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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

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« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

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— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

Pour son chef d’état-major, la British Army est désormais « trop petite » pour défendre les intérêts britanniques

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

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Quand, au début des années 2010, il fut décidé de réduire l’effectif de la British Army a seulement 82’000 soldats, les observateurs firent remarquait qu’elle allait ainsi retrouver le format qui était le sien au moment de la guerre des Boers… Et les esprits taquins soulignèrent que le stade de Twickenham [ou celui de Wembley pour les adeptes du ballon rond] allait être suffisant pour abriter l’armée britannique… Et le sera davantage après la publication par Londres de la dernière revue stratégique de défense et de sécurité, en mars 2021.

Considérant que la British Army devait être avant tout en mesure d’agir en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit ouvert, et donc être « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures », le gouvernement britannique décidé de réduire une nouvelle fois son format, pour le porter à seulement 72’500 soldats. Le tout en misant sur les évolutions technologiques, notamment en matière de robotique.

En clair, la British Army devait alors à se préparer à contrer les menaces dites « hybrides », c’est à dire des actions difficilement attribuables et menées sous le seuil d’un conflit afin d’obtenir un avantage stratégique. Cela va des opérations d’influence à l’ingérence dans les processus électoraux en passant par le déploiement d’unités irrégulières [ou clandestines], des actes de sabotages, des assassinats ciblés, l’intimidation militaires, des cyberattaques ou encore des pressions économiques. La Russie y eut recours pour mettre la main sur la Crimée… Aussi, les responsables britanniques ont pensé que ce mode opératoire serait privilégié par Moscou à l’avenir.

Tel est, en tout cas, l’aveu fait par le général Sir Mark Carleton-Smith, le chef d’état-major de la British Army, dans un entretien donné à « Soldier Magazine« , une publication officielle du ministère britannique de la Défense. D’ailleurs, s’agissant de l’Ukraine, il s’attendait à ce que la Russie usât d’un tel procédé pour parvenir à ses fins… Or, a-t-il dit, « la suprise a été que [Vladimir] Poutine a agi ‘à l’ancienne’, à une échelle très importante. Il est difficile d’aligner cette stratégie avec son objectif politique de changer le régime en Ukraine. Il a donc clairement fait un mauvais calcul et il ne s’est certainement pas attendu à la résilience des forces ukraniennes ».

Soldier Magazine

Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine « a mis en évidence le fait que la masse et la taille sont importantes », a continué le général Carleton-Smith. Aussi, a-t-il confessé qu’il ne se sentait « pas à l’aise avec une armée de seulement 73’000 hommes ». Un format qui est maintenant trop réduit, selon lui.

Mais, visiblement, le chef de la British Army, qui prendra sa retraite en juin prochain, n’est pas parvenu à faire valoir son point de vue au moment de l’élaboration de cette revue stratégique de défense… « J’ai plaidé pour que nous restions à un format de 82’000 soldats », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Devoir se limiter à 73’000 hommes a été surprenant. C’est un chiffre un peu arbitraire ».

En attendant, le Royaume-Uni aura une force terrestre dont le format était équivalent à celui de l’armée de Charles II, en 1661… alors qu’il s’est fortement impliqué dans le renforcement du flanc oriental de l’Otan [8000 militaires britanniques y sont actuellement engagés, ndlr] tout en nouant des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande.

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

La Marine nationale fourbit ses armes contre une possible – et nouvelle – remise en cause du porte-avions

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

— Marine nationale (@MarineNationale) May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

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Dans le rapport sur la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 qu’elle a publié cette semaine, la Cour des comptes a estimé que, sauf à réaliser des « arbitrages difficiles avec d’autres dépenses publiques », les armées françaises pourraient avoir à « faire le choix de rééquilibrages majeurs entre capacités, comme ceux réalisés par le Royaume-Uni en 2021 » au regard de la dégradation des finances de l’État.

rapport

« La Cour ne recommande pas que la France, puissance continentale dont l’ambition d’autonomie stratégique pour elle et l’Europe, la distingue du Royaume-Uni, fasse des choix identiques, mais accentuer ses propres priorités stratégiques paraît inévitable », a commenté Pierre Moscovici, son président.

Alors qu’une première version de ce rapport circulait sous le manteau depuis plusieurs semaines [sa publication avait été différée en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la période de réserve durant l’élection présidentielle, ndlr], certains avaient déjà défendu la nécessité de faire des choix capacitaires drastiques, à l’image du député François Cornut-Gentille.

Ainsi, dans un entretien publié par l’Express, le 1er mai, celui-ci a relevé que les « investissements en matière de défense portent, depuis quarante ans, sur des équipements de très haute technologie » et que, « à chaque génération, on fait plus gros et plus sophistiqué » sans jamais s’interroger « sur l’apport opérationnel dans un environnement qui a pourtant considérablement évolué ». Et d’insister : « Chacun sait que la routine n’aide pas à préparer le futur. Elle nous expose à préparer la guerre d’hier ».

publié par l’Express

Aussi, le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] est-il dans son collimateur. « On se targue ainsi d’avoir un groupe aéronaval qui opère par intermittence en Méditerranée. Le lancement du programme du successeur du Charles de Gaulle a été décidé sans aucun débat. Or, plutôt que geler immédiatement des milliards d’euros et des capacités maritimes sur plusieurs décennies, il eut été préférable de s’interroger sur le réel apport d’un groupe aéronaval dans les conflits de demain. Je crains que ce débat n’ait malheureusement jamais lieu. Pourtant, la récente destruction du navire amiral de la flotte russe en mer Noire devrait nous y inviter… « , a fait valoir M. Cornut-Gentille.

Cela étant, la Cour des comptes n’est pas allée jusqu’à suggérer de renoncer au PA NG. « Pour la Marine nationale, la flotte hauturière est largement dimensionnée par le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire océanique [missions d’escorte notamment] et de déploiement des principales unités aéronavales [protection du porte-avions et des porte-hélicoptères amphibies par exemple], notamment par la lutte anti-sous-marine. Réduire le nombre de navires imposerait des arbitrages opérationnels difficiles, dans un contexte de possibles interventions de la marine nationale dans des zones très éloignées les unes des autres », a-t-elle estimé.

Quoi qu’il en soit, et si le ministère des Armées doit effectivement opérer un « rééquilibrage » entre ses capacités, on peut s’attendre à ce que le PA NG fasse l’objet d’un « procès » au regard des investissements nécessaires à son développement et à sa construction. Comme ce fut d’ailleurs le cas par le passé…

Par exemple, en 2013, alors que Pierre Moscovici était ministre de l’Économie et des Finances et que la LPM 2014-19 était en gestation, Bercy avait mis sur la table le « scénario Z », lequel consistait à réduire les dépenses militaires à 1,1% du PIB [soit à environ 20 milliards d’euros] d’ici 2025… Et donc à mettre sous cocon le « Charles de Gaulle », voire à le revendre à l’Inde ou au Brésil. Ce qui avait donné à une levée de boucliers parmi les parlementaires, de gauche comme de droite.

avait mis sur la table

En outre, les opposants au porte-avions ne manqueront pas de souligner que l’émergence de nouvelles armes, comme les missiles hypersoniques ou encore les missiles balistiques anti-navires [comme le DF-21 chinois], risque de rendre un tel navire encore plus vulnérable que par le passé… À noter que ce débat n’est pas propre à la France… D’autres s’interrogent, notamment aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni, où des élus ont déploré que l’acquisition des HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales se soit faite aux dépens de la British Army.

aux États-Unisont déploré

Avant qu’un tel débat puisse prendre de l’ampleur en France, la Marine nationale a lâché ses premières bordées en diffusant, via Twitter et son site « Cols Bleus« , une tribune publiée dans les colonnes de la revue Conflits par le capitaine de frégate François-Olivier Corman, par ailleurs auteur d’un passionnant « Innovation et stratégie navale« , paru en 2021.

Cols Bleusla revue ConflitsInnovation et stratégie navale

Premier point : les capacités des nouveaux missiles anti-navire, qu’ils soient hypersoniques ou balistiques, sont à relativiser. « Convenons que détruire un porte-avions n’est pas encore un jeu d’enfant », lance le capitaine de frégate Corman.

Et de s’en expliquer : « À partir d’une position connue, il peut se situer en trente minutes n’importe où dans une zone grande comme le département de l’Essonne [soit 1 804 km², ndlr], ce qui rend un cliché satellitaire rapidement caduc. Il faut ensuite l’identifier avec certitude parmi ses navires d’escorte, voire au milieu d’un trafic commercial dense depuis que la mondialisation a gommé toute ségrégation entre trafic commercial et zone de crise. Enfin, il faut franchir les couches de défense successives qui s’adaptent conformément au théorème immuable du glaive et du bouclier, selon lequel l’apparition d’une arme nouvelle est toujours suivie plus ou moins rapidement d’un contre-perfectionnement ».

[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

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[#VendrediLecture] Alors que les armes capables de théoriquement neutraliser un porte-avions se multiplient, sa plus-value est remise en cause. Dans @revueconflits, le CF François-Olivier CORMAN démontre que cet outil est indispensable pour les grandes puissances navales. pic.twitter.com/OowQs6TccL

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May 13, 2022

Plus général, l’officier de marine fait valoir que la « vulnérabilité » n’est pas le critère le plus pertinent, en prenant le cas du cuirassé, dont il est dit qu’il est « mort parce qu’il était vulnérable ». Ce qui est faux car, selon lui, il a été remplacé par le porte-avions qui l’est beaucoup plus… « Le cuirassé est mort parce qu’il était devenu moins capable que le porte-avions d’infliger des dommages à l’ennemi », souligne-t-il. Or, poursuit-il, un « groupe aéronaval centré autour d’un porte-avions reste encore aujourd’hui un formidable ‘coup de poing’ pour emporter la décision dans les espaces aéro-maritimes et au-delà ».

En outre, il n’est pas toujours possible de disposer de bases aériennes à terre… Et ce ne sont en effet pas les exemples qui manquent…

Cela étant, le principal argument, sans doute imparable, avancé par le capitaine de frégate Corman est que les pays qui développent des missiles « tueurs de porte-avions » sont souvent les mêmes qui ne mégotent pas leurs efforts pour se doter de capacités aéronavales. Tel est le cas de la Chine, qui entend disposer d’au moins trois porte-avions. Qui plus est, l’Inde, la Corée du Sud et le Japon ont également affiché leurs ambitions dans ce domaine. « Drôle d’acharnement pour un concept périmé », ironise-t-il, tout en estimant, toutefois, qu’il est « bon que que la pertinence d’une arme soit régulièrement remise en question ». Et de conclure : « Mais un procès n’est pas toujours suivi d’une exécution et il reste possible que le porte-avions mérite davantage une messe de confirmation qu’une messe d’enterrement ».

France24 - Monde

En Israël, la coalition au pouvoir devient minoritaire à la Knesset

Publié le : 19/05/2022 - 16:33

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Avec le départ, jeudi, de la députée arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi de ses rangs, la coalition au pouvoir en Israël est désormais minoritaire, fragilisant un peu plus le Premier ministre Naftali Bennett. La députée explique que sa décision est motivée par les violences "insupportables" des dernières semaines visant les Palestiniens.

La coalition au pouvoir en Israël est devenue minoritaire à la Knesset, le Parlement israélien, après le départ, jeudi 19 mai, d'une élue arabe israélienne du parti de centre-gauche Meretz, fragilisant encore davantage le Premier ministre Naftali Bennett.

Avec le départ de la députée arabe israélienne Ghaida Rinawie Zoabi, membre du parti Meretz ("Énergie"), une formation socialiste et laïque, la coalition gouvernementale au pouvoir dispose désormais de seulement 59 sièges sur les 120 que compte la Knesset.

Ghaida Rinawie Zoabi explique dans un courrier adressé à Naftali Bennett et rendu public sur Twitter qu'elle quitte cette coalition en raison des violences "insupportables" des dernières semaines, évoquant notamment les affrontements réguliers entre forces de l'ordre israéliennes et Palestiniens sur l'Esplanade des Mosquées pendant le ramadan, ou encore la mort de la journaliste palestinienne d'Al-Jazira Shireen Abu Akleh, alors qu'elle effectuait un reportage lors d'un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie.

>> À lire aussi : "Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international"

"Une coalition qui harcèle la communauté dont je suis issue"

"Je ne peux plus supporter l'existence d'une coalition qui harcèle d'une façon honteuse la communauté dont je suis issue", observe-t-elle dans ce courrier.

La fragile coalition mise sur pied en juin 2021 par l'ultranationaliste Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid s'est principalement constituée autour de la volonté de mettre fin à plus de douze années consécutives de règne de Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement.

>> À voir : "Mort de Shireen Abu Akleh : le traitement des journalistes en question"

L'alliance dans ce but entre la droite nationaliste religieuse et le centre a abouti à une coalition gouvernementale hétéroclite réunissant des partis de gauche, de centre-gauche, de droite ainsi que, pour la première fois dans l'histoire d'Israël, un parti représentant la minorité arabe.

Cette coalition avait déjà perdu sa courte majorité le mois dernier en passant de 61 à 60 sièges après le départ d'une députée de Yamina, la formation de droite radicale de Naftali Bennett, en raison d'une polémique autour de questions religieuses, jugeant que le gouvernement ne préservait pas l'identité juive d'Israël.

Avec Reuters

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Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international

À Jérusalem, des violences avant l'inhumation de la journaliste Shireen Abu Akleh

PORTRAIT

Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

L’US Army choisit le groupe français Thales pour le renouvellement de ses radios tactiques

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

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En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

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En janvier 2021, le groupe français d’électronique de défense Thales avait annoncé que l’US Army venait de lui notifier une troisième commande de 1200 systèmes radio IMBITR [Multiband Inter/Intra Team Radio] AN/PRC-148D, dans le cadre de son programme Army Leader Radio, portant ainsi à 6000 le nombre total d’unités devant être utilisées dans son réseau tactique intégré.

avait annoncé

« Le système IMBITR est la première radio portative bicanal offrant aux combattants des moyens de transmissions tactiques critiques en bande étroite, ainsi qu’un second canal à large bande qui génère une forme d’onde WREN-TSM extrêmement performante et fiable. L’ensemble de ces capacités permet la mise en réseau de communications voix, données et vidéo simultanées et sécurisées, améliorant l’appréciation de la situation et la prise de décision en temps réel », avait alors expliqué l’industriel, en se félicitant du « franc succès » de son produit, notamment auprès des brigades Stryker de l’US Army.

Puis, en octobre de la même année, l’US Army commanda à Thales des radios bi-voies AN/PRC-148D Leader Radio et monovoie AN/PRC-170 Javelin Radio.

Six mois plus tard, l’industriel a de nouveau décroché une commande outre-Atlantique. En effet, ce 16 mai, via un communiqué, Thales a fait savoir qu’il est l’un des deux industriels [avec L3Harris Technologies, ndlr] à avoir été choisi pour fournir une « solution de radio logicielle sécurisée destinée à moderniser le parc actuel de l’US Army », dans le cadre d’un contrat de type IDIQ [livraisons et quantités indéterminées] plafonné à 6 milliards de dollars et prévoyant une « période de base de cinq ans, suivie d’une seconde période de cinq ans, facultative ».

Ce contrat « constitue un volet essentiel des efforts de modernisation du réseau tactique intégré de l’armée américaine », laquelle entend remplacer son système SINCGARS [Single Channel Ground and Airborne Radio System], et « prolonge le partenariat fructueux » avec cette dernière « en matière de systèmes de communication prêts au combat », fait valoir Thales.

L’électronicien français aura donc à fournir à l’US Army une évolution de la radio tactique AN/PRC-148 IMBITR.

« Cette radio tactique logicielle flexible et sécurisée permettra à l’armée américaine de remplacer peu à peu son parc de radios R/T1523. Elle restera compatible avec la forme d’ondes existante SINCGARS, mais de nouvelles formes d’ondes pourront s’ajouter, ainsi que des capacités renforcées pour faire face aux besoins en évolution », explique Thales.

« La radio de Thales s’aligne parfaitement avec la volonté de l’US Army d’intégrer les produits matures et éprouvés au sein de son architecture de connectivité au service des unités tactiques. Conçue pour une intégration aisée dans les systèmes du combattant, [elle] s’adapte parfaitement au réseau tactique intégré de l’armée américaine », a commenté Mike Sheehan, le Pdg de Thales Defense and Security Inc, la filiale américaine du groupe français.

New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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France24 - Monde

Coup de com’ ou geste solidaire ? Un professeur politicien porte un bébé en plein cours au Sénégal

Publié le : 19/05/2022 - 18:18

Alexandre Capron Suivre

Babacar Diop, professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et maire de Thiès, la deuxième plus grande ville du Sénégal, fait le buzz depuis qu’une vidéo l'a montré portant le bébé d’une de ses étudiantes en plein cours le 16 mai. Si certains dénoncent un coup de communication maîtrisé, beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux ont loué le geste du professeur politicien.

Babacar Diop est professeur de philosophie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est une star montante de la politique au Sénégal depuis qu’il a été élu maire de la ville de Thiès en janvier dernier.

Mais lundi 16 mai, c’est avec sa première casquette, celle de professeur, qu’il a ému les utilisateurs des réseaux sociaux : en plein cours dans un amphithéâtre, il a porté dans ses bras le bébé d’une de ses étudiantes. La vidéo de son geste, diffusée le 18 mai sur Facebook, a été vue 21 000 fois.

La scène a aussi été prise en photo par plusieurs étudiants amusés et postée sur les réseaux sociaux, beaucoup louant un geste altruiste et "plein de bonté" du professeur.

Photo partagée dans le groupe "T'es de Dakar si..." pour féliciter le professeur Diop. © Facebook / T'es de Dakar si...

Si la grande majorité des utilisateurs ont félicité le professeur / maire pour son acte, d’autres lui ont également reproché d’avoir relayé une vidéo "populiste" et de vouloir faire un coup de communication politique. Certains ont également reproché au politicien d’encourager les étudiantes à venir en cours avec leur bébé.

"L’école est le seul moyen dont disposent ces jeunes femmes pour sortir de leur condition et prétendre à grimper l’échelle sociale"

Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le professeur / maire affirme être intervenu après avoir stoppé "deux ou trois fois son cours" alors que le bébé pleurait. Alors que son cours auprès des étudiants de première année portait sur la pensée cartésienne, il était en train d’expliquer que "Descartes affirme que ses principes préparent à la paix civile, et à la douceur, à la concorde…" et il a ainsi voulu avoir un geste en accord avec le contenu de son cours.

De son côté, il ne revendique pas un geste politique, et affirme avoir "suivi [son] instinct humain en tant que philosophe. Rien n’est organisé pour que ces femmes puissent laisser leur bébé à une garderie à l’université, et elles n’ont souvent pas les moyens pour faire garder l’enfant, ou personne à la maison pour le faire." Selon lui, cela "montre bien les inégalités sociales visibles dans la société sénégalaise. Or, l’école est le seul moyen dont disposent ces personnes pour sortir de leur condition et prétendre à grimper l’échelle sociale."

Ce n’est pas la première fois qu’une telle scène se produit au Sénégal : en juin 2021, les photos d’un professeur de géomatique de l’université de Kaolack, portant le bébé d’une de ses étudiantes, étaient également devenues virales, tout comme celles d’un professeur ivoirien de l’université de Bouaké en 2016.

 

Vous aussi, vous êtes témoin d'une situation qui vous a ému(e), ou vous avez filmé une scène positive dont vous voulez nous parler ? N'hésitez pas à nous contacter sur notre e-mail : observateurs@france24.com !

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France24 - Monde

Législatives : la Nupes dénonce des obstacles dans l'inscription de ses candidats

Publié le : 17/05/2022 - 18:30

FRANCE 24 Suivre

Jean-Luc Mélenchon et les candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives ont déploré, mardi, les difficultés à s'inscrire en préfecture sous la nuance politique "Nupes", dénonçant une volonté d'"effacement" du bloc de gauche au soir des résultats.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Pour la Nupes, le ministère de l'Intérieur fait du deux poids, deux mesures. Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a menacé, mardi 17 mai, de déposer un recours au Conseil d'État en référé pour que la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) – issue de l'accord entre LFI, le PS, EELV et le PCF – puisse être reconnue lors des dépôts de candidatures aux élections législatives des 12 et 19 juin.

En déplacement à Nantes, Jean-Luc Mélenchon, qui espère que cette nouvelle alliance de la gauche lui permettra d'accéder à Matignon, a critiqué le nouveau nuancier politique du ministère de l'Intérieur pour les élections des 12 et 19 juin, qui ne prend pas en compte la Nupes dans les inscriptions des candidats en préfecture.

Il a dénoncé "un système de duperie permanente" de la part de la macronie, visant "à pouvoir, le soir du premier tour, minorer la percée que nous aurons opérée". "Nous allons intervenir au Conseil d'État en référé pour demander à ce que nous soyons reconnus dans notre existence", a-t-il lancé.

🔴 Stop au tripatouillage électoral : la #NUPES doit être reconnue !✅ Nous demandons la création d’une nuance NUPES afin de pouvoir comptabiliser les résultats de toutes les candidatures NUPES dans une même nuance.https://t.co/tarT3NBhxh

May 17, 2022

Dans un communiqué, la Nupes a regretté que "le camp macroniste ait décidé de comptabiliser séparément les suffrages rassemblés par des candidatures issues de LFI, d'EELV, du PS ou du PCF".

"Toutes partagent pourtant le même programme et se présentent aux électeurs sous la même bannière", insiste la Nupes, qui appelle "solennellement le ministère de l'Intérieur à renoncer à son opération de tripatouillage électoral".

>> À lire : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche

Selon une circulaire du ministère datée du 16 mai, "une nuance Ensemble ! (Majorité présidentielle) est créée en lieu et place de La République en Marche (désormais intitulée Renaissance), du Mouvement Démocrate, et comprenant l'ensemble des formations politiques alliées".

Une "manœuvre parfaitement scandaleuse"

Mais la nuance Nouvelle union populaire écologique et sociale n'a pas été créée. Car elle "réunit des candidats investis de manière indépendante par les partis associés à cet accord", ce qui "tend à démontrer la volonté pour ces candidats de rester attachés à leur parti d'origine", explique la circulaire. "Ces partis se présentent de manière indépendante comme en attestent notamment les associations déclarées au titre de l'aide publique et de la campagne audiovisuelle", ajoute-t-elle.

"C'est extrêmement préoccupant, on conteste la circulaire du ministère de l'Intérieur", a dénoncé mardi Julien Bayou, secrétaire national d'EELV et candidat à Paris, lors d'une présentation à la presse de tous les candidats de la Nupes dans la capitale.

Petite manip totalement anti-démocratique de Macron & Darmanin pour fausser l'analyse des résultats des législatives.Les Macronistes seront regroupés dans le tout nouveau label "Ensemble" mais les candidats #NUPES comptabilisés séparément.Ont-ils peur de notre majorité ? pic.twitter.com/oL4ceUViRM

May 17, 2022

Il y voit une "manœuvre parfaitement scandaleuse", visant "à tromper le rendu du résultat du premier tour", puisque c'est cette nuance politique qui sert à analyser les résultats.

"Ils cherchent à minorer notre score en nous présentant comme divisés", a renchéri Aminata Niakaté, candidate Nupes-EELV, revenant tout juste de la préfecture, confirmant n'avoir pas pu s'inscrire sous la nuance "Nupes".

"Ils essaient de nous effacer jusque dans les textes", a dénoncé aussi Sophia Chikirou, candidate Nupes-LFI, précisant que des difficultés avaient notamment été constatées en Ariège et dans le Rhône.

Nous découvrons que le Ministère de l'Intérieur refuse d'enregistrer la "Nouvelle Union populaire" pour les déclarations de candidature. Effacer ses adversaires du tableau des résultats est-ce encore la démocratie ? #NUPES

May 16, 2022

La Nupes souligne dans son communiqué que "la droite est la cible de la même manipulation", car "malgré l'accord politique passé entre LR et l'UDI, les résultats de candidatures issues de ces deux partis seront comptabilisés dans deux nuances séparées".

Lundi, au premier jour de dépôt des candidatures en préfecture, Jean-Luc Mélenchon avait déjà alerté sur le problème. "Effacer ses adversaires du tableau des résultats, est-ce encore la démocratie ?", a-t-il interrogé sur Twitter.

Avec AFP

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Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

PORTRAITS DE CANDIDATS

Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

De la gauche unie à l'extrême droite : les candidats alignés pour la bataille des législatives

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La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

La Royal Navy envisage à nouveau de recourir à des pétroliers civils pour ravitailler ses navires en mer

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

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À la fin des années 1960, le gouvernement britannique, alors dirigé par le travailliste Harold Wilson, prit la décision d’abandonner la plupart des bases militaires situées à « l’est de Suez » [une expression de l’écrivain Rudyard Kipling désignant la politique diplomatique et militaire du Royaume-Uni au-delà du continent européen, ndlr] pour se concentrer sur l’Europe en général et l’Otan en particulier. Résultat : la Royal Navy adapta sa chaîne de soutien logistique à cette nouvelle donne.

Seulement, quand l’Argentine lança l’invasion des îles Malouines/Falklands, situées à plus de 14’000 km de la Grande Bretagne, l’état-major britannique s’attacha à constituer une flotte logisitique de complément afin d’être en mesure d’envoyer ses troupes à la reconquête des territoires perdus. Aussi réquisitionna-t-il une quinzaine de pétroliers civils pour ravitailler en mer les navires de la Royal Navy.

Visiblement, cet épisode n’a guère été oublié… puisque la marine britannique envisage à nouveau de recourir à des pétroliers privés pour épauler la Royal Fleet Auxiliary [RFA, flotte royale auxiliaire], dont le personnel a un statut particulier dans la mesure où il se compose en grande partie de civils [lesquels portent les galons de la marine marchande… sur un uniforme militaire].

« Faire appel à des pétroliers civils pour soutenir la flotte pourrait s’avérer crucial si leurs homologues militaires ne sont pas en mesure de faire escale pour s’approvisionner », explique en effet la Royal Navy.

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Sauf que les procédures qui avaient été élaborées il y a maintenant quarante ans ont besoin d’être remises au goût du jour… D’où l’essai que vient d’effectuer la Royal Fleet Auxiliary, en association avec l’US Military Sealift Command [MSC], dans la baie de Lyme [sud-ouest de l’Angleterre] avec le navire auxiliaire RFA Tidesurge et le pétrolier civil MT Maersk Peary.

Selon la Royal Navy, et même si aucun transfert de carburant n’a été effectué, cet essai s’est révélé concluant dans la mesure où il a permis de démontrer que le pétrolier civil a pu se « connecter » au navire ravitailleur militaire. Et d’assurer qu’une telle manoeuvre peut aussi concerner les autres flottes des pays membres de l’Otan étant donné que l’équipement nécessaire est « largement standardisé au seun de l’Alliance ».

« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », en particulier quand il n’est pas possible de faire escale dans un port pour se ravitailler, a souligné le capitaine de vaisseau Douglas Jaarsma, un officier américain actuellement affecté à la RFA dans le cadre d’un échange avec le MSC.

Mais recourir à des pétroliers civiles permettrait également de suppléer les pétroliers-ravitailleurs militaires, qui, ces dernières années, n’ont pas toujours bénéficié de l’attention qu’ils auraient méritée.

New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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El Salvador Dispatch

Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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France24 - Monde

États-Unis : l'Oklahoma adopte une loi qui interdit totalement l'avortement

Publié le : 20/05/2022 - 01:48

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Déjà interdit dès six semaines de grossesse, l'avortement pourrait très rapidement être totalement banni dans l'Oklahoma, si le gouverneur signe la loi adoptée jeudi par le Parlement local. Un vote qui intervient au moment où un nouvel arrêté de la Cour suprême pourrait changer la jurisprudence en vigueur.

Le Parlement de l'Oklahoma a adopté jeudi 19 mai une loi interdisant tout avortement dès la fécondation, faisant de ce bastion conservateur du sud des États-Unis l'État possédant la réglementation la plus restrictive en matière d'interruption volontaire de grossesse. Le vote est intervenu alors que le droit à l'avortement aux États-Unis est menacé par la Cour suprême qui, selon un document révélé par Politico, semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l'IVG.

Pour entrer en vigueur, le texte doit désormais être signé par le gouverneur Kevin Stitt. Cet élu républicain avait déjà indiqué qu'il apposerait sa signature sur toute loi imposant davantage de restrictions sur l'avortement. Inspiré d'une loi adoptée par le Texas en septembre, ce texte de loi de l'Oklahoma ouvre la porte, avec ce texte, à des poursuites lancées par de simples citoyens à l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir avorté.

La définition de l'avortement, selon le texte, n'inclut toutefois pas "l'utilisation, la prescription, la fourniture, ou la vente de pilules du lendemain, ou de tout type de contraception ou de contraception d'urgence".

Kamala Harris dénonce des attaques envers les femmes

La vice-présidente américaine Kamala Harris a dans la foulée dénoncé la décision du Parlement de l'Oklahoma comme "la dernière en date d'une série d'attaques flagrantes sur les femmes par des élus". La vice-présidente a ainsi appelé les Américains à élire des dirigeants qui défendraient le droit à l'avortement "au niveau local, des Etats, et fédéral". "Cela n'a jamais été aussi urgent", a-t-elle affirmé sur Twitter.

L'organisation Planned Parenthood, qui défend le droit à l'avortement, a annoncé de son côté qu'elle allait "assigner l'Oklahoma en justice". "Il faut empêcher cette interdiction - ainsi que toutes les autres interdictions que cet Etat a votées au cours du mois passé", a poursuivi Planned Parenthood sur Twitter.

Le 3 mai, le gouverneur Kevin Stitt avait annoncé avoir signé une loi qui interdisait déjà l'avortement après six semaines de grossesse. "Je veux que l'Oklahoma devienne l'Etat le plus pro-vie dans le pays", avait-il dit en utilisant l'expression consacrée par les Américains opposés à l'avortement.

26 États prêts à interdire l'avortement

L'Oklahoma accueillait depuis quelques mois des milliers de Texanes cherchant à avorter, après le passage en septembre d'un texte similaire dans cet État voisin.

Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique "Roe v. Wade" de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

En cas de décision de la Cour suprême revenant sur ce droit, 26 États conservateurs, pour la plupart dans le centre et le sud du pays comme le Wyoming, le Tennessee ou la Caroline du Sud, sont prêts à interdire l'avortement purement et simplement.

Avec AFP

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

REPORTAGE

"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

Droit à l'avortement menacé aux États-Unis : l'Oklahoma durcit sa loi, les Américains se mobilisent

Opex 360

La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

La base aérienne d’Orange-Caritat gagne une escadre avant de perdre provisoirement un escadron

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

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En juin prochain, les derniers Mirage 2000C RDI seront retirés du service… Ce qui entraînera la mise en sommeil des traditions de l’Escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » étant donné que les sept Mirage 2000B qu’il utilise actuellement pour la formation et l’entraînement de ses pilotes quitteront la base aérienne [BA] 115 d’Orange-Caritat pour la BA 133 de Nancy-Ochey.

retirés du service

Cela étant, cet escadron devrait rapidement revenir dans l’ordre de bataille de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] une fois que sa transformation sur Rafale C sera effective. C’est à dire, au plus tard, en 2024. D’ici là, et si les plans sont maintenus, d’importants travaux d’infrastructure devront être effectués sur la BA 115.

Si celle-ci va perdre un escadron, elle vient de gagner une escadre. Via les réseaux sociaux, le Commandement des forces aériennes [CFA] a en effet annoncé que la 65e Escadre d’hélicoptères venait d’y être réactivée, après un sommeil de 67 ans…

En effet, créée le 1er juillet 1954 à Saïgon à partir de deux unités engagées à Dien Bien Phu et relevant des escadrilles de liaison aérienne 52 et 53, la 65e escadre mixte d’hélicoptères aura connu une existence brève puisqu’elle fut dissoute le 30 septembre 1955, une fois la guerre d’Indochine terminée. Ayant compté des militaires de l’armée de Terre dans ses rangs, elle était dotée d’hélicoptères légers [Hiller H-23] et moyens [Sikorzky S-55].

Dans le détail, cette 65e escadre chapeaute l’Escadron d’hélicoptères [EH] 1/65 Alpilles [ex-5/67], doté de Fennec, l’Escadron de transformation opérationnelle « hélicoptères légers » et de l’Escadron des services techniques et aéronautiques.

L »une des tâches de la 65e Escadre d’hélicoptères sera de préparer l’arrivée du H160 Guépard, dont 40 exemplaires [sur les 169 commandés] seront destinés à l’AAE.

« Les conflits modernes imposeront une grande capacité d’adaptation des systèmes d’armes et une réactivité accrue des équipages », a souligné, à ce sujet, le général Fabrice Feola, le commandant de la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], lors d’un séminaire organisé sur la BA 115 sur l’avenir de la composante « hélicoptère » au sein de l’AAE. « Deux capacités majeures seront développées et appuyées dans le parcours de formation: la connectivité et l’interopérabilité. Le H160 Guépard permettra aux équipages d’évoluer en opérations dans des environnements aériens complexes », a-t-il ajouté.

À noter que, dans le cadre de son plan « Altaïr », l’AAE a l’intention de transférer à Orange sa Brigade Brigade des Forces spéciales Air, qui y rejoindra ainsi le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].

New York Times - World

With Gas Pumps All but Dry, Sri Lanka Faces Its ‘Most Difficult Time’

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The island nation’s new prime minister revealed that the country’s economic disaster was even worse than imagined.

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By Mujib Mashal

COLOMBO, Sri Lanka — When he was turned away from a gas station in Sri Lanka’s capital on Monday after waiting in line for six hours, Ravi Chandra, a tour manager, decided to return before dawn the next day to see if his luck would improve.

Tuesday was no better: Five hours in, the pump was still covered with “No Petrol” signs and sealed in yellow crime-scene tape. “They say they are out of petrol, and they don’t know when they will get more,” he said.

A day after Sri Lanka’s new prime minister warned that his first peek into the government’s books had revealed an economic crisis even worse than imagined, the island nation found itself all but out of fuel, with life growing increasingly miserable for its 22 million residents.

Ranil Wickremesinghe, who took on the role last week as widespread protests forced his predecessor into hiding on a military base, said on national television on Monday that the government could not find even $5 million to import gasoline. With no money to pay them, fuel ships remained anchored offshore in Sri Lankan waters, their cargos out of reach.

“The next couple of months will be the most difficult ones of our lives,” Mr. Wickremesinghe said in his address to the nation.

Despite years of warnings that the ruling Rajapaksa family was mismanaging the country, the dizzying pace of Sri Lanka’s economic collapse in the past few months has brought economic desperation that many describe as even worse and more widespread than during the nation’s three-decade-long civil war that ended in 2009.

The country had kept borrowing beyond its means to feed the needs of a bloated system, a large military, and the vanities of a leadership that took on huge postwar construction projects with questionable economic logic. When pandemic restrictions dried up the flow of tourism dollars and the debt piled up to unsustainable levels, the leaders showed little urgency in finding solutions or seeking help.

Now, a large part of the population is struggling to scratch together three meals a day, and cooking gas has been out for weeks. Hospitals are short on lifesaving medicines because pharmaceutical companies have not been paid for months.

Weeks of protests have rid the government of all the Rajapaksas except the president, Gotabaya. His brother Mahinda Rajapaksa, the prime minister, departed last week after inciting his supporters to attack peaceful protesters, unleashing a wave of violence and anarchy. Mahinda Rajapaksa, along with other family members who served in senior government positions, were flown to the safety of a naval base.

Mr. Wickremesinghe, 73, who became prime minister for the sixth time, said he had begun trying to gather information on the state of the economy. The country will bring in far less in revenue than had been predicted by the previous government, he said, ballooning the budget deficit. He said he would be forced to print more money to pay government salaries, which will only further depreciate a currency that has fallen by about 40 percent against the dollar over the past couple of months.

The most damning figure in his speech on Monday was the clear admission on the fall in foreign reserves, which he said had stood at $7.5 billion when the Rajapaksas returned to power in 2019 after a five-year gap and had since fallen to almost nothing.

Mr. Wickremesinghe said he was seeking urgent aid from allied countries. The government is also working with the International Monetary Fund to secure assistance and restructure its foreign debt, which last month it had declared it would be unable to pay. But Sri Lanka’s political crisis has undermined the I.M.F. negotiations, and officials and diplomats say any tangible help could be months away.

The revelations of the economy’s dire state came on the second day of the Buddhist Vesak festival. In better times, families would light lanterns and gather in parks and public places for festivities. Neighborhoods would be peppered with Dansal stalls — offerings of food, drinks and sweets to anyone who came by.

On the first day of the festival, protesters who have been camped outside the presidential secretariat for weeks marched by the thousands in Colombo, circling the barricaded residence of the new prime minister and continuing their call for the president’s resignation.

“Usually, the country would shut down to celebrate,” said Manisha Balraj, a lawyer who had joined the protest. “But obviously, because of the fuel shortage, the economic crisis, we can’t.”

Among the protesters was Piyal Dissanayake, 54, who had taken a bus in the morning with his family from the town of Mawanella, about 70 miles from Colombo. A Sri Lankan flag neatly folded over his arm, he marched with his wife and two children. He had cut his staff of seven at his small restaurant down to three, and the establishment remained shut most days.

The family planned to take a bus home in the evening but was nervous that finding one might prove hard because of the fuel shortage.

“This is the most difficult time in my lifetime,” Mr. Dissanayake said. “Even during the war, it wasn’t this difficult,” he added.

Outside a government-subsidized milk dispensary behind the U.S. Embassy in Colombo on Tuesday, Saminda Manimperi stood in line in the shade of a wall for three hours before it opened. A cashier at a coal plant, he was there for the five packets of 400-gram powdered milk he gets twice a week for himself and his mother.

He said his salary had already been shaved by about 30 percent since the crisis began, even as food prices have shot up. To be able to get milk at a discount, he would have to miss work.

“I was marked absent, so that’s 2,000 rupees cut,” he said, from a salary that is down to 35,000 rupees a month, or about $100.

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France24 - Monde

Le secrétaire général de l’Élysée, un personnage mystérieux au sommet de l’État

Publié le : 18/05/2022 - 18:05

Grégoire SAUVAGE Suivre

Bras droit du président, bien que son rôle ne soit défini par aucun texte juridique, le secrétaire général de l'Élysée est l'un des hauts fonctionnaires les plus discrets de la Ve République. À l'approche de l'annonce du nouveau gouvernement, présentation d'une fonction aussi mystérieuse qu’essentielle au sein de l’appareil d’État.

Pour une grande partie des Français, il est ce haut fonctionnaire austère qui égrène les noms des ministres sur le perron de l’Élysée lors de l’annonce d’un nouveau gouvernement. De ce rituel immuable naît une confusion dans l’esprit du grand public : le secrétaire général serait une sorte d’intendant en chef, de superfonctionnaire chargé d’obscures tâches administratives.

En réalité, le “SG” n’est autre que le deuxième personnage le plus important de l’Élysée, après le chef de l’État. Homme de l’ombre, indispensable rouage de la machine élyséenne, il est l’invisible bras droit du président, celui qui “voit tout, entend tout, mais ne dit rien”, selon la formule attribuée au général de Gaulle.

“Il est la personne à travers laquelle passe tout ce qui concerne le président de la République, pas une virgule ne lui échappe", explique Emery Doligé, auteur des "Invisibles de l’Élysée" (éd. Presses de la Cité). "C’est lui qui décide si une information remonte ou pas au président.”

Tour de contrôle du “PR”, le secrétaire général agit comme un “président bis”, démultipliant l'efficacité du chef de l’État pour lui libérer du temps dans un agenda surchargé. Véritable DRH du gouvernement, il recrute les meilleurs candidats, fait le lien avec Matignon, gère les dossiers de fond, prépare le conseil des ministres, filtre l’accès au bureau présidentiel, relit les interviews des membres de l’exécutif, rend certains arbitrages, transmet les ordres aux ministres et les recadre si besoin.

>> À voir : dans les coulisses du palais de l'Élysée

Un intime du président

Parmi les conseillers du président, cette toute-puissance suscite parfois des jalousies et des tensions, comme en témoignent les critiques acerbes relayées dans un article du journal Le Monde, confirmant la reconduction de l’actuel titulaire du poste, le très discret Alexis Kohler, qualifié de “castrateur en chef” par un familier du Palais.

"Alexis Kohler, c’est le deuxième cerveau d’Emmanuel Macron, celui qui empêche que le président ne soit détourné de sa feuille de route", analyse Emery Doligé. “Les ministres arrivent parfois avec des idées plus ou moins farfelues. Le secrétaire général est celui qui dit 'non'. Il empêche les ministres d’agir pour leur seule notoriété.”

Installé au premier étage du palais de l'Élysée, à côté du “salon vert” – la salle de réunion qui jouxte le bureau présidentiel –, ce grand chambellan est le seul, en dehors de la famille du président, à avoir un accès direct au chef de l’État.

Poste ultrasensible, le secrétariat général nécessite une puissance de travail phénoménale. Premier arrivé le matin, le "SG" est aussi celui qui éteint la lumière à l’Élysée. Hautement diplômé, le plus souvent énarque, il a également une connaissance fine du fonctionnement de l’appareil d’État.

>> À voir : la salle des fêtes de l'Élysée, un lieu de prestige haut en couleur

Enfin, il est généralement un ami et un fidèle du président : Jean-Pierre Jouyet sous François Hollande, Claude Guéant sous Nicolas Sarkozy, Alexis Kohler sous Emmanuel Macron... La confiance au sein de ce binôme doit être absolue. “C’est la personne avec laquelle le président passe le plus de temps. S’ils ne s’estiment pas et qu’il n’y a pas une intimité intellectuelle et affective entre les deux, cela ne peut pas marcher“, assure Emery Doligé.

Un poste à géométrie variable

Aucun texte ne définit clairement le rôle du secrétaire général de l’Élysée, participant à son aura de mystère et nourrissant les fantasmes d’intrigues au sommet du pouvoir. En l’absence de cadre réglementaire, c’est le président de la République lui-même qui définit son périmètre d’action.

Si le général de Gaulle exigeait une discrétion totale de ses secrétaires généraux, Nicolas Sarkozy envoyait au contraire volontiers l’omnipotent Claude Guéant sur les plateaux de télévision défendre l’action de son gouvernement. Surnommé le “vice-président”, ce dernier a d'ailleurs été l’un des secrétaires généraux les plus puissants de la Ve République, régulièrement accusé de court-circuiter le Premier ministre de l’époque, François Fillon.

Avant lui, Dominique de Villepin – sous Jacques Chirac – a été présenté comme l’instigateur de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997. Moins médiatisés, certains “SG“ ont toutefois eu une influence considérable, comme Jean-Louis Bianco, à la fois le plus jeune à accéder à ce poste en 1982 et celui à y être resté le plus longtemps – pendant neuf ans au service de François Mitterrand.

Quant aux secrétaires généraux de François Hollande, ils sont plutôt restés dans l’ombre. Dans un portrait publié en 2018 par le journal Libération, Pierre-René Lemas explique avoir reçu la feuille de route suivante de la part de l’ancien président socialiste : “Ne pas être Guéant”. En somme, ne pas parasiter l’action de Matignon ou du ministère de l’Intérieur. “J’ai été Mister Nobody. Entre nous, ce n'est pas le plus évident“, reconnaît-il.

Qu'il soit discret ou médiatique, influent ou en retrait, le secrétaire général peut en général compter sur un bel avenir politique. Trois des anciens “SG“ sont ainsi devenus Premier ministre : Pierre Bérégovoy, Dominique de Villepin et Édouard Balladur. En tant que secrétaire général de l’Élysée, ce dernier a partagé tous les secrets d’un Georges Pompidou malade, juste avant sa mort en 1974.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

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New York Times - World

‘Misoginia de la era colonial’: en los fallos sobre los derechos de las mujeres se cita a un juez del siglo XVII

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Tanto en India como en el borrador del fallo Roe v. Wade en Estados Unidos, todavía ocupa un lugar preponderante un juez inglés que escribió que las mujeres estaban obligadas por contrato a los maridos.

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Por Amanda Taub

Los viajes que hago para escribir mis reportajes siempre son un ejercicio para encontrar similitudes entre las diferencias: los nexos de dilemas compartidos, conflictos y cambios sociales que unen a las personas, sin importar su nación.

Pasé la mayor parte de las últimas dos semanas en India, donde ese esfuerzo resultó ser más sencillo de lo esperado. Estuve trabajando en un proyecto a largo plazo sobre mujeres jóvenes que luchan por lograr un equilibrio entre sus ambiciones de nuevas oportunidades en una economía en proceso de modernización y las limitaciones de un sistema patriarcal diseñado para que permanezcan en casa, confinadas a la esfera privada y gobernadas, en primera instancia, por sus familias, y luego por sus esposos y suegros.

Como supuse, muchas de sus luchas parecían versiones más extremas de los dilemas que enfrentan las mujeres en todo el mundo, incluido Estados Unidos, donde crecí, y el Reino Unido, donde vivo.

Pero, de manera inesperada, también hubo un vínculo más directo que se hizo evidente cuando las opiniones de destacados jueces de ambos países se divulgaron con solo días de diferencia, ambas basadas en el razonamiento del mismo hombre: Lord Matthew Hale, un jurista inglés del siglo XVII.

Hace cientos de años, sus fallos sobre los derechos de las mujeres dentro del matrimonio y sobre sus propios cuerpos —o, más precisamente, sus argumentos que establecían que esos derechos deberían restringirse para que no invadieran demasiado los de los hombres— se convirtieron en parte del derecho común británico y, por extensión, el derecho de Estados Unidos, India y otras colonias británicas.

En Estados Unidos, la filtración del borrador del juez Alito para revocar Roe contra Wade citó a Hale ocho veces. En India, una decisión del tribunal superior de Delhi se negó a tipificar como delito la violación conyugal, defendiendo una excepción legal que Hale codificó en un tratado en el siglo XVII. (El tribunal indio se dividió ante esa propuesta y otro juez votó para poner fin a la excepción. Los peticionarios planean apelar la decisión).

“Es muy sorprendente que, con solo 10 días de diferencia, sucedió la filtración de la opinión del juez Alito y la decisión sobre la violación marital”, dijo Karuna Nundy, abogada que representó a los peticionarios en el caso indio. “Ambos se remontan a una misoginia de la era colonial que las constituciones de India y Estados Unidos, que garantizan los derechos individuales, los derechos individuales a la privacidad del cuerpo, a la integridad corporal, y a la libre expresión sexual, han anulado”.

O, al menos en el papel y en otras decisiones, parecía que se había anulado. Pero ambos casos demuestran cómo ese tipo de razonamiento, una vez arraigado no solo en las sentencias judiciales sino también en las normas y prácticas sociales que tienen su propio impulso y poder colectivos, puede persistir incluso frente a un progreso aparente.

El pasado no ha muerto

Un principio central de la filosofía legal de Hale era que darles a las mujeres los derechos legales sobre sus propios cuerpos era una amenaza para la libertad de los hombres.

Eso puede apreciarse de manera clara en su famosa descripción de la violación como acusaciones que “se hacen con facilidad, son difíciles de probar y aún más difíciles de desacreditar por parte de la persona acusada, aunque sea completamente inocente”. Eso se convirtió en la base de siglos de jurisprudencia e instrucciones para jurados que trataban el carácter moral de las víctimas de violación como la principal preocupación en esos casos y, a menudo, suponían que estaban mintiendo si no podían presentar testigos que corroboraran u otra evidencia externa para sus afirmaciones.

Hale también escribió en su influyente tratado de derecho común que la violación conyugal no podía ser un delito porque el matrimonio en sí mismo constituía un consentimiento irrevocable para el sexo, pero solo para la esposa. “Porque a través del consentimiento dado en el contrato de matrimonio, la mujer se ha entregado a su marido en todas las formas, incluida la sexual y, por tanto, no se puede retractar”, escribió. Esa creencia fue una consecuencia de la doctrina de la cobertura, que trataba los derechos de una mujer casada como “cubiertos” por los de su marido. Su propiedad pasó a ser de él y ella no podía emprender acciones legales por derecho propio. La familia, desde este punto de vista, era una esfera privada en la que el esposo era esencialmente el soberano, y la esposa no podía apelar a la protección del Estado.

Hasta ahora eso parecía haberse quedado en el siglo XVII. Pero en los sistemas del derecho común, las opiniones jurídicas se vuelven vinculantes de la misma manera que las leyes escritas, por lo que muchas de las creencias de Hale no se quedaron en el pasado. Por fortuna, algunas ya no existen: por ejemplo, ya no celebramos juicios por brujería. Pero sus opiniones sobre la violación, el matrimonio y el aborto, consagrados en fallos legales, se convirtieron en parte del sistema legal de Gran Bretaña y luego en el de sus colonias. Y afirmar que han tenido un poder de permanencia global sería quedarnos cortos.

En el Reino Unido, la violación conyugal se tipificó como delito hasta 1991. En Estados Unidos, se tuvo que esperar hasta 1993 para que fuera un delito en los 50 estados. En la India, todavía no está criminalizado.

Hace solo dos semanas, en el borrador filtrado que prometía revocar Roe v. Wade, el juez Alito citó ocho veces el tratado de Hale como evidencia de que el aborto era considerado un delito en el momento en que se redactó la Constitución de Estados Unidos.

Y el miércoles pasado, el tribunal superior de Delhi emitió un veredicto dividido en el caso que impugnaba la excepción de violación marital en la India. El gobierno se ha opuesto en un informe que advierte que eliminar la excepción haría que la ley de violación sea “una herramienta fácil para acosar a los maridos” y podría tener un “efecto desestabilizador en la institución del matrimonio”, ideas que parecen surgir directamente de la concepción de Hale del matrimonio como una zona de control masculino.

Un juez del panel estuvo de acuerdo y escribió que sería “antitético a la institución misma del matrimonio” que un esposo sea considerado un violador, incluso si obliga a su esposa, repetidamente, a tener relaciones sexuales sin su consentimiento.

La presencia del patriarcado

Pero el derecho común solo es el mecanismo procesal por el cual estos puntos de vista se convirtieron y siguieron siendo ley. El aspecto más importante es el político.

En la India colonial, permitir que los hombres controlaran la esfera privada se convirtió en parte de una distensión incómoda entre las autoridades coloniales y los nacionalistas hindúes que se centraron en la familia como una zona que debería protegerse de la autoridad extranjera, según explicó Tanika Sarkar, historiadora india especializada en las leyes y los derechos de las mujeres, en un famoso artículo publicado en 1993. (También señaló que esa situación probablemente resultaba atractiva para los administradores coloniales masculinos que se sentían incómodos con el modesto progreso que las mujeres británicas habían logrado en su patria).

En Estados Unidos, como han escrito numerosos académicos del derecho, tratar a la familia como una esfera “privada”, protegida contra la interferencia del Estado, se convirtió en un escudo para la violencia masculina, incluidas las situaciones de abuso doméstico y la violación conyugal.

Y así como la protección de la jerarquía del poder masculino se entrelazó con la política nacionalista en la India, en Estados Unidos, los roles de género tradicionales se convirtieron en un elemento central de la justificación de los estados del sur para la supremacía blanca, incluidas las leyes de Jim Crow.

“Para justificar y racionalizar la brutalidad contra los hombres negros, crearon esta falsa caballerosidad y esta supuesta amenaza de la que había que proteger a las mujeres blancas”, dijo Angie Maxwell, politóloga de la Universidad de Arkansas. La protección de los roles de género tradicionales se vinculó así con la protección de la jerarquía racial, dijo.

Eso significó que la decisión de Roe contra Wade y otras reformas feministas crearon una oportunidad para que el Partido Republicano calificara al feminismo como una amenaza para la seguridad y el apoyo de las mujeres blancas, y así ganó el apoyo de las mujeres blancas en el sur. Pero esa estrategia también ayudó a cimentar la división en la política estadounidense entre un Partido Republicano dedicado a proteger las jerarquías existentes y un Partido Demócrata que, en su mayoría, buscaba aprobar reformas más igualitarias.

Entonces, aunque desde un punto de vista citar a Hale podría parecer una referencia sobria a la historia legal, desde otro se lee como una declaración política más partidista: así es como siempre ha sido Estados Unidos, y cualquier cambio que se haga es ilegítimo.

“El cableado del patriarcado ha quedado al descubierto por la filtración de la decisión Alito y demuestra que eso no ha cambiado, a pesar de que ambos países tienen constituciones que están destinadas a proteger los derechos individuales de los ciudadanos plenos”, me dijo Nundy, la abogada del caso indio. “Eso no ha cambiado desde hace 300 años, aunque ambos países se independizaron. Uno esperaría que la libertad de estas naciones soberanas también garantizaría la libertad del cuerpo humano”.

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Russia-Ukraine War

In Ukraine, Gruesome Injuries and Not Enough Doctors to Treat Them

Doctors trying to save a soldier’s arm in a surgery, after he was brought in earlier in the day in in Zaporizhzhia, Ukraine. Credit...

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By Michael Schwirtz and Lynsey Addario

Operating with skeleton crews, doctors and nurses race to save limbs, and lives. It’s a grim routine for medical personnel often working around the clock. And not all limbs can be saved.

KRAMATORSK, Ukraine — Days after Russian forces invaded, Yaroslav Bohak, a young cardiovascular surgeon, was at home with his family in the relative safety of western Ukraine, when a colleague placed a desperate call from the east, pleading with him to come help.

Many doctors had fled the fighting, his friend said, and conditions at the hospital resembled a bygone era of warfare, with the surgeons who remained amputating limbs, instead of trying to repair them, to save grievously wounded soldiers.

“He called me and said he could no longer cut off the arms of young people,” Dr. Bohak said, as he stood in an operating room of a hospital in Kramatorsk. “When I came here, I had surgery on the first day.”

As Russian forces pummel eastern Ukraine with a mix of artillery, airstrikes and rocket attacks, frontline hospitals, many of them in poorer, rural areas, have become overwhelmed. They are severely short-staffed or have been abandoned completely, as doctors and nurses have fled the violence.

All day long, the walls of the hospital shake with the thunder of battles raging near Kramatorsk, an industrial city in the Donbas region, where Russian forces have been waging a bloody offensive. A steady stream of ambulances arrives at the sandbag-reinforced emergency room, ferrying soldiers and civilians, many with life-threatening wounds.

But the hospital is staffed by a skeleton crew. Only two of its 10 doctors remain, aided by six nurses working 24 hour shifts with only one day off for rest, said Tatyana Bakaeva, the senior nurse. (Hospital officials asked that its name not be published for security reasons.)

“Only the most stoic remain,” Ms. Bakaeva said. “People are scared, what can you do?”

It is a similar story throughout the Donbas: As the toll of wounded mounts, the need for more doctors and nurses becomes even more acute.

In Avdiivka, right on the front lines, the lone remaining surgeon and the hospital medical director described spending months in the emergency room, never leaving except for quick dashes to the grocery store amid shelling. In Sloviansk, a city just to the north of Kramatorsk where plumes of smoke from battle can be seen on the horizon, only about a third of the hospital staff remains.

The city of Bakhmut sits at a crossroads between Russian forces pushing from the east and the north. There, ambulances jam a small courtyard of the military hospital and the emergency room is almost always full.

“Nobody ever prepares for war, and this region is not so densely populated to be able to deal with this many wounded,” said Svitlana Druzenko, who coordinates emergency evacuations of wounded soldiers and civilians from the battle zones. “The wounds are the same for civilians and soldiers because rockets do not choose where to fall.”

Many of the wounded from the East are brought to Dnipro, a city of one million that has six big hospitals. But it is four hours’ drive from many frontline positions. And the hospitals there have also been depleted of nursing staff, said Dr. Pavlo Badiul, a surgeon at the Burn and Plastic Surgery Center in Dnipro.

The center was full to capacity with war wounded and staff were working continuously without a break, he said.

A member of the American Society of Plastic Surgeons, after training in California, Dr. Badiul put out an appeal through the society’s newsletter for equipment and medical supplies. “Although we get some targeted aid, much is still lost, diverted or taken to the wrong place,’’ he said.

Volunteers have pitched in to pick up some of the slack. Ms. Druzenko works for a volunteer emergency medical organization known by its Ukrainian initials PDMSh. Its ambulances and personnel are ubiquitous at hospitals and at so-called yellow zone transfer points, locations on the edge of the battlefield where wounded soldiers are picked up by ambulances and rushed to the nearest hospital.

It is dangerous work. Last week, a yellow zone base that Ms. Druzenko’s organization established north of Bakhmut was bombed by Russian forces.

“Not only drones, but aviation is working in that area,” Ms. Druzenko said.

Most of the surgeons operating out of the hospital in Kramatorsk, including Dr. Bohak, are volunteers. Since he arrived, the hospital has had almost no amputations.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Dr. Bohak showed off cellphone videos of his surgeries last week. Digging into singed and shredded flesh, he extracted severed arteries and painstakingly stitched them back together, restoring circulation to the damaged limbs, allowing them and the soldiers they are attached to be saved.

“The nearest serious clinic is in Dnipro, which is 280 kilometers from here,” he said. “It takes time to get there, and it may be too late to save the limb. That’s why my arrival was very important.”

Not all the limbs can be saved though. Eduard Antanovskyy, the deputy commander of the military unit at the hospital, said that recently a Russian soldier was brought in with a serious leg wound. While at the hospital, he said, the soldier was provided with security guards for protection.

Russia-Ukraine War: Key Developments

U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

“We had to take the leg because the tourniquet was on for too long,” he said. “Even if we wanted to, we couldn’t have saved his leg. We treated him humanely, not the way he deserved to be treated.”

Despite months of warnings from the White House and others that Russia was planning to invade, many in Ukraine, including much of the political establishment and even some in the military, refused to believe it. When Russian rockets began to hit Ukrainian cities on Feb. 24, it set off a scramble. Hospitals in particular, were unprepared to handle the sudden surge in patients suffering from the vicious and difficult wounds that war inflicts.

In the first week, Dr. Maksim Kozhemyaka, a civilian trauma surgeon, volunteered to assist at the military hospital in Zaporizhzhia, one of the main hubs treating soldiers in eastern and southern Ukraine. Almost immediately, he said, the hospital was inundated with 30 to 40 patients a day and did not have sufficient supplies to handle gunshot wounds or other grievous injuries.

“We didn’t believe that this could happen because we understood that in any case there would be huge losses on their side as well,” Dr. Kozhemyaka said in an interview in the hospital’s emergency room. “And of course, we thought that no rational leader of a country would do this.”

For the hospital workers persisting through the grim routine, the losses can feel personal, and are sometimes deeply so.

One recent morning, ambulances raced up to the small hospital in Sloviansk carrying soldiers wounded in an airstrike just a few miles up the road. One of them carried the battered body of Ihor Ihoryuk, 33, the only child of the hospital’s head nurse. Much of the hospital staff had known him since he was a boy.

The force of the explosion, outside a room in a seed factory where he and his comrades were sleeping, had ripped off his arm and his blood spilled onto the asphalt in front of the hospital as he was raced inside.

A few hours later, a nurse named Anna emerged from the hospital, her green eye liner running down her face. Ihor could not be saved, she said.

“He grew up in front of our eyes,” she said, fighting back the tears.

She was holding a box containing Ihor’s black army boots. “He won’t be needing them anymore,” she said.

She took them to a spot a short distance from the hospital entrance and set them next to a pair of black tennis shoes that were soaked with blood. They belonged to a soldier who was killed the day before.

Carlotta Gall contributed reporting from Dnipro, Ukraine.

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France24 - Monde

Législatives: les candidatures closes vendredi soir

Publié le : 20/05/2022 - 04:26

Paris (AFP) – Les candidats aux législatives ont jusqu'à ce vendredi 18H00 pour déposer leur déclaration signée et se lancer dans la course à l'Assemblée nationale, dont la majorité sortante est donnée favorite.

Si les principales formations politiques ont déjà publié la liste des investis, des surprises ne sont pas exclues, comme une candidature de François Hollande en Corrèze, ou des candidats sans étiquette, des dissidents, des remplaçants au pied levé ou des désistements se produisent pendant la journée.

La journée est également suspendue à la possible annonce du gouvernement de la nouvelle Première ministre Elisabeth Borne, qui se fait attendre.

Avec cette clôture des candidatures dans les 577 circonscriptions, la campagne officielle va pouvoir démarrer le 30 mai, avant le premier tour du 12 juin.

La déclaration en préfecture doit inclure les nom, prénom, sexe, date et lieu de naissance, domicile et profession du candidat, qui ne peut se présenter dans deux circonscriptions différentes. Le suppléant, qui peut être appelé à remplacer l'élu au cours de la législature, doit présenter les mêmes informations.

Le ministère de l'Intérieur devrait dévoiler lundi les listes complètes des candidats par circonscription. Il y a cinq ans, ils étaient au total 7.882 à se présenter aux législatives, soit près de 14 par circonscription et 1.300 de plus que cinq ans auparavant.

Nouveau venu dans le paysage politique français, le parti présidentiel LREM avait alors obtenu la majorité absolue, avec ses alliés du MoDem. Emmanuel Macron, reconduit à l'Elysée pour cinq ans lors de la présidentielle d'avril, espère disposer d'une nouvelle majorité absolue pour mener à bien son programme.

Confédérations et alliances

La majorité présidentielle centriste se présente cette fois-ci sous la forme d'une "confédération" appelée Ensemble!, qui regroupe LREM et ses alliés Agir, MoDem et la nouvelle formation de centre-droit Horizons, lancée par l'ancien Premier ministre Edouard Philippe. Elle a investi 553 candidats.

Face à elle, cette alliance aura le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, qui a obtenu le score le plus élevé jamais réalisé par l'extrême droite lors du second tour de la présidentielle le 24 avril (41,45%).

Pour les élections de juin, le RN lance 569 candidats, mais sans accord avec Reconquête!, le parti du polémiste Eric Zemmour (550 candidats), ou Debout la France, celui du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

La gauche, en revanche, part unie contrairement à la présidentielle d'avril. Sous l'égide du troisième homme du scrutin - l'insoumis Jean-Luc Mélenchon qui a appelé les Français à l'"élire Premier ministre" lors des législatives - elle s'est rassemblée sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui a investi 546 candidats.

Cette alliance, qui rassemble LFI, PS, écologistes et PCF, espère ravir la majorité afin notamment d'empêcher Emmanuel Macron de mener sa réforme des retraites.

Quant aux Républicains, laminés lors de la présidentielle, ils comptent notamment sur l'ancrage local de leurs candidats pour éviter un autre effondrement lors des législatives.

Pour l'instant, les instituts de sondages se risquent peu à faire des projections sur le nombre de sièges qui seront attribués à chaque formation lors des législatives, estimant qu'il est encore trop tôt.

Ils attribuent à la Nupes une victoire d'une courte tête en intentions de vote (27,5 à 28%) devant la majorité présidentielle (26-27%) et le RN (21,5-23%).

Pour le second tour du 19 juin, les rares enquêtes d'opinion à donner des projections en sièges pronostiquent une victoire pour Ensemble!, même si la fourchette basse est proche des 289 sièges nécessaires pour la majorité absolue.

La participation sera l'un des enjeux de ces législatives, après l'abstention record atteinte lors du second tour en 2017 (57,56%), soit moins d'un électeur sur deux qui s'était rendus aux urnes.

Selon un sondage Elabe publié mercredi, seuls 47% des inscrits se disent pour l'instant "tout à fait certains d'aller voter".

Une faible participation aux législatives de juin aurait un impact sur le scrutin, éliminant pratiquement toute possibilité de triangulaire, le candidat arrivant troisième ayant besoin de recueillir au moins le soutien 12,5% des inscrits pour passer au second tour.

© 2022 AFP

New York Times - World

A Town’s Covid Money Was Sent to One Man in Error. He Gambled It All Away.

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An official in the rural Japanese town wired the 24-year-old man nearly $360,000 by mistake. He lost it in online casinos. Now, the town is suing and he has been arrested.

By Hisako Ueno and Mike Ives

TOKYO — Residents of a rural Japanese town were each looking forward to receiving a $775 payment last month as part of a coronavirus pandemic stimulus program.

But a municipal official mistakenly wired the town of Abu’s entire Covid relief budget, nearly $360,000, to a single recipient on the list of low-income households eligible to receive the money. After promising to return the accidental payment, the police said, the man gambled it away.

The man, Sho Taguchi, 24, told the police that he had lost the money in online casinos, a police official in Yamaguchi Prefecture said by phone on Thursday. The day before, the authorities arrested Mr. Taguchi, the official said. The charge: fraud.

Japan is not the only country where coronavirus relief money has been misappropriated. The fraud has been so widespread in the United States that the Justice Department recently appointed a prosecutor to go after it. People have been accused of buying a Pokémon card, a Lamborghini and other luxuries.

But Abu, population 2,952, may be the only town on earth where an entire Covid stimulus fund has vanished at the hands of an online gambler who received it through administrative error. The details of the case, and the rare attention from Japan’s national news media, have come as a shock to residents of the seaside town.

30 miles

JAPAN

Abu

Sea of

Japan

YAMAGUCHI

PREFECTURE

RUSSIA

Fukuoka

JAPAN

Tokyo

KYUSHU

Osaka

Detail area

By The New York Times

“I was surprised to hear the news and also amazed at how he spent the money,” said Yuriko Suekawa, 72, who has lived in Abu since she was born. “It’s truly unbelievable.”

The tale began on April 8, when an official in Abu mistakenly asked a local bank to wire Mr. Taguchi 46.3 million yen, or about $358,000, said Atsushi Nohara, a town official. Mr. Taguchi’s name had been at the top of the list of 463 households that were each eligible for 100,000 yen as part of a national stimulus package.

After Abu officials realized the mistake, they immediately visited Mr. Taguchi and asked for the money back, the town’s mayor, Norihiko Hanada, said in an address on the town’s YouTube channel.

Mr. Taguchi agreed to travel with the officials to his bank in a government car, but he refused to enter the building and later said that he planned to consult a lawyer, according to the public broadcaster NHK. Mr. Taguchi met with Abu’s deputy mayor on April 14, NHK reported, and his lawyer told the town the next day that his client would return the money.

“But he ultimately did not do so,” Mr. Hanada said on YouTube. He said Mr. Taguchi eventually told town officials that he had spent the 46.3 million yen, would not run away and planned to “atone for the sin.”

Mr. Hanada has apologized to residents on behalf of the town for losing “such a precious and a large amount of public funds.”

“The arrest will help us to get closer to knowing the truth,” he said on Thursday. “His testimony will give us a steppingstone to retrieving the money.”

Masaki Kamei, a prosecutor in the city of Osaka, said that Abu officials were to blame for allowing Mr. Taguchi to drain the town’s Covid relief fund.

“The town’s approach was not strict enough, and it allowed the case to develop to this point,” Mr. Kamei said. “Maybe their approach was based on a view of human nature as fundamentally good.”

Abu sits about 100 miles north of the nearest major city, Fukuoka, in an area of Yamaguchi Prefecture where agriculture, fishing and forestry drive the economy. Mr. Taguchi moved there about a year and a half ago as part of a program in which the local government offers subsidies to outsiders who move in and rent unoccupied homes, said Mr. Nohara, the town official.

After the error, town officials sent Covid relief payments to the local households, Mr. Nohara said, adding that the money had come from another municipal source. He did not elaborate.

Ms. Suekawa, the Abu resident, said the episode was a misfortune for a town that had successfully weathered the pandemic and hoped to attract visitors to its newly built seaside campground.

“I hope this negative image of the town will ease and that it will once again become a sunny and quiet place,” she said. “Anyone makes a mistake, so I don’t blame this man for that, but I would like him to admit his crime and give us our money back.”

In any event, Mr. Nohara said, Abu sued Mr. Taguchi last week for about 51 million yen, including legal fees.

Hisako Ueno reported from Tokyo, and Mike Ives from Seoul.

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L'Humanité

Politique. Le printemps tunisien peut-il refleurir ?

Agoras

Figure de proue des révolutions arabes, le peuple tunisien, sous la coupe du régime autoritaire du président Kaïs Saïed, doit faire face, aujourd’hui, à une crise démocratique, économique et sociale sans précédent.

Latifa Madani

Depuis son arrivée à la tête de l’État tunisien, le président Kaïs Saïed s’est arrogé tous les pouvoirs, sonnant le glas d’une démocratie, certes balbutiante, mais porteuse d’espoir, notamment pour les voisins du monde arabe. L’annonce, début mai, de législatives anticipées et d’une réforme constitutionnelle, dans le cadre d’un « dialogue national » entièrement contrôlé par l’homme fort du pays, laisse peu de marge de manœuvre à l’émergence d’une alternative crédible. Outre l’impasse politique dans laquelle elle se trouve, la Tunisie, qui compte aujourd’hui 4 millions de pauvres, soit un tiers de sa population, est « exposée à un risque de violences sans précédent », selon l’ONG International Crisis Group. Dans un tel contexte, quelles chances pour une renaissance du printemps tunisien ?

Le président Kaïs Saïed a confisqué tous les pouvoirs et détricoté toutes les instances nées de la révolution de 2011. Il a pourtant reçu un certain soutien populaire. Comment l’expliquez-vous ?

Mouna Kraïem Dridi Le 22 septembre 2021, le président Kaïs Saïed a confisqué, par décret, tous les pouvoirs au sein de l’État : il est à la fois le pouvoir constituant et le chef du pouvoir exécutif, le gouvernement étant réduit au rôle de simple exécutant. Il légifère par des décrets-lois non susceptibles de recours en annulation. Il est enfin le maître du pouvoir judiciaire, puisqu’il nomme et démet les magistrats. Kaïs Saïed a également mis fin aux fonctions de l’Instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi pour devenir ainsi le seul interprète de la Constitution. Il a également dissous l’Instance supérieure indépendante pour les élections et l’a remplacée par une autre dont les membres sont totalement choisis par lui, pour devenir ainsi le seul maître du processus électoral. Le soutien populaire qu’il reçoit s’explique, à mon avis, d’abord, par le fonctionnement chaotique du Parlement, complètement discrédité aux yeux du peuple tunisien. Ensuite, par l’absence d’alternative potentielle qui pourrait concurrencer Kaïs Saïed. Il s’agit, il me semble, d’un rejet du système qui prévalait avant le 25 juillet, plutôt que d’un véritable soutien à Kaïs Saïed.

« L’opposition commence à se constituer, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. » Mouna Kraïem Dridi

Kamel Jendoubi Au lendemain du coup de force du 25 juillet 2021, organisé avec l’appui de l’armée et des forces de sécurité, le chef de l’État a décrété l’état d’exception en vertu d’une lecture unilatérale et équivoque de la Constitution, gelé le Parlement et limogé le gouvernement. De nombreux Tunisiens ont manifesté leur joie au coup d’arrêt mis à une situation qui n’incarnait plus à leurs yeux un système démocratique mais un simulacre de représentativité, compte tenu du spectacle affligeant renvoyé par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Celle-ci a largement contribué à la gravité de la crise économique et sanitaire, accentuée par les conséquences de la guerre en Ukraine. Le décret du 22 septembre 2021 par lequel Kaïs Saïed s’arroge tous les pouvoirs et prolonge l’état d’exception, censé être limité dans le temps, ainsi que les mesures qui ont suivi sa publication (dissolution du Haut Conseil de la magistrature, puis de l’ARP…) ont certes mécontenté une partie de la population. Cela s’est traduit notamment par le faible taux de participation (500 000, contre les 2 millions attendus) à la consultation nationale, organisée entre janvier et mars, malgré la mobilisation de tous les moyens de l’État.

Yasmine Akrimi Le 25 juillet 2021, le pays était au bout du bout de la tolérance envers le gouvernement Ennahdha de Hichem Mechichi. C’était une Cocotte-Minute qui allait exploser. Dans la matinée, il y avait eu une grande manifestation populaire contre ce gouvernement. Nous étions en pleine pandémie de Covid-19, il n’y avait pas de vaccins, la situation sanitaire était catastrophique. Au sein de l’État, Kaïs Saïed apparaissait comme la figure de l’anticorruption et de la probité. Il était perçu comme non affilié à un parti et non issu de l’élite, incarnant une volonté populaire de dégager les islamistes d’Ennahdha du pouvoir et d’aller vers un processus de justice transitionnelle. Les gens ont vécu avec soulagement ce que certains considèrent comme un hold-up.

Depuis, malgré sa confiscation de tous les pouvoirs, bénéficie-t-il toujours d’un tel soutien ?

Yasmine Akrimi Il garde un soutien. D’abord, parce que les institutions ne sont pas perçues comme véritablement démocratiques et représentatives. Ces institutions sont récentes, elles n’ont jamais vraiment bien fonctionné, elles ne sont pas « sacralisées » comme elles peuvent l’être dans les vieilles démocraties. Beaucoup pensent encore qu’elles sont « infiltrées » par Ennahdha. Même s’il est reconnu incompétent, Kaïs Saïed est difficilement critiquable du point de vue de l’intégrité et de la probité. Beaucoup pensent qu’il est de bonne foi et que son idée n’est pas d’installer une dictature. Il a une vision messianique de lui-même, selon la formule de la juriste Sana Ben Achour. Ses opposants sont perçus, par beaucoup de Tunisiens, comme des contre-révolutionnaires.

D’où la faiblesse de l’opposition et les difficultés pour une alternative ?

Yasmine Akrimi La majorité, il me semble, fait confiance à Kaïs Saïed car elle ne voit pas d’alternative basée sur une vraie assise sociale. Si on le dégage, qui mettre à sa place ? Il a vraiment profité de ce vide politique. Aux yeux de beaucoup de Tunisiennes et de Tunisiens, le système parlementaire n’ayant pas été efficace, pourquoi alors ne pas revenir au présidentialisme avec un homme fort ? Kaïs Saïed joue beaucoup sur une fibre populiste, anti-élitiste, selon laquelle ce sont les enfants du peuple et des territoires ruraux qui vont gouverner, que c’est le sud du pays qui fera émerger une nouvelle élite. Il promet une forme de démocratie directe, le développement d’une économie sociale et solidaire. Ce qui explique que la gauche radicale a du mal à se constituer en opposition. Certains pensent qu’avec lui, il y a une chance de changer radicalement le système, d’édifier un État fort, centralisé.

« L’énorme ressentiment populaire à l’égard d’Ennahdha fait encore figure de spectre. » Kamel Jendoubi

Kamel Jendoubi Certes, Kaïs Saïed est toujours crédité dans les sondages d’un niveau de confiance élevé, néanmoins en baisse, ce qui traduit un désenchantement réel, moins d’un an après le coup fatal porté à l’ARP et, au premier chef, aux islamistes d’Ennahdha. En témoigne l’échec de la manifestation du 8 mai dernier, organisée par ses partisans, qui se voulait un moment de forte mobilisation : il y a eu, tout au plus, quelques centaines de personnes, au point que le ministère de l’Intérieur s’est abstenu de communiquer officiellement les chiffres.

Kaïs Saïed a décliné sa feuille de route pour des élections législatives en décembre et une nouvelle Constitution dans le cadre de ce qu’il nomme un « dialogue national ». Que faut-il en penser ?

Mouna Kraïem Dridi Le mot « dialogue » ne convient pas à la démarche qu’il a initiée puisqu’il s’agit plutôt d’un monologue. Le président ne parle qu’à ses partisans et ne manque aucune occasion de traiter tous ses opposants, de la classe politique ou de la société civile, d’ennemis, de traîtres et j’en passe. Il est plutôt dans la logique amis versus ennemis. Le peuple, pour le président, se réduit à ses amis, c’est-à-dire ses partisans. L’agenda qu’il a proposé prévoit trois phases : la consultation nationale, le référendum et les élections législatives anticipées. La Constitution qui sera approuvée par référendum sera imposée par le président, et la commission, non encore créée, sera composée de membres qui n’auront aucun pouvoir de proposition et ne feront que traduire la volonté du président. Par conséquent, le référendum ne traduira pas un choix objectif du peuple, conformément à la logique de la démocratie semi- directe, mais s’apparentera plutôt à un plébiscite.

« Kaïs Saïed joue sur une fibre anti-élitiste, il promet une forme de démocratie directe. » Yasmine Akrimi

Kamel Jendoubi Kaïs Saïed ne s’est résolu au dialogue que tactiquement et tardivement, en maintenant le flou sur ses conditions, sa composition et sa substance. Il l’a réduit dans un premier temps à ceux qui souscrivent à son coup de force du 25 juillet, en insistant sur le fait qu’il n’y a pas de retour en arrière (entendre, à l’ordre constitutionnel d’avant le 25 juillet). Ensuite, il l’a conditionné aux résultats de la « consultation nationale », pour enfin déclarer que l’objectif est clair et limpide puisqu’il s’agit de se soumettre à « la volonté du peuple » et à sa souveraineté qui seront exprimées lors des échéances qu’il a fixées unilatéralement. Ce ne sont donc pas des conditions favorables à la tenue d’un dialogue dont les résultats sont connus d’avance. Ce qui explique les fortes réserves, notamment de la centrale syndicale UGTT.

Comment expliquer que ce que certains nomment un « hold-up démocratique » ne donne pas lieu à une opposition importante dans la classe politique et dans la société ? Kaïs Saïed est-il en train d’enterrer le printemps tunisien ?

Kamel Jendoubi Il est clair que l’énorme ressentiment populaire à l’égard des islamistes d’Ennahdha et à « la chienlit » parlementaire de la période d’avant le 25 juillet 2021 fait encore figure de spectre, que l’actuel président brandit à chaque fois qu’il est en difficulté. Mais il ne peut longtemps servir de bouclier, maintenir à flot sa cote de popularité et le prémunir contre la convergence de ripostes politiques qui pourraient se conjuguer à la contestation sociale. Surtout face à un État en panne, dans l’incapacité de répondre aux multiples défis auxquels le pays fait face. Le paysage politique est, aujourd’hui, plus fragmenté que jamais, mais cette situation ne bénéficie pas au chef de l’État, qui, à part quelques pages sur les réseaux sociaux, ne dispose du soutien de quasiment aucun parti politique. Ses derniers soutiens prennent progressivement leurs distances. Quant à la société civile, il est vrai qu’elle est divisée, mais elle multiplie les messages critiques et élève de plus en plus la voix pour préserver les acquis menacés de la révolution.

Yasmine Akrimi Je pense que Kaïs Saïed est en train de détruire les institutions démocratiques arrachées depuis 2011. Comme beaucoup, j’étais très critique mais je me disais, on va attendre de voir car il répond à une demande populaire, celle de dégager les islamistes, d’établir la responsabilité d’Ennahdha et de la coalition qui était au pouvoir et de réformer les institutions. Aujourd’hui, il a écrit une Constitution tout seul, qu’il fera avaliser par un comité et qu’il fera plébisciter autour de sa personne. Il n’y a pas de campagne, nous sommes dans un processus autoritaire et solitaire, antidémocratique. Tous les partis sont contre lui. Les seules oppositions organisées qui se préparent pour les législatives sont Ennahdha et le Parti destourien libre d’Abir Moussi, soit les néodestouriens façon RCD de Ben Ali, qui ne reconnaissent même pas qu’il y a eu une révolution en 2011.

Mouna Kraïem Dridi Le président Saïed essaye d’enterrer le printemps tunisien mais l’opposition commence à se constituer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, à travers des manifestations de rue et au sein des universités. La société civile est également très active dans ce sens.

La Tunisie traverse une grave crise économique, sociale, politique, porteuse de sérieux risques de violences. Comment y faire face ? Quelles alternatives sont envisageables ?

Yasmine Akrimi Je pense qu’on va dans le mur. Le gouvernement est en train de négocier avec le FMI, qui vend des politiques néolibérales d’ajustement structurel. Nous n’aurons pas l’occasion d’essayer, d’expérimenter une nouvelle gouvernance.

Mouna Kraïem Dridi Un dialogue national ouvert à tous les acteurs de la scène politique, aux syndicats les plus représentatifs, ainsi qu’à la société civile est la seule solution envisageable pour sortir le pays de cette crise qui commence à toucher le peuple tunisien dans son pain quotidien. Des émeutes ne sont malheureusement pas à écarter et risquent d’avoir lieu à n’importe quel moment.

Kamel Jendoubi La Tunisie postrévolutionnaire a démontré que le dialogue national, véritable et inclusif, est le meilleur moyen – à l’exception de tous les autres – non seulement pour faire face à une grave crise, mais aussi en tant que condition essentielle de la gouvernance dans un pays où la principale richesse est le capital humain. Encore faut-il que le chef de l’État revienne à la mission qui lui a été fixée par la Constitution : être le symbole de l’unité du pays et en finir avec sa vision complotiste.

Yasmine Akrimi Je pense que nous devons réinvestir la rue et qu’il faut une coalition des partis de gauche (on ne peut pas avoir de démocratie sans des partis politiques), une coalition avec les différents mouvements sociaux et de la société civile : pour la défense des libertés et de l’égalité, contre la répression et les violences policières. C’est la seule façon d’avoir une opposition viable.

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France24 - Monde

Avec "Tirailleurs" et "Les Harkis", Cannes plonge dans le passé colonial de la France

Publié le : 19/05/2022 - 22:18

David RICH Suivre

Présentés en ce début de Festival de Cannes, les films "Tirailleurs" et "Les Harkis" abordent le sort des Africains enrôlés dans l’armée française, lors de la Première Guerre mondiale et de la guerre d’Algérie. Deux films historiques qui ont comme point commun d’explorer les complexités de la guerre, sans manichéisme.

C’est l’un des grands thèmes de cette 75e édition du Festival de Cannes. Le sujet ô combien délicat de la colonisation française s’invite sur la Croisette à travers deux films, projetés en avant-première mercredi soir et jeudi matin. "Tirailleurs", de Mathieu Vadepied, avec Omar Sy, aborde le sort des soldats africains enrôlés dans l’armée française lors de la Première Guerre mondiale.

"Les Harkis", de Philippe Faucon, raconte pour sa part l’abandon des Algériens qui se sont battus pour la France contre le FLN (Front de libération nationale) durant la guerre d’Algérie (1954-1962). Deux films qui questionnent le passé trouble de la colonisation à travers des histoires intimes, sans fioritures, ni manichéisme. 

Des projets de longue haleine

Présenté en ouverture de la section Un certain regard, "Tirailleurs" a été longuement ovationné, mercredi 18 mai. "Ce film veut dire plein de choses pour moi. On n’a pas la même mémoire mais on a la même histoire", a expliqué Omar Sy, coproducteur du projet.

Durant la Grande Guerre, quelque 200 000 soldats d’Afrique subsaharienne issus des colonies françaises, communément appelés "tirailleurs sénégalais", ont été envoyés au front, aux côtés des poilus en métropole. Alors que 30 000 d’entre eux sont morts au combat, nombre de survivants sont revenus blessés ou estropiés, sans jamais obtenir de reconnaissance de la France.

Pour le réalisateur, Mathieu Vadepied, "Tirailleurs" est le résultat d’un long processus de réflexion. Une idée née en 1998 avec la mort du dernier tirailleur sénégalais, Abdoulaye Ndiaye, à l’âge de 104 ans. Il avait été enrôlé de force en 1914. "L’ironie du sort est qu’il est mort la veille du jour où il devait recevoir la Légion d’honneur promise par le président de la République, Jacques Chirac", souligne Mathieu Vadepied.

Philippe Faucon, réalisateur du film "Les Harkis", a, lui aussi, longuement réfléchi à son sujet. "La guerre d'Algérie est pour moi une question obsédante. Je suis né à cette période, de parents qui l'ont vécue et qui en ont été très affectés", souligne le cinéaste, qui avait déjà abordé ce chapitre historique dans son film "La Trahison", en 2005.

Son nouveau long métrage s’attache à décrire le parcours d’une troupe de harkis, depuis leur recrutement au sein de l’armée française jusqu’à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Après le départ de la France, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux, considérés par la population comme des traîtres, ont été assassinés en Algérie. D'autres ont été rapatriés en France dans des conditions déplorables, malgré la promesse du président Charles de Gaulle de ne jamais abandonner ceux qui se sont battus pour la France.

Des destins individuels face à la guerre

Si le film de Philippe Faucon accorde une large part de son récit aux opérations militaires, le réalisateur considère avant tout son film comme une histoire humaine. "C'est une histoire d'hommes pris dans la guerre, de personnages en prise avec des choses fortes mais qui ont peu de possibilités de les exprimer."

Deux de ses personnages, Salah et Kaddour, rejoignent l’armée française sans conviction, pour nourrir leurs familles. Un choix qui va provoquer chez eux des sentiments ambivalents, vis-à-vis de la France, dont ils doutent du soutien, mais aussi des villageois qui les perçoivent désormais comme une menace. Leur colonel, Pascal, est lui aussi tiraillé entre sa hiérarchie militaire, qui souhaite plier bagage, et ses troupes, qu’il ne peut se résoudre à abandonner.

Comme dans "Les Harkis", les personnages de "Tirailleurs" font face à des dilemmes cruciaux. Bakary Diallo, le personnage incarné par Omar Sy, a choisi de rejoindre l’armée française pour sauver son jeune fils, enrôlé de force. Mais ce dernier est tiraillé entre la volonté de son père de déserter pour rentrer au pays et l’attrait d’une carrière militaire qu’il sent à portée de main.

"Plutôt que d’apporter un regard documentaire, j’ai souhaité, par la fiction, par l’incarnation, essayer de toucher les gens qui ne connaissent pas cette histoire", explique Mathieu Vadepied. "Il s’agissait pour moi d’inscrire un récit intime dans un contexte historique plus large, plus grand."

Des films sans fioritures pour susciter le débat

Dans le traitement de leurs sujets respectifs, les deux longs métrages arborent une esthétique sobre, qui contraste avec les gros moyens habituellement déployés pour produire des films de guerre. "Mon but était d’obtenir quelque chose de très artisanal et intime... sans effets grandiloquents, travellings, ni drones", indique Mathieu Vadepied, estimant pouvoir ainsi coller au plus près à l’histoire de ses personnages.

Philippe Faucon explique quant à lui que la forme de son film reflète un choix artistique mais aussi des contraintes budgétaires. "Nous avions un temps de tournage restreint pour des raisons économiques. Nous avons été obligés de travailler avec concision et en étant très sélectifs en tournant nos plans et nos séquences. Mais le choix de la simplicité est aussi un choix délibéré. Nous souhaitions raconter cette histoire sans recherche d’effets ni d’émotions forcées."

Loin du sensationnalisme qui contribue parfois à glorifier la guerre, "Les Harkis" et "Tirailleurs" cherchent l’authenticité de récits inscrits dans une époque douloureuse. Leurs deux réalisateurs espèrent ainsi susciter le débat et contribuer à modifier le regard sur ces pages de l’Histoire, encore aujourd’hui si difficiles à tourner.

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New York Times - World

An Indian State Banned Alcohol. The Drinking Moved to Nearby Nepal.

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Nepal-India Border Dispatch

The ban in Bihar State, championed by local women, was aimed at tackling alcoholism and domestic violence. But a drinking scene has sprung up across the border in Nepal.

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By Mujib Mashal and Bhadra Sharma

AT THE NEPAL-INDIA BORDER — As the afternoon heat gives way to a pleasant evening breeze, a palpable shift starts to happen in the makeup of the crowd flowing from India into Nepal across an open border.

At first, there are Nepalis, a large number of them women, returning home after a quick shopping trip for cheaper goods and groceries on the Indian side. Two women in colorful saris split the load of a heavy bag, gripping one handle each. A man carries a fan in the back of a cycle rickshaw, its blades spinning in the wind; another pedals his bicycle with a single watermelon fastened to its back.

But as it starts to grow dark, a large share of the crowd crossing the border are men who come mostly empty-handed. Men with government jobs, shirts tucked in and shoes polished in the morning, who are dropped off at the border in their vehicles. And men who pedal their bicycles with heavy legs and heavy thoughts, the tools of their daily trade dangling in a bag from the handle.

These are Indian men entering Nepal for a drink or two — or as many as they can squeeze in before the police blow a whistle and the roadside bars close around 9 p.m.

The border between India and Nepal, barring moments of political tension, has been an example of how an open policy helps frontier people enjoy wider economic choices. Take the needs of the motorcycle, a favorite means of transportation here, as an example: Spare parts are cheaper in India; fuel is cheaper in Nepal.

That openness has been particularly welcomed by local drinkers since the Indian state of Bihar, which has over 100 million people and shares a border with Nepal more than 400 miles long, banned alcohol in 2016. A small industry of bars and restaurants has sprung up just across the border on the Nepali side, catering to Indians of all classes seeking to quench their thirst.

The ban in Bihar, championed by local women, was aimed at tackling the rampant problems of alcoholism, domestic violence and squandered earnings. The penalties for getting caught with alcohol have been severe. A first-time offender must pay hundreds of dollars in fines or spend a month in jail; repeat offenders are sentenced to a year.

The government of the state’s chief minister, Nitish Kumar, has said the prohibition has helped in reducing violence and crime, though the proximity of the border and the ease of crossing it have lessened the law’s effect.

The ban has also given rise to challenges. The judiciary is clogged with alcohol cases. The state is losing hundreds of millions of dollars every year in alcohol taxes. And liquor is still available — smuggled in and sold at double or triple the price.

One Indian farmer, straddling a bench at one of the roadside bars in Nepal with two bottles of cheap grain spirit in front of him, said the chief minister wins elections because women vote for him in appreciation of the alcohol ban.

But the farmer, Mr. Gupta, who shared only his last name because he planned on breaking the law by taking alcohol back with him across the border, said the policy had simply jacked up the price of alcohol, as it was still available but at two or three times the price.

While still on the Nepal side of the border, he purchased a third bottle to go, wrapping it in his shawl and tying it to the back of his bicycle. As he wobbled away back toward Bihar, he assured everyone who could hear him that he wasn’t drunk.

The open border area is vast, and so is the diversity of the evening alcohol scene that has grown across it in Nepal.

The well-off from India drive to the town of Janakpur, or the sought-after hill areas, where the bars are air-conditioned, the alcohol imported, the scenes rowdy — and at times obnoxious.

In one hotel bar in Janakpur, as the men grew tipsy around the table, they mixed shouts of “bottoms up!” with addressing the waiters by derogatory names as they ordered the next round. In another hotel, the unease of being spotted drinking in Bihar still appeared to grip two men who had driven over for lunch: They poured their beers into mugs tucked discreetly under the table.

Umesh Yadav, a Nepali university lecturer from the border town of Jaleshwar, said the economic opportunity of an open border is much greater than small troubles that come with an increase in drunken customers.

“When they drink, obviously there is trouble sometimes,” he said. “But police is always there.”

In the Maruwahi stretch of the border, much of the drinking happens in the mango orchards that hug the dividing line, at picnics that are all about what’s in the bottle, not a food basket.

CHINA

HIMALAYAS

TIBET

MT.

EVEREST

NEPAL

Kathmandu

INDIA

BIHAR

100 Miles

10 Miles

F114

NEPAL

Mahottari

22

Janakpur

INDIA

Jaleshwor

Maruwahi

By The New York Times

Men in small huddles joke and laugh as they gulp from plastic bottles, their bicycles parked close by. Others crouch under trees as they receive their bottles from the suppliers making their rounds — bartenders on the go. Some drink in the quiet company of a friend — or in the company of their own thoughts, staring at the sun fading over the shoulders of a group of Indian border guards in the distance.

In a village about a mile from the orchards, a bar owner said he had recently installed CCTV cameras for security — but had to remove them after a matter of days when his customers disappeared, worried they were being filmed.

The border point at Mahottari is an equalizer of sorts. All kinds of crowds mingle at the dozen simple shacks that serve as bars.

“We used to sell education before, now we sell alcohol,” Kundan Mehta, who had run a books and stationery store in Bihar before setting up the Hotel Navrang on the Nepali side about five years ago, said with a smile. “I tell them, ‘Enough studying, son, get a drink now.’”

Inside, a small television tied to a bamboo pole broadcast a live cricket match. The walls were adorned with posters of a Bollywood actress, a Hindu spiritual leader and charging horses with inspirational quotes on going after what you want.

One customer, Ravi Kumar, wanted a drink of Golden Oak, a cheap local grain spirit.

“You know you can’t get a drink there,” said Mr. Kumar, a farmer, pointing toward India.

He crosses the border about twice a week to drink — more often than that would not be affordable, he said.

“If you do too much” — he raised his fist with thumb sticking out toward his mouth, sign language for drinking in this part of the world — “then you need” — he rubbed together the fingers of his right hand in the sign for money.

Ankit, 22, who works for a local bank about an hour from the border, had endured a long week working on deadline to finish hundreds of loan collections. He had taken a bus to the border straight from work, to have the local delicacy of fried fish. Ankit, who spoke on condition that his family name not be used because he was going to illegally smuggle some alcohol back into India, mixed beer with a bottle of local liquor.

“It helps me release some of the stress,” he said.

As Ankit settled his bill, he bought two small bottles to go. A Nepali woman wearing an orange sari was waiting at the counter, ready to earn a small fee for her coming smuggling mission.

“Let’s go,” Ankit said. “I am getting late, I will miss the bus.”

“Roji-roti,” the Nepali woman replied and smiled. Local slang, it literally means “daily bread” and carries the connotation of a person’s livelihood.

She tucked the bottles into the waist of her sari and led the way.

Birkha Shahi, the commander of the nearby Nepali border outpost, was understanding. He said that his forces don’t really crack down on one or two bottles being smuggled, but focus on large-scale smuggling.

“We get tired of seizing them, but they don’t get tired of trying,” he said. “Roji-roti.”

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New York Times - World

The State of Abortion in the U.S.

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The Interpreter

The 17th-Century Judge at the Heart of Today’s Women’s Rights Rulings

Both in India and in the Roe v. Wade draft ruling roiling the United States, Lord Matthew Hale — an English judge who wrote that women were contractually obligated to husbands — still looms large.

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By Amanda Taub

Reporting trips, for me, are always an exercise in finding similarities among differences: the ribbons of shared dilemmas, conflicts and social changes that link people together, no matter their nation.

I spent most of the past two weeks in India, where that effort turned out to be more straightforward than expected. I was there working on a long-term project about young women struggling to strike a balance between their ambitions for new opportunities in a modernizing economy, and the constraints of a patriarchal system that expects them to remain at home, confined to the private sphere and governed first by their families, and then by their husbands and in-laws.

Many of their struggles seemed like more extreme versions of the dilemmas facing women around the world, including in the United States, where I grew up, and the United Kingdom, where I live now.

But somewhat unexpectedly there was also a far more direct link, which became clear when opinions by prominent judges in both countries became public within days of each other, both drawing on reasoning from the same man: Lord Matthew Hale, a 17th-century English jurist.

Hundreds of years ago, his decisions about women’s rights within marriage and over their own bodies — or, more precisely, his decisions that those rights ought to be constrained so that they wouldn’t encroach on men’s rights too much — became part of British common law, and so by extension the common law of the United States, India and other British colonies.

In the United States, Justice Alito’s leaked draft opinion to overturn Roe v. Wade cited Hale eight times. In India, an opinion from the Delhi High Court refused to criminalize spousal rape, upholding a legal exception that Hale had codified in a treatise in the 1600s. (The Indian court split, with another judge voting to end the exception. The petitioners plan to appeal the decision.)

“It’s so startling that within 10 days of each other, we have the leaked Alito decision and the decision on marital rape,” said Karuna Nundy, a lawyer who represented the petitioners in the Indian case. “Both traced back to a colonial-era misogyny that the constitutions of India and the United States — that guarantee individual rights, the individual rights to privacy of the body, to bodily integrity, to free sexual expression — have overridden.”

Or at least seemed, on paper and in other decisions, to have overridden. But both cases have shown how that kind of reasoning, once embedded not just within court judgments but also in social norms and practices that have their own collective momentum and power, can persist, even in the face of apparent progress.

The past is not dead: legal edition

A central tenet of Hale’s legal philosophy was that giving women legally enforceable rights over their own bodies was a threat to men’s freedom.

That comes through clearly in his famous description of rape as “an accusation easily to be made and hard to be proved and harder to be defended by the party accused, tho never so innocent.” That became the basis for centuries of jurisprudence and jury instructions that treated the moral character of rape victims as the paramount concern in rape cases, and often presumed that they were lying if they could not produce corroborating witnesses or other outside evidence for their claims.

Understand the Challenge to Roe v. Wade

The Supreme Court’s decision could be the most consequential to women’s access to abortion since 1973.

Hale also wrote in his influential common-law treatise that marital rape could not be a crime because marriage itself constituted irrevocable consent to sex — but only for the wife. “For by their mutual matrimonial consent and contract,” he wrote, “the wife hath given herself up in this kind unto the husband which she cannot retract.” That belief was an outgrowth of the doctrine of coverture, which treated a married woman’s rights as “covered” by her husband’s. Her property became his, and she could not bring legal actions in her own right. The family, in this view, was a private sphere in which the husband was essentially the sovereign, and the wife could not appeal to the state for protection.

So far, so 17th century. Except that in common law systems, judicial opinions become binding the same way written laws do, so many of Hale’s beliefs didn’t stay in the past. Some are thankfully now defunct: We no longer hold witch trials, for instance. But his views on rape, marriage and abortion, enshrined in legal opinions, became part of Britain’s legal system, and then those of its colonies. And to say they have had global staying power there would be an understatement.

In the United Kingdom, marital rape was not criminalized until 1991. In the United States, it took until 1993 for it to be a crime in all 50 states. In India, it is still not criminalized at all.

Just two weeks ago, in the leaked draft opinion in Dobbs v. Jackson Women’s Health that promised to overturn Roe v. Wade, Justice Alito cited Hale’s treatise eight times as evidence that abortion was considered a crime at the time the U.S. Constitution was written.

And last Wednesday in India, the Delhi High Court issued a split verdict in the case challenging the country’s marital rape exception. The Indian government opposed the case in a brief that warned that removing the exception would make rape law “an easy tool for harassing husbands” and could have a “destabilizing effect on the institution of marriage” — ideas that seemed to flow directly out of Hale’s conception of marriage as a zone of male control.

One judge of the two-judge panel agreed, writing that it would be “antithetical to the very institution of marriage” for a husband to be regarded as a rapist — even if he compels his wife, repeatedly, to have sex without her consent.

The wiring of the patriarchy

But the common law is just the procedural mechanism by which these views became and remained law. The bigger story here is a political one.

The State of Roe v. Wade

What is Roe v. Wade? Roe v. Wade is a landmark Supreme court decision that legalized abortion across the United States. The 7-2 ruling was announced on Jan. 22, 1973. Justice Harry A. Blackmun, a modest Midwestern Republican and a defender of the right to abortion, wrote the majority opinion.

What was the case about? The ruling struck down laws in many states that had barred abortion, declaring that they could not ban the procedure before the point at which a fetus can survive outside the womb. That point, known as fetal viability, was around 28 weeks when Roe was decided. Today, most experts estimate it to be about 23 or 24 weeks.

What else did the case do? Roe v. Wade created a framework to govern abortion regulation based on the trimesters of pregnancy. In the first trimester, it allowed almost no regulations. In the second, it allowed regulations to protect women’s health. In the third, it allowed states to ban abortions so long as exceptions were made to protect the life and health of the mother. In 1992, the court tossed that framework, while affirming Roe’s essential holding.

What would happen if Roe were overturned? Individual states would be able to decide whether and when abortions would be legal. The practice would likely be banned or restricted heavily in about half of them, but many would continue to allow it. Thirteen states have so-called trigger laws, which would immediately make abortion illegal if Roe were overturned.

In colonial India, allowing men control over the private sphere became part of an uneasy détente between the colonial authorities and Hindu nationalists who focused on the family as a zone that should be protected from foreign authority, Tanika Sarkar, an Indian historian of law and women’s rights, wrote in a famous 1993 article. (She also pointed out that it probably held some appeal for male colonial administrators who were uncomfortable with even just the modest progress that British women had won at home.)

In the United States, as numerous legal scholars have written, treating the family as a “private” sphere, protected against state interference, became a shield for male violence, including domestic abuse and spousal rape.

And just as protecting the hierarchy of male power became intertwined with nationalist politics in India, in the United States, traditional gender roles became a central element of southern states’ justification for white supremacy, including the Jim Crow laws.

“To justify and rationalize the brutality over Black men, they created this faux chivalry, and this supposed threat that white women had to be protected from,” said Angie Maxwell, a political scientist at the University of Arkansas. Protecting traditional gender roles thus became linked to protecting the racial hierarchy, she said.

That meant that the Roe v. Wade decision and other feminist reforms created an opportunity for the Republican Party: By framing feminism as a threat to white women’s safety and support, Republicans were able to win support among white women in the South. But that strategy also helped to cement the divide in American politics between a Republican Party dedicated to protecting existing hierarchies, and a Democratic Party that mostly sought more egalitarian reforms.

So while citing Hale looks from one angle like a sober reference to legal history, from another it reads as a more partisan political statement: This is how America has always been, and any change from it is illegitimate.

“The wiring of the patriarchy has been laid bare by the leaked Alito decision, and the fact that it hasn’t changed, even though both countries have constitutions that are meant to protect the individual rights of full citizens since then,” Nundy, the lawyer for the Indian case, told me. “It hasn’t changed from 300 years ago, though both countries gained independence since then. You’d expect that liberty of these sovereign nations would also bring liberty of the human body.”

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L'Humanité

Jean-Paul Lecoq : « La gauche doit bâtir une diplomatie des Lumières »

Entretien

Législatives Candidat PCF à sa réélection, Jean-Paul Lecoq espère voir la Nupes emporter la majorité. Et, avec elle, construire de nouvelles politiques internationales.

Florent LE DU

En campagne pour sa réélection dans la 8e circonscription de Seine-Maritime, Jean-Paul Lecoq peut compter sur un ancrage fort avec le terrain et un rassemblement de la gauche. En cas de victoire, le communiste, membre de la commission des Affaires étrangères, promet que sa voix comptera pour bâtir d’autres politiques de la paix et du commerce international.

Comment abordez-vous cette campagne qui rassemble toutes les forces de gauche ?

Je la mène avec confiance. Que ce soit dans les entreprises, dans les écoles pour sauver des classes, nos actions sur le terrain sont connues et reconnues. L’ambiance est bien meilleure qu’à la présidentielle, avec un réel espoir. L’accord à gauche rend contagieuse l’idée que nous serons capables de changer les choses dans l’intérêt des gens. Lors d’une rencontre, la première question qui m’a été posée, c’est : « Quand les politiques vont-ils tenir leur promesse ? » Il faut y répondre, en expliquant nos propositions et comment on les finance, afin de redonner confiance et que les citoyens retournent voter.

Durant le précédent mandat, vous vous êtes investi sur les questions internationales. Si la gauche devenait majoritaire, une autre politique de la paix pourrait-elle être enclenchée ?

Je l’espère. La gauche doit porter le respect des résolutions des Nations unies, ce qui n’a pas toujours été le cas, notamment au moment de la gauche plurielle. Des questions brûlantes doivent avancer : sur le Sahara occidental occupé par le Maroc, sur la politique d’apartheid en Palestine… À ce sujet, comme député, j’ai demandé en urgence la convocation de la commission des Affaires étrangères, ce qui a été refusé alors que ça a été possible pour l’Ukraine. On multiplie les deux poids, deux mesures alors que, dans chaque cas, la paix dans le monde est menacée. Des résolutions existent condamnant le Maroc, Israël, la gauche française doit exiger leur application. C’est ainsi, non pas avec la force et l’Otan, mais en œuvrant à redonner du sens aux Nations unies, que nous pouvons bâtir une politique de paix. C’est la diplomatie des Lumières contre celle du business et des ventes d’armes.

Concernant l’Ukraine, prônez-vous une autre attitude diplomatique que celle portée par Emmanuel Macron ?

Il faut porter l’idée d’une sécurité globale. Dès lors qu’on redonne du poids à l’ONU, au multilatéralisme, chacun peut exprimer ses inquiétudes et, ensemble, nous pouvons chercher des alternatives au conflit. Chaque pays doit pouvoir sentir que le monde entier est attentif à sa sécurité. Et, pour en finir avec les surenchères guerrières, un tel climat doit être garanti par une structure crédible.

Alors que la Finlande et la Suède s’apprêtent à rejoindre l’Otan, est-ce le moment de quitter l’organisation ou du moins son commandement ?

L’Otan aurait dû disparaître en même temps que le pacte de Varsovie. Elle était en mort cérébrale, mais l’intervention de Poutine en Ukraine lui redonne du poids. C’est dangereux, car c’est le signe que l’on se prépare à vivre une nouvelle guerre froide. Nous devons sortir de ce vieux monde. Puisque, à gauche, nous sommes d’accord pour être indisciplinés vis-à-vis de l’Union européenne, il faudra dire que nous ne voulons pas de l’Otan pour réfléchir à la sécurité de notre territoire et à celle du monde mais d’une Europe de la diplomatie mondiale.

La guerre en Ukraine a des répercussions sur les prix de l’alimentation. Comment la gauche au pouvoir peut-elle être motrice pour repenser ce modèle de mondialisation ?

Nous y travaillons depuis longtemps, jusqu’à l’échelle très locale avec le maraîchage municipal, par exemple, pour faire en sorte que les territoires soient le plus autosuffisants possible. Au-delà du développement de ces alternatives, le combat doit être mené contre les accords de libre-échange qui conduisent à cette mondialisation de la production. La reprise en main de l’économie par la politique est indispensable. Les citoyens sont de plus en plus conscients de ces enjeux : il ne s’agit pas d’arrêter le commerce mondial, mais d’y apporter de la cohérence, notamment vis-à-vis de la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut aussi dénoncer les profiteurs de guerre. Si les prix ont augmenté rapidement, c’est d’abord sous l’effet de la spéculation, car les stocks d’essence ou d’huile existaient. Nous proposons d’y mettre un terme avec le blocage des prix.

Législatives 2022jean-paul lecoqpaix
L'Humanité

Histoire. Le dernier voyage d’Albert Londres

Récit

Une véritable tragédie. Avec 51 autres passagers, le célèbre journaliste grand reporter disparaît au large de la Somalie, le 16 mai 1932, dans le naufrage du paquebot Georges-Philippar à la suite d’un incendie.

Nicolas Devers-Dreyfus

Le 16 mai 1932, le paquebot Georges-Philippar prend feu au large des côtes de la Somalie, alors italienne. Lancé en 1930 à Saint-Nazaire, le navire de 21 000 tonnes faisait route vers Marseille. Fleuron des Messageries maritimes sur la ligne Chine-Japon, le Georges-Philippar avait été baptisé, contre tous les usages de la mer, du nom du PDG, bien vivant, de la compagnie ; 675 personnes sur 767 sortent indemnes du brasier. Elles sont recueillies par le pétrolier soviétique Sovietskaïa- Neft, dont les marins prennent tous les risques lors du sauvetage. Les rescapés sont alors transférés sur les bateaux venus en soutien, réconfortés et débarqués à Djibouti. Le Général-Voyron, de retour de Madagascar, les déposera à Marseille quelques jours plus tard.

On compte 52 disparus qui n’ont pu se sauver en raison de l’alerte tardive et de l’effrayante rapidité de l’incendie. Parmi eux, le célèbre journaliste Albert Londres (1). Il revenait d’un long reportage en Chine, de Shanghai à la Mandchourie, en plein conflit entre le Japon, le Kuomintang et les communistes, et assurait à ses amis du bord en rapporter des révélations explosives. Le reporter ne savait pas nager, et l’on n’a jamais su s’il était mort asphyxié et brûlé dans sa cabine comme beaucoup d’autres, le plus probable, ou noyé après s’être extrait par le hublot avec l’aide d’un marin qui tentait de lui porter secours depuis le pont supérieur.

Des défaillances électriques

Toute la presse rend compte de la tragédie, et il ne faut pas longtemps pour incriminer les défaillances de l’installation électrique, rapporter les nombreux courts-circuits causés par celle-ci les jours précédents. D’autant que, comme le rapporte le quotidien le Temps, « on avait voulu faire du Georges-Philippar un bateau de luxe. Et pour atteindre ce but, la compagnie des Messageries maritimes n’avait pas hésité à négliger certains principes de construction pour donner aux riches passagers certains avantages tels que piscine, court de tennis, garage automobile, etc. D’autre part, l’ornementation des cabines et salles avait nécessité une accumulation de matériaux très inflammables, qui devaient fournir un aliment facile à l’incendie. Tout avait été sacrifié au luxe, y compris les précautions les plus élémentaires qu’exige la vie de centaines d’hommes à bord d’un bateau ». Bref, les causes matérielles du sinistre, aggravées par le retard pris par le commandant Vicq pour donner l’alerte aux passagers endormis afin de ne pas perturber leur repos, expliquent clairement le drame.

Pourtant, alors que l’épave en feu du navire abandonné après le sauvetage continue de brûler pendant trois jours en dérivant et finit par couler dans la nuit du 19 au 20 mai par 2 000 mètres de fond sur la côte d’Arabie, la polémique se déchaîne. Pour la comprendre, il faut se souvenir de ce qui se passait, ce mois de mai.

Tandis que sévit une féroce répression dans les usines, que les familles de chômeurs vivent le cauchemar, un Russe blanc illuminé, Paul Gorguloff, vient, le 6 mai, d’assassiner le président de la République, Paul Doumer, au sortir d’une vente de charité. Le 8 mai, se déroulent des élections législatives qui voient le désaveu du gouvernement Tardieu et la victoire des gauches. Le cartel conduit par Édouard Herriot est en passe d’être ressuscité. Les communistes n’obtiennent que 11 députés. En Allemagne, le maréchal Hindenburg devance Hitler aux élections d’avril. Les bandes de SS et de SA génèrent une recrudescence de violences dans la rue. Le 20 mai, Engelbert Dollfuss devient chancelier d’Autriche. Partout en Europe les nuages de la peste brune s’amoncellent, tandis que le falot Albert Lebrun est élu, le 10 mai, président de la République française.

La thèse d’un attentat

C’est dans ce climat que la polémique enfle au sujet du naufrage, certains y voyant la main de Moscou, réunissant un faisceau d’indices plus ou moins fumeux, d’autant que l’armateur aimerait bien dégager sa responsabilité vis-à-vis des assurances. Les journalistes de l’Humanité, fort avertis du dossier, s’emploient à déjouer le complot.

Le navire transportait, semble-t-il, des automitrailleuses et des munitions vers le Japon lors du trajet aller. Une bombe aurait pu y être placée à l’escale de Port-Saïd. Un malheureux passager clandestin, vite identifié, serait un saboteur. Le courage des marins soviétiques du bateau le plus proche lors du sauvetage se retourne contre eux. Tous ces éléments furent vite démontés.

La victime la plus célèbre du naufrage, Albert Londres, avait conquis une telle notoriété par ses articles et récits de voyages publiés dans de nombreux journaux qu’on a pu lancer l’hypothèse, peu crédible, d’un attentat. Ses qualités d’écriture et d’investigation ont inspiré des générations de journalistes. Certaines enquêtes, telles celles sur le bagne de Cayenne, les bataillons disciplinaires d’Afrique du Nord, les méfaits de la colonisation, la condition des aliénés, les forçats du Tour de France cycliste, ont contraint les pouvoirs en place à des réformes. En sa mémoire, sa fille Florise crée le prix Albert- Londres, décerné dès 1933 avec le concours de journalistes prestigieux. Il récompense chaque année les meilleurs grands reporters francophones.

albert londresHistoire
L'Humanité

Violences sexuelles : non, elles ne portent pas plainte pour l’argent

Actu

Les témoignages de victimes de viol, d’inceste, d’agression sexuelle et violence se multiplient sous le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent pour dénoncer la décrédibilisation des plaintes. En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte reste vivace.

Cléo Laborde-Bordachar

Victime de viol et violences par un membre de la Comédie-Française, Marie Coquille-Chambel lance le #MeTooTheatre en 2019. Lassée des accusations selon lesquelles elle se ferait de l’argent sur cette affaire, la doctorante en critique théâtrale et militante féministe de 23 ans inaugure, le 14 mai, le hashtag #OnNePortePasPlaintePourLargent, que des centaines de témoignages viennent rapidement peupler.

« Je me suis endettée de 7 500 euros pour me défendre »

« Chaque procédure coûte de l’argent, entre les frais d’honoraires, de psy… » exprime-t-elle. En lançant le hashtag, la jeune femme souhaite dénoncer l’idée selon laquelle les victimes bénéficieraient personnellement d’un dépôt de plainte pour des cas de violence, viol et agression : « Je me suis endettée de 7 500 euros pour m’être défendue en justice. J’ai gagné mes procès et je n’ai reçu que 1 500 euros de dommages et intérêts. Beaucoup n’ont rien. »

Alison Blondy, victime de viols et violences conjugales, fait partie des personnes n’ayant rien touché dans leur procédure, car son agresseur était insolvable. Vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides (FNVF), elle constate : « Je vois beaucoup de victimes qui arrêtent les procédures faute de moyens. »

Procès. Un patron accusé d’avoir violé une salariée pendant dix ans

Peu aiguillée sur les aides à sa disposition, elle en est aujourd’hui à 20 000 euros de frais  : « J’ai dû déménager, faute de protection, ce qui a engendré beaucoup de coûts. » Contrainte à un arrêt maladie au fil d’une procédure éprouvante, elle est passée d’un salaire de 2 000 euros à un RSA. Quant au suivi d’un psychologue, il a fallu choisir entre elle et sa fille.

Un coût psychologique méconnu

« Sans argent, on n’est pas bien défendu. Les victimes ne s’attendent pas à payer autant de frais », déplore Diariata N’diaye, fondatrice de l’association Résonantes et créatrice de l’appli App-Elles. La plateforme permet d’enclencher des appels à l’aide pouvant servir de preuve en justice.

Au-delà des frais de justice onéreux, la thérapie, souvent nécessaire pour se reconstruire, n’est pas remboursée. « En plus de ce que l’on a subi, la justice est elle-même traumatisante. Avant de porter plainte, je ne savais pas que je serais auscultée par un médecin légiste, je ne connaissais pas la violence d’un jugement, d’une confrontation », explique Marie Coquille-Chambel.

Les réfugiés ukrainiennes, cibles des prédateurs

Diariata N’diaye insiste sur cette dimension psychologique : « Le dépôt de plainte est déjà tellement violent à faire et demande tant de courage que ça ne peut pas être motivé par l’argent. » Dans une majorité des cas, l’objectif est avant tout d’empêcher l’agresseur de sévir à nouveau.

Des stéréotypes persistants

Presque quarante ans après son viol, Claudine Cordani, journaliste et écrivaine, vient d’utiliser le hashtag pour lutter contre la décrédibilisation des victimes, qui participe à la culture du viol : « Il y aura toujours des gens pour déstabiliser la parole d’une victime, mais si on porte plainte, c’est pour dénoncer une injustice. La question de l’indemnisation ne devrait pas être critiquée ainsi, le seul problème c’est le viol ! » En 1984, elle avait déposé plainte alors que l’indemnisation des victimes n’était pas encore intégrée à la loi.

En dépit des faits, le cliché de la femme vénale cherchant à dépouiller l’homme de ses biens durement acquis en portant plainte subsiste et reste largement exprimé sur les réseaux sociaux. Dans un post Instagram, l’association féministe Nous toutes décrivait ainsi : « La stratégie des hommes accusés de violences consiste très souvent à dire que la victime cherche à devenir riche et célèbre. »

Comment l'Espagne a fait baisser de 24% les féminicides en moins de 20 ans

Une étude réalisée par l’institut Ipsos en novembre 2021 démontre l’ampleur des stéréotypes ancrés dans la population française. À titre d’exemple, plus d’un tiers des répondants estiment qu’une attitude provocante de la part d’une femme en public déresponsabilise le violeur et 51 % pensent qu’il est plus difficile de maîtriser son désir sexuel pour un homme que pour une femme.

Des stéréotypes ancrés dans le système judiciaire

Au-delà des réseaux, ces stéréotypes seraient ancrés dans le système judiciaire : « On ne peut pas tout dire sur Internet, car si on donne trop d’éléments, cela peut jouer contre nous », exprime Marie Coquille-Chambel. « On nous reproche souvent de décourager les victimes à s’exprimer et de discréditer l’efficacité de la police et de la justice sur ces questions. »

La jeune femme insiste sur le besoin de formation dans la police et parmi les magistrats. Diariata N’diaye explique toutefois l’importance de ne pas démotiver les personnes qui souhaitent porter plainte : « Je conseille à toutes d’être accompagnées par des associations spécialisées, comme France Victime. »

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L'Humanité

Éducation. Aura-t-on assez de profs à la rentrée prochaine ?

Éditorial

Laurent Mouloud

Par Laurent Mouloud

Aura-t-on assez de professeurs à la rentrée prochaine ? La réponse est non. Et depuis dix jours, les résultats des concours de recrutement d’enseignants témoignent de l’ampleur du désastre. En mathématiques, 816 candidats « admissibles » pour 1 035 postes à pourvoir. En lettres, 720 pour 755 postes. En allemand, 83 pour 215… Dans toutes les matières, le même recul vertigineux s’observe, avant même l’écrémage des épreuves d’admission en juin, qui ne fera qu’amplifier la saignée. Le ministère tente de faire illusion. Ce trou d’air était prévu, se défend-il. Et ne serait qu’une conséquence de la nouvelle réforme du recrutement avec un concours en master 2 (et non plus en master 1), appauvrissant mécaniquement le vivier de candidats. De nouveaux postes auraient donc été programmés pour 2022, en sachant, discrètement, qu’ils ne seront pas tous pourvus ? On n’ose y croire…

N’en déplaise au gouvernement, cette crise du recrutement n’a rien d’un phénomène conjoncturel, mais dit tout du saccage de la profession opéré depuis cinq ans par Jean-Michel Blanquer. Un cocktail de mesures délétères qui désespère les vocations. Déjà sous-payée par rapport à leurs homologues européens, la moitié des professeurs n’a obtenu aucune revalorisation. Et celle lâchée pour les débutants s’apparente à un cache-misère : auréolés de leur bac + 5, ils entrent dans le métier avec un salaire égal à 1,1 fois le Smic ! À cela s’ajoutent la baisse constante – et démotivante – du nombre de postes ouverts au concours et une réforme de la formation initiale qui repousse d’un an l’espoir d’une rémunération. Difficile de faire plus rebutant.

Mais ne soyons pas naïfs. Cette politique s’inscrit dans un processus délibéré et patient de casse de la fonction publique. Avec notamment le développement des recrutements hors statut : en dix ans, la part des contractuels est passée de 8 % à 14 % parmi les professeurs du secondaire. En arrière-plan ? Faire entrer la sacro-sainte logique concurrentielle dans la gestion des enseignants, que les néolibéraux rêvent en exécutants flexibles et dociles de « bonnes pratiques » pédagogiques prémâchées. Une dérive ordolibérale de l’école dont les aspirants fonctionnaires font les frais. Et que la macronie voudrait bien prolonger cinq ans…

Éducation nationaleprofesseurs
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Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
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Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Emission

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

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VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

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Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout

Premier plan

REPORTAGE Au terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger.

Vadim Kamenka

Donetsk (Donbass), envoyé spécial.

Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.

Des équipes mobilisées sept jours sur sept

Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

La scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.

Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.

On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA

Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.

Des bombardements quotidiens

Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.

La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.

Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »

Guerre en Ukrainedonbass
L'Humanité

Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre

Actu

Un soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.

Nadjib Touaibia

Ils sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.

Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.

Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».

Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE

Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.

Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration

En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.

Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.

Guerre en Ukrainecrimes de guerre
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Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine

Actu

La décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.

Marc de Miramon

Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.

Diplomatie. ​​​​​​​Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »

Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.

Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhé­sion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.

Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale

Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Soutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.

À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».

Chaque pays demeure responsable de sa défense

Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».

« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.

Le statut de cobelligérant des États-Unis

L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.

En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou

« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.

OtanGuerre en UkraineRussiefinlande
L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.
  • Retrouvez ici notre direct du jour.
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Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

LIVE Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

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L'Humanité

Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

Retrouvez dans notre direct, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

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L'Humanité

Anticiper les menaces

Chronique

Cynthia Fleury

C’est sans doute l’un des crimes les plus tus dans les guerres, alors qu’il semble être quasi systématique : le viol des femmes, les tortures sur les appareils génitaux, l’infâme commis devant les parents et les enfants, le viol et la torture combinés donc, pour meurtrir au plus profond, dans l’intime, et produire une atteinte irréversible sur le futur des individus et des peuples.

Cela se joue encore et encore, aujourd’hui avec l’attaque ­dévastatrice de la Russie contre l’Ukraine. La Red Team est un programme conjoint du ministère français des Armées et de l’université Paris sciences et lettres (PSL), qui s’appuie sur un collectif d’auteurs de science-­fiction afin de permettre d’anticiper les menaces à l’horizon 2030-2060. Nul doute que l’atteinte au corps des femmes saura se diaboliser davantage encore, mais l’ouvrage Ces guerres qui nous attendent (PSL-Équateurs, 2022) se concentre plus spécifiquement sur quatre scenarii volontairement édulcorés, quantité d’informations étant classées « secret-défense ». La question de l’intelligence artificielle y est omniprésente dans la mesure où « la boucle décisionnelle » qu’elle instaure évacue nécessairement l’homme. Est notamment présenté le programme Netam (Neuro Terre Air Mer), qui est un protocole d’interface neurale destiné à améliorer les performances humaines et à pallier leurs ­défaillances, et comment des tentatives d’hameçonnage du lien neural sont monnaie courante. Autre ­menace scénographiée, celle des réseaux de services et des « safe spheres », qui sont des bulles de réalité alternative, sortes de « boosts perceptifs » qui permettent une ludification du monde, avec un risque prononcé de balkanisation du réel tant toute culture commune et toute appréhension commune de la réalité tendent à disparaître.

Ces safe spheres adaptent la perception du monde au sens que chacun veut lui donner, dans un contexte où les États sont de plus en plus « faillis », notamment en Europe qui voit ses actions gouvernementales sans cesse contestées et diffamées, empêchant toute transformation politique digne de ce nom. Dans ces nouveaux mondes qui ressemblent au pire des anciens, la majorité des individus sont « pucés », car le puçage est le seul outil de gestion publique capable de concilier sécurité sanitaire et liberté individuelle de déplacement. Il y a les « sans-puce », qui forment une population hétérogène prête à se constituer en nation pirate : « Les biens, les savoirs et les mauvais coups s’échangent ou se préparent en commun. Cette fermentation pirate voit une montée en gamme progressive de la technicité, de l’organisation et de l’agressivité. » Un monde qui ennuie et oppresse se dessine là. Gageons que les collectifs civils sauront concevoir la ­riposte, avant l’avènement de telles anticipations.

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Burkini(s)

Chronique

Tout est prétexte pour réactiver la polémique identitaire.

Jean-Emmanuel Ducoin

Quiproquos Vu la séquence politique, franchement, nous aurions pu nous épargner une telle polémique. Alors que depuis plusieurs mois nous étions – enfin – sortis des thématiques rances et involutives (identités, sécurité, etc.) au profit des vrais sujets qui préoccupent les citoyens (salaires, pouvoir d’achat, etc.), nous voilà subitement replongés dans un bain inutilement bouillonnant. Ainsi, après une longue trêve, le burkini retrouve une place inattendue dans le débat public et médiatique, au point de (re)devenir absurdement une « affaire nationale ». À Grenoble, donc, le conseil municipal a décidé que se vêtir à sa guise dans les piscines serait une ardente obligation qui ne souffrait aucun délai. Très bien, formidable, pourquoi pas. Le bloc-noteur, qui déteste la police du vêtement, surtout en République laïque, estime que dans l’espace public chacun a le droit de se déguiser à sa convenance, puisque tel reste l’esprit de nos ferments. Petit rappel : dans la ville de M. Piolle, comme ailleurs, nous nous sommes longtemps satisfaits de la nage en maillot moulant, pour limiter l’étendue du tissu. Des raisons d’hygiène tout à fait compréhensibles. Autrement dit, le bermuda était tout autant proscrit que le burkini. Sauf que, depuis quelques années, l’histoire est terminée. Et les élus de Grenoble ont choisi ce moment-là pour remettre la question aux avant-postes, et avec elle les sempiternels quiproquos sur l’islam. La bataille du maillot de bain comme nature profonde des fantasmes à la française. Comment ne pas le regretter ?

Inconcevable Mais revenons à l’essentiel. Sauf à considérer que le burkini est un cheval de Troie des islamistes ou des séparatistes d’un islam ultraconservateur – idée pourtant absurde –, pourquoi la simple évocation de ce type de maillot suscite-t-elle semblables commentaires si déplacés que beaucoup perdent raison ? Souvenons-nous, par exemple, que le port du burkini n’est pas, et ne saurait être, aux yeux des fondamentalistes radicaux autorisé en islam. Les théologiens le rappellent souvent : pour les croyants musulmans les plus rigoristes, il est plutôt inconcevable pour une femme de simplement fréquenter une piscine… et encore moins de s’y mélanger, quelle que soit sa tenue, surtout s’il s’agit d’un vêtement moulant. Mais alors, où est le problème ? Et pourquoi tant de cris de honte ?

Règle En vérité, tout est prétexte pour réactiver de la controverse identitaire quand celle-ci paraissait noyée. L’affaire redevient donc politique. N’y voir aucun hasard. Au soutien de leur délibération, les élus grenoblois ont eu beau expliquer que la loi de 1905 sur la laïcité était « très claire » sur le fait de garantir la liberté de porter des signes religieux dans l’espace public, y compris les piscines. Ils ont même ressorti l’avis du Défenseur des droits Jacques Toubon et les arrêts du Conseil d’État de 2016 sur les plages du sud de la France. Toutes ces décisions laissent le libre choix, à condition de respecter l’hygiène et la sécurité. La règle s’impose à tous : neutralité des acteurs publics, liberté des citoyens. À ce propos, il est un endroit où les choses se déroulent dans le calme et la sérénité. À Rennes. Oui, des femmes nagent en burkini dans les piscines de la capitale bretonne depuis que le règlement intérieur de ces équipements a été modifié à l’unanimité des élus en 2018. Ledit règlement stipule que les tenues de bain « conformes aux exigences de sécurité et d’hygiène (…) ne doivent pas avoir été portées avant l’accès à la piscine ». Et tout se passe dans le meilleur des mondes, sans excès ni haine, sans anathèmes ni disputes. Conclusion : puisqu’il ne s’agit en rien d’une revendication communautaire, la République n’est pas en danger. Et maintenant, revenons aux sujets essentiels !

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinburkini
L'Humanité

Gibault, moraliste

Chronique

« Tous les hommes ont dans la tête un dictionnaire personnel fait de mensonges et de vérités, de citations découvertes ou inventées et de petites vulgarités qui constituent la vertu principale de beaucoup d’ouvrages, surtout depuis que le laid a pris le pas sur le beau et que le mauvais goût a tué le bon » : Carpe et lapin est le titre du dictionnaire personnel de François Gibault autrement dit le classement alphabétique de ses mensonges et de ses vérités.

Vincent RoyCarpe et lapin

« Il n’est pas interdit d’avoir des vues particulières sur les choses et les gens », assène-t-il dans un court prologue. Oui, mais pour combien de temps ! Allons donc directement à la définition du mot « audace » : « Très ancienne vertu. En désuétude ». Et à celle du mot « singulier » : « Il existe, hélas, hélas, de moins en moins de gens singuliers ». On pense à Cocteau qui relevait déjà, dans son Journal, qu’il était de plus en plus difficile d’être singulier dans un monde pluriel. Bon, Gibault est un caractère. C’est rare, c’est précieux. Il n’a pas les opinions « du plus grand nombre » – et qu’importe que celles-ci soit bonnes ou mauvaises. Il s’en flatte. Il sait que les modestes ont toutes les bonnes raisons de l’être ! Opinion : « Comme il arrive aux autres d’avoir raison, il faut se méfier de ses propres opinions ». Gibault est sage, enfin, parfois, du moins pas toujours (et heureusement), il sait « qu’il n’est jamais assez tard pour faire une sottise » mais il sait encore « qu’il suffit de se souvenir pour être indulgent mais qu’à beaucoup la mémoire manque ».

Gibault est une sorte de moraliste si l’on veut bien le lire de près. Ecoutez : « S’enrichir est le meilleur moyen pour appartenir à la ‘’bonne société’’ ». Et aussi : « Je suis un solitaire qui n’aime pas la solitude tout en se passant très bien des autres ». Et encore : « Quand on a des sentiments, il n’est pas nécessaire de les exprimer. C’est même un peu vulgaire ». Quoiqu’il en dise, Gibault se dévoile dans Carpe et lapin. Il se dévoile mais ne se déboutonne jamais. 

La chronique littéraire de Vincent Roy
L'Humanité

Au centre de l’œuvre, une vision tragique de l’humain

Chronique

Jean-Claude LebrunLa Puissance des ombres

Ce nouveau livre commence sous les allures d’une farce, se continue en drame, pour s’achever en une manière de terrible rachat. Deux citations placées en exergue, de Pascal et de Bernanos, en annoncent l’esprit : l’être se présente tel un « embrouillement », à la fois « gloire et rebut de l’Univers », toujours en proie à une « douleur » de « source impure ». Une vision chrétienne de l’existence ne cesse en effet de sous-tendre cette littérature à la fois âpre et bouleversante. Elle se déploie une nouvelle fois ici, sous un aspect proprement inattendu.

Parmi les grands personnages de Sylvie Germain, apparaît aujourd’hui un nouveau venu, Sylvain Leuseudre. D’abord déguisé à la façon stylisée du bonhomme Dubonnet des affiches du temps pour la marque d’apéritif, dont la publicité « Dubo, Dubon, Dubonnet » se répétait tout du long dans les tunnels du métro, celui-ci se mue à deux reprises en meurtrier, avant que la douleur profonde qui le tenaille, commande ses actes et lentement le détruit, ne se laisse apercevoir. C’est à l’occasion d’une fête à thème au cinquième étage d’un immeuble parisien qu’on fait sa connaissance. Chacun, y compris les serveurs, doit porter une tenue évoquant le métro. Sylvain, qui officie au buffet, a naturellement opté pour la célèbre figure au chapeau melon remplissant son verre. Ce soir-là quelqu’un meurt défenestré. Quatre mois plus tard, un autre participant se rompt le cou après avoir été poussé dans un escalier. Un thriller semblerait se mettre en place si l’on n’en connaissait déjà le principal acteur. La Puissance des ombres se présente comme un faux livre à suspense, mais comme une terrible descente dans les recoins obscurs d’une âme.

Pour cela, il faut remonter loin en arrière, dans les années d’enfance, quand certains graves événements fondateurs vont lester une existence d’un poids insoutenable : l’encombrant roman familial de Sylvain. Sylvie Germain en explore précautionneusement les contours, en dévoile avec toute la retenue possible les aspects les plus obscurs et inavouables, véritables « nœuds de silence » de la famille. Au plus profond du « cloaque » humain évoqué dans la citation liminaire de Pascal. C’est que Sylvain se trouve submergé par une « crue de la mémoire ». Tout ce qu’il avait refoulé depuis le rapt et la mort de sa petite sœur Rosine. En premier lieu, sa propre responsabilité. Le bonhomme Dubonnet du début est désormais sorti de la minceur de l’affiche, a pris épaisseur humaine. Au terme d’un cheminement romanesque qui laisse une nouvelle fois admiratif.

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La République et l’économie sociale et solidaire

Chronique

La chronique avisée de Jean-Philippe Milesy, militant de l’économie sociale et solidaire.

Jean-Philippe Milesy

A l’heure où j’écris cette chronique, la France sort du premier tour d’une élection présidentielle qui apparaît de plus en plus comme un piège démocratique et le pays est fracturé entre une extrême-droite parvenue à se dédiaboliser, un libéralisme décomplexé, un populisme revendiqué.

L’ouvrage de Jérôme Saddier est dans ce contexte de tous les dangers un livre fondé sur la raison. Revendiquer comme il le fait «  une économie de la réconciliation » apparaît dès lors comme un manifeste pour les deux engagements majeurs de l’auteur : une République sociale et démocratique, et une ESS citoyenne et innovante.

Pour lui, le pacte social des mutuelles, des coopératives, des associations et le contrat social qui procèdent des mêmes principes fondateurs que sont « liberté », « égalité » et « fraternité » sont étroitement liés. Il y a là du Pierre Leroux.

Dans la suite du 1 er Congrès de l’ESS de décembre 2021, et de la proposition d’une République de l’ESS, l’ouvrage du président d’ESS-France approfondit la réflexion qui le conduit à vouloir «  faire de l’ESS la norme de l’économie de demain ».

Sa République, qui paraît défigurée au regard des évènements récents, est celle d’une association de tous ses citoyens (au-delà des seuls scrutins quinquennaux), celle des luttes et des avancées sociales, celle d’une vision « social-démocrate » assumée.

Son ESS est celle de ses adhérents mutualistes, militants et bénévoles associatifs, sociétaires coopérateurs. Elle est celle d’une «  puissance créatrice », d’innovations constantes depuis ses origines jusqu’à ses initiatives les plus récentes qu’il s’agisse des actions pour l’environnement, des réponses numériques, d’approche nouvelles du travail.

Entre ESS et République se pose la question fondamentale du rapport au marché et à l’État. Si Jérôme Saddier évoque, comme il est de tradition,  «  une troisième voie protéiforme », il s’est auparavant interrogé sur la situation «  lorsque l’État lui-même devient l’instrument, voire le complice du marché ».

Dans les rapports aux pouvoirs publics, l’auteur souligne la complémentarité (et non la concurrence) qui peut exister entre le développement de l’ESS et des services publics de qualité.

Tout l’ouvrage et c’est sa grande qualité, interroge sur les situations et leur devenir entre idéaux et réalités concrètes. Il apprécie ainsi les évolutions de l’entreprise portées par des lois comme Pacte, mais il souligne les résistances qu’elles suscitent au sein des pouvoirs actionnariaux et évoque l’affaire Danone.

«  Seule une évolution profonde du cadre juridique de propriété et de gouvernance des entreprises, en partie déconnectée de l’influence des apporteurs de capitaux, est de nature à garantir la loyauté à l’égard du projet de l’entreprise. ».

La « réconciliation » veut aussi des transformations profondes !

S’agissant de l’ESS qui structure souvent de manière déterminante des territoires entiers Jérôme Saddier l’invite à s’engager en politique, non de façon partisane, mais en prenant toute la place qui est la sienne par son poids économique, mais surtout par l’engagement citoyen et démocratique qu’elle représente.

L’ouvrage représente une pierre blanche sur le chemin d’un monde plus juste et plus éclairé. S’agissant du monde il signale que plus de trois cents millions de femmes et d’hommes y sont parties prenantes de coopératives, de quoi revendiquer d’être la norme de l’économie de demain !.

JÉROME SADDIER

« POUR UNE ÉCONOMIE DE LA RÉCONCILIATION »

éditions Les Petits Matins (coll. Mondes en transitions ») 136 p. 12 €

économie sociale et solidaire
L'Humanité

« La femme de droite est l’avenir de l’homme de droite »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La nomination d’une femme en tant que première ministre doit être saluée en ce qu’elle envoie un signal positif en termes de champ des possibles pour celles que Beauvoir appelait « l’Autre ». Après trente ans sans voir aucune d’entre nous à ce poste depuis Édith Cresson, la France était très en retard par rapport à ses voisins européens.

Ainsi, Élisabeth Borne a dédié sa nomination à « toutes les petites filles », en précisant que rien ne devait freiner le combat pour la place des femmes dans notre société. Toutefois, si cette dernière a des qualités indéniables de sérieux et de professionnalisme, il n’en reste pas moins qu’on peut largement douter de sa capacité, et/ou de sa volonté réelle, à faire passer des mesures sociales. Nous le savons, malgré son soi-disant positionnement à gauche au sein de LaREM (l’aile gauche de LaREM, c’est encore la droite), la première ministre semble finalement avoir été l’exécutante de mesures de régression des droits sociaux. Ainsi, le parcours d’Élisabeth Borne en tant que ministre du Travail n’a pas été marqué par des avancées sociales, au contraire. Les syndicats ont souvent pointé l’absence de possibilité d’avoir une réelle discussion avec elle : « On avait un mur en face de nous » (Éric Meyer, syndicat SUD rail). Ce choix ne fera donc pas gagner à Emmanuel Macron un capital sympathie, lui qui en aurait pourtant eu fort besoin avant les prochaines législatives, face à l’union de la gauche.

Derrière la dédicace de sa nomination aux petites filles, et une belle phrase sur la nécessité de continuer le combat pour les droits des femmes, je pose la question suivante : n’y aura-t-il encore que de « fausses mesures » ou pouvons-nous espérer une action réelle ? Le dernier quinquennat a en effet mis en place pour les femmes des mesures qui restent très superficielles, laissant un vaste champ à d’indispensables améliorations. À titre d’exemple, la députée Albane Gaillot (sans étiquette), qui termine son mandat, a déposé le 10 mai une proposition de loi, que j’ai corédigée, tendant à réformer l’index qui sert à noter les entreprises en matière d’égalité, et à faire appliquer dans plus d’entreprises les quotas de femmes. Nous avions d’ailleurs fait parvenir à Mme Élisabeth Borne un rapport complet sur ce sujet en février 2021, sans que jamais elle nous réponde. S’agissant d’un texte qui tend à mettre en place des mesures et des sanctions réelles, il est très peu probable que LaREM le reprenne en l’état, et bien plus attendu qu’il soit modifié et vidé de son contenu, ou bien simplement mis au placard.

Espérer un engagement social fort du côté de LaREM est donc vain. Ainsi, si espoir il y a, il est désormais plus que jamais dans le mouvement d’union de la gauche, et dans le vieil homme blanc qui le conduit.

Élisabeth BorneLaREMEmmanuel Macron
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Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée

Un jour avec

Métallurgiste, la tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône aux législatives compte bien ravir le siège au sortant macroniste en capitalisant sur l’union populaire, qu’il représente à Givors et aux alentours.

Loan Nguyen

Rhône, envoyée spéciale.

« J e ne savais pas que vous alliez prendre des photos, je me serais mieux habillé ! » s’excuse-t-il presque avant de concéder qu’il ne porte de cravate « que pour les mariages ». Abdel Yousfi ne fait pas semblant, il assume ce qu’il est. « Je n’ai pas honte d’être ouvrier, fils d’ouvrier et petit-fils de mineur », explique-t-il simplement. À 54 ans, ce régleur sur machine chez Jtekt, équipementier automobile ­filiale de Toyota situé à Irigny (métropole de Lyon), a été investi comme tête de liste Nupes dans la 11 e circonscription du Rhône pour les élections législatives. Un territoire qui recouvre les villes populaires de Givors et de Grigny, mais aussi des communes plus rurales et résidentielles comme Saint-Symphorien-d’Ozon, Mornant ou Condrieu. Une circonscription sociologiquement hybride, qui avait élu en 2017 un député LaREM, Jean-Luc Fugit. Candidat à sa succession, le macroniste devra faire face à un candidat Rassemblement national et à un autre Lutte ouvrière. Mais, surtout, à Abdel Yousfi, porteur de tous les espoirs FI-EELV-PCF-PS-Génération∙s.

« Une dynamique très forte »

Les chances de ravir cette circonscription à la Macronie et de battre l’extrême droite sont donc réelles pour le communiste. « Je sens qu’il y a une dynamique très forte. Quand je rencontre les habitants de la circonscription, ils me parlent tous du pouvoir d’achat, de l’inflation galopante. Alors, évidemment qu’il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite, donner aux étudiants les moyens de vivre et d’étudier », souligne-t-il. La défense du système de santé public s’impose également comme une priorité, alors que l’hôpital Montgelas a été contraint de fermer son service d’urgences depuis le mois d’octobre 2021. Un combat incarné dans le choix de sa suppléante, Pia Boizet, agente aux Hospices civils de Lyon.

Autre revendication qui lui tient fortement à cœur : le retour de la retraite à 60 ans. « Quand on est usé pour avoir subi quotidiennement les ravages du travail physique, on se dit qu’il faudrait reparler de la pénibilité. C’est aussi vrai pour certains travailleurs intellectuels, qui sont dans les bureaux. Mais, moi, je vois tellement de collègues dans les ateliers qui n’arrivent pas à tenir jusqu’à 57 ans et qui partent en inaptitude, on fait quoi d’eux, si on recule encore l’âge de la retraite ? Des SDF ? » dénonce le syndicaliste CGT de la métallurgie.

De nombreux motifs de tension

La dureté des rapports d’exploitation, Abdel Yousfi l’a subie de plein fouet en tant qu’ouvrier, mais aussi en tant que syndicaliste combatif contre une direction qui ne lui a pas fait de cadeau. Embauché en 2000 après quelques missions d’intérim, le tourneur-fraiseur-ajusteur de formation rejoint vite la CGT pour y faire remonter les revendications de ses collègues. Délégué syndical sur le site d’Irigny, puis délégué syndical central dans le groupe, il n’hésite pas à aller au front face aux attaques de la hiérarchie. Cadences infernales, licenciements, suppressions de RTT… les motifs de tension sont nombreux dans les ateliers.

Licencié pour un arrêt-maladie, le délégué CGT de JTEKT riposte par la solidarité militante

En 2015, un salarié se suicide en se jetant du toit de l’usine. « Il subissait des pressions, on a fait une expertise qui a prouvé le lien avec le travail », se souvient-il, encore bouleversé par ce drame. Quelques semaines après, la direction de Jtekt essayait de licencier le syndicaliste pour un arrêt maladie qu’elle jugeait irrégulier. Il a fallu la mobilisation de ses collègues, d’autres syndicalistes CGT, de militants communistes locaux et une décision de l’inspection du travail pour que la direction le réintègre. « J’ai eu le soutien de ceux qui me ressemblent, et on est nombreux ! On a l’impression que c’est un peu le pot de terre contre le pot de fer, mais on peut vraiment inverser la courbe », estime-t-il.

Un engagement syndical, puis politique lorsqu’il adhère au PCF en 2014, qu’il vit comme une « continuité ». « Ma démarche, ça a toujours été de porter les revendications du bas vers le haut, c’est comme ça que je construis cette campagne, et c’est comme ça que j’exercerai mon mandat de député : dans le collectif, insiste-t-il. On a un seul ouvrier à l’Assemblée nationale (Alain Bruneel, député PCF et ouvrier retraité – NDLR), comment peut-il y arriver tout seul ? Il faut qu’on se réapproprie cette institution, mais plus globalement toutes les institutions ! Quand un ouvrier meurt au travail, on finit au mieux dans la rubrique des faits divers. On a cru qu’on devait laisser la politique aux technocrates parce qu’ils avaient la tête bien pleine. Mais, là-haut, ils ne nous entendent pas. Si nous ne parlons pas de nous, personne ne le fera !  »

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L'Humanité

La Nupes dans l'Oise : « Cette fois, il y a une chance de victoire »

Reportage

Législatives. Dans l’Oise, ancrée à droite et où Marine Le Pen est arrivée en tête à la présidentielle, les candidats de la Nupes mènent la lutte. Et l’union donne espoir à une population qui n’en peut plus de la vie chère, de l’abandon et du mépris affiché par le chef de l’État.

Benjamin König

Beauvais (Oise), envoyé spécial.

« Je gagnais bien ma vie avant, j’avais un très bon salaire, presque 2 000 euros par mois. Mais depuis mon accident, je suis en invalidité. J’ai 620 euros par mois maintenant… » À 57 ans, François habite à Beauvais depuis toujours et vient en habitué au marché du quartier Argentine, une ZUP de la ville. Ce lundi matin, il ne peut acheter qu’une baguette. Pas deux. Le budget est trop serré… « J’ai pu négocier le loyer au tribunal, sinon j’étais dehors », poursuit-il, avant d’aller trouver du réconfort et de parler de ses attentes avec la petite équipe qui tracte pour les législatives, menée par les candidats Roxane Lundy (Génération.s) et Thierry Aury (PCF). Son choix est fait : il votera pour la Nupes, dans cette 1re circonscription détenue par Victor Habert-Dassault, l’héritier de la famille d’avionneurs qui en a fait son fief. « Ici, Marine Le Pen a fait 36 % au premier tour. Le point commun de tout le département, c’est la question sociale. Et c’est elle qui est apparue comme l’opposante sociale, mais c’est en train de changer », prévient Roxane Lundy. Car l’union à gauche modifie la donne. « Nous étions déjà rassemblés aux municipales de 2020 et à la législative partielle de 2021 », après la mort accidentelle d’Olivier Dassault, précise Thierry Aury, secrétaire départemental du PCF. Mais « cette fois, il y a une chance de victoire ».

Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections

Bienvenue dans l’Oise, ses châteaux et ses villes royales, ses haras et ses rivières pittoresques dont celle éponyme, mais aussi ses 52,7 % pour Marine Le Pen au second tour et ses sept circonscriptions… toutes à droite. Un département qui concentre tous les enjeux de ces élections : droite en recomposition, extrême droite puissante, mais gauche unie en reconquête. Quatre députés sortants sont macronistes et trois LR, tiraillés entre LaREM et le RN. Le plus célèbre d’entre eux, député de la 4e « circo », celle de Chantilly, a déjà fait son choix : l’ex-sarkozyste Éric Woerth est investi par Renaissance. « Woerth, il est de Creil : son père était médecin du travail ici », raconte Loïc Pen, urgentiste, candidat communiste pour la Nupes dans la 7e « circo », celle de Creil, Clermont, Mouy et Nogent-sur-Oise, où il nous reçoit.

Le médecin, qui s’est fait connaître par la lutte pour les urgences de l’hôpital local, travaille également pour l’administration pénitentiaire : « Parfois, je retrouve en prison des gens avec qui j’ai grandi… » Dans ce territoire, Marine Le Pen a atteint 40 % dès le premier tour, mais Loïc Pen estime que la gauche a une chance de gagner : « Les gens ont voté RN car ils ne veulent plus de Macron, avec des marqueurs comme les retraites et le pouvoir d’achat. Mais c’est en train de changer : cette coalition recrédibilise une parole de gauche populaire. Une connaissance m’a dit qu’elle allait voter pour nous après avoir voté Le Pen aux deux tours », analyse-t-il. Une parole qu’il veut axée sur les enjeux quotidiens : la santé, les transports et le travail. « C’est une zone ravagée, un grand bassin industriel sinistré », expose le candidat PCF, qui déplore que les petites villes alentour soient devenues des « cités-dortoirs pour des gens qui vont bosser à Paris », et ambitionne un réel « développement économique ».

La santé et le logement, c’est aussi ce que veut mettre en avant Valérie Labatut, candidate insoumise pour la Nupes dans la 3e circonscription. En ce dimanche matin, cette inspectrice du travail et militante CGT tracte sur le marché de Montataire, qui s’étale autour de la mairie où trône une grande affiche du leader palestinien Marwan Barghouti. Elle a rendez-vous avec le maire communiste, Jean-Pierre Bosino, qui tient à l’accueillir. « Je partage l’accord, car c’est ce que demandent les gens pour changer leur vie. La réélection d’Emmanuel Macron est une catastrophe pour eux », avance le maire. De fait, l’investiture « s’est faite naturellement, sans ambiguïté, notamment car le programme est partagé », corrobore Valérie Labatut. La candidate, qui reconnaît volontiers être « novice en politique », y est venue par son « expérience syndicale » à la CGT, elle qui s’est battue – avec d’autres – pour la réintégration de son collègue Anthony Smith. « Envoyer une inspectrice du travail à l’Assemblée » serait un beau symbole, assure-t-elle. Mais ce sont les problèmes des citoyens dont elle veut d’abord parler : « La santé, les services publics sont des thèmes phares ici », poursuit-elle, ciblant notamment le député LaREM sortant, Pascal Bois. Lors de la bataille pour la maternité de Creil, celui-ci a rétorqué qu’il ne fallait pas se plaindre, parce que dans le Sud-Ouest « il y a des femmes qui font deux heures de voiture pour aller accoucher ».

le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron

Dans les allées du marché, l’accueil est souvent favorable. Même si certains ne veulent pas entendre parler des élections ou ne cachent pas leur suffrage pour l’extrême droite : « Je vote Marine parce qu’ici on n’a rien, on est abandonnés, et elle parle des gens ! » témoigne Claudine, qui attend la retraite et a peur de « devoir bosser jusqu’à 65 ans ». Car, ici aussi, le vote RN est avant tout lié aux questions sociales et au rejet de Macron. « Marine Le Pen a incarné pour certains une politique sociale », analyse Valérie Labatut. Pour contrer le RN, il s’agit de « partir du sentiment d’abandon et de relégation, sans stigmatiser personne, et reconquérir la jeunesse », poursuit-elle. « Le taux de pauvreté est de 38 % ici », rappelle la candidate, tandis que Jean-Pierre Bosino pointe « la question du pouvoir d’achat » dans une ville où « le revenu moyen annuel est de 12 000 euros et même de 9 000 dans le quartier des Martinets ». Au pied de la mairie, un peintre amateur propose ses tableaux d’Elvis, de Belmondo ou de Johnny, non loin d’un stand où Abdel goûte quelques olives. « J’ai voté Mélenchon, je sais qu’il y a encore des élections mais c’est pour quoi déjà ? Ah oui, les députés ? Eh bien, je vais encore voter Mélenchon », plaisante-t-il, avant d’apprendre qu’il est possible qu’il soit premier ministre si la gauche est majoritaire. À la sortie du marché, près du rond-point où d’autres militants tractent pour la Nupes, des automobilistes klaxonnent le pouce en l’air pour marquer leur approbation.

Retour à Beauvais. Sur le marché, la population est un mélange bigarré : jeunes immigrés ou enfants d’immigrés, retraités. À l’instar de Brigitte, qui vit ici « depuis trente-deux ans », mais qui déplore le « délabrement total » des logements. Cette sexagénaire énergique n’a pas sa langue dans sa poche : « Quand j’ai des choses à dire, je le dis ! J’en ai marre de me faire matraquer comme retraitée. » Pour les élections, elle « trouve super que la gauche soit réunie ». « Il faut qu’il y ait plus de social et de reconnaissance de l’être humain. De tous les êtres humains », précise-t-elle malicieusement en parlant de sa « fille métisse ». Un peu plus loin, voici Ardian, qui nous alpague de façon sympathique pour être pris en photo et parler des élections. Avec son fort accent, il raconte son histoire : « Je viens du Kosovo, mais je suis français ! Je suis là depuis 2004. » Il s’intéresse beaucoup à la politique : « Je vote toujours. J’aime bien Mélenchon parce qu’il parle de tout le monde. Je vais aller voter pour la gauche, parce que ça peut changer ! » s’enthousiasme-t-il.

Bien sûr, dans ce quartier populaire, on vote beaucoup à gauche. Mais dans le reste de la circonscription, notamment dans les petites villes rurales typiques du département, le vote est beaucoup plus marqué à droite et à son extrême. C’est là que Thierry Aury et Roxane Lundy se sont rendus la veille : « Nous sommes allés à une brocante à Bresles », raconte la candidate. « On leur parlait de retraite à 60 ans, les gens venaient nous voir exprès », témoignant d’un accueil favorable y compris dans les lieux où les scores de la gauche sont faibles. Thierry Aury évoque lui aussi des attentes de nombreux citoyens : « C’est bien, vous êtes ensemble », lui a-t-on répété. Le combat politique, dans un département ancré à droite où Marine Le Pen obtient des scores énormes, se mène pied à pied. Mais dans l’Oise, une gauche unie espère bien bousculer la donne. Et envoyer plusieurs députés à l’Assemblée. Pourquoi pas ?

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Marine Tondelier : « Pendant cinq ans, Marine Le Pen a été une députée fantôme »

Entretien

Nupes Déterminée à « défendre les intérêts des habitants », notamment sur le pouvoir d’achat, l’écologiste Marine Tondelier portera les couleurs de la gauche face à la candidate d’extrême droite.

Julia Hamlaoui

Pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), certains combats en vue des législatives de juin sont des plus emblématiques. C’est le cas du côté d’Hénin-Beaumont, où Marine Tondelier (EELV) affrontera pour la troisième fois la candidate du RN, Marine Le Pen. En 2017, cette dernière avait réuni 46 % au premier tour, et la gauche, dispersée, avait été disqualifiée. Cinq ans plus tard, le scénario est sensiblement différent : « J’ai toujours porté l’union, et là c’est l’union qui va me porter », se réjouit l’écologiste.

Vous avez été investie par la Nupes dans une circonscription hautement symbolique puisque vous ferez face à Marine Le Pen. Comment abordez-vous cette campagne ?

Nous avons depuis cinq ans une députée fantôme vue à la télévision mais très absente localement, à part pendant les campagnes ou quelques commémorations. Nous avons besoin d’une députée pour de vrai. Notre territoire ne manque pas de combats : les rénovations de cités minières promises par l’État n’avancent pas ; des pollutions graves, notamment sur l’ancien site de Metaleurop, ont des conséquences financières, sanitaires et posent un problème de reconversion… Ces quelques exemples montrent la nécessité d’une députée qui défende les intérêts des habitants et travaille de concert avec les élus. L’alliance inédite et historique de la gauche est porteuse d’énormément d’espoir. L’enjeu désormais, c’est qu’elle ne se résume pas à une succession de logos sur le papier. Nous allons mettre en place une assemblée populaire de la circonscription qui se réunira tous les mercredis pour que les idées, les besoins puissent s’exprimer et être traduits en actions. Ce travail ne s’arrêtera pas au soir du second tour mais se poursuivra pendant tout le mandat, pour faire ce que Marine Le Pen ne fait pas.

Le RN s’est saisi de la question du pouvoir d’achat. Que lui opposez-vous ?

Ce sujet touche beaucoup de monde ici. La question est de savoir à quoi nous a servi Marine Le Pen pendant cinq ans ? La réponse : à rien. À l’Assemblée, elle n’a rien réussi à contrer ni fait aboutir quelque idée que ce soit, heureusement d’ailleurs. Et localement, son mandat n’a apporté ni changement pour les habitants ni lien avec la circonscription. Après l’avoir battue à la présidentielle, il faut maintenant combattre la politique d’Emmanuel Macron : alors que le RN n’aura au mieux que 30 à 40 députés, le seul vote utile pour cela aux législatives est celui pour la Nupes avec sa dynamique de troisième tour. Et nous mettrons en place sitôt élus le Smic à 1 500 euros net, le blocage des prix et la retraite à 60 ans sans décote.

Comme opposante dans une municipalité RN, vous avez eu affaire à ses méthodes d’exercice du pouvoir. Comment réagissez-vous au progrès de l’extrême droite à la présidentielle ?

J’ai été très soulagée qu’ils échouent au second tour, et il faudra tout mettre en œuvre pour qu’il en soit de même en 2027. Car je vis, à petite échelle, à Hénin-Beaumont ce que donne l’exercice du pouvoir par le Rassemblement national avec un rejet de l’altérité et un sentiment de toute-puissance. Tant que vous ne vous opposez pas frontalement, tout va bien. Mais sous les airs d’ouverture qu’ils se donnent, ils se sentent autorisés à opposer à ceux qui leur résistent un rouleau compresseur d’intimidations et d’invectives. Le but est à la fois de tenter de nous faire craquer mais aussi d’en faire un exemple dissuasif. Quand on voit ce dont ils sont capables avec les petits outils d’une ville de 27 000 habitants, on se dit qu’avec les moyens d’une région et a fortiori de l’État, ce serait terrible.

Certaines des propositions de la Nupes, comme la désobéissance aux règles européennes, font grincer des dents une partie du PS mais aussi certains écologistes ou anciens d’EELV. La rupture est-elle consommée ?

D’abord, ces gens ne se considèrent pas tous comme de gauche, ou ne sont pas tous considérés comme de gauche. La vérité, c’est que nous avons fait en quelques jours ce qui n’avait pas été réussi en plusieurs années. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout, sinon nous serions dans le même parti. Sur l’Europe, il n’aura échappé à personne que notre ligne n’est pas exactement celle des insoumis, et ce sera le débat des élections européennes. Le terme de désobéissance a fait beaucoup réagir mais la France désobéit déjà à l’Europe. Par exemple, sur la qualité de l’air, elle ne respecte pas les seuils réglementaires fixés par les directives. De même pour la sacro-sainte règle de l’austérité, dont tout d’un coup, pendant le Covid, les pays ont pu se dispenser. Nous sommes profondément pour la construction européenne, mais cela ne signifie pas que cette Union européenne là nous convient parfaitement. Nous voulons y rester, mais la changer.

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L'Humanité

Législatives. Ces candidats qui concourent en dehors de la Nupes

Actu

Dissidents ou soutenus par des formations en dehors de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, une poignée de prétendants maintiennent leur candidature pour le scrutin de juin.

Naïm Sakhi

C’est l’une des candidatures dissidentes à gauche pour les législatives dont on a sans doute entendu le plus parler. Lundi, Michèle Picard a annoncé son retrait. « Je choisis de préserver et poursuivre le travail à Vénissieux et dans la métropole de Lyon avec toutes les forces de gauche et écologistes », assure la maire PCF, qui apporte son soutien à son adjoint Idir Boumertit.

L’insoumis concourra pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) en remplacement du journaliste Taha Bouhafs, auquel Michèle Picard s’était opposée et qui a finalement été écarté après des accusations d’agression sexuelle à son encontre. « Je suis dans le camp de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite », a expliqué l’édile. Un dénouement qui ne se concrétise pas sur l’ensemble du territoire.

La fronde au PS

Car, si avec la Nupes, les forces principales de gauche se présentent unies, ce rassemblement connaît quelques accrocs. Ainsi, dans la 15e circonscription de Paris, Lamia El Aaraje ne décolère pas : « Je suis la candidate légitime de l’union de la gauche. » La socialiste était députée jusqu’en janvier, avant que son élection ne soit invalidée. Dans le cadre de l’accord, l’investiture a été attribuée à Danielle Simonnet (FI), conseillère de Paris d’opposition, que l’ex-députée avait battue en juin 2021. Dans cette circonscription qui mêle enjeux nationaux et débats liés à la politique parisienne, Lamia El Aaraje a reçu le soutien d’Anne Hidalgo.

Législatives. Peut-on se fier aux sondages pour les 12 et 19 juin ?

Un cas particulier qui ne peut être comparé à la fronde au PS qui s’organise autour de Carole Delga. La présidente d’Occitanie aurait réuni en fin de semaine, selon le Figaro, les candidats socialistes s’opposant à l’accord Nupes. Ils seraient environ 70 dans une trentaine de départements. Des candidats qui pourraient s’appuyer sur les finances des radicaux de gauche (PRG), mais aussi sur celles du microparti lancé par Carole Delga au dernier scrutin régional.

Le cas de la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis

Non signataire de la Nupes, le PRG, qui compte 3 députés sortants, va par ailleurs concourir dans 80 circonscriptions. Idem pour la Gauche républicaine et socialiste (GRS), qui présentera, elle, « environ 120 candidats ». Augustin Belloc ira défier l’ex-député LaREM Aurélien Taché, investi par la Nupes. « Ce monsieur a voté toutes les lois, ou presque, proposées par la Macronie sans broncher. Et un matin, il s’est réveillé et s’est aperçu qu’il était de gauche ? » reproche Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS. À Lyon, l’activiste antifasciste Raphaël Arnault, soutenu par des militants de toute la gauche, sera un candidat face à Hubert Julien-Laferrière, ex-LaREM et reconduit par la Nupes.

Le cas de la 4 e circonscription de la Seine-Saint-Denis est plus complexe. Désignée dans un premier temps pour remplacer Marie-George Buffet, Zahia Nedjar, une adjointe au maire de Stains, a finalement renoncé. « Nous avons relancé un appel à candidature et les communistes ont choisi Soumya Bourouaha », assure Nathalie Simonnet.

Malgré ce vote, Azzédine Taïbi, maire PCF de Stains et vice-président du parlement de l’Union populaire, s’est porté candidat. « Un des critères voulus par les communistes était d’avoir une femme, poursuit la responsable de la fédération PCF. La direction nationale du PCF est en contact avec la Nupes pour que l’accord soit respecté. » Enfin, Éric Renaud, un temps soutenu par les insoumis locaux, sera candidat dans la 20e circonscription du Nord face à Fabien Roussel (PCF).

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L'Humanité

Législatives. Bruno Nottin et les professeurs s’attaquent à Blanquer

Actu

L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et le ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Premier épisode de ce feuilleton avec le lancement de la campagne de Bruno Nottin.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

« Montargis n’est pas une réserve d’Indiens. On ne vient pas juste faire une promenade », prévient Bruno Nottin. Le candidat de la Nupes dans le Gâtinais a lancé sa campagne pour les élections législatives, samedi 14 mai. Devant la centaine de personnes rassemblées, le communiste n’en démord pas : « Nous allons offrir un GPS à Jean-Michel Blanquer, il en aura besoin. » Car c’est sur la 4 e circonscription du Loiret que le ministre de l’Éducation nationale a jeté son dévolu pour les élections législatives. « C’est celui qui a cassé l’école en supprimant 7 900 postes dans le secondaire alors que le nombre d’élèves augmentait de 65 000 », martèle le candidat de la gauche. « Blanquer ? Je suis allé le voir sur le marché ce matin ! Je l’ai alpagué en lui disant que c’était mon ministre préféré, avant de lui parler de McKinsey », s’amuse Fabrice, un syndicaliste enseignant. « Localement, les militants sont au taquet comme jamais. Des citoyens de gauche, mais aussi des professeurs du territoire ou du Sud francilien, souhaitent nous aider. On va voir comment les intégrer », poursuit Bruno Nottin.

« Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza »

Depuis l’annonce de cette confrontation, l’élu local PCF enchaîne les buzz sur les réseaux sociaux. « Il y a un chauve de trop dans cette circo ! On va faire en sorte que Blanquer se fasse autant de cheveux blancs (pour ceux qui lui restent) que les enseignants, les élèves et leurs parents durant ces cinq dernières années », a-t-il lancé d’emblée. « Ici c’est Montargis, c’est pas Ibiza », est devenu l’un de ses mots d’ordre. Une référence à la chaotique mise en place du protocole sanitaire à la rentrée de janvier, pilotée par un ministre de l’Éducation nationale qui était en vacances… sur l’île des Baléares connue pour ses soirées électro. « Ce buzz prouve que cette circonscription est un symbole, pour poursuivre la résistance face à la casse de l’école publique », assure le greffier de profession. Mais, malgré l’intérêt national que suscite ce duel, Bruno Nottin – qui a gagné des milliers de followers en quelques jours – veut garder la tête froide.

Une droite divisée sur la circonscription

Pourquoi Jean-Michel Blanquer a-t-il d’ailleurs choisi ce territoire ? À l’écouter, il serait « typique de cette région Centre, si significative de la France avec des qualités historiques et géographiques, une grande richesse de son histoire qui remonte au paléolithique ». Loin de cette argumentation digne d’un guide touristique, la réalité semble tout autre. Non seulement la Macronie avait failli battre le député LR Jean-Pierre Door en 2017, mais en plus la droite est cette année divisée. Car le député sortant a fait venir il y a un an Ariel Lévy, depuis le très chic 16 e arrondissement parisien où il était élu, afin d’en faire son successeur. Un parachutage qui ne passe pas du tout auprès de Philippe Moreau, le maire de Nogent-sur-Vernisson. L’ancien référent LR de la circonscription a donc décidé de concourir. Une aubaine, en apparence, pour Jean-Michel Blanquer. Mais c’était sans compter sur l’espoir soulevé par la dynamique d’union à gauche.

L’ancrage local du PCF

Certes, les chances de l’emporter restent modestes. Au premier tour de la présidentielle, le total des candidats de gauche dépassait timidement les 24 % des voix, quand l’extrême droite s’envolait à plus de 40 %. Dans ses tracts, le candidat RN Thomas Ménagé joue d’ailleurs la gagne, et rappelle que Marine Le Pen a obtenu « plus de 52 % dans le Gâtinais », au second tour. « Ça va être compliqué, mais s’il y a une fenêtre, c’est maintenant », note Bruno Nottin. D’abord parce que la droite locale est divisée, et que l’extrême droite pourrait l’être aussi. Ensuite, parce que le total de la gauche a progressé depuis 2017 et qu’elle s’est rassemblée. Enfin, parce que l’ancrage local des communistes est réel, s’appuyant sur les politiques sociales de la municipalité de Châlette-sur-Loing, la seule de gauche du territoire. Bruno Nottin, élu PCF, est d’ailleurs le principal opposant au maire LR de Montargis, Benoît Digeon. « C’est une personnalité populaire et reconnue pour son engagement sur le terrain », confie Johanna, une jeune aide-soignante présente au lancement de campagne.

Montargis, ville la plus pauvre de la région Centre

Pour autant, le candidat de la gauche rassemblée ne souhaite pas résumer cette élection à un face-à-face avec le ministre macroniste. « Nous devrons battre tous ceux qui soutiennent une même politique libérale qui fait tant souffrir les habitants », mesure-t-il. Dans l’agglomération Montargoise, 30 % des habitants n’ont pas de médecin traitant et la sous-préfecture déplore un taux de chômage de 20 %. Avec 33 % de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, Montargis est la commune la plus pauvre de la région Centre. Autant de problématiques que Bruno Nottin est déterminé à soulever, afin de transformer la campagne de Jean-Michel Blanquer en tout sauf la promenade de santé que le ministre espérait.

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L'Humanité

NUPES. Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Entretien

Chaque lundi, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable politique de l’un des partis qui composent la Nupes. Cette semaine, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, pour qui le programme de rupture de la coalition « peut changer la vie des gens ».

Emilio Meslet

Secrétaire national d’EELV et candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives, à Paris, Julien Bayou revient sur l’accord historique entre les formations de gauche. Grâce aux spécificités de chacun censées pouvoir s’exprimer pendant la campagne, la Nupes peut, selon lui, espérer conquérir une majorité à l’Assemblée pour appliquer le projet commun qui doit être dévoilé cette semaine.

Plusieurs sondages donnent la Nupes largement en tête des intentions de vote. De quoi cela est-il le signe ?

C’est extrêmement encourageant. Après le second tour de la présidentielle, nous avons voulu tirer les leçons de 2017 pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. À l’époque, nous nous étions condamnés à l’impuissance. Il y avait certes des députés de gauche qui avaient été élus, mais trop peu nombreux pour peser. Cette nouvelle coalition, avec son programme ambitieux, est en mesure d’aller chercher la majorité absolue ou relative à l’Assemblée.

La Nupes suscite l’espoir en Europe

C’est essentiel car on ne peut pas subir cinq années de casse sociale en plus, et parce que le Giec dit que, concernant le climat, il ne reste plus que quelques années pour agir. Nos députés peuvent changer la vie des gens. La majorité surprise de la gauche plurielle, de 1997 à 2002, avait obtenu des avancées concrètes : les 35 heures, le Pacs, la CMU, le logement social… Notre majorité augmentera les salaires, rétablira les services publics, agira vraiment pour l’égalité salariale femmes-hommes et pour le climat.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Pourquoi cette union impossible en 2017 est-elle devenue possible en 2022 ?

Entre-temps, nous avons vu Emmanuel Macron au pouvoir. Aujourd’hui, la menace, c’est la retraite à 65 ans, les conditionnalités au RSA et la fin de l’indépendance des médias publics. Il était nécessaire de s’organiser pour ne pas lui laisser les mains libres.

La Nupes répond à une aspiration du peuple de gauche. Comment faire vivre ce rassemblement ?

Jusqu’ici, les sympathisants étaient résignés, désemparés, voire en colère. Aujourd’hui, ils sont enthousiastes. Ça faisait longtemps qu’on ne m’avait pas arrêté dans la rue pour me dire : « Bravo et merci ! » Lorsque je fais des déplacements, je vois que l’accord national prend forme au niveau local, avec des écologistes, des communistes, des insoumis et des socialistes qui s’organisent pour faire campagne. Cette coalition permet de faire revenir à la politique des personnes qui s’en tenaient éloignées.

Entretien. Selon Sandra Regol, la Nouvelle Union populaire serait « un acte exceptionnel qui peut devenir historique »

Comment la Nupes fonctionne-t-elle pour permettre à la fois une campagne cohérente et la possibilité d’exprimer ses spécificités pour chaque formation ?

Tous les lundis matin, il y a une coordination au niveau national, avec les différents partis. Cette semaine est consacrée au dépôt des candidatures. Ensuite viendra le temps d’une très courte campagne. Tout l’enjeu est d’additionner les électorats. Pour cette raison, la bannière commune n’est pas l’effacement des cultures et des priorités de chacun. Nous, écologistes, parlerons plus du climat. Nous avons intérêt à cultiver nos singularités dans une campagne commune. Mais il nous faut faire entendre des candidatures, selon les profils, à l’échelle nationale : Rachel Kéké, pilier de la mobilisation des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, n’est candidate que dans une circonscription, mais nous devons la mettre en avant pour qu’elle parle à tout le pays.

La coalition de gauche propose un projet de rupture, ce que n’a pas fait votre candidat Yannick Jadot pendant la présidentielle. Est-ce un meilleur choix pour conquérir le pouvoir ?

Yannick Jadot ne voulait pas alimenter les fractures du pays. Une fois Emmanuel Macron réélu, il y a évidemment une envie de rupture. Celui qui brusque le pays ou qui n’a pas agi pour le climat, c’est lui. Évidemment qu’il faut rompre avec cette orientation néolibérale. Yannick Jadot le proposait, mais il le disait peut-être d’une autre manière.

Même si tous les partis ont accepté que la désobéissance aux traités européens figure au programme de la Nupes, les écologistes ne veulent pas la même Europe que les insoumis ou les communistes…

En 2005, le camp du progrès s’est fracturé sur le référendum : ceux qui avaient voté oui n’avaient pas voté pour les orientations de cette Union européenne et ceux qui avaient voté non n’avaient pas voté pour la sortie de l’Europe. Nous voulons la réorienter. Et je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon soit pour un Frexit. Lors des discussions, nous avons pu nous rendre compte que nous ne sommes pas les caricatures souvent décrites. Certes, nous ne votons pas ensemble sur de nombreux points. Oui, chez EELV, nous sommes fédéralistes, nous pensons que le Parlement européen doit avoir l’initiative des lois européennes, et nous voulons une Europe plus forte sur le climat, l’accueil des réfugiés et l’évasion fiscale. Mais, s’il s’agit d’en faire un outil de paix, de prospérité, de justice sociale et d’action pour le climat, nous nous retrouvons. Tous les dogmes austéritaires ont volé en éclats avec la pandémie. Alors, la question est de savoir s’il faut revenir aux 3 % de PIB déficit au maximum, ou s’il est possible d’envisager une Europe différente.

Après les législatives, la coalition a-t-elle vocation à durer quel que soit le résultat ?

Nous sommes concentrés sur le scrutin. Il est trop tôt pour dire qu’elle en sera la suite, tout dépendra de la manière dont les différents partenaires se comporteront. Pour nous, ce n’est pas un accord ponctuel. S’il y a des convergences à approfondir, les écologistes seront là. S’il y a des désaccords insurmontables, nous les constaterons.

À titre personnel, vous êtes candidat dans la 5 e circonscription de Paris. Qu’allez-vous mettre en avant pour battre la candidate macroniste ?

Je veux d’abord parler du climat via la lutte contre la pollution et via le logement. La majorité précédente a combattu l’encadrement des loyers quand nous voulons faire du logement social et que les préfets puissent appliquer les sanctions contre les communes qui n’appliquent pas la loi SRU. Je considère que le logement est le premier des droits, nécessaire pour exercer tous les autres. Cette circonscription est aussi une terre d’accueil et de transit qui a vu passer toutes les vagues de migration. Il y a donc un enjeu à abroger le seul bilan, particulièrement abject, de ma concurrente Élise Fajgeles : la loi asile et immigration, qui a autorisé d’enfermer un enfant pendant 90 jours.

Vidéo A voté ! Jusqu’aux élections législatives, le service politique de l’Humanité décortique un fait de campagne électorale.  cette semaine : Qui a peur de la grande méchante Nupes ? 

Julien BayoueelvgaucheLégislatives 2022
L'Humanité

Hors compétition. Michel Hazanavicius, « à Cannes, soit on t’adore, soit on veut te pendre »

Entretien

En ouverture du 75e Festival de Cannes, « Coupez », la nouvelle comédie enthousiasmante du réalisateur de « The Artist » et des deux premiers « OSS 117 », suit le tournage épique d’un remake de film de zombies japonais. Rencontre avec un cinéaste dont l’œuvre hilarante vient d’ouvrir le festival de Cannes. Entretien

Michaël Mélinard

Cinéaste prolifique, Michel Hazanavicius signe « Coupez », une fantaisie désopilante sur fond de tournage d’un film de zombies diffusé en direct sur une plateforme. Après « The Artist » et « le Redoutable », le réalisateur explore à nouveau la création cinématographique en rendant hommage au collectif et à l’engagement de ceux qui la font. Ce film, où l’on retrouve entre autres Romain Duris, Grégory Gadebois, Bérénice Bejo et Jean-Pascal Zadi, a ouvert mardi 17 mai le Festival de Cannes.

Pour quelles raisons avez-vous décidé de changer le titre du film, passé de « Z (comme Z) » à « Coupez » ?

Les Ukrainiens me l’ont demandé. Il faut comprendre le contexte. Il y a un an, de mon point de vue de Français faisant une comédie avec des zombies, « Z (comme Z) » n’avait évidemment aucune connotation politique. Entre-temps, et sans même parler de Zemmour qui mettait des Z un peu partout, est arrivée la guerre en Ukraine avec des Z sur les chars russes. Le Z s’est chargé d’un truc très proche de la croix gammée pour l’Europe de l’Est, et en premier lieu pour les Ukrainiens. À partir du moment où Frémaux (délégué général du Festival de Cannes – NDLR) a annoncé que le film ferait l’ouverture, il est devenu autre chose. Tout d’un coup, ce titre a incarné une forme d’indifférence coupable à ce qui se passe à 2 000 km. Personne n’a mal agi dans l’histoire mais le contexte a changé. J’ai fait un film sur la Tchétchénie qui parlait de l’armée russe («The Search »), donc les Ukrainiens ne me soupçonnaient de rien. Mais, de manière très respectueuse, ils m’ont demandé si je pouvais changer le titre. Ils étaient très touchés qu’on fasse ce geste et je suis heureux de l’avoir fait.

Hors compétition. Coupez ! Avec Michel Hazanavicius, un zombie peut en cacher un autre

En quoi le nouveau titre, « Coupez », fait-il écho à l’imaginaire du cinéma ?

Il y a un double jeu sur ce « Coupez ». Les personnages ont des haches et coupent des têtes et des bras parce que ce sont des zombies. Mais je rassure tout le monde, ce sont des zombies gogols qui font pitié. Si vous avez peur des zombies, vous êtes tranquilles. « Coupez », c’est aussi le « coupez » du réalisateur. Mon film raconte l’histoire d’un film. Et le film dans le film est un plan-séquence. Le principe d’un plan-séquence, c’est qu’il n’y a pas de coupes.

Qu’est-ce qui vous a conduit à revenir à cette idée de film dans le film ?

J’aime bien la dynamique méta. On a une petite mise en abyme avec un jeu sur le fond et la forme. Elle amène des dynamiques potentiellement ludiques. On peut faire comme c’est ici le cas de la comédie mais aussi des trucs plus oniriques ou charmants comme avec « The Artist ». Dans le cas du « Redoutable », une espèce de portrait de Jean-Luc Godard à un moment de sa vie, l’histoire qui le décrit ne le montre pas toujours à son avantage. En revanche, la forme utilisée en jouant avec des motifs godardiens lui rend complètement hommage. Cela crée un équilibre. Chaque film trouve une espèce d’équation entre le fond et la forme. Avec « Coupez », j’ai fait un film gigogne qui permet un jeu assez vertigineux.

"Couper" est très divertissant et raconte des choses.

Au pays du cinéma d’auteur, vous exaltez le collectif…

Un plateau est très organique. Si le stagiaire qui devait accompagner l’acteur ne se réveille pas, toute la machine est déréglée. C’est ce que raconte le film. Cette équipe de tournage, si futile que soit sa mission, à savoir raconter une histoire, est aussi une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de n’importe quel groupe social. Il y a des hiérarchies, des ego, des interactions, des rapports de subordination, des conflits. Tout cela est ramassé avec l’idée du temps qui passe très vite. Il faut aller au bout de la mission. Là-dedans, faire surgir l’importance de travailler ensemble, de se donner la main et du collectif est l’un des moteurs de l’histoire du film.

Que vous inspire la présentation de « Coupez » en ouverture du Festival de Cannes ?

C’est un très grand honneur. Je suis hyper fier de le faire avec une franche comédie, un film joyeux qui valorise les gens de cinéma. En grande majorité, les films de festival sont très à l’écoute du monde. Mais ce ne sont pas forcément des films de divertissement. « Coupez » est très divertissant et raconte des choses.

Que représente le Festival de Cannes, où vous avez connu des fortunes diverses ?

Il représente un des rares endroits où le cinéma est aussi important. Cannes reste sans doute le plus grand festival du monde. Sur le moment, un avis défavorable est très violent. Ce ne sont pas juste des gens qui ont vu un film qui ne correspond pas à leur attente. Ils veulent vous pendre ! En revanche, c’est très gratifiant quand il y a une adhésion au film. Mais au final, avec le temps, on se rend compte que c’est d’abord un endroit où les gens s’investissent émotionnellement dans votre travail. Ils ont des avis durs, tranchés, violents. En fait, c’est cool. Si vous me demandez : « Irais-tu à Cannes si tu te faisais défoncer à chaque fois ? » Non, sans doute pas, je ne suis pas maso. Je me suis fait défoncer une fois, c’est vrai (pour « The Search » – NDLR). Mais les autres fois, cela s’est extrêmement bien passé. En particulier avec « The Artist ». Avec « le Redoutable », des gens ont adoré, d’autres n’ont pas aimé qu’on touche à Godard de cette manière-là. Finalement, j’aime bien que des gens soient énervés et je suis très content d’y aller.

Un plateau, c'est organique. Si un stagiaire ne vient pas, tout est déréglé. Cette équipe est une métaphore, pour le meilleur et pour le pire, de tout groupe social.

Comment appréhendez-vous cette période post-Covid dans les salles de cinéma ?

Il y a quelque chose d’un peu inquiétant. Le gros des entrées en salles concerne des films qui ont tous le même profil de blockbuster américain très formaté. Cela pose le problème de l’exclusivité de la fréquentation. Il faut espérer que des films français arrivent à séduire de plus en plus les spectateurs et qu’un plaisir renaisse. La pandémie a accéléré la concurrence des plateformes. Mais c’est un marché en pleine mutation. Ce n’est pas comme si elles allaient toutes bien. Ce marché va aussi se réguler. Le danger, c’est qu’il n’y ait en termes de fréquentation que des films “événements”, très chers, très formatés. Et une économie de misère autour. Cela ressemble à la direction que prend le monde, mais il faut essayer de lutter contre ça.

Que vous inspire la demande des cinéastes ukrainiens de mettre en pause la culture russe ?

Je ne sais pas comment être très pertinent sur la question. Il est très compliqué d’être binaire. Je comprends totalement la volonté d’un embargo radical sur les Russes, d’arrêter tout type de commerce avec eux. Malgré tout, une fois qu’on a dit cela, il y a aussi une autre réalité qui concerne la culture. La plupart des gens qui la font sont des voix dissonantes et sont, au minimum, non poutiniens, au maximum, antipoutiniens. On se retrouve dans une situation potentiellement très contre-productive et très complexe. Je ne crois pas être qualifié pour donner une réponse pertinente. J’ai ces deux éléments et je suis dans une espèce d’impasse. J’ai du mal à réfléchir plus loin que ces deux choses complètement contradictoires. Deux vérités s’affrontent. Mais je comprends les Ukrainiens. Il y a des situations où il n’y a pas de bonne solution. Heureusement que ce n’est pas à moi de choisir.

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L'Humanité

Festival de Cannes. Le brillant discours de Vincent Lindon, président engagé du jury

Actu

Il y a des moments suspendus, un peu magiques, et le discours prononcé à l’ouverture du Festival de Cannes par le comédien Vincent Lindon, président du jury, est de ceux-là. Brillant, émouvant, il rappelle une évidence un temps oubliée : la culture est essentielle.

Michaël Mélinard

De l’émotion, de la solennité et une pointe d’autodérision. Vincent Lindon a placé haut le curseur avec un discours inaugural somptueux autour du rôle des artistes. Le comédien qui a plusieurs fois pris publiquement la parole en faveur de l’hôpital ou en appelant à une plus grande solidarité des plus riches avec les plus démunis par le biais de la taxe Jean Valjean s’interroge. « Doit-on user de sa notoriété aussi modeste soit elle pour porter haut et fort la parole des sans voix ou au contraire, refuser d’exprimer publiquement une position dans des domaines où nous n’avons ni légitimité, ni compétences particulières ? Je n’ai pas la réponse ». Et pourtant, il l’a.

Vincent Lindon : « Si vous n’épousez pas la cause, le personnage est injouable »

Le cinéma est un art majeur

Mais avant de nous la servir, Lindon parle de lui, de ses collègues, des cinéastes et de tous les artistes. « Comme tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de pouvoir vivre de leur art dans une existence libre, nous sommes une composante infime d’un grand tout essentiel qui s’appelle la culture. La culture n’est pas une aimable excroissance ni un futile ornement de la société, elle n’est pas en marge. Elle en est le centre et en sera le vestige ».

Juliette : « Ça aurait de la gueule un grand ministère de la Transmission ! »

Il insiste sur son importance mémorielle en évoquant Mozart, Corneille, Molière ou Michel-Ange, aussi importants que leur souverain, Joseph II, Louis XIV et Jules II. « Le festival international du film de Cannes prolonge cette tradition séculaire née d’une volonté de lutte contre un fascisme qui avait dénaturé le cinéma européen. Il n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps ».

Vincent Lindon n’en démord pas. Le cinéma est un art majeur dont Cannes demeure un puissant passeur. « Ouvert sur toutes les cultures, n’exigeant rien d’autre que l’exigence, ses sélections ont retenu des films dont l’ambition ne se limitait pas seulement à remplir les salles. C’est la fonction du festival de Cannes. C’est sa gloire ».

Un appel à l’engagement

Et l’acteur de poursuivre son sans-faute en mentionnant bien sûr la guerre qui se joue à l’est de l’Europe mais aussi d’autres conflits moins médiatisés.  « C’est cette ligne inflexible artistique et citoyenne qui rend nécessaire ce qui sans cela serait obscène. Projeter des images radieuses en surimpression de scènes abominables qui nous parviennent d’une Ukraine héroïque et martyrisée. Ou bien encore, ensevelir sur la mélodie du bonheur, les massacres silencieux qui s’abattent sur le Yémen ou le Darfour ».

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

La réponse tant attendue advient enfin. « Pouvons-nous faire autre chose qu’utiliser le cinéma, cette arme d’émotion massive pour réveiller les consciences et bousculer les indifférences ? Je ne l’imagine pas ». Et de saluer les grands cinéastes avant d’appeler à l’engagement.  « Voici venu le temps des artistes, des cinéastes responsables pour nous porter, pour nourrir notre imaginaire et nous aider à nous répéter en nous-mêmes chaque fois que nous le pourrons en hommage à tous ceux qui souffrent et qui se battent dans le monde : Être vivant et le savoir ».

Festival de Cannes. Pierre Lescure, président en 2022, il nous raconte

Les films en compétition officielle

  • Holy Spider, d’Ali Abbasi (Danemark, Iran)
  • Les Amandiers, de Valeria Bruni Tedeschi (France)
  • Crimes of the Future (Les Crimes du futur), de David Cronenberg (Canada)
  • Tori et Lokita, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique)
  • Des étoiles à midi, de Claire Denis (France)
  • Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (France)
  • Close, de Lukas Dhont (Belgique)
  • Armageddon Times, de James Gray (Etats-Unis)
  • Broker, de Hirokazu Kore-eda (Japon)
  • Nostalgia, de Mario Martone (Italie)
  • R.M.N., de Cristian Mungiu (Roumanie)
  • Triangle of Sadness (Le Triangle de la tristesse), de Ruben Ostlund (Suède)
  • Decision to Leave, de Park Chan-wook (Corée du Sud)
  • Showing Up, de Kelly Reichardt (Etats-Unis)
  • Leila’s Brothers, de Saeed Roustaee (Iran)
  • Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Suède, Egypte)
  • Pacification, de Aldbert Serra (France, Espagne, Allemagne, Portugal)
  • Un petit frère, de Léonor Seraille (France)
  • La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Russie)
  • Hi-Han (Eo), de Jerzy Skolimowski (Pologne)
  • Le Otto Montagne (Les Huit Montagnes), de Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch (Italie, Belgique, France)
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L'Humanité

Acid. Jacky Caillou, le garçon qui murmurait à l’oreille des loups

Nos recommandations culturelles

Le premier long métrage de Lucas Delangle fait l’ouverture de la section Association du cinéma indépendant pour sa diffusion dans le cadre du Festival de Cannes 2022. Un conte fantastique en milieu paysan.

Marie-José Sirach

 Jacky Caillou, de Lucas Delangle, France, 1 h 32

Une ferme isolée dans les Alpes-de-Haute-Provence. Un jeune homme grimpe à pas de velours un vieil escalier et vient coller un capteur de son à une porte. On perçoit quelques mots, étranges et mystérieuses incantations. La porte s’ouvre en grand sur une toute petite grand-mère. À ses côtés, un vieil homme respire avec difficulté. En bas, dans la salle principale, patientent, dans un silence quasi religieux, quelques personnes. Le jeune homme, c’est Jacky Caillou (Thomas Parigi), la vieille dame, sa grand-mère (Edwige Blondiau), qui l’a élevé depuis la mort de ses parents. Magnétiseuse, on vient la voir de loin dans le pays. Sa mort, soudaine, va obliger Jacky à choisir sa voie, sa vie. Dans cette vallée où le temps semble s’être arrêté, un loup s’attaque aux brebis. L’animal rôde, provoquant des réactions hostiles chez les bergers. De quel mal souffre cette jeune fille, Elsa (Lou Lampros), pour qu’une tache grise, sorte de brûlure, apparaisse dans son dos ? Quel est son secret ? Elle est arrivée un matin, avec son père (Jean-Louis Coulloc’h), chez la grand-mère guérisseuse, ultime recours devant l’incapacité des scientifiques à la soigner. Lorsque meurt la grand-mère, Jacky prend la relève, décidé à guérir Elsa de son mal.

Une Histoire de croyances et d’amour

Pour son premier long métrage, Lucas Delangle filme une histoire de croyances et d’amour dans un paysage où la nature, d’une beauté à couper le souffle, recèle sa part de mystère et de puissance. Il filme des visages sculptés par le temps et des silences têtus qui détiennent des secrets ancestraux ; il filme les jours qui s’écoulent au rythme du soleil, et les nuits étoilées nous ramènent à notre simple condition de terriens ; il filme avec délicatesse cet amour impossible entre ce jeune guérisseur qui rêve d’accomplir un miracle et cette jeune fille-louve. Fiction à la fois naturaliste et fantastique, le récit tresse des passerelles entre rationnel et irrationnel, entre le rêve et une réalité qui semble toujours nous échapper.

Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle en accord parfait.

Pour signifier la puissance magnétique, pas besoin d’effets spéciaux, juste des plans serrés sur des mains tendues, des visages concentrés, capables d’éteindre un à un les lampadaires du village au fond de la vallée. Le surnaturel nous devient familier, celui qui permet d’expliquer l’inexplicable, à la fois étrange et bienveillant. Le film recèle des plans aussi puissants qu’un tableau, comme cette longue ascension dans la montagne pour aller se recueillir sur la tombe des parents. Dans un chemin escarpé et rocailleux, on distingue à peine deux silhouettes qui avancent doucement. Un plan d’une harmonie parfaite, tel un arrêt sur image où l’immensité des montagnes se découpe dans un ciel à la Goya et laisse le temps au spectateur de découvrir peu à peu les personnages.

Jacky Caillou est un hymne à la nature, à ces territoires enclavés où les hommes ont appris à vivre avec elle, en accord parfait. Ne cherchez point de nostalgie là-dedans, vous n’en trouverez pas. Ce conte se conjugue au présent. Interprété par des acteurs professionnels et amateurs, chacun trouve sa place dans ce récit surprenant par son audace, son épure qui dessine, pas à pas, regard après regard, une humanité trop souvent ignorée.

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La Fabrique cinéma. « Les nouveaux réalisateurs sont pleins de courage »

Entretien

Le dispositif accompagne la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, le réalisateur Birman-Taïwanais Midi Z a été choisi comme parrain. Son dernier film, Nina Wu, était en lice sur la Croisette en 2019. Entretien

Pierre Barbancey

Programme conçu par l’Institut français en étroite collaboration avec le Festival de Cannes, la Fabrique cinéma veut assurer le repérage, l’accompagnement et le développement de la jeune création des pays du Sud et émergents. Cette année, les 10 projets sélectionnés mettent en avant des sujets sociétaux, engagés, où la jeunesse est notamment à l’honneur, questionnant ses origines, ses identités et ses aspirations. Le réalisateur birman-taïwanais Midi Z, lui-même ancien lauréat de la Fabrique cinéma, est le parrain de l’édition 2022.

Qu’est-ce qui a motivé votre engagement en tant que parrain de cette édition 2022 de la Fabrique cinéma ?

Pour moi c’est d’abord une belle opportunité et un honneur. J’y ai participé en 2012 alors que je préparais Adieu Mandalay. J’ai appris beaucoup de choses dans les ateliers. Cette fois, cela me donne la possibilité de lire des scripts, des histoires des participants venant de régions éloignées, d’endroits où je ne suis jamais allé. Autant de choses qui stimulent ma réflexion sur ce qu’est l’art. D’autant que je viens moi-même de Birmanie, où la situation ne rend pas facile la création artistique. Cela dit, je me considère aussi comme un étudiant, puisque j’ai l’occasion de m’enrichir au contact des autres. Je suis encore jeune et je continue à chercher toutes les opportunités possibles pour apprendre de nouvelles choses, découvrir de nouvelles pensées. Or, celles-ci ne peuvent venir que de nouveaux réalisateurs, parce qu’ils sont pleins de courage, de nouvelles idées.

Sans dévoiler des secrets, qu’est-ce qui vous a marqué dans la sélection de la Fabrique cinéma cette année ?

La plupart des projets présentés – mais je crois que c’est toujours vrai – sont très personnels dans leur façon de parler de leur pays, de leur région, de leur village. Il est important pour un artiste, pour un réalisateur, de tenir compte de son expérience particulière, mais dans des situations très communes. Cette année, il y a plus de diversités. Par exemple, on trouve davantage de films traitant de la question LGBTQ. C’est ce qui ressort. Et c’est très bien.

Les films, les grands moments... Suivez ici toute l'actualité du Festival de Cannes 2022.

Qu’est-ce qui, à vos yeux, caractérise le cinéma de la nouvelle génération de réalisateurs ?

De nos jours, il y a davantage de médias, de moyens de communication. Nous pouvons voir des films sur les plateformes, en streaming, en ligne… Ce qui a une influence sur les nouveaux réalisateurs et un impact sur les façons de penser, de manière nouvelle, de façon assez originale. Je suis bien conscient que parfois cela induit un effet inverse, car cet afflux d’images peut empêcher de penser son art. C’est particulièrement vrai pour les réalisateurs qui, comme moi, viennent de régions éloignées où la pratique de l’art coûte très cher. Lorsque vous devez vous débattre pour vivre, mais que vous voulez exprimer vos pensées sur la situation, c’est rude.

Surtout si l’on compare avec des artistes qui vivent dans des pays plus confortables comme les États-Unis, le Japon ou la Corée. C’est pourquoi les ateliers de la Fabrique cinéma sont importants. Ils offrent des opportunités à ces réalisateurs venant des zones en marge. L’art devrait être un échange, permettre la création entre ­artistes venus d’horizons différents. Si je résume, l’apport de tous ces médias différents a évidemment une influence sur ces jeunes ­réalisateurs. Mais cela nous permet, dans les situations difficiles que nous vivons, socialement ou politiquement, et qui nous obligent à nous battre, à penser de façon artistique. De quelle manière gardons-nous notre propre identité et comment cela se traduit-il par une création originale ? Cela a toujours été pour moi un problème intéressant à discuter.

Comment expliquez-vous que les cinéastes des pays du Sud et émergents aient besoin d’une telle aide ?

La situation dans les pays émergents ne permet pas aux gens de penser à l’art. Et donc nous, réalisateurs venant de ces régions, avons moins d’opportunités pour approcher la création artistique. Nous passons beaucoup de temps à lutter pour arriver à vivre. Ce n’est qu’après que nous pouvons étudier l’art. C’est le cas par exemple pour des pays comme la Birmanie, l’Inde, le Burkina Faso. C’est la réalité pour les populations en général, qui doivent lutter en permanence pour des conditions de vie décentes, pour les soins médicaux. Mais, dans le même temps, bien sûr, il existe des artistes qui veulent exprimer leurs pensées, leur propre expérience, qu’ils soient riches ou non. Mais ils ont moins d’opportunités.

Moi, personnellement, avant de partir de Birmanie, je n’avais pas eu la chance de voir un film dans un cinéma. C’est pourquoi il est important de donner cette opportunité à quelqu’un qui a moins de possibilités de faire des études artistiques. L’accès à l’art devrait être égal pour tous et pas réservé aux intellectuels ou aux gens riches. Nous, qui venons de classes plus pauvres, avons nos propres histoires que nous voulons exprimer. Les ateliers de la Fabrique cinéma offrent justement cet espace d’expression pour des gens très divers et issus de pays émergents. C’est très important, parce que cela va enrichir le cinéma.

Vous-même, utilisez-vous le cinéma de la même manière qu’à vos débuts ?

Dans un sens, je continue de la même manière qu’avant. Mais, dans le même temps, j’apprends beaucoup et je ­réfléchis à la meilleure manière d’introduire mes idées par de nouvelles formes cinématographiques. J’utilise le cinéma d’une manière documentaire : une seule équipe avec une petite caméra. Je retourne chez moi, je vais dans des endroits que je ne connaissais pas, je me familiarise avec le lieu et restitue la vie réelle. Mais quand je travaille avec des gens d’Hollywood, c’est différent. Ils ont leur opinion, et je dois ajouter des éléments, réécrire le script pour qu’ils comprennent. Pour ma part, je continue à faire beaucoup de recherches lorsque j’écris une histoire et crée des personnages. Je vais sur place voir les vraies personnes, je les interviewe. Je continue à faire ça, même si je combine avec des pratiques nouvelles.

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L'Humanité

Compétition. Les Huit Montagnes en liberté

Nos recommandations culturelles

Ode pudique à la nature, récit d’une amitié indéfectible, le sixième long métrage de Felix Van Groeningen, coécrit et réalisé avec son épouse, Charlotte Vandermeersch, arpente les cimes des alpages du val d’Aoste.

Michaël Mélinard

Les Huit Montagnes, de Félix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, Italie/Belgique/France, 2h27

Le cinéma n’a pas de frontières et les Huit Montagnes est là pour le rappeler. Cette coproduction italo-belgo-française réalisée par un couple de Flamands et principalement tournée dans les alpages du val d’Aoste en italien est en plus rythmée par les compositions pop-folk, en anglais, d’un multi-­instrumentiste suédois, Daniel Norgren. On connaît Felix Van Groeningen, révélé à la Quinzaine des réalisateurs avec la Merditude des choses puis plus largement dans la cinéphilie hexagonale avec l’attribution du césar du meilleur film étranger pour le mélo Alabama Monroe. Il a aussi signé, en 2018, My Beautiful Boy aux États-Unis, réunissant Steve Carell et Timothée Chalamet.

La coréalisatrice, Charlotte Vandermeersch, est moins connue. D’ordinaire comédienne, notamment dans Belgica, de Van Groeningen, elle n’apparaît pas ici à l’écran. Néanmoins, en plus de la mise en scène, elle a coécrit le scénario, adapté du roman homonyme de Paolo Cognetti, lauréat du prix Strega, l’un des plus prestigieux d’Italie, et du Médicis étranger en France.

Comme son nom l’indique, ce long métrage prend racine dans la montagne même si les huit évoquées dans le titre se réfèrent non pas au Val d’Aoste, mais à la mythologie hindoue. Selon la légende, le mont Meru, situé au centre de la terre, est entouré de huit mers et huit montagnes. Apprend-on davantage en gravissant les huit sommets ou en grimpant sur le mont Meru ? Là est la question à laquelle le parcours dissemblable des deux personnages clés tente de répondre. Car l’œuvre est d’abord le récit d’une rencontre, celle d’un gamin des villes et d’un gamin des champs escarpés du val d’Aoste. Leur amitié traverse le temps malgré les soubresauts de l’existence.

Un large espace est donné à la complexité des personnages

À Grana, le petit village où le hasard réunit Bruno et Pietro, il ne reste quasiment plus d’habitants. L’arrivée de la route, censée en attirer de nouveaux, les a fait fuir. Des 183 ouailles n’en reste que 14. Dont un seul enfant, Bruno. Pietro, lui, vient de Turin pour passer ses vacances estivales avec sa mère, loin de la pollution piémontaise. De ces 14 résistants, trois seulement pénètrent le cadre : Bruno, son oncle et sa tante. Un dispositif qui ajoute à l’impression d’isolement et d’immensité malgré le choix de tourner en 1:33, ce format d’habitude dédié à la télévision. Le terrain de jeu est immense pour les deux mômes de 11 ans. À l’abri des regards adultes, ils gambadent en toute liberté sur les pentes, escaladent le toit des maisons abandonnées, plongent dans le lac.

Les deux cinéastes interrogent leur obsession de la famille de sang et de celle de coeur.

Et même si Bruno doit aider à la traite des vaches et à la fabrication du fromage de ses oncle et tante, il semble profiter pleinement de ses moments d’insouciance enfantine. On comprend néanmoins très vite que tout n’est pas rose pour Bruno. Il ne voit jamais son père, maçon absent, sorte d’entité mystérieuse travaillant à l’étranger, en Suisse ou en Autriche. Pas mieux du côté de la mère, dont on ne sait rien. Les rapports de Pietro et de son père sont aussi délicats. Ingénieur qui se tue à la tâche, il décompresse dans des randonnées où il entraîne son fils. C’est là leur seul véritable lien. Quand les parents de Pietro proposent d’amener Bruno à Turin afin qu’il puisse poursuivre ses études, son père refuse. Son fils devient lui aussi maçon. Fin de la première partie.

Les deux amis se perdent de vue. Ils ont grandi, pris des chemins divergents. Pietro se cherche, voyage, enchaîne les petits boulots précaires, éternel insatisfait qui a rompu toute relation avec son père et ses exhortations au conformisme bourgeois. Bruno a aussi coupé les ponts avec le sien et retrouvé la montagne. Le décès du père de Pietro les rapproche. Bruno lui avait fait la promesse de lui construire une maison dans la montagne. Il demande à Pietro de l’aider à la tenir.

Cette œuvre hybride qui quitte ponctuellement le val d’Aoste pour Turin ou le Népal aime prendre son temps (2 h 27). C’est sa principale qualité et sa limite. Certes, le film est sans doute trop long. Néanmoins, outre que cette durée offre un large espace à la complexité des personnages, superbement incarnés par Luca Marinelli (Pietro adulte), vu dans le rôle éponyme de Martin Eden, et Alessandro Borghi (Bruno adulte), elle permet aux ­cinéastes de continuer à interroger leur obsession de la famille de sang et de celle de cœur. Les deux héros refusent les assignations et le déterminisme social. En cela, les Huit Montagnes est un film sur la liberté et ses contraintes. Avec ses paysages majestueux et la rusticité de la vie dans les alpages, c’est aussi un hommage à une nature préservée, immuable face aux contingences économiques.

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L'Humanité

Compétition. La Femme de Tchaïkovski , des corps, de la lumière et des passions humaines

Nos recommandations culturelles

Le film du réalisateur russe Kirill Serebrennikov est une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux, Tchaïkovski et son épouse. Le cinéma dans toutes ses dimensions.

Pierre Barbancey

La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov, Russie/ France/Suisse, 1 h 23

En offrant la projection du dernier film du réalisateur russe – en exil – Kirill Serebrennikov, le Festival de Cannes frappe un grand coup. D’abord, parce que, pour la première fois, le cinéaste russe a gravi le tapis rouge. Il avait déjà été en lice pour la palme d’or à deux reprises avec le très beau Leto, en 2018, puis le délirant la Fièvre de Petrov , en 2021. Grand défenseur des droits des homosexuels en Russie, il n’avait pu se rendre sur la Côte d’Azur, assigné à résidence par les autorités de son pays. Ce qui n’avait pas empêché ses films, déjà, de marquer les esprits.

Aujourd’hui basé à Berlin, le voilà donc de retour avec un film magistral, la Femme de Tchaïkovski, où Serebrennikov laisse éclater tout son talent ­cinématographique à travers la ­figure d’Antonina Milioukova. Une femme terriblement passionnée. En cette fin de XIXe siècle, période charnière entre deux mondes comme l’a si bien montré le dramaturge Anton Tchekhov, Antonina n’hésite pas à envoyer à Piotr Ilitch Tchaïkovski, compositeur reconnu et adulé, des lettres d’amour enflammées. Ce qui, dit avec rapidité, se conclura par un mariage. Une union houleuse qu’en réalité le compositeur ne souhaitait pas. Il était empêtré dans des accusations d’homosexualité bien réelle, mais évidemment dénoncée par la bonne société russe. Un siècle après, rien n’a vraiment changé puisque Serebrennikov a eu droit à la même mise hors la loi.

Jusqu’à la folie

Mais là n’est pas son véritable propos. Il s’agit d’abord d’une fresque éblouissante, emportée comme le sont les deux personnages principaux par leurs passions. Une tempête physique et cérébrale. La pieuse Antonina Milioukova (extraordinaire Ekaterina Ermishina) se voue à l’homme comme à Dieu. Tchaïkovski (savoureux Odin Lund Biron), rude et sans concession, n’entend pas abdiquer ce qui fait sa vie, la musique et les soirées – dans les salons de la noblesse autant que dans les boudoirs entre hommes – où il rayonne tel un soleil.

Dans ce tourbillon, Serebrennikov est avant tout intéressé par le comportement des corps. Ils sont souvent malmenés et demeurent l’expression la plus haute du désir, des fantasmes et des frustrations au-delà du rôle social des uns et des autres. Jusqu’à la folie. Antonina mourra dans un asile d’aliénés – comme on disait avant – en 1917, à Saint-Pétersbourg, en plein déclenchement de la révolution bolchevique.

Ce début de démence trouve son paroxysme dans une chorégraphie hallucinante qui voit la jeune femme confrontée à ses démons, les hommes, nus dans cette scène (ou en uniformes de marin auparavant), qui lui dénient toute possibilité de fuite dans une maison vide. La lumière joue un rôle crucial. À l’intérieur, nous sommes plongés dans un bleu-gris. Les formes humaines existent dans des halos de lampes à gaz, les ombres créées projetant tout à la fois le désespoir et la solitude des êtres. À l’extérieur, l’utilisation d’une longue focale isole les ­figures dans la foule. Un film qui nous happe.

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L'Humanité

Acid. Yamabuki, cette petite fleur jaune qui pousse entre les pierres

Nos recommandations culturelles

Juichiro Yamasaki filme un Japon inattendu, où l’on croise un ouvrier coréen et une lycéenne qui manifestent pour la paix. Un film délicat et puissant comme les yamabuki.

Marie-José Sirach

Yamabuki, de Juichiro Yamasaki, France-Japon, 1 h 37

L’action se déroule à Maniwa, petite ville minière dans les montagnes de l’ouest du Japon. Paysages gris, poussiéreux, d’immenses pelleteuses broient la montagne dans un ballet savamment orchestré. Les pierres arrachées s’engouffrent dans des tapis qui sillonnent le paysage jusqu’à être concassées et devenir gravier. Chang-Su est ouvrier dans cette mine à ciel ouvert. Coréen, il s‘est exilé dans cet endroit perdu pour rembourser une dette familiale. Il partage sa vie dans une modeste bicoque avec Minami et sa petite fille qui ont fui un mari violent.

Yamabuki est lycéenne et vit avec son père, policier. Sa mère, reporter de guerre, est morte en couvrant celle en Syrie. Jeune fille introvertie, elle décide, un jour, de rejoindre cette poignée de manifestants qui chaque jour, au même grand carrefour de la ville, manifestent en silence et brandissent des pancartes pour la paix. Yamabuki, c’est aussi le nom de ces fleurs aux petits pétales jaunes qui poussent entre les pierres, là où il ne pousse pourtant pas grand-chose.

Chaque histoire est reliée à l’autre

En suivant l’itinéraire de l’un et de l’autre, Juichiro Yamasaki filme dans un même mouvement des paysages industrieux dominés par la machine et deux personnages qui cherchent un sens à leur vie. Le film procède par cercles concentriques où chaque individu se croise sans le savoir, où chaque histoire est reliée à l’autre par quelques signaux que seuls devinent les spectateurs. L’histoire se met en place au gré des jours qui s’écoulent et des aventures étranges qui surviennent à Chang-Su, cet accident de voiture causé par un éboulement de pierres provoqué par le père de Yamabuki ; ou la découverte d’une valise pleine d’argent qui dévale les flancs de cette même montagne qui lui a brisé la jambe. Chaque incident de parcours l’oblige à composer, voire à bifurquer, comme un nouveau départ, jamais comme une fuite.

 Les personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre, malgré les blessures et les souvenirs.

Yamabuki est le troisième long métrage de Juichiro Yamasaki. Cinéaste, il a d’abord entrepris des études d’anthropologie à Kyoto, puis très vite s’est saisi d’une caméra avant de s’installer dans le village natal de son père, Maniwa justement. Il est aussi cultivateur de tomates, une activité qui lui permet tout juste de vivre. Mais ne l’empêche pas de filmer son pays de l’intérieur, de mettre en scène, comme ici, la vie de gens simples, discrets, qui, à leur manière, en cherchant un sens à leur vie, résistent aux injonctions de réussite, aussi bien professionnelle, familiale qu’amoureuse, à la petite mafia locale, aux éructations d’une poignée de jeunes xénophobes.

Tout est suggéré, parfois à peine effleuré, subtilement, intelligemment. Ses personnages se métamorphosent en héros du quotidien qui tentent de vivre tant bien que mal, malgré les blessures et les souvenirs. Ils n’ont peut-être pas de superpouvoirs, ne vivent pas dans une ville où l’agitation est permanente, mais une chose est sûre, ils ne renoncent pas à leurs rêves, même modestes.

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Le Figaro

La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée

Emmanuel Galiero

Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.

La séparation entre Les Républicains et Damien Abad, soupçonné de vouloir rejoindre la majorité présidentielle, a été actée jeudi par le président du mouvement LR. Dans un communiqué solennel, diffusé à 14 heures, Christian Jacob déclare que le président du groupe LR à l'Assemblée, s'est vu signifier « qu'on ne pouvait pas attendre le bon vouloir de M. Macron de le prendre ou de ne pas le prendre au gouvernement et qu'il devait dès maintenant quitter ses fonctions ». Pour expliquer l'urgence de sa décision, le président de LR ajoute trois précisions. Il rappelle que les députés, mardi en réunion de groupe, ont demandé à Damien Abad de « clarifier » sa position ; souligne avoir lui-même demandé à l'intéressé, jeudi matin, de « sortir de l'ambiguïté » puis ajoute : « Il m'a réclamé un délai supplémentaire pour attendre la composition du gouvernement. »

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Dans ce contexte brûlant, sous la pression d'élus LR indignés par les « tergiversations » d'Abad, alors que la composition du gouvernement Borne concentre l'attention, la position de Jacob devenait intenable. Il a finalement tranché en montrant la porte au député de l'Ain.

Comme il l'avait laissé entendre dès le vendredi 13, juste après l'annonce des macronistes de ne pas mettre de candidat face à Damien Abad aux législatives, Christian Jacob avait laissé entendre qu'il n'aurait pas la main qui tremble. Et sans attendre de connaître la liste des nouveaux ministres, il lui a effectivement demandé de partir.

Pour sa part, Damien Abad assurait jeudi soir qu'il ne disposait d'aucune information sur les choix d'Emmanuel Macron et de sa première ministre mais il tenait à exposer ses arguments dans les colonnes du Figaro pour expliquer les raisons de sa rupture avec Les Républicains.

Séance éprouvante

La séance de mardi devant ses collègues du groupe LR a été éprouvante pour Damien Abad, ciblé par plusieurs députés, dont Pierre-Henri Dumont (Pas-de-Calais) et Raphaël Schellenberger (Haut-Rhin). Nombre de parlementaires l'attendaient au tournant pour demander des comptes à celui qui avait osé « frayer » avec le « traître Solère » à l'Élysée entre les deux tours de la présidentielle, au risque d'apparaître comme un « vendu » en quête d'un maroquin. Les reproches étaient donc « vifs », à l'image des observations du député Fabien Di Filippo (Moselle), qui n'était pas le dernier pour mettre la pression.

Cette affaire n'est qu'une question d'opportunisme car en réalité, que Renaissance décide ou pas de mettre un candidat face à lui, Damien va gagner. Il est le premier à le savoir

« Je souhaite que Damien dise qu'il croit en nos valeurs et que compte tenu de tous les combats que nous avons menés depuis cinq ans, il n'est pas prêt à faire n'importe quoi pour un poste au gouvernement », expliquait-il mercredi, en notant que certains ont expliqué au président du groupe LR que ses talents personnels intéressaient moins les macronistes que sa qualité de chef du groupe à l'Assemblée. Une telle prise de guerre à la veille des élections législatives et au lendemain d'une défaite historique de la droite à la présidentielle, ne pouvait qu'enfoncer un nouveau clou dans le bois fragile des Républicains. Mais chez LR, on veut croire que ce nouveau « débauchage », pressenti depuis plusieurs semaines, pourra davantage ternir l'image d'une macronie « prête à tout » plutôt que d'abîmer celle du mouvement LR.

« De toute façon, cette affaire n'est qu'une question d'opportunisme car en réalité, que Renaissance décide ou pas de mettre un candidat face à lui, Damien va gagner. Il est le premier à le savoir », assure un député LR, ravi de voir que l'hémorragie d'élus annoncée s'est traduite au final par trois départs, sans compter le cas Abad. Et si certains craignent le danger d'une quatrième manche, après les législatives, durant laquelle d'autres LR se mettraient dans les pas d'Abad comme l'avaient fait les Constructifs en 2017, d'autres restent beaucoup plus confiants. Virginie Duby-Muller et Olivier Marleix, les deux premiers vice-présidents du groupe, étaient déjà sur le pont jeudi soir pour assurer l'intérim, alors que Julien Martinez, élu d'Oyonnax, s'apprêtait à affronter Damien Abad aux législatives dans la 5e circonscription de l'Ain.

