Est-ce qu’on a une vision de long terme des vaccins ARN ? Non ! » , résume, en une phrase, nos doutes à leur endroit Jean-François Delfraissy, l’ancien président du Conseil scientifique, devant le Sénat, en juillet 2021.
Patricia de Sagazan
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[Sagazan] Covid : le livre de Pierre Chaillot, une bombe lâchée sur le récit officiel
« On peut discuter de tout, sauf des chiffres », a martelé Olivier Véran tout au long de la crise sanitaire. Tout esprit cartésien, dont le doute méthodique nourrit par essence la quête de la vérité, aurait dû être profondément choqué par cette phrase, balayant d’un revers de main toute possibilité de débat contradictoire. Le doute n’est-il pas, au contraire, le signe d’une tournure saine de l’esprit ? Acquiescer sans se questionner, tel les chats en plastique placés à l’entrée des restaurants japonais, celui d’une forme de paresse intellectuelle ?
Ces trois dernières années, aux prêcheurs d’apocalypse et autres “alarmistes”, l’accès aux plateaux télé. Aux “rassuristes” et aux “sceptiques”, le qualificatif d’abominables “anti-vax complotistes”. Un bâillon usité jusqu’à la nausée, poussant ceux qui s’interrogent, privés de facto de débat contradictoire, à piocher çà et là dans les méandres du net, des informations la plupart du temps non vérifiées sur des sites alternatifs qu’ils se partagent compulsivement sur des boucles Telegram, alimentant leur défiance à l’égard d’un récit officiel de plus en plus bancal.
« Nous devons discuter de tout, et surtout des chiffres », démontre sur près de 500 pages, le statisticien Pierre Chaillot dans son essai paru chez L’Artilleur : Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels. Nous l’avons rencontré il y a quelques jours à Nantes pour une discussion aussi bouillonnante que critique sur ses conclusions. Ses démonstrations sont autant de bombes lâchées sur chacune des digues protégeant le récit officiel. Autant de cailloux, faisant dérailler les rouages d’un argumentaire hygiéniste implacable présenté comme incontestable. Nettoyées des multiples biais méthodologiques, les données officielles sur la mortalité, les tests, l’efficacité vaccinale, la saturation des hôpitaux, etc., révèlent une tout autre vérité que celle assénée ces trois dernières années.
Selon les calculs du statisticien, « la » Covid est loin d’être la grande faucheuse responsable d’une hécatombe en 2020. En prenant en considération le vieillissement inexorable de la population et en comparant la mortalité de 2020 avec les données standardisées de la mortalité lissée sur les trois dernières années, les décès 2020 sont quasi identiques à ceux de 2015, année parmi les moins mortelles qu’a connues la France…Sans rentrer dans les détails de calculs, Pierre Chaillot prend en considération, entre autres, dans sa démonstration, ce qu’il appelle l’« effet moisson » : la grippe de 2016 ayant été virulente et fatale à un grand nombre de personnes âgées, il est normal que les années suivantes soient marquées par une plus faible mortalité. Par conséquent, pour calculer une surmortalité sur une année, jamais un institut sérieux ne compare les décès bruts d’une année par rapport à ceux de l’année précédente, mais bien en lissant, au préalable, les données de référence.
Le scandale du “décret Rivotril”
Autre bombe lâchée dans son essai : les signes d’une mortalité post-vaccinale. « En un an et demi de vaccination Covid-19, nous approchons les 40 000 décès officiellement annoncés sur l’ensemble Europe et Etats-Unis. Jusqu’alors, quelques dizaines de décès suffisaient à stopper une campagne de vaccination », écrit Pierre Chaillot. En compilant les données du site Euromomo (European mortality monitoring), il constate que depuis l’été 2021, le nombre de décès des 15-44 ans européens est sorti de la « moyenne normale ». « Mais de quoi peuvent bien mourir nos jeunes depuis l’été 2021 ? » interroge-t-il. Pour démontrer une possible mortalité liée au vaccin anti-covid, il lui faudrait accéder aux statistiques de décès selon l’âge, le statut vaccinal et la date de vaccination. Les données existent, affirme-t-il, mais le ministère de la Santé se refuse à les donner aux chercheurs indépendants. Avec Laurent Toubiana, épidémiologiste de l’Inserm, ils se battent pour les obtenir : leur pétition déposée au Sénat a jusqu’ici été étonnamment censurée par la chambre…
Si Pierre Chaillot reconnaît une surmortalité les premières semaines du confinement, il ne l’attribue pas pour autant à la virulence du Covid. Pour lui, ce sont les choix en matière de soins qui auraient été fatals à nos aînés : les restrictions de prescription imposées à la médecine de ville auraient eu comme conséquence l’arrivée souvent trop tardive de patients en soins critiques à l’hôpital. Quant à la peur panique instillée par le gouvernement dès sa déclaration de « guerre » contre le virus, celle-ci aurait dissuadé les personnes ayant fait une crise cardiaque, un AVC… de se rendre à l’hôpital, précipitant leur mort faute de soins.
Enfin, et là réside un véritable scandale qui devra tôt ou tard éclater, le « décret Rivotril » a précipité, selon les calculs de l’auteur, la mort de plus de 24 000 de nos aînés de mars 2020 à mars 2021. Pour arriver à ce chiffre, Pierre Chaillot a récupéré les données de ventes en pharmacie dudit calmant. En avril 2020, ses ventes bondissent de 227%. Pour se procurer du Rivotril, il faut bénéficier d’une ordonnance sécurisée. Mais grâce ou plutôt à cause de ce décret, les conditions de son autorisation de mise sur le marché ont été allégées. Pourtant, comme l’indique le Vidal, le Rivotril est un médicament à ne surtout pas utiliser en cas d’insuffisance respiratoire… Il a pourtant été injecté par des Brigades d’Intervention Rapide (mises en place par l’APHP), aux cas suspectés de Covid au sein des Ehpad, accélérant de facto la mort. Une euthanasie pratiquée sans même consulter la famille des pensionnaires, tenue scandaleusement à distance de leurs parents pendant de longs mois, poussant certains pensionnaires survivants à « glisser » d’abandon vers le sommeil éternel, prouvant s’il le fallait que l’on pouvait mourir de « chagrin ».
Valeurs Actuelles
Wokisme : la BBC adapte une œuvre de Charles Dickens en y insérant un fort message anticolonial
Quand la littérature classique britannique est adaptée à la sauce woke. Samedi 18 mars, la BBC a annoncé que son adaptation en mini-série d’une œuvre de l’écrivain britannique Charles Dickens contiendrait un fort message anticolonial, rapporte le Daily Mail. Créée par le réalisateur de l’emblématique série Peaky Blinders, cette minisérie en six épisodes, adaptée du roman Les Grandes Espérances, doit sortir prochainement sur les écrans.
L’Empire britannique « construit sur les mensonges d’hommes blancs privilégiés »
Cette fiction mettra notamment en scène un personnage décrivant l’Empire britannique de l’époque de l’intrigue comme étant « construit sur les mensonges d’hommes blancs privilégiés », une critique évidemment absente du roman originel de Charles Dickens.
Stephen Knight, le scénariste, a expliqué dans un entretien qu’il ne craignait pas les réactions de spectateurs conservateurs : « Tout le monde a le droit de réagir comme il le souhaite », a-t-il expliqué.
L’un des acteurs principaux de cette série, Fionn Whitehead, a décrit l’Empire britannique comme « une chose horrible », dans une interview lors de la promotion de l’émission, défiant tous ceux qui n’étaient pas d’accord. « L’Empire était une chose horrible qui impliquait de nombreux Britanniques qui asservissaient, pillaient et détruisaient de nombreuses cultures à travers le monde. » « Il a été alimenté par la cupidité. S’il y a quelqu’un qui se promène en croyant que l’Empire était une bonne chose, il se leurre », a-t-il ajouté.
BBC
Def Leppard drummer Rick Allen thanks fans for support after attack
Def Leppard drummer Rick Allen has thanked fans for their support after he was assaulted in Florida last week.
In a series of Tweets posted on Sunday night, Allen wrote: "Thank you everyone for your overwhelming support. Your love and prayers are truly helping."
Police arrested Max Hartley, 19, after he allegedly attacked the 59-year-old outside the Four Seasons hotel in Fort Lauderdale on 13 March.
Hartley allgedly approached Allen from behind and threw him to the ground.
He has since been charged with four counts of criminal mischief, a felony; one count of misdemeanour battery and one count of aggravated battery, according to a police incident report reviewed by ABC News.
The alleged incident took place a day after the band played at the Seminole Hard Rock Hotel, authorities said.
Police said that a woman who tried to intervene was also allegedly attacked by Hartley.
In the statement, Allen said his wife, Lauren Monroe, "was thankfully not with me at the time of the incident.
"We are together now, and working on recovering in a safe space," the statement continued, adding that they are focused on "healing for everyone involved."
"We ask you to join us in our effort to move from confusion and shock to compassion and empathy," the statement read.
"We understand this act of violence can be triggering for so many people. To all of the fans, veterans and first responders in our global community, we are thinking of you all. Together with love, we can all get through these difficult times."
Allen, who lost his arm in a car accident in 1984, hit his head after Hartley's alleged attack, according to ABC News.
Def Leppard, whose hits include Animal and Hysteria, are currently on a world tour, and will next appear in their hometown of Sheffield at Bramall Lane on 22 May.
After completing the European leg of their tour, the band will return to the US for a series of shows in August.
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Valeurs Actuelles
Jeep Avenger, coqueluche de 2023
PHILOSOPHIE
Elle arrive en avril. La plus petite Jeep produite, depuis la célèbre Willys du Débarquement, est 100 % électrique. Cet Avenger vient d’être intronisé en Europe “Car of the Year” ou “Coty”, bref, “voiture européenne de l’année”. Un prix couru, distribué depuis soixante ans par un jury de journalistes spécialisés. Ce cénacle courtisé représentait 22 pays européens en 2023. Il a donc craqué pour l’esthétique très réussie de ce micro-SUV bien dans le style maison : haute ceinture de caisse, capot plat, calandre ajourée à sept fentes, épaulements marqués, soubassements protégés. En guise de clin d’œil, les designers ont logé dans une alvéole du bouclier avant une petite plaque reproduisant la face avant de la Jeep du D-Day. La marque se livrait déjà à ce genre de facéties sur le Grand Cherookee ou le Renegade, par exemple, en disséminant de petits rappels visuels sur la carrosserie, dans l’habitacle ou apposés sur les vitrages.