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Législatives 2022 : après sa condamnation, le député El Guerrab ne se représente pas

L'élu ex-LREM a été condamné jeudi à un an d'emprisonnement ferme et deux ans d'inéligibilité pour l'agression à coups de casque d'un ancien responsable socialiste, Boris Faure, en 2017.

Législatives 2022 : Nupes devant Ensemble! qui garderait toutefois sa majorité, selon un sondage

Le prochain scrutin, qui aura lieu les 12 et 19 juin, est souvent présenté par Jean-Luc Mélenchon comme le «troisième tour» de la présidentielle.

Législatives 2022 : condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat (LREM) retire sa candidature

Ancien conseiller politique d'Emmanuel Macron à l'Élysée, l'élu de Dordogne était sous le feu des critiques de l'opposition depuis son investiture.

Le Figaro

Damien Abad: «Je reste un homme de droite mais je ne me reconnais plus dans la démarche de LR»

Emmanuel Galiero

EXCLUSIF - Le député de l’Ain annonce au Figaro quitter sa fonction de président du groupe LR à l’Assemblée et se mettre en congé de son parti.

LE FIGARO. - Quittez-vous la présidence du groupe Les Républicains à l’Assemblée?

Damien ABAD. - Oui, je décide aujourd’hui de quitter ma fonction de président du groupe LR à l’Assemblée dans un souci de clarté, de cohérence et de responsabilité. C’est une preuve de courage, de respect vis-à-vis de mes collègues et de clarté dans mes choix futurs. Je reste un homme de droite mais je me mets en congé de mon parti LR. Malgré nos désaccords, je garde beaucoup d’amitié pour bon nombre de mes collègues députés mais nos différences se sont accélérées ces dernières semaines avec les décisions du bureau politique et les choix de la présidentielle au second tour. J’en tire les conséquences aujourd’hui.

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Rejoignez-vous le gouvernement d’Élisabeth Borne?

Je n’ai aucun commentaire à faire sur la composition du gouvernement.

Les Républicains ne vous ont-ils pas demandé de quitter vos fonctions à cause de vos «tergiversations» ?

J’ai toujours assumé mes responsabilités devant le groupe et même parfois en faisant face à certains propos violents. J’ai toujours agi en vérité et franchise. Mardi, j’avais pris l’engagement, devant mon groupe et Christian Jacob, de me positionner avant la fin du délai de dépôt des candidatures, fixé à vendredi. Cette proposition me semblait honnête et respectueuse à l’égard de chacun. Je n’ai pas l’habitude de céder aux pressions.

N’ont-ils pas eu raison d’interpréter votre attente comme l’aveu d’une envie de rejoindre la majorité?

Non. Quand je prends une décision, je ne la prends pas à la légère. Je suis un homme de réflexion et d’action. Aussi, il n’y a pas d’unanimité du groupe contre moi, ni pour une opposition frontale et radicale à Emmanuel Macron. J’ai reçu de nombreux messages de soutien de la part de députés LR. Je ne veux pas les mettre en difficulté mais ils partagent ma ligne politique.

Le parti présidentiel a décidé de ne pas mettre de candidat face à vous aux législatives dans l’Ain. Quelle était la contrepartie?

Il n’y a aucune contrepartie. C’est un choix de la majorité présidentielle et je ne suis pas un cas isolé. Ils ont salué mon esprit de responsabilité pendant des moments de troubles, comme la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine. Je n’ai jamais voulu tomber dans une opposition systématique et caricaturale. C’est ce qui a dicté cette décision de ne pas mettre de candidat face à moi dans la 5e circonscription de l’Ain.

LR y voit-il le signe d’un accord secret?

Je ne suis pas dans une logique de marchandage. Mon seul souci, c’est la France. Aujourd’hui, je veux simplement faire réussir notre pays dans un moment particulier. Mon choix n’est dicté par aucune logique électorale. Je veux garder ma colonne vertébrale et rester dans une cohérence idéologique. Je veux rester libre de défendre une ligne politique.

Laquelle?

Pas de compromission avec l’extrême droite. J’ai toujours été très mal à l’aise avec le «ni-ni» triomphant comme avec l’idée d’une opposition frontale décidée en bureau politique LR. Je ne l’ai pas votée.

Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir quitté Les Républicains plus tôt?

Je croyais pouvoir faire bouger les lignes de l’intérieur. J’ai toujours exprimé ma position dans les instances du parti. Je ne suis pas tout seul. D’autres personnalités pensent comme moi, tels Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé ou Philippe Juvin. L’avenir de la droite ne se jouera pas dans une compromission avec l’extrême droite mais dans une ligne de clarté et de responsabilité, correspondant à une force de gouvernement. Je veux que l’on revienne aux sources de la droite républicaine.

Beaucoup chez LR estiment que votre responsabilité de président de groupe, dans le contexte des législatives, vous obligeait à ne pas faire le jeu des adversaires, notamment en vous rendant à l’Élysée entre les deux tours de la présidentielle. Que répondez-vous?

Mes adversaires sont La France insoumise de M. Mélenchon et le Rassemblement national de Mme Le Pen. C’est ce combat-là que je veux mener, compte tenu de mes valeurs d’une droite sociale, libérale et territoriale. Je trouve regrettable que certains au sein de notre famille fassent d’Emmanuel Macron l’adversaire numéro un. En quittant mes fonctions, je constate un désaccord politique réel. Je ne me reconnais plus dans la démarche LR. Face au danger populiste, je ne crois pas aux clivages anciens mais au rassemblement de tous ceux qui souhaitent faire avancer notre pays.

On vous reprochera d’avoir mis les candidats LR en difficulté aux législatives…

Les difficultés des Républicains existent depuis longtemps et elles se sont confirmées par notre score à la présidentielle. L’une des principales est de n’avoir pas réussi à avoir une ligne claire et cohérente, capable de rassembler un maximum de Français.

D’autres Républicains vous suivront-ils?

Ma ligne politique, qui veut la réussite de mon pays, n’est pas si minoritaire que cela au sein de ma famille politique.

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Emmanuel Macron ouvre la séquence du remaniement gouvernemental

RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Le Figaro

ONU: Etats-Unis et Russie se rejettent la responsabilité de l'insécurité alimentaire

EN COURS : Mis à jour le 20 mai 2022 à 04:27

Les Etats-Unis et la Russie se sont rejetés jeudi à l'ONU la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans le monde, Washington appelant Moscou à permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.

«Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d'Ukraine», a lancé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les Etats-Unis. «Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d'engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d'agression», a-t-il ajouté. Selon Antony Blinken, «l'approvisionnement alimentaire de millions d'Ukrainiens et de millions d'autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l'armée russe».

Dénonçant une volonté occidentale «de faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde», l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia a rejeté en bloc les accusations occidentales. La crise alimentaire dans le monde existe depuis longtemps et ses causes profondes viennent d'une «spirale inflationniste» alimentée par des coûts d'assurances en hausse, des flux logistiques difficiles, et «les spéculations sur les marchés occidentaux», a dit le diplomate russe. Les ports ukrainiens sont bloqués par l'Ukraine, par les mines disséminées par ce pays le long des rives de la mer Noire, par l'absence d'une volonté de coopération de Kiev avec des armateurs pour libérer plusieurs dizaines de navires étrangers, a-t-il aussi affirmé.

Vassily Nebenzia a une nouvelle fois dénoncé l'imposition des sanctions occidentales contre son pays, assurant que leurs conséquences aggravent l'insécurité alimentaire.

Crimes de guerre: cinq pays occidentaux soutiennent l'action judiciaire de l'Ukraine

Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des «Five Eyes», ont annoncé jeudi soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe. Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir dans un communiqué «soutenir» l'action de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova visant à faire rendre des comptes aux responsables de «crimes de guerre commis pendant l'invasion russe».

L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis selon Kiev par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. «Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale» et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun. «Nous condamnons ensemble les actions du gouvernement russe et l'appelons à cesser toute violation du droit international, à stopper son invasion illégale et à coopérer» afin de pouvoir rendre des comptes, écrivent-ils.

Leur prise de parole intervient au lendemain du premier jour du procès d'un soldat russe, premier à être jugé en Ukraine pour crime de guerre depuis le début du conflit. Vadim Chichimarine est accusé d'avoir, le 28 février, abattu Oleksandre Chelipov, un homme de 62 ans, dans le nord-est du pays. Il a reconnu les faits, et l'accusation a requis jeudi la prison à vie.

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Le Donbass transformé en «enfer» par les forces russes, selon Zelensky

Les forces russes accentuent la pression dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, qu'elles ont transformé en «enfer», a affirmé vendredi dans son allocution quotidienne le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a par ailleurs estimé que l'aide massive annoncée par Washington à Kiev constitue un investissement pour la sécurité de l'Occident.

Le Congrès américain a débloqué jeudi une enveloppe gigantesque de 40 milliards de dollars pour soutenir l'effort de guerre de l'Ukraine face à la Russie. Et les ministres des Finances du G7 ont commencé à faire le compte des milliards que chaque pays pourrait verser à Kiev. «Pour nos partenaires, ce ne sont pas juste des dépenses ou un don», a réagi Volodymyr Zelensky dans son adresse vidéo dans la nuit de jeudi à vendredi. «C'est leur contribution à leur propre sécurité car la protection de l'Ukraine signifie leur propre protection contre de nouvelles guerres et crises que la Russie peut provoquer», a-t-il affirmé.

«Les forces armées ukrainiennes continuent de faire des progrès dans la libération de la région de Kharkiv. Mais les occupants tentent de renforcer davantage la pression dans le Donbass. C'est l'enfer, et ce n'est pas une exagération», a déclaré le président ukrainien.

La guerre en images

L'ancien président russe Medvedev dénonce des sanctions «folles»

Les Occidentaux ne peuvent frapper la Russie de sanctions économiques «folles» et s'attendre en même temps à ce que ce pays garantisse l'approvisionnement alimentaire, a estimé jeudi l'ancien président russe Dmitri Medvedev.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait accusé le même jour Moscou, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les États-Unis, de prendre en otage «l'approvisionnement alimentaire de millions d'Ukrainiens et de millions d'autres personnes dans le monde».

«Notre pays est prêt à assumer toutes ses obligations, a réagi Dmitri Medvedev. Mais il attend également l'aide de ses partenaires commerciaux», a fait valoir l'actuel vice-président du Conseil de Sécurité de la Russie sur la messagerie Telegram. «Autrement, cela n'a pas de sens : d'un côté, on nous impose des sanctions folles et de l'autre, on exige que nous assurions l'approvisionnement alimentaire. Ca ne marche pas comme ça, nous ne sommes pas idiots», a ajouté l'ancien président (2008-2012). La Russie et l'Ukraine fournissent 30% de l'approvisionnement alimentaire de la planète.

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Les Ukrainiens célèbrent l'unité en enfilant leurs chemises brodées

Les Ukrainiens ont enfilé jeudi leurs chemises brodées pour une journée de célébration annuelle de ce vêtement traditionnel, symbole de l'unité et «arme culturelle» contre l'invasion russe. Connue sous le nom de «vychyvanka», cette chemise ample brodée dont chaque région du pays possède ses propres motifs et techniques est revenue à la mode depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, suivie d'un conflit armé avec des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.

Le vêtement folklorique, symbole de l'identité ukrainienne et massivement porté par femmes, hommes et enfants en Ukraine chaque troisième jeudi de mai et le 24 août, le jour de l'indépendance de l'Ukraine, prend un sens particulier cette année avec l'invasion russe.

Commencée le 24 février, cette guerre est menée par Moscou notamment avec comme argument, énoncé par le président Vladimir Poutine, que les peuples ukrainien et russe ne sont qu'un seul et même peuple. Adoptée également par des diplomates en poste en Ukraine et de nombreuses fashionistas à l'étranger, cette blouse est désormais porteuse de messages politiques plus que stylistiques.

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Le Pentagone prévient qu'il sera difficile de déloger la Russie du Donbass

Le Pentagone a prévenu jeudi que malgré les succès des forces ukrainiennes à Kharkiv, l'armée russe parvient à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer encore longtemps.

Les forces russes continuent à avoir des problèmes de cohésion, de moral des troupes et de logistique, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, sans confirmer les purges au sein du commandement militaire russe évoquées par Londres. Mais «nous allons rester très prudents dans nos prédictions», a-t-il ajouté.

«Nous sommes absolument déterminés à faire tout pour aider les Ukrainiens à se défendre, y compris en les formant à l'usage de capacités que nous leur fournissons», a poursuivi ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Ils se comportent très bien sur le champ de bataille, ils n'ont pas de problèmes de cohésion, ils n'ont pas de problèmes de commandement, leur logistique et leur approvisionnement sont vraiment historiques», a-t-il ajouté. «Mais les Russes ont encore à leur disposition une part importante des capacités qu'ils avaient amassées depuis l'automne» aux frontières de l'Ukraine, a-t-il souligné.

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Le Congrès américain débloque 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le Congrès américain a débloqué jeudi une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, nouvelle illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev.

Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire.

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La Biélorussie achète des systèmes S-400 et des missiles Iskander à la Russie

La Biélorussie a acheté à la Russie des systèmes de défense anti-aérienne S-400 et des missiles Iskander, a annoncé jeudi le président biélorusse Alexandre Loukachenko. Cette annonce intervient au 85e jour de l'opération militaire russe en Ukraine, lancée le 24 février. La Biélorussie, principal allié de la Russie et frontalier de l'Ukraine, est devenu base arrière de l'offensive russe.

«Nous nous sommes mis d'accord avec (le président russe Vladimir) Poutine», a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par son service de presse dans un communiqué sur la messagerie Telegram. Il a affirmé avoir acquis la quantité «nécessaire» de ces armes, sans plus de précisions. «Avec de telles armes, c'est déjà une armée complètement différente», a assuré Alexandre Loukachenko, en soulignant que ces armes «sont capables d'infliger des dommages colossaux».

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Premier entretien des chefs d'état-major américain et russe depuis l'invasion de l'Ukraine

Les chefs d'état-major américain et russe se sont parlé jeudi au téléphone, pour la première fois depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé le Pentagone.

Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov «ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité», a précisé le porte-parole de l'état-major américain, le colonel Dave Butler. D'un commun accord, ils ont décidé de ne pas publier les détails de leur conversation.

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L'ONU exhorte la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers

L'ONU a exhorté jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie, qui sont au point mort, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.

Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par le CICR et l'ONU mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours «n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths lors d'un point de presse à Genève.

«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a-t-il dit. «Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre», a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes. «Il nous faut retourner » à la table de négociation, a insisté Martin Griffiths.

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À Cannes, des personnalités ukrainiennes demandent une exclusion totale des Russes

Des représentants du cinéma ukrainien ont demandé jeudi à Cannes l'exclusion totale des films russes à l'international, y compris ceux de Kirill Serebrennikov, au lendemain de l'ouverture par ce dernier, en rupture avec le régime, de la compétition. «Nous pensons vraiment que tout ce qui est russe doit être effacé», a indiqué à l'AFP Andrew Fesiak, producteur ukrainien de films, lors d'une conférence sur la «propagande russe», hébergée par le pavillon américain au Marché du film.

«Les cinéastes russes ne peuvent pas prétendre que tout va bien et qu'ils n'ont rien à se reprocher», a-t-il affirmé, «au moment où les cinéastes ukrainiens sont forcés d'arrêter de faire des films parce qu'ils doivent, ou fuir pour sauver leur vie, ou prendre les armes».

«Êtes-vous prêts à effacer Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï et d'autres génies russes ?», a réagi auprès de l'AFP le cinéaste critique du régime russe Kirill Serebrennikov, tout en disant «comprendre» les Ukrainiens qui se sont émus de sa présence à Cannes. Sa montée des marches mercredi pour présenter son nouveau long-métrage «La femme de Tchaïkovski», en lice pour la Palme d'or, a suscité de vives critiques de la part de la part de représentants de cinéastes ukrainiens, qui ont appelé à «effacer» «tout ce qui est russe».

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La Serbie reçoit des centaines d'alertes à la bombe, voit un lien avec l'Ukraine

La Serbie a subi ces dernières semaines des centaines d'alertes à la bombe, notamment par des courriels envoyés de l'étranger, visant des écoles, des centres commerciaux, des hôpitaux et des ponts, les autorités locales y voyant des «pressions» en raison du refus de Belgrade de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie.

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«Depuis le 11 mars (...) des centaines de messages au sujet de bombes placées dans des endroits publics ou des institutions sont arrivés à 48 reprises aux adresses de différentes institutions», selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié mercredi soir. La Première ministre serbe Ana Brnabic a estimé que cette vague d'alertes était liée à la position de la Serbie face à la guerre en Ukraine, envahie par la Russie depuis le 24 février.

«Nous sommes le seul pays d'Europe qui n'a pas imposé de sanctions à la Russie et les pressions sont incroyables de jour en jour», a-t-elle déclaré cette semaine. Toutes les alertes se sont avérées fausses, a déclaré le ministère de l'Intérieur. Aucune organisation ou groupe n'a revendiqué ces messages.

Biden affirme que la Suède et la Finlande remplissent «tous les critères» pour entrer dans l'Otan

Joe Biden a affirmé jeudi que la Suède et la Finlande, dont il a reçu les dirigeants à la Maison-Blanche, remplissaient «tous les critères» pour adhérer à l'Otan. «Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique», a-t-il lancé, après s'être entretenu dans le Bureau ovale avec aux côtés de la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et du président finlandais Sauli Niinistö.

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Le président américain a répété, dans la fameuse roseraie de la Maison-Blanche pavoisée aux couleurs des trois pays, que les États-Unis allaient «travailler avec» les deux pays nordiques pour «faire face à toute agression» dont ils pourraient faire l'objet pendant la procédure d'adhésion. En invitant les deux dirigeants à Washington au lendemain de leur candidature formelle, les États-Unis marquent une nouvelle fois leur impatience à voir s'élargir une alliance dont ils sont, de fait, les pilotes.

La Moldavie «salue l'initiative» de Macron de créer une communauté politique européenne

La présidente moldave Maia Sandu, en déplacement à Paris, a salué jeudi «l'initiative» du chef de l'État français de créer une communauté politique européenne, qui permettra selon elle à la Moldavie d'«accélérer» son adhésion à l'Union européenne. «Je salue l'initiative du président Macron de créer une communauté politique européenne qui viendrait appuyer et accélérer notre processus d'adhésion à l'UE», a déclaré Maia Sandu lors d'une intervention avec son homologue français devant le palais de l'Élysée.

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«La Moldavie est un pays qui a une histoire européenne et qui aura sans aucun doute un avenir européen», a-t-elle poursuivi, insistant sur la «détermination» de Chisinau à devenir un État-membre de l'Union européenne. «Nous comprenons que l'adhésion à l'UE est un processus long et complexe, qui demande beaucoup d'efforts et beaucoup de travail. Nous ne cherchons pas de raccourci sur ce chemin. Nous sommes préparés à faire des efforts, à travailler», a-t-elle encore commenté.

La Moldavie a déposé le 3 mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine (28 février) et la Géorgie (3 mars).

Ukraine: au moins 12 morts dans des bombardements russes sur Severodonetsk

Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées jeudi dans des bombardements russes nourris sur la ville de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, quasiment encerclée par les forces de Moscou, a annoncé le gouverneur régional.

Les Russes «ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent», a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï.

Otan: la Finlande est prête à «discuter» avec la Turquie de ses «inquiétudes»

Le président finlandais Sauli Niinistö a assuré jeudi être «prêt à discuter» avec la Turquie de toutes ses «inquiétudes», pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. «En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie», a-t-il dit lors d'une visite à Washington. «Nous condamnons le terrorisme dans toutes ses formes», a-t-il ajouté, alors que les autorités turques reprochent les deux pays d'héberger des «terroristes» du PKK kurde.

La première ministre suédoise Magdalena Andersson, également reçue par le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, a aussi déclaré qu'un «dialogue» était en cours avec la Turquie pour «résoudre» ces questions.

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Les États-Unis sur le point de débloquer 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le Congrès américain s'apprêtait jeudi à débloquer une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev. «Les mesures d'aide à l'Ukraine sont bien plus que de la simple charité», a estimé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell. «La sécurité et les intérêts stratégiques américains seront façonnés par l'issue de ce conflit», a-t-il argué, à quelques heures d'un vote de la chambre haute du Congrès, qui devrait sans grande surprise approuver ces financements.

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Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire. Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne.

Mais le président américain Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une énorme rallonge budgétaire afin de soutenir l'Ukraine dans la nouvelle phase du conflit. Joe Biden fait régulièrement part de sa volonté de mener le grand combat des démocraties contre les régimes autoritaires. Or, selon le président américain, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine étaient sur le point de s'assécher. La Chambre américaine des représentants a déjà approuvé ces 40 milliards de dollars -- l'équivalent du PIB du Cameroun en 2020 -- la semaine dernière.

À New York, la guerre entre Russes et Ukrainiens a aussi éclaté dans le quartier de «Little Odessa»

Nulle part aux États-Unis ne vivent autant de Russes et d'Ukrainiens qu'à Brighton Beach, tout au sud de New York. La guerre de Vladimir Poutine oblige les habitants à redéfinir leur vivre ensemble.

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L'Italie saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation

L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.

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L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec. La police financière a ainsi saisi 90% du capital de Superjet International, basée à Venise, et quatre de ses appareils, a indiqué le gouvernement dans un bref communiqué. Superjet est une joint venture entre la holding russe Soukhoï et le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo.

Leonardo en détient 10%, qui ne sont cependant pas affectés par cette mesure, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société. La police a aussi saisi un appareil appartenant à Irkut Corp, une autre société russe contrôlée par United Aircraft, selon Rome. Soukhoï et Irkut ont fusionné en 2006 avec les autres grands fabricants russes d'appareils civils et militaires pour former United Aircraft Corporation.

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» de la Turquie sur la Suède et la Finlande

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» avancées par la Turquie pour bloquer les candidatures d'adhésion de la Suède et de la Finlande, a affirmé jeudi son secrétaire général Jens Stoltenberg.

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«Bien sûr, nous voulons répondre aux inquiétudes que la Turquie a exprimées» afin de trouver un «accord pour aller de l'avant», a déclaré à Copenhague le patron de l'alliance, réaffirmant sa «confiance» en une «décision rapide» pour accueillir les deux pays nordiques.

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La Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais

La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de cinq diplomates portugais en représailles à celle de dix diplomates russes décidée dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine et demandé à l'ambassade de Slovénie de réduire son personnel, au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines d'autres diplomates européens.

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L'ambassadeur du Portugal à Moscou été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères, qui a «vivement protesté contre la décision provocatrice des autorités portugaises de déclarer "personae non gratae" dix collaborateurs» de la mission russe au Portugal, a fait savoir la diplomatie russe dans un communiqué. «En réponse, cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés "personae non gratae"», a-t-elle ajouté, précisant qu'ils avaient 14 jours pour quitter le territoire russe.

«Le gouvernement portugais proteste contre cette décision des autorités russes qui n'a d'autre justification que de simples représailles», a réagi le ministère des Affaires étrangères à Lisbonne dans un communiqué.

Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie

La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées. «Mis en oeuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone», a indiqué l'état-major français dans un communiqué.

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Le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, a expliqué lors d'un point-presse que le système Mamba était «avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan» qui accueille plusieurs milliers de soldats. «C'est sa première vocation», a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement. Les armées françaises sont présentes en Roumanie depuis le 26 février. Mais ce déploiement en urgence de quelque 500 militaires a été depuis pérennisé, intégrant en alternance une compagnie belge ou néerlandaise.

Procès pour crime de guerre à Kiev : «La situation est inédite»

«À ma connaissance, aucun autre conflit international n'a organisé de procès en pleine période d'hostilités, dans un pays en partie occupé, dans un délai aussi court», souligne Céline Bardet, spécialiste de la grande criminalité internationale, dans Le Figaro. L’enquêtrice, qui a travaillé au sein du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en 1999, s’inquiète de la précipitation dans laquelle se déroule ce procès hautement symbolique.

«On est encore plongé dans l’émotionnel. Les trois quarts des hommes ukrainiens ont les armes à la main. Que peuvent-ils attendre de ce procès ? Que le coupable paye, évidemment. Mais la justice doit à tout prix sortir de l'émotion. Dans cette situation, la procureure est coincée. Si l'accusé prend 2 ans, ce sera trop peu aux yeux des Ukrainiens. Si c’est 20, 30 ans ou la perpétuité, la peine sera disproportionnée pour un simple soldat arrêté par malchance, et qui a peut-être simplement répondu à un ordre. Je ne voudrais pas être à la place des juges ukrainiens qui prononceront la sentence...».

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Prison à vie requise pour Vadim Chichimarine, jugé pour crime de guerre

Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.

S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer «une peine de privation de liberté à vie» pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

«La médecine de guerre est une médecine de tri»

Le spécialiste de la médecine de guerre, le Pr Raphaël Pitti, va ouvrir à Lviv un centre de formation à destination des soignants ukrainiens.

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Le soldat russe jugé pour crime de guerre «demande pardon»

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe a «demandé pardon» jeudi 19 mai à la veuve du civil ukrainien tué, a constaté une journaliste de l'AFP durant l'audience dans un tribunal de Kiev. «Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a dit le sous-officier de 21 ans, Vadim Chichimarine, lors d'un échange avec Katerina Chelipova, la veuve de l'homme de 62 ans qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février.

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Otan: Erdogan «résolu» à bloquer la Finlande et la Suède

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est de nouveau dit «résolu» jeudi à contrer la demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, qualifiant cette dernière de «nid de terroristes». «Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix», a déclaré le chef de l'État devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.

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«Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG», a-t-il martelé à propos du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG. Le PKK est considéré comme organisation terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis et l'Union européenne. En revanche l'YPG a combattu les djihadistes de l'État islamique aux côtés notamment des États-Unis.

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Otan/Ukraine : Mario Draghi se rendra en Turquie en juillet

Le premier ministre italien Mario Draghi a annoncé jeudi qu'il irait en Turquie en juillet pour des discussions sur le conflit en Ukraine, dans un contexte tendu après les menaces d'Ankara de bloquer les candidatures à l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l'Alliance atlantique, s'est dit opposé à l'adhésion de ces pays nordiques, en dépit du large soutien exprimé par d'autres membres, dont l'Italie.

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«Début juillet, je serai à Ankara pour une rencontre bilatérale, la première du genre en dix ans», a déclaré Mario Draghi dans une intervention au Sénat. «Nous discuterons des négociations et des perspectives diplomatiques sur le conflit (en Ukraine) et le renforcement des relations entre l'Italie et la Turquie», a-t-il précisé.

Moscou réclame une révision des sanctions à son égard, avant une éventuelle réouverture des ports ukrainiens

Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré, ce jeudi, que si la Russie répondait à l’appel des Nations unies de réouvrir l’accès aux ports de la mer Noire d’Ukraine, il faudrait considérer de retirer les sanctions contre la Russie, rapporte l’agence de presse russe Interfax.

L’Ukraine, l’un des principaux producteurs de céréales, exportait la plupart de ses denrées via ses ports, mais depuis l’invasion des troupes militaires russes, le pays a dû se mettre a exporter par voie ferroviaire, ou à travers les petits ports du Danube.

David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, avait lancé un appel mercredi au président russe Vladimir Poutine pour la réouverture des ports ukrainiens : «si vous avez un coeur, s’il vous plait ouvrez ces ports». Le Programme alimentaire mondial de l’ONU nourrit près de 125 millions de personnes et achète 50% de ses céréales à l’Ukraine.

La première ministre de Finlande ne veut pas d’arsenal nucléaire ni de bases militaires de l’OTAN sur son sol

«Personne ne viendra nous imposer des armes ou des bases permanentes si nous n’en voulons pas. Je pense donc que ce thème n’est pas dans notre agenda. Il ne me semble pas non plus qu’il y ait des intérêts à déployer des armes nucléaires ou à ouvrir des bases de l’OTAN en Finlande» : c’est ce qu’a déclaré la première ministre finlandaise Sanna Marin dans un entretien au quotidien national italien Il Corriere della Sera ce jeudi 19 mai.

En visite à Rome pour rencontrer son homologue Mario Draghi, Sanna Marin a également plaidé le dialogue avec la Turquie, qui menace de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN - la Turquie reproche notamment à Stockholm d’accueillir, selon ses dires, «les terroristes du PKK», le parti des travailleurs du Kurdistan ; et l’embargo des deux pays scandinaves sur la vente d’armes à son égard.

«Je pense qu’à ce stade il est important de rester calmes, d’avoir des discussions avec la Turquie et avec les autres pays membres, en répondant aux demandes qui peuvent exister, et en corrigeant d’éventuels malentendus. Chaque problème peut être résolu avec la discussion et la bonne volonté», a ainsi répondu la première ministre finlandaise en réaction à l’attitude de la Turquie.

La Russie veut couper l'Ukraine de la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia

La Russie veut couper l'Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par l'armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l'électricité produite, a indiqué un vice-premier ministre, Marat Khousnoulline.

Cette déclaration rejoint celle d'autres responsables russes ces dernières semaines qui laissent entendre que la Russie prépare une occupation durable voire une annexion des zones du sud de l'Ukraine qu'elle contrôle, la région de Kherson et une importante partie de celle de Zaporijjia.

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«Si le système énergétique de l'Ukraine est prêt à prendre et payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l'Ukraine. Si (l'Ukraine) n'accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie», a déclaré arat Khousnoulline, lors d'un déplacement mercredi sur le site de l'installation nucléaire, ont rapporté les agences russes. «Nous avons une grande expérience des centrales nucléaires, nous avons des entreprises en Russie qui ont cette expérience, il n'y a aucun doute que (celle de Zaporijjia) continuera de travailler», a-t-il dit.

L’Ukraine salue la confirmation par le sénat américain de la nomination d’une nouvelle ambassadrice américaine en Ukraine

«Nous saluons la décision unanime du sénat américain d’approuver Bridget Brink (comme) ambassadrice américaine en Ukraine», a déclaré sur Twitter Andriy Yermak, le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky

Il n’y avait plus d’ambassadeur américain à Kiev depuis 2019. Le président des États-Unis Joe Biden avait annoncé, le 25 avril dernier, son intention de nommer une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d'État Antony Blinken d'un retour progressif des diplomates américains en Ukraine.

La Pologne dit qu’elle aidera la Suède et la Finlande si elles étaient attaquées, avant leur adhésion à l’OTAN

La Pologne aidera la Suède et la Finlande en cas d’attaque de leur territoire avant leur adhésion à l’OTAN, a déclaré le premier ministre Mateusz Morawiecki ce jeudi.

«Je considère l’accession de la Suède et de la Finlande à l’OTAN comme un signal important du renforcement de la sécurité en Europe», a-t-il déclaré lors de cette conférence. «Je veux clarifier qu’en cas d’attaque de la Suède ou de la Finlande pendant leur (processus) d’adhésion, la Pologne viendra les aider», a-t-il ajouté.

La Russsie déclare que 771 combattants d’Azovstal se sont rendus ces dernières 24h

Le ministère russe de l’Intérieur a déclaré jeudi que 771 combattants ukrainiens s’étaient rendu de l’usine d’Azovstal à Marioupol ces dernières 24h, portant leur nombre total à 1730 depuis lundi, selon l’agence de presse russe RIA. Le ministère a ajouté que 80 d’entre eux étaient blessés.

Plus de la moitié des combattants ukrainiens d’Azovstal sont partis, selon une agence de presse russe

Plus de la moitié des combattants ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal de Marioupol ont maintenant quitté les lieux, rapporte l’agence de presse russe TASS, citant le leader séparatiste pro-russe sur place Denis Pushilin, ce jeudi.

Le nombre exact de combattants restant sur place et ayant quitté les lieux reste toutefois incertain, l’Ukraine et la Russie donnant des chiffres contradictoires.

Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées. Mercredi, d’après Denis Pouchiline, un millier de membres de l’unité Azov, unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine avait donné ce même chiffre, mais la semaine dernière.

Environ 60 millions de personnes déplacées dans le monde, nouveau record avec la guerre en Ukraine

Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

D'année en année, ce chiffre - qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger- ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.

Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.

«L'année 2022 s'annonce sombre», avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, en conférence de presse. Plus de huit millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.

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Le sort des combattants d’Azovstal reste incertain

Les combats se poursuivent dans l’usine sidérurgique du port stratégique de Marioupol (sud-est). Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

«Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis» du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré de son côté Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils qui s'étaient réfugiés dans ces sous-sols ont été évacués fin avril.

L'armée russe a concentré ses efforts mercredi «sur le blocage de nos unités près d'Azovstal» avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.Dans les rues de la capitale ukrainienne, la population a rendu hommage aux «surhommes» de ce complexe sidérurgique. Ils «ont réussi des choses impossibles», a commenté Andriï, 37 ans.

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Les forces ukrainiennes bombardent un village russe près de Koursk, un civil mort et des blessés, accuse l’autorité locale

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué jeudi le gouverneur de cette région.

«Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil», a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.

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Selon les premières informations, la victime est un chauffeur routier qui effectuait des livraisons dans une distillerie locale qui a été frappée «à plusieurs reprises», a ajouté le gouverneur, laissant entendre que l'attaque venait d'Ukraine.

Les secours étaient en train d'éteindre jeudi matin les incendies causés dans le village d'environ 4000 habitants. «Plusieurs maisons ont été endommagées. On parle également d'obus qui n'ont pas explosé», a poursuivi le gouverneur qui a posté sur Telegram des photos montrant des bâtiments calcinés, avec les vitres soufflées et des brèches dans le sol à l'endroit du bombardement présumé.

«L’invasion de l’Irak» - «Je veux dire de l’Ukraine» est «brutale et injustifiée» : le lapsus de l’ancien président George W. Bush

«Le résultat est l’absence d’équilibre des pouvoirs en Russie, et la décision d’un homme de lancer une invasion de l'Irak totalement injustifiée et brutale», a déclaré l’ancien président américain George W. Bush, avant de se corriger d’emblée : «Je veux dire, de l’Ukraine».

Le lapsus de l’ancien président des États-Unis, qui s’exprimait au cours d’un événement à Dallas ce mercredi, a provoqué un éclat de rire général dans l’assemblée. Il a alors plaisanté en pointant son âge avancé pour expliquer son erreur.

En 2003, George W. Bush, alors président des États-Unis, avait lancé l’invasion de l’Irak au prétexte de répondre à une menace des armes de destruction massive - dont il sera révélé plus tard qu’elles n’ont jamais existé.

Rencontre entre le secrétaire général de l’Otan et la première ministre danoise à Copenhague

En parallèle de la rencontre entre Joe Biden et les dirigeants suédois et finlandais ce jeudi à Washington, qui viennent d’entamer les démarches pour intégrer l’Otan, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg doit discuter à Copenhague à la mi-journée avec la première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.

Joe Biden va rencontrer ce jeudi les dirigeants suédois et finlandais à Washington

Une rencontre est prévue ce jeudi entre le président américain Joe Biden et les dirigeants suédois et filandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou. Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant mercredi leur candidature formelle.

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«Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède», a déclaré le président américain Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif Karine Jean-Pierre, Joe Biden recevra jeudi matin à la Maison Blanche la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö.

Historiquement non-alignés, ces deux pays nordiques ont opéré un revirement spectaculaire depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, et décisions internationales.

Retrouvez également les événements de la journée d’hier ici.

ONU: Etats-Unis et Russie se rejettent la responsabilité de l'insécurité alimentaire

Les Etats-Unis et la Russie se sont rejetés jeudi à l'ONU la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans le monde, Washington appelant Moscou à permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.

«Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d'Ukraine», a lancé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les Etats-Unis. «Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d'engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d'agression», a-t-il ajouté. Selon Antony Blinken, «l'approvisionnement alimentaire de millions d'Ukrainiens et de millions d'autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l'armée russe».

Dénonçant une volonté occidentale «de faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde», l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia a rejeté en bloc les accusations occidentales. La crise alimentaire dans le monde existe depuis longtemps et ses causes profondes viennent d'une «spirale inflationniste» alimentée par des coûts d'assurances en hausse, des flux logistiques difficiles, et «les spéculations sur les marchés occidentaux», a dit le diplomate russe. Les ports ukrainiens sont bloqués par l'Ukraine, par les mines disséminées par ce pays le long des rives de la mer Noire, par l'absence d'une volonté de coopération de Kiev avec des armateurs pour libérer plusieurs dizaines de navires étrangers, a-t-il aussi affirmé.

Vassily Nebenzia a une nouvelle fois dénoncé l'imposition des sanctions occidentales contre son pays, assurant que leurs conséquences aggravent l'insécurité alimentaire.

Crimes de guerre: cinq pays occidentaux soutiennent l'action judiciaire de l'Ukraine

Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des «Five Eyes», ont annoncé jeudi soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe. Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir dans un communiqué «soutenir» l'action de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova visant à faire rendre des comptes aux responsables de «crimes de guerre commis pendant l'invasion russe».

L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis selon Kiev par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. «Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale» et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun. «Nous condamnons ensemble les actions du gouvernement russe et l'appelons à cesser toute violation du droit international, à stopper son invasion illégale et à coopérer» afin de pouvoir rendre des comptes, écrivent-ils.

Leur prise de parole intervient au lendemain du premier jour du procès d'un soldat russe, premier à être jugé en Ukraine pour crime de guerre depuis le début du conflit. Vadim Chichimarine est accusé d'avoir, le 28 février, abattu Oleksandre Chelipov, un homme de 62 ans, dans le nord-est du pays. Il a reconnu les faits, et l'accusation a requis jeudi la prison à vie.

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Le Donbass transformé en «enfer» par les forces russes, selon Zelensky

Les forces russes accentuent la pression dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, qu'elles ont transformé en «enfer», a affirmé vendredi dans son allocution quotidienne le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a par ailleurs estimé que l'aide massive annoncée par Washington à Kiev constitue un investissement pour la sécurité de l'Occident.

Le Congrès américain a débloqué jeudi une enveloppe gigantesque de 40 milliards de dollars pour soutenir l'effort de guerre de l'Ukraine face à la Russie. Et les ministres des Finances du G7 ont commencé à faire le compte des milliards que chaque pays pourrait verser à Kiev. «Pour nos partenaires, ce ne sont pas juste des dépenses ou un don», a réagi Volodymyr Zelensky dans son adresse vidéo dans la nuit de jeudi à vendredi. «C'est leur contribution à leur propre sécurité car la protection de l'Ukraine signifie leur propre protection contre de nouvelles guerres et crises que la Russie peut provoquer», a-t-il affirmé.

«Les forces armées ukrainiennes continuent de faire des progrès dans la libération de la région de Kharkiv. Mais les occupants tentent de renforcer davantage la pression dans le Donbass. C'est l'enfer, et ce n'est pas une exagération», a déclaré le président ukrainien.

La guerre en images

L'ancien président russe Medvedev dénonce des sanctions «folles»

Les Occidentaux ne peuvent frapper la Russie de sanctions économiques «folles» et s'attendre en même temps à ce que ce pays garantisse l'approvisionnement alimentaire, a estimé jeudi l'ancien président russe Dmitri Medvedev.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait accusé le même jour Moscou, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les États-Unis, de prendre en otage «l'approvisionnement alimentaire de millions d'Ukrainiens et de millions d'autres personnes dans le monde».

«Notre pays est prêt à assumer toutes ses obligations, a réagi Dmitri Medvedev. Mais il attend également l'aide de ses partenaires commerciaux», a fait valoir l'actuel vice-président du Conseil de Sécurité de la Russie sur la messagerie Telegram. «Autrement, cela n'a pas de sens : d'un côté, on nous impose des sanctions folles et de l'autre, on exige que nous assurions l'approvisionnement alimentaire. Ca ne marche pas comme ça, nous ne sommes pas idiots», a ajouté l'ancien président (2008-2012). La Russie et l'Ukraine fournissent 30% de l'approvisionnement alimentaire de la planète.

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Les Ukrainiens célèbrent l'unité en enfilant leurs chemises brodées

Les Ukrainiens ont enfilé jeudi leurs chemises brodées pour une journée de célébration annuelle de ce vêtement traditionnel, symbole de l'unité et «arme culturelle» contre l'invasion russe. Connue sous le nom de «vychyvanka», cette chemise ample brodée dont chaque région du pays possède ses propres motifs et techniques est revenue à la mode depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, suivie d'un conflit armé avec des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine.

Le vêtement folklorique, symbole de l'identité ukrainienne et massivement porté par femmes, hommes et enfants en Ukraine chaque troisième jeudi de mai et le 24 août, le jour de l'indépendance de l'Ukraine, prend un sens particulier cette année avec l'invasion russe.

Commencée le 24 février, cette guerre est menée par Moscou notamment avec comme argument, énoncé par le président Vladimir Poutine, que les peuples ukrainien et russe ne sont qu'un seul et même peuple. Adoptée également par des diplomates en poste en Ukraine et de nombreuses fashionistas à l'étranger, cette blouse est désormais porteuse de messages politiques plus que stylistiques.

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Le Pentagone prévient qu'il sera difficile de déloger la Russie du Donbass

Le Pentagone a prévenu jeudi que malgré les succès des forces ukrainiennes à Kharkiv, l'armée russe parvient à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer encore longtemps.

Les forces russes continuent à avoir des problèmes de cohésion, de moral des troupes et de logistique, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, sans confirmer les purges au sein du commandement militaire russe évoquées par Londres. Mais «nous allons rester très prudents dans nos prédictions», a-t-il ajouté.

«Nous sommes absolument déterminés à faire tout pour aider les Ukrainiens à se défendre, y compris en les formant à l'usage de capacités que nous leur fournissons», a poursuivi ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Ils se comportent très bien sur le champ de bataille, ils n'ont pas de problèmes de cohésion, ils n'ont pas de problèmes de commandement, leur logistique et leur approvisionnement sont vraiment historiques», a-t-il ajouté. «Mais les Russes ont encore à leur disposition une part importante des capacités qu'ils avaient amassées depuis l'automne» aux frontières de l'Ukraine, a-t-il souligné.

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Le Congrès américain débloque 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le Congrès américain a débloqué jeudi une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, nouvelle illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev.

Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire.

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La Biélorussie achète des systèmes S-400 et des missiles Iskander à la Russie

La Biélorussie a acheté à la Russie des systèmes de défense anti-aérienne S-400 et des missiles Iskander, a annoncé jeudi le président biélorusse Alexandre Loukachenko. Cette annonce intervient au 85e jour de l'opération militaire russe en Ukraine, lancée le 24 février. La Biélorussie, principal allié de la Russie et frontalier de l'Ukraine, est devenu base arrière de l'offensive russe.

«Nous nous sommes mis d'accord avec (le président russe Vladimir) Poutine», a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par son service de presse dans un communiqué sur la messagerie Telegram. Il a affirmé avoir acquis la quantité «nécessaire» de ces armes, sans plus de précisions. «Avec de telles armes, c'est déjà une armée complètement différente», a assuré Alexandre Loukachenko, en soulignant que ces armes «sont capables d'infliger des dommages colossaux».

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Premier entretien des chefs d'état-major américain et russe depuis l'invasion de l'Ukraine

Les chefs d'état-major américain et russe se sont parlé jeudi au téléphone, pour la première fois depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé le Pentagone.

Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov «ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité», a précisé le porte-parole de l'état-major américain, le colonel Dave Butler. D'un commun accord, ils ont décidé de ne pas publier les détails de leur conversation.

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L'ONU exhorte la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers

L'ONU a exhorté jeudi la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie, qui sont au point mort, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.

Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par le CICR et l'ONU mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours «n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine», a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths lors d'un point de presse à Genève.

«J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir», a-t-il dit. «Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre», a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes. «Il nous faut retourner » à la table de négociation, a insisté Martin Griffiths.

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À Cannes, des personnalités ukrainiennes demandent une exclusion totale des Russes

Des représentants du cinéma ukrainien ont demandé jeudi à Cannes l'exclusion totale des films russes à l'international, y compris ceux de Kirill Serebrennikov, au lendemain de l'ouverture par ce dernier, en rupture avec le régime, de la compétition. «Nous pensons vraiment que tout ce qui est russe doit être effacé», a indiqué à l'AFP Andrew Fesiak, producteur ukrainien de films, lors d'une conférence sur la «propagande russe», hébergée par le pavillon américain au Marché du film.

«Les cinéastes russes ne peuvent pas prétendre que tout va bien et qu'ils n'ont rien à se reprocher», a-t-il affirmé, «au moment où les cinéastes ukrainiens sont forcés d'arrêter de faire des films parce qu'ils doivent, ou fuir pour sauver leur vie, ou prendre les armes».

«Êtes-vous prêts à effacer Tchekhov, Dostoïevski, Tolstoï et d'autres génies russes ?», a réagi auprès de l'AFP le cinéaste critique du régime russe Kirill Serebrennikov, tout en disant «comprendre» les Ukrainiens qui se sont émus de sa présence à Cannes. Sa montée des marches mercredi pour présenter son nouveau long-métrage «La femme de Tchaïkovski», en lice pour la Palme d'or, a suscité de vives critiques de la part de la part de représentants de cinéastes ukrainiens, qui ont appelé à «effacer» «tout ce qui est russe».

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La Serbie reçoit des centaines d'alertes à la bombe, voit un lien avec l'Ukraine

La Serbie a subi ces dernières semaines des centaines d'alertes à la bombe, notamment par des courriels envoyés de l'étranger, visant des écoles, des centres commerciaux, des hôpitaux et des ponts, les autorités locales y voyant des «pressions» en raison du refus de Belgrade de s'aligner sur les sanctions occidentales contre la Russie.

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«Depuis le 11 mars (...) des centaines de messages au sujet de bombes placées dans des endroits publics ou des institutions sont arrivés à 48 reprises aux adresses de différentes institutions», selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié mercredi soir. La Première ministre serbe Ana Brnabic a estimé que cette vague d'alertes était liée à la position de la Serbie face à la guerre en Ukraine, envahie par la Russie depuis le 24 février.

«Nous sommes le seul pays d'Europe qui n'a pas imposé de sanctions à la Russie et les pressions sont incroyables de jour en jour», a-t-elle déclaré cette semaine. Toutes les alertes se sont avérées fausses, a déclaré le ministère de l'Intérieur. Aucune organisation ou groupe n'a revendiqué ces messages.

Biden affirme que la Suède et la Finlande remplissent «tous les critères» pour entrer dans l'Otan

Joe Biden a affirmé jeudi que la Suède et la Finlande, dont il a reçu les dirigeants à la Maison-Blanche, remplissaient «tous les critères» pour adhérer à l'Otan. «Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique», a-t-il lancé, après s'être entretenu dans le Bureau ovale avec aux côtés de la Première ministre suédoise Magdalena Andersson et du président finlandais Sauli Niinistö.

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Le président américain a répété, dans la fameuse roseraie de la Maison-Blanche pavoisée aux couleurs des trois pays, que les États-Unis allaient «travailler avec» les deux pays nordiques pour «faire face à toute agression» dont ils pourraient faire l'objet pendant la procédure d'adhésion. En invitant les deux dirigeants à Washington au lendemain de leur candidature formelle, les États-Unis marquent une nouvelle fois leur impatience à voir s'élargir une alliance dont ils sont, de fait, les pilotes.

La Moldavie «salue l'initiative» de Macron de créer une communauté politique européenne

La présidente moldave Maia Sandu, en déplacement à Paris, a salué jeudi «l'initiative» du chef de l'État français de créer une communauté politique européenne, qui permettra selon elle à la Moldavie d'«accélérer» son adhésion à l'Union européenne. «Je salue l'initiative du président Macron de créer une communauté politique européenne qui viendrait appuyer et accélérer notre processus d'adhésion à l'UE», a déclaré Maia Sandu lors d'une intervention avec son homologue français devant le palais de l'Élysée.

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«La Moldavie est un pays qui a une histoire européenne et qui aura sans aucun doute un avenir européen», a-t-elle poursuivi, insistant sur la «détermination» de Chisinau à devenir un État-membre de l'Union européenne. «Nous comprenons que l'adhésion à l'UE est un processus long et complexe, qui demande beaucoup d'efforts et beaucoup de travail. Nous ne cherchons pas de raccourci sur ce chemin. Nous sommes préparés à faire des efforts, à travailler», a-t-elle encore commenté.

La Moldavie a déposé le 3 mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine (28 février) et la Géorgie (3 mars).

Ukraine: au moins 12 morts dans des bombardements russes sur Severodonetsk

Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées jeudi dans des bombardements russes nourris sur la ville de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, quasiment encerclée par les forces de Moscou, a annoncé le gouverneur régional.

Les Russes «ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent», a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï.

Otan: la Finlande est prête à «discuter» avec la Turquie de ses «inquiétudes»

Le président finlandais Sauli Niinistö a assuré jeudi être «prêt à discuter» avec la Turquie de toutes ses «inquiétudes», pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. «En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie», a-t-il dit lors d'une visite à Washington. «Nous condamnons le terrorisme dans toutes ses formes», a-t-il ajouté, alors que les autorités turques reprochent les deux pays d'héberger des «terroristes» du PKK kurde.

La première ministre suédoise Magdalena Andersson, également reçue par le président américain Joe Biden à la Maison-Blanche, a aussi déclaré qu'un «dialogue» était en cours avec la Turquie pour «résoudre» ces questions.

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Les États-Unis sur le point de débloquer 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le Congrès américain s'apprêtait jeudi à débloquer une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev. «Les mesures d'aide à l'Ukraine sont bien plus que de la simple charité», a estimé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell. «La sécurité et les intérêts stratégiques américains seront façonnés par l'issue de ce conflit», a-t-il argué, à quelques heures d'un vote de la chambre haute du Congrès, qui devrait sans grande surprise approuver ces financements.

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Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire. Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne.

Mais le président américain Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une énorme rallonge budgétaire afin de soutenir l'Ukraine dans la nouvelle phase du conflit. Joe Biden fait régulièrement part de sa volonté de mener le grand combat des démocraties contre les régimes autoritaires. Or, selon le président américain, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine étaient sur le point de s'assécher. La Chambre américaine des représentants a déjà approuvé ces 40 milliards de dollars -- l'équivalent du PIB du Cameroun en 2020 -- la semaine dernière.

À New York, la guerre entre Russes et Ukrainiens a aussi éclaté dans le quartier de «Little Odessa»

Nulle part aux États-Unis ne vivent autant de Russes et d'Ukrainiens qu'à Brighton Beach, tout au sud de New York. La guerre de Vladimir Poutine oblige les habitants à redéfinir leur vivre ensemble.

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L'Italie saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation

L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.

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L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec. La police financière a ainsi saisi 90% du capital de Superjet International, basée à Venise, et quatre de ses appareils, a indiqué le gouvernement dans un bref communiqué. Superjet est une joint venture entre la holding russe Soukhoï et le géant italien de l'aéronautique et de la défense Leonardo.

Leonardo en détient 10%, qui ne sont cependant pas affectés par cette mesure, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la société. La police a aussi saisi un appareil appartenant à Irkut Corp, une autre société russe contrôlée par United Aircraft, selon Rome. Soukhoï et Irkut ont fusionné en 2006 avec les autres grands fabricants russes d'appareils civils et militaires pour former United Aircraft Corporation.

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» de la Turquie sur la Suède et la Finlande

L'Otan veut répondre aux «inquiétudes» avancées par la Turquie pour bloquer les candidatures d'adhésion de la Suède et de la Finlande, a affirmé jeudi son secrétaire général Jens Stoltenberg.

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«Bien sûr, nous voulons répondre aux inquiétudes que la Turquie a exprimées» afin de trouver un «accord pour aller de l'avant», a déclaré à Copenhague le patron de l'alliance, réaffirmant sa «confiance» en une «décision rapide» pour accueillir les deux pays nordiques.

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La Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais

La Russie a annoncé jeudi l'expulsion de cinq diplomates portugais en représailles à celle de dix diplomates russes décidée dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine et demandé à l'ambassade de Slovénie de réduire son personnel, au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines d'autres diplomates européens.

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L'ambassadeur du Portugal à Moscou été convoqué jeudi au ministère russe des Affaires étrangères, qui a «vivement protesté contre la décision provocatrice des autorités portugaises de déclarer "personae non gratae" dix collaborateurs» de la mission russe au Portugal, a fait savoir la diplomatie russe dans un communiqué. «En réponse, cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés "personae non gratae"», a-t-elle ajouté, précisant qu'ils avaient 14 jours pour quitter le territoire russe.

«Le gouvernement portugais proteste contre cette décision des autorités russes qui n'a d'autre justification que de simples représailles», a réagi le ministère des Affaires étrangères à Lisbonne dans un communiqué.

Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie

La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées. «Mis en oeuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone», a indiqué l'état-major français dans un communiqué.

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Le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, a expliqué lors d'un point-presse que le système Mamba était «avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan» qui accueille plusieurs milliers de soldats. «C'est sa première vocation», a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement. Les armées françaises sont présentes en Roumanie depuis le 26 février. Mais ce déploiement en urgence de quelque 500 militaires a été depuis pérennisé, intégrant en alternance une compagnie belge ou néerlandaise.

Procès pour crime de guerre à Kiev : «La situation est inédite»

«À ma connaissance, aucun autre conflit international n'a organisé de procès en pleine période d'hostilités, dans un pays en partie occupé, dans un délai aussi court», souligne Céline Bardet, spécialiste de la grande criminalité internationale, dans Le Figaro. L’enquêtrice, qui a travaillé au sein du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en 1999, s’inquiète de la précipitation dans laquelle se déroule ce procès hautement symbolique.

«On est encore plongé dans l’émotionnel. Les trois quarts des hommes ukrainiens ont les armes à la main. Que peuvent-ils attendre de ce procès ? Que le coupable paye, évidemment. Mais la justice doit à tout prix sortir de l'émotion. Dans cette situation, la procureure est coincée. Si l'accusé prend 2 ans, ce sera trop peu aux yeux des Ukrainiens. Si c’est 20, 30 ans ou la perpétuité, la peine sera disproportionnée pour un simple soldat arrêté par malchance, et qui a peut-être simplement répondu à un ordre. Je ne voudrais pas être à la place des juges ukrainiens qui prononceront la sentence...».

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Prison à vie requise pour Vadim Chichimarine, jugé pour crime de guerre

Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.

S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer «une peine de privation de liberté à vie» pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

«La médecine de guerre est une médecine de tri»

Le spécialiste de la médecine de guerre, le Pr Raphaël Pitti, va ouvrir à Lviv un centre de formation à destination des soignants ukrainiens.

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Le soldat russe jugé pour crime de guerre «demande pardon»

Le premier soldat russe jugé pour crime de guerre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe a «demandé pardon» jeudi 19 mai à la veuve du civil ukrainien tué, a constaté une journaliste de l'AFP durant l'audience dans un tribunal de Kiev. «Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon», a dit le sous-officier de 21 ans, Vadim Chichimarine, lors d'un échange avec Katerina Chelipova, la veuve de l'homme de 62 ans qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février.

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Otan: Erdogan «résolu» à bloquer la Finlande et la Suède

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est de nouveau dit «résolu» jeudi à contrer la demande d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan, qualifiant cette dernière de «nid de terroristes». «Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix», a déclaré le chef de l'État devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.

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«Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG», a-t-il martelé à propos du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG. Le PKK est considéré comme organisation terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis et l'Union européenne. En revanche l'YPG a combattu les djihadistes de l'État islamique aux côtés notamment des États-Unis.

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Otan/Ukraine : Mario Draghi se rendra en Turquie en juillet

Le premier ministre italien Mario Draghi a annoncé jeudi qu'il irait en Turquie en juillet pour des discussions sur le conflit en Ukraine, dans un contexte tendu après les menaces d'Ankara de bloquer les candidatures à l'entrée dans l'Otan de la Finlande et de la Suède. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l'Alliance atlantique, s'est dit opposé à l'adhésion de ces pays nordiques, en dépit du large soutien exprimé par d'autres membres, dont l'Italie.

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«Début juillet, je serai à Ankara pour une rencontre bilatérale, la première du genre en dix ans», a déclaré Mario Draghi dans une intervention au Sénat. «Nous discuterons des négociations et des perspectives diplomatiques sur le conflit (en Ukraine) et le renforcement des relations entre l'Italie et la Turquie», a-t-il précisé.

Moscou réclame une révision des sanctions à son égard, avant une éventuelle réouverture des ports ukrainiens

Le ministre russe des affaires étrangères a déclaré, ce jeudi, que si la Russie répondait à l’appel des Nations unies de réouvrir l’accès aux ports de la mer Noire d’Ukraine, il faudrait considérer de retirer les sanctions contre la Russie, rapporte l’agence de presse russe Interfax.

L’Ukraine, l’un des principaux producteurs de céréales, exportait la plupart de ses denrées via ses ports, mais depuis l’invasion des troupes militaires russes, le pays a dû se mettre a exporter par voie ferroviaire, ou à travers les petits ports du Danube.

David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, avait lancé un appel mercredi au président russe Vladimir Poutine pour la réouverture des ports ukrainiens : «si vous avez un coeur, s’il vous plait ouvrez ces ports». Le Programme alimentaire mondial de l’ONU nourrit près de 125 millions de personnes et achète 50% de ses céréales à l’Ukraine.

La première ministre de Finlande ne veut pas d’arsenal nucléaire ni de bases militaires de l’OTAN sur son sol

«Personne ne viendra nous imposer des armes ou des bases permanentes si nous n’en voulons pas. Je pense donc que ce thème n’est pas dans notre agenda. Il ne me semble pas non plus qu’il y ait des intérêts à déployer des armes nucléaires ou à ouvrir des bases de l’OTAN en Finlande» : c’est ce qu’a déclaré la première ministre finlandaise Sanna Marin dans un entretien au quotidien national italien Il Corriere della Sera ce jeudi 19 mai.

En visite à Rome pour rencontrer son homologue Mario Draghi, Sanna Marin a également plaidé le dialogue avec la Turquie, qui menace de bloquer l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN - la Turquie reproche notamment à Stockholm d’accueillir, selon ses dires, «les terroristes du PKK», le parti des travailleurs du Kurdistan ; et l’embargo des deux pays scandinaves sur la vente d’armes à son égard.

«Je pense qu’à ce stade il est important de rester calmes, d’avoir des discussions avec la Turquie et avec les autres pays membres, en répondant aux demandes qui peuvent exister, et en corrigeant d’éventuels malentendus. Chaque problème peut être résolu avec la discussion et la bonne volonté», a ainsi répondu la première ministre finlandaise en réaction à l’attitude de la Turquie.

La Russie veut couper l'Ukraine de la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia

La Russie veut couper l'Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par l'armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l'électricité produite, a indiqué un vice-premier ministre, Marat Khousnoulline.

Cette déclaration rejoint celle d'autres responsables russes ces dernières semaines qui laissent entendre que la Russie prépare une occupation durable voire une annexion des zones du sud de l'Ukraine qu'elle contrôle, la région de Kherson et une importante partie de celle de Zaporijjia.

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«Si le système énergétique de l'Ukraine est prêt à prendre et payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l'Ukraine. Si (l'Ukraine) n'accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie», a déclaré arat Khousnoulline, lors d'un déplacement mercredi sur le site de l'installation nucléaire, ont rapporté les agences russes. «Nous avons une grande expérience des centrales nucléaires, nous avons des entreprises en Russie qui ont cette expérience, il n'y a aucun doute que (celle de Zaporijjia) continuera de travailler», a-t-il dit.

L’Ukraine salue la confirmation par le sénat américain de la nomination d’une nouvelle ambassadrice américaine en Ukraine

«Nous saluons la décision unanime du sénat américain d’approuver Bridget Brink (comme) ambassadrice américaine en Ukraine», a déclaré sur Twitter Andriy Yermak, le chef de cabinet du président ukrainien Volodymyr Zelensky

Il n’y avait plus d’ambassadeur américain à Kiev depuis 2019. Le président des États-Unis Joe Biden avait annoncé, le 25 avril dernier, son intention de nommer une nouvelle ambassadrice des États-Unis en Ukraine, au lendemain de l'annonce par le secrétaire d'État Antony Blinken d'un retour progressif des diplomates américains en Ukraine.

La Pologne dit qu’elle aidera la Suède et la Finlande si elles étaient attaquées, avant leur adhésion à l’OTAN

La Pologne aidera la Suède et la Finlande en cas d’attaque de leur territoire avant leur adhésion à l’OTAN, a déclaré le premier ministre Mateusz Morawiecki ce jeudi.

«Je considère l’accession de la Suède et de la Finlande à l’OTAN comme un signal important du renforcement de la sécurité en Europe», a-t-il déclaré lors de cette conférence. «Je veux clarifier qu’en cas d’attaque de la Suède ou de la Finlande pendant leur (processus) d’adhésion, la Pologne viendra les aider», a-t-il ajouté.

La Russsie déclare que 771 combattants d’Azovstal se sont rendus ces dernières 24h

Le ministère russe de l’Intérieur a déclaré jeudi que 771 combattants ukrainiens s’étaient rendu de l’usine d’Azovstal à Marioupol ces dernières 24h, portant leur nombre total à 1730 depuis lundi, selon l’agence de presse russe RIA. Le ministère a ajouté que 80 d’entre eux étaient blessés.

Plus de la moitié des combattants ukrainiens d’Azovstal sont partis, selon une agence de presse russe

Plus de la moitié des combattants ukrainiens retranchés dans l’usine d’Azovstal de Marioupol ont maintenant quitté les lieux, rapporte l’agence de presse russe TASS, citant le leader séparatiste pro-russe sur place Denis Pushilin, ce jeudi.

Le nombre exact de combattants restant sur place et ayant quitté les lieux reste toutefois incertain, l’Ukraine et la Russie donnant des chiffres contradictoires.

Mercredi, le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées. Mercredi, d’après Denis Pouchiline, un millier de membres de l’unité Azov, unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine avait donné ce même chiffre, mais la semaine dernière.

Environ 60 millions de personnes déplacées dans le monde, nouveau record avec la guerre en Ukraine

Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

D'année en année, ce chiffre - qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger- ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.

Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.

«L'année 2022 s'annonce sombre», avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, en conférence de presse. Plus de huit millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.

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Le sort des combattants d’Azovstal reste incertain

Les combats se poursuivent dans l’usine sidérurgique du port stratégique de Marioupol (sud-est). Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi que «959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers» depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

«Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis» du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré de son côté Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours. L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils qui s'étaient réfugiés dans ces sous-sols ont été évacués fin avril.

L'armée russe a concentré ses efforts mercredi «sur le blocage de nos unités près d'Azovstal» avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.Dans les rues de la capitale ukrainienne, la population a rendu hommage aux «surhommes» de ce complexe sidérurgique. Ils «ont réussi des choses impossibles», a commenté Andriï, 37 ans.

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Les forces ukrainiennes bombardent un village russe près de Koursk, un civil mort et des blessés, accuse l’autorité locale

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué jeudi le gouverneur de cette région.

«Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil», a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.

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Selon les premières informations, la victime est un chauffeur routier qui effectuait des livraisons dans une distillerie locale qui a été frappée «à plusieurs reprises», a ajouté le gouverneur, laissant entendre que l'attaque venait d'Ukraine.

Les secours étaient en train d'éteindre jeudi matin les incendies causés dans le village d'environ 4000 habitants. «Plusieurs maisons ont été endommagées. On parle également d'obus qui n'ont pas explosé», a poursuivi le gouverneur qui a posté sur Telegram des photos montrant des bâtiments calcinés, avec les vitres soufflées et des brèches dans le sol à l'endroit du bombardement présumé.

«L’invasion de l’Irak» - «Je veux dire de l’Ukraine» est «brutale et injustifiée» : le lapsus de l’ancien président George W. Bush

«Le résultat est l’absence d’équilibre des pouvoirs en Russie, et la décision d’un homme de lancer une invasion de l'Irak totalement injustifiée et brutale», a déclaré l’ancien président américain George W. Bush, avant de se corriger d’emblée : «Je veux dire, de l’Ukraine».

Le lapsus de l’ancien président des États-Unis, qui s’exprimait au cours d’un événement à Dallas ce mercredi, a provoqué un éclat de rire général dans l’assemblée. Il a alors plaisanté en pointant son âge avancé pour expliquer son erreur.

En 2003, George W. Bush, alors président des États-Unis, avait lancé l’invasion de l’Irak au prétexte de répondre à une menace des armes de destruction massive - dont il sera révélé plus tard qu’elles n’ont jamais existé.

Rencontre entre le secrétaire général de l’Otan et la première ministre danoise à Copenhague

En parallèle de la rencontre entre Joe Biden et les dirigeants suédois et finlandais ce jeudi à Washington, qui viennent d’entamer les démarches pour intégrer l’Otan, le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg doit discuter à Copenhague à la mi-journée avec la première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.

Joe Biden va rencontrer ce jeudi les dirigeants suédois et finlandais à Washington

Une rencontre est prévue ce jeudi entre le président américain Joe Biden et les dirigeants suédois et filandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou. Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant mercredi leur candidature formelle.

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«Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède», a déclaré le président américain Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif Karine Jean-Pierre, Joe Biden recevra jeudi matin à la Maison Blanche la première ministre suédoise Magdalena Andersson et le président finlandais Sauli Niinistö.

Historiquement non-alignés, ces deux pays nordiques ont opéré un revirement spectaculaire depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février.

Bonjour à tous !

Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Près de trois mois après le début de l’invasion russe en Ukraine, suivez ici minute par minute les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, mais également les réactions, enjeux, et décisions internationales.

Retrouvez également les événements de la journée d’hier ici.

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Le Figaro

Et soudain, Julia Roberts et son sourire éclipsent tout, sur les marches de Cannes

La Planète marches. - Jour 3. Anne Hathaway et Jeremy Strong ont gravi les marches du Festival de Cannes 2022 pour la projection d'Armageddon Time, de James Gray, ce jeudi 19 mai. Un duo précédé d'une invitée surprise.

La montée des marches du jeudi 19 mai

Son rôle dans Succession , la série à succès signée HBO, l'a propulsé sur le devant de la scène. Au point que Jeremy Strong a gravi ce jeudi 19 mai les marches du Festival de Cannes, pour y présenter une toute autre chronique familiale. Dans Armageddon Time, de James Gray, Anne Hathaway et l'interprète de Kendall Roy incarnent un couple de parents, dont le fils est inscrit dans un lycée new-yorkais. Parmi les membres de son conseil d'administration : Fred, le père de Donald Trump - à l'origine d'une histoire d'héritage bien différente.

En vidéo, Cannes 2022 : la montée des marches du 18 mai

Le retour de Thomas Pesquet

À 18h30, Vincent Lindon, le président du jury, a ouvert la marche, suivi de près par l'équipe du film Rodeo. L'espace d'un instant, la Croisette n'a pu détacher le regarde de la robe aérienne d'Aishwarya Rai, suivie de la volumineuse tenue en tulle rose de Cindy Bruna. Aya Nakamura et Kendji Girac ont eux aussi pris la pose sous les flashs. Quelques minutes plus tard, Thomas Pesquet, déjà présent la veille, a de nouveau témoigné de son amour pour le cinéma. L'astronaute s'est cette fois-ci prêté au jeu des autographes dès son arrivée. Rebecca Hall et le designer Alexandre Mattiussi lui emboîtaient le pas.

Une invitée inattendue

Quand soudain, vers 18h45, la Croisette s'est illuminée d'un sourire légendaire : celui de Julia Roberts, marraine des trophées Chopard. L'actrice, qui avait gravi les marches pour la dernière fois en 2016, à l'occasion de la projection de Money Monster, arborait cette fois une combinaison queue-de-pie (et des talons, après sa précédente apparition pieds nus). Elle a savouré ce temps seule devant les photographes qui en ont redemandé. Dix minutes plus tard, Jeremy Strong, «honoré», foulait lui pour la première fois le red carpet de l'événement. Si Anthony Hopkins brillait par son absence, Anne Hathaway s'est quant à elle offert une apparition scintillante, en brassière et jupe à sequins, aux bras de deux enfants : Banks Repeta et Jaylin Webb, également acteurs du film. La comédienne est par la suite entrée dans l'auditorium, bras dessus, bras dessous, avec Jeremy Strong. Avant que l'équipe n'assiste côte à côte à la projection du long-métrage, (presque) comme une famille.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

En robe nuisette transparente et choker velours, Eva Longoria fait la différence sur le tapis rouge de Cannes

Le rendez-vous du cinéma a fait son grand retour au Festival de Cannes ce mardi soir. Le glam avec. Démonstration avec Eva Longoria qui a fait une apparition toute remarquée.

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Chez Gucci, la robe transparente invite à revendiquer son corps

La collection croisière d'Alessandro Michele pour Gucci a défilé lundi soir dans les Pouilles devant le magnifique Castel del Monte. Un show spectaculaire où la nudité était omniprésente.

L'Humanité

Quinzaine en actions. Mode libérateur

Nos recommandations culturelles

Dans le cadre du Festival de Cannes, en collaboration avec une association d’insertion, cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs propose des courts métrages adaptant le récit autobiographique de femmes. Entre fiction et réalité des violences vécues.

Michaël Mélinard

De l’intérieur, de Léo Przybylski, France, 15 minutesQue la nuit vienne, de Billie Dumas, France, 12 minutes

Avant même la ­cérémonie officielle, Cannes a débuté à quelques encablures de la Croisette à la Bocca avec la séance d’ouverture de la Quinzaine en actions. Cette émanation de la Quinzaine des réalisateurs travaille notamment en collaboration avec l’association d’insertion Parcours de femmes. Le projet débute avec un atelier d’écriture pour se matérialiser par des courts métrages réalisés par de jeunes cinéastes diplômés de la Cinéfabrique, une école de cinéma lyonnaise. Cette année, deux films ont vu le jour. Que la nuit vienne , de Billie Dumas, a été conçu d’après les mots de Gwen Guerdin, qui a vécu sous l’emprise de son ex-compagnon. Le dispositif narratif d’une très grande richesse utilise, en plus de la trame fictionnelle où le personnage de Gwen est incarné par Pauline Serieys, des images documentaires et une voix off. Aux photos personnelles de Gwen s’ajoute un dialogue en visio entre le personnage réel et son double à l’écran. Au-delà de sa qualité intrinsèque, cette œuvre est d’abord l’histoire d’une rencontre. « Quelque chose s’est passé sur le tournage. Je considère que Billie fait partie de ma famille », éclaire Gwen Guerdin, qui a accueilli l’équipe chez elle pour tourner les séquences documentaires. D’un film de commande, Billie Dumas a fait une œuvre très personnelle, sans trahir les mots de sa scénariste. « J’ai essayé d’être sincère dans ce que je voulais montrer ou pas. Je ne voulais pas filmer la violence. Je ne voulais pas que Gwen revoie ce qu’elle a vécu. »

« L’idée du collectif »

La Quinzaine en actions interroge aussi la place du cinéaste dans la cité. « Je venais de sortir d’un projet très personnel. Je voulais revenir à un projet qui avait du sens pour moi. Ce tournage m’a permis de me rendre compte que créer des films n’est pas mon moteur principal. Je fais du cinéma pour créer des situations de rencontre avec les gens parce que c’est ce que j’aime dans la vie. »

L’autre film, De l’ intérieur, réalisé par Léo Przybylski, adapte le récit de Gwenaëlle Corby. À l’écran, elle s’incarne dans trois personnages de femmes réunies dans une séance de méditation. En flash-back, on découvre un pan de leur histoire. « J’ai accepté de participer à l’atelier d’écriture avec deux réalisatrices qui nous orientaient. C’était extraordinaire. On ne sait pas si on est capable de pouvoir écrire puis tout sort, tout est fluide. Au final, c’est une libération posée sur papier. Non seulement on ose extérioriser ce qu’il y a à l’intérieur mais on prend de la distance, comme si cela ne nous appartenait plus. Si en plus cel a peut servir à d’autres… » raconte Gwenaëlle Corby, qui a participé au projet sur les conseils de sa psychologue. Le cinéaste Léo Przybylski a mis un peu de lui dans ce film de commande. « Il fallait se mettre au service d’une autrice et c’était un échange assez ouvert entre nous deux. Mais j’avais à cœur de mettre en avant l’idée du collectif. Réaliser ce film est très concret. On sait pourquoi on le fait. J’ai l’impression que ça a été important pour beaucoup de gens. » Pour ces films, il y a une vie après Cannes. Entre festivals et diffusion à la télévision, ces récits émancipateurs connectent un peu plus le cinéma au réel.

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L'Humanité

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Premier plan

L’assassinat de la journaliste dans le camp de réfugiés de Jénine et le déchaînement de violences policières israéliennes lors de son enterrement ne doivent rien au hasard. C’est la marque de la politique coloniale. La Cour pénale internationale doit être saisie.

Pierre Barbancey

L’émotion internationale suscitée par la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh n’était pas encore retombée, son corps pas encore mis en terre, peu importe pour les autorités israéliennes, qui, à l’assassinat, mêlent le mépris, l’injure et l’irrespect.

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Sitôt connue la mort de notre consœur, abattue dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée où l’armée israélienne menait un raid, le premier ministre, Naftali Bennett, s’est écrié : « Il semble probable que des Palestiniens armés soient responsables de la mort malheureuse de la journaliste. » Son ministre de la Défense, Benny Gantz, assurait même avec l’aplomb d’un arracheur de dents qu’ « il n’y avait eu aucun tir (de l’armée) en direction de la journaliste ».

« La violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine »

Vendredi, à Jérusalem, des milliers de Palestiniens participaient avec tristesse et dignité aux obsèques de Shireen. À la sortie du cercueil de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur de la ville également occupé par Israël, la police a pénétré dans l’enceinte de l’établissement et chargé une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs frappés à coups de matraque, avant d’être rattrapé in extremis, selon des images des télévisions locales. Mais, là encore, si les policiers israéliens ont fait usage de la force, c’est parce qu’ils « avaient été exposés à la violence des émeutiers, ce qui les a poussés à recourir à la force », explique sans honte leur hiérarchie.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Dans les deux cas, l’assassinat de la journaliste puis le matraquage de la foule lors de ses obsèques ont provoqué un rare tollé. Ces scènes, où l’on voit les forces de sécurité israéliennes faire vaciller le cercueil, « font froid dans le dos, rappelant la brutalité infligée aux personnes endeuillées lors de funérailles de militants contre l’apartheid », dénonce ainsi Mamphela Ramphele, présidente de la Fondation Desmond-Tutu, consacrée au regretté archevêque sud-africain et prix Nobel de la paix. Elle déplore « la violence, le sentiment de haine et le mépris de la dignité humaine » affichés.

55 journalistes palestiniens tués depuis 2000

Une fois n’est pas coutume, le « meurtre » de la journaliste d’Al-Jazeera a été condamné à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une « enquête transparente et impartiale ». Même son de cloche à Washington. « Nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh », a tweeté le porte-parole du département d’État américain. L’Union européenne a condamné « l’usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne » durant les obsèques. La représentation française à Jérusalem a jugé «  profondément choquantes » les «  violences policières ». Autant dire que les responsables israéliens n’ont pas envisagé une enquête de gaieté de cœur. Ils tergiversent, réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique – ce que refusent les Palestiniens. « Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance », a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Une commission d’enquête indépendante démontrera certainement la culpabilité d’un soldat israélien dans le meurtre de Shireen  Abu Akleh ou dans l’ordre d’attaquer le convoi funéraire. Mais la question essentielle est la suivante : que faisait l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine là où, il y a exactement vingt ans, elle avait déjà perpétré un massacre ? Pourquoi la police israélienne était-elle dans l’enceinte de l’hôpital de Jérusalem-Est ? Tout simplement parce qu’Israël occupe les territoires palestiniens et que sa nature coloniale implique d’annihiler toute résistance, partout.

La mort de la journaliste ne peut masquer la répression en cours depuis des années et son aggravation ces dernières semaines. Fadwa Khader, membre de la direction du Parti du peuple palestinien (PPP), a été blessée, jeudi, lors d’une manifestation. Un Palestinien est mort, dimanche, des suites de blessures subies lors de tirs de l’armée israélienne, deux jours plus tôt. Un autre a succombé, samedi, à ses blessures infligées lors de heurts avec la police israélienne en avril, sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Depuis 2000, au moins 55 journalistes palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et 16 d’entre eux sont actuellement emprisonnés.

Quant au blocus contre la bande de Gaza, il se poursuit depuis plus de quinze ans maintenant. Magnanimes, les Israéliens ont autorisé, dimanche, le passage aux travailleurs de cette enclave palestinienne après environ deux semaines de fermeture, pour qu’ils viennent travailler… en Israël. Preuve, s’il en fallait une, du sentiment d’impunité de Tel-Aviv, la construction prochaine de près de 4 500 logements dans des colonies en Cisjordanie a été approuvée le lendemain même de l’assassinat de Shireen Abu Akleh.

Il existe aujourd’hui 5,7 millions de réfugiés palestiniens répartis entre la Cisjordanie, la bande de Gaza, la Jordanie, le Liban et la Syrie. Israël mène une guerre de tous les instants contre la population palestinienne : bombardements sur Gaza, incursions militaires, bouclage des villes et des villages, destructions de maisons en Cisjordanie. Les journalistes sont des témoins, donc des cibles. Mais les Palestiniens ont besoin d’actes, pas de paroles. Ils rejettent le « deux poids, deux mesures » des Occidentaux, celui qui, avec le même cocktail Molotov, fait du Palestinien un terroriste et de l’Ukrainien un résistant. Qui fait décider de sanctions contre la Russie mais laisse impuni Israël. C’est aussi sans doute ce qui a déclenché une réaction ulcérée dans les pays du monde entier.

Les États européens, France en tête, pourraient saisir la Cour pénale internationale (CPI), comme la ratification du statut de Rome leur en donne la possibilité, pour examiner les possibles crimes de guerre, sans attendre une enquête du procureur qui déciderait éventuellement de la saisie de la CPI. Ils pourraient également reconnaître l’État de Palestine, décider un certain nombre de mesures, comme des sanctions, pour imposer à Israël le respect du droit international et des résolutions de l’ONU. Sans cela, inutile de parler d’une solution à deux États. Et inutile de s’émouvoir du décès d’une journaliste. Sa mort porte un nom : occupation.

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Le Figaro

Remaniement : «On prend le temps nécessaire», temporisent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne

Arthur Berdah

Le président de la République et la première ministre ont tous deux laissé entendre, ce jeudi, que le casting gouvernemental n'était pas encore bouclé.

Il faudra patienter encore un peu. Quarante-huit heures après la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon, en remplacement du démissionnaire Jean Castex, l'annonce du casting gouvernemental ne semble pas imminente. «On prend le temps nécessaire, parce qu'on veut la meilleure équipe pour mettre en œuvre le projet du président de la République», a balayé la première ministre, en marge de son déplacement dans les Mureaux (Yvelines) ce jeudi après-midi. «Nous ne sommes pas sur le perron de l'Élysée, je ne suis pas le secrétaire général de l'Élysée, donc je ne vais pas vous annoncer la composition du gouvernement», a-t-elle conclu.

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Un propos repris quelques minutes plus tard - et quasiment mot pour mot - par Emmanuel Macron, qui s'exprimait quant à lui depuis la cour d'honneur du Palais, lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue moldave. «Le travail continue, de manière sérieuse. Ça n'est pas une chose légère. Elle requiert du temps, des échanges de fond... Et c'est ce que la première ministre et moi-même faisons. Donc autant de temps qu'utile, que nécessaire, car il s'agit du gouvernement de la France», a esquivé le chef de l'État, avant d'aller s'entretenir avec son invitée du jour pour une réunion de travail consacrée à la guerre en Ukraine.

Pour l'heure, le Conseil des ministres, initialement prévu mercredi, a été reporté sine die par l'exécutif. Le rendez-vous - dont la convocation n'est pas constitutionnellement obligatoire, et dont le caractère hebdomadaire relève simplement de la tradition hors période de vacances - pourrait se tenir vendredi. Son horaire et son format n'ont toutefois pas encore été communiqués, et pour cause : la réunion pourrait avoir lieu avec le nouveau casting gouvernemental, s'il est bouclé d'ici là ; ou avec l'équipe sortante, qui reste chargée du «traitement des affaires courantes» jusqu'à ce que ses successeurs soient connus.

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RÉCIT - Le président se prépare dans le plus grand secret à nommer un nouveau premier ministre pour lancer son second mandat.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Le Figaro

Le député Jérôme Lambert vit dans un logement social depuis vingt ans

Paul Marion

Le candidat aux élections législatives paie un loyer deux fois inférieur au prix du marché.

1114 euros de loyer par mois pour un appartement de 95 m2 dans le 18ème arrondissement de Paris. Le député de Charente Jérôme Lambert, longtemps adhérent du Parti socialiste, occupe depuis 1997 d'un logement à loyer intermédiaire du parc social Paris Habitat, selon le site Mediapart. Une catégorie de logement accordée aux familles dont les revenus sont trop importants pour pouvoir accéder à un HLM, mais trop faibles pour pouvoir se loger dans le secteur privé. Le doyen de l'Assemblée nationale paye ainsi un loyer deux fois inférieur aux prix actuels du marché selon les estimations données par Mediapart.

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«Ce logement avait été attribué à sa compagne en 1997 et lorsqu'il s'est déclaré co-occupant, il n'a pas signalé ses revenus.(…) Nous vérifions scrupuleusement les attributions, encore plus après les périodes électorales, mais ce député a échappé à notre vigilance», explique le bailleur social Paris Habitat à Mediapart.

«Rémunération pas suffisante pour se loger au-delà de ce loyer»

Joint par le média d'investigation, Jérôme Lambert juge qu'il n'y a dans sa situation «rien de moralement choquant». Il confirme habiter dans cet appartement depuis plus de vingt ans mais qu'il compte le quitter en juin. «Mon loyer a peu bougé depuis 30 ans et quand il va repartir dans le parc normal de la ville, le loyer mensuel va dépasser les 2000 euros (…) Moi, on me demanderait cette somme-là, tout député que je suis, je pourrais avoir du mal à la payer. Vous savez, le prix des loyers à Paris, c'est quand même quelque chose. La rémunération des députés est importante mais pas suffisante pour se loger au-delà de ce loyer-là, sauf à résider à l'Assemblée ou à l'hôtel», se défend le neveu de François Mitterrand.

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Non-investi par le Parti socialiste et écarté par la Nupes (union des partis LFI/PS/EELV/PCF), Jérôme Lambert est candidat dissident à sa réélection aux élections législatives en Charente.

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Le Figaro

Aux États-Unis, le changement de comportement des consommateurs déstabilise les géants de la distribution

Pierre-Yves Dugua

DÉCRYPTAGE - En réaction à l'inflation, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Un basculement lourd de conséquences.

Wall Street inflige aux plus grands noms de l'économie réelle des punitions que l'on n'a pas vues depuis le krach de 1987. Les leaders de la distribution que sont Walmart, Target, Costco, Kohl's et Amazon ont vu leurs cours plonger en quelques heures de 15 à 25%. Ces sociétés, qui sont aussi les plus grands employeurs privés des États-Unis, ont toutes à des degrés divers choqué leurs actionnaires en leur faisant part de changements dans le comportement des consommateurs qui sont gravement défavorables à leurs ventes.

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En réaction à des hausses de prix, en particulier celles de l'essence, les Américains ont brusquement décidé de limiter leurs dépenses portant sur des biens. Les compagnies aériennes, les restaurants et les hôtels sont les gagnants du report des budgets vers les services. Après un recul en décembre, on observe que de janvier à mars les dépenses de consommation des Américains, toutes catégories confondues, ont repris leur hausse, dopées par le plein-emploi et le recours à l'épargne accumulée durant la pandémie.

Produits bon marché

Mais pour combien de temps ? L'inflation frappe en effet aussi les services. Or on sait que les hausses importantes de salaires sont depuis des mois inférieures aux augmentations de prix, tant dans le secteur du commerce de biens tangibles que dans celui des services.

«Nous assistons cette semaine à un passage de la microéconomie à la macroéconomie» résume Mohamed El Erian, conseiller économique du groupe Allianz. Walmart, qui compte plus 5000 grands magasins aux États-Unis, mais aussi Target qui en a quelque 2000, Costco près de 600, sans parler d'Amazon qui représente environ 40% du commerce en ligne, tirent la sonnette d'alarme presque simultanément. Signe qu'il se passe quelque chose de macro-économiquement important.

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Les géants de la distribution ont tous noté que depuis quelques semaines, les Américains achetaient moins, fréquentaient moins leurs magasins, consommaient davantage de produits bon marché et moins d'articles chers, notamment électroménagers. Dans le meilleur des cas, comme pour Home Depot, leader du bricolage, la demande de la part de professionnels et d'artisans du bâtiment reste assez forte pour compenser le repli des particuliers.

Premier trimestre «délicat»

En dépit d'informations détaillées en temps réel sur leurs ventes, les plus grandes enseignes de la distribution sont prises à contre-pied. Elles ont surstocké des articles au cours des derniers mois, dans l'ameublement et l'habillement par exemple, pour tenter de contrer les aléas de leurs chaînes d'approvisionnement. Elles se retrouvent obligées d'en solder une partie en vue de faire de la place dans leurs rayons pour des articles de consommation plus courante dont elles dégagent de plus faibles marges. «Nous nous attendions à voir les consommateurs se refocaliser sur les services au détriment des biens. Nous n'avions pas anticipé l'ampleur de ce basculement» explique Brian Cornell, patron de Target.

«Le premier trimestre a été une des périodes les plus délicates» juge Brett Biggs, Directeur financier de Walmart. Il y a trois mois, le numéro un mondial de la distribution anticipait 3% de hausse des bénéfices d'exploitation cette année. Désormais, il table sur un léger recul. Certains économistes y voient une tendance rassurante: le secteur de la distribution est en train de combattre l'inflation et de tolérer des réductions de ses marges. C'est exactement une des tendances sur laquelle la Réserve fédérale compte pour calmer les plus fortes hausses de prix aux États-Unis depuis 40 ans.

Walmart sait que sa position de leader dépend à moyen et long terme de sa capacité à être moins cher que ses rivales. La firme de Bentonville (Arkansas) est en train de forcer ses fournisseurs à baisser leurs prix. C'est une mauvaise nouvelle pour des sociétés comme Procter & Gamble, PepsiCo qui précisément ont réussi jusqu'à présent à préserver leurs marges en augmentant leurs prix.

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Hausse des prix du carburant

Outre le surstockage, Target, Amazon et leurs rivales sont victimes de hausses plus fortes que prévu de leurs coûts de transport en raison de la hausse des prix du carburant. En moyenne depuis un an, l'essence à la pompe a grimpé de 32% aux États-Unis. Cette semaine le prix moyen a établi un nouveau record, à 4, 48 dollars pour un gallon de 3, 8 litres. Pour Target cela se traduit par un milliard de dollars de coûts supplémentaires.

Des hausses de prix à l'effondrement de 18% de Wall Street depuis le début de l'année, tous ces développements affectent le moral des Américains et accroissent le risque de récession. Pour Mohamed El Erian la probabilité d'une récession augmente. «La récession n'est pas inévitable... ce qui est inévitable est la stagflation», combinaison calamiteuse d'une stagnation de la croissance et de hausses de prix qui oblige la Fed a poursuivre ses hausses de taux directeurs.

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Poutine exige que l'Union européenne paie son gaz en roubles

Le président russe donne une semaine aux autorités du pays pour mettre en place le nouveau système en roubles. L'Allemagne a dénoncé «une rupture de contrat».

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Covid-19 : les Français peuvent enfin ôter le masque dans les transports

Métro, bus, trains, taxis... Ce lundi, le masque tombe dans les transports publics en France, ainsi que dans les avions et aéroports de l'Union européenne.

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L'Humanité

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Akleh, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
L'Humanité

Cisjordanie. La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

Israël-PalestineAl-Jazeera
Le Figaro

Affaire Jubillar : l'étrange clémence de la justice envers le codétenu du mari de la disparue

Esther PaoliniMargaux d'Adhémar

Les avocats de Cédric Jubillar s'étonnent de la libération de cet homme dangereux juste après ses fracassantes révélations, alors que la justice avait choisi de le maintenir en détention dix jours plus tôt.

Le codétenu de Cédric Jubillar serait-il la clef de l'affaire de «l'infirmière du Tarn» ou aurait-il usé d'un simple leurre afin d'être libéré ? «Marco»*, qui prétend que le mari de Delphine Jubillar lui a dévoilé le lieu où serait caché le corps de la disparue, est actuellement en liberté. Pourtant, selon nos informations, la justice avait refusé de le faire sortir dix jours avant ses révélations.

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Et pour cause : lorsque «Marco» est placé en détention dans la même prison que Cédric Jubillar, ce Corse de 37 ans dispose déjà d'un casier judiciaire bien chargé. Trafic d'armes, recel de vol, violences… Ainsi qu'une peine de 15 ans de prison pour «viol» et «actes de torture et de barbarie». Durant les vingt dernières années de sa vie, cet homme en a passé seize en prison.

Détenu particulièrement signalé

En septembre 2020, il est de nouveau condamné à un an de prison ferme, avec mandat d'arrêt, pour «outrage» et «menace de mort» sur des agents pénitentiaires. Cette condamnation se fait par défaut, puisqu'il ne se présente pas à son procès.

Arrêté par Interpol au Portugal en juillet 2021, le fugitif est rapatrié en France puis incarcéré à la maison d'arrêt de Toulouse Seysses, le 2 août 2021. Il est placé en quartier d'isolement, comme Cédric Jubillar, avec le statut D.P.S, c'est-à-dire «détenu particulièrement signalé». Son jugement par défaut est annulé, mais il reste sous le coup d'un mandat d'arrêt, dans l'attente d'un nouveau procès le 23 septembre 2021.

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Ce jour-là, les parties civiles demandent finalement un renvoi. En attendant, les juges estiment que «Marco» doit rester derrière les barreaux. Dans sa décision, consultée par Le Figaro, le tribunal correctionnel indique que, compte tenu des «très incertaines garanties de représentation du prévenu», de «ses antécédents pour avoir tenté d'influer sur le cours normal de la justice» et de «sa dangerosité passée», un contrôle judiciaire ou une assignation à résidence avec surveillance électronique seraient des mesures «insuffisantes». Autrement dit, au vu de son profil inquiétant, il doit rester en détention provisoire.

«Il a monnayé sa libération»

Seulement cinq jours plus tard, le détenu signale avoir des informations importantes à transmettre sur l'affaire Jubillar. Cette déclaration est prise très au sérieux, car son voisin de cellule n'est autre que le principal suspect : Cédric Jubillar se trouve dans la cellule numéro 10 et «Marco» dans la cellule numéro 9. Auditionné, cet homme affirme que l'artisan lui aurait avoué avoir tué son épouse et l'avoir enterrée dans une ferme de Cagnac-les-Mines récemment incendiée. Il soutient aussi que des proches ont été mis dans la confidence, dont sa nouvelle compagne, Séverine L. Juste après son audition, le 4 octobre 2021, la demande de remise en liberté du confident du peintre-plaquiste est acceptée.

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Contactée par Le Figaro, Me Emmanuelle Franck, l'un des conseils de Cédric Jubillar, dit être «convaincue que cet homme a monnayé sa libération» : «juste après être sorti de prison, entre le 5 octobre et le 15 décembre [date du placement en garde à vue de Séverine L. NDLR], ce codétenu rend régulièrement des comptes aux gendarmes, leur rapportant notamment les propos de Séverine». Le 18 novembre, «Marco» bénéficiera ensuite d'une nouvelle faveur, puisque son ancienne peine sera absorbée par sa nouvelle condamnation, de sorte qu'il puisse effectuer le reste à l'extérieur, sous bracelet électronique. Deux semaines plus tôt, cette mesure était pourtant qualifiée d'«insuffisante» par ce même tribunal.

Face aux soupçons, le procureur de la République de Toulouse Samuel Vuelta-Simon a tenu à rappeler qu'aucun arrangement n'a été conclu avec «Marco». Dans un communiqué du 13 mai, il soutient que l'intéressé était «libérable dès le lendemain» de son audition avec les enquêteurs, date qui correspondait à la «fin de sa peine». «Le témoin n'a ni demandé ni obtenu de faveur en échange de sa déposition, pas plus qu'elle ne lui a été promise», a-t-il insisté.

*Surnom.

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Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises

Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

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Disparue depuis 2019, la jeune Wissem a été retrouvée

La jeune femme aurait reconnu se prostituer depuis sa disparition en juillet 2019 à l'âge de 16 ans.

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Le Figaro

Finistère: trois membres d'une même famille meurent emportés par une vague

Les trois victimes seraient une femme de 33 ans, son compagnon, âgé d'une cinquantaine d'années, et un garçon de 12 ans. Les trois corps ont été repêchés dans la soirée après des recherches intensives.

Trois membres d'une même famille sont morts jeudi soir après avoir été emportés par une vague alors qu'ils étaient en train de pêcher sur une digue.

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Selon le journal Le Télégramme, le drame s'est déroulé à Plogoff, dans le Cap Sizun, près de la pointe du Raz, dans le Finistère. Les trois victimes seraient une femme de 33 ans, son compagnon, âgé d'une cinquantaine d'années, et un garçon de 12 ans. Les trois corps ont été repêchés dans la soirée après des recherches intensives. Le couple avait été récupéré vers 19 heures 30 en arrêt cardiorespiratoire mais les secouristes ne sont pas parvenus à les ranimer, a précisé à l'AFP le directeur de cabinet du préfet, David Foltz. Le corps sans vie de l'enfant a été repêché peu après 22 heures.

Forte houle

Il était environ 18 heures 40, soit un peu plus d'une heure avant la marée haute, à Pors-Loubous. La mer à cet endroit, situé à quelques kilomètres de la pointe du Raz, était agitée par une forte houle mais la météo n'était pas défavorable, a précisé une porte-parole de la préfecture maritime. Une lame a soudain emporté les trois personnes sur la digue. «Ils ont été emportés vers le large», a expliqué le directeur de cabinet. Des témoins ont immédiatement prévenu les secours et d'importants moyens ont été déployés, notamment trois hélicoptères, ainsi que des moyens de la SNSM (secours en mer) et des pompiers.

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La famille vivait à Audierne, non loin de là, selon David Foltz. Une enquête devrait être ouverte vendredi et les témoins seront entendus, a-t-il ajouté. Toujours selon le journal, «trois autres enfants de la même famille, qui se trouvaient à proximité, ont été témoin de la scène. Ils ont été pris en charge pas les pompiers et transportés à l'hôpital en état de choc.» Ils ne se trouvaient pas sur la digue.

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Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

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Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway

En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.

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Le Figaro

Cette mystérieuse épidémie de «variole du singe» transmise d’homme à homme en Europe

Marc Cherki

DÉCRYPTAGE - Les premières contaminations entre humains hors d’Afrique ont été détectées en Grande-Bretagne.

La Grande-Bretagne reste aux avant-postes de la surveillance des nouvelles maladies. Comme avec la mise en garde sur le variant Alpha du Covid-19, ce sont les autorités de santé publique outre-Manche qui ont donné l’alerte sur la variole du singe (ou orthopoxvirose simienne), avec un bilan qui monte aujourd’hui à quelques dizaines de personnes touchées dans une poignée de pays.

La maladie semble moins grave que la variole, éradiquée de la planète en 1980, mais elle lui ressemble par des signes cliniques. Après une forte fièvre, de nombreux boutons apparaissent sur le corps, comme lors d’une varicelle. Mais dans une grande proportion des cas, la maladie guérit toute seule. Toutefois, les deux souches du virus, l’une originaire d’Afrique de l’ouest et l’autre d’Afrique central, peuvent être fatales dans 1 % à 10 % des cas, selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

Une situation inhabituelle

Le Royaume-Uni a pris la question très au sérieux, avec neuf cas confirmés au total, dont deux cas autochtones, sans lien avec une personne qui rentre d’Afrique. Le Portugal a confirmé cinq cas, l’Espagne en suspecte une vingtaine, l’Italie en a déclaré un, les États-Unis en ont confirmé un, le Canada deux. Un premier cas suspect a été signalé en France, en Île-de-France, a alerté la Direction générale de la Santé.

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«Il semble que ce soit la première fois que des transmissions interhumaines, comme les cas autochtones décrits en Grande-Bretagne, sont constatées hors d’Afrique. Cette situation est inhabituelle et elle demande d’être vigilant», prévient le Dr Eric d’Ortenzio, médecin et épidémiologiste à l’ANRS-MIE, l’agence chargée de la recherche sur les maladies infectieuses émergentes. Cette vigilance serait d’autant plus cruciale que «tant que l’on ne connaît pas encore le mode de transmission réel des cas actuels, s’il s’agit d’une contamination par contact de la peau, des muqueuses ou par voie aérienne, il est difficile de prévoir la suite. Il va falloir calculer le R0, le fameux taux de reproduction de la maladie. Si la propagation s’effectue seulement par contact, le R0 sera certainement plus petit et le risque moins grand».

En Grande-Bretagne, les cas décrits concerneraient seulement des hommes homosexuels ou bisexuels. Et le premier malade repéré outre-Manche venait sans doute du Nigeria, où il y a déjà eu des épidémies sporadiques de la variole du singe chez l’homme, notamment en 2017.

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À l’Institut Pasteur, le Pr Antoine Gessain, directeur du département épidémiologie et virus oncogène, n’est pas inquiet: «Je ne pense pas qu’il y ait devant nous un risque pandémique de la variole du singe. Dans la majorité des cas, en particulier pour des personnes qui n’ont pas de risques de comorbidité, la maladie n’est pas grave. Les personnes guérissent naturellement si, en particulier, les risques de surinfections sont bien pris en charge. Les cas mortels documentés dans des pays africains ont concerné surtout des personnes jeunes, plutôt des enfants, qui vivaient dans des conditions difficiles.»

«Peu d’hospitalisations»

De plus, selon cet expert, le taux de mutation de la variole du singe est très faible. Ce virus à ADN «ne mute pas facilement, contrairement à celui du Sars-CoV-2 qui est un virus à ARN». Ce n’est pas la première fois que la maladie se propage hors d’Afrique, en particulier loin de la savane et des forêts humides où la maladie vit probablement de manière endémique chez des rongeurs. «En 2003, aux États-Unis, 72 enfants ont été contaminés par des chiens de prairies qui avaient eux-mêmes été infectés par des rongeurs, des rats de Gambie et des écureuils arboricoles du Ghana, en Afrique de l’Ouest. Le réservoir de contamination avait été exporté. Il n’y a pas eu un seul mort, pas de contamination interhumaine et peu d’hospitalisations avec des formes graves», ajoute le P Antoine Gessain.

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Mais ce qui est préoccupant c’est qu’il «n’existe pas de traitement spécifique contre la variole du singe», ajoute l’expert de l’Institut Pasteur. Toutefois, selon une étude publiée dans le Pnas, le journal de l’Académie des sciences des États-Unis en 2010, sur près de 1000 cas de la variole du singe entre 2005 et 2007 documentés en République démocratique du Congo, «la quasi-totalité des cas sont nés après la fin des campagnes de vaccination massives contre la variole en 1980». L’ancien vaccin, qui n’est plus obligatoire en France également depuis 1980, protège bien contre la variole du singe. L’âge des récents malades repérés en Grande-Bretagne, dans le reste de l’Europe et en Amérique du Nord n’est pas encore divulgué. Ont-ils moins de 52 ans et sont-ils trop jeunes pour n’avoir pas eu le vaccin avec son rappel dix ans après la première injection?

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«Un vaccin a déjà été autorisé par la FDA (Food and Drug Administration) aux États-Unis contre la variole du singe, rappelle le Dr Eric d’Ortenzio. Mais il n’y a pas eu encore de données dites de “phase 3” chez l’homme, c’est-à-dire des tests sur des populations importantes.» Le personnel soignant en Grande-Bretagne qui réclame le vaccin contre la variole peut l’obtenir, affirme l’agence Reuters, en citant l’Agence de santé publique britannique.

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Covid-19 : les sous-variants Ba.4 et Ba.5 pourraient mener à une reprise des contaminations en Europe

Ces sous-variants d'Omicron pourraient «entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'UE dans les semaines et mois à venir», a averti l'ECDC, vendredi.

Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal

Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Le Figaro

Éric Zemmour: «Il faut un rassemblement de toutes les droites»

Carl MeeusCharles SapinGuillame Roquette

ENTRETIEN - «Qu’est-ce qui tient le haut de la hiérarchie? Pour moi, c’est la France, sa survie», affirme l’ancien candidat à l’élection présidentielle, qui revient sur sa campagne, son opposition à Emmanuel Macron, son désaccord stratégique avec Marine Le Pen et son affrontement à venir avec Jean-Luc Mélenchon.

LE FIGARO.- Quel est le sens des candidatures Reconquête aux législatives?

Éric ZEMMOUR . - Reconquête est un nouveau parti politique, né en quatre mois, qui compte aujourd’hui 125.000 adhérents. Avoir des candidats à toutes les élections, donc aux législatives, répond à une logique politique. Après la phase d’enthousiasme et d’effervescence, vient celle de l’implantation et de l’enracinement. N’oubliez pas qu’on a tout fait très vite. Là où les autres partis mettaient dix à vingt ans pour y arriver, on n’a mis que quatre mois! Quant à moi, je ne me voyais pas rester derrière, alors que j’envoyais mes soldats au combat.

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Ma mystique bonapartiste du pont d’Arcole me poussait et me galvanisait. J’ai hésité car beaucoup de gens m’ont dit que je devais éviter une nouvelle défaite. Finalement, j’ai écouté ma première intention qui était de me présenter. Si j’ai choisi le Var (la 4e circonscription), c’est parce que tout a commencé dans ce département. J’ai fait ma première conférence littéraire à Toulon, j’y ai accueilli Marion Maréchal. Le Var a été à chaque fois une terre de prédilection de ma campagne présidentielle. Je suis un enfant de la Méditerranée, je suis proche du tempérament de ses habitants. C’est une terre profondément de droite, sociologiquement, idéologiquement de droite. Comme dans la campagne présidentielle, et surtout dans cette circonscription, je suis d’ailleurs le seul candidat de droite, héritier du RPR.

Mais quelles sont les perspectives de victoires?

Cette bataille sera difficile, comme toutes les batailles électorales. Mais je ne réfléchis pas qu’en termes de nombre d’élus. Car tout le monde sait qu’aux législatives, une autre configuration s’installe. Ceux qui ont voté pour moi, qui ont résisté à la pression terrible du vote utile, comme ceux qui n’y ont pas résisté et voulaient voter pour moi, ont des convictions chevillées au corps, rêvent d’avoir enfin des représentants qui ont le courage de défendre leurs convictions. Ils ont l’occasion de mettre du courage dans les urnes, de voter enfin pour leurs convictions, sans considération ni de vote utile, ni de vote tactique.

« Il n’est pas facile de se dire qu’on va changer la face du monde, prendre son destin en main et qu’on va défendre l’idée qu’on se fait de la France. »

Comment expliquez-vous qu’une partie des Français, selon les sondages, partagent certains de vos constats mais n’ont pas voté pour vous?

Il y a eu un avant et un après-Poutine. Je ne dis pas que je n’ai pas fait d’erreurs pendant la campagne: le jeu appelle la faute! Mais je ne crois pas que ce soient ces erreurs qui m’aient coûté le second tour. Ce qui s’est passé, c’est que les électeurs de Fillon 2017, qui voulaient voter pour moi, ont rejoint en masse le président sortant après le déclenchement de la guerre en Ukraine. C’est un électorat plutôt âgé qui a eu un réflexe légitimiste: «Même si on a des désaccords avec Macron, on ne change pas de chef dans la bataille», se sont-ils dit. Je suis donc arrivé affaibli à l’approche du premier tour, puis il y a eu ensuite l’effet du vote utile. La montée de Jean-Luc Mélenchon a fait craindre qu’il puisse être au second tour. La moitié des électeurs de Marine Le Pen a hésité entre elle et moi. Et un tiers de ses électeurs au premier tour a voté au nom du vote utile.

Mais n’y a-t-il pas, dans l’inconscient collectif, une forme de résignation, qui entraîne les Français, dont une grande part considère que vous avez raison, à ne pas voter pour vous?

C’est une analyse possible. Ce décalage entre ce que les Français pensent de l’avenir de leur pays et leur sentiment d’apathie et d’effarement face à la marche du monde. Je pense qu’ils sont aidés par les médias qui les culpabilisent de ce qu’ils pensent. Avec une efficacité redoutable, que j’avais analysée depuis vingt ans et que j’avais encore sous-estimée. Il n’est pas facile de se dire qu’on va changer la face du monde, prendre son destin en main et qu’on va défendre l’idée qu’on se fait de la France. Les résistants étaient peu nombreux en 1940.

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C’est la nature humaine. Il y a aussi les habitudes. Voici un an j’étais encore parmi vous, journaliste. Il y a six mois je n’étais pas encore candidat à la présidentielle. Les gens ont besoin de s’habituer. J’ai mis du temps à installer mes idées dans le débat public. J’ai appris que le combat électoral mettrait aussi du temps.

En 2017, Emmanuel Macron a réussi à se faire élire alors qu’il était inconnu deux ans auparavant!

Absolument! Mais il existe deux différences. En 2017, François Fillon a été abattu par ce que j’ai appelé un «putsch juridico-médiatique». Contrairement à moi, Emmanuel Macron était le candidat du système, le chéri des médias. Ce n’est pas vraiment mon cas, ça n’aura échappé à personne.

Vous aviez l’occasion de vous distinguer du discrédit moral qui pèse sur le RN à cause des prises de position passées de Jean-Marie Le Pen sur la Seconde Guerre mondiale. Mais avec la polémique autour de Vichy, vous vous retrouvez diabolisé comme lui. Reconnaissez-vous une part de responsabilité?

C’est une polémique dans laquelle j’ai été plongé en 2014 et la cour d’appel vient de me relaxer pour cette affaire. À l’époque, je ne songeais nullement à être candidat. On ne gagne jamais à se renier. Je vois le terrain idéologique comme un lieu de bataille. J’assume d’affronter le politiquement correct, contrairement à Valérie Pécresse, à tous les LR et désormais à Marine Le Pen.

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Je gagne beaucoup de batailles, même si je ne les gagne pas toutes. J’ai pensé que je pouvais imposer un sens de la nuance. Et parce que je refuse de diaboliser la France, on préfère me diaboliser. François Mitterrand, dans son entretien avec Jean-Pierre Elkabbach dit exactement ce que je dis. La preuve, en appel la justice m’a relaxé. Ce qui prouve bien que ceux qui voulaient m’associer à Pétain ont perdu. Ceux qui me traitent de pétainiste ont moralement, historiquement et désormais juridiquement tort.

Vous vous faites le chantre de l’union des droites. Est-ce toujours opportun quand les Républicains n’ont fait que 4,7 % à la présidentielle et que le RN n’en veut pas?

Je sais qu’il est de bon ton de dire, comme Christophe Guilluy, Jérôme Sainte-Marie ou Marine Le Pen, que le clivage droite-gauche n’existe plus. Les lecteurs du Figaro se rappelleront que j’en ai moi-même beaucoup parlé il y a bien longtemps. Cette histoire est aussi vieille que le clivage lui-même. Le christianisme social au XIXe siècle, déjà, s’opposait au clivage droite-gauche. Tout comme le fascisme ou le gaullisme. Dans les années 1990, on pouvait rêver d’une alliance des républicains des deux rives. J’étais très favorable à cette alliance entre les partisans du non au traité de Maastricht du côté du RPR, de l’UDF et du PS, personnifiée par Philippe Séguin, Charles Pasqua, Philippe de Villiers et Jean-Pierre Chevènement. Marine Le Pen veut la refaire, alors qu’elle n’a jamais marché d’ailleurs. Mais c’était le temps de sa jeunesse et, comme disait Marcel Proust: «L’adolescence est le seul temps où l’on ait appris quelque chose.» Il y a eu beaucoup de changement depuis cette époque. Le clivage droite-gauche existe encore et il se réinvente sans cesse: la droite défend la France et son identité, la gauche s’est entièrement, et désormais officiellement, soumise à l’islamo-gauchisme. Pour faire l’alliance entre la droite patriote et la gauche patriote, encore faut-il qu’il y ait une gauche patriote! Elle n’existe plus. Marine Le Pen a échoué à faire l’alliance de la droite patriote et de la gauche patriote. Sinon elle aurait gagné la présidentielle contre Emmanuel Macron.

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Elle a échoué parce que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon «ne l’ont pas calculée», comme disent les jeunes. Son appel à cet électorat a échoué. Parce qu’il n’y a plus de gauche patriote. Jean-Pierre Chevènement a rallié Emmanuel Macron, alors même qu’Emmanuel Macron veut un fédéralisme européen. Arnaud Montebourg, que Mme Le Pen a lourdement supplié de la rejoindre, a rallié Jean-Luc Mélenchon. Manuel Valls a rallié Emmanuel Macron. Le PS s’est soumis à Jean-Luc Mélenchon. Il n’y a plus de gauches irréconciliables. Il y a une gauche soumise à Jean-Luc Mélenchon. La seule gauche aujourd’hui. Cette gauche recouvre deux électorats qui ont voté Mélenchon au premier tour: celui de l’extrême gauche traditionnelle - les étudiants et la jeunesse précarisée - auquel s’est ajouté l’électorat musulman ; 69 % des électeurs musulmans ont voté pour lui au premier tour. Il est majoritaire en voix dans toutes les banlieues françaises.

La campagne de Jean-Luc Mélenchon a accouché d’un peuple islamo-gauchiste. Il voit déjà plus loin quand il parle de «nouveau tiers état» en évoquant ses électeurs. Il connaît son histoire de France et particulièrement celle de la Révolution. Sieyès disait: «Qu’est-ce que le tiers état? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent? Rien. Qu’est-ce qu’il veut être? Quelque chose.» Le tiers état, à l’époque, c’est le peuple français. Pour Jean-Luc Mélenchon, aujourd’hui, son électorat est un nouveau peuple. Un peuple créolisé… Il assume officiellement le grand remplacement. Marine Le Pens’aveugle en pensant qu’elle va pouvoir lui arracher des électeurs. À moins qu’elle ne renonce elle-même à défendre l’identité de la France. C’est le sens de son entretien au Figaro du 13 mai où elle dit: certes, il y a l’insécurité et l’immigration, mais il y a aussi le social. Moi, j’entends le véritable sens de cette phrase, et j’ai bien suivi sa campagne: pour elle, il y a d’abord le social. Elle met une hiérarchie, en plaçant le social avant l’identitaire. Donc, quand Marine Le Pen dit qu’il y a un véritable désaccord stratégique avec moi, elle a entièrement raison. Moi, je place la nation en premier et la solidarité s’inscrit dans ce cadre. En mettant en priorité le social, elle s’inscrit dans une philosophie politique qui s’appelle le socialisme.

Marine Le Pen ne tire-t-elle pas simplement les leçons de la présidentielle, qui a démontré que le pouvoir d’achat était le premier sujet de préoccupation des Français?

Le pouvoir d’achat est un sujet évidemment important, et même urgent puisque nous sommes en période inflationniste. Mais là, je parle du cadre dans lequel on inscrit cette urgence, donc de philosophie politique. Qu’est-ce qui tient le haut de la hiérarchie? Pour moi, c’est la France, sa survie et son identité. Pour Marine Le Pen, c’est le socialisme. En matière sociale, le discours de Marine Le Pen est d’ailleurs le même que celui de Jean-Luc Mélenchon. Que ce soit sur la retraite à 60 ans ou le retour de l’impôt sur la fortune. Mais cela n’a pas empêché Jean-Luc Mélenchon de dire durant l’entre-deux-tours: «Pas une voix pour Marine Le Pen.» Qu’est-ce que cela signifie? Que même pour lui, il y a quelque chose au-dessus de la question sociale. Une sorte de priorité inavouée. Et c’est la clé de son entente tacite avec Emmanuel Macron. Parce qu’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sont d’accord sur un point fondamental: l’avènement d’un «nouveau peuple».

« Le débat fondamental de ces dix voire vingt prochaines années est entre moi et Jean-Luc Mélenchon. »

Mélenchon parle de «tiers état». Emmanuel Macron dans son discours d’investiture ne dit pas autre chose: c’est un «nouveau président», pour un «nouveau mandat», pour un «nouveau peuple». Cela se rattache à ses propos de mai 2018 où le Président avait parlé de «nation palimpseste». Un palimpseste est une feuille dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte. C’est la phrase de Danton: «On ne détruit réellement que ce que l’on remplace.»

À vous écouter, votre véritable rival, votre négatif idéologique est Jean-Luc Mélenchon, et non Emmanuel Macron.

Le débat fondamental de ces dix voire vingt prochaines années est entre moi et Jean-Luc Mélenchon. Entre ma France et la sienne. Il le sait et je le sais: regardez notre débat de septembre. Nous avons entre nous deux véritables visions qui s’opposent. Emmanuel Macron n’est qu’une étape avant le mélenchonisme. Le chef de l’État et le chef de La France insoumise ne sont pas adversaires. Ils sont simplement décalés dans le temps. Emmanuel Macron prépare la France de Jean-Luc Mélenchon. Ils sont tous les deux pour l’avènement de ce «nouveau peuple» créolisé. Seulement, Jean-Luc Mélenchon veut en accoucher par la révolution. Quand Emmanuel Macron veut l’engendrer par attentisme et fatalisme démographique. Il y a une différence de chronologie, mais pas d’idéologie. C’est pour cela que je vais continuer à me battre et à m’opposer et à Emmanuel Macron et à Jean-Luc Mélenchon. Les Français vont rapidement comprendre ce qui se joue. Ils comprendront que les vrais enjeux politiques dépassent de loin ce qu’a été la fin de cette présidentielle.

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Mais avec qui souhaitez-vous porter ce combat? Vos propos sur Marine Le Pen tendent à rendre impossible toute alliance.D’abord avec les Français. Je n’ai pas seulement tendu la main au RN mais également aux LR. Je le répète, il faut un rassemblement de toutes les droites. Pourquoi la gauche serait-elle seule capable de s’unir? Ma volonté d’union des droites trouve une actualité brûlante avec la Nupes. Je n’ai jamais voulu d’un tête-à-tête avec le RN, je ne me reconnais pas dans cette «primaire». J’ai voulu créer une force qui agrégerait une partie de ses électeurs, une partie des LR et une partie des abstentionnistes. Cela ne veut pas dire détruire le RN, mais tenter de faire ce qu’il ne parvenait pas à faire. Un parti tribunitien comme le RN ne pourra jamais gagner l’élection présidentielle. Parce qu’enfermé dans sa logique socialiste, il refuse de parler à plusieurs catégories sociales. Quand on a une logique patriote et pas une logique socialiste, on est obligé d’admettre qu’il faut une alliance avec une partie de la bourgeoisie pour défendre la France et conquérir le pouvoir. C’est une règle immuable à gauche comme à droite. On l’a vu avec François Mitterrand à gauche, et avec la victoire de Donald Trump, de Johnson ou du Brexit à droite. Seul ce rapprochement est susceptible d’empêcher l’évolution funeste de notre pays que j’ai décrite et que nous prépare la gauche qui s’unit. Je crois que ce rapprochement ne pourra passer que par Reconquête. Les électeurs doivent se rendre compte que le parti Les Républicains est macronisé et que le Rassemblement national est socialisé.

Quand, selon vous, la recomposition politique arrivera-t-elle à maturité? Lors des prochaines européennes?

Tous les phénomènes que j’ai décrits durant la campagne présidentielle vont s’accélérer: la fédéralisation européenne, l’otanisation, l’islamisation… L’Histoire est en train de s’écrire. Les échéances électorales, et les européennes particulièrement, sont importantes pour interrompre ce cours de l’Histoire. C’est l’Histoire qui tranchera nosdésaccords politiques. Le vote pour Emmanuel Macron ralentit cette nécessaire recomposition politique: c’est un vote de «boomers» vivant dans les métropoles.

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Quand cette génération aura disparu, il ne restera plus, face à face, que le peuple islamo-gauchiste et le peuple français qui veut rester français. Le vote pour Emmanuel Macron n’aura été que le cri de Mme du Barry: «Encore un moment, monsieur le bourreau.»

Comment exister, qui plus est sans élus, ces cinq prochaines années?

J’ai posé une question importante pendant cette présidentielle et je crois avoir allumé une flamme dans la jeunesse qui s’est levée derrière moi. Lors de ce dernier meeting au Palais des sports de Paris, je leur ai demandé comment ils avaient fait avec toute la propagande médiatique et scolaire pour se trouver finalement là, à mes côtés? Leur réponse inattendue m’a fait chaud au cœur: «C’est grâce à vous!» Je crois avoir réussi à former une jeunesse dans le sens de mes convictions, de mes idées, et de ce qu’a toujours été la France. Reconquête ne sera pas uniquement un parti qui présentera des candidats aux élections. Ce sera également une école de pensée, un lieu de formation. Cela me correspond parfaitement et j’aurai à mes côtés mes vice-présidents Marion Maréchal, Nicolas Bay et Guillaume Peltier. Nous avons besoin, sur le modèle de ce qu’a inventé Ferdinand Lassalle et la social-démocratie allemande, d’un parti de masse capable d’être un espace de transmission. Chez Reconquête, nous pensons non seulement à la prochaine élection, mais à la prochaine génération.

Qu’est-ce que cette campagne vous a appris sur la France ?

J’ai touché du doigt à quel point notre pays était abîmé par l’individualisme, par la culpabilité et par le bombardement médiatique. Mais j’ai également découvert ses formidables ressources d’enthousiasme, d’espoir, de chaleur humaine, d’ironie. Le détachement, la moquerie de soi-même des Français sont restés intacts. Cette campagne m’a amené à me demander sans cesse ce qu’était finalement la politique… On m’a expliqué que cela se résumait à défendre le pouvoir d’achat.

« Les médias et mes rivaux ont fait de moi quelqu’un de brutal, dur, de sans cœur. Je ne suis rien de tout cela. »

Pour moi, la politique, c’est l’irruption de la volonté humaine dans l’Histoire. C’est tout faire pour empêcher les malheurs que notre peuple pourrait connaître. C’est pour cela que j’ai changé de métier et que je me suis engagé. Finalement, je m’en tiens à la définition de Carl Schmitt: la politique, c’est l’affrontement éternel entre l’ami et l’ennemi. Pour moi, l’ami c’est le Français. L’ennemi, c’est tout ce qui agresse, et parfois tue les Français. C’est pour cela que je suis contre la lutte des classes qui nous empêche de nous allier, qui nous oppose entre Français, qui nous détourne de l’urgence: sauver les Français en tant que peuple et en tant que nation. À Londres comme à Genève, j’ai rencontré nombre d’exilés mais parmi eux, tous ne sont pas partis pour des raisons financières. Beaucoup sont aussi partis parce qu’ils ne reconnaissaient plus la France et qu’ils en souffraient. La plus belle chose qu’ils m’aient dite: «Nous ne reviendrons que si vous êtes élu.»

Et sur vous?

J’avais pris l’habitude de prendre le temps de la réflexion. D’attendre que le temps me donne raison. Je n’ai pas pu m’appuyer sur lui pendant cette présidentielle. C’est ce qui l’a rendue encore plus difficile. Le temps pour bien réagir manque. Il y a eu d’autre part un rouleau compresseur médiatique. Les médias et mes rivaux ont fait de moi quelqu’un de brutal, dur, de sans cœur. Je ne suis rien de tout cela.

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Je voulais simplement montrer l’urgence aux Français et leur dire la politique ferme et audacieuse qu’il fallait conduire pour ne pas disparaître. Dans le contact personnel, je pense être d’une jovialité et d’une humanité qui n’ont rien à envier à d’autres. Il faudrait peut-être que je rencontre personnellement tous les Français, loin des médias!

Certaines de vos propositions comme sur les prénoms ou les réfugiés ukrainiens n’ont pas aidé. Vous assumiez d’ailleurs un temps vouloir cliver…

Accepter le clivage ne signifie pas être sans cœur! La politique a une fonction cathartique. S’affronter dans les mots permet de ne pas s’affronter dans la rue. Le refus du clivage politique rend inéluctable l’affrontement violent. Le clivage existe. On peut essayer de le nier, on peut essayer de le gommer, comme lors du débat d’entre-deux-tours. Ce n’est pas ma conception de la politique. Vous parlez de ma proposition sur les prénoms. Ce qui paraît dur aujourd’hui a été la norme durant des siècles. Voir le changement des prénoms permet de faire le bon diagnostic sur la désaffiliation française. Sur le détachement de la France d’une partie de sa population pour une autre affiliation américaine ou islamique. Ce que je veux au fond, c’est réaffilier tous les Français. Quant aux réfugiés, j’ai péché par autocensure. J’aurais dû détailler toutes les étapes de mon raisonnement. Dès le départ, j’étais pour accueillir ces réfugiés, parce qu’ils sont européens et chrétiens. Mais je ne voulais pas que me soit opposé, qu’il nous soit opposé quelques mois plus tard l’accueil d’autres réfugiés, venant d’autres pays. On nous imposerait de les accueillir aussi, même s’ils venaient d’une autre civilisation, parce que l’émotion serait la même.

Emmanuel Macron réélu pour cinq ans, Jean-Luc Mélenchon haut dans l’opinion, porté par un vote inédit des quartiers populaires issus de l’immigration. N’est-il pas déjà «trop tard», pour reprendre vos mots?

Quand j’étais écrivain et journaliste, on me qualifiait d’excessivement pessimiste. J’avais beau dire qu’il était déjà bien tard, on me répliquait qu’il fallait garder l’espérance. Maintenant que je me suis lancé dans la bataille politique, on me dit excessivement optimiste. Le temps travaille contre la France, c’est certain. Mais tant qu’on ne s’est pas battu, tant que ce n’est pas fini, tant qu’existe l’étincelle française et que nous sommes nombreux à la faire vivre, il y a une lueur d’espoir.

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L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
Le Figaro

Thierry Solère pas candidat aux législatives ?

TERMINÉ : Fin du direct le 20 mai 2022 à 04:00

Un jour avant la date limite pour le dépôt des candidatures en préfecture en vue des législatives, Franceinfo indique jeudi soir que le député LREM de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine Thierry Solère ne devrait finalement pas être prétendant à sa succession.

Alors le conseiller spécial d’Emmanuel Macron avait été investi, c’est Emmanuel Pellerin qui pourrait le remplacer. Ce dernier aurait même déposé jeudi sa candidature au nom du parti présidentiel. Si la cause de ce retrait n’est pas révélée, l'information judiciaire ouverte depuis 2019 à l’encontre de Thierry Solère et la mise en examen de celui-ci a pu précipiter cette stratégie.

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Législatives : l’infirmière ayant jeté des projectiles sur la police investie suppléante par LFI

Farida Chikh, une soignante condamnée à une amende avec sursis pour avoir notamment adressé des doigts d'honneur à des policiers lors d'une manifestation, sera suppléante sur une liste France insoumise dans le Val-de-Marne, a annoncé la députée du département Mathilde Panot sur son compte Twitter.

La soignante avait été interpellée en juin 2020 durant une manifestation de soignants en pleine pandémie de Covid-19. Elle avait jeté des projectiles et fait des doigts d'honneur en direction de la police.

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Le Pen trouve «anormale» l'absence de gouvernement

Marine Le Pen a jugé jeudi «anormal» que le président Emmanuel Macron n'ait pas encore désigné de gouvernement après la nomination lundi d’Élisabeth Borne au poste de première ministre, au regard des difficultés rencontrées par les Français.

«C'est particulièrement anormal lorsque l'on connaît la situation quotidienne des Français, (qui n'est) pas un long fleuve tranquille» avec notamment la hausse des prix, a affirmé sur BFMTV la finaliste de la présidentielle. «On aurait pu s'attendre à ce que le président nouvellement réélu présente immédiatement une loi à l'Assemblée nationale» en faveur du pouvoir d'achat, «c'est ce que j'aurais fait», a ajouté la responsable d'extrême droite.

Emmanuel Macron «ne fait rien, il prend son temps», selon la députée du Rassemblement national, qui juge «impardonnable de se comporter avec autant de légèreté». «Ce n'est pas quelque chose de léger quand on n'arrive pas à boucler les fins de mois».

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Roussel appelle Borne à agir sans attendre pour le pouvoir d'achat

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a appelé la nouvelle première ministre Élisabeth Borne à prendre dès à présent des mesures «radicales» pour le pouvoir d'achat, sans attendre l'issue des législatives. «Ces mesures ne peuvent pas attendre le 19 juin et l'installation de la prochaine Assemblée nationale», a-t-il écrit dans une lettre à Élisabeth Borne datée du 18 mai et rendue publique jeudi sur son compte Twitter.

«Des millions de Français souffrent depuis de longs mois et c'est dès maintenant que des décisions radicales doivent être prises», a-t-il martelé. Le projet de loi de finances rectificative destiné à adopter un paquet de mesures de soutien au pouvoir d'achat doit être présenté en Conseil des ministres à l'issue des élections législatives des 12 et 19 juin.

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Jean-Luc Mélenchon «ne sera jamais premier ministre», estime Marine Le Pen

Interrogée sur BFMTV, la candidate RN a estimé que Jean-Luc Mélenchon «ne sera jamais premier ministre», indiquant qu’il venait «mentir aux électeurs, alors qu’il sait pertinemment qu’il n’aura pas 290 députés, donc qu’il n’aura pas la majorité».

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Damien Abad: «Je reste un homme de droite mais je ne me reconnais plus dans la démarche de LR»

Le député de l’Ain annonce dans une interview exclusive au Figaro quitter sa fonction de président du groupe LR à l’Assemblée et se mettre en congés de son parti.

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Législatives : la Nupes dévoile son programme partagé de gouvernement, avec des «nuances»

La Nupes, la nouvelle alliance de la gauche en vue des législatives, a présenté jeudi un «programme partagé de gouvernement» comptant 650 mesures et quelques divergences, qui subsistent notamment sur le nucléaire ou l'Europe. Pas de «fusion idéologique» dans ce programme, a affirmé d'emblée Jean-Luc Mélenchon, qui espère devenir le prochain premier ministre en cas de victoire. «Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout», a-t-il expliqué, mais la volonté était de «faire mieux que quelques mesures, qui aurait réduit notre union à un pur cartel électoral».

Au total le programme compte 650 mesures. On y retrouve le Smic à 1500 euros net, la retraite à 60 ans, une conférence sociale sur les salaires, le blocage des prix, l'instauration de la VIe République et du référendum d'initiative citoyenne, ou la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique. La Nupes veut aussi rétablir l'ISF avec un volet climatique, investir massivement sur les énergies renouvelables, recruter et valoriser 100.000 soignants pour l'hôpital public ou abroger la loi contre le séparatisme.

Ce programme s'inscrit «dans une démarche de reparlementarisation» de la vie politique, a insisté Jean-Luc Mélenchon, par contraste avec «l'hyper présidentialisation» d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme. Au final, 33 mesures sont «en nuance», a-t-il expliqué, une façon de dire qu'elles font encore l'objet de divergences entre les partenaires. Ces désaccords seront arbitrés «par le parlement», où chaque partenaire pourra défendre ses positions.

» LIRE AUSSI - La Nupes, déjà première opposante d’Élisabeth Borne

Carole Delga fustige les «trahisons» de Rebsamen, Touraine ou Valls

La présidente PS de la région Occitanie Carole Delga a déploré jeudi les «trahisons» d'anciennes figures du PS comme François Rebsamen, Marisol Touraine ou Manuel Valls, qui se sont rapprochées du président Emmanuel Macron. «Les Français n'en veulent plus. Le dégoût qu'ils ont pour la politique, ce sont toutes ces trahisons», a-t-elle dit sur RTL, en réponse à une question sur les trois anciens ministres de François Hollande. «La question de l'éthique, de la droiture en politique, c'est une question qui me hante. J'ai décidé de m'inspirer de Jean Jaurès en relisant des articles qu'il avait écrits. C'est intéressant dans cette période de confusion», a déclaré Carole Delga, qui vient de publier «Jean Jaurès, les convictions et le courage».

Sur une éventuelle entrée au gouvernement, elle a réagi par la négative: «J'ai déjà répondu "non" pour être premier ministre, donc je lui répondrai également ''non'' pour être ministre. Je ne suis pas à vendre. Je n'approuve pas le projet d'Emmanuel Macron». Alors que son parti a signé un accord pour les élections législatives avec la France insoumise, Carole Delga s'y est opposée et soutient des candidats dissidents dans certaines circonscriptions.

Dans un communiqué, François Rebsamen, le maire de Dijon, qui avait choisi de soutenir Emmanuel Macron dès le premier tour s'est dit «fier de (son) choix, celui d'un homme de gauche, fidèle à ses convictions, mais libre et guidé uniquement par la volonté de faire réussir la France». «À force d'utiliser le mot "trahison" à tort et à travers, on le banalise, on le vide de la gravité de son sens et on en vient à reproduire les sombres heures des chasses aux sorcières», a-t-ajouté, se demandant s'il ne faudrait pas «également qualifier de "trahison" le comportement de madame Delga qui soutient des candidats dissidents à son propre parti». «À pratiquer sans retenue cette accusation, il n'y aura bientôt plus personne au Parti socialiste», a-t-il conclu.

» LIRE AUSSI - Législatives 2022 : Nupes devant Ensemble! qui garderait toutefois sa majorité, selon un sondage

Remaniement : «On ne m’a rien proposé et ça me va très bien !», confie Édouard Philippe

L’ancien premier ministre Édouard Philippe a confié au micro de France 2 qu’il n’avait pas reçu de proposition concernant un poste au gouvernement. «On ne m'a rien proposé et ça me va très bien !», assure le maire du Havre. L’ex-LR explique «être plutôt bien» là où il est. «Il y a des phases dans la vie où on est dans l'action très intense et puis il y a des phases dans la vie où on est dans la réflexion, dans l'apprentissage de nouveaux thèmes, de nouveaux sujets, de nouveaux endroits. Je suis plutôt dans cette phase-là», a-t-il dit.

» LIRE AUSSI - Notre critique du documentaire Édouard Philippe, monsieur Loyal ou futur rival? sur France 2

Pour sa première sortie, Borne invite les femmes à «rêver» et avoir «confiance» en elles

Pour son premier déplacement dans les habits de première ministre, Élisabeth Borne s'est appuyée jeudi sur son «parcours de vie difficile» pour jouer la carte de l'égalité des chances, en invitant les femmes rencontrées aux Mureaux (Yvelines) à «rêver» et avoir «confiance» en elles.

Cheffe de gouvernement depuis lundi, mais toujours à la recherche de ses ministres, Elisabeth Borne était attendue sur le casting de sa future équipe, et a d'ailleurs été assaillie de questions par la presse sur ce sujet, sans livrer en retour de détails ni sur ses intentions, ni sur le calendrier. «On prendra le temps qu'il faut pour avoir la meilleure équipe», s'est-elle contentée de répondre.

Des termes qui résonnent avec ceux du chef de l’État qui affirmait au même moment à l’Élysée que la constitution d'un gouvernement «requiert du temps, des échanges de fond (...) donc autant de temps qu'utile et nécessaire».

«On prend le temps nécessaire parce qu’on veut la meilleure équipe», explique Élisabeth Borne

En déplacement aux Mureaux, la première ministre a été assaillie de questions relatives aux noms des futurs ministres. «Nous ne sommes pas sur le perron de l’Élysée, je ne suis pas secrétaire générale de l’Élysée», a préféré répondre Élisabeth Borne.

«On est en train d’y travailler et on prend le temps nécessaire parce qu’on veut la meilleure équipe pour mettre en œuvre le projet du président la République», a-t-elle expliqué.

La composition du gouvernement prendra «autant de temps que nécessaire», annonce Emmanuel Macron

«Le travail continue de manière sérieuse, mais cela n’est pas une chose légère», a expliqué le chef d’État au micro des journalistes cet après-midi, avant de prévenir : le choix des futurs ministres prendra «autant de temps qu’utile et nécessaire».

À VOIR AUSSI - «Ne vous impatientez-pas !»: Élisabeth Borne veut «la meilleure équipe» pour son gouvernement

Damien Abad s’exprimera ce soir dans les colonnes du Figaro

«J’ai toujours pris mes responsabilités et, une fois encore, je les prendrai : avec clarté et franchise», a partagé le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, alors même que Christian Jacob exige sa démission.

Damien Abad doit quitter ses fonctions de vice-président du groupe LR à l’Assemblée

En réponse à Damien Abad, qui a «réclamé un délai supplémentaire pour attendre la composition du gouvernement» et décider de son éventuel ralliement à LREM, Christian Jacob lui a "signifié" qu’il "devait dès maintenant quitter ses fonctions de président de groupe".

Elisabeth Borne est arrivée aux Mureaux

Le premier ministre, Elisabeth Borne, est arrivé à l'instant aux Mureaux, dans les Yvelines, pour son premier déplacement. Elle a été accueillie par la députée des Yvelines, Yaël Braun-Pivet, et le maire de Poissy, Karl Olive.

Elisabeth Borne au Mureaux à 14h pour son premier déplacement comme premier ministre

Élisabeth Borne se rend jeudi après-midi aux Mureaux (Yvelines) pour son premier déplacement en tant que premier ministre, afin de rencontrer des associations œuvrant «en faveur de l'égalité des chances» et de «l'émancipation» des femmes, a indiqué Matignon. La Première ministre «est profondément attachée au fait que la République doit donner sa chance à chacune et chacun», a souligné son entourage auprès de l'AFP.

>> LIRE AUSSI - Les Mureaux, la ville préférée des politiques pour leurs visites de terrain

Attendue dans la matinée à l'Élysée, Elisabeth Borne, qui n'a toujours pas constitué son gouvernement, doit ensuite se rendre aux Mureaux à partir de 14H00. Elle y échangera avec les représentants d'associations locales et nationales «mobilisées en faveur de l'égalité des chances et de l'émancipation des jeunes filles et jeunes femmes», et avec certaines de ces dernières «bénéficiant de dispositifs d'aide à l'insertion», a précisé Matignon dans un communiqué.

Marlène Schiappa pourrait rejoindre la chaîne C8 à la rentrée

Marlène Schiappa ne sera pas candidate aux prochaines élections législatives. Mais elle pourrait participer à un autre mercato, médiatique cette fois, et débarquer sur C8, la chaîne gratuite du groupe Canal+. Voilà quelques semaines, le nom de l'ex-ministre déléguée à la Citoyenneté était régulièrement cité parmi les candidats pouvant potentiellement briguer un siège de député lors du scrutin de juin. Avant que l'intéressée indique début mai au Figaro avoir décliné plusieurs propositions.

Marlène Schiappa a visiblement des envies de reconversion. L'ex-membre du gouvernement d'Emmanuel Macron envisagerait un avenir du côté de la télévision. Selon nos informations, elle souhaiterait être aux commandes de sa propre émission de télé. Elle aurait même déjà en tête plusieurs concepts de programme TV. Dont une émission de témoignages, dans laquelle l'ex-ministre se pencherait sur les problèmes des femmes et la manière de les résoudre. Un programme serviciel, en somme. Détenue par le groupe Vivendi, la chaîne C8 ne fait pour l'heure aucun commentaire. Une source proche du dossier précise cependant que «rien n'est encore signé».

Nicolas Bay mis en examen après une plainte pour diffamation du rappeur Médine

Nicolas Bay, vice-président de Reconquête!, a été mis en examen suite à une plainte pour diffamation du rappeur havrais Médine, a-t-il indiqué mercredi 19 mai à l'AFP confirmant une information de la presse locale. L'ancien responsable du RN avait accusé le rappeur d'être proche de la «mouvance islamiste» en 2021.

Nicolas Bay avait pris pour cible Médine dans un de ses documents de campagne, à l'occasion de sa candidature aux élections régionales de mars 2021, en Normandie, sous la bannière RN. Il avait notamment reproché à la région de subventionner un documentaire consacré à la vie du rappeur, qu'il a accusé d'être «proche de la mouvance islamiste des Frères musulmans». Médine avait porté plainte dès juin 2021.

L’alliance de la gauche présente son programme

La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), alliance du Parti Socialiste, de la France Insoumise, du Parti Communiste Français et d’Europe Ecologie Les Verts présente les 650 mesures de son programme de gouvernement.

«Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon rappelle à nombre de commentateurs de la vie politique française celle d'Édith Cresson, première femme Premier ministre en 1991. Or, les circonstances sont radicalement différentes. La nomination d'Édith Cresson, une personnalité politique de premier plan, très proche du président Mitterrand, fut saluée comme un véritable événement. «La dame de France» saluait la presse nationale dithyrambique qui la comparaît parfois à une nouvelle «Jeanne d'Arc» tandis qu'un journal britannique la qualifiait «d'Edith the first».

>> LIRE NOTRE TRIBUNE - «Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»

Élisabeth Borne est-elle «première» ou «premier» ministre?

Emmanuel Macron vient de nommer Élisabeth Borne au poste de premier ministre. Que faut-il maintenant dire pour s’adresser à elle? «Madame la première ministre»? «Madame le premier ministre»? Avec la féminisation de plus en plus fréquente des titres de métier, approuvée mais non imposée par l’Académie française, l’interrogation est légitime.

>> LIRE NOTRE ARTICLE - Élisabeth Borne est-elle «première» ou «premier» ministre ?

Violences conjugales : un ex-candidat LREM plaide «un manque d’appréciation»

«J'ai pris la mesure qu'il y avait - beaucoup plus gravement que je pouvais le penser - un malentendu manifestement. Ma candidature était assimilée à celle de quelqu'un qui ne pouvait pas incarner ces valeurs-là», a expliqué Jérôme Peyrat, ex-candidat de la majorité à la députation en Dordogne auprès de nos confrères de France Bleu Périgord.

Condamné pour violence envers son ancienne compagne, il a suscité une polémique nationale. Mercredi, le délégué général de La République en marche (LREM) Stanislas Guerini, l’a défendu : «c'est un honnête homme, je ne crois pas qu'il soit capable de violences sur les femmes».

Wauquiez à la tête de LR ? «Ses qualités ne sont plus à démontrer», estime Christian Jacob

Laurent Wauquiez successeur de Christian Jacob à la tête des Républicains ,"ses qualités ne sont plus à démontrer", estime Christian Jacob sur France Info. «Mais il peut y avoir d'autres candidats. Une haie après l'autre, celle d'aujourd'hui c'est les législatives».

Il a également demandé à Damien Abas, approché par la Macronie, de «sortir de l'ambiguïté». «Il a demandé 48 heures de réflexion.Quand il y a un doute c'est qu'il n'y en a pas mais c'est à lui prendre sa décision». «Il a été tancé en réunion de groupe. L'unanimité des parlementaires lui ont dit de clarifier sa position. Il a demandé un délai de 48 heures».

Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Ils ont failli en venir aux mains. Cette rivalité est guettée de longue date au sein des équipes de Reconquête!, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Éric Zemmour. Samuel Lafont, 34 ans, est l'un des tout premiers à avoir rejoint l'ancien essayiste, à l'été 2021. En charge de la communication numérique lors de la campagne, le jeune homme issu du parti Les Républicains, passé par les rangs de la Manif pour tous, a permis à son candidat de peser, voire de supplanter tous les autres prétendants, sur la toile et les réseaux sociaux. Au cœur de la campagne, un autre «geek» est venu lui prêter main-forte. Damien Rieu, 32 ans, transfuge venu du Rassemblement national, lui aussi connu pour son activisme numérique et son efficacité sur les réseaux sociaux. Finalement chargé, pendant la campagne, de la cellule «riposte» comme des visuels de campagne.

>> LIRE NOTRE RÉCIT - Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Elisabeth Borne : «Un second choix», selon Philippe Bas

A propos de la nomination d’Elisabeth Borne comme premier ministre, le sénateur Philippe Bas sur Europe 1, a assuré : «il n'est un mystère pour personne qu'elle était un second choix pour le président», expliquant qu’il est «républicain» d’avoir félicité sa nomination se défendant de «complaisance». Il a ajouté que la France a besoin «d'autres possibilités quand les Français ne sont pas contents de leur gouvernement que de voter aux extrêmes. Une force d'opposition gaulliste, centriste de la droite républicaine est absolument nécessaire».

Salaire, voiture... Les avantages que conservent les ministres sortants et ceux qu'ils perdent

Depuis sa nomination à Matignon lundi, Élisabeth Borne s'attelle, avec Emmanuel Macron, à la formation d'un nouveau gouvernement. Sur les 40 ministres et secrétaires d'État de Jean Castex, une bonne partie devrait faire ses valises. Pour les partants, la plupart des avantages dont ils bénéficiaient en tant que ministres vont prendre fin. Seul l'ancien premier ministre Jean Castex bénéficie d'un statut plus avantageux.

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Les Français partagés sur la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon

Élisabeth Borne recueille un avis en demi-teinte auprès des Français. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 57% d'entre eux se disent satisfaits de la nomination de l'ancienne ministre du Travail comme première ministre. C'est douze points de moins qu'Édouard Philippe lors de sa désignation en 2017 (69%), compare l'étude. Si l'arrivée d'une femme à Matignon est perçue comme une bonne chose, c'est un fait secondaire pour 65% des sondés, qui considèrent que c'est la politique qu'elle conduira qui compte.

>> LIRE NOTRE SONDAGE - Les Français partagés sur la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon

Nupes devant Ensemble! qui garderait toutefois sa majorité, selon un sondage

La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) devance d'une courte tête en intentions de vote la majorité sortante lors du premier tour des législatives, mais Ensemble! garderait toutefois sa majorité au second tour, indique un sondage diffusé mercredi. Au premier tour des législatives le 12 juin, la Nupes (LFI/PS/EELV/PCF) obtiendrait 27,5% des intentions de vote, devant Ensemble! (LREM/MoDem/Horizons/Agir) qui atteindrait 27% et le Rassemblement national (21,5%), souligne le sondage de l'institut Elabe pour BFM/TV, L'Express et SFR. Les Républicains arriveraient en quatrième position (10%), devant Reconquête!, le parti d'Eric Zemmour, qui se situerait autour de 5% des intentions de vote.

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Ensemble! obtiendrait ainsi entre 290 et 330 sièges, la fourchette basse étant très proche des 289 sièges nécessaires pour disposer de la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Pour sa part, Nupes obtiendrait entre 160 et 185 sièges, alors que le RN en décrocherait entre 35 et 65, devant LR (25-30).

«Je ne suis pas à vendre», tance Carole Delga

«Jean-Luc Mélenchon a une vision de la politique que je ne partage pas», a tancé la président socialiste de la région Occitanie, Carole Delga sur RTL. «Je suis convaincue que nous devons avoir un État fort, laïc, sans aucune compromission vis-à-vis du communautarisme et je pense que l'école est une solution. Nous devons avoir une société apaisée, où la réussite passe par l'école, et une relation apaisée avec les entreprises», a-t-elle ajouté. «Nous n'avons pas assez travaillé ces dernières années. Il faut se réunir sur des axes intangibles et fondateurs avec les différentes forces de gauche, avec les intellectuels et civils de gauche qui en ont assez de Marine Le Pen et Emmanuel Macron».

A la question de savoir, si elle pouvait devenir ministre, Carole Delga a répondu sans ambages : «Non», ajoutant «je ne suis pas à vendre et je n'approuve pas le projet d'Emmanuel Macron».

Condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat (LREM) retire sa candidature

La pression était trop forte. Dans un communiqué transmis ce mercredi à l'AFP, Jérôme Peyrat (LREM) a annoncé le retrait de sa candidature pour les élections législatives dans la quatrième circonscription de Dordogne. Condamné en 2020 pour des violences conjugales sur son ancienne compagne - ayant entraîné 14 jours d'ITT -, le maire de La Roque-Gageac était sous le feu des critiques de l'opposition depuis plusieurs jours.

>> LIRE AUSSI - Législatives 2022 : condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat (LREM) retire sa candidature

Tellement, que la situation a poussé Stanislas Guerini à la faute : le patron de LREM a cru bon, pour le défendre, de se lancer dans un plaidoyer extrêmement maladroit en plein direct à la radio. «C'est un honnête homme, je ne le crois pas capable de violences sur les femmes», a-t-il expliqué dans la matinée. Une séquence immédiatement relayée par les détracteurs de la majorité présidentielle, qui l'ont jugée en décalage total avec la promesse d'Emmanuel Macron de refaire de l'égalité femmes-hommes la «grande cause» du quinquennat.

L’alliance des gauches présente son programme commun à 11h

La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), alliance du Parti Socialiste, de la France Insoumise, du Parti Communiste Français et d’Europe Ecologie Les Verts présentera son programme de gouvernement à 11h.

Marine Le Pen veut être présidente du groupe parlementaire RN à l'Assemblée nationale

Marine Le Pen a annoncé mercredi qu'elle sera présidente du groupe parlementaire du Rassemblement National, si le parti parvient à faire élire au moins 15 députés aux élections législatives, lors d'un déplacement à Saint-Dizier (Haute-Marne). «Oui je serai présidente du groupe, bien entendu», a déclaré Mme Le Pen lors d'une conférence de presse, après un bref bain de foule au milieu d'une centaine de ses partisans venus l'accueillir.

Sous les applaudissements, la candidate d'extrême-droite a pris quelques selfies avec des sympathisants de cette ville où elle a obtenu 54% des voix au second tour de la présidentielle.

Emmanuel Macron peaufine le gouvernement Borne

À leur rythme, tranquillement, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne poursuivent l’élaboration du nouveau gouvernement. Mercredi, la première ministre a consulté ses prédécesseurs à Matignon, Édouard Philippe et Bernard Cazeneuve. Elle a aussi échangé avec des cadres de la majorité, François Bayrou, Richard Ferrand, Christophe Castaner et Stanislas Guérini. Elle s’est également entretenue avec le président du Sénat Gérard Larcher, les représentants des partenaires sociaux et des associations d’élus. La veille, elle avait déjeuné pendant trois heures avec Emmanuel Macron puis dîné avec lui le soir même. Des consultations tous azimuts dans le cadre du «travail d’élaboration de l’équipe gouvernementale». Il ne faut pas se rater. Et donner corps à la promesse du chef de l’État de dérouler un «mandat nouveau».

>> LIRE NOTRE ANALYSE - Emmanuel Macron peaufine le gouvernement Borne

Bienvenue dans ce direct

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à l’actualité politique de ce jeudi 19 mai.

Thierry Solère pas candidat aux législatives ?

Un jour avant la date limite pour le dépôt des candidatures en préfecture en vue des législatives, Franceinfo indique jeudi soir que le député LREM de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine Thierry Solère ne devrait finalement pas être prétendant à sa succession.

Alors le conseiller spécial d’Emmanuel Macron avait été investi, c’est Emmanuel Pellerin qui pourrait le remplacer. Ce dernier aurait même déposé jeudi sa candidature au nom du parti présidentiel. Si la cause de ce retrait n’est pas révélée, l'information judiciaire ouverte depuis 2019 à l’encontre de Thierry Solère et la mise en examen de celui-ci a pu précipiter cette stratégie.

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Législatives : l’infirmière ayant jeté des projectiles sur la police investie suppléante par LFI

Farida Chikh, une soignante condamnée à une amende avec sursis pour avoir notamment adressé des doigts d'honneur à des policiers lors d'une manifestation, sera suppléante sur une liste France insoumise dans le Val-de-Marne, a annoncé la députée du département Mathilde Panot sur son compte Twitter.

La soignante avait été interpellée en juin 2020 durant une manifestation de soignants en pleine pandémie de Covid-19. Elle avait jeté des projectiles et fait des doigts d'honneur en direction de la police.

» LIRE AUSSI - Poursuivie pour «violences» sur des policiers, l'infirmière Farida C. jugée ce lundi 22 février

Le Pen trouve «anormale» l'absence de gouvernement

Marine Le Pen a jugé jeudi «anormal» que le président Emmanuel Macron n'ait pas encore désigné de gouvernement après la nomination lundi d’Élisabeth Borne au poste de première ministre, au regard des difficultés rencontrées par les Français.

«C'est particulièrement anormal lorsque l'on connaît la situation quotidienne des Français, (qui n'est) pas un long fleuve tranquille» avec notamment la hausse des prix, a affirmé sur BFMTV la finaliste de la présidentielle. «On aurait pu s'attendre à ce que le président nouvellement réélu présente immédiatement une loi à l'Assemblée nationale» en faveur du pouvoir d'achat, «c'est ce que j'aurais fait», a ajouté la responsable d'extrême droite.

Emmanuel Macron «ne fait rien, il prend son temps», selon la députée du Rassemblement national, qui juge «impardonnable de se comporter avec autant de légèreté». «Ce n'est pas quelque chose de léger quand on n'arrive pas à boucler les fins de mois».

» LIRE AUSSI - Les Français partagés sur la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon

Roussel appelle Borne à agir sans attendre pour le pouvoir d'achat

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a appelé la nouvelle première ministre Élisabeth Borne à prendre dès à présent des mesures «radicales» pour le pouvoir d'achat, sans attendre l'issue des législatives. «Ces mesures ne peuvent pas attendre le 19 juin et l'installation de la prochaine Assemblée nationale», a-t-il écrit dans une lettre à Élisabeth Borne datée du 18 mai et rendue publique jeudi sur son compte Twitter.

«Des millions de Français souffrent depuis de longs mois et c'est dès maintenant que des décisions radicales doivent être prises», a-t-il martelé. Le projet de loi de finances rectificative destiné à adopter un paquet de mesures de soutien au pouvoir d'achat doit être présenté en Conseil des ministres à l'issue des élections législatives des 12 et 19 juin.

» LIRE AUSSI - Emmanuel Macron peaufine le gouvernement Borne

Jean-Luc Mélenchon «ne sera jamais premier ministre», estime Marine Le Pen

Interrogée sur BFMTV, la candidate RN a estimé que Jean-Luc Mélenchon «ne sera jamais premier ministre», indiquant qu’il venait «mentir aux électeurs, alors qu’il sait pertinemment qu’il n’aura pas 290 députés, donc qu’il n’aura pas la majorité».

» LIRE AUSSI - Législatives : Jean-Luc Mélenchon n'a-t-il aucune chance de devenir premier ministre ?

À VOIR AUSSI - Législatives 2022: pour Marine Le Pen, la Nupes est une «ZAD généralisée»

Damien Abad: «Je reste un homme de droite mais je ne me reconnais plus dans la démarche de LR»

Le député de l’Ain annonce dans une interview exclusive au Figaro quitter sa fonction de président du groupe LR à l’Assemblée et se mettre en congés de son parti.

» LIRE NOTRE ENTRETIEN EXCLUSIF - Damien Abad: «Je reste un homme de droite mais je ne me reconnais plus dans la démarche de LR»

Législatives : la Nupes dévoile son programme partagé de gouvernement, avec des «nuances»

La Nupes, la nouvelle alliance de la gauche en vue des législatives, a présenté jeudi un «programme partagé de gouvernement» comptant 650 mesures et quelques divergences, qui subsistent notamment sur le nucléaire ou l'Europe. Pas de «fusion idéologique» dans ce programme, a affirmé d'emblée Jean-Luc Mélenchon, qui espère devenir le prochain premier ministre en cas de victoire. «Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout», a-t-il expliqué, mais la volonté était de «faire mieux que quelques mesures, qui aurait réduit notre union à un pur cartel électoral».

Au total le programme compte 650 mesures. On y retrouve le Smic à 1500 euros net, la retraite à 60 ans, une conférence sociale sur les salaires, le blocage des prix, l'instauration de la VIe République et du référendum d'initiative citoyenne, ou la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique. La Nupes veut aussi rétablir l'ISF avec un volet climatique, investir massivement sur les énergies renouvelables, recruter et valoriser 100.000 soignants pour l'hôpital public ou abroger la loi contre le séparatisme.

Ce programme s'inscrit «dans une démarche de reparlementarisation» de la vie politique, a insisté Jean-Luc Mélenchon, par contraste avec «l'hyper présidentialisation» d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme. Au final, 33 mesures sont «en nuance», a-t-il expliqué, une façon de dire qu'elles font encore l'objet de divergences entre les partenaires. Ces désaccords seront arbitrés «par le parlement», où chaque partenaire pourra défendre ses positions.

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Carole Delga fustige les «trahisons» de Rebsamen, Touraine ou Valls

La présidente PS de la région Occitanie Carole Delga a déploré jeudi les «trahisons» d'anciennes figures du PS comme François Rebsamen, Marisol Touraine ou Manuel Valls, qui se sont rapprochées du président Emmanuel Macron. «Les Français n'en veulent plus. Le dégoût qu'ils ont pour la politique, ce sont toutes ces trahisons», a-t-elle dit sur RTL, en réponse à une question sur les trois anciens ministres de François Hollande. «La question de l'éthique, de la droiture en politique, c'est une question qui me hante. J'ai décidé de m'inspirer de Jean Jaurès en relisant des articles qu'il avait écrits. C'est intéressant dans cette période de confusion», a déclaré Carole Delga, qui vient de publier «Jean Jaurès, les convictions et le courage».

Sur une éventuelle entrée au gouvernement, elle a réagi par la négative: «J'ai déjà répondu "non" pour être premier ministre, donc je lui répondrai également ''non'' pour être ministre. Je ne suis pas à vendre. Je n'approuve pas le projet d'Emmanuel Macron». Alors que son parti a signé un accord pour les élections législatives avec la France insoumise, Carole Delga s'y est opposée et soutient des candidats dissidents dans certaines circonscriptions.

Dans un communiqué, François Rebsamen, le maire de Dijon, qui avait choisi de soutenir Emmanuel Macron dès le premier tour s'est dit «fier de (son) choix, celui d'un homme de gauche, fidèle à ses convictions, mais libre et guidé uniquement par la volonté de faire réussir la France». «À force d'utiliser le mot "trahison" à tort et à travers, on le banalise, on le vide de la gravité de son sens et on en vient à reproduire les sombres heures des chasses aux sorcières», a-t-ajouté, se demandant s'il ne faudrait pas «également qualifier de "trahison" le comportement de madame Delga qui soutient des candidats dissidents à son propre parti». «À pratiquer sans retenue cette accusation, il n'y aura bientôt plus personne au Parti socialiste», a-t-il conclu.

» LIRE AUSSI - Législatives 2022 : Nupes devant Ensemble! qui garderait toutefois sa majorité, selon un sondage

Remaniement : «On ne m’a rien proposé et ça me va très bien !», confie Édouard Philippe

L’ancien premier ministre Édouard Philippe a confié au micro de France 2 qu’il n’avait pas reçu de proposition concernant un poste au gouvernement. «On ne m'a rien proposé et ça me va très bien !», assure le maire du Havre. L’ex-LR explique «être plutôt bien» là où il est. «Il y a des phases dans la vie où on est dans l'action très intense et puis il y a des phases dans la vie où on est dans la réflexion, dans l'apprentissage de nouveaux thèmes, de nouveaux sujets, de nouveaux endroits. Je suis plutôt dans cette phase-là», a-t-il dit.

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Pour sa première sortie, Borne invite les femmes à «rêver» et avoir «confiance» en elles

Pour son premier déplacement dans les habits de première ministre, Élisabeth Borne s'est appuyée jeudi sur son «parcours de vie difficile» pour jouer la carte de l'égalité des chances, en invitant les femmes rencontrées aux Mureaux (Yvelines) à «rêver» et avoir «confiance» en elles.

Cheffe de gouvernement depuis lundi, mais toujours à la recherche de ses ministres, Elisabeth Borne était attendue sur le casting de sa future équipe, et a d'ailleurs été assaillie de questions par la presse sur ce sujet, sans livrer en retour de détails ni sur ses intentions, ni sur le calendrier. «On prendra le temps qu'il faut pour avoir la meilleure équipe», s'est-elle contentée de répondre.

Des termes qui résonnent avec ceux du chef de l’État qui affirmait au même moment à l’Élysée que la constitution d'un gouvernement «requiert du temps, des échanges de fond (...) donc autant de temps qu'utile et nécessaire».

«On prend le temps nécessaire parce qu’on veut la meilleure équipe», explique Élisabeth Borne

En déplacement aux Mureaux, la première ministre a été assaillie de questions relatives aux noms des futurs ministres. «Nous ne sommes pas sur le perron de l’Élysée, je ne suis pas secrétaire générale de l’Élysée», a préféré répondre Élisabeth Borne.

«On est en train d’y travailler et on prend le temps nécessaire parce qu’on veut la meilleure équipe pour mettre en œuvre le projet du président la République», a-t-elle expliqué.

La composition du gouvernement prendra «autant de temps que nécessaire», annonce Emmanuel Macron

«Le travail continue de manière sérieuse, mais cela n’est pas une chose légère», a expliqué le chef d’État au micro des journalistes cet après-midi, avant de prévenir : le choix des futurs ministres prendra «autant de temps qu’utile et nécessaire».

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Damien Abad s’exprimera ce soir dans les colonnes du Figaro

«J’ai toujours pris mes responsabilités et, une fois encore, je les prendrai : avec clarté et franchise», a partagé le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, alors même que Christian Jacob exige sa démission.

Damien Abad doit quitter ses fonctions de vice-président du groupe LR à l’Assemblée

En réponse à Damien Abad, qui a «réclamé un délai supplémentaire pour attendre la composition du gouvernement» et décider de son éventuel ralliement à LREM, Christian Jacob lui a "signifié" qu’il "devait dès maintenant quitter ses fonctions de président de groupe".

Elisabeth Borne est arrivée aux Mureaux

Le premier ministre, Elisabeth Borne, est arrivé à l'instant aux Mureaux, dans les Yvelines, pour son premier déplacement. Elle a été accueillie par la députée des Yvelines, Yaël Braun-Pivet, et le maire de Poissy, Karl Olive.

Elisabeth Borne au Mureaux à 14h pour son premier déplacement comme premier ministre

Élisabeth Borne se rend jeudi après-midi aux Mureaux (Yvelines) pour son premier déplacement en tant que premier ministre, afin de rencontrer des associations œuvrant «en faveur de l'égalité des chances» et de «l'émancipation» des femmes, a indiqué Matignon. La Première ministre «est profondément attachée au fait que la République doit donner sa chance à chacune et chacun», a souligné son entourage auprès de l'AFP.

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Attendue dans la matinée à l'Élysée, Elisabeth Borne, qui n'a toujours pas constitué son gouvernement, doit ensuite se rendre aux Mureaux à partir de 14H00. Elle y échangera avec les représentants d'associations locales et nationales «mobilisées en faveur de l'égalité des chances et de l'émancipation des jeunes filles et jeunes femmes», et avec certaines de ces dernières «bénéficiant de dispositifs d'aide à l'insertion», a précisé Matignon dans un communiqué.

Marlène Schiappa pourrait rejoindre la chaîne C8 à la rentrée

Marlène Schiappa ne sera pas candidate aux prochaines élections législatives. Mais elle pourrait participer à un autre mercato, médiatique cette fois, et débarquer sur C8, la chaîne gratuite du groupe Canal+. Voilà quelques semaines, le nom de l'ex-ministre déléguée à la Citoyenneté était régulièrement cité parmi les candidats pouvant potentiellement briguer un siège de député lors du scrutin de juin. Avant que l'intéressée indique début mai au Figaro avoir décliné plusieurs propositions.

Marlène Schiappa a visiblement des envies de reconversion. L'ex-membre du gouvernement d'Emmanuel Macron envisagerait un avenir du côté de la télévision. Selon nos informations, elle souhaiterait être aux commandes de sa propre émission de télé. Elle aurait même déjà en tête plusieurs concepts de programme TV. Dont une émission de témoignages, dans laquelle l'ex-ministre se pencherait sur les problèmes des femmes et la manière de les résoudre. Un programme serviciel, en somme. Détenue par le groupe Vivendi, la chaîne C8 ne fait pour l'heure aucun commentaire. Une source proche du dossier précise cependant que «rien n'est encore signé».

Nicolas Bay mis en examen après une plainte pour diffamation du rappeur Médine

Nicolas Bay, vice-président de Reconquête!, a été mis en examen suite à une plainte pour diffamation du rappeur havrais Médine, a-t-il indiqué mercredi 19 mai à l'AFP confirmant une information de la presse locale. L'ancien responsable du RN avait accusé le rappeur d'être proche de la «mouvance islamiste» en 2021.

Nicolas Bay avait pris pour cible Médine dans un de ses documents de campagne, à l'occasion de sa candidature aux élections régionales de mars 2021, en Normandie, sous la bannière RN. Il avait notamment reproché à la région de subventionner un documentaire consacré à la vie du rappeur, qu'il a accusé d'être «proche de la mouvance islamiste des Frères musulmans». Médine avait porté plainte dès juin 2021.

L’alliance de la gauche présente son programme

La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), alliance du Parti Socialiste, de la France Insoumise, du Parti Communiste Français et d’Europe Ecologie Les Verts présente les 650 mesures de son programme de gouvernement.

«Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon rappelle à nombre de commentateurs de la vie politique française celle d'Édith Cresson, première femme Premier ministre en 1991. Or, les circonstances sont radicalement différentes. La nomination d'Édith Cresson, une personnalité politique de premier plan, très proche du président Mitterrand, fut saluée comme un véritable événement. «La dame de France» saluait la presse nationale dithyrambique qui la comparaît parfois à une nouvelle «Jeanne d'Arc» tandis qu'un journal britannique la qualifiait «d'Edith the first».

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Élisabeth Borne est-elle «première» ou «premier» ministre?

Emmanuel Macron vient de nommer Élisabeth Borne au poste de premier ministre. Que faut-il maintenant dire pour s’adresser à elle? «Madame la première ministre»? «Madame le premier ministre»? Avec la féminisation de plus en plus fréquente des titres de métier, approuvée mais non imposée par l’Académie française, l’interrogation est légitime.

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Violences conjugales : un ex-candidat LREM plaide «un manque d’appréciation»

«J'ai pris la mesure qu'il y avait - beaucoup plus gravement que je pouvais le penser - un malentendu manifestement. Ma candidature était assimilée à celle de quelqu'un qui ne pouvait pas incarner ces valeurs-là», a expliqué Jérôme Peyrat, ex-candidat de la majorité à la députation en Dordogne auprès de nos confrères de France Bleu Périgord.

Condamné pour violence envers son ancienne compagne, il a suscité une polémique nationale. Mercredi, le délégué général de La République en marche (LREM) Stanislas Guerini, l’a défendu : «c'est un honnête homme, je ne crois pas qu'il soit capable de violences sur les femmes».

Wauquiez à la tête de LR ? «Ses qualités ne sont plus à démontrer», estime Christian Jacob

Laurent Wauquiez successeur de Christian Jacob à la tête des Républicains ,"ses qualités ne sont plus à démontrer", estime Christian Jacob sur France Info. «Mais il peut y avoir d'autres candidats. Une haie après l'autre, celle d'aujourd'hui c'est les législatives».

Il a également demandé à Damien Abas, approché par la Macronie, de «sortir de l'ambiguïté». «Il a demandé 48 heures de réflexion.Quand il y a un doute c'est qu'il n'y en a pas mais c'est à lui prendre sa décision». «Il a été tancé en réunion de groupe. L'unanimité des parlementaires lui ont dit de clarifier sa position. Il a demandé un délai de 48 heures».

Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Ils ont failli en venir aux mains. Cette rivalité est guettée de longue date au sein des équipes de Reconquête!, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Éric Zemmour. Samuel Lafont, 34 ans, est l'un des tout premiers à avoir rejoint l'ancien essayiste, à l'été 2021. En charge de la communication numérique lors de la campagne, le jeune homme issu du parti Les Républicains, passé par les rangs de la Manif pour tous, a permis à son candidat de peser, voire de supplanter tous les autres prétendants, sur la toile et les réseaux sociaux. Au cœur de la campagne, un autre «geek» est venu lui prêter main-forte. Damien Rieu, 32 ans, transfuge venu du Rassemblement national, lui aussi connu pour son activisme numérique et son efficacité sur les réseaux sociaux. Finalement chargé, pendant la campagne, de la cellule «riposte» comme des visuels de campagne.

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Elisabeth Borne : «Un second choix», selon Philippe Bas

A propos de la nomination d’Elisabeth Borne comme premier ministre, le sénateur Philippe Bas sur Europe 1, a assuré : «il n'est un mystère pour personne qu'elle était un second choix pour le président», expliquant qu’il est «républicain» d’avoir félicité sa nomination se défendant de «complaisance». Il a ajouté que la France a besoin «d'autres possibilités quand les Français ne sont pas contents de leur gouvernement que de voter aux extrêmes. Une force d'opposition gaulliste, centriste de la droite républicaine est absolument nécessaire».

Salaire, voiture... Les avantages que conservent les ministres sortants et ceux qu'ils perdent

Depuis sa nomination à Matignon lundi, Élisabeth Borne s'attelle, avec Emmanuel Macron, à la formation d'un nouveau gouvernement. Sur les 40 ministres et secrétaires d'État de Jean Castex, une bonne partie devrait faire ses valises. Pour les partants, la plupart des avantages dont ils bénéficiaient en tant que ministres vont prendre fin. Seul l'ancien premier ministre Jean Castex bénéficie d'un statut plus avantageux.

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Les Français partagés sur la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon

Élisabeth Borne recueille un avis en demi-teinte auprès des Français. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 57% d'entre eux se disent satisfaits de la nomination de l'ancienne ministre du Travail comme première ministre. C'est douze points de moins qu'Édouard Philippe lors de sa désignation en 2017 (69%), compare l'étude. Si l'arrivée d'une femme à Matignon est perçue comme une bonne chose, c'est un fait secondaire pour 65% des sondés, qui considèrent que c'est la politique qu'elle conduira qui compte.

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Nupes devant Ensemble! qui garderait toutefois sa majorité, selon un sondage

La Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) devance d'une courte tête en intentions de vote la majorité sortante lors du premier tour des législatives, mais Ensemble! garderait toutefois sa majorité au second tour, indique un sondage diffusé mercredi. Au premier tour des législatives le 12 juin, la Nupes (LFI/PS/EELV/PCF) obtiendrait 27,5% des intentions de vote, devant Ensemble! (LREM/MoDem/Horizons/Agir) qui atteindrait 27% et le Rassemblement national (21,5%), souligne le sondage de l'institut Elabe pour BFM/TV, L'Express et SFR. Les Républicains arriveraient en quatrième position (10%), devant Reconquête!, le parti d'Eric Zemmour, qui se situerait autour de 5% des intentions de vote.

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Ensemble! obtiendrait ainsi entre 290 et 330 sièges, la fourchette basse étant très proche des 289 sièges nécessaires pour disposer de la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Pour sa part, Nupes obtiendrait entre 160 et 185 sièges, alors que le RN en décrocherait entre 35 et 65, devant LR (25-30).

«Je ne suis pas à vendre», tance Carole Delga

«Jean-Luc Mélenchon a une vision de la politique que je ne partage pas», a tancé la président socialiste de la région Occitanie, Carole Delga sur RTL. «Je suis convaincue que nous devons avoir un État fort, laïc, sans aucune compromission vis-à-vis du communautarisme et je pense que l'école est une solution. Nous devons avoir une société apaisée, où la réussite passe par l'école, et une relation apaisée avec les entreprises», a-t-elle ajouté. «Nous n'avons pas assez travaillé ces dernières années. Il faut se réunir sur des axes intangibles et fondateurs avec les différentes forces de gauche, avec les intellectuels et civils de gauche qui en ont assez de Marine Le Pen et Emmanuel Macron».

A la question de savoir, si elle pouvait devenir ministre, Carole Delga a répondu sans ambages : «Non», ajoutant «je ne suis pas à vendre et je n'approuve pas le projet d'Emmanuel Macron».

Condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat (LREM) retire sa candidature

La pression était trop forte. Dans un communiqué transmis ce mercredi à l'AFP, Jérôme Peyrat (LREM) a annoncé le retrait de sa candidature pour les élections législatives dans la quatrième circonscription de Dordogne. Condamné en 2020 pour des violences conjugales sur son ancienne compagne - ayant entraîné 14 jours d'ITT -, le maire de La Roque-Gageac était sous le feu des critiques de l'opposition depuis plusieurs jours.

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Tellement, que la situation a poussé Stanislas Guerini à la faute : le patron de LREM a cru bon, pour le défendre, de se lancer dans un plaidoyer extrêmement maladroit en plein direct à la radio. «C'est un honnête homme, je ne le crois pas capable de violences sur les femmes», a-t-il expliqué dans la matinée. Une séquence immédiatement relayée par les détracteurs de la majorité présidentielle, qui l'ont jugée en décalage total avec la promesse d'Emmanuel Macron de refaire de l'égalité femmes-hommes la «grande cause» du quinquennat.

L’alliance des gauches présente son programme commun à 11h

La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES), alliance du Parti Socialiste, de la France Insoumise, du Parti Communiste Français et d’Europe Ecologie Les Verts présentera son programme de gouvernement à 11h.

Marine Le Pen veut être présidente du groupe parlementaire RN à l'Assemblée nationale

Marine Le Pen a annoncé mercredi qu'elle sera présidente du groupe parlementaire du Rassemblement National, si le parti parvient à faire élire au moins 15 députés aux élections législatives, lors d'un déplacement à Saint-Dizier (Haute-Marne). «Oui je serai présidente du groupe, bien entendu», a déclaré Mme Le Pen lors d'une conférence de presse, après un bref bain de foule au milieu d'une centaine de ses partisans venus l'accueillir.

Sous les applaudissements, la candidate d'extrême-droite a pris quelques selfies avec des sympathisants de cette ville où elle a obtenu 54% des voix au second tour de la présidentielle.

Emmanuel Macron peaufine le gouvernement Borne

À leur rythme, tranquillement, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne poursuivent l’élaboration du nouveau gouvernement. Mercredi, la première ministre a consulté ses prédécesseurs à Matignon, Édouard Philippe et Bernard Cazeneuve. Elle a aussi échangé avec des cadres de la majorité, François Bayrou, Richard Ferrand, Christophe Castaner et Stanislas Guérini. Elle s’est également entretenue avec le président du Sénat Gérard Larcher, les représentants des partenaires sociaux et des associations d’élus. La veille, elle avait déjeuné pendant trois heures avec Emmanuel Macron puis dîné avec lui le soir même. Des consultations tous azimuts dans le cadre du «travail d’élaboration de l’équipe gouvernementale». Il ne faut pas se rater. Et donner corps à la promesse du chef de l’État de dérouler un «mandat nouveau».

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Bienvenue dans ce direct

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à l’actualité politique de ce jeudi 19 mai.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

L'Humanité

« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

cinémaIsraël-Palestine
L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

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Le Figaro

Mort de Vangelis, compositeur grec de la BO des Chariots de feu et de Blade Runner

Olivier Nuc

DISPARITION - Musicien et compositeur, Vangelis avait composé la bande originale de nombreux films hollywoodiens. Il s'est éteint à 79 ans.

Né Evángelos Odysséas Papathanassíou le 29 mars 1943 en Grèce, Vangelis a été l'un des pionniers de la musique électronique dans les années 1970. Multiprimé pour les musiques de film qu'il a composées, le musicien s'est éteint à l'âge de 79 ans, a annoncé jeudi le premier ministre grec.

Il avait été consacré en 1981 lors de la Cérémonie des Oscars pour la musique du film Les Chariots de feu, réalisé par le Britannique Hugh Hudson. Son thème ample et majestueux sera maintes fois repris, notamment par la publicité, aussi bien pour une chaîne de restauration rapide américaine, un constructeur automobile, mais aussi la Croix-Rouge. Vingt ans plus tard, il signera le thème de la Coupe du monde de football, qui se déroulera en Corée du Sud et au Japon.

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Né le 29 mars 1943 à Volos, dans la région de la Thessalie, il est derrière un piano dès l'âge de 4 ans. Au début des années 1960, il intègre un orchestre de jazz qui connaîtra le succès sous le nom de The Firminx. Mais c'est à Paris, à la suite des événements de mai 1968, qu'il compose son premier tube, Rain &Tears, avec le groupe Aphrodite's Child, avec le chanteur Demis Roussos qui poursuivra une belle carrière en France. Les paroles de la chanson sont signées Boris Bergman, qui deviendra le collaborateur d'Alain Bashung une dizaine d'années plus tard. Le groupe se sépare en 1972, et Vangelis termine seul la conception de l'album 666, disque phare du rock qu'on dit alors progressif.

Musiques abyssales et spatiales

Très vite, la musique de films devient son activité principale, toujours à Paris. La première réalisation pour laquelle il compose en 1970 est Sex Power, du journaliste Chapier. Il collabore étroitement avec le documentariste Frédéric Rossif l'année suivante. En 1972, il sort un premier album solo, Fais en sorte que ton rêve soit plus long que la nuit. Deux ans plus tard, le groupe britannique Yes lui propose de remplacer le pianiste virtuose Rick Wakeman, parti tenter l'aventure solo. Vangelis décline la proposition, préférant développer ses projets propres. Cela ne l'empêche pas de s'installer à Londres où il compose la matière de quatre albums solo produits sous le seul nom Vangelis.

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Son sacre à la cérémonie des Oscars de 1982, lors de laquelle William Hurt recueille le trophée à sa place, lui ouvre en grand les portes de Hollywood. Il devient le collaborateur fétiche de Ridley Scott, qui lui offre la partition de Blade Runner la même année. Dix ans plus tard, les deux hommes travailleront sur 1492, récit de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. Il compose le score de Lune de Fiel pour Roman Polanski en 1993, avant de se retirer de la musique de film.

Il y reviendra avec l'Américain Oliver Stone en 2004 et le film Alexandre, qui sera largement récompensé. Il a fait partie du jury du Festival de Cannes de 1991, sous la présidence de Roman Polanski, année où Barton Fink des frères Coen remporta la palme d'or. Son travail de précurseur sur les machines dans les années 1970 a fait de ce musicien grec à la carrière internationale un des pionniers mondiaux de la musique électronique, au même titre que Jean-Michel Jarre, Kraftwerk ou Klaus Schulze.

Eurovision : Kalush Orchestra dévoile son clip tourné dans les ruines et les décombres

Inspiré de récits de guerre, le film met en avant des femmes militaires et des enfants. Il a été filmé dans les villes dévastées par les frappes russes, notamment Boutcha et Irpin.

La pianiste Valentina Lisitsa joue dans les ruines de Marioupol, «libérée» par les Russes

L'Ukrainienne pro-Poutine s'est produite dans la ville occupée à l'occasion des célébrations du 9 mai, en interprétant pour les habitants «délivrés» des airs du répertoire soviétique.

L'Italie défend l'inscription de l'opéra au patrimoine immatériel de l'Unesco

Monteverdi, Verdi, Puccini... Rome a déposé un dossier de candidature pour la reconnaissance de l'art lyrique italien par l'organisation des Nations unies.

Le Figaro

Arnaud Desplechin: «Ma famille voit mes films et ne m’en dit rien avec bienveillance»

ENTRETIEN - De retour dans sa ville natale de Roubaix, le réalisateur signe l’un de ses films les plus bouleversants: Frère et Sœur.

Avec Frère et Sœur, Arnaud Desplechin est de retour à Roubaix, sa ville natale, et dans la famille Vuillard. Ni tout à fait la même que celle de Rois & Reine et d’Un conte de Noël. Ni tout à fait une autre. Le cinéaste recentre cette fois le récit sur la haine entre Alice (Marion Cotillard) et son frère Louis (Melvil Poupaud).

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LE FIGARO. - Frère et Sœur est-il une variation à partir d’Un conte de Noël ?

Arnaud DESPLECHIN. - Les prémices de l’intrigue sont les mêmes. Une sœur déteste son frère. Dans Un conte de Noël, il s’agissait d’Élisabeth (Anne Consigny) et de Henri (Mathieu Amalric). Mais ce film n’est que digression. L’histoire d’amour de Chiara Mastroianni a autant de valeur que le cancer de Junon, la mère. Frère et Sœur va au contraire tout droit, ramasse tout. J’avais laissé Elisabeth sur un balcon dans un happy end un peu forcé, sans la soulager vraiment de son chagrin. Je voulais trouver une solution, la délester de sa haine.

Frère et Sœur est un film sur une haine incestueuse, comme il existe un amour incestueux. On ne connaît pas véritablement les raisons de la haine entre Alice et Louis…

Oui, c’est un amour incestueux qui s’est transformé en haine. Alice en est sidérée, elle est perdue. Il faut l’aider. Je sème quelques indices. Dans la scène de la loge, quand on demande à Alice ce que son frère lui a fait, elle montre le livre de Louis et dit: «Il m’a volé mon nom». C’est aussi simple que ça. Cette réplique suffirait.

Le film affronte la perte des parents, une chose que je ne suis pas capable de penser

Vous semblez avoir grandi dans une famille aimante, entouré d’un frère et de deux sœurs. Pourquoi une telle obsession pour les névroses familiales sinon de la conjuration?

Une journaliste m’a dit: «Je suis enfant unique et j’ai vécu ça.» Je lui ai demandé comment elle avait pu vivre ça en étant fille unique. Les gens me parlent d’eux en voyant le film. Ma famille est beaucoup plus apaisée que les Vuillard. Je n’ai pas vécu toutes leurs péripéties mais je connais leurs sentiments. Je les ai traversés sur un mode mineur. Alors oui, je les conjure. Mes deux parents sont en vie, ce qui est une chance incroyable. Le film affronte la perte des parents, une chose que je ne suis pas capable de penser. La fiction permet ainsi de me confronter à plein de choses qui me terrifient.

Vos parents ont-ils vu Frère et Sœur ?

Non, pas encore. À leur âge, ils ont d’autres soucis mais ils doivent être terrifiés à l’idée que j’ai réalisé un nouveau film sur la famille Vuillard. Quand ils voient Un conte de Noël, ils ne m’en parlent pas. Ils sourient, ils essayent d’avoir l’air digne. Ils sont sans doute très embarrassés.

Votre mère se contente de vous dire qu’elle trouve Catherine Deneuve très bien dans le rôle de la mère?

Oui. Un jour, elle m’a quand même fait remarquer que tous les personnages de mère dans mes films sont traités durement. Je lui ai répondu: «Ma chère maman, je trouve que ça marche mieux en fiction.» Il y a tellement de héros qui ont de bons rapports avec leur fils qu’il fallait bien que j’invente quelque chose de différent. Je lui ai dit: «Excuse-moi si tu payes l’addition.» Elle m’a avoué que ce n’était pas facile, ce que je veux bien reconnaître. Je ne sais plus qui a dit ou écrit: «C’est un grand malheur que d’avoir un enfant écrivain.»

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Ou cinéaste…

Oui. Un de mes amis disait aussi que quand on a Kafka dans sa famille, à un moment on reçoit la lettre au père et ça ne fait pas plaisir. Un père de fiction qui est un peu son vrai père aussi.

Et vos frères et sœurs?

Ils ont le même rapport à mes films que mes parents. Ils les voient et ne m’en disent rien avec bienveillance. Et on passe à autre chose.

Les livres de Louis blessent fortement Alice. Elle a essayé de les faire interdire, en vain. Cela rappelle certains procès en littérature. Ou celui que Marianne Denicourt, votre ancienne compagne, vous a intenté en 2006 pour atteinte à sa vie privée à travers le personnage de Nora dans Rois & Reine… Son avocat vous traitait de «vampire créateur», «récidiviste»

Bien sûr. Je le visitais déjà dans la scène du procès dans Tromperie, dont le thème central est d’ailleurs le vampirisme. Sa femme et sa maîtresse font ce reproche au personnage de Denis Podalydès. Ce n’est pas une manière de le revendiquer ni de l’assumer, c’est comme ça. Quand j’écris, quand je filme, je me sers de moi. Comme Philip Roth. Ou comme les acteurs à qui on demande de se servir de ce qu’ils sont et de leur vécu. C’est la moindre des politesses de faire pareil. Nolens volens, mes proches, les gens que je connais et que je fréquente apparaissent plus ou moins dans mes films. Cela provoque des situations conflictuelles, dramatiques ou burlesques. Certains croient se reconnaître à l’écran, d’autres m’en veulent de trop apparaître, et d’autres encore de ne pas y être. Ces malentendus sont inévitables.

Mon but avec ce dernier film est de réparer la vie. La vie n’est pas bien faite, elle est maladroite. C’est très orgueilleux mais la puissance du cinéma, de la fiction le permet.

Marianne Denicourt s’est vengée à travers un livre, Mauvais génie. Vous l’avez lu?

Bien sûr que non. Je suis la dernière personne qui pourrait avoir un avis objectif sur le livre. Je me suis réjoui qu’il existe parce que c’est toujours bien que les livres existent.

Le tribunal a débouté Marianne Denicourt mais a reconnu que vous aviez pu manquer aux «exigences de délicatesse». Un artiste doit-il se soucier d’être délicat?

Dans Frère et Sœur, Louis, quand on lui demande pourquoi il ne veut plus enseigner, répond qu’il ne veut pas vivre dans un monde de retenue. Philip le dit de manière différente dans Tromperie. Une brutalité est nécessaire pour que du spectacle arrive. Mon but avec ce dernier film est de réparer la vie. La vie n’est pas bien faite, elle est maladroite. C’est très orgueilleux mais la puissance du cinéma, de la fiction le permet. Le spectacle sert à faire ce qu’on ne sait pas faire dans la vie. Je pense avec Truffaut que la vie est un peu surestimée et que les films sont un peu sous-estimés.

À cause de cette absence de retenue, vous devez vous brouiller avec pas mal de monde…

Pas spécialement. Je connais peu de monde, je vis un peu comme un ours. Je n’ai pas beaucoup d’occasions de me disputer.

Êtes-vous en froid avec Mathieu Amalric, votre alter ego dans tous vos films jusqu’en 2017 et Les Fantômes d’Ismaël ?

Certainement pas. Dans Roubaix, une lumière, le personnage est un commissaire algérien. Pour Tromperie, Denis Podalydès le premier m’a demandé pourquoi je ne prenais pas Mathieu. Mathieu, je le vois en Zuckerman, le double de fiction de Philip Roth. Là, il fallait Philip. Je suis toujours jaloux quand je vois Mathieu dans les films des autres. Je le trouve merveilleux, je me dis alors que je n’ai pas su le filmer et qu’il faut qu’on refasse un film ensemble. Mais pour Frère et Sœur, j’avais envie de voir Melvil Poupaud en Louis. Melvil jouait Ivan, le petit frère dans Un conte de Noël. Ou pour prendre un film que j’ai vu douze mille fois, Conte d’été de Rohmer, dans lequel je l’ai tant aimé. Il n’est plus du tout le même homme, il a gagné en maturité. Avec Mathieu, j’embrasse parfois un ton plus proche de la comédie. Là on est dans un autre régime, la perte d’un enfant est un deuil sans fin. Melvil donne une vérité plus sombre au film. Mathieu est par ailleurs très occupé par la réalisation de ses films. Il se revendique aujourd’hui d’abord cinéaste. Je suis tellement encombrant, il faut bien que je lui laisse de la place.

Bio express

31 octobre 1960:naissance à Roubaix.

1992:La Sentinelle.

1996:Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle).

2000:Esther Kahn.

2004:Rois et reine.

2008: Un conte de Noël.

2013:Jimmy P.

2014: Trois souvenirs de ma jeunesse.

2017:Les Fantômes d’Ismaël.

2019: Roubaix, une lumière.

2021: Tromperie.

2022: Frère et sœur, et plusieurs épisodes de la seconde saison de la série En thérapie.

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Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

La nomination d'Élisabeth Borne à Matignon et les futures législatives étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Agnès Verdier-Molinié, directrice générale de la Fondation Ifrap. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Nicolas Barotte, correspondant «Défense», de Manon Malhère, journaliste au service Économie, et de Claire Conruyt, journaliste au service Politique.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?», «Quelles doivent être ses priorités économiques ?», et «Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?»

Élisabeth Borne : pourquoi y a-t-il plus de critiques venant de la gauche que de la droite ?

Nommée lundi, la nouvelle première ministre a soulevé une bronca dans une partie de l'opposition. Alors que son profil social était mis en avant par les partisans du président de la République, la gauche et en premier lieu Jean-Luc Mélenchon sont montés au front pour railler le bilan économique d'Élisabeth Borne, ministre pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Elle est parvenue à faire passer des réformes que la droite n'avait pas pu enclencher.

Quelles doivent être ses priorités économiques ?

Alors que s'ouvre un nouveau quinquennat, le gouvernement, qui n'est pas encore nommé, devra faire face à une multitude de défis économiques. À commencer par la question de la hausse des prix et donc du pouvoir d'achat qui a marqué la campagne électorale, avec le début de la guerre en Ukraine. Car Emmanuel Macron l'a promis ces dernières semaines : de premières mesures pour garantir le niveau de vie des Français seront votées dès le début de la nouvelle législature.

Emmanuel Macron est-il assuré d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale ?

À un peu plus de trois semaines des prochaines législatives, toutes les forces politiques se mettent en ordre de marche. À commencer par la majorité rassemblée derrière la bannière «Ensemble» et qui doit apporter une assise parlementaire à Emmanuel Macron pour qu'il mène à bien son programme. Si le président de la République est quasiment assuré de l'obtenir, la prochaine chambre devrait être plus qu'agitée avec les possibles groupes de la NUPES et du RN.

» Voir l'émission du mardi 17 mai :

Quand Mélenchon téléphone au président du Medef pour lui demander son avis

Lors du confinement, le chef des Insoumis a passé un coup de fil à Geoffroy Roux de Bézieux pour connaître sa position sur le recours aux nationalisations et aux réquisitions pour faire face à la crise.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

À Paris, Anne Hidalgo s'attaque aux libertés fondamentales

ENQUÊTE - Bien que la liberté d'aller et venir soit une liberté fondamentale et inaliénable, Anne Hidalgo veut mettre les Parisiens et les banlieusards au pas et … à vélo.

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REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

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L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

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Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

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Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

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Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

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À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

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Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

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À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

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Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

Jean-Pierre Chevènement: «En Ukraine, une escalade du conflit est tout à fait possible»

Alexandre Devecchio

GRAND ENTRETIEN - L’ancien ministre de la Défense, qui s’est personnellement impliqué en faveur d’une solution négociée entre Moscou et Kiev en 2014, analyse les conséquences du conflit entre la Russie et l’Ukraine.

LE FIGARO. - Avez-vous été surpris par l’invasion de l’Ukraine par la Russie? Vous avez longtemps soutenu un rapprochement entre l’Europe et la Russie, n’avez-vous pas sous-estimé le danger représenté par Poutine?

Jean-Pierre CHEVÈNEMENT. - J’ai été surpris, oui, parce que cette décision est tellement contraire aux intérêts de la Russie, tellement contraire à la réalité de ce qu’on peut observer en Ukraine, que je n’imaginais pas que Vladimir Poutine allait prendre une décision aussi fatale et si contraire aux engagements qu’il avait pris par ailleurs. Donc oui, j’ai été surpris, mais je ne regrette nullement d’avoir cherché à éviter une telle issue. Tout le sens de mon engagement a été de prévenir l’évolution d’un conflit, provisoirement et mal gelé à travers les accords de Minsk, en une guerre chaude. Je pensais possible de l’éviter, les accords de Minsk étaient un bon chemin, mais il faut rappeler que ces accords prévoyaient l’octroi de libertés culturelles et administratives aux régions de l’est de l’Ukraine et particulièrement aux oblasts de Donetsk et de Louhansk. Cet accord a été rejeté dans les faits par les Ukrainiens eux-mêmes, qui voulaient inverser la séquence, récupérer d’abord leurs frontières et ensuite seulement organiser un référendum interne. Les Russes, naturellement, entendaient que ce référendum intervint d’abord, puis la récupération par l’Ukraine de sa frontière avec la Russie. Donc on a fait du sur-place pendant sept ans, et une guerre à bas bruit s’est perpétuée, ce qui a fini par une agression russe caractérisée contre l’Ukraine.

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Que faut-il faire maintenant?

La priorité aujourd’hui consiste à obtenir un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes de l’Ukraine, ou en tout cas de toute la partie de l’Ukraine qui, incontestablement, est une nation que les Russes vont bien devoir être amenés à reconnaître. La Russie n’est plus l’hyper puissance qu’elle a été à l’époque soviétique. C’est toujours difficile l’effondrement d’un empire, d’autant qu’avant l’empire soviétique, il y avait l’Empire russe. Cet écroulement a été l’effet d’une triple signature, celle des trois présidents de la Russie - Eltsine -, de l’Ukraine - Koutchma - et de la Biélorussie - Chouchkievitch. Cette décision de dissolution de l’URSS, outre qu’elle était illégale, car elle ne pouvait pas être prise par seulement trois des quinze républiques concernées, n’a été possible que par la démission de Gorbatchev en décembre 1991. C’est à partir de ce moment-là seulement que l’Ukraine est devenue une nation indépendante. Alors on peut regretter que l’indépendance de l’Ukraine ait été mentalement construite contre la Russie, mais il faut bien reconnaître que les Russes n’ont pas facilité les choses, et les Ukrainiens, plus ou moins armées par les Américains, ont bâti en l’espace d’une dizaine d’années une force militaire respectable.

Doit-on continuer à armer les Ukrainiens? Croyez-vous à la défaite de la Russie et à l’éventuelle chute du régime de Poutine?

Le régime intérieur de la Russie, c’est d’abord l’affaire de la Russie. Il n’appartient pas aux puissances extérieures de se fixer des buts de politique intérieure. Il est clair que Vladimir Poutine a commis une gravissime erreur, c’est à lui d’en tirer les conséquences. Mais l’idée d’une «victoire» mérite d’être creusée: victoire de qui? De l’Ukraine? Ou des États-Unis? L’Ukraine aspire évidemment à être libérée et on comprend le désir des Ukrainiens de voir les troupes russes quitter l’Ukraine. Mais le désir des Américains, c’est d’affaiblir la Russie, c’est de la ramener au rang d’une puissance à vocation régionale. C’était l’objectif que s’était fixé M. Brzezinski au début des années 1990 en disant que pour affaiblir la Russie il fallait transformer l’Ukraine en une sorte de bastion antirusse. Il a d’ailleurs changé d’avis et, à la fin de sa vie, il prônait un régime de neutralité à l’autrichienne. Il y a certainement à Washington des gens qui déclarent vouloir la victoire jusqu’au dernier Ukrainien mais, à travers elle, un affaiblissement décisif de la Russie. Mais tous ne pensent pas ainsi. Bien sûr, la Russie ne peut plus être la puissance qu’elle a été jadis, mais elle reste une puissance, moins par sa population que par son étendue et sa présence sur quasiment tous les théâtres. C’est ce qui légitime que la Russie reste membre permanent du conseil de sécurité.

La France a dû accepter de se séparer d’une terre, l’Algérie, qui était au cœur de l’empire colonial français, et renoncer à un fantasme impérial. Ce qui est demandé à la Russie aujourd’hui, c’est la même chose

Poutine est-il prêt à faire des concessions?

Il faut que les Russes acceptent de reconnaître ce qui est pour eux difficile, c’est-à-dire la réalité d’une Ukraine indépendante, d’une nation ukrainienne distincte de la leur, et il faut qu’ils acceptent de ne plus être l’hyperpuissance qu’ils ont été. Le parallèle avec l’Algérie à la fin des années 1950 me paraît pédagogique: la France a dû accepter de se séparer d’une terre qui était au cœur de l’empire colonial français, et renoncer à un fantasme impérial. Ce qui est demandé à la Russie aujourd’hui, c’est la même chose: l’Ukraine appartenait à la Russie depuis 1654 et voilà que cette séparation est intervenue en 1991 ; ce n’est pas évident pour les Russes. Il faut toujours se rappeler que la Russie, c’est le pays des quatre mers: la Baltique, la mer Noire, la mer Blanche, et la Caspienne. L’Ukraine s’est ajoutée par elle-même au XVIIe siècle à ce noyau initial, puis les cosaques ukrainiens ont conquis l’étendue de la Sibérie jusqu’au Pacifique, donc nous avons un État composite qui s’est encore étendu au XIXe siècle en Asie centrale. La Russie doit rétropédaler, accepter non seulement l’indépendance des nouvelles républiques mais accepter cette indépendance qui lui coûte plus que tout, celle de l’Ukraine. Je crois que, de ce point de vue là, Vladimir Poutine a trois décennies de retard. Il m’arrive de dire que c’est le sang qui n’a pas coulé en 1989-1991 qui coule aujourd’hui.

Que pensez-vous de l’action d’Emmanuel Macron sur cette question?

Il est l’un des rares dirigeants occidentaux à avoir compris qu’il fallait maintenir la communication avec la Russie et l’amener à évoluer sur des bases plus raisonnables. La France a quand même pris l’initiative du format de Normandie. J’ai moi-même rencontré à l’époque (5 mai 2014) Vladimir Poutine pour mettre l’affaire sur les rails. Emmanuel Macron, dès son élection de 2017, a repris cette idée d’un dialogue direct avec Vladimir Poutine en l’invitant à Versailles. Il l’a invité ensuite à Brégançon, s’attirant de nombreuses critiques de tous les gens qui voient l’avenir dans leur rétroviseur, mais c’était une vision tout à fait prémonitoire. Et il va bien falloir sortir de cette guerre. Pour cela, il faut des acteurs diplomatiques imaginatifs. La France est reconnue comme un acteur indépendant mais ami des États-Unis. Elle peut faire beaucoup pour aider la Russie et l’Ukraine à trouver une solution, qui passe évidemment par un retrait des troupes russes et par la résorption des contentieux entre la Russie et l’Ukraine, c’est-à-dire essentiellement la Crimée, le Donbass, et le statut de neutralité.

Rien ne se fera sans les États-Unis. D’autant que l’Europe semble divisée.

La France est le seul pays qui, dans cette affaire, manifeste une certaine indépendance, prend des initiatives, essaie de trouver des issues. Mais chacun sait que ce sont les États-Unis qui viennent de mettre 40 milliards de dollars sur la table pour armer l’Ukraine. La France, avec les Européens, peut jouer un rôle de médiation. Encore faudrait-il naturellement que les Européens se retrouvent sur la même ligne. Ce n’est pas vraiment le cas: il y a les partisans d’une ligne modérée, il y a ceux qui sont sur une ligne très proche des États-Unis - je pense à la Grande-Bretagne, aux pays Baltes, à la Pologne, à la Finlande, à la Suède. Et puis il y a les pays hésitants, nuancés ; je pense à l’Allemagne. M. Scholz a bien du mérite à diriger une coalition aussi disparate avec des Verts qui se révèlent très jusqu’au-boutistes, les libéraux qui sont sur une ligne plus réaliste, et puis le SPD qui est lui-même assez divisé, avec une aile gauche qui s’inscrit dans la tradition de Willy Brandt, d’Egon Bahr et de Gerhard Schröder, et une aile plus dure qui rejoint la position de la CDU-CSU. Le rôle de la France est donc aussi d’amener les Européens à converger. L’intérêt de l’Europe, c’est de stabiliser la situation entre l’Ukraine et la Russie et de faire en sorte que s’établisse un équilibre de sécurité durable en Europe. Faute de quoi, nous irons vers des dérapages majeurs.

Une escalade du conflit me paraît possible si les Russes sont mis dans une situation où ils franchiraient ce seuil fatidique. Mais j’espère qu’il y a encore assez de bon sens chez les dirigeants russes pour l’éviter, car l’abandon du tabou nucléaire serait une première depuis Hiroshima

Une escalade du conflit vous paraît-elle possible?

Ça me paraît possible si les Russes sont mis dans une situation où ils franchiraient ce seuil fatidique. Mais j’espère qu’il y a encore assez de bon sens chez les dirigeants russes pour l’éviter, car l’abandon du tabou nucléaire serait une première depuis Hiroshima, même si ça revêt une forme différente. Beaucoup de gens ne semblent pas réaliser que c’est possible. Mais c’est parfaitement possible parce que les armes ont elles-mêmes évolué. Même la France, à un moment, a conçu des bombes à neutrons tout en disant le contraire. Et la doctrine américaine de riposte graduée fait appel à des armes de théâtre. Si les Allemands achètent des F35 américains aujourd’hui, c’est parce que les F35 sont équipés pour porter des bombes gravitationnelles qui sont aussi des bombes atomiques. Ces armes existent, elles peuvent donc être employées.

Macron s’est prononcé en faveur d’une révision des traités européens et notamment d’un possible abandon du vote à l’unanimité des États membres…

Cette question mérite d’être débattue. Vous avez vu que, aussitôt, treize pays se sont manifestés pour déclarer que cette proposition était prématurée, donc nous sommes loin de l’unanimité qui serait nécessaire pour avancer sur ce chemin. Je vois mal comment la France, membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU, pourrait s’accommoder d’un vote à la majorité qualifiée sur les questions de politique étrangère.

Il a aussi proposé de créer une nouvelle institution dont l’Ukraine pourrait faire partie, une communauté politique européenne…

Il est difficile d’assigner à l’Ukraine une place particulière dans la construction de l’identité européenne tant qu’on n’y verra pas plus clair sur les questions de sécurité collective et d’équilibre européen de sécurité. La question ukrainienne percute complètement la question de la sécurité européenne et de l’établissement d’une paix durable en Europe. A priori je ne suis pas du tout hostile à la création de cette confédération que François Mitterrand avait évoquée sous d’autres formes, puisqu’il y incluait la Russie. Il faut tenir la balance égale entre les composantes de l’ex-Union soviétique pour ne pas jouer l’un contre l’autre et favoriser des surenchères proeuropéennes ou antirusses. L’inclusion de l’Ukraine va de soi si on accepte de penser l’avenir de celle-ci comme celui d’une nation indépendante, démocratique, se gouvernant par elle-même comme elle l’entend et respectée par toutes les nations du monde et notamment sa plus proche voisine, la Russie.

L’idée d’un rapprochement entre l’Europe et la Russie reste tout à fait pertinente parce que, au fond, les Européens ont des intérêts communs : préserver la paix sur leur continent et exister dans la compétition mondiale de manière autonome par rapport à des sources de production américaines ou chinoises

L’idée d’un rapprochement entre l’Europe et la Russie, notamment pour peser face aux États-Unis et à la Chine, n’est-elle pas désormais utopique?

Elle reste tout à fait pertinente parce que, au fond, les Européens ont des intérêts communs: préserver la paix sur leur continent et exister dans la compétition mondiale de manière autonome par rapport à des sources de production américaines ou chinoises. Prenons l’exemple des batteries, des composantes électroniques, du spatial: l’Europe a une vocation à l’autonomie, c’est ce qu’a marqué le président Macron à juste titre. Et j’espère que le travail se fait dans ce sens à Bruxelles, que M. Thierry Breton fait ce qu’il faut pour que ces objectifs d’autonomie technologique soient réellement atteints. Il faudra que la nouvelle Assemblée nationale se saisisse de ces questions. Ce ne sont pas des questions qui n’appartiennent qu’au Parlement européen. Pour l’essentiel, ce sont les parlements nationaux qui doivent être capables de se saisir de ces questions vitales.

Refondation républicaine, le nouveau mouvement que vous avez lancé, espère être représenté à l’Assemblée nationale. Quel rôle comptez-vous y jouer?

Nous n’aspirons, cela va sans dire, à aucun rôle hégémonique, mais nous croyons à la force des idées. Nous croyons que l’animation du débat auquel nous pouvons contribuer fera progresser des idées comme la réindustrialisation de la France et de l’Europe. Nous nous intéressons aux questions comme la résorption de notre déficit commercial, comment remédier au fait que nous avons 100.000 bébés de moins depuis dix ans. Toutes questions qui sont évoquées ici ou là, notamment au Commissariat général au Plan, mais qui n’ont pas été traitées politiquement. Sur beaucoup de sujets nous pensons pouvoir faire vivre l’idée républicaine.

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Ça n’a pas toujours été facile de trouver un accord mais le résultat est quand même là. Il est positif et le bon grain germera, il faut l’espérer, d’autant plus qu’il n’y a pas d’autre espoir à l’horizon. Nous avons choisi une voie difficile mais c’est la seule praticable.

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L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
Le Figaro

La météo du vendredi 20 mai : climat aride dans le Sud et Centre-Est, orages dans le Nord-Ouest

Le Figaro

Le temps reste très lourd et chaud ce vendredi, avec des températures toujours très élevées au Sud et dans le Centre-Est, ainsi que des orages toujours violents le matin sur la partie nord-ouest.

Les orages persistent ce vendredi matin, entre les Pays de la Loire, la Normandie, l'Île-de-France et les Hauts-de-France, selon La Chaîne Météo *. Ils s'accompagnent, pour la plupart de ces régions, de précipitations brutales, rendant les routes très glissantes. Pour la zone centre-est du pays, la chaleur ne faiblit pas et les températures atteignent toujours des records pour la saison.

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Les orages seront dus à de hautes pressions, provoquant une vague de courant froid dans le nord de la France. De fortes rafales soufflent aussi au niveau de la frontière avec la Belgique. Les températures sont élevées sur la partie sud-est du pays, notamment, tandis qu'elles sont plus douces sur la zone nord-ouest, rafraîchie par la perturbation orageuse.

La météo dans votre région

Dans le Nord-Ouest, le risque d'orage réapparaît, entre les Pays de la Loire et la Normandie et s'accompagne de précipitations fortes. Le ciel est couvert dans l'ouest de la Bretagne, sans pour autant d'orage. La météo s'améliore dans la journée, avec le retour par intermittence du soleil. Les températures seront pourtant plus douces dans l'après-midi, avec entre 20 et 23°C.

Entre l'Ile-de-France et la Seine-Maritime, de violents orages éclatent le matin, rendant l'atmosphère lourde et tropicale. De la pluie tombe localement, sous forme d'averses. Le risque d'orage s'amplifie à la mi-journée, avant de laisser la place au soleil sur le reste de la journée. Si les températures sont déjà élevées le matin, elles restent dans la normale dans la journée, entre 23 et 25°C.

Dans les Hauts-de-France, le ciel est nuageux le matin et le temps plutôt doux, avant que les orages n'éclatent vers midi. De grosses précipitations arrivent brutalement de 11 à 15h, accentuées par un vent très puissant, en particulier en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. En fin d'après-midi, le risque d'orage s'estompe puisque la dégradation se déplace vers la Belgique, où ils sont plus intenses dans la soirée.

Dans le sud de la Loire, la météo reste très estivale et le soleil domine, malgré quelques nuages. Les températures ne diminuent pas, et sont déjà élevées dans la nuit et au lever du jour. Dans la vallée du Rhône, le vent du sud est très chaud. Les températures oscillent entre 28 et 33°C dans le Sud-Ouest. Pour ce qui concerne le Centre-Est et les plaines en Alsace, les maximales atteignent 30 à 34°C, un chiffre record qui concerne par exemple Clermont-Ferrand et Saint-Etienne. Quelques orages peuvent éclater en altitude dans la soirée, mais le risque est moindre sur le reste de la région.

Dans le Sud-Est, le vent souffle fort sur les côtes, et rend plus supportables les températures. En revanche, elles sont très élevées à l'intérieur des terres, notamment dans la basse vallée du Rhône, où elles grimpent à 31 voire 34°C, renforcées par un soleil culminant.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du mardi 17 mai : la chaleur s'accentue sur les trois quarts du pays

La météo estivale s'intensifie sur une majorité du pays, marqué par un soleil omniprésent et des températures toujours en hausse, en particulier dans les régions du nord de la Loire.

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Météo dimanche 15 mai : forte chaleur, mais gare aux orages

Alors que le soleil brille sur une majeure partie de la France samedi, le temps sera plus mitigé dimanche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse par l'Ouest.

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La météo du mercredi 18 mai : apogée du dôme de chaleur sur une large majorité du pays

La journée promet d'être ensoleillée et la plus chaude de la semaine ce mercredi. Néanmoins, des orages violents sont attendus dans le Nord-Ouest.

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L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

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El País (ESP)

En marcha por la Ruta del Rueda, mucho más que vino

CASTILLA Y LEÓN

Bodegas con galerías subterráneas, el impresionante meandro del Duero en Castronuño, el patrimonio histórico de Tordesillas o Madrigal de las Altas Torres, una caminata entre Medina del Campo, Rueda y La Seca, y las delicias de maestros de los quesos y las harinas

La conocida como la Ruta del Vino de Rueda no es solo Rueda y su conocido vino blanco de uva verdejo. Es mucho más que una ruta enológica y un lugar concreto: es un viaje por el tiempo y el espacio de buena parte de Castilla y León. Este recorre las provincias de Ávila, Segovia y Valladolid; acoge 46 monumentos declarados bienes de interés cultural y ofrece interesantes espacios en los que poder disfrutar de la flora y fauna de la zona, además de practicar toda clase de actividades en la naturaleza.

Para empezar, el vino

La ruta agrupa treinta bodegas y viñedos visitables, unas auténticamente tradicionales y otras rabiosamente modernas, y un notable patrimonio gastronómico para disfrutar de los platos de la cocina castellana de siempre o de las más vanguardistas creaciones culinarias. La Ruta del Vino de Rueda la integran e impulsan 150 socios entre bodegas, restaurantes, alojamientos singulares, productores artesanos… todos apoyados por el Ministerio de Industria, Comercio y Turismo que busca fomentar el turismo de calidad en parte de esa España vaciada que, sobre todo, es una España por descubrir.

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Los itinerarios posibles son muchos. Nosotros en esta ocasión iniciaremos el recorrido visitando una de las bodegas más emblemáticas de esta denominación de origen: Bodegas Campo Elíseo, en La Seca (Valladolid), un pueblo que, como muchos otros de la zona, es un verdadero hormiguero, pues está perforado por decenas de kilómetros de galerías y cuevas naturales utilizadas durante siglos como almacenes, despensas y también, claro está, como bodegas. Campo Elíseo es un proyecto de los reconocidos enólogos François Lurton y Danny y Michel Rolland. Está situada en una casa solariega del siglo XVIII que esconde un dédalo de túneles y pasadizos escavados a diez metros bajo tierra donde se elaboran y reposan algunos de sus mejores vinos. Francisco González, director de recepción de Campo Eliseo, nos ilustra sobre la introducción de la uva verdejo en España, algo que se produjo en el siglo XI procedente del norte de África. También nos cuenta que en los últimos 30 o 40 años ha habido un cambio tremendo en la elaboración técnica de los vinos, aunque apostilla: “Los vinos lo que requieren, más que técnica, es paciencia”.

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La idea general que se tiene de los Rueda es que son blancos frutales y frescos; algo que, sin dejar de ser cierto, no es toda la verdad. Porque ahora, bajo esta denominación de origen castellanoleonesa, se elaboran muchos otros tipos de vino: espumosos, rosados, tintos y blancos muy elaborados, complejos o peculiares. Entre los menos conocidos, aunque tradicionalmente elaborados desde hace siglos en estas tierras, están los conocidos como vinos pálidos y dorados, célebres en época de los Reyes Católicos, y actualmente revitalizados por bodegas como De Alberto, en Serrada (Valladolid). Obtenidos a partir de la uva verdejo y palomino fino, tienen una crianza biológica u oxidativa, dando lugar a vinos parecidos a los finos y olorosos jerezanos. Su mayor peculiaridad es que parte de su crianza tiene lugar dentro de damajuanas (grandes garrafas de vidrio), donde pasan muchos meses expuestos al sol y al rigor de las altas y bajas temperaturas castellanas.

En lo que en la zona se conoce como la milla de oro de la ruta —Rueda, La Seca y Serrada—, se suceden multitud de interesantes bodegas modernas. Una de las más significativas, sin duda, es Finca Montepedroso, de la familia Martínez Bujanda. Aquí, además de visitar sus viñedos e instalaciones bodegueras, también se puede disfrutar de una interesante cata.

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Naturaleza y actividades al aire libre

La naturaleza y las actividades al aire libre son otros de los atractivos de la Ruta del Vino de Rueda. A su paso por la localidad vallisoletana de Castronuño, el Duero, dentro de la reserva natural de Castronuño-Vega del Duero, crea el segundo mayor meandro de Europa; una curva acuática festoneada por una tupida vegetación de ribera en la que habita una rica avifauna para deleite de curiosos y amantes de las aves. En el mirador del Duero de Castronuño quizá salga al paso algún poeta que, sobre la marcha, recite versos descriptivos y enaltecedores de los muchos atractivos de la zona.

Junto con el avistamiento de aves, las rutas a pie, en bicicleta o a caballo son otras de las muchas posibilidades de la zona. Una de las más características es la que une Medina del Campo, Rueda y La Seca y que, a lo largo de unos 40 kilómetros, discurre por un espectacular paisaje de viñedos, castillos y tierras de pastoreo y cultivo. En la zona existen agencias especializadas en ecoturismo —como Buteo— que proponen interesantes planes para sacar el máximo partido a los atractivos ambientales de este itinerario.

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Historia, arte y cultura a cada paso

La Ruta del Vino de Rueda atesora uno de los más llamativos y notables patrimonios histórico-artístico-culturales de Castilla y León y de España. Tordesillas y su deslumbrante monasterio de Santa Clara y las Casas del Tratado, donde España y Portugal se repartieron los mares del mundo en el siglo XV; Medina del Campo, con su imponente castillo de la Mota; Olmedo y su Parque Temático del Mudéjar de Castilla y León

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También Madrigal de las Altas Torres, en Ávila, declarada en septiembre de 2020 como bien de interés cultural, con categoría de conjunto histórico. Esta villa medieval conserva magníficos restos de su antigua muralla mudéjar; el monasterio de Nuestra Señora de Gracia, el Palacio Real de Juan II y casa natal de Isabel la Católica; ruinas del convento agustino de Extramuros; la iglesia de Santa María del Castillo; el hospital de la Purísima Concepción… Visitar, por ejemplo, el Palacio de Juan II, actualmente convento de las Agustinas de Nuestra Señora de Gracia, es penetrar en una cápsula del tiempo de hace más de 500 años. Un impresionante claustro gótico; el Salón de Embajadores, hoy refectorio del monasterio, donde tuvieron lugar –en 1476– las primeras Cortes de Castilla presididas por los Reyes Católicos; la habitación en la que nació Isabel la Católica… Todo aparece prácticamente intacto (artesonados, suelos, mobiliario…) gracias a los desvelos y cuidados de las 12 religiosas que están a cargo de estos incomparables y bastante desconocidos tesoros de la historia de España.

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Dos de las mejores opciones para alojarse en este viaje son el parador de Tordesillas y la Posada de Isabel de Castilla, antigua gran casa de labranza situada en Madrigal de las Altas Torres.

Artesanos y artistas del paladar

Como dice Cristina Solís, gerente de la Ruta del Vino de Rueda: “Aparte de mucha historia, en estas extensas tierras de cereales, ovejas, vides y gentes austeras, además de bodegas, lo que tampoco nos faltan son maestros de la gastronomía y artesanos de las harinas y los quesos”. El viajero puede conocer innovadores artesanos en el muy desconocido mundo del afinado de quesos, como Miguel Ángel Cruz. Después de recorrer medio mundo aprendiendo los secretos de hacer que un gran queso se convierta en algo todavía más especial decidió crear Cheesemonger y tratar y envejecer este manjar en las profundidades de las galerías subterráneas características de estos lugares.

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También hay artesanos de las harinas y las masas madre que, en pequeños pueblos o diminutas pedanías, casi deshabitadas, realizan a diario el milagro de crear reposterías del más alto nivel, como La Giralda de Castilla, en Matapozuelos (Valladolid); o panes y panetones, de una rara pureza y exquisitez, como hace Pecado Artesano en Gomeznarro.

Por lo que respecta a la oferta gastronómica, en este viaje hay opciones para todos los gustos y bolsillos. Desde La Botica de Matapozuelos, un restaurante de cocina vanguardista con estrella Michelin, hasta maestros de la cocina y los platos más tradicionales (y asequibles) de la zona —judiones estofados; chorizo y longanizas al carbón; lechazo asado…—, como el Mesón de Pedro, también en Matapozuelos, o El Foro en Rueda; pasando por clásicos de siempre como La Mejillonera en Medina del Campo.

A menos de dos horas en coche de Madrid, uno puede sumergirse en un llamativo mundo del vino, y en un más sorprendente y poco frecuentado, entorno histórico, artístico y cultural.

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Le Figaro

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

Envoyée spéciale à Tchernobyl

Lioudmila Kozak résume son travail en quelques mots: elle et ses collègues sont «les yeux» de Tchernobyl. Depuis 2006, la jeune femme énergique scrute les moniteurs des caméras de la centrale nucléaire, hors service depuis 1986, date de l’un des plus graves accidents de l’histoire. Le 24 février, alors qu’elle doit terminer son tour de garde, Lioudmila n’en croit pas ses yeux: des centaines de blindés, de tanks, et surtout «des hommes en noir» s’introduisent sur le territoire de la station.

À 4 heures du matin, l’armée russe a commencé son invasion de l’Ukraine par la zone d’exclusion de Tchernobyl. Depuis l’accident, l’accès à ce territoire contaminé grand comme le Luxembourg est restreint. Valentin Geïko, le chef de service, est à son poste dans le bâtiment voisin. Les équipes doivent être relevées vers 9 heures. À 50 kilomètres à vol d’oiseau, à Slavoutych, une ville créée pour accueillir les employés de la centrale après l’accident, près de 700 d’entre eux sont déjà assis dans le train qui doit les amener à leurs postes. Par un accident de la géographie et de l’histoire, ce dernier passe par la Biélorussie, là même où se déroulent les combats. Les services de sécurité, l’armée, les responsables à Kiev… depuis les premières explosions, personne ne répond au vieux téléphone de Valentin Geïko. Le septuagénaire donne donc directement l’ordre de ne pas faire partir le train. «Plus personne ne peut sortir de Tchernobyl, seuls les soldats russes entrent», se souvient Valentin, qui reçoit Le Figaro dans son bureau de la centrale. Sa chemise grise à carreaux lui donne un air de fonctionnaire sympathique. Pendant une heure, les yeux fixant le mur, il raconte pour la première fois son expérience de l’occupation dans un monologue, interrompu par de nombreux appels téléphoniques. Plusieurs fois, il s’interrompt pour rappeler: «Mais pour avoir toute l’histoire, il vous faudrait six heures.»

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Le directeur général de la station étant resté à Slavoutych, Valentin se retrouve aux commandes, avec 300 personnes à ses côtés: une centaine d’employés, 170 membres de la garde nationale ukrainienne qui gardaient la centrale, quelques pompiers et infirmières et quatre «stalkers». Ces jeunes touristes originaires de Dnipro étaient venus illégalement visiter Pripiat, la ville fantôme près de la centrale. «Je les ai réunis et je leur ai promis qu’ils sortiraient tous entiers», assure Valentin. Dehors, les sirènes hurlaient, et les employés voyaient les missiles voler vers Kiev.

Vers 15h30, Valentin voit apparaître les «hommes en noir» à sa fenêtre. «En arrivant, ils étaient choqués, même la zone d’exclusion a de bonnes routes asphaltées et éclairées», s’amuse Geïko. Le sexagénaire, qui a fêté ses 60 ans le 1er mars dans la centrale, connaît Tchernobyl comme sa poche. En 1987, à 25 ans à peine, il est liquidateur et nettoie la zone après l’accident. Comme pour beaucoup d’employés, Valentin a développé un attachement à Tchernobyl, à cette zone de danger mais aussi de renouveau, où depuis plusieurs dizaines d’années la nature reprend ses droits. «Deux trois tirs et, boum, c’était fini», lance-t-il. À ce moment-là, les lignes russes étaient déjà à plusieurs dizaines de kilomètres au sud. Une libération de la zone par l’armée ukrainienne semblait au mieux, lointaine, au pire improbable. «Si on ne voulait pas une nouvelle catastrophe, il fallait négocier

J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !

Vers 17 heures, un général de division, Sergueï Bourakov et, Andreï, un colonel qui n’a pas donné son nom de famille, arrivent dans son bureau et commencent les négociations. La première question qu’ils posent est «où sont les nazis»? Valentin, qui a fait son service militaire pendant l’URSS, trouve vite une langue commune avec ceux qu’il appelle les «rachistes», mot-valise combinant russes et fascistes. «J’ai déjà tiré avec votre pistolet et votre tank, en bas, je peux me barrer avec s’il faut !» leur lance-t-il. Valentin noie ses deux «invités» de jargon nucléaire pour leur faire comprendre le danger de leur présence. «Sergueï, je te le dis officiellement, j’ai assez de connaissances et de compétences pour nous assurer une mort lente mais certaine. Fais passer le message à tes chèvres, qu’elles ne tentent rien», lui dit l’ingénieur, très sûr de lui. Finalement les gradés russes acceptent ses règles: pas d’armes dans les zones sensibles. Leurs soldats seront nourris et habiteront à un étage, le personnel ukrainien dans un autre.

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Environ 400 à 500 soldats, de l’armée régulière, de la police anti-émeutes et de la garde nationale prennent alors leurs aises, dans l’un des lieux les plus sensibles au monde. La plupart sont jeunes et originaires de Bouriatie, rapportent Valentin et Lioudmila. Cette dernière voit débarquer des dizaines d’entre eux, qui s’installent dans le couloir et demandent de se faire appeler «les invités». Trois fois par jour, les employés ukrainiens peuvent faire trois sorties: pour aller à l’infirmerie, prendre un unique repas et une douche. Lioudmila et ses quatre collègues dorment sur le bureau et travaillent à tour de rôle. «On a compris dès le premier jour que personne ne viendrait nous chercher, qu’on était des otages. La seule chose à faire, c’était de travailler car ces infrastructures ne peuvent pas être laissées sans surveillance. Toute la planète en dépend!», raconte-t-elle au Figaro par téléphone depuis Slavoutych, où elle est en repos. Lioudmila, Valentin et une centaine d’employés resteront 25 jours à Tchernobyl, alors qu’il est normalement interdit d’y passer la nuit. Si les autorités ukrainiennes assurent que leur santé n’est pas en danger, il n’en va pas de même de celle des soldats russes, qui ont passé leur temps dans la zone sans précautions.

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«On leur disait: “pourquoi vous êtes venus ici? Pourquoi vous aviez besoin de faire ça?”», se désole Lioudmila. Face à elle, tantôt le silence, tantôt des soldats qui assurent vouloir les «sauver». Mais surtout, une réponse revient plus que les autres: «Nous faisons un exercice militaire.» Plus haut, les gradés savent et racontent à Valentin leurs plans. Un an auparavant, des espions russes ont visité la zone d’exclusion dans des excursions touristiques - près de 100.000 touristes s’y rendaient chaque année avant la pandémie - pour préparer l’invasion. Les militaires russes s’étaient également entraînés à la centrale de Koursk en Russie, construite sur le même modèle que Tchernobyl. Mais les soldats russes ne pensaient pas rester aussi longtemps à Tchernobyl. Au bout de deux semaines, Valentin remarque que le général et le colonel s’endimanchent en uniformes de cérémonie, ceux qu’ils pensaient porter sur les avenues de Kiev pour la parade de la victoire. «En réalité, ils étaient sales comme des cochons car ils n’avaient plus de vêtements propres: ils pensaient rester trois jours et ça faisait déjà deux semaines», ironise Valentin. Dans son bureau, il monte le volume de la radio ukrainienne à fond pour que les soldats dans le couloir entendent leurs pertes.

Nouveaux sacrifiés

Valentin restera pendant vingt-cinq jours dans son petit bureau couvert de cartes de la centrale. Dehors, les soldats russes se baladent librement dans la zone, s’assoient sur le sol et même creusent des tranchées sur ordre de leurs chefs. Dans le bureau de Valentin, le général et le colonel endimanchés et corpulents le ramènent trente-cinq ans en arrière, quand il était un simple liquidateur, face aux gradés soviétiques qui, juste après l’accident «envoyaient des gamins à la mort» pour nettoyer les conséquences d’une erreur qui aurait pu détruire l’Europe. «Rien n’a changé. La différence entre eux et nous, c’est qu’ils ne donnent aucune valeur à la vie humaine», regrette Valentin, qui a pourtant tenté d’alerter les Russes sur les dangers de toucher le sable radioactif de la zone. Dans les couloirs de la centrale, Lioudmila rencontre ces nouveaux sacrifiés. «Ils l’ont fait car ils n’en avaient rien à foutre, ils suivaient les ordres et c’est tout

Si le personnel ukrainien lance de timides mises en garde, il arrive surtout à tirer son épingle du jeu. Le 9 mars, l’électricité, qui doit constamment refroidir le combustible nucléaire usagé, est coupée à Tchernobyl, sans que la raison soit fournie. «On leur a dit qu’on avait 14 heures avant que cela cause un accident, en réalité, c’était plus quelques jours, mais ils se sont bougés plus vite, car ils avaient peur», raconte Lioudmila. Pendant cinq jours, les Russes prennent ainsi l’essence du front de Kiev, malgré des manques, pour approvisionner Tchernobyl, avant de relier la centrale au réseau électrique biélorusse.

On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces

Finalement le 20 mars, les Russes acceptent que les employés ukrainiens soient relevés. Lioudmila et ses collègues n’y croient pas. «On était certains depuis le début qu’ils allaient faire exploser la centrale ou bien nous fusiller avant de partir pour ne pas laisser de traces», souffle la jeune femme. La spécialiste quittera la zone avec ses collègues à travers la forêt puis, huit par huit, sur de simples barques de pêcheurs locaux vers Slavoutych. Malgré la promesse de Valentin, à son grand désespoir, les 169 membres de la garde nationale ukrainienne seront faits prisonniers. Aujourd’hui, certains sont en Biélorussie et d’autres en Russie. Leurs conditions de détention sont incertaines.

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C’est seulement le 31 mars, après le retrait des troupes russes du nord de Kiev et de Tchernobyl, que les Ukrainiens prendront la mesure de l’occupation. Partout dans la zone d’exclusion, où s’est rendu Le Figaro le 12 mai, des tranchées ont été creusées par les soldats russes. Dans la forêt rousse, la zone la plus contaminée, leurs traces sont encore visibles: ici une position faite de sacs de sables et de branches, là une position creusée dans le sol. «Un monument de bêtise», explique Ioulia Bezdija, guide de l’agence chargée de la zone qui nous accompagne pour des raisons de sécurité. La jeune femme, qui a pu partir le 24 février, habite dans le village de Tchernobyl, où les travailleurs de la zone logent dans des dortoirs. «Ils ont tout remué, ils ont tout pris, de la bouilloire aux caleçons de mon mari», se désole-t-elle. «Je ne peux même pas vous montrer les doses de radiations, car ils ont volé tous les petits dosimètres pour les visiteurs.» L’Agence internationale de l’énergie atomique, qui s’est rendue à Tchernobyl le 26 avril, date de l’anniversaire, a déclaré que les mouvements de troupes et d’équipements lourds dans la zone avaient provoqué une hausse de la radiation. «Mais la situation ne pose pas de gros danger à l’environnement et aux personnes», a-t-elle ajouté. Les radiations, la perspective d’une nouvelle invasion, les potentielles accusations de collaboration avec l’ennemi: rien de tout cela n’inquiète Valentin. Son fils travaille dans la centrale nucléaire d’Enerhodar, la plus grande d’Europe, occupée depuis mars par les Russes. «Je n’ai plus rien à perdre, si je n’étais pas là, à mon poste de travail, ça ferait longtemps que je serais parti au front

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Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

Les deux filles de Vladimir Poutine pourraient être sanctionnées par l'Union européenne

Cet élargissement des sanctions proposé par la Commission européenne fait suite à la découverte de cadavres portant des vêtements civils à Boutcha, au nord-ouest de Kiev, après le retrait des forces russes.

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Le Figaro

«Les Français en rêvent»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Élisabeth Borne invite les Français à aller au bout de leurs rêves. Alors qu’ils ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés depuis la réélection d’Emmanuel Macron, c’est déjà un point positif. Notre pays a un urgent besoin d’espoir, de reprendre confiance en lui-même. Mais ce n’est pas seulement en fredonnant un air de Jean-Jacques Goldman que Matignon parviendra à nous remettre du baume au cœur. Il faut aussi que des changements profonds se produisent.

Certes, il y a ces nuages qui s’amoncellent à l’horizon avec la baisse du pouvoir d’achat, l’inflation, la hausse des prix de l’énergie. Une fois le gouvernement formé, un paquet de mesures devrait être annoncé ou confirmé. Mais gouverner, ce n’est pas uniquement gérer le quotidien, le nez sur le guidon des réalités les plus visibles. On l’a expérimenté en tous domaines: après des années de mesures «sparadraps» pour les contenir, les plaies se creusent et finissent par éclater.

C’est le cœur de la société que le pouvoir exécutif doit, à présent, savoir écouter et entendre. Cette France qui se sent reléguée géographiquement, socialement, culturellement, et qui le fait savoir politiquement. Sa protestation, elle la crie de plus en plus par un vote extrême ou par l’abstention, quand elle n’occupe pas un rond-point ou les Champs-Élysées. Loin des métropoles branchées sur la mondialisation, ces perdants du système n’en peuvent plus d’attendre. Ils n’y croient plus. À force de promesses non tenues, d’atermoiements répétés, ils ont toujours plus le sentiment que leurs gouvernants les mènent en bateau, les conduisent dans des impasses: déserts médicaux, zones de non-droit, formations parkings.

Quand l’État abdique, la nation se désagrège. Refondation de l’école, réorganisation de l’hôpital, lutte contre l’immigration clandestine, restauration de l’autorité publique, interconnexion des territoires… Emmanuel Macron avait placé son premier mandat sous le signe du changement sur tous ces fronts. Maintenant, il ne suffit plus de le dire. Il faut aller au bout. Les Français en rêvent.

«Il faut rétablir la gratuité à l'école pour tous les enfants de Français de l'étranger»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Naïma M'Faddel, candidate LR pour représenter les Français expatriés au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, les frais de scolarité dont doivent s'acquitter les Français à l'étranger hors Europe rompent avec le principe d'égalité entre les citoyens.

«Avec Élisabeth Borne à Matignon, Emmanuel Macron opte pour le ni droite, ni droite»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour Maxime Tandonnet, la nomination d'une première ministre longtemps proche du Parti socialiste montre la volonté d'Emmanuel Macron d'ancrer son second mandat à gauche. Le président ouvre ainsi de nouvelles perspectives à la droite, estime-t-il.

«Emmanuel Macron veut faire l'Europe sans la moitié des États membres et sans les peuples»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 9 mai, Emmanuel Macron a exprimé son souhait de réviser les traités européens. En prônant une intégration accrue, le président va à l'encontre de la volonté des peuples, et ce, alors que les conditions ne sont aucunement réunies pour une telle avancée, juge Jean-Thomas Lesueur.

L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Gameloft ouvre un studio de jeux vidéo en France

Ce choix de Paris va accompagner la nouvelle stratégie du groupe dans les jeux free-to-play pour consoles.

Comment Netflix et les géants du streaming réinventent la bonne vieille télévision

DÉCRYPTAGE - Diffusion en live, flux linéaire, coupures pub… Les plateformes reprennent les codes des chaînes classiques.

Elior: le patron par intérim met le groupe au régime sec

Victime de l’inflation, le groupe de restauration collective va renégocier des milliers de contrats. Il ferme une filiale déficitaire aux États-Unis.

L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
Le Figaro

Après la présidentielle, guerre des «nerds» à Reconquête!

Charles Sapin

RÉCIT - Sur fond de réduction de masse salariale, de vives tensions ont éclaté entre Samuel Lafont et Damien Rieu, les deux experts de la communication du parti d'Éric Zemmour.

Ils ont failli en venir aux mains. Cette rivalité est guettée de longue date au sein des équipes de Reconquête!, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Éric Zemmour. Samuel Lafont, 34 ans, est l'un des tout premiers à avoir rejoint l'ancien essayiste, à l'été 2021. En charge de la communication numérique lors de la campagne, le jeune homme issu du parti Les Républicains, passé par les rangs de la Manif pour tous, a permis à son candidat de peser, voire de supplanter tous les autres prétendants, sur la toile et les réseaux sociaux. Au cœur de la campagne, un autre «geek» est venu lui prêter main-forte. Damien Rieu, 32 ans, transfuge venu du Rassemblement national, lui aussi connu pour son activisme numérique et son efficacité sur les réseaux sociaux. Finalement chargé, pendant la campagne, de la cellule «riposte» comme des visuels de campagne.

Si les deux hommes ont eu ces derniers mois leur couloir de nage propre, la proximité de leurs compétences a fait dire à Éric Zemmour, en marge d'un déplacement à Cannes, en janvier dernier : «On me dit qu'avoir Samuel Lafont et Damien Rieu ça doublonne. Pas du tout, c'est comme avoir Messi qui vient jouer aux côtés de Mbappé.» Mais sur la pelouse comme sur les réseaux, il ne peut y avoir qu'un ballon d'or. Et les équipes peinent parfois à composer avec les egos. D'autant plus lorsqu'elles s'apprêtent à écrémer leurs effectifs, fin de période électorale oblige. C'est en tout cas ce qu'ont pu constater la petite dizaine de salariés du parti Reconquête! encore présents au siège du mouvement, ce jour de début mai.

À lire aussiLes geeks d’Éric Zemmour à l’assaut d’internet et des réseaux sociaux

Les décibels grimpent. À quelques centimètres de distance, les deux «nerds» s'aboient quelques politesses au visage. En cause, une mission donnée aux deux hommes, liée à la formation des candidats aux législatives. Mais dont l'un s'est saisi en excluant l'autre. «Votre affiche est dégueulasse !», attaque Samuel Lafont. «Ferme ta gueule», rétorque Damien Rieu. Qui embraye sur un terrain plus politique : «Tu as voulu parler 10 minutes au Trocadéro alors que ça ne servait à rien ! Tout ça pour ne même pas aller aux législatives !» Un temps annoncé candidat dans le Vaucluse, Samuel Lafont a finalement renoncé à se présenter. Damien Rieu est, lui, candidat dans la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes, à Menton.

L'échauffourée convainc un salarié du siège d'appeler la proche conseillère d'Éric Zemmour et membre du bureau exécutif de Reconquête!, Sarah Knafo, alors en rendez-vous extérieur, pour venir calmer les esprits. Damien Rieu et Samuel Lafont auront chacun droit à une discussion entre quatre yeux avec un membre de la direction du mouvement sur le thème «plus jamais ça.» Contactés par Le Figaro, les deux intéressés balayent «un non-évènement». «Nous sommes deux caractères. Un peu les mêmes d'ailleurs. On a échangé des mots, voilà tout», assure Damien Rieu tout en assurant «démentir tous les propos qui lui seraient attribués.» «C'est un désaccord mineur. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis. Et j'ai la voix qui porte. Moi je trace ma route, je n'ai pas de commentaire à faire», conclut pour sa part Samuel Lafont.

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Reste qu'au-delà d'une simple «bataille d'ego», comme est qualifié l'accrochage dans les rangs du mouvement zemmouriste, se cache en arrière-plan la question plus prosaïque des ressources humaines à Reconquête!. Allant jusqu'à 400.000 euros par mois, au plus fort de la campagne présidentielle, soit une soixantaine de personnes, la masse salariale a été drastiquement diminuée dans l'optique des législatives. Alors que la plupart des contrats restant expirent à la fin du mois de juin, celle-ci devrait encore maigrir pour passer sous la barre des vingt salariés après les élections législatives. En fonction, notamment, des résultats obtenus qui s'annoncent modestes. Mais à partir desquels est calculée la dotation de l'État aux partis politiques. «Nous avons besoin de certaines personnes, de compétences spécifiques. Mais il n'est pas question d'emprunter pour payer des dépenses courantes, assure le directeur financier de Reconquête! au Figaro, Gilbert Payet. Notre objectif va effectivement être de limiter la masse salariale, de manière à privilégier désormais le travail de terrain avec les militants.» Difficile, après deux défaites consécutives, de ne pas trancher entre Messi et Mbappé.

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Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Pour Emmanuel Macron, la donne se complique sur le front des retraites

ANALYSE - Compliqué par le retournement de conjoncture, ce dossier reste toujours aussi explosif.

Le Figaro

Des années galère à maîtresse de cérémonie, l'ascension mode de Virginie Efira à Cannes

La maîtresse de cérémonie de cette 75e édition du Festival de Cannes, qui a monté les célèbres marches pour la première fois en 2005, brille chaque année un peu plus et a trouvé son style sur le tapis rouge.

Elle est arrivée dans une robe fendue scintillante Saint Laurent par Anthony Vaccarello sur la scène du grand auditorium Louis Lumière, en maîtresse de cérémonie éblouissante de la cérémonie d'ouverture du 75e Festival de Cannes. Dix-sept ans après sa première apparition sur la Croisette pour l'avant-première du film Caché en 2005, l'actrice brillera au total par quatre apparitions sur le tapis rouge lors de cette édition. Ses deux films en sélection officielle ainsi que l'ouverture et la clôture du Festival s'annoncent déjà un événement tant d'un point de vue cinématographique que mode. Une consécration qui confirme la mue de l'ancienne présentatrice de la «Nouvelle Star» en icône du cinéma français - mais pas uniquement. Au micro de Léa Salamé le 17 mai sur France Inter, elle s'est souvenue de ses premiers pas à Cannes, «une période de loose, qui s'est étendue assez longtemps» mais dont elle garde des bons souvenirs.

Les tenues emblématiques de Virginie Efira au Festival de Cannes

Une quête stylistique

Robe bleu turquoise longueur genou avec un bijou au centre de son décolleté, ou encore création faites à partir de chemises déconstruites en 2007... L'actrice a pleinement embrassé les tendances des années 2000 lors de ses débuts sur la Croisette, toujours avec un sourire éclatant, quand elle «galérait même pour entrer en boîte». Au fil des années et des rôles, Virginie Efira a gagné en assurance et a fait de ses jambes un atout de charme de ses apparitions sur le tapis rouge . En version corolle en 2015 ou moulante accessoirisée d'un blazer en 2009 pour la montée des marches du film Looking for Eric, la robe fendue gagne pas à pas les faveurs de l'actrice. Une astuce qui lui permet de dévoiler avec mesure ses jambes et élancer sa silhouette.

En 2016 avec son apparition dans le film multiprimé Elle de Paul Verhoeven, et son premier grand rôle dans Victoria de Justine Triet, Virginie Efira gagne en stature autant par ses rôles que par ses choix stylistiques. Elle arrive la même année sur la Croisette dans deux robes immaculées de noir qui dessinent une silhouette de sirène. Ultime étape de cette mue : la montée des marches en 2019 qui a marqué cette édition de par sa robe scintillante Giorgio Armani Privé mais aussi par le fameux incident de sandales. Son compagnon, Niels Schneider s'était alors agenouillé en digne chevalier servant pour aider sa dame à refermer la bride de sa chaussure.

À lire aussiVirginie Efira : «La manière dont mon compagnon me regarde me plaît terriblement !»

L'envolée mode

Cape dorée majestueuse, robe scintillante plissée et taille marquée délicatement... Virginie Efira était apparue telle une vestale dans une création de la maison française Dior en 2021 pour la montée des marches du sulfureux Benedetta de Paul Verhoeven sur la Croisette. Une robe trophée pour l'ancienne présentatrice de la «Nouvelle Star» qui conclut ainsi sa transformation stylistique. Depuis Virginie Efira a marqué les esprits par cinq robes majestueuses à la Mostra de Venise, dont une reprenant la chute iconique de reins «Mireille Darc». Et bien évidemment par son éblouissante robe armure épaulée en georgette de soie entièrement brodée de paillettes et de perles argentées accessoirisée de bijoux Cartier lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes.

Le ventre en majesté de Lou Doillon au défilé Gucci

Lors du défilé Resort 2023 de la griffe italienne, la chanteuse et actrice française a opté pour une tenue qui mettait en lumière sa grossesse.

La mère d'Elon Musk est la première septuagénaire à poser en maillot de bain à la une de Sports Illustrated

Après avoir posé nue en couverture du New York Magazine, Maye Musk bouscule une nouvelle fois les codes. Elle est la première septuagénaire à poser en une de l'édition maillot de bain du célèbre magazine.

En robe nuisette transparente et choker velours, Eva Longoria fait la différence sur le tapis rouge de Cannes

Le rendez-vous du cinéma a fait son grand retour au Festival de Cannes ce mardi soir. Le glam avec. Démonstration avec Eva Longoria qui a fait une apparition toute remarquée.

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Le Figaro

Et vous, faites-vous ces 100 fautes de français?

Alice Develey

Dans un charmant petit livre, ludique et pédagogique, le linguiste Jean Pruvost nous aide à ne plus faire de fautes d’orthographe.

«Ce livre est rempli de fautes tant de l’auteur que de l’imprimeur», écrit Furetière dans son Dictionaire universel. Notons déjà l’erreur dans le titre! Mais pardonnons-lui cet écart, car en cette année 1690, l’Académie française n’a pas encore publié la première édition de son Dictionnaire, avec deux «n».

Au XVIIe siècle, les hésitations sont nombreuses. Faut-il écrire «il vesquit» ou «il vescut»? Personne ne sait trancher. Mais la langue s’assainit. Et avec les années, la vieille dame du quai de Conti peaufine sa toilette. L’orthographe et la grammaire se corsètent. La voilà qui devient stricte. Le français s’écrit selon des règles très précises. Et pourtant, depuis lors, nous ne cessons de commettre des fautes. «Est-ce grave?», demande avec raison l’éminent linguiste Jean Pruvost dans son charmant petit livre Pour en finir avec les 100 fautes de français qui nous agacent. Non pas! «On ne sera pas décapité pour une faute de français, mais autant garder la tête haute en commettant le moins possible d’erreurs

Voilà donc un ouvrage bienvenu, ludique et pédagogique, pour pallier quelques erreurs. Les chapitres colorés nous aident à nous y retrouver.«Ai-je bien prononcé ce mot?», «L’ai-je bien orthographié?», «Et la grammaire?». Alors: faut-il écrire «nord» ou «Nord»? des robes «mauves» ou «mauve»? une heure et «demie» ou «demi»? Si vous avez toujours hésité sur le bon usage du participe passé, les accords des couleurs, les accents et les abréviations des métiers, titres, grades… Cet heureux livre est fait pour vous.

Pour en finir avec les 100 fautes de français qui nous agacent, De Jean Pruvost, Le Figaro littéraire, 143 p., 9,90 €.

À VOIR AUSSI - A l’écrit, quelles sont les erreurs et les fautes à éviter lorsqu’on rédige une dissertation?

La définition de «frotteur» fait polémique, Le Robert reconnaît une «imprécision»

INTERVIEW - Dans sa nouvelle édition, le dictionnaire définit le «frotteur» comme un individu «recherchant les contacts érotiques en profitant de la promiscuité dans les transports en commun». Une définition qui a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Le Petit Robert persiste et signe avec le «iel»

En octobre 2021, le dictionnaire intégrait ce pronom mais uniquement dans sa version numérique. Malgré la polémique, il l’honore dans son édition papier de 2023.

Le Figaro

Lisbonne devient la capitale des télétravailleurs «de luxe»

Actualité

Un récent palmarès des meilleures destinations pour dirigeants nomades classe la capitale portugaise au sommet. Devant Miami et Dubaï.

Par Jean-Bernard Litzler

Mis à jour le 20/05/22, 04:00

Publié le 20/05/22, 04:00

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Que de chemin parcouru en termes d’attractivité! Le Portugal et en particulier sa capitale Lisbonne, ne cesse de séduire les étrangers. Après s’être fait une large place dans le cœur des retraités, ce secteur attire de plus en plus d’actifs, plus ou moins jeunes. Et selon le classement établi par le réseau immobilier international Savills, Lisbonne décroche la première place du classement des meilleures destinations pour «dirigeants» nomades.

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Elle s’impose parmi les 15 destinations idéales pour les travailleurs nomades à long terme évaluées selon cinq critères: loyer dans les secteurs résidentiels les plus recherchés, desserte aérienne, climat, qualité de vie et rapidité de la connexion Internet. Et comme souvent dans ce type de classement, le champion est celui qui est performant dans tous les secteurs examinés sans forcément être le premier. La ville se détache cependant sur la qualité de vie et reste dans le dessus du panier pour la desserte aérienne.

Cryptomonnaies

«Les jeunes actifs louent généralement de petits appartements en centre-ville, tandis que les familles préfèrent de grandes maisons à Lisbonne ou dans la station balnéaire de Cascais, proche des meilleures écoles internationales, explique Ricardo Garcia, Directeur Logement, Savills Portugal. Les dirigeants et entrepreneurs de la tech sont aussi attirés par le développement récent de Lisbonne comme pôle de la tech. Le prix de l’immobilier y est faible et les compétences locales y sont nombreuses. Certaines entreprises déménagent ainsi désormais leur siège au Portugal, qui s’internationalise de plus en plus. Je pense que la tendance ne va faire que s’accélérer.»

«Depuis le Covid, plusieurs classements internationaux mettent le Portugal à l’honneur pour les nomades digitaux, reconnaît Cécile Gonçalves, fondatrice de l’agence Maison au Portugal. Et le fait d’accueillir le Web Summit (du 1er au 4 novembre 2022) fait que nous sommes désormais très bien identifiés par le milieu mondial de la tech.» Elle souligne qu’un vide juridique et fiscal sur les cryptomonnaies a attiré bon nombre de sociétés du secteur mais ce point devrait évoluer prochainement. «Des articles dans la presse américaine ont aussi été particulièrement élogieux sur la qualité de vie à petit prix qu’offre le Portugal, précise-t-elle. Et enfin, au-delà des start-up, le pays attire tous ceux qui peuvent travailler facilement à distance mais aussi les entrepreneurs. Le pays a beaucoup fait pour leur faciliter la vie, notamment en mettant en place des guichets uniques qui promettent de pouvoir créer son entreprise en une heure.»

De son côté, Miami arrive en deuxième position. Cette porte d’entrée des États-Unis depuis l’étranger attire de plus en plus de télétravailleurs avec ses plages, son climat et la multiplication des sociétés high-tech qui s’y implantent. Sans oublier son marché locatif de luxe et sa desserte aérienne. C’est sur ce dernier point que Dubaï est la plus performante et décroche en partie sa troisième place: car la ville est reliée à plus de 100 pays et 240 destinations. Quant à la quatrième place, elle est occupée également par le Portugal mais cette fois-ci sur sa façade sud avec l’Algarve.

L'Humanité

À nous les jambes légères !

Actu

Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
L'Humanité

Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

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Bricolage
Le Figaro

Cannes: tant que le Covid n’y est pas, les festivaliers dansent

François Aubel

LA CHRONIQUE DE FRANCOIS AUBEL - Nostalgie des années 80, feu d’artifice perturbateur et bonheur retrouvé à la Quinzaine des Réalisateurs.

Repoussé derrière les barrières par des forces de l’ordre sur les dents, un garçon d’une dizaine d’années trépigne: «Allez, viens, on rentre à la maison. On ne verra pas Tom Cruise d’ici!» Son père insiste pour rester sur la Croisette. Pas impossible qu’à la fin des années 1980, il ait porté des lunettes goutte d’eau et emballé sur Take My Breath Away. «Tu vas voir, j’en suis sûr, on va assister à un moment exceptionnel. Il va se faire parachuter sur le toit du palais. Ou descendre depuis un filin», espère-t-il, nostalgique. Loupé. Le Dorian Gray de Hollywood atteint le palais dans la flotte officielle du festival, composée depuis cette année de BMW électriques. À Cannes, on se fait souvent des films.

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Avant de rejoindre le tapis rouge de Top Gun: Maverick, Elle Fanning prend la pose à la fenêtre du Martinez. Un plan américain.

Le spationaute Thomas Pesquet semble en apesanteur, à quelques minutes de découvrir la suite du film qui, enfant, lui a donné le goût du pilotage. Adriana Lima, mannequin aux 14 millions d’abonnés sur Instagram, apparaît au pied des marches dans une robe Balmain ouverte sur son ventre de parturiente. Star in utero, c’est nouveau.

Terrasse Pantiero, où France Télévisions, nouveau partenaire exclusif du festival, a monté son plateau. Sous les yeux de Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes, pas peu fier d’avoir conquis la Croisette, François Busnel ouvre les portes de sa «Grande Librairie». Thierry Frémaux figure parmi les invités. Il n’a pas publié de livre pourtant cette année… Vers la fin de l’émission, une énorme explosion retentit. Première salve d’un feu d’artifice qui rend inaudible la discussion littéraire. En régie, la panique cède la place à la résignation. On a connu pire aléa du direct…

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La nuit s’étire. Sous la lune blonde qui embrase la baie de Cannes, la soirée d’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs déborde d’un bonheur libérateur. Tant que le Covid n’y est pas, les festivaliers dansent comme l’on crache à la face du diable. Bertrand Usclat, l’homme de Broute, pasticheur en chef de nos passions tristes, tente de se frayer un passage dans cette masse béate. Déchaîné, Pierre Lottin, alias Wilfried, le plus dégénéré des enfants Tuche, se contorsionne. À contre-courant, Michel Hazanavicius et son acteur dans Coupez!, Finnegan Oldfield, glanent sur la grève une dernière brassée de compliments.

Au ras de l’eau, un couple s’étreint intensément. Éperdument. Ils prennent à peine le temps de respirer. Take My Breath Away

L'icone de Bollywood Akshay Kumar forcée de déclarer forfait pour le Festival de Cannes

La superstar qui fait partie des acteurs les mieux payés au monde a contracté une seconde fois le covid-19.

Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius

CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.

Festival de Cannes 2022 : les films à voir sur la plage, en marge de la sélection officielle

The Truman Show, Le Parrain, E.T, Le Pacte des Loups... Le cinéma à ciel ouvert de la plage Macé, face au Majestic, propose une programmation de grands classiques et une avant-première mondiale de la comédie La Cour des miracles.

Le Figaro

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Le Figaro

Découvrez les 536 plages et ports de plaisance labellisés Pavillon bleu en 2022

Service InfographieCharles Lescurier

INFOGRAPHIE - Au-delà de la qualité des eaux, ce label international sanctionne un tourisme durable. Trouvez si votre plage favorite fait partie des lauréates.

Pus de 500 sites, 536 exactement, viennent d'être labellisés Pavillon bleu, gage de qualité environnementale. Soit 419 plages dans 197 communes et 117 ports de plaisance. Au total, en 2022, le drapeau flottera sur plus d'une centaine de lieux en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur 60 sites en Nouvelle-Aquitaine, sur plus d'une cinquantaine dans les Pays de la Loire et sur plus de 40 en Bretagne. Ce label, créé en France en 1985, qui s'est depuis étendu à l'Europe et au monde entier, ne concerne pas uniquement les villes du littoral côtier, mais aussi celles à l'intérieur des terres, situées au bord des lacs ou des rivières.

Dans un environnement où les écosystèmes marins et lacustres sont de plus en plus fragilisés par les rejets de cocktails polluants, mélanges de substances toxiques industrielles, urbaines, agricoles et de surcroît bouleversés par des épisodes de canicules, d'inondations, de montée des eaux, de proliférations d'algues ou de bactéries entraînant une perte de biodiversité, l'obtention du label fait l'objet d'une adhésion toujours plus soutenue de la part des acteurs locaux. 36 sites ont rejoint le palmarès cette année.

Pour être distingués, les lauréats sont tenus de respecter une trentaine de critères pour les ports et une quarantaine pour les plages. La qualité des eaux de baignade est l'un des points les plus importants, elle doit être classée comme «excellente» par l'Agence régionale de santé (ARS). Les plages doivent évidemment être propres et entretenues, avec des dépôts d'algues vertes limités. En cas de pollution, un plan d'urgence doit pouvoir être déclenché. Les stations d'épuration font l'objet d'une attention particulière, de même que la collecte, le recyclage des déchets, la lutte contre les décharges sauvages. Enfin, les communes sont évaluées sur leurs actions d'éducation et de sensibilisation à l'environnement à destination des habitants et des usagers.

À côté de ces exemples de critères impératifs, il existe d'autres «critères guides» dont l'objectif est de renforcer les démarches vers le développement durable. Révisé régulièrement, le label envisage de les orienter pour les années à venir vers la lutte contre les changements climatiques et la production et la consommation responsable.

Retrouvez la liste complète des plages et des ports de plaisance dans le document ci-dessous :

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Covid-19 : l'OMS estime «plausible» une fin de pandémie en Europe avec Omicron

L'organisation appelle toutefois à la prudence du fait de la versatilité du virus.

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Comment ne pas avoir de calculs rénaux

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Infarctus ou AVC: le bénéfice de l’aspirine remis en question

DÉCRYPTAGE - En prévention primaire c’est-à-dire avant la survenue d’un incident cardiovasculaire, le risque est réel.

L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

Alamy Stock Photo

Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

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Bon et sainfruitscitron
L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
Le Figaro

La RATP rénove son siège social et le loue en partie à d’autres sociétés

Actualité

EN IMAGES - La RATP n’aura plus le monopole des bus à Paris en 2025. Cette ouverture forcée à la concurrence oblige le groupe à diversifier ses revenus.

Par Marine Richard

Mis à jour le 20/05/22, 04:00

Publié le 20/05/22, 04:00

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La RATP, Régie Autonome des Transports Parisien, n’a pas souhaité déménager son siège social mais a préféré rénover ce bâtiment de 50.000 m² datant de 1995 et situé non loin de la gare de Lyon (Paris 12e). Et ce, «afin d’optimiser son empreinte tertiaire», assure Delphine Chailloux, en charge de l’optimisation et de la transformation des sites tertiaires du groupe RATP.

Des travaux d’ampleur qui visent à moderniser les espaces de travail mais également à diversifier les sources de revenus du groupe qui n’aura plus le monopole des bus de Paris et de la petite couronne, à partir de 2025. La particularité de cette rénovation qui a coûté un peu moins de 100 millions d’euros? Elle a été orchestrée en interne par la succursale immobilière de la RATP, RATP Real Estate et par une filiale de RATP Real Estate, Urban Station.

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Cette ouverture à la concurrence a encouragé l’entreprise de transport à proposer des prestations de location d’espaces en externe, un Business Center, composé de 11 salles de réunion de 18 à 50 personnes sur 2500 m² et d’un espace de réception pouvant accueillir 200 convives, qui ouvrira en juin 2022. «Un moyen d’ajouter des cordes à notre arc dans ce moment difficile de mise en concurrence du groupe», justifie Céline Tignol, directrice de la stratégie immobilière du groupe RATP.

Le Business Center devrait recevoir 30% d’événements interne et 70% en externe. «Cette rénovation répond à nos propres besoins et en même temps permet de nous ouvrir à l’extérieur. Un espace de coworking et d’événementiel donc», explique Céline Tignol qui souhaite démontrer que le groupe sait chercher des positionnements stratégiques divers.

Entre 450€ et 790€ la demi-journée.

«Les salles de réunion de 50 places se font rares sauf dans les hôtels. De plus, la proximité de nos espaces avec la gare de Lyon les rend attrayants», assure Stéphane Soreau, directeur d’Urban Station qui commercialise les espaces événementiels. Cet espace sera ouvert à toutes les entreprises, et réservable en ligne sur le site d’Urban Station. Comptez entre 450€ et 790€ la location pour la demi-journée.

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Les salariés de la RATP commencent à investir les lieux, par vagues. La capacité d’accueil du site est désormais de 3300 places contre 2500 avant rénovation. Dans un esprit de flex-office, les places ne sont pas attitrées même pour les membres du Comité exécutif. Des «tisaneries» ou lieux de convivialité prennent place à chaque étage ainsi qu’une salle à café avec vue sur la Seine et un restaurant d’entreprise. Une rénovation qui n’a pas misé sur la déco, plutôt épurée, mais sur des «postes ergonomiques», comme le souligne Stéphane Soreau. Quant aux 260 tonnes d’équipement et de mobilier remplacés, ils ont été recyclés par l’entreprise Tricycle. «Nous souhaitions redonner une vie à notre matériel», se réjouit Guillemette Karpelès, directrice générale de RATP Real Estate.

Le Figaro

Deux jours à Dijon, nouvelle capitale française de la gastronomie

CITY GUIDE – Avec l'ouverture de sa très attendue Cité internationale de la gastronomie, la discrète capitale de la Bourgogne-Franche-Comté s'affirme comme la destination œno-gastro-touristique française du moment. On y file pour un week-end au menu bien rempli.

À l'image des toits vernissés polychromes de ses hôtels particuliers, Dijon, capitale régionale de 160.000 habitants, rayonne en ce joli mois de mai. Au lendemain de l'inauguration de sa Cité internationale de la gastronomie, la ville d'art et d'histoire postée aux portes de prestigieux vignobles se sent de nouveau pousser des ailes. Capitale des Ducs de Bourgogne, siège du pouvoir d'une dynastie qui régnait, de 1363 à 1477, sur un territoire allant jusqu'à a mer du Nord, Dijon entend désormais régner sur le patrimoine gastronomique de la France. La chaîne américaine CNN ne s'y est pas trompée qui a classée Dijon à la sixième place de son top 10 des destinations à voir dans le monde en 2022 ! Car cette ville, regrettablement qualifiée de « moyenne », a bien plus à offrir que sa célèbre moutarde ou sa crème de cassis. Partie intégrante du périmètre des «Climats du vignoble de Bourgogne» inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco, située au kilomètre zéro de la route des grands crus et au départ de la Vallée de la gastronomie, très bientôt siège de l'Organisation internationale de la vigne et du vin, sorte d'ONU du vin, elle recèle un centre historique remarquable parmi les plus importants de France où 3000 édifices de toutes les époques se superposent.

L'arrivée

SE DÉPLACER ET VISITER

Sans hésiter, on privilégiera le train si on arrive de la capitale. La cité ducale bénéficie non seulement d'une excellente desserte ferroviaire la plaçant à 1h37 de Paris en TGV (15 trajets par jour, 2h30 en moyenne par trajet) et à 1h24 de Lyon (14 trajets par jour, 2h03 en moyenne par trajet), mais sa gare est à 15 mn à pied du centre historique piétonnier et à un arrêt de tram de la Cité de la gastronomie (ligne T2, arrêt Monge Cité de la gastronomie). Enfin, du lundi au samedi, de 8 heures à 19 heures, une navette électrique gratuite sillonne l'hypercentre. Des transports accessibles gratuitement grâce au Dijon City Pass , un sésame qui donne également accès pendant 24h, 48h ou 72h selon la formule choisie à une sélection de sites et activités touristiques de Dijon et ses environs parmi lesquels la Cité de la gastronomie (25 €/ 39 € / 49 €).

PLUS D'INFOS

Office du tourisme de Dijon : destinationdijon.com

Office du tourisme de Bourgogne : bourgogne-tourisme.com

Que faire en ce moment ?

L'EXPO À VOIR

À la mode. L'art de paraître au XVIIIe siècle

Pour la première fois, le musée des Beaux-Arts de Dijon présente une exposition de 140 costumes et de pièces issus des grands musées textiles français, dans une scénographie contextualisée, innovante et dynamique. L'occasion également de découvrir ce musée, restauré en 2019, qui est avec le Louvre, l'un des seuls a être installé dans un « palais » princier médiéval occupé en son temps par Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon puis Charles le Téméraire. Il abrite 13.000 œuvres parmi lesquelles les tombeaux des ducs et leurs pleurants d'albâtre. De 9h30 à 18h, fermeture le mardi. Entrée gratuite.

Musée des Beaux-Arts, place de la Sainte Chapelle, 21000 Dijon. Jusqu'au 22 août 2022. Tél. : 03 80 74 52 09.

LA BONNE TABLE

Origine par Tomofumi Uchimura

Voici une table couronnée d'une étoile au guide Michelin après seulement deux ans d'ouverture ! Véritable balade bucolique à travers les saveurs locales, le chef d'origine japonaise revisite la cuisine bourguignonne lui apportant une touche de légèreté assaisonnée d'une rigueur toute nipponne. Rançon d'un succès annoncé : il faut obligatoirement réserver pour être certain de dîner. Menus : 39 € (déjeuner), 49 € (végétal), puis 75 €/100 €/125 €.

Origine, par Tomofumi Uchimura, 10, place Wilson, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 67 74 64.

L'HÔTEL EN VUE

Grand Hôtel La Cloche

En attendant les ouvertures du quatre-étoiles Curio by Hilton à la Cité de la gastronomie et du Mama Shelter, rue du Docteur-Maret, tous deux annoncés pour 2023, la valeur sûre de Dijon reste le Grand Hôtel La Cloche érigé, en 1884, place Darcy. Ce cinq-étoiles (le seul à Dijon) à l'imposante architecture haussmannienne dont les façades et toitures sont inscrites au titre des Monuments historiques, a le bon goût de disposer d'un ravissant jardin en centre-ville et d'offrir au voyageur fourbu tout ce dont il a besoin : 83 chambres et 5 suites, un bar, un restaurant labellisé « maître Restaurateur » et un spa voûté du plus bel effet. À partir de 182 € la nuit.

Grand Hôtel La Cloche Dijon MGallery Collection, 14, place Darcy, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 30 12 32.

À lire aussiGrand Hôtel La Cloche à Dijon, l'avis d'expert du Figaro

JOUR 1 : À TABLE !

Matinée

On file sans tarder découvrir cette fameuse Cité internationale de la gastronomie et du vin qui a déjà fait couler beaucoup d'encre. Aisément repérable à son « canon de lumière » revêtu d'acier Corten « qui vibre à la lumière comme la pierre et les tuiles vernissées emblématiques de Dijon » - et qui abrite le nouveau campus Ferrandi -, le lieu invite, sur 3,5 hectares et demi, à célébrer les bons produits et les vins qui vont, l'art de mettre les petits plats dans les grands mais aussi la convivialité et les rituels attachés au repas à la française. Pour se mettre en appétit, on commencera volontiers par Le petit théâtre du bien manger et du bien boire, l'une des quatre expositions proposées, qui raconte la genèse de tout ce qui fait la saveur de la gastronomie française. Puis on picorera les autres expositions en fonction de ses goûts : La Chapelle des Climats et des terroirs, qui explore le patrimoine viticole et gastronomique local, En cuisine qui s'intéresse aux sens activés lorsque l'on cuisine ou encore C'est pas du gâteau ! Les secrets de la pâtisserie française, une exposition temporaire parrainée par Pierre Hermé.

S'il vous reste un peu de temps et à condition d'avoir réserver, ne manquez pas les ateliers immersifs de dégustation imaginés par l'École des vins de Bourgogne. Grâce à des vidéos projetées sur les murs, les participants voyagent au cœur des vignobles, dans les caves d'un vigneron ou au milieu des arômes découvrant les fondamentaux de la dégustation, la notion de terroir, les associations à privilégier avec des vins de Bourgogne ou l'impact des millésimes.

Pause déjeuner

Comptoir de la cité

Au choix, on opte pour le Comptoir de la cité pour sa cuisine du marché servie sur le grand comptoir ou sur le parvis de l'Unesco ou on picore en mode snacking en profitant des mange debout du Village gastronomique. Cœur battant de la Cité, cet espace regroupe une dizaine d'échoppes thématiques proposant les meilleurs produits de l'Hexagone toutes régions confondues : viandes AOP, fromages fermiers, produits de la mer, pain, pâtisseries réalisées par des MOF, produits artisanaux du Collège culinaire de France, caviar français mais aussi arts de la table et librairie gourmande…

Après-midi

On embarque pour le vignoble tout proche ! À partir du 3 juin, la Cité de la gastronomie propose d'emmener les visiteurs en minibus (10 personnes) sur la route des grands crus, sorte de « Champs-Élysées de la Bourgogne ». Un circuit qui vous mènera jusqu'à Marsannay, typique village de la Côte avec son clocher émergeant des vignes, ses ruelles étroites et son château où une dégustation est organisée. Parcours proposé chaque mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche. Départ à 15 heures, retour 18 heures.

Apéritif et dîner

De retour à la Cité, ne manquez pas la ravissante chapelle Saint-Croix-de-Jérusalem fondée en 1459 et le « 1204 », Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine de Dijon qui vous raconte par le menu l'histoire de la capitale des Ducs de Bourgogne, parfaite introduction à la journée du lendemain.

En attendant, rendez-vous est donné à la Cave de la cité, logée dans l'ancien mess de l'internat des Hospices de Dijon. Là, sur 3 niveaux et 600 m2, sous une charpente du XVIIe siècle, 250 vins sont proposés au verre parmi, bientôt, 3000 références - dont 1000 de Bourgogne - composant une vinothèque exceptionnelle. Au sous-sol, la Cave des grands crus, accessible uniquement accompagné d'un sommelier, recèle les plus prestigieux nectars bourguignons qu'une poignée de connaisseurs pourra déguster, sur rendez-vous.

La Table des Climatsrestaurant « vinostromique »

Dernière étape de cette découverte de la Cité, la Table des climats, dressée à deux pas de là. Emmenée par Éric Pras, chef triplement étoilé de la Maison Lameloise à Chagny, l'adresse promet une expérience singulière puisque ici c'est le plat qui s'adapte au vin que vous aurez choisi parmi une cinquantaine de crus. Divisée en trois salles, dotée d'une terrasse, d'une quarantaine de places assises et d'une cuisine ouverte, l'adresse gastronomique est pilotée par Kévin Julien, jeune chef prometteur.

JOUR 2 : ENCORE À TABLE !

Matinée

Les Halles

Direction le parc Darcy. De style néorenaissance, ce jardin public, le premier de Dijon est aussi la première halte du Parcours de la Chouette . En 22 étapes et une bonne heure de marche, cette déambulation à travers l'histoire de la ville en suivant la signalétique au sol, permet de découvrir en autonomie, tout ce qui fait le charme de la capitale bourguignonne. Comme les Halles inscrites à l'Inventaire des Monuments Historiques dont la structure métallique de style Eiffel s'élève à 13 mètres du sol mais ne doit en réalité rien à l'enfant du pays, qui accueillent les mardis, jeudi, vendredi et samedi de 7h30 à 12h30 un marché haut en couleur et en saveurs. À noter : la Buvette des Halles ouverte les jours de marché de 6 heures à 14 heures et le dimanche de 11h à 14 h pour déguster les véritables escargots de bourgogne arrosés d'un petit chablis !

Puis c'est la rencontre avec la fameuse chouette, emblème de Dijon nichée dans un des contreforts de l'église Notre-Dame, devenu un porte-bonheur pour de nombreux passants qui n'hésitent pas à faire un vœu en posant la main gauche sur la statuette. Le parcours donne aussi à voir quantité d'hôtels particuliers dont celui de Vogüe, entre cour et jardin, remarquable pour sa toiture vernissée typique, son porche renaissance encore plus beau vu depuis la cour et l'emploi de la pierre calcaire rose de Bourgogne. Ou l'Hôtel Legouz de Gerland à l'impressionnante façade et dont la cour intérieure est inspirée de la place Royale, mais aussi la place de la Libération dessinée en hémicycle et la vue qu'elle offre sur le palais des Ducs et des États de Bourgogne et la cathédrale Saint-Bénigne avec son clocher de 93 mètres de haut, terminus du parcours.

Pause déjeuner

Le choix est cornélien tant la destination compte de tables savoureuses. Si vous avez envie d'une vraie pause, concentrez-vous sur L'Essentiel , une adresse pétillante de fraîcheur dont la cuisine de saison, locale et faite maison a été récompensée d'un BIB Gourmand Michelin en 2021. Autre option : le dimanche, du 5 juin au 10 septembre, optez pour le Brunch des Halles orchestré par des chefs partenaires. À déguster sur place dans la limite des places disponibles ou à emporter pour pique-niquer en toute simplicité dans le jardin botanique de l'Arquebuse, à proximité immédiate de la cathédrale Saint-Bénigne. Ou pousser jusqu'au lac de Kir, à l'ouest de la ville (5 min en bus, 30 min à pied en longeant l'Ouche), du nom de son créateur, le chanoine Félix Kir qui fût député-maire de Dijon de 1945 à 1968. Et, dit-on, l'inventeur du célèbre apéritif composé d'un tiers de crème de cassis et de deux tiers de vin blanc aligoté exclusivement, l'usage de tout autre vin blanc, transformant le kir en un blanc cassis.

Après-midi

Dernière flânerie gourmande à la découverte des spécialités locales. Parmi les incontournables, la boutique-moutarderie Fallot, la seule à proposer une moutarde 100% fabriquée en Bourgogne et à broyer ses grains à la meule de pierre. Deux fois par mois, sur place, sont fabriqués 40 à 50 kg de moutarde vendus dans de jolis pots en grès. Chez Mulot et Petitjean, fondée en 1796 et labellisée «Entreprise du patrimoine vivant» on trouvera du pain d'épices, chez Vedrenne de la crème de cassis et à la fromagerie Gaugry de l'Époisse AOP, du Soumaintrin IGP ou encore un Petit Gaugry l'Ami du Chambertin.

Fin de journée

Pour rester dans le thème de ce week-end gourmand d'histoire, hissez-vous à 46 mètres d'altitude au sommet de la tour Philippe le Bon, pour un apéritif avec vue fabuleuse sur la ville. Symbole du prestige et de la puissance des Ducs de Bourgogne, ces « Apéritifs de la tour » sont organisés tous les vendredis et samedis soirs du 4 juin au 30 à octobre inclus (18h30 à 19h45 ou 20h à 21h15).

Carnet d'adresses

BONNES TABLES

Le Spica, 48 rue de la Préfecture, 21000 Dijon. Tél. : 06 26 85 87 17.

L'Évidence, 53 rue Jeannin, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 67 69 37.

Le Chat qui Pense, 18 rue Monge, 21000 Dijon. Tél. : 06 80 84 79 62.

Les Jardins by la Cloche, 14 place Darcy, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 30 12 32.

Le Parapluie, 74 rue Monge, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 28 79 94.

La Menuiserie, 28 rue des Godrans, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 30 46 07.

Le Malto, 4 bd Georges Clemenceau, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 10 11 58.

SORTIR, BOIRE UN VERRE

L'Absintherie, 68 rue Jean-Jacques Rousseau, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 19 95 45.

Bar le 19, 19 rue Berbisey, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 30 73 52.

Le15.45, 48 rue Monge, 21000 Dijon. Tél. : 03 45 42 80 58.

Jayuna, 16 rue Chaudronnerie, 21000 Dijon. Tél. : 09 82 37 13 53.

Un Singe en Hiver, 3 rue François Robert, 21000 Dijon.

OÙ DORMIR

L'Hôtel du Palais, 23 rue du Palais, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 58 58 19.

Hôtel des Halles, 8 rue Montigny, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 30 96 86.

Hôtel Wilson, 1, rue de Longvic, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 66 82 50.

SHOPPING

Moutarderie Edmond Fallot, 16 rue de la Chouette, 21000 Dijon. Tél. : 09 54 04 12 62.

Boutique Vedrenne, 1 rue Bossuet, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 49 98 52.

Boutique l'Or des Valois, 5 rue de la Chaudronnerie, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 37 23 70.

Fabrique Mulot et Petitjean, 6 bd de l'Ouest, 21000 Dijon. Tél. : 03 80 66 30 80.

Village gastronomique, Cité internationale de la gastronomie et du Vin, Parvis de l'Unesco.

EN VIDÉO - Dijon inaugure sa Cité de la gastronomie et du vin

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L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Françoise Rudetzki, au nom des victimes d’attentats

Anne Fulda

DISPARITION - La présidente et fondatrice de l’association SOS Attentats, qui avait obtenu pour les victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre, s’est éteinte, à 73 ans. Elle aura mené une vie de combattante au service des autres.

C’est un beau visage que les Français n’oublieront pas. Celui d’une femme d’exception au regard clair et déterminé qui, après avoir été elle-même atteinte dans sa chair, grièvement blessée lors d’un attentat, en 1983, avait décidé de porter haut et fort la parole de toutes les victimes du terrorisme. Françoise Rudetzki, qui, selon sa fille Deborah, aura milité pour «la reconnaissance et la prise en charge des victimes d’attentats jusqu’au bout», est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à 73 ans, a-t-on appris mercredi auprès de sa famille. Le président de la République Emmanuel Macron a salué sur Twitter la «vie de douleurs, de combats et de victoires d’une figure tutélaire pour toutes les victimes d’attentats», qui puisait «sa sensibilité de son histoire personnelle».

À lire aussiFrançoise Rudetzki: «Apporter de l’humain aux victimes des attentats»

Juriste, Françoise Rudetzki avait créé SOS Attentats, première association de défense des victimes d’actes de terrorisme, en décembre 1985, date marquant le début d’une vague d’attentats meurtriers liés au conflit du Proche-Orient. Dès 1986, elle avait obtenu la création du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme, financé par un petit prélèvement sur chaque contrat d’assurance de biens, une garantie étendue en 1990 à l’ensemble des victimes d’infractions pénales (viols, agressions, braquages). Elle était restée «membre du conseil d’administration» de cet organisme «jusqu’à son décès», a indiqué sa famille dans un communiqué.

Autres avancées, elle avait fait reconnaître aux victimes du terrorisme le statut de victimes civiles de guerre et la possibilité pour les associations de se porter partie civile lors des procès. Françoise Rudetzki avait également œuvré pour qu’un mémorial soit érigé pour toutes les victimes du terrorisme. En 2018, elle avait défendu la création d’un Centre national de ressources et de résilience, pour améliorer la prise en charge des victimes d’événements traumatiques.

Victime en décembre 1983 d’un attentat à la bombe

Née à Neuilly-sur-Seine en 1948, de parents rescapés de la Seconde Guerre mondiale, Françoise Rudetzki avait été victime le 23 décembre 1983 d’un attentat à la bombe au restaurant Le Grand Véfour, sous les arcades du Palais-Royal, à Paris, où elle fêtait ses dix ans de mariage avec son mari. L’explosion avait projeté une porte métallique qui avait écrasé les jambes de la jeune femme d’affaires. Ayant subi des dizaines d’opérations pour soigner ses blessures, elle avait contracté le VIH et le virus de l’hépatite lors d’une transfusion. Françoise Rudetzki avait raconté cette épreuve dans une biographie parue en 2004, Triple peine (Calmann-Lévy), allusion à l’attentat, à sa contamination, longtemps tue, et à la disparition d’une partie de sa famille dans la Shoah, drame remonté à la surface pendant son hospitalisation. «À cette époque, on ne parlait jamais des victimes, avait-elle confié à l’AFP. Le mot “victime” était un peu comme un mot qu’il ne fallait pas prononcer et seuls les médecins s’occupaient des victimes.»

Par la suite, les chroniqueurs judiciaires auront souvent croisé cette femme élégante aux boucles brunes aux audiences du Palais de justice de Paris, où elle se déplaçait à l’aide de béquilles, puis en chaise roulante électrique. «Nous mesurons la perte que cela va représenter pour les victimes», a souligné Frédéric Bibal, avocat de plusieurs dizaines de victimes des attentats du 13 novembre 2015, en annonçant son décès au procès de ces attaques, qui se déroule en ce moment à Paris. L’association Life for Paris, qui rassemble de nombreuses victimes de ces attentats, a salué dans un communiqué la «grandeur d’âme unique» de cette «femme d’exception», qui «a permis de faire de la France un exemple de la prise en charge des victimes» et a apporté une «aide fondamentale» à l’association à ses débuts.

Femme à «l’énergie inépuisable» malgré «ses difficultés physiques», «sa dernière grande cause» était «que les victimes de catastrophes naturelles puissent elles aussi être bien indemnisées», a indiqué le président de cette association, Arthur Dénouveaux. Elle était aussi membre de la mission de préfiguration du Musée-mémorial du terrorisme qui doit voir le jour en 2027 et qui «lui tenait particulièrement à cœur», a-t-il ajouté.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

Regarder la vidéo

Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»

ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

Le Figaro

Ces grandes villes où la taxe foncière a le plus flambé

Manon Malhère

DÉCRYPTAGE - Pour les élus locaux, l’enjeu est de financer leurs politiques publiques.

Certains propriétaires risquent de voir rouge lorsqu’ils recevront leur avis d’imposition de taxe foncière à l’automne prochain. Marseille, Tours, Strasbourg… Douze des 42 plus grandes villes et leurs intercommunalités ont décidé d’augmenter les taux de taxes foncières sur les propriétés bâties et non bâties cette année, selon l’étude sur l’imposition des grandes collectivités locales du cabinet FSL, spécialiste de l’information financière territoriale, publiée jeudi.

Après ces dernières années relativement calmes sur ce terrain très sensible, force est de constater que les élus s’emparent à nouveau de la fiscalité pour renflouer les caisses. «Il faut remonter à 2016 pour retrouver une proportion aussi élevée de territoires augmentant leur taux. Antérieurement à 2016, cette situation s’est en revanche régulièrement répétée», explique le cabinet. Et d’observer une progression moyenne de 1,9 % sur l’ensemble de ces grandes villes.

À lire aussiTaxe foncière: une nouvelle flambée redoutée

C’est en particulier sur le foncier bâti que les contribuables vont avoir de mauvaises surprises avec une hausse du taux provoquée soit par la ville, soit par l’intercommunalité. Cette année, la ville de Marseille arrive ainsi en tête de liste avec une progression de pas moins de 14 % de la taxe foncière, ramenée in fine à 13,1 % pour les propriétaires en raison de l’absence de hausse au niveau de l’agglomération Aix-Marseille-Provence.

Quant à Nantes, les habitants devraient observer une progression de 7,8 % du taux du foncier bâti à cause de la ville qui a voté une hausse de 9 % alors que la métropole n’a rien touché. «Après 11 années sans aucune augmentation, cette hausse sera la seule sur tout le mandat», insiste-t-on à la mairie. À l’inverse, à Brest, c’est à cause de la métropole que la taxe foncière progresse de 0,9 %, la ville n’ayant pas touché à son taux. Toutefois, ces villes ne sont pas, en réalité, celles qui appliquent les taux les plus élevés. Pour 2022, la pression fiscale sur le foncier bâti est la plus forte à Angers avec un taux à 56,4 % suivi d’Amiens (55,8 %), Le Havre (54,3 %) et Orléans (54,08 %). Marseille (47,13 %) arrivant loin derrière et Paris en fin de liste (13,5 %).

Les raisons de ces hausses tant redoutées sont désormais bien connues. Comme chaque début de mandat, les élus locaux n’hésitent pas à utiliser le levier fiscal pour financer une partie de leurs plans pluriannuels d’investissement. D’autant plus dans un contexte d’incertitude avec la flambée des prix, et après deux années de crise du coronavirus. «Nous avons des dépenses conséquentes et nous ne voulons pas tailler dans les politiques publiques», défend-on à Marseille.

Compensations

Les collectivités ont pourtant bien mieux résisté à la pandémie qu’initialement prévu, en bénéficiant d’un soutien massif de l’État. Nul doute que certaines anticipent aussi le plan d’Emmanuel Macron de demander aux territoires un effort financier de 10 milliards d’euros. Et puis, un bon nombre n’hésite pas à jouer sur la taxe foncière pour compenser la suppression progressive de la taxe d’habitation d’ici 2023, qui s’applique déjà pour 80 % des ménages les moins aisés, même si l’État leur verse des dotations en guise de compensation.

À lire aussiL’inflation va faire flamber la taxe foncière en 2022

Quoi qu’il en soit, pour les propriétaires concernés, ce sera la double peine. Car la facture finale s’annonce encore plus douloureuse en raison de la forte revalorisation de 3,4 % des valeurs locatives cadastrales qui servent de base pour appliquer le taux de la taxe foncière. Soit un niveau bien plus élevé que ces dernières années (+ 0,2 % en 2021) provoqué par le retour de l’inflation. Les élus locaux rappellent à raison qu’ils n’ont aucunement la main sur cette revalorisation qui a été décidée par l’exécutif et votée dans le budget 2022. Ils seront toutefois bien contents de recevoir les recettes supplémentaires qui en découleront.

PODCAST - L’impôt est-il juste?

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Le Figaro

Corée du Nord: Kim Jong-un rattrapé par Omicron

Sébastien Falletti

RÉCIT - Fustigeant «l’incompétence» des cadres, le dirigeant nord-coréen endosse à nouveau le costume de «père de la nation».

Kim Jong-Un porte le masque. Pour la première fois, le «Leader suprême» a arboré officiellement un masque chirurgical lors d’une réunion de «crise» du Politburo, le 17 mai sonnant le branle-bas de combat face à la poussée sans précédent de Covid au «royaume ermite». Et même deux superposés, lors d’une visite dans une pharmacie de Pyongyang, selon les images de télévision officielle, trahissant l’inquiétude du «Maréchal» à la santé fragile, face à la progression spectaculaire du variant Omicron, qui a déjà fait 63 victimes en Corée du Nord.

«Cette épidémie maligne est le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays depuis sa fondation», a dramatisé Kim, marquant un virage net de la communication du régime qui affirmait avoir cantonné le virus à ses frontières verrouillées depuis le début de la pandémie.

Cette épidémie maligne est le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays depuis sa fondation

«De lourdes conséquences»

Près de 2 millions de Nord-Coréens ont été frappés de «fièvre» depuis fin avril admet Pyongyang, faisant craindre une progression fulgurante du variant au sein d’une population de 25 millions d’habitants vulnérables, faute de vaccination, et dont 40 % souffrent de malnutrition, selon l’ONU. «La Corée du Nord est confrontée à une épidémie majeure qui aura de lourdes conséquences pour sa population, son économie, et sa politique étrangère», juge Zhao Tong, chercheur au Carnegie Tsinghua Centre, à Pékin. L’évaluation de la situation réelle sur le terrain est une gageure, alors que les rares étrangers résidents ont pour la plupart quitté le pays au début de la pandémie, plus que jamais sous cloche.

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L’héritier de la «lignée du mont Paektu» monte au front, déployant l’armée, imposant des mesures de confinement dans la capitale, résidence des élites du Parti des travailleurs, rattrapée par le très contagieux variant. Fustigeant «l’incompétence» des cadres, Kim endosse à nouveau le costume de «père de la nation», offrant des médicaments aux familles dans le besoin, et jurant que le système remportera la «lutte».

De quoi sonner l’alarme dans un pays au système de santé rudimentaire, offrant un nombre infime d’unités de soins d’urgence, et qui a refusé les vaccins offerts par Pékin et la communauté internationale. Le régime a néanmoins une expérience ancienne de la lutte épidémique reposant principalement sur la mise en quarantaine stricte de sa population. Une stratégie implacable qui frappe de plein fouet des familles en mal de ravitaillement, et une économie exsangue, épuisée par les sanctions internationales. «Ils sont vulnérables. Dans les campagnes il est difficile d’isoler les malades, les gens vivent dans une seule pièce, et doivent sortir pour les récoltes», juge une source d’une organisation humanitaire qui a travaillé sur place.

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Cette admission officielle de la crise par un régime adepte du secret, alors que le virus semble circuler activement depuis déjà plusieurs semaines nourrit l’hypothèse d’un appel du pied à la communauté internationale, sur fond d’impasse nucléaire avec les États-Unis. Elle survient à la veille de la visite du président américain, Joe Biden, à Séoul le 20 mai, et quelques jours après l’investiture du nouveau dirigeant sud-coréen Yoon Suk-yeol. «Quand les Nord-Coréens font une annonce, en général il y a un calcul politique, une possible négociation en coulisses», juge cette source humanitaire.

L’urgence épidémique

Le dirigeant conservateur Yoon s’est immédiatement enfoncé dans la brèche proposant d’offrir des vaccins au frère ennemi du Nord. Pyongyang n’a pas daigné répondre à cet appel, alors que les relations Nord-Sud sont à couteaux tirés, marqués par une cascade de tests de missiles ces derniers mois, et le spectre d’un possible essai nucléaire. Washington a fait part de sa «préoccupation» face à la poussée épidémique, et a réaffirmé son soutien à l’offre de vaccins présentée par l’allié sud-coréen, et la facilité internationale Covax.

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Biden réaffirmera sa fermeté face à la menace atomique des Kim durant sa visite dans la péninsule, mais sans fermer la porte à la diplomatie des vaccins alors que la Maison-Blanche tente en vain de relancer les négociations nucléaires enlisées depuis le sommet d’Hanoï entre Donald Trump et Kim, en 2019.

L’urgence épidémique réduit les risques d’une provocation majeure du Nord durant cette séquence sensible juge Zhao, mais elle ne prélude pas nécessairement à une ouverture diplomatique d’un régime toujours plus aligné sur la Chine voisine.

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Le dictateur trentenaire a appelé ses troupes à s’inspirer «des victoires du Parti chinois face à l’épidémie», tressant les louanges de la stratégie «zéro Covid» suivie par le président Xi Jinping, à rebours du reste de la planète. Cette préférence idéologique et autarcique nourrit la méfiance face aux vaccins occidentaux, synonyme de dépendance vis-à-vis de l’étranger. «Ils préfèrent le confinement aux vaccins, car leur priorité est le contrôle de la population. L’importation de vaccin à ARN nécessiterait la venue d’experts étrangers, et une dépendance», juge Go Myung-hyun, chercheur au Asan Institute, à Séoul.

À l’heure de la guerre en Ukraine, et de la rivalité sino-américaine en Asie, Pyongyang fait bloc avec ses «grands frères» Pékin et Moscou. La Chine a réaffirmé son offre d’assistance à son allié, toujours recroquevillé derrière une frontière hermétique le long du fleuve Yalu.

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Le Figaro

Après des années d'attente, la capsule de Boeing en route vers la Station spatiale pour son vol test

Starliner espère devenir enfin la deuxième entreprise à servir à l'avenir de «taxi» pour les astronautes de la Nasa, après SpaceX.

Après des années de retard et d'échecs, la capsule spatiale de Boeing, Starliner, a décollé jeudi 19 mai au soir depuis la Floride pour un vol d'essai à vide en direction de la Station spatiale internationale, dans l'espoir de devenir enfin la deuxième entreprise à servir à l'avenir de «taxi» pour les astronautes de la Nasa, après SpaceX. Le lancement a eu lieu depuis Cap Canaveral à 18 heures 54 (heure locale, 22H54 GMT). Starliner était propulsée par une fusée Atlas V de United Launch Alliance (ULA), et doit s'amarrer à la Station spatiale (ISS) environ 24 heures plus tard.

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La capsule a été placée sur la bonne trajectoire, mais deux des 12 propulseurs normalement utilisés pour la manœuvre n'ont pas fonctionné, ont déclaré des responsables de la Nasa lors d'une conférence de presse. Ce problème ne devrait toutefois pas affecter la mission, ont-ils assuré. «Les équipes sont en train de travailler pour comprendre pourquoi nous avons eu ces anomalies», a déclaré Mark Nappi, responsable du programme spatial habité chez Boeing. «Nous avons un véhicule sûr et nous sommes en route vers la Station spatiale internationale», a-t-il ajouté.

Ce test sans passagers à bord, qui doit prouver que la capsule est sûre pour ensuite transporter des humains, avait déjà été tenté en 2019. Mais il avait alors frôlé la catastrophe, et le vaisseau avait dû revenir sur Terre prématurément sans avoir atteint l'ISS. Puis en août 2021, un nouvel essai avait dû être annulé au tout dernier moment, avant même le lancement, à cause d'un problème de valves détecté lors des ultimes vérifications.

«Une étape cruciale»

Pendant ce temps-là, SpaceX, pourtant nouvelle venue dans l'industrie aérospatiale par rapport à Boeing, a de son côté réussi ses propres tests, et commencé à transporter les astronautes de la Nasa lors de missions régulières. En tout, l'entreprise du milliardaire Elon Musk a déjà acheminé 18 astronautes avec sa propre capsule, Dragon - ainsi que quatre passagers privés lors d'une mission de tourisme spatial.

Mais la Nasa souhaite diversifier ses options, afin de ne plus jamais risquer de se retrouver sans moyens de transport américain, comme après l'arrêt des navettes spatiales en 2011. Jusqu'à SpaceX, l'agence américaine en était en effet réduite à payer pour des places dans les fusées russes Soyouz. Le lancement de jeudi est «une étape cruciale pour nous» vers «deux véhicules transportant régulièrement des équipages», avait rappelé lors d'une conférence de presse mardi Dana Weigel, directrice adjointe du programme de l'ISS à la Nasa. Un contrat à prix fixe a été passé avec SpaceX tout comme avec Boeing.

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Jeudi, seul un mannequin nommé Rosie était assis dans le siège du commandant. Il est équipé d'une quinzaine de capteurs, destinés à récolter des informations sur les mouvements de la structure. Starliner emporte également environ 230 kg de ravitaillement pour la station, qui tourne en orbite à environ 400 kilomètres d'altitude. L'approche de l'ISS vendredi, vers 23H00 GMT, sera suivie de près par les astronautes à bord de la Station. Ils commanderont d'abord à la capsule de se stabiliser à environ 250 mètres de distance, avant de procéder à la délicate manœuvre de contact. L'écoutille de la capsule ne sera ouverte que le lendemain, samedi. Starliner doit rester amarrée à l'ISS durant environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l'État américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands.

Le développement de Starliner s'est révélé être une longue épopée semée d'embûches. En 2019, la capsule n'avait pas pu être placée sur la bonne orbite à cause d'un problème d'horloge, et avait dû revenir sur Terre au bout de deux jours. Boeing s'était ensuite aperçu que d'autres soucis de logiciel avaient failli engendrer une grave anomalie de vol. La Nasa avait prescrit une longue liste de recommandations et modifications à effectuer.

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Puis, en 2021, alors que la fusée se trouvait déjà sur le pas de tir pour retenter le vol, un problème d'humidité avait causé une réaction chimique ayant bloqué l'ouverture de certaines valves de la capsule. Elle avait dû retourner à l'usine pour inspection - pendant 10 mois. Le problème a été réglé en isolant hermétiquement les nouvelles valves, afin d'empêcher l'humidité de pénétrer, a expliqué mardi Mark Nappi, responsable chez Boeing. Mais à l'avenir, d'autres solutions de plus long terme, dont un design modifié, sont sur la table.

L'enjeu est grand pour la compagnie, qui espère pouvoir réaliser un premier vol habité d'ici la fin de l'année. Cette deuxième mission de démonstration sera indispensable pour enfin obtenir l'homologation de la Nasa. Mais le calendrier exact dépendra des performances de la capsule cette semaine - qui devront du même coup redorer un peu l'image de Boeing, pour le moins écornée par ces déboires à répétition.

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Le Figaro

Renault lève le voile sur son véhicule vert révolutionnaire

Valérie Collet

Le Scenic Vision illustre le virage pris par le constructeur en faveur du développement durable.

Il est à l’abri des regards, enfermé dans un cube entièrement clos, à deux pas de la tour Eiffel où a lieu ChangeNow, un événement dédié aux innovations pour sauver le climat. Le concept car de Renault, présenté jeudi, préfigure ce que la marque au losange compte désormais incarner. Baptisé «Scenic Vision», ce crossover high-tech est la boussole de Luca de Meo, le directeur général du constructeur: «C’est plus qu’un concept car. C’est un manifeste qui pousse l’ensemble du groupe», dit-il en évoquant la place de l’innovation et du développement durable chez Renault.

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Les concept cars sont souvent des prototypes qui ne seront pas produits en série. Celui-ci le sera. Ce sera un SUV familial haut de gamme plus rentable que les véhicules les plus vendus par Renault. Il s’intègre dans le plan stratégique de Luca de Meo, baptisé «Renaulution», qui mise sur une montée en gamme des modèles du constructeur. Alors que les segments les plus haut de gamme ne représentaient que 15 % des marges du groupe en 2019, ils doivent atteindre 40 % des marges d’ici à 2025. Et tous les véhicules de la marque Renault seront 100 % électriques dès 2030 en Europe.

Une voiture «made in Douai»

Même si ce concept car était déjà en chantier à son arrivée il y a presque deux ans, Luca de Meo lui a donné sa patte «écolo»: recyclage des matières premières utilisées pour sa construction, matériaux choisis pour les sièges, le plancher, les parois intérieures, motorisation zéro émission à batterie et à pile à combustible… Ce concept car est le véhicule de l’ère neutre en carbone. «Nous voulons aller au-delà des règles imposées, explique Luca de Meo à propos de l’approvisionnement en matières premières, du recyclable. Nous voulons réconcilier bénéfices et développement durable. Gagner de l’argent, c’est normal dans les affaires.» Ce concept car illustre aussi l’ambition de Renault dans le logiciel au service de la sécurité. Le conducteur est en effet «surveillé» par des capteurs intégrés au volant et des caméras situées au niveau du rétroviseur pour vérifier sa vigilance.

S’il manifeste une incapacité à poursuivre sa route, le véhicule se range et s’arrête. Une première version du Scenic Vision sera commercialisée dès 2024. Son design ressemblera exactement au concept car. Il sera fabriqué à Douai (Nord), au sein du pôle électricité dédié à la fabrication «made in France» des véhicules électriques du Losange. Ce sera un défi de le produire de manière rentable en France. Il sera doté d’un moteur électrique à batterie. En revanche, il faudra attendre la fin de la décennie pour sa motorisation hybride à batterie et à pile à hydrogène.  Une version 100 % hydrogène sera certainement proposée ultérieurement, explique Olivier Brosse, le directeur de l’ingénierie de la marque Renault. Ce sera le cas lorsque les infrastructures de recharge en hydrogène seront largement déployées, grâce aux camions qui seront avitaillés sur les grands axes routiers.»

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Pour l’heure, aucune indication n’a été donnée sur la fourchette de prix du successeur du Scenic. Outre son design, il se différenciera des autres marques par le son qui accompagne son moteur électrique. C’est Jean-Michel Jarre, l’un des inventeurs de la musique électronique, qui lui donnera sa couleur. «Jean-Michel sait marier la technologie et la créativité», résume Luca de Meo, grand fan de musique électro. «L’artiste sera un ambassadeur de Renault, travaillant avec les équipes sur les futures solutions à inclure dans la gamme des véhicules de la marque», souligne le constructeur. Le compositeur devra sans doute inventer aussi le «son» de la nouvelle R5 électrique, dont le lancement est également prévu en 2024.

Mercedes mise sur les voitures haute couture

Le constructeur allemand Mercedes-Benz renforce son offre de voitures de luxe pour faire grimper sa marge. Son patron, Ola Källenius, compare ses produits à de la création «haute couture». Le luxe, «qui est depuis toujoursle cœur de notre marque, sera désormais au centre de notre stratégie», a-t-il expliqué. L’offre premium et luxe, qui représente les deux tiers dela gamme, va se voir attribuer 75 % des investissements.

La part des ventes du très haut de gamme doit quant à elle, progresser de 60 % d’ici 2026, a détaillé Mercedes. Grâce à ce positionnement,le constructeur allemand compte atteindre une rentabilité de près de 14 % lorsque les conditions de marché sont favorables. L’entrée de gamme (Classe A et B) devra être redéfinie avec davantage de technologie pour faire grimper ses prix.

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Le Figaro

Monica Bellucci : «À la maison on parle français, mais on se dispute en italien !»

Marion Louis

On découvrira bientôt Monica Bellucci en Anita Ekberg au cinéma dans The Girl in the Fountain, d'Antongiulio Panizzi. Pour Madame Figaro, perruque blonde et lentilles bleues, elle s'est de nouveau glissée dans la peau de l'emblématique héroïne de La Dolce Vita, Palme d'or à Cannes en 1960. Moteur !

Elle vient de retirer son fourreau Balmain, sa perruque d'or, ses lentilles bleues, mais sa voix «bain de miel» nous téléporte immédiatement dans la fontaine de Trevi. Pourtant, la plus internationale des actrices franco-italiennes a depuis bien longtemps brisé son image de bombe latine. Derrière elle, une soixantaine de longs-métrages, des films d'auteur aux blockbusters, en passant par les comédies et les séries télévisées… et à 57 ans, la bellissima n'arrête pas. Elle rentre de Rome, où elle va tourner une comédie avec la réalisatrice américaine Catherine Hardwicke, Mafia Mamma, avec Toni Collette. Le lendemain, elle part pour Istanbul, où elle joue au théâtre Lettres et Mémoires, de Maria Callas, sous la direction de Tom Wolf. Ce spectacle, où Monica Bellucci lit les lettres intimes de la «voix d'or», a connu un tel succès à Paris qu'elle voyage avec lui partout en Europe, et bientôt à Londres, New York et Los Angeles.

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Celle qui fut la première James Bond girl de 50 ans entre aujourd'hui dans la peau d'un autre destin fracassé, celui d'Anita Ekberg dans The Girl in the Fountain, d'Antongiulio Panizzi. Ni biopic ni documentaire, c'est un jeu de miroirs entre deux divas… et trois femmes : Anita, Sylvia (son personnage dans La Dolce Vita) et Monica. «C'est un peu comme une master class, explique-t-elle, le processus d'une comédienne pour interpréter un rôle. On la voit se demander si elle doit accepter ou pas, comment aborder le personnage, faire des recherches sur elle, se préparer avec son coach, avec le réalisateur, travailler son accent. En même temps, le public la redécouvre à travers mes yeux. Il y a des retours en arrière, des images d'archives.» C'est aussi une mise en abyme de deux époques et de deux star-systèmes : celui des années 1950 et celui d'aujourd'hui.

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«Grâce à ces femmes, celles de ma génération ont beaucoup appris, poursuit Monica. Notamment à nous défendre. À cette époque, quand on avait perdu sa jeunesse et sa fraîcheur, le cinéma, c'était fini. C'est ça le grand changement. Aujourd'hui, les carrières sont longues… En Europe toutefois. Regardez Helen Mirren, Judith Dench, Catherine Deneuve, Nathalie Baye, Isabelle Huppert, Fanny Ardant… Mon âge m'ouvre des portes, me permet d'aborder des rôles nouveaux, plus variés. À l'époque d'Anita, je n'aurais tout simplement plus eu la possibilité de travailler. Dans mon dernier film, Memory, de Martin Campbell, un thriller d'action avec Liam Neeson, j'ai vraiment voulu casser les codes. Pour la première fois, je joue une vraie dure, une femme de pouvoir. J'ai pris du poids, accentué mes cernes. S'amuser à s'enlaidir, voilà le privilège de l'âge.»

Monica et… Anita

«Ses parents auraient mérité le prix Nobel d'architecture», raillait l'acteur Bob Hope. Pourtant, rien ne prédestinait Kerstin Anita Ekberg, née en 1931 à Malmö, en Suède, dans une famille de huit enfants, à crever l'écran. Élue Miss Suède en 1950, elle rate le titre de Miss Univers, mais fait carrière à Hollywood et reçoit même le Golden Globe en 1956 pour son rôle dans Blood Alley, où elle partage l'affiche avec John Wayne et Lauren Bacall. «Lorsqu'elle arrive en Italie pour tourner La Dolce Vita, elle est déjà une star, raconte Monica. Belle, blonde, moderne, libre, avec sa décapotable achetée avec son argent. Celle que Frank Sinatra surnommait l'iceberg choquait beaucoup l'Italie catholique de l'après-guerre. Pourtant, elle a choisi d'y rester.»

Monica Bellucci, la Cover Story

Mais la dolce vita finira pas se terminer pour Anita Ekberg, morte en 2015 dans un hospice, seule et sans argent. «Même si elle a tourné d'autres films, dont deux avec Fellini (Boccace 70 et Intervista), on l'a toujours ramenée à la fontaine de Trevi, une scène devenue iconique du cinéma mondial. La Dolce Vita lui a donné la notoriété mais est devenue sa prison, regrette Monica. Pourtant, elle avait du talent. La vie a tellement griffé la femme que l'artiste a disparu. Mais même lorsqu'elle raconte sa détresse, il y a chez elle une espèce d'ironie, de légèreté, d'innocence qui l'a sûrement aidée à survivre. Elle dit que les hommes lui ont tout pris et que son film intime s'appelle La Vie amère. J'espère que notre film lui redonnera le respect qu'elle mérite.»

Monica et… Fellini

«Hélas, je ne l'ai jamais rencontré, mais avec The Girl in the Fontain, c'est un peu comme si j'avais tourné La Dolce Vita. (Rires.) Bien sûr, c'est une référence. Son cinéma, qui oscille toujours entre rêve et réalité, m'a beaucoup inspirée. Notamment La Dolce Vita, Huit et demi, Les Nuits de Cabiria… Fellini savait sublimer les femmes dans leur différence. Giulietta Masina, Anouk Aimée, Anita Ekberg… Aucune ne se ressemblait, contrairement aux héroïnes hitchcockiennes, mais il les aimait toutes et chacune est magnifique à sa manière. Je viens de ce cinéma italien-là. De cette matrice, celle de Rossellini, Vittorio De Sica, Visconti. Celle d'Anna Magnani, de Monica Vitti… Pour en revenir à La Dolce Vita, en dehors du film, évidemment mythique, qui a reçu la Palme d'or en 1960, pour moi, cela représente vraiment le glamour, la fête jusqu'à cinq heures du matin, la jeunesse d'après-guerre qui s'amuse en réaction aux douleurs de la guerre. Mais il y a eu beaucoup de vies brûlées. C'était aussi la grande époque de Cinecittà. Il y avait énormément d'échanges entre nos deux pays… Alain Delon, Annie Girardot, Jean-Louis Trintignant… Tout le monde travaillait en Italie et, à l'inverse, les acteurs comme Marcello Mastroianni ou Claudia Cardinale tournaient souvent en France. Aujourd'hui, c'est différent, mais il y a encore beaucoup de réalisateurs de talent en Italie, comme Paolo Sorrentino, Matteo Garrone ou encore Alice Rohrwacher.»

À écouter : le podcast de la rédaction

Monica et… la blondeur

«Une femme blonde attire l'attention, juste de dos. Elle capte la lumière… D'ailleurs, le cinéma est blond. Mes icônes blondes ? Monica Vitti, Marilyn Monroe, Brigitte Bardot et, bien sûr, Anita Ekberg. Je n'ai pas souvent été blonde au cinéma, récemment dans L'homme qui a vendu sa peau, de Kaouther Ben Hania (nommé pour l'Oscar du meilleur film étranger en 2020, NDLR ). J'ai aussi porté une perruque blonde dans la série Dix pour cent ! De toute façon, j'adore la transformation, jouer, c'est mon métier. Pour cette séance, on a repris la perruque de The Girl in the Fountain. Grâce aux mains magiques de John Nollet, on croit vraiment que ce sont mes cheveux. Il m'a expliqué que cette technique artisanale datait de Louis XIV. Il faut un mois pour la fabriquer sur mesure. On la pose comme un gant. Avec un tulle collé à même la peau…» John Nollet complète : «Au cinéma, le cheveu est une partie très importante du jeu, comme un point sur un i. Sur Monica, c'est un blond pale gold, très clair et un peu doré. À Hollywood, le casque blond était un peu plus blanc, presque argenté, car dans les films en noir et blanc, les cheveux devenaient un réflecteur. D'ailleurs, les actrices blondes jouaient souvent avec des partenaires qui ne l'étaient pas pour qu'on ne voie qu'elles. On décolorait et on recolorait… Une vraie torture capillaire. Aujourd'hui, depuis Christophe Robin entre autres, les blonds sont plus profonds et plus naturels… On garde les racines plus foncées pour être raccord avec le teint et les sourcils, donner du relief.»

Monica et… Cannes

«J'y suis allée souvent, comme actrice, maîtresse de cérémonie et même membre du jury. La première fois, c'était en 2000 pour le film Under Suspicion, de Stephen Hopkins. Je me souviens surtout de mon émotion lorsque j'ai monté les marches avec Morgan Freeman et Gene Hackman. Après, bien sûr, je suis revenue pour Irréversible, de Gaspar Noé… Je me souviens de l'émeute, du scandale, de l'amour et de la haine mélangés. Et maintenant, regardez, c'est devenu un film culte. Sans lui, je n'aurais jamais eu le même parcours. Cannes est le plus important festival au monde où des films à petit budget peuvent connaître un grand destin.»

Monica et… la maternité

Lors de cette interview, Monica a hâte de retrouver sa fille Léonie, 12 ans, qui ce samedi soir l'attend à la maison. Deva, l'aînée, qui commence sa carrière dans la mode, est à Londres. Monica essaie de lui lâcher la bride sans jamais lâcher prise. «Dans ce domaine, je n'ai aucun conseil à donner. Être mère est un don de soi, et même en tentant de faire au mieux, on ne peut pas éviter les erreurs. Ce qui est sûr, c'est que mes filles sont les personnes qui comptent le plus au monde. Comme je les ai eues tard, j'ai pu travailler moins et leur consacrer du temps, même si parfois, à cause des tournages, je n'ai pas toujours été là au bon moment. Le fait de me voir heureuse, épanouie et passionnée dans mon métier leur donne aussi de la force. Mais, bien sûr, je trimballe avec moi la culture italienne où l'enfant est roi, avec les bons et les mauvais côtés. Je suis très protectrice. Bien manger, bien dormir… ce qu'elles trouvent parfois un peu “soûlant”. D'ailleurs, à la maison, on parle en français mais on se dispute en italien ! Aujourd'hui, je ne sais pas quel chemin suivront Deva et Léonie, mais je sens bien qu'elles ont déjà une indéniable sensibilité artistique. Dans mon dernier film, Memory, je joue une mère négative, tout l'inverse de moi. Au cinéma, un des plus beaux rôles de mère à mes yeux, c'est celui de Sophia Loren dans La Ciociara, de Vittorio De Sica.»

Thierry Frémaux : «Le fait que Cannes ne fasse aucun compromis avec le politiquement correct est un trésor à chérir»

Après une édition sous restrictions sanitaires en 2021, retour à la normale pour le Festival de Cannes. Le délégué général commente onze mots-clés indissociables des 75 ans de l'événement.

Nikolaj Coster-Waldau : «Monter les marches à Cannes c'est comme si on sortait de son propre corps»

Ambassadeur L'Oréal Paris, dont il est l'un des porte-parole depuis plusieurs années, l'acteur de Game of Thrones s'est livré à quelques confidences mardi après-midi dans une suite de l'Hôtel Martinez. Curieux, décontracté, le comédien danois s'exprime sur son engagement et revient sur ses souvenirs cannois.

Camille Cottin : «J'ai tendance à me surinquiéter pour mes enfants»

Elle s'est fait connaître à Hollywood, mais n'a rien perdu de sa réserve. Ni de son talent à déconstruire les schémas traditionnels avec des rôles exigeants. On la retrouve en conservatrice de musée secourant des enfants juifs dans Cœurs Vaillants.

Le Figaro

EDF: la facture exorbitante d’un défaut technique nucléaire

Guillaume Guichard

DÉCRYPTAGE - L’électricien chiffre désormais à 18,5 milliards d’euros en 2022 l’impact du problème de corrosion.

La facture s’envole. EDF a revu dans la nuit de mercredi à jeudi l’impact sur son résultat d’un défaut technique affectant une partie de son parc nucléaire, «la corrosion sous contrainte». Un problème qui a provoqué à ce jour l’arrêt de 12 réacteurs sur 56. L’Ebitda (excédent brut d’exploitation) sera réduit de 18,5 milliards d’euros en 2022, contre 14 milliards estimés précédemment.

Un montant colossal, équivalent à l’Ebitda réalisé par le groupe en 2021. Cette perte financière est d’abord due à la révision à la baisse de la production électrique d’origine nucléaire pour cette année, comprise dorénavant entre 280 et 300 terawattheures (TWh). Soit un quart de production en moins qu’en temps normal.

Pas de nouveaux arrêts

La perte financière est d’autant plus abyssale pour l’électricien qu’il vend traditionnellement toute sa production nucléaire en avance. Concrètement, il avait vendu fin 2021 toute l’électricité qu’il comptait produire en 2022 avant de découvrir ses premiers cas de corrosion sous contrainte, mi-décembre 2021. Ainsi le veut sa politique de couverture contre les risques de variation du marché. Aujourd’hui, il doit donc acheter sur le marché de gros les térawattheures qu’il avait vendus en avance. Or plus il revoit à sa propre production à la baisse à cause de ses problèmes techniques, plus l’électricité sur le marché devient rare et plus le prix de l’électricité flambe. Un terrible cercle vicieux.

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Toutefois, la situation pourrait ne pas se détériorer davantage cette année. «À ce stade pour 2022, EDF considère qu’il n’est pas nécessaire d’anticiper de nouveaux arrêts de réacteurs pour réaliser ces contrôles», a indiqué jeudi le groupe, après avoir envoyé vendredi dernier son plan de contrôle à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). L’électricien a procédé à 35 analyses de tronçons de tuyauterie en laboratoire. Il doit encore en effectuer une centaine d’ici le début de l’été. D’après ces premières investigations, il semble que le type de réacteur le plus répandu sur son parc, les 900 mégawatts, est exempt de tare.

Si le programme de contrôle et, par conséquent, la prévision de production, semble stabilisé pour 2022, il en va autrement pour 2023. EDF n’a pas encore revu sa prévision de disponibilité de ses réacteurs pour l’année prochaine. Or, elle pourrait se dégrader. Certes, du fait de la lenteur de la propagation de la corrosion, EDF prévoit de contrôler la suite de ses 56 réacteurs au fil des arrêts déjà prévu pour rechargement de combustible, entretien ou visite décennale.

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Néanmoins, les contrôles pour corrosion devraient allonger la durée de ces arrêts traditionnels, de cinq à dix semaines voire plus, en fonction de ce qui est découvert. Lorsqu’il y a suspicion de corrosion après un contrôle «non destructif», il faut en effet découper la tuyauterie pour une analyse approfondie. Par ailleurs,l’électricien prévoit d’arrêter spécialement quatre réacteurs pour sonder leurs tuyauteries.

EDF travaille d’arrache-pied pour réduire ces délais, en évitant l’opération de découpage de la tuyauterie: il développe en urgence un outil à ultrasons pour déceler de l’extérieur du tuyau s’il est attaqué par le phénomène.

Nouvelle chute d'Orpea en Bourse après des révélations financières de Mediapart

Le titre Orpea a perdu 19% mercredi suite à des révélations de Mediapart selon lesquelles un investisseur luxembourgeois du groupe d'Ehpad aurait procédé à des «opérations douteuses».

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Renault cède AvtoVAZ pour un rouble et sort de Russie

Le groupe vend ses 68 % du fabricant de Lada à un institut public russe. Il aura la possibilité de les racheter, au même prix, pendant six ans.

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Le Figaro

Une Mercedes de 1955 vendue 135 millions d'euros, record mondial pour une voiture aux enchères

La Mercedes Coupé 300 SLR Uhlenhaut de 1955 a été vendue quasiment le triple du précédent record détenu depuis 2018 par une Ferrari 250 GTO de 1962.

Une Mercedes de 1955, qui n'existe qu'en deux exemplaires, a été vendue début mai pour 135 millions d'euros, soit un record mondial absolu pour une voiture vendue aux enchères, a annoncé jeudi 19 mai la maison RM Sotheby's.

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La Mercedes Coupé 300 SLR Uhlenhaut de 1955 a été vendue le 5 mai lors d'enchères confidentielles qui se sont tenues au musée de MercedesBenz à Stuttgart, en Allemagne, en coopération entre la filiale de Sotheby's pour les voitures de luxe et le constructeur automobile allemand. Au prix de 135 millions d'euros, cette Mercedes a été adjugée quasiment au triple du précédent record détenu depuis 2018 par une Ferrari 250 GTO de 1962 vendue en 2018 par RM Sotheby's pour plus de 48 millions de dollars (45 millions d'euros). En outre, la Mercedes «300 SLR se place dorénavant dans le top 10 des objets les plus chers jamais vendus aux enchères», a vanté RM Sotheby's dans un communiqué publié jeudi à Londres et répercuté à New York par la maison mère Sotheby's qui tient cette semaine ses enchères de printemps pour les œuvres d'art.

«Frisson absolu»

Oliver Barker, président de Sotheby's Europe cité dans le communiqué, a dit ressentir «un frisson absolu d'avoir frappé au marteau d'enchères pour ce chef-d'oeuvre du design et de l'ingénierie, qui se mesure dorénavant avec les plus grandes œuvres d'art jamais vendues».

De fait, selon un classement établi par l'AFP d'œuvres d'art vendues aux enchères ces dernières années principalement à New York, le record absolu est détenu par le Salvator Mundi de Léonard de Vinci, adjugé en novembre 2017 pour 450,3 millions de dollars par Christie's à New York. Vient ensuite le Shot Sage Blue Marilyn par Andy Warhol parti le 9 mai dernier pour 195 millions de dollars chez Christie's, devenant l'œuvre d'art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques. Pour des œuvres du XXe siècle, Les Femmes d'Alger (version 0) de Pablo Picasso (179,4 millions de dollars en mai 2015) et le Nu couché d'Amedeo Modigliani (170,4 millions en novembre 2015), ont tous deux aussi été adjugés chez Christie's.

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Selon ce classement des œuvres d'art vendues aux enchères de plus de 100 millions de dollars, la Mercedes vendue le 5 mai par RM Sotheby's et qualifiée de «plus belle voiture du monde» se classe ainsi à la 6e ou 7e place. La voiture, qui était détenue, tout comme le second exemplaire, par Mercedes-Benz, a été vendue à un collectionneur privé et le produit de la vente «servira à mettre sur pied un «fonds Mercedes-Benz» international pour des bourses et formations de recherche pour les jeunes en matière de science de l'environnement et de décarbonation», selon RM Sotheby's. L'acheteur privé du Coupé 300 SLR Uhlenhaut a accepté de présenter au public son véhicule lors de manifestations exceptionnelles, tandis que l'autre exemplaire restera la propriété de Mercedes-Benz qui continuera de l'exposer dans son musée de Stuttgart.

D'après RM Sotheby's et la presse automobile de luxe et de sport, la 300 SLR, reconnaissable à sa ligne hors du commun et ses portes papillon a été créée par l'ingénieur Rudolf Uhlenhaut, sur la base d'une voiture de course, la W196 R Grand Prix, qui remporta deux championnats du monde de Formule 1 en 1954 et en 1955 avec le pilote italien Juan Manuel Fangio. Mais le constructeur Mercedes-Benz fut marqué par le terrible accident de sa voiture en juin 1955 aux 24 heures du Mans, qui tua son pilote français Pierre Levegh et 83 spectateurs, et l'éloigna pour des années de la course automobile.

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Le Figaro

Pourquoi suis-je toujours ballonné ?

Gaz, sensations de lourdeurs, ventre gonflé... Les dysfonctionnements intestinaux que sont les ballonnements sont provoqués par de multiples facteurs. Tour d'horizon pour rectifier le tir.

Maux de ventre, abdomen gonflé, sensation de lourdeur, gaz... On les nomme communément «ballonnements». Ces derniers peuvent se manifester de différentes façons, toutes plus réjouissantes les unes que les autres, et impacter véritablement le quotidien. Comment expliquer que certains d'entre nous soient plus touchés que les autres ? Que se passe-t-il dans nos intestins ? Le contenu de nos assiettes est-il l'unique fautif ?

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Pas si simple. Une première information est à savoir, selon Martine Cotinat, gastro-entérologue (1) : «Les ballonnements découlent d'une mauvaise fermentation des gaz présents dans les intestins». Et cette mauvaise fermentation vient elle-même d'un déséquilibre de notre microbiote. «Ce dernier est composé de bactéries qui contrôlent le transit, poursuit Lætitia Proust-Millon, diététicienne nutritionniste. Idéalement, il est équilibré avec de bonnes et de mauvaises bactéries. Mais quand les mauvaises sont plus nombreuses, un déséquilibre du système digestif se crée, entraînant cette mauvaise fermentation.»

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Poireaux, champignons, édulcorants

Chez certains organismes, des aliments appelés FODMAP (l'acronyme anglais de «Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols») peuvent provoquer des ballonnements. Poireaux, champignons, pommes, cerises, pêches, poires... la liste est (très) longue. «Quand on les mange en excès, il arrive qu'ils soient mal absorbés par l'organisme. Ils passent alors dans le gros intestin ou côlon et fermentent, créant des ballonnements», commente Martine Cotinat. Bien sûr, les intolérances alimentaires, comme celles au gluten, au lactose, au fructose, ou les édulcorants peuvent aussi être à l'origine des ballonnements.

Durant les repas, le temps que l'on prend pour s'alimenter joue également un rôle essentiel dans le bien-être digestif. «Lorsque l'on avale trop rapidement les aliments, ils vont être moins bien digérés, ce qui crée une trop grande production de gaz», conclut la gastro-entérologue.

La constipation peut aussi provoquer des inconforts. «Si on n'évacue pas bien et complètement les selles, la circulation des gaz ralentit, ils augmentent en volume et créent des ballonnements», précise la Dr Martine Cotinat.

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Un mauvais fonctionnement des muscles abdominaux

En dehors du contenu de l'assiette, le coupable peut aussi se trouver du côté des muscles abdominaux, et plus précisément du côté de leur fonctionnement. Martine Cotinat l'explique : «Normalement, quand le volume des gaz augmente, un mécanisme réflexe se met en place pour améliorer leur circulation : le ventre se contracte et le diaphragme se relâche. Chez certains, ce mécanisme ne se déclenche pas (sans qu'on puisse l'expliquer), ce qui crée des gaz».

Le stress

L'intestin est tapissé de cellules nerveuses. Sous le coup du stress, il est alors facilement déréglé. «Le stress produit aussi deux hormones, l’adrénaline et le cortisol, qui vont avoir une influence sur le microbiote. Le cortisol va par exemple favoriser l'envie de sucre et la rétention d’eau, ce qui déréglera ensuite la digestion et créera alors des ballonnements», complète la diététicienne nutritionniste Lætitia Proust-Millon.

Le stress a une influence sur le microbiote

Des intestins hypersensibles

Les ballonnements peuvent aussi être dus au syndrome des intestins irritables. «Ici, il y a une irritation des intestins qui entraîne une inflammation, qui bouleverse notre flore intestinale, et perturbe ainsi la digestion», explique la diététicienne nutritionniste Lætitia Proust-Millon.

Les solutions pour en finir avec les ballonnements

Pour prévenir les désagréments, une première règle est à respecter : veiller à avoir une alimentation la plus équilibrée possible. «Elle doit être la plus naturelle et brute possible. Évitez les produits ultratransformés, les additifs, le sucre en trop grosse quantité et les mauvaises graisses (raffinées, cuites etc...). Tout cela peut être nocif et perturber le système», explique Lætitia Proust-Millon.

En toute logique, on peut aussi simplement éviter d'ingérer les aliments qui nous provoquent des ballonnements. En plus de cela, on peut consommer des probiotiques, «des souches de bactéries positives qui permettent de rééquilibrer la flore intestinale», souligne la diététicienne nutritionniste. Celles-ci sont présentes dans les aliments fermentés comme le yaourt ou la choucroute mais peuvent aussi se consommer en cure, sous forme de comprimés ou gélules, à trouver en pharmacie ou magasins bio. «La prise de charbon ou d'argile, par exemple, se révèle très efficace pour absorber les gaz dans les intestins», conseille Martine Cotinat. Demandez toujours conseils à votre médecin ou pharmacien.

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Sport et hypnose

Bien sûr, si l'on est sujet au stress, il convient de tenter de travailler ce dossier, avec du sport ou encore des techniques de respiration. La méditation, l'hypnose, peuvent aussi être d'une grande aide.

Enfin, si les ballonnements sont trop fréquents et handicapent, il convient de consulter «un spécialiste qui recherchera les bactéries sources des problèmes et posera un diagnostic, souligne Lætitia Proust-Millon. Il pourra alors proposer un traitement adéquat, comme l'antibiothérapie pour corriger les troubles du transit».

(1)Martine Cotinat est gastro-entérologue et auteure de Je rééquilibre mon microbiote - Aliments fermentés, probiotiques, chrononutrition, Édition Thierry Souccar, 95 pages, 12,90 €.(2) Lætitia Proust-Millon est diététicienne nutritionniste et auteure de Le grand livre de l'alimentation anti-inflammatoire, Éditions Leduc, 378 pages, 18 €.

Sept astuces pour éliminer les mauvais sucres de son alimentation

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Parfois l’envie de sucre est irrésistible et on aimerait pouvoir ne pas y succomber. Certaines plantes sont particulièrement efficaces dans ce combat. Alternatives fruitées, infusions… Le point sur leurs vertus et leur mode de consommation.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : peut-on lever l'unanimité européenne pour renforcer les sanctions envers la Russie ?

Marie-Liévine Michalik

LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron s'est dit favorable à la révision de la règle du vote à l'unanimité, qui contorsionne certaines décisions européennes à l'approbation des 27.

LA QUESTION. «Je suis favorable à cette réforme institutionnelle», a déclaré Emmanuel Macron à l'occasion de la journée de l'Europe devant les députés à Strasbourg. Alors que les dirigeants de l'Union européenne envisagent de prendre une sixième salve de sanctions contre la Russie et ses exportations de pétrole, le président français veut offrir à l'Union européenne un nouveau souffle et une nouvelle force de frappe. Quitte à réviser les traités européens.

VÉRIFIONS. Ainsi, soutenu par plusieurs personnalités, comme Mario Draghi, Ursula von der Leyen ou encore François Hollande, il envisage de s'attaquer à la règle du vote à l'unanimité des membres du Conseil européen, rassemblant tous les chefs d'État de l'UE. En effet, une loi européenne est votée à la fois par le Parlement européen et le Conseil de l'Union Européenne. Ce dernier, appelé plus généralement Conseil et composé des différents ministres nationaux concernés, peut voter une loi selon deux modes. Le principal étant la majorité qualifiée - 55 % des États membres (soit 15 sur 27), qui représentent au moins 65 % de la population européenne - et est utilisé pour la régulation du marché intérieur et qui s'étend aussi bien à l'agriculture, aux transports qu'à l'environnement ou au numérique.

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Pour les domaines plus régaliens, comme la défense, la politique extérieure, la fiscalité, l'élargissement de l'Union à de nouveaux pays ou encore l'harmonisation des législations nationales dans le domaine de la sécurité sociale et de la protection sociale, l'adhésion de tous les membres est nécessaire. Modifier cette règle, ce que souhaiterait entre autres Emmanuel Macron pourrait ainsi outrepasser le veto de certains pays opposés à une mesure européenne, comme c'est le cas de la Hongrie, proche du Kremlin, qui refuse de renforcer les sanctions à l'égard de la Russie. Mais est-ce réalisable ?

Une révision constitutionnelle aux conséquences en ricochets

Selon le Traité de Lisbonne, qui régit depuis 2007 le fonctionnement de l'Union européenne, deux procédures sont possibles pour faire évoluer un texte européen : une dite ordinaire, l'autre simplifiée. Cette dernière ne peut être utilisée que pour les «politiques et actions internes de l'Union», ce qui n'est pas le cas de la révision du mode de vote d'un texte.

Pour cela, le Conseil européen - qui rassemble les chefs d'États européens, à bien différencier du Conseil de l'UE - peut convoquer une convention, composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d'États et de gouvernement, du Parlement et de la Commission européenne. Notons que la convention nouvellement formée doit être élue à majorité simple et non à l'unanimité, ce qui peut faciliter le processus de la modification du texte européen.

Regarder la vidéoComprendre les institutions européennes en deux minutes

Pour autant, ce dernier ne s'arrête pas là. Une fois établie, la convention étudie la possible modification du traité européen. Après l'accord obtenu, souvent par compromis, elle soumet les modifications à une conférence intergouvernementale (CIG), rassemblant les 27 autour d'une même table. Et ce n'est qu'après la ratification du texte par tous les États membres que la nouvelle règle pourra être adoptée à l'échelle européenne.

Autrement dit, le chemin pour modifier un traité européen afin de remplacer le vote à l'unanimité par celui à majorité qualifiée est semé d'embûches. Il faut premièrement que la convention réussisse à se mettre d'accord sur un texte unique. Il faut ensuite que tous les parlements nationaux valident ce dernier. Or, en France, ratifier un texte européen touchant à la souveraineté nationale nécessite une modification de la Constitution française, comme l'indique le Conseil constitutionnel à l'article 29 de l'avis publié en 2004. «Toute disposition du traité qui [...] modifie les règles de décision applicables, en substituant la règle de la majorité qualifiée à celle de l'unanimité au sein du Conseil, privant ainsi la France de tout pouvoir d'opposition [...] appelle une révision de la Constitution.» Cette dernière étape nécessitant soit un référendum national, soit une approbation du Congrès au 3/5.

Par conséquent, permettre au Conseil de l'UE de voter des sanctions contre la Russie à la majorité qualifiée et non à l'unanimité comme l'exige actuellement le Traité de Lisbonne, nécessite l'établissement d'une convention puis le vote par chaque parlement national d'adopter le nouveau texte, ce qui oblige par exemple en France une modification de la Constitution. Un processus qui paraît très compliqué. Notons aussi que la France n'est pas la seule à devoir modifier sa propre constitution pour adopter un changement de texte européen modifiant sa souveraineté. L'Allemagne est dans le même cas. Ce qui allongerait le temps de latence, auquel s'ajoute la validation par tous les parlements nationaux.

Désaccords et sujets qui fâchent

Un passage du vote à la majorité qualifiée pourrait en effet permettre à l'UE de prendre des mesures supplémentaires contre la Russie mais serait un bouleversement durable dans le fonctionnement des institutions. En effet, si toute prise de décision, à propos de la sécurité extérieure mais aussi du droit européen, de la protection sociale peut se prendre sans l'accord de tous, d'autres désaccords vont émerger.

Par exemple, la Hongrie et la Pologne, qui n'ont pas manqué ces dernières années de montrer leurs désaccords avec l'Union européenne sur les sujets sociétaux et sécuritaires, pourraient s'opposer fermement à toute libéralisation du mariage homosexuel, de la PMA, de la reconnaissance des enfants issus de GPA ou encore se voir imposer des quotas de migrants. Pour Guillaume Drago, professeur français de droit public à l'Université Panthéon-Assas Paris II, des compromis pourraient être négociés mais «cela est très compliqué de négocier sur ces sujets-là, étant donné que des sanctions pour manquements sont déjà en cours pour ces pays.»

De plus, le groupe de Visegrad - Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie - n'est pas le seul membre à potentiellement s'opposer à des prises de décisions sans unanimité. Les Pays-Bas ont déjà montré leur désaccord sur le plan budgétaire, la France, elle-même, pourrait s'opposer sur les lois et taxes commerciales. Enfin, treize pays, dont le Danemark, la Suède, la Finlande, la Bulgarie ont signé une tribune s'opposant à toute réforme constitutionnelle la qualifiant de «gaspillage d'énergie». Un avis sur lequel s'accorde l'ancien président François Hollande qui appelle de son côté à «faire évoluer pragmatiquement l'Union européenne». Sans pour autant que ce soit très clair et pragmatique comme conseil...

Concluons, le rêve fédéral d'Emmanuel Macron, partagé notamment par Ursula von der Leyen, en permettant au Conseil de l'UE de voter des sanctions contre la Russie à la majorité qualifiée et non à l'unanimité comme l'exige actuellement le Traité de Lisbonne, est un parcours législatif semé d'embûches long de plusieurs années, qui nécessiterait une réforme de la Constitution française. De plus, plusieurs pays membres s'y sont déjà opposés, par peur de voir leur souveraineté nationale bafouée au même titre que leur droit de veto.

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Le Figaro

Le parquet d'Evry s'oppose à la libération conditionnelle de Patrick Balkany, décision le 30 mai

Selon le parquet, Patrick Balkany, ancien maire de Levallois-Perret, «manifeste toujours son opposition au principe de sa condamnation». Sa sortie de prison est normalement prévue pour avril 2023.

Le tribunal d'application des peines rendra le 30 mai sa décision sur la demande de libération conditionnelle de Patrick Balkany, incarcéré depuis trois mois à la maison d'arrêt de Fleury-Merogis (Essonne), à laquelle le parquet d'Evry s'est opposé jeudi 19 mai.

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L'audience du tribunal a eu lieu à huis clos au sein même de l'établissement pénitentiaire. Patrick Balkany, 73 ans, avait été placé en détention le 7 février. Après avoir effectué cinq mois de détention pour fraude fiscale, puis avoir été libéré sous bracelet électronique pour raisons de santé, l'ancien élu était retourné en prison en raison de nombreux manquements à ses obligations, selon la justice.

Le placement sous bracelet électronique de son épouse Isabelle, toujours hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février, avait également été révoqué. Quelques semaines après son incarcération, l'ancien maire LR de Levallois-Perret a déposé une requête en libération conditionnelle par le biais de ses avocats. Le tribunal d'application des peines d'Evry décidera ou non de sa remise en liberté.

Dette fiscale à plus de 4 millions

Selon le parquet, Patrick Balkany «manifeste toujours son opposition au principe de sa condamnation, en dépit de son caractère définitif, ce qui augure mal du respect de la mesure d'aménagement de peine sollicitée». Par ailleurs, le parquet affirme dans un communiqué que l'ancien élu «ne justifie, au plus, que du paiement d'une somme totale de 7000 euros environ, depuis février 2022, alors que la dette fiscale dont il a la charge de la réparation s'élève à plus de 4 millions d'euros».

Le service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) a rendu un avis défavorable, tandis que l'administration pénitentiaire a donné un avis favorable à son aménagement de peine.

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Les époux Balkany avaient été reconnus coupables de ne pas avoir payé d'impôt sur la fortune entre 2010 et 2015 et d'avoir payé un impôt sur le revenu amplement sous-évalué entre 2009 et 2014, pour un total estimé de quatre millions d'euros de sommes éludées. La sortie de prison de Patrick Balkany est normalement prévue pour avril 2023. Contactés par l'AFP, ses avocats n'ont pas souhaité commenter l'audience.

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Le Figaro

Le Congrès américain débloque 40 milliards de dollars pour l'Ukraine

Le projet de loi, déjà validé par les élus de la Chambre la semaine dernière, n'a plus qu'à être ratifié par le président Biden.

Le Congrès américain a débloqué jeudi une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine, nouvelle illustration du soutien indéfectible promis par Joe Biden à Kiev.

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Au sein de ce grand paquet d'aide: 6 milliards de dollars qui doivent permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense anti-aérienne à l'heure où les combats font rage dans l'est et le sud du pays. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer entre autres «la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes», ainsi qu'un large volet humanitaire. «Les mesures d'aide à l'Ukraine sont bien plus que de la simple charité», a assuré le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell quelques heures avant que la chambre haute du Congrès n'approuve ces financements à une très large majorité. «La sécurité et les intérêts stratégiques américains seront façonnés par l'issue de ce conflit», a souligné l'élu.

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Le projet de loi, déjà validé par les élus de la Chambre la semaine dernière, n'a plus qu'à être ratifié par le président Biden. Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne. Mais le président américain Joe Biden réclamait depuis plusieurs semaines une importante rallonge budgétaire afin de soutenir l'Ukraine dans la nouvelle phase du conflit. Le dirigeant démocrate fait souvent part de sa volonté de mener le grand combat des démocraties contre les régimes autoritaires. Or, selon le président américain, les ressources fournies par les Etats-Unis pour venir en aide à l'Ukraine étaient sur le point de s'assécher.

«Payer» ou «le payer»

Fait rare dans un Congrès si habitué aux querelles politiques: ces 40 milliards de dollars de dépenses - l'équivalent du PIB du Cameroun en 2020 -- ont bénéficié d'un très large soutien transpartisan. «Quand il s'agit de Poutine, on choisit soit de payer maintenant, ou de le payer plus tard», a argué le sénateur républicain Lindsey Graham, pas vraiment connu pour soutenir les politiques de Joe Biden. Après s'être cantonné à des armes vues comme défensives, Washington envoie désormais artillerie, hélicoptères et drones à l'armée ukrainienne, dont des soldats sont formés au maniement de ces armes aux Etats-Unis ou dans des pays tiers avant de retourner au front.

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Quelque 9 milliards de dollars des fonds que le Congrès a approuvé doivent aussi permettre aux Américains de regarnir leurs propres stocks d'armement. Allié traditionnel des présidents américains en matière de politique étrangère, le Sénat a aussi confirmé mercredi soir Bridget Brink, une diplomate de carrière, comme nouvelle ambassadrice du pays en Ukraine. Les Etats-Unis n'avaient pas eu d'ambassadeur à Kiev depuis 2019.

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Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

Le Figaro

Laurent Wauquiez, un retour à pas feutrés mais des ambitions intactes

Wally Bordas

RÉCIT - Après plusieurs années de travail de terrain, loin de la scène politique nationale, tout le pousse à revenir au premier plan.

Poignées de main, accolades, sourires chaleureux, selfies par dizaines… Ce mercredi , à Nîmes, devant la permanence de la fédération LR du Gard, Laurent Wauquiez prend le temps de saluer chacun des militants présents, sous un soleil implacable. «On compte sur vous», lui glisse l’un d’eux.

«On a besoin de vous», implore une autre. «Pourquoi n’y êtes-vous pas allé?», interroge un troisième, en référence à l’élection présidentielle de 2022. «Ça n’aurait pas été une bonne idée», lui répond le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui est aujourd’hui venu soutenir tous les candidats LR du département pour les législatives. «Ne vous inquiétez pas, on va tout remonter, tout refaire», assure-t-il aux autres - nombreux - qui l’interrogent sur son avenir politique.

Laurent Wauquiez a beaucoup de qualités, l’expérience de plusieurs ministères, celle d’avoir été élu et bien réélu dans sa région. Il a le sens de la proximité, le contact facile, il coche toutes les cases

Sera-t-il candidat pour prendre la relève de Christian Jacob à la tête des Républicains en septembre prochain? Prendra-t-il le leadership sur la droite dans l’optique de 2027? Ces questions, tout le monde les lui pose ces dernières semaines. Et pour l’instant, elles restent sans réponse. «Beaucoup l’encouragent à prendre position, à revenir dans le jeu», confie l’un de ses proches. Mais la plupart du temps, Laurent Wauquiez reste évasif.

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«Honnêtement, je ne sais pas du tout quelle sera sa décision. Ce qui est sûr, c’est qu’il a tous les leviers nécessaires pour revenir s’il le souhaite», livre un cadre du parti très proche de lui. Si l’échéance de l’élection présidentielle de 2027 est évidemment dans sa tête, l’ancien parlementaire refuse de griller les étapes. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a décidé de ne pas se lancer en 2022, malgré les encouragements répétés de nombre de ses soutiens. «Il savait qu’il n’était pas encore prêt et sentait que le chemin serait très compliqué pour la droite», avoue-t-on dans son entourage.

Mais désormais, après plusieurs années de travail de terrain loin de la scène politique nationale, tout le pousse à revenir au premier plan. Alors, pour ces législatives, Laurent Wauquiez est reparti en campagne: tous les jours, il écume les routes de France pour soutenir les candidats de sa famille politique. D’ici le premier tour, il aura effectué entre 25 et 30 déplacements, dont la moitié en dehors de sa région. «Je ne me suis jamais caché. Mon devoir, c’est de faire en sorte que le débat politique n’aboutisse pas à un duel mortifère entre Macron et les extrêmes. J’ai une responsabilité et je n’ai jamais baissé les bras, je me suis toujours dit que dans une vie politique, il fallait tout donner, ne jamais se ménager», confie-t-il au Figaro.

«Si tu n’y vas pas, j’irai»

Les jours qui suivent la défaite de Valérie Pécresse à l’élection présidentielle, Laurent Wauquiez reçoit des dizaines d’appels. Députés, sénateurs, maires, cadres du parti: tous veulent savoir ce qu’il a en tête. Rachida Dati, David Lisnard, Julien Aubert… chacun prend la température pour sonder les ambitions de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur. «Si tu n’y vas pas, j’irai. Il ne faut pas qu’il y ait d’affrontement entre nous. Et si je prends la tête du parti, ça ne t’empêchera pas d’être candidat à la présidentielle», lui glisse notamment le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti lors d’un café à la questure de l’Assemblée nationale.

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Mais comme souvent, l’ancien patron des Républicains ne laisse rien transparaître. «Il se méfie de certains, et particulièrement de Ciotti, croit savoir l’un de ses amis. Tout le monde a vu qu’il avait pris du poids ces derniers mois et que ses ambitions étaient de plus en plus importantes.» Si certains, comme Julien Aubert, Rachida Dati ou Aurélien Pradié, ont déjà annoncé plus ou moins publiquement que la présidence du parti les intéressait, d’autres attendent donc avant de se positionner. C’est le cas de Michel Barnier. Le candidat malheureux au congrès des Républicains en décembre dernier se verrait bien assurer la transition si Laurent Wauquiez décidait d’attendre 2024 - après les élections européennes - pour reprendre le parti. Il en a fait part récemment à plusieurs membres de son entourage.

«Cela aurait du sens, Barnier en chef de file pour les européennes et Wauquiez pour la suite», analyse un ténor LR. «Les deux hommes sont proches, l’un ne gênerait pas l’autre», considère un ami commun. Car si le président de région décidait dès septembre de reprendre le parti, il se risquerait à une nouvelle défaite électorale aux européennes, échéance qui avait déjà précipité sa démission en 2019, après le score historiquement bas - 8,48 % - des Républicains. «Ce serait un vrai risque pour lui de redevenir chef de parti maintenant, car lors de ce scrutin, il y aura encore une fois une prime à la radicalité pro ou antieuropéenne et LR, qui se situe entre les deux, ne serait pas avantagé», juge un parlementaire.

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«Il est le seul à pouvoir incarner l’avenir de la droite et c’est justement pour cette raison qu’il a intérêt à rester discret encore un petit moment. Il faut enjamber les européennes. Quand on aura passé cette étape, il pourra alors être propulsé», estime quant à lui un ancien ministre sarkozyste. Certains dans la jeune garde des Républicains observent de leur côté attentivement les possibles ambitions de leur ancien leader. «Il devrait céder sa place à la nouvelle génération. Il nous a déjà précipités dans l’abîme une première fois. Comment peut-il penser que le résultat sera différent cette fois-ci?», tance un élu.

Un pas de côté nécessaire

Mais parmi les cadres, beaucoup appellent de leurs vœux une reprise en main du parti le plus rapidement possible. «On ne peut pas se contenter d’un président intérimaire. On a besoin d’un élan, de quelqu’un qui prenne de la place, sinon, il n’y aura plus rien à récupérer», juge un ténor. Même Nicolas Sarkozy, avec qui les relations sont «au beau fixe», selon les entourages des deux hommes, porte un regard très positif sur un élu qu’il considère comme «l’un des plus talentueux de sa famille politique».

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S’il préfère pour l’instant ne pas évoquer sa succession et rester focalisé sur les législatives, Christian Jacob ne cache pas non plus sa proximité avec l’ex-patron des Républicains, qu’il encourage à se porter candidat pour reprendre les rênes en vue de 2027. «J’ai toujours eu des liens étroits avec Laurent Wauquiez lorsqu’il était à la tête du parti et même après. Il a beaucoup de qualités, l’expérience de plusieurs ministères, celle d’avoir été élu et bien réélu dans sa région. Il a le sens de la proximité, le contact facile, il coche toutes les cases», loue l’actuel patron des Républicains. Mais pour l’heure, le principal intéressé temporise et réfléchit encore au meilleur moyen de reconstruire la droite. «Le moment n’est pas encore venu, mais il faudra que l’on se pose toutes les questions. Et je ne crois pas que ce soit uniquement dans les joutes artificielles à Paris ni en s’enfermant dans des structures anciennes que nous y arriverons», considère-t-il.

Ces dernières années, Laurent Wauquiez a pris du recul. En grande difficulté après l’échec des Républicains aux européennes, il a pris la décision - après sa démission de la tête du parti - de s’éloigner de la vie politique nationale. Un pas de côté nécessaire pour une personnalité parfois clivante et contestée au sein de sa famille politique. «Pendant un an et demi, il n’a quasiment fait aucune apparition médiatique. Depuis, il choisit les sujets qui l’intéressent, il fait le choix du dosage», éclaire un membre de sa garde rapprochée. Comme récemment, où il a largement communiqué sur le fait qu’il coupait les subventions régionales à la ville de Grenoble, après que le conseil municipal de la ville a voté l’autorisation du burkini dans les piscines de la ville.

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Mais au-delà de ces sujets très spécifiques, ses interventions restent parcimonieuses. «Les médias nationaux ont tendance à un peu enfermer. La cuisine politicienne nous a beaucoup affaiblis. Depuis les européennes, j’ai fait le choix d’avoir une parole plus rare et de me construire avant tout en partant de ce que je fais dans ma région», explique-t-il. Mais loin des caméras, cela fait déjà un moment qu’il prépare son retour. «Sans faire de compromis sur sa ligne, il a appris à être plus rassembleur. Il dirige une majorité régionale avec des élus de droite et du centre depuis six ans sans avoir fait le moindre remaniement de fond», se félicite-t-on dans son entourage rhônalpin. Son positionnement politique - très ferme sur les sujets régaliens - reste d’ailleurs majoritaire chez les militants LR. «Il est très populaire, jeune, extrêmement brillant et cultivé. Il est évidemment attendu par le peuple de droite», loue la sénatrice Valérie Boyer.

Pendant la campagne de la candidate LR à la présidentielle, celui qui était en charge des comités de soutien de la prétendante a effectué une vingtaine de déplacements et a accueilli Valérie Pécresse à deux reprises, au Puy-en-Velay, sa ville, puis à Lyon. L’entourage de cette dernière n’a d’ailleurs «rien à lui reprocher». «Il a été absent de la presse nationale et n’a pas mis sa puissance de feu au service de la candidate. Il a plus réactivé ses réseaux que fait campagne», nuance toutefois un autre élu.

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Pour les législatives, l’ex-patron des Républicains compte une nouvelle fois prouver sa fidélité et apporter son aide aux prétendants. «Il est venu me soutenir dans ma circonscription et m’a aussi donné de précieux conseils techniques pour ma campagne», témoigne par exemple Guilhem Carayon, candidat dans le Tarn et président des Jeunes Républicains. Les dernières prises de parole du président de région ne laissent en tout cas que peu de place au doute quant à ses aspirations. Lors du conseil national de LR, le 7 mai dernier, il lance, devant les élus: «Tout tangue, tant mieux! Tout est à terre, tant mieux! Ceux qui nous ont trahis sont dehors, tant mieux, enfin, ils nous ont fait tant de mal. Nous allons devoir tout repenser, tout rebâtir, de haut en bas, et ça commence aujourd’hui.» Un discours très commenté en interne. «On s’est tous envoyés des messages en se disant ça y est, il est revenu, il va reprendre le parti», raconte un présent. Un retour à pas feutrés, certes, mais qui ne passe pas inaperçu.

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L'Humanité

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Actu

Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

Marion d'Allard

Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

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Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

Une grave sécheresse des sols

À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

Des régions jusque-là plutôt épargnées

Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

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Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

Des projections à horizon 2100

« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

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Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

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L'Humanité

Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe

Actu

Dans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.

Gérard Le Puill

Durant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.

Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.

L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie

Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.

Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.

Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers

Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?

À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.

Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen

Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :

« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».

On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .

Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.

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L'Humanité

Inde. Les températures extrêmes pèsent sur les récoltes

Actu

Le premier ministre, Narendra Modi, qui pensait conquérir des marchés grâce au conflit en Ukraine, doit revoir ses priorités.

Lina Sankari

Harinder Happy ne cache pas son inquiétude. Dans le nord de l’Inde, les températures extrêmes frappent une nouvelle fois durement les paysans. Liée au réchauffement climatique, la vague caniculaire, inédite depuis les premiers relevés météorologiques il y a cent vingt-deux ans, a fait grimper le mercure jusqu’à 46 degrés dans certains quartiers de New Delhi. Porte-parole de la Samyukta Kisan Morcha, la coalition victorieuse formée en 2020 qui a réuni plus de 40 syndicats paysans contre la libéralisation du secteur, Harinder Happy, joint par téléphone, concède : « Cette année, nous avons de nombreux problèmes de récoltes et un faible rendement en blé dû à la chaleur et aux pluies non saisonnières. Cela a également affecté la production de paille de blé dont les prix ont fortement grimpé. »

Les coupures d’électricité, qui aggravent les conditions de vie de millions d’Indiens, n’épargnent pas les agriculteurs. Seize organisations du Pendjab ont ainsi organisé plusieurs manifestations et sollicité une réunion avec le Conseil national de l’électricité, qui a promis aux syndicats quatre heures d’alimentation quotidienne et une journée où la fourniture pourrait monter jusqu’à huit heures. Ce rendez-vous illustre à quel point les tensions sur la production agricole sont prises au sérieux en ce point du globe. Les phénomènes météo­rologiques extrêmes sont une nouvelle fois supportés de manière disproportionnée par les plus pauvres qui, du fait des travaux journaliers en extérieur, ne peuvent se mettre à l’abri. « Cette vague de chaleur teste les limites de la survie humaine », estime ainsi la chercheuse Chandni Singh du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Le blé et le riz sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays

La question se pose de façon accrue alors que 600 millions d’Indiens dépendraient directement ou indirectement de l’agriculture pour vivre. Le secteur est en crise cyclique et les paysans connaissent déjà un fort niveau d’endettement. « En 2014, lors de son arrivée au pouvoir, Narendra Modi (premier ministre – NDLR) promettait de mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale des agriculteurs, à savoir l’effacement de la dette et le doublement des revenus», détaillait, il y a un an pour l’Humanité, Sumit Dalal, un jeune paysan de l’Haryana (Nord) qui redoutait de ne pas pouvoir rembourser ses prêts. Ces vingt-cinq  dernières années, plus de 300 000 agriculteurs indiens ont mis fin à leurs jours dans le pays et la crise actuelle pourrait donner lieu à de nouveaux drames.

Considéré comme le « grenier à pain » du pays, le Pendjab est ainsi scruté avec attention. Traditionnellement, le mois de mars est crucial pour le mûrissement des grains, mais la hausse soudaine des températures les a fait flétrir. « En raison de la canicule, nous avons perdu plus de 5 quintaux (500 kg) par hectare de notre rendement d’avril », déplore Gurvinder Singh, directeur de l’agriculture de l’État. La production nationale pourrait baisser de 10 à 50 % cette année, alors même que le blé et le riz paddy sont essentiels à la sécurité alimentaire du pays. D’autant que les stocks du Food Security Act, le plus important programme de distribution de denrées au monde, ont déjà fondu du fait de la pandémie et pourraient être épuisés en septembre. Au lieu de 80 millions d’Indiens habituellement, l’État a fourni des céréales à 800 millions de personnes, dont beaucoup de travailleurs migrants qui avaient perdu leur travail du fait des confinements.

Les stocks d’engrais en baisse depuis le début de la guerre

Le mois de mars, époque à laquelle le premier ministre nationaliste Narendra Modi jouait les fiers à bras, paraît loin. Deuxième producteur mondial de blé, l’Inde se faisait fort de relayer l’Ukraine, prise dans le tourbillon de la guerre, sur les marchés internationaux. Le chef du gouvernement entendait alors gagner de nouveaux débouchés et profiter de l’envolée des cours mondiaux pour satisfaire l’agrobusiness. Si elle produit 14 % du blé global, l’Inde ne compte toutefois que pour 1 % des exportations. Les experts nationaux estiment toutefois que la quête de débouchés exercerait une pression trop importante sur la disponibilité en blé alors que le pays doit nourrir une population de 1,3 milliard d’habitants et que les stocks d’engrais indiens s’amenuisent eux aussi depuis le déclenchement de la guerre. La canicule rebat aujourd’hui les cartes et les discussions entamées avec le Nigeria, la Turquie, le Soudan, l’Iran et l’Indonésie pourraient connaître un coup d’arrêt.

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L'Humanité

Finances. « Engie est en train de valider vingt ans d’importation de gaz de schiste »

Entretien

Alors que les énergéticiens et leurs financiers tiennent leurs assemblées générales annuelles, Lucie Pinson, directrice générale de l’ONG Reclaim Finance et honorée du prix Goldman pour l’environnement, alerte sur la non-prise en compte du climat.

Marie-Noëlle Bertrand

Chaque année, au printemps, les grands groupes pétroliers et gaziers, ainsi que les banques et les assureurs qui leur accordent des financements, tiennent leurs assemblées générales. Ils y soumettent les plans climat que leur impose la loi pour réduire leurs émissions de CO2. Trois semaines après la sortie du troisième volet du rapport du Giec portant sur les transitions économiques à opérer pour limiter le réchauffement climatique, et en pleine guerre en Ukraine, cette nouvelle saison des assemblées générales prend une tournure singulière. Entretien avec Lucie Pinson, cofondatrice et directrice générale de l’ONG Reclaim Finance, qui suit tout cela de près.

Les assemblées générales des énergéticiens français et de leurs financiers ont démarré. Prennent-elles en compte les dernières données du Giec ?

Clairement pas. Les actionnaires d’Engie, par exemple, ont voté à 80 % un plan climat qui rejette l’objectif de limiter le réchauffement à un maximum de 1,5 °C. Le groupe continue de miser gros sur le gaz. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il se tourne vers les gaz de schiste des États-Unis, dont il a décidé de prolonger les contrats d’importation de neuf ans, en plus des onze déjà prévus. On est en train de valider vingt ans de gaz de schiste ! Cela nous amène à 2042, alors que l’Europe n’est plus censée produire d’électricité carbonée d’ici à 2035. Engie est complètement hors des clous.

Note-t-on plus de réactions du côté des banques ou des assureurs ?

Ces assemblées générales sont les premières à se tenir depuis que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a stipulé que nous devons renoncer à toute nouvelle exploitation d’énergie fossile. Son rapport avait été publié tard en mai 2021, et les acteurs financiers avaient ainsi justifié le fait de ne pas en intégrer les conclusions. Mais un an a passé. Le rapport de l’AIE a, depuis, été corroboré par celui du Giec. Nous souhaitons que les acteurs financiers prennent enfin acte de toutes ces conclusions et reconnaissent la nécessité de tendre vers l’objectif zéro expansion. Nous les appelons à sanctionner les entreprises qui continuent d’investir dans les énergies fossiles, en votant contre le renouvellement des membres de leurs bureaux et contre leurs faux plans climat.

À lire le troisième volet du rapport du Giec, l’argent ne manque pas à l’échelle internationale, ce sont les flux qui sont mal orientés. Qu’est-ce que cela raconte de l’état de la finance verte ?

C’est la bonne nouvelle du rapport du Giec. Tous les financements nécessaires à la transition climatique existent et sont disponibles. Maintenant, il s’agit d’augmenter les flux vers les bonnes solutions, et surtout de cesser ceux destinés aux énergies fossiles. En outre, tous les financements verts ne sont pas aussi verts que l’on dit. Prenez les green bonds (obligations vertes émises, entre autres, par des acteurs publics sur le marché mondial pour pousser les acteurs économiques à investir dans la transition – NDLR) : certains sont très valables. Mais quand BNP Paribas soutient l’émission d’une obligation verte pour le développement d’un aéroport à Hong Kong en faisant valoir que les bâtiments sont basse consommation, cela n’a rien de vert : on contribue à augmenter le trafic aérien !

Beaucoup d’investisseurs se dirigent aujourd’hui vers les technologies de capture et stockage du carbone. Sont-elles un des éléments de ces faux plans climat ?

Elles peuvent y contribuer. Beaucoup de majors pétrolières et gazières parient sur la compensation (mécanisme qui permet à une entreprise d’investir, par exemple, dans le reboisement forestier pour compenser les émissions carbone induites par son activité – NDLR) et les technologies de capture et stockage de CO2. Cela peut être extrêmement dangereux. Concernant la compensation, il a été démontré que son utilité pour le climat est faible, voire nulle, dans la mesure où les industriels s’en servent pour justifier la poursuite de leurs émissions. Il ne faudrait pas parler de compensation, mais de contribution : toutes ces choses devraient être faites en addition des efforts de baisse des émissions, pas en substitution. Concernant le stockage de CO2, c’est un peu la même chose. Il va en falloir. Mais le Giec est très clair : il faut le réserver aux secteurs économiques qui ne peuvent être transformés sur le fond. Ce n’est certainement pas le cas du secteur énergétique, et encore moins du secteur de la production électrique, alors qu’il est possible de le décarboner très rapidement.

Quelles sont nos chances de réussir à réorienter les flux financiers d’un système qui, par essence, ne souffre pas d’être contrôlé ?

C’est tout le problème. Il faut un contrôle des acteurs ­financiers. Ils peuvent, dans une certaine mesure, changer à la marge leurs activités – souvent dans une logique de prévention du risque financier, en écartant de leurs porte­feuilles les entreprises les plus exposées aux énergies fossiles. Mais cette logique est très lente, et ne remet pas en question celles de la croissance et de l’exploitation des ressources, ­radicalement antinomiques avec nos objectifs climatiques. Il va falloir réguler ; il va falloir interdire, aussi, le financement de certaines activités reconnues par la science comme incompatibles avec le respect de notre budget carbone planétaire. Et il va falloir, enfin, décourager certaines pratiques et en inciter d’autres, en se servant des mécanismes monétaires des banques centrales, qui ont, dans leur mandat, l’obligation de respecter les objectifs climatiques européens.

Total conclura, fin mai, cette nouvelle saison des assemblées générales. Qu’espérez-vous de ce groupe pétrolier ?

Pas grand-chose. Le plan climat qu’il va soumettre à consultation de ses actionnaires fait la part belle au gaz, au point d’annuler tous les efforts opérés pour réduire les émissions du pétrole. Il autorise toujours le déploiement de projets catastrophiques, tels que celui d’EACOP, en Afrique de l’Est (1). Enfin, Total vient de rejeter une résolution de ses actionnaires qui exigeaient plus de transparence quant à sa stratégie climatique. Qu’attendre d’un groupe qui refuse de rendre des comptes à ses propres actionnaires ?

engieClimatpétroleenvironnement
Le Figaro

Charente-Maritime : près de 800.000 euros détournés dans des lotos caritatifs

Christophe Cornevin

INFO LE FIGARO - En un an, deux escrocs ont organisé pas moins de 166 lotos dans la région de Saintes, sous prétexte de reverser les gains à des associations. En fait, ils flambaient leur butin au casino.

Sous prétexte de reverser de l'argent à associations caritatives, en particulier en charge de la lutte contre le handicap, deux escrocs ont organisé pas moins de 166 lotos la région de Saintes (Charente-Maritime) pour empocher des gains substantiels qu'ils allaient ensuite flamber au casino.

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Selon une dernière estimation dans le cadre de l'enquête toujours en cours, pas moins de 800 000 euros pourraient avoir été ainsi détournés. Déjà connus pour «abus de faiblesse» et «abus de confiance», les malfaiteurs ont été interpellés lundi par les policiers du Service central des courses et jeux (SCCJ).

Mis en examen

Âgés de 36 et 60 ans, ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. «Véritables professionnels, ils organisaient jusqu'à trois ou quatre lotos par week-end», souffle une source informée qui rappelle que la «pratique des lotos, organisés avec l'aide des mairies en toute bonne foi, pose souvent question».

À la faveur des investigations, les enquêteurs spécialisés de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont établi que toutes les associations bénéficiaires étaient en fait des «coquilles vides». En dépit des sommes considérables récoltées, les escrocs vivaient de manière plutôt misérable, préférant assouvir leur propre passion du jeu.

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Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»

ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».

L'autoroute A7 de nouveau ouverte après l'accident d'un poids lourd transportant des matières dangereuses

L'autoroute avait été fermée dans les deux sens mercredi, un camion-citerne accidenté répandant des produits toxiques sur les voies.

Le contrôle technique bientôt obligatoire pour les 2-roues

Dans un jugement rendu ce mardi, le Conseil d'État a signifié que cette mesure serait appliquée dès le 1er octobre.

Le Figaro

Zineb El Rhazoui: «Le burqini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste»

Anne Fulda

ENTRETIEN - L’essayiste voit dans l’autorisation du burqini à Grenoble une façon «d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés».

L’ex-journaliste de Charlie Hebdo, dont le nom a été avancé pour porter les couleurs du parti présidentiel aux législatives, s’inquiète des dernières avancées de l’islamisme, «un fascisme qui ne dit pas son nom», selon elle.

LE FIGARO. - Le conseil municipal de Grenoble a autorisé le burqini dans les piscines publiques. Que pensez-vous de cette décision?

Zineb EL RHAZOUI. - C’est un jour qui scelle une terrible régression pour les femmes françaises, et notamment les musulmanes dont on réduit les droits à toujours plus de voilement, plus de soumission à l’injonction de se couvrir. C’est aussi une avancée majeure de l’idéologie islamiste dans un espace qui devrait en être préservé par sa nature: la piscine municipale, lieu de mixité, de sport et de libération du corps. Je peux comprendre la volonté personnelle de certaines de se baigner couvertes ou en non-mixité, mais dans une démocratie telle que la France, de telles demandes peuvent trouver des débouchés dans le privé, certainement pas dans des lieux municipaux, c’est-à-dire financés par tous et ouverts à tous. Il existe bien en France des clubs privés où les espaces de sport sont réservés aux hommes ou aux femmes, mais l’intention des militants islamistes qui se cachent derrière cette initiative n’a jamais été de permettre aux femmes voilées de nager, mais plutôt d’imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés.

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Le burqini, mot-valise qui signifie littéralement «burqa de bain» n’est pas un habit adapté à la natation, mais plutôt à l’obsession de couvrir le corps des femmes chez les intégristes musulmans. Cette décision est aussi une régression des standards d’hygiène et de confort dans les équipements sportifs publics. Toutes les études démontrent que plus de textile dans une piscine induit plus de réaction chimique avec le chlore et donc plus de désagrément pour l’ensemble des baigneurs. Je ne parle même pas des mesures d’hygiène les plus élémentaires: comment s’assurer que ces baigneuses entièrement couvertes ne portent pas une serviette périodique gorgée de sang menstruel ou simplement leurs dessous de la veille sous leur burqini? Et qu’en est-il de l’obligation de se doucher avant de plonger dans le bassin collectif? Je ne suis hélas pas surprise par une telle décision, car lorsque le militantisme séparatiste d’une association telle qu’Alliance citoyenne rencontre le clientélisme électoral dont fait preuve le maire EELV Éric Piolle, c’est le vivre-ensemble qui recule au profit du communautarisme religieux. Et là où l’islamisme avance, les droits des femmes régressent inexorablement. Malheureusement, le succès accordé par ce maire à l’idéologie islamiste sur le dos des femmes risque d’encourager d’autres initiatives de ce type, et dans tous les domaines.

Éric Piolle, qui a indiqué que les femmes pourront aussi se baigner seins nus, a parlé d’un combat «féministe»: il assure que rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public. Êtes-vous favorable à un changement de la législation?

Contrairement aux mètres de tissu de la burqa de bain nommée burqini, et surtout à ce qui peut se cacher en dessous, les seins nus ont l’avantage de ne présenter aucun problème d’hygiène. Je suis favorable à la possibilité pour les femmes de se baigner seins nus dans les piscines municipales. M. Piolle a raison: rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public, et je serais contre une pareille interdiction qui serait une atteinte aux libertés individuelles, à l’exception des dispositions de la loi de 2010 qui interdit de se couvrir le visage dans l’espace public.

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Mais ce n’est pas parce qu’on a le droit de porter la soutane dans la rue que l’on devrait se permettre de plonger avec dans une piscine municipale! Il y a des lieux publics qui sont régis par des réglementations propres à en préserver le fonctionnement. Je suis, en revanche, favorable à un changement de loi concernant le voilement des petites filles dans l’espace public qui devrait être interdit, au nom de la protection de l’enfance. En France, nous avons voté une loi qui interdit les concours de mini miss de beauté, fondée sur l’argument de la non-sexualisation du corps des enfants. Qu’est-ce que voiler une petite fille, sinon admettre que son corps puisse être le réceptacle du désir masculin adulte?

La maire de Rennes, où le burqini est aussi autorisé, estime que «c’est l’État qui est laïc, pas le citoyen» ...

Cette interprétation est factuellement fausse, puisque la loi de 2004 qui interdit le port des signes religieux ostentatoires aux élèves dans les écoles est une extension de la loi de 1905 aux usagers du service public, c’est-à-dire les écoliers. Par ailleurs, la question du port du burqini dans les piscines municipales ne relève pas de la laïcité, mais de la préservation de la qualité et de l’hygiène dans les équipements sportifs et de loisirs publics. D’un point de vue philosophique, elle relève de la question - centrale dans notre civilisation - de l’égalité femmes-hommes. Le raisonnement qui consiste à faire de la laïcité un instrument de soumission à toutes les revendications religieuses est biaisé et dangereux. Ce n’est pas parce que la polygamie est une pratique matrimoniale courante, voire acceptée dans certaines cultures, qu’elle devrait être autorisée en France au nom de la liberté individuelle. La polygamie est interdite en France, parce que notre société - et donc notre droit - hisse l’égalité entre les sexes au sommet des valeurs de notre civilisation. À suivre le raisonnement des islamo-collabos, nous devrons bientôt l’autoriser sous prétexte qu’elle est pratiquée entre adultes consentants.

Vous vous êtes prononcée pour Emmanuel Macron. Qu’avez-vous pensé de la campagne présidentielle où interdiction du voile, «grand remplacement» et guerre contre l’islamophobie ont été évoqués?

Ce qui est déplorable, c’est qu’une question aussi universelle que celle de la lutte contre l’islamisme et de l’égalité femmes-hommes soit réduite à des considérations de chapelles politiques. Interdire le voile dans la rue aurait été une violation de notre Constitution, tandis que tout l’enjeu du combat contre l’islamisme consiste à faire reculer cette idéologie mortifère et liberticide sans porter atteinte à la démocratie. Quant aux deux thèses identitaires nommées «grand remplacement» ou «islamophobie», elles ont en commun d’être complotistes et factuellement infondées.

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La première sous-entend qu’il y aurait un plan délibéré de remplacement des populations européennes par d’autres, sans jamais préciser qui serait aux manettes de ce dessein. La seconde affirme qu’il y aurait un racisme d’État contre «la race musulmane» dans un pays où aucune loi ne cible les musulmans, ni aucune autre communauté religieuse. Par ailleurs, les chiffres officiels prouvent que les actes antisémites et anti-chrétiens sont en nette augmentation par rapport aux actes anti-musulmans, heureusement rares dans notre pays. Lors de son précédent mandat, Emmanuel Macron a posé des actes nécessaires contre l’islamisme qui gangrène la société française depuis des décennies et a fait interdire des officines séparatistes dangereuses. Toutefois, beaucoup reste à faire, et j’espère que ce second quinquennat continuera à lutter efficacement, et surtout démocratiquement, contre ce fascisme qui ne dit pas son nom.

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Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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Le Figaro

Rihanna a accouché à Los Angeles

Le suspense est terminé : la chanteuse et son compagnon A$AP Rocky ont accueilli leur premier enfant, le 13 mai.

Le monde entier retenait son souffle, avide de connaître le sexe du bébé le plus attendu de 2022. Rihanna (34 ans) a donné naissance à un petit garçon le 13 mai à Los Angeles, selon des révélations du magazine américain TMZ. La chanteuse et son partenaire A$AP Rocky (33 ans) n'avaient pas souhaité communiquer le sexe de leur premier enfant.

Ils avaient pourtant annoncé que leur famille allait s'agrandir lors d'une mise en scène savamment orchestrée en janvier dernier. Le couple s'était alors fait photographier en balade dans les rues de New York. Rihanna portait pour l'occasion une doudoune rose entrouverte sur son ventre orné d'une croix en or.

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Un prénom encore inconnu

Par la suite, la femme d'affaires avait publié de nombreux clichés d'elle enceinte dans des tenues de plus en plus dénudées mettant en valeur son baby bump. Dans une interview au Vogue américain, elle affirmait vouloir faire changer les idées reçues sur les femmes enceintes. «Mon corps fait des choses incroyables en ce moment et je n'ai pas à en avoir honte. Ce moment devrait être une fête. Pourquoi devrait-on cacher sa grossesse ?»

Amis de longue date, Rihanna et A$AP Rocky avaient officialisé leur relation en juin 2021. Il leur reste désormais à annoncer le prénom de leur aîné et peut-être même, pour ravir leurs fans, de partager sa photo.

Kate Moss : sexe, drogues & rock'n'roll

PODCAST - Dans le sixième épisode de Scandales , on retrace le fabuleux mais sulfureux parcours de Kate Moss, mannequin-star des années 1990. Ses débuts, ses amours, ses emmerdes.

Décapotable jaune et marché aux puces : en photos, la folle virée de Jacquemus et Dua Lipa à Paris

Vendredi 13 mai, la chanteuse et le créateur ont sillonné la capitale dans une Porsche décapotable jaune, qui n'est pas passée inaperçue.

«Il l'a attrapée par les cheveux et lui mettait des coups» : la sœur d'Amber Heard témoigne d'une dispute entre Johnny Depp et son ex-femme

Le tumultueux procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard continue. Mercredi 18 mai, c'était au tour de la sœur de l'actrice de témoigner. Elle raconte ce jour où elle a assisté à une violente dispute entre les anciens époux.

Le Figaro

«Il l'a attrapée par les cheveux et lui mettait des coups» : la sœur d'Amber Heard témoigne d'une dispute entre Johnny Depp et son ex-femme

Leonie Dutrievoz

Le tumultueux procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard continue. Mercredi 18 mai, c'était au tour de la sœur de l'actrice de témoigner. Elle raconte ce jour où elle a assisté à une violente dispute entre les anciens époux.

Au tribunal de Fairfax, les récits de disputes entre Amber Heard et Johnny Depp s'enchaînent au fur et à mesure du procès, qui a débuté le 11 avril. Poursuivie pour diffamation par son ex-mari, la vedette d'Aquaman fait à présent entendre ses témoins à la barre. Mercredi 18 mars, la sœur de l'actrice, Whitney Henriquez, a raconté avoir assisté à une violente dispute entre les anciens époux. Le conflit aurait commencé après qu’Amber Heard a accusé son mari de la tromper, après avoir trouvé dans son téléphone des messages adressés à une autre femme.

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La sœur cadette explique alors que ce jour-là, le couple s'échangeait des insultes «vraiment méchantes» et Whitney avait tenté d'emmener sa sœur dans l'appartement voisin où elle habite. «Johnny Depp monte les escaliers en courant et me frappe dans le dos. J'entends Amber crier “P*****, touche pas à ma sœur”, elle lui balance une gifle. Et là, il l'attrape», raconte la sœur de l'actrice. Lorsque le garde du corps de Johnny Depp arrive pour tenter de les séparer, «il [Johnny Depp] l'avait déjà attrapée par les cheveux d'une main et lui mettait des coups de l'autre».

En vidéo, procès Heard/Depp: «Les soutiens de Johnny Depp sont assez extrêmes»

Le calme après la tempête

Le garde du corps parvient finalement à séparer les ex-amants et Whitney Henriquez emmène sa sœur dans une pièce fermée à clé. «J'entends Johnny hurler des insultes, j'entends des bruits de choses qu'on casse», explique le témoin. Le lendemain, la jeune femme raconte qu'elle a retrouvé les placards à vêtements d'Amber Heard «complètement détruits» et de nombreux objets cassés dans la cuisine. Après son récit, Whitney Henriquez affirme qu'il s'agissait de la seule dispute à laquelle elle ait assisté. Et Johnny Depp lui aurait même demandé de signer un accord de confidentialité après cet incident, ce qu'elle a refusé.

À la barre, la sœur d'Amber Heard a raconté l'attitude de la vedette de Pirates des Caraïbes , lorsqu'il était sous l'emprise de l'alcool. «Quand il était sobre, c'était merveilleux, quand il ne l'était pas c'était terrible. S'il se droguait ou s'il buvait, il y avait presque toujours une dispute.» La sœur de l'actrice a fini par décrire l'état dans lequel se trouvait Amber Heard lorsqu'elle a fini par demander le divorce. Elle «allait mal physiquement, elle pesait 50 kg toute mouillée, elle avait le visage émacié». Plusieurs autres témoignages devraient se succéder jusqu'à la fin du procès. Les débats autour de cette affaire devraient se poursuivre jusqu'au 27 mai, puis les jurés se retireront pour délibérer.

À la barre, Amber Heard supplie Johnny Depp d'arrêter de la torturer

Amber Heard poursuit son témoignage au procès en diffamation intenté par Johnny Depp. Ce lundi 16 mai, l'actrice de 36 ans dit vivre une torture émotionnelle, n'hésitant pas supplier son ex-époux de la laisser tranquille.

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Ce geste du prince William qui a suscité une vague d'émotion, alors qu'il venait d'enfreindre le protocole royal

Le duc de Cambridge et son épouse Kate Middleton se sont rendus dans un établissement accueillant des personnes défavorisées, en Écosse, le mercredi 11 mai.

L'Humanité

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

Actu

Selon une étude, 15 000 cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces vont survenir d’ici à 2070 du fait de la hausse des températures. L’humain ne sera pas épargné.

Marie-Noëlle Bertrand

Combien de virus attendent l’humain au détour des bouleversements climatiques ? Une nouvelle étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature offre un début de réponse pas vraiment réjouissant. Déjà, il était clairement établi que la déforestation et l’érosion de la biodiversité favorisent la recrudescence des transmissions zoonotiques, c’est-à-dire le passage d’un virus animal à l’humain. Non seulement le réchauffement global des températures atmosphériques ne freinera pas le phénomène, mais les risques sont nombreux qu’il le favorise, avance désormais une équipe de chercheurs états-uniens.

La hausse des températures va conduire à de nouvelles migrations d’animaux

Si la nouvelle n’est ni totalement neuve, ni complètement surprenante, l’article est le premier à modéliser la mécanique qui conduit à ce bouleversement et à quantifier le nombre de fois que des virus pourraient passer du phoque à l’âne. D’ici à 2070, avancent ainsi les scientifiques, le changement climatique pourrait entraîner plus de 15 000 nouveaux cas de transmission de virus entre mammifères de différentes espèces.

Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »

Schématiquement, le processus est relativement simple à expliquer : la hausse des températures va conduire à la migration d’animaux en quête d’espaces plus frais. Le compte rendu anticipe que beaucoup « se regrouperont en de nouvelles combinaisons (de populations) à des altitudes élevées, dans des points chauds de la biodiversité et dans des zones à forte densité de population humaine en Asie et en Afrique ». L’ensemble favorisera le passage de virus d’une espèce à une autre et, dans certains cas, les transmissions zoonotiques.

Pour arriver à ces conclusions, l’équipe scientifique a modélisé le déplacement de 3 139 espèces et les nouvelles répartitions géographiques qui en découleront. Elle a, après cela, calculé la probabilité qu’un virus saute d’une espèce à l’autre pour la première fois.

Quel est le niveau de risque que cet « autre » soit un humain ? Les chercheurs ne s’avancent pas outre mesure sur ce point. Trop de facteurs économiques et sociaux entrent en jeu, avancent-ils en substance. Une chose paraît en revanche établie : au moins 10 000 espèces de virus ont la capacité d’infecter l’humain, parmi ceux qui circulent aujourd’hui silencieusement chez les mammifères sauvages.

De nombreux facteurs permettent de réduire ce risque

Déjà soupçonnées d’être à la source de la transmission du coronavirus à l’homme, les chauves-souris restent les suspectes numéro 1 de l’étude. « En raison de leur capacité de dispersion unique, elles représentent la majorité des nouveaux partages viraux » envisagés, singulièrement chez les humains. La bonne nouvelle vient du fait que de nombreux facteurs permettent de réduire ce risque, entre autres un investissement accru dans les soins de santé et dans la recherche. À condition de l’anticiper dès maintenant.

« Nos résultats appellent à une très grande vigilance », insistent les scientifiques, qui refusent de ne parler qu’au futur. « Cette transition écologique est peut-être déjà en cours, et maintenir le réchauffement à moins de 2 °C au cours du siècle ne réduira pas le partage futur du virus. » Autrement dit, le processus est désormais inévitable. Notre seul salut est de nous y préparer.

Réchauffement climatiqueSantéBiodiversité
L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

l’Écologie politique en France Sobriété énergétique. Contraintes matérielles, équité sociale etperspectives institutionnellesUkrainealimentationRéchauffement climatiqueGiec
Le Figaro

Faim de séries n°68 : Oussekine, le remarquable travail de mémoire et de miroir de Disney +

Constance Jamet

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le combat de la famille de l'étudiant tué sous les coups des policiers, le bien mauvais signal envoyé par Netflix à la fiction française et une idylle amicale.

Chers abonnés,

Me revoilà pied à l'étrier pour marquer une semaine massive pour la fiction française. Le retour stratosphérique de HPI sur la Une montre que même sans confinement la comédie policière portée par la gouaille d'Audrey Fleurot cannibalise l'audience. Disney + livre avec Oussekine la production hexagonale issue des plateformes magistrale que l'on désespérait de voir depuis le lancement de Netflix dans l'hexagone au moment même où la firme de Ted Sarandos débranche sans égard Drôle, pourtant sa création «made in France» la plus aboutie.

Sorties et critiques de la semaine écoulée

Lundi 9 février

Parlement saison 2, France 5 et Francetvslash

The Responder, Canal +

Mercredi 11 mai

Oussekine , Disney +

How I Met Your Father, Disney +

42 jours d'obscurité, Netflix

Jeudi 12 mai

HPI saison 2 , TF1

Vendredi 13 mai

Essex Serpent Apple TV+

La Défense Lincoln, Netflix

Neumatt, Netflix

Samedi 14 mai

Bienvenue à Sanditon , Chérie 25

Oussekine, une tragédie française sur Disney +

Entrée à reculons dans la troisième création originale de Disney + car encore affligée de la bouillabaisse dramaturgique qu'Une affaire française avait faite de la mort de Grégory Vuillemin, je suis ressortie d'Oussekine profondément remuée. Et convaincue d'avoir vu une série qui restera sur le podium des meilleurs feuilletons tricolores de l'année. L'ensemble répond aux mêmes exigences que le beau et douloureux Laëtitia de Jean-Xavier de Lestrade. De ce point de vue, on ne peut que regretter qu'aucun diffuseur public ou hertzien n'ait eu la vision d'initier Oussekine. Ces quatre épisodes unissent dans un même élan l'universel, l'exactitude historique et un désir, comme En Thérapie , de sonder au plus près un traumatisme national dans un examen de conscience sans gant. La fiction dans ce qu'elle a de plus puissant et nécessaire.

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«C'est un chapitre que beaucoup n'ont pas envie d'évoquer. Parfois pour mieux comprendre la grande histoire, il faut être dans l'intime. Qu'est-ce que cela fait de perdre un fils, un frère ?», analyse Antoine Chevrollier, réalisateur et scénariste d'Oussekine. À mille lieues du sensationnalisme et du sordide - travers fréquents des séries inspirées de faits divers - le réalisateur de multiples volets du Bureau des légendes et de Baron noir livre pour Disney+ une reconstitution sobre et minutieuse de la mort de l'étudiant franco-algérien, en décembre 1986, sous les coups de policiers voltigeurs, alors que Charles Pasqua était ministre de l'intérieur. Et fait le récit du combat de sa famille brisée puis divisée pour obtenir justice. De la tentative futile des enfants Oussekine de préserver le plus possible leur mère adorée de l'effroi de la nouvelle de la mort de son benjamin aux pressions et aux intimidations, y compris physiques, subies pour ne pas porter l'affaire devant les tribunaux en passant par la mauvaise foi des autorités désireuses de présenter le jeune homme comme un terroriste.

Sur ce sujet sensible, Oussekine semble être touché par la grâce. D'abord en faisant découvrir un étudiant plein de vie, aussi joyeux et aérien que le dépeignait son entourage, même s'il était atteint d'insuffisance rénale. Un jeune homme passionné de jazz et de rock. Ses dernières heures émaillent les quatre épisodes mais la série montre aussi son enfance et son adolescence parmi les siens.

Aucune place à l'approximatif

Loin des maladresses d'Une affaire française qui mélodramatisait pour TF1 l'affaire Gregory, Chevrollier ne laisse aucune place à l'approximatif et à la licence artistique. Lui et son équipe de scénaristes se sont appuyés sur le dossier d'instruction, les articles de l'époque, ont interrogé des sources policières et la fratrie Oussekine. Jusqu'ici, ses frères et sœurs avaient refusé toutes les sollicitations. Mais le projet du réalisateur les a convaincus. «Pendant quatre mois, nous nous sommes retrouvés les dimanches de 14 à 18 heures autour de pâtes de fruits pour parler d'eux, de Malik, de leurs jeux d'enfants, explique le réalisateur. Peut-être, ont-ils été saisis par l'urgence d'un devoir de mémoire près de quatre décennies après les faits, empêcher à tout prix que Malik tombe dans l'oubli et s'offrir la possibilité de laver l'honneur de leur famille», spécule le créateur.

Modernité surprenante

À partir de cette histoire familiale, Oussekine raconte, selon Antoine Chevrollier, ce «virage, cette étape sociale mal négociée de notre histoire». En ayant recours à des flash-back sur la manifestation parisienne du FLN réprimée dans le sang d'octobre 1961 ou des images de la montée du Front national. Cette volonté didactique, à l'étroit dans ce format de quatre chapitres, constitue une des limites de cette série où l'on découvre des éléments peu connus de l'enquête comme la présence d'une bible sur le corps de Malik et son désir de se convertir.

«Le poète Souleymane Diamanka disait que la haine est un chagrin qui s'est infecté. Si on avait pansé les plaies de la famille Oussekine à travers un jugement équitable, les jeunes générations, notamment celles issues de l'immigration, se seraient senties écoutées et reconnues. À force de refouler ce passé, les choses ne changent pas tant que ça, ce sont les mêmes violences policières», estime Antoine Chevrollier. Celui qui cite comme influence Dans leur regard, série coup de poing d'Ava Duvernay, regrette que le PAF aborde aussi peu les questions d'intégration, les parcours de déracinement et bloque sur la guerre d'Algérie.

La distribution et la mise en scène sont à l'unisson de cette ambition narrative. Si le nom de Kad Merad dans le rôle de Georges Kiejman, d'Olivier Gourmet dans celui de Robert Pandraud et Hiam Abbass en matriarche dévastée attirent l'attention, les jeunes Sayyid El Alami et Mouna Soualem (Malik et Sarah Oussekine) forcent le respect dans cette série à la tension constante. Où le montage, formidable, joue habilement des cadres et des plans de coupes, avec par exemple cet ultime concert de Malik où les baguettes du batteur de jazz font écho aux matraques des voltigeurs et dictent le tempo de la poursuite. Antoine Chevrollier infuse une modernité surprenante à cette fiction qui refuse la tentation du sépia. Une modernité bienvenue, symbolique en tout cas, pour éviter que cette affaire ne quitte nos mémoires. Malik Oussekine restera d'ailleurs bien présent sur les écrans: Rachid Bouchareb dévoilera à Cannes Nos frangins, film consacré lui aussi à l'étudiant martyr.

La performance de la semaine : Martin Freeman et Audrey Fleurot

Pleins feux sur deux enquêteurs hors du commun et à l'opposé du spectre de la fiction. L'un polar noir jusqu'au bout de la nuit. L'autre une comédie policière à l'exubérance débridée.

The Responder , Canal +. Dans cet épatant et sombre polar qui renouvelle les règles du jeu, l'effacé et affable Martin Freeman de Sherlock et du Hobbit poursuit la mue entamée avec Breeders et campe un père de famille et quadra définitivement au bout du rouleau. Il se dévoile sous un jour nouveau, bien plus menaçant. Producteur de The Responder, le comédien britannique a accepté le script en un temps record de douze heures ! Le scénariste et ex-flic Tony Schumacher, qui s'inspire de son parcours à Liverpool, avait écrit le rôle de Chris avec Freeman en tête y trouvant la vulnérabilité, l'humanité et la capacité pour la rédemption souhaitées.

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L'ancien interprète du Dr Watson campe Chris Carson. Accusé de corruption, cet ancien inspecteur a été rétrogradé au rang de patrouilleur, répondant à la moindre sollicitation grésillante de sa radio. Acculé par les dettes contractées pour soigner sa mère atteinte d'un cancer, Chris a accepté les rotations de nuit. Il trafique avec les petits malfrats et dealers qu'il devrait interpeller. Cette corruption rampante le ronge. Hypersensible ressassant chaque décision, Chris n'est présent ni pour sa femme, ni pour sa fille qu'il côtoie en somnambule, ni pour sa thérapeute. Chris égrène les heures de veille, les cafés et les kilomètres sur l'asphalte avec une abnégation rageuse. Il constate les décès, essaie d'apaiser les tapages nocturnes et les «bad-trips» de ceux sous influence des paradis artificiels.

HPI , TF1. Audrey Fleurot retrouve le personnage de Morgane Alvaro, femme de ménage à haut potentiel intellectuel (HPI) devenue consultante pour la police. La comédienne se lâche toujours plus pour interpréter cette héroïne populaire. Une «version non domestiquée» d'elle-même comme elle le racontait à ma consœur Céline Fontana. Cette nouvelle saison pousse de plus en plus loin les curseurs. Morgane se lâche de plus en plus, fait son show à la Pretty Woman, et joue la carte du politiquement incorrect avec jubilation et des répliques qui font mouche.

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La fiction n'oublie pas la dimension sociale et la réalité des fins de mois difficiles. Se retrouvant sans toit à la suite d'un dégât des eaux et d'une phobie administrative l'ayant empêchée de souscrire une assurance, Morgane reste dans une position précaire et se voit contrainte de faire squatter sa tribu chez ses collègues. Audrey Fleurot se réapproprie l'esprit enfantin de son héroïne en un clin d'œil.

«Ce n'est pas de la fiction»: les annonces qui me font vibrer

L'annonce a fait l'effet d'un séisme dans le petit monde de la fiction française. Bien qu'ayant signé un contrat d'exclusivité avec Fanny Herrero, Netflix a décidé de ne pas donner de saison 2 à Drôle, la comédie sur le milieu du stand-up que la co-créatrice de Dix pour cent lui avait concocté.

Drôle avait pourtant fait l'unanimité des critiques, mais pour le géant américain, cela n'a pas suffi. «Nous n'avons pas satisfait les attentes d'audience de Netflix», a confié, dès le lendemain, Fanny Herrero dans les colonnes de Télérama . Sans pouvoir dévoiler le nombre d'abonnés qui avaient décidé de suivre les péripéties d'Appoline, Bling ou Nézir. La scénariste française se dit «déçue et triste» et considère que cette décision «soudaine», prise seulement 28 jours après le lancement de Drôle, lui laisse une sensation de «jambes coupées». Le monde très concurrentiel des séries aurait accéléré la décision. «Il nous aurait peut-être fallu plus de temps pour nous imposer», estime-t-elle.

Un coup dur pour les équipes de la série qui travaillaient déjà sur la deuxième saison et avaient écrit les «deux tiers des épisodes». Plus absurde encore, la plateforme de streaming les aurait même «validés avec beaucoup d'enthousiasme». Les dates de tournage avaient même été calées. D'après Le Parisien, les six épisodes de Drôle ont coûté en tout 7,5 millions d'euros. Se démarquant des productions du moment avec ses dialogues plein d'authenticité et ancrés dans la pop culture immédiate, Drôle séduisait par sa troupe de jeunes protagonistes, issus de tous les milieux. Sa mise en scène trop sage et parfois de carton-pâte aurait mérité une seconde saison pour corriger ces faiblesses.

Après l'annulation tout aussi soudaine de Marianne,qui marquait une incursion de Netflix dans l'horreur made in France et avait été vampirisée par sa production en un temps record et le revirement brutal de Révolution, réimaginée à mitan et à la va-vite comme une saga historique et non comme une œuvre de genre totalement assumée, l'arrêt de Drôle est un bien mauvais signal envoyé aux auteurs, bien inspirés de rester dans leurs bastions historiques de Canal +, OCS et Arte. Seul le clic paye : Netflix semble privilégier le quantitatif à la qualité. La liberté promise n'est qu'un mirage. La plateforme privilégie des succès d'audience à l'exigence artistique. D'une qualité bien plus potache - si ce n'est médiocre -, Marseille, Lupin, Family Business auront eu le droit à une longévité bien plus longue que Drôle. Décidément le Dark ou le The Crown français n'est pas prêt d'émerger ! À l'heure où Disney + impressionne avec Parallèles et Oussekine, Netflix entame, comme Amazon Prime Vidéo, un virage vers les comédies bien grasses et les fictions d'action et testostéronée qui n'a rien de réjouissant.

Il est encore temps de rattraper Platonique sur OCS

Imaginée par Camille Rosset (Irresponsable) et Elie Girard, cette jolie série flirte avec la comédie romantique pour mieux donner ses lettres de noblesse à l'amitié ! Yann et Elsa, respectivement interprétés par Maxence Tual et Camille Rutherford, quittent leur conjoint respectif pour s'installer ensemble. À 35 ans passés, les deux meilleurs potes deviennent colocs… Avec leur gamins qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Yann et Elsa pensent avoir trouvé l'équilibre parfait. Mais peut-on vraiment faire famille entre amis sans franchir la zone grise de l'amitié amoureuse ?

«Nous voulions ouvrir la porte de l'amitié hétérosexuelle aussi, en faire un sentiment avec un grand «A» et explorer cette amitié, comme on ausculte le sentiment amoureux. Avec toutes les étapes que ça peut comporter, c’est-à-dire des disputes, des rencontres, des moments intenses et peut-êtredes glissements», me confiaient à CanneSéries les scénaristes, désireux de mieux faire connaître le concept de «bromance». Et de conclure : «Nous désirions interroger l'expression n'être «qu’amis», comme si c'était réducteur, comme si c'était moins bien qu'être en couple». Leur belle exaltation de l'amitié, de ses ambivalences et zones d'ombre s'accompagne d'une vision de la maternité et de la virilité rafraîchissantes qui sonnent juste. Ici, la mauvaise mère fuyant les responsabilités qui peine à entrer dans le monde d son rejeton s'appelle Elsa, hédoniste et fêtarde jusqu'au bout des doigts. A l'inverse papa poule, âme fleur bleue, Yann n'est pas très à l'aise avec sa sexualité et peine à y trouver du plaisir.

La citation

Si le suspect ressemblait plus à Maître Gims qu'à Julien Doré, il serait déjà en taule !

À lire ailleurs

Dans la galaxie toujours plus fournie des séries Disney + inspirées des superhéros Marvel, Moon Knight, écrin des talents d'Oscar Isaac qui se dédouble dans la peau du mercenaire Marc Spector et de l'employé de musée inoffensif Steven Grant, fait bande à part. Cette plongée dans la mythologie antique et les troubles mentaux est le premier feuilleton de la firme aux grandes oreilles complètement déconnecté du MCU et reposant sur les épaules d'un personnage inconnu au bataillon et jamais référencé. Un pari périlleux comme l'argumente à raison The Hollywood Reporter qui pointe du doigt un certain flottement narratif que j'ai également éprouvé.

Parlons-en !

Faites-moi part de vos remarques, de vos questions, de vos coups de cœur à faimdeserie@lefigaro.fr. Entre le retour du festival de Cannes qui va sans doute me faire délaisser le petit écran au profit du grand et une petite intervention orthopédique sur mes pieds, j'espère vous retrouver avant la fin du mois. De mon côté, je reprendrai mes esprits auprès de The Time Traveler's Wife sur OCS et du thriller hispanophone Now And Then sur Apple TV+. Et continuerai d'écouter en boucle Michelle & Michel le duo folk formé par les acteurs de Downton Abbey Michelle Dockery et Michael Fox, et Dance Fever, le dernier album de Florence + The Machine.

Journées du patrimoine 2021: la sélection du Figaro à Paris et en Ile-de-France

Chantier de Notre-Dame, archives de la police nationale, Ambassade des Pays-Bas, Hôtel de la Marine, Unesco... Dix lieux à ne pas manquer les 18 et 19 septembre.

Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius

CRITIQUE - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.

Mario Vargas Llosa indigne de l'Académie française selon des chercheurs français

Un collectif d'universitaires a signé jeudi une tribune dans Libération afin de dénoncer l'«anticommunisme fervent» et les «prises de position extrémistes» du prix Nobel de littérature entré le mois dernier à l'Académie française. Il lui reproche son soutien à José Antonio Kast, candidat d'une droite radicale à la présidentielle chilienne.

L'Humanité

Comment la guerre torpille-t-elle la lutte pour le climat ?

Agoras

Prétextant le conflit en Ukraine, déclenché le 24 février par l’invasion russe, dirigeants et pollueurs font pression pour différer l’agenda de l’urgence climatique au nom de la sécurité énergétique et alimentaire. Pourtant, malgré le contexte, des solutions existent.

Latifa Madani

Réactivation du gaz de schiste et des usines à charbon au nom de « la construction d’une autonomie stratégique et énergétique européenne », remise en cause de normes environnementales au nom de la « résilience », productivisme agricole sous prétexte de sécurité alimentaire. Les exemples d’un recul des objectifs climatiques ne manquent pas depuis que la guerre a éclaté en Ukraine. Au même moment, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans son dernier rapport, alertait sur l’urgence à mettre en œuvre des solutions pour éviter le point de bascule dans le réchauffement de la planète.

Énergie, agriculture, sécurité alimentaire, remise en cause de normes environnementales, etc. En quoi la guerre fait-elle reculer les actions et engagements en faveur du climat ?

Clément Sénéchal La guerre n’est pas une bonne nouvelle, de façon générale, et sur le plan écologique. Nous avons eu un précédent avec la pandémie. Les leçons n’ont pas été tirées pour engager la transition. Au contraire, la pandémie a servi à accélérer la mise en œuvre de l’agenda néolibéral : cadeaux aux entreprises, choix de la productivité et de la compétitivité, avec, au final, comme résultat, des émissions de CO 2 qui ont retrouvé leur niveau d’avant et des profits historiques pour les entreprises du CAC 40 (107 millions d’euros par jour de recettes en mars), dont Total, qui a engrangé un record de bénéfices.

Bruno Villalba Cette guerre agit comme un révélateur du lien qu’il y a entre nos actes quotidiens, leurs conséquences sur des familles qui fuient la guerre et le réchauffement climatique. Nous savons que tout le monde ne va pas souffrir de la même façon de la crise énergétique provoquée par le conflit. Faire peser des politiques d’économies d’énergie sur les catégories sociales qui sont déjà en situation de sobriété contrainte n’est pas tenable. La crise ukrainienne révèle aussi un traitement sélectif à l’égard des réfugiés. Il y a les bons et les mauvais, on refoule les migrants climatiques qui viennent des pays du Sud.

Dans l’agriculture aussi, la guerre est instrumentalisée par les productivistes. En France, la FNSEA et le gouvernement, en Europe, la Commission européenne et plusieurs États membres veulent mettre entre parenthèses le pacte vert, pour relancer la production au nom de la sécurité alimentaire. Pourquoi n’est-ce pas la bonne réponse ?

Marie-Pierre Répécaud L’Ukraine est un des greniers à céréales de l’Europe. Une partie de la production de semences françaises a été délocalisée dans ce pays. La guerre, de fait, met en danger l’approvisionnement en semences et met en évidence notre dépendance aux multinationales semencières. L’agriculture française est également fortement dépendante aux engrais de synthèse, et donc au gaz russe puisque, pour une tonne d’engrais chimique de synthèse, il faut une tonne d’équivalent pétrole. 60 % des engrais chimiques consommés en France sont importés, les 40 % restants, fabriqués sur place, importent la quasi-totalité des matières premières nécessaires et le gaz correspondant. Il faut vraiment se donner la possibilité de boycotter le gaz et le pétrole russes qui nourrissent la guerre, par le développement d’une agriculture paysanne autonome et économe, nous libérer du poids trop important des engrais chimiques dans les coûts de production. Ces questions doivent figurer au centre des nouvelles discussions de la politique agricole commune (PAC).

Le Giec dans son dernier rapport propose une série de solutions à mettre en œuvre de toute urgence. Sont-elles réalisables en temps de guerre, de flambée des prix de l’énergie et des céréales ?

Nadia Maïzi On se rend compte que la mesure de l’urgence climatique n’a pas été prise, sinon on ne se retrouverait pas dans cette situation de dépendance. Le rapport du Giec est basé sur des résultats produits jusqu’au 11 octobre 2021. Il dit que, pour tenir l’objectif de maintenir le réchauffement moyen à 1,5 °C, ce qui entraînerait déjà des dégâts suffisamment préoccupants, il faudrait une baisse drastique de la consommation des ressources fossiles et une diminution des échanges internationaux autour de ces ressources. Une première phase serait de réduire très fortement l’usage du charbon dans la prochaine décennie et de réduire les consommations en pétrole et en gaz. On peut rapprocher ces éléments avec l’actualité de cette guerre. Celle-ci met en évidence le lien entre climat, sécurité énergétique et alimentaire. La nécessaire décarbonation de nos économies dans les trente prochaines années est centrale pour répondre à ces enjeux.

N’est-ce pas le moment de plaider et d’agir pour la sobriété et la transition énergétiques afin de réduire nos dépendances ?

Bruno Villalba On ne choisira pas cette voie parce qu’elle est trop contraignante. Le rapport du Giec reste ambigu, il n’utilise pas le concept de sobriété, il parle de réduction et de maîtrise de la consommation. Nous sommes encore dans l’idée que l’on va pouvoir apporter une solution technique et rebondir par l’innovation, sans voir que l’on ne fait que déplacer le problème. Si on devait vraiment prendre en compte la question climatique, on l’aurait fait depuis bien longtemps. Mais, parce que l’on reste dans une logique d’abondance, on persiste à différer les solutions, dont la sobriété, au profit d’une espèce de relance.

Nadia Maïzi Il n’y a pas d’ambiguïté dans le rapport du Giec. J’ai participé à un nouveau chapitre dans le volet solutions, consacré aux aspects sociaux de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES). Notre réflexion n’a pas pointé la sobriété parce que nous avons utilisé des termes beaucoup plus précis pour parler de trois niveaux d’action que nous pouvions réaliser par rapport à la demande : éviter, modifier, améliorer. Éviter, quand on peut faire autrement, de prendre l’avion, de prendre sa voiture, de gaspiller ; choisir le vélo plutôt que la voiture, quand c’est possible, ou changer de modèle de véhicule. Les exemples sont nombreux. Nous nous basons sur la connaissance scientifique pour éclairer le décideur dans la mise en place de ses stratégies. Cette façon de décomposer trois niveaux de solution nous permet de quantifier les gains d’émissions de GES que l’on peut réaliser. Si les politiques sont mises en œuvre, si les infrastructures et les technologies sont disponibles, alors des comportements modifiés pourraient permettre de réduire de 40 à 60 % les émissions, ce qui est très important. Le rapport du Giec ne mentionne peut-être pas le terme sobriété mais il envoie un signal fort.

Quelles solutions pour réduire notre dépendance à l’énergie russe et au blé ukrainien sans nous asseoir sur nos objectifs écologiques ?

Marie-Pierre Répécaud Pour sortir de cet engrenage qui fait que la guerre participe du productivisme pour de mauvais prétextes, nous devons nous sevrer de notre dépendance à l’économie fossile et aux multinationales qui fabriquent les engrais de synthèse. En d’autres termes, délier les marchés agricoles des marchés de l’énergie et soutenir l’agroécologie.

Clément Sénéchal Oui, il faut sortir des logiques productivistes, libérales et technocentrées, mettre en place des feuilles de route avec des politiques plus ambitieuses qui accélèrent la transition. Cela veut dire sortir des énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, dont nous savons qu’elles sont le principal levier pour réduire les émissions de CO 2, privilégier une agriculture agro­écologique, organiser un partage de l’effort envers les populations les plus modestes et les plus vulnérables. Cela implique une transformation profonde de nos modes de production et de consommation avec plus de solidarité et de justice sociale, et un partage équitable de l’effort de sobriété. C’est possible si on met à contribution ceux qui émettent le plus de gaz à effet de serre et si on taxe les flux financiers des multinationales. Aujourd’hui, il est plus que temps de dépasser le nécessaire constat scientifique dressé­ par le Giec pour mener bataille sur le terrain politique. À cet égard, le mouvement climat et le mouvement social doivent jouer leur rôle de contre-pouvoirs pour imposer la justice sociale et l’urgence écologique et climatique.

Olivier De Schutter, le rapporteur des Nations unies sur l’extrême pauvreté, estime que, la guerre en Ukraine exige de réorienter les politiques agricoles, de faire en sorte que les pays du Sud retrouvent leur capacité à se nourrir. Comment faire ?

Marie-Pierre Répécaud Les politiques agricoles responsables de ces déséquilibres, qui font que les matières premières servant à l’alimentation sont des armes économiques, voire de guerre, doivent être réorientées. S’il y a famine de façon récurrente dans certaines régions du monde, cela n’est pas dû à un manque de production globale des matières premières alimentaires, mais c’est parce qu’elles sont stockées en vue de la spéculation. Ce système capitaliste génère des profits et se moque de la souveraineté alimentaire. C’est scandaleux. C’est ce levier-là qu’il faut absolument casser.

La sobriété est l’un de vos sujets de recherche, Bruno Villalba. Pourquoi, comme vous le dites, est-ce un enjeu de justice sociale et de solidarité ?

Bruno Villalba La sobriété est un enjeu de justice et de solidarité, avec les gilets jaunes hier ou les Ukrainiens aujourd’hui. La justice sociale est une question centrale. Les mesures de sobriété doivent être pensées en tenant compte des inégalités. La sobriété est un sujet très compliqué à manier, car elle remet en cause un imaginaire de l’abondance qui imprègne profondément depuis trois siècles nos sociétés. Mais aujourd’hui la sobriété implique que tout le monde devra négocier son niveau de vie, parce que les ressources ne sont pas infinies. Même avec une optimisation technique que l’on continue à nous vendre, politiquement, scientifiquement et dans la culture, malheureusement ce n’est plus possible. L’illusion est de considérer que l’on pourrait avoir un accès à un niveau de confort de vie équivalent au nôtre aujourd’hui. Nous sommes dans une contraction temporelle à la fois sur le plan écologique et sur le plan social. Nous ne pouvons pas attendre dix ou vingt ans pour mettre en place des solutions que nous aurions dû prendre il y a longtemps. Les réfugiés climatiques sont déjà là.

La sobriété suppose que l’on en finisse avec l’obsession de la croissance ?

Bruno Villalba La question ne devrait plus se poser. Certains évoquent la croissance différenciée, les plus pauvres doivent rattraper un peu les riches. Écologiquement ce n’est pas possible. La sobriété est une réponse que l’on pourrait décider de construire et de négocier collecti­vement dès à présent. Par exemple, reproduire localement pour manger localement, de façon à réduire la pression énergétique sur l’alimentation. Des solutions de très court terme sont à mettre en œuvre pour éviter les effets d’emballement que nous connaissons en raison de l’accentuation de la pression climatique et celle de l’effondrement de la biodiversité, que l’on a tendance à oublier. Ces phénomènes se renforcent en se cumulant.

Nadia Maïzi Les 10 % des ménages les plus riches émettent 40 % des émissions. 50 % des plus pauvres en émettent 15 %. Les 10 % les plus riches vivent aux deux tiers dans les pays occidentaux. Cela donne des éclairages sur les solutions disponibles. Nous avons toujours un tropisme qui vient du lieu où on naît et où on vit. Pour tous les pays qui n’ont pas encore accédé à des niveaux de vie décents, il y a des nécessités de croissance pour atteindre ces niveaux. C’est là un débat récurrent dans les négociations sur le climat entre les pays du Nord et les pays du Sud, qui demandent que leurs populations accèdent à ces niveaux. On ne peut pas calquer notre vision au prisme de notre niveau d’éducation et de développement, à l’ensemble des régions, des modes de vie et des cultures. Il y a des compromis à trouver.

Bruno Villalba Maintenir l’idée d’un « rattrapage pour tous » grâce à la relance, c’est faire de fausses promesses qu’on ne pourra pas tenir durablement, parce qu’elle se heurte aux limites planétaires. Et c’est encore plus vrai si on raisonne à l’échelle mondiale. Il y a plutôt un travail de péréquation à établir pour accéder à un bien-être équitablement partagé.

Clément Sénéchal Il faut effectivement organiser une péréquation dans l’usage de la répartition des ressources au niveau mondial. Cela nécessite une réponse coordonnée et coopérative entre les États. Pour le moment, la guerre et les tensions géopolitiques qui en résultent constituent un obstacle. Dans tous les cas, la condition sine qua non de l’action climatique est la paix universelle. C’est ce que nous rappelle la percussion entre l’agenda climatique et l’agenda­ militaire. Œuvrer pour la paix est incontournable pour apporter une réponse au réchauffement climatique.

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Le Figaro

Ministres, secrétaires d'État, conseillers... Combien gagne le gouvernement?

Elena Scappaticci

FOCUS - Alors que la nomination du gouvernement d’Élisabeth Borne se fait attendre, Le Figaro vous détaille les modalités d'indemnisation des membres du gouvernement ainsi que de leurs équipes.

Ministres, ministres délégués, secrétaires d'État, directeurs de cabinets, conseillers ministériels... La machine gouvernementale obéit à une hiérarchie très stricte, à laquelle sont associés des pouvoirs différents pour chacun. Mais qu'en est-il des rémunérations perçues par les équipes qui entourent Emmanuel Macron et sa première ministre? Paradoxalement, celles-ci ne recoupent pas toujours le grade fixé à chacun par l'ordre protocolaire républicain. Tour d'horizon des indemnités perçues pour chaque fonction gouvernementale.

● 10.135 euros pour les ministres

Comme celui du président de la République et celui du premier ministre, le salaire des ministres a été baissé de près de 30% en 2012. Anciennement fixé à 14.200 euros brut par mois, il est désormais de 10.135 euros bruts mensuels, contre 15.204 euros pour le président de la République et la première ministre d’après l’Observatoire de l’éthique publique présidé par l’ancien député René Dosière, spécialiste du train de vie de l’État.

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Ce montant est identique pour les ministres délégués. Comme celles des députés et des élus locaux, ces rémunérations sont basées sur le point d’indice de la fonction publique. Ce point d’indice est resté inchangé depuis 2017, mais devrait augmenter avant l’été et ainsi amélioré légèrement le salaire des ministres.

À ce salaire s'ajoutent certains avantages matériels: un ministre dispose d'une voiture de fonction avec chauffeur, d'un accès gratuit au réseau SNCF, d'un quota de déplacements aériens ou du remboursement automatique de ses factures de téléphone. Il peut également bénéficier d'un logement de fonction, à condition de ne pas avoir déjà un logement à Paris ou en proche banlieue. La prise en charge est limitée à une superficie de 80m², plus 20m² par enfant: au-delà, le ministre devra payer de sa poche.

● 9629 euros pour les secrétaires d'État

La distinction entre ministres et secrétaires d'État n'est pas qu'une affaire de pouvoir, elle se répercute également au niveau de leur rémunération. Avec un salaire de 9629 euros bruts par mois, «les secrétaires d'État sont légèrement moins bien payés que leurs homologues ministres», explique René Dosière au Figaro. En revanche, ils disposent des mêmes avantages matériels.

● En cabinet, des conseillers parfois mieux rémunérés que les ministres

Aussi surprenant que cela puisse paraître, il n'existe aucune grille de salaires officielle pour les collaborateurs ministériels. Conséquence directe de ce vide juridique, de fortes disparités sont constatées d'un ministère à l'autre. Selon les chiffres communiqués par René Dosière, la rémunération moyenne des collaborateurs ministériels s'élevait à 8825 euros bruts mensuels en 2021.

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«Le ministre fait ce qu’il veut. Certains collaborateurs gagnent même plus que leur ministre», observe René Dosière qui rappelle que, après avoir augmenté sous Édouard Philippe, les émoluments des conseils ministériels ont «légèrement diminué» lorsque Jean Castex était premier ministre. Une telle situation n'aurait pas été possible à l'Élysée ou à Matignon où la règle veut qu'aucun collaborateur ne gagne plus que le président ou le premier ministre.

● Et pour les anciens ministres?

Les anciens ministres sont loin d'avoir les mêmes privilèges que les ex-locataires de l'Élysée. Pas question de bénéficier d'un logement ou d'une voiture de fonction, encore moins d'une indemnité à vie. Ils peuvent en revanche recevoir une indemnité de cessation de fonction pendant trois mois. Selon l'ordonnance du 17 novembre 1958, modifiée en 2013, le versement de cette rémunération se fait sous conditions. L'ex-membre du gouvernement ne la percevra pas s'il retrouve une activité dans les trois mois qui suivent son départ du ministère, ni s'il a omis de déclarer à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) son patrimoine ou ses intérêts.

Borne à Matignon: comment Macron a cédé aux pressions de son camp

RÉCIT - L’histoire secrète des 48 heures au terme desquelles Emmanuel Macron a renoncé à nommer l’ex-LR Catherine Vautrin.

Quand Mélenchon téléphone au président du Medef pour lui demander son avis

Lors du confinement, le chef des Insoumis a passé un coup de fil à Geoffroy Roux de Bézieux pour connaître sa position sur le recours aux nationalisations et aux réquisitions pour faire face à la crise.

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Le Figaro

Les prix du blé s’envolent, la crise alimentaire menace

Anne Cheyvialle

La guerre en Ukraine et les contraintes météo pèsent sur les récoltes.

L’enlisement du conflit en Ukraine, après bientôt trois mois de combats, accentue le risque d’insécurité alimentaire dans le monde. Lançant une nouvelle fois l’alerte, la Banque mondiale a annoncé, mercredi, vouloir consacrer 12 milliards de dollars à de nouveaux projets sur les quinze prochains mois - en plus d’une enveloppe disponible de quelque 18,7 milliards - ciblés sur l’agriculture et la protection sociale. Les populations, surtout les plus vulnérables, souffrent de l’envolée de l’inflation, tirée par les prix de l’énergie et des produits agricoles. Sur le marché des céréales, la tonne de blé a battu des records, lundi, atteignant 438 euros sur le marché Euronext.

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«Le blé est la céréale majeure de la sécurité alimentaire, consommée par des milliards d’humains, sous forme de pain, farine ou semoule. C’est très difficile de le remplacer», souligne Sébastien Abis, chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Le maïs, plus important en volume, sert surtout à l’alimentation animale et aux biocarburants.

20 millions de tonnes de blé bloquées

Orientés à la hausse depuis des mois, sous l’effet de la pandémie et de mauvaises conditions météo, les cours du blé ont encore gonflé depuis le début du conflit, le 24 février, car l’Ukraine couvre 12% des exportations mondiales sur 2021 tandis que la Russie pèse 17 %.

Beaucoup de pays, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie, sont très dépendants du grenier à blé de la mer Noire. L’Égypte, plus gros importateur de la planète, assure près d’un quart de ses approvisionnements en Ukraine. La destruction de nombreuses infrastructures, en particulier de nœuds ferroviaires, et le blocage des ports, dont l’emblématique Odessa, empêchent le transport du blé d’Ukraine. On estime que 20 millions de tonnes sont bloquées. Une petite partie arrive encore à transiter via la Roumanie et le port de Constanza.

«Le marché mondial s’est tendu à cause des problèmes de logistique. L’Ukraine, qui exporte en moyenne 5 à 6 millions de tonnes tous grains confondus (c’est aussi un gros producteur de tournesolet de maïs, NDLR) par mois n’exporte actuellement qu’entre 800.000 et 1,2 million de tonnes. Il n’y a pas de place pour des incidents climatiques», souligne Arthur Portier, expert de la société Agritel. La prochaine récolte ukrainienne s’annonce en forte baisse, autour de 50 % selon les analystes, aussi à cause des pénuries de main-d’œuvre, du manque de semences et d’engrais.

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Si le prix du blé a de nouveau flambé en début de semaine, c’est en réaction à l’annonce surprise de New Delhi le week-end dernier d’interdire ses exportations. La raison invoquée est la préservation de l’approvisionnement local et la maîtrise de la hausse des prix domestiques. Deuxième producteur mondial derrière la Chine, l’Inde utilise la majeure partie de sa production pour nourrir son 1,4 milliard d’habitants mais en exporte un peu. Après une récolte exceptionnelle l’an dernier, son blé était vu comme une alternative, notamment pour certains pays en développement, comme la Tanzanie, le Mozambique ou l’Égypte.

«Même si l’Égypte bénéfice d’un accord de gouvernement à gouvernement pour sécuriser une partie de son approvisionnement, on a beaucoup parlé du potentiel de l’Inde à tort, nuance Arthur Portier. Le pays souffre de températures très élevées au nord, dans l’Uttar Pradesh, la principale région de blé, qui limite la récolte en cours. Et il manque d’infrastructures pour exporter, la production est loin des ports.» L’an dernier, près de la moitié des exportations était destinée au Bangladesh.

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L’annonce de Narendra Modi a suscité des critiques des pays du G7, très mobilisés, avec les organisations internationales (FAO, l’agence onusienne sur l’alimentation et l’agriculture, et l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce) contre les restrictions aux exportations qui accentuent la volatilité des cours.

L’embargo total décrété fin avril par l’Indonésie sur les exportations d’huile de palme par souci de souveraineté alimentaire a aussi créé des tensions sur le marché des huiles végétales. Sauf que la décision risque en interne de déstabiliser la filière. «Il faut prendre en compte les 17 millions de personnes employées dans le secteur», a expliqué jeudi le président Joko Widodo, qui a décidé la reprise de l’export à partir du 23 mars.

L’Argentine et l’Australie sont déjà au maximum de leurs capacités d’exportation

Le salut peut-il venir des autres grands exportateurs de blé, États-Unis, Europe, Australie et Argentine? D’une manière générale, note Sébastien Abis, tous les stocks de céréales sont au plus bas depuis vingt-cinq ans. «La situation est tendue parce qu’aucun pays ne peut mettre plus que d’habitude en export», résume le chercheur de l’Iris. À l’exception peut-être de la Russie, qui pourrait avoir une bonne récolte. Le ministère américain de l’Agriculture (Usda), qui a publié la semaine dernière ses prévisions pour la saison 2022-2023, anticipe un recul de la production mondiale - avec une baisse en Australie et en Argentine - mais prévoit une hausse pour la Russie. Concernant l’hémisphère Sud, note Arthur Portier, «l’Argentine et l’Australie sont déjà au maximum de leurs capacités d’exportation». Pour les prochaines récoltes prévues en novembre et décembre, «il reste beaucoup de temps et d’incertitude. Ce n’est pas encore la période des semis», ajoute-t-il.

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Dans l’hémisphère Nord, rien n’est sûr non plus à cause des aléas de la météo. La sécheresse qui sévit en Europe depuis plusieurs semaines inquiète. En France, on redoute déjà des rendements en baisse de 10 % ou plus. Aux États-Unis, deuxième exportateur mondial derrière la Russie, le déficit hydrique met en péril le blé d’hiver des États du Kansas, du Texas et de l’Oklahoma. «Le mauvais état du blé d’hiver pourrait avoir un impact négatif sur la récolte à venir», confirme Carsten Fritsch, de Commerzbank. Seuls 29 % des grains sont jugés «bons à excellents» contre 49 % l’an dernier. À l’inverse, pour le blé de printemps dans le nord des États-Unis, typiquement dans le Dakota, ainsi qu’au Canada, l’excès de pluies perturbe les semis. «Ils n’en sont qu’à 27 % contre 50 % normalement à cette période de l’année», indique l’expert d’Agritel. Surtout, les tensions pourraient s’accentuer, prévoient les analystes, car les marchés sont encore sur l’exécution de contrats passés avant l’invasion russe.

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Le Figaro

Chantilly : une jeune femme attaquée au couteau par un auto-stoppeur

Guillaume Poingt

Selon les victimes et les gendarmes, le suspect «semblait réciter des prières en langue arabe» lors de l'agression et au moment de son interpellation.

Une jeune femme a été attaquée au couteau dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 mai, peu après minuit, aux abords de l'hôtel Campanile de Chantilly dans l'Oise, a appris Le Figaro par le parquet de Senlis. L'agresseur présumé, un individu anglophone de type africain, a été interpellé. Il avait été pris en stop quelques instants auparavant par la jeune femme et son compagnon, puis avait été conduit vers l'hôtel à sa demande.

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«Si les victimes et les gendarmes ont indiqué qu'il semblait réciter des prières en langue arabe lors de la commission des faits et au moment de son interpellation, il n'est pas possible, à ce stade, de déterminer les raisons de son passage à l'acte», détaille le procureur de Senlis, Jean-Baptiste Bladier, dans un communiqué. Le parquet national antiterroriste a été avisé, mais les investigations se poursuivent sous l'autorité du parquet de Senlis. L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Chantilly pour «tentative d'homicide, violences aggravées et rébellion».

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«Un couteau au niveau de son cou»

C'est lors de l'arrivée à l'hôtel Campanile, où l'auto-stoppeur avait demandé à être conduit, que la situation a totalement dégénéré. «Faute de pouvoir présenter une pièce d'identité auprès du personnel d'accueil, il n'y était pas accueilli. Pour des raisons qui restent à éclaircir, ce même individu s'en serait alors physiquement pris à la jeune femme, en portant un couteau au niveau de son cou», indique le parquet de Senlis. Grâce à l'intervention de son compagnon, la jeune femme a finalement pu se libérer de l'emprise de son agresseur. Ce dernier aurait été frappé à de multiples reprises par plusieurs individus qui seraient intervenus.

Mis en fuite, l'agresseur a été interpellé 200 mètres plus loin par les gendarmes. Les militaires ont utilisé à deux reprises un pistolet à impulsion électrique pour maîtriser le mis en cause, qui s'était montré menaçant. «La jeune femme victime, très choquée, présente des blessures légères au niveau du cou et sur la partie haute du corps ainsi que des excoriations au niveau des membres. Par ailleurs, deux gendarmes ont également été blessés au cours de l'interpellation», précise le parquet de Senlis.

«À ce stade, le mis en cause n'a pas encore pu être identifié. Présentant de nombreuses blessures, il a été pris en charge par les secours et hospitalisé. Pour l'heure, il n'a pas encore été entendu, son état de santé étant jugé incompatible avec une mesure de garde à vue», indique enfin le parquet.

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«Je pense à elle tous les jours» : deux ans après sa disparition, la jeune Wissem reste introuvable

Cette adolescente n'a plus donné signe de vie depuis le 31 juillet 2019. Son téléphone portable a borné pour la dernière fois à Bezons, dans le Val-d'Oise.

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises

Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

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Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Valeurs Actuelles

Éoliennes : un sondage révèle un fort rejet de cette technologie par les ruraux

Plus ou moins d’éoliennes ? Le milieu rural a tranché. Présentés comme un atout majeur de la transition écologique, malgré leur efficacité énergétique discutable, ces mastodontes d’acier déchaînent les passions. En dépit des critiques toujours plus nombreuses dont les éoliennes font l’objet, leur nombre ne cesse de croître sur le territoire. Fin 2021, la France en comptait environ 8 000 réparties sur 1380 parcs. 6 000 à 7 000 machines supplémentaires devraient être construites d’ici à 2030. 

Face à l’implantation croissante – et souvent non désirée – de ces pylônes aux pales gigantesques, Le Cercle d’Étude Réalités Écologiques et Mix Énergétique (Cérémé), un think tank visant à promouvoir un débat objectif sur le choix du mix énergétique en France, a commandé un sondage sur « la perception des éoliennes par les ruraux » auprès de l’institut OpinionWay. Le résultat est sans appel : 59 % des sondés vivant en milieu rural souhaitent l’arrêt ou la limitation du développement de l’éolien. Un chiffre qui contraste avec les résultats d’un autre sondage réalisé auprès de l’ensemble des Français par Harris interactive en juillet 2021 ; 73 % des personnes interrogées se disaient alors favorables au développement de cette filière. 

La mise en perspective de ces résultats souligne une perception différenciée de l’éolien selon que l’on vit ou non à proximité de ces machines. Premiers concernés par cette implantation, les ruraux rejettent en majorité le développement de ces parcs. L’on apprend également dans le sondage que 90 % d’entre eux militent pour que les conseils municipaux de toutes les communes concernées aient le pouvoir de s’opposer à de nouveaux projets. Un droit d’opposition que 84 % des sondés souhaitent voir étendu aux riverains. « Rappelons qu’aujourd’hui, si les communes peuvent donner leur avis, ce sont les préfectures qui décident de l’implantation d’un parc éolien », souligne Bruno Ladsous, administrateur du Cérémé. Et de déplorer que « malgré les consultations, l’autorité préfectorale n’est pas tenue d’en tenir compte ».

Inquiétudes pour les paysages et la biodiversité

Entre autres nuisances invoquées contre l’installation d’éoliennes, 88% des personnes interrogées mettent en avant la préservation du patrimoine et des paysages. Plus spécifiquement, 78% des sondés les souhaitent éloigner des lieux de mémoire. À l’image de la commune normande de Bazenville dans le Calvados qui, mardi 29 mars, s’est insurgée contre l’installation d’un futur parc éolien à proximité d’un cimetière militaire britannique du Débarquement.

Autre inquiétude suscitée par cette implantation : l’impact sur la biodiversité. 74 % des Français vivant en milieu rural y voient une menace pour les oiseaux. Un chiffre qui fait écho à la récente condamnation de la société américaine ESI Energy, filiale de Nextera Energy Resources, à une amende de 8 millions de dollars d’amende et de dédommagement pour ne pas avoir pris de mesures permettant d’empêcher la mort de 150 aigles.  Outre le volet biodiversité, 67 % des ruraux considèrent que les éoliennes sont une source de nuisances pour les riverains. Aussi souhaitent-ils accroître la distance minimale entre les éoliennes géantes (200 mètres de haut) et les premières habitations. Une préoccupation à laquelle ne sont pas sensibles les citadins : « Nous remarquons un véritable deux poids deux mesures sur les sujets, les urbains ne réalisant pas les nuisances occasionnées par l’éolien », observe Bruno Ladsous.

Un sujet qui divise les finalistes de la présidentielle

Sujet de société, mais également enjeu politique, la question des éoliennes divise la classe politique. Le président-candidat, Emmanuel Macron, dit vouloir ralentir la cadence en matière d’éolien terrestre. En revanche, il place de grands espoirs dans l’éolien en mer. À Belfort (territoire de Belfort), le 10 février, il a notamment annoncé la construction de 50 parcs offshores d’ici à 2050.  De son côté, Marine Le Pen, dont le résultat au premier tour a été un succès dans la majorité des communes rurales, est totalement opposée aux éoliennes – sur terre comme en mer. La candidate du RN va encore plus loin puisqu’elle dit « réfléchir » au démantèlement de « ces horreurs qui nous coûtent une fortune ».

Deux visions du monde en somme. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Essai Regard sur un monde invivable

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Référence de l’investigation écologique, journaliste, militant et voyageur, Mark Lynas est chercheur invité de l’Alliance for Science de l’université Cornell, à New York. Dans son dernier ouvrage, il décrit avec précision les différentes manières dont le réchauffement climatique en cours affectera notre vie quotidienne dans les différentes régions du monde au XXIe siècle. Ce sera terrifiant entre +3 °C, +4 °C, +5 °C ou +6 °C d’ici à la fin du siècle en cours par rapport à la température moyenne du début du XIXe siècle. La bataille visant à ne pas dépasser le +2 °C retenu par le Giec prend ici toute son importance. Mais elle semble déjà perdue.

Le scénario de +3 °C est désormais le plus probable. L’auteur indique qu’il pourrait faire monter le niveau des océans de plus d’un mètre d’ici à la fin du siècle. Utile pour prendre la mesure des dangers car précis dans la description des six scénarios, l’ouvrage n’apporte pas de réflexion prospective pour contenir le réchauffement actuel.

Sa seule proposition figure dans le scénario à +2 °C : « L’approche la plus prometteuse de toutes, à laquelle les solutions climatiques naturelles peuvent appartenir, est le réensauvagement à grande échelle. Cela signifie la régénération naturelle des forêts et des broussailles sur de grandes surfaces, et la recolonisation des espèces disparues dans des habitats restaurés avec un minimum d’intervention continue. »

L’ouvrage occulte pourtant les conditions à réunir pour nourrir plus de 9 milliards d’humains d’ici à la fin du siècle. Pour cela, l’agroécologie, l’agroforesterie et la bonne gestion des eaux de pluie seront plus importantes que la seule reforestation. G. L. P.

EssaisRéchauffement climatiqueClimatGiec
L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
France24 - Monde

Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan

Publié le : 19/05/2022 - 18:59

Bahar MAKOOI Suivre

La première centrale nucléaire turque doit voir le jour en 2023. Construite et exploitée par un groupe russe, elle est un projet phare du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui va devoir revoir ses ambitions à la baisse en raison des sanctions affectant ses créanciers.

La guerre en Ukraine vient mettre à mal l’un des projets les plus chers au président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle pourrait entraîner d’importants retards de livraison de la centrale d’Akkuyu, toute première centrale nucléaire de la Turquie, censée entrer en production dès 2023. Une date qui ne doit rien au hasard puisqu’elle correspond au centenaire de la création de la République de Turquie, qui sera fêté en grande pompe par le régime turc.

Le projet est pharaonique. La centrale d'Akkuyu, située dans le sud du pays sur les bords de la Méditerranée, vise à fournir à la Turquie 10 % de ses besoins énergétiques avec ses quatre réacteurs de 1 200 mégawatts.  

Avec ce projet, la Turquie ambitionne de devenir "un hub énergétique entre la mer Caspienne à l’est et l’Union européenne à l’ouest", explique Nora Seni, professeure à l’Institut de géopolitique de l’université Paris-VIII et ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Mais Akkuyu relève aussi d’une nécessité, comme le souligne Deniz Ünal, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), "la Turquie étant le pays du G20 qui dispose du moins de ressources énergétiques propres".

Et ce, alors que le pays voit ses besoins énergétiques décupler. "La Turquie, qui compte désormais 84 millions d’habitants, vient de dépasser l’Allemagne en population. Son industrie, très exportatrice, tourne à bloc et ambitionne à terme d’exporter encore plus en suivant la tendance de produire localement après la crise du Covid-19", poursuit Deniz Ünal.

Les Russes aux commandes de la centrale nucléaire

L'idée d’une centrale nucléaire en Turquie mijote depuis une trentaine d’années. Après de multiples appels d’offres et des rapprochements avortés avec des sociétés canadiennes mais aussi Suez ou Vinci, c’est Rosatom, l’entreprise nationale russe spécialiste du nucléaire qui finit par décrocher le contrat en 2010 – avec de très nombreux avantages. Nora Seni y voit "une façon pour la Turquie de jouer la surenchère vis-à-vis de l’Occident en faisant mine de se tourner vers la Russie".

"Un choix parfois critiqué par les Turcs eux-mêmes", souligne-t-elle, car avec ce projet, la Turquie a accordé des concessions de grande envergure à la Russie et accroît sa dépendance vis-à-vis de cette puissance qui lui fournit déjà pour plus de 50 % de ses besoins en énergie. Plusieurs banques russes, dont Sberbank et Sovcombank, financent entièrement la centrale. Rosatom construit et exploite Akkuyu, et en échange, Ankara paiera la société russe pour l’électricité produite pendant 25 ans. Rosatom gagne aussi des exonérations fiscales ainsi que le droit de construire et l’usage exclusif d’un port à proximité, soit une quasi-mainmise sur un bout de territoire turc.

Or les créanciers russes, frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, ont été coupés du système bancaire international et se retrouvent dans l’incapacité de continuer à financer ce projet à 20 milliards de dollars. Ankara, qui a condamné la guerre en Ukraine, n’a pas de son côté participé aux sanctions.

Rosatom a jusqu'à présent échappé aux sanctions internationales, mais l'option aurait été examinée par les États-Unis. Si l’entreprise russe était sanctionnée, cela pourrait affecter l’importation des équipements nécessaires à la construction d’Akkuyu.

La Turquie incapable de trouver d’autres financements

Pour la Turquie, cela tombe au plus mal. "Le pays n’est pas loin d’une banqueroute. Ce n’est pas du tout le moment de financer de grands projets", explique Deniz Ünal. "Le pays manque cruellement de financements, et il aura du mal à en trouver auprès d’autres créanciers internationaux à cause de la crise économique qu’il traverse, en partie causée par une mauvaise politique dans le domaine monétaire et une inflation énorme – près de 70 % en avril."

Et quand bien même la Turquie trouverait de nouveaux investisseurs, ajoute l’économiste, le personnel turc a déjà été formé par Rosatom pour ce projet fait sur mesure. Il paraît donc impossible de se passer des Russes. Résultat : sur les quatre réacteurs prévus initialement pour la centrale d’Akkuyu, seul un, déjà sorti de terre, pourrait être livré pour l’an prochain. Une façon d’inaugurer la centrale sans perdre la face. Pour la Russie, il s’agit également de prouver qu'elle peut encore assurer ses exportations nucléaires malgré les sanctions.

Un projet contesté sur les plans écologique et sécuritaire

Si le temps presse pour le président turc, c’est aussi parce que le projet, inédit, est contesté depuis des années sur les plans écologique et sécuritaire. "Si la centrale d’Akkuyu voit le jour, ce sera la première centrale nucléaire sur la mer Méditerrannée, une mer relativement chaude. Il est problématique de construire ce genre de centrale sur une mer chaude, alors que nous sommes soumis au réchauffement climatique et que la technologie nucléaire nécessite un refroidissement [en général par un plan d'eau à proximité, NDLR]", relève Deniz Ünal.

Autre source d’inquiétude et non des moindres, la Turquie est sujette aux tremblements de terre. Or le site d'Akkuyu se situe à seulement 25 kilomètres d'une faille sismique. De nombreuses associations écologistes ont tiré la sonnette d’alarme mais n’ont jamais été entendues.