TECHNIQUE
L’intérêt est ailleurs. L’Avenger profite du Meccano de Stellantis depuis que Jeep a intégré ce groupe tentaculaire. La plate-forme électrique e-CMP est celle des Peugeot 2008, DS3 Crossback et Opel Mokka. La machinerie développe ici 156 chevaux et fonctionne en 400 volts. Batterie de 54 kilowattheures produite en Chine. En charge maximale, vous récupérez 30 kilomètres d’autonomie en trois minutes et 80 % du plein d’énergie en vingt-quatre minutes. Quand les superchargeurs sont disponibles et opérationnels… En courant alternatif classique, avec la prise fournie de série sur borne à 11 kilowatts, vous attendrez cinq heures trente pour un plein. Rayon d’action : 400 kilomètres, et même 550 si vous ne faites que de la ville. Pompe à chaleur de série pour échapper à la voracité d’un chauffage à résistance traditionnel. L’auto, saine à conduire, offre divers modes de gestion de l’énergie, selon le style de pilotage (Eco, Normal, Sport).
AMBIANCE
On s’assied. Design intérieur flatteur, biton, rectiligne, limpide. Planche de bord rehaussée d’un écran large et surtout beaucoup de rangements, jusqu’à 34 litres, au-dessus, en dessous. L’un des bacs, au pied de la console centrale, peut accueillir un sac à main. Équipements de confort et de sécurité dernier cri dès la version de base, attendue autour de 36 500 euros, hors bonus. La finition haut de gamme Summit débutera à 42 500 euros. À noter sur cet Avenger : la garde au sol de 200 millimètres et de bons angles d’attaque et de sortie qui autorisent quelques écarts dans la “verte” ; un antidérapage modulable également (boue, neige, sable). Une version 4×4 pourrait suivre.
BBC
Gary Lineker says 'it's great to be here' on BBC football return
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Gary Lineker has said "it's great to be here" as he returned to fronting BBC football coverage following his suspension last week.
Co-presenter Alan Shearer welcomed Lineker back and said last week "was a really difficult situation for everyone concerned".
"It's good to get back to some sort of normality," he added.
Lineker was pulled from air following an impartiality row over comments he made criticising the government's new asylum policy.
The move sparked a backlash, with pundits and commentators, including Shearer, walking out in support of the Match of the Day host.
Lineker won't be hosting Match of the Day on Saturday evening as he was already scheduled to present the BBC's live coverage of Manchester City v Burnley in the FA Cup.
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Valeurs Actuelles
Généreuse, La Régalade
Une vaste salle à manger de 40 couverts, positionnés de chaque côté de la salle. Du bois pour le cadre bistrot. Mais aussi une table d’hôtes de 16 couverts installée juste devant les cuisines du chef Bruno Doucet, ce qui permet d’observer leur ballet magnifique et calme tout au long du repas.
Dans l’assiette on craque littéralement pour la belle terrine gourmande à partager dès l’arrivée, et ça, on adore. Le reste des plats suit les saisons et varie entre un carpaccio de tête de veau et dés de betterave rouge, sauce ravigote et petits croûtons, une chair de tourteau et épeautre dans une bisque d’étrilles, et le joli risotto crémeux à l’encre de seiche, poêlée de gambas rôties, ail et persil ; entre un agneau en deux cuissons avec le quasi bien rôti, l’épaule en parmentier au jus perlé, et la poularde onctueuse aux morilles.
Les desserts bien sûr sont régressifs comme ce superbe saint-honoré à l’allure déstructuré avec ses petits choux caramélisés d’un côté, sa crème fouettée de l’autre. Le service est rapide et sympathique.
Un menu à 49 euros servi le midi et le soir nous intéresse bien.
La Régalade, 106, rue Saint-Honoré, Paris Ier. Tél. : 01.42.21.92.40.
BBC
Jacqueline Gold: the woman who brought sex to the High Street
Jacqueline Gold famously brought the vibrator into the front rooms of middle England, helping to spark a social revolution for the prudish British.
But as the tributes that poured in after her death, at the age of 62, have highlighted, she also launched an overhaul in attitudes more broadly, inspiring a generation of women entrepreneurs and bringing sex onto the High Street.
Her insight was one shared by half of the population already - that women had sexual appetites too - and that that represented a huge untapped market. She arrived at Ann Summers, the family business, crashing through social taboos, and refashioned it after her own purpose.
"She absolutely paved the way for women to feel empowered in the bedroom and the boardroom and really brought female sexuality into the mainstream," says Lucy Litwack, chief executive of Coco de Mer, another British sex toy and lingerie retailer, that followed in Ann Summers' wake.