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«Instaurer un congé menstruel, c'est combattre l'hypocrisie» : en Turquie, le tabou autour des règles se lève

Delphine Minoui

REPORTAGE.- Dans le pays d'Erdogan, où le sujet des règles est encore tabou et où les droits des femmes sont constamment bafoués, des initiatives font bouger les lignes : congés menstruels, distribution de serviettes, projets de loi… Une révolution.

C'était un matin d'été 2016. Le ventre noué et la tête en bouillie, comme à chaque nouvelle lune, Merve Bakir a d'abord retiré ses gants, puis ses lunettes de protection. Minée par la douleur, elle est allée frapper à la porte des ressources humaines de Valfsan, l'usine qui l'emploie depuis cinq ans. Le nez collé à l'écran de son ordinateur, la responsable en chef a relevé la tête : «Tu veux un congé menstruel ?» «J'ai cru avoir mal entendu !», se remémore l'ouvrière turque au milieu du brouhaha des machines. La casquette de travail vissée sur ses longues mèches brunes, elle rigole encore de la scène, assise derrière la table d'assemblage de pièces détachées pour voitures.

«Ce que j'ignorais, poursuit-elle, c'est que quelques heures plus tôt, la direction venait d'intégrer à sa convention collective une journée mensuelle de repos pour règles douloureuses !» Une minirévolution dans une Turquie où le droit des femmes est en constante régression. «Avant, la plupart des employées souffraient chaque mois en silence de peur d'être la risée de leurs confrères. Au mieux elles évoquaient un “jour spécial”. Dorénavant, elles osent utiliser le mot “règle”, et peuvent bénéficier d'une journée de repos payée par l'entreprise», triomphe Berrin Topal, l'ex-syndicaliste à l'origine de l'initiative inédite.

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Un machisme d'État

Dans son vaste bureau vitré perché au-dessus de la chaîne de production, le directeur de Valfsan, Orhan Yeloğlu, l'avoue sans rougir : «J'ai éclaté de rire la première fois qu'on m'a présenté le projet. Je n'y comprenais rien !» Dans la zone industrielle de Tuzla, vaste constellation d'usines lovée sur la rive asiatique d'Istanbul, propos sexistes et harcèlement sont la norme au travail. Mais Orhan a un avantage profitable à ses employées : sa propre fille travaille à ses côtés. «Très vite, je me suis ressaisi», continue-t-il. «Dans cette partie du monde, on n'a de cesse d'évoquer le caractère sacré de la femme au regard de l'islam, mais en réalité elle est souvent traitée comme une citoyenne de seconde classe, affirme Adnan Taşkin, son associé. Nous nous sommes dit : instaurer un congé menstruel, c'est combattre l'hypocrisie en vigueur». Les discours officiels alimentent cette hypocrisie : autrefois chantre d'une ouverture à l'européenne, le président Erdogan surenchérit chaque jour un peu plus, comparant l'avortement à un «crime contre l'humanité» ou rappelant les femmes à leur rôle de procréatrices.

Il y a un an, le reis turc a retiré son pays de la Convention internationale d'Istanbul, censée les protéger de la violence masculine, sous prétexte qu'elle menacerait les valeurs familiales. Aujourd'hui, le rôle de la femme turque n'est envisagé qu'à travers un prisme religieux, machiste ou nationaliste –prétexte idéal pour discréditer les militantes, accusées d'être à la solde de l'Occident. Dans ce contexte, tout ce qui touche au sexe ou à l'intimité féminine est passé sous silence – ou, pire, l'objet du plus grand mépris. Au début de la première vague de Covid, en mars 2019, les serviettes hygiéniques avaient ainsi disparu des rayons de nombreux supermarchés, les autorités ayant omis de préciser qu'elles faisaient partie des produits dits de «première nécessité».

Pourtant, la révolution des règles est en marche. Impensable il y a quelques années, un congé menstruel a été instauré en 2019 au barreau d'Izmir, sur les bords de la mer Égée, ainsi qu'au sein du Syndicat des journalistes de Turquie (TGS). La «discrimination positive», selon l'expression en vigueur, a également inspiré plusieurs municipalités. À Tunceli, dans l'Est du pays, le maire communiste Fatih Mehmet Maçoğlu est passé à l'acte dès la fin de l'année 2019. Pour ce farouche opposant à Erdogan, «il n'y a pas de progrès sans égalité entre les sexes».

Il n'y a pas de progrès sans égalité entre les sexes

Selon un sondage mené en juin dernier par son équipe, la soixantaine d'employées interrogées dit avoir au moins une fois usé de leur nouveau droit au congé menstruel. Même si, concède Saadet Coşkun, la fonctionnaire chargée de l'enquête, les mentalités ne changeront pas du jour au lendemain : «La plupart des femmes sondées rapportent que ce ne sont pas elles mais leurs supérieurs hiérarchiques qui fixent la date du congé. De plus, elles s'avouent encore majoritairement hésitantes à déposer une demande en direct, privilégiant les textos ou l'entremise d'une amie pour éviter les moqueries de leurs confrères.»

Lutter contre ce tabou persistant, c'est l'objectif que s'est fixé Ilayda Eskitaşçioğlu. L'avocate de 28 ans, doctorante en droit à l'université Koç, à Istanbul, est la fondatrice de We Need to Talk, une ONG qui lutte contre la pauvreté et le stigma liés aux règles. L'idée lui est venue par hasard, en 2011, lors du tremblement de terre de Van, dans l'Est de la Turquie. Pour venir en aide aux populations décimées, elle et sa famille s'empressent de remplir quatre cartons de nourriture, de vêtements et de jouets pour enfants. «Une fois les colis expédiés, j'ai soudain été prise d'un immense remords : nous avions omis d'ajouter des serviettes hygiéniques pour les femmes ! Comment avions-nous pu oublier un produit aussi indispensable ? Nous avons immédiatement rectifié le tir en préparant un nouveau colis, mais cette histoire m'est restée», raconte Ilayda.

Deux ans plus tard, la jeune femme tombe à nouveau des nues, cette fois-ci en apprenant que l'Institut de la langue turque venait de mettre à jour son dictionnaire en ajoutant à la définition du mot «sale » (kirli) le fait d'avoir ses règles. «Quelle régression ! Imaginez l'impact psychologique sur les filles !», s'insurge-t-elle. Dès lors, le sujet devient une obsession. En 2016, elle passe à l'acte en créant son ONG. Les débuts sont timides. «Pour financer le projet, on s'est mis à vendre des gâteaux faits maison avec des amis du lycée. Le logo, c'est une copine qui l'a dessiné», se souvient-elle. Mais Ilayda voit grand pour la nouvelle génération : «Dès le départ, j'ai identifié trois catégories particulièrement précaires : les ouvrières saisonnières dans les champs agricoles, les réfugiées syriennes et les préadolescentes en milieu rural et marginal.» Son dessein : partir à leur rencontre en combinant distribution de produits sanitaires et campagnes de sensibilisation. «En Turquie, une enquête révélait récemment que 82 % des familles touchées par une extrême pauvreté n'ont pas de quoi s'acheter des serviettes hygiéniques. Souvent, de simples feuilles d'arbre ou de papier journal font l'affaire. Avec la récession économique et l'inflation qui sévit, la situation ne fait qu'empirer», ajoute-t-elle.

Précarité et tabous

De villages en banlieues défavorisées, Ilayda prend conscience d'un tabou encore plus grand qu'elle imaginait : «Un mélange de honte, de peur et de méconnaissance entoure la question des règles. À la maison, c'est un sujet que l'on tait.» Sans compter les traditions moyen-âgeuses, qui ne font qu'aggraver la stigmatisation. «Dans certaines familles turques, mais aussi syriennes, il est encore d'usage de gifler les filles lors de leurs premières menstruations. Selon de vieilles croyances religieuses, c'est une façon de leur rappeler qu'elles sont désormais des femmes. Ça s'appelle “la première gifle”», explique-t-elle. «Mais le problème va au-delà de l'islam. Le problème est avant tout patriarcal. Dans notre pays, la majorité des décisions sont encore prises par des hommes qui n'ont aucune idée des besoins réels des femmes », précise sa binôme, Bahar Aldanmaz.

Cette jeune sociologue, qui a fait des règles en Turquie le sujet de son doctorat à l'Université de Boston, ne compte plus le nombre d'insultes reçues sur les réseaux sociaux. «Sur la page Twitter de We Need to Talk, nous parlons ouvertement des LGBT, ou encore de la masturbation pour apaiser la douleur des règles. Notre franc-parler dérange, surtout quand on aborde la question d'un point de vue sexuel», regrette-t-elle. Sur le terrain, la pression est encore plus palpable. «Un jour alors que nous faisions campagne à Adana, dans le Sud, deux habitants nous ont poursuivies pour nous chasser en nous accusant d'être immorales», se remémore Ilayda.

Rien, pourtant, n'arrête ce duo de choc. En six ans, un incroyable réseau de bénévoles s'est tissé à travers le pays, rassemblant activistes, médecins, mais également fabricants de serviettes hygiéniques qui les approvisionnent gracieusement. Parmi eux, quelques hommes, y compris des locaux. «Une fois, se souvient encore Ilayda, nous avions garé notre voiture devant un café. Des habitants nous ont accostées : “Que faites-vous ici ?” Un peu nerveuse, j'ai répondu qu'on allait rencontrer des filles pour leur parler des menstruations. Il y a d'abord eu un silence. Puis, le plus âgé a repris : “Mais c'est très bien ! Vous savez, j'ai des petites-filles à qui ça pourrait servir. On va vous aider à porter vos cartons !” Je n'en revenais pas. En plus, coïncidence du destin, le village s'appelait Ymurtalik, “ovaires” en turc !» Dans les zones plus conservatrices, la prudence reste évidemment de mise. «Il nous arrive de camoufler les serviettes dans des sacs en plastique noir pour passer inaperçues», précise-t-elle.

Avec le temps, la persévérance est payante. Influencées par We Need to Talk, des étudiantes des universités Kadir Has (Istanbul) et Bilkent (Ankara) viennent d'installer des boîtes à serviettes sur leur campus, sorte de self-service gratuit s'inspirant d'une traduction turque qui consiste à accrocher des sachets de pain pour les gens dans le besoin. La question des règles, si longtemps étouffée, s'est enfin invitée au Parlement : en janvier 2021, des députées de l'opposition ont soumis deux propositions de loi réclamant la gratuité des produits hygiéniques pour les populations défavorisées et la baisse de la taxe exorbitante (18 %, soit autant que pour le caviar et les diamants !) dont ils font l'objet. Victoire inattendue : à la fin mars 2022, le gouvernement a accepté de réduire la taxe à 8 %. Ce jour-là, Ilayda a pleuré de joie. «Ce n'est qu'une petite avancée symbolique en pleine flambée des prix, mais c'est la preuve que notre mobilisation porte ses fruits», se réjouit-elle.

Le 28 mai, aura lieu la 8e Journée mondiale de l'hygiène menstruelle.

Mon mari, ce suiveur : «Dans notre vie sociale, si je ne fais rien, il ne se passe rien»

TÉMOIGNAGES - Ils improvisent, elles organisent… Les clichés ont la peau dure ! En 2022, ce sont généralement les femmes qui animent et planifient la vie amicale, familiale et professionnelle du couple. Et si la répartition des rôles se jouait aussi là, dans l'agenda ?

Pause philo : A-t-on encore le droit de se montrer indifférent ?

Jean-François Bossy, philosophe et maître de conférences à Sciences-Po Paris, nous invite à nous questionner sur l'évolution de notre rapport à la sensibilité.

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Le Figaro

Comment ne pas avoir de calculs rénaux

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Extrêmement douloureuses, les crises de colique néphrétique pourraient souvent être prévenues par des mesures assez simples.

Sur l’échelle de la douleur, elle explose tous les scores: «Des patientes m’ont déjà confié qu’elles avaient plus souffert à cause de leur colique néphrétique qu’au moment de leur accouchement sans péridurale», rapporte le Dr Lucile Figueres, néphrologue au CHU de Nantes. Or tôt ou tard, environ 10% de la population finiront par être concernés au moins une fois dans leur vie. «La colique néphrétique est le troisième motif de consultation aux urgences. Il faut s’imaginer qu’en permanence dans chaque service d’urgences, il y a au moins une personne atteinte de colique néphrétique!», s’exclame le Pr Romain Boissier, urologue au CHU de la Conception à Marseille (AP-HM). Le problème peut survenir à tout âge mais, en moyenne, les patients ont 45 ans et deux tiers sont des hommes.

Une colique néphrétique se manifeste lorsqu’un obstacle - le plus souvent un calcul - obstrue les voies urinaires en aval d’un rein. «Pendant ce temps, le rein continue à filtrer de l’urine, le liquide va donc s’accumuler au-dessus du bouchon, ce qui va provoquer une augmentation de la pression dans le rein et dans l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie, NDLR)», explique le Dr Figueres. Cette pression va être à l’origine d’une douleur extrêmement brutale, sans aucun signe annonciateur. «Cela peut arriver n’importe quand, même en plein milieu de la nuit», poursuit la spécialiste. La douleur est très caractéristique.

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«C’est un peu comme une crampe très intense qui part d’un côté dans le bas du dos et contourne le flanc pour descendre vers l’aine», décrit le P Boissier. «Il peut également y avoir des nausées et des vomissements associés ou encore des malaises vagaux liés à la douleur», ajoute le D Lucile Figueres, qui précise qu’aucune position ne peut soulager cette souffrance. La crise peut aussi se manifester par une envie ou un besoin fréquent d’uriner (lorsque la crise est là, il faut d’ailleurs boire le minimum d’eau pour ne pas surcharger davantage le rein), ainsi que par la présence de sang dans les urines.

Résolution spontanée

Pour autant, la gravité d’une colique néphrétique (en termes d’urgence et de pronostic vital) n’est quasiment jamais proportionnelle à la douleur qu’elle génère. Chez 80 à 90% des patients, le problème va se résoudre spontanément et la douleur céder aux antalgiques. «Dans la majorité des cas, le calcul finit par descendre tout seul. Nous ne faisons rien d’autre que de la surveillance», indique le Pr Boissier. En cas de persistance du calcul après quatre à six semaines, un traitement chirurgical sera proposé. «Pour les patients qui ont deux reins opérationnels, avoir un rein bouché, ce n’est pas grave. Il ne va pas se détruire en quelques jours, cela prend des semaines, voire des mois», rassure le médecin.

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Outre la grossesse, il existe toutefois deux situations où la crise de colique néphrétique est une urgence vitale. «Lorsque le patient a également de la fièvre, cela peut signifier que les urines bloquées dans les voies urinaires et dans le rein sont infectées. Cela peut rapidement évoluer vers une septicémie (infection généralisée, NDLR) donc il s’agit d’une urgence vitale», souligne le Pr Boissier. Par ailleurs, «si le patient n’a plus qu’un rein qui fonctionne il faut agir vite pour éviter qu’il ne développe une insuffisance rénale aiguë», ajoute l’urologue.

L’idéal reste tout de même de ne pas en venir à la colique néphrétique. Donc de tout faire pour ne pas développer de calculs rénaux, aussi appelés «lithiases». Ces petites pierres résultent de la cristallisation d’ions - essentiellement l’oxalate avec le calcium - qui s’accumulent dans l’urine. Leur formation, qui résulte d’un phénomène très complexe, est le plus souvent due à une alimentation déséquilibrée et à une hydratation insuffisante.

Hygiène de vie

«L’excès de protéines et de sel entraîne une augmentation du calcium dans les urines, ce qui favorise la formation des calculs», explique le Dr Figueres. Notre consommation de viande est environ cinq fois supérieure à ce qu’elle était au début du siècle dernier, or un apport élevé en protéines animales augmente la concentration d’oxalate dans les urines. Idem pour les épinards, l’oseille, la rhubarbe et surtout, le chocolat! Nos apports en sel ont également augmenté en flèche, tandis que la consommation de fruits et légumes, qui ont un effet protecteur vis-à-vis des calculs, a eu tendance à se tasser. Quant aux produits laitiers, il ne faut pas les supprimer. «L’excès de calcium peut favoriser les calculs, mais le manque aussi, en plus de provoquer de l’ostéoporose», souligne le Dr Figueres. Il faut donc manger des produits laitiers en quantité normale (2 par jour, selon les recommandations du ministère de la Santé).

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Une bonne hydratation est également essentielle. «Les calculs, c’est un peu comme des grains de sable au fond d’un vase. Si on ajoute de l’eau, on va diluer davantage. L’oxalate et le calcium auront donc peu de chances de se rencontrer», explique le Dr Figueres. Pour les personnes qui ont déjà connu une crise de colique néphrétique, boire beaucoup d’eau est la clé (environ 2 litres en prenant en compte l’eau contenue dans les aliments) pour éviter les récidives. «Environ la moitié des patients qui ont eu une colique néphrétique vont en avoir à nouveau. Il est donc essentiel de modifier ses habitudes alimentaires», indique le Dr Figueres. Cette dernière met par ailleurs en garde: «Il n’existe aucun traitement “naturel” efficace, ceux qui sont présentés comme tels sont même à proscrire car ils peuvent contenir de l’oxalate. La vitamine C en est un bon exemple: en supplémentation médicamenteuse, elle favorise les calculs (la vitamine C se dégrade en oxalate), alors que les agrumes (riches en vitamine C mais également en citrate) protègent de la survenue de calcul.»

La cause des calculs n’est toutefois pas toujours liée à une mauvaise hygiène de vie. «Il y a des familles qui ont une prédisposition génétique pour cela, indique le Pr Boissier. Nous ne sommes pas tous égaux face au risque de développer des calculs rénaux, et pour une même alimentation, certaines personnes développeront des calculs, d’autres non», confirme le Dr Figueres. Les calculs peuvent aussi être dus à des maladies, comme celles qui favorisent le rejet du calcium dans l’urine. «C’est le cas de l’hyperthyroïdie primitive», souligne le Dr Figueres. Un autre type de calcul (acide urique) est associé à un surpoids et au diabète de type 2, tous deux également en augmentation du fait de nos habitudes alimentaires. Il existe alors des traitements efficaces qui permettront d’éviter les récidives.

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L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

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France24 - Monde

Le Congrès américain approuve une aide à l'Ukraine de près de 40 milliards de dollars

Publié le : 19/05/2022 - 06:48Modifié le : 19/05/2022 - 21:00

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Washington a de nouveau appuyé son soutien à l'Ukraine, jeudi, avec une nouvelle aide de près de 40 milliards de dollars votée par le Congrès. Joe Biden a par ailleurs soutenu les adhésions de la Suède et de la Finlande à l'Otan. Retrouvez le déroulé de la journée du jeudi 19 mai.

  • 1 h 51 : États-Unis et Russie se rejettent la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire

Les États-Unis et la Russie se sont rejetés jeudi à l'ONU la responsabilité de l'aggravation de l'insécurité alimentaire dans le monde, Washington appelant Moscou à permettre les exportations de céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.

"Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d'Ukraine", a lancé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée par les États-Unis.

Dénonçant une volonté occidentale "de faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde", l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia a rejeté en bloc les accusations occidentales.

  • 0 h 36 : l'UE envisage d'utiliser les actifs gelés d'oligarques russes pour financer la reconstruction de l'Ukraine

L'Union européenne (UE) étudie la possibilité d'utiliser les actifs gelés d'oligarques russes pour financer la reconstruction de l'Ukraine après la guerre, a déclaré jeudi la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen. La CE a proposé mercredi de fournir jusqu'à 9 milliards d'euros de prêts financés par des emprunts de l'UE pour couvrir les besoins de Kyiv jusqu'à fin juin.

"Nos avocats travaillent intensément pour trouver de possibles moyens d'utiliser les avoirs gelés des oligarques pour reconstruire l'Ukraine. Je pense que la Russie devrait aussi faire une contribution", a-t-elle dit à la chaîne de télévision allemande ZDF. Ursula von der Leyen a également déclaré qu'elle était favorable à l'idée de coupler la reconstruction à long terme de l'Ukraine avec les réformes nécessaires à son adhésion à l'UE.

  • 0 h 20 : cinq pays occidentaux soutiennent l'action de l'Ukraine pour juger les crimes de guerre

Les responsables de la justice de cinq pays occidentaux, formant l'alliance dite des "Five Eyes", ont annoncé jeudi soutenir l'action judiciaire de l'Ukraine visant à juger les crimes de guerre liés à l'invasion russe.

Les ministres de la Justice ou procureurs généraux des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande ont fait savoir dans un communiqué "soutenir" l'action de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova visant à faire rendre des comptes aux responsables de "crimes de guerre commis pendant l'invasion russe".

L'Ukraine a ouvert des milliers de dossiers de crimes de guerre commis selon Kiev par les soldats russes depuis le 24 février - et un premier procès s'est ouvert cette semaine. "Nous soutenons la quête de justice de l'Ukraine et via d'autres enquêtes internationales, notamment la Cour pénale internationale" et d'autres instances, ont-ils déclaré dans leur communiqué commun.

  • 0 h 09 : selon Zelensky, le Donbass est "complètement détruit"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré jeudi que les troupes russes ont "complètement détruit" la région du Donbass, dans l'est du pays, et a accusé la Russie de mener des bombardements insensés alors qu'elle intensifie son offensive.

Le président ukrainien a également estimé que les forces russes tenaient de tuer autant d'Ukrainiens que possible et de provoquer de lourds dégâts, réitérant ses accusations selon lesquelles la Russie commettrait un "génocide". Volodymyr Zelensky a déclaré que les soldats ukrainiens continuaient d'oeuvrer à la libération de la région de Kharkiv, alors que la Russie tentait d'exercer davantage de pression dans le Donbass.

  • 20 h 43 : une nouvelle aide à l'Ukraine de près de 40 milliards de dollars approuvée par le Congrès américain

Le Congrès américain a débloqué une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars pour armer et soutenir l'Ukraine. Cet ensemble comprenant des aides militaire, économique et humanitaire a été approuvé par les sénateurs par 86 voix contre 11.

Voté par la Chambre des représentants le 10 mai, le texte a été bloqué au Sénat par une manœuvre d'un élu républicain, alors que la majorité étroite dont disposent les démocrates dans les deux chambres du Congrès ne leur permet pas, dans la plupart des cas, d'accélérer des procédures de vote au Sénat sans unanimité. Joe Biden devrait promulguer rapidement le texte.

  • 18 h 25 : l'ONU exhorte la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers

L'ONU a exhorté la Russie et l'Ukraine à reprendre les pourparlers en Turquie – qui sont au point mort –, en s'appuyant sur les contacts pris pour les opérations d'évacuation à Marioupol.

Les opérations d'évacuation de civils menées conjointement par la Croix-Rouge et l'ONU, mais aussi la reddition de combattants d'Azovstal ces derniers jours "n'auraient pas pu avoir lieu bien sûr sans la coopération entre les autorités de la Fédération russe et de l'Ukraine", a déclaré le responsable de l'ONU pour les situations d'urgence, Martin Griffiths, lors d'un point-presse à Genève.

"J'aime à croire que le fait que cette coopération a fonctionné relativement bien, en tout cas beaucoup mieux que les semaines précédentes, est quelque chose sur quoi on peut bâtir", a-t-il ajouté. "Nous devons insister sur la vertu du dialogue pour mettre fin à cette guerre", a-t-il souligné, appelant de ses vœux la reprise des discussions qui se sont tenues sous l'égide de la Turquie entre diplomates ukrainiens et russes.

  • 16 h 50 : pour Joe Biden, la Suède et la Finlande remplissent "tous les critères" pour entrer dans l'Otan

Le président des États-Unis, Joe Biden, a affirmé que la Suède et la Finlande remplissaient "tous les critères" pour adhérer à l'Otan, et a annoncé saisir le Congrès américain pour qu'il approuve "le plus rapidement possible" leur candidature.

"Aujourd'hui, je suis fier de leur assurer qu'elles ont le soutien total et complet des États-Unis d'Amérique", a-t-il lancé aux côtés de la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et du président finlandais, Sauli Niinistö, en visite à la Maison Blanche au lendemain de leur candidature formelle.

Le président finlandais, Sauli Niinistö, a assuré être "prêt à discuter" avec la Turquie de toutes ses "inquiétudes", pour lever l'opposition d'Ankara à l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan. "En tant qu'alliés au sein de l'Otan, nous défendrons la sécurité de la Turquie", a-t-il dit lors d'une visite à Washington. "Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes", a-t-il ajouté, alors que les autorités turques accusent les deux pays d'héberger des "terroristes" du PKK kurde.

La Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, a déclaré de son côté qu'un "dialogue" était en cours avec la Turquie pour "résoudre" ces questions.

  • 16 h 01 : Rome saisit des avoirs du géant aéronautique russe United Aircraft Corporation

L'Italie a annoncé jeudi avoir saisi des avions et des fonds liés au géant aéronautique United Aircraft Corporation (UAC), contrôlé par l'État russe, dans le cadre des sanctions européennes contre les entités liées au Kremlin. Selon le gouvernement italien, les actifs saisis à cette société spécialisée dans l'aéronautique et la défense représentent un montant total de plus de 146 millions d'euros.

L'UAC, qui rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), a rejoint en 2018 le giron du conglomérat public Rostec.

  • 15 h 35 : Paris déploie un nouveau système de défense sol-air en Roumanie

La France a déployé en Roumanie, où elle agit en nation-cadre des forces de l'Otan, un système de défense sol-air de dernière génération face aux menaces que fait peser le conflit en Ukraine, a indiqué jeudi l'état-major des Armées : "Mis en œuvre par une centaine d'aviateurs, le système sol-air moyenne portée Mamba (...) peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone."

Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major, le système Mamba est "avant tout destiné à protéger la base aérienne de l'Otan" qui accueille plusieurs milliers de soldats. "C'est sa première vocation", a-t-il insisté. Le système est connecté au système de défense roumain et à celui de l'Otan, qui en assure le commandement.

  • 15 h 20 : Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d'une partie de ses avantages d'ex-chancelier

L'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine et détenteur de plusieurs mandats dans des groupes russes, a été privé d'une partie de ses avantages d'ex-dirigeant, dont l'attribution de bureaux, a-t-on appris de source parlementaire.

"Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l'ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l'invasion russe en Ukraine", indique la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand. La coalition au pouvoir justifie aussi cette décision par le fait que "l'ancien chancelier Schröder n'assume plus aucune obligation continue liée à sa fonction".

En tant qu'ancien chancelier, il a droit encore à plusieurs bureaux à la Chambre des députés et à un budget pour du personnel. Un privilège qui coûte 400 000 euros par an aux contribuables. L'ancien dirigeant social-démocrate, âgé de 77 ans et lâché ces derniers mois par une partie de ses collaborateurs, conserve cependant sa protection policière et sa pension de retraite d'ex-chancelier (1998-2005).

  • 15 h 14 : prison à vie requise pour le soldat russe jugé en Ukraine pour crime de guerre

Le Parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité, la peine maximale, à l'encontre du premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, accusé d'avoir abattu un civil fin février.

S'exprimant au deuxième jour du procès, le procureur a demandé au tribunal de prononcer "une peine de privation de liberté à vie" pour Vadim Chichimarine, 21 ans, selon un journaliste de l'AFP présent dans la salle d'audience.

  • 13 h 24 : Recep Tayyip Erdogan "résolu" à bloquer la Finlande et la Suède

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est de nouveau dit "résolu" à contrer la demande d'adhésion à l'Otan de la Finlande et de la Suède, qualifiant cette dernière de "nid de terroristes".

"Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l'Otan et nous persisterons dans cette voix", a-t-il déclaré devant une assemblée de jeunes gens, à l'occasion de la Journée de la jeunesse.

"Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l'YPG"', a-t-il martelé à propos du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et de ses alliés kurdes irakiens de l'YPG.

"Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes", a-t-il insisté.

Le président turc a rappelé la règle de l'unanimité au sein de l'Otan: "Si un pays dit non, [les autres] ne peuvent pas accepter".

  • 12 h 25 : la Russie annonce l'expulsion de cinq diplomates portugais

Au lendemain d'annonces similaires concernant des dizaines de diplomates français, italiens et espagnols, "cinq collaborateurs de l'ambassade du Portugal en Russie sont déclarés 'personae non gratae'", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Cette décision a été prise, selon Moscou, en représailles à l'expulsion par le Portugal de dix collaborateurs russes dans la foulée de l'offensive russe en Ukraine.

"Contrairement aux diplomates russes expulsés du Portugal, les diplomates portugais menaient des activités strictement diplomatiques en totale conformité avec la Convention de Vienne ", a protesté le ministère des Affaires étrangères portugais.

  • 12 h 13 : le soldat russe jugé pour crime de guerre "demande pardon"

Lors de son procès à Kiev, le sous-officier russe Vadim Chichimarine, 21 ans, s'est adressé à la veuve de l'homme qu'il reconnaît avoir tué dans le nord-est de l'Ukraine le 28 février. "Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande pardon."

Ce procès, qui s'est ouvert mercredi, est le premier organisé pour crime de guerre en Ukraine depuis l'invasion du pays par la Russie.

  • 10 h 23 : Kiev dénonce un "traitement de seconde zone" par "certaines capitales" 

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a dénoncé un "traitement de seconde zone" de la part de "certaines capitales" au sujet de la candidature ukrainienne pour adhérer à l'Union européenne.

"L'ambiguïté stratégique sur la perspective européenne de l'Ukraine pratiquée par certaines capitales de l'UE au cours des dernières années a échoué et doit cesser", a-t-il affirmé sur Twitter, évoquant un "traitement de seconde zone". Le chancelier allemand, Olaf Scholz a affirmé jeudi qu'il n'était pas favorable à l'octroi à l'Ukraine d'un "raccourci" en vue d'une adhésion à l'UE.

  • 9 h 55 : 1 730 militaires ukrainiens d'Azovstal se sont rendus depuis lundi, selon Moscou

Le ministère russe de la Défense a annoncé que 1 730 militaires ukrainiens retranchés sur le site sidérurgique d'Azovstal de Marioupol s'étaient rendus depuis le début de la semaine.

"Au cours des 24 dernières heures, 771 combattants du régiment nationaliste Azov se sont rendus sur le site sidérurgique d'Azovstal. Au total depuis le 16 mai, 1 730 combattants, dont 80 blessés, se sont constitués prisonniers", indique le ministère dans un communiqué.

  • 9 h 37 : Olaf Scholz pas favorable à un "raccourci" pour une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a affirmé qu'il n'était pas favorable à l'octroi d'un "raccourci" à l'Ukraine en vue d'une adhésion à l'Union européenne qui, selon lui, n'est "pas une affaire de quelques mois ou quelques années".

"Le fait qu'il n'y ait pas de raccourci sur la voie de l'adhésion à l'UE (de l'Ukraine) est un impératif d'équité envers les six pays des Balkans occidentaux" qui souhaitent de longue date rejoindre le bloc européen, a-t-il souligné lors d'un discours devant les députés du Bundestag. Le président français "Emmanuel Macron a raison de souligner que le processus d'adhésion n'est pas une affaire de quelques mois ou de quelques années", a-t-il ajouté.

  • 8 h 22 : Malgré les menaces, retour à la vie "quasi" normale à Kiev

Plus d'un mois après la retraite russe de la région de Kiev, la vie reprend peu à peu dans la capitale ukrainienne. Témoignage de Cyril Payen, envoyé spécial en Ukraine.

  • 7 h 11 :  un mort et des blessés dans une attaque en Russie près de la frontière ukrainienne

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l'Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région.

"Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l'aube, s'est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d'au moins un civil", a indiqué Roman Starovoyt sur Telegram, précisant que d'autres personnes avaient été blessées et recevaient des soins médicaux.

  • 6 h 58 : Washington s'active pour soutenir la candidature à l'Otan de la Finlande et de la Suède

Le conflit en Ukraine sera en filigrane de la rencontre, jeudi, du président américain avec les dirigeants suédois et finlandais qui frappent à la porte de l'Otan pour se protéger de Moscou.

L'Alliance atlantique est inscrite au menu des deux côtés de l'océan puisque son secrétaire général, Jens Stoltenberg, doit discuter à Copenhague, à la mi-journée, avec la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, dont le pays est membre de l'Otan depuis 1949.

En revanche, Suède et Finlande viennent tout juste d'entamer les démarches pour intégrer l'Otan en soumettant  leur candidature formelle.

"Je salue avec chaleur et soutiens avec force les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède", a déclaré le président américain, Joe Biden. Selon la porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, il recevra jeudi matin à la Maison Blanche la Première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö.

 

  • 6 h 42 : le sort des derniers combattants retranchés dans l'usine Azovstal restait incertain

Tandis que les pays occidentaux s'emploient à resserrer leurs rangs pour essayer d'éteindre toutes éventuelles velléités du président russe, Vladimir Poutine, de s'en prendre à d'autres pays, des combats se poursuivent sur le sol ukrainien. En particulier à l'usine sidérurgique d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol (sud-est).

Le ministère russe de la Défense a affirmé, mercredi, que "959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers" depuis lundi. Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

"Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis" du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terraient toujours.

L'Ukraine a donné ce même chiffre, mais la semaine dernière. Plusieurs centaines de civils s'étaient réfugiés dans ces sous-sols, ils ont été évacués fin avril.

L'armée russe a concentré ses efforts mercredi "sur le blocage de nos unités près d'Azovstal" avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.

 

  • 4 h 07 : les ministres des Finances du G7 réunis pour aborder la guerre en Ukraine et de ses conséquences

Maintenir à flot les finances de l'Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables : les grands argentiers du G7 n'auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s'atteler à l'ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.

La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l'économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain, Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7.

 

Avec AFP et Reuters

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Petro Porochenko, ancien président ukrainien : "Ne faites jamais confiance à Poutine"

RAPPORT DE FORCE

Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

DÉCRYPTAGE

Livraison d’armes à l’Ukraine : les États-Unis tapent dans leurs stocks

Le Figaro

Orange : feu vert pour la nouvelle gouvernance et la rémunération des dirigeants

La nomination effective de Jacques Aschenbroich au poste de président doit encore être entérinée par le nouveau conseil d'administration d'Orange, qui se réunit dans la foulée de l'assemblée générale.

La candidature de l'actuel président de Valeo Jacques Aschenbroich au poste de président d'Orange, soutenue par l'État actionnaire et validée fin mars par le conseil d'administration du groupe de télécoms, a reçu jeudi le feu vert de l'assemblée générale des actionnaires.

À lire aussiStéphane Richard, PDG sortant d’Orange, rejoint la banque d’affaires Perella Weinberg

Elu comme nouvel administrateur du groupe, sa nomination effective au poste de président doit encore être entérinée par le nouveau conseil d'administration d'Orange, qui se réunit dans la foulée de l'assemblée générale. Le départ contraint de Stéphane Richard, PDG d'Orange depuis 2011, condamné en novembre dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais, avait précipité la nomination d'une nouvelle direction, dans le cadre d'une gouvernance dissociée entre la direction générale et la présidence non exécutive. Première nommée de ce nouveau tandem : Christel Heydemann, 47 ans, devenue directrice générale début avril.

Pour compléter le duo et aller au bout de son mandat de quatre ans à la présidence du groupe, Jacques Aschenbroich, 67 ans, dépassera nécessairement la limite d'âge, que les statuts de l'entreprise fixent à 70 ans. C'est pourquoi le conseil d'administration d'Orange a présenté à l'assemblée générale une modification des statuts pour qu'un mandat puisse se terminer au-delà de l'âge limite. Après avoir un temps indiqué vouloir voter contre une telle modification, le conseil de surveillance du fonds actionnarial salarié FCPE Orange actions (6,6% du capital et 10,02% des droits de votes) a décidé de soutenir «par un vote majoritaire» la résolution visant la nomination de Jacques Aschenbroich, a-t-il annoncé dans un communiqué mi-avril. Cette résolution a été adoptée par les actionnaires à plus de 90%.

Stéphane Richard renonce à son indemnité

Autre enjeu au menu de l'assemblée générale: le vote sur la résolution concernant les rémunérations des dirigeants. Initialement sur le départ fin janvier, Stéphane Richard avait obtenu du conseil d'administration une «indemnité exceptionnelle brute» de 475.000 euros pour être finalement resté jusqu'au terme de son mandat. «Néanmoins, face à l'incompréhension de certains actionnaires qui considèrent que cette attribution n'est pas conforme aux principes qui doivent s'appliquer à la rémunération des mandataires sociaux et que cette modalité aurait dû être prévue et anticipée», Stéphane Richard avait décidé de renoncer à cette rémunération exceptionnelle deux jours avant l'assemblée générale, avait annoncé Orange.

À lire aussiScopelec attend davantage de soutien de la part d'Orange

«Mais j'ai l'intention de rester actionnaire d'Orange», a-t-il dit jeudi lors de l'assemblée générale, tout sourire, alors qu'il est pressenti pour rejoindre la banque d'affaires américaine Perella Weinberg, selon La Lettre A. La proposition de rémunération de ses deux successeurs a toutefois reçu le feu vert des actionnaires. Christel Heydemann, première femme à diriger le groupe, aura un salaire fixe de 900.000 euros par an, inférieur de 50.000 euros à celui de son prédécesseur. Mais sa rémunération globale, part variable comprise, sera en nette hausse pour atteindre entre 1,8 et 2,35 millions d'euros par an, si tous les objectifs sont atteints. Pour le nouveau président du conseil d'administration, la rémunération est fixée à 450.000 euros par an.

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Elon Musk annonce que le rachat de Twitter ne pourra pas se faire sans garantie sur les faux comptes

Le directeur général de Tesla veut avoir l'assurance que moins de 5% des comptes Twitter sont des faux. Le réseau social affirme vouloir aller au bout de la transaction, au prix convenu.

Regarder la vidéo

L'équipe juridique de Twitter reprocherait à Elon Musk d'avoir violé un accord de confidentialité

Le réseau social l'aurait critiqué d'avoir révélé quelle était la taille de l'échantillon utilisé par l'entreprise pour vérifier l'ampleur du phénomène des faux comptes sur la plateforme.

Stéphane Richard, PDG sortant d’Orange, rejoint la banque d’affaires Perella Weinberg

RÉCIT - La dernière ligne droite du dirigeant de l’opérateur a été semée d’embûches.

L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

Une Mercedes de 1955 vendue 135 millions d'euros, record mondial pour une voiture aux enchères

Publié le : 20/05/2022 - 05:14Modifié le : 20/05/2022 - 05:12

Londres (AFP) – Une Mercedes de 1955, qui n'existe qu'en deux exemplaires, a été vendue début mai pour 135 millions d'euros, soit un record mondial absolu pour une voiture aux enchères, a annoncé jeudi la maison RM Sotheby's.

La Mercedes Coupé 300 SLR Uhlenhaut de 1955 a été vendue le 5 mai lors d'enchères confidentielles au musée de Mercedes-Benz à Stuttgart, en Allemagne, en coopération entre la filiale de Sotheby's pour les voitures de luxe et le constructeur automobile allemand.

Au prix de 135 millions d'euros, cette Mercedes a été adjugée quasiment au triple du précédent record détenu depuis 2018 par une Ferrari 250 GTO de 1962 vendue en 2018 par RM Sotheby's pour plus de 48 millions de dollars (45 millions d'euros).

En outre, la Mercedes "300 SLR se place dorénavant dans le top 10 des objets les plus chers jamais vendus aux enchères", a précisé RM Sotheby's dans un communiqué publié jeudi à Londres et répercuté à New York par la maison mère Sotheby's qui tient cette semaine ses enchères de printemps pour les oeuvres d'art.

"Oeuvres d'art"

Oliver Barker, président de Sotheby’s Europe cité dans le communiqué, a dit ressentir "un frisson absolu d'avoir frappé au marteau d'enchères pour ce chef-d'oeuvre du design et de l'ingénierie, qui se mesure dorénavant avec les plus grandes oeuvres d'art jamais vendues".

De fait, selon un classement établi par l'AFP d'oeuvres d'art vendues aux enchères ces dernières années principalement à New York, le record absolu est détenu par le "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci, vendu en novembre 2017 pour 450,3 millions de dollars par Christie's à New York.

Vient ensuite le "Shot Sage Blue Marilyn" par Andy Warhol parti le 9 mai pour 195 millions de dollars chez Christie's, devenant l'oeuvre d'art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques.

Pour des oeuvres du XXe siècle, "Les Femmes d'Alger (version 0)" de Pablo Picasso (179,4 millions de dollars en mai 2015) et le "Nu couché" d'Amedeo Modigliani (170,4 millions en novembre 2015), ont tous deux aussi été adjugés chez Christie's.

Selon ce classement des oeuvres d'art vendues aux enchères de plus de 100 millions de dollars, la Mercedes vendue le 5 mai par RM Sotheby's et qualifiée de "plus belle voiture du monde" se classe ainsi à la 6ème ou 7ème place.

La voiture, qui était détenue, tout comme le second exemplaire, par Mercedes-Benz, a été vendue à un collectionneur privé et le produit de la vente "servira à mettre sur pied un +fonds Mercedes-Benz+ international pour des bourses et formations de recherche pour les jeunes en matière de science de l'environnement et de décarbonation", selon RM Sotheby's.

L'acheteur privé du Coupé 300 SLR Uhlenhaut a accepté de présenter au public son véhicule lors de manifestations exceptionnelles, tandis que l'autre exemplaire restera la propriété de Mercedes-Benz qui continuera de l'exposer dans son musée de Stuttgart.

D'après RM Sotheby's et la presse automobile de luxe et de sport, la 300 SLR, reconnaissable à sa ligne hors du commun et ses portes papillon a été créée par l'ingénieur Rudolf Uhlenhaut, sur la base d'une voiture de course, la W196 R Grand Prix, qui remporta deux championnats du monde de Formule 1 en 1954 et en 1955 avec le pilote italien Juan Manuel Fangio.

Mais le constructeur Mercedes-Benz fut marqué par le terrible accident de sa voiture en juin 1955 aux 24 heures du Mans, qui tua son pilote français Pierre Levegh et 83 spectateurs, et l'éloigna pour des années de la course automobile.

burs-nr/elm

© 2022 AFP

Le Figaro

Les villes peuvent-elles faire face au défi des vagues de chaleur ?

Marie-Liévine Michalik

DÉCRYPTAGE - Alors que la chaleur accroît le risque de mortalité précoce, les villes tentent de trouver des solutions pour conserver une atmosphère respirable.

Depuis le début de la semaine, une vague de chaleur inédite pour un mois de mai s'est emparée de tout le territoire. Les fenêtres se sont ouvertes, les enfants se sont rués vers les bassins d'eau, les éventails et autres moyens de se rafraîchir ont fleuri dans les rues où le thermomètre est monté jusqu'à 37°C.

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À l'ombre ou au soleil, de jour comme de nuit, l'atmosphère est souvent devenue étouffante dans nos villes. Il faut donc redoubler d'inventivité pour trouver une place à l'ombre et faire redescendre la température dans les rues et les bâtiments. Si les Français sont de plus en plus nombreux à s'installer en ville - 81% de la population y vit déjà - et les épisodes de haute chaleur s'annoncent de plus en plus fréquents, pourrons-nous continuer d'y habiter sans suffoquer? Selon une étude publiée par Santé publique France en 2020, le risque de mortalité liée à la chaleur est 18% plus élevé dans les communes les moins arborées. Comment les municipalités peuvent-elles adapter et imaginer un nouvel urbanisme pour faire des cités un lieu de vie où l'on respire encore?

« C'est un faisceau de solutions qu'il faut utiliser, poursuit l'urbaniste . Utilisée seule, aucune solution ne fonctionnera assez bien pour faire des villes un espace vivable. »

Il y a deux grandes familles d'action pour faire baisser la température dans les villes, détaille pour Le Figaro, Jérôme Baratier, professeur à Sciences Po et directeur de l'Agence urbanisme de Tours. Il y a les solutions d'atténuation qui consiste à travailler dans la ville actuelle et les autres projets qui s'appuient sur la création d'une nouvelle cité, avec «des projets d'aménagement innovants». «C'est un faisceau de solutions qu'il faut utiliser, poursuit l'urbaniste. Utilisée seule, aucune solution ne fonctionnera assez bien pour faire des villes un espace vivable».

Multiplier les espaces de verdure

Nantes, Paris, Versailles, Marseille... Les exemples ne manquent pas. Face à la chaleur et au taux d'ensoleillement élevé, la première solution brandie par les municipalités est de multiplier les espaces verts pour créer de l'ombre. Ainsi la ville de Lyon a lancé depuis 2019 son «Plan Canopée», qui a pour mission de faire d'un tiers de la ville un espace de verdure. Planter des arbres pour rafraîchir les villes n'est pas nouveau, déjà au 19e siècle, cette technique était utilisée pour faire baisser la température. «Seul l'arbre humide rafraîchit, prévient Jérôme Baratier. L'humidité permet de créer une sorte de climatisation naturelle.» si l'on compare les températures entre la ville et la campagne environnante, la différence est en moyenne de 2-4°C et monte jusqu'à 10°C en période de canicule.

Toutefois, tous les espaces verts se valent-ils? Un «bac végétal» comme il en fleurit à Paris au bord des Champs Élysées apporte-t-il le même élan d'air pur qu'un bosquet ou une forêt? «Couper des arbres pour les remplacer par des carrés végétaux est intéressant pour la biodiversité, note Yussef Diab, professeur d'urbanisme à l'université Gustave Eiffel. Mais cela ne remplacera jamais les arbres qui sont les plus efficaces». Il apparaît donc nécessaire de préserver les forêts qui entourent les métropoles, qui peuvent ainsi agir en réels poumons pour ces îlots de chaleur.

Sur le plan de la végétalisation en ville, Londres est un exemple intéressant avec ses grands parcs, un tiers de sa superficie est recouvert d'espaces verts. Pour être efficace, il faudrait qu'il y ait un bosquet tous les 300 mètres, avec autre chose que des petites fleurs. Un arbre mature adulte peut remplacer l'équivalent de cinq climatiseurs qui tournent une journée, selon le rapport VISION, publié en avril 2021. Utiles au sol, les végétaux le sont aussi sur les façades des bâtiments.

Diminuer la chaleur des bâtiments

Un autre enjeu des hautes températures dans les villes est faire rafraîchir les immeubles et trottoirs qui absorbent la chaleur et la restituent le soir. Tout le monde en a fait l'expérience, il suffit de toucher le sol ou les murs après une chaude journée, le béton emmagasine l'énergie. «Les revêtements de sols dans une ville contribuent de façon remarquable à la qualité climatique des lieux», résume une étude de l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) sur les îlots de chaleur à Paris. Les scientifiques identifient deux matériaux avec une insolation longue: l'asphalte noir, de quoi est composé nos trottoirs et le béton bitumineux, qui revêt quant à lui nos routes.

Amandine Richaud-Crambes, ingénieure urbaniste à l'ADEME (Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie) propose de rétablir les sols nus, non recouverts de béton et de goudron, renouvelant ainsi leur capacité à absorber et à rejeter l'eau. Phénomène qui participe au rafraîchissement des villes. Quant aux immeubles, nombreux sont les urbanistes à soutenir l'initiative des façades végétales. «La chaleur est absorbée par la mousse, complète Jérôme Baratier. On peut aussi imaginer de peindre en blanc les toits et les rues, comme c'est fait dans plusieurs pays du Sud comme en Tunisie, en Grèce, afin de limiter la retenue d'énergie par la couleur noire».

Le directeur de l'Agence urbanisme de Tours appelle aussi à s'inspirer de techniques ancestrales utilisées dans les citées méditerranéennes. Il est ainsi possible de rétablir des fontaines au cœur des bâtiments, laisser de grandes arcades pour faire passer l'air, installer des toiles au-dessus des rues ensoleillées, fermer les volets... «Le vent est très intéressant, poursuit Yussef Diab. Il faut encourager des couloirs de ventilation en s'appuyant sur le milieu naturel. Par exemple à Paris, la Seine apporte de la fraîcheur et mêlée au vent, elle est un couloir de rafraîchissement».

Le défi de l'eau

Pour rafraîchir les villes, il ne faut pas oublier et sous-estimer le pouvoir de l'eau. Une mission prise au sérieux par les pouvoirs publics belges qui après plus de dix ans de travaux ont déterré la Senne, rivière de 100 kilomètres qui traverse Bruxelles. L'objectif est de «ramener la nature en ville» et que le fleuve «retrouve son rôle de corridor écologique, avec une eau épurée par les plantes, qui serviront aussi d'abri pour les poissons et les oiseaux».

Autre exemple en Île-de-France, la Bièvre est elle aussi sortie de terre. Enterrée pour des raisons sanitaires au début du 20e siècle, la rivière coule de nouveau à l'air libre dans plusieurs communes du Val-de-Marne (77) et pourrait même d'ici 2030 revoir le jour dans le centre de Paris. En plus de la Seine et de l'Ourcq, la Bièvre pourrait s'allonger sur 2300 mètres en passant par le 13e et le 15e arrondissements de Paris.

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«Il faut préparer les villes, les infrastructures mais aussi les populations aux fortes chaleurs», prévient Nicolas Rouge. Le chercheur, fondateur du projet «Une nouvelle ville», imagine des lieux qui pourraient servir de refuge aux populations fragiles comme les églises, les stations de métro, les écoles ou des parcs où la fraîcheur a été conservée malgré les hautes températures. «Traverser une zone fraîche même pendant dix minutes peut sauver des vies»

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Ces sous-variants d'Omicron pourraient «entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'UE dans les semaines et mois à venir», a averti l'ECDC, vendredi.

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Le Figaro

Tops/Flops Chelsea-Leicester : le minimum pour les Blues, des Foxes trop neutres

Ziyech très en vue, Fofana solide et Pulisic qui rate l'immanquable... Retrouvez les Tops et Flops du match nul entre Chelsea et Leicester (1-1).

TOPS

Ziyech l'hyper actif

Hakim Ziyech a été très présent sur la pelouse de Stamford Bridge. Il a amorcé la plupart des occasions de son équipe et a été très en vue. Il tente une première frappe dès la 4e minute qui passe de peu à côté du but de Schmeichel. Le Lion de l'Atlas a eu un gros volume de jeu dans son couloir droit en apportant sa technique et sa vision du jeu au jeu des Blues et en dépensant aussi beaucoup d'énergie pour défendre et effectuer le pressing. Un match plein de la part de Ziyech qui aurait mérité d'être récompensé par un geste décisif.

Fofana le patron des Foxes

Le Français fait beaucoup de bien aux Foxes depuis son retour sur les terrains. Solide défensivement avec 5 ballons dégagés, 2 interceptions et 8 duels remportés sur 9 disputés, Wesley Fofana a été le patron de la défense de Leicester. Il s'est beaucoup dépensé, a toujours été bien placé et cherché à relancer proprement. Dans les dernières minutes du match, il s'est voué en attaquant en remontant le ballon sur l'aile droite avec une technique bien au-dessus de la moyenne pour un défenseur et a obtenu un bon coup-franc pour faire souffler les siens. Une performance très solide pour Fofana.

James une nouvelle fois décisif

Le couloir droit des Blues a décidemment était très en vue. Aligné derrière Ziyech dans un rôle de piston dans le 3-4-3 mis en place par Tuchel, Reece James a réalisé une bonne performance. Il a tenté à plusieurs reprises d'apporter le danger dans son couloir avec de nombreuses montées et opportunités créées. Il délivre un caviar sur une belle passe piquée pour l'égalisation d'Alonso qui termine d'une belle volée (35e). Le latéral de Chelsea a encore pris une nouvelle dimension cette saison.

FLOPS

Pulisic rate l'immanquable

L'international américain n'a pas réalisé un grand match. Peu en vue dans son couloir gauche, il a eu du mal à apporter le danger face au bloc très bien en place des Foxes. L'ailier des Blues n'a touché que 36 ballons, remporté la moitié de ses duels (6/12) et a surtout raté une énorme occasion qui aurait pu offrir la victoire à Chelsea. Sur une offrande de Lukaku après un bon travail de James, Christian Pulisic se retrouve seul face à Schmeichel à 6 mètres du but et rate complètement son plat du pied (62e). Sur les images qui ont suivi on a vu que l'ancien de Dortmund recassé encore cette occasion manquée. Il a ensuite été remplacé à la 72e minute.

Un petit Leicester face aux Blues

Les Foxes qui ont malgré tout obtenu le match nul sur la pelouse de Stamford Bridge n'ont presque rien proposé en termes de jeu. Après leur ouverture du score expresse (6e), les hommes de Rodgers ont attendu les Blues dans leur moitié de terrain en opérant en contres. Les opportunités ont été peu nombreuses et la qualité du spectacle s'en est fait ressentir. Pour une équipe qui n'avait plus rien à jouer en Premier League, les Foxes ne sont pas beaucoup mouillés et le rythme du match en a pâti. Jamie Vardy a du se sentir bien seul avec Iheanacho devant et n'a touché que 11 ballons dans cette partie.

Tops/Flops Southampton-Liverpool : Milner reste le patron face à des Saints trop frileux

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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)

DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.

Ces vacances d'été 2022 seront aux couleurs bleu-blanc-rouge pour 65% des Français encore, souligne, entre autres études concordantes, un sondage Opinion Way pour Liligo, publié le 17 mai. Ainsi, à l'image des deux précédentes saisons placées sous le signe du Covid-19, des lieux déjà très courus seront sans doute pris d'assaut en France. La carte postale sans personne en arrière-plan sous un ciel bleu azur ? À jeter aux oubliettes, du moins pour juillet et août. Cette surfréquentation a d'ores et déjà amené plusieurs sites touristiques à se lancer dans le «démarketing». Comme son préfixe le laisse deviner, ce terme désigne une stratégie d'anti-promotion, dans le but de protéger un espace naturel.

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Précurseur dans cette démarche, le parc national des Calanques passe une étape supérieure cet été 2022 : l'une de ses criques, la plus fragilisée, ne sera accessible que sur réservation à partir de fin juin. C'est la première fois qu'un site naturel fait l'objet d'une telle expérimentation au sein de l'Hexagone, par mesure de protection. Les autres calanques resteront ouvertes à la foule. Alors pour éviter de se retrouver tous au même endroit pendant les vacances scolaires, voici notre sélection de plans B.

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La Côte Bleue plutôt que les calanques de Marseille (Bouches-du-Rhône)

Le best-seller. Avec son eau translucide et ses falaises immaculées sous un ciel bleu azur, la calanque de Sugiton est bien connue des Marseillais. Mais à partir du dernier week-end de juin, ce coin de paradis ne sera accessible que sur réservation, gratuitement, via l'application Mes Calanques . Il faudra présenter son QR code à des éco-gardes positionnés sur les sentiers d'accès, comme pour le passe sanitaire. Un maximum de 300 personnes aura l'autorisation d'y étaler leur serviette chaque jour, contre... 2000 lors des pics de fréquentation les deux étés précédents. Ces deux petites plages de galets séparées par un rocher sont victimes d'érosion : les racines des pins se déchaussent et le sol cède du terrain à la mer. « Le niveau de fréquentation est 30 à 40% supérieur aux années antérieures, même en hiver », alerte François Bland, directeur du parc national qui fête ses dix ans cette année 2022.

L'alternative. La Côte Bleue, au nord de Marseille, a elle aussi ses calanques, accessibles en train puis à pied. Un parc marin permet de les découvrir en randonnée palmée autour de Carry-le-Rouet. Activité gratuite sur réservations en juillet et août, auprès des offices du tourisme de Carry-le-Rouet (tél.: 04 42 13 20 36), ou de Martigues (tél.: 04 42 42 31 10).

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La valleuse d'Antifer plutôt que les falaises d'Étretat (Seine-Maritime)

Le best-seller. Face à l'affluence touristique, des visuels de falaises ont été retirés des dépliants de l'office de tourisme du Havre-Etretat. L'objectif : ne pas donner envie aux instagrameurs de s'approcher trop près du bord pour prendre juste pour une photo, d'autant que quelques précédents tragiques se sont produits récemment... L'aiguille chère à Arsène Lupin a encore attiré 1,1 million de touristes, pour 1200 habitants. Rues bondées, parkings complets et bouchons sont le lot de la plus célèbre plage de galets de Normandie. La série Lupin de Netflix, avec l'acteur Omar Sy en tête de gondole, lui a donné un sacré coup de projecteur. Nul ne sait pour l'heure si Étretat servira de nouveau de décor pour la troisième saison, attendue fin 2022.

L'alternative. Avant d'acquérir le Clos Lupin à Étretat, l'auteur Maurice Leblanc séjourna cinq étés à Vaucottes, dans une valleuse voisine. De là, il partait pour de longues marches. L'une d'elles le menait à la valleuse d'Antifer, au Tilleul, la plus belle plage de la côte d'Albâtre. Partez en balade dans les pas du père d'Arsène Lupin avec le guide naturaliste Cyriaque Lethuillier (natterra.fr ; tél. : 06 82 77 87 55).

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La vallée de l'Eyrieux plutôt que les Gorges de l'Ardèche et Vallon pont d'Arc (Ardèche)

Le best-seller. Les vacanciers ont été nombreux l'été dernier à pagayer dans les gorges de l'Ardèche . Ils franchissent l'arche naturelle du pont d'Arc en se faufilant au milieu des baigneurs, avant de se retrouver canoë contre canoë devant le premier rapide. À moins de prendre le large avant 8 heures le matin, ou de prendre le large pour deux jours, avec un départ un peu plus tard, après la foule, un bivouac sous les étoiles et de longues baignades (https://www.pontdarc-ardeche.fr, tél.: 04 28 91 24 10). Autre conseil : privilégier la journée du samedi, moins fréquentée en raison du calendrier des locations, ainsi que le début de semaine.

L'alternative. Plus au nord de l'Ardèche, la vallée secrète de l'Eyrieux se descend en canoë, en partie, ou à vélo le long de la Dolce Via, élue meilleure véloroute d'Europe en 2020 par les Pays-Bas. Chez le glacier Terre adélice (tél. : 04 75 65 43 00), régalez-vous d'une boule châtaigne - marrons confits, au parfum de l'Ardèche ! Deux nouvelles haltes gourmandes jalonnent l'itinéraire : le quai des Haltes, dans l'ancienne gare de Chalencon, qui propose des paniers pique-nique à base de produits locaux ainsi qu'un petit escape game, des jeux en plein air et un service de location de vélo (quaideshaltes.fr; tél.: 09 81 93 67 96 ; 06 23 01 32 78) ; et le food-truck paysan « L'Assiette du Jardin », en contrebas de champs en terrasse où est récolté le menu du jour, possibilité de camping à la ferme, à Saint-Michel-de-Chabrillanoux (tél.: 07 87 98 86 34).

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Le Suhalmendi plutôt que la Rhune au Pays basque (Pyrénées-Atlantiques)

Le best-seller. Environ 350 000 voyageurs grimpent chaque année à bord du train à crémaillère de la Rhune, soit le record d'affluence touristique au Pays basque. Ce sommet continue à connaître une affluence record depuis 2020, avec son lot de pottoks effrayés et de déchets éparpillés dans la nature. Dans la ligne de mire : des randonneurs qui lâchent sans laisse leurs chiens et veulent caresser les brebis, quand ils ne coupent pas à travers des tourbières. Des incendies avaient fragilisé le site en 2021. Il est encore l'heure, ces vacances 2022, de laisser la montagne se reposer.

L'alternative. Plutôt que dans un train, on grimpe dans un véhicule tout-terrain électrique, surnommé l'araignée des montagnes, pour croiser sur des sentiers peu fréquentés les fameux porcs pie noir du Pays basque, le Kintoa. Rando Eko Pays basque propose des sorties sur les flancs d'une montagne certes de plus faible altitude, le Suhalmendi, mais qui offre un panorama à 360 degrés sur la Rhune et le littoral (à partir de 55 €, rando-eko.com). Une boucle de huit kilomètres(environ trois heures) y mène également à pied.

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Les ocres de Bruoux plutôt que celles du Colorado provençal (Vaucluse)

Le best-seller. Son paysage aux allures de Far-West a fait le bonheur des Instagrameurs en mal de voyages lointains… Dans le Luberon, à Rustrel, le Colorado provençal a vu sa fréquentation décupler durant les deux déconfinements précédents... Un surtourisme qui a fragilisé ce site composé à 90 % de sable et à 10 % de pigment, sans compter les dangers du parking sauvage face au risque élevé d'incendie dans le Vaucluse. Depuis le printemps 2022, le site Internet officiel affiche en temps réel le taux d'occupation de l'ancienne mine d'ocre. Si les sentiers sont encore saturés, les parkings peuvent être maintenus fermés et seul le site internet ou le serveur vocal atteste de l'ouverture (tél.: 06 43 97 76 06 / 04 90 75 04 87). Il est alors préférable de décaler sa visite, ces fermetures temporaires dureront en moyenne deux heures. Une mesure bien plus restrictive voit le jour durant les mois de juillet et août 2022 : l'accès au Colorado se fera exclusivement sur réservation, en ligne, de 8 heures à 13 heures pour les voitures, avec un accès sans réservation de 13 heures à 19 heures.

L’alternative. Offrez-vous une pause fraîcheur dans les galeries souterraines des mines de Bruoux, où le format de visite guidée limite la fréquentation (9,50 €, réservation obligatoire, minesdebruoux.fr). Avec l'écomusée Okhra (okhra.com, tél.: 04 90 05 66 69), cette mine fait partie des lieux recommandés cet été 2022 par l'application Waze à ses usagers en cas de forte affluence au Colorado provençal, dans le cadre d'un partenariat inédit mené avec le centre régional du tourisme Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'automobiliste voit s'afficher sur l'écran de son smartphone des suggestions en cas de surfréquentation, afin d'améliorer la gestion des flux touristiques.

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Conques-Toulouse plutôt que la Via Podiensis

Le best-seller. Le tronçon Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) - Conques (Aveyron) est l'un des plus beaux et des plus empruntés de la Via Podiensis. Cette voie du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle devrait attirer de nombreux marcheurs en quête de sens ces vacances d'été 2022, de nouveau une année jacquaire. La Saint-Jacques est tombée un dimanche, le 25 juillet, en 2021, une année sainte prolongée de douze mois par le pape François en raison de la pandémie. L'occasion de remettre les compteurs à zéro : selon la loi de l'Eglise, si vous marchez jusqu'au tombeau de l'apôtre, vous recevrez alors la pleine indulgence de vos pêchés…

L'alternative. Conques-Toulouse représente un voyage inédit à travers l'Aveyron et le Tarn, entre la via Podiensis et le chemin d'Arles. Riche en patrimoine jacquaire, cette variante médiévale fréquentée dès le XIIIe siècle est proposée par Via Compostela (à partir de 970 €). Elle chemine au milieu des causses, des bastides et des vignes.

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Roscoff (Finistère) plutôt que Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)

Le best-seller. La Bretagne s'impose plus que jamais comme une destination refuge pour les Français, enchaînant les records de nuitées. Et Saint-Malo est l'une des villes françaises les plus recherchées par les internautes, selon une étude du comparateur de voyage Likibu en mai dernier. Sa belle plage du Sillon se distingue ce même mois de mai comme la plage la mieux notée de France sur Google, selon holidu.fr. Quant à son Grand Aquarium, il arrive en tête du classement des sites les plus visités de Bretagne en 2021, avec Océanopolis à Brest... La cité corsaire demeure le fleuron touristique de cette région où la fréquentation a connu une hausse de 32% en 2021 par rapport à 2020. Revers de la médaille, une marée humaine déambule dès les beaux jours entre ses remparts.

L'alternative. Roscoff , dans le Finistère, est aussi une cité corsaire, moins prisée des touristes hormis le week-end du 20 août, rendez-vous de la fête de l'oignon de Roscoff ! Le plus British des ports bretons abrite de belles maisons en granit, témoignages des richesses glanées par les capitaines pirates au cours de leurs épopées maritimes à partir du XVIe siècle...

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Soulac-sur-Mer ou le port de Talais plutôt que le Bassin d'Arcachon (Gironde)

Le best-seller. La fréquentation a bondi de 20% l'été dernier sur la presqu'île du Cap Ferret, sur le bassin d'Arcachon . Sur l'eau, la saison précédente, les opérations de contrôles maritimes s'étaient multipliées en raison d'une recrudescence de bateaux et de jet skis. Cette année non plus, vous ne serez pas seuls sur la dune du Pilat et le banc d'Arguin, les pieds dans le sable.

Les alternatives. Dans le Nord Médoc, Soulac-sur-Mer a, elle aussi, ses villas de style néocolonial. Avant de vous poser sur ses immenses plages le long de l'Atlantique, offrez-vous les mêmes festins d'huîtres que dans le bassin. Côté estuaire de la Gironde, vous flânez le long du même type de cabanes perchées sur leurs pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré…

Seconde option : le film Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet a contribué à rendre populaire le Cap Ferret, où Marion Cotillard a encore été vue récemment Chez Hortense, l'une de leurs adresses favorites. L'acteur Jean Dujardin, également au casting, avait, lui, été aperçu au Relais de Sophie (lerelaisdesophieenguinguette.fr, tél.: 06 37 63 08 84), dans le petit de port de Thalais, près de Soulac-sur-Mer où il a ses habitudes, dans le Haut Médoc. Laure Manaudou et Jérémy Frérot se sont aussi attablés dans cette guinguette en bord de chenal, où l'on s'offre le même festin d'huîtres que dans le bassin… Proche des plages océanes, ce village typiquement médocain est bordé de cabanes blanches et bleues où l'on flâne à l'écart de l'agitation estivale. Côté estuaire de la Gironde, vous vous promenez le long du même type de cabanes perchées sur leur pilotis, non pas tchanquées comme sur l'île aux Oiseaux, mais à carrelets, du nom de leur filet carré… Une autre option : le sentier des chevreuils sportifs, une balade de cinq kilomètres dans la réserve naturelle de Hourtin, en bordure d'un lac qui n'a rien à envier au bassin d'Arcachon, eau douce et criques désertes en prime.

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L'Indre ou la Via Allier plutôt que la Loire à vélo (Indre-et-Loire)

Le best-seller. La Loire à vélo reste la star des véloroutes, même si elle commence à être talonnée par la Vélodyssée et la ViaRhôna. Son parcours de 900 kilomètres laisse de la marge pour garder ses distances, le nez dans le guidon. Mais cela peut parfois bouchonner, comme à Savonnières, entre Tours et le château de Villandry, où la piste se rétrécit à la confluence du Cher et de la Loire. En 2021, près de 100.000 cyclistes, 97.539 exactement, y ont convergé, soit une augmentation de 8 %...

Les alternatives. Première option : l'Indre à vélo relie Tours à Châteauroux via un itinéraire bucolique bordé de platanes, telle une carte postale des années 1950. Ce voyage est lui aussi jalonné de châteaux prestigieux où mettre pied à terre : Azay-le-Rideau, Chenonceau, Loches…

Seconde alternative, la Via Allier démarre au Bec d'Allier, près de Nevers (Nièvre), la confluence de la Loire et de l'Allier, et pique plein sud jusqu'à Langogne, en Lozère, au plus près de la source de l'Allier. Le site Internet de cette toute nouvelle véloroute de l'Auvergne a été finalisé ce début mai. Le parcours remonte la rivière sur 435 kilomètres au fil de plaines alluviales, de petites cités de caractères telle Châteldon et des volcans d'Auvergne. Le dénivelé devient plus important en fin de circuit, avec en point d'orgue les Gorges de l'Allier.

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La vallée de Vallorcine plutôt que le Mont-Blanc (Haute-Savoie)

Le best-seller. Avec plus de 6 millions de visiteurs, le toit de l'Europe reste le troisième site naturel le plus visité au monde. Les alpinistes chevronnés peuvent en faire l'ascension, tandis que les randonneurs effectuent le tour du massif en une semaine à dix jours, à saute-frontière entre la France, l'Italie et la Suisse. Le maire de Saint-Gervais lance régulièrement des alertes face à la surfréquentation du Mont-Blanc . Les touristes chinois seront de nouveau aux abonnés absents cette année en Haute-Savoie. mais peut-être pas les Coréens et les Américains. Si la montagne française connaît un afflux inédit l'été, avec un taux d'occupation en hausse de 10,5% entre 2019 et 2021, Chamonix a toujours accueilli davantage de vacanciers en juillet et en août qu'en hiver, avec le succès estival de son ultratrail...

L'alternative. Située au-dessus de la vallée de Chamonix, la vallée de Vallorcine , étymologiquement la vallée des Ours, se révèle bien plus sauvage face à un panorama somptueux sur la chaîne du Mont-Blanc. Les gentianes de Koch y sont en ce moment en pleine floraison, un peu en avance. On y part en randonnée pour la journée ou sur plusieurs jours, avec deux refuges où faire étape : celui de Loriaz, ancien alpage au cœur du massif des Aiguilles Rouges (refuge-loriaz.com, à partir de 44 € en demi-pension, tél.: 06 52 53 69 73), et celui de la Pierre à Bérard, comme caché au fond de la vallée (à partir de 14 € la nuitée, tél.: 04 50 54 62 08 / 06 08 83 62 42). Arrêt gastronomique recommandé au Café Comptoir, en début ou à la fin de son excursion alpine (lecafecomptoir.com, tél.: 04 50 18 72 43).

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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Le Figaro

États-Unis : une femme jugée pour le meurtre de son époux, après avoir écrit un texte sur «comment assassiner son mari»

Amandine Dargenton

Nancy Brophy, la première suspecte dans la mort de son mari, aurait dû toucher près d'1,4 million de dollars d'assurance-vie. Elle insiste pour dire qu'elle s'en sortait «mieux financièrement avec Dan vivant, qu'avec Dan mort».

«Les armes à feu sont trop bruyantes. Le poison peut ne pas fonctionner. Un tueur à gages pourrait vous dénoncer à la police», écrivait Nancy Brophy sur un blog en 2011. Depuis début avril, l'Américaine de 71 ans clame son innocence alors qu'elle est jugée aux États-Unis pour le meurtre de son mari. Vidéos de surveillance, possession d'un canon de pistolet, si les éléments semblent incriminants, un détail - qui n'en est peut-être pas un, retient surtout l'attention du grand public: romancière amateur, Nancy Brophy a publié il y a sept ans un texte intitulé How to murder your husband (Comment assassiner son mari).

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«En tant qu'auteur de romans à suspense, je passe beaucoup de temps à penser au meurtre et, par conséquent, à la procédure policière», avait-elle écrit. «Après tout, si le meurtre est censé me libérer, je n'ai certainement pas envie de passer du temps en prison», signait Nancy Brophy. Une publication qui aurait pu passer inaperçue si la romancière n'était pas en effet accusée d'avoir assassiné son mari. Le juge a toutefois décidé de ne pas montrer son essai aux membres du jury.

Vidéos de surveillance et canon de pistolet

Daniel Brophy, 68 ans, est décédé après avoir reçu deux balles le 2 juin 2018, aux alentours de 7 heures du matin. Son corps est découvert par des étudiants à son lieu de travail, l'institut culinaire d'Oregon. Au début de l'enquête, les policiers ne suspectent pas particulièrement Nancy Brophy. Elle n'«était (qu')une épouse en deuil», expliquait le détective Anthony Merrill du bureau de police de Portland, «nous étions tristes pour elle». Pourtant l'innocence de la veuve est rapidement mise en cause. Des caméras de surveillance de la pizzeria voisine permettent de repérer un mini-van, très similaire à celui qu'elle conduit, le matin du meurtre. D'autres images prouvent que la romancière était bien au volant de son véhicule à proximité de la scène de crime entre 7h08 et 7h30, au moment estimé du décès de Daniel Brophy.

De plus, les policiers apprennent qu'elle a commandé sur eBay un assemblage de glissière et de canon. Un élément qu'elle avait omis de mentionner lorsqu'elle leur déclare posséder un pistolet et qui pourrait permettre de modifier son arme. Et vraisemblablement, la romancière s'y connaît en armes. Dans son texte, elle détaille avec précision les différents moyens pour tuer quelqu'un, ou comme elle l'écrit «pour que l'idiot meure». Elle liste les différentes «options à considérer» ; armes à feu «bruyantes, salissantes, (qui) nécessitent une certaine habileté», couteaux «Du sang partout. Beurk» ou encore poison, «il faut un mois ou deux pour tuer quelqu'un. En plus, ils sont malades pendant tout ce temps. Qui veut traîner avec un mari malade?».

« 1) Financiers (c'est important) : Le divorce coûte cher, et voulez-vous vraiment partager vos biens ? Ou si vous vous êtes mariés pour l'argent, n'avez-vous pas le droit de tout avoir ? L'inconvénient est que la police n'est pas stupide. Ils vous regardent en premier. Il faut donc être organisé, impitoyable et très malin. Des maris ont déjà disparu de bateaux de croisière. Pourquoi pas le vôtre ? »

«Voulez-vous vraiment partager vos biens ?»

Selon plusieurs journaux américains, tels que Mail Online ou The Week, elle aurait dû toucher 1,4 million de dollars à la mort de son mari. Une somme conséquente censée provenir de dix polices d'assurance différentes. Écrivain amateur, Nancy Brophy n'avait jamais eu de succès dans l'écriture. Bien qu'elle ait déclaré devant le tribunal s'en sortir «mieux financièrement avec Dan vivant, qu'avec Dan mort», l'argent semble être le mobile tout trouvé. D'autant plus qu'elle écrivait, toujours en 2011, «Le divorce coûte cher, et voulez-vous vraiment partager vos biens? Ou si vous vous êtes mariés pour l'argent, n'avez-vous pas le droit de tout avoir? L'inconvénient est que la police n'est pas stupide».

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Enfin, dans son guide funeste, Nancy Brophy ne se dit pas faite pour la prison. «Et permettez-moi de dire clairement, pour mémoire, que je n'aime pas les combinaisons et que l'orange n'est pas ma couleur».

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Le Figaro

Crack: tollé autour d’un projet de centre d’accueil dans le 16e arrondissement de Paris

Angélique Négroni

RÉCIT - Les anciens locaux d’un hôpital pourraient recevoir une structure dotée de trente-cinq lits. Riverains et élus s’y opposent.

Les quartiers populaires parisiens sont, depuis des années, confrontés à la présence de toxicomanes dans leurs rues. Mais d’ici peu, les quartiers chics de la capitale pourraient prendre leur part. L’adjointe à la santé de Paris, Anne Souyris, a annoncé qu’un centre de soins pour toxicomanes, dont des consommateurs de crack, ouvrira bientôt dans le 16e arrondissement. Dotée de 35 lits, cette structure sera accueillie dans l’ancien hôpital Chardon-Lagache.

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Cette nouvelle a aussitôt entraîné une levée de boucliers. Recueillant en quelques heures plusieurs centaines de signatures, une pétition circule déjà pour s’opposer à cette implantation aux abords des écoles et notamment du lycée Jean-Baptiste-Say. Francis Szpiner, le maire du 16e, est également monté au créneau avec l’intention de barrer la route au projet. «On ne sauve pas les gens addicts au crack en milieu urbain. Il faut les couper du milieu de la drogue», affirme-t-il. La population redoute de voir un quartier tranquille et épargné se transformer en zone de deal. Les toxicomanes qui fréquenteront ce futur centre attireront, selon eux, des revendeurs.

La ville de Paris cherche des locaux disponibles

Bien qu’annoncé par l’adjointe parisienne, ce centre n’est pas proposé par les équipes d’Anne Hidalgo mais par l’agence régionale de santé d’Île-de-France, qui a lancé un appel à projets. Avec l’hôpital Fernand-Vidal, l’association Aurore, qui œuvre depuis des années dans la capitale auprès des consommateurs de drogue, a répondu à cet appel. «Nous avons candidaté mais nous attendons encore le feu vert de l’ARS», indique Florian Guyot, le directeur général de l’association. Même si rien n’est donc encore validé selon lui, il va falloir apaiser les craintes de la population autour d’une telle structure. «On y fera un accompagnement social et médical. Les personnes qui iront dans ce centre seront envoyées par le réseau de soins. Il n’y aura donc pas de file d’attente de toxicomanes sur le trottoir», certifie-t-il, en ajoutant: «Et il ne s’agit pas d’une salle de shoot.»

Même s’il ne s’agit pas d’un espace de consommation, la population compte se battre jusqu’au bout pour que ce projet ne se fasse pas. «Et je vais saisir le prochain ministre de la Santé sur ce centre et qu’il prenne ses responsabilités politiques», indique Francis Szpiner.

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Anne Souyris, quant à elle, estime au contraire que le choix de cet arrondissement ancré à droite pour accueillir cette future structure est une bonne nouvelle. Car, dit-elle, «cela participe à la solidarité territoriale». En parallèle de ce projet porté par l’ARS, la ville de Paris continue d’ailleurs à prospecter pour trouver des locaux disponibles en vue d’accueillir des consommateurs de crack. Un premier lieu avait d’ailleurs été trouvé, l’an passé, rue Pelleport, dans le 20e arrondissement. Mais face à l’opposition virulente des riverains, la ville avait été obligée de reculer.

Pour l’heure, les «crackeux» sont toujours parqués dans le 19e arrondissement, le long du périphérique. Plusieurs centaines de toxicomanes sont installés dans un square situé à deux pas de Pantin et d’Aubervilliers, au grand dam de leurs habitants. Avant ce point de chute, ils occupaient d’autres quartiers des 18e et 19e arrondissements autour des jardins d’Éole, où ils rendaient impossible la vie des habitants.

Burkini à Grenoble : ouverture d'une enquête sur des fichiers d'Alliance citoyenne

Cette association militante, à l'origine du débat sur le burkini dans les piscines grenobloises, aurait collecté des données incluant origine ethnique mais aussi convictions politiques et religieuses.

L'autoroute A7 de nouveau ouverte après l'accident d'un poids lourd transportant des matières dangereuses

L'autoroute avait été fermée dans les deux sens mercredi, un camion-citerne accidenté répandant des produits toxiques sur les voies.

Burkini dans les piscines : feu vert à Grenoble après un vote municipal serré

La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus.

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L'Humanité

Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron

Premier plan

Les responsables des formations politiques de la coalition de gauche ont présenté leur projet de gouvernement ce jeudi. Des mesures qui sont destinées à « changer la vie » des Français dès le 19 juin, en rupture avec l’austérité pratiquée par la majorité sortante. Jean-Luc Mélenchon appelle à un débat face à Élisabeth Borne. Décryptage

Alexandra ChaignonAurélien SoucheyreBenjamin KönigStéphane GuérardRosa Moussaoui

Après l’accord de rassemblement, le programme. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté, jeudi, ce que sera son action au gouvernement après le 19 juin, si elle obtient une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 8 chapitres et 650 mesures en tout, cet accord programmatique est large et précis. Il ne se limite pas à une série de « principes communs », comme l’a souligné Jean-Luc Mélenchon, mais vise à « changer la vie des gens dès juin 2022 ». « Nous n’avançons pas masqués », a d’ailleurs pointé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, ajoutant que la coalition ne se résume pas à « un cartel électoral ». « Nous sommes présents ici avec enthousiasme, a insisté de son côté Ian Brossat pour le PCF. Le programme permet d’en finir avec cette succession de réformes qui dégradent la vie des Français. » Et c’est l’ambition dont il est porteur qui, selon Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, « permet de faire la jonction de nos forces politiques sur le terrain ».

Législatives. Les désaccords renvoyés à l’Assemblée

De la retraite à 60 ans à l’augmentation du Smic à 1 500 euros net, de la sixième semaine de congés payés à la « sécurité sociale professionnelle », ce « programme partagé de gouvernement » peut être à l’origine de nouvelles conquêtes sociales après des décennies d’austérité. Au moment où le Giec ne donne plus que trois ans aux gouvernements du monde pour limiter les effets du changement climatique, la Nupes entend mettre en place la « règle verte » et « planifier la bifurcation et la rénovation écologiques ».

Programmons la victoire populaire

La gauche a donc réussi à s’entendre sur un projet de fond, alors qu’elle n’était jamais parvenue, ces dernières années, à dépasser les contradictions entre ses différentes formations. Ses 650 mesures susciteront, à n’en pas douter, l’ire de la droite et de la majorité macroniste, qui de longue date contestent même la possibilité de leur mise en application. Pourtant, a rappelé Jean-Luc Mélenchon, qui aspire à diriger le gouvernement si la Nupes l’emporte aux législatives, il ne s’agit pas d’un accord décidé à la va-vite « en jouant aux dés ». Le coût de l’investissement nécessaire à la mise en œuvre de ces propositions partagées est de 250 milliards d’euros, selon lui. Les recettes fiscales attendues en retour de la relance, dont le programme serait le moteur, s’élèveraient à 267 milliards. « On peut discuter ce scénario », a-t-il déclaré jeudi matin, mais « il a été inscrit dans le schéma économique de la Banque de France ». Tandis qu’en face, le programme d’Emmanuel Macron consiste à « réduire les dépenses publiques » avec pour conséquence qu’à « la fin, tout s’effondre », a opposé l’insoumis, tout en appelant de nouveau la première ministre Élisabeth Borne à venir en débattre avec lui.

SALAIRES ET POUVOIR D’ACHAT

Hausse générale plutôt que primes

LaREM Pendant cinq ans, la politique économique d’Emmanuel Macron s’est résumée en un mot : le « ruissellement ». En somme, donner sans cesse aux plus riches pour que les euros qui débordent de temps en temps dégoulinent lentement sur les plus modestes. Problème : cette théorie ne fonctionne pas, et le pays compte désormais 10 millions de pauvres au moment même où le cumul de la pandémie du Covid et de la guerre en Ukraine fait exploser les prix. Afin de faire face, le gouvernement n’entend pas du tout baisser la TVA mais préfère répondre avec un gel des hausses des prix du gaz et de l’électricité, un chèque alimentaire de 50 euros, dont on attend encore de voir la couleur, et une remise à la pompe de 15 à 18 centimes par litre de carburant… Des rustines – recyclées dans un projet de loi annoncé pour l’été – loin de permettre une augmentation du pouvoir d’achat. La Macronie n’entend d’ailleurs surtout pas organiser une hausse des salaires, mais propose plutôt de « tripler la prime Macron », en la faisant passer de 2 000 à 6 000 euros au maximum par an. Une prime pourtant loin d’être obligatoire, puisqu’elle est laissée au bon vouloir des entreprises, en plus d’être défiscalisée, donc de n’être pas comptabilisée pour les retraites. Quant au RSA, il sera conditionné à une « activité effective »… A. S.

NUPES La véritable hausse du pouvoir d’achat se situe du côté de la Nupes. Pour y parvenir, l’alliance de gauche propose de faire passer le Smic à 1 500 euros net, « pour que les gens vivent mieux tout de suite », explique Clémence Guetté. « Et nous convoquerons une conférence sociale générale pour organiser une hausse générale des salaires », ajoute la responsable du programme de la FI. L’égalité salariale entre les femmes et les hommes sera rendue obligatoire et une échelle des salaires sera mise en place pour des écarts maximaux de 1 à 20 dans une entreprise. Mais renforcer le pouvoir d’achat passe aussi par l’instauration d’une garantie dignité de 1 063 euros par mois, pour que personne ne vive en dessous du seuil de pauvreté, et d’une allocation d’autonomie du même montant pour les jeunes. Face à l’inflation, la Nupes propose de bloquer les prix et de réduire la TVA sur les produits de première nécessité. L’ambition est aussi de « refuser la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz » en nationalisant EDF et Engie, et en garantissant des tarifs accessibles. Augmenter le pouvoir d’achat passe enfin par le 100 % Sécu, en remboursant intégralement les soins de santé prescrits, et, pour que chacun puisse se loger sans se ruiner, par la construction de 200 000 logements sociaux par an. A. S.

ÉCOLOGIE

Bifurcation historique contre « greenwashing »

LaREM « Le président de la République a annoncé que le premier ministre serait en charge de la planification écologique », a rappelé Élisabeth Borne, jeudi, lors de son premier déplacement aux Mureaux, dans les Yvelines. Emmanuel Macron s’était emparé de ce terme de « planification », le reprenant aux insoumis, entre les deux tours de la présidentielle. Mais, dans les faits, son bilan est proche du néant. L’État français a été condamné par la justice pour son inaction sur la question du climat. Son programme pour les cinq années à venir n’augure pas de grande révolution en matière écologique. Il prévoit de miser sur la filière nucléaire avec la construction de six nouveaux EPR, la multiplication par dix de la puissance solaire et la rénovation de 700 000 logements par an. Pas de « pôle » public énergétique en vue, tout au plus une « reprise de contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels ». Quant à la neutralité carbone de la France, elle est envisagée par Emmanuel Macron pour 2050. D. C.

NUPES La France détient « le bonnet d’âne en Europe » en matière d’énergies renouvelables, a rappelé Julien Bayou (EELV). C’est donc un des axes majeurs du programme de la Nupes : accélérer leur développement pour aller vers un horizon de 100 % en 2050. La sortie du nucléaire y est aussi mentionnée et serait soumise au débat parlementaire puisque le PCF notamment s’y oppose (lire page 5). La coalition entend réduire les émissions de gaz à effet de serre de 65 % d’ici à 2030. Pour assurer cette « bifurcation écologique », la Nupes prévoit de lancer un plan massif de 200 milliards d’euros sur cinq ans pour investir, « développer l’emploi et la formation, et rétablir des pôles publics dans l’énergie, les transports et la santé ». Le projet de gouvernement prévoit aussi d’« annuler les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie aux plus grandes entreprises ces dix dernières années » et d’imposer des critères environnementaux et sociaux dans l’attribution des aides publiques. Pour faire de l’eau un « enjeu central pour l’humanité », la Nupes créera aussi un haut commissariat. La règle verte sera inscrite dans la Constitution. D. C.

SANTÉ

Marchandisation ou grand service public

LaREM Recrutement de personnels soignants, renforcement du lien ville-hôpital : concernant les enjeux sanitaires, le président de la République compte poursuivre les réformes engagées depuis cinq ans de marchandisation. Alors que le Ségur de la santé est resté en travers de la gorge des soignants, que les services d’urgences sont exsangues, Emmanuel Macron entend poursuivre « la sauve- -garde de l’hôpital public » via un plan de recrutements d’infirmières et d’aides-soignants. Combien ? On ne sait pas. Il affiche aussi la volonté de mener « une politique ambitieuse pour la santé des femmes ». Avec quel budget ? Quant aux déserts médicaux, il prône « des solutions locales et nationales » imaginées « avec les citoyens », et appelle à une grande conférence sur le sujet. Rien de nouveau sur le fond. A. C.

NUPES « Il faut garantir l’accès à tous les services publics, à l’inverse des politiques néolibérales menées aujourd’hui. La situation des hôpitaux, dès l’été prochain, sera intenable. Pour nous, c’est stop. Il faut faire autrement. » Marie-Jeanne Gobert pose le cadre en matière de santé. Pour la Nupes, « il n’y a pas de service public sans personnel, et du personnel formé ». Il faut donc « recruter et revaloriser les personnels des hôpitaux et des Ehpad ». La lutte contre les déserts médicaux est aussi une priorité, avec des leviers précis à actionner. La coalition de partis de gauche prône aussi le remboursement de tous les soins prescrits à 100 %, en intégrant les complémentaires dans la Sécurité sociale. Assurer la souveraineté sanitaire, prévoir la levée des brevets, créer un pôle public du médicament sont aussi au menu de la gauche. A. C.

CULTURE

Soutien au marché ou politique publique ?

LaREM Pandémie oblige, le précédent gouvernement a arrosé d’argent public, à hauteur de 13,6 milliards d’euros, les différentes structures culturelles, tout en faisant bénéficier les intermittents d’un prolongement de leurs droits, malgré de considérables failles. Si ce « quoi qu’il en coûte » a maintenu à flot l’existant, il n’a pas été le vecteur d’une politique ambitieuse, menée pour l’essentiel dans les rails du marché. Le Pass culture figure ainsi comme seule originalité du quinquennat, soit 300 euros offerts aux jeunes de 18 ans, qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir étendre dans les cinq prochaines années. Le président entend également lancer « de nouvelles commandes publiques » et investir « pour proposer des expériences en réalité virtuelle ». C. G.

NUPES La Nupes entend hisser, chaque année, le budget de la culture à 1 %, non pas du budget de l’État, mais de la richesse produite. La proposition figurait à la fois dans le programme de la FI et du PCF. Cet effort budgétaire considérable vise à « restaurer un service public de la culture ambitieux ». Le programme partagé des forces de gauche entend ainsi revaloriser « l’éducation artistique à l’école, les conservatoires, l’éducation populaire et la place de la culture dans les comités d’entreprise », tout en revenant « sur les privilèges fiscaux excessifs liés au mécénat culturel ». Proposition attendue des créateurs, un régime de protection sociale des artistes-auteurs sera adossé à un centre national dédié à ces professions. C. G.

FISCALITÉ 

Redistribution contre « ruissellement »

LaREM « Aujourd’hui, il faut de la stabilité », ­déclarait le chef de l’État lors de la campagne présidentielle. Et pour cause : les mesures fiscales ont été parmi les premières mises en œuvre en 2017, mais le « ruissellement » tant attendu n’a eu lieu que pour les 10 % les plus riches. Flat tax à 30 % sur les revenus du capital, suppression de l’ISF et de la taxe d’habitation (que percevaient les communes et non l’État), qui, selon Emmanuel Macron, ont permis d’améliorer « l’attractivité économique ». Mais il ne compte pas s’arrêter là, notamment pour les entreprises : après la baisse de 33 à 25 % de l’impôt sur les sociétés, il prévoit de supprimer totalement la contribution sur la valeur ­ajoutée. Cet impôt local, qui rapportait 17 milliards d’euros en 2018 et a remplacé la taxe professionnelle, est dû par les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 500 000 euros. Comme tous à droite, il veut également réduire les droits de succession en augmentant le seuil d’exonération à 150 000 euros et 100 000 euros pour les donations pour tous les membres d’une même famille. Le chef de l’État veut aussi, comme Marine Le Pen, supprimer la redevance audiovisuelle tout en garantissant « l’indépendance de l’audiovisuel public », ce qui ressemble fort à une promesse de Gascon. B. K.

NUPES « Le consentement à l’impôt passe par la justice fiscale », a rappelé la socialiste Corinne Narassiguin, chargée de présenter la partie fiscalité du programme de la Nupes, dont l’objectif est de « favoriser l’investissement plutôt que les dividendes ». Dans ce domaine, la politique menée par le chef de l’État a aggravé les inégalités : il convient donc de tout remettre à plat. Avec, pour les particuliers, le rétablissement de l’ISF en incluant un « volet climatique », c’est-à-dire une taxation modulée en fonction de l’empreinte carbone des actifs détenus, ainsi que le rétablissement de l’« exit tax ». Autre priorité : une réforme de l’impôt sur le revenu avec la création de quatorze tranches, contre cinq actuellement. Enfin, il s’agit de revenir sur l’allègement de la taxation du capital, source de l’explosion des inégalités, en supprimant la flat tax (forfaitaire à 30 %) instaurée par Macron et « imposer les revenus du capital a minima comme ceux du travail ». En ce qui concerne les entreprises, la Nupes prévoit l’instauration d’une taxe « significative » sur les transactions financières, la « refondation de l’impôt sur les sociétés » pour le rendre plus égalitaire et la création d’un impôt universel sur les multinationales, une arme contre l’évasion et l’optimisation fiscales. Ce programme a aussi l’ambition de « réorienter le crédit vers la bifurcation sociale et écologique », a précisé Corinne Narassiguin. Mais, pour ce faire, il faut également réformer l’ensemble de la politique monétaire. La Nupes prévoit de créer un pôle public bancaire en « socialisant certaines banques ­généralistes » et de permettre à la Banque publique d’investissement de se financer à taux zéro auprès de la Banque centrale européenne (BCE). B. K.

EMPLOI

Casse des droits ou sécu professionnelle

LaREM promet d’atteindre le plein-emploi en cinq ans, par la transformation de Pôle emploi en guichet unique – rebaptisé France Travail. Pas question, en revanche, d’ouvrir la porte à des augmentations de salaires : la majo­rité sortante table sur la « prime Macron », qui serait multipliée par trois. La politique d’aide aux entreprises, au contraire, ne s’embarrasse guère d’austérité : 30 milliards d’euros sont prévus pour les secteurs « innovants » – des subventions assorties de baisses d’impôts. Dans cette hotte de cadeaux au capital, Emmanuel Macron et les siens annoncent encore qu’ils veulent « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 ».

Après la réforme de l’assurance-chômage, qui privera à terme 41 % des allocataires de 17 % de leur allocation journalière, LaREM veut aller plus loin, vers un « système simple » consistant, « à chaque fois que la conjoncture s’améliore », à « avoir des règles qui réincitent encore davantage au retour à l’emploi », avec toujours moins de droits. La même logique est appliquée aux bénéficiaires du RSA, qui se verront imposer « quinze à vingt heures par semaine » de travail. R. M.

NUPES Ne cherchez pas les expressions « coût du travail », « exonérations de cotisations » ou « lutte contre l’assistanat ». Entendre parler d’emploi les représentants de la Nupes, c’est plonger dans un vocabulaire opposé à celui de la doxa libérale rabâchée depuis quarante ans, et s’ouvrir à une nouvelle logique. Celle du travail acteur de progrès social, choisi par chacun et garanti par une sécurisation des parcours pour tous. Finies donc les loi El Khomri et ordonnances Macron. Le Code du travail redevient la pierre angulaire des relations employé-employeur. Lutte contre l’ubérisation et le dumping social de la sous-traitance. Retour d’une assurance-chômage protectrice – fin de la réforme Borne, garantie d’emploi pour les chômeurs de longue durée. Avènement d’une sécurité sociale professionnelle accompagnant les aspirations d’évolution de carrière. Et dépoussiérage du travail dans ses temps – 35 heures socle, 32 heures pour les métiers pénibles, sixième semaine de congés payés – et son organisation – le CDI devenant la norme, lutte contre les pénibilités et nouveaux droits pour les salariés en entreprise. S. G.

ÉDUCATION

Ligne Blanquer : stop ou encore

LaREM Autonomie des établissements, recrutements sur profils, rémunération au mérite, carte scolaire redéfinie, plus grande place accordée aux entreprises : pour son second mandat, Emmanuel Macron compte aller encore plus loin dans sa vision entrepreneuriale de l’éducation nationale, avec une orientation libérale encore plus affirmée. Rien, en revanche, sur le fond du problème, à savoir l’attractivité du métier, alors que les candidats au concours se font chaque année moins nombreux. La ­réintégration des mathématiques dans le tronc commun en première et terminale a d’ores et déjà été annoncée. Mais sans professeurs en nombre suffisant, la rentrée prochaine sera acrobatique. Dans la continuité des cinq années écoulées, ce programme, sans aucune idée nouvelle, fait craindre une rupture d’égalité pour les élèves. A. C.

NUPES Pour la Nupes, il faut tourner la page Blanquer, afin d’aller vers une école de l’« émancipation ». Cela passe par la gratuité et surtout l’égalité à l’école. « Nous voulons réduire le nombre d’élèves par classe, supprimer bel et bien la réforme Blanquer, la réforme du bac et arrêter Parcoursup », a résumé la communiste Marie-Jeanne Gobert, lors de la présentation du programme de la Nupes, ­évoquant au passage l’objectif « zéro décrocheur », via des accompagnements adaptés. Ce qui suppose la ­revalorisation de tous les personnels de l’éducation nationale, « dans toutes les disciplines », avec le dégel du point d’indice et la revalorisation des grilles salariales. Et, pour pallier le déficit de professeurs de tous les niveaux, la mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement pour l’ensemble des concours. A. C.

RETRAITES

 Travailler plus ou vivre mieux

LaREM Emmanuel Macron, lors de sa réforme de marchandisation des retraites en 2020, avait fait imposer par 49-3 un texte qui ne précisait ni l’âge de départ ni le montant des pensions. S’il a depuis modifié son projet, il souhaite toujours faire « travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans (et une pension minimale de 1 100 euros). Son objectif est d’inciter à quitter le marché de l’emploi le plus tard possible, à travers un « service d’appui de travailleurs seniors » et un renforcement du « cumul emploi-retraite ». Son programme bascule ensuite, sur la même page, dans des propositions de gestion du grand âge et d’accompagnement du deuil... Preuve que, pour lui, il y a le travail puis la dépendance, et que la retraite n’est pas un nouvel âge de la vie. Il propose, enfin, de « monétiser » les congés et RTT non pris. A. S.

NUPES Plutôt que la retraite à 65 ans, la Nupes propose de restaurer le droit plein et entier d’arrêter de travailler à 60 ans, après 40 annuités de cotisation, avec une prise en compte des facteurs de pénibilité supprimés par Macron. La pension minimale pour une carrière complète serait de plus au niveau du Smic (soit 1 500 euros), et le minimum vieillesse fixé au niveau du seuil de pauvreté. Le montant des retraites serait également indexé sur les salaires. « Nous voulons renouer avec des réformes heureuses et populaires », insiste le porte-parole du PCF, Ian Brossat, qui s’enthousiasme également au sujet de la réduction du temps de travail global avec le rétablissement des 35 heures hebdomadaires, le passage progressif aux 32 heures, pour les métiers pénibles dans un premier temps, et la création d’une sixième semaine de congés payés. A. S.

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L'Humanité

Législatives. Les désaccords renvoyés à l’Assemblée

Actu

Sur 5 % du programme, les partis de la Nupes n’ont pas réussi à s’entendre. Des points de divergence sur lesquels les députés auront la main.

Julia Hamlaoui

Jugées par certains « irréconciliables », les principales formations de gauche ont tout de même réussi à concocter ensemble 650 mesures. Pour autant, pas question pour la FI, le PCF, le PS ou EELV de mettre la poussière sous le tapis. « Nous savions très bien, après un si long moment d’absence de débat, que nous ne pourrions pas nous accorder en tous points », a reconnu jeudi Jean-Luc Mélenchon. De ce fait le « programme partagé » de la Nupes compte, « sur 650, 33 sujets en nuances,­ c’est-à-dire 5 % du total. Comment seront-ils arbitrés ? Par le Parlement », détaille le candidat à Matignon. Alors que « le mandat de parlementaire a été abaissé par LaREM, qui a transformé (les députés) en godillots », le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, s’est réjoui « que l’Assemblée demain retrouve un rôle de conduite des débats ».

Parmi les points de divergence qui apparaissent dans le programme, certains ont été mis en lumière par la présidentielle et ses multiples candidatures. « Nous sommes d’accord sur l’essentiel, notamment le pouvoir d’achat ou la retraite, néanmoins nous avons des nuances et le nucléaire en fait partie », résume le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sur cette question, il s’agit de « planifier le passage à 100 % d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire », indique le programme, qui précise que le PCF « proposera une trajectoire qui combine les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire ». Et Jean-Luc Mélenchon a remis sur la table, de son côté, l’idée d’un référendum pour trancher si nécessaire.

Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron

L’insoumis assure également avoir fait des concessions. « Tout le monde sait que je suis pour la sortie de l’Otan, mais ce n’est pas ce qui est dans le programme », prend-il comme exemple, assurant qu’il s’en « voudrai(t) de faire un coup de force parce que cela empêcherait l’union et (que) ce serait un cadeau considérable de tout démanteler sur ce sujet ». Le rapport à l’Union européenne a aussi été l’un des enjeux. « Dans le projet figure ce qui fait le socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire ­évoluer ses règles », affirme le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Ce qui se traduit par « la désobéissance pour les uns, et la dérogation transitoire pour les autres ».

Programmons la victoire populaire

Quelques variantes sont aussi répertoriées sur les questions économiques et sociales. Par exemple, le PS et EELV « ne soutiendront pas le droit de veto suspensif des comités d’entreprise sur les plans de licenciements », tandis que le PCF propose « d’intégrer les années d’études dans le calcul des annuités » pour la retraite à 60 ans.

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L'Humanité

Programmons la victoire populaire

Éditorial

Fabien Gay

Fidèle à l’adage sportif disant qu’on ne change pas une équipe qui gagne (pour les plus riches du pays), Élisabeth Borne devrait annoncer une composition gouvernementale dans la continuité de la précédente équipe. Peu importe le casting, le contenu des régressions sociales annoncées ne laisse place à aucun doute. Loin d’avoir entendu les messages de cette élection présidentielle et tout en contournant le débat sur son bilan, le président Emmanuel Macron veut imposer un rouleau compresseur antisocial : retraite à 65 ans, RSA conditionné à du travail gratuit, coupes budgétaires de 10 milliards pour les collectivités, autonomie des écoles et du système de santé, inaction climatique.

Législatives. Les désaccords renvoyés à l’Assemblée

Pourtant, l’urgence sociale est là et le Giec nous alerte : nous n’avons plus que trois ans pour changer de système, sous peine de menaces lourdes sur nos vies et la planète. Pour rejeter le scénario mortifère d’un macronisme tout-puissant à l’Élysée, comme à l’Assemblée, une alternative est possible : c’est la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Elle a présenté jeudi son programme, qui pose les bases d’une législature de changements concrets, réels et immédiats, mais aussi durables. Hausse du Smic, blocage des prix, création d’emplois par la transition écologique, services publics revitalisés et renforcés. Il y a notamment une nécessité à redonner les moyens à l’hôpital public de fonctionner. La fermeture de services d’urgences nocturnes, comme à Bordeaux récemment, en est l’illustration. Avec une Assemblée nationale souveraine et porteuse des aspirations populaires, c’est vers un renouveau démocratique que nous devons aller.

Législatives. Avec son programme, la Nupes défie Emmanuel Macron

Loin des caricatures qui en sont faites par les milieux financiers et les droites qui prédisent déjà un chaos en cas de victoire de la Nupes, il faut maintenant faire grandir le mouvement populaire, pour battre les droites et l’extrême droite, et transformer l’espoir en réalité à portée de vote.

L'Humanité

Crédible

Billet

Maurice Ulrich

Mais où était donc passé Laurent Joffrin, l’ancien directeur de Libération, soutien indéfectible de Dominique Strauss-Kahn jusqu’à la chute finale, proche de François Hollande par défaut, puis créateur de son mouvement politique, Les Engagés, dont on cherche la trace ? En fait, on l’avait oublié. Mais pas l’Opinion, qui lui offre chaque semaine une rubrique appelée « Tirs croisés » avec un autre ex, Hervé Gattegno, ancien directeur de la rédaction du Journal du dimanche. Une rencontre entre deux pensées ­politiques. Et là, Laurent Joffrin ne fait pas de cadeau. Pour lui, le succès de Macron est dû au fait que « les oppositions, dominées par leurs ailes radicales, ont fait tourner la crécelle d’une critique éculée », donc, faute d’ « une opposition crédible décidée à exercer le pouvoir », c’est « une défaite pour la démocratie française ». Mais oui, c’est ça, une opposition crédible… Laurent Joffrin en sait quelque chose. C’était un proche conseiller d’Anne Hidalgo pendant sa campagne.

Le Figaro

Nanterre : un magistrat mis en examen pour complicité de trafic d'influence

Il aurait usé de son influence pour obtenir pour une contractuelle un rendez-vous plus vite auprès de son consulat, elle-même accusée de «corruption passive».

Un magistrat, exerçant au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) au moment des faits, a été mis en examen mercredi notamment pour «complicité de trafic d'influence», a indiqué le parquet de Versailles, sollicité par l'AFP et confirmant une information du journal Le Point.

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Il est soupçonné d'avoir usé de son influence pour obtenir pour le compte d'une contractuelle, à l'époque clerc d'huissier, un rendez-vous plus rapide auprès de son consulat, selon l'hebdomadaire. Les faits se seraient déroulés en 2020.

«Corruption passive»

Il est également mis en examen pour «détournement de données à caractère personnel», a précisé le parquet de Versailles à l'AFP. Cette décision du juge d'instruction intervient dans une procédure plus large dans laquelle la contractuelle est mise en examen pour «corruption passive», «violation du secret professionnel» et «escroquerie». Elle est soupçonnée d'avoir rabattu des clients pour des avocats en échange de commissions financières, une affaire révélée par le quotidien Le Parisien en février 2021.

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Trois avocats des barreaux de Nanterre et de Paris sont également mis en examen pour «corruption» dans cette affaire, a confirmé jeudi le parquet de Versailles à l'AFP. Contactée par l'AFP, l'avocate du magistrat Marie-Alix Canu-Bernard n'a pas souhaité «à ce stade, faire de commentaires hormis le fait (qu'elle allait) déposer une requête de nullité de la mise en examen dans les jours qui viennent».

Chauffeur de bus tué à Bayonne : les accusés échappent aux assises

Les deux principaux suspects, qui ont tué Philippe Monguillot le 5 juillet 2020, ne risquent plus la prison à perpétuité. L'épouse de la victime, Véronique Monguillot, se dit «anéantie».

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Montpellier : une jeune femme enceinte de sept mois frappée par deux migrants dans le tramway

En garde à vue, l'un des deux mis en cause s'est, en outre, «exhibé dans les cellules du commissariat et a outragé les policiers», selon le procureur de la République de Montpellier.

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Drôme : un homme en garde à vue après un refus d'obtempérer et une course-poursuite près de Valence

Dans sa fuite, le mis en cause a délibérément foncé sur un policier. L'agent n'a eu d'autre choix que de se jeter dans un fossé pour éviter d'être renversé.

Valeurs Actuelles

Qui ne resquille pas n’est pas marseillais

À Marseille, le boom de l’“Uber Shit”

Marseillais et Ukrainiens, pas logés à la même enseigne ?

Marseille, médaille d’or de la saleté

Logement : les Marseillais poussés vers la sortie

Une réforme qui ne rime à rien

À Marseille, pour vivre heureux, vivons barricadés

Calanques et délinquance, du paradis à l’enfer

Bouches-du-Rhône : la seconde jeunesse des paroisses “tradis”

Métropole d’Aix-Marseille-Provence: quand Kafka prend le pouvoir

L'Humanité

Romy Schneider, l’histoire simple d’une actrice impériale

Nos recommandations culturelles

Télévision Ce documentaire de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille brosse un beau portrait de l’artiste, disparue il y a quarante ans.

Gérald Rossi

Romy Schneider n’a pas plus de 20 ans, en 1958, quand elle renonce au rôle de Sissi. Au risque, sinon, de se voir enfermer dans le château impérial. Autrement dit, dans un type de rôle dont il est difficile de s’extirper. Après avoir tourné trois fois, sous la direction de l’Autrichien Ernst Marischka, des moments de la vie de l’impératrice, la jeune Romy Schneider a donné à ce moment-là un nouveau tournant à sa carrière. Il est vrai qu’une raison pas professionnelle pour un sou a joué un rôle dans sa décision. La jeune femme a mis le cap sur Paris pour rejoindre son amoureux de l’époque, un certain Alain Delon.

loin du mythe de la femme fatale

Le documentaire de Lucie Cariès et Clémentine Deroudille raconte comment Rosemarie Magdalena Albach, née le 23 septembre 1938, est devenue Romy Schneider, disparue il y a tout juste quarante ans (elle en avait 43). Une soirée lui est consacrée avec deux films qui suivront celui-ci, le Vieux Fusil (1975), de Robert Enrico, avec Philippe Noiret et Jean Bouise, et la Voleuse (1966), de Jean Chapot, avec Michel Piccoli et Hans Christian Blech. Ce qui est l’occasion de constater combien la palette de l’actrice était large, et loin du mythe de la femme fatale.

Romy Schneider ne s’est jamais revendiquée féministe, mais son comportement est celui d’une femme qui a défendu haut et fort l’idée de liberté au féminin. Ce documentaire, réalisé à partir de multiples images d’archives, en fait d’ailleurs la démonstration. Et quand elle a tourné avec quelques-uns des plus grands réalisateurs, comme Claude Sautet, Luchino Visconti, Orson Welles ou Otto Preminger, c’est toujours après avoir choisi de le faire. Pas question pour elle de se laisser imposer une carrière.

Dans sa vie privée, elle a toujours fait montre d’une grande liberté, à une époque où la domination masculine était particulièrement pesante. Ainsi, elle n’hésite pas, en 1965 à Berlin, à payer le divorce de l’homme qu’elle aime désormais, le dramaturge allemand Harry Meyen, qui sera le père de David, son fils. « Romy était est une femme de son temps et cela se voit », ont expliqué les deux autrices de ce documentaire, ajoutant que, « s’il ne devait demeurer qu’un rôle pour la définir, cela serait sans nul doute la Rosalie de César et Rosalie , de Claude Sautet », un film sur un amour partagé. Par deux fois elle s’est vu décerner un césar de la meilleure actrice, pour ses rôles dans L’important c’est d’aimer (1975), d’Andrzej Zulawski (récompense qui fut le tout premier césar de la meilleure actrice décerné), et dans Une histoire simple (1978), de Claude Sautet.

Télévisionromy schneider
France24 - Monde

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Publié le : 17/05/2022 - 18:09

Grégoire SAUVAGE Suivre

Nommée Première ministre lundi, Élisabeth Borne sera en charge de la "planification écologique", un concept emprunté à la gauche, sur toutes les lèvres depuis l'entre-deux-tours de la présidentielle. Comment va fonctionner cette planification à la française ? Est-elle en mesure d'accélérer la transition écologique en France ? Éléments de réponse.

Promise par Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, c'est désormais à Élisabeth Borne de mettre en musique la "planification écologique", un concept désignant une coordination des politiques publiques en vue d'atteindre des objectifs environnementaux sur le temps long.

Cette idée, évoquée pour la première fois en 2008, a été empruntée à Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI), lui-même inspiré par la planification industrielle décidée en URSS dès les années 1920 puis celle menée en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Dès sa prise de fonction, lundi 16 mai, la nouvelle Première ministre a assuré qu'il fallait "agir plus vite et plus fort" face au "défi climatique et écologique" en suivant "la nouvelle méthode voulue par le président de la République".

Cette "nouvelle méthode" pourrait se résumer en une phrase : faire de Matignon la tour de contrôle des politiques publiques en matière d'environnement. Son rôle : assurer la cohérence des réformes engagées et superviser la transition écologique en impliquant les entreprises et les acteurs publics.

Pour mener à bien ce vaste chantier, Élisabeth Borne sera épaulée par deux nouveaux ministres délégués : l’un chargé de la planification énergétique, l’autre de la planification écologique territoriale, en plus du ministre de l'Environnement.

En ligne de mire du nouveau gouvernement : la neutralité carbone à atteindre d’ici à 2050 grâce à la rénovation thermique des logements, des investissements massifs dans les énergies renouvelables ou encore la préservation de "puits de carbone" comme les forêts.

Du Plan à la planification écologique

Dans l'imaginaire collectif français, la planification évoque invariablement l'époque du Commissariat général du Plan. Tout sauf écologique, l'institution avait pour but de reconstruire une économie française dévastée par la Seconde Guerre mondiale en fléchant des investissements vers des secteurs jugés prioritaires.

Pas question d'appliquer la planification hyperdirigiste de l'après-guerre, symbole de la centralisation du pouvoir en France, dans le contexte actuel. Cependant, cette planification peut "être une source d'inspiration pour la concertation et la coordination des acteurs privés et publics", relève Wojtek Kalinowski, codirecteur de l'Institut Veblen, un cercle de réflexion français. "C'est une référence historique utile, même si le défi est bien différent aujourd'hui", nuance le spécialiste de la transition écologique en Europe.

En effet, la planification écologique ne se résume pas à des objectifs de croissance à atteindre par secteur. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, comme l'acceptabilité sociale ou encore la cohérence de l'action publique en matière d'environnement. "Sur la biodiversité, c'est très frappant. L'État français édicte des objectifs mais fait tout pour ne pas les atteindre”, assure Wojtek Kalinowski.

>> À lire aussi : "'L'Affaire du siècle' : première 'historique' ou jugement symbolique ?"

En septembre 2020, le gouvernement avait notamment été épinglé par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour ses résultats médiocres malgré le vote d'un loi ambitieuse "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", adoptée quatre ans plus tôt.

Parole publique recherche crédibilité

Alors que les ministres successifs chargés de l'Environnement ont perdu de nombreux arbitrages contre Bercy ou le ministère de l'Agriculture, confier la "planification écologique" à la cheffe du gouvernement apparaît comme étant "la meilleure solution", assure auprès de l'AFP Sébastien Treyer, patron de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri).

En Allemagne, "le ministre de l'Économie [Robert Habek, NDLR] est aussi en charge du climat", avec rang de vice-chancelier, élevant la neutralité carbone au rang de "stratégie économique de l'Allemagne", rappelle l'expert.

Cependant, la planification ne peut être réduite à une question "d'organigramme", prévient Wojtek Kalinowski. Le spécialiste de la transition écologique insiste sur l'importance de la crédibilité de la puissance publique pour atteindre des objectifs à moyen et long termes, citant l'exemple de la Suède.

> À voir : "La Suède, reine du traitement des déchets"

Dans ce pays scandinave, qui possède l'un des meilleurs bilans en Europe en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le concept de planification écologique n'existe pas. "La spécificité de la Suède, c'est d'avoir une culture de la gouvernance publique dans laquelle les décisions sont ancrées dans le temps et font consensus. Par exemple, en matière de fiscalité verte, on donne un cap et on s'y tient”, note l'économiste.

Un esprit de suite qui s'illustre notamment avec l'emblématique taxe carbone mise en place dès les années 1990. Cet impôt, qui touche tous les combustibles fossiles, a été progressivement relevé, permettant aux entreprises suédoises d'anticiper le changement. Difficile d'en dire autant du cadre réglementaire français qui ne cesse d'évoluer, fragilisant la parole publique en matière de transition écologique.

>> À lire aussi : "Jour du dépassement en France : 'Ce quinquennat commence dans le rouge'"

Selon Wojtek Kalinowski, le modèle suédois pourrait donc servir à infuser une nouvelle culture de l'action publique, soucieuse de son impact sur le long terme et valorisant la mise en cohérence à tous les échelons administratifs. "Un travail long et fastidieux", reconnaît l'expert. Mais sans cet effort, le risque est élevé de voir la "planification écologique" réduite à un simple slogan politique.

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Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon

La chronique de l’éco

France : les grands chantiers économiques du gouvernement d'Elisabeth Borne

Remaniement

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

Le Figaro

Les jeunes diplômés de la «génération climat» dictent leur loi aux entreprises

ENQUÊTE - Ils signent des manifestes et refusent de rejoindre des groupes qui ne seraient pas engagés dans une démarche écologique.

À 20 ans, Guillaume Majubert, étudiant à l'ESCP jure qu'il renoncera à travailler pour les entreprises qu'il juge trop peu engagées dans la transition écologique. Pour s'engager, il a signé le Manifeste étudiant pour un réveil écologique, rédigé en 2018 par des futurs diplômés de grandes écoles. «Nous souhaitons profiter de la marge d'action dont nous bénéficions en tant qu'étudiants en nous tournant vers les employeurs que nous estimerons en accord avec nos revendications», conclut le manifeste.

À lire aussiLes dix métiers de la finance, très recherchés, où les jeunes diplômés sont embauchés à prix d'or

Le cas de Guillaume est loin d'être isolé. Depuis son lancement le manifeste a recueilli 33.000 signatures. L'objectif de ces jeunes engagés pour l'environnement : faire monter la pression sur les entreprises. Depuis 2018, le collectif Pour un réveil écologique organise des opérations de communication sur les réseaux sociaux pour dénoncer les pratiques de certains groupes « qui veulent avoir l'air verts, sans l'être vraiment », étrillent-ils sur Twitter.

Pour la plupart, ces jeunes diplômés ne souhaitent pas aller rejoindre la Zad de Notre-Dame des Landes, ni une ferme collective dans le Tan. Loin de la déclaration radicale et largement commentée de huit étudiants d'Agro Paris Tech à la remise de diplôme de mi-mai qui ont affirmé haut et fort vouloir «bifurquer», la plupart des jeunes sont prêts à rejoindre des groupes ou start-up. Mais à condition que ceux-ci respectent certains engagements.

Guillaume Majubert s'est engagé comme bénévole dans le collectif aussitôt sa classe préparatoire terminée. Pour son premier stage à l'ESCP Business School, intégrée en septembre dernier, il a choisi un fonds d'investissement immobilier spécialisé dans la régénération urbaine, dont il a pu éprouver l'engagement. «Ils affichent dans leur charte la volonté de recréer des mètres carrés de pleine terre pour obtenir une artificialisation nette des sols négative», expose-t-il. L'élève de la prestigieuse école de commerce revendique une démarche «qui accompagne les entreprises sans dogmatisme», désapprouvant les méthodes «d'activistes qui leur tapent dessus et estiment qu'elles n'en feront jamais assez».

Une politique qui peut faire la différence

Le cas de Guillaume et des autres signataires du Manifeste étudiant pour un réveil écologique est en réalité une lame de fond. Une récente étude de l'entreprise américaine Cone montre que 64 % des milléniaux — nés entre 1980 et 1999 — sont prêts à refuser un emploi si l'employeur n'est pas assez engagé sur les questions sociales et environnementales. Un chiffre mis en exergue dans un livre blanc publié en mars 2022 par le spécialiste du recrutement PageGroup. «Le marché de l'emploi est extrêmement tendu en ce moment, nous assistons à une véritable guerre des talents, constate Isabelle Bastide, présidente de PageGroup France. Dans ce contexte, une entreprise qui met en œuvre une politique RSE sincère est en mesure de faire la différence.»

Et tant pis si cette politique RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) implique de faire une croix sur des activités souvent appréciées par les jeunes recrues. Le cabinet de conseil qui vient de recruter Thomas (*) tiendra cette année son séminaire d'entreprise à Marseille plutôt qu'à Barcelone pour éviter l'avion. «J'aurais préféré aller en Espagne, avoue ce diplômé de l'École Polytechnique, mais je juge ce choix raisonnable.» Il a beau ne pas avoir signé le Manifeste étudiant, Thomas considère qu'il aurait pu refuser un poste dans une entreprise qui n'en a que faire de sa responsabilité sociétale. «Je n'aurais pas pu travailler uniquement pour des clients provenant d'industries polluantes, estime le consultant en stratégie, même si, pour l'heure, ma priorité est d'emmagasiner de l'expérience.» Il se dit convaincu que la RSE pèsera de plus en plus lourd dans ses choix professionnels au fil de sa carrière.

«Toutes les entreprises verdissent leurs rangs»

Partant de ce constat, les entreprises redoublent d'efforts. À l'instar du groupe Danone, qui s'engage depuis plusieurs années sur les questions environnementales. «Plus que jamais, les jeunes actifs orientent leurs choix professionnels vers des entreprises engagées en matière de RSE, entérine Aude Michaud, responsable sourcing et marque employeur chez Danone, qui recrute plus de 750 jeunes chaque année. Ces engagements font partie intégrante de notre ADN, traduite par notre signature d'entreprise “One Planet. One Health” qui reflète notre vision selon laquelle la santé des hommes est indissociable de celle de la planète.»

Au même titre que d'autres variables, telles que la rémunération, l'ambiance ou l'amplitude horaire, les engagements sociétaux font désormais partie intégrante de la réputation des entreprises, et donc de leur désirabilité. Ce que les spécialistes des ressources humaines ont coutume d'appeler la «marque employeur». Un phénomène assez nouveau. «À mon sens, 2019 a été l'année de la bascule. Tout un faisceau d'évènements, comme la loi Pacte, les feux en Australie ou le succès de l'application Yuka, ont poussé les entreprises à prendre des engagements forts», considère Caroline Renoux, fondatrice et présidente de Birdeo, un cabinet de recrutement spécialisé dans la RSE. Preuve de cette prise de conscience généralisée des entreprises, le chiffre d'affaires de Birdeo est en nette croissance ces dernières années. «Toutes les entreprises verdissent leurs rangs : les fonds d'investissement, les grandes entreprises, les cabinets de conseil, et toutes les entreprises de taille intermédiaire», liste Caroline Renoux.

Un critère parmi d'autres ?

Le niveau de rémunération et le contenu du poste restent malgré tout des critères prépondérants. Selon la dernière enquête annuelle de la Conférence des grandes écoles sur l'insertion professionnelle des étudiants, la politique RSE figure à la dixième place au tableau des critères de l'emploi, cité par 5,5 % des sondés. Le montant du salaire, lui, est mentionné par 34 % des sondés.

À l'image de cette hiérarchie des critères, Clara* a choisi de réaliser son stage de fin d'études chez Bayer, géant de l'agrochimie, et invoque le motif de la rémunération. «Vous n'imaginez même pas combien je gagne», lâche, espiègle, la future ingénieure agronome. Et de poursuivre : «Les boîtes comme Bayer sont systématiquement montrées du doigt, mais quoi qu'on en pense, ces spécialistes de l'agroalimentaire ne sont pas prêts de disparaître et finiront bien par évoluer». Idem pour l'aviation, selon Paul Foujols, récemment embauché en CDI par une compagnie aérienne comme pilote de ligne. Un « rêve de gosse » pour le jeune homme de 25 ans. «Je suis passionné, raconte-t-il. Je ne me suis jamais demandé si ce métier est polluant ou non.» Pour autant, Paul Foujols se révèle très sensible aux progrès du secteur aérien pour limiter son impact sur l'environnement. «Aujourd'hui, on ne produit plus que des avions de taille raisonnée qui consomme beaucoup moins», se félicite le jeune pilote, qui espère un jour tenir le manche d'un avion zéro carbone.

(*) Le prénom a été modifié

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L'Humanité

Peinture contemporaine de l’arène médiatique

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Télévision Le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld ( la Journée de la jupe, en 2008) revient avec un questionnement sur la fortune et la moralité.

Grégory Marin

L’histoire que propose la chaîne culturelle ce soir semble se dérouler sur deux temporalités. La première est celle de la contemplation, du rapport « authentique » à la nature humaine qui passe par la peinture. La seconde, celle du tumulte et des relations faussées qui se jouent sur les réseaux dits sociaux. C’est entre ces deux mondes que va se retrouver pris malgré lui Ronald Kandiotis (André Dussollier). Aux yeux de l’opinion, c’est un milliardaire philanthrope, sur le point d’offrir à un musée national deux tableaux portant sur le même sujet et au même titre, Juliette dans son bain. Mais l’enlèvement de sa fille Lara (Manue Fleytoux) va brouiller cette image de bienfaiteur désintéressé : s’il veut la revoir, il devra réciter face caméra une série de confessions des malversations et crimes qui lui ont permis de s’enrichir.

le tribunal des réseaux sociaux

Le film de Jean-Paul Lilienfeld prend place dans l’arène médiatique, plus précisément devant le tribunal des réseaux sociaux où les accusations, fondées ou pas, trouvent de multiples relais. Et même si les zones d’ombre de ce Kandiotis magnifiquement interprété par André Dussollier, qui laisse libre cours à ses éclats de colère, interdisent trop de sympathie à son égard, on se prend à le plaindre devant un tel déséquilibre. On cherchera à reprendre son souffle devant les quelques peintures où il s’arrête, qui font « encore mieux sentir l’état dans lequel il est, ses sentiments, nous confiait André Dussollier. C’est assez astucieux d’avoir fait de la peinture un acteur de ­l’histoire ». Peut-être le seul « personnage » avec qui Kandiotis (et sans doute les autres richissimes qui ont servi de modèles au r­omancier Metin Arditi pour écrire l’œuvre originale) peut avoir une relation sincère, lui qui vit « dans un monde de mensonges et d’apparences ».

téléfilmArteandré dussollier
L'Humanité

HPI, deuxième saison d’une série à haut potentiel 

Entretien

La volcanique Morgane Alvaro, interprétée par Audrey Fleurot, est de retour sur TF1. Alice Chegaray-Breugnot nous éclaire sur sa dimension populaire. Entretien

Caroline ConstantHPI,

Morgane Alvaro est une femme du peuple. Une femme de ménage dont les vêtements, le langage font qu’on s’identifie à elle. Comment et pourquoi ce choix, qui n’est absolument pas courant à la télévision ?

Parce que cette dimension sociale me paraissait évidente et naturelle. Morgane est quelqu’un qui multiplie les petits boulots, qui se débrouille au quotidien, qui n’a pas fait d’études.

Elle n’a pas les mêmes codes sociaux et c’est aussi ce décalage qui crée ce personnage…

Oui. Elle est consultante, donc en dehors du système. C’est ce qui lui permet cette liberté, d’autant qu’elle se fout éperdument du jugement et du regard des autres. C’est complètement libérateur et ça lui autorise tout. C’est intéressant de confronter ce personnage complètement libre à une institution telle que la police, qui est très normative, avec des règles, des uniformes, une procédure. Et ce décalage entre les deux univers crée un matériel de comédie.

N’est-ce pas justement le fait de représenter une femme du peuple qui contribue au succès de HPI ?

Il y a en a tellement peu ! Souvent, on compare HPI à Capitaine Marleau, alors que les deux femmes n’ont rien à voir. Sauf qu’elles sont des personnages populaires. Ça en dit long. Je trouve très triste qu’il y ait aussi peu de personnages qui nous ressemblent à la télé. Ce que j’aime chez Morgane, c’est justement son côté totalement imparfait. Les personnages des séries ont souvent ce travers : on parle d’héroïnes du quotidien, qui assurent à tous les niveaux la charge mentale, des femmes qui sont d’un dévouement absolu, des mères Courage. Tout cela est vrai. Mais je trouve aussi bien de montrer un personnage populaire qui n’est pas une très bonne mère, qui a plein de défauts, qui fait plein de bêtises qui lui retombent dessus. Et malgré toutes les galères qu’elle rencontre, elle s’octroie quand même cette part de liberté. J’ai aussi trouvé intéressant de la confronter à diverses institutions, la police, mais aussi la banque, par exemple.

Ce qui donne une scène d’anthologie dans le troisième épisode, où elle embrouille complètement son conseiller bancaire sur les agios. Morgane pervertit le système, en quelque sorte…

Cet exemple de la banque est parlant. Au début de la saison 2, elle s’est réinstallée avec son mec. Ils ont deux salaires, elle a un CDI. Elle entre dans une forme d’embourgeoisement. Et en même temps, mon propos n’était pas de raconter une ascension sociale, qui me semble être un peu un mythe. Elle perd donc sa maison à la fin du premier épisode et va de galère en galère durant toute cette saison 2. Et ça, à mon avis, ça ressemble à la vie : les galères ne s’arrêtent pas du jour au lendemain. Ce n’est pas parce que tu décroches un CDI que tu n’as plus de crédit ou que la bagnole ne va pas retomber en panne.

Et que s’accorder une folie, comme un shopping, peut aussi se révéler un piège quand la galère, ou votre plafond, vous tombe sur le coin de la tête…

Exactement ! Je trouve important de parler d’argent, y compris en comédie. C’est presque tabou à la télévision. Dans l’épisode 1 de la première saison, par exemple, elle négocie son salaire. À la banque, elle négocie un crédit avec verve. Au supermarché, elle a des bons d’achat. C’est une scène très quotidienne, mais qu’on représente peu. On a souvent du mal à déterminer la classe sociale des personnages dans les séries.

Quelles ont été vos influences ?

J’ai revu Mentalist, parce que le personnage est un consultant qui n’est pas policier. Comme Morgane, il est en dehors et se permet donc beaucoup de pas de côté. J’ai pensé à Castle, aussi, à la fois écrivain et consultant. Sherlock, évidemment, pour les fulgurances, où on entre dans sa tête pour comprendre le cheminement de sa pensée. J’avais aussi très envie d’un personnage à la Erin Brokovich depuis longtemps. C’est un film qui m’a énormément marquée. C’étaient mes trois références de départ. J’ai décortiqué Mentalist au niveau de l’écriture. On s’en est beaucoup éloigné au final : nous sommes plus dans la comédie policière. Et il y a aussi beaucoup plus de personnages secondaires.

Avec un côté comédie très assumé…

Nous sommes sur la case du jeudi, donc celle du polar sur TF1. L’enjeu, c’était de pousser les curseurs de la comédie, mais sans qu’on en soit juste réduit à attendre les vannes. Après, vu le contexte, on a tous envie et besoin de rigoler en ce moment. On a mis le paquet là-dessus et on ne boude pas notre plaisir.

Séries téléviséestf1
L'Humanité

Rousseau, prof de philo, rempile pour le meilleur

Nos recommandations culturelles

Télévision La série scolaire coproduite par France Télévisions revient en seconde saison. Toujours aussi dilettante, attachant et plein d’humour, son héros embarque toutes les générations derrière lui.

Caroline Constant

La terminale est la seule classe du secondaire où les élèves peuvent accéder à la philosophie. Et ce n’est pas anodin : c’est aussi un âge où les destins basculent, en devenant adulte. C’est en partant de ce constat que Thomas Boullé, qui a travaillé sur les scénarios de la série Tandem (France 3), mais aussi d’ Une mère parfaite (TF1), a adapté, très librement, la série espagnole Merli. Soit un professeur de philosophie, Benjamin Rousseau, face aux dilemmes de ses élèves, qu’il oblige à réfléchir. Rousseau est hors cadre, il est très inspiré par le Cercle des poètes disparus (son film préféré). Il vit chez sa mère, Eva (Annie Duperey), avec son fils, Théo (Louis Duneton), et a beaucoup de mal à construire ses aventures sentimentales.

Benjamin Rousseau (formidable Charlie Dupont) s’inscrit dans un genre, la série scolaire. Mais, dans la série, « ce sont les élèves, les héros. L’histoire est racontée de leur point de vue, ce qui amène de la fraîcheur et de l’énergie », insiste Thomas Boullé. Pour autant, Rousseau est transgressif : il ne règle pas les problèmes des élèves, il n’agit pas de façon « intrusive », comme le défunt Instit ou la Sam de TF1. Il intervient au contraire dans leur vie par l’intermédiaire de la matière qu’il dispense. À chaque épisode correspond l’histoire d’un élève, confronté à une difficulté, à un choix. Benjamin Rousseau s’en empare et axe son cours, et les auteurs qui vont avec, sur l’alternative qui se pose à l’élève : pour Zoé, jeune fille fêtarde qui se met en danger, il va parler de responsabilité ; pour Léna, transgenre qui hésite à se faire opérer, ce sera le thème de la nature ; pour Inès, enceinte, celui du destin ; pour Gaétan, gamin issu de l’immigration qui se voit accusé d’avoir volé sa place de bon élève, la guerre…

Un débat permanent

Au passage, entre deux philosophes, Rousseau cite aussi Louise Michel, Nelson Mandela ou Dark Vador. « Nous choisissons des thématiques, mais il n’existe pas de bonne réponse aux questions que pose Benjamin : cette réponse dépend du choix, que Rousseau veut éclairer, de chacun de ces adolescents. La philosophie est dans ce contexte une boîte à outils, pas une recette », explique Thomas Boullé. Le scénariste insiste : « Benjamin Rousseau estime qu’il n’y a pas de question taboue. Pour les élèves, c’est un adulte qui n’essaie pas de les protéger, mais qui leur met le nez dans leurs contradictions, phase indispensable pour réaliser un choix éclairé. »

La famille de Benjamin se situe dans le même schéma, obligée au débat permanent. La mère, le fils et le petit-fils n’ont pas les mêmes références, mais incarnent la liberté de leur époque : « Eva représente la liberté version hippie, Benjamin Rousseau la liberté façon “punk no future” et Théo la liberté des millenials, avec la volonté de respecter toutes les différences », souligne Thomas Boullé. «  C’est un plaisir d’écrire ces scènes, parce que tout le monde y a raison et tort à la fois », s’amuse le scénariste. Une série qui peut plaire à toutes les générations, par son entrain et les questions qu’elle pose… qui sont justement au programme de l’épreuve du bac de philosophie, le 15 juin.

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France24 - Monde

Boeing envoie sa capsule spatiale Starliner vers l'ISS

Publié le : 20/05/2022 - 02:49

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La capsule spatiale de Being, baptisée Starliner, s'est envolée jeudi pour rejoindre la Station spatiale internationale. Un vol inhabité, destiné à réparer l'échec de 2019, lorsque ce même vol avait frôlé la catastrophe.

Après des années de retard et d'échecs, la capsule spatiale de Boeing, Starliner, a décollé jeudi 19 mai depuis la Floride pour un vol d'essai à vide en direction de la Station spatiale internationale, dans l'espoir d'enfin devenir la deuxième entreprise à servir à l'avenir de "taxi" pour les astronautes de la Nasa, après SpaceX. Le lancement a eu lieu depuis Cap Canaveral à 18 h 54 heure locale. Starliner était propulsée par une fusée Atlas V de United Launch Alliance (ULA), et doit s'amarrer à la Station spatiale (ISS) environ 24 h plus tard.

Ce test sans passagers à bord, qui doit prouver que la capsule est sûre pour ensuite transporter des humains, avait déjà été tenté en 2019. Mais il avait alors frôlé la catastrophe, et le vaisseau avait dû revenir sur Terre prématurément sans avoir atteint l'ISS. Puis en août 2021, un nouvel essai avait dû être annulé au tout dernier moment, avant même le lancement, à cause d'un problème de valves détecté lors des ultimes vérifications.

Pendant ce temps-là, SpaceX, pourtant nouvelle venue dans l'industrie aérospatiale par rapport à Boeing, a de son côté réussi ses propres tests, et commencé à transporter les astronautes de la Nasa lors de missions régulières. En tout, l'entreprise du milliardaire Elon Musk a déjà acheminé 18 astronautes avec sa propre capsule, Dragon, ainsi que quatre passagers privés lors d'une mission de tourisme spatial. 

Du ravitaillement pour la station spatiale

Mais la Nasa souhaite diversifier ses options, afin de ne plus jamais risquer de se retrouver sans moyens de transport américain, comme après l'arrêt des navettes spatiales en 2011. Jusqu'à SpaceX, l'agence américaine en était en effet réduite à payer pour des places dans les fusées russes Soyouz.

Le lancement de jeudi est "une étape cruciale pour nous" vers "deux véhicules transportant régulièrement des équipages", avait rappelé lors d'une conférence de presse mardi Dana Weigel, directrice adjointe du programme de l'ISS à la Nasa. Un contrat à prix fixe a été passé avec SpaceX tout comme avec Boeing.

Jeudi, seul un mannequin nommé Rosie était assis dans le siège du commandant. Il est équipé d'une quinzaine de capteurs, destinés à récolter des informations sur les mouvements de la structure. Starliner emporte également environ 230 kg de ravitaillement pour la station, qui tourne en orbite à environ 400 kilomètres d'altitude.

Un premier vol habité avant la fin de l'année ?

L'approche de l'ISS vendredi, vers 23 h, sera suivie de près par les astronautes à bord de la Station. Ils commanderont d'abord à la capsule de se stabiliser à environ 250 mètres de distance, avant de procéder à la délicate manoeuvre de contact. L'écoutille de la capsule ne sera ouverte que le lendemain, samedi. Starliner doit rester amarrée à l'ISS durant environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l'Etat américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands. 

L'enjeu est grand pour Boeing, qui espère pouvoir réaliser un premier vol habité d'ici la fin de l'année. Cette deuxième mission de démonstration sera indispensable pour enfin obtenir l'homologation de la Nasa. Mais le calendrier exact dépendra des performances de la capsule cette semaine - qui devront du même coup redorer un peu l'image de Boeing, pour le moins écornée par ces déboires à répétition.

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Le Figaro

Le Rwanda s'attend à l'arrivée prochaine de demandeurs d'asile depuis le Royaume-Uni

Un accord avait été passé entre les deux pays, permettant au Royaume-Uni de renvoyer tous les migrants illégaux arrivés depuis le 1er janvier au Rwanda.

Le premier groupe de demandeurs d'asile envoyés au Rwanda depuis le Royaume-Uni dans le cadre d'un accord controversé arrivera probablement dans ce pays d'Afrique de l'Est «dans les prochaines semaines», ont déclaré jeudi des responsables à Kigali.

À lire aussiLondres entend déporter ses migrants vers le Rwanda

L'accord permettant à la Grande-Bretagne d'envoyer des migrants et des demandeurs d'asile au Rwanda a suscité de vives critiques de groupes de défense des droits, de personnalités de l'opposition dans les deux pays et même des Nations unies. Cet accord annoncé le mois dernier permet d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile arrivés illégalement sur le sol britannique, Londres espérant dissuader les traversées clandestines de la Manche, en pleine augmentation.

144 millions d'euros pour le dispositif

En vertu de cet accord, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait la possibilité «de s'installer de manière permanente au Rwanda s'ils le souhaitent».

«Le Royaume-Uni a informé le premier groupe d'environ 50 personnes qu'ils seront relocalisés, et nous nous attendons à avoir bientôt des nouvelles de nos partenaires britanniques» sur leur date d'arrivée «probablement dans les prochaines semaines», a déclaré Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais dans un communiqué publié jeudi soir. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a confirmé que «les migrants (étaient) susceptibles d'arriver dans les prochaines semaines».

Pas du «commerce d'humains»

Les propositions de relocalisation de dizaines de milliers de personnes dans les années à venir, qui devraient être contestées devant les tribunaux britanniques, ont été qualifiées d'«inhumaines» par des groupes de défense des droits. Des militants des droits humains accusent le gouvernement du président Paul Kagame d'écraser la dissidence et de garder une poigne de fer sur le pouvoir, mais tout en annonçant l'accord sur l'asile le 14 avril, le premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que le Rwanda était «l'un des pays les plus sûrs au monde».

Paul Kagame a déclaré le mois dernier que l'accord avec le Royaume-Uni n'est pas du «commerce d'humains». «Nous ne faisons pas le commerce d'êtres humains, s'il vous plaît. Ce n'est pas le cas. En fait, nous sommes en train d'aider», a-t-il ajouté, décrivant cet accord comme une «innovation» mise en avant par le Rwanda.

À lire aussiEntre la France et le Rwanda, un long et douloureux chemin vers la réconciliation

Paul Kagame a affirmé que le Rwanda accueillait des réfugiés depuis «des décennies», surtout venus de pays voisins. Selon les chiffres de l'ONU, le Rwanda accueillait plus de 127.000 réfugiés en septembre l'année dernière, dont près de la moitié étaient des enfants. La majorité étaient des Congolais, suivis des Burundais.

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

Adhésion à l’Otan: après avoir coupé l’électricité à Helsinki, Moscou évoque d’autres représailles

ANALYSE - Si l’hypothèse d’une adhésion était depuis longtemps dans le «logiciel» des stratèges russes, le dossier est repassé dans les mains des politiques, en premier lieu Vladimir Poutine.

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

Valeurs Actuelles

[Nay] Le danger Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon quitte Marseille. Quel ingrat ! Au premier tour de la présidentielle, il y est arrivé en tête avec plus de 31 % des suffrages. Il l’a annoncé lui-même aux militants, sur un ton badin : « Alors, monsieur Mélenchon, pourquoi vous êtes pas candidat à la législative ? Parce que c’est Bompard qui va être candidat. […] Il faut l’élire. » Circulez, y a plus rien à voir, je me tire.

Ne dites pas à Jean-Luc Mélenchon qu’Emmanuel Macron est un président élu démocratiquement. Il croit qu’il saccage les institutions : « Dans tous les pays d’Europe, on vote pour un Premier ministre. […] Nous, on élit un monarque. Ce n’est pas pour autant qu’on est obligé d’oublier comment ça fonctionne, d’habitude, la démocratie. » C’est ce qui s’appelle réviser la Constitution de la Ve sans référendum. Rions un peu. Vous le connaissez, Mélenchon… Lui à l’Élysée, on ne doute pas une seconde qu’il se serait comporté en autocrate.

Éliminé pour la troisième fois à la présidentielle, il n’a pas sombré dans la dépression comme il y a cinq ans. « Élisez-moi Premier ministre », demande-t-il. Y croit-il vraiment ? En a-t-il même envie ? S’il quitte Marseille, c’est aussi parce qu’il en a marre des allées et venues.

Il est fatigué, ça se voit. Il sait très bien qu’il n’aurait pas l’énergie pour affronter l’enfer de Matignon. Une cohabitation avec Emmanuel Macron serait le choc de deux légitimités, le tumulte permanent. Son génie est qu’en brandissant cette hypothèse, il repolitise les législatives et réussit le tour de force de réunir la gauche en miettes. La France insoumise s’est taillé la part du lion. Les socialistes se sont soumis à l’insoumis. Dans sa tête, il est le nouveau Mitterrand.

Pour que la Nupes soit majoritaire au Parlement, il faudrait une sacrée mobilisation de ses électeurs : essentiellement les publics jeunes et précaires des banlieues, et aussi les musulmans. La radicalité de Zemmour lui a été bénéfique au premier tour de la présidentielle. Il veut les faire entrer au Parlement.

Symbole des quartiers, Taha Bouhafs, candidat dans la 14e circonscription du Rhône, héros des insoumis. Il avait traité les journalistes de Charlie Hebdo de « pouilleux ». Il a été condamné en première instance pour “injure publique à caractère raciste” envers la policière Linda Kebbab qu’il avait traitée d’ « Arabe de service ». Qui osait le critiquer dans les médias était qualifié de « hyène » par Alexis Corbière. Accusé de violences sexuelles, il vient de se désister. Soudain, les insoumis le trouvent trop gênant.

D’autres investitures peuvent choquer. Celle de Leïla Ivorra, dans le Val-d’Oise. Une étudiante qui, après l’évacuation de l’université de Tolbiac par la police en 2018, avait déclaré avoir vu un étudiant « la tête complètement explosée, une flaque de sang énorme ». Gros émoi. Mais c’était un mensonge. Elle a dû le reconnaître. Elle avait été interrogée sur le site Web de La France insoumise par le psychanalyste Gérard Miller, éternel donneur de leçons de morale à la droite. Lequel avait expliqué : « Sous le coup de l’émotion, il peut y avoir des témoignages imprécis, des choses inexactes. » Quand il s’agit de fustiger la police, les faux témoignages sont permis ! Justement, le syndicat de police Alliance vient de porter plainte. Mélenchon, en les traitant de « factieux », aurait franchi les limites de la liberté d’expression : « Après le droit d’étrangler, le syndicat Alliance réclame le droit de pouvoir tirer sur les gens. » Depuis des années, Mélenchon ne cesse de s’en prendre à la police. Cette fois, trop, c’est trop. Mais s’il en rajoute, c’est pour récupérer le vote des jeunes des quartiers qui détestent la police qui les gêne dans leur trafic. En diffamant les forces de l’ordre, il leur donne un permis de “casser du flic”, de brûler leurs voitures, et même l’envie de tuer. Mélenchon n’a pas condamné les “gilets jaunes” lorsqu’ils voulaient envahir l’Élysée. Il n’a jamais dit un mot sur les violences des Black Blocs qui, à chaque manifestation, sont là, venus pour bastonner les flics, détruire des commerces et tout sur leur passage. C’est la signature de l’ultra gauche. Cette violence-là n’est jamais imputable à l’extrême droite. Mélenchon est un type dangereux. Il ne peut pas être Premier ministre. Hors du Parlement, il va s’inventer un rôle d’imprécateur à la mesure de sa démesure.

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L'Humanité

Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-Garros

Actu

Comme une rengaine et à l’approche des 40 ans de son succès, le nom du dernier vainqueur français chez les hommes sur la terre battue parisienne revient pour nous rappeler que la relève n’est toujours pas là. La faute à qui ?

Alors même que le tournoi de Roland-Garros ouvre ses portes, les médias n’ont déjà qu’un seul nom au bout de la plume et de la langue : Yannick Noah. Tous se souviennent qu’il y a trente-neuf ans, un dimanche ensoleillé de juin 1983, le tennisman français remportait le tournoi de la porte d’Auteuil. Cette volonté à ne pas vouloir attendre la date anniversaire des quarante années – l’an prochain – est quelque part significative d’un manque. Bon, évidemment, ce retour du héros sur le devant de la scène n’est pas tout à fait fortuit. La sortie d’un docu sur Prime Video, Noah, le sens de la gagne, et une tournée de concerts y sont sans doute pour quelque chose, mais reste cette question lancinante : qui pour lui succéder chez les garçons ? Chez les filles, le dernier succès date de 2000 avec Mary Pierce.

Les images de juin 1983 sont encore dans les têtes de tous ceux qui étaient dans les tribunes du central ou rivés à leur poste de télévision. Un moment de sport inoubliable, comme les 8 secondes séparant Greg LeMond de Laurent Fignon, en 1989, lors de la dernière étape du Tour de France.

On rembobine… Sur la balle de match, le retour du Suédois Mats Wilander passe au-dessus de la tête de Yannick, qui jette un coup d’œil incrédule pour suivre la trajectoire liftée. La balle sort. Le Français tombe à genoux, les bras ouverts. Après 2 heures et 25 minutes, il sait qu’il vient de rejoindre dans l’histoire Marcel Bernard, dernier tricolore à avoir soulevé ce gros saladier argenté. C’était en 1946. Plus de quarante ans, déjà ! Il se relève, salue rapidement son adversaire, enjambe le filet et tombe dans les bras de son père Zacharie, qui, lui, est descendu des tribunes. Noah vient de battre le tenant du titre (6-2, 7-5, 7-6). C’est l’euphorie, l’annonce de lendemains qui chantent au son de sa raquette à trois branches Le Coq sportif. « Mon rêve s’était réalisé rapidement. Au-delà de mes espérances, parce qu’il y a des émotions partagées, en plus de la victoire. Cet amour qui m’est tombé dessus, c’était un truc lourd ! Du jour au lendemain, plus possible de se balader, d’aller au ciné, à la boulangerie… » se souvient-il. Une nouvelle ère pour le tennis français semblait cette fois-ci s’ouvrir ; derrière, de nombreux « Noah en herbe » devaient prendre la relève et grandir sur la terre ocre parisienne. Mais voilà, rien de tout cela. À chaque fin de printemps, on a beau implorer les oracles, chercher la pépite capable de soulever le trophée, pas le moindre nouveau chef de village à l’horizon.

Un fardeau lourd à porter

Ce truc lourd décrit par l’ancien joueur, plusieurs générations le portent depuis comme un fardeau. Le costume est bien trop grand pour leur carrure : « Dans un pays où le tennis est un sport majeur, avec une fédération très puissante, qui possède un tournoi du Grand Chelem et qui a beaucoup de moyens, u ne seule victoire depuis quarante ans, c’est peu. Cela démontre que quelque chose ne va pas », analyse le tennisman Gilles Simon, et de continuer : « Cette culture du tennis français qui rabâche qu’il faut être conquérant pour gagner, où on l’emporte avec classe, n’a jamais été remise en cause. Il existe d’autres manières de faire, il n’y a qu’à regarder aujourd’hui ceux qui gagnent les tournois du Grand Chelem. »

L’an passé, comme pour confirmer ses propos, les Français avaient disparu du « French » avant le début du troisième tour. Chez les hommes, Richard Gasquet, Gaël Monfils et Enzo Couacaud avaient tous chuté au deuxième tour. Chez les femmes, Fiona Ferro, Kristina Mladenovic et Caroline Garcia n’avaient pas fait mieux. Pas de tricolore à ce stade du tournoi, du jamais-vu depuis 1968 et le début de l’ère Open. Cette année, les résultats des « Frenchies » sur terre battue ne sont guère plus encourageants. À Rome, il n’y en avait aucun dans le tableau final. Une première au Masters 1 000 italien depuis 1971.

Qu’en sera-t-il pendant ces deux semaines parisiennes ? Gaël Monfils, seul joueur tricolore à avoir encore l’étincelle, blessé, sera absent. Gilles Simon et Jo Wilfried Tsonga, qui bénéficient d’une wild card, y tireront quant à eux leur révérence. Les générations passent et la performance de Yannick Noah ne trépasse toujours pas. Chef de son village au Cameroun – « Je kiffe ! » –, il le demeure aussi sur la terre parisienne. Pas sûr qu’il apprécie cet honneur, qui finit par dater…

France24 - Monde

Une Mercedes vendue 135 millions d'euros aux enchères, un record pour une voiture

Publié le : 20/05/2022 - 04:36

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La maison RM Sotheby's a annoncé jeudi qu'une Mercedes de 1955 avait été vendue aux enchères début mai pour un prix record. Le Coupé 300 SLR Uhlenhaut, dont il n'existe que deux exemplaires, a trouvé preneur pour 135 millions d'euros.

Une Mercedes de 1955, qui n'existe qu'en deux exemplaires, a été vendue début mai pour 135 millions d'euros, soit un record mondial absolu pour une voiture vendue aux enchères, a annoncé jeudi 19 mai la maison RM Sotheby's. La Mercedes Coupé 300 SLR Uhlenhaut de 1955 a été vendue le 5 mai lors d'enchères confidentielles qui se sont tenues au musée de Mercedes-Benz à Stuttgart, en Allemagne, en coopération entre la filiale de Sotheby's pour les voitures de luxe et le constructeur automobile allemand.

Au prix de 135 millions d'euros, cette Mercedes a été adjugée quasiment au triple du précédent record détenu depuis 2018 par une Ferrari 250 GTO de 1962 vendue en 2018 par RM Sotheby's pour plus de 48 millions de dollars (45 millions d'euros). 

En outre, la Mercedes "300 SLR se place dorénavant dans le top 10 des objets les plus chers jamais vendus aux enchères", a vanté RM Sotheby's dans un communiqué publié jeudi à Londres et répercuté à New York par la maison mère Sotheby's qui tient cette semaine ses enchères de printemps pour les oeuvres d'art.

Une voiture, parmi des tableaux de maîtres

De fait, selon un classement établi par l'AFP d'oeuvres d'art vendues aux enchères ces dernières années principalement à New York, le record absolu est détenu par le "Salvator Mundi" de Léonard de Vinci, adjugé en novembre 2017 pour 450,3 millions de dollars par Christie's à New York.

Vient ensuite le "Shot Sage Blue Marilyn" par Andy Warhol parti le 9 mai dernier pour 195 millions de dollars chez Christie's, devenant l'oeuvre d'art du XXe siècle la plus chère jamais vendue lors d'enchères publiques. Pour des oeuvres du XXe siècle, "Les Femmes d'Alger (version 0)" de Pablo Picasso (179,4 millions de dollars en mai 2015) et le "Nu couché" d'Amedeo Modigliani (170,4 millions en novembre 2015), ont tous deux aussi été adjugés chez Christie's.

Selon ce classement des oeuvres d'art vendues aux enchères de plus de 100 millions de dollars, la Mercedes vendue le 5 mai par RM Sotheby's et qualifiée de "plus belle voiture du monde" se classe ainsi à la 6ème ou 7ème place. 

La voiture, qui était détenue, tout comme le second exemplaire, par Mercedes-Benz, a été vendue à un collectionneur privé et le produit de la vente "servira à mettre sur pied un 'fonds Mercedes-Benz' international pour des bourses et formations de recherche pour les jeunes en matière de science de l'environnement et de décarbonation", selon RM Sotheby's.

Avec AFP

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Un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères pour 195 millions de dollars, un record

À Las Vegas, onze œuvres de Pablo Picasso vendues aux enchères pour plus de 108 millions de dollars

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Le Figaro

À New York, la guerre entre Russes et Ukrainiens a aussi éclaté dans le quartier de «Little Odessa»

VU D'AILLEURS - Nulle part aux États-Unis ne vivent autant de Russes et d'Ukrainiens qu'à Brighton Beach, tout au sud de New York. La guerre de Vladimir Poutine oblige les habitants à redéfinir leur vivre ensemble.

Par Florian Sädler (Die Welt)

Au départ, Angelina nous révèle ne pas avoir envie de parler de la guerre. Puis elle finit par se laisser aller ; on ne peut plus l'arrêter, et ses yeux se remplissent de larmes. « Jamais je ne pardonnerai », déclare-t-elle. « Brighton Beach ne sera plus jamais comme avant. »

Angelina, qui demande à n'être appelée que par son prénom, est propriétaire d'un magasin de vêtements à Brighton Beach, Brooklyn, New York. Elle a grandi en Ukraine. Ses parents vivent toujours à Kiev et refusent de partir. Son frère de 35 ans s'attend chaque jour à être enrôlé dans la défense nationale. Angelina se tient, effondrée, devant son magasin, recouvert de drapeaux ukrainiens. « Des gens sont entrés dans mon magasin et m'ont lancé que les images de l'invasion n'étaient que pure fiction. De la pure fiction ! Je ne comprends pas comment on peut être aussi aveuglé. »

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Son magasin se trouve sur la Brighton Beach Avenue, la rue principale du quartier, en quelque sorte. Elle ressemble à peu près à toutes les rues que l'on peut voir dans tous les films dont l'action se déroule à Brooklyn : des immeubles d'habitation en briques abritant des commerces au rez-de-chaussée, des égouts fumants, des voitures de police new-yorkaises et des ponts de métro gris qui vibrent bruyamment à chaque fois qu'un train passe. Un havre de vie.

Plus de 120.000 russophones vivent à Brooklyn

À la différence qu'il n'y a presque aucune enseigne de magasin ni aucun menu de restaurant en anglais. C'est ici, tout au sud du district de Brooklyn, à la périphérie de New York, que s'est installée au fil des décennies l'une des plus grandes communautés d'émigrés russes et ukrainiens en dehors des anciens pays soviétiques. Dans le langage populaire, le quartier est appelé « Little Odessa ».

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Les gens dans la rue parlent le russe, l'ukrainien et le géorgien. Dans les magasins, c'est dans ces langues que sont accueillis les clients ; certains vendeurs ne sont même pas capables de tenir une conversation en anglais.

Dans le New York Times, l'auteure Yelena Akhtiorskaya, née à Odessa en 1985 et ayant émigré à Brighton Beach dans les années 90, a un jour qualifié son quartier d'adoption de « voisin grincheux » du quartier populaire de Coney Island, connu pour son parc d'attractions. Les étrangers atterrissent généralement à Brighton Beach suite à une erreur d'itinéraire — et sont alors fascinés par ce grand melting-pot.

Les citoyens des anciens pays soviétiques, qui étaient devenus étrangers les uns aux autres, se sont comme « redécouverts » mutuellement à Brighton Beach. Parfois, ce sont des milliers de personnes qui arrivaient chaque année d'Europe de l'Est. Déjà en 1978, on estimait que les résidents soviétiques représentaient un tiers de la population totale du quartier. Après la chute de l'Union soviétique, cette proportion a encore augmenté.

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Aujourd'hui, plus de 120.000 russophones vivent à Brooklyn - aucun autre arrondissement aux États-Unis n'en compte autant. Des Russes et des Ukrainiens. Des Géorgiens, des Tadjiks, des Ouzbeks. «Je ne savais même pas d'où venaient exactement la moitié de mes amis russophones - ça n'avait pas d'importance », a récemment déclaré un habitant au LA Times. Derrière leurs maisons, il y a la plage. Ensuite, l'Atlantique. Ici, l'Est a toujours été proche et loin à la fois.

Jusqu'à ce que, le 24 février 2022, la guerre éclate aussi ici. Pas une guerre de chars et de missiles, mais une guerre de méfiance et de haine. Aujourd'hui, malgré la distance, les habitants du quartier se sentent personnellement concernés. Soit ils s'informent sérieusement soit ils sont aveuglés par la propagande. Ils sont tristes, en colère, effrayés. Inquiets, mais aussi pleins d'espoir. Certains sont partis pour la zone de guerre. Les drapeaux ukrainiens sont partout ; au coin des rues, dans les vitrines, sur les balcons. Le propriétaire ouzbek d'une épicerie nous révèle qu'autrefois, les Russes vivaient ouvertement leur patriotisme ici. Aujourd'hui, on ne voit et on n'entend plus rien. Plus de drapeaux, plus de chansons.

Faire venir des proches aux États-Unis

La guerre est l'éléphant dans la pièce. Mais presque personne ne veut en parler publiquement. Des drapeaux bleu et jaune flottent au vent, des flyers appelants aux dons sont distribués dans les rues, et des affiches dénonçant les crimes de guerre russes sont placardées derrière les stands du marché. Mais en dehors de cela, la vie semble se poursuivre normalement, à première vue. De nombreuses personnes refusent de répondre lorsqu'on leur demande en quoi l'invasion a modifié la cohabitation à Brighton Beach. D'autres nous confient vaguement que les choses sont peut-être « un peu » différentes depuis ce fameux 24 février. Certains ne savent soudainement plus parler anglais. On pourrait croire que tous sont soumis à la loi du silence.

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Il semblerait que ce soit la même chose en Allemagne. De nombreuses associations germano-russes ne sont plus joignables par téléphone, et leurs sites web ont été temporairement désactivés. Au sein de groupes Facebook d'apparence autrefois pacifique s'affrontent aujourd'hui opposants et partisans de l'agression russe.

On se doute qu'à Brighton Beach aussi, ce calme n'est qu'une façade. Ainsi, au cours d'interviews, des avocats ont confié être assaillis de demandes de personnes souhaitant savoir comment faire sortir des proches de la zone de guerre pour les faire venir aux États-Unis. D'anciens amis ont coupé tout contact. Au coin d'une rue, un petit magasin d'électronique vend des caméras et des radios. Le propriétaire a recouvert d'une bâche publicitaire la partie du nom qui indique son origine russe.

À quelques minutes de marche de là se trouve une épicerie qui, jusqu'à il y a peu, s'appelait encore Taste of Russia et arborait un logo aux couleurs du Kremlin. Après le début de la guerre, les propriétaires ont donné un nouveau nom à leur magasin. Il s'appelle désormais International Food, ce qui rend toute interprétation pro-Poutine impossible. Ils ne souhaitent plus parler de ce nouveau nom. La presse est déjà venue, et tout a été dit. « Nous voulions simplement afficher notre solidarité », aurait déclaré un des propriétaires.

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Paul souhaite nous parler, mais pas sous son vrai nom. Il est russe. À quelques rues du magasin de vêtements d'Angelina, ce trentenaire s'adonne à une petite promenade dominicale le long de l'océan avec sa femme et leur petite fille. Derrière lui, les célèbres montagnes russes et manèges de Coney Island clignotent et résonnent. Paul tient son smartphone à la main. Il est en train d'écrire à des amis ukrainiens qui auraient encore pu fuir Marioupol, assiégée, bombardée et presque entièrement conquise depuis des semaines. Lui-même a quitté la Russie pour les États-Unis il y a dix ans, son engagement dans l'opposition politique étant devenu trop dangereux pour lui.

« Je condamne clairement cette guerre », nous assure Paul. Selon lui, c'est également le cas de la majorité des Russes vivant dans ce quartier. « Je dirais que les deux tiers sont opposés à la guerre. » En Russie, c'est l'inverse. Alors qu'ils sont entourés de médias indépendants et d'un voisinage diversifié, les Russes vivant ici auraient tendance à être plus progressistes et libéraux que les Russes vivants au pays.

Toutefois, il observe lui aussi ce que l'auteure Yelena Akhtiorskaya a qualifié d'« afflux sans fin de vieux Russes fiers et en colère ». Comme en Russie, ici aussi, ce sont surtout les plus âgés qui croient à la propagande de Poutine. À la différence qu'aux États-Unis, ils ont librement accès à des médias libres. « Eux comme Poutine ont leur part de responsabilité », ajoute Paul. Parce que, d'une part, chacun dispose aujourd'hui des moyens techniques pour s'informer de manière indépendante. Et parce que, d'autre part, la désinformation russe s'organise de manière professionnelle et ne manque pas de ruse. Si l'on ne sait pas comment l'aborder, il est difficile d'y échapper. « Il ne faut pas non plus oublier », poursuit-il, « que beaucoup de gens sont tout simplement stupides. » La voilà sa frustration.

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Les histoires des habitants de Brighton Beach illustrent le dilemme auquel le quartier fait face, et avec lui sans doute de nombreux autres endroits similaires dans le monde entier. Les uns ont des frères et sœurs à Kiev, les autres des neveux dans l'armée russe. Dans leur pays, ils seraient généralement séparés par une frontière et des centaines de kilomètres. Ici, ils prennent le métro ensemble le matin, font leurs courses ensemble l'après-midi et dorment côte à côte la nuit. Alors que dans une maison, c'est la peur des soldats russes qui règne, dans une autre, c'est celle des soldats ukrainiens. Et ils savent que leur cohabitation à 7500 kilomètres à l'ouest de Boutcha doit fonctionner, maintenant et après la guerre.

Angelina, la femme d'affaires dont les parents vivent à Kiev, le sait aussi. Le problème, c'est qu'elle n'arrive pas à s'y résoudre. La colère est trop grande, la douleur est trop profonde, et le sort de ses proches et amis, qu'elle ne reverra peut-être jamais, est encore trop incertain. Même si, pour elle, Brighton Beach a perdu sa légèreté, elle n'a pas l'intention de partir. Paul, quant à lui, part du principe que la guerre ne nuira pas à la cohabitation à long terme. Mais comment peut-il en juger, lui dont le pays ne croule pas sous les drames ?

Les citoyens de nombreux pays occidentaux redoutent que la guerre menée en Ukraine par Poutine s'étende au monde entier. Dans de nombreux esprits et cœurs, cela fait déjà longtemps que c'est le cas.

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Candidature à l'Otan: le président de la Finlande s'est entretenu avec Vladimir Poutine

Alors que la Finlande avait annoncé jeudi vouloir rejoindre «sans délai» l'Otan, Moscou avait menacé de prendre des mesures «technico-militaires» en représailles.

Guerre en Ukraine : Poutine conduirait les opérations militaires personnellement

D'après des sources militaires occidentales qui se sont confiées au Guardian, le chef du Kremlin s'impliquerait personnellement «au niveau d'un colonel ou d'un brigadier».

Mali : Al-Qaïda au Sahel revendique la mort des 3 soldats français

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans dénonce, notamment, les caricatures de Mahomet et «l'occupation française de la région du Sahel».

L'Humanité

Homophobie. « Il n’y a aucun coming out dans le football français ! »

Entretien

Alors que dans les pays du nord de l’Europe le sujet est abordé plus frontalement, la France botte en touche. Entretien avec Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge direct.

Éric Serres

Comme l’année dernière, le joueur du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye n’a pas joué lors de la journée dédiée à la lutte contre l’homophobie. Cette défection soulève une nouvelle fois dans notre pays la question mal ou pas gérée de l’homophobie dans le football.

Que révèle, d’après vous, cette affaire Idrissa Gueye ?

Cela révèle un niveau important d’homophobie dans le football, qu’il soit professionnel ou amateur. Celle-ci explique qu’il n’y ait aucun coming out dans le football français, et pour cause. Zéro joueur gay dans le foot ? Statistiquement, c’est impossible ! Cela donne juste une idée de la chape de plomb qui règne dans ce sport. Quand on voit le déferlement de haine et d’homophobie sur les réseaux sociaux, et notamment de la part de jeunes qui soutiennent le joueur, cela nous inquiète. Il serait bien que les autorités politiques et sportives réagissent à hauteur du problème. On est arrivé à un point tel de crispation qu’il va falloir s’en emparer.

Ce problème récurrent dans le football français est-il en train de s’accentuer ?

En 2013, une enquête d’un universitaire français révélait que 41 % des joueurs professionnels et 50 % des jeunes en centre de formation avaient des opinions hostiles aux gays. En quoi cela aurait-il changé aujourd’hui ? Il y a trois ans, a été organisée par la Ligue une opération « brassard arc-en-ciel ». Sur les terrains, beaucoup de joueurs ont refusé de le porter. La réponse des instances a été qu’ils étaient de mauvaise qualité et ne tenaient pas. Dès cette époque, la LFP aurait dû inviter les joueurs à s’expliquer sur ce refus.

Pourtant, certains joueurs ont fait preuve de soutien à la communauté LGBT : Antoine Griezmann, Olivier Giroud…

Oui, il y a eu une couverture de Têtu avec Antoine Griezmann. C’est très bien. Mais voilà, Têtu est le média de la communauté LGBT. L’homophobie, tout comme le racisme ou les violences faites aux femmes, concerne tout le monde. Ce n’est pas le problème de ces seules communautés, mais de tous.

Que vous inspire le silence assourdissant des dirigeants du PSG et de la Ligue de football ?

Notre avocat a adressé un courrier à la direction du PSG pour demander qu’Idrissa Gueye soit entendu. Il est important qu’il s’explique, qu’un dialogue s’instaure. Pour l’instant, il n’a pas été trop bousculé par son employeur, même si celui-ci semble peu à peu se désolidariser du joueur. En dehors de ce silence des instances sportives, nous nous interrogeons aussi sur celui des politiques. Pas beaucoup de réactions à cette affaire en dehors de celle de Valérie Pécresse… (Un temps de réflexion.) Je ne sais pas si c’est le bon exemple et ce qui se cache derrière sa réaction.

Le Mondial qui va avoir lieu au Qatar pose aussi problème, quand on sait que certains hôtels refusent poliment de louer des chambres pour deux personnes du même sexe ?

Nous sommes dans une situation scandaleuse à tous les niveaux : droits humains, des travailleurs, mais aussi au niveau de l’écologie avec ces stades climatisés. Nous sommes face, encore une fois, à cette toute-puissance de l’argent dans le foot. Celle-ci éloigne des valeurs fondamentales du sport. Nous en avons discuté avec le ministère des Sports. S’il est difficile de dénoncer tout cela sur place, pourquoi ne pas le faire en France, lors des matchs et à travers des spots où l’on retrouverait des messages inclusifs pour tous ceux qui sont privés de droits au Qatar.

On voit que dans les pays nordiques ces sujets sont abordés beaucoup plus facilement. Derrière cette homophobie, n’y a-t-il pas aussi un problème culturel ?

C’est une évidence ! Aux Pays-Bas, la fédération de football possède son char pour la marche des fiertés. À l’opposé, en France, nous avons un président de la Fédération de football qui nous explique qu’il ne peut pas sanctionner ou arrêter les matchs lorsqu’il y a des chants utilisant des termes homophobes. Cela fait partie du folklore des tribunes, nous dit-on. Tout cela est pourtant inscrit et interdit par le règlement. Comment voulez-vous que dans ce climat un jeune footballeur gay qui a tout investi pour intégrer le haut niveau fasse son coming out ? C’est impossible.

footballhomophobie
France24 - Monde

Le compositeur grec Vangelis, pionnier de la musique électronique, est mort

Publié le : 19/05/2022 - 18:52Modifié le : 19/05/2022 - 19:20

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Le compositeur grec Vangelis, qui a notamment signé la musique des "Chariots de feu" et l'hymne de la Coupe du monde de football de 2022, est mort à l'âge de 79 ans.

Considéré comme l'un des pionniers de la musique électronique, le compositeur grec Evangelos Odysseas Papathanassiou, dit Vangelis, est mort à l'âge de 79 ans.

Vangelis a succombé mardi 17 mai, selon l'agence de presse Athens News Agency, citant un communiqué de ses avocats, sans préciser les causes de son décès. Cette information a été confirmée par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.

"Vangelis Papathanassiou n'est plus parmi nous", a tweeté le Premier ministre. "Le monde de la musique a perdu (l'artiste) international Vangelis", ajoute son tweet.

Kyriakos Mitsotakis a aussi souligné que le deuxième prénom de Vangelis était Ulysse. "Pour nous, les Grecs, cela signifie qu'il a commencé son grand voyage sur les chariots de feu. De là, il nous enverra toujours ses notes", a-t-il écrit.

"C'est un choc" et "une grande perte pour le monde de la musique en générale, la musique de films et pour l'histoire des musiques électroniques dont il était un des pionniers", a affirmé jeudi soir à l'AFP le compositeur français Jean-Michel Jarre.

Ο Βαγγέλης Παπαθανασίου δεν είναι, πια, κοντά μας. Για όλον τον κόσμο, η θλιβερή είδηση δηλώνει πως το παγκόσμιο μουσικό στερέωμα έχασε τον διεθνή Vangelis. Τον πρωτεργάτη του ηλεκτρονικού ήχου, των Όσκαρ, της Μυθωδίας και των μεγάλων επιτυχιών.

May 19, 2022

Selon plusieurs médias grecs, Vangelis est décédé du Covid-19 en France, où il partageait son temps avec Londres et Athènes.

Un compositeur oscarisé

Cet autodidacte avait trouvé son inspiration dans l'exploration spatiale, la nature, l'architecture futuriste, le Nouveau Testament et le mouvement étudiant de mai 1968.

Il avait acquis une renommée internationale avec les bandes-son des films "Les Chariots de feu" (Oscar de la meilleure musique en 1981), "Blade Runner" ou encore "1492 : Christophe Colomb".

Parmi la douzaine de bandes originales qu'il a composées figurent celles du film de Costa-Gavras "Missing", de "Lunes de fiel" de Roman Polanski et d'"Alexandre" d'Oliver Stone.

Il a également écrit des musiques pour le théâtre et le ballet, ainsi que l'hymne de la coupe du monde FIFA en 2002.

Evangelos Odysseas Papathanassiou est né en 1943 dans le village d'Agria près de Volos (centre). Enfant prodige, il a donné son premier concert de piano à l'âge de 6 ans, sans avoir vraiment pris de cours.

"Je n'ai jamais étudié la musique", a-t-il confié au magazine grec Periodiko en 1988 déplorant également "l'exploitation" croissante imposée par les studios et les médias. "Tu peux vendre un million de disques et avoir l'impression que c'est un échec. Ou tu peux ne rien vendre du tout et te sentir très heureux", avait-il dit. 

Après avoir étudié la peinture à l'École des Beaux-arts d'Athènes, Vangelis a rejoint le groupe de rock grec les "Forminx" dans les années 60. Leur succès a été stoppé net par la junte militaire en 1967 qui a mis un frein à la liberté d'expression.  

Essayant de rejoindre le Royaume-Uni, il s'est retrouvé bloqué à Paris lors du mouvement étudiant de mai 1968, et avec deux autres exilés grecs, Demis Roussos et Lucas Sideras, il a formé un groupe de rock progressif "Aphrodite's Child". Le groupe a vendu des millions de disques avec des succès tels que "Rain and Tears" avant de se dissoudre en 1972.

Relocalisé à Londres en 1974, Vangelis a créé les studios Nemo, "un laboratoire du son", producteur de la plupart de ses albums.       

Entre Paris, Londres et Athènes        

"Le succès est doux et perfide", avouait le compositeur à la crinière de lion à l'Observer en 2012. "Au lieu de pouvoir avancer librement et faire ce que vous voulez vraiment, vous vous retrouvez coincé et obligé de vous répéter", avait-il aussi ajouté.

En 2019 dans une interview au Los Angeles Times, le musicien affirmait voir des parallèles avec la dystopie décrite dans le film "Blade Runner" de Ridley Scott.  "Quand j'ai vu les images, j'ai compris que c'était ça l'avenir. Pas un bel avenir, bien sûr. Mais c'est vers quoi nous allons", a-t-il déclaré. 

Vangelis, qui a eu une planète renommée de son nom en 1995, avait une fascination pour l'espace. "Chaque planète chante", avait-il déclaré à ce journal en 2019.

En 1980 il participe à la musique du documentaire scientifique Cosmos, récompensé par le prix Carla Sagan. 

Il a écrit la musique pour la NASA de l'Odyssée sur Mars en 2001 et des missions Junon Jupiter en 2011, et a été inspiré dans un album nominé aux Grammy Awards par la mission de la sonde spatiale Rosetta en 2016.

En 2018, il compose un morceau pour les funérailles de Stephen Hawking qui mentionnait les derniers mots du professeur célèbre. 

Durant les dernières années, il a partagé son temps entre Paris, Londres et Athènes, restant discret sur sa vie privée. 

Avec Reuters et AFP

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Le Figaro

Les meilleures terrasses de l’été 2022 à Paris

Alice BosioEMMANUEL RUBINHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec vue, dans la cour d’un musée, au jardin, sur l’eau ou à fleur de bitume: voici nos nouvelles tables favorites pour profiter d’un déjeuner ensoleillé ou d’une soirée d’été en toute gourmandise.

La plus «plein les yeux»: le Tout-Paris

La terrasse. À n’en pas douter, voici la nouvelle vue la plus glamour depuis des lustres. La brasserie chic de Cheval Blanc n’a pas encore un an mais fait d’ores et déjà figure d’immanquable quand il s’agit de déjeuner ou de dîner les yeux dans les yeux avec Paris. Au septième étage du bâtiment, la rive gauche se dévoile à 180° avec le Pont-Neuf comme épicentre. Sur le balcon, seuls 20 privilégiés peuvent contempler, à chaque service, ce spectacle urbain, magique de jour comme de nuit.

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L’assiette. Drapée dans de chics atours contemporains, une belle cuisine de brasserie articulée autour de pièces de viandes (agneau, bœuf, volaille), poissons (truite, bar) et autres homards dont l’on choisit le mode de cuisson (plancha, vapeur…), l’accompagnement et la sauce. Toujours pimpantes, les entrées ont enfilé leur tenue de printemps (tarte haricots verts, stracciatella, amandes, asperges vertes étuvées, jaune d’œuf fumé, hollandaise moutardée…). Desserts tirés à quatre épingles, signés Maxime Frédéric.

Le Tout-Paris à Cheval Blanc. 8, quai du Louvre (1er). Tél.: 01 79 35 50 22. Tlj. Carte: 60-140 €.

La plus saisissante: ROOF

La terrasse. Et les souvenirs de la Poste du Louvre de s’éloigner un peu plus avec la printanière mise sur orbite du dernier étage du néopalace qui lui succède. Et si Madame Rêve, c’est de sensation forte avec un 360° large et long à tourner les têtes aux quatre points très cardinaux de la capitale. Tant qu’à y poser sa paresse, choisir le nord de l’affaire avec un angle rare sur les toits Aristochats et une Saint-Eustache surprise de la situation. À part cela? 250 places (sans réservation), beaucoup de vert, un billard, un solarium, un bar sonore histoire que les premiers de cordée puissent jouer à la paillote d’en haut.

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L’assiette.Vu les circonstances, habiles à comprendre qu’elles ne pourraient pas trop la ramener, les nourritures jouent les filles de l’air, jolies frangines à cocktails, petites nipponeries distrayantes à se laisser chiper sans avoir à soulever ses lunettes forcément noires.

ROOF au Madame Rêve. 43, rue Étienne- Marcel (2e). Tél.: 01 80 40 77 70. Tlj de 17 h à 1 h. Carte env. 40 €.

La plus «en toute occasion»: Café Compagnon

La terrasse. L’infatigable Charles Compagnon (Le Richer, Le 52 Faubourg Saint-Denis) vient d’ajouter cette adresse à son petit empire et il a bien fait. Ultralooké, son café contemporain aux matériaux harmonieux (chêne clair, marbre rouge, béton) ne fait qu’un avec sa terrasse de 50 couverts. Un vrai bon spot pour prendre le pouls de ce quartier animé, puisque l’adresse est ouverte en continu de 8h à 1h du matin.

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L’assiette. Elle s’adapte aux moments de la journée: petits-déjeuners, grignotages soignés hors repas (burrata, condiment noisette poivron ; terrine de canard et cochon fermier, condiment pomme, pistache), excellentes glaces maison à l’italienne, cafés bio, cocktails, vins de vignerons… Le niveau monte d’un cran au déjeuner et au dîner autour d’assiettes bistronomiques très bien fagotées (quasi de veau rôti, chou kale, shiitakés ; poulpe rôti, riz venere, citron confit, fenouil, condiment poivron).

Café Compagnon. 22-26, rue Léopold-Bellan (2e). Tél.: 09 77 09 62 24. Tlj de 8 h à 1 h. Carte: 45-55 €. Petit déj. à la carte env. 10-15 €.

La plus festive: Tekès

La terrasse. Au rez-de-chaussée du club de sport chic le Klay, la nouvelle table de l’Israélien Assaf Granit et sa bande (déjà étoilés au Shabour voisin) est le dernier lieu où se presse le Tout-Paris. La seconde salle en façon de patio méditerranéen aux couleurs ocre, sous maxiverrière qui s’ouvre sur le ciel aux belles soirées d’été, abrite 28 couverts, dont quatre au bar, la meilleure place pour observer le show des cuisiniers.

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L’assiette. Mise en musique par Cécile Lévy, c’est une ode aux légumes festive, pleine de surprises et de gourmandise, loin de l’image punitive de certains végétariens. En témoigne ces beignets d’épinard frits fatayer et crème de sésame noir très coquins, ce céleri-rave travaillé au beurre comme un steak et sauce clémentine café turc ou encore ce «foie de volaille», en réalité une poêlée de champignons et mélasse de datte, servie avec œuf mollet, compotée d’oignon et hallah toastée.

Tekès. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les soirs sf dim. Carte: 35-60 €.

La plus amicale: Brasserie Dubillot

La terrasse. Au coin des rues de Tracy et Saint-Denis se tient la petite sœur de la brasserie Bellanger, du duo Victor & Charly, alias Victor Dubillot et Charles Perez. Même esprit rétro cool dès la terrasse: 60 couverts abrités de parasols colorés, en retrait de la ruelle pavée. Et pour la localiser, pas de souci: il suffit de guetter la façade fleurie et son immense enseigne stylisée.

L’assiette. Droit au but! La brasserie française classique prend ici un coup de frais. Œuf mayo bien régressif, saucisse purée, tartare de bœuf au couteau et frites maison, travers de porc au barbecue, pâté en croûte, terrine et rillettes maison… La qualité est là et les prix tenus. Que demander de plus?

Brasserie Dubillot. 222, rue Saint-Denis (2e). Tél.: 01 88 61 51 24. Tlj. Carte: 20-30 €.

La plus perchée: Acte II

La terrasse. Révélés, trois saisons plus tôt, à l’enseigne du bien nommé Au Top, les lieux se découvrent un nouveau ciel à l’appel, ce printemps, de l’Acte II, étonnant belvédère posé au toit d’un de ces immeubles historiques du Paris Marais. L’ascenseur pour y grimper oscille entre l’interlope et la série B mais, une fois sur place, il y a là comme une paillote des hauteurs guinchant sa belle humeur entre long bar, tables en rafale et panorama ravageur à saisir l’entre-deux rives de l’est parisien.

L’assiette. Faut-il convoquer la proximité céleste, mais en dépêchant Masahide Ikuta (venu du marché des Enfants Rouges, à deux pas, juste en bas), la cuisine se révèle en tonnerre de gueule, percutante à faire grimper le produit brut, les couteaux de plongée, un poulpe - boudin noir franchement de compét’, une bouillabaisse pas chiche sur la lotte et le rouget, une côte de bœuf dans ses hauts quartiers basques comme un turbot entier et follement Finistère.

Acte II. 93, rue Vieille-du-Temple (3e). Tél.: 01 43 56 50 50. Tls de 18 h à 2 h (12 h à 2 h le w.-e.). Carte: 80-100 €.

La plus enchanteresse: Fabula

La terrasse. Le Musée Carnavalet rempile pour une saison de terrasse éphémère dans ses deux cours au charme fou. Soit 250 couverts sur du mobilier de jardin en métal design, éparpillés sur le gravier autour des jardins à la française, à l’ombre des hôtels particuliers du XVIIe. Les tables, espacées, sont éclairées par de grands ballons flottants à la nuit tombée: magique!

L’assiette. Après Chloé Charles l’an dernier, place à un autre ex «Top Chef», Thibaut Spiwack, candidat attachant de la saison en cours. Lequel propose ici, le soir, une cuisine durable fidèle à celle de son restaurant Anona (17e), étoile verte Michelin. Si la chaleur des plats méritait quelques réglages lors de notre passage, quelques jours après l’inauguration, les associations et les assaisonnements étaient très prometteurs, à l’image d’un délicieux quasi de veau fondant, purée de sarriette cardamome et vierge fraise noisette ou de ces artichauts frits et condiment cassis acidulé.

Fabula au Musée Carnavalet. 16, rue des Francs- Bourgeois (4e). Tél.: 01 86 95 10 61. Tlj sf lun. Jusqu’en octobre. Rés. (dîn.) sur fabula.paris. Carte: 45-60 € (dîn.). Snacking de 10 h à 18 h, env. 20-35 €.

La plus «grande avenue»: Vesper

La terrasse. Avec son décor flamboyant à sortir d’une séquence James Bond, on en serait presque ici à se demander pourquoi donc mettre le nez dehors. D’autant qu’extérieur jour comme extérieur nuit, ce cher 7e reprend ses droits, impose son climat et la terrasse de filer droit, sage, courtoise, bien dégagée entre ses tables, polie comme les passants de l’avenue Bosquet, d’une humeur soudain nettement plus rohmérienne.

L’assiette. De son côté à elle, c’est du nettement moins convenu, appliquant à un quartier qui n’en a pas vraiment l’habitude, l’exotisme gentiment frime de cette manière latino-nippone où le tacos croise à la tempura, le ravioli gyoza à l’empanada et le sumiyaki de bœuf au poisson cuit en feuille de bananier. Tout cela très probe et franchement propice aux appétits de plein air.

Vesper. 81, avenue Bosquet (7e). Tél.: 01 45 33 81 25. Tlj jusqu’à 2 h. Menus: 38 et 45 € (déj.). Carte: 60-80 €.

La plus Riviera: Mimosa

La terrasse. On dirait le Sud… à Paris. À l’abri du tumulte de la place de la Concorde, la cour intérieure de l’Hôtel de la Marine sert d’écrin à la terrasse la mieux planquée du moment. Celle du Mimosa, fomenté par Benjamin Patou (Moma Group) et Jean-François Piège. Planches de bois au sol, parasols grand ouverts, banquettes ornées de bleu et blanc… Les 80 couverts sont harmonieusement déployés dans une ambiance chic qui a le bon goût de ne pas en rajouter.

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L’assiette. Plein soleil, bien sûr. Les œufs mimosa ouvrent l’appétit, travaillés en plusieurs déclinaisons (classiques, poutargue, anchoïade…) tandis que les classiques méridionaux défilent en bon ordre de marche: excellents petits farcis (tomate gorgée de jus, courgette, oignon), pâtes au pistou anoblies de homard, poulpe de roche grillé au four, bar entier et fenouils fondants…

Mimosa. Hôtel de la Marine. 2, rue Royale (8e). Tél.: 01 53 93 65 52. Tlj. Carte: 50-150 €.

La plus palace: Il Ristorante - Niko Romito

La terrasse. Après Milan, Londres, Dubaï ou Shanghaï, la griffe de mode italienne Bulgari a ouvert son septième hôtel de luxe dans le Triangle d’or. Pour les beaux jours, elle ouvre sa cour cachée transformée en petit jardin avec de grands arbres, qui accueille une trentaine de couverts côté restaurant et une dizaine côté bar. Mobilier en fer forgé, nappes jaunes, magnolias et arbousiers lui donnent un petit air de campagne romaine.

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L’assiette. Comme dans les autres hôtels du groupe, c’est le 3-étoiles de Reale (Abruzzes) Niko Romito qui est aux commandes. Lequel rend hommage aux grands classiques de la cuisine italienne - vitello tonnato, spaghetti à la tomate, risotto et côtelette de veau à la milanaise, tiramisu… -, dans des versions contemporaines élégantes, allégées et ultraconcentrées en goût.

Il Ristorante - Niko Romito à l’Hôtel Bulgari. 30, avenue George-V (8e). Tél.: 01 81 72 10 80. Tlj. Menu: 115 €. Carte: 80-190 €.

La plus mondaine: Gigi

La terrasse. Sur les hauteurs du Théâtre des Champs-Élysées, on accorderait bien à celle-ci une tirade à la Cyrano car c’est un toit, un balcon, une nacelle, un Paris soudain dans son ciel toujours aussi ravageur à faire courir l’avant-scène pour décrocher une table mille pieds au-dessus de l’avenue Montaigne et inviter à dîner un peu de la tour Eiffel.

L’assiette. Reprise à l’automne dernier par ceux du Paris Society, l’ex-Maison Blanche s’est trouvé un petit nom (Gigi, donc) en même temps qu’une opportune cuisine transalpine. Est-ce d’ailleurs le spectaculaire des lieux, toujours est-il que la carte cultive une Botte baroque, ample à lâcher pas moins de 25 préparations parmi lesquelles, tant qu’à en être, on préférera les pièces divas (poisson du jour, langouste grillée, épaule d’agneau confite). Addition circonstancielle et fatalement dans les cimes.

Gigi. 15, avenue Montaigne (8e). Tél.: 01 47 23 55 99. Tlj. Carte: 80-100 €.

La plus inattendue: Ora

La terrasse. Après deux ans et demi de travaux, l’ancienne caserne de pompiers de Château-Landon - la plus vieille de Paris - s’est muée en incubateur de start-up de mode durable, doté au rez-de-chaussée d’un restaurant végétarien festif. Une fois passée la porte, place à la surprise d’une immense cour, loin de l’agitation urbaine, entourée par les bâtiments XIXe rénovés d’Antoine Soudée. Une centaine de couverts, entre maxitables en bois, formica et grands parasols blancs s’y déploient dès le petit déjeuner.

L’assiette. Orchestrée par le chef Saayann dans une chorégraphie déjantée, le soir, à l’intérieur uniquement, elle fonctionne comme un self à prix ultra-doux au déjeuner. On fait la queue avec son plateau pour récupérer, au choix, une dizaine de préparations végétales axées sur les Sud, dressées minute sur des feuilles de papier sulfurisé: asperges vertes frites au panko et mayo, aïoli de légumes rôtis, houmous de tomate et tapenade, œuf parfait à la turque, fraises et chantilly au basilic… C’est frais, généreux, coloré, parfumé… Assurément un bon rapport qualité-prix!

Ora à La Caserne. 12, rue Philippe-de-Girard (10e). Tél.: 06 75 70 59 72. Tlj sf dim. (dîn.). Menus: 28 (brunch le dim.) et 45 € (dîn., sur rés.). Carte env. 15 € (déj.).

La plus bistronomique: Achi

La terrasse. Une vingtaine de couverts ensoleillés le midi, sous les tilleuls, le double le soir devant l’agence immobilière voisine: l’avenue Parmentier, l’un des cœurs battants du 11e, n’est certes pas le coin le plus calme du quartier, mais les tables ont ici la bonne idée de ne pas jouer à touche-touche, et l’accueil enjoué donne envie de revenir.

L’assiette. Bistronomie toute, avec les légumes en majesté, pour le duo de jeunes chefs Sacha Ouss et Charlotte Drouhin: asperge verte, kadaif, crème à l’oseille et condiment nduja ; tataki de bœuf, artichauts, grenailles et jus réduit ; siphon estragon, pamplemousse, streusel et pesto… Du goût et de la gourmandise! À noter, une formule déjeuner à prix doux. Avec ça? Vin nature et bière artisanale bien sûr!

Achi. 13 bis, avenue Parmentier (11e). Tél.: 01 88 48 82 16. Tlj sf dim. et lun. Menu: 20 € (déj.). Carte: 40-45 €.

La plus fluviale: La Plage Parisienne

La terrasse. Au désespoir des quais, là où Paris ne sait qu’user de la basket et faire courir la trottinette, saluons le retour de cette plage mi-Seine, mi-citadine, énergiquement relancée par le duo Costes-Chapon en façon de glamour guinguette. Et, par le fil des ondes alerté, l’ouest parisien d’en faire, aussi sec, sa résidence d’un jour, d’un soir, au jardin de la terrasse comme au bol d’air d’une salle ouvrant large ses baies vitrées.

L’assiette. Du Costes-les-flots aussi agaçant qu’irrésistible à assurer la garden-party d’asperges vapeur en artichaut vinaigrette, de coquelet mariné citron en paella (ola!). À prix «deauvillesques», le public enfile les assiettes comme les matchs aux gradins de Roland-Garros. Le soir, encore mieux, lorsque les platines DJ s’en mêlent et qu’on ne sait plus très bien qui de l’assiette ou du décibel tient, ici, la chandelle.

La Plage Parisienne. Port de Javel-Haut (15e). Tél.: 01 82 82 00 89. Tlj. Carte: 60-80 €.

La plus bucolique: la terrasse du Saint James

La terrasse. Parmi les trésors planqués de l’hôtel Saint James, petit château urbain récemment rénové par Laura Gonzalez (à l’intérieur) et Xavier de Chirac (côté jardin), figure cette terrasse de 50 couverts installée dans les jardins, qui se déploie sous une pergola vert Versailles, autour d’une gloriette avec un bar en marbre.

L’assiette. Julien Dumas, qui a décroché une étoile en janvier pour son Bellefeuille engagé autour de la nature et des océans, a imaginé pour la terrasse une carte estivale dédiée prometteuse, dont une partie est préparée façon show devant les clients sur un grand brasero: gaspacho de petits pois à la livèche ; ceviche de sardines marinées ; cochon de lait et pommes de terre à la braise ; demi-homard bleu et pâtes au jus…

Hôtel Saint James. 5, place du Chancelier-Adenauer (16e). Tél.: 01 44 05 81 81. Tous les soirs (déj. réservé aux résidents et membres du club). Carte: 65-130 €.

La plus mode: Les Petites Mains

La terrasse. Deuxième saison de terrasse éphémère aussi pour le Palais Galliera, avec ses 120 couverts ouverts sur le jardin, au calme, dont une partie lovée sous les arcades du musée. De grands parasols beiges permettent de se protéger du soleil. Un des incontournables de l’été.

L’assiette. Nouvelle saison, nouvelle chef! C’est la solaire Justine Piluso, vue dans «Top Chef», qui est aux manettes, et parvient, malgré la surchauffe du dimanche midi, à encourager et guider ses équipes avec douceur. La courte carte colle bien au lieu, avec d’honnêtes propositions méditerranéennes: chiffonnade de poulpe, œuf parfait et artichaut, galette de pomme de terre, herbes et burrata, filet de bar… Desserts gourmands signés Jeffrey Cagnes: baba, paris-brest déconstruit, babka pistache…

Les Petites Mains. 14, avenue du Président Wilson (16e). Rés. sur lespetitesmains.paris. Tlj de 12 h à 20 h. Jusqu’au 31 octobre. Menus: 24 et 33 € (déj. sem.). Carte: 40-50 €.

La plus craquante: Petit Toit

La terrasse. Fut-elle seulement d’entre La Muette et Passy, rarement institution n’aura autant bousculé ses habitudes. Après un toilettage complet et une cuisine à présent ultramarine, le Petit Victor Hugo ose la grimpette aux étages (le troisième) pour révéler ce salon véranda où mobilier en rotin et largesses de plantes vertes «farnientent» sous un ciel confidentiel. Un opportun Petit Toit qui vous mène le repas comme en cabriolet même si, attention, le secret est tellement bien gardé que le tout-16e est déjà au parfum.

L’assiette. Histoire d’ajouter au privilège d’en être, le lieu dispose une carte dédiée, svelte, iodée, dépêchant une nouvelle vague opportune à se mettre à cru (carpaccio de poulpe, tartare de thon) et, du plus petit (gambas crispy sauce curry) jusqu’au plus grand (risotto au homard), des plats de la marine franchement plaisants.

Petit Toit au Petit Victor Hugo. 143, avenue Victor- Hugo (16e). Tél.: 01 83 26 00 01. Tlj jusqu’à 2 h. Carte: 55-70 €.

La plus «Vacances à Lisbonne»: Sapinho

LA TERRASSE. Une vingtaine de couverts (peut-être bientôt le double si la mairie l’autorise!) sur tables jaunes soleil, en contrebas des escaliers de la rue Lamarck, abrités sous les grands arbres, autour d’une placette pavée: tel est le cadre bucolique, très carte postale montmartroise, de la taverne portugaise contemporaine de Rafael Dos Santos, le «petit crapaud» déjà à la tête de L’Escalier non loin.

L’ASSIETTE. On retrouve les grands classiques de la cuisine lusitanienne, modernisés dans des recettes plus légères: beignets de morue croustillants, ameijoas a bulhao pato (ici dans une version coques marinières), chorizo, poulet, secreto ou sardines grillés, porco alentejana (porc mariné aux coques), riz tomaté à la lotte ou encore un imparable bacalhau a bras, qui mérite sa traduction autoproclamée de «morue, frites, bonheur». Le tout arrosé de quilles nature de là-bas… C’était quand déjà les dernières vacances à Lisbonne?

Sapinho. 85, rue Lamarck (18e). Tél.: 01 83 96 26 73. Tls sf dim. et lun. Carte: 30-45 €.

La plus carte postale: la Mère Lachaise

La terrasse. Reprise ces dernières semaines par un Guy Martin désormais très enclin aux tables de proximité, cette Mère nous refait le coup du «ici, mieux qu’à deux pas» (dixit le Père Lachaise). Car, avant même qu’un ciel ne tombe sur l’assiette, l’adresse recolle à un Ménilmuche que l’on croyait enterré. Le quartier de retour plein pot, la terrasse de 36 couverts plein sud avec, entre les deux, les tables rondes à jouer au (verre) ballon, les arbres pieds dans le bitume et le repas comme dans un dessin de Sempé.

L’assiette. Loin des plats à la Gabin et des gueuletons portant gapette, voilà une heureuse bistrote nouvel air, soignant l’allure comme la botanique avec le ceviche de daurade coco, le risotto olive et citron noir d’Iran, le lieu jaune salsifis crémeux et sabayon maltaise, le vacherin clémentine et sorbet orange sanguine.

La Mère Lachaise. 78, boulevard de Ménilmontant (20e). Tél.: 01 40 30 26 00. Tlj sf dim., de 10 h à minuit. Menus à 26 et 32 € (déj.). Carte env. 45 €.

La plus chineuse: Feuille de Chou

La terrasse. Et de deux à Saint-Ouen pour Cyril Aouizerate, fondateur des hôtels urbains MOB. À deux pas du MOB Hôtel et encore plus proche des puces et du marché Paul Bert, le MOB House joue la montée en gamme. Même chose pour le restaurant Feuille de Chou, au décor foisonnant et feel good signé Starck, comme le reste de l’hôtel, dont l’immense terrasse (120 couverts) prend ses aises dans la cour intérieure, entre longues tablées et espaces plus confidentiels.

L’assiette. Dans cette «brasserie bio française», les assiettes sont supervisées par le chef 2-étoiles de La Réserve, Jérôme Banctel. L’autre jour, au menu déjeuner, ça donnait du bon (le plat signature, des légumes de saison roulés et rôtis dans une feuille de chou, accompagnant un suprême de volaille moelleux) et du franchement anecdotique (deux tomates coupées en deux arrosées d’une sauce au thon). Carte dans l’air du temps, bien disposée sur le papier (œuf mollet aux poireaux ; asperges blanches, émulsion ail des ours ; poulpe frit et houmous).

Feuille de Chou au MOB House. 70, rue des Rosiers (Saint-Ouen). Tél.: 01 55 28 80 80. Tlj. Formule: 29 € (déj.) Carte: 45-70 €.

Fête des mères : 5 idées de sorties à Paris

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L'Humanité

Lewandowski veut quitter le Bayern

Éric Serres

FOOTBALL L’attaquant polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski, double meilleur joueur Fifa 2020 et 2021, a confirmé à l’issue de la dernière journée du championnat d’Allemagne son souhait de quitter le Bayern dès cet été. « J’ai informé Hasan Salihamidzic, directeur sportif du Bayern, que j’ai pris ma décision et que je ne prolongerai pas mon contrat avec le FC Bayern », a-t-il déclaré. Âgé de 33 ans, celui que l’on surnomme aussi Lewangoalski est sous contrat avec le club jusqu’au terme de la saison 2022-2023, ce qui signifie que le Bayern le laissera partir sans indemnité. Au Bayern depuis 2014, le Polonais a marqué 344 buts pour le Rekordmeister, toutes compétitions confondues. Il a notamment remporté la Ligue des champions 2020 et huit titres de champion d’Allemagne avec Munich. é. S.

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Valeurs Actuelles

« Une alternative politique est possible en défendant les valeurs de la droite et du centre » : à Chatou, Charles Consigny lance sa campagne aux législatives

Dans une ambiance cosy, une cinquantaine de personnes se sont rejoint mardi soir à Chatou (Yvelines), entre sympathisants LR, personnalités locales et observateurs. De jeunes militants, portant une casquette estampillée du nom de leur candidat, sont aussi présents pour soutenir le candidat : « On croit en Charles ! Sa particularité est de combattre le laxisme de Macron sans tomber dans l’excès de Le PenIl a la stature pour s’imposer ! ».

A la fois écrivain, chroniqueur de presse et de télévision, mais également avocat au barreau de Paris, Charles Consigny multiplie les casquettes, alors qu’il n’a que 32 ans.

Il sera sans aucun doute l’une des têtes d’affiche des Républicains pour ces élections législatives. Après s’être impliqué dans la campagne électorale de Valérie Pécresse pour mobiliser la société civile, Charles Consigny a annoncé sa candidature le jeudi 5 mai, à la suite de son investiture par le parti dans la 4ème circonscription des Yvelines.

A ceux qui l’accusent de brûler les étapes, Charles Consigny répond : « On m’a souvent accusé de brûler les étapes, alors que j’ai maintenant, à 32 ans, plus de 10 ans d’expérience et d’engagement dans le débat public. Ma légitimité vient du fait que cela fait des années que je défends les idées de la droite et du centre, notamment dans les médias. J’ai un ancrage dans le réel qui peut être utile à l’hémicycle. » 

Pour l’avocat, l’ambition est claire et affirmée : « Je suis candidat aux élections législatives ici dans les Yvelines pour gagner et être élu député le 19 juin prochain. Mon objectif est à la fois local et national. Ici, un modèle et une qualité de vie sont à préserver. Des lacunes sont à combler, notamment en termes de déserts médicaux et de transports publics qui nécessitent nombre d’aménagement. »  

Se réclamant d’une droite « humaniste et libérale », il s’engage à défendre ceux que l’on a appelé les « premiers de corvée » qui selon le candidat mériteraient d’être « mieux considérés, notamment financièrement ». Il considère également que « notre économie a besoin de respirer. Je pense qu’il faut laisser un peu souffler les indépendants, ne pas les écraser de charges comme c’est le cas maintenant. Je m’engage à trouver des moyens pour baisser sensiblement et drastiquement ces charges. Une meilleure politique est possible en défendant les valeurs de la droite et du centre à l’Assemblée nationale. » 

L’Assemblée nationale a besoin de pluralisme

Il est également revenu sur sa vision de l’Assemblée nationale et sa perception sur la façon de légiférer : « L’Assemblée nationale a besoin de pluralisme, je ne crois pas du tout au parti unique que les macronistes essayent de nous faire avaler. Je pense qu’il faut de la dissension, de la discorde, des débats, des différences. Je ne pense pas que le rôle d’un député se limite à appuyer sur le  » bouton de vote « . Je constate que l’action de l’AN et en particulier celle des députés de la majorité s’est résumée à cela ces cinq dernières années. Les contrepouvoirs sont essentiels à la démocratie, ne serait-ce que pour permettre au gouvernement de mieux agir, d’aller dans le bon sens, d’être aiguillé, d’être poussé à agir lorsqu’il pêcherait par passivité, ce qui est le risque de tout gouvernement. »  

Le candidat LR assume son parachutage : « Des élus locaux LR m’ont proposé d’être candidat dans cette circonscription, pour à la fois essayer de reprendre ce territoire et renouveler le paysage politique local. » Si dans ce bastion de droite, d’importants élus LR souhaitaient mener ce combat des législatives, à l’image de Xavier Bertrand, la victoire sera difficile à aller chercher. Pour rappel, au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron a viré largement en tête dans les Yvelines avec plus de 33 % des voix, tandis que Valérie Pécresse a plafonné juste au-dessus de 8 %. « Ce ne sera pas facile du tout, c’est pour ça que j’ai été dépêché là-bas. » affirme Charles Consigny. Il pourrait être opposé à l’actuelle députée LREM de la circonscription, Marie Lebec, qui briguera un second mandat.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"

Publié le : 19/05/2022 - 22:41

Romain BRUNET Suivre

Jean-Luc Mélenchon et ses alliés ont présenté jeudi leurs 650 propositions pour gouverner la France en cas de victoire aux élections législatives des 12 et 19 juin, avec le souci de démontrer que La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts, Parti socialiste et Parti communiste étaient bien unis sur l’essentiel.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

"L’idée n’a pas été d’aboutir à une fusion idéologique", a affirmé d’emblée Jean-Luc Mélenchon, jeudi 19 mai, lors de la présentation du programme de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les élections législatives des 12 et 19 juin.

"Nous ne pouvions pas, dans le délai qui était le nôtre, et après un si long moment d'absence de débat, nous accorder sur tout", a-t-il expliqué, mais la volonté était de "faire mieux que quelques mesures, qui auraient réduit notre union à un pur cartel électoral".

>> À lire aussi : "Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche"

Le leader de La France insoumise (LFI), mais aussi le secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure et le représentant du Parti communiste (PCF) Ian Brossat – le secrétaire national du parti, Fabien Roussel, était retenu dans sa circonscription – avaient tous à cœur de répondre aux critiques qualifiant leur alliance d'"union de façade" et accusant notamment socialistes et écologistes d’avoir "vendu leur âme pour un plat de lentilles".

En présentant 650 propositions, dont la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros, le blocage des prix des produits de première nécessité, le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), le remboursement de tous les soins prescrits à 100 % ou encore la création d'un million d'emplois grâce à l'investissement dans la bifurcation écologique, les alliés de la Nupes ont voulu insister sur ce qui les rassemble. "On est d’accord sur l’essentiel !", a ainsi martelé Ian Brossat.

"Certains nous dirons que tout cela n'est pas possible, mais l'histoire de la gauche, c'est d'avoir rendu possible des choses qui étaient présentés comme impossible la veille" @faureolivier#ProgrammeNUPES#NUPES#UnionPopulaire pic.twitter.com/LSkgJpb6bG

May 19, 2022

"Nous avons un programme partagé et nous n’avançons pas masqués", a affirmé de son côté Olivier Faure. "L’idée n’est pas de s’aligner les uns sur les autres. J’insiste sur le fond. (…) On a bien la volonté ensemble d'être une gauche de transformation", a-t-il poursuivi, rappelant que "l’histoire de la gauche toute entière est d’avoir rendu possibles des choses qui étaient présentées comme impossibles".

La Nupes n’a pas tenté de cacher les 33 points sur lesquels existent des "nuances", comme la sortie de l’Otan, le nucléaire ou les nationalisations, qui représentent selon ses représentants "5 % du total des propositions". Toutes les divergences entre LFI, EELV, PS et PCF sont ainsi listées en bas de chaque chapitre du programme présenté jeudi matin à quelques pas du siège de La France insoumise à Paris.

"Reparlementarisation" de la vie politique plutôt que "hyperprésidentialisation"

Au contraire, Jean-Luc Mélenchon souhaite faire de ces désaccords une force en prônant le débat parlementaire et le vote des députés pour les trancher. Ce programme s'inscrit "dans une démarche de reparlementarisation" de la vie politique française, a-t-il insisté, par contraste avec "l'hyperprésidentialisation" d'Emmanuel Macron, dont il a critiqué une absence de programme.

Il en va ainsi de l’énergie nucléaire, défendue par les communistes. "C’est un bon exemple, a commenté le leader insoumis. Nous ne demandons à personne d’abandonner ses positions."

Vous avez d'un côté, un non programme et la continuité de l'hyper présidentialisation, avec les macronistes. Et de l'autre côté, une respiration démocratique du pays avec le #ProgrammeNUPES, faites votre choix les 12 et 19 juin prochains. pic.twitter.com/FosdzyWLIz

May 19, 2022

Concernant l'Otan, que Jean-Luc Mélenchon veut quitter, "je vois bien que le point de vue qui est le mien n'est pas partagé aujourd'hui", a-t-il expliqué. "Je m'en voudrais de faire un coup de force (...) parce que ça empêcherait l'union de se faire". Mais, a-t-il souligné en replaçant la question dans le contexte d’une cohabitation avec Emmanuel Macron, "aucune décision concernant la sortie de l'Otan ne serait ratifiée par le président, par conséquent, la question est nulle et non avenue".

Sur l'Europe, enfin, le texte acte que les signataires sont "prêts à ne pas respecter des règles européennes – désobéir pour les uns, déroger transitoirement pour les autres – quand elles sont en contradiction avec l'application" du programme.

>> À lire aussi : "Désobéissance aux traités européens : pour le meilleur ou pour le pire ?"

Au total, le projet de la Nupes prévoit 250 milliards de dépenses pour 267 milliards de recettes. Ses défenseurs espèrent dégager 163 milliards d’euros en plus grâce à "un impôt plus juste", 52 milliards au titre de la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, et 52 autres milliards "grâce aux emplois créés et à la hausse de la consommation".

Selon un sondage Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR publié mercredi, la Nupes (27,5 % des intentions de vote au premier tour le 12 juin) devance le camp présidentiel Ensemble ! (27 %), qui garderait toutefois sa majorité au palais Bourbon, selon les projections de ce même sondage, à l'issue du second tour le 19 juin.

Avec AFP et Reuters

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L'Humanité

Roland-Garros : briller ou perdre avec panache !

Chronique

Mejdaline Mhiri

Dimanche prochain, après deux années marquées par la crise sanitaire, les adeptes de la petite balle jaune et de la terre ocre retrouvent leur tournoi favori. Roland-Garros, désormais dirigé par Amélie Mauresmo, constituera un nouvel espoir de voir un·e Français·e briller sur terre battue. Mais pour cela, il faudra au moins arriver au second tour de la compétition… Ou bien s’incliner avec un certain style !

Comme l’avait fait Tsonga en 2017. Le n° 1 français de l’époque nourrissait de nombreux espoirs. Mais rien ne se passa comme prévu. Il fut dominé dès le premier tour par l’Argentin Olivo (7-5, 6-4, 6-7), seule la nuit était venue interrompre son supplice. Si l’on pouvait escompter que le tennisman livre une prestation de folie le lendemain matin, il n’en fut rien. En perdant sa mise en jeu, il laissait son adversaire remporter le match (6-4 au 4e set). Le tout en huit minutes… Une énième douche froide pour le public de la Porte d’Auteuil, riche d’une dramaturgie adorée par la Fédération française de la lose (FFL). Cette plateforme parodique sur le sport tricolore, créée en 2015 lors d’une discussion entre copains, célèbre l’art de perdre avec la manière. Son audience sur les réseaux atteste du succès de l’entreprise et de l’envie collective de prendre de la hauteur sur le sujet : 509 500 fidèles sur Facebook, 275 400 sur Twitter, 114 000 sur Instagram. Si vous n’en êtes pas encore, vous avez donc manqué : « On dit relégation ou relégatine en Gironde ? » lancé pour chambrer la future descente en Ligue 2 des Bordelais.

Le succès est tel pour les sept trentenaires mordus de sport à l’initiative de la FFL qu’Antoine et Louis ont lâché leur emploi respectif pour développer l’aventure à plein temps. En novembre 2021, la Bible de la lose du sport français est publiée aux éditions Marabout et ironise sur les plus belles plantades de nos athlètes. La vingtaine de finales perdues par l’ASM Clermont Rugby ou la remontada de Barcelone face au PSG en 2017 y sont louées avec sarcasme. L’introduction synthétise la démarche spirituelle. « Les Français ne perdent pas plus que les autres. Mais ils perdent mieux. Panache, envie, combativité ; là où certains pays ne jurent que par le résultat, les Français célèbrent le romantisme de l’effort et chérissent avant tout leurs émotions de supporters. » Il y a des disciplines honnies. «  Le hand, le judo, le biathlon, nous ont fait du mal » , concèdent les deux compères. Trop de titres, forcément. D’autres laissent davantage de place à la vanne. Comme le tennis. « Je pense que l’on n’existerait pas sans ce tournoi, explique Louis. C’est ce que qui a déclenché la viralité de notre concept avec cette énorme défaite de Tsonga contre Olivo. On pensait encore qu’un Français pouvait se qualifier en demi-finale… »

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriroland-garrostennis
Le Figaro

Quand deux agriculteurs bretons décident de monter leur propre enseigne de circuit court

FIGARO DEMAIN - Deux familles bretonnes ont ouvert, fin avril, un magasin rassemblant les produits de fournisseurs situés à moins de 50km de chez eux. Une démarche ultra-locale.

Tout est parti d'un constat simple : dans leur commune de 2200 habitants, située dans le Finistère, il n'y avait plus de boucherie depuis plus de dix ans. Les habitants demeuraient pourtant très attachés à la viande. Deux familles d'agriculteurs ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps en créant leur propre enseigne de produits fermiers. Leur objectif : créer un lieu où de nombreux producteurs de la région pourraient mettre à disposition leurs produits.

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La spécificité du magasin qu'ils ont ouvert fin avril est donc de proposer des produits de producteurs situés à 80% dans un rayon maximum de 50km. Autre caractéristique majeure : il n'existe pas d'intermédiaire entre le producteur et le magasin. Le but est d'éviter de passer par les grandes surfaces souvent critiquées par les agriculteurs du fait de la marge, parfois importante, qu'elles réalisent sur leurs produits. « Sur le kilo de viande on va gagner 50 à 70 centimes. Sachant qu'une bête représente environ 500 kg de viande, on arrive donc à plus-value de 350 à 400 euros par bête. » explique Jean-Jacques Breton, co-fondateur du magasin.

L'offre du magasin est très diverse : fruits et légumes, viandes et charcuterie, crémerie... Mais l'enseigne propose aussi une sélection de vins et de bières, des cosmétiques et des produits ménagers utra-locaux. «On travaille aujourd'hui avec 63 producteurs, et tous les jours de nombreux autres nous contactent.» ajoute fièrement Jean-Jacques Breton.

Des objectifs à plus long terme

Mais pour les deux familles, ce magasin reste un projet secondaire. Il vient s'ajouter à des activités personnelles qui marchent bien, aucune rentabilité forte n'est attendue. Les Terroirs de l'Elorn est avant tout un «projet dont le but est qu'il soit transmis, un projet de génération.» Jean-Jacques Breton, regrette toutefois le manque d'aides apportés par les collectivités locales : «Quand on crée de l'emploi, et spécifiquement dans une commune rurale, on s'attend à recevoir une aide à la création d'emploi. Sans notre éligibilité au plan de relance, nous n'aurions eu aucune subvention. C'est dommage.»

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Ce nouveau commerce a en effet permis de créer de nouveaux emplois : quatre personnes d'une vingtaine d'années ont récemment été embauchées par l'enseigne. La concrétisation de ce projet fait également le bonheur des habitants de la commune, comme en témoigne Justine Le Menn, fabricante de confitures et de caramels artisanaux, qui propose ses produits dans la nouvelle boutique : «Dans le centre-ville tout le monde en parle, tout le monde est content.»

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Social Builder ouvre les portes du numérique aux femmes

FIGARO DEMAIN - L’association, qui a accompagné 75.000 personnes en dix ans, vient de lancer un nouveau programme pour aider les jeunes entrepreneuses à numériser leur activité.

L'Humanité

Ménage sur le campus : « On n’est pas des serpillières ! »

Actu

Propreté Les femmes de ménage de l’université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), salariées d’Agenor, ont débrayé, jeudi, pour exiger des conditions de travail dignes, des horaires décents et de meilleurs salaires.

Rosa Moussaoui

Elles n’en peuvent plus d’être prises « pour des serpillières ». Jeudi matin, les femmes de ménage de l’université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) ont stoppé le travail pendant 59 minutes – pas une de plus, pour s’épargner une retenue sur leurs maigres salaires.

Sous les verrières du forum, au centre du campus, elles sont rassemblées, serrées les unes contre les autres, entourées par les personnels de l’université et les militantes et militants syndicaux venus les soutenir . 

brimades et insultes

Zhor Rifi, 53 ans, a commencé à travailler sur ce site en 1996 ; elle a vu défiler les sous-traitants : Arcade, Derichebourg, Arc en ciel. Elle est aujourd’hui, comme ses collègues, salariée d’Agenor. Sa rémunération : 1 100 euros par mois, pour six heures de travail par jour, éclatées dans la journée : trois heures aux aurores, trois heures au crépuscule. Sa journée ne s’achève qu’à 20 heures. « Ils refusent de regrouper nos heures pour nous laisser finir à midi. Pour celles qui habitent loin, c’est l’enfer  ! » s’emporte-t-elle. Foulé Sissako, 47 ans, mère de huit enfants, travaille ici depuis 2004. « On a besoin de ce travail mais ils nous chargent trop, on a trop de salles de cours à faire, soupire-t-elle.  Tout le monde souffre, on a des douleurs, on n’est pas beaucoup respectées. »

Certaines de ces travailleuses ne savent ni lire ni écrire : Zhor se souvient d’une collègue à qui l’employeur aurait fait signer, voilà deux ans, une lettre de démission sans même qu’elle s’en rende compte : « Elle est partie sans rien, la pauvre. Après ça, on est devenues méfiantes. Un jour, on m’a demandé de signer un papier. J’ai refusé, je voulais que quelqu’un me le lise d’abord. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un avertissement par lettre recommandée. »

Ces femmes de ménage font toutes état de brimades, d’insultes, de sanctions injustifiées, de comportements autoritaires de leur cheffe d’équipe. « La sous-traitance implique la maltraitance. Quand on choisit la prestation la moins chère, les droits et la dignité des salariées n’entrent pas en ligne de compte », regrette Salim Hocini, de l’union locale CGT de Villetaneuse-Pierrefitte.

précarité absolue

Ceint de son écharpe tricolore, le député communiste de la circonscription, Stéphane Peu, de nouveau candidat sous les couleurs de la gauche unie, est venu lui aussi manifester son soutien à ces travailleuses en colère.

« Les larmes de crocodile du confinement sur les travailleuses essentielles ont vite séché, grince-t-il. Dans le secteur de la propreté, la précarité est absolue : contrats de courte durée, fractionnement du temps de travail qui démolit la vie familiale, salaires de misère. Les établissements publics devraient cesser de recourir à la sous-traitance pour ce genre de tâches. » Le groupe Agenor, de son côté, jure au contraire placer « l’humain au cœur de (ses) préoccupations ».

France24 - Monde

Gouvernement : "On prendra le temps qu'il faut", avertit Élisabeth Borne en visite aux Mureaux

Publié le : 19/05/2022 - 19:20

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Lors de son premier déplacement dans les habits de Première ministre, jeudi, aux Mureaux, dans les Yvelines, Élisabeth Borne a averti qu'elle prendrait le temps nécessaire pour former son gouvernement afin de mettre en place "la meilleure équipe".

Élisabeth Borne s'est refusée, jeudi 19 mai, à subir toute "pression" pour former son gouvernement et a assuré que cela prendrait "le temps" qu'il faudrait pour avoir "la meilleure équipe".

"On ne va pas se mettre la pression de décider là, tout de suite, maintenant. On veut la meilleure équipe", a déclaré Élisabeth Borne lors de son premier déplacement de Première ministre aux Mureaux (Yvelines), trois jours après sa nomination.

"On prendra le temps qu'il faut pour avoir la meilleure équipe", a-t-elle ajouté devant la presse. "Évidemment, on n'est pas en train de traîner. Je peux vous assurer qu'on y travaille très étroitement", a insisté la Première ministre, qui s'était de nouveau rendue à l'Élysée jeudi matin pour composer avec le président Macron son futur gouvernement.

>> À lire aussi : "Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz"

Le chef de l'État a également été interpellé sur le sujet en marge de la visite à l'Élysée de son homologue moldave Maia Sandu : "Le travail continue mais ce n'est pas une chose légère", la constitution d'un gouvernement "requiert du temps, des échanges de fond (...), car il s'agit du gouvernement de la France", a-t-il dit.

Dans cette banlieue des Yvelines, où Emmanuel Macron avait prononcé un important discours à l'automne 2020 sur le séparatisme islamiste mais aussi sur "les promesses d'émancipation" de la République, Élisabeth Borne a dédié sa première visite de terrain à une rencontre avec des associations œuvrant en faveur de l'égalité des chances et de l'insertion des femmes, soulignant que ce serait aussi une grande cause du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

"Je dois tout finalement à la République et à notre pays"

Dans la lignée de la passation de pouvoirs de lundi avec Jean Castex, au cours de laquelle elle avait dédié sa nomination "à toutes les petites filles", Élisabeth Borne a encouragé les jeunes filles rencontrées à savoir "rêver" et avoir "confiance en elles", et est revenue sur son propre "parcours de vie difficile".

"Je dois tout finalement à la République et à notre pays et donc c'est pour ça que ça me tient à cœur, cette chance qu'on peut avoir dans notre pays de réaliser ses rêves (..) malgré le fait qu'on n'a pas les réseaux, qu'on n'a pas les codes et qu'on n'a peut-être pas eu la bonne adresse", a souligné la Première ministre, dont le père, ancien déporté, s'était donné la mort alors qu'elle n'avait que 11 ans.

EN DIRECT | Agir en faveur de l'égalité des chances et de l'émancipation des jeunes filles et jeunes femmes : la Première ministre @Elisabeth_Borne s'exprime depuis le Pôle Molière des Mureaux. https://t.co/zhYm9KBm44

May 19, 2022

Échangeant tour à tour avec des lycéennes, étudiantes ou jeunes entrepreneures, Élisabeth Borne leur a ainsi martelé : "Le point de départ, c'est avoir un rêve et avoir confiance en soi. Et il ne faut surtout pas écouter ceux qui vous disent : 'Ce métier-là ou cette voie n'est pas faite pour toi.'"

Au-delà des messages de motivation, elle en a aussi profité pour ironiser sur l'assurance des hommes dans le monde professionnel... tout en invitant à ne pas faire le lien avec la formation de son gouvernement.

"À chaque fois que j'ai eu à recruter des gens (...), sans référence à une actualité du moment, vous êtes assez surpris de voir qu'il y a des messieurs qui vous disent 'J'ai absolument aucun problème, je suis celui que vous cherchez', et vous dites : 'Ça ne m'avait pas sauté aux yeux'", s'est-elle amusée.

"Et puis vous avez des femmes à qui vous devez dire 'Vraiment, vous êtes la bonne personne' et qui vous disent 'Ah non, franchement, il me manque beaucoup de choses'", a-t-elle déploré.

Avec AFP

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Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz

Analyse

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Remaniement

Messages de soutien, critiques acérées : les réactions à la nomination d’Élisabeth Borne

Le Figaro

Existe-t-il une saison pour se marier ?

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INFOGRAPHIES - Lieu, traiteur, DJ... Pour l'organisation d'un mariage parfait, tout commence par le choix de LA date idéale.

Horia Mustafa DouineService Infographie

C’est par le décret du 20 septembre 1792 que le mariage civil est instauré. Tous les citoyens, de toutes les confessions, peuvent se marier légalement devant des officiers municipaux. Avec la Révolution, cet acte solennel n’est plus une prérogative exclusive de l’Église. Longtemps considéré comme un passage obligé pour entrer dans la vie de couple, il devient à partir de 1970 largement synonyme de fête et de réjouissances.

Une tradition en perte de vitesse ?

220.000 couples se sont dit «oui» en France en 2021. Un chiffre qui a bondi de 42 % en un an, après l’effondrement inédit des célébrations durant le premier confinement lié à la pandémie du Covid-19. Aujourd’hui, parmi les personnes formant un foyer, 73 % sont mariées, 7 % pacsées et 20 % sont en union libre. Si l’institution subit une érosion continue (près de 90 % des couples étaient mariés en 1990), le mariage demeure le mode d’organisation dominant de la vie de couple.

Une inversion des saisons

Selon une note de l’Insee parue en début d'année, qui a analysé un siècle et demi d'unions, les mariages durant la période de 1850 à 1950 étaient «marqués par les temps religieux et agricole». On se mariait majoritairement en janvier, février, avril, juin ou novembre. Dans un pays très rural, les unions se faisaient en dehors des périodes de moissons.

En mars, mois de carême, les mariages religieux catholiques étaient « en principe interdits ». C’est à partir de la seconde moitié du XXe siècle seulement, avec la démocratisation des congés payés, que l’on choisit de s’unir durant les beaux jours.

Des jours symboliques

Sans surprise, le jour de la semaine plébiscité pour célébrer son mariage reste le samedi. C’est ce que montrent les données journalières des célébrations matrimoniales. Il y a cinquante ans, 68% des unions avaient effectivement lieu ce jour-là. Aujourd’hui ce choix est toujours privilégié et dépasse les 80 %. Cependant d’autres pics de densité s’observent à des dates aussi symboliques qu’anecdotiques. C’est le cas par exemple du 14 février, fête de la Saint-Valentin, quel que soit le jour de la semaine, ou bien du 12 décembre 2012, qui permettait d’afficher sur ses cartons d’invitation un 12/12/12 !

Sources

Le Figaro

L'escalier en fer à cheval de Fontainebleau retrouve son éclat

Claire Bommelaer

Après trois ans de travaux, l'emblème du château n'est plus en péril. Un concert et un spectacle sons et lumières sont organisés samedi 21 mai autour de l'ouvrage, pour célébrer son retour dans le circuit de visite.

Il a été restauré et nettoyé marche après marche, pendant trois ans, et est désormais frais comme au XVIIe siècle. Emblème du château et autrefois théâtre de grandes cérémonies de cour, l'escalier en fer à cheval de Fontainebleau a quitté sa teinte triste, qui virait au noir, glissant les jours de pluie. Lorsqu'on pénètre dans la cour d'honneur, on ne voit désormais que lui, précédant l'entrée des appartements royaux, que les visiteurs pourront à nouveau emprunter dès ce week-end.

À lire aussiElle fait don de toutes ses économies pour restaurer l’escalier du château de Fontainebleau

Datant de 1632, l'escalier permettait autrefois une montée royale ou impériale vers le château. À partir du règne de Louis XIV, c'est sur cet escalier que furent accueillies les princesses venant se marier avec un fils de France. Symétrique et équilibré, il permettait une lente montée vers la terrasse, où se tenaient la cour et les invités. Louis XV et Marie Leszczynska l'empruntèrent, en 1725, avant de se diriger vers la chapelle royale pour s'y marier. C'est aussi de là que Napoléon fit ses adieux à sa garde, le 20 avril 1814, rendant l'ouvrage incontournable dans l'imagerie française.

Admiré dès son inauguration, il fut copié à plusieurs reprises: le palais princier de Monaco en possède une réplique en marbre blanc, tout comme le château de Courances, ou la cour Visconti du Louvre.

Il n'a par ailleurs cessé d'être immortalisé. Si les premiers clichés de l'escalier datent des fêtes impériales données par Napoléon III et l'impératrice Eugénie, il sert désormais de décor pour des photos de mariage, pour la dernière promo de l'INSEAD, une grande école bellifontaine, ou pour des souvenirs, chacun posant fièrement sur les traces de l'Histoire. «La plupart des touristes prennent la pose sur les marches, ce qui crée un lien indéniable avec le château», indique Marie Christine Labourdette, sa présidente.

2,5 millions d'euros grâce au mécénat

Les premières études montrant des désordres de l'escalier et la grande terrasse datent de 2017. Il aura fallu cependant plusieurs années, dont une pause forcée à cause du Covid, pour parvenir à son embellissement. «La structure en grès de l'escalier était menacée par des infiltrations d'eau et le développement de micro-organismes, mousses, lichens ou algues. L'eau retenue dans les pierres entraînait leur dissolution, donc la détérioration des parements et des ornements. Les marches reposaient par ailleurs depuis 1900 sur une dalle en béton qui était très fracturée, sans compter de grossières campagnes de rejointement» explique Arnaud Amelot, directeur des bâtiments et des jardins. Sous la houlette de l'architecte en chef Patrick Ponsot, le directeur a d'abord restauré les ornements sculptés du pavillon central de l'escalier, qui ont nettement gagné en visibilité, puis la terrasse, la balustrade supérieure et de la galerie située en dessous de l'édifice. Enfin, les deux volées de marches, qui en comprennent 48 chacune, ont été traitées. Toutes les marches ont été déposées, et ont parfois été remplacées, lorsqu'il n'était pas possible de les conserver.

L'ensemble de la restauration a représenté 2,5 millions d'euros, entièrement financés par le mécénat, dont un dit de compétence par l'entreprise Karcher, qui s'est chargé du nettoyage – en douceur- de la terrasse. Pour donner de l'éclat à la recherche de fonds, Charlotte Casiraghi, fille de la princesse Caroline de Monaco et fan du château a été nommée marraine de l'opération, incitant chacun à «adopter une marche» pour mille euros. L'incontournable Stéphane Bern a lui aussi battu le rappel pour sauver l'escalier.

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Grâce au fameux «lien populaire», Fontainebleau a pu compter, en plus de l'aide de grandes entreprises, sur des centaines de chèques envoyés par des particuliers. Une retraitée, Denise Buffeteau, qui aimait se rendre au château avec son mari, a versé l'ensemble de ses économies, soit 15.000 euros. Une autre, Jacqueline Bory a légué toute sa fortune, soit plusieurs centaines de milliers d'euros. La restauration des marches a par ailleurs attiré des collectivités et des PME seine et marnaises, ainsi que des commerçants bellifontains, qui au moment de l'addition proposaient que la note soit arrondie au profit de la rénovation. Vendredi 20 mai, une soirée rassemblera les donateurs. Puis, un week-end de festivités s'ouvrira avec un concert dans la cour d'Honneur en accès libre samedi après midi, un sons et lumières le soir (4€, à 20h30 à 23h45), et des visites guidées.

De la Coupole à Chantilly, la Cour des comptes dénonce l'abandon du patrimoine de l'Académie française

Faute d'avoir réalisé les travaux à temps, les magistrats de la rue Cambon déplorent que l'Institut de France, dont la gestion serait «insuffisamment professionnalisée», se trouve aujourd'hui confronté à un «mur d'investissements».

À Cannes, les pilleurs présumés de l'épave antique ont été interpellés

L'enquête a permis de découvrir près de 80 amphores dans un garage des Alpes-Maritimes. Plusieurs individus ont été placés en garde à vue, puis remis en liberté le temps des analyses.

Unesco : un dossier pour la Côte de Granit Rose en préparation

La candidature, soutenue par le romancier Jean-Marie Le Clézio, pour classer ce site breton au patrimoine mondial de l'humanité sera prête d'ici trois à quatre ans.

L'Humanité

L’État laisse Vallourec fermer le site de Saint-Saulve

Actu

L’industriel accélère sa stratégie de délocalisation vers le Brésil et l’Asie, envisage de supprimer 2 900 postes en Europe, dont 320 en France, et ferme une usine dans le Nord. Syndicats et élus locaux appellent le gouvernement à « intervenir ».

Clotilde Mathieu

À peine arrivé, Philippe Guillemot, le PDG de Vallourec, à la tête du groupe depuis trois mois, applique à la lettre et en vitesse accélérée la règle à calcul fixée par les actionnaires majoritaires (38 %), les fonds d’investissement américains Apollo et SVP Global. « Ce même fonds a pompé Ascometal, dans les aciers spéciaux sans rien y injecter, laissant le groupe en grande difficulté, comme d’autres proies en France », rappelle la CGT. Lors de la présentation des comptes du groupe, au premier trimestre, le champion des tubes en acier sans soudure pour le secteur pétrolier et gazier a annoncé, mercredi soir, la suppression dans le monde de 2 900 emplois, la plupart en Allemagne (2 400), 70 en Écosse et 320 en France, dont 65 au siège de Meudon (Hauts-de-Seine), 100 à Aulnoye-Aymeries (Nord), 60 au centre de services de Valenciennes (Nord), mais aussi 104 dans son usine de Saint-Saulve (Nord), qui devra fermer. La poursuite de la délocalisation de la production vers le Brésil et l’Asie est, pour le cost killer, « une étape nécessaire, pour ne pas dire vitale », afin de « permettre au groupe d’être profitable quelles que soient les conditions de marché ».

Dans les usines du groupe, malgré le dégoût, la colère, la riposte se prépare, avec l’objectif de « faire le maximum » pour le faire « revenir sur sa décision ». À Saint-Saulve, beaucoup de salariés sont des quinquagénaires, explique le délégué syndical CFDT de l’usine, Michaël Tison. « À 50 ans, dans l’industrie, vous n’êtes plus valable », résume-t-il. Et les propositions de « retraite, préretraite et reclassement interne » de la direction pour seulement « un tiers des suppressions d’emplois en France » n’offrent aucune véritable perspective. L’inquiétude est palpable. « C’est pour cela qu’ils ne veulent pas et qu’ils ne peuvent pas accepter la fermeture », explique le député communiste de la circonscription, Fabien Roussel, présent sur le site ce jeudi matin. « Sinon, poursuit-il, cela veut dire deux ans de cellule de reclassement, deux ans de chômage et ensuite le RSA. » Après six plans de suppressions d’emplois, les 104 ouvriers sont échaudés. En 2014, ils étaient encore 1 400 à travailler dans la tuberie. Une saignée qui illustre la politique industrielle conduite par le président de la République. Dans le dossier Vallourec, Emmanuel Macron a été aux premières loges : en 2016, avec la fermeture de Déville-lès-Rouen, lorsqu’il œuvrait comme ministre de l’Économie, puis en 2018 et encore en 2020, après avoir conquis l’Élysée.

Un pognon de dingue

Certes, pour socialiser les pertes, l’État, au travers de la BPI, était monté au capital du groupe mais, très vite, sans volonté politique, le marché a repris ses droits. Le bras armé financier de la France ne possède plus désormais que 2 % du capital. Le groupe a également pu profiter d’une montagne d’argent public. La CGT dénombre près d’un milliard d’euros d’opérations de recapitalisation et de crédits d’impôt de toutes sortes, auxquels il faut ajouter un prêt garanti par l’État d’un montant de 262 millions d’euros. Un pognon de dingue, sans aucune condition. « Vallourec a eu de l’argent public pour faire des investissements au Brésil ou en Chine, ils vont là-bas construire des usines, et c’est la France qui trinque », se désole le syndicaliste de la CFDT.

Malgré les appels des syndicats au gouvernement, ce jeudi matin, aucun conseiller de Bercy ou de Matignon n’a pris la peine de leur répondre. La première ministre, tout juste entrée en fonction, n’a pas non plus pris le temps de réagir. Seul un communiqué du ministère de l’Économie appelant Vallourec à « minimiser (…) les conséquences du plan sur les activités françaises » a été publié. « Le gouvernement nous parle tous les jours d’industrie, de réindustrialisation, mais que fait-il pour empêcher cette délocalisation, pour maintenir ces savoir-faire, cet outil industriel dans notre pays ? La première chose à faire, c’est d’empêcher cette nouvelle délocalisation ! » lance à l’intention de la première ministre le candidat de la 20e circonscription du Nord, investi par la Nupes.

Car, insiste-t-il, « préserver ces outils industriels, ces savoir-faire », c’est aussi garder « notre capacité à produire ici, ce dont nous avons besoin, demain, pour faire des éoliennes, par exemple ». D’autant que, comme le rappelle la CGT dans son communiqué, « Vallourec n’est pas en difficulté. (…) Le groupe a même redressé ses résultats financiers. C’est donc un renforcement du groupe qu’on serait en droit de demander ». Outre le plan annoncé, les organisations syndicales craignent à terme une menace plus importante. « Nos usines dépendent de l’activité allemande, et je ne suis pas sûr que se faire livrer des tubes en bateau depuis le Brésil soit vraiment mieux. J’ai de gros doutes en termes écologiques et économiques, quand on voit le prix du transport », explique par exemple Michaël Tison.

vallourecsuppression d'emploisDélocalisationsFabien Roussel
France24 - Monde

La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Publié le : 16/05/2022 - 17:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

Recep Tayyip Erdogan voit d’un mauvais œil l’intégration de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Le président turc accuse ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, de servir de refuge aux “terroristes” du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara. Pour autant, la Turquie est-elle prête à aller jusqu’au bout et bloquer ce processus d’adhésion ? Éléments de réponse.

Au sein de l’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), la Turquie n’est décidément pas un membre comme les autres. Après avoir acheté un système antimissile à la Russie en 2019, Ankara fait une nouvelle fois cavalier seul en signifiant son hostilité à une adhésion de la Finlande et de la Suède.

"Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes (...) Nous ne cèderons pas sur l'adhésion à l'Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie", a martelé lundi 16 mai Recep Tayyip Erdogan après l'annonce officielle de la demande d'adhésion des deux pays nordiques. 

>> À lire : face au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine

Officiellement, Ankara reproche à ces deux pays nordiques, en particulier la Suède, leur proximité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Formé en 1978, le PKK est une organisation politique armée considérée comme terroriste par la Turquie et une grande partie de la communauté internationale dont les États-Unis et l’Union européenne.

"Dans la géographie de la diaspora turque, la Suède a effet une place spécifique. Depuis les années 1980, le pays a accueilli beaucoup de réfugiés politiques dont une bonne partie est soupçonnée par la Turquie d’être des militants du PKK. C’est un contentieux ancien entre Stockholm et Ankara", précise Élise Massicard, spécialiste de la sociologie politique de la Turquie contemporaine. "Selon une vision répandue chez les nationalistes turcs, si le PKK existe encore, malgré 40 ans d’une guerre menée avec des moyens extraordinaires, c’est parce qu’il dispose de ces ‘bases arrières’ en dehors de la Turquie", ajoute la chercheuse à Sciences Po.

"Droit de veto"

En exprimant une voix discordante, le président Erdogan chercherait donc à affaiblir le soutien des Suédois et des Finlandais aux Kurdes contre son appui à l’entrée dans l’Otan. "Il faut absolument mettre fin au soutien aux organisations terroristes (...). Je ne dis pas cela comme un élément de marchandage, mais parce que c’est ce que signifie être des Alliés", a affirmé dimanche à Berlin le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, en marge d’une réunion informelle de l’organisation.

Théoriquement, la Turquie est parfaitement en mesure de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande. En effet, les deux pays scandinaves doivent convaincre l’intégralité des membres de l’organisation – 30 pays – du bien-fondé de leur candidature.

"L’Alliance fonctionne sur le principe du consensus. Chaque membre peut donc mettre son veto. On l’a vu avec la Grèce qui s’est opposée pendant des années à l’adhésion de la Macédoine du Nord" en raison d’un différend sur le nom du pays – la Macédoine étant également une province grecque –, rappelle le géopolitologue Olivier Kempf.

Alors qu’une voie royale semblait s’ouvrir pour la Suède et la Finlande, deux solides démocraties proches de l’Otan via "le partenariat pour la paix", la position de la Turquie sème le trouble au sein de l’Alliance.

"Je suis confiant dans le fait que nous serons en mesure de trouver un terrain d'entente, un consensus sur la manière d'avancer sur les questions d'appartenance" à l'Otan, a toutefois tenu à rassurer Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, avant d’ajouter que la Turquie avait “clairement indiqué son intention de ne pas bloquer” le processus.

"Il va y avoir une telle pression politique sur la Turquie qu’elle ne pourra pas bloquer l’adhésion de la Finlande ou de la Suède", assure Olivier Kempf.

La Turquie en attente de contreparties

Selon les spécialistes, le soutien suédois au PKK servirait avant tout de prétexte à Ankara pour regagner en influence au sein de l’Alliance atlantique. "La position de la Turquie est très compliquée depuis plusieurs années avec l’Otan. On en était arrivé au point d’évoquer son exclusion. Pour la Turquie, il s’agit d’éviter d’être marginalisée", souligne Élise Massicard.

La position turque aurait pour objectif d’obtenir des contreparties de la part des membres de l’organisation, en particulier des États-Unis. En 2020, Washington avait imposé des sanctions à l’industrie de défense turque en représailles à l’achat du système anti-missile russe S 400. La Turquie avait notamment été exclue du programme d’avions de combat furtifs américains F-35, pour "lesquels elle avait passé commande et versé un acompte de 1,4 milliard de dollars", rappelle Courrier International. Un geste de Joe Biden sur ce dossier permettrait sans doute de surmonter les réticences d’Ankara.

Enfin, difficile de ne pas voir dans l’attitude de la Turquie un message envoyé à la Russie qui considère l’élargissement de l’Otan à l’Est comme une trahison de la part des pays occidentaux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ankara fait tout pour maintenir de bonnes relations avec les deux belligérants dont dépend étroitement son économie. "Les Turcs et les Russes ont également la Mer noire en partage et des intérêts communs en Syrie", analyse Olivier Kempf. "Erdogan soutient l’Ukraine mais prend garde à ne pas aller trop loin".

>> À lire : guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Cet épisode rappelle également que l’Alliance atlantique, même revigorée par l’invasion russe de l’Ukraine, n’est pas à l’abri de divergences stratégiques. "Ce n’est parce que l’Otan est unie sur l’essentiel qu’il y a forcément un accord sur tout", résume Olivier Kempf. "Finalement, les problèmes sous-jacents demeurent et n’ont pas disparu avec la guerre en Ukraine".

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Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Analyse

Ménager la Russie tout en soutenant l’Ukraine, le grand écart de la diplomatie turque

EXPRESS ORIENT

Recep Tayyip Erdogan se pose en médiateur entre la Russie et l'Ukraine

L'Humanité

« On ne spécule pas dans le commerce équitable »

Entretien

Alternative Le secteur, qui fête sa Quinzaine jusqu’à dimanche, a le vent en poupe et vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits. Sa déléguée générale, Julie Stoll, nous explique son contre-modèle propice à la lutte contre l’inflation.

Stéphane Guérard

Julie Stoll Déléguée générale de Commerce équitable France

Toutes les filières alimentaires peinent face à la volatilité des cours. Toutes ? Non ! Un petit secteur fait bien mieux que résister aux ruptures de chaînes d’approvisionnement, à l’augmentation des prix de l’énergie et aux conséquences de la guerre en Ukraine. Le commerce équitable, goutte d’eau dans le commerce global, vient de franchir les 2 milliards d’euros de vente de ses produits en 2021. Voici ses recettes.

Comment expliquez-vous la croissance du commerce équitable (11 % par rapport à 2020) alors que tous les autres, y compris le bio, tirent la langue ?

Une des explications est liée à l’augmentation de l’offre provenant des productions des pays du Sud comme de France, qui rencontre la demande des consommateurs. Cela témoigne de l’engagement croissant d’entreprises qui comptaient déjà quelques produits labellisés et en ont créé d’autres, ou ont basculé l’ensemble de leurs gammes. Ce faisant, elles se mobilisent pour améliorer leurs relations avec leurs fournisseurs grâce aux contrats signés sur la durée fixant un niveau de rémunération des producteurs supérieur aux coûts de production, permettant à ces derniers de développer leurs activités.

Comment le secteur a-t-il résisté à l’inflation des coûts de production ?

Nous ne sommes pas dans une logique de production ou de commercialisation à moindre coût, ni de prix de vente faramineux rendant inaccessibles nos produits. Mardi, les cours du blé ont battu un record. Un tiers des activités sur ces marchés sont le fait d’acteurs financiers extérieurs au secteur qui tentent d’en profiter. Dans le commerce équitable, il n’y a pas de spéculation. Si les coûts de production augmentent, l’ensemble de la chaîne doit les prendre en compte. C’est le principe même de son fonctionnement, avec des discussions régulières pour fixer des prix d’achat permettant à chacun de se développer.

L’envolée des prix des hydrocarbures ne vous pénalise-t-elle pas non plus ?

Les cours alimentaires record sont aussi liés au renchérissement des intrants (engrais azotés, pesticides…) causé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Mais nos filières étant quasiment toutes en bio, elles n’en souffrent pas. La force de nos productions animales est leur autonomie dans l’alimentation des bétails. Nos modes de production sont aussi moins gourmands en carburant que ceux de l’agriculture conventionnelle. Seuls les coûts de transport nous touchent vraiment. Mais les acteurs des filières équitables se connaissent bien mieux que ceux des filières conventionnelles. Leurs relations régulières leur ont permis d’éviter les ruptures d’approvisionnement.

À vous entendre, votre modèle alternatif fait ses preuves…

On voit bien que le système actuel fondé sur des marchés qui fixent les prix n’est pas bon. Notre modèle est atypique, mais il démontre qu’il est sain de réglementer les prix en intégrant les coûts de production d’un côté, de l’autre en limitant les coûts d’achat pour les consommateurs. C’est un modèle d’avenir, d’autant plus qu’il accélère la transition agroécologique. La contractualisation des prix offre une visibilité sur leurs rémunérations à des producteurs organisés collectivement et démocratiquement. Ceux-ci ne sont pas seuls et peuvent voir loin pour affronter la transition vers le bio.

Que réserve l’année 2022 ?

Ça ne marchera que si les consommateurs continuent d’adhérer à notre démarche et si les producteurs ne cèdent pas à l’appel des marchés pour profiter de l’envolée des cours. En ce sens, 2022 est un test pour la solidité des contrats entre acteurs de nos filières.

Que revendiquez-vous alors que les élections législatives approchent ?

Le commerce équitable se considère comme un amortisseur de crise : sa régulation des prix participe à l’atténuation de l’inflation. Un plan de développement relèverait de l’intérêt général. Il est incompréhensible que l’argent public s’en désintéresse et aille vers les productions dites de haute qualité environnementale avec des cahiers des charges moins exigeants. Comme il est incompréhensible que le même taux de TVA s’applique sur une tablette de chocolat dont la production participe à la déforestation, à la création de pauvreté et au travail des enfants aussi bien que sur une tablette produite selon les principes de l’agroécologie par des producteurs réunis dans des organisations démocratiques participant au développement de tous. La fiscalité devrait aller dans le sens de l’intérêt général.

économie sociale et solidairecommerce équitableinflationSalaires et pouvoir d'achat
France24 - Monde

Quand la "ruée sur les terres" en Afrique nuit aux populations locales et à l’environnement

Publié le : 16/05/2022 - 16:50

Sébastian SEIBT Suivre

L'écrasante majorité des investissements fonciers en Afrique ne prend pas suffisamment en compte les populations locales, d'après un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement paru lundi. Une situation qui a aussi des conséquences négatives pour le reste du monde.

La "ruée vers les terres" en Afrique se fait encore trop souvent au détriment des populations locales et de l’environnement. Une écrasante majorité des investissements fonciers effectués sur le continent ne respecte peu ou pas du tout une série de règles – appelées "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers" – censées protéger les populations contre la rapacité des investisseurs internationaux, selon un rapport du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) publié lundi 16 mai.

Sur 740 larges acquisitions foncières (plus de 200 hectares) analysées depuis le début des années 2000, les auteurs du rapport ont trouvé que 78 % des investissements ne faisaient que peu de cas des intérêts des populations locales, tandis que 20 % de ces contrats ne respectaient aucune des règles.

Une "ruée vers la terre" qui remonte à 2007

Ce n’est probablement qu’un tableau incomplet de la situation sur le continent puisqu’il n’y a que 23 pays africains concernés par ce rapport. Des États comme l’Égypte, les pays de Maghreb, l’Angola ou encore le Niger sont, en effet, exclus des conclusions du Cirad, faute de données satisfaisantes. "Il y a globalement une opacité à tous les niveaux. Que ce soit un manque de transparence des gouvernements, des entreprises qui achètent ces terres ou encore du cadastre", résume Ward Anseeuw, économiste du développement au Cirad et coauteur du rapport. 

Parmi les pays pour lesquels les données sont suffisantes, la Mauritanie et le Soudan sont les pires élèves de la "ruée vers les terres". Ils n’ont appliqué que moins de 15 % des règles censées empêcher la spoliation ou l’accaparement des terres. À l’autre extrémité du spectre, il n’y a que trois pays – le Gabon, l'Afrique du Sud et la Zambie – dans lesquels les investissements respectent plus de 50 % des critères retenus par le rapport pour juger de la conformité aux fameuses “directives volontaires”.

Pour comprendre les enjeux, il faut remonter aux années 2007-2008 lors de la dernière grande flambée des prix alimentaires. La hausse des prix avait aiguisé l’appétit des investisseurs internationaux pour l’acquisition de terres un peu partout dans le monde afin d’y faire pousser les cultures les plus demandées.

À l’époque, cette "ruée vers les terres" s’était faite sans égard ou presque pour les populations locales, avec une multiplication des expropriations.

Les "directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers", adoptées en 2012 par le Comité de sécurité alimentaire dans le cadre de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), étaient censées être la réponse de la communauté internationale à cette opération main basse sur les terres, essentiellement dans les pays en voie de développement.

C’était "il y a dix ans, ce mois-ci exactement", précise Ward Anseeuw. Et le rapport du Cirad – qui s'appuie sur des données compilées par l’initiative internationale Land Matrix sur l’ensemble des larges acquisitions foncières dans le monde – fait un peu office de bilan pour l’Afrique de cette tentative de calmer les ardeurs des investisseurs.

Et ce n’est pas glorieux. "Il y a une amélioration au niveau du cadre juridique, mais il y a encore des efforts à faire au niveau de l’application des règles", résume Ward Anseeuw. 

Des promesses sans lendemain ?

Les populations locales trinquent encore et toujours. D’abord parce qu’elles sont encore trop souvent exclues des négociations autour du devenir des terres sur lesquelles elles habitent et qui, souvent, les nourrissent. Des individus qui se retrouvent face à des investisseurs ignorant encore trop fréquemment la protection octroyée par la coutume ou la loi.

Un domaine dans lequel des pays comme la Mauritanie, le Soudan ou la République démocratique du Congo ont reçu un zéro pointé par les données de la Land Matrix. Les populations locales peuvent y être expropriées sans avoir leur mot à dire.

"On se retrouve souvent dans des contextes d’enclaves de propriétés privées qui privent non seulement les populations d’accès aux ressources, mais sont aussi une forme de violence pour des individus qui ont toujours considéré la terre comme un bien commun", souligne Jérémy Bourgoin, géographe au Cirad et coauteur du rapport.

Ces terres rachetées sont aussi souvent affectées à des monocultures – céréales, blé ou huile de palme par exemple – alors qu’auparavant il y avait davantage de diversité. Autrement dit, une petite exploitation pouvait subvenir indirectement aux besoins de plusieurs familles, alors que ce n’est plus le cas avec les énormes propriétés.

Et pourtant, les investisseurs ou les gouvernements promettaient souvent monts, merveilles, écoles, infrastructures et emplois. Mais les lendemains ont rarement été aussi enchanteurs. "Il y a souvent un chantage à l’emploi, mais en fait on se rend compte que les nouveaux emplois d’ouvriers agricoles créés sont précaires, ce qui ne compense pas la perte de la terre", résume Jérémy Bourgoin. "À l’exception de quelques accords au Gabon [dans le domaine forestier, NDLR], ces larges acquisitions ont échoué à améliorer le développement local. En fait, aucun des projets analysés ne comportait pas au moins un impact négatif", écrivent les auteurs du rapport.

Danger aussi pour le climat

Dans le contexte de la montée en puissance économique de la Chine en Afrique, Pékin est souvent présenté comme le suspect principal dans cette multiplication des investissements fonciers. Pourtant, "on ne peut pas dire que ce sont les Chinois qui achètent tout. Il y a plus d’entreprises américaines et européennes que chinoises qui sont à l’œuvre", souligne Ward Anseeuw. Reste que la nationalité d’un certain nombre d’investisseurs demeure inconnue puisque plusieurs paradis fiscaux – Chypre, Singapour, les Îles Vierges britanniques – apparaissent dans le top 10 des lieux où sont enregistrés les acquéreurs.

Cette "ruée sur les terres" africaines sans garde-fous suffisants n’est pas seulement une mauvaise nouvelle pour les populations locales. La transformation des terres acquises est aussi un formidable accélérateur "de la déforestation et met sous pression les ressources naturelles", souligne Jérémy Bourgoin.  

Les mêmes auteurs, dans un rapport précédent de 2021 consacré au "bilan de la ruée mondiale sur les terres", soulignaient déjà les "risques associés aux acquisitions de terres à grande échelle, notamment l’émergence de zoonoses [en empiétant sur l’habitat naturel d’animaux, le risque de transmission d’une maladie animale à l’homme augmente, NDLR] et la diminution des ressources en eau".

Le continent africain est, à cet égard, un exemple d’une certaine hypocrisie des pays développés. Ils se disent déterminés à lutter contre le réchauffement climatique, mais laissent leurs entreprises détruire des écosystèmes importants pour l’environnement – comme les forêts – par appât du gain.

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Réchauffement climatique : l’agriculture africaine veut relever le défi

L'entretien de l'intelligence économique

Agriculture en Afrique : des donateurs intéressés ?

Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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L'Humanité

Compétition. Armageddon Time​​​​​​​, Les Quatre Cents Coups dans un univers impitoyable

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Le réalisateur américain James Gray explore les limites du rêve américain au début des années 1980 à travers son histoire personnelle dans le Queens. Un film généreux et honnête qui fait écho à la période actuelle.

Pierre Barbancey

Armageddon Time, de James Gray, États-Unis, 1 h 55

James Gray n’en finira sans doute jamais avec New York malgré des incursions dans la jungle amazonienne (The Lost City of Z, 2017) et le Cosmos (Ad Astra, 2019). On le pressentait déjà avec l’extraordinaire Little Odessa, tourné en 1994, où la fiction ne cherchait pas à masquer l’expérience personnelle. On en était convaincu avec The Immigrant, en 2013, film pourtant décevant. Si, de notre côté de l’Atlantique, New York ne semble qu’une grosse pomme, ceux qui y vivent savent que en réalité, cette ville gigantesque est loin d’être homogène. Les cinq boroughs sont bien différents, socialement, les uns des autres.

Le rêve américain même écorché, ne doit pas disparaître.

Manhattan apparaît comme un joyau avec ses gratte-ciel majestueux, ses larges avenues, ses quartiers branchés, ses banques et ses musées renommés. Le décor change du tout au tout lorsqu’on emprunte un métro pour explorer Brooklyn, le Bronx ou le Queens. C’est justement dans ce dernier borough que James Gray a passé son adolescence. Là où il est retourné pour réaliser son dernier film, présenté en sélection officielle à Cannes, Armageddon Time. Comme il le reconnaît  : « Je voulais rentrer à la maison et faire un film qui serait le plus personnel possible. » Et d’ajouter : « L’histoire comme les mythes émergent toujours du microcosme de l’intime. »

Au-delà des préjugés de classe et de race

Nous voici donc plongés dans les États-Unis de 1980. Une époque où les tensions internationales sont telles que la menace d’une guerre nucléaire semble imminente et, avec elle, la fin du monde. Armageddon n’est pas loin, y compris dans la bouche d’un Ronald Reagan qui s’apprête à accéder à la Maison-Blanche. C’est vraiment dans l’air du temps : le groupe britannique The Clash reprend alors un morceau de Willie Williams, Armagideon Time. Le titre du film de James Gray est tout trouvé.

Le Queens, donc, où Paul Grass (Michael Banks Repeta), 12 ans, intègre la classe de sixième dans une école publique du coin. Il se fait vite remarquer – négativement par ses pitreries – par le professeur et se lie d’amitié avec un jeune Noir, Johnny (Jaylin Webb), lui aussi dans le collimateur de l’enseignant pour des raisons de couleur de peau. Le premier grandit dans une famille juive de la classe moyenne. Il adore son grand-père Aaron (Anthony Hopkins), source d’amour, de réconfort et de conseils pour cette adolescence entamée. Le second vit seul, dans le dénuement, avec sa grand-mère malade.

Leurs univers sont différents mais leurs passions les réunissent au-delà des préjugés de classe et de race qui gangrènent la société américaine. Paul se rêve artiste et multiplie les dessins avec les encouragements de son grand-père, à qui il se confie. Johnny se voit en futur astronaute, collectionne les vignettes de la mission Apollo 13 mais ne peut en parler qu’à son copain. Tous les deux aiment la musique. C’est un peu les Quatre Cents Coups version New York avec école buissonnière, vol d’argent dans la boîte à bijoux pour que Johnny puisse participer à la visite du musée Guggenheim à Manhattan et même faire l’expérience d’un joint d’herbe dans les toilettes du collège.

Éclaboussés par la réalité sociale

Les parents de Paul, Esther (Anne Hathaway) et Irving (Jeremy Strong), décideront alors de le retirer de l’enseignement public pour l’inscrire dans un établissement privé et huppé. Et pas n’importe lequel. Siège au conseil d’administration un certain Fred Trump, père d’un futur président des États-Unis, qui assène aux élèves qu’ils ne sont pas des privilégiés mais l’élite destinée à diriger le pays demain. Des élèves bien comme il faut dans leur uniforme avec cravate, pour qui les Afro-Américains ne sont rien d’autre que des nègres. Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux. Une sorte d’Armageddon à leurs yeux.

Paul et Johnny ne pourront pas échapper à une réalité sociale qui va les éclabousser et les désunir malgré eux.

Aucune situation caricaturale dans ce scénario de James Gray. La réalisation est sensible. Comme à son habitude, le cinéaste prend son temps pour explorer toutes les facettes des caractères. Au final, il dresse un portrait sans concession de la société états-unienne, de sa force, de sa violence, mais aussi de ses contradictions. Les parents de Paul, issus de l’immigration, sont attachés aux valeurs humaines, au respect de l’autre, aux différences, mais extraient leur fils des griffes de la justice au détriment du copain noir, isolé et abandonné. Ils le maintiennent dans ce collège pourtant aux antipodes de leurs pensées. La victoire de Reagan les atterre. Mais le rêve américain, même écorché, ne doit pas disparaître car c’en serait fini de leurs espoirs, semble nous dire James Gray. Personne n’est dupe sur la différence entre mythe et réalité d’une société qui se prétend sans classes. Un film généreux, honnête et très personnel, ce qui, par les temps qui courent, est salvateur.

Et aussi

Quinzaine des réalisateurs. Les songes heureux de Juliette

L’Envol, de Pietro Marcello, Allemagne-Italie-France, 1 h 40

Quoi de mieux pour démarrer l’ouverture de cette provocatrice sélection que l’Envol  ? Pietro Marcello présente son dernier opus librement inspiré du roman des années 1920 les Voiles écarlates, du Russe Alexandre Grine. Avec l’histoire de Juliette (Juliette Jouan, belle révélation), qui semble détenir la clé des songes poétiques, le réalisateur s’attache à des personnages tout en humanité, en rêves et en souffrances dans ce nord de la France éprouvé par la Première Guerre mondiale. Le père de Juliette, Raphaël (Raphaël Thiéry), taille la vie comme il le fait du bois, alors que la mère adoptive, Adeline (Noémie Lvovsky), dirige la maison d’une main de maître. La jeune femme laisse libre cours à ses émotions, comme ces sentiments qu’elle éprouve pour l’aviateur Jean (Louis Garrel). Le cinéaste nous offre des plans superbes. P. B.

Acid. Shot amoureux et gueule de bois

How to Save your Dead Friend, de Marusya Syroechkovskaya, Suède-Norvège-France-Allemagne, 1 h 43

Cinéaste russe, Marusya Syroechkovskaya retourne dans ses archives personnelles à la mort de son amour de jeunesse. Deux phases de leur relation se répondent dans ce documentaire autobiographique rythmé par sa voix off. Et quinze années de leur quotidien et de celui d’une jeunesse russe en mal de repères défilent devant nos yeux. La première partie, celle de la naissance d’une idylle, est la plus réussie. Marusya, adolescente déprimée chronique, rencontre Kimi, jeune homme tendance spleen. Même délire, même façon de voir la vie, l’amitié fusionnelle prend un virage plus tactile. Y a de l’amour dans l’air. Et un mariage au bout. Ensuite, tout capote. Et le film perd aussi de son intensité quand prennent le pas l’alcool, la drogue et l’environnement familial toxique. Là, le portrait de couple a un petit air de déjà-vu. M. M.

Semaine de la critique. Une famille au bord de la crise de nerfs

Alma Viva, de Cristèle Alves Meira, France-Portugal, 1 h 25

Les vacances estivales annuelles de la petite Salomé au Portugal prennent un tour tragique avec la mort de sa grand-mère maternelle. Sa mère et ses oncles et tantes s’écharpent au sujet de l’organisation des funérailles. Les langues se délient, les vieux dossiers ressortent. Résultat, le corps de la défunte reste à la maison, en attendant mieux. La température monte à l’intérieur, un incendie de forêt menace à l’extérieur, ajoutant une tension supplémentaire. Cinéaste franco-portugaise, Cristèle Alves Meira propose une œuvre un peu acerbe, naturaliste, traversée par une incursion du fantastique et de la sorcellerie. Le récit foisonnant crée de la friction, pénètre la sphère intime et dévoile au regard de la jeune héroïne des secrets de famille. Un bémol, tout de même, le film manque singulièrement de rythme. M. M.

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France24 - Monde

En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement

Publié le : 14/05/2022 - 18:03

Bahar MAKOOI Suivre

D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.

"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.  

"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.  

La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises". 

Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes 

Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne. 

Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles. 

Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique". 

L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine. 

Un risque pour les militantes polonaises 

En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.  

L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.  

"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.  

Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.  

Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible. 

Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives 

À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse". 

Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.

À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.  

"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".  

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

DROITS DES FEMMES

En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Compétition. EO, la fable poétique et métaphorique de Skolimowski

Nos recommandations culturelles

Une narration chaotique pour un film d’une grande beauté formelle sur les pas d’un âne de cirque privé de scène. Eo lorgne du côté de Godard et Malick dans une expérimentation visuelle plus ennuyeuse que fascinante.

Michaël Mélinard

EO, de Jerzy Skolimowski, Pologne-Italie, 1 h 26

Jerzy Skolimowski a beau ambitionner de rendre hommage à Au hasard Balthazar, de Robert Bresson, il semble avoir avalé du Terrence Malick. Très gros plans sur la nature et des bouts de peau, des ralentis en veux-tu en voilà, des travellings somptueux, un rendu de l’image volontiers pictural, le grand cinéaste polonais explore une large palette de champs sensoriels. Pour sa sixième apparition en compétition, le réalisateur de The Shout (grand prix spécial du jury en 1978) et de Travail au noir (prix du scénario en 1982) suit EO (Hi Han en français), un âne de cirque. Sa relation avec sa dresseuse Kasandra (Sandra Drzymalska) s’interrompt brusquement après l’interdiction de l’exploitation de ces animaux. Commence alors pour l’ex-bête de scène un parcours jalonné d’obstacles où il tente d’éviter la violence et l’absurdité des hommes.

Entre bestialité humaine et humanité animale

Ce point de départ est l’une des rares phases véritablement narratives de l’œuvre. Les autres concernent une partie de football et ses conséquences belliqueuses entre supporters, un camionneur métalleux qui appâte une réfugiée avec des spécialités culinaires polonaises et une relation conflictuelle entre une comtesse (Isabelle Huppert) et son fils (Lorenzo Zurzolo). Entre ces pastilles, l’âne erre. Il est ballotté, chouchouté, contraint, violenté, et c’est par ses yeux que nous découvrons le monde.

On ne peut dénier à Skolimowski d’avoir signé des images d’une grande beauté formelle, comme si ses qualités de peintre rejaillissaient dans cette œuvre cinématographique. Avec sa narration chaotique et déroutante, son travail sur les formes et les couleurs, il lorgne du côté d’un cinéma expérimental. Les amateurs des derniers essais de Jean-Luc Godard, dont Skolimowski est fan, apprécieront sans doute. Pourtant, le film laisse un sacré goût d’inachevé. Il y a, certes, un peu de bestialité humaine et de l’humanité animale. On peut aussi saluer son audace. Mais pour en faire quoi ? La réponse demeure énigmatique avec cette fable poétique et métaphorique un peu vaine.

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France24 - Monde

Après deux ans d'exil, le roi émérite Juan Carlos de retour en Espagne

Publié le : 19/05/2022 - 21:01

FRANCE 24 Suivre

L'ancien roi d'Espagne Juan Carlos, parti en exil aux Émirats arabes unis sur fond de soupçons de malversations, est arrivé jeudi dans son pays, une première en deux ans, pour une brève visite jusqu'à lundi. Un retour qui fait couler beaucoup d'encre.

Retour à la maison. L'ex-roi d'Espagne Juan Carlos Ier, exilé depuis août 2020 aux Émirats arabes unis après des accusations de malversations, a de nouveau foulé le sol espagnol, jeudi 19 mai, peu après 19 h (17 h GMT), après être descendu lentement de son avion sur le petit aéroport de Vigo, en Galice, dans le nord-ouest de l'Espagne, où il a été accueilli sur le tarmac par sa fille, l'infante Elena.

De nombreux médias et curieux avaient fait le déplacement pour tenter d'apercevoir derrière les grillages de l'aéroport l'ex-roi, âgé de 84 ans, dont le retour a fait couler beaucoup d'encre.

>> À voir : "Grandeur et décadence de Juan Carlos : la monarchie espagnole en péril ?"

Si Juan Carlos Ier a vu les enquêtes judiciaires le visant être classées en mars, les révélations sur l'origine opaque de sa fortune ont définitivement sapé l'image de cette figure adulée pendant des décennies pour avoir mené la transition démocratique de l'Espagne après la mort du dictateur Franco en 1975.

"Les informations que nous avons eues ces dernières années" sur Juan Carlos "sont très inquiétantes (...) pour l'institution (monarchique)" et "je crois qu'il devra donner des explications sans aucun doute", a insisté jeudi la ministre de l'Économie et numéro deux du gouvernement, Nadia Calviño, sur la radio Cadena Ser.

Juan Carlos compte revenir "régulièrement"

L'ancien souverain doit assister ce week-end à une régate à Sanxenxo, à laquelle participera le "Bribon", voilier avec lequel il a été champion du monde en 2017. Il fera ensuite le déplacement lundi à Madrid pour voir notamment son fils, le roi Felipe VI, et son épouse Sofia, avant de repartir le jour même à Abu Dhabi "où il a établi sa résidence de façon permanente et stable", a insisté mercredi soir le Palais. Avant d'assurer que Juan Carlos, qui compte désormais revenir "régulièrement en Espagne" pour voir "sa famille et ses amis", logera toujours "dans un lieu de résidence privé".

Selon les médias espagnols, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez était, en effet, farouchement opposé au fait qu'il puisse être hébergé au palais de la Zarzuela, résidence officielle du souverain, qui est le chef de l'État.

>> À lire aussi : "Jose Manuel Villarejo, le maître-chanteur qui fait trembler les élites espagnoles"

Membre de la coalition au pouvoir, le parti de gauche radicale Podemos a tiré à boulets rouges sur l'ancien souverain. "Toute personne revenant dans notre pays avec l'historique du roi Juan Carlos Ier serait interpellée à la frontière et déférée devant la justice", a-t-il dénoncé jeudi sur Twitter.

À droite, le chef du Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a en revanche défendu le "droit" de Juan Carlos à "revenir en Espagne" alors que la justice a classé ses enquêtes.

Nombre d'habitants de Sanxenxo pensaient la même chose. "Il a fait de bonnes choses et je pense qu'il doit revenir auprès de sa famille", a déclaré à l'AFP Ester del Río, 54 ans.

"Un flot de raisons éthiques expliquant le trouble provoqué par l'annonce de son voyage"

L'ex-roi, qui a abdiqué en 2014 sur fond de scandales, avait quitté l'Espagne en août 2020 pour Abu Dhabi après des révélations de plus en plus compromettantes sur son train de vie et l'origine opaque de sa fortune. Il avait alors expliqué vouloir "faciliter" à Felipe VI "l'exercice" de ses fonctions devant "les conséquences publiques de certains événements passés de (sa) vie privée".

Ne pouvant le poursuivre "en raison de l'insuffisance d'indices incriminants, de la prescription des délits et de l'immunité" dont il bénéficiait en tant que chef de l'État jusqu'en 2014, le parquet espagnol a classé en mars les trois enquêtes le visant pour des soupçons de corruption ou de blanchiment. Il a toutefois mis en avant les "irrégularités fiscales" dont l'ancien roi s'est rendu coupable et qui l'ont amené à procéder à deux régularisations fiscales pour plus de 5 millions d'euros.

>> À lire aussi : "Exil de Juan Carlos: 'Ce n’est pas une fuite mais une façon pour la monarchie de se protéger'"

"Il n'y a pas de raison juridique empêchant l'ancien roi de se rendre en Espagne, mais il existe un flot de raisons éthiques expliquant le trouble provoqué par l'annonce de son voyage", a souligné dans un éditorial El País, le premier quotidien généraliste du pays.

Tentant de redorer le blason de la monarchie espagnole depuis son accession au trône en 2014, Felipe VI a pris ses distances avec son père. Il a ainsi décidé en mars 2020 de renoncer à l'héritage de son père et de lui retirer son allocation annuelle de près de 200 000 euros.

Avec AFP

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L'Espagne veut instaurer un congé menstruel, une première en Europe

Réconciliés, le Maroc et l'Espagne rouvrent leurs frontières terrestres

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez victime du logiciel espion Pegasus

Valeurs Actuelles

Hauts-de-France : la région vote 40 000 euros de subvention pour une association anti-éoliennes

A Amiens, la région Hauts-de-France – présidée par Xavier Bertrand (LR) – a voté une subvention de 40 000 euros, pour 2022, en faveur de la fédération « Stop Eoliennes Hauts-de-France », rapporte Le Figaro. Une décision vivement critiquée par l’opposition de gauche qui dénonce une « honte ». Également, une « convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens pour la période 2022/2024 » a été conclue entre la Région et l’association. Des subventions à hauteur de 60 000 euros en 2023 et 70 000 euros en 2024 sont prévues par cet accord.

Des subventions motivées par le grand nombre d’éoliennes dans cette région. Un territoire « qui représente 6 % du territoire national, [et] on a 30 % du nombre de mâts en France, c’est beaucoup trop. Nous sommes largement contributeurs à la production d’électricité éolienne. Il faut arrêter. Les populations n’en peuvent plus », a expliqué Christophe Coulon, vice-président en charge de la ruralité, rapporte Le Figaro.

Ce dernier a ajouté que « personne au conseil régional n’est climatosceptique », évoquant plutôt « une question de proportion ». Et de préciser que ce financement devrait permettre de « diffuser de l’information, mener des études pour éclairer la population, les élus, et éventuellement former des recours » en justice.

« Obsession anti-éolienne »

Côté écologiste, on rappelle les bienfaits de l’éolien qui « permet de réduire les gaz à effet de serre, créer du gain, de l’emploi… des intérêts qu’on ne met jamais en valeur », a expliqué Thomas Hutin, conseiller régional écologiste. En réaction à cette décision, « une demande de contrôle de légalité au préfet » devrait être formée, a annoncé Katy Vuylsteker, conseillère régionale écologiste. Cette dernière a également fustigé « l’obsession anti-éoliennes » de Xavier Bertrand.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Un certain regard.  Tirailleurs, du Sénégal aux tranchées ardennaises

Nos recommandations culturelles

Enrôlés de force dans l’armée française pour participer à la guerre de 14-18, un père et son fils tentent de survivre dans un univers inconnu. Un projet à l’ambition mémorielle, porté par Omar Sy.

Michaël Mélinard

Tirailleurs, de Mathieu Vadepied, France, 1 h 40

Sur la question de l’exploitation des soldats issus des colonies, le Festival de Cannes n’en est pas à son coup d’essai. En 2006, Rachid Bouchareb avait rappelé, dans Indigènes , le rôle des tirailleurs algériens et des goumiers marocains dans la Libération et le racisme et les discriminations qu’ils ont endurés. À la clé, un prix d’interprétation collectif pour les cinq acteurs principaux. Tirailleurs, le second long métrage de Mathieu Vadepied, n’est certes pas en lice pour la palme d’or, mais, en ouvrant la section Un certain ­regard, il bénéficie d’une belle visibilité.

Omar Sy incarne Bakary, un tirailleur sénégalais. En 1917, en Afrique subsaharienne, des troupes coloniales recrutent des soldats pour défendre la mère patrie. Dans son village sénégalais, Bakary veut absolument épargner à son fils Thierno (Alassane Diong) d’aller mener cette guerre entre Blancs. Mais le jeune homme est enrôlé de force. Bakary s’engage, cachant leur lien, pour le rejoindre avec une seule idée en tête : fuir. Sa quête échoue. Père et fils découvrent les tranchées ardennaises. Thierno parle français. Ce n’est pas le cas de Bakary, perdu dans cette garnison où tous les coloniaux s’expriment dans les différentes langues du continent africain. Et même s’il tente de protéger son fils envers et contre tous, le jeune homme s’émancipe peu à peu, galvanisé par un jeune officier désireux d’exploiter sa fougue et son courage.

Le comédien français le plus populaire joue en peul. C’est déjà un événement en soi. Mais l’acteur s’est aussi mué en producteur pour ce projet porté depuis Intouchables, dont Mathieu Vadepied était le directeur de la photographie. Le cinéaste revendique la volonté de s’adresser au plus grand nombre. Il parie avant tout sur l’émotion avec une mise en scène classique, usant généreusement du plan-séquence et de gros plans sur les visages. Ce désir de séduire un large public s’illustre aussi dans un récit où la filiation occupe une place cruciale.

Le parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme

C’est parfois cousu de fil blanc, un peu trop aseptisé. Néanmoins, ça marche. Et si la part de fiction est assumée, interrogeant notamment la possibilité que le Soldat inconnu soit un tirailleur sénégalais, le cinéaste entend faire bouger les lignes mémorielles. Ce parti pris d’un cinéma populaire, au sens noble du terme, vise clairement à rendre hommage aux tirailleurs sénégalais (dont l’appellation trompeuse désigne les soldats de l’Afrique subsaharienne) et à changer le regard. Fini le temps du Y’a bon Banania.

D’ailleurs, à cette image d’un soldat tout sourires, le cinéaste substitue une représentation plus complexe, plus grise, où les tirailleurs se montrent retors, malhonnêtes, impitoyables, solidaires et héroïques, et pas uniquement victimes. Pari réussi puisqu’il les installe aux côtés des poilus, dans le récit national de la Première Guerre mondiale. Dans le contexte identitaire ambiant, ce choix a du sens. Il incorpore les Français originaires d’Afrique subsaharienne et les immigrés de ces anciennes colonies dans une histoire séculaire dramatique mais également glorieuse.

Festival de Cannes 2022omar sytirailleurs sénégalais
France24 - Monde

Élisabeth Borne, fille d'un résistant rescapé d'Auschwitz

Publié le : 19/05/2022 - 11:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

La nouvelle Première ministre, Élisabeth Borne, a connu une enfance marquée par le suicide de son père en 1972, un ancien déporté, alors qu'elle n'a que 11 ans. Né Bornstein, Joseph Borne, ancien résistant d'origine polonaise, a connu l'enfer du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau.

Discrète sur sa vie privée, la nouvelle Première ministre Élisabeth Borne l'est tout autant sur son héritage familial marqué par la Seconde Guerre mondiale. Son père Joseph, un résistant juif, a été déporté en 1944 vers Auschwitz-Birkenau. Libéré en 1945, il en restera profondément marqué. Joseph Borne se suicidera alors que sa fille n'a que 11 ans. 

"Ça n’a pas toujours été simple. J’ai perdu mon père quand j’étais très jeune. Et donc on s’est retrouvées avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas trop de revenus", avait-elle raconté pudiquement sans rentrer dans les détails, lors d'une interview en 2021 sur la chaîne C8.

Sa famille a ses racines en Pologne. Son grand-père Zelig Bornstein, qui mourra dans les camp ainsi que deux de ses fils, fuit l'antisémitisme dans les années 20 pour s'installer en Belgique, où il trouve du travail chez un diamantaire. Joseph naît à Anvers en 1925. Il fait partie d'une fratrie de quatre garçons, Léon né en 1921, Isaac en 1923 et Albert en 1930.

Lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale, la famille doit de nouveau s'exiler et se réfugie dans le sud de la France, à Toulouse, à Montauban, puis à Nîmes. La mère Anna décède alors à seulement 36 ans.

La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp

May 16, 2022

L'entrée dans la résistance

En août 1942, Joseph et son frère Isaac sont arrêtés une première fois en tant que juifs apatrides et sont conduits au camp de Rivesaltes. "Zelig se rend à Rivesaltes et parvient à soudoyer un gardien, qui laisse Isaac et Joseph 's’évader'. Ils reviennent à Nîmes fin 1942 et décident de s’engager dans la résistance", a expliqué au site Cultea Jean-Paul Boré, vice-président des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation du Gard. Entre-temps, Léon a aussi été arrêté. Il sera déporté par le convoi 51, le 6 mars 1943; en direction de Sobibor, où il est assassiné.

Les trois frères Bornstein se font alors appeler Borne. Ils ont pour mission de convoyer des hommes et des femmes de Grenoble vers le maquis de Biques, dans le Tarn, dirigé par le fondateur de l’Organisation juive de combat, un mouvement de résistance juif, Abraham Polonski, comme le précise le magazine Le Point.

Mais le 24 décembre 1943, le père et ses trois fils, Joseph, Isaac et Albert, sont arrêtés à Grenoble par la Gestapo. "On avait des faux papiers, quand la police est rentrée dans l'appartement à dix heures du soir, elle nous a fait baisser les pantalons. (...) Ils voulaient des juifs. Ils voulaient absolument que les gens dénoncent les autres. Et de là, on a subi aussi ce qu'on appelle la baignoire à ce moment-là. C'est une planche, on la fait basculer dans l'eau. Un interrogatoire très très dur", avait raconté Isaac lors d'un entretien pour l'Ina.

"Les cendres volaient jusque là"

La famille est transférée à Drancy, avant d'être déportée pour Auschwitz-Birkenau par le convoi 66 du 20 janvier 1944. Ils y découvrent l'enfer. "Il y avait des rangées de SS et des gens de la Sonderkommando, des chiens, et les hurlements : 'Raus, raus, raus'. [...] il fallait vite sortir. Il y avait déjà de la neige. Et c'est là que mon frère Joseph et moi, on a été sélectionnés", avait décrit Isaac. Zelig et Albert sont eux conduits directement vers la chambre à gaz.

Joseph et Isaac partent travailler pour le camp de Buna-Monowitz ou Auschwitz III, l'un des trois grands camps du complexe concentrationnaire : "Quand nous sommes arrivés à la Bunawerk, qui est à trois kilomètres d'Auschwitz, les cendres volaient jusque là. Quand il y avait du vent, les cheminées qui brûlaient, ça sentait mauvais partout. Et les anciens, les anciens qui étaient dans le camp nous disaient à ce moment-là : 'Tu vois, ça c'est tes parents qui s'en vont au ciel. Ils brûlent'".

Pendant un an, les frères Borne réussissent à survivre grâce, notamment, à leur esprit de solidarité, selon Isaac : "On a toujours tout partagé, lui avec moi et moi avec lui parce que moi je le surveillais comme le lait sur le feu". Face à l'avancée de l'armée rouge, ils sont évacués, en janvier 1945, plus à l'ouest, dans le camp de Buchenwald où ils sont libérés par les Américains le 11 avril 1945. 

À leur retour en France, comme le raconte le journal Midi Libre, Isaac retrouve Odette, une jeune femme qu'il avait rencontrée à Nice, tandis que Joseph se refait une santé dans le Calvados, où il rencontre Marguerite Lescene, une pharmacienne. Il se convertit au christianisme pour l'épouser. Ils auront deux filles, dont Élisabeth née en 1961.

Le grand-père et le frère cadet, âgé de 14 ans, ont été gazés. Le père Joseph âgé de 18 ans est revenu avec son frère aîné. Ils ont pris le nom de Borne en même temps qu'ils ont été naturalisés français, en 1949 pour l'oncle Isaac par un décret signé par Henri Queuille 2/2 pic.twitter.com/CUb3nm5K8o

May 16, 2022

Mais les souffrances de la déportation ne le quittent pas. Selon son frère, il ne supportait pas d'en parler. En 1972, à l'âge de seulement 47 ans, il se donne la mort en se défenestrant. Même si les raisons de ce geste ne sont pas connues, pour Isaac, il souffrait d'une certaine culpabilité après avoir perdu son père et deux de ses frères dans les camps : "Coupable de quoi ? On sait pas toujours. Mais je crois que chaque personne, à la mort des siens, se dit toujours, même aujourd'hui : 'on aurait dû, si j'avais su...'".

La jeune Élisabeth devient alors pupille de la Nation et réussit à poursuivre de brillantes études. En 2015, lors d'un entretien à Libération, elle avait confié avoir beaucoup pensé à lui lorsque, devenue préfète, elle avait remis pour la première fois à un citoyen son décret de naturalisation : "Que moi, la fille de ce réfugié apatride, qui n'a été français qu'en 1950, j'accomplisse ce geste, cela disait quelque chose sur l'intégration".  

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Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie

Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine

ANALYSE

Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine

New York Times - World

Live Updates: Russia Moves to Annex Areas It Has Seized in Southeast Ukraine

Kyiv May 20, 7:36 a.m.

Moscow May 20, 7:36 a.m.

Washington May 20, 12:36 a.m.

The territory occupied by Russian forces so far in the three-month-old invasion deserves “a worthy place in our Russian family,” a Kremlin official who toured the region said.

Marc SantoraIvan Nechepurenko and Norimitsu Onishi

Here’s the latest on the war in Ukraine.

KRAKOW, Poland — Fresh from its triumph over the last armed Ukrainian resistance in the devastated city of Mariupol, Russia appeared to be laying the groundwork Thursday for annexing swaths of southeast Ukraine, described by a high-ranking Kremlin official as having a “worthy place in our Russian family.’’

The official, Marat Khusnullin, Russia’s deputy prime minister for infrastructure, toured the region this week and outlined plans to take full control of vital infrastructure, including Europe’s largest nuclear power plant, as Russia fortified its defensive positions there and exerted its authority over the local population.

“I came here to provide maximum opportunities for integration,” Mr. Khusnullin was quoted by Russian news media as saying.

In a further sign that Moscow was preparing to push for the Russification of the region — the way it has in Crimea since seizing it from Ukraine in 2014 — Russian officials have already moved to introduce the ruble currency, install proxy politicians in local governments, impose new school curriculums, reroute internet servers through Russia and cut the population off from Ukrainian broadcasts.

Mr. Khusnullin said Russia even intended to charge Ukraine for electricity generated by the Ukrainian nuclear plant that Russian forces commandeered in the early weeks of the invasion — a plan that Ukraine described as extortion.

Russia’s moves came as the United States sought to further escalate pressure on the Kremlin. President Biden vowed to help gain speedy approval of applications to join NATO by formerly neutral Finland and Sweden, as he welcomed the leaders of those countries to the White House and as U.S. officials expressed confidence that they could satisfy Turkey’s objections to Finnish and Swedish membership. And the Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine that Mr. Biden was set to sign into law.

Even as the Russian authorities projected control over a Ukrainian region that is culturally close to Russia, President Vladimir V. Putin appeared to be punishing military subordinates for blunders in the three-month-old invasion.

A report by Britain’s defense intelligence agency suggested the Kremlin was conducting a purge of senior commanders deemed responsible for the failures of Russia’s initial strategy to seize much more Ukraine territory, including the capital, Kyiv, and second-largest city, Kharkiv. The report raised the question of whether Mr. Putin retained faith in his chief of the general staff, Valery Gerasimov.

The Russians have said nothing about any changes in the military leadership.

Russia’s new, narrower strategy of focusing on Ukraine’s east has proved more successful than its initially greater aims, even as its forces have retreated in the northeast and struggled to gain ground in the eastern Donbas region.

Following the longest battle of the war, Russian soldiers completed their capture of Mariupol on Tuesday after having seized control of the sprawling Azovstal steel plant, the last redoubt of Ukrainian defenders. More than 700 fighters from the Azov battalion, die-hards who had made a final stand against the Russians from the plant, surrendered between Wednesday and Thursday, according to the Russian Defense Ministry, bringing the total number of captives to 1,730.

The Kremlin has been using the mass surrender for propaganda purposes, describing its captives as terrorists and Nazi war criminals, and framing the conquest of Mariupol as a turning point in the conflict.

Although much of Mariupol is ruined, the capture of the port city is expected to bring Russia concrete benefits. It will complete a long-sought land bridge between the Russian-controlled Crimean peninsula to the south and the adjoining region known as Donbas, where pro-Russian separatists have battled Ukrainian forces since the Crimea annexation.

With Mariupol captured, Russian troops are now freed to help entrench Russia’s authority over the rest of the eastern region — well short of Moscow’s initial push to control all of Ukraine, but strong leverage in any future peace negotiations.

The fighting has settled into a stalemate along most of the front.

Stiff Ukrainian resistance is forcing Russian troops to fight in smaller formations and seek more limited objectives elsewhere in the Donbas region, a senior Pentagon official said on Thursday.

“They’re going after smaller objectives,” the senior official said of the Russian goals, speaking on condition of anonymity to discuss operational details of American defense intelligence work. “And sometimes those objectives are only maintained for a short period of time before the Ukrainians take them back. They’re just being more modest in what they’re trying to go after.”

The shift in Russian tactics reflects not only the resilient Ukrainian defense, but also the nagging command, logistics and morale problems that continued to bedevil Russian commanders, especially in the hotly contested Donbas, the official said.

The southern region under Russian control covers a vast expanse that includes Ukraine’s agricultural heartland and several key ports. Along with Russia’s naval dominion in the Black Sea, annexation would tighten Moscow’s stranglehold on the Ukrainian economy and solidify its blockade of Ukraine’s southern coast.

In another possible sign of steps to entrench Russia’s control, its troops closed checkpoints on Thursday for civilians crossing between Russian-occupied zones and Ukrainian controlled areas in two regions, Kherson and Zaporizhzhia, according to the Ukrainian military and local authorities.

At one checkpoint, near the town of Vasilyevka, a line of cars transporting mostly women and children seeking to evacuate Russian-held areas stretched through farm fields. Ukrainian officials estimated more than 1,000 cars waited at the crossing, said Zlata Nekrasova, the deputy governor of the Ukrainian regional government in Zaporizhzhia.

The Ukrainians have accused Russia of forcibly deporting thousands to Russia and witnesses have described increasingly repressive efforts to enforce Russian rule.  

The Kremlin has sought to portray its actions as reflecting popular will. Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, appeared to play down the significance of Mr. Khusnullin’s statements signaling annexation, saying only locals could decide.

But in a move that some analysts regarded as reflecting confusion within the Russian leadership about how to secure Ukrainian areas seized by Russia, a group of lawmakers on Thursday submitted a bill to the State Duma that would allow Mr. Putin to establish “temporary administrations on territories where Russia’s army conducts military operations.”

Mr. Khusnullin said that Russia would soon begin charging Ukraine for electricity from the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant, which Russia has controlled since early March. When fully operational, the plant can produce enough energy for four million homes.

Ukraine’s energy provider, NPC Ukrenergo, which called Mr. Khusnullin’s statement nuclear blackmail, said the real aim was to give Russia electricity leverage over Ukraine and the rest of Europe. It noted that the plant was part of the Ukrainian power grid and unequipped to deliver power to Russia.

Moscow’s announcements were also part of a propaganda campaign aimed at conveying control over areas where its grip is less solid. Military analysts have said Russia’s forces could still face Ukrainian uprisings and counteroffensives.

Russia’s invasion in February, spearheaded by a rapid advance of tanks and helicopters, ultimately led to many Russian casualties, including some senior generals on the battlefield. The finger-pointing has started, Britain’s defense intelligence agency said in its Thursday report.

It said the commander of the elite 1st Guards Tank Army, Lt. Gen. Serhiy Kisel, had been suspended for failure to capture Kharkiv, where Ukrainian forces have not only counterattacked but driven the invaders back toward the Russian border 40 miles away.

The British agency also reported that the commander of Russia’s Black Sea fleet, Vice Adm. Igor Osipov, had likely been suspended following the April sinking of the fleet’s flagship, the cruiser Moskva. Asked about the report, a senior Pentagon went further, saying the commander had been dismissed.

General Gerasimov, Russia’s highest ranking uniformed officer, “likely remains in post but it is unclear whether he retains the confidence” of Mr. Putin, the British report said.

But in a signal that General Gerasimov remained in good standing, he spoke on Thursday by phone with Gen. Mark A. Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, the Pentagon said. It was their first call since the invasion.

In the port city of Kherson, in the south near the border with Crimea, Mr. Khusnullin inspected infrastructure, including the port, a cargo railway station and a factory.

“We will live and work together,” he said, adding that Russia had already allocated funds to restore the city’s roads.

“We will now eat tomatoes and tomato paste more often in Russia thanks to the work of Kherson’s agricultural producers,” Mr. Khusnullin said, alluding to Kherson’s longtime role as a breadbasket and a global exporter.

But even as he spoke, Ukrainian officials said a convoy of civilian cars trying to flee the region came under fire from Russian soldiers. Roughly half of the million people who once lived in the region have fled, with witnesses who escaped offering harrowing stories of Russian repression.

In Kyiv, a committee in Ukraine’s Parliament accused Russia of having robbed Kherson of 400,000 tons of grain, sending it to Russia and creating conditions that “may lead to famine in the occupied territories.”

A Russian naval blockade of Ukraine’s ports is preventing Ukraine from exporting millions more tons, putting tens of millions of people worldwide at risk of hunger and famine, the U.N. secretary general, António Guterres, said Thursday at a U.N. conference on food security.

Marc Santora reported from Krakow, Poland, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, and Norimitsu Onishi from Paris. Reporting was contributed by Matthew Mpoke Bigg from Krakow, Eric Schmitt, Helene Cooper and David E. Sanger from Washington, Valerie Hopkins and Andrew E. Kramer from Kyiv, Shashank Bengali from London, Anton Troianovski from Brussels and Rick Gladstone from New York.

Farnaz Fassihi

The war in Ukraine is exacerbating the global hunger crisis, U.N. officials say.

A “perfect storm,” created by the war in Ukraine combined with the effects of climate change and the pandemic, has driven global hunger levels to a new high, United Nations officials said on Thursday.

At least 276 million people now face acute food insecurity, up from 135 million before the pandemic, and 49 million people in 43 countries are at the brink of famine, officials said during two days of events at the United Nations this week on the theme of global food security.

“We truly are in an unprecedented crisis. Food pricing is our number one problem right now, as a result of all this perfect storm for 2022. But in 2023 it very well will be a food availability problem,” David Beasley, the executive director of the U.N.’s World Food Program, said at a Security Council meeting on Thursday.

Ukraine and Russia together produced 30 percent of the world’s wheat supplies before the war, and Russia and Belarus were major exporters of fertilizers, according to the U.N. The war has disrupted supply chains, and fuel prices have increased as a result of the fighting and sanctions targeting Russia’s energy and banking sectors.

Rising prices for basic food items have sparked political unrest in many countries in the past few weeks, including in Sri Lanka Indonesia, Pakistan, Iran and Peru. Africa remains extremely vulnerable to food insecurity, according to the U.N., and hunger looms in eastern African countries suffering from drought, such as Ethiopia, Somalia and Kenya.

The U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, led this week’s events. On Wednesday, Mr. Blinken presided over a “call to action” meeting, attended by ministers from 30 countries, to discuss current food needs and plans.

On Thursday, Mr. Blinken led a Security Council meeting on food insecurity and conflict, with the impact of the war in Ukraine dominating the debate. The United States holds the presidency of the council for the month of May.

Mr. Blinken accused Russia of using “food as a weapon” to break the spirit of Ukrainians. There are some 20 million tons of grains sitting in Ukraine’s silos, Mr. Blinken said, and Russian attacks have affected the production of food and blocked its transportation by land and sea.

“The food supply for millions of Ukrainians, and millions more around the world, has quite literally been held hostage by the Russian military,” Mr. Blinken told the Security Council.

Russia denied that it had any role in the current food crisis. The country’s U.N. ambassador, Vasily Nebenzya, called the allegations “barefaced lying and fabricating.” Mr. Nebenzya said Western nations were engaging in what he called a proxy war with Russia and blamed the West for “taking hostage the whole of the developing world and pushing it toward hunger.”

Diplomats and U.N. officials also discussed ideas to relieve the food crisis.

Canada’s minister of foreign affairs, Mélanie Joly, said in an interview that her country would offer logistical support to Ukraine, such as sending cargo ships, experts and food inspectors to facilitate the transport of grain. She said that Canada would also look into increasing its own export of grain, weather permitting, and would try to help countries purchase its grain at reasonable prices.

“We know food insecurity is creating chaos and conflict, and this is exactly what Putin wants, and we can’t let this happen,” Ms. Joly said.

Pakistan’s foreign minister, Bilawal Bhutto Zardari, said at a news briefing that his country was facing food insecurity because it relied heavily on wheat and fertilizers imported from Ukraine. He called for negotiations and a peace deal to end the conflict.

Mr. Zardari said the war could distract from the impact of climate change on agriculture, which he called the “existential threat of our time,”

António Guterres, the U.N. secretary general, said he was negotiating for a “package deal” under which Ukraine would export food via the Black Sea and Russia could sell fertilizer and food products to the global market. He also called for restrictions on food exports to be lifted to ease distribution and urged countries to release food reserves and send the surplus to countries in need.

Mr. Guterres said the U.N. was releasing $30 million from its Central Emergency Response Fund for food security and nutrition needs in Niger, Mali, Chad and Burkina Faso.

“Feeding the hungry is an investment in global peace and security,” Mr. Guterres said.

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Alyssa Lukpat

Ukrainian military officials reported that some Russian troops had withdrawn from the northeast Kharkiv region and redeployed on Thursday to the eastern Donetsk region, the Institute for the Study of War said in a report.

Ivor Prickett

Near Kyiv, villages ravaged in Russia’s early campaign are still picking up the pieces.

Less than an hour’s drive northeast from the center of Kyiv, the Ukrainian capital, a string of small villages are still picking up the pieces from Russian occupation.

In Zalissya, a village that hugs either side of a highway, signs of the weeks of war that raged here are still everywhere.

On a cold, wet morning this week, Mykola Donets, 58, and his wife, Larysa, were working on their badly damaged home. They told of how the house was destroyed when retreating Russian forces blew up an underpass nearby, to stop Ukrainian soldiers from following them. The blast was so big that the shock wave and giant slabs of asphalt tore through the home, which they shared with their daughter and her husband. Tragically, their son-in-law died two weeks after they had returned to check on the house. He stepped on a mine in the forest nearby.

“He survived the time of the occupation and died here after,” Mr. Donets said. “It is fate.”

Across the highway, the entrance to the village of Bohdanivka is marked by an abandoned Ukrainian checkpoint. A statue of Christ on the cross is riddled with bullet holes, a relic of the brutal fighting that took place here as Russian forces sought to push toward Kyiv. Deeper inside the sprawling village, a school that was used as an administrative center by the occupiers was burned down during their hasty retreat.

In nearby Velyka Dymerka, friends and colleagues of Oleksandr Kornienko, 46, a colonel in the State Emergency Service, helped clear his ravaged home. He said that it had been hit in a rocket attack in early March, when occupying Russian forces were stationed throughout the area, and that his grandmother and uncle had been killed next door. Asked how he felt, given that Ukrainian forces had likely fired the rockets, he replied: “This is war. We need to win. Unfortunately, the war is full of casualties.” The sentiment is not uncommon here, boiling down to the perspective that the senseless killing in Ukraine would not be happening if Russia had not invaded.

Further inside the village, the turret of a Russian tank had been blown into a garden and was sitting beside a statue of Eve holding a golden apple.

Alyssa Lukpat

A Russian rock singer was charged after condemning the Ukraine war at a concert.

A Russian rock musician who condemned the invasion of Ukraine at a concert on Wednesday and questioned why so many Russians and Ukrainians had died was charged with discrediting the army.

Before a packed stadium in Ufa, Russia, Yuri Shevchuk, the frontman of the band DDT, said that people were dying as a result of “some kind of Napoleonic plans of our latest Caesar, yes?”

“The motherland, my friends, is not,” he said, a part of the president’s body “that you have to lick and kiss all the time.”

“The motherland is a poor grandmother selling potatoes at the train station,” he said, according to a translation by The Associated Press.

He received scattered applause.

Mr. Shevchuk, 65, who over the years has challenged President Vladimir V. Putin’s decisions, made the comments less than three months after Russia enacted a law that would punish anyone who spread “false information” about its invasion with up to 15 years in prison.

Radmir Usaev, a producer, said on Instagram that, after the concert, “security forces” spoke with Mr. Shevchuk for an hour and had him sign a “protocol” that was sent to a court.

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David E. Sanger

Biden seeks swift effort to bring Finland and Sweden into NATO.

WASHINGTON — President Biden vowed on Thursday to speed Finland and Sweden to NATO membership, seeking to redraw the map of Europe to the West’s advantage less than three months after President Vladimir V. Putin of Russia began his invasion of Ukraine.

In a ceremony in the White House Rose Garden with President Sauli Niinisto of Finland and Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden, Mr. Biden said he was immediately submitting to the Senate the treaty language needed to make the two countries the newest members of the alliance. Formal accession to the alliance will require the approval of the other 29 member nations as well.

While there is little doubt that the Senate and most other NATO members will overwhelmingly approve a treaty of accession, Turkey — which under President Recep Tayyip Erdogan has had a sometimes close and sometimes contentious relationship with Moscow — has expressed objections that could slow the process and require negotiations to address its concerns.

“These two countries, especially Sweden, they are a complete hotbed of terrorism,” Mr. Erdogan said on Thursday, an apparent reference to what the Turkish leader contends is their tacit support for Kurdish separatists.

Secretary of State Antony J. Blinken met his Turkish counterpart in New York on Wednesday, and Finnish officials said they were in talks with Turkey as well. Speaking to reporters on Wednesday, Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, expressed confidence that “Turkey’s concerns can be addressed” and that Finland and Sweden would ultimately be able to join the alliance.

But Mr. Erdogan is famously unpredictable, and he could easily take advantage of his leverage as a potential spoiler to press for his own demands, including a lifting of sanctions on his country for its purchase of Russian-made antiaircraft systems.

Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said on Thursday that he expected to resolve Turkey’s concerns.

“I’m confident that we will come to a quick decision to welcome both Sweden and Finland to join the NATO family,” he said, adding, “We are addressing the concerns that Turkey has expressed.”

Mr. Erdogan’s demands aside, the ceremony at the White House was a remarkable moment in the history of the Western alliance — a rare instance in history where a single event, Russia’s invasion, changed sentiment, and probably NATO’s borders, almost overnight.

Under an agreement with the Soviet Union, Finland stayed outside the alliance, which was created to contain Russia after World War II. It remained independent in the post-Soviet era even after joining the European Union and growing ever closer with the West. Until now, Sweden had kept to more than 200 years of neutrality.

But that posture has been quickly abandoned after Mr. Putin’s decision in February to invade Ukraine, which is not a NATO member. Both Finland and Sweden suddenly realized that the threat from Russia had changed and that their status as a bystander to great-power conflict was now a huge risk.

The speed of the reversal has been so great that there has been virtually none of the debate that took place after the fall of the Berlin Wall in 1989, when even some of Washington’s most experienced Cold War diplomats warned that the more Russia felt encircled, the higher the chances that it might eventually lash out, especially if the effort to integrate the country with the West failed.

On Wednesday, Mr. Sullivan said that Mr. Biden had asked his national security officials whether they backed the addition of Finland and Sweden to the alliance and that they had “emphatically supported” the move in a unanimous fashion.

The Rose Garden ceremony deliberately contained echoes of a state visit, complete with a military band. Mr. Biden characterized the move to usher Finland and Sweden into the alliance as almost a formality, noting that both countries had contributed forces to conflicts in Kosovo, Afghanistan and Iraq — the major NATO commitments of the past 20 years — and that they were strong democracies that “meet every NATO requirement and then some.”

Mr. Biden argued that the two countries would add to the alliance’s firepower.

Finland has a sophisticated military that runs complex operations to track Russian activity in the seas of Northern Europe and spends heavily on modern equipment. Sweden is a more difficult case: It dismantled some of its military power and, as Ms. Andersson conceded, would have to reorient its budget to spend 2 percent of gross domestic product on defense, the target for NATO members.

But for the United States, the primary utility of having the Nordic countries join the alliance is the message sent to Mr. Putin. In December, the Russian president demanded that the United States and NATO sign a treaty that would withdraw forces from former Soviet states and that they restrict training activities and the placement of arms.

Instead, NATO’s border with Russia would now extend another 810 miles, and the alliance’s expanded capabilities would complicate Russia’s defenses.

Mr. Putin’s anticipated reaction is the subject of speculation and planning sessions. The Russian leader and his aides have so far responded calmly, calling the move a mistake and saying they would react if weapons were placed close to Russia’s borders.

But Finland and Sweden now see Mr. Putin as a far greater threat to their security than Soviet leaders were during the Cold War. For Mr. Biden, the change in sentiment in the two countries is an opportunity to fundamentally fortify the trans-Atlantic alliance and weaken Russia while Mr. Putin remains in power.

Mr. Biden alluded to that goal — which he has not fully articulated — in his comments at the White House on Thursday. “In recent years, doubts began to arise,” he said. “Was NATO still relevant?”

He said that the Russia invasion proved it remained “the indispensable alliance for the world we face today” and that the decisions made by Sweden and Finland to choose sides were “testament to that commitment.”

“Finland and Sweden make NATO stronger,” he said, “not just because of their capacity but because they’re strong, strong democracies.”

Before the visit by Mr. Niinisto and Ms. Andersson, Mr. Biden also issued a statement offering an informal security guarantee to the two nations while they wait for formal membership in the alliance. That was intended to pre-empt any effort by Russia to intimidate the countries — perhaps with cyberattacks, perhaps with air or sea exercises — while they are awaiting membership, and the formal protections that go with it.

But Mr. Niinisto alluded to the importance of speed. “Now that we have taken this first decisive step, it is time for NATO allies to weigh in,” he said. “We hope for strong support from all allies and for a swift ratification of our membership once it’s agreed.”

He referred directly to Turkey, saying that “we will commit to Turkey’s security, just as Turkey will commit to our security,” and adding, “We take terrorism seriously.” That seemed to be an allusion to the Turkish concern about the Kurdish militants.

Ms. Andersson, turning to Mr. Biden and noting to laughter that “Swedes first set foot in your home state of Delaware in 1638,” said the invasion of Ukraine “reminds us of the darkest days of European history.” It was “a watershed moment for Sweden,” she said, that forced Swedes to rethink the essence of their security.

Alyssa Lukpat

Andrei Rudenko, a Russian deputy foreign minister, said that his country was prepared to resume negotiations “as soon as Ukraine expresses willingness,” according to the state-run news agency Tass. Peace talks reached an impasse last month, largely over Russia’s insistence on controlling large swaths of Ukrainian territory, with Ukraine emboldened by its successes on the battlefield.

Alyssa Lukpat

President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in his nightly address that he was grateful to the United States for advancing a $40 billion aid package, and that his country was facing a monthly budget deficit of $5 billion.

Matthew Mpoke Bigg

Reporting from Krakow, Poland

Russian commanders are relieved of duties over failures in Ukraine, a report says.

Russia’s military setbacks in Ukraine have led to internal recriminations, a British intelligence report says, the latest indication that the Kremlin is recognizing shortcomings in the battlefield even as it claims victories.

Britain’s defense intelligence agency said in a report Thursday that the commander of the elite 1st Guards Tank Army, Lt. Gen. Serhiy Kisel, had been suspended for failure to capture the northeast city of Kharkiv, Ukraine’s second-largest. Ukrainian forces have not only counterattacked but driven the invaders back toward the Russian border 40 miles away.

The British agency also said that the commander of Russia’s Black Sea fleet, Vice Adm. Igor Osipov, had likely been suspended following the April sinking of the fleet’s flagship, the cruiser Moskva.

Asked about the report, a senior Pentagon went further, saying the commander had been dismissed.

The Russians have said nothing about any changes in the military leadership. They said an onboard munitions fire was responsible for the loss of the Moskva. Western military officials have corroborated Ukraine’s claims that it sank the vessel.

Eric Schmitt contributed reporting.

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Michael Forsythe

Ukrainian oligarch seeks to distance himself from Russia by mulling sale of superyacht.

As his steel mill in Mariupol was being destroyed by Russian bombs, becoming the site of a last stand by the city’s defenders, the billionaire Rinat Akhmetov, Ukraine’s richest man, emerged as a staunch supporter of the country’s war effort.

But even as Mr. Akhmetov pledged to help rebuild Ukraine, a large portion of his fortune was committed to a secret vanity project that speaks to his past as a pro-Russian oligarch: A German shipyard is building a superyacht for his family’s use.

The yacht, now known only by the code name Luminance, may be among the 10 largest superyachts in the world when finished. Nearly half of those are owned by Russian business magnates. In tonnage, the 475-foot luxury vessel could approach the size of the Moskva, the Russian Navy cruiser that the Ukrainian military said it sank last month in the Black Sea.

Now, Mr. Akhmetov is considering selling the yacht, even before it is completed. “Given the current circumstances, we are considering its possible sale,” Jock Mendoza-Wilson, director of international relations for Mr. Akhmetov’s company, System Capital Management, said in a statement. The New York Times is the first to reveal Mr. Akhmetov’s ownership of the vessel.

Owning a luxury yacht has become a status symbol for oligarchs from Russia and other former republics of the Soviet Union, who in recent years have eclipsed Gulf state kings, princes, sultans and sheikhs as the top buyers of the very biggest vessels.

But since Russia’s 2014 annexation of Crimea and its support of a separatist movement in eastern Ukraine, Mr. Akhmetov has distanced himself from his pro-Russian past, which included financial backing for the Kremlin-supported and corrupt former president Viktor Yanukovych. Mr. Akhmetov’s purchase of the Luminance is a throwback to that world.

Luminance is being built by Lürssen, the German company that also built the Scheherazade, the superyacht that United States officials say is linked to Vladimir V. Putin, Russia’s president. Italian authorities announced earlier this month that they had impounded that yacht. The two vessels also share the same construction manager, Imperial Yachts, a Monaco-based company that counts many Russian oligarchs as customers.

But Luminance is about 15 feet longer than the $700 million Scheherazade. That kind of money is almost enough for Ukraine to buy two new German-built attack submarines and is about the cost of a top-of-the-line Baden-Württemberg-class naval frigate, a warship armed with guns and missiles that Lürssen also helps to build. A spokesman for Lürssen did not comment.

Mr. Akhmetov’s holding corporation, System Capital Management, controls companies in a wide range of industries, including television stations, wind farms, electrical grids, chemical plants and the now famous Azovstal steel plant in Mariupol.

Mr. Mendoza-Wilson said that Mr. Akhmetov had signed the contract to build the yacht in 2018. But the work continued well after the Russian invasion began this February, according to a person who has worked at one of the many companies with contracts to help build the vessel. The employee, who asked for anonymity because he did not want to subject his colleagues to reprisals, said some of Mr. Akhmetov’s relatives had been making trips in Western Europe to go over construction details. Mr. Akhmetov has been in Ukraine during the war.

It is unclear how Mr. Akhmetov could sell a vessel that is still under construction or back out of the contract that he signed. But a person who is working on the Luminance project, speaking anonymously because he signed a nondisclosure agreement, said the best time for him to sell might be when the ship is finished and ready to be delivered, because a potential buyer could take possession of a new yacht without the hassles involved in negotiating contracts and years of waiting while the vessel is being built. One industry estimate said the ship would be done next year.

“The best time to sell a boat is the day before it launches,” the person said.

Gaia Pianigiani contributed reporting.

Alyssa Lukpat

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine called Russian strikes on the eastern Donbas region a “criminal attempt to kill as many Ukrainians as possible” and an effort that could be considered a genocide.

Anushka Patil

A Russian gymnast was given a one-year ban for wearing the pro-war ‘Z’ symbol at a competition.

A Russian gymnast was stripped of a medal this week and banned for a year by the sport’s governing body for wearing a “Z,” which has become a symbol for showing support for Russia’s war in Ukraine, at a World Cup event in March.

Ivan Kuliak, 20, placed third in parallel bars at the Apparatus World Cup in Doha, Qatar, about a week after Russia’s invasion. He stunned officials and observers by standing on the podium — next to a Ukrainian gymnast who won gold — with a “Z” taped squarely on the middle of his chest.

The International Gymnastics Federation (FIG) is to open disciplinary proceedings against Russia's Ivan Kuliak, who wore a 'Z' symbol during a medal ceremony. There was no handshake between the bronze medallist and winner, Illia Kovtun of Ukraine #rtesporthttps://t.co/lbxCvDsJei pic.twitter.com/dnA9EcVhOE

When the Ukrainian winner, 18-year-old Illia Kovtun, stepped up to the podium, he shook hands with the silver medalist on his right and did not acknowledge Mr. Kuliak on his left. He later told a gymnastics magazine that he hadn’t initially seen Mr. Kuliak’s symbol but maintained his composure because his family and coach “raised me to be responsible for my people.”

The next day, the International Gymnastics Federation, known as F.I.G., denounced Mr. Kuliak’s behavior as “shocking” and moved to open disciplinary proceedings.

The decision, which Mr. Kuliak has the right to appeal, came down on Tuesday and ruled that he violated F.I.G.’s codes of ethics and conduct. He was banned for a year and ordered to return his bronze medal and prize money of roughly $500. He was also ordered to pay about $2,000 toward the cost of the proceedings.

The body dropped related charges against the head of the Russian gymnastics delegation, Valentina Rodionenko, and Mr. Kuliak’s coach, Igor Kalabushkin, and will compensate them for the proceedings’ costs.

The podium incident took place just two days before the F.I.G.’s wider ban on Russian and Belarusian athletes went into effect. Mr. Kuliak’s ban will be extended by six months if it expires while the wider ban is still in effect, F.I.G. said.

Mr. Kuliak and Russian sports officials have pushed back on the backlash surrounding his display of the “Z,” which has been prominently painted on Russian tanks in Ukraine and is now widely used by the Russian public as a pro-war symbol.

“If there was a second chance and I would again have to choose whether to go out with the letter ‘Z’ on my chest or not, I would do exactly the same,” Mr. Kuliak told RT, a Russian state-owned outlet, in March. He argued that Ukrainian athletes at the competition had themselves displayed nationalism and that he “didn’t wish anything bad on anyone.”

On Wednesday, Dmitry Svishchev, the chairman of Russia’s parliamentary committee on sports, described the ban as “complete lawlessness.”

Neither he nor “the whole civilized world,” Mr. Svishchev claimed to another state outlet, saw “any offensive, discriminatory, nationalist signs” in Mr. Kuliak’s behavior.

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Yousur Al-HlouMasha FroliakEvan HillMalachy Browne and David Botti

A New York Times investigation finds conclusive evidence of a Russian atrocity in Bucha.

A weekslong investigation by The New York Times Visual Investigations unit provides new evidence — including three videos obtained by The Times — that Russian paratroopers rounded up and executed a group of Ukrainian men, directly implicating these forces in a likely war crime.

The executions took place at a makeshift Russian military base in Bucha, a suburb of Kyiv, on March 4 as Russian troops occupied the city for nearly a month. These killings were among a series of executions that took place in Bucha, drawing international condemnation after Russian forces withdrew from the city in late March.

The Times investigation tracks the captives’ last day alive, from their capture by Russian troops to their final moments, as paratroopers marched them to the execution site.

Read the full report.

Diego Ibarra Sanchez and Dan Bilefsky

The war has brought new ardor to a holiday celebrating Ukrainian culture.

Amid war for Ukrainians has come cultural affirmation.

On Thursday, Ukrainians celebrated Vyshyvanka Day, on which they wear traditional embroidered clothing called vyshyvankas to honor the country’s national dress. This year’s celebration, perhaps inevitably, was influenced by Russia’s invasion and the threat of subjugation.

Since the war began, many Ukrainian artists, intellectuals and translators, among others, have sought to emphasize their unique culture and traditions as a form of protest against President Vladimir V. Putin’s claims that Ukraine and Russia “are one people” and his efforts to abolish their statehood.

Among those celebrating on Thursday was a Ukrainian man in the western city of Lviv, who wore a traditional outfit while using a plastic Kalashnikov rifle to shoot balls at a portrait of Mr. Putin.

Elsewhere in the city, two friends, Yulia and Yana, said Vyshyvanka Day had particular symbolic resonance this year. “Even at this time we wear them,” Yulia said, referring to the wartime conditions, “because we believe in our victory.” Yana said the holiday was an opportunity to affirm Ukrainian identity in the midst of an invasion intent on stamping it out.

“For me, this holiday is about identity,” she said, adding that it was true “especially now, when it is under threat.”

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Catie Edmondson

Navalny’s anti-corruption group urges Congress to place sanctions on 6,000 of Putin’s midlevel cronies.

WASHINGTON — Russian activists with Aleksei A. Navalny’s anti-corruption organization are lobbying members of Congress to impose fresh sanctions on 6,000 officials and business leaders who have benefited from President Vladimir V. Putin’s patronage, a sweeping measure that they hope will force his backers to distance themselves from the Russian president.

Meeting with Republicans and Democrats on Capitol Hill this week, officials with Mr. Navalny’s Anti-Corruption Foundation pressed lawmakers to approve travel bans and asset seizures targeting “officials, oligarchs, propagandists,” arguing that such punitive measures would undermine political support for Mr. Putin.

The United States has already imposed crushing economic sanctions on Russia’s banks and personal penalties on top government officials and oligarchs, including Mr. Putin and Sergey V. Lavrov, Russia’s foreign minister, enacting measures aimed at freezing their assets.

But Mr. Navalny’s organization contends that targeting midlevel officials who have not yet been sanctioned would erode a crucial bloc of Mr. Putin’s domestic supporters, many of whom, they say, are fairly young and have a chance for life after Mr. Putin.

“This should be a very, very serious incentive for them to jump ship right now — the fact that you will no longer see your wonderful mansion in France or in Montenegro,” said Anna Veduta, the vice president of the organization.

Vladimir Ashurkov, the foundation’s executive director, said the sanctions imposed so far by the United States and its allies have already caused a wave of resignations among board members and executives in state companies. “So sanctions are working; they’re creating a motivation in people’s minds,” he said in an interview on Thursday between meetings on Capitol Hill.

Foundation leaders declined to weigh in on whether the Biden administration should move to sell off assets seized under sanctions, rather than simply freezing them. That idea has gained momentum in Congress. In particular, Mr. Ashurkov said, a proposal to seize frozen funds in United States bank accounts that belong to Russians “is not a decision that should be taken lightly.”

The lobbying effort came in the same week that the Senate overwhelmingly passed a $40 billion military and humanitarian aid bill for Kyiv. But cognizant of rising aversion in Republican ranks to spending more money on Ukraine, the activists have been pitching the sanctions to lawmakers as a cost-free way to counter Mr. Putin.

Members of Congress, particularly Republicans, “are very happy to see that there are other measures that will not force them to spend these billions,” Ms. Veduta said.

Mr. Navalny, a jailed opposition leader who has been a relentless critic of Mr. Putin’s government, was sentenced to nine years in a high security prison in Russia in March on fraud charges, the latest move in a long-running Kremlin campaign to harass and silence him.

Eric Schmitt

A Pentagon official says Russian troops have been forced to fight in smaller formations in eastern Ukraine.

Stiff Ukrainian resistance is forcing Russian troops to fight in smaller formations and seek more limited objectives in the northern Donbas region of eastern Ukraine, a senior Pentagon official said on Thursday.

Neither side has made major gains in recent weeks on the front lines in eastern Ukraine, where Russia had tried unsuccessfully to encircle Ukrainian forces with a large pincer movement. The official, who spoke on the condition of anonymity to discuss operational details, said it appeared that the Russians had shifted tactics in recent days.

Separately, Russia signaled more willingness to engage in talks with American counterparts. For the first time since the war began, Gen. Mark Milley, the country’s top military official, was finally able to get through to his Russian counterpart by telephone, after almost three months of trying. General Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, and Russia’s Chief of General Staff Valery Gerasimov talked by phone on Thursday, the Pentagon said.

Officials provided few details save that the two men spoke of areas of “mutual interest” (from the Russian readout) and “discussed several security-related issues of concern and agreed to keep the lines of communication open” (from the Americans). But the call came six days after Defense Secretary Lloyd J. Austin III held his own first-since-the-war-started phone call with his Russian counterpart, Sergei K. Shoigu.

It was unclear why the two men, after ignoring American requests for several months, are now willing to re-engage.

But on the ground in Ukraine, “they’re going after smaller objectives,” the senior official said, speaking on condition of anonymity to discuss operational details. “And sometimes those objectives are only maintained for a short period of time before the Ukrainians take them back. They’re just being more modest in what they’re trying to go after.”

The shift in Russian tactics reflects the nimble and resilient Ukrainian defense but also the nagging problems with command, logistics and morale that continued to bedevil Russian commanders, especially along in the hotly contested Donbas, the official said.

“They’re adjusting and trying to use smaller formations achieving smaller objectives, to try to get a more piecemeal approach to progress,” the official said. “But they just haven’t been able to even on a smaller scale make much progress.”

The smaller units — company-size compared with battalion-size units — are also easier for Russian commanders to manage in a complex battlefield where Russian progress has been fitful and uneven at best, grinding out territorial gains a mile or two at a time, the official said.

“Operating and maneuvering smaller forces in the field is a simpler, more digestible way to deal with your operational progress,” the official said.

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Vivek Shankar

Ukrainian court approves the arrest of former President Yanukovych.

A Ukrainian court granted a request to arrest former President Viktor F. Yanukovych over accusations he smuggled people out of the country when he fled to Russia in 2014, the Ukrainian prosecutor general’s office said on Thursday.

Mr. Yanukovych was ousted by street protesters over his pro-Russian stance and for scuttling a trade deal with the European Union. On Feb. 23, 2014, he boarded a Russian helicopter on the outskirts of the village of Urzuf in Ukraine’s Donetsk region, prosecutors say, and flew to Anapa in Russia’s Krasnodar region. He also smuggled at least 20 people out of Ukraine into Russia on Russian helicopters with the help of security officials and Russian contacts, they say.

Just days after Mr. Yanukovych left Ukraine, President Vladimir V. Putin of Russia sent troops to Crimea, and then annexed the region within a few weeks, setting the stage for Russia’s wider invasion this year.

In 2019, Mr. Yanukovych was convicted in absentia of treason by a Ukrainian court, receiving a sentence of 13 years in prison. It formally determined that he was serving Russian interests while he was president of Ukraine.

In Thursday’s statement, the office of Irina Venediktova, Ukraine’s prosecutor general, said the Pechersk District Court of Kyiv, the capital, had approved a request to arrest Mr. Yanukovych over the smuggling accusation. The statement did not refer to him by name, only as the former president of the country, nor did it identify the people he led out of Ukraine.

Mr. Yanukovych’s current location remains unclear.

Marc SantoraIvan Nechepurenko and Anton Troianovski

A Russian official tours occupied southern Ukraine.

As Russia reinforces defensive positions in occupied regions across southern Ukraine and takes measures to exert political and cultural dominion over the local population, a high-ranking Russian official visited the region this week and outlined plans to take control of vital infrastructure, including Europe’s largest nuclear power plant.

“I believe the region’s future is to work in our friendly Russian family,” said Marat Khusnullin, Russia’s deputy prime minister for infrastructure. “I came here to provide maximum opportunities for integration.”

While it was not clear if Mr. Khusnullin’s comments reflected official Kremlin policy — President Vladimir V. Putin has not said what he aims to do with lands captured outside Ukraine’s eastern Donbas region — they appeared to fit into a pattern of Russian efforts to “Russify” occupied territories.

Moscow has already moved to introduce Russian currency, install proxy local politicians, revamp school curriculums, reroute internet servers through Russia and cut the population off from Ukrainian broadcasts. Ukrainian officials have accused Russia of forcibly deporting thousands of people to Russia, and residents in some occupied territories have described increasingly repressive efforts to enforce Russian rule.

The Kremlin has sought to portray its actions as in line with popular will. Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, played down the significance of Mr. Khusnullin’s statements, saying only locals could decide the fate of these regions. But a U.S. official warned this month that the Kremlin could seek to annex the Donbas region and Kherson, the largely Russia-controlled region that Mr. Khusnullin visited, by staging “sham” elections.

Some officials in Russia appear to be pushing in that direction. On Thursday, a group of Russian lawmakers submitted a bill that would allow Mr. Putin to establish “temporary administrations on territories where Russia’s army conducts military operations.”

Analysts at the Institute for the Study of War, a Washington think tank, said “the wildly varying reports” of possible dates for a referendum in Kherson, along with official denials of plans for annexation, “suggest considerable confusion within the Russian leadership at various levels about Russia’s prospects for securing the area and, possibly, the best way forward.”

The latest moves throw into stark relief the ambiguity of Russia’s war aims and the Kremlin’s chaotic messaging about the goals of the invasion — even to its own people. When Mr. Putin announced the invasion in his early-morning address on Feb. 24, he said Russia did not plan to “occupy Ukrainian territory” and that his aim was to aid the people of the Donbas — the eastern Ukrainian region that Russia now recognizes as independent of Ukraine.

The Kherson region, however, is not part of the Donbas — its eastern edge lies about 100 miles to the southwest. And this week’s developments show that Russia may be laying the groundwork for a long-term occupation or annexation of areas beyond the Donbas.

President Volodymyr Zelensky has vowed that Ukraine would take back Kherson and other occupied lands, but so far Ukrainian forces have struggled to mount a major counteroffensive in the region.

The area Russia controls in southern Ukraine — a vast sweep of land that is larger than the Baltic state of Estonia — was largely taken in the first weeks of the war.

Russia has had control over the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant in Enerhodar since early March. When fully operational, the six reactors at the plant can produce around 6,000 megawatts of power, enough energy for some four million homes. At a news conference in the occupied city of Melitopol, Mr. Khusnullin said Ukraine would have to pay for electricity supplied by the plant.

“If not,” he said, the plant “would be working for Russia.”

Ukraine’s national energy provider, NPC Ukrenergo, called the threat nuclear blackmail, and said Russia was seeking to gain leverage over Ukraine and Europe.

In the port city of Kherson, near the border with Crimea, Mr. Khusnullin inspected the local port, a cargo railway station and a factory. Russia had allocated funds to restore the city’s roads and pledged that “we will live and work together.”

But around the same time as he spoke, Ukrainian officials said a convoy of civilian cars trying to flee the region came under fire from Russian soldiers.

Mr. Khusnullin also referred to Kherson’s status as Ukraine’s breadbasket, saying: “We will now eat tomatoes and tomato paste more often in Russia thanks to the work of Kherson’s agricultural producers.”

Ukraine this week accused Russia of robbing Kherson of 400,000 tons of grain, sending it to Russia and creating conditions that “may lead to famine in the occupied territories.” And a Russian naval blockade was keeping Ukraine from exporting millions more tons, fueling a global food crisis.

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Nicole Tung

Nataliya Mazur, a veterinary surgeon, plays with dogs Javelina and Bayraktar, named after the javelin anti-tank weapon and a Turkish drone respectively, at a temporary shelter in Kyiv on Thursday; Lisa Pozniak, 18, a volunteer, hugs a dog at the same shelter.

Dan Bilefsky

The incoming U.S. ambassador to Ukraine has experience in countries shaped by Soviet domination.

Bridget Brink, unanimously confirmed by the U.S. Senate this week as the American ambassador to Ukraine, is a veteran diplomat, fluent Russian speaker and Michigan native with wide experience in European countries buffeted by Soviet subjugation and the legacy of the Cold War.

In 2019, at her swearing-in ceremony for her current role as ambassador to Slovakia, Ms. Brink stressed her family’s European links and her personal ties to Europe, noting that she had been a student in London in 1989 on the day when the Berlin Wall fell.

A graduate of the London School of Economics, where she earned master’s degrees in international relations and political theory, Ambassador Brink joined the State Department in 1996 and has served, among other places, in Cyprus, Serbia, as well as in Uzbekistan and Georgia, two former Soviet republics.

She is the mother of two boys, and her husband, Nicholas Higgins, also works for the U.S. foreign service.

In her new role, Ms. Brink fills a position that has been empty for three years. Her confirmation came just hours after the United States reopened its embassy in Kyiv after a three-month closure, underlining how the war-battered Ukrainian capital is gradually returning to some semblance of normalcy after Russian forces failed to seize it, albeit with a very fragile sense of security.

Ms. Brink’s conformation will further strengthen relations between Washington and Kyiv, but the return of high-profile American diplomats to the country, even to western and central cities hours from the front lines, inevitably comes with a degree of danger.

Ms. Brink is the first Senate-confirmed ambassador to hold the post since mid-2019, when President Donald J. Trump removed Marie L. Yovanovitch, a career diplomat and anti-corruption advocate who was criticized by Mr. Trump’s personal lawyer, Rudolph W. Giuliani, and his associates as Mr. Giuliani tried to dig up dirt in the country on Mr. Biden’s son, Hunter.

In February, Ms. Brink visited the border between Ukraine and Slovakia to witness the arrival of Ukrainian refugees. “My heart is with every victim of this senseless war,” she said, according to a State Department news release.

Her family has long ties to Europe.

She recalled, at her 2019 swearing-in as Slovakia’s ambassador, that her grandfather Donald Brink, according to family lore, played a role in clearing the way for Dwight D. Eisenhower’s promotion to being a four-star general before he became architect of the Normandy invasion, which helped end World War II.

Ms. Brink said that during the war, her grandfather, a U.S. Army doctor, treated Mr. Eisenhower, one of several doctors who gave him a physical to determine his eligibility for promotion for his fourth star.

“According to family lore, my grandfather took General Eisenhower’s blood pressure, and it was a bit high,” she recalled. “‘General,’ he said, ‘Lie down for a few minutes and think happy thoughts.’ He did, and my grandfather was able to report that General Eisenhower passed his physical,” Ms. Brink explained. “The rest, so they say, is history.”

She also observed that she had links to Europe via her husband’s family. “Almost 80 years ago, my husband’s grandmother Ada McIntyre survived the Blitz in Manchester while her husband, Bernard McIntyre, bravely helped evacuate the soldiers trapped in Dunkirk as a member of the Royal Navy,” she explained.

Catie Edmondson and Emily Cochrane

The Senate overwhelmingly approves $40 billion in aid to Ukraine, sending it to Biden.

WASHINGTON — The Senate overwhelmingly approved on Thursday a $40 billion emergency military and humanitarian aid package for Ukraine, moving quickly and with little debate to deepen the United States’ support for an increasingly costly and protracted fight against a brutal Russian invasion.

The measure, paired with an initial emergency infusion of aid to Kyiv that was approved in March, amounts to the largest package of foreign aid passed by Congress in at least two decades, bringing to roughly $54 billion the total American investment in the war in just over two months.

The lopsided vote, with just 11 senators in opposition — all Republicans — reflected the remarkable bipartisan support on Capitol Hill for a massive investment in Ukraine’s war effort, which propelled the bill through the House last week. And the speed with which it moved through Congress, where the leaders of both parties raised few questions about how much money was being spent or what it would be used for, was striking, given the gridlock that has prevented domestic initiatives large and small from winning approval in recent years.

A bill to provide billions for pandemic-response efforts in the United States is stalled, for instance, and Republicans opposed another this week to provide $28 million to address the nationwide shortage of baby formula.

President Biden was expected to quickly sign the Ukraine aid package into law. His administration and Ukrainian leaders have pressed hard for its swift enactment, warning that they would run out of American aid by Thursday if Congress failed to act.

“I applaud the Congress for sending a clear bipartisan message to the world that the people of the United States stand together with the brave people of Ukraine as they defend their democracy and freedom,” Mr. Biden said in a statement. Shortly after the vote, he announced that he would send another package of artillery, radars, and other equipment to Ukraine.

The momentum behind the bill showed how the searing images of suffering in Ukraine, coupled with fears about Russian aggression spreading beyond the country’s borders, had — at least for now — overcome resistance from both parties to American involvement in war abroad, even as isolationist voices off Capitol Hill have steadily grown louder in their skepticism.

“We Americans — all of us, Democrat and Republican — cannot afford to stick our heads in the sand while Vladimir Putin continues his vicious belligerence against the Ukrainian people,” said Senator Chuck Schumer, Democrat of New York, the majority leader.

When the House passed the spending package last week, a flurry of lobbying against the bill, led by archconservative media figures and activists, helped drive 57 Republicans to oppose it.

Determined to project strong bipartisan support for Kyiv, Senator Mitch McConnell, Republican of Kentucky and the minority leader, worked for days leading up to the vote to tamp down on the anti-interventionist strain in his party, arguing both privately and publicly to his colleagues that the United States needed to aid a young democracy standing between Russian aggression and the Western world.

The pinnacle of that effort came over the weekend, when Mr. McConnell traveled to Kyiv, Ukraine, Stockholm and Helsinki, Finland, in what he said was partly a bid to push back on former President Donald J. Trump’s hostility toward NATO and the aid legislation itself. When Mr. Trump announced his opposition to the $40 billion package, Mr. McConnell said, he worried that he “could lose a lot more than 11” Republican votes.

The trip was designed “to convey to the Europeans that skepticism about NATO itself, expressed by the previous president, was not the view of Republicans in the Senate,” Mr. McConnell said in an interview. “And I also was trying to minimize the vote against the package in my own party.”

“We have a sort of an isolationist wing,” he continued. “And I think some of the Trump supporters have sort of linked up with the isolationists — a lot of talk out in the primaries about this sort of thing. I felt this would help diminish the number of votes against the package. I think that worked out well.”

Most of the Republicans regarded as presidential prospects in 2024 — Senators Ted Cruz of Texas, Tom Cotton of Arkansas, Tim Scott of South Carolina, and Marco Rubio of Florida — backed the legislation even in the face of opposition from right-wing organizations.

In a 24-minute speech on the Senate floor, announcing his vote on Wednesday night, Mr. Cruz said he had carefully listened to a litany of arguments against the aid bill, including that it was too expensive and bloated with provisions unrelated to military aid, and that it was not in America’s security interest to counter Russia’s campaign when there were so many domestic problems at home.

But he had come to the conclusion, he said, that the assistance was worth supporting.

“There’s no doubt $40 billion is a large number, and although much of that spending is important — in fact, some of it is acutely needed in the military conflict — I would have preferred a significantly smaller and more focused bill,” Mr. Cruz said. “But our Ukrainian allies right now are winning significant victories with the weapons and training that we provided them already, and it is in our national interest for them to keep doing so.”

In the end, fewer than a dozen Republicans, including Senator Josh Hawley of Missouri, who is also regarded as a presidential contender, voted no. They cited concerns about sending billions of dollars abroad as the United States struggles with economic challenges of its own.

“Spending $40 billion on Ukraine aid — more than three times what all of Europe has spent combined — is not in America’s interests,” Mr. Hawley wrote on Twitter. “It neglects priorities at home (the border), allows Europe to freeload, short changes critical interests abroad and comes w/ no meaningful oversight.”

“That’s not isolationism,” he added. “That’s nationalism. It’s about prioritizing American security and American interests.”

Opponents of the legislation said they expected rising domestic discontent with the size of the aid packages to grow as the conflict deepened. Avril D. Haines, the director of national intelligence, told senators earlier this week that President Vladimir V. Putin of Russia is digging in for a long campaign and was counting on the United States’ resolve to support Ukraine flagging.

The dissenting votes in the House and Senate “set the table for what is going to be a very heated debate” in the fall, said Jessica Anderson, the executive director of Heritage Action, which lobbied against the bill.

The legislation that passed on Thursday is substantially larger than the initial tranche of aid Mr. Biden had requested, a request that came only weeks after Congress had cleared a $13.6 billion aid package for Ukraine, roughly equally divided between military and humanitarian aid. The bill had a similar split.

It would allow Mr. Biden to authorize the speedy transfer of up to $11 billion of American weapons, equipment and defense supplies to Ukraine, and allocate about $9 billion to replenish that stockpile.

Transfers thus far have included relatively expensive weapons like the 5,500 Javelin anti-tank guided missiles and 1,400 Stinger antiaircraft missiles given to Kyiv, as well as less-costly munitions like the 184,000 155-millimeter shells provided to Ukraine for a protracted artillery battle in Donbas.

The package also includes $8.8 billion for a dedicated fund intended to help Ukraine’s government continue to function, and $4.4 billion for international disaster assistance, part of an effort to stem the disruption to the global food chain as a result of the war. Another $900 million would go to assistance for Ukrainian refugees, including providing trauma and support services, English-language training, and housing.

John Ismay contributed reporting.

Because of an editing error, an earlier version of this article misstated the status of a proposed spending bill to address the infant formula crisis. Republicans voted against it this week; they did not block it.

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
Valeurs Actuelles

Législatives : LFI investit comme suppléante une infirmière condamnée pour avoir jeté des pavés sur des policiers

Une surprenante suppléante. Farida Chikh sera la doublure de Mathilde Panot, députée LFI candidate à sa réélection dans la 10eme circonscription du Val-de-Marne, et présidente du groupe à l’Assemblée nationale, indique BFMTV. Cette infirmière de 51 ans est connue pour avoir fait un doigt d’honneur et lancé des pavés en direction des forces de l’ordre lors d’une manifestation de soignants, le 16 juin 2020. Des faits de « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité temporaire de travail » qui lui ont valu d’être condamnée à une amende de 1 000 euros avec sursis, le 22 février 2021.

Cette mobilisation – tendue en raison du contexte sanitaire – , avait notamment été médiatisée en raison de l’interpellation musclée de l’infirmière de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Selon des images de la scène à l’époque, Farida Chikh avait été tirée par les cheveux par la police. Asthmatique, elle avait ensuite réclamé d’avoir accès à sa Ventoline auprès des forces de l’ordre, qui avaient d’abord refusé, avant de finalement accéder à sa requête.

« Elle incarne la dignité des soignants »

« J’étais exténuée, j’avais perdu la moitié de mes patients, ce n’est pas contre la police que j’ai jeté le bitume, c’était symbolique (…) Mais quand vous êtes en colère, vous ne réfléchissez pas à ce que vous faites », avait expliqué l’infirmière, lors de son procès. Du côté de la France Insoumise, on assume pleinement le choix de la suppléante. « Farida Chikh se bat depuis 20 ans pour l’hôpital public. Elle incarne la dignité des soignants et des patients malmenés pendant la crise sanitaire mais aussi le combat quotidien de ces millions de femmes pour l’émancipation qui doivent mener de front vie professionnelle et vie familiale », a expliqué Mathilde Panot à BFMTV.

Un choix en cohérence avec la volonté de la France Insoumise de mettre en avant des figures issues des mobilisations sociales de ces dernières années. Rachel Kéké, l’une des femmes de chambre qui s’était opposée au groupe hôtelier Accor, et Stéphane Ravacley, un boulanger qui avait fait une grève de la faim pour son apprenti – sans titre de séjour – ont tous les deux été investis par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), note BFMTV.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Partygate : la police de Londres va bientôt livrer les conclusions de son enquête

Publié le : 19/05/2022 - 14:28

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Les Britanniques vont bientôt connaître la conclusion de l'enquête sur le scandale des fêtes organisées à Downing Street malgré les confinements, qui a provoqué un total de 126 amendes pour huit événements ayant violé les règles sanitaires contre le Covid-19 au Royaume-Uni. 

Des sanctions bientôt connues pour les participants aux fêtes interdites à Downing Street. La police de Londres annoncé, jeudi 19 mai, la conclusion de son enquête sur le scandale des fêtes organisées malgré les confinements, avec un total de 126 amendes pour huit événements ayant violé les règles sanitaires contre le Covid-19.

La fin de cette enquête signifie que les Britanniques vont savoir d'ici peu si le Premier ministre Boris Johnson, qui s'est déjà vu infliger une amende en raison de sa présence à une fête surprise pour son 56e anniversaire en juin 2020, a été sanctionné pour sa présence à d'autres événements.

Des excuses "sans réserves"

Les 126 amendes correspondent à huit dates différentes, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021, établies à l'issue d'une enquête dans laquelle la police a examiné 345 documents, 510 photos et images de vidéosurveillance et épluché 204 questionnaires. Certaines de personnes sanctionnées ont reçu plus d'une amende, a précisé la police dans un communiqué.

Boris Johnson avait présenté ses excuses "sans réserves" devant le Parlement après avoir reçu l'amende. Il avait cependant exclu de démissionner face aux appels répétés de l'opposition en ce sens.

Le dirigeant conservateur avait affirmé qu'il ne lui était "pas venu à l'esprit, à l'époque ni par la suite", que sa participation au bref rassemblement pour son anniversaire "pouvait constituer une violation des règles" alors en vigueur.

Des "erreurs de leadership et de jugement"

La fin de l'enquête de police va également permettre la publication du rapport intégral de la haute-fonctionnaire Sue Gray, chargée d'une enquête interne à ce sujet.

Un rapport préalable, expurgé de toutes précisions pour ne pas interférer avec l'enquête de police, dénonçait des "erreurs de leadership et de jugement". Il avait ainsi donné un aperçu de son appréciation de ce qui se jouait derrière les murs de Downing Street, contrastant avec les sacrifices consentis par les Britanniques pour lutter contre la pandémie.

Les députés ont par ailleurs déclenché l'ouverture d'une enquête parlementaire afin de déterminer si Boris Johnson les a sciemment trompés dans cette affaire, en affirmant à maintes reprises que toutes les règles avaient été respectées.

Le code ministériel dispose qu'un ministre qui a de manière délibérée dupé le Parlement doit démissionner. L'enquête parlementaire ne commencera qu'une fois que l'enquête de la police sera achevée et que Sue Gray aura remis son rapport définitif.

Avec AFP 

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"Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner

Partygate : Boris Johnson s'excuse "sans réserve" devant le Parlement

"Partygate" : le Parlement britannique ouvre une enquête contre Boris Johnson

El País (ESP)

Vídeo | Las cinco recomendaciones de Paco Nadal: las iglesias y monasterios más fascinantes de Georgia

De la iglesia de la Trinidad a la catedral de Bagrati, paisajes imprescindibles en el país caucásico

Es un trotamundos de pura cepa y no le gusta llevar la cuenta del número de países que ha visitado a lo largo de los años. Aun así, a Paco Nadal, reconocido periodista de viajes, no le gusta calificarse precisamente como “viajero”. Como dejó escrito en una ocasión, prefiere la palabra turista: “Si tienes billete de vuelta, eres un turista, por mucho que te duela”.

Iniciamos una serie mensual titulada Los cinco de Paco, en la que irá revelando sus cinco mejores pistas en un lugar concreto del planeta o cinco recomendaciones viajeras en diferentes países con un hilo conductor, ya sean las playas más bellas de España, los aeropuertos más impresionantes del mundo o cinco delicias de la gastronomía tailandesa.

En el primer capítulo, enseña las iglesias y monasterios con la ubicación más espectacular que esperan en Georgia, protagonista de uno de sus viajes más recientes. Confinada entre el Cáucaso y el mar Negro, el país esconde además algunos de los lugares menos visitados de Europa, como los bosques del parque nacional de Mtirala, las cuevas rupestres de Sataplia o los valles de la región de Svaneti.

  1. La iglesia de la Trinidad (Guergueti). Se encuentra en la cima de una colina a 2.170 metros de altitud, en lo más recóndito del Cáucaso, casi en la frontera con Rusia. Recibe su nombre de una antigua localidad ya desaparecida y del glaciar que domina la zona. Es la construcción religiosa más alta de todo el país, además de un gran símbolo nacional.
  2. Katkhis Sveti (Chiatura). Espera en lo alto de un monolito calcáreo de 40 metros en la región de Imericia, al oeste de Georgia. En ella vive un solo monje que nunca baja de allí.
  3. La iglesia de Lamaria (Ushguli). Es la más solitaria y bella de la región de Svanetia, en las cumbres más remotas del Cáucaso, y conocida por sus solitarias torres defensivas.
  4. El monasterio de Jvari (Mtskheta). Ubicada en la confluencia de los ríos Kura y Aragvi, Mtskheta es una de las ciudades más antiguas de Georgia y antigua capital del país. Hay al este una colina desde donde se dominan Miskheta y la confluencia de los dos ríos. Sobre ella se alza Jvari, de la Santa Cruz, obra maestra del estilo georgiano antiguo y corazón simbólico del país.
  5. La catedral de Bagrati (Kutaisi). Construida en el siglo XI en Kutaisi, la segunda ciudad de Georgia, se la considera la obra maestra de la arquitectura medieval georgiana.

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Valeurs Actuelles

Paris : le député PS Jérôme Lambert occupe un logement social de 95m2 pour 971 euros

Cinq pièces, 95m2, pour seulement 971 euros par mois, à Paris. Depuis près de 20 ans, le député PS Jérôme Lambert loue cet appartement au prix avantageux via le parc social de Paris Habitat, révèle Médiapart, ce jeudi 19 mai. Grâce à une simple déclaration de co-occupant sur le logement à loyer intermédiaire de son ancienne compagne, l’élu peut bénéficier de ce prix exceptionnel. Et, ce, malgré un revenu de 7 239 euros brut par mois, soit son indemnité d’élu.

« Le prix des loyers à Paris, c’est quand même quelque chose »

Problème, le député de la 3e circonscription de la Charente (16), en instance de divorce, habite désormais seul ce logement, normalement attribué sous plafond de ressources depuis 2001. Mais cette déclaration de revenus n’a jamais été faite par l’élu, qui gagne 67 478 euros annuels. Des ressources d’ordinaire bien trop élevées pour être éligible à ce logement social. « Le prix des loyers à Paris, c’est quand même quelque chose », s’est défendu Jérôme Lambert, au journal le Charentais. « Mon loyer a peu bougé depuis 30 ans et quand il va repartir dans le parc normal de la ville, le loyer mensuel va dépasser les 2000 euros (…) Je pourrais avoir du mal à le payer », s’est encore justifié l’élu, également propriétaire d’une résidence secondaire en Charente.

Pourtant, le député n’est pas légalement tenu de quitter son logement ni d’actualiser sa situation financière. « S’il avait déclaré sa situation après 2001, on lui aurait immédiatement demandé de quitter ce logement car il dépasse les plafonds. Et s’il postulait aujourd’hui, la commission d’attribution lui refuserait ce logement », indique un responsable de Paris Habitat, à Mediapart. Pas dans le collimateur de la loi donc, le député aurait-il cependant commis une faute éthique ? « J’ai voulu vivre comme je l’entendais, et je ne vois pas ce qui est immoral », a répondu Jérôme Lambert à Médiapart. Avant d’ajouter : « Il n’y a pas de règle, on peut les occuper. Ce n’est pas une HLM ». Ce dernier assure cependant qu’il quittera son logement « fin juin », après les élections législatives.

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France24 - Monde

Fusillade de Buffalo : le président des États-Unis dénonce "le poison" du suprémacisme blanc

Publié le : 19/05/2022 - 14:37Modifié le : 19/05/2022 - 14:38

Claire BONNICHON Suivre Claire HOPES Sonia BARITELLO Suivre

Le président américain et son épouse se sont rendus, mardi 17 mai, à Buffalo, dans l'État de New York. Cette ville a été le théâtre le week-end dernier d'une fusillade où dix personnes ont été tuées dans un supermarché par un jeune tireur blanc de 18 ans. Les victimes sont principalement des Afro-Américains. Un acte de terrorisme, selon le président américain, qui a dénoncé le "poison" de la théorie du suprémacisme blanc.

Le Pérou a été très durement touché par la pandémie de Covid-19. Là-bas, près de 100 000 enfants auraient perdu au moins l'un de leurs deux parents à cause du coronavirus. Le gouvernement tente de prendre en charge ces orphelins, pour les accompagner sur les plans économique et psychologique. Reportage à Lima de notre correspondant Thomas Nicolon.

Cuba peut souffler un peu : les États-Unis ont décidé d'alléger certaines restrictions vis à vis de l'île communiste. Cela concerne notamment les procédures d'immigration et les liaisons aériennes. Les habitants de l'île communiste vont ainsi pouvoir se déplacer plus facilement.

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Tuerie raciste à Buffalo : après l'onde de choc, Joe Biden attendu sur place

CAP AMÉRIQUES

Tourisme au Pérou : l'espoir d'un retour à la normale

Focus

Pérou : les orphelins du Covid-19, une génération endeuillée qui peine à se reconstruire

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
Valeurs Actuelles

Marlène Schiappa pourrait-elle avoir sa propre émission sur C8 ?

De ministre à animatrice télé ? Selon une information du Figaro publiée ce jeudi 19 mai, Marlène Schiappa – toujours ministre déléguée chargée de la Citoyenneté – pourrait se reconvertir sur la chaîne de télévision C8, détenue par le groupe Vivendi. D’après le quotidien, la presque-quarantenaire souhaiterait être aux commandes de sa propre émission de télé. La ministre aurait même déjà imaginé plusieurs concepts, notamment une émission de témoignages, au cours de laquelle elle se pencherait sur les problèmes des femmes et tâcherait de les résoudre.

De son côté, la chaîne n’a pas souhaité commenter cette information, indique Le Figaro. Sur Twitter, Marlène Schiappa a toutefois semblé démentir ce projet télévisuel. « Je n’ai aucune émission de TV prévue sur C8 ! Je suis encore ministre et à ma mission jusqu’à la dernière minute », a-t-elle écrit, ce jeudi 19 mai. Mais, pour Le Figaro, les discussions entre la chaîne et la ministre ont bien lieu.

Contrairement à ce qu’écrit la presse sans même avoir pris soin de me consulter, sur la base de fantasmes, je n’ai aucune émission de TV prévue sur C8 ! Je suis encore ministre et à ma mission jusqu’à la dernière minute.

— 🇫🇷 MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) May 19, 2022

 

En coulisses, la ministre et le présentateur star de « Touche pas à mon poste » Cyril Hanouna échangeraient autour d’une éventuelle incursion de Marlène Schiappa dans le paysage audiovisuel. Des discussions, au cours desquelles elle aurait fait plusieurs propositions d’émission, selon Le Figaro.

Tandem Hanouna-Schiappa

En janvier 2019, Cyril Hanouna et Marlène Schiappa avaient présenté en tandem une émission de « Balance ton post » à l’occasion du grand débat national, en réponse à la crise des « gilets jaunes ». Un mélange des genres qui avait suscité le malaise au sein d’une partie de la classe politique, et quelques moqueries sur les réseaux sociaux.

Pas de quoi attaquer l’amitié de la ministre envers Cyril Hanouna. « C’est quelqu’un de brillant, qui connaît la société française, disait-elle dans un portrait pour M le Monde. Mais il est de bon ton de cogner sur lui, cela relève du mépris de classe ». De futures retrouvailles sont-elles à prévoir ?

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France24 - Monde

Cannes 2022 : le film "Tirailleurs" projette l'enfer des tranchées sur le grand écran

Publié le : 19/05/2022 - 17:04Modifié le : 19/05/2022 - 17:05

Aline BOTTIN Alberic DE GOUVILLE

Alberic de Gouville aborde "Tirailleurs" de Mathieu Vadepied, qui évoque la Première Guerre mondiale du point de vue africain, "Les Huit montagnes" des réalisateurs belges Felix Van Groeningen et Charlotte Vandermeersch, du long-métrage "Armageddon Time" de James Gray, un des 21 films en compétition pour la Palme d'Or, et du pavillon "Afriques" au village international de la Croisette.

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Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

CANNES 2022

Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

À L’AFFICHE !

Festival de Cannes : Louis Garrel se présente à Cannes avec de multiples casquettes

L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : "Zelensky a le don de mettre les Européens devant leurs responsabilités"

Publié le : 19/05/2022 - 12:18

Pauline PACCARD Suivre

Les journalistes Régis Genté Stéphane Siohan, respectivement correspondants à Tbilissi et à Kiev, cosignent le livre "Zelensky : dans la tête d'un héros" qui narre l'improbable destin du président ukrainien. Une formidable biographie de celui que rien ne destinait à devenir un chef de guerre.

LE FIL DU 17 MAI

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

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Volodymyr Zelensky, d'humoriste à chef de guerre de l'Ukraine

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Ukraine : le comédien Volodymyr Zelensky largement élu président

Valeurs Actuelles

“Je ne me reconnais plus dans la démarche LR” : Damien Abad annonce “se mettre en congés” des Républicains

C’était une prise de parole attendue. Entre La République en Marche et Les Républicains, le cœur de Damien Abad semble vaciller. Lors d’un entretien publié par Le Figaro, ce jeudi 19 mai, le député de l’Ain a annoncé quitter sa fonction de président du groupe LR à l’Assemblée, et « se mettre en congé » de son parti. Une décision qui tombe après l’appel à « quitter ses fonctions » lancé par Christian Jacob, président des Républicains, à son attention plus tôt dans la journée.

« Un homme de droite »

Dans les colonnes du quotidien, Damien Abad a assuré rester « un homme de droite », tout en reconnaissant des « différences [qui] se sont accélérées ces dernières semaines avec les décisions du bureau politique et les choix de la présidentielle au second tour ». Au sortir de l’élection présidentielle, Damien Abad avait appelé sans détours à voter pour Emmanuel Macron. Un positionnement vertement critiqué au sein de sa famille politique, qui lui avait reproché sa proximité avec le chef de l’Etat.

A force de procrastiner, Emmanuel Macron met ses potentiels ralliés dans la mouise… Le LR @damienabad, nouveau tricard dans son parti. pic.twitter.com/594K4fgCkb

— Géraldine Woessner (@GeWoessner) May 19, 2022

 

Accusé de cultiver l’ambiguïté sur un éventuel ralliement à Emmanuel Macron, la situation avait, semble-t-il, atteint un point de non-retour lorsque le parti présidentiel avait décidé de ne pas présenter de candidat dans la circonscription de Damien Abad, dans l’Ain. Beaucoup y voyaient alors un échange de bon procédé. « Il n’y a aucune contrepartie, a balayé le député de l’Ain au FigaroC’est un choix de la majorité présidentielle et je ne suis pas un cas isolé. Ils ont salué mon esprit de responsabilité pendant des moments de troubles ». Interrogé par Le Figaro sur une éventuelle nomination dans le gouvernement Borne, l’intéressé a indiqué n’avoir « aucun commentaire » à faire sur ce sujet.

« Compromission avec l’extrême-droite »

En tout état de cause, Damien Abad acte son retrait des Républicains. « Je trouve regrettable que certains au sein de notre famille fassent d’Emmanuel Macron l’adversaire numéro un. En quittant mes fonctions, je constate un désaccord politique réel. Je ne me reconnais plus dans la démarche LR », a-t-il regretté. Au rayon des raisons citées pour expliquer sa décision, le désormais ex-chef de file des députés LR évoque également « la compromission avec l’extrême-droite », et l’absence de « ligne claire et cohérente » de sa formation politique lors de l’élection présidentielle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

grèvescitroënAutomobile
New York Times - World

Prince Charles and Camilla Visit Canada, Confronting Legacy of the Crown

Prince Charles acknowledged the “suffering” of the Indigenous community in a visit to the Northwest Territories on the last day of his three-day tour of the country, where polls suggest there is little support for the monarchy.

Here’s what you need to know:

Charles acknowledges a grim chapter in Indigenous history after his visit with the Dene people.

A royal tour confronts Canada’s legacy of discrimination against Indigenous people.

The royal tour resurfaces debate between Canada’s monarchists and republicans.

Meet Yellowknife, a small provincial capital that lies at the edge of vast wilderness.

Rehearsals, wood chopping and road repairs in advance of a royal visit.

Not so long ago, royal visits brought Canada to a halt.

Many Canadians consider the monarchy a relic of the past.

Charles reunites with an Indigenous leader he met during his 1970 tour.

Prince William’s Caribbean tour showed a royal family losing its grip on faraway dominions.

Charles acknowledges a grim chapter in Indigenous history after his visit with the Dene people.

YELLOWKNIFE, Northwest Territories — Prince Charles ended his three-day trip to Canada on Thursday by calling on Canadians to listen to the “the truth of the lived experiences” of Indigenous people who were forced to attend residential schools designed to eradicate their cultures and where abuse, suffering and deaths were common.

“It has been deeply moving to have met survivors of residential schools who, with such courage, have shared their experiences,” Charles said in a speech in Yellowknife, the capital of the Northwest Territories and a city with a large population of Indigenous people.

“On behalf of my wife and myself, I want to acknowledge their suffering and to say how much our hearts go out to them and their families,” Charles added.

His speech came after he had met privately in nearby Dettah, an Indigenous hamlet, with leaders of the Yellowknives Dene First Nation, some of whom attended the now notorious schools.

A year ago, Canadians were shaken when ground-penetrating radar at a property surrounding a former school in British Columbia found evidence that the remains of hundreds of people, mostly children, were buried there. Similar searches at other school sites have since produced similar findings.

Charles urged Canadians to continue to reconcile with Indigenous people, a program that is one of Prime Minister Justin Trudeau’s top priorities.

“We all have a responsibility to listen, understand and act in ways that foster relationships between Indigenous and non-Indigenous peoples in Canada,” he told a crowd gathered in a downtown park, before setting off to unveil a plaque marking the 70th anniversary of Queen Elizabeth II, his mother, as head of state of not just Britain, but also Canada.

As Charles and Camilla, his wife, flew back to Britain on a Royal Canadian Air Force Airbus, it was too early to tell how his words would reverberate among Canadians. Polls have consistently shown that a majority of Canadians do not favor his succession to the throne. But that will happen automatically without an amendment to Canada’s constitution, a process so difficult that it’s seen as unlikely.

Crowds have been modest to respectable throughout the visit, which also included stops in St. John’s, Newfoundland and Ottawa, the capital. But none of Charles’s stops attracted the numbers of Canadians lured by his sons on their official visits to Canada, nor did they come close to the numbers produced when he toured Canada with his first wife, Diana.

The final day of Charles’s tour of Canada was marked by drumming, dancing and Indigenous games.

Charles was greeted with a solemn traditional fire ceremony beneath an open tepee frame when he arrived at an assembly hall of the Yellowknives Dene First Nation.

He entered the hall’s circular community room, where a group of Indigenous men played Dene hand games, in which two teams use ritualistic movements to try to hide a small token from each other while drummers egged on the action.

While at the Dene community, Charles held the private meeting with several Indigenous leaders, which went on for about twice as long as its scheduled 20 minutes. Officials offered no details about the discussion, which occurred as Camilla conducted a private visit to the community’s small elementary school.

After the meeting, Charles joined a large number of residents in a round dance held in a community room, accompanied by eight Indigenous drummers. After one and a half revolutions of the hall, Charles exited, smiling as he waved a small Yellowknives flag he had received from an Indigenous woman.

Ian Austen

A royal tour confronts Canada’s legacy of discrimination against Indigenous people.

DETTAH, Northwest Territories — Royal visits are usually marked by pomp, carefully scripted ceremonies and lavish evening affairs. And there has certainly been some of that during a three-day visit to Canada by Prince Charles and his wife, Camilla, including a glittery reception in Ottawa at the official residence of Queen Elizabeth’s representative in Canada.

But on Thursday, the last day of the royal tour, the tenor was far more subdued tone as Charles and Camilla visited the Northwest Territories.

The couple headed to a far northern Indigenous community, the Yellowknives Dene First Nation, where the history with the British monarchy has been painful.

There’s a century-old treaty that the community says the Crown has infringed upon. And there’s the grim legacy of Canada’s now defunct compulsory residential school system for Indigenous Children, for which the Dene hold the Crown partly responsible.

The royal couple arrived in Yellowknife, the provincial capital, on Thursday at about 3:30 p.m. Eastern, before traveling to the Dene First Nation community. There, they stepped out onto gravel and headed a meeting with Indigenous leaders, where difficult topics were broached.

Charles joined two Indigenous chiefs at a large round table where they exchanged some small talk, including about previous visits by the royal family to the Northwest Territories, before reporters were escorted out of the meeting.

Later, Charles spoke about having been moved as he listened to Indigenous people speak about their experiences in the residential schools and offered his sympathies over what they had endured.

Charles’s itinerary for his Canadian tour, including the visit to Yellowknives, was set by the government in Ottawa, underlining the extent to which the country’s history of discrimination against Indigenous people has become a major political issue.

In April, Pope Francis issued the first ever direct papal apology to Indigenous people for the Roman Catholic Church’s role in the residential schools. He plans to visit Canada in July to offer the same apology face-to-face.

On Monday, Charles and Camilla attended a reconciliation event in the Province of Newfoundland, where they met with Mary Simon, the first Indigenous person to serve as governor general of Canada, the queen’s official representative in Canada.

In the historic city of St. John’s, Newfoundland, Charles said, “I know that our visit here this week comes at an important moment, with Indigenous and non-Indigenous peoples across Canada committing to reflect honestly and openly on the past and to forge a new relationship for the future.”

Edward Sangris, 68, is one of the Dene chiefs who met Charles and Camilla on Thursday. He was among the thousands of children sent off to the residential schools. His was a Catholic-run institution in Fort Smith, Northwest Territories, until his father defied authorities and kept him home.

He declined in an interview to discuss his experiences there, but said that the schools — which have become a national scandal and which a government commission found to be a form of “cultural genocide” — would be a topic of conversation.

“This is one way of reconciliation,” Chief Sangris said. “Even though they’re not directly responsible for the harm and the pain that was caused, they’re indirectly responsible for the actions of the Canadian government.”

Given that Charles is not yet king, Chief Sangris said ahead of their meeting that he did not anticipate an apology from Charles on behalf of the royal family.

Charles and Camilla’s visit to Dettah was scheduled to last one hour. The couple’s agenda included for meetings in the territorial capital of Yellowknife with members of a special miliary reserve unit in remote northern communities, and visit the fast melting remains of an ice road for a discussion about climate change.

Chief Sangris said that he recognized the responsibility and role of the government of Canada in Indigenous affairs, but that he believed the monarchy’s symbolic role in making treaties also made it responsible for subsequent violations.

In addition to grievances over Indigenous schools, the Dene believe that the compensation they receive for allowing mining projects on their traditional lands is less than it should be under the treaty with the Crown.

Ahead of the royal meeting, Chief Sangris said it was unlikely to resolve that dispute or to address other critical Dene issues, including a severe housing shortage. Chief Sangris’s father met with Charles in 1970, when Charles and his mother, Queen Elizabeth, visited Yellowknives. Chief Sangris met them then, too, and said that many issues raised at the time remain unresolved.

Of Thursday’s visit, Chief Sangris said, “I don’t know what it’s going to achieve for us.”

Broadly speaking, this is a time of tension over the role of the monarchy in Britain’s former overseas dominions. Separate tours of the Caribbean this year by Prince Edward, Charles’s brother, and Prince William, the future king’s son, were the target of protests against the monarchy and Britain’s brutal historical involvement with slavery.

In Canada, Charles has not faced such vocal public opposition. But polls show that an ever-declining number of Canadians want to swear allegiance to another British monarch, because the institution appears increasingly irrelevant to their lives.

Ian Austen

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The royal tour resurfaces debate between Canada’s monarchists and republicans.

The royal visit to Canada comes as the country prepares for Victoria Day on Monday, a holiday commemorating the birth of Queen Victoria, who is often called the Mother of Confederation, the historical process that gave birth to Canada.

For most Canadians the federal holiday, punctuated by nighttime fireworks, simply means enjoying an extra day of rest or bracing for congested highways as many race to take advantage of a long weekend.

But for a relatively small though committed group of Canadians trying to burnish the image of the British monarchy, the lack of enthusiasm for the holiday is a sore point.

“This is a great grievance to Canadian royalists, because the government does almost nothing about celebrating the day,” said Arthur Bousfield, the chairman of the Canadian Royal Heritage Trust.

Mr. Bousfield was also disappointed at the lack of ceremony for Prince Charles and Camilla, noting that they are spending just three days in the country, following an equally short visit in 2017. (Other royal visits have been a week or longer.)

“The legitimate criticism that I think one can have of the monarchy in Canada now is that we don’t get our share of it,” he said. “We have now half the population, approximately, of the United Kingdom, so really, we should have half the royal family’s time.”

Still, some of Canada’s monarchists are happy simply to have Charles in their midst, no matter how brief the trip.

For Gail David Stacey, 76, royal watching is a family tradition, passed down from her mother and grandmother.

Outside the National War Memorial in Ottawa on Tuesday, where Charles laid a wreath, Ms. Stacey carried two small Canadian flags as she awaited the royal couple alongside her 17-year-old grandson.

Though she has seen the queen three times, her children aren’t as “intense” in their interest in the royal family, she said.

“But I wouldn’t have missed this for the world,” Ms. Stacey added. “Don’t forget, he’s going to be our future king.”

John Fraser, who has written a book about Canada’s relationship to the Crown, said a small minority of Canadians, perhaps less than one-fifth, are “die-hard” fans of the royal family.

He described them as “romantic monarchists who see that the Crown is like a golden thread woven through our history.”

“To me, it’s a beautiful thing,” said Mr. Fraser, the founder and president of the Institute for the Study of the Crown in Canada, an organization that commissions research on the country’s constitutional monarchy. “A mature country takes its history and carries it forward, and can show how the monarchy system evolved.”

Over the years, many Canadians have grown tired of the monarchy and question why such an archaic institution should play a role in a modern and increasingly diverse society.

But Canadian royalists put a different twist on that point of view.

“One of the reasons they’re disappointed in the monarchy is because they want to see more presence and more activity from the monarch,” said Cian Horrobin, a spokesman for the Monarchist League of Canada. “It’s actually this desire to have it more integrated into the life of Canadians that’s leading to a kind of disillusionment.”

Leila El Shennawy contributed reporting from Ottawa.

Vjosa Isai

Meet Yellowknife, a small provincial capital that lies at the edge of vast wilderness.

YELLOWKNIFE, Northwest Territories — Prince Charles and Camilla, his wife, are ending their three-day tour of Canada on Thursday in a city that looms large in the minds of many Canadians as a gateway to their country’s vast north — a place few of them will ever see.

Before touching down, the royal couple’s aircraft flew over the still largely frozen waters of Great Slave Lake, a vast body of water in a country dotted with large lakes.

The lake’s ice is in seasonal retreat. Ice roads that cross the lake in winter have closed now, and residents of island homes drag canoes to town in case they need them on their journey back.

The current site of Yellowknife is within a large area of the Dene people, who once followed and hunted caribou. Gold mining turned Yellowknife into a boom town during the 1930s, and after World War II, it became the seat of the regional government and the administrative center for the territory.

Yellowknife remains a popular destination for younger Canadians just starting careers or seeking adventure after finishing their studies.

Even on weeknights, many young newcomers pack bars and restaurants like Bullocks Bistro, which features Arctic char and other northern fish.

“Whenever I talk to graduating students, I tell them that they’re going to have great opportunities here,” said Rebecca Atly, the mayor of Yellowknife.

Much of Yellowknife is dominated by the big box stores and suburban housing familiar to North Americans, even if the buildings sometimes have smaller windows to cope with brutal winters. But the city’s Old Town maintains some of the unplanned charm of its early days.

With a population of 20,000, Yellowknife accounts for nearly half of the Northwest Territories’ population. Its status as the seat of government means that the courthouse, at left below, and the Royal Canadian Mounted Police detachment, at right below, dominate the downtown. Both institutions have a troubled history with the territory’s Indigenous population.

Charles and Camilla are visiting the Dettah Community of the Yellowknives Dene First Nation, which lies about a half an hour’s drive from Yellowknife. On Wednesday, several of its members rehearsed their welcoming ceremony.

The Dene, unlike many Indigenous people in Canada, do not live on reserves and make up a large part of Yellowknife’s population.

The abandoned Giant Mine, which once excavated gold, lies in the distance. In 1992, nine miners died in a deliberately set explosion during a strike. The mine has left a toxic legacy of 237,000 metric tons of arsenic trioxide waste.

In recent decades, diamond mining has come to the territory, with three mines currently operating. Most workers fly in and out from other parts of Canada.

For visitors from around the world, Yellowknife’s big attraction is the spectacular display of the Northern Lights, generally most visible from September to March. For many who live in Yellowknife, Great Slave Lake and access to seemingly infinite wilderness are what keeps them there.

Sometimes, the wild is very immediate. At least five foxes were scampering around Old Town this week, seemingly unbothered by people.

Ian Austen and Aaron Vincent Elkaim

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Rehearsals, wood chopping and road repairs in advance of a royal visit.

DETTAH, Northwest Territories — A month ago, spring thawed an ice road in the Northwest Territories, rendering impassable the shortcut between the territorial capital of Yellowknife and Dettah, an Indigenous hamlet.

Ahead of Thursday’s visit by Prince Charles and Camilla, his wife, workers were busy on Wednesday fishing signs marking the ice road’s seasonal closure out of melted shoreline water and regrading the alternate road that the prince and his entourage will travel between Yellowknife and Dettah.

Dettah, along with the island of N’dilo, make up the Yellowknives Dene First Nation. While both communities have a chief, neither is an Indigenous reserve. The traditionally nomadic Dene, who once followed caribou herds, still travel widely within their vast territory by motorboat, snowmobile and airplane for hunting, fishing and to reach wellness camps, places for spiritual retreat.

Some preparations for the hour long visit by the British aristocrats to the village of about 300 people were underway on Wednesday. Three men were chopping wood for a ceremonial fire to be lit under a tepee frame to greet the visitors. A man in a backhoe was tidying up gravel and debris in front of the Yellowknives Dene First Nation office.

Early in the afternoon, drummers, elders and other community members preparing to greet the couple gathered in the circular meeting hall of the office for the first of two rehearsals. As Canadian government and Royal Household staff members looked on, Jessica Deleary, a coordinator for the visit from the First Nation, repeatedly reminded the crowd that the visit would be timed to the minute.

That, one of the participants jokingly said, meant the group must follow “English time” rather than “Dene time,” adding: “We’ll be on-time with English time.”

A suggested dress code of dark trousers, white shirts and traditional embroidered vests was proposed, with a reminder that the ceremony in the hall would be “broadcast internationally.”

In the back of the room, a remote-controlled television camera brought in for the visit was connected to a bank of servers and other electronic gear, their lights blinking and their fans whirring.

When Ms. Deleary later escorted government officials and royal household representatives through the building, one official reminded her that Charles preferred cool room temperatures. Some discussion led to a decision to switch the building’s furnace off for the night and to bring a fan into the meeting room where Charles would hold some of his meetings.

Outside, the last of the wood for the ceremonial fire was split and ready to burn.

Ian Austen

Not so long ago, royal visits brought Canada to a halt.

This week’s visit to Canada by Prince Charles and his wife, Camilla, may not be generating a lot of buzz, but that has not always been the case when royal family members have crossed the Atlantic.

In 2011, thousands of people gathered near the National War Memorial in Ottawa, the capital, to catch a glimpse of Prince William, a son of Prince Charles, and Catherine, the Duchess of Cambridge, on their first overseas tour as a married couple. Enthusiastic crowds roared and chanted “Kate” when the couple laid a wreath at the memorial.

“The geography of Canada is unsurpassed and famous for being matched only by the hospitality of its peoples,” William said, helping generate good will for the young couple.

But few visits matched the extraordinary outpouring of adulation for Diana, the Princess of Wales, during her inaugural visit to Canada as Prince Charles’s young bride in 1983.

She spent 18 days in the country, and everywhere the couple went, enormous throngs of well wishers greeted them. The streets of Ottawa were gridlocked by the crowds. The country seemed to go out of its way to make a good impression — officials in St. John’s, Newfoundland, dispatched street cleaners and repaired sidewalks to whip the city into shape.

Their trip was capped with a “Happy Birthday” chorus sung by about 60,000 people who filled a stadium in Edmonton, Alberta, to help celebrate Princess Diana’s 22nd birthday.

“It is the birthday of my dear wife,” Charles said. “Not only that, but she had the good sense and the excellent taste to be born on Canada’s national day.”

Perhaps the only royal visits to draw comparable crowds have been those of Queen Elizabeth, who last came to Canada for the 22nd time as part of her Diamond Jubilee celebration in 2010.

At one stop in Ottawa on Canada Day, she greeted the crowd while seated in a horse-drawn carriage next to her husband, Prince Philip, complete with a procession of Royal Canadian Mounted Police on horseback, a gun salute and band music as she arrived on Parliament Hill.

“I have watched with enormous admiration how Canada has grown and matured while remaining true to its history, its distinctive character and its values,” the queen said during her visit.

Since then, the Crown’s luster has diminished, though the possibility of being close enough to gawk at royal celebrities did stir up some excitement in 2020, when it appeared that Canada would be the next home to Prince Harry and his wife, Meghan. (The couple lived briefly on Vancouver Island before moving to California.)

Prince William and Catherine, along with two of their young children, made their most recent visit to Canada in 2016, spending just over a week in British Columbia and Yukon, where the duchess’s fashion choices became a main topic of conversation.

Though Charles’s visit this week was a low-key affair, he did draw a relatively warm, if somewhat modest, crowd at a ceremony on Tuesday at the National War Memorial in Ottawa.

Josée O’Leary had traveled to Ottawa from Quebec City — for a local tulip festival, not to see Charles. Still, she decided to take a peek at the royal festivities.

“It may be the only time to see Prince Charles and maybe he will be the king very soon,” she said. “I am surprised there aren’t so many people.”

Leila El Shennawy contributed reporting from Ottawa.

Vjosa Isai

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Many Canadians consider the monarchy a relic of the past.

When rumors swirled about two years ago that Prince Harry and his wife Meghan Markle might move to Canada, there was a giddiness among some Canadians that the young royal couple could inject some glamour into the country.

Tim Hortons, the quintessentially Canadian coffee chain, offered them free coffee for life.

But the initial media frenzy that greeted their move to Canada in 2020 was also accompanied by deep skepticism among many Canadians, especially over the potential security costs for tax payers. In the end, the couple settled for a brief period on Vancouver Island, British Columbia, before decamping to Southern California.

As Prince Harry’s father, Prince Charles, and his wife Camilla visit Canada on a trip imbued with the significance of a king-in-waiting edging ever closer to his destiny, Canadians are experiencing a similar ambivalence about the Crown. Canada is a constitutional monarchy and Charles’s mother, Queen Elizabeth II, is the head of state, her image featured on coins and 20-dollar bills.

But, in many ways, the monarchy, an ancient institution predicated on class, blood and succession, is out of step with Canada, a country that prides itself on being a liberal and multicultural meritocracy.

Support for the monarchy was generally lukewarm in a country where many consider constitutional ties to the crown a historical relic, said Philippe Lagassé, an associate professor and an expert on the British monarchy at Carleton University in Ottawa.

“As Canada has become less of a British nation over the past century and a half, the connection to the royal family has become less obvious,” he said. “Many now see the monarchy as a vestige of the past, and something that causes apathy and bewilderment as to what purpose it serves.”

Royal visits are meant to burnish a national connection to the monarchy, but Prince Charles and Camilla, Mr. Lagassé said, septuagenarian aristocrats, “did not generate much excitement.” Sarah Brown, 33, a civil servant who lives in St. John’s, Newfoundland, the first stop on the royal tour, said the monarchy was “at best irrelevant and at worst, it represents everything that’s wrong with this world.”

“It’s a system built on oppression, colonialism, racism,’’ she added. “We don’t need it. We don’t want it.”

A recent poll by Angus Reid, a leading polling company, showed that about 55 percent of Canadians supported the country remaining a constitutional monarchy under Queen Elizabeth, but that support for the monarchy drops to 34 percent with Charles as king.

Nevertheless, political analysts said a dismantling of the constitutional monarchy in the near future is unlikely given how entrenched it is in the system governing the country. Doing anything about the role of Britain’s queen or king as Canada’s official head of state would involve amending Canada’s Constitution, a process so fraught with disagreement that there is little political appetite to take it on.

The royal visit comes at a delicate moment for the Crown.

The Queen marked 70 years on the throne in February, which was supposed to offer an opportunity to reframe the royal narrative after three years of unrelenting turmoil.

The sense that the royal family was out of touch with contemporary mores was reinforced during an explosive interview last year with Oprah Winfrey in which Meghan, a biracial former actress, raised the issue of racism within the royal family. And a sex abuse scandal involving Prince Andrew has further tarnished the royal family’s image.

Still, the queen herself remains widely admired in Britain and in many Commonwealth countries, including Canada, for her work ethic and long tenure — she has edged out Queen Victoria as the longest-reigning monarch in British history. Charles does not elicit the same level of enthusiasm.

One thing is certain: Prince Charles and Camilla seemed to avoid the lack of diplomacy that marked some previous royal visits.

His father Prince Philip, who died in April 2021, said this about Canada during a trip there in 1976:

“We don’t come here for our health,” he said with characteristic bluntness. “We can think of other ways of enjoying ourselves.”

Vjosa Isai contributed reporting from Toronto.

Dan Bilefsky

Charles reunites with an Indigenous leader he met during his 1970 tour.

DETTAH, Northwest Territories — In 1970, Edward Sangris joined his father Joseph, who was then the chief of what’s now known as the Yellowknives Dene First Nation, to meet Queen Elizabeth and Prince Charles during their visit to the Northwest Territories.

It was part of the royal family’s tour to celebrate the territory’s centennial.

On Thursday, when Charles returned to the region and visited the Indigenous hamlet of Dettah, Edward Sangris greeted him again, this time as the chief, while Charles remained Canada’s king in waiting. After visiting Newfoundland on Tuesday and Ottawa on Wednesday, Charles and his wife Camilla wound up their three-day tour of Canada in the Northwest Territories with a schedule that emphasized Indigenous people and their issues.

The couple’s presence also served to highlight the unique and strained relationship between Indigenous people and the British Crown.

Outside the first nation’s office in Dettah on Wednesday, Chief Sangris carefully removed an oversized silver medallion from a tin box secured with hair bands.

It has been handed down from chief to chief since 1900, when the community joined a treaty with Queen Victoria and Canadian government commissioners covering 840,000 square kilometers of land.

The medallion bears Queen Victoria’s effigy on one side, and on the other a depiction of an Indigenous man in a feather headdress and a military officer shaking hands in front of a sunburst and a tepee.

“As far as the Dene are concerned, Canada is just an arm of the British monarchy,” Chief Sangris said.

Ian Austen

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Prince William’s Caribbean tour showed a royal family losing its grip on faraway dominions.

In the Bahamas, one group called for slavery reparations.

In Belize, a visit to a cocoa farm was canceled after residents protested.

And during a military parade in Jamaica in March, Prince William, majestic in a white dress uniform, evoked the colonial era when he rode, with his wife, Catherine, in the same open-top Land Rover that carried the queen and Prince Philip in 1962.

Optics are everything when it comes to Royal tours. As Prince Charles and Camilla traveled to Canada on a trip aimed at burnishing the monarchy, they drew some lessons from the recent public relations gaffes of Prince William and his wife, Catherine, on a recent royal tour of the Caribbean.

The trip, during which the Jamaican prime minister declared that his country was “moving on” from the British monarchy while a poker-faced Prince William looked on, underlined just how rapidly Queen Elizabeth II, now 96, is losing a grip on her distant dominions.

Barbados cast off the queen as head of state last November, and Jamaica seems emboldened to follow suit, though it would require a referendum to amend the island’s constitution. William, second in line to the throne, got a taste of how the mood toward the monarchy has changed in the wake of the Black Lives Matter movement and a renewed call for reparations for Britain’s role in the slave trade.

On many stops of their tour, the couple was greeted warmly, even jubilantly. But even those encounters were marred by off-key images.

In Trench Town, the Kingston neighborhood famous as the home of Bob Marley, the couple tried their hand at reggae and mixed with friendly crowds. But the enduring image of the stop was likely to be them touching the fingers of children stretched through a chain-link fence — the kind of public relations error that afflicts other members of the royal family but has rarely tarnished this couple.

The dissonance is about more than poor stagecraft, according to scholars and royal watchers. Sentiment toward the royal family has shifted perceptibly in the Caribbean since the killings of George Floyd and other Black people by the police in the United States, which inflamed a long-simmering debate in Britain and its former colonies about the legacy of empire. Barbados’s decision to remove the queen was a tipping point.

“Barbados is seen as the conservative of the Caribbean,” said Richard Drayton, a professor of imperial history at King’s College London, who spent his childhood on the island. “So when Barbados takes a step like this, it creates space for other Caribbean countries to move in that direction.”

Elizabeth remains the head of state of 15 countries in the Commonwealth, including Canada. While she is admired in Canada, particularly among the older generation, the younger generation is more skeptical, at a time when their country is grappling with its colonial legacy and its mistreatment of people of color and Indigenous communities.

Philippe Lagassé, an associate professor and an expert on the British monarchy at Carleton University in Ottawa, said that, as in the Caribbean, the prestige and cachet of the monarchy in Canada was waning. But he said that Prince Charles and Camilla would likely have an easier time trying to win over Canadians, since the country did not have a strong and well-organized republican movement, while the system of constitutional monarchy was ingrained.

While the royal couple would have to tread carefully not to expose “fault lines” on sensitive issues such as Quebec nationalism or the colonial legacy of the subjugation of Indigenous peoples, Mr. Lagassé said that he did not foresee widespread anti-royal backlash.

“There isn’t a groundswell of opposition to the monarchy,” he said. “There is also not strong support of an institution that isn’t on top of anyone’s agenda. After all, the royal family is not Canadian.”

Dan Bilefsky and Mark Landler

Canada’s most British city tries to shrug off its royal past.

VICTORIA, British Columbia — Two of the more high-profile and Instagrammable members of the royal family, Prince Harry and his wife, Meghan, made global headlines when they decided to withdraw from their royal duties, and made their home in a wealthy, celebrity-filled coastal enclave north of Los Angeles.

But before that, the royal couple spent a brief period in a sleepy municipality near Victoria, British Columbia, on the western edge of Canada.

Victoria, on the southern tip of Vancouver Island, has long marketed itself as Canada’s most English city. It is peppered with Tudor Revival architecture, pubs with names like “the Churchill” and specialty shops selling marmalade. Until 1950, its police officers wore bobby-style helmets.

It is also where Ken Lane keeps a wax figure of Harry’s great-great-great-great-grandmother perched at a dining room table over a glass of sherry, her hair lovingly shampooed and fluffed by one of her most devoted subjects.

Mr. Lane had kept the wax effigy of Queen Victoria’s head in a box in the basement along with wax figures of other royal and British notables. But after Harry and Megan moved to the area, he decided to move the figure upstairs. He spent three days getting her ready for display, coifing and styling its hair — real human strands imported from Italy.

Wearing a crown, the fabricated queen presided at his dining room table, as if in mid conversation, along with the figures of Queen Elizabeth II; Diana, Princess of Wales; and Winston Churchill. Union Jack napkins were at the ready, and multicolor Skittles for snacking. (After Prince Harry and Meghan left Canada, Mr. Lane put the other figures back in the basement, but Queen Victoria still holds court at the dining room table, albeit alone.)

Mr. Lane had hoped that Harry and Meghan’s decision to retreat from their royal duties and move to Canada would nourish a renewed fascination with the British royals, and that his collection of 350 wax figures would then find a new home. He is still looking, and said on Wednesday that he was trying to sell the collection.

“Meghan and Harry are popular royals, and I feel sorry for what they’ve been through,” said Mr. Lane, past chairman of the Victoria branch of the Monarchist League of Canada, which works to support Canada’s constitutional monarchy.

Mr. Lane is not alone in clinging proudly to the image of his city as a place still closely tied to Britain. Victoria was established as a British trading post in 1843, before it became the seat of British Columbia’s government and a popular destination for retirees and honeymooners.

But increasingly shaped by a wave of new immigrants, a growing high-tech sector and a mayor who refused to pledge the traditional oath of allegiance to the queen, the picturesque city no longer aspires to be a “little piece of Old England.”

Dan Bilefsky

BBC

Ukraine war: US fully backs Sweden and Finland Nato bids, Biden says

Sweden and Finland have the "full, total and complete backing" of the US in their decision to apply for Nato membership, President Joe Biden says.

Both countries submitted their applications to be part of the Western defence alliance this week, marking a major shift in European geopolitics.

To join the alliance, the two nations need the support of all 30 Nato member states.

But the move by the Nordic nations has been opposed by Turkey.

Speaking alongside Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish Prime Minister Sauli Niinisto at the White House on Thursday, Mr Biden called Sweden and Finland's applications "a watershed moment in European security".

"New members joining Nato is not a threat to any nation," he said. The president added that having two new members in the "high north" would "enhance the security of our allies and deepen our security co-operation across the board".

Russia has repeatedly said it sees Nato as a threat and has warned of "consequences" if the block proceeds with its expansion plans.

War in Ukraine: More coverage

Turkey has accused both Sweden and Finland of hosting suspected militants from the Kurdistan Workers' Party (PKK), a group it views as a terrorist organisation.

However, both Nato Secretary-General Jens Stoltenberg and British Defence Minister Ben Wallace have expressed confidence that these concerns will eventually be addressed.

Mr Biden's comments came as the US Senate voted to approve a new $40bn (£32bn) bill to provide military and humanitarian aid to Ukraine. It is the biggest emergency aid package so far for Ukraine.

The bill - which was passed by the House of Representatives with broad bipartisan support on 10 May - was expected to be passed earlier this week, but was blocked by Kentucky Republican Rand Paul over a dispute about spending oversight.

But the Republican's Senate leader Mitch McConnell dismissed these concerns and told reporters that Congress had a "moral responsibility" to support "a sovereign democracy's self-defence".

"Anyone concerned about the cost of supporting a Ukrainian victory should consider the much larger cost should Ukraine lose," Mr McConnell said.

Last week, Defence Secretary Lloyd Austin and Secretary of State Antony Blinken urged Congress to approve the package and warned that the US military only had enough funds to send weapons to Kyiv until 19 May.

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Ukraine's President Volodymyr Zelensky praised the aid package as "a significant US contribution to the restoration of peace and security in Ukraine, Europe and the world".

The package brings the total US aid delivered to Ukraine to more than $50bn, including $6bn for security assistance such as training, equipment, weapons and support.

Another $8.7bn will be allocated to replenish stocks of US equipment already sent to Ukraine.

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How do you join Nato?

Turkey could block Finland and Sweden Nato bids

Russia's invasion not going to plan, Nato says

Russia cannot veto Finland's Nato ambitions - US

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : condamné pour violences conjugales, Jérôme Peyrat évoque un “malentendu” sur sa candidature

Le cas Jérôme Peyrat plombe les élections législatives de la majorité présidentielle. Condamné pour violences conjugales en 2020, l’ancien conseiller de l’Elysée a annoncé mercredi le retrait de sa candidature pour la 4e circonscription de Dordogne (24). Sur France Bleu, ce jeudi 19 mai, Jérôme Peyrat est revenu sur la polémique en admettant un « manque d’appréciation » dans sa candidature.

« J’ai pris la mesure qu’il y avait, beaucoup plus gravement que je pouvais le penser, un malentendu manifestement. Ma candidature était assimilée à celle de quelqu’un qui ne pouvait pas incarner ces valeurs-là », a-t-il précisé à France Bleu. L’ex-candidat a indiqué souscrire au « combat contre les violences faites aux femmes et de manière générale les violences intrafamiliales ». Et d’ajouter : « Le meilleur service que je pouvais rendre à ma famille politique dans laquelle je suis engagé, c’est de retirer cette candidature parce que je ne voulais en aucun cas affaiblir ce combat-là. »

« C’est un honnête homme. »

« L’affaire Peyrat » avait pris une ampleur médiatique considérable après les déclarations de Stanislas Guerini, délégué général LREM, sur Franceinfo, mercredi matin. Interrogé sur la condamnation pour violences conjugales de Jérôme Peyrat, en 2020, Stanislas Guerini avait alors cherché à le défendre. « C’est un honnête homme, je ne crois pas qu’il soit capable de violences sur les femmes », avait-il déclaré. « Si j’avais la conviction ou même le soupçon qu’on a affaire à quelqu’un qui puisse être violent et coupable de violences sur les femmes, jamais je n’aurais accepté cette investiture-là ». Une prise de position qui avait suscité l’ire de l’opposition condamnant largement les propos du délégué général de LREM.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Égalité salariale pour les footballeuses américaines : "L'égalité, c'est la vraie libération"

Publié le : 19/05/2022 - 06:46

Hélène FRADE

À la une de la presse, ce jeudi 19 mai, la menace de la Turquie de bloquer l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan. La hausse spectaculaire des prix en Europe, en particulier au Royaume-Uni, où le chef de la police dit craindre une hausse de la criminalité. Et l’accord conclu par la Fédération de football des États-Unis pour assurer l’égalité des primes entre les équipes nationales féminine et masculine.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook

À la une de la presse, la menace de la Turquie de bloquer l’adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande.

"Notre seule attente vis-à-vis de nos alliés de l'Otan est qu'ils fassent preuve de (solidarité envers) la Turquie (pour) protéger ses frontières et renforcer sa sécurité", a justifié Recep Tayip Erdogan. Le président turc, cité par Hürryiet, entend peser de tout son poids dans les discussions sur l’entrée des deux pays nordiques, dont l'adhésion requiert l'unanimité des 30 pays de l’Otan, dont la Turquie est membre depuis 1952. Daily Sabah justifie la position de Recep Tayip Erdogan par le soutien de la Finlande et de la Suède aux Kurdes du PKK et à la confrérie Gülen, accusée d’être derrière la tentative de coup d’État de 2016, mais aussi en raison des pressions qu’elles ont exercées pour imposer un embargo sur les livraisons d’armes à la Turquie, après l’intervention turque en Syrie. Le journal suisse Le Temps évoque, lui, une tentative du président turc de "marchander" son soutien, y compris auprès des États-Unis, qui refusent de lui livrer des avions F-35 à cause de la décision d’Ankara d’acheter des missiles de fabrication russe.

La presse européenne s’inquiète de l’envolée des prix et de ses répercussions sur le pouvoir d’achat. Plus 4,8 % d’inflation en moyenne sur un an en France : Le Parisien relève que cette hausse des prix n’a pas le même impact pour tous les Français, les plus touchés étant les classes moyennes, les habitants des zones rurales et les plus âgés. Au Royaume-Uni, où l’inflation a bondi de 9 % sur un an, le chef de la police prévient que cette hausse spectaculaire du coût de la vie risque d’être associée à "une augmentation de la criminalité" et recommande à ses agents de faire preuve de "discernement" lorsqu'ils auront à à "poursuivre des individus amenés à voler pour pouvoir manger". Se défendant dans The Guardian de demander l’amnistie pour les personnes ayant commis des "crimes de pauvreté", ou de vouloir "donner carte blanche aux auteurs de vol à l'étalage", Andy Cook conseille à ses policiers d’appliquer la loi "de la meilleure façon possible".

Guardian front page, Thursday 19 May 2022: Police chief warns of surge in crime as cost of living crisis fuels poverty pic.twitter.com/yt3xHqO3MJ

May 18, 2022

En attendant, les critiques s'accumulent face à l'action jugée insuffisante du gouvernement, pour lutter contre la hausse des prix. À voir avec un dessin de Peter Brookes, pour The Times, qui montre Boris Johnson s’alarmant de ce que 9 %, 3c’est trop proche de 103 - comme le 10, Downing Street, la résidence du Premier ministre britannique.

Peter Brookes on #BorisJohnson #inflation #CostOfLivingCrisis – political cartoon gallery in London https://t.co/dePcTdnXF6 pic.twitter.com/fPwgrvqShC

May 18, 2022

À la une, également, l’annonce, mercredi 18 mai, de la Fédération de football des États-Unis qui dit avoir trouvé un accord pour assurer l’égalité des primes entre les équipes nationales féminine et masculine.

In a historic accomplishment, U.S. Soccer, @USMNT and @USWNT have come together to agree to new collective bargaining agreements that will run through 2028 and achieve true equal pay – including equalization of World Cup prize money.

May 18, 2022

The Wall Street Journal parle d’un accord "historique", conclu après "des années de pressions juridiques sur la Fédération américaine". Un combat mené par les membres de son équipe féminine, quadruple championne du monde, notamment par la star à la chevelure colorée, Megan Rapinoe. "Il a fallu une révolution, mais l’équipe de football féminine des États-Unis a eu ce qu’elle méritait", salue The Washington Post. "L'argent c'est le respect. Pendant trop longtemps, les footballeuses américaines ont reçu une paie leur signifiant qu'elles étaient des marchandises à bas prix et que leurs médailles d'or étaient bon marché". "Les membres de l'équipe nationale féminine des États-Unis seront enfin appréciées, à juste titre, comme les trésors nationaux qu'elles sont", se réjouit le journal, qui estime que "la partie la plus radicale (des nouveaux contrats) établis par la Fédération américaine n'est peut-être pas la question des salaires mais sa clause sur la garde des enfants pour les équipes féminines ET masculines". "Le contrat est chouette mais c’est son principe, à savoir l’égalité, qui est la vraie libération", conclut le journal.

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La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?

Adhésion à l'Otan : la Finlande et la Suède prêtes à un tournant majeur

Football : les Américaines remportent la bataille de l'égalité salariale

New York Times - World

Australia’s National Elections

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How a Group of Female Independents Aims to Revive Australian Democracy

A community-driven movement has recruited around 25 candidates, most of them successful women preaching pragmatic reform. They could shape the balance of power after Saturday’s election.

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By Damien Cave

SYDNEY, Australia — On a cool morning at 5:50 a.m., Allegra Spender prepared to dive into the surf alongside dozens of ocean swimmers at Bondi Beach. She was there not just for exercise. She was there to meet voters.

Her name was all over volunteers’ teal T-shirts and swim caps, identifying her as an independent candidate for the Australian federal Parliament.

“Takes a lot of courage, what you’re doing,” said Jason Carr, 50, a security consultant, who came over to pledge his vote. “Good luck shaking things up.”

Ms. Spender, 44, looked down and laughed.

A first-time candidate, she said she still found the attention that comes with politics embarrassing. But that has not stopped her from shaking the political establishment — she is part of a movement of around 25 independents, nearly all of them women with successful careers, who are aiming to do nothing less than rejuvenate Australian democracy by saving it from the creep of corruption, right-wing populism and misogyny.

The so-called teal independents, who tend to share the campaign colors of a Pacific wave, offer a sharp rebuke to Australia’s rigid party system. Recruited by energetic community groups that have formed only in the past few years, they are the public face of a fresh approach to politics that hopes to pull Australia back to the middle with a focus on climate change solutions, integrity and values like kindness.

The “teals” could have a profound impact on Saturday’s election. Prime Minister Scott Morrison, the leader of the conservative Liberal Party, has warned of a “cavalcade of chaos” should too many independents win. But if the vote is close, as expected, and if neither the Liberal coalition nor the opposition Labor Party wins a majority, this group of loosely organized women who share common goals of making government more responsive and productive could decide who leads the next Australian Parliament.

The gray-haired men fighting for power in the world’s third-largest exporter of fossil fuels — where sexual harassment in politics has long been ignored, where money pours in and out of government without oversight, where conservatives promoting populism make bans on transgender athletes a campaign plank — could soon find themselves forced to negotiate with independent working mothers demanding change, backed by mobilized constituents.

“It’s a rebellion from the sensible center,” said Ms. Spender, who is challenging a Liberal incumbent in a district her father once represented in Parliament as a Liberal, in the days when the party was more center-right.

“No, rebellion is the wrong word,” she added. “It’s a move by people who feel that they are not represented, and have had enough, and are hoping things will change.”

The Indie From Indi

Australia’s major parties are gatekeepers with old operating systems. There are no primaries, and dark money pays a lot of the bills. The parties decide who runs, and those who win rarely break ranks, because a single breach can end a political career.

In many districts, there has long been a sense that political ambition and party loyalty matter more than local interests. And while some of that discontent has flowed to minor parties like the Greens on the left and One Nation on the far right, what’s happening now with independents is more focused on how to improve representation rather than channeling frustration into one partisan wing or another.

It began far from the cities, with a no-nonsense leader. Her name is Cathy McGowan.

A sheep farmer and former president of Australian Women in Agriculture, she reached Parliament in 2013 as an independent from Indi, a rural area northwest of Melbourne. She defeated the Liberal incumbent. And the way she got there was even more groundbreaking than the victory itself.

The process started before her candidacy with a group of local residents — Voices for Indi — gathering to discuss what they loved about their community and what they wanted to see changed. More than 400 people participated in 55 conversations around kitchen tables, over coffee or a beer, after a class or while camping.

Those casual chats led to a thoughtful report that listed concerns from poor mobile phone reception to climate change. It also sought to define good political representation with phrases pulled from the conversations like “walk the talk” and “asks the community what it needs and is willing to listen.”

Voices for Indi was the catalyst for Ms. McGowan’s campaign. When she won, Australians around the country started calling and emailing.

“I was quite surprised by the response,” Ms. McGowan said. “There was huge interest.”

To share what she had learned, she hosted small events in 2014 and 2017.

After another voices group in Sydney helped an independent candidate, Zali Steggall, unseat former Prime Minister Tony Abbott in 2019, the movement suddenly went viral.

Ms. McGowan, who left Parliament that year, passing the seat to another independent, Helen Haines, wrote a book in 2020 that told her personal story. She also started leading conferences over Zoom during the pandemic, connecting hundreds of people with similar inclinations.

Each voices group that emerged embarked on a listening tour and ended up with its own list of concerns. The groups also hosted virtual events with policy experts.

“Political parties have become disconnected from any kind of local membership,” said John Daley, a professor at the University of Melbourne Law School who wrote a major report about disengagement and gridlock last year. “The independent playbook goes precisely in the other direction — it goes back to the original idea of representative democracy.”

The strongest efforts seem to have sprung up in areas with conservative roots, professional families and intense frustration with the tilt away from the political middle by the Liberal-led governing coalition.

Most of the contenders are pro-business, pro-innovation (especially on energy) and proudly pro-equality (on both race and gender).

Their campaigns have been bolstered by money from a group called Climate 200, which has collected more than 12 million Australian dollars, or about $8.5 million, from 12,000 donors to go to 22 independent candidates.

That has led critics to claim they are not really independent. But Ms. McGowan and others, including Simon Holmes à Court, a founder of Climate 200, say the traditional major parties just don’t get that they’ve been disrupted.

The independents and their supporters describe what’s happening as a 21st-century movement, organized on Slack and Zoom, crowd-funded, decentralized and committed to pragmatism.

“Whatever the issue may be,” Ms. McGowan said, “what they want is action.”

Fun … and Climate Change

For first-timers like Ms. Spender, who has worked in education and renewable energy and for the fashion company founded by her mother, Carla Zampatti, campaigning with new community groups often feels like her swim toward a distant buoy with energetic neighbors — exhausting, a little scary, but also rewarding.

After her ocean jaunt in Bondi, she walked to a nearby cafe with all the others. Waiting in line for coffee, Ms. Spender warmed up near other swimmers and a few dogs wearing Allegra scarves. For the next hour, she did less talking than her volunteers.

“This is the alternative to a career politician,” said Jonathan Potts, 51, who said he spends five hours a day volunteering to get Ms. Spender elected. “It’s a different philosophy — we want to look after long-term interests rather than party interests.”

In interviews, many of the independents said they were initially reluctant to run, but had been surprised by how fun it had been to work with an ideas-first, community-driven approach.

Zoe Daniel, a former foreign correspondent for Australia’s national broadcaster who is an independent candidate in Melbourne’s bayside suburbs, said she had been amazed to see young schoolgirls stopping outside her campaign office, taking selfies. There is even a choir that sings songs with “Zoe-ified lyrics.”

“All of us feel that we’ve made lifelong friends with like-minded people through this,” she said.

Dr. Monique Ryan, a pediatric neurologist who is challenging Josh Frydenberg, the national treasurer, said the local support pointed to the power of “small ‘l’ liberal values.”

In her district, 2,000 volunteers have come out, including several hundred with Voices of Kooyong, who signed up before she was their candidate. They’ve knocked on around 50,000 doors — almost every single household in the electorate.

“We offer something that’s not the normal partisan politics,” she said. “We also offer something that’s very values based. For me, it’s about integrity and transparency and action on climate, which a lot of people feel deep anxiety about. It’s about gender equity, it’s about a more cohesive society.”

Polls show close contests for Ms. Daniel, Ms. Spender and Dr. Ryan. Incumbent independents, including Andrew Wilkie in Tasmania and Ms. Steggall in Sydney, also appear to be in strong positions. The fortunes of some other independents are harder to gauge, but the momentum has clearly set conservative politicians on edge.

Mr. Frydenberg, who has been talked about as a potential prime minister, recently admitted he was facing “the fight of my political life.”

Ms. Spender, at a recent climate event with two other independents — Georgia Steele, a lawyer, and Kylea Tink, a businesswoman — said they were trying to fill a national void.

“I’m angry, I mean, really angry that the moderates of the coalition and even the Labor Party are not taking enough action right now and that other people have to stand up in their stead,” Ms. Spender said.

“This is a national transformation,” she added. “It’s not one business, it’s not one community. It’s all.”

Yan Zhuang contributed reporting.

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L'Humanité

À quand la fin des bidonvilles ?

Actu

Sans-abri Le collectif Romeurope, dans son rapport bisannuel publié jeudi, réclame une politique d’inclusion et de dignité à l’égard des habitants des campements informels.

Nadège Dubessay

Le rapport bisannuel du Collectif national droits de l’homme Romeurope (qui regroupe une cinquantaine d’associations), rendu public jeudi, revêt cette année une importance particulière. À la veille des élections législatives, le collectif souhaite porter des revendi­cations fortes afin d’inciter les pouvoirs publics à légiférer sur la question du logement insalubre, avec une loi contraignante et ambitieuse qui devra imposer la résorption digne et durable des squats et bidonvilles. Encore aujourd’hui, « 25 000 personnes vivent dans des bidonvilles en France métropolitaine », rappelle Romeurope. « À cela s’ajoutent les milliers d’exilés à Calais, des milliers de personnes sans toit à Mayotte, en Guyane. Au total, ce sont plus de 40 000 personnes qui se trouvent dans des lieux de vie informels en métropole et en outre-mer », précise Anthony Ikni, délégué général du collectif. Parmi elles, 45 % ne viennent pas de l’Union européenne. Ce qui nécessiterait des réponses plurielles. Problème : aujourd’hui, seuls les citoyens ressortissants de l’UE sont pris en compte dans la politique nationale de résorption des bidonvilles.

Une loi d’urgence pour tous

Le début du quinquennat Macron avait laissé percevoir quelques espoirs avec la publication d’une instruction gouvernementale, en janvier 2018, qui entendait « donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et bidonvilles ». Un texte inédit, qui reconnaissait notamment l’existence des bidonvilles et qui se donnait pour ambition la réduction par deux de leur nombre. Mais, très vite, c’est la douche froide. Ces lieux sont toujours aussi nombreux – voire plus – et les expulsions ont continué de plus belle (1 330 entre octobre 2020 et octobre 2021), sans solution alternative, avec les conséquences délétères que l’on connaît concernant tant l’accès à la santé, à l’emploi que la scolarité des enfants… « Le texte n’a pas de démarche contraignante, les préfets ont continué à agir a contrario des préconisations », soulève Orane Lamas. L’administratrice de Romeurope rappelle que « les personnes expulsées ne disparaissent pas, elles vont plus loin, dans des conditions encore plus précaires ».

Face à ce triste constat, le collectif appelle le gouvernement à revoir à la hausse les crédits fléchés à la résorption des bidonvilles (8 millions d’euros actuellement). Il réclame de rendre contraignants le caractère partenarial de la politique de résorption des bidonvilles, l’interdiction des expulsions, un diagnostic social global dès l’installation d’un nouveau lieu de vie. Bref, une loi d’urgence pour tous, avec la mise en place d’une solution pérenne en logement ou hébergement. Résorber, insiste Romeurope, c’est aussi et surtout « résorber la situation de précarité des personnes ». Anthony Ikni insiste : « Les dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens nous montrent qu’il est possible de mettre en place une politique d’accueil digne et responsable dans ce pays. »

bidonvilles
France24 - Monde

Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

Publié le : 13/05/2022 - 12:46

Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

Trois jeunes artistes

Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

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Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

SECONDE GUERRE MONDIALE

"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

L’invité du jour

Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

BBC

Ukrainian widow confronts Russian soldier accused of killing her husband

By Sarah RainsfordBBC News, Kyiv

In the very first days of this invasion a 62-year-old unarmed civilian was shot dead on a village street outside his Ukrainian home. His name was Oleksandr Shelipov.

Three months later and the captured Russian soldier accused of killing him is in Kyiv being tried for a war crime.

Standing up in court to confront the 21-year-old defendant on Thursday was Kateryna Shelipova, the widow of the man killed.

Did he repent his crime, she asked?

The Russian tank commander, Vadim Shishimarin, replied that he admitted his guilt and asked for her forgiveness. "But I understand you won't be able to forgive me," he added.

Kateryna Shelipova hadn't finished. "Tell me please, why did you [Russians] come here? To protect us?" she asked, citing Vladimir Putin's justification for the invasion of Ukraine.

"Protect us from whom? Did you protect me from my husband, whom you killed?"

The soldier had no answer to that.

This landmark trial marks the first time a Russian serviceman has been put on the stand for war crimes since the invasion of Ukraine was launched in February.

And perhaps such raw encounters are what such trials are about, at least in part. Forcing a soldier - who ignored all the rules of war - to face up to exactly what he has done and the suffering he has caused.

Sgt Shishimarin has pleaded guilty and Ukrainian prosecutors are asking for him to be sentenced to life imprisonment.

On Wednesday, Ms Shelipova told me she actually felt sorry for the soldier, but she could not forgive him for this crime.

She heard the shots that killed her husband, then saw Sgt Shishimarin through her gate - holding his weapon.

Five minutes later she says she saw her husband's body: "He was dead with a shot in his head. I started screaming very loudly."

"The loss of my husband is everything for me," Ms Shelipova said, adding: "He was my protector."

'It killed him'

Recalling the events of 28 February, Vadim Shishimarin said he and a small group of other Russian soldiers had become separated from their unit and hijacked a car in order to return to it.

"As we were driving, we saw a man. He was talking on the phone," the defendant said.

He claimed that he hadn't wanted to fire the fatal shots, that he was following orders - threatened by another soldier if he refused to do as he was told.

"He said I would be putting us in danger if I didn't. I shot him at short range. It killed him," the 21-year-old tank commander told the court.

Interestingly, his defence lawyer - appointed by the state - told me that no Russian official has been in touch with him, including from its defence ministry.

There is no Russian embassy in Kyiv these days, so no contact from there either.

President Vladimir Putin's spokesman yesterday told the BBC that the Kremlin has "no information" about this case.

All in all, it feels rather like the young soldier has been abandoned to his fate by the commanders who sent him to war and continue to deny that their forces commit crimes here.

We also heard from a second Russian soldier who witnessed the killing in February and later surrendered to Ukrainian forces.

Ivan Maltysev, another slight and young-looking 21-year-old, told the court how the Russian soldiers spotted Oleksandr Shelipov while they were driving the stolen car.

Mr Maltysev claimed that Vadim Shishimarin was then ordered to shoot the victim because he was on the phone.

"Vadim didn't do it. So the soldier, whose name I don't know, turned round in the car and shouted that Vadim had to carry out the order, or we would be informed on.

"At this point, we were almost alongside the civilian and, under pressure, Vadim fired. He fired three or four rounds."

Ukraine has so far identified more than 11,000 possible war crimes committed by Russia.

Moscow has denied its troops have targeted civilians, but investigators have been collecting evidence of possible war crimes to bring before the International Criminal Court (ICC) in The Hague.

This trial is Ukraine's chance to prove, beyond doubt, that a Russian soldier killed a civilian with no regard for the rules of war.

Its prosecutors know they are in the spotlight, proceeding so quickly, and in the middle of a war.

That is why they are keen to be as transparent and thorough as possible - so that this is not seen as a show trial, but part of a vital quest for justice.

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France24 - Monde

L'Indonésie va autoriser la reprise des exportations d'huile de palme

Publié le : 19/05/2022 - 14:12

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L'Indonésie va lever, dès la semaine prochaine, l'interdiction des exportations d'huile de palme mise en place le 28 avril dernier, a annoncé, jeudi, le président du pays Joko Widodo. L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face, depuis plusieurs mois, à une pénurie et à une flambée des prix de cet oléagineux qui menace de créer des tensions sociales.

L'Indonésie va autoriser dès la semaine prochaine la reprise des exportations d'huile de palme, dont le pays est le premier producteur mondial, a annoncé, jeudi 19 mai, le président du pays d'Asie du Sud-Est, Joko Widodo.

L'interdiction des exportations d'huile de palme mise en place le 28 avril dernier avait déstabilisé un marché mondial de l'huile végétale déjà au plus haut depuis la guerre en Ukraine.

"Au vu de l'offre et de la situation de l'huile de cuisson, et étant donné  qu'il faut prendre en compte 17 millions de personnes employées dans le secteur de l'huile de palme (...) j'ai décidé que les exportations d'huile de cuisson pourront reprendre le lundi 23 mai", a dit le président dans une brève déclaration diffusée en ligne.

L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et à une flambée des prix de l'huile de cuisson à base d'huile de palme sur son marché intérieur qui menace de créer des tensions sociales.

"Même si les exportations vont reprendre, le gouvernement va observer strictement la situation pour s'assurer que la demande soit fournie à un prix abordable", a souligné le président.

Problèmes de distribution et de rétention de stocks

Joko Widodo avait souligné, en annonçant la suspension des exportations d'huile de palme, que l'approvisionnement de la population était "la plus haute priorité".

Jakarta avait prévu de reprendre les exportations quand le prix de gros de l'huile de cuisson serait redescendu à 14 000 roupies (97 cents), contre près de 20 000 roupies par litre avant l'interdiction.

Les prix ont baissé, mais pas autant qu'espéré atteignant 17 200 à 17 600 roupies le litre actuellement, a concédé le président.

Le pays de 270 millions d'habitants souffre de problèmes de distribution et de rétention de stocks alors que les producteurs préfèrent écouler leurs cargaisons à l'international pour profiter à plein de la hausse des cours.  

L'Indonésie assure quelque 60 % de la production mondiale d'huile de palme, dont un tiers est consommé sur son marché intérieur.

Elle a exporté 34,2 millions de tonnes l'an dernier pour l'huile alimentaire mais aussi la fabrication d'une grande gamme de produits, des cosmétiques aux produits alimentaires.

Ses plus grands clients à l'exportation sont l'Inde, la Chine, l'Union européenne et le Pakistan.

Avec AFP

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Indonésie : de la guerre en Ukraine... à une interdiction de l'exportation d'huile de palme

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Hooked on Cheap Oil, Hungary Resists an Embargo on Russia

Prime Minister Viktor Orban has promised voters to keep energy prices low. The dividends from taking Russian fuel also help fund the policies that have made Hungary a beacon for right-wing groups.

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By Andrew Higgins and Benjamin Novak

BUDAPEST — Prime Minister Viktor Orban of Hungary has fiercely resisted a proposed European embargo of Russian oil, saying it would devastate his country’s economy. Other potential casualties of such a ban would be things close to his heart: his populist campaign promises, and a financial gravy train for culture warriors in Europe and in the United States.

Both have been fueled by Hungary’s profits from Russian crude. Gorged with cash thanks to cheap supplies of Russian oil and gas, the Hungarian energy conglomerate MOL — one of the Central European nation’s biggest and most profitable companies — last month announced it would pay dividends of $652 million to its shareholders.

More than $65 million of that will go to a privately managed education foundation that last year hosted the Fox News host Tucker Carlson at a festival of right-wing pundits in Hungary. It has also provided stipends and fellowships to conservative Americans and Europeans looking for a safe haven from what they bemoan as the spread of “cancel culture” back home.

Some of them featured this week at the first Hungarian edition of the Conservative Political Action Conference, or CPAC, a gathering of the right wing of American politics. The event, at which Mr. Orban gave the keynote speech, opened in Budapest on Thursday under the slogan “God, Homeland, Family.”

Hungary has for years served as a beacon for foreign conservatives who admire Mr. Orban’s hostility to immigrants, L.G.B.T.Q. rights, George Soros and liberals in general. Russia’s invasion of Ukraine, however, has put severe strain on that role, stirring anger among some conservatives about Mr. Orban’s cozying up to the Kremlin.

It has also threatened to strain Mr. Orban’s pact with voters, who gave his Fidesz party a landslide victory in elections last month on the promise that, thanks to cheap energy from Russia, gas and utility prices would not skyrocket as has happened elsewhere in Europe.

A steady supply of Russian energy has become such a central part of Mr. Orban’s economic and political model that ending it “is a red line for him,” said Andras Biro-Nagy, founder and director of Policy Solutions, a Budapest research group. “Russian oil and gas are absolutely vital to his whole scheme.”

This dependence has alarmed even some of his foreign fans who have taken up paid positions at Mathias Corvinus Collegium, known as M.C.C., the education foundation that benefits from the Hungarian energy company’s business with Russia. The foundation holds a 10 percent stake in MOL, which relies heavily on deliveries of Russian oil to feed its main refinery southwest of Budapest and another one it owns in Slovakia.

“I am very unhappy about the Hungarian position vis-à-vis Russia broadly speaking, and specifically about energy,” said Daniel Pipes, a conservative American scholar awarded a paid “senior fellowship” by the foundation. “At the same time, I am very positive about the Hungarian stance on immigration,” he said. “So I’m ambivalent. I dislike the Russia policy and I do like the immigration policy.”

Also unhappy is Poland, whose governing party, Law and Justice, shares Mr. Orban’s hostility to liberals but has been infuriated by his dogged resistance to efforts by the European Union to ban Russian oil, his refusal to let arms destined for Ukraine pass through Hungary and his failure to condemn Russia’s president, Vladimir V. Putin.

Worried that the Hungarian energy company is too beholden to Russia, the Polish Senate passed a resolution in March blocking a deal with Poland’s state-owned energy company that would have allowed MOL to acquire more than 400 Polish gas stations.

Bogdan Borusewicz, the opposition senator who initiated the move, said in an interview in Gdansk, the site of a big Polish refinery, that the war in Ukraine had made it dangerous to let a Hungarian company dependent on Russia into his country’s market.

“You could debate about this before the war,” he said, “but now it is impossible to have any illusions” about the loyalties of Mr. Orban, whom he described as “Putin’s most important ally in the E.U.” For the MOL conglomerate, he said, “cooperation with Russia is a crucial part of its business and even its survival.”

MOL declined interview requests but, in public statements, has stressed the difficulty and expense of shifting to non-Russian oil. Its Danube Refinery, south of Budapest, invested heavily over eight years to accommodate crude from other countries, which is generally more expensive, but it still depends on Russia for 65 percent of its needs.

Reporting a big jump in profits, the Hungarian company warned in its annual financial report this spring that it was exposed to Russia through a minority stake in a small Russian oil company, BaiTex, and by “the physical flow of crude oil through the transportation system in Russia and Ukraine.” That flow, it noted, had not “to date” been restricted.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Since then, the executive arm of the European Union has sought to cut it off entirely.

Doing that, said Tamas Pletser, an oil and gas analyst with Este Bank in Budapest, would be a severe blow. MOL, he said, has profited until now from a widening price difference between European Brent and the cheaper Russian crude.

“They make an additional $10 million per day on this current situation, which is based on the Russian supply and Russia’s invasion of Ukraine,” Mr. Pletser said.

Many millions of dollars have gone to the Mathias Corvinus Collegium and two other nominally independent foundations, which together hold 30.49 percent of the energy company and are its biggest shareholders. The shares used to be held by the state, but Mr. Orban two years ago gifted them, along with other valuable assets, to the foundations as part of what he said was an effort to overhaul education but which critics called legalized theft. The chairman of M.C.C. is Balazs Orban, who is also the prime minister’s political director (though not a relation).

Zoltan Szalai, the foundation’s general director, acknowledged in an interview, “This year, MOL has been very good to us.” The dividend money M.C.C. received this year from MOL is more than double its annual budget.

Mr. Szalai said his foundation should be able to cope with a decline in energy company profits if Mr. Orban loses his fight to keep Russian crude flowing. “We are thinking in the long term, and MOL is a very good and serious company,” Mr. Szalai said.

When it comes to banning Russian oil, “it is not true that Hungary does not have a choice,” said Piotr Wozniak, Poland’s economy minister in a previous Law and Justice government and longtime energy executive. “It will not be cheap or easy but it is not impossible.”

But, he added, “The question is whether Hungary wants to make this choice.”

Making that choice particularly difficult is Mr. Orban’s vote-winning promise last month to keep energy prices in check through government-imposed price caps.

Russia-Ukraine War: Key Developments

U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

Shortly before the Ukraine invasion, Mr. Orban traveled to Moscow to meet Mr. Putin, securing assurances that Hungary could count on supplies of Russian natural gas.

Moscow last month abruptly cut off deliveries to Poland and Bulgaria but is still supplying Hungary. Any suspension, either by Russia or as a result of Western sanctions, would force Hungary to buy more expensive supplies on the market.

Giving the keynote address at CPAC on Thursday, Mr. Orban mentioned the war in Ukraine, calling Russia the aggressor, but mostly focused on advising conservatives how to succeed politically. “The first point,” he said, “is that we must play by our own rules.”

Mr. Carlson, the Fox News host who has taken Russia’s side in its war with Ukraine, sent a brief video message of support for the conference.

Most speakers avoided the issue of Ukraine, though one, Gavin Wax, a conservative commentator from New York, complained about tens of billions of dollars spent supporting Ukraine and “nonstop media propaganda pushing for World War III” with Russia.

The main organizer of the event is the Center for Fundamental Rights, a Hungarian outfit funded by the government that says it is fighting to repel the “relentless attack” on “Judeo-Christian culture, patriotism, sovereignty, the family, the created nature of man and woman and our commitment to life.”

The center initially said it was working on CPAC’s Budapest event with the Mathias Corvinus Collegium. The foundation, however, denied helping to organize CPAC, though it said it supported its aims.

Mr. Szalai, the M.C.C. general director, denied his foundation pushed any political agenda, saying in an interview that its mission was to promote “classic common sense.”

“To say we are far right is not fair,” he added.

Mr. Orban’s critics say that M.C.C. has established itself as what Mr. Biro-Nagy of Policy Solutions calls “one of the crown jewels of Orban’s mission to create a conservative, cultural hegemony.”

Among the foreign culture warriors listed by the Mathias Corvinus Collegium among the “guest instructors” this year was Rod Dreher, an American writer who has praised Hungary’s hard-line stance against Muslim immigrants.

Mr. Dreher said he was “not in the least bothered” that M.C.C. benefited from Russian oil. He said his own pay, however, came from another Hungarian government-funded entity.

“I deplore Russia’s invasion, and hope Ukraine prevails, but I don’t share this horror of Russia and ties to Russia that the ruling class in the U.S. and Western Europe do,” he said.

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Valeurs Actuelles

Paris : les locataires de HLM dénoncent les “aberrations” commises par la ville

Les habitants de plusieurs HLM parisiens en ont appelé aux candidats à l’élection présidentielle pour dénoncer la politique de travaux de la mairie de Paris. Une politiquée menée dans le cadre de son plan climat et de son méga programme de rénovation des immeubles HLM d’ici à 2050, relate, vendredi 25 mars, Le Parisien. Le collectif souhaite également interpeller les futurs candidats aux législatives. Il dénonce des travaux « aberrants », allant jusqu’à soupçonner la mairie de Paris d’effectuer des prestations inutiles afin d’obtenir « des avantages fiscaux et aides financières de l’État ».

Dégradations inutiles

Symbole du conflit, l’installation de VMC (Ventilation mécanique centralisée) dans de nombreux HBM (habitation à bon marché) des boulevards des Maréchaux qui ceinturent Paris. Outre les désagréments liés à ces travaux, le collectif qui représente 4 500 logements parisiens juge que ces VMC dénaturent le patrimoine bâti. Mais surtout, ils s’interrogent sur l’utilité de ces systèmes pour des bâtiments en briques, dotés de grilles d’air et de nombreuses fenêtres. « Pourquoi vouloir supprimer cette ventilation naturelle et gratuite […] afin d’installer un système de ventilation motorisé? », interroge le collectif dans une lettre ouverte aux candidats.

« C’est dommage qu’à la Ville, ils ne sachent pas faire la différence entre des immeubles à façades de briques et des immeubles en béton », déplore Anne Biraben, architecte et conseillère (LR) de Paris. L’opposition a déposé un vœu auprès du Conseil de Paris pour suspendre les travaux, mais celui-ci a été retoqué.

 

Dans une lettre ouverte, 15 amicales représentant 4500 logements parisiens alertent les candidats à l’élection présidentielle sur la façon dont la Ville de #Paris et ses bailleurs @ElogieSiemp @Paris_Habitat @_RIVP_ utilisent l’argent public pour une VMC inutile. RT appréciés ! pic.twitter.com/dSdchgvYHK

— Collectif HBM Paris (@collectifHBM) March 9, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Variole du singe. Ce que l'on sait de ce virus qui aurait touché plusieurs dizaines de personnes en Europe

Décryptage

Les faits essentiels à savoir sur le virus "Monkeypox" :

  • Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe (Espagne, Portugal, Royaume-Uni, Italie et Suède) et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest.
  • Les symptômes : fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons, fatigue et éruptions cutanées
  • Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) va publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine".
  • Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Les autorités se veulent néanmoins rassurantes, soulignant que cette infection virale se guérit d'elle-même et semble peu contagieuse entre humains.

Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué mercredi soir en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.

A l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). "Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu'il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés", a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l'UKHSA, citée dans le communiqué.

Une alerte sanitaire nationale en Espagne et au Portugal

Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale. Jeudi, un premier cas confirmé de variole du singe a été détecté en Italie et un autre en Suède.

Pourquoi il faut protéger la biodiversité pour échapper à « l’ère des pandémies »

Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient mercredi en cours d'examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l’État du Massachusetts.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes chez les humains ressemblent, en moins graves, à ceux observés dans le passé avec la variole, autre virus de la même famille.

Après une période d'incubation de 6 à 16 jours, la période de l'invasion (0-5 jours) est caractérisée par de la fièvre, des maux de tête intenses, une lymphadénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques), des douleurs musculaires.

Puis survient une éruption cutanée sur le visage (dans 95% des cas), sur les paumes des mains et la plante des pieds (75%) et presque simultanément sur d'autres parties du corps, dont les parties génitales. L'éruption se manifeste par des maculopapules (lésions avec un fond plat), puis des vésicules (petites cloques remplies de liquide), et des pustules, suivies par des croûtes, explique le Programme de Surveillance des Maladies Emergentes (Program for Monitoring Emerging Diseases, ProMED).

Les symptômes durent habituellement de 14 à 21 jours.

Existe-t-il un traitement ?

Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe. Mais elle se guérit généralement d'elle-même. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de cette infection. Seulement, le vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole en 1980.

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

Quelle est la létalité de ce virus ?

Ce virus du groupe des orthopox est beaucoup moins virulent que la variole. Selon les épidémies, le taux de létalité du "Monkeypox" a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés, contre jusqu'à 30 % pour la variole.

Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l'exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.

"On estime que la souche d'Afrique de l'Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d'environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n'ont pas cette souche", a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l'université de Reading.

La variole du singe est-elle contagieuse ?

Elle l'est beaucoup moins que la variole. Et les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie semble peu contagieuse entre humains.

Monkeypox est une zoonose virale, c'est-à-dire une maladie infectieuse des animaux vertébrés transmissible à l'homme. Les singes ne sont pas les réservoirs du virus. Les principaux réservoirs suspects sont des rongeurs, comme les écureuils et des rongeurs terrestres.

Le passage à l'homme vient d'un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés. La transmission d'humain à humain résulte ensuite d'un contact étroit avec les excrétions des voies respiratoires infectées, avec les lésions de la peau d'une personne infectée ou avec des objets contaminés récemment.

Si cette maladie est donc peu contagieuse, la multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué lundi s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.

"Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l'activité sexuelle était nécessaire à la transmission", a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l'Imperial College London, auprès de l'organisme Science media centre (SMC). "N'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont par ailleurs souligné aux Etats-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) compte, lui, publier son premier rapport d'évaluation des risques "en début de semaine prochaine", a indiqué l'agence de l'Union europénne chargée des maladies et des épidémies. L'agence, qui dit "suivre la situation de près", recommande "d'isoler et de tester les cas suspects et de les notifier rapidement".

D'où vient cette maladie ?

Le virus, connu depuis 1958, a été détecté pour la première fois chez l'homme en 1970 en République Démocratique du Congo (Ex Zaïre), chez un garçon de 9 ans, dans une région où la variole avait été éliminée en 1968. Depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales de la forêt tropicale du bassin du Congo, en particulier en République démocratique du Congo, où elle est considérée comme endémique. Depuis 1970, des cas humains de monkeypox ont été signalés dans 11 pays africains.

Le virus a été détecté hors d'Afrique à quelques reprises. Au printemps 2003, des cas de variole du singe ont été confirmés aux États-Unis. Plus récemment, le virus a été repéré eau Royaume-Uni en septembre 2018 et décembre 2019, et à Singapour en mai 2019.

SantéVariole du singe
France24 - Monde

Reportage : en Italie, des réfugiés ukrainiens sous les toits de la mafia

Publié le : 19/05/2022 - 08:58

FRANCE 24 Suivre Natalia MENDOZA

Plus de 110 000 Ukrainiens sont arrivés en Italie depuis le début de l’invasion russe. Pour accueillir ce nouveau flux migratoire, le ministère italien de l’Intérieur met à disposition des réfugiés des maisons confisqués à la mafia. Jusqu'ici, 622 habitations sont occupées par des réfugiés. Reportage de notre correspondante Natalia Mendoza.

Pour accueillir les réfugiés ukrainiens qui affluent en Italie, 110 000 depuis le début de la guerre en Ukraine, le ministère italien de l’Intérieur a décidé de mettre à leur disposition des habitations saisis à la mafia italienne.

Arrivés en Italie fin mars, Tatiana et ses enfants ont été accueillis à Rescaldina, au nord de Milan, dans un appartement saisi à la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. 

Un logement qui fait partie des 3 250 biens confisqués au crime organisé en Lombardie. L’État italien dispose de près de 40 000 biens saisis à la mafia, soit un patrimoine qui dépasse les 300 millions d’euros, directement géré par l'Agence nationale pour l’administration des biens confisqués à la criminalité organisée (ANBSC). 

"Le ministère de l'Intérieur nous a demandé de repérer les logements disponibles et habitables sur le court terme par les familles ukrainiennes, confie le préfet Bruno Corda, directeur de l'ANBSC. Alors, nous avons identifié des biens qui peuvent être utilisé immédiatement, dans 15 jours, dans un mois ou dans 90 jours".

Au total, 622 habitations ayant appartenu à des groupes mafieux ont été mises à disposition des réfugiés Ukrainiens en Italie.

 

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Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin

Le monde dans tous ses États

Russie : propagande ou 3e guerre mondiale ?

Focus

Ukraine : de retour à Irpin, les habitants retrouvent une ville dévastée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Robert Ménard veut une loi « interdisant le burkini dans les piscines »

L’autorisation du port du burkini fait réagir la classe politique. Invité sur CNews, ce jeudi 19 mai, Robert Ménard a appelé les membres du gouvernement à prendre des décisions rapides.« Il y a eu je ne sais pas combien de projets de loi. Ma femme a fait une proposition de loi visant à interdire le burkini dans les piscines. Monsieur Darmanin, dans ses dernières déclarations, il me semble qu’il est sur cette même position. Qu’est-ce qu’on attend ? », a-t-il questionné.

Mettre le « holà à l’islamisme politique »

Pour répondre fermement à cette autorisation, l’élu a invité la nouvelle Première ministre à se positionner sur ce dossier qui « rabaisse un certain nombre de femmes ». « Madame Borne, qu’est-ce qu’elle attend pour tout de suite proposer quelque chose là-dessus ? Il y aurait une immense majorité des parlementaires, bien au-delà des siens, pour dire “on interdit le burkini dans les piscines” », a-t-il affirmé.

«Qu’est-ce qu’on attend pour voter une loi en faveur de l’interdiction du burkini dans les piscines ?», s’interroge Robert Ménard pic.twitter.com/ZNQqsQoFNM

— CNEWS (@CNEWS) May 19, 2022

Selon lui, le signal envoyé par le gouvernement est « mauvais » car « ça rabaisse un certain nombre de femmes à un statut qu’on ne veut pas ». Une prise de position ferme du gouvernement permettrait de mettre un « holà à l’islamisme politique ». Outre l’exécutif, Robert Ménard a également ciblé la gauche jugée trop laxiste sur le sujet. Il souhaite que les propositions de la droite soient entendues. « Si l’opposition le propose, le gouvernement pourrait peut-être une fois, ce qu’il n’a pas fait pendant 5 ans, écouter son opposition. Le problème, c’est qu’on a quitté le bon sens, la raison et qu’on a une gauche dangereuse maintenant », a-t-il conclu.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Israeli Government Loses Parliament Majority, Raising Prospect of Election

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Increasing tensions between Israeli authorities and Palestinians have put pressure on the government, leading to the possibility of a fifth election in three years.

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By Patrick Kingsley

CAIRO — A second lawmaker quit Israel’s governing coalition on Thursday, giving the opposition a narrow two-seat majority in Parliament and raising the possibility of a fifth election in three years.

Although the move will not necessarily bring down the current government, a fractious coalition of parties with clashing agendas, the loss of its majority underscores its instability and the risk that any divisive issue could topple it.

The government has come under intense pressure with the recent escalation of tensions between Israeli authorities and Palestinians — including clashes at the Aqsa Mosque in Jerusalem, terrorist attacks in Israel and a heavy military response in the occupied West Bank.

The lawmaker who resigned from the coalition on Thursday, Ghaida Rinawie Zoabi, a member of Israel’s Palestinian minority from the left-wing Meretz party, said she disagreed with the government’s treatment of the Arab community in Israel, specifically citing recent police interventions at the Aqsa Mosque in Jerusalem and the police assault on mourners at the funeral of a Palestinian journalist last week.

Last month, a right-wing member of the coalition quit. That lawmaker, Idit Silman, said the government no longer reflected her right-wing and religious values.

The government coalition, the most diverse in Israel’s history, coalesced a year ago over one issue: a shared desire to oust Prime Minister Benjamin Netanyahu and to break a political deadlock that had forced Israel into four elections in a row.

But the ideological incompatibility of the coalition’s eight constituent parties — an alliance of right-wing, left-wing, secular, religious and Arab groups — left it fragile from the start.

The defections could offer a political lifeline to Mr. Netanyahu, who now leads the opposition in Parliament.