"[But] it was her vision and championing of women, that I found so inspiring, that I think will be her legacy," she says.
Jacqueline Gold often spoke about the initial scepticism she faced at Ann Summers, then a small chain oriented towards male customers. She suggested they reach out to women, inviting them to host Tupperware-style parties to sell lingerie and sex toys in their homes. The board took some convincing.
But she had other stories to tell too, that illustrated the hurdles she faced, as she took charge at the family firm.
Charlotte Hardie, Editor of Retail Week, where Jacqueline Gold was a guest contributor, recalls the controversial launch of an Ann Summers store in Dublin in 1999.
"It came up against a lot of criticism from religious groups," says Ms Hardie. "They did not want her to open this store and there was lots of bad PR."
There were petitions and protests. Jacqueline was even sent a bullet through the post.
But says Ms Hardie: "She hated the idea that she was going to be bullied into not opening a store, so she ploughed on regardless.
"She was hugely resilient, hugely determined, and she always did what she set out to do."
Another example: when the government said Ann Summers couldn't advertise for staff in Jobcentres, she took them to court and won.
But although she was determined, friends say she never tried to prove she was more ruthless than the men around her, or change her behaviour in an effort to fit their mould.
"She was always kind, welcoming, empathetic, she displayed all those leadership qualities that are so admired today," says Ms Hardie.
She even accepted in good humour the time at a Retail Week conference when she was waiting backstage to join a panel and a well-known chief executive from another firm assumed she was a member of staff.
"He said: 'Dear, would you mind just just getting me a glass of water?'," says Ms Hardie.
While Jacqueline was incensed at the time, she did fetch him a drink, and was able to laugh about it afterwards.
Jacqueline Gold also had huge hurdles to overcome in her private life, which she shared in her autobiography. She was sexually abused by her step-father and suffered from depression.
As an adult, she struggled to conceive, went through IVF treatment but lost her infant son Alfie at the age of eight months. Later the nanny to her daughter attempted to poison Jacqueline with screenwash.
Yet, despite these challenges, she always seemed to have a twinkle in her eye, according to her friend Jacqueline Hurst, a life coach.
"She just had this lust for life," says Ms Hurst.
She loved breaking taboos, especially the idea of the little woman at home, cooking, without much more to their lives, she recalls.
She was a "powerhouse of determination" when it came to supporting other women, says Ms Hurst, organising breakfasts and other get togethers so women could talk, taking part in groups that supported women in business. She launched her own scheme on social media to provide mentoring for women entrepreneurs.
And she was always perfectly turned out, dressed elegantly, in heels, says Ms Hurst, because underneath it all her philosophy was as much about enjoying life as making money.
"I think that's the biggest thing I'd take away from her, is to always remember to have fun," she says. That, and: "Don't let anyone tell you you can't".
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Valeurs Actuelles
La vie plus belle en cachemire
Avec le cachemire, tout commence par un fil tissé à partir du sous-poil d’une variété particulière de chèvre qui s’épanouit en Mongolie. Si sa démocratisation ne date pas d’hier, une nouvelle génération de griffes l’inscrit dans l’air du temps, tandis que les maisons historiques comme Hermès, Loro Piana, Éric Bompard ou Brunello Cucinelli rivalisent de créativité pour lui garder sa désirabilité. Et désormais, cette matière se porte aussi bien l’hiver que l’été.
Le cachemire embellit-il la vie ? Oui, selon Alexandra Golovanoff. Ancienne journaliste de mode devenue créatrice, la jeune femme imagine des pulls avec un concept : « Le tricot qui rend beau. » Elle attache une importance primordiale aux couleurs, choisies pour embellir et s’harmoniser avec la peau, les cheveux, les yeux. Ce sont des « pulls cosmétiques ». Lancée en 2016, sa petite famille s’agrandit : aux mailles du quotidien s’ajoutent pantalons, robes, jupes, cardigans à boutons gansés et accessoires. Et pour l’été, elle mêle le coton au cachemire. Chaque pièce est fabriquée à la main à l’île Maurice où les artisans spécialisés dans la maille sont renommés dans le monde entier.
Autre histoire de femmes autour du cachemire, celle de Kujten. La marque, fondée par Carole Benaroya et Stéphanie Eriksson en 2012, doit son nom au mont éponyme dominant l’Altaï en Mongolie, parce que toutes leurs collections de cachemire y sont produites. Les deux amies décident de faire du pull doux et confortable une alternative moderne et accessible à la blouse en soie. La capsule organique, unisexe et garantie sans teinture, à la palette naturelle de teintes, est largement plébiscitée. Dans son magasin étendard parisien situé avenue Victor-Hugo dans le XVIe arrondissement, la griffe a inauguré un spa du cachemire pour apprendre aux clients à laver et prendre soin de leurs achats destinés à durer toute une vie.