Ms. Rinawie Zoabi’s defection means that opposition lawmakers now control 61 of the 120 seats in Parliament, enough to vote to dissolve the body and call for another election, the fifth since April 2019.

Opposition parties also have enough seats to create their own new coalition government without going to elections. But they are divided and may not be able to agree on a candidate for prime minister, making new elections more probable.

As a left-winger, Ms. Rinawie Zoabi is not expected to support a Netanyahu-led government. But she could join the opposition in voting for new elections as early as next week.

A new election would give Mr. Netanyahu another chance to win more seats for his right-wing alliance and a majority in Parliament.

Ms. Rinawie-Zoabi said that she had not decided whether to support a vote to dissolve Parliament but that her decision to leave the coalition was “definite.”

“What happened during the last month in Ramadan at Al Aqsa and mainly what happened regarding the awful pictures that we saw with the funeral of Shireen Abu Akleh, the Palestinian correspondent of Al Jazeera — this is something that just broke my heart and I can’t be part of this coalition,” she said in an interview.

But she left open the possibility of voting with the government from the outside.

Even without her, the government could still survive with a minority in Parliament until March 2023, when it will need a majority to pass a new budget. As prime ministers, Yitzhak Rabin, Ariel Sharon and Yitzhak Shamir each led minority governments for extended periods, including when Mr. Rabin negotiated the Oslo Accords in the 1990s.

The current coalition could also try to entice members of the opposition to join the government, reinstating its majority.

The coalition was cohesive enough to pass a new budget, Israel’s first in more than three years. It also made key administrative appointments and deepened Israel’s emerging relationships with key Arab states.

At its formation, Ms. Rinawie Zoabi said she had hoped the government would forge “a new path of equality and respect” between Jewish and Arab Israelis. In a first for Israel, the coalition included an independent Arab party, Raam, while an Arab was appointed as a government minister for only the third time in Israeli history.

Despite that early optimism, the government’s members clashed regularly over the rights of Israel’s Arab minority and over settlement policy in the occupied West Bank.

Tensions came to a head during the recent holy month of Ramadan, when the Israeli police regularly clashed with Palestinian stone-throwers at the Aqsa Mosque in Jerusalem, a site sacred to both Muslims and Jews. They escalated further last week, when a Palestinian journalist, Shireen Abu Akleh, was fatally shot in the West Bank during an Israeli raid — and when the police attacked mourners carrying her coffin at her funeral two days later.

The clashes presented an immediate test to the government last month when the Arab party, Raam, suspended its participation in the coalition in protest of police actions at the Aqsa Mosque.

A crisis was narrowly averted last week when the party’s leader, Mansour Abbas, rejoined the coalition, saying it was better for Israel’s Arab citizens if his party remained in the government.

But Mr. Bennett walks a political tightrope in a highly polarized Israeli society. He has few means of preventing further defections from the government’s left-wing and Arab members, and is struggling to prevent further rebellion from the coalition’s right-wing members.

With the administration under pressure from the right to respond more forcefully to an increase in terrorist attacks, there are fears of further defections from right-wing members of the government.

Should new elections be called, Israel could be led by a new interim prime minister until a government is formed. Under the terms of the current coalition agreement, Mr. Lapid, the foreign minister, could take over from Mr. Bennett in the event of snap elections, depending on the manner in which the government collapses.

That could leave Mr. Lapid, a centrist former broadcaster, in charge for at least several months, through an election campaign and the protracted coalition negotiations that will most likely follow.

Carol Sutherland contributed reporting from Moshav Ben Ami, Israel.

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France24 - Monde

Non, des bulletins pour Marine Le Pen n’ont pas été détruits lors de la présidentielle

Publié le : 18/05/2022 - 18:35

Aude Dejaifve Suivre

Le 15 mai, une vidéo virale commence à circuler : on peut y voir des bouts de papier empilés dans un camion et jetés dans la rue, avant que la police n’intervienne. Pour certains internautes, ces papiers seraient des bulletins de vote pour Marine Le Pen, abandonnés pour qu’ils ne soient pas comptabilisés. En réalité, la vidéo montre l'action d’une association étudiante pour dénoncer les liens entre le Rassemblement national et la Russie.

La vérification en bref

  • Une vidéo circule depuis le 4 mai avec une légende affirmant qu’elle montre de la fraude électorale : des bulletins de vote pour Marine Le Pen auraient été détruits.
  • Les "bulletins" sont en réalité des tracts, jetés devant le siège du Rassemblement national lors d’une action d’associations le 19 avril pour dénoncer les relations du parti avec la Russie.

La vérification en détail

Sur cette vidéo publiée le 15 mai sur Twitter, cumulant plus de 53 000 vues, on peut voir des gens jeter des papiers dans la rue depuis un camion rempli de caisses de prospectus. La police arrive sur les lieux et tente d'arrêter l'action. À 0’06, un policier s’exclame : "Messieurs-dames, allez, veuillez circuler ! C’est qui l’organisateur ?" L’auteur du tweet écrit, en anglais : "France, fraude électorale !"

La vidéo provient de la chaîne Telegram italienne "Espiritu Templario", qui l’a publiée le 4 mai. "France, élections présidentielles. Votes pour la candidate Le Pen ? Et la police arrive pour les garder hors de vue du public et participer à la fraude électorale ?", peut-on lire, en espagnol, sur cette publication qui a été visionnée plus de 14 000 fois. L’auteur suggère ainsi que des bulletins de vote pour Marine Le Pen auraient été détruits, et que la police aurait tenté de le cacher.

Dans la vidéo sur Telegram, on peut lire à 0’06, 0’21 et 0’28 "Porte de Saint-Cloud - Michel-Ange" sur l’arrêt de bus. C’est un arrêt de bus de Paris, qui se trouve en face du siège du Rassemblement national (RN), rue Michel-Ange, dans le 16e arrondissement.

Quand on regarde les papiers de près dans la vidéo sur Telegram, qui est de meilleure qualité que celle relayée sur Twitter, on remarque qu’ils ne ressemblent pas à des bulletins de vote. Ils comportent un QR code, l'inscription "9 millions" dans le coin en bas à gauche et en haut à droite, et le drapeau russe dans le coin en bas à droite.

Il suffit de rechercher sur Google les mots clés "9 millions" et "Le Pen" pour trouver cet article de France Bleu à propos d’une action menée devant le siège du RN le 19 avril par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS Racisme. Les deux associations ont déposé des billets symbolisant les 9 millions d’euros que le RN a empruntés à une banque russe.

En 2014, le Front national avait en effet emprunté 9,4 millions d'euros auprès d'une banque russe afin de financer la campagne des élections régionales de 2015. Le parti est toujours en train de rembourser cet emprunt, avec une dernière échéance prévue en 2028.

Sur la vidéo publiée par l’UEJF le 19 avril sur Twitter, on peut voir des étudiants jeter en l’air des faux billets dans la rue, entourés de policiers et de journalistes.

SOS Racisme a publié une autre vidéo de l’événement, également le 19 avril, où l’on voit la police intervenir et essayer d’empêcher les étudiants de jeter les billets dans la rue.

Avec les mêmes mots clés, on retrouve la vidéo originale, dans une version plus longue, publiée sur le compte Twitter du journaliste de Brut Rémy Buisine le 19 mai La vidéo détournée sur les réseaux sociaux est un extrait de cette vidéo à partir de 0’25.

Des faux billets de banques russes jetés devant le QG de Marine Le Pen.Une action pour dénoncer les liens entre Le Pen et la Russie. Intervention immédiate des forces de l’ordre. pic.twitter.com/9oOKjxasCh

April 19, 2022

La vidéo ne montre donc pas des bulletins de vote pour Marine Le Pen, et n'a rien à voir avec de la fraude électorale.

Télécharger l'application

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BBC

North Korea: Fighting Covid with traditional medicine

By Rachel Schraer and Wanyuan SongBBC Reality Check

North Korea is grappling with the spread of Covid in an unvaccinated population, without access to effective anti-viral drugs.

In early 2020, the country sealed its borders to try to insulate itself from the pandemic.

Its leadership has so far rejected outside medical support.

And state media has recommended traditional treatments to deal with what is referred to as "fever".

Hot drinks

For those not seriously ill, ruling-party newspaper Rodong Simnun recommended remedies including ginger or honeysuckle tea and a willow-leaf drink.

Hot drinks might soothe some Covid symptoms, such as a sore throat or cough, and help hydration when patients are losing more fluid than normal.

Ginger and willow leaf also relieve inflammation and reduce pain.

But they are not a treatment for the virus itself.

Salt water

State media recently interviewed a couple who recommended gargling with salt water morning and night.

A "thousand of tonnes of salt" had been sent to Pyongyang to make an "antiseptic solution", the state news agency reported.

Some studies suggest gargling and nasal rinses with salt water combat viruses that cause the common cold.

But there is little evidence they slow the spread of Covid.

Mouthwash could kill the virus in the lab, a study found.

But it has not convincingly been shown to help in humans.

Covid is mainly caught by inhaling tiny droplets in the air via the nose as well as the mouth, so gargling attacks only one point of entry.

And once the virus has entered, it replicates and spreads deep into the organs, where no amount of gargling can reach.

Painkillers and antibiotics

State television has advised patients to use painkillers such as ibuprofen as well as amoxicillin and other antibiotics.

Ibuprofen (and paracetamol) can bring down a temperature and ease symptoms such as headache or sore throat.

But they will not clear the virus or prevent it developing.

Antibiotics, meant for bacterial infections not viruses, are not recommended.

And using antibiotics unnecessarily risks developing resistant bugs.

Laboratory research suggests some may slow the spread of some viruses, including Covid.

But these have not been replicated in the real world.

And a study of the antibiotic azithromycin found it made little or no difference to Covid symptoms, the likelihood of hospital admission or death.

There are some approved drugs to prevent people with Covid ending up in hospital:

But their effectiveness is variable.

Health system

North Korea's health system has been set up to offer free medical care from basic services at village level up to specialised treatment in government hospitals (usually in urban centres).

But the economy has contracted in recent years because of sanctions and extreme weather such as droughts.

Closing the country's borders and strict lockdown measures will also have had a damaging impact.

Particularly weak outside Pyongyang, the health system is thought to suffer shortages of personnel, medicines and equipment.

A report for the UN, last year, said: "Some of the pharmaceutical, vaccination and medical-appliance plants do not reach the level of good practice of the WHO [World Health Organization] and do not meet local demand as well."

Many North Korean defectors to South Korea have told of having to pay for medication or finding treatment and drugs limited to privileged members of the ruling party.

But state media says it is now increasing production.

International aid

North Korea turned down three million Chinese-made doses, last year - and reportedly rejected other offers - under Covax, the global vaccine-sharing scheme.

South Korea says it has had no reply to its offer of vaccines, medical supplies and personnel.

North Korea has reportedly recently sent three planes to collect medical supplies from Shenyang.

These had not included "anti-pandemic supplies", the Chinese foreign ministry said, but it was "ready to work with North Korea… in the fight against the coronavirus".

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L'Humanité

Disparition de Françoise Rudetzki

Hommage Elle avait créé SOS Attentats, association de défense des victimes d’actes de terrorisme, en décembre 1985, blessée elle-même lors de l’attentat au restaurant le Grand Véfour, à Paris, en 1983. Dès 1986, elle obtient la création du fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme. Françoise Rudetzki est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, à l’âge de 73 ans. On l’avait aperçue dans la salle du procès des attentats du 13 novembre 2015. Autrice d’une mission de réflexion qui a abouti à la création du Centre national de ressources et de résilience en 2019, elle avait publié Après l’attentat (Calmann-Lévy, 2016). Le 11 mars, elle était l’une des figures emblématiques de la cérémonie présidée par Emmanuel Macron au Grand Trianon de Versailles lors de la Journée européenne d’hommage aux victimes du terrorisme. N. D.

Valeurs Actuelles

Limitation à 30 km/h, passage à l’électrique, règles dantesques… les auto-écoles face à l’écologie punitive

Avec la hausse spectaculaire des prix du carburant depuis le début de l’année, accentuée par le conflit en Ukraine, les professionnels de l’enseignement de la conduite s’inquiètent d’un surcoût qui impacte directement leurs charges. Plusieurs d’entre eux nous font part de leur mécontentement, à l’image d’Angélique, qui gère une auto-école en Alsace: « À part la petite remise à la pompe de Jean Castex de quelques centimes que tout le monde a eue, nous, professionnels, n’avons rien obtenu pour l’instant ! » Si les nouveaux inscrits dans les auto-écoles risquent de connaître ces augmentations tarifaires, une trop forte augmentation des prix pourrait inciter certains élèves à retarder leur inscription, alors que beaucoup d’établissements sortent à peine des ralentissements de leurs activités en raison de la crise sanitaire. Selon une estimation du site Permismag.com, une auto-école disposant de quatre véhicules a vu ses dépenses en carburant augmenter de 200 euros par semaine, soit plus de 800 euros par mois. Contacté par Valeurs actuelles, Bruno Garancher, Président du groupe ECF, réseau leader dans l’apprentissage de la conduite, nous explique qu’il espère « une remise partielle des taxes sur le carburant. » Mais, pour l’instant, « le dispositif n’est pas enclenché ». Le réseau ECF qui englobe 450 auto-écoles en France a annoncé dans un communiqué la suppression de ses véhicules diesel pour 2022 et ambitionne d’avoir une flotte 100% électrique d’ici 2026. Si la « responsabilité environnementale » est mise en avant par la communication d’ECF, ce sont surtout des raisons budgétaires mais aussi des choix politiques qui obligent toute une profession à se transformer. 

La pression écolo pousse la voiture à essence vers… la décharge

Au prétexte des zones à faibles émissions (ZFE), destinées à faire baisser le niveau de pollution, plusieurs mairies ont décidé d’abaisser la vitesse en ville à 30 km/h. Cette contrainte concerne bien évidemment les moniteurs et leurs élèves qui auront l’immense plaisir d’apprendre à conduire à allure lente… Mais, en réalité, cet abaissement à 30 km/h n’est qu’une mesure de plus destinée à favoriser la motorisation hybride et électrique. « Nous considérons qu’avec l’arrivée des ZFE, la voiture à essence est vouée à disparaître » admet Bruno Garancher. Si le constat est brutal, il faut reconnaître que la Commission européenne souhaite l’arrêt des ventes de voitures à moteur thermique d’ici 2035 et que les ZFE vont durcir peu à peu les autorisations à circuler dans les agglomérations pour les véhicules à essence. Par ailleurs, comme nous précise le président d’ECF : « Le renouvellement du parc automobile en France se fait essentiellement par les véhicules d’entreprises qui passent ensuite dans le marché de l’occasion pour être rachetés par des particuliers. Or, les entreprises et les loueurs ne prennent pratiquement plus que des hybrides ou des électriques pour des raisons fiscales. » Notons, par exemple, que la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS) varie en fonction des émissions de CO2 et que les entreprises faisant l’acquisition de véhicules 100% électriques n’ont pas à la payer. De plus, l’amortissement fiscal d’un véhicule électrique ou hybride est désormais bien plus intéressant que pour un véhicule à essence. 

Le jeu du 1000 bornes

À Montpellier, ce gérant d’une auto-école 100% électrique admet qu’on « pousse la profession à verdir les flottes d’une façon ou d’une autre », et reconnaît que « ne plus mettre de gazole fait un bien fou, imaginez que maintenant je fais 200 kilomètres pour 5 euros ! » Le gérant reconnaît cependant que le temps de recharge peut être assez long, autour de 10 heures, avec un branchement classique, mais il existe quelques bornes rapides en ville qui peuvent être utilisées « pendant une pause déjeuner ». En revanche, il nous confie que « les prix peuvent varier d’une borne à l’autre et que les places pour recharger sont déjà souvent occupées ». Plusieurs auto-écoles cherchent déjà des locations de parking dans plusieurs agglomérations avec des bornes rapides. Mais, ils ne sont pas les seuls professionnels à rechercher de tels emplacements. La guerre de la recharge électrique commence à peine que de nouvelles hausses du prix de l’électricité sont annoncées dans les prochains mois. Entre le temps perdu à attendre que la batterie soit pleine, la location de parking et l’abonnement pour une borne rapide… Beaucoup risquent de regretter la bonne vieille station service. Tels des Mad Max du 21ème siècle, les automobilistes ne se battront plus pour une goutte d’essence, mais pour une prise de courant.

La boîte manuelle au point mort en ville ?

Les nouveaux modèles de voitures hybrides et électriques sont tous équipés d’une boîte de vitesses automatique. Terminé le démarrage sur un parking avec la pédale d’embrayage, finie la peur de caler. Il existe désormais une formation spécifique de 13 heures en auto-école pour conduire une voiture à transmission automatique, contre 20 heures pour une voiture en boîte manuelle. Ce « permis BVA » est une mention additionnelle au permis B qui indique que l’élève a été formé sur une voiture à double commande équipée d’une boîte de vitesses automatique. Mais, avec ce permis, il est interdit de conduire une voiture équipée d’une boîte manuelle. Pour cela, une directive européenne impose au jeune conducteur de prendre 7 heures de formation, trois mois après l’obtention de son permis BVA, sans repasser son examen. Le réseau ECF demande la fin de cette directive car elle l’oblige à conserver quelques voitures thermiques pour réaliser ces régularisations, ce qui va à l’encontre de son souhait d’une flotte 100% électrique. Pourtant, de nombreux jeunes conducteurs utilisent le véhicule de leurs parents, qui n’est pas forcément récent, et de nombreux étudiants s’équipent en général d’une voiture d’occasion. L’âge moyen des automobiles en France est de 11 ans et a tendance à vieillir depuis quelques années. N’oublions pas non plus tous ces futurs actifs qui devront se déplacer dans les campagnes pour des raisons professionnelles, où ils auront plus la chance de croiser une vache sur leur route plutôt qu’une borne à recharge rapide…

Environ 20% des élèves inscrits au permis de conduire font le choix du permis BVA. La facilité d’utilisation de la voiture, la formation plus courte et donc moins chère en sont les raisons principales. Actuellement, 20% des voitures en circulation possèdent une boîte automatique et 54% des voitures neuves vendues en France en sont équipées. Par ailleurs, des services d’autopartage se développent dans les grandes villes et proposent aux jeunes conducteurs d’utiliser leurs voitures… le plus souvent équipées d’une transmission automatique… Bruno Garancher nous dresse un constat radical : « On peut considérer que la boîte manuelle est morte. Passer des examens avec cette technologie n’a plus beaucoup de sens dans les 3-4 ans à venir. » Il ajoute que : « La génération qui arrive n’apprendra que sur automatique et c’est très bien car nous pourrons la former aux aides à la conduite, comme le régulateur adaptatif ou à l’aide au freinage d’urgence qui sont peu utilisées aujourd’hui. » 

Gamer ou conducteur ? 

Mais alors, comment feront les élèves qui voudront quand même apprendre à conduire sur une voiture classique? La réponse semble toute trouvée. « La Commission européenne parle de transférer ces heures sur simulateur » nous confirme le président d’ECF. Depuis un arrêté de juillet 2019, les écoles de conduites peuvent déjà augmenter le temps de formation sur des simulateurs de conduite avec les deux types de transmission. Cet apprentissage peut représenter jusqu’à 50% du temps de la formation obligatoire. Ainsi, pour un permis B classique nécessitant 20 heures minimum de leçons, le temps sur une machine virtuelle peut monter jusqu’à 10 heures et pour un permis BVA, il peut aller jusqu’à 6 heures sur les 13 heures d’apprentissage. Cette astuce gouvernementale a pour objectif de faire baisser le prix du permis de conduire, l’examen le plus passé en France, devant le baccalauréat, dont le montant peut varier d’une ville à une autre, entre 1100 et 3000 euros. « Ce qui coûte très cher dans la formation, c’est que l’essentiel de l’enseignement se fait en un pour un. Si vous avez une grappe de 4 simulateurs dans une école, vous pouvez mettre un formateur pour 4 élèves » nous précise Bruno Garancher. Dans le film Taxi, sorti en salles en 1998, Frédéric Diefenthal interprète un jeune policier maladroit et angoissé qui repasse plusieurs fois son permis de conduire, alors qu’il excelle dans les jeux vidéo de Formule 1. Presque 25 ans plus tard, la réalité rattrape la comédie. Si un simulateur peut apporter une première approche de la conduite et rassurer les élèves débutants au maniement d’une voiture, il ne remplace en rien une vraie leçon en voiture et ne peut préparer convenablement au stress d’un examen qui se fera bien dans le monde réel.

Philippe, moniteur héraultais nous répond : « Les auto-écoles qui ont investi dans des simulateurs mettent leurs élèves la moitié du temps sur des écrans. C’est plus un complément pédagogique qui peut être intéressant au début. Mais, à la fin, comme les élèves n’ont pas le niveau, ils doivent rajouter des heures ou alors passer sur une boîte automatique… Et, au final, les élèves vont payer plus cher leur formation ! » Quel que soit le permis présenté, ce sont généralement les heures de leçons sur route et non sur simulateur qui permettent la réussite à l’examen. « Quand un élève est recalé, on ne le remet pas sur un simulateur, on lui demande de reprendre des heures en voiture pour repasser l’épreuve » confie Philippe. 

L’innovation technologique, l’augmentation des prix du carburant et les nouvelles réglementations environnementales obligent le monde des auto-écoles à se moderniser, en particulier dans les grandes villes. La possibilité de passer le permis sur une boîte automatique et l’arrivée des simulateurs ont aidé à rendre les offres tarifaires plus attractives. Pourtant, beaucoup de jeunes conducteurs risquent de se retrouver avec une formation inadaptée, en particulier ceux qui voudront apprendre “à l’ancienne”, sur des voitures à essence en boîte manuelle. Le marché de l’occasion regorge d’automobiles de ce type et il semble peu probable que la grande majorité des jeunes conducteurs puissent acquérir une voiture hybride ou électrique via une banque pour un leasing ou un achat. Même en seconde main, ces véhicules restent encore chers. Une clientèle plus urbaine, adepte du covoiturage, de la trottinette et biberonnée à l’écologie semble s’orienter plus facilement vers les véhicules électriques. Pourtant, avec ce choix, les déplacements en dehors des villes sont encore limités en raison de la faible autonomie des batteries électriques et du temps de recharge. Avec un tel fil à la patte, difficile de s’échapper au volant… 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

MI5 agent used secret status to terrorise girlfriend

By Daniel De Simone & Sira ThierijBBC News

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An MI5 spy used his status to terrorise his partner before moving abroad to continue intelligence work while under investigation, the BBC has found.

A video shows the man threatening to kill the woman and attacking her with a machete.

The foreign national cannot be named, despite evidence he is a threat to women, after the government took the BBC to court to block publication.

Evidence shows that he is a right-wing extremist with a violent past.

In an unprecedented legal battle, the corporation argued that women had a right to know his identity and it would protect potential victims from harm.

But the BBC successfully resisted the government's attempt to stop publication of the wide-ranging investigation.

Beth, a British national, met the agent on a dating site. The couple went on to live together in the UK.

At first, she says, he was "charming". They appeared to have a lot in common.

But over time, he was revealed to be a misogynist and extremist, obsessed with violence and cruelty. Beth - not her real name - says he sexually assaulted her, and was also abusive and coercive.

She says he used his position with the British security services to terrorise her.

"He had complete control. I was a shadow of who I am now," she says.

As the relationship became more abusive, Beth's mental health deteriorated.

"At the end of the relationship he dictated my every waking hour - where I went, who I saw, how I worked, what I did at work, what I wore."

X made her "feel absolutely worthless" and used "the fact that I had mental health problems to bully me and to make me feel more vulnerable".

He collected weapons and made her watch terrorist videos of executions and murders, she says.

"There was so much psychological terror from him to me, that ultimately culminated in me having a breakdown, because I was so afraid of everything - because of how he'd made me think, the people that he was involved with, and the people who he worked for."

She says X told her that he worked as a paid informant for the British security services - an agent or covert human intelligence source (CHIS), to use the formal term - infiltrating extremist networks. She was aware that he was having meetings with his handlers, receiving money, and being given equipment.

Initially, she said, he kept his real name hidden from her. Our investigation has established that X spent years working as a CHIS for MI5, using several aliases.

The security service runs agents in terrorist networks, informants who secretly work with their handlers, MI5 officers. Controversial powers authorise its agents to commit crimes as part of their cover, but only to access life-saving intelligence, disrupt more serious crime, or ensure an agent's safety.

But this should not cover actions in their private lives.

She says he told her she wouldn't be able to report his behaviour because of his status.

"It meant that I couldn't speak out about any of his behaviour towards me, any of the violence I went through, sexual or physical, because he had men in high places who always had his back, who would intervene and who would actively kill me, if I spoke out."

X was paid to inform on networks of right-wing extremists, but evidence we've seen shows his own alarming views are genuine.

Beth says X praised various white supremacist mass murderers and stated his intent to commit similar acts.

At home, his violence was directed towards Beth. In one video, the MI5 agent is seen attacking her with a machete.

The incident was filmed by Beth on her mobile phone. In the lead-up to the attack, she is heard voicing concern about being killed and saying his treatment of her was unacceptable.

X states he will kill her, leaves the room, and returns holding a machete - which he then raises above her head.

When she is heard telling him the film could be handed to police, X launches an attack with the weapon and his fists. The video cuts out amid her screams.

She manages to fight him off, but he tried to attack her again hours later with a knife, attempting to cut her throat. She says she bit his hand in order to stop him.

Police visited their home after the attack, but our investigation has uncovered serious issues with the response.

X was arrested, charged with assaulting Beth and appeared in court. However, while he was at court, the Crown Prosecution Service (CPS) dropped the case.

Beth says X returned to the property and continued to mistreat her.

The police did not take a full statement from Beth or obtain the video of her being attacked. The CPS quickly discontinued the prosecution.

The police force concerned and the CPS insist the case was discontinued due to lack of evidence.

After returning home, Beth says X claimed the security services would support him and that she was "nothing".

A separate video, covertly filmed by Beth, captured exchanges in which X suggested she might get killed for asking too many questions.

In the video, Beth asks if he will be the one to kill her. His reply implies that he had almost done just that during a previous violent episode.

Lounging smugly on a sofa, he continues: "It's constantly in me. This murderous thing is always in me.... I always imagine how I bludgeon someone to death... It's always been me.... I've been doing it since I was like six... I'm overly aggressive, I know that myself."

The couple would not remain together for much longer - X threw Beth out of their property and disappeared while another investigation against him was ongoing.

During a search of the home after the machete attack, local police officers had discovered extremist material - including X's personal Nazi paraphernalia.

The BBC has seen a police log showing the evidence found by officers, such as a private diary in which X had written about killing "Jews". He had also written about killing Beth.

Local officers called in counter-terror detectives, who in turn seized various items. A terrorism investigation into X ensued, but he left the UK while it was ongoing.

Within weeks of him leaving, Beth had a mental breakdown and was hospitalised.

While she was there, items of hers that had also been seized by counter terror officers were returned to a member of her family by a man who did not identify himself. The relative assumed the man was an associate of X. Neither Beth nor her family knew of the terrorism investigation.

The family were disturbed by this visit - concerned about how the stranger knew the address and came to have Beth's possessions.

We have established the visitor was an MI5 officer. Material seized by a police investigation, under a police warrant, had been given to MI5.

The highly unusual move is consistent with interference in a criminal process by the security service. X's own items were also handed by police to MI5, it is understood.

Counter terror police say no criminality was identified during their enquiries, but have apologised for the fact Beth's possessions were not passed directly to her.

Following her release from hospital, Beth complained to the local police force, asking why the case was dropped, why her property was taken, and why it was returned by a stranger.

Police took a year to interview her, but have since claimed there is nothing to look into as everything was investigated previously. It was not.

During the course of a complaint process with the police, Beth was told the force did not hold information about her property being seized but could see from "notes" that some property had been taken and returned to X. Police said they did not seize any items as part of their own investigation, and were "unable to advise when or why these were taken".

This was untrue, as the police force concerned was responsible for calling in counter terror officers.

The police claim that property had been returned to X was also untrue - the material had been given to MI5.

We have established that, after X disappeared, he moved abroad and began working for a foreign intelligence agency.

But X also has a history of appalling abuse in that country - with his extremist and violent behaviour long predating him becoming an MI5 agent.

We located and spoke to a former partner in the same foreign country. Her account of X's behaviour is equally alarming as Beth's. The two women have never met or communicated.

Ruth - not her real name - says X seemed normal at first, but he eventually began abusing and terrorising her.

He also threatened her life and that of her child.

"He said he would be able to kill me and my daughter, too, and then put our bodies somewhere and no-one would ever know who I am."

Fearing for her safety, she sought help from a medical organisation and was taken to a refuge. The trauma had left her unable to even speak at the time, and she was admitted to hospital.

"I was psychologically broken, really broken," she says.

"I kept wondering why he changed so much, but he once told me that this is his true face and that he'd been acting the whole time."

We tracked down a professional who had helped care for Ruth. He corroborated her account and described the events as perhaps the most disturbing he has ever encountered.

He remembered a notebook in which X had set out his desire to kill. Ruth separately described the same item, saying it contained fantasies involving "blood, bones, flesh. Human flesh. Eating children's flesh".

And he threatened to kill and sexually abuse female children known to Ruth. He would later make the same threats to Beth.

Police in the foreign country were made aware of X and the threat he posed.

In a disturbing echo of the way he later abused his MI5 connection, X had used the spectre of a criminal organisation to which he was linked to terrify Ruth, telling her its members could have her killed.

X eventually disappeared, leaving her only his financial debts.

We've found he subsequently spent years in Britain using her name, as a way of hiding his real identity, while in the pay of MI5.

"I think it's not fair and I'm angry," Ruth says. "I'm very hurt. I feel cheated. You can't have trust. There is no justice."

Our investigation found evidence independent of both women that corroborates their descriptions of X.

We obtained writings in the which X boasted about severely sexually exploiting women - using language that is too offensive to repeat.

In other writings, he expressed approval for a young girl being raped and murdered.

He openly joined a site, looking for British women, under an alias used for his MI5 work. Consistent with this, Beth says he had described searching online for women to exploit.

Given the BBC was able to establish that X had a history of violence and abuse, M15 should, similarly, have been aware.

Last year a serving police officer grossly exploited his position to coerce, rape and murder Sarah Everard.

There was overwhelming public concern - also voiced by government ministers - about how such a tragedy could have occurred, as well as about the state's wider response to violence against women and girls.

An inquiry into her death has been announced, with the home secretary saying it "will shine a light on the failings that allowed a serving police officer to abuse his power in such a horrific manner and make recommendations for change within policing".

The warning signs displayed by X are stark. Both of the women we interviewed think he is capable of murder.

But, when we put our findings about X to the government, it took us to the High Court, trying to stop this story being made public.

The court legally prevented us from naming X, because of an apparent risk to him from other extremists.

The government said it "will not comment on security or intelligence", but the court order is "aimed at protecting national security and avoiding a real and immediate risk to life, safety and privacy."

However, the BBC wanted to identify X so that women he is in contact with already, or those who meet him in future, could be warned.

Watch the full investigation

This is the story of a dangerous MI5 agent, which the government tried to keep secret.

Available now on BBC iPlayer

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Énergie. La sortie du gaz russe, un plan vert pas tout rose

Actu

Bruxelles a présenté, mercredi, sa stratégie pour se défaire de sa dépendance aux hydrocarbures russes d’ici à 2027. Un pas notable en faveur de la transition énergétique, qui ne libère cependant pas l’Union européenne de son addiction aux fossiles.

Marion d'Allard

Ursula von der Leyen avait prévenu : « L’ère des carburants fossiles russes en Europe est bientôt révolue ! » Ce mercredi, la présidente de la Commission européenne a failli joindre le geste à la parole en présentant le plan REPowerEU, censé « réduire rapidement la dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et accélérer la transition écologique ». Forcée par la situation en Ukraine et la pression des opinions publiques européennes, Bruxelles entend désormais répondre à la double urgence de « mettre fin à la dépendance de l’UE » à l’égard des hydrocarbures russes « utilisés comme une arme économique et politique », et de « lutter contre la crise climatique ». Alors qu’en Europe, près de 30 % du brut et 48,4 % du gaz consommés proviennent de Russie, le plan REPowerEU ambitionne de supprimer toutes les importations d’énergies fossiles russes d’ici à 2027. Pour y parvenir, la Commission s’appuie sur trois « piliers » : la réduction de la demande, la diversification des fournisseurs et l’investissement dans les renouvelables.

« Ce qui est surprenant, c’est que ce plan va globalement dans le bon sens », réagit d’emblée Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au sein du Réseau Action Climat (RAC). « Sur une enveloppe totale de 300 milliards d’euros investis, l’écrasante majorité sera allouée au financement de la transition énergétique », se satisfait-il.

Doubler la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025

Concrètement, REPowerEU prévoit de passer de 40 à 45 % la part d’énergies renouvelables dans le mix européen à l’horizon 2030, contre un peu plus de 20 % aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif « très rapide », selon Neil Makaroff, le plan prévoit le doublement de la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025 et l’obligation « légale progressive » pour l’installation de panneaux solaires « sur tous les nouveaux bâtiments publics, commerciaux et résidentiels ». Promettant de « lutter contre la lenteur et la complexité » de certaines démarches, REPowerEU entend en outre accélérer les installations de pompes à chaleur. Il fixe l’objectif de « 10 millions de tonnes de production interne d’hydrogène renouvelable » (additionnés à 10 millions de tonnes d’hydrogène importé) et met en place un « plan d’action pour le biométhane », sans plus de précision.

Comme à l’accoutumée, ces orientations devront d’abord être validées par le Parlement avant d’être négociées par chacun des États membres. « Alors qu’il n’y a pas une seconde à perdre en la matière et que certains États – au premier rang desquels la France, qui préside encore pour quelques semaines le Conseil de l’UE – sont très en retard dans le domaine », souligne Neil Makaroff, le risque est bien d’aboutir à une mise en œuvre au ralenti. Néanmoins, « une partie du plan a vocation à devenir contraignante », explique le spécialiste. Ainsi en va-t-il de l’objectif en matière de réduction de la consommation énergétique, qui passe de 9 % à 13 %.

Des « importations massives de gaz de schiste nord-américain »

Reste que, si la Commission affiche franchement sa volonté de sortir des hydrocarbures russes, elle se refuse à sortir des hydrocarbures tout court. Le plan présenté mercredi prévoit des « achats communs volontaires » de gaz et de gaz naturel liquéfié. En tout, 10 milliards d’euros seront même consacrés à la construction d’infrastructures gazières supplémentaires. « On parle là d’une vingtaine de nouveaux terminaux méthaniers, capables de traiter les importations massives de gaz de schiste nord-américain – au moins deux fois et demie plus émettrices que le gaz russe, qui arrive aujourd’hui par pipeline. On parle aussi du doublement du gazoduc transadriatique, l’immense pipeline entre l’Azerbaïdjan et l’Italie », note le responsable du RAC. « C’est assez dangereux. L’Europe s’apprête à investir des milliards d’euros dans des infrastructures qui ont vocation à durer dans le temps », poursuit Neil Makaroff, qui pointe le risque d’une « nouvelle dépendance aux énergies fossiles ».

Dernière ombre au tableau : le financement d’un tel plan. En dehors des prêts déjà accordés aux États pour faciliter «  la reprise et la résilience », explique la Commission européenne, 20 milliards d’euros – au moins – seront ajoutés à l’enveloppe sous forme de « subventions tirées de la vente de quotas d’émissions de l’UE ». Plus clairement, « l’Europe injecte dans le marché autant de crédits carbone qui vont, mécaniquement, faire baisser le prix de la tonne de CO2  », précise Neil Makaroff. Un nouveau « permis de polluer » qui risque d’affaiblir un mécanisme dissuasif déjà peu efficace.

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Valeurs Actuelles

Pour l’essayiste Zineb El Rhazoui, « le burkini est une avancée majeure de l’idéologie islamiste »

Face à Eric Piolle et au burkini, les réactions se multiplient. Interrogée par Le Figaro sur l’autorisation de porter le burkini dans les piscines publiques de Grenoble, l’essayiste Zineb El Rhazoui a estimé que cette décision est « une terrible régression pour les femmes françaises » et également « une avancée majeure de l’idéologie islamiste ». Elle a dénoncé « l’intention des militants islamistes qui se cachent derrière cette initiative (…) pour imposer le marquage visuel des femmes musulmanes dans tous les espaces qui en sont encore préservés. »

« Le militantisme séparatiste » a rencontré « le clientélisme électoral »

Un temps pressentie pour être investie par la majorité présidentielle, la journaliste Zineb El Rhazoui a estimé que « l’obsession de couvrir le corps des femmes » est forte chez les « intégristes musulmans ». Invitée à réagir à la prise de position du maire de Grenoble en faveur du burkini, elle s’est dit « pas surprise par une telle décision, car lorsque le militantisme séparatiste d’une association telle qu’Alliance citoyenne rencontre le clientélisme électoral dont fait preuve le maire EELV Éric Piolle, c’est le vivre-ensemble qui recule au profit du communautarisme religieux »

Au cours de son entretien accordé au Figaro, l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo a également déploré que « la lutte contre l’islamisme et de l’égalité femmes-hommes soit réduite à des considérations de chapelles politiques ». Selon elle, l’enjeu du combat contre l’islamisme « consiste à faire reculer cette idéologie mortifère et liberticide sans porter atteinte à la démocratie ».

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El País (ESP)

De viaje artístico por Dublín: entre versos y pinceladas que marcan una ciudad

IRLANDA

Además de James Joyce y su obra ‘Ulises’, Oscar Wilde y Francis Bacon también son espléndidos guías por la cara más artística de la capital irlandesa entre bibliotecas, escenas costumbristas y mucha vida de ‘pub’

Cuna de grandes expresionistas y premios Nobel de Literatura (William B. Yeats en 1923, Bernard Shaw en 1925 y Samuel Beckett en 1969), adentrarse por Dublín siguiendo la huella de sus hijos ilustres es una forma introspectiva de conocer la ciudad irlandesa más allá de la clásica guía que todo turista pueda manejar. Iniciamos esta ruta marcada por los versos y las pinceladas que dejaron para la posteridad con su vástago más popular, el dramaturgo Oscar Wilde, nacido en esta urbe milenaria de la costa este de Irlanda en 1854. Aunque ninguna de sus afamadas obras fue concebida aquí, la estela del poeta es más profusa de lo que cabría esperar.

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Guiados por una de sus frases (“Solo las personas aburridas son brillantes en el desayuno”), nos saltamos la primera comida del día y arrancamos con la primera visita en la universidad más antigua de Dublín, el Trinity College. Fundada en el siglo XVI, en una de sus habitaciones que daba a la antigua plaza de Botany Bay pasó el autor de El retrato de Dorian Grey (1890) su vida estudiantil. Pasearse por su campus o recorrer su distinguida biblioteca, que frecuentaron otros literatos como Jonathan Swift —creador de Los viajes de Gulliver— y donde se muestra el Libro de Kells —manuscrito celta del siglo IX—, hará que nos metamos de lleno en el ambiente literario de la ciudad.

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A solo 15 minutos a pie se encuentra la antigua residencia de los Wilde, donde el poeta vivió hasta su marcha a Londres con 25 años. Esta casa museo de estilo georgiano —esa arquitectura clásica y simétrica con abundantes columnas que hizo furor en la Inglaterra del siglo XVIII— se puede visitar bajo cita previa. Desde el salón principal donde celebraba reuniones artísticas Lady Jane Wilde, más conocida como Speranza (su seudónimo como poetisa), se puede divisar la figura de su hijo esculpida en jade, granito y tulita rosa, obra del artista Danny Osborne de 1997 que homenajea al literato y corona el parque de Merrion Square. Por este antiguo jardín privado, ahora abierto al público, solían pasear otros vecinos eruditos como el pintor George Russell o el clan Yeats, y cuenta con un refugio antiaéreo. A mediodía, cuando el hambre ya es digna de ser saciada en el mundo de Wilde y siguiendo una de sus aficiones favoritas —beber en general, y el champán helado en concreto—, es momento de dirigirse al cercano restaurante Wilde. En este lujoso local decorado con mantos de rosas y mucho glamur de los años treinta lo sirven a la temperatura precisa que dictaba el escritor, acompañado de agradables vistas a la siempre concurrida Grafton Street.

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Para bajar el empacho wildiano, nada mejor que dirigirse al norte, cruzar el río Liffey y llegar hasta la galería Hugh Lane, donde fue trasladado pieza a pieza (literalmente) el estudio que Francis Bacon mantuvo en Londres hasta su muerte en Madrid en 1992. Más de 5.000 artículos entre libros, dibujos, fotografías y material de pintura dan cuenta de la caótica forma de trabajar que el mayor artista irlandés del pasado siglo profesó en vida. Bacon, que dejó Dublín a temprana edad y nunca manifestó un especial interés por sus orígenes, solía decir a sus amigos que solo regresaría a su ciudad natal cuando estuviera muerto. En el plano creativo, al menos, cumplió la profecía.

Tanto Bacon como Wilde fueron grandes amantes de las artes escénicas. Consultar la programación del remodelado Smock Alley, uno de los primeros teatros del mundo —inaugurado en la segunda mitad del siglo XVII—, o del nacional Abbey Theatre, fundado por W. B. Yeats en 1904, será una forma muy acorde de finalizar el día. Como colofón, e inspirados en la vanguardia de Bacon, nada mejor que cenar en la terraza de Delahunt, un restaurante en la vibrante Camden Street que reinterpreta la cocina gaélica con toques contemporáneos.

Tras despertarnos en el cosmopolita The Dean Hotel —su cercana ubicación al parque St. Stephen’s Green y al barrio de Temple Bar es clave para esta ruta literaria—, iniciamos una segunda jornada en homenaje al escritor que mejor supo retratar Dublín: James Joyce. Si el ayuno marcó el día anterior, hoy nos resarciremos con un desayuno típicamente irlandés: salchichas, beicon, huevos y alubias negras, además de black y white pudding. La receta secreta de 1880 de estos dos embutidos populares de la gastronomía británica que sirven en Wuff (23 Benburb St.) bien merece una visita. Este festín se sirve en abundancia cada 16 de junio por la festividad del Bloomsday, el día en el que la ciudad homenajea al personaje más célebre de Joyce, Leopold Bloom. El protagonista de la obra Ulises, de la que en 2022 se celebra el centenario de su publicación, nos guiará por la carretera del litoral hasta el suburbio costero de Sandycove, donde darnos un chapuzón en la playa de Forty Foot. En su torre, que protege la bahía de Dublín desde 1804, arranca la afamada novela, un lugar de peregrinación para los seguidores de Ulises reconvertido ahora en museo temático sobre el autor.

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De regreso a la ciudad, la primera parada será St. Stephen’s Green. Allí nos espera un edificio neogótico de amplios ventanales y lámparas de araña fundado por el primer rector de la University College, el cardenal Newman, donde estudió Joyce entre 1898 y 1902. Si cruzamos el parque en sentido sureste nos toparemos con Davy Byrnes, un pub que sigue sirviendo el tentempié de pan y gorgonzola junto al dulce borgoña que Bloom devora en uno de los capítulos de la novela. A menos de un kilómetro aguarda el río Liffey, que sirvió de escenario para la obra Dublineses (1914), de Joyce, y protagonizó las escenas costumbristas de Jack Butler Yeats que cuelgan en la National Gallery de Irlanda. Una buena manera de recorrerlo es dirigirse hacia el oeste, hacerse la foto de rigor en el puente de O’Connell y continuar hasta Croppies Acre. En este parque histórico descansa la escultura en bronce de Anna Livia Plurabelle, el personaje de la novela cómica Finnegans Wake (1933) que Joyce describió como una mujer-río. Callejear por el bullicioso Temple Bar hasta Duke St. de pub en pub (los irlandeses dicen tener su autoría) y saborear la última guinness en The Oval (78 Middle Abbey St.), que dio cobijo a algunos personajes joycianos, será el final esperado de este relato en forma de viaje.

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Valeurs Actuelles

Nice : un bailleur social obtient l’expulsion d’un trafiquant de drogue

Le bailleur social Côte d’Azur Habitat s’est félicité, dans un communiqué publié mardi 17 mai, de l’expulsion d’un locataire condamné pour trafic de stupéfiants. L’homme, qui résidait dans un HLM du quartier Louis Braille, à Nice, avait été condamné à une peine de 20 mois de prison en mai 2020. L’organisme avait demandé à la justice d’autoriser son expulsion, car les trafics avaient lieu « au sein même de la résidence ». Des faits qui contreviennent à l’obligation d’usage paisible des lieux et de respect de la tranquillité publique, pointe le communiqué. Le tribunal a fait droit à cette demande début avril.

Plus de 130 procédures en cours

Nice et Côte d’Azur Habitat, présidé par l’adjoint de Christian Estrosi, Anthony Borré, avaient été les premiers à défendre l’expulsion des dealers se livrant au trafic dans les HLM. L’annonce du bailleur social a des airs d’avertissement. « Notre règlement intérieur et la convention inédite en France, signée avec le préfet et le procureur de la République, nous permettent aujourd’hui de lutter efficacement contre toutes les formes de nuisances », prévient l’organisme. Et d’ajouter : « Nous n’hésiterons pas à demander des expulsions : 132 sont en cours ». « Le fait que la justice nous soutienne en prononçant des résiliations de bail démontre l’efficacité de notre dispositif », se félicite également le bailleur social.

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BBC

Everton 3-2 Crystal Palace: Dominic Calvert-Lewin winner preserves Toffees' Premier League status

Last updated on 19 May 202219 May 2022.From the section Premier Leaguecomments1966

Everton secured their Premier League status with an incredible fightback where they came from two goals down to beat Crystal Palace.

The hosts, who will continue their 68-year stay in the top flight, looked like they were heading for defeat after Palace scored twice in the first half through Jean-Philippe Mateta and Jordan Ayew.

But conjuring up a fighter's spirit once more and spurred on by their vociferous support, Everton turned the game around in the second half, thanks to a more attacking approach.

Nine minutes after the break Michael Keane smashed in to give Frank Lampard's side hope, and when Richarlison found the bottom corner with a miscued shot with 15 minutes left, it sent Goodison Park into raptures as a precious point looked likely.

Yet the best was to come with five minutes left. Dominic Calvert-Lewin, who scored his first goal since August against Brentford last Sunday during an injury-hit season, sparked pandemonium with a diving header from Demarai Gray's free-kick.

The excitement boiled over as fans descended on the pitch to celebrate, with blue mist shrouding the stadium as smoke flares were let off.

The crucial result avoided the kind of final-day nerves that Everton fans had to experience in 1998 and 1994, where the team also preserved their Premier League status.

This time, with a trip to Arsenal on Sunday, they can at least enjoy the fact that however tortuous this season has been, they will remain in the top flight, and will hope to build on the spirit showed in the closing stages of the campaign.

The party started at the final whistle, with thousands of fans flooding onto the pitch, letting off more smoke flares, saluting their team and manager Lampard.

But he and the club will hope they will never have to cope with a similar scare again given lavish spending on players and a move to a new stadium in 2024.

Lampard described this game as "all or nothing" given Everton's wretched away record, which has seen them win once on the road since August.

And despite a poor showing in the first period, where once again Everton looked inferior to their opponents, they somehow managed another second-half turnaround, which has been crucial in keeping them in the Premier League.

The scenes at the final whistle were in stark contrast to those before the break where a tempestuous game boiled over on the pitch and left a livid feeling in the stands.

But after the introduction of Dele Alli at the break and a move to a more attacking formation, Everton matched their second-half showings against Newcastle, Leicester and Chelsea, which earned two draws and a win.

Lampard may well question why his side have to play poorly to find the inspiration, but boosted by a support which has had a massive role in their survival, they turned the game around against a Palace side which had beaten them twice already this season.

Sunday's defeat by Brentford threatened to derail Everton's momentum gathered by their superior home form, but the hand that supporters have played in keeping the Toffees up cannot be underestimated.

Lampard and fans tried to evoke the spirit of recent matches from the start, with the team coach greeted by a wall of blue smoke outside the stadium.

That almost boiled over early on as Anthony Gordon and Wifried Zaha squared up to each other, causing a melee, but once Palace settled they quickly picked off an Everton side who struggled to keep the ball.

Lampard again favoured a 3-5-2 formation, but when his side retreated into a back five, Patrick Vieira's visitors were able to enjoy plenty of possession and control the game.

There were moments in first half for Everton's fans to get excited about, like Richarlison's free-kick that hit the bar.

But for the most part the passionate home support turned to anger as Mateta scored his seventh goal of the season before helping to create Palace's second.

The fact it came from Ayew was contentious. He had hacked down Gordon shortly before but only received a yellow card and was then on hand to take advantage as both Vitaliy Mykolenko and Abdoulaye Doucoure somehow failed to connect with the ball on the line following Zaha's shot.

That silenced the crowd, who must have felt like relegation was staring them in the face.

But a half-time switch to a back four by Lampard, who replaced the ineffective Andre Gomes with Alli, breathed life into Everton.

Nine minutes after the break, Keane fired in after Mykolenko's free-kick was headed back to the centre-back by Mason Holgate.

And with 15 minutes left, Everton managed to conjure up another goal. Alli had a hand in it, crossing the ball, but when the Palace defence failed to clear Richarlison's shot ended up in the bottom corner, setting off wild celebrations.

That seemed minor compared to Calvert-Lewin's winner. Everton fans could not contain their delight, running onto the pitch, with Zaha seeming to take issue with some supporters' attentions.

The pitch was eventually cleared, but there was little hope for the stewards as thousands celebrated with their heroes at the final whistle.

Player of the match

EzeEberechi Eze

Everton

Avg

6.82

6.50

6.41

5.76

5.69

5.39

5.37

5.35

5.24

5.22

5.11

5.10

5.00

4.74

Crystal Palace

Avg

7.13

6.91

6.91

6.83

6.69

6.64

6.63

6.61

6.60

6.58

6.55

5.81

5.39

4.89

Line-ups

Formation 3-4-2-1

Formation 4-3-3

Match Stats

Live Text

Match ends, Everton 3, Crystal Palace 2.

Second Half ends, Everton 3, Crystal Palace 2.

Hand ball by Christian Benteke (Crystal Palace).

Foul by Christian Benteke (Crystal Palace).

Jordan Pickford (Everton) wins a free kick in the defensive half.

Foul by Conor Gallagher (Crystal Palace).

Mason Holgate (Everton) wins a free kick in the defensive half.

Substitution, Everton. Jonjoe Kenny replaces Richarlison.

Goal! Everton 3, Crystal Palace 2. Dominic Calvert-Lewin (Everton) header from the centre of the box to the bottom right corner. Assisted by Demarai Gray with a cross.

Foul by Wilfried Zaha (Crystal Palace).

Séamus Coleman (Everton) wins a free kick on the right wing.

Offside, Crystal Palace. Eberechi Eze tries a through ball, but Wilfried Zaha is caught offside.

Offside, Crystal Palace. Joachim Andersen tries a through ball, but Christian Benteke is caught offside.

Abdoulaye Doucouré (Everton) is shown the yellow card for a bad foul.

Eberechi Eze (Crystal Palace) wins a free kick on the left wing.

Foul by Abdoulaye Doucouré (Everton).

Substitution, Crystal Palace. Christian Benteke replaces Jean-Philippe Mateta.

Conor Gallagher (Crystal Palace) wins a free kick on the right wing.

Foul by Abdoulaye Doucouré (Everton).

Jordan Ayew (Crystal Palace) wins a free kick in the defensive half.

Valeurs Actuelles

Qui ne resquille pas n’est pas marseillais

Fraude : « nom commun désignant un acte malhonnête fait dans l’intention de tromper en contrevenant à la loi ou aux règlements », selon le Larousse. À Marseille, il serait possible de définir cette pratique comme faisant partie de la culture locale. En 2021, la RTM (Régie des transports métropolitains) estimait que 28 % des voyages effectués sur son réseau n’avaient pas été réglés par les usagers. Soit plus d’un trajet sur quatre fait sans validation d’un ticket ou d’une carte de transport. Pas étonnant que ceux qui payent se sentent seuls : « Je prends rarement le métro, 2 ou 3 fois par an, mais je l’ai pris récemment pour aller de la place Castellane au palais Longchamp et j’ai eu l’impression d’être la seule à payer. À côté de moi, plusieurs personnes sont passées par-dessus les barrières ou derrière quelqu’un », raconte une mère de famille.

Même sentiment pour un usager régulier de la ligne 2 de métro, qui relie les stations Gèze et Sainte-Marguerite-Dromel en passant par Joliette, Saint- Charles, Noailles, Castellane et le Rond-Point-du-Prado : « Je prends le métro quotidiennement et quelle que soit l’heure à laquelle je franchis le portique d’entrée, il y a toujours plusieurs personnes qui passent sans payer. Certaines demandent à ceux qui ont un ticket si elles peuvent se faufiler avec eux, d’autres se gênent moins et se collent à la personne de devant pour passer en force. » Il ajoute : « Aux heures de moindre affluence et dans certaines stations comme Bougainville, que je fréquente régulièrement, je pense qu’il y a plus de fraudeurs que de payeurs. » Même constat dans le bus et dans le tramway, où voyager sans payer est encore plus aisé puisqu’il n’y a même pas de tourniquet à enjamber ou de porte à franchir.

Défier l’autorité est un jeu, un frisson

Une fraude qui ne peut pas entièrement s’expliquer par le fait que la cité phocéenne est une ville pauvre et que grand nombre de ses habitants sont en difficulté. D’autant moins qu’à Marseille, le prix des transports en commun est loin d’être exorbitant. Un ticket, au prix fort, valable une heure quels que soient le trajet et les modes de transports employés, ne coûte que 1,70 euro. De plus, il existe des tarifs réduits pour les familles nombreuses, les chômeurs, les étudiants, les stagiaires, les seniors, les enfants… Dans bon nombre de cas, l’abonnement mensuel revient à moins de 25 euros. Soit moins de 1 euro par jour pour se déplacer en illimité sur l’ensemble du réseau.

Preuve également qu’il ne s’agit pas d’un problème d’argent, il n’est pas rare de voir des groupes de jeunes monter dans le tramway sans payer pour seulement une station, soit environ 300 mètres. Une distance faisable à pied pour des individus de moins de 25 ans, qui préfèrent souvent frauder et chahuter pour se faire remarquer de l’ensemble de la rame pendant quelques minutes que marcher. La fraude est ici une sorte de jeu. Défier l’autorité, s’affranchir des usages, être dans l’illégalité, un frisson.

Dans certaines stations, il y a plus de fraudeurs que de payeurs

Du côté de la RTM, en revanche, l’heure n’est pas à la rigolade. La fraude est un véritable problème. En 2021, elle représentait « un manque à gagner de 28 millions d’euros », selon Catherine Pila, la présidente de l’opérateur de transports en commun local. La régie essaie de trouver de nouvelles solutions, comme l’indiquait sa présidente à nos confrères de la Provence : « Nous allons changer de méthode : ces agents ne seront plus postés après les tourniquets mais seront mobiles dans les rames de métro. Ça sera pareil dans les bus et les tramways, c’est un signal fort. » Un signal fort qui risque malheureusement d’avoir un impact très faible.

Le nombre de contrôleurs et leur champ d’action sont trop insuffisants pour avoir de réelles répercussions. Les agents vérificateurs n’ont pas le droit de contrôler l’identité des contrevenants pour dresser les procès verbaux. Beaucoup le savent et donnent un faux nom et une fausse adresse lorsqu’ils se font attraper. Ainsi, les amendes n’arrivent jamais à destination et restent impayées. Quel que soit le dispositif qu’elle mettra en place, si la loi n’ accorde pas plus de pouvoir à ses contrôleurs, la Régie des transports métropolitains ne pourra pas faire régner l’ordre sur son réseau. Et, les fraudeurs seront toujours intouchables.

Savoir stationner en toute illégalité

Bien sûr, la fraude n’est pas l’apanage des transports en commun. Elle concerne d’autres secteurs et notamment celui du stationnement. Depuis le 1er janvier 2018, la SAGS (Société d’assistance et de gestion du stationnement) « utilise des voitures pour contrôler automatiquement les infractions au stationnement payant ». Ces véhicules électriques appelés Scancars circulent dans tout Marseille, « scannent automatiquement les plaques d’immatriculation de tous les véhicules stationnés et, lorsque le système détecte un véhicule en infraction, il oriente un agent verbalisateur qui va établir le FPS (forfait post stationnement) », autrement dit, l’amende. Un système très efficace. Tellement efficace que certains conducteurs reçoivent parfois plusieurs contraventions dans la même journée ou une contredanse pour un arrêt de seulement cinq minutes.

Pour éviter cela, il suffirait de payer… Mais, à Marseille, le stationnement en surface est très onéreux. Parfois, plus que dans un parking souterrain. Dans certaines zones, un ticket d’horodateur pour deux heures trente de stationnement coûte 17 euros. De quoi en refroidir plus d’un. Pour les usagers qui n’ont pas 70 euros à dépenser à chaque fois qu’ils passent une journée garés en centre-ville, il a donc fallu chercher des solutions. Et ils en ont trouvé plusieurs. Se garer sur des places qui n’en sont pas et qui ne peuvent pas, par conséquent, être contrôlées par les voitures de la SAGS, en double file, sur des trottoirs, sur des bateaux, sur des places de livraison ou autre est la première.

Vient ensuite la dissimulation de la plaque d’immatriculation. Pour cela, il suffit de laisser dépasser un morceau de papier de son coffre, d’accrocher un masque à sa plaque, de coller un flyer ou un ruban adhésif sur l’un des caractères de l’immatriculation ou tout simplement de tordre un peu sa plaque minéralogique. Car, seule une petite zone masquée suffit à rendre impossible le travail des agents SAGS circulant en Scancars.

Je prends toujours un ticket PMR [Personne a mobilité réduite] et je n’ai jamais d’amende

Autre méthode largement répandue, la méthode dite “PMR”. Depuis le 18 mai 2015, « les personnes handicapées ou à mobilité réduite munies d’une des deux cartes de stationnement [carte mobilité inclusion stationnement ou carte européenne de stationnement, NDLR] (ou les personnes les accompagnant) peuvent utiliser gratuitement et sans limitation de durée toutes les places de stationnement ouvertes au public », comme précisé sur le site du ministère de la Transition écologique. Pour bénéficier du stationnement gratuit, les personnes porteuses de l’une de ces cartes doivent uniquement prendre un ticket PMR à l’un des horodateurs de la zone où elles garent leur véhicule. Lorsqu’une voiture verbalisatrice passe, l’association entre l’immatriculation et le ticket est faite et aucune amende n’est envoyée au propriétaire de la voiture. Un système très simple mis à disposition des personnes handicapées dont certains conducteurs marseillais savent très bien tirer profit.

La fraude, plus bénéfique que risquée

En effet, nombreux sont ceux qui se déclarent PMR pour stationner gratuitement dans la ville. Bien que ce genre de pratique puisse être verbalisé d’une contravention de 135 euros, le risque d’être contrôlé est quasiment nul. La balance bénéfice-risque penche largement du côté du bénéfice. « Je n’utilise pas souvent ma voiture mais quand cela m’arrive et que je dois me garer dans le centre, je prends toujours un ticket PMR. Cela doit faire un an que je fais ça et je n’ai jamais eu d’amende. Et, même si je me faisais attraper de temps en temps, je serais largement gagnant », confie, sans scrupule, Éric, 40 ans, commercial. Comme lui, ils sont nombreux à ne voir aucun problème à agir de la sorte. Ils préfèrent garder leur argent plutôt que de le donner à la ville, la RTM, l’État… À Marseille, l’intérêt personnel prime souvent sur l’intérêt collectif.

Autre fraude dans la cité phocéenne : il est encore possible de fumer dans certains cafés, les terminaux de carte Bleue des restaurants sont souvent en panne, des enseignes proposent de payer en espèces pour faire l’économie de la TVA, les trottinettes électriques peuvent accueillir jusqu’à trois personnes et redescendre toute la rue Paradis à contresens, se garer en double file est la norme… Une situation qui ne risque pas de s’améliorer avec le temps car même les personnes habituellement respectueuses des règles sont de plus en plus tentées de les enfreindre. Elles en ont assez « d’être toujours les dernières servies car trop honnêtes ». À force de laisser faire, la gangrène se propage. Un nivellement par le bas dans les règles de l’art.

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BBC

Monkeypox cases investigated in Europe, US, Canada and Australia

Cases of Monkeypox are being investigated in several European countries, the US, Canada, Australia and the UK, according to health authorities and local media reports.

The latest new cases were reported in France, Italy, Sweden and Australia.

It follows the confirmation of cases in the US, Spain and Portugal on Wednesday, as well as the investigation of 13 suspected cases in Canada.

Monkeypox is most common in remote parts of Central and West Africa.

Cases of the disease outside of the region are often linked to travel to the area.

Monkeypox is a rare viral infection which is usually mild and from which most people recover in a few weeks, according to the UK's National Health Service.

The virus does not spread easily between people and the risk to the wider public is said to be very low.

The first case of the disease in the UK was reported on 7 May. The patient had recently travelled to Nigeria, where they are believed to have caught the virus before travelling to England, the UK Health Security Agency said.

There are now nine confirmed cases in the UK. The source of these infections has not yet been confirmed but cases seem to have been "locally acquired", the World Health Organization (WHO) says.

Australia on Friday reported its first suspected case, in a man who fell ill after returning from travel in Europe.

In Europe, one confirmed case was reported in Sweden on Thursday, as well as one in Italy and a suspected case in France. Swedish authorities said they were not sure how the individual had contracted the virus, but local media report that the individual in Italy had recently returned from the Canary Islands.

Five confirmed cases were also reported in Portugal on Wednesday, as well as seven in Spain.

Though no vaccine has been approved for Monkeypox in Europe, Spanish health authorities have reportedly purchased thousands of smallpox vaccines to deal with the outbreak, according to Spanish newspaper El País. Monkeypox is a member of the same family of viruses as smallpox.

In North America, health authorities in the US state of Massachusetts also confirmed that a man has been infected with Monkeypox.

He had recently travelled to Canada, where local media report that 13 suspected cases of the virus are being investigated.

According to health officials, the man has been hospitalised, is in "good condition" and "poses no risk to the public".

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What is monkeypox?

Two more monkeypox cases take UK total to nine

Monkeypox case confirmed in England

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L'Humanité

Crise de la faim, vers une répétition de 2008 ?

Décryptage

Climat Les sécheresses frappent, les prix montent, certains pays exportateurs ferment leurs frontières… Autant d’éléments qui rappellent l’épisode dramatique de 2008, qui avait conduit aux émeutes de la faim. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Marie-Noëlle Bertrand

En 2008, des émeutes de la faim éclataient un peu partout dans le monde. Sous l’effet combiné d’une sécheresse au long cours en Australie et de la spéculation alimentaire, la hausse des prix des céréales atteignait un niveau tel qu’une partie de la population urbaine mondiale n’était plus en mesure de s’acheter à manger. La crise n’a réellement pris fin qu’en 2013, déclenchant sur son passage les printemps arabes de 2011. Alors que les prix flambent à nouveau et que l’Inde annonce stopper immédiatement ses exportations de blé, est-on en passe de vivre un nouvel épisode du même type ?

Faim dans le monde, où en est-on ?

Publié le 4 mai, le rapport mondial sur la crise alimentaire du World Food Program, plus gros consortium d’acteurs du développement, incluant le Programme d’aide alimentaire de l’ONU (PAM), met en lumière une crise de la faim en passe d’atteindre des sommets. Près de 193 millions de personnes souffrent de la faim de manière aiguë, estiment les organisations. « C’est 40 millions de personnes de plus qu’en 2020 », précise Guillaume Compain, chargé de campagne agriculture et sécurité alimentaire pour Oxfam France. Début avril, l’ONG et dix autres pointaient le cas spécifique de l’Afrique de l’Ouest, où 27 millions de personnes souffrent de la faim de façon aiguë. En Afrique de l’Est, l’ONU estime que 20 millions de personnes au moins font face à un risque de famine cette année.

Les pays fortement dépendants des céréales ukrainiennes ou russes subissent, eux, une inflation des prix qui met en péril l’accès aux produits de base, tels que le pain. Combinée à la hausse du coût de l’énergie, la guerre en Ukraine, premier producteur mondial de tournesol et huitième de blé, a un impact important sur les prix, de moins en moins accessibles aux plus pauvres, y compris en Europe. D’après l’Institut spécialisé IRI (Institut de recherche et d’innovation), en France, en un an, le coût des pâtes, des farines et des huiles a respectivement augmenté de 15,31 %, de 10,93 % et de 9,98 %, et l’inflation a continué de s’envoler en avril, pour atteindre un niveau inégalé depuis la crise de 2008.

Une production mondiale déstabilisée ?

Face à la crise, sus au bio ! déclamait en substance, le 8 mai, Erik Fyrwald, patron du groupe agrochimique transnational Syngenta. Selon lui, face à la catastrophe mondiale, les pays riches ont l’obligation d’augmenter leur production, ce qui serait incompatible avec l’agriculture bio, assurait le DG du fabricant de produits phytosanitaires et de semences génétiquement modifiées sur la Radio-télévision suisse (RTS).

Dans la même veine, depuis le début de la guerre en Ukraine, beaucoup plaident pour que l’UE abaisse l’ambition de son Green Deal et (re)libère l’usage de pesticides ou d’engrais. Pourtant, et alors que la faim frappe déjà, les rendements actuels sont bons. La FAO, dans son bulletin du 6 mai, estime même que la production mondiale de céréales de 2021, celle actuellement sur les marchés, s’établit à 2 799 millions de tonnes, soit 0,8 % de plus qu’en 2020. « Selon l’ONU, l’humanité dispose d’un tiers de plus de céréales que ce dont elle a besoin », reprend Guillaume Compain. Mais cet état de suffisance se confronte à une problématique d’accès et d’usage. « Plus de la moitié de la production de céréales est destinée à l’élevage, et le développement des agrocarburants en monopolise une autre », poursuit le responsable d’Oxfam France. Cette compétition contribue aussi à tendre les prix sur le marché et « nous oblige à nous interroger sur les niveaux auxquels nous devons laisser ces marchés se développer ».

D’autant que l’avenir proche des rendements mondiaux est loin d’être réjouissant. La sécheresse qui sévit dans plusieurs régions du globe aura un fort impact sur la campagne en cours. « Toute l’Union européenne connaît un stress hydrique important, les récoltes en Chine sont catastrophiques, tout comme celles de l’Inde », énumère ainsi Thierry Pouch, responsable des études économiques aux chambres d’agriculture. La France, cinquième exportateur mondial de blé, risque de ne pas être épargnée.

Le ministère de l’Agriculture des États-Unis a pour sa part établi que la chute de production de blé ukrainien pourrait atteindre 25 % en 2022, et celle de maïs 50 % du fait du conflit. « Pour les pays comme l’Égypte ou le Liban, qui achètent respectivement 23 % et 50 % de leur blé à l’Ukraine, cela risque d’être une catastrophe.  »

Quel poids de la spéculation sur la crise ?

En 2008, la spéculation alimentaire avait activement contribué à la crise de la faim. « Plusieurs acteurs, constatant la dévaluation de certains produits sur les marchés, s’étaient réfugiés sur les marchés à terme », où s’échangent les céréales mondiales, rappelle Thierry Pouch. Déjà tendus par une sécheresse récurrente en Australie, ceux-ci avaient flambé. Comme c’est le cas aujourd’hui, les prix de l’énergie étaient eux aussi à leur paroxysme. Résultats : les pays producteurs de matières premières s’en étaient sortis, les autres avaient coulé. Quelle est, aujourd’hui, la part de responsabilité mondiale de la spéculation ? « Il est trop tôt pour dire si les marchés financiers classiques vont se réfugier vers les marchés à terme, estime le responsable des chambres d’agriculture, mais certains vont sans aucun doute profiter de la tension qui s’installe sur les marchés. »

Les principaux traders « risquent de participer à un effet d’entraînement en anticipant aujourd’hui sur les marchés une baisse de rendements à venir », alerte Guillaume Compain. Toujours sur RTS, Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, s’inquiète de la même manière : « Les fonds d’investissement parient à la hausse des prix, créant une prophétie autoréalisatrice. » Certains États ont commencé à le faire. Quinze jours avant l’Inde, l’Indonésie a momentanément fermé son marché d’huile de palme à l’import, non sans arrière-pensée spéculative, alors que celui de l’huile de tournesol se tend et qu’on lui cherche des substituts. Quant à l’Inde, si elle fait preuve d’un réflexe évident de sécurité alimentaire, elle ne sera pas sans en tirer des bénéfices à moyen terme. Avec quel effet domino ? Elle avait, en 2008, pris la même décision, très vite suivie par d’autres pays exportateurs.

faim dans le mondecriseagriculturespéculation
Valeurs Actuelles

Les professionnels du foie gras dénoncent une “provocation indécente” de Peta

La proposition ne fait pas rire le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras), qui la juge « indécente » au regard des difficultés rencontrées par le secteur. L’association animaliste Peta a en effet envoyé à l’organisation, lundi 16 mai, une proposition d’aide financière pour la reconversion au « faux gras », une alternative végétale. Une offre faite dans un contexte particulier, rappelle France Bleu. « La grippe aviaire fait des ravages en France : depuis 2000, plus de 122 millions d’oiseaux ont été abattus dans notre pays pour tenter d’enrayer la propagation de la maladie », explique l’association sur son site.

Peta accusée de « profiter » de la crise

Une reconversion vers la version végétale « éviterait la possibilité d’une pandémie dévastatrice made in France », juge Peta. « Profiter de la situation des éleveurs de palmipèdes gras c’est une honte, une provocation indécente, et cela me met en colère », a réagi auprès de France Bleu Marie-Pierre Pé, présidente du Cifog. La politique d’abattages préventifs en cas de détection d’un cas de grippe aviaire a en effet de lourdes conséquences pour les éleveurs. Le Cifog avait déjà évoqué une crise « d’une extrême gravité », s’interrogeant sur l’efficacité des mesures mises en place.

De son côté Péta, a déclaré « pouvoir comprendre » cette réaction « mais là il s’agit d’une proposition qui serait la meilleure solution à la fois pour les animaux et à la fois pour les agriculteurs ».

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BBC

Platinum Jubilee: Eight new cities created in Queen's honour

By Mary O'ConnorBBC News

Eight new cities are being created for the Queen's Platinum Jubilee, with at least one in every UK nation - and on the Falkland Islands and Isle of Man.

Milton Keynes in England, Dunfermline in Scotland, Bangor in Northern Ireland and Wrexham in Wales all get the title.

It is a first for places in an Overseas Territory - Stanley, in the Falklands - and a crown dependency - Douglas, in the Isle of Man - to win city status.

Colchester and Doncaster complete the list getting the royal honour.

Applicants had to show their cultural heritage and royal links.

The Platinum Jubilee civic honours competition also required places to show how their local identity and communities meant they deserved to be granted city status.

The last competition to win civic honours ran a decade ago to mark the Queen's Diamond Jubilee. For the first time this year, Crown Dependencies and Overseas Territories were allowed to apply.

The announcement of the latest civic honours takes the number of official cities in mainland UK to 76, with 55 in England, eight in Scotland, seven in Wales and six in Northern Ireland.

The winners and details from their bids for city status include:

Bangor, County Down, Northern Ireland

Colchester, Essex, England

Doncaster, South Yorkshire, England

Douglas, Isle of Man

Dunfermline, Fife, Scotland

Milton Keynes, Buckinghamshire, England

Stanley, Falkland Islands

Wrexham, north east Wales

Almost 40 locations submitted bids for city status when applications opened last year. A panel of experts and Cabinet Office ministers assessed the bids before recommendations were submitted to the Queen.

Chelmsford, in England, Lisburn in Northern Ireland and Newport in Wales were among previous winners of the competition for city status - which has taken place during each of the last three jubilee years.

Each new city will receive the award formally through a Letters Patent, which will be presented later in the year.

Meanwhile, the city of Southampton has won the competition for Lord Mayoralty status - which means the mayor can be called Lord Mayor - joining the ranks of previous Jubilee competition winners including Chester, Exeter and Armagh.

In October, it was announced that Southend in Essex would become a city after the death of Sir David Amess, one of the town's MPs, who often championed its campaign for the status.

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L'Humanité

Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le monde

Actu

Les températures mondiales battent des records, la sécheresse menace jusqu’en France, mais les industries du pétrole et du gaz prévoient d’étendre, partout, leurs activités. The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 gigantesques projets qui relâcheraient chacun « l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 ».

Marion d'Allard

L’accord de Paris finira-t-il froissé, jeté au fond de la corbeille à papier ? Alors que l’Organisation météorologique mondiale (OMM, rattachée à l’ONU) affirme dans son dernier bulletin que le seuil d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C a désormais 50 % de risques d’être dépassé dans les cinq prochaines années, The Guardian vient de publier une enquête révélant l’existence de 195 bombes climatiques. Ces gigantesques projets pétroliers et gaziers, dont 60 % seraient déjà en cours d’exploitation, relâcheraient chacun « au moins un milliard de tonnes de CO2 au cours de leur durée de vie », relèvent les auteurs de l’enquête, « soit l’équivalent d’environ dix-huit ans d’émissions mondiales actuelles de CO2 », résume le quotidien britannique.

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie

« Tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre, les températures continueront à augmenter. » Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM, a beau réaffirmer l’évidence, répéter que le seuil fixé par l’accord de Paris à 1,5 °C « n’est pas une statistique choisie au hasard » mais « indique le point à partir duquel les effets du climat seront de plus en plus néfastes pour les populations et pour la planète entière », les géants des énergies fossiles (responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre), eux, poursuivent leur course folle à l’expansion.

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

En pole position, les États-Unis, le Canada et l’Australie recensent le plus grand nombre de ces projets, devant le Moyen-Orient et la Russie. Par ailleurs et à eux seuls, les mastodontes ExxonMobil (États-Unis) et Gazprom (Russie) – dont la moitié des projets d’expansion concernent l’Arctique – ambitionnent de parvenir à extraire des sous-sols 192 millions de barils de pétrole supplémentaires dans les sept années à venir, « soit l’équivalent d’une décennie des émissions actuelles de la Chine », expliquent les auteurs.

Des exploitations toujours plus importantes

Parmi les « bombes » les plus dangereuses figurent l’immense projet d’expansion du North Field, gisement offshore de gaz au large du Qatar, les activités d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels de Montney Play en Alberta (Canada) ou encore la construction d’un gigantesque gazoduc et d’une usine de gaz naturel liquéfié (GNL) offshore au Mozambique.

Science. ​​​​​​​Avec le réchauffement climatique, les virus passeront du phoque à l’âne

En tout, les 12 plus grandes compagnies de pétrole et de gaz au monde, sociétés d’État (Qatar Energy, Gazprom ou l’Aramco) comme sociétés privées (ExxonMobil, TotalEnergies, Chevron, Shell ou BP), envisagent de dépenser plus de 100 millions de dollars chaque jour (96 millions d’euros) et ce, pendant dix ans, pour se développer. Plus alarmant encore, 70 % des grandes entreprises américaines du secteur projettent d’étendre l’exploitation des hydrocarbures de schiste et les forages de très grande profondeur.

Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total

L’Inde et le Pakistan suffoquent, l’Éthiopie n’a pas vu tomber la pluie depuis dix-huit mois… Et pendant qu’en sous-main l’industrie des combustibles fossiles joue avec le climat mondial pour engranger des profits, les responsables politiques, eux, multiplient les grands discours sur l’impératif d’une transition écologique. En réalité, de permis d’explorer délivrés en subventions publiques accordées, les États valident ces projets et renoncent, en somme, à atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés. L’accord de Paris en est le plus criant exemple.

Réchauffement climatiquegazpétrolegaz à effet de serre
France24 - Monde

En images : chaleur extrême en Inde et au Pakistan

Publié le : 19/05/2022 - 19:00Modifié le : 19/05/2022 - 19:58

Laura MOUSSET Suivre

L’Inde et le Pakistan sont victimes d’une vague de chaleur extrême qui dure depuis deux mois. Les températures y sont infernales et dépassent les 50 °C dans certaines régions. Conséquence : les habitants suffoquent – certains d'entre eux devant même se faire hospitaliser –, l’eau manque, tout comme l'électricité. Les animaux, eux aussi, sont frappés par la chaleur record. Tour d’horizon en images.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Around Kharkiv, Ukrainians Emerge to Find Lives in Ruin

The wreckage of a market that was bombed in the Saltivka neighborhood in the eastern Ukrainian city of Kharkiv.Credit...

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Photographs and Text by Finbarr O’Reilly

KHARKIV — Air raid sirens wail daily and the steady rumble of artillery can still be heard in the distance, but Ukrainian forces this month pushed Russian troops out of the eastern city of Kharkiv and beyond striking distance.

After sheltering underground since February, residents of the city, Ukraine’s second-most populous, and its surrounding villages have finally been able to venture out for the first time and return to their neighborhoods to assess the damage the Russians left behind. The discoveries have been grisly.

Yuri Emets, 56, returned last week to find his home in the once bucolic village of Vilkhivka had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. The bodies of seven Ukrainian soldiers had been dumped behind his garden shed. It appeared they had been hiding in his basement vegetable cellar when they were discovered by Russian forces and killed.

“My eldest son was in the military,” Mr. Emets said over the thump of outgoing Ukrainian artillery fire as smoke rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons, too. I won’t be able to sleep tonight.”

He and his wife and children had fled the village two weeks into the war, once the fighting became too intense. The Russians had apparently used his home as a firing position, parking a tank in his driveway.

His garden was littered with spent shell casings, shell holes and other detritus of battle. Burned military vehicles blocked the main road. Bodies lay scattered around the town, including the bloated corpse of a Russian soldier on the grass outside the charred skeleton of a school.

“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.

In the town of Velyka Danylivka, a truck driver, Ivan Petrovich Voytenko, 69, said he had almost collapsed in shock when he found his home had been hit by several shells. “It’s a good thing the walls are still here, so maybe we can fix it,” he said.

He and his family of six fled on Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, worried because the house was close to a Ukrainian military base.

The family sought safety at Mr. Voytenko’s sister’s house several miles away, but that proved no safer. They were sheltering in the basement when her home took a direct hit from a rocket.

“When we got hit, it was a panic and all the children and women were screaming,” Mr. Voytenko said. “We managed to get them out.”

Now, relative calm has returned to Kharkiv. Some restaurants and cafes are reopening, and bus service has resumed. But battles are still raging just a few miles to the north, where Russian forces are dug into defensive positions close to their border.

In the village of Pytomnyk, a Ukrainian mortar team traded fire with Russian forces just two miles away last Friday, trying to push them farther back. On Sunday, Ukrainian volunteers bearing relief aid raced their car into Prudyanka, just a few miles from the Russian border, where a few families have remained. Ukrainian soldiers urged them not to stay long, and within minutes, they moved on.

Over the weekend, the Ukrainian military scoured the remains of bombed-out factories and warehouses occupied until recently by the Russians in the village of Tsyrkuny, northeast of Kharkiv, while firefighters battled a blaze from the latest Russian bombardment in Derhachi, to the northwest.

In Saltivka, the hardest-hit northern neighborhood of Kharkiv, returning residents wandered through apartment blocks pockmarked with blackened shell holes from artillery strikes. The streets were covered with metal scraps, burned-out vehicles and barricades. Window frames all around the city were boarded up or left as gaping holes of shattered glass. Hundreds of people lined up daily around town, hoping to receive food being distributed by volunteers.

The markets in Saltivka were heavily hit, leaving many stalls reduced to scorched and twisted strands of metal. But some parts have reopened, including flower stands, where one resident, Olga Pavlienko, who was out shopping with her sister, bought armloads of brightly colored plants last week.

Russia-Ukraine War: Key Developments

U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

“These flowers, they heal our souls,” she said. “We have suffered a lot and I pray for peace as soon as possible.”

Others in the city were still too afraid to venture out, awaiting official word that it was safe. Inside a crowded subway station, hundreds of people remain sheltered, some wrapped in blankets on the platform.

At the train station, still others were returning home or being reunited. Among them was Lesya Bondaletov, who arrived from western Ukraine and was greeted by her husband, Anatoliy, 52, a Ukrainian soldier. They had been apart since the start of the war. He had been guarding an administration building in Kharkiv early in the war when it was struck by two Russian missiles, killing more than two dozen people.

But even as life tentatively re-establishes itself, Kharkiv remains under curfew. Every night it arrives as a reminder of the war: Life recedes once again, and the city is blacked out to protect it from Russian shelling. The only glow comes from the luminescence of rockets arcing across the sky.

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L'Humanité

Coraux, chimie et politique

Chronique

Sylvestre Huet

Au départ, la chimie offre une crème solaire. À l’arrivée, elle tue les coraux. Et on sait désormais pourquoi. Ce qui offre plusieurs leçons. Reprenons… C’est une observation depuis au moins une décennie : lorsque des baigneurs enduits de crème solaire sont nombreux dans une baie, les coraux blanchissent et meurent plus qu’auparavant. Le composant chimique tueur avait été identifié, c’est l’oxybenzone, un filtre à ultraviolet très utilisé pour ces crèmes protégeant la peau humaine. Restait à comprendre comment il devenait si toxique pour certains organismes marins, car cela restait mystérieux.

C’est fait, relate un article paru dans Science (1). L’équipe de biologistes de Stanford University a montré expérimentalement, à l’aide d’une anémone de mer et d’un champignon vivant sur des coraux morts, comment la molécule de la crème solaire est modifiée par l’adjonction d’un glucose. Opérée par l’anémone, ou un partenaire symbiotique du corail, cette chimie fait d’une molécule capable de bloquer les UV son contraire : un photo-oxydant qui s’attaque à l’ADN sous l’effet des rayons solaires. En massacrant les partenaires symbiotiques des coraux, le phénomène contribue au blanchiment de ces derniers puis à leur mort sous l’effet de différents stress, comme les températures trop élevées dues au réchauffement climatique.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de cette histoire. La plus immédiate ? La compréhension du phénomène permet de justifier l’interdiction de toute crème solaire comportant cette molécule, soit à l’usage en bord de mer soit à la fabrication. La plus profonde ? L’usage massif et diffus, et donc la dissémination inévitable, de produits issus de nos industries doit s’accompagner de la recherche prudente de leurs effets, lesquels peuvent survenir après des réactions chimiques et des interactions, parfois complexes, avec le vivant.

La plus politique ? Les entreprises privées qui développent et vendent ces produits pour en tirer profit ne vont pas volontairement les amputer pour financer cette recherche. Diminuer les risques suppose donc une recherche publique, libre et bien financée, qui intègre cet objectif, des instances de régulation des marchés imposant des cadres aux entreprises privées, voire une propriété publique de ces entreprises afin d’imposer des critères environnementaux dans les prises de décision de leurs directions. Un sujet pour électeurs et députés.

France24 - Monde

Tom Cruise : le jour où il a cru mourir

Publié le : 19/05/2022 - 18:30Modifié le : 19/05/2022 - 18:47

Nina MASSON Suivre

C'est l’événement cette année à Cannes, la star la plus attendue sur le tapis rouge pour cette 75e édition du Festival de Cannes. L'acteur américain Tom Cruise est venu présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte sorti en 1986. À cette occasion, il a donné une master class lors de laquelle il est revenu sur son goût pour l'aventure, qui l'a finalement mené au cinéma.

Valeurs Actuelles

“Tuez-moi !” : à Paris, un demandeur d’asile menace au couteau un agent de sécurité et demande à la police de lui tirer dessus

Mardi 17 mai au soir, dans le secteur de la Gare de l’Est, dans le Xe arrondissement de Paris, deux policiers ont interpellé Ahmed I., un demandeur d’asile nigérian. Ce dernier a menacé plusieurs personnes au couteau, dont un agent de sûreté SNCF. L’homme de 28 ans a été placé en garde à vue, selon une source policière.

Il est presque 20 heures, mardi 17 mai, quand un employé de fast-food, situé dans le Hall Saint-Martin de la gare de l’Est, alerte les forces de l’ordre. En cause, Ahmed I., armé d’un couteau, est en train de menacer un employé du restaurant, tout en mimant un égorgement. Deux policiers se rendent alors à l’angle du quai transversal et du Hall Saint-Martin et repèrent l’individu de « type africain ». L’homme, toujours hostile, menace un agent de sécurité. Les forces de l’ordre décident de sortir leurs armes de service dans l’objectif d’appréhender l’individu.Au cours de l’interpellation, le forcené se montre particulièrement menaçant envers les policiers, brandissant son arme blanche vers leur direction. Mais plus étonnant, ce dernier implore aux gardiens de la paix de lui tirer dessus. « You can shoot me ! [Vous pouvez m’abattre !] », « Shoot me ! [Tuez-moi !] », demande-t-il en anglais, à plusieurs reprises, avant de s’éloigner en direction des quais de la gare parisienne. Les agents le suivent, tout en lui ordonnant – en anglais – de lâcher son arme.À 20h, alors que le demandeur d’asile fait volte-face, l’un des deux policiers en profite pour le plaquer au sol, permettant au second d’appréhender l’individu. Aucun blessé n’est à déplorer. Selon une source policière, un examen psychiatrique réalisé sur l’individu n’a révélé aucune pathologie mentale permettant d’expliquer le comportement de l’homme de 28 ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Patrick Vieira: Crystal Palace boss involved in altercation with pitch invader after Everton defeat

Last updated on 19 May 202219 May 2022.From the section Crystal Palace

Crystal Palace manager Patrick Vieira was involved in an altercation with a supporter during a pitch invasion following the club's dramatic Premier League defeat at Everton.

Television footage showed him being taunted by an Everton supporter as fans ran on to the pitch at full-time.

The Frenchman appeared to kick out at the fan before being ushered a way by other supporters.

Everton staged a stunning comeback to win and retain their top-flight status.

"I have nothing to say about that," Vieira said when asked about the incident during his post-match presser.

Everton manager Frank Lampard said: "I feel for Patrick. I didn't get him at the end. I would have said, 'come in with us' - although he might not have wanted that.

"Of course he ran 80 yards across the pitch and it's not easy."

On the pitch invasion, Lampard added: "It was pure elation of fans who have come on the pitch after avoiding relegation.

"If it is done in the right way let them stay on the pitch, let them have their moment. As long as they behave, no problem."

Speaking on Sky Sports, former England striker Dion Dublin said: "We know how overjoyed the Everton fans are but you can't be doing that. You can't be pushing managers and pushing players, touching players and shouting in their faces.

"We know it is only one or two who spoiled it for everyone else. Having fans on the pitch is not the way forward. We need to stop letting fans, or allowing fans to get on the pitch. It is too dangerous."

Vieira's confrontation at Goodison Park comes amid rising concerns over pitch invasions in English football following a number of recent high-profile incidents.

Footage on social media also appeared to show Swindon players involved in a confrontation with Port Vale fans following Vale's League Two semi-final shootout win on Thursday evening.

The other League Two semi-final, played on Wednesday, also ended in a pitch invasion with Mansfield boss Nigel Clough saying such incidents are "getting concerning" after his player Jordan Bowery appeared to be barged into late on in their win at Northampton.

Earlier on Thursday, a fan was jailed after running on to a pitch and headbutting Sheffield United captain Billy Sharp at the end of the Blades' Championship play-off semi-final shootout defeat by Nottingham Forest on Tuesday.

L'Humanité

Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?

Actu

Archéologie. Ce peuple conquérant a subitement quitté sa « terre verte » au XVe siècle, après cinq cents ans de colonisation. Un exil qui ne serait pas dû au froid mais – déjà à cette époque – à la sécheresse…

Anna Musso

C’est l’un des grands mystères de la fin du Moyen Âge : pourquoi les Vikings, qui avaient établi avec succès des colonies dans le sud du Groenland dès le Xe siècle, les ont définitivement abandonnées quatre siècles plus tard ?

Une nouvelle étude publiée le 23 mars dans la revue  Science Advances, menée par une équipe de chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, en collaboration avec des scientifiques du Smith College et de l’Université de Buffalo aux États-Unis, éclaire ce mystère, remettant en cause les connaissances établies.

Ce ne serait pas la chute des températures, associée à une vague de froid baptisée petit âge glaciaire, mais bien la sécheresse qui aurait forcé les premiers colons scandinaves à quitter leurs verts pâturages.

Une « colonie » de 2000 habitants

Selon la légende islandaise, c’est en suivant un explorateur norvégien connu sous le surnom d’Erik le Rouge (il était roux), que les Vikings auraient établi deux colonies sur les rives de fjords dans le sud du Groenland. Ils donnent à ce pays où ils vont vivre de 985 à 1450 environ, le nom de Groenland, littéralement « terre verte », afin d’y attirer d’autres Scandinaves. Leur « colonie orientale », forte d’environ 2 000 habitants, va prospérer dans cette région a priori­ inhospitalière en abattant des arbustes et en plantant de l’herbe pour nourrir son bétail.

Mais au début du XVe siècle, les Vikings abandonnent subitement l’île, devenue invivable. Pour l’expliquer, on a longtemps supposé que ce peuple avait été confronté à une baisse des températures localisée sur l’Atlantique Nord. Cette période de froid exceptionnel aurait entraîné de longs et rudes hivers, et rendu impossible toute agriculture au Groenland. Mais, d’autres facteurs ont été évoqués, comme la disparition des morses, que les Vikings chassaient, la mauvaise gestion des terres ou la peste.

Des sédiments recueillis pendant trois ans

Si plusieurs études confirmaient jusqu’ici la thèse du refroidissement climatique, les données utilisées pour reconstituer les températures ne venaient pas de sites où se trouvaient les fermes des Vikings, mais avaient été prélevées à plus de 1 000 kilomètres au nord et à une altitude de plus de 2 000 mètres. C’est ce que souligne Raymond Bradley, professeur émérite de géosciences à l’université du Massachusetts à Amherst et coauteur de l’article. « Nous voulions étudier comment le climat a varié près des fermes nordiques elles-mêmes. »

C’est donc au bord d’un lac situé dans le sud du Groenland, appelé lac 578, proche de l’un des plus grands groupes de la colonie de l’Est, que Bradley et les chercheurs se sont rendus. « Avant cette étude, précise Bradley , il n’existait aucune donnée provenant du site même des colonies vikings. Et c’est un problème. »

Les scientifiques ont recueilli, durant trois ans, des échantillons de sédiments jamais étudiés auparavant. Ils ont pu en extraire des données fiables pour reconstituer les variations de la température de l’eau durant l’été sur une période de mille sept cents ans. «  Personne n’a vraiment étudié cet endroit auparavant », souligne Boyang Zhao, l’auteur principal de l’étude.

« Pas de changements substantiels de température »

Ensuite, les chercheurs ont analysé les sédiments lacustres avec deux marqueurs différents pour comprendre les changements de température et du contexte hydroclimatique dans le passé. Le premier marqueur est un lipide, connu sous le nom de BrGDGT, qui permet de reconstruire la température. « Si l’on dispose d’un registre suffisamment complet, il est possible d’établir un lien direct entre l’évolution des structures des lipides et celle de la température », explique Isla Castaneda, professeure de géosciences et coauteur de l’article. Le second est un indicateur du degré de sécheresse qui mesure la perte d’eau due à l’évaporation dans les graminées et les plantes servant au bétail.

Et surprise : les résultats obtenus ont montré qu’il n’y avait pas eu de baisse brutale de la température au moment de l’abandon de ces fermes. «  Nous n’avons pas trouvé de changements substantiels de température pendant la période de colonisation et nous avons constaté que le sud du Groenland a connu une tendance persistante à l’assèchement pendant toute la période nordique », conclut Boyang Zhao.

Des sécheresses plus fréquentes

Les fermiers devaient stocker du fourrage pour faire hiverner leurs bêtes. Or, les sécheresses étant plus fréquentes, ils ne pouvaient pas faire pousser assez d’herbe pour empêcher les animaux de mourir de faim pendant les longs hivers rigoureux. Il est même probable que le changement climatique ait contraint les éleveurs à partir chasser les morses – pour vendre leur ivoire – dans les eaux du nord-ouest du Groenland. Plus de cinq cents ans avant notre époque, nos lointains ancêtres ont déjà été confrontés à l’angoisse des sols craquelés et à l’exil forcé par le changement climatique…

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Valeurs Actuelles

Pau : un migrant soudanais tue au couteau le responsable du Centre d’accueil pour demandeurs d’asile

Connu de la police pour des faits de violence, l’agresseur venait de se voir refuser son statut de réfugié. Il avait déjà effectué un passage en prison. 

C’est un terrible drame qui s’est déroulé au Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) de Pau. En fin de matinée, ce vendredi 19 février, un migrant du centre d’accueil Isard COS de la ville a agressé au couteau un responsable du centre, rapporte notamment BFMTV. Ce père de famille de 46 ans est mort peu après. Les motivations de l’agresseur, un Soudanais de 38 ans, restent, pour l’heure, inconnues. Il a été interpellé dans la foulée du meurtre et placé en garde à vue. 

« Il n’a pas eu de suivi pénal »

D’après la chaîne de télévision, il venait de se voir refuser son statut de réfugié par l’Ofpra. Il était connu de la police pour des faits de violence et a déjà effectué un passage en prison. En 2017, il avait été condamné à deux reprises pour des faits de violence avec arme. « Il a même eu des problèmes pendant sa détention. Il n’a pas eu de suivi pénal et on en arrive à ce drame », a regretté sur BFMTV le secrétaire départemental Alliance police nationale des Pyrénées-Atlantiques Daniel Domengé. « Le directeur a voulu le recevoir et malheureusement, cet individu s’est acharné sur lui et lui a porté plusieurs coups de couteau, entraînant la mort de ce pauvre homme qui ne faisait que son travail », a-t-il également raconté. En arrivant sur place, les policier ont découvert la victime « gisant au sol dans son bureau et présentant des plaies pouvant s’apparenter à des coups prodigués à l’arme blanche […] principalement sur le thorax », a de son côté détaille le procureur de la République de Pau. 

Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur a adressé ses « plus sincères condoléances à la famille de la victime et ses proches », et a annoncé qu’il se rendrait à Pau « en fin d’après-midi pour rencontrer les personnels de l’association ainsi que les élus ».  Selon les informations de BFMTV, une enquête a été ouverte par le parquet de Pau et confiée à la sûreté départementale. 

Après avoir échangé avec @bayrou, je me rendrai à Pau en fin d’après-midi pour rencontrer les personnels de l’association ainsi que les élus à la suite de la dramatique agression de ce matin. J’adresse mes sincères condoléances à la famille de la victime et ses proches.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) February 19, 2021

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Roumanie : sauvés de l’euthanasie, des chiens cherchent une nouvelle vie en France

Publié le : 19/05/2022 - 12:39Modifié le : 19/05/2022 - 12:51

Mandi HESHMATI

En Roumanie, depuis 2013, la loi autorise l’euthanasie de tout chien errant déposé en fourrière et non réclamé après 14 jours. Cette décision a été prise après la mort d’un enfant, mordu par un canidé. La capitale Bucarest est désormais complètement vidée de ses chiens errants. Beaucoup de Roumains voient ces animaux comme des nuisibles : il y a donc très peu d’adoptions dans le pays. Alors depuis 2014, l’association Remember me recueille des chiens roumains dans son refuge, et les fait adopter à l’étranger, principalement en France.

BBC

US PGA Championship: Rory McIlroy holds one-shot lead at Southern Hills

Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Golfcomments180

Rory McIlroy got his bid to end an eight-year major drought off to a solid start as he finished day one of the US PGA Championship with a one-shot lead.

Northern Ireland's four-time major champion closed with a birdie to card a five-under 65 and sat back as the late starters toiled in windier conditions.

Americans Tom Hoge and Will Zalatoris are McIlroy's nearest challengers on four under at Southern Hills, Oklahoma.

England's Matt Fitzpatrick is also in contention after a two-under-par 68.

"Overall, it was a great day," said McIlroy, who is chasing a third US PGA title. "Great to get off to a great start at a major championship for a change.

"I came in here knowing my game is in good shape so it is a matter of executing the shots you know you can - I need to replicate that and not get ahead of myself."

McIlroy was in a marquee group alongside Americans Tiger Woods, who signed for a four-over 74, and Jordan Spieth, who finished with a two-over 72. at Southern Hills in Oklahoma.

World number 40 Hoge, who won his first PGA Tour event at the AT&T Pebble Beach Pro-Am earlier this year, and Zalatoris also enjoyed the best of the early conditions.

The wind made the course play around a short harder in the afternoon but world number nine Justin Thomas bucked the trend, birdieing the last for a three-under 67. He sits level with Matt Kuchar and Abraham Ancer, who both completed their rounds in lighter winds.

The world's three top-ranked players - Masters winner Scottie Scheffler, US Open victor Jon Rahm and Open champion Collin Morikawa - were among those who struggled in the afternoon and all finished over par.

Starting from the 10th tee, McIlroy's putter was as fiery as the sweltering Tulsa heat and his nerve as cold as the staggeringly priced on-site refreshments as he made four successive birdies to wrangle the lead after six holes.

The 33-year-old is looking to record a third PGA Championship win, with the second of his Wanamaker Trophy successes coming in August 2014 at Valhalla, just a few weeks after he had won his first Claret Jug at The Open.

It was McIlroy's fourth major title and the great Jack Nicklaus proclaimed afterwards that the fresh-faced prospect could go on to "win 15 or 20" of golf's elite prizes.

Eight years later and McIlroy is yet to add to that tally - instead he has 14 top-10 finishes and a runner-up place at last month's Masters.

He would couch that by pointing out, as he did to BBC Radio 5 Live's All About: The Open podcast, that he has won pretty much everything else in that time, but his recent major form has been characterised by sluggish starts that have shot him out of contention.

Heading into this event, McIlroy was a cumulative 35 over par in the first rounds of major championships since his last title in 2014, having been 19 under for his opening rounds in the four years before that.

On Thursday - in the absence of defending champion Phil Mickelson, the man McIlroy edged out for his last major victory - he maintained his early charge by nudging in another birdie at the 500-yard par-four second, his 11th, to move two strokes clear of the field and then salvaged par on the next hole.

Showing his daughter Poppy an old picture of himself on the media centre wall earlier this week, McIlroy is reportedly said to have joked to herexternal-link that "that was when daddy was good".

A fifth major title would certainly reinforce that he still is and, despite missing a birdie chance on his 13th, McIlroy clipped out of the greenside bunker on the par-five fifth and rolled in the putt to extend his advantage to three strokes.

But his momentum was stunted with the first blemish on his card at the par-three sixth moments later, squirrelling a par putt narrowly wide, and a wayward drive followed as McIlroy's stellar opening round threatened to unravel down the stretch.

He scrambled for par before a second bogey of the day allowed Hoge and Zalatoris to take a share of top spot, only to then roll in his seventh birdie from 20 feet on the final hole to sign for his joint second-lowest opening round in a major - only going lower with a 63 at the Open in 2010, when he finished joint third.

World number one Scheffler looked set to repeat some of the magic that saw him slip on the Green Jacket at Augusta National last month when he eagled the par-five fifth to get to two under, but he was unable to build any momentum on a blustery afternoon.

The 25-year-old cancelled out a bogey at nine with a birdie at 10, only to drop a stroke after a remarkable series of shots on the 12th - the American found a route between two trees following a miscued drive and then flopped out of a bunker, but missed his par putt.

Four bogeys either side of another birdie followed for Scheffler, who then drove his tee shot into a stream on the 18th but managed to salvage par and finish at one over.

"That's what happens when you play late in the day," said Scheffler. "Today was windy so the course was challenging, and I didn't keep myself in position on the back nine and paid the price for it."

Playing partners Morikawa and Rahm also failed to reach their usually impeccable standards, with Morikawa ending the day two over and Spain's Rahm finishing at three over.

Fitzpatrick fared better, opening his round with successive birdies and seeing two more wiped out by a couple of dropped shots as he stayed within touching distance of the lead.

Compatriot Tyrrell Hatton finished level, alongside Scotland's Robert MacIntyre and Irishman Shane Lowry, while English duo Justin Rose and Tommy Fleetwood were both one over.

Woods made a remarkable comeback at the Masters in April, 14 months after a career-threatening car crash that left him unable to walk for three months.

The world number 818 said that felt like "Everest" and, after more time on the golf course, insisted that he was now ready to contend.

He started brightly with birdies on his first and fifth holes.

But the 15-time major champion appeared to be struggling the deeper into his round he got, wincing after tee shots and he closed with successive bogeys to finish four over.

"It has felt better before. It's a little sore right now," said Woods about his leg. "Lots of treatment, lots of ice baths, and try and get the inflammation out and try and get ready for tomorrow."

Spieth, who needs to win this major to complete a career grand slam, had a mixed round in which he carded two birdies and four bogeys.

Valeurs Actuelles

Un homme recherché après une série d’agressions sexuelles à Toulouse

Depuis mercredi 18 mai, les policiers toulousains sont à la recherche d’un individu qui aurait agressé sexuellement ou menacé trois jeunes femmes dans le quartier des Minimes, relate La Dépêche. Une vingtaine de fonctionnaires ont été dépêchés dans le secteur pour y effectuer des patrouilles, interroger les commerçants et diffuser le signalement de l’agresseur. Il ne semble guère faire de doute que les trois victimes aient été confrontées au même homme, puisqu’elles en ont donné une description similaire avec des signes très distinctifs.

Attouchements et menaces

La première agression a eu lieu à seulement quelques mètres du commissariat, dans la matinée de mercredi. Selon La Dépêche, la jeune femme a rapporté aux policiers avoir été victime d’attouchements avant que l’homme ne prenne la fuite. Quelques heures plus tard, une seconde plaignante s’est présentée au commissariat et a décrit des faits similaires. Une troisième femme a ensuite raconté qu’un homme avait menacé de la violer. Les trois témoignages évoquent un homme d’une trentaine d’années qui se baladerait en chaussettes avec un gros sac sur le dos. Au lendemain des plaintes, il n’avait toujours pas été interpellé.

Selon les chiffres du gouvernement, au moins 94.000 femmes sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol chaque année. Les agressions par des inconnus restent cependant très minoritaires, 91 % d’entre elles étant perpétrées par une personne connue de la victime.

Toulouse : les dernières actualités

L’ex-rugbyman international Maxime Médard s’engage aux élections législatives à Toulouse

Dans un collège de Toulouse, des élèves quittent le cours où était diffusé les Beatles pendant le Ramadan

Un groupe armé ouvre le feu au centre commercial de Toulouse, un vigile gravement blessé

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Transfer rumours: Pogba, Mbappe, Jorginho, Depay, Dybala, Lenglet, Dest

Last updated on 19 May 202219 May 2022.From the section Gossip

Paul Pogba agreed personal terms with Manchester City but turned down a move from Manchester United because the 29-year-old France midfielder, who is out of contract this summer, was concerned about a backlash from United supporters. (Times - subscription required)external-link

Pogba remains a target for his former side Juventus, who are hoping to bring the Frenchman back to Turin in addition to signing Italy midfielder Jorginho, 30, from Chelsea. (Gazzetta dello Sport - in Italian)external-link

Paris St-Germain star Kylian Mbappe will announce his decision regarding his future on Sunday with the 23-year-old France striker having long been heavily linked with a move to Real Madrid. (L'Equipe - in French)external-link

Arsenal, Newcastle and Everton are interested in Barcelona's Netherlands forward Memphis Depay, 28. (Sport - in Spanish)external-link

Argentina forward Paulo Dybala has ruled out a move to Tottenham as the 28-year-old searches for his next club after confirming he will leave Juventus at the end of his contract this summer. (AS - in Spanish)external-link

Tottenham are also interested in a loan move for France defender Clement Lenglet, 26, who is free to leave Barcelona. (Sport - in Spanish)external-link

A move to Barcelona is the priority for Bayern Munich's Robert Lewandowski, with a contract to 2025 having been discussed, and the 33-year-old Poland striker has not yet spoken to any other club. (Fabrizio Romano, Twitter)external-link

Manchester United have been offered the chance to sign Barcelona's USA full-back Sergino Dest, 21. (90min)external-link

Dest could be a replacement for English right-back Aaron Wan-Bissaka, 24, who will be allowed to leave United this summer. (Sky Sports)external-link

Bale move to Cardiff City would 'make sense'

Wales boss Page backs forward to return home when Real Madrid deal ends

United appear to be on the verge of closing a deal for Ajax's Netherlands defender Jurrien Timber, with the 20-year-old's agent having dropped a transfer hint. (Sun)external-link

Newcastle are closing in on a deal for Manchester United's Dean Henderson, with a season-long loan having been discussed for the England goalkeeper, 25, but a permanent transfer has not been ruled out. (Manchester Evening News)external-link

Divock Origi is poised to join AC Milan when his Liverpool contract expires this summer, with the Belgium forward, 27, waiting to take a medical. (Guardian)external-link

Arsenal are ready to sell 26-year-old Ivory Coast winger Nicolas Pepe, who they signed for a club-record £72m in 2019, at a huge loss this summer. (Football Insider)external-link

West Brom have set their sights on signing 31-year-old Republic of Ireland midfielder Conor Hourihane, who has been on loan at Sheffield United this season and whose Aston Villa contract expires this summer. (Football Insider)external-link

Former Manchester City defender Vincent Kompany has emerged as a leading candidate for the vacant Burnley managerial position, but the 36-year-old's arrival at Turf Moor hinges on whether the Clarets can avoid relegation from the Premier League. (Manchester Evening News)external-link

Southampton winger Theo Walcott, 33, is considering a move to Major League Soccer, with New York Red Bulls, New York City FC, LA Galaxy and Los Angeles FC among the former England international's possible destinations. (Sun)external-link

Juventus will not pursue a permanent deal for 29-year-old Spain striker Alvaro Morata, who has spent the past two seasons on loan from Atletico Madrid. (Marca - in Spanish)external-link

Manchester United have cancelled their annual Player of the Year awards because the players are too embarrassed to attend such an event following such a dismal season. (Mirror)external-link

Newcastle United will open talks with Eddie Howe over a new contract this summer as reward for avoiding relegation from the Premier League. (Mail)external-link

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Marseille : un vigile poignardé devant un centre de vaccination

La victime a été admise en réanimation, un suspect a été interpellé. Un vigile a été gravement blessé, jeudi 19 mai à Marseille, alors qu’il assurait la sécurité d’un centre de vaccination contre le Covid-19, rapporte La Provence. Les faits se sont produits peu après 8 heures, rue Louis Astruc, dans le Ve arrondissement de la ville. L’homme d’une cinquantaine d’année a été poignardé par un individu encore non-identifié.

Des tags antivax en février

Gravement touché, il a été dans un premier temps été aidé par une infirmière du centre de vaccination qui lui a prodigué les premiers soins. Il a ensuite été pris en charge par les marins-pompiers de Marseille et transporté aux urgences. Selon La Provence, son pronostic vital est engagé. Il a été admis en réanimation. Michèle Rubirola, adjointe à la santé à la mairie de Marseille et Yannick Ohanessian, adjoint à la tranquillité publique, se sont rendus sur place.

L’auteur présumé de cette agression a été interpellé à proximité immédiate du centre, affirme 20 Minutes. Ses motivations restent inconnues, mais la thèse d’un geste motivé par l’opposition à la politique sanitaire est envisagée. Ce centre de Marseille, ville marquée par la mouvance « antivax », avait en effet été tagué en février dernier. Les mots « bientôt Nuremberg 2 » y avaient été inscrits. Une référence parfois utilisé par la sphère complotiste qui compare les autorités aux criminels de guerre nazis.

Marseille : les dernières actualités

Qui ne resquille pas n’est pas marseillais

Un homme poignardé à mort lors d’un probable différend familial à Marseille

Un policier hors-service blessé à coups de tournevis à Marseille

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
BBC

SANS TITRE

In Chile's Atacama Desert, the driest place on Earth, mummies have been found that pre-date the Egyptians' by 2,000 years. So while the Egyptians may be the most famous culture to mummify their dead, it turns out they weren't the first to do so.

"The Chinchorro are the very first people that inhabited the north of Chile and the south of Peru," said Bernardo Arriaza, a physical anthropologist with the University of Tarapacá. "They are the pioneers of the Atacama Desert." And, he added, they are also the first known culture in the world to mummify their dead, starting around 5,000 BCE.

The remains of hundreds of these marine hunter-gatherers – who lived on the Pacific Coast of the Atacama from approximately 5450 BCE to 890 BCE – have been found in the Arica and Parinacota regions. In 2021, these cemeteries were inscribed on the Unesco World Heritage List for the immense archaeological value they provide. Not only do they reveal the detailed mortuary and funerary practices of the ancient culture, but they offer insight into the community's social and spiritual structures. For instance, mummification was not reserved for the upper class of society (like it was for the Egyptians) but was a ritual for all.

As Arriaza explained: "The Chinchorro [culture] is relevant in many aspects: They are the first funerary practitioners, the earliest in this region. And the bodies that we know today as Chinchorro, they are true pre-Hispanic works of art. They are the artistic expressions of the feelings, of the emotions of the ancient populations."

But even though Unesco's recognition only came recently, residents of Arica have known about the unique archaeological remains for much longer. That's because the bodies are buried very close to the surface. Indeed, the remains are literally part of the town's foundation. For example, Johnny Vásquez, who has lived in Arica for 60 years, remembered that when workers first dug sewer pipes for his neighbourhood, they found "layers and layers of mummies". And in 2004, when workers started to excavate for a hotel, they ran into bones less than 1m underground and instead turned the site into a museum.

Hundreds of mummies have been uncovered so far, including those of infants and children. As Vivien Standen, a bioarchaeologist at the University of Tarapacá, explained, the soil here contains a lot of naturally occurring arsenic, which likely contributed to a high death rate for the population, as well as a large number of miscarriages. Scientists have also determined that the Chinchurro painted their bodies with manganese for, they think, traditional purposes – but as manganese is toxic, they were also inadvertently damaging their health.

Living on an ancient necropolis might seem unsettling, but Arica resident Marina Esquieros said no: "I'm not scared at all. Yes, I have a normal life here at home. I hardly think much that there are dead [bodies]."

Instead, locals see the deceased around them as their ancestors and themselves as their caretakers. "I feel that we are the continuation of the Chinchorros," said Alfredo Guerrero, another Arica resident. "In the last 10 years, I have felt, and I have told my family [this], that I am not going to leave this place. I will always remain, so I will always be visiting them."

Jorge Ardiles, a local diving fisherman, agreed. "They were fishermen just like us, and they were in this place. And after thousands of years, we came to settle here. Then we, as a community of fishermen… we have taken that, let's say, authority, that we consider ourselves as their heirs, and that is why we want to [preserve] the remains they have left, as a great legacy for the current community," he said. "We are the contemporary Chinchorros at this very moment."

This video is part of BBC Reel's The Truth of the Matter playlist.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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France24 - World

Cannes war films delve into France’s painful colonial legacies

Issued on: 19/05/2022 - 22:01

Benjamin DODMAN Follow

The Cannes Film Festival explored the devastating human cost of war and colonisation in Philippe Faucon’s Algerian War film “Les Harkis” and the Omar Sy-starring “Father and Soldier”, whose director Mathieu Vadepied sat down for an interview with FRANCE 24.

In November 1998, just months after France’s multi-racial football team lifted its first World Cup title, another legacy of the country’s colonial history passed away quietly in a faraway village north of Dakar, in Senegal.

Abdoulaye Ndiaye, who died aged 104, was the last of the Tirailleurs, the Senegalese riflemen who fought for their colonial masters in the trenches of northern France during World War I. He died just one day before France’s then-president, Jacques Chirac, was due to decorate him with the Legion of Honour in belated recognition of his services.

The failure to acknowledge Ndiaye’s sacrifice during his lifetime has stuck with French director Mathieu Vadepied ever since, inspiring the long-gestating project that has finally come to completion at the Cannes Film Festival.

“It felt like a symbol of France’s failure to recognise the Tirailleurs and tell their story,” said the director, a day after his film opened the festival’s Un Certain Regard sidebar to hearty applause.

Cannes Film Festival © FRANCE24

Vadepied, who has travelled and worked in Senegal and elsewhere in Africa, said he felt a duty to exhume the history of the Tirailleurs. His film is a tribute to the young men of Senegal and other French colonies who were snatched from their homes and forced to fight in a war that meant nothing to them, for a “motherland” whose language most didn’t speak.

While the film’s original title, “Tirailleurs”, has evocative power in French, its English version highlights the director’s concern to approach war through an intimate focus on a father’s relationship with the son he is desperate to protect. “Lupin” star Omar Sy, the son of Senegalese immigrants, plays a weary village farmer who enrols in the army to watch over his son after he is forcefully conscripted by the French.

Vadepied stressed the importance of rooting his story in Senegal and keeping an intimate gaze on the film’s protagonists while giving war itself a distinctly unspectacular treatment.

“I needed to start my story in Africa, to give a flavour of the protagonists’ lives before war and how the colonial experience came to shatter their world. I wanted the beauty and musicality of the Peul language to give a specific texture to the characters,” he said.

“We know the history of the war, but not that of the Tirailleurs,” Vadepied said, highlighting cinema’s “mission to educate, to pass on stories and historical memories, while also interrogating the society we live in.” He added: “The story of France’s colonial troops needs to be recognised and told, to allow subsequent generations to identify with this history too.”

As Sy, the son of Senegalese immigrants, told the audience at the Cannes premiere, “We don’t have the same (historical) memory, but we share the same history.”

The abandonment of Algeria's Harkis

“After this battle, you will no longer be indigenous, you will be French!” yells an officer in one of the film’s rare battle scenes, moments before the Tirailleurs leap out of the trenches and charge into muddy no-man’s land, soon to be mowed down by enemy fire. Similar empty promises were at the heart of Philippe Faucon’s “Les Harkis”, which screened in Cannes on Thursday, part of the Directors’ Fortnight running parallel with the festival.

The veteran French director, who was born to a French-Algerian pied-noir mother, has focused his latest work on the Algerian Muslims – known as Harkis – who served as auxiliaries in the French army during the country’s gruesome war of independence between 1954 and 1962.

The movie’s Cannes premiere coincides with the 60th anniversary of the end of a conflict that left open wounds on either side of the Mediterranean, and comes just months after President Emmanuel Macron asked for “forgiveness” on behalf of France for the abandonment of the Harkis.

>> Read more: Algerians and French share their stories of the Algerian War

“Join France, she will not betray you,” says an officer early in the film as reluctant recruits line up to enrol in the Harki units – some to feed their families, others out of loyalty to France or to avenge a family member killed by independence fighters. Little do they know that the government in Paris is about to negotiate a way out of the bloody conflict, leaving them behind.

When the French government eventually pulled its forces out, it left a majority of the Harkis to fend for themselves, despite earlier assurances that it would look after them. Trapped in Algeria, many were massacred as the country's new rulers took brutal revenge. Thousands of others were placed in camps in France, often with their families, in degrading and traumatising conditions.

Like Vadepied’s film, “Les Harkis” is not a conventional war film. It is less interested in the battle scenes than in the physical and emotional impact of war on its characters, and the heart-wrenching decisions they are compelled to make in the hope of preserving their livelihoods and those of their loved ones.

The movies talk about different wars, different epochs, and two countries with very different experiences of French rule. But they share a common concern for the human cost of war and colonisation, and for the need to confront troubled histories that continue to poison both France’s politics and its relations with its former colonies.

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Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

Valeurs Actuelles

Affaire Philippe Monguillot : les principaux suspects échappent aux assises, le parquet fait appel

Alors que la juge d'instruction a décidé de ne pas suivre les réquisitions du parquet dans l'affaire de la mort du chauffeur de bus bayonnais, le parquet a décidé de faire appel.

Nouveau rebondissement dans l’affaire du conducteur de bus Philippe Monguillot, agressé mortellement à Bayonne. Le parquet de la ville a demandé le renvoi aux assises pour homicide volontaire aggravé de deux hommes soupçonnés d’avoir tué le chauffeur de bus en juillet 2020. Mais la juge d’instruction a décidé de requalifier les poursuites. Une décision contre laquelle le parquet a immédiatement fait appel mercredi 18 mai, selon France 3

L’avocat de la veuve de Philippe Monguillot a décidé de suivre l’appel du parquet de Bayonne après cette requalification. « Il y a suffisamment de charges qui justifient que nous demandions un débat devant la Cour d’assises. C’est une très bonne nouvelle pour ma cliente »,  a affirmé Alexandre Novion.

Requalification pour les quatre suspects 

Les deux principaux suspects, âgés de 24 et 25 ans, sont désormais poursuivis pour « violences volontaires en réunion ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Ils seront jugés devant la cour criminelle où ils risquent 20 ans de prison. Ainsi, avec la décision de la juge, les deux individus n’encourent plus la perpétuité.

Pour les deux autres hommes poursuivis dans cette affaire et initialement mis en examen pour « non-assistance à personne en danger », l’un échappe à toute poursuite tandis que l’autre est finalement poursuivi pour avoir fourni un logement aux deux principaux accusés après les faits.

Philippe Monguillot avait été sauvagement agressé le 5 juillet 2020 par deux passagers dont il souhaitait contrôler le titre de transport. Dans cette affaire qui a provoqué une vive émotion à travers la France, deux personnes sont mises en examen pour homicide volontaire et deux autres, dont le trentenaire, encourent une peine de cinq ans de prison pour non-assistance à personne en danger.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois

Actu

Les mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.

Lina Sankari

Joe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géo­stratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a ­finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.

L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. «  Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.

Le concept flou de « sociétés ouvertes »

Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Economic Headwinds Mount as Leaders Weigh Costs of Confronting Russia

Alan Rappeport and Patricia Cohen

BRUSSELS — The world economy is heading into a potentially grim period as rising costs, shortages of food and other commodities and Russia’s continuing invasion of Ukraine threaten to slow economic growth and bring about a painful global slump.

Two years after the coronavirus pandemic emerged and left much of the globe in a state of paralysis, policymakers are grappling with ongoing challenges, including clogged supply chains, lockdowns in China and the prospect of an energy crisis as nations wean themselves off Russian oil and gas. Those colliding forces have some economists starting to worry about a global recession as different corners of the world find their economies battered by events.

Finding ways to avoid a slowdown while continuing to exert pressure on Russia for its war in Ukraine will be the primary focus of finance ministers from the Group of 7 nations who are convening in Bonn, Germany, this week.

At a news conference on Wednesday, Treasury Secretary Janet L. Yellen said that elevated food and energy prices were depressing both spending and economic output, creating what she called “stagflationary effects” all around the world.

“This is an environment that is filled with risks, both with respect to inflation, and also potential slowdowns,” Ms. Yellen said.

The economic challenges that governments around the globe are facing could begin to chip away at the united front that Western nations have maintained in confronting Russia’s aggression, including sweeping sanctions aimed at crippling its economy and efforts to reduce reliance on Russian energy.

Policymakers are balancing delicate trade-offs as they consider how to isolate Russia, support Ukraine and keep their own economies afloat at a moment when prices are rising rapidly and growth is slowing.

Central banks around the world are beginning to raise interest rates to help tame rapid inflation, moves that will temper economic growth by raising borrowing costs and could lead to higher unemployment. Christine Lagarde, president of the European Central Bank, last week signaled a possible increase in interest rates in July, which would be the ECB’s first such move in more than a decade.

Global growth is expected to slow to 3.6 percent this year, the International Monetary Fund projected in April, down from the 4.4 percent it forecast before both Russia’s invasion of Ukraine and China’s zero-Covid lockdowns.

On Monday, the European Commission released its own revised economic forecast, showing a slowdown in growth to 2.7 percent this year from the 4 percent estimated in its winter report. At the same time, inflation is hitting record levels and is expected to average 6.8 percent for the year. Britain’s annual inflation rate jumped to 9 percent last month, the highest in 40 years, the Office for National Statistics said on Wednesday. And some Eastern European countries face even steeper price increases, with Poland, Estonia, the Czech Republic, Bulgaria and Lithuania all facing inflation rates in excess of 11 percent.

Pressures on global supply chains also worsened in April as the Russian invasion of Ukraine and pandemic lockdowns in China made it more difficult for companies to source parts and products globally, a supply chain index published Wednesday by the Federal Reserve Bank of New York showed. That could further exacerbate shortages and price increases.

Eswar Prasad, the former head of the International Monetary Fund’s China division, summed up the challenges facing the G7 nations, saying that its “policymakers are caught in the bind that any tightening of screws on Russia by limiting energy purchases worsens inflation and hurts growth in their economies.”

“Such sanctions, for all the moral justification underpinning them, are exacting an increasingly heavy economic toll that in turn could have domestic political consequences for G7 leaders,” he added.

Still, the United States is expected to press its allies to continue isolating Russia and to deliver more economic aid to Ukraine despite their own economic troubles. Officials are also expected to discuss the merits of imposing tariffs on Russian energy exports ahead of a proposed European oil embargo that the United States fears could send prices skyrocketing by limiting supplies. Policymakers will also discuss whether to press countries such as India to roll back export restrictions on crucial food products that are worsening already high prices.

Against this backdrop is the growing urgency to help sustain Ukraine’s economy, which the International Monetary Fund has said needs an estimated $5 billion a month in aid to keep government operations running. The U.S. Congress is close to passing a $40 billion aid package for Ukraine that will cover some of these costs, but Ms. Yellen has called on her European counterparts to provide more financial help.

Finance ministers are expected to consider other measures for providing Ukraine with relief.

There is increasing interest in the idea of seizing some of the approximately $300 billion in Russian central bank reserves that the United States and its allies have immobilized and using that money to help fund Ukraine’s reconstruction. Treasury Department officials are considering the idea, but they have trepidations about the feasibility of such a move and the possibility that it would raise doubts about the United States as a safe place to store assets.

On Wednesday, Ms. Yellen dismissed the likelihood of such a move when she said liquidating Russian assets is “not something that is legally permissible in the United States.”

Ahead of the G7 meeting this week, American officials saw the economic challenges facing Europe firsthand. During a stop to meet with top officials in Warsaw on Monday, Ms. Yellen acknowledged the toll that the conflict in Ukraine is having on the economy of Poland, where officials have raised interest rates sharply to combat inflation. Poland has absorbed more than three million Ukrainian refugees and has faced a cutoff in gas exports from Russia.

“They have to deal with a tighter monetary policy just as countries around the world and the United States are,” Ms. Yellen told reporters. “At a time when Poland is committed to large expenditures to shore up its security, it is a difficult balancing act.”

A downturn may be unavoidable in some countries, and economists are weighing multiple factors as they gauge the likelihood of a recession, including a severe slowdown in China related to continuing Covid lockdowns.

The European Commission, in its economic report, said the E.U. “is first in line among advanced economies to take a hit,” because of its proximity to Ukraine and its dependence on Russian energy. At the same time, it has absorbed more than five million refugees in less than three months.

Deutsche Bank analysts said this week that they thought a recession in Europe was unlikely. By contrast, Carl B. Weinberg, chief economist at High Frequency Economics, warned in a note on Monday that with consumer demand and output falling, “Germany’s economy is headed for recession.” Analysts at Capital Economics predicted that Germany, Italy and Britain are likely to face recessions, meaning there is a “reasonable chance” that the broader eurozone will also face one, defined as two consecutive quarters of falling output.

Vicky Redwood, senior economic adviser at Capital Economics, warned that more aggressive interest rate increases by central banks could lead to a global contraction.

“If inflation expectations and inflation prove more stubborn than we expect, and interest rates need to rise further as a result, then a recession most probably will be on the cards,” Ms. Redwood wrote in a note to clients this week.

The major culprit is energy prices. In Germany, which has been most dependent on Russian fuel among the major economies in Europe, the squeeze is being acutely felt by its industrial-heavy business sector as well as consumers.

Russia-Ukraine War: Key Developments

U.S. aid. The Senate overwhelmingly approved a $40 billion aid package for Ukraine, bringing the total American investment in the war to $54 billion in just over two months. The measure is the latest proof of the bipartisan support on Capitol Hill for helping Ukraine fight Russia.

In Mariupol. Hundreds more Ukrainian fighters that had been in a steel plant in Mariupol surrendered to Russia. Ukrainian officials have said the fighters will be exchanged for Russian prisoners of war, but they have provided no details about the agreement.

NATO’s expansion. Turkey’s president, Recep Tayyip Erdogan, said he was determined to “say no to Finland and Sweden’s NATO membership,” pointing to the countries’ stance toward Kurdish militant groups he regards as terrorist organizations.

War crimes trial. A Russian soldier pleaded guilty in a Kyiv court to having shot a civilian. This is the first trial Ukraine has conducted for an act that could be considered a war crime since Russia launched its invasion.

Russian gas shipments “underpin the competitiveness of our industry,” Martin Brudermüller, the chief executive of the chemical giant BASF, said at the company’s annual general meeting last month.

While calling to decrease its dependence, Mr. Brudermüller nevertheless warned that “if the natural gas supply from Russia were to suddenly stop, it would cause irreversible economic damage” and possibly force a stop in production.

The fallout from a gas embargo has been the subject of spirited debate among German economists and policymakers, with analyses ranging from manageable to catastrophic. The flow of energy is just one of several supply concerns in the industrial sector.

Rising food prices are another matter causing anxiety among finance ministers. The Treasury Department released a report on Wednesday laying out plans by the World Bank and other international financial institutions to combat food shortages.

The interruption of wheat exports from Ukraine and Russia, which together account for 28 percent of global exports, along with supply chain disruptions, a severe drought in India that has caused it to ban shipments of grain and Covid-related lockdowns in China, are also causing food prices to spiral and increasing global hunger, particularly in Africa and the Middle East.

The question for both American and European policymakers is how to corral leaping prices without sending their economies into recession. The Federal Reserve has begun raising interest rates to tame inflation in the United States, and its chair, Jerome H. Powell, has acknowledged that bringing prices down without seriously hurting the overall economy will be a challenge. Ms. Yellen suggested on Wednesday that the United States was well placed to withstand the turbulence, pointing to America’s strong labor market and healthy household finances. She predicted that the United States would not fall into a recession but that Europe could be a different matter.

“I think Europe is perhaps a bit more a bit more vulnerable, and of course, more exposed on the energy front than the United States,” she said.

That conundrum accounts for the reluctance of the European Central Bank to raise rates. In the plus column, the European Commission noted that unemployment in the eurozone was down, as were government deficits, even though war-related costs were rising.

While food prices are increasing around the world, the level of inflation varies widely. Food inflation was 2.5 percent in France and Ireland during the first three months of 2022 and 10 percent in Eastern European countries, while in Turkey and Argentina, it was 60 to 70 percent in March alone, according to an analysis last week from ING.

In a speech to the Brussels Economic Forum on Tuesday, Ms. Yellen made the case that Russia’s actions are a reminder that nations should not trade national security for cheap energy. She argued that it is crucial to reduce reliance on Russia and China and to accelerate investments in renewable resources.

“No country controls the wind and the sun,” Ms. Yellen said. “Let’s make sure that this is the last time that the global economy is held hostage to the hostile actions of those who produce fossil fuels.”

Alan Rappeport reported from Brussels and Bonn, Germany, and Patricia Cohen from London.

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L'Humanité

Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai

  • Au 85e jour de guerre en Ukraine, les attaques russes continuent de s'intensifier dans le Donbass, dans l'est du pays, objectif prioritaire de Moscou, mais où ses forces sont à la peine. Dans le Nord-Est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d’une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.
  • La Suède et la Finlande enverront mercredi leur candidature au siège de l’Otan. Cette décision constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington. Lire notre article sur le sujet.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce conflit.

BBC

The pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore – Adrian Gostick

It is a truth universally acknowledged that there’s nothing better than a pizza party, except maybe an ice cream social. Field trips are super fun, too. And you can’t beat a good extra-curricular activity.

They’re the best, that is, if you’re in the third grade. If you’re an adult being forced to attend a team-building exercise, go to a post-work happy hour or celebrate in a conference room with your colleagues lest you be seen as ‘not a team player’, they’re mostly the worst.

For more than two years, a complete shake-up of office culture has effectively banished the forced fun of the pre-pandemic era. Many people have attended some kind of virtual team-building activity or Zoom happy hour, of course. But workers have by and large been spared the mandatory monthly birthday celebrations, afterhours drinks and outings to obstacle courses. 

And now, even as some companies call employees back to the office, ‘fun’ at work isn’t what it used to be. In a hybrid environment, it’s tough to get everyone together. Plus, a pandemic-driven priority realignment means many people want to be home with their families as quickly as possible after work – morale-boosting laser tag be damned.

But while the compulsory office party may have had its last gasp, a new kind of work fun is more important than ever. Events that people actually want to attend are a helpful way to facilitate team bonding, and to give those who’d prefer to remain mostly remote a good reason to re-join their colleagues. Smart companies are working to identify the types of ‘fun’ workers actually like: the things they’ll show up for because they want to, not because their arm’s twisted.  

No patience for parties

For decades, companies have – for better or worse – been working to make their offices fun places to be, says Paul Lopushinsky, founder of Vancouver, British Columbia-based consultancy Playficient.

“Over the last 20, 25 years, we’ve seen the rise of these perks no one was considering before,” says Lopushinsky. Think bean bag chairs, colourful lounges, arcade games and ping-pong tables as well as common areas with beer and cold brew taps. “We call it ‘the Kindergarten office’, where it looks more like a kindergarten classroom than a workplace. It started with the major tech companies, and that’s the culture people started to copy.”

Workers who've long bristled at compulsory work events, like birthday celebrations, are breathing a sigh of relief in a changed work world (Credit: Getty Images)

But there’s always been something a bit insidious about those perks, adds Lopushinsky. “That culture isn’t really about fun; it’s about getting people to stay longer. That’s when you get the ping-pong table, the beer on tap. Now you’re expected to stay after work for happy hour. It was never mandatory, but if people didn’t, it was used against them, like, ‘you’re not a team player’.”

Even in offices without things like giant ball pits, a culture of forced fun has long persisted. And while some extroverts and expert networkers may genuinely enjoy it, many others have long chafed against it. “Nobody wants to be told, ‘it’s Hawaiian shirt day!’, and then you’re a pariah if you don’t participate,” says Adrian Gostick, an executive-leadership coach and co-author of a number of books on employee engagement.

Participation out of obligation creates a “corporate cult”, according to Lopushinsky, “where it’s almost indoctrination. You end up with fake smiles. ‘Oh yeah, of course, it’s great here, I just love these activities.’ It’s a culture of harmony with a lot of disharmony just below the surface.”

By stripping away the trappings around work – the desk-mates, conference room meetings and working lunches – the pandemic helped many realise that working effectively doesn’t necessarily require bells and whistles. It also brought the question of work-life balance to the fore, prompting workers to demand new levels of flexibility from their employers. 

And just as it changed everything else, the pandemic has forced a shift in office fun, too. In short, says Gostick, it’s made people a lot less likely to do things they don’t want to do. 

“I think the pandemic has made us a little angrier, a little more cynical overall, and people just aren’t putting up with things they consider annoying as much anymore,” he says. Thus, many were disillusioned by virtual team-building activities organised by managers desperate to keep people engaged. 

But that doesn’t mean that colleagues stopped connecting altogether, says Lopushinsky. They just started doing it in ways they actually found enjoyable. “On the flip side, the pandemic also led to the rise of more employee-led initiatives,” he says. Team-building events and ‘fun’ ceased to be top-down. “Employees would lead a Zoom yoga class, or a cooking class for their colleagues. It’s an interesting shift, away from ‘you have to do this,’ and toward, ‘what do you guys really want to do?’”

Gostick saw a similar trend emerge among his clients as the pandemic wore on. One, a major American corporation, started holding weekly “wine-and-whine” parties on Zoom. “It’s like four o’clock on a Friday. If you want to have a drink you could, or not, whatever. But you come and whine about the week,” says Gostick. “It’s an hour, and everybody complains and talks about their terrible clients and aggravating bosses.”

Rather than creating a toxic or negative environment, adds Gostick, the wine-and-whine events allow workers to blow off steam, let go of any frustrations from the week, prepare to enjoy the weekend and ultimately feel more refreshed on Monday morning. It’s an authentic kind of fun employees have continued to embrace as they return to the office. 

“Companies know they need to be looking for ways to bring people together that feels more authentic,” he says. “It’s not about just planning a party. It’s about making it meaningful, and making people actually want to be there.” 

Giving workers a good reason to go back

Today, after more than two years of remote work, a large number of people no longer want to return to a physical office. In the US, according to a February 2022 Pew Research study, close to 60% of those who’ve been working from home would prefer to continue doing so. In the UK, that statistic is even more stark. 

Employees that are ordered back, says Gostick, are likely to simply quit. So, he says, companies need ways to “lure people back”.

And they are certainly trying. Companies are offering everything from food trucks and free T-shirts to, in the case of Google, a private performance by Lizzo. But while such celebrations might draw a crowd, that enthusiasm wanes when it’s time to go back to their desks.

“One of my clients built a big new office during the pandemic, and they finally opened it up a few months ago and had a big party,” says Gostick. “They had like 90% of people show up. Everybody had a great time, and they were so excited to see each other. But then Monday, maybe 10% of people came in. People are desperate to see each other, but they still prefer to work remotely.”

Mandatory socialisation can breed fake smiles – and even stoke discord among workers who feel they have no other option but participate (Credit: Getty Images)

The flashy parties may work at first, but companies need a longer-term fun strategy, says Gostick; ways to create fun that are meaningful enough for people to want to participate and compelling enough to keep them coming back. “It’s a shift from, ‘Everyone gather around, it’s Stan’s birthday and there are cupcakes’, to getting together in a meaningful way,” says Gostick. 

That means continuing events – like a wine-and-whine Friday – that were popular and useful during the pandemic, and planning others that don’t require people to stay after working hours, or invest time and energy they might like to spend somewhere else. It also means understanding that there are some people who simply won’t come, and not holding it against them. 

The other half of that equation, of course, is that it can’t be forced. “It’s got to be no guilt, no obligation,” says Gostick. “You have to give people the option to opt out.”

That’s a benefit to management, too, adds Lopushinsky. If the ultimate goal of office fun is to facilitate team bonding, it’ll work a lot better if nobody feels obliged to attend. “That kind of get-together has the most positive impact anyway. It’s team bonding that would happen naturally, as opposed to forcing it.” 

Post-pandemic, people are craving a good time and each other’s company more than ever, says Gostick, “and yet the inane office ‘fun’ of yesteryear has wholly passed. We realise, maybe more than before, that every minute of our time is precious. If our bosses want it, they’ve got to use it wisely.”  

Valeurs Actuelles

Un homme poignardé à mort lors d’un probable différend familial à Marseille

Trois morts en 48 heures

Il s’agit du troisième meurtre survenu à Marseille en moins de deux jours, souligne le quotidien local. Dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 mai, deux jeunes hommes avaient été tués. L’un poignardé à mort dans le XIVe arrondissement de la ville, le second abattu dans le XVe arrondissement.

Marseille : les dernières actualités

Qui ne resquille pas n’est pas marseillais

Marseille : un vigile poignardé devant un centre de vaccination

Un policier hors-service blessé à coups de tournevis à Marseille

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Strongmen in Turkey and Hungary Stall Unity in NATO and the E.U.

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Russia benefits as Turkey slows down Swedish and Finnish applications to NATO and Hungary continues to block an E.U. embargo on Russian oil.

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By Steven Erlanger and Matina Stevis-Gridneff

BRUSSELS — Europe’s effort to stand up to Russia and Vladimir V. Putin, its president, is being slowed by two strongmen leaders insisting on the priority of their national interests and playing to domestic audiences.

President Recep Tayyip Erdogan of Turkey on Wednesday blocked a procedural vote on NATO moving ahead quickly with the membership applications of Sweden and Finland, handed in with much publicity Wednesday morning, a senior European diplomat said.

And Prime Minister Viktor Orban of Hungary continues to block even a watered-down European Union effort to put an embargo on Russian oil, part of a sixth package of sanctions aimed at Moscow for its war against Ukraine.

While NATO and the European Union have shown remarkable unity in their response to Mr. Putin’s war, the actions of the two authoritarian leaders show the strains building as the war drags on, peace talks appear to go nowhere, and Western sanctions are contributing to economic pain and high inflation at home, as well as in Russia.

Mr. Erdogan and Mr. Orban may be outliers in their organizations, but they are able to use the requirement for consensus in both NATO and the European Union to get their political concerns addressed by blocking the action of all the others, even temporarily.

On Wednesday, a meeting of NATO ambassadors could not reach consensus on a first vote to proceed with the requests for membership because Turkey said it first wanted NATO to address its security concerns. In particular, Ankara wants Finland and especially Sweden to end what Mr. Erdogan has called support for “terrorist organizations” in their countries, primarily the Kurdistan Workers’ Party, or PKK, as well as to lift export bans on certain arms sales to Turkey.

Turkey’s decision to block consensus came hours before the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, was set to meet with Secretary of State Antony J. Blinken in New York; Turkey wants its security concerns to be addressed before NATO’s annual summit meeting in late June.

In an address to his lawmakers in Parliament on Wednesday, Mr. Erdogan criticized at length Western support for Kurdish groups that Ankara sees as a terrorist threat.

“It wouldn’t be wrong to say that we are bittersweet watching the solidarity and cooperation in the region, the sources used, the arms opened, the tolerance shown,” he said. “Because we, as a NATO ally who struggled with terror for years, whose borders were harassed, big conflicts occurred just next door, have never seen such a picture.”

Turkey “asked for 30 terrorists,” he said. “They said: ‘We are not giving them,’” Mr. Erdogan told the Parliament. “You won’t hand over terrorists but you want to join NATO. We cannot say yes to a security organization that is devoid of security.”

The PKK is a Kurdish guerrilla group that has fought a decades-long separatist insurgency in parts of Turkey. It was designated by the United States as a terrorist organization in 1997.

Mr. Erdogan remains angry over support from Washington and Stockholm for a PKK-affiliated militia in Syria, where the group was fighting the Islamic State. His government last year rebuked the United States and Sweden over the matter. And Turkey has demanded the extradition of six alleged PKK members from Finland and 11 alleged PKK members from Sweden.

Mr. Erdogan has said these issues cause him not to have “favorable thoughts” about the membership of the Nordic countries. But he has not said that he would veto their applications.

On Saturday, Ibrahim Kalin, Mr. Erdogan’s spokesman and foreign-policy adviser, said: “We are not closing the door. But we are basically raising this issue as a matter of national security for Turkey.”

National security is Mr. Orban’s argument, too. Hungary is dependent on Russia for its energy, getting 85 percent of its natural gas and 65 percent of its oil supply from Russia, as well as using Russian technology for its nuclear power plants.

While Hungary has approved all previous sanction packages, including an embargo on Russian coal, Mr. Orban proclaimed that an oil embargo would be the equivalent of an “atomic bomb” for the Hungarian economy.

But like Mr. Erdogan in NATO, Mr. Orban this time is the sole holdout, in his case, in the weekslong E.U. efforts to finalize a gradual embargo on Russian oil, the headline measure in a sixth package of sanctions since the invasion of Ukraine.

Talks began in mid-April. After extensive consultation between E.U. officials and diplomats from the bloc’s 27 member states, a proposal was put on the table incorporating different positions in early May.

But Hungary seemed to be moving the goal posts. The first proposal gave extensions to Hungary and Slovakia so they could find alternative suppliers. While the other 25 E.U. members would have until the end of the year, Hungary and Slovakia would have until the end of 2023.

Understand Turkey’s Economic Crisis

How did Turkey’s economy go so wrong? Before the pandemic, Turkey was trying to ward off a recession caused by mountainous debt, steep losses in the value of the lira and rising inflation. But the crisis ​has sped up in recent months​​, primarily because of President Recep Tayyip Erdogan’s policies.

Cutting interest rates. The most recent crisis has been caused by Mr. Erdogan's direct interference in monetary policy, including his insistence on lowering interest rates in the face of staggering inflation — precisely the opposite of what economists prescribe.

Inflation soars. Low interest rates put more money into circulation and tend to drive up prices. In Turkey, the inflation rate has surged past 20 percent amid Mr. Erdogan’s policies, and skyrocketing prices are causing misery among the poor and impoverishing the middle class.

The lira plummets. The country’s currency has nose-dived in recent weeks. Over the past year, the lira has lost more than 48 percent of its value. That steep decline means prices for imported goods and electricity have been steadily rising, and people are struggling to afford food and fuel.

Public unrest grows. Sporadic protests have broken out around Turkey and the opposition parties have called for a series of rallies to demand a change of government. Scores of people have been detained for joining street protests.

Political pressure mounts. Facing an election in 2023 and sliding in opinion polls, Mr. Erdogan has doubled down on his financial approach and seems convinced that his strategy will enable the economy to grow out of its problems. Most economists, however, say a crash is more likely.

Then Hungary demanded, and secured, even more time. The latest version of the package would grant it until the end of 2024, but Mr. Orban has insisted that Hungary would need billions from the bloc to shield his nation’s economy. His foreign minister, Peter Szijjarto, said that to use different oil and modernize Hungary’s energy system would cost between 15 billion and 18 billion euros and take five years.

Hungary’s block on an E.U. oil embargo, breaking unprecedented unity in punishing Russia, was well-received in Moscow. Dmitri Medvedev, Russia’s former president who currently serves as deputy chairman of the country’s national security council, said Mr. Orban’s opposition to the oil embargo was “a courageous step for voiceless Europe.”

In a post on his Telegram channel on May 6, Mr. Medvedev wrote: “Apparently, the most sensible leaders of the E.U. countries are tired of moving quietly to the precipice along with the entire sterilized European herd being led to the slaughter by an American shepherd.”

Diplomats said that they expected Mr. Orban eventually to acquiesce to an oil embargo, having secured both a long extension and extra funding for Hungary, but that he could drag the talks out even longer, perhaps until the end of the month when leaders are due to meet in person in Brussels to talk about Ukraine.

NATO officials expressed the same confidence about Mr. Erdogan — that he will eventually agree to back Sweden and Finland joining NATO in return for some concessions that will help him politically at home, with his economy in crisis and new elections only a year away.

Alexander Stubb, a former Finnish prime minister and foreign minister, said that “the Finns are cool and collected and so are the Swedes — this will work out.”

In the end, he said, “this is about security in Europe and about strengthening the alliance, and both Finland and Sweden are strong advocates of Turkish membership in the European Union.”

In 1999, he said, it was the Finnish presidency of the European Union that opened the door for Turkish accession, “and our friends in Ankara will remember that.”

Sauli Niinisto, the president of Finland, said in Stockholm that the Turks “have communicated to us from many sources that Turkey would not block membership.” A fast process is still possible, he said.

Jens Stoltenberg, the NATO secretary-general, said on Sunday, “Turkey has made it clear: Their intention is not to block membership. Therefore, I am confident we’ll be able to address the concerns that Turkey has expressed in a way that doesn’t delay the accession process.”

At least not too much.

Carlotta Gall contributed reporting from Kharkiv, Ukraine; Benjamin Novak from Budapest; and Johanna Lemola from Helsinki, Finland.

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L'Humanité

Mexique. 100 000 personnes manquent toujours à l’appel

Actu

Selon le Mouvement pour nos disparus, le nombre de cas depuis 1964 serait supérieur aux statistiques livrées par le gouvernement. Les mécanismes de recherche doivent être renforcés, explique la Croix-Rouge.

Lina Sankari

Le décompte, macabre, donne le vertige… et le sentiment d’une impunité totale. Ce 16 mai, le nombre de disparus au Mexique dépassait les 100 000 personnes depuis 1964, date du début de la « guerre sale » menée par le pouvoir contre les mouvements révolutionnaires. Il s’agit en majorité d’hommes (75 %), selon le secrétariat du gouvernement, dont la disparition est imputable au crime organisé. Pourtant, le Mouvement pour nos disparus considère ce décompte officiel en deçà du nombre de cas recensés chaque jour.

52 000 cadavres non identifiés se trouveraient actuellement dans les morgues, selon les organisations civiles.

Depuis quinze ans, la tendance est à la hausse du fait de la militarisation de la lutte contre le trafic de drogue. « La disparition des personnes au Mexique est le problème de tous : de la société dans son ensemble et de l’humanité », a indiqué le Comité des disparitions forcées des Nations unies. L’instance demandait, dans un récent rapport, des « mesures immédiates » des pouvoirs publics, accusés de négligence. De son côté, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) précise que « les mécanismes de recherche » doivent être renforcés, notamment par des recrutements au sein de la police. « Les premières heures (d’une disparition) sont les plus importantes », insiste Marlene Herbig, qui dirige le programme du CICR pour les personnes disparues et leur famille. « Aucun effort ne doit être épargné pour mettre fin à ces violations des droits de l’homme, d’une dimension extraordinaire », appuie par ailleurs la haute commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michelle Bachelet.

Un des pays les plus meurtriers au monde

Faute de moyens dédiés aux enquêtes, les proches de disparus – notamment les mères – ont, au fil des ans, été amenés à s’organiser eux-mêmes. Quitte à aller chercher les leurs dans des fosses communes clandestines, espérant que la découverte de restes leur permette d’entamer le processus de deuil. Dans les morgues, le nombre de cadavres non identifiés s’élèverait actuellement à 52 000, selon les organisations civiles. La saturation des instituts médico-légaux pousse les autorités à enterrer les corps avant qu’ils ne soient identifiés. En 2021, le Mexique a enregistré un recul relatif de 3,6 % des homicides par rapport aux records de 2019 et 2020. Le pays reste toutefois l’un des plus meurtriers au monde, avec une moyenne de 91,25 assassinats par jour. Les États de Mexico, de Guanajuato (Centre), de Basse-Californie, de Chihuahua (nord), de Jalisco et Michoacan (ouest) « concentrent 50 % des victimes d’homicides », expliquait la ministre de la Sécurité publique, Rosa Icela Rodriguez, l’an dernier.

Mexique. Ayotzinapa, nouvelles lumières sur un crime d’État

L’émoi suscité par l’enlèvement des 43 étudiants déshérités d’Ayotzinapa, en 2014, a relancé le débat sur ce phénomène dans le pays. Malgré tout, l’inaction et les entraves politiques ralentissent les investigations. Le ministère de l’Intérieur avait même allégué que les jeunes disparus étaient impliqués dans le trafic de drogue. Récemment, une enquête du groupe interdisciplinaire d’experts indépendants de la Commission interaméricaine des droits de l’homme confirmait le rôle de l’armée et de la police dans leur disparition.

mexique
France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

Valeurs Actuelles

[Info VA] Ardennes : camion incendié, jets de projectiles… une route bloquée par des individus après une décision de justice

Des troubles à l’ordre public après un accident tragique. Le 17 mai 2022, en début d’après-midi, une cinquantaine d’individus issus de la communauté des gens du voyage se sont rassemblés sur la RN43 reliant Sedan (Ardennes) à la Belgique, indique une source policière. Ces derniers ont bloqué la circulation dans les deux sens en allumant des feux de palettes, de pneus et de bennes à ordures, entre les sorties des communes de Bazeilles et de Fresnois.

Selon nos informations, les forces de l’ordres ont tenté d’intervenir à 14 h 35, malgré l’épaisse fumée noire brouillant leur visibilité, et sous les jets de projectiles des occupants. De leur côté, les sapeurs-pompiers n’ont pas pu intervenir sans être pris à partie par les individus.

Un semi-remorque incendié

Vers 15 h 00, la situation s’est tendue encore davantage : deux carcasses de voiture ont été poussées depuis le point enjambant l’autoroute, et un semi-remorque a été incendié. En fin d’après-midi, les policiers ont également été visés par un jet d’engin incendiaire, sans faire toutefois de blessé.

La situation s’est finalement calmée à 17 h 30, à l’arrivée des renforts de police. Les individus ont quitté les lieux, laissant la nationale fermée, le poids lourd entravant toujours les voies de circulation. La RN43 ne sera rendue praticable qu’au lendemain matin. Aucune interpellation n’a été effectuée et aucun blessé n’est à déplorer, indique une source policière.

Accident et refus d’obtempérer

Ces troubles à l’ordre public auraient fait suite au décès d’un mineur de 15 ans survenu deux jours plus tôt. Dans la nuit du 15 au 16 mai, un équipage de la gendarmerie nationale a essuyé un refus d’obtempérer de la part d’un véhicule occupé par cinq personnes issues de la communauté du gens du voyage. La voiture, dans sa fuite, est entrée en collision avec un arbre, provoquant la mort de l’adolescent de 15 ans, alors à bord du véhicule. Les 4 autres occupants, dont le père du défunt, ont alors été interpellés et placés en garde à vue.

Le 17 mai, peu avant l’occupation de la RN43, le père de l’adolescent avait été présenté au palais de justice de Charleville-Mézières avant d’être placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Châlons-en-Champagne, dans la Marne. Un dispositif de police avait alors été mis en place en prévision d’éventuels troubles à l’ordre public.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Selfies Further Endanger Rare Phallic Plant, Conservationists Fear

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In Cambodia, video of women suggestively joking around with a protected carnivorous specimen prompted a government admonition: Hands off, people.

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By Richard C. Paddock

The three women shrieked and giggled as they plucked the tubular pitchers from rare carnivorous plants in the mountains of Cambodia. The phallic shape of the pitchers reminded them of something, they joked as a friend filmed the scene with a phone.

“Everyone! This looks very familiar to me, like I have seen it before,” a woman in a blue dress says as she enthusiastically grabs the pitchers of the Nepenthes mirabilis plant. “There are a lot of them here. Oh my god!”

The women broke off some of the distinctive appendages, which the plants use to trap insects. Holding them suggestively for the camera, they compared the pitchers’ sizes to the physique of different men from various parts of Cambodia. “I want all of them,” says the woman in blue, displaying four plucked pitchers for the camera.

The widely viewed video prompted Cambodia’s ministry of environment to warn the public last week not to pick the pitchers of the plant, which is an endangered species and protected by law. Conservationists are concerned that the growing popularity of smartphones and selfies could increase pressure on the rare plants.

“What they did was wrong,” the ministry said in a post on its Facebook page above photos of the women picking and holding the pitchers. “Do not do it again in the future. Thank you to everyone who loves and cherishes our natural resources. But please do not pluck the Nepenthes plant, otherwise you will destroy it.”

The women have not been publicly identified, and the government is not seeking to punish them, the ministry said.

There are more than 100 species of Nepenthes, which is one of the many genuses of carnivorous plants found around the world. The Nepenthes has evolved to produce an elongated receptacle, known as a pitcher, with a lid that can close and trap insects inside. The pitcher secretes nectars that attract insects.

Once caught, the insects slowly dissolve inside the pitcher, which absorbs the nutrients. The ability to catch insects enables the Nepenthes to grow in poor soil. In certain species of Nepenthes, the pitcher has a phallic appearance when its lid is closed. The resemblance can be so striking that some varieties of Nepenthes have earned a nickname: the “penis fly trap.”

Neth Pheaktra, a spokesman for the ministry of environment, said Cambodia has five species of Nepenthes, and all of them are protected.

Some websites have identified the plants in the video as Nepenthes bokorensis or Nepenthes holdenii. But Mr. Neth Pheaktra said the species the women picked is actually the Nepenthes mirabilis, found in Cambodia’s Bokor Mountains.

“As this plant is a rare species, we need to protect it,” he said on Wednesday. “The ministry of environment is educating all people to preserve this plant.”

After the ministry issued its warning, he said, it received mainly positive responses from the public. “Now more people love nature and participate with the government for the conservation of biodiversity,” he said.

The problem of people seeking out and picking the Nepenthes pitchers is relatively new, Mr. Neth Pheaktra said. “This has been happening very recently, and it was spreading online, which could lead to bad behavior by other visitors,” he said.

Roun Ry in Phnom Penh contributed reporting.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Para mí, y supongo que para mucha gente más, los macarrones gratinados son el plato estrella de lo que los anglosajones llaman comfort food: esa comida casera que ignora cualquier restricción calórica, recuerda a la infancia y tiene el poder de calentarnos el espíritu. Salvo que queramos inflarnos cual pez globo, no conviene tomarla con frecuencia, pero permitírsela de vez en cuando debería incluirse en la declaración universal de los derechos humanos.

Los últimos macarrones gratinados que han puesto patas arriba los centros del placer de nuestros cerebros han sido los de Monocrom. El restaurante comandado por los hermanos Xavier y Janina Rustia en Barcelona lleva al clímax esta preparación clásica, gracias a una boloñesa poliamorosa con ternera, pollo y butifarra, una bechamel ligera y una combinación contundente de quesos fundidos italianos. Si quieres saber cómo los prepara el cocinero del local, Germán Serafín, sólo tienes que ver el vídeo de arriba.

MACARRONES GRATINADOS DE MONOCROM

Esta receta es larga y laboriosa. Si te lanzas a prepararla, vale la pena doblar las cantidades de pollo, caldo y boloñesa y congelar lo que no uses. Otra opción, sin duda más cómoda, es no hacer los macarrones en casa e ir a comerlos a Monocrom.

Ingredientes

Para 6-8 personas

Pollo asado

  • 6 cebollas blancas medianas

  • 4 tomates maduros

  • 1 cabeza de ajos

  • 4 muslos de pollo

  • Aceite de oliva

  • Sal y pimienta negra

Caldo

  • Los huesos del pollo asado y la cabeza de ajos del mismo

  • 1 cebolla

  • 2 zanahorias

  • 1 puerro

  • 1 cucharada de pimienta en grano

  • 1 cucharada de semillas de cilantro

Boloñesa

  • El pollo asado deshuesado

  • Las verduras del pollo asado y su piel trituradas

  • 300 g de entrecot sin hueso

  • 300 g de butifarra

  • 3 cebollas de Figueras (en su defecto, blancas)

  • 100 ml de tomate frito

  • 1 cucharada de tomate concentrado

  • 1 cabeza de ajos
  • El caldo de pollo

  • Perejil

  • Tomillo

Macarrones

  • 600 g de macarrones

  • 200 ml de bechamel

  • 200 g de parmesano rallado

  • 200 g de salva cremasco rallado (queso de vaca curado)

  • Mantequilla

  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Cortar las cebollas del pollo en trozos gruesos en una bandeja de horno. Sumar los tomates cortados en cuartos y una cabeza de ajo entera sin pelar.
  2. Colocar encima los muslos de pollo con la piel hacia arriba. Salar y mojar con aceite abundante. Hornear a 200 grados durante 90 minutos.
  3. Sacar del horno y dejar que se temple. Reservar la cabeza de ajos, quitar la piel de los muslos y triturarla junto a las verduras.
  4. Deshuesar los muslos, reservar la carne y poner los huesos y la cabeza de ajos en una cazuela. Añadir los demás ingredientes del caldo: la cebolla, la zanahoria y el puerro cortado en trozos gruesos, la pimienta en grano y las semillas de cilantro. Cubrir con agua y cocer entre una hora y hora y media.
  5. Marcar el entrecot en una sartén a fuego vivo con un poco de aceite. Sacar y reservar. En la misma sartén, cocinar las butifarras hasta que estén hechas por dentro.
  6. Picar la carne del pollo, el entrecot y la butifarra, y mezclar.
  7. Picar fino las cebollas de Figueras de la boloñesa y ponerlas en una cazuela. Añadir una cabeza de ajos entera y sin pelar, aceite y sal. Tapar la cazuela y rehogar a fuego medio y unos 45 minutos, removiendo de vez en cuando.
  8. Añadir las carnes al sofrito, 100 ml de tomate frito, el concentrado de tomate y el puré de las verduras del pollo asado, y cubrir con el caldo de huesos de pollo. Cocinar a fuego lento una hora y media. Tiene que quedar bastante espesa.
  9. Retirar la cabeza de ajos y desecharla. Añadir perejil y tomillo picado al gusto, y corregir de sal.
  10. Cocer la pasta en agua abundante hasta dejarla muy al dente (se terminará de hacer en el horno). Escurrirla y juntarla con la boloñesa y la bechamel.
  11. Poner la pasta en un recipiente que pueda ir al horno, untado previamente con mantequilla. Repartir la mitad de los macarrones, sazonar con pimienta recién molida y cubrir con el resto de macarrones.
  12. Cubrir con la mezcla de quesos y unos dados de mantequilla y gratinar en el horno unos 7 minutos a 250 grados, o hasta que el queso se dore bien.
France24 - Monde

Tom Cruise électrise la Croisette et offre à ses fans une "journée surréaliste et merveilleuse"

Publié le : 18/05/2022 - 22:09

David RICH Suivre

C’est l'événement de ce début de festival : la superstar américaine Tom Cruise a foulé le tapis rouge dans une atmosphère de liesse pour présenter "Top Gun : Maverick", la suite du film culte qui a lancé sa carrière. Un retour sur la Croisette, après trente ans d’absence, scruté par de nombreux fans prêts à tout pour approcher leur idole. 

Un énorme casque de trois mètres de haut trône devant le Grand Hôtel de Cannes, en bord de mer. À l’intérieur, un écran géant diffuse en boucle la bande annonce de "Top Gun : Maverick", la suite du légendaire film qui, en 1986, a lancé l'une des plus belles carrières d’Hollywood. 

"Tom Cruise est l'un des acteurs dans l'histoire du cinéma qui, dans ses choix, dans ses projets, dans son travail, a le plus grand taux de réussite", a salué le directeur du Festival de Cannes, Thierry Frémaux, honoré de recevoir cette année la star américaine.  

Une visite d’autant plus marquante qu’elle signe son grand retour sur la Croisette, trente ans après sa seule et unique montée des marches, pour le film "Horizons lointains", de Ron Howard, en 1992. Le nom de Tom Cruise, arrivé la veille à Cannes, est sur toutes les lèvres.  

"Un grand artiste, une inspiration"

À 11 h, devant le Palais des festivals, plusieurs dizaines de fans font déjà le pied de grue, prêt à tout pour approcher, ne serait-ce que quelques secondes, leur idole.  

"Rien n'aurait pu m'empêcher de venir", lance, tout sourire, Tania Lopez-Palayo, "super fan" de Tom Cruise. La Grenobloise de 17 ans a fait cinq heures de route avec sa mère, la veille au soir, pour être aux premières loges à Cannes. Arrivées dès 7 h du matin derrière les barrières de la Croisette, à quelques pas du célèbre tapis rouge du Festival, elles espèrent obtenir un "selfie, un autographe, voire un baiser... ne serait-ce qu’à distance".  

Interrogé sur ses films préférés, Tania cite, sans surprise, "Top Gun", qu’elle a visionné un "nombre incalculable de fois”, mais aussi le film de guerre "Walkyrie" (2008), le mélodrame amoureux "Cocktail" (1988) ou bien le road-movie multi-oscarisé "Rain Man" (1988). "C’est un grand artiste, une inspiration. Il incarne la liberté dans le choix des rôles et un grand respect pour le cinéma", commente Nathalie, sa mère, partageant l’enthousiasme de sa fille.

Tom Cruise, une cible de choix 

Quelques mètres derrière Tania et Nathalie, deux septuagénaires assises sur des marchepieds transpirent en plein cagnard. "C’est dur, mais c’est la passion", soupire Martine, sous le regard amusé de son amie Nicole.  

Depuis près de trente ans, cette Cannoise traque et photographie "tous les Américains" sur le tapis rouge. Chaque photo est classée, religieusement, dans ses albums. "Les Français m’intéressent un peu moins, ils sont plus dédaigneux. Les Américains, eux, ils signent les selfies, les photos... Ça fait partie de leur travail, ils savent que c’est grâce à nous qu’ils sont là".

Pour Martine, cette journée est un grand jour, une rare occasion d’ajouter la star de "Top Gun" à son tableau de chasse. "J’ai commencé mes photos en 1994, deux ans après son passage. J’ai George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone mais lui je ne l’ai jamais eu !" 

Défenseur du grand écran 

À 16 h, la salle Debussy du palais est prise d’assaut. Tom Cruise y tient une rencontre avec le public avant la première internationale de "Top Gun : Maverick". Après la projection d’une compilation d’extraits de ses meilleurs films, la star, accueillie par une double standing ovation, s’est inclinée longuement, l’air ému. "Après tout ce que nous avons vécu ces deux dernières années, c'est un si beau moment, un si grand privilège d'être ici avec vous", a-t-il déclaré en préambule.  

Interrogé sur l’importance grandissante des plateformes, Tom Cruise s’est posé en défenseur du septième art. "Il y a une façon très spécifique de faire du cinéma et je fais toujours mes films pour le grand écran. J'aime cette expérience et je veux que les autres la partagent aussi".

L'acteur a également expliqué que son choix de faire lui-même ses cascades était un moyen d’aller plus loin dans l’expérience cinématographique. "Si je fais une comédie musicale, je veux chanter. Si je fais un film de danse, je veux danser. (...) Quand j'ai fait 'Mission Impossible', tout le monde m'a dit que c'était une mauvaise idée. Mais je voulais pousser la forme artistique et la rendre divertissante".

Hommage de la Patrouille de France 

Dehors autour du tapis rouge, la tension est à son comble pour accueillir l’équipe du film. Après la montée des marches d’Omar Sy pour l’avant-première de "Tirailleurs", un brouhaha de voix s’élève. Tom Cruise fait son apparition, arpentant longuement l’allée pour échanger quelques mots avec ses fans, se prêter au jeu des selfies et signer des autographes. Une montée des marches en grande pompe, marquée par un double passage de la formation bleu, blanc, rouge de la Patrouille de France, au-dessus du tapis rouge. 

Au premier rang, Tania, la jeune fan de Tom Cruise n’en a pas raté une miette. "J'ai pu parler avec Tom Cruise, prendre un selfie et le complimenter pour son travail", raconte-t-elle avec exaltation. "Il est venu vers nous avec le sourire, il était attentif avec ses fans, ça valait vraiment le coup ! C’était une expérience surréaliste et merveilleuse".  

Sitôt la montée des marches terminée, Tania et sa mère Nathalie ont plié bagages direction Grenoble. Cinq heures de route, de nouveau, après une longue journée d’attente. Tom Cruise, lui aussi, ne s’est pas attardé sur la Croisette. Une fois sa projection terminée, la superstar a décollé pour Londres, où il est attendu jeudi pour une nouvelle présentation de “Top Gun : Maverick”, cette fois en compagnie de membres de la famille royale britannique.  

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Après la crise sanitaire, le 75e Festival de Cannes rêve d'un grand redémarrage

CANNES 2022

Coup d'envoi du Festival de Cannes dans une ambiance de fête et d'espoir

LE FIL DU 17 MAI

Volodymyr Zelensky s'exprime en direct au Festival de Cannes

El País (ESP)

Caballas de aquí y de allá

Una pequeña lancha gallega con cuatro hombres a bordo llega al puerto de Avilés; caras largas: son las cinco de la tarde de un miércoles de abril. El patrón del Kaiser DS, Rubén Darío Prado, descarga junto a sus compañeros la pesca del día en un santiamén: solo 12 cajas de xarda, como se conoce a la caballa asturiana. En una costera normal, entre marzo y mayo, amarrarían con 200 cajas, pero son malos tiempos. Esa xarda se subasta minutos después a 1,60 euros, más cara de lo habitual, pero aún así, en el Kaiser apenas han ganado un billete de cien. “No pagas ni el gasoil”, lamenta Rubén.

Ni te cuento los salarios y los gastos de estancia de la tripulación, pues como tantos otros, los pescadores se desplazan desde Cambados hasta la región vecina para faenar durante una quincena que acostumbraba a ser fértil. Esta costera supone buena parte de las ganancias anuales para cualquier embarcación de bajura, las artes tradicionales que todos los políticos y consumidores coinciden en que necesitamos preservar; pero lo bueno solo se preserva sosteniéndolo.

Un caso de estudio

La caballa reúne las paradojas de la alimentación contemporánea: es un pescado considerado menor durante siglos, poco frecuente en los restaurantes cuando reinaban los besugos y las merluzas y aprovechado por los hogares que apuraban el final del mes y por la industria conservera, a la que no le importaban las espinas. Se consumía fresca en los pueblos de costa; en el interior, enlatada. Un animal barato, sabroso, saludable y excepcionalmente nutritivo; pero popular, o sea, ‘menor’.

Así fue mayormente hasta que encadenamos las crisis económicas de 2008 y 2020: durante ese abanico irrumpió como plato distinguido en los menús degustación y allí se quedó. La caballa, caramba, dejaba buen escandallo y era muy agradecida de cocinar: ataviada con un marinado, un escabeche, un ahumado, en salazón o en tartar era capaz de sorprender al comensal refinado, el que hace quince años solo hubiera concebido que la carta de pescados le propusiera rodaballo y similares aristócratas de la red.

Justo cuando ha superado el desprecio como pescado de descarte, la insensatez del mercado deja su merecido éxito en el aire. Los bancos merman por el colapso del mar, por los arrastres, y este año, para más inri, el sector se detuvo por una huelga de transporte justo cuando comenzaba la migración anual de este a oeste por el Cantábrico (la caballa del Golfo de Cádiz tiene más grasa en julio y agosto). Los medios de comunicación se echan los titulares a la cabeza en cuanto la caballa se encarece en lonja, aunque su precio siga siendo ridículo (en Asturias, la media ha pasado de 1,10 euros el kilo a 1,60). Esos mismos titulares, sin embargo, ignoran los incrementos de la merluza o de la lubina salvaje.

Un pescado, tres cocineros

La historia del ascenso de la caballa se puede contar partiendo de los recuerdos de tres estupendos cocineros. “Claro que la caballa está en mi infancia. Mi madre es irunesa, mi padre de Ferrol y mi abuela gallega, y comíamos caballa en temporada que flipas. No solamente fresca: mi abuela la hacía sobre todo en escabeche, y esperábamos un par de días para comerlo. Era la bomba, con toda su espinaca y la de dios, nada de estos escabeches modernos”. David de Jorge también heredó de su sangre casera el segundo formato culinario de este pez azul: “Mi padre nos metió en la sangre no solo la tortilla de patata, sino también las conservas, y la lata de caballa está entre los hit parades. Todo el mundo pierde ahora el culo con los mejillones supergigantes o la ventresca de bonito, pero una lata de melva o de caballa es la hostia”.

Considerar a la caballa “tan rica como un rodaballo”, como reivindica David, cuestiona el andamiaje capitalista. Sucede lo mismo que con el mejillón y la almeja: el precio que separa dos manjares de similar intensidad, aunque con sabores distintos, pierde su lógica cuando equiparamos su utilidad real, el placer que nos proporcionan, más allá de los distingos de clase.

Chechu González, chef del restaurante granadino María de la O, obtuvo en 2020 el tercer premio del Concurso Nacional de Escabeches de Madrid Fusión con su “caballa marinada, escabeche de zanahoria, legumbres aliñadas y salsa de cúrcuma”. En 2003, cuando arrancó el certamen gastronómico, no se hablaba mucho de la caballa en los estrados ni en las bambalinas. “Yo tampoco veo un pescado mejor que otro”, coincide Chechu, en cuya carta se mantiene con éxito su plato porque el público abre los ojos al meter el tenedor.

Una publicación compartida de Maria de la O (@mariadelaorestaurante)

Sin embargo, Chechu no comía caballa de crío: tuvo que casarse con una moza cuya familia residía en Ceuta para descubrir una delicia de su suegra: “El plato típico de caballa en escabeche”, una receta milenaria que introdujeron los musulmanes y que los cristianos asumieron durante la Edad Media (pues el escabeche, además de potenciar sabores, conserva los alimentos). En la Ciudad Autónoma hablamos de un pescado que significa casi religión: la RAE aceptó “caballa” en 2019 como gentilicio de los ceutíes; pocos hermanamientos con el mar superan ese distintivo.

Jesús Sánchez dirige el Cenador de Amós en la localidad cántabra de Villaverde de Pontones, con tres estrellas Michelin y tres Soles Repsol. Recuerda perfectamente cuándo empezó a cocinar caballa: “Año 1989, cuando me incorporé a este equipo. En primavera es un recurso muy socorrido para la comida de la familia, es decir, la comida del equipo de cocina y sala”. A Jesús le encantan las albóndigas de caballa, recuerda los bocatas y ensaladas con latas de su infancia navarra, y también “la pescadería de Azagra” donde llegaba este manjar barato que su madre apañaba en casa. Hoy, en su carta sobresaliente incluye una gilda de sarda con alcachofa que sirven con un jugo de caviar y salmuera. El mismo pez que, según recuerda el chef de la gorra inevitable, “se ha venido utilizando como cebo para la captura de otros peces”.

Presente y futuro

La caballa está en boga. Se recupera su historia y se inventan nuevas. Joan Roca sirve caballa marinada con botarga y encurtidos y enseña a cocinarla en vídeos de Youtube. En 2009, las conservas de Caballa y Melva del Sur se convirtieron en la primera Indicación Geográfica Protegida para productos de la pesca. Se editan libros que las reivindican, como La cocina en Al-Ándalus, publicado por La Diputación Provincial de Almería, con un ancestral Sikbâch de caballas con cítricos y especias. O como Cocina y poesía andaluza para musulmanes, de Abdessamad Lahib Dabaj, licenciado en Filología Árabe por la Universidad de Marrakech y doctor por la Universidad de Granada, quien adapta platos como los fideos con caballa, cuyo origen también nos remonta a los romanos, los genoveses y los gaditanos. Somos los que fueron.

¿Moda pasajera? “Más que hablar de moda prefiero pensar en el descubrimiento de un extraordinario producto que tiene unas cualidades gastronómicas impresionantes”, dice Jesús Sánchez. “Es curioso pensar como alguna de las especies más valoradas actualmente han sido consideradas en algún momento pescado de descarte. El rape, sin ir más lejos. Algún marinero de Santoña o de San Vicente de la Barquera podría contarnos cómo, antiguamente, estos peces eran prácticamente tirados por la borda”. Si hoy devuelves al agua un rape -o pixín en Asturias-, el patrón te tira a ti por la borda.

El problema, sin embargo, es el mismo que ahoga nuestro tiempo: la sobreexplotación del planeta y un sistema económico que asocia el valor simplemente al precio. El reparto de cuotas de caballa beneficia al pez gordo, al arrastrero, en detrimento del cerco y sobre todo del pincho, de la pesca tradicional de anzuelo. Y las lanchas, que capturan los mejores ejemplares, que esperan a que pasen, que saben cómo cuidarlos para que lleguen totalmente lozanos al cliente, van desapareciendo.

El cliente, entre tanto, se enfada cuando la caballa supera los seis euros el kilo. Manuel Rodríguez Iglesias, ‘Litos’, lleva desde los 15 años trabajando en Pescados Paco, negocio del Mercado de El Fontán de Oviedo que fundó su padre. Además, Litos es presidente de la Asociación Empresarial de Minoristas de Pescado del Principado (ASEMPA): “Estamos viviendo una crisis del pescado, solo se venden los más asequibles. Y el pescado no subió de precio, solo en algunos momentos por escasez, lo que pasa es que bajó el consumo”. David de Jorge lo resume aún más claro: “El problema de fondo es que cada vez cocinamos menos. Las pescaderías están jodidas y los que pescan, ni te cuento.

Ramón Álvarez, director de la rula de Avilés, nos recaba los datos de la costera de xarda de 2022 comparada con la anterior: 3.200 toneladas frente a 4.600. “La huelga del transporte nos perjudicó notablemente”, dice. El importe de venta, sin embargo, ha sido parecido: 5,2 millones de euros. Pero Ramón lleva la mosca detrás de la oreja porque ya van dos costeras consecutivas donde las embarcaciones de bajura encuentran menos pesca. “No sé si será el cambio climático o qué será, ni idea. La mar siempre es incertidumbre”. O visto desde el punto del precio: el mar no es caro; estamos consiguiendo que nos salga caro.

El lenguaje, en realidad, siempre habla de nosotros. La palabra caballa procede del latín, del femenino de caballus, porque este pez azul les parecía cabalgar sobre las olas a los romanos. Catulo y Plinio la recogieron en sus escritos, aunque la usaban para su garum, el ketchup de la época elaborado con pescados azules fermentados. La caballa se convierte en xarda en Asturias probablemente por su similitud con la sardina, que se traslada a la fonética. Su término científico, scomber o scombri, alude a la isla de las Escombreras de la Bahía de Cartagena, otro vergel marino. La riqueza de nuestras lenguas añade los términos macarela y curriolo, o verdel, como se denomina en parte de Euskadi y Cantabria. ¿Debates sobre el bilingüismo? España, saciando su hambre, es políglota.

L'Humanité

Laurie Laufer

Entretien

Essai Dans son dernier ouvrage, la praticienne invite à rouvrir le discours psychanalytique aux évolutions des pratiques de genre et de sexualité. Avec humour et en se jouant des normes.

Nicolas Mathey

Largement disqualifiée par les discours dominants des politiques publiques néolibérales, supplantée par les psychologies cognitive et comportementale, la psychanalyse n’en demeure pas moins vivante et alerte, souligne Laurie Laufer dans V ers une psychanalyse émancipée. R enouer avec la subversion  (1). Professeure à l’université Paris Cité, elle invite la théorie psychanalytique à retrouver l’inspiration freudienne pour sortir des discours de morale publique et de la « morale d’état civil », afin de s’ouvrir à nouveau au monde en adaptant ses concepts aux évolutions sociales, notamment de genre et de sexualité. Avec humour et en se jouant des normes.

En quoi la psychanalyse, prise selon vous entre répétition et dogmatisme, est-elle devenue « inaudible » ?

L’âge d’or de la psychanalyse, durant les années 1980 en France, est passé, mis à part en Amérique du Sud, peut-être. Aux États-Unis, la psychanalyse verse plutôt du côté de l’egopsychologie, de la psychologie cognitive et comportementale, pour des raisons historiques et d’adaptation au pragmatisme états-unien. En France, si on prend pour mesure les recrutements de jeunes psychologues dans les centres médico-psychologiques et les structures hospitalières, l’état de la psychanalyse est misérable. Les fiches de postes demandent une formation en psychologie cognitive et en neurosciences. Pour autant, il y a encore du monde pour consulter les psychanalystes. Il y a une drôle de tension entre l’espace public et politique, qui rejette la psychanalyse, faisant entendre une hégémonie de la psychologie cognitive, et l’espace de la consultation analytique. Ce n’est pas seulement une question épistémologique. C’est très en lien avec le néolibéralisme des structures hospitalières : il faut que ça aille vite, que ce soit efficace, rentable, évaluable. La question du temps long exigé par la psychanalyse, la question différente du symptôme et de l’inconscient la rendent inaudible dans l’espace politique de santé. N’empêche qu’elle représente, peut-être dans l’espace de l’analyse, une forme de micropolitique de résistance au discours néolibéral.

Peut-on même parler de « la » psychanalyse ?

En effet, il y a plutôt des psychanalystes et non LA psychanalyse, comme le disait déjà Jacques Derrida. Il y a des psychanalystes, qui s’inscrivent dans le champ social. Mais Moustapha Safouan parlait des églises de et dans la psychanalyse. Et il y a en effet des dogmes, des textes sacrés, des chapelles. Après la mort de Lacan, ses héritiers se sont bagarrés. J’espère m’inscrire en dehors de tout ça. Je suis pour une forme d’athéisme dégagé de ces chapelles. Les textes doivent pouvoir être lus avec les yeux de notre époque. On ne peut pas penser que la psychanalyse est universelle et anhistorique.

Il ne s’agit pas « de sauver Freud, mais de revenir au tranchant subversif de l’invention de la psychanalyse ». Est-ce ce qui a motivé votre essai Vers une psychanalyse émancipée ?

Deux ressorts ont provoqué ce livre : l’ennui d’écouter certains de mes collègues psychanalystes, avec leurs ritournelles, leurs répétitions, leurs commentaires des textes sans inventivité. Le second ressort est la colère vis-à-vis de certains discours concernant lesdites « minorités », notamment sexuelles. La philosophe féministe Colette Guillaumin invite à toujours « prendre en compte les effets théoriques de la colère des opprimés ». À partir des années 1970, homosexuels et trans sont devenus sujets de leur propre discours, mais la doxa psychanalytique ne l’a pas forcément entendu. Ces questions de genre ont abouti au paradoxe suivant : comment une pratique telle que la psychanalyse, dont le propre est de créer les conditions d’une parole subjective, peut-elle persister à parler pour les autres ?

Pourtant, vous rappelez que Freud qualifiait sa propre invention d’« open to revision », dans son ouvrage de 1926, c’est-à-dire une analyse toujours à revoir et réinventer…

À l’époque, seuls les médecins peuvent pratiquer la psychanalyse. Freud s’y oppose en soutenant que les psychanalystes ne sont pas des techniciens de la santé mentale, pour le dire de façon anachronique, comme on tend à les ramener aujourd’hui. De manière invraisemblable comme dans la récente proposition de Macron, qui dit qu’on peut avoir huit séances prescrites par an prises en charge par la Sécurité sociale. Ce ridicule provoque chez moi un grand éclat de rire. La psychanalyse a pourtant voulu s’émanciper de cette soumission à la médecine, sortir de sa houlette. Quand Freud invente la psychanalyse, il s’émancipe des discours médicaux de pathologisation de son époque. Lacan, en 1953, dans son premier séminaire sur les Écrits techniques de Freud, dit que « cet enseignement est un refus de tout système ». La pensée de Freud est en effet toujours ouverte à la révision. Ce qui compte, c’est de toujours resituer les notions freudiennes dans leur contexte.

Que pensez-vous des limites des positions freudiennes ? Comment entendre certaines de ses expressions aujourd’hui ?

Beaucoup de démonstrations théoriques nécessitent un peu de mauvaise foi… Freud dit aussi qu’il faut faire attention à ne pas sous-estimer les organisations et les dispositifs sociaux qui acculent les femmes à une certaine passivité. La question de la psychanalyse au fond est : comment faire pour que le sujet de l’inconscient, sujet divisé, puisse rencontrer des ressources subjectives susceptibles de le faire agir sur lui-même, en somme, devenir un agent politique ? Certaines théoriciennes féministes comme Judith Butler ont assez tôt insisté sur cette agentivité, sur la puissance d’agir depuis soi-même, « l’empowerment ». Les expressions comme « envie de pénis » ont par exemple servi, dans un contexte historique donné, aux féministes à remettre en question les rapports de pouvoir, la domination patriarcale, l’essentialisme de la femme.

La psychanalyse aurait été successivement ébranlée par les mouvements féministes, puis par le travail de Michel Foucault et enfin par les penseuses « queers » comme Judith Butler…

Ces trois corpus ont en effet désarticulé puis réarticulé ­politique, psychanalyse et sexualité. Dans les années 1970, des féministes se mettent à retravailler la psychanalyse, comme Monique Wittig et Antoinette Fouque. En 1976, la Volonté de savoir, de Michel Foucault, s’inscrit dans la critique du discours psychanalytique comme étant un discours disciplinaire sur la sexualité. Foucault ouvre la voie de la pensée queer sur la critique des dispositifs de pouvoir. Le corps est pensé comme capital à contrôler, dans sa pluralité révolutionnaire, ses sexualités multiples.

Contestée dans l’opinion, reléguée par les sciences cognitives, la psychanalyse n’apparaît-elle pas, dans le discours public, comme une pratique du passé ?

Il y a des raisons endogènes et exogènes à cette opinion. Il y a eu un affolement, une panique de certains psychanalystes face à certaines évolutions de la société, et une rigidification des discours de certains psychanalystes à l’époque du Pacs, dans lesquels ils parlaient de « catastrophe anthropologique » pour qualifier l’union civile possible entre homosexuels. Le ciel allait tomber sur la tête de la famille traditionnelle. De même, en 2013, avec le « mariage pour tous » et surtout la dénonciation de l’homoparentalité. D’abord, j’ai été étonnée devant cette position d’expertise, puis j’ai été en colère, comme si ces faits sociaux permettaient à la psychanalyse de prescrire et de prévoir des catastrophes « psychiques ». Comme si elle était une météorologie sociale, universalisante et totalisante. Certains psychanalystes se sont sentis investis de la nécessité d’avoir de tels discours. Cela n’a pas aidé au rapprochement entre psychanalyse et militants féministes, ou LGBTQI+…

Que pensez-vous de la critique d’ethnocentrisme qu’Hervé Mazurel adresse à la conception non historique de l’inconscient freudien ?

Là encore, je pense qu’il a en partie raison pour certains psychanalystes, pour ceux qui pensent en termes d’universel découplés de l’histoire. Depuis une vingtaine d’années, en revanche, de jeunes psychanalystes commencent à articuler psychanalyse et pensée décoloniale, comme Thamy Ayouch, Livio Boni, Sophie Mendelsohn. Quand on a un ministre de l’Éducation nationale qui ouvre un colloque sur la déconstruction en parlant de Foucault et Derrida comme de virus, on marche sur la tête, on se rapproche dangereusement du bolsonarisme. Si on continue à penser l’anhistoricité de la psychanalyse, on s’inscrit dans une tradition d’universalisme béat. Tout le monde souhaite l’égalité, mais l’égalité formelle n’empêche pas des formes d’inégalité réelles, matérielles. À une personne qui vient me voir en disant souffrir d’être dominée, discriminée, je ne vais pas répondre seulement en termes de fantasmes. Quels sont les effets subjectifs de la rencontre entre une disposition psychique et un dispositif social ?

Comment expliquer le succès de la série En thérapie, sur Arte ? Montre-t-il que la psychanalyse reste vivante en tant que lieu de libération de la parole ?

La psychanalyse bouge encore… elle est encore vivante. Freud l’a inventée comme pratique mineure dans son époque. Il opère une forme de rupture avec la psychiatrie et la psychologie. Il part des marges : écouter les fous, les femmes, les homosexuels, tous ceux qui étaient considérés alors comme « dégénérés », et il écoute une parole subjective et donne un sens à des symptômes qui sont alors la marque d’une singularité. D’un point de vue institutionnel, c’est toujours compliqué quand la psychanalyse veut devenir un discours officiel et gagner en visibilité dans les médias. Je ne peux pas parler de ma pratique de psychanalyste. Il y a une tension entre visibilité et abstention pour la psychanalyse. Comme lorsque David Halperin parle de l’identité gay comme politiquement nécessaire, parce que cela rend visibles les oppressions, et politiquement catastrophique, car cela l’expose à un contrôle. Il y a une nécessité catastrophique de visibilité de la psychanalyse : cela fait parler d’elle mais cela produit aussi des opinions parfois désastreuses. En fait, on ne sait jamais ce qui se passe dans le cabinet de l’analyste. C’est sans doute pourquoi la série a autant de succès.

Vous invitez à « émanciper », que vous écrivez aussi « aimanciper ». De quelle mainmise la psychanalyse doit-elle, selon vous, se libérer ?

On ne peut s’émanciper de quelqu’un que parce qu’on aime cette personne. Aimer quelqu’un, c’est vivre avec une certaine liberté. Aimer, c’est se sentir libre par rapport à l’autre. L’émancipation, c’est s’adresser à la liberté de l’autre. Je suis moi-même mordue de psychanalyse, de ce métier et de cette expérience de liberté. De quoi m’a-t-elle permis de m’émanciper ? Des dogmes, des phrases toutes faites, des inhibitions à penser la psychanalyse au-delà des grandes figures et de tant d’autres choses encore.

Comment relancer la psychanalyse ? S’agit-il de repolitiser la psychanalyse ?

Une politisation de la psychanalyse consisterait à travailler à une réflexivité critique sur sa pratique, à une déconstruction de ses propres normes, de ses propres préjugés. Une réflexivité critique sur les discours courants et les discours dominants, telle serait sans doute une repolitisation de la psychanalyse, comme le dit Michel de Certeau. Le geste de Paul B. Preciado, en philosophe « queer », va dans ce sens lorsqu’il appelle à une mutation de la psychanalyse. Ce que je tente dans mon propre ouvrage, c’est de voir depuis ma pratique analytique ce qu’on peut penser concernant les genres et les sexualités. Je ne sais pas si cet appel va être entendu.

Qu’appelez-vous « la psychanalyse désopilée » ?

Butler dit que « face aux catégories sérieuses, le rire est nécessaire aux féministes ». D’autant plus face au ridicule, face à la mythologie du sérieux qui s’attache au psychanalyste et à ses borborygmes. J’ai lu dans un manuel de médecine du XVIIIe siècle que la rate obstruée et opilée conduit à la mélancolie. Il faut donc désopiler la rate, l’ouvrir à autre chose. Le rire peut permettre d’ouvrir la rate. Quand je parle de « psychanalyse désopilée », il s’agit d’une psychanalyse ouverte sur le monde, critique sur ses pratiques, capable de dérision sur elle-même. Je rappelle que Freud a écrit les trois essais sur la sexualité en même temps que son essai sur le mot d’esprit et son rapport à l’inconscient. Un éclat de rire est aussi une certaine position subjective et politique.

psychanalyse
Valeurs Actuelles

[Info VA] Pas-de-Calais : Menace de meurtre, braquage… un individu se disant “prêt à mourir en martyr” interpellé

Arrêté avant son passage à l’acte. A Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), un homme de 37 ans, Ismaël C., a été interpellé sur la voie publique le 17 mai à 8h35, selon une source policière. Connu défavorablement des autorités car figurant au fichier de traitement des antécédents judiciaires, l’individu avait contacté une banque CIC au cours de la nuit, en menaçant de commettre un braquage et de tuer des personnes au couteau.

Selon nos informations, la sœur de l’individu avait alerté le poste de police, indiquant que son frère était prêt à mourir en martyr et à se faire « assassiner » par les forces de l’ordre. La Compagnie locale de sécurité publique a été saisie de l’affaire.

Plus d’informations à suivre…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

SANS TITRE

When David Spiegel was informed his next patient was waiting for him, he didn't need to be told the room number. He could hear her wheezing from halfway down the hall.

Entering the patient's room, he saw a 16-year-old girl with red hair sitting bold upright in bed, knuckles white, in the midst of an asthma attack. By her side, her mother was crying. It was the third time the girl had been hospitalised for asthma in as many months.

Spiegel was a medical student on a paediatric rotation at Boston Children's Hospital in Massachusetts, US, in 1970. As part of his training, he was also taking a class in clinical hypnosis.

The young asthma patient's medical team had already tried to dilate her airways with injections of adrenaline. After two shots, the girl's attack was not subsiding. Spiegel didn't know what else to do. "Do you want to learn a breathing exercise?" he asked her.

She nodded, and so Spiegel hypnotised his first patient. Once the girl had entered the trance-like state characteristic of hypnosis, Spiegel was ready to make a suggestion – the "active ingredient" of hypnotic treatment, typically a carefully worded statement that will produce an involuntary response. But as the girl sat in bed, calm and focused, Spiegel wondered what suggestion he should make. They hadn't got to asthma in his hypnosis class yet.

"So I came up with something," Spiegel tells me, as he recalls the case. "I said, 'Each breath you take will be a little deeper and a little easier.'"

The improvisation worked. Within five minutes, the patient's wheezing had stopped and she was lying back in her bed, breathing comfortably. Her mother was no longer crying.

It was a formative encounter for doctor and patient. The girl grew up to train as a respiratory therapist, while Spiegel embarked on a career in clinical hypnosis. Over the next 50 years, he would go on to found the Center for Integrative Medicine at Stanford University and, by his reckoning, hypnotise more than 7,000 patients.

Hypnotic suggestions can lead to unusual and profound experiences, such as being unable to recognise your own reflection (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)

At first glance, hypnosis seems like one of those psychological phenomena that just shouldn't work. What makes it so interesting is that it often does. Entering a hypnotic state, focusing intently and listening to a suggestion is, for many people, enough to make that suggestion a reality. 

When a hypnotisable person is told their arm will start moving about as if all by itself, it will. When they hear their interlaced fingers will be impossible to separate, it will be like they are held together with glue. And when told they won't recognise themselves in a mirror, they'll see a vaguely familiar stranger mimicking their movements through a pane of glass.

If the suggestion is one that chronic pain will subside, or that anxiety will gradually melt away, hypnosis becomes a valuable therapeutic tool. A growing body of evidence suggests that hypnosis is effective for many people experiencing pain, anxiety, PTSD, a stressful labour and birth, irritable bowel syndrome, and other complaints. For some of these conditions, hypnosis outcompetes standard treatments on cost, efficacy and side-effects.

But despite decades of research on its therapeutic value and a growing understanding of its mechanism in the brain, the uptake of clinical hypnosis has been remarkably slow. Much of that is down to the common misconception that hypnosis is little more than a stage magician's trick.

"Hypnosis is still tarred with the brush of being weird," says Spiegel. "People either say it's useless or it's dangerous, and nothing in the middle. Both are wrong."

Mesmeric beginnings

Practices reminiscent of hypnosis have existed in many cultures around the world for centuries. From the trance in traditional southern African healing practices, to the shamanism of Siberia, Korea and Japan, to Native North American medicine, many practices tap into the body's ability to enter a hypnosis-like state.

Catching on a little later in Europe and North America, the origins of the Western world's version of hypnosis dates back to the late 18th Century. In 1775, the German physician Franz Mesmer popularised the theory of animal magnetism. Mesmer believed an invisible, magnetic fluid flowed throughout the human body, influencing our health and behaviour.

Mesmer made it his task to manipulate this fluid, refining a technique that became known as "mesmerism". Practicing as a doctor in the Hapsburg Empire and later in Paris, he found that when he held the gaze of a patient and focused intently on them, sometimes making movements such as passing his hand from their shoulder down their arm, he achieved therapeutic results. He quickly became famous for his invention, and eccentric with it – in Paris his salons were "murky and suggestive, with drawn curtains, thick carpets and astrological wall-decorations", writes Jessica Riskin, associate professor of history at Stanford University. "Mesmer himself dressed impressively in a lilac taffeta gown."

Despite Mesmer's popularity, animal magnetism soon fell out of fashion, but the phenomenon Mesmer had explored gained traction in the 19th Century under a new name: hypnosis. A string of illustrious physicians developed successive theories about its nature – distancing hypnosis from its mesmeric origins. Most famously, the founding figure of Western psychotherapy, Sigmund Freud, made some of his most well-known analyses based on the case reports of patients such as "Anna O" (Bertha Pappenheim, an Austrian-Jewish feminist), who Freud's collaborator Josef Breuer treated with hypnosis from 1880-82. Freud later turned away from hypnosis in favour of his "free association" technique, but not before hypnotic therapy had shaped the foundations of Western psychotherapy.

Just as physicians were exploring the therapeutic potential of hypnosis, it was also developing a gaudier reputation on the stage. Infamous popular hypnotists toured Europe, suggesting their participants impersonate a chicken, become stiff as a board, or witness an apparition of the Virgin Mary.

Public debate about hypnosis heated up through the 1880s, until some countries began enacting laws to regulate its use. Concern about perceived far-reaching effects of hypnosis reached boiling point as the turn of the century approached. In September 1894, 22-year-old Ella Salamon died after an occultist hypnotised her in a remote Hungarian castle. The story reverberated around the medical community and popular press in Europe and North America.

Three months later in Germany, the Baroness Hedwig von Zedlitz und Neukirch, seeking treatment for stomach pains and headaches, met a "magnetic healer" named Czesław Czyński. He allegedly used hypnosis to seduce the Baroness over a number of sessions, culminating in a sham marriage that caused consternation among the German aristocracy. (The Baroness maintained for many months she was truly in love with Czyński, who had appealing eyes, lush hair and white teeth). The same year, the fictional hypnotist Svengali was born in the bestselling novel Trilby, by George du Maurier. The public devoured the book alongside news reports of the Czyński case, which were said to have uncanny parallels.

Scandals like these fuelled physicians' efforts to distance themselves from stage hypnotists and occultists, and legitimise their own work. Many medical men argued that hypnosis should not be performed by lay practitioners at all.

Well over a century later, and this tension is still unresolved. Many of the academic researchers and clinical practitioners I spoke to maintain that lay hypnotism is risky, and its reputation has hindered the more widespread uptake of hypnosis in medicine. But with a growing body of literature on its clinical efficacy and new insights into its mechanism in the brain, researchers and clinicians are working hard to rehabilitate hypnosis.

The legacy of Mesmer's eccentric experiments is a kaleidoscopic array of research – from freewheeling mid-20th Century experiments mixing hypnotism, concentrated acid and snakes, to studies published in top medical journals on hypnosis as potent means of drug-free pain relief. Before I sift through it all, I decide it would be a good idea to go and experience hypnosis for myself.

Stage hypnosis can involve suggestions like impersonating an animal – but academics are concerned about potentially harmful consequences (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)

As I approach cognitive neuroscientist Devin Terhune's office at Goldsmiths, University of London, one Monday afternoon, I'm nervous for two reasons.

First, I've never been hypnotised before, and although I've spoken to several researchers and clinicians by this point, knowing a bit about the theory doesn't make me feel prepared for the real thing. Some people report profound experiences during hypnosis, from out-of-body experiences to hallucinations. Second, there's the chance that precisely the opposite will happen, and I'll sit with my eyes closed for 20 minutes, failing to respond to any hypnotic suggestions at all.

Only around 10-15% of the population are classed as "highly hypnotisable", meaning they respond to the majority of suggestions. Known among the hypnosis community as "highs", this group has strong, sometimes profound experiences during hypnosis. The majority of the population, however, has a more muted reaction. These medium-hypnotisable individuals might respond to one or two hypnotic suggestions, but fail the more challenging tests. Then the remaining 10-15% are known as "lows". When you give these people a suggestion during hypnosis, nothing much happens – at best they may respond to a couple of easy suggestions. Hence my concern – if I'm a low, I won't get to experience hypnosis first-hand at all.

High or low, research shows that you are stuck with your level of hypnotisability throughout life. A 1989 study at Stanford University tested 50 psychology freshmen students for hypnotisability and retested them 25 years later. The former classmates had remarkably stable scores over the years, more stable even than other individual differences such as intelligence.

What's behind this trait is still an emerging area of research. There have been hints that levels of dopamine, a neurotransmitter (chemical messenger) in the brain are linked to hypnotisability. Preliminary studies have found a link between variations in a gene called COMT, which is involved in dopamine metabolism, but the findings have been mixed and a clear genetic picture has yet to emerge.

Another neurotransmitter, gamma-aminobutyric acid (GABA), has also been linked to hypnotisability. In one study at Stanford by Spiegel, Danielle DeSouza and colleagues, the researchers found that highly hypnotisable people had higher levels of the neurotransmitter GABA in a part of the brain thought to be closely involved in hypnosis. This brain region, the anterior cingulate cortex, is involved in cognitive control and volition, among other things. GABA has an inhibitory effect on brain cells, leading DeSouza and Spiegel to suggest that greater pools of GABA in this brain region could help highs slip into a hypnotic state more readily.

There are also some indicators of personality traits linked to hypnotisability – but not at the level of the "Big Five" traits: highs and lows alike can be extroverts or introverts, agreeable or disagreeable, neurotic or emotionally stable, open or closed to new experiences, conscientious or highly disorganised. However, some subtler characteristics are more commonly found in highs – such as being more imaginatively engaged, responsive to environmental cues or self-transcendence, says Terhune.

Anecdotally, the hypnotism researchers I speak to describe a few traits they often see in highs. They're the people who get so engrossed in a book they lose track of their surroundings, or who scream out loud at jump scares in films.

On my way to Terhune's office, I remember the time I turned up late to a new job after taking the underground the breadth of London in the wrong direction while buried in Naomi Alderman's The Power. I consider the fact that I avoid anything remotely scary at the cinema, ever since I let out a blood-curdling shriek during the infamously terrifying Harry Potter and the Chamber of Secrets.

I wonder whether I might be hypnotisable after all.

Involuntary response

Perched on top of the grey sofa in Terhune's office is a large cushion, positioned as if ready to support the head of someone who felt suddenly drowsy. This and a conspicuous plain black box, something like an oversized shoebox, are the only items in the room to distinguish it from countless other academics' offices in Goldsmith University's south London campus. Here, Terhune researches many aspects of consciousness, from hypnosis to metacognition, and these are his experimental props.

After taking consent to carry out a few basic tests to see how hypnotisable I am, Terhune scribbles a small dot on a whiteboard opposite the sofa, which he calls the "target", and invites me to focus on it. I do, and he begins to read from a script in a slow, steady voice:

"I'm about to help you relax, and meanwhile let me give you a set of instructions that will help you to gradually enter a state of hypnosis. Continue to focus closely on the target. Please look at the target. And while staring at it, keep listening closely to my words. You can become hypnotised if you are willing to do what I ask you to, and if you concentrate on the target and what I say…"

In a couple of minutes, my eyes are closed and I feel relaxed. Unusually relaxed. I notice it first in my face, as my habitual social smile slips away. Then I feel the tension in my shoulders ease and they droop a little further away from my ears. I lean back on the cushion behind my head.

I am relaxed, but I'm still aware of what's going on and my mind isn't completely blank. Occasional thoughts pop in and out of my head ("So am I really hypnotised now? Could I snap out of it if I wanted to?", "I can feel my heart thumping, am I too anxious for this to work?", "How weird is this going to feel? Will I be able to control it?"). I try not to chase the thoughts around in circles. Terhune reminds me to focus only on his voice, and the mental interruptions lessen.

"What I'd like you to do to start off is hold your arm out at the height of your shoulder," says Terhune.

I wait for my arm to start moving all by itself, but it stays relaxed by my side. I immediately feel a pinch of disappointment ("Oh no, am I completely unhypnotisable?"). Terhune pauses, and then continues in a calm, patient voice: "This is not yet a suggestion, don't worry, you can just hold your arm straight out in front of you, just like you normally would." ("Oh ok, so I'm allowed to do that on purpose.") I voluntarily hold out my arm. "There you go," he says.

Now comes the real suggestion.

"I want you to pay very close attention to your hand – how it feels, what is going on in it. Notice whether or not your hand is a little numb or tingling. The slight effort it takes to keep from bending your wrist. Pay very close attention to your hand. I want you to imagine you are holding something very heavy in your hand, such as a heavy book. Something very, very heavy. Hold the book in your hand. Now your hand and arm feel very heavy with the weight of the book pressing down."

Out of nowhere, there it is in my hand. Eyes still closed, I marvel at the weight of it. It feels just as though there really is a substantial volume in my outstretched hand – the only way I can tell it's not a real book is that I can't feel the touch of its cover in my palm.

"As it gets heavier and heavier, your arm moves down more and more, getting heavier, heavier, heavier, heavier, your hand goes down, down, all the way down…"

And it does. Terhune hardly has time to finish the suggestion before my hand hits the sofa. From the direction of his desk, I hear the scratching of pencil on paper. I still feel calm and relaxed, but somewhere in my head a small voice is saying, "Wow!"

Then another test – Terhune tells me to hold my arm out straight ahead. "This time what I want you to do is to think of your arm becoming incredibly stiff and rigid," he says.

And it's as if my elbow is made of dry, splintery wood. The sensation isn't as strong as the heavy book, but there is certainly a resistance there as I try to bend at the elbow. After a moment, I'm able to push through it and the sensation eases. But it's an effort.

Then a couple more tests – Terhune suggests I fall asleep and have a dream about hypnosis. I feel drowsy, and I'm aware of fleeting images. For a moment a white Scottish Terrier appears playing in a green field – but it's not a fully-fledged dream, more like the moments just before sleep when your mind starts to wander. And what Scottie dogs have to do with hypnosis, I have no idea.

Next Terhune tells me he's putting the tune Jingle Bells on, at very low volume at first and then he'll gradually turn it up. I don't hear anything but the rustle of trees in the wind beyond the window.

We end on two more tests. First, I hold my hands out as though holding a football at arms' length. Terhune suggests my hands are being pushed apart by an irresistible force. The sensation is a bit like the invisible ball experiment, but stronger.

This time I'm curious to see what happens if I push back a little. I tentatively try to bring my palms together, but the suggestion is hard to resist. In a few seconds, my arms are outstretched as wide as they can go.

In the last test, Terhune suggests my left arm becomes extremely heavy, and I have to try to lift my left hand out of my lap. It's about as difficult as when I tried to bend at my elbow – hard work, but I manage to lift my hand a few inches off my lap.

My tests over, Terhune counts slowly back from 20 to zero to walk me out of hypnosis. On five, I open my eyes. I feel a little dazed, as if I've overslept and woken up too quickly.

Hypnotisability is an individual difference, like intelligence, that varies from person to person (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)

Terhune tells me that from these tests, he estimates I fall pretty much bang in the middle of the normal distribution of hypnotisability.

The tests I responded to strongly (the heavy weight in my outstretched hand and the force pushing my hands apart) are the ones that will work for most people. In the heavy weight test, around 90% of the population will feel something, says Terhune – even he does, and he's a "low".

It's a little rarer to respond to the tests that I struggled with (the stiff arm and the heavy arm). The other two tests are very difficult – few people will respond to a suggestion to have a vivid dream on command, and even fewer will hear Jingle Bells playing in a silent room. Terhune threw in those tests on the off-chance that I might be a "high".

There were a couple of other tests he didn't attempt. One of them is agnosia, where the suggestion is to forget what a simple object, like a pair of scissors, is for. Here, Terhune shows me what he would have done for that test – laying out a pair of scissors, along with some tape, a pen and a ruler on the black box I'd noticed earlier. He would have asked me to point to the scissors, which a very highly hypnotisable person wouldn't be able to do. If you then handed them a piece of paper and asked them to use the scissors, they will be perplexed.

Another test is hypnotic amnesia, when someone is told to forget everything that happened during the hypnosis. But such tests are rare to respond to – typically around 12% of people will do, Terhune has found. If you have never been hypnotised before, statistically your experience is likely to be reasonably similar to mine.

On the train home after my hypnosis, still with a residual feeling of calm, I mull over what just happened. As real as it felt to me, there is some healthy scepticism about the credibility of subjective reports as scientific evidence. My hypnosis was so unlike anything else I've experienced that I too am left hungry for a more objective account of what I experienced.

The hypnotised brain

The famous Stroop test offers some helpful evidence. This test measures how difficult people find it to identify the colour a word is written in when that word is the name of another colour. For instance, picture the word "red" written in blue ink. It takes people longer to say that the ink is blue than when the ink is the corresponding red colour (You can take the test for yourself here.)

When hypnotised participants were told they were no longer able to read, the letters became meaningless shapes – and so they got quicker at identifying the colour of the mismatched words, because they were no longer distracted by the words on the page.

In the Stroop test, the names of colours are spelled out in ink of a mismatched colour – and it can be a revealing test under hypnosis (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)

There also appear to be differences in brain activity when someone is asked to "fake it", compared with when they are experiencing an involuntary response. In one small experiment, researchers studied 12 healthy participants in a positron emission tomography (PET) scanner, to measure metabolic activity in parts of the brain. In one set of tests, they were given the instruction to fake being unable to move their leg. In another set of tests, the same people were hypnotised and given the suggestion that their leg was paralysed. The brain imaging studies showed distinct brain regions were activated in each of the two conditions.

A later study expanded on the same hypnotism vs. faking it question, this time using an MRI scanner, which gives more detail when looking at soft tissues. This time, the researchers saw a part of the motor cortex – part of the brain which controls body movements – showed activity in the patients under hypnosis. This suggests the hypnotised people were really preparing to try to move their limb, despite achieving no more movement than the group who were faking limb paralysis.

So, are there any hallmarks of the hypnotised brain that can explain the strange sensation and experiences of a hypnotic response? It's an emerging area of research, but there are a couple of candidates.

Part of the story can be found in the brain's salience network, says Spiegel. This network helps us identify which aspects of our environment are worth paying attention to – sifting out relevant information from the swathes of sensory data that our brains are inundated with every second of the day. In one experiment, he and his colleagues hypnotised both "highs" and "lows" while scanning their brains. The highs had lowered activity in the salience network during hypnosis. "When that happens, you're less worried about what else might be going on," says Spiegel. "It allows you to disconnect from the rest of the world."

That might go some way to explaining the feeling of intense focus during hypnosis, but what about the bizarre sensations that follow a suggestion?

The best evidence points to the brain's default mode network, says Terhune, a set of brain regions that are most active when we are at rest. "It's believed to be integrally involved in self-related mentation – daydreaming, mind-wandering and so on," says Terhune.

One part of the network in particular – the anterior medial pre-frontal cortex – is thought to be particularly involved in hypnosis. "This region seems to be involved in self-related processing, metacognition [thinking about thinking], and the ability to control your own thoughts," says Terhune. "Those are processes that might be dampened in response to hypnotic induction."

With temporarily impaired activity in the default node network, it may become harder to think about yourself as a conscious agent. This might be at the root of the strange sensation that you are not an entirely autonomous over your own body.

The relevance of this part of the default mode network in hypnosis has been found in many studies, but Terhune adds a note of caution: "Sometimes we don't know what the causal ingredient is." For example, the medial pre-frontal cortex is also involved making inferences about other people's mental states. It could be that while you're being hypnotised, you also happen to be thinking about the experimenter and what they're thinking.

"But that's the best line of evidence," Terhune sums up. "It's a reduction in self-related processing and metacognition."

From lab to clinic

While academic experimenters tease out the details of why hypnosis has the effect it does, clinicians are making use of these effects – as they have been doing for well over a century.

Perhaps the best explored real-world use for hypnosis is the tantalising promise of relieving pain without drugs. A number of meta-analyses (research papers that analyse the findings of a comprehensive range of studies, assessing each for their quality and design) have found consistent results. Participants who are hypnotised experience more pain relief than around 73% of control participants, found one recent meta-analysis of 45 controlled trials on hypnosis for pain relief. Two meta-analyses from the early 2000s concluded that hypnosis was superior to standard care and urged for it to be used more widely in clinical settings. And as you might expect, these effects aren't equal across the board – the more hypnotisable someone is, the greater the reduction in their pain, according to a review of 85 controlled experimental studies by authors including Terhune.

Some of the most exciting findings have been in the realm of chronic pain, defined as pain lasting more than three months. In the UK, between 13-50% of people experience chronic pain. In the US, around one-third of people have chronic pain. Globally, nearly two billion people experience recurrent tension headaches, the most common type of chronic pain. By its nature, chronic pain is particularly difficult to treat with drugs, as opioid analgesics are addictive, come with a burden of side-effects and contribute to the opioid epidemic

Hypnosis has been shown to lower both pain intensity and its interference in daily life, one meta-analysis of nine randomised control trials found, with patients receiving eight or more sessions experiencing significant pain relief.

In 2000, Spiegel carried out a randomised trial of hypnotic analgesia in 241 patients undergoing invasive surgical procedures performed without a general anaesthetic. The patients were split into three groups: one group received standard care, one had a friendly nurse providing additional support, and one was hypnotised. All three groups had access to a button with which they could self-administer a cocktail of fentanyl, powerful opioid painkiller, and midazolam, a drug that causes drowsiness and forgetfulness. Every 15 minutes before, during and after the procedures, patients were asked to rate their pain and anxiety levels from zero (calm and pain-free) to 10 (deep fear and anxiety).

The standard care group used more than double the amount of fentanyl and midazolam than either the group with the friendly nurse or the hypnotised group. The length of time it took to carry out the operation was also longest in the standard-care group (78 minutes on average), and shortest among the hypnotised group (61 minutes).

"The anxiety levels were zero in the hypnosis group," says Spiegel. "There was just less trouble doing the procedure."

To his frustration, there was no big uptick in the use of clinical hypnosis after the paper. Spiegel has now developed an app for self-hypnosis called Reveri, which he hopes will make evidence-based hypnotherapy more broadly available to those who wish to access it.

Given the efficacy of hypnotic treatment for a growing range of conditions, why has uptake of the practice been so slow?

The coercion question

Most of the reservations come down not to a lack of evidence, but a mixture of concerns and misconceptions about the involuntary nature of the hypnotic response.

"This is one of the most widespread myths," says Terhune. "That if you come into a hypnosis session with me, I can control you, get you to do untoward things. The evidence for this is very poor."

Amanda Barnier, a professor of cognitive science at Macquarie University in Australia, explored this question in a study that made clever use of postcards. She divided study participants into two groups – one group of highly hypnotisable people were given a large stack of postcards and, after hypnotic induction, given the suggestion that they would send a postcard to Barnier every day until she gave them a call.

The next day, the postcards began to arrive – and they kept coming. When Barnier eventually called up her participants again, their reflections were fascinating. "The people who got the hypnosis said, 'Oh my God, it was out of my control. It was pouring with rain and I would still go out and post that postcard for you, I couldn't help myself. I was compelled,'" Barnier recalls.

But the experiment didn't end there. Barnier also used a control group – people who hadn't been hypnotised, but simply asked to send her a postcard every day. "I said, 'I'm a PhD student and I'm just trying to write up my thesis. Here's some postcards, will you just send me one every single day?'"

Perhaps surprisingly, this group also obliged. When Barnier called them up to talk about their experience, they were more prosaic. "They said, 'Well, you seemed desperate.'"

From that, Barnier concluded that the hypnotised participants weren't being driven to do anything they wouldn't have done otherwise – even if it might feel that way.

Earlier experiments, carried out at a time of looser ethical regulations, found more extreme requests elicited a similar response.

In 1939, one alarming experiment gave deeply hypnotised participants the suggestion to grab a large diamondback rattlesnake. The participants were told the snake was just a coil of rope. One participant made to grab it – but was prevented from doing so by a pane of glass.  Another came out of hypnosis and refused. Two other hypnotised participants weren't even told the snake was a coil of rope, and both went to grab it anyway. Two of the participants were then given the suggestion that they were angry with an experimental assistant for putting them in such a dangerous situation. They were told they would be unable to resist throwing a flask of concentrated acid in the assistant's face – both did (in a sleight of hand, the real flask of acid was switched with a harmless liquid the same colour before the incident).

A control group of unhypnotised people were also asked to take part – but most didn't get far as they were terrified of the snake and wouldn't go near it. The findings were replicated in another study in 1952, but later investigations suggested the controls hadn't been put under the same pressure as the hypnotised group, making the comparison unfair.

An experiment in 1973 sought to address the question more robustly, putting hypnotised and non-hypnotised participants on an equal footing. One group of university students was hypnotised and given the suggestion to go out on campus and sell what they were told was heroin, the other group was simply asked – both went out and did it. The experimenters got into trouble though, because the father of one of the participants was a professor on campus. He was "less than delighted" to find his daughter had been attempting to peddle heroin to her peers.

"The conclusion is, undergrad students are willing to do some crazy things," says Terhune. "It's nothing to do with hypnosis."

As with Barnier's finding, many of the surprising things that people do under hypnosis aren't down to the hypnosis at all, but simply that people will do all sorts of outlandish things if you ask.

What these experiments don't give definitive answers on, though, is whether someone can genuinely be coerced to do something against their will under hypnosis. But beyond the world of academia, there are many cases in which hypnosis has been used with harmful intent.

Use and abuse

It's night, with traffic passing along a busy North London road outside a corner shop. Inside, the shopkeeper is moving a few items around when a confident-looking young man enters, wearing a grey T-shirt, and a dark jacket and jeans. He approaches the shopkeeper and touches him on the arm. From the grainy CCTV footage, a few strange things happen next. The shopkeeper stands rooted to the spot, appearing to have entered a trance. The man touches the man's chest and his shoulder and then goes through his pockets. The shopkeeper stands by, not appearing to notice. Only as the thief leaves the shop does the shopkeeper appear to realise he has been robbed.