Notshy, lancée en 1998 par Olivier Cricq et Jean-Pascal Candau, doit son succès au pull poncho en cachemire oversize (surdimensionné) avec au choix un col V, rond, chemise, à capuche. Spécialiste de la fibre naturelle depuis plus de vingt ans, la marque, engagée dans une démarche responsable, sensible à une mode éthique et à une production raisonnée, propose un cachemire 100 % durable et traçable. Pour aller encore plus loin, elle explore des procédures innovantes de fabrication pour réduire son incidence écologique, comme avec sa ligne sans teinture en 2019 ou celle en cachemire et polyester recyclé à partir de bouteilles plastiques. Et les collections capsules complètent la grammaire stylistique avec des collaborations inspirées, à l’instar de celles avec Ines de la Fressange et Mélanie Huynh, styliste et fondatrice de la marque de beauté Holidermie, qui explore l’univers des vêtements destinés au yoga.
Quand le pull en cachemire rime avec modernité
Dans un registre plus urbain, il faut regarder du côté de From Future. Pauline et Thomas de Hesdin font le pari, en 2018, de donner le goût de ce matériau noble, plutôt bourgeois, aux jeunes générations. Comment faire ? Commencer par le débarrasser de son image trop lisse et sage. Formes asymétriques, modèles à capuche, logos, messages positifs, couleurs qui claquent et images à l’avenant : ici, cachemire rime avec sportswear. Les quarante modèles ultradoux sont déclinés dans plus de trois cents coloris !
Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer
Pour ancrer le cachemire dans l’air du temps, il faut à la fois imaginer des intemporels et les faire évoluer. C’est le cas de Linnea Lund, fondée par Charlotte Björklund. En parallèle de ses indémodables disponibles toute l’année, la maison propose pour sa collection printemps-été des cachemires seconde peau au tomber léger et à la douceur satinée. Tricotés avec deux fils d’une extrême finesse, les vêtements, inspirés du vestiaire suédois, se parent de coloris printaniers ou des classiques marine, noirs, beiges ou ficelle.
En lançant, il y a six ans, Extreme Cashmere, Saskia Dijkstra a donné un nouveau souffle à cette matière d’excellence, dont l’usage a été galvaudé par la fast fashion. Loin de ces ersatz à petit prix, l’experte s’est appuyée sur ses connaissances techniques en misant sur une qualité d’exception (de 450 g à 1 kg par pull !), grâce aux plus belles fibres prélevées sur des chèvres de Mongolie. Avec un positionnement haut de gamme – entre 275 euros et 875 euros le pull -, la griffe s’est construit son propre univers à contre-courant du style traditionnel des marques patrimoniales. Outre sa durabilité, ce qui la distingue, c’est la création d’un vestiaire unisexe et… en taille unique. Depuis sa fondation, Extreme Cashmere a conçu pas moins de 285 modèles, tous déclinés dans une palette de neuf couleurs.
Valeurs Actuelles
De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte
« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.
Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.
Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.
En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.
Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».
J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.
Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »
Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.
De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.
Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »
« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »
En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.
Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.
L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles
« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).
Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.
L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com
BBC
Cyclone Gabrielle: The New Zealand flood victims too scared to go home
Last month, Cyclone Gabrielle smashed into New Zealand's North Island - killing 11 people and displacing at least 10,000 more. It's triggered a national debate about climate change and whether vulnerable homes should be rebuilt or written off.
"I don't want to go back there," said Amy Bowkett.
The mother of two lived in the Hawkes Bay area, one of the regions worst hit by Cyclone Gabrielle. When the Category 3 storm hit with wind speeds of up to 159km/h (99mph), her home was completely destroyed.
Along with 50 of her neighbours she spent a terrifying 48 hours trapped without power, water or phone signal.
Eventually she was able to make a call and a friend organised a helicopter rescue from a neighbour's backyard.
"I feel like if we get flooded a third time, it would be our fault," she told the BBC from her mother's home in the nearby city of Napier. "Unless we put our house on stilts, I'd be terrified every time it rained."
She's not alone in fearing to return. Many of the victims of New Zealand's recent floods lost all of their possessions in the disaster and believe the area their homes are built on has become too dangerous for them to go back.
The damage caused by the cyclone is forecast to cost NZD$13.5bn ($8.4bn; £6.9bn), similar to the financial impact of the Christchurch earthquake in 2011 - the costliest natural disaster in New Zealand's history. Last month's event prompted a nationwide state of emergency that only ended on Tuesday.
Cyclone Gabrielle also struck within weeks of unprecedented flooding in New Zealand's biggest city, Auckland, when an entire summer's worth of rain fell in a single day.
New Zealand's climate change minister, James Shaw, attributed the scale of the disaster to climate change, exacerbated by global temperature increases.
"There will be people who say it's too soon to talk about these things… but we are standing in it right now. This is a climate change-related event," he said in a speech to parliament last month.
Speaking to the BBC, Mr Shaw said that while many homeowners have taken out a "total replacement" insurance policy, which compensates them if their house is destroyed or made uninhabitable, it only covers the cost of the property - not the value of the land it's built on.
This means people feel "they have to rebuild on the current land and of course, they're really frightened", he added.
The country is likely to experience more extreme rainfall events and regional cyclones are likely to become more frequent by 2100, according to New Zealand's National Institute of Water and Atmospheric Research. During warm months days are already hotter, drier and windier, increasing the risk of bushfires.