"As a scientist, these cases are difficult to interpret because we don't know the full circumstances," says Terhune. "Could you use distraction to commit a crime? Sure. Could you put someone in a trance and rob them or assault them? It's very difficult to say and it's very complicated."

The North London robbery is just one of a long and in some cases harrowing list of crimes, many of them involving sexual abuse of female patients by rogue hypnotists, often exploiting a power imbalance between abuser and victim.

"These are obviously disgusting and horrible," says Terhune. "These cases are difficult because they're already occurring in an unusual power dynamic with an expert or professional that someone is likely to trust.

"As horrible as these events are, they occur in many situations with differential power relationships, [such as] coaches, teachers or medical professionals."

As well as the power dynamic, there are other factors that are hard to disentangle, says Barnier, such as perceptions or stereotypes about hypnosis that people may hold (such as, "In hypnosis I lose control"). Given this knot of factors, "it's not clear that hypnosis itself is the agent of vulnerability versus the broader context", says Barnier.

All this begs the question, how can someone seeking hypnosis take precautions to make sure their treatment is as safe as possible? It boils down to one golden rule: "If someone can't treat you without hypnosis, they shouldn't be treating you with hypnosis," says Barnier.

Every clinician and researcher I contacted to for this story, including Hilary Walker, chief executive of the British Society of Clinical and Academic Hypnosis, and Joe Tramontana, president elect of the American Society of Clinical Hypnosis, agreed with this approach. The UK's Royal College of Psychiatrists also recommends always checking a therapist's qualifications: "Hypnotherapy should only be performed by qualified health professionals who are accountable to a professional body," the college writes on its website. "For example, they should be a medical doctor, psychologist, nurse, occupational therapist or physiotherapist."

One reason this matters is because in many countries, including the UK and Australia, there is no official body regulating lay hypnotism. "In Australia, you will find people who have gone to weekend courses or six months at a hypnosis academy," says Barnier. And if something goes awry after treatment? "There's no professional agency that you can go and complain to."

In some countries, hypnotherapy colleges may choose to be associated with a voluntary organisation that registers lay hypnotherapists – in the UK, for instance, there is the General Hypnotherapy Standards Council (GHSC). But, as the council tells me, none of these organisations can claim to be official regulatory bodies because "hypnotherapist" and "hypnotist" aren't protected titles in the way "doctor" and "physiotherapist" are.

The GHSC, for instance, asks hypnotherapists who sign up to its register to abide by a code of ethics, and runs a complaints procedure open to patients of its registered members. "However, because hypnotherapy is not subject to statutory regulation, neither we nor any of the other organisations… can prevent a practitioner who has been removed from registration from continuing to practice independently," a spokesperson for the council says.

The take-home message from clinicians and professional bodies I spoke to remains to make sure any person you seek treatment from has appropriate health qualifications. And, if suffering from a health complaint, you should consult your GP.

Hypnosis can seem esoteric and strange, but in many ways we have hypnosis-like experiences every day (Credit: Emmanuel Lafont/BBC)

Despite its lingering reputation as being "kookie", as Barnier puts it, hypnosis is not so distant from many experiences we have in everyday life.

For many people, it's a regular occurrence to get lost in a good book, or become so absorbed in a film (perhaps even a Harry Potter film) it can become overwhelming. Or perhaps you find yourself oblivious to landmarks by the road as you drive along the motorway. If that's happened to you, then you've experienced something not so different from hypnosis, says Barnier. There are even parallels between becoming absorbed in your smartphone and hypnosis – both distort time perception, reduce awareness of your external environment, and bring a reduced sense of agency (that feeling you just can't stop scrolling).

But if you don't often experience these kinds of deep absorption, that's normal too. "It's just like the difference between extraversion and introversion," says Barnier. "Some people are just living in their skins in different ways in the world."

In the same way hypnosis is not so different from the everyday world, as a medical intervention it has a lot in common with other tools. Take a needle and syringe, or a scalpel – in the wrong hands, each has the potential to do great harm. But in skilled hands they can be powerful tools for good.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : au moins 12 morts à Severodonetsk, après des bombardements russes

Les chefs d’état-major américain et russe se sont entretenus pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien

Ce jeudi, le chef d’état-major et son homologue russe ont dialogué au téléphone, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a annoncé le Pentagone, selon BFMTV. Le général Mark Milley et le général Valéri Guerassimov « ont discuté de plusieurs sujets de préoccupation en matière de sécurité », a précisé le porte-parole de l’état-major américain, le colonel Dave Butler.

Le Congrès américain débloque 40 milliards de dollars pour l’Ukraine

Le Congrès américain a débloqué une enveloppe de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine, ce jeudi, rapporte BFMTV. Une somme qui comprend un volet macroéconomique et humanitaire mais également des munitions et des armes. La décision a été approuvé par le Sénat en début d’après-midi et doit désormais être ratifié par le président américain, Joe Biden.

Au moins 12 morts à Severodonetsk, en Ukraine, après des bombardements russes

Au moins 12 personnes ont été tuées et 40 autres blessées ce jeudi 19 mai, dans la ville de Severodonestk, dans l’est de l’Ukraine, après des bombardements russes, a annoncé le gouverneur régional, selon BFMTV. Les Russes « ont commencé à bombarder dans la matinée le centre régional de manière aléatoire avec des armes lourdes. Les bombardements se poursuivent », a indiqué sur Telegram, Serguiï Gaïdaï, rapporte la chaîne d’information continue.

Le parquet ukrainien requiert la prison à vie contre le soldat russe jugé pour crime de guerre

Jeudi 19 mai, le parquet ukrainien a requis la prison à perpétuité contre le premier soldat russe jugé pour crime de guerre à Kiev, rapporte Le Monde. Agé de 21 ans, Vadim Chichimarine est accusé d’avoir abattu un civil à la fin de février.

Gerhard Schröder, proche de Poutine, privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier allemand

L’ancien dirigeant allemand Gerhard Schröder, réputé proche de Vladimir Poutine, a été privé d’une partie de ses avantages d’ex-chancelier, dont l’attribution de bureaux, a annoncé la commission budgétaire du Bundestag, indique Le Monde. « Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l’ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l’invasion russe en Ukraine », a-t-elle ajouté.

Le président turc opposé à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Recep Tayyip Erdogan a qualifié l’Otan de « nid de terroristes » après avoir réitéré son opposition à la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède, relaie BFMTV. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voix », a-t-il déclaré.

Près de 800 combattants ukrainiens se sont rendus

Le ministère russe de l’Intérieur a affirmé que 771 combattants ukrainiens présents dans l’usine d’Azovstal à Marioupol se sont rendus ces dernières 24 heures, relaie Le Figaro. Au total, plus de 1 730 soldats ukrainiens ont quitté l’infrastructure encerclée par les forces russes, selon l’agence de presse russe RIA.

Un mort et plusieurs blessés après une attaque des forces ukrainiennes dans un village russe

Une attaque dans un village du sud-ouest de la Russie, situé à la frontière avec l’Ukraine, dans la région de Koursk, a fait un mort et des blessés, a indiqué le gouverneur de cette région, rapporte Le Figaro. « Une autre attaque ennemie à Tyotkino, qui a eu lieu à l’aube, s’est malheureusement achevé en tragédie. Pour le moment, nous avons connaissance de la mort d’au moins un civil », a indiqué Roman Starovoyt.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb

In the 1st Century, bathers in the city of Bath who suffered the ignominy of having their clothes stolen while they were enjoying a soak knew exactly who to call upon for help. The goddess Sulis, who presided over the hot baths, cold baths and glistening plunge pools of the Roman complex, was known principally for her ability to heal, but she also had a remarkable capacity for vengeance. More than 100 ancient curse tablets have been excavated from her spring, many of them featuring strong-worded pleas for the goddess to punish those who'd made off with other people's possessions. Thieves beware.

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Sulis is just one of a number of goddesses who feature in an ambitious new exhibition,  Feminine Power, at the British Museum in London. Examining the prominence of female deities and figures of reverence from six continents across thousands of years, the show is as rich in scope as it is in divine faces. Sharing the gallery with Sulis, a local manifestation of the Roman goddess Minerva, is everyone from the Egyptian deity Sekhmet to the Hindu Kali, the Japanese Kannon and the Mexican Coatlicue.

The painted clay relief Queen of the Night (circa 1750 BCE) from Iraq is exhibited at the new show Feminine Power at the British Museum (Credit: Trustees of the British Museum)

It is striking how many of these goddesses have been worshipped for seemingly contradictory qualities. Just as Sulis was credited with powers of healing as well as powers of exacting revenge, so Inanna of ancient Mesopotamia was viewed as a goddess of both sex and war. An early hymn describes her as a dread deity who brings death to men on the battlefield and mourning to the households they leave behind. In other writings, she is celebrated for the sexual potency she inspires in mortals she favours. Sumerian kings did their best to combine the best of both worlds by envisaging themselves as sleeping with Inanna in order to attain her protection in war. This was, perhaps in part, a way of tempering their fears of her authority.

The ability of goddesses to cross societal boundaries established between the sexes on Earth was one of the main things that elevated them above most mortal women. Inanna, who was credited with the power to transform men into women, and women into men, was sometimes even described as if she herself were male. Professor Mary Beard, one of five guest contributors to the exhibition, observes in her prologue to the show's catalogue that the Greek goddess of wisdom Athena similarly had "martial attributes that fundamentally conflict with Greek concepts of female gender".

The Roman goddess Venus overstepped the accepted boundaries with particular aplomb. Like Inanna, she found a place in men's hearts on the battlefield as well as in the bedroom. Mary Beard explains: "It's Venus and the unswayable, unstoppable power of desire that in a way brings Rome its military victories." Julius Caesar claimed to be a descendent of Venus via her son Aeneas, hero-turned-refugee of the Trojan War, and placed the goddess prominently on some of his coinage. Later leaders, too, looked back to Roman goddesses almost as a hallmark of their authority. Minerva was depicted in the presence of Wellington and Napoleon as well as Queen Elizabeth I. 

The ancient goddess Kali Murti represents time, doomsday and death (Credit: Trustees of the British Museum)

The idea that female figures of power have been more important to women throughout history than to men is certainly belied. Amenhotep, a Pharoah of the 18th dynasty in Egypt, went so far as to commission a vast quantity of sculptures of Sekhmet for his mortuary temple on the Nile, in the belief that she would help ward off pestilence and plague. And men were responsible for making at least some of the cult statues and artworks of goddesses that still survive today.  

Belinda Crerar, lead curator of the exhibition, tells BBC Culture, "In a lot of cases, we don't know exactly who was making the objects. We tend to assume they were made by men, but this was not necessarily the case. In the first section of the exhibition there's a bronze dish, probably made in Birmingham, and decorated by women." 

Feared and revered

While many goddesses were thought to lend their support to women in conceiving and delivering children, there were also individuals credited with the power to do the opposite. Female figures of power could in fact be a source of anxiety to women in the very sphere in which their assistance was needed most. Among the Sumerians, Lamashtu, a goddess with the head of a lion and the jaw of a donkey, was believed to creep into the houses of women while they were in labour to steal their babies. In Mexico, Cihuateteo ("divine women"), the spirits of would-be mothers who had died in labour, were rumoured to return on five days in the Aztec year to snatch newborns from their cradles. And Lilith was described as the first wife of Adam, and as a bringer of infant death and sterility. A haunting sculpture of her by contemporary artist Kiki Smith is mounted high on one wall of the exhibition. Her fierce blue eyes are liable to catch you off guard.  

A 1994 sculpture by Kiki Smith depicts Lilith as a bringer of infant death and sterility (Credit: Pace Gallery)

These deities were profound manifestations of real human fears. It would be true to say that anxiety has helped shape several of the stories that have come down to us about female figures of power.

These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet

In many early cultures, the Earth itself was seen to be female, or to revolve around the behaviour of Earth goddesses. The ancient Greek myth of Demeter and Persephone, for example, was used to explain the existence of the seasons. Upon hearing that her daughter had been abducted by Hades of the Underworld, Demeter went into mourning, causing the crops she usually protected to fail. Persephone's consumption of some pomegranate seeds kept her in the darkness for part of the year only. Her return to the upper world cheered her mother and heralded the arrival of spring and its fruits. Similarly, in Hindu texts, the goddess Shri-Lakshmi was described as leaving the Earth after suffering a slight, thereby wreaking devastation in the fields.

These stories had agency because feminine power was intrinsic to man's conception of our planet. In Hinduism, Shiva's wife, Sati, was believed to become part of the physical universe after she died. Her body fell in pieces across the landscapes below, inspiring the foundation of the Kamakhya Temple in Assam, on the very spot her vulva was said to have settled. Still today, a festival is held here in monsoon season. Worshippers gaze in wonder as the natural spring turns red with the seepage of iron oxide. It is as if the goddess were menstruating.

In an 1891 painting by John William Waterhouse, Circe offers a cup to Ulysses (Credit: Gallery Oldham)

As important as these modes of worship are, one can't help but feel that men have endowed female deities with powers beyond their human counterparts to illustrate why female rule on Earth would be disastrous. While the Egyptian Sekhmet was upheld for her life-giving potential, like Shri-Lakshmi and Demeter, she could also deliver destruction. It was said that she was sent to plunder the Earth after mortals rebelled against her father, the sun god, Ra. Sekhmet did as she was told but got carried away. Ra was so ashamed by her bloodlust that he recalled her. Sekhmet would not give up. The only way Ra could stop her in her tracks was by disguising alcohol as blood so that she would become too inebriated to continue.

Still today, women in power are often as much feared as they are revered or, at least, are presented as threatening in their success and their ability to smash glass ceilings. If the examples of the past reveal anything, it is that female figures of authority are always at the ready to rise up and defy expectation. They are brilliant for being everything people assume they are not.    

Daisy Dunn's new book, Not Far From Brideshead: Oxford between the Wars, is out now.

Feminine Power – the Divine to the Demonic is at the British Museum, London, until 25 September.

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France24 - Monde

Bérénice Béjo : un tournage qui "tourne mal"

Publié le : 18/05/2022 - 19:56Modifié le : 19/05/2022 - 12:11

Nina MASSON Suivre

À l'affiche du film d'ouverture du Festival de Cannes, Bérénice Béjo se confie sur le tournage de "Coupez !" de Michel Hazanavicius, lors duquel elle a été "défigurée".L'actrice partage aussi ses répliques cultes à France 24, de "Coupez !" à "OSS 117" de Michel Hazanavicius, dans lequel elle a joué il y a 16 ans !

France24 - Monde

Festival de Cannes : Louis Garrel se présente à Cannes avec de multiples casquettes

Publié le : 18/05/2022 - 23:38

Louise DUPONT Suivre

Tous les projecteurs étaient tournés vers Tom Cruise pour cette deuxième journée sur la Croisette. L'acteur américain vient à Cannes pour défendre "Top Gun : Maverick" de Joseph Kosinski, 36 ans après le premier opus. Également au menu de cette émission, Louis Garrel qui vient présenter dans ce festival trois films en tant qu'acteur ou réalisateur : "Les amandiers" de Valeria Bruni-Tedeschi, "L'envol" de Pietro Marcello et "L'innocent", son dernier long-métrage.

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Guerre en Ukraine : L’armée française est aux avant-postes

Le 24 février 2022 est une date plus grave que le 11 septembre 2001 ; c’est une bascule géopolitique. Elle nous replonge dans une guerre froide, ou plutôt glaciale, avec, non pas une troisième guerre mondiale, mais une mondialisation de la guerre. Le général Jérôme Pellistrandi, un militaire médiatique, rédacteur en chef de la Revue défense nationale et docteur en histoire, veut faire savoir qu’il s’est réveillé, le matin du 24 février, « sidéré et stupéfait » de l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine.

Comme des milliers d’autres militaires français, il n’imaginait pas que Vladimir Poutine puisse franchir la ligne rouge. Même les milieux du renseignement français ne semblaient pas y croire. Ce qui a d’ailleurs précipité le départ du directeur de la direction du renseignement militaire (DRM), le général Éric Vidaud. « En réalité, Vidaud n’a jamais endossé le costume de patron de la DRM. Il ne maîtrisait pas ses sujets », nous confie un officier, membre de la DRM. Et constate : « Le renseignement américain, lui, savait que Poutine allait attaquer. L’armée russe préparait son dispositif depuis l’automne 2021. » Il ajoute : « Il faut reconnaître que les renseignements fournis par les Américains depuis l’été dernier se sont tous révélés justes. »

Et le mythe de la guerre éclair n’a rien arrangé ; la France, comme l’ensemble des pays de l’Otan, estimait que l’Ukraine allait être très vite bousculée par l’armée russe et que la capitale Kiev allait vite tomber. Malgré cette erreur d’appréciation, l’armée française s’est rapidement mobilisée, des pays Baltes jusqu’à la Méditerranée. L’objectif est de protéger les partenaires de la France en Europe orientale. Une position non agressive mais défensive et dissuasive.

L’armée francaise mobilisée

D’abord en Estonie, avec un bataillon franco-britannique (350 Français), doublé de quatre Mirage 2000-5 chargés d’assurer la police du ciel. Ensuite, en Pologne, avec des Rafale qui décollent quasi chaque jour de Saint-Dizier et de Mont-de-Marsan pour assurer la défense aérienne du flanc oriental de l’Otan, avec l’appui d’avions ravitailleurs. En Roumanie enfin, avec le déploiement d’un bataillon de la force de réaction rapide de l’Otan commandé par le chef de corps du 27e bataillon de chasseurs alpins. « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, nous participons à la défense des États menacés aux frontières de l’Ukraine », résume le général Pellistrandi. Sans oublier, en Méditerranée, le Charles-de-Gaulle et son groupe aéronaval, qui étaient en mission contre Dae’ch et qui ont été réorientés pour renforcer la posture et assurer des missions de surveillance en Roumanie et Bulgarie. Au total, ce sont plus de 4 500 militaires français engagés à ce jour. « Il n’est pas question pour le moment d’augmenter ce dispositif. Mais nous le maintiendrons dans la durée », assure notre général.

Une présence visible qui se double de missions de renseignement. Après un silence, notre source à la DRM dit de sa voix calme : « Bien sûr que nos sous-marins sont en mer. Tout comme ceux des Russes, qui sont très nombreux et que nous surveillons avec attention. » Il évoque aussi le Transall C160 Gabriel, avion spécialisé dans la collecte de renseignements électromagnétiques, qui vole au-dessus de la frontière ukraino-roumaine pour récolter des données. Ou encore les missions du navire-espion de la Marine nationale, le Dupuy-de-Lôme , également conçu pour intercepter des données électromagnétiques.

Mais il faut aussi accompagner l’Ukraine par une aide militaire et des livraisons d’armes. Le président Macron s’est engagé à livrer pour plus de 100 millions d’euros d’équipements militaires. Dans un premier temps, des armes légères, défensives, faciles à mettre en œuvre, notamment des missiles antichars Milan. À cela s’ajoute des équipements indispensables au combat, comme les jumelles de vision nocturne ou les protections balistiques. Ces moyens laissent le président ukrainien Zelenski sur sa faim. Face à l’agressivité de Moscou, la France a décidé de livrer cette fois des armes lourdes. Au premier rang desquelles des canons Caesar de 155 millimètres, d’une portée de 40 kilomètres. Des armements puissants qui nécessitent une formation pour les Ukrainiens. Une quarantaine d’entre eux sont venus sur le sol français au cours des dernières semaines.

L’envoi d’armes lourdes a agacé la Russie, nous sommes désormais impliqués dans un conflit qui pourrait prendre une très mauvaise tournure

Livrer des armes lourdes n’est pas une sinécure pour l’État français. Surtout vis-à-vis de Moscou. Elle fait de la France un cobelligérant. « L’envoi d’armes lourdes a agacé la Russie, nous sommes désormais impliqués dans un conflit qui pourrait prendre une très mauvaise tournure, réagit le député Julien Aubert. Personne n’a fixé les limites de la guerre. » dit-il. À cet égard, même si Emmanuel Macron répète que la France n’est « pas en guerre contre la Russie », les militaires savent qu’elle n’en est pas loin. « Il suffirait que la Russie agresse un pays membre de l’Otan, qu’elle bombarde une gare ferroviaire en Pologne sous prétexte qu’elle abrite du matériel en transit pour que l’article 5, qui lie les différents membres de l’Alliance entre eux face à un État attaqué, s’applique », prévient le général Pellistrandi pour qui, la France, en tant que partenaire européen, continuera à « tout faire pour aider l’Ukraine ».

Des moyens limités

Jusqu’où le peut-elle ? L’armée française est l’une des plus efficaces au monde et la première en Europe. C’est la seule capable de se déployer en quarante-huit heures quand il faut ouvrir un nouveau théâtre d’opérations comme ce fut le cas lors de l’opération Serval, en 2013. Elle dispose de toutes les capacités du spectre – terre, mer et air, et bénéficie de programmes de modernisation (Scorpion pour l’armée de terre, les sous-marins de la classe Suffren, un bijou de technologies pour la guerre en grande profondeur…). Sauf qu’elle ne dispose pas de matériels dans les quantités nécessaires pour affronter un conflit de haute intensité. Le député Julien Aubert lâche : « Notre armée, c’est grand genre, petits moyens. » Un militaire confirme : « Une ambition de première classe avec un ticket de seconde. »

Une sonnette d’alarme qui a été tirée dans un rapport publié une semaine avant le début de la guerre en Ukraine par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès. Ils notent qu’entre 1991 et 2021, les effectifs sont tombés de 453 000 hommes à 203 000 ; que l’armée de terre est passée de quinze divisions à seulement deux ; que le nombre de chars d’assaut a chuté de 1 349 à 222, celui des avions de combat de 686 à 254 et celui des grands bâtiments de surface de 37 à 19… Mais c’est l’état de santé des capacités actuelles qui inquiète le plus. Selon le général Bruno Maigret, ancien commandant des forces aériennes stratégiques cité dans le rapport parlementaire, l’armée française, en cas de conflit de haute intensité à forte attrition, n’aurait plus d’avions en dix jours et plus de missiles en deux jours…

Maillon pourtant primordial au combat, ce sont souvent les munitions qui font défaut. Dans un courrier adressé à la ministre des Armées, Florence Parly, Julien Aubert, rejoint par trois autres députés, s’inquiète que la France puisse se trouver à court de munitions « en seulement quatre jours de conflit de haute intensité ».

L’impasse sur l’achat de munitions

Un constat que partage Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, qui pointe du doigt les faibles réserves non seulement sur les munitions simples mais aussi sur les munitions complexes, en particulier les missiles. « La France peut tenir cinq, douze ou vingt jours… mais là n’est pas vraiment le problème. Depuis soixante-quinze ans, tous les gouvernements de droite et de gauche ont fait l’impasse sur l’achat de munitions en quantité suffisante parce qu’on pensait que la paix était éternelle, dit-il . Il aura fallu cette affaire de l’Ukraine, à deux heures trente de Paris, pour que l’on prenne conscience que la France pouvait être entraînée dans un conflit d’une extrême gravité y compris peut-être nucléaire. »

La guerre en Ukraine sera, aux dires des militaires, l’un des conflits les plus longs. « On est sur une pente glissante, sur un toboggan sans fin », estime le général Pellistrandi. Au sommet des pré-occupations, le financement de la défense française à long terme. La loi de programmation militaire prévoyait 295 milliards d’euros entre 2019 et 2025. Il est urgent de signer un chèque supplémentaire, de 40 à 60 milliards d’euros selon Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès, si la nation veut se préparer à une guerre de “haute intensité”.

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BBC

Subsea internet cables could help detect earthquakes

By Chris VallanceTechnology reporter

Internet cables that crisscross the sea-floor could be use to detect earthquakes and tsunamis or monitor how climate change alters ocean currents.

These telecoms cables could be used as a giant array of deep-sea scientific sensors, the UK's National Physical Laboratory (NPL) and its partners say.

Scientists tested the technique on an optical-fibre link between the UK and Canada.

The research is published in Science Magazine.

Because installing permanent sensors to monitor the ocean floor is very costly, only a few exist globally, the scientists say.

"70% of the Earth's surface is water but all the seismic stations are on land, because it is too difficult and expensive to install permanent sensors on the seafloor" Dr Giuseppe Marra of the NPL told the BBC.

But numerous optical-fibre cables carry data across the world's seas and oceans.

It is estimated there are more than 430 around the world, spanning distances of 1.3 million km (800,000 miles)

According to Dr Marra vibrations, pressure and temperature changes affect, by a very small amount, the speed of light as it travels through the cable which extremely sensitive instruments can then detect.

The researchers said they had detected earthquakes and "ocean signals", such as waves and currents, using a 5,860km EXA Infrastructure optical-fibre link between Southport, Lancashire, and Halifax, Canada.

The scientists were able to use individual spans of cable between repeaters - devices that help boost the signal - as separate sensors.

"If we apply this technique to a large number of cables", Dr Mara said, "we could transform this underwater infrastructure into a giant array of detectors for earthquakes, ocean currents and more.

"Extending the seismic network from land to the seafloor will improve our understanding of the internal structure of the Earth and its dynamic behaviour" he added.

Cable-based sensors could identify the "epicentral area" of an earthquake in the same way as land-based seismometers, the researchers suggest.

And the technique opened other possibilities, such as monitoring deep-water currents for changes caused by global warming.

There is also the untested possibility of using cables to monitor how climate change alters sea-floor temperatures.

Technology-giant Google was involved in the research as well as the University of Edinburgh, the British Geological Survey, and the Istituto Nazionale di Ricerca Metrologica, in Italy.

Brian Baptie, head of the Earth seismology team for the British Geological Survey, said the research could transform scientists' ability to make measurements over vast areas of Earth's surface where it was very difficult to use conventional technologies.

"It creates an amazing opportunity to observe earthquakes in the middle of oceans at close range as well as the tantalising possibility of measuring other natural phenomena like submarine volcanic eruptions and tsunami in future," he said.

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L'Humanité

La Commune, un espoir tenace

Tribune

Joël Ragonneau

Joël Ragonneau Coprésident des Amies et amis de la Commune de Paris 1871

« L es derniers combattants de la Commune, femmes et enfants compris, sont conduits en haut du cimetière du Père-Lachaise, près de Charonne. Alignés le dos au mur, ils sont exterminés par les mitrailleuses des versaillais. Leurs corps tombent dans une tranchée creusée à leurs pieds », écrira Jules Vallès. C’était le 28 mai 1871.

Le cimetière du Père-Lachaise est l’un des derniers lieux de résistance de la Commune. Le 21 mai, Thiers lance la charge contre les communards. La tuerie des fédérés ponctue une semaine de massacres. Elle restera, pour les siècles à venir, la « semaine sanglante ». Le dernier jour de la Commune, plus de 200 communards sont fusillés contre l’enceinte du cimetière qu’on appelle depuis le « mur des Fédérés ». Dès l’automne 1871, des mains anonymes jetteront des fleurs sur leur fosse commune. Le rendez-vous a survécu à toutes les guerres, tous les régimes.

Le 23 mai 1880, se déroule le premier défilé devant le mur. Depuis lors, il est de tradition de venir accrocher un œillet rouge dans le lierre du mur des Fédérés.

Ce mur est devenu au fil du temps un haut lieu de la mémoire collective. Il symbolise les luttes pour la liberté, le progrès social, mais aussi toutes les résistances. Ce n’est pas un hasard si les plus importantes manifestations devant le mur correspondent à des moments forts de revendications populaires. En 1936, le 24 mai, 600 000 personnes y défilent. Sous l’Occupation, l’idée de résistance s’y manifeste par des signes ostentatoires, par exemple des jets de fleurs. Sans oublier l’importante montée au mur de 1945, associant victimes du nazisme à celles de la Commune.

Et puis, il y a eu, dans le cadre du 150e anniversaire de la Commune, la montée au mur des Fédérés 2021. Elle restera dans les annales. Cela faisait des semaines que le collectif Commune 150 ans, constitué à l’appel de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 et rassemblant plus de 100 organisations, travaillait à faire de la montée au mur 2021 un événement exceptionnel. Mais nous étions dans l’expectative, s’agissant à la fois des autorisations nécessaires, incertaines en ces temps de pandémie, et surtout de la mobilisation. Résultat : un long cortège de 15 000 personnes a submergé l’avenue de la République et l’avenue Gambetta jusqu’à l’entrée du Père-Lachaise. En 2022, la devise « Liberté, égalité, fraternité » semble avoir fui notre République. L’autre, l’étranger, est rejeté. Le capital et la finance imposent leurs dures lois. Alors oui, il est grand temps de faire connaître la Commune. C’est pourquoi notre association, dont nous fêtons cette année le 140e anniversaire, souhaite réitérer avec tous ceux qui le souhaitent une manifestation analogue à celle de 2021.

« Le printemps est évident », écrivait Rimbaud à propos de la Commune. Un printemps politique et social, le temps d’une saison à peine, avant de s’achever tragiquement au mois de mai 1871. Mais soixante-douze jours durant, le drapeau rouge a flotté sur l’Hôtel de Ville et, pour la première fois, la classe ouvrière a pris toute sa place au sein d’un gouvernement patriotique et démocratique. Dans un espace concentré, Paris, une démocratie inédite s’appuyant sur une mobilisation populaire de tous les instants a mis en œuvre un programme visant à refonder la société en lui donnant la justice et l’égalité comme piliers.

Conjuguer le passé et le présent, ce n’est pas seulement affirmer que la Commune n’est pas morte. C’est aussi mettre en valeur les luttes actuelles porteuses d’objectifs de transformation sociale pour rendre la société plus humaine et plus solidaire. Il nous faudra inventer comme la Commune l’a fait. Ne cherchons pas à la copier à la lettre. Mais, plus que jamais, son état d’esprit doit nous éclairer. Fêter le 140e anniversaire de notre association, c’est aussi participer à l’élan vital qui parcourt notre société vers ce but : bâtir une société démocratique et faire qu’unis nous soyons assez nombreux et assez forts pour y parvenir ! Alors que les héritiers des versaillais aboient plus que jamais, quand tant de nuages sombres planent sur la démocratie, la Commune reste un point de repère. Qu’elle mobilise toujours si fortement autour d’elle est une chance. C’est un salut pour l’avenir. Nous pouvons donc, plus que jamais, pousser le cri historique : vive la Commune !

la Commune de Paris
New York Times - World

U.S. Economy

‘La situación actual es la peor que hemos visto’: la deuda y la inflación ahorcan a los países pobres

La guerra en Ucrania se combina con una contracción global al crédito y la desaceleración en China, lo que siembra miseria en los países de ingresos bajos y medios.

Un mercado de comida en Camerún, donde la inflación del precio de los alimentos está causando dificultades.Credit...Tom Saater para The New York Times

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Por Peter S. GoodmanRuth MacleanSalman Masood, Elif Ince, Flávia Milhorance, Muktita Suhartono y Brenda Kiven

Peter Goodman, corresponsal de economía mundial, escribió este artículo desde Nueva York. Se ha colaborado con reportería desde Senegal, Pakistán, Turquía, Brasil, Indonesia y Camerún.

Antes de que la guerra asolara Yemen, Walid Al-Ahdal no se preocupaba por darle de comer a sus hijos. En su pueblo natal, cerca del mar Rojo, su familia cultivaba maíz, criaba cabras y contaba con su propia vaca para conseguir leche.

Pero durante los últimos cuatro años, después de que los combates los obligaran a huir, su hogar ha sido una tienda de campaña en un campamento con otras 9000 familias a las afueras de la capital, Saná. Al-Ahdal ha tenido dificultades para comprar alimentos adecuados con su salario de conserje en un hospital.

Ahora, otra guerra, esta vez a más de 3000 kilómetros de distancia, ha vuelto a trastornar sus vidas. Los precios de los alimentos se han disparado. Desde que Rusia invadió Ucrania, el precio del trigo se ha duplicado con creces, mientras que la leche ha aumentado en dos tercios.

Muchas noches, Al-Ahdal, de 25 años, no tiene nada para alimentar a su hija de 2 años y a sus tres hijos, de 3, 5 y 6 años. Los consuela con té y los manda a la cama.

“Me duele el corazón cada vez que mi hijo busca una comida que no hay”, dijo Al-Ahdal. “Pero, ¿qué puedo hacer?”.

El hambre que corroe a las familias de países devastados por la guerra como Yemen pone de relieve una crisis más amplia a la que se enfrentan miles de millones de personas en las economías menos prósperas del mundo, ya que a las consecuencias del ataque de Rusia a Ucrania se suman otros desafíos: la pandemia que continúa, la restricción global al crédito y la desaceleración de China, la segunda economía más grande después de Estados Unidos.

“Es como si hubiera incendios forestales por todas partes”, dijo Jayati Ghosh, una economista en la Universidad de Massachusetts en Amherst. “Esto es mucho más grande que después de la crisis financiera mundial. Todo está en contra de los países de ingresos bajos y medios”.

Las repercusiones más directas se observan en el aumento de los precios de los insumos para cocinar, los fertilizantes y los alimentos básicos como el trigo, lo que perturba la agricultura y amenaza la nutrición en gran parte del mundo.

Las sanciones impuestas a Rusia, uno de los principales exportadores de petróleo y gas, han restringido el suministro de energía, lo que disparó los precios y limita el crecimiento económico, especialmente en los países que dependen en gran medida de las importaciones.

Los elevados precios de la energía protagonizan la disminución de las expectativas de crecimiento económico mundial, que ahora se calcula en un 3,6 por ciento este año, frente al 6,1 por ciento del año pasado, según una previsión del Fondo Monetario Internacional.

Según el Comité Internacional de Rescate, más de 14 millones de personas están ahora al borde de la inanición en el Cuerno de África, como resultado de una terrible sequía combinada con la pandemia y la escasez de cereales procedentes de Rusia y Ucrania. Ambos países representan, en conjunto, la fuente de una cuarta parte de las exportaciones mundiales de trigo.

La semana pasada, cuando India prohibió las exportaciones de la mayor parte de su trigo, la preocupación aumentó. India es el segundo productor mundial de trigo y cuenta con reservas abundantes.

La guerra en Ucrania amenaza con obstaculizar la respuesta humanitaria, al elevar hasta un 16 por ciento los precios de insumos como los maníes que se mezclan en una pasta terapéutica utilizada para tratar a los niños que se enfrentan a niveles de desnutrición potencialmente mortales, advirtió el lunes la UNICEF.

Esta catástrofe se desarrolla cuando la pandemia sigue agobiando los sistemas de salud, agotando los recursos gubernamentales, y al tiempo que la Reserva Federal y otros bancos centrales suben las tasas de interés para detener la inflación. Esto está impulsando a los inversores a abandonar los países de menores ingresos y a trasladar los fondos a activos de menor riesgo en las economías ricas.

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Este cambio de dirección en el flujo de dinero ha elevado el dólar estadounidense y ha hecho bajar el valor de las monedas de India, Sudáfrica y Brasil, encareciendo sus importaciones. La restricción del crédito también está aumentando los costos de los préstamos para los gobiernos fuertemente endeudados.

Y no menos importante, China, que durante mucho tiempo fue el motor del crecimiento de muchos países, se ha convertido en una importante fuente de lastre. A medida que el gobierno chino amplía el cierre de actividades para hacer cumplir su política de cero covid, el resultado es una menor demanda de materias primas, piezas y productos acabados que se envían a China desde todo el mundo.

“Veo que se está desarrollando una tormenta perfecta en lugares como Yemen, y en muchos otros lugares del mundo”, dijo Philippe Duamelle, representante de UNICEF para Yemen. “Las familias tienen que tomar decisiones terribles”.

No hay suficiente pan

Una mañana muy calurosa en Douala, la ciudad más grande de Camerún, Michael Moki, un conductor de mototaxi, se acercó a una vitrina que contenía un montón de panecillos.

Moki, de 34 años, un hombre jovial y risueño, pidió 500 francos centroafricanos (unos 80 centavos de dólar) en panecillos, el desayuno para su familia de cinco personas. Cuando el vendedor le entregó la bolsa, la sonrisa se le borró de la cara.

“Tu pan se pone cada vez más chico, y el precio aumenta”, se quejó con el joven que estaba detrás del mostrador. “¿Crees que me voy a comer todo esto y quedar satisfecho?”.

“El precio de la harina ha subido”, respondió el vendedor.

Este tipo de intercambio se ha convertido en algo habitual en los mercados de toda África y partes de Asia.

Los combates en Ucrania han hecho que los agricultores de este país huyan de sus tierras, mientras que Rusia ha bloqueado los puertos ucranianos en el mar Negro, conductos vitales para las exportaciones. La semana pasada, el Programa Mundial de Alimentos advirtió que el cierre de los puertos amenazaba con empeorar la grave inseguridad alimentaria en Etiopía, Sudán del Sur, Siria, Yemen y Afganistán.

Rusia y Ucrania suministran todo el trigo que importan Somalia y Benín, y al menos dos tercios del suministro que llega a Tanzania, Senegal, la República Democrática del Congo, Sudán y Egipto, según una investigación de la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Comercio y Desarrollo.

A nivel mundial, los precios de exportación del trigo y el maíz se dispararon más de un 20 por ciennto en el mes posterior a la invasión de Rusia a Ucrania, según el Programa Mundial de Alimentos.

Algunos economistas acusan a las multinacionales de la agroindustria de explotar el caos causado por la pandemia y la guerra para aumentar los precios más allá de lo establecido por la oferta y la demanda. Ghosh, la economista, citó pruebas de que la especulación financiera está haciendo subir aún más los precios de los alimentos.

En abril, los especuladores fueron responsables del 72 por ciento de la actividad de compra en el mercado de trigo de París, frente al 25 por ciento de antes de la pandemia, según datos analizados por Lighthouse Reports, una plataforma europea de periodismo colaborativo.

Muchos países pobres se enfrentan ahora una elección incómoda: aumentar el gasto para ayudar a sus poblaciones mientras aumentan sus deudas, o imponer la austeridad presupuestaria y cortejar el conflicto social. La semana pasada, el malestar público por la inflación acelerada durante una espiral de la crisis de la deuda ocasionó la caída del gobierno en Sri Lanka. Los riesgos de agitación parecen ser terribles en Túnez, Ghana, Sudáfrica y Marruecos, según advierte Oxford Economics en un informe reciente.

Para Moki, el conductor de mototaxi, la fuente de conflicto fue inmediata. Al volver a su apartamento de dos habitaciones, se encontró con la decepción de su esposa por el escaso botín para el desayuno.

El casero les ha subido el alquiler de unos apenas asequibles 50.000 francos (80 dólares) al mes a 75.000 francos (120 dólares), alegando el aumento de sus propios gastos.

“Las cosas se nos están poniendo muy difíciles”, dijo Moki.

Sacrificar al rebaño

A Sencer Solakoglu, un productor de lácteos en Turquía, lo presionan fuerzas que escapan a su control.

Los precios del forraje, como el heno, el maíz y la alfalfa, en gran parte importados de Rusia y Ucrania, se han duplicado y triplicado en los últimos meses. Sin embargo, el gobierno, temiendo el enojo del pueblo por la inflación, ha presionado a los agricultores para accedan a no subir los precios, lo que limita la capacidad de Solakoglu para recuperar sus costos.

Los hogares turcos, golpeados por una prolongada crisis económica, han reducido el consumo de leche, recortando las ventas de Solakoglu aproximadamente a la mitad.

Así es como Solakoglu, cuya granja se encuentra en las afueras de la ciudad turca de Bursa, se ha visto obligado a sacrificar 200 cabezas de su rebaño en los últimos meses.

“Hemos sacrificado todas las vacas que producían menos de 30 kilos de leche al día”, explica.

Este tipo de cálculos sombríos se han convertido en rutina en Turquía, un país familiarizado con las dificultades económicas.

Tras la crisis financiera mundial de 2008, los bancos centrales de las principales economías, como Estados Unidos y Europa, bajaron las tasas de interés hasta casi cero para estimular el crecimiento. Cuando los inversores internacionales buscaron mejores rendimientos, se volcaron hacia los llamados mercados emergentes, aceptando mayores riesgos a cambio de mayores recompensas.

Inflation F.A.Q.

What is inflation? Inflation is a loss of purchasing power over time, meaning your dollar will not go as far tomorrow as it did today. It is typically expressed as the annual change in prices for everyday goods and services such as food, furniture, apparel, transportation and toys.

What causes inflation? It can be the result of rising consumer demand. But inflation can also rise and fall based on developments that have little to do with economic conditions, such as limited oil production and supply chain problems.

Is inflation bad? It depends on the circumstances. Fast price increases spell trouble, but moderate price gains can lead to higher wages and job growth.

How does inflation affect the poor? Inflation can be especially hard to shoulder for poor households because they spend a bigger chunk of their budgets on necessities like food, housing and gas.

Can inflation affect the stock market? Rapid inflation typically spells trouble for stocks. Financial assets in general have historically fared badly during inflation booms, while tangible assets like houses have held their value better.

El caudillo turco, Recep Tayyip Erdogan, instó a sus secuaces a valerse de los préstamos internacionales para financiar enormes proyectos de construcción que mantuvieron el crecimiento de la economía.

En 2017, los inversores se preocuparon por el riesgo de impago que suponían las enormes deudas de las empresas turcas. Se deshicieron de la lira turca, haciendo que su valor se redujera en aproximadamente tres cuartas partes de su valor a finales del año pasado.

Esta era la historia antes de la invasión rusa de Ucrania y antes de que los bancos centrales de todo el mundo empezaran a subir las tasas de interés.

En abril, la lira volvía a caer, y la tasa de inflación de Turquía era de casi el 70 por ciento, su peor nivel en dos décadas.

Incluso en países con circunstancias menos graves, los agricultores se enfrentan a una aritmética malévola, ya que los precios de los alimentos de animales, los fertilizantes y los pesticidas aumentan.

En los últimos años, Indonesia ha importado cada vez más reservas de fertilizantes de Rusia. Como los precios de los fertilizantes se han duplicado en los últimos meses, los agricultores han limitado su aplicación, lo que ha disminuído sus cosechas.

“La situación actual es la peor que hemos visto”, dijo Ajat Sudrajat, un agricultor del distrito de Cipanas, en Java Occidental, una zona agrícola que abastece a Yakarta, la bulliciosa capital de Indonesia.

Deudas imposibles

Hace dos años, cuando Rubab Zafar y su esposo, Muhammad Ali, salieron de su pueblo en la zona rural de Pakistán para emprender una nueva vida en Islamabad, estaban llenos de optimismo.

“No había trabajo en el pueblo”, dice Zafar, de 31 años. “Islamabad es una gran ciudad, y pensamos que aquí habría alguna oportunidad para nosotros”.

En lugar de ello, han sufrido la pesadez de un país que lidia con deudas imposibles y una movilidad descendente.

Zafar perdió hace poco su trabajo de niñera, y conseguía trabajos ocasionales a medio tiempo. Su esposo trabaja en una aplicación de transporte. En conjunto, ganan unas 25.000 rupias al mes (unos 133 dólares), que apenas cubren el alquiler de su vivienda de una sola habitación en un barrio de clase trabajadora.

Están atrasados en el pago de la factura de la luz, lo que los coloca en la misma situación que el gobierno pakistaní, que ahora está en conversaciones con el Fondo Monetario Internacional para conseguir una extensión de un paquete de préstamos de 6000 millones de dólares.

Desde 2016, los pagos de la deuda externa de Pakistán se han inflado hasta representar el 38 por ciento de los ingresos del gobierno, que antes eran de aproximadamente el nueve por ciento, según los datos tabulados por Debt Justice, una organización de defensa en Inglaterra.

Los pagos de la deuda han absorbido dinero que, de otro modo, podría ayudar a personas como Zafar. En varias ocasiones, ha solicitado un subsidio en efectivo, solo para ser rechazada sin explicación.

Movilidad descendente

Brasil, un gran exportador, se presenta a menudo como un beneficiario del aumento de los precios de las materias primas.

Pero en las favelas de las principales ciudades de Brasil, donde la pobreza enmarca la vida cotidiana, la gente está concentrada en el aumento del precio del gas licuado de petróleo (GLP), el combustible para cocinar que se utiliza en el 96 por ciento de los hogares.

Desde febrero, el precio del tanque de gas ha aumentado casi un 10 por ciento, alcanzando su nivel más alto en dos décadas, según datos del gobierno.

“Es lo único de lo que hablamos”, dijo Vanderley de Melo Pereira, de 55 años, padre de dos hijos en Rocinha, un barrio popular de Río de Janeiro. “Desde que empezó la guerra en Ucrania, las cosas han empeorado”.

En toda América Latina, el desarrollo de la crisis amenaza con borrar décadas de progreso en la mejora del nivel de vida.

“No hay perspectivas de crecimiento”, dijo Liliana Rojas-Suarez, experta regional e investigadora principal del Centro para el Desarrollo Global en Washington. “Creo que vamos a tener otra década perdida”.

Ruth Maclean reportó desde Dakar, Senegal; Salman Masood desde Islamabad, Pakistán; Elif Ince desde Estambul; Flávia Milhorance desde Río de Janeiro; Muktita Suhartono desde Java Occidental, Indonesia; y Brenda Kiven desde Duala, Camerún. Renato Dias colaboró con este informe desde Río de Janeiro.

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Valeurs Actuelles

“Racisme d’Etat”, “stigmatisation”: acheter en Polynésie française devient presque impossible pour les Français de métropole

Comme un « citoyen de seconde zone » ! Un habitant de Polynésie française ne décolère pas contre le gouvernement local. Il évoque même du « racisme d’Etat », une « stigmatisation » et de la « discrimination » à son encontre. Consulté par Valeurs actuelles, ce résident souhaite d’ailleurs à tout prix garder l’anonymat, de peur de représailles. « Le pouvoir de nuisance en local est bien trop fort » s’inquiète-il.  Le 26 avril, les 53 législateurs de l’assemblée territoriale ont adopté à l’unanimité un texte qui cible particulièrement les Français de métropole. Souhaitant défendre le « patrimoine foncier », la « loi du pays (spécifique à la Polynésie) portant mesures fiscales en faveur de certaines mutations » s’attaque à la « spéculation des non-résidents ». 

« Les droits d’enregistrement et de publicité foncière sont majorés de 1.000 % dès lors que l’acquéreur est une  personne  physique  qui  ne  justifie  pas  d’une  durée d’au moins dix ans de résidence en Polynésie française » peut-on lire dans ce texte explosif. C’est donc une interdiction d’acheter déguisée. Un Français de métropole n’aura donc pas les mêmes droits qu’un local. A titre d’exemple, pour une maison achetée à 40 millions de francs Pacifiques, les Polynésiens s’acquittent actuellement de 4,1 millions de francs de droits d’enregistrement et de publicité foncière. Avec cette loi, les non-résidents devront payer 41 millions de francs de frais, selon un calcul de la chaîne Polynésie La Première. Ce qui reviendrait donc à doubler le prix d’achat du bien immobilier. Les contours de son entrée en vigueur restent néanmoins dans le flou.

Démagogie ou opportunisme ?

La mesure « a choqué beaucoup de personnes », nous confirme Jean-Philippe Pinna, président de la chambre des notaires du territoire d’Outre-mer. Car le « rejet ou l’intolérance » y sont rares. Cette loi porte ainsi un message politique « extrêmement maladroit », estime-t-il. Le cliché du métropolitain aisé qui s’installe a largement été instrumentalisé. Le 10 mai, l’élue Eliane Tevahitua a aussi dénoncé un « phénomène migratoire métropolitain » menaçant l’emploi local. 

Face à l’explosion des prix de l’immobilier, le bouc-émissaire idéal est tout trouvé: le Popaa (le blanc ou l’étranger, en tahitien). D’où les accusations de racisme. Il faut dire que le gouvernement local a surfé sur un terreau favorable : le lourd ressentiment de la population polynésienne qui « ne peut plus mathématiquement » accéder à la propriété, relate le notaire. L’offre de logement y est rare, celui-ci estime que l’archipel nécessiterait 14.000 logements supplémentaires. Ce qui fait grimper les prix. En 2019, 55% de la population de Tahiti et de Moorea vivait sous le seuil de pauvreté. Selon la perception polynésienne, seules des personnes expatriées venant s’installer peuvent donc acquérir. La loi du 26 avril les écarte définitivement du marché.

Le vote de cette loi ne serait-il qu’une manœuvre politique, comme l’affirment plusieurs sources que nous avons consultées ? Le gouvernement essaierait-il de détourner l’attention de l’opinion publique du dernier scandale, le mariage du vice-président Tearii Alpha ? Le 5 août 2021, tout le gouvernement se pressait aux noces de l’homme politique, au mépris des règles sanitaires alors en vigueur et des restrictions imposées aux habitants. L’affaire s’est muée rapidement en scandale politique. A l’image du Partygate au Royaume-Uni, l’exécutif local se traîne une « énorme casserole gravée dans la mémoire locale », relate un observateur. Et le tollé n’est pas fini car la justice s’est emparée du dossier. Le président de la Polynésie française Édouard Fritch et Tearii Alpha, devenu simple ministre, encourent respectivement près de 3.000 et 4.500 euros d’amende. Le verdict est attendu le 2 juin. Sollicité, le gouvernement polynésien n’a pas répondu à nos questions.

Vrai problème, mauvaise solution

Cette loi n’est sûrement « pas la réponse » à l’explosion des prix de l’immobilier, martèle Jean-Philippe Pinna. Dans les faits, les Popaas ne représentent que 10% de la population. Et la clientèle des acquéreurs expatriés est « absolument marginale » souligne le notaire. Les investissements massifs de personnes extérieures à la Polynésie française (métropolitains, Calédoniens, Américains…) y sont rares voire inexistants. Il est clair que cette nouvelle mesure ne résoudra en rien l’inflation immobilière. Mais « la profession n’a pas été consultée et nous avons été mis devant le fait accompli » regrette-il.

Et celui-ci de comparer la situation locale avec le cas de la Corse: « nous avons les mêmes difficultés : indivision et rareté de biens à la vente ». A contexte similaire, mesures similaires. En février 2022, le député nationaliste de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, déposait un projet de loi visant à lutter contre la spéculation immobilière. Pareillement, le président de la chambre des notaires du Territoire d’Outre Mer (TOM), appelle à la mise en place d’une véritable politique de l’habitat et la construction de logements à prix modérés.

Si cette loi a le mérite d’ouvrir le débat sur l’immobilier en Polynésie, elle devrait néanmoins être retoquée. Le notaire Jean-Philippe Pinna en est certain. Votée le 26 avril et publiée au journal officiel le 10 mai, la loi du pays ne devrait pas être validée par le Conseil d’État. Car elle contrevient à tous les principes généraux du droit, notamment les dispositions discriminatoires, l’atteinte à la constitution et à l’unicité de la République. Déjà bien entrouverte dans la Nouvelle-Calédonie voisine, la boîte de pandore de l’indépendance gagnera-t-elle à son tour Tahiti ?

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L'Humanité

Plus d’ambition pour les transports franciliens !

Tribune

Collectif

Texte collectif

Selon le dernier rapport du Giec, il ne reste que trois ans aux décideurs pour réduire les émissions de CO2, contraindre les pollueurs afin de changer la trajectoire tragique prédite pour l’humanité et la planète. En Île-de-France, répondre à ce défi exige des investissements publics considérables, singulièrement dans les transports en commun, qui peuvent concourir à la réduction des émissions polluantes. Outil de planification écologique le plus puissant existant à ce jour, le contrat de plan État-région (CPER) 2021-2027 fait actuellement l’objet d’une consultation qui s’opère en catimini, alors que sont engagés plusieurs milliards d’euros et l’avenir de l’Île-de-France.

De plus, cette consultation qui a pris plusieurs années de retard exclut les transports : le volet « mobilités » du CPER a un train de retard. Ce document regroupera pourtant les engagements financiers de l’État et de la région en faveur des transports pour les six prochaines années et déterminera les réalisations pour la décennie 2030. L’élection présidentielle ayant gelé de nombreux dossiers franciliens, de discrètes négociations entre l’État et la région s’annoncent à nouveau. Les élu·e·s locaux en sont, pour l’instant, farouchement tenus à l’écart. C’est inacceptable tant pour la démocratie que pour la prise en compte des besoins des Francilien·ne·s.

Des projets sont sur la sellette faute de financements suffisants. De ces négociations dépendent en effet l’aménagement et la qualité de vie de l’Île-de-France pour les années à venir. Il en va de la poursuite – ou non – de chantiers et d’études pour de futures liaisons. Faute de moyens suffisants, un tri pourrait s’opérer dans les prochaines semaines entre les projets. Report sine die de telle ligne de tram, saucissonnage de tel projet, abandon à pas feutrés de tel prolongement de métro : toutes les options sont sur la table. Dans ce bonneteau, la mise en concurrence des projets, des territoires et des populations s’avère maximale et inacceptable. L’État semble remiser son rôle de garant de l’égalité de traitement et de développement équilibré du territoire et la région continue de fermer les yeux sur les inégalités sociales et territoriales.

Or, il y a urgence ! Urgence à agir concrètement face à la crise climatique. Urgence à achever les projets engagés et à en prévoir de nouveaux. Urgence à tirer les enseignements de la crise énergétique et de son coût pour les ménages. Urgence à corriger les inégalités territoriales. Urgence à faire de l’Île-de-France une grande région cyclable. Urgence enfin à préparer l’après-Grand Paris express. Urgence à développer un réseau de transports en commun accessible à tout·e·s les Francilien·ne·s.

Il est temps qu’un·e ministre des transports porte une ambition pour les transports du quotidien en Île-de-France ! Pour un CPER « mobilités » à la hauteur de ces urgences, l’État et la région doivent s’engager à apporter ensemble un niveau jamais atteint : ce n’est pas 5 milliards mais au moins 15 milliards d’euros d’investissements pour la décennie en cours qu’il faut mobiliser (hors Grand Paris express et CDG express). 15 milliards qui seront également utiles à l’emploi et vertueux socialement et économiquement.

Pour accompagner cet effort indispensable, nous proposons l’affectation de recettes fiscales dédiées au CPER. Cela est possible et a montré ses preuves en Île-de-France avec la Société du Grand Paris. Il est en effet nécessaire de sécuriser et d’accélérer la mise en œuvre des projets de transport par une plus grande visibilité financière pour poursuivre la modernisation du réseau ferré existant, tenir les engagements pris et préparer l’avenir. Tel est le souhait que nous formulons. Redonnons un nouveau souffle aux transports du quotidien. Sans lui, l’Île-de-France n’apportera jamais sa part au défi climatique et à l’impérieuse amélioration du cadre de vie de tou·te·s les Francilien·ne·s, sans exception.

transportsile de france
France24 - Monde

L'Europe et l'Amérique du Nord font état de premiers cas de variole du singe

Publié le : 19/05/2022 - 04:45

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Après le Royaume-Uni, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont tour à tour annoncé, mercredi, la présence de cas suspects ou confirmés de variole du singe sur leurs territoires. Cette infection virale qui provoque notamment de la fièvre et des maux de tête se guérit d'elle-même.

Plusieurs dizaines de cas suspects ou confirmés de variole du singe ont été détectés depuis début mai en Europe et en Amérique du Nord, laissant craindre un début de propagation de cette maladie endémique en Afrique de l'Ouest. Le Royaume-Uni, qui a le premier signalé des cas, détectés à partir du 6 mai, a indiqué dans un communiqué, mercredi 18 mai, en avoir identifié deux nouveaux, ce qui porte à neuf le nombre total de personnes infectées.

À l'exception du premier individu infecté, qui avait récemment voyagé au Nigeria, ces malades ont été contaminés au Royaume-Uni, selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA). "Ces derniers cas, ainsi que les informations faisant état de cas dans divers pays européens, confirment ce que nous craignions initialement, à savoir qu'il puisse y avoir une transmission de la variole du singe au sein de nos communautés", a expliqué la Dr Susan Hopkins, principale conseillère médicale de l'UKHSA, citée dans le communiqué.

Fièvre et maux de tête

Les symptômes recouvrent fièvre, mal de tête, douleurs musculaires, mal de dos, ganglions lymphatiques enflés, frissons et fatigue. Des éruptions cutanées peuvent survenir, souvent sur le visage, et se répandre à d'autres parties du corps dont les parties génitales. Il n'existe pas de traitement pour la variole du singe, qui se transmet par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques, dont la salive. Cette infection virale se guérit d'elle-même.

Mercredi, l'Espagne, le Portugal, le Canada et les États-Unis ont, tour à tour, signalé avoir repéré la présence de la variole du singe, ou ce qui semble l'être, sur leur territoire. Les deux pays de la péninsule ibérique ont rapporté avoir recensé une quarantaine de cas suspects ou confirmés de cette maladie, ce qui a conduit les autorités espagnoles et portugaises à déclencher une alerte sanitaire nationale.

Au Canada, plus d'une dizaine de cas suspects étaient, mercredi, en cours d'examen à Montréal, selon la chaîne publique Radio-Canada, qui cite les autorités sanitaires de la ville. Et aux États-Unis, un homme qui s'était récemment rendu au Canada a été dépisté positif à cette maladie dans l'État du Massachusetts.

Une maladie peu contagieuse entre humains

Les autorités se veulent globalement rassurantes, soulignant ainsi en Espagne et au Portugal que la maladie est peu contagieuse entre humains. La multiplication des foyers apparents inquiète néanmoins, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué, lundi, s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle.

"Nous observons des transmissions parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes", ce qui est "une nouvelle information que nous devons étudier convenablement pour mieux comprendre la dynamique" de transmission, a ainsi déclaré, Ibrahima Socé Fall, directeur général adjoint de l'OMS pour les interventions d'urgence, à Genève.

Mais "n'importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", ont souligné aux États-Unis les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le lapsus de George W. Bush qui évoque l’invasion “injustifiée” de… l’Irak

Un lapsus embarrassant. Mercredi 18 mai, l’ancien président des Etats-Unis, George W. Bush a livré son analyse du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, lors d’une allocution à Dallas, dans l’Etat du Texas. Au cours de son discours, l’ex-locataire de la Maison Blanche a voulu critiquer le président de la fédération de Russie, Vladimir Poutine, en soulignant « la décision d’un homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak », rapporte Franceinfo

Grimace gênée du 43e président des Etats-Unis, qui s’est corrigé immédiatement : « Je voulais dire l’Ukraine… Passons. Enfin, bref, j’ai 75 ans ! ». Face au septuagénaire, l’auditoire texan n’a pas pu réprimer un rire collectif devant la situation pour le moins inconfortable.

« Churchill du XXIe siècle »

En 2003, George W. Bush avait lancé l’opération militaire « Liberté irakienne » en Irak, alors gouverné par Saddam Hussein. Pour justifier l’invasion américaine, le chef d’Etat avait affirmé que le pays du Proche-Orient abritait des armes de destruction massive. Un matériel militaire qui n’a jamais été retrouvé au cours de ce conflit meurtrier encore très critiqué au sein des Etats-Unis.

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France24 - Monde

La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse

Publié le : 19/05/2022 - 00:30

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Des records de chaleur ont été atteints ou dépassés, mercredi, dans l'Hexagone, avec plus de 33°C à Toulouse et au Cap-Ferret, au terme de plus de 37 jours consécutifs de températures anormalement élevées. Les agriculteurs s'inquiètent de la sécheresse annoncée. 

Mai 2022 pourrait entrer dans les annales en France : la période exceptionnelle de chaleur que traverse le pays, comme certains voisins européens, a fait monter le thermomètre, mercredi 18 mai, à plus de 33°C dans le Sud, un pic inhabituel pour la saison mais rendu plus probable par le changement climatique.

Les records atteints mercredi concernent le mois de mai, qui pourtant n’est pas terminé. Ils ont été battus ou égalés à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), a annoncé Météo-France en fin de journée. La plupart des records dataient de 2017, 2009 voire 2001. Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions françaises.

🌡️ Ce 18 mai, indicateur thermique national (provisoire) : 21,9°C. https://t.co/DqWk4Dnau0

May 18, 2022

Tous les jours depuis le 11 avril et jusqu’à mardi, les températures en France ont été au-dessus de la normale, soit durant 37 jours. Quand la moyenne de mercredi sera confirmée, cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait être un record de durée, le précédent datant d’il y a seulement deux ans. La "normale" est la période de référence 1981-2010.

Sécheresse très probable

Même en Bretagne, l’île de Bréhat a égalé cette semaine son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C. Il est "maintenant fort probable" que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945, battant mai 2011, selon Météo-France. On ne peut pas pour autant parler de "canicule", qui inclut des critères de température nocturne.

Phénomène lié, la sécheresse guette le pays. Les agriculteurs s’inquiètent pour leurs récoltes. Le gouvernement a publié, mercredi, sa carte des risques de sécheresse et 22 départements y apparaissent en rouge, c’est-à-dire avec un risque "très probable" d’ici à la fin de l’été, principalement dans le Sud-Est et l’Ouest.

Des restrictions sur l’utilisation de l’eau ont déjà été prises dans 16 départements, selon le site officiel Propluvia. "C’est une année très sèche, la tendance ressemble à celle de 2019", explique-t-on à la direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique. "L’anormalité des températures est atypique et la situation de nos nappes d’eau est sur une recharge assez faible."

Un été incertain

La carte publiée mercredi "montre que l’été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves) ou des baisses de nappes marquées sur la totalité du territoire", résume le ministère. Autre conséquence de la chaleur : dans la vallée du Rhône, elle a favorisé cette semaine une réaction chimique générant de l’ozone dont le niveau a été qualifié de "préoccupant" par Marine Latham, directrice générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes.

Avec le dérèglement de la planète, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s’installer plus tôt au printemps. C’est l’un des liens les plus clairs avec le réchauffement climatique, assènent les scientifiques - une situation qu’ont vécue, en avril et mai, des centaines de millions d’Indiens et de Pakistanais qui ont souffert de températures invivables, jusqu’à 50°C, au point d’empêcher le corps de se refroidir. La chaleur actuelle n’est toutefois pas prédictive d’un été plus chaud que la normale, prévient Météo-France.

Avec AFP

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Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Le Débat de France 24

Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan

Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

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Guerre en Ukraine : Que vaut vraiment l’armée russe ?

Un grondement mécanique assourdissant enveloppe la place Rouge. Les régiments de blindés affluent par vagues. Canons automoteurs, lance-roquettes multiples, batteries de défense antiaériennes, chars de combat nouvelle génération… En ce 9 mai, jour anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, l’armée russe fait défiler le fleuron de sa puissance de feu. Au même moment, à 1 000 kilomètres de là, les combats font rage dans l’Est ukrainien, sans que la Russie parvienne à emporter une victoire décisive.

Depuis le 24 février, elle affronte les forces de Kiev, qui lui opposent une résistance farouche. Et les images de véhicules russes disloqués, de soldats capturés et de combattants ukrainiens luttant sans relâche donnent le sentiment que Moscou est dépassé. Le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français, tempère : « C’est une armée à la panoplie complète, terrestre, maritime et aérienne. Les Occidentaux oublient que pour la Russie, l’Ukraine n’est pas une guerre, mais une opération. Pour un soldat ukrainien, vous avez un soldat russe au combat : à peine un tiers des forces russes y sont déployées. »

Une simple démonstration de force, en somme ? Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Vladimir Poutine a fait de la défense le socle de sa politique. À ses yeux, le redressement de l’armée, indispensable pour peser sur la scène internationale, passait par une sérieuse remise à niveau technologique. C’est ainsi qu’il a mis l’accent sur le développement de missiles balistiques, d’armes à la vélocité sans égale et de sous-marins nucléaires. Depuis 2008, ce sont ainsi près de 56 milliards d’euros qui ont été injectés dans ce chantier de modernisation. Dans le même temps, le chef du Kremlin a professionnalisé l’armée, réduisant la part de la conscription pour créer une armée de contractuels. Sur le papier, l’armée russe dispose aujourd’hui de 1 million d’hommes pour 19 divisions d’infanterie. À quoi il faut encore ajouter les 6 257 armes atomiques à sa disposition, qui font de la Russie la première puissance nucléaire du monde.

La Russie est ainsi la deuxième puissance militaire du monde. Dans les faits, pourtant, les lacunes restent nombreuses. « C’est une armée qui a été reconstruite sur les cendres de l’Armée rouge, au rythme des contraintes économiques , relativise le journaliste spécialiste des questions de défense Mériadec Raffray. Ne pouvant tout moderniser, le Kremlin a privilégié sa force de dissuasion stratégique. Avec l’Ukraine, on dé couvre un corps de bataille à deux vitesses : des lance-missiles de précision côtoient des blindés hors d’âge. »

Ces colonnes de blindés bloquées aux portes de Kiev illustraient la vétusté du matériel. Vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Cédric Perrin prévenait, dès 2020, dans un rapport à l’Assemblée parlementaire de l’Otan, des faiblesses de l’armée russe. « Le transport militaire n’est pas développé , assure le sénateur du Territoire de Belfort. Les ravitaillements en essence suivent difficilement. La chaîne logistique est absente de la configuration de combat. L’absence de maintenance ne permet pas de moderniser des équipements déjà vieillissants. »

Dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine, la Russie paye aussi sa chaîne de commandement sclérosée. « Le commandement russe est traditionnellement brutal et rigide, sans grand souci des vies humaines. L’encadrement de contact est à la fois faible et de qualité médiocre. L’initiative est réduite, mais les comportements individuels sont mal contrôlés », détaille le général Vincent Desportes, ancien directeur du Collège interarmées de défense. Sept généraux russes ont déjà perdu la vie dans les combats. Par comparaison, deux généraux américains ont perdu la vie en service durant ces trente dernières années. Exposés, les postes de commandement des généraux sont particulièrement ciblés par les drones et l’artillerie ukrainiens.

Des lance-missiles de précision côtoient des blindés hors d’âge

Au cœur des combats du Donbass, la poche de résistance de Marioupol ralentit la progression de l’armée russe. Les engagés et leurs véhicules font du surplace. Ils font face aux tireurs embusqués ukrainiens. La résistance de l’usine Azovstal est le témoignage de ce manque d’approche stratégique. « L’efficacité brutale de l’armée russe en Syrie nous a leurrés, ajoute le général Desportes. Contrairement à ce que nous pensions, la manœuvre interarmes est mal conduite au plus haut niveau et mal exécutée par la troupe, qui commet des erreurs tactiques. » Là encore, Mériadec Raffray tempère : « L’armée russe a redécouvert la guerre urbaine en Syrie. Mais, c’est la première fois qu’elle livre un combat contre un adversaire de même taille depuis 1945. Il faut souligner que le Kremlin n’a engagé qu’une petite partie de ses capacités et toujours pas ses équipements les plus modernes. »

Au sein du ministère des Armées, toutefois, le premier motif d’inquiétude reste l’arme nucléaire. Les missiles balistiques Sarmat sont dans toutes les têtes. Cette fusée intercontinentale à très longue portée, encore en phase de développement, doit permettre de faire pleuvoir le feu nucléaire n’importe où sur la planète en quelques minutes. « Elle fera réfléchir à deux fois ceux qui essayent de menacer notre pays » , avertit Vladimir Poutine. Un cadre militaire de Balard commente : « L’armée russe, c’est une armée à deux visages. Espérons que l’un de ces visages ne se décide pas à faire un jour pleuvoir ses 6 000 missiles. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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BBC

What is monkeypox?

Another case of monkeypox has been reported in the UK after a person who had recently travelled to Nigeria was diagnosed with the virus in England. Here we take a look at this rare, little-known disease.

How common is monkeypox?

Monkeypox is caused by the monkeypox virus, a member of the same family of viruses as smallpox, although it is much less severe and experts say chances of infection are low.

It occurs mostly in remote parts of central and west African countries, near tropical rainforests.

There are two main strains of virus - west African and central African.

Two of the infected patients in the UK travelled from Nigeria, so it is likely that they are suffering from the West African strain of the virus, which is generally mild, but this is as yet unconfirmed.

The third case was a healthcare worker who picked up the virus from one of the patients.

The four most recent cases - three in London and one in north-east England - do not have any known links with each other, or any history of travel. It appears they caught it in the UK.

The UKHSA says anyone with concerns that they could be infected should see a health professional, but make contact with the clinic or surgery ahead of a visit.

What are the symptoms?

Initial symptoms include fever, headaches, swellings, back pain, aching muscles and a general listlessness.

Once the fever breaks a rash can develop, often beginning on the face, then spreading to other parts of the body, most commonly the palms of the hands and soles of the feet.

The rash, which can be extremely itchy, changes and goes through different stages before finally forming a scab, which later falls off. The lesions can cause scarring.

The infection usually clears up on its own and lasts between 14 and 21 days.

How do you catch it?

Monkeypox can be spread when someone is in close contact with an infected person. The virus can enter the body through broken skin, the respiratory tract or through the eyes, nose or mouth.

It has not previously been described as a sexually transmitted infection, but it can be passed on by direct contact during sex.

It can also be spread by contact with infected animals such as monkeys, rats and squirrels, or by virus-contaminated objects, such as bedding and clothing.

How dangerous is it?

Most cases of the virus are mild, sometimes resembling chickenpox, and clear up on their own within a few weeks.

Monkeypox can sometimes be more severe, however, and has been reported to have caused deaths in west Africa.

How common are outbreaks?

The virus was first identified in a captive monkey and since 1970 there have been sporadic outbreaks reported across 10 African countries.

In 2003 there was an outbreak in the USA, the first time the disease had been seen outside of Africa. Patients caught the disease from close contact with prairie dogs that had been infected by a variety of small mammals imported into the country. A total of 81 cases were reported, but none resulted in deaths.

In 2017, Nigeria experienced the largest documented outbreak, approximately 40 years after the country had its last confirmed cases of monkeypox. There were 172 suspected cases of monkeypox, and 75% of victims were males aged between 21 and 40 years old.

What is the treatment?

There is no treatment for monkeypox, but outbreaks can be controlled by infection prevention.

Vaccination against smallpox has been proven to be 85% effective in preventing monkeypox, and is still sometimes used.

Should the public be concerned?

Experts say we are not on the brink of a national outbreak and, according to Public Health England, the risk to the public is low.

Prof Jonathan Ball, professor of molecular virology, University of Nottingham, said: "The fact that only one of the 50 contacts of the initial monkeypox-infected patient has been infected shows how poorly infectious the virus is.

"It is wrong to think that we are on the brink of a nationwide outbreak."

Dr Nick Phin, deputy director, National Infection Service at Public Health England (PHE), added: "It is important to emphasise that monkeypox does not spread easily between people and the overall risk to the general public is very low."

PHE is following up those who have had close contact with the patient to offer advice and to monitor them as necessary."

Sources: PHE England and World Health Organization.

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Health worker diagnosed with monkeypox

Second UK monkeypox patient confirmed

Monkeypox diagnosed in UK for first time

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Monkeypox - NHS

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France24 - World

In pictures: Julia Roberts, Anne Hathaway, Aya Nakamura storm Cannes red carpet

Issued on: 19/05/2022 - 22:19Modified: 19/05/2022 - 23:00

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The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the 75th edition of the world-famous film festival is taking place. Oscar-winning actress Julia Roberts made an appearance at premiere of director James Gray’s ‘Armageddon Time', a semi-autobiographical film presented in official competition.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : la dissuasion nucléaire sort de l’ombre

La scène se passe sur la chaîne de télévision d’État russe Rossiya 1, fin avril. Sur le plateau, des parlementaires, des journalistes, des commentateurs vantent, à une heure de grande écoute, les performances de l’arsenal nucléaire de Moscou. « De Kaliningrad, un Sarmat [le dernier-né des missiles balistiques russes, NDLR] mettrait cent six secondes pour atteindre Berlin. Pour frapper Paris, deux cents secondes. […] Londres, deux cent deux secondes », énonce la présentatrice comme elle réciterait des horaires de train. L’un des invités renchérit : « Comptez les secondes, […] coucou ! Le missile est déjà là ! […] C’est comme ça qu’il faut leur parler [aux Occidentaux] , il n’y a que ça qu’ils comprennent ! » Même pour qui a l’habitude de débats agités à la télévision, la séquence a de quoi refroidir. Elle rappelle surtout combien, pour Moscou, la question de l’arme nucléaire est loin d’être une simple hypothèse lointaine.

« Après la fin de l’Union soviétique, les Russes ont fait le constat que leur outil militaire était dépassé, explique l’amiral Jean-Louis Lozier, conseiller à l’Institut français des relations internationales et ancien chef de la division forces nucléaires de l’état-major des armées. Jusque dans les années 2000, leur doctrine a donc reposé sur l’utilisation précoce de l’arme nucléaire. » Le travail de modernisation des équipements conventionnels engagé par Vladimir Poutine a depuis modifié cette doctrine, mais le feu nucléaire reste un des piliers de la force russe, aux côtés de l’armement conventionnel et de la guerre informationnelle.

En France, la dissuasion nucléaire, 290 ogives réparties entre forces navales et aéroportées, absorbe plus de 20 % du budget de la défense.

Témoin de cette importance accordée à l’arme nucléaire, depuis le début du conflit ukrainien, le Kremlin n’a eu de cesse d’en menacer les pays occidentaux qui se dresseraient en travers de sa route vers Kiev. Dès le premier jour de l’invasion, le 24 février, Vladimir Poutine lançait : « À ceux qui tenteraient d’interférer avec nous, et plus encore de menacer notre pays, notre peuple, ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues. » Un discours repris depuis à maintes et maintes reprises, notamment par son ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, qui affirmait fin avril que la menace d’une guerre nucléaire « ne doit pas être sous-estimée ».

La menace russe n’est pas à prendre à la légère. Héritier de l’URSS, le pays dispose du plus important arsenal nucléaire de la planète, soit 5 977 ogives en stock dont 1 588 déployées, selon le Bulletin of the Atomic Scientists, publication de référence en la matière. Des ogives embarquées à la fois sur des missiles terrestres, des sous-marins et des bombardiers. À côté, la dissuasion nucléaire française passerait (presque) pour un jouet : 290 têtes nucléaires, réparties entre quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) – la Force océanique stratégique décrite dans le film le Chant du loup -, une cinquantaine de Rafale des forces aériennes stratégiques et une trentaine de Rafale Marine embarqués à bord du Charles-de-Gaulle, composant eux la Force aéronavale nucléaire. “Presque”, parce que chacune de ces ogives embarque suffisamment de puissance de feu pour réduire en cendres n’importe quelle capitale de la planète. C’est le principe fondamental de la dissuasion nucléaire : assurer à tout ennemi potentiel qu’une attaque serait inévitablement suivie de représailles effroyables, assurant des dommages inacceptables sur ses centres névralgiques. En France, la dissuasion nucléaire absorbe plus de 20 % du budget de la défense, et se traduit concrètement par la présence, en permanence, d’au moins un SNLE déployé quelque part – seul son commandant en connaît la position à un instant donné -, prêt à lancer sur l’ordre du président de la République les 16 missiles embarqués, chacun d’eux équipé de plusieurs têtes nucléaires.

Le désarmement nucléaire au point mort

Cette menace permanente, beaucoup de pays qui n’en disposent pas la voient comme leur seule assurance vie face aux velléités des grandes puissances mondiales. Et à ce titre, la guerre ukrainienne aura été extrêmement néfaste en ce qui concerne la lutte contre la prolifération nucléaire. Depuis le début des années 1990, États-Unis et Russie se sont accordés pour limiter l’accès d’autres pays aux armes nucléaires. Accord qui s’est notamment traduit par le transfert à la Russie, fin 1994, des ogives détenues par l’Ukraine, en échange d’une aide internationale significative. « Le mémorandum de Budapest garantissait la reconnaissance de l’intégrité des frontières ukrainiennes, rappelle l’amiral Jean-Louis Lozier. On a vu en 2014 ce que la Russie en pensait, quand elle a envahi la Crimée. » « Force est de constater que la perception selon laquelle “une fois encore, un État ayant abandonné l’arme nucléaire est attaqué” (Libye, Irak, voire Syrie) risque de se développer », écrivait fin mars Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Depuis plusieurs années, des pays comme l’Iran ou la Corée du Nord font l’objet de toutes les attentions diplomatiques pour les convaincre de renoncer à leurs ambitions atomiques. L’invasion russe a toutes les chances de les pousser à poursuivre ces ambitions. « Le risque, c’est que ces pays se disent que finalement on ne traite pas un État nucléaire comme un non-nucléaire », résume l’amiral Jean-Louis Lozier. Un sondage, effectué mi-mars par le Bulletin of the Atomic Scientists auprès des habitants de Roumanie, de Pologne et des États baltes, montre que les populations en général sont favorables à l’acquisition de l’arme atomique. « Depuis les années soixante, le parapluie nucléaire américain en Europe ou en Asie a largement permis d’endiguer la prolifération nucléaire. Que se passerait-il si cette dissuasion devenait non crédible ? », redoute l’amiral Lozier.

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France24 - World

New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor

Issued on: 19/05/2022 - 18:32Modified: 19/05/2022 - 18:38

Stéphanie TROUILLARD

French Prime Minister Élisabeth Borne's childhood was marked by the suicide of her father in 1972, when she was just 11 years old. Joseph Borne, whose original name was Bornstein, was a Jewish resistance fighter of Polish origin who survived the hell of Auschwitz but never quite recovered from the experience.

When President Emmanuel Macron picked Élisabeth Borne as France’s new prime minister earlier this month, not too many French people knew about the 61-year-old career bureaucrat’s family background.

Borne, who became France’s first female prime minister since the 1990s, has been discreet about her private life and her family heritage, which was marked by the horrors of World War II.

Her father Joseph, a Jewish resistance fighter, was deported to the Auschwitz-Birkenau concentration camp in 1944. While he was freed a year later, the ghosts of the past – the atrocities at Auschwitz, the loss of loved ones – continued to haunt him. Joseph Borne committed suicide when his daughter was only 11 years old.

"It wasn't always easy. I lost my father when I was very young. And so, we ended up with my mother, who had two daughters and did not have much of an income," she told French channel C8 in a 2021 interview.

Borne traces her family’s roots to Poland. Her grandfather Zelig Bornstein – who perished in the camps along with two of his sons – fled anti-Semitism in the 1920s for Belgium, where he found work with a diamond dealer. Joseph was born in Antwerp in 1925 under the surname Bornstein. He was one of four boys, Léon born in 1921, Isaac in 1923 and Albert in 1930.

When World War II broke out, the family was forced into exile once again, fleeing to southern France where they sought refuge in Toulouse, Montauban, and then in Nîmes. The Bornstein boys’ mother, Anna, died aged 36.

La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp

May 16, 2022

Joining the French Jewish Resistance

In August 1942, Joseph and his brother Isaac were arrested for the first time as stateless Jews and taken to the Camp de Rivesaltes, a transit and internment centre in southern France. "Zelig went to Rivesaltes and managed to bribe a guard, who let Isaac and Joseph 'escape'. They returned to Nîmes at the end of 1942 and decided to join the resistance," Jean-Paul Boré, vice-president of AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation), told the Cultea website.

Meanwhile Albert, the youngest child, was also arrested. He was deported with Convoy 51 on March 6, 1943, to the Sobibor extermination camp in eastern Poland, where he was murdered.

The surviving three Bornstein brothers shortened the family name to Borne and joined the resistance in France. Their mission was to transport men and women from the eastern French city of Grenoble to the scrublands in the southern Tarn region to join the French Jewish Resistance led by one of the group's founders, Abraham Polonski, according to French weekly Le Point.

But on December 24, 1943, Zelig and his three sons – Joseph, Isaac and Albert – were arrested by the Gestapo in Grenoble. "We had false papers, and when the police stormed into the apartment at 10pm, they made us drop our pants...They were looking for Jews. They were bent on getting people to denounce others. We were also subjected to what was called 'the bathtub' at that time. It's a board which they tipped into the water. It was a very, very hard interrogation," Isaac told the French Institut National de l’Audiovisuel (INA) in recorded testimony.

‘That is your parents, who are going to heaven’

The family was then transferred to Drancy, near Paris, before being deported to Auschwitz-Birkenau in Convoy 66 on January 20, 1944.

There they discovered hell. "There were rows of SS and Sonderkommando people,” said Isaac, referring to the Sonderkommando groups of Jewish prisoners forced to perform a variety of duties in the Nazi camp system. “There were dogs, and the screams: 'Raus, raus, raus' ['Out, out, out,' in German]. We had to get out quickly. It was already snowing. And that's when my brother Joseph and I were selected" to work, recounted Isaac. Zelig and Albert were taken directly to the gas chamber.

Joseph and Isaac went to work in Buna-Monowitz, or Auschwitz III, one of the three large camps in the vast prison system. "When we arrived, the ashes were flying up into the air. When it was windy and the chimneys were burning, it smelled foul everywhere. And the elders, the elders who were in the camp, said to us, 'You see, that is your parents who are going to heaven. They are burning."

For a year, the Borne brothers managed to survive thanks, in particular, to their spirit of solidarity, according to Isaac. "We always shared everything, he with me and I with him, because I watched him like milk on the boil.”

In early 1945, as the Soviet Red Army advanced from the east, the Borne brothers were evacuated further west to the Buchenwald camp, from which they were liberated by the US military on April 11, 1945.

After the war, when the brothers returned to France, Isaac reconnected with Odette, a young woman he had met in Nice. Joseph meanwhile recovered in Calvados, in the northern Normandy region, where he met Marguerite Lescene, a pharmacist. He converted to Christianity and married her. The couple had two daughters, including Elisabeth, who was born in 1961.

But Joseph remained traumatised by his wartime experience. According to Isaac, his younger brother could not bear to talk about those years. In 1972, aged only 47, Joseph committed suicide by jumping out of a window. While the reasons for the suicide are not known, Isaac believed Joseph suffered from a sort of guilt after having lost his father and two of his brothers in the camps. "Guilty of what? We don't always know. But I believe that each person, on losing loved ones, always says to him- or herself, even today: 'I should have, would have, if only I had known...'"

Borne, who was 11 when her father died, became a “Pupil of the Nation” – a status in France given to the children of victims of war, terrorist attacks or those who have perished while serving the country. This meant she received a full scholarship for her education, which she pursued with honours.

In a 2015 interview with French daily Libération, Borne confided that she thought about her father when, as a public servant, she presented naturalisation certificates to new French citizens. "That I, the daughter of a stateless refugee, who only became French in 1950, should be doing this, says something about integration." 

(This is a translation of the original in French.)

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Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

FRENCH POLITICS

France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

Business Daily

New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

BBC

Australia election: How climate is making Australia more unliveable

By Shaimaa Khalil and Tiffanie Turnbull in BrisbaneBBC News

"It's devastating. The amount of time and effort you put in your home and then to see it go under water."

Sam Bowstead is an architect who specialises in preparing houses to withstand natural disasters. But when floods engulfed his Brisbane home in February, he felt helpless.

"I've worked with people who've been in similar situations - now this happened to me," he says.

"I was shocked at how fast [the water] rose... more than a metre in a couple of hours. I went from being worried about our property to being worried about our safety."

In the end, a boat was the only way out.

Mr Bowstead's experience has become increasingly common for Australians.

In the past three years, record-breaking bushfire and flood events have killed more than 500 people and billions of animals. Drought, cyclones and freak tides have gripped communities.

Climate change is a key concern for voters in Australia's election on Saturday. So is the cost of living - and these issues are converging like never before.

Australia is facing an "insurability crisis" with one in 25 homes on track to be effectively uninsurable by 2030, according to a Climate Council report. Another one in 11 are at risk of being underinsured.

Insurance for the highest-risk homes will be prohibitively expensive or refused by providers, says the Climate Council, which created an interactive map for Australians to search.

"Climate change is playing out in real time here and many Australians now find it impossible to insure their homes and businesses," says chief executive Amanda McKenzie.

The state most exposed

Nowhere is this a bigger issue than in Queensland. It is home to almost 40% of the 500,000 homes projected to be effectively uninsurable.

Queensland has been ravaged by floods in recent months. In February, the state capital Brisbane had more than 70% of its average yearly rainfall in just three days.

"I still feel quite traumatised when it rains heavily," says Michelle Vine, whose East Brisbane home was destroyed along with decades of her artwork.

"We had to move out of the home - it became unliveable."

Insurers say the floods - which also battered New South Wales - will become Australia's most expensive flood event ever. But even before this year, insurance costs were skyrocketing.

Though rising property prices are one factor, Australia's peak insurance industry body points the finger at climate change.

The Insurance Council of Australia says no parts of the country are currently uninsurable but there are "clearly affordability and availability concerns".

Over the past decade, the amount paid out by insurers on damage claims from natural disasters has roughly doubled.

On average, consumers now pay almost four times for home insurance premiums than in 2004.

In northern Australia, these numbers are even more extreme - in some cases 10 times higher than elsewhere.

More Australians are being forced to underinsure - purchase cheaper policies that cover too little - or forgo insurance altogether.

"This is probably Australia's most important cost-of-living issue," Dr Antonia Settle, a political economist at the University of Melbourne, tells the BBC.

"Households that don't have insurance risk losing their most important asset."

'Catch-22 for young people'

The phenomenon could also exacerbate social inequality and create "climate ghettos", says Climate Valuation, a risk analysis company.

Properties in higher-risk areas are becoming cheaper to buy and rent, often attracting people who are least able to afford adequate insurance, compounding the financial impact of disasters.

"People are not moving away from climate-endangered places in Australia. And in fact, along the fringes of the major cities, they are more likely to move toward them," says demographer Liz Allen from the Australian National University.

"The housing affordability issue in Australia is so dire… that people see climate catastrophe as almost a bargain, a way to ensure that they can have a place to call their own."

Ms Vine is one example of this - saying she was drawn to a vulnerable area by price. At the time, she felt like she'd "won the lottery". Mr Bowstead made a similar choice, describing it as "a Catch-22... for young people".

And once in a risky area, it's near impossible for many to get out - as is the case for Gary Godley in the town of Grantham, west of Brisbane.

Given Grantham's horrific flood history - 12 people died there in 2011 - there are no takers for his home.

"We want out. We just can't afford it," Mr Godley says. "We can't do anything."

So what can be done?

The government has promised billions to help "reinsure" insurers against major claims resulting from disasters, arguing it will essentially halve premiums for people in northern Australia.

But it is a risky policy, and not one either the Insurance Council of Australia or the country's industry watchdog wanted.

Critics have pointed out that disasters are now frequently devastating areas outside northern Australia that won't be covered by the policy. What about their premiums?

They're instead calling for the government to limit development in high-risk areas, consider buying out some homeowners, or create incentives for people to make their properties disaster-resilient.

But the obvious answer is addressing climate change, Dr Settle says - though this is something successive governments have been reluctant to do.

After massive bushfires in 2019-20, Australians were warned to prepare for an "alarming" future of simultaneous and worsening disasters.

Yet for a nation so exposed to climate change, Australia remains one of the world's biggest emitters per head of population.

Prime Minister Scott Morrison's government has promised to reduce emissions by 26% by 2030. Labor, under Anthony Albanese, has pledged a 43% cut.

Both are below the 50% recommended by the Intergovernmental Panel on Climate Change.

The coal problem

Most Australians want tougher climate action, but both parties have kept fairly quiet on the topic during this election campaign.

In the town of Gladstone - which lies in a marginal seat in central Queensland - the reason for this avoidance is clear.

Coal is an integral part of Gladstone. It's shipped from the local port and has helped Australia become the second-largest exporter globally and created thousands of jobs.

Phil Golby, a local Australian Manufacturing Workers' Union official, says "change is inevitable" but fears fossil fuel workers will be left behind.

"I've heard a lot of talk. I've listened to a lot of presentations - but I haven't really seen a direct path yet," Mr Golby says.

"If a new industry comes [to Gladstone] we need to make sure that we're going to get our workforce trained… [and] it's got to replace their pay. We can't start to see people going backwards."

Essentially, coal lies in that impossible place between Australia's prosperity, politics, and environmental perils.

So phasing out fossil fuels is a politically toxic issue that no big party wants to tackle head-on, especially not during an election.

That frustrates Mr Bowstead. For him and so many young people there's a real anxiety about what climate change will mean for how and where they'll live in the future.

"[It's] not going to happen - this is happening already," he says.

"It feels like we're going to have to take responsibility and bear the brunt of that for much longer than most of those people who are in power now."

With visual journalism by the BBC's Erwan Rivault, Paul Sargeant and Alison Trowsdale.

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La pénurie de personnel médical se poursuit au Royaume-Uni. Parmi les 48 000 personnes devenues infirmiers ou sage-femmes sur le territoire britannique, 48 % viennent d’un autre pays, relaie Sud-Ouest. La grande majorité (66 %) est originaire d’Inde et des Philippines, selon les chiffres annuels du Nursing and Midwifery Council (NMC), le régulateur de la profession.

Augmentation des départs dans le secteur de la santé

La dépendance du système de santé britannique inquiète. Si le nombre de professionnels travaillant dans le milieu médical a augmenté au Royaume-Uni, le nombre de départs est également en hausse. Au total, 27 133 personnes ont quitté leur fonction en 2021/22, soit 13 % de plus que l’année précédente.

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France24 - World

Oklahoma passes bill banning almost all abortions, clinics stopping services

Issued on: 20/05/2022 - 03:06

NEWS WIRES

Oklahoma lawmakers on Thursday approved a bill prohibiting all abortions with few exceptions, and providers said they would stop performing the procedure as soon as the governor signs it in the latest example of the GOP’s national push to restrict access to what has been a constitutional right for nearly a half century.

Oklahoma lawmakers this year already passed a half-dozen anti-abortion measures, and while abortion providers across the country have been bracing for the possibility that the U.S. Supreme Court's new conservative majority might further restrict the practice, that has especially been the case in Oklahoma and Texas.

Two of Oklahoma's four abortion clinics already stopped providing abortions after the governor signed a six-week ban earlier this month, and an attorney for the two other independent clinics said Thursday they will no longer offer services once the bill is signed. The bill is likely to reach Gov. Kevin Stitt's desk early next week, and the first-term Republican running for reelection has already said he would sign any anti-abortion bill the Legislature sends to him. It would take effect immediately after he signs it.

“This bill could go into effect at any time, and once it does, any person can sue the clinic, the doctors, anyone else who is involved in providing an abortion in Oklahoma," said Rabia Muqaddam, an attorney for the Center for Reproductive Rights, which is representing Oklahoma clinics in legal challenges against several proposed new anti-abortion laws.

The bills are part of an aggressive push in Republican-led states across the country to scale back abortion rights. It comes on the heels of a leaked draft opinion from the nation's high court that suggests justices are considering weakening or overturning the landmark Roe v. Wade decision that legalized abortion nearly 50 years ago.

The bill by Collinsville Republican Rep. Wendi Stearman would prohibit all abortions, except to save the life of a pregnant woman or if the pregnancy is the result of rape or incest that has been reported to law enforcement.

“Is our goal to defend the right to life or isn't it?" Stearman asked her colleagues before the bill passed on a 73-16 vote, mostly along party lines.

The bill specifically authorizes doctors to remove a “dead unborn child caused by spontaneous abortion," or miscarriage, or to remove an ectopic pregnancy, a potentially life-threatening emergency that occurs when a fertilized egg implants outside the uterus, often in a fallopian tube and early in pregnancy. 

With all of the state's abortion clinics expected to stop offering services, it's not clear where a woman who qualified under one of these exemptions would go to get an abortion because providers say many doctors would be afraid of running afoul of the law. 

The bill also does not apply to the use of Plan B, other morning-after pills or any type of contraception.

Because the bill defines an “unborn child" as a human fetus or embryo in any stage of gestation from fertilization until birth, it is not expected to apply to in vitro fertilization, which is when eggs are fertilized in a lab before being transferred into a woman's uterus, said Dr. Eli Reshef, an Oklahoma City fertility specialist.

 “(The bill) does not criminalize what we do," Reshef said. “No matter one's position on abortion, we are not concerned about the bill harming our particular profession."

The bill is one of at least three anti-abortion bills sent this year to Stitt. Another abortion bill similar to a Texas bill passed last year that prohibits the procedure after cardiac activity can be detected in the embryo, which experts say is about six weeks, already has taken effect and has already dramatically curtailed the practice in Oklahoma. Another bill set to take effect this summer would make it a felony to perform an abortion, punishable by up to 10 years in prison. That bill contains no exceptions for rape or incest.

“At this point, we are preparing for the most restrictive environment politicians can create: a complete ban on abortion with likely no exceptions," said Emily Wales, interim president and CEO of Planned Parenthood Great Plains, which stopped providing abortions at two of its Oklahoma clinics after the six-week ban took effect earlier this month. “It’s the worst-case scenario for abortion care in the state of Oklahoma."

Like the Texas law, the Oklahoma bill would allow private citizens to sue abortion providers or anyone who helps a woman obtain an abortion. After the U.S. Supreme Court allowed that mechanism to remain in place, other Republican-led states sought to copy Texas’ ban. Idaho’s governor signed the first copycat measure in March, although it has been temporarily blocked by the state’s Supreme Court.

After Texas passed its bill last year, there was a dramatic reduction in the number of abortions performed in that state, with many women going to Oklahoma and other surrounding states for the procedure.

There are legal challenges pending in Oklahoma to both the bill to criminalize abortion and the six-week Texas ban, both of which could still be halted, but the courts have so far failed to do so.

The number of abortions performed each year in Oklahoma has declined steadily over the last two decades, from more than 6,200 in 2002 to 3,737 in 2020, the fewest in more than 20 years, according to data from the Oklahoma State Department of Health. In 2020, before the Texas law was passed, about 9% of the abortions performed in Oklahoma were women from Texas.

In the first four months after Texas’ law took effect last September, abortions at clinics in the state dropped an average of 46% compared to the same span the year prior. But studies also found a sharp increase in the number of Texas women who were ordering abortion pills by mail and traveling out of state for abortions.

(AP)

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US Republicans block Senate bill to protect access to abortion

Thousands take to streets across US to support abortion rights

Perspective

US abortion rights under threat: 'This is going to lead to a lot more deaths'

Opex 360

Le premier des six hélicoptères H160 destinés à la Marine nationale a été livré à Babcock

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

En février 2020, le ministère des Armées notifia un contrat à un consortium formé par Airbus Helicopters, Safran Helicopter Engines et Babcock pour la location de quatre hélicoptères H160 destiné à remplacer les Alouette III de la Marine nationale, dont le coût de l’heure de vol a fini par devenir prohibitif, celui étant passé de 5000 à 10000 euros en dix ans. Puis, un an plus tard, la cible a été revue à la hausse, avec deux appareils de plus.

Il s’agissait de constituer une « flotte intérimaire » devant être complétée par douze Dauphin N3, également loués, cette fois auprès du tandem DCI et Heli-Union, dans l’attente de l’arrivée de l’hélicoptère interarmées léger [HIL] « Guépard », dont la conception repose justement sur celle du H160.

En février, Airbus Helicopters avait annoncé que le premier H160 en version SAR [recherche et sauvetage] destiné à l’Aéronautique navale venait d’entamer ses essais en vol. Trois mois plus tard, il a été livré à Babcock qui, à son tour, le remettra à la Marine nationale, plus précisément au Centre d’Expérimentations Pratiques et de réception de l’Aéronautique navale [CEPA/10S]. Puis cet appareil prendra ensuite la direction de Lanvéoc-Poulmic, où il sera mis en oeuvre par la Flottille 32F.

« Félicitations Babcock pour la réception de votre premier H160 . J’ai hâte de voir cet hélicoptère innovant et polyvalent en opération avec la Marine nationale pour l’une des missions les plus exigeantes et essentielles qui soit : la recherche et le sauvetage », a commenté Bruno Even, le Pdg d’Aibus Helicopters, via Twitter.

The #H160 is gearing up for its upcoming maritime search and rescue #SAR ops with the French Navy @MarineNationale. Following the contract signed with @DGA, we have delivered the 1st of 6 🚁 to Babcock who will outfit them with additional mission systems.#MakingMissionsPossible pic.twitter.com/5BCLlGGuWR

— Airbus Helicopters (@AirbusHeli) May 17, 2022

Pour rappel, les six H160 loués n’auront pas vocation à embarquer à bord des frégates de la Marine. Légèrement navalisés, ils seront surtout utilisés pour des missions de type SAR à partir de Lanvéoc-Poulmic, Cherbourg et Hyères. Pour cela, ils seront dotés d’une boule optronique Euroflir 400, d’équipements médicaux et d’un bac plongeur. Les modifications seront effectuées par Babcock, dans ses installations du Cannet des Maures.

BBC

The radio station giving indigenous people a voice

By Grace LivingstoneBusiness reporter, Panama City

The high-rises and glass towers of Panama City gleam in the sunlight.

But on the other side of town, there's an old office block where if you go up the stairs and you'll find a tiny makeshift radio studio.

From here, Panama's first indigenous people's radio station, Voces Originarias Panamá, is now broadcast across the country.

Panama has almost half a million indigenous people, who make up 12% of the population, and speak seven different languages. Dad Neba, the station's coordinator, says it's time they had a voice.

"Historically we've been bombarded with information from outside, and now we want to speak for ourselves," he says. "We want to show the needs of our peoples."

The idea of the station emerged during the Covid pandemic, when it was vital to get health information to isolated communities. "We had programmes in seven languages about prevention," says Mr Neba. "In each language we'd say 'you must wash your hands'."

He operates the station with DJ Olocunaliler Ferrer who, in between programmes about history, current affairs, indigenous rights and culture, plays a range of music from traditional songs, to indigenous rock and rap.

It was launched last year by the National Coordinating Body of Indigenous Peoples of Panama (COONAPIP), which represents all the traditional indigenous authorities of Panama.

They see the radio station as an important tool to defend the culture, land and social and economic rights, of indigenous people.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

"From every corner of the country, indigenous people can send news to the station in their own language," says Marcelo Guerra, the president of COONAPIP.

"They can talk about the problems they face in their territories, whether that be incursions onto their lands, lack of health facilities, or clean water."

There are seven different indigenous peoples of Panama - the Ngäbe, the Buglé, the Guna, the Emberá, the Wounaan, the Bribri, and the Naso Tjërdi.

Mr Neba is a Guna from Guna Yala, an indigenous territory spread across hundreds of islands off the Caribbean coast of Panama. He's worked voluntarily for years in community radio, and is now travelling to indigenous communities across the country, teaching people how to make radio programmes.

Arona Membache attended one of his workshops in the small community of Arimae, in the province of Darien in eastern Panama. "We learnt how to write a script, gather information, record sound, basically everything about radio," she says.

Like most people here, Ms Membache is a subsistence farmer cultivating plantain, yuccas, yams, rice and maize. In her spare time she teaches children traditional dances that were taught to her by her mother.

She now sends the radio station reports in the local language, Emberá, and audio recordings of the songs and drums that accompany the dances. "Using our cell phones, we can send reports from here showing our culture, identity and language," says Ms Membache.

Caselina Bacorizo, 79, a fellow resident of Arimae, says: "I didn't know anything about radio before, but after going to the workshops, I can see that having our own radio station is so important. We could use it to teach our children about our culture, and to maintain our language."

Arimae has a population of 997. Many residents live in wooden houses with thatched palm rooves, while others homes are made of breeze blocks and corrugated iron.

The people in Arimae are from two different indigenous groups, the Emberá and the Wounaan. They came together and founded this community in 1969 to defend themselves from road builders. The Pan American Highway, which began construction here in the early 1970s, was built right through the rainforest where they lived.

"When the road came, we had serious problems here," says Abrego Membeche, one of the founders of Arimae. "Outsiders began to arrive and take over the land. We had to challenge these people and demand the government take action."

The community finally got a title to their lands in 2015, but it's a much smaller area than they once had. Over the past 50 years, they've lost more than 600sq km (232sq miles).

Much of that was virgin forest, cut down by loggers and farmers who came after the road was built. Many people here want the radio station to highlight the importance of protecting nature.

José Bacorizo is president of the Arimae's elected congress. "We should have a [radio] programme teaching our values, how we value the land, and why it's important to conserve nature,' he says.

"The forest is what gives us life. It gives us oxygen. Without it we wouldn't be able to breathe. So, we have to care for nature because nature cares for us."

More than half of Panamanian territory is covered by rainforest. It also has large areas of mangroves.

Although the Panamanian government has strengthened environmental laws over the last 20 years, deforestation remains a concern for indigenous peoples.

The government recognises five separate 'comarcas' or semi-autonomous indigenous areas in Panama, comprising 23% of the national territory. But dozens of smaller indigenous communities do not have formal titles to their lands, which are under threat from cattle ranching, logging, agriculture and, more recently the mining industry.

The country's largest mine opened in 2019 and the government is considering several more mining concessions.

Between 2001 and 2019, Panama lost 414,000 hectares (or 7.3%) of its tree cover, including 73,000 hectares of primary rainforest, according to the Rainforest Foundation. In that period, Darien province - where Arimae is located - saw the greatest level of deforestation, totalling 104,000 hectares.

Arimae resident Mariela Sabúgura agrees that the radio station could be used to talk about conservation. "Human beings themselves have destroyed mother earth," she says. "Now we need to conserve it and turn it back to how it was - virgin forest.

"We could use the radio station to raise awareness and come up with ideas. We could replant the forest, plant fruit trees, timber trees."

By enabling indigenous people to defend their lands and the environment, the radio station may also protect their livelihoods, which in rural areas is either growing food for their own consumption, or a mixture of subsistence farming and small scale agriculture, aimed at local markets.

Voces Originarias Panamá is a digital radio station. Cell-phone coverage is patchy in some isolated communities, so it can be hard to hear the radio station online. Many residents of Arimae said they'd like the government to allocate the station an analogue terrestrial radio frequency, so it can be picked up by traditional radios.

The radio station is in its early days. It's run by volunteers in the offices of COONPIP.

It received financing from the International Union for the Conservation of Nature (IUCN), a network of governmental and non-governmental agencies, but now funds are running low.

Dad Neba, the station's coordinator, however, is determined to keep it going. "The radio station is a fundamental tool for the indigenous peoples of Panama to protect their rights and strengthen their culture, their identity and their languages." Above all, he says, indigenous people want their voices to be heard.

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France24 - World

Live: US Sec of State Blinken accuses Russia of weaponizing food

Issued on: 20/05/2022 - 06:24

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U.S. Secretary of State Antony Blinken accused Russia on Thursday of weaponizing food and holding grain for millions of people around the world hostage to help accomplish what its invasion of Ukraine has not -- “to break the spirit of the Ukrainian people.”Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

02:55am: Blinken accuses Russia of using food as a weapon

Blinken told a U.N. Security Council meeting called by the United States that the war has halted maritime trade in large areas of the Black Sea and made the region unsafe for navigation, trapping Ukrainian agricultural exports and jeopardizing global food supplies.

Blinken said the meeting, which he chaired, was taking place “at a moment of unprecedented global hunger” fueled by climate change and COVID-19 “and made even worse by conflict.”

Since Russia’s invasion on Feb. 24, he said, its naval operations have sought to control access to the northwestern Black Sea and the Sea of Azov and to block Ukrainian ports which the United States assesses to be “a deliberate effort” to block safe passage and shut down shipping.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Otan : L’armée de l’Air et de l’Espace va déployer un système de défense aérienne MAMBA en Roumanie

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

Quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et dans le cadre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, la France lancé la mission « Aigle », avec l’envoi de 500 militaires de l’armée de Terre à Constanta, sur les bords de la mer Noire, en Roumanie.

Pour rappel, cet important détachement français est armé par le 27e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], le 126e Régiment d’Infanterie [RI], le 4e Régiment de Chasseurs [RCh] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM], ces unités ayant alors été placées en alerte dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force]. En outre, il dipose de six chars AMX-10RC, de quarante-trois Véhicules de l’avant blindé [VAB], de vingt-sept Véhicules blindés légers [VBL] et de dix-neuf Petits Véhicules Protégés [PVP].

Depuis, ce contingent français a été rejoint par 300 militaires de la composante « Terre » de la Défense belge. Et, désormais, ce bataillon constitue l’un des quatre « Battle group forward presence » [BG FP] déployés par l’Otan en Roumanie, en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. La France en est la nation-cadre.

Et, à ce titre, les forces françaises vont renforcer leur engagement en Roumanie. En effet, ce 19 mai, l’État-major des armées [EMA] a annoncé le déploiement du système de défense sol-air de « dernière génération » MAMBA ainsi que celui d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension [CMD 3D].

« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA [ou Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre – SAMP/T] est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture. Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence [IAMD] de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan », explique l’EMA, via un communiqué.

Et celui d’ajouter que ce déploiement « démontre la capacité et la volonté de la France à protéger ses intérêts et ceux de ses alliés en Europe et permet de renforcer le partenariat stratégique qui la lie à la Roumanie depuis 2007, en particulier dans le domaine de la défense sol-air ».

Pour rappel, fruit d’un coopération franco-italienne via le consortium Eurosam, le MAMBA est surtout un système antimissile de théâtre capable de contrer les menaces aériennes conventionnelles et balistiques sur 360°. Grâce à son missile intercepteur Aster 30, il peut détruire une cible à plus de 100 km de distance. Outre le CMD3D, il est doté de quatre autres modules interconnectés, dont une conduite de tir et un radar Arabel. Seulement huit exemplaires sont actuellement en dotation au sein des Escadrons de défense sol-air [EDSA] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].

À noter que le BG FP dirigé par la France sera prochainement relocalisé à Cincu, dans le centre de la Rouamanie et qu’il intégrera, en alternance, un compagne belge ou néerlandaise.

Photo : MBDA / Archive

Valeurs Actuelles

[Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets

La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.

Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !

Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.

Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.

Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.

Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…

Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales

Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.

En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…

Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Adresse aux candidats Nupes

Tribune

Collectif

Texte collectif

Les signataires se félicitent de cette nouvelle donne politique ! Nous vous demandons de porter le combat contre le racisme et les discriminations sous toutes leurs formes. Dans le précédent quinquennat, des lois comme celle contre le séparatisme, sous couvert de lutter contre l’islamisme radical, ont contribué à stigmatiser les citoyen·ne·s musulman·e·s ou présumé·e·s tel·le·s, celles et ceux issu·e·s de l’immigration postcoloniale. Une vision dévoyée de la laïcité n’a fait que renforcer ce stigmate.

Le racisme, dont la forme haineuse peut se traduire par les pires actes de violence, est aussi une atteinte permanente à la dignité qui se traduit, au quotidien, par une rupture d’égalité à l’embauche, au logement, dans l’accès aux stages, les rapports avec la police… Ces discriminations « systémiques » résultent de logiques institutionnelles ou sociétales comme les discriminations sexistes qui exigent des mesures fortes à partir d’une grande consultation des premier·ère·s concerné·e·s, des organisations antiracistes, du Défenseur des droits, de la CNCDH, des syndicats… Reprenez le mot d’ordre « Toute la loi de 1905, rien que la loi de 1905 », la laïcité doit rester un principe politique ! Abolissez la « loi séparatisme ». Désormais comme pour les femmes victimes de violence, il faut favoriser les signalements, encourager un #MeToo antiraciste, soutenir les luttes comme celle des femmes de l’Ibis Batignolles (noires, femmes, surexploitées, étrangères). Lutter contre ces dominations et oppressions nécessite de les articuler entre elles (classe, genre, « race »). L’émancipation est un tout. Le racisme a partie liée avec la disqualification des quartiers populaires, le résultat d’une absence d’accueil décent des immigré·e·s sur notre territoire et l’histoire de l’exploitation coloniale et de l’esclavagisme. Les droits humains et citoyens ne doivent pas dépendre de la nationalité juridique des intéressé·e·s. Ces droits, comme l’accès aux soins, doivent être effectifs, préservés et même accrus, comme le droit de vote des étranger·ère·s non européen·ne·s. L’inéligibilité doit être prononcée pour les personnes condamnées pour incitation à la haine raciale. Le récépissé de contrôle d’identité doit permettre de lutter contre les contrôles au faciès.

Vous allez voir déferler contre vous les pires insultes, sans fondement : islamo-gauchiste, communautariste, indigéniste. Vous ne pourrez pas répondre seulement par l’amélioration des salaires, le retour à l’emploi, même si ces mesures nous concernent toutes et tous. Ces attaques réactionnaires d’extrême droite visent à vous disqualifier, à transformer les victimes du racisme en coupables. Il faudra contre-attaquer, car l’enjeu est de faire de l’égalité en droits et en dignité une réalité pour toutes et tous.

discriminationsantiracismeLégislatives 2022
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Guerra Rusia-Ucrania

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Análisis de noticias

La invasión rusa de Ucrania fortalece a la OTAN

La solicitud de Suecia y Finlandia para formar parte de la alianza atlántica, tras décadas de neutralidad, es una clara declaración de que la invasión rusa de Ucrania ha puesto fin a una era de ilusiones europeas respecto a Moscú.

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Por Roger Cohen

Puedes seguir las últimas actualizaciones [en inglés] de la solicitud formal de Finlandia y Suecia de unirse a la OTAN aquí.

La decisión de Finlandia y Suecia de abandonar la neutralidad a la que se adhirieron durante décadas y solicitar su ingreso a la OTAN es el indicio más fuerte hasta ahora de un profundo cambio en Europa ante el agresivo proyecto imperial ruso.

Los dos Estados han dejado claro que creen que la amenaza de la Rusia del presidente Vladimir Putin será duradera, que no se acobardarán ante eso y que, tras la matanza rusa en Bucha, Ucrania, no hay lugar para los espectadores. La suya es una declaración de determinación occidental.

“El no alineamiento militar ha cumplido su cometido en Suecia, pero nuestra conclusión es que no nos funcionará tan bien en el futuro”, señaló el domingo la primera ministra sueca, Magdalena Andersson. “No es una decisión que deba tomarse a la ligera”.

Como los ejércitos finlandés y sueco ya están bien integrados en la OTAN, una de las razones por las que el proceso de solicitud puede ser rápido, el impacto inmediato del cambio de rumbo estratégico de los países a la luz de la invasión será menos práctico que político.

Esta es una nueva Europa en la que ya no hay posiciones intermedias. Los países están protegidos por la OTAN o están solos frente a una Rusia gobernada por un hombre decidido a afirmar por la fuerza el lugar de Rusia en el escenario mundial. Para Suecia, y especialmente para Finlandia, con sus 1303 kilómetros de frontera con Rusia, la decisión de Putin de invadir a un vecino no podía ser ignorada.

No eran los únicos. Alemania, una nación que en general es pacifista desde que emergió de los escombros de 1945, se ha embarcado en una inversión enorme en sus fuerzas armadas, así como en un intento para desprenderse de la dependencia energética de una Rusia que había considerado, si no inocua, al menos un socio comercial fiable.

“La ampliación de la OTAN nunca fue la causa de la decisión de Putin de invadir Ucrania, pero sí es una consecuencia”, comentó Nathalie Tocci, directora del Instituto de Asuntos Internacionales de Roma. “Suecia y Finlandia ahora ven una Rusia revanchista y revisionista de una manera mucho más peligrosa que durante la última parte de la Guerra Fría”.

Suecia y Finlandia consideraron que la neutralidad era lo mejor para sus intereses cuando se enfrentaron a la amenaza soviética, y en el caso sueco durante siglos antes de eso. No cambiaron de rumbo, aunque sí se unieron a la Unión Europea, en las más de tres décadas transcurridas desde el final de la Guerra Fría.

El cambio de ambos países en los últimos meses ha sido dramático, un indicio de cómo la determinación de Putin de hacer retroceder a la OTAN y debilitar el apoyo que se le brinda ha producido el efecto contrario: el renacimiento de una alianza que llevaba una generación buscando una razón convincente para existir.

Mientras que el año pasado no más de una cuarta parte de la población de Suecia y Finlandia apoyaba la adhesión a la OTAN, en la actualidad, esa cifra ha aumentado considerablemente, con el 76 por ciento en una encuesta reciente en Finlandia. El Partido Socialdemócrata de Suecia, el más grande del país y durante mucho tiempo bastión de la no alineación, ha aceptado la adhesión a la OTAN en un giro extraordinario.

“Putin se subió a un árbol y no sabe cómo bajar”, comentó Nicole Bacharan, analista de política exterior francesa. “Ahora se enfrentará a una OTAN más fuerte, más grande y más decidida”.

El artículo 3 del tratado constitutivo de la OTAN declara que los miembros deben “mantener y desarrollar su capacidad individual y colectiva de resistir un ataque armado” mediante “la autoayuda y la colaboración mutua continua y eficaz”. En el caso de Suecia y Finlandia, estas capacidades ya se han desarrollado ampliamente mediante una estrecha cooperación con la OTAN.

Carl Bildt, ex primer ministro y ministro de Relaciones Exteriores sueco, aseguró: “Estábamos bien encaminados a formar una relación más estrecha con la OTAN. Pero el 24 de febrero, cuando comenzó la invasión rusa de Ucrania, ese proceso en particular se aceleró”.

Y añadió: “Nuestra decisión refleja la opinión de que Rusia seguirá siendo un lugar complicado durante mucho tiempo, y la guerra en Ucrania será bastante larga, con un liderazgo errático y muy revisionista en el Kremlin durante el futuro previsible”.

Cuando se le preguntó si Suecia temía que Rusia tomara represalias, Bildt dijo que “nunca se sabe con Rusia, pero es probable”.

La valoración de que la guerra de Ucrania puede ser larga es ampliamente compartida en Europa. Putin no solo se enfrentó a su vecino; se enfrentó a Occidente y a un Estados Unidos retratado como un “imperio de la mentira”.

Alemania tardó unos 20 años desde el Tratado de Versalles de 1919 en responder a la humillación percibida con el envío de la maquinaria bélica del Tercer Reich a través de la frontera de sus vecinos, lo que desencadenó la Segunda Guerra Mundial. El resentimiento de Putin por la aparente humillación de la desintegración del imperio soviético tardó unos 30 años en desembocar en una invasión a gran escala de Ucrania.

Parece poco probable que el presidente ruso dé marcha atrás, aunque su guerra haya ido mal hasta ahora.

En la práctica, tanto Finlandia como Suecia han convivido durante mucho tiempo con las armas nucleares rusas en Kaliningrado, el enclave ruso situado cerca de ahí, entre Polonia y Lituania, en la costa del Báltico.

“Estos países están acostumbrados a las violaciones rusas en su espacio aéreo, saben que los riesgos están ahí”, declaró Tocci. “Pero las ganancias de seguridad con la OTAN son incomparablemente mayores que cualquier riesgo adicional”.

Sin embargo, Putin ha aludido en más de una ocasión a la sofisticada gama de armas nucleares de Rusia, y ha sugerido que no dudaría en utilizarlas si lo provocan. Esa amenaza no solo existe para Finlandia y Suecia ahora que abandonan la no alineación militar, sino para toda Europa y más allá.

Tocci habló durante una visita a Estonia, uno de los tres Estados bálticos que formaban parte de la Unión Soviética y que se incorporaron a la OTAN en 2004. “Aquí hay una alegría general por el hecho de que el mar Báltico ahora sea un mar de la OTAN, y para los estonios, las decisiones de Finlandia y Suecia parecen una reivindicación”, aseguró.

Durante mucho tiempo, incluso hasta la víspera de la invasión rusa, Europa ha estado dividida. Los países cercanos a la frontera rusa —como los países bálticos y Polonia— se tomaban en serio la amenaza rusa por su amarga experiencia histórica, mientras que los países más occidentales, como Alemania y Francia, estaban más decididos a disfrutar de los dividendos de la paz del final de la Guerra Fría que a tomar con seriedad las ambiciones de Putin.

Estas ilusiones persistieron incluso después de que el mandatario ruso anexionara Crimea en 2014, además de desencadenar una guerra en la región oriental de Donbás, en Ucrania, ese mismo año y utilizara la fuerza militar para triunfar en Siria, implementando métodos brutales perfeccionados en Chechenia muchos años antes y evidentes desde febrero en Ucrania.

Al final, los países más cercanos geográficamente a Rusia, y más inmediatamente amenazados por ella, tenían razón. Finlandia y Suecia lo han visto de cerca.

Europa ahora está muy unida en su determinación de resistir a Putin y asegurarse de que no gane la guerra en Ucrania. Estados Unidos, que tenía sus propias ilusiones rusas, ha vuelto a centrarse en Europa y está decidido no solo a salvar a Ucrania sino a debilitar a Rusia. No son ambiciones a corto plazo.

“Tenemos una Europa transformada”, afirmó Bildt. “Tendremos una OTAN más fuerte, con un mayor gasto en defensa, más cohesionada en lo político, con un sentido de propósito. También tendremos una Unión Europea más fuerte, con más complementariedad con la OTAN”.

Europa, por supuesto, también tendrá que lidiar con los desafíos económicos y otros aspectos que genera cualquier guerra larga. Y los países en el medio —básicamente, Moldavia y Georgia, atrapados en una tierra de nadie al margen de Rusia sin la protección de la OTAN— se enfrentarán a desafíos peligrosos.

Finlandia y Suecia han aprendido una lección fundamental de Ucrania. Tras el anuncio de la OTAN en 2008 de que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”, una decisión tomada sin apenas considerar cómo o cuándo lograr ese objetivo, la espinosa cuestión de la adhesión de Ucrania quedó flotando por los líderes occidentales que no querían provocar más a Putin.

Esto no hizo ninguna diferencia para el cálculo de Putin. Invadió Ucrania igualmente, con el invento de una amenaza nazi y el argumento de que la estatalidad ucraniana era un mito. Suecia y Finlandia no iban a sufrir el mismo destino por una moderación equivocada. “Aprendieron la lección”, dijo Tocci.

Queda por saber cómo se bajará Putin de su árbol. El mandatario calificó la decisión finlandesa como un “error” e insistió en que no había ninguna amenaza rusa para el país. También cortó el suministro ruso de electricidad a Finlandia. No hay señales de que vaya a apartarse de su convicción de que la fuerza acabará consiguiendo los objetivos estratégicos de Rusia.

“Incluso si Putin se da cuenta de que ha cometido un error, dudo que lo admita”, opinó Bildt. “Las consecuencias serían demasiado trascendentales. No se trata de un pequeño error. Fue un error estratégico catastrófico de primer orden”.

Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen

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French Open: Djokovic, Nadal and Alcaraz drawn in the same half

Issued on: 20/05/2022 - 01:01

NEWS WIRES

Defending champion Novak Djokovic, 13-time winner Rafael Nadal and new teenage star Carlos Alcaraz were drawn in the same half of the French Open on Thursday.

World number one Djokovic and Nadal, ranked five, are seeded to meet as early as the quarter-finals.

Alcaraz, 19, is bidding to become just the eighth teenager to win a Grand Slam men's title.

He could face either Djokovic or Nadal, who holds a record 21 majors, in the semi-finals in a top-heavy draw for the second Grand Slam of the season.

"I am very motivated to play my best tennis," said two-time French Open champion and 20-time major winner Djokovic.

"In Paris, I always play very strong. Last year, it was the toughest major that I had won."

Djokovic had to twice come from two sets down last year to beat Lorenzo Musetti in the last-16 and Stefanos Tsitspas in the final having also beaten Nadal from a set behind in a bruising semi-final. 

"Musetti, Rafa, Tsitsipas -- every match lasted more than three hours. It was exhausting but I loved the outcome."

Djokovic, who celebrates his 35th birthday on Sunday, the opening day at Roland Garros, faces 94th-ranked Yoshihito Nishioka of Japan in the first round. 

Djokovic defeated Nishioka in straight sets in the Australian Open third round in 2020.

He will be fired up to defend his title having been deported from Melbourne in January because of his refusal to get vaccinated.

Nadal starts against Australia's Jordan Thompson as he looks to extend his French Open record of only three defeats in 108 matches at the tournament since his title-winning debut in 2005.

Oasaka faces Anisimova

Thompson, ranked at 82, made the third round in Paris in 2019 before losing to Juan Martin del Potro.

Nadal arrived at Roland Garros looking to shake off the recurrence of a long-term foot injury which saw him limp to an early defeat in Rome last week where Djokovic claimed a sixth title in the Italian capital.

The Spaniard could face 2015 champion Stan Wawrinka in the second round.

Alcaraz, who has a season-leading four titles in 2022 including Masters crowns in Miami and Madrid as well as Rio and Barcelona, begins against a qualifier.

The teenager knocked out Djokovic and Nadal on his way to victory in the Spanish capital.

Alcaraz's potential opponent in the last 32 is Sebastian Korda who shocked him in the first round in Monte Carlo in April.

Second seed Daniil Medvedev, the US Open champion, faces Argentina's Facundo Bagnis in his first round.

Third-ranked Alexander Zverev meets a qualifier while Tsitsipas has a tough opener against Musetti.

In the women's draw, world number one Iga Swiatek, the 2020 champion, is on a 28-match win streak and has pocketed five successive titles this season.

The 20-year-old Pole begins against a qualifier while second seed and defending champion Barbora Krejcikova faces France's Diane Parry.

"The courts are incredible. The clay is different from the other tournaments but it suits me," said Krejcikova at Thursday's draw ceremony at Roland Garros.

Four-time major winner Naomi Osaka, a former world number one but now down at 38, returns to Paris 12 months after she pulled out ahead of the second round, citing mental health issues.

She had also been threatened with expulsion and fined by organisers over her refusal to attend press conferences.

The 24-year-old, the world's highest-earning sportswoman, faces American 27th seed Amanda Anisimova, a semi-finalist in Paris in 2019.

Anisimova knocked Osaka out of the Australian Open in the third round this year.

Third seed Paula Badosa of Spain begins against France's Fiona Ferro while fourth-seeded Maria Sakkari also has a French opponent in Clara Burel.

Tunisia's Ons Jabeur, seeded six and the champion on clay in Madrid last month, takes on Magda Linette of Poland in her first round clash.

(AFP)

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La Turquie fait monter les enchères pour donner son accord à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

Le 18 mai, la Finlande et la Suède ont officiellement remis leur demande d’adhésion à l’Otan. Ce qui marque un tournant dans leur histoire, ces deux pays ayant été jusqu’à présent attachés à leur neutralité. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. De même que l’intensification des activités militaires russes dans leur environnement proche.

« C’est un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », a commenté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, au moment de recevoir les demandes d’adhésion présentées par les ambassadeurs de ces deux pays. « Nous espérons conclure rapidement [la procédure d’adhésion] », a-t-il ajouté.

Évidemment, la Russie voit d’un mauvais oeil ce mouvement de la Suède et de la Finlande vers l’Otan. C’est une « grave erreur supplémentaire […] dont les conséquences auront une portée considérable », a fait valoir Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. « Pour nous, il est clair que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sortira pas renforcée par cette décision » et le « niveau de tension militaire va augmenter », a-t-il ajouté.

Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ce nouvel élargissement de l’Otan ne « va ni renforcer ni améliorer l’achitecture sécuritaire » en Europe. Mais le président russe, Vladimir Poutine, a montré plus de retenue, en déclarant que cela n’allait pas « contituer une menace immédiate » pour la Russie même si le « déploiement d’infrastructures militaires [de l’Otan] sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».

Cela étant, les candidatures de la Suède et de la Finlande pourraient bien « capoter » à cause de la Turquie, dont la position actuelle est inconfortable, de par sa relation stratégique avec l’Ukraine et sa dépendance économique à l’égard de la Russie. Or, pour rappel, un pays ne peut être admis au sein de l’Otan qu’à la condition qu’aucun pays déjà membre ne s’y oppose.

La semaine passé, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait affirmé que l’adhésion de la Suède et de la Finlande était une « mauvaise idée » en raison de leur mansuétude à l’égard du Parti des travailleurs du Kurdistan [UKK], une organisation pourtant considérée comme terroriste par l’Union européenne [UE] et les États-Unis. Et, depuis, il n’a cessé d’affirmer son opposition à la candidature de ces deux pays à l’Otan.

« Comment allons-nous leur faire confiance? La Suède est la pépinière des organisations terroristes […] Nous ne céderons pas sur l’adhésion à l’ Otan de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie », a ainsi martelé M. Erdogan, le 17 mai. D’autant plus que Stockholm et Helsinki n’ont jamais répondu favorablement aux demandes d’extradition adressées par Ankara au sujet de membres présumés du PKK et du Fetö, une organisation dirigée par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’avoir fomenté la tentative de coup d’État de juillet 2016.

En outre, la Turquie reproche aux deux pays nordiques de lui avoir imposé un embargo sur les armes après son offensive lancée en 2019 contre les milices kurdes syriennes [YPG], proches du PKK. De telles restrictions, a fait valoir Mevlut Cavusoglu, ne sont « pas conformes » à l’esprit de l’Alliance.

Et, ce 19 mai, M. Erdogan a encore haussé le ton. « Nous sommes résolus à maintenir notre position, nous avons informé nos amis que nous dirons non à la Finlande et à la Suède qui veulent rejoindre l’Otan et nous persisterons dans cette voie. […] Cette Suède et cette Finlande sont les pays qui hébergent les terroristes chez eux, le PKK et l’YPG », a-t-il lancé, dans un extrait d’une émission télévisée qu’il a diffusé via Twitter.

« Nous sommes très préoccupés par ces deux pays, surtout par la Suède qui est un foyer de terreur, un absolu nid de terroristes », a encore insisté M. Erdogan, avant de dénoncer dans un même élan la Grèce, la France et l’Allemagne pour avoir « accueilli des membres de l’organisation terroriste Fetö ».

Cela étant, en faisant monter les enchères, la Turquie cherche surtout à obtenir des concessions de la part de Washington, notamment pour moderniser son aviation de combat… En effet, Ankara attend le feu vert de l’administration Biden pour se procurer 40 F-16 « Viper » et 80 kits pour porter à ce standard 80 appareils de ce type actuellement en dotation au sein de ses forces aériennes. Cependant, cette vente serait en bonne voie, la diplomatie américaine ayant estimé, le mois dernier, qu’elle « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

Mais probablement qu’Ankara pourrait obtenir davantage en mettant son veto à l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans la balance… Comme, par exemple, la levée des sanctions qui lui avaient infligées l’adminstration Trump pour son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400… Et donc sa réintégration dans le programme d’avion de combat de 5e génération F-35, au titre duquel elle avait commandé une centaine d’exemplaires.

« La Turquie poursuit une politique étrangère conforme à ses intérêts nationaux et accepterait l’élargissement de l’Otan si les préoccupations exprimées à l’égard des nations nordiques étaient satisfaites », ont toutefois expliqué des responsables turcs à l’agence Bloomberg.

Valeurs Actuelles

Déficits, endettements, hausses d’impôts : Macron, monsieur 3 000 milliards de dette

Rarement un sujet de cette importance aura été autant mis de côté que pendant cette campagne présidentielle. Mais, contrairement à ce que bon nombre de candidats à l’élection persistent à penser, les Français s’intéressent à l’économie. Comme Monsieur Jourdain avec la prose, ils s’y adonnent sans le savoir, à leur (petite) échelle. La quasi-totalité d’entre eux surveille ses comptes comme le lait sur le feu tandis qu’un peu moins de la moitié des ménages ont souscrit un crédit (immobilier, consommation…). La plupart ont donc forcément lu avant de signer : « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager », quand d’autres gardent en tête le proverbe : « Qui paie ses dettes s’enrichit. »

Si les Français connaissaient les principaux ratios financiers de la nation, ils prendraient peur et considéreraient à raison que l’État est un bien piètre gestionnaire en faisant fi des règles de saine gestion ou de bon père de famille. Chaque année, en effet, et cela a commencé en 1975, il dépense plus qu’il ne gagne, principalement au nom du sacrosaint modèle social (le déficit public sera cette année supérieur à 5 % du PIB), quand la France peine à vendre ses produits à l’étranger (le déficit commercial, qui vole de record en record, atteignait 93 milliards d’euros sur la période mars 2021-février 2022), et, surtout, quand la dette publique – État, Sécurité sociale, organismes divers d’administration centrale et collectivités territoriales – est devenue pharaonique, voire incontrôlable. Au 31 décembre dernier, elle atteignait 2 813,1 milliards d’euros et représentait 112,9 % du PIB. « Une poursuite de la hausse du ratio d’endettement risquerait de fragiliser la confiance des acteurs économiques dans la capacité de la France à honorer ses engagements passés et à venir », s’alarmait la Cour des comptes, l’année dernière, dans son rapport annuel. Autant dire que, si la France était une personne physique, elle serait sûrement contrainte de déposer un dossier de surendettement à la Banque de France. Ce qui la sauve, ce sont ses rentrées fiscales, considérées comme perpétuelles.

Plutôt que de faire des économies ou d’entreprendre les réformes structurelles nécessaires pour remettre les comptes nationaux d’équerre, l’État a historiquement fait le choix (facile) d’émettre de la dette – quasi sans la rembourser, se contentant de la “rouler” -, faisant sienne l’expression « après moi le déluge » et laissant surtout aux générations suivantes le fardeau du remboursement. Normal, car, ces dernières années, les taux d’intérêt étaient très bas, proches de 0 %, voire négatifs, ce qui a rendu la hausse de l’endettement totalement indolore dans les comptes de l’État : en 2022, la charge de la dette devrait avoisiner les 40 milliards d’euros pour un endettement de 2 813 milliards quand, en 2012, elle était de 49 milliards pour une dette de 1 833,8 milliards. En France, le recours à l’endettement a été aussi facilité par les efforts budgétaires outre-Rhin, qui ont permis à tous les autres pays “cigales” européens de bénéficier de la clémence des marchés obligataires mondiaux.

Quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste

L’État en a donc bien profité, avec l’aide, il est vrai, des banques centrales, qui se sont engagées pour faire face aux différentes crises ( subprimes, Covid-19, conflits…). « Elles font ce qu’elles n’ont pas le droit de faire : elles prêtent directement aux États en finançant leurs dettes, explique Marc Fiorentino, cofondateur de Meilleurtaux Placement et spécialiste des marchés financiers. Au départ, elles ont mis en place des programmes limités dans les montants et dans le temps. Puis, avec le Covid-19, elles se sont mises à financer les dettes des États de façon illimitée. Mais jusqu’où ce pouvoir des banques centrales est possible ? »

Sans grande surprise, le rythme d’émission de dette publique s’est accéléré : il a fallu vingt-neuf ans pour que la dette de la France atteigne 1 000 milliards d’euros, onze années ont été nécessaires pour qu’elle double. Et il faudra sans doute moins de neuf ans pour que l’endettement national franchisse la barre symbolique des 3 000 milliards. Parce qu’il croît au rythme hallucinant de 600 millions à 1 milliard d’euros chaque jour ouvré comme cela a été le cas en 2020 et 2021, ce niveau pourrait être atteint avant fin décembre prochain. Et à coup sûr, le nouvellement réélu président de la République se verra affublé du (peu reluisant) sobriquet de “monsieur 3 000 milliards de dette”.

« Quand on a 600 milliards de dettes au compteur, on reste modeste », a lancé Marine Le Pen à Emmanuel Macron, lors du débat d’entre-deux-tours de la campagne présidentielle. C’était bien la première fois que l’économie s’invitait – quelques minutes seulement – dans les débats préélectoraux. Piqué au vif (c’est dire si le sujet est très sensible), le candidat à sa propre réélection lui a immédiatement rétorqué : « Les 600 milliards d’euros de dettes, c’est 200 milliards de l’État, le reste c’est la Sécurité sociale et les collectivités locales. Pourquoi ? Car vu que les gens ne pouvaient plus travailler, on n’a pas relevé leurs cotisations, on a même fait des décalages, voire des exonérations de cotisations. Vous avez voté contre, mais vous auriez fait quoi ? » À ceci près que les chiffres publiés par l’Insee – qui estime la hausse de l’endettement à 595 milliards d’euros entre 2017 et 2021 – donnent une version sensiblement différente de celle d’Emmanuel Macron : sur cette période, la dette de l’État et des administrations centrales a augmenté de 502 milliards d’euros, celle des administrations publiques locales de 44 milliards tandis que celle des administrations de Sécurité sociale progressait de 49 milliards. Sur le montant total, quelque 170 milliards seraient imputables au “quoi qu’il en coûte”.

Les déficits financés exclusivement par l’endettement

Lorsque Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, en mai 2017, l’endettement s’élevait à 33 686 euros par Français. Fin 2021, ce montant est passé à 41 743 euros, soit une hausse de 24 % en cinq ans. « Y a un truc », aurait dit, il y a quelques années, le magicien Gérard Majax revenu sur le devant de la scène, entre les deux tours de l’élection, grâce à Emmanuel Macron. Un truc, ça, c’est sûr, et ce n’est pas de la poudre de perlimpinpin ! C’est le résultat conjoint de la dérive des comptes publics, toujours déficitaires, et de la très coûteuse (mais aussi, reconnaissons-le, nécessaire) politique du “quoi qu’il en coûte”. Sans oublier qu’il faudra aussi s’endetter davantage pour financer les gestes pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie (bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, remise de 18 centimes sur les prix du carburant à la pompe…) et les différentes promesses électorales (indexation des retraites sur l’inflation, revalorisation du point d’indice des fonctionnaires…), qui grèveront d’autant les comptes publics et donc les déficits financés exclusivement par l’endettement.

La fin de la récréation, celle des taux bas, vient d’être brutalement sifflée en raison du retour de l’inflation. Terminée, l’action des banques centrales qui achetaient, à tout-va, la dette publique. Pour contrer le retour de l’augmentation des prix dans la zone euro qui, à 7,5 % en rythme annuel en mars dernier, est à son plus haut niveau depuis un quart de siècle, la Banque centrale européenne (BCE) a prévenu qu’elle allait non seulement cesser sa politique accommodante, mais, pis, que ses taux d’intérêt directeurs allaient repartir à la hausse. En février, la Cour des comptes pointait du doigt la sensibilité accrue de la dette aux évolutions des taux : « L’Agence France Trésor estime ainsi qu’une hausse d’un point des taux d’intérêt renchérirait la charge d’intérêts de 2, 5 milliards d’euros la première année, 6,1 milliards d’euros la deuxième année et 29,5 milliards d’euros à l’horizon de dix ans », calculaient les magistrats de la Rue Cambon. Nous y sommes… On pourrait se consoler en se disant que l’inflation aura un effet bénéfique sur l’endettement, mais une partie de notre dette est liée à l’évolution de celle-ci. À chaque fois que les prix augmenteront de 1 %, a calculé l’iFrap, les finances publiques seront lestées de 2 milliards d’euros par an.

Pendant des années, la France s’est droguée aux taux bas. À l’euphorie planante succède désormais la descente et plus dure elle sera, car les besoins de financement au mieux resteront identiques, au pis s’accroîtront. « Avec la crise sanitaire, le gouvernement nous a fait croire qu’il pouvait tout financer, explique Marc Fiorentino. Il a continué à faire des chèques postcrise, jusqu’à créer une dépendance des Français à l’argent magique. La preuve, aujourd’hui les gens demandent des chèques pour tout, pour l’essence… Mais attention, avec le retour de l’inflation, la France entre dans un piège. De là, va se poser la problématique du financement du pouvoir d’achat. »

La pente dangereuse des hausses d’impôts

Si l’État ne peut plus avoir recours à la BCE, il va devoir se tourner vers les investisseurs privés. Or, il est bien connu qu’on ne prête qu’aux riches. Sur ce plan-là, la France n’est pas le pays le mieux placé de la zone euro avec des déficits publics constants, une balance commerciale fortement déficitaire et un endettement des plus inquiétants qu’elle devra donc accepter de financer avec des taux de plus en plus élevés. « Le problème de la dette se pose particulièrement en France, plus qu’ailleurs, et d’autant plus si les Allemands nous demandent d’être frugaux , acquiesce Marc Fiorentino. Le gouvernement aura bien du mal à reconnaître qu’il n’a plus la capacité de distribuer au tant d’argent et il prendra de surcroît un risque de revendications sociales. » À moins que le gouvernement n’use, comme Patrick Artus, chef économiste de Natixis, l’appelle de ses vœux, de la répression financière, c’est-à-dire ne s’engage sur la pente dangereuse des hausses d’impôts. L’iFrap va même plus loin : « Il y aurait un risque de crise qui pourrait entraîner des ponctions sur l’épargne des Français, le blocage des assurances vie, des créations d’impôts exceptionnels et des coupes dans les dépenses que nous n’aurions pas nous-mêmes choisies. » Le pire n’est jamais certain, mais la France s’en approche.

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France24 - World

Boeing's capsule faces propulsion issues on way to International Space Station

Issued on: 20/05/2022 - 06:12

NEWS WIRES

American aerospace giant Boeing's Starliner capsule was heading for the International Space Station Thursday, in a critical uncrewed test flight that followed years of failures and false starts.

The spacecraft encountered some propulsion troubles early in its journey, with two thrusters responsible for orbital maneuvering failing for unclear reasons -- but NASA officials said the mission remained on track.

The Orbital Test Flight 2 (OFT-2) mission blasted off at 6:54 pm Eastern Time (2254 GMT) from the Kennedy Space Center in Florida, with the spaceship fixed atop a United Launch Alliance Atlas V rocket.

Its success is key to repairing Boeing's frayed reputation after the first bid, back in 2019, failed to dock with the ISS due to software bugs -- one that led to it burning too much fuel to reach its destination, and another that could have destroyed the vehicle during re-entry. 

A second try was scheduled in August of last year, but Starliner was rolled back from the launchpad to address sticky valves that weren't opening as they should, and the capsule was eventually sent back to the factory for fixes.

At a post-launch press conference, senior NASA official Steve Sitch said: "Overall, the spacecraft is doing really well," but he also flagged two anomalies that engineers were now working to understand.

The first was that two out of 12 orbital maneuvering and attitude control (OMAC) thrusters located on Starliner's aft side had initially fired but then shut down, forcing a third to take up their slack.

The second issue was that a device known as a sublimator responsible for cooling the spacecraft was initially slow to get started.

NASA is looking to certify Starliner as a second "taxi" service for its astronauts to the space station -- a role that Elon Musk's SpaceX has provided since succeeding in a test mission for its Dragon capsule in 2020.

Seeking redemption

Both companies were awarded fixed-price contracts -- $4.2 billion to Boeing, and $2.6 billion to SpaceX -- in 2014, shortly after the end of the Space Shuttle program, during a time when the United States was left reliant on Russian Soyuz rockets for rides to the orbital outpost. 

Boeing, with its hundred-year history, was considered by many as the sure shot, while then-upstart SpaceX was less proven. 

In reality, it was SpaceX that rocketed ahead, and recently sent its fourth routine crew to the research platform -- while Boeing's development delays have cost the company hundreds of millions of dollars.

Starliner should dock with the ISS about 24 hours after launch, and deliver more than 500 pounds (226 kilograms) of cargo, including food and provisions such as clothes and sleeping bags for the current crew on the station.

Its sole passenger is a mannequin named Rosie the Rocketeer -- a play on the World War II campaign icon Rosie the Riveter -- whose job is to collect flight data with her sensors in order to learn what human astronauts would experience.

"We are a little jealous of Rosie," said NASA astronaut Mike Fincke, who is expected to be among the first crew selected for a manned demonstration mission should OFT-2 succeed.

The gumdrop-shaped capsule will spend about five to ten days in space, then undock and return to Earth, using giant parachutes to land in the desert of the western United States. 

NASA sees a second provider to low Earth orbit as a vital backup, should SpaceX encounter problems. 

"It's a really critical step for us and moving towards having two routinely flying crewed vehicles who can bring our crew to and from ISS," Dana Weigel, deputy program manager for the ISS, told reporters this week. 

(AFP)

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Chinese astronauts return to Earth after six months on space station

Space

Russian cosmonauts receive warm welcome at International Space Station

space exploration

European Space Agency suspends joint Mars mission with Russia

New York Times - World

Así ven los televidentes rusos la guerra en Ucrania

Por Stuart A. ThompsonMay 17, 2022

Para los espectadores occidentales, la invasión de Rusia a Ucrania se ha desarrollado como una serie de violentos ataques salpicados de equivocaciones estratégicas. Pero en la televisión rusa, esos mismos acontecimientos fueron procesados como sucesos positivos, una interpretación respaldada por un embrollo acelerado de opiniones y mentiras.

Buena parte de los medios de comunicación de Rusia está fuertemente controlada por el Kremlin y la televisión estatal funge como portavoz del gobierno. Los reportajes críticos sobre la guerra han sido criminalizados.

Según los especialistas en desinformación, la complicada y en ocasiones contradictoria narrativa de la televisión rusa sobre la guerra no solo tiene como objetivo convencer a los espectadores de que su versión de los acontecimientos es cierta. Por lo regular, el propósito es confundirlos y generar suspicacia para que no sepan qué creer.

The New York Times analizó más de 50 horas de imágenes de televisión para exponer cómo se les mostraba la guerra a los rusos a través de los medios de comunicación del país.

14 DE ABRIL

Misiles ucranianos provocan el naufragio de un preciado buque ruso

Rusia afrontó una pérdida importante cuando el Moskva, su emblemático crucero lanzamisiles, naufragó tras ser atacado a mediados de abril. Las autoridades ucranianas señalaron que el buque fue alcanzado por dos misiles antibuque Neptuno. Esta semana, el Times informó que Estados Unidos proporcionó los trabajos de inteligencia que ayudaron a que Ucrania ubicara y atacara el barco. Los medios de comunicación independientes rusos fuera del país informaron que fallecieron cerca de 40 hombres y que otros 100 estaban heridos.

No obstante, en los medios rusos estatales, los programas noticiosos minimizaron el ataque estratégico de Ucrania mediante una narrativa que han modificado con el paso del tiempo.

Al principio, el Ministerio de Defensa ruso aseveró que el buque se dañó después de que un incendio a bordo había propiciado que estallaran algunas municiones. El informe decía que el barco estaba siendo remolcado a la orilla y que la tripulación había sido evacuada.

Después, los medios rusos informaron que el barco se había hundido durante una tormenta mientras era remolcado. En un segmento también se mostró a una fila de marineros rusos ilesos que fueron presentados como la tripulación del Moskva, sana y salva.

La narrativa rusa sobre el Moskva

Para el Kremlin, la pérdida se suma a sus crecientes desafíos para transmitir una impresión positiva de la guerra en casa. Mientras que los medios de comunicación rusos han desestimado o minimizado repetidamente las bajas civiles ucranianas, las propias bajas rusas —y las familias en duelo que dejan a su paso— son más difíciles de ignorar para el Kremlin.

Rusia reconoció el número total de muertos por primera vez en marzo, dejando claro a los espectadores rusos que la guerra también implicaría pérdidas internas. Pero incluso esos informes subestimaron las bajas rusas, según los expertos estadounidenses. Aunque es difícil obtener cifras exactas de bajas durante una guerra, las agencias de inteligencia occidentales calculan que las pérdidas militares rusas podrían ascender a 10.000 muertos y 30.000 heridos.

2 DE ABRIL

Los cadáveres en las calles de Bucha

Cuando las fuerzas rusas se retiraron de la zona de los alrededores de Kiev, la capital de Ucrania, circularon imágenes explícitas que mostraban cadáveres de civiles tirados en las calles. En Bucha, un suburbio de Kiev, se encontraron algunos civiles con las manos atadas o con disparos de arma de fuego en la cabeza. Estas imágenes generaron reiteradas peticiones para que se formularan cargos de crímenes de guerra contra Rusia.

Pero en la televisión rusa esos materiales fueron presentados como un montaje, y los conductores de televisión analizaron las imágenes y el video en busca de elementos para desenmascarar la supuesta farsa.

En un video, los periodistas rusos señalaron que la ropa de algunos civiles muertos estaba demasiado limpia como para haber estado en las calles durante varios días, lo que implicaba que los civiles no podían haber sido asesinados durante la ocupación rusa. Un comunicado del Ministerio de Defensa que se transmitió en el noticiario nocturno Vremya decía que los cuerpos no tenían señales de descomposición y que la sangre de las heridas no se había coagulado.

“Todo eso es una prueba irrefutable de que las fotos y los videos de Bucha son otro montaje del régimen de Kiev para que los medios de comunicación occidentales saquen provecho”, decía el comunicado del ministerio.

Sin embargo, las nítidas fotografías que manejaron los medios occidentales mostraban que los cuerpos tenían claras señales de putrefacción.

Otro informe noticioso señaló que en las imágenes de Bucha aparecían algunos cuerpos moviéndose, lo cual se mencionó como una prueba de que los cadáveres eran falsos. Un video mostraba un espejo retrovisor en el que se veía un cuerpo que parecía moverse después de que pasaba el auto. Pero en varias fotografías tomadas en el lugar por fotógrafos occidentales se veía que los cuerpos de esa zona tenían muestras claras de descomposición. Al parecer, la sensación de movimiento era resultado de la distorsión del espejo, la cual también afectaba los edificios alrededor del cuerpo.

Posteriormente, la afirmación de que los cuerpos de las calles eran parte de un montaje entró en conflicto con una narrativa totalmente distinta promovida en la televisión rusa: que los civiles sí habían sido asesinados, pero que los soldados ucranianos fueron quienes los mataron.

Para ello, el Canal 1 de la televisión estatal rusa presentó una complicada línea de tiempo alternativa, en la que seleccionó imágenes que apoyaban la afirmación de que nadie había muerto hasta días después de que las tropas rusas huyeron de la región.

La línea de tiempo alternativa de Rusia

Los investigadores de la desinformación afirman que este tipo de narrativas dispersas pueden abrumar a los espectadores y sembrar dudas, incluso si la audiencia no está persuadida por ninguna afirmación específica.

9 DE MARZO

Una maternidad bombardeada

Rusia se ganó el repudio internacional después de bombardear un hospital de maternidad en Mariúpol, una ciudad portuaria del sur. Las imágenes de mujeres embarazadas heridas, a quienes transportaban por los terrenos calcinados del hospital o ayudaban a bajar las maltrechas escaleras del lugar, dejaron claro a los espectadores occidentales que la guerra tenía un costo para la población civil.

No obstante, en Rusia, ese ataque fue calificado como una mentira.

En una avalancha de alegatos que duró varios días, la televisión rusa diseccionó las escenas y planteó muchas dudas sobre la narrativa occidental, casi siempre utilizando las mismas imágenes vistas en Occidente para proponer diferentes explicaciones de lo ocurrido.

En los medios occidentales, circularon sobre todo las imágenes de dos mujeres. Una de ellas, Marianna Vyshemirskaya, una influente que sobrevivió al ataque y luego dio a luz a una niña. La otra, que no ha sido identificada, fue fotografiada en una camilla y después la agencia Associated Press informó que había fallecido. En un segmento, los periodistas rusos afirmaron que ambas eran la misma mujer. Después, Vyshemirskaya negó ser la mujer que estaba en la camilla.

En otro segmento transmitido en la televisión rusa, dijeron que las víctimas que estaban siendo evacuadas del hospital eran soldados del batallón ucraniano de extrema derecha Azov, una unidad de la guardia nacional de Ucrania que tiene vínculos con el movimiento neonazi del país. Pero en las imágenes captadas por los periodistas occidentales se veía que las víctimas eran mujeres y que algunas llevaban ropa color caqui que se parecía un poco a los uniformes de los soldados.

Las narrativas alternativas de Rusia

Posteriormente, Vyshemirskaya le dio una entrevista a Denis Seleznev, un bloguero ucraniano que respalda el movimiento separatista de la región del Donbás, al este de Ucrania. Los fragmentos que se transmitieron en la televisión rusa no se centran en las heridas de la mujer, sino en el batallón Azov y afirman que este grupo militar ocupó el hospital antes de que sucediera el bombardeo.

Los periodistas occidentales no reportaron que en la escena se hubiera encontrado alguna prueba de que Azov usara el edificio como base, y un informe de abril emitido por la Organización para la Seguridad y la Cooperación en Europa calificó el ataque contra el hospital como un delito de guerra.

Al transmitir la entrevista de Vyshemirskaya, junto con un video que ella publicó en Instagram, los medios de comunicación rusos se enfocaron en su descripción de los soldados de Azov, presentándolos como ocupantes beligerantes que exigían comida.

“Dijeron que no habían comido durante cinco días”, dijo. “Nos quitaron la comida y dijeron: ‘Ustedes pueden cocinar más’”.

Con frecuencia, los medios rusos y el Kremlin han hecho hincapié en el movimiento neonazi de Ucrania para justificar la invasión. El presidente de Rusia, Vladimir Putin, señaló que uno de sus objetivos principales era la “desnazificación de Ucrania”.

Pese a que el batallón de Azov fue fundado en 2014 por grupos ultranacionalistas y neonazis de Ucrania, los expertos afirman que ese grupo ha dejado de ser tan extremista debido a la presión de las autoridades. Según los especialistas que monitorean a la extrema derecha, el movimiento neonazi no es una fuerza importante en Ucrania y señalan que una prueba de ello es la elección de Volodímir Zelenski, quien es judío, como presidente de Ucrania.

4 DE MARZO

Ataque a la central nuclear de Zaporiyia

A principios de marzo, las fuerzas rusas se aproximaron a la planta nuclear más grande de Europa. Una escaramuza con las fuerzas ucranianas derivó en un incendio en ese complejo, el cual, según Zelenski podía dar como resultado “el fin de Europa”. El fuego fue extinguido, pero las autoridades ucranianas acusaron a Rusia de “terrorismo nuclear”.

Sin embargo, a los espectadores rusos les contaron otra historia: que soldados ucranianos habían asaltado las instalaciones y prendido fuego al edificio antes de huir. Les dijeron que las fuerzas rusas estaban defendiendo la planta de los “saboteadores ucranianos”, de acuerdo con un comunicado del gobierno que se repitió en los medios estatales.

En las imágenes publicadas algunas semanas después, se veía que la central de energía estaba funcionando de manera normal, y algunas tomas realizadas por drones mostraban a los trabajadores llegando a un centro impecable y pasando de manera ordenada por los retenes de seguridad.

“Mientras sigue en marcha la operación militar especial, la planta de energía nuclear no ha dejado de funcionar ni un solo segundo”, señaló Alexei Ivanov, un reportero de Vremya, el noticiario nocturno del Canal 1. “Y ahora se ha fortalecido”. Ivanov también mencionó que los guardias rusos “no interfieren con el funcionamiento de la planta”.

Un soldado entrevistado en las instalaciones señaló que “los empleados de la planta muestran cierto respeto” y que los trabajadores “mantienen el orden y la disciplina en su trabajo”.

En la televisión estatal, con frecuencia se sigue afirmando que a Ucrania le está yendo mejor bajo el control de Rusia, lo cual apuntala el cuestionable argumento de Putin de que los soldados rusos fueron enviados para proteger a los ciudadanos ucranianos.

La visión de Rusia sobre Zaporiyia

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Vladimir Putin, hombre de familia

A medida que los países occidentales van imponiendo sanciones a personas cercanas al líder ruso, entre ellas sus familiares, se va fracturando el estricto secreto que rodea su vida privada.

Credit...Foto de consorcio por Maxim Shemetov

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Por Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Países Bajos — A Vladimir Putin no le gustaba la intromisión.

Era 2008, y el presidente ruso, por entonces de 56 años y ocho empuñando el poder cada vez con más fuerza, estaba listo para una conferencia de prensa en la lujosa Villa Certosa de Cerdeña. A su lado se encontraba su aliado más cercano en Europa occidental, Silvio Berlusconi, el magnate de los medios y primer ministro italiano de apetitos legendariamente hedonistas con quien compartía el gusto por los chistes obscenos, los muebles extravagantes y la vasta riqueza.

Durante los veranos, las dos hijas adolescentes de Putin disponían de la extensa villa, iban en excursiones secretas de navegación y compras de lujo bajo la orden estricta de disimular su identidad y esconder su rostro de las cámaras, según una persona con conocimiento del arreglo.

La estrategia de proteger estrictamente a su familia le funcionó bien a Putin durante años, hasta que Rusia invadió Ucrania en febrero. Ahora, a medida que los países imponen sanciones a los más cercanos a Putin —entre ellos las aprobadas el viernes por Gran Bretaña a la mujer considerada durante mucho tiempo como su amante, Alina Kabaeva, y a su exesposa, Lyudmila Ocheretnaya— la fachada empieza a caer y arroja nueva luz sobre la vida privada del líder ruso.

Los primeros atisbos de sus complicados asuntos familiares se desarrollaron esa escena en aquella villa, cuando una reportera rusa, Nataliya Melikova del Nezavisimaya Gazeta, abordó cautelosamente la zona prohibida. Días antes, un informe del Moskovsky Korrespondent aseguraba que Putin y su esposa, con la que llevaba 25 años, se habían separado en secreto. Llamaba la atención que el diario además reportaba que se había enamorado de Kabaeva, una medallista olímpica ganadora del oro en gimnasia rítmica, famosa por su flexibilidad y quien, a los 24 años, tenía más o menos la edad de sus hijas y se había convertido en una cara pública para su partido político.

“Siempre he reaccionado negativamente a aquellos que, con sus narices mocosas y fantasías eróticas, se entrometen en la vida de otras personas”, dijo Putin, desmintiendo el informe. Berlusconi hizo el gesto de dispararle a Melikova con una metralleta imaginaria mientras Putin, que para entonces había sido acusado de asesinar a varios periodistas, asentía y sonreía. Días más tarde, Moskovsky Korrespondent detuvo sus operaciones por “motivos económicos”.

Putin es más que solo un padre protector que, como ha dicho, quería brindar a sus hijas una vida normal y consideraba su seguridad un asunto de seguridad nacional. Como exagente de la KGB, impregnado de los métodos de la agencia para el subterfugio, la desinformación y la habilidad de Jano de presentarse de distintos modos según la situación, ha cubierto su vida personal en secreto y la ha envuelto en rumores.

Putin tiene, oficialmente, dos hijas reconocidas de su primer matrimonio, pero según medios independientes rusos y noticias internacionales no verificadas, puede ser que tenga cuatro hijos más con otras dos mujeres. Sin embargo, incluso sus hijas reconocidas, ahora camino a la mediana edad, están tan ocultas que podrían pasar desapercibidas en una calle de Moscú. Su exesposa, con quien algunos biógrafos creen que se casó par mejorar sus oportunidades de unirse a la KGB, reacia a admitir solteros, prácticamente se esfumó de la vista del público incluso antes de que se divorciaran.

En los enclaves rusos de Suiza, salpicados de villas, empezó a circular una petición en marzo que exigía la repatriación de su supuesta amante, Kabaeva, en la que se la comparaba furiosamente con Eva Braun, la pareja de Hitler. En Lugano, los habitantes chismean sobre el edificio de vidrio verde donde vivía Kabaeva con vista al lago y hablan confiadamente del hospital donde nacieron sus supuestos hijos y las escuelas a las que asistían. Pero no la han visto.

Los supuestos hijos no están confirmados y son invisibles. En un edificio de apartamentos de lujo de Montecarlo, los habitantes se encogen de hombros ante las fotos de otra posible novia y otro posible hijo de Putin que tenía una propiedad en el lugar y cuya familia comparte dirección con la familia de Kabaeva en edificios de lujo de Moscú. En muchos casos, se trata de apariciones y, como en tantos cuentos de fantasmas, los espectros pueden parecer conjurados para producir un efecto deseado, ya sea por los críticos, para socavar la imagen que Putin se ha construido de protector de los valores familiares o por los partidarios, para componer una imagen de riqueza, virilidad y misterio de Putin. O tal vez simplemente existen.

“Hay tantas historias. Todas pueden ser verdad o ninguna puede ser verdad. Y esa es la suerte de bruma de Putin”, dijo Nina Khrushcheva, profesora de asuntos internacionales en la New School de Nueva York, nacida en Moscú. Putin, dijo Khrushcheva, era al mismo tiempo obsesivamente clandestino y un exhibicionista que se nutrió de las representaciones occidentales que lo ponen como supervillano.

Khrushcheva, que es bisnieta de Nikita Jruschov, dijo que Putin tenía una cosmovisión típica del Kremlin y que, como Stalin, aceptaba y perpetuaba la mitología salpicada de verdad. “Creas desinformación”, dijo. “Creas una atmósfera de algo que todo el mundo intenta adivinar y todos discuten y todo es secreto”.

Sin embargo, algunas cosas parecen bastante claras. Los miembros del círculo familiar de Putin se benefician del sistema cleptocrático que Putin preside como un jefe de la mafia, con lugartenientes oligarcas que le rinden pleitesía con riqueza, empleos lucrativos o propiedades lujosas para su familia y para quienes tal vez ocupan la órbita de su afecto. Durante décadas, pocos lograron penetrar la burbuja opaca construida para protegerlos ellos y sus recursos. Pero la invasión a Ucrania por parte de Putin cambió eso.

En abril, Estados Unidos apuntó a la bruma e impuso sanciones a sus dos hijas, nombrándolas como familiares de una persona penalizada —Putin— y señalando su apoyo a la industria de defensa rusa y la captación de miles de millones de dólares de fondos supervisados directamente por Putin. Según funcionarios, el gobierno estadounidense también estuvo a punto de imponer sanciones a Kabaeva, pero se detuvo a último momento para evitar, por ahora, una escalada.

Los expertos en sanciones afirman que, más que causar daños económicos a Putin, estas medidas buscaban enviarle un mensaje de que su agresión había cruzado un límite y que su mundo privado, invisible e intocable, podía ser visto y alcanzado por Occidente.

“En general, las sanciones que no son aprobadas por el Consejo de Seguridad de la ONU son malas, y lo que es más importante, son inútiles”, dijo Dmitri Peskov, el portavoz del Kremlin, cuando se le pidió un comentario sobre las sanciones occidentales contra los miembros de la familia de Putin. “Las sanciones contra familiares, parientes, conocidos y periodistas son estúpidas”. Cuando se le preguntó si el Kremlin creía que las sanciones contra Kabaeva y sus familiares eran una afrenta personal contra Putin, Peskov añadió: “¡Es una decisión absurda!”.

La filial neerlandesa

En un terreno cubierto de césped en las afueras de Ámsterdam, unos manifestantes enviaron hace poco un mensaje a Putin a través de su hija, Maria. Cerca de banderas ucranianas plantadas al medio de un corazón trazado con velas, un cartel dirigido a “Ave Maria Putin” decía: “Parece que tu viejo es difícil de ubicar y claramente imposible detenerlo, incluso para sus verdugos. Pero como todos sabemos, padres e hijas son otra historia” y “Te lo rogamos, Maria”.

Lo que al principio parecía un lugar improbable para una solicitud —y un personaje improbable al cual solicitar— cobró más sentido al comprender que el terreno había sido comprado recientemente por Jorrit Faassen, un neerlandés que estuvo casado y tuvo al menos un hijo con Maria Vladimirovna Vorontsova, como se conoce a la hija mayor de Putin. En los 15 años desde que se fue a vivir en secreto con Faassen en los Países Bajos, en ocasiones Vorontsova se había convertido en objeto de la furia local contra su autoritario padre.

Las cosas se pusieron especialmente tensas en 2014, cuando separatistas apoyados por Rusia derribaron un jet de Malaysia Airlines que salió de Ámsterdam y sobrevolaba Ucrania, matando a 298 personas, de las cuales casi 200 eran neerlandesas. Los alcaldes neerlandeses exigieron que a Vorontsova se le deportara y con la guerra en Ucrania los cuestionamientos han aumentado.

Un medio de investigación neerlandés, Follow The Money, contactó a Faassen en Rusia recientemente.

Con un fuerte acento de La Haya, dijo que la guerra en Ucrania era un inconveniente y negó haber sido esposo de Vorontsova. “No estaba cómodo”, dijo Harry Lensink, el editor que lo entrevistó.

Desde entonces, los reporteros tampoco han estado cómodos y se preocupan de que sus teléfonos estén intervenidos. Un reportero que colaboró con el artículo sobre Faassen recibió un aviso de que una persona que usaba un servidor en Moscú había intentado hackear su correo electrónico.

Todo ese enojo y ansiedad estaba muy alejado del jolgorio en una fiesta para celebrar a la pareja en 2008 en Wassenaar, acaso la zona más exclusiva y adinerada de los Países Bajos. “Era una fiesta de boda”, recordó Danny Pleizer, un cantante local de canciones folklóricas neerlandesas que actuó en la velada.

Dijo que los invitados cantaron con sus éxitos y estrechó la mano del novio, a quien conocía desde hacía años, así como la de la novia. No tenía idea que ella era la hija de Putin y se marchó después de su intervención.

Casi nadie en la boda sabía mucho de ella, aunque los amigos de Faassen, que se mudó a Moscú por negocios en 2006, ofrecieron pistas en sus discursos pendencieros. Bromeaban sobre su pasatiempo de tirarle los perros a chicas rusas adineradas en las discotecas de Moscú.

Los padres de Maria no acudieron a su fiesta de boda neerlandesa. Sin embargo, algunos rusos sí estuvieron presentes, como los hombres fornidos que miraban desde el bar, mientras una pariente de la novia —una joven que cantó una canción rusa tradicional y emotiva— bailaba enérgicamente al son del tango.

El primo del novio, Casper Faassen, ahora un reconocido artista neerlandés, dijo que la siguiente vez que vio a Maria, la esposa de su primo, fue para el cumpleaños de su tía en el suburbio cercano de Merenwijk. Mientras los invitados atacaban la comida indonesia en el bufé, dijo, Maria parecía estar cómoda pero distante, en un vestido beige que la hacía lucir elegante y con una postura perfecta, como de bailarina. Se comunicaba con todos, incluso su marido, en buen inglés y hablaba poco neerlandés.

La pareja luego pidió algunas obras de arte de Faassen, quien recordó haber entregado tres imágenes borrosas de bailarinas sobre un fondo de pan de oro en su departamento, arriba del supermercado Albert Heijn en el municipio cercano de Voorschoten. Maria abrió la puerta y su marido, Jorrit, holgazaneaba en el sofá frente a la televisión. Al entrar, Casper bromeó que su primo era un vago y recuerda que Maria revoleó los ojos en muestra de solidaridad.

Ni Casper ni muchos otros en la familia conocían la verdadera identidad de la mujer que se hacía llamar Maria Vladimirovna Vorontsova y ahora Maria Faassen, pero que para su padre era Masha. Pero en 2010, un medio ruso, New Times, reportó que Jorrit, que por entonces era funcionario en una consultora rusa, recibió una paliza de los guardaespaldas de Matvey Urin, un importante banquero ruso que no sabía con quién trataba, luego de un incidente de tráfico en Moscú.

Poco después, Urin perdió sus licencias para operar bancos y los guardaespaldas acabaron en la cárcel. Los reporteros de chismes rusos especularon que el neerlandés era el yerno de Putin, aunque Jorrit siempre lo negó.

La pareja pasaba mucho tiempo en Moscú, donde hay documentos que lo mostraban como funcionario de Gazprombank. Casper dijo que su primo una vez le ofreció la posibilidad de contactos lucrativos y ventas en Rusia. Para entonces, los rumores del parentesco de Maria habían empezado a circular y el artista, que despreciaba a Putin por socavar la democracia y por las represiones violentas, declinó.

“Dije, ‘Gracias, pero no, gracias’”, comentó. Desde entonces se mantuvo alejado de la pareja.

Pero los habitantes locales les prestaban más atención. Una tarde reciente, cerca del rascacielos de lujo donde Jorrit compró los dos pisos superiores, un vecino ucraniano expresó asco de los antiguos ocupantes. Corien Zoetemelk, de 57 años, una vecina que vive en la calle contraria al penthouse, recordó ver a la pareja en varias ocasiones, incluso deslizándose por el canal bajo su edificio de departamentos.

“Los vi en su velero”, dijo. “Ella estaba embarazada”.

En el balcón del segundo piso de su edificio, junto al canal, un hombre mayor dijo que estuvo “una vez con ella en el elevador” y que “se parecía a su padre”. El hombre dijo que la pareja también tenía un hijo, o al menos que la gente había visto a Jorrit, que evitaba el contacto con sus vecinos, con un niñito. El hombre en el balcón dejó de hablar cuando su esposa lo llamó molesta a que volviera al apartamento. “Te pueden pillar por esto”, siseó.

Sergei Roldugin, un chelista fabulosamente enriquecido y amigo cercano de Putin que es padrino de Maria y ahora está en la lista de sanciones de Estados Unidos y la Unión Europea, una vez le dijo a un entrevistador que ella tuvo un hijo en 2012. En una entrevista de 2017 con Oliver Stone, Putin reconoció que se había convertido en abuelo.

Algunos locales están convencidos de que vieron al abuelo ruso de visita.

“Sí, vi a Putin”, dijo Patricia Kortekaas, de 62 años, integrante del Concejo Municipal de Voorschoten, afuera del supermercado al que supuestamente entró. Ella recordó haberlo visto flanqueado por su seguridad, en el pasillo de café y té.

“Parecía cauto”, dijo. “Pensé ‘¿Qué le pasa?’”. (La oficina de Putin ha negado las visitas).

En 2014, Maria se había convertido en una especialista en enanismo pediátrico. Su proyecto de caridad, Elfa-Endo, que ayuda a niños con problemas endocrinos, también recibió fondos del poderoso Alfa Bank —ahora sancionado—, lo que podría ser la razón por la cual el Departamento del Tesoro de Estados Unidos decidió castigarla por liderar “programas financiados por el Estado que han recibido miles de millones de dólares del Kremlin para la investigación genética y que Putin supervisa personalmente”.

Dichas sanciones podrían dañar a su nueva familia. Según un informe publicado en abril por el medio independiente ruso Meduza, para entonces ya se había divorciado de Jorrit y se había vuelto a casar con un hombre ruso que consiguió un trabajo en la empresa de gas Novatek. Gennady Timchenko, un poderoso oligarca que a menudo aparece como alguien que arregla las cosas en la familia de Putin, y también está en la lista de sanciones, desde hace poco forma parte del directorio de dicha empresa.

Maria no pudo ser contactada para ofrecer comentarios. Faassen no devolvió un pedido de comentario que se dejó con su padre, quien dijo “Váyanse”, en su casa, donde las ventanas, tradicionalmente descubiertas en la región de Holanda, están bloqueadas con papel periódico.

La hija ‘disciplinada’

Desde el principio, la historia personal de Putin parecía repleta de los elementos con los que se construyen los mitos. Utilizó una biografía oficial —publicada en 2001, cuando recién tomó el poder como un aparente demócrata de la nueva generación— para pulir su imagen de hombre de familia duro pero heroico. En ella, cuenta una anécdota de cómo salvó, desnudo, a su familia cuando un sauna defectuoso quemó la dacha familiar.

“Las niñas sufrieron más con el incidente”, dijo Putin, refiriéndose a sus dos hijas. “Habían traído todos sus tesoros de casa a la dacha, todos los juguetes y muñecas Barbie que habían acumulado durante sus vidas enteras. Masha luego me dijo que durante meses no pudo dormir. Habían perdido todo lo que les era conocido”.

Ahora, la conflagración de la guerra de Putin en Ucrania ha amenazado con despojarlas de todo otra vez.

Eso también va para su segunda hija, Katya, quien, en palabras de Putin, “resultó ser la más disciplinada”.

“Cuando grité, ‘¡Todas fuera de la casa!’”, dice, “ella soltó su cuchara en la mesa y saltó fuera de la casa sin hacer preguntas”.

En efecto, Katya, quien vivió con el alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, parece ser la que se ha apegado más al círculo de influencia de Putin. En febrero de 2013 supuestamente se casó con Kirill Shamalov, hijo de Nikolai Shamalov, estrecho colaborador de Putin y principal accionista del banco Rossiya. Igora, uno de los resorts de esquí preferidos de Putin, fue el idílico escenario invernal en el que los nombres de Kirill y Katerina se escribieron en la nieve.

En 2020, Meduza y otro medio ruso independiente, Important Stories, obtuvieron invitaciones de boda que Shamalov envió por correo electrónico a Maria, Jorrit y su hijo en Holanda. Se decía que la boda iba a incluir patinaje artístico sobre hielo en interiores, una exhibición de iluminación láser y una falsa aldea rusa con actuaciones variadas.

Katerina misma era una experimentada intérprete apasionada por la danza acrobática de rock and roll. En 2013 ella y su pareja de baile, Ivan Klimov, que la lanzó por el aire vestida de leotardo y tenis blancos, actuaron en la competencia Boogie-Woogie World Masters de rock acrobático.

“Todos sabían que era la hija de Putin”, dijo Edilio Pagano, que a menudo era juez en los eventos en los que competía Katerina, pero dijo que nunca sintió la presión de darle puntajes más altos.

Dijo que Katerina “no era, digamos, una atleta genial, pero realmente le importaba y acudía a todas las competiciones”. Nunca hablaba de su linaje, dijo, pero era una mujer “muy reservada, muy bondadosa, sonriente y bien educada” que se comunicaba sobre todo en inglés.

Cerca de 2014, Pagano trabajó con ella en el comité ejecutivo de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, con sede en Suiza, en la que ella fungía como vicepresidenta de expansión y mercadeo. Casi nunca iba a las juntas, dijo, pero cuando lo hacía, siempre la acompañaban dos guardaespaldas.

Para entonces estaba ocupada con asuntos más importantes. En 2015, la agencia rusa de noticias RBC informó que había viajado a Suiza no para una competencia de danza, sino para asistir a la “sesión rusa” del foro de Davos con Shamalov.

Putin deslizó en una entrevista televisiva de 2011 que Katerina se había licenciado en Estudios Orientales en la Universidad de San Petersburgo. Pero al mostrarse cautelosamente en 2015, fue como autora de un libro de texto de matemáticas y media decena de artículos científicos, entre ellos uno sobre viajes espaciales y la reacción del cuerpo a la gravedad cero. Su coautor, el rector de la Universidad Estatal de Moscú, Viktor Sadovnichy, no respondió a un pedido de comentarios

Pero era más que académica. Katerina lideraba Innopraktika, un instituto de investigación para apoyar y patrocinar a científicos jóvenes financiado en parte por la empresa petrolera estatal Rosneft. El directorio de Innopraktika, averiguó Reuters, contaba con un grupo de confidentes de Putin y exfuncionarios de la KGB, entre ellos algunos de los que vivían en el mismo complejo de viviendas en Dresden, Alemania, cuando la familia Putin estuvo destacada ahí en los años 80. Y para 2014 ella ayudaba a supervisar la expansión de 1700 millones de dólares de la Universidad Estatal de Moscú, como enlace con el sector empresarial, con el título de vicerrectora.

Mientras ella avanzaba profesionalmente, también crecía la riqueza de su esposo. Kirill Shamalov adquirió de Timchenko, el oligarca vinculado a Putin, una participación aproximada de 3000 millones de dólares en la principal empresa petrolera y petroquímica de Rusia y se convirtió en uno de sus principales accionistas. La pareja también compró de Timchenko, por una cifra no divulgada, una villa junto al mar en Biarritz, Francia. (En marzo, activistas rusos irrumpieron en la propiedad en un intento por ponerla a disposición de los refugiados ucranianos).

En 2018, Katerina apareció en un programa de televisión ruso en donde se le identificó como “Directora de Innopraktika y subdirectora del Instituto del Estudio Matemático de Sistemas Complejos en la Universidad Estatal de Moscú”. En el segmento hablaba frente a un gráfico de computador de una cabeza conectada a electrodos. (El Departamento del Tesoro de Estados Unidos le impuso sanciones por ser “una ejecutiva de tecnología cuyo trabajo” apoya al gobierno ruso “y a la industria de defensa”).

Ese año, Bloomberg reportó que la pareja se había divorciado y que compartían casi 2000 millones de dólares en activos. Estados Unidos le puso sanciones a él y lo identificó como “antiguo esposo” de Katerina. Su verdadero amor parecía seguir siendo la danza. En 2019 se unió al consejo de la Federación Mundial de Danza Deportiva de Rusia.

Pero Miriam Kerpan IIzak, presidenta de la Confederación Mundial de Rock’n’Roll, dijo que ya no estaba asociada con el grupo. “No tengo ningún contacto con ella”, dijo, y agregó: “Ya no está activa”.

Las otras mujeres de la vida de Putin

La guerra de Putin también ha obligado a otros chicos vinculados a él a retirarse de sus actividades públicas favoritas.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, cuyo patronímico indica que es hija de un Vladimir, es una joven de 19 años que aprovechaba su posible vínculo con Putin para ganar decenas de miles de seguidores en su cuenta de Instagram, repleta de fotos de ella escondiendo el rostro juguetonamente. En entrevistas, Luiza, como se le conoce, reconoció que se parecía mucho a Putin y dijo que si el presidente alguna vez estuviera frente a ella, ella le preguntaría “¿Por qué?”. Pero la guerra atrajo atención negativa hacia ella y su cuenta desapareció súbitamente.

Luiza es la hija de Svetlana Krivonogik, una ex empleada de la limpieza de 47 años de San Petersburgo quien, a través de una supuesta relación con Putin, se convirtió en baronesa de los bienes raíces, integrante del directorio del banco personal de Putin, Bank Rossiya, y una de las principales accionistas en el resort de esquí Igora, donde se casó Katerina, la segunda hija de Putin.

En 2021, la divulgación de los Papeles de Pandora —millones de documentos filtrados de empresas financieras en paraísos fiscales— y una investigación previa de Proekt, que luego fue prohibido en Rusia, mostraba que su fortuna estimada bordeaba los 100 millones de euros, o 105 millones de dólares, e incluía un departamento en Mónaco con valor de 3,75 millones de dólares.

Maria Pevchikh, jefa de investigaciones de la Fundación Anticorrupción, una organización sin fines de lucro fundada por el político de oposición ruso Alexéi Navalni, tenía la certeza de que Putin había engendrado hijos con sus amantes y que vivían con lujo en el extranjero.

Indicó que hay pruebas documentales que indican que las mujeres y sus familias disponen de una riqueza extravagante y registros de propiedad que muestran que una subsidiaria de Gazprom brindó apartamentos de lujo en el mismo edificio de Moscú a las madres de Kabaeva y Krivonogikh.

Una tarde reciente, mientras algunos rusos abordaban autos deportivos exclusivos frente al casino emblemático de Montecarlo, los residentes de un edificio de departamentos dijeron que nunca habían visto ni a Krivonogikh ni a su hija. El portero dijo que no vivía ahí.

El 22 de abril, la supuesta amante en turno de Putin —y, según algunas versiones, su nueva esposa, Kabaeva— acudió a su Festival Alina, un evento patriótico anual de gimnasia en Moscú. Como miembro consejero del National Media Group que controla el poderoso oligarca Yuri Kovalchuk, reunió apoyo para la invasión a Ucrania frente a los anuncios de “Z” que simbolizan la guerra de Putin.

Los medios suizos e internacionales a menudo han reportado como un hecho que Kabaeva, que vivía en Suiza, tuvo al bebé de Putin en la clínica Sant’Anna, cerca de Lugano, en 2015, cuando él desapareció durante ocho días. (“No corresponde con la realidad”, dijo en aquel momento Peskov, el vocero del Kremlin).

La clínica de Lugano, en donde una tarde reciente el lobby estaba repleto de mujeres embarazadas hablando ruso, no quiso emitir un comentario. El reporte de un diario de 2019 que afirmaba que Kabaeva había dado a luz a mellizos desapareció de internet.

En Lugano, los habitantes están seguros de que alguna vez vivió muy custodiada en el edificio de lujo con vidrios verdes que mira el lago en el barrio Paradiso de Lugano.

“Sé que vivía aquí”, dijo Olena Utkina, una mujer ucraniana que trabajaba en un salón de belleza en la cuadra. Algunos tienen tanta certeza de que Kabaeva vivía ahí que han buscado expulsarla al circular una petición que exige que Suiza “tome acciones para reunir a Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva con su ‘Führer’”.

Pero el portero en el edificio dijo que había trabajado diez años en el lugar y que nunca había visto a nadie con ese nombre. Nadie en los cafés de Collina d’Oro, una zona de riqueza espectacular muy popular entre los rusos de la ciudad, la habían visto jamás. Y los supuestos hijos de la pareja jamás se han mostrado en público.

“Nunca han estado aquí”, dijo Eichner, un director de la exclusiva escuela americana en Suiza, donde una solicitud para un nuevo estudiante ruso, que debía ser investigado ante la creciente lista de sanciones, esperaba en su escritorio.

Ninguno de los fieles de la cercana iglesia ortodoxa rusa dijo haber visto nunca a Kabaeva, y los refugiados ucranianos del lugar dijeron que la evitarían si la vieran.

“Sería estupendo que Suiza le quitara su propiedad”, dijo Katerina Chaplynska, de 25 años, que huyó a Suiza con su hermana adolescente tras la invasión rusa a Ucrania. También algunos rusos dijeron que no les gustaría ver a Kabaeva, como Victoria Bussi, de 34 años. Dijo que solía apoyar a Putin, pero que ahora lo encontraba menos misterioso, más bien un simple criminal de guerra.

“Ha destruido la reputación de Rusia”, dijo.

Claire Moses colaboró con reportería desde los Países Bajos e Ivan Nechepurenko desde Estambul.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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France24 - Monde

États-Unis : Joe Biden instaure un pont aérien pour pallier la pénurie de lait pour bébé

Publié le : 19/05/2022 - 08:22

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Le président américain a annoncé, mercredi, la mise en place d'un pont aérien et le recours à une loi datant de la guerre froide pour venir à bout de la pénurie de lait pour bébé qui sévit aux États-Unis. 

Nom de l’opération : "Fly Formula", littéralement en français "Envol du lait en poudre". Le président Joe Biden a annoncé, mercredi 18 mai, la mise en place d'un pont aérien et le recours à une loi datant de la guerre froide pour tenter de résoudre la pénurie de lait pour bébé aux États-Unis, devenue un casse-tête politique pour son administration.

Le ministère de la Défense "utilisera ses contrats avec des compagnies aériennes commerciales de fret, comme il l'a fait pendant les premiers mois de la pandémie de Covid-19, pour transporter des produits provenant d'usines à l'étranger" satisfaisant les normes de sécurité américaines, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. Ce projet permettra d'"accélérer l'importation et la distribution de lait pour bébé", apportant un soutien aux "fabricants qui continuent à augmenter leur production", a ajouté l'exécutif.

 >> Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

Priorité des chaînes de production

Joe Biden a aussi fait appel au "Defense Production Act", texte hérité de la guerre froide, afin d'exiger des producteurs des ingrédients nécessaires à la production de lait infantile qu'ils livrent en priorité les fabricants de cette denrée indispensable aux parents de jeunes enfants.

"Demander aux entreprises de prioriser et d'affecter (leurs ressources) à la production des ingrédients clés du lait pour bébé facilitera l'accroissement de la production et accélérera les chaînes d'approvisionnement", souligne la Maison Blanche.

I’m taking two new steps to increase baby formula supply: - Invoking the Defense Production Act to increase domestic production - Launching Operation Fly Formula to use federal planes to fly formula in from abroadWe're making sure safe formula gets to all who need it. pic.twitter.com/lnkxsaCY6T

May 18, 2022

Initialement causée par des problèmes sur ces mêmes chaînes d'approvisionnement et un manque de main d'œuvre en raison de la pandémie, la pénurie de lait pour bébé a été aggravée par la fermeture, en février, d'une usine du fabricant Abbott dans le Michigan, après un rappel de produits soupçonnés d'avoir provoqué la mort de deux nourrissons.

L'agence américaine du médicament (FDA) a fini par dédouaner le lait, mais il a fallu attendre lundi pour qu'Abbott passe un accord avec la justice américaine afin de pouvoir redémarrer la production dans cette usine.

"Aussi vite que possible"

Cette pénurie très rare de ce produit essentiel pour de nombreux parents a tourné à la crise politique pour le président démocrate, très critiqué par l'opposition républicaine.

Joe Biden, soucieux de souligner son action face à ce problème qui plombe encore sa cote de popularité à moins de six mois des élections parlementaires de mi-mandat, a aussi adressé une lettre, mercredi, à ses ministres de la Santé et de l'Agriculture.

"Je vous demande de prendre toutes les mesures possibles et appropriées pour importer davantage de lait pour bébé", leur écrit-il a propos de l'opération "Fly Formula", notant au passage que les efforts de son administration pour relancer la production après l'arrêt de l'usine du Michigan ont permis de produire "plus de lait pour bébé en avril qu'avant le rappel" des lots mis en cause.

Le ministre de l'Agriculture, Tom Vilsack, a immédiatement répondu, assurant dans un communiqué que ses services commenceraient "immédiatement" à mettre en œuvre les directives présidentielles afin de pourvoir les magasins en lait pour bébé "aussi vite que possible".

Désarroi

Le groupe alimentaire Nestlé, qui dispose de deux usines aux États-Unis pour la production de lait infantile, avait déjà annoncé, mardi, son intention d'acheminer des quantités additionnelles de ce produit par avion aux États-Unis, depuis la Suisse et les Pays-Bas.

Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43 % à la fin de la semaine dernière aux États-Unis.

Pour beaucoup de familles, le lait maternisé est une nécessité, en particulier dans les foyers modestes où les mamans, contraintes de reprendre le travail immédiatement après l'accouchement, ne peuvent pas allaiter. À leur inquiétude s'est ajoutée la hausse des prix.

Leur désarroi est visible sur les réseaux sociaux, où des publications partagées des centaines de milliers de fois appellent les parents à fabriquer leur propre lait pour bébé - ce qui, préviennent les pédiatres, risque de rendre les nourrissons malades.

Avec AFP

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Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

Pénurie de lait pour bébé aux États-Unis : le groupe Abbott passe un accord pour rouvrir une usine

Focus

Les ravages du lait frelaté au Pakistan

France24 - Monde

Ligue Europa : l'Eintracht Francfort remporte la finale au bout des prolongations

Publié le : 19/05/2022 - 01:21

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Grâce à un Kevin Trapp magistral, l'Eintracht Francfort est venu à bout, mercredi, des Glasgow Rangers au terme de prolongations (1-1, 5-4 aux tirs au but) en finale de la Ligue Europa. Le club allemand remporte ainsi son premier titre continental depuis la Coupe de l'UEFA en 1980.

Les Aigles planent sur l'Europe ! Au bout d'une nuit ardente, l'Eintracht Francfort a remporté, mercredi 18 mai, à Séville, la deuxième Ligue Europa de son histoire en battant les Glasgow Rangers 1-1, 5-4 aux tirs au but en finale, grâce à son héros Kevin Trapp, impérial.

Après avoir signé deux arrêts décisifs au bout de la prolongation, d'abord devant Ryan Kent (118e) puis sur un coup franc de James Tavernier (120e+2), Trapp a stoppé la tentative du vétéran gallois Aaron Ramsey pendant la séance de tirs au but pour sacrer son équipe. Rafael Borré, déjà auteur du but de l'égalisation pour les "Aigles" à la 69e après l'ouverture du score de Joe Aribo (57e), a scellé la victoire des Allemands avec un ultime tir au but transformé, pour conclure la séance parfaite des Aigles.

Mais c'est bien l'ancien portier allemand du PSG qui est devenu le héros de la soirée durant la séance de tirs au but, pour offrir le trophée à Francfort, qui succède ainsi à Villarreal, sacré l'an passé, au palmarès de la C3.

Historique

Un accomplissement historique pour l'Eintracht, qui s'est notamment défait du FC Barcelone et de West Ham pour se hisser jusqu'en finale, et finir son odyssée couronnée de lauriers dans la chaude nuit andalouse, devant les près de 44 000 supporters du stade Sanchez-Pizjuan.

Car depuis la Coupe de l'UEFA glanée en 1980, les Aigles n'avaient plus jamais connu de sacre continental. Oliver Glasner est ainsi devenu le premier entraîneur autrichien à soulever un trophée européen depuis le légendaire Ernst Happel en 1983. Pour les Écossais, en revanche, la désillusion est immense : les Gers attendaient, eux aussi, depuis cinquante ans de retrouver la gloire européenne, depuis leur Coupe d'Europe des vainqueurs de Coupe en 1972.

Petite consolation : le défenseur et capitaine James Tavernier sera tout de même le premier défenseur de l'histoire à finir meilleur buteur de la Ligue Europa, avec sept buts.

Mur blanc, mur orange

Mais le "mur blanc" déployé par les supporters allemands portait une autre couleur dans les cages de l'Eintracht : tout vêtu d'orange, Trapp a maintenu les siens à flots quand il le fallait, durant les quelques moments de faiblesse de son équipe.

Et si le match a été accroché jusqu'au bout, il aurait pu dégénérer dès l'entame : dès la 5e minute, John Lundstram a joué un ballon un peu trop haut, et ses crampons ont touché l'avant du crâne du capitaine de l'Eintracht Sebastian Rode, qui s'est allongé sur la pelouse en portant immédiatement ses mains sur sa plaie sanguinolente. Longtemps pris en charge par les soigneurs, il reviendra sur la pelouse avec un bandage bleu et blanc autour de la tête, après avoir changé son maillot imbibé de sang.

Il faudra attendre la demi-heure de jeu pour voir la première tentative écossaise : un ballon enroulé du gauche par Joe Aribo qui n'accrochera pas le cadre mais qui a obligé Trapp à s'étendre de tout son corps, juste avant une pause fraîcheur indispensable. Car le thermomètre a dépassé les 40 degrés à Séville pendant la journée de mercredi. Et ce sont les supporters des deux équipes qui ont mis le feu aux gradins, à coups de chant, de tambours et de tifo pour les Allemands. Le brasier du Pizjuan a réellement pris forme au retour des vestiaires, quand le "mur blanc" des supporters allemands a allumé des fumigènes rouges.

Avec AFP

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Ligue Europa : chaude finale à Séville entre l'Eintracht Francfort et les Glasgow Rangers

Football : les clubs français en coupes d'Europe, toujours le même plafond de verre

SANCTIONS

Ukraine : la Russie exclue des prochaines compétitions de l'UEFA et de l'Euro féminin

France24 - World

What is still at stake in Europe's top leagues

Issued on: 20/05/2022 - 05:50Modified: 20/05/2022 - 05:48

Paris (AFP) – Four of Europe's top five leagues come to a conclusion this weekend, with plenty still to be decided and the Premier League and Serie A titles still up for grabs.

Here, AFP Sport takes a look at what is still at stake:

English Premier League

TITLE RACE: Manchester City lead Liverpool by a single point heading into Sunday's final round of matches and victory against Steven Gerrard's Aston Villa at the Etihad would give them a fourth title in five seasons.

If they were to slip up, quadruple-chasing Liverpool could snatch the spoils with victory at home to Wolves.

RACE FOR EUROPE: Fourth-placed Tottenham hold a two-point advantage over Arsenal after their north London rivals suffered back-to-back defeats. Due to their superior goal difference, even a draw at bottom club Norwich would secure a Champions League place. Arsenal need Spurs to lose and to win their home game with Everton.

Chelsea have already joined City and Liverpool in wrapping up a top-four finish.

Sixth-placed Manchester United need a win at Crystal Palace to cling on to their Europa League slot, with West Ham just two points adrift.

RELEGATION/PROMOTION: Watford and Norwich have already been relegated and Burnley and Leeds are battling to avoid joining them. They both have 35 points but Burnley have a vastly superior goal difference. On Sunday's final day, Burnley play Newcastle while Leeds visit Brentford.

Fulham and Bournemouth have been automatically promoted from the Championship, with Huddersfield to take on Nottingham Forest in the play-off final on May 29.

Italian Serie A

TITLE RACE: AC Milan are in pole position to win their first league title since 2011, needing just a draw at Sassuolo on Sunday to hold off defending champions Inter.

If AC Milan did lose, Simone Inzaghi's Inter could grab the Scudetto with victory over Sampdoria at the San Siro.

RACE FOR EUROPE: Napoli and Juventus have already joined the two Milan giants in qualifying for the Champions League group stage.

Fifth-placed Lazio will be in next season's Europa League. Only one point separates Roma, Fiorentina and Atalanta. One will qualify for the Europa League, another will have to settle for the Europa Conference League and the eighth-placed side will miss out altogether.

RELEGATION/PROMOTION: Genoa and Venezia have both already been relegated to Serie B. Salernitana, on a seven-match unbeaten run, are two points clear of 18th-placed Cagliari and host Udinese on Sunday.

Lecce and Cremonese have been promoted to the top flight, with four other clubs still battling in the play-offs.

Spanish La Liga

TITLE RACE: Real Madrid have reclaimed the title from city rivals Atletico.

RACE FOR EUROPE: Barcelona, Atletico Madrid and Sevilla are all assured of joining Real in the Champions League. Real Betis and Real Sociedad will be in the Europa League.

Villarreal lead Athletic Bilbao in the fight for the Europa Conference League.

RELEGATION/PROMOTION: One of Cadiz, Real Mallorca and Granada will join Alaves and Levante in being relegated. The three teams are separated by one point, with Cadiz currently occupying the uncoveted 18th place, but visiting bottom side Alaves.

French Ligue 1

TITLE RACE: Paris Saint-Germain have already won an eighth title in 10 seasons and are 15 points clear.

RACE FOR EUROPE: Second-placed Monaco lead third-placed Marseille on goal difference and fourth-placed Rennes, who have by far the best goal difference of the trio, by three points. The league runners-up qualify for the Champions League group stage, third head into the qualifying rounds and fourth will have to settle for a Europa League berth.

Strasbourg, two points behind Rennes, could still take fourth but could also lose their Europa Conference League place to Nice or Lens. Nantes have qualified for the Europa League by winning the French Cup.

RELEGATION/PROMOTION: Bordeaux have been all but relegated, trailing Metz and Saint-Etienne by three points but with the worst goal difference. One of Metz and Saint-Etienne will go straight down and one will go into the play-offs.

Toulouse and Ajaccio have been promoted, with either Auxerre or Sochaux to face the 18th-placed club from Ligue 1.

German Bundesliga

TITLE RACE: Bayern Munich won a 10th straight title, finishing eight points clear of Borussia Dortmund.

RACE FOR EUROPE: Bayer Leverkusen and RB Leipzig qualified for the Champions League with Bayern and Dortmund. Union Berlin and Freiburg just missed out on the final day and will play in the Europa League. Cologne are in the Conference League.

RELEGATION/PROMOTION: Greuther Fuerth and Arminia Bielefeld were relegated. Schalke and Werder Bremen were promoted. Hertha Berlin and Hamburg are playing a two-legged playoff to decide the last spot in next season's Bundesliga. Hamburg won the first leg 1-0 on Thursday.

© 2022 AFP

BBC

LGBTQ+ in Qatar: 'Waking up in fear every day is exhausting'

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Fifa has said it will cancel the World Cup 2022 contracts of any hotel in Qatar that does not allow same-sex couples to stay. And the Qatari government has assured LGBTQ+ visitors that they will be welcome at the tournament.

But Dr Nasser Mohamed felt that for his own safety he had no other choice but to seek asylum in the US.

He spoke to the BBC about why LGBT Qataris are still struggling for even the most basic of rights in the Gulf state.

France24 - World

Tatum scorches Heat as Celtics square series

Issued on: 20/05/2022 - 05:14Modified: 20/05/2022 - 05:13

Miami (AFP) – Jayson Tatum scored 27 points as the Boston Celtics roared back to level the NBA Eastern Conference finals series with a 127-102 thrashing of the Miami Heat in game two on Thursday.

Bolstered by the return of Marcus Smart and Al Horford, who both missed Tuesday’s 118-107 game one drubbing, Boston were a team transformed as they squared the best-of-seven series 1-1.

Boston made only 11-of-34 from three-point range in Tuesday’s lopsided opener, when Miami out-hustled them to claim a decisive victory.

But the Celtics shrugged off that misfiring performance in emphatic fashion, draining 20-of-40 from beyond the arc to overwhelm Miami.

Tatum led the scorers but there were huge contributions throughout the Celtics lineup.

Smart finished with 24 points, 12 assists and nine rebounds, while Jaylen Brown also posted 24 points, including 12 from three-point range.

Grant Williams added 19 from the bench, while Horford and Payton Pritchard had 10 points each.

Jimmy Butler led the Miami scoring with 29 points but only three other Heat players made double figures.

A wild first quarter saw Miami pick up where they had left off in Tuesday's game one, with Max Strus hitting back-to-back three-pointers to leave the Heat ahead by 10 points at 18-8.

But Boston produced a scintillating 17-0 run to turn the quarter on its head, with their long-range shooting vastly improved.

Brown knocked down a trio of three-pointers in the first period to leave the Celtics up by 35-24 heading into the second quarter.

The Celtics' shooting clinic continued in the second quarter, with Pritchard nailing a 26-foot three-pointer to put Boston 19 points clear at 47-28 midway through the period.

A Tatum three-pointer and two free throws soon afterwards left Boston 27 points clear at 64-37 and shortly afterwards the Celtics had built a 29-point lead when Grant Williams' driving layup made it 68-39.

Smart put the seal on a devastating first-half display with a pullup jump shot to make it 70-45 at half-time.

Miami rallied late in the third quarter and cut the Boston lead to 17 points at one stage, but the Celtics regrouped and again pulled away.

A three-pointer from Tatum took them 25 points clear in the closing seconds of the third quarter at 94-69, a lead which they held going into the final quarter.

Smart made it a 30-point lead early in the fourth, bamboozling the Miami defense to drain a superb stepback three-pointer from 26 feet as Boston closed out a brutal victory.

Game three in the series takes place in Boston on Saturday.

© 2022 AFP

France24 - World

Bolsonaro to meet Elon Musk in Brazil: government source

Issued on: 20/05/2022 - 05:02

Sao Paulo (AFP) – Brazilian President Jair Bolsonaro is set to meet with billionaire Elon Musk on Friday, according to a government source.

The meeting will be held in Sao Paulo, a source with the Brazilian president's office told AFP, without giving any details on what will be on the agenda.

Earlier, Bolsonaro said that he had planned a private meeting in Sao Paulo "with a very important person who is recognized throughout the world."

"He is coming to offer his help for our Amazon," the president said in his weekly social media broadcast, without naming Musk.

Currently the CEO of both SpaceX and Tesla, Musk is the richest person in the world, with a fortune estimated at $220 billion, according to Forbes magazine.

The entrepreneur attracted worldwide attention when he announced last month that he planned to buy Twitter in a deal worth $44 billion dollars.

The Brazilian government said in November that they were negotiating with SpaceX to secure satellite internet in the Amazon rainforest and to get help in detecting illegal deforestation.

In a bid to provide high-speed internet around the world, especially to underserved areas, SpaceX has launched thousands of its own Starlink satellites orbit, with many more launches already planned.

© 2022 AFP

France24 - World

Davos returns under Ukraine cloud after Covid break

Issued on: 20/05/2022 - 05:00

Paris (AFP) – The world's political and business elite will hobnob in Davos next week after a two-year break caused by Covid, with the Ukraine war set to dominate the exclusive Swiss mountain summit.

The world has changed drastically since the last time the World Economic Forum took place in person at the ski resort in January 2020.

At the time, US President Donald Trump and climate campaigner Greta Thunberg headlined the show and the coronavirus had yet to spread widely outside China.

Since then, the outbreak in China turned into a pandemic that rocked the global economy, Trump lost the US election to Joe Biden, countries have endured climate change-driven weather disasters, inflation has surged and Russia invaded Ukraine.

After a virtual forum in 2021 and the postponement of this year's in-person event due to the Omicron variant, the WEF returns to its Davos den on Monday under the theme "History at a Turning Point".

But the hub of cheerleaders of capitalism and globalisation will lack its usual scenic snowy backdrop -- and the usual Russian contingent.

President Vladimir Putin spoke at the online meeting last year, but organisers decided to exclude Russians this time as Western powers have imposed sanctions on Moscow over the Ukraine conflict.

Instead, Ukrainian President Volodymyr Zelensky will address the summit via video link while around a dozen officials from his country will attend in person.

WEF founder Klaus Schwab said it would be "the most timely and consequential" meeting since the creation of the forum more than 50 years ago.

"Russia's aggression on the country will be seen in future history books as the breakdown of the post-World War II and post-Cold War order," Schwab said in a pre-summit briefing, adding that Davos will do what it can to support Ukraine and its recovery.

WEF president Borge Brende said that excluding the Russians from the forum was "the right decision".

"We do hope, though, that Russia will follow a different path ... in the years to come to start to stick to the UN charter and to their international obligations," Brende said.

Few stars

More than 50 heads of state or government will be among the 2,500 delegates ranging from business leaders to academics and civil society figures attending the four-day gathering.

Some of the biggest names include Germany's new chancellor, Olaf Scholz, European Union chief Ursula von der Leyen, NATO head Jens Stoltenberg and US climate envoy John Kerry.

While war will overshadow the meeting, the forum will also have panels on everything from climate change to rising energy prices, global supply chain problems, gender inequality, poverty, football and the metaverse.

This year's meeting, though, lacks some of the star power of the past. Some, such as Chinese President Xi Jinping, spoke in a virtual version in January.

"I am sure that this is kind of a disappointment," said Adrienne Sorbom, co-author of "Discreet Power", a book on the World Economic Forum.

"I think that the discreet diplomacy that the... forum arranges for is one of the things that is truly to the heart of the forum and what Klaus Schwab sees as his greatest achievement," said Sorbom, a sociology professor at Stockholm University.

While the forum's relevance is questioned every year, it keeps attracting titans of industry and government leaders -- as well as some of its biggest critics.

When Sorbom attended Davos in 2014, "business leaders were saying, 'if you're not here you do not exist".

"Everyone that wants to be someone needs to go there," she said.

'Festival of wealth'

The forum has produced some consequential moments.

It hosted the first ministerial meetings between North and South Korea in 1989 as well as talks between South Africa's apartheid-era president F. W. de Klerk and then dissident Nelson Mandela in 1992.

The forum, however, regularly faces criticism as evidence of the cozy relationship between the political and corporate elite.

"At this Davos, at this festival of wealth, I think we're going to see just how profoundly unequal our world has become," said Nabil Ahmed, head of strategy at global charity Oxfam.

But Oxfam, which is pushing for taxes on the rich, is also among Davos regulars.

"I think it's important to go to Davos to challenge power, to put forward hard facts, to talk directly to these governments and corporations and amplify the voices they're not listening to," Ahmed said.

"That's why we go."

© 2022 AFP

Opex 360

Le Pentagone dévoile un nouveau concept d’hydravion de transport lourd

par Laurent Lagneau · 19 mai 2022

En août 2021, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de concevoir une « nouvelle classe de véhicule » susceptible de s’affranchir des « principales limitations opérationnelles des plateformes de transport aérien et maritime traditionnelles ». En clair, il s’agissait de soutenir un projet visant à développer de « nouveaux hydravions et véhicules à effet de sol [autrement appelés « Ekranoplan »].

Dans le détail, l’objectif était alors d’imaginer un appareil pouvant transporter une charge utile de 100 tonnes tout en ayant une capacité de vol « étendue hors effet de sol pour éviter les obstacles » ainsi que pour voler au-dessus d’une mer agitée.

Les missions de cet aéronef ne devaient pas se limiter au seul transport, l’avis de la DARPA ayant aussi évoqué de possibles usages entrant dans le cadre du concept EBAO [Expeditionary Advanced Base Operations] et celui des opérations maritimes distribuées [DMO – Distributed Maritime Operations]. Il était égalemennt de recherche et de sauvetage au combat et d’opérations amphibies.

Près de dix mois plus tard, la DARPA a levé le voile sur le concept « Liberty Lifter », un aéronef qui promet de « révolutionner le transport aérien lourd », en combinant les avantages de l’Ekranoplan et ceux de l’hydravion.

Pour rappel, le principe de l’Ekranoplan reposer sur un phénomène aérodynamique appelé « effet de sol », qui se traduit par une augmentation de la portance et une diminution de la trainée quand un avion vole à très basse altitude. Durant la Guerre Froide, les Soviétiques l’avaient exploité en développant le KM, surnommé le « monstre de la Caspienne » en raison de sa masse de 550 tonnes, de sa longueur de 100 mètres et de ses dix réacteurs. Évoluant à une altitude comprise entre 3 et 14 mètres, il pouvait voler à la vitesse de 550 km/h, pour un rayon d’action de 3000 km.

Un tel appareil peut ainsi voler en-decà de la couverture radar, ce qui est évidemment un avantage lorsqu’il s’agit d’opérer dans une environnement « contesté » et de déjouer les capacités de déni et d’interdiction d’accès de l’adversaire. Il permet également de s’affranchir du transport maritime, potentiellement vulnérable [notamment face aux sous-marins et autres mines navales] et moins rapide. En revanche, il est peu maniable et il ne peut être utilisé que par mer calme… C’est donc la raison pour laquelle le « Liberty Lifter » devra aussi être en mesure de voler à moyenne altitude [environ 10000 pieds].

L’appareil présenté par la DARPA a une conception à double fuselage, à l’image du North American F-82 Twin Mustang [lui-même inspiré du concept « Bf 109Z « Zwilling » allemand, ou encore du Stratolauch, un avion-porteur de lanceur aéroporté mis au point par Scaled Composites.

« Cette première phase du programme Liberty Lifter définira la portée, les charges utiles et d’autres paramètres de l’hydravion », a commenté Alexander Walan, le responsable de ce programme au sein de la DARPA.

Programme qui suppose de relever plusieurs défis technologiques. « L’accent sera mis sur l’utilisation de cet appareils dans des mers agitées, en le dotant d’une capacité de portance élevée à basse vitesse afin de réduire l’impact des vagues lors du décollage et de l’atterrissage », explique l’agence du Pentagone, qui souhaite par ailleurs réduire au maximum les contraintes liées à la maintenance.

En outre, il est question d’une « production abordable » du Liberty Lifter « à grande échelle », en privilégiant « les conceptions à faible coût et faciles à fabriquer ». Un effort devra être fait sur les matériaux, lesquels devront être moins coûteux que « ceux utilisés dans la construction aéronautique traditionnelle » tout en étant « disponibles à l’achat en grande quantité ».

France24 - World

Candidates criss-cross Australia on eve of 'close' election

Issued on: 20/05/2022 - 04:50Modified: 20/05/2022 - 04:48

Adelaide (Australia) (AFP) – The man narrowly tipped to become Australia's next prime minister predicted a "close" outcome in Saturday's vote, as he barnstormed the country in an eleventh-hour bid to defend a shrinking lead.

"We knew that this election was going to be close," said Anthony Albanese, admitting his Labor Party still had a "mountain to climb" to end nine years of conservative government.

More than 17 million Australians are registered to vote in an election that could bring an end to decades of stalling on climate change and a less pugilistic style of leadership.

"I have given absolutely everything. I have got nothing left in the tank," Albanese said, embarking on a last-minute four-state blitz.

Prime Minister Scott Morrison, who defied the polls three years ago in what he termed a "miracle" election, is pounding out the same message that worked last time: Labor cannot be trusted on the economy.

He has characterised Albanese as a "loose unit" because of his high profile gaffes, notably forgetting the national jobless rate when quizzed by reporters.

'Not up to the job'

"This is the sort of stuff that prime ministers need to know," Morrison said in an interview Friday.

"We have seen that he is not up to the job and it's bigger than him."

The prime minister boasted of new data showing Australia's unemployment rate fell to a 48-year low of 3.9 percent in April as an "extraordinary achievement" that showed his plan was working.

Both sides are trying to woo voters fretting about the rising cost of living, with annual inflation shooting up to 5.1 percent and wages failing to keep up in real terms.

In a country scarred by ever-fiercer floods, fires and droughts, Labor is promising to do more to help the environment.

Morrison has resisted calls to cut carbon emissions faster by 2030 and supports mining and burning coal into the distant future to support the economy.

In wealthy suburban areas, many voters are being wooed by a band of more than 20 independent candidates, mostly women, offering conservative policies coupled with strong action on climate change.

Albanese has also promised strong action on corruption -- after Morrison failed to deliver a promised federal anti-corruption watchdog.

He has branded Morrison's administration the "least open, least fair dinkum government in Australian political history."

Covid-19 voting fix

In the final days before the vote, Morrison's economic warnings appear to have whittled down the polling lead enjoyed by Labor.

But all surveys still show Morrison's coalition lagging behind.

An Ipsos poll released late Thursday gave Labor a 53-47 percent lead over the coalition on a two-party preferred basis. An Essential survey released the previous day indicated a narrower Labor lead of 48-46 percent.

Registered voters are required by law to cast a ballot to avoid a Aus$20 (US$14) fine.

But in the first Australian federal vote since Covid-19 spread across the world, election officials rushed through a last-minute change in the rules to allow more infected people to cast a vote by telephone.

Besides the economy, the six-week election campaign has focused heavily on trust.

Morrison's honesty has been questioned by his own ministers and even French President Emmanuel Macron, who felt deceived by Australia's decision to abandon a lucrative French submarine contract.

'Bulldozer'

Morrison has admitted he can be a "bulldozer", saying: "I know there are things that are going to have to change with the way I do things."

Albanese, in turn, has been criticised for a stumbling performance when questioned on the details of policy by reporters.

The election campaign has also delivered lighter moments.

Three days before the vote, Morrison barrelled into a young boy, sending both crashing to the ground during a friendly children's football game in Tasmania.

The following day, Australia's employment minister, Stuart Robert, appeared to deflect blame for the incident from the prime minister: "There was a high five afterwards, so it was just an error from both of them," he said.

© 2022 AFP

Opex 360

Artillerie : Bientôt des CAESAr pour l’armée colombienne?

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Il arrive parfois que des contrats d’armement prennent du temps pour se concrétiser, comme on l’a vu avec la commande de 80 avions de combat Rafale récemment notifiée par les Émirats arabes unis à Dassault Aviation, qui a demandé près de treize ans de négociations avant de devenir réalité. Et il se pourrait qu’il en aille de même avec la Colombie… mais dans le domaine de l’artillerie.

En effet, au début des années 2010, Nexter avait effectué une démonstration de son Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] sur un champ de tir situé près de Bogota alors que, à l’époque, l’armée colombienne cherchait à renforcer son artillerie, après avoir fait l’acquisition de 20 canon LG1 de 105 mm auprès du groupe français. Et puis, il n’y eut pas de suite, notamment en raison de contraintes budgétaires.

Mais, visiblement, la situation va sans doute finir par se décanter, à en croire des informations publiées par le site InfoDefensa, spécialiste de l’actutalité militaire dans le monde hispanophone. Ainsi, l’état-major colombien a l’intention d’acquérir au moins quatre CAESAr [afin de constituer une batterie] dans le cadre de son programme « Soberania ». Cette décision permettra de « standardiser les systèmes de 155 et de 105 mm » et « d’optimiser » le soutien.

Ce choix n’allait pas forcément de soi car le CAESAr était opposé à l’ATMOS 2000 de l’israélien Elbit Systems et au Yavuz SPh 6×6 du turc MKE. Mais aucun de ces deux modèles n’a fait l’objet de démonstrations et encore moins d’évaluations en Colombie.

Selon InfoDefensa, le chef d’état-major adjoint de l’Ejército Nacional de Colombia, le général Carlos Moreno, s’est rendu en France, la semaine passée, pour entamer les discussions avec Nexter. Reste à voir si elles aboutiront rapidement…

En tout cas, si celles-ci réussissent, la Colombie deviendrait le dixième pays à se doter du CAESAr, après, récemment, l’Ukraine [grâce à un don de la France dont on ignore les modalités] et la Belgique, qui vient d’annoncer son intention de s’en procurer neuf exemplaires. La Malaisie pourrait suivre, de même que l’Irak.

Cela étant, la commande qu’envisage la Colombie peut sembler modeste au regard des enjeux sécuritaires auxquels elle est confrontée, avec notamment des tensions récurrentes à sa frontière avec le Venezuela et la persistance de groupes armés rebelles.

France24 - Monde

Guinée : la CEDEAO rejette la transition de 36 mois, les autorités refusent de "recevoir des leçons"

Publié le : 20/05/2022 - 00:51

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Les autorités guinéennes n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement : la CEDEAO a rejeté la transition de 36 mois proposée par les militaires au pouvoir, qui estiment ne pas avoir de leçon à recevoir. La correspondance à Conakry de Malick Diakité.

L'Afrique du Sud subit l'invasion de criquets la plus destructrice en 25 ans. Les agriculteurs de trois province se battent contre le fléau, alors qu'ils sortent tout juste d'une sécheresse de sept ans. Le gouvernement sud-africain a déjà alloué 5 millions d'euros pour les aider. Reportage de Caroline Dumay, Stefan Carstens et Nadine Theron. 

L'attaquant gabonais du FC Barcelone Pierre-Emerick Aubameyang a annoncé qu'il mettait fin à sa carrière internationale. "Après 13 ans de fierté à représenter mon pays, je vous annonce que je mets un terme à ma carrière internationale.  Je tiens à remercier le peuple gabonais et tous ceux qui m'ont soutenu dans les bons comme les mauvais moments", écrit Aubameyang dans une lettre.

La Biennale d'art africain contemporain de Dakar s'est ouverte ce jeudi après-midi à Dakar.  Après un report en 2020 à cause du Covid, la 14e édition accueille jusqu'au 21 juin le meilleur de la création contemporaine du continent. Les artistes s'installent dans la capitale sénégalaise pour exposer leurs œuvres. Sarah Sakho est allée visiter l'exposition principale internationale juste avant le coup d'envoi officiel.

Enfin Bantunani l'artiste franco-congolais, star de l'afrofunk est notre invité pour nous présenter son nouvel album "Cosmogony", qui sort ce 20 mai. Le musicien décrit ce nouvel opus comme un "voyage cosmique".

 

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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France24 - World

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

Issued on: 16/05/2022 - 19:16Modified: 16/05/2022 - 19:18

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron picked Labour Minister Elisabeth Borne as his new prime minister on Monday as he prepares for legislative elections in June — only the second time in 30 years that a woman has got the job.

Earlier in the day, Prime Minister Jean Castex handed in his resignation, paving the way for a cabinet overhaul after Macron's re-election in April.

Macron, who needs to show he has heard the frustrations of voters expressed by low turnout and big support for the far right and far left, has been looking for a premier with green and social policy credentials.

Such a profile could help counter the challenge mounted by hard-left veteran Jean-Luc Melenchon who achieved a strong third place in the presidential election, giving him the opportunity to rally a broad coalition of left-leaning parties in the June 12-19 parliamentary vote.

Borne, 61, will be the first woman named as prime minister since Edith Cresson briefly occupied the office during the presidency of Socialist leader Francois Mitterrand in the early 1990s.

"It was really time there was another woman (in that position) and I know Mrs Borne is a remarkable person with a lot of experience...I think it is a very good choice," Cresson told BFM television.

A soft-spoken career bureaucrat who served numerous Socialist Party ministers before joining Macron's government, Borne had a brief stint as environment minister in 2019 when she pushed through bicycle-friendly policies.

She then took charge of the Labour Ministry and oversaw negotiations with unions that resulted in a cut to unemployment benefits for some job seekers.

On her watch, unemployment fell to its lowest level in 15 years and youth unemployment to its lowest level in 40 years.

Borne's deep inside knowledge of the workings of the state will help Macron push through more difficult reforms. She will be tasked with staring down France's muscular unions to oversee his most contested election pledge: raising the retirement age.