Some 55,000 homes in Auckland are prone to flooding, according to government data. Another 76,000 homes across the country are in coastal areas, vulnerable to erosion and sea level rise.
"[When] people are sleeping with lifejackets by the door, you know it's bad," said displaced West Auckland resident Morgan Allen. "The anxiety has reached peak levels."
Alongside a group of dozens of Auckland flood victims, Morgan has launched a campaign calling on the government to buy out their homes and turn the high-risk areas into parks or nature reserves. The audio engineer says some of his neighbours spent a year rebuilding their homes only to lose everything again in January.
Morgan blames climate change for recent events, but also tightly packed housing developments - where rows of homes have been built on concrete, replacing single homes on grass areas.
"Our city has lost a huge amount of capacity to sponge up all of this water." He said this had increased the flood risk for homes built near valleys and wetlands.
Consequently, in the days after the cyclone and the Auckland floods, the government announced a NZD$300m ($185m) package for affected regions.
It also introduced new Severe Weather Emergency legislation, designed to help rural landowners fix their properties and rebuild, without the usual red tape.
The impact for the food-growing regions of New Zealand has also been significant. In just one sector, half of the Kumara crop, a type of sweet potato found in New Zealand, was wiped out.
Just down the road from Amy Bowkett in the small rural community of Puketapu were two orchards owned by Brydon Nisbet, blooming with apple trees ready to harvest.
When the cyclone hit, the infrastructure designed to stop the main rivers from flooding collapsed, completely burying his orchard in mud and potentially toxic silt.
"It was just a disaster zone and pretty shocking really," said Brydon, who couldn't reach his property until three days after the disaster. "Everything was ruined. The water went up around three to four metres in the house."
Brydon, who represents fruit growers in Hawkes Bay, estimates up to half of the region's fruit orchards have been hit, some of them totally wiped out. Farmers are desperate to salvage what they can.
"We're all pretty resilient. I've still had plenty of cries and hugs with my wife and different people. But we need to remain positive and have hope.
"When we made the decision to try and save this orchard, that actually brought hope," he said.
"We thought, we want these trees to bloom again, we don't want them to die."
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BBC
France pension protests: Clashes with police in Paris as demonstrations continue
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Thousands of people protested for a second night in central Paris after President Emmanuel Macron decided to force through changes to the retirement age without a vote in parliament.
Some demonstrators clashed with riot police, who made several arrests.
The reform raises France's state pension age by two years to 64, which Mr Macron argues is necessary to keep the French pension system viable. The change is bitterly opposed by unions.
Valeurs Actuelles
Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris
Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…
À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !
Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée
Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.
Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »…
Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…
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Drug giant Sanofi becomes latest to cap US insulin prices
Pharmaceutical giant Sanofi has capped the price of its insulin, becoming the last of three major manufacturers of the drug to curb soaring costs of the lifesaving medication in the US.
The French firm announced a $35 (£28) per month price cap on Lantus for those with private insurance.
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The three companies make up 90% of the US insulin market and have faced public backlash and political pressure to reduce costs of the drug.
More than eight million Americans use insulin to control their diabetes, the American Diabetes Association says.
Sanofi is also reducing the price of its insulin drug, Apidra, by 70%.
Eli Lilly announced earlier this month it would be lowering insulin prices by 70%.
Novo Nordisk followed suit earlier this week, announcing it would cut prices up to 75% for some insulin drugs.
Insulin costs in the US have often been five to 10 times higher than in other countries, a Rand study found.
The Inflation Reduction Act, which went into effect this year, capped insulin costs for some older patients at $35 a month.
US President Joe Biden, who has led calls for costs of the drug to be cut, said in a statement on Thursday: "As of this afternoon, all three of the leading insulin producers in America have agreed to substantially reduce their prices, following my calls to expand my $35 cap for seniors to all Americans."
The companies' new pricing will go into effect on 1 January 2024, the same day that a US pricing rule comes into effect.
The measure will impose a financially cost on pharmaceutical companies that hike the price of their medication faster than the rate of inflation.
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BBC
'A village's goodwill saved me from life on the streets'
Mo would be the first to admit he has led a deeply troubled life.
Caught up in a county lines drug-dealing gang, in and out of prison and battling his own drink and drug addictions, he spent years homeless.
At first, that was in London. But then, after the break-up of a relationship, he found himself sleeping rough across the rural boroughs, market towns and coastal resorts of southeast England.
A new report has found that not only has rough sleeping and homelessness increased across the English countryside in the past year but also that rural support services are facing a lack of vital funding, compared to those in urban areas.
The year-long study, called "Homelessness in the Countryside: A Hidden Crisis", found there had been a 24% increase in rough sleeping in rural areas in 2022 compared to the year before.
That is similar to the 25% increase in urban areas, found by the government's snapshot survey of the number of rough sleepers in England carried out on one night last autumn.
The report says, of more than 3,000 people found sleeping rough that night, 473 were in rural areas but many are often hidden away in more remote areas of farmland or woods and go uncounted.
The researchers from the universities of Kent and Southampton also found that funding for homelessness prevention in rural areas was "significantly lower" than in urban areas.
They estimate that allocations under the government's Homelessness Prevention Grant last year saw rural areas receive 65% less per person than urban areas.
'When I first came here, I cried'
For Mo, 53 and originally from London's East End, it's in a small village in the heart of the Kent countryside where he says he has finally found some salvation. He is in supported accommodation provided by the local council.
To say his life has been transformed is an understatement - and he says it is down to the support he has received from the villagers themselves.
"When I first came here, I cried. Because I wasn't sure where I was going and how it was going to be," Mo told the BBC.
"I was going through a difficult patch in my life where I was taking from the community, where I would be a menace.
"Now, thank God, through the grace of this village, I'm able to give back - and I enjoy giving back because it gives me a sense of belonging. It gives me a sense of self worth. And it also helped me mentally."
After more than a year here, Mo is now a well-recognised face, an active member of the local church and a volunteer for a nearby "memory café", which provides support for people with Alzheimer's and dementia.
'Hidden' homelessness
Researchers say local voluntary groups, charities and church groups have been left bearing the cost of providing vital support in villages, market towns and the countryside.
Dr Carin Tunåker, co-author of the report, told the BBC: "We found that some of the reason for why rural homelessness is hidden is because people in rural areas rely on an enormous amount of goodwill.
"Churches, community groups, farmers and members of the public are doing their part to provide warm spaces, cups of tea, safety, help filling out forms and a shoulder to cry on.
"It is fantastic to see people coming together to do this, but it also shields the real scale of the problem from view, and it is not a long-term solution. That is why the government needs to act to address the crisis."
The report's authors say there needs to be more innovative, flexible and proactive homelessness prevention and support schemes in rural areas and mental health services need to be made a priority.
One charity making a difference is Turning Tides, based in West Sussex.
Its outreach services include a converted double-decker bus that travels around the countryside, acting as a mobile hub.
The charity is also creating high-support accommodation for 50 people at a former bible college near Horsham, called Roffey Place.
Franc is one of those the charity has helped back into housing.
A former restaurant manager, Franc was jobless, in debt and had become homeless in 2017. He ended up sleeping under a tarpaulin in woods for almost two years, relying on drinking water from the radiator top-up pumps at petrol stations.
"It became my life and I just became this almost kind of feral human being. I was living at the most base level," said Franc.
"Every day was about how am I going to get food? How am I going to stay warm in the winter?"
Turning Tides helped bring him into temporary housing before helping to set him up in a new flat.
"They completely rebuilt me and put my life back together," he says.
But running the charity, which has 300 volunteers and 140 staff, is always a struggle.
Ruth Poyner, the charity's head of fundraising, said: "We never have enough money. We have 35 different projects across West Sussex at the moment and in a 12-month period will be supporting about 900 people so I am tasked with my colleagues to raise £650,000 in a year to support the charity. We are always run at a deficit."
A spokesperson for the government's Department for Levelling Up, Housing and Communities said £366m was being given to local councils to help them "ensure families are not left without a roof over their heads".
She added that more than half a million households had been supported to secure accommodation since the introduction of the Homelessness Reduction Act and the distribution of its Homelessness Prevention Grant for 2023/24 across England would reflect where the need was greatest.
Meanwhile, after years without a permanent home, Mo feels settled for the first time.
But his thoughts are with those hidden rough sleepers across the countryside who have yet to come in out of the cold.
"I just hope, and I pray, for people who are out there, that are going through struggles - don't lose faith, if you have one. Don't lose belief. And most of all, don't lose trust.
"Because to get a stranger to come and help you takes a massive trust."
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Linfield footballer Ross Larkin 'lucky to be alive' after cancer
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Ross Larkin is not giving up hope of a return to action
Linfield footballer Ross Larkin has said he feels fortunate to be alive after a life-threatening brain tumour.
The 23-year-old from Newry, County Down, has undergone surgery, radiotherapy and chemotherapy.
The Northern Ireland under-21 defender hopes to make a full recovery but it is not clear whether he will be able to play top-flight football again.
However, he continues to build his fitness back up and is training for the Belfast City Marathon.
Details of his illness were not made public when the brain tumour was discovered just before Christmas in 2021.
To protect his privacy, Linfield simply put out a statement saying the centre-half was in hospital for a "procedure".
It was, in fact, brain surgery.
In his first interview about his illness, Larkin told BBC News NI: "Thank God I had that surgery and it was successful.
"I'd had no symptoms whatsoever and next thing I'm admitted to hospital for a brain tumour.
"I just couldn't believe it. My family couldn't believe it. It was hard to take."
Before illness struck, he was riding high in life.
By the age of 22, he had a university degree and a full-time football contract at the biggest club in Belfast.
He had played 28 times for Linfield, after previously starring for Portadown as a teenager.
At 6ft 4in (1.93m), he was making a name for himself as a defender who was good in the air as well as on the ground.
After playing for Linfield against Warrenpoint at Windsor Park on 11 December 2021, he started preparing for his winter graduation at Queen's University Belfast the following week.