"Mrs Borne is against raising minimum wages and for retiring at 65. Here we go for a new season of social mistreatment," Melenchon said on Twitter.

A discreet technocrat who has never run for public office, Borne burnished her credentials as a steely negotiator against the trade unions during Macron's first term.

As transport minister in 2017, she held out against weeks of strikes and demonstrations to end a generous pension and benefits system for SNCF railway workers.

"She is a real workaholic, someone who can push on until 3 in the morning and be back again at 7 a.m.," a former Borne staffer said.

(REUTERS)

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France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

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Macron vows to build ‘stronger France’ during second term as president

Macron to be inaugurated for second term filled with challenges

Opex 360

Le président du Niger appelle la France à prendre « plus de risques » dans ses opérations anti-terroristes

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Alors que la force française Barkhane et le détachement européen de forces spéciales « Takuba » se désengage du Mali, pays avec lequel les relations se sont dégradées depuis la prise du pouvoir du colonel Assmi Goïta à la faveur d’un coup d’État mené en deux temps et l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé que « l’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose » pour le Sahel, dans un entretien donné au quotidien La Croix et à l’hebdomadaire L’Obs.

Surtout, a insisté M. Bazoum, la situation à Bamako fait qu’il n’est plus envisageable pour les pays de la région de conduire une « stratégie concertée et coordonnée » contre les groupes jihadistes, le G5 Sahel étant « mort » après que les autorités maliennes ont annoncé leur intention de s’en retirer. Le résultat, selon lui, est que la frontière que partarge le Niger avec le Mali est de nouveau sous la « coupe de l’État islamique au grand Sahara », les postes militaires de la région n’ayant pas été réoccupés par les forces armées maliennes [FAMa].

Dans ces conditions, le président nigerien attend beaucoup de son homologue français, Emmanuel Macron. « Qu’il mette des moyens considérables dans la lutte antiterroriste dans le Sahel, tout comme l’Europe. On le voit avec la guerre en Ukraine : les Occidentaux ont beaucoup d’argent, dont ils peuvent mettre une partie significative dans le combat contre le terrorisme, dans la stabilisation de nos pays », a estimé M. Bazoum qui, par conséquent, souhaite une « présence de Barkhane plus conséquente », avec des « règles d’engagmeent différentes », ainsi que « plus d’équipements » pour les armées locales.

« Nous attendons qu’elles [les armées européennes] soient envoyées en nombre, avec des capacités aériennes conséquentes, des règles d’engagement efficaces, des sacrifices, des moyens financiers, avec beaucoup plus d’hélicoptères, de bombes. Nous serons très déçus si, demain, la France et l’Europe positionnent chez nous des forces symboliques pour combattre l’extension du terrorisme », a martelé le président nigérien.

S’agissant des « règles d’engagement », dont on n’a pas le sentiment qu’elles aient été limitées jusqu’à présent, M. Bazoum a généralisé en affirmant que les « Occidentaux en opération prennent trop de précautions, ce qui rend difficile la réussite de leurs actions ». Et d’insister : « Ils sont obnubilés par cette idée qu’il faut zéro perte pour réussir. Ils doivent consentir à un peu plus de sacrifices, prendre plus de risques et ne pas être hantés par les pertes ».

Pour rappel, 58 militaires français ont perdu la vie au Sahel depuis 2013.

Cela étant, à la question de savoir qu’elles ont été les erreurs commises par les forces françaises au Mali, M. Bazoum a répondu que « ce n’était pas la mission de Barkhane de réduire totalement le terrorisme », mais « celle de l’armée malienne ». « Nos partenaires sont là pour nous appuyer dans cette lutte, non pour la faire à notre place. Au Mali, Bamako a considéré que les Blancs devaient tout faire à sa place. Moi, je ne leur demande pas de régler tous mes problèmes! », a-t-il conclu.

Photo : État-major des armées

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Le Pentagone diffuse l’image d’un objet aérien non identifié ayant évolué près d’un F/A-18

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

En juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national [ODNI] et l’Unidentified Aerial Phenomena Task Force [UAPTF], une cellule créée un an plus tôt par le service de renseignement de l’US Navy, publièrent conjointement un rapport au sujet des 144 phénomènes aériens non identifiés [PAN] observés aux États-Unis depuis 2004, en particulier à proximité de manoeuvres ou d’emprises militaires.

Cet intérêt porté par les autorités américaines à ces phénomènes non identifiés, pour lesquels une explication rationnelle finit généralement par être trouvée, avait été résumé par le sénateur Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement. « Il y a des trucs qui volent dans notre espace aérien et nous ne savons pas ce que c’est et ce ne sont pas les nôtres. Nous devons donc savoir qui se cache derrière, qui plus est s’il s’agit d’un adversaire qui a fait un saut technologique », avait-il dit au site Politico.

En clair l’objectif était de déterminer si des adversaires des États-Unis avaient réussi à développer des technologies avancées pouvant expliquer le comportement étonnant d’objets observés par les forces américaines. Ainsi, par exemple, lors d’une vague de « phénomènes aériens non identifiés » survenue en 2014/15 [et qui fit l’objet d’une enquête du New York Times en 2019], des pilotes de l’US Navy avaient décrit des engins n’ayant « aucun panache d’échappement » et pouvant atteindre « 30’000 pieds et des vitesses hypersoniques » en un rien de temps.

« Nous parlons d’objets qui ont été vus par des pilotes de la marine ou de l’armée de l’air, ou qui ont été repérés par des images satellites, qui s’engagent franchement dans des actions difficiles à expliquer. […] Des mouvements difficiles à reproduire, pour lesquels nous n’avons pas la technologie nécessaire ou qui se déplacent à des vitesses dépassant le mur du son sans bang sonique », avait par ailleurs expliqué John Ratcliffe, ancien Directeur national du renseignement américain, en mars 2021.

Cela étant, le rapport publié l’an dernier [et dont une partie reste « classifiée »] avait établi cinq catégories d’explications possibles au sujet de ces « objets volant non identifiés » : échos parasites sur les radars [on parle alors de « fouillis radar »], phénomènes atmosphériques naturels, programmes du gouvernement américain [et/ou de l’industrie] classifiés, systèmes adverses étrangers et « autres ».

Reste que sur les 144 cas évoqués, un seul avait été élucidé au moment de la publication de ce rapport : il s’agissait d’un  » gros ballon qui se dégonflait ». Pour les autres, faute de données suffisantes, il n’était pas possible de se prononcer avec une certitude absolue. Toutefois, 80 d’entre eux avaient été détectés par au moins deux capteurs.

« Dans un nombre limité d’incidents, les PAN auraient semblé présenter des caractéristiques de vol inhabituelles. Ces observations pourraient être le résultat d’erreurs de capteurs, d’une mystification ou d’une mauvaise perception des observateurs et nécessitent une analyse rigoureuse supplémentaire », était-il avancé dans ce rapport.

Depuis, le Pentagone a mis en place l’Airborne Object Identification and Management Synchronization Group [AOIMSG], un groupe dédié à l’étude de ces phénomènes aériens non identifiés, en expliquant ceux-ci sont susceptibles de « poser des problèmes de sécurité nationale ». Et, le 17 mai, pour la première fois en plus de cinquante ans [et le projet « Blue Book »], le Congrès des États-Unis a organisé une audition publique consacrée à ce sujet, en convoquant Ronald Moultrie, le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement et la sécurité et Scott Bray, le directeur adjoint du renseignement naval.

Ainsi, comme il est désormais demandé aux militaires américains [en particulier le personnel navigant, ndlr] de signaler toute observation d’objet aériens non identifiés, le nombre de cas a « explosé » depuis juin 2021, celui-ci étant passé à environ 400 selon M. Bray, qui a par ailleurs indiqué que d’autres pays sont également confrontés à ce phénomène. Et de préciser qu’ils échangent leurs informations avec les États-Unis, et vice-versa.

En outre, le directeur adjoint du renseignement naval a également indiqué que, à ce jour, s’il n’y avait eu aucun collision entre des objets non identifiés et des avions militaires américains, cela a toutefois failli arriver à 11 reprises. Pour la plupart, ces incidents ont eu lieu large de la Virgine et de la Caroline du Nord.

Lors de cette audition, M. Bray a produit une vidéo filmée en 2021, à bord d’un F/A-18 de l’US Navy, afin de montrer « la vitesse typique à laquelle les avions militaires peuvent s’approcher d’un objet inconnu ». Effectivement, on ne voit pas grand chose, même en faisant défiler les images au ralenti… Mais on devine un objet sphérique, dont le responsable américain a dit ne « pas avoir d’explication » à son sujet…

France24 - World

New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges

Issued on: 17/05/2022 - 11:23

Elisabeth Borne has been appointed France's new prime minister. The former transport, ecology and labour minister faces numerous challenges, with the most pressing priority being helping French households with the soaring cost of living. She will also need to tackle the thorny issue of pension reform as well as steer the country through a major energy transition. Plus, Moscow residents display mixed feelings after US fast food giant McDonald's announces it's pulling out of Russia for good. 

Who is France's new Prime Minister Elisabeth Borne?

FRENCH POLITICS

France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’

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Élisabeth Borne to replace François de Rugy as French Environment Minister

Valeurs Actuelles

Le démon de l’inflation : « Personne ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans »

L‘inflation, c’est un peu comme le dentifrice, une fois qu’il est sorti du tube, on ne peut pas le remettre dedans et c’est vite la panique, alerte Marc Touati, économiste et président fondateur du cabinet ACDEFI. Emmanuel Macron se dit sûrement la même chose, matin et soir, en regardant le dentifrice tricolore qui dégouline de plus en plus au fur et à mesure de l’envolée des prix des carburants à la pompe. Mardi 18 janvier, le baril de pétrole a atteint 88 dollars, son plus haut niveau depuis la mi-octobre 2014. Il poursuit sa route vers les 100 dollars.

Les automobilistes enragent, les Français sont inquiets, les économistes s’étranglent. Quant aux banquiers centraux, en France et dans toute l’Europe, ils rasent les murs en espérant, vainement, des jours meilleurs. La panique est telle qu’en Allemagne, Jens Weidmann, le président de la banque centrale, a démissionné de son poste en décembre, sur fond de désaccord avec la politique monétaire européenne alors qu’il lui restait cinq années de mandat. Cet homme clé de la Bundesbank incarnait la lutte contre l’inflation. L’heure est grave.

« Sur le papier, l’inflation, c’est comme le cholestérol, il y a la bonne, générée par la demande et la croissance, et la mauvaise, qui vient de la hausse des coûts », poursuit Marc Touati. La crise sanitaire a été le point de départ d’une série de tensions sur les matières premières énergétiques, les denrées agricoles et autres biens de consommation. Les fermetures des frontières et les confinements successifs ont désorganisé les chaînes d’approvisionnement et provoqué une flambée des coûts du fret, multipliés par cinq en un an.

Tous les éléments d’un cocktail explosif sont aujourd’hui réunis

Résultat : de part et d’autre de l’Atlantique, sur les pénuries de matières premières se sont greffées les difficultés à trouver de la main-d’œuvre… Ajoutons à cela les tensions géopolitiques dans les pays producteurs d’énergie, du Golfe à l’Ukraine, et la réduction de la production dans de nombreux pays (Libye, Nigeria, Angola, Canada…) et vous avez tous les ingrédients d’un cocktail explosif : une flambée des prix spectaculaire dans l’énergie, notamment du gaz naturel, dont les prix ont été multipliés par cinq en un an, mais aussi dans l’agroalimentaire, qui semble pénaliser les ménages depuis un petit moment déjà.

À la surprise de tous, l’inflation a atteint 7 % l’an dernier aux États-Unis, du jamais-vu depuis trente-neuf ans. Avec un taux de chômage de 3,9 % et un rapide retour à la croissance, le pays de l’oncle Sam a retrouvé le plein-emploi. En Europe, la dérive des prix a été de 5 %, un record de trente ans. En France, où les prix de l’énergie sont administrés – ce qui permet à l’État de faire supporter la facture notamment à EDF -, la poussée inflationniste atteint officiellement 2,8 % selon l’Insee, mais 3,2 % selon les calculs plus réels d’Eurostat. Ces données sont toujours scrutées avec attention par les banquiers centraux ; elles donnent le ton des futures orientations monétaires de la Banque centrale européenne (BCE), notamment sur des hausses des taux.

« Que les économistes se trompent, soit, poursuit Marc Touati, qui a été le premier à avertir Bercy du retour de l’inflation, l’an dernier, Mais que les banques centrales fassent fausse route, c’est qu’elles ont fait un déni de réalité ! » Qui peut comprendre que les banquiers centraux, considérés comme les gardiens du temple, n’aient pas vu venir le risque inflationniste ? Comment admettre que Christine Lagarde, présidente de la BCE, estime la hausse des prix transitoire, et donc peu inquiétante, puisque « les moteurs de l’inflation devraient perdre de leur vigueur courant 2022 », selon ses propos tenus le 14 janvier. De quoi entraîner un manque de crédibilité et faire dire à Marc Touati : « Les dirigeants politiques et monétaires européens ne sont pas à la hauteur de la situation. »

« Personne en France ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans »

Premières victimes, les ménages. Pour la première fois depuis une trentaine d’années, leur pouvoir d’achat devrait se replier de 0,5 % cette année. Dans le panier de la ménagère, la hausse des prix est très inégalitaire. L’alimentation, dont les prix ont bondi de 23 % en un an, pèse en moyenne 10 % des dépenses des consommateurs. Mais elle peut monter à 20 % dans les foyers les plus modestes, qui n’achètent plus que l’essentiel dans les supermarchés.

Les biens énergétiques, en hausse de 10,5 % sur un an, représentent quant à eux un peu moins de 9 % des dépenses en moyenne, mais en réalité près de 20 % dans le monde rural. Pour les plus jeunes, qui n’ont jamais connu de phénomène inflationniste, le choc – psychologique et économique – est tel qu’il est difficile d’en mesurer les conséquences. Les hausses de salaire espérées ne seront peut-être pas au rendez-vous.

Quant aux retraités, à la fois consommateurs et gros épargnants, ils sont doublement perdants, leur patrimoine diminuant au fur et à mesure de la hausse de l’inflation. Et ce n’est pas le coup de pouce sur le Livret A annoncé la semaine dernière par le gouvernement qui change la donne : avec une inflation réelle de 2,8 %, le capital placé sur un Livret A désormais rémunéré à 1 % (contre 0,5 %) s’appauvrit de fait de 1,8 % par an. Sans compter que la BCE, en gonflant la masse monétaire, a créé des bulles sur les marchés boursiers, qui pourraient bien finir par exploser, comme le montrent les séances de ces derniers jours…

Dans les entreprises, on s’arrache de plus en plus les cheveux. La hausse des coûts de production est actuellement beaucoup plus forte que l’augmentation des prix à la consommation. En glissement annuel, les prix à la production ont crû de 6,3 % en novembre, ce qui veut dire que, non seulement, les entreprises rognent sur leurs marges, mais aussi qu’elles n’ont pas encore répercuté la hausse des prix à la consommation. Pourquoi ? « Parce qu’elles sont conscientes que si elles augmentent trop vite leurs prix, la consommation s’effondrera », répond Marc Touati. Seuls gagnants, les acteurs très endettés, l’inflation remboursant bon an, mal an, une partie de leur dette…

« Personne en France ne veut croire que les taux d’intérêt vont augmenter parce qu’on est drogué aux taux bas depuis plus de dix ans », poursuit Marc Touati. Mais ailleurs dans le monde, la réalité est tout autre. À Washington, la Réserve fédérale a d’ores et déjà frappé fort. Elle a décidé de relever ses taux pour enrayer l’inflation et a prévenu qu’elle le ferait par trois fois en 2022. Même la Banque du Japon plaide, elle aussi, pour la fin des politiques accommodantes.

Et pourtant, de son côté, la BCE a prévenu qu’une hausse des taux serait « très improbable » dans les prochains mois. C’est un secret de polichinelle qu’au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, les tensions montent entre les “faucons”, au premier rang desquels l’Allemagne incarnant l’orthodoxie monétaire, et les “colombes”, France en tête, jugées laxistes et qui se complaisent dans les taux zéro. Après la démission de Jens Weidmann, la presse allemande s’est déchaînée contre le laisser-aller de la politique monétaire européenne, tandis que Bruno Le Maire persiste à affirmer qu’il verrait bien la BCE continuer à faire tourner la planche à billets. « On peut s’interroger sur la finalité », lâche Marc Touati. De là à affirmer qu’une hausse des taux ne serait pas bienvenue avant l’élection présidentielle française, il n’y a qu’un pas…

La reprise économique de 2021 ne justifiait pas les aides massives

« L’erreur, ce n’est pas la gestion de 2020, c’est celle de 2021, de la planche à billets qui alimente l’inflation et les bulles, juge sévèrement Marc Touati. Nous sommes quelques économistes à avoir été consultés par Bercy et prévenus qu’un enfermement dans le “quoi qu’il en coûte” se paierait cher. » Autant le plan de relance de 2020 était indispensable pour éteindre l’incendie – la France a enregistré en 2020 sa plus forte baisse du PIB (- 7,9 %) depuis le début de la statistique, en 1950 -, autant la reprise économique de 2021 (+ 6,9 %) ne justifiait pas les aides massives. Le bilan est lourd : en deux ans, l’augmentation de la dette atteint 350 milliards ! La France est le pays européen où la dette par habitant a le plus fortement explosé.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron n’a pris aucune précaution pour éviter de mener le pays au surendettement. Mais, que se passera-t-il après les élections, le jour où les ménages seront appauvris, les épargnants ruinés ? Dès l’instant où les taux remonteront, le risque d’explosion économique et sociale sera réel.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Des avions de combat israéliens auraient été visés pour la première fois par un système russe S-300 en Syrie

par Laurent Lagneau · 18 mai 2022

Le 13 mai au soir, la force aérienne israélienne [IAF] a une nouvelle fois effectué une série de frappes en Syrie, notamment contre une infrastructure souterraine qui, située dans le secteur de Masyaf [province de Hama, ndlr], abritait un « centre de recherche scientifique syrien », et le port de Baniyas.

Selon l’agence de presse officielle SANA, les missiles tirés par les chasseurs-bombardiers israéliens auraient été quasiment tous interceptés par la défense aérienne syrienne. Cependant, elle a également fait été d’au moins cinq tués parmi les servants d’un système anti-aérien Pantsir S1, fourni par la Russie.

De son côté, le Centre russe de réconciliation pour la Syrie a confirmé les affirmations de l’agence syrienne. « Six F-16 israéliens ont attaqué le 13 mai entre 20h25 et 20h32 les sites du centre de recherche scientifique syrien à Masyaf et Baniyas sans entrer dans l’espace aérien syrien. Les forces de défense aérienne de la République arabe syrienne ont pu abattre 16 missiles et un drone qu’Israël a utilisé lors de l’attaque », a en effet avancé Oleg Zhuravlyov, son chef adjoint.

Cependant, l’imagerie satellitaire, fournie par la société ImageSat International [ISI], montre que le site de Masyaf, relevant a priori du Centre d’études et de recherche scientifiques [SSRC] syrien, a bel et bien été détruit.

Cela étant, depuis le début de la guerre civile syrienne [mars 2011], IAF a effectué des centaines de frappes en Syrie, que ce soit pour empêcher des tranferts d’armes vers le Hezbollah [la milice chiite libanaise, ndlr], détruire des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens de l’unité al-Qods ou répondre à des attaques contre son territoire.

En septembre 2018, l’un de ces raids israéliens se solda par la perte d’un avion de renseignement russe Il-20 Coot au large de Lattaquié, celui-ci ayant été abattu, par erreur, par un missile tiré par un système S-200 de la défense aérienne syrienne.

Et cet incident incita la Russie à renforcer les capacités de cette dernière en livrant des batteries S-300 PMU à la Syrie, comme elle en avait d’ailleurs exprimé l’intention quelques mois plus tôt. Une perspective qui fit vivement réagir Avigdor Lieberman, alors ministre israélien de la Défense. « Si des systèmes d’armes russes sont utilisés contre nous en Syrie, nous agirons contre eux » et « si quelqu’un tire sur nos avions, nous allons les détruire », avait-il en effet prévenu.

Or, peu après le début de son intervention militaire en Syrie, en septembre 2015, la Russie avait trouvé un accord de « déconfliction » avec Israël afin d’éviter toute méprise. Ainsi, il fut alors convenu d’un « partage mutuel d’informations sur les opérations » menées par les forces aériennes russes et israéliennes. Et, depuis leur déploiement sur le territoire syrien, aucune batterie S-300PMU, quelle soit mise en oeuvre par les Russes ou les Syriens, n’avait jusqu’alors visé les chasseurs-bombardiers de Tsahal. Ce n’est apparemment plus le cas.

En effet, selon Alon Ben-David, expert militaire de la chaîne de télévision israélienne Channel 13, au moins une batterie S-300 aurait visé les avions de combat israéliens après leur raid contre le site de Masyaf, sans toutefois les atteindre. Sollicité, l’état-major israélien n’a pas souhaité faire de commentaire. Une façon de confirmer l’incident sans le dire…

Cette affaire, si elle est avérée, comporte plusieurs zones d’ombre. Ainsi, on ignore si la batterie S-300 en question était utilisée par les forces syriennes ou russes. Cependant, Channel 13 rappelle qu’aucun tir ne peut être effectué par les systèmes livrés aux premières sans l’accord des secondes… En outre, on ignore si la ligne mise en place dans le cadre de l’accord trouvé en 2015 entre les états-majors israélien et russe a été utilisée. Enfin, il reste à voir si ce sont les moyens de guerre électronique des chasseurs-bombardiers israéliens qui ont rendu inopérant le radar de ce système de défense aérienne ou s’il fait seulement considérer la première utilisation de celui-ci contre Tsahal comme un message adressé par la Russie à l’État hébreu.

Quoi qu’il en soit, la mise en oeuvre de cette batterie S-300 peut avoir au moins deux significations. Il peut s’agir d’un avertissement contre le soutien d’Israël à l’Ukraine, bien que celui-ci soit assez prudent par rapport à celui fourni par les Occidentaux [il s’est limité, jusqu’à présent, à livraison d’équipements de protection à Kiev]. Ou une façon d’exprimer un désaccord sur le opérations israéliennes en Syrie.

« La Russie n’est pas intervenue en Syrie pour donner à l’Iran une plate-forme pour attaquer Israël. Et en même temps, elle ne veut pas qu’Israël frappe [en Syrie] à volonté », avait confié James Jeffrey, ancien émissaire américain en Syrie, au site Middle East Eye, en décembre 2021. « Elle tolère ces frappes mais elle ne les favorise pas . Mais a mesure qu’elles s’intensifient et commencent à toucher des cibles syriennes, elle risque d’être plus nerveuse », avait-il ajouté.

Valeurs Actuelles

« Bâtir la France de demain » : Valeurs actuelles organise une grande soirée de levée de fonds pour des associations

Ce sont des associations qui œuvrent pour le bien commun, les racines chrétiennes de la France, la pro-motion de la vie, du savoir, ou tout simplement la préservation du beau. À l’aube d’une crise économique qui succède à une crise sanitaire, elles incarnent l’espérance de demain. Celle qui repose sur une jeunesse enthousiaste. Parmi elles, neuf associations méritent un coup de projecteur : Arcade, Les Éveilleurs, la Fondation pour l’école, l’Institut de formation politique, Lejeune Académie, Œuvre salésienne, SOS Chrétiens d’Orient, SOS Calvaires et Stop au porno. Leur combat est aussi le nôtre.

Valeurs actuelles a choisi de les soutenir non seulement dans nos colonnes, mais aussi lors d’une grande soirée de levée de fonds organisée au Grand Rex le 30 mai. Une manière de mettre en lumière ceux qui restent trop souvent dans l’ombre – ou qui sont attaqués pour leur engagement qui serait trop marqué – et ainsi de leur donner une vraie visibilité. La plupart de ces associations ne sont pas connues du grand public et peinent à trouver une place au milieu des grandes fondations qui bénéficient, elles, d’une oreille attentive des médias ou des politiques de tous bords. Ces neuf associations sont porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu, en dépit du statut associatif loi 1901 qui leur confère un rôle d’utilité publique permettant de défiscaliser les dons à hauteur de 66 %.

Le principe de la soirée est le même que celui de la Nuit du bien commun. Les associations sélectionnées viennent présenter leur activité, dans un ordre de passage tiré au sort. Et livrent un projet concret (lire leurs descriptions pages suivantes) qui n’a pas trouvé suffisamment de sources de financement. Les enchères peuvent ensuite débuter, chaque personne du public (sur place ou connectée sur le site Internet nosvaleurs.org) étant invitée à s’engager sur un montant précis. L’objectif est d’accompagner la réalisation d’un projet et au-delà, de bâtir une communauté de donateurs.

Les Éveilleurs, partenaire de nos événements

L’expérience montre que nos lecteurs sont prêts à s’impliquer. Depuis plusieurs années, Valeurs actuelles s’est rapproché de l’association versaillaise Les Éveilleurs, créée en 2015 par trois jeunes, les frères Sévillia – Benoît, avocat, et Nicolas, secrétaire général de la Fondation Jérôme-Lejeune -, et Pierre Nicolas, consultant. D’abord à travers des soirées débats et des conférences à Versailles, au palais des congrès ou au Théâtre Montansier, où ont été reçus des politiques, François-Xavier Bellamy, Philippe de Villiers, Éric Zemmour… et des journalistes, Michel De Jaeghere et Mathieu Bock-Côté, Jean Sévillia, Natacha Polony et Élisabeth Lévy. Sans oublier Jean-Pax Méfret venu donner un concert en septembre 2021 à Versailles dans une ambiance plus que festive. À chaque évènement, les salles sont combles.

Mettre en lumière les associations porteuses de projets que l’État ne finance pas ou peu

Si bien qu’en 2019, Les Éveilleurs et Valeurs actuelles choisissent d’organiser une soirée à Paris, au Cirque d’Hiver, “Dialogue sur l’Europe” avec Michel Houellebecq, François-Xavier Bellamy, Jacques Attali, Éric Zemmour, Bruno Le Maire, et Philippe de Villiers. Un succès retentissant, qui fait naître une mobilisation massive du public. Après deux années marquées par le Covid, Valeurs actuelles et Les Éveilleurs sont revenus en organisant un grand débat au Palais des sports le 22 mars autour de Valérie Pécresse, Marion Maréchal, Éric Zemmour, Éric Ciotti, Marlène Schiappa et Jordan Bardella. Une soirée à laquelle a participé l’humoriste Gaspard Proust et qui a donné un éclairage inédit sur la droite conservatrice. Sans oublier un premier débat en province, organisé le 11 mars à Lyon et qui a connu un immense succès. D’autres seront organisés dans les prochains mois. À chaque évènement, Valeurs actuelles apporte son réseau et ses moyens, et Les Éveilleurs ses bénévoles et l’ardeur de sa jeunesse.

Cet enthousiasme explique sans doute que des gens de conviction s’investissent de façon concrète dans les causes qu’ils soutiennent. Au-delà de l’engagement pour des idées se niche une autre bonne nouvelle : la générosité. Qualité qui illustre, contrairement à ce que veut faire croire la gauche caviar qui a trop souvent le cœur “à gauche” mais le portefeuille “à droite”, qu’on est parfaitement capable de financer les causes que l’on défend. Et que ces valeurs ne sont pas celles d’un passé nostalgique mais qu’elles donnent foi en l’avenir.

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Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

Issued on: 13/05/2022 - 17:01

After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.

French legislative elections © FRANCE 24

Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.

“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.

Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.

But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.

Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.

“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”

‘Kafkaesque’

Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.

At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.

“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.

Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.

“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”

In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.

Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.

However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.

The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.

Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.

He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

Valeurs Actuelles

Comment Orange a fait de l’atout LGBT+ un totem de l’égalité professionnelle

« Alliée, allié : tu l’es ou tu l’es pas ? » Ce 17 mai, les salariés d’Orange sont invités à un temps de décryptage de 16 heures à 17 heures pour en savoir plus sur les « alliés, les enjeux de l’inclusion et le bien vivre ensemble ». Pour bien se préparer à ce temps d’échange en distanciel « sans tabou et tout connaître sur le sujet », les personnes intéressées peuvent télécharger le guide LGBT+. Un document de 60 pages, pas moins, réalisé par la directrice de la Diversité du groupe qui souligne dans son édito que ce document a pour but « d’intégrer les sujets de l’orientation sexuelle et de l’identité du genre aux enjeux de la diversité de l’entreprise ». Un guide qui n’aurait « pas été possible sans l’association LGBT+ d’Orange Mobilisnoo » et dans lequel on trouve les réponses aux questions qu’un salarié peut se poser « si un collègue fait un coming out », « se fait outer » ou comment « Orange prend en compte la parentalité LGBT+ » ou encore « comment recruter et intégrer un salarié transgenre ou en cours de transition de genre ».

En matière de recrutement, Orange annonce la couleur. Sur le site orange.job, on découvre « Candidates et Candidats LGBT+, bienvenue chez Orange ». Le site renvoie à la page mobilisnoo.org avec des témoignages publiés à l’occasion de la journée internationale de la visibilité transgenre le 31 mars. « Une journée destinée à célébrer les personnes transgenres et à faire prendre conscience de la discrimination qu’elles subissent dans le monde entier ». Parmi les témoignages, celui d’Hélène, ingénieur chez Orange Innovation à Meylan en Isère. Elle indique travailler dans un « environnement très masculin » et jusqu’au 18 novembre 2019, elle était « vue socialement comme un garçon ». Quelques jours avant cette date, lors d’une réunion avec son équipe d’une vingtaine de personnes, sa supérieure lui a laissé un temps de parole pendant lequel elle a fait « son coming out de femme transgenre ». Un moment « très fort, très émouvant » qui se termine par des applaudissements. Pour Hélène, sa cause mérite d’être défendue, les personnes transgenres ont besoin de visibilité « pas individuellement » mais « collectivement, la transidentité a besoin d’être visible ».

La recette du woke à l’Orange

Un besoin de visibilité qui explique sans doute cette autre initiative de la direction de la Diversité d’Orange qui, en février, a envoyé à l’ensemble des collaborateurs du groupe un « fil info spécial » dans lequel l’Autre Cercle, association partenaire d’Orange de référence « pour l’inclusion des gays, lesbiennes et transgenres », les invitait à participer à un baromètre pour mesurer la situation des personnes LGBT+ au travail. Dans ce fil info, les salariés qui disposent d’un peu de temps libre sont également invités à se former à « la lutte contre le sexisme » (30 minutes) ou à obtenir un « visa égalité professionnelle, à travers trois volets, les enjeux, les stéréotypes et le sexisme » (45 minutes). Le tout accompagné d’un autre guide sur le « harcèlement, sexisme et violence » qui apporte des « réponses concrètes pour comprendre et agir ». Si cela ne suffit pas, il est encore possible de retrouver le « kit de com ». Dans une vidéo tirée du module obligatoire sur l’égalité professionnelle et les stéréotypes, on apprend par le sociologue Éric Macé que « chacun est défini en termes de masculin ou de féminin, mais que cette différence sert à faire des hiérarchies, des formes d’organisation sociale inégalitaires ». Et le sociologue de comparer deux publicités ; dans la première un homme et dans la seconde, une femme. Pour le sociologue, la masculinité est « d’être entrepreneur, dans la compétition, la prise de risque,… » alors que « la féminité, c’est tourné vers l’intérieur, le domestique, la charge le poids, la poupée de chiffon, passive, en attente… ». Des choses « politiquement très problématiques », conclut le sociologue. La déconstruction du genre déguisée en visa pour l’égalité professionnelle. Ou la recette du woke à l’Orange.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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La Direction générale de l’armement va renforcer la surveillance de ses sites d’essais avec des drones captifs

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Entre le ballon captif et le drone filaire, la Direction générale de l’armement [DGA] a choisi le second, nettement moins coûteux et plus facilement déployable. En effet, pour renforcer la surveillance de ses sites relevant de ses centres d’expertises « Essais de missiles » [DGA EM] et « Essais en vol » [DGA EV], elle a notifié un contrat cadre à l’entreprise Elistair pour se procurer des drones filaires Orion 2.

« Le marché a été passé pour répondre aux besoins des sites Landes et Méditerranée de DGA EM et des sites Méditerranée et Aquitaine de DGA EV », a en effet indiqué Elistair, via un communiqué publié ce 17 mai. La valeur du contrat n’a pas été précisée.

« Pendant les essais d’une durée de plusieurs heures, l’Orion 2 aura pour mission la sécurisation de la zone de tir et le recueil d’images utiles à l’analyse des opérations terrestres, aériennes et côtières », explique l’industriel.

En effet, conçu pour voler à une altitude de 100 mètres pendant 24 heures et en portant une charge utile de 2 kg, l’Orion 2 va renforcer la surveillance des sites où il sera mis en oeuvre, en « balayant » un rayon de 10 km, quelles que soient les conditions météorologiques. En outre, il est insensible au brouillage et aux éventuelles interférences grâce à sa liaison filaire.

« L’Orion 2 a passé avec succès les tests d’homologation SSI [Sécurité des Systèmes d’Information] de la DGA », souligne Elistair.

Par ailleurs, il peut également diffuser simultanément des images électro-optiques et infrarouges géoréférencées ainsi que servir de noeud de communication 4G/5G.

« Ce nouveau contrat est un jalon important pour Elistair, et nous sommes fiers de la confiance que la DGA renouvelle à cette occasion dans nos solutions », s’est félicité Guilhem de Marliave, le Pdg de l’industriel. « L’Orion 2 a été sélectionné et validé après un travail important de nos équipes sur le durcissement et la sécurisation des systèmes d’information, et ce nouveau succès renforce son positionnement comme drone filaire tactique de référence pour la protection de périmètres », a-t-il encore fait valoir.

Photo : Elistair

France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

French legislative elections © FRANCE 24

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How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

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Valeurs Actuelles

Stagflation : cette menace qui devient réalité

Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

“La guerre en Ukraine a bon dos”

Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Meet Gleb and Ukraine’s youth orchestra in exile in Slovenia

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A large group of talented young musicians and their families have been evacuated out of Ukraine into Slovenia.

Here, the older ones have formed a new youth orchestra in exile, under the direction of Slovenia's top female conductor. The younger children are coming together to perform for the Slovenian president.

Together they hope to be musical ambassadors for Ukraine.

The BBC's Caroline Hawley met 10-year-old Gleb, who fled eastern Ukraine with his recorder.

Producer: Orsi Szoboszlay

Camera/editor: Duncan Stone

Opex 360

La République tchèque serait sur le point d’obtenir 60 chars Leopard 2 auprès de l’Allemagne

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Cela fait un moment que l’armée tchèque souhaite remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Mais les restrictions budgétaires l’en ont jusqu’à présent empêché. Ce qui fait qu’elle a du se contenter d’en moderniser une trentaine [sous la désignation T-72M4CZ] pour environ quarante millions d’euros, le reste ayant été mis en réserve. Et cela alors qu’elle aurait souhaité se procurer des Leopard 2 de facture allemande.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Ayant cédé destocké des chars T-72 de son inventaire pour les céder aux forces ukrainiennes [le nombre exact n’a pas été précisé, ndlr], Prague pourra compter sur le soutien de Berlin pour les remplacer.

En effet, le 4 mai, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu de son homologue allemand, Olaf Scholz, que l’Allemagne aiderait son pays à compenser les équipements militaires livrés à l’Ukraine. Restait donc à voir la forme que prendrait cette aide. Pendant un temps, il fut avancé que l’armée tchèque recevrait des chars Leopard 1 ayant appartenu à la Bundeswehr… Mais ce n’est pas vers cette solution que l’on s’achemine.

Ainsi, selon le quotidien économique « Ekonomický deník« , qui s’appuie sur des confidences faites par des responsables gouvernementaux, Prague serait sur le point d’obtenir – gratuitement – vingt chars Leopard 2A4 d’occasion, dans le cadre d’un accord avec Berlin. Puis, dans un second temps, le ministère tchèque de la Défense envisagerait de commander quarante Leopard 2A7, soit version la plus moderne actuellement sur le marché.

« Ces chars seraient fabriqués en coopération avec Krauss Maffei Wegmann […], des entreprises tchèques de l’industrie de la défense devant avoir une part importante dans le contrat », explique Ekonomický deník, pour qui l’achat de M1A2 Abrams américains n’aurait pas de sens pour Prague. « Leur acquisiton par la Pologne doit être considérée comme une décision politique visant à approfondir son partenariat stratégique avec les États-Unis », écrit-il.

Cette commande de Leopard 2A7 serait financée grâce à une hausse significative des dépenses militaires tchèques, celles-ci devant déjà augmenter de 4 milliards de couronnes tchèques [soit environ 170 millions d’euros] dès cette année. « Il est nécessaire de renforcer le budget de l’armée. La mise à jour aura certainement lieu au cours du premier semestre de cette année. Nous allons renforcer le budget de l’armée à hauteur de plusieurs milliards », a fait savoir Jan Bartošek, le vice-président de la Chambre des Députés, cité par Radio Prague.

France24 - World

Vangelis, Greek composer renowned for 'Chariots of Fire' score, dies at 79

Issued on: 19/05/2022 - 18:58

NEWS WIRES

Vangelis, the Greek composer whose rousing electronic theme music for the Oscar-winning 'Chariots of Fire' was one of the best-known film scores of the 1980s, has died at the age of 79, the Athens News Agency said on Thursday.

Citing an announcemet from his lawyers' office, ANA said Vagelis died late on Tuesday, without giving a cause of death.

Born Evangelos Odysseas Papathanassiou in 1943, the young Vangelis developed an early interest in music and experiments with sounds produced by banging pots and pans or fixing nails, glasses and other objects to the strings of his parents' piano.

He absorbed the tones of Greek folk songs and Orthodox Christian choral music, but he had no formal musical training, which he later said had helped save his sense of creativity.

After a start with local rock bands, Vangelis left for Paris at the age of 25, joining an exodus of young artists following a 1967 coup which installed a military junta in Greece.

As he found his feet away from home, he was attracted by the then-new field of electronic synthesizers which allowed him to create the lush melodic colours that became his trademark sound.

Despite enjoying success in the European "prog rock" scene of the early 1970s, he was uncomfortable with the expectations on a commercial performing artist and largely retreated to the recording studio he created for himself in London.

It was there that he wrote the score for "Chariots of Fire", the story of the triumph of a group of British runners at the 1924 Olympic Games.

Unashamedly non-contemporary, its pulsating synthesizer beats and soaring melody made the slow motion opening sequence of a group of athletes running along a beach a model for the way the cinema portrayed sport.

Vangelis once said the score, which earned him an Academy Award and topped the charts for weeks, was in part a tribute to his father, who had been a keen amateur runner. But he was also slightly dismissive of the enormous popularity it enjoyed. "It’s only another piece of music," he told an interviewer.

The success of "Chariots of Fire" overshadowed his other scores but he wrote the music for a number of major films including "Missing", directed by his compatriot Costa-Gavras, and Ridley Scott's futuristic thriller "Blade Runner".

He was a prolific composer over many decades, his work ranging from advertising music and film scores to elaborate symphonic-style compositions and "Jon and Vangelis", his duo with Jon Anderson, lead singer of the prog rock group Yes.

But he remained wary of commercial success, once telling an interviewer he never saw music as just an entertainment.

(REUTERS)

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BBC

China's silenced feminist: How Sophia Huang Xueqin went missing

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BBC Eye investigates the disappearance of Sophia Huang Xueqin, a high-profile feminist journalist who kick-started China’s #MeToo movement.

In the summer of 2021, Sophia was awarded a prestigious Chevening scholarship funded by the British government to pursue gender studies at the University of Sussex. But in September, on the way to the airport to catch her flight to the United Kingdom, Sophia and fellow activist Wang Jianbing “vanished.”

Sophia and Jianbing are among tens of thousands in China being rounded up and detained in a wider state crackdown on activists in recent years.

Now, as the two are expected to face trial for “inciting subversion of state power,” BBC Eye investigates how Sophia’s story is being erased, how China’s censors are carrying out a disinformation campaign against her and why in the UK, there’s been silence surrounding her case.

Reporter: Jessie Lau

Producers: Riddhi Jha, Jessie Lau, and Manisha Ganguly

Executive producers: Daisy Ayliffe and Mustafa Khalili

France24 - World

Biden to meet S. Korea's President Yoon Suk-yeol Friday on first Asia trip

Issued on: 20/05/2022 - 00:26

NEWS WIRES

President Joe Biden is likely to get a warm welcome from South Korea's leadership on his first trip to Asia, but he may face a less friendly greeting from North Korea's Kim Jong Un.

Biden lands in South Korea on Friday evening, where he meets new President Yoon Suk-yeol, a relative newcomer to politics, for the first time in person. The two will tour a Samsung Electronics plant together Friday ahead of a full day of events on Saturday.

Biden and Yoon may quickly move from formalities to dealing with a weighty issue with North Korea at the top of the agenda. Leader Kim Jong Un abandoned a freeze on intercontinental ballistic missile testing and appears poised to resume testing of nuclear bombs, perhaps while Biden is in the region.

U.S. cooperation with South Korea and Japan "will only strengthen in the face of further provocations" by North Korea, Biden national security adviser Jake Sullivan told reporters en route to South Korea when asked about the possibility of a weapons test.

"We are prepared for those eventualities," Sullivan said. The United States has told allies and China that such a provocation during the U.S. visit would "cause adjustments to the way that our military is postured in the region," he said.

Yoon has signaled he will take a tougher line on North Korea than his predecessor and is expected to ask for Biden's help. Yoon has warned of a preemptive strike if there is a sign of an imminent attack and vowed to strengthen the South's deterrent capability.

North Korea has revealed a COVID-19 outbreak in the past week, but it has ignored calls to return to diplomacy. Washington has said it is open to direct talks at any time with Kim, but it has not publicly offered new ideas about how to coax the country's leadership into conversation. Biden decided not to visit the heavily fortified demilitarized zone separating the South from North Korea.

Countering China's presence in the region is a key Biden theme on the trip, but South Korea is likely to offer a cautious public tone on the topic given Beijing is Seoul's top trading partner.

Hyundai Motor Co has been working on plans to build a new electric-vehicle manufacturing plant in the United States, and an announcement could coincide with Biden's visit. 

South Korea is also expected to be among the inaugural members of Biden's Indo-Pacific Economic Framework (IPEF), which will be announced during the trip to set standards on labor, the environment and supply chains.

(REUTERS)

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N. Korea fires a likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says

Who is South Korea's new president Yoon Suk-yeol?

Korean leaders Kim, Moon exchange friendly letters in rare break from tensions

France24 - World

Spain's exiled former king Juan Carlos returns home after nearly two years

Issued on: 19/05/2022 - 20:20

NEWS WIRES

Spain's former king made his first trip home on Thursday after nearly two years in exile following a string of financial scandals, sparking widespread criticism.

Although prosecutors closed their probes into Juan Carlos I's affairs in March, revelations about the murky origins of his fortune have done irreparable damage to a figure once revered for his role in Spain's transition to democracy following decades of dictatorship.

"What we've heard in recent years has been very worrying for everyone regarding the institution of the head of state," Economy Minister and Deputy Prime Minister Nadia Calvino told Cadena Ser radio.

"There's no doubt we need some explanations."

The 84-year-old former monarch arrived on Thursday evening by private jet in Vigo in northwestern Spain ahead of a three-day regatta in the nearby resort of Sanxenxo, according to an AFP reporter at the scene.

His yacht, the "Bribon" -- Spanish for "rascal" -- is participating, and is the same vessel with which he and his crew won the world sailing title in 2017.

He was greeted at Vigo airport by his eldest child, Princesa Elena, who embraced him, before boarding a car which would take him to Sanxenxo.

On Monday, he travels to Madrid to visit his wife Sofia, his son King Felipe VI and other family members before leaving the same day for Abu Dhabi "where he has established his permanent residence", the palace said late Wednesday.

He has been living there since going into self-imposed exile in August 2020.

The visit reflects the former king's "desire to regularly visit his family and friends in Spain", it said, indicating such gatherings would be conducted "in a private setting".

Government opposes palace sleepover

According to Spanish media, Prime Minister Pedro Sanchez's government strongly opposed any suggestion he be allowed to stay overnight at the royal residence, Zarzuela Palace.

The hard-line left-wing Podemos, Sanchez's junior coalition partner, expressed outrage over his visit.

"Anyone returning to our country with a record like that of king Juan Carlos I would be arrested as soon as they crossed the border and prosecuted," it tweeted.

After nearly 40 years on the throne, it was scandal that prompted Juan Carlos's fall from grace, forcing him first to abdicate in 2014 and then to flee to the United Arab Emirates, dogged by allegations of financial corruption.

In announcing his departure in 2020, the former monarch said he was leaving due to "the public repercussions that certain past events in my private life are generating", expressing hope Felipe could carry out his royal duties with the necessary "tranquillity and calm".

Some 18 months later, Spanish prosecutors shelved their investigations into his finances, concluding they did "not allow for any criminal action to be brought" against him.

They cited various reasons, including a "lack of incriminating evidence, the statute of limitations, the inviolability of the head of state and tax regularisation" payments he made in recent years.

Although they confirmed identifying "sums defrauded from the Treasury" between 2008 and 2012, they said the tax authorities had managed to recover more than five million euros, "an amount corresponding to the tax dues owed".

Since leaving, Juan Carlos has twice settled tax debts on undeclared income for over five million euros in what was widely seen as a bid to avoid being charged with a crime.

Legally fine, ethically questionable

"There is no longer any legal or judicial reason to stop the king emeritus from travelling to Spain but there are a wealth of ethical grounds that explain the commotion this has caused," an El Pais editorial said Thursday.

In a bid to try and restore the image of the monarchy, Felipe VI -- who took over as king in 2014 -- has sought to distance himself from his scandal-hit father.

In March 2020, Felipe ended his father's annual palace allowance, worth a reported 200,000 euros ($210,000), and renounced his own claim on what he would have inherited from the king emeritus.

Last month, he took steps with the government to increase the transparency of the monarchy with the publication of a decree requiring the palace publish its budget and make tenders public.

 It also means the royal accounts will be audited, that senior palace officials must declare their personal wealth on taking up and leaving a post, and that gifts given to royals will be catalogued.

(AFP)

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Spain's former King Juan Carlos pays back taxes after leaving amid scandal

Spain's former king Juan Carlos is in the UAE, palace confirms

Spain's Juan Carlos: Once popular former king goes into exile amid scandal

France24 - Monde

Samir Saïd, ministre tunisien de l'Économie : "Les réformes ont été trop longtemps retardées"

Publié le : 19/05/2022 - 16:46Modifié le : 19/05/2022 - 16:47

Marc PERELMAN

Plusieurs crises ont fragilisé l'économie de la Tunisie, notamment celle du Covid-19. La guerre en Ukraine a aggravé la situation, provoquant une inflation qui dépasse les 7 % et une baisse des importations ukrainiennes (blé, pétrole, gaz). Un accord avec le FMI, en cours de négociation, pourrait changer la donne grâce à une aide de 4 milliards de dollars. Mais Tunis doit accepter pour cela de faire certaines réformes. Samir Saïd , ministre tunisien de l'Économie, fait le point sur ces différentes dossiers dans un entretien accordé à France 24.

Samir Saïd, le ministre tunisien de l’Économie et de la Planification, affirme que les négociations avec le FMI pour l’octroi d’un prêt de 4 milliards de dollars sont en bonne voie et devraient aboutir d'ici quelques semaines. Il explique que la manne financière servira à faciliter la mise en œuvre en Tunisie des réformes prévues par le gouvernement. Le ministre nie que le FMI exige en échange la fin des subventions et le gel des salaires, expliquant que l’objectif est d’accorder les subventions aux plus nécessiteux et de limiter la hausse des salaires.

Samir Saïd assure qu’un dialogue est en cours sur ses questions avec les syndicats, notamment l‘UGTT, et se dit confiant. Il note que l’inflation, estimée à 7,5 % pour l’année en cours, est moins élevée qu’en Espagne et écarte toute idée d’effondrement de l’économie. Le ministre rejette ainsi l'hypothèse d’un défaut de paiement du pays et ajoute que la dette n’est pas en renégociation. Il insiste sur le fait que, selon lui, les gouvernements précédents n’ont pas fait ce travail nécessaire pour donner à la Tunisie les moyens de se développer. Et il écarte la possibilité d’un vaste mouvement de grogne sociale contre la politique du président Kaïs Saïed.

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En Tunisie, le président Kaïs Saïed annonce un dialogue national sans Ennahda

Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique

En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed

France24 - Monde

Près de 60 millions de déplacés dans le monde en 2021, un chiffre record

Publié le : 19/05/2022 - 11:45

FRANCE 24 Suivre

Les conflits et les catastrophes naturelles ont contraint environ 60 millions de personnes à fuir leur lieu d'habitation l'an dernier, selon une étude rendue publique par des ONG. Ce bilan, en constante augmentation, pourrait bien s'alourdir encore en 2022 avec la guerre en Ukraine.

Le nombre de déplacés dans le monde a atteint un niveau record. Les conflits et les désastres naturels ont fait fuir des millions de personnes l'an dernier à l'intérieur même de leur pays, portant le nombre total des déplacés à près de 60 millions, selon une étude rendue publique jeudi 19 mai par des ONG.

Les personnes déplacées internes étaient 59,1 millions en 2021, dont près de la moitié avaient moins de 18 ans, selon l'Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

D'année en année, ce chiffre – qui ne tient donc pas compte des réfugiés à l'étranger – ne cesse de croître et un nouveau record devrait être établi à ce sujet en 2022 en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a commencé le 24 février.

"Le monde s'écroule"

Il s'agit du deuxième chiffre annuel le plus élevé en dix ans, derrière 2020, qui avait enregistré un nombre record de déplacements dus à une série de catastrophes naturelles.

"L'année 2022 s'annonce sombre", avec notamment la guerre en Ukraine, a alerté la directrice de l'IDMC, Alexandra Bilak, lors d'une conférence de presse.

Plus de 8 millions de personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur de l'Ukraine, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, selon l'ONU.

La situation dans le monde "n'a jamais été aussi mauvaise", a observé le secrétaire général du NRC, Jan Egeland, qui assure que "le monde s'écroule".

"La situation aujourd'hui est réellement incroyablement bien pire que ce que notre chiffre record suggère. Nous avons besoin que les dirigeants mondiaux opèrent un changement titanesque de leur mode de pensée pour éviter et régler les conflits, afin de mettre fin à cette montée en flèche de la souffrance humaine", a-t-il dit.

Des chiffres inédits

En 2021, l'Afrique subsaharienne est la région qui a enregistré le plus grand nombre de déplacements internes (de nombreuses personnes se déplaçant plusieurs fois), dont plus de 5 millions rien qu'en Éthiopie, un pays en proie à une grave sécheresse et où un conflit a éclaté fin 2020 dans la région du Tigré. Il s'agit du chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un seul pays.

Des chiffres sans précédent ont également été enregistrés l'an dernier en République démocratique du Congo et en Afghanistan, où le retour au pouvoir des Taliban conjugué à la sécheresse a poussé de nombreuses personnes à fuir leur foyer.

En Birmanie, où les militaires ont pris le pouvoir à la suite d'un coup d'État en février 2021, le nombre des déplacements a également atteint un niveau record.

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ont en revanche enregistré les niveaux les plus bas de nouveaux déplacements en dix ans, les conflits en Syrie, en Libye et en Irak ayant connu une certaine désescalade, mais le nombre total des personnes déplacées dans la région reste élevé.

Ainsi, la Syrie comptait toujours le plus grand nombre de personnes déplacées internes en raison d'un conflit, soit 6,7 millions fin 2021. Viennent ensuite la RD Congo (5,3 millions) et la Colombie (5,2 millions), ainsi que l'Afghanistan et le Yémen (4,3 millions chacun).

Vulnérabilité

Bien que les personnes déplacées par les conflits soient toujours plus nombreuses, les catastrophes naturelles restent la raison principale pour laquelle les gens se voient obligés de fuir de chez eux (23,7 millions de déplacements en 2021).

Pas moins de 94 % de ces déplacements ont été attribués à des catastrophes météorologiques et climatiques, telles que les cyclones, les inondations et la sécheresse, des phénomènes toujours plus fréquents et plus intenses en raison du changement climatique.

Quelque 70 % des déplacements internes liés aux désastres naturels en 2021 ont été enregistrés en Chine, aux Philippines et en Inde. Mais, de plus en plus, conflits et catastrophes naturelles vont de pair, a relevé Jan Egeland.

Dans des endroits comme le Mozambique, la Birmanie, la Somalie et le Soudan du Sud, les crises se chevauchent, ont un impact sur la sécurité alimentaire et aggravent la vulnérabilité de millions de personnes.

Avec AFP

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L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

La communauté internationale s'érige contre les restrictions à la liberté des Afghanes

LE FIL DU 7 MAI

Ukraine : l'évacuation des femmes, enfants et personnes âgées d'Azovstal est terminée

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Contre-terrorisme : Les forces spéciales américaines vont de nouveau être déployées en Somalie

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

En décembre 2020, soit quelques semaines avant de quitter la Maison Blanche, le président Trump ordonna le désengagement 700 militaires américains alors déployés en Somalie, où leur mission consistait à former et à appuyer les forces de sécurité locales face à la menace incarnée par les milices Shebabs [liées à al-Qaïda] et, dans une moindre mesure, par l’État islamique [EI].

Le Pentagone avait alors expliqué que les forces en question allaient en partie être « repositionnées vers les pays voisins » pour d’éventuelles « opération transfrontalières » afin de « maintenir la pression sur les organisations extrémistes violentes ». Et d’assurer qu’il entendait continuer « d’affaiblir » les groupes terroristes susceptibles de menacer les intérêts américains en gardant « la de mener des opérations anti-terroristes ciblées » en Somalie.

Quoi qu’il en soit, cette décision marquait une rupture avec la stratégie suivie depuis 2007 par les États-Unis. Statégie qui fut confortée durant le mandat de M. Trump, les forces américaines ayant multiplié les raids aériens contre les milices Shebabs.

Seulement, si ces frappes ont pu « causer des problèmes » aux jihadistes somaliens, elles n’ont « pas permis de les vaincre », avait admis le général Thomas Waldhauser, peu avant de quitter la tête de l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, en 2019.

Effectivement, les Shebabs ont toujours fait preuve d’une étonnante résilience, ceux-ci ayant conservé leur capacité de nuisance malgré les éliminations ciblées de leurs chefs, les frappes américaines et les revers infligés par la mission de l’Union africaine déployée en Somalie [AMISOM, devenue récemment ATMIS, pour « Mission de transition de l’Union africaine en Somalie »].

Ainsi, peu avant l’annonce de la décision de M.Trump, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’était dit très préoccupé par la hausse du nombre d’attentats commis à Mogadisco ainsi que par celle des assassinats ciblés visant les responsables gouvernementaux somaliens.

Près de dix-huit mois plus tard, la situation s’est dégradée. « Les conditions de sécurité sont demeurées instables. On a ainsi enregistré en moyenne 265 atteintes à la sécurité par mois en 2021. Comme pendant les périodes précédentes, la plupart de ces atteintes ont été perpétrées par les Shebabs, dont les activités ont augmenté de 17 % par rapport à 2020 », a en effet relevé M. Guterres, dans son dernier rapport sur la Somalie, publié en février.

Cela étant, depuis que le président Biden est à la Maison Blanche, les forces américaines n’ont frappé les Shebabs qu’à seulement cinq reprises : à Galkayo et à Galmudung, en juillet 2021, à Qeycad et à Cammaara, en août de la même année et à Duduble, en février 2022. Ce qui tranche nettement avec les premiers mois du mandat de son prédécesseur, au cours desquels 35 raids aériens contre l’organisation jihadiste furent menés.

Alors que la Somalie vient de porter, pour la seconde fois, Hassan Sheikh Mohamoud, à la présidence [il avait déjà été président entre 2012 et 2017, ndlr], M. Biden est revenu sur la décision de son prédécesseur, en autorisant le Pentagone à rétablir une présence militaire américaine permanente dans ce pays.

« Le président [Biden] a pris cette décision pour accroître la sécurité et l’efficacité de nos forces spéciales, qui ont passé plus d’un an, depuis la décision de la précédente administration, à entrer et à sortir épisodiquement de Somalie pour y faciliter les opérations antiterroristes », a expliqué un responsable américain, selon l’AFP.

Ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Celui-ci a en effet déclaré que ce contingent [fort d’environ 500 opérateurs de l’US SOCOM, ndlr] aura à « former, conseiller et équiper les forces partenaires afin de leur donner les outils dont elles ont besoin pour perturber, dégrader et surveiller les Shebab ». Et d’insister : « Nos forces ne seront pas directement engagées dans des opérations de combat. L’objectif est de rendre plus efficace la lutte des forces locales contre les Shebabs ».

En outre, a continué M. Kirby, la « mission de conseil et d’assistance, comme nous l’avons vu dans de nombreux endroits à travers le monde, se fait mieux lorsque vous êtes sur place ».

Photo : US AFRICOM

Valeurs Actuelles

Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - Monde

Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information

Publié le : 19/05/2022 - 18:03

Sébastian SEIBT Suivre

L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.

Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.

L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.

Faux suicides et trafic d’organes bidon

Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.

À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.

Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…

"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.

Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.

Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.

Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.

Le retour de "l’usine à trolls" russe

Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.

Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.

Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.

Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.

Opportunisme à Pékin et Téhéran

Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.

Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.

Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.

Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.

Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.

Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.

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Valeurs Actuelles

Commerce extérieur : la France, de pire en pire

Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo Dispatch

Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Dette : la France dans l’étau des taux

Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

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France24 - Monde

Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

Publié le : 18/05/2022 - 17:17

Sébastian SEIBT Suivre

Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.

Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.

Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.

Un paradis consumériste sans consommateur ?

“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.

C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.

Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.

De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.

On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.

Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.

Un parallèle osé avec l'internet mobile

Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.

“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.

Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.

Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?

“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.

Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.

Une étude qui se veut surtout rassurante

Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.

“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.

Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.

La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.

C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.

Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.

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Facebook et ses déboires en Bourse, les symptômes d'une nouvelle ère à Wall Street

TECH 24

Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

Focus

Présidentielle en Corée du Sud : un scrutin à l'ère des métavers et de l'intelligence artificielle

New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - World

US Congress approves new $40 billion Ukraine aid package

Issued on: 19/05/2022 - 05:50

FRANCE 24 Follow

The US Senate overwhelmingly approved a $40 billion infusion of military and economic aid for Ukraine and its allies on Thursday as both parties rallied behind America’s latest, and quite possibly not last, financial salvo against Russia’s invasion. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

This live page is no longer being updated. For the latest updates, follow our live blog. For more coverage and analysis of the war in Ukraine, click here.

11:50pm: Justice chiefs of 'Five Eyes' Alliance support Ukraine war crime prosecutions

The justice chiefs of the members of the "Five Eyes" intelligence alliance gave strong support Thursday to Ukraine's efforts to prosecute war crimes arising from Russia's invasion.

The attorneys general of the United Kingdom, the United States, Australia, Canada, and New Zealand said they fully backed Ukrainian Prosecutor General Iryna Venediktova in ensuring accountability for war crimes committed since Russia attacked the country on February 24.

Ukraine authorities say they have opened thousands of cases into alleged crimes committed by Moscow's forces.

"We support the pursuit of justice by Ukraine and through other international investigations, including at the International Criminal Court" and other bodies," they said in a statement.

9:37pm: Choose between 'insane' sanctions or food supplies, Russia's Medvedev tells West

Dmitry Medvedev, Russia's former president and now a senior security official, said Thursday the West should not expect Russia to continue food supplies if it slaps Moscow with devastating sanctions over Ukraine.

"Our country is ready to fulfil its obligations in full. But it also expects assistance from trading partners, including on international platforms," Medvedev said on messaging app Telegram.

"Otherwise, there's no logic: on the one hand, insane sanctions are being imposed against us, on the other hand, they are demanding food supplies. Things don't work like that, we're not idiots," said Medvedev, Deputy Chairman of Russia's Security Council.

"Countries importing our wheat and other food products will have a very difficult time without supplies from Russia. And on European and other fields, without our fertilisers, only juicy weeds will grow," added Medvedev, who served as president between 2008 and 2012.

8:49pm: Ukrainian troops surrendering at Mariupol registered as POWs

Hundreds more Ukrainian fighters who made their stand inside Mariupol's bombed-out steel plant surrendered, bringing the total to over 1,700, Russia said Thursday, amid international fears the Kremlin will take reprisals against the prisoners.

The Red Cross registered hundreds of the soldiers as prisoners of war in a step toward ensuring their humane treatment under the Geneva Conventions.

Meanwhile, in the first war crimes trial held by Ukraine, a captured Russian soldier testified that he shot an unarmed civilian in the head on an officer’s orders and asked the victim’s widow to forgive him. The soldier pleaded guilty earlier in the week, but prosecutors presented the evidence against him in line with Ukrainian law.

8:36pm: Pentagon warns war will stretch out despite Ukraine successes

A senior Pentagon official said Thursday that the Ukraine war could continue for a long time despite Kyiv's forces recapturing the Kharkiv region and their use of substantial US artillery supplies.

The official cautioned against analysts saying that Russian forces are stretched to capacity and could within weeks reach a point at which they are no longer able to advance.

"It's difficult to know where this is going to go over time," said the official, speaking on condition of anonymity.

The official praised Ukrainian forces for their command and control, cohesion and spirit, calling it "nothing short of historic" compared to the Russian forces.

7:18pm: US Congress approves new $40 billion aid package for Ukraine

The US Senate overwhelmingly approved a $40 billion infusion of military and economic aid for Ukraine and its allies on Thursday as both parties rallied behind America’s latest, and quite possibly not last, financial salvo against Russia’s invasion.

The 86-11 vote gave final congressional approval to the package, three weeks after President Joe Biden requested a smaller $33 billion version and after a lone Republican opponent delayed Senate passage for a week. Every Democrat and all but 11 Republicans backed the measure.

Biden’s quick signature was certain as Russia’s attack, which has mauled Ukraine’s forces and cities, slogs into a fourth month with no obvious end ahead. That means more casualties and destruction in Ukraine, which has relied heavily on US and Western assistance for its survival, especially advanced arms, with requests for more aid potentially looming.

5:50pm: Biden 'reiterated the message he wanted to show the world'

Biden "really reiterated the message he wanted to show the world, especially to show Russia," FRANCE 24's Kethevane Gorjestani reported from Washington. And that is a message of "support for Finland and Sweden joining".

5:44pm: Germany to increase Ukraine budget aid as G7 discuss support

Germany said it would contribute one billion euros ($1.1 billion) to shore up the Ukrainian government's finances, as G7 ministers met Thursday to discuss further support for Kyiv in the face of the Russian invasion.

The G7 were coordinating "commitments to finance the government functions of Ukraine", German Finance Minister Christian Lindner said at a press conference following the first day of the meeting in Germany.

Germany "will make one billion euros available to the Ukrainians in grants," Lindner said, in addition to a $7.5-billion pledge from the United States currently in the process of being approved by legislators.

5:41pm: Signs multiply that Russia seeks control of southern Ukraine

The Kremlin said Thursday it was important to ensure basic living conditions in war-torn Ukraine as signs multiplied that Moscow was seeking to permanently occupy or even annex the pro-Western country's southeast.

Russian President Vladimir Putin sent troops to Ukraine on February 24 but Moscow has repeatedly stressed that it is not seeking to occupy Ukrainian territories.

A growing chorus of senior Russian and pro-Moscow officials however indicates Moscow intends to remain in territories it controls in southern Ukraine, such as the Kherson region and large parts of Zaporizhzhia.

Asked about the future of southern Ukraine on Thursday, Putin's spokesman Dmitry Peskov said that only local people would determine its fate.

"Nothing can be done without the expression of the will of the inhabitants of these regions, without them deciding how to go on and with whom they want to live," Peskov told reporters.

5:34pm: Ukrainians at Cannes call for total Russian ban

Ukrainians at the Cannes Film Festival said Thursday that all Russians should have been banned from the event -- even those who have spoken out against the war.

"We feel strongly that anything and everything Russian must be cancelled," said Andrew Fesiak, founder of Ukrainian production firm F Films.

"At a time when Ukrainian film-makers are forced to stop making movies because they either need to flee for their lives or take up arms... Russian filmmakers cannot pretend that everything is fine and that they are not to blame," he added.

5:25pm: At least 12 killed in Russian shelling of Severodonetsk, governor says

Russian shelling of the eastern Ukraine city of Severodonetsk left at least 12 people dead and another 40 injured, the region's governor Sergei Gaiday said on Thursday, as Moscow's army continued its slow push into Donbas.

The Lugansk regional governor said on social media that there were "12 dead and more than 40 injured in Severodonetsk", accused Russian forces of "randomly" shelling the urban hub with heavy weapons, and indicated that the toll could rise.

5pm: As NATO member, Finland will commit to Turkey's security, Finnish president says

Finnish President Sauli Niinisto on Thursday said Finland was open to discussing Turkey's concerns over its accession application to NATO, adding that the country was ready to commit to Ankara's security.

Speaking at the White House, where US President Joe Biden is hosting the leaders of Finland and Sweden after the formal submission of their NATO application, Biden said his administration was submitting reports on the two countries' NATO accession to Congress on Thursday.

4:56pm: Biden says Sweden, Finland 'meet every NATO requirement'

US President Joe Biden lauded Sweden's and Finland's applications to join NATO as he hosted their leaders at the White House on Thursday, describing them as "two proud, independent countries exercising the sovereign right all states possess to secure their own security."

"They meet every NATO requirement and then some," Biden told reporters with the two leaders at his side, offering the "full, total, complete backing of the United States of America."

4:54pm: Erdogan digs in over NATO expansion as Biden hosts Finnish, Swedish leaders

Turkish President Recep Tayyip Erdogan dug in over his rejection of Sweden and Finland joining NATO, casting a shadow over a White House visit on Thursday by the leaders of the Nordic nations who applied this week to join the US-led alliance.

Finland and Sweden say they have been spurred into joining NATO by Russia's invasion of Ukraine, reversing generations of military non-alignment to bring about the biggest shakeup in European security for decades.

4:10pm: Macron wants quick EU opinion on Moldova membership

French President Emmanuel Macron said he wanted the European Union to give a "quick opinion" on Moldova's request for EU membership as he hosted a meeting with Moldovan President Maia Sandu in Paris.

Macron added that a risk that the conflict between Ukraine and Russia could spread to other neighbouring countries could not be ruled out.

Fears have grown Moldova could be drawn into the conflict in Ukraine, after pro-Russian separatists in Moldova's Transnistria region blamed Kyiv for what they said were shootings, explosions and cross-border drone incursions.

Last week, Moldova's Foreign Minister Nicu Popescu told Reuters there were internal elements in Moldova's pro-Russian separatist region trying to destabilise the area and stoke tensions, as his country presses ahead with efforts to join the European Union.

4:08pm: Biden hosts Swedish, Finnish leaders amid NATO bid

US President Joe Biden on Thursday welcomed the leaders of Finland and Sweden in a strong show of support for their bids to join NATO in the face of Russia's invasion of Ukraine.

To the pomp of a red carpet and military honor guard, Biden received Swedish Prime Minister Magdalena Andersson and Finnish President Sauli Niinisto just days after they officially said they would seek to join the US-backed alliance.

The three leaders are expected to speak to reporters after talks in the Oval Office.

Sweden and Finland, while solidly Western, have historically kept a distance from NATO as part of longstanding policies aimed at avoiding angering Russia.

3:58pm: Ukraine war crimes trial set for 'last phase'

"In their final statement, the prosecution requested life imprisonment for Vadim Shishimarin. In response to that, his defence lawyer requested an adjournment until tomorrow in order for him and his client to prepare their final statement," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv. "That's basically the last phase of this trial: the defendant and his lawyer get a chance to express themselves one last time."

 

 

3:25pm: McDonald's finds a buyer for Russian restaurants

McDonald’s has begun the process of selling its restaurants in Russia after more than 30 years in the country.

The Chicago burger giant said Alexander Govor, who operates 25 restaurants in Siberia, has agreed to buy McDonald’s 850 Russian restaurants and operate them under a new name. McDonald’s didn’t disclose the sale price.

3:15pm: Life sentence requested for Russian soldier in Kyiv war crimes trial

Ukrainian prosecutors on Thursday requested a life sentence for the first Russian soldier on trial for war crimes since the start of Moscow's invasion, an AFP reporter in the Kyiv courtroom said.

A prosecutor asked the judge to "give a sentence in the form of life imprisonment" to 21-year-old Russian army sergeant Vadim Shishimarin, who admitted to killing a 62-year-old civilian in the first days of the Russian offensive.

2:49pm: Germany strips Schroeder of official perks over Russia ties

Germany on Thursday removed official perks accorded to former chancellor Gerhard Schroeder, assessing that he has failed to uphold the obligations of his office by refusing to sever ties with Russian energy giants.

"The coalition parliamentary groups have drawn consequences from the behaviour of former chancellor and lobbyist Gerhard Schroeder in view of the Russian invasion of Ukraine," the parliament decided. "The office of the former chancellor shall be suspended," it added.

2:44pm: WHO asks Russia for medical access to besieged parts of Ukraine

The head of the World Health Organization has urged Russia to ensure safe access to places in Ukraine that its troops control or are besieging in order to allow healthcare to be delivered to people.

Tedros Adhanom Ghebreyesus said he had spoken with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov about the situation in Ukraine and Russia's role in global health matters.

"I requested safe access to Mariupol, Kherson, Southern Zaporizhzhia & other besieged areas to deliver health aid. Civilians must be protected," Tedros said on his Twitter feed.

1:56pm: Russian soldier on trial for war crimes asks for forgiveness

The first Russian soldier on trial for war crimes in Ukraine asked for "forgiveness" in a Kyiv court Thursday as he gave a detailed account on how he killed a civilian early during Moscow's invasion.

"I know that you will not be able to forgive me, but nevertheless I ask you for forgiveness," 21-year-old Russian sergeant Vadim Shishimarin said in court, addressing the wife of a 62-year-old civilian whom he admitted killing in the first days of the invasion.

FRANCE 24's Gulliver Cragg reports on the case from Kyiv.

12:19am: Russia says review of sanctions needed in order to open Ukraine ports

Russia's Foreign Ministry said on Thursday that if it were to heed a United Nations appeal to open access to Ukraine's Black Sea ports, the removal of sanctions against Russia would also have to be considered, the Interfax news agency reported.

Ukraine, one of the world's biggest grain producers, used to export most of its goods through its seaports, but since Russia sent troops into Ukraine, it has been forced to export by train or via its small Danube River ports.

UN food chief David Beasley appealed on Wednesday to Russian President Vladimir Putin, saying: "If you have any heart at all, please open these ports." Beasley's World Food Programme feeds some 125 million people and buys 50% of its grain from Ukraine.

10:45am: Switzerland to reopen embassy in Kyiv

Switzerland is reopening its embassy in Kyiv, with five staff members, including the ambassador, set to return to the Ukrainian capital over the next few days, said the Swiss Department of Foreign Affairs (FDFA).

The decision to reopen the embassy after it was temporarily closed two and a half months ago was based on an in-depth analysis of the security situation, added the FDFA.

10:40am: Kyiv complains of 'second class treatment' from some EU capitals

Ukraine's foreign minister Dmytro Kuleba criticised the "second-class treatment" of Kyiv by some EU countries on Thursday, after German Chancellor Olaf Scholz said the war-torn country's bid to join the bloc cannot be sped up.  

"Strategic ambiguity on Ukraine's European perspective practised by some EU capitals in the past years has failed and must end," Kuleba said on Twitter, saying this had "only emboldened" Russian President Vladimir Putin. He slammed the "second-class treatment" of Ukraine that he said "hurt feelings of Ukrainians".

10:37am: Poland says it will help Sweden and Finland if they are attacked before joining NATO

Poland will assist Sweden and Finland, should they be attacked before obtaining NATO membership, Prime Minister Mateusz Morawiecki said on Thursday.

"I consider the accession of Sweden and Finland to NATO as an important signal of strengthening security in Europe," he said during a conference.

"I want to make it clear that in the event of an attack on Sweden or Finland during their accession [process], Poland will come to their aid."

Finland and Sweden formally applied to join the NATO alliance on Wednesday, a decision spurred by Russia's invasion of Ukraine, and setting in motion an accession process that is expected to take only a few weeks.

10:35am: Ukraine welcomes announcement of new US ambassador

Ukraine welcomes the US Senate's confirmation of Bridget Brink as Washington's Ambassador to Ukraine, Ukrainian President Volodymyr Zelensky's chief of staff said on Thursday.

"We greet the US Senate unanimous decision to approve Bridget Brink [as] the US Ambassador to Ukraine," Andriy Yermak wrote on Twitter. There has been no US ambassador in Kyiv since 2019.

10:20am: Kyiv and west Ukraine try to regain 'sense of normality' as fighting continues in east

As clashes between Ukrainian and Russian forces continue in eastern Ukraine, in the capital Kyiv, residents are returning to work and queueing for petrol.

"This is the whole contradiction of the war in Ukraine," says FRANCE 24's Cyril Payen, reporting from Kyiv. "The west of the country and the capital city are trying to revive... a few hundred kilometres away war is raging."

"Life is not back to normal, but everybody here [in Kyiv] is trying to work and get back to a sense of normality," he said.

10:05am: 'No shortcuts' for Ukraine EU membership says Scholz

Ukraine's bid to join the EU cannot be sped up despite the country's invasion by Russia, German Chancellor Olaf Scholz said on Thursday, adding that the bloc must find a 'fast and pragmatic' way to help Kyiv. 

"There are no shortcuts on the way to the EU," Scholz said, adding that an exception for Ukraine would be unfair to the Western Balkan countries also seeking membership. "The accession process is not a matter of a few months or years," he said.

10:02am: Ukraine's Azovstal steel plant fighters held by Russian-backed separatists

Ukrainian soldiers evacuated from the Azovstal steel plant in Mariupol are being held in an area controlled by Russian-backed separatists and may be tried for war crimes, Russia has said. 

Russia's defence ministry said Thursday that 1,730 Ukrainian soldiers had surrendered at the besieged steel plant since May 16.

Video footage released by Russia shows evacuated soldiers being treated in a hospital. "I'm being treated well," one said. "No one is mistreating me, physically or psychologically." It has not been possible to establish if the soldiers were speaking freely.

09:20am: EU must create solidarity fund to rebuild Ukraine, says German chancellor

The European Union must make preparations for rebuilding Ukraine after the war by setting up a solidarity fund to help cover the billions of euros reconstruction will cost, German Chancellor Olaf Scholz said.

Addressing parliament ahead of a meeting of EU leaders, Scholz said French President Emmanuel Macron was right that EU accession was not a matter of a few months or years, meaning it was all the more important to focus on pragmatic, immediate support.

"Rebuilding destroyed infrastructure and revitalising the Ukrainian economy will cost billions," he said. "We as the EU must start laying the ground for a solidarity fund financed by contributions from the EU and its partners."

07:35am: Ukrainian attack on Russian border town kills civilian, Russian govenor says

One person died and others were injured in southwestern Russia after an attack in a village on the border with Ukraine, the governor of Kursk region said on Thursday. 

"Another enemy attack on Tyotkino, which took place at dawn unfortunately ended in tragedy. At the moment, we know of at least one civilian death," governor Roman Starovoyt said on Telegram, implying that the attack came from Ukraine. 

He said that according to preliminary information, the victim was a truck driver who was making a delivery to a local distillery, which was struck "several times". 

Starovoyt added that others were wounded and work was underway to put out fires in the village of around 4,000 people on border with Ukraine, where Russia sent troops on February 24.

"Several houses were damaged. There are also reports of unexploded shells," Starovoyt said. 

On Telegram, he posted photos showing charred buildings, blown out windows and dents in the ground from where the shells allegedly landed. 

Authorities in Russian regions bordering Ukraine have repeatedly accused Ukrainian forces of launching attacks.

07:24am: Mariupol deserted after weeks of Russian attacks

Ukrainian fighters are reportedly receiving medical care after leaving Mariupol’s Azovstal steel plant. In recent days, nearly 1,000 soldiers who spent weeks holed up in the steel plant have surrendered to Russian forces, with some taken into territories controlled by Russian backed separatists.

Mariupol was home to around 500,000 inhabitants at the start of the war, but weeks of Russian attacks have left the city deserted and largely destroyed.

5:15am: Japan doubles its aid to Ukraine

Japan will double fiscal aid for Ukraine to $600 million in a coordinated move with the World Bank to back the country's near-term fiscal necessities damaged by Russia's invasion, Prime Minister Fumio Kishida told reporters on Thursday.

Japan, a member of the Group of Seven industrialised nations, had previously announced $300 million in loans to Ukraine in April.

04:31am: G7 Finance ministers meeting to discuss Ukraine budget, impact of war on global economy

Finance ministers from the Group of Seven industrialised nations are holding talks in Koenigswinter in western Germany to coordinate their response.

"The bilateral and multilateral support announced so far will not be sufficient to address Ukraine's needs, even in the short term," United States Treasury Secretary Janet Yellen said in a speech in Brussels on Tuesday. 

Yellen, who is attending the meeting in Koenigswinter, called on US partners to "join us in increasing their financial support" for war-scarred Ukraine.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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France24 - World

The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm

Issued on: 19/05/2022 - 13:36

Leela JACINTO Follow

At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous. 

On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war. 

Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict. 

The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah. 

Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.

The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.

But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst. 

In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.  

The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.

Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.  

For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.

‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’     

Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate. 

Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring. 

“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.” 

The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon. 

After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.” 

First test for the new parliament 

But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites. 

Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim. 

While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.” 

Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis. 

The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.  

But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis. 

Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.

Two Shiite movements rise and become allies

Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s. 

It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.  

At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.

When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah. 

The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship. 

“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.” 

‘Street smart’ mediator 

Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape. 

“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar. 

In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises. 

“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar. 

Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate. 

Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll. 

The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.     

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Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

On the ground

Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises

Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections

France24 - World

Fighting for the future: Ukraine tackles rebuilding cities destroyed by war

Issued on: 16/05/2022 - 20:15

Joanna YORK

The Kyiv suburb of Irpin was largely destroyed by fierce urban fighting in the first few weeks of the war in Ukraine. Now that Russian troops have been forced out, local authorities have invited in Ukrainian architects to reimagine how the urban areas might be rebuilt. They have their work cut out. 

When Ukrainian forces took back Irpin from Russian troops on March 28, the formerly wealthy suburb in the northwest of Kyiv was largely destroyed.

Residents rushed to leave in late February when Irpin, along with neighbouring towns Bucha and Hostomel, became the focal point of Russian plans to encircle and capture the Ukrainian capital.

Weeks of fierce urban fighting left swathes of Irpin devastated. After Russian forces had departed, Ukrainian law enforcement officers reported that 885 buildings were completely destroyed, 2,738 partially destroyed and 8,651 had superficial damage. 

There was damage to infrastructure too. To slow the Russian advance, Ukrainian forces had blown up the main bridge linking the suburb to Kyiv. Hospitals and schools had been hit by Russian attacks. Efforts began to clear Russian mines, reportedly planted in parks, playgrounds and in front of homes. So far, few residents have been able to return.

‘Restoration and development’

But on May 5, authorities started to imagine a new future for the suburb. "About 120 architects from all over Ukraine have arrived in Irpin to draft a strategy for the town’s restoration and development," Oleksiy Kuleba, head of the humanitarian staff of the Kyiv Regional State Administration, said in a Telegram message, thanking those who accepted the invitation.

It is not unusual to start conversations about rebuilding even though fighting continues in other parts of Ukraine, says Dr Pierre Purseigle, Associate Professor at the University of Warwick (UK), and specialist in the history of war and urban catastrophes. 

“In order to fight a war, you need to believe in your capacity to prevail, so thinking about reconstruction is just as important as thinking about the reasons why you’re fighting,” he says. “You’re fighting to defend your nation, but also you’re fighting to defend your capacity and your right to define your future, and that is what is at stake in Ukraine.”

A three-stage plan

Faced with an urban space that has been so thoroughly destroyed, where do authorities begin to rebuild? European think tank The Centre for Economic Policy Research laid out a three-step plan in its publication A Blueprint for the Reconstruction of Ukraine

In destroyed cities, the first stage involves restoring safety (for example, by removing landmines) and reinstating critical infrastructure such as power lines and water systems. Next comes “rapid revival of the economy”, meaning clearing debris and restoring transport networks, along with housing and schools.

Building new housing, schools and hospitals begins in the third phase, with one key objective: build back better. “Although there is a natural tendency to repair cities to their original form, one should not try to restore Soviet-style housing and other infrastructure,” the plan says. 

Instead, “reconstruction should focus on using modern technologies designs, and urban planning”.

In theory, there is an opportunity for Ukraine’s destroyed cities to be reborn as greener, more beautiful, and more efficient. Building back with a focus on environmentalism, for example, “may help make Ukraine a leader in green energy”, the US Centre for Strategic and International Studies wrote in a March report.

“When there's so much destruction, you can make major changes and right old planning problems”, says Wendy Pullan, director of the Centre for Urban Conflicts Research and professor emerita in architecture and urban studies at the University of Cambridge (UK). “That’s the silver lining around the cloud.”

A blank slate?

If the potential for change is proportionate to the level of destruction, some cities in Ukraine could be almost completely transformed. In April, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that 95 percent of the city of Mariupol had been destroyed.   

In the city of Kharkiv, recently liberated from Russian forces, Mayor Ihor Terekhov said around 25 percent of housing had been destroyed. Much of the historical city centre has also been decimated and damage caused to unique architectural gems.

Pullan equates what is happening in some Ukrainian cities to urbicide: warfare that aims to kill cities through loss of life and large-scale, deliberate destruction. “It's attacking the city for what it means as a city by going after the city's heritage, cultural centres and places of meaning for the existing population,” Pullan says. This can include attacks on hospitals, schools, and cultural spaces.

After a city has been razed so thoroughly, decisions about what to restore and what to replace can be complex. For example, there may be consensus over the cultural importance of restoring significant monuments or the need for hospitals, but what about which homes get rebuilt and which don’t?

For architects, urban planners and NGO’s, destroyed spaces may be fertile ground for improvement, but for former residents they can still hold meaningful memories. “They are not blank slates,” says Purseigle. “Building back better doesn't necessarily have the same meaning for experts as it does for local populations.”

“You get real conflicts between what might be done for the city to make it more viable and the [wishes of the] people who lived there, because all they want is to go home,” Pullan adds.

‘A democratic exercise’

Of an estimated 6.1 million refugees that have fled Ukraine since the war started, many have expressed a wish to return home. Some have already travelled back to Irpin to find their homes and businesses destroyed. Others are working together to make repairs where possible, to make the community liveable again

>> 'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb

But many refugees who flee dangerous cities are not allowed or able to return for some time. “They are still usually very attached to their home cities, but have no say, in how the rebuilding might take place,” Pullan says.

This can be deeply upsetting for populations already traumatised by the grief and loss of war. It can also lead to cities designed by experts that tick a lot of boxes on paper, but don’t work in practice. 

For example, building a sustainable city is a laudable goal, but will it be a primary priority for returning Ukrainians who are seeking to rebuild homes and find work?

Similar debates over how to make cities greener are already happening – with difficulty – in European cities that are not affected by war, says Purseigle. “And we know they're not easy debates to have because they are political questions about resources, and inequalities.”

Even so, the success and useability of any future city depends on these debates happening with local residents. “It makes a big, big difference in reconstructing a city if there is proper local input,” Pullan says. “There's just no point in doing a reconstruction if you're blind to the political and social realities of the city.”

She says grassroots efforts to rebuild in Irpin are a good start if they can be balanced with input from architects and urban planners who have their own expertise to add. Reaching a consensus could be a long, costly and difficult process. But the rewards can be significant.

“Accepting that reconstruction is a democratic exercise is what eventually allows a city to be rebuilt on a truly sustainable footing, meaning that the local community will be invested politically and culturally,” Purseigle says. “It also means that people are going to keep on disagreeing. But democracy, and the right to define their future, is what Ukraine is fighting for.”

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Plan to allow burkinis in Grenoble swimming pools reignites French culture wars

Issued on: 15/05/2022 - 18:16

Joanna YORK

Burkinis have been a long-standing catalyst for dispute in France, calling societal attitudes towards Islam and feminism into question. Rule changes in Grenoble’s swimming pools suggest that opposition to the garment could be receding.

With summer opening times for municipal swimming pools soon to come, Grenoble's town hall will vote on May 16 on potential changes to swimwear rules.  

So far, so ordinary. It is not unusual for French swimming pools to issue strict swimwear regulations; in most, swimming caps and body-hugging, lycra outfits are a must. But in Grenoble, Mayor Éric Piolle wants to make the rules more permissive, especially for female swimmers.  

“Our wish is to get rid of absurd restrictions,” he said. “This includes [allowing] bare breasts and swimming costumes that give extra coverage for sun protection or for beliefs. It is not about taking a position for or against the burkini specifically,” he said. 

The burkini is a swimming costume that covers the entire body, including the head, leaving only the face, hands and feet visible. The planned change in Grenoble comes after protests in the city that began in 2018. In 2020 and 2021 a group of activists from the community grassroots association Alliance Citoyenne protested by wearing burkinis in Grenoble's swimming pools.  

One of these was Taous, a Muslim who lives in Grenoble and wears a hijab. “I love the feeling of being in the water, but those protests were the first time I’ve been able to put my feet in a swimming pool in France,” she told FRANCE 24. When her children go to the pool, Taous watches rather than swimming with them. 

She is adamant the rules should change not just to allow burkinis, but to allow more choice for all women. “The rules are not specifically about burkinis,” she said. “They are also planning to allow women to show their breasts if they want to. It’s really a question of feminism and letting women wear what they want to. I believe in each woman's right to choose.”

‘Submitting to Islam’ 

Nonetheless, it is the potential for burkinis, specifically, to be allowed in swimming pools that has sparked debate in France.  

The burkini was invented by Australian Aheda Zanetti, who put her design on the market on 2004 “The idea was to make a swimming costume for Muslim women and girls, or for someone who wanted to dress modestly, “, she told FRANCE 24. “I could see there was a market. There was nothing satisfactory for women and girls who wanted to do water sports.” 

She hoped her design would lead to greater integration for Muslim women and others who did not feel comfortable in smaller swim wear, but in France the garment has become a long-standing catalyst for dispute. 

In Grenoble, local politicians were quick to counter the mayor’s plans to allow burkinis in swimming pools. In May, the president of the Auvergne-Rhône-Alpes region, Laurent Wauquiez, accused the mayor of “submitting to Islamism” and threatened to cut grants to the town if the measure was passed.  

Dozens of local officials have also signed appeals to cancel the town hall vote on the measure, which they say has been “imposed by minority groups with the sole objective of permanently testing the sensitivity of our institutions to religious symbols”. 

At the heart of the debate is France’s laïcité (or secularism) laws that strictly separate the church from the state and give French authorities the power to ban religious symbols in public places.  

Such laws are common: in 2004 a law banned the wearing of religious emblems in schools and colleges. But in recent years, accusations have grown that France uses the law to disproportionately target its Muslim population.  

In 2010, France became the first European country to ban the full-face veil in public places. Today, The French Football Federation bans female players from wearing hijabs (scarfs which cover the hair) even though the international football governing body FIFA does not. 

>> Muslim women footballers spar with French government on hijab ban in sport

‘Shameful and absurd’ 

The peak of anxiety over burkini-wearing in France came following two largescale attacks on French soil, carried out by Muslim extremists. In November 2015 in Paris coordinated attacks in bars, restaurants and a concert hall killed 137 people. Seven months later in July 2016, a truck driver deliberately drove into crowds celebrating Bastille Day on the Promenade des Anglais in Nice, killing 86 people.

In a climate of heightened fear and mistrust of the Muslim community, mayors in around 30 towns in France mobilised secularity laws to ban burkini-wearing on beaches in summer 2016 with fines of up to €38 for rule breakers. 

France's then prime minister Manuel Valls came out in support of local mayors, calling the burkini “the expression of a political project, a counter society, based notably on the enslavement of women”.  

Meanwhile Human Rights Watch declared the ban “shameful and absurd”, and images taken in August 2016 of police officers in Nice surrounding a woman at the beach with her children and demanding she remove her burkini sparked international outcry.   

Height of absurdity: Nice police seem to force burkini-clad woman to remove it and fine her. https://t.co/rhHfOEQ5Dz pic.twitter.com/yQ4egCwjrq

August 24, 2016

“The only women being excluded from beaches are Muslims wearing the veil,” Hanane Karimi, doctor of sociology at Strasbourg University and feminist, told FRANCE 24. “It’s segregation based on religious beliefs. It creates boundaries based on identity and strengthens racist discourse.” 

'Wear what you want!'

Later in August 2016, France’s governmental legal regulator Le Conseil d’Etat rejected local governments right to ban burkinis, and in September Nice and other beaches lifted their burkini bans. 

Nonetheless, the burkini is still seen as controversial by some. In May 2022, a survey run by French right-wing news channel Cnews found that 73 percent of people in France would prefer that burkinis were banned in swimming pools. 

This is largely because they are seen as a religious symbol, rather than a swimming costume. “I get women, often older women, coming up to me asking if they can wear burkinis too because they don’t want to show their body” Taous says. “I say, of course you can. They are available for everybody to buy. You don't have to be a Muslim.” 

Meanwhile, support for burkini-wearers has been quietly growing. In 2018, a rule change in Rennes municipal swimming pools authorised burkini-wearing. 

In light of Grenoble’s proposed rule changes, more than 100 high profile feminist organisations, and feminists including Caroline De Haas and Alice Coffin, have publicly supported an open letter written by Alliance Citoyenne entitled 'In May wear what you want!' 

Protesters from the Alliance Citoyenne were fined by police for wearing burkinis to the pool in 2020 and 2021, but are pleased to see the local authorities change their position. “We have hope that things might change in Grenoble on Monday,” Taous said. “We have our fingers crossed. And if they can change in Grenoble, they can change in other places in France too.” 

Regardless of the result of Monday’s vote, the outcome looks set to cause a stir. Protests for and against the burkini are planned outside Grenoble’s municipal council building. 

As the debate rages, Mayor Piolle has tried to calm tensions. “In Grenoble we are planning a change to swimming pool rules to ensure equality of access to public services, and the freedom to dress or undress,” he said in a tweet. “The burkini is a non-subject.” 

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France24 - World

Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

Issued on: 13/05/2022 - 14:50

Sébastian SEIBT

The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

Strategic importance of rivers

The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

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After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

Russian military ‘not up to scratch’

More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

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The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

This article was translated from the original in French.

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France24 - World

Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

Issued on: 14/05/2022 - 05:09

Tom WHEELDON

The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

Concerns on Capitol Hill

The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

‘We can double production every year’

“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

‘We’re going to have to adapt’

The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

‘You’d hate to see us take away that option’

At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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Polish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise

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UKRAINE CRISIS

US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff

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Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Israel's ruling coalition loses majority after left-wing Arab MP quits

Issued on: 19/05/2022 - 15:37Modified: 19/05/2022 - 15:47

NEWS WIRES

A left-wing Arab Israeli lawmaker quit the governing coalition on Thursday, citing among other factors police aggression at an Al Jazeera reporter's funeral, rendering the government a minority in parliament.

The decision by Ghaida Rinawie Zoabi of the dovish Meretz party leaves the coalition headed by right-wing Prime Minister Naftali Bennett with just 59 out of 120 seats in Israel's parliament, the Knesset.

The development does not, however, necessarily indicate that the coalition -- an alliance of parties ranging from the Jewish right and Israeli doves to an Arab Muslim party -- is set to collapse.

Approving a motion to dissolve parliament and call new elections requires 61 votes.

Several opposition lawmakers, including Zoabi and members of the Arab Joint List, are bitterly opposed to the current opposition leader, former premier Benjamin Netanyahu.

Netanyahu -- in office from 1996 to 1999, and again from 2009 until June 2021 -- has been outspoken about his desire to topple the Bennett government, force new polls and return to power.

But the prospects of 61 opposition lawmakers supporting new elections that could return Netanyahu to power remain far from certain.

In a letter announcing her decision to leave the coalition, Zoabi said: "Again and again the heads of the coalition have taken hawkish, rigid and right-wing stances regarding basic issues of utmost importance for Arab society."

She referred to unrest at the Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa mosque compound, tensions in the Sheikh Jarrah neighbour of Israeli-annexed east Jerusalem, and "the funeral of Palestinian journalist Shireen Abu Akleh."

Abu Akleh, a veteran reporter, was shot dead during an Israeli army raid in the West Bank last week.

Palestinians and the TV network said Israeli troops killed her, while Israel said she may have been killed by Palestinian gunfire or a stray shot from an Israeli sniper.

In a raid that has sparked international outrage, baton-wielding Israeli police beat several pallbearers as they carried the journalist's coffin out of a hospital before her burial.

Police said they were acting against rioters and a need to suppress "nationalistic", or Palestinian, chants.

"I cannot continue supporting the existence of a coalition that harasses my community in this disgraceful manner," Zoabi wrote.

A member of Israel's 20 percent Arab minority, Zoabi had been nominated to serve as Israel's consul-general in Shanghai, taking up her post over the summer.

It was not immediately clear how her departure from the coalition could impact that nomination, but if she takes a diplomatic role she would be compelled to leave the Knesset, with Meretz naming her replacement.

(AFP)

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Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

Israel launches probe into police actions at Al-Jazeera journalist's funeral

Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

France24 - World

France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought

Issued on: 19/05/2022 - 15:51

NEWS WIRES

Extremely dry weather has caused severe damage to grain crops in some parts of France and substantial rain will be needed by early June to allow those in large producing regions to pull through, an agricultural institute said on Thursday.

France, the European Union's largest grain producer, has seen little rain in the past months and is experiencing record temperatures for May, a crucial month for winter crop development, prompting wheat prices to soar in recent weeks as concerns of tight global supplies worsened.

"There will be two situations coexisting in France. First the shallow to medium soils where very clearly the crops have already suffered and will not recover and yields will be very poor," Jean-Charles Deswarte, agronomist at crop institute Arvalis, told Reuters.

"Then you have irrigated situations or with very deep soils where for the moment we continue to think that in the end it can go quite well because, if not excessive, dry weather leads to less diseases and beneficial radiation," he added.

>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Regions with deep soils are mostly located in northern France and account for about half of the country's output.

However, Deswarte noted that "substantial" rain of between 30-50 millimeters (1.2-2.0 inches) by early June would be needed in these regions and that water restrictions that limit irrigation were rising in France.

It usually rains about 200 millimeters between March and June but there were only 50-60 millimeters so far, he said.

"We must be frank, today with the hydrological forecasts that Meteo France produces for the end of May and early of June, there will be a whole part of plots in France which will in any case be permanently affected by then," Deswarte said.

In regions with superficial to mid-level soils, about a third of the crop potential had already been lost, with damage on some parcels reaching 50%, Deswarte said. It was too early to give a country-wide forecast, he added.

For spring crops, which are at an early stage of development, water use would be crucial, he said.

"Whether it be for corn, sunflower or sorghum, when there is no water there is no plant," he said, noting that many farmers were using their irrigation quota to "save their wheat crops".

The French environment ministry on Thursday warned that more water restrictions would be imposed in the event of foreseeable water shortages.

(REUTERS)

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France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Iranians gather in mass protest against water crisis caused by dried-up river

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

Valeurs Actuelles

Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

« Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

Publié le : 13/05/2022 - 18:56

Sébastian SEIBT Suivre

La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

La faute à la Fed

"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les dépôts de Terra sur la principale plateforme lié à cette cryptomonnaie, vendredi 6 mai, sont passé de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent la plupart du temps d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il y aurait un risque d'arrêt des transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

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Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

BOURSES

Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La chronique de l’éco

Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

BBC

Sweden and Finland formally submit Nato applications

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Sweden and Finland have formally submitted their applications to join Nato.

The alliance's secretary general Jens Stoltenberg said it was "a historic moment, which we must seize", adding that the Nordic countries' membership would increase shared security.

The two nations signalled their intention to apply for membership of the defence alliance in the wake of Russia's invasion of Ukraine.

New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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The Saturday Profile

For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Roland-Garros : Nadal, Djokovic et Alcaraz dans la même moitié de tableau

Publié le : 20/05/2022 - 00:18Modifié le : 20/05/2022 - 00:19

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A l'issue des tirages au sort, jeudi, Novak Djokovic, tenant du trophée, Rafael Nadal et le Carlos Alcaraz s'affronteront avant la finale de Roland-Garros, puisqu'ils sont tous les trois dans la même moitié de tableau. Les Français auront fort à faire pour espérer arriver en quarts.

Tirage explosif à Roland-Garros : Novak Djokovic, n°1 mondial et tenant du trophée, Rafael Nadal, roi de l'ocre, et le jeune phénomène espagnol Carlos Alcaraz ont atterri tous les trois dans la même moitié de tableau jeudi 19 mai, à trois jours du début du Grand Chelem parisien. Si la logique est respectée, Djokovic et Nadal, actuel n°5 mondial, se défieront dès les quarts de finale. Soit un tour plus tôt que l'année dernière, quand le Serbe avait renversé l'Espagnol, treize fois lauréat à Paris, sur sa terre chérie.

Is a Djokovic-Nadal quarter-final in the cards?We break down the complete men's singles draw 👇#RolandGarros

May 19, 2022

Potentiellement, pourrait suivre en demi-finale un face-à-face avec Alcaraz, l'étoile montante du circuit, déjà aux portes du top 5 à 19 ans. Le jeune Espagnol vient justement de battre coup sur coup Nadal et Djokovic à Madrid début mai, sur la route de son deuxième sacre en Masters 1000. Une première dans un même tournoi sur ocre. Le protégé de Juan-Carlos Ferrero, lauréat de Roland-Garros en 2003, vit un printemps ébouriffant : avant sa semaine de rêve dans la capitale espagnole, il a ouvert son palmarès en Masters 1000 début avril à Miami, puis s'est imposé à Barcelone. "On a une partie très dense avec au moins deux des grands favoris", a estimé Amélie Mauresmo, devenue directrice du tournoi fin 2021.

Djokovic à la conquête d'un 21e trophée

Redevenu lui-même après un premier trimestre entamé par l'invraisemblable feuilleton de son expulsion d'Australie et passé quasiment à l'arrêt, faute de vaccination contre le Covid-19, Djokovic est en quête sur la terre battue parisienne d'un 21e trophée en Grand Chelem qui lui permettrait d'égaler le record détenu par Nadal depuis son sacre à l'Open d'Australie en janvier. Le Serbe, qui vient de s'imposer à Rome - son premier titre depuis plus de six mois - et qui fêtera ses 35 ans dimanche, lancera sa quinzaine face au Japonais Yoshihito Nishioka (94e).

Quant à Nadal, beaucoup dépendra de son pied gauche, atteint depuis plus de quinze ans par un mal qu'il décrit comme "chronique et incurable" et qui l'a méchamment trahi la semaine dernière à Rome (élimination en huitièmes). Apparu sans gêne visible à l'entraînement depuis son arrivée à Paris mercredi, le Majorquin, bientôt 36 ans, débutera lui contre l'Australien Jordan Thompson (82e).

Dernier tournoi pour Tsonga

Le tirage au sort de Roland-Garros qui débute dimanche, a été sans pitié jeudi pour les Bleus. A commencer par Jo-Wilfried Tsonga qui rangera les raquettes à l'issue du tournoi : dès le premier tour, l'ex-n°5 mondial retombé au 267e rang sera opposé à l'une des terreurs de la terre battue, le Norvégien Casper Ruud (8e).

Pour son dernier Roland-Garros, Gilles Simon qui prendra lui sa retraite à la fin de l'année, affrontera l'Espagnol Pablo Carreno (17e). L'autre "ancien" du tennis français, Richard Gasquet (75e) qui jouera les demi-finales à Genève, devra avoir retrouvé toutes ses forces pour affronter le Sud-africain Lloyd Harris (37e), d'autant qu'une victoire le mettrait vraisemblablement face à l'Américain Sebastian Korda (30e) au 2e tour.

En l'absence du n°1 français Gaël Monfils (22e) qui a déclaré forfait, le meilleur Tricolore dans le tableau est Ugo Humbert (45e). Après un début de saison difficile puisqu'il n'a dépassé le 2e tour dans aucun des tournois joués en 2021, il aura fort à faire face au Finlandais Emil Ruusuvuori (61e) qui a notamment atteint les quarts à Munich.

Iga Swiatek grande favorite

Dans le tableau féminin, la n°1 mondiale Iga Swiatek, sur une série de 28 victoires consécutives et grandissime favorite, risque de croiser Simona Halep, lauréate de Roland-Garros en 2018 et ex-n°1 mondiale, dès les huitièmes de finale. Si elle franchit l'obstacle roumain, Paula Badosa (3e) ou Aryna Sabalenka (7e) pourraient l'attendre dans le dernier carré.

La seconde moitié de tableau, avec la Tchèque Barbora Krejcikova (2e), championne sortante mais à l'arrêt depuis février (coude), et Maria Sakkari (4e), pourrait sourire à la Tunisienne Ons Jabeur (6e), récemment victorieuse à Madrid et finaliste à Rome.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

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France24 - Monde

Équipe de France : Boubacar Kamara appelé pour la 1ere fois, pas de Giroud ni de Pogba

Publié le : 19/05/2022 - 14:26Modifié le : 19/05/2022 - 14:38

Romain HOUEIX Suivre

La liste des 24 Bleus appelés pour disputer les matches de la Ligue des nations de football en juin a réservé une surprise jeudi : Didier Deschamps a appelé le Marseillais Kamara. Le sélectionneur des champions du monde a également décidé de se passer de Paul Pogba et d'Olivier Giroud.

Pas de Giroud, pas de Pogba mais Boubacar Kamara. C'est la liste dévoilée, jeudi 19 mai, par Didier Deschamps pour disputer les quatre matches de Ligue des nations en juin.

>> À lire aussi : Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."

Courtisé par le Sénégal depuis de long mois, pays de son père, le milieu défensif de Marseille (22 ans), passé par toutes les sélections françaises chez les jeunes, est convoqué pour la première fois par le sélectionneur des Bleus, à six mois du Mondial-2022 au Qatar.

Le joueur de l'OM remplace numériquement Pogba, blessé à un mollet il y a un mois et privé de compétition depuis, dans un milieu de terrain stable aux côtés de N'Golo Kanté, Adrien Rabiot, Mattéo Guendouzi et Aurélien Tchouaméni.

Voici la liste des Bleus appelés pour les 4️⃣ prochains matchs de 𝙉𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙨 𝙇𝙚𝙖𝙜𝙪𝙚, avec une 1ère convocation pour @boubaKamara_4 🙌Le calendrier de ce gros rassemblement 💪03 juin : 🇫🇷 vs 🇩🇰06 juin : 🇭🇷 vs 🇫🇷10 juin : 🇦🇹 vs 🇫🇷13 juin : 🇫🇷 vs 🇭🇷#FiersdetreBleus pic.twitter.com/ubGPL3Uo8n

May 19, 2022

Dans une liste légèrement élargie, à 24 joueurs contre 23 habituellement, "Bouba" a été préféré notamment à Eduardo Camavinga (19 ans), auteur d'une première saison prometteuse au Real Madrid. L'ancien Rennais devra attendre avant de retrouver l'équipe de France, comme l'ailier du FC Barcelone Ousmane Dembele, plus revu sous le maillot tricolore depuis sa blessure à l'euro l'été dernier.

Benzema de retour

Karim Benzema retrouve quant à lui le groupe France deux mois après avoir été contraint au forfait. Giroud, appelé en renfort en mars, fait les frais de ce retour au sein d'une ligne d'attaque où se maintient Christopher Nkunku, novice lors du précédent stage.

Les défenseurs William Saliba et Jonathan Clauss, devenus également internationaux en mars, figurent aussi dans la liste.

Chez les gardiens, Deschamps a reconduit son trio de mars avec Mike Maignan (N.2) et Alphonse Areola (N.3) derrière le capitaine Hugo Lloris.

L'équipe de France, sacrée en Ligue des nations en octobre, remet son titre en jeu avec quatre premiers matches de groupe du 3 au 13 juin face à l'Autriche, le Danemark et la Croatie, deux fois. Il s'agit de l'avant-dernier rassemblement avant la Coupe du monde au Qatar, dont le coup d'envoi est prévu en novembre.

 

La liste des 24 :

Gardiens (3): Alphonse Areola (West Ham/ENG), Hugo Lloris (Tottenham/ENG), Mike Maignan (AC Milan/ITA).

Défenseurs (9): Jonathan Clauss (Lens), Lucas Digne (Aston Villa/ENG), Lucas Hernandez (Bayern Munich/GER), Theo Hernandez (AC Milan/ITA), Presnel Kimpembe (Paris SG), Jules Koundé (Séville/ESP), Benjamin Pavard (Bayern Munich/GER), William Saliba (Marseille), Raphaël Varane (Manchester United/ENG).

Milieux (5): Mattéo Guendouzi (Marseille), Boubacar Kamara (Marseille), N'Golo Kanté (Chelsea/ENG), Adrien Rabiot (Juventus Turin/ITA), Aurélien Tchouaméni (Monaco).

Attaquants (7): Wissam Ben Yedder (Monaco), Karim Benzema (Real Madrid/ESP), Kingsley Coman (Bayern Munich/GER), Moussa Diaby (Bayer Leverkusen/GER), Antoine Griezmann (Atlético Madrid/ESP), Kylian Mbappé (Paris SG), Christopher Nkunku (Leipzig/GER).

Avec AFP

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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

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France24 - Monde

Mondial-2022 au Qatar : Amnesty réclame plus de 400 millions de dollars à la Fifa

Publié le : 19/05/2022 - 02:59

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L'ONG Amnesty International a estimé, jeudi, qu'une compensation de 440 millions de dollars pour les ouvriers qui ont travaillé au Qatar dans des conditions dégradées sur les chantiers des infrastructures du Mondial-2022 est le "minimum". La Fifa dit "procéder actuellement à l'évaluation" de cette demande.

L'ONG Amnesty International a demandé, jeudi 19 mai, à la Fifa, de verser une compensation d'au moins 440 millions de dollars aux ouvriers migrants "maltraités" au Qatar, pays hôte du Mondial-2022 de football accusé de ne pas suffisamment respecter leurs droits.

La demande d'Amnesty, soutenue par d'autres organisations de défense des droits humains, intervient à la suite de critiques répétées contre la lenteur de l'instance dirigeante du football à réagir contre les mauvaises conditions de travail des ouvriers qui ont afflué sur les chantiers liés au mondial dans le riche État du Golfe.

"La Fifa devrait consacrer au moins 440 millions de dollars (environ 418 millions d'euros) à la réparation des dommages subis par les centaines de milliers de travailleurs migrants victimes de violations des droits humains au Qatar pendant les préparatifs de la Coupe du monde 2022", a déclaré Amnesty dans un communiqué.

Salaires impayés et accidents du travail

Selon Amnesty, cette somme, qui correspond à la dotation que se partageront les 32 équipes participantes, est le "minimum nécessaire" pour indemniser les travailleurs et les protéger de futurs abus. L'organisation cite notamment les salaires impayés, le paiement de frais de recrutement "illégaux" et "exorbitants" ainsi que les dommages causés par les accidents du travail.

L'ONG basée à Londres a exhorté la Fifa à "travailler avec le Qatar pour mettre en place un programme de réparation complet avec la participation des ouvriers, des syndicats, de l'Organisation internationale du travail (OIT) et la société civile". Depuis 2010, date à laquelle la Fifa a attribué le Mondial-2022 au Qatar, une "litanie d'abus" entache les préparatifs sans que l'instance n'ait exigé "la moindre amélioration des conditions de travail", a accusé Amnesty.

Des réformes sociales importantes, mais insuffisantes

Amnesty a néanmoins salué les réformes sociales décidées par le Qatar depuis 2018 et l'amélioration des conditions sur les chantiers officiels de la Coupe du monde initiée en 2014. Mais selon l'ONG, ces règles ne sont pas toujours respectées et les abus persistent.

Dans un commentaire envoyé à l'Agence France-Presse (AFP), la Fifa a dit "procéder actuellement à l'évaluation de la proposition d'Amnesty" et d'autres ONG, affirmant qu'elle "implique un large éventail d'infrastructures publiques construites (au Qatar) depuis 2010 qui ne sont pas nécessairement liées à la Coupe du monde".

Critiqué depuis qu'il s'est vu attribuer le premier mondial de football dans un pays arabe, le Qatar a mené d'importantes réformes, abolissant le système de parrainage faisant des salariés des quasi propriétés de leur employeur et instaurant un salaire minimum horaire. Le pays rejette fermement les bilans des morts sur les chantiers avancés par des médias internationaux.

Avec AFP

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Mondial-2022 au Qatar : Amnesty dénonce les salaires non payés aux ouvriers étrangers

MONDIAL-2022

Mort d'ouvriers au Qatar : "Pas à cause du football", selon la Fifa

ÉDITION SPÉCIALE

Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

BBC

Could contact lenses be the ultimate computer screen?

By Emma WoollacottTechnology of Business reporter

Imagine you have to make a speech, but instead of looking down at your notes, the words scroll in front of your eyes, whichever direction you look in.

That's just one of many features the makers of smart contact lenses promise will be available in the future.

"Imagine... you're a musician with your lyrics, or your chords, in front of your eyes. Or you're an athlete and you have your biometrics and your distance and other information that you need," says Steve Sinclair, from Mojo, which is developing smart contact lenses.

His company is about to embark on comprehensive testing of smart contact lens on humans, that will give the wearer a heads-up display that appears to float in front of their eyes.

The product's scleral lens (a larger lens that extends to the whites of the eye) corrects the user's vision, but also incorporates a tiny microLED display, smart sensors and solid-state batteries.

"We've built what we call a feature-complete prototype that actually works and can be worn - we're soon going to be testing that [out] internally," says Mr Sinclair.

"Now comes the interesting part, where we start to make optimisations for performance and power, and wear it for longer periods of time to prove that we can wear it all day."

More technology of business:

Other smart lenses are being developed to collect health data.

Lenses could "include the ability to self-monitor and track intra-ocular pressure, or glucose," says Rebecca Rojas, instructor of optometric science at Columbia University. Glucose levels for example, need to be closely monitored by people with diabetes.

"They can also provide extended-release drug-delivery options, which is beneficial in diagnosis and treatment plans. It's exciting to see how far technology has come, and the potential it offers to improve patients' lives."

Research is underway to build lenses that can diagnose and treat medical conditions from eye conditions, to diabetes, or even cancer by tracking certain biomarkers such as light levels, cancer-related molecules or the amount of glucose in tears.

A team at the University of Surrey, for example, has created a smart contact lens that contains a photo-detector for receiving optical information, a temperature sensor for diagnosing potential corneal disease and a glucose sensor monitoring the glucose levels in tear fluid.

"We make it ultra-flat, with a very thin mesh layer, and we can put the sensor layer directly onto a contact lens so it's directly touching the eye and has contact with the tear solution," says Yunlong Zhao, lecturer in energy storage and bioelectronics at the University of Surrey.

"You will feel like it's more comfortable to wear because it's more flexible, and because there's direct contact with the tear solution it can provide more accurate sensing results," says Dr Zhao.

Despite the excitement, smart lense technology still has to overcome a number of hurdles.

One challenge will be powering them with batteries these will obviously have to be incredibly tiny, so will they deliver enough power to do anything useful?

Mojo is still testing its product, but wants customers to be able to wear its lenses all day, without having to recharge them.

"The expectation [is] that you are not consuming information from the lens constantly but in short moments throughout the day.

"Actual battery life will depend on how and how often it is used, just like your smartphone or smartwatch today," a company spokesperson explains.

Other concerns over privacy have been rehearsed since Google's launch of smart glasses in 2014, which was widely seen as a failure.

"Any discreet device with a forward-facing camera that allows a user to take pictures, or record video, poses risks to bystanders' privacy," says Daniel Leufer, senior policy Analyst at digital rights campaign group, Access Now.

"With smart glasses, there's at least some scope to signal to bystanders when they are recording - for example, red warning lights - but with contact lenses it's more difficult to see how to integrate such a feature."

Aside from privacy worries, makers will also have satisfy worries over data-security for the people wearing the lenses.

Smart lenses can only fulfil their function if they track the user's eye movements, and this plus other data could reveal a great deal.

"What if these devices collect and share data about what things I look at, how long I look at them, whether my heart rate increases when I look at a certain person, or how much I perspire when asked a certain question?" says Mr Leufer.

"This type of intimate data could be used to make problematic inferences about everything from our sexual orientation to whether we're telling the truth under interrogation," he adds.

"My worry is that devices like AR (augmented reality) glasses, or smart contact lenses, will be seen as a potential trove of intimate data."

For its part, Mojo says all data is security-protected and kept private.

Additionally there are concerns about the product that will be familiar to anyone who wears regular contacts.

"Any type of contact lens can pose a risk to eye health, if not properly cared for or not fitted properly.

"Just like any other medical device, we need to make sure the patients' health is the priority, and whatever device used has benefits that outweigh the risk," says Ms Rojas, from Columbia University.

"I'm concerned about non-compliance, or poor lens hygiene and over-wear. These can lead to further complications like irritation, inflammation, infections or risks to eye health."

With Mojo's lenses expected to be used for up to a year at a time, Mr Sinclair admits this is a concern.

But he points out that a smart lens means it can be programmed to detect whether it's being cleaned enough and even to alert users when it needs replacing.

The firm also plans to work with optometrists for prescription and monitoring.

"You don't just launch something like a smart contact lens and expect everyone's going to adopt it on day one," says Mr Sinclair.

"It's going to take some time, just like all new consumer products, but we think it's inevitable that all of our eye wear is eventually going to become smart."

Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

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BBC

Buffalo shooting: NY probes 'bone-chilling' social media role

New York state's top prosecutor has launched an investigation into the role social media companies played in Saturday's mass shooting in Buffalo.

The inquiry will look at the extent that social platforms were "used to stream, promote, or plan the event", the attorney general's office said.

The state's governor has argued tech firms share some blame for the attack.

Critics say the companies were too slow to remove the alleged gunman's violent posts.

Announcing the investigation on Wednesday, Attorney General Letitia James said: "The terror attack in Buffalo has once again revealed the depths and danger of the online forums that spread and promote hate."

The suspect, who is white, allegedly posted a manifesto on Google and livestreamed the fatal shooting of 10 people at a supermarket in a predominantly black neighbourhood on Twitch, a company owned by Amazon.

"The fact that an individual can post detailed plans to commit such an act of hate without consequence, and then stream it for the world to see is bone-chilling and unfathomable," Ms James said. 

The stream was taken down less than two minutes after the violence began, Twitch said, but was duplicated on other streaming sites despite the removal.

Facebook did not remove a link to the copied video for more than 10 hours, by which time it had been shared more than 46,000 times on the platform. A copy uploaded elsewhere was viewed more than three million times before being taken down.

Ms James said the investigation would also target online forums 4chan, 8chan, and Discord where the gunman reportedly posted about his plans.

The inquiry was ordered by Democratic Governor Kathy Hochul, who also directed the New York State Police to create a unit dedicated to monitoring social media for extremist threats.

She is also asking the state legislature to pass tougher gun control measures. Her Republican critics in the state assembly have condemned her for not doing more to prevent mass shootings ahead of the attack.

The US Department of Justice is investigating the attack as a hate crime.

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Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

EU reveals its plans to stop using Russian gas

By Jonah FisherEnvironment Correspondent

The European Commission has given more details on how it plans to end Europe's dependence on Russian fossil fuels.

Russia supplies 40% of the EU's natural gas and 27% of its imported oil. The EU sends the country roughly €400 billion a year in return.

Now the EU plans to speed up its shift to green energy but says it must also invest in pipelines in other countries.

It has been accused of helping fund the war in Ukraine through its use of Russian energy.

The REPowerEU strategy was first announced in March with the stated aim of reducing Russian gas imports by two thirds in 2022.

Rising energy costs have also put financial pressure on consumers and businesses in Europe now facing higher bills.

The updated proposals outline not just how the EU plans to negotiate both the immediate gas crisis, but also deliver on promises to completely wean itself off Russian energy by 2030.

The strategy focuses on three key topic areas. Improving energy efficiency, expanding the use of renewable energy and securing non-Russian suppliers of oil and gas.

"We are taking our ambition to yet another level," European Commission President Ursula von der Leyen said as she presented the update at a briefing in Brussels, Belgium.

The REPowerEU plan is estimated to cost €210 billion (£178 billion) over the next five years.

Energy Saving

The Commission report highlights energy saving as the "cheapest, safest and cleanest" way to reduce dependence on Russian fuel.

It wants to improve how buildings of insulated, as well as encourage consumers to be more aware of energy use.

It also plans to speed up the transition from fossil fuel burning boilers to electric heat pumps (a device that absorbs heat from the air, ground or water around a building)

Plans to reduce energy consumption in the EU have also made more ambitious, from the original plan of a 9% cut to 13% cut by 2030.

More green energy

The bloc has earmarked €113 billion for a "massive scale up in renewables" and new hydrogen infrastructure.

New EU legislation is being proposed to make it easier to build solar and wind farms.

"Whenever we talk about rapid deployment of renewables, there is an elephant in the room- getting a permit," said Frans Timmermans, vice president of the European Commission.

"It might take as long as nine years for wind and up to four years for solar projects, so this is time that we do not have and we have to speed things up," he added.

The Commission has proposed specially designated "go-to" areas where permission can be given in just one year. Certain new buildings could also be required to have solar panels installed on the roof.

The EU target for renewable energy has also been more raised. The goal is for green energy to provide 45% of energy needs by 2030, up from 40%.

More gas and oil infrastructure

Even if they are fast-tracked in special zones, new wind and solar plants will still take time.

To quickly diversify from Russian fossil fuels, the EU is investing up to €12 billion in pipelines and Liquified Natural Gas (LNG) terminals to improve access to gas and oil from other countries including Egypt, Israel and Nigeria.

Some environmental groups have criticised the news. Instead they want to see a decisive break with fossil fuels.

"The European Commission's latest strategy gives with one hand and takes with the other," said Eilidh Robb, an anti-fossil fuels campaigner at Friends of the Earth.

"So-called REPowerEU contains useful and necessary strides towards renewable solutions but it simultaneously enables almost 50 fossil fuel infrastructure projects and expansions," she added.

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France24 - World

UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government

Issued on: 19/05/2022 - 13:43

NEWS WIRES

Britain's Metropolitan Police said Thursday it has concluded its investigation into breaches of COVID-19 regulations at British government offices, including Prime Minister Boris Johnson’s official residence, with a total of 126 fines issued over the offenses. 

Police said they issued fixed-penalty notices to 53 men and 73 women for gatherings that took place on eight dates between May 2020, at the height of the first wave of the pandemic, and April 2021. Some people received multiple fines. The case has been dubbed “partygate” by the media.

Johnson apologized last month after he revealed that he was among dozens of people who paid a police fine for attending lockdown-breaching parties and gatherings. That made him the first British leader to be sanctioned for breaking the law while in office.

Revelations that Johnson and other senior officials gathered illegally in government buildings at a time when millions in the country stuck to government lockdown restrictions to slow the spread of COVID-19 have angered voters and triggered calls for Johnson to resign.

The conclusion of the police investigation means that results from a separate probe by a senior civil servant can now be published. Government officials say the report by Sue Gray will be published as soon as possible.

Police do not identify the people who received fines, but Treasury chief Rishi Sunak, as well as Johnson's wife, Carrie, have said they were among those fined along with Johnson for attending a birthday party thrown for the prime minister. 

Ed Davey, leader of the Liberal Democrats, said the Gray report should now be “published without delay.”

“The public made huge sacrifices while Boris Johnson partied, they deserve the full truth," he tweeted. 

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Proposed unilateral action on N. Ireland is 'wrong', Sinn Fein tells UK's Johnson

UK Conservatives lose London strongholds, in blow to Boris Johnson

Partygate

UK lawmakers order investigation into whether Johnson lied to parliament

BBC

Vangelis: Chariots of Fire and Blade Runner composer dies at 79

Greek composer Vangelis, who was known for his celebrated film themes for Chariots of Fire and Blade Runner, has died at the age of 79.

He won an Oscar for the stirring score to 1981's Chariots of Fire.

Paying tribute, Lord Puttnam, who produced the film, told the BBC Vangelis had created "a new musical landscape".

US composer Austin Wintory wrote on Twitter that Vangelis "changed an entire era of music".

Oscar-nominated British musician Daniel Pemberton said it was hard to underestimate the colossal impact of Vangelis on modern film music.

"It is also hard to understand how groundbreaking Chariots of Fire was. A period British film with a phenomenal synth score," he added.

Vangelis's Chariots of Fire theme famously accompanied shots of athletes running along the beach in St Andrews, Scotland, at the start of the film, which was set before the 1924 Olympics.

It went to number one in the US, and later topped the UK's classical singles chart in 2012 after being performed by Mr Bean at the opening ceremony of the London Olympic Games.

Lord Puttnam, who also won an Oscar for the film, said: "I think Vangelis created a new landscape, a new musical landscape, that many other composers have taken advantage of".

He said that when he and his wife first heard the score "every single hair at the back of my neck stood up".

Vangelis was nominated for a Golden Globe and Bafta for his score on Sir Ridley Scott's science fiction thriller, Blade Runner.

Charles de Lauzirika, who produced the 1983 film, said: "His music, not just in Blade Runner, was otherworldly in beautiful and haunting ways I lack the words to describe.

"He created lush dream states I still love getting lost in."

Vangelis's other film credits included The Bounty, Francesco, Bitter Moon, 1492: Conquest of Paradise and Alexander.

The Greek composer once said: "My interest was not to create a symphony orchestra, which I can very easily, but to go further than that and do things that the symphony orchestra can't do.

"And I think that I succeeded to create something like this."

Greek Prime Minister Kyriakos Mitsotakis tweeted: "Vangelis Papathanassiou is no longer with us. The world of music has lost the international (artist) Vangelis."

Vangelis first tasted fame as the keyboardist in the band Aphrodite's Child with singer Demis Roussos in the late 1960s.

He went on to be an acclaimed and ground-breaking electronic solo artist beyond his work in film, making his most recent albums with record company, Decca Label Group.

Its presidents Tom Lewis and Laura Monks said: "The world has lost a genius. Vangelis created music of extraordinary originality and power, and provided the soundtrack to so many of our lives.

"We will miss him enormously. His music will live on forever."

In addition to Blade Runner, the composer was nominated for Baftas for his scores for Missing and Chariots of Fire.

The official Bafta account tweeted that he was a "trailblazing composer" and that its thoughts were with Vangelis' family and friends.

US composer Bear McCreary wrote that he was "A true musical pioneer", saying: "Chariots of Fire and Blade Runner were among the most innovative and influential scores in the history of the medium."

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Chariots of Fire legacy has legs

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Valeurs Actuelles

Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes

Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.

Fondue à la Révolution

Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.

Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.

La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons. Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S

— Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022

Rennes : les dernières actualités

A Rennes où il est autorisé, le burkini divise

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France24 - World

‘Last Hollywood star of his kind’: Tom Cruise jets into Cannes for ‘Top Gun’ sequel

Issued on: 18/05/2022 - 19:46

Benjamin DODMAN Follow

Tom Cruise touched down in Cannes on Wednesday to launch "Top Gun: Maverick", making his first appearance in three decades at the world's premier film festival and cementing his status as a champion of the big screen.

Cannes waited 30 years for Tom Cruise to return – so a 12-hour wait in the Riviera’s scorching sun was no hassle for Tania Lopez-Palayo, first in line to catch a glimpse of Hollywood’s last great superstar as he hit the red carpet.

“Nothing could have stopped me from coming,” said the 17-year-old “Cruise super fan”, who made the five-hour drive from Grenoble to Cannes with her mother last night. “It’s a little mad, but it’s a passion too – he’s the top, the greatest.”

Cannes Film Festival © FRANCE24

Mother and daughter showed up at 7 in the morning on the Croisette, a few steps away from the festival’s famed red carpet, desperate for a “selfie, an autograph, a kiss – even just an air kiss”.

Further down the rapidly-growing line, 70-something local resident Martine was relishing a chance to add a coveted picture and autograph to her collection of American movie stars.

“The French stars snub us, whereas the Americans know it’s part of their job to pose for selfies and sign our cards,” she said. “I started back in 1994, just after Cruise last came to Cannes. I’ve got George Clooney, Brad Pitt, Sharon Stone – but I never got him!

Soon to turn 60, the seemingly never-aging Cruise has become a metaphor for an industry gnawed by self-doubt, clinging to its last bankable icons and franchises.

After two years of pandemic disruption, his fleeting appearance on the Croisette is a reassuring presence, feeding into the nostalgic mood that has gripped Cannes as festivalgoers return to an event they had tired of and are now learning to love again. As Empire magazine put it, his latest “magnetic movie-star performance (is) as comforting as an old leather jacket.”

When Cruise was last in Cannes for the premiere of the ill-fated "Far and Away" with his then-wife Nicole Kidman, he was just one among many in the Hollywood star system. Thirty years on, he is the only one who can compete with the superhero franchises that now dominate the studios.

In the words of IndieWire, he is “the last Hollywood movie star of his kind – short as ever but still larger-than-life in an age where most famous actors are only as big as their action figures.”

'Devoted to cinema'

Cruise's continued success looked far from certain in the early 2000s, when his ties to the controversial Church of Scientology threatened to derail his career and Hollywood studios switched to superhero brands. But he’s outlasted the superheroes, alone among the icons of the 20th century to still outmuscle the franchises.

With two more instalments of the hugely successful "Mission: Impossible" coming in 2023 and 2024 – possibly followed by a long-rumoured film to be shot in space – there is little sign of Cruise fading into obscurity.

Crucially for Cannes, the self-styled guardian of the big screen, Cruise has remained loyal to the theatrical experience – going so far as to sue his studio partners for only giving the next “Mission: Impossible” a 45-day window in cinemas before streaming.

Festival organisers have heaped lavish praise on the Hollywood icon, highlighting his passion, success and loyalty to the industry. “Tom Cruise has one of the highest success rates in the history of cinema,” Cannes director Thierry Fremaux told reporters. “This is someone that we haven't seen on streaming platforms, TV series, or doing adverts (…). He is someone who is devoted to cinema. To see Tom Cruise, you have to see a feature film in a cinema theatre.”

Industry analysts say Cruise's 39 films as lead actor have pulled in just shy of $8.5 billion (8 billion euros) worldwide. “Top Gun: Maverick” could add as much as $390 million from the United States alone, according to Box Office Pro. With critics treating his “Top Gun” sequel to giddy reviews, hopes are high that the film will boost movie theatres still struggling to recover from the pandemic.

'I put my cap on and sit with the audience'

True to form, Cruise made a spectacular entrance ahead of the movie’s Cannes premiere, accompanied by a French Air Force aerobatic display. He had no time for a remake of the original movie’s iconic beach volleyball contest, but he did flash his unique, boyish grin to the delight of fans on the Croisette.

“He looks at you and you melt on the spot,” said French director Michel Hazanvicius, fresh from his festival curtain-raiser, “Final Cut”. There were more adoring gazes earlier in the day when Cruise sat for a rare, career-spanning interview before a crowd of several hundred movie buffs gathered in the Claude Debussy movie theatre.

“After all we’ve been through these last two years, it’s such a beautiful moment, such a privilege to be here with you,” said the Hollywood star as the crowd greeted him to whoops and hollers – though Frémaux scolded the audience for filming the moment on their mobile phones instead of clapping.

There was plenty of laughter when Cruise recalled jumping out of a window, aged four, with a makeshift parachute made from bed linen – an early indication he would later try just about every stunt in the trade, leaping from buildings and clinging on to planes during take-off.

“I always go to the movies. I put my cap on and sit with everyone. I want to see it all, the trailers and all the rest, and share the communal experience,” he said of his love for the movie theatres. “There’s a very specific way to make for cinema and I always make them for the big screen,” he added. “I love the experience and want others to share it too.”

Asked if he had considered debuting "Top Gun: Maverick" on a streaming platform – as several big productions did during the pandemic – Cruise was emphatic: “That was not going to happen, ever.”

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

ENCORE!

Cannes 2022: 'Top Gun: Maverick' touches down on the Croisette

CANNES FILM FESTIVAL

Cannes Film Festival goes back to the future with post-Covid reboot

BBC

Anti-abortion groups target women with misleading ads

By Rachel SchraerHealth and disinformation reporter

When Hana found out she was pregnant, she knew she wanted to have an abortion - but her search for a clinic on Google led her to an anti-abortion centre, set on talking her out of her decision.

In many US states, BBC News has seen misleading websites advertising these clinics appearing high up in Google search results - and Facebook adverts with inaccurate medical advice - while genuine abortion providers are having their ads rejected and accounts restricted.

Advice centres, such as the one visited by Hana - a 19-year-old living in the north-eastern US state of Massachusetts - are often run by Christian organisations.

They may offer some medical services such as pregnancy tests and ultrasounds - but some of their online promotion falsely suggests they also provide pregnancy-termination services.

It wasn't until Hana was walking down the centre's corridor, lined with posters comparing the procedure to murder, that it began to dawn on her this was not the abortion clinic she believed it to be.

'Get care'

Hana describes herself as a "nerdy researcher", studying a health-related course at college - but nothing about the clinic's website tipped her off to the service it actually provides.

The home page says: "Take control - start with a free abortion consultation." And in a tab labelled: "Get care," it lists the types of abortion (medical and surgical) that can be performed during different trimesters of pregnancy, under the heading: "You just found out you're pregnant and want to know your options."

Once there, Hana says, she was told, inaccurately, abortions were linked to infertility and breast cancer - and having had a Covid-19 vaccine, she might lose the pregnancy anyway, making abortion unnecessary, despite the evidence suggesting vaccinated people are no more likely to miscarry and, in fact, better protected against the risks of pre-term and still birth associated with Covid.

She was also pressured to view the ultrasound scan against her wishes.

"What kind of mother doesn't want to see a picture of their child?" asked the person attending to her.

Hana was left feeling deceived and betrayed.

'Choose life'

The Human Coalition, an anti-abortion group providing marketing for the centre and more than 40 others, told BBC News: "We find in our work, most abortion-determined women do not desire an abortion, they desire help.

"We're here to empower women by filling that gap - connecting women to the care and support they want, to choose life."

Google displays adverts above search results for certain terms.

Advertisers bid to have their ads appear first, Google says, although the order should also be determined by "relevance" and "overall quality".

But, Whitney Chinogwenya, of MSI Reproductive Choices (formerly Marie Stopes international) says, this creates a "battle of budgets", with regulated abortion clinics competing with anti-abortion clinics or unregulated pill providers for ad space on specific search terms.

Several large global abortion providers have also told BBC News they regularly have their online material referring to abortion censored without explanation, including having YouTube channels suspended, social-media accounts restricted and Facebook and Google ads rejected.

In 2019, having been criticised for hosting misleading adverts, Google tried to crack down on abortion-advice clinics, which are most common in the US but can also be found across Europe (including the UK), Africa and Latin America.

In the US, UK and Ireland, anyone running an ad mentioning abortion must first apply for a certificate.

Ads from advice clinics not offering abortions can still run but will be given a disclaimer the advertiser "does not provide abortions".

Hana says she did not see this disclaimer.

It appears in very small font underneath the search headline and description.

Sarah Eagan, a researcher for campaign group the Center for Countering Digital Hate, questions whether Google should be taking money at all for anti-abortion ads that target keywords used by people actively seeking terminations.

The CCDH has also found anti-abortion ads promoting unproven medicines remaining on Facebook.

And at the other end of the spectrum, the researchers found Google's autocomplete function suggesting ineffective do-it-yourself abortion methods.

Kelly, like Hana, says she was given inaccurate medical information as she struggled to find an affordable and safe way to terminate her pregnancy in her home state of Texas.

Between jobs and without insurance, she could not afford "an actual doctor's visit" so searched for affordable clinics.

Finding her way to an anti-abortion centre, Kelly says she was frightened with warnings she could "bleed out" and risk her life but not given the context medical abortion is an extremely safe procedure.

Kelly feels promoting free pregnancy tests targets low-income women.

The centre appears to be using organic search, not adverts, making it more complicated to regulate.

It says its website clearly states: "We do not refer or perform abortions," adding it provides "free services annually to over 5,000 minority poor under-served single mothers".

Eventually, Kelly was prescribed termination drugs - just hours before she passed the 12-week limit for a safe medical abortion.

But Elisa Wells, co-founder of Plan C, the organisation that helped Kelly access these abortion pills, says its online material is routinely "disallowed for violating community standards" on Facebook, Instagram and Google.

Google says it has clear policies governing abortion-related ads, some determined by local laws and regulations.

Some of the posts and channels flagged by BBC News had been removed in error and since reinstated, it said.

Facebook said it had restored a small number of incorrectly rejected ads for abortion providers.

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Valeurs Actuelles

Charles de Foucauld : un nouveau saint français pour l’Église catholique romaine

C’était un évènement attendu par les fidèles depuis de longues années. Grands-parents, parents, enfants se sont rués dimanche Place Saint-Pierre au Vatican pour assister à la canonisation de dix saints. Parmi eux, trois Français, deux hommes et une femme. Un nom est sur toutes les lèvres : celui de Charles de Foucauld, ermite du désert mort assassiné en Algérie en 1916.

Sous le soleil romain, les quatre mille Français présents sont enthousiastes. On ne canonise pas trois saints français tous les jours ! « Carolum de Foucauld », clame le cardinal Marcello Semeraro préfet de la Congrégation pour la cause des saints. Le prélat continue la lecture latine des autres noms : Marie Rivier et César de Bus, deux religieux français, un journaliste néerlandais, un Indien et cinq Italiens. Le pape François, souffrant depuis quelques semaines, était aux côtés d’une cinquantaine de cardinaux et de 300 prêtres et évêques. Une cérémonie en grande pompe qui paradoxalement respirait la simplicité, confient des fidèles.

Une foule fervente venue pour Charles de Foucauld

Marie-Armelle a fait le chemin avec ses quatre enfants âgés de 6 mois à 6 ans. « Nous attendions cette canonisation depuis deux ans avec impatience », se réjouit-elle. Cette catholique a une dévotion particulière pour ce missionnaire français, en témoigne son aîné prénommé Foucauld. Marie-Armelle n’a pas hésité une seule seconde à se rendre à Rome : « Nous pensons que ce genre d’évènements forge nos vies de chrétiens », dit-elle après avoir précisé qu’elle était aussi Place Saint-Pierre en 2014 pour la canonisation de Jean-Paul II. Celle de Charles de Foucauld est significative pour cette famille dont le père est cyrard : « Charles de Foucauld est pour nous un modèle d’abandon, et avec un mari militaire notre famille se confie très souvent à lui. » Malgré la fatigue, la famille est arrivée à 7 h 20, Marie-Armelle profite de l’office. Autour d’elle, se tiennent des religieuses espagnoles qui ont elles aussi fait le voyage pour Charles de Foucauld. Suit alors la canonisation. « J’ai été extrêmement émue par la beauté de l’instant. » Une journée dont Marie-Armelle se souviendra d’autant plus que son bébé a eu le droit à un baiser du pape François !

Antoine et ses amis de Sciences Po sont arrivés eux aussi très tôt. Placé à proximité de l’autel, cet étudiant suit de près la cérémonie qu’il juge « impressionnante ». Antoine garde en mémoire « l’ambiance à la fois fervente très joyeuse », mais aussi « l’homélie très percutante du pape François ». Pour Marguerite, c’est surtout la diversité des communautés présentes qui retient son attention : « Il y avait beaucoup d’Italiens et d’Indiens (…) tout le monde voulait montrer le drapeau de son pays d’origine. » Un mélange des nationalités qui a aussi frappé Antoine. Il raconte que « chacun chantait des cantiques dans sa langue ».

Le père Amar, vicaire de la paroisse Saint-Symphorien à Versailles, est venu avec un groupe de fidèles allant de 10 à 81 ans « quelques Foucauld sont venus pour assister à la canonisation de leur saint patron », rajoute-t-il. Le père est surpris de voir la ferveur des militaires puisque 130 cyrards, sur 157 de la promotion Caillaud, sont présents : « C’est très fort, ils se sont dit que l’un de leurs anciens avait eu une vie atypique et inspirante. » Un moment convivial, fort et joyeux pour ces quatre mille chrétiens qui s’est achevé par une prière pour la paix. Les témoins de cette canonisation repartent sourire aux lèvres et heureux d’avoir partagé un moment de grande ampleur. Un dimanche qui a permis de reprendre des forces : « C’était un immense soulagement de participer à un événement de l’Église après ces deux longues années de Covid », insiste le prêtre.

Une vie dissolue touchante

Le succès et l’attache autour de la figure de Charles de Foucauld tiennent sans doute à la spécificité de sa vie. “Bien né” dans une famille noble en 1858, Charles de Foucauld se démarque des autres saints par ses mille et une vies. Officier de cavalerie, puis aventurier au Maroc avant de finir religieux en Algérie, ce Français originaire de Strasbourg « a bien un parcours atypique », comme le soulève le père Amar. En effet, avant d’être missionnaire, Charles de Foucauld menait une vie dissolue, rythmée par des orgies et des dépenses ubuesques. Il se convertit vers 1890 et devient prêtre le 9 juin 1900. Son sacerdoce, humble et d’une grande pauvreté, laisse en héritage l’ordre d’Ermites du Sacré-Cœur. Le parcours de Charles de Foucauld ne laisse pas indifférent la communauté chrétienne. « Jouisseur et sensuel, il mène une vie très loin de l’Évangile », rappelle le père Amar. Justement, c’est bien ce passé obscur qui parle et touche les fidèles : « Avec lui, on se dit que la sainteté est atteignable. Si cet homme a si mal commencé et si bien fini alors on se dit que la sainteté est possible », nous dit ce prélat de Versailles qui apprécie « le côté folklorique » de ce nouveau saint. Marguerite-Marie nous confie justement que la vie de foi de Charles de Foucauld l’inspire : « Ce n’est pas parce qu’on est mal lancé dans la vie que tout est fini », nous confie cette mère de famille qui a appelé son fils Charles-Foucauld.

Antoine retient de ce saint sa simplicité mais aussi ses écrits qui l’ont marqués : « Sa façon d’évangéliser par une exemplarité simple et par la fraternité me touche. » Quant à Marguerite, c’est l’organisation du périple vers Rome qui l’a conduite à s’intéresser à la vie de Charles : « Il a voulu imiter Jésus au quotidien pour que les autres le connaissent sans avoir à lire la Bible », retient-elle. Florence, elle aussi présente hier, relate avec émotion la rencontre des résidents du village de François avec le pape samedi soir. Ce village, qui veut vivre en conformité avec l’Évangile et l’Encyclique Laudato, est habité par quelques « cassés de la vie ». Cette catholique tisse un lien naturel entre les trajectoires des résidents du village et la vie de Charles de Foucauld.

Un saint universel

La principale richesse de ce “frère universel” est sa capacité à toucher toutes les sensibilités : « Il a un côté saint-cyrien, officier avec des valeurs très classiques et un côté plus universel proche des petits, des pauvres », pense le père Amar. Celui-ci, rieur, évoque le « en même temps spirituel » de l’héros de ce dimanche. C’est bien une figure contemporaine qui « parle à tout le monde : à la droite, à la gauche, aux Blancs, aux Noirs », rajoute t-il avec enthousiasme. L’engouement autour de cette personnalité intrigante est manifeste. Charles de Foucauld touche donc par l’universalité qu’il dégage. D’ailleurs, Antoine et ses amis sont « venus pour des raisons un peu différentes » ; preuve que “l’ermite du désert” parle à tout le monde.

Si Charles de Foucauld a pu être proclamé saint, c’est bien par la reconnaissance de deux miracles en son nom par l’Église. Pour rappel, la canonisation ne tient que si la personne est décédée depuis au moins cinq ans, qu’elle a mené une vie chrétienne exemplaire et qu’elle a accompli au moins deux miracles. Charles de Foucauld cochait toutes les cases : mort assassiné en 1916 dans le désert algérien, il a accompli, à titre posthume, deux miracles. En 2016, un charpentier français a fait une chute de 15 mètres transperçant son abdomen. Ce jeune homme athée prénommé Charles a survécu. Les catholiques avaient imploré le bienheureux Charles de Foucauld pour sa guérison. Un miracle qui a permis à cet ermite du désert de rejoindre le calendrier des saints.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Nearly 60 million people displaced in 2021 by conflict and natural disaster

Issued on: 19/05/2022 - 09:50

NEWS WIRES

Conflicts and natural disasters forced tens of millions to flee within their own country last year, pushing the number of internally displaced people to a record high, monitors said Thursday.

Some 59.1 million people were registered as internally displaced worldwide in 2021 -- an all-time record expected to be broken again this year amid mass displacement inside war-torn Ukraine.

Around 38 million new internal displacements were reported in 2021, with some people forced to flee multiple times during the year, according to a joint report by the Internal Displacement Monitoring Centre (IDMC) and the Norwegian Refugee Council (NRC).

That marks the second-highest annual number of new internal displacements in a decade after 2020, which saw record-breaking movement due to a string of natural disasters.

Last year, new internal displacements from conflict surged to 14.4 million -- marking a 50-percent jump from 2020 and more than doubling since 2012, the report showed.

'World is falling apart'

And global internal displacement figures are only expected to grow this year, driven in particular by the war in Ukraine.

More than eight million people have already been displaced within the war-ravaged country since Russia's full-scale invasion began on February 24, in addition to the more than six million who have fled Ukraine as refugees. 

"2022 is looking bleak," IDMC director Alexandra Bilak told reporters.

The record numbers seen in 2021, she said, marked "a tragic indictment really on the state of the world and on peace-building efforts in particular".

NRC chief Jan Egeland agreed, warning: "It has never been as bad as this."

"The world is falling apart," he told reporters. 

"The situation today is phenomenally worse than even our record figure suggests."

In 2021, sub-Saharan Africa counted the most internal movements, with more than five million displacements reported in Ethiopia alone, as the country grappled with the raging and expanding Tigray conflict and a devastating drought.

That marks the highest figure ever registered for a single country.   

'Titanic shift' needed

Unprecedented displacement numbers were also recorded last year in the Democratic Republic of Congo and Afghanistan, where the Taliban's return to power, along with drought, saw many flee their homes.

In Myanmar, where the military junta seized power in a February coup last year, displacement numbers also reached a record high, the report found.

The Middle East and North Africa region recorded its lowest number of new displacements in a decade, as the conflicts in Syria, Libya and Iraq de-escalated somewhat, but the overall number of displaced people in the region remained high.

Syria, where civil war has been raging for more than 11 years, still accounted for the world's highest number of people living in internal displacement due to conflict -- 6.7 million -- at the end of 2021.

That was followed by the DR Congo at 5.3 million, Colombia at 5.2 million, and Afghanistan and Yemen at 4.3 million.

Despite the hike in conflict-related displacement, natural disasters continued to account for most new internal displacement, spurring 23.7 million such movements in 2021.

A full 94 percent of those were attributed to weather and climate-related disasters, like cyclones, monsoon rains, floods and droughts.

Experts say that climate change is increasing the intensity and frequency of such extreme weather events.

China, the Philippines and India were hardest hit, together accounting for around 70 percent of all disaster-related displacements last year. 

Increasingly, conflict and disasters collide, creating a "complex quagmire of problems", Egeland said, worsening risks and often forcing people to flee several times.

In places like Mozambique, Myanmar, Somalia and South Sudan, overlapping crises impact food security and heighten the vulnerabilities of millions.

"We need a titanic shift in thinking from world leaders on how to prevent and resolve conflicts to end this soaring human suffering," Egeland said.

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UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

ON THE GROUND

Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Perspective

Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking

BBC

Climate change swells odds of record India, Pakistan heatwaves

By Justin Rowlattclimate editor

Climate change makes record-breaking heatwaves in northwest India and Pakistan 100 times more likely, a Met Office study finds.

The region should now expect a heatwave that exceeds the record temperatures seen in 2010 once every three years.

Without climate change, such extreme temperatures would occur only once every 312 years, the Met Office says.

Forecasters say temperatures in north-west India could reach new highs in the coming days.

The new analysis comes as a State of the Climate report from the World Meteorological Organisation, the UN's atmospheric science arm, warns that four key indicators of climate change set new records in 2021 - greenhouse gas concentrations, sea level rise, ocean heat and ocean acidification.

The UN Secretary General, Antonio Guterres described the report as "a dismal litany of humanity's failure to tackle climate disruption."

The extreme pre-monsoon heatwave the region northwest India and Pakistan have suffered in recent weeks eased a little after peak temperatures reached 51C in Pakistan on Saturday.

But the heat looks likely to build again towards the end of this week and into the weekend, the Met Office's Global Guidance Unit warns.

It says maximum temperatures are likely to reach 50C in some spots, with continued very high overnight temperatures.

"Spells of heat have always been a feature of the region's pre-monsoon climate during April and May," says Dr Nikos Christidis, who led the team responsible for today's study.

"However, our study shows that climate change is driving the heat intensity of these spells making record-breaking temperatures 100 times more likely."

The new study is based on the heatwave that gripped northwest India and Pakistan in April and May 2010 when the region experienced the highest combined April and May average temperature since 1900.

It attempts to estimate the extent to which climate change made that and future events more likely.

These "attribution studies" involve running computer simulations comparing how frequently a weather event is likely to occur in two scenarios.

One models the climate as it is today, the other a climate where the human influence on greenhouse gases and other drivers of climate change has been removed.

The scenarios are run through 14 different computer models and produce dozens of different simulations which are compared to work out how climate change has altered the probability of an event happening.

The Met Office used the same method to assess the impact of future climate change and warns that worse is to come.

If climate change follows the Met Office's central predictions, by the end of the century India and Pakistan can expect similarly high temperatures virtually every year, today's study suggests.

Valeurs Actuelles

Une tragédie africaine

T’Zée a fait construire son palais sur “l’île du bout du fleuve”, comme l’appellent les Pygmées. Il y va sur son yacht, le Kamiliola. T’Zée a fait arrêter tous ses opposants, y compris Pierre Moulala, héros de l’indépendance, et l’a fait exécuter place de la Révolution populaire. T’Zée, par ses crimes, s’est aliéné Mami Wata, l’esprit des eaux. T’Zée a lancé la première fusée spatiale africaine, et elle s’est écrasée. T’Zée, c’est Mobutu, ou Idi Amin Dada, et donc c’est le roi Lear et Thésée – et Bokassa, une tragédie africaine grandiose et dérisoire où un dictateur suce le sang d’un pays sous prétexte de l’émanciper, et finit par tout perdre.

Le scénariste Appollo, qui vit en Afrique, et le dessinateur Brüno, dont plusieurs albums témoignent de sa fascination pour la contre-culture noire, racontent la chute de T’Zée, dont les serviteurs impayés capturent les okapis du palais pour les manger.

C’est une parabole, ce match retrace la vie de T’Zée, ses prétentions à sauver son peuple

Un combat de catch africain

Ils racontent surtout leur émerveillement devant un continent où les dictateurs imitent mal l’Occident alors que leurs peuples l’adaptent sans cesse pour le restituer avec une verve et une vigueur médiévales (c’est-à-dire vivantes, inventives et joyeuses), auxquelles les auteurs sont sensibles : au quatrième acte, un combat de catch africain oppose les lutteurs Léopard, Police belge (qui existe vraiment), Muntu et Umuntu, qui ont apporté avec eux leurs fétiches. C’est une parabole, ce match retrace la vie de T’Zée, ses prétentions à sauver son peuple tout en reniant sa culture, et l’on se croirait presque dans un fabliau violent, merveilleux et satirique.

Pour donner corps au récit et en faire sentir la dimension symbolique, Brüno mobilise toutes les ressources de son art

Si l’album brasse beaucoup de références, de Racine (le fils de Tzée s’appelle Hippolyte et sa belle-mère le désire) à Ahmadou Kourouma en passant par Hergé, T’Zée, une tragédie africaine est d’abord le récit magnifiquement mené des désillusions révolutionnaires africaines, récit sous-tendu par la certitude que l’Afrique ne trouvera sa voie qu’en respectant son génie propre : le marxisme et le capitalisme sont comme ce palais poussé au milieu de nulle part et que la jungle dévorera bientôt cependant que les okapis broutent les plates-bandes. Pour donner corps au récit et en faire sentir la dimension symbolique, Brüno mobilise toutes les ressources de son art : un dessin presque roman (on pense à David B. et à Mignola), des aplats comme des émaux cloisonnés, des cases qui s’enchaînent comme un travelling de cinéma, trois vignettes qui suffi sent à installer une ambiance et des mouvements gelés et pourtant vibrants, qu’il s’agisse d’une matraque levée ou d’une fusée qui décolle.

T’Zée doit être lu en respectant les nombreux retours en arrière qui composent peu à peu et le portrait de l’Afrique et la trajectoire fatale de celui qui prétend l’incarner, et de tous ceux qu’il va entraîner dans sa chute. Ce n’est pas le moindre mérite des auteurs que la maîtrise de ce faux suspense puisque nous traquons dans chaque détail les signes annonciateurs du destin, qui ne laissera vivre que le chœur, c’est-à-dire le peuple, au bord du fleuve et sous les arbres.

“T’Zée, une tragédie africaine”, d’Appollo et Brüno, Dargaud, 160 pages, 22,50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Cannes 2022: Algerian War of Independence depicted in 'Les Harkis'

Issued on: 19/05/2022 - 17:01

Olivia SALAZAR-WINSPEAR Aline BOTTIN

We take a look at some of the independent features in the sidebar sections of the 75th Cannes Film Festival. Olivia Salazar-Winspear tells us about Philippe Faucon’s "Les Harkis", which is screening in the Director's Fortnight selection. Set in 1959, it shines a light on the Algerian men who were enlisted to fight for the French Army in units known as Harkis and explores the repercussions they faced as a newly independent Algeria emerged from a deeply traumatic war of independence.

We also find out more about a sensitive debut from Franco-Portuguese director Cristèle Alves Meira, as her film "Alma Viva" premieres in International Critics' Week.

Plus we discuss the initiatives at the festival to encourage more gender equality in the film industry.

Cannes Film Festival © FRANCE24

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

BBC

Vardy v Rooney: 10 things we learned at the Wagatha Christie libel trial

By Paul GlynnBBC News at the High Court

"Wagatha Christie", "Wags at war", the "Wag World Cup". Call it what you like, the libel case between Coleen Rooney and Rebekah Vardy had plenty to keep observers gripped: lost evidence, tears and Wayne Rooney coming off the bench and into the witness box.

The pair rose to tabloid fame as Wags - wives and girlfriends of England footballers - but fell out spectacularly after Mrs Rooney, the wife of former England captain Wayne, said she had conducted a sting operation to find out who had leaked stories about her to The Sun.

"It's.......... Rebekah Vardy's account," she claimed. Mrs Vardy, who is married to ex-England striker Jamie, denied personally leaking stories and sued Mrs Rooney for defamation.

Here are some nuggets we discovered during the ensuing two-week High Court trial.

1. Mrs Rooney wrote her famous …....... post out by hand

The social media reveal that rocked the pop culture world in 2019 started off as a humble handwritten note, the court heard last week.

Mrs Rooney said she initially wrote the post longhand (she was seen scribbling in a leopard print notebook throughout the trial too) before typing it out and sending it to her brother, who helped publish it on her social media accounts.

The original note has sadly been lost.

2. It's not necessary to say 'If I'm honest' when testifying

Such an innocent stock phrase, yet one that can seemingly get you into trouble.

When Mrs Vardy began one of her answers in such fashion under cross examination from Mrs Rooney's barrister David Sherborne, he retorted: "I would hope you're honest, because you're sitting in a witness box."

Mrs Rooney fell foul of the same thing herself on multiple occasions, saying sorry for having started her answers, under oath, with the phrase "To be honest".

3. Crucial evidence is in Davy Jones' locker

Due to "a series of unfortunate events", as Mrs Rooney's barrister sarcastically put it, WhatsApp messages between Mrs Vardy's agent Caroline Watt and journalists, which could have helped Mrs Rooney's case, were not available. Ms Watt accidentally dropped her phone in the North Sea while on a boat trip in Scotland, the court heard.

The theatrical Mr Sherborne noted it was "a shame" that the phone was "lying at the bottom of the sea in Davy Jones' locker". To which Mrs Vardy, sitting in the witness box, replied: "Who is Davy Jones?"

The judge, Mrs Justice Steyn, explained: "It just means the bottom of the sea."

Perhaps the barrister learned the nautical phrase from one of his previous libel claimant clients, Johnny Depp - aka Captain Jack Sparrow.

Mr Sherborne himself didn't know who SAS TV personality Ant Middleton was when his name cropped up elsewhere in proceedings, while the judge and Mr Tomlinson appeared to struggle to grasp how Instagram works.

4. Mrs Vardy compared Mrs Rooney to a pigeon

Excerpts from an interview Mrs Vardy gave to the Daily Mail, published the day after Mrs Rooney's online allegation, were read to the court.

In the interview, she said: "Arguing with Coleen Rooney would be like arguing with a pigeon. You can tell it that you are right and it is wrong, but it's still going to [poop] in your hair."

However, she told the court she "wasn't thinking straight" when giving the interview.

Mrs Rooney, for her part, called her ex-associate "fame hungry".

5. Bridgerton had the original Secret Wag

The Secret Wag, an anonymously-written column in The Sun gossiping about footballers, came up a lot, with Mrs Rooney saying she believed Mrs Vardy had been a source, which she denied.

While casting doubt on the validity of the column, Mrs Vardy's barrister appeared to let slip how he likes to unwind after work.

"Mrs Rooney thinks the Secret Wag column is a real-life version of Lady Whistledown in [Netflix series] Bridgerton, rather than a journalistic invention," Mr Tomlinson said.

6. Gemma Collins' faceplant got an unlikely mention

Mrs Vardy appeared to concede that, in a WhatsApp message that was read to the court, her agent had admitted leaking a story from Mrs Rooney's private Instagram account about an alleged car crash.

After Mrs Rooney posted that someone she trusted was betraying her, Ms Watt wrote to Mrs Vardy: "It wasn't someone she trusted. It was me."

Asked why she didn't challenge her agent about that, Mrs Vardy said she had been too distracted because she was bathing her children while watching fellow TV personality Gemma Collins' infamous "faceplant" on Dancing On Ice.

Mrs Vardy had to leave the witness box in tears several times during what she called an "intimidating" almost three-day cross examination.

Ms Watt did not give evidence after a consultant forensic psychiatrist decided she was not fit to do so.

7. The libel case became a fashion show

Cameras are not allowed in courtrooms in England (hence the use of court sketches), so all the paparazzi could do was to wait outside early each morning to get shots of the key players arriving.

Mrs Vardy hid her eyes behind big sunglasses most days and dressed in glamourous outfits by top designers, while Mrs Rooney wore high street garments, donning the same pantsuit twice.

She also wore a surgical boot, just as husband Wayne did when he broke his metatarsal before the 2006 World Cup - the tournament when the "Wags" first burst onto the scene.

8. Even lawyers love a football analogy

Mr Tomlinson said Mrs Rooney had "no evidence" to link his client to alleged leaks.

Mrs Rooney told the court: "I believe that Mrs Vardy knew that this was happening, whether it was Mrs Vardy herself or it was someone she's given permission to."

Mrs Vardy's barrister replied that having belief was not the same as having proof. "You might believe that Derby County will win the Premiership in two years' time. It's not evidence that they are going to."

Mr Tomlinson presumably did not know it is impossible for Derby to win the Premier League in two years given the club's recent relegation to the third tier.

Sitting a few feet to his right, their manager - Mrs Rooney's husband Wayne - looked into the middle distance.

9. The Habs (husbands and boyfriends) finally got involved

The footballer-turned-manager was with his wife throughout the trial, holding her bag and opening doors, but he looked away as she told the court they had split up for a period.

His ex-England team-mate Jamie Vardy - who scored four goals while the case was going on - made his High Court debut on day six, arriving hand-in-hand with his wife. The football stars seemed to acknowledge one another at first, unlike their other halves.

Mr Vardy's first trip to court came on the day Mr Rooney testified that then-England manager Roy Hodgson had asked him to have a word with Mr Vardy about his wife being an unwanted distraction around Euro 2016.

Mr Rooney recalled the chat in detail, saying he had a coffee while Mr Vardy drank an energy drink. However, Mr Vardy said outside the hearing that no such conversation took place.

10. Peter Andre's anatomy was discussed at great length

Or not great length, if you believe what you read in Mrs Vardy's unflattering kiss-and-tell story about the singer.

The News of the World article from 2004 was dredged up again in court. Mrs Vardy said the article was "shameful" and the now-defunct tabloid had "misrepresented" a lot of things she had said. She said she had messaged Mr Andre and his partner privately.

After coverage of the case brought the article back under the microscope, Mr Andre responded online, saying he was glad she had acknowledged she had written it "because her ex-husband forced her to do it".

He said he had been the "butt of all jokes for years", pointing out there would be "absolute outrage" if he had written something unflattering about her body.

The trial has now ended, and Mrs Justice Steyn is expected to deliver her judgement in the coming weeks.

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Case against Vardy based on 'conspiracy theories'

Wayne Rooney says FA wanted Vardy to calm down

Texts between Vardy and agent were evil - Rooney

Coleen Rooney: My online post was a last resort

Vardy appears to accept agent leaked information

The other players in the Vardy v Rooney trial

Vardy admits trying to leak story about footballer

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Valeurs Actuelles

Déroutante Smart #1

PHILOSOPHIE

Smart a l’art de surprendre. En 1997, la marque satellite de Mercedes inventait une voiturette deux places révolutionnaire, la Fortwo, très prisée en Italie notamment. Puis vint l’heure de la Forfour (“pour quatre”), développée sur la base de la Renault Twingo à moteur arrière. Mais tout va si vite. Mercedes a cédé la moitié de Smart au chinois Geely. Et voici qu’arrive bientôt sur le marché la Smart #1, dotée d’un bloc électrique de 272 chevaux ! Ce n’est pas la voiture de monsieur Tout-le-monde. Ce SUV relativement cossu cible en priorité la clientèle susceptible de succomber aux charmes d’une Mini Countryman, par exemple. Le marché asiatique va certainement adorer son côté décalé et statutaire. Avec son élégant pavillon flottant, décroché au niveau du montant arrière et peint dans une teinte distincte du coloris principal de la voiture, la Smart #1 n’est pas sans rappeler l’Opel Adam.

PRESTATIONS

L’empattement (distance entre les essieux avant et arrière) est immense, avec des porte-à-faux réduits à l’extrême. C’est bon signe pour les passagers. De fait, l’habitabilité à bord est excellente, d’autant que la banquette arrière, fractionnable en 60/40, coulisse sur 13 centimètres. Le coffre varie de 323 à 411 litres, selon que vous privilégiez l’espace pour les jambes ou le chargement. Ajoutez-y 15 litres d’emport sous le capot avant. Magie de l’architecture électrique ! Épurée, la planche de bord reprend les codes des dernières Mercedes, avec une console centrale flottante et surélevée ménageant un espace de rangement au pont inférieur. L’instrumentation numérique va au plus simple. L’incontournable écran tactile, façon tablette, est posé en format paysage. Les équipements puisent dans un Meccano technologique qui intègre aussi bien l’affichage “tête haute” des données de conduite que l’ambiance lumineuse personnalisable. La palette des lumières comprend alors 20 niveaux d’intensité et 64 couleurs. Un gadget pour se distinguer.

TECHNIQUE

Sa plate-forme SEA est partagée avec différents modèles du groupe Geely. Les futures Volvo en seront équipées. Évidemment, 272 chevaux et un couple de 343 newtons- mètres, cela pousse très fort, même si le poids est ici supérieur à 1,8 tonne. Il fallait de copieuses batteries pour animer cette cavalerie et cela se paie sur la balance. Comptez trois heures pour charger l’engin en 22 kilowatts alternatif. Des Smart #1 plus modestes au prix plus serré devraient suivre, offrant 300 kilomètres d’autonomie environ, voire autour de 200 seulement. Pour l’heure, le lancement commercial s’appuie sur le gros modèle à plus de 400 kilomètres d’autonomie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Will swapping out electric car batteries catch on?

By Adrienne MurrayOslo

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Without even a touch of the steering wheel, the electric car reverses autonomously into the recharging station.

I won't be plugging it in though, instead, the battery will be swapped for a fresh one, at this facility in Norway belonging to Chinese electric carmaker, Nio.

The technology is already widespread in China, but the new Power Swap Station, just south of Oslo, is Europe's first.

The company hopes that swapping-out the entire battery will appeal to customers worried about the range of electric cars, or who simply don't like queuing to recharge.

It was certainly straightforward to book a slot on Nio's app, and once inside the station, all I have to do is park on the designated markings and wait in the car.

I can hear bolts being undone as the battery is automatically removed from underneath the vehicle and replaced with a fully- charged one.

In less than five minutes, I'm ready to go again.

"You're not standing outside and taking 30 to 40 minutes [like you do when you recharge]. So it's more effective," says Espen Byrjall, Nio's power and operations manager in Norway.

"There's no battery degradation. You always get a healthy battery. So, you can keep the cars longer."

This station can handle up to 240 swaps a day, and the firm plans to create 20 here in Norway.

It's also partnered with energy giant Shell, to roll them out across Europe, with the aim of installing 1000 by 2025. "It's going to be a network that lets you drive all over Europe," says Mr Byrjall.

Alternative strategies

However, from Nio's flashy showroom in central Oslo, the firm is pursuing a rather different business model - where customers buy the car and lease the battery.

Marius Hayler, the firm's general manager for Norway and Denmark, says there are several advantages to this approach.

For a start, the customer is not buying the most expensive bit of an electric car - the battery. That knocks around £7,700 ($9,700) off the purchase price.

A buyer then has to factor-in the monthly subscription for the battery, which ranges from £120 to £215, depending on the size of the battery.

But with that cost comes another advantage. "You're always going to have the newest battery technology," explains Mr Hayler.

Nio is just one of the latest Chinese arrivals to enter Norway, along with other newcomers like Xpeng, Voyah, and Hongqi, ahead of wider European rollouts.

There are already half a million electric vehicles on the country's roads and it aims for all new cars to be zero-emission vehicles by 2025.

According to Norway's Road Traffic Information Council, 83% of all new cars sold from January to March this year were fully electric, while only 6% had diesel or petrol engines.

"Norway has been used as a test market for some time," says Oeyvind Solberg Thorsen, director of the Norwegian Road Federation lobby group.

"It's just obvious that the Chinese brands will come here. We have a very favourable set of incentives for electric cars."

Low taxes on electric vehicles (EVs), widespread charging infrastructure and perks like exemption from tolls, access to bus lanes and free public parking, have all helped Norway achieve the highest rate of EV adoption in the world.

Backed by Chinese tech giant Tencent, Nio sold more than 90,000 cars last year, nearly all of them in China, where it already operates more than 800 battery swapping stations.

Sales in Norway are still in the hundreds, but the newcomer plans to enter Denmark, Sweden, Germany and the Netherlands this year.

Currently, the firm does not share its battery swapping stations with other carmakers but has suggested it would be open to other manufacturers harnessing the technology.

That might help popularise the system further so it really takes off in Europe.

More technology of business:

Matthias Schmidt, an analyst from Schmidt Automotive Research, says that such a system could enable smaller and lighter batteries to be used, in turn helping to improve vehicle efficiency.

However, he's sceptical as to whether battery swaps will be widely adopted in Europe, as fast-charging points are becoming more common.

"The horse has likely already bolted," he says. "The rollout of a fast-charging network on motorways will be key going forward now."

But he thinks the technology could be effective for sectors like taxis: "Short downtimes [to recharge] are key for taxis and this could be ideal for the likes of them."

Although it's a difficult space to navigate, a decade ago, Israeli firm Better Place launched a similar innovation, but it failed to take off and the business went bankrupt. While, carmaker Tesla also piloted the concept but didn't pursue it.

Mr Hayler reckons the timing wasn't right for these firms, saying it was "too early".

Despite those early failures, other firms are readily employing a battery-swapping model.

Automakers Geely and Aion have recently launched their own systems in China, and battery manufacturer CATL has also developed a facility, called EVOGO.

California start-up, Ample, is working on similar technology, and Honda, Yamaha and Piaggio are also teaming-up to offer switchable batteries for electric motorbikes and light vehicles.

Another benefit, swapping might greatly appeal to customers who can't easily charge their cars at night.

"In China there are more apartments than you see in Northern Europe. They use the power swap station primarily to recharge the car," says Mr Hayler.

In Europe, it's more common to have driveways where home-charging could be installed. So, the swap station might be used mostly to upgrade or downgrade the battery type, Mr Hayler explains. "But we will see."

Meanwhile, installing battery-swapping infrastructure remains more expensive than charge points. Some people suggest there may eventually be no need to swap batteries at all.

Every year chargers are getting faster and batteries are lasting longer: in April a Mercedes-Benz model drove 1,000km on a single charge.

And even Nio is not betting entirely on battery swaps, it's also supplying home chargers and installing superchargers on roads too.

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Valeurs Actuelles

Fiat 500, la fée électrique

PHILOSOPHIE

Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

PRESTATION

Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

TECHNIQUE

Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal

Issued on: 19/05/2022 - 14:57Modified: 19/05/2022 - 15:12

Erin Ogunkeye

They say life imitates art. But in the case of Volodymyr Zelensky, art seemingly predicted life. He went from an acting role as Ukranian leader to a highly admired, real-life wartime president. How to explain such widespread appeal? What does he have that other leaders seem to lack? Régis Genté and Stéphane Siohan are the authors of one of the first French biographies of Volodymyr Zelensky. They joined us for Perspective. 

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Was Ukraine's Zelensky honoured by Poland with a stamp?

ENCORE!

TV series show: Volodymyr Zelensky's political satire 'Servant of the People'

UKRAINE

Ukraine takes leap into the unknown with new president Zelensky

France24 - Monde

L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

Publié le : 18/05/2022 - 13:56

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Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans battent de nouveaux records en 2021, selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié mercredi et dévoilé par l'ONU.

Mers de plus en plus chaudes et acides, airs plus pollués, concentrations des gaz à effet de serre... Les indicateurs du réchauffement climatique sont au rouge. Quatre marqueurs clés du changement climatique ont battu de nouveaux records en 2021, a indiqué mercredi 18 mai l'ONU, prévenant que le système énergétique mondial conduit l'humanité à la catastrophe.

Les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température et l'acidification des océans ont tous établi de nouveaux records l'année dernière, a déclaré l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son "État du climat mondial en 2021".

Ce rapport est "une litanie lamentable de l'échec de l'humanité à lutter contre le dérèglement climatique", a dénoncé le chef de l'ONU, Antonio Guterres. "Le système énergétique mondial est brisé et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique", a-t-il mis en garde, exhortant à "mettre fin à la pollution par les combustibles fossiles et accélérer la transition vers les énergies renouvelables avant d'incinérer notre seule maison."

À lire : Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique 

Chaleur et acidité record des océans

L'OMM a déclaré que l'activité humaine provoquait des changements à l'échelle planétaire : sur terre, dans l'océan et dans l'atmosphère, avec des ramifications néfastes et durables pour les écosystèmes.

Les océans ont atteint en 2021 les niveaux les plus chauds et les plus acides jamais enregistrés, tandis que la fonte des calottes glaciaires accélère la hausse du niveau de la mer, souligne l'organisation. Dans son rapport annuel, il met aussi en évidence les phénomènes extrêmes auxquels sont soumis les océans du globe en raison des effets de plus en plus marqués du changement climatique.

Le rapport a par ailleurs confirmé que les sept dernières années étaient les sept années les plus chaudes jamais enregistrées. Les phénomènes météorologiques liés à La Nina au début et à la fin de 2021 ont eu un effet refroidissant sur les températures mondiales l'année dernière. Mais malgré cela, 2021 reste l'une des années les plus chaudes jamais enregistrées, avec une température mondiale moyenne d'environ 1,11 °C au-dessus du niveau préindustriel. L'Accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement de la planète à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle.

À lire : Entre urgence climatique et sécheresse en Afrique, la COP15 débute à Abidjan 

"Notre climat change sous nos yeux", a déclaré le chef de l'OMM, Petteri Taalas. "La chaleur piégée par les gaz à effet de serre d'origine humaine réchauffera la planète pendant de nombreuses générations à venir. L'élévation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des océans se poursuivront pendant des centaines d'années à moins que des moyens d'éliminer le carbone de l'atmosphère ne soient inventés."

Une pollution atmosphérique meurtrière

Par ailleurs, l'aggravation de la pollution de l'air et du saturnisme a maintenu le niveau des décès dus à la contamination de l'environnement dans le monde à 9 millions par an depuis 2015, montre une étude publiée mardi.

Au total, entre 2015 et 2019, la pollution atmosphérique due aux processus industriels ainsi qu'à l'urbanisation ont entraîné une augmentation de 7 % des décès liés à la pollution, selon l'analyse des données sur la mortalité mondiale et les niveaux de pollution faite par les scientifiques de l'ONG Pure Earth.

Selon l'étude, les dix pays les plus touchés par les décès liés à la pollution sont le Tchad, la République centrafricaine, le Niger, les îles Salomon, la Somalie, l'Afrique du Sud, la Corée du Nord, le Lesotho, la Bulgarie et le Burkina Faso.

"Nous nous trouvons dans la marmite et nous mijotons lentement", a déclaré Richard Fuller, co-auteur de l'étude et directeur de Pure Earth. Mais contrairement au changement climatique, au paludisme ou au VIH, "nous n'avons pas accordé beaucoup d'attention (à la pollution environnementale)", estime-t-il.

Des solutions ?

António Guterres a proposé cinq actions pour relancer la transition vers les énergies renouvelables "avant qu'il ne soit trop tard" : mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les énergies renouvelables, supprimer les formalités administratives, sécuriser l'approvisionnement en matières premières pour les technologies d'énergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles.

"Si nous agissons ensemble, la transformation des énergies renouvelables peut être le projet de paix du 21e siècle", a déclaré Antonio Guterres.

Avec AFP et Reuters 

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Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Décryptage

Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification

Analyse

À Matignon, Élisabeth Borne au défi de la "planification écologique"

Valeurs Actuelles

Don Juan II, le bateau étoilé

Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

Port Debilly, Paris XVIe.

Réservations : 01.83.77.44.40.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

The new jet set - why private plane usage has soared

By Susan HornikBusiness reporter

Entrepreneur Rick Schirmer says that he and his family "feel safer" travelling by private plane.

"Flying private means our family is able to avoid the airport security experience, airport crowds, flight rage, and being surrounded by people who often won't mask properly," says the Los Angeles-based marketing boss.

While the vast majority of us have never been on a private plane, it is easy to understand the appeal.

It is a luxurious and exclusive world where you can avoid large airports and other passengers. And there is no rush to meet your check-in time - as the sleek jet takes off when you are ready, and not the other way round.

Plus, in many cases, you don't even have to go into a terminal building. Instead the limousine drives out onto the tarmac, right up to the aircraft. Where a smiling member of cabin crew hands you a glass of champagne as you relax into a soft leather armchair.

The other recent advantage to private planes - which you typically hire like a very expensive flying taxi, rather than buying your own - was that they continued flying during the pandemic.

So, while airlines grounded services over the past two years, the super rich and business leaders were still able to travel, safe in the knowledge that they were sticking to their own Covid-19 bubble.

As a result, private plane usage has soared, especially in 2021. Last year there were 3.3 million such flights around the world, the most on record, according to aviation data research firm Wingx.

This figure was 7% higher than the previous high seen in 2019, with the US and Europe leading the growth.

But with the world continuing to hopefully put the pandemic behind us, will the use of private planes now decline? And should their use be justified given their significant environmental impact?

"More people are seeking out travel solutions that offer a controlled, flexible experience, which can't be provided by a commercial flight," says Ian Moore, chief commercial officer of private plane business, VistaJet.

The Malta headquartered global firm has 73 aircraft, and Mr Moore says that demand from customers increased by 26% last year in Europe, and by 21% for the rest of the world.

He adds that 71% of the firm's incoming requests are from passengers who were not previously regular users of private aviation. "And we expect the increased number of first-time private flyers to keep growing in 2022 and beyond."

It is a similar picture at Jettly, a new online booking platform for private planes, which is receiving 15,000 requests from around the world.

Meanwhile, sister firms Jet It and JetClub, say they are struggling to get enough new aircraft to keep up with demand. "We need more airplanes, but our OEM [original equipment manufacturer] partners are not able to produce enough," says co-founder of the two brands, and chief executive of JetClub, Vishal Hiremath.

One issue that may start to dampen demand for private planes are rising fuel prices - the passing on to passengers of the big rise in the cost of aviation fuel as a result of the continuing conflict in Ukraine. Jet fuel is currently more than twice the price it was this year last year.

"Unfortunately, we don't yet know how high [prices] they will go, but we believe it will be quite impactful on the market," says Justin Crabbe, chief executive of Jettly.

Yet, at the same time, private jets have never been cheap. And more often users can put them on their company expenses rather than pay out of their own pocket.

Exactly how much they currently cost to hire is a bit like asking 'how long is a piece of a string?'. Yet to give you one example, if you wanted a private jet to fly six people from London to Ibiza and back at the end of this month, it would set you back about $28,000 (£23,000).

Aviation sector analyst, John Grant of Midas Aviation, expects that some people who started using private planes over the past two years will continue to do so.

"The increasing range of scheduled flights and the ultra-competitive fares on offer with many airlines will ultimately lead to travellers reluctantly accepting a scheduled service, for a cheaper price with less flexibility," he says.

"However, a small proportion of those using private jets in the last two years for the first time will view the benefits as of sufficient value and continue to use such operators where practical."

To make the world of private planes more affordable to us mere mortals, a number of providers now offer a halfway house known as "semi private planes".

These use the larger size of private planes (private jets typically seat between six and 20 people), but you have to share them with fellow passengers that you don't know. And only a limited number of destinations are offered.

One such provider is US firm JSX. Spokesperson, Benjamin Kaufman, says the firm "saw a gap in the airline market", and claims that fares start from as little as $199 (£161), each way.

He adds that the company "gives travellers many of the perks of flying private, at a significant saving".

However, what about the environmental impact of private planes? They are five to 14 times more polluting than commercial airlines on a per passenger basis, according to cleaner transport campaign group Transport & Environment.

The private plane industry counters that it encourages passengers to carbon offset, and some firms are also switching to the use of biofuels, and exploring electric, hydrogen and hybrid powered aircraft.

Mr Moore from VistaJet says his company is committed to achieving carbon neutrality by 2025. "And today, since we launched our sustainability initiative, we've had over 85% of members offset CO2 emissions relative to their flights' fuel consumption."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Anna Hughes, director of Flight Free UK, is not convinced. Her organisation encourages people to pledge not to use air travel for a whole year.

At a time when we need to be doing everything we can to reduce emissions, we have to question whether private jets are an appropriate form of transport," she says.

"No offsetting scheme can make up for the huge emissions of taking a private flight. Trees take a long time to grow, but flight emissions are immediate. The most reliable way to reduce emissions from flights remains the simplest one - fly less.

"Being able to fly in a private jet is a huge privilege, and as humanity faces up to the climate crisis we should be using our privilege not to harm others."

Additional reporting by New Tech Economy editor Will Smale.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Focus on female farmers in Northumberland and the Scottish Borders

By Matthew TuckerBBC News

Award-winning documentary photographer Joanne Coates has created an exhibition featuring portraits of women in agriculture across Northumberland and the Scottish Borders.

A collaboration with more than 40 women, Daughters of the Soil explores questions around land inheritance, farming stereotypes and the history of who has traditionally worked the land.

"The project offered the opportunity to chronicle the lives and stories of these women," explains Ms Coates.

"Women aren't as visible as men on farms but we are seeing them more.

"The female workforce are driving tractors, having a social-media presence and can be seen on TV, but they don't often inherit land or work in leadership positions."

The photo exhibition is being displayed at The Gymnasium Gallery, in Berwick-upon-Tweed, until 5 June.

Ms Coates visited 34 farms, drawing on her personal connection of having previously worked on one.

She still does occasional shifts milking cows in the northern Yorkshire Dales.

While in residency with the Maltings and Newcastle University's Centre for Rural Economy (CRE) and Institute for Creative Arts Practice, Ms Coates worked with Prof Sally Shortall, whose research focuses on gender relations in agriculture.

According to Prof Shortall, women make up just 15% of the farming industry in the UK, their contributions often overlooked as they deal with barriers such as access to land, class, motherhood, and a lack of clear leadership roles.

Here are five of the farmers photographed and interviewed by Ms Coates.

Anna

The sign outside the farm run by Anna in north Northumberland still reads L Smales and Sons Ltd.

But it is Anna, her mother and sister who look after it.

She has worked there since she was a child, later leaving for university, earning a degree in organic farming and also working as an accountant.

"I really enjoyed growing up on the farm," she says. "I think it gave me opportunities other children or young people don't have.

"It was me who was always outside helping dad. I was managing the grains storage at age 12.

"It's not what I have done my whole career but it's what I always anticipated ending up doing."

The business switched to organic farming in 1998 and now produces organic wheat.

The family and the farm suffered a huge loss when Anna's father died 16 years ago, forcing them to step in and do what was needed to manage the land.

Ms Coates visited the farm on the day Anna was due to give birth to her second child, while she was still working on the farm.

They met again nine months later, after Rosie had been born and was accompanying her mum on farm duties.

Annabel

Annabel, 31, an arable and beef farmer, works on her family's farm in the Scottish Borders, managing 2,500 acres along the Berwickshire coast with her father, Will.

She also runs St Abbs Pumpkin Patch.

Annabel studied geology and gained experience of farm management while working on other farms in Lincolnshire and Northumberland.

She is a strong advocate of women and young people in farming.

"A mix of males and females in the workplace creates a good balance, and this produces beneficial results," she says.

"With the shortage of labour becoming a major challenge in UK agriculture, it has never been more important to encourage all young people into the industry.

"There are more and more women taking on agricultural roles within many different businesses. This is exciting and a step in the right direction."

Paula

Paula works at Mill Pond Flower Farm in Foulden village in the Scottish Borders.

Flower farming is one of the exceptions in the industry because the majority of farmers are female.

Paula didn't start out farming. She comes from a city, not an agriculture background.

But 10 years ago, she and her husband, Ray, took a gamble on something new. They had to learn flower farming skills from scratch and now run an established flower farm.

"Being a woman in farming is doing what I'm good at - using all my skills and making a living from the earth," she says.

"It's important different people get to farm because we need diversity to make our growing systems strong and resilient, to be able to adapt to change."

"Diversity in people, plants and wildlife is essential for us all to thrive."

Kirstie

Kirstie and her husband, Kevin, also farm in the Scottish borders, where they have a flock of Cheviot sheep.

They farm on rented land, meaning they can't plan ahead for the future.

They are working towards owning their own farm, but land access remains one of the main barriers to working in agriculture.

Kirstie's father was a farm manager in the Scottish Borders and she grew up getting stuck in and helping him.

"You could tell when it was lambing time because I wasn't in school," she says.

"Where were you last week? Oh it was lambing time."

Her husband is a shepherd and is often away, meaning Kirstie has to be there for any emergencies.

"Between us it's a 50-50 decision. Fifty-fifty in the money so it should be 50-50 in the decisions," she says.

Fransje

As a teenager, Fransje worked milking cows in Holland, where she met her husband, Peter, a cheesemaker.

For most of her life she worked as an occupational therapist.

After moving to the UK, Fransje helped out with lambing at farms near where she lived in Northumberland.

When the chance arose to own a small plot of land close to their home, Peter and Fransje assembled their own herd of Shetland sheep.

Fransje learned how to shear and sells the fleeces locally.

"Having both women and men farm adds diversity in the approach to animal and land management," she says.

"Personally, to be a woman who farms, gives a purpose to my natural drive to nurture, whether that be animals, trees, water, grass, soil."

All pictures are subject to copyright.

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France24 - World

Candidate for MP from Macron's party withdraws amid domestic violence scandal

Issued on: 19/05/2022 - 12:20

Alison SARGENT

IN THE PAPERS – Thursday, May 19, 2022: Papers in Spain brace for the first visit of former king Juan Carlos since he went into exile amid investigations of tax evasion. In France, a parliamentary candidate from Emmanuel Macron's party who was convicted of domestic violence has been forced to withdraw after the controversy overwhelmed the party. Papers in the US hail the landmark equal pay deal agreed between the men's and women's football teams. Plus, should elephants be considered human?

French legislative elections © FRANCE 24

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BBC

Photos of 1900s Herefordshire life discovered hidden in cupboard

Photographs of life in Herefordshire in the early 20th Century have gone on display after being found hidden behind wallpaper.

Richard Jenkins rode around the Golden Valley area of the county taking pictures of weddings, births and celebrations.

Hundreds of his glass plate negatives were found by his family in a cupboard which had been covered with wallpaper.

An exhibition of the photos has gone on display in Hereford.

Mr Jenkins, who was born in 1890 in Newton, on the Herefordshire border with Wales, wanted to be an engineer, his daughter said.

But he had to take over the family farm and instead channelled his passion into photography.

His daughter Sylvia Jenkins-Bigglestone said her father had used to travel around the area on his motorcycle and sidecar.

"I do not know how he would have reacted, if he felt that he would be as well known as this," she added.

After being discovered, the collection of about 900 photographs was scanned and the plates and photographs are now part of the Herefordshire Archives Collection.

The exhibition is being held at All Saints Church, Hereford, until 2 July.

"I would never have thought daddy would be as notorious as he is now and people are so interested in his work," Mrs Jenkins-Bigglestone said.

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Katyn, un mensonge persistant

Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.

Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.

Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.

Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.

Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.

Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».

Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.

La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.

Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…

Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.

Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.

Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.

Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.

Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.

Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.

Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique

À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.

Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).

La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.

Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.

La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.

Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.

Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.

Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.

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Buffalo mass shooting: Joe Biden condemns 'poison of White supremacy'

Issued on: 19/05/2022 - 14:29

Sonia BARITELLO Follow

On Tuesday, US President Joe Biden visited the site of a deadly attack motivated by racial hatred. On May 14, an 18-year-old went on a shooting rampage in the city of Buffalo, killing 10 and injuring three, with the express purpose of targeting Black people. In an emotional speech, the US president spoke out against White supremacy, saying it was a "poison in our body politic". 

Also this week, Biden lifted travel controls between the US and Cuba, undoing restrictions put in place by the Trump administration. The White House is also reversing some economic sanctions.

Over in Peru, the Covid-19 pandemic has left thousands of children orphaned. It's estimated that some 100,000 minors have lost at least one parent to the disease. The government is now struggling to care for these children, as our correspondent Thomas Nicolon reports.

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Republicans and Democrats spar over who's to blame for racist Buffalo killings

The Debate

Racism going mainstream? Buffalo shooting inspired by far-right conspiracy theories

Biden calls on Americans to reject 'poison' of White supremacy after Buffalo mass shooting

France24 - World

Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

FRANCE - SENEGAL

Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

BBC

Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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France24 - World

Indonesia to lift palm oil ban on Monday amid global price spike

Issued on: 19/05/2022 - 14:06

NEWS WIRES

Indonesia will lift its ban on palm oil exports next week, President Joko Widodo said Thursday, relieving pressure on the global vegetable oil market after prices spiked because of the suspension and the war in Ukraine.

The archipelago nation issued the ban last month to secure supplies of the commodity, used in a range of goods from chocolate spreads to cosmetics, in the face of a domestic shortage.

"Based on the supply... of cooking oil and considering there are 17 million people in the palm oil industry -- farmers and other supporting workers -- I decided that cooking oil exports will reopen on Monday, May 23," Widodo told an online briefing.

"The government will still be monitoring everything strictly to ensure the demand will be met with affordable prices," he said.

Authorities had rigorously enforced the export ban, with the Indonesian navy seizing a tanker carrying palm oil out of the country in violation of the order earlier this month.

After the ban came into force, Widodo said supplying the country's 270 million people was the "highest priority" of his government.

But Jakarta came under pressure for further saddling prices that were already skyrocketing after Russia's invasion of agricultural powerhouse Ukraine.

Palm oil is the most widely used vegetable oil in Indonesia and, despite being the world's biggest producer, the country has been facing a cooking oil shortage for months because of poor regulation and producers reluctant to sell at home.

The shortages have in some cases forced consumers to spend hours in queues at distribution centres.

Indonesia produces about 60 percent of the world's palm oil, with one-third consumed by its domestic market. India, China, the European Union and Pakistan are among its major export customers.

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Indonesia signs deal for French Rafale warplanes, as Paris rethinks regional alliances

The Observers

In Indonesia and Libya, groups of refugees and asylum seekers call for resettlement

Indonesia's parliament passes long-awaited sexual violence bill

Valeurs Actuelles

Cathédrale de Reims : les défis d’un chantier interminable

À l’occasion de la « Nuit des cathédrales », samedi 14 mai, de nombreux lieux de culte emblématiques de France et d’Europe accueilleront les visiteurs dans un cadre privilégié. À Reims, la visite de la cathédrale se fera malgré les travaux, relate France 3 Régions. Un chantier qui dure en raison des nombreuses restaurations nécessaires pour préserver quelque huit cents ans d’histoire. La cathédrale porte les cicatrices de nombreux événements. Sa construction a débuté en 1211, et dès 1481 un incendie a détruit sa toiture. Les réparations et modifications successives ont fragilisé certaines zones.

Guerres, pollution, usure du temps

Mais c’est bien sûr les bombardements allemands lors de la Première Guerre mondiale qui ont occasionné sa principale blessure. Là encore, l’église avait été la proie des flammes et son toit s’était effondré. « Pendant quatre ans, près de 300 obus ont touché le monument », rappelle à France 3 Régions Patrick Demouy, historien spécialiste des cathédrales. Ce sont désormais des dangers moins visibles qui menacent la cathédrale. La pollution notamment, qui recouvre et ronge les statues. Même les structures métalliques se délitent. Mais le temps reste le principal ennemi de ces vieilles pierres.

D’autant plus que les dimensions du bâtiment imposent un travail quasi constant. Les différents acteurs de cette préservation évoquent ainsi l’altération des vitraux du XIIIe siècle aussi bien que le nettoyage de l’orgue. « Elle a besoin d’être entretenue comme toutes les cathédrales. Mais elle a également besoin d’être terminée, d’une certaine façon. Parce qu’elle a été restaurée en 1938, mais il y avait un tas de travaux à l’extérieur de la cathédrale qui n’avaient pas été faits », détaille Bernard Poret, président des Amis de la cathédrale. À l’occasion de la Nuit des cathédrales, le bâtiment sera ouvert jusqu’à minuit.

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Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

Un adolescent poignardé en juin à Reims est mort des suites de ses blessures

Reims : interpellé après avoir grillé un feu rouge, un sans-papiers de 18 ans sommé de quitter le territoire français

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France24 - World

Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia

Issued on: 19/05/2022 - 09:16

Natalia MENDOZA Natalia MENDOZA

More than 116,000 Ukrainian refugees have arrived in Italy since Ukraine was invaded by Russia in late February. To house them, Italian authorities have started to use properties seized from the mafia. Our correspondent in Italy, Natalia Mendoza, brings us the story.

Italy already had the second largest Ukrainian population in Europe before the war began. Now tens of thousands of Ukrainian refugees have arrived.

One of these is Tetiana, who fled the town of Bucha, 30 kilometres north of Kyiv, with her four children and her mother. “The fighting was intense.  When the bombing started in our area, we would constantly hear missiles over our heads,” she says. 

Now Tetiana and her family live in Rescaldina, north of Milan, in this flat seized from the ‘Ndrangheta, the Calabrian mafia. 

It is one of 3,250 properties seized from organised crime groups in Lombardy, of which 662 have been made available to Ukrainian refugees so far.

The mayor of Rescaldina, Gilles Ielo, explains, “We’re waiting for the administration to give us the list of people who will be housed here. We are finishing the last touches, because this home has just been renovated."

The Italian state is currently in possession of nearly 40,000 properties that used to be in the hands of the mafia. It's a property portfolio worth more than 300 million euros, managed by a national agency administering the assets seized or confiscated from organised crime.

“We selected the homes that could be used immediately,” says Bruno Corda, the agency's director.  

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Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

Après une série d’échecs, l’US Air Force annonce le succès d’un essai du missile hypersonique AGM-183A

par Laurent Lagneau · 17 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

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Développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW], lancé par l’US Air Force, le missile hypersonique AGM-183A a jusqu’à présent accumulé les déboires lors de ses essais, avec trois échecs en autant de tentatives.

Ainsi, en avril 2021, le missile n’avait pas pu être tiré par le bombardier B-52H Stratofortress qui l’emportait. En juillet de la même année, si la séquence de lancement put aller cette fois jusqu’au bout, le moteur-fusée de l’AGM-183A ne s’était pas allumé. Puis, un troisième essai réalisé en décembre dernier connut le même sort que le premier, l’engin n’ayant pas pu être libéré.

Cependant, dans le même temps, le projet « Hypersonic Air-breathing Weapon Concept » [HAWC], consistant à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique, connut deux succès : l’un en septembre 2021, avec un modèle développé conjointement par Raytheon et Northrop Grumman, l’autre en avril dernier, avec un engin conçu par Lockheed-Martin, associé à Aerojet Rocketdyne.

Quoi qu’il en soit, les déboires du programme ARRW ne restèrent pas sans conséquence, le Congrès des États-Unis ayant réduit de moitié son financement tout en demandant des tests supplémentaires. Et, dans sa demande de budget pour l’exercice 2023, estimant que la priorité devait être donnée au projet HACM [Hypersonic Attack Cruise Missile], l’US Air Force a demandé une enveloppe de « seulement » 115 millions de dollars, après avoir déboursé 300 millions en 2021 et 2022 et atttribué un contrat de 480 millions de dollars à Lockheed Martin en 2018 pour le éveloppement de l’AGM-183A.

Finalement, le quatrième essai réalisé dans le cadre du programme ARRW aura été le bon. En effet, via un communiqué publié le 15 mai, l’US Air Force a indiqué qu’un AGM-183A avait été tiré avec succès, la veille, par un B-52H au large de la côte sud de la Californie.

« Après la séparation de l’avion, le propulseur de l’ARRW s’est allumé et a fonctionné durant le temps prévu, atteinfnant une vitesse hypersonique, c’est à dire supérieure à Mach 5 [cinq fois la vitesse du son, ndlr] », a annoncé l’US Air Force.

« La ténacité, l’expertise et l’engagement de l’équipe ont été essentiels pour surmonter les défis de l’année écoulée et nous mener à ce succès. Nous sommes prêts à tirer parti de ce que nous avons appris et à continuer à progresser dans le domaine des armes hypersoniques », a commenté le général Heath Collins, le directeur de l’armement au sein de l’US Air Force. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour fournir cette arme révolutionnaire à nos forces dès que possible », a enchéri le lieutenant-colonel Michael Jungquist, commandant du 419th Flight Test Squadron et directeur du Global Power Bomber Combined Test Force [GPB CTF].

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur qui doit donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant qui, appelé TBG [Tactical Boost Glide], pourrait voler à une vitesse approchant Mach 20, avec une portée d’environ 925 km. Ce missile sera mis en oeuvre par le F-15EX ainsi que par les bombardiers B-1 « Lancer » et B-52H. Avec ce missile, l’US Air Force veut disposer d’une capacité de frappe rapide contre les cibles de grande valeur fortement défendues.

BBC

From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

By Gaggan SabherwalBBC News

A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

 A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

Some of her photos are also on display at the exhibition.

"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

All photographs by Masterji Estate

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In pictures: Hollywood legend Tom Cruise and Russian dissident Serebrennikov share Cannes red carpet

Issued on: 18/05/2022 - 20:39Modified: 18/05/2022 - 22:11

{{ scope.legend }}

The Cannes red carpet returns in all its glamour as the biggest stars in the world head to the French Riviera, where the 75th edition of the world-famous film festival is taking place. Hollywood heavyweight Tom Cruise and Russian dissident Kirill Serebrennikov shared the red carpet for a first day of competition combining politics and glamour.

Opex 360

Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

Le Mali tourne le dos au G5 Sahel et à sa force conjointe

par Laurent Lagneau · 16 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Créé en février 2014 avec les encouragements et le soutien de la France, le G5 Sahel a pour objet de renforcer la coopération entre la Mauritanie [où est établi son siège], le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger en matière de développement, de sécurité et de contre-terrorisme. Trois ans plus tard, cette organisation régionale a fini par se doter d’une force conjointe [qui était en gestation depuis novembre 2015] afin de lutter plus efficacement contre les groupes jihadistes de la région.

Dans le détail, cette « Force conjointe du G5 Sahel » [FC-G5S], dont la mise sur pied fut compliquée en raison de difficultés pour trouver les financements nécessaires pour la rendre opérationnelle, compte sept bataillons [soit 5’000 soldats] fournis par les États membres et déployés selon trois fuseaux [ouest / centre / est]. Seulement, il faut désormais en parler au passé…

En effet, le 15 mai au soir, le porte-parole du gouvernement de transition malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé le retrait du Mali de « tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ».

Cette décision est notamment motivée par le fait qu’une conférence des chefs d’État du G5 Sahel était prévue à Bamako en février 2022 et, que trois mois après ce terme, elle ne s’est toujours pas tenue, alors que le Mali devait prendre la présidence de l’organisation à l’issue de celle-ci.

La raison de ce retard serait liée à la situation politique malienne, laquelle a conduit la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest [Cédéao] à sanctionner lourdement Bamako après que la junte au pouvoir a décidé de se maintenir au pouvoir pendant cinq ans et de ne pas organiser les élections qui étaient prévues en février. En tout cas, c’est ce qu’aurait valoir un pays du G5 Sahel que le colonel Maïga n’a pas précisé [probablement s’agit-il du Niger].

Le gouvernement malien « rejette fermement l’argument d’un État membre du G5 Sahel qui avance la situation politique interne nationale pour s’opposer à l’exercice par le Mali de la présidence du G5 Sahel. En effet, aucun texte juridique du G5 Sahel ne prévoit des restrictions contre un État membre, sur la base de sa situation politique nationale », a fait valoir le colonel Maïga.

Et celui-ci d’accuser, toujours sans le nommer, un État « extra-régional » d’être lié à des « manoeuvres visant désepérément à isoler le Mali ». Certainement fait-il référence à la France, qui, par ailleurs, a amorcé son désengagement militaire du pays.

Pour rappel, le Bamako a dénoncé, le 1er mai, ses accords de défense avec Paris, dont celui concernant le statut des troupes françaises dans le pays [SOFA] avec « effet immédiat ». Cette décision avait été annoncée quelques jours après la mise en échec d’une « attaque informationnelle » fomentée contre Barkhane par les paramilitaires russes désormais présents au Mali.

S’il prend ses distances avec le Niger, la Mauritanie et le Tchad, le Mali s’est récemment rapproché du Burkina Faso, qui, désormais dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba depuis un putsch organisé en janvier, a récemment fait connaître son intention de « diversifier ses partenariats militaires ».

En effet, en avril, une délégation burkinabè a fait le déplacement à Bamako pour travailler « autour des perspectives pour le renforcement de la coopération opérationnelle Malo-burkinabè dans la lutte contre les groupes armés terroristes ».

Quoi qu’il en soit, selon un rapport auquel l’AFP a pu avoir accès avant sa diffusion publique, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se dit « profondément préoccupé par la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que par l’effet potentiellement néfaste que la situation politique incertaine au Mali, au Burkina Faso et au-delà aura sur les efforts visant à rendre plus opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel ».

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Cannes 2022: Legendary US director Rob Reiner on his first film 'This is Spinal Tap'

Issued on: 18/05/2022 - 23:30Modified: 18/05/2022 - 23:41

Eve JACKSON Follow

He's the legendary director of "Stand By Me", "Misery", "When Harry Met Sally" and "A Few Good Men". Eve Jackson talks to Rob Reiner about having one of the longest, and most golden, runs in history with his first seven films becoming cult classics. The filmmaker is at the Cannes Film Festival as his very first movie "This is Spinal Tap" is being screened on the beach. 

Also on the programme: arguably the biggest film star on the planet is back in Cannes, three decades years after his last visit. Tom Cruise brings with him his blockbuster "Top Gun: Maverick". It’s the sequel to the 1986 film that propelled him to global fame as a hotshot pilot.

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Cannes 2022 summons the undead to prove cinema is alive and kicking

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L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

L’armée de Terre teste un nouveau calculateur balistique destiné aux tireurs d’élite

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

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En février 2021, la société belge FN Herstal – qui fournit les fusils de précision SCAR-H PR à l’armée de Terre – a dévoilé le calculateur balistique FN Elity, qui, destiné aux tireurs d’élite, est censé être une « solution aux problèmes de distance ».

FN Elity

Dans le détail, le FN Elity est un système tout-en-un diposant d’un télémètre laser pouvant mesurer une cible à taille humaine jusqu’à 1750 mètres de distance, des pointeurs laser visible et infrarouge, un illuminateur infrarouge à intensité lumineuse variable et avec divergence du faisceau ajustable différents types de capteurs pour mesurer la température, la pression, l’humidité afin de permettre au tireur de corriger son tir en fonction de l’environnement et un écran OLED. Le tout pour une masse de 400 grammes.

En outre, il fonctionne avec un logiciel de calcul balistique fourni par ApexO, lequel signale au tireur les corrections de tirs en temps réel, sans se limiter « aux coeffcients de traînée classique G1, G7 pour calculer la trajectoire du projectile », explique FN Herstal. Enfi, il est aussi doté d’une application Android permettant de configurer chaque paramètre du calculateur.

« Grâce à son logiciel de calcul balistique et à ses multiples caractéristiques, le FN Elity se présente comme un atout de choix pour une probabilité d’atteinte maximale à longue distance dès le premier coup tiré. Outre ses capacités d’aide à la visée, il offre des fonctionnalités de désignation à la pointe de la technologie, tout en étant l’un des systèmes les plus compacts disponibles sur le marché », fait valoir l’armurier belge.

Cet équipement va-t-il être adopté par les sections de tireurs d’élite des régiments d’infanterie français? En tout cas, il vient de faire l’objet d’une évalution conduite sous l’égide du Battle Lab Terre et de la Section technique de l’armée de Terre [STAT] au Centre d’entraînement et d’instruction au tir opérationnel [CEITO], avec le concours du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa].

« Pendant un semaine, les marsouins de la STE [Section tireurs d’élite, ndlr] se sont entraînés au tir avec cet appareil », a en effet indiqué le régiment, via les réseaux sociaux. Et le verdict est positif. « Sur le terrain, le FN Elity apporte une plus grande facilité d’acquisition de l’objectif ainsi qu’une plus grande rapidité de correction des tirs », a-t-il assuré.

À noter que, dans le même registre, Safran Electronics & Defense propose une jumelle infrarouge multifonctions JIM Compact « TELD », dévoilée lors de l’édition 2019 du SOFINS, le salon des forces spéciales organisé au camp de Souge. L’industriel avait expliqué, à l’époque, que cet accessoire effectuait des corrections automatiquement, permettant ainsi de réduire la charge cognitive du tireur et d’engager plus rapidement une cible en mouvement.

« Cet équipement optronique portable binoculaire multifonction combine une voie infrarouge refroidie à haute résolution, une voie TV, une capacité ‘see spot’ intégrée, un pointeur laser, un télémètre laser, une voie bas niveau de lumière [BNL], un compas magnétique digital ainsi qu’un récepteur GPS intégré », avait aussi détaillé Safran.

Photo : 3e RIMa

Opex 360

Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

Le ministère des Armées a lancé un appel à projets sur le thème de la « guerre cognitive »

par Laurent Lagneau · 15 mai 2022

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

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En novembre dernier, à l’occasion de l’édition 2021 du Forum innovation défense [FID], la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé le lancement prochain du projet « MYRIADE » afin d’étudier et de caractériser les risques issus des multiples tentatives de manipulation des opinions publiques par un éventuel « compétiteur » [ou adversaire] en vue d’obtenir un gain tactique ou stratégique selon que ses visées sont à court ou à long terme.

En clair, il s’agit d’aborder ce que l’on appelle la « guerre cognitive », qui vise à faire de l’esprit humain un champ de bataille. L’objectif est d’agir sur la pensée des individus afin d’influencer leurs actes, un peu comme le fait la mercatique [ou le « marketing »] pour inciter un consommateur à choisir tel produit plutôt qu’un autre ou pour le convaincre d’acheter un article dont il ignorait jusqu’ici qu’il en avait besoin. La théorie du « paternalisme libéral » [ou « nudge »] use du même ressort pour convaincre un groupe de changer son comportement sans qu’il ait le sentiment d’y avoit été contraint.

Le concept de guerre cognitive n’est pas nouveau, la fiction s’en est d’ailleurs emparée depuis longtemps. Le film « The Manchurian Candidate », sorti en 1962, raconte ainsi comment un officier américain a subi un lavage de cerveau lors de sa captivité, durant la guerre de Corée, afin d’en faire un agent communiste. Ce scénario a par la suite inspiré les séries télévisées Homeland et Hatufim.

En outre, durant les années 1970, la CIA fut au centre d’un scandale après la révélation de son programme MK Ultra, qui consistait à développer des techniques de contrôle et de programmation de l’esprit, avec des expérimentations menées sur des individus n’ayant pas donné préalablement leur consentement. Un tel objet étant évidemment sensible d’un point de vue éthique, trois commissions d’enquête parlementaires avaient été créées à l’époque pour faire toute la lumière sur cette affaire.

programme MK Ultra

Jusqu’alors, et sauf à considérer que ce l’on appelle le « soft power » [qui peut influencer indirectement un autre « acteur » par des moyens non coercitifs, comme par exemple la culture] en fasse partie, la « guerre cognitive » ne pouvait s’exercer que sur un nombre restreint d’individu. Or, avec le développement d’Internet et des réseaux sociaux, les moyens pour manipuler les opinions se sont démultipliés.

se sont démultipliés

Dans son intervention lors du FID 2021, Mme Parly avait évoqué les « possibilités d’une nouvelle forme de menace combinant des capacités dans la manipulation de l’information, de désinformation, de cybernétique, de psychologie, d’ingénierie sociale, de biotechnologies ». Et elle avait rappelé que la « Lutte d’informatique d’influence » [L2I], publiée quelques semaines plus tôt par le ministère des Armées, entrait dans le cadre de cette « guerre cognitive ».

L’une des difficultés est désormais de savoir exactement ce qui relève ou non de la lutte informationnelle [et donc de la guerre cognitive]. Par exemple, l’émergence d’un mouvement de contestation est-elle due à des décisions gouvernementales qu’une partie de la population n’accepte pas ou bien est-elle motivée par une puissance étrangère qui cherche à influencer l’opinion dans le sens de ses intérêts? D’où l’intérêt de MYRIADE et de l’appel à projets que vient de lancer l’Agence de l’innovation de Défense [AID], via le dispositif ASTRID [Accompagnement Spécifique des Travaux de Recherches et d’Innovation Défense].

l’appel à projets

« Après le combat sur terre, sur les mers, dans les airs, dans l’espace et le cyberespace, un sixième domaine d’intervention va devenir de plus en plus marqué. Avec les guerres cognitives, les guerres se font et se feront également dans les têtes. Il s’agit d’un espace opérationnel qu’il nous faut continuer à mieux explorer pour nous prémunir de ces menaces et pour savoir agir. L’Agence de l’innovation de Défense appelle donc les acteurs des tissus académiques, mais aussi institutionnels et industriels, à s’unir pour proposer des travaux permettant de préparer au mieux les confrontations de demain », est-il explique dans le texte accompagnant cet appel à projets.

L’AID a défini cinq axes de recherche : « nouveaux regards », « biais cognitifs à différentes échelles », « argumentation et contre-argumentation », « le numérique : un monde libération fortement dynamique » et « Lutte informatique d’influence ».

S’gissant de ce dernier axe, l’agence rappelle qu’il « désigne les opérations militaires conduites dans la couche informationnelle du cyberespace pour détecter, caractériser et contrer les attaques, renseigner ou faire de la déception, de façon autonome ou en combinaison avec d’autres opérations ». Aussi, l’accent sera mis sur la détection des « infox » [dont les informations modifiées et falsifiées], des « deepfake », des données « contradictoires, de controverses, de propos haineux » et des « bots sociaux » ainsi que sur l’analyse des réseaux d’influence [ce qui passe par leur l’identification de leurs relations et de leurs membres ainsi que du rôle de ces derniers] et la classification de « profils psychologiques » et de « personnalités ».

En outre, l’AID évoque également la préparation des « opérations de contre-influence au sein des médias sociaux » et des études visant à « automatiser ou assister la conduite » des opérateurs. « Les objectifs opérationnels visés sont de pouvoir dénoncer, contenir, affaiblir ou discréditer les attaques informationnelles, affaiblir la légitimité de nos adversaires, appuyer les opérations menées dans le champ physique par des manœuvres de déception », explique-t-elle.

Dans son appel à projets, l’AID insiste sur un point crucial. « Le concept de guerre cognitive pose des défis moraux, éthiques et juridiques, car il convient de se donner le droit et les moyens d’agir de manière responsable, sans angélisme dans un monde où pour nos adversaires ‘tous les coups sont permis' », affirme-t-elle. Sans doute que le comité d’éthique du ministère des Armées aura à se saisir de cette question.

France24 - World

Southern France swelters under record high temperatures for May

Issued on: 18/05/2022 - 23:39

NEWS WIRES

Several southern French towns sizzled in record high temperatures for May on Wednesday, while the month as whole is on track to be the hottest since records began, the national weather service said. 

Towns such as Albi, Toulouse and Montelimar in southern France set records of between 33.4-33.9 degrees Celsius (92.1-93.0 degrees Fahrenheit) on Wednesday, while areas on the west and northern coasts also logged unprecedented highs, Meteo-France said.

The country has been in the grip of an extraordinary warm spell for this time of year, with the last 37 days in a row featuring temperatures above the average.

It was "highly probable" that May 2022 would be the hottest since records began, surpassing the previous high set in May 2011, Meteo-France said.

"It's a warm period, long-lasting, wide-reaching and intense, that is exceptional for this time of year," meteorologist Matthieu Sorel from Meteo-France told AFP.

The warm spell did not meet the technical definition of a heatwave -- when average nation-wide temperatures need to surpass 25.3C for three consecutive days.

But it is causing major problems for farmers and warnings that it might affect France's wheat crop which enters a crucial growth stage in May.

Wheat prices are at record levels globally, mostly due to the war in Ukraine, which was a major exporter of the cereal before Russia's attack began in February.

All heatwaves today bear the unmistakable and measurable fingerprint of global warming, a new academic report from experts in the World Weather Attribution (WWA) consortium said last week.

Temperatures in India and Pakistan have hit records recently, while Spain has also issued warnings about extreme heat in some southern areas this week.

(AFP)

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Summer heatwaves caused 1,500 more deaths than usual in France, minister says

France had its hottest year on record in 2020, state weather forecaster says

Southern France set to sizzle, says new climate change study

France24 - World

In a rare interview, Tom Cruise explains how his love of daredevil stunts started early

Issued on: 19/05/2022 - 23:09Modified: 19/05/2022 - 23:17

Juliette MONTILLY Follow

Tom Cruise mania descended upon Cannes Film Festival where the actor made a whirlwind appearance to walk the red carpet, watch a squadron of French fighter jets fly over the European premiere of “Top Gun: Maverick” and exalt the big screen in a rare interview.

France24 - World

Pakistan: Brickmakers toil in one of world's hottest cities

Issued on: 19/05/2022 - 18:31

Mandi HESHMATI

Despite the searing heat in Jacobabad, brick kiln workers are forced to toil in the sun. Pakistan is the eighth most vulnerable country to extreme weather caused by climate change, according to the Global Climate Risk Index compiled by environmental NGO Germanwatch

France24 - World

Major drug-smuggling tunnel found on US-Mexico border

Issued on: 19/05/2022 - 10:43

American authorities have discovered a drug-smugglers' tunnel running under the US-Mexico border. Stretching from Tijuana, Mexico to a warehouse in San Diego, the so-called "narco-tunnel"  thought to be 1,744 feet (530 meters) long, 61 feet deep and four feet in diameter, the US Attorney's Office for the Southern District of California said in a statement Monday.

France24 - World

'I was disfigured,' Bérénice Bejo of ‘Final Cut’ tells FRANCE 24 in Cannes

Issued on: 18/05/2022 - 19:38Modified: 18/05/2022 - 19:44

Juliette MONTILLY Follow

The 75th Cannes Film Festival opened Tuesday night with the premiere of Michel Hazanavicius' zombie comedy “Final Cut” – a love letter to comedy filmmaking and B-list zombie movies from the team behind the award-winning "The Artist". Lead actress Bérénice Bejo spoke to FRANCE 24.

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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France24 - World

Internal displacement at all time high: Five million in Ethiopia alone

Issued on: 19/05/2022 - 23:10

James CREEDON Follow

Nearly 60 million people are internally displaced worldwide, the Ukraine crisis is one reason for the spike but also conflict, severe famine and drought in the Horn of Africa. Healthcare workers in Zimbabwe are leaving in droves for far better paid jobs overseas - our reporters have been looking at the how the healthcare service is coping with major personnel shortages. And Dakar opens the city's Art Biennale which showcases over 80 artists from Africa and its diaspora.  

France24 - World

Probes into anti-France demo deaths in Niger say cause unclear

Issued on: 19/05/2022 - 16:46Modified: 19/05/2022 - 17:05

Nicholas RUSHWORTH Follow

Investigations into the death of three people killed last November during a protest against a French military convoy travelling through Niger have failed to pinpoint the cause, the government said.

France24 - World

Senegalese PSG player under fire after missing game supporting LGBT rights

Issued on: 18/05/2022 - 23:02

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: There's been a spike in homophobic rhetoric online from Senegalese supporters of Paris Saint-Germain Senegalese footballer Idrissa Gueye. He refused to play a match after being asked to wear kit in support of LGBT rights. Also, one Senegalese musician is raising his voice to maintain his native vanishing language of Menik through music. And we discuss the Nigerian film industry with executive Ijeoma Onah, who's working with the French ministry of culture.     

>> PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations

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France24 - World

Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters

Issued on: 17/05/2022 - 12:24

Sonia BARITELLO Follow

Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.

Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output. 

Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.

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Women voters could swing Australian election result

‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’

Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades

France24 - World

Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

Issued on: 13/05/2022 - 16:24

Valérie DEKIMPE

Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

Mine water, an untapped source of energy

Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

"We had to pump water out because you drowned."

Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

Geothermal energy, full steam ahead

Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

Coming full circle?

What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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France24 - World

Morocco's oases threatened by desertification

Issued on: 12/05/2022 - 15:06

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

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