He had successfully completed a course in business management.
On the day of his graduation, he started to feel unwell during the evening after the ceremony.
"I felt a pressure at the side of my eye - I lost peripheral vision," he said.
After being taken to hospital, he was examined and it was thought he may have had a stroke.
After a scan, the brain tumour was discovered and initially it was feared it was untreatable.
Further tests concluded that although it was cancerous, treatment might work.
After surgery on Christmas Eve, a period of daily radiotherapy began and then chemotherapy.
It was a grade-three oligodendroglioma tumour.
"It's such a rare disease and for it to happen to me was just hard to take," he said.
"But I got through it and am stronger for it now.
"I feel so thankful to everyone for being so good to me."
He is grateful to the medical staff who saved his life as well as his family and friends.
He also received constant support from Linfield and manager David Healy.
'Not giving up'
So will he be able to play football again?
"I'm not sure," he says.
"I've talked to the doctors and the brain surgeons. They're not recommending it fully.
"But I'm personally not giving up on it. I'll see how I am, maybe in a year's time and reassess.
"I'm doing the Belfast marathon and I want to focus on this at the moment and after the marathon I'll sit down and I'll see where I am."
Preparing for the marathon on 30 April has given him a new goal to work towards.
He is hoping to raise money for the Brainwaves NI charity.
The marathon training has restored his competitive spirit after a gruelling 12 months of treatment.
"I might try and win it," he says, with a wide smile.
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BBC
St Patrick's Day: The Paddys and Pats tackling Irish stereotypes
A photography exhibition capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick and Padraig is being showcased in New York.
The portraits of 50 Irish men are being displayed outside Grand Central Station as part of the city's St Patrick's Day celebrations.
Dublin-based film-maker Ross O'Callaghan is behind the project that has been years in the making.
One of his main aims is to counter common Irish stereotypes.
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A photography project by a Dublin based filmmaker is capturing the stories of people named Paddy, Pat, Patrick or Padraig
Last week the longstanding US Comedy show Saturday Night Live attracted some criticism ahead of the Oscars for a sketch featuring impressions of Colin Farrell and Brendan Gleeson.
It included jokes about Irish people's consumption of alcohol and portrayed the Irish accent as incomprehensible.
Speaking about his exhibition, Mr O'Callaghan said: "I wanted to tell the true story of the Irish male experience in contemporary Ireland.
"Through personal stories and lived history across several generations of Paddies, looking at how much has changed and the values have stayed the same."
'I'm humbled by it'
The search for participants began in March 2021 but the ambition had always been to bring the exhibition to New York when it was completed.
A large-scale immersive experience of the portraits was launched on Broadway this week ahead of the exhibit opening.
Examples of the audio-visual installation are also displayed on a giant digital billboard in Times Square.
The 50 portraits are now open to the public outside Grand Central Station, at Pershing Square.
Slaughtneil-based architect Paddy Bradley is among those who feature and he was the inspiration for the project.
He said when the artist first told him about the idea "he talked about the idea of different Paddies who have all done interesting things".
"I'm humbled that the idea came from my story," he continued.
"For me to say, 'I'm a Paddy from Ireland', I think it's one of the greatest things you can say," he added.
"We are a friendly people but we all strive to better ourselves."
'I'm peak Paddy'
The completed series of portraits feature several people from Northern Ireland, including Olympic boxer Paddy Barnes.
Comedian and TV presenter Patrick Kielty, from County Down, said it was a natural fit for him.
"When I think about it I probably could say I'm peak Paddy," he said.
"I was called Patrick, went to school in St Patrick's Grammar in Downpatrick and it was another Paddy - Pat O'Hare, my teacher - who got me into performing."
Paddy Smyth is an Irish activist with cerebral palsy.
Commenting on his involvement, he said: "When you hear the word Paddy abroad you don't think of an Irish disability activist who's gay so I love Ross's vision for this project.
"I'm Paddy many things, and modern Ireland is diverse."
The exhibition will also be showcased in the New York Irish Centre in Queens from 12 to 19 April to coincide with the centre's events commemorating the 25th anniversary of the Good Friday Agreement.
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BBC
Brian May knighted by King at Buckingham Palace
Less than a year after the late Queen appeared on screen tapping out the beat of We Will Rock You over tea with Paddington Bear, the man who wrote the song - and whose band shared her moniker - has attended Buckingham Palace to receive a knighthood.
Guitarist Brian May was given the honour on Tuesday for services to music and charity, with pictures showing him chatting with King Charles and posing with his medallion after the ceremony.
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From June 2022: The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace
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Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures
The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.
Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.
Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.
Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.
Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.
Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.
British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.
Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.
Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."
She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.
Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.
Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.
Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.
Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.
Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.
Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.
Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.
Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.
Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.
The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.
Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.
Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.
M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.
Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.
Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.
The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".
In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."
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I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer
A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.
Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.
"I didn't see that reflected," he said.
"I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."
As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.
"I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.
The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.
Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.
"In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.
He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.
The incident prompted him to share other black people's experience in the city.
"Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".
Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".
"We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.
"His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."
The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.
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